NOUVELLE EXPÉRIENCE NEW SPACE IMAGE+NATION ARRIVE CHEZ VOUS YOUR STORIES TO SEE AND TO SHARE
IMAGE+
NATION 33 FESTIVAL FILM LGBTQUEER MONTRÉAL
19NOV/06DÉC FESTIVAL VIRTUEL / Québec FILMS FRANCOS / Canada
WWW.IMAGE-NATION.ORG @IMAGENATIONMTL #NEWQUEERSTORIES #PARTAGEZVOSHISTOIRES
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BILLE T TER IE
TICKE TING
On vous explique tout sur les 8 manières* disponibles pour participer au festival. Si vous avez d'autres questions, on vous a préparé une page "Aide / FAQ".
Here are your 8 ticket options* and the info you need to start ordering. if you have more questions, we've prepared an "Aide / FAQ" page.
ACCÈS COMPLET ($250) Plongez dans l'univers I+N33 pour $250 / 100+ films et de rencontres avec cinéaste d'ici et de partout // chez vous, quand vous le voulez
ALL ACCESS ($250) Dive into the I+N33 universe for $250 / 100+ films and filmmaker events from here and around the world // from your home, whenever you want
BILLET INDIVIDUEL ($11) Un billet, un film, une expérience
INDIVIDUAL TICKET ($11) One ticket, one film, one experience
CHEZ SOI PASSE ($18) Cette année, puisque les films vous rejoignent chez vous, on a sélectionné des programmes parfaits pour regarder avec vos colocataires, partenaire.s ou bien votre famille!
AT HOME PASS ($18) This year, since the films come to your home and your screen, we’ve selected programs that are a perfect fit for a family night or to watch with your roommates or your partner!
Le billet Chez soi, c’est comme un billet individuel sauf qu’en payant un peu plus pour ce billet là, vous montrez votre soutien aux artistes cinéastes et à notre festival pour regarder ensemble, en famille, en vous procurant symboliquement ce deuxième billet.
The At Home ticket is like an individual ticket, but by paying a little more, you’re showing your support to creators and to your festival by symbolically buying that extra ticket.
SOIRÉE DATE NIGHT PASSE ($20) Envie de partager un film avec votre date, ou un.e ami.e, histoire de partager un moment et combler la distance? // 2 billets pour 1 film avec qui vous voulez d'où vous voulez
DATE NIGHT PASS ($20) Feel like a different kind of Date Night to share a moment in these distanced times? // 2 tickets for 1 film to share with anyone from anywhere
PARTAGEZ VOS HISTOIRES ($30) Envie de partager vos histoires avec votre mère, votre famille, vos ami.es, votre voisin.e, vos collègues maintenant que le festival est accessible? La passe Partagez vos histoires: // 3 billets transférables à qui vous voulez, et ainsi partager vos histoires!
SHARE YOUR STORIES ($30) You want to share your stories with your mom, your family, your friends, your neighbour, your colleagues, now that we’re online? The Share Your Stories pass is: // 3 tickets transferable to anyone you like so you can share Your Story!
6 BILLETS ($60) Comprend 6 billets non transférables // 1 billet = 1 film
6 TICKETS ($60) Includes 6 non transferable tickets // 1 ticket = 1 film
10 BILLETS ($90) Comprend 10 billets non transférables // 1 billet = 1 film
10 TICKETS ($90) Includes 10 non transferable tickets // 1 ticket = 1 film
FRANCOPHONE PASSE ($50) DISPONIBLE AU CANADA HORS QUÉBEC SEULEMENT Envie de découvrir et partager des films francophones d’ici et d’ailleurs dans le confort de votre maison si vous n’êtes pas au Québec? Cette passe est faite pour vous. Elle inclut tous nos titres francophones (parce qu'on sait bien qu’on ne parle pas français qu’au Québec dans le pays!) et peut donc être utilisée pour les titres se trouvant dans la section Focus: Francophonie de notre festival virtuel.
FRANCOPHONE PASS ($50) AVAILABLE IN CANADA OUTSIDE QUEBEC ONLY Want to see and share the French language films at image+nation33 and live outside Quebec? This pass is for you! Focus: Francophonie section in our virtual festival platform includes all our Francophone titles and is available throughout Canada (because we know Francophones are everywhere in our country, not just in Quebec!).
*frais non inclus pour toutes les 8 manières
*fee not included for all 8 ticket options
ACHETEZ VOS BILLETS
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BILLET TERIE / TICKETING
BUY YOUR TICKETS
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billetterie ticketing
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ami.e.s du festival friends of the festival
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équipe et remerciements staff and acknowledgements
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commanditaires sponsors
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i+n explore
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welcome bienvenue
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i+n focus 2020_longs métrages/documentaires/courts festival focus_ features/documentaries/shorts
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films en compétition films in competition
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jury longs métrages features jury
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jury documentaires
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documentaries jury
vies vécues_documentaires lived lives_documentaries
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regard sur le monde_longs métrages eye on the world_feature films
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épisodics series
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courts shorts
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VISITEZ RÉGULIÈREMENT NOTRE SITE WEB ET NOTRE PAGE FACEBOOK POUR TOUS CHANGEMENTS À LA PROGRAMMATION VISIT OUR WEB SITE REGULARILY FOR PROGRAMME CHANGES
RECONNAISSANCE DES TERRES
LAND ACKNOWLEDGEMENT
Nous reconnaissons que la terre sur laquelle nous diffusons des films en ligne est située sur un territoire autochtone non cédé. Nous reconnaissons la Nation Kanien’kehá: ka comme gardienne des terres et des eaux à partir desquelles nous diffusons en ligne le contenu présenté par image+nation 33. Tiohtiá: ke / Montréal est historiquement connu comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations. Nous reconnaissons le riche héritage autochtone de ce lieu qui est une source de fierté et d’inspiration pour toute la communauté montréalaise.
We would like to acknowledge that the land on which we virtually stream to you is located on unceded Indigenous lands. The Kanien’kehá:ka Nation is recognized as the custodians of the lands and waters from which we virtually stream image+nation 33. Tiohtiá:ke/Montreal is historically known as a gathering place for many First Nations. Today, it is home to a diverse population of Indigenous and other peoples. We recognize the rich Indigenous heritage of this place, a place that is a source of pride and inspiration for the entire Montreal community.
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A MI.E .S D U FESTIVA L
FRIENDS OF THE FESTIVA L
Devenir un.e ami.e du festival est la meilleure façon de soutenir votre rendez-vous cinématographique annuel ainsi que la production et la diffusion quotidienne d’images et d’histoires LGBTQ+ !
Becoming a friend of the festival is a wonderful way to help support your event and support LGBTQ+ filmmaking. Now is the perfect time to take advantages of our Friends of the Festival options and help us to tell and share more LGBTQ+ stories.
Amateur / 40$ + Alertes et infolettres réservées aux membres + Rabais sur les projections et événements du Festival + Rabais sur la programmation Festival+ / événements spéciaux à l’année
Fan / 40$ + Member-only Alerts and Newsletter + Discount on Festival screenings and events + Discount on Festival+ year long programming / special events
Co-vedette / 85$ 4 billets + Alertes et infolettres réservées aux membres + Rabais sur les projections et événements du Festival + Rabais sur la programmation Festival+ / événements spéciaux à l’année + Accès prioritaire aux séances en ligne [nombre limité par projection] [Reçu d'impôt 40$]
Co Star / $85 4 tickets + Member-only Alerts and Newsletter + Discount on Festival screenings and events + Discount on Festival+ year long programming / special events + Priority I+N member film access [limited number per screening] (1) [$40 tax receipt]
Vedette / 170$ 8 billets + Alertes et infolettres réservées aux membres + Rabais sur les projections et événements du Festival + Rabais sur la programmation Festival+ / événements spéciaux à l’année + Accès prioritaire aux séances en ligne [nombre limité par projection] [Reçu d'impôt 80$]
Star / 170$ 8 tickets + Member-only Alerts and Newsletter + Discount on Festival screenings and events + Discount on Festival+ year long programming / special events + Priority I+N member film access [limited number per screening] (1) [$80 tax receipt]
Réalisateur.trice / 320$ 16 billets + Alertes et infolettres réservées aux membres + Rabais sur les projections et événements du Festival + Rabais sur la programmation Festival+ / événements spéciaux à l’année + Accès prioritaire aux séances en ligne [nombre limité par projection] [Reçu d'impôt 145$]
Director / 320$ 16 tickets + Member-only Alerts and Newsletter + Discount on Festival screenings and events + Discount on Festival+ year long programming / special events + Priority I+N member film access [limited number per screening] (1) [$145 tax receipt]
Producteur.trice / 750$ 28 billets + Place réservée [accès garanti à chaque séance sélectionnée] + Alertes et infolettres réservées aux membres + Rabais sur les projections et événements du Festival + Rabais sur la programmation Festival+ / événements spéciaux à l’année + Accès prioritaire aux séances en ligne [nombre limité par projection] [Reçu d'impôt 440$]
Producer / 750$ 28 tickets + Reserved seat [guaranteed access] + Member-only Alerts and Newsletter + Discount on Festival screenings and events + Discount on Festival+ year long programming / special events + Priority I+N member film access [limited number per screening] (1) [$440 tax receipt]
Mécène / 1100$ 1 laissez-passer [1 billet par séance] + 1 laissez-passer à la programmation Festival+ / événements spéciaux à l’année + Place réservée [accès garanti à chaque séance sélectionnée] + Alertes et infolettres réservées aux membres + Assistance dédiée aux membres [Reçu d'impôt 650$]
Benefactor / $1100 1 full access pass [1 ticket per screening] + 1 pass to Festival+ year long programming / special events + Reserved seat [guaranteed access to each screening] + Member-only Alerts and Newsletter + Discount on Festival+ year long programming / special events + Dedicated member support [$650 tax receipt]
Mécène+ / 2500 $ 2 laissez-passer [2 billets par séance] + 2 laissez-passer à la programmation Festival+ / événements spéciaux à l’année + Place réservée [accès garanti à chaque séance sélectionnée] + Alertes et infolettres réservées aux membres + Assistance dédiée aux membres [Reçu d'impôt 1500$]
Benefactor+ / $2500 2 full access passes [2 ticket per screening] + 2 passes to Festival+ year long programming / special events + Reserved seat [guaranteed access to each screening] + Member-only Alerts and Newsletter + Dedicated member support [$1500 tax receipt]
DEVENIR I+N AMI.E.S
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A M I . E . S D U F ES T I VA L / F R I E N D S O F T H E F ES T I VA L
BECOME A FRIEND
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ÉQUIPE E T R EMERCIEMENTS / STA FF A ND ACKNOWLEDGEMENTS
équipe image+nation 33
merci à nos partenaires
direction du festival Charlie Boudreau
conception graphique charlieboy911
direction de programmation Kat Setzer
site web/ design Fanny Perreault
direction de production Clara Boulinguez
coordination/ design plateforme virtuelle Clara Boulinguez Fanny Perreault
coordination de production Touria Zahi programmation Kat Setzer Charlie Boudreau commandites Charlie Boudreau I+N explore concept : Charlie Boudreau design : Fanny Perreault responsable publications Kat Setzer rédaction Michael Belcher Éric Fourlanty Julie Vaillancourt Kat Setzer traduction Magenta Baribeau Clara Boulinguez correction d’épreuves Kat Setzer Touria Zahi coordination accessibilité LSQ - ASL Jonathan Thibodeau Lacasse
site web Martha Rodriguez stagiaire : Fanny Perreault équipe de bénévoles: Leonardo Dentzien Aggrim Arora Anderson Silva Ferreira Hanieh Torkzadeh catalogue/ infographie Gustave Le relations de presse Danny Payne Alex Nitsiou Raison d’être média Gustave Le marketing/ contenus numérique Daniel Vaudrin Gustave Le stagiaire : Frédéric El-khoury stagiaire : Bouchra Assou conception bande-annonce Rémy Chartier contenu vidéo Kristen Brown application James Nadeau Touria Zahi
régie des copies Kat Setzer Patrick Timmons
Marie Claude Viau Division festivals et événements Service de la culture/ Ville de Montréal Stéphanie Lécole Communautique Gaëtan Pellan Consulat général de France à Montréal Steven Larkin Alexandre Figueiredo Delta Air Lines
Jeffrey Winter Kathy Susca The Film Collaborative Diego Carazo-Migerel Outplay Films Diane Hétu ONF/NFB Pierre Brouillette-Hamelin Travelling Distribution
Michael Venus Dax Disilva Centre Never Apart
Bohdan Zhuk Molodist: Kiev International Film Festival
Myriam Achard Phi Centre
Michael Stütz Bart Sammut Christian Jankowski Paz Làzaro Berlinale: Berlin International Film Festival
Yves Lafontaine Fugues Jaye Foucher EDGE Media Ann Gaboriault Laurence Fortier Marcela Rojas Accenture Thierry Arnaud Gay411 Bear411 Stephen Pevner Chez Priape Thierry Arnaud Chambre de commerce LGBT du Québec Roxanne Lemieux Pop Montreal Sridhar Rangayan Kashish, Mumbai International Queer Film Festival Laurent Breault Fondation Émergence Mona Greenbaum Coalition des familles LGBT Laurent Lafontant Massimadi Montréal · Festival des films et des arts LGBTQ afro Audrey Mantha Centre de solidarité lesbiennes
MERCI aux ami.e.s du festival et à ceux et celles qui contribuent par leurs dons.
Julie Antoine Réseau des lesbiennes du Québec
MERCI à tous les autres collaborateurs, collaboratrices, commanditaires et annonceurs.
Marc-Antoine Coulombe Catherine St-Cyr Tendresse
MERCI aux bénévoles qui nous ont aidé.es à faire de la 33ème édition de votre festival, une édition complètement virtuelle en 2020.
Chris DiRaddo The Violet Hour / Métropolis Bleu
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Steve Shea TLA Releasing
Cosimo Santoro The Open Reel
Jacques Darakan Pink Screens: Brussels LGBT Film Festival Laurent Lafontant Massimadi: Festival des films et des arts LGBTQ afro Mitch Davis Fantasia International Film Festival Andria Wilson Andrew Murphy Jenna Dutton Insideout Toronto LGBT Film Festival Shawn Cotter James Nadeau Wicked Queer: Boston LGBT Film Festival Lisa Rose Queer Screen: Mardi Gras Film Festival Michael Gamilla Rochester LGBT Film Festival Jim Farmer & Craig Hardesty Out on Film Atlanta Spiro Economopoulos Melbourne Queer Film Festival Shane Engstrom Out Film CT
Lindsay Setzer Violette Boudreau Ligouri Boudreau Charles Lapointe Robyn Orsini Richard Burnett Bertram Beaudrian
É Q U I PE E T R É M E R C I E M E N T S / S TA F F A N D AC K N O W L E D G E M E N T S
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COMM A ND ITA IR ES /
COMMANDITAIRES / SPONSORS SPONSORS
culture / media
gouvernementaux
partenaires
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C O M M A N D I TA I R ES / S P O N S O R S
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I+N E XPLOR E
I+N Explore est un espace où les créatrices et créateurs queer explorent et conversent de leurs oeuvres.
I+N Explore is a constantly evolving virtual space where queer creators explore, present and discuss their work.
Pour notre lancement en 2020, (re)vivez virtuellement Queerment Québec 19, au Centre PHI en 2019! Surveillez cet espace à l’avenir pour des additions régulières qui viennent d’image+nation 33 et de ses cinéastes qui partagent avec nous là-dessus, le processus de création et répondent aux questions du public en leur faisant découvrir leurs villes et leurs lieux de tournage. Du Kazakhstan (WELCOME TO THE USA) à l’Australie (UNSOUND), en passant par la Colombie (NOWHERE) et le Chili (LOS FUERTES) / visiter I+N Explore, c’est visiter les espaces de création et d’inspiration des artistes.
For our 2020 launch, virtually experience Queerment Québec 19 held at Centre PHI in 2019! Going forward, watch the space for added content from image+nation 33 where our 2020 filmmakers share their creative processes and answer questions while giving audiences a tour of their city/town and shooting locations. From Kazakhstan (WELCOME TO THE USA) to Australia (UNSOUND) to Colombia (NOWHERE) and Chile (LOS FUERTES) / I+N Explore explores the spaces of creation and inspiration.
ADVOKATAS
WELCOME TO THE USA
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I+N E X PLO R E
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IMAGE+NATION 33 S'EN VIENT CHEZ VOUS / IMAGE+NATION 33 COMES TO YOU
2020 ne ressemble à rien qu’on a déjà vu. 2020 a changé le cours de l’histoire et de notre humanité. 2020 a changé notre manière d’être, nos codes sociaux et comment nous vivons la culture. image+nation 33 fait partie de ça, et ne sera plus jamais comme avant.
2020 is like no other in recent memory. 2020 has changed the course of history. 2020 has altered our sense of humanity. It has changed how we live, how we socialize, how we engage culturally. image+nation 33 is part of this and will never be the same again.
image+nation 33 embarque sur un nouveau vaisseau: celui du monde virtuel, un monde altéré qui permet de se retrouver, de se reconnaître, de voir des histoires de nos cultures ici et de celles ailleurs dans le monde. Des histoires qui reflètent nos vies et démontrent à la perfection l’authenticité et la diversité des expériences LGBTQueer mondiales.
image+nation 33 embarks on a journey into this changed world via the virtual, a world where we find recognition and identification; watching stories from our own culture(s) and from around the world, stories that reflect our lives and beautifully articulate the authenticity and diversity of LGBTQueer experiences globally.
C’est le temps pour celles et ceux qui, dans d’autres circonstances, n’auraient pas pu se voir à l’écran au travers de ces films, et ce peutêtre pour la première fois. C’est le temps, enfin, de pouvoir partager nos histoires avec nos proches, même ceux qui vivent trop loin pour assister à nos projections physiques. C’est le temps pour celles et ceux qui ne peuvent pas, ou ne se sentent pas à l’aise de se montrer en public, de découvrir des films qui parlent d’eux, de leurs expériences, et qui les font se sentir moins seul.es.
This is a time for those who otherwise could not see these films to watch themselves for perhaps the first time. This is a time we can share our stories with those close to us - difficult to do with a live event when those people are far away. This is a time when those who can’t, or are uncomfortable with attending a venue screening can discover films speaking to and of them and their experiences.
Pour ça, nous sommes reconnaissant.es et adhérons immédiatement à ces possibilités virtuelles en vous offrant plus de films, venant de plus de pays, qui parlent d’encore plus de manières d’être LGBTQIA2S+. C’est l’année de la diversité. Et de l’humanité, sous son plus beau visage. C’est aussi une année où, malgré l’isolement et le confinement, on peut découvrir du nouveau monde et voyager avec eux à des endroits où être LGBTQ+ a sa propre histoire. Ces histoires continueront d’ailleurs à vivre dans le nouvel espace de notre site web I+N Explore: un endroit pour découvrir les cinéastes, leurs films et leurs coins du monde. 2020 est une année unique. Elle nous a appris la persévérance. Notre 33ème édition reflète l’adaptabilité que ces derniers temps nous ont imposée et nous sommes toujours là, plus fort.es que jamais, pour vous aider à explorer, découvrir et partager la diversité des histoires LGBTQ+ qui font nos vies.
Charlie Boudreau direction festival
For this, we are grateful and embrace these virtual possibilities by bringing you more films from more countries that speak of more ways of being LGBTQIA2S+ This is a year where diversity reigns. And humanity is at its best. This is also a year where, isolated and confined to our bubbles, we can discover others and travel with them to places where being LGBTQ+ is its own story and one that will live on in the new I+N Explore section on our website / a place to discover creators, their films and their parts of the world. 2020 is a year like no other. It has taught us resilience. Our 33rd edition reflects the adaptability these times have foisted upon us and we are here, stronger than ever, to help you explore, discover and share the diversity of LGBTQ+ stories that reflect our lives.
Kat Setzer direction programmation
image+nation 33 / 100+ films / 10 focus / 3 semaines / partout au Québec / Francophonie à travers le Canada QUEERMENT QUÉBEC | MADE AU CANADA | FRANCOPHONIE | INDIGIQUEER SHORTS / VOIX AUTOCHTONES | GÉNÉRATIONS | LATINX | VOIX EMÉRGENTES / FIRST VOICES | QBIPOC | UNE QUESTION DE GENRE / A QUESTION OF GENDER | ACCENT SUR L’ASIE DU SUD / SOUTH ASIAN FOCUS I M AG E+ N AT I O N X X X I I I
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longs métrages/documentaires/courts
I+N FOCUS 2020
FESTIVAL FOCUS features/documentaries/shorts
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N O S FO C U S
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FOCUS QUEER MENT QUÉBEC
Chaque année, le festival souligne la créativité des cinéastes montréalais lors de la diffusion des programmes de courts métrages Queerment Québec. Pour ses 20 ans en 2020, des producteurs établis et de la relève partageront les incroyables histoires de leurs films; des œuvres explorant des perspectives culturelles queer propres au Québec. Notre métropole regorge de créativité queer et cette soirée remplie de divertissements, de films et de festivités est une excellente manière de célébrer les grands talents de chez nous!
Each year the Festival highlights Montreal image-makers with Queerment Québec, a shorts program featuring the work of local filmmakers. Turning 20 in 2020, Queerment Québec’s emerging and established producers will share their dazzling stories with us; works that speak of and to uniquely Québecois queer cultural perspectives. Our city is a hotbed of queer creativity and QQ celebrate our spectacular homegrown talent.
QUEERMENT QUÉBEC COURTS MÉTRAGES 19:00 / MARC-ANDRÉ CASAVANT & JONATHAN GOYETTE CE QU'ON NE RACONTE PAS WHAT WE DON'T TELL / ZACHARY AYOTTE CONFINÉE CONFINED / YOHANN THIOU JE FINIRAI EN PRISON I'LL END UP IN PRISON / ALEXANDRE DOSTIE LE DOCTORAT THE PHD / MAXIME S GIRARD LES DÉTENTES / CÉDRIC GAILLARD MEMENTO MORI / DEREK ELLIOTT BAGLEY QUEER NATION (2020) / FRIGID RIEN DE BEAU ICI NOTHING TO SEE HERE / GABRIELLE VIGNEAULT-GENDRON RIFLESSIVO, REFLECTIVE / MAII FALLARA THE VANITY / NATASHA PERRY-FAGANT & MICHAEL TREDER VOLTE-FACE / MARIE-PIER DIAMAND
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FOCUS FR A NCOPHONIE
Cette initiative clée d’image+nation33 vise à créer un espace pour que les voix francophones soient entendues et surtout puissent être partagées. Les voix de tous les pays qui partagent cette langue, des pays qui sont des acteurs clés dans le cinéma traditionnel et LGBTQ+ comme la France, la Belgique et le Québec (Canada) aux récits nuancés des différentes communautés et pratiques culturelles d’endroits comme le Nigeria (The Alternative), la Guyane française (Fabulous), la Martinique (Zanmi) et le documentaire Ils n’ont pas choisi! (They Didn’t Have a Choice!) du Cameroun, Côte d’Ivoire, Sénégal et Burkina Faso. Comptant quatre documentaires, deux longs métrages éblouissants et deux programmes de courts métrages, Focus: Francophonie sera disponible partout au Canada.
A key initiative of image+nation33 is to create a space for francophone voices to be heard and importantly to be shared. Voices from all countries that share this linguistic distinction, from countries that are key players within established mainstream and LGBTQ+ cinema like France, Belgium and Québec (Canada) to nuanced tales of different communities and cultural practices from places like Nigeria (The Alternative), French-Guyana (Fabulous), Martinique (Zanmi) and the documentary, Ils n'ont pas choisi! (They Didn't Have a Choice!) from Cameroon, the Ivory Coast, Senegal and Burkina Faso. Including four documentaries, two stunning features and two shorts programmes, Focus: Francophonie will be available across Canada.
FRANCOPHONIE
CONSULAT GÉNÉRAL DE FRANCE À QUÉBEC
LONGS MÉTRAGES / DOCUMENTAIRES CLÉMENT, ALEX ET TOUS LES AUTRES / CHENG-CHUI KUO FABULOUS / AUDREY JEAN-BAPTISTE ILS N'ONT PAS CHOISI! THEY DIDN'T HAVE A CHOICE! / YOULOUKA DAMIBA & GIDEON VINK RODRIGUE JEAN L'ACROBATE / RODRIGUE JEAN L'ÉTINCELLE OU 50 ANS DE LUTTE POUR LES DROITS LGBT THE SPARK: THE ORIGINS OF PRIDE / BENOÎT MASOCCO SI C'ÉTAIT DE L'AMOUR IF IT WERE LOVE / PATRIC CHIHA
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FOCUS M A D E AU CA N A DA
Depuis des décennies, les cinéastes LGBTQ+ canadiens ont créé quelques-uns des films les plus intelligents et les plus inspirés du cinéma queer. Made au Canada souligne ces talents et leurs visions. En utilisant des références et des tropes typiquement canadiens, tant par leur forme que par leur contenu, les longs métrages, courts métrages et documentaires programmés cette année au festival illustrent de façon audacieuse notre identité queer nationale ainsi que les individus de chez nous qui racontent nos histoires queer.
For decades Canadian LGBTQ+ filmmakers have created some of the most intelligent and inspired films within the queer cinema canon. Made au Canada highlights their talents and their visions. Using references and tropes that are decidedly Canadian in both form and content, the features, shorts and documentaries included in this year’s festival boldly exemplify our national queer identity and home grown queer storytellers.
MADE AU CANADA LONGS MÉTRAGES / DOCUMENTAIRES I AM SYD STONE / DENIS THERIAULT L'ACROBATE / RODRIGUE JEAN MIXED UP / HOWARD J DAVIS SEX, SIN & 69 / SARAH FODEY SHIVA BABY / EMMA SELIGMAN WELL ROUNDED / SHANA MYARA
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FOCUS VOIX ÉMERGENTES / FIRST VOICES
En continuité du focus de l’année dernière, ces films sont pleins d’audace. Beaucoup sont des premiers longs métrages ou représentent des étapes importantes [Advokatas (The Lawyer)] est le premier film balte comprenant une scène de sexe gai entre deux hommes). Ces films venant de points de vue qui n’ont accès qu’à peu de représentation dans le cinéma queer canon, présentent des histoires qui bravent les conventions des récits LGBTQ+, comme cette skateuse de São Paulo dans Meu Nomé é Bagdá (My Name is Bagdad) dont l’expression de genre et l’identité sexuelle reste indéfinie, aussi fluide qu’un bon jeu de jambes. Venant de pays et communautés souvent hostiles aux droits des hommes et femmes LGBTQ+: un Kazakhstan dont le patriarcat est étouffant (Welcome to the USA); une petite ville d’oeils indiscrets en Argentine dans les années 90 [El maestro (The Teacher)]; et une Sibérie limitante, sans limites (Siberia & Him). Grâce à la fraîcheur de leur approche du film, qu’ils.elles transforment les expériences virtuelles en réalité quotidienne (Alice Júnior) ou déjouent les possibilités de l’ouverture d’esprit dans un enchaînement de fantaisies stylisées [Futur Drei (No Hard Feelings)]. Accompagnés par un programme de courts métrages exceptionnel, ces films ont tous en commun une vision qui nous permet d’apercevoir le futur et le pouvoir de nous y amener.
Continuing the focus from last year, these are bold films, many of which are debut features or represent important milestones [Advokatas (The Lawyer)] is the first Baltic film to feature a gay male sex scene). They are from perspectives that see little representation in the queer cinema canon, featuring stories that defy conventional LGBTQ+ narratives, like that of a São Paulo skater in Meu Nome é Bagdá (My Name is Bagdad) whose gender expression and sexual identity go undefined, as fluid as footwork. From countries and communities often hostile to LGBTQ+ human rights: a suffocatingly patriarchal Kazakhstan (Welcome to the USA); a small town of prying eyes in 90s Argentina [El maestro (The Teacher)]; and a limitless, limiting Siberia (Siberia & Him). With fresh new ways of approaching the medium, whether they are mapping online experiences onto everyday reality (Alice Júnior), or defiantly enacting possibilities of openness in stylized fantasy sequences [Futur Drei (No Hard Feelings)]. Rounded out by an exceptional programme of shorts, these films all have the vision to see the future, and the power to move us there.
VOIX ÉMERGENTES / FIRST VOICES LONGS MÉTRAGES ADVOKATAS THE LAWYER / ROMAN ZABARAUSKAS ALICE JÚNIOR / GIL BARONI CLÉMENT, ALEX ET TOUS LES AUTRES / CHENG-CHUI KUO EL MAESTRO THE TEACHER / MARIA CRISTINA TAMAGNINI & JULIAN DABIEN FUTUR DREI NO HARD FEELINGS / FARAZ SHARIAT LA NAVE DEL OLVIDO FORGOTTEN ROADS / NICOL RUIZ MEU NOME É BAGDÁ MY NAME IS BAGDAD / JOSÉ LUIS TORRES LEIVA SIBERIA & HIM / VIATCHESLAV KOPTUREVSKIY WELCOME TO THE USA / ASSEL AUSHAKIMOVA
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VO I X É M E R G E N T ES / FI R S T VO I C ES
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FOCUS L ATIN X
S’étendant sur les sujets du genre et de l’identité de genre, les films Latinx de cette année sont d’une envergure exceptionnelle: du Brésil aride, que l’on aimerait mouillé dans Vento Seco (Dry Wind) au petit village de Patagonie balayé par les vents dans Emilia. Beaucoup d’entre eux ont lieu au sein de communautés en évolution avec des personnages LGBTQ+ au cœur du progrès. Des écolières trans qui secouent leurs écoles brésiliennes conservatives dans Alice Júnior et Valentina et un jeune homme gai qui fait face à des difficultés concernant son visa à NYC dont la hâte de retourner dans son pays, la Colombie, pour travailler avec des enfants se fait sentir. Pendant ce temps-là, l’histoire vraie d’un enseignant gai en Argentine [El maestro (The Teacher)] incarne la nature essentielle même de la dignité et The Whistle rend compte d’une génération de femmes dont le langage codé permettait de la solidarité dans le Nouveau Mexique de la fin des années 70. Ce sont des prouesses visuelles audacieuses à l’avant garde des techniques cinématographiques, La nave del olvido (Forgotten Roads) et Vendrá la muerte y tendra tus ojos (Death Will Come and Shall Have Your Eyes) alliant la narration générale à celle des contes de fées avec d’intimes portraits en gros plan, et El Cazador (Young Hunter) à cheval entre suspens, horreur et drame. Rejoignez le protagoniste de Los fuertes (The Strong Ones) assis à admirer la côte chilienne et son futur à Montréal. Il y a beaucoup à contempler. Et à savourer.
Spanning genres and gender identities, this year’s Latinx films offer extraordinary breadth, from the arid, yet desire-drenched Brazil of Vento Seco (Dry Wind) to a small, wind-swept Patagonian village in Emilia. Many feature evolving communities with LGBTQ+ individuals at the heart of progress. Trans students shake up their conservative Brazilian schools in Alice Júnior and Valentina, and a young gay man dealing with visa issues in NYC longs to work with children in his native Columbia. Meanwhile, the true story of a hard-working gay Teacher in Argentina embodies [El maestro (The Teacher)] the essential nature of dignity, and The Whistle documents a generation of women whose coded language offered solidarity in late-70s New Mexico. These are visually adventurous achievements at the vanguard of cinematic techniques, La nave del olvido (Forgotten Roads) and Vendrá la muerte y tendra tus ojos (Death Will Come and Shall Have Your Eyes) pairing broad, fairy-tale-like storytelling with intimate close-up portraits, and El cazador (Young Hunter) straddling thriller, horror, and social drama categories. Come, sit with the protagonist of Los fuertes (The Strong Ones) as he gazes out from the rugged Chilean coast towards a future in Montreal. There’s much to contemplate. And to savour.
LATINX LONGS MÉTRAGES / DOCUMENTAIRES ALICE JÚNIOR / GIL BARONI EL CAZADOR YOUNG HUNTER / MARCO BERGER EL MAESTRO THE TEACHER / MARIA CRISTINA TAMAGNINI & JULIAN DABIEN EMILIA / CÉSAR SODERO LA NAVE DEL OLVIDO FORGOTTEN ROADS / NICOL RUIZ LA DIOSA DEL ASFALTO ASPHALT GODDESS / JULIÁN HERNÁNDEZ LOS FUERTES THE STRONG ONES / OMAR ZUÑIGA SAL Y PIMIENTA SALT AND PEPPER / MIRIAM HERRERO DEL VALLE THE WHISTLE / STORMMIGUEL FLOREZ VALENTINA / CÁSSIO PEREIRA DOS SANTOS VENDRÁ LA MUERTE Y TENDRA TUS OJOS DEATH WILL COME AND SHALL HAVE YOUR EYES / JOSÉ LUIS TORRES LEIVA VENTO SECO DRY WIND / DANIEL NOLASCO
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L AT I N X
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FOCUS Q BIPOC
À l'avant-garde du New Queer Storytelling, I+N est fier d'annoncer que cette année, l'accent est mis sur les cinéastes QBIPOC du Canada mais aussi du monde entier. Ces inspirantes histoires ne sont pas limitées par un thème, une structure ou un style, elles ont toutes en commun le désir de mettre en avant des perspectives et des communautés qui ont longtemps été sous-représentées dans le cinéma.
At the forefront of New Queer Storytelling, I+N is proud to announce this year’s focus on QBIPOC filmmakers from Canada and elsewhere in the world. These compelling stories aren’t limited by theme, structure or style but what they all have in common is the desire to bring forward perspectives and communities that have long been under-represented in mainstream cinematic narratives.
QBIPOC LONG MÉTRAGE / DOCUMENTAIRES BREAKING FAST / MIKE MOSALLAM CICADA / MATTHEW FIFER & KIERAN MULCARE GOSSAMER FOLDS / LISA DONATO MIXED UP↑ / HOWARD J DAVIS MONSOON / HONG KHAOU SUK SUK TWILIGHT'S KISS / RAY YEUNG THE ALTERNATIVE / ADESUA OKOSUN UNAPOLOGETIC / ASHLEY O'SHAY
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QBIPOC
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FOCUS GÉNÉR ATIONS
On dit souvent que le fossé générationnel nous divise. Que de fraîcheur d’entendre que beaucoup des films de cette année illustrent et encouragent les conversations intergénérationnelles sur les premières expériences, la mort, le deuil, et le mentorat queer. On y retrouve une tante lesbienne revenue d’entre les morts pour hanter (surtout guider) sa nièce fraîchement sortie du placard [Ellie & Abbie (& Ellie’s Dead Aunt)], une jeune skateuse apprend les nombreux aspects de la féminité à travers ses ancêtres trans et gais [Meu Nome é Bagdá (My Name is Bagdad)], et le récit d’un rendez-vous galant d’un jeune homme au fond des bois apaise l’émotion d’un couple lesbien au bord d’une perte [Vendrá la muerte y tendra tus ojos (Death Will Come and Shall Have Your Eyes)]. Aussi proche du précipice, un homme de 70 ans découvre la douleur poétique d’un premier amour [Suk Suk (Twilight’s Kiss)] et une femme de 70 ans s’épanouit dans une petite ville animée par des rapports étranges et merveilleux après la mort de son mari [La nave del olvido (Forgotten Roads)], alors qu’une jeune de 14 ans trouve sa place pendant un été très chaud [Kokon (Cocoon)] et que deux adolescents gais apprennent à avancer malgré une relation frauduleuse [Beards (Dating Amber)]. Qu’ils soient dans le déni ou non, ces personnages établissent une mythologie et des liens de cœur bénéfiques pour faire face à des difficultés universelles. On a tous et toutes besoin d’une main tendue, à n’importe quel âge.
Often, it can seem that generational gaps divide us. How refreshing, then, that so many of this year’s films depict and encourage intergenerational dialogues about first-time experiences, death and grief, and queer mentorship. In them, a lesbian aunt comes back to haunt – and guide – her newly out niece [Ellie & Abbie (& Ellie’s Dead Aunt)], a young skater learns the many sides of femininity from her trans and gay elders [Meu Nome é Bagdá (My Name is Bagdad)], and the tale of a young man’s tryst deep in the woods acts as an emotional balm to a lesbian couple on the cusp of loss [Vendrá la muerte y tendra tus ojos (Death Will Come and Shall Have Your Eyes)]. Similarly at a precipice, a 70-year-old man discovers the poetic ache of first love [Suk Suk (Twilight’s Kiss)] and a 70-year-old woman blossoms in a town of strange and wonderful connections after the death of her husband [La nave del olvido (Forgotten Roads)], as a 14-year-old finds her wings during one super-heated summer [Kokon (Cocoon)] and two gay teens learn to move beyond a fraudulent relationship [Beards (Dating Amber)]. Whether in or out of denial, these characters craft beneficial mythologies and communities of care to gird themselves in the face of universal struggles. We can all use a little help – at any age.
GÉNÉRATIONS LONGS MÉTRAGES LGBTQ+ ELDERS LA NAVE DEL OLVIDO FORGOTTEN ROADS / NICOL RUIZ MEU NOME É BAGDÁ MY NAME IS BAGDAD / CARU ALVES DE SOUZA SUK SUK TWILIGHT'S KISS / RAY YEUNG VENDRÁ LA MUERTE Y TENDRA TUS OJOS DEATH WILL COME AND SHALL HAVE YOUR EYES / JOSÉ LUIS TORRES LEIVA
LGBTQ+ YOUTH BEARDS (DATING AMBER) / DAVID FREYNE ELLIE & ABBIE (& ELLIE'S DEAD AUNT) / MONICA ZANETTI KOKON COCOON / LEONI KRIPPENDORFF
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FOCUS U NE QUESTION DE GENR E / A QUESTION OF GENDER
Beaucoup de films cette année mettent en scène des figures trans et non-binaires qui s’épanouissent dans leurs réalités, défiant, au passage, les normes du genre. Certains d’entre elles sont des trans assumé.es, des superstars BIPOC (Noir.e, Autochtones, Personne de couleur) comme le maître “vogue fem” Lasseindra Ninja de Fabulous et Alexandra Grey (connue pour Empire) de Gossamer Folds. D’autres sont trans, phénomènes sur les réseaux sociaux permettant de passer du film au drame affranchi, comme la blogueuse Anne Celestino Mota, qui joue la pro du web Alice Júnior, et la vedette de YouTube et cinéaste de Valentina, Thiessa Woinbackk. Ne sous-estimons pas Brian Belovitch, qui explore les identités changeantes qui l’ont défini et redéfini dans le documentaire I’m Gonna Make You Love Me, et le film biographique Gli anna amari (Bitter Years), chronique relatant les exploits de l’activiste italien Mario/Maria Mieli. Des nouvelles.aux comme Yiana Pandelis d’Unsound et Benjamin Daimary (déjà lauréat pour Jonaki Porua (Fireflies) navigue un terrain tout aussi hasardeux dans une fiction à plusieurs degrés qui s’étend au-delà du genre, dans les nuances de la surdité et des rituels. D’un nouveau souffle et culottées, ces figures ont beaucoup à dire sur les corps et cultures dans lesquels elles vivent, et sur le monde en constant changement dans lequel nous vivons toutses.
Many of this year’s films star trans and non-binary figures who thrive in their truths, challenging gender norms along the way. Some are established trans, BIPOC superstars like Fabulous’ “vogue fem” master Lasseindra Ninja and Gossamer Folds’ Alexandra Grey (of Empire fame). Others are trans, social media phenoms making the switch to film in unique coming-of-age dramas, like blogger Anne Celestino Mota, who plays the similarly online-savvy Alice Júnior, and YouTube star and Valentina-helmer, Thiessa Woinbackk. Not to be outdone, “real Hedwig” Brian Belovitch explores the shifting identities that have defined and redefined him in the documentary I’m Gonna Make You Love Me, and the biopic Gli anna amari (Bitter Years) chronicles pioneering Italian activist Mario/Maria Mieli. Newcomers Yiana Pandelis of Unsound and Benjamin Daimary – already an award-winner for Jonaki Porua (Fireflies) – navigate equally complex terrain in layered fictions that extend beyond gender into the dynamics of deafness and ritual. Fresh and bold, these figures have much to say about the bodies and cultures they inhabit, and the changing world we all live in.
UNE QUESTION DE GENRE / A QUESTION OF GENDER LONGS MÉTRAGES / DOCUMENTAIRES ALICE JÚNIOR / GIL BARONI FABULOUS / AUDREY JEAN-BAPTISTE GLI ANNA AMARI BITTER YEARS / ANDREA ADRIATICO GOSSAMER FOLDS / LISA DONATO I'M GONNA MAKE YOU LOVE ME / KAREN BERNSTEIN & NEVIE OWENS UNSOUND / IAN WATSON VALENTINA / CÁSSIO PEREIRA DOS SANTOS
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U N E Q U ES T I O N D E G E N R E / A Q U ES T I O N O F G E N D E R
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ACCENT SUR L’AS IE D U SUD / SOUTH ASIA N FOCUS
Un peu de masala avec votre image+nation 33? Accent sur l’Asie du Sud est une coprésentation de Kashish, le Festival international des films queer de Mumbai. Cette série inclut le long métrage Jonaki Porua (Fireflies) où une quête de mentorat trans nous plonge dans la culture assamaise du nord-est de l'Inde et Outcast, un documentaire captivant qui suit la bataille culturelle et judiciaire pour dépénaliser l'homosexualité et les personnes victimes des vestiges de l’époque coloniale indienne. Pour couronner le tout, Kashish vous a concocté un programme exceptionnel de courts métrages primés.
Adding some masala to image+nation33, the South Asian Focus is a copresentation with Kashish, Mumbai International Queer Film Festival. The focus includes the feature film, Jonaki Porua (Fireflies), a search for trans mentorship that immerses us in Assamese culture of northeastern India and Outcast a riveting documentary that follows the cultural and judicial battle to decriminalize homosexuality and those affected by the vestiges of India’s colonial era and to round out the focus is an exceptional collection of awardwinning shorts curated by Kashish.
ACCENT SUR L’ASIE DU SUD / SOUTH ASIAN FOCUS LONGS MÉTRAGES / DOCUMENTAIRES JONAKI PORUA FIREFLIES / PRAKASH DEKA OUTCAST / ANITA SINGH
LE MEILLEUR DU FESTIVAL BEST OF KASHISH MUMBAI INTERNATIONAL QUEER FILM FESTIVAL - COURTS MÉTRAGES CHUNNI / RAKSHAK DIWAN COMPARTMENT / ABHIJIT SUVARNA KOHRRA FOG / RIBHU GHOSH SUNDAY / ARUN FULARA THE SONG WE SANG / AARTI NEHARSH
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AC C E N T S U R L’A S I E D U S U D / S O U T H A S I A N FO C U S
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FOCUS HISTOIR E LGBTQ+ / THE STATE OF OUR QUEER WORLD
Un tableau de documentaires internationaux qui relate le passé et raconte nos histoires, nous offrant des clichés de l’état du monde queer, souvent de pays où vivre ouvertement comme personne queer est dangereux et où nos droits d’êtres humains sont excessivement réduits, comme la Russie, longue de plus de 5000 kilomètres que traverse A Worm in the Heart ou bien TIblissi, Georgia, où un petit groupe d’activistes vaillants planifie l’inauguration de la première Marche des fiertés dans March for Dignity. On voyage dans le temps des années 60 conservatrices, des années 70 libératrices, lorsque la génération “sortons dans les rues” et “prenons le pouvoir” a commencé à transformer le Canada, les États-Unis et l’Europe [Sex, Sin & 69, Cured, L’étincelle ou 50 ans de lutte pour les droits LGBT (The Spark: The Origins of Pride)], retraçant nos racines et célébrant nos icônes culturelles, comme la fondatrice de Deneuve / Curve Frances “Franco” Stevens dans Ahead of the Curve, les sensations dance-pop de l’oeuvre suédoise Army of Lovers in the Holy Land, et le créateur de mode avant-gardiste Pierre Cardin dans House of Cardin. Dans beaucoup de ces films, des anciens politiciens et icônes rejoignent une génération plus jeune de leaders queer dans leur recherche des nouvelles avenues de l’inclusion. Informé.e.s, ensemble, on grandit et devient encore plus fort jusqu’à ce qu’on parvienne à une existence digne.
A roster of international documentaries mine the past and tell our stories, giving us snapshots of the state of our queer world, often from countries where living as queer is dangerous and our human rights are actively, aggressively tamped down, such as the over 5,000 kilometers of Russia traversed by A Worm in the Heart or Tiblissi, Georgia, where a small, courageous groups of activists plan an inaugural Pride March in March for Dignity. We time travel to the conservative 60s and the liberating 70s when an out-in-the-streets, into-the-halls-of-power generation began to transform Canada, the United States, and Europe [Sex, Sin & 69, Cured, L'étincelle ou 50 ans de lutte pour les droits LGBT (The Spark: The Origins of Pride)], tracing our roots and celebrating our cultural icons, like Deneuve/ Curve-founder Frances “Franco” Stevens in Ahead of the Curve, the titular Swedish dance-pop sensations of Army of Lovers in the Holy Land, and fashion trendsetter Pierre Cardin in House of Cardin. In many of these films, older politicians and icons pair with a younger generation of queer leaders as they search out new avenues of inclusiveness. Informed, together, we grow ever stronger until all have access to a dignified existence.
HISTOIRE LGBTQ+ / THE STATE OF OUR QUEER WORLD LONGS MÉTRAGES / DOCUMENTAIRES AHEAD OF THE CURVE / JEN RAININ & RIVKAY BETH MEDOW ARMY OF LOVERS IN THE HOLY LAND / ASAF GALAY ASK ANY BUDDY / EVAN PURCHELL A WORM IN THE HEART / PAUL RICE CURED / PATRICK SAMMON & BENNETT SINGER HOUSE OF CARDIN / P. DAVID EBERSOLE & TODD HUGHES ILS N'ONT PAS CHOISI! THEY DIDN'T HAVE A CHOICE! / YOULOUKA DAMIBA & GIDEON VINK I'M GONNA MAKE YOU LOVE ME / KAREN BERNSTEIN & NEVIE OWENS L'ÉTINCELLE OU 50 ANS DE LUTTE POUR LES DROITS LGBT THE SPARK: THE ORIGINS OF PRIDE / BENOÎT MASOCCO MARCH FOR DIGNITY / JOHN EAMES SEX, SIN & 69 / SARAH FODEY
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H I S TO I R E LG B TQ + / T H E S TAT E O F O U R Q U E E R WO R L D
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L O N G S M É T R AG E S / F E AT U R E S
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D O C U M E N TA I R E S / D O C U M E N TA R I E S 5
1. ADVOKATAS (THE LAWYER)
5. LA NAVE DEL OLVIDO (FORGOTTEN ROADS)
2. ALICE JÚNIOR
6. LOS FUERTES THE STRONG ONES
3. FUTUR DREI (NO HARD FEELINGS) 4. KOKON (COCOON)
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10. SIBERIA & HIM
1. AHEAD OF THE CURVE
6. THE WHISTLE
11. VENDRÁ LA MUERTE Y TENDRA TUS OJOS (DEATH WILL COME AND SHALL HAVE YOUR EYES)
2. A WORM IN THE HEART
7. UNAPOLOGETIC
3. HOUSE OF CARDIN 4. MIXED UP↑
7. MINYAN 8. MONSOON
12. VENTO SECO (DRY WIND)
9. SHIVA BABY
13. WELCOME TO THE USA
5. SI C'ÉTAIT DE L'AMOUR (IF IT WERE LOVE)
FI L M S E N C O M PÉ T I T I O N / FI L M S I N C O M PE T I T I O N
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JURY LONGS MÉ TR AGES / FE ATURES JURY
GABRIELLE DEMERS
SRIDHAR RANGAYAN
RUTH CAULDELI
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Gabrielle Demers détient une formation universitaire en arts médiatiques et en cinéma. Ses deux premiers films, La ronde de minuit et Paupière mauve, ont remporté plusieurs prix et ont été présentés dans plusieurs festivals internationaux dont Slamdance. Elle a ensuite réalisé La Pornographe, sélectionné au Rhode Island Int. Film Festival et présenté dans de nombreux festivals LGBTQ+. Son plus récent film Les Blonds a reçu l’appui de la SODEC et sera tourné en 2021. Elle travaille actuellement sur l’adaptation cinématographique du roman Querelle de Roberval de Kevin Lambert.
Gabrielle Demers holds a bachelor's degree in media arts and film. Her first two films (La ronde de minuit, Paupière mauve) have won a number of awards and have been presented in several international festivals. She also made The Pornographer, which premiered at Rhode Island International Film Festival and has been screened at many LGBTQ+ festivals around the world. Her most recent film Les Blonds received support from SODEC and will be filmed in 2021. She is currently working on the film adaptation of the novel Querelle de Roberval by Kevin Lambert.
Sridhar Rangayan est un cinéaste, activiste et réalisateur de Mumbai. Il parvient toujours, depuis près de 20 ans, à donner une voix aux enjeux sociaux de l’Inde au travers de ses films, de son écriture et de ses discours publics. Ses films primés The Pink Mirror, Yours Emotionally, 68 Pages, Purple Skies, Breaking Free et Evening Shadows abordent des sujets sociaux sensibles avec chaleur, compassion et humour et se placent au devant de la scène du cinéma queer émergent indien. Il est le fondateur et directeur du festival international de films queer KASHISH de Mumbai, le plus grand festival LGBTQ+ d’Asie du Sud et le plus renommé en Inde depuis 10 ans. Rangayan a aussi été un des coprésidents d’honneur de l’édition 2016 de la Parade Fierté de Montréal.
Sridhar Rangayan is a Mumbai based filmmaker, activist and festival director. He has consistently strived to give a voice to social issues in India through his films, writings and public speaking for over two decades. His award winning films The Pink Mirror, Yours Emotionally, 68 Pages, Purple Skies, Breaking Free and Evening Shadows present hard-hitting social issues with warmth, compassion and humor; and are at the forefront of India’s emergent queer cinema movement. He is the Founder Festival Director of KASHISH Mumbai International Queer Film Festival, South Asia’s biggest LGBT+ film festival and the most well known in India for the past 10 years. Rangayan was one of the Grand Marshals of Fierté Montreal Pride 2016.
Ruth Caudeli est née à Valence, en Espagne. Elle est titulaire d'une Maitrise en réalisation de films de la célèbre école de cinéma ESCAC et d'une autre en fiction pour la télévision de l'université Pompeu Fabra. Elle a étudié la communication audiovisuelle à l'Universidad Politécnica de Valencia, où elle a remporté le Prix d'excellence. Elle a écrit et réalisé les long métrages EVA + CANDELA (2017) et Second Star on the Right (2019), des courts métrages (dont Aquí no hay señal, marica (2018) et EVA minus CANDELA (2018), des publicités pour des marques reconnues (Ovella Blava Films) et contribue à des publications, (Kinetoscope), en plus d'être professeur de cinéma et de télévision à l'Universidad Jorge Tadeo Lozano. Elle travaille actuellement sur ses troisième et quatrième longs métrages: Leading Ladies et Losing Awa23.
Ruth Caudeli was born in Valencia, Spain. She has a Masters in film directing from the renowned ESCAC film school and another in fiction for television from the Pompeu Fabra university. She studied audiovisual communication at the Universidad Politécnica de Valencia, where she won the award for excellence. She has written and directed the feature film EVA+CANDELA (2017) and Second Star on the Right (2019) as well as several short films, including Aquí no hay señal, marica (2018) and EVA minus CANDELA (2018). She directed commercials for recognized brand names (Ovella Blava Films), is a contributor to publications, such as Kinetoscope, and is a professor of film and television at the Universidad Jorge Tadeo Lozano. She is currently working on her third and forth features: Leading Ladies and Losing Awa23.
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JURY D OCUMENTA R IES / D OCUMENTA RY JURY
STÉPHANE RIETHAUSER
SUSAN MUSKA
GRÉTA ÓLAFSDÓTTIR
Stéphane Riethauser est né en 1972 à Genève. Licencié en droit à l’Université de Genève. Enseignant, activiste gay, photographe, journaliste, traducteur et réalisateur. Auteur de “A visage découvert”, un recueil de portraits photographiques sur le coming out (Ed. Slatkine, 2000). Entre 2003 et 2008, réalisateur pour la Radio Télévision Suisse RTS. En 2007, il crée sa société de production Lambda Prod. Depuis 2009, il vit et travaille à Berlin en tant que réalisateur et producteur indépendant. En 2019, il écrit et réalise le documentaire primé Madame (gagnant des Prix du Jury et Prix du Public I+N32).
Stéphane Riethauser was born in 1972 in Geneva, Switzerland. He holds a law degree from the University of Geneva. Over the years, he has been working as a teacher, gay activist, photographer, editor, journalist and translator. He is the author of “A visage découvert”, a photography book about coming out (Ed. Slatkine, 2000). Between 2003 and 2008, he worked for Swiss Radio Television RTS as a journalist and director. In 2007 he launched his production company Lambda Prod and started working as an independent filmmaker. In 2019, he wrote and directed the award winning documentary, Madame (winner of the Jury Award and Audience Choice Award at I+N32). He lives in Berlin.
Susan Muska et Gréta Ólafsdóttir sont réalisatrices et productrices de plusieurs documentaires indépendants primés, comme The Brandon Teena Story, nominé pour le prix d’excellence de journalisme d’investigation aux Emmy Awards, et Edie & Thea: A Very Long Engagement, 26 fois gagnant du prix du meilleur documentaire du jury et du public et nominé pour le GLAAD Award. Leurs films explorent les enjeux politiques et économiques, les questions du genre, de la sexualité et des droits des femmes, relatant des litiges soulignant les particularités des lieux et de leurs cultures, la preuve d’une capacité à résister et d’une joie omniprésentes. Leurs documentaires démontrent comment les enjeux sociaux complexes sculptent les vies des individus. Grâce au pouvoir de la narration, leur but est de raconter des histoires qui donnent une voix aux vies des femmes, assurant la visibilité des femmes de tout âge et l’important rôle qu’elles jouent dans le façonnement de notre société, de l’histoire politique et culturelle et surtout des vies actuelles dont la présence manque terriblement dans les médias traditionnels.
Susan Muska & Gréta Ólafsdóttir are directors and producers of award winning independent documentaries, including The Brandon Teena Story, nominated for an Emmy for Excellence in Investigative Journalism, and Edie & Thea: A Very Long Engagement, winner of 26 audience and jury awards for best documentary and nominated for the GLAAD Award. Their films explore political and economic struggles, questions of gender, sexuality and women’s rights; taking on issues celebrating the specifics of place and culture, the ever-present, evidence of endurance and joy. Their documentaries demonstrate the way complex social issues shape individual lives. Through the power of storytelling, their goal is to tell stories that give voice to women’s lives, to ensure the visibility of women of all ages and their important role in shaping our society, cultural and political history and importantly present lives that are very lacking in mainstream media.
Co-productrice de La Chana, un documentaire espagnol sur le retour d’une star de flamenco vieillissante, lauréat du prix du public au IDFA, nominé pour le prix du meilleur documentaire aux European Film Award. Film documentaire en production: The Aftermath, la suite de The Brandon Teena Story, vingt ans plus tard. Le film revisite le Nebraska, pour observer si l’homophobie et la transphobie sont toujours les attitudes dominantes et dans les lois en vigueur.
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Co-producer of La Chana, a Spanish documentary about the comeback of an aging flamenco star; winner of the audience award at IDFA, nominated for the European Documentary Award. Documentary film in production: The Aftermath, a follow up of The Brandon Teena Story, twenty years later. The film revisits Nebraska to explore if homo-& transphobia still dominate the attitudes and laws of the state.
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documentaires
VIES VÉCUES
LIVED LIVES documentaries
AHEAD OF THE CURVE
BILLETTERIE/TICKETS
JEN RAININ & RIVKAY BETH MEDOW | ÉTATS-UNIS | 2020 | 95 MIN | V.O.A. Dans la jeune vingtaine, Frances « Franco » Stevens déplore le manque de modèles lesbiens. Elle mise (littéralement) le tout pour le tout et, avec chance et force de caractère, fonde en 1991 le magazine lesbien le plus vendu aux États-Unis; d’abord nommé Deneuve, il deviendra Curve, en 1996. Si le documentaire présente l’histoire de création de la revue, il suit également Franco et sa femme, Jain, alors qu’elles se déplacent dans divers évènements lesbiens américains (ClexaCon, Lesbian Who Tech) et organismes (National Center for Lesbian Rights) pour prendre le pouls de la communauté lesbienne contemporaine, ses revendications et penser l’avenir du magazine. Ahead of the Curve présente, au fil de témoignages et d’images d’archives, l’histoire d’une revue qui est lentement devenue le ciment social d’une population marginalisée, quoique de plus en plus visible. Notamment, grâce à Curve, une initiative novatrice et déterminante qui ne se contente pas de surfer sur la vague, mais plutôt de la créer. Intéressante mise en abyme, ce documentaire, comme la revue qu’il met en scène, rend ainsi visible une communauté de femmes ayant pavé leur propre Histoire. On a wing and a prayer – or, more accurately, a hoof and a whole lot of heart – Frances “Franco” Stevens founded Deneuve magazine at the dawn of the 90s with the help of a lucky streak on some long-shot horses and a willingness to go all in on her goals. Thanks to Franco, and the activists and artists surrounding her, a minority public starved of visibility would be given the thoughtful attention they deserved. Deneuve flourished at the epicenter of politics, progress, and fashion. If it served the lesbian community, it was likely within Deneuve’s glossy, boundary-pushing pages, and not even a lawsuit filed by Catherine Deneuve herself could sink it. Rebranded as Curve, the magazine remained attuned to the cultural pulse, surviving in an ever-changing media landscape, even as publications toppled like dominos around it. Director Jen Rainin, Franco’s wife, follows as Franco travels far and wide, San Francisco to Toronto, gaining insight from a younger generation of queer leaders on how to remain relevant and community-focused in the Internet Era, determined to continue championing the inclusiveness she has spent a lifetime – and many wild curves – trying to cultivate.
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V I ES V ÉC U ES / L I V E D L I V ES
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BILLETTERIE/TICKETS
A WORM IN THE HEART PAUL RICE | ÉTATS-UNIS/IRLANDE | 2020 | 80 MIN | V.O. RUSSE & A. | S.-T.A.
Le cinéaste irlandais Paul Rice se rend en Russie avec son copain, deux caméras, et une naïveté qui ne fera pas long feu. Ils parcourent plus de 5000 km depuis les « capitales queer » de Saint-Pétersbourg et de Moscou jusqu’à Irkutsk, découvrant à travers les fenêtres des wagons du train d’imposantes usines, des quartiers nichés et beaucoup de neige. La claustrophobie grandissante du film est amplifiée par l’immensité croissante des paysages. Les personnages LGBTQ+ acceptant de les rencontrer à leurs risques et périls font preuve d’une résilience incroyable, surmontant des traumatismes personnels et un mur de haine qui se bâtit autour d’eux. Rice et son partenaire prennent le thé chez un couple gai, rencontre des femmes trans entourées d’ami·e·s, visitent des clubs gais exigus et des groupes de militant·e·s qui nourrissent et soutiennent les personnes queer russes. Rice explore le fossé entre ce que nous croyons savoir et la réalité et nous amène au cœur d’une Russie en chair et en os qu’aucune manchette ne saurait dépeindre convenablement. Une ressource inestimable nous permettant de contextualiser l’actualité et en particulier la purge anti-gaie tchétchène. A Worm in the Heart est également un hommage remarquable aux vies LGBTQ+ russes et au pouvoir des gens vis-à-vis des politiciens. Irish filmmaker Paul Rice and his boyfriend go undercover in today’s Russia armed with two cameras and their soon-to-be forever altered naivety. They travel over 5,000 kilometers from the “queer capitals” of St. Petersburg and Moscow to Irkutsk, imposing factories and nestled neighbourhoods spooling by the train window beyond layers of purling snow. The vaster the landscape becomes, the more claustrophobic the atmosphere feels. Yet, the LGBTQ+ individuals that agree to meet with them, at great personal risk, remain unimaginably resilient in the face of their trauma and the human wall of hate bearing down on them. Rice and his partner are invited into a gay couple’s home for tea and cake, meet trans women girded by friendship, and enter the cramped clubs and activist centers that provide sustenance and support. There is a vast chasm between knowing and feeling, and Rice shows us the beating, bleeding heart of Russia that no headline can convey. An invaluable resource for contextualizing current events, such as the “anti-gay purge” in Chechnya, A Worm in the Heart is also a remarkable tribute to Russian LGBTQ+ lives and the power of people over politicians.
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ARMY OF LOVERS IN THE HOLY LAND
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ASAF GALAY | ISRÄEL | 2019 | 65 MIN | V.O. SUÉDOISE, HÉBREUSE & A. | S.-T.A. Au tournant des années 80 et 90, le groupe suédois Army of Lovers a marqué la pop avec ses hits disco (Israelism, censuré par la BBC, Crucified, Sexual Revolution), son imagerie camp et son esprit libertaire, mélange de Pierre & Gilles et de Milli Vanilli glam parfaitement assumé. Composé de deux hommes et d’une femme qui ne savaient ni chanter ni jouer d’un instrument, le band a créé des spectacles et des clips extravagants, irrévérencieux et déjantés, où il tordait le cou aux préjugés raciaux, sexuels et religieux. Autour d’images d’archives et de rencontres avec les trois membres du groupe, le film suit surtout le parcours de l’un d’eux, Jean-Pierre Barda, un personnage fascinant, Français juif, élevé en Suède et qui, il y a quelques années, a tout lâché pour vivre en Israël, renouer avec ses racines, tout en conservant sa personnalité flamboyante. Un film plus sage que son sujet mais qui illustre bien la devise de ce groupe inclassable qui pratiquait la tolérance extrême : « Tout le monde devrait baiser avec tout le monde tout le temps! ». Whether lip-synching his way through taboo scenarios in one of the hit 90s music videos that made his Swedish dance-pop group an international sensation or reclining, odalisque-like, on a couch in a corset and high-heeled boots, Jean-Pierre Barda is impossible to ignore. With a quick wit and the soul of a philosopher, Barda, who is of French/Algerian Jewish descent, ‘makes Aliyah,’ immigrating to Israel (with a freshly powdered face for his ID photo, of course). There, he happily lives a humbler – but no less vibrant – existence, volunteering with the military and creating a home for himself in a cozy apartment that, as one interviewer jokes, is “smaller than your dressing room in Stockholm.” Nevertheless, it’s plenty big enough to welcome his bandmates for juicy gossip as they prepare for their very first concert in the Holy Land that may or may not be their last as a group. Part raucous, “Behind the Music” confessional and part earnest soul-seeking, Asaf Galay’s documentary is rocket-fueled by the joyous power of standing out. And proves that it’s never too late for a second act.
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V I ES V ÉC U ES / L I V E D L I V ES
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ASK ANY BUDDY
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EVAN PURCHELL | ÉTATS-UNIS | 2019 | 78 MIN | V.O.A. Bien avant qu’Avec amour, Simon et Appelle-moi par ton nom ne prennent d’assaut les multiplexes, les seuls endroits où les hommes gais pouvaient retrouver des représentations cinématographiques de leurs vies et de leurs désirs étaient les cinémas réservés aux adultes, de surcroît masculins. Du « coming out » aux histoires romantiques, des films d’horreur étranges aux comédies kitchs, les centaines de films issus de l'industrie porno gaie des années 60, 70 et 80 ont été une force motrice de la culture gaie et demeurent un pan occulté de notre histoire cinématographique. Ask Any Buddy vient complémenter le « meilleur de 2018 » du compte Instagram @Artforum et compile des extraits de plus de 125 films pour en faire un tableau kaléidoscopique représentatif de l’époque. Comprenant des images rares tournées dans des dizaines de lieux de drague mythique et d'espaces sociaux queer réels, légendaires et démolis depuis belle lurette, Ask Any Buddy se veut un portrait ludique et sexy de la vie urbaine gaie de l’après-Stonewall (ou du moins de la manière dont elle était représentée au grand écran). Long before Love, Simon and Call Me by Your Name became common fare at the multiplex, the only places gay men could see their lives and lusts depicted on screen was at their local “all-male” adult cinema. From coming-out stories to romances, from bizarro horror to camp comedies, the hundreds of films churned out by the gay adult film industry throughout the ‘60s, ‘70s, and ‘80s were a driving force behind the growth of gay culture and constitute a largely forgotten cinematic document. A video companion to the Artforum “Best of 2018” Instagram feed of the same name, Ask Any Buddy compiles fragments from over 125 movies to create a kaleidoscopic snapshot of the era. With rare footage shot at dozens of real, legendary, and long since demolished queer cruising spots and social spaces, Ask Any Buddy is a funny, sexy portrait of urban gay life in the years following the Stonewall Riots - or at least how it looked in the movies. JOSEPH INGHAM | ROYAUME-UNI
| 2020
| 6 MIN | V.O.A. / BABY LIES TRUTHFULLY
Nous sommes en 1987 et David Robilliard est un jeune artiste et auteur vivant à Londres. Son travail est cru et rafraîchissant, mordant, mais ingénieux, explorant les thèmes des rencontres amoureuses, du sexe, de la dépression et la mort. Narré par Russell Tovey, Baby Lies Truthfully est un docudrame aussi unique que l’artiste qu’il dépeint. It's 1987. David Robilliard is a young artist and writer in London. His work is raw as it is refreshing. It's coarse but laceratingly clever exploring everything from dating and sex to depression and loss. Voiced by Russell Tovey, Baby Lies Truthfully combines drama and documentary to create something unique as the artist himself. TRISTAN SCOTT-BEHRENDS | ÉTATS-UNIS | 2019 | 2 MIN | SANS DIALOGUE / SUCKMEOFF, PRINCESS Un délectable mélange de bites multicolores rappelant les numéros de Busby Berkeley et d’anecdotes personnelles bouleversantes. Enjoy this menagerie of colourful Busby Berkeley dicks and heartbreaking autobiographical anecdotes.
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CURED
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PATRICK SAMMON & BENNETT SINGER | ÉTATS-UNIS | 2020 | 82 MIN | V.O.A. L’American Psychiatric Association (APA) célébrait son 175e anniversaire en 2019. Il existe toutefois un chapitre sombre dans son histoire puisque l’homosexualité a longtemps été définie comme une maladie mentale que l’on traitait avec de la psychothérapie et du reconditionnement, lorsque ce n’était pas avec des méthodes sorties tout droit des films d’horreur (électrochocs, thérapie aversive, lobotomie). Il a fallu des manifestations, des perturbations et des irruptions dans les officines du pouvoir pour saisir tant littéralement que métaphoriquement le micro et qu’un réel dialogue puisse se produire. Grâce à des tactiques astucieuses, des discours vibrants et des interventions passionnées, ceux et celles sur la ligne de front ont travaillé sans relâche pour convaincre les psychiatres d’écrire une nouvelle page d’histoire décrivant de manière positive et non malsaine les vies homosexuelles. Truffé de récits de première main, Cured nous plonge avec dynamisme dans les tranchées d’une époque passant du conservatisme américain des années 60 à la libération des années 70 marquant un tournant décisif pour l’histoire LGBTQ+. De « trouble moral » à une militance électrisée, on découvre tout le pouvoir d’une communauté qui a su tirer parti d’une juste colère. In 2019, the American Psychiatric Association (APA) celebrated its 175th anniversary. Far from festive, however, is a long, infamous chapter in its history when homosexuality was defined as a mental illness, treated by everything from talk therapy and reconditioning to more aggressive, “horror movie” treatments like electroshock, aversion therapy, and lobotomy. It took protests, disruptions, and infiltrating the halls of power in order to take hold of the microphone – both literally and metaphorically – to ensure that a “true dialogue” would occur. One clever tactic after another, stirring speech after stirring speech, those on the front lines worked tirelessly to convince psychiatrists to rewrite the script, proving to them that happiness, not unhealthiness, could truly define homosexual lives. Enlivened by first-hand accounts, Cured takes us from the conservative 60s into the liberating 70s, and from coast to coast across the U.S., in a fast-paced, in-the-trenches look at a crucial turning point in gay history. Advancing from the moral sickness of medically unfounded bigotry to the “electric” heights of activist success, we witness what can be accomplished when community building and righteous anger converge.
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FABULOUS
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AUDREY JEAN-BAPTISTE | GUYANE FRANÇAISE | 2019 | 48 MIN | V.O.F. | S.-T.A. Lasseindra Ninja est une superstar trans de renommée internationale. Son t-shirt « Vogue is my fault » (je suis responsable du voguing) explique bien pourquoi. Ayant popularisé la culture new-yorkaise du voguing féminin à Paris, elle retourne dans sa Guyane française natale où il n’existe aucun club gai. Son but : changer les choses en offrant à ses étudiant·e·s la première classe de maître sur le voguing du chef-lieu guyanais, espérant ainsi encourager ses élèves à avoir l’énergie et la confiance nécessaires pour affirmer leur propre identité. Alors que les jeunes queer repoussent leurs limites et décrivent comment ils ont grandi en marge de la société, Lasseindra nous enseigne l'histoire et la technique du voguing. Nous la suivons alors qu’elle rend visite à son ancien professeur de ballet et lors de l’essayage d’une somptueuse robe de bal aux multiples boutons. Le point culminant est sans contredit l’exaltant bal de voguing qui ne manquera pas de vous faire verser quelques larmes en vous plongeant dans un univers rempli d’espoir aux horizons de plus en plus vastes. Trans superstar Lasseindra Ninja is known the world over. A shirt she wears says it best: “Vogue is My Fault.” Having brought “vogue fem and the culture” from NYC to Paris, Lasseindra returns to her home country of French Guiana, where not even the capital has a gay club. She sets out to ignite change, teaching “the first voguing master class in Cayenne” and giving her students the energy and confidence to affirm their own identity. As they push past fear into fun, we are gifted easy-to-follow lessons in vogue history and technique, and hear from queer youth about their experiences growing up on the margins of French Guianese society. All the while following Lasseindra as she visits her former ballet instructor and gets fitted for a stunning (and many-buttoned) dress. The moment of culmination comes in an uplifting final vogue ball that will bring a happy tear to your eye and a “dip” to your repertoire, offering hope of broader horizons to come.
YOULOUKA DAMIBA & GIDEON VINK | CÔTE D’IVOIRE/CAMEROUN/SÉNÉGAL/BURKINA FASO | 2018 | 52 MIN | V.O.F. | S.-T.A. / ILS N'ONT PAS CHOISI!
THEY DIDN'T HAVE A CHOICE!
L’homosexualité reste un sujet délicat sur le continent africain. S’agit-il d’une abomination, d’un péché, d’une pratique importée d’Occident ou d’une orientation naturelle ? De Yaoundé à Douala, en passant par Abidjan et Dakar, ce documentaire d’investigation réalisé par deux cinéastes du Burkina Faso pose les bases d’un enjeu fondamental pour les sociétés africaines. Homosexuality remains a sensitive topic on the African continent. Is it an abomination, a sin, a practice imported from the West or perfectly natural? From Yaoundé to Douala, via Abidjan and Dakar, this investigative documentary by two filmmakers from Burkina Faso lays the foundation of a fundamental challenge for African societies. I M AG E+ N AT I O N X X X I I I
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HOUSE OF CARDIN
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P. DAVID EBERSOLE & TODD HUGHES | ÉTATS-UNIS | 2019 | 97 MIN | V.O.F. & A. | S.-T.A. Qu’ont en commun la top modèle Naomi Campbell, le designer Philippe Starck, le dieu de la haute couture Jean Paul Gaultier et les Beatles? Leurs vies ont été complètement transformées par l’audacieux empereur de la mode Pierre Cardin dont l’influence monstre se fait ressentir tant dans les vêtements que l’on achète que dans le mobilier qui meuble nos espaces de vie, mais surtout dans la diversité qui nous est si chère et le branding maintenant omniprésent dans nos sociétés. Pour un homme d'affaires de renommée mondiale, Cardin avait tout d’une énigme, ne laissant que très rarement les regards pénétrer les fringues colorées aux coupes géométriques audacieuses qu’il arborait pour découvrir l’homme derrière la marque. C’est justement ce qu’arrive à faire House of Cardin dont l’esthétique est aussi moderne que la vision de Cardin et nous bombarde d’agréable façon avec des collaborations inspirantes et des archives représentant une vie créative riche en histoire. Nous suivons les pas de Pierre Cardin, de son enfance pauvre et simple pendant la guerre à son entrée triomphale dans le monde de la haute couture parisienne en passant par ses amours (tant personnelles que matérielles). Ce film démontre toute l’admiration, beauté et consécration que mérite le couturier dont la passion pour le design sut capter son potentiel révolutionnaire. What do Naomi Campbell, designer Philippe Starck, haute couture god Jean Paul Gaultier, and The Beatles have in common? Their careers were all radically impacted by the risk-taking fashion “emperor” Pierre Cardin, who has affected everything from the clothes we wear and furniture we sit on to the diversity we prize and the branding underpinning our global economy. For such an internationally recognized businessman, Cardin has been considered somewhat of an enigma, rarely throwing off the vivid, geometrically adventurous garments that represent him to reveal the human behind the enterprise. House of Cardin does just that, adopting a stylish rat-a-tat-tat aesthetic that is as modern as Cardin’s thinking, bombarding us – in the best possible way – with inspiring collaborations and archival goodies from a storied lifetime of creativity. We follow Cardin as he rises from the “poor, simple” wartime childhood that energized him, all the way up to his “Divine” entrance into Parisian high fashion and the love affairs – with people and products alike – that followed. This is an experience bursting with all of the awe, beauty, and triumph of a man in love with design and its revolutionary potential.
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ILS N'ONT PAS CHOISI! THEY DIDN'T HAVE A CHOICE!
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YOULOUKA DAMIBA & GIDEON VINK | CÔTE D’IVOIRE/CAMEROUN/SÉNÉGAL/BURKINA FASO | 2018 | 52 MIN V.O.F. | S.-T.A.
L’homosexualité reste un sujet délicat sur le continent africain. S’agit-il d’une abomination, d’un péché, d’une pratique importée d’Occident ou d’une orientation naturelle ? De Yaoundé à Douala, en passant par Abidjan et Dakar, ce documentaire d’investigation réalisé par deux cinéastes du Burkina Faso pose les bases d’un enjeu fondamental pour les sociétés africaines. Homosexuality remains a sensitive topic on the African continent. Is it an abomination, a sin, a practice imported from the West or perfectly natural? From Yaoundé to Douala, via Abidjan and Dakar, this investigative documentary by two filmmakers from Burkina Faso lays the foundation of a fundamental challenge for African societies.
AUDREY JEAN-BAPTISTE | GUYANE FRANÇAISE | 2019 | 48 MIN | V.O.F. | S.-T.A. / FABULOUS Lasseindra Ninja est une superstar trans de renommée internationale. Son t-shirt « Vogue is my fault » (je suis responsable du voguing) explique bien pourquoi. Ayant popularisé la culture new-yorkaise du voguing féminin à Paris, elle retourne dans sa Guyane française natale où il n’existe aucun club gai. Son but : changer les choses en offrant à ses étudiant·e·s la première classe de maître sur le voguing du chef-lieu guyanais, espérant ainsi encourager ses élèves à avoir l’énergie et la confiance nécessaires pour affirmer leur propre identité. Alors que les jeunes queer repoussent leurs limites et décrivent comment ils ont grandi en marge de la société, Lasseindra nous enseigne l'histoire et la technique du voguing. Nous la suivons alors qu’elle rend visite à son ancien professeur de ballet et lors de l’essayage d’une somptueuse robe de bal aux multiples boutons. Le point culminant est sans contredit l’exaltant bal de voguing qui ne manquera pas de vous faire verser quelques larmes en vous plongeant dans un univers rempli d’espoir aux horizons de plus en plus vastes. Trans superstar Lasseindra Ninja is known the world over. A shirt she wears says it best: “Vogue is My Fault.” Having brought “vogue fem and the culture” from NYC to Paris, Lasseindra returns to her home country of French Guiana, where not even the capital has a gay club. She sets out to ignite change, teaching “the first voguing master class in Cayenne” and giving her students the energy and confidence to affirm their own identity. As they push past fear into fun, we are gifted easy-to-follow lessons in vogue history and technique, and hear from queer youth about their experiences growing up on the margins of French Guianese society. All the while following Lasseindra as she visits her former ballet instructor and gets fitted for a stunning (and many-buttoned) dress. The moment of culmination comes in an uplifting final vogue ball that will bring a happy tear to your eye and a “dip” to your repertoire, offering hope of broader horizons to come.
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I'M GONNA MAKE YOU LOVE ME
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KAREN BERNSTEIN & NEVIE OWENS | ÉTATS-UNIS | 2019 | 80 MIN | V.O.A. Avec une carte du ciel ressemblant à celle de Janis Joplin, la vie de Brian Belovitch qu’on surnommait « le vrai Hedwig » ne pouvait que se terminer de manière tragique. En tant que Tish, chanteuse glamour intrépide et femme d’affaires moderne, elle était faite pour les soirées new-yorkaises des années 80, regorgeant de dangereux attraits dont la notoriété dont elle était accro. Heureusement, grâce au soutien de ses ami·e·s dont l’impertinente et chaleureuse Gloria et le journaliste et ancien chroniqueur du Village Voice, Michael Musto, à l’amour de son mari actuel (le « capitaine » de leur bateau dont il est « les voiles déployées »), et à sa ténacité, Brian a le vent dans les voiles. Ressemblant à un vidéo amateur des années 80 rempli de flous artistiques, de bris du quatrième mur et d’aller-retour entre le passé et le présent, ce documentaire nous raconte l’histoire d’un jeune homme gai efféminé devenu femme fatale. Maintenant d’âge mûr, Brian réfléchit sur ce que Tish a pu contribuer à sa vie et à son identité. With the hardscrabble biography of a “real Hedwig” and an astrological chart close to Janis Joplin’s, Brian Belovitch’s life was poised to end tragically. As Tish – a cross between a dizzyingly glamourous chanteuse and modern career woman, who was made for the 80s New York club scene – life was full of dangerous addictions, including fame, her drug of choice. However, thanks to the support of friends along the way like the brassy, open-hearted Gloria and journalist and former Village Voice columnist Michael Musto, as well as the love of his current husband (the “rudder” to his ship that’s “all sail”) and his own tenacity, Brian is thriving. Styled like an 80s home video with its in and out focus, this fourth-wall-breaking documentary struts back and forth through the decades from the 70s until today, bringing us the story of an effeminate gay boy turned female bombshell who, later in life, is figuring out what type of man he can be; all the while reflecting on the invaluable gifts that Tish has given him.
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L'ÉTINCELLE OU 50 ANS DE LUTTE POUR LES DROITS LGBT THE SPARK: THE ORIGINS OF PRIDE BENOÎT MASOCCO | FRANCE | 2019 | 90 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Cette production franco-anglaise retrace de façon impressionnante les temps forts des cinq dernières décennies de notre histoire LGBTQ+ en se concentrant particulièrement sur les épicentres des transformations sociales à Paris ou dans le quartier du Castro de San Francisco. Rappelant la courtepointe commémorative du sida dont parleront le cinéaste Dustin Lance Black et le militant de Stonewall Cleve Jones, L'étincelle ou 50 ans de lutte pour les droits LGBT (The Spark: the Origins of Pride) est une mosaïque incontournable d’acteurs et de moments clés du mouvement : d’Harvey Milk au drapeau de la fierté en passant par l’énorme capote rose d’ACT UP placée sur l’obélisque de la Concorde de Paris. Tous les événements phares y sont recensés. Mais le documentaire fait également place aux petits détails cruciaux comme le fait que les préservatifs étaient bien souvent méconnus avant l’épidémie du VIH et que les médias révélaient fréquemment l’identité des gens arrêtés lors des descentes policières. Cette collection d’histoires transculturelles ratisse large et souligne également les victoires législatives, le mouvement des Gouines rouges, le mentor gai de Martin Luther King ou la poésie des plans culs dans le but d’user de l’histoire pour célébrer nos acquis. This French / English production impressively assembles the many milestones in the last five decades of LGBTQ+ history. Specifically, through epicenters of radical change, such as Paris and the Castro in San Francisco. Not unlike the AIDS Memorial Quilt discussed here by filmmaker Dustin Lance Black and Stonewall veteran Cleve Jones, L'étincelle ou 50 ans de lutte pour les droits LGBT (The Spark: the Origins of Pride) is a crucial patchwork of the key legends and symbols: Harvey Milk, the Pride flag, ACT UP Paris’ giant pink condom unfurled on the obelisk in Paris’ central Place de la Concorde – they’re all here. However, this documentary also excels at painting in small, forgotten details, such as the fact that, before the AIDS crisis, many had not heard of a condom, or how newspapers doxed those arrested in raids before that was even a word in our lexicon. This is a wide-ranging, cross-cultural compendium. Sweeping legislative wins that codified progress. “Red Dykes” and Martin Luther King’s gay mentor. The one-night stands that “could be like a poem.” All at the service of being conscious of what was in order to better celebrate what is.
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MARCH FOR DIGNITY
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JOHN EAMES | ROYAUME-UNI | 2020 | 75 MIN | V.O. GÉORGIENNE & A. | S.-T.A. March of Dignity suit un petit groupe de militant·e·s LGBTQ+ de Tbilissi en Géorgie alors qu’iels organisent la première marche de la fierté du pays. Les droits queer et trans étant pratiquement inexistants en Géorgie, ce militantisme suscite une vive opposition de la part de groupes nationalistes d’extrême-droite, de l’Église orthodoxe géorgienne et de politiciens. En plus des menaces et des attaques, ceux-ci organisent de violentes contre-manifestations rassemblant des milliers de personnes. Avec en toile de fond géopolitique l'adhésion à l'Union européenne et l'impérialisme antirusse, ce documentaire représente avec richesse et complexité une nation à un tournant décisif de son histoire et ses citoyens queer en première ligne des débats sur l'identité nationale. Contrairement aux événements de la fierté des pays occidentaux qui sont dorénavant parrainés par des corporations, la marche de Tbilissi représente un réel danger pour ses participant·e·s. Un film intelligent qui constitue un cri de ralliement pour les personnes queer de la Géorgie et un rappel que la sécurité au sein de nos propres pays ne s’acquiert qu’avec beaucoup de vigilance et de solidarité. March of Dignity follows a small group of LGBTQ+ activists in Tbilisi, Georgia, as they plan for the first ever Pride March in the country. Queer and trans rights are virtually non existent for Georgians, and activists face harsh and overwhelming opposition from far-right nationalist groups, the Georgian Orthodox Church and politicians. This resistance has taken the form of threats, physical attacks, and rallies attended by thousands of violent counter-protesters. With membership within the European Union and antiRussian imperialism as a geopolitical backdrop, this film is a dense and complex depiction of a nation at a turning point, with its queer citizens on the front lines of conversations around national identity. Far from the normalized corporate sponsored Prides in many western nations, Tbilisi’s march is a very real and terrifying physical risk for every participant and this brave, intelligent documentary serves as a rallying cry of support for queer Georgians and a reminder that our safety within the nation state is only won through vigilance and solidarity.
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MIXED UP↑
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HOWARD J DAVIS | CANADA | 2020 | 76 MIN | V.O.A. Mixed UP↑, c’est un bond vers le futur, un opus multimédia sur l’identité mixte, raciale, générationnelle, nationale ou genrée, une leçon d’histoire émouvante, une fenêtre ouverte sur le potentiel humain. La danse, l’animation, les séquences d’archives, la peinture, les témoignages vidéo, les citations de Zadie Smith, les conversations écrites, le slam et les performances du cinéaste recouvertes d’une membrane aux couleurs changeantes rappelant une crème brûlée caméléonesque sont autant de façons de détailler et de déconstruire les itérations des préjugés. L’histoire d’une famille métissée de Grande-Bretagne devient celle d’un chœur de voix, jeunes et moins jeunes, autochtones ou d’apparence blanche. Créé pendant la crise, l’incertitude et la confusion de la COVID19, l’entrepreneur multidisciplinaire canadien Howard J. Davis (aussi connu en tant que Haui) s’inspire de ces mêmes forces par souci d’unité, prêt à braver les contradictions afin d’atteindre un état d’acceptation et de dépassement des différences qui le caractérisent. Mixed UP↑ feels like the future. A mixed multimedia opus about mixed identities, whether they be racial, generational, national, or gendered. An emotional history lesson that’s also a window on human potential. Dance, animation, archival footage, painting, video testimonials, Zadie Smith quotes, text conversations, spoken word poetry, performance art of the filmmaker covered in a colour-changing membrane as if encrusted in a chameleonic crème brûlée – these are just a few of the methods used to detail and deconstruct cycles of prejudice. The story of one mixed race family from the UK expands to encompass a chorus of voices, old and young, indigenous and “passing.” Producing this work during the discomfort and confusion of the COVID-19 crisis, Canadian multi-disciplinary entrepreneur Howard J. Davis (aka Haui) harnesses those same forces in the name of unity, willing to swim in contradiction in order to reach a place where the differences that define him can be simultaneously embraced and seen beyond.
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OUTCAST
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ANITA SINGH | INDE | 2019 | 112 MIN | V.O. HINDI & A. | S.-T.A. Voici l’histoire de l’article 377 du code pénal indien qui interdisait et criminalisait « les actes sexuels contre nature ». De la longue bataille culturelle et judiciaire pour dépénaliser l’homosexualité et les personnes touchées par les vestiges de l’ère coloniale en Inde. Des efforts de la communauté queer pour combattre les notions désuètes du genre et de la sexualité, dont celles illustrées par les déclarations scandaleuses d’un sexologue praticien. De l’histoire d’amour tragique entre un professeur et un conducteur de pousse-pousse. D'une femme trans, d'un couple gai, de Ruth Vanita (l’autrice de Same-Sex Love in India) et de toutes les autres voix LGBTQ+ qui osent répondre et remettre en question le patriarcat et les décideurs. De toiles de fond magistralement mises en scène et d’images symboliques, 'une « flamme qui ne peut être éteinte », ref, d'un portrait dynamique d'un pays, de ses habitants et de son héritage, du passé, du présent et du chemin menant vers l’ouverture et le respect des droits de la personne. This is the story of Section 377 of the Indian Penal Code, which once banned and punished “carnal intercourse against the order of nature.” Of the long cultural and judicial battle to decriminalize homosexuality and those affected by the vestiges of India’s colonial era. Of the queer community’s efforts to combat antiquated notions of gender and sexuality, like those exemplified by a practicing sexologist and his outrageous statements. Of a professor and a “rickshaw puller” and their tragic love story. Of a trans woman, a gay couple, Ruth Vanita (the celebrated author of Same-Sex Love in India), and all the other LGBTQ+ voices defiantly talking back to patriarchy and power, questioning the questioners. Of beautifully staged backdrops and symbolic imagery. Of “a flame that cannot be quenched.” In short, this is a vibrant portrait of a country, its people, and its legacy. Then, now, and moving forward towards the open doors of human rights.
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SEX, SIN & 69
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SARAH FODEY | CANADA | 2019 | 74 MIN | V.O.A. | S.-T.A. Après avoir présenté The Fruit Machine en 2018 sur la purge au sein des Forces armées canadiennes, Sarah Fodey est de retour avec un documentaire historique sur les LGBTQ+ au Canada. Cette fois, la réalisatrice s’intéresse à l’année 1969. De Woodstock à l’homme sur la lune, en passant par la naissance d’internet, c’est également une année charnière pour l’histoire du mouvement LGBTQ+, avec les émeutes du Stonewall Inn et la législation du bill omnibus. La documentariste nous fait revivre ces moments historiques, par le biais d’images d’archives et de témoignages de militants LGBTQ+ de partout au Canada (mentionnons Laurent McCutcheon dans ce qui constitue certainement l’une de ses dernières apparitions à l’écran avant sa mort en juillet 2019). Le film lui est d’ailleurs dédié. Produit par Egale Canada et financé par le Gouvernement canadien, le documentaire se veut également un outil didactique qui tombe à point pour restituer la mémoire du 50e anniversaire de la « décriminalisation (partielle) » de l’homosexualité au Canada et de l’année 69 qui demeure certainement une date charnière pour les révolutions (homo) sexuelles et sociales ayant animées ce siècle. Sarah Fodey’s impeccably crafted documentary is about just what its title promises: sex, sin, and a whole lot of 69. 1969 that is. “The year that changed everything.” While commemorating and challenging the notions around the 50th anniversary of the groundbreaking, yet controversial “decriminalization” of homosexuality, leading voices in the fight for equality interrogate ideas running the gamut between legality and spirituality, intersectionality and intersex rights. Told with the help of key definitions and an omnipresent timeline, this wide-ranging and inclusive survey covers pivotal moments in Canada’s LGBTQ+ history such as 1971’s “We Demand” demonstration at Parliament Hill and the 1977 club raids in Montreal. In addition, it offers insights into overarching factors like the exploitative visibility of 80s talk shows and the impact of the internet for the trans community. Stirringly resonant with our current political climate, this film underscores the indispensability of activism and awareness in a time of individualism and the transformative possibilities of social change, building a framework for a richer gender presentation and freer, safer Canada for us all.
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SI C'ÉTAIT DE L'AMOUR IF IT WERE LOVE
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PATRIC CHIHA | FRANCE | 2020 | 82 MIN | V.O.F. & A. | S.-T.A. Sur une scène de terre battue, une quinzaine de jeunes danseurs et danseuses sont portés par les rythmes électroniques et technos propres aux raves des années 90. En mouvements ultra-ralentis et spasmodiques, filles et garçons se poussent, s’abandonnent, se repoussent, se désirent et s’ignorent. Et confient aussi à la caméra des bribes de leur intimité, de leurs espoirs, de leurs peurs. La vie de ces artistes nourrit-elle le spectacle ou est-ce l’inverse? Créé en 2017, le spectacle Crowd a connu un grand succès auprès des amateurs de danse contemporaine. Avec une lenteur parfois insoutenable, la chorégraphe Gisèle Vienne y explore une sensualité à fleur de peau ou douceur, pulsions et cruauté se mêlent. Making-of atmosphérique, Si c’était de l’amour (If it Were Love) dissèque ces moments de création à chaud. Charnel et mystérieux, le film respire au plus près du corps des protagonistes. Envoutant. Émouvant aussi quand ce qui a l’air d’un exercice de style fait appel aux blessures les plus intimes des danseurs. One of Gisèle Vienne’s fifteen dancers shudders through a crowded rave, bodies oscillating like jellyfish. Another convulses in tantric precision around a boy as if wanting to burrow his way inside. And we wonder what underpins these 90s-set personas and their various infatuations. As the young, international troupe of actors discusses the “Magic If” of motivations and arcs in cloistered pairs, we learn more about their characters – the trans boy and the Nazi tasting same-sex desire, the jilted lover and the “black hole” – and the figures writhing on stage take on new shades of meaning. In these enthralling craft talk sessions, the actors also critique issues of representation, repulsion, and control with radical honesty, and in their confessions and the execution of their roles, fiction seems to tip over into reality. Is what we’re witnessing genuine or a mask upon a mask? Are we, the viewer, an audience or a fly on the wall? With Patric Chiha’s intense, unforgettable documentary, the search for answers will leave you contemplating the inevitabilities and impossibilities of touch, as well as aching for the communal experience of the dancefloor in all its ecstatic messiness.
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THE WHISTLE
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STORMMIGUEL FLOREZ | ÉTATS-UNIS | 2020 | 57 MIN | V.O.A. Et si un sifflement pouvait vous identifier aux autres lesbiennes, tel un « code secret » dans une foule? Dans la rue? À l’école? Telle est l’histoire explorée dans le documentaire The Whistle, réalisé par StormMiguel Florez, qui s’intéresse aux histoires queer locales oubliées, notamment celles de lesbiennes quinquagénaires, natives de la ville d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Alors qu’elles se remémorent leur adolescence à l’école secondaire, des moments joyeux, à ceux plus tristes, ces femmes racontent leurs coming out, leurs premières amours, sans oublier l’intimidation vécue. Ainsi, intervient le sifflement, pour se protéger, se reconnaître et garder le secret parmi les initiées; connaître ce sifflement, c’était comprendre ce à quoi il se référait… À cela s’ajoutent d’autres codes, tel un langage secret protecteur pour celles vivant souvent dans la peur. Par exemple, dire d’une femme qu’elle a « fait une promenade du côté sauvage », signifiait son coming out. La pertinence de The Whistle se situe dans l’aspect du souvenir lié à la vision proposée. Une exploration du coming out, de la découverte sexuelle et identitaire, avec un regard nostalgique et mature, sur un passé révolu. This lesbian friend – no, wait, that one? Or was it gay men in an El Paso cruising spot? The Mercado people? Wherever it came from, the whistle was more than just a short, high-pitched inhalation of breath. It was one of the methods for binding together Latina LGBTQ+ women coming out in and around Albuquerque, New Mexico in the late 70s. The Whistle, with a warm intimacy akin to sitting around a dinner table with childhood friends and swapping stories, chronicles this network of mutual love and support. Here is a time capsule – crushes on the high school coach, the protective magic of coded language, the life-changing significance of a teacher’s influence – though StormMiguel Florez’s documentary reflects something fundamental about these women’s collective histories. Sure, you’ll leave knowing what it means to be “wrecked” or to have taken “a walk on the wild side,” but, more importantly, you’ll have new appreciation for the personal choices that have altered the sociopolitical landscape for the better, and gain a few kindred spirits in this current era of conservative push back.
BRIT FRYER & CARO HERNANDEZ | ÉTATS-UNIS | 2019 | 12 MIN | V.O.A. / CARO COMES OUT Caro Comes Out, c’est une expérience et une comédie, mais surtout une mission : sortir du placard devant toute sa famille cubaine. Caro Comes Out is an experiment, but it's also a comedy, but it's also a short film about coming out to your entire Cuban family.
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UNAPOLOGETIC
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ASHLEY O'SHAY | ÉTATS-UNIS | 2020 | 86 MIN | V.O.A. Unapologetic est un documentaire qui met en lumière l’action des organismes qui luttent contre les injustices raciales visant les femmes noires aux États-Unis. Janaé et Bella, deux femmes noires queer qui vivent à Chicago dévoilent un extrait de la corruption qui existe aux États-Unis, lorsque deux habitants de la ville sont tués par la police. Leur organisme, The Movement for Black Lives, remet en question une administration complice de la violence de l'État et du financement de la police. L’objectif des deux femmes est clair. Il retentit à travers un activisme passionné et proteste contre le département de police de Chicago. Le film souligne aussi le préjudice qui existe envers les femmes noires, surtout celles qui sont féminines, et qui résulte en l’absence et le mutisme de leurs voix dans les conversations autour du racisme. Par le leadership progressif et téméraire de Janaé et Bella, Unapologetic donne à ses icônes une plateforme d’expression de leurs inquiétudes et parle directement à ceux qui sont prêts à aider la lutte contre le racisme. Unapologetic is an empowering documentary that shines a light on organizations that fight racial injustices against Black women in the United States. Janaé and Bella, two Black queer women living in Chicago, unveil a pocket of American corruption when two Black Chicagoans are murdered by police.Their organization, The Movement for Black Lives, challenges an administration complicit in state violence and police funding, the women’s clear goal resounding through their passionate activism and protests against the Chicago police department. The film also highlights the prejudice against Black women and femmes in particular, underscoring that these voices are often silenced in conversations about racism. By chronicling Janae and Bella’s fearless leadership, Unapologetic elevates these icons, giving them a platform to voice their concerns and speak directly to those who are willing to help in the fight against racism.
UGENIA STOKES | ÉTATS-UNIS | 2020 | 13 MIN | V.O.A. / FREE TO BE Free to Be suit les initiatives culturelles et de justice sociale de quatre membres de la communauté LGBTQ+ qui nous rappellent que TOUTES LES VIES NOIRES COMPTENT en soulignant les nombreux apports de la communauté queer noire à la culture dominante. Free to Be follows four LGBTQ+ individuals through their cultural and social justice work to advocate ALL BLACK LIVES MATTER while showcasing the Black queer community’s cultural impact on the mainstream.
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WELL ROUNDED SHANA MYARA | CANADA | 2020 | 61 MIN | V.O.A.
Dans un monde où le fait d’aimer sa corpulence est radical, Well Rounded est là pour rétablir les faits et la réalisatrice Shana Myara attaque les préjugés du corps médical, l’association coriace du surpoids à la nourriture ou la grossophobie au sein des communautés queer grâce à des entrevues avec les principales concernées : des femmes racisées LGBTQ+. Des humoristes (la superstar autochtone Candy Palmater et l’hilarante Canado-Taïwanaise Joanne Tsung), des artistes (la polyvalente artiste burlesque Ivory et la mannequin et styliste Lydia Okello), des médecins et autrices réputées dans le domaine nous informent, blaguent et racontent des anecdotes de discrimination incroyables. Malgré le système capitaliste qui les écrase, les femmes queer racisées continuent de s’épanouir et de prospérer. Accompagnées par les jolies animations ludiques d’Alexandra Hohner et l’art de rue des villes canadiennes, ces femmes refusent de se laisser dompter par la culture dominante et prennent la parole pour raconter leur histoire en nous expliquant comment elles se sont réappropriées l’espace public dont elles ont si souvent été exclues. In a world where it’s somehow radical simply to love your fat self, Well Rounded is here to set the record straight. Health care bias, cultural associations with food, fat phobia within queer communities – director Shana Myara tackles it all, straight from the BIPOC, LGBTQ+ women with firsthand experience. Comedians (Indigenous superstar Candy Palmater and Taiwanese-Canadian stand-up comic Joanne Tsung), artists (burlesque multi-hyphenate Ivory and model/stylist Lydia Okello), and highly respected doctors and writers in the field inform, crack jokes, and spill about the jaw-dropping anecdotes of discrimination they face. Despite a capitalistic system that undermines them, queer women of colour have grown and flourished. Surrounded by quirky-cute animation by Alexandra Hohner and the vibrant street art of Canada’s urban centers, these women refuse to fade into the cultural background, stepping forward to tell their stories and underscore how they’ve come to realize the public-eye passions they once felt excluded from.
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longs métrages
REGARD SUR LE MONDE
EYE ON THE WORLD feature films
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ADVOKATAS THE LAWYER
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ROMAS ZABARAUSKAS | LITUANIE | 2020 | 97 MIN | V.O.A. & LITUANIENNE | S.-T.A. & F. Réfléchissant sur la masculinité et l'impuissance géopolitique et, mettant en scène un complot touchant de réfugiés dans le besoin qui dissèque sa propre tendance, Advokatas (The Lawyer) est le premier film des Pays baltes à montrer une scène érotique entre deux hommes gais. Et le cinéaste militant LGBTQ+ Romas Zabarauskas réalise magistralement ce tour de force. Avec sa palette de couleurs primaires et un soupçon de film noir jazzé, Zabarauskas nous amène d’un cabinet d’avocats dans les hauteurs vitrées de Vilnius aux tours de béton de Belgrade alors que Marius (Eimutis Kvosciauskas), qui se décrit comme une vieille folle dans un pays homophobe, se promène de dîners intimes en vernissages prisés avec élégance et raffinement et cherche à revoir Ali (Doğaç Yildiz), un camboy qui lui est tombé dans l’œil, mais qui refuse d’être une autre histoire d’un soir. Le Syrien demande alors à Marius, pour une raison obscure mais ô combien aguichante d’être patient, projetant notre protagoniste dans une histoire d’amour imbriquée dans la complexité des camps de réfugiés, le forçant à se demander ce qu’il est prêt à faire pour aider un homme qu’il vient tout juste de rencontrer. Advokatas (The Lawyer) est captivant du premier long zoom à l’essoufflante dernière image et dresse deux personnages émouvants contre un système créé pour les opprimer. Ruminating on masculinity and geopolitical powerlessness, with an affecting refugee-in-need plot that dissects its own trendiness, Advokatas (The Lawyer) is the first Baltic film to feature a male-on-male sex scene. Masterfully, filmmaker Romas Zabarauskas, an LGBTQ+ activist, makes this milestone count. In rich primary colours, with hints of jazz-inflected film noir, Zabarauskas takes us from the shining glass heights of a corporate lawyer’s office in Vilnius to the concrete towers of Belgrade as Marius (Eimutis Kvosciauskas), a self-described “old poof in a homophobic Lithuania” who glides through intimate dinner parties and vast art galleries with potent elegance, chases down Ali (Doğaç Yildiz), the Syrian sex-cam worker who has caught his fancy. But this won’t be another easy fling. Ali, for reasons obscured by his alluring reticence, wants things to move slowly, and the deeper Marius falls for him, the deeper he’s enmeshed in the machinations of refugee resettlement, obliging him to decide what he’s willing to do to change the circumstances of a man he’s just met. Fascinating from the first slow zoom to the last breathless frame, Advokatas (The Lawyer) pits two soulful-eyed strivers against a system built to restrict them.
ANDREY VOLKASHIN | BOSNIE-HERZÉGOVINE | 2019 | 17 MIN | V.O. BOSNIENNE | S.-T.A. / FICUS Abandonné par son amant marié, Almir décide de fêter l’arrivée du Nouvel An avec son amie mourante Militsa. Alors que la ville est en liesse, les deux amis discutent de leur vie et de leurs amours, mais Almir osera-t-il lui confier son plus grand secret? Left high and dry by his married lover, Almir decides to spend New Year’s Eve with his dying friend Militsa. As the city celebrates, the two talk about their lives and loves, but does Almir dare to tell his closest friend his deepest secret?
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ALICE JÚNIOR
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GIL BARONI | BRÉSIL | 2019 | 88 MIN | V.O. PORTUGAISE | S.-T.A. Alice Junior, née Jean Genet, est une ado trans qui déménage dans une petite ville au fin fond du Brésil parce que son père, Français d’origine, veuf et créateur de parfum, y a un contrat pour quelques mois. Bien dans sa peau, connue sur le web et proche de son père, Alice est confrontée aux préjugés et aux attaques des élèves, garçons comme filles, de l’école catholique où elle doit aller. Comment survivra-telle dans cet environnement hostile? Et surtout avec qui connaîtra-t-elle son premier vrai baiser? Sur ce canevas qui aurait pu n’être qu’un sombre drame, Gil Baroni déroule un récit plein de vie, de couleurs et d’énergie, à l’image de son héroïne. Avec une iconographie bigarrée de réseaux sociaux qui surgit régulièrement à l’écran, Alice Junior est un genre de « transteen movie » vivant et audacieux qui nous réserve de belles surprises! Sans gommer les aspects les plus durs de son histoire, le cinéaste appuie tout son film sur la formidable Anne Celestino, charismatique star brésilienne de YouTube." What would stepping into the brain of an online-obsessed Gen Zer look like? Probably a lot like Alice Júnior, which zips and zaps after the glitter-strewn exploits of the titular heroine (blogger Anne Celestino Mota) as she is ripped from her life in bustling Recife when her odd but adoring father (Emmanuel Rosset) needs to pursue a beguiling scent for his new perfume. Alice is a trans VM (Virgin Mouth, as she’s never been kissed) and prolific advice vlogger who sees the world in emojis and glints of connection. In trying to acclimate to the drab, uniform-clad Catholic school in conservative southern Brazil, Alice is determined to give the town some colour, even while others insist on tearing her down. Thankfully, she’s got an open-hearted posse on her side, including a “fierce” outsider, the exuberant “snap news” reporter, and the dreamiest couple on campus. Not to mention Rhinoceros, her fabulously dressed cat. Lampooning teen comedy tropes like the “legendary pool party” while embracing the coming-of-age charms of the best films in that genre, Alice Júnior has as much vivacity and cleverness as Alice herself, and just as many unexpected surprises.
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ARE WE LOST FOREVER
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DAVID FÄRDMAR | SUÈDE | 2020 | 104 MIN | V.O. SUÉDOISE | S.-T.A. Après quelques années passées ensemble, Adrian et Hampus se quittent. Une fois la vaisselle et les meubles séparés (même le lit!), le déménagement et les adieux faits, comment séparer les souvenirs, semblables ou divergents, les liens du cœur, l’empreinte de la peau et l’amour qui ne s’efface pas aussi vite pour l’un que pour l’autre? Natif de Göteborg, tout comme Bergman, le grand maître du cinéma suédois, David Färdmar fait l’étude détaillée d’une rupture amoureuse et signe un Scènes de la vie conjugale gay à l’ère des textos, des statuts Instagram et des fuck buddies virtuels. Filmé au plus près des corps, des peaux et des larmes qui restent coincées dans le ventre tandis que des mots trop durs franchissent la barrière des lèvres, ce film sur un couple qui ne parvient pas à se séparer trouve le ton juste pour montrer cette douloureuse période quand l’amour ne suffit plus et qu’il faut reconstruire sa vie sur un amour mort. " For Hampus (Jonathan Andersson) and Adrian (Björn Elgerd) there’s no more “we.” First, there is shock, the camera fixed on their stunned faces in bed or jump cutting between them in various positions at the kitchen table, silently trying to work things out next to a vase of dead flowers. They have broken up before, but this time feels different. With Hampus moved out and their bed split down the middle, literalizing their rupture, they meet in a series of restaurants, bars, bedrooms, and waiting rooms all around picturesque Göteborg, vacillating between hurling insults and slipping into the comforting bonds of their mutual dependency – sometimes accepting, sometimes denying one another’s desperate propositions – as previously unspoken truths unspool about their “perfect rom-com” relationship. Wracked with self-doubt, Adrian must decide if he will remain the clammed-up “control freak” he’s been accused of being or change in time to salvage what remains. Are We Lost Forever, the feature debut of director David Färdmar, puts one hot-and-cold relationship under the microscope, revealing how the intricacies of long-term coupling shape us and what we choose to do with the opportunities fate sends our way.
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BEARDS (DATING AMBER) DAVID FREYNE | IRLANDE | 2020 | 92 MIN | V.O.A.
Irlande, 1995. Deux ans après que l’homosexualité ait été décriminalisée, Eddie et Amber, ados et gays, s’entendent pour faire semblant de sortir ensemble afin de faire taire les rumeurs et les attaques homophobes qui les visent à leur école. Si les deux jeunes donnent le change pendant un certain temps, ils ne pourront bientôt plus se cacher leur vraie nature, à eux-mêmes et à chacun d’eux. Une virée dans un bar gay de Dublin mettra le feu aux poudres… La vie des ados queers d’aujourd’hui est probablement moins souvent dramatique qu’il y a 25 ans, en Irlande ou ailleurs. Mais les préjugés, les attaques, la dépression et la violence sont encore trop présents. Inspiré de la jeunesse du cinéaste, Beards (Dating Amber) montre bien l’exaltation et l’effroi de cet âge où on découvre qui on est vraiment, à l’époque ou de nos jours. Ce film aussi touchant que charmant parvient avec une rare justesse à passer de la comédie au drame et les deux jeunes acteurs font preuve d’une alchimie palpable. While his mates press him about which female classmate he wants to “shift,” Eddie (Normal People’s Fionn O’Shea) would much rather be discussing the latest episode of My So-Called Life. Unfortunately, pop culture knowledge won’t get him very far in his sex-obsessed, army-oriented Irish town, so when the irrepressible Amber (Lola Petticrew) enlists him to act as her beard he is forced to accept the invitation or risk having his own sexuality scrutinized. Thus begins an unlikely – and beautiful – friendship. One so ripe with affection that it will have you cheering for the protagonist’s relationship as loudly as any love story, even as a wondrous new sweetheart for one and the fangs of internalized homophobia for the other threatens to painfully and aggressively tear them apart. In rich yellow tones, Beards (Dating Amber) viscerally captures life’s world-shattering firsts, the panic and starry-eyed optimism of adolescence, the warm electricity of one body melting into another on a secluded beach as the sun sets in the offing. And with perfectly timed gallows humour, it wrings real honesty out of the absurdity of pretending to be what you’re not.
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BREAKING FAST
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MIKE MOSALLAM | ÉTATS-UNIS | 2020 | 92 MIN | V.O.A. & ARABE | S.-T.A. Mohamed, Mo pour les intimes, vit à West Hollywood. Il est médecin, célibataire depuis peu, beau bonhomme, gay et musulman. Au party d’anniversaire de son meilleur ami, aussi flamboyant que Mo est discret, il tombe dans l’œil de Kal, beau mec, acteur, célibataire et qui parle un peu arabe. Les deux hunks se plaisent mais le ramadan débutant le lendemain, leur danse de séduction devra rester chaste pendant un mois. Tiendront-ils le coup et se retrouveront-ils au bout de 30 jours? Un hunk arabe et un hunk yankee qui font l’épicerie ensemble tandis que Sarah Vaughan chante The Trolley Song : plus gay que ça tu meurs! Et c’est complètement assumé par le cinéaste, également scénariste. Si Tom Hanks et Meg Ryan peuvent jouer dans des comédies romantiques complètement improbables, Aladin et GI Joe le peuvent aussi! Ce qui n’empêche pas d’aborder des thèmes plus sérieux comme islam et homosexualité. À notre époque si frileuse, c’est tout à l’honneur du scénariste-cinéaste. With the thoughtfully delightful Breaking Fast, writer-director Mike Mosallam has managed that rare cinematic feat: a film both crowd-pleasing and dramatically resonant, touching upon tropes of classic Hollywood romances, but with a knowing wink. All the while parsing the complexities of faith in all its permutations. Mo (Haaz Sleiman), an observant Muslim, stubbornly retreats into his routines when his lover chooses to marry a woman to appease his devout father. A year later, with Ramadan beginning, Mo’s nonpracticing best friend, Sam (the hilarious Amin El Gamal), encourages Mo to emerge from his shell. The advice coincides with an introduction to the “mega-attractive,” Arabic-speaking, seemingly bulletproof charmer named, fittingly enough, after Superman’s birth name: Kal-El (Michael Cassidy, whose last brush with the Man of Steel was as Jimmy Olsen in Batman v Superman). Kal saves Mo from breaking fast alone each night, the two spending the month avoiding impurity and getting to know each other as friends, day by day coming to realize that hiding behind Mo’s show of tolerance and Kal’s Teflon affability are deeper vulnerabilities they’ll need to contend with or risk breaking more than just the fast.
ROBERT METSON | ROYAUME-UNIS | 2020 | 9 MIN | V.O.A. / TICKING BOXES Matt, le stéréotype de l’homme blanc hétéro, croit avoir tout compris de la vie en perpétuant le statu quo. Mais l’illusion de sa vie parfaite commence à s’effriter lorsqu’il rencontre Ryan. Matt, a stereotypical hetero white male, feels he has life figured out by following the status quo. This all changes when he meets Ryan and the illusion of his idyllic life begins to crumble.
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CICADA
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MATTHEW FIFER & KIERAN MULCARE | ÉTATS-UNIS | 2020 | 93 MIN | V.O.A. | S.-T.F. Ben et Sam se rencontrent par hasard lors d’un été new-yorkais particulièrement chaud. Le premier est Blanc, déconnecté de lui-même, et baise hommes et femmes pour, visiblement, oublier un traumatisme d’enfance qui lui donne allergies, nausées et vomissements. Le second est Noir, plutôt bien dans sa peau mais dans le placard et tout juste rescapé d’une agression à main armée. À chacun ses blessures, à chacun ses forces. Lesquelles des deux les réunira ou les éloignera l’un de l’autre? Ce qui commence comme le carnet de bord d’un fêtard/baiseur solitaire et sauvage se transforme en une histoire d’amour rythmée par les soubresauts de douleurs anciennes. Un voyage exaltant et déchirant que Cicada déroule avec un souci du détail, une poésie et une sensibilité qui touchent. Le charisme calme de Sheldon D. Brown (Sam) et celui plus fiévreux de Matt Fifer (Ben) portent ce film aussi dur que délicat. As Ben (Matthew Fifer) and Sam (Sheldon D. Brown) circle the fountain at Washington Square Park, the camera captures them in reflection, each a reluctant Narcissus, slowly learning to fall in love with their own images in the hope of more fully embracing the other’s. This personal and relational quest forms the warm, beating center of this topical, instantly classic film (based on a true story), the two late bloomers navigating the knotted intersections of sexuality and race. What begins as comedic patter – trading in 90s references to “Mambo No. 5” and Animaniacs, “pregnant with glow” – transitions into the thornier territory of family and friends, and trauma both deep-rooted and throbbingly fresh, testing and deepening their affection. As the Sandusky abuse trial simmers in the background, buried truths crawl to the surface. Cobie Smulders, David Burtka, and SNL’s Bowen Yang lend their star power, while Eric Schleicher’s cinematography makes New York City feel lived in, cozy, the backdrop to writer-director Matthew Fifer’s shrewd, naturalistic dialogue, each lovingly crafted scene crackling with vitality to create a symphonic composite as all-encompassing and extraordinary as the cicadas’ song.
WAYNE BURNS | CANADA | 2019 | 18 MIN | V.O.A. / LIAR Deux jeunes hommes se rencontrent pour baiser sur le toit d’une église. Two young men meet for a hookup on a church rooftop.
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CLÉMENT, ALEX ET TOUS LES AUTRES
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CHENG-CHUI KUO | FRANCE | 2019 | 74 MIN | V.O.F. | S.-T.A. Clément (Yannis Bougeard) ne sait plus où donner de la tête avec un ex hostile qui l’aime toujours (David Mora), une coloc renfermée (Carolina Jurczak), une sœur qui déteste cogner à la porte (Chloé Berthier) et un nouveau pensionnaire souvent torse nu qui lui envoie des signaux sexuels contradictoires (Bellamine Abdelmalek). Qui plus est, Clément est un cinéaste pour qui le cinéma n’est pas de tout repos. Il planche sur un scénario qui se déroule à l’écran en vignettes en noir et blanc, exorcisant ses démons jumeaux de la solitude et du vide par le biais d’une femme âgée (Nadine Alari, décédée en 2016 et à qui le film rend hommage) et d’un jeune SDF qui semble la fasciner. Écrit et réalisé par Cheng-Chui Kuo, le film intègre diverses approches novatrices. Il gambade entre les personnages, lors d’une soirée arrosée où on joue à vérité ou conséquence, il conjure des images du passé projetées sur des murs et bâtiments oniriques afin de secouer et mettre à nu cette bande hétéroclite de personnages pour qui le concept même d’être aimé est une proposition radicale. Clément (Yannis Bougeard) has his hands full: an antagonistic ex who still harbors feelings for him (David Mora); a roommate who never opens up (Carolina Jurczak); a sister who never knocks (Chloé Berthier); and a new, often-shirtless lodger who may or may not want to shag him (Bellamine Abdelmalek). Piled on that, he happens to be a filmmaker for whom filmmaking does not come painlessly, working on a script that unspools in black and white vignettes, exorcising his twin demons of loneliness and emptiness through the story of an older woman (Nadine Alari, who died in 2016 and to whom the film is dedicated) and the young homeless man to whom she’s drawn. Writer-director Cheng-Chui Kuo interlocks his film with these kinds of innovative approaches. One minute Kuo is pingponging between characters during a tense, wine-soaked group session of Truth or Dare, the next he’s conjuring living projections of the past, which glide along the walls – architecture turned dreamscape. All in the service of shaking up and stripping bare this motley crew of misfits for whom the very idea of being loved is a radical proposition. CONSULAT GÉNÉRAL DE FRANCE À QUÉBEC
KOEREN MARCIANO | FRANCE
| 2018
| 11 MIN | V.O.F. | S.-T.A. / SENTIMENTS DISTINGUÉS
(DISTINGUISHED SENTIMENTS)
Sentiments distingués met en scène des plans et complots foireux sous forme de conte musical. L’on y découvre la vraie identité de deux hommes en quelques stepettes. A musical tale of backfiring schèmes and mislaid plans, Distinguished Sentiments uncovers two mens’ true identities with a little song and dance. CHARLES DUDOIGNON-VALADE | FRANCE | 2018 | 17 MIN | V.O.F. | S.-T.A. / SO LONG, PARIS! Comédie douce-amère au sujet d’une pré ado rebelle pleine d’imagination qui finit par accepter le divorce de ses parents après une rencontre surprise avec l’amant de son père. A bittersweet comedy about a fanciful and rebellious pre-teen who ends up accepting her parents' divorce after an unexpected encounter with her dad's male lover. 52
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EL CAZADOR YOUNG HUNTER MARCO BERGER | ARGENTINE | 2020 | 101 MIN | V.O. ESPAGNOLE | S.-T.A. & F.
Bien qu’il soit dans le placard, Ezequiel, 15 ans, sait qui il est et ce qu’il aime. Les hommes. Jeunes. Comme Mono, 21 ans, skater taciturne et sexy, avec qui il amorce une liaison tandis que ses parents sont partis en vacances. Les deux garçons en profitent, désir et intimité semblent être au rendez-vous, mais lorsqu’ils passent une nuit chez un cousin de Mono, Ezequiel commence à avoir des doutes sur la vraie nature de son amant. Qui est-il vraiment? Difficile d’en dire plus sur l’intrigue de ce film qui débute par une histoire d’amour assez conventionnelle entre deux ados et passe peu à peu à un autre registre autrement plus inquiétant. Depuis 10 ans, Marco Berger explore le désir entre hommes, la danse des regards et des silences, les discordances entre la perception de la réalité et ce qui est réel, le prix à payer pour conjuguer les deux. Dans El cazador (Young Hunter), la proie devient le chasseur et le spectateur succombe malgré lui à la manipulation orchestrée par un cinéaste en pleine possession de ses moyens. As the opening credits wisp on and off the screen like smoke, we see clips of a sun-lit forest juxtaposed with an unsettling soundtrack. Will this be a horror film? A thriller? The less you know about El cazador (Young Hunter) going in, the better, but here are the tantalizing basics. With intense black eyes, 15-year-old Ezéquiel (Juan Pablo Cestaro) searches for a willing partner, checking out a classmate at the urinals, making furtive passes at a friend, and ogling a shirtless, tattooed older boy at a skatepark. Only the latter object of his attention, Mono (Lautaro Rodríguez), turns into a connection, the two lounging around half-naked in the Argentinian heat and playing in Ezéquiel’s parents’ pool while they’re away in Europe. When his parents return the two use the house of a man identified as Mono’s distant relative (Juan Barberini), getting to explore their sexuality in private, though Ezéquiel keeps noticing strange signs. A cigarette burning in the grass. A noise outside the shower window. And something begins to occupy Mono’s thoughts. Something distracting, gnawing. But what? The answer will blur the line between the hunter and the hunted.
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EL MAESTRO THE TEACHER
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MARIA CRISTINA TAMAGNINI & JULIAN DABIEN | ARGENTINE | 2020 | 92 MIN | V.O. ESPAGNOLE | S.-T.A. Natalio (Diego Velázquez), en partie inspiré d’Eric Sattler auquel le film rend hommage, est un enseignant qui trime dur et n’hésite pas à aider les autres en offrant des cours particuliers au fils victime d’intimidation de Susana (interprétée par la cinéaste Ana Katz), la travailleuse domestique de sa mère, et tout en mettant en scène une production parascolaire du Petit prince. Lorsque Juani (Ezequiel Tronconi) l’appelle et lui dit qu’il a besoin d’un endroit où dormir, il n’hésite pas à l’accueillir, au grand dam de sa mère. Juani arrive donc dans la « jolie » ville argentine de Salta où chacun espionne son voisin et aucun mouvement ne passe inaperçu, surtout pas ceux d'un éminent enseignant dorénavant toujours flanqué de son nouvel ami. Les rumeurs se propagent plus rapidement que Natalio ne peut les dissiper, attirant le mécontentement de l’école où il travaille et du petit ami bon à rien de Susana. Regorgeant du symbolisme et de la sagesse du Petit prince, El maestro (The Teacher) nous met en garde contre l’ignorance délibérée des adultes et célèbre la dignité de ceux qui gardent la tête haute malgré les tempêtes.
Natalio (Diego Velázquez) – who is partially based on real-life teacher Eric Sattler, to whom the film is dedicated – is a hard-working educator who freely gives his time to others, tutoring the bullied son of his mother’s domestic worker, Susana (filmmaker Ana Katz), and directing an extra-curricular theatre production of The Little Prince. When the wily Juani (Ezequiel Tronconi) calls him one evening and needs a place to stay, to the dismay of Natalio’s demanding mother, Natalio extends his usual openheartedness. Thus, Juani arrives in the “beautiful” Salta, Argentina, a town of spies, no movement gone unnoticed, especially those of a prominent teacher and the male newcomer who never leaves his side. Rumours spread faster than Natalio can dispel them, bringing him into conflict with his school and Susana’s abusive, deadbeat boyfriend. Star-dusted with the wise symbolism of The Little Prince, El maestro (The Teacher) has lessons to impart about the wilful ignorance of grown-ups and the dignified few who remain standing through it all with their head held high.
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ELLIE & ABBIE (& ELLIE'S DEAD AUNT) MONICA ZANETTI | AUSTRALIE | 2020 | 84 MIN | V.O.A.
Ellie, 17 ans, a secrètement le béguin pour Abbie, une camarade de classe qu’elle désire inviter au bal de fin d’année. Alors qu’elle vient de faire son coming out à sa mère, sa défunte tante lesbienne lui apparait dans les toilettes, avec pour mission de l’aider dans son processus d’acceptation. D’abord réfractaire, Ellie en apprendra peu à peu sur elle-même, mais également sur le passé militant de tante Tara. Avec Ellie & Abbie (& Ellie’s Dead Aunt) l’actrice et scénariste australienne Monica Zanetti signe la réalisation d’un premier long-métrage drôle, punché et ludique. Sans prétention, ce divertissement certain rend le coming out secondaire, dans ce coming of age aux répliques croustillantes, et ce, sans tomber dans le cliché, malgré une prémisse loufoque, presque dérisoire. Les actrices Sophie Hawkshaw (Ellie) et Zoe Terakes (Abbie) rendent le tout crédible, de par un jeu authentique et un faciès rafraîchissant. Although Ellie (Sophie Hawkshaw) fuels her 17-year-old ego with motivational quotes, she can’t escape the dynamics of the real world, so when she blithely comes out to her mom (Marta Dusseldorp) by telling her she wants to invite a female crush (Zoe Terakes) to the formal, she’s disappointed when the reaction is mixed and her assumptions about the ease of 21st-century gay life are complicated. Good thing she has a “Fairy Godmother.” Her Aunt Tara (Julia Billington), killed years before under murky circumstances, is a proud lesbian phantom who inserts herself into Ellie’s courtship. The awkwardness of “the follow-up conversation”? Tara’s got it covered. Except, Ellie doesn’t want to listen. She prefers to deal with things her own way, and her aunt’s presence only seems to dredge up difficult family moments. Not to mention how it causes her to bungle her wooing in ever more embarrassing ways. Monica Zanetti’s zany romantic comedy about unfinished business is a tribute to female mentorship with a winking magical realist touch, underscoring the costs of the progress we may take for granted and the quotable-for-a-reason truism about the beauty of being yourself.
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EMILIA
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CÉSAR SODERO | ARGENTINE | 2020 | 97 MIN | V.O. ESPAGNOLE | S.-T.A. De retour chez sa mère après une rupture avec sa blonde, Emilia est une étrangère dans sa propre ville, dans sa propre vie. Perdue en Patagonie, lieu mythique où se retrouvent ceux et celles qui se cherchent. Est-ce une parenthèse ou un retour aux sources? Elle cherche des réponses dans les bras d’un type qu’elle a connu adolescente, maintenant marié à sa meilleure amie. Dans les bras de sa mère, aimante et envahie. Et dans les bras d’une élève, au lycée où elle enseigne… Il ne se passe pas grand-chose dans ce film pudique mais l’impression d’être là, tout à côté d’Emilia, presque dans sa tête et dans son cœur, est très forte. Scénario simple, direct et efficace de Cesar Sodero, cadrages très sûrs et assumés, lumière évoquant celle des tableaux d’Edward Hopper, interprétation sensible de Sofia Palomino, qui a un petit air de Charlotte Gainsbourg et de Lou Doillon : Emilia est un remarquable premier long-métrage qui, mine de rien, laisse des traces durables. Emilia (Sofía Palomino, who has the emotive locks and raw, angular energy of an A Star is Born-era Lady Gaga) has returned to the dusty light of her mother’s home. Here, in this small Patagonian village of stray dogs and economic hardship hemmed in by wind-swept terrain, the villagers gossip about disastrous couplings, only partially realizing they’re talking about themselves. Emilia is reeling from a mysterious break-up of her own with a girlfriend to whom she has left everything, though the film remains firmly rooted in the present, trained on Emilia in lingering shots as she makes a “disaster” out of her already broken life, set to the mesmerizing vocals of Mercedes Nasta. Engaging in flirtations and affairs with local men, Emilia is most drawn to one of her students, the rebellious and gloweringly sensual Rosano (Nina Dziembrowski), pursuing a liaison that is part attraction, part mentorship, and altogether consuming. Spiraling, pulling others into her whirlpool, Emilia’s one hope is that she can learn what one can do with a little courage before the perpetual winds wear her down.
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FUTUR DREI NO HARD FEELINGS
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FARAZ SHARIAT | ALLEMAGNE | 2020 | 92 MIN | V.O. ALLEMANDE, ARABE & PERSANE | S.-T.A. & F. Fils d’immigrés iraniens né en Allemagne, Parvis mène sa vie à peu près comme il l’entend, out & proud, entre nuits dans les clubs et baises Grindr. Au centre d’hébergement où il doit faire des heures de travail communautaire, il rencontre Amon et Banafshe, frère et sœur, réfugiés en attente d’un statut officiel. Amant du garçon et ami de la fille, Parvis découvre un amour comme il n’en a jamais connu, une amitié tout aussi marquante et un début de conscience sociale, bref, un éveil aux autres. Malgré les obstacles, le monde appartient à ce trio improbable mais pour combien de temps? Il est évident que ce premier film de Faraz Shariat est d’inspiration autobiographique tant les personnages sont spécifiques, précis, sans caricature, incroyablement vivants. Étude de caractères, chronique sociale et film d’apprentissage, Futur Drei (No Hard Feelings) est remarquable de maîtrise cinématographique, porté par trois excellents jeunes acteurs. Un cinéaste à surveiller. An award-winner in Germany, where the film takes place, director Faraz Shariat’s semi-autobiographical Futur Drei (No Hard Feelings) is a powerfully affecting examination of belonging, tackling heady subject matter with a droll fearlessness that mixes German with Farsi and tense drama with stylized sequences that glory in wish fulfillment. Parvis (Benjamin Radjaipour), a German-born suburbanite of Iranian descent, slides fluidly between foggy nightclubs, hookups, and backyard family cookouts. However, he is forced to reassess the privileged ease with which he moves through the world when sentenced to community service at a local refugee detention center. There, he is enamoured by a recently arrived Iranian, Amon (the dreamy Eidin Jalali), who is determined to stay under the radar and does not have the luxury of choosing his own destiny. Parvis soon learns that the way to Amon’s heart is through his sister and fellow detainee, Banafshe (Banafshe Hourmazdi), with whom he shares an inseparable bond. Together, the three indulge in hedonistic pleasures while they still can and stretch the limits of what they’ll do to stay together, looking defiantly towards a future defined by a more organic freedom for all.
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GLI ANNA AMARI BITTER YEARS
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ANDREA ADRIATICO | ITALIE | 2019 | 112 MIN | V.O. ITALIENNE | S.-T.A. & F. Peu connu en dehors de l’Italie, Mario Mieli fut un pionnier des luttes LGBTQ+ dans les années 70. Fils d’une famille d’industriels milanais, c’était un personnage flamboyant, provocateur et une figure majeure du militantisme gay. Toujours habillé en femme, il s’est insurgé contre les dictatures identitaires et a défendu les trans en tous genres à une époque où leur visibilité publique était inexistante. Il a cofondé le premier mouvement de libération gay italien et il a publié Éléments de critique homosexuelle, important livre de référence. Mettant en pratique l’adage qui veut que le fond et la forme s’accordent, Andrea Adriatico signe un film qui aurait pu être fait dans les années 70. Sans être aussi révolutionnaire que les œuvres, par exemple, de Pasolini, Gli anna amari (Bitter Years) est non formaté mais rigoureux, en roue libre mais conséquent, à l’image de son héros. Portant le film sur ses épaules, Nicola di Benedetto incarne, avec force, l’énergie, la détermination et la détresse de cet homme qui a donné sa vie pour une cause. The Wildean intellectual and provocateur Mario Mieli (a campy, fearless Nicola Di Benedetto) embodied the ‘live fast, die young’ model of genius. A founding member of the groundbreaking F.U.O.R.I! (Come out!) collective, Mieli helped pioneer gay rights in 1970s Italy and wrote a highly influential political pamphlet, Towards a Gay Communism – all before his untimely death at 31. Andrea Adriatico’s lyrical, gloriously melodramatic biopic Gli anna amari (Bitter Years) translates this vibrant figure to the screen in all his philosophically-minded panache, as he exasperates his family with his free-spiritedness and stirs up society with his queer, feminist worldview. Country-hopping across Europe in a visual feast of stunning locations, lying naked among literature with his radical peers, and dabbling in freemasonry, Mario/Maria searches for “a new Golden Age.” “Pharaoh’s blood” flowing in his veins, he thrives on experimentation and the clashes of gay liberation, finding thorny love with beautiful Umberto (Tobia De Angelis). Though dogged by “educastration” and his own psychological demons, he meets hatred with honey, and becomes unforgettable doing so.
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GOSSAMER FOLDS LISA DONATO | ÉTATS-UNIS | 2019 | 95 MIN | V.O.A.
Gossamer Folds, mettant en vedette la musique originale de Sarah McLachlan et produit par « Lisa Simpson » (Yeardley Smith y joue même un petit rôle), regorge de visages familiers. Nous sommes en 1986 et une famille blanche du Midwest emménage pendant l’été dans une banlieue de Kansas City où le patriarche intolérant (interprété par l’ancienne idole des ados Shane West) est déterminé à ce que son fils fougueux de 10 ans, Tate (Jackson Robert Scott qu’on a vu récemment dans It), n’ait aucun contact avec leur nouvelle voisine Gossamer (actrice trans établie Alexandra Gray, connue pour Transparent, Empire et The Alienist). Loin d’être une nouvelle mouture de l’intolérance que l’on connaît si bien, ce film met l’accent sur la belle amitié qui se développe entre Tate et ses voisins noirs. Tate et le père de Gossamer (Franklin Ojeda Smith) se passionnent pour les dictionnaires. Gossamer et lui écoutent du Bowie sur la balançoire de la véranda et s’émerveillent à attraper des lucioles. Tate aime découvrir des choses par lui-même et s’interroge sur la signification des mots. Ce qu'il découvre chez Gossamer est bien plus profond que la critique sommaire et trompeuse de son père. Gossamer Folds est un film familial dont l’histoire encourageante et luminescente transcende le genre. Gossamer Folds – featuring original music by Sarah McLachlan and produced by Lisa Simpson herself, Yeardley Smith (who has a cameo) – is full of familiar faces. It’s the summer of 1986 and a White midwestern family moves to a small town outside Kansas City, the homophobic patriarch (former teen heartthrob Shane West) determined to keep his “feisty” 10-year-old son, Tate (Jackson Robert Scott, fresh off the remake of It), away from their new *insert-slur-here* neighbour, Gossamer (established trans actress Alexandra Grey, known for Transparent, Empire, and The Alienist). However, this is less a retread of familiar bigotries and more committed to the warm friendship Tate strikes up with his Black neighbours. Tate and Gossamer’s father (Franklin Ojeda Smith) nerd out over dictionaries. He listens to Bowie with Gossamer on her porch swing. The two, with wonderment, catch fireflies. Tate likes to find out things for himself, constantly interrogating meanings, and what he finds in Gossamer is far more than the limited assessment of his “deceitful” father. Gossamer Folds is, at its heart, a family film, but one that reimagines the definition of that concept in its heartening, luminescent trajectory.
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JONAKI PORUA FIREFLIES
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PRAKASH DEKA | INDE | 2020 | 91 MIN | V.O. ASSAMAISE | S.-T.A. Le début au grand écran de Benjamin Daimary, en tant que timide, délicat, mais résilient Jahnu, lui a déjà valu des éloges dont le prix du meilleur acteur de l’un des plus grands festivals LGBTQ+ d’Asie du Sud. Le producteur trans Milin Dutta et le cinéaste autodidacte Prakash Deka nous racontent la recherche d’identité d’une femme trans d’un village éloigné du nord-est de l’Inde où l’indifférence est mortelle. Jahnu vit avec sa soeur (Bitopi Dutta), qui, elle aussi repousse les limites du genre, et apprend à contourner les obstacles que posent les salles de bain de son école secondaire et à ignorer les insultes des villageois, tout en rêvant de s’évader ne serait-ce qu’un instant avec Palash (Palash Mech), un garçon solitaire qui fait découvrir à Jahnu le pouvoir transformateur des saris. Des rives luxuriantes du Brahmapoutre aux centres-villes animés, la quête de mentors trans de Jahnu nous plonge dans la culture assamaise, dans ses dynamiques, ses restrictions et sa beauté. Outre le flashforward tragique par lequel débute le film, Jonaki Porua (Fireflies) nous laisse entrevoir des possibilités autres que la violence et notre patience en sera largement récompensée. The screen debut of Benjamin Daimary as soft-skinned, emotionally armoured Jahnu has already earned kudos, including a top acting prize South Asia’s biggest LGBTQ+ film festival, Kashish. Trans producer Milin Dutta and Mumbai-based, self-taught director Prakash Deka bring us the story of a trans woman discovering her identity in a remote village in northeastern India where difference is deadly. The shy Jahnu lives with a similarly gender-pushing sister (Bitopi Dutta) and their family, navigating the restrooms at high school and the insults of the locals, but longs for moments of escape with the reclusive Palash (Palash Mech) who introduces Jahnu to the transformative power of a gorgeous sari. Whether trailing Jahnu through the flora and fauna-rich banks of the Brahmaputra river or venturing into a bustling urban center on Jahnu’s search for trans mentorship, Jonaki Porua (Fireflies) immerses us in Assamese culture. Its dynamics and strictures. Its beauty. Though the film begins with a tragic flashforward, we are given a glimpse of what’s in store beyond the oppressive violence, and are poignantly rewarded when we get there.
SHIVIN & SUNNY GROVER | INDE | 2020 | 15 MIN | V.O.A. / THE LONELY PRINCE Un prince esseulé et mélancolique invite un sculpteur à la cour et lui demande de créer une œuvre d’art qui ne sera que pour lui. Alors que le sculpteur cisèle le marbre, le prince découvre une pulsion qui sommeillait en lui, oubliant momentanément sa solitude. A lonely prince, drowning in melancholy, invites a sculptor to his court to create a piece of art just for him. As the sculptor spends his days chiselling away on a block of marble, the prince too discovers a new side of himself, for a brief moment forgetting the world of solitude that surrounds him.
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KOKON COCOON
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LEONIE KRIPPENDORFF | ALLEMAGNE | 2020 | 90 MIN | V.O. ALLEMANDE | S.-T.A. & F. À 14 ans, Nora traîne en ville avec sa grande sœur qu’elle admire, elle vit avec leur mère pas très présente et se demande qui elle est. C’est l’âge des découvertes, des mystères et des révélations. Pareille aux chenilles qu’elle élève dans sa chambre, elle sort de son cocon lorsqu’elle tombe amoureuse pour la première fois d’une jolie fille plus âgée. Nora aime, rit, vole, le monde et l’avenir lui appartiennent. Pour combien de temps? Avec sa première séquence filmée par un cellulaire et ses images mordorées, Cocoon démarre avec une énergie adolescente proche de celle de Mommy. Mais le film de Leonie Krippendorff se poursuit de façon plus douce, plus intérieure que celui de Dolan et se concentre sur le portrait très juste d’une fillette en chemin pour devenir une jeune femme. Une étude de caractère portée par le jeu prenant et sensible de la jeune Lena Urzendowsky. Fourteen-year-old Nora (Lena Urzendowsky) seems synced with nature. Like 2018, the hottest Berlin summer on record, she is worried she might “melt.” Like the moon, which is about to enter an eclipse, she is a satellite, orbiting her older sister, Jule (Lena Klenke), insinuating herself into parties and classrooms, a witness to the weight obsessions and endless sexual put downs of the older crowd, living for that moment when her body might rub up against another. A more sustained, independent relation reveals itself in the form of Romy (Jella Haase), for whom she has the kind of attraction that inspires a soundtrack. Rory encourages her to express her identity and, slowly, she breaks away from her claustrophobic home life, though the world is a harsh place for a butterfly. With the kinetic immediacy of the cell phone footage interspersed throughout the film, writer-director Leonie Kripendorff has us question what is truly natural, offering her protagonist an existence beyond the betrayals, cruelties, and indignities, where plastic bags float like jellyfish and the short lifelines of your palm are less about endings, and more about the possibilities one can find in abstraction.
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LA DEA FORTUNA THE GODDESS OF FORTUNE
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FERZAN OZPETEK | ITALIE | 2019 | 114 MIN | V.O. ITALIENNE | S.-T.A. Alessandro et Arturo vivent à Rome depuis 15 ans. Respectivement plombier et traducteur, les deux beaux bonhommes forment un couple quasi-ouvert qui connaît un passage à vide. L’amie par qui ils se sont connus débarque chez eux, leur laissant son petit garçon et sa fillette afin de passer quelques jours à l’hôpital pour y passer des tests. Exacerbées par la présence des gamins, les tensions du couple s’intensifient. Sans parler de l’attachement que les deux « tontons » malgré eux commencent à ressentir pour les deux enfants. Léger et joyeux, le film commence par une fête d’amis de tous âges, toutes couleurs qui incarnent la diversité et la dolce vita romaine. Ça bifurque assez vite sur des sujets plus sérieux comme le dur désir de durer pour un couple, l’homoparentalité, les rêves auxquels on a renoncé, la vieillesse et la mort qui s’en vient… Beaux acteurs, actrice somptueuse, enfants adorables, appartements de rêve, chansons de Mina et charme de l’italien : l’emballage est séduisant mais le fond de cette comédie de mœurs est aussi sensible que touchant. Turkish-Italian auteur Ferzan Ozpetek’s sumptuous, at times Gothic tale of families contorted by the forces of fate, yet broken or set according to hard-won bonds of trust and affection, is an emotional stunner. The opening scenes introduce us to a whole host of ominous inflection points: unseen, “suffocating” figures pounding on an ornate set of doors in a rambling palace; a grinningly oblivious Alessandro (Edoardo Leo) caught on camera at a wedding reception emerging after a quickie, to the consternation of his long-suffering partner, Arturo (Stefano Accorsi); and Alessandro’s best friend and former girlfriend, Annamaria (Jasmine Trinca), crashing the party shortly after, in need of temporary guardians for her two children, one of whom bears Alessandro’s name. None of these intrigues are exactly what they seem, adding tension to the film’s alternatingly heartwarming and gut-wrenching exploration of modern coupledom. Supported by their eclectic, close-knit group of friends in their idyllic Roman neighbourhood, Alessandro and Arturo tend to their newfound responsibilities and crumbling relationship, though multiple revelations and an extended trip away with Annamaria’s children will put their love to the ultimate test. The result is unforgettable.
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LA DIOSA DEL ASFALTO ASPHALT GODDESS JULIÁN HERNÁNDEZ | MEXIQUE | 2020 | 126 MIN | V.O. ESPAGNOLE | S.-T.A. & F.
Devenue chanteuse dans un groupe de rock, Max revient dans son modeste quartier d’origine. Des souvenirs pesants l’y attendent comme les dernières nouvelles et les vérités tues pendant des années… Cinéaste prolifique au style incomparable, Julian Hernández fait son retour à image+nation avec une œuvre explosive et inclassable qui balaie les codes du film de genre. Inspiré de faits réels, La diosa del asfalto (Asphalt Goddess) offre une plongée dans le Mexico des années 80 à travers l’histoire de Las Castradoras de Santa Fe, un gang de rue composé uniquement de femmes et réputé pour semer la peur au sein de la ville. Mêlant les registres du film de gangsters, du revenge movie, de la satire ou encore du mélo, ce long-métrage à l’esthétique baroque aborde les thèmes du sexisme, des violences sexuelles, de la rivalité et de l’amitié mais aussi de la solidarité entre femmes et du female empowerment. Now the lead singer in a rock band, Max returns to her humble hometown with heavy memories and silent truths awaiting her. The latest devastating news of death and with it an unforgivable betrayal set her destructive path in motion as she tries to understand and give meaning to all her unfinished business. A prolific filmmaker with an unparalleled style, Julian Hernández returns to image+nation with an explosive and unclassifiable film that defies all genre conventions. Inspired by real events, La diosa del asfalto (Asphalt Goddess) offers a dangerous and daring deep dive into 80s Mexico through the history of Las Castradoras de Santa Fe, a street gang made up entirely of women and known to instill fear in the residents of the city. Combining the conventions of gangster cinema, the revenge genre, satire and even melodrama, this stylish and stylized baroque film touches upon themes of sexism, sexual violence, rivalry and friendship. A heady combination of message and medium, La diosa del asfalto (Asphalt Goddess) is ultimately a testament to solidarity between women and one kickass tale of female empowerment.
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LA NAVE DEL OLVIDO FORGOTTEN ROADS
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NICOL RUIZ | CHILI | 2020 | 71 MIN | V.O. ESPAGNOLE | S.-T.A. & F. Suite au deuil de son mari, Claudina se retrouve seule et dans une situation économique précaire. Alors que la veuve se voit hébergée chez sa fille et son petit-fils, elle fait la connaissance de la voisine, Elsa. Cette dernière, de par son indépendance vis-à-vis de son mari et ses tours de chant dans un bar caché (et queer), fascine Claudina. Si les deux femmes s’embrassent, ce baiser sera d’abord et avant tout pour Claudina le point de départ de sa quête identitaire, le premier jour du reste de sa vie… Pour son premier film, la réalisatrice Nicol Ruiz Benavides s’intéresse à la découverte identitaire et sexuelle d’une femme d’âge mûr, vivant dans un petit village conservateur du Chili, où tous sont obsédés par les ovnis. Si le ton du film se conjugue au rythme (lent) de l’émancipation du personnage, Ruiz révèle sans conteste une maturité tranquille qui sait conjuguer mystère et assurance à son univers. After the death of her husband, 70-year-old Claudina (Rosa Ramírez), no stranger to oddity, moves from the Chilean countryside to a small town of “strange” things. The town is abuzz with speculation about the reoccurring visitations of blinding white light from the sky, as Claudina is drawn into an alien existence right here on Earth. Her daughter’s beguiling neighbour, Elsa (Romana Satt), introduces her to a world that Claudina had only a taste of as a young girl. A world of self-expression and sapphic exploration. Together, they make visits to the mansion on the other side of the bridge, where a dandyish man throws elaborate and enchanting house parties, Elsa singing to the crowd of outsiders in a smoky pyramid of light. Soon, Claudina is throwing pebbles at Elsa’s window like a teenager whenever she has the chance to sneak away from her controlling daughter, invited in for slow dancing and lovemaking, though the eventual return of Elsa’s travelling husband looms large over their courtship and the lights blaze more and more frequently from above, portending invasion or release.
PATI CRUZ
| PUERTO RICO
| 2019
| 11 MIN | V.O. ESPAGNOLE | S.-T.A. / LA AMANTE (THE MISTRESS)
Lors des funérailles de son mari, la septuagénaire Maritere reçoit une visite inattendue d'Angela, dont la présence réveille des sentiments du passé. During her husband's funeral, septuagenarian Maritere receives an unexpected visit from Angela, whose presence re-awakens feelings from the past.
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L'ACROBATE
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RODRIGUE JEAN | CANADA | 2019 | 134 MIN | V.O.F. A. & RUSSE | S.-T.A. Deux inconnus visitent un appartement dans une tour en chantier du centre-ville de Montréal, l’un, bel homme propre sur lui, pour l’acheter, l’autre, bel acrobate russe blessé, pour y trouver refuge. Sans un mot ou presque, sans dire leurs noms et sans sentiment apparent, ils entament une liaison passionnelle, sexuelle, charnelle. Tandis que la mère de l’un se meurt et qu’une envie de vengeance couve chez l’autre… Éros et Thanatos, violence et caresses, domination et complicité unissent les deux protagonistes, tandis que les grues poursuivent leur ballet, aveugles aux passions humaines, tout comme ceux qui les possèdent. Sous ses airs de dernier tango à Montréal, L’acrobate évoque plus un Pasolini boréal où l’aliénation sociale marque les corps et où la sexualité fait exploser les normes. Le cul (doublé par des acteurs pornos) est frontal et, le regard du cinéaste sur la condition masculine et la mort qui nous attend, aussi. L’acrobate du titre qualifie autant le Russe que l’autre, qui se jette dans le vide sans filet. Un film coup de poing à force de tendresse brute. Christophe (Sébastien Ricard) and Micha (Yury Paulau) are two Montrealers in crisis. One a Quebec businessman with a severely ill mother and an apartment unit in a building in “Bleury Square” that, despite assurances, remains under construction. The other an homme fatale, a Russian acrobat sidelined by what may or may not have been an accident, left with “nothing.” After Christophe discovers Micha squatting in his flat, the two enter into an anonymous cohabitation. Under a blanket of constant snowfall, the calculated beauty of condo development glows steadily outside Christophe’s window, while inside he and Micha encounter one another’s bodies in intense, explicit BDSM scenarios. Is this a struggle for dominance? A series of thrills in an antiseptic existence where everything remains “the same”? Or is this pleasure, mutual and relieving? Writer-director Rodrigue Jean dangles these possibilities, composing the mystery with an eerie industrial soundtrack and contemplative pace, like pressing through the jelly chill of winter, searching for a sign of warmth. The question of whether either man wants or can accept the heat building between them will take each to the edges of desire.
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LOS FUERTES THE STRONG ONES
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OMAR ZUÑIGA | CHILI | 2019 | 98 MIN | V.O. ESPAGNOLE | S.-T.A. & F. Avant de partir vivre à Montréal, Lucas vient voir sa sœur qui vit au sud du Chili, dans un petit village côtier. Il y rencontre Antonio, un jeune pêcheur, beau ténébreux avec qui il amorce une liaison tendre et passionnelle. Entre ces deux hommes que tout sépare – l’un né dans ce village où il a toujours vécu et l’autre, étudiant en architecture qui part bientôt – , l’amour pourra-t-il exister? Ces deux-là ne sont pas cowboys, ils ne sont pas mariés et ils ne se voient pas qu’une fois par année mais ils ont quelque chose en commun avec les deux amants de Brokeback Mountain. Une attirance irrépressible, un milieu rude, pas très enclin aux amours entre hommes, et une nature sauvage qui est un vrai personnage de ce film touchant. En 2015, les deux comédiens ont tourné un court-métrage où le cinéaste racontait la même histoire. Peut-être est-ce pour ça qu’on sent entre eux une intimité et une charge sensuelle rares dans les scènes de baise au grand écran. Lucas (Samuel Gonzalez) and Antonio (Antonio Altamirano) are from starkly different worlds. Lucas is visiting from Santiago – arriving in the small town in southern Chile where his sister, Catalina (Marcela Salinas), resides – before he departs for Montreal, having received a scholarship to a graduate program in architecture. Antonio, who is embedded in the town along with his beloved grandmother, spends his life in the elements, dealing with unpredictable catches on a local fishing vessel and the advances of an embittered, closeted man. Lucas and Antonio are fortresses unto themselves, writer-director Omar Zúñiga Hidalgo shooting them through barriers of glass or training wide shots on the coastal forts that Lucas sketches, him sitting alone in the immensity of the rugged, breathtaking landscape. Yet, when they come together, they begin to break down one another’s defenses, their faces lighting up with every hungry kiss and impassioned tumble. Though, as they will discover, the dynamics of class and prejudice might not be so easily shaken and they will have to each assess for themselves the necessities for and limits of strength – when to steel yourself, and when to surrender.
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MEU NOME É BAGDÁ MY NAME IS BAGDAD CARU ALVES DE SOUZA | BRÉSIL | 2020 | 98 MIN | V.O. PORTUGAISE | S.-T.A. & F.
Lettre d’amour cinétique de style courant, de conscience au quartier populaire Freguesia de São Paulo mettant en lumière le train-train quotidien d’une skateuse de 17 ans prénommée Baghdad (Grace Orsato). Sur sa planche à roulettes, elle filme ses explorations urbaines et les exploits tapageurs, pratiques et partys de son groupe d’amis presque entièrement masculin dont la vie est remplie de violence (fouilles régulières par la police, l’attention non sollicité d’une personne en qui Baghdad a confiance). Ce film ne s’attarde pas aux revers, mais représente un cri de ralliement pour l’empowerment et la sororité si essentielle pour notre jeune cinéaste qui découvre comment tirer parti du pouvoir qui dort en elle. Le jeu des acteurs (tous amateurs) est fluide alors que la caméra zoome et serpente avec dextérité. Des interludes théâtraux nous font découvrir la richesse du monde intérieur de Baghdad qui explore son genre avec Gilda (Paulette Pink), la patronne trans de sa mère, et leur ami flamboyant Emílio (Emílio Serrano). Le trio viendra même à bout d’un groupe d’homophobes dans une magnifique scène de combat chorégraphiée. Le film nous rappelle que la misogynie peut aller se rhabiller, car l’avenir appartient à la féminité dans toutes ses nuances. Caru Alves de Souza’s kinetic, stream-of-consciousness-style love letter to São Paulo’s working-class Freguesia neighbourhood is a peek into the daily “grind” of 17-year-old skater, Baghdad (Grace Orsato). Camera and skateboard in tow, she documents her urban explorations and the boisterous exploits of her mostly male friend group – their practicing and parties. Theirs can also be a violent existence – an intrusive frisking by the police, the unwanted attentions of someone Baghdad trusts – but this is not a story of being torn down. This is a rallying cry of empowerment, of the vital care of sisterhood, of a filmmaker harnessing her powers. The non-professional cast riffs fluidly, while the dexterous camerawork zooms and snakes. In theatrical, world-building interludes, we get access to the richness of Baghdad’s interior life, whether she is playing around with gender with her mother’s trans boss, Gilda (Paulette Pink), and their “queen”-y friend, Emílio (Emílio Serrano), or we watch these three best a group of homophobes in a choreographed fight scene. Misogynists may flex their power now, the film seems to say, but femininity, in all its many shades, owns the future.
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MINYAN
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ERIC STEEL | ÉTATS-UNIS | 2019 | 118 MIN | V.O.A. Josef (interprété par le prolifique Ron Rifkin) répète à son petit-fils David (Samuel H. Levine) que le livre a réponse à tout. Il réfère évidemment à la Torah, mais David pense plutôt à James Baldwin qu’un beau bartender (Alex Hurt) lit dans un bar gay où notre protagoniste se réfugie malgré le fait qu’il soit encore mineur, car on le traite avec gentillesse, on lui offre de la vodka haut de gamme et de la glace pour une blessure infligée par son père. C’est là où il fera une rencontre qui crève l’écran et se découvrira une passion sans borne pour la littérature. À la fois intelligent et sensuel, Minyan, co-écrit et réalisé par Eric Steel, l’auteur du documentaire d’une franchise brutale The Bridge, raconte avec confiance et véracité les sagas d’immigrants russes juifs dans un Brooklyn de la fin des années 80 avec autant d’espièglerie et de profondeur que dans les livres de Mordecai Richler. Abordant des sujets aussi vastes que le sida et l’Holocauste, Steel ancre les événements cataclysmiques dans la vie de David avec conviction et fait de la foi du jeune homme quelque chose de capital et de tangible sans jamais sombrer dans les clichés. David (Samuel H. Levine, scrappy and tightly coiled) is told by his grandfather, Josef (prolific character actor, Ron Rifkin), that “It’s all in the book.” Josef means the Torah, but David also finds it in James Baldwin, who he sees a hunky bartender (Alex Hurt) reading in a gay bar in which he seeks refuge, though David is underage. There, he is treated with kindness, offered top shelf vodka and ice for the bruise inflicted by his father, eventually leading to an encounter that practically sizzles on the screen, as well as a deep and abiding love of literature. This mix of smart and sultry underpins Minyan, in which co-writer/director Eric Steel – known for his “brutally honest” documentary, The Bridge – delivers a gritty, confident saga of Russian-Jewish immigrants in late-80s Brooklyn with the cheeky profundity of Mordecai Richler. Able to touch upon topics as wide in scope as AIDS and the Holocaust, Steel grounds the cataclysms in David’s personal scuffle with certitude and his effort to not simply go through the motions of his faith, but to know real connection with something more momentous than himself alone.
SARAH SMITH
| ÉTATS-UNIS
| 2018
| 15 MIN | V.O.A. / BLACK HAT
Shmuel est un homme hassidique pieux qui profite de l’absence temporaire de sa famille pour explorer un monde plus complexe que celui auquel il est habitué. Shmuel is a pious Hasidic man but, when his family leaves town for a few days he will step out of his simple life and into a more complex one.
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MONSOON
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HONG KHAOU | ROYAUME-UNI | 2019 | 85 MIN | V.O.A & VIETNAMIENNE | S.-T.A. Les premières images de Monsoon s’ouvrent sur un plan en plongée à vol d’oiseau, dévoilant des rues bondées d’Asie au trafic chaotique. Elles mettent la table pour l’histoire de Kit, un Britannique d’origine vietnamienne, qui se trouve littéralement submergé par la culture qui l’a vu naître. Alors qu’il retourne pour la première fois en 30 ans à Saïgon, depuis son départ suite à la guerre, il tente de retrouver ses repères. Si sa physionomie en trompe plus d’un, il demeure néanmoins un étranger. Arrivera-t-il à renouer avec son passé? Ce long-métrage de Hong Khaou est le fruit d’un prix récolté au Festival du film de Sundance, le Mahindra Global Filmmaking Award, suite à son premier long-métrage Lilting (I+N 27). Avec Monsoon, il démontre sans conteste sa maitrise de l’image, dans un film contemplatif, où le traitement de l’homosexualité (les aventures sans lendemain, les amitiés naissantes) se fait au gré de la quête identitaire et, symboliquement, de la mousson (monsoon), une saison propice aux changements atmosphériques, des pluies abondantes aux vents changeants. Kit (Henry Golding, of Crazy Rich Asians fame) arrives in “relentless” Saigon exhausted from travel. He has come to honour his “formidable” mother by returning her ashes to the country she once fled. A country he has not seen since he was six, a fact his cousin Lee (David Tran) seems to begrudge, though Lee offers him guidance on his quest. As he moves from motorbike to motorbike, hotel to hotel, tryst to tryst, Kit scours Saigon and Hanoi for the locations that defined his family’s past – both the paved over and the preserved. Instead of a proper place to scatter his mother’s ashes, what he keeps finding is the memory of war hanging over a rapidly expanding country, as well as a fellow “old soul” in Lewis (Parker Sawyers), an American expat who is a stickler for truth, the very thing with which Kit struggles. Cambodian-British filmmaker Hong Khaou (Lilting, I+N 27) vividly realizes the colourful and complex Vietnam where motorbikes swarm like agitated bees and pink and yellow lotuses splash Monet-like across a floor, following Kit as he slowly constructs a future from the remnants of what is gone.
CAIO SCOT
| BRÉSIL
| 2019
| 15 MIN | V.O. PORTUGAISE | S.-T.A . / DEPOIS DAQUELA FESTA
(AFTER THAT PARTY)
Shmuel est un homme hassidique pieux qui profite de l’absence temporaire de sa famille pour explorer un monde plus complexe que celui auquel il est habitué. Shmuel is a pious Hasidic man but, when his family leaves town for a few days he will step out of his simple life and into a more complex one.
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NOWHERE
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DAVID SALAZAR & FRANCISCO SALAZAR | COLOMBIE | 2018 | 87 MIN | V.O. ESPAGNOLE & A. | S.-T.A. Nowhere n’est pas l’histoire de deux hommes qui tombent en amour, mais bien d’un amour partagé compliqué par des enjeux géopolitiques. De but en blanc, nous découvrons Adrian (Miguel González) et Sebastian (Juan Pablo Castiblanco) dont la nuit passionnée se transforme en un petit-déjeuner rempli de complicité et en course à pied dans les rues de New York. Les soirées de karaoké, les sorties dans les clubs et les lendemains de veille rendent nos amoureux inséparables. Sebastian est journaliste et Adrian gravit rapidement les échelons du monde du marketing. Ils filent le parfait bonheur jusqu'à ce que le visa H-1B de Sebastian ne soit pas renouvelé et qu’il perde son emploi, propulsant le couple à chercher rapidement des solutions qui les conduiront à des activités dangereuses et illégales. Cette situation dramatique mettra leur relation à dure épreuve. Lorsque Adrian refuse de quitter sa nouvelle « maison », Sebastian devra faire un choix difficile. La Colombie et les États-Unis représentent tous deux l’abandon, pour lui. Sa famille de Bogotá l’a renié et, maintenant, les États-Unis semble vouloir faire de même. Comportant des thématiques contemporaines dont l’urgence est évidente, le film des scénaristesréalisateurs David et Francisco Salazar passe au crible les embûches de l’amour et du bonheur dans un monde divisé. Nowhere is a story not of falling in love, but being in love, and the geopolitical strains on relational bliss. Right out of the gate, we are introduced to Adrian (Miguel González) and Sebastian (Juan Pablo Castiblanco) in the throes of red-tinted passion, complete with a cuddly breakfast and jogging the NYC streets the next morning. Through bad karaoke and club-night hangovers, these two seem inseparable, joyous. Sebastian pursuing journalism, Adrian an ambitious worker climbing the marketing ladder. That is, until Sebastian’s H-1B visa is not approved and he gets fired, throwing the lovers into a frantic search for solutions that leads them into risky illegal territory. This desperate situation puts a strain on their relationship, especially when Adrian refuses to leave his new “home,” and Sebastian grows conflicted: for him, both Columbia and the United States represent abandonment. His entire family shunned him in Bogotá, leaving him to fend for himself. Now, the U.S. is poised to do the same. With the propulsive thrust of urgent contemporary themes, writer-directors David and Francisco Salazar sift through the complications of love and happiness in a world of division.
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SAL Y PIMIENTA SALT AND PEPPER
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MIRIAM HERRERO DEL VALLE | ESPAGNE | 2020 | 86 MIN | V.O. ESPAGNOLE | S.-T.A. & F. Mi-drame familial, mi-comédie réconfortante, ce film met en scène quatre générations de femmes voyageant ensemble pour la première fois et étant confrontées à de nouvelles réalités. La benjamine est une jeune radicale des plus précoces qui aime dire des choses comme : « la tolérance est un mécanisme de maintien du pouvoir » alors que ses camarades de classe semblent plus intéressées par les poupées. Sa grande sœur, quant à elle, ne peut s’empêcher de ressentir de la jalousie lorsque sa copine, jadis monogame, se révèle polyamoureuse après qu’elle ait lui eût suggéré d’ouvrir leur couple. La présence d’un nouveau copain qui souhaite plaire à tout le monde complique les choses pour leur mère qui doit, elle-même, surmonter le mépris de sa propre mère envers son amoureux et le fait d’avancer en âge. Ayant la notion du départ à l’esprit, les quatre protagonistes se remémorent des rencontres cruciales et s’affrontent de manière franche et vulnérable, tantôt en riant, tantôt la larme à l’œil, au gré des tentatives, cafouillages et expressions de profonde compassion. Rappelant le joyeux désordre de Little Miss Sunshine, c’est au bord de la mer que Miriam Herrero del Valle nous ramène à la réalité en nous offrant les intrigues d’une famille espagnole cherchant à demeurer à flot tout en surfant la vague du changement. Family drama meets feel-good comedy as four generations of women travel together for the first time, each faced with new realities. The youngest is a precocious young radical whose vocabulary is peppered with phrases like “tolerance is a power mechanism,” though her peers at school seem more concerned with dolls. Meanwhile, her older sister is driven to jealousy by a swerve into polyamory by her once monogamy-minded girlfriend, even though it was initially her who championed openness. Complicating matters, their mother has brought along an eager-to-please new boyfriend who her own mother seems to disdain as much as the aging process. With departures on their minds, the women flashback to first meetings and confront one another at their most unguarded, sharing laughter and shedding tears over the bumbling attempts and displays of compassion along the way. With the joyful messiness of a Spanish Little Miss Sunshine, Miriam Herrero del Valle delivers a seaside reality check about one family trying to stay afloat in the waves of change.
ELENA MARTÍNEZ SANTOS
| ESPAGNE
| 2019
| 15 MIN | V.O. ESPAGNOLE | S.-T.A .
CONTIGO VIVI UNA VIDA (I LIVED A LIFE WITH YOU)
Chloe, une jeune infirmière du département d'oncologie sera à tout jamais marquée par la relation intense qu’elle développe avec sa patiente Laura. Chloe, a young nurse working in the oncology department is powerfully marked by her intense relationship with Laura, a patient she meets.
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SHIVA BABY
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EMMA SELIGMAN | CANADA | 2020 | 76 MIN | V.O.A. Shiva Baby est une comédie noire infusée de l’humour incisif et malaisant de Girls et du jeu cinglant du chat et de la souris d’À couteaux tirés, auxquels on ajoute une maisonnée juive endeuillée aux personnages tous plus scandaleux et fouineurs les uns que les autres. Il y a Maya (Molly Gordon), l’ancienne copine de Danielle (Rachel Sennott) qui est bisexuelle, mais aussi son « daddy » marié (Danny Deferrari) qui paie Danielle pour coucher avec elle. Avec une distribution qui inclut Dianna Agron (Glee), Fred Melamed (Lady Dynamite) et l’hilarante Jackie Hoffman, les mensonges et angoisses des protagonistes menacent de s’effondrer telle une tour Jenga. La bande sonore ajoute une dimension supplémentaire à l’anxiété généralisée lorsque Danielle – une âme rebelle que sa mère (Polly Draper) surnomme (dans l’un de ses nombreux traits d’esprit) « la Gwyneth Paltrow des pauvres » – se retrouve prise au piège par les conversations et une série de décisions douteuses qui la rapprochent inévitablement de son ex qui n’a pas la langue dans sa poche. Ne reste plus qu’à sortir le popcorn et à se délecter des malaises, des joies et des douleurs que nous réserve Shiva Baby qui sonne l’arrivée de la cinéaste canadienne Emma Seligman au panthéon des cinéastes émergentes à ne pas perdre de vue. Shiva Baby is the dark comedy you get when you mash-up the awkward and incisive humour of Girls, the cat-and-mouse zing of Knives Out, and a house full of nosy and outrageous Jewish mourners – two of whom happen to be Maya (Molly Gordon), the childhood girlfriend of bisexual lead Danielle (Rachel Sennott), and the married “daddy” (Danny Deferrari) whose been paying Danielle for sex. With a cast that includes Glee’s Dianna Agron, Lady Dynamite’s hilarious Fred Melamed, and consummate funny woman Jackie Hoffman, the film’s Jenga-like tower of lies and anxieties teeters delightfully on the edge of ruin. Its soundtrack, which wends and weaves, helps rachet up the tension as Danielle – a wayward soul who her mother (Polly Draper) calls “a Gwyneth Paltrow on food stamps” in one of many brilliant one-liners – is caged in by conversations and the aftermath of her messy decisions, each wrong move bringing her closer to her sharp-tongued ex. All we have to do is sit back and cringe with joy and sorrow as Shiva Baby announces Canadian filmmaker Emma Seligman as a major new talent.
JESSICA HURAS
| CANADA
| 2019
| 10 MIN | V.O.A. / BING! BANG! BI!
Bing! Bang! Bi! met en scène une jeune actrice qui décide de prendre position au sujet de sa bisexualité dans un drôle de contexte. Bing! Bang! Bi! is a comedy about a struggling actor who takes a stance on her bisexuality at an inopportune moment.
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SIBERIA & HIM
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VIATCHESLAV KOPTUREVSKIY | PAYS-BAS | 2019 | 73 MIN | V.O. RUSSE | S.-T.A. S’il y a bien un film dans lequel le paysage est un personnage à part entière à la fois rude et divin, c’est bien Siberia and Him. Après une tentative de suicide, Sasha (Viatcheslav Kopturevskiy qui a aussi écrit, réalisé et monté son projet passion) va s’occuper de sa grand-mère catatonique. Il doit toutefois faire la (longue) route avec son beau-frère Dima (Ilya Shubochkin) dont le refus de continuer leur idylle amoureuse est la raison pour laquelle Sasha sombra dans le désespoir. Ils parcoureront donc les steppes sauvages et panoramiques de la Sibérie, ses rivières tumultueuses traversant les cols de montagne avant de devenir de lents ruisseaux bordés de mousse et ses villages déserts peuplés de ruines délabrées. Lentement, péniblement, les deux hommes apprendront à lâcher prise. Qu’elle soit cloîtrée ou panoramique, la caméra de Kopturevskiy coupe, tranche et zoome sur les tics nerveux, les mains baladeuses ou le regard affligé de Sasha, mis en relief par ses longs cils, et se brouille lors des mouvements, comme si, tels Dima et Sasha, elle était en proie à l’indécision. Ces amants désespérés pourront-ils continuer de refuser la passion qui les anime dans ces vastes paysages où il semble impossible de se cacher. If ever there were a movie where the landscape is its own character, at turns hard-bitten and jaw-droppingly glorious, Siberia and Him would be it. Following a suicide attempt, Sasha (Viatcheslav Kopturevskiy, who also wrote, produced, directed, and edited this labour of love) is called upon to check on his unresponsive grandmother, though he must make the long journey with his brother-in-law, Dima (Ilya Shubochkin), the very man whose refusal to continue their affair has sent Sasha into despair. Off they go into the wilds of Siberia with its endless vistas, its rushing rivers cutting through mountain passes to become ponderous, mossy streams. Ruins moldering in deserted towns. At each step, the two men trying to learn, slowly and painfully, to let each other go. Whether hemmed in or set free, Kopturevskiy’s camera cuts and slashes and zooms in to close-ups – nervous fiddling, groping hands, Sasha’s grieving stare behind long lashes – all the while blurring as it roves, as though it’s plagued, like Dima and Sasha, with indecision. Can these desperate lovers stay apart when both feel so much? Out in this vast, open space, yet with nowhere to run.
OMER STERENBERG
| ISRAËL
| 2019
| 11 MIN | V.O. HÉBREUSE | S.-T.A. / LISTENING IN
Dans le cadre de ses fonctions, un jeune soldat israélien de l'unité de renseignement commence à espionner,un couple gai palestinien et devient rapidement fasciné par la relation complexe des deux hommes, allant même jusqu’à remettre en question sa propre identité sexuelle. Ses sentiments allant à l’encontre de son devoir professionnel, il devra faire un choix difficile. As part of his duties, a young soldier in the intelligence unit starts to spy on a Palestinian gay couple. The complicated relationship between the two fascinates the soldier, and confronts his own sexual identity. But as his feelings conflict with his duty as a soldier he is faced with some hard decisions. I M AG E+ N AT I O N X X X I I I
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SINGEL 39 SINGLE STREET
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FRANK KROM | PAYS-BAS | 2020 | 90 MIN | V.O. NÉERLANDAISE | S.-T.A. Une comédie dramatique romantique réconfortante et touchante mettant en scène nos familles choisies. Singel 39 (Single Street) est aussi multigenre et précis que l’est son intro chirurgicale et tient à la fois du drame médical et de la comédie romantique. Nous suivons Mo (Lies Visschedijk), une chirurgienne cardiaque accomplie qui est une vraie rock star du bloc opératoire d’un hôpital hollandais élégant et moderne, mais aussi une femme raffinée qui a une relation compliquée avec son partenaire occasionnel Jean-Jacques, « le chirurgien cardiaque le plus connu du Canada », un homme marié de Montréal qui est périodiquement en ville. Ajoutons à cela des montagnes russes émotionnelles et une prémisse sortant des sentiers battus et nous voilà avec une Mo résolument carriériste qui décide d’accueillir dans son appartement parfait Max (Waldemar Torenstra), un artiste gai spontané pour qui la famille l’emporte sur le reste. Alors que Max convertit l'espace inachevé du rez-de-chaussée en ses appartements, son désir d'enfant finira par influencer la vision des choses de Mo et le drôle de couple s’envolera vers Barcelone, le Maroc et d’autres destinations qu’ils n’auraient jamais pensé visiter. Oubliez les étiquettes et laissez-vous charmer par ces deux meilleurs amis improbables alors qu’ils trinqueront, voyageront et tenteront de partager leur vie en explorant les possibilités qu’offre la famille moderne du XXIe siècle. A heartening, affecting chosen-fam rom-dramedy, Singel 39 (Single Street) slices through as many categories as that intro with scalpel-like precision. Part medical drama following accomplished cardiac surgeon Mo (Lies Visschedijk) as she performs her “rock star” duties in a sleek, modern Holland hospital. Part romantic comedy as this polished professional woman dabbles in a messy dalliance with frequent – and married – visitor Jean-Jacques, “Canada’s best-known heart surgeon” from Montréal. And part outsidethe-box emotional rollercoaster when the staunchly work-focused Mo makes room in her life for spontaneous, family-oriented gay artist Max (Waldemar Torenstra) who moves into the unfinished downstairs space of her otherwise picture-perfect apartment. As he converts the space, his desire for a child begins to alter her outlook, sending them down a path that will include Barcelona, Morocco, and places they never dreamed they’d go. So, never mind the labels. Get a jolt to the heart from these two “unsure” best friends, drinking buddies, fellow travellers, and budding life partners as they test out the harmonies that are possible for a modern family in the 21st century. OLIVIA EMDEN
| ROYAUME-UNI
| 2020
| 14 MIN | V.O.A. / ACRIMONIOUS
Retournant dans la maison londonienne où il a grandi après un divorce à l’amiable, Emeka est pris entre deux feux et s’interroge sur son sentiment d’appartenance. Returning to the London council house he grew up in after a non-acrimonious divorce, Emeka's caught between worlds - left wondering how to belong.
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SUK SUK TWILIGHT'S KISS
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RAY YEUNG | HONG KONG | 2019 | 92 MIN | V.O. CANTONAISE | S.-T.A. & F. Arrivé à Hong Kong sans le sou, Pak (Tai Bo) a mené une bonne vie pendant 70 ans, mais n’est toutefois pas prêt à disparaître pour de bon. Refusant la retraite qui le déroberait de son autonomie et entraverait ses possibilités de drague, il gagne sa vie comme chauffeur de taxi. Lorsque Hoi (Ben Yuen), de quelques années son cadet, refuse ses avances et lui propose plutôt son amitié, Pak refuse de but en blanc ce qu’il considère être des complications inutiles ; mais de nouvelles rencontres, tantôt dans un sauna, tantôt chez Hoi, avec qui il dîne lorsque son fils est absent, les propulseront dans une histoire d’amour dont les limites seront toutefois définies par l’amour qu’ils portent à leurs familles respectives. Pour Pak et Hoi, la mort serait la seule forme d’union éternelle. Vous comprendrez sûrement pourquoi les critiques hongkongais ont encensé ce film écrit et réalisé par Ray Yeung qui infuse nombre de scènes de sa poésie : des feuilles s’amusant sur l’asphalte à la modulation des plis du papier de toilette après une scène d’amour remplie de tendresse. Nous ne pouvons qu’espérer que le couple trouvera sa place dans un monde qui les relègue constamment au second plan et les force à réévaluer la différence entre une existence simple et la plénitude. Pak (Tai Bo), who came to Hong Kong with nothing, has accomplished much in his 70 years, though he isn’t ready to fade into twilight. He resists retirement, appreciating the independence – and cruising – his taxi affords him. When the slightly younger Hoi (Ben Yuen) counters his forthright proposition with a call for friendship, Pak discounts him, not wanting entanglements, but then they meet again and, soon, they’re falling further in love with every side glance, frequenting a local bathhouse and sharing meals at Hoi’s apartment when his son is away. For both, though, this may be the limit, neither wanting to disrupt their fondly cultivated families. Looking ahead, even, to death as the only means for permanent union. Hong Kong critics have showered the film with awards, and it’s not hard to see why. Writer-director Ray Yeung conveys poeticism in even the smallest detail: the spiritual play of leaves on tar; a lilting ply of toilet paper following a tender love scene. The audience aches for Pak and Hoi to secure a space for themselves as they are nudged, at every turn, to reevaluate the difference between coping and living.
ADRIAN CHIARELLA
| AUSTRALIE
| 2018
| 14 MIN | V.O.A. / BLACK LIPS
Un désir sommeillant profondément chez un négociant d’ormeaux esseulé se réveille. A lonely abalone trader is awakened by a longing he’s never explored before.
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T11 INCOMPLETE
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SUZANNE GUACCI | ÉTATS-UNIS | 2020 | 105 MIN | V.O.A. Trois âmes meurtries doivent prendre leurs responsabilités en tant que personnes dont l’amour peut être tantôt bienveillant, tantôt destructeur dans ce film audacieusement empathique écrit et réalisé par Suzanne Guacci. Kate (interprétée par une Karen Sillas à la fois sexy et stoïque) est une ancienne alcoolique qui dépense sans compter pour son petit-fils et son chat cancéreux, mais puisqu’elle ne gagne presque rien comme prestataire de soins de santé à domicile, elle commence à voler ses clients. Ayant hérité du processus décisionnel douteux de sa mère, Jack (Zachary Booth) se plaît à se payer des parties de jambes en l’air pendant ses pauses syndicales, risquant de faire éclater sa famille comme l’avait jadis fait Kate. La prise en charge d’une nouvelle patiente paraplégique jeune, mais aigrie nommée Laura (Kristen Renton) propulse la matriarche dans une relation amoureuse passionnée, mais pas forcément éthique, et ébranle sa vie déjà précaire. Néanmoins, Kate et Laura s’enseigneront mutuellement comment s’occuper d’autrui, une leçon que Kate mettra en pratique avec son fils. Leur relation à bâtons rompus semblerait donc vouée à se réparer… mais ils sont hantés par des décisions prises plus ou moins récemment. Three “broken” souls are forced to recognize their circumstances in writer-director Suzanne Guacci’s daringly empathetic vision of the people who both crush and care for us. Kate (a sexy, stoic Karen Sillas) is a recovering alcoholic who spends lavishly on her grandson and cancer-ridden cat but makes so little money as a home health aide that she resorts to stealing from her clients to stay afloat. She has passed on these dubious decision-making skills to her son, Jack (Zachary Booth), who pays for pleasure in his car on work breaks, running the risk of fracturing his family the way his mom once did. When Kate takes on an embittered, much younger paraplegic patient named Laura (Kristen Renton) and enters into a passionate May-December romance that blurs ethical lines, already tenuous circumstances become even shakier. Nevertheless, as Kate and Laura teach one another what it means to be a true caretaker, Kate is able to find ways to extend these lessons to her son, and what once was shattered seems as though it might mend. That is, if their past and present choices don’t topple them first.
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UNSOUND
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IAN WATSON | AUSTRALIE | 2020 | 88 MIN | V.O.A. Noah (interprété par un séduisant et charismatique Reece Noi) est en tournée avec son amie et mentore Moniqua (Christine Anu), une interprète nostalgique du passé, mais il commence à avoir ras le bol des compagnons d’une nuit et de la pop des années 90. L’impétueux Finn (Yiana Pandelis), quant à lui, gère de jour un centre communautaire au bord de la faillite et un club pour malentendant·e·s de nuit. Leurs destinées convergent alors que Noah revient à Sydney et rencontre un Finn en pleine transition. Cette rencontre fatidique (et hilarante) donnera envie à Noah d’accompagner Finn dans sa nouvelle vie, mais son incapacité chronique à tenir ses promesses aura-t-elle raison de lui? Le duo passe de la lecture labiale et des messages écrits à l’apprentissage de la langue des signes sur une toile de fond remplie d’étincelles romantiques. La capacité de Noah de se mettre à la place de son amoureux sera toutefois mise à l’épreuve par les plaintes de bruit de sa mère qui compromettent l’avenir du club pour malentendants et par Finn qui n’en peut plus d’être simplement toléré. Unsound rompt avec la tradition avec ses thématiques profondes sur fond de guitare et met de l’avant l’importance de l’appartenance, des cris et des chuchotements et nous fait non seulement entendre la musique, mais la ressentir. Noah (a fetching, charismatic Reece Noi) is on tour with Moniqua (Christine Anu), a nostalgic act who’s also his friend and mentor, but he’s sick of tour boyfriends and “never-ending 90s pop.” The headstrong Finn (Yiana Pandelis) runs a financially at-risk community centre by day, a Deaf Club by night. These dueling storylines converge as Noah returns to Sydney just as Finn enters the middle of his transition as a trans man, a “journey” which Noah wants to go on with him when they have a fateful (and funny) meeting, though his shoddy track record with promises foretells trouble. The two evolve from lip reading and typing out responses to Finn teaching Noah sign language, romantic sparks lighting up their encounters. However, the extent to which Noah can put himself in Finn’s shoes is tested when his mother’s noise complaints endanger the livelihood of Deaf Club and Finn becomes less and less satisfied with simply being palatable to others. The mould-breaking Unsound, its deeper themes carried along on guitar strums, champions the dual importance of outside and inside, loud and soft; of not just hearing the music, but feeling it.
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VALENTINA
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CÁSSIO PEREIRA DOS SANTOS | BRÉSIL | 2020 | 94 MIN | V.O. PORTUGAISE | S.-T.A. Valentina – interprétée par Thiessa Woinbackk, une youtubeuse trans dont la chaîne Thiessita compte plus de 800 000 abonné·e·s – peine à garder sa vie privée. Un moment d’une grande violence en boîte de nuit sonne le glas de sa vie de citadine et elle décide d’emménager chez sa mère Márcia (interprétée par l’actrice de télé brésilienne Guta Stresser) qui la soutient inconditionnellement dans la petite commune d’Estrela do Sul. En s’inscrivant à l’école, Valentina apprend qu’elle est la première étudiante à souhaiter utiliser son nom usuel et un détail technique la motivera à rechercher son père absent. Dans sa quête, elle rencontrera une hacker enceinte, discutera des histoires secrètes des hommes torses nus avec Júlio, un camarade de classe ouvertement gai, mais qui n’a encore jamais embrassé personne (interprété par le charmant Ronaldo Bonafro) et prendra part à un conflit intense et polarisant provoqué par une agression anonyme. De belles amitiés marquées par l’intolérance dogmatique sont au cœur de ce drame célébrant la transition vers l’âge adulte de Valentina et Júlio qui tentent de trouver leur place et leur valeur intrinsèque au sein d’une société qui nie leur existence. Valentina – played by Thiessa Woinbackk, a trans YouTube star whose channel, Thiessita, has close to 800K subscribers and counting – can’t seem to keep her personal details out of the public eye. A shocking moment of violence in a club is the coda to her time in the city, after which she moves to the country municipality of Estrela do Sul with her unceasingly supportive mother, Márcia (Brazilian TV actress Guta Stresser). Attempting to enroll in the local school, Valentina finds she is the first student in the school’s history to request acknowledgment of her social name and a legal technicality has her desperately searching for her long-absent father. In her search, she will befriend a pregnant hacker; dish about the secret sexual histories of shirtless guys with her openly gay but never been kissed classmate, Júlio (an adorable Ronaldo Bonafro); and become involved in an intense, escalating clash in the aftermath of an anonymous assault. Beautiful bonds and trenchant bigotries form the stirring core of this coming-of-age drama, Valentina and Júlio endeavouring to occupy the space their society denies them and exert their own intrinsic worth.
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VENDRÁ LA MUERTE Y TENDRA TUS OJOS DEATH WILL COME AND SHALL HAVE YOUR EYES JOSÉ LUIS TORRES LEIVA | CHILI | 2019 | 86 MIN | V.O. ESPAGNOLE | S.-T.A.
La mort, comme le laisse présager le titre, est imminente. María (Julieta Figueroa), qui est en phase terminale, et sa conjointe Ana (Amparo Noguera), s’interrogent sur la manière dont elles la vivront. Le cinéaste José Luis Torres Leiva aborde un sujet universel, mais néanmoins tragique en mettant en scène des personnages empathiques et en entremêlant des histoires mystérieuses qui, comme dans tout bon conte de fée, sauront transformer un rendez-vous homosexuel érotique au fond des bois en une puissante métaphore du combat que mènent Ana et María. Les plans-séquence captent avec justesse et lyrisme la rapidité de la perte d’un être cher en jouant avec les distances et l’expressivité des ombres, traduisant la manière dont les mondes dans lesquels nous évoluons occupent souvent un même espace, et utilisant l’intimité des gros plans pour documenter les nuances simultanées de la douleur, de la frustration et de l’amour. Certes, l’opus de Leiva traite de la mort déchirante, mais également des relations amoureuses remplies de petites joies et du pouvoir qu’ont les histoires de nous guérir, ne fût-ce que pour un temps. It is there in the title: death will come. For a terminally ill María (Julieta Figueroa) and her loving partner, Ana (Amparo Noguera), it comes down to how they will cope with that inevitability. It’s also about how a filmmaker tackles this universal and devastating theme, and José Luis Torres Leiva does it with deeply empathetic character portraits interspersed with enigmatic storytelling that can, like all the best fairy tales, turn an account like that of two men’s erotic meeting deep in the woods into a powerful metaphor for Ana and María’s struggle. Long takes capture the measured velocity of loss in lyrical compositions that play with distance and the expressivity of shadows, conveying how humans can occupy their own universes within the same space, or how the intimacy of a close-up can reveal minute nuances of pain, frustration, and love – often simultaneously. Yes, Leiva’s film is about the wrenching course of death, but it’s also about the small joys of companionship and the power of stories to heal us, even if only for a little while.
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VENTO SECO DRY WIND
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DANIEL NOLASCO | BRÉSIL | 2020 | 110 MIN | V.O. PORTUGAISE | S.-T.A. & F. La quarantaine avancée, Sandro travaille dans une usine agricole du Brésil et vit seul. Comme loisirs, il fait des casse-têtes, il regarde ses poissons rouges et il a des rêveries érotiques de domination. Il baise aussi dans les bois avec Ricardo, un collègue plus jeune, qui s’attache à lui plus que prévu. Débarque un nouvel ouvrier, archétype masculin tout droit sorti d’un dessin de Tom of Finland. Sandro devient obsédé par lui et mêle de plus en plus la réalité et la fiction. Au détriment de Ricardo… Ceux qui se souviennent du film portugais O Fantasma retrouveront ici le même mélange de douceur et de dureté, de tendresse virile et d’érotisme cru. Plus le film avance et moins on sait si on est dans le fantasme, le quotidien ou le rêve éveillé. Ce mélange de réalisme social et de séquences de cul explicites évoque autant Ken Loach que Jean Genet. Si l’alliage des deux n’est pas toujours très fluide, le résultat surprend et fascine. Un film qui ne ressemble à aucun autre. It begins with a wink by the pool. Soon, Sandro (Leandro Faria Lelo) and Ricardo (Allan Jacinto Santana) are exchanging longing stares across the lunchroom and meeting in a nearby forest, their tryst burnished by the sepia tones of the sunset. While Ricardo relishes their clandestine relationship, Sandro holds him at arm’s length, pleasured and plagued by the elaborate sexual fantasies that occupy him. Brimming with an intense lust that roils like the film’s opening shot of canvas, its curves undulating in the wind like lava, Sandro indulges in the aesthetic novelties of a new hire at the fertilizer factory, Maicon (Rafael Téophilo), potentially sabotaging any hopes for a connection outside his ideals. Its parched Brazilian setting drenched in desire and 80s neon, Vento Seco (Dry Wind) celebrates and deconstructs Tom of Finland tropes of masculinity, alternating between fetish fever dream and the potentials of a more fluid approach to reality. Grounded by his best friends, Paula (trans activist and delightful scene-stealer, Renata Carvalho) and Cezar (Leo Moreira Sá), Sandro’s escapist tendencies are challenged, along with his belief that “old things…always break”.
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WELCOME TO THE USA ASSEL AUSHAKIMOVA | KAZAKHSTAN | 2019 | 95 MIN | V.O. KAZAKH | S.-T.A.
Ne vous méprenez pas! Ce premier long métrage de la cinéaste Kazakhstanaise, Assel Aushakimova n’est pas une célébration aux ÉtatsUnis comme son titre laisserait l’entendre, mais plutôt au pays natal de la cinéaste et au parcours sinueux auquel sont confrontées les personnes queer dans l’ancienne république Soviétique. Dans les scènes d’ouverture du film, Aliya (Saltanat Nauruz) est sous le choc, lorsqu’elle apprend que sa demande de résidence permanente aux États-Unis a été approuvée par la célèbre loterie des cartes vertes. Après la réception de cette nouvelle qui va changer sa vie, nous suivons l’introspective trentenaire pendant plusieurs jours tandis qu’elle passe en revue certains aspects de sa vie: sa mère souffrante, sa sœur malheureuse coincée dans un mariage musulman strict, son impénétrable amour, la discrétion qu’oblige d’être lesbienne au sein de la société Kazakhe, la corruption et les abus subtils de son pays. Grâce à son observation pointue et à un style documentaire tourné à la perfection, Aushakimova évite les clichés mielleux et les remplace en nous faisant passer du temps avec la famille et les ami.e.s d’Aliya, qu’elle pourrait, si elle le voulait, les abandonner. Don’t be misled by the title. This debut feature by Kazakhstani director Assel Aushakimova is a memorial not to the United States but to the director’s home country and the tortuous navigation it takes to be queer in a former Soviet republic. In the opening shots, Aliya (Saltanat Nauruz) is shocked when she learns she has been accepted as a permanent U.S. resident in the famed Green Card Lottery. After receiving the life-changing news, we follow the introspective thirty something for several days as she evaluates every aspect of her life: her ailing mother, her unhappy sister who is trapped in a strict Muslim marriage, her inscrutable lover, the secretiveness it takes to be a lesbian in Kazakh society, and the country’s corruption and subtle abuses. With sharp observance and in a beautifully shot documentary style, Aushakimova avoids soapy clichés and, in their place, has us sit with Aliya’s family and friends, all of whom she can, if she wants, leave behind.
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TOPP 3 TOP 3
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SOFIE EDVARDSSON | SUÈDE | 2019 | 45 MIN | V.O. SUÉDOISE | S.-T.A. Rom-com attachante, adorablement cucu et surtout d’un esthétisme on-ne-peut-plus contemporain; Sofie Edvardsson, la directrice de création d’un studio d’animation Soja réalise ici un premier film scénarisé par Simon Österhof. David (Jonas Jonsson) et Anton (Eric Ernerstedt) tombent éperdument amoureux sur MSN Messenger. Mais évidemment, il y a un hic : Anton, mordu de voyage, est sur le point de partir étudier au Japon pour découvrir une autre culture et souhaite entraîner le très casanier David dans ses aventures aux quatre coins de la planète, mais celui-ci craint que sa personnalité sédentaire ne cadre pas avec l’exubérance de son amoureux pour qui traverser une jungle n’est qu’une petite promenade de santé. L’esthétisme d’Edvardsson se conjugue à la perfection avec la profondeur d’Österhof et l’on ne peut être qu’ébloui·e par les paysages enneigés, les papiers-peints floraux couleur bonbon et les aventures improbables en Inde de notre duo partageant une complicité inégalable. Voici les trois meilleures raisons de voir Topp 3 : c’est un film imaginatif, plein d’esprit et vous ne pourrez vous empêcher de tomber sous le charme de ses protagonistes. With an irresistibly twee, of-the-moment aesthetic, Sofie Edvardsson, the Creative Director of the animation studio Soja, makes her film debut with Simon Österhof’s endearing, list-happy rom-com. This is the love story of David (Jonas Jonsson) and Anton (Eric Ernerstedt), two young men falling into bliss in the MSN Messenger era. There’s only one complication. Anton has a major case of wanderlust, moving to Japan to study and experience another culture before dragging David along on his globetrotting, while David is a homebody, worried that his cozy-fire-at-home personality will not jive forever with Anton’s hike-through-a-jungle exuberance. Edvardsson’s style and Österhof’s substance pair perfectly, the dazzle of snowfall or the explosive, candy-coloured vibrancy of floral wallpaper or an Indian excursion acting as the unpredictable backdrop to David and Anton’s improbable, but oh-so-perfect chemistry. Top 3 reasons Topp 3 is a can’t miss film: it’s whimsical, it’s witty, and wow is it ever swoon-worthy.
SPÉCIAL ANIMATION / DRAWN TO YOU TOPP 3 TOP 3 / SOFIE EDVARDSSON FUNERAL / THỊNH NGUYÊN IN ORBIT / SOHAM CHAKROBORTY, HANXU CHEN, METON JOFFILY, JUSTIN POLLEY & JULIA TROUVÉ MOTHER BUNKER / GEORGE METAXAS TOOMAS TEISPOOL METSIKUTE HUNTIDE ORGU TOOMAS BENEATH THE VALLEY OF THE WILD WOLVES / CHINTIS LUNDGREN PURPLEBOY / ALEXANDRE SIQUEIRA 82
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EPISODICS
SÉRIES
ANNE+2
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VALERIE BISSCHEROUX | PAYS-BAS | 2020 | 184 MIN | V.O. NÉERLANDAISE | S.-T.A. La première saison de ce drame se déroulant à Amsterdam ayant fait fureur au festival, l’an dernier, il serait justifié d’être anxieux·euse quant aux nouveaux épisodes. Mais ne vous en faites pas, les dialogues savoureusement naturels de ce feuilleton à la L Word sont de retour et nous font découvrir de nouveaux personnages dans la vingtaine tous aussi différents (de corps, de sensibilité et de sexualité) que attachants, explorant avec perspicacité des sujets on ne peut plus contemporains comme la possibilité de s’épanouir au travail dans un monde capitaliste et le processus à la fois douloureux (physiquement) et (mentalement) bienfaisant de la transition de genre. Notre guide est encore une fois l’égocentrique, mais si intéressante Anne (Hanna van Vliet) qui croule sous les dettes et envie le succès des autres, mais conserve sa perspective romantique et ses mots d’esprit toujours bien placés, ce qui l’aidera à gérer l’arrivée bouleversante d’une ancienne amante. Soutenues par leurs relations inextricables, les âmes exploratrices d'Anne+ relèvent des défis modernes tout en partageant de nombreuses bières et… quelques lits, çà et là. With Season One of this Amsterdam-set drama a festival favorite last year, one would be justified in feeling anxious over whether or not the new crop of episodes can deliver the same winning blend of naturalistic dialogue and L-Word-like soapiness. Not to worry. Season Two achieves this and so much more, expanding the cast of regulars with a diverse group of twenty-somethings of all different sizes, sensibilities, and sexualities, and incisively exploring an array of contemporary topics, such as career fulfillment in late-stage capitalism and the physically painful (yet mentally blissful) process of transitioning. Our guide, as before, is the selfabsorbed but oh-so-appealing Anne (Hanna van Vliet), who finds herself drowning in bills and jealousy over others’ success, though she hasn’t lost her romantic point of view and endless supply of clever quips. She’ll certainly need them when a former love steps back into the picture to stir things up. Supported by the bonds of their tangled alliances, the searching souls of Anne+ tackle the challenges of our current era, sharing a lot of beers and beds along the way.
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CHOSEN FAM: SEASON 1 NATALIE TSUI & LINDSAY SUNADA | ÉTATS-UNIS | 2020 | 75 MIN | V.O.A.
Vous ne pourrez qu’être englouti·e·s par cette série hilarante, charmante et farfelue tournée à San Francisco et qui met en scène l’histoire romantico-familiale du meilleur groupe de rock indépendant dont vous n’avez probablement jamais entendu parler. Chosen Fam est la révélation de l’année (du moins pour les membres du groupe formé de personnes marginalisées) de la scène de musique locale très, très, très underground. L’auteur-compositeur-interprète-bassiste Cody (interprété par le créateur et scénariste de la série Kyle Casey Chu) est tourmenté par une rupture récente lors d’une soirée avec son copain dans un club S&M, la batteuse Dani vit encore chez ses parents, ce qui gène considérablement ses escapades sexuelles et les efforts de la guitariste Maddox, qui souhaite avoir un enfant avec sa copine Anna, sont contrecarrés par « l’aide » offerte par leur mère toxique. Pendant ce temps, la courageuse gérante du groupe, Evie, obtient son boulot de rêve : écrire pour un blogue féministe intitulé Qunty. Mais une vieille rivalité avec un collectif anarcho-queer menace la tenue d’un concert de Chosen Fam devant les héros personnels des membres du groupe. Une série engageante et pertinente aux personnages résolument queer et magnifiquement complexes. À voir avec les membres de votre propre famille choisie. Shuffling storylines converge around the QTPOC members of a San Francisco-based DIY band and their enterprising manager, Evie (Emily Chau). Ever wanted to defy your “Trash Human Boss” so you could score a scoop about the leaders of a “queer famous” collective who are taking advantage of their minority status? Or maybe you’ve been a rideshare driver with a car full of disgruntled exes? Been distracted by sex app notifications while trying to meditate on your trash-strewn bedroom floor? Even if you haven’t, there is relatability and deadpan humour in series creator / star Kyle Casey Chu’s depiction of Cody and his breakthrough-aspiring friends as they teeter on the edge of relevance – and make catchy Indy Rock tunes in the process. Gaycism, imposing mothers, yet another gender-neutral reveal party: these are everyday irritants (and comedic fodder) for this fam who wants to break free of past models of living, as they have a whole host of their own epic mistakes to make.
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I AM SYD STONE
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DENIS THERIAULT | CANADA | 2020 | 80 MIN | V.O.A. Syd Stone (Travis Nelson) est un acteur musclé rappelant Chris Pratt, connu pour sa série de films Dino Danger. Harcelé par les journalistes et les fans, il passe son temps libre seul, à manger dans des restaurants vides et à boire au bar de l'hôtel. Un soir, il entame une conversation avec un bel avocat, Matt (Benjamin Charles Watson), dont la culture populaire est limitée et qui ne connaît rien de Syd. Après avoir volé une bouteille, l’acteur invite l’avocat à baiser dans la piscine de l’hôtel et se découvrent des atomes crochus. Mais le problème, c’est que Syd est encore dans le placard et que boire une bouteille d’alcool au complet n’est pas rare pour lui. La découverte du pot aux roses par Matt met en relief un drame complexe qui jette une lumière nouvelle sur les films de famille avec lesquels débutent chacun des six épisodes et qui mettent en scène une copine illustre (interprétée par la géniale Daiva Johnston), un père homophobe vivant pour le show-business et un audacieux scénario qui décuplera la haine de soi de Syd. Réalisée par Denis Theriault, dont le court-métrage à l’origine de ce projet avait été nominé pour le prix Iris de 2014, cette série raconte une histoire de rédemption élégante et sincère sur le dépassement de soi qui peut en inspirer d’autres à faire de même. Syd Stone (Travis Nelson) is a chiseled, Chris Pratt-type, known for his Dino Danger film franchise. Harassed by reporters and fans, he spends his downtime alone, dining in empty restaurants, drinking in the hotel bar. One night he strikes up a conversation with a handsome lawyer, Matt (Benjamin Charles Watson), who knows nothing about pop culture or Syd’s household name. Nabbing some booze, Syd invites Matt for a romp in the hotel pool and the two hit it off. The problem? Syd is closeted. And that full bottle of alcohol isn’t a one-time thing. With Matt’s discovery of scarring, we are thrust into a layered drama that casts the home videos that begin each episode in this six-part series in a new light and will involve a famous girlfriend (a fantastic Daiva Johnston), a homophobic showbiz dad, and an edgy script from his agent that sends Syd’s self-hatred into warp speed. Helmed by Denis Theriault, whose original short film version was nominated for the 2014 Iris Prize, this is a stylish, sincere redemption tale about being better than your worst assessments of yourself, and inspiring others to do the same.
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SEX
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AMALIE NÆSBY FICK | DANEMARK | 2020 | 75 MIN | V.O. DANOISE | S.-T.A. La jeune vingtaine est un moment propice pour expérimenter, se forger une identité et transitionner. Et c’est justement ce que Cathrine (Asta Kamma August) découvre, entraînée par un tourbillon d’hormones et de décisions précipitées, hésitant entre la relation stable qu’elle a avec son copain Simon (Jonathan Bergholdt Jørgensen) et l’attirance qu’elle éprouve envers sa collègue Selma (Nina Terese Rask), si sexy et sûre d’elle. De jour, Cathrine prodigue des conseils sexuels dans un centre d'appels, mais un langoureux baiser illicite avec Selma, un soir, l’excitera à un tel point qu’il lui sera impossible de se concentrer et même d’être présente pour son copain dont la libido est actuellement inexistante, et ce, malgré les bons conseils de sa meilleure amie Nanna (Sara Fanta Traoré). Cette série de six épisodes se déroulant à Copenhague est sexy dans ses propos comme dans sa proposition visuelle; chacun des épisodes adoptant un ton de couleurs distinct auxquels viennent s’ajouter des textos aux coloris rappelant des enseignes lumineuses. Tout comme les couleurs changeantes des textos, les intérêts charnels de Catherine vont et viennent. Son désespoir la mènera à emprunter le chemin difficile de la connaissance de soi où elle apprendra à distinguer ses besoins personnels de ceux de ses amant·e·s. One’s early twenties can be a time of experimentation, recognition, and transition. Cathrine (Asta Kamma August) experiences all three in a swirl of hormones and hasty decisions, hopping back and forth between her steady boyfriend, Simon (Jonathan Bergholdt Jørgensen), and sexy, confident co-worker, Selma (Nina Terese Rask). Cathrine may dole out sex advice at a call centre by day, but the sizzle of an illicit kiss with Selma one night revs her horniness up to a fever pitch, making it impossible to focus or be there for her boyfriend as his sex drive flags, despite the good advice of her best friend, Nanna (Sara Fanta Traore). This six-part, Copenhagen-set series is as red hot in its aesthetics as it is in its depiction of the titular act: episodes adopt distinctive colour palettes; text messages light up artful compositions like neon signs. As the neons change, Cathrine’s affections wax and wane, and her desperation leads her down troubling paths towards larger truths about who she is and what she – and her lovers – need.
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COURTS MÉTRAGES
SHORTS
COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
QUEERMENT QUÉBEC 1
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Chaque année, le festival souligne la créativité des cinéastes montréalais lors de la diffusion des programmes de courts métrages Queerment Québec. Pour ses 20 ans en 2020, des producteurs établis et de la relève partageront les incroyables histoires de leurs films; des œuvres explorant des perspectives culturelles queer propres au Québec. Notre métropole regorge de créativité queer et cette soirée remplie de divertissements, de films et de festivités est une excellente manière de célébrer les grands talents de chez nous!
QUEER NATION (2020) / FRIGID CANADA | 2020 | 8 MIN | SANS DIALOGUE
Le Montréal queer d’une autre époque, une incursion dans les années 90. À cette époque, House of Pride célébrait la diversité en rassemblant les personnes LGBTQ+. Vintage Queer Montreal: A glimpse into the 90s. Working though the 90s, House of Pride brought Montreal LGBTQ+ people together in the celebration of diversity.
RIEN DE BEAU ICI
CANADA | 2020 | 20 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Un souper en tête-à-tête tourne au cauchemar lorsque Bruno, un étudiant en psychologie, doit cacher à son petit ami contrôlant, ce qui s’est vraiment passé durant son entrevue d’admission au doctorat, plus tôt ce jour-là. A romantic dinner turns into a ludicrous disaster when Bruno, an anxious psychology student, has to lie to his control-freak boyfriend about what really happened during his PhD’s entrance interview earlier that day.
REFLESSIVO, REFLECTIVE /
NOTHING TO SEE HERE / GABRIELLE VIGNEAULT-GENDRON CANADA | 2019 | 11 MIN | V.O.A.
Quelqu’un tue les chats du quartier où vit Emmanuelle qui cherche le sien depuis deux mois. Jetant un regard sur les tensions entre les classes sociales, Rien de beau ici (Nothing To See Here) conjugue humour noir et suspense pour façonner un conte urbain actuel. Someone has been killing cats in Emmanuelle’s neighborhood while her own pet has been missing for two months. Mixing dark humour and suspense to create a contemporary urban tale, Rien de beau ici (Nothing To See Here) is a look at social tensions. 90
LE DOCTORAT THE PHD / MAXIME S. GIRARD
C O U R T S M É T R AG ES / S H O R T S
MAII FALLARA
CANADA | 2020 | 6 MIN | SANS DIALOGUE
En noir et blanc et muet, Riflessivo, Reflective est une quête d’espoir qui nous transporte des ténèbres à la lumière. Black and white and scriptless, Riflessivo, Reflective is about going through the darkness and reaching for the light, reaching for hope.
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
QUEERMENT QUÉBEC 1
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Each year the Festival highlights Montreal image-makers with Queerment Québec, a shorts program featuring the work of local filmmakers. Turning 20 in 2020, Queerment Québec’s emerging and established producers will share their dazzling stories with us; works that speak of and to uniquely Québecois queer cultural perspectives. Our city is a hotbed of queer creativity and QQ celebrate our spectacular homegrown talent.
CE QU'ON NE RACONTE PAS WHAT WE DON'T TELL /
VOLTE-FACE / MARIE-PIER DIAMAND
ZACHARY AYOTTE | CANADA | 2019 | 15 MIN
On dit que la période de lune de miel ne dure qu'un temps.
V.O.F. | S.-T.A.
They say the honeymoon period lasts only a short time.
CANADA | 2020 | 5 MIN | V.O.F.
À l’aide de flash-backs, Ce qu’on ne raconte pas (What We Don't Tell) dépeint la réalité des survivants de violence sexuelle de manière réfléchie et nuancée et se demande s’il est réellement possible de se remettre de ses traumatismes. Told through the use of flashbacks, Ce qu'on ne raconte pas (What We Don't Tell) takes a sobering yet nuanced look at survivors of sexual abuse and asks a difficult question: is it possible to truly recover from being abused?
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
QUEERMENT QUÉBEC 2
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Chaque année, le festival souligne la créativité des cinéastes montréalais lors de la diffusion des programmes de courts métrages Queerment Québec. Pour ses 20 ans en 2020, des producteurs établis et de la relève partageront les incroyables histoires de leurs films; des œuvres explorant des perspectives culturelles queer propres au Québec. Notre métropole regorge de créativité queer et cette soirée remplie de divertissements, de films et de festivités est une excellente manière de célébrer les grands talents de chez nous!
CONFINÉE (CONTAINED) / YOHANN THIOU
MEMENTO MORI / DEREK ELLIOTT BAGLEY
CANADA | 2020 | 6 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Une femme âgée allongée sur son lit de mort, ignorée par les membres de sa famille qui attendent dans la maison qu’elle meure. Après sa mort, la famille est forcée de tenir compte des conséquences de sa disparition peu pratique et l’impact de ce qu’elle laisse derrière elle.
Léanne est en confinement chez elle, loin de Gabrielle. Léanne spends the "Great Lockdown" at home, far from Gabrielle.
CANADA | 2020 | 12 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
An elderly woman lies on her deathbed, ignored by her various family members as they wait around the house for her to die. After her death, the family is forced to reckon with the aftermath of her seemingly inconvenient demise and the impact of her questionable personal legacy.
LES DÉTENTES / CÉDRIC GAILLARD
THE VANITY /
CANADA | 2020 | 5 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
NATASHA PERRY-FAGANT & MICHAEL TREDER
Un coup d'œil candide à la naïveté du regard.
CANADA | 2020 | 8 MIN | V.O.A.
A candid look at the naivety of the gaze.
Un artiste de scène prépare une prestation. Le hic, c’est qu’iel n’est pas du tout certain de vouloir la faire. A performance artist prepares for an event, whether they truly want to attend is uncertain.
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
QUEERMENT QUÉBEC 2
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Each year the Festival highlights Montreal image-makers with Queerment Québec, a shorts program featuring the work of local filmmakers. Turning 20 in 2020, Queerment Québec’s emerging and established producers will share their dazzling stories with us; works that speak of and to uniquely Québecois queer cultural perspectives. Our city is a hotbed of queer creativity and QQ celebrate our spectacular homegrown talent.
19:00 / MARC-ANDRÉ CASAVANT & JONATHAN GOYETTE
JE FINIRAI EN PRISON I'LL END UP IN PRISON / ALEXANDRE DOSTIE
CANADA | 2019 | 16 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
CANADA | 2019 | 20 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Une rivalité s’installe entre deux acteurs souhaitant obtenir le même rôle. Une incursion au cœur d’un monde dérangeant et brutal. Une envie d’aller ailleurs, autrement. Une proposition de cinéma déstabilisante et hyper contemporaine. Une expérience hypnotique et angoissante au cours de laquelle le spectateur doit lui aussi apprendre à jouer son rôle.
Une mère au foyer se retrouve dans un accident de voiture meurtrier au beau milieu de nulle part et pour lequel personne ne veut porter le blâme. A stay-at-home mom gets into a murderous car crash where nobody wants to take the blame.
Rivalry between two actors who seek the same role. A foray into the heart of a disturbing and brutal world. A desire to go elsewhere, otherwise. An unnerving and intense proposal of contemporary cinema. Embark on a truly hypnotic and agonizing journey, during which the spectator must also learn to play his role.
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
FRANCOCOURT 1
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Des délicieuses animations aux contes dystopiques dérangeants en passant par des courts documentaires captivants et les ébats cinématographiques d’usage, cette collection partage bien plus qu’une langue et démontre un grand talent artistique, technique, visionnaire et complexe qui exprime une sensibilité tout à fait francophone, tout en soulignant les différences culturelles et communautaires au sein même de la francophonie.
PURPLEBOY /
ONE YEAR OF KHADIJAH AND PAULINE /
ALEXANDRE SIQUEIRA | PORTUGAL, FRANCE & BELGIQUE
LEE MANANSALA
2019 | 5 MIN | SANS DIALOGUE
ÉTATS-UNIS & FRANCE | 2019 | 15 MIN | V.O.F. | S-T.A.
Oscar est un enfant qui germe dans le jardin de ses parents. Personne ne connaît son sexe biologique, mais il revendique le genre masculin. Un jour, Oscar vit une extraordinaire mais douloureuse aventure dans un monde autoritaire et oppressif. Arrivera-t-il à avoir la reconnaissance identitaire qu’il désire tant?
À Paris, Khadijah et Pauline découvrent l’amour et le désamour en l’espace d’un an. It takes just one year for Khadijah and Pauline to fall in and out of love. Filmed over the course of one year in Paris.
Oscar is a child germinating in its parents’ garden. Its body is developing underground. Nobody knows its biological sex but he wants to be a boy. One day, Oscar sprouts from the ground and discovers his female body. Will his desired identity finally be accepted?
SYN / CAMILIA PENAGOS FRANCE | 2019 | 13 MIN | V.O.F.
Après de longs échanges virtuels, Anna et Lina se rencontrent en vrai pour la première fois. À travers des explorations tactiles et un jeu de regards, les deux femmes se découvrent. After long online conversations, Anna and Lina meet live for the first time. Between tactile explorations and a game of looks, the two young women discover one another.
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C O U R T S M É T R AG ES / S H O R T S
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
FRANCOCOURT 1
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Scrumptious animations, disturbing dystopian tales, compelling short docs and classic cinema romps, these films have much more than a shared language in common. They display artistry, craft, vision and complexity, teasing out both a francophone sensibility as well as the cultural and community differences within la Francophonie.
SO LONG, PARIS / CHARLES DUDOIGNON-VALADE FRANCE | 2019 | 17 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Comédie douce-amère au sujet d’une pré ado rebelle pleine d’imagination qui finit par accepter le divorce de ses parents après une rencontre surprise avec l’amant de son père. A bittersweet comedy about a fanciful and rebellious pre-teen who ends up accepting her parents' divorce after an unexpected encounter with her dad's male lover.
TOMOKO / MARGAUX ESCLAPEZ FRANCE | 2019 | 17 MIN | V.O.F. | S.-T.A. Après avoir perdu la vue, Tomoko rencontre Amber, une danseuse nue qui l’aide à explorer ses fantasmes et à se libérer. After losing her eyesight, Tomoko meets a young stripper named Amber who allows her to explore her fantasies and liberate herself.
CONSULAT GÉNÉRAL DE FRANCE À QUÉBEC
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
FRANCOCOURT 2
BILLETTERIE/TICKETS
Scrumptious animations, disturbing dystopian tales, compelling short docs and classic cinema romps, these films have much more than a shared language in common. They display artistry, craft, vision and complexity, teasing out both a francophone sensibility as well as the cultural and community differences within la Francophonie.
ORBIT / SOHAM CHAKROBORTY, HANXU CHEN, METON JOFFILY, JUSTIN POLLEY & JULIA TROUVÉ FRANCE | 2019 | 5 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Projetons-nous loin dans l’avenir. Sonia est sur le point d'être transférée dans une nouvelle station spatiale. Bien que tout semble aller comme sur des roulettes, son esprit est ailleurs, vagabondant dans un passé pas si lointain. In a far future, Sonia is about to be transferred from her space station to a newer one. While everything appears to be going well for her, her mind is elsewhere, disturbed by a past not far behind.
ZANMI / NADIA CHARLERY MARTINIQUE | 2019 | 10 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Le champagne coule à flots en cette veille du Nouvel An, mais un petit jeu innocent joué par un groupe d’ami·e·s en Martinique pourrait avoir des conséquences inattendues. A New Year’s Eve party in Martinique with friends and champagne leads to an innocent game with unexpected consequences.
CITÉGALITÉ EQUALCITY / UGO SAVARY FRANCE | 2019 | 9 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Inspiré par le féminisme et Black Mirror, Citégalité se pose une question simple : utopie ou dystopie? Inspired by feminism and Black Mirror, Citégalité poses a simple question… Utopia or dystopia? Will anger and bitterness doom the future or will love win out in the end?
SENTIMENTS DISTINGUÉS DISTINGUISHED SENTIMENTS / KEREN MARCIANO
FRANCE | 2018 | 11 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Sentiments distingués met en scène des plans et complots foireux sous forme de conte musical. L’on y découvre la vraie identité de deux hommes en quelques stepettes. A musical tale of backfiring schèmes and mislaid plans, Distinguished Sentiments uncovers two mens’ true identities with a little song and dance.
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C O U R T S M É T R AG ES / S H O R T S
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
FRANCOCOURT 2
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Scrumptious animations, disturbing dystopian tales, compelling short docs and classic cinema romps, these films have much more than a shared language in common. They display artistry, craft, vision and complexity, teasing out both a francophone sensibility as well as the cultural and community differences within la Francophonie.
THE ALTERNATIVE / ADESUA OKOSUN CÔTE D’IVOIRE/NIGÉRIA | 2010 | 10 MIN | V.O.F. & A. | S.-T.A.
The Alternative suit trois membres de la communauté LGBTQ (une femme queer ainsi qu’un homme et une femme trans) vivant à Abidjan. Chaque personnage nous fait découvrir son monde et recadre nos impressions de l’Afrique de l’Ouest. The Alternative follows three people in the LGBTQ community, one queer woman, one trans man, and one trans woman, living in Abidjan. Each character takes us into their world and changes the narrative of West Africa.
SAISON CALME OFF SEASON / CÉLIA BCHIR FRANCE | 2019 | 19 MIN | V.O.F. | S.-T.A. C’est l’été et Marion est sauveteuse dans une petite ville en bord de mer. Un jour, la noyade d’une baigneuse fait ressortir une partie d’elle-même enterrée. It’s summer and Marion is a lifeguard in a small seaside town. One day, the drowning of a bather brings a buried part of herself to the surface.
CONSULAT GÉNÉRAL DE FRANCE À QUÉBEC
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C O U R T S M É T R AG ES / S H O R T S
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
MADE AU CANADA 1
BILLETTERIE/TICKETS
Il est difficile de dire exactement ce qu’est une histoire queer canadienne; des cinéastes des quatre coins du pays nous offrent une foule de perspectives et d’expériences nous aidant à extraire les distinctions et nuances de l’identité queer canadienne.
CAM BOY / JASON KARMAN
RIEN DE BEAU ICI
CANADA | 2019 | 16 MIN | V.O.A.
NOTHING TO SEE HERE / GABRIELLE VIGNEAULT-GENDRON
Cam Boy est une comédie dramatique au sujet d’un étudiant qui utilise sa webcam pour payer son loyer. Tout va très bien jusqu’à ce qu’un de ses clients lui demande de franchir certaines limites.
CANADA | 2019 | 11 MIN | V.O.A.
Cam Boy is a dramedy about a student who takes up sex camming as a means to pay his rent. He becomes good at it until one of his sex toys, whom he is friends with, wants to go to the next level.
Quelqu’un tue les chats du quartier où vit Emmanuelle qui cherche le sien depuis deux mois. Jetant un regard sur les tensions entre les classes sociales, Rien de beau ici (Nothing To See Here) conjugue humour noir et suspense pour façonner un conte urbain actuel. Someone has been killing cats in Emmanuelle’s neighborhood while her own pet has been missing for two months. Mixing dark humour and suspense to create a contemporary urban tale, Rien de beau ici (Nothing To See Here) is a look at social tensions.
POLLY ANDREW /
EXT. TORONTO. NIGHT / ROB SALERNO
FRED KUHR & BRAD MCDERMOTT
CANADA | 2019 | 8 MIN | V.O.A.
CANADA | 2020 | 10 MIN | V.O.A.
Un soir, alors qu’il rentre à la maison, Ben croise un bel inconnu sur un pont. Se rappelant l’aventure qu’ils avaient eu, cinq ans plus tôt, ils décident de raviver la flamme, mais quelque chose cloche.
Le couple d’Andrew et Trevor va très bien, jusqu’à l’arrivée de la meilleure amie de Trevor qui est secrètement en couple avec Andrew, forçant celui-ci à accepter son identité sexuelle. Andrew and Trevor are a happy gay couple, until Andrew's secret girlfriend - who also happens to be Trevor's best friend - shows up, and Andrew is forced to come to terms with his sexual identity.
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C O U R T S M É T R AG ES / S H O R T S
Walking home alone at night, Ben crosses paths with a handsome stranger on a bridge. Realizing they had a fling years ago, they dare to relive an exciting sexual escapade, but something’s not quite right about all this.
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
MADE AU CANADA 1
BILLETTERIE/TICKETS
It’s hard to put a finger on what is exactly a “Canadian” queer story; from coast to coast queer storytellers are offering up a myriad of perspectives and experiences to help us tease out the distinctions and nuances of being a Canadian queer.
REVIVING THE ROOST / VIVEK SHRAYA
FAMILY / MARK PARISELLI
CANADA | 2019 | 6 MIN | V.O.A.
CANADA | 2020 | 11 MIN | V.O.A.
Ode de la cinéaste et auteure à succès Vivek Shraya à un bar gai très fréquenté d’Edmonton qui a fermé ses portes en 2007. Avec son animation rythmée par le clignotement des néons, Reviving the Roost est une élégie dédiée à un lieu perdu qui raconte une histoire sur la complexité et sur la nostalgie d’une communauté.
En route vers le chalet, Cal et Jamal verront leur relation ébranlée par un flirt qui devient rapidement angoissant et transformera la maison de ferme déserte en véritable cauchemar.
Filmmaker and bestselling author Vivek Shraya’s ode to a popular Edmonton gay bar that closed in 2007. With pulsating neonlight animation, Reviving the Roost is a story about community complexity and longing, and an elegy to a lost space.
Partners Cal and Jamal embark on an autumn road trip to the cottage. A roadside flirtation turns ominous and the creeping sense of dread intensifies at a deserted farm.
LE DOCTORAT THE PHD / MAXIME S. GIRARD CANADA | 2020 | 20 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Un souper en tête-à-tête tourne au cauchemar lorsque Bruno, un étudiant en psychologie, doit cacher à son petit ami contrôlant, ce qui s’est vraiment passé durant son entrevue d’admission au doctorat, plus tôt ce jour-là. A romantic dinner turns into a ludicrous disaster when Bruno, an anxious psychology student, has to lie to his control-freak boyfriend about what really happened during his PhD’s entrance interview earlier that day. I M AG E+ N AT I O N X X X I I I
C O U R T S M É T R AG ES / S H O R T S
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
MADE AU CANADA 2
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Il est difficile de dire exactement ce qu’est une histoire queer canadienne; des cinéastes des quatre coins du pays nous offrent une foule de perspectives et d’expériences nous aidant à extraire les distinctions et nuances de l’identité queer canadienne.
QUEER NATION (2020) / FRIGID
THE QUIETING / ALI LEIBERT
CANADA | 2020 | 8 MIN | SANS DIALOGUE
CANADA | 2020 | 15 MIN | V.O.A.
Le Montréal queer d’une autre époque, une incursion dans les années 90. À cette époque, House of Pride célébrait la diversité en rassemblant les personnes LGBTQ+.
La veille d’un important rendez-vous galant, Maggie, 33 ans et queer depuis peu, affronte l’anxiété qui la consomme ainsi que l’homophobie qu’elle intériorise.
Vintage Queer Montreal: A glimpse into the 90s. Working though the 90s, House of Pride brought Montreal LGBTQ+ people together in the celebration of diversity.
On the night before an important date, Maggie, 33 and newly queer, confronts her crushing anxiety and internalized homophobia.
JE FINIRAI EN PRISON I’LL END UP IN PRISON / ALEXANDRE DOSTIE
SWEET RELEASE / MEESHELLE NEAL
CANADA | 2019 | 20 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Une femme passionnée apprend à ses dépens que son entêtement à garder son grand amour en vie coûte que coûte, n’est peut-être pas la meilleure chose à faire.
Une mère au foyer se retrouve dans un accident de voiture meurtrier au beau milieu de nulle part et pour lequel personne ne veut porter le blâme. A stay-at-home mom gets into a murderous car crash where nobody wants to take the blame.
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C O U R T S M É T R AG ES / S H O R T S
CANADA | 2019 | 12 MIN | V.O.A.
When the love of her life falls ill, a headstrong and passionate woman learns that keeping someone alive, at any cost, might not be worth it in the end.
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
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It’s hard to put a finger on what is exactly a “Canadian” queer story; from coast to coast queer storytellers are offering up a myriad of perspectives and experiences to help us tease out the distinctions and nuances of being a Canadian queer.
DISCO APOCALYPSE / KEVIN HARTFORD
THE WAY WE ARE / AMANDA ANN-MIN WONG
CANADA | 2020 | 10 MIN | V.O.A.
CANADA | 2020 | 16 MIN | V.O.A.
Inspirée par son fils décédé, une mère tente de sortir du placard auprès de ses deux filles adultes et obtient un résultat inattendu. Inspired by her late son, a mother attempts to come out to her two grown daughters, with unexpected results.
L’histoire de quatre femmes asiatiques queer est racontée de manière immersive mêlant le passé et le présent afin de révéler la vie réelle des femmes d’une certaine génération.
I M AG E+ N AT I O N X X X I I I
The stories of four queer Asian women are presented within an immersive experience of past and present, revealing the real lives of a different generation.
C O U R T S M É T R AG ES / S H O R T S
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
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LE MEILLEUR DU FESTIVAL
BEST OF KASHISH MUMBAI INTERNATIONAL QUEER FILM FESTIVAL Nous sommes fier·e·s de compléter notre programmation sud-asiatique avec cette collection créée sur mesure par notre partenaire, le Festival queer international Kashish de Mumbai. En juillet dernier, le programme Queerment Québec 2019 d’image+nation a été présenté lors de leur festival. En retour, ils nous ont concocté ce programme exceptionnel de courts-métrages.
COMPARTMENT / ABHIJIT SUVARNA
SUNDAY / ARUN FULARA
INDE | 2020 | 5 MIN | SANS DIALOGUE
INDE | 2020 | 10 MIN | V.O. HINDI | S.-T.A.
Un fantasme se dégage de ce conte mettant en scène un homme gai dans le placard aux prises avec une dynamique sociale rigide.
Si Kamble va chez le barbier chaque semaine, c’est bien plus que pour un simple rasage.
A fantasy is released in this tale of a closeted gay man in the face of rigid social dynamics.
When Kamble makes his weekly visit to the neighbourhood barber shop, it’s not just for a shave.
CHUNNI / RAKSHAK DIWAN INDE | 2019 | 17 MIN | V.O. PUNJABI | S.-T.A.
Préoccupé par le travail qu'il doit faire pour joindre les deux bouts, Chunni trouve enfin le courage de montrer à son fils ce qu'il fait dans la vie. Troubled by the work he must do to make ends meet, Chunni musters up the courage to finally show his son what he does for a living.
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C O U R T S M É T R AG ES / S H O R T S
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LE MEILLEUR DU FESTIVAL
BEST OF KASHISH MUMBAI INTERNATIONAL QUEER FILM FESTIVAL Rounding out our South Asian focus this year, we are pleased to include a programme curated by the Kashish, Mumbai International Queer Film Festival. Part of a cooperation between our two festivals, image+nation presented our Queerment Québec 2019 programme at their event this past July and they have returned the favour this exceptional collection of shorts.
KOHRRA FOG / RIBHU GHOSH INDE | 2020 | 20 MIN | V.O. HINDI | S.-T.A.
Ronnie a 16 ans et vit dans un petit village de l’État du Haryana et cherche à comprendre son identité sexuelle dans une société rigide et patriarcale. Il trouvera du réconfort auprès d’un ami d’enfance, mais ce ne sera que de courte durée. 16-year-old Ronnie lives in a hamlet in rural Haryana. As he struggles to find his sexual identity within this rigid, patriarchal society he finds solace in the arms of his childhood friend only to see it get snatched away.
THE SONG WE SANG / AARTI NEHARSH INDE | 2019 | 20 MIN | V.O. HINDI | S.-T.A.
En pleine remise en question de certains de ses choix de vie, Khrishna, qui est économiste, rencontre Alia, la cousine d’une amie de Delhi. Une assiette de golgappas sucrés et une chanson de film hindi convaincra les deux inconnues de quitter la bruyante fête du Navratri pour se promener dans les rues d’Ahmedabad, chaque pas les rapprochant de l’amour. Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre et nous fait découvrir une réalité parallèle dans laquelle cette nuit n’aurait pu se produire. Krishna, an economist questioning certain choices she’s made in her life, meets Alia, a friend’s cousin from Delhi. A plate of sweet golgappas and a Hindi film’s song leads to more and the two strangers decide to ditch the loud Navratri event and walk the streets of Ahmedabad, falling for each other as the night grows. Every choice that is made is another choice forgone, an alternative reality where this night might not have happened.
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C O U R T S M É T R AG ES / S H O R T S
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
VOIX AUTOCHTONES / INDIGIQUEER SHORTS
BILLETTERIE/TICKETS
Amplifiant des voix fières et fortes, cette collection de courts métrages met en lumière les réalités autochtones et bispirituelles d’ici, mais également d’ailleurs en incluant des histoires des Premiers Peuples de la Nouvelle-Zélande, des États-Unis et d'Hawaï afin de créer une riche mosaïque des vies, des amours et des identités autochtones queer du XXIe siècle.
KATINNGAK TOGETHER / GLENN GEAR | INUIT (NUNATSIAVUT) 2020 | 2 MIN | SANS DIALOGUE
Le chant de gorge inuit traditionnel est à l’honneur dans ce courtmétrage mettant en scène des animaux du Labrador, des visuels kaléidoscopiques et des sons envoûtants. Through kaleidoscopic visuals and mesmerizing sounds, animal characters from the Big Land (Labrador) bring new life to traditional Inuit throat singing
PITOC E ICINAKOSIAN (ÊTRE DIFFÉRENT) BEING DIFFERENT / JOS-ONIMSKIW OTTAWA-DUBÉ & GERRY-OTTAWA CANADA (NATION ATIKAMEKW) | 2019 | 6 MIN | V.O. ATIKAMEKW F. & A. | S-T.A.
Une jeune fille trans raconte comment elle a été acceptée par sa communauté et sa famille. A young trans girl recounts her acceptance into her community and family.
NANCY FROM NOW ON / KEELY MEECHAN
FLUID BOUND / ROB FATAL
NOUVELLE-ZÉLANDE | 2019 | 20 MIN | V.O.A.
ÉTATS-UNIS | 2020 | 8 MIN | SANS DIALOGUE
Nancy From Now On est la quête initiatique d’un jeune garçon maori qui souhaite ardemment devenir drag queen.
Méditation expérimentale bispirituelle et métisse au sujet des relations et de conflits complexes et ancestraux que se livrent notre corps et notre âme.
Nancy From Now On is a coming-of-age film about a young Maori boy who has a burning desire to become a drag queen.
An experimental two-spirit, Metis meditation on the complex, generations-old relationships and battles between our skin and our souls.
THE MOST UNPROTECTED GIRL / JERILYN WEBSTER
CANADA (NUXALK & ONONDAGA) | 2018 | 4 MIN | V.O.A. Dans ce vidéoclip tourné à Vancouver, JB The First Lady utilise la musique pour sensibiliser les gens à la cause des femmes autochtones disparues ou assassinées et à l'existence des personnes bispirituelles. In this video clip by Vancouver’s JB The First Lady, she uses her music to bring awareness to missing and murdered Indigenous women (MMIW) of Canada and two-spirit people. 10 4
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COUR T S MÉ TR AGES / S H OR TS
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VOIX AUTOCHTONES / INDIGIQUEER SHORTS
Voices proud and voices strong, this collection of shorts highlights Indigenous 2-spirit realities from here in Canada and farther afield to include stories from First Peoples of New Zealand, the U.S. and Hawaiʻi creating a rich tapestry of living, loving and being Indigiqueer in the 21st century.
TAPOWERIMOWIN (L’AFFIRMATION) AFFIRMATION / JESSY-LEE PETIQUAY-BÉGIN |
WOMAN DRESS / THIRZA CUTHAND CANADA | 2019 | 6 MIN | V.O.A.
CANADA (NATION ATIKAMEKW) | 2019 | 4 MIN | V.O.F. | S.-T.A.
Message d’espoir et inspirant de Jessy-Lee au sujet de l’acceptation des identités bispirituelles au sein de sa communauté. Jessy-Lee offers up some hopeful, inspiring words on her community’s acceptance of two-spirit identities.
Avant la colonisation européenne, une personne bispirituelle qu’on appelait Woman Dress sillonnait les Prairies, recueillant et racontant des récits. Le film s’appuie sur des images d’archives et sur des reconstitutions historiques pour nous transmettre cette histoire issue de la tradition orale de la famille Cuthand. Il rend hommage à Woman Dress et respecte son identité de genre en évitant d’imposer la binarité coloniale. Pre-contact, a Two Spirit person named Woman Dress travels the Plains, gathering and sharing stories. Featuring archival images and dramatized re-enactments, this film shares a Cuthand family oral story, honouring and respecting Woman Dress without imposing colonial binaries on them.
JESSE JAMS / TREVOR ANDERSON
KAPAEMAHU / DEAN HAMER, HINALEIMOANA
CANADA | 2020 | 5 MIN | V.O.A.
WONG-KALU & JOE WILSON | ÉTATS-UNIS (KANAKA MAOLI)
Une histoire de survie rock’n’roll d’un autre genre.
| 2020 | 8 MIN | V.O.A. | S.-T.A.
A rock'n'roll survival story of a different stripe.
Kapaemahu dévoile le pouvoir de guérison de quatre mystérieuses pierres abritant des esprits transgenres sur la plage de Waikiki. Kapaemahu reveals the healing power of four mysterious stones on Waikiki Beach - and the legendary transgender spirits within them.
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