SEPTEMBRE 2021 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 13 - NO. 01

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JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMIS C AMINGUE - SEPTEMBRE 2021 - VOL 13 - NO 01

GRATUIT

NICOLE GARCEAU

ET SI LE TEMPS M’ÉTAIT CONTÉ + SPÉCIAL ÉDUCATION

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NOUVEL ALBUM DE S AMIAN

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MUSIQUE : MOTIVATION ET RÉUSSITE

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CONTE : PHOENIX MOCKINGBIRD

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RETOUR SUR UN ÉTÉ CHARGÉ EN FESTIVALS

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TROUPE À COEUR OUVERT : RECET TE DU SUCCÈS


L’indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5

DISTRIBUTION

Téléphone : 819 763-2677 - Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org

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CHRONIQUES

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

Valérie Martinez à direction@indicebohemien.org.

Publié 10 fois l’an et distribué gratui­ tement par la Coopérative de

Merci à l’ensemble de nos collaboratrices et collaborateurs bénévoles pour

solidarité du journal culturel de l’Abitibi-­ Témiscamingue, fondée en

leur soutien et leur engagement.

novembre 2006, L’Indice bohémien est un journal socioculturel régional et

ÉDITORIAL 3

indépendant qui a pour mission d’informer les gens sur la vie culturelle et

ENVIRONNEMENT 22

les enjeux sociaux et politiques de l’Abitibi-Témiscamingue.

HISTOIRE 30

Voici nos collaborateurs bénévoles pour ce numéro : MRC D’ABITIBI

L’ANACHRONIQUE 8

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Jocelyne Bilodeau, Josée Bouchard, Valérie Castonguay, Jocelyne Cossette,

MA RÉGION, J’EN MANGE

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Marie-France Beaudry, présidente | Ville de Rouyn-Noranda

Paul Gagné, Gaston Lacroix, Monique Masse, Annie Quenneville et Sylvie Tremblay.

TÊTE CHERCHEUSE

6

Anne-Laure Bourdaleix-Manin, vice-présidente | MRC de La Vallée-de-l’Or

SOMMAIRE

Marie-Déelle Séguin-Carrier, trésorière | Ville de Rouyn-Noranda

MRC D’ABITIBI-OUEST

Joanie Harnois, secrétaire | Ville de Rouyn-Noranda

Raphaël Morand, Sophie Ouellet et Mario Tremblay.

Lyne Garneau | Ville de Rouyn-Noranda

À LA UNE

5

Pascal Lemercier | Ville de Rouyn-Noranda

VILLE DE ROUYN-NORANDA

ARTS VISUELS

8

Annie Quenneville | MRC d’Abitibi

Gilles Beaulieu, Anne-Marie Lemieux, Suzanne Ménard, Annette St-Onge et

CONTE

21 ET 23

ÉDUCATION

16 À 20

Denis Trudel.

DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES

EXPOSITION 13

Valérie Martinez

MRC DE TÉMISCAMINGUE

FESTIVAL 24

direction@indicebohemien.org

Émilie B. Côté, Véronic Beaulé, Carole Marcoux et Lise Millette.

LITTÉRATURE 12

819 763-2677

MÉDIATION CULTURELLE

7

MUSIQUE

9 ET 11

THÉÂTRE 27

MRC DE LA VALLÉE-DE-L’OR

RÉDACTION ET COMMUNICATIONS

Julie Allard, Nicole Garceau, Rachelle Gilbert, Renaud Martel,

Jade Bourgeois, coordonnatrice

Brigitte Richard, Sophie Richard-Ferderber et Ginette Vézina.

redaction@indicebohemien.org 819 277-8738

CONCEPTION GRAPHIQUE

Ariane Ouellet, éditorialiste

Feu follet

Lise Millette, collaboratrice à la une

CORRECTION RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES

Geneviève Blais

Lydia Blouin, Jade Bourgeois, Marguerite Caron, Frédéric Charron, Joannie Cotten, Florence Desjardins, Joanie Dion, Isabelle Gilbert, Régis Henlin,

IMPRESSION

Paméla Julien, Philippe Marquis, Annie Olivier, Aimé Pingi, Carmen Rousseau,

Imprimeries Transcontinental

Dominique Roy, Dominic Ruel, Marta Saenz de la Calzada et Caroline Sigouin.

TYPOGRAPHIE COORDINATION RÉGIONALE

Carouge et Migration par André SImard

Danaë Ouellet | MRC d’Abitibi Louise Magny | MRC d’Abitibi Sophie Ouellet | MRC d’Abitibi-Ouest Alex Turpin-Kirouac | Ville de Rouyn-Noranda Véronic Beaulé | MRC de Témiscamingue Stéphanie Poitras | MRC de la Vallée-de-l’Or

EN COUVERTURE Nicole Garceau est fondatrice et présidente du Festival de

Certifié PEFC

contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue.

Ce produit est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées

Photo : Staifany Gonthier PEFC/01-31-106

2 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

www.pefc.org


– ÉDITORIAL –

FAIRE PLACE À L’ERREUR ARIANE OUELLET

En plus de mon métier d’artiste, je suis nouvellement enseignante. Ici non plus, la perfection n’existe pas. Je travaille avec la matière vivante la plus mystérieuse et fascinante qui soit : les humains. Mon plus grand étonnement vient du peu d’espace qui est alloué au plaisir d’apprendre, à la nécessité de prendre des risques et d’accueillir les erreurs comme faisant partie du processus d’apprentissage. Les erreurs ne sont pas des échecs. Les essais non concluants sont nécessaires parce qu’ils

Bonne rentrée à l’UQAT

J’aurais souhaité que les élèves aient le goût d’apprendre juste pour le plaisir de stimuler leurs neurones. Au lieu de ça, la question « Ça compte-tu? » revient sans cesse à chaque activité proposée. S’il n’y a pas de note à la clé, l’expérience semble ne pas avoir de valeur. Le système scolaire et la culture ambiante du divertissement à outrance ont peut-être échoué à mobiliser les jeunes au sujet de leur culture générale et de leur évolution personnelle. Le développement d’un esprit dépasse en complexité les objectifs ministériels de n’importe quel programme. Pour en faire briller toutes les facettes comme un kaléidoscope, ça prend de l’espace et du temps, ça prend le droit de jouer, de se tromper. Il faut ouvrir l’esprit sur tous les possibles plutôt que de le refermer sur les fonctionnalités du monde du travail. Il faut que le plaisir d’apprendre (et d’enseigner!) revienne au cœur des cursus. Il faut voyager, entrer dans les bibliothèques, sortir des écrans. Il faut apprendre à observer, à écouter, à apprécier, à douter, à débattre, à s’engager. Vivement la fin de la pandémie qu’on ouvre la porte sur le dehors. Au cégep, celles et ceux qui sortent d’un secondaire en mode COVID ne sont pas nécessairement dans le meilleur état d’esprit pour les apprentissages. C’est une victoire en soi qu’ils aient décidé de poursuivre leurs études, il me semble primordial que l’expérience qu’ils viennent y vivre leur confirme que ce choix était le bon. L’école devrait être un lieu merveilleux pour s’épanouir, mais pour ce faire, ça prend de l’espace pour apprendre à être soi.

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uqat.ca/rentree

Mes premières réflexions sur le système d’éducation sont venues avec mon rôle de maman, qui m’a donné l’occasion de m’impliquer par-ci par-là dans la vie scolaire de mes enfants. Tout m’y intéresse (et me force à m’interroger) : les matières enseignées, les stratégies pédagogiques, les projets spéciaux, les profs, les évaluations. J’adore mettre mon nez dans les sacs à dos qui reviennent à la maison pour mieux comprendre tout ce qu’on demande et propose aux enfants. L’an dernier, j’ai découvert avec beaucoup de surprise et d’intérêt le chapitre sur les entraves au dialogue que l’on retrouve dans le manuel d’éthique et culture religieuse de première secondaire. Apprendre à établir un dialogue constructif sans tomber dans les pièges communicationnels habituels. Bien que ce ne soit pas le sujet de prédilection de mon fils de 13 ans quand il revient de la polyvalente, cette matière inusitée qui flirte avec la philosophie a fait son chemin jusque dans nos

En ce moment, comme beaucoup d’hommes et de femmes à travers le Québec, je suis de retour à mon bureau à rédiger mes plans de cours et à préparer le matériel de la session qui commence. Comme je suis novice en la matière, je me plonge à fond dans les plans-cadres et les devis ministériels, les objectifs et les compétences, les stratégies d’apprentissage et les grilles d’évaluation. Avant d’apprendre à enseigner, j’apprends le système de planification et de reddition de comptes avec lesquels tous les enseignants doivent composer. J’en ai des crampes au cerveau. Je suis comme on dit « une fille de terrain ». Je dois donc, avec le bagage de mon expérience d’artiste, m’adapter au monde très codifié de l’enseignement. J’ai parfois du mal à comprendre le jargon que je dois mettre dans mes plans de cours. Le défi de traduire ce langage opaque en matière vivante et intéressante pour les étudiants me semble immense.

donnent une perspective à la réussite. Malgré ça, tous les éléments du plan de cours doivent répondre à un objectif du devis ministériel, où ne figure nulle part le mot « motivation ». Tout doit se mesurer, se justifier, être normalisé au maximum. Mais au sortir d’un programme en arts, il faudrait que les élèves se distinguent des autres le plus vite possible alors que tout le processus d’apprentissage depuis leur entrée dans le monde scolaire leur inculque de se conformer. J’y trouve matière à réflexion.

21-202

En plus de mon métier d’artiste, je suis nouvellement enseignante. Ici non plus, la perfection n’existe pas. Je travaille avec la matière vivante la plus mystérieuse et fascinante qui soit : les humains. Quel privilège et quelle responsabilité!

conversations familiales. Comme quoi, les matières « pas importantes » ont parfois beaucoup de potentiel si on prend le temps d’y jeter un coup d’œil. Il n’y a pas que les mathématiques et le français qui forment la jeunesse!

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Il n’y a pas d’œuvre parfaite. Il n’y a pas de famille parfaite. Il n’y a pas de métier parfait. Il n’y a rien de parfait. Je travaille principalement dans le domaine artistique où toute matière, tout geste, toute intention sont sujets à la subjectivité. Les trajectoires que peut prendre une idée sont multiples, combinées aux aléas de la matière et des circonstances. On essaye, on rate, on efface, on recommence. Parfois, on réussit. Rarement du premier coup. La réussite est quelque chose qui se développe avec beaucoup de persévérance, d’essais et d’expériences. Le talent est d’abord le fruit du travail. La perfection n’est pas envisageable ni souhaitable. Je dirais même dans certains cas qu’elle est dans la liste des ennemis qui peuvent mettre la créativité en péril. Bien entendu, je ne suis pas neurochirurgienne ni ingénieure en aérospatial pour la NASA.

L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 3


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4 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

STAIFANY GONTHIER

DISPONIBLE SUR


- À LA UNE -

ET SI LE TEMPS M’ÉTAIT CONTÉ LISE MILLETTE

« Moi, les photos… », siffle-t-elle, affirmant qu’elle avait déjà donné sous la lumière des projecteurs. La scène, désormais, elle la regarde d’une certaine distance et n’a plus tant le désir d’y monter. Son plaisir, elle le puise dans la mise en lumière de tous les talents qu’elle a su croiser et faire monter sur les planches en plus de 30 ans de vie théâtrale, mais aussi dans la présentation de conteurs et conteuses de renom, de poètes, d’écrivains et d’artistes qui ont émergé sous ses yeux.

STAIFANY GONTHIER

En quelques minutes, Nicole Garceau raconte et fait défiler les noms de personnalités qu’elle a pu, au fil des ans, attirer à Val-d’Or ou Rouyn-Noranda pour des soirées mémorables de récits : Alberto Garcia Sanchez, Jihad Darwich qu’elle a fait venir du Liban pour les nuits du conte. « C’était tout simplement magique », résume-t-elle en souriant, l’œil pétillant, ajoutant aussi les gens de la région qu’elle a toujours tenu à présenter et les artistes autochtones qui ont aussi leur place dans une programmation « métissée serrée ».

Ce festival se veut un carrefour des mots. « Tout ce qui est dans l’oralité! Ça me tient en vie. J’ai cette capacité d’inventer des affaires pour faire différent. » Sa feuille de route comprend d’ailleurs des expériences des plus diversifiées. Artiste multidisciplinaire, le théâtre a occupé une grande partie de sa vie, mais elle a aussi tourné au cinéma dans Némésis de Marc-André Fortier et dans La donation de Bernard Émond. Au fil des ans, elle a aussi été metteuse en scène, responsable des costumes, professeure de théâtre au sein du Service culturel de Val-d’Or et propriétaire de trois restaurants, dont Le Tube, à Val-d’Or. « En référence au tube digestif, bien sûr », précise-t-elle. Petit bout de femme sympathique qui parle fort, Nicole Garceau a su faire son chemin contre les vents contraires. Après avoir assisté à un festival de contes en Estrie, elle ramène dans ses bagages l’idée de lancer un même événement dans la région. Le printemps suivant, c’était réglé! Après un accident de voiture et coincée dans un fauteuil roulant, elle a néanmoins réussi à tirer toutes les ficelles pour mettre l’événement en place. « Je tiens à mon pays, l’Abitibi, et je voulais monter le projet. » Et devra être bien aguerri celui qui lui dira que c’est impossible de le faire. À 73 ans, même si certains s’étonnent de la voir toujours à la barre, toujours en coulisses ou au fond de la salle à rigoler, Nicole Garceau n’a rien perdu de son éclat et de sa vigueur. « Ma voix forte, c’est ma voix de théâtre », se défend-elle, encore fin prête à relever de nouveaux défis, y compris celui d’avoir à trouver des lieux de diffusion qui sauront répondre aux critères pandémiques. Autre défi de taille qui se pointe : celui de la relève. « Je suis vraiment fière de ce que nous avons réussi à créer. Au moment de fonder le festival, nous étions onze, nous sommes maintenant cinq, mais il y a une belle relève de créateurs et de créatrices », assure-t-elle. Elle espère néanmoins que d’autres personnes se joindront au noyau des organisateurs, mais plus encore, que la perception du conte évolue. « Je souhaite qu’il y ait de plus en plus de personnes de la région qui prennent part au festival, que les gens ne pensent pas qu’un conteur est une personne qui se tient dans une chaise berçante. C’est un art vivant, c’est l’oralité qui se célèbre. » Le Festival de contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue se tiendra du 28 septembre au 3 octobre, majoritairement à Val-d’Or.

STAIFANY GONTHIER

Fondatrice du Festival de contes et légendes en AbitibiTémiscamingue en 2003, Nicole Garceau est une femme de mots, une femme d’images, une femme d’idées. Elle a pris une pause dans un horaire chargé, entre un rendez-vous personnel, les dernières touches à donner la programmation du prochain festival, un appel à un ami, une campagne de promotion à bâtir et sa propre séance photo qui semblait particulièrement l’intimider.

L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 5


– TÊTE CHERCHEUSE –

LES DOIGTS DANS L’ENGRENAGE DOMINIC RUEL

La PCU qui s’étire et le manque criant de main-d’œuvre, la chute de Kaboul et ses 20 ans de guerre pour rien, le déclenchement des élections, le terrible séisme en Haïti… On voudrait éviter de parler COVID, mais c’est toujours difficile. Je suis vacciné deux fois. Ce qui ne m’empêche pas de réfléchir, de remettre en question et de croire qu’on arrive sur des terrains glissants. D’abord, premier glissement, premier doigt, le passeport vaccinal, qui sera obligatoire pour accéder à certains lieux publics. Rappelons qu’il y a un an, on se moquait des complotistes qui parlaient déjà de passeport et d’obligation vaccinale. On y est tout de même. C’est en France, mais Macron avait promis qu’il n’y aurait pas de « pass sanitaire ». Il est en place depuis le 9 août dernier. Ce passeport, qu’on le veuille ou non, a comme conséquence première de catégoriser les citoyens. Diviser et stigmatiser n’est jamais une bonne idée, et ça se termine toujours mal. Surtout que le vaccin n’empêche ni la propagation ni la contamination, surtout qu’au resto du coin où on ira manger après avoir présenté le code QR, la serveuse, elle, ne sera peut-être pas vaccinée. C’est une mesure somme toute disproportionnée, les éclosions passées s’étant surtout faites au travail, dans les écoles et les milieux de soins. Son rôle sanitaire est surtout d’inciter à la vaccination, comme la pathétique loterie.

On peut écouter les craintes de certains sur le vaccin. Sur le passeport aussi. Gilles Nolin disait : « Il n’y a rien de plus permanent que le temporaire. » Pourquoi pas, un jour, un passeport écologique pour limiter les déplacements, la consommation et la production de CO2? N’y a-t-il pas urgence climatique? Inquiétant aussi d’entendre Legault dire qu’il ne voulait pas de débat parlementaire sur la question. Autre glissement, autre doigt, Patrick Lagacé chroniquait début août et posait la question : doit-on soigner les non-vaccinés? Vous me direz que vous avez lu et qu’à la fin, il disait que oui. Bonne nouvelle, on le remercie. Le problème, c’est déjà de poser la question. C’est insidieux et ça distille l’idée quand même. Lentement. Et certains d’applaudir et de demander de couper des cartes-soleil. Nous sommes tous Québécois, nous contribuons tous au système. Donc, on soigne tout le monde : fumeurs, obèses, chauffards ivres, tueurs. C’est sans appel. Déjà, l’an passé, le philosophe Bernard-Henri Lévy parlait du virus qui rend fou, qui favorise la montée des discours obsessionnels et de l’avènement d’un délire sanitaire qui pourrait profiter aux leaders de partout aux mauvaises intentions et aux déclinistes qui ne voudront plus « recommencer comme avant », drogués aux écrans qu’ils sont, à prendre goût au repli sur soi. D’autres engrenages.

Souvent, on obéit non pas par crainte des autorités (ou du virus!), mais pour raffermir son attachement à l’ordre social. (C’est de La Boétie, l’idée… confirmée par les égoportraits des nouveaux vaccinés!)

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6 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

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- MÉDIATION CULTURELLE -

UNE PROGRAMMATION AUX COULEURS ANICINABEK ET INNUES POUR LE RIFT JADE BOURGEOIS

L’équipe du Rift a concocté une programmation qui rend hommage au savoir-faire et à la culture des premiers peuples cet automne.

cuir, de bois et de haricots est utilisé pour accompagner les chants et les tambours. Ensuite, l’artisane anicinabe Francine Chevrier présentera deux ateliers de fabrication d’artisanat traditionnel. Les familles participantes seront d’abord invitées à confectionner des capteurs de rêve à l’aide de matériaux traditionnels. Puis, il y aura un atelier de création de boucles d’oreilles en perlage. Bien que ces activités soient gratuites, les participants doivent réserver leur place, car elles sont très limitées.

Au Centre d’exposition d’Amos…

JULIE ARTACHO

LE NOIR DE L’ENCRE

Dimanche 13 h à 17 h

©GUILLAUME D. CYR

MARIE-EVE FRÉCHETTE - SCULPTURE/INSTALLATION

Samedi 10 h à 12 h - 13 h à 17 h

EXPOSITION COLLECTIVE RÉUNISSANT 12 ARTISTES EN DUO : GABRIELLE DEMERS/DONALD TRÉPANIER, ISABELLE ROBY/LUC BOYER, JOANNE POITRAS/LUC BRÉVART, MARTINE COURNOYER/ANDRÉ GAGNON, NICOLE GINGRAS/LOUIS BRIEN, VIOLAINE LAFORTUNE/RAM SAMOCHA

Dès le 10 septembre à 17 h CORPS ÉTRANGER II – Œuvres récentes

Jeudi – Vendredi 13 h à 17 h 30 - 18 h 30 à 20 h 30

Cette année, les Journées de la culture auront lieu les 24, 25 et 26 septembre partout dans la région. Du côté de VilleMarie, lorsque le thème du Voyage dans le temps a été dévoilé, l’exploration de la culture anicinabe est apparue comme une évidence. Pour l’occasion, trois ateliers de fabrication d’artisanat ont été mis à l’horaire. L’artiste Karl Chevrier, originaire de la Première nation de Timiskaming, montrera d’abord aux petits et grands comment construire un shaker autochtone. Cet instrument de musique traditionnel fait de

Mardi – Mercredi 13 h à 17 h 30

JOURNÉES DE LA CULTURE

La poète, autrice, actrice et documentariste innue Natasha Kanapé Fontaine passera près d’une semaine au Témiscamingue en septembre. Ce sera un passage assez chargé – presque une tournée – pour l’artiste : en plus de donner une conférence de presse sur son parcours en tant qu’artiste, activiste et femme autochtone, d’aller rendre visite aux élèves de quatrième et cinquième secondaire des écoles du Témiscamingue et de présenter son documentaire Nin E Tepueian (Mon cri), Natasha Kanapé Fontaine va dévoiler pour la première fois ses œuvres d’art visuel au grand public. L’exposition aura lieu au Centre d’exposition du Rift du 17 septembre au 13 novembre. Il sera aussi possible d’y admirer l’exposition Ni Takinan de Carlos Kistabish. Selon Émilie B. Côté, coordonnatrice au Rift, l’équipe est très heureuse de pouvoir mettre de l’avant la culture autochtone sous toutes ses formes cet automne, en plus de pouvoir compter sur la présence d’une artiste aussi accomplie et engagée que Natasha Kanapé Fontaine.

HORAIRE - ENTRÉE LIBRE

COURTOISIE

PREMIÈRE EXPOSITION DE NATASHA KANAPÉ FONTAINE

Détail d’une œuvre d’André Gagnon

L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 7


– L’ANACHRONIQUE -

OUI, C’EST POSSIBLE! PHILIPPE MARQUIS

Le Groupe intergouvernemental sur le climat (GIEC) vient de publier son sixième rapport. En bref, nous courons à notre perte… Les appels pour lutter contre les changements climatiques pleuvent alors que les gestes concrets semblent absents. Il existe pourtant des raisons de garder espoir. Le projet de gazoduc a été abandonné cet été. La Coalition Avenir Québec (CAQ) avait d’abord la nette intention de l’appuyer. L’opposition de scientifiques, de groupes écologistes et de centaines de personnes a forcé un changement de position! Plus de 2500 mémoires ont été déposés au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur le sujet. Ces efforts ont convaincu le BAPE et le gouvernement Legault de ne pas soutenir l’aventure polluante. Elle aurait ajouté l’équivalent des émissions de neuf millions et demie de voiture en gaz à effet de serre par an!

Au début des années 2010, un mouvement citoyen contre l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent s’est organisé. Les représentations de toutes sortes ont pour effet d’amener aussi à une victoire. En juin 2018, le gouvernement libéral a interdit l’exploitation de gaz de schiste et a décrété des mesures très strictes pour encadrer d’autres types de forage pétrolier.

cataractes et affaiblissement du système immunitaire pour les humains accompagnés de dommages aux écosystèmes et aux chaînes alimentaires… Pour lutter contre la menace, le protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone a été adopté en 1987. Signé par tous les pays, il représente la plus grande victoire en protection de l’environnement des Nations Unies. Car la couche d’ozone se régénère!

Le Comité permanent sur l’environnement de RouynNoranda (CPERN) est parvenu, à la fin des années 1980, à obtenir une diminution de plus de 90 % des rejets de soufre de la fonderie Horne. Des avancées sont donc possibles pour d’autres rejets…

Et puis, dernièrement, en mai, l’Agence internationale de l’énergie a clamé qu’il faut interdire les nouveaux projets d’énergies fossiles. Cette organisation a, de tout temps, soutenu les industries pétrolières et gazières. Elle demande désormais un virage vers les énergies renouvelables.

Encore au début 1980, une diminution inquiétante de la couche d’ozone autour de notre unique planète a été découverte. L’augmentation des rayons UV, provoquée par ce phénomène, a des effets désastreux. Cancers de la peau,

Alors, oui c’est possible de renverser la vapeur, même si elle est de plus en plus dense. Il n’y a qu’à s’y mettre ensemble sans perdre de temps!

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE L’INDICE BOHÉMIEN

MERCREDI 22 SEPTEMBRE 2021 À 18 H 30 À Rouyn-Noranda et par vidéoconférence (détails à venir)

Invitation à toutes et tous (membres, partenaires, lectrices et lecteurs) Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour connaître le lieu exact de notre AGA ou pour recevoir le lien de la vidéoconférence.

Pour plus de renseignements : direction@indicebohemien.org

8 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


- MUSIQUE -

EXCAVATION & POÉSIE : LES JOYEUX DISSIDENTS ANNIE OLIVIER

Alors on se lève avec vous. Au nom d’une cause. Au nom de la prose. Au nom de fucking quelque chose. Pas de carapace ou de masque. De cachette ou de fausses faces. Excav. met le feu à la braise : celui qui brûlera toute la place. Le samedi 24 juillet, à Val-d’Or, dans l’espace sacré de l’église Saint-Sauveur, la foule du FRIMAT a dansé, chanté, crié et tapé du pied. Debout sur les bancs ou à genoux sur les prie-Dieu (Geez!), elle a aussi tendu l’oreille délicatement, souri sans regarder à la dépense, et réfléchi. Tous ensemble, à travers un dialogue musical et poétique continu, nous avons fait l’expérience de l’authenticité, de la sagacité, de la bonne humeur et… de la dissidence. Tiens, tiens, c’est drôle : le mot dissidence ressemble au mot descendance. Bienvenue dans l’univers d’Excavation & Poésie (E&P)! J’ai eu la chance de rencontrer Charles avant sa prestation. Chanteur « de paroles vites » (si vous avez écouté « Antirap », vous voyez ce que je veux dire) et joueur de guitare aux pieds nus, il est arrivé les yeux khôlés à la Bonnie Prince Billy, prêt à discuter de petits et de grands sujets. J’ai choisi de lui parler principalement de poésie – c’est un petit ou un grand sujet, ça?

intérieurs et extérieurs, grâce aux processus poétiques et musicaux, lesquels – attention – ne sont pas mutuellement exclusifs selon Charles. Voilà la pierre angulaire, me semble-t-il, de la démarche globale du groupe E&P. Et c’est, selon moi, cette prise de position (qui n’est pas soulignée à gros traits, cela dit) qui les rend uniques. Ils nous disent : on ne changera pas le monde, si on ne transforme pas l’humain d’abord. Et c’est exactement là que leur authenticité me touche particulièrement, car j’ai bien senti que ce message n’est pas un slogan publicitaire pensé par une équipe de feu, mais bien une réalité tangible que chacun des membres – Charles, Olivier, Laetitia et Rafael – a acceptée d’embrasser pleinement. Leur processus de création littéraire en est un témoin concret. Ensemble, ils ciblent d’abord des thèmes qui font ressortir valeurs partagées, histoires personnelles et revendications souhaitées. Ils font ensuite leur chemin individuellement pour l’écriture, et reviennent au terme de ce processus pour une mise en commun des textes. Tour à tour, ils discutent leurs mots et les mots des autres, font des propositions, des corrections, et ce, jusqu’à ce que le tout reflète la cohésion, à la fois intellectuelle, stylistique et sensible, du groupe. Pas si facile d’assumer sa vulnérabilité face à l’autre, n’est-ce pas? De se dévoiler en sachant que nos mots passeront sous la loupe de l’analyse commune. Puis-je affirmer, sans trop extrapoler, que ce processus implique la transformation du matériau humain?

Premier exutoire littéraire d’excavateurs creusant leur psyché comme ils laboureraient un meilleur monde intérieur

Cette façon de faire parfois fastidieuse, il faut bien le dire, a sans contredit permis au recueil de dégager une unité à laquelle je ne m’attendais pas nécessairement. Qui plus est, cette unité est soutenue par une esthétique visuelle créée par une jeune artiste du nom de Camille Lopes, qui a bien saisi l’esprit du groupe.

Ce que je comprends, de ce que je lis et de ce que j’entends, c’est qu’E&P souhaite susciter une réorganisation des mondes,

Je ne cacherai pas, au nom de l’objectivité, qu’E&P a touché le rapport que j’entretiens avec l’intériorité. En effet, depuis,

Extrait de la préface du recueil Émissaires :

MARYSE BOYCE

Extrait de la chanson « Anti-rap », tirée de l’album Émissaires, 2020 :

je ne l’envisage plus seulement comme un système marqué par l’intimité, mais aussi, comme une dynamique nourrie par et pour le monde qui nous entoure. Et cela modifie subtilement, je m’en rends bien compte, ma façon d’interagir avec les autres. Si quelqu’un doute encore de l’impact tangible que peut avoir l’art sur nos vies, vous avez besoin d’Excavation et Poésie. Bonus de curiosité : • Dans le walkman de Charles en ce moment : Onda Vaga. • Sur sa table de chevet : Aller aux fraises d’Éric Plamondon (éditions Le Quartanier) et J’ai échappé mon cœur dans ta bouche de Samuel Larochelle (éditions Stanké). • Sur son fond d’écran de téléphone : le mont Mégantic en hiver. Excavation & Poésie, c’est : Charles Lapierre, Laetitia FrancozLévesque, Olivier Dussault et Rafael Poggetti, sans ordre ni hiérarchie.

L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 9


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1. DANS QUELLE MRC DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE VIVEZ-VOUS? MRC d’Abitibi MRC d’Abitibi-Ouest MRC de la Vallée de l’Or MRC de Témiscamingue Ville de Rouyn-Noranda Autre (veuillez préciser) :

Entre 10 et 20 ans Entre 20 et 30 ans Entre 30 et 40 ans Entre 40 et 50 ans Entre 50 et 65 ans 65 ans et plus

Oui (veuillez préciser) : Autre (veuillez préciser) :

Masculin Je préfère ne pas répondre

4. COMMENT AIMEZ-VOUS LIRE OU VOIR LE CONTENU DE L’INDICE BOHÉMIEN? Je préfère lire la version papier Je préfère lire les articles sur le site Web J’aime voir les différents contenus partagés sur les réseaux sociaux Je ne lis pas L’Indice bohémien Autre (veuillez préciser) :

5. SUR QUEL RÉSEAU SOCIAL NOUS SUIVEZ-VOUS? Instagram Aucun

6. AVEZ-VOUS DES SUGGESTIONS À NOUS FAIRE POUR LE PARTAGE DE CONTENUS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX? Oui (veuillez préciser) : Non

7. SAVEZ-VOUS QU’IL EST POSSIBLE DE VOUS IMPLIQUER COMME BÉNÉVOLE À L’INDICE BOHÉMIEN? Oui, je suis bénévole à la rédaction Oui, je suis bénévole à la distribution Non, mais j’aimerais m’impliquer (veuillez préciser) : Je ne souhaite pas m’impliquer Autre (veuillez préciser) :

10 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

Dans les lieux culturels, les festivals Dans les écoles, au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, à l’UQAT Dans les épiceries, les dépanneurs Dans les pharmacies Dans les banques, les Caisses Desjardins Je me fais livrer le journal Autre (veuillez préciser) :

10. EST-CE QU’UNE PERSONNE AUTRE QUE VOUS LIT LA VERSION PAPIER DE L’INDICE BOHÉMIEN DANS VOTRE MAISON?

3. AUQUEL DES GENRES SUIVANTS VOUS IDENTIFIEZ-VOUS?

Facebook Twitter

Les spectacles diffusés sur la page Facebook, comme durant les débuts de la pandémie La présence sur les réseaux sociaux La rédaction et le partage d’articles collés sur l’actualité Le nouveau format du journal Les articles de fond sur la culture dans la région La couverture d’événements en tout genre partout dans la région Les chroniques d’opinion Les créations virales (blogue de partages artistiques) Les articles plus longs de type reportages Les articles plus courts Vos suggestions?

9. OÙ VOUS PROCUREZ-VOUS LE JOURNAL PAPIER?

2. QUELLE EST VOTRE TRANCHE D’ÂGE?

Féminin Non binaire

8. DANS LA LISTE SUIVANTE, QU’EST-CE QUI VOUS PLAÎT LE PLUS?

Non

11. QUE FAITES-VOUS AVEC L’INDICE BOHÉMIEN UNE FOIS QUE VOUS L’AVEZ LU? Je le garde pour mes archives Je l’utilise pour mon compost Je le mets au recyclage Mes enfants font du bricolage avec L’Indice bohémien Autre (veuillez préciser) :

12. VEUILLEZ ÉCRIRE CE QUE NOUS POUVONS AMÉLIORER. Pour le journal (veuillez préciser) : Pour le site Web (veuillez préciser) : Sur les réseaux sociaux (veuillez préciser) : Autre (veuillez préciser) :

13. SAVEZ-VOUS QUE L’ORGANISME QUI GÈRE L’INDICE BOHÉMIEN EST UNE COOPÉRATIVE DE SOLIDARITÉ? Oui Commentaires :

Non

14. COMMENT POUVONS-NOUS VOUS JOINDRE SI VOUS GAGNEZ AU TIRAGE AU SORT? Numéro de téléphone : Adresse courriel :

Merci de votre précieuse collaboration!


- MUSIQUE -

NIKAMO : LA FORCE D’UN PEUPLE DANS LA VOIX DE SAMIAN JOANIE DION

La trame de fond qui soutient le projet de maison de disque lancée par le chanteur de Pikogan Samian est « nikamo » qui, en langue anicinabe, signifie « chante », comme dans « prends parole, on va te soutenir et t’épauler ». Lui-même porté par cet engagement identitaire avec

lequel il trace son cheminement artistique depuis ses débuts, Samian a fondé Nikamo Musik afin d’acquérir une plus grande indépendance de production. Le poumon de Nikamo Musik est l’épanouissement artistique d’artistes émergents qui prennent la parole via leur musique. C’est un lieu qui vise « à créer, à échanger, à enseigner, à partager et à développer [tout ceci] grâce à la diversité culturelle et linguistique, à la reconnaissance et à l’engagement social ». À l’image de sa mission, le premier album de Nikamo Musik, nommé Nikamo, est complètement en langue anicinabe. Samian nous offre un deuxième extrait de l’album avec le vidéo clip de sa chanson « Ishkodè » dans lequel Delbert Samson de la Première Nation Secwepmc en ColombieBritannique témoigne de son vécu dans le pensionnat de Kamloops et de son profond besoin de guérison. Il dit : « Le chemin du rétablissement fut long et difficile. Malgré les épreuves, j’ai fait beaucoup de changements. Et danser dans les pow-wow m’aide énormément. C’est devenu ma médecine. » Puis, la musique commence, et on voit Delbert Samson dans ses habits de danse, accompagné par d’autres danseurs, adultes comme enfants. C’est la mobilisation d’une nation à travers un acte commun de partage et de connexion. La puissance du moment et du partage se sent à travers l’écran. Et c’est la force de Samian. Avec son art, on ressent. Puissamment, profondément, jusque dans les tripes. Comme mentionné par un utilisateur YouTube dans les commentaires de la vidéo, on voudrait comprendre les paroles. Mais pour ceux à qui s’adresse le message, c’est probablement mission accomplie. Parce que la musique est une langue universelle et que les émotions voyagent avec elle, avec tout le cœur qu’y met Samian, il ne nous reste qu’à apprécier le moment et écouter en boucle Nikamo. Lancé lors du 31e Festival international Présence autochtone, l’album, en plus de tous les objets promotionnels de Nikamo Musik, est disponible sur le site Web de la maison de production.

L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 11


- LITTÉRATURE -

CONCOURS D’ÉCRITURE BORÉALE À l’hiver 2021, le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue lançait la première édition du concours d’écriture boréale. Pour y participer, les auteur(e)s devaient étudier dans l’un des trois campus du Cégep ainsi que soumettre un texte littéraire respectant plusieurs critères, dont la thématique : le corps. En mai dernier, le jury a annoncé les quatre lauréates de cette édition : Alice Allard (Ciel couvert), Florence Desjardins (Distante), Mélissa Jacob (Gémeaux), Paméla Julien (Pour Coralie). Les gagnantes ont remporté une bourse ainsi que la chance que leur texte soit publié dans L’Indice bohémien (deux dans le numéro de septembre et deux dans le numéro d’octobre). Merci aux deux étudiantes finissantes en arts visuels, Frédérique Lecours et Arianne Goudreau, qui ont créé des œuvres inspirées par chacun de ces textes. DISTANTE FLORENCE DESJARDINS Ce n’était pas son fils que le sergent-détective pourchassait depuis deux jours, mais un criminel qui avait procédé à un rapt. La piste finit par aboutir. Les policiers étaient arrivés devant une cabane enveloppée par le couvert des arbres. Ils se déployèrent tout autour de la construction, laissant la discrétion dans leurs véhicules. Leurs armes levées, ils bloquaient la sortie et ordonnèrent aux occupants de quitter le logement, les mains en l’air, désarmés et sans faire de mouvements brusques.

Devant eux se trouvait celle qu’ils cherchaient, sans vie. Ils savaient tous qu’ils la retrouveraient ainsi, mais cette découverte macabre leur donna un haut-le-cœur. Peut-être était-ce aussi en raison du deuxième corps reposant à ses côtés, une arme à feu à proximité. Les murs et le plancher ressemblaient à une œuvre de Jackson Pollock, pour laquelle il n’aurait utilisé que du rouge sur sa palette. Le sang était encore frais, et la femme reposait dans une mare écarlate. Le sergent-détective fut pris d’un vertige violent. Il dut sortir de la pièce pour ne pas se précipiter vers le cadavre de l’homme. C’était le fils du sergent-détective. [À suivre...]

*****************

POUR CORALIE PAMÉLA JULIEN

FRÉDÉRIQUE LECOURS

Une poignée de policiers entra, dont le sergent-détective en charge de l’opération, parcourant rapidement la pièce principale vide. Ils se positionnèrent devant la porte du fond, que l’un d’entre eux défonça d’un coup de pied bien senti.

12 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

Parce que, peu importe à quel point nous pourrons tenter de te protéger et de te préparer à ce monde, tu en subiras les contrecoups, les évènements que l’on n’aura pas su prévenir.

Tu es née une douce journée de septembre, dans un monde hostile qui me semblait contraster avec ta frêle douceur. Presque sept ans ont passé depuis, sept courtes années qui me rappellent avec le recul que la vie passe beaucoup trop vite. Ça ne nous a pas pris bien longtemps avant de nous rendre compte que bien que d’un format particulièrement chétif, tu as une force de caractère hors du commun. Ma poulette, tu ne t’en laissais pas imposer déjà à quelques mois de vie! Et même si parfois, on se dit, « Ça y est, elle fait encore à sa tête », je me réjouis de ta force, de ta ténacité, de ton courage. Parce que du courage, il t’en faudra toute ta vie. « Pourquoi, ma tante Pam? » vas-tu me demander.

Vois-tu, ma peanut, quand on nait dans un corps féminin, c’est tout un bagage qui nous suit. Je ne pourrais jamais avoir la prétention d’affirmer que l’on vit à une époque plus difficile que les précédentes, bien au contraire. Ce sont des enjeux différents. Nos grands-mères respectives nous ont ouvert un chemin qu’elles ont débroussaillé au meilleur de leurs capacités. Grâce à elles, tu pourras voter, dans un peu plus d’une décennie. Tu pourras avoir une carrière, tu pourras gérer toi-même ton argent et tu pourras choisir qui tu veux épouser, si tu veux épouser quelqu’un. Tu pourras choisir de fonder une famille ou pas. Elles auraient sûrement souhaité encore mieux pour toi. Elles auraient souhaité une équité salariale, une vraie, tout le temps. Elles auraient souhaité que tu sois en sécurité, partout où tu iras. Que tu sois entière maîtresse de ton corps. Mais ça, mon cœur, c’est une certitude que ni elles ni moi ne pourrons jamais t’offrir. [À suivre...]

Parce que tu es née femme, ma Coralie.

Vous pouvez lire la suite de ces textes au indicebohemien.org.

Ma belle grenouille,

Ce n’était pas son fils que le sergent-détective allait voir sortir du bâtiment et ensuite arrêter, mais un criminel qui avait procédé à un rapt.

ARIANNE GOUDREAU

Ce n’était pas son fils que le sergent-détective devrait peutêtre abattre s’ils se faisaient menacer avec une arme en entrant, mais un criminel qui avait procédé à un rapt.


- EXPOSITION -

RAPIDE-DANSEUR : LA COLLECTION MILJOURS REVAMPÉE ET LA LÉGENDE ANGELO

POUR LES CRÉATEURS D’ICI

ISABELLE GILBERT

Depuis les années 1990, les habitués des conférences sur le patrimoine, d’expositions d’antiquités, d’art et d’artisanat, bifurquaient naturellement au soussol de l’église historique de Rapide-Danseur. Après une période d’accalmie, ce sous-sol a rouvert ses portes aux férus d’histoire régionale. On y retrouve une belle mise en valeur de la collection Miljours qui comprend une multitude d’objets de la vie quotidienne de l’époque de la colonisation de l’AbitibiTémiscamingue ainsi qu’une exposition rappelant la période de l’Auberge Chez Angelo qui ouvrait tous les étés.

promutuelassurance.ca

ISABELLE GILBERT

1 800 848-1531

Grâce à une subvention de la MRC d’Abitibi-Ouest de 17 000 $, la collection Miljours a été mise en valeur dans un nouvel espace. Ces antiquités proviennent de la collection personnelle d’Édouard Miljours, inspecteur de colonisation dans les années 1930. Tout a été nettoyé et une partie est présentée dans de belles armoires vitrées. Vous pourrez en apprendre plus sur M. Miljours grâce à un exemplaire de ses mémoires. De plus, les visiteurs pourront en apprendre plus sur le personnage d’Angelo Bufalino, propriétaire de la fameuse Auberge de Rapide-Danseur qui était très réputée durant les années 1970 et 1980. On y servait des mets italiens et des fruits de mer. Les clients pouvaient profiter d’une vue magnifique sur le rapide qui a donné son nom au village. Malgré le démenti de sa veuve, Meta Cecilia Bufalino, dans un article de Félix B. Desfossés, plusieurs pensent encore que M. Bufalino était un gangster en cavale! Ce genre de rumeur était sans doute motivé par un brin de jalousie, d’autant plus que l’immigrant italien avait beaucoup de succès. M. Bufalino est décédé en septembre 2016, emportant avec lui un pan de l’histoire de l’Abitibi-Ouest. À la suite de la vente de l’ancienne auberge et des terrains attenants, la Municipalité de Rapide-Danseur a acquis quelques objets provenant de cet endroit mythique pour en faire une petite exposition. Cette double exposition vaut le détour et vous pourrez en profiter pour admirer l’église historique en pierres des champs et le magnifique paysage qui l’entoure. Saisissez l’occasion d’arpenter les nombreux sentiers qui sillonnent le vaste territoire de Rapide-Danseur! L’un d’eux passe juste derrière le garage municipal.

M I L L E M E RC I S ! P R É S E N TAT E U R O F F I C I E L

C O - P R É S E N TAT E U R

PA RT E NA I R E S O F F I C I E L S

PA RT E NA I R E S

PA RT E NA I R E S G O U V E R N E M E N TAU X E T I N S T I T U T I O N N E L S

L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 13


Pour traverser une pandémie, ça prend une bonne dose d’endurance.

14 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


Mais surtout, votre 2e dose de vaccin. L’effet combiné des deux doses assure une meilleure protection contre la COVID-19, pour une plus longue durée.

Assurez-vous de recevoir la 2e dose de votre vaccin.

L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 15


SPÉCIAL ÉDUCATION

- ÉDUCATION -

CRÉER DES HISTOIRES POUR MIEUX S’IMPRÉGNER DE SON TERRITOIRE DOMINIQUE ROY

En juin 2020, les élèves de la classe de 5e année de l’école de Béarn, au Témiscamingue, lançaient un livre jeunesse dont l’action se déroule au parc national d’Opémican. Le projet a été si motivant et enrichissant pour les élèves que l’enseignante Annie Beauregard a poursuivi l’aventure en permettant à son groupe de l’année suivante de créer un deuxième tome. Ainsi, en juin 2021, c’est L’incroyable histoire de l’auberge Jodoin qui a été lancée.

Déjà, une ébauche de l’histoire était réfléchie. Ils ont imaginé comment Joseph Jodoin avait bâti son auberge sur le site d’Opémican. Comme dans tout bon récit, le héros est confronté à une situation problématique et il doit trouver un moyen de s’en sortir. L’adversaire de Joseph, c’est une sorcière qui tente par différents moyens de contrecarrer les plans de construction. Heureusement, l’homme peut compter sur des alliés, un couple d’oiseaux, des martinets ramoneurs. Les martinets ramoneurs jouent un rôle important dans cette histoire puisqu’il y a réellement un couple qui loge dans la cheminée de la vieille auberge Jodoin, sur le site d’Opémican. Des caméras sont même installées pour que les visiteurs puissent les observer. Il est important de préciser que ce type d’oiseau est protégé et qu’il faut éviter de ramoner les cheminées de mai à septembre, car c’est à cet endroit qu’il y fait son nid. L’histoire a été écrite collectivement en bénéficiant des bons conseils de Guillaume Beaulieu qui suivait le projet de près, en visioconférence. C’est l’illustrateur professionnel Sylvain Blouin qui a fait les croquis en tenant compte de l’histoire inventée et de la description détaillée des personnages par les élèves. Encore là, le travail en était un d’équipe. Les élèves ont réagi et commenté les croquis pour que l’illustrateur puisse en arriver à un produit final fidèle aux désirs de ces auteurs en herbe.

Ce projet s’est vécu tout au long de l’année scolaire 20202021. Dès septembre, accompagnés d’un guide, les élèves ont visité le parc national d’Opémican. Tablette iPad, crayon et papier en main, ils ont pris des notes. De retour en classe, ils ont mis en commun leurs découvertes. Par la suite, le conteur Guillaume Beaulieu leur a donné des pistes pour créer une bonne histoire à partir des renseignements collectés. Lors de cet atelier, leur défi était donc d’inventer une histoire en réinvestissant leurs connaissances tout en y ajoutant une touche d’imaginaire.

Le 22 juin a été la concrétisation de ce projet riche en apprentissages avec le lancement virtuel du livre. Depuis ce temps, le livre jeunesse est en vente aux deux postes d’accueil du parc national d’Opémican : à Laniel et à Témiscaming. Le rêve initial d’Annie Beauregard était de créer un coffret, soit une histoire pour chacun des lieux importants d’Opémican, dans le but de les faire connaître aux élèves. Le souhait semble se réaliser puisque la création d’un troisième tome fait déjà partie des projets pédagogiques de l’enseignante pour l’année scolaire 2021-2022.

Vous avez un projet Culturat? Contactez-nous à info@culturat.org 16 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


SPÉCIAL ÉDUCATION

- ÉDUCATION -

LA VIE ÉTUDIANTE : LIEU D’ÉPANOUISSEMENT LYDIA BLOUIN

Dans la dernière année, la vie des jeunes a été particulièrement chamboulée par la pandémie de COVID-19. Stéphanie Trahan, conseillère à la vie étudiante au socioculturel du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, ainsi que Sébastien Jacques, technicien en loisirs à l’école d’Iberville, soulignent tous deux l’importance de la vie étudiante dans les écoles. Ils expliquent que les activités sportives et socioculturelles permettent aux élèves de se découvrir des passions comme le théâtre, l’improvisation ou le volleyball. Les jeunes peuvent également développer leur personnalité, des qualités comme le leadership ou des compétences telles que la capacité à communiquer avec les autres. Les comités étudiants, le conseil des élèves ou l’organisation de voyages sont de bons moyens pour les élèves de se découvrir, car ce sont des expériences uniques. Ce faisant, les étudiants se font aussi des amis et un réseau de contacts. Les activités aident aussi les élèves à se motiver, à se concentrer et à persévérer dans leur parcours scolaire. « C’est important de donner aux jeunes un lieu où ils peuvent se rassembler sans que ce soit formel dans un cours », souligne Sébastien Jacques.

COURTOISIE

Cependant, la pandémie a été un véritable défi pour tous. D’une part, l’obligation d’être en groupes fermés au secondaire et les consignes changeantes ont rendu la pratique d’activités difficiles. Certaines ont même été annulées. « Ce n’est pas pareil pratiquer de la danse, tout seul dans ton salon en virtuel, que d’être dans ton groupe », donne en exemple Stéphanie Trahan. Elle ajoute que le recrutement a été difficile dans les cégeps puisque les activités étaient majoritairement en virtuel, ce qui plaisait moins à certains. Les étudiants internationaux ont particulièrement été isolés, car ils n’ont pas pu être accueillis lors d’activités spéciales comme auparavant. D’autre part, la santé mentale semble avoir été mise de côté, selon Sébastien Jacques. Certains élèves, notamment les élèves de troisième secondaire et plus, ne pouvaient plus pratiquer d’activités, car ils ne pouvaient se présenter à l’école qu’une journée sur deux dans la semaine. Il était plus difficile pour eux de se fixer des objectifs en dehors de l’école. Certains ont vécu du stress ou de l’anxiété, ce qui a mené à une certaine impatience de leur part.

BONNE RENTRÉE SCOLAIRE 2021

Pour que la vie étudiante demeure malgré tout agréable, les écoles ont redoublé d’efforts et de créativité. Au collégial, Stéphanie Trahan indique que la formule en virtuel aura aussi été positive, par exemple avec les ateliers créatifs ou de cuisine : « Ils nous ont permis de joindre des étudiants qui, habituellement, ne pourraient pas s’impliquer, comme les parents, ceux qui ont des familles. » Elle a pu travailler avec ses collègues d’Amos et de Val-d’Or et partager davantage de ressources. Par ailleurs, des activités virtuelles entre cégeps, comme un jeuquestionnaire Harry Potter qui a rassemblé plus de 600 personnes, ont été organisées. À l’école d’Iberville, des concours par classe ont été organisés et des friandises étaient régulièrement distribuées : « On essayait de trouver une manière pour que les jeunes aient un petit velours dans leur journée. » Stéphanie Trahan considère que les étudiants ont fait preuve d’une grande résilience lors de cette période difficile. « J’espère que le gouvernement, dans ses prochaines mesures, va être plus conséquent avec ses décisions et la santé des jeunes, autant au niveau physique que mental », conclut Sébastien Jacques. Qui sait : finalement, le socioculturel pourrait bien être l’une des clefs qui permettront aux élèves de se remettre de cette période difficile.

et continuons à respecter les consignes sanitaires.

SUZANNE BLAIS

DÉPUTÉE D’ABITIBI-OUEST

Bureau Amos

Bureau La Sarre

259, 1 avenue Ouest, Amos, (QC), J9T 1V1

29, 8e avenue Est, La Sarre, (QC), J9Z 1N5

819 444-5007

819 339-7707

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L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 17


SPÉCIAL ÉDUCATION

- ÉDUCATION -

LA MUSIQUE, UN FACTEUR DE MOTIVATION ET DE RÉUSSITE

Mardi 28 septembre

Vendredi 2 octobre

5 à 7 - Ouverture officielle du 18e du FCLAT 5 à 7 - Apéro Performance par les conteursconteuses qui ont suivi la formation en formule cabaret. Salle du festival. Entrée : libre «Comment composer des récits originaux avec une structure forte». Salle du festival. 19 h 30 - Le concours de la grande Entrée : libre menterie. Salle du festival. Entrée : 10 $ 19 h 30 - Les sorties différentes Sous-sol de l’église de La Corne. Mercredi 29 septembre Entrée : 15 $, prévente 10 $ 5 à 7 - Projection du film documentaire «Les fontaines sourdent» de Nicolas 20 h - La parole métissée serrée. Salle du Godbout Entrée : libre festival. Entrée : 15 $ 19h - Conte à relais «Les trois Vérités» Samedi 3 octobre 12 conteurs/conteuses. Salle du festival. 10 h - Contes en balade et histoires de Entrée : libre villages dans le sentier de la Forêt récréative de Val-d’Or. Entrée : libre 19 h 30 - Ciné-conté - Unique au FCLAT, rencontre entre un conteur et un réalisateur. Salle du festival. Entrée : 15 $ étudiante et 10 h 30 - Contes et brioches Rotary, étudiant : 10 $, gratuit pour les membres du contes pour enfants. Ciné-club Promovues sur présentation de la Entrée : Réservation obligatoire à la bibliothèque de Val-d’Or carte de membre. 13 h - Contes pour enfants à la bibliothèque d’Amos. Entrée : libre Jeudi 30 septembre 5 à 7 - «Homme de lettres». Spectacle de 15 h - Contes pour enfants à la bibliothèque de Rouyn-Noranda. conte. Entrée : libre Entrée : libre 19 h - Les sorties différentes: 13 h 30 - Laboratoire de lecture avec Fednel «La vie est un conte de fous». En collaboration avec la bibliothèque d’Amos Alexandre. Centre d’exposition VOART de Val-d’Or. Entrée : libre Entrée : 10 $ 19 h - Les sorties différentes : 18 h - Souper gastronomique concocté Sainte-Germaine-Boulé. Entrée : 10 $ avec des produits régionnaux. Une soirée adulte, 5 $ étudiant, et gratuit enfant exceptionnelle avec conteurs/conteuses et 19 h 30 - Les sorties différentes : musiciens. Salle du festival. La Mosaïque, bibliothèque de Entrée : 70 $ taxes et pourboire inclus Rouyn-Noranda. Entrée : 10 $ 20 h - Mixtion: contes/slam/poésie/ musique avec excavation et poésie. Salle du festival. Entrée : 15 $ «ti-Jean et les 1 000 moutons» Poste d’écoute de conte intéractif Pour les 6 à 12 ans 27 sePtembre au dimanche 10 octobre à la bibliothèque de val-d’or LA SALLE DU FESTIVAL : 1072, 2IÈME AVENUE VAL-D’OR

18 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

Dimanche 4 octobre

10 h - Marathon Brunch et contes - Une pléiade de conteuses/conteurs. Salle du festival. Entrée : 20 $ 16h - Contes en balade et Orgue à l’église Saint-Sauveur de Val-d’Or. Entrée : 15$

POUR PLUS D’INFORMATIONS, VISITEZ LE FCLAT.COM et suivez-nous sur

KATHLEEN BOUCHARD

DOMINIQUE ROY

Kathleen Bouchard enseigne la musique à la Cité étudiante Polyno de La Sarre. Depuis quelques années, elle constate une baisse de la motivation des jeunes. Ils sont de plus en plus nombreux à décrocher de l’école, sans nécessairement la quitter. Et pour Mme Bouchard, il ne fait aucun doute que l’engagement des élèves passe par ce qui touche à leurs passions, comme le sport, le théâtre, la danse et, bien sûr, la musique. L’enseignante associe à la musique une multitude de bienfaits qui se répercutent dans le vécu tout entier de l’élève. C’est un bagage fondamental qui va au-delà du développement des compétences musicales. Elle parle notamment du développement du cerveau et des méthodes de travail, de l’apprentissage de la patience, de la retenue, de l’écoute, du travail d’équipe, de la discipline, de la gestion des émotions, de l’influence sur l’humeur, de l’estime de soi et de la confiance qui augmente. Ce qui la touche le plus, c’est l’apprentissage d’un instrument de musique à l’intérieur d’une harmonie. « Quand les élèves arrivent dans le cours de musique en première secondaire, ils choisissent tous un instrument et, individuellement, ils doivent apprendre à le maîtriser. Lorsque cet apprentissage se fait dans un ensemble, une harmonie scolaire, par exemple, d’autres éléments entrent en ligne de compte. Il y a autant de travail d’équipe que dans une équipe de hockey. Même si chaque élève sait jouer de son instrument, il doit choisir de jouer avec le groupe. Ce cours devient un défi. La fierté qui émane au bout de quelques semaines vaut de l’or. Le tout se répercute dans leur façon de jouer. Ils veulent réussir de plus en plus. Cela contribue à leur donner un sentiment de réussite et le sens du travail d’équipe, répercussion directe sur leur sentiment d’accomplissement et d’appartenance à un projet commun qui ne voudrait rien dire si chacun jouait séparément. » C’est avec passion et conviction que la mélomane parle de l’importance de cette discipline scolaire. Des exemples de réussite, elle en énumère plusieurs puisque des miracles se produisent chaque année. Mais malgré tous les aspects positifs de la musique, l’enseignante constate que le bateau est en train de couler dans la région, notamment pour les cours liés à l’apprentissage des instruments à vent. Par exemple, à la Polyno, il ne restera que deux périodes de « musique vent » à la rentrée scolaire alors qu’à une époque, il s’agissait d’une tâche à temps plein. La situation est aussi inquiétante ailleurs dans la région. « C’est un cours qui demande des sous pour l’entretien des instruments, le coût des partitions, etc., et beaucoup d’efforts de la part des jeunes. Il faut que l’apprentissage de la musique d’ensemble redevienne le cours important qu’il a déjà été, et ce, pour le bien des élèves. Il faut vanter ses mérites et crier haut et fort que ce cours demande du travail et de l’investissement et des efforts, mais ce qu’il apporte en retour n’a pas de prix dans la formation du cerveau de nos élèves! »


SPÉCIAL ÉDUCATION

- ÉDUCATION -

LA TRANSMISSION DU SAVOIR ET DE LA CULTURE DANS UNE FAMILLE IMMIGRANTE AIMÉ PINGI, MOSAÏQUE CULTURELLE

La transmission intergénérationnelle est le processus qui assure la continuité culturelle. Cependant, dans les conditions contextuelles de la migration, des changements culturels rapides et profonds se produisent. J’aborderai ici le processus de transmission des valeurs dans les familles d’immigrés en Abitibi-Témiscamingue en me basant sur ma propre expérience et sur celle d’autres familles immigrantes que je fréquente. QUELLES SONT LES VALEURS PARENTALES LES PLUS FACILEMENT TRANSMISES? Déjà, tout dépend du lieu de naissance de la personne à qui on veut transmettre les valeurs. C’est plus compliqué si la personne est née et a grandi ici. De façon générale, les valeurs parentales les plus facilement transmises sont celles qu’on peut considérer comme universelles, telle que le respect, la persévérance scolaire, la discipline et parfois la langue du pays d’origine.

L’INTENSITÉ DE LA TRANSMISSION DES VALEURS VARIE-T-ELLE EN FONCTION DU SEXE? Dans certaines cultures, je dirais que oui. Un père aura plus de facilité à discuter avec un garçon, laissant ainsi la fille à la mère. Les valeurs à transmettre peuvent aussi varier selon le sexe. De façon générale, en ayant choisi de vivre en Occident, beaucoup ont compris que l’égalité entre les sexes est une valeur fondamentale, même si un homme n’abordera pas facilement la sexualité avec sa fille. Cela veut dire que pour la transmission des valeurs universelles comme le respect, il n’y aura pas de différences entre les genres, alors que pour les valeurs plus propres à chaque culture, il risque d’y avoir quelques différences entre les filles et les garçons. En conclusion, la société de façon générale joue un rôle important dans la transmission des valeurs aux nouvelles générations. Ainsi, quoi que fasse la famille, les enfants vont être beaucoup influencés par la société et leurs propres réseaux d’amis et de collègues.

Bien que ces valeurs soient faciles à transmettre, il y a des nuances qu’il faut considérer. Quand on parle de respect par exemple, ce concept est très complexe et important dans certains pays du sud où il est considéré comme une obligation sociale. On doit notamment respecter tous ceux qui sont plus vieux que soi et leur obéir. Dans mon cas, le respect est la valeur la plus importante que j’ai reçue de mes parents. C’est donc celle sur laquelle j’insiste le plus avec mon fils qui est né ici. Les valeurs les plus difficilement transmissibles sont celles sur la rétention de l’identité ethnique. La rétention de l’identité ethnique est déjà difficile à faire depuis nos pays d’origine très influencés par les valeurs occidentales. Certaines de ces valeurs considérées comme rétrogrades se perdent progressivement à chaque génération. On parle par exemple des valeurs qui donnent plus de pouvoirs aux hommes dans une famille au détriment des femmes. Certaines de ces valeurs sont transmises par souci identitaire et sont influencées par les activités culturelles, le besoin de conserver les traditions et l’éducation, les liens familiaux, le soutien social et le rejet des valeurs occidentales. La rétention de l’identité ethnique est mise à mal par les barrières au sein de la société d’accueil, la perte du soutien familial, le manque de continuité culturelle et le potentiel des mariages mixtes. Tout va dépendre du pays d’origine des familles immigrantes et de l’influence de la religion. Dans certains pays du sud, dont la République démocratique du Congo, tu ne peux normalement pas habiter avec une femme et faire des enfants sans avoir suivi toutes les étapes : fiançailles, dot, mariage… Alors qu’ici, le phénomène de conjoint de fait est très répandu. Pour ce qui est de la langue, on laisse généralement l’enfant démontrer son intérêt, surtout qu’il est compliqué d’enseigner une langue qui ne sera pas parlée couramment. Souvent, on essaie de leur montrer deux ou trois mots par la musique. QUELS MOYENS UTILISE-T-ON POUR TRANSMETTRE CES SAVOIRS CULTURELS? Les moyens utilisés sont généralement le bouche-à-oreille lors des rencontres de famille, ou encore les discussions seul à seul après le visionnement d’un film du pays d’origine. Certaines communautés se regroupent dans des églises et des centres communautaires qui servent de lieux de transmissions des valeurs.

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L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 19


SPÉCIAL ÉDUCATION

- ÉDUCATION -

L’ÉDUCATION SELON FÉLIXE LECLERC, ÉLÈVE AU SECONDAIRE JADE BOURGEOIS

Félixe Leclerc a 12 ans et elle commence tout juste l’école secondaire, en art dramatique, à Rouyn-Noranda. Elle aime les arts, l’histoire pour en apprendre plus sur ses ancêtres et comprendre comment on en est arrivé à aujourd’hui, l’éducation physique pour bouger… « J’aime toutes les matières, je pense! » raconte Félixe en riant. La jeune élève est éloquente, passionnée et a la tête remplie de bonnes idées : j’ai donc discuté avec elle de sa vision de l’éducation quelques jours avant la rentrée scolaire. OUVERTURE SUR LE MONDE

L’ancienne école primaire de Félixe, l’école Sacré-Cœur à Rouyn-Noranda, deviendra d’ailleurs cette année la première école primaire internationale en Abitibi. Une très bonne nouvelle selon la jeune élève : « Nous avons fait une murale dans notre école qui représente tous les pays de la Terre, c’était vraiment beau et je suis contente que notre école puisse s’ouvrir à d’autres horizons. » Et de nouveaux horizons, Félixe est bien outillée pour en découvrir : « Mes parents m’ont appris leurs valeurs comme le partage, l’amitié et l’amour, mais le reste c’est moi qui décide, par exemple, si je crois en une religion particulière. » SON ÉCOLE DE RÊVE Questionnée à propos de son école de rêve, Félixe est positive et optimiste : « D’année en année, les écoles commencent à ressembler de plus en plus à mon école de rêve! Avec les écoles internationales, les classes extérieures, les nouveaux projets qui sont entrepris, ça fait

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DOMINIC LECLERC

Pour Félixe, la meilleure façon d’apprendre reste de vivre des expériences. Quoi de mieux que le voyage pour s’instruire, dans ce cas? « J’aime beaucoup beaucoup partir en voyage. J’aime voir comment les autres vivent, leurs croyances et leurs manières de faire. C’est vraiment l’fun de voir ça de ses propres yeux et ça nous apprend beaucoup plus que de lire ça dans un livre. »

des écoles avec du mouvement et de la vie qui sortent du cadre devoirs-études-devoirs-études et qui s’ouvrent à autre chose. » Lorsque je lui ai demandé ce qu’elle ferait si elle était enseignante, Félixe n’a pas hésité une seconde. « Je ferais comme plusieurs de mes profs : prendre une marche par semaine le matin. Ça nous aidait beaucoup à nous concentrer sur la matière et à bien travailler. » Elle aimerait aussi tout particulièrement que des personnes originaires d’autres régions ou pays viennent les visiter en classe pour leur enseigner des choses sur elles-mêmes ou sur leur pays d’origine : « Ce serait l’fun de voir le point de vue de quelqu’un qui vient d’un environnement différent. »

LE 12 SEPTEMBRE DE 13 H À 16 H

SUR LE SITE DU POISSON-VOLANT

[CHEMIN DE LA GRANDE PLACE, PRESQU'ÎLE DU LAC OSISKO]

INSCRIPTION ROUYN-NORANDA.CA/AANR

20 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


- CONTE -

DES CONTES POUR ENFANTS LUS… PAR UNE DRAG QUEEN! CAROLINE SIGOUIN ET MARGUERITE CARON

Le mercredi 14 juillet avait lieu à la bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda la première soirée de la série estivale de Lecture au parc. Petit(e)s et grand(e)s – comme le duo filleulemarraine que nous sommes – ont eu la chance d’entendre Lucie la luciole, lue par nulle autre que la drag queen Phoenix Mockingbird (interprétée par Jeanfrançois Cossette, qui a aussi écrit l’histoire). Depuis plusieurs mois déjà, Phoenix a entrepris une tournée de lectures de contes pour sensibiliser les enfants à la différence. Nous avons profité de l’occasion pour lui poser quelques questions, ainsi qu’à son public. ENTREVUE AVEC PHOENIX M. Pourquoi as-tu choisi d’être une drag queen? P. J’ai toujours eu ça en moi, je crois. Je suis aussi comédien dans la vraie vie, et un jour, j’ai vu à la télé Mado Lamotte, une drag queen très connue à Montréal. Et elle me faisait rire! Je me suis dit : Wow! J’essaye ça moi aussi! Je me suis rendu compte que j’avais du talent, puis ça fait 23 ans que je fais ça maintenant.

agacer encore aujourd’hui. Je me suis dit que ça pourrait être intéressant de commencer à faire de la sensibilisation, mais quand ils sont tout petits. Ne serait-ce que de les mettre en contact avec un personnage drag queen. Parce que le fait que je sois drag queen n’est pas un élément sur lequel j’élabore nécessairement pendant le conte, mais ça peut les amener à se poser des questions, à en discuter. C. Comment choisis-tu les histoires que tu vas raconter? P. Je veux qu’elles abordent le thème de la différence, quelle qu’elle soit. Au départ, j’ai été approchée par la Coalition d’aide à la diversité sexuelle de l’Abitibi-Témiscamingue pour faire la lecture de leur conte Être unique, c’est génial! Ce que j’ai accepté avec plaisir. Après, je me suis dit que je pouvais parler de la différence en général. Donc quand je lis un livre sur le sujet et qu’il m’interpelle, je fais la demande de droits d’auteur pour pouvoir en faire la lecture publique. Pendant la pandémie, par contre, les délais de traitement des demandes ont explosé. Comme j’avais une série de spectacles qui s’en venait, j’ai décidé d’écrire un conte moi-même pour arriver dans les temps.

M. Pourquoi est-ce que tu t’appelles Phoenix?

C. Pourquoi est-ce qu’une drag queen décide de faire des lectures de contes pour enfants? P. Après 23 ans, je cherchais des façons de me renouveler, et j’ai réalisé que même si les mentalités avaient beaucoup évolué au niveau LGBTQ+, il restait du chemin à faire. Je travaille dans les écoles, et j’ai été témoin de jeunes qui se faisaient

POUR DU CONTENU 100% RÉGIONAL

C. Peux-tu nous parler un peu de toute la mise en contexte autour du conte? P. C’est une prestation assez théâtrale. J’ai fait affaire avec la compagnie de production Chien pas de médaille, dont Stéphanie Cloutier fait partie, celle qui a fait mes illustrations, et Étienne Jacques, avec qui je travaille dans d’autres productions de théâtre. On a mis ça sur pied, on a pensé à un décor, à un espace pour accueillir les enfants. Bon, ici, j’ai pas apporté mes décors, parce que c’est des boîtes avec des livres dedans… on était déjà bien servis à la bibliothèque! Le maquillage, c’est le même que j’utilise depuis des années. Le costume, je l’avais déjà, mais je trouvais qu’il était très approprié. Il me fait penser à Fanfreluche. Il est devenu un peu la signature des contes. Les enfants me reconnaissent avec ce costume. Il y a un logo qui a été fait aussi par Stéphanie.

STÉPHANIE CLOUTIER

P. En fait, le premier nom de mon personnage, c’était Perruche, parce que quand je suis sur scène, je parle beaucoup! Au fil du temps, mon personnage est devenu moins clownesque, plus féminin, mon look a changé. J’ai aussi dû prendre une pause pour des raisons de santé. Donc quand je suis revenue sur scène, comme un phénix qui renaît de ses cendres, j’en ai profité pour changer de nom, tout en restant dans les oiseaux.

M. À quoi ressemblent tes spectacles pour adultes? P. (Rires) Euh, bien, c’est des spectacles qui ont généralement lieu dans des bars. Les gens ont un petit verre dans le nez… et on les fait rire en racontant des blagues, disons, salaces. On parle de sujets qui concernent les personnes de 18 ans et plus.

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médiat.ca L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 21


- ENVIRONNEMENT -

SYNERGIE INDUSTRIELLE : COMMENT S’INSPIRER DE LA NATURE

Nous faisons tous partie d’un écosystème biologique complexe constitué de différents organismes interreliés en réseaux trophiques par des relations alimentaires (producteur, consommateur, décomposeur). Issue de la biodiversité, notre espèce s’est développée en étroite relation avec la nature, puis a commencé à s’en affranchir. Cette ascension vers un pouvoir absolu sur la nature allait de pair avec l’agrandissement des villes, se dissociant toujours davantage des milieux naturels. L’impact de cette rupture (ou séparation) se traduit aujourd’hui par des problèmes environnementaux affectant les sphères sociales et économiques. En effet, la pollution de l’eau, de l’air ou encore les pesticides qui se retrouvent dans la nourriture ont un impact néfaste sur notre qualité de vie. De plus, la plupart des matières sont vendues sans prendre en compte les externalités négatives liées à la pollution qu’elles engendrent. C’est entre autres face à ces enjeux et à l’impact sévissant des changements climatiques que l’assemblée générale de l’ONU a adopté, en 2015, 17 objectifs de développement durable pour amorcer un changement sociétal profond. Une preuve de ce changement s’observe notamment dans de nouvelles relations et échanges entre les entreprises qui s’allient pour former des synergies industrielles. L’HUMAIN EST FONDAMENTALEMENT COOPÉRATIF Comme dans la nature, la plupart des entreprises œuvrant dans des domaines similaires sont, de près ou de loin, en compétition pour une ressource, une offre de service ou un bien. Bien au contraire, les synergies industrielles prônent l’émergence de relations positives de complémentarité entre deux ou plusieurs entreprises. Par relation positive, on peut donner l’exemple de la coopération qui, d’après l’un des principes de l’évolution biologique, est fondamentale à notre survie : « Ceux qui survivent sont ceux qui coopèrent le plus. » Les champignons et les bactéries sont maîtres dans l’art de la coopération; ils font partie de la catégorie tout en bas des réseaux trophiques, les décomposeurs. La plupart des champignons vivent en symbiose avec d’autres organismes. Certains d’entre eux transforment la matière putrescible afin qu’elle soit assimilable pour les producteurs primaires, les plantes. En échange, celles-ci fournissent aux champignons des glucides (sucres), transportés jusqu’aux racines par la sève. Comme le souligne Gunter Pauli dans son ouvrage, Soyons aussi intelligents que la nature (édition de l’Observatoire) : « La nature utilise un modèle économique incroyablement efficace; elle ne connaît ni déchet, ni pollution, ni chômage; […] La nature fonctionne par coopération (la symbiose) afin de répondre aux besoins de chacun des membres de son écosystème ». Néanmoins, certains facteurs prépondérants doivent être pris en compte pour favoriser une synergie industrielle. La présence d’une compatibilité est impérative : les extrants ou rejets de l’un doivent répondre aux besoins de l’autre. L’avantage de ces boucles courtes (d’intrant et d’extrant) locales relève du fait qu’une entreprise qui devait assumer des frais pour se départir de ses déchets peut maintenant générer un profit ou s’en tirer à coût nul. Par exemple, au Lac-SaintJean, la Régie des matières résiduelles (RMR) a fait preuve de synergie en regroupant 36 municipalités ainsi que plusieurs experts sur son territoire pour traiter de l’enjeu de gestion des matières résiduelles. Cette gestion qui, à prime à bord, semble être un fardeau, peut se transformer en opportunité et gains économique, environnemental et social lorsque les acteurs se concertent et s’organisent. Par ailleurs, le groupe CODERR, une entreprise d’économie sociale, s’est allié à la RMR dans le but d’améliorer à la fois le transport, la valorisation et la remise en marché de matières résiduelles. À titre d’exemple, selon le rapport annuel 2019 de la RMR, les matelas et sommiers déposés dans les écocentres sont détournés

Envie de contribuer à la protec�on de l’environnement? Devenez membre !

22 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

FRÉDÉRIC CHARRON

FRÉDÉRIC CHARRON, CHARGÉ DE PROJET AU CONSEIL RÉGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

de l’enfouissement et récupérés par ce groupe. Cette année-là, ce sont environ 5 257 unités qui ont été démantelées et les composantes, dont le bois et le fer ont été valorisés. Un tel exemple rappelle que, tout comme les décomposeurs dans la nature, les installations de réemploi, recyclage et valorisation (p. ex. : centres de tri, écocentre, friperie, plateformes de compostage, etc.) jouent un rôle clé dans la remise en circulation des matières. Autrement, ces ressources pourraient finir gaspillées dans un lieu d’enfouissement technique (LET). La RMR du Lac-Saint-Jean est une pièce maîtresse dans la gestion efficace des matières résiduelles de sa région. Elle facilite la création de synergie par sa connaissance des réalités et enjeux régionaux, par les liens forts qu’elle entretient avec ses partenaires et par l’effort soutenu en sensibilisation et en éducation. Les entreprises qui œuvrent à redonner une valeur à des matières considérées comme des déchets permettent de remettre en circulation les flux de matières. La nature a beaucoup à nous apprendre. Il faut impérativement continuer à mieux la comprendre, car les processus qui la constituent sont durables. La région de l’Abitibi-Témiscamingue aurait donc tout intérêt à mettre en place une régie de matières résiduelles intermunicipales afin de lancer des études pour trouver les synergies potentielles et développer des partenariats entre les entreprises et organismes œuvrant dans le domaine de la gestion des matières résiduelles.


- FESTIVAL -

IL ÉTAIT PLUSIEURS FOIS… MARTA SAENZ DE LA CAL ZADA

Le jour où, il y a 16 ans, Nicole Garceau m’a dit à Val-d’Or, « Viens faire un conte au festival », je ne savais pas que ma vie allait être transformée. J’avais répondu oui. J’avais justement un conte tout prêt… Participer à la deuxième édition de Festival de contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue (FCLAT) m’a ouvert la porte d’un monde que je ne connaissais pas et que je n’allais plus quitter, le monde du conte! La première manifestation de la littérature, la narration orale.

dès le 13 septembre

Quand je repense à toutes ces années, je vois : • Jihad Darwich conter debout, immobile, les bras au-dessus de la tête, faire La nuit du conte. • Luighi Righanese, avec son accordéon, expliquer la musicalité du conte. • Fred Pellerin, jeune à peine sorti du cégep, communiquer sa joie d’être sur scène à un public conquis. « C’est bien ce que tu fais », lui avais-je dit, maternelle, ignorant qui il était! Parce que Nicole avait le don de faire des découvertes et de les partager avec nous. Joséphine Bacon et Natasha Kanapé-Fontaine sont venues conter à Val-d’Or bien avant que tout le Québec découvre leur poésie. Les reines de la réserve de Thomas Highway a été présenté au FCLAT il y a 15 ans avec Joséphine et d’autres voix autochtones comme comédiennes. « Fais-nous un conte en innu », avait demandé Nicole à Joséphine. « On a tout compris! » qu’elle a dit, ravie. Moi, je n’avais rien compris. Mais mon cœur s’est ouvert au contact de tous ces conteurs et conteuses au talent incroyable et aux univers riches et divers : • Mike Burns, l’Irlandais qui conte, assis sur une chaise, les yeux fermés. • Alberto Garcia Sanchez racontant le voyage de Colon en Amérique, nous faisant voir les nefs espagnoles sur l’océan et les voiles faseyer au vent par la seule force évocatrice du récit et du mime. • Guth de Prez, et ses histoires sur les poilus et la première Grande Guerre. • Les contes traditionnels de Jocelyn Bérubé et d’Alain Lamontagne, le violon endiablé de l’un, la podorythmie de l’autre. • La truculence et la vitalité de Joujou Touraine et Coralia Rodriguez. • Les contes coquins découpés dans la dentelle de René Robitaille. • Le son grave du tambour de Robert « Seven Crows » Bourdon. J’ai pris de l’absinthe avec le colporteur, qui avait une histoire par objet porté dans sa boîte. J’ai été émue aux larmes par l’histoire de Roméo et Juliette racontée par la nourrice de Juliette, l’extraordinaire Jeanne Ferron. J’ai découvert le philosophe fou Nasredine grâce à Petronelle Van Dyck, la joie du conte et la voix du clown à travers Alexis Roy. Et j’en passe… Pendant 18 ans, le FCLAT a offert à l’Abitibi 5 jours de contes venant d’ailleurs ou enracinés profondément dans le territoire abitibien. Des conteurs de Cuba, Haïti, France, Irlande, Belgique, Suisse, Espagne, des communautés innues, mi’kmaq et anicinabek, mais aussi du Québec et de l’Abitibi se sont rencontrés à Val-d’Or pour participer aux différentes éditions. Ce festival m’a permis de côtoyer de grandes personnalités du milieu, d’apprendre avec elles, de peaufiner mes talents, et de devenir à mon tour conteuse. La porte qui s’est ouverte il y a 16 ans sur un monde magique et immense, ne s’est jamais refermée, et je remercie Nicole et tous les gens qui rendent possible ce festival pour cette grande richesse qu’ils offrent à toute la population. Ne manquez pas la 18e édition!

L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 23


– FESTIVALS –

RETOUR SUR L’ÉTÉ ANNIE OLIVIER (FRIMAT), JOANNIE COTTEN (POISSON VOLANT),

MARYSE BOYCE

Encore une fois cet été, les quatre coins de l’AbitibiTémiscamingue ont vibré au son de la musique et des rires grâce à l’organisation d’une foule de festivals. La 14e édition d’H20, les multiples soirées intimistes d’Au pays des pick-up, les deux festivals d’humour et une panoplie d’autres événements ont ravi la population de l’Abitibi-Témiscamingue, malgré un contexte de pandémie. De notre côté, les journalistes de L’Indice bohémien ont eu le bonheur d’enfiler leurs habits de festivaliers pour aller à la découverte de quatre d’entre eux et ensuite relater leur expérience juste ici.

24 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

bouffée d’air pour toute la communauté musicale abitibienne tissée serrée, habituée à partager cette énergie créatrice qui n’existe qu’en présence les uns des autres.

FRIMAT : DEUX GROUPES DE LA RÉGION EN VITRINE ANNIE OLIVIER

Richard Desjardins nous a fait l’honneur de sa présence en début de festival, le temps d’un conte, et Hubert Lenoir, jeune vedette désinvolte de la ville de Québec (l’invité « mystère »), a su émouvoir le public grâce à sa prestation voix-piano à la fois intimiste et provocante. Les deux groupes de La Vitrine - Et on déjeune et Excavation & poésie – y sont allés de toute leur énergie, profitant au maximum de ce moment de scène privilégié. Ces prestations ont trouvé leur place dans une programmation diversifiée, passant de la performance électrisante d’Émile Bilodeau à la présence délicate de MoKa.

Cette année, le FRIMAT avait une chaleur toute particulière, rappelant celle que dégagent les retrouvailles de deux bons amis qui ne se sont pas vus depuis… des années! En effet, cette édition post-confinement était une grande

Il va sans dire que le pari de l’organisation du FRIMAT a vraiment été gagné cette année, dans un contexte de contraintes sanitaires aux multiples défis. Un grand merci au FRIMAT d’avoir foncé, aux précieux bénévoles d’avoir répondu


à l’appel, et bien sûr au public – ouvert et respectueux – qui permet, année après année, à la scène musicale d’ici de se déployer, et ce, au grand bonheur de la culture québécoise! POISSON VOLANT : SOIRÉE AVEC MEGGIE LENNON ET THE BLAZE VELLUTO COLLECTION JOANNIE COTTEN

positive de toutes les personnes présentes a fait honneur à la scène du Poisson Volant, qui continuera sans doute à être un endroit de choix pour nos soirées d’été! L’ambiance du FME étant prolongée grâce à ce projet, je vous invite à profiter de cette belle initiative! FESTIVAL HARRICANA : UNE 12E ÉDITION HORS DU COMMUN LA RÉDACTION

Le 22 juillet dernier avait eu lieu sur la scène du Poisson Volant le spectacle en plein air de The Blaze Velluto Collection avec, en première partie, Meggie Lennon. La température étant de la partie, la soirée à l’ambiance festive a rappelé l’époque des festivals. Malgré le besoin de distanciation, on ne pouvait que se concentrer sur l’énergie des musiciens tellement l’ambiance était agréable!

Le 12e Festival Harricana s’est tenu à Vassan les 20, 21 et 22 août dernier dans une chaleur tropicale. Au menu : des activités pour tous les goûts et surtout, pour tous les âges. Les joyeux festivaliers – parés pour l’occasion de leur plus belle tenue de cowboy et de cowgirl – ont ainsi eu le plaisir d’assister à des spectacles sous le chapiteau, de voir des courses de chevaux, de participer à une veillée autour d’un feu ou même de suivre des cours de danse country! Une fin de semaine chaleureuse et rassembleuse qui a fait du bien aux participants, selon Karol-Ann Brissette, notre toute nouvelle collaboratrice. Cette dernière est une habituée du Festival Harricana : ses parents sont chansonniers et se produisent très souvent sur la scène musicale dans la région.

EXPOSITIONS DU 2 SEPTEMBRE AU 31 OCTOBRE 2021

CAROLYNE SCENNA AGRÉGATS

Meggie Lennon (chant et synthétiseur) était accompagnée d’un guitariste et d’une choriste. Le reste des instruments était produit par des bandes de basse et de batterie, assurées par le Roland Gaia du guitariste, qui portait une robe de chambre. Le trio ambiant a présenté des titres tels que « Baignade interdite » et « Ton amour, ma bouche », qui parle d’une relation… orale! Finalement, les deux vocalistes nous ont impressionnés avec un solo synthé-voix aux notes élevées. À l’arrivée de Blaze Velluto, des festivaliers ont commencé à danser dès la première note. Le groupe, aux chemises hawaiiennes assorties, comprenait cinq musiciens. Ils se sont rendus sains et saufs à Rouyn-Noranda même s’ils ont croisé un orignal mort… La chanteuse a même avalé une mouche durant la première chanson; heureusement, personne ne s’en est aperçu! Le chanteur, Nicholas Jenkins, semblait dans son élément avec sa Fender rose pâle et sa chanson sur les kangourous, tandis que le synthé, aux sons organiques à la « Sweet Home Alabama », était assuré par Sheenah Ko, une habituée de la scène canadienne. Le groupe au style coloré pourrait être décrit comme un mélange de rock classique, bluegrass et folk. Cette soirée a été un succès grâce au public tout aussi enjoué et éclectique que les deux groupes. L’énergie sincère et

Environ 3000 personnes ont assisté aux différents spectacles d’Osisko en lumières du 5 au 7 août. Notre collaboratrice Karol-Ann Brissette a eu le plaisir d’aller assister à la soirée du vendredi lors de laquelle Dope.gng et Lary Kidd se sont produits. Aux dires de la festivalière, c’était un cocktail explosif qui a mené à une soirée déjantée! Parce que pandémie rime aussi avec renouvellement, l’équipe d’Osisko en lumières a présenté En forêt : les randonnées spectacles, au sommet des collines Kékéko. Près d’une dizaine d’artistes se sont produits lors de trois fins de semaine en août et septembre. La première soirée s’est déroulée tout en douceur avec Noé Talbot.

ADAM BASANTA THE UNKNOWN FUTURE ROLLS TOWARDS US

SERGE KABONGO LELO, AUJOURD’HUI

lecart.org/fr/ L’Écart, 167 avenue Murdoch, Rouyn-Noranda, J9X 5A9

ANDY PERRON

LOUIS JALBERT

OSISKO EN LUMIÈRES : DE LA VILLE À LA FORÊT LA RÉDACTION

L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 25


VENDREDI 1er OCTOBRE PRÉSENTE

Mamselle Ruiz | 17 H STYLE : MUSIQUE DU MONDE Scène Glencore | Petit Théâtre

35$* en salle / 20$ en webdiffusion Présenté par :

MARDI 5 OCTOBRE Alexandr Misko | 19 H 30 Volet international Spectacle sur écran STYLE : FINGERSTYLE Scène Glencore | Petit Théâtre

20$* en salle sur grand écran 10$ en webdiffusion

Michel Pagliaro | 20 H Soirée acoustique

STYLE : ROCK Scène Desjardins | Théâtre du Cuivre

42$* en salle Présenté par :

SAMEDI 2 OCTOBRE

Présenté par :

MERCREDI 6 OCTOBRE Antoine Dufour | 17 H STYLE : FINGERPICKING Scène Glencore | Petit Théâtre

35$* en salle / 20$ en webdiffusion Présenté par :

Kora Flamenca | 17 H

PROGRAMMATION 1.877.997.8288

F G M AT. C O M

20 21

26 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

STYLE : FLAMENCO/MUSIQUE DU MONDE Scène Glencore | Petit Théâtre

35$* en salle / 20$ en webdiffusion Présenté par :

Rémi Boucher et l’Ensemble Aiguebelle | 20 H STYLE : CLASSIQUE Scène Desjardins | Théâtre du Cuivre

28$* en salle

Ariel Posen | 20 H

STYLE : ROOTS/BLUES Scène Desjardins | Théâtre du Cuivre

42$* en salle Présenté par :

DIMANCHE 3 OCTOBRE David Jacques | 13 H Le Collectionneur Spectacle jeunesse STYLE : CLASSIQUE Scène Glencore | Petit Théâtre

10$* pour tous

Présenté par :

Tournée de concerts dans les salles Spectour AMOS | THÉÂTRE DES ESKERS | 4 OCT. VAL-D’OR | THÉÂTRE TÉLÉBEC | 5 OCT. LA SARRE | SALLE DESJARDINS | 9 OCT VILLE-MARIE | THÉÂTRE DU RIFT | 10 OCT.

JEUDI 7 OCTOBRE David Lafleche | 19 H 30 STYLE : AMERICANA Scène Glencore | Petit Théâtre

35$* en salle / 20$ en webdiffusion Présenté par :

Présenté par :

David Jacques | 19 H 30

VENDREDI 8 OCTOBRE

STYLE : CLASSIQUE Scène Glencore | Petit Théâtre

Justin Saladino Band | 19 H 30

Présenté par :

35$* en salle / 20$ en webdiffusion

35$* en salle / 20$ en webdiffusion

STYLE : BLUES Scène Glencore | Petit Théâtre Présenté par :

LUNDI 4 OCTOBRE Catherine Durand / Marie Claudel | 19 H 30 Programme double STYLE : FOLK Scène Glencore | Petit Théâtre

35$* en salle / 20$ en webdiffusion Présenté par :

SAMEDI 9 OCTOBRE Jordan Officer | 19 H 30 STYLE : BLUES/COUNTRY/JAZZ Scène Glencore | Petit Théâtre

38$* en salle / 20$ en webdiffusion Présenté par :

*Taxes et frais de service en sus


- THÉÂTRE -

LA TROUPE À CŒUR OUVERT : LA RECETTE DU SUCCÈS ISABELLE GILBERT

La Troupe à Cœur ouvert, qui fête ses 40 ans cette année, est un bel exemple de persévérance. D’autres organisations se sont cassé les dents sur des projets moins grandioses que le Paradis du Nord, mais la Troupe a toujours eu le vent en poupe. Alors, quel est son secret? Donald Renault, président du conseil d’administration depuis 1987, a tenté de répondre à cette question tout en profitant du moment pour faire un retour en arrière. LA THÉORIE DES PETITS PAS Le plus grand succès de la Troupe à Cœur ouvert est sans conteste son spectacle à grand déploiement Le Paradis du Nord, qui n’est toutefois pas apparu par magie! Donald Renault précise que l’idée du Paradis du Nord a fait son chemin de projet en projet et à la suite d’une longue réflexion. À l’origine, la Troupe se consacrait à l’improvisation et au théâtre au cours de saisons régulières, soit automne-hiver-printemps. Le premier théâtre d’été en 1990 a été un moment charnière. Le public était au rendez-vous : il était donc possible de se lancer dans de grandes productions durant la saison estivale. À la fin des années 1990, avec la chorale de la troupe, le théâtre musical s’est ajouté comme créneau. L’ESPRIT ENTREPRENEURIAL Le nerf de la guerre a toujours été le financement. Comme les productions de la Troupe à Cœur ouvert sont souvent hybrides avec des bénévoles et salariés, elles ne cadrent pas toujours dans les formulaires gouvernementaux de demandes de subventions en culture. La Troupe a dû trouver des solutions pour mener ses projets à terme tout en demeurant financièrement rentable. L’idée de créer des alliances avec le milieu économique et touristique témiscabitibien est devenue LA solution. Puisque la Troupe était la première dans la région à concrétiser ce genre de partenariat, cela en a fait sourciller plusieurs au début. « À la fin des années 1980, ça n’allait pas de soi que la culture peut être un vecteur de développement économique. C’était deux choses séparées. À l’époque, c’était perçu comme vendre son âme au diable! » mentionne Donald Renault avec un éclat de rire. La base du succès de la Troupe a été de décloisonner la culture, l’économie et le tourisme tout en développant une approche marketing novatrice et très proactive. Cela a permis à la troupe de devenir plus autonome, car elle n’a jamais reçu de soutien gouvernemental pour ce qui est de la culture. S’ENTOURER DES BONNES PERSONNES C’était important que la Troupe s’entoure de personnes compétentes dans leur domaine pour chapeauter tous

ses projets, autant sur le plan administratif qu’artistique. Avec Daniel Morin, membre de l’UDA et directeur général et artistique, et Jocelyne Beaulieu à la direction musicale, c’était possible de monter des productions estivales de qualité. Par la suite, lorsqu’est venu le temps de concrétiser l’idée audacieuse du Paradis du Nord, la Troupe est allée chercher Jacques Marchand pour composer la musique avec l’Orchestre symphonique régional et Danielle Trottier pour les textes. Les bases d’une aventure d’une durée de sept ans étaient jetées. LA FIERTÉ D’UNE RÉGION ET LE FACTEUR HUMAIN Au cours de ses 40 ans d’existence, la Troupe a conservé son désir d’apprivoiser un public qui n’était pas amateur de théâtre au départ. Petit à petit, d’une production à l’autre, la Troupe a cherché à courtiser monsieur et madame Toutle-Monde en leur présentant des pièces de qualité tout en les divertissant. « Au fil du temps, les gens reconnaissaient notre produit et revenaient d’une année à l’autre. Au moment où Le Paradis du Nord est arrivé, les spectateurs étaient au rendez-vous et étaient fiers de voir leur histoire se dérouler devant leurs yeux. Ils étaient fiers de constater le courage et la persévérance des gens qui ont construit notre région à la sueur de leur front », raconte Daniel Morin. Le même phénomène s’est produit avec les bénévoles. Même si le spectacle Le Paradis du Nord nécessitait un nombre impressionnant de bénévoles et exigeait d’eux une grande disponibilité, les gens étaient fiers de faire partie d’une si grande production. Malgré les sept années de représentation (prévu pour trois ans au départ!), il n’y a pas eu de problème de recrutement. Cette production a contribué à valoriser la région et même à garder la relève ici. QUEL AVENIR POUR LA TROUPE? La Troupe à Cœur ouvert se porte bien, mais ses activités nécessitent toujours une recherche active de partenaires et de financement. Malgré tout ce qui a été accompli, une relève est essentielle pour continuer ce combat et pour finalement gagner une reconnaissance sur le plan culturel. La pandémie a permis un moment de pause et de réflexion quant à l’avenir. Les nouvelles générations sont de plus en plus difficiles à rejoindre et les façons traditionnelles de faire de la promotion sont amenées à changer. L’avenir passera certainement par Internet et les médias sociaux. Quoiqu’il en soit, la Troupe à Cœur Ouvert continuera de nous surprendre, car elle encore plusieurs cartes dans sa manche! L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 27


28 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


- MA RÉGION, J’EN MANGE -

- EN BREF -

CRUMBLE AUX POMMES ET

LE RAPIDE SHOW EST DE RETOUR!

CARAMEL DE LA MAISON

LA RÉDACTION

DE LA SOURCE GABRIEL

ELYE CARRIER

CHEF RÉGIS HENLIN, LES BECS SUCRÉS-SALÉS (VAL-D’OR)

Pour 6 personnes INGRÉDIENTS POUR LA COMPOTE DE POMME 6 à 8 belles pommes du Verger des tourterelles ou de l’île Nepawa 50 ml (½ t.) d’eau Jus de 1 citron 30 ml (2 c. à soupe) de caramel de la Maison de la source Gabriel (ou plus, selon vos goûts)

Le 25 septembre prochain, le Rapide Show sera de retour avec une 5e édition. Après une pause forcée à cause de la pandémie, le fameux spectacle de variétés reviendra dans l’église historique de RapideDanseur. Le tout a été rendu possible grâce à une subvention d’Hydro-Québec dans le cadre des Journées de la culture 2021. Le spectacle réunira des humoristes émergents et des artistes musicaux.

INGRÉDIENTS POUR LE CRUMBLE 150 g (2/3 t.) de sucre 125 g (¼ t.) de beurre doux fondu et refroidi 250 g (1 ¾ t.) de farine tout usage 2,5 ml (½ c. à thé) de poudre à pâte 2,5 ml (½ c. à thé) de vanille liquide

Le respect des mesures sanitaires sera de rigueur et comme la capacité de la salle sera réduite, il sera important d’arriver tôt pour avoir une place. Le spectacle commencera à 20 h, mais les portes ouvriront dès 19 h. Consultez la page Facebook du Rapide Show pour plus d’information.

MÉTHODE Faire cuire les pommes, préalablement épluchées, vidées et coupées en morceaux, dans l’eau et le jus de citron. Laisser compoter, passer au mélangeur et ajouter le caramel. Laisser refroidir. Pendant ce temps, mélanger la farine, le sucre, la poudre à pâte, la vanille et le beurre fondu froid jusqu’à l’obtention d’une pâte grumeleuse. Répartir les trois quarts de la pâte dans des ramequins ou un plat allant au four, sur environ 1 cm (½ pouce) d’épaisseur. Ajouter la compote de pomme sur les fonds et déposer le restant de la pâte sur la compote. Cuire à 180 °C (350 °F) environ 25 à 30 minutes. Servir avec une crème glacée et une généreuse cuillère de caramel La source Gabriel. Bonne dégustation!

L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 29


- HISTOIRE -

LES MAISONS D’ÉDUCATION SUPÉRIEURE À AMOS CARMEN ROUSSEAU, SOCIÉTÉ D’HISTOIRE D’AMOS

S’il est un domaine qui a connu des bouleversements considérables depuis 60 ans au Québec, c’est bien celui de l’éducation. Pensons seulement à la création du ministère de l’Éducation et à la restructuration des programmes d’enseignement. Jusqu’à la Révolution tranquille, les communautés religieuses exercent un quasimonopole en éducation. Leurs services sont requis, car elles possèdent l’expertise et le personnel pour mettre sur pied et diriger des maisons d’enseignement supérieur. Dans notre région, Ville-Marie au Témiscamingue et Amos en Abitibi sont les premières villes à voir s’implanter de telles écoles. Attardons-nous un peu sur le cas de cette dernière municipalité. Dès le 1er janvier 1940, Mgr J.-A. Desmarais annonce la fondation du Collège d’Amos. Même si l’édifice pouvant accueillir les étudiants n’est prêt qu’en 1942, les cours commencent le 15 janvier 1940, d’abord au Foyer Saint-Joseph, puis dès septembre de la même année, dans des locaux du Théâtre Royal. Le Collège élit ensuite domicile dans un nouvel édifice en pierre des champs jusqu’en 1951, année où il emménage dans un nouveau bâtiment connu aussi sous le nom de Séminaire (maintenant pavillon La Calypso de l’École secondaire d’Amos). Laissé vacant, l’immeuble de pierres est racheté par le département de l’Instruction publique. Il devient alors le seul établissement de la région offrant une formation aux garçons qui se destinent à une carrière d’enseignant. L’École normale Mgr Desmarais est ouverte de 1957 au 6 novembre 1961, date à laquelle elle est détruite par un incendie. À cet emplacement se trouve aujourd’hui le Centre communautaire Goyette-Ruel. C’est en mai 1940 que débute la construction de l’École normale des Sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge. La population réclamait depuis longtemps cet établissement. Le 1er septembre 1941, les étudiantes et le personnel s’installent dans ce grand bâtiment tout neuf; la maison Picotte, face à la cathédrale, leur ayant servi d’école et de résidence au cours de la première année. Dès ses débuts, l’École normale accueille également le Pensionnat Sainte-Marie et un Institut familial. En 1965, l’École normale Assomption accueille pour une année les futurs enseignants tant masculins que féminins. L’année suivante, tous les étudiants s’installent au Séminaire (désigné aussi sous l’appellation Collège) jusqu’à la fermeture des écoles normales au Québec en 1970. De 1936 à 1969, la région d’Amos possède une École d’agriculture située à La Ferme. Le 1er octobre 1941, une École des Arts et Métiers, installée près du palais de justice, passe sous la responsabilité du Collège. En 1953, les cours seront dispensés dans le premier collège jusqu’en 1956, année où l’École des Arts et Métiers intègre un édifice nouvellement construit; il est devenu l’hôtel de ville d’Amos en 1977 après l’intégration du secteur des métiers à la nouvelle polyvalente.

C E N T R E D ’A R T BOUTIQUE

EN PRIMEUR INTERNATIONALE JE RÊVE D’ÊTRE UN ARBRE EST UNE INSTALLATION TEXTILE DE L’ARTISTE LOUISE LEMIEUX BÉRUBÉ. CE CORPUS MONUMENTAL TANT PAR SA DIMENSION QUE PAR LE NOMBRE D’ÉLÉMENTS QUI LE COMPOSE, SYMBOLISE UNE FORÊT RÉALISÉE PAR LE TISSAGE D’UNE TRENTAINE D’ŒUVRES AUX DENSITÉS ET AUX NUANCES VARIÉES.

24 SEPTEMBRE AU 30 DÉCEMBRE 2021

195, rue Principale, La Sarre (Québec) J9Z 1Y3 819 333-2282

Heures d’ouverture

Lundi : fermé Mardi au vendredi : 9 h à 12 h | 13 h à 17 h Jeudi et vendredi : 12 h à 20 h Samedi et dimanche : 10 h à 15 h

Ville de La Sarre

maison.de.la.culture.lasarre

30 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

VERNISSAGE VENDREDI 24 SEPTEMBRE 2021 17H EN PRÉSENCE DE L’ARTISTE LES MESURES SANITAIRES EN VIGUEUR SERONT APPLIQUÉES POUR L'ÉVÉNEMENT.


CALENDRIER CULTUREL CONSEIL DE LA CULTURE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

En raison des mesures gouvernementales concernant la COVID-19, il se peut que certains des spectacles en présentiel du calendrier soient annulés. Veuillez vous référer directement aux diffuseurs pour les renseignements les plus à jour.

CINÉMA Comme une vague - Marie-Julie Dallaire 12 et 13 sept., Théâtre du cuivre (RN) Adieu les cons – Albert Dupontel 20 sept., Théâtre du cuivre (RN)

Natasha Kanapé Fontaine 15 sept., Le Rift (Ville-Marie) Espace techno 16 sept. au 16 déc., Bibliothèque municipale Amos Ateliers de création de bandes dessinées 19 sept. au 12 déc., Bibliothèque municipale Amos

Étonnante Jamaïque : Une famille, une île Aventuriers voyageurs 22 sept., Cinéma Amos

Après l’école au Médialab 21 sept. au 14 déc., Bibliothèque municipale Amos

Nipawistamasowin – Cinéma ONF 22 sept., Bibliothèque municipale Amos

Cliniques d’aide numérique 22 sept. au 15 déc., Bibliothèque municipale Amos

Hors normes – Olivier Nakache et Éric Toledano 20 sept., Théâtre du cuivre (RN)

Cabaret des mots 25 sept., Vieux-Palais d’Amos

CIRQUE

Brunch culturel 25 sept., Vieux-Palais d’Amos

Buzz cuivre classirque 27 sept., Théâtre du cuivre (RN) DANSE L0gique Fl0ue – Nouveau mouvement 25 sept., Salle Félix-Leclerc (VO) DIVERS Lecture au parc – Lancement performé du livre Prendre pays (Éd. du Quartz) 1er sept., Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda L’heure Biblio-jeux 12 sept. au 5 déc., Bibliothèque municipale Amos La colère – Les ateliers parents-enfants 14 sept., Bibliothèque municipale Amos

EXPOSITIONS Site de rencontre avec l’art Jusqu’au 21 févr. 2022, MA Musée d’art (RN)

HUMOUR Semi-croquant – Alexandre Barrette 5 sept., La Foire du camionneur de Barraute L’heure de la retraite a sonné – Steven Bilodeau 10 sept., Brasserie la Brute du coin (La Sarre) Jokes, chapeau, maman, magie, piano Pierre-Yves Roy-Desmarais 20 sept., Théâtre Télébec (VO) 21 sept., Théâtre des Eskers (Amos) 22 sept., Théâtre du cuivre (RN) 23 sept., Salle Desjardins (La Sarre) Phil Roy en rodage 28 sept., Théâtre Télébec (VO) 29 sept., Théâtre du cuivre (RN) 30 sept., Théâtre des Eskers (Amos) On va tous mourir – Laurent Paquin et Simon Boudreault 27 sept., Théâtre des Eskers (Amos) 29 sept., Théâtre Télébec (VO) 30 sept., Théâtre du cuivre (RN) MUSIQUE

Biennale internationale d’art miniature Édition rétrospective Jusqu’au 5 sept., Centre d’exposition du Rift (Ville-Marie) Ma caverne à Platon – Francis Boivin Jusqu’au 6 sept., MA Musée d’art (RN) Les Tourneurs – Les 500 estampes de la collection du MA Jusqu’au 6 sept., MA Musée d’art (RN) Panaché – Nathalie Faucher Jusqu’au 12 sept., La Cabane (VO)

FME 2 au 5 sept., Rouyn-Noranda Salebarbes 17 sept., Théâtre du cuivre (RN) 18 sept., Le Rift (Ville-Marie) Roch Voisine Acoustic 20 sept., Théâtre des Eskers (Amos) 21 sept., Salle Desjardins (La Sarre) 22 sept., Théâtre Télébec (VO) 23 sept., Théâtre du cuivre (RN)

Pour qu’il soit fait mention de votre événement dans le prochain numéro de L’Indice bohémien, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois , à partir du site Web du CCAT au ccat.qc.ca/promotion/calendrier-culturel. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

L’INDICE BOHÉMIEN SEPTEMBRE 2021 31


Pour traverser une pandémie, ça prend une bonne dose de patience.

Mais surtout, une 2e dose de vaccin. Québec.ca/vaccinCOVID

32 SEPTEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


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