#7: Les Nouvelles Technologies au service du developpement

Page 1


SOMMAIRE

1 EDITORIAL 2 INSPIR’ NEWS 4 COUP DE COEUR La CardioPad, Solution aux problèmes de santé

8

INSPIR’ ASSOCIATION

Découvrez l’association USHAHIDI

12 INSPIR’ INTERVIEW Ismael Nzouetom vous présente SARA


SOMMAIRE 18 OSER INSPIRER Rendez-vous avec les Kongossa Web Series !

23 INSPIR’ ECONOMICS Google en Afrique

30 INSPIR’ THOUGHTS Oumarou Barry partage son opinion sur les TIC en Afrique

32 4 QUESTIONS A Piamm Technologies, pour FINETA, outil comptable en ligne


Délicieuses triplées africaines Droits d’images: 54 Kingdoms LLC Photographe: Jonathan Bailey Photography (New Haven, CT) De gauche à droite: Samera Hamidu, Joey Iyalekhue, Ashanna Arthur


EDITORIAL 2013. ANNÉE NUMÉRIQUE POUR LE CONTINENT ? Njorku, VMK, Wontanara, CardioPad, Piamm Technologies… Il ne s’agit pas simplement d’une liste de mots incompréhensibles. Leur point commun ? L’innovation online. Depuis quelques années, le continent africain « croule » littéralement sous les initiatives entrepreneuriales sur le web. Bien que l’Afrique Anglophone dispose d’un temps d’avance, les francophones ne sont pas en reste non plus dans le domaine. On constate donc tous les jours, et avec plaisir, que le continent regorge d’idées, toutes plus originales les unes que les autres. L’arrivée et le succès fulgurant des nouvelles technologies sont à l’origine de ce pseudo boom. Pseudo boom car en effet, les initiatives, ont toujours été présentes, mais les moyens de les mettre en lumière étaient eux, quasi inexistants. Aujourd’hui, l’Afrique dispose d’un potentiel technologique impressionnant. Potentiel qui nécessite, bien sûr d’être exploité à bon escient. En attendant, le continent est le plus consommateur de technologie mobile au monde. Additionnez ceci au déploiement rapide des Smartphones sur place, et vous obtenez un accès à Internet plus rapide, plus diffus, simplifié. Nous ne sommes donc qu’aux prémices de l’aventure technologique africaine. Résumons : un potentiel technologique présent, des jeunes entrepreneurs prêts à s’investir et des idées. BEAUCOUP d’idées. Dès lors, pourquoi à la fin de la journée ne voit t-on qu’une infime partie de ces projets se réaliser? Plusieurs facteurs pourraient expliquer cela, pourtant, je suis convaincue que le manque d’infrastructures reste notre talon d’Achille. En Afrique francophone surtout, les gouvernements traînent encore la patte. A quelques exceptions près comme AKENDEWA ou ACTIVSPA, le continent a désespérément besoin de Tech Hubs, d’incubateurs et autres parcs technologiques, pour accélérer la création et la mise sur pied de toutes ces Start up pourtant existantes sur le papier. Néanmoins, nous avons toutes les raisons d’être optimistes. Les entrepreneurs du web commencent à être pris en considération. La présence de Google sur le continent depuis 2011 par exemple, constitue un excellent moyen pour eux de faire connaître leurs projets. Vous découvrirez donc ce mois, une sélection de ces entrepreneurs d’un nouveau genre. Vous connaitrez leur identité, leur profil, et leurs perspectives. Alors, 2013 année du numérique en Afrique ? Pour l’heure, toute l’équipe d’Inspire Afrika et moi même vous souhaitons une excellente année 2013 ! Bonne Lecture!

Joan Y.


INSPIR’ NEWS

SPEED AFRETIS L’association AFRETIS a organisé le 7 Décembre dernier à Paris, la première édition du Speed Afretis. Un dîner convivial basé sur le concept du speed dating, au cours duquel les participants ont pu faire de nouvelles rencontres et étoffer le réseau relationnel. Une initiative originale que nous encourageons vivement !


INSPIR’ NEWS 1,2,3, GO CIRKAFRIKA ! Le Cirque Phénix a choisi cette année de célébrer le continent à travers un spectacle riche et rythmé, autour d’une mise en scène de la découverte de l’Afrique. 45 artistes africains, des numéros tout aussi impressionnants les uns que les autres, plongez au cœur de l’Afrique et VOYAGEZ ! Retrouvez Cirkafrika jusqu’au 13 Janvier à Paris, et en tournée dans toute la France, en Belgique et en Suisse. Pour plus d’infos, consultez www.cirquephenix.com

SUKAABÉ TV La première chaîne de Télévision sénégalaise pour enfants La Direction générale de la société de Productions Audiovisuelles pour Enfants, Sukaabé Média Services, a annoncé ce mardi 25 Décembre, jour de Noël, le lancement à Dakar, en janvier 2013, de la première chaine de télévision sénégalaise exclusivement dédiée aux enfants. Selon les dirigeants de la chaîne, la création de SuKaabé TV contribuera à enraciner les enfants dans leurs traditions et leur cultures, dans un contexte où les médias et les NTIC participent fortement à les éduquer et à les socialiser.

Au programme sur SuKaabé TV (qui sera diffusée au Sénégal et sur Satellite) : Dessins animés, séries TV, journal des enfants, documentaires, jeux d’esprits, et bien d’autres surprises! Voilà une bien jolie façon de commencer l’année pour nos bouts de choux!


COUP DE COEUR Notre Rubrique Coup de Coeur n’a jamais aussi bien porté son nom. Arthur Zang, ingénieur en informatique et génie logiciel diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique du Cameroun a mis sur pied la Cardio Pad, une tablette d’un nouveau genre, puisqu’elle permet de faire des examens cardio vasculaires à distance.

D’ingénieur à Chef d’entreprise Il y a 2 ans, Arthur Zang, était un jeune diplômé de polytechnique Yaoundé (Cameroun), où il est devenu par la suite chercheur en ingénierie biomédicale jusqu’en Mars 2012. Ses recherches lui ont permis d’identifier les problèmes récurrents auxquels sont confrontés les populations. En effet, de nombreux Camerounais habitent dans des zones isolées, dépourvues de centres de soins. Se faire soigner dans ces conditions relève dès lors du parcours du combattant, car ces populations doivent effectuer des milliers de kilomètres, à la recherche de traitements. Pour remédier à cette situation, Arthur Zang

décide, – aidé par quelques ingénieurs et médecins – de créer la société Himore Medical. « Himore Medical est une entreprise qui conçoit, développe des applications et fabrique des systèmes embarqués à usage médical» nous confie-t-il. Il continue en disant : « Notre mission est de trouver des solutions technologiques aux problèmes de santé publique les plus dévastateurs en Afrique tels que les maladies cardio-vasculaires, la malaria et bien d’autres encore ». Cette compagnie, qui compte cinq employés et qui travaille en collaboration avec le gouvernement Camerounais, se spécialise dans la confection de matériel médical permettant de faire des examens à distance.


COUP DE COEUR Un problème, une solution : La CardioPad Le Cameroun est un pays de 20 millions d’habitants, ne comptant que 30 cardiologues inégalement repartis sur le territoire. En d’autres termes, on compte seulement 1 cardiologue pour plus 660 milles habitants. De plus, plus de la moitié des Camerounais n’ont pas les moyens de se rendre dans les grandes villes où se trouvent la majorité des hôpitaux équipés, et donc des cardiologues. Himore Medical a donc toute sa place dans un environnement tel que celui-ci. LA solution est par conséquent toute simple : Trouver un appareil pouvant faire des examens cardiaques aux citoyens vivants dans les coins reculés du pays. C’est de là qu’est née la CardioPad. Développée depuis 2010 et assemblée au Cameroun, la CardioPad dispose de fonctionnalités bien particulières.

Comment ça marche ?

simultanément. En plus, l’absence des câbles réduit le risque d’électrocution du patient et permet au patient de se déplacer sans interrompre l’enregistrement».

Une Réussite pas sans difficultés Même si aujourd’hui le gouvernement finance les recherches d’Himore Medical à hauteur de 30.000 dollars, Arthur Zang a quand même rencontré quelques difficultés. D’après lui, « La difficulté majeure c’est de partager son idée. Au départ, lorsque j’ai rédigé le projet de la CardioPad, je l’ai soumis à plusieurs personnes ainsi qu’à plusieurs entreprises en sollicitant bien sûr un accompagnement financier. Malheureusement, beaucoup n’y croyaient pas ». En tout cas, le ministère de la santé publique Camerounais lui, a fini par y croire, car il a offert à Himore Medical son premier contrat, afin que celui-ci fournisse ses machines à quelques hôpitaux du pays. Comme tout jeune entrepreneur, Arthur Zang a également connu des moments de doute: « Il arrive un moment où votre famille se trouve en difficultés financières et là, vous êtes tentés de laisser votre projet pour chercher un emploi afin de subvenir aux besoins familiaux ». Mais Arthur n’a jamais cessé de travailler, car pour lui « Le prix de l’ambition c’est avant tout le temps qu’on est prêt à consacrer »

Tout d’abord, la CardioPad permet de réaliser des examens du type Electrocardiogramme. « Cette tâche consiste à acquérir le signal cardiaque qui vient du patient, le numériser, le traiter, l’afficher et l’imprimer en tant que rapport d’examen » nous explique Arthur Zang. Ce rapport d’examen sera transmis par GSM au cardiologue se trouvant dans une ville différente. La Chrys. N CardioPad apporte aussi des éléments d’aide au diagnostic du Cardiologue en extrayant les informations nécessaires à présenter au cardiologue. Enfin, toutes les informations liées audit examen sont stockées dans la tablette et peuvent être réutilisées plus tard. La CardioPad présente également d’autres avantages. D’après son créateur, ces avantages sont liés à « la possibilité d’effectuer plusieurs examens


Ensemble L'AFRIQUE�

Très proch

AFRIKARCHI MAGAZINE

www.afr


e,�Dessinons �de�Demain

hainement,

AFRIKARCHI WEBRADIO

rikarchi.com


INSPIR’ ASSOCIATION On entend souvent dire que les nouvelles technologies et l’ère Internet ont démocratisé l’information. Pourtant, en y regardant de plus près, s’agit-il de la bonne information ? L’information capitale est-elle facile d’accès ? Sinon, quelles sont alternatives pour le citoyen de demain ? C’est pour répondre en partie à ces questions que nous avons fait appel à Juliana Rotich, directrice exécutive de l’association USHAHIDI.

D’où vient le projet USHAHIDI? Le projet USHAHIDI a commencé par un site internet mis sur pied en collaboration avec des citoyens kenyans, durant une période de trouble après les élections de 2008. Le but était de répertorier les incidents et la violence, mais aussi les efforts de paix à travers le pays. Pour cela nous nous sommes servis de rapports de nos correspondants sur le terrain, que nous relayions sur le site et sur les réseaux sociaux et mobiles. Le succès du site, _ qui a attiré plus de 45 000 utilisateurs au Kenya _ nous a fait comprendre que l’initiative était plus que pertinente, et pourrait aussi avoir du potentiel en dehors du Kenya. Ainsi, nous avons créée USHAHIDI, l’entreprise. A travers elle, nous améliorons la plateforme web, notre outil principal en ce qui concerne le recueillement de l’information. Notre recette consiste à analyser l’information de manière créative et différente.

gratuits, le maping interactif, la démocratisation de l’information, etc. Nous avons diverses spécialités, mais nous souhaitons avant tout promouvoir la transparence et faire disparaître les barrières qui empêchent tout individu de diffuser librement de l’information sur Internet. Ceci nous amène à travailler avec de nombreuses associations humanitaires, des ONG, des gouvernements, la société civile et tout individu qui se sent intéressé par le partage créatif de l’information. Nous sommes en faveur d’une collaboration franche et ouverte avec tous nos partenaires.

Pouvez vous expliquer à nos lecteurs le concept du « crowdsourcing » ?

De manière générale, le « crowdsourcing » est l’utilisation du savoir-faire, et de la créativité d’un grand nombre de personnes dans la gestion des connaissances. Dans notre cas, c’est le fait d’avoir recours à des volontaires pour émettre de l’information à propos d’une situQuels types de services proposez vous et ation, d’un événement ou d’un phénomène. quelles sont vos valeurs? L’information, sa diffusion et son analyse repose sur des individus lambda. Ils sont des téNous sommes spécialisés dans le développe- moins privilégiés, qui fournissent, rapportent ment de logiciels de collecte d’information confirment et améliorent l’information.


INSPIR’ASSOCIATION Quelles sont les différences entre SwiftRiver, CrowdMap et La plateforme USHAHIDI ? La plateforme USHAHIDI est une solution simple et gratuite pour générer du crowdsourcing. Elle collecte l’information en provenance de diverses sources et média comme Twitter, les SMS, Les rapports audio, vidéo et écrits. La plateforme peut être customisée et dirigée à partir de votre propre serveur.

La venue d’Internet a entraîné une confusion dans l’esprit de ses utilisateurs. Internet ne permet pas un égal accès à toutes les sources d’information. Les organisations, les gouvernements, ont, en fonction des pays, une réglementation stricte et bien précise en ce qui concerne le partage d’information. Très souvent, c’est lorsque l’on commence à chercher une information objective, non biaisée, que l’on se rend compte de la difficulté d’accès à la vraie information.

CrowdMap est un service hébergé par USHAHIDI, qui permet de collecter des données en provenance d’un large public utilisant des applications, et des réseaux mobiles spécifiques, ou tout simplement des SMS. Il peut être considéré comme une version améliorée des fonctionnalités de la plateforme USHAHIDI. SwiftRiver est une initiative de USHAHIDI représentant la nouvelle manière de gérer et de diffuser l’information aujourd’hui. Elle a recours à un certain nombre d’algorithmes qui retracent les différentes interactions entre « crowdsourcers » afin de valider et de filtrer l’information au mieux. Elle permet aussi d’éviter aux entreprises de mieux gérer une quantité trop volumineuse de données. Elle peut être utilisée en même temps que la plateforme USHAHIDI, si l’on veut recouper les informations les plus pertinentes et les plus qualitatives. Mais alors, d’après ce que vous dites, diffuser des informations librement semble être compliqué. Pourtant, nous avons l’impression qu’Internet a démocratisé l’information. Comme expliquez vous cela ?

Chez USHAHIDI, nous sommes pour l’accès total et égal aux sources et aux données informatives. Il est évident pour nous que l’information à elle seule peut contribuer au développement d’une nation. Ainsi, nous


INSPIR’ ASSOCIATION nous attelons tous les jours à améliorer information, etc. Ces rapports sont ensuite l’interconnectivité et la transparence dans le envoyés aux instances de régulation des élections pour préconisations. domaine. Uchaguzi met un point d’honneur à provoLes volontaires jouent apparemment un quer l’action collective et individuelle en inrôle important chez USHAHIDI. Quel est- sistant sur la transparence et le respect du processus électoral. il ? Sur le long terme, nous aspirons à nous conC’est exact ! Les personnes volontaires ont centrer sur des « recommandations collabol’opportunité de jouer un rôle crucial dans ratives » en fournissant aux individus plus des organisations, où il est délicat d’avoir re- d’outils leur permettant de contextualiser cours à de la ressource humaine permanente. l’information qu’il reçoivent, dans le but de Vous comprendrez donc que chez USHAHI- trouver, ensemble, des solutions aux difféDI, leur contribution est nécessaire : les vo- rents problèmes dénoncés, en tenant compte lontaires confirmés sont assignés à former un bien sûr du tissu et du contexte local. collectif de reporters de confiance, qui seront à même de valider et de confirmer les diverses informations que nous recevons au quoti- Joan. Y dien. Mais la liste de leurs missions est bien plus longue que cela, vous pouvez me croire.

Sur quelles opérations travaillez vous actuellement ? Quel est le futur de USHAHIDI ? En ce moment, nous soutenons activement Uchaguzi . Il s’agit d’une plateforme qui permet aux citoyens Kenyans de rapporter des incidents liés au processus électoral dans le pays. Notre but final est d’appliquer une politique de crowdsourcing compréhensive et efficace lors des prochaines élections générales au Kenya en 2013. Concrètement, Uchaguzi fourni des chaînes TV web et mobiles permettant aux citoyens de dénoncer des violations électorales telles que les processus d’intimidation, les discours haineux, l’achat de voix électorales, la dés-


INSPIR’ ASSOCIATION


INSPIRE INTERVIEW ISMAEL NZOUETOM LE PROCHAIN STEEVE JOBS?

Si vous êtes branchés technologies et que vous vivez en France vous avez surement entendu parler de I-Dispo, l’une des 15 start-up les plus prometteuses d’Europe selon Microsoft. A sa tête, un jeune entrepreneur Camerounais, Ismaël Nzouetom. Après avoir signé un partenariat avec la société de téléphonie mobile MTN, le jeune entrepreneur s’apprête à conquérir le marché des TIC en Afrique. Rencontre. Peux tu te présenter à nos lecteurs ? Quel a d’un colis. Les taches sont très variées. En résumé, c’est comme si vous aviez une secrétaire été ton parcours ? virtuelle que vous pouvez solliciter 24 heures Depuis la classe de 3eme, je suis passionné sur 24, 7 jours sur 7. d’électronique. J’ai obtenu mon baccalauréat dans cette filière. Apres avoir fait un DUT Comment faites-vous pour synchroniser les en génie de communication et réseaux à disponibilités du particulier à celles du prol’IUT de Bandjoun au Cameroun, j’ai décro- fessionnel ? ché une bourse d’études de la Francophonie qui m’a permis d’aller continuer mes études C’est complètement naturel car nos utilisateurs d’ingénieur à Paris. Je quitte donc le Camer- se servent plus souvent de la fonction mail. Si oun en 2002, pour terminer mes études en 3 vous souhaitez prendre rendez-vous avec voans. Ensuite, j’ai travaillé dans plusieurs socié- tre médecin, vous écrivez à SARA en lui disant tés de conseil en nouvelles technologies telles « Sara, je souhaite prendre rendez-vous avec que Microsoft, où j’ai travaillé pendant 3 ans. mon médecin voici mes disponibilités ». Vous Je quitte Microsoft en Octobre 2010, pour me lui donnez vos disponibilités et elle se charge consacrer à temps plein à I-Dispo. du reste. Soit SARA a déjà une relation avec le médecin et elle est capable d’envoyer un mail directement à ce dernier en lui disant « ChrisEn quoi consiste la plateforme I-Dispo ? telle souhaite prendre rendez-vous avec vous, Pour faire simple, I-Dispo consiste à installer voici ses disponibilités, quels sont les vôtres? dans votre poche, dans votre voiture, dans » Lorsqu’une disponibilité convient, les deux votre ordinateur, un assistant virtuel person- participants sont informés et le rendez-vous nel qui s’appelle SARA. SARA est capable est planifié. de vous aider à accomplir différentes tâches Soit il n’y a pas encore de relation, et SARA de votre quotidien. Il peut s’agir de tâches va faire appel à un de nos téléconseillers, qui d’organisation ou de gestion du temps. Ainsi, va être capable de prendre la demande et vous pouvez chercher le meilleur prix d’un d’appeler votre médecin, afin de prendre renbillet d’avion, prendre un rendez-vous avec un dez-vous et de lier une relation entre le médecin, organiser un rendez-vous avec votre banquier, ou encore vérifier l’état d’avancement


INSPIRE INTERVIEW

médecin et la plateforme I-Dispo. De cette tion est d’arriver à un million d’utilisateurs en façon, les transactions futures se dérouleront 2013 grâce aux partenariats que nous sommes en train de mettre en place, notamment ceux automatiquement. avec Renault et MTN. Combien de temps faut-il pour que la tâche soit accomplie dès qu’un téléconseiller prend Votre service étant gratuit, comment faitesvous du profit ? le relai? Le service n’est pas entièrement gratuit. Il existe une version très limitée qui est gratuite afin de permettre aux utilisateurs de tester la plateforme. La version complète est disponible via un accès premium, pour 9,90 euros par mois. Il existe également une version VIP pour les personnes qui souhaitent avoir un traitement Combien et quels types de professionnels haut de gamme sur-mesure. Ce service est disponible pour les entreprises et les particuliers utilisent votre plateforme aujourd’hui ? qui souhaitent des prestations particulières.

D’une manière générale, nous nous engageons sur un retour dans les 24 heures. Mais, l’opération peut durer entre 10 minutes et une journée. Cela dépend de la rapidité des réponses des parties qui interviennent dans le traitement de la tâche.

Nous avons aujourd’hui une base de données d’environ 58 millions de professionnels dans 50 pays différents. Nous avons également plusieurs milliers d’utilisateurs, et notre ambi-


INSPIRE INTERVIEW Comment fait-on pour convaincre des investisseurs tels que Xavier Niel (PDG de Free, Ndlr) à investir dans un projet tel qu’I-Dispo?

en Anglais. Nous couvrons pour le moment l’Europe de l’Ouest, et nous avons démarré progressivement les Etats-Unis avec certains utilisateurs sous forme de parrainage. Nous sommes également en train de travailler sur Ce que ces personnes nous ont toujours dit un déploiement en Afrique courant 2013. lorsqu’ils ont investi dans notre société, c’est qu’elles misaient d’abord sur les hommes. J’ai fondé cette entreprise avec 4 autres associés : Sylviane Kamga, Laurent Lecoeur, Abdou Diop et Nicolas Netgrouf. Je pense que ce qui les a convaincu, c’est la détermination de notre équipe. Ils avaient en face d’eux des personnes ambitieuses, résolues à révolutionner le traitement numérique des tâches en entreprise et chez les particuliers. Nous pensons vraiment que nous apportons une nouvelle manière d’interagir avec l’outil informatique. Plus besoin d’aller sur un mo- Le nom de votre application, « SARA » fait teur de recherche, plus besoin de prendre son penser à celui de l’IPhone, « SIRI ». Coïncitéléphone pour effectuer un certain nombre dence ou stratégie ? de tâches. Un assistant polyvalent s’en charge pour nous. Il est vrai que les concepts sont proches, Le discours du service I-Dispo est de dire et que généralement on fait la similitude que si on met un assistant virtuel personnel entre les deux noms. Peut-être parce que dans la poche de chaque particulier partout nous cherchions aussi un nom à deux syldans le monde, on pourrait révolutionner labes, pouvant se prononcer dans toutes les notre manière d’utiliser le numérique. Et je langues. Et puis au-delà de cet aspect, il y crois que c’est cette vision et cette ambition avait ce que revêtait le prénom Sara. Il avait qui ont séduit de nombreux entrepreneurs, des valeurs qui étaient en phase avec celles car le produit i-Dispo a le potentiel pour de- que nous souhaitions transmettre avec cet venir, on l’espère, une révolution mondiale. assistant. Donc en effet, Sara et Siri se ressemblent, I-Dispo est disponible uniquement en Fran- mais c’est une pure coïncidence. D’ailleurs, çais aujourd’hui. Pensez-vous le rendre dis- nous entretenons d’excellents rapports avec ponible en d’autres langues et dans d’autres Apple. Nous sommes en pourparlers avec pays ? eux, pour voir quelles synergies pourraient éventuellement se créer entre les deux apNon, I-Dispo est disponible en Français et plications.



OSER INSPIRER OSER L’AFRIQUE ET AFRICA LINK VOUS PRÉSENTENT: LES KONGOSSA WEB SERIES, 2ème EDITION Un évènement. 2 dates. Le 03 au 04 Janvier derniers, Africa Link et Oser L’afrique ont réunit à Yaoundé, capitale du Cameroun, près de 200 participants autour d’un grand atelier d’échanges sur l’impact et le développement des nouvelles technologies en Afrique.

L’INITIATEUR FRANCK NLEMBA Bonjour, Je suis Franck Nlemba, co-fondateur de l’association Africa Link. Je travaille dans le marketing digital depuis plusieurs années et j’aide les marques à améliorer leur visibilité en ligne : moteurs de recherche, réseaux sociaux, plateformes locales, etc.

L’association Africa Link? Africa Link fait suite à un constat sur la mauvaise qualité des sites internet en Afrique. En plus de cela, l’engouement sur les réseaux sociaux et l’évolution des sociétés africaines nous a amené à créer une organisation dont le but serait d’aider les entrepreneurs à trouver leur business model et à monter leurs entreprises via le web.

L’ÉVÈNEMENT, LA COOPÉRATION

du web, et aux étudiants de se projeter à travers les opportunités présentes sur Internet. L’Afrique est un continent qui change vite, la technologie pénètre toutes les couches de la société et nous voulons proposer aux professionnels, entrepreneurs et étudiants les outils et les connaissances nécessaires pour réussir.

Quelle est la nouveauté pour cette 2ème édition ?

Nous organisons cette 2e édition avec le collectif O.S.E.R L’Afrique. Nous croyons que les perspectives en Afrique imposent aux acteurs locaux de Il s’agit d’un workshop constitué de conférences travailler ensemble. Donc, la première nouveauet d’ateliers sur le web en Afrique. Nous souhai- té est de montrer que deux organisations ne se tons pendant 2 jours, donner la possibilité aux font pas concurrence, mais collaborent. professionnels de rencontrer les entrepreneurs

KONGOSSA WEB SERIES, kesako?


OSER INSPIRER Quel bilan dressez vous de l’édition qui vient de s’achever? Le bilan est très positif. Nous avons eu la chance de chance d’avoir une belle représentativité des entrepreneurs des 10 régions du Cameroun, notamment celles du Nord et du Nord Ouest, jusqu’ici peu représentées dans le domaine. Parmi les jeunes entrepreneurs présents, trois ont décidé de lancer leur Start-Up sur le marché camerounais d’ici la fin de l’année. Globalement, l’évènement a été plus interactif que la fois précédente. On sentait le public particulièrement impliqué, ce qui nous donne l’envie de continuer et de proposer une thématique plus intéressante l’année prochaine.

D’où vous est venu l’idée du partenariat avec OSER? Que retenez vous de cette collaboration? L’envie de travailler ensemble et d’apprendre de cette expérience. O.S.E.R. l’Afrique est une organisation qui promeut l’implication de la jeunesse. Or, nous nous adressons à la même cible de façon complémentaire. Le partenariat a parfaitement fonctionné, puisqu’OSER a une vision beaucoup plus large que la notre, qui sommes plutôt multimédia et web. Leur participation nous a permis de fédérer plus de personnes, ayant des parcours divers. De plus, OSER ayant une forte implantation dans les autres pays africains, l’évènement sera relayé de manière plus globale.

Quels sont les objectifs de votre partenariat avec Oser l’Afrique sur le long terme? Nous souhaitons saisir cette opportunité pour montrer que l’on peut réussir ensemble. L’autre message important c’est que lorsqu’on parle des nouvelles technologies, on ne s’adresse pas simplement aux « geeks » mais à tout le monde car le web est un outil de travail avant tout. Karl. N




INSPIR’ ECONOMICS TIDJANE DEME «IL FAUDRAIT METTRE EN PLACE DES CONTENUS WEB GÉNÉRÉS POUR LES AFRICAINS ET PAR LES AFRICAINS» Il a l’un des avenirs les plus prometteurs de sa génération. A même pas 35 ans, Tidjane DEME est à la tête de Google en Afrique Francophone. Une responsabilité d’autant plus stratégique que l’Afrique entre aujourd’hui dans l’ère du web. Tout le monde le reconnaît, le potentiel du continent en matière de NTIC est énorme, mais les moyens mis en jeu pour exploiter ledit potentiel sont encore faibles. Alors, quelle est la Mission de Google en Afrique? Monsieur DEME, vous avez la parole ! Inspire Afrika: Quel est le rôle de Google en compétences requises par ces technologies. De Afrique ? plus, il faudrait que les utilisateurs aient l’esprit d’entreprise car Internet se développe de la Tidjane DEME: Comme vous devez le meilleure manière là où il y a une vraie culture savoir, notre mission première est d’organiser entrepreneuriale poussant les individus à innol’information afin de la rendre utile et accessi- ver, et par conséquent à mettre du contenu en ble. La règle peut donc aussi s’appliquer au con- ligne. L’écosystème d’Internet concerne aussi les tinent Africain. Google s’emploie à y construire aspects de règlementations et de qualité. Afin un écosystème riche, ouvert et viable sur Inter- de se développer pleinement, Internet nécessite net. De manière à rendre l’information Afric- un environnement politique stable, ainsi qu’une aine utile et exploitable. certaine ouverture. C’est pour cette raison que nous travaillons avec les gouvernements, les I.A: Comment procédez-vous pour mener à acteurs civils et politiques, afin d’encourager bien cette mission ? la réglementation sur Internet. Nous essayons de rendre Internet utile dans la vie de tous les T.D: Nous nous basons sur trois axes de travail. jours. Nous travaillons avec les entreprises pour Tout d’abord concernant l’accès à Internet. Nous les aider à grandir afin qu’elles adoptent les nouvoulons contribuer à rendre Internet accessible à velles technologies liées à l’utilisation d’internet. la prochaine vague d’utilisateurs, qui sont essentiellement des jeunes Africains vivant en milieu I.A: Quels sont les challenges auxquelles urbain. Nous rendons donc l’accès au service vous devez faire face afin de faire progresser disponible, abordable, et qualitatif. Ensuite vient l’Afrique ? le contenu des informations. Nous voulons faire en sorte qu’il soit pertinent pour les utilisateurs T.D: Je parlerais plus d’opportunités que de chalafricains. En d’autres termes, il faudrait mettre lenges, car en arrivant en Afrique, Google réalsur pied des contenus générés par les Africains, ise que le continent est une terre d’opportunités pour les Africains. Le troisième axe, mais non pour la croissance d’Internet. Quand vous obdes moindres, concerne l’écosystème d’Internet. servez la population dans les principaux pays Un écosystème Internet exige avant tout que les africains, et le taux de pénétration de la télégens soient éduqués. Si Internet doit être dével- phonie mobile et des Smartphones, vous comoppé, les individus ont besoin d’acquérir des prenez


INSPIR’ ECONOMICS que tout ceci mis ensemble représente de grandes possibilités pour nous, pour les africains, pour les start-up, ainsi que pour tous ceux qui souhaitent construire un écosystème fort et riche en Afrique.Oui, il y a des défis, car l’accès à Internet n’est pas encore démocratisé sur le continent. Certaines réglementations doivent être mises en place pour contribuer à la croissance d’Internet sur place. Dans l’ensemble, nous essayons d’amener les entreprises, les artistes, et les créateurs de contenus à parier sur la toile. « Venez travailler avec nous sur un continent où Internet est en pleine croissance ! ». Ils doivent être conscients des avantages qu’ils ont à investir dans le web aujourd’hui, même si le marché n’est pas encore aussi vaste que ce que l’on pourrait souhaiter. C’est en cela que réside notre principal défi. I.A: Google a-t-il un plan d’actions pour lutter contre la lenteur de la connexion Internet en Afrique ? T.D: Tout dépend de ce que vous appelez lente connexion. Mais oui, bien sûr, nous souhaitons que tous les Africains aient un accès à Internet décent. Aujourd’hui sur le continent, les technologies mobiles connaissent une croissance très rapide. Le rôle que nous voulons jouer est d’aider les développeurs et les entrepreneurs locaux à innover dans le contexte qui est le leur. Nous voulons les aider à mettre sur pied des applications qui peuvent fonctionner sur des écrans différents et dans des limites différentes. Nous veillons à ce que notre propre plate-forme fonctionne mieux dans cet environnement depuis que nous avons déployé à travers le continent un ensemble de serveurs nous permet-

tant d’accéder plus rapidement à You tube. Ce que nous espérons, c’est de voir le maximum d’Africains créer une véritable communauté en ligne, créer une demande encore plus forte, afin que toutes les parties prenantes voient une opportunité d’investir et de fournir une expérience nouvelle aux internautes Africains.

I.A: Quelles sont les activités menées par Google en Afrique ? T.D: Google a un lien très fort avec l’éducation. Comme vous le savez, l’entreprise est née au sein d’une université. Donc, nous avons tout un programme pour aider les universités à être au sein d’une université. Donc, nous avons tout un programme pour aider les universités à être connectées, parce que les universités et l’environnement global de l’éducation sont généralement des précurseurs en matière de consommation Internet. Nous consommation Internet. Nous souhaitons être en mesure de fournir aux étudiants et aux enseignants un libre accès à un contenu Internet de haute qualité. Ces derniers pourront tirer le meilleur parti de nos services avec des outils tel que « Google Ads for Education », afin qu’ils puissent faire ce qu’ils font le mieux, c’est-à-dire éduquer. L’idée ici, est de rendre l’enseignement en ligne accessible à tous. Nous voulons créer la demande, mais ceci en collaboration avec les gouvernements.


INSPIR’ ECONOMICS En Septembre dernier, nous avons publié une étude sur les obstacles et les possibilités de croissance d’Internet au Sénégal. Nous avons essayé de montrer quelles y sont les opportunités, mais aussi quels ont été les obstacles au développement d’infrastructures adéquates lors de ces dix dernières années. À la lecture de cette étude, il ressort que l’absence d’une politique publique adéquate, le manque d’investissements adaptés et le manque de compétitivité sont les principales causes à la cherté de l’accès à Internet en Afrique. I.A:Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de vos réalisations ? T.D: Nous avons récemment lancé en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale, un programme en partenariat avec quelques universités, afin de développer leurs infrastructures. Ces universités vont alors fournir un accès Internet à leurs étudiants en utilisant les instruments que nous leur avons fourni. Nous sommes allés à l’Université de Lagos, mais aussi dans de nombreuses universités du Ghana. Au Sénégal, nous travaillons avec l’Université de St Louis. Au Cameroun, nous n’avons pas encore commencé à travailler avec les universités. Cependant, nous y avons été présents pour organiser des Google Days, et y avons rencontré une communauté passionnée par les nouvelles technologies. Pour l’instant, nous nous limitons à y créer des évènements, en rassemblant à chaque fois la communauté high-tech, pour échanger et partager. Nous espérons pouvoir mettre en place très rapidement des projets plus importants dans cette zone de l’Afrique. I.A:Qu’est-ce qu’un Google Day ? T.D: Les Google Days sont des événements où nous réunissons les ingénieurs et développeurs Google dans un pays. C’est une sorte de conférence où les ingénieurs Google viennent former les développeurs locaux sur des outils bien spéci-

fiques. Les ingénieurs et développeurs sont exposés à la technologie et à l’expertise de Google, tout en restant dans le contexte dans lequel ils travaillent. Ils échangent avec l’équipe Google à propos des difficultés auxquelles ils sont confrontés chaque jour dans le développement des services Internet. L’échange va dans les deux sens. Les concepteurs locaux sont inspirés par la présence et les conseils de nos experts, tandis que nos ingénieurs apprennent beaucoup des locaux. Nous avons fait quelques Google Days en Afrique francophone : Sénégal, Côte d’Ivoire et Cameroun. Nous en avons également fait au Kenya, au Ghana, et au Nigeria. Maintenant, nous voulons aller encore plus loin en organisant des Google Weeks comme nous l’avons fait cette année au Kenya. I.A:Si je suis un jeune développeur Africain, quelle démarche dois-je suivre afin de travailler avec Google ? T.D: Ce que j’aime dans votre question, c’est le fait de dire travailler AVEC Google, et non pas POUR Google. Je pense que c’est la bonne question à se poser. Ce que nous cherchons à faire, c’est donner aux développeurs africains l’opportunité de faire du profit grâce à leurs compétences. Une façon évidente de le faire, par exemple, est d’avoir recours à Google AdSense, pour développer leurs sites web. AdSense permet de monétiser et générer des revenus à partir des contenus en ligne. Vous pouvez utiliser Google Map API, pour accéder à toutes les cartes que nous avons développé en Afrique, dans le but de fournir des services géo localisés. Vous pouvez avoir recours à You Tube pour mettre des


INSPIR’ ECONOMICS de leur pays. Nous partageons avec eux ce que nous savons, ce que nous avons vu dans d’autres pays en termes d’options, de solutions mais aussi de politiques favorables a la croissance du web. Nous leur montrons également comment introduire la concurrence, les investissements et les infrastructures. Tout ceci parce que la demande est présente, forte et palpable. I.A: Dans quelle mesure pensez-vous que les Nouvelles Technologies contribuent à la croissance économique ?

vidéos en ligne et monétiser leur contenu. Vous pouvez aussi vous servir d’Android, une des platesformes d’applications mobiles les plus populaires aujourd’hui. I.A: Travaillez-vous en collaboration avec les gouvernements pour lutter contre le cout élevé de l’accès à Internet ? T.D: Le coût de la connexion est l’un des obstacles majeurs à l’accès Internet aujourd’hui en Afrique, c’est vrai. Cependant, ce cout ne dépend pas que d’un seul parti. Si les couts sont aussi élevés, c’est, comme je l’ai dit, en lien avec le degré de compétitivité sur le marché. Prenez l’exemple du Sénégal : En 2002, le Sénégal comptait 9 fournisseurs d’accès à Internet. Aujourd’hui, ce nombre a été réduit à 2, ce qui a forcément un impact sur les coûts d’accès à la connexion. Quand nous nous engageons avec les gouvernements, nous essayons d’abord de leur montrer comment Internet peut avoir un impact positif sur le développement économique et social

T.D: Je ne vais pas citer toutes ces études dont vous avez probablement déjà entendu parler, comme celle menée par McKenzie, sur l’impact de la pénétration des TIC sur l’économie et le PIB. Je vais plutôt partager avec vous la conversation que j’ai eue plus tôt aujourd’hui avec des étudiants au Sénégal. Lors d’un déjeuner, nous avons discuté de l’emploi des jeunes au Sénégal. Nous avons fait une estimation très rapide sur le nombre d’emplois qui seront disponibles au Sénégal chaque année, en le comparant au nombre de personnes qui arriveraient sur le marché de l’emploi, c’est-a-dire le nombre de personnes qui obtiendront leur diplôme. Environ un quart des personnes qui obtiendront leur diplôme cette année seront en mesure d’obtenir un emploi. Ainsi, les trois quarts restant auront besoin de créer des emplois. Nous voyons les Technologies de l’Information et de la Communication et de l’Internet comme un important pôle de création d’emplois. Un développeur ou entrepreneur africain disposant d’un ordinateur, d’un accès Internet et de bonnes compétences, peut vraiment rivaliser sur le marché mondial, innover et générer des revenus et des emplois pour lui-même et d’autres personnes autour de lui. Internet permettra de créer des emplois pour la prochaine génération de jeunes diplômés qui ne seront pas capables d’évoluer dans le secteur formel actuel.


INSPIR’ THOUGHTS OUMAROU BARRY REGARD SUR UNE NOUVELLE AFRIQUE A la tête des émissions Business Africa et Initiative Africa, suivies par près de 30 millions de téléspectateurs dans le Monde, à 31 ans, Oumarou Barry représente la nouvelle vague médiatique en Afrique. Rédacteur en Chef et producteur exécutif chez People TV, c’est tout naturellement que nous l’avons sollicité pour qu’il réponde à nos questions sur l’évolution des TIC en Afrique, la rôle des média dans cette évolution, et la survie du métier de journaliste face au numérique. net que sur les medias traditionnels. C’est bien La propagation d’Internet sur le con- beau d’avoir un media, une chaîne de télévision ou une radio. Mais si la qualité éditoriale tinent et le traitement journalistique ne sont pas au rendez-vous, les gens ne vous suivront pas. Il La propagation d’Internet signifie simplement faut donc mettre l’accent sur la qualité, mais que l’Afrique entre de plain-pied dans le nou- aussi sur la formation des journalistes et des veau monde. Un monde dans lequel tout va dirigeants de ces medias. plus vite. Pour pouvoir suivre dans ce monde, il faut être connecté et avoir accès aux informaLa production médiatique à l’étranger tions en temps et en heure. Il faut également pouvoir disposer d’outils qui permettent de La plupart des média ont leur siège basé à réagir assez vite à ces informations. En ce sens, l’étranger, car au niveau des infrastructures et je vois cela d’un œil assez favorable, même si de la production, il y existe tout ce qu’il faut. la pénétration des nouvelles technologies n’est Sur place, ils ont des correspondants sur le pas encore égale sur tout le continent. terrain qui remontent l’information. Ensuite,

Le déficit des chaines d’informations en Afrique Je ne trouve pas qu’il y ait un déficit de chaînes d’information, car il y a de plus en plus de chaînes de télévision et d’information en Afrique et ailleurs. Rien qu’en Europe, il existe des chaînes d’information à vocation panafricaine telles que vox Africa ou Africa24. La présence de nouveaux acteurs notamment sur Internet est, à mon avis, de bonne guerre. Ils sont nécessaires. Cependant la quantité n’est pas toujours synonyme de qualité. Il faut donc mettre l’accent sur la qualité autant sur inter-

l’assemblage et la mise en conformité technique et éditoriale peuvent se faire n’ importe où. Cependant à terme, il serait préférable que tout le processus, de la production à l’assemblage, soit faisable directement sur le continent. Pour celà, il faudrait un accès haut débit à Internet, ainsi que des lisgnes téléphoniques fiables. Certains pays comme le Kenya ou l’Afrique du Sud sont déjà bien équipés. Pour le reste, la transition est encore difficile à mettre en place.


INSPIR’ THOUGHTS la véracité d’une information. Nous sommes par exemple diffusés sur une quarantaine de chaînes panafricaines en Français, en Anglais et en Portugais. Quand nous travaillons sur nos émissions, nous avons la certitude qu’elles seront diffusées, car elles sont crédibles. Par contre, je ne sais pas si l’information qui est sur le compte Twitter de Mr X est plus pertinente. Il faudrait essayer de trouver une complémentarité. Plusieurs média aujourd’hui font appel à des « citoyens journalistes ». Mais il faut faire un minimum de vérification et de tri : Qu’est ce qui est de l’information ? Qu’est ce qui ne l’est La plus-value qu’apporte Internet au pas ? A la fin, c’est au public de décider, même si nous journalistes, devons nous adapter à ce métier de Journaliste nouveau mode de traitement de l’information. Internet m’ouvre des horizons différents, car Nous devons apporter une plus-value pour j’ai accès à plus d’informations. Internet peut pouvoir garder et conquérir un public plus néanmoins être un piège, car on a accès à tell- large. ement de contenu qu’il peut être difficile de faire la part des choses. J’ai pu découvrir des L’image de l’Afrique grâce aux nousujets potentiels pour mes émissions grâce à velles technologies. internet. J’ai également pu découvrir le travail de correspondants en Tanzanie, en AfAu moins grâce à ces nouveaux outils, on a rique du Sud, au Kenya et en Afrique Francola possibilité d’avoir plus de contenu en provphone grâce aux réseaux sociaux. A la fin de enance d’Afrique. On aura donc une image la journée, le plus important, c’est l’usage qu’on un peu plus juste de ce qui s’y passe. Souvent en fait. Il ne faut pas rester des heures dessus à la télévision l’Afrique c’est la guerre, la corjuste pour dire « j’ai accès à internet ». Moi je ruption et les coups d’états. On ne peut pas le l’utilise parce que j’en ai besoin dans un cadre nier, mais d’un autre coté, il existe l’Afrique bien précis. dynamique, celle qui bouge, notamment pour changer les choses. A la même enseigne que La disparition du métier de journal- les autres, nous avons des entrepreneurs, des avocats, des ingénieurs, des journalistes, etc. Il iste à cause d’Internet est important de mettre toutes ces personnes Je n’ai pas peur parce que je sais que tout le en avant. Le fait que l’Afrique rentre de plainmonde peut poster de l’information, mais pied dans le monde de la communication à tout le monde ne peut pas avoir le traitement travers Internet, permettra aux Africains (de et l’analyse journalistique. Tout le monde ne manière légitime) de raconter leur histoire, peut avoir un réseau de diffusion, ni vérifier celle de l’Afrique.




INSPIR’ START-UP DE NOUVELLES SOLUTIONS POUR LES DÉVELOPPEURS AFRICAINS Raindolf Owusu représente cette jeune génération de développeurs bourrés d’idées et de dynamisme, qui émerge en Afrique. Originaire d’Accra au Ghana, il gère depuis le domicile familial, Oasis Websoft, une start-up Africaine qu’il a mis sur pied pour résoudre les problèmes technologiques et logistiques que rencontre les internautes africains.

Découverte. Etudiant en Technologie de l’information à Methodist University College à Accra, Raindolf Owusu souhaite changer l’image de l’Afrique sur le plan technologique. D’après lui, l’Afrique a été trop souvent décrite comme « un continent agricole ». Avec l’émergence d’un nouvel environnement des affaires et de l’innovation, il est plus que temps selon lui, de prouver que le continent est tout à fait propice au développement des nouvelles technologies. Il crée donc Oasis Websoft en 2011, afin de montrer qu’en Afrique « il existe des développeurs compétents, capables de travailler à l’échelle mondiale. » Raindolf travaille également avec deux partenaires, Jeffrey et Aaron, qui l’aident à identifier les différents problèmes auxquels sont confrontés les utilisateurs d’Internet et des NTIC au Ghana. Un nouveau moteur de Recherche : ANANSI Quiconque ayant un tant soit peu vécu sur le continent, sera d’accord pour affirmer que d’une manière générale, le rapport qualité-prix de la connexion internet n’y est pas fameux. Les forfaits proposés sont très souvent élevés, pour une qualité de bande passante faible. De ce fait, la navigation est lente, et les télécharge-


INSPIR’ START-UP -ments peuvent ainsi durer des heures, voire des jours. Pour répondre à ces problématiques, Raindolf crée ANANSI. Il s’agit d’un moteur de recherche adapté à la qualité de cette connexion Internet. « La particularité d’Anansi vient du fait qu’il est toujours possible de travailler sans connexion. Par exemple, vous pouvez prendre une photo avec votre webcam et la photo sera envoyée automatiquement dès que la connexion sera de nouveau disponible» nous confie le jeune homme. De plus avec ANANSI, il devient plus facile de télécharger des fichiers, notamment grâce à un manager de téléchargement qui y est mis à disposition gratuitement. Une Plateforme pour les développeurs Africains : AFRICAAP Les développeurs Africains sont également confrontés à un problème de distribution de leurs softwares. Comme le déplore Raindolf, « Nous, en tant que développeurs devons payer pour mettre nos programmes en ligne. Mais nous n’en avons pas toujours les moyens, et encore moins notre public». C’est pour cette raison qu’il lance AFRICAAP, qui est une plateforme spécialement dédiée aux développeurs créant des produits qui répondent aux besoins des usagers d’Internet sur le continent. Le fonctionnement d’AFRICAAP est très simple. Contrairement aux autres plateformes, elle permet aux développeurs de mettre leur software sur la toile sans frais. De plus, grâce à des modules déjà intégrés à la plateforme, ils ont la possibilité de faire payer le téléchargement de leurs applications, à des prix abordables pour tous. Une passion pour l’Afrique. Si aujourd’hui le jeune étudiant en technologie a mis à disposition ANANSI et AFRICAAP gratuitement, c’est bien parce qu’il croit en l’Afrique

et en son potentiel. En effet, Quand on lui demande quelles sont ses motivations, il répond « C’est la passion pour mon métier et la conviction qu’on peut réussir en Afrique. Je crois en l’Afrique ». Pour se faire du bénéfice, il offre ses services à des entreprises basées en occident en créant pour elles des sites web ou des applications. Raindolf ne veut pas se presser. Pour lui être un étudiant-entrepreneur est une grande chance : « Il y a des informations que je n’avais pas sur l’entreprenariat, ou sur le management des nouvelles technologies. Etre à l’université alors que je me lance dans les affaires est une excellente chose. J’ai compris que de nos jours, être un développeur veut dire qu’il faut être à la fois capable de créer un software et de le vendre. » Joan. Y


4 QUESTIONS À PIAMM TECHNOLOGIES : COMMENT GÉRER LES DONNÉES COMPTABLES EN AFRIQUE Piamm Technologies est une jeune start-up togolaise qui a pour but de valoriser l’information financière en Afrique. A travers des logiciels et des services destinés aux professionnels de la finance et de la comptabilité, l’entreprise souhaite être une référence en matière d’outils de gestion de données comptables. Son directeur, ERIC KOMLAN AKPEDJE KEDJI, ainsi que toute l’équipe nous présentent aujourd’hui leur produit phare, FINETA.

Pourquoi avoir créé FINETA?

Qu’est-ce que FINETA?

FINETA est parti du constat que l’outillage de la comptabilité en Afrique à tendance à être pensé comme une adaptation – souvent approximative – des solutions comptables étrangères. Des opportunités offertes par la disponibilité croissante d’internet, telle que la collaboration fluide sur les dossiers comptables, restent encore inexploitées. De plus, le nombre de professionnels de la comptabilité étant très faible par rapport aux besoins, l’impératif d’automatisation se pose avec plus d’acuité que jamais. C’était donc le

FINETA est un couteau suisse pour la manipulation de données comptables, depuis la balance jusqu’aux états financiers. Il est destiné principalement aux auditeurs comptables, comptables et experts comptables d’entreprise de la zone OHADA FINETA permet d’analyser et de générer automatiquement des états financiers, tout en corrigeant les anomalies d’une balance. A travers ces mêmes outils, il est également possible de comparer des balances et liasses moment de mettre FINETA à disposition. comptables.


4 QUESTIONS À tion va donc dans ce travail d’information sur les avantages des services informatique en terme de sécurité et de disponibilité des données comptables. D’autre part, les professionnels de la comptabilité qui ont déjà investi dans d’autres solutions comptables ont des difficultés à adopter FINETA, même s’ils ont besoin des outils additionnels que nous mettons à disposition. Ceci nous oblige à faire continuellement l’effort de rendre les fonctionnalités spécifiques de FINETA faciles d’accès à ceux qui Les outils d’analyse de FINETA sont-ils ont les mains liées à leurs solutions comptagratuits ? bles, en les mettant à disposition comme outils indépendants (analyse de balance, comLa plupart des outils d’analyse de FINETA paraison de documents comptables, etc.). (analyse de balance, comparaison d’états financiers ou de balances, etc.) sont gratuits. D’autres, comme la génération d’états financiers et l’exportation (pour la déclaration Retrouvez l’application FINETA fiscale à la direction des impôts) sont paysur https://fineta.piamm.com ants, même s’il y a une évaluation gratuite disponible. Quant aux prix, nous proposons des contrats d’abonnement, suivant le nombre de dossiers et les fonctionnalités dont le client a besoin. Nous avons par exemple des formules à 75 000 F CFA / mois ($150/mois) pour 5 dossiers comptables ou moins. Quelles difficultés rencontrez vous au quotidien ? D’une part, nous rencontrons une réticence de la part des clients face aux applications web, vu le peu d’informations disponibles sur ce mode de mise à disposition de service informatique, relativement récent. Une bonne partie de nos efforts de communica-


Droits d’image: 54 Kingdoms LLC Photographe: Jonathan Bailey Photography (New Haven, CT) Modèle: George Robert George porte le Sweat UoA


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.