Saison
2009/2010
Pierre
Fugain Un résistant dans le siècle
1929 - 2009 Plusieurs entretiens avec le Dr Pierre Fugain, entre 2006 et 2008, ont permis d’enregistrer huit heures de témoignages filmés, désormais conservées au Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère. Ce film, qui n’en rassemble que des extraits, renseigne le parcours de ce résistant-militant, des années 1930 aux années 2000. Caractérisé par l’antifascisme, la défense des libertés et la fidélité aux valeurs de la France républicaine, ce parcours apparaît de bout en bout comme une ligne droite qu’aucun événement de ce siècle, pourtant mouvementé, n’aura infléchie.
Lancement du DVD à l'automne 2009. Renseignements : 04 76 42 38 53
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Edito Devant l’inacceptable L’intérêt que suscitent la série, « Apocalypse », à la télévision, ou le film de Robert Guédiguian, « L’armée du crime », suffit à montrer quelle place majeure occupe la Seconde Guerre mondiale dans nos réflexions d’aujourd’hui. Le Conseil général de l’Isère veille à ce que le musée de la Résistance et de la Déportation, tout en continuant à transmettre l’histoire et les valeurs des résistants qui l’ont fondé, nourrisse les questions qui se posent sur le monde actuel. Evaluer les répercussions de la Guerre d’Espagne en Isère, rendre compte de l’action de cette femme admirable que fut Rose Valland, ou encore montrer comment les « lois d’aryanisation » participèrent, ici, au projet nazi d’exterminer les Juifs d’Europe, sont autant de moyens de réfléchir sur les totalitarismes. Par différence, ils sont aussi l’occasion de montrer que la seule arme avec laquelle nous puissions les combattre, c’est la démocratie. Et de ces précieuses valeurs que sont la liberté, l’égalité et la solidarité, il en sera aussi question à chacun des rendez-vous donnés, tant au musée que dans le cadre des « Jeudis du Parlement ». Alors que la disparition récente de notre ami Pierre Fugain nous laisse dans la peine, nous nous souviendrons que pour lui la Résistance fut un des moments fondateurs de notre histoire.
André Vallini Député de l’Isère Président du Conseil général
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Les expos temporaires
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Le train s’est arrêté à Grenoble… La Guerre d’Espagne et l’Isère – refuge et résistance A partir du 14 novembre 2009 En Isère aussi, la « loi sur la mémoire historique » votée par le Congrès espagnol en 2007, autorisant les enfants et petits enfants d’exilés républicains à recouvrer la nationalité espagnole, réveille des mémoires souvent douloureuses. Des archives et des photographies ont été rassemblées, enrichissant la connaissance de l’action de la trentaine d’Isérois qui s’engagent dans les Brigades internationales puis réapparaissent dans la Résistance (dont Marco Lipszyc, Georges Polotti, Gabriel Faure, Joseph Sisti …). Grâce au partenariat du Casal Català, à Grenoble, de nouvelles photographies et des témoignages apportent de précieuses informations sur l’arrivée en Isère de milliers de réfugiés espagnols qui, en dépit d’un accueil plutôt froid, se sont souvent fixés dans le département.
La dame du jeu de Paume Rose Valland sur le front de l’art Version itinérante de l’exposition réalisée par le CHRD de Lyon Juin-octobre 2010
Rose Valland. Collection MRDI.
Figure emblématique de l’histoire de la récupération des œuvres d’art spoliées pendant la Seconde Guerre mondiale, Rose Valland est native de Saint-Etienne-de-SaintGeoirs (Isère). L’exposition présente le parcours de cette femme et cette résistante qui a consacré sa vie à l’art. En choisissant de lutter contre la mainmise des nazis sur les collections privées et publiques du patrimoine artistique national, Rose Valland offre la possibilité de s’intéresser à cette forme peu connue de résistance qu’est la résistance civile.
Spoliés ! L’ “aryanisation économique” en France, 1940-1944 (sous réserve d’obtention des financements recherchés) Du 1er juin au 31 décembre 2010 L’objectif est de présenter la politique d’ “aryanisation” menée en France sous le régime de Vichy et ses conséquences, en s’appuyant tout à la fois sur les nombreux travaux nationaux réalisés (à commencer par ceux de la mission Mattéoli) et le travail effectué depuis une décennie à Grenoble, par la commission municipale d’enquête sur la spoliation des “biens juifs”, dont les travaux se sont achevés en mars 2009. L’exposition s’articulera sur deux niveaux : un volet national (et international, l’“aryanisation” n’étant pas propre à la France) permettra de mettre en lumière une politique d’Etat et ses multiples acteurs, tandis que le second volet en illustrera les conséquences, en les réinscrivant tout à la fois localement et dans un cadre plus large (celui de la politique de “Solution finale”). La question des restitutions depuis la Libération jusqu’à la création de la CIVS sera également traitée. L’exposition sera inaugurée à l’occasion d’un colloque international organisé sur le même thème par la Ville de Grenoble, le CNRS et l’Université de Grenoble II, à la MC2. Exposition réalisée par le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère dans le cadre d’un partenariat Ville de Grenoble - Conseil général de l’Isère.
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Les jeudis du parlement à 18h30 (saison 2) Palais du Parlement, place Saint-André à Grenoble
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Jeudi 22 octobre 2009 – 18h30. CONFÉRENCE-DÉBAT
ANDARTIKA : Les chants de la Résistance grecque Par Joëlle Dalègre, historienne, spécialiste de la Grèce Moderne, INALCO (Paris-Sorbonne) Avec la participation de la chorale Les Barricades. La résistance des Grecs face aux occupants pendant la Seconde guerre mondiale fut l'une des plus importantes en Europe. Elle contraignit les nazis à renoncer à recruter de la main-d’œuvre en Grèce et à se contenter d'un pouvoir quasi théorique sur les deux tiers du territoire. Elle compta jusqu'à 70 000 hommes et femmes en armes et fixa sur le sol grec plus de 300 000 soldats de l'Axe. Quels étaient les espoirs des combattants anonymes, leurs motifs, leurs valeurs ? Pourquoi la population les a-t-elle nourris, soutenus malgré des représailles terribles ? Les chants sont un éléments de réponse. En partenariat avec l’Association Franco-Hellénique de Grenoble
Jeudi 19 novembre 2009 – 18h30 A l’occasion du 20e anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant
Présentation de l’exposition itinérante Des droits pour les enfants conçue par le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère – Maison des Droits de l’Homme, la Bibliothèque départementale de prêt et le service de la protection des enfants du Conseil général de l’Isère. Avec la participation des jeunes des Clubs Unesco et de l'Association Répérages
Jeudi 26 novembre 2009 – 18h30. PROJECTION-DÉBAT
Les voix des guérilleros antifranquistes : une mémoire libérée La littérature, le cinéma et les documentaires jouent depuis quelques années un rôle primordial dans la récupération de la mémoire de la résistance des républicains espagnols face au régime franquiste. Les guérillas antifranquistes maintenues dans toute l’Espagne, de 1939 jusqu’à la fin des années 50 et au-delà dans certaines régions, réprimées et criminalisées sous le franquisme, ont été effacées du discours politique sur le passé, et ont dû attendre mai 2001 pour qu’un vote au congrès des députés réhabilite partiellement leur action en les reconnaissant officiellement comme “des combattants pour la liberté”. Les écrivains contemporains espagnols depuis les années 1980-1990 ont été les premiers à combler ce trou béant de silence et de déni. Le roman est devenu un espace où les espagnols et, en particulier, les nouvelles générations ont accès à un passé douloureux et encore conflictuel d’autant plus que se pose aujourd’hui la question brûlante des crimes contre l’humanité liés au terrorisme d’Etat et de leur impunité. … /…
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Projection du film documentaire L’île de Chelo, de Odette Martinez-Maler, Ismaël Cobo, Laetitia Puertas, 2008, 57 minutes. Chelo se bat pour faire élever une stèle sur la fosse commune où fut jeté Acadio, son amant et compagnon d’armes qui trouva la mort dans une embuscade en 1946. Jusqu’à présent l’Espagne lui refuse ce droit sous prétexte qu’ils n’étaient pas mariés. Mais Chelo n’abandonne pas et poursuit son voyage. Le film recueille sa parole, son témoignage sur ce qu’elle a vécu pendant la guerre d’Espagne et les années de résistance armée au franquisme. Avec la participation d’Alfons Cervera, écrivain et journaliste espagnol, auteur du roman Maquis (Barcelona, 1997) et Odette Martinez-Maler, scénariste et co-réalisatrice du film. En partenariat avec l’IEP de Grenoble et le Travailleur alpin.
Jeudi 3 décembre 2009 – 18h30. PROJECTION-DÉBAT
Les Hommes des 3 Ky Film documentaire de Dzu Lê Liêu, 1996, 52 minutes, K production. Au déclanchement de la Seconde Guerre mondiale, 20 000 paysans vietnamiens (“indochinois” à l’époque) furent recrutés de gré ou de force, transportés en fond de cale vers la Métropole, et utilisés comme ouvriers pour remplacer les soldats français dans les usines d’armement. Parqués dans des camps – dont deux se trouvaient en Isère – forcés de travailler sans être rémunérés, ils ne furent rapatriés qu’après 8, 10, voire 12 années d’exil forcé. Quelle a été leur vie et quels ont été leurs espoirs durant cette longue période loin de leur patrie ? Avec Pierre Daum, auteur du livre Immigrés de force. Les travailleurs indochinois en France (1939 – 1952) publié chez Solin-Actes Sud et Gilles Manceron, historien, spécialiste de la colonisation. En partenariat avec la Fédération iséroise de la Ligue des Droits de l’Homme
Jeudi 10 décembre 2009 – 18h30. CONFÉRENCE-DÉBAT
A l’occasion de la parution du livre aux éditions Perrin Les Tsiganes en France, un sort à part 1939-1946 A l’automne 1940, les Tsiganes de France furent rassemblés pour être transférés dans une trentaine de camps gérés par Vichy. Ces Français de souche parfois ancienne (certains sont arrivés au XVe siècle), quelquefois sédentaires mais le plus souvent nomades, étaient fichés depuis 1912 et tenus par la loi de faire valider leurs “carnets anthropométriques” auprès des gendarmeries : des fichages préalables qui facilitèrent leur internement. Ainsi le sort des Tsiganes en France fut particulier, différent de celui qui fut fait aux Juifs déportés dans les camps de concentration et d’extermination et aux Tsiganes d’Europe. Par Emmanuel Filhol, co-auteur du livre et maître de conférence hors classe à l’université de Bordeaux I.
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Jeudi 14 janvier 2010 – 18h30. PROJECTION-DÉBAT
« Maréchal nous voilà ? ». La propagande de Vichy Film documentaire de Jorge Amat et Denis Peschanski, réalisé par Jorge Amat, 2008, 63’, Compagnie des Phares et Balises, France 2. Dès juin 1940, le Maréchal Pétain met en œuvre un projet politique et idéologique : la Révolution nationale. Pendant 4 ans, il est à la tête d’une vaste entreprise de conquête des esprits. Comment le promoteur de la collaboration avec l’occupant nazi a-t-il pu garder jusqu’à la Libération, une telle aura dans une opinion française pourtant hostile à l’occupant allemand ? L’historien Denis Peschanki et de nombreux témoins mettent en évidence les grands thèmes de la propagande de Vichy ainsi que les structures qui ont permis sa diffusion. Avec la participation de Denis Peschanski co-auteur du film, directeur de recherche au CNRS.
Jeudi 21 janvier 2010 – 18h30. CONFÉRENCE-DÉBAT
A l’occasion de la parution du dictionnaire de la Shoah, publié chez Larousse Politique et historiographie de la Shoah : les enjeux actuels « Il n’y a pas d’histoire plus difficile à raconter dans toute l’histoire de l’humanité » disait Hannah Arendt en 1946... Le propos de la philosophe est toujours vrai malgré les travaux et enseignements qui se développent dans nombre de pays. Les tabous restent puissants pour penser l’événement dans sa nouveauté radicale, les antinomies qu’il faut lever entravent encore une prise de conscience qui se manifeste pourtant avec insistance. Une réflexion s’impose sur l’impact des démarches actuelles dans la vie politique d’aujourd’hui. Quels sont les enjeux actuels, sur le plan politique et historiographique, d’une question qui n’en finit pas de hanter l’Occident ? La connaissance ou la méconnaissance de la shoah permettent elles d’éclairer les problèmes qui surgissent dans notre présent ? Par Georges Bensoussan, professeur d’histoire à Paris, rédacteur en chef de la Revue d’Histoire de la Shoah (CDJC), co-directeur du dictionnaire de la Shoah. En partenariat avec le Cercle Bernard Lazare et l’Association PEREC
Jeudi 28 janvier 2010 – 18h30. PROJECTION-DÉBAT
Bon-papa, un homme sous l’Occupation Film documentaire de Leila Férault, 2007, 69’, Bix Films. A la recherche du passé obscur de son grand-père paternel, la réalisatrice nous plonge dans la France de Vichy. A travers l’engagement d’un homme ordinaire se révèle une partie de l’histoire refoulée des Français. Cette traversée se heurte au silence et à l’évitement de la petite et de la grande histoire pour enfin faire advenir la parole.
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Avec la participation de la réalisatrice Jeudi 4 février 2010 – 18h30. PROJECTION-DÉBAT
A l’occasion de sa sortie en DVD, édité par l’AGSPA avec l’aide du Conseil général de l’Isère
Terre de refuge. Récits de l’exil Film documentaire réalisé par Hernan Belòn et Favio Fischer, 2009, 61’, MRDIMDH, Association grenobloise de solidarité avec le peuple argentin. Dans le courant des années soixante-dix, plusieurs dictatures militaires sont instaurées dans les pays latino-américains pour éradiquer l’action de mouvements politiques et sociaux jugés subversifs. Des arrestations entraînent l’exil d’un million et demi de Latino-Américains. Plusieurs milliers d’entre eux – Chiliens, Argentins et Uruguayens, surtout –, arrivent en France. Ceux qui viennent à Grenoble demeurent très reconnaissants de l’accueil qu’ils y reçoivent. C’est la raison pour laquelle les réalisateurs du documentaire Terre de refuge ont choisi cette ville pour tourner leur film. Ainsi vont-ils à la rencontre d’un groupe d’exilés qui racontent leur passé, leurs souffrances et témoignent du processus singulier de leur intégration progressive à la société française. Avec la participation de Favio Fischer. En partenariat avec Association grenobloise de solidarité avec le peuple argentin
Jeudi 11 mars 2010 – 18h30. PROJECTION-DÉBAT
Témoin indésirable Film documentaire réalisé par Juan José Lozano, 2008, 87’, Intermezzo film CH. A l’heure de la politique show-biz, qu’est-ce qui peut pousser un journaliste à traiter de sujets complexes, denses, à refuser toute facilité ? Pourquoi acceptet-il de risquer sa vie ? Jusqu’où accepte-t-il de la risquer ? Quelles implications cela a-t-il sur sa vie personnelle, familiale, amoureuse ? Témoin indésirable suit pas à pas le travail du journaliste colombien Hollman Morris, qui, à travers son émission de télévision Contravia, se bat pour dénoncer la barbarie du conflit qui frappe son pays. Avec la participation du réalisateur (sous réserve) En partenariat avec Explorer Humanity
Jeudi 25 mars 2010 – 18h30. PROJECTION-DÉBAT
Dans le cadre du 9e festival isérois du film de Résistance proposé par les Amis de la Résistance-ANACR No pasaràn, album - souvenir Film documentaire réalisé par Henri-François Imbert, 2003, 70’, Shellac. Un jour, lorsqu’il était enfant, le cinéaste avait trouvé chez ses grands-parents une série incomplète de cartes postales photographiées dans le village de sa famille. Ces six cartes montrent les événements qui ont eu lieu dans cette bourgade proche de la frontière espagnole, lorsque les républicains sont arrivés en France, fuyant devant les franquistes à la fin de la guerre civile en 1939. Vingt ans plus tard, il se lance à la recherche des 23 cartes postales réputées introuvables qui manquent à la collection... Avec la participation du réalisateur (sous réserve)
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Les spectacles
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Les spectacles
Samedi 17 octobre 2009 – 17h30. LECTURE-SPECTACLE
Dans le cadre du 3e festival de la Bible de Grenoble 1940 – Des mots pour dire le refus Prenant appui sur des textes de la Bible, des personnalités religieuses prêchèrent, dès 1940, le refus des lois antisémites du gouvernement de Vichy et de l’idéologie nazie. L’amorce d’une résistance spirituelle que restitue cette conférence reliée à des textes majeurs dits par le comédien Jean-Vinçent Brisa et contextualisés par l’historien Gil Emprin. Production conjointe du Musée de la Résistance et du 3e Festival de la Bible de Grenoble. Auditorium du Musée de Grenoble : 5, place de Lavalette à Grenoble
La commission centrale de l’enfance Spectacle écrit et interprété par David Lescot Molière 2009 révélation théâtrale Dans la tradition des chanteurs à textes et d’un parler chanter de cabaret, l’acteur et auteur David Lescot propose un spectacle aussi minimal et touchant en tissant à partir de ses propres souvenirs d’enfance la toile d’un hommage pince sans rire à cette Commission centrale de l’enfance, une colonie de vacances très particulière créée au sortir de la dernière guerre par des militants Juifs communistes… « pour donner du bonheur pour que prennent l’air pour que voient pour la première fois la mer les rejetons des disparus déportés fusillés qu’on envoyait passer quatre ou cinq semaines dans les provinces de France ou dans les pays frères de l’Union soviétique et qui revenaient en pleine forme les yeux brillants de joie… » Représentation à la MC2 les 15 et 16 décembre 2009 – tournée en Isère du 2 au 13 décembre 2009 Réservation : 04 76 00 79 00
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Le parcours musĂŠographique
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Résister aujourd’hui à partir d’avril 2010 En permanente évolution, pour attester que son histoire n’est pas figée dans le passé, le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère se renouvelle, s’enrichit et réactualise ses présentations. Après l’espace consacré à la Déportation, rénové en 2008, c’est au tour de la dernière partie du musée de connaître un réaménagement. Au début des années 1990, tandis que le programme muséographique du futur musée départemental est mis à l’étude, en étroite relation avec les anciens combattants, résistants et déportés fondateurs du premier Musée de la Résistance, une entente s’établit pour évoquer en fin de parcours l’actualité des valeurs de la Résistance. Inchangée depuis l’ouverture du musée, cette dernière partie doit être réaménagée d’autant que la vocation du musée s’est étendue aux Droits de l’Homme depuis 2001. Aussi est-il devenu nécessaire de rendre visible le lien qui les unissent à la Résistance. Grâce à une installation audiovisuelle interactive originale, conçue dans un esprit pédagogique et didactique, qui requerra la participation active des visiteurs, cette ultime partie du musée évoquera l’universalité et l’intemporalité des valeurs de la Résistance, de celles du programme du Conseil national de la Résistance à celles de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948.
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Le parcours muséographique
Le parcours du Musée retrace les événements marquants de l’histoire locale, replacés dans le contexte historique français et mondial. Sa collection d’objets, photographies, documents audiovisuels et témoignages est mise en valeur par une muséographie qui mise sur la restitution de lieux ou d’ambiances. Émotion et réflexion sont ainsi tour à tour sollicitées.
Six thèmes sont principalement développés L’entrée en Résistance, moment déterminant pour Grenoble. Peu de villes françaises font état d’un aussi large éventail des situations et groupes dans lesquels naît la Résistance. Les maquis et la place prépondérante qu’ils occupent dans l’Isère dès 1943. Tous communiquent par Grenoble baptisée à ce titre « capitale des maquis». La situation des Juifs à Grenoble et en Isère entre 1939 et 1945. La répression qui frappe durement les responsables des principaux mouvements de la Résistance, notamment à la fin de l’année 1943 (lors de la « Saint Barthélemy grenobloise ») et la déportation bien sûr, qui révèle la monstruosité de la logique nazie. La Libération et le rôle du Comité Départemental de Libération Nationale qui naît de la réunion “Monaco”, où les représentants de la Résistance décident d’unir leur action autour des valeurs républicaines. L’actualité de l’action de Résistance enfin, car aujourd’hui, les idées nazies n’ont toujours pas disparu. Totalitarismes, intégrisme antisémite et xénophobie nécessitent d’être vigilants, voire résistants.
Chronologique, le parcours de la visite se décline selon les trois niveaux du Musée. Au rez-de-chaussée : une première séquence, consacrée à la naissance et au déroulement du conflit mondial vécus depuis Grenoble et l’Isère. Événement marquant de cette période : la visite du Maréchal Pétain à Grenoble, le 19 mars 1941, dont un film vidéo amateur retrace les moments importants. Au premier étage : Le visiteur se trouve transporté dans plusieurs milieux, différents et cloisonnés, où naît l’idée de la Résistance. Six univers sont reconstitués. Le visiteur traverse par exemple une rue de Grenoble, lieu de manifestations des étudiants et autres mouvements de jeunesse, la salle à manger de Marie Reynoard (responsable de la section iséroise “Combat”), le bureau de René Gosse, doyen de la Faculté des sciences de Grenoble (membre du Réseau “Marco Polo”) etc… Le parcours continue avec une présentation des maquis de l’Isère, sur une carte en relief où apparaissent, à la commande du visiteur, les maquis, les sabotages, les parachutages... Au deuxième étage : Le fil du temps reprend avec la présentation des événements tragiques qui marquent l’occupation allemande : collaboration, sabotages, répression et déportation. Un des moments forts du parcours: les trois portes des cellules aménagées par la Gestapo dans l’immeuble du 28, cours Berriat à Grenoble, chargées des inscriptions de ceux qui connurent ces cachots. Le parcours s’achève sur la Libération et la restauration des valeurs républicaines. Un espace évoque l’actualité des valeurs de la Résistance au nom desquelles des peuples continuent aujourd’hui encore à se battre.
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14, rue Hébert, 38000 GRENOBLE Tél : 04 76 42 38 53 / Fax : 04 76 42 55 89 Mél : infos@resistance-en isere.fr www.resistance-en-isere.fr
Conditions d’entrée L’entrée du Musée est gratuite. Visites guidées gratuites Le premier dimanche de chaque mois à 14h30 Visite guidée pour les groupes sur réservation 1h : 84 € 1h30 : 89 € 2h : 95 € Visite guidée pour les groupes scolaires sur réservation 1h : 46 € 1h30 : 51 € 2h : 56 € Centre de documentation Sur rendez-vous Accès Tramway ligne A / Bus : arrêt Verdun Parking place de Verdun ou rue Hébert
conception pierre girardier, photos bruno moyen, CGI, collection MRDI
Informations pratiques
Ouverture Tous les jours, sauf 25 décembre, 1er janvier et 1er mai : du 1er septembre au 30 juin : de 9h à 18h mardi de 13h30 à 18h, samedi et dimanche de 10h à 18h Ouverture dès 9h le samedi sur rendez-vous du 1er juillet au 31 août : de 10h à 19h (mardi de 13h30 à 19h) Accès aux personnes à mobilité réduite : ascenseur desservant les différents niveaux.