EXPRESSO QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2019
09 01 2018
L’ESSENTIEL FRANCE
P.2
Couac autour du nouveau Vélib’
n Le chantier a pris un retard considérable. Smoovengo et JCDecaux se renvoient la balle.
INTERNATIONAL
# 01
Son efficacité est remise en cause
Sécurité routière, la fronde s’organise
P.3
Les contrats juteux de Macron
n La France va signer une cinquantaine de contrats avec la Chine, dans les secteurs du nucléaire civil et de l’aviation.
ECO/CONSO
P.4 © Jrmie FULLERINGER / MAXPPP / PHOTOPQR/L’YONNE REPUBLICAINE
La rupture conventionnelle, nouvelle épine des salariés
n Les syndicats sont divisés sur la vague de licenciement chez PSA et Pimkie.
SPORTS
P.5
L’Open d’Australie perd ses têtes
n Les forfaits en cascade promettent de troubler la compétition, qui commencera lundi prochain. Les outsiders pourraient en profiter.
CULTURE
P.8
Les séries françaises montent en gamme
Les chaînes publiques n’hésitent pas à faire appel à des réalisateurs renommés pour développer leur catalogue.
n
n Le
gouvernement a officialisé cet après-midi la limitation de la vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire. Les critiques ont fusé du côté des usagers, des associa-
tions et des dirigeants politiques. Marine Le Pen, qui entend fédérer les mécontents, a lancé une pétition contre la mesure. PAGE 2
FRANCE
SECURITE ROUTIERE La réforme a aujourd’hui été validée par le gouvernement
Des pétitions se lancent contre la nouvelle limitation de vitesse
L
e gouvernement a annoncé ce mardi après-midi, à la suite d’un comité interministériel, une baisse de 10km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires démunies de séparateur central. Cette réforme suit l’avis émis par les experts du Conseil National de la Sécurité Routière, démontrant que cette diminution pourrait éviter entre 200 et 400 morts par année sur les routes. Entre début 2015 et l’été 2017, quatre axes routiers ont fait l’objet d’une expérimentation, avec limitation à 80 km/h... Sans que les résultats de ce test n’aient été publiés. Selon les chiffres de la sécurité routière, une vitesse excessive est responsable de 32% des accidents mortels, comme le dénonce Thomas Thieulin, directeur de la communication de l’association Prévention Routière. « Réduire la vitesse permettrait effectivement de sauver plus d’une centaine de vies », explique-t-il.
« Un racket financier »
Gagnée par l’impopularité, cette réforme suscite déjà la colère des associations d’automobilistes, et la grogne des automobilistes eux-mêmes. Selon un sondage Harris Interactive, près de six Français sur dix se disent opposés à cette limitation de vitesse. Des milliers d’usagers ont manifesté leur mécontentement sur le réseau social Twitter, qualifiant la réforme de « stupide », « inutile », « inefficace ». L’un d’entre eux, Karim, dénonce « une fausse bonne idée pour un vrai racket financier des automobilistes. » Les automobilistes mis à pro
La limitation à 80 km/h sur le réseau secondaire a été décidée ce mardi. Photo AFP
-fit, c’est également l’argument avancé par Pierre-Olivier Cavey, directeur des études et des campagnes de la Ligue de Défense des Conducteurs : « On veut générer plus de recettes. Le conducteur est toujours perçu comme la variable d’ajustement de la sécurité publique. » L’association, résolument opposée à la limitation du réseau secondaire à 80km/h, affirme disposer de 2,11 millions de signatures contre cette décision qu’elle juge « dogmatique ». Le Front National prévoit de son côté de lancer une pétition contre cette réforme. Une mesure cosmétique
Les études mises en avant par le gouvernement s’appuieraient ainsi sur un modèle obsolète, dont le fondement scientifique est contesté par la Ligue : « Le modèle de Nils
-son (calcul d’accidentologie) date de 1981 ! Les facteurs extérieurs ont considérablement évolué depuis ». Limiter la vitesse ne serait dès lors qu’une mesure cosmétique. La solution pour les membres de l’association : investir dans le réseau routier. Alors que le gouvernement dévoilait en 2015 que 40% des accidents routiers étaient liés aux infrastructures, l’investissement aux niveaux national et local dans ces infrastructures est en baisse continue depuis plusieurs années. « L’on pourrait déjà com
-mencer par allouer l’argent des radars à l’entretien des routes.», regrette l’association. Cette grogne s’inscrit dans un contexte riche en réformes pour les automobilistes depuis le 1er janvier 2018. Après l’explosion des tarifs des contraventions de stationnement désormais fixés par les communes, le gouvernement risque de s’attirer une nouvelle fois les foudres des usagers avec la réforme du contrôle technique prévue en mai prochain. o Sarah D'hers et Anna Mutelet
Portable au volant, suspension de permis au tournant Le gouvernement envisage la suspension de permis en cas d’utilisation du téléphone portable au volant, à l’origine aujourd’hui d’un accident sur dix. L’interdiction des oreillettes au volant et l’usage du téléphone toléré lorsqu’il est branché sur haut-parleurs de la voiture n’y a rien changé.
La sécurité routière au-delà de nos frontières n Réduire la vitesse pour sauver des vies, c’est la recette payante de la Suède qui a limité son réseau secondaire à 70km/h en 1997, faisant d’elle le pays européen au plus faible ratio de morts sur les routes depuis que sa mortalité a chuté de moitié. Même logique du côté de la Norvège, hors Union Européenne. La France, mauvaise élève
Avec 54 morts sur la route par million d’habitants, la 02 - EXpresso - MARDI 9 janvier
France fait moins bien que la moyenne de l’Union Européenne qui s’établit, elle, à 50 morts par million d’habitants. Alors que la mortalité routière a chuté lors des quatre dernières décennies, elle repart à la hausse dans l’Hexagone depuis trois années consécutives. La réglementation semble accompagner la baisse de la mortalité pour certains pays. Cependant, le Royaume-Uni, dont le réseau est limité à 97 km/h, ne recense que 28 morts
par million d’habitant. De même, l’Allemagne s’en sort mieux que la France malgré des portions réglementées à 100km/h. Cela soulignerait alors son efficacité. Un argument à relativiser
Régulièrement mis en avant par les associations de défense des conducteurs, cet argument est cependant à nuancer. En réalité, en Allemagne, une grande partie de ces réseaux est limitée à 80 voire 70 km/h en fonction de l’état de la route,
tandis que la vitesse moyenne réelle appliquée au RoyaumeUni est de 77km/h. Le Danemark préfère investir dans les infrastructures
En Europe du Nord, le Danemark fait également figure d’exception en rehaussant les limitations de certains tronçons à 90km/h. Un luxe permis par un investissement massif dans les infrastructures routières. o Sarah D’hers et Anna Mutelet
FRANCE PARIS L’opérateur Smoovengo est loin de l’objectif fixé
A la recherche du Vélib perdu
F
anny ne part même pas à la recherche d’un Vélib ce matin. Cette jeune femme qui habite le 18ème arrondissement de Paris s’est résignée à prendre le métro pour aller au travail. La borne Vélib la plus proche de chez elle se trouve désormais à Gare du Nord, c’est-à-dire à plus de vingt minutes à pied : « Ça va parce qu’en ce moment, c’est l’hiver. Sinon, je serais vraiment soûlée de ne pas pouvoir prendre un vélo pour aller travailler. C’est quand même plus sympa que d’y aller en métro. » Fanny n’est pas la seule à être déboussolée. De nombreux quartiers et banlieues proches n’ont plus de bornes Vélib de proximité. Seulement 64 stations sont disponibles sur les 1400 prévues par Smoovengo, la start-up montpelliéraine qui a remplacé l’opérateur JCDecaux depuis le 1er janvier 2018. Le nouveau service client de Vélib jure que 80 nouvelles bornes seront installées chaque semaine afin d’atteindre dès le 31 mars 2018 l’objectif fixé initialement. Mais ces chiffres sont trop ambitieux. Smoovengo sait déjà qu’il ne pourra pas respecter ces délais, nous affirme une source proche du projet.
Un vrai chantier
La start-up ne peut pas reprendre simplement le mobilier urbain des 1200 bornes déjà existantes. La mise en place d’une nouvelle station est une opération délicate qui s’effectue en trois temps. Tout d’abord, JCDecaux, qui est propriétaire du mobilier urbain, doit démonter ses bornes. L’entreprise de travaux publics Colas (filiale du
Non lieu pour la mort de Rémi Fraisse n Les juges d'instruction
du tribunal de Toulouse ont rendu lundi une ordonnance de non-lieu en faveur du gendarme mis en cause dans la mort du militant à Sivens. Ses parents ont annoncé vouloir faire appel.
Marine Le Pen reçue à Matignon
La station Vélib qu’utilisait Fanny avant les travaux (Place Hébert). Photo Annabelle Martella
groupe Bouygues) doit ensuite installer les branchements pour permettre d’alimenter les nouveaux Vélibs électriques. Après ces deux opérations, Smoovengo pourra enfin monter ses nouvelles stations. Ce chantier requiert la coordination des trois acteurs. Ce qui n’est pas réellement le cas dans les faits. Smoovengo accuse JCDecaux d’avoir retardé la mise en place du chantier à cause du recours que l’afficheur publicitaire a fait auprès du tribunal administratif de Paris lorsqu’il a perdu le contrat. « La procédure a décalé de plus de six semaines la contractualisation du marché Vélib’ Métropole, sans modification de la date de lancement du service », rappelle la start-up à nos confrères du Monde. Néanmoins, Audrey Crevolin, chargée de la communication institutionnelle du groupe JCDecaux nous affirme que l’entreprise respecte les délais avancés par Smoovengo et la Ville de Paris : « 551 stations ont été démontées et transférées. Quant aux stations en at tente, elles sont désinstallées au
rythme demandé par le Syndicat Mixte. » D’après Smoovengo, le retard serait aussi dû aux opérations d’électrification. Le soussol parisien est suréquipé, ce qui complique l’installation de nouveaux câblages nécessaires à l’alimentation des nouveaux Vélib électriques. La start-up n’avait pas bien pris en compte ce paramètre. Des compensations peu satisfaisantes
Face à ce retard, la mairie de Paris a annoncé quelques mesures de dédommagement. Les abonnés Vélib’ actuels pourront profiter d’un crédit de trois heures offertes pour tester les nouveaux Vélib’ électriques. Mais les usagers ne semblent pas se satisfaire de ces compensations. Sur Twitter, où a fleuri le nouveau hastag #velib2018, beaucoup demandent à se faire rembourser. Fanny, quant à elle ironise « Je n’ai pas de Vélib à côté de chez moi donc trois heures de Vélib électriques offertes, cela ne m’est pas trop utile ! » o Annabelle Martella
POLITIQUE Trois candidatures officielles, trois pressenties
Combats des chefs pour un PS moribond n Stéphane Le Foll a confirmé sa candidature au poste de premier secrétaire du Parti socialiste dans un entretien donné au Maine Libre lundi 8 janvier. Il rejoint Luc Carvounas et Emmanuel Maurel parmi les prétendants à la succession de Jean-Christophe Cambadélis. Et ce n’est pas fini. Julien Dray a déclaré sur France Inter n’y penser « pas seulement en se rasant ». Olivier Faure et Rachid Temal seraient aussi
en bref
prêts à sortir du bois. De nombreux défis à relever
La renonciation de Najat Vallaud-Belkacem a réveillé les ardeurs de la vieille garde, prête à reprendre les rênes d’un PS miné par la défaite aux élections présidentielle et législatives. Les défis qui attendent le nouveau chef désigné par les adhérents seront de taille, entre la reconstruction du parti après le départ de Solférino,
le plan social de décembre et la reconquête d’un espace politique à gauche, coincé entre la super-majorité présidentielle et l’opposition bruyante de Jean-Luc Mélenchon. Stéphane Le Foll plaide pour un PS « adapté à la présidentialisation des institutions ». Les militants trancheront définitivement le 29 mars, en amont du congrès socialiste.
Photo AFP Ludovic Marin n La présidente du FN a obte-
nu audience auprès d'Edouard Philippe le 19 décembre 2017, a révélé L'Express. Elle s’est entretenue avec le chef du gouvernement au sujet de la fermeture de ses comptes par la Société Générale.
La colère d’un père n Le père d’Estelle Mouzin attaque l’Etat pour faute lourde. En 2003, sa fille de neuf ans disparaissait en région parisienne. Il a dénoncé le laxisme des enquêteurs et estime avoir été « trompé » pendant quinze ans.
Un fantôme au monastère
Photo AFP Thomas Coex n Xavier Dupont de Ligonnès a fait l’objet d’une vaine opération ce mardi dans un monastère du Var. Depuis 2011, ce Nantais est recherché pour l’assassinat de sa femme et de ses quatre enfants.
Nouvel acte antisémite n Une épicerie casher a été incendiée à Créteil cette nuit après avoir été la cible de plusieurs tags antisémites quelques jours auparavant. Cet acte a lieu trois ans après l’attentat de l’Hyper Cacher.
o Hugo Guyon mardi 9 janvier- EXpresso - 03
INTERNATIONAL CHINE Vers un rééquilibrage du commerce franco-chinois
Macron signe plusieurs gros contrats en Chine
U
ne centaine d’Airbus A320 et A330, une usine de traitement des déchets nucléaires, un meilleur accès pour les produits agricoles français… Accompagné d’une nombreuse délégation de chefs d’entreprises, Emmanuel Macron a rencontré ce mardi à Pékin le président chinois Xi Jinping dans le but de signer ou sécuriser une cinquantaine d’accords commerciaux.
vendre sur ses plateformes pour 2 milliards d’euros de produits français aux consommateurs chinois sur les deux prochaines années. Cette moisson de contrats arrive au moment où le déficit commercial de la France s’est creusé en novembre pour atteindre 5,7 Mds€, et représente sur l’année 62,6 Mds€, contre 48,2 milliards en 2016. Emmanuel Macron veut qu’une relation de « gagnant-gagnant » s’installe entre laza Chine et la France. Il s’impose en véritable leadeur européen à l’heure ou le Royaume-Uni est empêtré dans son Brexit, et l’Allemagne peine à renouveler son gouvernement. Cependant la France risque de se heurter aux éternels blocages réglementaires chinois et aux secteurs stratégiques fermés par principe aux entreprises étrangères. Le Chine, de son côté, ne connaît pas autant de résistances dans son déploiement à l’étranger. o Clément Fourcade
Relancer le nucléaire
Après plus de dix ans de négociations, de volte-faces et de déceptions, New Areva – nouveau nom de l’activité combustible de l’ex-Areva – a signé un protocole d’accord commercial avec le groupe nucléaire étatique chinois CNNC pour la construction d’une usine de retraitement de déchets nucléaires dans le pays. Ce projet représente sept années de travail pour 2.000 ingénieurs français et donnerait un peu d’air à Areva, en quasi-faillite. Dans le même temps, l’Elysée a confirmé que l’EPR chinois de Taishan (centrale nucléaire de troisième génération) sera mis en service à la mi-2018. Il devrait être le premier EPR opérationnel dans le monde, avant ceux en construction à Flamanville (France) et en Finlande. Paris cherche à « rééquilibrer » ses relations commerciales avec la Chine, qui génère son plus gros
Un Centre Pompidou à Shangai
Le président souhaite moins de protectionnisme chinois (AFP)
déficit extérieur (30 milliards d’euros en 2016) et réclame davantage de réciprocité dans l’ouverture des marchés.
L’industrie du luxe concurencée
Un premier contrat a été signé avec le géant chinois de vente en ligne JD. com, qui s’est engagé à
La France et la Chine ont conclu un partenariat pour établir un Centre Pompidou d’art contemporain à Shanghai, a annoncé mardi le président français Emmanuel Macron, lors d’une déclaration à Pékin aux côtés de son homologue Xi Jinping.
DIPLOMATIE Le dialogue officiel a repris sous le regard inquiet des Etats-Unis
Les Jeux Olympiques rapprochent les deux Corées n Les représentants de la Corée du Nord et du Sud se sont rencontrés mardi pour des premières discussions officielles depuis 2015. Dans un communiqué publié après 11 heures de discussions, le Nord a annoncé qu’il enverrait une importante délégation en février aux Jeux Olympiques d’hiver à Pyeongchang. Les athlètes du Nord et du Sud pourraient défiler ensemble lors de la cérémonie d’ouverture. La Corée du Sud a profité des pourparlers historiques pour présenter une liste de revendications à sa voisine 04 - EXpresso - Vendredi 09 janvier
du Nord, notamment la réunion de familles séparées par la guerre coréenne. Séoul a proposé de permettre la réunion temporaire de personnes âgées et leurs proches dans le Nord pendant le Nouvel An lunaire le 16 février. La Corée du Sud a également demandé de rouvrir le dialogue sur le militaire et les ambitions nucléaires de Kim Jong-un. Le Nord s’est engagé mercredi à rouvrir une ligne téléphonique militaire d’urgence avec la Corée du Sud. Il n’a pas encore répondu au Sud au sujet de ses autres demandes.
« Un stratagème malin »
Dans une démarche qui préoccupe la communauté internationale, la Corée du Sud s’est dite prête à lever d’une façon temporaire des sanctions imposées contre la Corée du Nord par les Nations Unies afin de faciliter sa participation aux JO. Alors que les tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord ne cessent pas d’intensifier, le rapprochement suscite des inquiétudes. Dans son blog, Robert Kelly, professeur de relations internationales en Corée du Sud estime qu’il s’agit d’un « stratagème malin de la part de
Kim Jong-Un » plutôt qu’une entente à long-terme. « En posant sa candidature aux JO, le Nord risque de mettre en opposition les Etats-Unis et la Corée du Sud d’une façon sérieuse », explique-t-il. « Il est difficile d’imaginer que les Etats-Unis et le Nord puissent participer à un événement commun. » Même si le conflit coréen est terminé depuis 1953, les deux pays sont toujours techniquement en guerre, d’où le côté surréaliste du rapprochement qui est en train de s’opérer.
o Charlotte Mason
INTERNATIONAL EUROPE Les réformes en Pologne inquiètent la commission
L’Union européenne poursuit les négociations avec Varsovie
L
es menaces, et après ? Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki rencontrait mardi 9 janvier le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker. Une première depuis que le Conseil Européen a engagé une procédure de sanction contre la Pologne, le 20 décembre dernier.
« L’idée derrière l’activation de l’article 7 du traité de l’UE, c’est de marquer au gouvernement polonais qu’il y a un consensus au niveau européen, une inquiétude quant à l’indépendance de la justice », explique Guillaume Roty, porte-parole de la Commission européenne pour la France. La justice soumise au politique
En cause : les réformes menées par le gouvernement depuis 2015. Les lois de « décommunisation », récemment promulguées, visent à renouveler le corps judiciaire sous prétexte de corruption. Elles permettent au ministre de la Justice de nommer ou démettre des juges, entre autres, et ont refondu le Conseil supérieur de la magistrature ainsi que la Cour suprême. Le Conseil supérieur de la magistrature, chargé de la nomination et garant de l’indépendance des juges, doit désormais être élu par la chambre basse du Parlement polonais, dans laquelle le PiS, le parti du gouvernement, est majoritaire. La nomination des juges de la Cour suprême doit également être effectuée par une commission désignée par le Parlement. Cette
Un remaniement qui ne convainc pas n Entamé lundi, le remaniement de Theresa May avait pour ambition de “redonner un nouveau souffle” au gouvernement britannique fragilisé par plusieurs scandales. Pourtant, les poids lourds de son équipe, à l’image de Boris Johnson (affaires étrangères), Philip Hammond (finances) ou encore David Davis (Brexit) restent en charge. La manoeuvre est perçue comme un simple “coup de communication” par l’opposition.
La Syrie dénonce les bombardements israéliens
Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki (AFP)
mesure est d’autant plus contestable que c’est la Cour suprême elle-même qui se prononce sur la validité des élections législatives, donc sur la légitimité du Parlement. Pas de guerre contre la Pologne
« Quand le vice président a annoncé qu’il ouvrait la procédure en article sept, en décembre, il a dit le faire « à regret, le cœur lourd », mais il fallait le faire. (…) Le rôle de la Commission est de défendre l’intérêt européen et d’assurer l’unité de l’Europe. L’État de droit est un des moyens qui créent l’unité », rapporte Guillaume Roty. Un délai de trois mois a été fixé pour échanger avec la
Pologne. Passé ce temps, sans accord, le Conseil entérinerait la violation de l’État de droit. S’ensuivraient des recommandations puis, éventuellement, des sanctions pouvant aller jusqu’au retrait du droit de vote au Conseil européen. « On n’est pas en guerre contre la Pologne, s’exclame Guillaume Roty, l’article 7 est une façon juridique de marquer un désaccord ». La réunion de mardi soir est « une bonne occasion pour chacun de clarifier ses positions ». Reste que c’est la première fois que cet article est enclenché. Il a été seulement envisagé en 2000 à l’encontre de l’Autriche, quand l’extrême droite était au pouvoir. o Marion Gauthier
IMMIGRATION Le président américain poursuit sa politique migratoire
Trump met à la porte 200 000 Salvadoriens
Donald Trump durcit encore le ton
(Getty Images)
n L’administration Trump a
abrogé le dispositif de protection de 200 000 Salvadoriens, lundi 8 janvier. Appelé « statut de protection temporaire » (TPS), ce programme permettait aux Salvadoriens, arrivés illégalement dans le pays, de travailler sans titre de séjour. Le dispositif avait été déployé en 2001 après des exodes massifs de réfugiés, causés par deux tremblements de terre meurtriers dans le pays et une situation politique instable.
en bref
Sans ce statut, les salvadoriens doivent quitter le territoire américain avant le 9 septembre 2019 s’ils n’obtiennent pas un autre permis de résidence. Le Centre d’études des migra-
tions souligne que 88 % des Salvadoriens concernés ont un emploi stable et 10 % d’entre eux sont mariés à des citoyens américains. Nés américains, les quelques 190 000 enfants Salvadoriens pourront rester sur le territoire au contraire de leur famille. Depuis l’arrivée de Donald Trump, les États-Unis ont entamé une politique migratoire plus dure, en abrogeant le TPS de 60 000 Haïtiens et de 5 000 Nicaraguayens l’année dernière. o Gabriel Porrometo
n L’armée syrienne a déclaré avoir été frappée par des missiles israéliens dans la nuit de lundi à mardi. Certains missiles, supposément tirés depuis le Liban, auraient légèrement endommagé une base militaire du régime près de Damas. L’information n’a pas été confirmée par Israël.
Vaste coup de filet contre un réseau mafieux n La police italienne a arrêté 169 personnes en Italie et en Allemagne lors d’une grande opération visant une branche de la mafia calabraise, la Ndrangheta. 50 millions d’euros de biens ont également été saisis.
Manifestations meurtrières en Tunisie n Un homme a été tué lundi dans des affrontements entre manifestants et policiers en Tunisie où les habitants protestent contre l’inflation et le chômage. Depuis la révolution de 2011, l’activité économique du pays tourne au ralenti. Les autorités craignent de perdre à nouveau le contrôle des manifestations et s’inquiètent de leurs potentielles répercussions sur le système politique et démocratique du pays.
Semaine décisive pour Angela Merkel n La chancelière a jusqu’à ce jeudi pour tenter de former un nouveau gouvernement avec le SDP et la CDU. En pourparlers depuis dimanche, Angela Merkel cherche depuis 100 jours une coalition après son échec à réunir une forte majorité lors des élections législatives de septembre.
Vendredi 09 janvier- Expresso - 05
ECO/CONSO ECONOMIE Rejet chez Pimkie, accord en vue chez PSA
La vigilance des syndicats face à la rupture conventionnelle collective
P
our la première fois cette année, les entreprises expérimentent la rupture conventionnelle collective, l’une des mesures phares de la réforme du Code du Travail. La journée de mardi a été mi-chèvre, mi-chou. Si un accord est en vue chez PSA, la direction de Pimkie, l’une des enseignes du groupe Mulliez (Auchan, Décathlon, LeroyMerlin, etc), a en revanche du abandonner son projet de supprimer 208 postes par ce biais. Les principaux syndicats de la marque de prêt-à-porter se sont en effet opposés à cette mesure. La rupture conventionnelle collective autorise une entreprise à mettre en œuvre des départs négociés pour les salariés volontaires, par le biais d’un accord majoritaire, et ce, même si ses comptes ne sont pas négatifs.
désormais vers un plan de départs volontaires classique, ou un plan de sauvegarde de l’emploi.
Un plan social déguisé
PSA expérimente
La direction de Pimkie avait fait valoir qu’elle présentait des résultats déficitaires depuis 2015, mais la CGT et FO, rejoints par la CFDT se sont opposés au projet, en accusant la direction de vouloir procéder à un « plan social déguisé ». On s’oriente
Siège de PSA à Poissy. Crédit photo : PM
L’ambiance est toute autre chez PSA, qui expérimente cette procédure, dans un climat apaisé. Mardi matin, la direction a réuni les syndicats pour proposer la suppression de 2200 postes, dont 1300 avec la rupture conventionnelle collective.
L’entreprise qui a engrangé des profits de 1,73 milliard d’euros en 2016, s’est engagée dans le même temps à embaucher 1300 CDI et de 2000 jeunes en alternance. La CFE-CGC, la CFTC et la CFDT sont favorables à la procédure. Le délégué central CFE-CGC chez PSA, AnhQuan Nguyen, déclare à l’AFP que « l’équilibre entre sortants et rentrants est atteint ». La déléguée centrale de la CFDT, Christine Virassamy, que nous
avons contacté, déclare que cela « reste transparent pour le salarié », et qu’il s’agit de « mesures basées sur le volontariat et non sur des départs contraints ». Seule la CGT a marqué son désaccord. Selon Jean-Pierre Mercier, délégué central de l’entreprise, interrogé par Le Figaro, la rupture conventionnelle collective équivaut à « la mise en place d’un nouveau plan de suppressions d’emplois ». o Toky Nirhy-Lanto
HIGH-TECH Une class action et une enquête lancée en France
Apple pointé du doigt sur l’obsolescence programmée n Après Epson, c’est au tour d’Apple d’être dénoncé par l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP), pour pratiques frauduleuses. Alors qu’une enquête préliminaire a été ouverte contre la marque à la pomme, un scandale d’envergure menace les géants de la technologie : la mort serait écrite dans l’ADN des appareils. Une enquête ouverte
Alors que le scandale Volkswagen a durablement ébranlé l’industrie automobile, c’est une autre vague de révélations qui menace à son tour les entreprises informatiques. « Depuis plusieurs années des ralentissements sont constatés par les clients d’Apple juste avant la sortie d’un nouveau modèle » note songeur Me Emile Meunier, avocat de HOP, qui a fait de ce sujet un combat sociétal. «
06 - EXPRESSO - MARDI 9 JANVIER
Apple n’a pas eu d’autres choix que de le reconnaître, comme l’avait fait Volkswagen dans son domaine » ajoute-t-il, soulignant une situation délicate pour le géant américain et pour toutes les entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies. « Pourquoi ce phénomène ne se rencontrerait-il pas chez d’autres constructeurs, comme Samsung ? » s’interroge l’avocat. « C’est à ces questions que l’enquête pénale permettra de répondre. » En effet, une enquête diligentée par le ministère de l’Economie a été ouverte lundi après-midi. Elle a pour objectif de déterminer si les marques réduisent volontairement ou non la durée de vie de leurs produits afin d’augmenter le taux de remplacement. Depuis la loi sur la transition énergétique d’août 2015, l’obsolescence programmée est considérée comme un
délit possible de deux ans de prison. « Difficile de prouver la véritable intention d’Apple »
Dans ce contexte de défiance, Apple a avoué avoir ralenti des modèles de portables afin de prolonger leur durée de vie mais l’association HOP estime que ce ralentissement de la performance incite les utilisateurs à acheter un nouveau modèle. Les piles au lithium sont au cœur de la polémique. Pour l’association, leur durée de vie est réglée par l’entreprise, alors que pour les chimistes, avec le temps, les batteries deviennent naturellement de moins en moins capables de répondre à des pics d’activité. Ralentir l’activité des appareils serait alors le seul moyen de les faire fonctionner. Julien Cadot, rédacteur en chef de Numerama, estime que la marque procède à
un ralentissement de l’appareil pour en augmenter la durée de vie et non pour inciter à l’achat. Dans un tweet, il contredit la version de HOP : « Merci de reconsidérer l’action d’Apple à l’aune de ces informations avérées : le processus est mis en place pour « augmenter » la durée de vie d’un produit et non la réduire. L’inverse de ce qu’affirme HOP ». Si Apple est pointé du doigt, les accusations pourraient toucher aussi d’autres enseignes, selon HOP même si aucun nom n’est cité. Charge aux services de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes d’enquêter. o Jean-Clément Martin Borella
ECO/CONSO COMMERCE La lutte contre la fraude à la TVA fait des remous
Les petits commerçants ont du mal à passer à la caisse
D
ans son petit local qui donne sur un grand boulevard parisien, Aman fait des crêpes. « Une caisse ? Moi j’ai ça et ça ne se trompe pas », lance-t-il en brandissant sa calculette. C’est sa façon à lui de braver les autorités qui, depuis le 1er janvier 2018, obligent les commerçants à acheter une nouvelle caisse enregistreuse certifiée par l’Etat. Conçue pour être inaltérable, la machine conserve toutes les opérations entrées sans possibilité d’effacement ultérieur. Pour l’Etat, l’objectif est clairement affiché, il s’agit de lutter contre la dissimulation de recettes car la fraude à la TVA représente un manque à gagner de 17 milliards d’euros par an. Malgré l’entrée en vigueur de
la loi, certains commerçants tse rebiffent. Mounir, épicier en banlieue parisienne tapote sur sa vieille machine pour encaisser une canette à 50 centimes. « Où je trouve 4000 euros pour la machine ? On n’est pas des grands magasins, moi je ne vends pas beaucoup » s’exaspère-t-il. 7 500€ d’amende
Aucune aide n’est prévue par l’Etat pour l’achat des caisses dont les prix varient entre 2000 et 4000 euros. Dans son kebab en banlieue parisienne, Kader a investi dans une machine à 3000 euros. Il n’en voulait pas, mais le risque de 7500 euros d’amende l’a incité à en acheter une. « L’Etat contrôle tout, bientôt il y aura une taxe pour respirer » s’insurge le commerçant excédé. Les commerçants mécontents
du nouveau dispositif accusent l’Etat de vouloir tuer les commerces de proximité. Hélène, qui tient un petit magasin de vêtements dans une rue commerçante de Paris, entre les chaînes de prêt-à-porter, se prépare aux soldes. « Je n’ai pas la caisse certifiée, et je n’ai pas l’intention de l’acheter. Ils tuent le commerce, entre les loyers et les taxes, il ne restera plus que des grandes enseignes ». Un cri de colère partagé par Amine, vendeur de souvenirs dans un petit magasin. « Avec cette loi, c’est comme si on était des voleurs qu’on va surveiller. Ce n’est pas normal qu’on soit autant fliqués » explique-t-il à voix basse. Moins de fraude, plus d’équité
Tous les commerçants ne refusent pas en bloc cette nou-
veauté. Certains, au contraire, se disent soulagés. Julie, fleuriste, assise derrière son comptoir, garde toujours un œil sur son tiroir à caisse sans verrou. Lasse de faire ses comptes le soir, elle attend sa nouvelle caisse avec impatience. « J’ai mon tiroir, ma calculette, le soir j’entre mes chiffres de vente dans mon tableau Excel. Bientôt, je n’aurai plus à faire ma comptabilité tout sera fait par la machine, et puis le tiroir sera fermé à clé je serai plus tranquille » se rassure la fleuriste. Dans la même rue, Charles estime que « personne ne pourra tricher, ça sera plus juste ». Très satisfait de cette caisse qu’il utilise depuis une dizaine d’années, ce libraire ne voit pas pourquoi certains échapperaient indéfiniment au système. o Léa Demirdjian
CONSOMMATION Publicité éphémère sur les trottoirs
EN BREF
Edouard Philippe donne raison aux mairies contre les affiches publicitaires au sol
Ouverture du Consumer Electronic Show
n Le gouvernement d’Edouard
Philippe a suspendu lundi 8 janvier l’autorisation de la publicité éphémère sur les trottoirs de Nantes et Bordeaux. En revanche, Lyon n’est pas concernée par cette interdiction. Le Premier ministre a estimé que ce décret « n’a pas été précédé d’une concertation suffisante. C’est pourquoi, soucieux d’une concertation systématique avec les collectivités territoriales (…), j’ai demandé aux ministres compétents de prendre un arrêté suspendant l’expérimentation dans ces deux agglomérations », peut-on lire dans le communiqué publié par Matignon. Une mesure polémique
Le décret autorisait Bordeaux, Lyon et Nantes à tester pendant dix-huit mois les publicités sur les trottoirs. Elles étaient jusque-là interdites par les codes de la route et de l’environnement. Ces publicités sont composées d’un produit biodégradable qui s’estompe sous quinze jours. Leur concepteur, la start-up lyonnaise Biodegr’AD, plaide l’avantage écologique face aux panneaux publicitaires.
n La 52eme édition du CES
(Consumer Electronic Show) s’est ouverte ce mardi à Las Vegas. Le salon des innovations technologiques, référence en la matière, accueille cette année 320 start-up françaises.
La CNIL condamne Darty n La CNIL (Commission na-
Publicité sur un trottoir de Paris. Crédit photo : Bruno Levesque
Mais le procédé fait polémique : à Bordeaux, la mairie a pris un arrêté les interdisant dans toute sa zone classée par l’Unesco. Le refus est tout aussi catégorique à Nantes où « tout marquage au sol » est rejeté en bloc. De son côté, la métropole de Lyon a annoncé le lancement imminent d’une concertation sur le sujet. o Louis Berthelot
Biodegr’AD à terre Fondée par trois étudiants lyonnais, la jeune start-up à l’origine des tags publicitaires biodégradables est aujourd’hui fragilisé. Elle se trouve en effet dans l’incapacité d’exploiter son dispositif éphémère, qu’elle avait pu tester après le décret du 24 décembre 2017.
tionale de l’informatique et des libertés) a prononcé une sanction de 100 000 euros contre Darty pour « ne pas avoir suffisamment sécurisé les données de clients ». La défaillance permet d’accéder librement à l’ensemble des demandes et des données des clients (adresses, numéros de téléphone,…) avait déjà été identifiée en février dernier et n’a toujours pas été supprimée par le groupe.
Le déficit commercial de la France se creuse un peu plus n Les Douanes ont annoncé
que le taux du déficit commercial de la France s’élève à 5,7 millions pour le mois de novembre contre 5,3 millions pour octobre. Il s’élèverait à 62,6 milliards pour 2017 contre 48,2 milliards en 2016.
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SPORTS TENNIS L’édition 2018 du tournoi bouleversée par de nombreux forfaits majeurs
L’Open d’Australie perd ses têtes
L
a 106ème édition du tournoi de tennis de l’Open d’Australie se déroulera du 15 au 28 janvier 2018. Les forfaits des favoris s’accumulent, et le classement ATP s’en trouve bouleversé. Le tirage au sort aura lieu le jeudi 11 janvier et réservera des surprises. Le Top 10 masculin a un tout autre visage que l’année dernière. Andy Murray a entamé la longue liste noire des absents. Opéré de la hanche, le britannique fait le choix du rétablissement à long terme. S’ajoute l’absence du n° 4 mondial Novak Djokovic, en raison d’une blessure persistante au coude. Et ce n’est pas la relève serbe qui pourra le remplacer puisque le jeune espoir de 25 ans Filip Krajinovic, finaliste du Masters de Bercy en novembre dernier, s’est blessé au tendon d'Achille gauche. Une cascade de forfaits Si le japonais Kei Nishikori devait reprendre la compétition après avoir mis fin à sa saison 2017, il a finalement dû déclarer forfait. Le canadien Milos Raonic (ex n°5) et Stan Wawrinka, ancien vainqueur du tournoi en 2015 sont aussi sur le carreau.
maine paraît de mauvais augure. Côté femme, l’hécatombe se poursuit avec Serena Williams, tenante du titre qui a cependant aussi déclaré forfait, ne se sentant pas remise de sa grossesse. Victoria Azarenka a quant à elle décidé de rester au côté de son fils ouvrant un peu plus le tableau.
Principale tête d’affiche de l’édition 2018, Serena Williams a finalement déclaré forfait. Crédit Photo: Panoramic.
Seuls les deux finalistes de la précédente édition, Raphaël Nadal et Roger Federer, semblent être en mesure de jouer les premiers rôles. Bémol pour l’espagnol
actuel n°1 mondial qui pourrait être gêné par sa blessure au genou, qui l’a handicapé pendant sa préparation. Sa défaite face à Richard Gasquet en début de se-
Coupe de la ligue L’ASM espère une victoire ce mardi soir
Monaco veut une Coupe n C’est mieux que rien, en-
tendrait-on sur le rocher. Champion de France en titre, l’AS Monaco a revu ses objectifs à la baisse pour cette saison. Balayés par le PSG en championnat, mais aussi éliminés de toutes compétitions européennes, les monégasques ont fait de la Coupe de la ligue l’un de leurs objectifs pour pimenter leur deuxième partie de saison tout en espérant garantir un palmarès. « En plus de la deuxième place en Ligue 1, l’objectif, c’est la Coupe de France et la Coupe de la Ligue », a insisté hier Leonardo Jardim, l’entraineur de l’ASM. Trois jours après sa qualification en Coupe de France, Monaco dispute ce soir son quart de finale de Coupe de la Ligue sur la pelouse de son voisin niçois. Dans son antre, le club niçois est redoutable face aux monégasques. La saison dernière,
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4-0 face à l’ASM. Le match sera d’autant plus compliqué que les monégasques seront privés de leur « tigre colombien », Radamel Falcao, déclaré forfait hier. Quant aux niçois ils pourront compter sur le retour de leur attaquant vedette, Mario Balotelli.
Thomas Lemar mènera ses coéquipiers face à l’OGC Nice Crédit Photo : ©Media365
comme cette année, les hommes de Lucien Favre se sont imposés
Un choc en Coupe de France La suite du parcours sera aussi délicate en coupe de France, puisque le tirage des seizièmes des finales a accouché d’un choc Monaco-Lyon, soit entre le 2e et le 3e de Ligue 1. Les lyonnais de Bruno Génésio aimeraient terminer leur saison avec un titre qu’ils n’ont plus remporté depuis cinq ans. Toutefois si Monaco réussit à franchir le pallier dans les deux coupes, la rencontre avec le PSG semble inévitable, tant l’appétit des parisiens parait sans fin cette année. o Bogdan Bodnar
Les outsiders pourraient en profiter Une cascade de forfaits qui renouvelle profondément le classement ATP, méconnaissable. Les 32 têtes de séries désignées le 11 janvier lors du tirage au sort seront inédites. A tel point que des rencontres au sommet pourraient avoir lieu dès les 1/8ème de finale. Or les grands joueurs sont habitués à un schéma de difficulté crescendo, protégés par leur statut. Ces malheurs feront certainement le bonheur de certains, qui sauront saisir l’opportunité. Les français Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille (15ème et 18ème à l’ATP) pourraient aller loin dans le tournoi, et créer la surprise. Le dernier français à être arrivé en finale de ce tournoi est Tsonga en 2008 face à Nadal. o Mahaut Di Sciullo
en bref Yann Guichard en quête du Trophée Jules Verne n Le skipper français a quitté
hier soir Brest à la conquête du Trophée Jules-Verne, record du tour du Monde en équipage. Il naviguera à bord du maxi-trimaran Sprindrift 2 avec ses 11 coéquipiers pour tenter de battre le record établi à 40 jours et 23 heures. L’équipe tentera cette fois-ci d’être en avance sur le temps de Francis Joyon, actuel détenteur du record.
Lebron James et Cleveland corrigés dans le Minnesota n En visite dans le Minnesota, les
Cavaliers ont été corrigés 127-99, concédant ainsi leur cinquième défaite en sept matches. Une défaite marquée par la faillite de la vedette LeBron James (10 pts marqué pendant le match). Il a aussi signé son pire plus/minus en quinze ans de carrière (-39 en 27 minutes).
culture TELEVISION De nouvelles séries sont attendues pour 2018
Les réalisateurs à la rescousse des séries françaises
l
ls s’appellent Jean-Christophe Grangé, Philippe Faucon ou encore Thomas Caillé. Ces réalisateurs et écrivains se sont laissés séduire par la production de séries dont les diffusions commenceront pour certaines dès cette semaine. Après une année 2017 difficile pour une industrie française qui peine à se trouver et qui n’est pas encore suffisamment industrialisée pour livrer toutes ses saisons en temps et en heure, l’année 2018 s’annonce comme un bon cru. Le service public en tête France 2 innove avec une suite télévisée du roman « Les rivières pourpres » réalisée par l’auteur Jean-Christophe Grangé et Speakrine, un « Mad Men » à la française qui se déroule au sein de la RTF (Radiodiffusiontélévision française) des années 60. On suit les aventures d’une célèbre présentatrice agressée puis traquée durant 6 épisodes. Les réalisateurs n’hésitent pas à replonger dans l’Histoire pour attirer les téléspectateurs. Arte
La série Speakerine revient sur l’univers de l’ORTF. Crédit Photo : BetaSeries.com
mise de son coté sur le réalisateur du film Fatima, Philippe Faucon, pour produire une autre série historique : Fiertés retrace sur plusieurs époques les combats homosexuels menés depuis l’arrivée de François Mitterand au pouvoir en 1981 jusqu’à l’adoption de la loi Taubira sur le mariage pour tous. Mais la chaîne, tendance et en avance sur son temps, ne laisse pas pour autant tomber la science-fiction
et s’est entourée de Thomas Cailley pour lancer sa nouvelle série Ad-Vitam. Le réalisateur avait déjà fait sensation avec le film Les Combattants ,triplement récompensé aux César 2015. Les chaines privées prudentes Mais certaines chaines préfèrent s’en tenir à des remakes, séries qui ont déjà fait leurs preuves à l’étranger. Moins innovantes,
CULTURE Les expositions l’an passé ont attiré les touristes
Le Louvre renoue avec le succès n Le musée emblématique a accueilli 8,1 millions de touristes l’an passé contre 7,3 en 2016. Cette forte augmentation s’explique notamment par le succès de l’exposition Vermeer et les maîtres de la peinture de genre.
Très médiatisée aussi bien dans la presse spécialisée que généraliste, l’exposition sur le peintre baroque néerlandais a connu un vif engouement. 325 000 visiteurs se sont rendus à cette exposition qui réunissait
Des touristes devant la pyramide du Louvre ce mardi après-midi
parfois même un peu réchauffées, on retrouve des scénarios plus prévisibles allant du polar formaté à la comédie balourde. Les Innocents diffusé par TF1 recyclera donc en six épisodes un thriller psychologique aux airs de déjà vu, où l’on note la récidive de l’actrice Odile Vuillemin en enquêtrice. Malgré tout, les séries françaises devraient cette année poursuivre la progression de leurs parts de marché, reprenant comme l’année dernière le dessus sur la fiction étrangère. C’est par exemple le cas de Capitaine Marleau qui a su trouver son public et le fidéliser. Reste maintenant à voir si les critiques suivront, car peu de nouveautés ont marqué les esprits en 2017 et seul des suites de séries créées par des réalisateurs à succès comme Le Bureau des Légendes (Éric Rochant), Un Village français (Frédéric Krivine, Philippe Triboit et Em-manuel Daucéou) et Dix pour cent ont su créer l’événement auprès du grand public. o Marion Delpech
en bref Le Festival de l'Humour à Paris cette semaine
un tiers des œuvres de l’artiste et des grands peintres du Siècle d’or hollandais (15841702). Une augmentation à nuancer L'exposition sur l’émule de Cavarage Valentin de Boulogne, dont les billets étaient couplés avec Vermeer, a aussi fait l’objet d’un large succès en accueillant plus de 205.000 visiteurs avides de découvrir les nouveautés même si cette progression reste à relativiser. Le Louvre avait perdu 15% de visiteurs en 2016, en partie à cause des attentats et de la crue de la Seine. Et cette hausse de la fréquentation touche aussi la plupart des musées parisiens comme le Petit Palais (1,1 million sur l'année) et la Fondation Vuitton avec la collection Chtchoukine (plus de 1,2 million de visiteurs). o Calypso Vanier
n Le Festival d’Humour de Paris s’empare de plusieurs salles parisiennes du 10 au 22 janvier 2018 pour proposer 14 soirées autour des talents de l’humour actuel : qu’ils soient chroniqueurs chez France Inter, qu’ils viennent du stand-up ou du web, ces 100 artistes sélectionnés promettent une belle semaine de rires.
Lemaître est de retour pour la rentrée littéraire n Le prix Goncourt de 2013 re-
vient en force pour la rentrée littéraire cette année avec Couleurs de l’incendie, un ouvrage qui fait suite à Au revoir là-haut et qui sera suivi d’un troisième volet en 2019. Parmi les nouveautés de la rentrée littéraire, les lecteurs pourront découvrir 498 ouvrages en librairie.
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EXPRESSO
09 01 2018
# 01
PORTRAIT Elle est « Gender Fuck ». Ni homme ni femme.
Enza, croisée du genre
L
chait souvent d’être trop féminin, alors je me dis : si vous me voyiez la nuit ! », rigole-til, mais il se refuse à rentrer dans des débats plus profonds en balayant précieusement sa main dans le vide. « Je suis un meuble, c’est ce que je dis, un jour je suis un escalier, l’autre un sapin ». Car il faut voir ses prestations, elles mêlent art dramatique, danse et humour quand ses tenues requièrent des talents de styliste et de créateur à part entière. Prête à assumer des nuits blanches pour construire « avec le pistolet à colle, mon meilleur ami » ses costumes les plus fous.
e jour, il s’appelle Vincent. Il est ingénieur-informaticien. La nuit, elle devient Enza, un être hybride, à part. « Gender Fuck », qui met à mal l’hétéronormalité et le patriarcat en mélangeant les genres. Ce n’est même pas qu’elle refuse la binarité du genre entre « homme » et « femme », c’est qu’elle s’en fiche. « J’ai 30 ans…déjà ! » soupire-t-il. Frêle, et l’air mutin, la malice du jeune homme transparait au travers de ses lunettes. Dandy, il répond du bout des lèvres sans forcer sur sa voix, malgré le bruit environnant. Nous sommes au bar La Folie, au cœur de la Villette dans le 19ème arrondissement de Paris. Un repère qui accueille les soirées « House of Moda » que Vincent et ses amis organisent.
Un engagement militant au quotidien
« Le drag » est un homme qui se costume temporairement en femme, selon des archétypes poussés à l’extrême. Ce n’est pas le fait de se travestir, cela reste « des hommes en robe, le temps d’une soirée » cadre Vincent, même s’il connaît des hommes pour qui ce fut la première marche vers une transition. Sur scène, elle garde ses poils corporels et sa moustache « par flemme de la raser et par amour pour elle », tout en revêtant des
© Jean Ranorac
Drag queen, un art de vivre
A 30 ans, Enza Fragola affiche une féminité haute en couleur.
costumes de diva, mais aussi « pour foutre un gros coup de pied dans les codes du genre ». Son activité nocturne est la
EXPRESSO INSOLITE
traduction de sa frustration lorsqu’adolescent, sa famille l’empêchait d’exprimer sa part de féminité. « On me repro-
De nombreux événements qu’il organise avec « ses sœurs » sont bénévoles et associatifs, au profit de causes qui leur sont chères. C’est le cas du Sidaction, pour lequel les drag queen parisiennes ont cette année récolté 3400 euros, annonce-t-il avec fierté. Le drag l’a aidé à assumer sa féminité au quotidien mais il garde son monde professionnel étanche avec sa réalité nocturne. Il a deux comptes Facebook, Instagram et Twitter bien séparés. Mais les identités se mêlent, bien malgré lui parfois « je m’y perds avec les réseaux sociaux, je confonds les deux comptes »… o Mahaut Di Sciullo
France Gall à travers les âges
La combinaison perdante du Loto Trop grand pour rentrer
n « Qui a eu cette idée folle d’inventer
n Plusieurs milliers de Française se sont
l’école ? », chantait France Gall. Ironie du sort : une école célèbre sa carrière. A Nîmes, la voix de l’icône des années yéyé résonne dans les couloirs du collège Diderot. Les sonneries ont été remplacées par les plus célèbres de ses chansons. « La plupart des élèves qui fréquentent l’établissement [...] ne connaissent pas France Gall, ils n’ont jamais entendu parler de ces artistes qui font partie du patrimoine de la chanson française », explique le directeur. France Gall, patrimoine français ? Evidemment.
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ruées chez les buralistes la semaine dernière pour jouer les numéros 23, 34, 20, 4, 5 et le 6. La raison ? Un mentaliste avait annoncé lors de l’émission « Diversion », diffusée sur TF1, que ce serait la combinaison gagnante. Le système d’enregistrement de la Française des jeux a néanmoins bloqué la combinaison : le système d’enregistrement n’autorise pas plus de quarante-cinq grilles jouées avec les mêmes numéros. Pas de regrets cependant, car aucun de ces numéros ne sont sortis.
n L’astronaute japonais Norishige Ka-
nai a annoncé sur Twitter sa stupéfiante transformation suite à son séjour à bord de la Station spatiale internationale (ISS). « Je viens de suivre un examen médical qui a mesuré mes paramètres physiques et il s’est avéré que ma taille a été augmentée de neuf centimètres ! C’est ainsi que j’ai grandi au bout de trois semaines », a écrit l’astronaute sur son compte Twitter. Il n’est plus sûr dorénavant de pouvoir rentrer dans le fauteuil du vaisseau spatial Soyouz, censé le ramener sur Terre.