NOVEMBRE 2021 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 13 - NO. 3

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JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMIS C AMINGUE - NOVEMBRE 2021 - VOL 13 - NO 03

GRATUIT

UNE HISTOIRE DE FAMILLE ET D’ENGAGEMENT + SPÉCIAL ACTION COMMUNAUTAIRE

11

FGMAT : UNE 17 E ÉDITION RÉUSSIE

19

LE RIFT ET SES INDISPENS ABLES BÉNÉVOLES

21

LE LOGEMENT S OCIAL POUR CONTRER L A PAUVRETÉ

23

L A REVITALIS ATION DU PARC DES S ALTIMBANQUES

29

FIC AT : PREMIÈRE DU FILM BILLIE BOTTINE


L’indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5

DISTRIBUTION

Téléphone : 819 763-2677 - Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org

L’Indice bohémien poursuit sa distribution en respectant les mesures de santé et de sécurité. Pour devenir un lieu de distribution, contactez

CHRONIQUES

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

Valérie Martinez à direction@indicebohemien.org.

Publié 10 fois l’an et distribué gratui­ tement par la Coopérative de

Merci à l’ensemble de nos collaboratrices et collaborateurs bénévoles pour

solidarité du journal culturel de l’Abitibi-­ Témiscamingue, fondée en

leur soutien et leur engagement.

novembre 2006, L’Indice bohémien est un journal socioculturel régional et

ÉDITORIAL 3

indépendant qui a pour mission d’informer les gens sur la vie culturelle et

ENVIRONNEMENT 25

les enjeux sociaux et politiques de l’Abitibi-Témiscamingue.

HISTOIRE 13

Voici nos collaborateurs bénévoles pour ce numéro : MRC D’ABITIBI

L’ANACHRONIQUE 8

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Jocelyne Bilodeau, Josée Bouchard, Valérie Castonguay, Jocelyne Cossette,

MA RÉGION, J’EN MANGE

26

Marie-Déelle Séguin-Carrier, trésorière | Ville de Rouyn-Noranda

Paul Gagné, Gaston Lacroix, Martine Lampron, Monique Masse, Mathieu Proulx,

MÉDIAS ET SOCIÉTÉ

28

Joanie Harnois, secrétaire | Ville de Rouyn-Noranda

Manon Viens et Sylvie Tremblay.

TÊTE CHERCHEUSE

6

Annie Quenneville | MRC d’Abitibi

SOMMAIRE

Lyne Garneau | Ville de Rouyn-Noranda

MRC D’ABITIBI-OUEST

Pascal Lemercier | Ville de Rouyn-Noranda

Raphaël Morand, Sophie Ouellet et Mario Tremblay.

Michaël Pelletier-Lalonde | MRC de la Vallée-de-l’Or

À LA UNE

5

ACTION COMMUNAUTAIRE

18 À 24

VILLE DE ROUYN-NORANDA

DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES

Gilles Beaulieu, Anne-Marie Lemieux, Suzanne Ménard, Annette St-Onge et

CINÉMA 29

Valérie Martinez

Denis Trudel.

FESTIVAL

direction@indicebohemien.org

9 ET 11

LITTÉRATURE 15

819 763-2677

MUSIQUE 12

MRC DE TÉMISCAMINGUE Émilie B. Côté, Véronic Beaulé et Carole Marcoux.

NUMÉRIQUE 7

RÉDACTION ET COMMUNICATIONS

TÉMOIGNAGES 27

Jade Bourgeois, coordonnatrice

MRC DE LA VALLÉE-DE-L’OR

redaction@indicebohemien.org

Julie Allard, Nicole Garceau, Rachelle Gilbert, Anik Lajeunesse,

819 277-8738

Renaud Martel, Brigitte Richard et Ginette Vézina.

Jenny Corriveau, éditorialiste invitée Jean-Lou David, collaborateur à la une

CONCEPTION GRAPHIQUE Feu follet

RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES Lydia Blouin, Jade Bourgeois, Karol-Ann Brissette, Marina Fontaine,

CORRECTION

Louis-Eric Gagnon, Michel Gagnon, Audrey-Anne Gauthier, Chantale Girard,

Geneviève Blais

Philippe Marquis, Carmen Rousseau, Dominique Roy, Dominic Ruel, Geneviève Saindon-L’écuyer et Louis-Paul Willis..

IMPRESSION Imprimeries Transcontinental

COORDINATION RÉGIONALE Danaë Ouellet | MRC d’Abitibi

TYPOGRAPHIE

Louise Magny | MRC d’Abitibi

Carouge et Migration par André SImard

Sophie Ouellet | MRC d’Abitibi-Ouest Alex Turpin-Kirouac | Ville de Rouyn-Noranda Véronic Beaulé | MRC de Témiscamingue Stéphanie Poitras | MRC de la Vallée-de-l’Or

EN COUVERTURE Kate, Monique et Elizabeth sont bénévoles de mère en fille à la Maison des jeunes Desjardins d’Amos.

Certifié PEFC

Photo : Dany Forget

Ce produit est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées

PEFC/01-31-106

2 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

www.pefc.org


- ÉDITORIAL -

PIMENTER SON OISIVETÉ D’UN PROJET DE SOCIÉTÉ JENNY CORRIVEAU

Ces mots n’en seraient pas sans eux. Ces lignes seraient vides, inexistantes, puisqu’aucun papier ni aucun écran ne pourrait les transmettre. Ce journal culturel, comme bien des événements d’ici et d’ailleurs, existe, subsiste, et perdure, grâce à celles et ceux qui y mettent gracieusement de l’énergie. Ce média alternatif existe grâce au jus d’bras et d’cerveau qui y est consacré chaque mois, non pas pour un salaire, un cadeau ou un troc, mais juste pour un merci, et pour la fierté d’avoir participé à ce beau projet collectif qu’est L’Indice bohémien. L’action communautaire, dans une région comme la nôtre, est bien loin du passe-temps oisif : c’est participer activement et collectivement au bouillonnement des diverses sphères de notre belle contrée nordique. L’action communautaire émane de la volonté des collectivités de se doter de moyens pour agir sur leurs réalités. Ce mouvement a pris de l’ampleur à la suite de la Révolution tranquille et est devenu une composante significative de notre structure sociale. En outre, sa présence sur la scène publique et au quotidien de la vie de plusieurs Québécois s’est depuis accentuée. L’action communautaire innove et a préparé l’avènement de nouvelles institutions, par exemple les centres locaux de services communautaires (CLSC), ou encore de nouvelles lois, telles que la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. De nombreuses instances de décision bénéficient aujourd’hui de l’expertise et de la vision du milieu communautaire en matière de justice sociale, de solidarité, de participation citoyenne, de qualité de vie et de bien-être collectif. En effet, près de 5 000 organismes communautaires sont soutenus par le gouvernement du Québec. – Entreprises Québec C’est une décision, d’abord, de s’impliquer et de donner du temps à la société via nos intérêts, mais c’en est toute une de décider, lors de la mise sur pied d’une entreprise, de la fonder sous le principe de l’entrepreneuriat collectif. Sur notre territoire témiscabitibien, 255 entreprises d’économie sociale sont répertoriées via le site Web d’Espace entrepreneuriat collectif. Ainsi, 255 entrepreneurs ou groupe de gens ont décidé que les profits et bénéfices de leurs passions n’iraient pas dans leurs poches, mais qu’ils seraient réinvestis dans la société à divers niveaux. Non, mais il serait-tu beau notre monde si toutes les entreprises vivaient sous cette gouverne? Il faut dire que j’aimerais aussi un monde sans guerre, sans chicane, avec des licornes pis des arcs-en-ciel, mais ça, c’est un autre sujet.

Dans un monde où les grands mènent, où la pauvreté s’accentue et où la division règne, imaginer un Québec engagé, interdépendant, lié, soudé et empreint de solidarité, ça apporte un baume à mon utopiste cœur d’enfant. OK, OK, je vous vois venir. Descendez de vos grands chevaux messieurs-dames, je ne parle pas d’un régime communiste où on vous sert votre patate quotidienne en liquidant les koulaks! Aucune grande purge au menu, mon nom n’est pas Staline, mais bien Corriveau. Je parle d’un monde juste un peu (ou pas mal) plus juste. Un monde où femmes et hommes travaillent ensemble, à construire dans la même direction, sans appât du gain, ou du moins, où les humains, au même titre que les entreprises et organismes, sont rétribués avec plus de parcimonie. En Abitibi-Témiscamingue, 50 entreprises culturelles sont répertoriées sur le site Web d’Espace entrepreneuriat collectif. Notre culture, les arts qui brodent notre vie d’humains stimulés par la beauté créative qui nous entoure, est principalement gouvernée par des passionnés qui choisissent, aux dépens de leur horaire chargé, de s’impliquer et de faire avancer des projets, de petite et de grande envergure, encore une fois juste parce que. Pour avoir longtemps fait partie de ces, disons-le, crinqués, de la passion, ça en prend tout un tas, et des gens, tout autant! Ces innombrables heures passées à créer, imaginer, calculer, transporter, écrire, coordonner, rire, essayer, me tromper, apprendre, échouer, pleurer, retrousser mes manches, recommencer… ces jours et ces nuits, parfois blanches, à évoluer avec mes projets, et finalement réussir, ne m’ont apporté aucun revenu, MAIS. Parce que oui, il y a un mais, et en majuscules à part ça. Tous ces efforts n’ont pas payé ma maison, mais ils m’ont apporté tellement plus. À tous ceux qui craignent de donner sans recevoir, je vous en conjure, essayez. Durant toutes ces années de dévouement, j’ai, pour finir, reçu bien plus que je n’ai pu donner. J’ai rencontré des gens incroyables, j’ai appris sur un tas de choses que je n’aurais jamais cru apprendre, j’ai aussi beaucoup appris sur moi-même, j’ai grandi d’au moins six pieds même si mon corps de trois pommes ne frôle la barre des cinq que par la peur, je me suis fait des ami(e)s, un réseau de contacts solide, et ultimement, toutes ces implications ont fait de moi l’humaine, la professionnelle, la femme, la conjointe et la mère que je suis aujourd’hui. Donc à tous ceux qui doutent je ne dirai qu’une chose : donnez. Donnez une heure, une soirée, un weekend, une semaine, une année, ou dix même! Mais de grâce, essayez. C’est notre société, mais surtout vous qui y gagnerez.

Cet hiver, commencez un programme à l’UQAT!

ADMISSION EN COURS

uqat.ca/hiver

L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 3


4 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN COURTOISIE

COURTOISIE

COURTOISIE

COURTOISIE


- À LA UNE -

UNE HISTOIRE DE FAMILLE ET D’ENGAGEMENT JEAN-LOU DAVID

Pour Kate Dessureault, qui se décrit comme une femme « teintée par la relation d’aide », son aventure avec la MDJ commence alors qu’elle a douze ans à peine. D’abord amenée à fréquenter le lieu comme usagère, elle gravite autour de l’endroit jusqu’à ses dix-huit ans avant d’y revenir plus tard comme animatrice, puis comme directrice. C’est le premier contact de sa fille avec les lieux qui a amené Monique Mercier, la mère de Kate, à s’y impliquer aussi et à œuvrer au conseil d’administration de l’organisme, où elle demeurera près de vingt-cinq ans. Il y a enfin la dernière venue, Elizabeth, la fille de Kate, tombée toute jeune dans la potion et qui commence à y faire ses quartiers, au point où elle s’implique à présent elle aussi en tant qu’administratrice jeune au sein du CA. Voici donc le portrait d’une famille inspirante, pour qui l’engagement est une affaire de cœur. Une aventure qui bat à l’unisson avec la Maison des jeunes Desjardins d’Amos, dont la mission, plus pertinente que jamais, a décidément le vent dans les voiles. *** L’ambiance accueillante et familiale qui règne à la MDJ n’est sans doute pas étrangère au récent succès de l’endroit, dont la fréquentation n’a cessé d’augmenter dans la dernière année. De la centaine de membres jeunes qu’elle comptait dans ses anciens locaux, la nouvelle MDJ est passée à présent à plus de 700 usagers qui s’engagent dans des activités de bénévolat, participent à des sorties ou des matchs sportifs ou s’y rassemblent et passent tout simplement du temps entre eux dans un lieu qui leur appartient. Ce sentiment d’être chez soi, les jeunes ne sont pas les seuls à le vivre. Pour la directrice, qui en a fait quasiment sa deuxième maison, l’endroit est inscrit au centre de sa vie. L’équipe de travail elle-même prend volontiers des airs de grande famille. En plus d’être le lieu où Kate a rencontré le père de ses enfants, qui y agissait en tant qu’animateur, c’est aussi au sein du personnel de l’organisme qu’elle a choisi le parrain de son fils, Michaël Bédard, surnommé Doum, dont la mort en 2020 a laissé de nombreux jeunes en deuil.

DANY FORGET

Chez les femmes de la famille Dessureault-Mercier, l’engagement social s’apprend jeune et perdure longtemps. À l’occasion de son numéro de novembre portant sur l’implication citoyenne, L’Indice bohémien s’est entretenu avec la directrice de la Maison des jeunes (MDJ) Desjardins d’Amos, Kate Dessureault, dont la mère et la fille sont aussi liées à l’organisme.

Cette épreuve, qui s’ajoutait à l’incendie des anciens locaux de l’organisme survenu deux ans plus tôt, a été une période difficile à traverser, autant pour les jeunes utilisateurs que les employés, qui ont travaillé sans relâche, les uns comme les autres, à trouver du financement pour faire renaître la maison de ses cendres. Le défi a été relevé avec brio, si bien même que la nouvelle MDJ, rouverte en septembre 2020, a obtenu plusieurs distinctions dans le cadre des Grands Prix du design! Et c’est sous cette nouvelle forme que s’est amorcée justement la croissance fulgurante de sa fréquentation. *** Pour Kate, qui est aussi intervenante à la DPJ et formée en psychoéducation, rester à l’affut des modes chez les jeunes n’est pas une option, mais bien une nécessité professionnelle. Celle qui peut se targuer d’être Tik Tok famous, une célébrité sur cette application dont les jeunes sont friands, ne joue pourtant pas un rôle qui la dénaturerait. C’est tout naturellement qu’elle emporte l’adhésion des adolescents lorsqu’elle s’implique auprès d’eux, ce qui semble, en retour, agir sur elle comme un élixir de jeunesse. On pourrait en dire autant de sa mère, dont l’engagement au sein du conseil d’administration s’étend sur plus de 25 ans. Avec le rajeunissement progressif du CA, la mère de Kate a toutefois décidé de laisser sa place l’année dernière, en

même temps d’ailleurs que ses collègues Hélène Cossette et Carole Marcotte, qui étaient toutes trois impliquées depuis le tournant des années 2000 et qui ont noué au fil du temps une solide amitié. C’était l’occasion toute désignée pour qu’Elizabeth, la fille de Kate, y mette le pied à son tour, question que les décisions administratives ne se fassent pas sans le regard d’une femme de la famille! Aussi variées qu’originales, les activités et animations proposées par la maison des jeunes ont pour premier souci d’intéresser la clientèle la plus large possible. Loin de se confiner aux seules activités sportives, la MDJ fait aussi bien dans les activités de bénévolats que les ateliers de confections de muffins en passant par les exercices d’initiation au yoga, les tournois de jeux vidéo, les marathons de films, les séances de peinture sur les roches (livrées ensuite à la population, pour égayer leur quotidien pandémique), sans oublier bien entendu la prévention sur les médias sociaux. Au centre de la mission de la MDJ figure, surtout, l’envie d’inculquer aux jeunes, autant qu’à leurs parents d’ailleurs, le goût de l’implication citoyenne. À l’exemple justement des femmes de la famille Dessureault, les Amossois y sont invités à nouer des liens entre adolescents et parents. Dans ce lieu privilégié, qui s’efforce de créer un contexte d’égalité intergénérationnelle, se cultive dès le plus jeune âge le goût de l’engagement social. C’est là, plus que jamais, que s’enracine le désir de prendre part à son milieu et que se façonnent les acteurs sociaux du monde de demain. L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 5


- TÊTE CHERCHEUSE -

FAHRENHEIT 2021 DOMINIC RUEL

Si on était en 642, à Alexandrie, en Égypte, on aurait vu Omar ibn al-Khattâb brûler les livres de la bibliothèque. L’humanité perdait probablement l’Hortentius de Cicéron et des textes d’Aristote, entre autres. Des écrits qu’on jugeait impurs, contraires au Coran.

allemande. Entre 1966 et 1968, les Gardes rouges de Mao brûlent les livres anciens et étrangers écrits par des auteurs qui ne faisaient pas partie des classes révolutionnaires. En 2015, les combattants de l’État islamique, à Mossoul, détruisent des milliers de livres des bibliothèques publiques, ouvrages contraires à la doctrine. On pourrait dire que ça se passe ailleurs dans le monde.

Si on avait vécu à Florence le 7 février 1497, on aurait pu assister au Bûcher des vanités. Ce jour-là, les disciples du moine Savonarole rassemblent pour les brûler des milliers d’objets, des objets qui poussent au péché de vanité, comme les miroirs, les robes, les bijoux. Des livres aussi aboutissent sur le bûcher : des textes immoraux et des chansons non religieuses. Des tableaux de Botticelli et d’autres chefs-d’œuvre florentins sont portés au feu. On pourrait penser que c’est d’un autre temps. Mais avons-nous besoin de retourner si loin?

Non. Ni d’avant, ni d’ailleurs… On apprenait au mois d’août qu’en 2019 (hier!), en Ontario, 5000 livres des bibliothèques pour enfants du Conseil scolaire catholique Providence ont été brûlés ou enterrés par les Gardiens du savoir autochtone dans le cadre d’une cérémonie : des albums de Tintin, des Astérix, des Lucky Luke, des encyclopédies, et même des romans pro-autochtones.

En 1933, Hitler fait brûler des livres écrits par des auteurs juifs, pacifistes ou marxistes, ces ennemis de la pureté

C’est le retour de l’Index! Une idéologie devenue religieuse : elle définit le bien et le mal, la morale. Elle décide si on est fréquentable, si le livre peut être lu. Ce sont des réflexes autoritaires, totalitaires. On est dans cette logique. En contrôlant ce qui peut être vu, lu, entendu et

dit, on organise malicieusement un pouvoir de contrôle qui dictera et imposera des valeurs en restreignant le pouvoir de la pensée. C’est un point de départ. L’histoire montre qu’à la suite des bûchers, des autodafés, les pires dérives peuvent commencer. « Là où l’on brûle les livres, on finit aussi par brûler des hommes », nous avertit Heinrich Heine, poète allemand du dix-neuvième siècle. En France, les librairies aux choix littéraires plus conservateurs sont attaquées par les fameux antifas aux réflexes pourtant fascisants. On brûle les livres, mais ensuite on brise, on attaque, on intimide. Ces gens, pas toujours nombreux, mais trop influents, cherchent à faire disparaître tout ce qui diffère, qui s’éloigne le moindrement de leur vision bornée des choses et du monde. Mieux vaut une société qui assume son passé, qui l’observe et se le rappelle, qui assume ses erreurs et ses vérités. Je ne connais pas d’autre façon d’avancer. Sinon, c’est le recul et la régression. La soumission aussi.

POUR LES FÊTES, OFFREZ-VOUS LE CADEAU D’ENCOURAGER LOCAL UN GESTE POUR VOUS, POUR NOUS!

Développement économique Canada pour les régions du Québec appuie financièrement la SADC

6 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


- NUMÉRIQUE -

HUB AVANTAGE NUMÉRIQUE : COLLABORER POUR MIEUX DÉVELOPPER LOUIS-ERIC GAGNON

En septembre, Avantage numérique lançait son projet de hub dont l’objectif est de développer l’écosystème créatif, entrepreneurial et technologique du territoire appelé le Croissant boréal qui couvre le nord de l’Ontario francophone, l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec en partageant les ressources numériques, en raison des enjeux communs. Ces régions ont une économie basée sur les ressources naturelles et sont composées de grands territoires éloignés des grands centres. La coordonnatrice au développement du hub Avantage numérique, Maude Labrecque-Denis, explique la nécessité d’un tel projet rassembleur, ouvert et collaboratif : « Souvent, les ressources matérielles et les expertises sont concentrées dans les grands centres urbains et ça crée une habitude d’aller piger là-bas et de se comparer. Au lieu de faire un voyage de façon verticale, nord-sud, on commence à le faire de façon plus horizontale avec nos voisins du nord de l’Ontario et du Nord-du-Québec. On se rend compte qu’on a déjà beaucoup de ressources sur les territoires et qu’il y a des moyens de développer des façons de faire qui nous ressemblent. » La métaphore du hub vient du domaine informatique : c’est un appareil servant à relier plusieurs machines et à transmettre ce qui est collecté par un canal unique. D’un point de vue territorial, c’est un endroit où toutes les personnes des différents milieux peuvent se retrouver et échanger pour développer une vision et des actions cohérentes.

Ce projet est issu du virage technologique constant et du besoin de repenser nos façons de faire et nos pratiques. La coopération a été essentielle dans la démarche de création du hub et des gens de partout sur le territoire ont été appelés pour cibler les besoins. Une douzaine de grands enjeux ont été relevés en commençant par des besoins de nature sociale : l’accompagnement, le réseautage et le besoin d’échange entre les personnes pour accéder facilement à l’information. Le Web étant une grosse machine qui avale un peu tout, il est difficile pour le territoire de se positionner sur cette toile internationale. Il y a donc un enjeu rayonnement de l’offre du Croissant boréal à l’échelle internationale. Il y a aussi la location de ressources humaines et matérielles, ainsi que l’accès à celles-ci. Quand l’équipe d’Avantage numérique s’est promenée sur les territoires, elle a constaté qu’il y avait déjà plusieurs initiatives existantes : « des espaces étaient en train de se développer ou venaient d’être lancés comme des médialabs et des espaces de coworking, qui sont des lieux de partage et de développement collectif. Le hub physique d’Avantage numérique est formé de ces points de service. Le site du projet répertorie ces lieux concrets où les gens peuvent se rendre et bénéficier des infrastructures partagées où les ressources sont mutualisées », précise Mme Labrecque-Denis. Le hub Avantage numérique tient à cet aspect multisectoriel : que les milieux de la culture, des affaires et du savoir se rencontrent et se connectent.

La musique est bien vivante. Renouez avec le spectacle d’ici et ses artisans. LaissezVousEblouir.ca Une initiative du Groupe de travail sur la fréquentation des arts de la scène (GTFAS)

L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 7


- L’ANACHRONIQUE -

SOIGNER PHILIPPE MARQUIS

MICROBRASSERIE NOUVELLE BOUTIQUE 217 Route 101, Nédélec

Nous avons jardiné tout l’été, ma compagne et moi. Des semis jusqu’à la récolte, le potager a évolué grâce à nos soins. D’abord la germination, éclairée par des sourires, puis la croissance, la floraison, l’arrivée des fruits et leur maturation. On dit que l’on récolte ce que l’on a semé. Ce n’est pas toujours ainsi, car on ne contrôle pas tout. Cependant, en s’appliquant de notre mieux, on augmente les chances de recueillir ce qui aidera à passer l’hiver. Il faut y mettre du temps et de l’attention. Il faut faire ce qu’on peut, tout ce qu’on peut. J’ai passé une partie de ma vie à travailler avec des organismes communautaires. De la naissance à la mort, des personnes accompagnent leurs semblables et offrent leur service pour ramieuter la vie. Tous ces groupes sont là pour rendre notre monde meilleur. Une maison de la famille, par exemple, soutient les parents et les accompagnera dans l’apprentissage de leur rôle. On y donne des conseils pour l’aide aux devoirs, des idées pour la cuisine et on anime des groupes de discussion afin que les parents s’aident les uns les autres. Avec des moyens différents, les travailleuses et travailleurs de rue, les cuisines collectives, les refuges pour personnes itinérantes soutiennent les personnes mises à l’écart. En attendant que plus jamais personne ne soit à l’écart… Les centres de femmes, les centres d’aide et de préventions des agressions à caractère sexuelles, les maisons pour les victimes de violence et leurs enfants font un travail tout aussi fondamental. Ces organisations répondent à des besoins urgents de leur milieu. On parle de plus de cent cinquante groupes dans la région. Chacun d’eux a une mission, une assemblée générale, un conseil d’administration, des bénévoles et des employées. J’écris « employées », car ce sont, pour l’immense majorité, des femmes qui y travaillent. On les retrouve surtout dans le domaine de la santé et des services sociaux, mais aussi dans la défense des droits. Dans ce dernier cas, elles veillent à soutenir les locataires, les personnes sans emplois ou encore des bénéficiaires de services qui sont lésés. Certains organismes interviennent à l’échelle locale et d’autres, dans l’ensemble de la région. Vraiment trop peu financés, tous ces groupes doivent compter sur le soutien de la population qui reconnaît leur importance, que dis-je, leur nécessité. C’est la raison pour laquelle des collectes de fonds ou des corvées sont réalisées pour les soutenir et les aider à accomplir leur travail. Ici, il est nécessaire et primordial que les gouvernements les soutiennent bien davantage sur le plan financier. Leur travail est patient, dévoué, invisible. Pourtant, si ces groupes venaient à fermer demain, le choc serait violent, et toute la population régionale le ressentirait. En s’appliquant, jour après jour, de leur mieux, ils augmentent les chances de milliers de personnes à passer à travers les coups durs… et l’hiver.

L’APPLICATION DISPONIBLE SUR

SUIVEZ-NOUS ! instagram.com/indice_bohemien médiat.ca

8 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


- FESTIVAL -

LE FESTIVAL DE MUSIQUE TRAD DE VAL-D’OR : PAS JUSTE POUR LES ADEPTES! JADE BOURGEOIS

Le Festival de musique trad de Val-d’Or sera de retour du 4 au 7 novembre à la polyvalente Le Carrefour. Vous pourrez ainsi découvrir toute la variété de la musique traditionnelle québécoise et bien sûr, taper du pied allégrement! Bonne nouvelle : tous les spectacles et ateliers seront présentés en chair et en os, dans le respect des mesures sanitaires.

GUILLAUME MORIN LE FOLKTOGRAPHE

C’est toute une 4e édition qui attend les festivaliers et festivalières. La programmation est solide et le festival peut se targuer de compter sur des groupes très connus comme Les grands hurleurs ou le Vent du Nord, le groupe régional Les Fous, et bien d’autres. De plus, d’excellents enseignants offriront une foule d’ateliers allant du violon avancé à la gigue familiale ou à l’initiation à la guimbarde. Nouveauté cette année : il y aura une soirée de chansons à répondre à la microbrasserie le Prospecteur le 3 novembre. Toutefois, la pandémie a forcé l’organisation à annuler sa très populaire soirée dansante, mais ce n’est que partie remise. UNE MUSIQUE INCLUSIVE ET POUR TOUT LE MONDE Selon Karine Roberge, présidente du festival, « On est loin des rigodons de mononcles de sous-sol avec des violons mal accordés! » Même les personnes qui pensent ne pas triper sur la musique traditionnelle trouvent leur compte au Festival trad et finissent toujours par participer en tapant des pieds et des mains : « Ce sont nos racines, nos origines. Ça va chercher une vibration chez tout le monde qui vient! » Le Festival de musique trad, c’est donc un rassemblement festif qui tisse des liens serrés entre les participants. Et comme l’a si bien dit Karine Roberge, « En 2021, on a besoin plus que plus de cette belle chaleur humaine là! »

L’action communautaire est présente partout et aide des milliers de gens.

BRAVO GUILLAUME MORIN LE FOLKTOGRAPHE

à tous ceux et celles qui s’impliquent.

SUZANNE BLAIS DÉPUTÉE D’ABITIBI-OUEST

suzanne.blais.ABOU@assnat.qc.ca

Bureau Amos

Bureau La Sarre

259, 1 avenue Ouest, Amos, (QC), J9T 1V1

29, 8e avenue Est, La Sarre, (QC), J9Z 1N5

819 444-5007

819 339-7707

re

L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 9


PARTICIPEZ À NOTRE SONDAGE

GAGNEZ DES PRODUITS DÉRIVÉS DE L’INDICE BOHÉMIEN OU DES PUBLICITÉS GRATUITES DANS LE JOURNAL! POUR PARTICIPER, VEUILLEZ : • remplir le sondage suivant et nous l’envoyer par la poste : L’Indice bohémien, 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 OU • remplir le sondage en ligne sur notre site Web (indicebohemien.org) ou notre page Facebook Pour chaque question, vous pouvez choisir autant de réponses que vous le désirez.

1. DANS QUELLE MRC DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE VIVEZ-VOUS? MRC d’Abitibi MRC d’Abitibi-Ouest MRC de la Vallée de l’Or MRC de Témiscamingue Ville de Rouyn-Noranda Autre (veuillez préciser) :

Entre 10 et 20 ans Entre 20 et 30 ans Entre 30 et 40 ans Entre 40 et 50 ans Entre 50 et 65 ans 65 ans et plus

Oui (veuillez préciser) : Autre (veuillez préciser) :

Masculin Je préfère ne pas répondre

4. COMMENT AIMEZ-VOUS LIRE OU VOIR LE CONTENU DE L’INDICE BOHÉMIEN? Je préfère lire la version papier Je préfère lire les articles sur le site Web J’aime voir les différents contenus partagés sur les réseaux sociaux Je ne lis pas L’Indice bohémien Autre (veuillez préciser) :

5. SUR QUEL RÉSEAU SOCIAL NOUS SUIVEZ-VOUS? Instagram Aucun

6. AVEZ-VOUS DES SUGGESTIONS À NOUS FAIRE POUR LE PARTAGE DE CONTENUS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX? Oui (veuillez préciser) : Non

7. SAVEZ-VOUS QU’IL EST POSSIBLE DE VOUS IMPLIQUER COMME BÉNÉVOLE À L’INDICE BOHÉMIEN? Oui, je suis bénévole à la rédaction Oui, je suis bénévole à la distribution Non, mais j’aimerais m’impliquer (veuillez préciser) : Je ne souhaite pas m’impliquer Autre (veuillez préciser) :

10 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

Dans les lieux culturels, les festivals Dans les écoles, au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, à l’UQAT Dans les épiceries, les dépanneurs Dans les pharmacies Dans les banques, les Caisses Desjardins Je me fais livrer le journal Autre (veuillez préciser) :

10. EST-CE QU’UNE PERSONNE AUTRE QUE VOUS LIT LA VERSION PAPIER DE L’INDICE BOHÉMIEN DANS VOTRE MAISON?

3. AUQUEL DES GENRES SUIVANTS VOUS IDENTIFIEZ-VOUS?

Facebook Twitter

Les spectacles diffusés sur la page Facebook, comme durant les débuts de la pandémie La présence sur les réseaux sociaux La rédaction et le partage d’articles collés sur l’actualité Le nouveau format du journal Les articles de fond sur la culture dans la région La couverture d’événements en tout genre partout dans la région Les chroniques d’opinion Les créations virales (blogue de partages artistiques) Les articles plus longs de type reportages Les articles plus courts Vos suggestions?

9. OÙ VOUS PROCUREZ-VOUS LE JOURNAL PAPIER?

2. QUELLE EST VOTRE TRANCHE D’ÂGE?

Féminin Non binaire

8. DANS LA LISTE SUIVANTE, QU’EST-CE QUI VOUS PLAÎT LE PLUS?

Non

11. QUE FAITES-VOUS AVEC L’INDICE BOHÉMIEN UNE FOIS QUE VOUS L’AVEZ LU? Je le garde pour mes archives Je l’utilise pour mon compost Je le mets au recyclage Mes enfants font du bricolage avec L’Indice bohémien Autre (veuillez préciser) :

12. VEUILLEZ ÉCRIRE CE QUE NOUS POUVONS AMÉLIORER. Pour le journal (veuillez préciser) : Pour le site Web (veuillez préciser) : Sur les réseaux sociaux (veuillez préciser) : Autre (veuillez préciser) :

13. SAVEZ-VOUS QUE L’ORGANISME QUI GÈRE L’INDICE BOHÉMIEN EST UNE COOPÉRATIVE DE SOLIDARITÉ? Oui Commentaires :

Non

14. COMMENT POUVONS-NOUS VOUS JOINDRE SI VOUS GAGNEZ AU TIRAGE AU SORT? Numéro de téléphone : Adresse courriel :

Merci de votre précieuse collaboration!


- FESTIVAL -

THE WILDWOOD FAMILY : HOMMAGE AU COUNTRY-FOLK AUDREY-ANNE GAUTHIER

Dès les premières notes, The Wildwood Family a conquis le cœur du public. En revisitant le répertoire des chansons classiques américaines country comme celles de Dolly Parton, June Carter ou Andree Lee, le groupe a transporté le public dans un autre univers et les spectateurs se seraient bien levés pour danser un peu. Bien sûr, Willie Lamotte faisait partie du répertoire francophone, au grand bonheur des spectateurs qui se sont mis à chanter en même temps que le groupe. Des classiques de la chanson francophone ont été revisités par le groupe, dont ceux de Richard Desjardins, Gerry Boulet et Mitsou, avec sa très populaire chanson « Bye bye mon cowboy ». Mention spéciale pour la version country d’une chanson très populaire de Beyonce, chanteuse pop américaine et qui a bien fait rigoler le public.

Accompagnés d’une contrebassiste incroyable, d’un banjo boy hyper talentueux, et des harmonies vocales des trois chanteuses, tous les éléments étaient réunis pour une soirée musicale réussie. On a déjà hâte de les revoir en spectacle, en espérant que cette fois-ci, on pourra se lever et danser « en ligne » – pourquoi pas? – au rythme des classiques de la chanson country folk anglophone et francophone. The Wildwood Family nous a fait rire jusqu’à la fin par sa simplicité, son écoute du public et sa musicalité souvent traditionnelle. On déjà hâte de les revoir sur scène! Le FGMAT s’est démarqué encore une fois cette année afin d’offrir aux mélomanes des spectacles de qualité. En présentant un festival d’envergure internationale, mais également en encourageant les artistes locaux, le FGMAT a encore une fois rempli sa mission de faire découvrir au public initié et non initié des guitaristes et musiciens exceptionnels! En effet, pandémie oblige, tous les artistes étaient originaires du Canada. Pour le plus grand plaisir de tous, le Festival aura duré une journée supplémentaire. Le FGMAT a également fait le pari de présenter un spectacle international sur grand écran afin d’offrir aux festivaliers une expérience privilégiée et unique. Les spectacles ont pu également être visionnés par webdiffusion pour que le plus grand nombre de mélomanes puissent en profiter, seuls, en famille ou entre amis. Cette année encore, le FGMAT a su se démarquer par son originalité. C’était encore une fois une réussite pour la 17e édition et pour toute l’équipe du Festival! À l’année prochaine!

CHRISTIAN LEDUC

Le 5 octobre dernier, la scène du Petit Théâtre du Vieux-Noranda recevait The Wildwood Family. Après 8 ans d’absence au Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue (FGMAT), le plaisir que le public avait de retrouver le groupe était palpable. Revisitant les succès country-folk de 1930 à aujourd’hui, le groupe a réussi à nous faire voyager à travers les années, dans un spectacle qui aura duré 1 h 30, au grand bonheur des mélomanes dans la salle. Fondé en 2008, le groupe est composé de Nathalie Sidaros à la contrebasse, Georges Plouffe au banjo ainsi que Sarah Paradis-Morasse, Élise Cormier et Alexandra Ghezzi, au chant et à la musique.

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L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 11


- MUSIQUE -

DU 8 OCTOBRE AU 9 JANVIER 2021

DISCUSSION AVEC SARAH MORASSE, MEMBRE DE THE WILDWOOD FAMILY AUDREY-ANNE GAUTHIER

Exposition COURTOISIE

Là où parfois l’on s’y perd Donald Trépanier

visitez notre nouvel espace café

nOUVEL ARRIVAGE D’ARTISANAT EN BOUTIQUE !

12 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

L’Indice bohémien s’est entretenu avec Sarah Morasse, musicienne originaire de l’Abitibi-Témiscamingue et membre depuis 2011 du groupe The Wildwood Family. En spectacle le 5 octobre dernier au Petit Théâtre du Vieux-Noranda lors du Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue (FGMAT), Sarah Morasse était particulièrement ravie de faire partie des festivités. « C’est vraiment un honneur! C’est un gros festival de renommée internationale. C’était très excitant de faire partie de cette belle programmation », dit-elle. Ce bonheur de faire partie de cette 17e édition était effectivement palpable. Le groupe s’est amusé sur scène. « Nous sommes toujours reçus de façon très chaleureuse et humaine, autant par le public que par l’organisation », mentionne Sarah. The Wildwood Family revisite les grands classiques de la chanson country-folk des années 1930 jusqu’à aujourd’hui. Étonnamment, ce style musical n’a pas toujours fait partie de leur vie ou de leur jeunesse. C’est un genre qu’ils ont appris à découvrir en vieillissant et ils sont tombés amoureux de celui-ci. « Nous n’étions pas très admirateurs de country quand nous étions jeunes, mais c’est un répertoire que nous avons appris à aimer au fil du temps, et maintenant, nous sommes vendus! », dit-elle, très enthousiaste. Pour ce qui est de l’origine du nom du groupe, Sarah en avait long à dire, et l’histoire est très cocasse : « C’est une longue histoire! On s’appelait The Wildwood Flowers, comme la chanson de la Carter Family. Puis, en préparant notre première apparition au FGMAT, ma tante, qui s’occupait de la programmation, nous a mentionné que nous n’étions pas les seuls à nous appeler comme ça. On a donc décidé de changer de nom. Pour rester dans l’esprit du country, où les familles en band sont populaires, on a décidé d’y aller

pour The Wildwood Family! Plusieurs années plus tard, nous avons appris que l’autre band avait décidé de changer de nom parce qu’il avait entendu parler de nous! Donc, The Wildwood Flowers est maintenant libre, si quelqu’un est preneur! » nous dit Sarah en riant. Le groupe a vraiment une belle chimie sur scène. Dix ans de vie commune et de tournée, ça se reflète dans leur spectacle. Le groupe est d’ailleurs très drôle et l’humour est omniprésent.  On se trouve ben drôles, nous aussi! Et le public embarque avec nous, donc on s’amuse beaucoup. » Concernant leurs projets, The Wildwood Family est en préparation d’un album avec des compositions originales. « On est en période de création en ce moment! On a quelques compos et maquettes et nous allons travailler avec Yves Marchant, également originaire de la région. Le tout se fera avec notre réalisateur chouchou, Simon Walls, au studio d’enregistrement Sophronik à Montréal. » La date de sortie n’est pas encore connue. Le groupe se donne encore quelques mois pour écrire et prendre le temps de sortir un projet qui lui ressemble. En terminant, L’Indice bohémien a voulu connaître leur plus grand rêve. « Je ne peux pas vraiment répondre pour tout le band, répond Sarah, mais m’établir sur la scène anglophone tout en gardant nos chansons francophones. Je reviens de Nashville, et disons que ça m’a fait rêver un peu », dit-elle avec le sourire. Nous avons déjà hâte de les revoir sur scène et d’entendre leur nouveau projet. En attendant, vous pouvez les suivre sur toutes les plateformes numériques et les réseaux sociaux pour en savoir davantage.


- HISTOIRE -

L’ACTION COMMUNAUTAIRE, UN APPORT ESSENTIEL CARMEN ROUSSEAU, SOCIÉTÉ D’HISTOIRE D’AMOS

De nos jours, plusieurs groupes communautaires bénéficient d’une aide gouvernementale, mais ce soutien est toujours insuffisant. Les associations multiplient les activités de financement tout en étant sans cesse à la recherche de subventions, de programmes d’aide et de bénévoles. Jusqu’aux années 1950-1960, la majorité des mouvements « charitables » sont encadrés par des organisations religieuses. Les curés de paroisse, sans être responsables de l’organisation, sont aumôniers ou nommés à la présidence. Les groupes d’entraide récoltent des fonds en organisant bazars, parties de cartes, soupers, expositions annuelles, ventes de produits alimentaires ou artisanaux, spectacles-bénéfice et ventes de billets avec lots à gagner. Voyons quelques-uns de ces groupes actifs dans la communauté amossoise. Les femmes concentrent leur action auprès des malades et des familles. Les Dames patronnesses sont fondées en 1932, deux ans seulement après l’ouverture du premier hôpital. Avec les dons qu’elles récoltent et les profits générés par leurs activités, elles améliorent la vie des patients et contribuent à l’achat d’équipements. Les bénévoles de l’hôpital et du CHSLD perpétuent cette tradition. Les Filles d’Isabelle d’Amos reçoivent leur charte en 1942 et orientent leur soutien auprès des normaliennes, des séminaristes et des familles dans le besoin en offrant une aide directe (vêtements, nourriture). Dans les décennies suivantes, elles privilégient la lutte aux maladies du cœur et au cancer ainsi que la Fondation hospitalière d’Amos. Les hommes concentrent majoritairement leur action communautaire en se regroupant au sein des clubs sociaux. La fondation de clubs sociaux féminins est quant à elle assez récente (Club Richelieu Les Amossoises en 1987, Club Lions d’Amos en 2004). C’est aux Chevaliers de Colomb que revient l’honneur d’être la plus ancienne association caritative masculine amossoise puisqu’elle existe depuis 1920; on se doute bien que ses interventions ont beaucoup évolué, passant de l’aide aux mouvements religieux à une implication sociale plus diversifiée. Le Club Rotary reçoit sa charte en janvier 1941. Au fil

SHA - Fonds Dames patronnesses, 22 décembre 1965. Distribution de cadeaux à l’Hôtel-Dieu d’Amos.

SHA - Fonds Studio Morasse / H.Dudemaine, 1959. Membres du Club Rotary dans l’atelier du père Noël.

des ans, sa contribution est impressionnante en allant des Jeunesses musicales, aux scouts et Guides en passant par le sport scolaire et la Fondation hospitalière. Les autres clubs sociaux sont plus récents : Club Richelieu (charte d’incorporation en 1953), Club Lions (1971), Club Optimiste (1972), Club Kinsmen (1980, aujourd’hui inactif ). Mentionnons aujourd’hui quelques autres organismes communautaires qui visent une clientèle plus ciblée : Maison des jeunes, l’Accueil Giboulée Harvey-Bibeau, la Maison de la famille, la Popotte roulante, le Groupe d’Entraide aux aînés, la Maison Mikana, le PHAR, la Croix-Rouge, Défi-Autonomie, Station 55+, Société Alzheimer, Parkinson et autres. L’implication de ces bénévoles est toujours essentielle au maintien de services dans nos collectivités.

L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 13


14 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


- LITTÉRATURE -

AMOS VOUS RACONTE : UN LEGS HISTORIQUE LYDIA BLOUIN

Véronique Filion, des Productions du Raccourci à Amos, a récemment entrepris la rédaction d’une collection de livres jeunesse intitulée Amos vous raconte, basée sur le circuit historique estival du même nom. L’impression du premier des dix livres, destinés à un public de 8 à 12 ans, sera achevée en novembre 2021. Le contenu du spectacle Amos vous raconte son histoire, avec son propos historique et ses personnages issus de la réalité, demeurait intéressant et pertinent selon l’autrice, même après ce qui aurait été sa dixième et dernière année. L’idée de laisser des traces du spectacle, dans lequel les visiteurs peuvent revivre des scènes de la ville d’Amos à ses débuts, est venue d’une demande directe des visiteurs. « Le théâtre, c’est éphémère. Ce sont les spectateurs qui souhaitaient savourer encore Amos vous raconte rendus chez eux. » Ne pouvant financer la production de DVD de la pièce et trouvant cette option peu esthétique, Mme Filion a naturellement été attirée par le livre jeunesse : « Avec l’École La Rallonge, j’ai beaucoup travaillé avec des jeunes. J’ai fait beaucoup de spectacles jeune public. Ce que j’aime beaucoup des enfants, c’est que leurs intérêts ne sont pas formés encore. On peut encore les influencer. » Véronique Filion a tenu à transposer des éléments du spectacle dans les histoires de la collection de livres. On peut donc y retrouver le jeune Amos Deseskers, adolescent curieux et fouineur qui prend des notes dans son calepin à propos des Amossois. Seul personnage imaginaire de la pièce de théâtre, il en est aussi le protagoniste. Interprété par Véronique Filion dans le circuit historique, il est devenu le narrateur des livres, écrits à la première personne et élaborés sous forme de carnets de notes. Le premier livre traite du capitaine Yergeau, homme au caractère dur qui n’aimait pas les enfants et qui transportait les mineurs entre Amos et Val-d’Or. Présenté avec la calligraphie d’une machine à écrire ainsi qu’avec des notes manuscrites, le livre ressemble bel et bien à un carnet d’époque avec ses petits papiers et ses images à l’aquarelle au style rétro. « Des fois, Catherine Dubé, l’illustratrice, a fait un mélange entre le visage du comédien qui interprète le personnage et le vrai, ajoute l’autrice. Il y a des pages où on voit des gens, des foules. Ce sont toujours ou presque des personnages qu’on voit dans Amos vous raconte. » L’écrivaine glisse également un mot de remerciement à la graphiste ayant mis en page le livre, Delphie Côté-Lacroix. L’écrivaine indique qu’elles ont toutes les trois préféré s’effacer dans le livre afin de laisser croire au lecteur qu’il s’agit de vraies notes d’Amos Deseskers. Elle conclut en formulant un souhait pour cette collection : « J’aimerais vraiment, vraiment que ce livre-là sorte de la région. J’aimerais ça qu’il aille dans d’autres écoles, dans d’autres villes. J’ai énormément d’admiration pour les premières familles qui sont venues s’installer ici. Je me dis que cette fierté-là mérite de traverser nos frontières. »

L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 15


Félicitations aux lauréats ! ORGANISME OU ÉVÈNEMENT DE LA RELÈVE

Festival d’humour émergent en Abitibi-Témiscamingue

• Pour l’audace de son équipe qui a cru à ce projet innovateur;

Camille Dallaire

DMC photographe

• Pour avoir développé un nouveau créneau et fait rayonner des artistes de la région et d’ailleurs; • Pour cet événement qui s’est démarqué grâce à la qualité et à la variété de ces nouveaux talents ; • Pour avoir occupé le Poisson Volant et ainsi rejoindre un plus large public; • Pour le travail de l’organisation et de ses bénévoles qui en ont fait un moment de divertissement unique et attrayant.

ORGANISME OU ÉVÈNEMENT DE LA PERSÉVÉRANCE

Corporation de La maison Dumulon

DMC photographe

• Pour la qualité de son offre de services au Magasin Général Dumulon et à l’Église orthodoxe russe St-Georges; • Pour le souci de maintenir la valeur patrimoniale de ces lieux;

Richard Plourde

DMC photographe

• Pour son implication avec le milieu culturel en mettant sur pied de nombreux projets diversifiés; • Pour la production originale du théâtre déambulatoire Boom Town à l’été 2021; • Pour la fierté de la population de Rouyn-Noranda face à cet organisme.

Bibliothèque d’Évain • Pour l’exploit du catalogage des 12 862 documents réalisé par une équipe d’une dizaine de bénévoles et rendu nécessaire pour assurer la pérennité de ses services;

DMC photographe

• Pour les 1 519 heures de travail soutenu par leur engagement remarquable;

16 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

Ariane Ouellet • Pour sa polyvalence autant avec la peinture, les métiers d’art (feutre et bijoux), l’écriture d’éditoriaux dans l’Indice bohémien, la photographie et les murales;

CULTURE ET RURALITÉ

Réjean Gouin

ARTISTE

• Pour la réussite de ce chantier qui permet à la population d’Évain d’avoir accès aux différents services du Réseau BIBLIO; • Pour son souci à offrir un service de qualité à ses abonnés.

• Pour sa vingtaine d’expositions solo et de groupe; • Pour avoir mené le projet de la gigantesque œuvre murale hommage à Richard Desjardins et avoir participé à plusieurs autres œuvres murales ici et en région; • Pour son implication sur le comité culturel de la Ville de Rouyn-Noranda; • Pour avoir amené de la couleur et de la beauté dans la zone piétonne du centre-ville en 2020 et 2021; • Pour transmettre l’amour des arts et le rendre accessible aux jeunes avec les murales réalisées avec les élèves des écoles Sacré-Coeur et des Kekeko, ainsi que ceux du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.


C’est dans le cadre du 5 à 7 des Journées de la culture que la Ville de Rouyn-Noranda remettait ses Prix de la culture 2021. Le jury était composé de mesdames Suzanne Blais et Nancy Hardy et de monsieur Jeannot Germain. Félicitations et merci aux lauréats pour leur contribution à la vitalité culturelle de notre communauté !

PRIX CULTUREL CSSRN DÉCLENCHEUR DE PASSIONS

CONTRIBUTION AU RAYONNEMENT CULTUREL

PRIX MORRISSETTE-PRONOVOST

• Pour leur souci de dynamiser toujours de plus en plus la ville de Rouyn-Noranda;

Les contributions du milieu privé sont incontournables pour assurer la survie des organismes et projets culturels. Elles complètent les sources publiques de financement. Ce prix vise donc à reconnaître la contribution d’une entreprise ou d’un mécène. Suite à l’étude des candidatures déposées, le prix fut décerné cette année à Monsieur Rock Lamothe. Un web-reportage peut être visionné sur le lien URL suivant : https://youtu.be/OyRVU84uEcE

Rock Lamothe

• Pour avoir inventé une infrastructure magnifique avec un symbole original et qui a amené une bouffée d’air frais tout l’été; • Pour avoir rendu disponible à d’autres organisations ce nouveau site; • Pour la création d’un espace ludique;

Pour cette catégorie, le jury a aussi offert une mention spéciale coup de cœur au Bar-Librairie Livresse.

• Pour avoir grandement contribué à la réalisation ainsi qu’à la réussite de nombreux projets culturels d’envergure dont Les chiens-loups, Jukebox Noranda, Ces enfants merveilleux, Pignon sur le lac et Les capsules temporelles.

Productions Trois Tiers

DMC photographe

• Pour l’ambiance magique créée par des spectacles variés et de qualité dans ce site exceptionnel pendant tout l’été 2021, avec tout ce que la pandémie implique.

CONTRIBUTION AU RAYONNEMENT CULTUREL

• Pour ses nombreux efforts et les liens qu’elle a tissés avec le milieu artistique; • Pour ses démarches qui ont permis à tous les élèves de l’établissement d’enseignement où elle œuvre de vivre des expériences culturelles exceptionnelles au cours des dernières années;

• Pour avoir servi de tremplin à une nouvelle génération d’artistes;

Sylvain Sauvageau

• Pour son dynamisme, ses talents d’organisatrice et ses initiatives qui contribuent au rayonnement de la culture à l’école Notre-Dame-de-Protection;

NathalieToulousePhotographe

Poisson Volant du FME

Le Centre de services scolaire de Rouyn-Noranda a profité du 5 à 7 des Journées de la culture pour remettre, pour la 6e année consécutive, un prix culturel à un membre de son personnel. C’est à Mme Marie-Claude Noël, enseignante à l’école Notre-Dame-de-Protection, que fut remis ce prix.

L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 17


JULIA M. CAMERON | PEXELS

SPÉCIAL ACTION COMMUNAUTAIRE

18 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


SPÉCIAL ACTION COMMUNAUTAIRE

- ACTION COMMUNAUTAIRE -

LE CENTRE D’EXPOSITION DU RIFT ET SES INDISPENSABLES BÉNÉVOLES DOMINIQUE ROY

Dans la majorité des galeries d’art et des salles d’exposition, des techniciennes et des techniciens sont embauchés pour le montage et le démontage des installations. Le Rift de Ville-Marie est l’un des rares centres d’exposition pouvant compter sur une solide équipe de bénévoles pour effectuer ces tâches. Ce travail remarquable, effectué par des gens passionnés d’art et de culture, se traduit par un nombre incalculable d’heures de bénévolat et une économie importante d’argent, deux facteurs qui permettent à la population témiscamienne de bénéficier de la tenue d’expositions et de la Biennale Internationale d’Art Miniature (BIAM).

Le recrutement de bénévoles est un enjeu de plus en plus problématique pour plusieurs organisations. Au Rift, c’est tout le contraire. Les amoureuses de la culture sont au rendez-vous. Elles travaillent avec acharnement et professionnalisme, et leur bonne humeur est contagieuse. Micheline Falardeau, Francine Marcoux, Diane Desrochers et Carmen Rochon font partie de l’équipe actuelle, et il y a parfois d’autres bénévoles qui s’ajoutent, selon les besoins. « Elles sont d’ailleurs des artistes en arts visuels et je pense que c’est leur façon de s’impliquer dans ce qu’elles aiment. Elles sont à la retraite et ont donc décidé de s’impliquer dans ce qui les passionne. Et puis, on va se le dire, elles sont vraiment en forme, parce que le travail à effectuer pendant les montages est très exigeant physiquement. On manie des outils, on démonte des structures de bois, on fait de la scie au besoin. » Pour la BIAM, Mme B. Côté ne peut passer sous silence l’implication de Jacinthe Lavigne qui a été là de 1992 à 2018. « Son implication aura certainement contribué à forger le visage de la Biennale depuis les débuts. »

ÉMILIE B. CÔTÉ

Émilie B. Côté est directrice artistique et coordonnatrice des activités au Centre d’exposition du Rift depuis 2016. Elle est persuadée que la BIAM n’aurait jamais survécu aussi longtemps sans les bénévoles : « La charge de travail au niveau de la réception des œuvres, de l’encadrement, de l’installation en salle est colossale pour une seule personne. » Quant aux expositions, il s’agit d’un travail qui doit se faire rapidement, ce qui serait impossible sans son équipe si dévouée. « On démonte le lundi matin, puis on installe la nouvelle exposition qui doit être prête pour le vendredi de la même semaine. C’est donc une semaine très chargée et un défi physique. Nous avons en moyenne trois à quatre bénévoles qui viennent plusieurs journées par semaine, selon les besoins de l’exposition à installer. »

Toute cette action communautaire représente plus de 1000 heures de bénévolat par année, seulement pour le Centre d’exposition. Il faut aussi mentionner que le Rift compte sur une seconde équipe, cette fois-ci du côté du théâtre, qui a la responsabilité de l’accueil lors des spectacles. Incontestablement, l’action bénévole est au cœur de la réussite et du succès du Rift.

CORPS ÉTRANGER II – Œuvres récentes

L’INSAISISSABLE

L’IDÉAL N’A PAS DE MODÈLE

PLONGEONS

MARIE-EVE FRÉCHETTE - SCULPTURE/INSTALLATION

PATRICIA GAUVIN - TECNIQUES MIXTES

JOHANNIE SÉGUIN - PEINTURE

SVEN - ART NUMÉRIQUE

DONALD TRÉPANIER

À partir du 12 novembre

©GUILLAUME D. CYR

Jusqu’au 7 novembre

LUC GIROUARD

Au Centre d’exposition d’Amos…

L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 19


SPÉCIAL ACTION COMMUNAUTAIRE

- ACTION COMMUNAUTAIRE -

UN PANEL DE DISCUSSION POUR LA PARFAITE VICTIME LA RÉDACTION

Le 17 septembre dernier se tenait la 40e Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes sous le thème « Courageuses de toutes façons… À notre façon! » Dans le cadre de cette journée, le Calacs Abitibi et son comité féministe ont organisé une projection du documentaire La parfaite victime au Cinéma d’Amos. Le film d’Émilie Perreault et Monic Néron traite des difficultés à porter plainte en cas d’agression à caractère sexuel : « Le documentaire se veut une remise en question des méthodes d’un système réfractaire aux changements qui donne le sentiment aux victimes de devoir être “parfaites” pour que justice soit rendue », souligne Andéane Brouard, co-coordonnatrice de l’activité. Des intervenantes communautaires étaient présentes pour soutenir les spectatrices et spectateurs pendant le visionnement. S’est ensuivi un panel de discussion sur des enjeux soulevés par le documentaire. Le panel de discussion

était constitué d’intervenants experts du processus judiciaire, soit Geneviève Lamontagne du bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Terry Rankin et Stéphane Saulter de la Sûreté du Québec (SQ), Manon St-Amour du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) ainsi que des intervenantes du Calacs Abitibi et de la Maison Mikana. « Ils représentent chaque instance concernée par le processus judiciaire. Toute la population était invitée à l’activité, qui était gratuite », précise madame Brouard. Elle rappelle également que le Calacs Abitibi est un centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel qui œuvre auprès des adolescentes et des femmes victimes d’agressions à caractère sexuel et de leurs proches : « Nous faisons l’accompagnement judiciaire et nous sommes présentes à toutes les étapes du processus judiciaire. Également, nous faisons de la prévention et de la sensibilisation concernant la problématique dans les écoles et différents milieux selon

les demandes et enfin, nous avons un volet de luttes sociales. Le comité féministe, lui, permet à des femmes militantes et féministes de se regrouper pour échanger sur des sujets concernant les enjeux liés au patriarcat, différentes actions politiques ainsi que d’organiser des activités pertinentes à leur mission. » Le comité féministe lutte notamment contre les agressions à caractère sexuel et la violence conjugale, sans s’y limiter. À la fin du panel de discussion, Geneviève Lamontagne a clôturé la soirée en affirmant que « la parfaite victime, en tout cas si elle existe, je ne l’ai jamais rencontrée. D’ailleurs, on ne demande à personne d’être parfait ». De son côté, Mme Brouard a ajouté : « Nous sommes convaincues que le système de justice, même s’il n’est pas parfait, demeure indispensable à l’élaboration d’une société juste et équitable. »

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20 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


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LE LOGEMENT SOCIAL : UN IDÉAL POUR COMBATTRE LA PAUVRETÉ AUDREY-ANNE GAUTHIER

Tenter de contrer la pauvreté a toujours été un des chevaux de bataille des organismes en action communautaire. Les initiatives locales afin d’améliorer la situation des personnes vivant en situation d’itinérance sont nombreuses, malgré le financement qui n’est pas toujours suffisant. Grâce à un réseau d’organismes communautaires et d’intervenants se donnant corps et âme pour améliorer la situation de l’itinérance sur le territoire, nous observons l’apparition de plusieurs initiatives visant à combattre la pauvreté et à améliorer la vie des individus qui en subissent les conséquences. LE CHÂTEAU DE MARIE-ÈVE : UN PROJET CONCRET DE LOGEMENTS SOCIAUX Le projet de revalorisation de l’ancien Château Inn sur la 3e avenue à Val-d’Or est un projet d’envergure qui est en branle depuis 2016. Grâce à des rénovations de plusieurs millions de dollars, le nouveau projet de logements sociaux le Château de Marie-Ève permet aux gens à faibles revenus d’accéder à un appartement dans des conditions salubres et sécuritaires. Stéphane Grenier, président du conseil d’administration de la Piaule, professeur et chercheur à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, nous mentionne que ce sont 41 logements distribués sur 4 étages qui seront offerts à la communauté. À ces logements s’ajoutent un espace de vie communautaire ainsi qu’un bureau avec un intervenant. Toutes les conditions sont présentes pour offrir du soutien et un milieu de vie sain aux locataires. Selon M. Grenier, la communauté a été très réceptive face à ce nouveau projet. « C’est important de pouvoir offrir aux gens un endroit où ils seront fiers d’y vivre. Le logement social c’est vraiment une porte de sortie pour ceux et celles à plus faibles revenus, et le bâtiment avait vraiment besoin d’être retapé. C’est beau, les personnes vont être vraiment bien. »

HOMMAGE Le nom de l’établissement n’a pas été choisi au hasard. M. Grenier nous rappelle l’assassinat de Marie-Ève Caron qui avait ébranlé la communauté. « À l’époque, si cette femme n’avait pas été dans la rue et qu’elle avait eu accès à un logement, quel qu’il soit, cette sordide histoire ne serait probablement pas arrivée. Nous n’avons pas été capables de lui offrir un logement et c’est pour cette raison que nous lui offrons un château. » Un hommage qui va droit au cœur et qui nous rappelle l’importance de lutter chaque jour contre la précarité de beaucoup trop de gens sur notre territoire. TERMINER LE PROJET Stéphane Grenier mentionne qu’il est encore possible de contribuer à la viabilité du projet. « Chaque logement aura ses fenêtres. Malheureusement, il nous manque encore beaucoup de stores pour mettre dans ces fenêtres-là. Il nous manque également du mobilier, donc si jamais vous avez envie de participer à ce projet d’une quelconque façon, nous sommes preneurs! » Le Château de Marie-Ève est un merveilleux exemple de projet qui permet aux personnes en situation d’itinérance de sortir de la rue et d’avoir tous les outils nécessaires pour y arriver. En améliorant considérablement la bâtisse et en construisant des logements abordables, les personnes démunies pourront vivre de façon sécuritaire et pourront se construire une vie plus douce et plus belle.

L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 21


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NUIT DES SANS-ABRIS : UNE 10 E ÉDITION POUR ROUYN-NORANDA KAROL-ANN BRISSETTE

La population a été invitée à participer à l’événement dès 17 h : feu, activités familiales, distribution de vêtements chauds ainsi que la traditionnelle soupe populaire. Durant la soirée, les gens ont été invités à se prononcer sur la question de l’itinérance dans un vox pop réalisé par l’organisme en travail de rue, Arrimage-Jeunesse. C’est un spectacle de variétés alliant discussions, entrevues et chansons qui a clôturé la soirée. En plus d’orchestrer l’événement, le comité organisateur a installé des affiches dans plusieurs entreprises de la ville et a exposé huit silhouettes représentant huit histoires. Contrairement à l’an passé où celles-ci étaient plutôt situées au centre-ville, le comité organisateur a choisi de ratisser plus large quant aux nouveaux lieux d’exposition : « L’idée est de sensibiliser le plus de gens, donc de joindre les personnes qui ne viendront pas à l’événement », a souligné Marie-Michelle Aubertin, co-organisatrice de la Nuit des sans-abris de Rouyn-Noranda. D’ailleurs, dans le but de sensibiliser la population aux différents types d’itinérance, le comité organisateur s’est basé sur les observations terrain des intervenants du milieu pour créer les témoignages affichés.

22 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

Pour souligner cette 10e édition, le comité organisateur a fait le choix de conserver le même genre de formule. Selon la co-organisatrice, Marie-Michelle, « le fait de préserver l’événement, c’est ça qui fait l’événement en soi ». Celui-ci est possible grâce à l’implication des citoyennes et citoyens et des partenaires qui sont solidaires face à la situation de pauvreté et d’itinérance.

COURTOISIE

La Nuit des sans-abris a tenu sa 10e édition le 15 octobre dernier à la place de la Citoyenneté et de la Coopération de Rouyn-Noranda dans une formule améliorée pour petits et grands.


SPÉCIAL ACTION COMMUNAUTAIRE

- ACTION COMMUNAUTAIRE -

LE PARC DES SALTIMBANQUES DE LA SARRE REVITALISÉ GRÂCE À DES BÉNÉVOLES

EXPOSITION EN LIGNE DU 01 AU 30 NOVEMBRE 2021

GENEVIÈVE SAINDON-L’ÉCUYER

Parfois, il y a des lieux qui ne demandent qu’à être habités. Souvent, il suffit d’une idée, d’une étincelle pour raviver une flamme et dans ce cas bien précis, ça prend aussi des gens passionnés, engagés, qui ont à cœur leur communauté et qui veulent la voir rayonner. C’est le cas de Stéphanie Dupré-Guilbert, agente de projets à l’entrepreneuriat au Carrefour jeunesse emploi d’Abitibi-Ouest qui, en partenariat avec la Ville de La Sarre, a déposé le projet de revitalisation du parc des Saltimbanques pour en faire un espace public nommé Les Éclatés.

GUILLAUME VALLÉE - BLUE MEANIE UNE CO-CRÉATION DE AUDRÉE JUTEAU, ELLEN FUREY, N. ZOEY GAULD, CATHERINE LAVOIE MARCUS ET DOMINIC LECLERC.

COURTOISIE

EXPOSITION DU 19 NOVEMBRE AU 12 DÉCEMBRE 2021

Cette idée a pris naissance à la suite d’un appel lancé à la population afin de recruter des gens souhaitant œuvrer à titre de bénévole sur un projet à caractère artistique. Ce sont plusieurs citoyens et entreprises qui ont répondu positivement à cette invitation. Avec les années, le parc des Saltimbanques, situé en plein cœur de la rue principale à La Sarre, était devenu un endroit désuet et très peu fréquenté. Stéphanie et son équipe de bénévoles ont donc décidé qu’il était temps pour la population de se réapproprier cet endroit en faisant de celui-ci un lieu invitant. De plus, il faut savoir que le projet Les Éclatés est transitoire et qu’il cèdera plus tard sa place à la place Gilles Ste-Croix, qui sera nommée ainsi en l’honneur de M. Sainte-Croix cofondateur du Cirque du Soleil et originaire d’Abitibi-Ouest. Les installations seront donc temporaires et amovibles, elles pourront être déplacées au fil du temps et des besoins dans d’autres endroits qui nécessiteront à leur tour d’être investis. Les Éclatés ce sera aussi un endroit animé : un foyer et des sapins seront installés, la population pourra s’y rendre en tout temps pour profiter de l’espace ou participer aux activités qui y seront organisées. Le développement culturel est au cœur des priorités de bien des citoyens et l’implication de tous ces gens dans le projet le démontre clairement. Cassiopée Bois, médiatrice culturelle à la Ville de La Sarre, mentionnait que lors d’une conférence donnée ici, Gilles Sainte-Croix avait affirmé qu’en Abitibi-Ouest, on a aussi le droit de rêver et de voir grand en ce qui a trait à la culture. Ce n’est pas parce que nous sommes dans un petit milieu que nos projets et nos idées doivent l’être aussi.

100$ LE PIED CARRÉ (MINIMUM) VERNISSAGE LE 19 NOVEMBRE 2021 POUR UNE 10E ÉDITION, L’ACTIVITÉ BÉNÉFICE 100$ LE PIED CARRÉ (MINIMUM) EST DE RETOUR POUR CLÔTURER L’ANNÉE. VENEZ MISER SUR LES OEUVRES ET ENCOURAGER L’ÉCART LORS DE L’EXPOSITION DES MEMBRES.

POUR PLUS D’INFORMATIONS : WWW.LECART.ORG 167, AVENUE MURDOCH, ROUYN-NORANDA, QC

Parfois, tout ce que ça prend c’est un peu d’audace pour se donner le moyen de ses ambitions. Souvent, ça prend des gens généreux prêts à donner de leur temps pour aider à les réaliser. Ces gens-là, on les appelle des bénévoles et aujourd’hui on leur lève notre chapeau en disant merci. L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 23


SPÉCIAL ACTION COMMUNAUTAIRE

- ACTION COMMUNAUTAIRE -

L’INTERPRÉTATION DE LA SAINE SEXUALITÉ PAR LA SÉRIGRAPHIE DOMINIQUE ROY

EN PRIMEUR INTERNATIONALE JE RÊVE D’ÊTRE UN ARBRE EST UNE INSTALLATION TEXTILE DE L’ARTISTE LOUISE LEMIEUX BÉRUBÉ. CE CORPUS MONUMENTAL TANT PAR SA DIMENSION QUE PAR LE NOMBRE D’ÉLÉMENTS QUI LE COMPOSE, SYMBOLISE UNE FORÊT RÉALISÉE PAR LE TISSAGE D’UNE TRENTAINE D’ŒUVRES AUX DENSITÉS ET AUX NUANCES VARIÉES.

Heures d’ouverture

Lundi : fermé Mardi au vendredi : 9 h à 12 h | 13 h à 17 h Jeudi et vendredi : 12 h à 20 h Samedi et dimanche : 10 h à 15 h Ville de La Sarre

maison.de.la.culture.lasarre

WWW.VILLE.LASARRE.QC.CA

24 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN

sur panneau de bois, qui abordaient d’autres thèmes qui les animaient : santé mentale, misogynie et préservation de l’écosystème. Un vernissage a eu lieu en juin dernier.

Mathilde Mantha, agente de développement et superviseure à la MJT, explique que plusieurs messages concernant des situations où le consentement n’était pas respecté étaient véhiculés dans les locaux. Malgré l’information qui circule abondamment dans les médias et sur les réseaux sociaux, malgré les vagues de dénonciation, il a vite été constaté qu’il y avait encore du chemin à faire. « Aussi, avec les défis que la COVID-19 a apportés en enseignement, notamment avec le temps de présence en classe réduit, les cours d’éducation à la sexualité ont écopé dans la dernière année et demie. Selon les jeunes, ça a paru sur les comportements et sur la compréhension de certaines et certains face aux enjeux liés au couple et à la sexualité. » C’est dans cet esprit que le problème a été abordé sous toutes ses coutures et que le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) du Témiscamingue est venu à la rencontre des jeunes pour offrir un atelier sur les violences sexuelles. La réflexion bel et bien amorcée a donc mené au projet de sérigraphie, une technique d’imprimerie qui a permis de créer des affiches aux slogans percutants. « Pour le choix de la technique de la sérigraphie, c’était vraiment en cohérence avec le message, puisqu’avant la démocratisation des presses et des imprimantes, plusieurs mouvements sociaux et militants utilisaient la sérigraphie (technique d’impression manuelle) afin de produire plusieurs exemplaires d’une affiche et répandre rapidement des slogans porteurs de revendications. Ça fait aussi partie de l’essence du projet qu’il soit à la fois pensé, réalisé et diffusé par les jeunes », explique Mme Mantha. Bien que le tout ait été réalisé aux mois de mai et de juin, juste avant la fermeture des locaux pour la période estivale, c’est tout récemment, en octobre, que les affiches ont été installées et dévoilées au grand public. Cette démarche créative et militante s’est déroulée en marge d’un projet entrepreneurial d’art engagé dans lequel les jeunes étaient déjà bien ancrés au printemps dernier. Dans cette lancée, ils ont aussi créé des œuvres, avec la technique de la peinture

MATHILDE MANTHA

24 SEP TE M B RE A U 30 DÉCE M B RE 2 02 1

Dans les locaux de la Maison des Jeunes du Témiscamingue (MJT), les discussions sur les préoccupations de la jeune génération font partie intégrante des rencontres. Au printemps dernier, c’est la notion de consentement qui ressortait plus particulièrement, un enjeu sociétal qui a inspiré plus d’une quarantaine de jeunes et qui a mené à la création d’affiches à l’aide de la technique de sérigraphie.


- ENVIRONNEMENT -

L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE DÉSASTREUSE DE NOS VÊTEMENTS MARINA FONTAINE, PHOTOGRAPHE ET ENGAGÉE DANS LA LUTTE À LA MODE ÉPHÉMÈRE (FAST-FASHION)

Je me souviens de mon primaire dans les années 1990 quand mes cousines m’envoyaient de gros sacs de vêtements dont j’étais probablement la quatrième propriétaire. À la même époque, mes parents nous emmenaient, mon frère et moi, magasiner pour la rentrée scolaire. Nous faisions près d’une heure de route pour se choisir deux paires de jeans et un maximum de quatre chandails. À ce moment, nous consommions mondialement 500 % moins de vêtements qu’actuellement. Aujourd’hui, 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année, sans compter le nombre de vêtements créés. Chaque kilo de ces vêtements produits génère 23 fois son poids en gaz à effet de serre. Chez nous, au Québec, on jette individuellement 24 kg de vêtements par année. Mondialement, la production vestimentaire génère 1,2 milliard de tonnes de CO2 par année, autant que les transports aériens et maritimes combinés. L’eau utilisée chaque année pour fabriquer la teinture textile représente l’équivalent de 1,6 million de piscines olympiques. On parle ici de 126 000 litres d’eau à chaque seconde. Annuellement, c’est 4000 milliards de litres d’eau par an. J’aimerais vous dire qu’au moins, nos vêtements sont faits de façon éthique, mais malheureusement, non. Quelque 60 millions de travailleurs les fabriquent dans des conditions exécrables, et 80 % d’entre eux sont des femmes. Selon l’UNICEF, 170 millions d’enfants sont attelés à l’ouvrage pour satisfaire nos besoins.

Est-ce normal que ce soient des enfants qui fabriquent les vêtements de nos enfants? L’ère de la technologie avancée a largement poussé l’industrie de la mode à nous créer des besoins que nous pouvons facilement combler. Les livraisons express, le Vendredi fou (Black Friday) et les codes promo d’influenceurs poussent le consommateur à vouloir plus, et ce, sans arrêt. Est-ce normal que l’une des plus grandes franchises dans l’industrie du vêtement connue à ce jour ait créé environ 75 microsaisons l’an dernier? La plupart de ces grandes franchises ont d’ailleurs mis sur pied des programmes de recyclage. Vous apportez vos vêtements usés, vous les mettez dans un bac et en prime, vous obtenez même un crédit pour votre prochain achat! La réalité derrière ce grand coup de marketing est que seulement 1 % de ces morceaux se feront réellement recycler. D’ailleurs, le terme d’écoblanchiment (greenwashing) est dorénavant connu pour ce genre de comportement. Ces grandes compagnies comprennent que le consommateur tente de prendre un tournant écologique et utilisent des publicités « vertes » qui ne le sont pas réellement. Un exemple : une grande marque connue de mode rapide a indiqué sur son étiquette que le vêtement comprenait une matière recyclée. En réalité, seul le carton de l’étiquette était recyclé, rien d’autre sur le chandail.

La solution la plus facile serait de ne plus consommer de vêtements neufs. Même si le fait de se priver d’un luxe peut paraître extrémiste aux yeux de certains, le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ne ment pas sur l’état actuel de la planète. L’industrie du textile est un fléau mondial, tout comme l’industrie pétrolière et l’agriculture. Le simple fait de porter un vêtement pendant neuf mois de plus peut réduire de 30 % votre empreinte carbone pour ce vêtement. Si tout le monde achetait un article de seconde main cette année au lieu d’un neuf, cela pourrait économiser près de 6 livres d’émissions de CO2. Cela équivaut à retirer un demi-million de voitures de la circulation pendant un an. Quelque 150 tonnes de vêtements brêlent chaque minute. La quantité de textiles créés est tellement disproportionnée que nous aurions des dizaines et des dizaines d’années à les user jusqu’à leur toute fin. Prendre conscience de ce problème est un pas vers un changement écologique. Décider d’acheter quelques vêtements de seconde main au lieu de neuf est un deuxième et énorme pas dans cette direction. Je crois qu’une rétrospection collective sur notre consommation est de mise et plus qu’urgente. Pour notre planète.

Sommes-nous au courant collectivement de ce problème? Non. La désinformation sur ce sujet se tisse depuis plusieurs dizaines d’années.

Pour offrir un monde meilleur à nos enfants ainsi qu’à ceux qui s’épuisent à confectionner des vêtements!

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L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 25


- MA RÉGION, J’EN MANGE -

POITRINE DE CANARD SAUVAGE RÔTIE AU BEURRE DE POMME ET CASSIS CHEF MICHEL GAGNON

COURTOISIE

Pour 2 personnes

INGRÉDIENTS 2 poitrines (suprêmes) de canard sauvage ou un magret de canard 250 ml (1 tasse) de fond de canard ou fond de volaille 30 ml (2 c. à soupe) d’huile de canola 30 gr (2 c. à soupe) de beurre de pommes et cassis du Verger des tourterelles 5 ml (1 c. à thé) de vinaigre de framboise (ou autre) Sel, poivre, macis et piment de la Jamaïque moulu au goût 15 gr (1 c. à soupe) de noix de beurre salé froid 30 ml (2 c. à soupe) de crème de cassis du Verger des tourterelles MÉTHODE Dans un poêlon à fond épais, mettre l’huile de canola et saisir à feu moyen les suprêmes de canard (côté gras) environ 4 minutes, puis retourner de l’autre côté environ 2 minutes. Assaisonner les deux côtés du suprême de canard de sel, poivre et épices à votre goût. Mettre au four 10 minutes à 220 °C (450 °F) pour une cuisson à point (médium saignant). Sortir du four et retirer les 2 suprêmes de canard du poêlon (laisser reposer 10 minutes). Jeter le surplus de gras, puis à feu moyen, déglacer le poêlon avec le fond de canard. Laisser réduire de moitié. Ajouter le beurre de pomme et cassis et rectifier l’assaisonnement. Tout en fouettant sans arrêt, ajouter la crème de cassis et la noix de beurre froid et laisser cuire 1 minute puis servir.

26 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


- TÉMOIGNAGES -

JE SOUTIENS L’INDICE BOHÉMIEN… POUR SOULIGNER L’IMPORTANCE DE L’ACTION COMMUNAUTAIRE DANS LA CRÉATION D’UN JOURNAL CULTUREL ET COMMUNAUTAIRE COMME L’INDICE BOHÉMIEN , NOUS AVONS DEMANDÉ À NOS COLLABORATEURS, COLLABORATRICES ET BÉNÉVOLES LES RAISONS QUI LES POUSSENT À S’IMPLIQUER MOIS APRÈS MOIS, ANNÉE APRÈS ANNÉE.

… EN ÉCRIVANT DANS LE JOURNAL « Parce que je désire mettre en avant-plan ma toute discrète Abitibi-Ouest, ma magnifique région d’adoption, et vous la faire découvrir en même temps que moi. » — Geneviève Saindon-L’Écuyer, La Sarre « Parce que l’écriture est une véritable passion pour moi. Aussi, j’aime profiter de cette opportunité offerte qui est de mettre en vedette les événements culturels et les artistes de ma belle région qu’est le Témiscamingue. » — Dominique Roy, Laverlochère « Parce que j’aime la culture de ma région. » — Lydia Blouin, Amos

… EN DISTRIBUANT LE JOURNAL « Parce que c’est un formidable mensuel culturel régional. Parce que l’art a toujours occupé une grande place dans ma vie. Parce que l’art et la culture sont des aptitudes et un mode de vie qu’il faut utiliser, choyer et encourager. Pour donner un coup de pouce à toute l’équipe de bénévoles passionnés! » — Gaston A. Lacroix, Amos

… EN FAISANT UN DON AU JOURNAL « Parce que nous avons la volonté et la fierté de contribuer au développement du secteur culturel et artistique en Abitibi-Témiscamingue. » — Stéphanie Bolduc – Promutuel Assurance Boréale

… EN DEVENANT MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION « Parce que j’ai été fascinée, lors de mon arrivée dans la région en 2019, par la vitalité du milieu culturel. Je crois que de pouvoir compter sur le dernier journal culturel papier au Québec, écrit par et pour les gens d’ici, joue un grand rôle dans cet écosystème et j’ai envie que ça perdure. » — Joanie Harnois, Rouyn-Noranda

… EN ACHETANT DES PUBLICITÉS « Parce que c’est investir pour la cause culturelle et sa valorisation (si peu présente ailleurs). » — Marianne Trudel, Centre d’exposition d’Amos « Par solidarité à la communauté culturelle de l’Abitibi-Témiscamingue tout en étant membre d’une coopérative régionale. » — Carmelle Adam, directrice VOART, Centre d’exposition de Val-d’Or « Pour que mes expositions s’illustrent dans la région et rayonnent au-delà des murs du Rift. » — Émilie B.Côté, Corporation Augustin-Chénier, le Rift, Ville-Marie

… EN LISANT LE JOURNAL « Parce qu’au fil de mes lectures, je me délecte, c’est un pur plaisir de lire vos articles qui n’ont rien à envier aux plus grands journaux, je peux même dire que vous vous bonifiez, j’y fais plein de découvertes, bref un journal d’un grand professionnalisme. Je vous en félicite et surtout, continuez d’exister. » — Carole Neault, originaire de Val-d’Or et vivant à Toulouse, en France

ÉCRIS DANS L’IB!

« Parce qu’il est conçu par les gens d’ici, pour les gens d’ici. Merci à toute l’équipe de bénévoles qui fait rayonner, à notre façon, nos talents et nos réalisations! » — Émilise Lessard-Therrien, députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue

Tu te passionnes pour la culture de manière amateur ou professionnelle?

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L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 27


- MÉDIAS ET SOCIÉTÉ -

LA PUISSANCE DES MOTS LOUIS-PAUL WILLIS

Dans une culture depuis longtemps dominée par l’image, et où les idées les plus complexes sont désormais simplifiées à travers des mèmes Internet comprenant tout au plus une dizaine de mots ainsi qu’une ou deux images, force est d’admettre que notre rapport aux idées complexes devient pour le moins ténu. Dans le Québec des quinze dernières années, on peut constater que notre rapport à certains termes au cœur de profonds débats sociaux repose sur une lecture beaucoup trop simple de la puissance des mots. En 2007, tout était devenu un « accommodement raisonnable », et le débat qui a suivi a trop souvent évacué l’idée selon laquelle un tel accommodement relevait de l’espace public (et non, par exemple, d’une décision administrative privée impliquant les vitres d’un YMCA). En 2013, lors des débats entourant la charte des valeurs québécoises proposée par le PQ, ce sont les termes « ostentatoire » et « prosélytisme » qui ont vu leur signification déborder largement de leur sens littéral. On parle aussi beaucoup de « culture du viol » et de « masculinité toxique » dans les cercles féministes, soulevant l’ire de commentateurs qui, de toute évidence, ne comprennent pas le sens de ces expressions. Et bien entendu, le mot « laïcité » s’est vu attribuer son lot de définitions qui n’ont rien à voir avec sa signification, tout comme le terme anglophone « woke », qui est utilisé couramment pour signifier le contraire de son sens littéral. Présentement, le terme qui fait jaser le plus demeure le terme « systémique », qui rencontre une résistance généralisée – résistance qui prend racine dans l’impression (erronée!) que cet adjectif équivaut à « systématique ». Cette résistance est maintenue par une confusion volontairement entretenue entre les deux, notamment par certains chroniqueurs plus ou moins nuancés qui font une adéquation entre la reconnaissance de la discrimination systémique et l’idée selon laquelle les Québécois sont tous des racistes, un raccourci farfelu qui n’aide en rien à clore un débat pourtant essentiel. Qui plus est, la résistance au terme « systémique » demeure à la limite surprenante lorsqu’elle provient de la part d’un premier ministre qui se donne pour mandat de protéger la langue française; l’incapacité à affronter la question de la discrimination « systémique » en se repliant sur un débat sémantique au sujet d’un terme pourtant clair n’aide en rien l’avancement du français, et encore moins celui de la réconciliation, du vivre-ensemble et de la cohésion sociale.

c’est-à-dire gérer au cas par cas les manifestations de racisme au sein de notre société, on ne réglera jamais le problème beaucoup plus insidieux qui constitue « la racine du mal ». Toujours dans les mots de Bouchard, le racisme systémique demeure complexe à déceler et à combattre puisqu’il est bien enraciné dans nos « vieux arrangements institutionnels », en plus de se prolonger « dans la culture, plus précisément dans les stéréotypes qui infériorisent. Il s’infiltre ainsi dans l’imaginaire collectif, ce bassin de conceptions, de visions premières, tenaces, profondément ancrées dans l’inconscient et donc difficiles à déloger ». En somme, il s’agit d’une discrimination inconsciente reposant sur la perception culturelle de l’Autre. Il en va de même avec la question de la culture du viol : on tend à craindre cette expression, car on pense – à tort – qu’elle signifie que notre culture fait l’apologie du viol, ce qui est en fait complètement faux, comme j’ai eu la chance d’en discuter au sein de cette tribune au fil des ans. Tout comme la discrimination systémique, la culture du viol repose en grande partie sur les représentations culturelles, plus précisément les représentations des dynamiques de pouvoir entre les genres, les sexes, et les orientations sexuelles. Et tout comme c’est le cas avec la discrimination systémique, la culture du viol va continuer d’exister tant et aussi longtemps que nous ne nous déciderons pas à la nommer pour de bon, histoire de tourner la page. En attendant, nous semblons voués à nous entredéchirer sur des questions sémantiques futiles. Simplifier comme nous le faisons les termes qui sont au cœur de débats sociaux légitimes revient à réduire le débat à une question futile – bien sûr que les Québécois ne sont pas tous racistes et que les hommes ne sont pas tous des violeurs! Cela revient aussi à refuser d’admettre et reconnaître la complexité des mots…

Vous avez un projet Culturat? Contactez-nous à info@culturat.org

Dans une lettre d’opinion publiée le 9 octobre dans Le Devoir, le sociologue et historien Gérard Bouchard livrait un plaidoyer pour la reconnaissance du terme « systémique », et revenait à l’essentiel : il y a deux niveaux à considérer, soit « celui des comportements individuels » et « celui des structures ». Tant qu’on se limitera à gérer le premier niveau,

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Téléchargez l’applicaaon MÉDIAT +


- CINÉMA -

PREMIÈRE DE BILLIE BOTTINE AU FCIAT CHANTALE GIRARD

Lors de la soirée de fermeture du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT), nous aurons la chance de voir, en grande première, le film Billie Bottine réalisé par Danick Audet et Annie-Claude Caron.

de plus en plus d’artisans du cinéma travaillent dans la région (Martin Guérin, Béatriz Mediavilla, Mélissa Major, Dominic Leclerc, Sarah Baril-Gaudet, et j’en passe!). Leur donner une place n’est que le reflet du nombre de films produits ici par des gens d’ici. Danick Audet et Annie-Claude Caron sont ravis, d’autant plus que depuis le mois d’août dernier, ils ont pris la décision de se consacrer au cinéma à temps plein. Ils ont ainsi laissé leurs emplois respectifs pour plonger entièrement dans le cinéma. « On sentait qu’on était rendus là, explique Danick. Le travail personnel occupait toutes nos soirées, toutes nos fins de semaine, ce qui faisait en sorte qu’on n’avait plus de vie. Comme ça, on ne laisse plus passer de date de subvention, nos projets occupent toutes nos pensées. On ne s’éparpille plus. »

COURTOISIE

Il faut dire que les deux jeunes réalisateurs ont déjà dans leurs cartons deux autres courtsmétrages, Chasseurs d’étoiles, une fiction (2018) et Gino Bouleau, un documentaire (2019). Ils ont déjà le financement pour tourner leur prochain court-métrage, Chat mort, qui porte sur les parents surprotecteurs.

Les deux réalisateurs terminent le montage et il sera tout chaud lors de sa projection. Réalisé grâce au projet annuel d’œuvre participative citoyenne de la Ville de Rouyn-Noranda, le film raconte le désarroi de Billie qui prend conscience que même si elle tripe hockey, elle ne pourra jamais jouer pour les Huskies. Cette initiative de la Ville de Rouyn-Noranda a fait une pause en 2020, mais est revenue en force cette année en proposant un double projet à Danick et Annie-Claude, combinant le 25e anniversaire des Huskies en 2020 et le 40e anniversaire du FCIAT. Cette projection en soirée de fermeture est une belle occasion pour les deux cinéastes. De plus en plus, le Festival projette des œuvres réalisées par des gens de l’Abitibi-Témiscamingue. Ce n’est pas seulement un message d’ouverture du Festival, mais également un état de fait :

Celui-ci ne sera malheureusement pas tourné ici. Billie Bottine, qui émanait d’un programme de participation citoyenne, imposait un tournage à Rouyn-Noranda (comédiens, décors, figurants et techniciens entièrement locaux). Dans le cas de Chat mort, il est plus avantageux sur le plan économique de tourner à Montréal qu’ici, les ressources techniques n’ayant pas à être déplacées dans la région. De plus, l’histoire peut s’incarner n’importe où. « Nous sommes financés par la SODEC [Société de développement des entreprises culturelles], mentionne Annie-Claude, mais pas suffisamment pour faire venir une équipe à Rouyn-Noranda. » C’est bien dommage, car ces deux jeunes réalisateurs ont effectué, depuis quelques années, un retour dans la région. Formés tous les deux au programme arts et lettres – option cinéma au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, ils ont poursuivi leurs études en cinéma à Montréal pour ensuite revenir. Veulent-ils s’installer à Montréal? Ils n’ont pas de réponse ferme; ils savent seulement qu’ils se sont donné un échéancier d’un an pour voir s’ils parviennent à en vivre dans la région.

L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 29


Je n’ai pas choisi l’économie sociale, elle était déjà là quand je suis arrivé au Refuge, je suis tombé dedans comme dans un bain. Elle a pris de l’importance dans notre équipe pour développer les gens qui sont dévoués à notre mission. Ce n’est pas une vocation, c’est un investissement des personnes, qui le font avant tout par passion. Notre personnel, comme notre clientèle, est animé par quelque chose de commun. Tout vient des animaux et des

gens qui ont besoin qu’on prenne soin d’eux.

Ça crée une synergie d’amitié et d’amour et tout le monde devient plus attentif aux autres. Par l’amour, ça devient plus productif. C’est un tout. Je suis convaincu que c’est beaucoup plus comme ça que dans une entreprise ordinaire. Félix, directeur du

Refuge Pageau Lire l’entrevue complète avec Félix pour en savoir plus sur le choix du Refuge Pageau d’investir le modèle d’affaires collectif : espaceec.com/mois-2021

30 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


CALENDRIER CULTUREL CONSEIL DE LA CULTURE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

EXPOSITIONS

MUSIQUE

Agrégats – Carolyne Scenna Jusqu’au 31 oct., Écart (RN)

Notre-Dame-des-Sept-Douleurs – Klô Pelgag 28 oct., Théâtre des Eskers (Amos) 29 oct., Théâtre Télébec (VO)

Lelo, aujourd’hui – Serge Kabongo Jusqu’au 31 oct., Écart (RN) The Unknown Future Rolls Towards Us Adam Basanta Jusqu’au 31 oct., Écart (RN) Là où parfois l’on s’y perd Donald Trépanier Jusqu’au 9 janv., MA Musée d’art (RN) Dans le cœur du héron Installation performative 28 oct., MA Musée d’art (RN) Site de rencontre avec l’art Jusqu’au 21 févr. 2022, MA Musée d’art (RN) HUMOUR Conversation avec mon pénis 24 nov., Salle de spectacles Desjardins (LS) 26 nov., Théâtre des Eskers (Amos) Maude Landry en rodage 24 nov., Théâtre des Eskers (Amos) 25 nov., Théâtre du cuivre (RN) 26 nov., Salle de spectacles Desjardins (LS) 27 nov., Le Rift (Ville-Marie) Jean-Thomas Jobin 25 nov., Brasserie la Brute du coin (LS)

Percussions, expression et créativité! 29 oct., Salle de spectacles Desjardins (LS) Festival de musique Trad Val-d’Or 4 au 7 nov., Polyvalente Le Carrefour (VO) La Croisée d’Antan 5 nov., Théâtre Meglab (Malartic) Spectacle mystère offert aux membres 6 nov., Le Rift (Ville-Marie) Pianoman 2 – Christian Marc Gendron 10 nov., Théâtre du cuivre (RN) 11 nov., Le Rift (Ville-Marie) 12 nov., Théâtre des Eskers (Amos) Véranda et Bruno Rodéo 11 nov., Théâtre Lilianne-Perrault (LS) 13 nov., Théâtre des Eskers (Amos) STRADIVARIUS BaROCK Alexandre Da Costa 13 nov., Théâtre du cuivre (RN)

Dire combien je t’aime – Luce Dufault 18 nov., Théâtre du cuivre (RN) 20 nov., Salle de spectacles Desjardins (LS)

Pionniers – Chiens pas de médaille 10 au 19 nov., Petit théâtre du Vieux Noranda (RN)

Les guitares savent aussi danser Jeunesse musicale 22 nov., Théâtre des Eskers (Amos) 23 nov., Théâtre du cuivre (RN) 25 nov., Le Rift (Ville-Marie)

La bête à sa mère 19 nov., Théâtre des Eskers (Amos) 20 nov., Théâtre du cuivre (RN)

Hommage à Elton John et Billy Joel Face 2 Face 27 nov., Salle Dottori (Témiscaming)

Corcovado fête l’Halloween 30 oct., Centre de solidarité internationale Corcovado (RN)

Le cas de Mozart – Les concerts Vox Populi 27 nov., Théâtre des Eskers (Amos)

Atelier d’écriture « Brise glace » 2 au 30 nov., Bibliothèque municipale d’Amos

Les immortels 27 nov., Théâtre du cuivre (RN)

L’heure Biblio-Jeux Jusqu’au 5 déc., Bibliothèque municipale d’Amos

Haïku – Diane Tell 30 nov., Théâtre des Eskers (Amos)

Espace techno Jusqu’au 16 déc., Bibliothèque municipale d’Amos

POÉSIE

Ateliers de création de bandes dessinées Jusqu’au 12 déc., Bibliothèque municipale d’Amos

Nui Pimuten/Je veux marcher Natasha Kanapé-Fontaine 3 nov., Théâtre des Eskers (Amos) 4 nov., Théâtre Lilianne-Perrault (LS) THÉÂTRE

Three Little Words – Dominique Fils-Aimé 18 nov., Le Rift (Ville-Marie) 19 nov., Théâtre du cuivre (RN) Glass Tiger 18 nov., Salle Dottori (Témiscaming)

Meurtre et mystère avec les comédiens de Blanc de mémoire 30 oct., La Cabane (VO)

DIVERS

Après l’école au Médialab Jusqu’au 14 déc., Bibliothèque municipale d’Amos Cliniques d’aide numérique Jusqu’au 15 déc., Bibliothèque municipale d’Amos Génies sages et moins sages Jusqu’au 10 déc., Bibliothèque municipale d’Amos

Alice au pays des merveilles 9 nov., Théâtre des Eskers (Amos)

Pour qu’il soit fait mention de votre événement dans le prochain numéro de L’Indice bohémien, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois , à partir du site Web du CCAT au ccat.qc.ca/promotion/calendrier-culturel. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

L’INDICE BOHÉMIEN NOVEMBRE 2021 31


Même vacciné, faites-vous dépister.

Si vous avez été en contact avec un cas de COVID-19 ou si vous avez des symptômes s’apparentant à ceux de la COVID-19, tels que : Fièvre

Toux

Perte du goût ou de l’odorat

Respectez les consignes d’isolement et passez un test de dépistage.

On continue de se protéger.

Québec.ca/testCOVID19

32 NOVEMBRE 2021 L’INDICE BOHÉMIEN


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