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Musiques Tziganes

t le nom x-mêmes, c’es eu t en nn do é les Tsiganes se sanscrit. Il a ét seul nom que e L : m Ro m qui signifie “époux” ou homme en mani en 1971. ro l ia Roms. mond s rè ng co o r R és par des nonie de nn em do pr é du ét rs nt o lo t adopté les Tsiganes ntrale. officiellemen ant à identifier rv se es nes d’Europe ce rm ga te si es T être touché”. s tr le au e s gn le si Tous pas toucher ni Rom dé ut de ve e ne rm i te qu le elui ent, eil. os, il signifie “c Habituellem èse au pied ur pays d’accu le de t ot grec athingan en m ns le Péloponn u em D da : ct és in st up di Espagne o e in gr n s, re a Tsig e sert à désigner les Rom e siècle, les Tsiganes se sont nné Gitano en do a t o m e no. Le mêm Le term ce au IX bitants Egyptia arrivée en Grè ha s ur le le et À e : pt Gitan nt Gype, appelé aussi petite Égy Gypsy en Grande-Bretagne. Bohème et du mo venaient de la Gitan en France ce is an pu Fr , al en s ug rt et au Po . Tsiganes arrivé d’où ce surnom “homme”. : Les premiers n ie m Bohé gion de la République tchèque actue elprleov),ient du mot manouche et siaignenifitela plupart des Gitans. tsigan porter (une ré rme d’origine barbiche) que te la e C en : bi u (o e e Manouquch’il sert à désigner la moustach On dit

1. HISTORIQUE

continuent leur progression vers l’ouest en se scindant en deux : un groupe, sans doute le principal, vers le nord-ouest à travers l’ArméLes Tsiganes forment un peuple indo-européen originie, l’Afghanistan, l’Iran, et un groupe vers le sud-ouest, vers l’Égypte. naire du nord de l’Inde. Ils seraient arrivés en Grèce au Pendant le 10e siècle, le groupe du sud continue son exode vers la 9e siècle. Ils constituent la Romani Cel - le peuple tsigane Libye, la Tunisie et le Maroc. Le groupe du nord atteint la Bohème, la - d’où leur surnom de “Romanichels”, mais ils se nomment Bavière et Paris. Ils atteignent la Lusitanie (grande partie du Portugal) eux-mêmes Romané Chavé “fils de Ram” (héros de l’épopendant la deuxième partie du 15e siècle. Des laissez-passer de 1462 pée indienne Ramanaya). Les Tsiganes n’ont pas d’état propre témoigneraient de leur arrivée en Andalousie. mais sont dispersés non seulement à travers l’Europe, mais Dès le 15e siècle en Europe centrale et dans les Balkans, pour échapaussi en Amérique (Argentine, Brésil, Colombie, États-Unis). per aux expulsions et aux exécutions, les musiciens tsiganes se metOn estime leur nombre à environ 80 millions. De façon génétent sous la protection des aristocrates et du clergé et devienrale, ils pratiquent le nomadisme et rencontrent des difficultés nent des serfs. Ils se retrouvent musiciens de salon mais aussi d’intégration sociale, car leurs valeurs et leur mode de vie sont enrôlés pour jouer pendant les combats et les guerres. différents des pays d’accueil. En Europe, ils sont de plus en plus Au 17e et 18e siècle, les plus virtuoses sont engagés par l’aristoobligés de se sédentariser. cratie austro-hongroise pour accompagner fêtes et cérémoCeux qui parlent encore leur langue ancestrale, le romani (ou tsigane) nies officielles. sont environ 1,5 millions. Ils habitent essentiellement en Europe. Vers 1800, ils sont à l’origine du Verbunkos, musique Leur exode s’est échelonné du 5e au 9e siècle à partir de la vallée improvisée inspirée des danses de recrutement de l’Indus pour se diriger vers l’Iran. Entre le 9e et le 10e siècle, ils militaire hongrois, puis du Csàrdàs, sorte de danse d’auberge accompagnée d’une musique très fougueuse. Les groupes de tsiganes forment alors des castes musiciennes d’où émergent des virtuoses et des prodiges. Ce n’est qu’au 19e siècle que les musiciens bohémiens furent progressivement affranchis… Les groupes de musiciens tziganes reprirent leur vie itinérante de village en village animant fêtes et mariages. Leur virtuosité les rend populaires dans toutes les classes sociales au-delà des frontières des empires. D’abord musiciens dans les restaurants hongrois et roumains, ils deviennent début 1900 musiciens des casinos et salons viennois. En 1917, ils arrivent dans les salons parisiens avec les Russes fuyant la révolution bolchévique.


2. CARACTÉRISTIQUES L’apprentissage se fait très jeune au sein de la famille ou du groupe. La musique traditionnelle se transmet oralement. Elle utilise la voix, les percussions corporelles et accompagne la danse. La musique d’orchestre composée souvent d’une partie lente (tristesse) et d’une partie rapide (gaieté) s’organise autour du premier violon soutenu par le cymbalum. Le violoniste enjolive une mélodie réduite au rôle de fil conducteur. L’orchestre (deuxième violon, flûte, clarinette, cuivres, violoncelle, contrebasse…) épaule le motif, accentue les rythmes, renforce les sonorités et les ornementations. Cette musique se caractérise par des modulations abruptes (variations dans les timbres et les hauteurs du son), des rythmes propres (l’opposition lent-rapide), des intervalles particuliers et des fioritures et ornementations très riches. Elle exige de l’interprète une grande virtuosité et se pratique avec art mais aussi avec une certaine désinvolture sans intention stylistique apparente. Leur répertoire est vaste : chants traditionnels, airs d’opéra, chants populaires, airs à la mode... Adaptation, appropriation, improvisation et interprétation sont les éléments communs d’une certaine identité culturelle que l’on retrouve chez tous les bons musiciens de ce peuple dispersé. L’art des Tsiganes est marqué par une grande fantaisie, un tempérament provocant et impétueux. L’expression de leur propre sentiment musical se révèle surtout avec les instruments à cordes et particulièrement le violon dont Yehudi Menuhin déclara en 1927 : “et je fus ahuri qu’ils puissent tirer des sons aussi extraordinaires d’instruments aussi primitifs que les leurs, utilisant des archets qui n’étaient que des rameaux fraîchement coupés tendus d’un crin de cheval.” Au fil de leur errance, ils adoptent des instruments propres aux pays traversés. Les invasions ottomanes apportent la viole, le rébab, le luth et les tamburas. Les Russes blancs émigrés en France amènent balalaïka, guitares, guzla. La trompette introduite en Serbie en 1804 fut utilisée d’abord pour la musique militaire puis populaire. Les Roms colportèrent cet instrument en lui apportant des rythmes et des mélodies plus enjouées. “Je ne savais pas qu’on pouvait jouer la trompette de cette façon”, s’exclame Miles Davis, visiteur du Festival de Guca. La musique rom a donc mille facettes mais un même don : celui d’exprimer les émotions les plus contrastées et de les faire ressentir.


3. INFLUENCES 3.1 Sur la musique classique occidentale Au 17e siècle, les Tsiganes inspirent de nombreux auteurs Cervantès (Preciosa), Goethe (Mignon), Hugo (Esmeralda) et Mérimée (Carmen). Ces héros de la littérature se retrouvent dans des airs lyriques (Beethoven, Schubert, Schumann, Bizet, Glinka,Verdi). Au 19e siècle, les Tsiganes deviennent le symbole romantique d’un idéal nomade de liberté musicale. Cette musique de la séduction de la fête et de la nostalgie fut le levain de nombreuses œuvres symphoniques occidentales : en particulier les grands concertos romantiques pour violon de Brahms, de Tchaïkovsky, de Mendelsohn, de Lalo, de Sibelius, de Saint-Saëns… Le rayonnement de la musique tsigane atteint son apogée avec Janos Bihari (1764-1827). 80 mélodies transcrites lui sont attribuées. Ce prodige du violon est adulé à la cour de la reine de Hongrie et il joue devant l’empereur d’Autriche. Haydn vivant en Hongrie chez le prince Esterhazy incorpore à ses ensembles des musiciens tsiganes. Mozart exploite cette musique dans des quatuors “alla zingharese”, “alla hungarese”, “alla turca”. Beethoven cultive une tonalité hungarisante (“Le Roi Étienne” opus 117). Schubert et Weber sont séduits par cette manière de jouer hongroise et tsigane. Schubert fait un séjour chez le prince hongrois Esterhazy. Lors de l’exposition universelle de 1867, puis lors d’un séjour à Budapest, Berlioz applaudit des musiciens tsiganes et intègrera dans son opéra “La damnation de Faust”, la célèbre “Marche de Rákóczi”. Cette même œuvre se retrouve dans la 15e Rhapsodie hongroise de Liszt, qui n’hésite pas à reproduire l’esprit tsigane des Verbunkós. En 1883, Strauss joue cette même carte tsigane avec son “Baron Tsigane”. À Hamburg, le jeune pianiste Brahms se lie avec un violoniste émigré politique hongrois Eduard Réményéi qui le familiarise avec la musique tsigane. Brahms compose des Danses hongroises, puis en 1887, rencontre un énorme succès avec “Elf Zigeunerlieder, op. 103” composés sur des chansons d’amour populaires tsiganes. Le plus grand défenseur de cette musique demeure Franz Liszt. La rencontre lors d’un séjour en Valachie du violoniste tzigane

Discographie musique classique inspirée des musiques et musiciens tsiganes Par interprète • No piano on that one Apap, Gilles / Apapaziz, 2001 • Tzigane / Laurent Korcia, Georges Pludermacher / BMG, 2000 Par compositeur • Duo de guitares / Isaac Albeniz Harmonia Mundi, 1992

• Rhapsodies pour violon et piano n°1 et 2, danses populaires roumaines Béla Bartók / Harmonia Mundi, 2000 • La damnation de Faust Berlioz, Hector / Naxos, 2006 • The Bartók album / Muszikas Rykodisc, 1999

• Beethoven late choral music Ludwig von Beethoven CBS masterworks, 1990

• Carmen Georges Bizet / EMI, 2003 • 21 danses hongroises Johannes Brahms / Claves, 1987 • Ziegeunerlieder Johannes Brahms / Harmonia Mundi,1993 • 12 danza espagnolas / Enrique Granados, Isaac Albeniz / Decca, 1992 • El amor brujo / Manuel De Falla Mirare, 2006

• Romanian rhapsodies 1 et 2, poème roumain / Georges Enescu Apex, 2005

• Danses de Galanta / Zoltan Kodály

Chandos, 1990

• Magyar Dalok & Magyar Rapzso diak / Franz Liszt, Leslie Howard Hyperion, 1993 • Hungarian Rhapsodies & Csardas Macabre / Franz Listz / Abeille, 2007 • Rhapsodies hongroises n°1 à 15 Franz Liszt, Georges Cziffra EMI, 1987

• Œuvres pour violon et piano Maurice Ravel, Regis Pasquier Harmonia Mundi, 1990

• Œuvres pour piano / Érik Satie, Aldo Ciccolini / EMI, 2003 • Œuvre complete pour guitare Joaquim Rodrigo / Dante, 1994 • Le rossignol, le renard Igor Stravinky / EMI,1999 • Le trouvère Giuseppe Verdi / EMI, 1987


Barbo Laoutar et son taraf lui inspire ses “Rhapsodies hongroises” et sa “Rhapsodie roumaine”. Liszt exploite certes symphoniquement cette musique mais il défend aussi par ses écrits la dignité et le génie des musiciens tsiganes. En1859, paraît son essai “Des bohémiens et de leur musique en Hongrie” Bartók et Kodály, par leurs nombreuses recherches ethnomusicologiques, ont clairement montré les interactions entre la musique tsigane originale et les musiques populaires, hongroises et tchèques. Bélà Bartók s’inspire du Verbunkos dans ses “rhapsodies pour violon et piano”, “contrastes pour violon, clarinette et piano” et “concerto pour violon contemporain”. Kodály compose en 1933 “danses de Galanta pour orchestre” inspirées d’un recueil de danses tsiganes anciennes lui rappelant son enfance à Galanta (Slovaquie). En France, le compositeur Érik Satie découvre lors de l’exposition universelle de 1889 le taraf roumain d’Anghelu Dinicu, maître de la flûte de Pan. Cette musique l’inspire pour ses compositions “les gnosiennes”. Lors d’un séjour à Budapest en 1910, Debussy est séduit par les musiques tsiganes, comme l’attestent ses “sonates pour violon et orchestre”. Maurice Ravel compose en 1924 “Tzigane”, une rhapsodie pour violon et orchestre dont la première partie est conçue dans le style d’une improvisation sur des thèmes tsiganes chers au compositeur. Stravinsky avec ses “valses et polka pour cymbalum et piano” rend hommage à Aladar Radz, musicien virtuose du cymbalum, formé auprès d’un maître tsigane à la cour de Russie.

3.2 Sur la musique populaire dans les Balkans Signifiant littéralement “chaîne de montagnes boisées”, les Balkans constituent le territoire formé par les différents états d’Europe nés de la désintégration de l’Empire ottoman. La musique des Balkans forme un grand mélange : des rythmes turcs, des sonorités de cuivres, des danses traditionnelles de Bulgarie, de Macédoine, de Roumanie et de Serbie ainsi que des mélodies tsiganes. L’inspiration orientale que l’on retrouve dans la musique des Balkans s’explique par la dispersion des tsiganes. Partout où ils vont, ils assimilent des mots et autres caractéristiques culturelles de la population locale, en les intégrant à leur langue et à leur culture. Dans les rythmes et les sonorités de leur musique, on retrouve l’influence de chaque pays qu’ils ont visités. Dans les Balkans et dans de nombreux

pays d’Europe centrale, les musiciens tsiganes ont provoqué un immense brassage musical et ont fait surgir des musiques nouvelles issues du mélange des folklores locaux, des influences orientales toujours présentes dans leur style. Leur musique est immédiatement reconnaissable, avec une couleur particulière mélange d’exubérance, de mélancolie et de sentimentalité.

3.2.1 Quelques figures emblématiques actuelles Le taraf de Haïdouks (Roumanie) Une grande minorité de musiciens tsiganes roumains est appelée les “Lautari” ou encore “Taraf”. Ils sont connus dans leur pays d’origine sous le nom de “Taraful Haiducilor”, qui signifie “bande de brigands”. Ce taraf composé de violons, cymbalums, contrebasses, accordéons, voix… s’est formé en 1990 peu après la chute du dictateur Ceausescu. Depuis la parution de son premier album en 1991, le taraf de Haïdouks, reconnu internationalement s’est imposé comme un groupe mythique, qui symbolise la merveilleuse vitalité et la créativité de la musique tsigane des Balkans. Kocani Orkestar (Macédoine) Cet orchestre de fanfare tient son nom de la ville de “Kocani”, en Macédoine. Il mêle l’énergie et le brio d’un fantastique gypsy brassband avec ses cuivres puissants et ses mélopées explosives et orientales. C’est une des premières fanfares connues mondialement grâce au film d’Emir Kusturica : “Le temps des Gitans”.


Mitsou (Monija Miczura) : Hongroise, utilisant sa voix suivant une tradition venue du Rajasthan, elle ne se revendique pas comme une chanteuse traditionnelle mais évoque plutôt les vertus du métissage : des couleurs de l’Inde aux cymbales balkaniques. Après avoir chanté pendant 8 ans au sein d’une formation hongroise très populaire, “Ando Rom” (= sur la route), elle incarne en 1998 dans le film de Tony Gatlif “Gadjo Dilo”, une chanteuse à la voix troublante et participe à la bande son du film “Swing” en 2004 du même réalisateur. “Je crois que ma musique n’a pas de frontières”, Mitsou. Esma Redžepova Née en Macédoine, elle obtient le premier prix en 1956 dans une émission de radio où pour la première fois une chanson rom est diffusée. Depuis, elle parcourt le monde. En Inde, lors du premier festival mondial rom en 1976, elle est couronnée reine des gitans. Ambassadrice du monde gitan à la fois au sein de sa communauté et dans le monde, elle est nominée pour le Nobel de la paix en 2002. Sur scène, elle fait preuve d’un charisme incroyable et son chant volcanique déploie des mélopées complexes et fortes. Elle représente, dit-elle : “la voix des tsiganes des villages et de toute la souffrance que nous avons endurée”. “À force de vivre pour la chanson et avec la chanson, j’ai parfois l’impression de toucher le ciel ; d’autres fois, j’ai l’impression d’être au bord d’un terrible précipice. Qu’est ce qui m’a sauvée de la chute ? Ma passion du chant. La chanson vous protège de tous les maux”. Esma Redžepova.

3.2.2 Fusion Aujourd’hui, des artistes du monde entier puisent leur inspiration dans les traditions musicales de cette partie de l’Europe. Certains DJ réinterprètent cette musique tel l’Allemand DJ Shantel qui puise son inspiration dans ses racines maternelles de la région de Bucovine en Roumanie. Il met le feu aux dancefloors en mixant des beats nord-africains ou brésiliens sur des musiques de danse d’Europe de l’Est.

La jeune chanteuse berlinoise, Miss Platnum, née à Timisoara revendique haut et fort ses origines. Avec son fort accent roumain, qu’elle cultive volontairement, son look excentrique à mi-chemin entre la “baronne-tzigane” et la rappeuse bling-bling, elle interprète ses chansons avec une voix de chanteuse soul sur un fond de beats hip-hop accompagnés d’un orchestre d’instruments à vent de fanfare balkanique. Gogol Bordello La plupart des musiciens de ce groupe formé à New-York en 1999 sont des immigrants d’Europe de l’Est (Russie, Ukraine...). La démesure slave, les rythmes tziganes se mêlent à une énergie punk et créent un univers réellement original. Le mélange des sons électriques et les performances musicales et scéniques du groupe relèvent du “cabaret punk gitan ukrainien”. Balkan Beat Box Leur musique est la fusion de musiques traditionnelles d’Israël, de la Méditerranée et des Balkans avec un son électro. C’est surtout par son côté fanfare et son énergie peu commune que ce groupe new-yorkais sonne balkanique.

Discographie • Chants gitans / Arenas / Adès • Bandits d’honneur, chevaux magiques et mauvais œil / Taraf de Haidouks / Crammed, 1994 • Road of the gypsies / Network, 1996 • Balkan blues / Network, 1999 • Gypsy queens / Network, 1996 • Gypsy mambo / Kocani Orkestar / Wagram, 1999 • Ando toro / Romano Drom / Daqui, 2001 • Bucovina club 2 / DJ Shantel / la Baleine, 2005 • Introducing Bela Lakatos and the gypsy youth project Béla Lakatos / Network, 2006 • My story / Esma Redžepova / accords croisés, 2007 • Maskarada / Taraf Haidouks, Béla Bartók, Arian Khachaturian, Manuel de Falla, Isaac Albeniz / Crammed, 2007 • Chefa / Miss Platnum / Because, 2007 • Live / Fanfare Ciocarlia / Asphalt tango, 2009 • Nicolae Gutsa : la grande voix tsigane de Roumanie / Innacor, 2010 • Gogol Bordello : Trans-continental Hustle / 2010 • La musique des gitans : le petit cheval d’étoiles / Béatrice Fontanel, Titi Robin / Gallimard jeunesse, 2008 • Le tapis d’Esma / Noëlle Barthelémy Actes Sud junior, 2003


3.3 Flamenco Les Gitans ont eu une participation décisive dans la gestation du flamenco, mais n’en sont pas pour autant les uniques créateurs. En effet, c’est la cohabitation des Gitans et des Andalous qui l’a fait éclore. Les premières traces de chant remontent au 15e siècle avec les romances. Les grandes lignes du cante flamenco sont tracées au 18e siècle. Le premier chanteur connu de toñas est Tio Luis el de la Juliana. Les Non-Gitans, les Payos, n’utiliseront le flamenco comme moyen d’expression que dans la seconde moitié du 19e siècle. Les chants évoquent le passé, le vécu de tout un peuple, marqué par la souffrance, les privations, les frustrations. Un cri poussé avec les chants non accompagnés, donnera le canto jondo. La guitare, à cette époque, n’est utilisée que pour l’accompagnement de chants mineurs. Grâce aux intellectuels et artistes qui voyagent en Andalousie, comme Georges Sand, Gérard de Nerval, Théophile Gauthier, Charles Baudelaire, l’Europe prend conscience de cet art qui fait du “Gitan vagabond” un héros romantique. Les cantaors ne vivent pas de leur art et ont une profession : forgerons, ouvriers agricoles, manœuvres, péons dans les corridas. Un dénommé Silverio Franconnetti rentrant d’Amérique latine aurait inventé le “café chantant” ou tablao flamenco soit une pièce avec chaises et tables, un plancher porté par des tréteaux pour que le zapateado sonne bien, un bar et un groupe de chanteurs, guitaristes et danseuses. Une “claque” avec ses palmas et ses interjections anime la fête. Ce spectacle est payant. Cette évolution va bouleverser le flamenco qui devient alors source d’argent. Les cantaores les plus renommés s’y produisent : le Gitan Manuel Torre, le Payo Antonio Chacon. En 1922, le compositeur Manuel de Falla et le poète Federico Garcia Lorca fondent un mouvement pour préserver l’authenticité du flamenco ; entre autres, sous la forme de concours de Cante Jondo. Les compositeurs espagnols : Albeniz, Granados, De Falla, Rodrigo, Pablo de Sarasate se sont inspirés de la musique tsigane d’Andalousie : Manuel De Falla évoque le folklore gitan dans son ballet “l’Amour sorcier” en 1915. Le flamenco poursuit son chemin, survit à toutes les crises, passe toutes les modes.


4. JAZZ MANOUCHE Le terme “Jazz manouche” apparaît avec la percée de Django Reinhardt en 1934 qui en est la figure emblématique. C’est par lui que ce courant musical devient extrêmement populaire. De nombreuses terminologies sont rattachées à cette musique :“jazz tsigane”,“swing gitan” ou encore “gypsy swing”. Alors que “jazz tsigane” serait le terme le plus approprié, on parle plus souvent de “jazz manouche”. Les artistes qui font partie de ce courant peuvent être Manouches,Tsiganes mais aussi ni Manouches ni Tsiganes (Gadjé)… Cette musique est jouée indifféremment avec ou sans partition et l’improvisation y tient une place essentielle. Les instruments de base sont le violon et la contrebasse puis la guitare introduite au début du 20e siècle (de type Selmer). La virtuosité des musiciens est LA grande spécificité de la musique tsigane. Elle utilise plusieurs types de rythmiques : la valse, la pompe (accentuation des 1er et 3e temps), la rumba, le boléro ou encore le tango. La technique du guitariste est singulière : poignet “cassé”, afin d’appliquer la technique dite “marteau” qui permet d’aller plus vite et de minimiser les contacts entre la main et la table de la guitare afin que celle-ci puisse vibrer avec un minimum d’interférences extérieures. Cette technique reprise par Django Reinhardt est issue du banjo.

4.1 Django Reinhardt Dès l’âge de 6 ans, le petit Django joue du violon dans l’orchestre familial sur les routes de la Belgique au sud de la France. Il n’a jamais reçu aucun enseignement musical, la transmission se faisait seulement de façon orale. Il a toujours baigné dans un univers musical : cérémonies, noces, baptêmes et a ainsi rapidement acquis une virtuosité impressionnante. À la fin de la 1ère guerre mondiale, la famille Reinhardt s’installe Porte de Choisy à Paris. La mode est au musette. Tout naturellement, Django se joint à de jeunes musiciens tsiganes qui accompagnent les rois du musette. L’accordéon va devoir laisser un peu d’espace aux banjos et guitares. Les “Manouches” sont à l’origine d’un nouveau courant plus fantaisiste, plus rythmique baptisé swing musette dont les vedettes sont Gus Viseur et Tony Murena. En 1928, Django Reinhardt est contacté par Jack Hylton dirigeant d’un orchestre anglais de “jazz”. Il lui propose un contrat mais c’est à ce moment-là que Django va subir de nombreuses brûlures suite à l’incendie de sa caravane. Malgré ses graves brûlures aux doigts, il va réapprendre la guitare avec ses seuls 3 doigts valides de la main gauche (pouce, index, majeur). À Toulon où il joue dans la rue avec son frère, il découvre le jazz en écoutant des enregistrements de Duke Ellington et de Louis Armstrong. C’est une véritable révélation et un choc musical. En 1934, Django intègre le Quintette du Hot Club de France (QHCF), dirigé par Charles Delaunay. Le quintette ne comprend que des cordes : 3 guitares, 1 violon et 1 contrebasse. Le temps

est marqué à la guitare, c’est la fameuse pompe manouche. Guitares et contrebasse constituent le moteur du quintette imposant un rythme régulier sur lequel les solistes improvisent. Stéphane Grappelli fait partie de cet ensemble bien que n’étant pas Manouche. Django laisse libre cours à sa technique époustouflante : vrilles, vibratos. Il se permet tout et tout lui réussit.Tous les musiciens du QHCF vont adopter la même technique afin de créer un son homogène. Grâce à la présence de Django Reinhardt, le QHCF devient une référence en matière de jazz manouche. Parallèlement, il poursuit une carrière sur la scène “jazz” française voire internationale tout en composant. Sans formation théorique, il “dicte” une à une à la guitare les parties de chaque instrument à l’un de ses musiciens qui les reporte sur la partition. En 1940, une refonte du QHCF est initiée par la volonté de Django qui s’entoure de musiciens choisis par ses soins afin de mettre en valeur ses compositions dont “Nuages” et “Manoir de mes rêves”. À la fin de la guerre, il part aux États-Unis jouer aux côtés de Duke Ellington, mais ce n’est pas le succès espéré et de retour en France, il doit s’adapter à l’évolution du jazz et s’enthousiasme pour le be-bop. La période 1947-1950 va être une période de doute et d’expérimentation. Il alterne guitare acoustique et guitare électrique et parvient à se faire une place dans le courant bop. Il décède en 1953 d’une hémorragie cérébrale. Il reste un des jazzmen les plus importants de l’histoire et la figure emblématique du jazz manouche.

4.2 Héritiers L’influence de son style n’a cessé de se manifester des années 40 à aujourd’hui. De nombreux musiciens surtout des guitaristes revendiquent cette influence. Les contemporains : l’ampleur du succès du QHCF a largement dépassé les frontières et des musiciens argentins, belges, suédois, canadiens en ont joué des morceaux. En France, le propre frère de Django, Joseph, parvient à sortir de l’ombre et crée ses propres disques. Les frères Ferret (Sarane, Baro et Matelo), famille de Gitans ont su également trouver leur voie. Mais d’autres personnalités Gadjé comme Jacques Montagne ou Henri Crolla


vont accompagner puis se détacher de la personnalité de Django Reinhardt pour voler de leurs propres ailes. Deuxième génération : les années 70-80 ne sont pas très favorables au jazz manouche sauf en Allemagne où on découvre alors la musique tsigane par le biais de la communauté Sinti (ethnie en grande partie massacrée par les Nazis et qui ont en commun avec les Tsiganes l’origine indienne). En France, on peut citer Biréli Lagrène, Christian Escoudé, Boulou et Elios Ferré qui reprennent le flambeau familial (fils de Matelo Ferret). Les guitaristes Christian Escoudé, Babik Reinhardt (fils de Django) et Boulou Ferré ont créé le Trio Gitan en 1986. Boulou Ferré a étudié la théorie musicale et s’est formé notamment auprès du compositeur Olivier Messiaen. Cette connaissance musicale lui permet de jouer aussi bien des morceaux classiques que du rock expérimental, du jazz free ou cool. Un certain nombre de musiciens nés dans les années 50 et 60 contribuent à entretenir la flamme d’un certain classicisme du jazz manouche. C’est notamment le cas de l’alsacien Tchavolo Schmitt révélé au grand public par le biais des films de Tony Gatlif auxquels il a participé. Son cousin Dorado Schmitt bénéficie lui aussi d’un certain succès et a même sorti en 2005 un album où il chante à la façon d’un crooner. Également alsacien mais moins connu que les deux précédents, Marcel Loeffler s’exprime à l’accordéon, il crée un jazz contemporain parfois m ê l é de musiques du monde et de chanson française. Stochelo Rosenberg sillonne les routes des festivals depuis 1989. Il travaille en famille. Son ami Romane s’est penché sur des méthodes d’apprentissage de jazz manouche et a même publié des ouvrages. Patrick Saussois, Angelo Debarre ou encore Rodolphe Raffalli, autant de musiciens aux parcours différents, offrant des rythmes et des sonorités variées mais issues du même ferment du jazz manouche.

Depuis les années 90 À cette période, le jazz manouche connaît un formidable essor. À quoi doit-on ce regain de popularité ? Pour une part grâce au film de Woody Allen “Accords désaccords” dans lequel Sean Penn dresse un portrait formidable d’un guitariste américain fasciné par le jazz manouche made in France. Et grâce à la chanson et ses nouveaux artistes qui de près ou de loin ont côtoyé le jazz manouche : Sansévérino, amateur de Django Reinhardt, a eu le talent de mélanger rythme manouche et chanson. Beaucoup de ses fans ont découvert à travers ses albums ce qu’était le swing manouche. Thomas Dutronc a quant à lui appris le jazz manouche directement auprès de Ninine Garcia à la “Chope des puces” (cf. Lieux cultes) temple du jazz manouche à Saint-Ouen. Modestement et discrètement, il a intégré l’univers manouche. Bien avant son succès populaire pour son album “Comme un manouche sans guitare”, il accompagnait à la guitare de grands noms du jazz manouche comme Romane, Biréli Lagrène ou encore Tchavolo Schmitt. On peut également mentionner quelques formations qui tout en préservant l’esprit du jazz manouche se tournent aussi vers la variété : “Les Doigts de l’Homme”, le groupe “Paris Combo” ou encore les “Pommes de ma douche” et “Samarabalouf”. Le jazz manouche est présent aussi bien dans les circuits commerciaux (dvd et cd) que dans les festivals de jazz comme ceux de Marciac ou de

Vienne. Il a ses propres festivals dont le plus connu est celui de Samois-Sur-Seine (commune où est enterré Django Reinhardt) créé en 1983. Mais le jazz manouche, même s’il reste ouvert et multiple, demeure avant tout une histoire de famille (famille manouche s’entend) et l’aspect ethnique est profondément enraciné dans cette musique. C’est sans aucun doute de là que vient sa force : une particularité identitaire qui ne refuse pourtant aucune rencontre, aucun mélange.

Lieux cultes : Chez Fernand, Samois sur Seine : lieu mythique où Django venait régulièrement quand il s’est sédentarisé dans la commune. Les nouveaux propriétaires ont donné un coup de jeune tout en préservant les lieux. La programmation musicale fait place à un jazz plus moderne mais pendant la durée du festival, il n’est pas rare que Biréli Lagrène ou Stochelo Rosenberg viennent jouer sur la terrasse. Chope des puces, porte de Clignancourt (Paris) : C’est un tout petit bistrot populaire situé dans cette zone désaffectée où campaient les gens du voyage. C’est là que se rencontraient les musiciens manouches qui jouaient pour quelques pièces de monnaie. À partir des années soixante, le lieu est consacré à la musique manouche et notamment à 2 occupants privilégiés que sont Mondine et Ninine Garcia (père et fils). De nos jours, avec le regain de popularité du jazz manouche, le lieu est devenu “branché”. Clairon des chasseurs, place des peintres à Montmartre (Paris) : Un des rares cafés parisiens où on pouvait écouter du jazz manouche dans les années 80 avec la présence de 2 musiciens : Maurice Ferret et Joseph Pouville.

Lieux plus “actuels” :

Bistrot d’Eustache (rue des Bergers, Paris), Taverne de Cluny (rue de la Harpe, Paris), Atelier Charonne (rue Charonne, Paris). Plus près de chez nous , à Grenoble, une fois par mois à La Soupe aux Choux, les soirées À la Santé de Django : Laurent Courtois, guitariste, reçoit depuis 6 ans des artistes tels que Tchavolo Schmitt, Mandino Reinhardt, David Reinhardt, Christophe Lartilleux, Sébastien Félix, Nuages de Swing...


Discographie jazz manouche : Anthologies : • Nuits manouches / Chant du monde (2 cd) • Jazz manouche / Wagram (4 cd) • Gipsy jazz school / Iris • Paris musette, vol.2 / Night & Day, 1993 • Tziganes : Paris, Berlin, Budapest, 1910-1935 / Frémeaux, 1993 Musette : • Plus belles valses musette / Frémeaux, 1994 • Manouche partie / Jo Privat Média 7, 1991 • Compositions 1934-1942 / Gus Viseur / Night & Day, 1993 Django Reinhardt : • Pêche à la mouche Django Reinhardt / Polygram, 1991 • Swing from Paris / D. Reinhardt, S. Grappelli / Conifer, 1989 Contemporains de Django : • Gitane / TchouTchouVidal / Iris, 2006 Deuxième génération : • Duo / Charlie Hadden, Christian Escoudé / Polygram, 1991 • Holidays / Christian Escoudé Polygram, 1993 • Confirmation / Boulou Ferré Steeplechase, 1989 • Trinity / Boulou Ferré, Elios Ferré Steeplechase, 1982 Renouveau : • Come into my swing Angelo Debarre / Chant du monde, 2003 • Élégance / Romane, Stochelo Rosenberg / Harmonia Mundi, 1999 • Miri familia / Tchavolo Schmitt Djaz, 2000

• Swing : bande originale du film de Tony Gatlilf / Princes films, 2020 • À Brassens / Rodolphe Raffalli Frémeaux, 2001 Scène actuelle : • Stenay vous bien / Doigts de l’homme / Lamastrock, 2005 • On n’est pas là pour se faire engueuler / Pommes de ma douche Harmonia Mundi, 2006 Chanson : • Comme un manouche sans guitare / Thomas Dutronc Universal, 2007 • Motifs / Paris Combo / Polydor, 2004 • Tango des gens / Sansévérino CH+, 2001 • Gitan de Paname / Balbing Medellin / Barclay 2006

Festivals Samois sur Seine, lieu d’habitation et d’inhumation de Django Reinhardt. Depuis les années 70, un festival “référence” y a lieu tous les ans en juin. http://www.festivaldjangoreinhardt.com/

Swing 41 à Salbris Lieu du mariage de Django. http://www.swing41.fr/

Django Reinhardt Jazz Festival Festival annuel à Liberchies en Belgique. http://www.django-liberchies.be/

Festival jazz musette de la ville de Saint-Ouen C’est Didier Lockwood qui est l’initiateur de ce festival bon enfant qui s’organise autour de la Chope des puces. Les musiciens jouent dehors selon la tradition rom. http://www.festivaldespuces.com/

Festival Les nuits manouches (Paris) Organisé par le label “Chant du monde”, le festival accueille les artistes du label et se déroule dans la salle du théâtre de l’Européen, près de la place Clichy où Django allait jouer au billard. http://www.lesnuitsmanouches.com/

Festival Nuit du jazz manouche (Montrouge) Le directeur est Patrick Saussois, guitariste et promoteur du jazz manouche. Ce festival s’ouvre à des artistes moins connus. http://www.djangostation.com/Troisieme-Nuit-du-jazz-manouche-de,793.html

Festival de musique traditionnelle à Guca, village de Serbie. http://www.guca.rs/fra/strana.php?str=history

Gypsy Swing Festival (Angers) Créé en 1992, il est devenu au fil du temps, le “Festival international des musiques tsiganes”, une référence musicale en France comme en Europe. Lors de ce festival, le public peut y découvrir les meilleures formations roms, tsiganes et manouches. http://www.gipsyswing-festival.fr/

Gypsy Lyon Festival (Lyon) Sympathique festival qui a lieu en mai au sommet de la Croix-Rousse, esplanade du Gros Caillou, place Bertone et dans les bistrots du quartier...

-23 MAI 2 18 Y

GYPSF E ST I VA L LYON

www.myspace.com/gypsylyonfestival

Ce cadr e tie Pour voir nt compte des 3m le cadrag e réel, af m de débords de ficher le calque “C chaque côté ADRE AU FORMAT ”

Concerts

Nuages de Swing invite

mitt Tchavolo Schmm e

à la Croix-Rousse

Expos s Animatiotrnes Rencon

1 G N DJA t

Les Doigts de l’ho Reinhard Sinti Swing / Djoukil Les Canuts The Unicum Orchestra des Canits or Sing ... C° Audigane / Trio Pas la peine / Min Organisé par l’association

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2010

Bibliographie Les Tziganes de Hongrie et leurs musiques / Patrick Williams / Actes sud, 1996 Princes parmi les hommes : voyage chez les musiciens tziganes / Cart Cartwright / Buchet-Castel, 2007 Les Tziganes : une destinée européenne / Henriette Asseo / Gallimard, 1994 (Gallimard découverte) Enterrez-moi debout : l’odyssée des Tziganes / Isabelle Fonseca / Albin Michel, 2003 Couleur de fumée, une épopée tzigane / Menyhért Lakatos / Actes Sud Jazz manouche : la grande aventure du swing gitan Jean-Baptiste Tuzet / Carpentier, 2007 Django Reinhardt : le génie vagabond / Noël Balen / Rocher, 2003 Django Reinhardt : un géant sur son nuage / François Billard avec la collab. d’Alain Antonietto / Lieu commun, 1993 Django Reinhardt / Patrick Williams / Limon, 1991 Dictionnaire des mots de la musique / Jacques Siron, Outre mesure, 2002

Filmographie Les princes / Tony Gatlif, 1983 Swing /Tony Gatlif, 2002 Latcho drom / Tony Gatlif, 1993 Transsylvania / Tony Gatlif, 2006 Le temps des Gitans / Emir Kusturica, 1988 Chat blanc, chat noir / Emir Kusturica, 1998 Luna Papa / Bakhtyar Khudojnazarov, 1999 J’ai même rencontré des Tziganes heureux / Alexandre Petrovic, 1967 Gypsy caravan / Elsa Dahmani, 2008 Accords, désaccords / Woody Allen, 2000 Live in Paris : Biréli Lagrène & Gipsy Project / Patrick Savey, 2004 Django Legacy / John Jeremy, 2001 Live in Samois : tribute to Django Reinhardt / Rosenberg Trio, 2003 Vengo / Tony Gatlif, 2000 Poligano sur, Séville côté sud / Dominique Abel, 2004 Alma gitana / Chus Gutiérrez, 1996 Kriss romani / Jean Schmidt, 1962

Articles “La musique tzigane, entre fantasmes et réalités” (entretien avec Laurent Aubert, Directeur des Ateliers d’Ethnomusicologie de Genève) “Le jazz manouche” / Jérôme Chivard, publié le 8 janvier 2008 sur le site de l’Acim, portail des bibliothécaires musicaux. Jazz hot : n°540 (mai 1997) et 541 (juin 1997) Jazzman : n°113 (mai 2005)

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Sitothèque http://www.etudestsiganes.asso.fr http://www.fbasat.asso.fr http://www.djangostation.com http://nuagesdeswing.free.fr http://www.zamanproduction.com http://www.lamediatheque.be

Lexique • Cante : chant flamenco à la fois voix, paroles et traitement de la langue. • Guitare Selmer : guitare à pan coupé, petite bouche ovale, cordier en forme de harpe, barrette en forme de moustache. Elle a été fabriquée par un luthier des années 20-30, un dénommé Mario Maccaferri. Il contacte les responsables de la marque Selmer afin de créer une guitare à cordes métal, dotée d’un système de résonateur (le micro est à ses débuts). Les 2 hommes s’associent pour créer une fabrique d’instruments à Mantes-La-Jolie. Le départ de Maccaferri et l’arrivée du jazz en France vont pous s er Selmer à créer la guitare mais sans le résonateur qui se r évèle peu efficace. De 1934 (1 er enregistrement du QHCF) à 1952, Selmer va fabriquer toute une série de guitares sur ce modèle. • Guzla : vielle traditionnelle avec une corde en crin, une caisse de résonance ovale, utilisée pour accompa gner le chant • Micro Stimer : Django va équiper sa guitare d’un micro “Stimer” afin de donner un son particulier à ses enregistrements et concerts entre 47 et 51. Cela devient ensuite une tradi tion dans la musique manouche. • Palmas : claquement de mains servant d’accompagnement rythmique • Rebab : vielle à manche court comprenant 2 cordes graves en boyau, un corps en forme de poire ou de barque et un archet courbé. • Tambura : luth à long manche dont la caisse est en forme de demi-poire. • Tonas : issus des chansons populaires andalous, ces chants flamenco constituent la source la plus ancienne. On les nomme aussi chants matriciels. • Zapateado : jeu rythmique et percussif exécuté avec les pointes et les talons (zapato = chaussure)

Conclusion Musiques tsiganes La musique tsigane a voyagé à travers le temps et le monde. Elle s’est enrichie au fil des déplacements du peuple rom. Glanant les caractéristiques des musiques des pays traversés, elle a cependant su préserver son authenticité. Le classique s’en est inspirée et le jazz lui a ouvert les bras avec le jazz manouche initié par Django Reinhardt. De nos jours, la musique tsigane demeure bien vivace notamment en jouant la fusion avec d’autres courants musicaux comme l’électro. Cependant, elle existe encore sous sa forme plus traditionnelle mais les particularités de rythmes et de technique en font toujours une musique unique à forte identité culturelle.

Document réalisé par les discothécaires de la Bibliothèque départementale de l’Isère


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1, rue Alfred Gueymard 38400 Saint-Martin-d’Hères tél : 04 76 63 30 70 fax : 04 76 42 74 73 mél : bdi@cg38.fr Maison du Conseil général du territoire de la Porte des Alpes 18 avenue Frédéric Dard CS 90051 38307 Bourgoin-Jallieu tél : 04 26 73 07 00 fax : 04 26 73 07 07 mél : sce.bni@cg38.fr

Création graphique : Laurent Courtois 09 50 72 45 60 Imprimé à 1000 ex Imprimerie du Pont de Claix


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