#14: L'édition sportive

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IMAGINONS LA NOUVELLE AFRIQUE !

MARS-AVRIL 2015 #14

COUP DE COEUR

HARRISON KABLAN ET SA BOISSON DORÉE SOUHAITENT CONQUÉRIR L’AFRIQUE

INSPIR’INTERVIEW MOHAMED DIA, RETOUR DANS LES STARTING BLOCKS DE LA MISÈRE AU LUXE, CES CARRIÈRES SPORTIVES QUI NOUS INSPIRENT

POURQUOI LE FOOTBALL EST LE SPORT ROI SUR LE CONTINENT ?

Luc Mbah A Moute

L’AMBASSADEUR

DU BASKET-BALL AFRICAIN WWW.INSPIREAFRIKA.COM


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INSPIRE AFRIKA / MARS - AVRIL 2015


Edition 14 - Mars - Avril 2015

L’ÉQUIPE

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE est édité par ANINKA MEDIA GROUP

RÉDACTRICE EN CHEF JOAN YOMBO

DIRECTRICE GÉNÉRALE CHRYS NYETAM

REDACTEUR EN CHEF ADJOINT LOUIS GILBERT BISSEK

DIRECTRICE DE PUBLICATION JOAN YOMBO

REDACTRICE EN CHEF ANGLAIS CHRYS NYETAM

BUSINESS DEVELOPMENT LUC YEBGA

REDACTRICE CULTURE AMMA ABURAM

RESPONSABLE COMMERCIAL ANITA BAKAL

CHARGÉE DES PARTENARIATS AFRIQUE HYACINTHE ISSOMBO

RESPONSABLE MARKETING AMMA ABURAM

CHARGÉE DES PARTENARIATS EUROPE FRANCESCA NGAHANE

RELATIONS PUBLIQUES IVAN NYETAM

CHARGÉE DES PARTENARIATS AMÉRIQUES ANITA BAKAL TRADUCTRICE RAKY TOURÉ CONCEPTION RÉALISATION GRAPHIQUE ALISSA JAMES

A CONTRIBUÉ À CE NUMÉRO LEYLA ISMAILY CHRONIQUEUSE SUR INSPIREAFRIKA.COM / KENYA /

WWW.INSPIREAKRIKA.COM PUBLICITÉ : FRANCESCA NGAHANE / +33 (6) 65 38 81 60. PARTENARIATS : INSPIREAFRIKA@INSPIREAFRIKA.COM PRESSE / RECRUTEMENT : INSPIREAFRIKA@INSPIREAFRIKA.COM INSPIRE AFRIKA / MARS - AVRIL 2015 Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Reproduction interdite pour tous les articles sauf accord écrit de la Rédaction.

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SOMMAIRE

L’ÉDITION SPORTIVE !

INSPIR’INTERVIEW // 16 Mohamed Dia, retour dans les starting blocks

COUP DE COEUR // 12 Harrison Kablan et sa boisson dorée

INSPIR’START UP // 26 SAWASHOES : Les Baskets Made in Africa

LUC MBAH A MOUTE : Héraut de l’espérance

EDITO // 5 INSPIR’NEWS // 6

INSPIR’START UP // 26

TENDANCE // 8

INSPIR’ECO // 30

A la sauce Équatoriale

Sawashoes, Les baskets Made In Africa La coupe d’Afrique des Nations en chiffres

COUP DE COEUR // 12

PENSÉES // 32

INSPIR’INTERVIEW // 16

4 QUESTIONS À... // 34

CARRIÈRE // 20

FOCULTURE // 36

Exosse, de l’or dans les coupes Mohamed Dia, la force tranquille Luc Mbah A Moute : Héraut de l’espérance

OSER INSPIRER // 25

Les plateaux Kenyans en chaussures de sport !

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CARRIÈRE // 20

INSPIRE AFRIKA / MARS - AVRIL 2015

Le sport roi, vu par Sandra Tshiyombo Green Sports Africa

De la misère au luxe, des histoires qui nous inspirent

JOBS // 38


EDITO

EN QUÊTE DE

VOCATION

«Sport-Roi», le football déchaîne les passions. C’est LA RELIGION révélée du 21ème Siècle, l’opium des peuples. Le continent Africain n’échappe pas à la règle. Du 17 Janvier au 8 Février dernier, il a vibré aux rythmes des matches et rencontres de la 30ème édition de la CAN, organisée avec brio (et en 64 jours !) par la Guinée Equatoriale. Après l’euphorie, nous avons souhaité en remettre une couche. Tout est parti d’une question : Quelle est le rôle du Sport sur le continent Africain ? Est ce simplement un hobby? Un passe temps? Pour nos invités du mois, il s’agit surtout d’une opportunité business : Mohamed Dia (p.16) et Medhi Slimani (p.26) ont décidé d’explorer la piste du streetwear/sportswear, tandis qu’Harrison Kablan (p.12), s’est positionné sur

le champagne. Certains, à l’instar de Luc Mbah A Moute (p.20) ont plutôt choisi d’utiliser le sport pour inspirer et rendre un peu à la communauté ce qu’ils ont reçu. Et ce n’est pas plus mal. Finalement quand on y pense, entrepreneurs et sportifs n’ont que des points communs : passion, performance, endurance, capacité à surmonter les échecs ... Les codes sportifs ont toujours été une source d’inspiration pour les entrepreneurs. Alors qui sait, ce numéro créera peut-être des vocations !

Bonne lecture ! Joan Yombo Rédactirce en chef

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NEWS

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TEDxAbidjan 2015, à la recherche de l’étoile polaire - Cote d’Ivoire Depuis 25 ans, TED est sans doute l’une des conférences les plus cotées du monde. Sous son aile, TEDxAbidjan qui, pour la 2ème année consécutive, a réuni ce 14 Mars 12 orateurs parmi les plus inspirants de la capitale ivoirienne. L’espace d’une journée, ces speakers ont partagé leurs ambitions et leurs visions pour une Côte d’Ivoire émergente. Autour d’un thème pour le moins iconoclaste : « Trouver l’étoile polaire». Des idées surprenantes, des points de vue uniques et des acteurs passionnés.

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TEDxAccra 2015 : Le nouveau chapitre est ouvert - Ghana « Next Chapter», tel est le thème de la conférence TEDxAccra 2015 qui se tiendra le 11 avril dans les locaux du Théâtre National ghanéen. Les différents intervenants tous aussi talentueux les uns que les autres ont pour mission d’inspirer la nouvelle génération de leaders africains au travers d’un débat constructif. A cinq ans de la «Vision 2020» annoncée par John Dramani Mahama, tous les regards se tournent vers les réalisations futures du pays et plus largement de l’Afrique. Les jeunes sont donc vivement appelés à devenir les nouveaux acteurs du Continent.

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L’Africa Economic Forum au coeur des problématiques africaines - Etats-Unis Les 11 et 12 Avril 2015, Columbia University accueillera l’African Economic Forum. Le thème de cette année est « Build Africa : Beyond Potential «. Après le passage de figures marquantes, à l’image de Raila Odinga, Premier Ministre de la République du Kenya, Wale Tinubu, CEO d’Oando Oil Plc ou encore Lamido Sanusi, gouverneur de la Banque Centrale du Nigeria, et des débats interactifs forts, l’AEF vous invite cette année à réfléchir sur des actions qui permettront d’accélérer la croissance du Continent. Comment les Africains peuvent-ils profiter plus amplement de leurs richesses ? Cette question qu’on retrouve fréquemment au sein des problématiques affectant le continent est toujours en suspens et trouvera peut-être enfin une réponse lors de cette conférence.

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Objis, le centre de formation informatique près de chez vous – Côte d’Ivoire Comme Delphin Bondongo, bachelier littéraire congolais, devenu salarié informaticien, Objis est ce qu’il vous faut ! Depuis 2005, ce centre de formation en informatique augmente en un temps record vos compétences techniques nécessaires à la réalisation de projets ambitieux incluant les technologies Java Web Mobile. Une formation sur mesure de grande qualité ! Apres la République démocratique du Congo et le Sénégal, cette entreprise résolument africaine vise la conquête de nouveaux territoires. Chers Ivoiriens, tenez vous prêts, Objis débarque chez vous le 1er juin 2015. Le marché ivoirien du développement d’applications en plein essor, à besoin de vous … et d’OBJIS !

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« Halte ! La semaine africaine est là » - France L’événement annuel tant attendu de l’ASPA (Association de Sciences Po pour l’Afrique) est enfin arrivé. Sous le thème «In Africa we trust», la Semaine Africaine vous réserve son lot de surprises. Pendant trois jours, la promotion de l’Afrique sous ses angles politiques, économiques et culturels, est à l’honneur. Conférences, expositions, foires et bien d’autres activités se dérouleront du 17 au 19 mars. Une soirée de Gala clôturera l’ensemble le 21 mars.

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La lutte se poursuit contre Boko Haram : retour sur le Sommet du COPAX - Cameroun «A menace globale, riposte globale « ! L’appel lancé par le président Paul Biya a été entendu. Lundi 16 février 2015, le Palais des Congrès du Cameroun accueillait en son sein les chefs d’Etats de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale) pour la session extraordinaire du COPAX consacrée à la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram. Résultat : une aide d’urgence en ressources financières d’un montant de 50 milliards de FCFA a été adoptée, ainsi qu’un soutien en hommes, en équipement militaires divers, et en appui aérien. Les chefs d’Etats et de Gouvernement ont également décidé, de créer un fond de soutien multidimensionnel dans le domaine de la logistique, de l’assistance humanitaire, de la communication et des actions politico-diplomatiques. A leur départ, entre dispositif protocolaire et tapis rouge, il semble encore véridique que « l’UNION fait la FORCE !«

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Présidence de la Banque Africaine, place aux candidats ! Côte d’Ivoire C’est officiel, la course à la succession de la présidence de la BAD (Banque Africaine de Développement) est lancée. Qui succédera à Donald Kaberuka qui achève actuellement son deuxième mandat de cinq ans ? Le 11 février 2015, le Conseil d’administration a désigné la sélection de huit candidats, remplissant le mieux les conditions de succession au poste tant convoité. Parmi eux, les ministres des Finances éthiopien et cap-verdien , respectivement Mr Sufian Ahmed et Mme Christina Kamara, le ministre nigérian de l’Agriculture, Akinwumi Adesina , l’actuel vice-président de la Banque islamique de développement, le Malien Birima Boubacar Sidibé et le ministre tchadien des Finances, Kordjé Bedoumra. Les autres candidats sont le Tunisien Jaloul Ayed, le Sierra-Léonais Samura M. W. Kamara et le Zimbabwéen Thomas Z. Sakala. Au final, pas de grosse surprise ! Dans les couloirs, les rumeurs courraient que ces personnalités faisaient déjà figures de favorites. Le 28 mai prochain, le conseil des gouverneurs de la Banque élira un nouveau patron pour l’institution de financement du développement panafricain. En attendant, suspens maintenu et enchères ouvertes !

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Venez partager vos idées au MIT Innovate Forum Etats-Unis La MIT Sloan Africa Business Club est heureuse de vous présenter la 5eme édition de la « MIT Africa Innovate Conference» qui se tiendra les 3 et 4 avril 2015 au coeur de la MIT Media Lab. « What’s your big idea » ? Grâce à la « 2015 Business Plan Competition», ce forum est l’occasion rêvée de présenter un projet entrepreneurial relatif à l’Afrique, mais également de découvrir et de comprendre les idées émergentes qui construiront l’Afrique de demain. Les billets sont dès à présent en vente sur le site http://sloanafrica.scripts.mit.edu/africainnovate/

1/ Télévision Numérique Terrestre 2/ https://ng.tracemusicstar.com:8443/index/country-list INSPIRE AFRIKA / MARS - AVRIL 2015

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TENDANCE // GUINÉE EQUATORIALE

À LA SAUCE EQUATORIALE Par Louis Gilbert BISSEK Le mois de janvier aura consacré la Guinée-Equatoriale comme pays incontournable en Afrique. Petit «émirat pétrolier» de 28.051 km² au cœur de l’Afrique Centrale, constitué de trois îles et d’une partie continentale, la seule ville de Kinshasa en République Démocratique du Congo représente près de 1/3 de sa superficie totale avec ses 9965 km². Pourtant, la Guinée-Equatoriale a surpris le Monde du football en organisant au pied levé la 30ème Coupe d’Afrique des Nations (C.A.N), après le désistement du Maroc en novembre 2014 suite à la crise Ebola sur le continent. Bata, Ebebiyin, Malabo et Mongomo devenaient ainsi pour trois semaines les quartiers généraux de l’Afrique du football, trois ans seulement après la C.A.N 2012 Co-organisée avec le Gabon. Nation de 757 014 âmes, troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne après le Nigeria et l’Angola avec 342.000 barils/jours et un produit intérieur brut (PIB) par habitants de 14.320 dollars US en 2013 d’après la Banque Mondiale, les multinationales se bousculent à ses portes. Et pour cause, les taux de croissance y sont régulièrement à deux chiffres avec, selon l’O.C.D.E, un record mondial de 38,3% sur la période 1996-2000 qui persistait encore à 21.5% avant la crise financière de 2008 ! Visite guidée d’un poids lourd du continent.

PARTICULARITÉS DU PAYS Langues officielles: L’espagnol, langue officielle depuis l’indépendance du pays le 12 octobre 1968, est parlée par 88% de la population. La Guinée-Equatoriale est le seul pays hispanophone d’Afrique. Le français en 1997 et le portugais depuis 2011, sont adoptées dans une logique d’ouverture sous-régionale et internationale. Devise: Le FCFA (Francs des Communautés Financières d’Afrique) depuis 1983, qui remplace l’ekwele adoptée en 1975, postérieure à la Peseta Guinéana en vigueur dès 1969 au détriment de la Peseta Espagnole. 1FCFA valait 4bipkwélé. Compagnie aérienne nationale: Ceiba Intercontinental, lancée en 2007, rallie les villes majeures du pays: Malabo, Bata et Annobon; dix capitales du continent: Abidjan, Accra, Brazzaville, Cotonou, Dakar, Douala, Libreville, Lomé, Pointe-Noire, Sao Tomé; et une liaison internationale avec Madrid. La jeune compagnie prévoit d’ouvrir des lignes sur Casablanca, Johannesburg, Luanda et Lisbonne. Prix international UNESCO-Guinée équatoriale pour la recherche en sciences de la vie: Premier prix international financé par un pays africain, il est lancé en 2012. Doté de 3 millions d’euros, le prix récompense les projets et les activités de personnes, d’institutions, d’entités ou d’organisations non gouvernementales dans le domaine de la recherche en sciences de la vie ayant contribué à améliorer la qualité de vie des êtres humains. Entrée sur le territoire: seuls les citoyens américains sont exemptés de visas, ils sont uniquement astreints à des procédures administratives. Toutes les autres nationalités doivent en faire une demande et s’acquitter d’un montant de 65.600FCFA.

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TOURISME La Guinée-Equatoriale jouit d’un énorme potentiel touristique qu’il dope avec un arsenal hôtelier en pleine expansion. La spectaculaire croissance économique du pays a fait émerger un tourisme d’affaires et de congrès, un tourisme balnéaire organisé autour de l’immense patrimoine côtier fait de plages de sable blanc et un écotourisme adossé à une luxuriante forêt de 22000km². Les grands groupes hôteliers paient donc cher l’inscription de leurs enseignes à Bata, Malabo, Mongomo ou ailleurs. Ainsi, des projets hôteliers de 180, 200 voire 450 chambres sont devenus la norme pour des géants comme Hilton, Accor ou Kempinski. Une nouvelle niche d’emplois qui n’a pas échappé aux autorités locales qui y ont vu l’opportunité de développer une économie de services autour de ce tourisme galopant. Ainsi, une école hôtelière a vu le jour à Mongomo en mai 2011. Elle vise à former des jeunes à l’art de recevoir, de cuisiner, de servir à table, d’entretenir une chambre et d’accueillir des clients et hôtes de marque. Conséquence de la faible démographie du pays ou de la croissance exponentielle des besoins dans le domaine hôtelier, la demande est telle que les autorités envisagent même de recruter et de former des travailleurs venant des quatre coins du continent. Trois sites en particuliers pourraient donc vous subjuguer lors de votre escapade, sans doute prochaine, en terres guinéennes.

LA TOUR DE LA LIBERTÉ DE BATA New-York a «la statue de la liberté», Paris «la vieille dame» de Gustave Eiffel et Bata, «la tour de la liberté». Perçant le ciel de Bata, elle y imprime grâce et majesté. Belle le jour, pétillante la nuit, «la tour de la liberté» ponctue les 20km de la promenade du bord de mer, tandis que son restaurant-bar panoramique niché à 68m de hauteur et qui a la particularité d’effectuer une rotation sur lui -même, ouvre à 360° sur l’océan, la ville et la forêt équatoriale. Bata, capitale provinciale, poumon économique, centre névralgique, cité historique, port d’attache pour 244.264 habitants, a donc ajouté le 12 octobre 2011 un lustre à son chandelier. Ville portuaire située sur la partie continentale du pays, elle est fondée au XVIIème siècle par les portugais. Au début du XXème siècle, elle n’est qu’un petit poste militaire et commercial espagnol de 150 habitants, dont 37 européens, dévolue à l’exploitation forestière dont le pays tire encore d’énormes bénéfices. Depuis, la ville s’est fortement urbanisée avec ses ministères, ses hôtels de luxe, son magnifique stade de près de 40.000 places et son centre ancien qui est un vestige de la présence espagnole. Cosmopolite, Bata est, comme le reste de la Région continentale, le territoire d’origine des Fangs. Constituant 80% de la population, ce groupe ethnique que l’on retrouve également au Cameroun, au Gabon et en République du Congo, est autrement connu sous le nom de Pahouin. La base culturelle, philosophique et spirituelle de la communauté repose sur l’instrument de musique appelé «Mvet».

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LE PARC NATIONAL MONTE ALEN En pleine région continentale trône Le parc National Monte Alen. Son paysage occupe les reliefs escarpés de la chaîne montagneuse de Niefang qui culmine à 1250m avec Monte Mitra, se prolonge à 650m en moyenne sur les plaines de Piedra Nzas et termine sa course au Gabon avec le Mont Mbilan à 800m. Délimité à l’ouest par le Rio Wele, au Sud par le Rio Lana et à l’Est par la route traversant les villes de Niefang et Evinayong, le parc de 2000km² est un trésor botanique et zoologique. Symbole de la préservation de la forêt équatoriale atlantique contre l’exploitation forestière intensive, le parc National de Monte Alen est l’aire protégée la plus grande du pays, devant le Parc National de Altos de Nsork (400km²), la réserve de l’estuaire du Rio Muni (700km²) et le Monument naturel de Piedra Nzas (190km²). Thébaïde secret pour une centaine d’espèces de mammifères (éléphant, chimpanzé, hippopotame ...etc), 267 espèces d’oiseaux (canard de Hartlaub, ibis vermiculé, onoré à huppe blanche), 65 espèces de reptiles et des amphibiens (grenouille Goliath), visiter le parc National Monte Alen c’est réaliser un véritable éco safari. Et la flore n’est pas en reste! D’après un rapport de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), la végétation du Parc est pourvue de 3000 espèces dont une centaine sont endémiques à la région côtière atlantique de Basse-Guinée. Une aubaine pour les bucoliques qui jouiront en plus des spectaculaires chûtes et rapides des rivières Uoro et Lana. Pour cela, et en comptant au moins 35$ par jour, ils pourront toujours loger à l’hôtel Monte Alen dont la vue plonge directement sur le site. Pour découvrir les recoins de cet éden particulier, il faudra au minimum s’acquitter de 10$ par jour pour s’attacher les services d’un guide local.

LE SOFITEL MALABO SIPOPO LE GOLF Situé à Malabo dans la province de Bioko Nord, Le Sofitel Malabo Sipopo Le Golf est l’un des fleurons de l’hôtellerie de la ville. Estimée à la veille de la C.A.N 2012 à 3000 lits par le Ministre des sports Francisco Pascual Eyegue Obama Nsue, dont un bon millier de chambres haut de gamme, la capacité hôtelière de Malabo taquine sérieusement celle de ses homologues voisins. Ainsi, la capacité hôtelière de la capitale camerounaise, Yaoundé, est évaluée à plus de 15000 lits, tandis que celle de Libreville compte pour environ la moitié du parc national gabonais de 5300 chambres. D’abord, Le Sofitel Malabo Sipopo Le Golf est un concentré de luxe et de volupté construit en 2011 à l’occasion du 17ème Sommet de l’Union Africaine. Avec 5 étoiles à l’écusson et 200 chambres et suites, son panorama plonge à 360° sur le premier parcours de golf 18 trous du pays, une flore exceptionnelle avec vue sur le lointain Mont Cameroun et une plage de sable fin privée ouverte sur l’océan atlantique. Ensuite, il a la particularité de se situer sur une île et dans une ville emblématiques de l’histoire du pays. En effet, l’Ile de Bioko a connu maintes révolutions. Découverte en 1472 par l’explorateur portugais Fernando Pô qui la nomme «Formosa» (la belle), elle est rebaptisée en 1494 «Fernando Pô». En 1973, elle prend le nom du 1er président de la GuinéeEquatoriale,»Macias Nguema Biyogo», pour enfin devenir «Bioko» en 1979. De la même manière, Malabo, 211.276 habitants, a successivement été Port Clarence (Clarence City) en 1827 puis Santa Isabel entre 1846 et 1973, avant d’épouser, comme Bioko, le nom d’un monarque autochtone Bubis ayant régné sur l’île. Très hétérogène, l’île qui accueille Le Sofitel Malabo Sipopo Le Golf a longtemps été la terre des Bubis, deuxième groupe ethnique de la Guinée-Equatoriale avec 40.000 personnes. Au gré des poussées impérialistes diverses, une population de Créoles aussi appelée Fernandinos y a également aménagé. Elle est constituée des descendants métisses des travailleurs établis dans les plantations de l’île de Bioko depuis des siècles, qui sont devenus de riches propriétaires et commerçants dans la capitale. De l’époque Santa Isabel, il subsiste une réminiscence parlante du christianisme dans le pays: La Cathédrale éponyme. Construite entre 1897 et 1916 sous la colonisation espagnole et située à quelques encablures du Sofitel Malabo Sipopo Le Golf, elle est la trace de l’ouverture séculaire de la Guinée-Equatoriale au monde et la manifestation de ce peuple chrétien à plus de 90%. 10

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COUP DE COEUR // GHANA

EXOSSE : DE L’OR DANS LES COUPES

« Les africains savent fabriquer des produits nobles. Nous avons aussi des gouts de luxe. » Harrison Kablan en compagnie de ses associés.

De son Ghana natal qu’il quitte à l’âge de 2 ans, à la France en passant par la Côte d’Ivoire, Harrison Kablan aura tout testé : informatique, marketing, et création de sites internet. Passionné par le football, il entame une carrière sportive qui s’arrête brusquement. Il était alors loin d’imaginer le tournant que prendra sa carrière. De sportif semi-professionnel, il devient entrepreneur et lance la marque de champagne Exosse, qui a pour ambition de « faire boire de l’or »…

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Harrison Kablan fait ses débuts dans le football, activité qu’on lui interdit très rapidement car dit –il, « pour mes parents, si tu n’étais pas bon à l’école, tu ne devais pas jouer au foot ». Le jeune homme continue donc ses études et commence à côtoyer le monde des soirées. Les champagnes, il commence d’abord par en vendre, surtout les plus connus : « Armand de Brignac, Cristal, Dom Pérignon, nous avions de gros clients. » Il faut savoir que ces 3 modèles sont des boissons haut de gamme, pouvant coûter jusqu’à 120 euros la bouteille, au minimum. Le jeune homme rentre donc très rapidement, dans la cour des grands. Un jour, un ami lui ramène du Portugal une bouteille de vodka avec des paillettes d’argent à l’intérieur. « Sur le coup ça n’a pas fait tilt. Je me suis juste dit : C’est joli, c’est sympa. Puis, je me suis rendu compte que je livrais du champagne à des personnes fortunées pour qui cette boisson n’était plus un luxe. Elle était devenue un art de vivre. J’ai donc décidé de leur vendre du rêve, de leur vendre de l’or». Pendant 3 ans, Harrison va rechercher le procédé idéal pour créer Exosse, un champagne aux paillettes d’or, vendu en édition très limitée. « J’ai laissé tombé mon travail pour me consacrer à ce projet, qui a véritablement vu le jour il y’a un an et demi. » nous raconte t-il. Désormais sollicité par Adama Paris, Djibril Cissé, Makélélé et Youssoupha (pour ne citer qu’eux) le self made man entend exporter sa marque au-delà des frontières françaises. Mais l’ambition ne s’arrête pas là : « les

‘Je me suis rendu compte que je livrais du champagne à des personnes fortunées pour qui cette boisson n’était plus un luxe. Elle était devenue un art de vivre.’

africains savent fabriquer des produits nobles. Nous avons aussi des gouts de luxe. ». Pour lui, Exosse n’a pas sa place dans un centre commercial, et à juste titre : certaines bouteilles coûtent entre 250 et 500 euros et ne sont produites qu’en 4000 exemplaires à l’année. Un positionnement totalement assumé : « c’est la rareté du champagne qui en fait son exclusivité. » Au delà du prix, Exosse séduit et intrigue. Quand on demande à Kablan si les paillettes à l’intérieur du champagne sont vraiment en or, il répond avec un sourire en coin : « ce sont les mêmes paillettes qu’on retrouve dans les pépites de chocolat. » Mais en réalité, on apprend que l’or possède diverses composantes dont le fer, qui contrairement à ce qu’on pourrait penser, est totalement comestible. Les feuilles d’or qui compose Exosse sont non corrosives, et impalpables. C’est bien de l’or pur, 24 carats ! Harrison n’a qu’une philosophie : le rapport humain et le travail en équipe. « J’ai toujours été quelqu’un de méfiant, et ça n’était pas la bonne stratégie. Il faut s’ouvrir aux autres. Il y’a des jeunes qui en veulent et qui ont envie de bosser. J’évolue dans un collectif d’une vingtaine de personnes et je peux vous assurer que sans leur soutien,

j’aurais eu plus de mal avec Exosse ». Justement ce sont les rapports humains qui lui ont ouvert les portes. De son passage furtif dans l’univers sportif, il n’a gardé que les « relations » : « je ne connaissais pas personnellement Djibril Cissé, mais nous nous sommes rencontrés par joueurs interposés. Il fêtait le lancement de sa marque1 et m’a contacté car il avait entendu parler d’Exosse ». Mais le jeune homme tient tout de même à préciser les choses : « ce n’est pas grâce à mes relations dans le football qu’Exosse s’est fait connaître. Les gens ont aimé ce qu’ils ont bu, et en ont parlé autour d’eux. Tout simplement. » Harrison insiste : « l’avantage comparatif de ce champagne, c’est qu’il est fait avec passion et amour de la terre. Un ‘petit’ vigneron produit environ 80 000 bouteilles par an. On est donc bien loin des énormes quantités produites par des concurrents centenaires comme Moët & Chandon ou plus « jeunes » comme Nicolas Feuillatte, qui pour moi, sont de très mauvais champagnes (sourire). » Aujourd’hui, Harrison a pour ambition de pénétrer le marché chinois, mais surtout le marché africain. « Les africains aiment le show et sont fans des produits qui viennent D’occident. De fait les grandes maisons y sont représentées, par les célébrités, les artistes, les gérants de boites de nuit, etc. Ce sont eux qui boostent l’industrie du Champagne en Afrique. Pourquoi les gens adorent Moët & Chandon ? Simplement parce que tous les bars, les restaurants et autres lieux « hype » en

1/ Il s’agit de Mr Lenoir, marque de vêtements lancée par Djibril Cissé en 2014. INSPIRE AFRIKA / MARS - AVRIL 2015

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Retrouvez le champagne Exosse sur www.exosse.fr

‘J’ai toujours été quelqu’un de méfiant, et ça n’était pas la bonne stratégie. Il faut s’ouvrir aux autres.’

ont dans leurs caves. Vous me répondrez que Moët est plus accessible qu’Exosse. Certes. Mais c’est une histoire de marketing et de branding. Les grandes maisons se paient (et ont les moyens de se payer) des

ambassadeurs influents. Une fois que j’arriverais à ce stade, je serais prêt à prendre le marché africain d’assaut. » En attendant, Harrison prévoit pour les mois à venir, deux nouvelles version de l’Exosse brut : une version rosée, et une version Gold to Gold, entièrement composée de pinot noir. Nous à la Rédaction, on n’attend plus que ça ! Retrouvez le champagne Exosse sur www.exosse.fr

Par Joan Yombo

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INSPIR’INTERVIEW // MALI

MOHAMED DIA : LA FORCE TRANQUILLE

Dans les années 90, la culture hip-hop a envahi la France, avec son lot de déclinaisons : rap, break dance, graffiti, beat box, streetwear, etc. Mohamed Dia, passionné de mode d’une vingtaine d’années, décide d’explorer la piste du streetwear, et de créer l’une des premières marques du genre en France. S’ensuivent plusieurs années de succès au cours desquelles Mr.Dia est encensé par les critiques (L’émission Capital sur M6 lui consacre un sujet en 2002), et considéré comme un modèle de réussite, notamment pour les jeunes de banlieues. Après un long séjour aux États-Unis et quelques années de silence, Mohamed Dia est de retour avec une nouvelle vision pour sa marque. Rencontre avec un homme d’expérience. Inspire Afrika : En 1998, vous lancez M. Dia (devenue Dia Wear aujourd’hui), première marque de streetwear et de sportswear créée par un Africain en France. Comment vous est venue l’idée de créer cette marque ? Bien, il faut se remettre dans le contexte de l’époque. Il y avait un foisonnement d’artistes et de sportifs passés sur le devant la scène et issus des banlieues.

Beaucoup d’artistes, notamment ceux de la scène HipHop, ont gagné de l’influence auprès des communautés dites urbaines, tant au niveau de leurs musiques, de leurs discours, que de leur « lifestyle ». Certains artistes s’appropriaient les codes vestimentaires revendicatifs des marques phares, pour se créer une identité propre. La notoriété de ces artistes aidant, les marques concernées ont généré énormément de profits.


Pourtant ces marques ont pour la plupart nié l’existence de ce phénomène ou tout simplement refusé d’être associées à ces artistes. C’est à ce moment là que mon idée a commencé à mûrir. En effet, passionné de mode depuis toujours, je me suis dit que nous (jeunes de banlieues, Ndlr) avions la légitimité de créer et de porter nos propres marques. D’un point de vue marketing, nous assumerions et serions fiers de travailler en partenariat avec nos « stars », issues des milieux populaires. Ce concept commençait d’ailleurs à faire ses preuves aux USA. I.A.: Etes-vous à l’aise avec le fait qu’on ramène presque toujours le succès de M.DIA à vos origines? Pensez-vous que vous auriez eu le même succès si vous n’aviez pas grandi en banlieue? Au début, on m’en parlait souvent et c’est normal. J’ai toujours été très à l’aise avec mes origines : Je suis français, d’origine malienne. Mon histoire n’est que la continuité de celle de mes parents et j’en suis très fier. Je ne peux pas savoir si j’aurais eu le même succès, mais je pense que ça a conféré une grande légitimité à mon projet, notamment auprès des jeunes qui ont reconnu des similitudes entre leur histoire et la mienne. I.A.: Comment réussissez-vous à convaincre des stars du rap et du football de devenir des ambassadeurs de votre marque dès son lancement? Je n’ai pas eu de réelles difficultés à les convaincre, au contraire. Dès le début, il y a eu un réel engouement. Du fait de la médiatisation rapide, j’ai eu des retours de tous les horizons, des témoignages de respect et d’admiration pour le côté innovant de mon entreprise. Beaucoup m’ont confié qu’ils partageaient les mêmes valeurs que moi. I.A.: Etre entrepreneur en banlieue. Qu’est ce que ça implique? Avez- vous été (assez) soutenu ? Etre entrepreneur en banlieue, à mon sens, n’implique ni plus ni moins de qualités. C’est juste différent. Etre entrepreneur, c’est avoir cet instinct et cette volonté de fer, de matérialiser un projet et de ne jamais croire à l’impossible. Quand vous comprenez cela, ni le contexte, ni vos origines, ni les obstacles qui se présenteront à vous ne sont à prendre en compte dans la poursuite de votre objectif. J’ai bien sûr été soutenu par mes proches essentiellement, des amis, comme le Secteur Ä1 et certainement guidé par une bonne étoile qui m’a permis de faire des rencontres opportunes.

«Etre entrepreneur, c’est avoir cet instinct et cette volonté de fer, de matérialiser un projet et de ne jamais croire à l’impossible.»

I.A. : En parlant de rencontres opportunes. En 2001, vous décrochez un partenariat avec la NBA. Raconteznous comment ça c’est passé. Un jour j’ai donné une interview à « Mondial Basket », un magazine dédié au Basket-Ball. De fil en aiguille, on en vient à parler de business, de la NBA, et d’une marque de streetwear que j’affectionne particulièrement, FUBU2. A l’époque elle était justement en partenariat avec la NBA. Avant cela, j’avais déjà manifesté mon rêve de travailler avec la NBA. Un mois plus tard, des dignitaires de la NBA appelaient dans nos bureaux. Ayant eu vent de mon ambition, et de mes références sur le marché, ils ont souhaité me rencontrer, et me consulter sur comment nous pouvions nous associer pour développer l’image de la NBA, notamment dans les banlieues françaises. Voilà, comment j’ai décroché mon partenariat avec la NBA. I.A : Quelle est la différence fondamentale entre les États-Unis et la France en termes de business ? Pour résumer je dirais qu’aux États-Unis, les meilleurs gagnent toujours, ou du moins mènent à bien leurs projets, même au-delà de leurs espérances, et ce, peu importe d’où ils viennent. En France, il est plus compliqué d’arriver à ses fins sans « soutien » à mon avis. Il faut être très obstiné pour prétendre à une certaine forme de réussite et de satisfaction, dans le business. I.A : Vous avez connu des hauts et des bas au cours de votre carrière. Quelle est la chose à laquelle il faut absolument être préparé à affronter quand on se lance dans l’entrepreneuriat ? C’est très simple, l’entrepreneuriat n’est pas un métier, c’est une vocation. Dès que l’on commence, à vivre des fruits de son entreprise (ce que je souhaite à tous les jeunes entrepreneurs et futurs entrepreneurs qui liront cet article), il faut admettre une variable dont on a pas forcément idée : le temps que son cerveau dédie à la création, la réflexion, les remises en question, les choix, les décisions, les doutes, la recherche d’innovation, le renouvellement… C’est une activité quasi permanente, il n’y a ni jours, ni nuits, ni week-ends, ni vacances. Non pas que l’on ne puisse pas prendre ces moments de repos souhaitables, mais qu’on ne s’arrête jamais de penser à son business, jamais. Je dirais qu’on garde son entreprise en tête, au même titre qu’un de ses enfants. IA : Votre pire expérience en tant qu’entrepreneur ? Il n’y a pas qu’une seule mauvaise expérience à retenir, je dirais même que l’entrepreneuriat est pavé de mauvaises expériences qui vous attendent. Pour mon cas, ces mauvaises expériences se regroupent toutes sous deux étiquettes : la trahison et l’excès de confiance que j’ai pu avoir en certaines personnes. I.A : Vous avez été « soutenu » par la société D

1/Collectif de hip hop français célèbre dans les années 2000. En ont fait partie des artistes tels que Stomy Bugsy, Passi, Doc Gynéco, ou encore Neg’Marrons. 2/ Créée en 1992, FUBU qui signifie « For Us, By Us » était une marque streetwear destinée aux Afro-américains. Son ambassadeur le plus connu est le rappeur LL Cool J INSPIRE AFRIKA / MARS - AVRIL 2015

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Distribution3, puis par le groupe JAJ dans la commercialisation de la marque M.DIA. Aujourd’hui, vous avez décidé d’être indépendant. Pourquoi ? Regrettez-vous ces partenariats aujourd’hui? » A chaque ère, son lot d’évolutions. Aujourd’hui j’ai 41 ans, je suis plus expérimenté, j’ai pris en maturité, mes activités se sont diversifiées et je suis autonome dans tous ces domaines. Être indépendant me paraît être la suite logique d’une histoire qui a commencé en 1998. Je pense même avoir pris mon temps. Ce qui est très intéressant pour moi, c’est notamment le cas dans le textile, c’est d’avoir une vue globalisante, sur toute la chaîne de production, de la création à la distribution, ce que je n’avais pas à mes débuts. C’est un vrai défi. Quant à mes premiers partenariats, je ne les regrette en aucun cas, au contraire. Comme je viens de vous le dire, c’est surement une bonne étoile qui m’a mené à certaines rencontres opportunes, et je les en remercie encore. Mon aventure aurait peut être pris un autre tournant sans eux.

I.A : Vous dites vouloir passer désormais au prêt-àporter. Pourquoi ce changement? Le Street Wear/ Sport Wear semble pourtant être l’ADN de DIA Comme je l’ai dit, je parle, moi, d’évolution plutôt que de changement. Alors oui le streetwear / sportswear à été, est et restera à mon sens l’«ADN» de mes marques. Mais il n’y a pas d’antagonisme à avancer sur cet échiquier, le pion du prêt-à-porter, au contraire, c’est la suite logique. Il y 20 ans, le Hip-Hop était, essentiellement par le prisme de la musique, une culture que l’on a longtemps considéré comme une tendance éphémère, un phénomène de mode qui ne durerait pas. Aujourd’hui ce mouvement universel et en perpétuelle mutation, continue de briser les codes établis. Vous aurez noté ces derniers temps, les immersions stylistiques de nombreux codes urbains dans les collections de certaines marques dites classiques. C’est dans cette démarche, que s’inscrit ma vision pour mes prochaines collections, sans renier mon « ADN ».

Propos Recueillis par Joan Yombo

3/D Distribution est la société qui assure la fabrication et la promotion de M Dia dès ses débuts.

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CARRIÈRE // CAMEROUN

LUC MBAH A MOUTE : HÉRAUT DE L’ESPERANCE Par Amma OKOBEA et Louis Gilbert BISSEK

«L’enfance est un destin»1. Autrement, comment naît une vocation dans le cœur d’un homme? Quand se profile l’ambition d’évoluer parmi les meilleurs de sa spécialité? Comment comprendre l’ascension fulgurante de Luc MBAH A MOUTE, des playgrounds de la ville de Yaoundé aux parquets lustrés de la Mecque du basketball mondial: la NBA2? Au pays du prodigieux Samuel ETO’O FILS3, dont il est proche et qu’il appelle affectueusement «Grand Frère», Luc MBAH A MOUTE rayonne discrètement, avec humilité et un sens aigu du respect pour ses ainés: “Samuel est un grand frère que j’admire depuis toujours pour ce qu’il fait et représente pour le Cameroun et l’Afrique. Tout camerounais, tout africain, ne peut-être que fier de sa carrière.» susurre-t-il, admiratif.

1/ Citation de Rainer Maria Rilke, écrivain autrichien né le 4 décembre 1875 à Prague et mort le 30 décembre 1926 à Montreux, en Suisse

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‘Pour avoir commencé tard le basketball, j’étais un peu comme une éponge. J’essayais d’apprendre tout ce que je pouvais tous les jours.’

DÉBUTS Loin du poncif récurrent chez certains sportifs de haut niveau: «Né avec un ballon entre les mains», l’épilogue heureux de l’histoire d’amour entre ce gaillard de 2.03m, 104 kg, natif de Yaoundé, et le basketball, remonte à un fait presqu’anecdotique. A l’âge de 13 ans, Luc MBAH A MOUTE, féru de sport, ignore encore tout du basketball. Jusqu’à ce que son frère jumeau, Emmanuel BIDIAS A MOUTE, aujourd’hui basketteur professionnel installé aux Etats-Unis, l’entraîne dans cette grande aventure. A l’époque, ce dernier fréquente un autre établissement scolaire que lui, disposant d’infrastructures adéquates et de cours de basketball. A quoi tient le destin d’un homme? Nostalgique, Luc MBAH A MOUTE évoque ce moment clé de son existence: «le soir Emmanuel rentrait à la maison et me disait: « j’ai appris un nouveau sport, le basketball». C’est comme cela que lui et moi on a commencé à apprendre le basketball et petit à petit, on s’y est intéressé (...)» Ce sont les prémices d’une grande passion. Dès lors, il s’abreuve de matches de la NBA à la télévision avec notamment les Chicago bulls (l’équipe vedette des années 90 menée par la superstar Michael JORDAN), se gave de magazines spécialisés et reproduit entre deux cours et avec des moyens rudimentaires, les mouvements de ses idoles. Hors de tout cadre professionnel, le jeune MBAH A MOUTE va se familiariser avec ce nouvel univers en écumant les playgrounds de sa ville natale durant deux ans.

Comme une suite logique de son désir de progresser, il décide à 15 ans de monter d’un cran en intégrant un club de la cité capitale. Ce sera l’ONYX International Basketball Academy de Yaoundé2. Studieux et bosseur, il s’investit à corps perdu et multiplie avec zèle les séances d’entrainements, conscient qu’il a beaucoup à apprendre: «Pour avoir commencé tard le basketball, j’étais un peu comme une éponge. J’essayais d’apprendre tout ce que je pouvais tous les jours.» Les résultats ne tardent pas à suivre et avec eux, la fortune qui sourit aux audacieux. En 2003, la NBA organise la première édition de «Basketball Without Borders»3 sur le sol africain, à Johannesburg en Afrique du Sud. Luc MBAH A MOUTE est retenu parmi une poignée de jeunes joueurs, les meilleurs du Cameroun, pour représenter les cou-

leurs nationales. Il a alors 17 ans. Parmi une centaine de compétiteurs issus des quatre coins du continent, il est immergé cinq jours durant dans cette antichambre de la NBA, avec pour entraineurs le légendaire Dikembe MUTOMBO du Congo, Ruben BOUMTJE BOUMTJE, premier camerounais a intégrer la NBA, ou encore DeSagana DIOP du Sénégal. L’excursion est concluante. Ses prestations remarquées lui valent une bourse d’étude pour Montverde Academy en Floride et son passeport pour le pays de l’Oncle Sam. Il se rapproche davantage d’une ambition déjà bien nourrie. Pourtant, son départ imminent ne fait pas l’unanimité chez ses proches, ce d’autant plus qu’il ne connaît pas bien la langue. Mais il en a la conviction, progresser c’est partir: «J’étais déjà un bon joueur de basketball pour mon âge et pour le temps que je pouvais y consacrer. Mais je sentais qu’il y avait un autre niveau d’adresse et d’aptitudes physiques que mon jeu pouvait atteindre.» Son baluchon au dos, il vogue ainsi vers une nouvelle dimension de son épopée qui le mènera à UCLA4.

DU RÊVE NBA À AMBASSADEUR DU BASKETBALL AFRICAIN Après deux années à peaufiner son jeu au sein de MontVerde Eagles, c’est la NCAA5 par l’intermédiaire de UCLA qui lui tend les bras. Il découvre l’échelon national et devient en trois années un maillon essentiel des UCLA Bruins, où l’ont précédé des Hall of Fame de la NBA comme Kareem ABDUL-JABBAR ou Reggie MILLER. Ses matches sont retransmis en direct sur la chaîne sportive américaine ESPN. A chaque rencontre, la frénésie des fans est totale. Luc MBAH A MOUTE réalise au passage ce que très peu de joueurs en NCAA ont pu faire: atteindre trois années consécutives le dernier carré de cette compétition très disputée, le «Final Four». La NCAA est un vivier où puise abondamment la NBA pour maintenir l’excellente compétitivité de son cham-

2/ Fondé en 2001 par Louis Tsoungui, entraineur de l’équipe masculine du Congo-Brazzaville, il a formé plus de 300 joueurs. 3/ Dénommé «Africa 100 Camp» à l’origine, il réunissait les 100 meilleurs jeunes joueurs du continent. Il rassemble désormais chaque année une soixantaine de jeunes à Johannesburg, pendant 4 à 5 jours autour de vedettes continentales ou internationales de la NBA. 4/ Campus universitaire de Los Angeles avec une grande tradition de basketball, son équipe créée en 1920 est une pointure du championnat de basketball universitaire américain . 5/ Championnat de basketball universitaire américain créé en 1936, il regroupe 300 universités américaines dont UCLA qui fait régulièrement partie du «Final Four» ou «Finale à 4».

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pionnat. Le jeune camerounais le sait. Désormais, une seule marche le sépare du saint graal : «C’est le rêve d’arriver en NBA qui m’a poussé à toujours faire une séance de tirs de plus, une pompe de plus, une répétition de plus, un entrainement de plus (...)» Cette consécration, c’est la franchise des Milwaukee Bucks qui va l’exaucer en le recrutant lors de la draft8 2008 à la 37e position. A 22 ans, il devient le deuxième camerounais à entrer dans la ligue. Depuis, il fait partie des 33 joueurs africains ou d’origines africaines qui ont eu le privilège d’évoluer dans l’organisation sportive depuis sa création. De fait, son recrutement n’est pas juste le triomphe d’un homme, mais c’est le triomphe de toute une nation et de tout un continent. En 2014, 10 joueurs actifs étaient africains ou d’origines africaines sur les 450 pensionnaires de la NBA. Du haut de ses 6 ans de carrière, Luc MBAH A MOUTE est déjà un visage connu dans le paysage du basketball aux Etats-Unis. Réputé pour ses grandes qualités défensives, les clubs de la ligue se l’arrachent, n’hésitant pas à payer le prix fort pour bénéficier de son intensité de jeu. Ainsi, de près de 750.000 dollars/an lors de son embauche aux Milwaukee Bucks où il a passé 4 saisons, sa masse salariale a quasiment sextuplé entre ses passages éphémères aux Sacramento Kings et aux Minnessota Timberwolves (20132014) et son nouveau club de Philadelphie Sixers. Pourtant, pas de quoi faire perdre la

‘C’est le rêve d’arriver en NBA qui m’a poussé à toujours faire une séance de tirs de plus, une pompe de plus, une répétition de plus, un entrainement de plus (...)’

tête à l’homme qui veut encore tant prouver. Ses nouvelles ambitions sportives, il les envisage aussi et surtout en sélection nationale. Avec les lions indomptables du basketball, il a déjà participé aux Championnats d’Afrique de BasketBall ou AfroBasket en 2013 et plus tôt dans sa carrière lors de l’édition 2007 en Angola, où il avait remporté la médaille d’argent. Observateur averti, il porte un regard enthousiaste sur la scène du basketball continental qu’il juge en progrès, grâce à l’apport des joueurs de la diaspora africaine: «Nous avons beaucoup de joueurs qui veulent maintenant faire partie de leurs sélections nationales (...) Par exemple, lors du dernier Afrobasket, il y avait cinq joueurs de la NBA. C’était extraordinaire! Je pense qu’on n’a jamais vu ça. Et je ne parle même pas de ceux qui jouent en Europe. Donc chaque année ça s’améliore, et c’est à mettre à l’actif de la FIBA Afrique, de la NBA et de tous les grands clubs européens qui encouragent leurs joueurs à venir dans leurs équipes nationales.»

TRANSMETTRE LE RÊVE Professionnellement, Luc MBAH A MOUTE est un homme accompli. Mais à discuter avec lui, on est surpris par l’omniprésence du verbe «rendre» dans son discours. Rendre un peu de

la joie qu’il a, Rendre un peu des bénédictions qu’il a reçu, Rendre un peu de tout ce que le sport lui a apporté comme leçons de vie et valeurs. Ainsi, depuis ses débuts en NBA, il se rend lors de chaque trêve estivale à Johannesburg pour «Basketball Without Borders Africa”, afin de transmettre son savoir aux graines de champions qui y participent. Panafricain de cœur, il conçoit le sport comme une plus-value vectrice de valeurs comme l’esprit d’équipe, la fraternité ou la solidarité auprès des plus jeunes. Conscient de son devoir d’exemplarité, il ne se dérobe pas à la tâche: «Nous sommes bénis d’être des sportifs de haut niveau et d’avoir cette influence, spécialement en tant qu’Africains connaissant tous les défis auxquels doivent faire face nos pays, notre continent. Je suis dans tous les cas reconnaissant, et je vais continuer à faire de mon mieux pour utiliser à bon escient cet impact.» Et il va plus loin! Depuis 2010, Luc MBAH A MOUTE a mis en place le «MBAH A MOUTE BasketBall Camp» dans son pays, le Cameroun. Le but: préparer chaque année 50 filles et garçons de 12 à 16 ans au «Basketball Without Borders» dont il est un issu, mais aussi promouvoir auprès d’eux le sport, l’importance de l’éducation, du leadership, du développement du caractère et du bien-être. Pour cela, il n’hésite pas à sillonner personnellement le pays avec son staff, afin de détecter les talents et leur amener un peu de la NBA qu’il incarne. Il a d’ores et déjà axé son camp sur 4 villes majeures du pays: Yaoundé, Douala, Buea et Maroua. Dans la mission qu’il s’est assigné, il reçoit un soutien croissant de grandes institutions et compagnies locales, à qui il incombe d’accompagner les jeunes dans leur développement personnel et parmi lesquels: La fédération camerounaise de basketball, le Ministère des Sports et de l’Education Physique, l’UNICEF ou encore la compagnie aérienne nationale et d’autres. Même s’il loue la volonté manifeste des autorités publiques de renforcer les infrastructures sportives avec notamment l’édification du Palais des Sports de Yaoundé dont son «Camp» bénéficie souvent, il les juge toutefois insuffi-

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En 2014, 10 joueurs actifs étaient africains ou d’origines africaines sur les 450 pensionnaires de la NBA.

santes et note un problème global de capital humain dans le sport camerounais: «(...) il faut revoir la politique de développement du basketball et d’intéressement des jeunes au sport, parce qu’ aujourd’hui plus qu’avant on a le problème des infrastructures où les jeunes pourront pratiquer davantage le basketball, des camps d’entrainement, des centres de formation de coachs qui pourront intéresser ou recruter des jeunes et les mettre dans un cadre assez professionnel, pour qu’ils continuent à développer leur jeu.» Luc MBAH A MOUTE lance également un cri d’alarme aux générations futures et à qui peut bien l’entendre, face à un constat de dépit général: «Les jeunes ne rêvent plus. C’est un gros problème et une triste réalité (...) Si les jeunes arrêtent de rêver, alors on peut dire au revoir non seulement au basketball, mais aussi à plein de choses dans la société.» En attendant que le message soit entendu, il ne ménage pas ses efforts pour maintenir la flamme de l’espoir vive chez

tous ses jeunes compatriotes des milieux défavorisés ou non. De fait, son implication sociale ne se cantonne plus à son camp de basketball depuis l’édition 2013. Elle s’étend désormais aux orphelinats, vers lesquels il tente d’apporter soutien et réconfort. Par ce nouveau pan de son investissement citoyen et bénévole, il saisit l’opportunité de transmettre les valeurs fondamentales de solidarité et de vigilance sociale vis-à-vis des plus démunis aux participants de son camp d’entrainement de basketball: «Nous essayons d’engager les participants et de leur faire comprendre qu’indépendamment de leurs situations individuelles, ils doivent penser qu’il y a, quelques part, des enfants qui n’ont rien ni personne sur qui compter. Je pense que c’est bien de les amener voir ces enfants, pour qu’ils soient conscients de la chance qu’ils ont.» Une initiative louable quand on connaît le succès de son camp d’entrainement de basketball depuis sa création. En effet, 5 anciens pensionnaires du «MBAH A MOUTE BasketBall Camp» ont obtenu une bourse sport-étude pour les Etats-Unis et y évoluent désormais en College ou en High School. Un dernier à quand à lui atteint le rêve de jeunesse de son mentor Luc MBAH A MOUTE. Lui aussi originaire de Yaoundé, N°3 de la draft NBA 2014, il s’appelle Joël EMBIID et joue désormais dans la ligue avec son illustre aîné aux ... Philadelphie Sixers.

‘Les jeunes ne rêvent plus. C’est un gros problème et une triste réalité (...) Si les jeunes arrêtent de rêver, alors on peut dire au revoir non seulement au basketball, mais aussi à plein de choses dans la société.’


OSER INSPIRER // KENYA

Selon une étude publiée par l’Organisation mondiale du tourisme, le Kenya a attiré un peu plus d’un million de touristes en 2013. Aux avant-postes des attractions touristiques les plus convoitées au pays de Jomo Kenyatta, figurent les excursions en safari et la découverte de la faune sauvage. Loin des circuits traditionnels, sur les hauts plateaux à plus de 2 000 mètres d’altitude et munis de leur baskets de sports, des touristes occidentaux amateurs de course de fond viennent se mesurer aux coureurs Kenyans dans leur spécialité : la course de fond, justement.

De New York à Paris en passant par Tokyo, les Kenyans arrivent en tête des épreuves du marathon. Aux Jeux Olympiques, les Kenyans collectionnent les médailles d’or dans les épreuves de courses de fond. En proposant les méthodes et les conditions d’entraînement des champions kenyans à des amateurs de marathon ou semi-marathon, des entreprises de tourisme sportif se sont développées au Kenya. Au programme des camps d’entraînement proposés par l’entreprise Sports Tours Kenya au sein du HATCH (High Altitude Training Center), des exercices de course guidées par un coach expérimenté à un groupe de coureurs venus de divers horizons. En complément des séances d’entrainement, des circuits safari plus traditionnels sont proposées. Ces formules destinées aux touristes amateurs de sport sont en plein essor et épousent l’aspiration des touristes à vivre une expérience de découverte en dehors des sentiers classiques. A l’image de son économie, le continent africain comptait en 2013, 6% de touristes de plus que l’année précédente. En 2030, 134 millions de touristes atterriront sur le continent. Au Kenya, les entreprises de tourisme sportif ont su exploiter les atouts naturels et humains à leur disposition en formulant une offre de service en adéquation avec les attentes de touristes sportifs. A l’avant-garde de l’innovation technologique africaine avec ses nombreux incubateurs de startups et hubs technologiques, le Kenya se distingue de nouveau par ces initiatives entrepreneuriales dans le secteur du tourisme sportif. Pourquoi ne pas s’en inspirer, dans d’autres régions du contient, et offrir des formules touristiques visant les amateurs de sport curieux de découvrir l’Afrique ?

Youri Kielo, pour Oser l’Afrique


INSPIR’START UP // ALGÉRIE

SAWASHOES : LES BASKETS MADE IN AFRICA

Nées au Cameroun, elles ont grandi en Ethiopie. Aujourd’hui, elles se vendent à travers le monde. Les baskets de Medhi Slimani ne représentent pas seulement le made in Africa : elles sont la preuve que le continent est une terre d’opportunités. Il suffit de trouver sa voie. Rencontre.

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Inspire Afrika : Bonjour Medhi Slimani, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Medhi Slimani : Medhi Slimani, 38 ans, français d’origine algérienne, fondateur de SAWA, une marque qui a la particularité de fabriquer de très belles chaussures en Afrique. IA : Il semblerait que vous ayez travaillé dans le domaine du sport avant de créer la marque Sawa, pouvez-vous nous en dire plus ? MS : Oui effectivement, j’ai une formation en finance d’entreprise, je suis sorti d’une école de commerce et j’ai commencé à travailler en France puis à l’étranger, et après 10 ans de finance d’entreprise, j’ai eu la chance de pouvoir faire autre chose. J’ai intégré le Coq Sportif, en tant que responsable du contrôle de gestion et le deal était que je puisse rejoindre la division Marketing tôt ou tard. J’ai commencé en bas de l’échelle comme chef de produit junior, ça m’a donné quelques bases en matière de marketing produit, et au bout d’un an, j’ai décidé de créer SAWA. IA : Comment naît véritablement le projet SAWA ? MS : SAWA sera à jamais lié au Cameroun. En 2009, on a commencé à y produire parce qu’à l’époque, on savait qu’il y’avait un certain savoir-faire de la chaussure dans le pays. La marque Bata par exemple a longtemps produit ses chaussures au Cameroun. L’autre force du pays, c’était la CICAM (Cotonnière Industrielle du Cameroun), qui est un fleuron de l’industrie camerounaise. Vu que nous produisions uniquement des chaussures en toile, elle était notre principal fournisseur.

«Nous nous sommes dit qu’il était hors de question que SAWA devienne « la cash machine » de personnes corrompues.» Le Cameroun était également un choix affectif, car c’est un pays où il fait bon vivre, avec une population sympathique et agréable. IA : Vous commencez donc à produire au Cameroun au début de l’aventure en 2010, puis vous délocalisez en Ethiopie, racontez-nous ! MS : Notre transition du Cameroun à l’Ethiopie, s’explique pour deux raisons. Tout d’abord au Cameroun, nous avions un modèle logistique qui était un peu compliqué : on achetait la toile à la CICAM au Cameroun, mais c’était la seule matière première fournie sur place. Tout le reste venait d’ailleurs : de la Tunisie pour les lacets, du Maroc pour le cuir et de l’Egypte pour le caoutchouc. Lorsque tout arrivait au port de Douala, le principal problème était la corruption ; nous n’avions aucun problème à payer des frais de douane, mais ce qui nous coûtait cher c’était la négociation pour pouvoir faire sortir les marchandises du port. Nous nous sommes dit qu’il était hors de question que SAWA devienne « la cash machine » de personnes corrompues. Nous avons donc fini par quitter le Cameroun un peu la mort dans l’âme, car j’y ai vécu deux ans et nous employions près de 200 personnes, ce qui fait 200 familles qui étaient nourries à travers la société. Nous avons fini par plier bagages et nous sommes allés goûter la cuisine éthiopienne ! (Rires). IA : SAWA est-elle une marque 100% sportwear ou visez-vous également une clientèle plus classique ? MS : SAWA est une marque de mode, avec un design très simple et sobre. Vous n’allez pas jouer au foot avec cette chaussure, mais elle a pour but de compléter une silhouette très élégante. C’est ça l’esprit du produit, un design simple, élégant et intemporel. IA : Vos chaussures sont faites de diverses matières, toile, cuir, suède, etc. Vous fournissez – vous toujours aux mêmes endroits ? MS : Pas vraiment. Maintenant, nos chaussures sont presque essentiellement en cuir. Peu de gens le savent mais l’Ethio-

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Des ouvriers de SAWA dans une usine éthiopienne

pie possède l’un des plus gros cheptels de la planète. Vous avez donc tout sur place, et vous avez des tanneries bien équipées qui fonctionnent normalement et qui sont en amélioration constantes. Donc on a le cuir à portée de main, qui représente 90% de la valeur de la chaussure. IA : Quelle est votre valeur ajoutée par rapport à des marques comme Nike et à des plus concurrents directs tels que Veja ? MS : La valeur ajoutée est le fait de fabriquer en Afrique. Nike fait de la valeur ajoutée partout dans le monde, mais notre objectif est de prouver au monde qu’il est possible d’acheter des matières premières en Afrique et de les transformer sur place, ce qui crée énormément de valeur ajoutée sur le continent et qui est l’essence même de la révolution industrielle. IA : Vous proposez un rapport qualité-prix plus que correct, comment rentabilisez–vous votre production, en pratiquant une politique de prix unique, en comparaison à des concurrents qui fabriquent en Chine et qui vendent aux même prix que vous ? MS : Nous faisons moins de marge en comparaison à des marques comme Nike, vu la quantité que nous produisons. Par ailleurs il y’a un autre paramètre à considérer, qui est le lieu de production : on entend dire partout que l’Ethiopie est le nouvel Eldorado du low-cost en Afrique, mais ce n’est pas la réalité. On a des problèmes de productivité. A titre d’exemple, un ouvrier asiatique fabrique 6 chaussures par jour, contre une paire et demie par jour pour un éthiopien, et si vous le payez trois fois moins cher alors qu’il travaille trois fois moins vite, à la fin de la journée, vous en êtes au même point. L’activité nécessite également beaucoup d’implication personnelle, car il faut suivre la production au pied levé. Dans l’usine en Ethiopie, nous employons quinze personnes, ce

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qui représente de l’investissement en terme de frais généraux. Mais jamais nous ne nous sommes posé la question d’aller en Asie, car nous croyons au potentiel du continent. Finalement, c’est un pari sur l’avenir, prouver que l’on peut gagner de l’argent en produisant sur le continent un produit africain. IA : Quel est le conseil que vous pouvez donner aux jeunes africains qui souhaitent se lancer dans cette industrie? MS : Ce qui est important, c’est de soigner le produit, car l’histoire made in Africa, vous l’aurez à toutes les sauces. Pourtant, vous aurez beau raconter n’importe quelle histoire à l’acheteur ou à l’investisseur, si le produit n’est pas bien travaillé ça ne vaut pas la peine. Il faut qu’il soit beau et de qualité. Beaucoup d’acheteurs ne veulent pas du made in Africa, parce qu’ils pensent immédiatement aux produits ethniques, tels que le wax. Mais il n’y a pas seulement le wax en Afrique, la mode a des standards auxquels on peut s’aligner en restant africain. IA : A votre avis, Sawa dans 10ans, ça donnera quoi ? MS : SAWA dans 10ans j’espère que ça sera une grande réussite africaine et que nous aurons réussi à ouvrir le chemin à d’autres jeunes africains qui auront décidé de produire sur le continent, que ce soit dans la mode ou dans n’importe quel autre domaine, on aura été des précurseurs. IA : Merci Medhi MS : Je vous en prie !

Propos recueillis par Ivan Nyetam Retrouvez la marque SAWA sur


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«C’est un pari sur l’avenir, prouver que l’on peut gagner de l’argent en produisant sur le continent un produit africain.»

Propos recueillis par Joan Murielle Yombo

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INSPIR’ECO

LA COUPE D’AFRIQUE

DES NATIONS

EN CHIFFRES LA 30ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui s’est achevée le 8 février dernier a redonné tout son prestige au football Africain. Après une célébration réussie en Guinée Equatoriale, il convenait aussi de se poser quelques questions : Quel était le budget des équipes ? Quelle somme a été versée aux finalistes ? Découvrez les montants clés de la compétition.

Source photo : telegraph.co.uk

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30 000€

15 000 FCFA

LE MONTANT DES 40 000 BILLETS ACHETÉS PAR LE PRÉSIDENT OBIANG NGUÉMA POUR LA CAN 2015

LE PRIX DU TICKET VIP POUR LA FINALE DE LA CAN 2015

100 000$

L’AMENDE INFLIGÉE À LA GUINÉE EQUATORIALE SUITE À LA VIOLENCE DE SES FANS LORS DU MATCH QUI OPPOSA LE PAYS ORGANISATEUR AU GHANA.

LE MONTANT DE LA PRIME VERSÉE À CHAQUE JOUEUR DE L’ÉQUIPE DE FOOTBALL IVOIRIENNE CCHAMPIONNE DE L’ÉDITION, PAR LE PRÉSIDENT ALASSANE OUATTARA.

3,5 milliards FCFA LE BUDGET ALLOUÉ À L’ÉQUIPE NATIONALE DE CÔTE D’IVOIRE POUR LA CAN 2015

10 millions de Dollars LE TOTAL DES PRIMES DISTRIBUÉES AUX 16 ÉQUIPES AYANT PARTICIPÉ À LA CAN 2015

1,8 milliards FCFA

LES DROITS DE RETRANSMISSION VERSÉS À LA CONFÉDÉRATION AFRICAINE DE FOOTBALL PAR LE GROUPE CANAL POUR LA DIFFUSION DES CAN 2013 ET 2015

90 000€

8 millions de Dollars LE BUDGET ALLOUÉ À L’ÉQUIPE NATIONALE DU GHANA POUR LA CAN 2015

8,05 millions d’euros

L’AMENDE INFLIGÉE PAR LA CAF AU MAROC POUR SON DÉSISTEMENT DANS L’ORGANISATION DE LA CAN 2015

10 milliards FCFA

LA VALEUR DU CONTRAT SIGNÉ PAR PUMA POUR ÊTRE L’ÉQUIPEMENTIER DES LIONS INDOMPTABLES DU CAMEROUN

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PENSÉES // RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

LE SPOR T ROI, VU PAR SANDRA T SHIYOMBO Sandra Tshiyombo - ©Sébastien Gabriel / CANAL+

Après un passage à l’EFAP (Ecole Française des Attachés de Presse) et à l’EFJ (Ecole Française de Journalisme), cette amoureuse du sport a eu l’occasion d’animer de nombreux programmes sur la chaîne Africa 24, dont l’Africa 24 Football Club Spécial Mondial. Depuis le 1er Septembre 2014, elle présente l’émission Talents d’Afrique sur Canal+ Afrique, une émission consacrée aux sportifs Africains. Sandra le reconnaît, « l’émission est omnisports, mais le football y occupe une place prédominante ». D’ailleurs pourquoi toujours le football ? Quelques semaines après la Coupe d’Afrique des Nations, nous avons voulu recueillir les impressions de la jeune présentatrice sur la suprématie de ce sport en Afrique, et sur la place du sport en général.

«Le temps d’un match, il n’y a plus de différence sociale ni ethnique car on porte tous le même maillot.»

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Sur la place du sport en Afrique Le sport est un élément fédérateur. Ce qui est formidable en Afrique, c’est de voir les supporters applaudir l’équipe adverse, alors que d’autres seraient en train de huer. Lors d’une compétition, le temps s’arrête ! L’un des derniers événements en date qui montre cette cohésion, c’est le match Burkina Faso/Angola lors des éliminatoires pour la CAN 2015. Quelques jours plus tôt, le pays était plongé dans le chaos avec la destitution du Président Compaoré. Et pourtant, le match était maintenu à Ouagadougou. Les joueurs ont rendu visite aux blessés hospitalisés, l’entrée au stade était gratuite, ceux qui avaient déjà acheté leurs billets se sont fait rembourser… Le temps d’un match, il n’y a plus de différence sociale ni ethnique car on porte tous le même maillot.

Sur la suprématie du football sur le continent En fonction des pays, certaines disciplines sont plus prisées que d’autres. Au Sénégal par exemple, la lutte a plus de succès que le ballon rond. Néanmoins, le football reste le sport roi en Afrique, et il n’a pas encore de soucis à se faire niveau concurrence ! Ceci est en partie dû à son exposition, à sa place accordée dans les médias, et à l’image que les footballeurs retransmettent. Ils font rêver des milliers de jeunes, qui n’ont qu’un seul but : suivre leurs traces. Leur statut de « star » fait que les gens se déplacent en masse pour venir voir un match, contrairement à des meetings d’athlétisme ou à des Open de tennis sans tête d’affiche. Il y a bien sûr une part historique car la pratique du football remonte à l’époque coloniale. Mais il y a surtout des intérêts économiques colossaux au fil des années. La coupe du monde 2014 au Brésil a généré 70 millions de dollars de bénéfices à la FIFA, et 40 millions pour le mondial 2010 en Afrique du sud. La CAN 2013 a permis à la fédération sud-africaine de football d’empocher 360.000 dollars. Le football fait vendre, c’est indéniable. On le voit avec les sponsors et le rôle d’ambassadeurs des sportifs. Pour certains, la majorité de leurs revenus proviennent d’ailleurs des contrats publicitaires.

Sur les perspectives d’évolution des autres sports Le chemin s’annonce long mais je veux y croire car tout est possible ! Il faut une volonté commune, des moyens, et une véritable politique mise en place par les autorités. Malheureusement, le sport et la culture sont souvent les parents pauvres dans les budgets alloués par les gouvernements. Dans ce cas, il faut trouver d’autres solutions. Le secteur privé et les différentes diasporas peuvent contribuer à cet essor. Il ne faut pas présenter des projets grandioses uniquement pour essayer de copier ce que le voisin fait. Chaque pays a ses particularités donc il faut bâtir avec les moyens à disposition. Il n’y a que de cette façon que les projets seront viables.

Sandra Tshiyombo

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4 QUESTIONS À... // KENYA

GREEN SPORTS AFRICA OU COMMENT DÉVELOPPER UNE COMMUNAUTÉ GRÂCE AU FOOTBALL

Fondée par Kasim Ismaily et George Ouma en septembre 2011, Green Sports Africa est une association qui se sert du sport pour réunir les jeunes Kenyans. Avec quatre tournois et près de cent équipes de football, Green Sports Africa encourage les jeunes de la communauté de Westlands1 âgés de 15 à 23 ans, à croire en leurs rêves. En effet, les meilleurs joueurs de chaque tournoi voient leurs profils publiés sur le site de l’association. Ils peuvent ainsi espérer être détectés par des recruteurs. En plus, l’équipe de GSA utilise les profits des tournois pour aider les orphelins de leur communauté…

1/Commune de Nairobi, Kenya

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Sélectionnez-vous les personnes qui participent à votre programme ? Si oui selon quels critères ? Le football est un jeu ouvert à tous. Tous ceux qui peuvent s’inscrire à nos tournois sont les bienvenus et sont encouragés à le faire. Cependant, nous veillons à créer un environnement où la compétition et la qualité du jeu règnent. Nos tournois attirent les meilleurs joueurs du pays. Il est donc essentiel d’avoir recours à une sélection. Nous avons d’ailleurs réalisé qu’il y avait un nombre croissant de joueurs de pays voisins qui souhaitaient participer à nos tournois, mais qui ne pouvaient pas à cause de diverses contraintes. Dans l’optique d’élargir notre portée et de valoriser ce beau jeu qu’est le football, un de nos objectifs cette année est d’organiser un tournoi international (Coupe Platinium 2015), durant lequel au moins 30% des équipes viendront de l’extérieur du Kenya. La seule restriction à l’inscription sera l’âge. Nous avons pour l’instant une catégorie pour les moins de 23 ans, une pour les moins de 17 ans et une ouverte aux filles.

Quand nous avons visité le centre pour la première fois, nous avons été inspirés et émus par l’enthousiasme dont faisaient preuve ces enfants, malgré leur condition. Depuis lors, nous soutenons Wamo avec de la nourriture, des vêtements, du coaching et des ateliers de compétences pratiques. Certaines solutions sur le long terme que nous leur avons proposées comprennent la reconstruction de la toiture ainsi que l’achat de nouveaux tableaux et chaises pour les étudiants. À travers nos ambassadeurs dans de nombreuses écoles de Nairobi, nous avons lancé un projet ayant pour but de fournir une sécurité alimentaire aux orphelins de Wamo. Des activités lucratives sont aussi misent en place, pour couvrir d’autres dépenses. Ceci nous permettra d’évoluer vers d’autres projets sur le long terme.

I.A : Dites-nous en plus sur la Green Room Historiquement, au théâtre, la chambre verte (Green Room) est l’endroit où les acteurs se reposaient quand ils n’étaient pas sur scène. Notre Green Room est sur notre site internet et elle est le meilleur endroit pour que les joueurs se détendent avant et après les tournois. Nous y postons de nombreux montages vidéo tels que les dix meilleurs buts de la saison, mais aussi des vidéos promotionnelles. Nous y montrons aussi nos activités quotidiennes et les services rendus à la communauté. Les vidéos jouent un rôle crucial pour mesurer l’activité de l’association. Tout le monde apprécie une vidéo bien faite, que ce soit un joueur qui souhaite revoir sa performance de jeu, où un agent qui voudrait observer les qualités d’une potentielle recrue. Cette année, chaque joueur (plus de 1000 par événements) aura la possibilité d’accéder aux points forts de sa performance lors d’un tournoi. Nous allons aussi intégrer un enregistrement vidéo de l’Académie que nous lancerons cette année. I.A : Parlons du centre d’aide de Wamo. Vous avez récemment commencé à y construire de nouvelles salles de classe et à y aménager un stade de football. Pourquoi avez-vous choisi ce centre plutôt qu’un autre? Depuis la conception de l’organisation, la communauté a toujours été au centre de nos pensées et actions. Notre environnement est une des valeurs centrales de notre idéologie. Nous avons remarqué qu’ici, beaucoup sont dans le besoin, mais personne ne les aide parce qu’il est difficile d’avoir accès à eux : la majorité des écoles qui reçoivent de l’aide des ONG sont souvent des écoles à moins de dix minutes des routes principales. Avec la mise en place d’un centre d’aide, nous voulions frapper fort. Un de nos amis nous a conseillé le centre Wamo. Fondé par Mr. Wamo, qui a pris conscience que bien trop d’enfants dormaient dans les rues, il a ouvert le lieu avec très peu d’aides financières et structurelles, dans le simple but d’offrir à ces enfants un meilleur endroit où passer leurs nuits.

I.A : Justement quels sont vos objectifs sur le long terme? Il est difficile de répondre à cette question car l’environnement évolue et change. Nos actions sont guidées par nos idéologies. Tous les membres de l’équipe de Green Sports Africa sont des entrepreneurs nés et par conséquent, prennent des risques. Nos ambitions évoluent en permanence. En ce moment par exemple, nous rêvons d’établir un centre d’excellence sportive pour les sportifs Africains, avec un réseau de recrutement bien ancré sur le continent pour que personne ne passe inaperçu. Nous allons aussi continuer à unir et rassembler les communautés à travers le sport. Aussi, nous nous sommes fixés pour objectif d’organiser un tournoi avec un million d’équipes d’ici dix ans. En bref, notre but ultime est d’être au cœur du talent sportif Africain.

Propos recueillis par Chrys Nyetam

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FOCULTURE

CULTURE DU FOOTBALL:

DE LA MISÈRE AU LUXE, DES HISTOIRES QUI INSPIRENT. Je n’ai jamais été une amoureuse du football. En réalité, le football m’a brisé le cœur. Pourquoi? Parce que je me souviens de cette défaite cuisante de mon pays, le Ghana, lors de la dernière coupe du monde au Brésil … Mais alors, qu’est-ce qui rend le football aussi attractif et séduisant ? Comment arrive-t-il à créer une telle unité et faire naitre tant de passion chez quelqu’un comme moi, qui à la base n’y porte aucun intérêt? Qu’est ce à propos du football qui fait qu’il soit tant aimé dans les rues et bidonvilles de Bombay, Johannesburg ou Sao Paulo ? Si vous avez déjà voyagé dans un pays du tiers monde, je ne doute pas que vous aillez vu, à un moment ou un autre, un groupe de jeunes garçons tapant dans la balle, avec ou sans cage de buts solide, avec ou sans équipe au complet. Que ce soit dans la cour de récréation d’une école primaire aux États-Unis ou sur le sol en terre battue d’une Favela, la passion et l’amour des joueurs reste tout aussi palpables. Sans aucun doute, le football est de culture mondiale. Plus qu’un sport, beaucoup diront que c’est un mode de vie. Cela est d’autant plus vrai pour ces joueurs de foot multimillionnaires qui se sont fait connaitre grâce à leur talent. Certains d’entre eux ont un parcours incroyable : des bidonvilles aux grands stades internationaux, on les a vu évoluer, à force de travail. Jetons un coup d’œil à quelques uns de ces parcours hors du commun :

Steven Piennar / Afrique du Sud / Steven Piennar a grandi en regardant la télévision couché au sol, pour éviter les balles perdues des armes à feu qui grondaient dehors. Il vivait à Westbury, un quartier en dehors de Johannesburg, infesté par la drogue et les gangs. Il a assisté à la mort tragique de son meilleur ami mais a réussi à rester loin du crime en se concentrant sur le football. Repéré par des recruteurs, il signa avec Ajax Cape Town. À l’âge de 18 ans, il quitta l’Afrique du Sud pour jouer avec Ajax Amsterdam. Grâce à son succès, il a pu aider sa famille à quitter Westbury.

Christian Atsu /Ghana/

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Il vient d’une famille très modeste, dans laquelle il devait partager sa chambre avec ses six frères et sœurs. Une situation qui est cependant meilleure que celle de beaucoup de Camerounais. Pour s’amuser, Eto’o et ses frères jouaient au football pieds nus avec une balle confectionnée de sacs plastiques. Le talent singulier de Samuel fut repéré à l’âge de 16 ans. Il quitta le Cameroun en direction de l’Espagne où il signa avec le Real Madrid. La suite, tout le monde la connait.

Samuel Eto’o /Cameroun/

Emmanuel Adebayor /Togo/

Il a été élu meilleur joueur africain de l’année en 2007 et joue pour l’équipe de Tottenham. Admiré pour avoir la tête sur les épaules, Emmanuel est la preuve que l’humilité n’empêche pas la réussite. Il a grandi dans un foyer extrêmement pauvre dans une banlieue de Lomé. Sa mère était vendeuse de poisson séché, et gagnait à peine de quoi nourrir la famille, encore moins pour acheter une paire de chaussures à Emmanuel. Il fut une fois forcé de rester à l’hôpital pendant sept jours, car ses parents n’avaient pas les moyens de payer son traitement. En 1999, il quitta Lomé pour la France après avoir été découvert au centre de développement sportif de Lomé par des recruteurs de Metz. C’était le début d’une carrière sensationnelle. Ces joueurs, qui sont comme vous et moi en sont arrivés là grâce à leur talent et à leur persévérance. Ils inspirent les gens aux quatre coins du monde parce que nombreux d’entre nous s’identifient à leurs parcours. Lorsque nous encourageons nos équipes préférées et défendons la fierté de nos joueurs sur le terrain, nous nous approprions leurs histoires, leurs vécus. C’est ça la passion du football. Bien qu’il ait été nommé le joueur de l’année de Vitesse Arnhem1, il a connu des débuts bien plus modestes. Aujourd’hui, il est en échange à Chelsea, mais il y a encore quelques temps, Atsu gagnait sa vie en vendant de l’eau aux passant des rues d’Accra. En parallèle, il se battait pour réaliser son rêve de devenir footballeur. Il arriva à F.C Porto2 à l’âge de dix-sept ans où il fut découvert par l’entraineur Patrick Greveraars. Il alla ensuite finir sa formation au sein du club de ce dernier.

1/ Le Vitesse Arnhem est un club de football Hollandais fondé en 1892 et basé à Arnhem. 2/ Le F.C Porto est un club de football Portuguais, basé à Porto. INSPIRE AFRIKA / MARS - AVRIL 2015

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