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n°570 Décembre 2021

Décarbonation

Des verrous à faire sauter pour recycler le CO2

06 DistributiOn Chimique IMCD place la formulation au cœur de sa stratégie

12 stratégie

BASF abandonne la catalyse automobile

28 ZOOm

Arkema injecte 50 M€ à Pierre-Bénite

46 Cahier aFtPVa

Peintures, encres et adhésifs en partenariat avec Double Liaison


pour que le monde change, il faut changer les matériaux.

©Hervé Plumet |

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édito | décembre 2021

infochimie.com

Sylvie Latieule Rédactrice en chef

© DR

slatieule@infopro-digital.com @SylvieLatieule

Seqensdonnenaissance àHumens

a été placée sous la présidence de Raymond Sinnah Laneuveville-devant-Nancy (Meurthe-et-Moselle), qui était déjà à la tête de l’activité Mineral Specialties Nogent-l’Artaud (Aisne) et Jurong Island (Singade Seqens. pour), ces trois usines, également prénommées NoEn contrepartie, Seqens se retrouve consolidé par vacarb, Novabion et Novabay, sortent du portefeuille la CDMO israélienne Wavelength Pharmaceuticals, de Seqens. La nouvelle est tombée à l’occasion d’un déjà dans le portefeuille de SK Capital Partners. Cette changement d’actionnariat majeur pour le groupe de dernière emploie 350 personnes et possède un site de chimie fine et de spécialités. Détenu à majorité par la production en Israël, un centre de R&D en Inde et des société d’investissement Eurazeo, Seqens est passé bureaux aux États-Unis et en Espagne. Et au final, ces officiellement sous le contrôle d’un confrère, SK Capideux opérations permettent à Seqens de se positiontal Partners, jeudi 16 décembre. Deux nouveaux inner comme l’un des principaux acteurs mondiaux des vestisseurs institutionnels de long terme, Bpifrance solutions pharmaceutiques et des ingrédients de spéet Nov Santé, participent également à l’opération, cialités, avec un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euaccompagnés par le management et les actionnaires ros, 24 sites industriels, 10 centres de R&D et 3200 minoritaires historiques Mérieux Equity Partners, employés sur trois continents. Ces dernières années, Ardian et Eximium. le groupe a grossi grâce à trois opérations de croisLes trois sites de production de bicarbonate de sance externe majeures, les acquisitions des CDMO sodium, de carbonate de soude et de silicate de PCAS, Uetikon et PCI Synthesis. sodium n’étaient plus considérés Il a investi 400 M€ sur l’ensemble comme stratégiques pour Seqens, de ses sites industriels et annoncé alors que certains produits miné- «Humens est un une relocalisation emblématique raux ont des débouchés dans le fabricant historique de la production de paracétamol domaine de la santé. Associés à d’ingrédients d’origine sur la plateforme chimique de des bureaux en Inde, en Chine et Roussillon (Isère). Sans oublier en Indonésie et à un siège social à minérale, dont l’activité un large focus sur la R&D et sur Lyon, ils resteront sous le contrôle a débuté en 1855.» les technologies innovantes. Acd’Eurazeo et d’autres actionnaires quis par le biais du portefeuille de historiques de Seqens, donnant PCAS en 2017, le centre de Porcheville (Yvelines), renaissance à Humens, une société réalisant un chiffre baptisé Seqens’Lab en 2019, porte aujourd’hui l’innod’affaires de 160 millions d’euros, avec un effectif de vation et le développement du groupe. 400 collaborateurs. «Humens est un fabricant histoLe groupe Seqens va ainsi démarrer un nouveau charique d’ingrédients d’origine minérale, dont l’activité a pitre de son histoire, mieux armé face à l’émergence débuté en 1855», souligne le nouvel acteur. «Nos 160 d’un nouveau géant, le groupe EuroAPI, qui annonce années d’expérience nous ont permis de développer une un milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et solide expertise unique en son genre (…), en tant qu’acun effectif de 3 200 salariés dans le monde. Né du teurincontournabledesingrédientsd’origineminérale». regroupement de six sites de fabrication de principes Humens a notamment appartenu au Comptoir de l’inactifs de Sanofi, il s’apprête à croître et à concurrencer dustrie du sel (1855), puis aux groupes Saint-Gobain, Seqens sur le volet CDMO, dès sa sortie du giron du Rhône-Poulenc, et Rhodia avant de passer dans le laboratoire français. girondeNovacap,rebaptiséSeqensen2018.Lasociété

RetRouvez L'actuaLIté de La chImIe SuR Le SIte infochimie.com

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

à ne pas manquer NotRe eNquête SuR

La décarbonation p. 22

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sommaire |

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décembre 2021 www.infochimie.com

N°570

n°570 Décembre 2021

décarbonation

des verrous à faire sauter pour recycler le co2

zoom MATÉRIAUX POUR BATTERIES

Arkema injecte 50 M€ à Pierre-Bénite et confirme ses ambitions dans les batteries____28 MATÉRIAUX

Blackleaf produit son graphène dans l’eau ___ 30 06 dIStRIButIoN chImIque IMCD place la formulation au coeur de sa stratégie

12 StRatéGIe

BASF abandonne la catalyse automobile

26 zoom

Arkema injecte 50 M€ à Pierre-Bénite

48 cahIeR aFtPva

Peintures, encres et adhésifs en partenariat avec Double Liaison

Rendez-vous

DISTRIBUTION CHIMIQUE

IMCD place la formulation au coeur de sa stratégie____________________________ 6

Synthèse

CULTURE DU RISQUE

BIOCHEM EUROPE

« Il faut repositionner la bioéconomie dans les initiatives européennes »_______________32 RELATION FOURNISSEUR/CLIENT

Palmarès haut de gamme pour la 2e édition des Trophées Initiatives chimie ___________ 34 MOUSSES DE POLYURÉTHANE

OCO et Dow ouvrent la première usine de recyclage de matelas au monde ____38 REPORTAGE

Un plan d’action pour sensibiliser la population ___________________________ 10

Speichim Processing donne une nouvelle vie aux solvants usagés ______ 40

STRATÉGIE

PLATEFORME D’INNOVATION

PÉTROCHIMIE

LABORATOIRE

EXTRACTION VÉGÉTALE

cahier aFtPva

BASF abandonne la catalyse automobile ____________________ 12 Orlen Unipetrol augmente ses capacités de vapocraquage __________________ 14 Berkem réussit son introduction en Bourse _______________________ 16 EMBALLAGE

Agriplas-Sotralentz installe une unité en Alsace _______________________ 18 RISQUES

L’exposition aux pesticides à l’étude_______ 20

enquête ___________ 22

Décarbonation Des verrous à faire sauter pour recycler le CO2

Axel’One a ouvert ses portes pour son dixième anniversaire____________ 42

RosaChem favorise l’échange de stocks de réactifs inutilisés ____ 44

PEINTURES, ENCRES ET ADHÉSIFS _______

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cahier innovations ÉVALUATION DE MASSE

Rendre les opérations de pesage moins lourdes _________________________ 48

Profession CARNET

______________________________ 54

AGENDA

_______________________________55

molécule ANALYSE

Xylènes ________________________________58

Crédit photo couverture : Pixabay. Ce magazine est routé avec le Guide des fournisseurs.

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n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


Une technologie mobile pour vos rejets COV Dégazage de bacs, capacités mobiles et hydrocureurs*

Remplacements d’URV pour chargements camions/wagons/ pétroliers

Dégazage de tankers et barges - chargement, changement de produits

Dégazage de réservoirs cryogéniques et pressurisés

Dégazage durant l’arrêt d’un site industriel*

Dégazage de pipelines

* Protégé par un brevet européen

UN SYTEME BREVETÉ ET PLUG & PLAY! ENDEGS est l’expert européen du dégazage mobile des COV pour toutes capacités, bacs, wagons citernes, pipelines, barges, pétroliers et hydrocureurs. La technologie unique de nos unités 5 à 100 MW est la solution pour traiter à moindre coût et en un minimum de temps les effluents gazeux et mélanges des groupes d‘explosion IIA, IIB et IIC. Nous assurons une efficacité de combustion > 99,99 % sans aucun déchet. Pour toute information ENDEGS France: +33 4 72 57 78 67 antoine.della-torre@endegs.com www.endegs.com

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rendez-vous | reportage

DISTRIBUTION CHIMIQUE

© IMCD

À la fois extension des équipes de ses fournisseurs et créateur de solutions pour ses clients, le distributeur chimique joue un rôle clé dans l’accompagnement des industries de formulation à la recherche de solutions toujours plus innovantes et respectueuses de l’environnement. Avec une équipe de 200 collaborateurs et un large portefeuille de spécialités, la filiale française d’IMCD est un acteur clé dans l’Hexagone. Par Sylvie Latieule

IMCDplacelaformulation

Comprendre les megatrends

Si les distributeurs tirent leur épingle du jeu, c’est parce qu’au-delà de la gestion de ces clients grands et petits, ils ont su se doter d’une expertise unique. « Nous

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© IMCD

L

e marché de la distribution chimique se porte bien, stimulé par la croissance globale de l’économie, et une tendance grandissante à l’externalisation. Les grands fournisseurs de produits chimiques – appelés dans le métier commettants – confient de plus en plus la commercialisation de certains de leurs produits chimiques à des distributeurs. « Nous sommes une extension des équipes marketing, techniques et commerciales et supply chain de nos fournisseurs », résume Olivier Champault, président de la filiale française et membre du comité exécutif du groupe néerlandais de distribution IMCD (chiffre d’affaires 2020 de 2,8 milliards d’euros). Ce mouvement est la conséquence d’un recentrage des grands chimistes sur leur cœur de métier, à savoir l’amélioration permanente de la performance opérationnelle, la recherche et le développement de nouveaux produits, la production et la commercialisation auprès de grands comptes stratégiques, les key accounts. Ce qui les amène à s’appuyer sur des distributeurs pour gérer les autres clients. Or ces clients peuvent être de toutes tailles. Autant des multinationales que des petits clients, voire des start-up, qui recherchent des produits parfois très spécifiques, et ont des besoins très différenciés en termes de support technique, d’aide à la formulation, de support règlementaire ou de taille de packaging.

Olivier Champault, président de la filiale française et membre du comité exécutif du groupe IMCD.

sommes leurs yeux et leurs oreilles et nous leur apportons une vision approfondie du marché », explique Olivier Champault. Cela signifie que, chez IMCD, on cherche à comprendre l’impact des megatrends sur les marchés afin de pouvoir anticiper les demandes futures. Par exemple, dans le domaine des matériaux, la tendance est au respect de l’environnement à travers l’allègement (notamment dans le transport), le recyclage, la biodégradabilité ou le compostage. Dans les cosmétiques, la tendance est au naturel et au bio, à la beauté inclusive ou au sourcing responsable… Dans le domaine des coatings, un des gros thèmes est celui du naturel et de la réduction des émissions. « Nos fournisseurs sont mobilisés pour apporter des innovations au marché. Mais nous aussi, nous avons des travaux à mener. Nous utilisons nos laboratoires pour évaluer ces avancées techniques et voir comment on va les formuler », explique Claude Delabeye, responsable de la division Coatings & Construction. Toutes ces remontées du terrain sont très précieuses pour les commettants, parfois éloignés des clients de petite et moyenne tailles, pourtant très innovants. En outre, IMCD a pris, de longue date, le virage des spécialités. Ceci l’a conduit à développer, en parallèle, un savoir-faire poussé en formulation, en particulier une connaissance intime d’ingrédients clés et de leurs interactions dans de nombreux secteurs d’application. n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


infochimie.com IMCD a développé un savoir-faire poussé en formulation.

LE GROUPE IMCD EN BREF dans le monde • 2775 M€ de chiffre d’affaires en 2020 • 3298 collaborateurs • 50000 clients • Présence dans plus de 50 pays • 8 divisions • 62 laboratoires

d’application • > 90 entrepôts gérés par des tiers en france • 200 employés • > 3500 clients • 4 laboratoires d’application

aucœurdesastratégie

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

commente Olivier Champault. Dans le monde, IMCD compte plus de 90 entrepôts dédiés, pour la plupart en gestion déléguée.

Quatre laboratoires d’application en France

Claude Delabeye, responsable de la division Coatings & Construction.

© IMCD

« Ce savoir-faire combiné à notre connaissance des marchés et l’accès que nous avons au meilleur de l’innovation nous placent dans une position unique pour accompagner nos clients et leur fournir les meilleures solutions », ajoute Ewen Virot, responsable communication pour la France. Car le but d’IMCD est d’aider ses clients à trouver les réponses les plus pertinentes à leurs questions techniques pour leur permettre de développer et commercialiser, le plus rapidement possible, des produits innovants. Un support technique qui peut même aller jusqu’à la fourniture de formulations clés en main ! Olivier Champault explique que son groupe a été parmi les premiers de la profession à se focaliser exclusivement sur le secteur des spécialités. Très précisément depuis le rachat de la société française SPCI, distributeur exclusif de produits de spécialités qui s’était déjà structuré par marchés, au milieu des années 1990. Le groupe IMCD s’est ensuite fortement développé par le biais de multiples acquisitions tout en conservant cette même stratégie. Et c’est toujours cette focalisation sur les spécialités qui pousse IMCD à externaliser quasiment toutes ses activités logistiques. « Un distributeur qui n’a pas d’entrepôt, cela semble parfois contre-intuitif. Néanmoins, nous ne sommes pas dans le domaine des commodités où la performance se fait sur la logistique et sur l’aptitude à livrer des centaines de camions d’un même produit, chaque année. Déléguer la logistique tout en en conservant le contrôle nous offre une grande flexibilité pour accompagner notre rapide croissance et nous permet de concentrer toute notre énergie sur notre cœur de métier, à savoir notre expertise dans la formulation, le support technique et les enjeux commerciaux »,

Deuxième plus importante filiale du groupe, après la filiale américaine, IMCD France emploie aujourd’hui quelque 200 collaborateurs, sur un total de 3 300 collaborateurs à travers le monde. Ils sont basés principalement à Saint-Denis (siège) et à Lyon, et environ 10 % des effectifs sont en home office. Les deux tiers des collaborateurs ont des formations de niveau bachelor, master ou doctorat, qui sont complétées par des formations internes pour proposer des prestations très techniques et personnalisées aux clients. Un grand nombre des collaborateurs d’IMCD sont amenés à devenir de vrais experts. « Nos gammes très larges et nos équipes très techniques font que les clients viennent discuter avec IMCD », commente Olivier Champault. De par l’importance de l’équipe française, les huit grandes business units du groupe sont représentées dans l’Hexagone avec, à chaque fois, des équipes dédiées. Des matériaux avancés aux revêtements, en passant par les cosmétiques, la détergence, la nutrition ou la pharmacie, les marchés d’application

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rendez-vous | reportage

LABORATOIRE D’APPLICATION

ÀLyon,400m2 sontdédiésausegment desCoatings Fraîchement inauguré, le laboratoire de Lyon, dédié au business group Coatings & Construction d’IMCD, a pour vocation de tester et développer des formulations, tout en assurant des missions de formation pour les commerciaux du groupe ou pour des clients.

© IMCD

d

IMCD crée des formules d’orientation pour inspirer ses clients.

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epuis peu, la division Coatings d’IMCD possède un tout nouveau laboratoire d’application, installé dans la banlieue de Lyon. Plusieurs dizaines de milliers d’euros ont été investis pour installer des locaux de 400 m2 où travaillent quatre collaborateurs permanents et deux à trois étudiants en alternance, venus de l’Itech Lyon (école qui forme des ingénieurs et des techniciens). « La branche Coatings d’IMCD a été la première à avoir un laboratoire d’application », se rappelle Claude Delabeye, responsable France de l’activité Coatings & Construction qui mobilise aujourd’hui une équipe de 32 collaborateurs. « Puis, on a développé ce concept pour arriver à des laboratoires dans toute les business units, partout dans le monde ». Au préalable, ce laboratoire dédié au coating était installé à Grasse, mais IMCD souhaitait le développer et le localiser dans un site plus facile d’accès au niveau européen pour accompagner sa croissance. À Lyon, des essais de formulations sont réalisés en s’adressant à tous les segments du coating : peinture bâtiment intérieure et extérieure, peintures industrielles, encres, adhésifs, mastics, revêtement papier et textile… « Au total, une petite dizaine de marchés qui se comportent différemment en termes de croissance », explique Claude Delabeye. Le laboratoire s’appuie sur près de 1 600 échantillons de résines, charges, pigments, additifs… qui lui sont confiés par les quelque 70 fournisseurs d’IMCD - une

vingtaine constituant le noyau dur de ses commettants. Ces ingrédients, qui sont déjà commercialisés ou encore en développement, vont permettre de tester, par exemple, des formulations de clients pour les aider à résoudre des problèmes techniques, ou pour mettre au point des « formules d’orientation » sur lesquelles ils pourront s’appuyer pour créer leurs propres produits. Avec toujours cette force du distributeur que d’avoir pu regrouper, dans un seul portefeuille, ce qui se fait de mieux sur le marché en termes de produits chimiques pour le coating - à l’exception des solvants - pour réaliser des formulations complètes. Responsable technique de cette BU Coatings, Élodie Ollivier-Pallud explique qu’au-delà de ces tests clients, « le but du laboratoire est aussi de développer des connaissances. Par exemple, dans le domaine des pigments, nous allons rechercher les couples dispersant/pigment qui fonctionnent le mieux parmi tous nos échantillons pour nous permettre, par la suite, de faire des préconisations aux clients ». À cet effet, 110 m2 de paillasses ont été équipés de broyeurs et de disperseurs, nécessaires à la fabrication des formulations, ainsi que d’équipements analytiques (mesures physiques, caractérisation de films secs, résistance à l’abrasion humide, simulateurs de corrosion…). L’année prochaine, le laboratoire va bénéficier d’un nouveau test de brouillard salin, et installer un espace supplémentaire de 35 m2. Il sera dédié aux pigments et aux concentrations pigmentaires pour des clients basés dans toute l’Europe.

Une vocation de formation

Enfin, au-delà de tous ces travaux de développement, le laboratoire est aussi calibré pour faire de la formation. Des commerciaux d’IMCD du monde entier seront appelés à venir se former à la paillasse pour avoir une connaissance approfondie des produits et pouvoir, par la suite, répondre avec plus de pertinence aux problématiques de leurs clients. «Nous allons aussi développer des séminaires clients sur des thématiques particulières. Des échanges qui nous permettent d’apprendre », confie Élodie Ollivier-Pallud. Ce laboratoire de Lyon s’inscrit dans un réseau de treize laboratoires dans le monde dédiés au coating, dont cinq installés en Europe. «Nous avons des laboratoires locaux, mais nous appartenons à un réseau global qui nous permet de bénéficier de l’expertise de chacun», conclut Élodie Ollivier-Pallud. Une force de frappe inédite qui positionne IMCD comme un acteur incontournable sur le marché des revêtements. • S.L. n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


infochimie.com

IMCD est réputé pour son large portefeuille de produits.

LES HUIT Business Groups D’IMCD

• Advanced Materials • Coatings & Construction • Food & Nutrition • Home care and Industrial & Institutional (I&I) • Lubricants & Energy • Beauty & Personal Care • Pharmaceuticals • Synthesis

auxquels IMCD s’adresse sont nombreux. La France abrite aussi quatre laboratoires d’application sur les 62 que compte le groupe dans le monde. Ils sont installés à Saint-Denis (Food & Nutrition et Beauty & Personal care), à Lyon (Coatings & Construction) et à Compiègne (Lubricants & Energy). Ce sont dans ces laboratoires que sont testés de nouveaux produits et de nouvelles formulations.

© IMCD

Un large portefeuille de produits

«nous sommes reconnus pour avoir développé une forte expertise et une bonne connaissance des dynamiques de marché», Olivier Champault, président de la filale française d’IMCD. Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

Dans ces laboratoires, IMCD s’appuie sur un portefeuille de produits qui lui sont fournis par ses commettants. « Dans tous nos domaines, nous avons de larges gammes de produits qui sont complémentaires et qui nous permettent de réaliser des formulations complètes. Nous avons le privilège de compter les meilleurs fournisseurs parmi nos partenaires avec qui nous développons des relations exclusives et de confiance sur le long terme, et travaillons en totale transparence. Nous sommes reconnus pour avoir développé une forte expertise et une bonne connaissance des dynamiques de marché », complète le dirigeant. Mais si des sujets émergent ou en cas de «trou» dans son portefeuille, IMCD peut aussi solliciter lui-même des commettants pour disposer de produits complémentaires. En revanche, il ne doit pas y avoir de conflit de gammes. Un produit donné n’aura qu’un seul fournisseur afin de garantir le bon développement des ventes de ce partenaire. « Nous sommes une extension de l’équipe commerciale de nos fournisseurs, et à ce titre, nous travaillons en totale transparence avec eux. Nous développons ensemble des produits. Nous sommes dans le même bateau », conclut Olivier Champault. •

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synthèse | panorama CULTURE DU RISQUE

Unpland’actionpoursensibiliser lapopulation Le ministère de la Transition écologique a dévoilé une feuille de route pour mieux sensibiliser la population aux accidents industriels. Ce plan d’action compte six leviers pour favoriser les bons réflexes lors de la survenue d’un événement.

13octobre jOURNÉE DE LA PRÉVENTION DES RISQUES

e

n marge d’une visite sur le site d’Arkema à Jarrie (Isère), la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a présenté un plan d’action pour sensibiliser la population aux catastrophes naturelles et aux accidents industriels. Dénommée « Tous résilients face aux risques », cette feuille de route a été élaborée à partir des conclusions de la mission « culture du risque » publiée en juin 2021. « Ces risques d’origine tant sanitaire, que naturelle ou industrielle, nous ne pourrons jamais complètement les éviter. Le tout sera de savoir les prévenir (quand c’est possible), de pouvoir les affronter et de gérer leurs conséquences », déclare Barbara Pompili. Dans ce contexte, le plan a identifié six leviers d’actions pour disposer d’un meilleur accès à une information pédagogique sur l’exposition aux risques, et de l’adoption de bonnes pratiques si le risque se réalise. Tout d’abord, la ministre a annoncé la construction d’un partenariat de long terme avec une association nationale, experte dans la prévention des catastrophes. Elle aura la responsabilité de porter le déploiement de cette culture du risque en créant des supports pédagogiques, en les partageant avec les collectivités et les élus et en les diffusant dans les médias. Le programme prévoit éga-

© DR

Par Dinhill On

lement l’organisation d’une journée annuelle de la résilience face aux risques qui aura lieu chaque année, le 13 octobre, à l’occasion de la journée internationale de la prévention des risques de l’ONU.

Un label pour les collectivités engagées

Barbara Pompili a également confirmé le déploiement d’un label «Résilience France Collectivités» pour valoriser les collectivités qui s’engagent pour la résilience de leur territoire via des initiatives de sensibilisation, des aménagementsspécifiquesdesquartiers,etc.Enoutre,le siteWeb «Géorisques» va faire l’objet de développements pour devenir une plateforme de référence en matière d’informations sur les risques. Le ministère a également indiqué son intention de réformer les dispositifs réglementaires pour pouvoir privilégier une information individuelle et pédagogique sur les risques, notamment sur le fonctionnement des commissions de suivi de sites et des secrétariats permanents pour la prévention des pollutions industrielles et des risques (SPPPI). Enfin, le plan comprend la mise en place d’une charte graphique cohérente et unique pour uniformiser les messages de prévention. •

RÉGLEMENTATION EUROPÉENNE

La stratégie cSS impacterait 28 % du chiffre d’affaires de la chimie

© Pixabay

Les leaders de l’industrie ont lancé, début décembre, un appel urgent à la Commission européenne pour travailler ensemble à l’élaboration d’une voie de transition pour l’industrie chimique européenne afin de soutenir les investissements massifs nécessaires pour atteindre les objectifs du pacte vert (Green Dea l) p ou r

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l’Europe. Cet appel fait suite à la publication par le Cefic d’une première étude du cabinet Ricardo Energy & Environnement, sur les impacts commerciaux de la stratégie européenne CSS (Chemical Strategy for Sustainability). Pas moins de 12 000 substances pourraient entrer dans le champ d’application des deux propositions législatives à venir - modifications apportées au règlement CLP et application d’une approche générique de la gestion des

risques (GRA). Le cabinet a conclu que le portefeuille le plus susceptible d’être impacté représenterait jusqu’à 28 % du chiffre d’affaires de la chimie. Les sociétés consultées (plus de 100) ont indiqué qu’environ un tiers de ce portefeuille pourrait potentiellement être substitué ou reformulé. Cependant, la capacité des entreprises à remplacer les produits dépendra en grande partie des détails des réglementations à venir et de ce qui pourrait être techniquement

et économiquement faisable. Au plan économique, cela représenterait une perte nette de marché d’au moins 12 % du portefeuille de l’industrie d’ici à 2040. Les secteurs en aval les plus touchés devraient être les adhésifs et les produits d’étanchéité, les peintures, les détergents et produits d’entretien. Étant donné que seules deux des mesures proposées par la CSS ont été évaluées, l’impact cumulé de tous les autres changements proposés sera plus important. • S.L.

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


infochimie.com

IFPEN ET BPIFRANCE S’ALLIENT POUR SOUTENIR LES START-UP Lors du rendez-vous annuel de l’écosystème français de la Greentech organisé par le ministère de la Transition écologique, le Meet’Up Greentech, l’IFPEN et Bpifrance ont signé une convention partenariale visant à développer et soutenir les start-up du domaine. Avec cet accord, les deux associés souhaitent faire converger leurs objectifs respectifs : valoriser les résultats de la recherche publique et soutenir les start-up mobilisant des technologies de rupture dans quatre domaines : la mobilité durable, l’économie circulaire, l’efficacité énergétique et la qualité de l’air.

LOBBYING

L’industrie chimique rédige un Livre blanc pour l’élection présidentielle LA CHIMIE

UN ATOUT POUR LA FRANCE

Propositions des entreprises de la chimie pour les élections 2022

© France Chimie

Alors que l’élection présidentielle se profile pour avril 2022, l’industrie chimique en France publie un Livre blanc. En une quinzaine de pages, il résume les points forts de cette industrie. Un rôle attesté par la place qu’elle occupe dans les plans « France Relance » et « France 2030 ». « Plus de deux milliards d’euros d’investissement ont été « accélérés » dans les domaines de la production de principes actifs pour la pharmacie, de la décarbonation des procédés et du développement de nouvelles filières d’avenir », résume France Chimie. Néanmoins, l’industrie chimique doit poursuivre une triple transition énergétique, écologique et numérique et affronter la compétition mondiale. Pour cela, elle en appelle à une politique qui tienne compte du temps industriel nécessaire à ces transitions et qui lui permette de tirer son épingle du jeu dans la compétition intra et extraeuropéenne. Un soutien qui se résume en six propositions visant à soute-

nir l’investissement productif de la chimie en France, garantir l’accès à une énergie bas-carbone compétitive, promouvoir un cadre européen en soutien à la croissance, répondre à l’évolution des métiers, créer les conditions de croissance dans les territoires et développer une offre de transport durable et compétitive. • S.L.

LE GOUVERNEMENT LANCE UN APPEL à PROjETS BATTERIES Le gouvernement a lancé chaîne de valeur des batteries. l’appel à projets « Solutions et Cet appel à projets soutiendra technologies innovantes pour la recherche, l’innovation et le les batteries » dans le cadre du déploiement industriel, en quatrième Programme particulier dans les domaines d’investissements d’avenir de l’automobile, l’aéronautique (PIA4) et du plan France et le ferroviaire. La demande de Relance. Il est opéré pour le batteries est tirée par compte de l’État par Bpifrance. l’électrification de la mobilité, Il a pour objectif de développer le développement des énergies une offre nationale compétitive renouvelables et l’accélération englobant l’ensemble de la de la révolution numérique. Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

VÉRONIQUE GOUVERNEUR REMPORTE LE PRIX HENRI MOISSAN 2021 Tous les trois ans, le prix Henri Moissan récompense un chercheur ayant travaillé dans les domaines du fluor et des produits fluorés, depuis sa création en 1986. Cette année, le prix, dont la gestion est assumée par la Fondation de la Maison de la chimie, a été remis à Véronique Gouverneur, professeure de chimie à l’Université d’Oxford (Grande-Bretagne). Ses travaux portent sur le développement de méthodologies de synthèse innovantes en chimie du fluor, en mettant l’accent sur la synthèse asymétrique et la catalyse.

PLASTURGIE DURABLE

La France, deuxième acteur européen de l’innovation L’Office européen des brevets (OEB) a publié une étude dénommée «Brevets et plastiques de demain», recensant les tendances d’innovation sur la plasturgie durable sur la période 2010-2019. La France s’avère être le deuxième acteur européen le plus innovant derrière l’Allemagne. Ce sont près de 4 % des brevets qui ont été déposés par la France dans le domaine du recyclage des plastiques, et environ 4 % des brevets dans le secteur des bioplastiques. Selon l’OEB, l’Hexagone se distingue par son haut niveau de spécialisation, au travers de programmes de recherche comme celui de Michelin en recyclage, et de ceux de L’Oréal dans les bioplastiques. En dehors des grands groupes, la France détient une expertise renforcée dans le secteur du recyclage du plastique et dans celui des plastiques alternatifs, au travers de ses universités, de ses organismes de recherche publics (IFPEN, CNRS et CEA) et de ses PME. L’étude de l’OEB conclut que, bien que l’Europe s’avère particulièrement active dans la recherche fondamentale, elle n’exploite pas encore tout son potentiel pour développer ensuite ces technologies sur le plan industriel. • D.O.

ICIS S’INTÉRESSE AU RECYCLAGE CHIMIQUE ICIS, division de Relx, fournisseur d’informations et d’analyses pour les professionnels et les entreprises, lance une base de données pour répertorier les différents projets de recyclage chimique dans le monde. Baptisée Recycling Supply Tracker – Chemical, la base de données fournira aux fabricants de produits de grande consommation, aux producteurs de produits chimiques, aux grands transformateurs et aux détaillants la vue la plus complète du marché émergent du recyclage chimique (volume de production, processus et matières premières, licences et investisseurs).

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synthèse | entreprises STRATÉGIE

Alors que les véhicules électriques gagnent du terrain sur les véhicules thermiques, le groupe BASF a décidé de se séparer de son activité de catalyseurs pour l’automobile. En parallèle, il prévoit d’accélérer dans le domaine des batteries dans lequel il pourrait injecter jusqu’à 4,5 milliards d’euros d’ici à 2030.

BASFabandonne lacatalyseautomobile EN CHIFFRES

4,5Mrds€

INVESTISSEMENTS PRÉVUS DANS LES BATTERIES

7Mrds€

Chiffre d’affaires estimé en 2030

c

ap sur l’e-mobilité. Le chimiste allemand BASF va vendre son activité de catalyseurs d’émissionsmobiles,pourserecentrersurles matériaux pour batteries et leur recyclage. L’opération va déboucher sur la création d’une entité distincte dédiée aux catalyseurs automobiles, notamment présents dans les pots catalytiques, et aux services de recyclage de métaux précieux associés. D’après le groupe,«laportéecomplètedelanouvellestructureestencore encoursd’évaluation».Elles’appelleraBASFAutomotiveCatalysts and Recycling et comprendra environ vingt sites de production et plus de 4000 employés. Son siège social sera situéàIselin,dansleNewJersey(États-Unis),etl’entitésera dirigée par Dirk Bremm. Le processus de création de cette structure commencera en janvier 2022 et devrait prendre jusqu’àdix-huitmois.Aucoursdecettepériode,lesactivités serontpoursuiviesauseindeBASF.

Cap sur les matériaux pour batteries

Désormais, c’est donc le marché des batteries, pour équiper notamment les véhicules électriques, et leur recyclage, qui retiendra toute l’attention du groupe de Ludwigshafen. Entre 2022 et 2030, il injectera entre 3,5 et 4,5 Mrds € dans ce domaine, avec l’objectif d’atteindre plus de sept milliards d’euros de chiffre d’af-

© BASF

Par Camille Paschal

faires, à l’horizon 2030, selon Peter Schumacher, président de la division Catalyseurs de BASF. Les batteries lithium-ion sont fabriquées à partir de nombreux composants pour lesquels de grands chimistes se partagent le marché. De son côté, BASF s’est focalisé, jusqu’à présent, sur le domaine des matériaux actifs de cathode (CAM) et de leurs précurseurs (PCAM). Et depuis quelquesmois,ilmultiplielesopérationspourrenforcerses positions. Le groupe a notamment conclu un partenariat avec le chinois Shanshan afin de produire des PCAM et des CAM en Chine. De plus, pour optimiser les performances decesmatériaux,ilasignéunaccordnonexclusifdelicence croiséedebrevetsaveclebelgeUmicore,enavrildernier.En octobre2021,BASFaannoncéunecollaborationavecl’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT) pour étudier la formulation des revêtements de batteries multicouches, dans lecadred’unprojetderecherchesoutenuparuncofinancementpublic.Ilaégalementlancéunpartenariataveclespécialistechinoisdesbatterieslithium-ionContemporaryAmperex Technology (CATL) dans le domaine des CAM, mais aussideleurrecyclage.Enfin,concernantlerecyclagedeces matériaux, BASF va construire une usine à Schwarzheide, en Allemagne, sur le site de son usine de CAM. Les métaux extraits seront réutilisés pour produire de nouveaux matériauxactifsconstitutifsdelacathode. •

CONSTRUCTION

PPG LANCE SA NOUVELLE LIGNE DE PRODUCTION Le spécialiste des peintures et revêtements PPG a annoncé le démarrage de sa production de vernis première monte pour l’automobile sur son site d’Erlenbach, en Allemagne. Cet investissement de trois millions d’euros permettra de doubler la capacité de production du site. Il permettra de répondre à la demande croissante de vernis automobile.

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Sika s’empare de mBcc pour 5,2 milliards d’euros Le chimiste suisse Sika va acquérir le groupe allemand MBCC, ancienne division des produits chimiques pour la construction de BASF, auprès de la société de capital-investissement Lone Star Funds. L’acquisition a été conclue pour un montant de 5,5 milliards de francs suisses (5,2 milliards d’euros), la clôture est prévue pour le deuxième semestre 2022. La transaction va permettre à Sika d’élargir son portefeuille dans le domaine des produits

chimiques pour la construction (colles pour le bâtiment, mortiers et produits d’étanchéité). Le chiffre d’affaires de Sika devrait atteindre 13 milliards de francs suisses en 2023 (environ 12 Mrds €) grâce à cette opération. Sika prend ainsi possession d’une entreprise de 7500 employésrépartisdansprèsde60payssur130sites deproduction.En2021,l’entreprisedevraitréaliser un chiffre d’affaires net de 2,9 milliards de francs suisses (2,7 Mrds €). • C.P. n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


infochimie.com SPÉCIALITÉS

mitsui chemicals se restructure Dans le cadre de sa restructuration, Le chimiste japonais Mitsui CheMitsui Chemicals redistribuera son micals a annoncé qu’il allait invesportefeuille en quatre divisions : tir près de 1 800 milliards de yen Solutions pour la vie et les soins de (14 Mrds €) d’ici à 2030 pour se santé, Solutions pour la mobilité, restructurer, dans le cadre de son Solutions pour les technologies de plan Vision 2030. La restructural ’i n f or m at ion tion interne de et des commul’entreprise sera nications (TIC) mise en œuvre le et M até r i au x 1er avril 2022. La MONTANT DE L’INVESTISSEMENT de base et mamajorité de cette tériaux ver ts. somme sera Elles remplaceront les cinq diviconsacrée aux investissements strasions actuelles qui ont totalisé un tégiques et à la croissance interne. chiffre d’affaires de 9,5 Mrds € en Par ailleurs, 100 Mrds ¥ (780 M€) 2020 : Mobilité (2,4 Mrds €), Soins seront consacrés à la transforde santé (1,1 Mrd €), Alimentation mation digitale de l’entreprise et et emballage (1,5 Mrd €), Maté140 Mrds ¥ (1 Mrd €) supplémenriaux de base (4,2 Mrds €) et autres taires seront utilisés pour atteindre (100 M€). • C.P. la neutralité carbone d’ici à 2050.

14 Mrds €

STRATÉGIE

Johnson matthey arrête les matériaux pour batteries

Saint-Gobain reprend GcP applied technologies Le français Saint-Gobain va acquérir l’ensemble des actions de l’américain GCP Applied Technologies pour environ 2,3 milliards de dollars (2 Mrds €). Ce dernier est spécialisé dans les additifs de béton et de ciment, et les matériaux de construction. Cet accord va permettre à Saint-Gobain de devenir un leader mondial de la chimie de la construction avec un chiffre d’affaires total de plus de quatre milliards d’euros (contre 3 Mrds € précédemment). La finalisation de la transaction devrait avoir lieu d’ici à la fin 2022. SaintGobain prend donc

possession d’un groupe avec environ un milliard de dollars (888 M€) de chiffre d’affaires, 50 usines de production dans 38 pays et environ 1 800 employés. L’activité matériaux de construction de spécialités de GCP en Amérique du Nord (environ 250 M$ de chiffre d’affaires) sera intégrée au sein de l’activité de CertainTeed. Les autres activités, principalement les adjuvants pour béton et additifs pour ciment (750 M$ de chiffre d’affaires), seront rattachées à Chryso et feront partie du segment des Solutions de haute performance. • C.P.

MATÉRIAUX POUR L’ÉLECTRONIQUE

duPont s’offre Rogers corporation

© Johnson Matthey

Le chimiste britannique Johnson Matthey a annoncé que son activité Matériauxpourbatteriesnerecevrait pas de nouveaux investissements, faute de bons résultats et d’une rude concurrence. Anciennement répertoriéscommeproduitsdespécialités, lesmatériauxpourbatteriesdeJohnsonMattheysontdésormaisdevenus des produits de commodités, sous la pression de l’augmentation des volumes. Le conseil d’administration du groupe a donc décidé de vendre tout ou partie de cette activité afin de s’en retirer. Un virage stratégique relativement soudain, puisqu’en avril dernier, Johnson Matthey annonçait encore qu’il allait implanter une deuxième usine de matériaux cathodiques pour batteries de vé-

CONSTRUCTION

hicules électriques, en partenariat avec Finnish Minerals Group, en Finlande. Selon Johnson Matthey, cette décision permettra de se concentrer sur les technologies de l’hydrogène, la circularité et la décarbonation de la chaîne de valeur des produits chimiques. Et par ailleurs, de façon concomitante, le groupe perdra son p-dg, Robert MacLeod, en février prochain. • C.P.

SeqeNS ReNouveLLe SoN PaRteNaRIat avec aRkema Le français Seqens va renouveler son partenariat avec le chimiste Arkema pour le développement de ses matériaux IMPEKK Medical «PEKK» (Poly-Éther-Cétone-Cétone) destinés aux marchés finaux des implants médicaux de longue durée. Ce partenariat va permettre à Arkema et Seqens de développer de nouveaux grades de polymères imprimables en 3D. L’objectif est de proposer aux clients des granulés et des filaments pour l’impression 3D dès le second semestre 2022. Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

Véhicules électriques et autonomes (ADAS), 5G, télécommunications, énergie verte… Le groupe américain DuPont veut devenir un acteur incontournable sur ces marchés en fort développement, par le biais de matériaux haute performance pour les systèmes électroniques. Pour cela, il s’apprête à débourser 5,2 milliards de dollars (4,5 Mrds €) pour renforcer sa branche Electronics & Industrial (E&I) grâce au rachat de MONTANT DE L’OPÉRATION Rogers Corporation, coté à la Bourse de New York. DuPont propose 277 $ par action – ce qui représente une prime de 33 % par rapport au cours de clôture de l’action de Rogers, le 1er novembre 2021, et une prime de 46 % par rapport au cours moyen sur un mois – pour s’emparer de son compatriote. Basé à Chandler, en Arizona, Rogers se revendique comme un expert des solutions pour l’électronique. Il compte, parmi ses spécialités, des matériaux pour circuits haute fréquence, des céramiques pour semi-conducteurs de puissance ou des mousses hautes performances. • S.L.

5,2 Mrds $

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synthèse | entreprises PÉTROCHIMIE

orlen unipetrol augmente ses capacités de vapocraquage Unipetrol, filiale du pétroc himiste polonais PK N Orlen, va augmenter ses capacités pétrochimiques pour répondreàlademandecroissante. Dans cette lignée, il va ajouter un onzième four au vapocraqueur de son site de Litvínov, la plus grande installation industrielle de République tchèque. Il sera construit par Technip Energies et sera opérationnel en 2022. L’investissement est

RECYCLAGE

exxonmobil va construire une installation industrielle Le chimiste américain ExxonMobil va construire sa première unité de recyclage chimique de déchets plastiques à grande échelle à Baytown, au Texas. L’usine démarrera d’ici à la fin 2022 et comptera parmi les plus grandes d’Amérique du Nord. Elle commencera par recycler 30 000 tonnes de déchets plastiques par an, avec la possibilité d’augmenter les volumes. Sur le site, une plus petite unité est déjà en place et produira des volumes commerciaux de polymères DE DÉCHETS PLASTIQUES TRAITÉS circulaires qui seront disponibles d’ici à la fin 2021. ExxonMobil travaille également sur des plans pour la construction d’environ 500 000 tonnes de capacité de recyclage chimique dans le monde d’ici à 2026. Il collabore notamment avec Plastic Energy sur une usine de recyclage avancé à Notre-Dame-de-Gravenchon, en France, qui devrait traiter 25 000 tonnes de déchets plastiques par an, dès 2023. La société évalue également des sites aux Pays-Bas, sur la côte américaine du golfe du Mexique, au Canada et à Singapour. • C.P.

30000 t/an

mItSuBIShI, chIyoda et SemBcoRP SIGNeNt uN accoRd Les japonais Mitsubishi Corporation et Chiyoda Corporation ainsi que le singapourien Sembcorp Industries ont signé un protocole d’accord. Le but est la mise en œuvre d'une chaîne d'approvisionnement commercial en hydrogène décarboné à Singapour.

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32 M€

MONTANT DE L’INVESTISSEMENT

estimé à 700 millions de CZK (27 M€). « Nous voulons faire passer la production pétrochimique totale de 0,9 million à 1,4 million de tonnes par an d’ici à 2030 », déclare Tomasz Wiatrak,

p-dg du groupe Orlen Unipetrol. La société va également construire une unité pour un nouveau produit de son portefeuille, le dicyclopentadiène (DCPD), avec une production de 26 000 t/an. Selon la société, cela représente 25 % de la capacité totale actuelle de DCPD en Europe. L’unité sera opérationnelle, fin 2022. Elle a nécessité un investissement de 32 M€. • C.P.

AXENS ET SUMITOMO TRANSFORMENT LES DÉCHETS EN POLYOLÉFINES Le japonais Sumitomo Chemical et le français Axens ont produit pour la première fois de l’éthylène à partir de déchets grâce à la technologie Atol d’Axens. Mis au point par Axens, IFPEN et TotalEnergies, le procédé Atol permet l’obtention d’éthylène renouvelable pouvant partiellement ou totalement se substituer à un équivalent fossile. Il est complété par la technologie « Waste to Ethanol » (production d’éthanol à partir de déchets) de Sekisui Chemical, partenaire de Sumitomo. HYDROGèNE

des milliards d'investissements pour Ineos et air Products Plusieurs chimistes ont annoncé des investissements d’envergure dans la production d’hydrogène bas carbone. Ainsi, le spécialiste américain des gaz industriels Air Products va construire une nouvelle unité d’hydrogène bleu, fabriqué à partir de gaz naturel, à Ascension Parish, en Louisiane, aux États-Unis. L’investissement de 4,5 milliards de dollars (3,8 Mrds €) est le plus important jamais réalisé par le groupe aux États-Unis. Le complexe produira près de 21 millions de m3 d’hydrogène bleu par jour, avec une capture du CO2 émis lors du procédé. Le démarrage aura lieu en 2026. Ineos va, quant à lui, investir plus de deux milliards d’euros dans la production d’hydrogène vert zéro carbone en Europe. La première

© Ineos

NESTE ET RAVAGO VEULENT CRÉER UNE ENTREPRISE COMMUNE Neste, producteur finlandais de carburants renouvelables, et le chimiste Ravago vont créer une coentreprise afin de construire une installation industrielle de recyclage chimique dans le port de la mer du Nord, à Vlissingen, aux Pays-Bas. L’unité aura une capacité de traitement annuelle d’environ 55 000 t de déchets plastiques mélangés. L’unité produira en fin de chaîne de l’huile de pyrolyse.

unité en construction sera un électrolyseur de 20 MW pour produire de l’hydrogène propre par électrolyse de l’eau, alimenté par de l’électricité à zéro carbone à Rafnes, en Norvège. Elle permettra d’éviter 22 000 tonnes de CO2 par an. Ineos prévoit ensuite de bâtir un électrolyseur de 100 MW sur son site de Cologne, en Allemagne. Cela permettra de supprimer l’émission de plus de 120 000 tonnes par an de CO2. • C.P.

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


infochimie.com

LG chem se renforce en europe et aux états-unis Le coréen LG Chem va construire deux nouveaux centres techniques en Ohio, aux États-Unis, et un à Francfort, en Allemagne, pour 120 milliards de wons (87 M€) d’ici à 2023. Ils seront consacrés à l’amélioration de la technolog ie des clients centrés sur les matériaux automobiles et les films d’emballage, et contribueront également à l’expansion des matériaux écologiques et des produits connexes tels que la technologie PCR (Post-Consumer Recycle). Le groupe va également construire une nouvelle unité de polymérisa-

tion d’ABS en Ohio, aux États-Unis. Elle produira 30 000 t/an d’ABS pour un investissement de 43 M€. Elle sera opérationnelle d’ici à 2023. D’après le communiqué de presse, « l’Ohio présente une excellente commodité en termes D’INVESTISSEMENT de logistique et de transport, et se trouve à proximité des principaux clients de LG Chem en matière d’ABS, qui est utilisé dans les pièces automobiles et les matériaux de construction et de décoration ». Selon LG Chem, le marché nordaméricain représente 10 % de la demande mondiale d’ABS. • C.P.

120 Mrds ₩

PÉTROCHIMIE

Nouveaux vapocraqueurs en Indonésie pour Lotte et chandra

© DR

L e c or é e n L ot te C he m ic a l , via sa filiale Lotte Chemical Titan (LCT), va commencer la construction d’un nouveau vapocraqueur à Cilegon, en Indonésie. Pour un budget de 3,9 milliards de dollars (3,3 Mrds €), selon notre confère Chemical Week, les travaux débuteront en 2022 et devraient s’achever en 2025. Le vapocraqueur produira un million de tonnes par an d’éthylène, 520 000 t/an de propylène, 250 000 t/an de polypropylène et 140000 t/an de butadiène. LCT détiendra 51 % du complexe prévu et Lotte Chemical 49 %. À travers cet

investissement, le Coréen dotera le pays d’un troisième vapocraqueur, après ceux de Chandra Asri Petrochemical (CAP). Basé lui aussi à Cilegon, le pétrochimiste indonésien qui opère déjà un craqueur produisant près de 900 000 tonnes annuelles d’éthylène a annoncé, lui aussi, en 2019, la construction d’un nouveau vapocraqueur (CAP 2) de taille mondiale sur le même site. L’investissement est estimé à 5 milliards de dollars (4,3 Mrds €) pour un début de production en 2024, juste avant celle de Lotte Chemical. Le groupe prévoit que ce nouveau complexe aura une capacité de production annuelle de 1,1 million de tonnes par an d’éthylène, 600 000 t/an de propylène, 450 000 t/ an de polypropylène, 450 000 t/an de polyéthylène de haute-densité et 300 000 t/an de polyéthylène de basse densité, 363 000 t/an de benzène, et de 175 000 t/an de butadiène. • C.P.

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

RECYCLAGE CHIMIQUE

Plastic energy va produire aux états-unis Les groupes Plastic Energy, Freepoint Eco-Systems et Total Energies vont collaborer pour construire une unité de recyclage chimique au Texas (États-Unis). L’unité démarrera à la mi-2024 et aura une capacité de traitement de 33000 t de déchets plastiques par an. Freepoint EcoSystems fournira les déchets plastiques post-consommation qui seront ensuite traités avec le procédé de Plastic Energy. Ils seront transformés en huile de pyrolyse, baptisée Tacoil. TotalEnergies utilisera cette matière pre-

© Plastic Energy

MATÉRIAUX

mière pour fabriquer des polymères aux qualités similaires à celles des polymères vierges et compatibles avec l’usage alimentaire. Rappelons que le site de Grandpuits en Seineet-Marne accueillera, en 2023, la première usine de recyclage chimique de déchets plastiques en France, en coentreprise avec Plastic Energy (TotalEnergies 60 %, Plastic Energy 40 %). Elle traitera 15000 t/an. •C.P.

RECYCLAGE

covestro et oco veulent rendre les mousses de Pu circulaires Le chimiste allemand Covestro coordonne un projet d’innovation européen impliquant 22 partenaires de neuf pays afin de rendre circulaires les mousses rigides de polyuréthane (PU). Baptisé Circular Foam, ce projet se concentrera sur le recyclage chimique par chimiolyse ou pyrolyse. L’objectif est d’obtenir, en fin de chaîne, des polyols et des amines comme matières premières pour la fabrication de mousses PU. Le consortium va également chercher à développer la filière de collecte, de désassemblage et de tri à l’échelle européenne pour en assurer la pérennité. Cela pourrait permettre d’économiser un million de tonnes de déchets, 2,9 millions de tonnes d’émissions de CO2 et 150 millions d’euros de coûts d’incinération, chaque année en Europe, à partir de 2040. En mars dernier, Covestro avait déjà développé un pilote de recyclage chimique des matelas en mousse PU pour obtenir des polyols, matériaux de base du PU. Si Covestro en est encore au stade du pilote, Dow Polyuréthanes, une filiale de Dow, et Orrion Chemicals Orgaform (OCO), en collaboration avec Eco-mobilier, et The Vita Group, ont, quant à eux, inauguré la première unité mondiale de recyclage chimique des matelas en polyuréthane, le 21 septembre dernier, dans le cadre du programme Renuva (voir p.38). • C.P.

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synthèse | entreprises vertes EXTRACTION VÉGÉTALE

En levant 43,9 M€ lors de son introduction en Bourse, le groupe Berkem dépasse son objectif et espère augmenter considérablement son chiffre d’affaires. En s’appuyant sur l’essor du biosourcé, la société vise les 65 M€ en 2024. Par Françoise de Vaugelas

CHIFFRES CLÉS

43,9M€

MONTANT DE LA LEVÉE DE FONDS

164,5M€ Capitalisation boursière

41M€ CHIFFRE

D’AFFAIRES EN 2020

L’

introduction en Bourse sur le marché Euronext Growth à Paris de la société spécialisée dans l’extraction végétale Berkem a été un franc succès. En proposant des titres à 9,30 € par action, le groupe aquitain a réalisé une augmentation de capital de 43,9 millions d’euros, après l’exercice intégral de la Clause d’extension, dépassant ainsi son objectif de 40 M€. Cette entrée en Bourse lui a également permis d’atteindre une capitalisation boursière d’environ 164,5 M€. La société prévoit d’allouer 45 % de ces fonds à l’optimisation de sa structure financière,via notamment un remboursementdedettes. 27,5 % de cette somme participeront au financement de l’expansion géographique du groupe. Enfin, les 27,5 % restants permettront de renforcer la capacité d’investissement dans le cadre d’opérations de croissance externe.

Un objectif de croissance ambitieux

Avec ces nouvelles ressources financières, la société dispose des moyens nécessaires pour se déployer sur de nouveaux marchés et de nouvelles zones géographiques. Partant d’un chiffre d’affaires de 41 M€ en 2020, le p-dg et fondateur du groupe, Olivier Fahy, a pour objectif d’atteindre les 65 M€ en 2024. «Ce chiffre

© DR

Berkemréussitsonintroduction enBourse

d’affaires pourrait être porté à 85 M€, si nous réalisions des opérations de croissance externe », a-t-il précisé. Si Berkem affiche un objectif si ambitieux, c’est parce que la société croit au biosourcé. « Les produits chimiques biosourcés représentaient 10 % de la valeur du marché de la chimie en 2018, et devraient atteindre 12 % en 2022. Ce marché du biosourcé devrait croître de 15 % par an d’ici à 2028, pour atteindre 28 Mrds € », explique Olivier Fahy. Chez Berkem, près de 45 % du portefeuille est déjà biosourcé, une proportion qui devrait augmenter progressivement, sachant que 100 % des produits du groupe pourraient être biosourcés. Afin de profiter de la dynamique de ce marché, le groupe s’appuie sur trois axes de développement : l’extraction végétale à destination des marchés de l’alimentation et de la cosmétique; l’augmentation du taux de molécules biosourcées dans les formulations des produits de préservation de bois, les peintures et les produits de désinfection ; et les solutions suractivées. « Même si notre expansion géographique se fera surtout autour du développement de nos marchés, il n’est pas exclu que nous construisions un nouveau site industriel », avance Oliver Fahy. Peut-être même aux États-Unis, si les clients demandent une production à proximité directe des lieux de consommation! Ce qui ne remettra pas en cause l’ancrage fort de Berkem, sur le territoire français. •

PROPYLèNE GLYCOL

dSm S’emPaRe de veStkoRN mILLING Le chimiste néerlandais Royal DSM a signé un accord d’acquisition avec la société norvégienne Vestkorn Milling. Il s’agit de l’un des principaux producteurs européens d’ingrédients dérivés de pois et de haricots pour les produits à base de protéines végétales. La transaction sera conclue à la fin du quatrième trimestre de 2021 et porte sur une valeur d’entreprise de 65 M€. Avec cette opération, DSM ajoute 55 employés à ses équipes.

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orlen Poludnie produit en Pologne Poludnie sera produit à partir de glycérine, Le pétrochimiste polonais Orlen a mis en sersous-produit de la fabrication de biodiesel au vice la première unité de production de prosein de l’usine de Trzebinia, et trouvera des appylène glycol de Pologne dans sa bioraffineplications en médecine, en cosmétique, dans rie de Trzebinia, par le biais de sa filiale Orlen l’industrie alimentaire, Poludnie. Avec une ou encore dans l’aviacapacité de production comme agent de tion de 30 000 tonnes dégivrage pour les apar an, cette unité est CAPACITÉ DE PRODUCTION vions. Cette unité de suffisante pour coupropylène glycol vert vrir jusqu’à 75 % de la estunenouvelleétapedanssastratégiededimidemande nationale en propylène glycol. Cet nution de son empreinte carbone, tout comme investissement d’un montant de 400 millions l’illustrelasignatured’unaccorddelicenceavec de zlotys (PLN, environ 85 M€) permettra au Clariant, en 2019, pour sa technologie de progroupe d’ajouter plus de 50 M PLN à son Ebitduction d’éthanol cellulosique Sunliquid. • F.V da annuel. Le propylène glycol vert d’Orlen

30 000 t/an

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


infochimie.com

Le chimiste de spécialités français Arkema ne faisait pas mystère de ses ambitions d’augmenter ses capacités de production de polyamides 11 (PA 11 Rilsan) en Asie. Mais au lieu d’investir 300 M€, c’est maintenant une enveloppe globale de 450 M€ que le groupe va consacrer à deux projets distincts. Le premier, annoncé en 2017, porte sur la construction d’une usine à Jurong Island, à Singapour, qui produira le monomère, l’amino 11, et des granulés de polyamide 11, pour un démarrage au premier semestre 2022. Il s’agira de la «plus grande bio-usine intégrée au monde dédiée aux polymères de haute performance », à partir de graines de ricin issues de l’agriculture durable. Elle permettra d’accroître de 50 % les capacités d’Arkema pour ces deux produits. En parallèle, un second projet a été annoncé. Il donnera naissance à une nouvelle ligne

© Antoine Icard

arkema relève à 450 m€ son investissement en asie

de production PA 11, sous forme de poudre, sur le site de Changshu, en Chine. Actuellement, Arkema produit l’intégralité de ses poudres de PA 11 à Serquigny (Eure). Des poudresutiliséesdansdenombreuses applications : appareils électroménagers durables, transports à haute efficacité énergétique, fabrication additive de pointe (impression 3D), principalement pour les marchés grand public, industriels et de l’aéronautique. • F.V.

BIOTECHNOLOGIES INDUSTRIELLES

aRd investit à Pomacle

outre, le nécessaire renforcement Le centre de R&D des coopérades fonctions supports et opérationtives agricoles ARD a investi neuf nelles va nous conduire à créer entre millions d’euros sur son site de Po30 et 35 emplois », a indiqué Jeanmacle (Marne). Pour répondre à Christophe Duval, dila demande croissante recteur général d’ARD. du marché, la société Ces nouveaux équipea décidé de doubler ses ments devraient entrer capacités de fermentaMONTANT DE en service à la fin de tion industrielles d’une L’INVESTISSEMENT l’année 2022. Créé en part, et de production à 1989, ARD est spécialisé en biofaçon pour ses clients, d’autre part. technologies industrielles, frac« Nous allons installer un deuxième tionnement et chimie du végétal, et fermenteur d’un volume d’environ travaille à la valorisation des agro200 000 litres, représentant un inressources. • F.V. vestissement de quelque 9 M€. En

9 M€

caRBIoS SouteNu PaR La commISSIoN euRoPéeNNe Le spécialiste français du recyclage enzymatique Carbios a reçu le soutien de la Commission européenne pour son programme «Life Cycle of PET», en partenariat avec T.EN Zimmer et Deloitte. Ce soutien se traduit par une subvention d’un montant de 3,3 millions d’euros (dont 3 M€ pour Carbios) via le programme de financement européen Life. Cette levée de fonds permettra de financer le développement de tests sur les déchets plastiques et textiles afin de valider la montée en échelle du procédé. Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

ACIDES AMINÉS

metex met au point un second procédé La société de biochimie industrielle Metabolic Explorer (Metex) a annoncé, le 1er décembre 2021, le second procédé de fermentation issu de sa plateforme Altanøøv. Après l’acide glycolique, la société s’attaque à la L-valine, un acide aminé destiné au marché de la nutrition animale. La société a développé une souche bactérienne propriétaire. La validation à l’échelle du prépilote du procédé utilisant la souche a montré une compétitivité accrue par rapport aux technologies actuelles. Avec cette nouvelle technologie et avec le procédé de purification en cours de développement, Metex vise l’obtention

d’un ingrédient fonctionnel riche en L-valine. Les premiers lots nécessaires au dépôt d’un dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché seront produits au cours du premier semestre 2022. AjinomotoAnimalNutrition Europe, racheté en avril 2021parMetex,produit déjà de la L-valine sous licence japonaise, à Amiens (Somme), depuis 2009. Grâce à ce nouveau procédé, la cleantech française pourra,àterme,s’affranchir de cette licence. La production de ce nouvel ingrédient entre dans la stratégie de Metex qui ambitionne le développement d’un nouveau produit par an. • F.V.

BIOTECHNOLOGIE

Solvay s'engage avec dmc Le chimiste belge Solvay a investi, via son fonds de capital-risque Solvay Ventures, dans la société de biotechnologie américaine DMC. Si le montant engagé par Solvay n’a pas été révélé, le tour de table réalisé par la biotech s’élève à 34 millions de dollars (30,1 M€), et implique également Cibus Enterprise, Capricorn Partners, Sofinnova Partners, Breakthrough Energy Ventures, SCG, Boulder Ventures et Michelin. DMC représente la première société de biotechnologie du portefeuille de Solvay Ventures. Avec cette opération, le chimiste complète sa propre ambition de développement durable en plus de doubler ses ventes de produits basés sur des ressources renouvelables, ou recyclés. Certains produits de Solvay, notamment des arômes et parfums, sont déjà issus de biotechnologies. C’est le cas du Rhovanil qui provient de la bioconversion de l’acide férulique, présent dans le son de riz, en vanilline. • F.V. © Solvay

POLYAMIDES 11

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synthèse | fournisseurs EMBALLAGE

La filiale du groupe Roullier, installée dans le Bas-Rhin, a investi dans une unité de production de granulés recyclés de très haute qualité, issus d’emballages plastiques usagés. Objectif : répondre aux attentes du marché en matière de produits recyclés. Par Dinhill On HISTORIQUE

1988 Création

d’Agriplas

1996

ACQUISITION D’U-PLAST

2016 Acquisition

de Sotralentz Packaging

© Agriplas-Sotralentz Packaging

Agriplas-Sotralentzinstalleuneunité enAlsace

L

e fabricant d’emballages plastiques Agriplas-Sotralentz Packaging a équipé son site de Drulingen (Bas-Rhin) d’une unité de production de granulés recyclés de très haute qualité, issus d’emballages plastiques usagés post-consommation. La filiale du groupe Roullier a procédé à l’acquisition d’une ligne de regranulation de paillettes de plastiques recyclés - opération qui intervient juste après l’extrusion - et de deux étuves pour l’élimination des traces de produits chimiques, de composés organiques volatils (COV) et d’allergènes. Cet investissement va lui permettre de répondre aux attentes du marché avec des solutions d’économie circulaire de pointe. « Notre objectif est d’intégrer 25 % de matières recyclées d’ici à 2025, qui seront ventilées dans des em-

ballages intégrant la matière recyclée entre deux couches grâce à la technique du tricouche, d’autres à 50 %, et jusqu’à 100 % pour certains», souligne Sabrina Molac, directrice de l’Excellence opérationnelle chez AgriplasSotralentz Packaging.

Économiser des barils de pétrole

Selon la société, par rapport à la fabrication de plastique vierge, la production d’une tonne de plastique recyclé «permet en moyenne d’économiser cinq barils de pétrole et l’équivalent d’1,6 tonne de CO2 ». Fondé en 1988, Agriplas-Sotralentz Packaging conçoit, développe et produit des emballages plastiques de 15 millilitres à 225 litres, notamment pour la chimie, la pharmacie, la détergence ou encore la cosmétique. •

AUTOMATISME

TRESCAL SIGNE DEUX ACQUISITIONS Le spécialiste des services de métrologie Trescal a procédé à deux opérations de croissance externe. Le groupe français se renforce aux États-Unis et en Australie en reprenant respectivement Broadview Instrumentation Services et les activités de calibration du groupe Sudel Industries. Ces deux transactions représentent un chiffre d’affaires combiné de 4,5 millions d’euros.

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honeywell se dote d’un centre en République tchèque Le conglomérat américain Honeywell a annoncé la construction d’un centre à Brno (République tchèque). S’étendant sur 14000 m2, ce site entrera en service mi-2022 et permettra aux équipes d’Honeywell deconcevoir,prototyperetmenerdes essais sur des systèmes d’automates pour les entrepôts plus précis et efficaces. Il s’agit du premier site d’Honeywell en Europe dédié au développement de technologies numériques destinées aux chaînes d’approvisionnement. Ce portefeuille comprend notamment des convoyeurs, des systèmes de tri, des palettiseurs et des robots, des systèmes de stockage et de récupération automatisés, des logiciels d’entrepôt et des technologies

© Honeywell

SCHüTz ENTRE AU CAPITAL DE BAYERN-FASS Le fabricant allemand de solutions d’emballage de transport chimique a procédé à l’acquisition d’une participation minoritaire dans la société Bayern-Fass, expert du reconditionnement industriel. Cette opération s’inscrit dans la volonté de Schütz de favoriser l’économie circulaire et le niveau de qualité des IBC reconditionnés. Les deux partenaires avaient noué une collaboration, en 2015, dans le cadre du programme Recobulk de Schütz.

de prélèvement à commande vocale et lumineuse. Le déploiement de ce centredéclencheral’embauched’une douzaine d’employés spécialisés dans les dix-huit prochains mois. Ce projet s’inscrit dans la volonté d’Honeywell de renforcer sa présence en Europe centrale et de l’Est, comme l’illustre également l’ouverture d’une usine à Chorzów, en Pologne, plus tôt en 2021. • D.O.

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


infochimie.com PROCÉDÉS

POMPES

Wilo reprend les actifs de quantumFlo

La société canadienne Pyrowave, spécialiste de l’électrification des procédés chimiques par microondes, a reçu le soutien financier du gouvernementduQuébec.Cefinancement d’un montant de sept millions de dollars canadiens (4,9 M€), administré par le programme Essor, permettra à la société d’agrandir son unité pilote et son centre de R&D sur la technologie des micro-ondes, situé à Salaberryde-Valleyfield (Canada). « Avec ce financement, nous serons en mesure de créer 15 emplois, avec des profils scientifiques de doctorants, chercheurs… », a commenté Jocelyn

Doucet, p-dg de Pyrowave. La société vend des licences et des équipements d’une technologie permettant d’appliquer les micro-ondes à la chimie, et ce, à une échelle industrielle. Cette technologie permet notamment de dépolymériser le polystyrène en monomères de styrène qui peuvent être, par la suite, utilisés pour la production de polymères. Pyrowave a d’ailleurs signé un partenariat avec Michelin pour la production d’un ABS (acrylonitrile butadiène styrène) en 2020, en ligne avec la stratégie du producteur depneumatiquesd’avoirdesproduits 100 % durables d’ici à 2030. • F.V.

IFPEN SE DOTE D’UN BANC D’ESSAI à SOLAIzE Le groupe IFPEN a déployé un banc d’essai de systèmes de piles à combustible (PAC) sur son site de Solaize (Rhône). D’une puissance de 210 kW, cet outil va aider les industriels à optimiser la gestion de l’énergie du système PAC dans un véhicule. Ce qui va permettre de réduire les coûts de la mobilité hydrogène, notamment pour le transport routier lourd (bus, camions, etc.) et le transport ferroviaire.

CHIMIREC POSE LA PREMIèRE PIERRE DE SON FUTUR SIèGE Le spécialiste de la collecte et du traitement de déchets dangereux Chimirec a officialisé le début de la construction de son futur siège et de sa future usine à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Opérationnelle dès 2022, la future implantation de Chimirec devrait permettre la création de 180 emplois directs.

COMPRESSEURS

acquisitions chez atlas copco Le spécialiste suédois des compresseurs industriels Atlas Copco a procédé à deux opérations de croissance externe pour consolider ses actifs. D’une part, le groupe basé à Nacka (Suède) a signé l’acquisition du spécialiste indien des pompes à vide HHV Pumps. La transaction, qui doit être finalisée au premier semestre 2022, lui permet de consolider sa présence sur un marché à forte croissance, tout en lui donnant les capacités d’une production locale. Par cette opération, Altas Copco prend le contrôled’unesociétéemployant151

salariés et affichant un chiffre d’affaires d’environ 53 millions de couronnes suédoises (environ 5,3 M€). D’autre part, le Suédois s’est emparé de Steri, distributeur transalpin de compresseurs. Cette opération, dont les détails financiers restent confidentiels, lui permet de renforcer sa présence industrielle dans le nord de l’Italie.Employant19collaborateurs, Steri commercialise une gamme élargie de compresseurs, de filtres et d’équipements auxiliaires, principalement aux industriels dans le PiémontetleVald’Aoste,enItalie. • D.O.

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

© QuantumFlo

Pyrowave perçoit 7 m$ ca pour se développer

Le fabricant allemand de pompes Wilo s’est emparé du groupe américain QuantumFlo, expert dans les systèmes de surpression. Cette opération, qui a été finalisée fin septembre 2021, lui permet de consolider sa présence régionale aux États-Unis. La société prend le contrôle d’une entreprise basée à Sanford, en Floride (États-Unis). Créée en 2007, elle commercialise des équipements intelligents et des solutions logicielles innovantes pour la conception et le contrôle de systèmes de surpression. Le groupe Wilo s’appuie sur un effectif d’environ 8 000 collaborateurs dans le monde. Il revendique un chiffre d’affaires de 1,45 milliard d’euros en 2020. En France, Wilo est basé à Chatou (Yvelines) et compte 1 280 salariés. Il opère au total sept sites en France dont deux sites de production, parmi lesquels celui de la filiale Salmson. L’entreprise a généré des ventes de 400 millions d’euros en 2020, en France. • D.O

COMMERCE CHIMIQUE

caldic dans le giron d’advent International Le fonds d’investissement Advent International a annoncé le rachat de Caldic, expert néerlandais de la distribution de spécialités auprès de GoldmanSachs Asset Management. Cette acquisition, qui doit être finalisée au premier semestre 2022, prévoit que Caldic fusionne ses activités avec celles de Grupo Transmerquim

(GTM), un des principaux distributeurs de produits chimiques en Amérique latine, qui est dans le giron d’Advent depuis 2014. Présent en Europe, en Amérique du Nord et en Asie Pacifique, Caldic compte 35 implantations employant 1 200 salariés. Il affiche un chiffre d’affaires d’environ un milliard d’euros en 2020. • D.O.

COLLABORATION ENTRE ERIkS ET ELkEM Le spécialiste des solutions d’étanchéité Eriks a noué un partenariat avec le groupe Elkem Silicones. Cette collaboration vise à mutualiser les compétences des deux sociétés pour développer au niveau industriel l’impression 3D à l’aide de matériau silicone. Cette association permettra de répondre aux besoins industriels en matière de conception ou de reproduction de pièces complexes sur mesure.

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synthèse | substances

L’expositionaux pesticidesàl’étude L’Anses et Santé publique France lancent une étude de grande ampleur visant à mieux appréhender l’exposition aux pesticides en milieu viticole. PestiRiv va se dérouler dans six régions de France différentes et étudiera l’impact des produits phytosanitaires, aussi bien sur l’environnement que sur la santé humaine. Par Françoise de Vaugelas

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ne partie importante de la population rurale française vit dans des zones viticoles. C’est pourquoi Santé publique France et l’Anses ont lancé PestiRiv. Il s’agit de la première étude de grande ampleur visant à mieux connaître et comprendre l’exposition aux produits phytosanitaires en zone rurale. Ce programme sera mené auprès de 3 350 personnes réparties dans six régions françaises, de façon à identifier les sources contribuant le plus à cette exposition et à adapter les mesures de prévention. Cette étude s’inscrit dans une série de travaux scientifiques soutenus par l’Anses et par Santé publique France, qui visent à améliorer les connaissances sur les pesticides et leurs effets réels sur la santé. Les mesures seront réalisées durant deux périodes de l’année bien distinctes : d’octobre 2021 à février 2022, lorsque les traitements des vignes avec les produits

© DR

RISQUES

phytopharmaceutiques sont les moins fréquents ; et de mars à août 2022, lorsque les traitements sont les plus fréquents. Afin d’évaluer l’exposition à ces produits, des mesures seront réalisées à la fois chez l’Homme et dans l’environnement. Des échantillons d’urines et de cheveux seront recueillis afin d’identifier la présence de pesticides dans l’organisme des participants. Le Centre scientifique et technique du bâtiment apportera sa contribution en recueillant des échantillons de poussières, d’air à l’intérieur des logements, ou encore de fruits et légumes dans les jardins de certains participants. Enfin, les pesticides dans l’air extérieur seront mesurés dans certaines zones viticoles et d’autres régions éloignées de toute culture.

Une étude acceptée par la population

La première phase de l’étude PestiRiv s’est déroulée dans quatre communes des régions Grand-Est et Nouvelle-Aquitaine. Cette étape a permis de s’assurer de l’implication des participants, et par conséquent, d’ajuster le protocole en testant la méthodologie et l’adhésion des riverains et des parties prenantes, en identifiant les motifs de refus et les attentes des personnes sollicitées. Lors de cette phase, qui s’est déroulée du 28 octobre au 21 décembre 2019, il a été constaté que chez les 72 foyers participants, le protocole a été suivi consciencieusement, même par les enfants. Plus de 56 % des personnes ayant pris part à cette préétude ont montré leur mobilisation vis-à-vis de ce sujet car vivant près des vignes ou étant dans le milieu viticole. •

DÉTOURNEMENT D’USAGE

L’ECHA VEUT LIMITER LES TESTS SUR ANIMAUX L’Echa a publié des conseils aux déclarants sur la manière de combiner de façon fiable différentes sources de données alternatives, lors de l’évaluation de la sensibilisation cutanée aux produits chimiques. Cet avis est basé sur la publication d’une récente ligne directrice (Guideline N° 497) relative à la directive de l’OCDE qui vise à réduire les tests sur les animaux.

INTERDICTION DES EMBALLAGES POUR LES FRUITS ET LÉGUMES FRAIS Un décret encadrant l’interdiction des emballages plastiques autour des fruits et légumes frais non transformés a été signé. A partir du 1er janvier 2021, une trentaine de fruits et légumes frais non transformés devront être exempts de plastique. Pour les produits les plus fragiles, une interdiction progressive aura lieu, avec toutefois une interdiction totale en 2026.

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hausse des intoxications au protoxyde d’azote addictovigilance (CEIP-A), contre L’Agence nationale de sécurité sa46, l’année précédente. Les cas nitaire (Anses) a publié un rapdétectés ont majoritairement un port d’étude de toxicovigilance profil similaire, à savoir de jeunes sur le protoxyde d’azote (ou gaz adultes (21-22 ans de moyenne hilarant) en 2020. Les chiffres de d’âge) ou des mineurs. l’étude pointent une reParmi les 134 cas d’intoxicrudescence de l’usage cation, 126 sont sympdétourné du protoxyde tomatiques, avec des d’azote, que l’on trouve INTOXICATIONS troubles neurologiques notamment sous la forme EN 2020 plus ou moins graves. Dede cartouches de siphon puis le 1er juin 2021, un cadre légispour usage culinaire. Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2020, latif a été adopté en France, interce sont 134 cas qui ont été rappordisant la vente et la distribution de tés aux centres antipoison et aux protoxyde d’azote aux personnes mineures, et ce, quel qu’en soit le centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendanceconditionnement. • D.O.

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n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


infochimie.com

Leur quantité dans les déchets encore mal connue Un nouveau rapport produit par l’Echa, intitulé « Study on the Product Lifecycles, Waste Recycling and the Circular Economy for Nanomaterials » (étude sur le cycle de vie des produits, le recyclage des déchets et l’économie circulaire pour les nanomatériaux), a mis en évidence la méconnaissance de la quantité de nanomatériaux dans les déchets. Toutefois, on ne part pas de zéro. Le communiqué de presse de l’Echa précise que « les données publiques existantes sur les déchets sont très précieuses pour les gestionnaires de déchets, les scientifiques, les organismes de réglementation, et potentielle-

ment, les consommateurs ». Grâce à elles, les chercheurs ont déjà pu estimer les flux massiques de nanomatériaux vers les installations de gestion des déchets et le devenir des nanomatériaux dans l’environnement. L’étude a montré que l’incinération et le traitement des eaux usées restaient très efficaces pour limiter l’émission dans l’environnement de certains des nanomatériaux les plus couramment utilisés. Cette étude a également permis de progresser dans la caractérisation et la mesure de ces produits, ce qui fournira de nouvelles informations sur leur quantité dans les déchets. • C.P.

REACH

La majorité des produits vendus en ligne sont non conformes

© Pixabay

Dans le dernier projet du forum d’application de l’Echa, les autorités chargées de l’application o nt c o n s t a t é que la majorité de s p r o du it s inspectés vendus en ligne ne respectaient pas au moins une des exigences de la législation européenne sur les produits chimiques. Près de 6 000 produits ont été inspectés au sujet de Reach, des règlements sur la classification, de l’étiquetage et de l’emballage (CLP) et sur les produits biocides (BPR). En ce qui concerne les inspections Reach, 78 % des produits chimiques soumis à des restrictions

et vendus sur Internet ne sont pas conformes. Cela concerne aussi bien des articles et produ it s pr ofe s s ion ne l s q ue des produits de consommation. Pour ce qui est du CLP, les non-conformités étaient liées à un manque d’informations sur les dangers du produit chimique danslapublicitéenligne.Dans75 % des inspections, l’information manquait et pour celles où elle était disponible, elle n’était souvent pas clairement visible. Enfin, 77 % des produits biocides inspectés se sont avérés non conformes à au moins une exigence du RPB. • F.V.

ALGOSOURCE VA LANCER UN ESSAI CLINIQUE AlgoSource a reçu l’autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour réaliser l’étude clinique Property. Cet essai vise à mesurer les effets de Phycocare sur la réduction des neuropathies périphériques, effet secondaire fréquent de la chimiothérapie par oxaliplatine. Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

ESSAIS TOXICOLOGIQUES

evonik se passe des tests sur animaux

Le chimiste allemand Evonik, au travers de son fonds Evonik Venture Capital, a annoncé une prise de participation au sein de la start-up basée à Singapour, Revivo BioSystems, spécialisée dans le développement de technologies Organ-on-a-chip. Cet investissement va lui permettre d’accéder à une innovation pouvant servir d’alternative éthique et durable à l’expérimentation animale de composés chimiques, cosmétiques ou pharmaceutiques. L’innovation de Revivo BioSystems s’appuie sur un modèle réaliste 4D de peau humaine. Les tissus de la peau, qui ont été cultivés en laboratoire, ou un échantillon de peau humaine, sont placés sur des biopuces qui sont alimentées en nutriments et en réactifs. La technologie crée ainsi un microenvironnement pour les modèles de tissus qui reproduisent l’architecture et les fonctions de la peau. En plus de tester dans des conditions réalistes, le système de la société automatise les procédures de test et d’échantillonnage. Il s’agit d’un moyen rentable d’effectuer les examens préalables requis dans le cadre des procédures d’approbation réglementaire des nouvelles substances. • D.O.

ENVIRONNEMENT

La pollution chimique des milieux aquatiques inquiète L’Ineris, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), publie les résultats de deux exercices de surveillance prospective nationale de contaminants chimiques dans l’eau. Ces analyses, réalisées en milieux naturels, concernent des substances surveillées réglementairement et des substances d’intérêt émergent (qui présentent une menace potentielle pour la santé ou l’environnement et ne sont pas encore soumisesàdesnormes).Les deux études confortent le constat de la présence à grande échelle de résidus chimiques de produits de grande consommation dans les milieux aquatiques.

© DR

NANOMATÉRIAUX

Sur les 141 contaminants organiques analysés, 19 dépassent les seuils écotoxicologiques. Ils pourraient présenter des risques d’impacts chroniques ou d’effets sub-létaux sur les populations aquatiques. Il s’agit principalement de résidus de détergents (95 % des 1 600 sites analysés présentent un dépassement de seuil), d’insecticides (sur 40 % des sites), d’herbicides (sur 25 % des sites) et de médicaments (sur 20 % des sites). • F.V.

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enquête | décarbonation

40 Mrds t /an

émissions mondiales de CO2 en 2020 (Global Carbon Project)

200mt

40 Mt quantité de CO captée

quantité annuelle de co2 utilisée par l’industrie chimique

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dans le monde, chaque année (club CO2/AIE)

Des verrous à faire saut Par Dinhill On

N RetRouveR touteS LeS eNquêteS de La RedactIoN SuR infochimie. com

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e représentant qu’une fraction de l’air atmosphérique (environ 0,04 %), le dioxyde de carbone (CO2) est pourtant au cœur des préoccupations environnementales et climatiques car il contribue à l’effet de serre. Il peut être d’origine naturelle ou anthropique, provenant des activités humaines. Or depuis la révolution industrielle, les rejets de CO2 anthropique n’ont cessé de s’accroître. Chaque année, ce sont donc près de 40 milliards de tonnes de CO2 qui sont émises, provenant principalement de la production d’énergie à base de ressources fossiles, l’agriculture, l’industrie ou encore les transports. C’est pour freiner cet accroissement des émissions de gaz à effet de serre que le recours à davantage d’énergie décarbonée (émettant peu de CO2), commence à s’imposer. « Historiquement, le mix énergétique est carboné, étant issu de ressources fossiles comme le pétrole ou le

charbon. Dotée d’une forte densité énergétique, cette énergie est peu onéreuse mais polluante. Or le contexte a changé, et on se soucie davantage de l’environnement », indique Thibault Cantat, directeur de recherche au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Dans le cadre de leur stratégie de décarbonation, plusieurs acteurs industriels ont étudié la possibilité d’effectuer du captage, du stockage et de l’utilisation de CO2 (CCSU). « Le CO2 n’est pas seulement qu’un déchet immonde à éliminer, mais aussi une molécule de la vie que l’on pourrait exploiter. Le carbone contenu dans le CO2 pourrait servir de source de carbone pour la production de composés chimiques ou de carburants de synthèse », précise Marc Fontecave (Collège de France). Covestro a développé des polyols à base de CO2 pour fabriquer un polyuréthane plus durable.

© Covestro

Face à l’impératif de décarbonation de leur activité, les industriels de la chimie étudient la possibilité de valoriser les émissions de CO2 en composés chimiques. Mais pour y parvenir, il sera nécessaire de développer de nouveaux catalyseurs et de nouveaux procédés. Reste que la facture énergétique s’annonce salée, tant le CO2 est une molécule stable et difficile à activer.

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


© Carling/Michel Labelle

infochimie. com

«Selon les estimations, l’industrie chimique utiliserait entre 150 et 200 millions de tonnes de CO2 par an, ce qui représente une petite partie du total des émissions». Marc Fontecave, Collège de France

er pour recycler le CO2 De longue date, le CO2 est utilisé pour la synthèse d’ingrédients chimiques. Par exemple, en le faisant réagir avec de l’ammoniac, il est possible de produire de l’urée qui trouve des applications dans les engrais. « Le CO2 pur peut également servir à la production de carbonates minéraux comme la chaux, ou encore de composés à vocation pharmaceutique comme l’aspirine », indique Thibault Cantat (CEA). Une consommation de CO2 qui resterait minime par rapport à ses émissions annuelles. « Selon les estimations, l’industrie chimique utiliserait entre 150 et 200 millions de tonnes de CO2 par an, ce qui représente une petite partie du total des émissions », indique Marc Fontecave, professeur au Collège de France.

Une molécule difficile à activer

Si l’idée d’utiliser le carbone du CO2 provenant de captage en guise d’alternative au carbone issu de ressources fossiles semble bonne au départ, elle se heurte encore à un obstacle majeur. «Étant très stable,lamoléculedeCO2 nécessiteunegrandequantitéd’énergiepourêtretransformée.Etilestindispensabledel’activerpours’enservircommesourcedecarbonepoureffectuerdelatransformationchimique», indique Slavik Kasztelan, directeur adjoint et responsable du programme Décarbonation des procédés et transformation du CO2 au sein de l’IFP Énergies nouvelles (IFPEN). Devant les impératifs detransitionécologiqueetdesobriétéénergétique, l’utilisation massive d’énergie pour la valorisation chimique du CO2 est une contrainte forte. Il faut doncmettreenœuvredesvoieséconomesenénerInfochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

giestellesque :lerecoursauxprocédésbiologiques par les microalgues (voir encadré) ou l’usage de procédés catalytiques. Et pour cette deuxième option, l’état de l’art n’en est majoritairement qu’au stade de la recherche et développement. Dans le cadre d’une journée technique, Axelera a dressé un état des lieux des voies matures et émergentes de valorisation du CO2. C’est ainsi que plusieurs équipesderechercheacadémiqueontpuprésenter leurs travaux dans le domaine de la catalyse pour l’obtentiondecomposéschimiquesàpartirdeCO2. Par exemple, des équipes de Sorbonne Université ont évoqué le projet de recherche OxCyCat_CO2, faisant appel à l’utilisation de catalyseurs hétérogènes pour la synthèse de carbonates cycliques à partir de CO2. «La réaction consiste en une oxydation d’un styrène - alcène aromatique -, puis en une cycloaddition de CO2 , aboutissant à un carbonate de styrène», décrit Franck Delaunay, chercheur à Sorbonne Université. Autre exemple avec les travaux de l’équipe Casyen de l’université de Lyon 1. Dans le cadre des projets PE-Organocat et ThermoPESO, les chercheurs ont développé des organo-catalyseursthermo-morphiquespourlasynthèse de carbonates organiques ou de molécules fluorées. «Ce type de catalyseur présente l’avantage d’être à l’état solide à température ambiante, et d’être actif à l’état liquide à 90-100 °C. De plus, il est possible de recycler ce catalyseur en jouant sur les cycles de températures», explique Nicolas Duguet, maître de conférences de l’équipe Casyen de l’université Lyon 1. À noter que pour certaines applications comme la synthèse de certains polymères à

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enquête | décarbonation 3 questions à POINT DE VUE

«Iln’existepas,àcejour,d’initiativeàgrande échelledanslachimiepourvaloriserleCO2 » Yann Lesestre, consultant énergie chez Sia Partners, nous livre sa vision sur l’émergence de la capture et de la valorisation du CO2 (CCU). Selon lui, il est indispensable d’avoir une politique volontariste pour accroître la compétitivité de ces technologies pour les déployer dans d’autres secteurs.

© Sia Partners

Propos recueillis par Dinhill On

infoChimie Magazine : Quels rôles les technologies CCU vont-elles jouer dans la transition écologique ? Yann Lesestre : La transition écologique impliquera de limiter autant que possible les émissions de gaz à effet de serre, quel que soit le secteur concerné. Mais dans certaines industries bien précises, les solutions de décarbonation complète des procédés restent à développer, voire n’existent tout simplement pas. Les chaînes CCU offrent dans ces cas-là des moyens d’éviter qu’une activité industrielle

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n’ajoute de nouvelles émissions de CO2 dans l’atmosphère. À condition, d’une part, que le produit fabriqué à partir de CO2 se substitue à un produit issu d’une chaîne de valeur valorisant des ressources carbonées, et d’autre part, que l’énergie consommée pour la capture, le conditionnement, le transport et la valorisation du CO2 soit elle-même peu carbonée. Les chaînes CCU peuvent également s’appliquer à des usages du CO2 dits « biogéniques », c’est-à-dire tirés de la valorisation de la biomasse. Selon les conditions d’exploitation de cette biomasse, une forme de circularité du carbone pourra alors être mise en œuvre. Quels sont les volets à travailler en priorité pour favoriser le déploiement des CCU ? Y.L. : Certaines voies de valorisation du CO2 ont d’ores et déjà atteint une maturité commerciale. La culture sous serre apparaît comme un des principaux exemples, parmi tant d’autres. Mais pour massifier les chaînes de valorisation du CO2 en tant qu’outil de la transition énergétique, de nouvelles voies seront à développer. Or celles-ci n’ont pas atteint une maturité commerciale suffisante. À court terme, des efforts de R&D doivent être menés autour des nouvelles technologies de

valorisation du carbone. En parallèle, un cadre doit être créé pour certifier les émissions évitées grâce aux chaînes CCU et garantir leur monétarisation, par exemple via le marché ETS ou par la création de crédits de compensation carbone pour un marché carbone volontaire. Des mécanismes de traçabilité du carbone doivent également être mis en œuvre pour satisfaire une demande en CO2 biogénique. Quels sont les secteurs les plus dynamiques dans la décarbonation par les CCU ? Y.L. : Côté amont, les secteurs les plus difficiles à décarboner seront les plus propices au développement de techniques de capture de CO2. On peut notamment penser au secteur du ciment, à la sidérurgie et à certaines filières du secteur de la chimie. La problématique de la valorisation du CO2 biogénique se posera également pour les cogénérations fonctionnant à la biomasse ou au gaz renouvelable, les unités de production biométhane et des unités de production de biocarburants. Côté aval, un potentiel de marché énorme se trouve devant les chimistes souhaitant fabriquer de nouveaux produits avec du CO2 : méthanol, méthane de synthèse, etc. Pour le seul marché du méthanol, nous évaluons, à Sia Partners, le potentiel théorique de valorisation du CO2 à 15 Mt en France en 2050. Mais les techniques de valorisation du CO2 pour des marchés de masse sont encore à des stades de développement plus ou moins avancés selon les segments de marché regardés. Il n’existe pas, à ce jour, d’initiative à grande échelle dans la chimie.

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


© IFPEN

infochimie.com

partir de CO2 , les catalyseurs correspondants sont déjà une réalité industrielle. C’est le cas du polyuréthane chez Covestro et du polycarbonate chez Asahi Kasei. « Pour utiliser le CO2 issu de captage pour la synthèse chimique, il est indispensable que les catalyseurs restent performants et stables, même en présence d’impuretés. Il est donc essentiel, non seulement de trouver des procédés de synthèse à partir de CO2 , mais aussi de purification du CO2 capté », souligne Thibault Cantat (CEA).

S’appuyer sur les technologies de conversion du CO2

Pour transformer et activer le CO 2 , une des pistes est de recourir à des technologies de conversion chimique. « Certains procédés, comme la photosynthèse artificielle, permettraient d’obtenir des intermédiaires activés à partir de CO2 , tels que le monoxyde de carbone (CO)», précise Slavik Kasztelan (IFPEN). L’institut travaille sur la mise au point d’une technologie de photoconversion du CO2 en présence d’eau. « Ce procédé photocatalytique fonctionnerait sans solvant ni molécule sacrificielle, et serait à base de matériaux solides. Il permettrait, par réactions d’oxydoréduction, d’obtenir un large panel de composés tels que le méthane, l’éthane, leCO,l’acideformique,leformol,ouleméthanol», Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

Pilote de laboratoire de photoconversion du CO2 chez IFPEN.

explique Audrey Bonduelle, ingénieure de recherche à l’IFPEN. Le groupe vient de déployer un pilote de son procédé afin de recueillir davantage de données opérationnelles. En outre, l’IFPEN étudie les matériaux semi-conducteurs susceptibles d’être utilisés pour réaliser l’oxydoréduction du CO2. « Sur ce type de technologie photocatalytique, on est encore loin d’une industrialisation, avec un TRL inférieur à 3, faute notamment de matériaux photocatalytiques avec un rendement suffisant », affirme Thibault Cantat (CEA). En revanche, un autre procédé semble plus avancé : celui de l’électrolyse du CO2. «L’idée est d’utiliser de l’électricité (issue d’énergies renouvelables) pour une réaction entre le CO2 et de l’eau, ce qui permet d’obtenir des molécules chimiques d’intérêt. Mais les technologies ne sont pas encore tout à fait matures », précise Marc Fontecave (Collège de France). Il n’empêche que les technologies d’électrolyse de CO2 font l’objet d’un certain nombre de travaux, que ce soit au niveau académique ou industriel. Par exemple, le département de chimie moléculaire (DCM) de l’université de Grenoble se focalise sur la production par électrolyse d’acide formique en milieu aqueux. « Nous avons mis au point un procédé continu s’appuyant sur la catalyse moléculaire. Nous avons utilisé un milieu aqueux contenant du sulfate de sodium et des cathodes en carbone recouvertes de catalyseurs », indique Sylvie Chardon, directrice de recherche au sein du DCM. Ainsi, à partir d’une tonne de CO2, les chercheurs ont pu obtenir 5,68 m3 d’acide formique concentré à quatre moles par litre. De leur côté, les équipes de l’Institut européen des membranes (IEM) de Montpellier (Hérault) ont développé un électrolyseur capable de produire de l’éthylène à partir de CO2. «La conversion se fait en une seule étape d’électroréduction à l’aide d’un catalyseur métallique breveté. Le procédé permet non seulement une production majoritaire d’éthylène, mais également de valoriser des coproduits minoritaires tels que le dihydrogène et le CO», explique Damien Voiry, chercheur à l’IEM. Fort de ce développement (TRL 4), le procédé devrait faire l’objet d’un développement à l’échelle du pilote (TRL 6) accompagné par la SATT AxLR. « Nous sommes à la recherche d’un partenaire industriel privilégié pour déployer ce pilote dès début 2022, puis d’une unité de démonstration pour atteindre le TRL 7 sous dix-huit mois », indique Damien Voiry. Autre exemple avec la société éMa qui a développé un électrolyseur pour recycler le CO2 issu de méthaniseurs, dans le cadre de son projet Solarvi. «Fonctionnant à des températures comprises entre 200 °C et 300 °C, notre technologie se distingue par la présence d’un conducteur protonique et d’un électrolyte inédit permettant de produire des hydrocarbures et des produits chimiques tels que du méthane ou du méthanol », détaille Béatrice Sala, dirigeante

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enquête | décarbonation

Pour parer aux difficultés de conversion chimique du CO2, certaines entreprises ont pris le parti de s’appuyer sur des voies biologiques dont la culture des microalgues. C’est, par exemple, le cas de la société CarbonWorks, coentreprise entre Suez et Fermentalg, qui cherche à se servir du CO2 pour la production de molécules d’intérêt. «Notre activité permet de répondre à l’enjeu de la décarbonation voire de la défossilisation de l’industrie : en captant et en valorisant le CO2, nous produisons des composés tels que des protéines, des lipides, du calcaire, etc.», explique Guillaume Charpy, directeur général de CarbonWorks. Le groupe vient de déployer une installation préindustrielle en Gironde pour valoriser le CO2 d’un méthaniseur pour la production d’antifongiques. De son côté, l’entreprise Alganelle, filiale du groupe Seqens, s’appuie sur l’ingénierie génétique pour optimiser la production de molécules à haute valeur ajoutée. «Nous considérons la microalgue comme une usine cellulaire capable de produire à la fois de l’oxygène et des molécules telles que des lipides, des vitamines, ou des ingrédients pharmaceutiques», indique Ghislaine Tissot-Lecuelle, fondatrice et directrice d’Alganelle. C’est par cette voie biologique que le groupe a pu synthétiser quatre ingrédients actifs pharmaceutiques, de l’acide hyaluronique, de l’élastine et du collagène. Dernier exemple avec la société AlgoSource, qui a démarré un projet dénommé Cimentalgue en collaboration avec le cimentier Vicat. «L’objectif est d’utiliser le CO2 et la chaleur fatale d’une cimenterie pour la culture de microalgues en vue de

© Fermentalg

La difficile voie de la valorisation biologique du co2

Les algues absorbent du CO2 pour leur croissance. la production de composés nutraceutiques et de lipides pour les biocarburants 3G», précise Christophe Lombard, président d’AlgoSource. Si convertir le CO2 issu de captage pour l’obtention de composés d’intérêt semble être une idée pertinente, elle n’est pas forcément la plus facile à déployer. «La valorisation du CO2 par des microalgues hyperaccumulatrices est un concept qui existe depuis longtemps, toute la complexité réside dans l’apport de l’azote et l’optimisation de la productivité des organismes en présence de CO2 issu d’effluents», explique Thibault Cantat (CEA). • D.O.

de la société éMa. L’entreprise est actuellement à la recherche d’investisseurs pour le déploiement d’installations pilotes.

Des synergies à développer avec les énergies vertes

Si les technologies de conversion du CO2 sont en bonne voie de développement, il reste cependant unobstacletechniquemajeur,commelesouligne Slavik Kasztelan (IFPEN) : «Dans un contexte de décarbonation de l’industrie, il n’y aura pas de chimie du CO2 sans énergie verte en quantité suffisante et à prix compétitif». Un avis que corrobore Marc Fontecave (Collège de France) : « Convertir le CO2 nécessite une grande quantité d’énergie, donc il est essentiel d’intégrer le couplage énergie renouvelable/électrolyseur. L’hydrogène bas carbone pourrait être une solution avec beaucoup d’avantages, à condition d’avoir une production avec un rendement suffisant». Avec les développements technologiques à venir, la valorisation chimique du CO2 pourrait très prochainement s’effectuer à échelle industrielle. Outre la disponibilité des technologies, le levier politique et réglementaire pourrait constituer un moyen pour accélérer l’utilisation du CO2 en tant que matière première. «L’Europe a initié un paquet réglementaire dénommé Fit for 55, qui fixe

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un objectif de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990. Il détermine notamment des objectifs d’inclusion de carburants durables (SAF) dans l’aviation, notamment issus de CO2 d’ici à 2030, 2040 et 2050 », explique Tudy Bernier, Senior Policy Manager de CO2 Value Europe, association européenne sur la valorisation du CO2. «Ce paquet Fit for 55 pourrait très bien être le game changer, permettant de donner de la visibilité et de créer un marché. Il serait possible de voir ce qui se passe dans l’aviation être étendu à d’autres secteurs comme la chimie». Cependant, il semble important d’avoir conscience que l’utilisation du CO2 en guise de matière première ne résoudra pas tout. « Si elle contribue bien à la diminution des émissions de CO2 , la valorisation chimique n’est pas la voie qui permettra de réduire massivement les volumes émis, par rapport à la capture et à la minéralisation », indique Slavik Kasztelan (IFPEN).Desurcroît,ilneserapaspossibledefaire disparaître tout le CO2 issu de l’activité humaine. «Environ un tiers des secteurs industriels vont être difficilesàdécarbonertotalement,àcausedesprocédés de transformation. Quand bien même tout serait mis en œuvre pour favoriser la réduction des émissions, il y aura toujours des émetteurs fatals de CO2 », insiste Thibaul Cantat (CEA). • n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


29-31 mars

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zoom | spécialités

Ligne d’enduction pour la fabrication d’échantillons de batteries.

MATÉRIAUX POUR BATTERIES

Arkemainjecte 50M€àPierre-Béniteetconfirme sesambitionsdanslesbatteries Le chimiste de spécialités consolide ses activités dans les batteries, au travers d’un investissement d’environ 50 M€. Ce projet comprend le déploiement d’un centre d’excellence dédié aux batteries, d’un pilote de production de sels d’électrolytes et une augmentation de 50 % de sa production de PVDF kynar sur son site de Pierre-Bénite. À Pierre-Bénite, Dinhill On

L

e 19 novembre 2021, le chimiste de spécialités Arkema a officialisé l’ouverture d’un laboratoire d’excellence dédié aux batteries pour la mobilité propre au sein du Centre de recherche Rhône-Alpes (CRRA, voir encadré) du groupe, à PierreBénite (Rhône). Dénommé Centre d’excellence Batteries Christian Collette - en hommage au directeur de recherche du groupe disparu en avril dernier -, ce bâtiment va permettre à Arkema de favoriser le développement de matériaux et de procédés avancés pour la production de futures générations de batteries, plus performantes, plus sûres et plus compactes. Pour ce faire, le centre est équipé de matériels de pointe pour la conception et l’analyse, ainsi que d’une salle sèche et d’une ligne de revêtement d’électrodes.

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En outre, le Centre d’excellence Batteries Christian Collette bénéficie de l’expertise scientifique et technique des chercheurs présents sur le site de recherche de Pierre-Bénite. Il accueillera non seulement les recherches internes au groupe mais également celles menées en collaboration avec les partenaires académiques (CNRS, CPE Lyon, Lepmi de Grenoble et ENSCM de Montpellier) et industriels (start-up, fabricants de batteries, gigafactories). « Il s’agit d’un laboratoire unique au sein du groupe : d’une part, il regroupe en un même lieu des expertises diverses en électrochimie, en sciences de la matière et dans les polymères. D’autre part, il dispose également de capacités d’expérimentation de pointe pour tester la performance des batteries », indique Anthony Bonnet, directeur scientifique des Matériaux pour l’énergie chez Arkema.

Un centre de R&D de pointe

LE CENTRE DE RECHERCHE RHôNE-ALPES D’ARkEMA Créé en 1948, le Centre de recherche Rhône-Alpes (CRRA) contribue à l’innovation du groupe Arkema. S’appuyant sur des compétences dans le domaine des polymères, de la synthèse chimique, du génie des procédés, de la physique et de l’analyse, ses activités s’articulent selon trois principaux volets : d’une part, le CRRA s’attelle à la conception de matériaux durables (d’origine biosourcée, recyclables ou biodégradables). Ce centre met au point des matériaux de haute performance permettant de répondre aux besoins et aux applications des clients. Enfin, il se spécialise également dans le développement de procédés innovants et à faible impact environnemental : économie en eau et en énergie, et générant peu de

© Arkema

rejets dans l’environnement. Pour son activité, le CRRA peut s’appuyer sur la stratégie de développement du groupe dans le domaine du digital, favorisant le déploiement de solutions de modélisation et de simulation, et celui d’outils d’intelligence artificielle. Les activités du CRRA contribuent à la stratégie sur les matériaux d’Arkema, en répondant à la demande croissante émanant de différentes applications : la mobilité propre (batteries), l’urbanisation durable (isolants biosourcés), l’environnement (composites thermoplastiques recyclables), l’industrie 4.0 (matériaux électro-actifs pour capteurs) et la consommation grand public (adhésifs, désinfectants ou détergents biosourcés).

Le nouveau centre est équipé d’une salle sèche avec un environnement contrôlé, avec une température de point de rosée de -40 °C, soit un taux d’humidité de 160 ppm. « L’environnement de cette salle est maintenu par une roue de dessiccation qui aspire l’eau présente dans l’air. Cet équipement représente un investissement de plus d’un million d’euros », explique Anthony Bonnet. Au sein de cette salle sèche, les équipes d’Arkema préparent notamment des électrolytes et des mélanges d’encres pour électrode, en vue de réaliser des tests de propriétés de surface ou mécaniques des différents éléments des batteries. «Nous

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


disposons d’une ligne d’enduction et de séchage, permettant de couler les préparations liquides sur une épaisseur de l’ordre du micron. Cela nous permet d’être en mesure d’assembler des piles boutons (quelques µAh) ou de type pouchcell (50 mAh). Pour ce qui est des essais, nous sommes équipés de plusieurs cycleurs pour évaluer le fonctionnement des échantillons de batteries ». Mobilisant une vingtaine de chercheurs, ce centre d’excellence Christian Colette est adossé à une ligne pilote - déjà opérationnelle de production d’électrolytes, tels que le sel de lithium (LiFSI, notamment). « Un réactif en poudre est transféré par gravité dans deux réacteurs de synthèse, au sein desquels est mélangé un autre réactif liquide. Le mélange subit ensuite une étape de fluoration à l’acide fluorhydrique, permettant ainsi d’obtenir les électrolytes », détaille Anthony Bonnet. Ayant nécessité douze mois de travaux, ce pilote va également servir à produire des

© Arkema

infochimie.com

Une vingtaine de chercheurs travaillent au sein du nouveau centre.

Arkema a également investi dans un pilote de production d’électrolytes.

échantillons d’électrolytes en vue de répondre aux besoins des partenaires. Cette installation devrait permettre le déploiement d’une unité industrielle de production de sels d’électrolytes, à l’horizon 2025. « Il ne faut pas seulement effectuer de la R&D, il faut la concrétiser au travers d’investissements industriels. C’est pour cela que nous allons accroître nos capacités de production pour répondre à l’essor du marché des matériaux pour batteries lithium-ion », indique Thierry Le Hénaff, président-directeur général d’Arkema.

© Arkema

Un renforcement capacitaire de 50 % de PVDF

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

C’est ainsi qu’Arkema a annoncé un projet d’extension de 50 % de la production de ses polymères fluorés PVDF destinés aux applications de batteries, sur son site de PierreBénite. Commercialisés sous la marque Kynar, ces matériaux servent de revêtements pour les séparateurs ou en tant que liants à la cathode. Les futures capacités supplémentaires devraient être mises en service d’ici au premier trimestre 2023. L’investissement pour ce projet a été en partie financé par l’État dans le cadre du plan France Relance. Entre le Centre d’excellence Batteries Christian Collette, l’atelier pilote de production préindustrielle d’électrolytes et le renforcement capacitaire en PVDF, ce sera une somme d’environ 50 millions d’euros qui sera injectée à Pierre-Bénite. En plus de son site rhodanien, Arkema pro-

duit son PVDF Kynar sur son usine américaine de Calvert City dans le Kentucky, ainsi que sur son implantation chinoise de Changsu. Au-delà du PVDF et de sels d’électrolytes, le chimiste de spécialités fabrique également des adhésifs intelligents pour le collage cellule à cellule, ainsi que des matériaux d’enveloppe de la batterie (composites Elium et polyamide 11 biosourcé Rilsan). Un positionnement sur la fourniture de solutions pour batteries qui lui permet d’être ambitieux pour les années à venir. Le groupe français voudrait porter son chiffre d’affaires relatif aux batteries à un milliard d’euros d’ici à 2030, alors que ses ventes s’élevaient à un peu moins de 100 millions d’euros en 2019. « Nous ciblons non seulement la mobilité propre, mais aussi l’électronique grand public et le stockage d’énergie en stationnaire ». Avec les développements déployés sur son site de Pierre-Bénite, le chimiste français est paré pour développer de nouvelles générations de batteries. « Nous avons pour objectif de concevoir des systèmes avec une plus haute densité énergétique et une sécurité accrue. Cela passera probablementparlesbatteriesàélectrolyte solide », explique Anthony Bonnet. Avant de poursuivre : « La société se penche également sur le côté durable des batteries. Par exemple, nous travaillons à développer des batteries dépourvues de cobalt, ou produire des systèmes sans l’usage de solvants organiques, soit en dry process, soit à l’aide de solvants aqueux ». •

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© Dorothée Parent

zoom | société innovante

MATÉRIAUX

Blackleafproduit songraphènedansl’eau

La start-up Blackleaf a développé un savoir-faire permettant de produire du graphène en solution, grâce à un procédé d’exfoliation. En plus de fournir le matériau, la société accompagne ses clients pour le développement d’applications. Par Françoise de Vaugelas

P

roduire du graphène à faible coût, en grande quantité et de façon écoresponsable et reproductible ? C’est ce que propose la start-up strasbourgeoise Blackleaf. Le graphène est un matériau carboné possédant de nombreuses propriétés, telles qu’une grande conduction thermique, une grande conduction électrique et une résistance mécanique 200 fois supérieure à celle de l’acier. « On est sur un matériau qui peut répondre à des problématiques industrielles dans de nombreux secteurs. Malgré tout, son coût de production, les quantités disponibles et les capacités de production ont toujours limité l’utilisation du matériau à des marchés de niche »,

BLACkLEAF EN BREF

• Création : 2018 • Siège : Strasbourg • Nombre de collaborateurs : 7 en 2021 et 13 en 2022 • Financements : 600000 € d’une levée de fonds auprès de deux business angels, 500000 € grâce au prix i-Lab 2021 • Chiffre d’affaires : 400000 € prévus pour 2021

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Avec son procédé, Blackleaf produit du graphène en dispersion dans l’eau.

contextualise Yannick Lafue, cofondateur et p-dg de Blackleaf. C’est en partant de ce constat qu’il s’est associé à Housseinou Ba et Cuong Pham-Huu, avec la volonté de faire du graphène un matériau pour tous. La société a vu le jour en 2018, grâce à une technologie développée au sein d’un laboratoire ICPEES du CNRS de Strasbourg (Bas-Rhin). « Aujourd’hui, nous sommes capables de produire plus de 50 kg de graphène par jour. Nous répondons donc à la question de la quantité et à la question de la qualité. Notre procédé de production répond aussi à la problématique du prix et reste complètement écoresponsable », raconte Yannick Lafue.

Une exfoliation dans l’eau

Pour produire son graphène, Blackleaf utilise un procédé connu dit d’exfoliation. Pour le rendre performant et compétitif, Blackleaf a choisi d’opérer dans de l’eau. « Nous avons développé une « recette Coca-Cola », car nous parlons d’un savoir-faire. Nous plaçons le graphite dans une solution composée à 98 % d’eau, et à 2 % de « poudre de perlimpinpin », ce qui nous permet de réaliser cette transformation », détaille Yannick Lafue. Avant de poursuivre l’explication de son procédé : « Il faut voir le graphite comme un millefeuille. Et le graphène comme l’isolation d’une seule de ces feuilles ». Afin de séparer ces feuilles les unes des autres, le graphite est placé dans une solution qui est ensuite soumise à des ultrasons. C’est grâce à l’énergie apportée par ces ultrasons que les feuilles de graphène sont en mesure de se détacher. « Et la complexité réside dans la capacité à sortir une feuille sans endommager sa structure, et à faire en sorte que les

feuilles ne se réagrègent pas, une fois l’exfoliation terminée », pointe le p-dg de Blackleaf. Si la société produit principalement son graphène en dispersion dans l’eau, elle est capable de le produire dans de l’éthanol, des solvants, des huiles ou d’autres solutions. « Il s’agit de développer la synthèse en fonction de l’application qui intéresse le client. » L’un des principaux avantages du savoir-faire de Blackleaf, c’est sa capacité à produire ce graphène à des concentrations beaucoup plus élevées qu’avec un mode plus conventionnel. « En règle générale, les concentrations produites ne dépassent pas les 10 grammes par litre (avec des techniques traditionnelles). Chez nous, en routine, nous atteignons une concentration de 200 g/l, qui peut monter jusqu’à 800 g/l dans certains cas très spécifiques. Nous sommes en capacité de produire du graphène à hauteur de 50 à 60 kg par jour », se félicite Yannick Lafue. Enfin, le dernier avantage de cette technologie est sa « scalabilité ». En d’autres termes, si Blackleaf souhaite passer à un niveau de production supérieur, il lui suffira de s’équiper d’une nouvelle machine au Capex limité.

Créer de la demande sur le marché

Malgré une production élevée et un TRL – niveau de maturité de la technologie – abouti, la demande n’est pas forcément présente. Afin de contrer cela, Blackleaf fait en sorte de la créer. Pour ce faire, la start-up accompagne ses clients dans le développement d’applications. « Grâce à notre procédé de revêtement breveté, nous sommes également en capacité d’imaginer de nouvelles voies d’utilisation du graphène. Ainsi, nous pouvons pro-

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


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infochimie.com

poser à nos clients de faire le grand écart entre des applications qui nécessitent un graphène peu coûteux ou des applications qui acceptent un matériau un peu plus cher parce que le service rendu justifie le prix », détaille le p-dg. Aujourd’hui, Blackleaf se concentre sur des applications à haute valeur ajoutée, telles que le dégivrage des avions ou des pales d’éoliennes, ou des applications qui imposent un prix du graphène plus serré, à l’instar du graphène dispersé dans de l’huile, dans une résine anticorrosion ou dans un fluide caloporteur. La production de graphène dispersé dans l’eau est en totale adéquation avec la capacité de Blackleaf de développer principalement des applications de revêtement. « Avec un simple pistolet à peinture, nous venons déposer notre « encre graphène » à la surface de tous types de matériaux. On laisse ensuite sécher l’encre ou on y applique un traitement thermique permettant d’obtenir un film composé à 100 % de graphène à la surface du substrat, avec une excellente adhésion », explique Yannick Lafue. Actuellement, la société travaille au développement de trois champs d’applications grâce aux propriétés du graphène : la gestion thermique, les revêtements et le renforcement mécanique de certains matériaux. Dans le domaine de la gestion thermique, par exemple, des électrodes sont placées à la surface d’un matériau recouvert de graphène. En appliquant un léger courant, il est possible de chauffer cet élément de façon importante. Cela peut être utilisé notamment sur les façades de bâtiments ou sur les ailes

Le graphène est un matériau carboné se présentant sous la forme de couche monoatomique.

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

d’avion. A contrario, si aucun courant n’est appliqué, le revêtement aura plutôt tendance à disperser la température. Dans le domaine des revêtements, la dispersion de graphène dans une formulation permettra d’améliorer les performances de résines anticorrosion ou de mettre au point des résines dispersant les charges électrostatiques. Enfin, pour le renforcement mécanique des matériaux, Blackleaf étudie l’allègement des structures pour l’aéronautique par un renfort en composites, ou encore la diminution des quantités de

ciment dans les bétons. La société travaille également aux développements de solutions pour le secteur de la Défense. En misant sur des marchés à haute valeur ajoutée, Blackleaf espère ainsi se développer. La société a notamment reçu le soutien de Bpifrance au moment de sa mise à l’échelle. Au cours de l’année 2021, elle a réalisé une première levée de fonds d’un montant de 600 000 euros, et perçu 500 000 € supplémentaires en tant que lauréat Grand Prix du concours i-Lab 2021. Cettesommepermettradetravailler àlamaturationdesprojetsautourdu chauffage pour les bâtiments. Mais Blackleaf ne cache pas ses ambitions de développement. «Nous avons déposé un dossier de demande de subvention dans le cadre du plan France Relance du gouvernement. Nous espérons ainsi pouvoir passer au stade de semi-pilote industriel », conclut Yannick Lafue. •

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© DR

zoom | chimie européenne

BIOCHEM EUROPE

«Ilfautrepositionnerlabioéconomie danslesinitiativeseuropéennes»

éclipsée par l’économie circulaire dans le Green Deal, la bioéconomie n’a pas dit son dernier mot. Elle dispose désormais d’un allié de choix avec l’industrie chimique, représentée au niveau européen par le Cefic, qui commence à se saisir sérieusement du sujet. Entretien avec Bernard de Galembert, manager du nouveau groupe sectoriel BioChem Europe, au sein du Cefic. Propos recueillis par Sylvie Latieule infoChimie magazine : à quand remonte la création de ce groupe sectoriel BioChem Europe, dédié à la chimie biosourcée, au sein du Cefic? Bernard de Galembert : J’ai rejoint le Cefic, en mars 2020, avec pour mandat de mettre en place un groupe sectoriel sur la chimie biosourcée, que nous avons appelé BioChem Europe. J’avais exercé auparavant des fonctions dans les secteurs de la papeterie. Avant mon arrivée, il y avait bien un réseau d’experts sur la bioéconomie, au sein du Cefic, mais il était placé sous l’égide du programme Innovation. Le Cefic avait pris position sur le sujet en 2016, identifiant l’industrie chimique européenne comme un élément clé de la bioéconomie. Depuis lors, et malgré la révision de la stratégie européenne sur la bioéconomie en 2018, il ne s’était plus positionné sur le sujet. Qu’est-ce qui motive les industriels de la chimie à se mobiliser sur ce sujet du biosourcé ? B.d.G. : Les industriels de la chimie sont soumis à une très forte pression

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pour réduire leur empreinte carbone, et par voie de conséquence, l’impact climatique de leurs activités. Pour cela, il leur faut intégrer des voies alternatives pour être en mesure de fournir des produits chimiques et des polymères plus vertueux, du point de vue de leur impact climatique. Il y a de plus en plus d’entreprises, et notamment de grands acteurs de la chimie pétrosourcée, qui expriment leur volonté de diversifier leurs portefeuilles d’activités dans le domaine du biosourcé. En parallèle, les industriels de la chimie subissent une forte pression des marchés qui demandent de plus en plus de produits biosourcés. Au départ, cela a commencé dans les bioplastiques avec une explosion de la demande d’emballages renouvelables, compostables mais aussi biosourcés, de la part de grands groupes agroalimentaires comme Unilever ou Nestlé. Les entreprises membres du Cefic étant de plus en plus actives sur ce sujet du biosourcé, il fallait bien que cela se reflète dans la structure de notre organisation et dans ses prises de position. Qui sont les membres de BioChem Europe ? B.d.G. : Je suis parti d’une page blanche en essayant d’identifier les acteurs les plus progressistes sur le sujet. Certains étaient déjà membres du Cefic et d’autres sont venus rejoindre l’organisation. BioChem Europe compte aujourd’hui treize membres : Allnex, BASF, Borealis, Borregaard, Clariant, Covestro, Kemira, Haltermann Carless, Novamont, Perstorp, Secab, Sappi et UPM. Ensemble, ils englobent un spectre assez large de biomasses et de produits, avec des stratégies assez

diverses. Par exemple, dans l’industrie papetière, le déclin du papier graphique, amorcé depuis de nombreuses années, a poussé les acteurs à s’interroger sur l’après, ce qui les a conduits à investir dans la chimie biosourcée. Pour d’autres entreprises, il s’agit davantage de monter dans le train pour ne pas manquer une occasion qui se présenterait. Dans ce cas, le biosourcé n’est pas encore le fruit d’une réflexion stratégique. Quelles sont vos missions au sein de BioChem Europe ? B.d.G. : BioChem est un groupe sectoriel qui a une vocation d’advocacy pour mettre en place une dynamique sur le sujet et peser sur les politiques européennes. Il ne s’intéresse pas en tant que tel à des sujets techniques. À cet effet, nous essayons de développer le groupe et de recruter de nouveaux membres en capitalisant sur les adhérents existants du Cefic. Nous travaillons sur la visibilité du groupe avec un site Internet en préparation, et une présence sur des évènements pour montrer l’engagement du Cefic sur ce sujet. À ce stade, nous n’avons pas ouvert notre adhésion à des membres associés, mais nous y réfléchissons. En revanche, nous avons noué des contacts avec de nombreuses associations, dont l’ACDV, le pôle IAR, le Lignin Club Ecosystem en Finlande, la European Bioeconomy Alliance… Le Cefic s’intéresse à la bioéconomie, au moment où le Green Deal n’en parle plus… B.d.G. : Effectivement, quand Ursula von der Leyen a présenté le Green Deal, on n’a pas entendu prononcer une seule fois le mot

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


bioéconomie. La bioéconomiee a pourtant été très à la mode en n 2012, au moment de la publication de d la première stratégie européenn ne sur le sujet. Mais on a vu son aura a pâlir, et la notion d’économie circullaire prendre le dessus. Néanmoins, nous pensons que la bioéconomie eest la «cerise sur le gâteau» de l’écon nomie circulaire et qu’il faut intégrerr les deux notions dans un scénario idéal de «bioéconomie circula aire». D’ailleurs, l’une des missions d de ce groupe est bien de remettre la a bioéconomie au cœur des solu utions qui permettront de mettre en œuvre et d’atteindre les objectifs du G Green Deal. Quand on parle d’énerg gie abordable et propre, ou de rénovation des bâtiments, on voit bien que la bioéconomie et la chimie biosourcée peuvent apporter des contributions positives pour atteindre ces objectifs. N’est-il pas trop tard pour réintroduire la bioéconomie au cœur du Green Deal ? B.d.G. : Non, il n’est pas trop tard. Le Green Deal est une grande déclaration qui est en train d’être mise en œuvre au travers d’initiatives, comme le Fit for 55 ou le EU Circular economy package. Ces programmes constituent des occasions pour replacer la bioéconomie au centre du dispositif. Par exemple, il y a quelques semaines, la Commission européenne a lancé une consultation sur le textile durable, focalisée sur le recyclage de la fibre en fin de vie. Nous avons pris une position sur ce sujet car l’économie circulaire dans le textile commence par le design et le recours à des sources de fibres alternatives qui peuvent être circulaires, mais aussi biosourcées. Une autre opportunité se dessine avec une évaluation de la stratégie bioéconomie 2018 que la Commission est en train de lancer. Une feuille de route, sur laquelle on peut apporter des contributions, a été publiée. Un rapport d’évaluation est prévu pour début 2022. C’est une occasion, pour nous Cefic,

© Cefic

infochimie.com

Bernard de Galembert, manager du nouveau groupe sectoriel BioChem Europe, au sein du Cefic.

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

d’exprimer ce c que l’on aimerait voir se dessiiner. De façon géénérale, notre Chem Europe a pour groupe BioC vocattion de saisir toutes less occasions pour reepositionner la biioéconomie dans les nitiatives in uropéennes, comme eu un facteur pouvant conttribuer à la réaliisation des objectifs Deal. À terme, du Green G nouss devrons sans ute travailler sur des dou des d’impacts, un étud passsage obligé pour uantifier les qu bénéfices de la bé bioéconomie et soutenir nos thèses et arguments. Mais cela est encore un peu prématuré. Que s’est-il passé pour que la notion de bioéconomie se trouve éclipsée ? B.d.G. : Le débat qui a entouré la politique européenne sur les biocarburants a écorné l’image de la bioéconomie, y compris auprès des décideurs. Les débats «food versus fuel», où les ONG ont rapporté que le profil carbone des biocarburants n’était pas aussi vertueux qu’annoncé ont eu un impact non négligeable. Par extension, un amalgame a été fait avec tous les pans de la bioéconomie dont le périmètre n’était pas assez clair. Au niveau de la Commission européenne, il y a des commissaires extrêmement sceptiques sur les bienfaits que la bioéconomie peut apporter! D’un autre côté, il faut bien reconnaître que, jusqu’à présent, les acteurs de la bioéconomie ont eu toutes les peines du monde à quantifier et à valider les contributions positives que leur discipline pourrait apporter. Les seules données que j’ai trouvées concernent une étude de 2011 de l’OCDE, intitulée «Industrial biotechnology and climate change». Elle estimait que le recours à la biotechnologie

industrielle et l’utilisation de matière première biosourcée pourraient permettre d’économiser entre 1 et 2,5 milliards de tonnes d’équivalent CO2 d’ici à 2030. Quelle est votre vision de la France en matière de bioéconomie ? B.d.G. : La France fait partie du peloton de tête en Europe en matière de bioéconomie. L’ACDV est encore l’une des seules associations consacrée exclusivement à la chimie du végétal. Néanmoins, le pays pionnier reste la Finlande qui a su faire des choix stratégiques autour de sa ressource forestière abondante. En France, la stratégie bioéconomie est encore trop vague et consacre tout un pan à la bioénergie au détriment d’une bioéconomie plus innovante autour de la chimie biosourcée. à quel stade de maturité placez-vous ce secteur de la chimie biosourcée ? B.d.G. : C’est un secteur encore en phase d’adolescence. Son potentiel est fort mais largement sousexploité. L’intérêt du marché n’est pas encore là. J’ai récemment relu un rapport du programme américain Biopreferred qui donne une préférence aux produits biosourcés dans les achats publics. Où en serait-on aujourd’hui si l’on avait déployé seulement la moitié d’un tel programme en Europe? Probablement dans une autre dimension. Néanmoins, je vois des signaux positifs partout en Europe : des laboratoires de recherche qui testent des concepts, des passages en phase pilote, des organismes spécialisés dans l’industrialisation, comme ARD ou Biobased Europe. Reste que les indicateurs économiques, en termes de marchés et de prix, ne sont pas forcément favorables. C’est pourquoi nous pensons qu’une vascularisation des politiques européennes par la bioéconomie serait nécessaire pour booster le secteur. Et c’est tout l’enjeu de BioChem Europe. •

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zoom | récompenses

C’est sous la direction de Vincent Béranger, président d’InterchimieGific, qu’ont été décernés les deuxièmes Trophées Initiatives chimie. Ils récompensent un partenariat réussi entre un client et son fournisseur d’équipements de process et de services. Par Sylvie Latieule

© InterChimie-Gific

RELATION FOURNISSEUR/CLIENT

Palmarèshautdegamme pourla2e édition desTrophéesInitiativeschimie *Mention spéciale pour quatre autres dossiers de qualité qui ont concouru en phase finale de cette sélection. Ils étaient portés par Osmose et Givaudan, Eiffage Energies Systèmes et TotalEnergies, Flux France et CMS High Tech et Initiatives Décoration SAS.

L

e mercredi 6 octobre 2021, la deuxième cérémonie des Trophées Initiatives chimie s’est tenue en marge du salon Esope, au Dock Pullman, à Paris. Nés d’une collaboration entre l’association Interchimie-Gific et InfoChimie magazine, ces trophées ont pour vocation de récompenser une collaboration réussie entre un fournisseur – équipementier, fournisseur de services ou start-up –, et un industriel de la chimie ou d’une industrie de process connexe

comme la métallurgie, le nucléaire ou la pharmacie. La chimie est un secteur d’excellence récompensé par neuf prix Nobel, et joue un rôle clé dans les grands défis d’avenir. Mais pour Vincent Béranger, président d’Interchimie-Gific, « il n’y a pas de secteur performant sans un écosystème de grande qualité, cohérent, composé d’entreprises complémentaires intégrées dans un système vertueux, tourné vers une production qui soit performante et fiable, dans le présent et dans le temps », a-t-il ajouté, soulignant que les en-

treprises fabricants de pompes, de vannes, d’agitateurs, de robinetterie, de produits de comptage, et bien d’autres, sont importantes pour la performance des donneurs d’ordres de l’industrie chimique. Après une première édition réussie qui s’était tenue en 2019, une deuxième édition a donc été organisée, surfant sur cette idée originale de récompenser un couple d’entreprises partenaires, plutôt qu’une seule entreprise. Tour d’horizon des six projets lauréats de cette édition 2021*.

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Les lauréats de l’édition 2021.

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TROPHÉE DE L’INNOVATION ET DE LA R&D | RONDOL INDUSTRIE ET SEQENS

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roducteur de pr incipes actifs pharmaceutiques, le groupe Seqens souhaitait pouvoir « préformuler » des produits pour améliorer leur biodisponibilité ainsi que le profil de relargage dans le corps. Une stratégie d’autant plus importante dans le cas de l’aspirine pour laquelle il vise à développer ses ventes sur des marchés difficilement adressables aujourd’hui par des formulations classiques, en particulier dans le domaine de l’oncologie. C’est pour répondre à cette problématique que Seqens s’est rapproché de la société Rondol pour valider le potentiel de l’extrusion sur des principes actifs. Partenariat qui a débouché sur l’installation d’une extrudeuse ver-

ticale dans son centre de recherche de Porcheville, dans les Yvelines. L’extrusion a été « repérée » par l’industrie pharmaceutique depuis quinze ans, du fait de deux tendances qui se sont développées conjointement : les nouvelles molécules sont de moins en moins solubles et leur développement est de plus en plus capital intensive, du fait des contraintes réglementaires (1 M€ d’investissement par m2 de salle blanche). La technologie d’extrusion et les micromachines développées par Rondol permettent de supprimer plusieurs étapes de fabrication et de produire en continu, tout en divisant par cinq la surface au sol en salle blanche. Ceci pourrait donc compenser les surcoûts liés à une production pharmaceu-

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améliorer la biodisponibilité des principes actifs grâce à l’extrusion

tique en Europe. Rondol et Seqens ont signé un accord de coopération technologique en mars 2021 et prévoient de publier un White paper sur l’aspirine, avec l’ambition d’améliorer encore sa formulation afin de rendre possible son utilisation dans le traitement de nouvelles pathologies. •

TROPHÉE DE LA DIGITALISATION DES PROCESS DE PRODUCTION | OPTIMISTIk ET ADISSEO FRANCE

de la data science accessible pour optimiser les procédés

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rer les performances des différentes usines, réduire la variabilité des procédés, anticiper les dérives opérationnelles, automatiser le suivi de la performance énergétique et environnementale et les rapports journaliers, etc. L’originalité du projet tient dans la capacité d’adresser le sujet avec un outil qui, contrairement à beaucoup de solutions « classiques », utilise les tech-

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accès aux données de fonctionnement des ateliers de fabrication est primordial pour permettre le suivi et l’optimisation des procédés. Or chez Adisseo, les systèmes de conduite des usines n’étaient pas tous accessibles à distance et ne communiquaient pas entre eux. Fort de ce constat, le spécialiste de la nutrition animale s’est rapproché de l’éditeur de logiciels Optimistik, dans le but de déployer sa solution digitale OIAnalytics avec de nombreux objectifs : automatiser et fiabiliser le calcul des rendements, aider à identifier les paramètres qui impactent les performances du procédé et son économie, compa-

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nologies les plus récentes de data science (dont le machine learning) sans nécessiter d’équipes de data scientists. Après deux ans de projet, le déploiement géographique de l’outil est en phase terminale en Europe (France et Espagne) et en Chine et en cours de déploiement sur l’un des centres de recherche (Toulouse). Pour 2021 et 2022, l’acquisition de données va être diversifiée au travers de technologies IoT (géolocalisation, température produit, vibration matériel tournant, etc.) pour les départements logistique et maintenance. L’objectif du retour sur investissement (ROI) avait été fixé à deux ans au démarrage. Calculé sur les gains observés en 2020, il est finalement inférieur à un an. •

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zoom | récompenses

TROPHÉE DE LA SÉCURITÉ PARTAGÉE | PRONAL ET FRAMATOME

confiner la radioactivité à moindre coût

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oncepteur de centrales nucléaires, Framatome souhaitait améliorer la sécurité de ses collaborateurs, en leur permettant de travailler à l’intérieur de la boîte à eau d’un générateur de vapeur et devant le

trou d’homme ouvert, sans risque de contamination. En effet, compte tenu de la difficulté liée à la décontamination des outils, de la nécessité d’assurer la protection du personnel opérant dans ces zones, ainsi que des coûts associés à ces opérations, la transposition de la contamination radioactive est un risque majeur. La première idée a été de décontaminer intégralement la boîte à eau. Cette solution a été rapidement abandonnée car beaucoup trop onéreuse (plusieurs millions d’euros), et complexe techniquement sans garantie de résultat. Pronal, concepteur de produits sur mesure en élastomère, a donc développé, en collaboration avec Framatome, une enceinte de protection en polyuréthane se fixant sur le trou d’homme et permettant de conte-

nir la contamination à l’intérieur de la boîte à eau. Cette enceinte à toit gonflable, dotée d’une structure rigide, épouse parfaitement la forme de son environnement et permet de créer une zone de travail protégée. Les opérateurs peuvent donc opérer sans contaminer leurs outils tout en intervenant en tenue universelle. L’enceinte est déployée intégralement depuis le trou d’homme à l’aide de divers outillages permettant ainsi de ne pas entrer à l’intérieur du bol pour limiter la dosimétrie. Le système de déploiement, ainsi que sa forme, ont été minutieusement conçus afin que les opérateurspassent un minimumde temps en face du trou d’homme lors de son installation, tout en garantissant une zone de travail suffisante pour le passage des outillages. •

TROPHÉE DE LA MAINTENANCE CURATIVE ET PRÉDICTIVE | INTERO ET DOw FRANCE

Inspection robotisée de réservoirs soumis au Pm2I

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e projet récompensé porte sur l’inspection de deux réservoirs en service sur le site de Dow France, à Lauterbourg (Bas-Rhin). Dans le cadre du Plan de modernisation des installations industrielles (PM2I), publié en octobre 2010, ces réservoirs devaient subir une inspection hors exploitation, avant novembre 2020. Cette opération de maintenance a été réalisée avec un robot A500, doté d’une caméra embarquée, capable d’évoluer en milieu Atex, pour réaliser des prises de vue en évitant l’entrée d’un opérateur en espace confiné. Ce robot permet de réaliser un floorscan identique à celui de la méthode traditionnelle (paroi, tôle

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de fond, soudures). Il est lié par un ombilical à un poste de commande qui est situé à l’extérieur, et à proximité du réservoir, permettant son pilotage par un système de sonar. Lors d’une première tentative en 2019, le projet avait avorté car les « parties molles » du robot s’étaient révélées incompatibles avec les fluides contenus dans le réservoir. D’où l’idée de Dow de ne plus réa-

liser cette inspection dans le fluide de travail, mais de vider les réservoirs et de les remplir d’eau pour permettre au robot d’évoluer en milieu liquide. Cette opération a été rendue possible grâce à un ensemble de fournisseurs dont Intero et l’Institut de soudure pour la partie inspection, Médiaco pour le grutage, Ebert pour la mécanique et la tuyauterie et Actemium pour l’instrumentation. Pour ce qui est de la performance économique du projet, Dow fait état d’une inspection moins onéreuse que la méthode traditionnelle : 400 000 € pour une inspection traditionnelle, coût divisé par deux en remplaçant le fluide par de l’eau, coût divisé par trois si le robot reste immergeable dans le fluide d’origine. •

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TROPHÉE DE L’EMPREINTE ENVIRONNEMENTALE | ETCI ET AXENS

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nze acteurs européens, dont ArcelorMittal, Axens, IFP Énergies nouvelles (IFPEN) et TotalEnergies, ont lancé, en mai 2019, un projet de démonstration d’un procédé innovant de captage de CO2 d’origine industrielle, le procédé DMX développé et breveté par l’IFPEN. C’est un procédé par solvant, plus performant que les procédés de référence aux amines. La stabilité chimique du solvant DMX permet également d’opérer cette régénération à une température supérieure et de produire le CO2 à pression plus élevée, ce qui se traduit par une économie de deux étages de compression par rapport aux procédés classiques. Par ail-

leurs, grâce à la valorisation de la chaleur produite sur le site d’ArcelorMittal, le procédé DMX, tel que validé dans ce projet «3D», devrait conduire à une réduction de 30 % des coûts de captage. Spécialisé dans la chaudronnerie et la tuyauterie sous pression, le lensois ETCI a été choisi pour réaliser le pilote de démonstration du procédé qu’il va installer sur le site sidérurgique d’ArcelorMittal, à Dunkerque (Nord). Il sera capable de capter 0,5 tonne par heure de CO2 issu de gaz sidérurgique. Le second objectif de ce projet est de préparer la mise en place d’une première unité de taille industrielle, qui pourrait être opérationnelle à partir de 2026, sur le même site. Cette unité devrait capter plus de 125 tonnes de CO2

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un pilote innovant pour le captage de co2 industriel

par heure, soit plus d’un million de tonnes de CO2 par an. Le troisième objectif est enfin de concevoir le futur pôle européen de Dunkerquemer du Nord, qui pourrait capter, conditionner, transporter et stocker 10 millions de tonnes de CO2 par an et verrait le jour à l’horizon 2035. •

TROPHÉE COUP DE CœUR DU jURY | TOURNAIRE ÉQUIPEMENT ET BOTANICERT

une plateforme collaborative dans le domaine de l’écoextraction

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l’Homme et de l’environnement tout en limitant leur consommation de ressources : eau, énergie, matières premières. Avec le WitNatLab, Tournaire souhaite mettre à disposition de ses clients œuvrant dans les secteurs du naturel (parfums, arômes, cosmétiques, nutraceutique, biocontrôle, etc.) une offre complète en termes de services, d’expertise et de techno-

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pécialisé dans la conception, la fabrication et l’installation d’équipements dédiés au traitement des matières naturelles brutes, Tournaire Équipement SAS a développé la plateforme d’essai collaborative WiNatLab, qui propose un ensemble de services pour accompagner les clients dans leur dynamique d’innovation, dans le domaine de l’écoextraction. En plus de solvants alternatifs, d’autres écoprocédés montent en puissance, alors qu’ils étaient auparavant utilisés à petite échelle. On peut citer l’extraction par ultrasons ou par micro-ondes. Les entreprises cherchent des procédés plus respectueux de

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logies. Cela est rendu possible par l’orchestration de partenariats premium centrés sur la performance – chaque partenaire intervenant sur un aspect du développement d’un actif, qu’il s’agisse du sourcing, de l’analyse toxicologique, de technologies d’extraction verte, d’études de marché, etc. Parmi ses partenaires, Botanicert est un laboratoire spécialisé dans le domaine du végétal, basé à Grasse (AlpesMaritimes), qui compte sept employés. Son expertise se situe dans la connaissance de la chimie du végétal, l’identification des plantes et des substances actives et les méthodes d’analyse. Parmi les autres partenaires figurent Health & Beauty Innovation, EcoXtract (Pennakem), IDCO et Nova Extraction. •

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zoom | économie circulaire

MOUSSES DE POLYURÉTHANE

OCOetDowouvrentlapremière usinederecyclagedematelasaumonde

À Semoy, Camille Paschal

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ituée à Semoy (Loiret), la première usine de recyclage de matelas au monde est le fruit de la collaboration entre Dow Polyurethane, Orrion Chemicals Orgaform (OCO) et Éco-mobilier, éco-organisme en charge de la filière française de collecte et recyclage des matelas. Elle appartient au programme Renuva de Dow qui vise à recycler les matelas en polyuréthane (PU) en fin de vie, afin de

ÉCO-MOBILIER DÉVELOPPE LA FILIèRE DE RÉCUPÉRATION DES VIEUX MEUBLES Éco-mobilier est un éco-organisme agréé par les pouvoirs publics français. Depuis sa création en 2011, il prend en charge la collecte, le tri, le recyclage, la valorisation énergétique et la réutilisation des meubles et matelas usagés sur l’ensemble du territoire. L’organisme possède près de 5 000 points de collecte en France mais aussi 200 centres de tri pour les matelas. « Ils sont ensuite envoyés dans sept unités qui

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les démantèlent et isolent les mousses de polyuréthane. Les mousses sont ensuite envoyées à des entreprises de recyclage mécanique pour être broyées et décompressées, ou des usines de recyclage chimique comme OCO », précise Dominique Mignon. « Nous cherchons à obtenir des qualités de mousses constantes en ayant une traçabilité des matelas que nous récupérons », ajoute-t-elle.

récupérer la fraction polyols. Le gisement est colossal, puisque 30 millions de matelas sont jetés chaque année en Europe, dont cinq millions en France. Ils finissent pour la plupart dans des décharges où ils sont incinérés. L’usine a nécessité près de trois millions d’euros d’investissements, provenant du privé et du public (Ademe, région, Dow, Eco-mobilier…). Sous le soleil d’octobre, nous commençons la visite dans le hangar de récupération de matelas, alimenté par Éco-mobilier. « Les mousses sont introduites dans la déchiqueteuse pour être réduites en morceaux de 2 cm. Ces derniers sont ensuite acheminés dans des silos de stockage via un processus pneumatique », commente Christian Siest, président d’OCO. Un mélange réactionnel composé de polyols provenant des usines de Dow au Pays-Bas, de réactifs et de catalyseurs - en proportions secrètes - est introduit dans le réacteur de 8 m3. « La mousse est petit à petit incorporée dans le réacteur. Il est chauffé à 200 °C, ce qui permet d’éliminer les bactéries », précise Christian Siest. Une fois la réaction terminée, le mélange est filtré. On recueille alors un polyol couleur rouille qui sera stocké dans de grands silos et tempéré à 20 °C pour le maintenir à l’état liquide. Les polyols peuvent ainsi être livrés directement aux clients du groupe. « Notre premier client est Vita Group, une société britannique spécialisée dans la formulation. C’est elle qui mélange les polyols issus du procédé Renuva, des isocyanates et les additifs pour obtenir les mousses de polyuréthane, vendues ensuite aux fabricants de matelas », ajoute le président d’OCO. Le consommateur pourra ainsi acheter des matelas avec une

proportion de polyuréthane recyclé allant de 20 % à 30 %. Lorsque l’usine aura atteint sa capacité maximale en janvier prochain, elle sera capable de traiter près de 200 000 matelas, soit 1 200 tonnes par an. D’après Christian Siest, « l’usine a été conçue de manière à pouvoir doubler sa capacité dès l’année prochaine. OCO envisage d’ailleurs de créer 10 unités supplémentaires partout en France ».

Limiter l’impact sur l’environnement

Si le programme Renuva s’inscrit déjà dans une démarche d’économie circulaire, les partenaires veulent aller plus loin encore. Au tout début de la chaîne, les matelas sont compactés pour prendre le moins de place possible dans les camions. Lors du procédé, « nous récupérons les gaz émis lors de la réaction. Ils sont brûlés dans un in-

© DR

En octobre dernier, Orrion Chemicals Orgaform (OCO) organisait une visite de presse dans sa nouvelle unité de recyclage de matelas, une semaine après son inauguration officielle. Retour sur cette première mondiale.

La mousse est petit à petit incorporée dans le réacteur de 8 m3.

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cinérateur sur place afin de réduire la présence de composés organiques volatils (COV) et limiter leur impact sur l’environnement », déclare le président d’OCO. Pour l’instant, les volumes ne sont pas suffisants pour être revalorisés énergétiquement, mais l’entreprise réfléchit à cette option. Cet incinérateur a donc recours au gaz naturel pour maintenir une température constante. Dernier exemple, OCO a mis en place un système de refroidissement des installations à deux niveaux. « Un des réseaux de froid est limité à 30 °C pour ne pas dépenser d’énergie, l’autre est plus froid », ajoute Christian Siest, sans vouloir en préciser la température exacte. De manière plus globale, Dow a réalisé une analyse de cycle de vie (ACV) sur l’ensemble du procédé Renuva. «Notre ACV a été réalisée en suivant les normes Iso et elle est certifiée par un auditeur externe. Elle a montré que le recyclage chimique des mousses en PU permet d’éviter 30 % d’émissions de CO2 par rapport à la production classique de polyols », précise Marie Buy, responsable du développement durable chez Dow. Et cerise sur le gâteau, Orrion favorise la biodiversité avec la présence sur son site de ruches, qui produisent chaque année plusieurs kilos de miel.

Pérenniser la filière de recyclage

Le programme Renuva et la construction de cette usine n’auraient pas été possibles sans une

OCO EN BREF

• Création : en 2010 • Localisation : Semoy, Loiret • Activité principale : recyclage des mousses polyuréthanes • Marché ciblé : literie • Nombre de collaborateurs : 50 • Chiffre d’affaires : environ 11,3 millions d’euros en 2020

filière de collecte et de tri. « Il était plus facile d’implanter une telle usine en France car il existe déjà une filière de récupération grâce à l’écoparticipation. Aucun autre pays ne possède de telles mesures », dévoile Dominique Mignon, présidente d’Éco-mobilier. En effet, une écoparticipation est ajoutée au prix des meubles neufs lors de leur achat. En 2019, cela avait généré plus de 175 millions d’euros de contributions. D’autant plus que, dès janvier 2022, et dans le cadre de la loi Agec, les distributeurs se verront obligés de proposer une reprise des meubles usagés des clients et ne pourront plus éliminer les invendus. « Ces nouvelles mesures vont permettre d’avoir un arrivage régulier de nouveaux matelas à recycler», commente Dominique Mignon. Mais il reste de nombreux gisements de mousses polyuréthanes à exploiter. « Il existe, en effet, toutes les mousses des sièges automobiles, des fauteuils et canapés. Ces produits sont plus difficiles à démanteler que des matelas, mais nous y travaillons », assure-t-elle. •

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© Dinhill On

zoom | économie circulaire

La filiale du groupe Séché Environnement, Speichim Processing, a ouvert les portes de son site de Saint-Vulbas dans l’Ain. L’occasion de présenter ses activités de régénération et de purification de solvants, et son positionnement dans un contexte croissant d’économie circulaire. À Saint-Vulbas, Dinhill On

© Speichim Processing

REPORTAGE

Le site de Speichim Processing à Saint-Vulbas.

SpeichimProcessingdonne unenouvellevieauxsolvantsusagés

P

roposer des solutions de substitution aux matières vierges généralement issues de ressources fossiles. Telle est la mission que s’est fixée la société Speichim Processing, filiale du groupe Séché Environnement, en ce contexte de développement durable. Et c’est au sein de la plateforme industrielle de la plaine de l’Ain (Pipa), à Saint-Vulbas, que l’entreprise abrite son siège et une de ses usines, dédiée à la purification par distillation. « Lors de sa fondation, Speichim était un chaudronnier, qui fabriquait des alambics et des colonnes de distillation. Ce n’est que bien plus tard, dans les années 1980, que le groupe s’est spécialisé

SPEICHIM PROCESSING EN DATES • 1953 : création • 1974 : développement des activités de fabrication à façon • 1985 : ouverture du site de Mourenx • 1989 : inauguration du site de Saint-Vulbas • 1993 : rachat par Technip et transfert de

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l’activité d’ingénierie

• 1998 : acquisition par la société Trédi

• 1999 : intégration de l’usine de Beaufort

• 2002 : affiliation

du site de Valls (Espagne) et passage dans le giron de Séché Environnement

dans un marché de niche : la distillation à façon de produits chimiques complexes », indique Laurent Carmona, directeur des opérations industrielles chez Speichim Processing. Outre son site Seveso seuil haut de Saint-Vulbas, l’entreprise opère trois autres sites à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), à Beaufort (Jura) et à Valls, à proximité de Tarragone, en Espagne.

Deux activités principales

Sur le site de Sa i nt-Vulbas, Speichim réunit différents métiers liés à la distillation, comme le détaille Laurent Carmona : « Environ 60 % de l’activité de l’usine est dédiée à la régénération de solvants industriels usagés. Cela permet de recycler des produits tout en abattant l’empreinte carbone (jusqu’à -80 %) par rapport à l’usage de solvant neuf. De plus, cela contribue à sécuriser l’approvisionnement pour nos clients. Le reste de l’activité du site (environ 40 %) consiste en la purification de mélanges complexes en vue de l’obtention d’intermédiaires de synthèse pour la chimie fine et la pharmacie ». Pour son activité, Speichim dispose de laboratoires d’analyses. Celui de Saint-Vulbas est notamment équipé d’une vingtaine de

systèmes de chromatographie en phase gazeuse, complétés par un équipement de chromatographie haute performance (HPLC) et un dispositif de chromatographie en phase liquide couplé à un spectromètre de masse. « Notre laboratoire permet d’évaluer la qualité d’un produit arrivant sur le site pour des opérations de distillation. Si l’échantillon est conforme, les camions citernes peuvent alors se connecter à notre procédé industriel », explique Laurent Carmona. Le groupe est doté également de l’outil nécessaire pour mener des essais de production en laboratoire (jusqu’à 10 kg), à l’échelle pilote (plusieurs dizaines de kg), préindustrielle (de 1 à 10 tonnes) et industrielle (plusieurs centaines de tonnes). « Le site de Saint-Vulbas s’appuie sur deux unités industrielles dédiées à chacun de nos métiers : l’une à la régénération de solvants et l’autre aux opérations de purification de mélanges complexes », indique Laurent Carmona. Ainsi, le site est en mesure de traiter environ 20 000 tonnes par an de produits industriels. « Nous sommes notamment équipés de 40 colonnes, chacune équipée de nombreux plateaux. Ce qui nous aide à effectuer des opérations

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LE PIPA, IMPLANTATION MAjEURE POUR SÉCHÉ ENVIRONNEMENT Présente depuis 1989 à SaintVulbas, Speichim Processing n’est pas la seule entité du groupe Séché Environnement à être implantée sur le Parc industriel de la plaine de l’Ain (Pipa). Depuis 1976, Trédi (155 salariés) y héberge des activités de traitement de déchets dangereux. La société est en mesure de décontaminer et de détruire les déchets souillés aux PCB (polychlorobiphényle) à l’aide de son unité de traitement

thermique. En outre, cette installation permet à Trédi de traiter des gaz industriels et spéciaux, et de régénérer certains gaz frigorifiques (halons). Outre les activités de ses filiales, Séché Environnement a également implanté à Saint-Vulbas un centre de R&D. En relation avec la direction technique du groupe, ce centre, opérationnel depuis 2019, s’appuie sur un effectif d’une vingtaine de salariés.

de distillation sous vide (jusqu’à 2 mbar), de purification de produits à haut point de fusion, de distillation moléculaire short path, de distillation réactive ou encore de purification d’intermédiaires thermosensibles », liste Laurent Carmona. Comme le précise Marc Peyrou, directeur commercial de l’activité : « Notre souhait est d’accompagner un client sur l’ensemble des phases d’un projet. Pour chaque distillation, nous concevons un procédé unique en fonction du cahier des charges du client. Ainsi, nous avons développé 15 nouveaux produits ou procédés en 2020. Environ 34 % de notre chiffre d’affaires est lié à des innovations développées, il y a moins de trois ans ». Speichim Processing, qui dénombre 170 collaborateurs (dont 70 sur le Pipa), cible notamment les secteurs de la pharmacie, de la cosmétique, des

© Speichim Processing

© Speichim Processing

arômes et parfums, de la chimie fine, de l’agrochimie, de la pétrochimie, ainsi que des peintures et encres.

européen MMAtwo pour effectuer de la purification par distillation, après l’étape de dépolymérisation », précise Laurent Carmona. Au-delà de l’économie circulaire, les compétences en distillation du groupe Investir pour développer vont lui permettre de contribuer de nouvelles activités au déploiement de projets dans Pour soutenir la croissance de son d’autres secteurs industriels, activité, Speichim Processing a comme la production de composés consenti à près de six millions d’eubiosourcés. En consolidant ses actiros d’investissements en 2021. Sur vités sur son site de Saint-Vulbas, la le site de Saint-Vulbas, ont été inssociété pourra également soutenir tallées une nouvelle colonne à disla relocalisation de la production tiller ainsi qu’une unité pilote pour Speichim de ses clients, notamment dans le rendre des déchets chimiques vadispose d’un domaine pharmaceutique. C’est lorisables avant l’étape de distillalaboratoire dans ce cadre que le projet de dévetion. « Nous travaillons également pour analyser loppement de Speichim Processing à décliner les activités de régénérales solvants à à Saint-Vulbas a été désigné lauréat tion et de purification dans le recyrégénérer. de la deuxième phase de l’appel à clage du PMMA (plexiglas). Dans projets « Relocalisation » du plan ce cadre, nous participons au projet France Relance et Investissements d’avenir. Ce qui va permettre de bénéficier de moyens supplémentaires pour poursuivre la croissance sur le site de Saint-Vulbas. D’une part, Speichim Processing envisage d’initier un programme de R&D visant à développer de nouveaux procédés de purification de matières chimiques complexes. D’autre part, le groupe prévoit de se servir de ce soutien pour financer le renfort de ses capacités de production de l’usine et le déploiement de sa future unité pilote visant à La distillation des mélanges est pilotée à partir d’une salle rendre valorisables des déchets chimiques. • de contrôle.

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zoom | r&d

PLATEFORME D’INNOVATION

Axel’Oneaouvertsesportes poursondixième anniversaire En novembre dernier, la plateforme d’innovation Axel’One ouvrait ses portes aux collectivités locales (et aux curieux!) pour faire un point sur dix ans de projets. Retour sur cette initiative unique en Europe.

À

l’occasion de la célébration de son dixième anniversaire, cette année, la plateforme d’innovation chimie-environnement Axel’One a ouvert les portes d’un de ses trois sites, appelé Axel’One Campus, installé sur le site universitaire de Lyon Tech la Doua à Villeurbanne (Rhône). Dédiée à la recherche fondamentale sur les matériaux et procédés innovants, cette plateforme a pour rôle de créer des synergies en accompagnant les projets de R&D et en consolidant la mutualisation d’outils scientifiques AXEL’ONE pour des start-up, TPE/ EN BREF PME, grands groupes et laboratoires académiques. • 20 PME hébergées Axel’One a été créée en • 56 projets en cours 2011 avec le statut d’asso• 260 personnes ciation et émane du pôle hébergées de compétitivité Axelera. • 27 collaborateurs La plateforme a hébergé Axel’One et accompagné, depuis 2013, plus de 50 entités (start-up, PMEs, grands groupes, laboratoires académiques) et de nombreux projets collaboratifs. Outre ce site de Villeurbanne, elle possède deux autres implantations dans la région de Lyon pour le passage à l’échelle industrielle : Solaize PPI, dédiée aux procédés, et PMI Saint-Fons pour le dévelop-

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© Axel’One

À Lyon, Camille Paschal

La plateforme a hébergé et accompagné, depuis 2013, plus de 50 entités.

pement de matériaux innovants. La création d’Axel’One s’est déroulée en deux phases, comme l’explique Didier Bonnet, directeur de la plateforme. « La première, immobilière, avait pour but de mettre en place les bâtiments et l’aménagement des surfaces. Nous avons donc ouvert notre premier site PPI, en 2013 à Solaize, dédié aux procédés. Le deuxième, PMI, a vu le jour à Saint-Fons, en 2014, pour le développement de matériaux innovants ; et le dernier, en 2018, Campus, sur le site LyonTech la Doua à Villeurbanne ». Cette première étape visait également à mettre en place l’offre de services d’accompagnement aux entités hébergées (HSE, logistique, appui pour l’aménagement des laboratoires et l’implantation des pilotes), et leur permet de se consacrer à 100 % à leurs recherches.

Une mutualisation des outils

« La deuxième phase a été la mutualisation d’outils de R&D. Tout d’abord, le lancement d’Axel’One

Analysis, en 2016, suite à l’arrêt du projet Ideel qu’Axel’One hébergeait. C’est un plateau mutualisé sur l’analyse en ligne industrielle en temps réel. Il fait le lien entre le besoin des industriels, et toutes les innovations disponibles, en termes de technologie d’analyse en ligne. Il propose des solutions sur mesure comme le codéveloppement de solutions analytiques, le conseil et l’aide à la décision, l’audit industriel des installations, les interventions sur site industriel ou pilote, les prestations de R&D et la participation ou sous-traitance pour des projets de recherche collaborative », ajoute le directeur. Il répond à un fort besoin des industriels et des entreprises qui se tournent de plus en plus vers la digitalisation. « Avec ce projet, nous espérons dépasser les freins technologiques et aider au maximum nos partenaires à conjuguer chimie et numérique », se réjouit Didier Bonnet. Il précise également que ce plateau mutualisé va permettre d’optimiser les procédés pour les rendre plus fiables et durables, mieux maîtriser la produc-

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tion et donc réduire la consommation d’énergie et la production de déchets, avec à la clé, un impact environnemental plus faible. Dix personnes travaillent actuellement sur le projet et huit industriels y collaborent. Entre 2016 et 2020, un million d’euros avaient été investis. De nouveau lauréat d’un projet PIA (programme investissement d’avenir) filière baptisé « Prisma », Axel’One Analysis va pouvoir investir 2,7 M€ supplémentaires entre 2020 et 2024 dans des technologies innovantes d’analyse en ligne. Autre projet majeur de la plateforme Axel’One, Sysprod, qui vise à mutualiser de nombreux outils de R&D, et de passage à l’échelle industrielle pour la catalyse, les matériaux et les polymères. Lancé en 2017, il représente un budget total de 13 M€, subventionné par l’Europe (Feder), l’État, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Métropole de Lyon, le CNRS et IFP Énergies nouvelles dans le cadre du CPER (Contrat de Plan État-Région) 2015-2020.

Un futur prometteur

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3D.Fab est une plateforme de recherche en impression 3D.

« Depuis deux ou trois ans, nous observons de grandes tendances. De plus en plus de projets accueillis sur la plateforme traitent de l’économie circulaire : recyclage chimique des plastiques, et des batteries, remédiation des métaux dans l’eau, etc.

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

PRÉSENTATION DE TROIS SOCIÉTÉS HÉBERGÉES SUR LA PLATEFORME Lors de cet événement qui a notamment réuni des élus de l’État, de la métropole de Lyon ainsi que de la région AuvergneRhône-Alpes, la plateforme a mis l’accent sur trois start-up et projets hébergés sur le site : Mecaware, 3D.Fab et le projet Smapi. Mecaware, acronyme de Metal Capture for Waste Recycling, fondée en décembre 2020, recycle des produits technologiques, notamment les batteries, pour récupérer de manière écologique des métaux critiques et des terres rares (lithium, cobalt, nickel, manganèse, lanthane…). 3D.Fab, pour 3D Fabric of Advanced Biology, est une plateforme de recherche en impression 3D, principalement pour la santé, à destination des

Environ 60 % des projets hébergés concernent ces thématiques », constate Didier Bonnet. Et pour cause, les grands enjeux sociétaux et climatiques se retrouvent au niveau européen, au sein du programme Green Deal qui dicte les mégatendances dans la recherche. « Sur Axel’One, nous héritons des feuilles de routes technologiques des partenaires académiques et des entreprises privées ». Pour répondre à un besoin toujours croissant des entreprises et l’accélération des projets tournant autour de l’économie circulaire, Axel’One veut étendre ses trois sites. « Nous sommes actuellement en train de concrétiser un partenariat avec la métropole lyonnaise pour la construction des ateliers CleanTech. Ces derniers vont permettre aux PME et TPE, après être passées par Campus et PPI/PMI, de développer des démonstrateurs à l’échelle préindustrielle », précise le directeur. D’une surface de près de 4 000 m2, ils permettront le déve-

entreprises et des laboratoires académiques. Les équipes travaillent sur quatre domaines principaux : la médecine régénérative et l’ingénierie tissulaire, l’impression pour le diagnostic, les prothèses et les innovations technologiques dans le domaine de l’impression 3D. Le projet Smapi, quant à lui, a pour objectif de développer une solution digitale globale d’optimisation de procédés batch ou continus, à l’échelle pilote. En collectant des données au cours du procédé avec des capteurs (chromatographes, spectromètres…), et grâce à de nouveaux algorithmes d’optimisation, ce projet permettra de développer des automates capables de rétroagir sur le procédé.

loppement productif des start-up au sein de la plateforme Axel’One. En revanche, Axel’One ne compte pas ouvrir une nouvelle plateforme. Pour Didier Bonnet, « il existe assez peu d’endroits en France avec un écosystème chimie-environnement comme celui de Lyon. Il faut en effet, pour bâtir une plateforme collaborative comme Axel’One, une taille critique d’industriels et d’acteurs académiques et une volonté commune de mutualiser les outils. Sans compter la partie financière, il faut être capable de trouver près de 12 M€ d’engagements privés pour monter un tel projet ». Et au directeur de conclure : « Depuis dix ans, nous nous portons bien économiquement et notre taux d’occupation des sites est désormais de 100 %. C’est très gratifiant d’accompagner les petites structures à réussir leur projet, et très riche pour les équipes. Le pari de la mutualisation semble donc réussi avec la volonté de faire changer les choses. C’est une magnifique aventure ». •

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Le système d’échange de produits chimiques RosaChem s’avère moins coûteux que l’envoi en destruction. LABORATOIRE

RosaChemfavorise l’échangedestocksderéactifsinutilisés

Par Dinhill On

e

t s’il était possible de conjuguer à la fois utilité, économie et écologie ? C’est avec cette philosophie qu’a été créée la société The Chemical Market, en juin 2019. Cette start-up, basée à Orléans (Loiret), propose une solution d’échange, dénommée RosaChem, permettant aux laboratoires (publics ou privés) de céder ou de se procurer des produits chimiques, des consommables et des matériels inutilisés. « Tout a commencé à l’époque où je travaillais en tant que chercheur à Lille et à Orléans. J’avais constaté que le laboratoire disposait de stocks

THE CHEMICAL MARkET EN BREF

• Création en juin 2019 • Siège à Orléans (Loiret) • Effectif : 1 salarié • Activités : Mise à disposition d’échanges de produits/consommables/matériels de laboratoires, enlèvement de produits chimiques • Partenaires : Orléans Val de Loire Technopole (programme Saxo 45), Initiative Loiret, France Active Centre Val de Loire, Lab’O Village par CA Orléans, Banque Populaire Val de France.

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par abonnement. La société The de produits chimiques non utilisés, Chemical Market donne le choix et je me suis dit qu’ils pourraient très entre deux formules : d’une part, bien bénéficier à d’autres structures, la classique, qui donne à l’abonné dans le cadre de leur activité de reun accès à la plateforme, un capital cherche. C’est ainsi que l’idée d’un de 600 points pour récupérer des système de mise à disposition de ces produits et la possibilité de posstocks de produits en lieu et place de ter des annonces pour leur placement en descéder ses stocks inutitruction a fait son chelisés. D’autre part, le min », se souvient Rolaboratoire peut égamain Sallio, fondateur lement souscrire à une de la plateforme Rosaformule sur mesure, chem. Outre la revalooù l’ensemble des anrisation des produits, nonces, de la logiscette solution aide à litique et des formalités miter la production de administratives (facdéchets issus des laboturation, recherche ratoires et à réduire les des fiches de données risques induits par l’en- Romain Sallio, de sécurité, etc.) est treposage de produits fondateur de la chimiques. De plus, ce plateforme RosaChem. géré par The Chemical Market. Actuellesystème s’avère moins ment, la plateforme recense près coûteux que la mise en destruction. de 500 annonces, nombre qui devrait doubler d’ici à la fin de l’année Un système d’échange à 2021. En effet, The Chemical Marpoints ket a déployé, depuis septembre Lancée en mars 2021, la plate2021, une prestation d’enlèvement forme collaborative s’apparente à sur demande et sans engagement un système d’annonces en ligne. au prix de 3,5 € par kilogramme Ce site Web recense les produits hors taxes, pour un poids comchimiques, les consommables et pris entre 9 et 30 kg par colis. « Le les matériels inutilisés mis à dispolaboratoire nous signe une attestasition par les laboratoires. La platetion de donation des produits, qui le forme fonctionne selon un principe décharge de la responsabilité de ses d’échange avec contrepartie non fiproduits. Nous prenons en charge nancière. « Chaque annonce publiée l’ensemble du stockage et de la mise vaut un nombre donné de points, à disposition des produits sur le site. déterminé en fonction de la valeur Cela nous permet ainsi d’enrichir la sur le marché et de la quantité disgamme de réactifs disponibles sur ponible des réactifs ou des matériels. notre site », indique le fondateur de L’adhérent dispose d’un capital de The Chemical Market. Outre les points de départ, qui lui permet de se réactifs inutilisés, la plateforme procurer des lots. Pour recharger ce met à disposition également des capital, chaque laboratoire pourra produits chimiques dont la date mettre des annonces pour céder des de validité indiquée par le fournisproduits non utilisés », explique Roseur est dépassée. « Cela ne diffère main Sallio. pas beaucoup des produits neufs, et L’accès à la plateforme et aux prescela ne les empêche pas d’être utitations liées à RosaChem se fait © The Chemical Market

La société orléanaise The Chemical Market a déployé une plateforme en ligne dédiée à l’échange de stocks inutilisés de réactifs chimiques. Accessible par abonnement, cette solution dénommée RosaChem permet aux laboratoires de se procurer ou de céder des produits, tout en s’inscrivant dans une démarche d’économie circulaire.

© The Chemical Market

zoom | économie circulaire

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


lisés sans incidence sur les expérimentations. Pour plus de précautions, nous recommandons tout de même de vérifier leur qualité avant usage », indique Romain Sallio. Avant d’ajouter : « Si des produits provenant d’un même laboratoire sont trop souvent défectueux, nous pouvons être amenés à refuser de reprendre leurs futurs lots ». The Chemical Market se charge également de contrôler les acquéreurs, en vérifiant s’il s’agit de véritables laboratoires ou entreprises, et ainsi d’éviter les détournements d’usage des produits récupérés.

Élargir l’approvisionnement en produits

© The Chemical Market

infochimie.com

RosaChem recense des annonces pour récupérer des stocks.

À l’heure actuelle, The Chemical Market travaille principalement avec des laboratoires académiques et plusieurs entreprises et grands groupes de la cosmétique. « Nous envisageons de proposer nos prestations à des entreprises de l’agroa-

limentaire. Nous prévoyons également d’inciter certains fournisseurs de réactifs à distribuer leurs surplus via notre plateforme », précise Romain Sallio. Pour soutenir son activité d’enlèvement de produits, The Chemical Market prévoit de se doter d’un site de stockage sécurisé, permettant d’entreposer entre 80 et 100 tonnes de réactifs en région orléanaise. « L’idée n’est pas forcément que les convois récupérés fassent des milliers de kilomètres à

travers la France en passant par Orléans. C’est plutôt de faire coïncider une recherche et une annonce émanant de deux laboratoires implantés à proximité », souligne Romain Sallio. La société échange également avec des transporteurs de matières dangereuses pour optimiser la logistique routière de produits plus sensibles ou dangereux. The Chemical Market est également en contact avec certains spécialistes du traitement de déchets dangereux ou spéciaux pour d’éventuelles collaborations. Enfin, à plus long terme, la start-up envisage d’exporter son concept en dehors de l’Hexagone, en premier lieu en Europe, compte tenu de la réglementation commune. « La France est l’un des pays les plus contraignants en matière de réglementation sur les produits chimiques, donc décliner notre solution en Europe devrait être plus aisé », conclut Romain Sallio. •

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Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

i n d u s t r i e l 45


cahier | peintures, encres et adhésifs

jean-Claude Saal Président de l’AFTPVA

EUROCOAT, UN LIEU DE RENCONTRE UNIQUE POUR TOUS! Quoi qu’on en dise, entre les candidats et les non encore candidats, la campagne électorale est belle et bien lancée, et va occuper les médias pour un bon moment! Nous, plus modestement à l’AFTPVA, c’est l’approche de notre Eurocoat, en mars 2022, qui nous occupe! Bien sûr, nous sommes rompus à cet exercice, et ce, depuis de nombreuses années, mais à chaque édition, c’est un réel challenge pour notre association. C’est donc avec une grande satisfaction que nous voyons, chaque jour, les acteurs de la filière s’engager et y croire. Eurocoat prend toute son importance, d’abord parce que celui de 2020 fut annulé, puis, et contrairement à ce que nous pensions, les pénuries de matières premières et les hausses continuelles qui s’ensuivent semblent poser problème à tout le monde. De plus, en quatre années, les fusions et acquisitions n’ont pas cessé, et le paysage actuel est bien différent. De même, l’évolution des législations et le «virage vert» amorcé partout rebattent les cartes dans nos industries. Bref, un «tas de choses» qui demandent à être discutées, commentées et analysées ensemble et en présentiel, et non à travers des écrans! Alors, quoi de mieux qu’un bon «vieux salon» qui reste et restera un lieu de rencontres unique pour tous! Associativement vôtre. * Association française des techniciens des peintures, vernis, encres d’imprimerie, colles et adhésifs

SOMMAIRE

• matière première Carbon Waters, un graphène de qualité en quantité industrielle

En partenariat avec

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MATIèRE PREMIèRE

carbon Waters, un graphène de qualité Pour répondre à une demande croissante en graphène, Carbon Waters vient d’annoncer une augmentation de ses capacités de production. L’entreprise a développé le procédé propriétaire CWEP.

F

ondée en 2017 à Pessac (Gironde), Carbon Waters est une jeune entreprise spécialisée dans le développement et la production d’une nouvelle génération d’additifs hautes performances, basés sur le graphène : Graph’Up. Exploitant une technologie brevetée, le procédé propriétaire CWEP ((Carbon Waters Exfoliation Process) se base sur une exfoliation, dite mécano-ionique, pour obtenir du graphène, à partir de graphite. Le graphène obtenu est de très grande qualité et hautement exfolié. L’avantage du procédé est de travailler uniquement sous format liquide, en dispersion, s’affranchissant donc des problématiques HSE liées aux nanopoudres. Les additifs Graph’Up ainsi produits sont prêts à l’emploi et compatibles avec une large variété de systèmes basés sur des dispersions en phase aqueuse ou solvantée, et utilisant la plupart des polymères. Les clients n’ont plus besoin de travailler sur la stabilité de l’additif, puisque celleci est inhérente au procédé de production. « C’est la combinaison de la qualité du graphène et de la stabilité de la dispersion qui est la clé du succès des additifs Carbon Waters. Cela permet d’obtenir des améliorations conséquentes des propriétés visées à des concentrations très faibles, lar-

gement inférieures à 1 % massique», résume Alban Chesneau, CEO de l’entreprise.

Débloquer des verrous technologiques

En investissant massivement dans la R&D, Carbon Waters a pu débloquer les derniers verrous technologiques et s’affranchir des limitations de volumes de production. «Le mécanisme était initialement considéré comme étant purement chimique, maisc’estenfaitunmélanged’exfoliation chimique et d’exfoliation mécanique. Le design actuel des réacteurs est donc très différent des premiers

© Carbon Waters

© FouchaMuyard

L’ÉDITO DE L’AFTPVA*

Réacteur de production des dispersions de graphène par le procédé propriétaire CWEP (Carbon Waters Exfoliation Process).

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aftpva. org

Eau de graphène commercialisée par Carbon Waters.

en quantité industrielle essais», commente Maxime Déniel, Responsable procédés. En allant audelà des brevets et de la technologie initiale, Carbon Waters a pu passer en 2021 de l’échelle laboratoire à l’échelle du réacteur produisant plusieurs dizaines de kilogrammes par mois. Le graphène est un matériau conducteur thermique et électrique. Il possède également des propriétés de barrière aux gaz et de renforcement mécanique. Son utilisation en tant qu’additif permet d’améliorer de nombreuses matrices pour les applications de demain (remplacement des additifs

et métaux toxiques dans les peintures, allègement et renforcement des structures composites, meilleur management thermique dans les adhésifs). Après avoir validé la valeur ajoutée de ses premières gammes de produits, l’entreprise travaille maintenant sur la sécurisation de son approvisionnement et sur la certification de la qualité de ses produits. Pour cela, Carbon Waters aborde une nouvelle phase de l’industrialisation de son procédé avec un passage à l’échelle pilote prévu pour l’année prochaine, le but étant d’atteindre un volume de 5 tonnes par an pour la fin 2023.

2022 : Dates à retenir Enfin, l’heure des retrouvailles a sonné! Le 20 janvier prochain se tiendra une soirée technique de la section Méditerranée. Et pour la section Île-de-France, une soirée conviviale est organisée le lundi 24 janvier au restaurant Maceo, Paris 1er. Des dates de journées techniques en régions sont annoncées sur le site Web de l’aFtPva www. aftpva.org. Si vous souhaitez présenter une conférence, vous pouvez vous rapprocher des présidents de sections. Quant à l’AFTPVA nationale et la SECF, elles organiseront conjointement l’épisode 3 de l’Écoconception des peintures, toujours en format webinaire. Il se déroulera le jeudi 3 février 2022, de 13h30 à 17h30. Cet épisode n°3 s’inscrit dans la lignée de l’épisode n°1 du mois de juin 2021 et de

l’épisode n°2 du mois de novembre 2021. Il a pour objectif derépondreauxattentesexprimées parlesnombreuxparticipantsàces deuxévénements. Après avoir évoqué les aspects réglementaires et marketing, la formulation fera l’objet d’une attention particulière. Seront traités : - L’utilisation de matières premières biosourcées et /ou écoconçues; - Les performances en fonction des MP utilisées et le taux de biosourcé; - Les aspects respect de la santé humaine et de l’environnement; - Les aspects d’écoconception des produits commerciaux tout au long de leur cycle de vie. Pour tout renseignement, contactez l’aFtPva : aftpva-mob@wanadoo.fr

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

Nous avons appris avec tristesse le décès du Prof. dr. thomas Brock, membre du Bureau exécutif et du Comité scientifique de la Fatipec. Il fut également président du Fachgruppe Lackchemie in der Gesellschaft Deutscher Chemiker (GDCh) de 2006 à 2011, une des associations membres de la Fatipec. Thomas Brock avait débuté sa carrière chez Herberts en R&D et application technique. Il a enseigné pendant plus de vingt ans à l’université de Sciences appliquées de Krefeld, en Allemagne. Membre de sociétés savantes et auteur de nombreux ouvrages, Thomas Brock était aussi très investi dans l’élargissement des contacts universitaires au sein de la Fatipec. Nous garderons en mémoire son professionnalisme et sa grande convivialité.

© DR

© Carbon Waters

In memoriam

Les salon et congrès Eurocoat de retour à Paris les 29, 30 et 31 mars 2022 Le congrès technologique et scientifique organisé par l’aftpva se déroulera dans les salons de l’hôtel Mercure, situé en face de l’entrée du Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Industriels et universitaires, saisissez l’opportunité de venir vous informer et échanger sur le thème : «De l’innovation à la fin de vie des revêtements». De nouvelles thématiques en lien avec la sécurité, l’environnement et le biomimétisme seront également développées sous forme de tables rondes. Le programme des conférences sera largement diffusé

courant janvier 2022. Le salon se tiendra dans le hall 2.2 du Parc des Expositions. Les Euroclips - Classic ou Premium - offriront aux exposants une tribune de communication pour présenter leurs nouveautés auprès des visiteurs du salon. Le traditionnel dîner de Gala du mercredi soir donnera l’opportunité aux exposants, visiteurs et congressistes de pérenniser leurs échanges professionnels dans une ambiance conviviale et détendue. Il aura lieu dans les salons de l’Hôtel de Poulpry (Maison des Polytechniciens).

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cahier | innovations

ÉVALUATION DE MASSE

Rendre les opérations de pesage moins lourdes © Metttler Toledo

La société Mettler Toledo a récemment lancé sur le marché de nouveaux produits pour les applications de pesage. Ces innovations permettent d’obtenir des mesures de masse plus précises, plus rapides et plus automatisables.

Le Smart Platter de Mettler Toledo.

Par Dinhill On

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© Metttler Toledo

La trieuse pondérale Série C de Mettler Toledo.

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ue ce soit pour le laboratoire ou la production industrielle, le spécialiste de l’instrumentation Mettler Toledo rend les opérations de pesage toujours plus avancées en implémentant des dispositifs innovants. La preuve en cette année 2021, avec le lancement sur le marché de pas moins de trois nouveaux produits par la société. Pour le pesage de précision, Mettler Toledo a développé un plateau à conception intelligente, Smart Platter, permettant de minimiser l’influence des flux d’air sur la mesure : courants d’air provenant d’une fenêtre ou d’une porte ouverte, de climatiseurs, de ventilateurs, d’armoires à flux laminaires, de mouvements de personnes à proximité du poste de pesage, etc. Selon Mettler Toledo, la technologie Smart Platter permet d’accroître jusqu’à quatre fois la précision d’une mesure dans un

environnement difficile. Ce qui réduit le risque de surremplissage ou de fabrication de mauvais lots. En outre, cette innovation accroît la productivité des opérations de pesage : en stabilisant les mesures, le temps de cycle est réduit de 50 %. Il est donc possible d’effectuer davantage de mesures dans un même laps de temps. Facile à nettoyer, le plateau s’avère polyvalent, permettant le pesage de différents contenants parmi lesquels des flacons, des béchers, des cylindres, des capsules, etc.

Favoriser l’automatisation des mesures

La société Mettler Toledo commercialise également son modèle de terminal de pesage dénommé IND360. Grâce à sa compatibilité avec les principaux appareils de pesage industriel, la gamme IND360 accroît la productivité et la disponibilité opérationnelles en favorisant l’automatisation. Ces terminaux

permettent une visibilité instantanée de l’état du système, grâce à leur système de surveillance des conditions de mesure et d’alarmes Smart5TM. En outre, les dispositifs offrent une meilleure intégration du pesage, étant compatibles avec les capteurs analogiques et intelligents.

Allier vitesse à précision

Les terminaux de la gamme IND360 se connectent aux appareils de pesage capables de mesures allant du microgramme à 1000 tonnes, et ce, avec une précision optimale et une vitesse ultrarapide. Pour compléter sa gamme de produits de mesure de masse, Mettler Toledo a lancé sur le marché une gamme de trieuses pondérales – série C – équipées de sa nouvelle technologie de cellule de pesée FlashCell. Avec trois tailles différentes de cellules de pesage FlashCell disponibles, capables de peser des produits jusqu’à 10 kg, ces appareils permettent d’obtenir des débits de produits supérieurs (jusqu’à 800 articles par minute) et un pesage plus précis pour réduire le gaspillage de produits. En outre, ces machines ont une conception ultracompacte, s’adaptant à l’espace restreint des usines. Enfin, la technologie FlashCell fournit des mesures présentant un écart-type jusqu’à quatre fois inférieur à celui des cellules de pesée de la génération précédente. •

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La rédaction d’InfoChimie Magazine vous propose une sélection de solutions techniques présentées en 2021. Équipements de process, mesures environnementales, digitalisation… L’innovation porte sur différents postes, du laboratoire à l’usine.

PRESSION

MESURE

Le nouveau capteur de pression PBS plus de Sick combine en un seul appareil un transducteur pour la mesure des seuils de commutation, un afficheur, une logique et une connectivité industrie 4.0 via IO-Link. Il atteint une précision de mesure de ≤ ± 0,5 % et une non-linéarité de ≤± 0,25 %, conformément à la norme IEC 61298-2. Il offre un temps de réponse de ≤ 5 ms. Équipé de chambres de mesure en acier inoxydable entièrement soudées, hermétiquement scelLe PBS plus de Sick lées et résistantes à la peut être utilisé corrosion, le PBS plus dans des systèmes peut être utilisé dans de surveillance. des conditions d’applications difficiles. De plus, le boîtier robuste avec un indice de protection IP65 et IP67 et la protection contre les surcharges protègent le capteur www.sick.com/fr des impacts externes.

Sika propose la solution de mesures d’ambiance RCM 880 qui affiche simultanément l’humidité, la température et la pression avec une grande précision grâce à une sonde interchangeable de mesures multiparamètres. Cet appareil est intégré dans un boîtier robuste et compact (170 mm x 150 mm x 35 mm). Les valeurs mesurées peuvent être surveillées à distance en temps réel Le boîtier grâce à ses trois caRCM 880 naux de sortie anamesure simultanément logique en courant la température, la (0-20 mA, 4-20 mA) pression et l’humidité. ou en tension (0-10 V ou 0-5 V). La sonde de mesure du RCM 880 offre une grande précision sur la plage de mesure d’humidité (de 0 à 100 % RH), de température (de -40 à -85 °C) et de pression (de 300 www.sika.net à 1200 mbar abs). © Sika

© Sick

Un capteur polyvalent Un boîtier pour l’automatisation multiparamètre pour les ambiances difficiles des usines

infochimie.com

CAPTEUR DE PROFIL

UN CAPTEUR INTELLIGENT POUR DES MESURES INDIVIDUELLES Les capteurs de profil multioutils intelligents OXM de Baumer permettent des solutions rapides pour des tâches de mesure individuelles grâce aux fonctions de mesure directement intégrées dans le capteur, et à leur utilisation simple. L’OXM200 est désormais disponible avec un faisceau laser bleu, réduisant ainsi le bruit spatial. Ceci permet des résultats de mesure plus précis, avec une résolution allant jusqu’à 3 µm et une plage de mesure de 25 mm, même pour les matériaux les plus difficiles tels que les plastiques. Les capteurs OXM100, équipés d’IO-Link et de Modbus RTU, représentent une solution intéressante dans la fabrication de machines en série. Ils sont également insensibles à la lumière ambiante.

www.baumer.com

IMAGERIE 3D

Traitement amélioré des images sans chatoiement

© Cognex

Grâce à une technologie récemment développée et brevetée, cognex élimine l’effet de chatoiement des lignes laser, optimisant ainsi l’imagerie 3D basée sur la triangulation avec son système de vision embarquée InSight 3D-L4000. Ce ette technologie repose sur un laser bleu d d’une longueur d’onde de 450 nm. Le faisc ceau laser est ensuite dévié par un miroir m microélectromécanique avec des vibrat tions ultrasoniques dans un plan pour créer u faisceau en éventail. Il est ensuite dirigé un sur une optique de diffusion qui permet la c création d’un éventail laser avec une largeur d définie précisément et une distribution d’int tensité uniforme le long de la ligne, élimin nant ainsi la formation de tavelures. Ce syst tème est suffisamment robuste pour être Le dispositif utilisé dans des environnements industriels InSight difficiles et fonctionne toujours dans les li3D-L4000 mites de sécurité des lasers de classe de améliore le protection 2M. Le système de vision InSight traitement des 3D-L4000 est équipé d’une puissance de images 3D. calcul intégrée suffisante et d’outils de vision 3D appropriés pour effectuer l’inspection de nuages de points 3D. De ce fait, il n’est pas néceswww.cognex.com/fr-fr saire d’avoir un ordinateur externe.

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

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cahier | innovations ANALYSE

La société krohne a mis au point un débitmètre électromagnétique ultracompact, l’AF-E 400, pour les utilités et l’automatisation industrielle. Il est spécialement conçu pour des applications en espaces restreints, telles que les lignes de refroidissement des équipements de soudage, ou encore les skids de dosage de produits chimiques. Cet appareil répond aux exigences des applications du chauffage et du refroidissement, de la construction de machines de lavage ou de dosage ou encore de l’automatisation industrielle, et ce, dans toutes les industries de process. L’AF-E 400 comporte un boîtier en acier inox et est adapté pour des liquides jusqu’à une température de +90 °C, ce qui permet de l’utiliser en continu sur des applications très exigeantes d’eau de chauffage et de refroidissement. La réduction de l’alésage rond de la sonde rend le débitmètre plus résistant en termes de tenue à la pression et offre une grande précision sur une large étendue de pressions et de températures.

www.krohne.fr

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ment, les températures minimales et maximales et les valeurs mesurées, les historiques d’étalonnage et les matrices de charge. Ces données peuvent être utilisées et traitées pour une analyse complète et une gestion plus précise des process. Les capteurs constituent également une base pour les stratégies de maintenance prédictive grâce à la technologie Heartbeat

Les capteurs Memosens 2.0 permettent une analyse plus simple des liquides. d’Endress+Hauser, et les services digitaux IIoT améliorés via l’écosystème www.fr.endress.com Netilion.

SÉCURITÉ

CAPTEURS

s’appuyant sur différentes technologies de détection éprouvées. Ces détecteurs trouvent des applications dans le domaine du traitement des eaux usées. En effet, le traitement des eaux usées présente un certain nombre de risques intrinsèques, notamment la production de gaz inflammables et toxiques, comme le méthane (CH4) et le sulfure d’hydrogène (H2S), mais aussi l’ammoniac (NH3) lors du traitement des boues. Certaines usines utilisent du dioxyde de carbone (CO2) pour le Des détecteurs contrôle du pH, un gaz qui de gaz peut s’avérer toxique et portables entraîner un manque d’oxydiminuent les gène. En intégrant des détecrisques pour teurs de gaz portables aux les opérateurs. EPI du personnel et des soustraitants, les unités de traitement des eaux usées peuvent ainsi les protéger des dangers d’explosion, d’intoxication et d’incendie. Teledyne propose également des détecteurs fixes permettant l’automatisation de processus pour gérer les risques avec une intervention minimale de l’opérateur. Les capteurs proposés par Teledyne sont en inox, permettant une utilisation dans des environnements salins et humides et dans des milieux très corrosifs à forte teneur en H2S.

Sous la marque POLARgauge, Wika commercialise deux manomètres et deux thermomètres spécialement conçus pour être utilisés à températures ambiantes allant jusqu’à -70 °C. Grâce à leur conception spéciale, le manomètre à tube manométrique PG23LT et le manomètre différentiel 733.31, ainsi que le thermomètre bimétallique type 55 et le thermomètre à dilatation de gaz type 73 conviennent aux applications extérieures. Ils sont conçus entièrement en acier inox et sont en grande partie sans joints d’étanchéité/ élastomères. Le boîtier de ces instruments est rempli avec un liquide capable de supporter de telles températures. Ils possèdent également une protection IP66 et IP67 Le manomètre PG23LT (en option). Ils sont est adapté pour des tous les quatre partienvironnements culièrement appréextrêmement froids. ciés dans le cadre de projets dans des contrées où sévissent des températures hivernales extrêmes. Ils sont principalement utilisés dans l’industrie pétrolière et gazière, l’industrie pétrochimique, pour des applications typiques telles que des stations de pompage pour le transport du pétrole et du gaz, etc.

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AUTOMATISATION

UN DÉBITMèTRE ULTRACOMPACT POUR LES UTILITÉS

2.0, les points de mesure de l’analyse des liquides sont prêts pour la digitalisation des usines. Cette technologie est disponible pour les capteurs de pH, de redox, de conductivité et d’oxygène dissous. Elle sera étendue à l’ensemble du portefeuille de capteurs pour l’analyse des liquides. Ces capteurs stockent de nombreuses données telles que les heures de fonctionne-

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endress+hauser présente une nouvelle génération de la technologie numérique Memosens pour une analyse des liquides plus simple, sûre et connectée. Elle convertit la valeur mesurée en un signal numérique et le transfère par induction au transmetteur, offrant un transfert de données sûr pour une disponibilité accrue au point de mesure. Avec Memosens

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n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


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Un transmetteur O2 pour prévenir situations les si angereuses da © Tecora

a société tecora a mis au La oint le TE2C, un transmetpo eur modulaire donnant des te mesures de gaz fiables et précises. Il peut être utilisé oit en milieu ambiant pour so évenir des situations danpré gereuses, soit dans un flux Le TE2C gazeux pour surveiller et/ou permet de optimiser un processus. Il prévenir les s agit d’un instrument autos’ situations nome logé dans un boîtier dangereuses. industriel en acier inoxydable. Le transmetteur TE2C utilise une technologie à deux fils, qui nécessite une source d’alimentation de 18-30 VDC. Il délivre un signal de sortie analogique 4-20 mA, linéaire et proportionnel à la teneur en gaz. Cet appareil fonctionne à des températures comprises entre +5 °C et +50 °C. Il est recommandé de l’utiliser à une pression équivalente à la pression www.tecora.com atmosphérique, à ± 10 %.

ENVIRONNEMENT

Le Gasera One Formaldehyde permet de mesurer de faibles niveaux de formaldéhyde. SURVEILLANCE

Contrôle des niveaux de formaldéhyde dans l’air ambiant L’analyseur de gaz photoacoustique Gasera One Formaldehyde d’envicontrol est basé sur la combinaison d’une technologie de détection photoacoustique améliorée en porte-à-faux ultra-sensible avec une source laser à cascade quantique fonctionnant sur une raie d’absorption spectrale fondamentale du formaldéhyde (HCHO) dans le moyen infrarouge. Cette combinaison offre une sensibilité (en parties par billion) pour mesurer de manière fiable les niveaux de fonds ambiants de HCHO. Cet appareil permet de réaliser des surveillances de qualité de l’air intérieur et de sécurité au travail, d’usines de biogaz, de nouveaux bâtiments, d’émissions des produits du bois et d’émissions du trafic. Cet appareil a un temps de réponse configurable par l’utilisateur, allant de dix secondes à quelques minutes. Il a une plage de détection élevée et dynamique et un fonctionnement stable. www.envicontrol.com

DES CAPTEURS DE QUATRIèME GÉNÉRATION Sensirion, l’expert de la détection environnementale, lance deux nouvelles versions de ses capteurs d’humidité de quatrième génération. Les SHT41 et SHT45 offrent des spécifications de précision d’humidité et de température encore améliorées. L’emballage en ruban et en bobine, combiné à son adéquation aux processus d’assemblage CMS standard, rend la série SHT4x adaptée pour les applications à haut volume. Les versions ultrahaute précision SHT41 et SHT45 présentent des précisions typiques qui ont été affinées jusqu’à ∆RH = ± 1% RH et ∆T = ± 0,1 C. Avec la plage de tension d’alimentation étendue de 1,08 V à 3,6 V et un courant moyen de 400 nA, le SHT4x est adapté aux applications fonctionnant sur batterie.

www.sensirion.com/sht4x

INjECTION

Système automatique pour les échantillons

© Shimadzu

Shimadzu a annoncé la sortie d’un système d’injection automatique d’échantillons de la série AOC-30 pour chromatographes en phase gazeuse. En plus des niveaux de performance de base élevés, la nouvelle série AOC-30 permet un travail à distance. Sa petite taille facilite le montage sur les systèmes GC ou GC/MS. Cette nouvelle série permet de s’adapter à l’environnement de chaque laboratoire. Plusieurs mises à niveau sont disponibles : auto-injecteur à tour unique (AOC-30i) qui transporte 30 échantillons et offre des possibilités de La série AOClavage intelligentes avec quatre solvants 30 permet différents; l’AOC-30i Dual Tower qui prod’automatiser pose un débit d’échantillonnage plus élevé l’échantillonnage grâce à une injection simultanée avec deux pour chromaauto-injecteurs sur un GC-2030; l’autotographies en injecteur AOC-30i combiné à l’échantillonphase gazeuse. neur AOC-20sU couvre une capacité accrue de 150 flacons; et l’AOC-30i Dual Tower avec échantillonneur qui atteint un débit élevé avec une capacité allant jusqu’à 150 flacons. De plus, les consommables liés à l’utilisation de cet appareil ont une durée de vie prolongée. Couplé à la fonctionnalité de rinçage améliorée, cela permet de réduire le transfert d’échantillon et donc d’atteindre des niveaux www.shimadzu.fr de précision analytique élevés.

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

51


cahier | innovations SÉCURITÉ

plage de détection dynamique ou de 0 ppm à 20 ppm, avec une sensibilité de 0,1 ppm au benzène. Titan échantillonne le gaz de l’environnement une fois par minute, et une mesure précise du benzène s’affiche en seulement 60 secondes. Il est équipé d’un système d’alarme à alerte immédiate avec deux niveaux configurables par l’opérateur, garantissant la sécurité et la

protection des travailleurs selon les normes requises sur le site. L’instrument intègre deux sorties relais permettant d’installer son propre système d’alarme. La mesure en temps réel permet de suivre les tendances dans le temps et de les communiquer via 4-20 mA ou RS485. Les données sont stockées en interne et peuvent être téléchargées à distance pour

UN TRANSMETTEUR SIMPLIFIÉ POUR APPLICATIONS INDUSTRIELLES vaisala a lancé son nouveau transmetteur Indigo510, compatible avec toutes les sondes intelligentes Indigo. Ce nouveau transmetteur possède, comme l’Indigo520, un boîtier métallique robuste IP66 et NEMA4 qui permet d’obtenir des performances fiables dans les environnements les plus sévères. N’importe quelle sonde de mesure compatible avec Indigo peut être fixée aisément au transmetteur Indigo510. Comparée à une sonde autonome, cette nouvelle solution élargit les possibilités concernant l’affichage, la connectivité, la tension d’alimentation et le câblage. Les clients bénéficient également de mises à jour régulières de la plateforme et du logiciel.

www.vaisala.com

52

https://ionscience.com

GAz

La société metrohm lance Mira XTR DS, un système d’identification Raman portable. Il a la capacité d’identifier plus de 20000 matières sur le terrain. Il s’agit d’un spectromètre compact, capable de traiter des substances émettant de la fluorescence. Il est équipé d’un laser de 1064 nm, comme la plupart des systèmes d’identification Raman. Le Mira XTR DS combine la petite taille, la haute résolution et la faible consommation d’énergie d’un laser de 785 nm, avec un apprentissage automatique pour eXtrater un signal Raman. Ce laser permet d’interroger des échantillons sensibles sans risque de les enflammer/détruire. Il permet également une conception compacte, au format de poche, autorisant l’utilisation d’une seule main. Une Le Mira XTR DS consommation d’énerpermet d’identifier gie inférieure à celle des les substances appareils 1064 nm signidirectement fie une plus grande ausur le terrain. tonomie de la batterie, avec une utilisation prolongée sur le terrain. Ce spectromètre peut être interfacé avec l’application HazMaster G3 pour fournir instantanément des renseignements exploitables. Les premiers intervenants peuvent calculer les résultats probables des mélanges sur place.

La société hamilton Process analytics a lancé un capteur optique de CO2 dissous (DCO2) destiné à être utilisé dans les applications de R&D, pilotes et bioréacteurs de production. Baptisée «CO2NTROL», cette sonde exploite un principe de mesure optique à semi-conducteurs et ne nécessite aucune maintenance en dehors de l’étalonnage, et permet de mesurer, surveiller et automatiser les processus de fermentation. Avec une plage de mesure de 5 à 1000 mbar (0,5 à 100 % -Vol ou 7,5 à 1500 mg/l), cette sonde est livrée avec la technologie Arc standard, dotée d’un microémetteur intégré qui stocke les données d’étalonnage et de qualité, et qui rend l’étalonnage possible dans un laboratoire de métrologie contrôlée. Le capteur robuste est également prêt pour le CIP, le SIP et l’autoclave. Hamilton propose également un livre blanc passant en revue les stratégies et équipements existants actuellement utilisés pour mesurer le DCO2, y Les capteurs compris la mesure indioptiques recte (capteurs souples), de DCO2 les analyseurs de gaz permettent d’échappement et une surveillance les capteurs des procédés électrochimiques.

© Metrohm

© Vaisala

SONDE

analyse. Titan intègre la technologie brevetée de détection par photo-ionisation d’Ion Science, avec une résistance éprouvée à l’humidité et à la contamination.

DÉTECTION

Un système de qualité militaire pour l’identification rapide des matières

Le transmetteur Indigo510 est compatible avec toutes les sondes intelligentes Indigo.

Le capteur Titan permet de surveiller les niveaux de benzène.

www.metrohm.com/fr-fr/

UN CAPTEUR OPTIQUE DE CO2 DISSOUS

© Hamilton Process Analytics

La société Ion Science compte changer les règles du jeu dans les applications de raffinerie avec son moniteur de benzène fixe vraiment sélectif, Titan. Il s’agit d’un moniteur en temps réel, spécifique au benzène, conçu pour les environnements pétrochimiques. C’est un très bon dispositif pour la sécurité des usines et des travailleurs. Cet instrument est mural, avec une

© Ion Science

Surveillance continue spécifique du benzène

de fermentation.

www.hamiltoncompany.com

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


Une nouvelle gamme de relais intelligent de surveillance

aBB lance un nouveau relais intelligent de surveillance de la température nommé CMTCN, qui vise à répondre aux différents besoins des clients avec un seul appareil polyvalent. Les innovations comprennent un écran LCD qui fournit des informations à jour des états et favorise une lecture rapide des informations. La communication en champ proche (NFC) assure aux utilisateurs de régler les paramètres simplement par le biais d’un smartphone, rendant l’installation environ 80 % plus rapide et plus intuitive que jamais. Le relais CM-TCN couvre un large éventail d’applications, ce qui optimise la logistique et réduit le nombre de références à gérer. Sa large plage de mesure et sa compatibilité avec différents capteurs, tels que le PTC et PT100, rendent l’appareil flexible pour s’adapter aux applications souhaitées. L’appareil offre des paramètres prédéfinis pour les applications les plus courantes, un espace de stockage pour les paramètres définis par l’utilisateur et une solution simple pour copier-coller les paramètres lors de la mise en service de nombreux appareils. L’appareil est compatible avec l’application gratuite ABB EPiC pour smartphone qui utilise la technologie NFC pour garantir un échange rapide www.abb.com des informations.

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

Le FlowJam T permet la surveillance du débit de poudre dans des conduites étroites.

DÉBIT

Un nouveau capteur de surveillance du débit de poudre La société envea a mis au point le FlowJam T, un nouveau capteur pour la surveillance du débit de poudre dans les conduites flexibles et étroites. Grâce à sa petite taille, il peut être facilement installé sur des conduites flexibles de faible diamètre. Il peut être utilisé pour toutes les canalisations en matériau électriquement non-conducteur, comme le plastique ou le caoutchouc, avec des diamètres extérieurs compris entre 4 et 25 mm. Le FloxJam T détecte tous types de flux solides qui traversent la zone de détection, quel que soit le sens du mouvement, par les décharges triboélectriques des particules. Le mouvement des matériaux dans les canalisations non métalliques est affiché sous forme de tendance via sa sortie analogique ou comme état de commutation via le relais. La sortie de tendance permet, par exemple, d’afficher si une quantité plus ou moins importante de matériau est transportée dans le tube. Il est également possible d’observer l’uniformité de la distribution du matériau. En outre, la sortie de contact du relais fournit des informations sur le flux ou son absence.

www.envea.global/fr

infochimie.com INCUBATEUR

UNE SURVEILLANCE SANS FIL DU CO2 vaisala présente une solution sans fil de mesure du CO2 simplifiant la surveillance des incubateurs. Cette solution combine la sonde à CO2 GMP251 de Vaisala à son enregistreur de données sans fil RFL100. Cette nouvelle configuration tire parti de la stabilité et de la précision de mesure supérieures de la sonde et fournit des mesures fiables du pourcentage de CO2 pour les incubateurs. Le RFL100 peut fournir plusieurs mesures dans un seul enregistreur de données : pourcentage de CO2, tempé- Vaisala lance une rature et solution de mesure humidité. sans fil du CO2. Outre la sonde à dioxyde de carbone GMP251, la sonde de température TMP115 de Vaisala ou les sondes de température et d’humidité relative HMP115 et HMP110 sont également compatibles avec RFL100. Tous les enregistreurs de données se connectent au logiciel viewLinc de Vaisala pour la surveillance. © Vaisala

TEMPÉRATURE

© Envea

© ABB

CM-TCN est un relais intelligent de surveillance de la température.

www.vaisala.com

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profession | nomination ARkEMA

CARBIOS

AIR LIQUIDE

directeur R&d

directeur général Le conseil d’administration du bioplasturgiste Carbios a coopté Emmanuel Ladent au poste de directeur général du groupe, ainsi qu’à la présidence de sa filiale Carbiolice, depuis le 1er décembre 2021. Il succède à Jean-Claude Lumaret, qui restera au conseil d’administration. Diplômé de la Neoma Business School, E. Ladent dispose d’une expérience de plus de 30 ans dans l’industrie automobile. Dernièrement, il exerçait au sein du groupe Michelin, où il a dirigé la division des Marques mondiales automobiles.

directeur général Le Conseil d’administration d’Air Liquide a indiqué que Benoît Potier allait céder son poste de directeur général. Ce sera François Jackow, actuellement directeur adjoint et superviseur des pôles Europe Industries, Europe Santé et Afrique Moyen-Orient-Inde, qui reprendra ses fonctions à compter du 1er juin 2022. À noter que Benoît Potier restera au sein d’Air Liquide, en qualité de président. Ayantrejointlasociétéen1993,François Jackow a notamment occupé les fonctions de directeur Monde de l’activitéGrandeIndustriedugroupe.En 2014, nommé directeur de la stratégie, il a pris part au rapprochement avec Airgas en 2016.

ilsbougent

François jackow

© Air Liquide

© Saint-Gobain

Le chimiste de spécialités a annoncé l’arrivée d’Armand Adjari en tantquenouveaudirecteur R&D du groupe. Il prendra ses fonctions au1er janvier2022,succédant à Christian Colette, soudainement décédé au cours de l’année. Titulaire d’un doctorat de physique théorique de l’université Pierre et Marie Curie à Paris et diplômé de l’École polytechnique, Armand Ajdari a travaillé durant quinze ans au sein du CNRS avant d’intégrer le groupe SaintGobain en 2007. Depuis 2017, il y occupe les fonctions de directeur de la R&D.

Emmanuel Ladent

© DR

Armand Adjari

jOHNSON MATTHEY

FÉDÉRATION GAY-LUSSAC

LINDE

directeur général Le chimiste britannique Johnson Matthey a coopté Liam Condon au poste de directeur général du groupe à compter du 1er mars 2022. Il succède à Robert MacLeod qui a décidé de quitter le poste après quasiment huit années d’exercice. Ayant débuté sa carrière auseindulaboratoireSchering,Liam Condon a occupé le poste de directeur au sein de Bayer Healthcare, et de directeur de la filiale chinoise du groupeen2006.Ayantexercéentant quedirecteurdeBayerHealthcareen Allemagne, il a pris les fonctions de p-dg de Bayer CropScience en 2012. Membre du conseil d’administration de Bayer, il a été nommé président de la division CropScience en 2016, et étaitenchargedesrégionsAmérique latine et Afrique pour le groupe Bayer.

Président

P-dg Le spécialiste des gaz industriels Linde a annoncé la nomination de Sanjiv Lamba au postededirecteurgénéral.IlsuccèdeàSteve Angel, qui occupait le poste depuis 2018 et a été appelé à remplacer Wolfgang Reitzle aux fonctions de président du groupe. Leurs mandats seront effectifs au 1er mars 2022. Fort de plus de 30 années d’expérience au sein de Linde, S. Lamba a occupé plusieurs postes à responsabilités, parmi lesquels directeurdelafilialeindienne,directeurdeBU enAsieduSud-Estet vice-présidentexécutif pour la région Asie Pacifique.

eNvoyez voS NomINatIoNS À dINhILL oN don@infopro-digital.com

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Laurent Prat

© Gay Lussac

© Johnson Matthey

Liam Condon

La Fédération Gay-Lussac, réseau national regroupant vingt écoles d’ingénieurs en chimie et génie chimique français, a accueilli Laurent Prat au poste de président. Il succède à Sylvie Bégin qui occupait le poste depuis 2019. Diplômé de l’INP-ENSIACET en génie desprocédésen1995,ilaobtenuundoctorat ensciencesdesagroressourcesen1998,puis une HDR en 2006. Il a débuté sa carrière comme enseignant-chercheur à l’INPENSIACET en 2000. Avant sa nomination, il exerçait en tant que directeur de Toulouse INP-ENSIACET depuis 2016. VOPAk

Dick Richelle

directeur général Leconseild’administrationdeRoyalVopaka officialisé l’arrivée de Dick Richelle au poste dedirecteurgénéralàcompterdu1er janvier 2022. Il succède à Eelco Hoekstra, qui a décidédequitterlasociété.S’appuyantsurplus de 25 années d’expérience, D. Richelle occupait précédemment le poste de directeur commercialetdéveloppementd’activitésau niveau mondial au sein du groupe.

Sanjiv Lamba

UMICORE

Frank Daufenbach

directeur de la stratégie Le groupe Umicore a officialisé l’arrivée de Frank Daufenbach au poste de directeur de la stratégie. Diplômé d’un master de HEC Paris en 2002, il a notamment exercé en tant que consultant chez Monitor Deloitte, KPMG et Oliver Wyman. Dernièrement, il a occupé les fonctions de vice-président Strategy et Marketing du business group «Clean Mobility» chez Faurecia. Il a pour objectif de mener la prochaine phase de croissance d’Umicore en tant que leader du secteur du recyclage et des matériaux destinés à la mobilité propre. n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


infochimie.com 8-10 MARS • Paris

JEC World : salon mondial des composites

www.jec-world.events/frr/

à noter

22-26 août • Francfort, Allemagne Achema 2022

8-10 MARS • roTTerdam, PAYS-BAS

Stocexpo Europe 2022 : salon annuel sur les métiers du stockage en vrac de poudres, de granulés et de liquides

salon international de l’ingénierie de la chimie, de la protection de l’environnement et des biotechnologies

www.achema.de/en/

formations

10-12 MAI • FrancForT, ALL LEMAGNE

CPE Lyon Formation continue Valérie Thoraval Tél. : 04 72 32 50 60 contact@cpe-formation.fr

www.ami-events. com/event/31db5703c d88-456d-992f9d 4629b22b5b/ e44 mmary?RefId=amI%20 sum bsite web

16-17 MARS • Lyon

Massterbatch 2022 : salon nternational et conférence in sur s l’industrie du masterbatch

www.stocexpo.com/en/

Extrusion : principes et applications 17-18 MARS • Lyon

Comment évaluer la biodégradabilité des plastiques 4-6 AVRIL • Lyon

Les bases de la chimie en continu - Flow chemistry

datesàretenir 16-18 MARS • Tokyo, JaPon

FC Expo 2022 : salon et conférence internationaux présentant tous types de technologies, d’équipements et de produits relatifs à la pile à combustible

plastiques en matières premières nouvelles

www.ami-events.com/ event/84c6f3f5-d5e54617-8abe-148816acc4c0/ summary?RefId=amI_ Website

17-20 mai • Paris

Midest 2022 : salon mondial de la sous-traitance industrielle

https://global-industrie. com/fr/midest

30-31 MARS • HeLsinki, FINLANDE

PU Tech 2022 : salon et conférence sur le polyuréthane

http://putechindia.com/ en/

Chembio Finland 2022 : salon bisannuel sur les équipements de laboratoire, les biotechnologies, et l’industrie chimique https://chembio. messukeskus. com/?lang=en

23-24 MARS • coLogne, ALLEMAGNE

Conference on CO2-based fuels and chemicals : événement sur les produits chimiques et les carburants à base de CO2 http://co2-chemistry.eu

29-30 MARS • HousTon, TEXAS, ÉTATS-UNIS

Chemical Recycling America 2022 : salon nord-américain sur les technologies de recyclage avancé des déchets

CNRS Formations entreprises Tél. : 01 69 82 44 55 cfe.contact@cnrs.fr 10-11 MARS • Paris

Technologies microfluidiques : principes et applications 4-7 AVRIL• amiens

www.fcexpo.jp/en-gb.html

23 MARS • noida, inde

7-8 AVRIL• Lyon

Les installations classées : maîtriser la réglementation

5-8 AVRIL • Lyon

24-27 MAI • kieLce, PoLogne

Plastpol 2022 : salon international des procédés des plastiques

www.targikielce.pl/en/ plastpol

31 MAI-1ER jUIN • FrancForT, ALLEMAGNE

Chemspec Europe 2022 : salon de la chimie fine, des spécialités et des intermédiaires organiques

FIP Solution plastique 2022 : salon de la filière Plasturgie, Composites & Caoutchoucs en France

www.chemspeceurope. com/2021/english/

8-11 MAI • FLorence, iTaLie

1ER – 4 jUIN • casabLanca, MAROC

www.aidic.it/cisap10/

https://plast-expo.ma/

www.f-i-p.com

Cisap 2022 : convention internationale sur la sécurité et l’environnement dans l’industrie de process

Infochimie magazine - Décembre 2021 - n°570

Batteries Li-ion : de la formulation à la fabrication de prototypes préindustriels 11-13 AVRIL • TouLouse

Revêtements par voies sol-gel : mise en œuvre et applications industrielles

Plast Expo 2022 : salon international du plastique, du caoutchouc, des composites et de la pétrochimie

55


table | index table des annonceurs

a, c

ARKEMA ............................................. 2e couv COMESSA .................................................. 49

d, e

DALMEC .................................................... 39 ENDEGS....................................................... 5 EUROCOAT 2022....................................... 27

g, h, l

GIP CHEMPARC......................................... 51 HTDS ......................................................... 53 INDUSTRIE INTERNATIONAL DIFFUSION................................................ 31 INFO CHIMIE MAGAZINE.................. 3e couv

u, m,v

USINE NOUVELLE ..................................... 57 MESA ......................................................... 45 VEGA .................................................. 4e couv

Index des entreprises citées dans ce numéro

3, a, b, c, d

3D.FAB ......................p 43 ABB ............................p 53 ADEME ......................p 38 ADISSEO FRANCE ...p 35 ADVENT INTERNATIONAL ....p 19 AFTPVA .....................p 46 AGRIPLAS-SOTRALENTZ .......................p 18 AIR LIQUIDE ............p 54 AIR PRODUCTS........p 14 ALGANELLE ..............p 26 ALGOSOURCE ... p 21, 26 ANSES .......................p 20 ARD.............................. 17 ARKEMA

............. p 10, 13, 17,28, 54 ASAHI KASEI ............p 25 ATLAS COPCO .........p 19 AXEL’ONE .................p 42 AXENS .................p 14, 37 AXLR ..........................p 25 BASF ......................... p 12 BAUMER .................. p 49 BAYERN-FASS ......... p 18 BERKEM ................... p 16 BIOCHEM ................ p 32 BLACKLEAF ............. p 30 BOTANICERT .......... p 37

BOULDER VENTURES ............. p 17 BPIFRANCE ............. p 11 BREAKTHROUGH ENERGY VENTURES p 17

BROADVIEW INSTRUMENTATION SERVICES ................ p 18 CALDIC..................... p 19 CAPRICORN PARTNERS ............... p 17 CARBIOS ............ p 17, 54 CARBONWATERS ... p 46 CARBONWORKS .... p 26 CEA ......... p 22, 25, 26, 27 CEFIC........................ p 10 CEFIC........................ p 32 CHANDRA................ p 15 CHIMIREC ............... p 19 CHIYODA ................. p 14 CIBUS ENTERPRISE p 17 CMS HIGH TECH .... p 34 CNRS ............ p 28, 30, 55 CO2 VALUE EUROPE ................... p 27 COGNEX................... p 49 COVESTRO ........ p 15, 25 CPE LYON ................ p 55 DMC .......................... p 17 DOW ................... p 36, 38 DSM .......................... p 16 DUPONT .................. p 13

e, f, g, h, i

ECHA .................. p 20, 21 ECO-MOBILIER ....... p 38 EIFFAGE ENERGIES SYSTèMES ............... p 34 ELKEM ...................... p 19 ÉMA .................... p 25, 27

Magazine édité par ETAI Antony Parc II - 10, place du Général-de-Gaulle - BP 20156 - 92186 Antony Cedex Tél. : 01 77 92 92 92 Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92, suivi des quatre chiffres indiqués après chaque nom. Pour leur adresser un e-mail, taper l’initiale du prénom, le nom puis @infopro-digital. com (ex. : pdupont@infopro-digital.com) PRESIDENT, DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Julien Elmaleh DIRECTRICE GENERALE DELEGUEE : Isabelle André DIRECTEUR DU POLE MAGAZINES SPECIALISTES : Pierre-Dominique Lucas

56

ENDRESS +HAUSER .................p 50

Envea ......................... ENVICONTROL ....... ERIKS ....................... ETCI .......................... EVONIK .................... EXXONMOBIL ......... FATIPEC ...................

p 53 p 51 p 19 p 37 p 21 p 14 p 47

FÉDÉRATION GAY-LUSSAC ........... p 54 FERMENTALG ......... p 26 FLUX FRANCE ......... p 34 FRAMATOME .......... p 36 GCP .......................... p 13 GIVAUDAN ............... p 34 HAMILTON PROCESS ANALYTICS ............. p 52 HONEYWELL ........... p 18 ICIS ........................... p 11 IEM ........................... p 25 IFPEN. p 11, 19, 22, 25, 27 IMCD .......................... p 6 INEOS ....................... p 14 INERIS ...................... p 21 INITIATIVES DÉCORATION SAS . p 34 INTERO .................... p 36 ION SCIENCE .......... p 52

j, k, l, m, n

JOHNSON MATTHEY .......... p 13, 54 KROHNE .................. p 50 LEPMI ....................... p 28 LG CHEM ................. p 15

DIRECTRICE DES REDACTIONS : Sylvie Latieule (95 87) slatieule@infopro-digital.com SECRETAIRE DE REDACTION : Ariane BoixièreAsseray (95 85) REDACTION : Dinhill On (chef de rubrique, 95 80), Françoise de Vaugelas (01 79 06 77 94), Nicolas Viudez (rédacteur en chef adjoint 95 81) Mathilde Lemarchand (95 83) Camille Paschal (93 97) RESPONSABLE STUDIO MAGAZINE : Thierry Michel assisté de Frédéric Dirr PREMIER REDACTEUR GRAPHISTE : Thierry Meunier CONCEPTION GRAPHIQUE : Miz’enpage PUBLICITE : Patricia Raphel (directrice commerciale Pôle Industrie Magazines spécialistes - 96 58) Emmanuel Pierson (Directeur de Clientèle - 96 37) assisté de Marie-Christine Soyeux (assist. technique - 96 56) REPRESENTANT : Rhône-Alpes : Gratiane Picchetti tél. 06 31 45 32 95 e-mail : gratiane.picchetti@infopro-digital.com

LINDE ....................... p 54 LOTTE ...................... p 15 MECAWARE ............. p 43 METEX...................... p 17 METROHM .............. p 52 METTLER TOLEDO p 48 MICHELIN................ p 17 MITSUBISHI ............ p 14 MITSUI CHEMICALS ............ p 13 NESTE ...................... p 14

o, p, q, r, s

OCO .................... p 15, 38 OPTIMISTIK ............ p 35 ORLEN POLUDNIE . p 16 ORLEN UNIPETROL p 14 OSMOSE .................. p 34 PLASTIC ENERGY ... p 15 PPG ........................... p 12 PRONAL ................... p 36 PYROWAVE .............. p 19 QUANTUMFLO........ p 19 RAVAGO ................... p 14 RELX ......................... p 11 ROGERS CORPORATION....... p 13 RONDOL INDUSTRIES............ p 35 ROSACHEM ............. p 44 SAINT-GOBAIN ....... p 13 SCG ........................... p 17 SCHüTZ ................... p 18 SÉCHÉ ENVIRONNEMENT . p 40 SEMBCORP .............. p 14

MARKETING, DIFFUSION, ABONNEMENTS : DIRECTEUR : Guillaume de Corbière DIRECTRICE DE LA DIFFUSION ET DU MARKETING DIRECT : Laurence Vassor MARKETING : Nina Yingui ninayingui@infopro-digital.com POUR S’ABONNER : Courrier : INFOPRO Digital Service Abonnements - Antonyparc II - BP 20156 - 92186 Antony Cedex Tél. : 33(1) 77 92 99 14 – du lundi au vendredi (9h à 12h - 14h à 17h / 16h le vendredi) Web : www.infochimie.fr 1 an, France : 339 € TTC (dont TVA, 2,10%) Etudiants, étranger, multi-accès : nous consulter Règlement à l’ordre d’Etai (pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire)

SENSIRION .............. p 51 SEQENS.............. p 13, 35 SHIMADZU .............. p 51 SIA PARTNERS ........ p 24 SICK .......................... p 49 SIKA .................... p 12, 49 SMAPI....................... p 43 SOFINNOVA PARTNERS ............... p 17 SOLVAY .................... p 17 SPCI ............................ p 7 SPEICHIM PROCESSING .......... p 40 SUDEL INDUSTRIES p 18 SUEZ ......................... p 26 SUMITOMO ............. p 14

t, u, v, w

TECORA ................... p 51 TELEDYNE GAS AND FLAME DETECTION p 50 THE CHEMICAL MARKET ................... p 45 TOTALENERGIES.... p 34 TOURNAIRE EQUIPEMENT ......... p 37 TRESCAL.................. p 18 UMICORE ................ p 54 VAISALA ............. p 52, 53 VESTKORN MILLING................... p 16 VICAT ....................... p 26 VOPAK ...................... p 54 WIKA ........................ p 50 WILO ........................ p 19 MENTIONS LEGALES

Commission paritaire n° 0224T 78667 ISSN 1286-0921 - Dépôt légal : Décembre 2021 Achevé d’imprimer sur les presses de Corlet Imprimeur ZI, route de Vire - BP86 - 14110 Condé-en-Normandie Société éditrice : EDITIONS TECHNIQUES POUR L’AUTOMOBILE ET L’INDUSTRIE (ETAI) SAS au capital de 57 029 328 euros Siret : 806 420 360 00117 Principal actionnaire : INFOPRO DIGITAL SAS

Origine du papier : Italie Pas de fibres recyclées Certification : pEFC Impact sur l’eau (P tot) : 0,008 kg/tonne

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


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molécule | analyse Les xylènes sont des liquides incolores, inflammables et presque insolubles dans l’eau. Ils sont produits à partir d’hydrocarbures par reformage catalytique ou par craquage pyrolytique. La teneur en xylènes dépend de la composition des matières premières. Par Gregory Morris

CONSOMMATION MONDIALE DE PARAXYLèNE ASIE

75 %

dont Chine 25 % EUROPE

8% AMÉRIQUE DU NORD

8%

RESTE DU MONDE

8%

LES DÉBOUCHÉS Le xylène est utilisé comme solvant, notamment dans la production de peintures, de vernis, ou encore de colles, entre autres. C’est aussi un précurseur de l’acide benzoïque. Les isomères sont principalement utilisés comme intermédiaires pour fibres polyester (paraxylène), comme précurseurs d’acide phtalique (orthoxylène) et d’acide isophtalique (métaxylène)

58

C8H10

Xylènes

L

es xylènes constituent une famille à part, dans la mesure où l’on n’a pas affaire à une forme chimique unique mais à une combinaison de trois isomères. Outre certaines applications où les trois isomères sont utilisés ensemble dans un mélange d’essence ou en tant que solvants, la majorité des débouchés concerne les isomères séparés para, méta et orthoxylène. Ces xylènes mélangés sont également l’un des rares produits de base à ne pas avoir de marché à terme. Presque tous les échanges se font sur le marché spot. Tout au long de cette année, les prix des xylènes ont augmenté lentement et régulièrement, presque en ligne droite. Le point le plus bas de ces douze derniers mois a été atteint en décembre 2020, à 470 $/t. Le point culminant n’a été atteint qu’à la minovembre 2021, à 890 $/t. Ce qui correspond à une hausse de 90 % sur l’année. En ce mois de décembre 2021, les prix ont légèrement baissé car les approvisionnements sont devenus plus aisés. Le prix spot, début décembre, s’est toutefois confirmé à 830 $/t, ce qui correspond à une augmentation globale de 77 %, depuis décembre 2020. Sans surprise, les prix des xylènes mélangés ont à peu près suivi ceux du pétrole brut et de l’essence. Tous les principaux aromatiques évoluent en fonction de l’économie des raffineries ainsi que des prix et de la demande du carburant. La stabilité des prix des xylènes mélangés a donc surpris. En effet, la

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demande de carburants en Europe a considérablement changé, car les restrictions de voyages, liées à la pandémie, ont affecté le transport. Le commerce international de tous les aromatiques est néanmoins resté actif. Les ÉtatsUnis et le Moyen-Orient sont des régions productrices majeures affectant les marchés des aromatiques de l’Atlantique et du Pacifique. En aval, la demande de para et d’orthoxylène est restée forte, cette année. Les approvisionnements ont été assurés et généralement décrits comme équilibrés, voire importants. Précurseur du polyester, le paraxylène (pX), est l’isomère qui trouve le plus de débouchés en aval. L’Asie consomme environ les trois quarts de la production mondiale de pX. La Chine représente 25 % de la consommation, et le reste de l’Asie 50 %. L’Europe, l’Amérique du Nord et le reste du monde représentent environ 8 % chacun. Le nombre de véhicules privés, et donc la demande et la production de carburants, ont augmenté en Chine et dans le reste de l’Asie. À ce titre, il y a eu des investissements importants dans les capacités de raffinage. Les perspectives pour les xylènes mélangés restent positives en termes de demande mondiale et d’exportations européennes. Même si l’Asie est devenue plus autosuffisante en xylènes, la demande de fibres de polyester et de résines reste stable et forte. L’Asie devrait rester un territoire majeur pour les importations de xylènes, au-delà de ses capacités de production régionales. • Gregory Morris

Les prix spot des xylènes mélangés en 2020 et 2021 855

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en €/t

9000

Déc 2020

715

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905 835

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545 485 Janvier 2021

Mai

Sept

Déc

Source Chimie Pharma Hebdo – Nord Ouest Europe

n°570 - Décembre 2021 - Infochimie magazine


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