PATRIMOINE EN ISERE - Journal n°17

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PATRIMOINE EN ISÈRE - LE JOURNAL N°17 HIVER 2004-05 36 pages

SOMMAIRE ÉDITO P02 CONNAÎTRE P03 PROTÉGER/RESTAURER P08 VALORISER/PARTAGER P17 MUSÉES P24 LE GUIDE P31

N°17 PATRIMOINE EN ISÈRE LE JOURNAL N°17 HIVER 2004-05 - 36 pages Conseil général de l’Isère Musée dauphinois, 30 rue Maurice Gignoux 38031 Grenoble cedex 01 Téléphone : 04 76 85 19 01 Télécopie : 04 76 87 60 22 http://www.isere-patrimoine.fr Directeur de la publication : Jean Guibal Rédactrice en chef : Marianne Taillibert Rédaction : Agnès Perrière, Audrey Passagia Conception graphique : Wake up (Eric Leprince, Georges Riu) Crédits photographiques : Sébastien Secchi, Denis Vinçon, collection Germaine Tillion, Charles Joisten, Alain de Montjoye, Annick Clavier, Maryvonne Arnaud Émilien David, musée Mainssieux, musée grenoblois des sciences médicales, musée Pasteur, centre médical Daniel Douady. Réalisation : Cent pages Tirage : 10 000 exemplaires Dépôt légal : 1er trimestre 2005 ISSN 1269-3227

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LE JOURNAL

N°17

ISSN 1269-3227

Sur le web www.isere-patrimoine.fr www.musee-dauphinois.fr www.musee-archeologique-grenoble.fr www.resistance-en-isere.fr www.ancien-eveche-isere.fr www.musee-hector-berlioz.fr

10 000 EX

En couverture ACONIT , Grenoble Photo Sébastien Secchi

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LE PATRIMOINE INFORMATIQUE

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CONNAÎTRE

EXP MUSÉE DAUPHIN O I S

OSITION EXPOSITION DU 5 FÉVRIER AU 4 MAI 2005 GERMAINE TILLION — ITINÉRAIRE ET ENGAGEMENTS D’UNE ETHNOLOGUE

LE MUSÉE DAUPHINOIS ACCUEILLE UNE EXPOSITION RÉALISÉE PAR LE CENTRE D’HISTOIRE DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION DE LYON, CONSACRÉE À L’ETHNOLOGUE GERMAINE TILLION, L’UNE DES GRANDES FIGURES HUMANISTES DU XXE SIÈCLE.

GERMAINE TILLION UNE ETHNOLOGUE FACE À L’HISTOIRE ARDENTE DÉFENSEUR DES DROITS DE L’HOMME, GERMAINE TILLION A COMBATTU L’ESCLAVAGE, LA PAUVRETÉ, LA PEINE DE MORT. Elle a lutté pour la scolarisation des plus démunis, d’abord en Algérie, puis dans les prisons françaises pour le droit à étudier. Elle prenait encore partie ces derniers temps pour dénoncer l’utilisation de la torture en Irak. La multiplicité de ses engagements, sa ténacité à les tenir, son attachement à la vérité et à la justice en font une femme d’exception. Adoptant une position éclairée face à chaque déferlante de l’histoire du XXe siècle, elle semble avoir été portée par l’énergie du savoir, comme d’autres le sont par celle du désespoir. Et n’a pas hésité à dire non et à résister, quand devant elle l’histoire dérapait : non à Pétain lorsqu’elle est des premiers réseaux clandestins dès juin 1940, non à l’entreprise de déshumanisation du camp nazi où elle est déportée en 1943, non à la pauvreté des paysans algériens échoués dans des bidonvilles en 1954, non à la torture et aux assassinats tandis que le sang coule dans toute l’Algérie. Par-delà la justesse de ses choix, toujours confirmée par le cours des événements, la force de Germaine Tillion est d’avoir conjugué action et réflexion, chacune de ses positions reposant sur une analyse rigoureuse. Ethnologue, elle n’a cessé d’être sur le terrain depuis sa première mission dans les Aurès en 1934. Etudier, questionner, comprendre et écrire sur ce qui l’entoure lui ont permis de surmonter le pire à Ravensbrück quand elle entreprend clandestinement l’étude du fonctionnement du camp. “C’est tellement important de comprendre ce qui vous écrase. C’est peut être cela qu’on peut appeler ‘exister’” (À la recherche du vrai et du juste, 2001). Soif d’expliquer et de comprendre, c’est avant tout une quête de la justice et de la vérité qui anima l’ethnologue dans son engagement dans le siècle.

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LES ENQUÊTES CONDUITES PAR CHARLES JOISTEN PENDANT VINGT-CINQ ANS DANS LE CADRE DE VASTES RECHERCHES SUR LES TRADITIONS ORALES FONT L’OBJET D’UNE NOUVELLE PUBLICATION. APRÈS LES CONTES POPULAIRES DU DAUPHINÉ ET LES CONTES POPULAIRES DE SAVOIE, UN VOLUMINEUX OUVRAGE RECENSE DÉSORMAIS UN AUTRE VOLET DU PATRIMOINE ORAL : LES RÉCITS DE CROYANCE QUI METTENT EN SCÈNE LES ÊTRES FANTASTIQUES. LE PREMIER D’UNE SÉRIE PUISQUE CE VOLUME CONCERNE EXCLUSIVEMENT LE DÉPARTEMENT DE L’ISÈRE. Que l’on habite en zone de montagne ou au contraire dans la plaine, les récits légendaires ne traduisent pas les mêmes réalités sociologiques et historiques : SI LA PUNITION DE L’IMPIÉTÉ est une préoccupation récurrente en montagne, en Bas-Dauphiné se dégage nettement, à travers l’exemple notamment des LOUPS-GAROUS AU SERVICE DES SEIGNEURS, une expression politique et sociale. De même, chaque “pays” développe des thèmes spécifiques : la chaîne de Belledonne est peuplée de fées tandis qu’en Oisans se démènent les revenants… Le découpage du département de l’Isère en huit régions s’est donc naturellement imposé, à l’intérieur desquelles les récits s’y retrouvent classés par communes.

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ILS

VEILLENT SUR NOUS ! DE L’OISANS AU PAYS VIENNOIS, LES ÊTRES FANTASTIQUES DE L’ISÈRE SE DÉVOILENT

L’essentiel des légendes rassemblées dans la publication provient des fiches minutieusement établies par Charles Joisten à partir des témoignages récoltés dès 1954 sur le territoire isérois. Très courts, c’est la vivacité du style, la multiplicité des thèmes et des êtres fantastiques mis en scène qui procurent à ces récits toute leur richesse. D’autres éléments indispensables accompagnent la présentation des légendes : leur localisation, lieux-dits, emplacements ou voisinages, forcément nommés, ainsi que les personnes impliquées dans le récit. Enfin, pour chaque commune considérée, ont été soigneusement identifiés les informateurs et la source des documents. DES RÉCITS DE CROYANCE Ce recueil révèle une transmission orale qui puise ses origines dans des croyances anciennes, empreintes quelquefois de spiritualité. Contrairement aux fées et aux êtres sauvages ou même à l’esprit domestique, le diable relève des croyances chrétiennes… celles-ci étant interprétées parfois avec beaucoup de liberté ! D’apparence humaine ou semi-humaine, il emporte à leur mort le corps des pécheurs, apparaît aux mécréants qui vont à la chasse le dimanche ou un jour de fête religieuse. Ces récits à caractère moralisateur ont été collectés essentiellement en zone de montagne. Issu d’une tradition plus archaïque, L’ESPRIT GARDIEN DES LIEUX châtie les voleurs qui pénètrent les riches propriétés et s’occupe des animaux de la ferme, se permet des farces auprès des domestiques, des dormeurs à la grange, des femmes. Une place lui est réservée à la cuisine, dans le grenier ou même dans une chambre réservée. LES LOUPS-GAROUS, humains revêtus de peaux de bêtes ou métamorphosés, rencontrés uniquement dans le Viennois, en Chartreuse et en Nord-Isère, témoignent de la plus grande charge sociale parmi les êtres fantastiques ; ils sont dévoués au seigneur – avec la complicité du clergé – pour surveiller leurs employés. Deux conditions les relient au monde du surnaturel : ils sont tués par une balle bénite et la blessure ainsi portée à la forme animale interrompt la métamorphose.

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À PARAÎTRE AU PRINTEMPS 2005 ÊTRES FANTASTIQUES DU DAUPHINÉ PATRIMOINE NARRATIF DE L’ISÈRE ÉDITION PRÉPARÉE PAR ALICE JOISTEN ET NICOLAS ABRY MUSÉE DAUPHINOIS, ENVIRON 600 PAGES. LES ASSIETTES DES CARCARI DE LA COMBE DE LAFOND. SAINT-HONORÉ. PHOTO CHARLES JOISTEN 1965

PATRIMOINEIMMATÉRIEL IMMATÉRIELEXCEPTIONNEL EXCEPTIONNEL UN PATRIMOINE Repérer à des fins de comparaisons les divers éléments narratifs narratifs qui qui composent les récits légendaires fut la préoccupation de nombreux nombreux folkloristes et ethnologues. Si beaucoup pressentaient l’universalité l’universalité de certains thèmes ou motifs observés localement, aucune méthode méthode proposait une uneconfrontation confrontationààl’échelle l’échellemondiale. mondiale.LeLe Motif-Index ne proposait Motif-Index of of Folk Literature établi par Stith Thompson dans les années 1930 Folk Literature établi par Stith Thompson dans les années 1930 recense recense codifie 46 500 de éléments de récitsenrépartis en et codifieetplus de 46plus 500de éléments récits répartis vingt-trois vingt-trois thèmes,aujourd’hui permettantle lecroisement croisement données de thèmes, permettant des des données de tous touspays. les pays. Ainsi sait aujourd’hui que le CHANGELIN, FÉE QUI les Ainsi on saitonaujourd’hui que le changelin, fée qui kidnappe KIDNAPPE LE JEUNE ET LE PAR LE motif dans très le jeune enfant et leENFANT remplace parREMPLACE le sien, motif trèsSIEN, fréquent fréquent dans l’aire régionale étudiée par(Oisans CharlesetJoisten (Oisansest et l’aire régionale étudiée par Charles Joisten Belledonne), Belledonne), est également abondamment répanduLoin en Scandinavie. également abondamment répandu en Scandinavie. d’être figée, Loin d’être figée, cette indexation est régulièrement enrichieinédits de motifs cette indexation est régulièrement enrichie de motifs qui inédits qui apparaissent au gré desinventaires. nouveaux inventaires. Relié à ce apparaissent au gré des nouveaux Relié à ce monumenmonumental ouvrage de référence internationale, recueil dauphital ouvrage de référence internationale, le recueilledauphinois vient nois vient sa place dans le patrimoine narratif de l’humanité. prendre saprendre place dans le patrimoine narratif de l’humanité. la publication publicationpar pardépartement, département,ununtravail travaildedesaisie saisie Parallèlement à la et et d’inventaire récits fantastiques collectés par Charles d’inventaire desdes récits fantastiques collectés par Charles JoistenJoisten sur les sur les cinq départements alpins est en de réalisation Musée cinq départements alpins est en cours decours réalisation au Muséeaudauphidauphinois. Sa diffusion est envisagée la d’un formeCD-rom. d’un CD-rom. nois. Sa diffusion est envisagée sous lasous forme

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ARCHÉOLOGIEEN ISÈRE DÉCOUVERTE FORTUITE À MONTEYNARD D’importants travaux de réfection des réseaux d’assainissement sur le territoire de la commune de Monteynard, au mois d’août dernier, ont provoqué la découverte fortuite de sépultures, au hameau de La Ville. Immédiatement alerté par la commune, le Service régional de l’Archéologie a confié à un archéologue de la Conservation la conduite de l’intervention d’urgence qui s’imposait. En l’espace de cinq jours, du 13 au 17 septembre, dix tombes en coffres de lauses ont été exhumées sur la surface d’emprise de la tranchée. Deux d’entre elles étaient en coffres rectangulaires couverts de larges plaques de schiste, les autres construites en bâtière. La présence de ces tombes, distantes de plusieurs centaines de mètres de l’ANCIENNE ÉGLISE PAROISSIALE SAINTE-AGNÈS (autour de laquelle s’étend le cimetière) pose question. Aucune source n’indique à cet endroit l’existence d’un LIEU DE CULTE AU MOYEN ÂGE. Seule une chapelle dédiée à saint Antoine, encore debout au début du XIXe siècle, y est signalée – et seulement à partir du XVIIIe siècle. La morphologie des tombes renverrait plutôt au haut Moyen Âge. Les très rares éléments mobiliers associés aux tombes – quelques tessons de céramique grise, une épingle à tête en verre – pourraient indiquer une datation autour des Xe-XIe siècles. LES DESSOUS (À PEINE) CACHÉS DE GRENOBLE Lors du creusement d’une nouvelle tranchée (gaz et électricité) entre la RUE LAFAYETTE et la PLACE GRENETTE, la découverte d’ossements a amené l’intervention des archéologues. La rue de la République se trouve en effet, pour cette portion, à l’emplacement de l’ANCIENNE ÉGLISE SAINT-PIERRE, mentionnée dès 1100 environ et qui devint en 1288 celle du couvent des frères dominicains, que venait de fonder l’évêque de Grenoble. Au XIVe siècle, les religieux bâtirent un nouvel édifice : c’est probablement les restes de ce dernier qui ont été dégagés par la tranchée, sous la forme de deux gros massifs maçonnés et un mur avec contrefort, interprétés comme la base des piliers de la nef et le mur de façade. Plusieurs des sépultures installées dans et autour de l’église, qui fut détruite lors des guerres de Religion en 1562, ont pu être fouillées. Côté place Grenette, un mur gallo-romain et un niveau de sol de chaux durcie viennent confirmer les observations faites au début du siècle par HIPPOLYTE MÜLLER, conservateur du Musée dauphinois et archéologue : les restes de la villa en

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partie fouillée en 1974 lors de la construction de la Maison du Tourisme, sont dans ce secteur très proches de la surface du sol. Plus près encore de la place, les bâtiments sur cave ont en revanche détruit les traces archéologiques plus anciennes. NOUVEAU PLAN TRIENNAL POUR LES FOUILLES DE CHARAVINES Entamées en 1972, les recherches conduites à Charavines-Colletière devaient prendre fin en 2004. Mais plusieurs raisons ont convaincu les responsables du chantier, Michel Colardelle et Éric Verdel de demander à l’État une nouvelle autorisation de fouille, valable pour trois autres années. La première est la découverte d’un quatrième bâtiment apparu lors de la fouille de l’été 2003, dont il importe de connaître la destination (grange, atelier artisanal, habitat paysan, chapelle ?). La seconde tient au fait que le gisement doit être totalement exploré, compte tenu de son excellent état de conservation et de sa richesse en mobilier. La troisième résulte de la forte baisse des niveaux lacustres, qui provoque l’assèchement rapide des couches archéologiques. Enfin, les études environnementales consacrées aux évolutions climatiques du premier millénaire de notre ère sont toujours en cours. En permettant d’achever l’exploration du bâtiment III, en poursuivant celle de l’atelier de charpenterie et des berges, puis en s’étendant vers le bâtiment IV, la campagne de cette année a précisé l’organisation générale de l’habitat, y compris à l’extérieur de l’enceinte défensive. Plus de 160 NOUVEAUX OBJETS sont venus enrichir les collections (qui en comptent désormais 6 400). Parmi les trouvailles récentes, le matériel domestique est majoritaire, avec la vaisselle de service en bois (plats et cuillères), les couteaux et la céramique culinaire. Le mobilier artisanal arrive ensuite (fuseaux, fragments de métier à tisser et outils divers). Les parures (bagues, épingles, boucles d’oreille) et les accessoires de toilette (peignes) sont également bien représentés. La forte proportion de flotteurs de ligne ou de filet est logique, surtout près du rivage. Avec la pirogue monoxyle, plusieurs hameçons et des avirons, elle confirme l’importance de la pêche. Enfin, les jeux de table (trictrac et échecs), les instruments de musique (dont une remarquable flûte de Pan), le matériel d’équitation (fers à cheval, éperons, pièces de harnais) et les armes (arbalètes) restent courants, y compris hors des bâtiments.

- EN BREF

LE PATRIMOINE INVENTORIÉ DANS NOTRE DÉPARTEMENT BIENTÔT EN LIGNE.

RÉSULTATS ET PERSPECTIVES DU REPÉRAGE PATRIMONIAL SUR LE “BALCON SUD” DE CHARTREUSE.

Comment accéder facilement et de manière globale aux connaissances réunies par les équipes de la Conservation à l’occasion des campagnes d’inventaire ? Certes, les expositions souvent itinérantes et la publication qui les accompagne permettent une restitution des résultats de l’enquête aux habitants du canton (ou des cantons) investi. Mais audelà, il est apparu nécessaire de regrouper ces informations dans une base de données unique et transversale qui pourrait être accessible sur internet par tous les habitants de l’Isère et leurs élus. C’est l’objet du dispositif qui vient d’être défini par l’équipe de documentation de la Conservation, et qui sera expérimenté à l’occasion de l’inventaire qui vient de démarrer dans les cantons de Corps, La Mure, Valbonnais. À suivre…

Les élus se sont réunis le 1er décembre dernier pour évoquer le devenir du patrimoine de leur territoire. L’étude engagée par le Parc naturel régional de Chartreuse, en collaboration avec les Conservations du Patrimoine de l’Isère et de la Savoie devraient en effet conduire le Parc et les collectivités locales à définir des actions partenariales de valorisation ou de restauration. Le tour de table a permis de rendre compte des opérations en cours, des projets à soutenir ou à initier, à l’échelle communale et intercommunale. La réflexion s’est nourrie de l’expérience de certaines communes déjà investies sur des projets, comme Proveysieux et le “sentier des peintres”, ou Mont-Saint-Martin et le parcours des carrières de meules. Les rapports d’inventaire par commune sont librement consultables en mairie ; ils devraient prochainement être mis en ligne sur les sites internet du PNRC, du Syndicat d’Initiative et de la Communauté de communes du balcon sud de Chartreuse.

EN TROIS LANGUES ET À L’ÉCHELLE DES ALPES ! Plusieurs départements français (dont l’Isère) et la région de Saluzzo en Italie (ancien marquisat de Saluces) travaillent depuis un an sur l’élaboration d’un projet Interreg. Il s’agit de mettre en place une base de données patrimoniale commune consultable en ligne. Trilingue, ce “Portail informatique culturel des Alpes occidentales” (PICA) sera alimenté par chaque partenaire. Il regroupera des renseignements tant patrimoniaux que touristiques, et permettra, si le projet est finalisé, d’avoir une vision d’ensemble du patrimoine alpin.

HABITANTS DES CANTONS DE CORPS, DE LA MURE, ET DU VALBONNAIS, LA CONSERVATION EST PARMI VOUS ! Au cœur des bourgs, des hameaux et des campagnes, les équipes de conservateurs, d’archéologues, de cartographes et de dessinateurs sont sur le terrain. Ils arpentent, observent, photographient, relèvent et collectent les informations ; ils conduisent des recherches en archives, étudient les bibliographies, interrogent les populations. Une réunion d’information autour du vice-président du Conseil général chargé de la Culture et du Patrimoine, M. Claude Bertrand, réunissant élus et associations, s’est tenue le 30 novembre dernier à La Mure. Elle a permis de présenter l’opération et de nouer les premiers contacts pour des collaborations futures.

ONZE ÉDIFICES ISÉROIS LABELLISÉS “PATRIMOINE DU XXE SIÈCLE” Convenant implicitement que son système de protection du patrimoine est désuet (il est toujours fondé sur une loi qui date de… 1913), le ministère de la Culture vient de créer une nouvelle catégorie et un “label”. Celui-ci a pour vocation d’ “attirer l’attention” sur les productions architecturales remarquables du XXe siècle. Une centaine d’édifices et ensembles urbains relevant de typologies variées (logements, églises, ouvrages d’art, architecture agricole, commerciale, industrielle, etc.) a été sélectionnée et validée par une commission régionale pour recevoir le label “Patrimoine du XXe siècle”. La labellisation se concrétise notamment par l’apposition d’une plaque portant le nom de l’édifice, ses dates de construction et l’identité du maître d’œuvre ; sans aucune autre forme de protection. En Isère, onze édifices bénéficient déjà de ce label : à Grenoble, l’Hôtel de ville (1967), la bibliothèque municipale (1950), la Maison de la Culture (1968 et 2004), le Palais des Sports (1967 et 1971), le pôle Alpexpo-Alpes-Congrès (1969 et 1999), l’église Saint-Jean-l’Évangéliste (1965), la Cité de l’Abbaye (1931), la Tour Mont-Blanc (1967), l’immeuble du Gymnase (1954), l’immeuble Mercure (1949) et à Saint-Martin-d’Hères, le campus universitaire (1962 et 1971).

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LE LYCÉE-COLLÈGE

STENDHAL RETROUVE SA CHAPELLE ATTENDUS DEPUIS UNE BONNE DIZAINE D’ANNÉES, les travaux sont en voie d’achèvement sur la cité scolaire Stendhal, à Grenoble. La Région RhôneAlpes assure la maîtrise d’ouvrage de ce grand chantier, puisqu’il s’agit d’un lycée, mais reçoit le concours du Conseil général de l’Isère, puisque l’édifice abrite aussi un collège. ANCIEN COLLÈGE DES JÉSUITES construit au XVIIe siècle, cet ensemble immobilier a beaucoup souffert au fil des siècles. Devenu École centrale, collège impérial, puis royal, il a reçu dans ses classes nombre de hautes personnalités grenobloises. La plus connue est assurément Stendhal (l’édifice a gardé son nom, à juste titre), qui nous a laissé, dans sa Vie de Henri Brûlard, quantité de notations, accompagnées de plans schématiques, sur sa vie dans cet établissement (où il découvrit pour la première fois la camaraderie des jeunes de son âge). Le collège a aussi abrité un temps le premier musée-bibliothèque de Grenoble. L’ensemble est connu pour la façade monumentale de la chapelle, rue Raoul-Blanchard, mais aussi pour son horloge solaire (méridienne), protégée au titre des Monuments historiques. Le chantier a été conduit par deux architectes grenoblois (Patrick Charra et Jacques Scrittori, déjà connus pour leur réhabilitation de l’ancien évêché, devenu musée). Tous deux ont une claire conscience de la valeur patrimoniale de l’édifice et ont respecté toutes les étapes que requiert l’engagement d’un tel chantier. Des fouilles archéologiques préventives ont été conduites dans la cour par

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EXIT LE MUSÉE STENDHAL ? Bien à l’étroit, bien vieilli, le Musée Stendhal a fermé ses portes à la fin de l’année 2004. L’ancien hôtel de Lesdiguières doit en effet entrer en travaux. Et l’on ne peut qu’être inquiet pour le devenir de cet outil culturel consacré au plus célèbre des Isérois. Certes, une exposition doit ouvrir à l’automne à la Bibliothèque d’Étude. Mais elle ne saurait remplacer un lieu pérenne exclusivement consacré à l’auteur du Rouge et le Noir. L’appartement Gagnon ne permet pas, parce que trop étroit, une bonne évocation de Stendhal, ni de mettre en valeur le fonds extraordinaire conservé par la Bibliothèque. Quant à l’appartement natal, rue Jean-Jacques Rousseau, il est désormais un atelier littéraire, fermé au public. Reste à espérer que l’action de l’association Stendhal, que préside désormais Gérald Rannaud, saura convaincre de l’impérieuse nécessité de doter Grenoble d’un lieu à la mesure de la renommée et du génie de celui qui, loin de haïr Grenoble et le Dauphiné (sa colère n’était destinée qu’à une certaine catégorie de Grenoblois), leur a consacré des pages admirables !

Alain de Montjoye, permettant de mettre en évidence le rempart de la ville (celui de Lesdiguières). Des sondages ont été réalisés pour rechercher, sous les enduits intérieurs, des traces de peintures murales : et il en est apparu quelques-unes, fort lacunaires, dans la chapelle notamment. C’est sur cette chapelle qu’a porté l’essentiel des travaux patrimoniaux. La nef avait été cloisonnée, dans sa hauteur comme dans sa longueur, pour livrer un volume à tous égards détestable qui servait de gymnase. Les architectes ont proposé de retrouver le volume ancien et de lui donner la fonction de centre de documentation et d’information. Les pierres qui demeurent sont restaurées, les corniches remises en valeur, comme les quelques traces de peintures murales. Tandis que les aménagements contemporains (verrière, huisseries, sol, etc.) viendront jouer en contraste avec ces vestiges du XVIIe siècle. Il faut encore espérer que l’on voudra bien mettre en valeur ce patrimoine et cette mémoire. Les adolescents qui fréquentent collège et lycée, génération après génération, doivent apprendre à apprécier cette longue histoire et à connaître leurs illustres prédécesseurs autrement que par des plaques de marbre, toujours muettes.

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PATRI MOINE

AU SERVICE DU

ANNE JESTIN

D E P U I S A V R I L 2 0 0 4 , ANNE JESTIN EST L’ADJOINTE D’ALAIN BECMEUR AU SERVICE DÉPARTEMENTAL DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE (SDAP) DE L’ISÈRE. DIPLÔMÉE DE L’ÉCOLE DE CHAILLOT QUI FORME LES ARCHITECTES DU PATRIMOINE, ELLE NE REGRETTE PAS D’AVOIR RÉUSSI LE CONCOURS D’ARCHITECTE URBANISTE DE L’ÉTAT (NOUVELLE APPELLATION DES ARCHITECTES DES BÂTIMENTS DE FRANCE) ; SI LE MÉTIER PASSIONNANT QU’ELLE EXERCE AU SEIN DU SDAP CORRESPOND, PAR SES MULTIPLES FACETTES, À SON TEMPÉRAMENT DYNAMIQUE, IL SOLLICITE L’ÉCOUTE ET LA NÉGOCIATION “SANS LESQUELLES RIEN N’AVANCE”. CPI_J17_final110205.indd 10-11

LE SDAP EST UN SERVICE DÉCONCENTRÉ DE L’ÉTAT PLACÉ SOUS L’AUTORITÉ DU PRÉFET ET PRÉSENT DANS CHAQUE DÉPARTEMENT. SES MISSIONS CONSISTENT À ÉMETTRE DES AVIS ET DES CONSEILS SUR LES PROJETS DE L’ÉTAT, DES COLLECTIVITÉS LOCALES ET DES PARTICULIERS. “DEPUIS LES LOIS DE DÉCENTRALISATION QUI ONT DONNÉ AUX COMMUNES LA MAÎTRISE DE LEUR URBANISME, NOUS TRAVAILLONS EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LES COLLECTIVITÉS”. UN MÉTIER QUI S’EXERCE EN CONSTANTE CONCERTATION AVEC DIFFÉRENTS PARTENAIRES : LES CONSEILS GÉNÉRAUX ET SYNDICATS DE PAYS – QUI CONDUISENT DES POLITIQUES D’INCITATION À LA RESTAURATION DU PATRIMOINE ET S’APPUIENT GÉNÉRALEMENT SUR L’EXPERTISE DU SDAP ; LE CAUE, DONT LA COLLABORATION AVEC LE SDAP RELÈVE DE LA SENSIBILISATION À LA QUALITÉ ARCHITECTURALE ET URBAINE ; LES SERVICES DE L’URBANISME DE LA DDE – QUI INSTRUISENT LES DEMANDES D’AUTORISATION DE TRAVAUX DES COMMUNES – SAISISSENT LE SDAP LORSQUE LE PROJET EST SITUÉ DANS UN ESPACE PROTÉGÉ OU SENSIBLE OU LORSQU’UN AVIS D’EXPERT S’AVÈRE UTILE. “CE PARTENARIAT EST ESSENTIEL ET CONSTITUE TOUTE LA RICHESSE DE NOTRE TRAVAIL. IL NOUS FAIT GAGNER DU TEMPS CAR NOUS AGISSONS SOUVENT DANS L’URGENCE, POUR PRÉSERVER UN PÉRIMÈTRE DE 500 MÈTRES AUTOUR DES QUELQUE 400 MONUMENTS INSCRITS ET CLASSÉS DE L’ISÈRE. D’AUTANT QUE NOTRE ACTION DANS LES COMMUNES S’EST ACCRUE DEPUIS LA LOI DE DÉCEMBRE 2000, DITE ‘SOLIDARITÉ ET RENOUVELLEMENT URBAIN’ (SRU), QUI AUTORISE LA MODIFICATION DES PÉRIMÈTRES DE PROTECTION AUTOUR DES MONUMENTS HISTORIQUES”.

DU CONSEIL AU CONTRÔLE Les espaces protégés couvrent une surface importante de notre territoire et concernent les sites – archéologiques ou naturels –, les abords des Monuments historiques, les secteurs sauvegardés et les Zones de Protection du Patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP). Le SDAP participe à la procédure de protection de ces espaces et à la définition de leur réglementation. Dans ce cadre, l’architecte urbaniste de l’État délivre par la suite un avis sur toute demande d’autorisation de travaux située dans un espace protégé ; “avis simple” – sorte de recommandation que l’on n’est pas tenu de suivre – ou “avis conforme” auquel le demandeur doit se soumettre. Il s’applique lorsque le projet pénètre le périmètre de 500 m (ou le périmètre modifié) et lorsqu’il y a une co-visibilité manifeste (entre le monument et l’objet du permis de construire ou de la déclaration de travaux). “Cet avis est souvent perçu comme un pouvoir autoritaire de l’État, alors qu’il s’inscrit majoritairement dans un programme préalable, décidé en concertation.” Depuis le 22 novembre 2004, toute personne contestant cet avis peut saisir la section spécialisée de la Commission régionale du Patrimoine et des Sites (CRPS). Présidée par le préfet de Région, généralement représenté par la DRAC, elle tranche le litige après avoir entendu les protagonistes. “Le risque est l’affluence des dossiers. Mais il est parfois intéressant d’avoir un avis collégial lorsque les enjeux d’un

projet sont importants et que la négociation a échoué. Jusqu’à présent, l’avis de l’architecte de l’État a été suivi, et c’est plutôt réconfortant, même si nous ne pouvons établir aucun bilan sur cette Commission qui s’est tenue pour la première fois à Lyon le 8 décembre dernier dans sa nouvelle formule ! Disons que l’on est satisfaits aujourd’hui d’avoir refusé certains projets immobiliers.” VERS UN RÉEL PARTENARIAT “La décentralisation provoque un travail considérable sur le terrain qu’il n’est pas toujours facile d’accomplir… à deux. Alain Becmeur, le directeur du SDAP, et moi-même, nous sommes partagés le département. Notre équipe est complétée d’un dessinateur et de trois assistantes qui assurent le secrétariat et nous aident à monter les dossiers administratifs. Nous allons donc prochainement élaborer un ‘projet de service’ pour améliorer notre fonctionnement en regard de nos moyens actuels. Nous souhaitons aussi développer le partenariat avec les collectivités, la Conservation du Patrimoine de l’Isère, le CAUE, la Maison de l’Architecture, l’École d’architecture, l’Agence d’Urbanisme… Les échanges sont fructueux mais on constate un manque de coordination sur les projets. Le ‘protocole de décentralisation culturelle’ a constitué une expérience très positive en révélant la compétence des collectivités, au même titre que celle des services de l’État. On s’est rendu compte de l’intérêt qu’il y avait de travailler plus en concertation avec la Conservation du Patrimoine de l’Isère. Aujourd’hui malheureusement, face à l’arrêt du protocole, les relations sont moins faciles, les échanges sur le patrimoine au sens large doivent désormais se reconstruire sur de nouvelles bases.” Attentive aux évolutions en cours au sein des services d’Etat, ANNE JESTIN se demande qui, à l’avenir, va prendre en charge la gestion des documents d’urbanisme. “Les services de l’État se désengagent du fait de la décentralisation et ont des relais à passer, mais à qui ? Il y a forcément des vides qui vont apparaître… Et de rajouter : ‘Encore une fois, c’est dans le travail partenarial qu’on pourra développer ces relais’”.

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DOSSIER

- EN BREF

LES DERNIÈRES PROPOSITIONS AU CLASSEMENT DE LA CDOM Les membres de la Commission départementale des Objets mobiliers se sont réunis à la préfecture de l’Isère le 28 septembre 2004 et ont eu à se prononcer sur la protection au titre des Monuments historiques d’une cinquantaine d’objets, dont la très grande majorité conservée sur le territoire de l’Oisans. Ce territoire de hautes montagnes, dont le patrimoine a été inventorié par l’équipe de la conservation en 2001, a en effet connu aux XVIIe et XVIIIe siècles une piété religieuse particulièrement intense, dont témoigne encore aujourd’hui le mobilier conservé dans les très nombreuses chapelles de hameaux. Outre le mobilier religieux, le mobilier civil était aussi à l’honneur avec quatre bustes de Marianne issus cette fois de l’inventaire conduit dans les mairies de l’Isère par le Musée de la Révolution française à l’occasion de l’exposition “Entre Liberté, République et France ; les représentations de Marianne de 1792 à nos jours”. Plus inattendue enfin, la proposition de classement d’un calculateur analogique, le premier qui fut acquis par l’université de Grenoble, et qui est représentatif de la technologie électronique des années 1950 (dont la conservation est assurée par l’Aconit, cf. page 13).

RESTAURATION DES PEINTURES MURALES DE LA NEF DE L’ÉGLISE DE SAINT-JEAN-LE-VIEUX L’église médiévale de Saint-Jean-le-Vieux présente à l’extrémité Est de sa nef un très intéressant décor de faux marbre que l’on peut dater de la fin du XVIIIe siècle. Si, dans le cadre de la réfection de l’édifice, le choix a été fait de recouvrir les murs de la nef d’un badigeon de chaux teintée, cette partie ornementée fait l’objet depuis plusieurs semaines d’une restauration minutieuse, confiée à une entreprise spécialisée. Un nettoyage de la couche picturale, la consolidation de nombreuses zones “décollées”, des reprises d’enduits et la reconstitution des parties manquantes ont été nécessaires pour redonner tout son lustre à un décor simple mais néanmoins très soigné. Il faut relever que depuis le 8 juin 2004, cette église bénéficie d’une protection officielle au titre des Monuments historiques.

RESTAURATION DE LA CLÉ DE VOÛTE DE L’ABBATIALE DE CHALAIS La restauration intérieure de l’église abbatiale de Chalais n’aurait été complète sans celle de la pièce sculptée et peinte de la fin du XIIIe siècle qui orne l’une des clés de voûte de la nef. Cet élément formé de six dalles de molasse dont le centre est occupé par la représentation sculptée de l’agneau mystique, autour de laquelle évoluent les symboles des évangélistes, conserve sa polychromie qui a été nettoyée et fixée. Considérant que cet élément est l’un des rares dans l’édifice à présenter encore des traces de polychromie, le parti d’intervention retenu ici a été de favoriser sa restauration selon le dernier état, avec rehausse par endroit des tons pour une meilleure lisibilité et compréhension de l’ensemble.

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LES PARTICULARITÉS DES CADRANS DU CHÂTEAU DE VALBONNAIS L’une des particularités du château de Valbonnais, bâti au XVIIe siècle et transformé au XIXe, réside dans la présence de quatre cadrans solaires. Les rayons de celui qui décline vers l’Est forment un éventail ouvert vers le ciel. Le style (tige dont l’ombre indique l’heure) de l’un des autres a été remplacé par une lame en forme de serpent terminée par une étoile, fixée sur un rayon. À 5 h du soir, l’ombre du serpent et de l’étoile se réduit à une ligne parfaite permettant de régler les montres.

LE PONT DE TRELLINS, À VINAY, ne peut pas être conservé en l’état. C’est du moins ce que démontre une étude récente, réalisée à la demande du service des routes du Conseil général de l’Isère. Une association de sauvegarde militait, depuis plusieurs années, pour que ce pont désaffecté soit restauré plutôt que démoli. Tout le monde a reconnu que cet ouvrage d’art, construit au début du XXe siècle (selon la technique du pont suspendu), avait une haute valeur patrimoniale. L’association démontrait en outre qu’il aurait pu avoir une fonction importante, tant pour les piétons que pour les cyclistes ou les cavaliers. Mais les coûts requis par la remise en état (et surtout la mise en sécurité !) étaient prohibitifs : 4,5 millions d’euros ! Les deux piles du pont seront néanmoins conservées, ainsi que les câbles de suspension et les culées ; mais le tablier devra être démonté. Ce mode de conservation, en ne retenant que des éléments “symboliques” dans le paysage, exige une mise en valeur sur place, pour que les visiteurs comprennent bien à quelle réalité et à quelle histoire se réfère ce symbole. - TÉLEX Située dans le parc du lycée horticole, la chapelle du maréchal Randon à Saint-Ismier est un édifice aux proportions harmonieuses d’inspiration orientale. Élevé pour le maréchal Randon dans le style à la mode après la conquête de l’Algérie et la guerre de Crimée, l’édifice n’est pas menacé à court terme mais présente des fissures et de sérieux problèmes de toiture. La direction du lycée horticole étudie avec la Région Rhône-Alpes la possibilité de faire réaliser des travaux. L’actuel Foyer rural de Revel occupe un bâtiment construit au XVIIe siècle à l’emplacement de la maison forte de Buffevent. Bien que très transformé, il conserve des parties anciennes intéressantes : belle salle semi-enterrée avec cheminée monumentale, tour d’angle et, dans le comble, la partie haute de l’ancienne grande salle avec des restes de beaux décors peints. La commune engage actuellement la réfection de la toiture et envisage, à terme, la possibilité de mettre en valeur le bâtiment.

INFORMATIC PARK L’ÉVOLUTION DE LA DÉFINITION DU PATRIMOINE A BEAU ÊTRE RAPIDE, ELLE LAISSE ENCORE DE CÔTÉ, POUR UNE LARGE PART DU PUBLIC, CERTAINES FORMES DE TÉMOIGNAGES HISTORIQUES. AINSI N’EST-ON PAS ENCORE BIEN SENSIBILISÉ À LA CONSERVATION (ET À L’ÉTUDE) DU PATRIMOINE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE. POUR Y REMÉDIER, PETITE VISITE AUPRÈS DE L’ACONIT, UNE ASSOCIATION GRENOBLOISE QUI ŒUVRE DEPUIS VINGT ANS DÉJÀ POUR LA CONSERVATION DE L’INFORMATIQUE ET DE LA TÉLÉMATIQUE.

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D U P A T R I L’OME40 M O I N E DOSSIERJOURNAL17PAGE14

INFORMATIQUE Le mot “patrimoine” nous renvoie communément à la notion d’HÉRITAGE COLLECTIF, incluant constructions, objets et savoir transmis par nos ancêtres. En somme à hier, et ce, quel que soit le domaine concerné. Pourquoi alors l’évidence marque-t-elle plus certains domaines que d’autres ? Peut-être simplement parce que la frontière entre hier et aujourd’hui est incertaine et en perpétuel déplacement… Et si l’on se penche sur l’histoire de l’informatique, et que l’on considère que sa “préhistoire” remonte seulement à un peu plus d’un siècle, on comprend qu’il n’a pas été simple de s’apercevoir dans les années 80 que le matériel daté d’une vingtaine d’années et dont on s’apprêtait à se débarrasser, prenait le statut de véritable trésor. C’EST POURTANT CE QUI A SAUTÉ AUX YEUX DE MICHEL JACOB, PRÉSIDENT FONDATEUR DE L’ASSOCIATION ACONIT, qui travaillait alors dans un centre de calcul scientifique chez EDF, lorsqu’il fut “frappé par le fait que les entreprises commençaient à ‘’liquider’’ du matériel sans se soucier de la valeur intellectuelle et culturelle qu’il représentait.” ET C’EST EN JANVIER 1985, QUE POUR SAUVER CES MACHINES D’UNE FIN ORDINAIRE, IL CRÉA AVEC QUELQUES AUTRES L’ACONIT, “ASSOCIATION POUR UN CONSERVATOIRE DE L’INFORMATIQUE ET DE LA TÉLÉMATIQUE”, qui se consacre depuis à la conservation et à la restauration de ce patrimoine. UN MONUMENT HISTORIQUE ? PHILIPPE DENOYELLE, VICE-PRÉSIDENT DE L’ACONIT explique que “depuis la naissance de l’association, les objectifs sont restés assez identiques : créer un véritable conservatoire de l’informatique et de la télématique, tout en développant parallèlement l’aspect de recherche et une approche pédagogique”. Au cours de ces vingt dernières années, le matériel n’a donc jamais cessé d’être collecté et provient de différentes sources, par le biais de connaissances personnelles ou universitaires, de dons d’anciennes entreprises comme Dom ou du CHU de Grenoble entre autres, ou de mise à disposition (l’essentiel des machines mécanographiques provient de la Cité des Sciences de La Villette). “Même s’il manque encore quelques pièces pour qu’elle soit complète, il s’agit de l’une des plus importantes collections européennes de matériel, logiciel et documentation technique de l’histoire de l’informatique.”

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L’OME 40 APPARTIENT À LA GRANDE FAMILLE DES MACHINES ANALOGIQUES, qui eurent un rôle majeur dans les années cinquante, notamment dans la construction des barrages et des réseaux EDF. Cet opérateur mathématique électronique (une énorme “armoire” de 2,3 m sur 2,05 m) vit le jour en 1951, soit deux ans après la première construction d’un calculateur par la SEA (Société d’électronique et d’automatisme). Représentatif d’une époque charnière de L’HISTOIRE DES TECHNIQUES ET DU CALCUL, pendant laquelle le CALCUL ANALOGIQUE supplanta le calcul basé uniquement sur les chiffres, il permettait de simuler une situation en remplaçant les données du problème par une grandeur physique (grâce à un circuit électrique ou électronique) : simulation de vol, phénomènes vibratoires ou hydrauliques, résistances des matériaux, ont ainsi pu être étudiés. Très fiable mais contraignante (chaque donnée devait faire l’objet d’un réglage manuel), cette méthode fut peu à peu abandonnée au profit du CALCUL NUMÉRIQUE, beaucoup plus simple. Pourtant, dans certains cas, notamment le “contrôle du processus”, le calcul numérique offre moins de possibilités que le système analogique : en physique comme ailleurs, c’est donc parfois dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs calculs… qui l’eût cru ?

U N E PETILLAN TE «INTER FACE »

CLASSÉ MONUMENT HISTORIQUE

Depuis un peu plus d’un an, CÉCILE HAMADOU EST MÉDIATRICE CULTURELLE AUPRÈS DE L’ACONIT. Et c’est après avoir validé une licence d’histoire de l’art qu’elle a rejoint l’équipe : “Je ne connaissais pas du tout cette partie du patrimoine et j’y ai très vite trouvé toutes sortes d’intérêts, notamment sur le plan sociologique et technologique, parce que je me suis assez vite rendu compte que toutes les technologies et toutes les sciences du XXe siècle avaient un lien plus ou moins direct avec l’informatique.” Aujourd’hui, accompagnée de Flore Gully, Cécile Hamadou est chargée de l’organisation des expositions (incluant un travail sur la scénographie et le contenu), de la réalisation de différents projets (parmi lesquels l’inventaire et l’exposition “Art-photo-informatique”), ainsi que de la communication. “Avec Flore, nous servons de lien entre la connaissance brute apportée par les bénévoles et le grand public, et le fait que nous soyons plus novices qu’expertes finalement, est un bon moyen de filtrer l’information.” Une “interface efficace” donc, dirait-on en langage informatique, si une interface pouvait être enthousiaste et enthousiasmante… Sans oublier le projet de la mallette pédagogique : “EN PARTENARIAT AVEC LE CRDP, nous avons prévu une diffusion très prochaine de cette mallette auprès des collèges isérois : elle contient des textes relatifs à l’histoire des mémoires informatiques, mais aussi des exercices, des jeux, des manipulations…” Une manière de sensibiliser le jeune public, tout aussi curieux que le public adulte : “Il y a une véritable demande et un bel engouement du public grenoblois lorsque nous organisons des manifestations : les questions déferlent et l’étonnement se renouvelle chaque fois.”

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PHILIPPE DENOYELLE, VICE-PRÉSIDENT DE L’ACONIT ET HANS PUFAL, CHARGÉ DE MISSION AU MUSÉE DES ARTS ET MÉTIERS ET BÉNÉVOLE DE L’ASSOCIATION.

Alors, dans cet étrange univers métallique et électronique, les petits mangent toujours les gros, qui deviennent, de fait, les objets rares : pour preuve, L’OME 40 (pour “opérateur mathématique électronique”), une énorme armoire multicolore datant de 1951, semble tout droit sortie de la très poétique salle des machines des premiers Star Trek… Dernier exemplaire existant au monde, elle vient d’être classée Monument historique par la Commission supérieure des Monuments historiques.

NOUVEAUX HORIZONS Aujourd’hui, après avoir été successivement installée sur le campus, puis rue Félix Viallet, plus tard encore à Voiron, puis dernièrement dans les anciennes usines Cémoi de Grenoble, l’association déménage pour s’implanter au 12 de la rue Joseph-Rey. Un lieu qui ne permettra pas l’accueil du public mais pourra tout de même assurer une mission de transmission des

CALCULATRICE DE BUREAU ELÉCTRO-MÉCANIQUE AVEC IMPRIMANTE TRÈS UTILISÉE PAR LES COMPTABLES DANS LES ANNÉES 60 À 80.

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connaissances, fournir aux chercheurs et aux étudiants le matériel et les données nécessaires à leurs travaux, et permettre d’effectuer des inventaires. Sans oublier les animations auprès des écoles ou du grand public, à travers des manifestations comme la FÊTE DE LA SCIENCE ou LES JOURNÉES DU PATRIMOINE. Mais parce que l’association est maintenant soutenue par les collectivités locales, elle se prend à rêver d’un lieu plus grand et plus ouvert encore et souffle même le nom de l’Institut Dolomieu… Tandis qu’une autre hypothèse, plus réaliste, pourrait en faire un partenaire majeur de la future Cité de l’Innovation, dont la Métro (la communauté d’agglomération) conduit les premières études avec le CCSTI de Grenoble. Il faut ajouter également que les projets à court terme incluent la signature d’une convention avec le musée des Arts et Métiers, chargé d’une mission nationale d’inventaire et de conservation du patrimoine scientifique et technique. Et s’il faut reconnaître qu’une large part du public paraît étonné de découvrir que l’informatique fait partie du patrimoine, il semble encore plus surpris de découvrir certaines machines en état de marche… Hans Pufal, bénévole passionné et des plus actifs s’anime à ce sujet : “Il ne faut pas oublier que la connaissance seule permet de faire fonctionner ces monstres. Certains parmi nous ont ces compétences et nous avons d’ailleurs en projet de monter un comité scientifique ; mais il est évident qu’il y a des métiers à créer : lorsque nous avons par exemple des logiciels qui ne peuvent plus être exécutés, il faut créer par simulation des programmes complexes capables d’exécuter d’anciens programmes.” Tout un programme en effet, dont seuls quelques-uns aujourd’hui ont encore le secret… Audrey Passagia L’Association Aconit est soutenue par la Ville de Grenoble, la Métro et le Conseil général de l’Isère.

L’ÂME RURALE BRETEAU

D’EMMANUEL

LORSQU’IL S’IMMERGE À ROISSARD PENDANT UNE ANNÉE POUR DRESSER UN PORTRAIT PHOTOGRAPHIQUE DE CETTE PETITE COMMUNE DU TRIÈVES ET DE SES HABITANTS, LORSQU’IL S’EMBARQUE SUR LES CHEMINS DE LA TRANSHUMANCE AUPRÈS DES BERGERS OU QU’IL ACCOMPAGNE LES INVESTIGATIONS DE LA CONSERVATION, EMMANUEL BRETEAU RESSENT LE MÊME PLAISIR À EXPLORER LES PROFONDEURS DE LA RURALITÉ. Emmanuel Breteau quitte Melun, dans la région parisienne où il est libraire, pour s’installer à Grenoble en 1986. Les éditions Glénat viennent d’ouvrir leur première librairie : il s’occupera du rayon BD. C’est dans le cadre de son “objection de conscience”, conduite au sein du Parc du Vercors, qu’il commence vraiment à “tâter” de la photo. Quelques expériences auprès de magazines régionaux et la rencontre avec les équipes de la conservation lui font définitivement franchir le pas. Associé aux campagnes d’inventaire conduites dans les cantons de Domène, du Trièves, de l’Oisans, il arpente le territoire en quête d’images et d’instants partagés avec les gens. Ce qu’il aime ? Exposer dans les bars ou chez ses amis, comme en ce moment à la boucherie Longo de Mens ; voir ses photos publiées dans le calendrier de la Poste ; interroger les anciens, les saisir dans leur ruralité, comme ici dans le Trièves où il s’est installé il y a 18 ans, touché par l’authenticité des gens et des paysages. Et puis il y a cette extraordinaire aventure de Roissard. “Le maire m’a proposé de fixer sur la pellicule la mémoire d’une année de vie au village.” Avant que l’autoroute, qui devrait arriver aux portes de la commune en 2007, ne vienne figer irrémédiablement les souvenirs. Jour après jour, les pages de l’album de famille se sont remplies : les vendanges à Brion, les tournées du boulanger ambulant, les soirées belote du mardi, la chauffe des fours pour le pain, les virées des chasseurs, le dépouillement des élections, les séances du conseil municipal. “De beaux moments de confiance avec les gens, mais au prix de longues approches. Quand ça s’est arrêté, j’ai mis longtemps à m’en défaire. ” L’exposition et l’ouvrage qui l’accompagne l’ont aidé à se décharger des histoires de chacun. Les projets d’Emmanuel ? Retrouver du temps. Balader ses images, en fixer d’autres. Et s’intéresser à l’art rupestre, ancien ou contemporain : ces graphes, ou ces lignes inscrites sur la roche comme sur les pages d’un carnet intime et qui témoignent de la vie rude des bergers dans les alpages. Les premiers contacts sont pris avec les bergers qu’il connaît bien pour les avoir plus d’une fois suivis, sur le chemin de la transhumance. Tout comme avec les archéologues qui pourront l’aider à repérer les inscriptions tant en France qu’en Italie ou en Suisse. UNE ANNÉE À ROISSARD. PHOTOGRAPHIES D’EMMANUEL BRETEAU. UNE EXPOSITION PRÉSENTÉE AU MUSÉE DE MENS DU 15 JANVIER AU 15 MAI 2005. EN 2006 AU MUSÉE DE L’ANCIEN ÉVÊCHÉ À GRENOBLE. UN OUVRAGE EN VENTE DANS LES BOUTIQUES DES MUSÉES ET EN LIBRAIRIE. 10 EUROS.

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CASAMAURES LA

À L’HONNEUR

EN ATTRIBUANT À LA CASAMAURES TROIS PRIX EN 2004, LES INSTITUTIONS ET ACTEURS DU PATRIMOINE ONT MIS EN ÉVIDENCE L’INTÉRÊT (RÉGIONAL MAIS AUSSI NATIONAL) DE CE MONUMENT. UNE BELLE RECONNAISSANCE POUR CE LIEU PATRIMONIAL ATYPIQUE, ET POUR L’ACTION CONDUITE PAR SA PROPRIÉTAIRE, CHRIS GUICHARD DEPUIS PLUS DE VINGT ANS. Chris a 29 ans lorsqu’elle décide d’acheter la “MAISON ARABE”. C’ÉTAIT EN 1981, il y a 23 ans. Elle pensait qu’elle serait de passage, qu’elle passerait vite la main. Car l’idée de remettre seule en état cette VILLA DU XIXE SIÈCLE dépassait l’entendement. La folie des lieux l’aurait-elle gagnée ? “Rien n’est raisonnable à la Casamaures” Alors… le parcours du combattant commence. Elle se souvient encore du premier représentant du ministère de la Culture qui dans les années quatre-vingt, franchit les portes de la maison mauresque et qui s’exclame : “Quelle gueule elle a cette maison !” La lourde machine de la protection nationale allait se mettre en route. L’inscription au titre des MONUMENTS HISTORIQUES est obtenue en

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1985, puis le CLASSEMENT À L’UNANIMITÉ en 1986. “Un classement qui m’a terrorisée avoue Chris. La charge et la responsabilité m’ont paru énormes. Sans compter la solitude qui va de pair. Le classement Monument historique, c’est un peu un leurre ! Il apporte la reconnaissance sans donner pour autant de grands moyens. Faut-il le rappeler : les aides sur les chantiers sont apportées à hauteur de 40 % par l’État, 20 % par le Département, les derniers 40 % étant à la charge du propriétaire !” Des moyens insuffisants donc pour faire face à la lourdeur des restaurations nécessaires et aux attentes légitimes du public, qui souhaite avoir accès au site dans les conditions qui sont celles d’un musée public. Sans compter l’étrange paradoxe qui entoure ce site peu conventionnel qu’est la Casamaures. Si elle fait partie du paysage culturel, les institutions locales ne se sont pas pour autant appropriées les lieux. Trop loin de Grenoble pour la ville centre, trop proche de Grenoble pour

Saint-Martin-le-Vinoux, pas assez proche du Parc de Chartreuse dont elle n’est pourtant qu’à une distance de 200 mètres… pas si simple alors de décrocher un budget pour les éclairages extérieurs, l’entretien des jardins, de se battre pour faire valoir le site de l’ancien parc exotique menacé par les futurs projets du tunnel sous la Bastille, véritable épée de Damoclès. “C’est le bon sens et l’enthousiasme de l’Association LA CASAMAURES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI et l’investissement des mécènes (le Groupe Vicat, notamment, qui ne pouvait que s’intéresser à cet édifice de ciment moulé) qui font tenir debout ce palais fragile comme un château de sable ! Je ne suis qu’un modeste catalyseur.” Alors ces trois prix (le Prix Carrefour, les prix des Savoir-Faire — pour la valorisation de “l’or gris”, le ciment moulé grenoblois — délivré par la Région Rhône-Alpes et l’association Patrimoine rhônalpin, enfin le prix des Jardins remis par l’association Vieilles Maisons Françaises), sont un beau cadeau pour tous les amis de la maison mauresque qui s’appliquent à valoriser un chef-d’œuvre toujours en péril ! Effectivement, il continue de pousser ici, à 50 mètres de l’autoroute qui voit passer tous les jours 45 000 voitures, des iris d’Algérie, des orangers du Mexique, des palmiers et des bananiers, un parfum d’Orient qui semble vouloir résister encore quelques temps…

De nombreux rendez-vous seront organisés en 2005 pour fêter les 150 ans de la Casamaures. C’est en effet le 27 janvier 1855, que le Grenoblois Joseph Jullien Cochard achète une parcelle de terrain, “la Guiguette” le long de l’Isère, sur les contreforts de la Chartreuse, pour ériger dans un écrin de magnolias grandiflora, un palais au style néomauresque, tout en ciment moulé, une première en France. En attendant les festivités commémoratives, on peut visiter les lieux dans le cadre de visites guidées, au bénéfice de l’association : 04 76 41 13 50. Casamaures@free.fr

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LOCAL.CONTEMPORAIN C’EST À L’INITIATIVE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE L’ISÈRE (EN LA PERSONNE DE SON VICE-PRÉSIDENT À LA CULTURE ET AU PATRIMOINE, CLAUDE BERTRAND) QU’UN PETIT GROUPE S’EST CONSTITUÉ AUTOUR DE L’ASSOCIATION “LABORATOIRE SCULPTURE URBAINE”. IL NE S’AGIT PAS POUR AUTANT — QU’ON SE RASSURE ! — DE PROPOSER LA CRÉATION D’UNE NOUVELLE INSTITUTION CULTURELLE : LOCAL. CONTEMPORAIN EST PLUTÔT DANS LE REGISTRE DE L’AGITATION CULTURELLE, DANS L’ÉPHÉMÈRE, LA RÉFLEXION ET L’ÉVÉNEMENTIEL. L’OBJET, C’EST LA VILLE ET LES PRATIQUES URBAINES. QU’IL S’AGIT D’APPRÉHENDER SOUS UNE RÉFLEXION ET DES MODES D’ACTION NOUVEAUX. LE CADRE, CE N’EST PAS UNIQUEMENT GRENOBLE, LA VILLE-CENTRE, MAIS TOUT AUTANT LES VILLES DE BANLIEUES (ÉCHIROLLES ET SAINT-MARTIN-D’HÈRES SONT PARTENAIRES AUTANT QUE GRENOBLE) ET, RAPIDEMENT ON L’ESPÈRE, LES VILLES NOUVELLES OU LES BOURGS QUI SE DÉVELOPPENT SI RAPIDEMENT DANS LES VALLÉES ADJACENTES.

Les outils sont d’abord l’action artistique (dans la rue, comme il se doit pour un tel projet) ; la recherche dans diverses disciplines (de l’urbanisme à la géographie, de la sociologie à l’histoire ou à l’archéologie, de la psychanalyse à l’histoire de l’art...) ; et plus généralement la réflexion collective sur des thèmes anciens, mais avec des regards qui se veulent nouveaux. L’un de ces axes concernera les pratiques en milieu urbain, révélatrices de bien des conceptions différentes, de consciences différentes de l’urbanité. Patrimoine et création, architecture et aménagement de l’espace public, trop souvent termes opposés en urbanisme, seront bien évidemment au centre de la réflexion. Si la culture et le développement culturel sont au cœur du projet (de la création à la conservation du patrimoine), on comprend que les enjeux d’une telle démarche sont aussi d’ordre social ; que la relation des citadins à leur cadre de vie dépasse largement le seul domaine des pratiques culturelles. Projet de médiation, donc, mais aussi projet qui tentera de faire émerger les pratiques urbaines, de ne plus considérer les seules formes, architecturales ou urbanistiques, mais les comportements qu’elles génèrent. Ainsi des usages sociaux, ainsi des lieux de rencontre, des fêtes, des sons de la ville ou des écrits qui la balisent...

PREMIÈRE PARUTION : LOCAL.CONTEMPORAIN, GRENOBLE, LE BEC EN L’AIR ÉDITIONS / LABORATOIRE SCULPTURE URBAINE, 100 PAGES, CÉDÉ AUDIO (CHRONIQUES SONORES DU GRAND GRENOBLE MISES EN MUSIQUE PAR HENRI TORGUE), 7 EUROS.

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- EN BREF

DE LA MISE EN VALEUR D’UN TABERNACLE À GRADINS

DÉCOUVRIR L’ARTHAUDIÈRE

RIVES : PAPIERS D’ART

Il faut se rendre au Musée de l’Ancien Évêché à Grenoble pour découvrir dans l’ancienne chapelle des évêques, superbement mis en valeur, ce meuble liturgique en provenance de l’église de Saint-Didier d’Aoste. L’élégance de ses proportions et la finesse des sculptures font de cet ensemble un exemple représentatif du mobilier des églises rurales de la fin du XVIIe. Sauvé et restauré à l’initiative de la commune avec le soutien du Conseil général de l’Isère et du ministère de la Culture, le tabernacle devrait après sa présentation à Grenoble retourner dans la chapelle de Saint-Didier d’Aoste.

Au printemps 2005, la commune de Saint-Bonnet-de-Chavagne inaugurera dans les anciennes écuries du château de l’Arthaudière une exposition permanente consacrée à ce site protégé au titre des Monuments historiques. L’exposition fera découvrir, au travers d’une muséographie proposée par Amélie Brunswick, l’histoire du château et de ses propriétaires, les jardins, les projets de restauration et l’association des Amis de l’Arthaudière.

Après “Rives, la mémoire du papier” présentée en 1994 et “Papier sensible, l’image révélée”, en 1997, la ville de Rives en partenariat avec l’association Aramhis a eu la belle idée d’aborder l’histoire des papiers de Rives à travers l’usage qu’en firent les artistes. Pendant des décennies, des artistes de tous horizons ont dessiné sur du vélin de Rives et celui-ci a su garder sa place malgré le prestige du papier d’Arches, dans les Vosges, ou celui de Canson, le voisin ardéchois. Les réalisateurs de l’exposition, qui s’est déroulée du 4 au 21 novembre dernier, ont déployé une belle énergie pour réunir de manière tout à fait exceptionnelle des œuvres sur papier de Rives de Debelle, Miro, Matisse, Soulages, Dali, Garanjoud, Hickin ou encore Laget et Myamoto. Une nouvelle étape pour cette commune très attachée à la valorisation de son patrimoine.

NUMÉRO SPÉCIAL VIEILLES MAISONS FRANÇAISES SUR LE DAUPHINÉ L’association Vieilles Maisons Françaises (VMF), dont le dynamisme et l’efficacité sont bien connus en Isère, dispose à l’échelle nationale d’une revue de très belle tenue. Depuis quelques années, elle édite des numéros spéciaux consacrés à des territoires particuliers. Au printemps 2005, ce sera le tour de l’Isère, à travers deux de ses plus beaux pays : le Grésivaudan et le Pays voironnais. On n’y trouvera pas que de belles demeures, mais tout au contraire une vision très large du patrimoine, incluant le patrimoine industriel, l’or gris de Grenoble, les paysages, la maison Champollion ou encore les séchoirs à noix. Mais bien sûr quelques-uns des plus beaux châteaux de l’Isère…

PARCOURS D’ÉCRITURES CHORÉGRAPHIQUES DANS LES LIEUX DU PATRIMOINE DE L’ISÈRE Depuis deux ans, la conservation accompagne la compagnie Anne-Marie Pascoli dans une déambulation chorégraphique au cœur des musées et du patrimoine de l’Isère. Pendant une résidence d’une semaine s’organise une rencontre intime entre le patrimoine et la création contemporaine où l’un et l’autre s’interrogent, se confrontent, se comprennent et vivent ensemble. Au musée Hébert (La Tronche) du 9 au 13 mai, et au musée de Saint-Antoine l’Abbaye du 23 au 28 mai.

LA MÉMOIRE DE VALCHEVRIÈRE Dans le cadre de la mise en place des “Chemins de la liberté” sur le massif du Vercors, et de la valorisation des sites témoins de la Résistance, le Parc naturel régional du Vercors, en collaboration avec le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère et la Maison du Patrimoine de Villard-de-Lans conduisent un projet commun autour de l’ancien village de Valchevrière. Protégé au titre des sites, ce hameau a progressivement été abandonné par ses habitants après avoir servi de camp de base aux résistants lors de la Seconde Guerre mondiale, et incendié en juillet 1944. Le projet, dont les travaux s’échelonneront en 2005, vise à “geler” les ruines du hameau dans la perspective d’une conservation des éléments les plus signifiants. La mise en place d’un espace d’interprétation des vestiges permettra par ailleurs de retracer la vie de ce village avant son dépeuplement, les événements qui l’ont frappé en 1944, et de faciliter la lecture du paysage environnant.

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REVISITER SAINT-MARCELLIN La ville de Saint-Marcellin, soucieuse de valoriser son patrimoine urbain, s’apprête à mettre en place, dans le courant de l’année 2005, une signalétique patrimoniale, qui, autour de trois thématiques, permettra de découvrir l’ancien bourg, ses remparts et l’extérieur de la cité. Ce projet porté par Rempart, un groupe de passionnés, s’accompagnera de l’édition d’un document, en diffusion libre à l’Office du tourisme de Saint-Marcellin.

ARPENTER LES COULMES La communauté de communes de la Bourne à l’Isère inaugurera en mai 2005 trois sentiers de découverte dans le massif des Coulmes. Le sentier de Pralétang évoquera les hommes de Neandertal et les ours des cavernes, celui de Serre-Picard, la vie des charbonniers dans le Vercors et celui de la Siva-Goulandière, la vie agropastorale dans cette partie du Vercors. Dans le cadre de la valorisation de ce dernier sentier, les anciens hameaux qui le jalonnent ont fait l’objet d’un travail de consolidation des vestiges, permettant de conserver le témoignage et d’évoquer cette vie passée, dont l’école de la Siva est un émouvant témoin.

LANS-EN-VERCORS INAUGURE UN CHEMIN DU PATRIMOINE Prévoyez 2 à 3 heures de marche pour parcourir les cinq kilomètres et demi de cet itinéraire qui démarre derrière l’ancienne gare de tramway. Jalonné de neuf stations, il évoque l’histoire de Lans-en-Vercors depuis la lointaine époque glaciaire jusqu’à la période contemporaine, mais aussi l’architecture traditionnelle, la faune la flore et l’environnement paysager du Vercors. Un carnet de route, “Voyage dans l’histoire de Lans-en-Vercors”, complète les observations effectuées sur le terrain. La réalisation du CHEMIN DU PATRIMOINE a été pilotée par la mairie et l’office du tourisme de Lans et mis en place par le CPIE (Centre permanent d’Initiatives pour l’Environnement), avec le concours du Parc naturel régional du Vercors. Renseignements : 04 76 95 42 62

ILS ONT ÉTÉ RÉCOMPENSÉS ! Le jardin du musée Hébert à La Tronche, au titre des Jardins remarquables. Créé par le ministère de la Culture et de la Communication en 2003, ce label valorise les parcs et les jardins qui se distinguent par leur histoire, leur créateur, leur architecture ou encore leur patrimoine artistique ou botanique. L’association des espaces réguliers à l’italienne et du parc paysager à l’anglaise, les éléments antiques et les nombreux bassins évoquant les jardins de la Villa Médicis à Rome ont retenu l’attention du jury, sensible à ce jardin d’artiste dont la richesse tient tout autant à ses origines (XVIIe et XVIIIe siècle), qu’à son réaménagement par le peintre Ernest Hébert et sa femme Gabrielle. Un nouveau plan guide, édité prochainement, devrait en faciliter la visite. Les jardins du château du Touvet sont aussi à l’honneur, bénéficiant du même label. Il s’agit là d’un ensemble exceptionnel du XVIIIe siècle — unique dans notre région — composé de jardins architecturés et d’un remarquable escalier d’eau encadré de parterres de buis et d’ifs taillés. Pour être privé, cet ensemble (château et jardins) est ouvert au public. L’Association “La Casamaures d’hier et d’aujourd’hui” a reçu le 24 avril dernier le prix “Savoir-Faire” décerné par l’Association Patrimoine Rhônalpin, la Région Rhône-Alpes et EDF en Rhône-Alpes. Ont été saluées la mise en valeur du savoir-faire de moulages en béton d’art, appelé “or gris” (garde-corps, rambardes, colonnes, bordures et architectures en béton), mais aussi l’organisation de chantiers de restauration, d’expositions, de conférences, de visites de chantier pour les professionnels et les étudiants.

La commune de Beauvoir-en-Royans a été primée dans le cadre du concours “Sauvons le patrimoine de votre commune” organisé pour la troisième année consécutive par le CEA et Arc-Nucléart, en partenariat avec l’Association des Maires de France. Il s’agit de récompenser les communes engagées dans un programme de conservation et de restauration de biens culturels en bois et en cuir. À Beauvoir, c’est une Vierge à l’Enfant en bois polychrome du XVIIIe siècle, en provenance de l’ancienne église communale, qui a été retenue pour une restauration dont le mécène (le CEA) prendra tous les frais à sa charge.. L’Association Venon, Paysage et Patrimoine (restauration de l’église), l’Association Au Pays du haut Bréda et des Sept-Laux (restauration d’une petite chapelle), le château de Revel (dégagement et consolidation des ruines), l’APPAR (remise en état de l’huilerie de Revel), Monsieur et Madame Triolet de Sainte-Agnès (transformation d’une grange typique du Balcon de Belledonne), Monsieur et Madame Savigny, propriétaires du château de Montalieu (sévèrement sinistré par un incendie en juillet 2004) se sont vus respectivement attribuer une aide financière par Les Amis du Grésivaudan, au titre des Prix du Patrimoine 2004. - TÉLEX Les communes de Saint-Pierre-d’Allevard et de Morêtel-de-Mailles viennent d’aménager le tracé de l’ancien “Tacot” : construit par Schneider (du Creusot) à la fin du XIXe siècle, ce chemin de fer reliait alors le Cheylas à Allevard. Une signalétique et un jalonnement permettront une mise en valeur de ce tracé devenu lieu de promenade et le Musée d’Allevard présentera une exposition sur l’histoire du Tacot à partir de juin 2005. La communauté de communes du Balcon de Belledonne vient de lancer une étude concernant la mise en valeur culturelle, patrimoniale et économique du moulin de la Gorge, à Saint-Mury-Monteymond. Elle a été confiée à l’architecte Patrick Lejeune et à l’agence Basalte de Vals les Bains. Après en avoir conduit la restauration, l’association des Fermes et Granges du HautBréda s’engage dans un programme de valorisation de la grange de l’Épinay à la Ferrière. Les derniers gantiers de Grenoble se mobilisent autour d’un projet de musée pour sauvegarder la mémoire de leur métier et valoriser un fleuron de l’histoire industrielle locale. Jean Strazzeri, gantier à Fontaine et meilleur ouvrier de France en 2000 plaide pour un musée “vivant” de la Ganterie (en est-il de “morts” ?), où l’on continue de former des jeunes à l’art du gant de luxe. Pour soutenir ce projet : Association des amis du musée vivant de la ganterie, 19 rue Gabriel Péri à Fontaine, 04 76 27 24 35. Le film de Pierre Ostian consacré à la ganterie grenobloise doit être présenté prochainement au public.

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MUSÉES

L’ANTI-MONUMENT, ŒUVRE PUBLIQUE

LUCIEN MAINSSIEUX ENFIN RECONNU ! EN ATTRIBUANT EN AOÛT DERNIER L’APPELLATION “MUSÉE DE FRANCE” À LA DONATION MAINSSIEUX, LE MINISTRE DE LA CULTURE RECONNAÎT À L’ÉCHELLE NATIONALE LA QUALITÉ ET L’INTÉRÊT DE L’ŒUVRE ET DE LA COLLECTION DU CÉLÈBRE PEINTRE VOIRONNAIS. CETTE DÉCISION S’AVÈRE DÉTERMINANTE POUR LA VILLE DE VOIRON, QUI CONDUIT AUTOUR DE CET ARTISTE MULTIPLE LE PROJET DE CRÉATION D’UN NOUVEAU MUSÉE, SUR LE SITE DU CHÂTEAU DE MILLE-PAS. Étonnant personnage que LUCIEN MAINSSIEUX, dont la vie fut ardente, embrouillée et tumultueuse. Esprit cultivé, d’une fière indépendance, ses talents sont multiples. D’abord peintre, aquarelliste, graveur, il illustre nombre d’ouvrages dont certains d’Eugène Fromentin, d’André Gide ou de Stendhal. Grand voyageur, il séjourne souvent en Italie et explore dira-t-il, “les rivages et déserts d’Afrique du Nord” à de nombreuses reprises. Albert Marquet et ses amis peintres d’Algérie le surnomment “le crabe du désert”, puisque la coxalgie tuberculeuse qu’il contracte enfant le laisse boiteux. Musicien, critique musical, notamment pour le journal Le Crapouillot, il écrit sans cesse sur tous les sujets. En témoignent ses “Tablettes quotidiennes”, qui sont aujourd’hui de précieux témoignages sur ses fréquentations, sur ses intérêts artistiques ou politiques, sur ses joies comme sur ses doutes, mais aussi irremplaçables références sur la vie d’un artiste dans la première moitié du XXe siècle. Enfin, toute sa vie, il collectionne les œuvres de la fin du XIXe et celles de ses condisciples, avec l’idée d’ouvrir un jour un musée. Les donations faites à la Ville de Voiron en 1956 et 1958 se composent, au-delà de ses propres travaux (près de 700 peintures, 6 000 dessins dont 99 carnets de croquis), d’une collection personnelle qui fait une place particulière aux écoles lyonnaise et dauphinoise ainsi qu’à ses amis côtoyés en Afrique du Nord (Achard, Corot, Courbet, Degas, Maurice Denis, Fantin-Latour, Flandrin, Renoir, Vernay, etc.).

“DE L’EAU… DANS LES COLLECTIONS DU MUSÉE”, TABLEAUX ET DESSINS DE LUCIEN MAINSSIEUX. UNE EXPOSITION PRÉSENTÉE À PARTIR DU 26 FÉVRIER AU MUSÉE MAINSSIEUX-VOIRON

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C’est Isabelle Experton, aujourd’hui en charge du projet de nouveau musée, qui conduit depuis deux ans, en qualité de conservateur et avec l’aide de Sophie Leblanc, l’inventaire des collections. Alors dispersées dans les différents services de la mairie, les œuvres de Mainssieux seront réunies et exposées à partir de 1989, dans l’actuel musée. L’obtention du label Musée de France était importante pour donner un nouveau souffle à la mise en valeur de la donation. Le dépouillement des archives, riches de précieuses correspondances, de nombreux écrits et d‘un fonds photographique d’environ cinq cents plaques ou tirages est désormais en cours. Et les premières études de programmation ont été lancées. L’appel à candidatures pour le projet architectural devrait être lancé au cours de l’été 2005. Trop à l’étroit dans l’actuel musée de la place Léon-Chaloin, la donation Mainssieux sera en effet mise en valeur sur un autre site, dans le “château de Mille-Pas”. À proximité des caves de Chartreuse et de la médiathèque Philippe-Vial, cette vaste maison bourgeoise du XIXe, dotée de belles dépendances, devrait accueillir d’ici 2007-2008, l’ensemble de la collection. L’ambition de la Ville de Voiron est de créer autour de Lucien Mainssieux et plus généralement autour des artistes et des mouvements de l’art de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe, un lieu de référence et de synthèse. Mais aussi d’irriguer le bassin voironnais en offrant aux publics une programmation culturelle et patrimoniale ouverte sur le territoire.

EN PRÉSENTANT LES TRAVAUX DE L’ARTISTE CONTEMPORAIN JOCHEN GERZ, LE MUSÉE DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION PROPOSE UNE NOUVELLE RÉFLEXION SUR LES RÉSISTANCES CONTEMPORAINES.

LA PRINCIPALE RÉSISTANCE QUI VAILLE D’ÊTRE OPPOSÉE AUJOURD’HUI, C’EST LA RÉSISTANCE À LA MISÈRE. En prononçant ces mots lors de sa visite au MRDI, en septembre 1994, Geneviève Anthonioz de Gaulle faisait écho à la volonté des fondateurs du Musée qui ont toujours demandé, comme le rappelle Jean-Claude Duclos, que les valeurs au nom desquelles ils se sont battus soient reliées à l’actualité. On ne s’étonnera donc pas de voir présentés aujourd’hui rue Hébert les travaux de Jochen Gerz. Basée sur la mémoire, l’oubli et la participation collective, la recherche de cet artiste contemporain n’est en effet pas sans rapport avec celle d’un musée où l’on s’interroge sur les résistances, résistance au fascisme, au racisme, à la guerre ou à la misère. Si l’exposition présente les travaux que Jochen Gerz a réalisés dans l’espace public, en France et en Allemagne, elle est plus particulièrement consacrée à l’expérience de L’ANTI-MONUMENT. LES MOTS DE PARIS. Exécutée entre juin et août 2000, cette installation s’est inscrite dans le cadre de la Mission 2000 pour la célébration du millénaire dont le thème était la solidarité sociale. Elle a réuni pendant six mois, douze SDF autour d’un programme de communication de leur situation et d’expression de leur propre vécu. Après un long temps de préparation à la prise de parole, en français comme en anglais, à la compréhension de l’intervention et à l’acceptation du projet, les participants se sont rassemblés à l’endroit le plus visité de la capitale, sur le parvis de Notre-Dame, afin de sensibiliser les passants et solliciter leur aide. L’installation était constituée d’une plaque de verre sur caisson métallique, munie d’une fente destinée à y introduire de l’argent et sur laquelle était gravée le texte d’une personne sans domicile fixe ; et d’un abri-bus de la RATP, abritant une personne de la rue dont la présence faisait partie de l’œuvre. Les échanges et les confrontations ont été filmés, enregistrés et ont donné lieu à des débats sur le statut de l’œuvre d’art et le rôle que les sans abris y ont joué. “Éphémère puisqu’elle n’a duré qu’un été, cette œuvre est un anti-monument” comme le fait remarquer l’écrivain et psychanalyste Gérard Wajcman : “Mais à la différence des monuments aux morts qui se veulent immortels, le monument de Gerz, comme tout principe vivant, connaît la fin. C’est pourquoi, Les mots de Paris sont un anti-monument : l’objet peut disparaître. Disparu, à nous d’en garder la mémoire.” Et d’entrer en résistance.

L’ANTI-MONUMENT AU MUSÉE DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION, À GRENOBLE. JUSQU’AU 28 MARS 2005

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VAINCRE LA

…POUR QUE S’ENGAGE UNE VÉRITABLE POLITIQUE D’ÉRADICATION La lutte contre la tuberculose, justifiée par l’extension de la maladie liée à la Première Guerre mondiale, pour être coordonnée et efficace, s’accompagne de mesures législatives, dont les lois Bourgeois (1916) et Honnorat (1919) portant création des dispensaires et sanatoriums jettent les bases. En Isère, après la création du premier dispensaire, en 1914, la lutte contre la tuberculose suscite l’instauration d’un Comité d’assistance aux militaires tuberculeux, remplacé en 1920 par le Comité départemental de lutte contre la tuberculose. Une dizaine de dispensaires se développe, à la suite de celui de Grenoble, quai Claude Bernard, dont le dépistage radiologique et les tests tuberculiniques étaient les objectifs de lutte contre l’extension du fléau. Longtemps, le dépistage eut pour conséquence l’isolement en sanatorium des malades contagieux, en préventoriums des sujets non contagieux, ou le placement des sujets sains en aériums, homes d’enfants… Par ailleurs, À PARTIR DES ANNÉES 1950, LA VACCINATION PAR LE BCG SE GÉNÉRALISA, après avoir été pratiquée très irrégulièrement dès 1921 auprès des nourrissons et des enfants exposés.

TU UN FLÉAU LÉAU EN ISÈRE ISÈ AU XX XE SIÈCLE

SI LA “PHTISIE” ATTENDRE LE XIX SIE” EXERCE SES RAVAGES DEPUIS LA PLUS HAUTE ANTIQUITÉ, IL FAUT ATT XE SIÈCLE, ÈCLE, ÉMERGENCE DE LA MÉDECINE MODERNE, POUR AUTHENTIFIER LA TUBERCULOSE. SA PROPAGATION PÉRIODE D’ÉMERGENCE OCIÉTÉS EUROPÉENNES, FAVORISÉE PAR LES MAUVAISES CONDITIONS DE TRAVAIL ET DE LOGEMENT DANS LES SOCIÉTÉS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT ÉVELOPPEMENT DES SOCIÉTÉS INDUSTRIELLES, ALERTE LE CORPS MÉDICAL SUIVI DES POUVOIRS PUBLICS QUI, UI, DÈS LE DÉBUT DU X XX XE SIÈCLE, DÉPLOIENT UNE VASTE ASTE POLITIQUE POUR ÉRADIQUER LE FLÉAU. CETTE LONGUE GUE HISTOIRE EST RACONTÉE AU MUSÉE DES SCIENCES MÉDICALES À TRAVERS L’EXEMPLE CARACTÉE L’ISÈRE, SOUTENUE PAR DE NOMBREUX DOCUMENTS ICONOGRAPHIQUES ET D’OBJETS MÉDICAUX RISTIQUE DE QUI EN DISENT ENT LONG SUR CE QUE FUT LE TRAITEMENT DE LA TUBERCULOSE…

DE GRANDES AVANCÉES MÉDICALES ET SCIENTIFIQUES… Le stéthoscope, instrument majeur de l’auscultation thoracique, n’est inventé qu’en 1819, remplaçant avantageusement la percussion ; plus tard en 1868, Jean-Antoine Villemin apporte la preuve de l’inoculabilité et de la contagiosité de cette maladie, confirmée par les découvertes du bactériologiste allemand Robert Koch qui identifie et cultive le bacille de la tuberculose. Quelques années encore pour que surgisse la cutiréaction – dont la positivité indique le contact avec le bacille – inventée par le docteur Von Pirquet. En 1893, c’est au tour du physicien allemand Röntgen de mettre au point la radiographie par rayons X, beaucoup plus précise encore que la percussion et l’auscultation thoraciques.

EXP M U S É E GRENOBLOIS DES SCIENCES M É D I C A L E S

OSITION JUSQU’AU 10 NOVEMBRE 2005 VAINCRE LA TUBERCOULOSE Hôpital nord 38700 La Tronche 04 76 76 51 44

BER

UN CAMPAGNE UNE AMPAGNE D’INFORMATION DE GRA GRANDE AMPLEUR LE COMITÉ OMITÉ MITÉ UTILISE ABONDAMMENT L’AFFICHAGE DANS LES LIEUX PUBLICS ET SUR LES LIEUX DE TRAVAIL, TRAVAIL, dont les slogans de type t ““balayer à sec et cr her er à terre, c’est répandre la tuberculose et la mort” veulent frapper les esprits. La campagne porte surtout sur l’hygiène, l’hygièn con cracher considérée comme primordiale pr ordiale rdiale dans cette lutte, soutenue par la vente du timbre antituberculeux. antit

LA MONTAGNE ONTAGNE RÉGÉNÉRATRICE Cu notam Curess d’air, bains de soleil et repos, ingrédients majeurs de la guérison, façonnèrent l’architecture des sanatoriums, avec notamm notamment des galeries bordant bo dant ant chaque étage en façade sud des bâtiments ; à l’intérieur, une lutte intensive contre les poussières bannissait rideaux et ttent tentures et imposait des chambres peintes de couleurs claires, aux angles de murs arrondis, peints et vernis. Une architecture reprise pour la construction des maisons de d’enfants du canton de Villard-de-Lans, qui accueillaient les enfants de la bourgeoisie urbaine pour les préserver de la pollution et de la proximité d’ des enfants de ants des familles populaires. Le préventorium d’Autrans propose, dès 1942, aux enfants primo-infectés repos et exercices physiques et alimentation pesée hebdomadaire. À Saint-Hilaire-du-Touvet, l’Association métallurgique et minière du al mentation riche et variée… sanctionnée par la pe Rhône département du Rhône (600 places) et le sanatorium des étudiants. Soudainement inactifs, les Rh ne ouvre en 1929 son sanatorium, suivie par le dé dép pensionnaires, pe sionnaires, issus de milieux différents, érigeaient les sanatoriums en véritables foyers culturels, surtout lorsque s’y retrouvaient écrivains et philosophes, ph osophes, tel Roland Barthes à Saint-Hilaire.

CU LOS

S’ s n’ont finalement hébergé qu’une minorité de pat S’ils pa patients – les grands malades étaient soigné dans les services hospitaliers (à Grenoble dans l’l’ancien cien hôpital situé alors en centre-ville puis déplacé à La Tronche) – les sanatoriums ont légué des bâtiments monumentaux aujourd’hui menacés d’abandon. bandon. ndon. Ce patrimoine exceptionnel, témoin d’une hhistoire douloureuse qui n’aura duré qu’un siècle et d’une époque où l’isolement des patients avait it vertu tu sociale sociale, cherche à réussir sa reconvers reconversion reconversion.

STÉTHOSCOPE DE 1819

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EXP

GUILLAUME BENOIST

MUSÉE DAUPHIN O I S

OSITION

LE SUCCÈS

DE RELÈVE ASSURÉE AU MUSÉE M A T H E Y S I N

EN OCTOBRE 2004, GUILLAUME BENOIST A PRIS LA SUCCESSION DE FRÉDÉRIC LAFFONT À LA DIRECTION DU MUSÉE MATHEYSIN. SÉDUIT PAR LA RÉGION, CE JEUNE HOMME QUI VIENT DES DEUX-SÈVRES ESPÈRE APPORTER SA CONTRIBUTION À LA CONNAISSANCE DE L’HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE CE PAYS MONTAGNEUX.

TITULAIRE D’UNE MAÎTRISE D’HISTOIRE DE L’ART ET D’UN DESS EN GESTION ET VALORISATION DU PATRIMOINE, Guillaume Benoist a débuté sa carrière à Poitiers, ville d’art et d’histoire, en qualité de guide conférencier. Une deuxième mission au château d’Oiron dans les Deux-Sèvres, qui présente des collections d’art contemporain, confirme son intérêt pour la peinture et pour l’action culturelle, alors qu’il occupe, parallèlement, un poste d’animateur pédagogique au Centre régional Résistance et Liberté à Thouars. Ce n’est donc pas un hasard si Guillaume s’est lancé dès son arrivée à La Mure dans la conception d’un nouveau dossier pédagogique. “Il me semblait intéressant d’offrir au public scolaire une lecture moins historique des collections.” Les différents portraits et paysages qui jalonnent le parcours de l’exposition lui ont suggéré l’idée de proposer l’étude des techniques picturales aux enfants, de comparer peinture et photographie et de travailler ainsi sur la perception et la restitution. Alors que les plus jeunes se voient proposer un jeu de l’oie pour mieux comprendre le travail de la vigne dans le pays matheysin. Guillaume Benoist a souhaité par ailleurs être rapidement associé à l’inventaire patrimonial des cantons de La Mure, Corps et Valbonnais, entrepris cette année par les équipes de la Conservation. L’action culturelle dont il a la charge ne se limite pas en effet à l’animation du Musée, mais doit s’ouvrir sur le territoire environnant. Ce rapport au territoire ne l’effraie pas, bien au contraire. En charge du repérage des monuments édifiés en hommage aux morts de la guerre 1914/18, Guillaume se retrouve même en terrain connu puisqu’il avait fait de ce patrimoine son sujet de mémoire de DESS. “Le monument aux morts de Noirterre, dans les Deux-Sèvres, sur lequel j’ai pu longuement travailler, m’a souvent fait penser à une construction qu’aurait pu faire le facteur Cheval” sourit Guillaume, en soulignant la charge émotive de tels monuments. Les projets à court terme du Musée ? Un remaniement des salles d’exposition ; la projection du film “Mondovino” de Jonathan Nossiter dans le cadre de l’exposition temporaire Le vin de ma vigne ; la présentation du travail conduit par les élèves du lycée de La Mure sur les Mémoires croisées, Alpes, Piémont, Silésie, lieux de mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Un beau programme pour 2005 qui témoigne d’une prise de fonction bien digérée pour Guillaume Benoist, dans ce pays où il avoue avoir été bien accueilli et dont il dit avoir senti immédiatement l’âme.

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L’EXPO « TRÉSORS D’ÉGYPTE »

Il faut remonter à 1992 et à l’exposition “L’Homme et les Alpes” pour retrouver SEMBLABLE SUCCÈS AU MUSÉE DAUPHINOIS. Ni “Chevaliers de l’An Mil”, ni “Hache, ébénistes à Grenoble”, ni “Les Allobroges”, pourtant très fréquentées, n’avaient connu un tel succès en si peu de temps. Qu’on en juge : ce sont plus de 75 000 visiteurs qui, du 3 septembre au 3 janvier, ont parcouru l’exposition des statues de la “Cachette de Karnak”. Ce succès s’explique sans doute d’abord par la gratuité d’accès aux musées départementaux, instaurée par le Conseil général de l’Isère depuis le premier janvier 2004. Dans ces musées, on estime à près de 70 % l’augmentation moyenne de la fréquentation sur l’exercice qui vient de s’achever. Mais l’égyptologie est de toute évidence une discipline qui attire tout particulièrement le public, les plus larges publics. Le même phénomène, amplifié par la caisse de résonance parisienne, a lieu en ce moment avec l’exposition “Pharaon” à l’Institut du Monde arabe ; et les salles du Louvre consacrées aux collections de l’antiquité égyptienne sont celles qui recueillent la faveur des visiteurs. La tenue à Grenoble du Congrès mondial des égyptologues, l’ouverture de la Maison Champollion à Vif, et même la polémique autour d’une fouille contestée dans une pyramide ont fourni une actualité qui a permis d’assurer la notoriété de l’exposition. Il reste que le Musée dauphinois n’est pas équipé pour recevoir une telle fréquentation et que certains visiteurs se sont plaints des conditions de visite, notamment les dimanches et durant les congés scolaires. Au-delà de 1 000 visiteurs par jour (et plusieurs dimanches ont vu plus de 1 500 visiteurs !), les conditions d’accès et de circulation pour arriver à l’ancien couvent de Sainte-Marie-d’en-Haut ont à nouveau montré leurs limites. Les circulations à l’intérieur même du Musée ne sont pas prévues pour de tels nombres. L’exposition aura néanmoins laissé généralement un grand souvenir pour tous ceux qui l’ont visitée. Que si certains se sont plaints de la difficulté à comprendre certains textes ou certaines notices, la plupart auront apprécié ce voyage dans le temps, à travers des statuettes venues témoigner de la richesse culturelle d’une société qui a vécu il y a près de cinq mille ans… à l’heure où les premiers paysans de notre région se sédentarisaient et installaient leurs villages de huttes en bordure du lac de Paladru… Dans le même temps, la Maison Champollion à Vif recevait 22 000 visiteurs ! ce qui montre que l’intérêt porté à l’Égypte peut rejoindre le patrimoine régional. Et la Maison reste ouverte jusqu’au 5 mai, avant d’entrer en travaux pour trouver sa configuration définitive.

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LE GUIDE

LEGUIDE - EN BREF

AU RYTHME DES MUSÉES

LOUIS MANDRIN : MALFAITEUR OU BANDIT AU GRAND CŒUR ?

GRANDES PEINTURES POUR PETITS PROVEYSARDS

Le Musée dauphinois a choisi de mettre à l’honneur (s’il en était besoin !) en 2005 le célèbre contrebandier dauphinois, pour le 250e anniversaire de son exécution. Ruiné par les fermiers généraux, Mandrin se rebelle en devenant contrebandier… jusqu’à son arrestation en Savoie le 11 mai 1755 et son exécution peu après, à l’âge de 31 ans. Très populaire de son vivant, présent, aujourd’hui encore, dans la mémoire collective, il fait figure de justicier en Dauphiné. L’exposition lève le voile sur un personnage mythifié, replacé dans le contexte politique, économique et social du milieu du XVIIIe siècle. Et nous pourrons tous chanter “Nous étions vingt ou trente/brigands dans une bande/tous habillés de noir/à la mode – vous m’entendez…”

L’exposition Peintre(s) à Proveysieux, présentée au Musée de l’Ancien Evêché d’octobre 2003 à juin 2004, a donné lieu à un bel exemple de partenariat école-musée. Sous la houlette d’une artiste de Proveysieux, Martine Sayag, accompagnés par leurs professeurs et l’équipe du musée, les enfants de l’école primaire de Proveysieux ont découvert l’histoire artistique de leur village au XIXe siècle. Théodore Ravanat, Jean Achard ou Diodore Rahoult n’ont plus de secret pour eux ! Ils ont pu s’initier à la peinture de paysage à travers l’emploi de techniques pratiquées par ces artistes du siècle dernier : de la gouache à l’aquarelle, de la peinture en “atelier” au travail sur le motif. Leurs travaux ont été présentés dans une exposition titrée par eux-mêmes “Grandes peintures pour petits Proveys(z)ards”. Inaugurée à la mairie de Proveysieux en mai, puis présentée au forum Bleu Vert, organisé par le Parc naturel régional de Chartreuse et le Syndicat mixte de l’AvantPays Savoyard, au lac d’Aiguebelette ; enfin, et c’était un juste retour des choses, au Musée de l’Ancien Évêché, en octobre dernier.

PAPIERS D’AUTOMNE Des premiers moulins à papier installés en bordure des rivières jusqu’aux gigantesques machines contemporaines, six siècles d’industrie papetière alpine seront à découvrir dès l’automne prochain au Musée dauphinois. Réalisée avec le soutien des industriels du Groupement des Industriels du Papier du sud-est de la France, l’exposition s’ouvrira en même temps que “Industrial Paper 2005”, manifestation qui rassemble tous les deux ans à Grenoble les spécialistes internationaux des savoirfaire papetiers.

DE L’ISÈRE AU PAYS DU SOLEIL LEVANT En novembre dernier, une partie des collections du musée HectorBerlioz s’est envolée pour le Japon. Sculptures et portraits représentant le musicien, partitions originales de la Symphonie Fantastique et pages manuscrites des Mémoires ont été présentés dans le cadre d’une exposition intitulée Victor Hugo et le romantisme organisée par le Fuji Art Museum de Tokyo. Une installation mouvementée pour cause de tremblement de terre… mais parfaitement maîtrisée par les experts des normes antisismiques ! L’exposition doit circuler à Osaka et à Sapporo.

UN AIR DE FAMILLE À BUDAPEST Placardée sur la façade majestueuse du Neprajz Museum, l’affiche de l’exposition Város Képek – images urbaines – interpelle les flâneurs se promenant sur les quais du Danube à Budapest. Les “vies de quartier” de Berriat à Grenoble et de Teréresvároz à Budapest se confrontent dans un nouveau face-à-face : photographies inédites de Endre László Hajnal et témoignages d’habitants de Terézváros s’entremêlent de façon plus inextricable encore aux photographies de Michel Gasarian. Il s’agit bien pour les équipes du musée hongrois et de la fondation Artemisszió de prolonger la réflexion engagée dans l’exposition Un air de Famille présentée l’année dernière au Musée dauphinois. Cette présentation poursuit l’investigation sur la question de la mutation des rapports entre la ville et ses habitants, en dressant le portrait des similitudes et des différences entre ces deux quartiers. Exposition présentée au Musée d’Ethnographie de Budapest du 30 novembre 2004 au 3 avril 2005/http://www.neprajz.hu/

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MADAME GRÈS EN CHINE. Dans le cadre de l’année de la France en Chine, le Musée de BourgoinJallieu et la maison de couture Jacques Esterel présenteront, en mai 2005, l’exposition “Madame Grès, entre ombre et lumière” au Musée de Suzhou – ville de près d’un million d’habitants où le travail de la soie existe depuis le Néolithique. Un grand nombre de chefs-d’œuvre de la soie constituent l’attrait majeur du musée et furent présentés au Musée de Bourgoin-Jallieu en 2000 lors de l’exposition “La Chine et la soie”. Depuis quelques années, les échanges se multiplient entre Suzhou, ville jumelée à Grenoble et Wujiang, la jumelle de BourgoinJallieu.

CALENDRIER DES EXPOSITIONS GRENOBLE ET LES ALENTOURS

MUSÉE DE L’ANCIEN ÉVÊCHÉ – 04 76 03 15 25 Le patrimoine de l’Isère en BD, jusqu’au 30 mai 2005 En janvier 2004 paraissait le cinquième et dernier tome de L’histoire de l’Isère en BD, réalisé par Gilbert Bouchard, point final d’une série qui présente l’histoire de l’Isère, de la Préhistoire à nos jours, au fil d’images habilement composées, nourries de références patrimoniales. Autour de la présentation de l’auteur et de ses passions, l’exposition invite à comprendre la réalisation d’une BD historique, de la recherche documentaire à l’impression de l’ouvrage. Scénario case par case, rédaction des textes, composition et mise en couleurs des planches, etc., toutes les étapes de création d’une BD sont présentées. Pour parfaire la présentation du travail de création, encore fallait-il confronter la BD à ses sources et particulièrement aux références patrimoniales empruntées au musée. C’est donc dans l’exposition permanente que le visiteur pourra découvrir des vignettes en situation, agrandies et présentées sur des panneaux colorés, à proximité immédiate des collections. Pour illustrer cette rencontre du patrimoine et de la BD, le musée présente un élément de mobilier liturgique remarquable, le tabernacle à gradins de Saint-Didier d’Aoste. Datée de la fin du XVIIe siècle et protégée au titre des Monuments historiques, cette pièce de collection retrouve vie au travers d’une BD inédite, réalisée par Gilbert Bouchard et proposée par le musée.

Musée de la Résistance et de la Déportation – 04 76 42 38 53 L’Anti-Monument Installation de Jochen Gerz jusqu’au 28 mars 2005 (lire page 25) Mauthausen. Chronique graphique, du 15 avril à novembre 2005 Dans le cadre du soixantième anniversaire de la libération des camps De nombreux Isérois, victimes de la répression de l’occupant et de ses affidés français, connurent la déportation vers les camps de concentration et vers Mauthausen, en particulier. Initialement présentée par le Musée d’Histoire de la Catalogne, cette exposition est constituée de photographies prises entre 1940 et 1945 par les SS du camp puis par Francesc Boix, un déporté espagnol, à la libération du camp.

- TÉLEX Exit le printemps des musées ! Désormais les musées seront en fête une nuit durant. La première édition de cette “Nuit des Musées” aura lieu le samedi 14 mai 2005 autour du thème “Lumière(s) dans la nuit”. L’exposition Les Allobroges poursuit son itinérance : le Musée d’Art et d’Histoire de Genève l’accueille jusqu’au 3 avril 2005. En préparation au musée Hector-Berlioz, pour 2005 : un journal ; une exposition temporaire “chef d’orchestre” en juin, de belles collaborations comme cette année avec le musée de la Révolution française qui prête au musée du mobilier XVIIe issu de ses collections, enfin des objectifs de fréquentation dignes de 2004 (plus de 17 000 visiteurs).

Musée dauphinois – 04 76 85 19 01 Germaine Tillion, itinéraire et engagements d’une ethnologue, jusqu’au 4 mai 2005 (lire page 3) Louis Mandrin, malfaiteur ou bandit au grand cœur ? du 13 mai 2005 au 27 mars 2006 Réalisée à l’occasion du 250e anniversaire de l’exécution du célèbre contrebandier dauphinois (1724-1755), l’exposition permettra de porter un regard critique sur l’homme, sa vie et sa légende. Ruiné par les fermiers généraux, Mandrin part en guerre contre eux et devient contrebandier. Arrêté en Savoie le 11 mai 1755, il est torturé et exécuté 15 jours plus tard, à l’âge de 31 ans. Très populaire de son vivant, il demeure, aujourd’hui encore, très célèbre en Dauphiné. Musée Hébert – La Tronche – 04 76 42 97 35 L’album de famille, jusqu’au 15 mars Très éloignés de l’exercice de style ou de l’étude préalable à un tableau, les dessins rapidement esquissés de ses proches, rares chez Hébert, révèlent ainsi l’affection qu’il leur porte et témoignent d’un moment passé en famille ou entre amis. Hébert excelle à rendre l’expressivité d’un visage et l’éclat particulier d’un regard. Musée grenoblois des Sciences médicales – La Tronche – 04 76 76 51 44 Vaincre la tuberculose, un fléau en Isère au XXe siècle, jusqu’en novembre 2005 La tuberculose est demeurée, durant près des trois quarts du vingtième siècle, un redoutable fléau social. Sa prise en charge et son traitement ont nécessité un déploiement d’énergie et des investissements considérables partout en France, mais tout particulièrement dans la région grenobloise. De nombreux objets, documents et photos accompagnent le propos de cette exposition, tout au long des thématiques qu’elle développe.

GRÉSIVAUDAN Musée Jadis Allevard – 04 76 45 16 40 Le “tacot”, à partir de mai 2005 L’histoire du parcours en train du minerai de fer, en passant par Allevard, Saint-Pierred’Allevard et Le Cheylas. La station de ski du Collet-d’Allevard, à partir de mai 2005 Exposition photographique à l’occasion du 50e anniversaire de la création de la station.

SUD-GRÉSIVAUDAN Musée départemental de Saint-Antoine-l’Abbaye – 04 76 36 40 68 Chroniques d’une abbaye au Moyen Âge, guérir l’âme et le corps, à partir du 7 mars 2005 L’histoire des Chanoines hospitaliers de Saint-Antoine, et plus largement de la société médiévale du XIIe au XVIe siècle. Étienne Galland, portrait d’un homme des Lumières, du 7 mars au 2 novembre 2005 Exposition révélant la personnalité de l’abbé Galland, mécène du siècle des Lumières, concepteur du décor du Salon aux gypseries et du cabinet de curiosités de l’Abbaye. Jean Vinay (1907 – 1978), flâneries de saison, du 7 mars au 22 mai 2005 Au rythme des saisons, peintures, pastels, gouaches et dessins ponctuent un parcours coloré : herbes tendres et frémissantes d’un printemps en Isère, brise légère dans les voiles et flots bleutés d’un été normand… une parenthèse dans l’approche des œuvres du peintre. À tire-d’aile, anges et créatures fabuleuses dans l’art occidental, du 12 juin au 18 septembre 2005 Évoluant dans un univers où le sacré et le fantastique se rejoignent, les créatures ailées inspirées de la mythologie, de la Bible ou des récits hagiographiques animent l’art occidental de leurs formes variées.

PORTE DES ALPES/VALS DU DAUPHINÉ Musée de Bourgoin-Jallieu – 04 74 28 19 74 Mode de papier : une histoire de chiffons, de juin à décembre 2005 Historiquement, tissu et papier se mêlent étroitement et connaissent parfois des évolutions techniques parallèles notamment dans l’histoire de l’impression et de l’imprimerie. Les exemples d’interférences abondent dans l’habillement : au XVIIIe siècle, des gravures aquarellées sont appliquées sur la robe à l’anglaise d’Angelica Kauffmann ; en 1895, durant la guerre sino-japonaise, une partie des troupes japonaises était vêtue de chemises en papier ; plus proche de nous Paco Rabane, Jean-Paul Gaultier et Christian Lacroix s’essaient à la création de mode en papier. Le texte fait son apparition dans la mode : le vêtement devient ainsi porteur de messages…

ISLE CRÉMIEU/PAYS DES COULEURS Maison du patrimoine de Hières-sur-Amby – 04 74 95 19 10 La livre et le pied – Poids, mesures et échanges dans l’Antiquité, jusqu’à début 2006 Pour asseoir une stabilité politique, Rome a donné aux différentes provinces de l’Empire la possibilité de développer les échanges commerciaux. L’administration romaine a donc mis en place des systèmes de mesure du poids et du volume communs à tout l’Empire, ainsi qu’une monnaie ayant cours dans tout l’Occident et l’Orient romains, facilitant le développement du commerce à une grande échelle. Autour d’une collection exceptionnelle de poids et balances provenant du site de Larina, le musée révèle l’impact de la présence romaine en Gaule et plus particulièrement en Isle-Crémieu, carrefour et point de rencontre économique important à l’époque gallo-romaine.

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CALENDRIER DES EXPOSITIONS

ATELIERS ET CONFÉRENCES

ÉVÉNEMENTS, RENCONTRES ET CINEMA

CONCERTS

SUD-ISÈRE

ATELIERS

ÉVÉNEMENTS

CONCERTS

Musée de la Révolution française – Vizille – 04 76 68 07 35 Le portrait de Lally-Tollendal : un chef-d’œuvre du musée, du 5 mars au 30 mai 2005 La réhabilitation en 1786 de la mémoire du général de Lally-Tollendal (1702 – 1766), exécuté en place de Grève, marque la fin de dix ans de procédures judiciaires durant lesquels sont dénoncés les abus de la législation criminelle et la partialité des cours de justice. Ce combat encouragé de son vivant par le vieux Voltaire stigmatise parfaitement les aspirations réformatrices, sur fond de luttes politiques, qui conduiront la France au seuil de la Révolution. Autour du tableau de Jean-Baptiste-Claude Robin de 1787 commémorant cette réhabilitation, une exposition évoque les différents aspects de cette affaire et ses conséquences.

Musée de l’Ancien Évêché – 04 76 03 15 25 Ateliers d’initiation et de pratiques artistiques, pour les enfants de 8 à 12 ans Mercredi 20 avril 2005, de 14h à 16h Bédessinons

Samedi 14 mai 2005 La Nuit des Musées Première édition autour du thème Lumière(s) dans la nuit Renseignements et inscriptions (avant le 14 février), auprès de la DRAC Rhône-Alpes ou du ministère de la Culture.

Musée dauphinois – 04 76 85 19 01 Vendredi 25 mars 2005 – 20h Mahwash et l’ensemble Kaboul Dans le cadre des Musiques nomades. Réservations : 04 76 51 12 92 www.38rugissants.com

Mercredi 27 avril 2005, de 14h à 16h Des peintures sur les murs

RENCONTRES

Musée de l’Ancien Évêché, inscription au 04 76 03 15 25 Dessine-moi ton patrimoine ! Concours de BD, ouvert à tous

BIÈVRE-VALLOIRE Musée Hector-Berlioz – La Côte-Saint-André – 04 74 20 24 88 Chef d’orchestre, de juin à octobre 2005 Hector Berlioz fut non seulement un compositeur de génie, mais aussi un excellent chef d’orchestre. Il fit de la direction d’orchestre le cœur de son activité musicale. Son “Traité d’instrumentation” fera école et, de Wagner aux compositeurs russes, de Mahler à SaintSaëns, tous ceux qui lui succèdent utiliseront ses innovations. Portraits de grands chefs d’orchestre contemporains, instruments, films de concerts… illustreront cette évocation.

OISANS Musée d’Huez et de l’Oisans – L’Alpe d’Huez – 04 76 11 21 74 Huez-Alpe-d’Huez : d’un village de montagne à une station touristique internationale, jusqu’en septembre 2005 Exposition présentant l’évolution de la commune, de l’époque romaine à nos jours : premiers habitants, site médiéval de Brandes (mine d’argent), activités agricoles, petits métiers, avènement du ski, tourisme, cyclisme… Maison de la montagne – Les Deux Alpes – 04 76 80 20 25 Frison-Roche, itinéraire d’un premier de cordée, jusqu’au 1er mai 2005 Au-delà de l’hommage rendu à l’homme, les multiples facettes de l’auteur du plus célèbre roman de montagne du monde.

Musée dauphinois – 04 76 85 19 01 Ateliers pour les enfants de 9 à 12 ans

Mercredi 6 avril 2005, à 14h30 et à 16h (durée : une heure) Peuples chasseurs Coudre des peaux de bête, travailler le silex, manipuler un arc… un atelier pour apprendre et reproduire le mode de vie des hommes préhistoriques.

Mercredi 23 mars 2005 – à partir de 14h Les femmes et l’Histoire Au programme : Les nouvelles tendances de l’histoire des femme et du genre – L’engagement féminin au cours des XIXe et XXe siècles – Femmes, colonisation, décolonisation en Afrique du Nord – Femmes et politique – Femmes et/en politique, l’action politique pour une femme, le vécu. Tables-rondes organisées par l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie et le Musée dauphinois, avec la participation de Mathilde Dubesset, Gilbert Meynier, Christelle Taraud et Françoise Thébaud. Aux Archives départementales de l’Isère 2 rue Auguste Prud’homme – 38000 Grenoble Entrée libre dans la limite des places disponibles. Inscription : 04 76 85 19 26

Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye – 04 76 36 40 68 Ateliers pour les 6 à 12 ans

CINÉMA

Dans le cadre de l’exposition Aux origines de la préhistoire alpine : Hippolyte Müller (1865 – 1933) Mercredi 23 mars 2005, à 14h30 et à 16h (durée : une heure) Peuples producteurs-paysans Gratter des os, travailler l’os et le bois, broyer des céréales pour faire de la farine… un atelier pour comprendre le mode de vie des hommes du Paléolithique.

Les 16, 17, 23 et 24 juin 2005 Les contes du cloître Du bestiaire médiéval à l’univers de Gustave Moreau, ateliers animés par une conteuse et une plasticienne.

CONFÉRENCES MATHEYSINE – TRIÈVES Musée Matheysin – La Mure – 04 76 30 98 15 Le vin de ma vigne. Histoire et pratiques d’une culture héroïque en Matheysine, Beaumont, Trièves, jusqu’en octobre 2005 Le Musée revient sur cette viticulture où l’homme a su s’adapter aux terrains difficiles qu’il a transformés et travaillés “à la main” avec des cépages autochtones ou hybrides, pour en tirer le meilleur parti. Musée du Trièves – Mens – 04 76 34 88 28 Une année à Roissard, jusqu’au 15 mai 2005 Présentation du travail photographique d’Emmanuel Breteau sur la vie quotidienne des habitants d’une commune rurale du Trièves.

VIENNE Musée-cloître Saint-André-le-bas, Vienne 04 74 85 50 42 “Adrien OUVRIER – Carnets de guerre, carnets de tranchées” du 16 mars au 5 juin 2005

Jeudi 14 avril 2005 – 17h Déportés de l’Isère Présentation de l’ouvrage collectif (PUG, collection “Résistances”, 2005) reprenant, outre l’identification des quelque 2 700 personnes arrêtées en Isère et déportées, les circonstances de leur arrestation et de leur déportation. Aux Archives départementales de l’Isère à Grenoble Jeudi 28 avril et vendredi 29 avril 2005Archives familiales et noblesse provinciale : hommage à Yves Soulingeas Colloque organisé par l’Association Patrimoines de l’Isère, Culture et Patrimoine, LARHRAUMR CNRS 5190 et les Archives départementales de l’Isère. Rens. : 04 76 82 73 74 Mercredi 18 mai 2005 – 18h30 La déportation fragmentée. La constitution de la mémoire de la déportation en France En 1945, après le retour des rescapés des camps nazis, des associations se constituent : sur quelles valeurs se fondent-elles, quels événements motivèrent leur intervention… par Olivier Lalieu, historien Aux Archives départementales de l’Isère à Grenoble Jeudi 26 mai 2005 – 20h Entre mémoire et oubli : l’internement des tsiganes en France : 1915-1919/1938-1946 Emmanuel Filhol évoquera les stades de la longue persécution des Tsiganes. Aux Archives départementales de l’Isère à Grenoble

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Mercredi 6 avril 2005 – 18h30 “Rendre à l’homme sa dignité – Les centres sociaux en Algérie, 1955-1959” Rencontre organisée par l’association AMAL et le Musée dauphinois Avec la participation de Nelly Forget, assistante sociale dans les premiers centres sociaux créés en 1955 en Algérie. À AMAL, 57 avenue Maréchal Randon, Grenoble. Inscriptions au 04 76 85 19 26

Dimanche 20 mars 2005 – 15h et 16h Sœurs en Résistance Documentaire réalisé par Maïa Waeschler en 2000. Projection en présence de Jacqueline Pery d’Alincourt (à 16h) Au Musée dauphinois. Entrée libre dans la limite des places disponibles Lundi 11 avril 2005 – 13h à la MSH-Alpes Samedi 16 avril 2005 – 15h au Musée dauphinois Festival Ethnologie et Cinéma L’un des thèmes de cette huitième édition, “pionnières en ethnologie” donnera lieu à des projections suivies de rencontres. À l’initiative de la Maison des Sciences de l’Homme – Alpes (MSH-Alpes) de l’Université de Grenoble, avec le concours du Musée dauphinois. Programme disponible sur Internet http://www.msh-alpes.prd.fr/ethno-et-cine/ou sur demande auprès du Musée dauphinois : 04 76 85 19 01 Entrée gratuite et libre dans la limite des places disponibles Du 3 février au 30 juin 2005 “Histoires d’artistes”, Cycle de projections vidéo proposé par le Magasin. Chaque œuvre montre d’une manière unique, toujours personnelle et subjective, une vision du vécu de l’artiste, de sa famille ou de ses concitoyens. À travers différentes techniques et modalités de narration se dégagent de multiples démarches d’artistes face à l’Histoire ; en février, “Intervista, quelques mots pour le dire” réalisé par Anri Sala en 1998 – en mars, “Personal Cuts” de Sanja Ivekovic (1982) – en avril “The Opérator 17 file : it would be better if I could weep” par The Atlas Group (Walid Raad) (2000) – en mai “Vacances u pays” de Jean-Marie Teno (2000) – en juin “Ruurol, Bocurloscheweg, 1910” réalisé par David Claerbout (1997). Au Musée dauphinois

Vendredi 1er avril 2005 – 20h Maîtres de musique d’Arménie Dans le cadre des Musiques nomades. Réservations : 04 76 51 12 92 www.38rugissants.com Dimanche 17 avril 2005 – 17h Broken Consort Eugène Ferré, préparation musicale. Département de musique ancienne du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon. Musique anglaise : ballades, musiques pour masques et danses Dimanche 8 mai 2005 – 17h Trio Victor Aragon Victor Aragon, viole de gambe – Angélique Mauillon, harpe triple – Marine Sablonnière, flûtes à bec. Couleurs, textures et palettes sonores de France et d’Italie des XVIIe et XVIIIe siècles. Dimanche 26 juin 2005 – 17h Masques anglais “Autour de the Fairy Queen” Sébastien Marq, flûte L’Atelier des Musiciens du Louvre – Grenoble – direction Mirella Giardelli Au programme : Purcell, Blow, Lock, Lampe… Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye – 04 76 36 40 68 Dimanche 10 avril 2005 – 16h Duo Alleyson/Pumir Françoise Alleysson, soprano, Arnaud Pumir, clavecin Cantates de Bach, Gabrieli, Monteclair et Campra Dimanche 17 avril 2005 – 16h Classe de basse continue Département de musique ancienne du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon Dimanche 8 mai 2005 – 16h Duo Rouquié/De Dinechin Marie Rouquié, violon – Nils de Dinechin, violoncelle Musique de chambre Dimanche 15 mai 2005 – 16h Récital de clavecin Clémence Hoyrup, clavecin Département de musique ancienne du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon Dimanche 22 mai 2005, 16h Récital de viole de gambe Eleanor Lewis Département de musique ancienne du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon Dimanche 29 mai 2005 – 16h Récital de clavecin Joseph Rassam Département de musique ancienne du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon

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CONCERTS

THÉÂTRE ET DANSE

Dimanche 5 juin 2005 – 16h Classe de basse continue Département de musique ancienne du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon

THÉÂTRE

Musée de la Révolution française – Vizille – 04 76 68 07 35 Musiques au Musée Dimanche 20 mars 2005 – 16h Feuilleton Stendhal “La Révolution” L’Atelier des Musiciens du Louvre – Grenoble – direction Mirella Giardelli Mozart, Pergolèse, Gossec, Rossini, Haydn, Cherubini… Dimanche 3 avril 2005 – 16h Quatuor Cole Kwame Cole, alto – Marie Debelleix, violoncelle – Laurent Grillet et Tristan Thery, violons. Bartok, Haydn, Beethoven Dimanche 10 avril 2005 – 16h Évocations – petite pièce littéraire et musicale Ad Libitum. Claire Delgado-Boge, chant – Jean-Marc Bouget, piano – Claire Semet, comédienne

Musée de Saint-Antoine l’Abbaye Les 21, 24, 25 mars et les 7 et 8 avril 2005 Le Roman de Renart Pièce satirique à destination des collégiens, révélant l’envers du Moyen Âge chevaleresque et courtois, où les mots et la musique vont à la rencontre du public. Musée dauphinois. Inscription au 04 76 85 19 26 Mercredi 23 mars 2005 – 20h30 Germaine Tillion, femme mémoire François Béchu, du Théâtre de l’Échappée, fait lecture d’un texte formulé en une longue lettre adressée à Germaine Tillion, reprenant les différentes étapes de sa vie dans une approche très personnelle et intimiste : son enfance en Haute-Loire, ses missions d’ethnologue dans les Aurès, son engagement dans la Résistance, sa détention à Ravensbrück, le procès de Nuremberg, ses engagements pour la paix, pour le droit des femmes… Entrée libre dans la limite des places disponibles. Inscription : 04 76 85 19 26

DANSE

Dimanche 22 mai 2005 – 16h Maïté Louis, violon Récital de musiques tziganes et espagnoles : Sarasate, Granados, Lalo, Saint-Saëns

Mai 2005 Au gré des souffles. Compagnie Virgules et pointillés En résidence au Musée dauphinois du 4 mai au 5 juin. Spectacle les 28 et 29 mai.

Dimanche 29 mai 2005 – 16h Passions et solitudes – Musique ancienne Sylvie Lemariey, soprano – Edwige Vanackère, luth – Catherine Arnoux, viole de gambe Dowland, Purcell, Lambert, Marais, Lully

Mai 2005 Parcours d’écriture chorégraphiques dans les lieux patrimoniaux en Isère. Compagnie Anne-Marie Pascoli. En résidence : au Musée Hébert du 9 au 13 mai (spectacle les 13 et 14 mai à 20h30) et au Musée de Saint-Antoine l’Abbaye du 23 au 28 mai (spectacle le 28 mai à 20h30 et le 29 ami à 16h00).

Musée d’art sacré contemporain de Saint-Hugues-de-Chartreuse – 04 76 88 69 79 Dimanche 29 mai 2005 – 16h Musique anglaise Eugène Ferré et Marie-Claude Vallin, préparation musicale. Voix et luth. Département de musique ancienne du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon Dimanche 26 juin 2005 – 16h Alla Francesca Pierre Hamon, flûtes à bec – Angélique Mauillon, harpe gothique, harpe triple Estampies et pièces instrumentales du codex Faenza et du Buxheimer Orgelbuch ; diminutions et suites de danse de Bassano, Selma y Salaverde, Spadi, Rossi ; sonates de Fontana, Cima, Castello Musée Hector-Berlioz – La Côte-Saint-André – 04 74 20 24 88 Dimanche 12 juin 2005 – 16h Feuilleton Stendhal “L’Italie” Solistes et comédienne L’Atelier des Musiciens du Louvre • Grenoble – direction Mirella Giardelli Dernier volet de cette saga littéraire et musicale, “L’Italie” est une évocation festive de la latinité de La Chartreuse de Parme au son de Rossini, Cherubini, Cimarosa, Bellini… Samedi 18 juin 2005 – 16h Autour de Hector Berlioz Thierry Caens, préparation musicale Quintette de cuivres du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon

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LECTURES

L’Atlas culturel des Alpes occidentales sous la direction de Colette Jourdain-Annequin Cet atlas invite le lecteur à suivre sur la longue durée la formation et l’évolution des cultures alpines. Préhistoriens, historiens, historiens d’art, archéologues, dialectologues, ethnologues et géographes, réunis autour du programme ERICA (Évolutions, Résistances et Identités des Cultures alpines) proposent une approche pluridisciplinaire d’un espace qui, jusque-là, n’avait guère fait l’objet d’études d’ensemble. Textes et cartes, images et représentations témoignent ensemble de ce qui fonde l’identité mais aussi la diversité de peuples confrontés aux contraintes d’un environnement rude et aléatoire ; de ce que furent leurs héritages, leur histoire plus ou moins longuement partagée. Autant de données qui éclairent la formation des États modernes. Novembre 2004. Éditions Picard. 86 euros.

ÉDITO

La qualité d’une démarche culturelle se mesure aussi à son engagement dans la durée. Et dans le domaine du patrimoine plus encore que dans les autres, c’est l’inscription d’une action dans le temps qui fait sens. Répondant à la demande d’Isérois toujours plus nombreux, le Conseil général poursuit son effort de mise en valeur de l’héritage patrimonial et architectural de notre département. Il possède notamment, et entretient avec soin, des sites aussi prestigieux que l’ancien palais du Parlement à Grenoble ou le château de Vizille. Malgré le désengagement de l’État, dans ce domaine aussi, LE CONSEIL GÉNÉRAL NE RENONCERA PAS À SA POLITIQUE AMBITIEUSE DE PRÉSERVATION ET DE VALORISATION DE NOTRE PATRIMOINE. LE PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL

ANDRÉ VALLINI DÉPUTÉ DE LISÈRE

Le Vercors, forteresse oubliée Michel Wullschleger Terre de transition entre les Préalpes du Nord et les Préalpes du Sud, cette moyenne montagne a été considérée, à tort, comme une forteresse verrouillée par ses remparts de calcaire. Pourtant, l’histoire montre qu’elle est, depuis toujours, un espace de circulation, d’échanges et d’accueil, doté de riches cultures et d’un vrai patrimoine, naturel et culturel. Novembre 2004. Le Dauphiné libéré, collection “Les Patrimoines”. 50 pages. 6 euros. Histoires et mémoires de la Seconde Guerre mondiale Grenoble en ses après-guerres Philippe Barrière Cet ouvrage a pour ambition d’essayer de comprendre comment, entre 1944 et 1964, soit la durée d’une génération, s’est structurée la mémoire grenobloise de la Deuxième Guerre mondiale, laquelle conserve localement une forte résonance. Quel(s) souvenir(s) conserve une région, dont on sait qu’elle s’est distinguée par l’importance de son engagement dans la Résistance ? Comment se souvient-on des “années noires” à Grenoble et dans l’Isère ? Qui sont les acteurs de mémoire à l’œuvre dans la région ? Doit-on parler de mémoire ou de mémoires plurielles ? Un cheminement distancié et raisonné, qui se place volontairement sur le terrain de l’histoire politique et culturelle. Novembre 2004. Presses universitaires de Grenoble, collection Résistances. 651 pages. 30 euros La presse quotidienne grenobloise Septembre 1939/août 1944/L’information en temps de guerre Bernard Montergnole S’il existe des études d’ensemble sur la presse entre 1940 et 1944, il n’y en a pas sur la presse de province, pour la même période. L’auteur a donc dépouillé les trois journaux de Grenoble qui ont accepté les conditions exigées par la censure et se sont engagés dans une collaboration plus ou moins volontaire avec le régime de Vichy : La République du Sud-Est, porte-parole de l’Église catholique et des grandes orientations idéologiques du nouveau régime ; La Dépêche dauphinoise, d’opinion radicale-socialiste et laïque, qui se contente de suivre les directives officielles ; le cas du Petit Dauphiné, le plus important en tirage et en notoriété, est plus complexe, car les rédacteurs, tout en respectant les règles imposées, représentent une opinion plus ouverte à la critique. Octobre 2004. Presses universitaires de Grenoble, collection Résistances. 32 euros

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Châteaux médiévaux en Rhône-Alpes Ouvrage collectif coordonné par Michel Colardelle et Jean-Pierre Moyne Conçu à l’origine pour accompagner la visite en Rhône-Alpes de chercheurs européens spécialisés dans l’étude des châteaux, ce guide présente, autour de sept circuits (cartes à l’appui), un choix d’édifices remarquables (fortifications de terre et de bois, châteaux de pierre, bourgs castraux ou maison fortes). Une sélection réalisée au regard de la qualité des vestiges conservés ou de l’étendue des études historiques et archéologiques réalisées. Éditions CPI. 102 pages. 15 euros L’Alpe n° 26 Montagne et littérature. Pour écrire un mot. Quel rapport la littérature entretient-elle avec la montagne ? La réponse est simple, c’est tout un ! Toute œuvre ne représente-t-elle pas une ascension périlleuse et toujours mortelle vers des sommets jamais atteints et des gouffres d’espérance infinie ? Des Romantiques à Dino Buzzati, de Rétif de la Bretonne à Marcel Proust, de George Sand à Elfriede Jelinek, de Charles-Ferdinand Ramuz à Mario Rigoni Stern, l’écriture reste l’ultime aventure humaine quand tous les champs du possible ont été gravis. Décembre 2004. Éditions Glénat. 15 euros L’Alpe n° 27 Au bon air de la montagne Existe-t-il un bon air dans les montagnes, un air qui favoriserait la santé ou la guérison de la maladie ? Nul ne peut l’affirmer mais il semble acquis, avec la naissance du tourisme d’altitude au XIXe siècle, que la pollution y soit moins forte que dans les banlieues enfumées et malsaines nées de la révolution industrielle. La lutte contre le fléau que fut la tuberculose va durant un siècle mobiliser la science médicale, induire la construction en montagne d’immenses complexes hospitaliers où les conditions de séjour seront parfois proches de l’incarcération. Mais les sanatoria alpins seront aussi des lieux où le rêve, l’étude et parfois la création pourront s’épanouir. Printemps 2005. Éditions Glénat. 15 euros La Pierre et l’Écrit n° 15 Dirigée par René Favier, président de l’association Patrimoines de l’Isère : culture et histoire. La Pierre et l’Écrit s’est fixée comme objectif de fournir à un large public une information solide et attrayante sur l’histoire et le patrimoine régional. Elle est la seule revue existante offrant des études inédites, des comptes-rendus de lectures et des chroniques d’actualité à l’échelle de l’ancienne province du Dauphiné. Au programme de ce numéro, treize articles signés de conservateurs, d’historiens, de chercheurs, d’enseignants et de simples passionnés d’histoire et de patrimoine. Novembre 2004. Presses universitaires de Grenoble, collection La Pierre et l’Écrit. 31 euros. Cicatrices murales – Les graffiti de prison Le Monde alpin et rhodanien, 2004 Le gros volume de cette revue est consacré aux graffitis de prison, ces témoignages souvent anciens (certains datent du Moyen Âge) qui nous transmettent un peu de la vie des prisonniers, au fil des siècles. Les exemples étudiés proviennent d’anciennes prisons de Provence ou du Dauphiné, mais aussi d’Espagne ou d’Italie. Et se poursuivent avec l’analyse des graffitis des trop fameuses portes des cellules de la Gestapo, cours Berriat à Grenoble. Une deuxième livraison de la revue présentera un ensemble de texte variés sur les thèmes de l’ethnologie régionale, du Val d’Aoste au Dauphiné, du juif errant au récit légendaire cévenol, etc. Parution des deux volumes en janvier 2005.

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PATRIMOINE EN ISÈRE - LE JOURNAL N°17 HIVER 2004-05 36 pages

SOMMAIRE ÉDITO P02 CONNAÎTRE P03 PROTÉGER/RESTAURER P08 VALORISER/PARTAGER P17 MUSÉES P24 LE GUIDE P31

N°17 PATRIMOINE EN ISÈRE LE JOURNAL N°17 HIVER 2004-05 - 36 pages Conseil général de l’Isère Musée dauphinois, 30 rue Maurice Gignoux 38031 Grenoble cedex 01 Téléphone : 04 76 85 19 01 Télécopie : 04 76 87 60 22 http://www.isere-patrimoine.fr Directeur de la publication : Jean Guibal Rédactrice en chef : Marianne Taillibert Rédaction : Agnès Perrière, Audrey Passagia Conception graphique : Wake up (Eric Leprince, Georges Riu) Crédits photographiques : Sébastien Secchi, Denis Vinçon, collection Germaine Tillion, Charles Joisten, Alain de Montjoye, Annick Clavier, Maryvonne Arnaud Émilien David, musée Mainssieux, musée grenoblois des sciences médicales, musée Pasteur, centre médical Daniel Douady. Réalisation : Cent pages Tirage : 10 000 exemplaires Dépôt légal : 1er trimestre 2005 ISSN 1269-3227

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LE JOURNAL

N°17

ISSN 1269-3227

Sur le web www.isere-patrimoine.fr www.musee-dauphinois.fr www.musee-archeologique-grenoble.fr www.resistance-en-isere.fr www.ancien-eveche-isere.fr www.musee-hector-berlioz.fr

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En couverture ACONIT , Grenoble Photo Sébastien Secchi

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LE PATRIMOINE INFORMATIQUE

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