EXPRESSO QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2012
15 01 2019
L’ESSENTIEL FRANCE
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Débat sur l’état du réseau de gaz à Paris
n L’éu Alexandre Ves-
perini amerte sur la vetusté du réseau de distribution du gaz parisien et crée la polémique.
INTERNATIONAL
P.5
# 05
Les doutes persitent sur la participation des Français
Suspense autour du grand débat
Retour forcé en Italie pour Cesare Battisti
n L’ancien terroriste italien a été arrété en Bolivie. Une nouvelle ère s’ouvre dans les relations entre l’Italie et ses voisins européens.
ECO/CONSO
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Ouverture en berne pour le Salon de Détroit
La grand-messe de l’automobile commence à Detroit, mais l’ambiance n’est pas à la fête. Le secteur, est confronté à des difficul-
n
CULTURE
P.10
Les médias partent en live
n Face à la défiance
des Gilets jaunes, le direct s’impose comme le format le plus proche de la vérite.
SPORTS
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Les deux Corée unifiées
n Après les JO d’hiver
de 2018 les deux pays voisins ont décidé de s’unir à nouveau pour le mondial de handball. Un enjeu à la fois sportif et politique.
Les élus locaux seront les principaux interlocuteurs des participants au grand débat
(TC/Ouest France)
n Le grand débat national, voulu par Wargon et le ministre chargé des col-
Emmanuel Macron, doit se tenir dans toute la France du 15 janvier à la mimars 2019. Il est piloté par la secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique Emmanuelle
lectivités territoriales Sébastien Lecornu. Quatre grands thèmes doivent être débattus : pouvoir d’achat, les questions de fiscalité, démocratie et environnement. PAGE 2-3
EVENEMENT POLITIQUE Lancement d’une concertation entre les Français et le gouvernement
Grand débat national, mode d’emploi n Le gouvernement lance ce mardi un grand débat national pour répondre à la colère des « gilets jaunes ». Dans sa lettre, Emmanuel Macron a ouvert les concertations. Explications des modalités de cet exercice démocratique hors-norme.
D
eux mois de crise passés, Emmanuel Macron est à un moment charnière de son quinquennat. Embourbé par les manifestations successives des « gilets jaunes », le président de la République a invité « le plus grand nombre de Français » à participer à un vaste débat national, dont le dessein est de calmer la colère des protestataires. Quatre grands thèmes doivent structurer ce débat a annoncé le président de la République dans sa lettre aux Français publiée dimanche : l’organisation de l’Etat, la justice fiscale, la transition écologique et la démocratie. Le chef de l’Etat soulève aussi quelques thèmes plus délicats comme l’immigration ou
la laïcité et ouvre la porte à des réformes importantes comme le référendum d’initiative citoyenne. Promettant un nouveau contrat pour la Nation, il prend soin de préciser que ce débat, qui s’ouvre mardi et qui doit se clôturer mi-mars, n’est « ni une élection, ni un référendum ». S’il assure qu’il n’y aura « pas de questions interdites », Emmanuel Macron trace pourtant plusieurs lignes rouges, excluant de revenir sur les réformes votées sur la fiscalité comme la suppression de l’ISF. Sont écartés toute remise en cause du droit d’asile, l’IVG, la peine de mort et le mariage pour tous. Emmanuel Macron lancera donc le grand débat depuis le village de Grand-Bourgtheroulde (27). Son organisation bénéficiait de l’arbitrage de la Commission nationale du débat public (CNDP) jusqu’à aujourd’hui. Néanmoins, l’autorité indépendante s’est retirée ce lundi suite à la polémique relative au salaire de sa présidente, Chantal Jouanno. Dans la matinée, le gouvernement a désigné deux ministres, Sébas-
tien Lecornu et Emmanuelle Wargon, pour animer les débats. Une participation ouverte à tous Une plateforme numérique, granddébat.fr, destinée à recueillir les contributions citoyennes sera accessible en ligne le 15 janvier. Cette plateforme fournira un « kit de méthodologie » des débats. Parallèlement, un numéro vert sera mis en place afin de répondre aux questions des « particuliers souhaitant organiser ou participer au grand débat ». En plus des débats sur Internet, les Français auront la possibilité de s’exprimer sur divers points de rencontre où des stands vont être installés. Ces lieux de paroles se trouveront sur les marchés, dans les gares, dans les mairies, les préfectures ou encore sur les lieux de travail. Ceux qui le souhaitent pourront également prendre l’initiative d’organiser des réunions publiques à l’issue desquelles des propositions et un compte rendu exhaustif pourront être transmis. Les organisateurs devront décla-
rer la réunion sur la plateforme numérique sept jours avant sa tenue et fournir leurs coordonnées, la date et l’heure du meeting, ainsi que le nombre de participants. Reste à savoir si les Français répondront à l’appel. o Eloi Thiboud
Paris à l’heure de la contestation Le grand débat à la sauce Hidalgo sera baptisé « Conférence de consensus ». Reprenant le même principe et le même calendrier, la mairie de Paris affirme vouloir « prendre les devants et mettre l’expérience et les outils de la Ville au service du grand débat national ». Elle sera ouverte à tous les Parisiens, animée par des bénévoles, qui bénéficieront d’une formation. Les doléances seront réunies sur le site idee.paris.fr à partir du 24 janvier, puis transmises à la plateforme nationale au bout des 2 mois de concertation.
Les gilets jaunes restent à convaincre n Pour le neuvième week-end
consécutif, les « gilets jaunes » ont défilé samedi à travers les rues de la capitale. Et si les fêtes de Noël semblaient avoir découragé la mobilisation, la manifestation a repris de plus belle à l’approche du grand débat national. Fumée asphyxiante, jets de projectiles enflammés, slogans scandés à pleins poumons pour demander la démission du président de la République. Le spectacle qui se tient place de l’Étoile à Paris samedi 12 janvier semble presque ordinaire. 8 000 personnes ont été recensées par le ministère de l’Intérieur à Paris, alors que le grand débat national annoncé par le gouvernement s’ouvre mardi. « Si on laisse le mouvement s’éteindre, Macron aura gagné », justifie Grégory, qui se rend à la manifestation pour la première fois. Son gilet jaune fièrement porté sur le dos, l’ancien couvreur maintenant au chômage rit à
02 - EXpresso - MARdi 15 janvier
Neuvième mobilisation avant le grand débat. (Valentin Cébron)
l’évocation du dialogue proposé par le chef de l’État. « Ce n’est qu’un instrument de communication, les « gilets jaunes » n’y participeront pas », affirme-t-il en avançant vers l’arène de lacrymogène d’un pas assuré. Le jeune homme franchit hâtivement la barrière de CRS armés qui encercle la place de l’Étoile. « Si vous rentrez, vous ne pourrez pas sortir avant plu-
sieurs heures », prévient l’un d’entre eux sur un ton autoritaire. Le dispositif de sécurité tentaculaire mis en place par l’État ne semble cependant pas impressionner les manifestants, qui discutent à côté des solutions proposées par le Président, sans cacher leur exaspération. « Emmanuel Macron a dit qu’il maintiendrait le cap du gouvernement. Donc quelles que soient
les réponses du grand débat, il ne nous écoutera pas », peste Marion, étudiante en psychologie qui participe au mouvement depuis le troisième acte. Alors que les CRS évacuent le rondpoint de l’Arc de Triomphe à l’aide de jets d’eau à haute pression, la jeune femme aux cheveux vermeils assure que le grand débat ne fera « qu’accentuer les manifestations ». Gérard, cuisinier à la retraite, se montre moins sévère. « C’est une bonne initiative, puisqu’on nous demande notre avis sur les questions qui nous concernent », plaide l’homme au béret qui vit avec seulement 800 euros par mois. En promettant de revenir sur les Champs-Élysées s’il n’est pas satisfait du dialogue qui se tient cette semaine, Gérard atteste que Gérard atteste que « ce que veulent les « gilets jaunes, c’est un véritable tournant social dans la politique de Macron ». L’acte X semble déjà sur les rails. o Julie Radix
EVeNEMENT Les Français débattront jusqu’en mars
Jérôme Sainte-Marie : la consultation est « une sorte de consolation » n Le sondeur étudie depuis
le début le mouvement des « gilets jaunes ». Il reste sceptique quant à l’effet du grand débat : « si une minorité de personnes y participaient, ce serait déjà un triomphe », affirme-t-il. L’Expresso. - Quel est l’objectif du grand débat national ? Jéröme Sainte-Marie. - Ce débat est une réponse très ambiguë au mouvement des gilets jaunes. C’est une sorte de consolation. Il est destiné à apaiser les frustrations de la société française mais aussi à diminuer l’influence du mouvement. Toutefois, nous avons encore du mal à comprendre la forme précise que ce débat va prendre. Emmanuel Macron a donné les quatre grandes thématiques qui seront abordées. Sont-elles en phase avec les revendications de l’opinion ? Elles concernent en partie quelques revendications mais il est difficile de se prononcer à l’avance. Pour la majeure partie des gilets jaunes, elles portent principalement sur une revalorisation du pouvoir d’achat et le retour d’une justice fiscale, c’est à dire un équilibre entre ce qui est payé et ce qui est reçu.
Le politologue est créateur de de l’institut Pollingvox. (Le Monde)
Pensez-vous que des propositions concrètes seront faites à l’issue du débat ? Ce débat n’aura aucune force contraignante pour le pouvoir. Ce n’est pas un vote. Emmanuel Macron considère que sa politique est démocratique car il a été élu au suffrage universel, par conséquent il n’a pas à composer avec l’opinion publique. C’est écrit noir sur blanc dans sa lettre, il ne changera pas de cap. Il n’y a aucune raison à ce qu’il se convertisse à la « philosophie » des gilets jaunes, si tant est qu’il y en ait une. Emmanuelle Wargon et Sébastien Lecornu ont été désignés pour conduire le débat, est-ce un choix
judicieux selon vous ? Il était maladroit de nommer Chantal Jouanno, présidente de la commission nationale du débat public, pour tenter de solder un mouvement de revendication qui porte principalement sur le pouvoir d’achat. Toutefois, cette solution de remplacement en intégrant des personnes faisant partie prenante du gouvernenent est maladroite. Elle envoie un mauvais signal en terme de mise en scène pour une consultation ouverte et démocratique. Peut-on tabler sur un nombre important de participants ? Si une minorité de personnes y participaient ce serait déjà un triomphe. o Anouchka Crocqfer
Les 32 questions d’Emmanuel Macron
Q
uatre thèmes prédéfinis et 32 questions mises en débat. Dans une lettre qu’il a adressée aux Français dimanche 13 janvier, Emmanuel Macron a précisé les grandes lignes du débat national qui s’ouvre mardi. Les quatre thèmes portent sur la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’Etat et des services publics, la transition écologique et la démocratie et la citoyenneté. En matière d’impôt, « nous ne reviendrons pas sur les mesures déjà prises » au début du quinquennat, écrit le président de la République, excluant d’emblée un retour de l’ISF. Il s’interroge néanmoins sur la façon de rendre l’impôt plus juste, demande aux citoyens de déterminer « quels impôts baisser en priorité » et de dire dans quels secteurs les
Emmanuel Macron a proposé quatre thèmes. (Etienne Laurent)
coupes budgétaires paraissent possibles. S’agissant de l’organisation territoriale, le président met en débat le millefeuille territorial, la
décentralisation et l’organisation de la fonction publique, dans la foulée de la réforme proposée cet été. Son troisième point, la transition écologique, est présenté sous l’angle économique et fiscal après l’échec de la taxe carbone : « Comment finance-t-on la transition écologique : par l’impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité ? », s’interroge-t-il. Au volet « démocratie » apparaissent la possibilité de reconnaître le vote blanc et de rendre le vote obligatoire, ainsi que l’idée d’introduire une dose de proportionnelle dans les élections législatives. Emmanuel Macron évoque enfin l’éventualité de fixer des objectifs annuels en matière d’immigration, « une fois nos obligations d’asile remplies ».
o Sarah Lapied
BILLET Le symptôme d'une crise démocratique profonde Ce mardi matin débutent trois mois de « consultation citoyenne », organisée par le gouvernement pour répondre à la gronde des gilets jaunes. Si le grand débat national promu depuis la mi-décembre ne cesse de faire parler de lui, peu s’interrogent sur le principe même d’un tel dispositif au sein de notre système démocratique. Proposer aux citoyens d’aider à fixer les grandes orientations politiques : l’idée est étonnante, vingt mois après un scrutin présidentiel. Une telle élection n’est-elle pas destinée à élire un représentant national apte à prendre les décisions pour l’ensemble des citoyens ? Le droit de manifester garanti en France depuis 1789 devrait, à lui seul, permettre à chacun de faire valoir son mécontentement ; et au gouvernement d’interpréter la colère sans faire appel aux élus locaux pour régler le conflit. Au-delà de la question de la représentation, se pose celle des acquis. En démocratie, chacun s’accordera à dire qu’une loi votée dans l’hémicycle tient sa légitimité du résultat des élections législatives. A l’heure où les questions du grand débat semblent tourner autour de lois récemment entrées en application comme celle des 80km/h, il est important de s’interroger sur la capacité des citoyens à revenir sur des mesures déjà votées par des députés élus au suffrage universel. Le malaise s’accroît encore lorsque l’on prend conscience que personne n’a la certitude que l’exécutif prendra en compte la réclamation citoyenne qu’il prétend récolter ; en particulier sur des questions aussi clivantes que la question migratoire, évoquée par le président de la République dans sa lettre dévoilée dimanche. Difficile pour l’instant d’entrevoir une direction globale initiée par les revendications des gilets jaunes, qui semblent parfois eux-mêmes remettre en cause les fondements de notre modèle politique. Face à cette faillite démocratique inédite et profonde, impossible d’anticiper les décisions d’un gouvernement qui semble largement pâtir d’une crise de légitimité.
o Salomé Dionisi
MARdi 15 janvier- EXpresso - 03
FRANCE ACCIDENT La police judiciaire enquête sur la déflagration de samedi dernier
L’état du réseau de gaz mis en cause n Samedi 12 janvier, dans le 9ème arrondissement de Paris, une explosion d’une gravité exceptionnelle est survenue dans une boulangerie, à la suite d’une fuite de gaz. Ce drame relance le débat sur l’état du réseau de gaz à Paris.
Samedi matin, l’heure était encore au recueillement : Christophe Castaner se disait « sous le choc », tandis qu’Anne Hidalgo s’empressait de proposer des hébergements d’urgence. Le soir même, une interview d’Alexandre Vesperini, un élu du 6ème arrondissement, publiée dans Le Parisien crée la polémique. L’élu alerte sur « l’état de vétusté avancé » du réseau de distribution de gaz à Paris. Celui-ci s’exprime en tant que membre de la commission supérieure de contrôle du gaz, un organisme chargé de vérifier l’état du réseau dans la capitale. Yves Pozzo di Borgo, conseiller de Paris, lui apporte son soutien sur Twitter : « Réagir ! La ville de Paris a tendance à cacher sous le tapis les gros problèmes de sécurité » ainsi que Boris Weliachew, l’architecte spécialiste des risques majeurs : « le réseau est en cours de rénovation, mais cela se fait très lentement, trop lentement ». Ces accusations n’ont pas été
L’explosion a eu lieu dans le 9e arrondissement de Paris ( MAXPPP)
prises à la légère par le Gaz Réseau Distribution France (GRDF) qui, le dimanche 13 janvier, a démenti les propos de M.Vespirini, par un communiqué. L’entreprise « s’inscrit en faux quant à ces déclarations et tient à rappeler que le réseau de gaz parisien fait l’objet d’une surveillance permanente et d’un contrôle rigoureux. » Il est précisé que 50 millions d’euros sont investis chaque année afin de rénover 40 km par an de réseaux dans Paris. Malgré tout, le renouvellement complet du réseau prendrait environ 50 ans à raison de 40 km par an
PROCES Les accusés nient les faits
Deux policiers de la BRI jugés pour viol en réunion n Deux policiers d’élite du 36 quai des Orfèvres, accusés d’avoir violé une touriste canadienne, comparaissent devant la Cour d’assises à partir de lundi.
L
a scène s’est produite il y a près de cinq ans, dans les locaux de la police judiciaire parisienne. Une touriste canadienne, Emily Spanton, et deux agents de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) se rencontrent au Galway, pub irlandais du quai des Grands-Augustins. Au terme d’une soirée arrosée, la jeune femme de 39 ans, fortement alcoolisée, se rend dans les célèbres locaux pour une visite nocturne en compagnie des deux hommes.
04 - EXpresso - mardi 15 janvier
« J’avais beaucoup bu, je me voyais mal rentrer à l’hôtel dans cet état et je pensais qu’en allant dans un commissariat, je me sentirais plus en sécurité », explique-t-elle aux enquêteurs. Des versions divergentes
La Canadienne ressort du siège de la police judiciaire vers 2h du matin, en larmes, sans collants ni escarpins. « Ils ont voulu du sexe avec moi que je ne voulais pas », dit-elle. Les accusés, âgés de 40 et 49 ans, nient l’avoir violée et évoquent une relation consentante avec la jeune femme. La Cour d’assises a jusqu’au 1er février pour faire toute la lumière sur cette mystérieuse soirée du 22 avril 2014. o Eline Wisnicki
(sachant que plus de 1 900 km de tuyaux parcourent la ville). Christian Buffet, directeur exécutif de GRDF a indiqué à l’AFP qu’il était « trop tôt pour définir la cause de cet accident » et n’a pas hésité à qualifier de « fake news », les informations délivrées par l’élu du 6ème arrondissement. Des accusations sans preuve
Quant à Jérôme Gleizes, Conseiller de Paris EELV, également membre de la commission supérieure de contrôle du gaz, il confie : « c’est gonflé de la part de quelqu’un qui ne participe
pas aux réunions, qui ne lit pas les rapports, et qui n’a jamais dénoncé la vétusté du réseau, que ce soit auprès de la ville de Paris ou du réseau GRDF ». Il reconnaît que la moyenne d’âge du réseau, de 28 ans (3 ans de plus que la moyenne nationale) pose question, malgré les derniers investissements de la ville de Paris. « La ville prend très au sérieux le problème des fuites de gaz », poursuit-il. En attendant « il faut que la police judiciaire fasse son travail. C’est très opportuniste d’accuser sans preuves ». o Léa Taieb
en bref Plainte contre les urgences de l’hôpital Lariboisière La famille de la patiente qui avait été retrouvée sans vie douze heures après son admission le 17 décembre, a porté plainte ce lundi pour « homicide involontaire » et « omission de porter secours à personne en danger ». L’enquête interne pointe « une série de dysfonctionnements » dans sa prise en charge et un manque de moyens.
Compter les SDF pour la Nuit de la Solidarité
Des dons pour les pompiers sacrifiés
La deuxième édition de la Nuit de la Solidarité, lancée par la mairie de Paris, aura lieu le 7 février. Comme l’année dernière, des bénévoles sont recherchés afin de recenser le nombre de sansabri dans la capitale. « Nous avons besoin de mobiliser 1 500 bénévoles minimum, et 400 responsables d’équipes », a expliqué Anne Hidalgo dans un communiqué. Plus de 3 000 avaient été dénombrés en 2018.
Les pompiers de Paris ont lancé une cagnotte pour soutenir les familles de deux sapeurs-pompiers, Simon Cartannaz et Nathanaël Josselin, tués dans l’explosion d’une boulangerie à cause d’une fuite de gaz samedi matin. Ils avaient été évacués en arrêt cardio-respiratoire et n’ont malheureusement pas survécu à leurs blessures. Hier, les fonds récoltés s’élevaient déjà à plus de 200 000 euros.
International ITALIE Son extradition de Bolivie est une victoire pour le gouvernement de Salvini
Fin de cavale pour l’ex-terroriste Cesare Battisti n L’ancien terroriste de gauche a été remis à la justice italienne après des années de cavale. Un événement synonyme de changement d’état d’esprit sur les politiques d’extradition en Europe.
Le Falcon 900 aux couleurs du drapeau italien s’est posé à l’aéroport romain de Ciampino vers 11 h 30 lundi 14 janvier. A son bord, un homme qui passe de fuites en cavales et de cavales en exil depuis des années. Cesare Battisti, ex-activiste d’extrême-gauche italien, condamné à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres commis en 1979, a été arrêté sur le sol bolivien, où il était en cavale depuis décembre. Il s’est livré sans résistance. Arrivé sur le sol italien, l’ancien membre des Prolétaires armés pour le communisme (PAC) est attendu par le ministre de l’Intérieur d’extrême-droite Matteo Salvini, qui a tenu à être présent au pied de l’avion. Pour lui, il s’agit d’un succès. 15 ans que l’Italie attendait que le Brésil, qui avait accueilli Battisti en 2004, rende possible cette extradition. Le « petit cadeau » de Bolsonaro
L’opération a été rendue possible grâce à la récente coopération entre le gouvernement italien et le nouveau président
Cesare Battisti, en cavale depuis 40 ans (Fernando Bizerra Jr./EPA)
Brésilien, lui aussi d’extrêmedroite, Jair Bolsonaro. Alors que Battisti a été protégé au Brésil à partir de 2010 par le président de gauche Lula, il était devenu « persona non grata » ces dernières semaines. Il faut dire que ce dernier avait promis de l’extrader pendant sa campagne. « Le Brésil n’est plus une terre de bandits. Matteo Salvini, le « petit cadeau » va arriver », a t-il plastronné. Le cadeau a en tout cas été apprécié en Italie, la gauche
comme la droite applaudissent le retour d’un de leurs plus importants criminels. L’homme a toujours revendiqué son innocence dans les quatre meurtres reconnus par l’organisation dont il était membre. Et il n’a jamais vraiment exprimé de regrets concernant les actes armés de l’époque. Changement d’état d’esprit en Europe
Cette extradition marque un changement d’état d’esprit et
ouvre une nouvelle page des relations franco-italiennes. Pour Matteo Salvini, Cesare Battisti n’est pas le seul adepte de la lutte armée à devoir revenir en Italie. « Il y en a tant d’autres qui se promènent en Europe », a t-il déclaré. Au début des années 2000, 190 terroristes « rouges » étaient encore en fuite et une grande partie d’entre eux se trouvaient en France. Le ministre de l’Intérieur italien annonce - sans citer de noms - souhaiter que les autorités françaises extradent d’autres anciens militants d’extrême gauche. Dans les années 1980, le président socialiste français François Mitterrand s’était engagé à n’extrader aucun militant d’extrême gauche qui avait renoncé à la lutte armée, leur permettant de refaire leur vie sur le territoire français. Cesare Battisti, après un passage par le Mexique, a profité de ce droit, en s’installant en France à partir de 1990. Il bénéficiera alors de soutiens de personnalités, parmi lesquelles la romancière Fred Vargas et le philosophe Bernard-Henri Lévy. En 2004, Jacques Chirac mettra fin à « la doctrine Mitterrand » et Cesare Battisti s’exilera par la suite au Brésil. Son extradition est donc un symbole fort, le début d’un processus nouveau des relations européo-italiennes. o Julien Gal
GRECE Le gouvernement est secoué par l’accord de Prespa
Quitte ou double pour Alexis Tsipras de l’opposition notamment, ont promis qu’ils voteraient contre. S’il perd, le gouvernement devra se résigner à des élections législatives anticipées.
n Après la démission du ministre de la Défense, Alexis Tsipras joue gros. Le Premier ministre a demandé un vote de confiance sur la question macédonienne. Le résultat reste incertain.
O
nde de choc dans le gouvernement d’Alexis Tsipras. Dimanche, Panos Kammenos, son ministre de la Défense et principal allié a démissionné. Les ministres du parti souverainiste ANEL pourraient suivre leur leader. Pour contenir l’hémorragie, Alexis Tsipras a demandé
Double-peine Alexis Tsipras (Photo pantelis saitas / EPA)
un vote de confiance au Parlement. Le scrutin aura lieu jeudi. Le chef du gouvernement qui comptait sur le soutien d’au moins 153 députés (sur les 120 nécessaires pour remporter le vote) est désormais en danger. Le ministre démissionnaire et de nombreux parlementaires,
A l’origine de cette crise politique, l’accord de Prespa. Ce contrat oblige la République de Macédoine (ex-Yougoslavie) à changer de nom pour se différencier de la région grecque frontalière. En contrepartie, la Grèce s’est engagé à lever son véto à l’entrée de la Macédoine dans l’Otan et dans l’Union européenne. Les députés macédoniens ont adopté le nom de «
République de Macédoine du Nord ». M. Kammenos, fervent opposant de l’accord, a promis de « tout faire pour bloquer sa ratification » par le Parlement grec qui doit se prononcer dans les 10 jours. Il estime que, pour des raisons historiques, le nom Macédoine ne peut être utilisé par un autre pays que la Grèce. « La question macédonienne ne me permet pas de ne pas sacrifier mon poste » a-t-il ajouté pour justifier sa démission. Déjà fragilisé par cet éclatement de la coalition, le gouvernement grec joue à la fois sa légitimité et la survie de l’accord de Prespa. o Coline Chauffard
mardi 15 janvier- Expresso - 05
international ROYAUME-UNI Les députés britanniques se prononcent sur l’accord de sortie
Theresa May jette ses dernières forces dans la bataille du Brexit n Les députés de la Chambre des communes britannique sont invités à voter aujourd’hui l’accord de sortie du RoyaumeUni de l’Union européenne. Très impopulaire, le texte sera probablement rejeté.
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heresa May a défendu une dernière fois auprès des députés britanniques son accord sur le Brexit hier soir, à la veille d’un vote décisif annoncé comme perdu d’avance. Le même jour, lors d’une visite dans une usine à Stoke-on-Trent, la Première ministre s’est félicitée des « garanties » apportées par l’Union Européenne. Plus tôt dans la journée, les dirigeants de l’UE lui ont renouvelé leur soutien dans une lettre envoyée au gouvernement britannique. Ils y évoquent le principal point de contestation de l’accord : le « backstop », une mesure décriée par les « Brexiters ». Elle vise à éviter le rétablissement d’une frontière physique entre l’Irlande du Nord et sa voisine la République d’Irlande. Dimanche dernier, devant les députés, Theresa May avait prévenu qu’un rejet de l’accord constituerait « une rupture de confiance catastrophique et impardonnable » dans la démocratie. Elle est revenue à la charge dans le très europhobe Sunday Express en apostrophant directement les électeurs :
Theresa May se prépare à un vote crucial pour l’avenir de l’accord sur le Brexit. (John Thys/AFP) « Quand vous êtes allés voter au référendum, vous l’avez fait parce que vous vouliez que votre voix soit entendue. Certains d’entre vous ont fait confiance au processus politique pour la première fois depuis des décennies. Nous ne pouvons et ne devons pas vous décevoir ». Peine perdue ! L’accord de sortie de l’UE, négocié après de longs mois de discussions entre le gouvernement de Theresa May et les Vingt-Sept, n’a toujours pas convaincu les députés britanniques. Depuis la conclusion de l’accord en novembre 2018, travaillistes comme conservateurs ont prévu de voter en masse contre le texte de la Première ministre.
Theresa May prévient : en cas de rejet de l’accord, l’issue la plus probable serait « une paralysie du Parlement qui conduirait à un abandon du Brexit ». Elle a pointé les irréductibles qui « voudraient repousser voire même arrêter le Brexit et ils utiliseront tous les moyens pour y parvenir », selon des extraits du discours rendus publics par ses services. En cas de rejet du texte, Theresa May devra envisager d’autres solutions pour mener à bien le projet de sortie, si elle veut éviter que le Royaume-Uni quitte l’UE sans accord. Un scénario redouté par les milieux économiques. Pour Thibaud Harrois, maître de conférences en civilisation britannique à l’université Sorbonne-Nouvelle-
Paris 3, « des solutions sont possibles, l’Europe peut décider d’accorder un délai supplémentaire au Royaume-Uni, les deux parties peuvent continuer à négocier. » Avant le vote décisif, le constat est clair. Même si Theresa May a tout essayé pour convaincre le Parlement en dernière minute, elle n’aura pas réussi à arracher suffisamment de compromis à l’UE pour rassembler assez de soutiens dans son pays. Une analyse partagée par Thibaud Harrois, pour qui « Theresa May ne pourra pas faire changer d’avis les députés : les concessions qu’elle a obtenues de l’UE ne sont pas suffisantes pour les députés les plus extrêmes. » o Marie Martirossian et François Willmann
MANIFESTATIONS De Londres à Taïwan : différentes revendications, une même couleur
Le mouvement des « gilets jaunes » s’exporte à l’étranger A Londres, samedi 12 janvier, deux manifestations se revendiquant des gilets jaunes ont eu lieu. L’une, de gauche. L’autre, de droite. Chacun des deux côtés estimaient que l’autre camp avait détourné le véritable esprit des gilets jaunes. Une contradiction qui souligne la nature ambiguë du mouvement, né en France en novembre dernier. Ce n’est pas la première fois que les gilets jaunes s’exportent à l’étranger. Les mobilisations se multiplient partout dans le monde. Chaque pays a sa propre spécificité. La Belgique a été le premier voisin à reprendre les revendications françaises. Plusieurs journées de mobilisation ont été organisées, réunissant des 06 - EXpresso - Mardi 15 janvier
Rassemblement de « gilets jaunes » dimanche à Londres. (Tolga Akmen/AFP) milliers de personnes. En Allemagne, le mouvement a été instrumentalisé par le parti d’extrême-droite (l’AfD) et le mouvement islamophobe Pegida. Pas question de carburants ou de pouvoir d’achat, leurs ré-
clamations portent uniquement sur un thème : l’immigration. Plus au sud, le 21 décembre dernier, dans 25 villes portugaises, quelques milliers de manifestants ont enfilé des gilets jaunes, comme chez leurs voisins es-
pagnols, pour une hausse des retraites. Hors de l’Europe, le mouvement a également influencé un bon nombre de manifestations. Au Liban, le gilet fluo a été pris comme symbole par des manifestants déplorant la situation économique et politique du pays. En Israël, ils ont protesté contre la hausse des prix de l’électricité, de l’eau et de la nourriture. Enfin, à Taïwan, à 10 000 km de la capitale, des milliers de manifestants, gilets jaunes enfilés, ont manifesté le 1er janvier pour demander une réforme fiscale. Le mouvement, qui prépare son acte 10 en France, ne s’effraie pas des kilomètres. o Esther Serrajordia
INTERNATIONAL RDC Le nouveau président Félix Tshisekedi fait débat chez les expatriés
L’élection présidentielle divise les Congolais de Paris n Très mobilisée par l’élection, la diaspora congolaise parisienne donne de la voix après l’annonce controversée des résultats. Soutenu par les uns, hué par les autres, le vainqueur Felix Tshisekedi est loin de faire l’unanimité.
Sur le parvis de l’église SaintBernard (Paris 18e), Bruno Tsahala s’époumone, un micro à la main. « Fayulu président, l’usurpateur Tshisekedi ne trompe personne », clame-t-il, avant d’être repris en chœur par la cinquantaine de personnes qui forment un cercle compact autour de lui. De prime abord, l’ambiance pourrait paraître festive. On chante, on danse, mais l’heure est grave. Comme beaucoup de Congolais, Bruno et ses amis contestent l’élection de Felix Tshisekedi à la tête du pays. « Treize ans de dictature de Kabila pour qu’une marionnette le remplace, c’est impensable », continue le représentant en assurance, suscitant l’approbation bruyante du groupe. Elégant dans son costume bleu nuit, il vit en France depuis plus de vingt ans. Mais, pour lui comme pour ses camarades,
Félix Tshisekedi a été élu président de la RDC le 30 décembre dernier. (Olivier Acland/Reuters) l’attachement au pays reste intact. Tous voulaient du changement et l’arrivée au pouvoir du leader de l’opposition, avec un premier ministre proche de Joseph Kabila, est insupportable. Ils en sont persuadés, le scrutin a été truqué, c’est pour cela que leur champion, le favori des sondages Martin Fayulu ne l’a pas emporté. L’Eglise catholique, dont ils sont tous de fervents fidèles, est du même avis. Après le vote, sa branche congolaise n’a pas caché ses
réserves. « Si même Dieu n’est pas avec lui, quelles raisons avons-nous de le soutenir ? », demande l’homme de 43 ans, en nage après avoir discouru plus d’une heure sans discontinuer. Dans ses yeux se lit la détermination à poursuivre la lutte. Très vite, il confie vouloir organiser d’autres rassemblements dans la semaine. Le camp adverse sourit
Un pâté de maisons plus loin, la messe est tout autre. Au restau-
SYRIE Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan sont en désaccord
Passe d’armes entre les Etats-Unis et la Turquie autour de la question kurde
D
onald Trump a beau menacer, la Turquie n’est « pas intimidée ». Mavlut Cavusoglu, le ministre turc des affaires étrangères a répondu, ce lundi, à l’avertissement lancé par Donald Trump sur Twitter. Dimanche soir, le président américain avait menacé de « dévaster la Turquie économiquement si elle attaque les Kurdes ». Depuis plusieurs semaines, Ankara ne cache pas son intention de lancer une offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG), un groupe armé kurde. Les YPG sont un des principaux sujets de discorde entre les deux pays. Ils sont qualifiés par la Turquie de « terroristes » pour leurs liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
Trump a menacé Erdogan de ruiner la Turquie. (E.V./AP)
qui mène une guérilla sur le sol turc depuis 1984. Mais la principale milice kurde de Syrie est appuyée par les Etats-Unis dans la lutte contre l’Etat islamique (EI). Mardi 8 janvier, les tensions autour des militaires kurdes avaient été ravivées. John Bolton, conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, lui a de nouveau affirmé son soutien lors d’un
déplacement en Turquie. Il avait pris la défense de ces milices et exigé des garanties de sécurité pour les militaires kurdes après le retrait des troupes américaines de Syrie annoncé en décembre par le président américain. En réaction le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annulé une entrevue prévue entre les deux hommes. Les deux camps sont tout de même tombés d’accord sur un point. La proposition de Donald Trump de créer « une zone de sécurité » de 30 kilomètres à la frontière entre la Turquie et la Syrie. Le ministre turc des Affaires étrangères a d’ailleurs rappelé que son pays avait plusieurs fois réclamé la création d’une telle zone, proposition qui était restée lettre morte. o François Willman
rant le Djoloff, les discussions vont bon train. Ils sont huit Congolais à refaire le monde, en dégustant des grandes plâtrées de poulet attieke, une spécialité ivoirienne. « Notre pays a besoin d’ordre, d’un nouveau départ, voilà pourquoi j’ai voté Tshisekedi », glisse Louise Nuanga, une fervente supportrice du nouveau président. Elle a chargé l’un de ses cousins resté au pays de déposer un bulletin dans l’urne en son nom, sans même lui faire de procuration. C’est l’une des failles du système électoral local, il y a très peu de contrôle dans les bureaux de votes. Les huit acolytes s’accordent pour le reconnaître, mais rejettent toutes les accusations de fraude. Pour Bonaventure Diomandé, « cette polémique est risible, les supporters de Fayulu ne savent plus quoi inventer pour justifier leur défaite ». Lui voit dans l’élection de Tshisekedi le triomphe de la démocratie, et un nouveau départ pour la République Démocratique du Congo. A Paris, le nouveau président n’a en tout cas pas fini de faire parler ses compatriotes. o Aurélien Robert
en bref Une femme transgenre au Parlement de Bavière n Markus Ganserer, député
Verts du Parlement régional de Bavière a changé de sexe et d’identité pour devenir Tessa Ganserer. C’est la première fois qu’une femme transgenre siège dans une institution politique allemande.
Jean-Yves le Drian en visite à Bagdad n Le ministre des Affaires
étrangères, Jean-Yves le Drian, rencontre les dirigeants irakiens à Bagdad. Cette visite diplomatique intervient après que le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé le retrait de Syrie de 2 000 soldats américains. « La guerre n’est pas finie » a déclaré solenellement dimanche le ministre français.
Mardi 15 janvier- Expresso - 07
ECO/CONSO AUTOMOBILE Le secteur dans l’incertitude pour 2019
Le Salon de Detroit démarre dans un climat morose n Le Salon automobile de
Detroit a ouvert ses portes lundi 14 janvier sans fanfare. Le secteur, confronté à des difficultés financières, est en pleine transition.
A
lors que le CES (Consumers electronics show) ferme ses portes, les professionnels du véhicule se réunissent à Detroit pour la traditionnelle grand-messe de l’automobile. Une dernière édition hivernale pour le salon qui aura lieu en juin à partir de 2020, afin de ne plus être éclipsé par le CES où se bousculent les constructeurs automobiles qui présentent les technologies des modes de transport de demain. Alors qu’il fête ses trente ans, le salon automobile démarre dans une ambiance morose. La conjoncture économique mondiale en plein ralentissement inquiète, et les prix de l’acier et de l’aluminium (un matériau favorisé par les constructeurs automobiles pour alléger les véhicules et les rendre moins polluants) s’envolent. En cause : la guerre commerciale que se livrent les deux leaders mondiaux du marché, la Chine et les Etats-Unis.
L’édition 2019 ne dévoilera qu’une trentaine de nouveaux modèles, deux fois moins que l’année dernière (DR)
En plus de ces tensions, le secteur automobile fait face à plusieurs incertitudes. Si les ventes de véhicules neufs ont atteint aux Etats-Unis un nouveau record en 2018 (+1,8% en un an), la plupart des observateurs tablent sur un fort recul en 2019, du fait de la hausse des taux d’intérêt qui affecte le crédit auto. Les deux principaux constructeurs américains Ford et General Motors, sont déjà en pleine restructuration. «Ce ne
serait pas une surprise de voir des constructeurs réévaluer la pertinence de leurs usines» explique Jessica Caldwell, analyste chez Edmunds.com, interrogée par l’AFP. GM annonce supprimer 15% des emplois du groupe en 2019, en cessant la production sur sept sites. Ford devrait lui emboîter le pas, après avoir mis fin à la production de berlines et citadines, au profit des grosses voitures - pickups, SUV et crossovers - préférées
par les consommateurs américains. Autre signe de morosité dans les allées du Cobo Center, à peine une trentaine de nouveaux modèles y seront dévoilés - il y en avait 69 l’an dernier. Tous les constructeurs européens ,sauf Volkswagen, brilleront par leur absence. Ni Porsche, ni Mercedes, ni Jaguar, pas même une Ferrari. Un coup dur pour la ville du Michigan, à laquelle le salon rapporte 500 millions de dollars par an et draine 800 000 visiteurs, attirés par les voitures de luxe. Le « Big Three » américain se montrera aussi discret, même si Ford dévoile sa nouvelle Shelby GT 500, d’une puissance d’environ 700 chevaux, la Mustang la plus rapide jamais produite. Enfin, si la tendance du salon est la présentation des grosses voitures, le vert se fait une place avec l’électrique, toujours dans la course. Cadillac a dévoilé les premières images du concept de son premier véhicule électrique - une arme anti-Tesla. Autre grande annonce, Ford et Volkswagen vont collaborer dans le domaine des voitures électriques. Les détails de ce partenariat devraient être révélés d’ici la fin du salon, le 27 janvier. o Pauline Petit
INNOVATION Le CES présente les technologies qui feront notre avenir
Aux avant-postes de la haute technologie
C’est encore une fois après avoir épaté le monde entier que la 52e édition du Consumer Electronic Show de Las Vegas, plus grand salon de haute technologie, a pris fin vendredi. Cette année, plus de 4000 entreprises ont pu présenter leurs produits. Epoustouflantes, révolutionnaires ou proches de l’inutile, retour sur les innovations du CES 2019. n Vers la mobilité de demain Cette année, c’est à travers les moyens de transports que le salon a embarqué ses visiteurs vers le futur. Au milieu des taxis volants et des motos sans conducteur, c’est la conduite autonome qui s’est le plus mobilisée. Tesla a dévoilé le plus grand écran multimédia embarqué au monde tandis qu’Amazon a présenté Echo auto, qui permet d’installer sa célèbre intelligence artificielle Alexa à bord pour assister le conducteur. 08 - EXpresso - mardi 15 janvier
n La technologie du quotidien
Cette année encore, la technologie domotique était au CES. Foldimate a par exemple présenté une machine à plier le linge ultra performante et Ecovac Robotics a dévoilé « Winbot », un robot laveur de vitre. La France a aussi brillé avec « Brightlock », une serrure connectée qui permet à votre téléphone de déverrouiller la porte de la start-up Havr. Plus besoin de s’embêter à chercher les clefs au fond de son sac.
n Le high-tech au service de la société La 8ème saison du Prix « 10 000 startups pour changer le monde » y a été lancée et une entreprise québécoise, qui a développé un procédé de recyclage de tous les modèles de batteries lithium-ion, provenant de l’électronique grand-public, y a été primée. La santé numérique était également très présente au salon. La montre Omron peut par exemple mesurer la pression artérielle en quelques secondes.
n Un salon de gadgets Au milieu de ces innovations qui changent la vie, certaines ont été loin de le pouvoir. Jamais personne ne s’est dit qu’il faudrait pouvoir parler à ses toilettes. Pourtant l’entreprise Kohler a inventé « Numi 2.0 », des toilettes interactives dotées de commande vocale via Alexa. La machine à karaoké porte-gobelets ou la coque de smartphone LuMee qui clignote au rythme de la musique font aussi office de produits révolutionnaires… Ou pas. o Juliette Lenrouilly
ECO/CONSO IMPÔTS Des accomptes de crédit versés aux Français
Pas encore de couac pour le prélèvement à la source n C’était une des mesures qui
devait être la plus critiquée et la plus impopulaire. Finalement, la réforme de l’impôt se passe sans accroc.
N
ouvelle étape dans la mise en place du prélèvement à la source ce mardi. 8,8 millions de foyers fiscaux vont recevoir le versement d’une avance d’en moyenne 627 euros. Il en coûtera 5,5 milliards d’euros au fisc. Cet acompte de 60% concerne les contribuables ayant droit à un crédit ou à une réduction d’impôt, notamment les ménages qui emploient une aide à domicile ou qui font garder leurs enfants. Ce coup de pouce fiscal avait été annoncé à la fin de l’été par le gouvernement, soucieux de limiter au maximum les effets négatifs du prélèvement à la source sur le pouvoir d’achat. L’objectif ? Eviter aux bénéficiaires d’avoir à faire une avance de trésorerie trop importante, et limiter au maximum les contestations face à la nouvelle réforme. Les contribuables bénéficieront du versement de la totalité de la réduction d’impôt à laquelle ils ont le droit en septembre. Bercy fait tout pour amorcer le choc de la réforme qui a suscité beaucoup d’inquiétudes au sein même du gouvernement. Elle compte en effet remplacer l’impôt chaque mois sur la feuille de paie avant la venue
n Le commissaire européen Pierre Moscovici a annoncé, lors de ses vœux à la presse, qu’il allait présenter un texte visant à passer « progressivement » à la majorité qualifiée sur les questions de fiscalité à l’échelle européenne. Il estime que l’approbation à l’unanimité, actuellement en vigueur, est « un obstacle » à certaines mesures et notamment la taxe sur les géants du numérique à laquelle certains pays s’opposent, dont l’Irlande.
n La Cour des comptes eu-
8,8 millions de foyers fiscaux recevront un accompte (DM/AFP)
du salaire au risque de donner au salarié le sentiment d’un appauvrissement. Une bonne communication
A la mi-janvier, aucun accroc n’a été relevé. « Cela se déroule comme prévu, la fusée de l’impôt à la source est partie bien droite », a déclaré Gérald Darmanin, qui a écarté tout risque de couacs. Pour la sortie de cette réforme, le ministre de l’Action et des
Comptes publics a misé sur la communication, afin de rassurer les Français concernés. Le compte Twitter officiel des Finances Publiques, par exemple, publie plusieurs tweets didactiques par jour. Il est suivi par plus de 25 000 personnes. Le prélèvement à la source prendra définitivement acte le 24 janvier. Les salariés du privé recevront leur premier salaire net d’impôt. o Esther Serrajordia
Bruno Le Maire maintient le cap
L’ouverture du grand débat national n’influencera guère le planning de Bercy. Ce lundi, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a assuré vouloir « mettre en œuvre les stratégies écono-
UE : Pierre Moscovici propose de passer à la majorité qualifiée
La Cour des Comptes européenne accuse la BCE d’opacité
FISCALITE Pas de réformes prévues malgré le grand débat n À l’occasion de ses vœux à la presse, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a annoncé maintenir les réformes du gouvernement, tout en invitant les Français à participer au grand débat national.
en bref
miques prévues », surtout en ce qui concerne la fiscalité. Alors que le rétablissement de l’ISF constitue l’une des principales revendications des gilets jaunes, Le Maire ne souhaite pas revenir sur les choix fiscaux du gouvernement. « L’allègement de la fiscalité sur le capital sera poursuivi mais sera soumis à une évaluation fin 2019 », a-t-il assuré, faisant référence au grand débat national. L’allocution du ministre confirme que le cap du gouverne-
ment sera maintenu, réduisant les questions posées au public à de potentielles modifications d’ordre cosmétique. Un débat économique de fond est écarté au profit de l’adage « moins de dépenses publiques pour moins d’impôts » : « la stratégie de toujours plus de dépenses publiques a échoué » a réaffirmé le ministre, avant de clore par une question pour les Français : « quelles dépenses êtes-vous prêts à supprimer pour pouvoir baisser les impôts ? » o Nioucha Zakavati
ropéenne a publié un communiqué au vitriol dénonçant l’opacité de la Banque centrale européenne. Elle accuse notamment la BCE de rétention d’informations et demande aux législateurs « d’intervenir pour veiller à ce que la Banque centrale européenne lui donne pleinement accès aux documents nécessaires à l’audit de la surveillance bancaire ».
Une loi sur les invendus bientôt devant le Parlement n La secrétaire d’État à la Transition écologique Brune Poirson a annoncé, sur le plateau de l’émission Capital qu’une loi sur les invendus serait bientôt présentée au Parlement pour responsabiliser les entreprises. « Choquée », elle réagissait à une enquête de M6 qui révélait qu’Amazon jette des millions de produits neufs invendus.
Un bus à la rencontre des patrons de TPE/PME n Le secrétaire d’État au
numérique Mounir Mahjoubi a lancé, ce lundi 14 janvier, à la station F, l’opération « Adopte le digital ». Jusqu’au 25 janvier, un bus va sillonner la France à la rencontre des patrons de TPE et de PME pour les « aider à se lancer dans la transformation de leurs entreprises ».
09 - EXpresso - mardi 15 janvier
CULTURE
PRESSE Ce format gagne la confiance des « gilets jaunes »
Le live bouscule les médias
Les médias alternatifs gagnent la faveur des gilets jaunes. Un succès dû à la priorité accordée au direct, perçu comme plus authentique, mais aussi à l’indépendance revendiquée de ses créateurs n
«A
près avoir protesté devant le siège de France Télévisions à Paris, les manifestants “gilets jaunes” ont croisé l’équipe de RT et continué à marcher dans la rue en scandant “Merci RT !”», se félicitait la chaîne Russia Today dans un message publié sur son site le 29 décembre. Alors que la défiance envers les médias traditionnels semble à son paroxysme, la chaîne liée au Kremlin a pu quadrupler ses audiences sur YouTube et gagner la confiance d’un grand nombre de gilets jaunes. Pendant que BFMTV, dont l’audience a aussi grimpé dans le sillon du mouvement, souffre paradoxalement d’une perte de crédibilité, des médias dits alternatifs prennent leur essor, au premier rang desquels Brut, qui a su imprimer sa marque de fabrique sur les réseaux sociaux. Nouveaux formats Certaines plateformes qui agrègent de l’audience sur Face-
De nombreux discours anti-médias sont véhiculés dans les rassemblements de «gilets jaunes». (LUDO/AFP)
book sont aujourd’hui animées par des personnes issues ellesmêmes du mouvement des gilets jaunes. Le format de Brut, a par exemple inspiré Vécu, dirigé par Gabin Formont, 28 ans, ou France Actualité, animé par Steven Normand. Trait commun à ces médias émergents : le live, filmé au smartphone, et qui plonge dans les cortèges de manifestants. RT a ainsi diffusé jusqu’à 10 heures de live continues sur Internet, un flux qui suggère que « rien n’est coupé » et que « le journaliste n’est pas censuré », analyse sur Twitter Vincent Glad, journaliste chez Libération.
Contexte de lutte Le besoin de trouver de nouvelles sources d’information découle en partie du contexte social actuel. « Il y a une corrélation entre les mouvements sociaux et le développement de Radio Parleur », estime Martin Bodrero, co-fondateur de cette radio indépendante consacrée aux luttes sociales. « Les mouvements sociaux ne s’arrêtent jamais ; il n’y a pas eu un jour où l’on se soit demandé de quoi nous allions parler. Et chaque mouvement nous ramène des auditeurs », indique cette radio dont l’audience, assez faible, pousse à
un rythme régulier. Entre l’évolution à petits pas d’un média alternatif et l’explosion en plein vol de la roquette qu’a été BFMTV, on pourrait croire assister à une recréation de la fable du lièvre et de la tortue. « L’enjeu est moins celui du contenu que des stratégies de communication », estime pour sa part Mathilde Larrere, historienne des révolutions. Au milieu de ce rejet de l’ordre établi, la nouveauté et la fraîcheur sont des atouts plus alléchants qu’une réputation vieille comme l’Ancien Monde. o Nicolas Celnik
EPISTOLAIRE Les lettres des présidents, du lyrisme à l’efficacité prosaïque
« Mes chers compatriotes… » n Le président Macron n’est
pas le premier à s’essayer à l’exercice de la lettre aux Français. Avant lui, François Mitterrand et Nicolas Sarkozy avaient écrit à leurs compatriotes avant leur réélection (ou pas). Au fil des ans, la pratique est devenue bien moins littéraire.
1988
« (Ces inégalités) sont comme ces courants des profondeurs qui affleurent soudain la surface de l’océan, dernière onde de choc d’un séisme lointain ». En vue de sa réélection, François Mitterrand envoie à tous les Français quarante-six pages reprenant les actes de son septennat marqué par la cohabitation. L’aura du président doit être restaurée. Même s’il s’emploie à être proche des Français en usant et abusant du « vous », 10 - EXPRESSO - MARDI 15 JANVIER
en indiquant échanger avec eux « comme il arrive le soir, autour de la table, en famille » et en recourant à des expressions populaires comme « soliveau » ou « vérité de la Palice », sa plume est lyrique, presque épique. Et lorsque, submergé par l’empathie, il décrit une scène de sa vie de président visitant un centre de Médecins du monde, on croirait lire du Victor Hugo: « Une jeune fille, des larmes sur les joues, regardait sans un mot le plafond. Tous portaient le vêtement des pauvres ». Cette grandiloquence est servie par une grammaire irréprochable et un savant dosage entre vocabulaire familier et références prestigieuses.
2012
« Vous avez souffert de la crise. Mais la France a tenu ». Vingt-quatre ans plus tard,
Nicolas Sarkozy court lui aussi derrière une réélection. Les envolées lyriques se sont égarées entre temps, le président Sarkozy ne semble connaître que l’accumulation comme procédé rhétorique d’insistance. Les phrases sont devenues parfois non-verbales, la grammaire est quelque peu déstructurée, le ton est bien plus oral. Le président descend de son piédestal pour réclamer de l’aide aux Français: « J’ai besoin de vous. Aidezmoi à construire la France forte ». La connivence qu’il a tenté d’instaurer entre lui et les Français est restée lettre morte et François Hollande lui a succédé.
2019
« Je sais, bien sûr, que certains d’entre vous sont aujourd’hui insatisfaits ou en colère ». Jamais deux sans trois, l’actuel président a écrit dimanche aux
Français. Les manifestations des gilets jaunes en sont à leur acte IX et la crise ne s’apaise pas. Pour ne pas sembler reclus dans une tour d’ivoire, le niveau de langue est courant. « Si tout le monde agresse tout le monde, la société se défait ! ». Et l’accumulation tend à ce que tous se sentent concernés : « (L’impôt) vient rémunérer les professeurs, pompiers, policiers, militaires, magistrats, infirmières ». Très prosaïque, le président est direct dans ses propos : « Cette impatience, je la partage ». Il énumère les questions que se posent les Français selon lui et encadre avec cette lettre le grand débat annoncé pour le 15 janvier. L’emphase de la première lettre d’un président aux Français s’est effacée pour laisser place à une liste de points à respecter, comme un professeur donnerait des travaux pratiques. o Marion Bellal
HANDBALL Le sport au service de la politique
SPORTS EN BREF
Une Corée unifiée pour le Mondial
Procès de la tragédie de Hillsborough
n Hier, la France a rencon-
avait, en 1989 au stade d’Hillsborough à Sheffield (nord de l’Angleterre), provoqué la mort de 96 supporters de Liverpool lors d’une rencontre entre les Reds et Nottingham Forest. Trente ans plus tard, le chargé de dispositif de sécurité du stade au moment des faits, David Duckenfield, est jugé pour homicide involontaire. Le procès a débuté hier et l’accusé plaide non coupable.
tré l’équipe de Corée unifiée (Nord et Sud) pour son troisième match du Mondial de handball. « Plus que du sport, l’histoire est en marche ». Sur son site internet, la Fédération internationale de handball (IHF) a justifié son choix d’inviter la Corée unifiée à disputer la compétition. L’initiative s’inscrit dans la continuité de la tentative de rapprochement des deux Corées aux Jeux Olympiques d’hiver à Pyeongchang, en 2018. Une équipe féminine de hockey sur glace avait été créée. « Cette initiative d’unir les deux Corées s’inscrit dans la volonté de mondialiser notre sport », a expliqué le président de la Fédération française de handball (FFHB), Joël Delplanque, avant l’entame du Mondial. « L’Asie est un enjeu très important, et dans cette optique, la Corée aussi ». Une équipe pas comme les autres Un drapeau unifié bleu et blanc. Une chanson folklorique issue de la musique coréenne. Une feuille de match avec vingt joueurs. L’équipe symbolique pancoréenne ne fait rien comme les autres. Alors que les autres nations qui participent à la Coupe du monde sont chacune composées de seize joueurs, la Corée uni-
Le PSG en stage au Qatar n « Une visite importante
L’équipe coréenne le 10 janvier (Mantey Stéphane / L’Equipe)
fiée est autorisée à avoir seize joueurs du Sud et quatre du Nord. Rassemblée le 22 décembre, l’équipe de Corée n’a eu que deux semaines de préparation avec les quatre nouvelles recrues du Nord, venues se greffer sur les handballeurs sudcoréens qualifiés. « Nous nous sommes rapprochés à chaque soirée passée ensemble, chaque entraînement, chaque repas, et désormais nous avons une connexion amicale », a assuré l’entraîneur Cho Young-shin, qui s’est engagé à ce qu’au moins un joueur nord-coréen dispute chaque rencontre. Un enjeu politique plus que sportif La Corée unifiée fait partie du groupe A avec la France,
l’Allemagne, la Russie, la Serbie et le Brésil. Alors qu’elle s’est inclinée 30 à 19 contre l’Allemagne jeudi, ses chances de passer le premier tour apparaissent assez faibles. « Notre objectif ultime n’est pas le résultat, mais de montrer notre esprit d’équipe unifiée au monde entier. Notre victoire sera d’émouvoir tous les fans de handball et de permettre à ce sport de véhiculer le message de paix venu de notre péninsule », a énoncé John Yoon, membre de la Fédération sudcoréenne de handball (KHF). L’initiative n’en est qu’à son début. Cette unification fait écho dans d’autres sports : la Corée unifiée pourrait bien disputer plusieurs épreuves des JO 2020 au Japon. o Eline Wisnicki
TENNIS Trois joueurs français déjà éliminés
Premières balles mitigées à l’Open d’Australie
L
e premier tour a déjà fait des victimes. Lundi, les tennismen français Adrian Mannarino, Kristina Mladenovic et Jessika Ponchet ont échoué à accéder à l’étape suivante de l’Open d’Australie. Le 42ème joueur mondial s’est en effet incliné face au Sudafricain Kevin Anderson après avoir remporté le premier set, alors que ses deux compatriotes féminines n’ont pas gagné la moindre manche. Deux victoires ont heureusement pu redonner le sourire au sport français, celles de Gaël Monfils et de Caroline Garcia. Le premier a battu le bosnien Damir Dzumhur 6-0, 6-4, 6-0. Pourtant, la rotation
n Un mouvement de foule
Gaël Monfils, le 14 janvier (AFP)
brutale de sa cheville droite dès le premier set présageait d’une toute autre issue. Le répit risque cependant d’être de courte
durée car dès le troisième tour, le 30ème joueur mondial pourrait affronter Roger Federer. De son côté, Caroline Garcia s’est imposée face à sa compatriote Jessika Ponchet 6-2, 6-3. Pour l’ex-candidat au poste de capitaine de Coupe Davis Florent Serra, elle représente avec Lucas Pouille « l’un des principaux espoirs français dans ce tournoi ». Une pression importante pèse donc sur les épaules des Français, condamnés à devoir rattraper le palmarès décevant des années précédentes. Lors de la dernière édition de l’Open d’Australie, seule Caroline Garcia avait atteint les huitièmes de finale. o Julie Radix
pour le fair-play financier », a expliqué Didier Quillot, le directeur général de la LFP. Les joueurs du PSG sont, depuis dimanche et jusqu’à jeudi au Qatar. L’objectif : mettre en avant les relations entre le club et ses sponsors qataris à l’heure où le club parisien, détenu par le Qatar depuis 2011, est toujours sous le coup d’une enquête de l’UEFA.
Dakar : Sébastien Loeb en confiance
n Et de trois ! Le Français,
engagé sous les couleurs de Peugeot, a remporté dimanche sa troisième victoire d’étape en s’imposant lors de la sixième étape du Dakar. Il se hisse ainsi à la deuxième place du classement général, derrière le Qatari Nasser alAttiyah (Toyota).
Clap de fin pour Murray ? n C’était peut-être la der-
nière d’Andy Murray. L’exnuméro 1 mondial s’est lundi incliné face à Roberto Bautista Agut en cinq manches (6-4, 6-4, 6-7 (5), 6-7 (4), 6-2) dès le premier tour de l’Open d’Australie. L’Ecossais de 31 ans avait vendredi annoncé sa retraite anticipée en raison de ses récurrents problèmes à la hanche. «Il est possible que l’Open d’Australie soit mon dernier tournoi », avait-il annoncé.
MARDI 15 JANVIER- EXPRESSO - 11
EXPRESSO
15 01 2019
# 05
PORTRAIT Sira Sylla, députée novice sous le feu des critiques
Une élue en terre inconnue n En plein coeur de la crise
de terrain post-électoral qui semble avoir disparu de l’agenda de l’élue une fois le scrutin passé. L’ancien employé pointe également des irrégularités dans la gestion de l’indemnité parlementaire allouée à la députée en 2017, l’empêchant de mener à bien sa communication en circonscription. Des débuts difficiles, avec pour seul vecteur de notoriété les 40 flyers qu’autorisait le budget restant.
des gilets jaunes, l’action des députés en circonscription apparait plus que jamais nécessaire pour apporter une réponse à la contestation. Assise sur les bancs de l’hémicycle depuis vingt mois, l’élue En Marche ! Sira Sylla peine à s’imposer sur son territoire.
E
ncore un coup de chaud avenue Léon Blum, en plein centre de Canteleu : pour la seconde fois en deux mois, la permanence de la députée Sira Sylla est visitée par un cortège de gilets jaunes en quète de réponses. Dans l’ancien fief fabusien, on réclame plus de pouvoir d’achat, moins de taxes, et parfois la présence de la députée. Sira Sylla, ancienne avocate née à quelques kilomètres de sa circonscription 37 ans plus tôt, a été propulsée dans l’univers politique par l’élan marcheur de 2017. Les villes normandes, elle les connait pour y avoir grandi entourée de ces dix frères et soeurs. Mais depuis vingt mois, la primo-députée, qui a déjà goûté aux plaisirs parisiens, peine à garder les yeux fixés sur le terrain. « Elle manifeste un désintérêt total pour les gens : elle annule quasiment quotidiennement des rendez-vous en circonscription et n’est tournée que vers l’Elysée », se désole l’un des neuf anciens collaborateurs qui se sont succédés depuis le début du mandat de l’élue normande.
Produit type de LREM
Sira Sylla dans l’hémicycle (Twitter @sirasylla76) Elue délocalisée
Née d’un père sénégalais et symbole de la méritocratie française, Sira Sylla devient rapidement représentante de la France à travers les groupes de travail de l’Assemblée tournés vers l’Afrique. Au cours des quinze derniers mois, l’élue a multiplié les voyages sur le continent voisin et la communication sur les relations diplomatiques outre Méditerranée, s’attirant au passage les foudres d’une partie de ses administrés : « Au moins vous êtes au calme pendant que la France brûle », commente un
habitant de Grand-Couronne sur une publication Facebook promouvant un déplacement au Sénégal. Un décalage dont la principale intéressée se défend dans la presse, mais qui peine à convaincre tant les témoignages affluent sur le terrain comme sur internet. Entre Sira Sylla et les Seinomarins, l’écart qui s’est creusé n’est pas que géographique. Un autre ex-collaborateur confie son malaise « certaines promesses faites à des administrés durant la campagne n’ont jamais été tenues ». Un travail
Le profil a priori atypique de Sira Sylla n’est pourtant pas exceptionnel dans les rangs des marcheurs. La jeune avocate a, comme une grande majorité des députés LREM, été « castée » à toute vitesse par le mouvement nouvellement constitué et en quête d’une multitude de nouveaux visages. A l’image du désormais célèbre députétroll Joachim Son Forget, qui a aujourd’hui quitté le groupe parlementaire, Sira Sylla est considérée par ses anciens collaborateurs comme « une erreur de casting » mise en lumière « sans vraiment la connaître ». Sur le terrain, les actions menées par la députée peinent toujours à convaincre que la direction prise par LREM est la bonne : « J’en viens à regretter les vieux élus du système précédent. Ils étaient plus respectueux, plus pros, connaissaient la fonction et étaient vraiment impliqués sur les territoires », se lamente un militant En Marche ! de la circonscription. o Salomé Dionisi
EXPRESSO INSOLITE Des oreilles sélectives
Les 69 chassés des routes
Un sans-abri décisif
n Imaginez Mesdames, si du jour au
n Mauvaise nouvelle pour les collec-
n Ce samedi 12 janvier, si le footbal-
lendemain, vous n’entendiez plus votre cher et tendre. C’est ce qui est arrivé à Mme Chen, habitante de la ville de Xiamen dans le sud-est de la Chine. Alors qu’elle s’était couchée avec des nausées et des sifflements dans les oreilles, l’intéressée s’est réveillée en n’entendant plus les voix masculines. Les médecins qui se sont penchés sur son cas ont découvert qu’elle n’entendait plus les fréquences graves, un diagnostic très rare, en partie causé par le stress.
12 - EXPRESSO - MARDI 15 JANVIER
tionneurs de panneaux routiers, le département des Transports américain a décidé de prendre des mesures pour en finir avec les vols. Ainsi, les panneaux annonçant la borne kilométrique « 69 », appréciés pour leur connotation sexuelle, vont être retirés et remplacés par des panneaux « 68.9 » beaucoup moins attrayants. Reste maintenant à savoir si en plus d’être modifiés, les panneaux ont aussi été déplacés pour correspondre avec leur nouvelle localisation.
leur américain, Jeff Allen, a été l’un des éléments-clés de la victoire de son équipe sur les Colts d’Indianapolis, Dave Cochrann l’a été tout autant. Ce sans-abri a participé au succès des Chiefs de Kansas en décoinçant la voiture de Jeff Allen qui s’était retrouvée piégée dans la neige. Pour le remercier, le joueur lui a proposé des billets pour le prochain match du championnat de l’AFC. Les recherches sont d’ores et déjà lancées sur internet pour le retrouver.