Hung Ton | Architectural Portfolio 2007-2012

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PORTFOLIO 2007-2012 | HUNG TON



PORTFOLIO 2007-2012 HUNG TON

CURRICULUM VITAE

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D’ARCHITECTURE

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2008-2009 / Habitat Pathologique ........................09 / Gabarit House ...............................19 2009-2010 / Medieval Design .............................31 2010-2011 / Allestimento Terme di Caracalla .............45 / Museo della casa e del design ...............57 2011-2012 / Extension musée des Beaux-Arts Rennes .......73

DE SCENOGRAPHIE

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2010-2011 / Romeo e Giulietta, W. Shakespeare ...........91 / Otello, G.Verdi ............................101

PFE : MALLARCHIE ABSOLUE

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2011-2012 / Les nouveaux temples du consommable ........111



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HUNG TON 1988 2006 2006 2007 2010 2011

: : -

Naissance Baccalauréat Scientifique 2007 : Prépa Mathsup 2010 : Licence d’architecture ENSA Bretagne 2011 : Master 1 Valle Giulia / Ludovico Quaroni(Rome) 2012 : Master 2 ENSA Bretagne

Juin 2012: Architecte Diplômé d’Etat Diplôme nominé aux Jeunes Talents d’Architecture 2012

LANGUES Français, Anglais, Italien, Espagnol(notions)

EXPERIENCES 2010 / SCAU / P.Gresham & S.Barbotin / S.Zimmerli architecte/scénographe 2012 - 2013 / Remingtonstyle / Shigeru Ban Architects Europe / Marc Lainé scénographe + La Comédie Française

ACTIVITES PARALLELES musicien, scénographe collaborateur, graphiste

CONTACT tél : +33.(0)6.37.64.88.23 e-mail : hungton.contact@gmail.com site : tonescluster.tumblr.com



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2008-2009

HABITAT PATHOLOGIQUE



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Josh est un solitaire. Ce qu’il aime: le contact direct avec la nature et les grandes hauteurs. Il n’a pas particulièrement peur des autres mais il aime le calme. Son habitation ne se réfère donc pas à l’image d’une forteresse qui l’isolerait totalement de l’extérieur. C’est un personnage mystérieux, secret et intriguant aux yeux de son entourage. Le projet tente de révéler et de s’accorder avec les traits de caractère de cet individu singulier. Le site retenu est une île miniature située près des Prairies Saint-Martin (35-Rennes), une parenthèse dans le tissu urbain. Le projet repose sur l’extrémité Est de l’île, à la fois suspendu au-dessus du canal et rattaché au sol. Le refuge se développe verticalement, une procession vers l’intime et le repos réconfortant. A chaque étage, une fonction. A chaque fonction, un apport de lumière et un cadrage distincts: panoramique, tamisé, zénithal. La totalité de la circulation se fait à l’extérieur. Une résille en bois vient filtrer la lumière et permet de se promener à l’air libre tout en restant chez soi. Afin de libérer les façades de toute contrainte de portance, le projet adopte un système poteaux-poutres bois. Ouvertures et cadrages peuvent alors être dimensionnés et positionnés de façon relativement souple sur la membrane extérieure. A l’image du personnage, l’enveloppe noire renforce le caractère intriguant de l’habitation au milieu de cette végétation dense: l’anti-naturel et l’hyper-nature se révèlent mutuellement. La nuit tombée, la tour du solitaire devient une source lumineuse émettant d’énigmatiques lueurs.



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2008-2009

GABARIT HOUSE



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Le second scénario se déroule Plaine de Bau (35-Rennes) à proximité de la voie ferrée. Les dimensions du projet sont imposées et identiques pour tous. L’enjeu est de concevoir un habitat de 4,2 m de large inséré dans une bande de logements du même gabarit. Chaque proposition tient compte du personnage choisi précédemment. Il est ici question de Josh le solitaire, l’amoureux des grands espaces. Le site très industriel est peu propice à l’épanouissement du personnage. C’est pourquoi, son habitat doit être une fracture dans cet environnement agressif. La maison est introvertie: les vues sont exclusivement orientées vers l’intérieur habité. Tout comme dans la première proposition pathologique, les espaces de circulation demeurent à l’air libre, mais à l’abri de tout regard extérieur. Le seuil entre le dedans et le dehors doit être brutal, c’est une rupture entre deux mondes. L’ensemble de l’éclairage est zénithal, avec des sources de lumière indirectes grâce à la réverbération sur certaines parois. Une continuité visuelle entre les étages est assurée, permettant aussi de faire traverser la lumière de haut en bas. Ce projet est un jeu entre pleins et vides, entre intérieur et extérieur, où le seuil traite la discontinuité.



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2009-2010

MEDIEVAL DESIGN


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En plein coeur historique de Rennes, l’enjeu du projet est d’ériger une tour multifonctionnelle sur un îlot de la place Saint-Anne voué à une démolition prochaine. L’emplacement est stratégique du fait de la proximité de l’église Saint-Aubin, du Couvent des Jacobins futur Palais des Congrès, du métro et des nombreux commerces aux alentours, l’occasion de redonner un nouvel élan socioculturel au patrimoine médiéval rennais. Construire la verticalité engage une réflexion sur l’optimisation du foncier mais également sur la cohabitation de publics et de programmes éclectiques. Au sein du projet, ces différentes fonctions font écho aux principales caractéristiques de Rennes : une population étudiante très importante, un investissement prononcé dans le champs culturel en particulier celui de la musique et du courtmétrage. Le site quant à lui, implique un positionnement critique face au passé qui l’entoure. Le projet tente de créer un dialogue entre une substance historique et une production contemporaine en réinterprétant le dessin des maisons à colombages rennaises.


ARTICULATIONS Dès le départ, la volonté est d’utiliser un minimum d’espace au sol afin d’étendre la place Saint-Anne et de se reculer au maximum de l’église. Le projet adopte alors une posture respectueuse vis-à-vis de l’édifice religieux, ouvrant une nouvelle perspective sur Saint-Aubain depuis les rues Le Bastard et La Visitation, point de vue inexistant avec la configuration actuelle du site. La tour est composée de quatre séquences programmatiques: galerie d’exposition-projection, logements, restaurant et médiathèque. Un noyau porteur central assure l’articulation verticale du projet. On y retrouve les espaces de circulations et le système de ventilation naturelle des locaux. L’accès au bâtiment se fait grâce à une plateforme surélévée par rapport au niveau de la place, proposant deux entrées distinctes: l’entrée basse publique et l’entrée haute réservée aux résidents de la tour. Les parties surélevées de cette base permettent également d’intégrer de façon architectonique le processus de ventilation naturelle: l’interstice entre la pellicule de bois et le sousbasement béton assure l’entrée d’air frais à l’intérieur de l’édifice. La plateforme se prolonge dans le rez-dechaussée de la tour s’assimilant à la prolongation de l’espace public. LOGEMENTS La partie logement se divise en trois sections. L’aile Ouest accueille des logements étudiants et l’aile Est des appartements familiaux. Au centre se situent les espaces communs, alternant salle d’activités, salle de travail et buanderie façade Nord, des terrasses double hauteur façade Sud. Ces lieux communs servent de jonctions entre l’aile étudiante et l’aile familiale. On distingue deux types d’appartement familial : des T2 duplex (couple) et des T3 (famille). La cohabitation de trois typologies de logements permet d’assurer une certaine mixité, tout en différenciant bien la partie étudiante de la partie familiale, minimisant


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par la même occasion les nuisances éventuelles entre les deux modes de vie. FACADES Les facades du projet s’inspirent de celles des maisons à colombages rennaises, une trame verticale et un remplissage. La structure métallique contrevente la tour et permet de porter les planchers, réinterprétation de la trame en bois des habitations médiévales. Chacun de ses raidisseurs en métal correspond à la prolongation d’un mur porteur du bâtiment, la composition du plan est retranscrite en façade. Les lamelles en bois viennent opacifier ces dernières, plus ou moins denses selon le besoin des pièces, image d’un remplissage contemporain de cette «tour à colombages». Les étages d’exposition sont très ouverts, allégeant la base de l’édifice et évitant aux habitations voisines d’avoir vue sur une façade aveugle. Le sommet de la tour qui abrite restaurant et médiathèque, offre une vision panoramique sur la ville. La toiture à deux pans traitée comme la continuité de la façade, répond autant à un critère technique qu’à une tentative d’intégration dans l’existant: inclinaison des panneaux photovoltaïques et rappel des toits du centre historique.



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2010-2011

ALLESTIMENTO TERME DI CARACALLA ROMA


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Parcourir un vestige, c’est admirer un savoirfaire, une histoire, une culture. Parcourir une ruine, c’est faire face à la forme la plus pure de l’architecture en ce sens qu’elle ne témoigne que de l’essentiel. Ce qui s’élève encore après des siècles d’éveil est authentique, sincère et sans mensonges. Intervenir sur un site tel que les thermes de Caracalla, c’est faire preuve d’humilité tout en essayant d’introduire un langage contemporain au service de l’édifice revisité. Le dessin du projet doit donc éviter tout caractère ostentatoire, privilégier la simplicité et la revalorisation des caractéristiques déjà présentes. Parmi elles, on retrouve l’allée centrale des thermes qui correspondait à l’époque au Frigidarium et aujourd’hui utilisé comme axe principal de visite. Le second axe majeur des thermes est celui reliant le Caldarium au Natatio. Le nouveau parcours va donc renforcer ces deux lignes de symétrie, à l’origne très marquées mais aujourd’hui quelque peu atténuées, du fait de la disparition des immenses plafonds surplombant les bassins. Actuellement, le parcours de visite des thermes est très sommaire, voire inexistant: très peu d’informations concernant l’histoire de l’édifice, un site grandiose mais très peu exploité, pas de mise en lumière des ruines de façon à pouvoir imaginer des évènements nocturnes, des vestiges non visibles et stockés en sous-sol faute de dispositifs


d’expositions. Le projet muséographique vise à remettre en valeur ce patrimoine romain exceptionnel, à redéfinir et requalifier le parcours muséographique à l’intérieur des thermes de Caracalla. Le nouveau parcours prend la forme d’une passerelle en bois légèrement surélevée par rapport au sol (50cm - hauteur ne nécessitant pas de gardecorps). C’est une passerelle multimédia, sur laquelle on retrouve des points d’informations sur l’histoire du lieu, des appareils de projections et d’illuminations et des dispositifs d’exposition des vestiges (colonnes, mosaïques, sculptures, bassin circulaire). EXIGENCES Plusieurs contraintes étaient imposées au niveau de l’intervention: interdiction de toucher à l’édifice, conserver les zones actuelles ouvertes aux visiteurs afin de ne pas endommager davantage le site. La structure doit-être relativement légère, sans travaux de fondations importants et éventuellement démontable en cas de situations exceptionnelles. Enfin, cette installation doit proposer des visites de jour mais aussi des parcours nocturnes et ponctuellement, des évènements éphémères. DISPOSITIFS MUSEOGRAPHIQUES De cette surface à la teinte grisâtre, émergent les informations et les nouvelles installations muséographiques. Tout l’aspect technique est contenu sous cette pellicule grise, dans l’épaisseur structurelle de la passerelle. On y retrouve une «colonne vertébrale» regroupant le passages des gaines, à l’abris des chocs et des dommages climatiques. Les points d’informations percent la membrane en bois et s’élèvent comme des monolithes de verre polis, devenant des bornes lumineuses lorsque la pénombre s’installe. Images et textes sont sérigraphiés sur ce verre blanc translucide et modifiables si besoin. Un système d’excavation et de surélévation sur certaines zones de la passerelle génère les dispositifs d’éclairages et d’exposition ainsi que le mobilier destiné au visiteur. Les systèmes d’illuminations


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ont été dessinés de façon à pouvoir éclairer les parties basses et hautes de manière indépendantes. En effet, ce sont deux types d’appareils lumineux aux inclinaisons et puissances différentes. De plus, certains éclairent et d’autres permettent la projection d’images en cas de manifestation artistique éphémère au niveau du Natatio. STRUCTURE La structure a été pensée de sorte qu’elle soit la moins lourde possible, assez simple à monter et démonter, ne nécessitant pas de grands travaux sur le site. La structure en treillis répondait parfaitement à ce type d’installation, en plus du fait qu’il y est simple d’intégrer le passage des flux techniques. La géométrie de la passerelle se veut fine et légère. Elle s’élance aux extrémités afin d’apporter un caractère flottant aux parcours de visite, un sol à peine posé. Les appuis à hauteurs variables sont alors en retrait tout comme la structure, laissant s’exprimer pleinement la membrane sur le plan horizontal et les éléments de muséographie verticaux qui la traversent. PAVEMENT La surface de bois est constituée de panneaux MDF, résistants au passage des visiteurs et fabricables dans des dimensions intéressantes (3m x 2.5m x 0.025). Ici, le bois est traité avec un vernis spécial, qui le rend imperméable et lui procure un léger reflet, en référence à l’importance de l’eau dans ce lieu. Un interstice de quelques millimètres entre chaque panneau est volontairement créé, faisant un nouveau rappel à l’état originel des thermes: la forte présence des mosaïques et des carreaux de marbres qui ornaient le sol et les murs. Il apparaît alors un dessin de pavement qui rythme le sol de cette passerelle, atténuant une éventuelle sensation de monotonie sur des telles dimensions: la plateforme muséographique mesure 5m de large et s’étend sur les 130m de l’axe horizontal du Frigidarium. Sur l’axe vertical, la passerelle atteint 12m de large et 39m de long.


1 PROJECTIONS / ILLUMINATIONS 2 POINTS INFOS 3 RUINES EXPOSEES


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2010-2011

MUSEO DELLA CASA E DEL DESIGN ROMA


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Via Giulia chantonne au rythme des pavés frappés du pied, des façades vieillies par le passage du temps dont les rides laissent entrevoir de charmantes cours plongées dans une pénombre rafraîchissante. Les murs sont opaques et très chauds, un camaïeu d’ocre et de rouille habille la promenade. A mi-parcours, on accède au Palazzo Farnese, quelque peu écrasé par sa façade imposante et l’étroitesse de la ruelle. De l’autre côté de Via Giulia, le Lungotevere dei Tebaldi s’étend jusqu’au Ponte Mazzini nous menant sur la rive Ouest du Tibre. Quatre voies automobiles se disputent le circuit, à l’ombre des Platanes qui bordent le fleuve. L’endroit est assez bruyant mais la vue en direction du Gianicolo console rapidement les tympans. Inséré entre le Lungotevere et l’une des plus importantes artère historique de Rome, le musée se développe autour d’une piazza permettant de relier la circulation piétonne d’un côté et automobile de l’autre. La piazza, c’est la place où l’on s’arrête et d’où l’on apperçoit, le lieu où l’on s’asseoit puis repart, c’est un chemin qui connecte et que l’on traverse, c’est une enceinte qui dessine un vide, c’est la rue qui habite des murs, c’est l’intérieur du dehors, c’est un dedans qui se vit à l’extérieur.


ENCEINTE La parcelle étudiée est actuellement un parking axé sur le Ponte Mazzini et qui interrompt la continuité des façades de la Via Giulia, offrant un vide indéterminé où le regard se perd, sans aucune qualité spatiale propre. Le choix d’insérer des murs d’enceinte à la base du projet s’explique par la volonté de redélimiter ce vide urbain. Tout comme les édifices qui bordent la Via Giulia, le futur musée naît sur et autour d’une piazza, point de rencontre entre l’axe du Ponte Mazzini et la Via Giulia. Cette place n’existera qu’en présence de limites clairement définies, cadrant les vues et le parcours. L’enceinte s’appuie donc sur les lignes existantes afin de générer la piazza. Les façades de Via Giulia retrouvent une continuité et le pont s’oriente vers une perspective maîtrisée. D’épais murs d’acier corten s’élèvent à 6m du sol prolongeant les plans verticaux de Via Giulia et du Lungotevere. Les percées redessinent des cadrages et des liaisons entre les deux zones. La teinte du matériau métallique s’accorde avec l’architecture environnante, chaude et irrégulière. A l’image de vestiges historiques, les parois d’acier émergent de terre pour supporter une architecture plus contemporaine. Les murs deviennent les médiateurs du dialogue entre passé et présent. LE MUSEE Le bâtiment vient reposer sur cette enceinte structurelle, refermant la parcelle côté Tibre et s’ouvrant vers le centre historique, protégeant les piétons de l’automobile. L’édifice est composé de deux parties principales. Un élément tout en longueur qui s’insère au creux de l’enceinte, d’où l’on accède au musée. Le second est un L qui se superpose au rez-de-chausée regroupant les étages d’exposition. A l’intérieur, trois imposants piliers de béton brun traversent chaque étage pour venir attraper la lumière en toiture et la rediffuser de façon homogène dans les espaces


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d’exposition. Ces réflecteurs collaborent à la structure du bâtiment et abritent dans leur épaisseur, les espaces techniques. Ils servent également de mur cimaise pour les collections du musée. Les façades du bâtiment sont constituées de panneaux de polycarbonate, laissant pénétrer une grande quantité de lumière naturelle tout en la projetant de manière diffuse, évitant l’éblouissement et la détérioration des oeuvres. De larges ouvertures en verre miroir encadrent ponctuellement le paysage, laissant passer le regard depuis l’intérieur, et reflétant l’environnement à l’extérieur. La perception de la façade est alors inversée: le plein de la façade est translucide alors que les ouvertures deviennent opaques. Chaque circulation verticale devient l’occasion d’offrir un tableau du quartier différent. On retrouve en rez-de-chausée les auditoriums ainsi que les espaces de réception. Au premier étage se trouvent l’exposition temporaire et un espace restauration avec vue panoramique sur le Gianicolo ainsi que des terasses. Le dernier étage acceuille l’exposition permanente.



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2011-2012

EXTENSION MUSEE DES BEAUX-ARTS RENNES


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Le musée des Beaux-Arts de Rennes atteint sa capacité maximale d’exposition et souffre désormais d’un manque de place important qui le contraint à devoir refuser toute nouvelle acquisition. A cela s’ajoute un désintérêt de la population rennaise envers cet édifice à l’écart du centre et très peu mis en valeur. Pour tenter de redynamiser ce lieu et lui permettre de se développer davantage, un projet d’extension a été proposé de l’autre côté de la Vilaine: la reconversion de la Faculté des Sciences. Actuellement occupé par la faculté de dentaire, la Faculté des Sciences va d’ici peu être désinvestie de ses locataires. Une fois vide, le bâtiment qui est l’unique témoignage de l’architecture du 19ème siècle à Rennes, se doit d’être réhabilité. Le projet a donc cette double ambition : étendre le musée des Beaux-Arts et reconnecter les deux rives en proposant un aménagement visant à faire de ce lieu un véritable pôle culturel. LIAISON URBAINE Redécouvrir un accès aisé et ininterrompu entre le musée des Beaux-Arts et la Faculté des Sciences est la première donnée à traiter dans le réaménagement urbain. La place de l’automobile étant largement privilégiée dans cette zone du centre de Rennes, la volonté du projet est de redonner un espace piéton sécurisé et continu à cette future zone culturelle et artistique de la ville. La Vilaine doit être prise en compte dans cette élaboration urbaine en exploitant davantage le potentiel du canal. Au niveau de l’eau, un parcours piétonnier longeant les quais Chateaubriant et Dujardin relie directement République au futur pôle culturel. Ce parcours se prolonge jusqu’au sentier de ballade déjà existant, commençant en contrebas de la rue Dupont Des Loges. Un système de gradins et d’escalier permet d’atteindre la passerelle au niveau de la Vilaine. Le fait d’introduire un second niveau de circulation au niveau de la Vilaine nécessite d’intégrer au projet de musée une entrée haute et une entrée basse. Le musée des


Beaux-Arts accueillera au niveau inférieur la bibliothèque des musées tandis que la Faculté des Sciences disposera de la librairie. Les deux édifices sont donc directement connectés par deux éléments programmatiques fonctionnant indépendamment des visites du musée et permettant de relier le niveau bas à l’accueil de chaque musée. L’aménagement doit proposer de nouvelles perspectives visuelles sur le quartier. Côté Beaux-Arts, les gradins font face à la bibliothèque offrant un espace de détente extérieur mettant en scène l’espace de lecture, la perception y est frontale. Côté Faculté des Sciences, un escalier monumental longeant la librairie, s’ouvre vers le Palais Saint-Georges et son parc. Le choix d’un matériau unique, minéral et froid souhaite contraster avec l’existant tout en conservant l’aspect massif déjà présent. EXTENSION La volonté de départ est de conserver l’essence originelle du bâtiment: un édifice composé de quatre ailes, d’un corps central et deux cours intérieures. L’action consiste donc à étendre au maximum les volumes existants, tout en restant dans le gabarit imposé et en conservant l’usage de la toiture à deux pans. Cette forme archétypale donne naissance à une morphologie spatiale peu répandue dans l’univers muséal, davantage réservée à l’usage domestique ou industriel. Un nouvel espace est élevé sur l’aile Nord et le volume central est reconstruit avec deux étages supplémentaires. La hauteur maximale est alors atteinte. L’intervention est invisible depuis la rue, hormis sur la façade Nord. Les sous-sols du la faculté sont reconvertis en ateliers et espaces de stockages. Succédant à la librairie, on retrouve à ce même niveau inférieur, un acceuil associé à l’auditorium permettant de regagner le niveau d’entrée principale du musée. Le parcours s’articule autour des deux cours surmontées de passerelles qui permettent de distinguer circulation et visite et de ce fait, d’optimiser la superficie d’exposition. De l’autre côté du corps central, se trouve la cour secondaire, espace reconverti en atelier d’artiste, qui peut ponctuellement, étendre l’exposition


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temporaire. Afin de soutenir les nouvelles parties, les murs existants ont besoin d’être renforcés. Une trame de poteaux métalliques génère le nouveau squelette qui permettra de supporter l’extension ainsi que les verrières surplombant les cours. Aux parois de l’ossature métallique s’intègre donc le système porteur des toitures et des passerelles. Un système de bac acier reposant sur cette structure constituera le nouveau plancher. MATERIAUX Si la forme des nouveaux espaces tend à se rapprocher au maximum de l’existant, c’est par leur matérialité qu’ils vont s’en dissocier. Chaque entité se doit de sublimer sa voisine. C’est sur ce principe que la réflexion des façades s’est développée. Un dialogue entre le neuf et l’ancien est engagé. L’aile Nord est une ossature métallique qui vient se raccrocher aux parois de la faculté et revêtue d’une résille ondulée d’acier perforé. Le volume traité de la sorte, apparaît comme un élément très léger, confronté aux façades massives de la faculté. La tôle perforée permet d’apporter une lumière diffuse et homogène à l’intérieur des espaces d’exposition, tout en laissant passer le regard vers l’extérieur. Avec l’éclairage intérieur, des ouvertures apparaissent, reprenant le rythme des fenêtres existantes. A l’inverse, le corps central est lourd et imposant. Réalisé en béton teinté dans la masse, il s’élève comme un monolithe de pierre, contrastant avec le volume d’acier. D’un côté, on traverse une façade vibrante, translucide et légère. De l’autre, c’est un bloc épais, lisse et totalement étanche. Ce choix offre deux conditions d’exposition distinctes, ce qui est intéressant dans la mesure où toutes les oeuvres ne seront pas exposées de la même façon. L’une baigne dans la lumière naturelle alors que l’autre préconise l’usage exclusif de l’éclairage artificiel. Une attention particulière est apportée dans la remise en valeur des façades existantes. Chacun des volumes rajoutés vise à mettre en scène l’ancien en jouant sur le contraste de teinte et de matériau. L’effet est d’autant plus fort que la différence est importante.


MUSEE DES BEAUX-ARTS


PALAIS SAINT GEORGES

FACULTE DES SCIENCES

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AMENAGEMENT URBAIN FACULTE DES SCIENCES

AMENAGEMENT URBAIN BEAUX-ARTS


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MUSEOGRAPHIE Tout comme le projet d’extension, la muséographie tente d’établir un dialogue entre l’ancien et le nouveau. L’espace présenté ci-dessous correspond au dernier étage de l’aile Ouest. Intéressant de par sa hauteur sous plafond importante, cette pièce est l’occasion de remettre en valeur la charpente du bâtiment. La volumétrie de cet espace fait cohabiter deux échelles différentes. L’une d’entre elle est monumentale, verticale et aérienne. L’autre est celle imposée par le dimensionnement plus réduit des ouvertures. L’aménagement de l’exposition vise à souligner cette double perception du volume. Pour le caractère monumental, deux grandes cimaises suspendues à la charpente flottent au centre, laissant le sol s’étendre d’un bout à l’autre de la pièce. Le regard peut ainsi avoir une perspective complète de l’espace, de bas en haut, du sol à la charpente. L’oeuvre y est accrochée et éclairé grâce à un système lumineux intégré à la structure porteuse du panneau. Au sommet de la charpente, une verrière est créée, afin d’apporter un éclairage zénithal généreux à ce grand volume. Les parties latérales de la salle exposent les oeuvres au rythme des ouvertures. Proche de l’échelle humaine, elles apportent une dimension plus intimiste en accentuant la proximité de l’oeuvre et du visiteur. La surépaisseur créée par ces cimaises à hauteur de fenêtre, détache et renforce le volume formé par la toiture, à l’image d’une nef qui reposerait sur des piliers à la base massive. De grands luminaires suspendus reprenant la trame et le langage des poutres de la charpente complètent l’éclairage naturel. Situés plus bas que les panneaux flottants, ces éléments constituent la transition entre le volume bas et le volume suspendu.


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2010-2011

ROMEO E GIULIETTA W.SHAKESPEARE


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Le projet scénographique explore le visage sombre et malsain de la tragédie de Shakespeare. On y parle de conte pour enfant, de complot et de supercherie, de revanche et de rivalité, de clivages sociaux et de discrimination, de sexualité et d’autorité parentale. C’est vers un lugubre récit de Roméo et Juliette que s’oriente la pièce. Le décor est une hybridation entre une architecture gothique et un modélisme contemporain. Des formes stéréotypées quasi religieuses dénuées de toute modénature, sans grain ni relief particulier. Ainsi, l’histoire se déroule hors du temps, ne sachant pas à quelle époque appartenir, reflet de cette oeuvre qui a traversé les époques et les scènes. Entre hangar et cathédrale, l’espace scénique fait écho aux thèmes du mariage et du balcon, éléments incontournables de l’oeuvre. Le voile est le second ingrédient scénographique, symbole religieux mais aussi de clandestinité. Il caractérise aussi la situtation fragile et dangereuse de la relation vécue à l’âge de l’innocence et de l’insouciance. L’ombre des personnages devient la véritable actrice aux yeux du public, laissant apercevoir une réalité interdite. Les toiles suspendues et mobiles se déplacent au cours de la pièce afin de transformer l’espace de représentation, à certains moments profond et à d’autres, plus confiné. Le clair de lune se transforme en ampoule incandescente flottant au-dessus des personnages, bonne étoile ou lueur morbide qui dramatise les gestes de l’acteur, faisant de son ombre une silhouette mouvante et instable. L’éclairage est ponctuel, précaire et inconstant. Il vient du haut, agresse le sol et plonge les plafonds dans une épaisse obscurité. L’espace est piranésien, sa hauteur reste indéfinie, à la fois intérieur et extérieur, les arcs s’ouvrent vers l’inconnu, territoire de l’imaginaire du spectateur.



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ACTE1 SCENE5

"If I profane with my unworthiest hand This holy shrine, the gentle sin is this: My lips, two blushing pilgrims, ready stand To smooth that rough touch with a tender kiss."


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"Then have my lips the sin that they have took." "Sin from thy lips? O trespass sweetly urged! Give me my sin again."


SCENE1: MELANCOLIE DE ROMEO

SCENE4: LE BALCON

SCENE5: LE MARIAGE


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SCENE6: MORT DE MERCUTIO ET TYBALT

SCENE9: FAUSSE MORT DE JULIETTE

SCENE10: MORT DE ROMEO ET JULIETTE


2010-2011

OTHELLO G.VERDI


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Othello - le Maure de Venise, est une tragédie de William Shakespeare, jouée pour la première fois en 1604. En 1887, Giuseppe Verdi en fait un opéra en quatre actes à la célèbre Scala de Milan. La scénographie suivante, met en scène cette version de Verdi, puissante et monumentale, dont la tension ne cesse de croître jusqu’à la scène finale. Le monde d’Othello est un univers maritime menaçant, en pleine tempête. Drame, jalousie, quête du pouvoir, égoïsme et amour tissent la toile de cette tragédie. Le projet scénographique tente d’aborder la démesure, l’avidité, le mensonge et la perte du contrôle de l’homme sur sa propre invention. L’opéra débute sur une architecture massive et opaque, plongée dans l’obscurité de la nuit du naufrage. Au fur et à mesure de l’oeuvre, une trame verticale chaotique désintègre l’espace intelligible de départ, pour se transformer en ruine incompréhensible, un mensonge dont les acteurs n’arrivent pas à se libérer. L’espace tend à se rétrécir, le cadrage vers l’extérieur à se centrer, symbole d’une finalité inévitable. L’ouverture est d’abord fuyante, encadrant un paysage lointain et inconnu, puis se concentre petit à petit sur la situation prévisible de la scène finale. La spatialité tente de s’éloigner d’une architecture réelle. Elle est davantage une partition spatiale architecturée véhiculant des sensations et des perceptions propres à l’être vivant telles que la peur, l’angoisse, le chagrin. Le simple fait de modifier l’éclairage des éléments verticaux modifiera l’appréhension de l’espace scénique: frontal ou profond, distordu ou ordonné, pesant ou lévitant. La scénographie reprend la philosophie de Shakespeare: le drame n’altère pas le cours de la vie, tout continu, nous ne sommes que d’infimes parties dans le fonctionnement de l’univers. Ainsi, la scène finale n’est pas l’image d’une tragédie, mais celle d’un monde qui a retrouvé son équilibre. Le spectateur se rend compte que tout ce qu’il a placé au centre de son attention durant l’opéra est en fait insignifiant. Le cycle d’existance se poursuit, avec ou sans l’homme.



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2011-2012 / PROJET DE DIPLOME

MALLARCHIE ABSOLUE LES NOUVEAUX TEMPLES DU CONSOMMABLE



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L’étude débute par l’observation d’une zone commerciale, la plus importante de l’Ouest du pays: ATLANTIS. Elle se situe en périphérie Nantaise (44-SaintHerblain) mais elle pourrait être n’importe où en France. Le développement de ces territoires est sensiblement le même d’une région à l’autre, seule l’échelle change. Oscillant sans cesse entre utopie et distopie, cette recherche théorique questionne la condition contemporaine de l’individu en tant que personnalité singulière au sein d’un monde qui ne cesse de s’uniformiser. Elle remet en cause la conception architecturale qui en a découlé: l’hyper-rentable et l’ultra-fonctionnel. Il est question de mondialisation, de modernité, de «non-lieux» et d’espaces génériques. L’urbanisme commercial est sans aucun doute l’un des milieux où cette lobotomisation culturelle a atteint son plus haut niveau. Dans notre quête à la densité maximale, est-il encore envisageable d’étendre les paysages sans reliefs de l’empire comsumériste? Pourrait-on imaginer les concevoir autrement? Pourrait-on leur attribuer un nouveau statut au sein de la ville? Pour tenter d’apporter des réponses, une série de concepts est développée au cours de l’étude. La Mallarchie -en référence au «mall» américaincaractérise la démarche expérimentale de ce projet, un manifeste de l’ère «more is more».


VERS UNE NOUVELLE MONUMENTALITE Aujourd’hui, l’urbanisme commercial a atteint une période charnière de son existence, ces grands moments de la vie où le chemin emprunté s’étend sur plusieurs décennies et dont l’impact sera irrémédiable. La question du commerce et des lieux qu’il génère est en mutation. D’un côté, un héritage ingrat: des hectares de surfaces publicitaires planes et mornes, regroupées en périphérie des centresville. De l’autre, un début de réflexion sur la combinaison de programmes juxtaposés au sein d’un édifice mais dispersés dans la ville. Le parc commercial est explosé, on répond à une situation de crise par la théorie du démantèlement. Comme effrayé par une émeute ingérable, la question de la consommation de masse est fragmentée et dispersée en miettes éparses à l’intérieur du nouvel urbanisme, celui de la mixité et de l’hybridation. L’architecture est le nouveau mixeur de la société numérique, on y incorpore tout ce que l’on veut, le résultat sera de toute manière homogène. Mais qu’en est-il des autres propositions? Quel autre sentier pourrions-nous poursuivre hormis celui de la dissolution? Serait-il envisageable d’optimiser encore davantage les parcs commerciaux, de les rendre encore plus puissants, vers une mall-archie absolue? Si l’hypothèse de leur dissolution est plausible, son antithèse a tout autant de pertinence. L’unité et la compacité pourraient générer des modèles alternatifs à ceux de la dispersion, sans contourner le problème de la grande échelle nécessaire à l’assouvissement d’une foule cupide et affamée. Redonner un véritable statut au centre commercial afin d’en redéfinir l’intérêt, lui apporter une spécificité sont des pistes non négligeables. Le modèle centre-périphérie n’a plus raison d’être dans un monde où tout doit être accessible de partout. La ville est désormais polynucléaire, une cité à plusieurs pôles. La zone d’activité commerciale pourrait alors devenir un de ces pôles d’attraction crédible et affirmé. Actuellement, son attrait reste tabou et sa monumentalité est inassumée, elle dévore de l’espace mais reste invisible. Est-ce de la peur, de la pudeur ou


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de la timidité? Sommes-nous inconscients, désintéressés ou incompétents? Dans tous les cas, c’est un déni de réalité, un refus de se confronter à une situation qui nous échappe. Au travers de cette recherche, c’est l’expérience et l’expérimentation qui importent. Il y a le point départ, mais l’arrivée est inconnue. On explore sans être certains de trouver une quelconque réponse au bout du parcours. Mais c’est dans cette optique que la traversée engage une réflexion et une remise en question permanentes. Actuellement, l’homme attend désespérément l’exotique mais redoute le risque. Ce comportement est la tragédie de notre époque, appliqué à tous les domaines y compris à celui de l’architecture. La ville se transforme alors en décor hollywoodien offrant un ailleurs infiniment familier. L’ultime exercice, nous le voulions dangereux, inattendu, imprévisible, dérangeant, inconfortant. Peut-on encore tester l’architecture, a-t-on encore le droit d’imaginer les scénarios du pire ou sommes-nous les «prisonniers volontaires» d’une architecture de papier glacé? La mall-archie absolue est la religion du capitalisme, le temple où les seuls dieux que l’on vénère sont les marques. Elle explore ce que pourrait être la monumentalité du 21è siècle. L’Egypte a eu ses pyramides, l’Europe ses cathédrales, l’Asie ses pagodes et aujourd’hui, notre plus grand culte est celui de la consommation. Offrons lui un temple digne de ce nom. La voiture constitue les remparts de sa nouvelle forteresse au coeur de laquelle l’acte d’achat est à son paroxysme. La nature n’est plus en plastique, car la mall-archie assume désormais sa laideur et son artificialité. Plus d’imitation grotesque, à chacun son rôle. La mall-archie vend, la nature détend. Résultat: de vrais arbres en bois poussent de nouveau sur les plaines du mallscape. L’entrée de ville est directement requestionnée par ce changement de posture. On réouvre la scène à d’autres acteurs. Le centre pourrait potentiellement renouer avec la périphérie en tissant sa nouvelle trame autour du mallscape qui jusqu’à présent rompt plus qu’il ne lie.


TRAITE MALLARCHIQUE La mall-archie est une abération urbaine. Elle est la réalité augmentée de l’ère consumériste. Elle révèle l’inavouable et déforme l’immuable. Elle compose avec le laid et propose une forme à l’informe. Elle apprivoise l’instable dans une hiérarchie anarchique contenue. Ce dont elle parle n’est ni abstrait ni déraisonné. Elle parle d’un quotidien infiniment rationnel. Elle parle de nous, consommateurs et “mall walkers” du 21ème siècle. La mall-archie absolue offre un non-territoire aux “non-lieux” de l’urbanisme commercial. A l’étalement elle préfère la compacité. A l’enseigne basse inassumée, elle préfère la monumentalité dépouillée. A l’heure où le “vert” a carte blanche, les autres réseaux architecturaux en crise sont censurés par l’absolutisme écologique. La doctrine du Bon Sauvage cultive des champs d’éoliennes dans l’espoir qu’ils se transforment en forêt amazonienne. Ainsi, écartée des préoccupations actuelles, la zone commerciale – ou shopping mall - demeure une étendue plate et morne, un territoire sans profondeur où la lumière s’est égarée dans l’ombre du néon. Schizophrène et boulimique, elle dévore de plus en plus d’espace, en tentant de nous séduire sans jamais nous avoir aimé. Sans effrayer, elle souhaite surprendre. Elle se veut exceptionnelle mais familière, remarquable mais invisible. L’urbanisme commercial entretient l’amnésie de notre monde et répond à la désorientation par la standardisation. Par peur ou par pudeur, la logique actuelle contourne un obstacle dont elle renie l’existence: la prolifération des “hangars décorés” - le sprawl scapetm. Face à ce constat, la mall-archie ne prétend pas être un miracle ni un mirage. Elle ne se nomme ni révolution ni évolution. Elle est une proposition excentrique à la mesure d’une réalité démesurée. Au sein de la mallarchie absolue cohabitent l’artificiel et le naturel, le rentable et l’inutile, la rapidité et la contemplation. L’automobile est absorbée et intégrée au fonctionnement


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de l’édifice. La galerie est éclatée et de plein air. Les enseignes principales constituent le noyau central de la déambulation mallarchique. Le piéton peut enfin reconquérir son territoire. Ainsi naît le mallscape, étendue inattendue d’un urbanisme commercial bucolique et satirique.

NB : PUBLICATION L’exploration mallarchique a aboutit à une publication beaucoup plus détaillée sur la totalité de la réflexion, du processus et des propositions spatiales. Les documents qui suivent ne sont donc qu’une vision tronquée de la recherche. Aussi, il est probable qu’en feuilletant ces quelques pages un sentiment d’inachèvement, d’incompréhension, d’incohérence et d’intolérance surgissent de façon plus ou moins prononcé selon l’individu. Ceci n’est qu’un aperçu de la démarche amorcée et il est possible de consulter l’ouvrage «MALLARCHIE ABSOLUE, les nouveaux temples du consommable» dans son intégralité à la bibliothèque de l’ENSAB ou en contactant directement son auteur.

Mallarchiquement, L’auteur.



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SPRAWLSCAPE COS=0.4

MALLSCAPE COS=0.1


EMPILEMENT & ASCENSION comment acheminer piétons et véhicules jusqu’au sommet de l’édifice? si la galerie commerciale devenait une promenade de plein air, si la ruelle pavée de centre ville se combinait aux titans de la grande distribution, si l’on repensait notre façon d’acheter...


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VERS UNE NOUVELLE MONU-MENTALITE ? l’enseigne est le nouveau monument, un symbole et un repère urbain. la facade a disparu, y avait-t-elle encore une utilité... elle n’en avait plus que le nom.


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Mc BABEL ...TOUJOURS PLUS (HAUT)? s’étendre vers les cieux plutôt que sur une terre qui se fait rare. à l’approche des dieux, le bonheur marchand flirte avec le septième ciel.



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GRANDEUR ET DECADENCE jusqu’où peut nous mener le progrès ?


MALLROOF la plaine est le terrain de jeu des enfants du progrès. les toitures de la mallarchie offrent de nouveaux horizons sur la ville, la topographie artificielle se joue du naturel. on peut désormais picniquer sur le roofscape de notre hypermarché favoris: un peu de campagne sur les territoires de l’asphalte.


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MALLSCAPE les nouveaux paysages du mall étendues inattendues du désert consumériste


(im)possible ? quand la nature envahira le mall quand les arbres ne seront plus de plastique quand nos yeux reverront le jour quand l’excès enfantera le progrès lorsque l’abérant paraît réel


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ETAT ACTUEL: SPRAWLSCAPE


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MALLSCAPE NOM : mall-archie SEXE : hermaphrodite NATIONALITE : générique TAILLE : 350 x 330 x 85 m TERRAIN : 388 479 m2 EMPRISE AU SOL : 77 319 m2 PARKING : 242 292 m2 / 6046 places ATTRACTEURS : 79 060 m2 DIVERTISSEMENT : 11 600 m2 GALERIE : 41 000 m2 RAMPES : 212 000 m2 SURFACE TOTALE : 343 660 m2 FREQUENTATION : 1 million de personnes / mois


2012 - GALERIE DE LA MALLARCHIE ABSOLUE:


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MALLARCHIE ABSOLUE


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MALLSCAPE



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