INSPIR’ NEWS
Nous vous invitons à revisiter la page
Facebook de la créatrice DORA MOTI, qui a de nouvelles pièces disponibles.
INSPIR’ NEWS C’est officiel. Le 1er sommet de la coordina-
tion de l’Afrique centrale de l’Union Panafricaine de la Jeunesse se tiendra à Sippopo, en Guinée Equatoriale. Le thème de ce sommet est « la jeunesse inspire, une vision innovante du partenariat pour la renaissance Africaine. ». Pour plus d’information n’hésitez pas à aller sur www.
upjac.org
T
he Nakande’s Project organise son 2ème séminaire de Leadership au Collège François Xavier Vogt de Yaoundé du 28 au 30 aout 2012. Le thème de cette année est « construire le rêve Africain ». N’hésitez pas à envoyer vos dons (livres, fournitures scolaires) pour soutenir les 50 jeunes filles sélectionnées. Contactez la team Nakande sur info@thenakandes.org
TABLE OF CONTENTS Inspir’ Favorite
avec Nana-Ekua
Brew-Hammond page 8
Foculture
The Nollywood Boom page 10
Inspir’ Interview
Jason Njorku & IROKO page 12
Success Story with
David Adjaye page 18
TABLE OF CONTENTS Inspir’ Start-up
Heel the World page 20
Inspir’ Association
We built: Africa page 26
Inspir’ Career Christie Brown
page 28
4 Questions to... AYONET page 32
“VERS UNE ERE DE L’ AUTOSATISFACTION”
A ddis-Abeba, 15 Juillet 2012. Pour la première fois de son histoire, l’Union Africaine sera dirigé par une femme.
Mme Nkosazana Dlamini-Zuma est la représentante à plusieurs égards, du vent de changement qui souffle sur le continent depuis quelques années. Les moeurs évoluent, et ce n’est pas pour nous déplaire. Dans un contexte où L’Afrique est à la mode, et où tous les bailleurs de fond ont les yeux braqués sur nous, il serait inapproprié de ne pas tirer profit de la situation.
Gardons le cap sur les bonnes nouvelles. Lagos est récemment devenue la capitale Africaine la plus peuplée, devançant Le Caire, avec 11, 4 millions d’habitants en 2012. Une bonne nouvelle pour les investisseurs et les entreprises donc, car qui dit population, dit potentiel de consommation. Le Nigeria fait partie des pays africains qui consomment le plus leur production propre. Il y’a encore quelques mois, ils ont inventé la machine à foufou ! : Un robot destiné à faciliter la préparation de ce mets très prisé, notamment en Afrique de l’Ouest. Ah ! Ces Nigérians ! Certaines nations africaines, ont donc compris que le développement passe avant tout par la maximisation des compétences internes. A l’instar du Nigeria, le Ghana fait partie des exemples en la matière. Avec une croissance à 2 chiffres (14% selon les dernières estimations), le Ghana continue de mener sa révolution industrielle, fort de l’exploitation de son pétrole, de son or, et de son cacao. Pour ne citer que ceux là. Notre rôle chez Inspire Afrika, est d’illustrer ce/ceux que nous considérons comme modèles pour la mutation du continent. De fait, nous avons choisi ce mois ces deux pays qui ont, par un tour de force, réussi à baser le gros de leur économie sur l’autoconsommation. Ils anticipent, ils conçoivent, ils innovent, ils CONSOMMENT. Ne dit on pas que charité bien ordonnée commence par soi même ? Bonne Lecture !
Joan Y.
INSPIR’ FAVORITE
Fiche d
Nom: Nana Ekua Age: 34 ans
Nationalité: Ghan
Ville: Queens, New
Profession: Ecriva
Que raconte votre livre “Le Collier de Poudre”1? Il s’agit d’un fiction qui retrace mon expérience personnelle : j’ai quitté les USA à l’âge de 12 ans, pour m’installer au Ghana. Dans le livre, la héroïne, Lila est forcée de quitter Londres, où elle a grandi, lorsque sa mère la surprend avec un jeune homme. Une fois au Ghana, elle se rend compte qu’elle va y rester pour une période indéterminée, et intégrer un internat féminin sur la côte. A l’école, elle est confrontée à une culture qu’à l’origine elle n’essaie pas de comprendre. Elle pense qu’elle est meilleure que les autres, mais va se rendre compte qu’en fait, il est paradoxal, voire perturbant de se sentir supérieure à la personne qu’on est vraiment. Elle a peine entamé ce1 Traduit du titre original Powder Necklace
tte quête sur elle même que sa mère l’arrache udre » devint très rap une fois de plus à son univers pour la rame- mode/d’appartenance ner à Londres, puis aux USA. sage délivré. « Au fur et geais le livre et que je ré Le titre, “Le Collier De Poudre” est original que le message était be et intriguant. Quelle est l’inspiration der- la poudre était le symb rière tout cela en dépit de votre expérience elles d’affronter le chall personnelle? Dans le roman, l’école où se retrouve Lila Sur votre site web, vo est aux prises avec une sévère pénurie d’eau. au collège au Ghana a Certaines filles avaient des parents assez for- quelle manière? tunés capables de leur envoyer des barils en- Aller au « Mfantsim tiers d’eau, afin qu’elles puissent prendre leur School » m’a rendu bain. Elles enduisaient ainsi leur cou de po- Avant d’aller au Ghana udre, de manière à montrer à toutes qu’elles tait au Queens, à New avaient pu prendre leur douche, elles. Les famille, mes amis, les autres filles commencèrent à agir de même, sons à la radio et les l honteuses d’avoir à avouer qu’elles n’avaient définissaient le monde pas pu prendre de douche. « Le collier de po- quitté ce cocon pour v
INSPIR’ FAVORITE
d’Identité
a Brew-Hammond
néene-Américaine
w York
ain
pidement, un signe de à un groupe, un mest à mesure que je rédiréfléchissais, je réalisais eaucoup plus profond : bole de leur manière à lenge.
me suis aperçue que le monde ne tournait pas autour de moi, et que rien n’était comme ce que je le pensais. Le monde était 10 fois plus grand que le Queens. J’ai appris comment les gens vivent dans d’autres régions du monde, j’ai appris à respecter la culture et la sensibilité de chacun.
ous expliquez qu’aller a changé votre vie. De
Quel est votre conseil aux jeunes africains qui veulent se lancer dans l’écriture? Je pense que le manque de confiance en soi est plus accablant pour les écrivains que le manque de discipline. Donc, mon conseil est de ne jamais douter du fait que votre histoire vaille la peine d’être racontée. Ensuite, racontez là, et assurez vous qu’elle sera entendue/ lue. En d’autres termes, prenez vous au sérieux ! Ne soyez pas intimidés par ce que les autres ont déjà réalisé. Sachez que personne
man Girls Secondary plus ouverte d’esprit. a, mon univers se limiw York en général. Ma s programmes TV, les livres sur les étagères, selon moi. Lorsque j’ai vivre sans au Ghana, je
ne peut raconter votre histoire mieux que vous. En dehors de ça, soyez gourmands de lecture, et écrivez régulièrement, tous les jours si possible. Entretenez un journal de bord : Lisez un livre, un article, écoutez une chanson, et essayer de les réécrire à votre manière. Rapprochez vous d’autres écrivains, et allez à la recherche de mentors qui peuvent vous aider dans votre tâche, en lisant et en critiquant votre travail en toute objectivité. Essayez de nouveaux genres : si vous êtes poètes, essayer d’écrire une nouvelle ou un essai, et vice versa. Vous serez étonnés de voir que ces exercices vous permettront d’améliorer votre propre genre. Interview mené par Amma O.
FOCULTURE
D
e la même manière que Hollywood représente le showbiz à l’américaine, et que Bollywood évoque l’Inde et sa féerie, Nollywood est le représentant du cinéma nigérian et africain à travers le monde aujourd’hui. Par conséquent, vous en avez forcément déjà entendu parler. Au moins vaguement. Le boom de Nollywood, ne date pas d’hier : l’essor de l’industrie cinématographique nigériane commence dans les foyers de Lagos. Très tôt, les gens sont fascinés par ces films, qui finalement retracent pour la plupart, le quotidien et les coutumes au Nigéria. Comment et pourquoi le concept des films « naija » , supposé être propre à un pays, est-il devenu incontournable dans l’industrie du divertissement aujourd’hui ? Tout commence dans les années 60, lorsque la télévision apparait au Nigéria. A l’époque, le contenu de diffusion est déjà très règlementé, mais l’implication du gouvernement est évidente : il faut favoriser
LE BOOM DE N les programmes télévisés locaux au détriment des programmes étrangers. Très vite, les films à succès sont mis sur cassettes et vendus sur le marché. Grâce à cette politique, les films nigérians ont pu s’imposer au niveau local, pour pouvoir s’étendre sur la scène internationale plus tard. Le véritable succès se construit entre les années 90 et les années 2000. Nollywood devient rapidement la seconde industrie cinématographique la plus importante au monde, en termes de nombre de films produits. Sur ce domaine, elle dépasse donc Bollywood et est devancée par Hollywood. Sur le continent Africain, les films nigérians sont indéniablement les plus aboutis. La filière est exploitée de la meilleure des manières. Le Nigéria dispose d’infrastructures nécessaires pour permettre aux gens d’apprendre à jouer, à produire, à réaliser. Par ailleurs, Nollywood est en constante collaboration avec l’industrie cinématographique Ghanéenne, avec qui elle est aussi en concurrence directe. Le point fort de Nollywood, c’est le fait
que la plupart des sc téléspectateurs la pos aux personnages. Les dans chaque histoire r Les acteurs et actrices l’industrie sont les éq Jolie, Brad Pitt, ou e A ce titre, Geneviev dele, Desmond Elliot Zack Orji font partie adulés pour cette rais emple, est considéré dans le milieu. C’est u et directeur accompli propulsion de Nollyw aspora Africaine.
Actuellement, les film vendent plus que les Nigéria, ainsi que d pays africains. Plus mettent sur le march films par an, qui se ve tits pains. Un film coû 17 et 23 dollars. De p 150 000 copies de fil
FOCULTURE
NOLLYWOOD!
cénarios donnent aux ssibilité de s’identifier gens se reconnaissent racontée. s les plus reconnus de quivalents d’Angelina encore Johnny Depp. Nnaji, Funke Akint, Jim Lyke ou encore e de la crème, et sont son. Zack Orji par excomme une légende un acteur, producteur i, qui a contribué à la wood au sein de la Di-
ms Nollywoodiens se films Américains au dans plusieurs autres de 300 producteurs, hé entre 1000 et 2000 endent comme des peûte en moyenne entre plus, on comptabilise lms vendues tous les
jours. Il n’est donc pas étonnant qu’avec un tel palmarès, Nollywood ait charmé la Diaspora Africaine, notamment grâce à internet. En effet, les films sont désormais disponibles en streaming sur des sites comme YouTube, et accessibles, aux USA, en Europe, dans les Caraïbes, en Asie, etc. L’industrie est depuis longtemps légitime à l’international, et les acteurs nigérians sont bels et biens présents aux plus grands festivals organisés en l’honneur du 7ème art.
permettant aux internautes de visionner gratuitement des films. La vulgarisation de ces films, est le signe que l’industrie se porte bien et tend à s’exporter plus que jamais. Nollywood vient confirmer qu’une fois de plus, l’Afrique est incontestablement pleine de ressources. En dehors de nos ressources naturelles, nous disposons de talents capables d’impulser le mouvement, et déclencher une révolution culturelle à travers le monde. Le succès de l’industrie s’accroit, les techniques et outils de productions s’améliorent. Les artistes nigérians ont surement de nombreuses autres cordes à leur arc. Quelles surprises nous réservent-ils ? A quoi faut-il s’attendre dans les prochaines années ? Un « Wall Of Fame » à Lagos ? Un musée de cire à la gloire des acteurs ? Et pourquoi pas, un Golden Globe nigérian ? Tout semble possible !
Un des premiers films à avoir conquis le public est «Osuofia in London» avec le célèbre comédien Nkem Owoh. C’est l’histoire hilarante d’un homme qui découvre la vie occidentale pour la première fois à Londres, et que les téléspectateurs on eu plaisir à suivre au fil de ses aventures. Aujourd’hui, presque tous les films connaissent le même succès. Cette tendance a incité certains comme Jason Njoku, (fondateur d’iROKOTV) à créer des plateformes plus ou moins calquées sur le modèle YouTube,
Amma O.
JASON NJOKU
iROKO Partners:
LA REVOLUTION DIGITALE DE NOLLYWOOD
INSPIR’ INTERVIEW
I
l y’a 2 ans, Jason Njoku, fondateur et PDG de iROKO Partners rentre dans son pays natal, le Nigéria, après des années d’études à l’étranger. Il se rend compte sur place que sa mère est devenue accro aux films nigérians et ghanéens. Un jour, elle lui demande de lui ramener plusieurs DVD, qu’il n’arrive à trouver ni dans les bureaux de location, ni même en ligne. Il se rend ainsi compte qu’il s’agit là d’une faille à exploiter sur le marché cinématographique nigérian. Pourquoi ne pas lancer un site web qui fédèrerait tous les films de Nollywood ? Avec plus de 5 000 films stockés et 35 000 chansons disponibles en ligne, iROKOtv et iROKING, que possède iROKO Partners, représentent aujourd’hui la révolution numérique du divertissement nigérian et africain en général. Place à la découverte. Inspire Afrika: Le groupe possède iROKOtv, iROKING, iROKtv, NollywoodLove et YorubaLove. Quelles sont les différences entre ces 5 concepts ? Jason Njoku: iROKOtv est l’équivalent africain de ‘Netflix’. Notre concept est simple, génial, facile à utiliser, et la plate-forme est de bonne qualité. Quand j’ai commencé, je savais que les gens aimeraient le concept, mais très rapidement à voir la masse de trafic sur le site, je me suis rendu compte qu’ils adoraient Nollywood. Ils sont insatiables ! Heureusement, nous avons assez de films pour satisfaire nos « web spectateurs ». Nous avons un catalogue d’environ 5 000 films disponibles gratuitement en Haute Définition, et toute personne s’inscrivant à iROKOtv reçoit exclusivement les nouveaux films de la semaine. Cet abonnement
coute 5 $ par mois, ce qui est à peu près le même prix qu’un DVD. Si iROKOtv est l’équivalent africain de Netflix alors iROKING est l’équivalent de Spotify. iROKING possède plus de 35,000 chansons provenant d’environ 200 artistes. iROKING est l’avenir de la scène musicale numérique au Nigeria. Les gens peuvent avoir accès à de la musique à tout moment, et n’importe où. Par ailleurs nous aidons nos artistes à se développer une renommée mondiale. iROKtv quant à lui est une sorte de Nollywood derrière les caméras, un peu comme la chaine E! aux Etats-Unis. NollywoodLove était notre première Plate-forme pour la diffusion de films en continu, et YorubaLove diffuse des films exclusivement en langue Yoruba.
INSPIR’ INTERVIEW tieux. Nous savons qu’il y a un marché énorme à satisfaire. Nous sommes les seuls capables de satisfaire les besoins de la diaspora en termes de films Nigérians ET Ghanéens. Nous avons les films, l’équipe, la marque, l’impulsion nécessaire et nous ne voyons pas de limites à ce que nous sommes capables de réaliser. IA: Votre site Web ne signifie-t-il pas que les gens achètent moins de cassettes et DVD? Comment l’industrie du spectacle réagit-elle ? Jason: Plus de 95% des revenus de Nollywood proviennent de l’achat des DVD. Les gens peuvent absolument continuer à acheter des DVD. Mais notre concept est basé sur l’accès à Nollywood. Or, lorsque vous êtes en dehors du Nigéria, il est difficile de mettre la main sur un DVD. Grâce à nous aujourd’hui, que vous viviez en Russie, Malaisie, ou en Thaïlande vous pouvez regarder votre film Nollywood préféré en ligne ou sur un dispositif mobile, n’importe quand. N’oubliez pas aussi que les DVD se font régulièrement pirater et que les producteurs ne reçoivent pas un seul centime à partir de ces œuvres. Ils sont facilement copiés, tandis que nos films en ligne sont sûrs et protégés. IA: Nollywood est en essor comme aucune autre industrie cinématographique africaine ne l’est actuellement. Qu’est ce qui d’après vous le rend si unique? Jason: C’est la célébration de la culture Nigériane. Le caractère singulier de Nollywood est son argument de vente clé. Je pense que le volume de films réalisés est égalementl’une des raisons de ce succès. Il y’a toujours quelque chose de nouveau, les gens ne peuvent se lasser de Nollywood. Nous avons trouvé un super-utilisateur récemment : en 89 jours, un spectateur iROKOtv a regardé 1126 heures 59 mn et 30s. Et c’est une bonne chose : le contenu est là pour que les gens regardent. IA: Voyez-vous iROKOtv aussi grand que Netflix dans un avenir proche ? Jason: Nous sommes jeunes, nous avons un peu moins de 2 ans, donc je ne saurais vous dire si nous allons bénéficier d’un réseau aussi développé que celui de Netflix. Cependant, nous sommes ambi-
IA: Comment avez-vous attiré de la clientèle sur le site ? Comment s’est passée la transition de YouTube au site actuel ? Jason: Nous avons construit une base de données solide du temps de NollywoodLove, et lorsque nous avons fait la transition vers notre Plateforme iROKOtv, nos fans nous ont suivis. Ils adorent le site, et le fait que nous mettions constamment en ligne autant des films anciens que nouveaux les maintient en haleine. En dehors de Facebook, nous n’avons pas vraiment fait la promotion du nouveau site. La nouvelle s’est plutôt répandue par le bouche à oreille. Les gens regardent iROKOtv, ils aiment ça, et ils en parlent à leurs amis et famille. IA: Quelles sont les lois qui régissent les droits d’auteurs au Nigéria ? Jason: Il y a très peu de textes de lois sur les droits d’auteurs au Nigeria. La culture du respect de la propriété intellectuellen’est pas très présente, d’où le piratage qui a eu des effets dévastateurs sur l’industrie. Ces pirates volent les films, les copient sur les supports DVD, et le producteur qui a investi de son temps et de son argent pour faire ces films est perdant. C’est du vol, purement et simplement. Il y’existe quelques lois en place, mais elles sont difficiles à mettre en application. Nous investissons des centaines de milliers de dollars chaque année pour lutter contre ça. Nous voulons légitimer l’industrie en s’assurant que les gens sont payés de façon équitable. IA: Comment obtenez-vous la permission des producteurs pour la publication ? Jason: Nous achetons les licences en ligne aux producteurs. Ce qui nous donne les droits exclusifs en ligne à leurs films pour une période de temps déterminée.
INSPIR’ INTERVIEW
IA: Comment avez-vous abordé et attiré les investisseurs? Jason: Nous n’avons abordé aucun investisseur. Ils sont venus à nous. L’année dernière, nous avons été en vedette dans un article de Sarah Lacy de TechCrunch . Cela a retenu l’attention de certains investisseurs basé aux États-Unis. Tiger Global (investisseur majoritaire dans Facebook), a initié des négociations avec nous. Ils ont été impressionnés par le travail que nous faisions, notre ambition, et chose importante, le volume de trafic que connait notre site. La conversation a progressé très rapidement et a conduità un financement de 8 millions de dollars. Contrairement à l’usage, nous n’avons pas eu besoin de prospecter auprès des investisseurs. Nous n’avions pas 50 000 busi-
ness plan. Nous avions UNE idée, un auditoire déjà séduit, et une équipe en place pour y arriver. IA: À l’heure actuelle vous vous concentrez sur des films nigérians/ghanéens, prévoyez-vous également d’intégrer d’autres films africains? Jason: Nous sommes experts dans notre domaine aujourd’hui. Nollywood est ce par quoi nous avons commencé et par conséquent ce que nous maitrisons le mieux. Une chose que j’ai apprise dans ce métier c’est qu’il en faut jamais dire jamais. On nous connît pour Nollywood, c’est de cela que nous vivons, c’est ce que nous aimons et je dirais même que c’est l’air que nous respirons. Mais si l’industrie cinématographique africaine s’étend, alors il serait intéressant pour nous de voir ce
qu’on pourrait faire pour accompagner cette rente. En ce moment, IROKOtv est plus regardé croissance. à Londres et qu’à Lagos. Nous sommes principalement tournés vers la diaspora. Mais lorsque IA: Prévoyez-vous d’élargir vos services ? (peut- l’accès à Internet sera une évidence en Afrique être un service de commande des DVD à partir et non plus un luxe, nous focaliserons à nouveau du site Web ou même un bureau de location vi- notre attention sur le continent et examinerons déo nigérian/ghanéen réel!) comment servir les millions d’africains qui veuJason: Notre expansion de service la plus récente lent mettre la main sur des films de Nollywood. présentait un modèle d’abonnement. Comme je l’ai dit, les téléspectateurs d’iROKOtv peuvent IA: Quelle est votre réponse à ceux qui disent désormais avoir accès à tout le contenu du site qu’iRoking est “un voyou, un fauteur de trouble” pour seulement 5 $ par mois. Nous sommes une dans l’industrie de la musique nigériane avec société numérique. Internet est notre spécialité, l’argument que votre plate-forme est sans intérêt donc non, je ne me vois pas vendre des DVD ou ouvrir un bureau de location plus tard. Nous regardons vers le futur, qui grâce au web, tourne autour de la vente de films en ligne. La présence du haut débit en Afrique est relativement faible à l’heure actuelle, mais ceci change et vite. Quand l’Afrique connaitra son véritable boom numérique d’ici les prochaines années, nous allons voir dans quelle mesure suivre le mouvement et améliorer nos services. IA: Où voyez-vous iROKOtv dans les 5-10 ans à venir ? Jason: Bonne question. Nous ne planifions pas trop loin. Internet se développe rapidement et nous devons suivre le même rythme. Donc il n’est pas question pour nous de tirer des plans sur la comète. L’Afrique est une terre d’opportunités en termes d’investissement et d’infrastructures Internet. Je pense qu’une fois que la pénétration Internet sur notre continent sera évaluée à plus de 40%, l’envergure d’IROKOPartners sera diffé-
INSPIR’ INTERVIEW parceque YouTube fournit votre contenu gratuitement? Jason: Je réfute totalement le fait qu’iROKING soit considéré comme « un voyou » dont les actions seraient sans intérêt. Nous sommes un catalyseur de la révolution musicale numérique nigériane qui se déroule actuellement. Nous travaillons beaucoup avec les artistes, qu’il s’agisse de la gestion de leur image de marque, ou de la gestion de leurs comptes YouTube. Nous les aidons aussi à obtenir de nouvelles audiences à travers le monde. Prenons nos artistes YouTube les plus populaires par exemple : les P-Square. Avant que nous commencions à gérer leur contenu, leurs vidéos étaient éparpillées à travers YouTube. Ils ont perdu des millions de vues à cause de cela. Ils n’ont pas l’expertise ou la compréhension des notions de protection des droits d’auteur ou de CGU (contenu généré par les utilisateurs). Depuis que nous avons commencé à travailler avec eux en Mai 2011, ils ont généré plus de 26.5 millions de vues. Nous avons renvoyé 70% des recettes publicitaires aux PSquare, s’élevant à plusieurs dizaines de milliers de dollars, une somme qu’ils ne se doutaient pas pouvoir obtenir grâce à YouTube. Est-ce cela être un fauteur de trouble ? Absolument pas.
Par ailleurs, Michael Ugwu- le PDG d’iROKING et moi-même serions ravis de discuter de cette accusation avec tous ceux qui ne pensent pas que nous faisons progresser la scène musicale nigériane. IA: Quels conseils pouvez-vous donner à des entreprises telles que la votre, qui voudraient atteindre ce niveau de succès ? Jason: Je dirais que pour n’importe quelle activité, et pas seulement dans l’industrie cinématographique, vous réussirez uniquement si vous avez une passion pour ce que vous faites. Le flair créatif et la passion que les producteurs de Nollywood ont pour leurs films sont incroyables. C’est de là que provient leur succès. IA: Y’a-t-il une procédure à suivre lorsque l’on décide de revenir s’implanter en Afrique ? Jason: Assurez-vous que vous prenez le temps d’apprendre et de comprendre l’environnement des affaires et les coutumes locales. Si vous avez été à l’étranger pendant une période prolongée, ne pensez pas que vous pourrez simplement rentrer sur place et utiliser des techniques occidentales pour faire du business : Vous échouerez.
LA SUCCESS STORY DE
DAVID ADJAYE
par O.S.E.R. l’Afrique
I
l vit entre Londres, New York et Berlin, où son cabinet, Adjaye Architects, a implanté des antennes. L’entreprenant David Adjaye aime voyager, lui qui est né de parents Ghanéens à Dar Es Salam en Tanzanie. Son talent lui a ouvert les portes de la gloire. D’ici à 2015, c’est lui qui construira sur le National Mall de Washington le futur National Museum of African-American History and Culture. Ce projet de 370 millions d’euro, qui s’inspire d’une sculpture Yorouba, pourrait être inauguré par Barack Obama. Ailleurs, dans la capitale russe, il a récemment inauguré la Moscow School of Management Skolkovo. D’autres réalisations construisent sa re-
-Uni. Le jeune homme atterrit alors dans un collège de banlieue, où il est confronté aux préjugés de toute sorte. Un enseignant lui conseillera même de « faire du sport » parce que Noir. Mais le jeune homme trace sa route, est admis au sein de la Middlesex University puis à la South Bank University, effectue des stages dans les cabinets d’architecte de David Chipperfield et Eduardo Souto De Moura, et obtient en 1993 le diplôme du Royal College of Art. Dans la foulée, il s’adjuge la médaille d’argent du Royal Institute of British Architects (RIBA). En 1994, il n’a pas d’autre choix que de créer son cabinet, faute de travail. Avec les étudiants
nommée à l’instar de la bibliothèque Idea Store de Londres (2001), le Nobel Peace Center d’Oslo (2005), le musée d’Art contemporain de Denver (2007)… Notre bâtisseur n’en oublie pas pour autant son continent d’origine. Au Ghana, le cabinet d’Adjaye a conçu l’Elmina College, un « village éducatif » destiné aux étudiants mais qui peut aussi abriter des événements.
David Adjaye a été éduqué au gré des affectations de son diplomate de père, qui fut en poste successivement en Tanzanie, en Ouganda, au Kenya, en Égypte, avant de se poser au Royaume
des universités de Princeton et de Barcelone où il enseigne, il partage son goût pour « l’aspect performatif des bâtiments » et pour la « la planification urbaine ». Un penchant naturel le pousserait à concevoir chaque édifice en fonction du rôle qu’il sera appelé à jouer dans la ville.
Pour plus de Success Stories, (re)découvrez Le Carnet de la Jeunesse pour l’Afrique.
INSPIR’ START-UP HEEL THE WORLD, DES CHAUSSURES AU SERVICE DU SOCIAL.
IHeell existe désormais un nouveau type d’entrepreneur en Afrique… The world est bien plus qu’une marque de chaussures. Entrepreneur social égale-
ment, Fred MAWULLI DEEGBE et son équipe définissent leur entreprise comme une mission de « soutien à l’entreprenariat Ghanéen ». Ils ont parallèlement crée un mouvement à travers des bracelets de perles qui se portent aujourd’hui dans le monde entier, et n’ont pas l’intention de s’arrêter là. Nous avons rencontré Fred MAWULLI DEEGBE, pour discuter de la marque Heel The World, l’une des start-up les plus prometteuses au Ghana.
INSPIR’ START-UP
Inspire Afrika: Comment avez vous rencontrés les membres de l’équipe et pourquoi vous êtes vous associés ? Fred: Aujourd’hui, la compagnie est constituée de dix personnes directement impliquées dans HTW. Au début, je me suis rapproché de trois jeunes hommes de mon âge. Le quatrième étant notre cadet. Les trois garçons étaient excellents dans ce qu’ils faisaient, et avaient une expérience significative dans le domaine. Le plus jeune, Vijay Manu, était toujours à l’université, mais il était intéressé et très passionné. Finalement, par un concours de circonstances, je me retrouve seul avec Vijay. Ce qui peut paraître paradoxal, car en dehors de sa passion et de son intuition, il ne disposait d’aucune expertise. Tout ceci se déroule à la fin de l’année 2010.
il s’occupe de la production. Jeffrey Manu (le grand frère de Vijay), s’occupe de la publicité, du marketing et des médias sociaux.
I.A: Quand et comment vous est venue l’idée de HTW ? Fred: En 2009, je suis allé chez un ami pour faire une partie de jeux vidéo. J’ai emprunté les chaussures de mon père. J’avais choisi une paire dont il ne remarquerait pas l’absence. Elles étaient si laides que mon ami me taquinait à leur sujet. J’ai finalement acheté une nouvelle paire de chaussures dans un magasin de la place. En sortant, j’ai aperçu un jeune fabricant de chaussures, et lui ai demandé s’il pouvait reproduire la paire que je tenais en main. Il m’a répondu qu’il était impossible de faire une paire de chaussures de ce genre au Ghana. Sa réponse m’énerva. Je I.A: Qui fait quoi dans l’équipe? me disais intérieurement qu’après tout, il ne Fred: Vijay Manu est mon associé principal, s’agissait que de simples chaussures, non pas de
INSPIR’ START-UP
I.A : Pouvez-vous décrire le processus de la conception d’une chaussure à sa fabrication réelle ? Jeffrey: Nous commençons par le dessin sur papier. Ensuite, il s’agit de réfléchir à comment formaliser le produit : quel cuir va être utilisé, quelle gomme pour la plante de pieds, quelle coupe, quels types de semelles, etc. Ce sont les détails techniques qui interviennent à ce moment là. Dans la dernière phase, il s’agit de façonner la chaussure et de lui donner sa forme finale. Nous concevons les chaussures nous-mêmes et les fabriquons dans notre usine pour ensuite les distribuer sur internet. Nous avons recours au marketing direct .La marque se fait d’ailleurs principalement connaître par le bouche à oreille. I.A: Quelle est la mission de HTW ? Fred: Nous sommes une entreprise sociale. Nous croyons au concept du « self made man », et nous nous positionnons en exemple pour les jeunes entrepreneurs. Notre stratégie marketing provient du public que nous voulons cibler : jeune, branché et inspiré. Nous faisons tout ceci pour faciliter la tâche à nos successeurs, aux autres startups en devenir. On ne le dira jamais assez, l’ignorance est l’ennemi du progrès. Cela s’applique encore plus dans le monde des affaires. Nous voulons, à travers notre expérience, dégager la voie à ceux qui veulent eux aussi se lancer dans la grande aventure de l’entreprenariat.
de navettes spatiales. Alors, il devait forcément être possible de les fabriquer chez nous. Je travaillais dans une banque à ce moment-là, mais c’était un travail ennuyeux et répétif. Je n’étais pas satisfait et j’avais toujours voulu faire quelque chose dont je pourrais voir l’impact au quotidien. C’est dans ce contexte là que j’ai décidé de monter ma propre boîte. I.A:D’où tirez-vous l’inspiration pour concevoir vos chaussures ? Jeffrey: Nous aimons la mode. Les blogs sont d’énormes sources d’inspiration. Nous essayons à chaque fois d’anticiper sur ce que le public pourra aimer, et privilégions tout ce qui est nouveau, et qui va mener à la découverte.
INSPIR’ START-UP
I.A:En tant qu’entrepreneurs sociaux, dites nous en plus au sujet de votre entreprise sociale ? Comment encouragez-vous l’entreprenariat au Ghana ? Comme j’ai commencé à l’évoquer, nous aidons les startups par le financement, le marketing et nous organisons des conférences dans les universités. Actuellement, nous nous occupons d’une fille de 19 ans qui veut monter une compagnie de chaussures pour femmes avec un fond de démarrage. Nous lui donnons gratuitement nos conseils et recommandations dans tous les domaines (Relations publiques, Promotion, Technicité, etc.).
le marché. Et il n’ya pas mieux, nous l’avons dit plus tôt, que les réseaux sociaux pour mesurer cette perception. Initialement, nous avions commencé en définissant notre produit : nous avons créé quelques prototypes de chaussures; nous avons pris des photos et posté les images sur Facebook. Ensuite nous avons mis des questionnaires en ligne pour accompagner les photos et recueillir les avis. Nous offrions aux personnes qui répondaient en premier des remises sur nos chaussures, de manière à inciter à répondre aux questions. Les questions ressemblaient un peu à cela : “Combien paieriez-vous pour une chaussure de ce style ?”, “Pourquoi achèteriez vous cette chaussure ? I.A: Quelle était votre stratégie initiale et quelle Qu’est ce qui vous y attire le plus ?” est l’actuelle ? Jeffrey: Justement, actuellement, nous nous concentrons sur le produit et sa perception sur
INSPIR’ START-UP I.A: Quelle est la signification des bracelets de perles ? Jeffrey: Le noir représente le travail acharné, l’or est la récompense de ce travail. C’est un rappel pour tous ceux qui essayent de faire quelque chose de significatif. Les gens ne doivent pas oublier que tout succès est le fruit d’un effort considérable. Les bracelets sont aussi fabriqués manuellement dans nos usines.
marrez une affaire, vous n’avez presque pas de clients. Alors pourquoi dépenser de l’argent pour louer des espaces de vente à ce moment là ? La chose la plus intelligente à faire est de commencer via Internet et les médias sociaux, où les gens peuvent aimer ce que vous faites, partager votre page, vous envoyer des messages et consorts. La première chose dont vous avez besoin, c’est l’interaction. Le ressenti du public. Vous devez vous sentir le marché et les tendances. I.A:Quand avez vous lancé le concept HTW ? Aussi, il ne suffit pas de faire un business plan et de vous lancer directement après. Un business Fred: Nous avons commencé par créer une page plan exige que vous fassiez des projections sur Facebook en des choses Décembre dont vous n’a2010. Et com vez en réalité pte tenu du aucune idée, buzz et de l’ex simplement citation qu’elle parce que a généré, nous vous n’avez avons bon es pas tâté le terpoir pour la rain. suite. Nous n’avons pas enco I.A.: De qui re lancé la vous êtes vous marque offici rapprochés ellement, donc pour deman« vous n’avez der conseil encore rien vu». quand vous avez commencé? IA: Quelles étapes doit-on suivre pour s’assurer Jeffrey: Nous avons visé des entrepreneurs conqu’une fois la marque lancée le résultat sera à nus au Ghana, et qui sont dans l’industrie depula hauteur des prévisions ? is un certain moment. Nous avons eu la chance Fred: Autant nous sommes des fabricants de de rencontrer certains d’entre eux, qui nous ont chaussures, autant nous sommes des traders of- éclairés de leurs bons conseils, mais aussi de leur ficieux et des hommes d’affaires. Nous sommes expertise. Nous nous sommes rapprochés d’une à l’affût de l’actualité financière, du cours de la société spécialisée dans l’artisanat et les objets bourse. Nous nous renseignons afin d’éviter au en bois. Ils sont basés en Adenta (Ghana), mais maximum les erreurs de parcours. Quand nous distribuent à l’international, notamment aux avons débuté, les gens ont commencé à nous de- USA. Nous avons donc effectué un long travail mander où notre magasin se situait, quand est de recherche : il nous fallait trouver des personce que notre site Web sortirait, etc. Cette petite nes qui connaissaient et comprenaient la condipression peut vous pousser à faire les choses tion du marché Africain, Occidental, Mondial. beaucoup plus rapidement que prévu et à vous Je recommande à tous ceux qui veulent se lancer fourvoyer. La vérité c’est que lorsque vous dé- dans les affaires “Les quatres étapes vers l’Epi-
phanie” de Steve Blank. Nous y avons beaucoup appris. La chose la plus importante à faire dès le début, est de se concentrer sur le produit, et non pas sur les bénéfices qu’on espère pouvoir générer une fois le projet lancé. Il faut le travailler ce produit : l’offre, le packaging, le message publicitaire, le prix, la promotion, etc. Ce sont tous ces détails qui construisent l’identité de marque et qui attirent (ou pas d’ailleurs), le client. I.A : Vous disposez d’un système de livraison. Comment le gérez-vous ? Nous livrons à Accra et Kumasi. La livraison est gérée via les appels. Les personnes passent leurs commandes par téléphone et nous les livrons à domicile.
C’est votre passion qui doit vous guider. Vous devez aussi avoir un objectif plus profond que la quête du profit. En fait, une fois que vous l’avez cet argent, vous vous ennuyez. Enfin, trouvez des exemples de réussite autour de vous : poser leur des questions, laissez les vous raconter leurs expériences. Ne vous lancez jamais dans une affaire sans recueillir le maximum d’informations.
Entretien mené par Amma O.
I.A : Quelle est, selon vous la clé du succès dans Rejoignez la page fan de Heel The World en cliquant le monde des affaires ? ici Je dirais que vous devez aimer ce que vous faites.
INSPIR’ ASSOCIATION
Quel est le concept derrière WeBuilt : Africa ? WeBuilt:Africa est une entreprise sociale qui souhaite amorcer un changement grâce à l’architecture moderne et le design en redessinant et reconstruisant les présentoirs des marchés et des maisons avec des matériaux recyclés. Qu’est-ce qui vous a conduit à avoir cette idée ? J’ai créé WeBuilt:Africa en deuxième année d’école d’architecture. L’idée est venue en réponse à un problème de design que j’avais identifié dans les marchés informels qui sont les principales zones d’échanges dans mon pays le Nigéria. Après plusieurs visites, j’ai remarqué que l’apparence des présentoirs affectait négativement les échanges. Nous avons donc décidé d’améliorer l’apparence de ces présentoirs dans le but d’améliorer les ventes des marchands et créer un environnement économique favorable aux échanges.
client. Ce changement a apporté une amélioration notable dans les marchés, aussi bien sur l’espace de travail du vendeur que dans le marché en lui même. Après une production massive et une étude en fonction des différents secteurs d’activités, nous serons capables d’apporter des Décrivez-nous la table BI. Comment ça marche ? améliorations qui procureront à chaque vendeur Comment est-ce que les marchands ont accueillis un sentiment d’indépendance. Ainsi, ils augmenteront leur production car la consommation locale le concept ? En fait, nous nous sommes rendu compte que le augmentera. problème venait du fait que les marchands étaient désorganisés car ils utilisaient le même espace Quels sont les critères pour être volontaire à Wepour des produits de catégories différentes. Nous Built :Africa? Les connaissances en architecture avons d’abord abordé le problème de manière glo- sont-elles requises? bale, afin de trouver par la suite une solution pour Tous ceux qui sont suffisamment motivés et qui chaque type de produits vendus. Par exemple, la sont désireux d’apporter un changement à leur table construite pour un boucher sera différente communauté sont les bienvenus. Aucune conde celle d’un vendeur de tomate ou d’un vendeur naissance en architecture quelle qu’elle soit n’est requise. Tout ce qu’on demande c’est d’être innovde téléphone mobile. La Bi-Table est conçue de telle sorte que l’espace ant et pourquoi pas, de changer des vies. est plus efficacement utilisé avec deux surfaces de table agencées autour du boucher dont l’une sert Quel est votre cursus académique? à couper la viande et l’autre sert à la présenter au Je suis encore une étudiante, (mal) heureusement.
INSPIR’ ASSOCIATION plus élémentaire possible. Avez-vous des bureaux au Nigéria ? Nous avons déjà occupé plusieurs locaux tout au long de l’année mais nous espérons trouver un bureau définitif d’ici la fin de l’année. Nous sommes actuellement situés au 285, Akin Olugbadestreet, Victoria Island, Lagos.
J’ai effectué deux ans d’études d’architecture à la Southern California Institute of Architecture et j’ai décidé de prendre une année de césure pour réaliser certains projets. (Mal) heureusement je devrais retourner à mes études dès Septembre prochain. Je suivrais des cours à UCLA. Combien de membres compte WeBuilt : Africa aujourd’hui ? Nous avons 76 volontaires. Il a dû être assez simple de commencer votre entreprise au Nigéria car vous en êtes originaire. Comment comptez-vous étendre vos activités au reste de l’Afrique? La demande de stands de commerce est très élevée en Afrique car les marchés informels y sont répandus. Et une fois qu’un marché donné est meublé par des unités commerciales spécifiques, il servira de modèle de base pour la réplication à travers l’Afrique. Nous avons l’intention de créer des synergies avec le plus grand nombre de designers africains, en parlant le plus possible de notre entreprise sur les réseaux sociaux et en sensibilisant les gens à notre cause. Avec la production de masse, les techniques de fabrication utilisées dans l’assemblage de chaque unité peuvent être assez facilement répétées car les différentes étapes auront été répertoriées. Ces instructions sont notés sur chaque pièce (ou table) afin de faciliter le montage. Ajoutez à cela, on peut facilement trouver les matériaux dans la nature, ce qui permet à nos tables d’être construites de la
Quels sont vos projets futurs ? WeBuilt : Homes. WeBuilt : Homes a pour but de redessiner et ensuite de construire des maisons contemporaines pour ceux qui sont au bas de la pyramide sociale. Avec WeBuilt : Homes nous espérons leur fournir des maisons décentes avec les matériaux qu’ils utilisent chaque jour tout en y ajoutant une touche de modernité. L’architecture contemporaine n’est pas seulement faite pour les
gens de la « haute société ». Donc le but de notre démarche est de faire preuve d’innovation architecturale tout en gardant les matériaux déjà présents en Afrique. Dans le cadre de WeBuilt :Homes, nous avons reçu récemment le rendu d’une proposition de design nommée « Contemporary Shack Type A » (ci-dessus) . Elle contient une chambre, une cuisine, une cabine de douche et un espace vente incorporé. Ceci pourra être bénéfique pour les individus qui font dans le commerce et la vente à domicile. Les pièces seront fabriquées sur commande, pour faciliter la tâche aux volontaires de WeBuilt : Africa, qui voudront bien participer à la création de ce prototype.
L’ETOILE DE LA MODE AFRICAINE
C
AISHA OBUOBI
réée il y a 4 ans, Christie Brown est une marque de vêtement de luxe dont le siège social se trouve à Accra, au Ghana. Sa créatrice, Aisha Obuobi, fait partie des stylistes à avoir donné une nouvelle dimension à l’industrie de la mode africaine, notamment grâce a une nouvelle manière d’utiliser le wax. Cette originalité a permis à la marque d’être l’une des plus remarquées lors de la Fashion Week Parisienne. De plus, certaines célébrités à l’instar d’Alicia Keys arborent fièrement les créations de la jeune dame. Nous vous invitons à découvrir notre carrière inspirante du mois…
INSPIR’ CAREER
LES DEBUTS.... Aisha (ci-contre) a toujours eu une passion pour la mode. Influencée très jeune par sa grand-mère qui était couturière, la mode a toujours fait partie de son quotidien. La marque a été lancée en Mars 2008, après qu’Aisha ait réalisé qu’il n’existait pas assez de labels africains, et qu’en plus ceux qui existaient déjà n’étaient pas assez portées. Elle a pensé qu’il serait intéressant de présenter un nouveau visage de la mode africaine. Déterminée à concrétiser son rêve, elle s’inscrit au Vogue Style School of Fashion dirigé par Joyce ABABIO, un grand nom de la mode au Ghana. Là-bas, elle apprendra véritablement à coudre pendant un an, tout ça dans le but d’être impliquée le plus possible dans la création de sa marque.
LE NOM DE LA MARQUE Christie Brown n’est ni une invention, ni l’alter ego d’Aisha. Le nom donné à la marque est celui que portait sa grand-mère, décédée 3 ans avant que la jeune demoiselle ne se lance dans l’industrie. Elle a ainsi décidé de rendre hommage à celle qui lui a transmis cette passion pour la mode. Aisha explique qu’elle a vécu avec sa grand-mère lorsqu’elle était plus jeune, et qu’elle a toujours été entourée de machines à coudre et de bouts de tissus. Sa grand-mère était capable de confectionner des vêtements à partir de n’importe quel tissu. Après que sa tante lui ait offert une machine à coudre, Aisha pouvait désormais suivre les traces de sa grand-mère, et créer sa propre destinée.
LE CONCEPT... Christie Brown a été créée dans le but d’encourager les gens à s’habiller en wax ou en imprimés africains de façon plus originale. Les gens ont tendance à ne porter les tissus africains que pour des cérémonies traditionnelles ou lors d’occasions spéciales (Kaba , etc.…). Aisha confirme cependant que les choses changent progressivement: “A présent, on porte le wax à la moindre occasion, que ce soit pour aller au travail, pour sortir en soirée, ou tout simplement pour s’habiller”. Elle est très heureuse de voir que les habitudes vestimentaires évoluent, et que le wax est de plus en plus prisé, non seulement au Ghana, mais partout dans le monde.
INSPIR’ CAREER L’ORGANISATION DE L’ENTREPRISE La marque très jeune. Par conséquent, Aisha ne dirige pas encore toute une équipe de designers. Cependant, elle travaille avec un partenaire qui est plus impliqué dans les opérations commerciales concernant la marque. Ils sont complémentaires, surtout parce qu’ils arrivent à discuter de leurs idées. Même si Christie Brown n’est pas encore une grande maison de couture, Aisha espère en faire une marque de référence.
L’EXPERIENCE PARISIENNE... Le label a été le seul parmi les stylistes Ghanéens à être autorisé à défiler à l’évènement “L’Afrique-à-porter”, lors de la Fashion Week Parisienne en 2010. Il faisait partie d’un collectif constitué de 9 autres designers africains: “ J’étais encore une bleue et c’était enrichissant d’échanger avec des artistes qui sont dans l’industrie depuis plus longtemps. Cette expérience m’a également permis d’observer comment fonctionnait l’industrie de la mode sous d’autres cieux.” SON INSPIRATION... Aisha tire son inspiration principalement des blogs. Elle est aussi inspirée par son entourage immédiat: elle observe les gens sur la route en allant au travail, dans les supermarchés, etc. Le style urbain Ghanéen la fascine. Oscar De la Renta, Diane Von Fürstenberg, Carolina Herrera et Celine sont quelques-uns de ses designers préférés. LE SECRET DE LA LONGEVITE Parce que la mode change sans cesse, se faire un nom dans le domaine n’est pas une mince affaire. Pour Aisha, le secret de la longévité consiste à bâtir sa marque autour d’une vision claire et spécifique. « Fais ce que tu dois faire du mieux que tu peux…Innove, mais toujours avec une idée et une vision précises ». Il est important d’imposer à sa marque une personnalité, une signature : « Une fois que les gens vous ont associé à une certaine image, ils vous suivront plus facilement, même si vous essayez quelque chose de différent ». La marque de fabrique de Christie Brown est le vêtement africain avec une touche de modernité. C’est le fait de créer des imprimés attrayants pour toutes sortes d’individus.
LA MODE AFRICAINE SUR LA SCENE INTERNATIONALE. « Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’on doit toujours avoir l’air africain : nous vivons dans un village planétaire de nos jours ». Selon Aisha, les influences africaines et occidentales font toutes deux parties de l’industrie de la mode. Il est donc plus intéressant de les combiner, au lieu de vouloir les dissocier. Si le wax est à la mode aujourd’hui, ce n’est qu’une tendance, qui comme les autres, s’effacera à un moment donné. Les designers africains devraient donc plutôt profiter de cette mouvance pour se faire connaitre à l’échelle internationale : « Nous devons voir le côté positif des choses et être fiers d’être des stylistes africains ». La mode Africaine est souvent catégorisée, mais pour Aisha, ce n’est pas forcément négatif. Cette catégorisation ne peut empêcher de se construire une notoriété forte. Il y a des marques qui sont reconnues sur la scène internationale, juste parce qu’elles sont basées à New York. La styliste asiatique Vera Wang est un exemple dans la matière. « Si un designer veut éviter d’être catégorisé, il doit être basé dans une mégalopole comme New York, mais il n’y a rien de mal à être catégorisé » LE VETEMENT DE LA SAISON La particularité de cette saison : les pantalons imprimés. Aisha explique toutefois que pour être vraiment à la mode, il faut exprimer son moi intérieur « Il faut toujours avoir sa touche personnelle. De cette manière, vous pouvez interpréter le vêtement de façon à ce qu’il s’adapte à votre personnalité »
“Si vous êtes vraiment passionnés de mode, lancez-vous. Ne laissez personne vous découragez ou vous dire que ce n’est pas la voix à suivre. La route est longue et difficile, et c’est cette passion qui vous motivera et vous accompagnera lors des mauvais jours. Dans tous les cas, lancez-vous ! La récompense est au bout de l’effort !” Aisha Obuobi. Vous pouvez découvrir Aisha Obuobi et ses collections en cliquant ici
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4 QUESTIONS A
frica Youth Network (AYONET) est le moyeu de l’entreprenariat jeune au Ghana aujourd’hui. Cette association encourage la jeunesse Ghanéenne à s’impliquer et à participer à la prise de décision. A travers de nombreuses cérémonies, la jeunesse active est récompensée pour les actes qu’elle pose. Ceux qui en sont encore à la recherche d’inspiration, sont appelés par la même occasion à suivre l’exemple. Ces récompenses sont de véritables lieux d’échanges et de rencontres pour les jeunes entrepreneurs Ghanéens.
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’Africa Youth Network (AYONET) est n quelques jeunes ghanéens que nous sommes se ont discuté des besoins de la jeunesse et de leu le processus de prises de décisions d
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a mission de notre association est de cré prise de conscience en permettant aux jeun ns et Africains venant de milieux défavorisés compétences et plus d’expérience dans le milieu p ceci est fait dans le but de provoquer un changem construit autour de trois axes : conduire, transformer programme AYONET est de mobiliser la jeunesse g participe aux différentes étapes du développement n que nous menons ont pour pilier principal l’implic dans le mouvement de transformation sociale. La par le programme pour réaliser nos objectifs, es capacités des jeunes leaders et recommander qui permettraient aux jeunes d’être plus i dans les activités de la nation.
né en 2006 quand e sont rencontrés et ur importance dans du pays.
éer une nes Ghanéed’avoir plus de professionnel. Tout ment social favorable r, réaliser.L’objectif du ghanéenne afin qu’elle national. Les activités cation de la jeunesse stratégie appliquée st de renforcer les r certaines lois impliqués
4 QUESTIONS A
N
ous créons des forums et des rencontres interactives permettant à la jeunesse et aux décideurs politiques de débattre librement. Des programmes et Séminaires portant sur l’entreprenariat sont également des évènements importants chez AYONET car nous espérons influencer profondément le changement et le développement de la jeunesse.
Le Gha-
na YouthAwards (GYA), organisé en collaboration avec 54 Kingdoms LLC présentera et récompensera les efforts des jeunes ghanéens (âgés de 15 à 35 ans) dans tous les secteurs d’activités. Il y aura des Awards pour 16 entreprises individuelles, 3 awards pour primer les entreprises de groupe et 1 Award pour service rendu à la communauté. Les Awards seront une façon d’honorer et d’encourager la jeunesse, de promouvoir la culture et surtout la créativité. Le but du GYA est de rendre plus populaires les réalisations jeunes qui sortent du lot, basées aussi bien sur le continent qu’en dehors, et qui ont un réel impact sur le pays. Le GYA souhaite aussi promouvoir un développement positif de la jeunesse en l’incitant à passer à l’action et en lui faisant comprendre que les grands accomplissements sont toujours appréciés et récompensés.
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