Des cérémonies re ligieuses à distance

Le prêtre Laurent Julien de Pommerol célèbre la messe du dimanche en respectant les gestes barrières

Les cultes maintiennent les offices… mais à distance

Le deuxième confinement n’est pas un frein pour les religions, qui arrivent avec les réseaux sociaux et autres outils digitaux à s’adapter en distanciel. Alors comment se passent les offices religieux ?

Certains avaient déjà mis en place les directs pour le premier confinement et peaufinent le résultat, quand Comment s’organisent les d’autres s’essaient à ces nouvelles pratiques numériques. messes en direct ? À Lyon, pour les catholiques, il est possible de suivre les Dans la paroisse de la Croix-Rousse, la messes du dimanche en live sur Youtube généralement. messe du dimanche en distanciel a lieu Les cérémonies se tiennent soit dans l’église (mais il faut dans l’église Saint-Augustin depuis le savoir gérer la captation du son avec la résonance), soit premier confinement. Préparé et prévedans une salle appropriée. À préciser que toutes les pa- nant, le père Laurent Jullien de Pommeroisses de Lyon ne font pas toutes le système du distan- rol avait recommencé à faire les offices ciel. À la grande synagogue de Lyon, les offices sont à en live à partir du 11 octobre. La céréretrouver en visioconférence sur Zoom ou en direct sur monie est donc filmée par trois caméras Facebook et autres réseaux (whatsapp, snapchat), puis qui alternent en fonction de qui parle, mis en replay sur Youtube. Le rabbin Nissim Malka, qui et est retransmise en direct sur Youtube s’occupe des prières depuis son salon, explique que «le grâce à un mélangeur son et vidéo. Au confinement n’est pas du tout adapté à la religion juive, total, ils sont dix pour préparer la messe, il a été pensé pour que les lieux de culte soient ouverts limite autorisée par la loi : deux prêtres, mais que les offices soient interdits. Sauf que pour les trois chanteurs, un organiste et quatre pratiquants juifs, la synagogue n’est pas un lieu de re- personnes à la vidéo. Il faut compter cueillement individuel, les offices sont réalisés en communauté. La synagogue est donc restée fermée.» En ce qui concerne la mosquée de Villeurbanne, le prêche du vendredi soir est diffusé en direct sur Facebook (mais la vidéo reste visible sur la page même après) et est effectué une heure à peu près pour l’ensemble du culte. Ce qui est moins qu’habituellement, puisque la communion est réduite car il n’y a pas de partage d’hosties avec les fidèles. En ce qui concerne la quête, collecte d’argent pour la paroisse, elle par le recteur de la mosquée dans le lieu de culte. Seule- est désormais proposée en ligne. En ment, parmi les conditions de la prière du vendredi il faut moyenne, le live atteint une centaine de qu’il y ait la mosquée ; mais comme celle-ci est fermée au points de connexion. «J’ai des fois des public concernant les offices, après le prêche, chacun fait gens qui me regardent au-delà des fronsa prière de son côté. Inès Pallot tières paroissiales», ajoute le prêtre.

EDUCATION

Gaëlle : « J’ai poursuivi mes études pour ne pas être confrontée à la Covid-19 »

A peine diplomée, Gaëlle Sénéchal s’est replongée dans ses études pour ne pas entrer sur le marché du travail en cette période d’incertitude.

Confi’Lyon : Pouvez-vous nous raconter votre parcours scolaire et professionnel ?

Gaëlle Sénéchal : Je suis étudiante à l’université Jean Moulin à Lyon 3 et j’ai pour vocation de devenir avocate fiscaliste. Après l’obtention de mon bac économique et social, j’ai réalisé une licence en droit à l’université Jean Moulin en enchaînant avec un master en droit fiscal.. À la fin de mon cursus scolaire, j’ai décidé de ne pas me présenter à l’examen d’entrée (le CRFPA) et j’ai tout simplement démarré un second master en droit et fiscalité du marché de l’art.

Pourquoi avoir décidé de poursuivre vos études alors que votre premier master était amplement suffisant pour passer votre examen final ?

La crise sanitaire est un réel fléau pour le marché du travail… Quant à la recherche d’un emploi, je n’ose même pas en parler. Aujourd’hui, il est nécessaire de savoir que le milieu juridique est touché de plein fouet par la Covid-19. Un avocat sur quatre pense à changer de métier face à la crise que nous traversons actuellement. J’ai donc préféré m’investir, encore, dans les études pour approfondir mes connaissances et ne pas être confrontée à ces difficultés qu’engendre le Covid-19.

C’est vous même qui avez décidé de poursuivre vos études ?

C’est tout d’abord mon père qui m’a proposé cette option-là. Notaire, il a constaté que nombre de ses confrères avocats, notaires, juristes, magistrats géraient très mal cette crise. Puis quelques connaissances à moi avaient déjà envisagé cette option-là. Alors pourquoi pas ?

Si demain, le président de la République annonce que l’épidémie est vaincue, continueriez-vous votre cursus ?

Question piège…(rire) ! Franchement, ça me fait mal de le dire mais oui je continuerai mes études. Cette crise sanitaire aura des conséquences sur le marché du travail qu’on le veuille ou non. Alors oui, je préfère poursuivre ce nouveau projet, réussir l’examen final et faire mon entrée dans ce monde professionnel que je Nombreux sont convoite tant. les jeunes Lyon- Comment vos collègues nais à devoir poursuivre leurs ont-ils géré cette études pour situation ? échapper au C’est très compliqué pour Covid un grand nombre d’amis et de connaissances… Ma ©Gaëlle Sénécher meilleure amie a obtenu son diplôme de fin d’année et est actuellement toujours à la recherche d’un contrat dans un cabinet de notaires. C’est généralement toujours les mêmes raisons : «Désolé, avec la crise sanitaire, il nous est impossible de répondre favorablement à votre demande». Aujourd’hui, elle travaille dans un fastfood situé au coin de sa rue en priant recevoir un appel favorable à ses demandes.

Propos recueillis par Gressy Benatir