Résistance & Droits de l'Homme n°10

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n°10 novembre 2008

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Journal du Musée de la Résistance et de la Déportation & de la Maison des Droits de l’Homme

RÉSISTANC E

& DROITS DE L’HOM M E

édito

Face au génocide des Cambodgiens photographies de Dominique Mérigard

à partir du 7 novembre 2008

Deux temps, deux expositions Il est peu d’événements dans le monde qui n’aient de témoin ou de porte-parole à Grenoble ! Tel est en effet le cas de toutes les grandes communautés urbaines d’aujourd’hui, faites de composantes d’origines si diverses qu’elles finissent par refléter la diversité des cultures et des vécus de l’humanité tout entière. Ainsi de l’Asie du Sud-Est et plus précisément du C ambodge, dont un millier d’Isérois au moins sont originaires. Pourquoi ? Parce qu’entre 1975 et 1979, près d’un million sept cent mille personnes y furent les victimes d’un régime barbare et qu’une partie des rescapés trouva ici refuge.

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Tandis que résonnaient encore les paroles de Robert Badinter, invité à Grenoble en 1998, à l’occasion du 50e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, l’idée commençait à naître de créer un lieu fédérateur, dédié aux Droits de l’Homme. Le nouvel exécutif du Conseil général de l’Isère, à qui j’ai proposé la création d’une Maison des Droits de l’Homme (MDH), en décembre 2001, a approuvé ce projet, indissociable de la mémoire des luttes pour les libertés menées dans notre département. La MDH a donc vu le jour dans le prolongement du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère (MRDI). Des cycles de rencontres ont été organisés ; les Cahiers de la Maison des Droits de l’Homme, dont le n° 3 est sous presse, en publient les actes ; un site Internet et ce bulletin ont été créés, sous le titre commun de Résistance & Droits de l’Homme, afin de bien marquer la filiation des engagements et des actions, et de justifier leur traitement au sein du MRDI. Plusieurs expositions et autant de publications ont rappelé des évènements douloureux et amené des réflexions sur le génocide des Arméniens, la guerre en Tchétchénie, la guérilla en Colombie, la dictature argentine… De 2006 à 2008, une exposition du Musée dauphinois, Rester libres! passe en revue, des Allobroges aux militants d’aujourd’hui, les principales luttes menées ici, au nom de la liberté et des Droits de l’Homme, associée elle-même à deux publications et un film : Résister, militer… Enfin, durant ces dix dernières années, le Musée de la RésistanceMaison des Droits de l’Homme, a considérablement renforcé ses liens avec les associations de l’Isère qui œuvrent pour la défense des Droits de l’Homme. Riche d’un millier de contacts, un réseau départemental est désormais, en ligne sur le site www.resistance-en-isere.fr. Ces contacts et les réflexions qu’ils génèrent constituent un atout considérable pour la suite. Cette année, nous commémorons le 60ème anniversaire de la DUDH, c’est l’occasion pour le Conseil général de manifester son engagement et sa volonté d’agir pour le respect des valeurs universelles exprimées dans chacun des trente articles de la déclaration. Nous serons ainsi partenaires de très nombreuses initiatives des associations. Le Musée …/…

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l’expo

S-21 Face au génocide des Cambodgiens Ecoutons L. Sinhan : « Mon deuxième fils a été déporté dans la province de Takéo. On l’a fait travailler jusqu’à ce qu’il ait été malade. Ils lui ont fait des piqûres et il est mort. » ou L.Sophal : « Je voudrais également parler de mon oncle, Ly Chan, le grand frère de mon père. Il a été parmi les premiers à être arrêté. On ne l’a plus jamais revu. Il avait deux enfants qui étaient professeurs à Phnom Penh, Ly Puthy et Ly Puthorn. Toute la famille a été liquidée. ». Tous témoignent de ces destins familiaux brisés à jamais. Résistant à l’oubli ils gardent au fond d’eux-mêmes la mémoire des leurs disparus autant que des coupables qui doivent être jugés : « Je suis très heureux de voir un tribunal international, mais trente-trois ans ont passé. Cependant, tant que la justice ne sera pas rendue, on ne pourra pas tourner la page. Je demande aussi où sont les autres responsables, en dehors de ceux qui ont été mis en accusation et ceux qui sont morts ? – Pol Pot est décédé en 1998 ? - Ils sont en train de diriger le pays ! S’ils

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peuvent se maintenir au pouvoir, c’est grâce à leur politique où se mêlent les enlèvements, les arrestations, la corruption. J’ai toujours pensé à mes compatriotes. Je vois toujours les larmes de ceux qui souffrent au Cambodge, qui sont privés de liberté et des Droits de l’Homme. Je me dis toujours que la tragédie du Cambodge continue » dit R.Tat. Récemment recueillis, ces témoignages méritent un écho particulier en ce 60e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. D’où l’idée de leur consacrer une exposition, susceptible d’alimenter, durant sa présentation, une ample réflexion sur les génocides que certains préfèrent appeler crimes de masse, sur la mémoire qu’il faut nécessairement en conserver pour éviter qu’ils ne se reproduisent mais aussi sur la justice qui doit être rendue dans le cadre des tribunaux pénaux internationaux. S’agissant de la mémoire des victimes des Khmers rouges, et plus précisément de l’un des plus importants centres de détention et de torture, S-21, un impressionnant travail existait, réalisé par le photographe Dominique Mérigard : « À S-21 - dit-il -, tout n’est que violence, souffrance et cruauté. L’utilisation de la

torture dans le but d’extorquer l’aveu de crimes réels ou, le plus souvent, imaginaires nous ramène au temps de l’Inquisition. La plupart des prisonniers du centre étaient considérés comme des hérétiques qui, après avoir œuvré pour l’Angkar (« l’Organisation »), avaient perdu la foi en la révolution et souhaitaient lui nuire. Les purges à l’intérieur du Parti et au sein même de S-21 rappellent celles menées en URSS et en Chine communistes. (…) Et les exécutions massives des prisonniers de S-21 à Choeung Ek, le « champ de la mort » à quinze kilomètres de Phnom Penh, ressemblaient plus à l’abattage d’animaux qu’à la mise en œuvre d’une peine capitale. Les tortionnaires khmers rouges avaient mis à profit les conseils des Vietnamiens, des Chinois et des Russes, mais l’univers du camp pouvait également s’apparenter au système concentrationnaire mis en place par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. » Ces considérations suffisent pour justifier la présentation des travaux de Dominique Mérigard au Musée. Nous lui sommes reconnaissants de l’avoir accepté et fiers de les présenter, de novembre 2008 à avril 2009.


édito (suite) …/… de la Résistance-Maison des Droits de l’Homme, vous invitera, en compagnie des Isérois d’origine cambodgienne, à revenir sur l’un des crimes de masse majeurs du XXe siècle. Cette réflexion, proposée aussi dans le cadre du 60e anniversaire, permettra d’évoquer la question essentielle de la justice internationale. L’actualité nous le montre : le rappel aux valeurs universelles de la DUDH est indispensable. Avec le Musée de la Résistance-Maison des Droits de l’Homme, nous continuerons à dire et montrer pourquoi. ◗

Christine Crifo Vice-présidente du Conseil général de l’Isère, déléguée aux actions de mémoire et aux Droits de l’Homme

Ossements découverts dans un charnier au lendemain du régime khmer rouge, 1984 Coll. Somalay Hennequin

Au cours de la préparation de cette exposition, cependant, les témoignages recueillis auprès d’Isérois d’origine cambodgienne furent beaucoup plus nombreux que prévu. S’y joignirent des documents, des photographies, des objets et d’autres témoignages encore, liés cette fois à leur installation, aux aides qu’ils reçurent et aux possibilités qu’ils trouvèrent de demeurer là et de s’intégrer à la population iséroise. La matière devint rapidement d’une telle richesse que le projet de réaliser un long métrage susceptible de valoriser la force des témoignages filmés, naquit aussitôt. Quant aux informations qui surgissaient et renseignaient aussi l’action des associations telles le Secours Catholique ou le Comité dauphinois de secours aux réfugiés (GDSR), elles constituèrent un tel ensemble qu’il ne put être question de les associer, comme prévu, aux photographies de Dominique Mérigard. Aussi la décision fut vite prise de réaliser une deuxième exposition qui, d’avril à septembre 2009, présentera le refuge cambodgien en Isère et mettra dignement en valeur, avec la participation des associations partenaires et notamment de celle des Cambodgiens de l’Isère, les documents collectés. ◗

Famille cambodgienne installée dans une des chambres du centre d’hébergement ouvert par le Secours Catholique à Lumbin (Isère), 23 décembre 1975 Coll. Le Dauphiné Libéré. © Le Dauphiné Libéré

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Affiche du Comité dauphinois de secours aux réfugiés du Sud-Est asiatique pour sensibiliser l’opinion publique au sort des boat people, 1979 ou 1980, fonds Comité dauphinois de secours aux réfugiés du Sud-Est asiatique, coll. École de la paix de Grenoble.

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Des enseignements à tirer Tragédie universelle par définition puisqu’elle nie à des humains le droit de vivre, le génocide pose avec une acuité sans égale la question des Droits de l’Homme. L’expérience en avait déjà été faite, tant à propos de la Shoah que du génocide des Arméniens : chaque fois, était apparue la nécessité de ne surtout pas faire désespérer de l’humain et de montrer, au-delà des horreurs du désastre accompli et des difficultés à s’en défaire, quelles étaient les résistances, les secours, les tentatives de réparation, les avancées de la justice, les possibilités de résilience… Marcel Lemonde, juge au Tribunal Khmers rouges, estime comme indispensable l’exercice de la justice internationale. Réfléchir aux valeurs qui feraient l’assentiment de tous les peuples de la terre sans rien altérer des cultures de chacun, demeure d’une grande nécessité dans l’actualité du monde perturbé d’aujourd’hui. Puisse ce 60e anniversaire offrir l’occasion, grâce au Cambodge, de faire progresser cette idée. ◗

Un partenaire privilégié :

l’Ecole de la paix Dès leur création, le Musée de la Résistance et de la Déportation et l’Ecole de la paix étaient destinés à travailler ensemble. En effet, les résistants et les déportés qui fondaient ce Musée, dans les années 1960, annonçaient déjà qu’ils le créaient pour le progrès de la paix dans le monde. Quant à l’Ecole de la paix, qui ouvre ses portes à Grenoble il y a dix ans, son objectif est clair : développer une pédagogie de « la culture de la paix ».

Tout juste créée, lors du 50e anniversaire de la DUDH, l’Ecole de la paix participait au collectif qui avait été constitué pour marquer l’événement et se rapprochait ainsi du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère qui l’avait initié, aux côtés d’Amnesty International et le la Ligue des Droits de l’Homme notamment. Ensuite, les équipes apprirent à se connaître et s’apprécier, et quand au début des années 2000, le Conseil général de l’Isère demande qu’un projet de Maison des Droits de l’Homme soit instruit au sein du Musée de la Résistance, c’est spontanément que l’Ecole de la paix y prend part. Des échanges qui eurent lieu alors, évoquons ici ceux qui permirent de partager, notamment en 2004, autour d’une exposition itinérante, nombre de réflexions sur la Colombie, les FARC, Ingrid Betancourt... Disposés à continuer, c’est assez vite du Cambodge qu’il fut question.

Marcel Lemonde, l’un des deux magistrats français du tribunal international cambodgien chargé de juger les Khmers rouges, Phnom Penh, 2007 Coll. Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens

Inauguration des locaux de l’École de la paix à Grenoble, mai 1998 Coll. École de la paix de Grenoble

Du côté de l’Ecole de la paix, la mobilisation provoquée par le génocide fut l’une des causes majeures de sa création. Aussi étaitil logique d’y revenir pour son dixième anniversaire. Le souci d’aider le peuple cambodgien à se reconstruire reste par ailleurs partagé par les membres de son équipe. Aussi des actions se poursuivent, ici et au Cambodge, dont la connaissance et la compréhension méritent d’être améliorées, tant elles sont riches d’enseignement pour l’humanité entière. ◗

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interview

Dominique Mé rigard, p ho t o g r a p h e

Dominique Mérigard

Pouvez-vous nous dire quelques mots de votre parcours de photographe ? Mon premier réel contact avec la photographie a eu lieu à l’école Estienne, l’école du livre à Paris. J’y ai eu d’illustres prédécesseurs comme Robert Doisneau, Édouard Boubat ou Willy Ronis. C’est en 1989, peu de temps après avoir découvert ses images que j’ai rencontré Bernard Plossu, un autre grand nom de la photographie française. C’est lui qui m’a montré la liberté avec laquelle on pouvait pratiquer la photographie. Avec le temps, j’ai trouvé ma propre écriture photographique et la mémoire, le temps, la trace, sont devenus mes axes de recherche privilégiés. Dans quel contexte avez-vous connu le Cambodge ? Je suis allé au Cambodge pour la première fois en décembre 1994, invité par une ONG française, pour enseigner la photographie et le graphisme à l’École royale des BeauxArts de Phnom Penh. Cette mission était couplée à une résidence d’artiste. La situation dans le pays était encore tendue et, peu avant mon départ, le ministère français des Affaires étrangères a voulu annuler ou reporter ma mission. J’ai insisté pour partir quand même et, une fois sur place, j’ai découvert un pays qui contrastait avec l’image véhiculée par les médias, de dangerosité totale due aux Khmers rouges.

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interview

Dans quelles conditions et pourquoi avez-vous réalisé la série photographique Témoin S-21 ? Comme je l’explique dans mon livre Témoin S-21. Face au génocide des Cambodgiens, je n’ai pas choisi de travailler sur ce sujet. C’est arrivé par hasard, parce que mes étudiants m’ont emmené visiter S-21 dès le lendemain de mon arrivée à Phnom Penh. J’ai ensuite voulu transmettre ce que j’avais vu et surtout ressenti alors, mais également, en contrechamp, montrer toute l’humanité qui se dégageait des Cambodgiens que je rencontrais. Pourquoi la présentation de vos photographies au Musée vous paraît-elle avoir du sens ? Ces photographies résultent d’une rencontre avec l’histoire et j’ai voulu témoigner de cette rencontre de la façon la plus juste possible. Je pense qu’il est aussi logique que ce travail soit présenté dans un Musée d’histoire plutôt que dans une galerie d’art. La pertinence est encore plus grande quand on connaît les liens étroits des Cambodgiens avec l’Isère, pays d’accueil de nombre d’entre eux. J’ai hâte d’avoir leur sentiment sur les images qui vont être exposées. Pouvez-vous nous en dire davantage sur le parcours que vous proposez ainsi au visiteur ? Ce que je veux communiquer au visiteur, c’est le choc visuel et émotionnel qui a été le mien à S-21 et la prise de conscience de ce qu’avait été ce lieu symbole de l’histoire du Cambodge sous le régime des Khmers rouges. Ce choc a été suivi d’un questionnement qui se matérialise au travers des portraits de Cambodgiens que j’ai réalisés : pourquoi et comment le génocide avait pu avoir lieu et comment ils y avaient survécu. Qu’avez-vous retiré de votre deuxième voyage au Cambodge, en avril 2008, soit presque quinze ans après avoir réalisé ce travail photographique ? Ce retour au Cambodge a été pour moi très émouvant. J’ai retrouvé mes anciens étudiants. Ils ont tous trouvé leur place dans la société et font partie de cette classe moyenne qui a réussi à émerger après toutes ces années d’instabilité. À côté de cet aspect positif, j’ai pu constater à quel point la société cambodgienne est divisée. D’un côté, les personnes qui ont l’argent, en profitent et le montrent de manière ostentatoire. De l’autre, celles qui n’en ont pas, la majorité en fait, particulièrement dans les campagnes. Le fossé se creuse et ne semble pas près de se combler, bien au contraire, au risque que la société n’explose.

Avez-vous le projet d’y retourner à nouveau, dans un avenir proche ? En effet, et dès que l’exposition au Musée aura commencé. Je vais continuer de travailler sur les traces du génocide en réalisant notamment une série de portraits de personnes nés entre 1975 et 1979, durant la période khmère rouge. Ces images seront accompagnées d’entretiens réalisés par une

journaliste. Je souhaite également continuer de saisir le bouleversement urbanistique que subit actuellement Phnom Penh. Mon histoire avec le Cambodge n’est, de toute évidence, pas terminée… ◗

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publications

Face au génocide du Cambodge à l’Isère Réalisée en étroite relation avec les partenaires de l’exposition, et en premier lieu l’École de la paix de Grenoble et l’Association des Cambodgiens de l’Isère, la nouvelle publication du Musée répond à plusieurs objectifs : ceux de donner des clefs de lecture pour comprendre l’histoire contemporaine du Cambodge, d’aborder les procès actuels des responsables Khmers rouges et la diversité des réflexions qu’ils occasionnent, de livrer une première restitution du travail de mémoire qu’a engagé le Musée avec les Cambodgiens de l’Isère et les personnes qui leur ont été solidaires lors du refuge dans le département. Ainsi, parmi les contributions que le Musée a sollicitées auprès d’ “experts” issus du monde universitaire et de la société civile cambodgienne, citons celle de l’historien Bernard Bruneteau analysant le processus génocidaire khmer rouge et sa singularité ou encore celles du juge Marcel Lemonde et de François Ponchaud débattant du principe de justice universelle à l’entame des procès internationaux de Phnom Penh. Cet ensemble d’une dizaine de textes mêle les approches historique, juridique, politique, voire philosophique. Les témoignages du génocide, au cœur de l’ouvrage, nous renvoient quant à eux à la tragique réalité des années sombres du régime de Pol Pot. Pour terribles que soient leurs vécus, on ne peut être que frappé par la grande force morale qui se dégage des propos recueillis. Tous y expriment la même détermination à voir juger les responsables de ces crimes. L’histoire de ces rescapés est aussi celle, réconfortante, d’un grand élan de générosité en France. Ainsi, en Isère et dans d’autres départements, militants associatifs, simples bénévoles déployèrent une activité remarquable pour favoriser l’intégration des réfugiés du Cambodge mais aussi du Laos et du Vietnam – en proie à des régimes autoritaires – de 1975 jusqu’au début des années 1990. Somme toute, le Musée propose par cet ouvrage le premier récit d’une histoire qui jusque-là avait été ignorée, celle des Cambodgiens de l’Isère.

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Face au génocide, du Cambodge à l’Isère, un ouvrage du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère – Maison des Droits de l’Homme, novembre 2008, 200 pages, 21 €.

Témoin S-21 Face au génocide des Cambodgiens La section spéciale S-21 à Phnom Penh, aujourd’hui musée du Crime génocidaire, fut, entre 1975 et 1979, sous le régime de Pol pot, la plus sinistre des prisons. C’est à l’exploration de la mémoire de ce désastre que nous convie Dominique Mérigard à travers des photographies qui explorent sans effets la fragile frontière entre l’humain et l’inhumain. Ainsi que le souligne Bernard Plossu dans la préface du livre, ces images « disent l’indicible », avec une rigueur qui « témoigne juste ».

Témoin S-21. Face au génocide des Cambodgiens, Dominique Mérigard, préface Bernard Plossu, Editions Le bec en l’air, 2008, 64 pages, 22 €.


événement

Le 60e anniversaire de la Dé claration Universelle des Droits de l’Homme Le 10 décembre 1948, 48 états signataires adoptent la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH), dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU). Inspirée de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, ce texte témoigne aussi de la nécessité de donner à l’humanité, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la possibilité de se ressaisir et de redonner un sens positif à son histoire. 60 ans après, des organisations continuent d’intervenir sur toute la planète pour le respect de droits souvent bafoués. Dans le seul département de l’Isère, quelque 850 associations militent pour leur défense à travers quantités de causes. Le 10 décembre 2008, la DUDH a soixante ans !

un riche programme qui sera diffusé à partir de la mi-novembre. Près d’une trentaine de manifestations sont organisées autour des articles de la DUDH : conférences, expositions ou encore projections qui seront l’occasion de sensibiliser le grand public à la question des Droits de l’Homme. En lien avec ces manifestations, deux temps forts sont organisés durant la semaine du 8 au 14 décembre. L’ouverture de la semaine aura lieu le lundi 8 décembre, à la Maison

de l’Avocat, en présence des élus du Conseil général de l’Isère, de la Ville de Grenoble et du Barreau de Grenoble. Plusieurs personnalités d’envergure nationale devraient également se joindre à ce lancement. Le 10 décembre, jour anniversaire, une marche collective des associations en faveur des Droits de l’Homme déambulera dans les rues de Grenoble, pour se rendre symboliquement sur le parvis des Droits de l’Homme, au Jardin de Ville. ◗

Afin de célébrer cet événement, le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère -Maison des Droits de l’Homme s’est engagé dans plusieurs réalisations.

Les Droits de l’Homme racontés aux collégiens de l’Isère La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme est le principal texte international affirmant les droits humains. Etudiée en éducation civique de la sixième à la troisième, est-elle pour autant connu des collégiens ? Un document intitulé Les Droits de l’Homme racontés aux collégiens de l’Isère, à l’usage des enseignants et des collégiens isérois, vient ainsi d’être réalisé par le MRDI-MDH. Ayant vocation à être utilisé comme un outil d’accompagnement des programmes scolaires, ce document présente l’ensemble des articles de la Déclaration et son histoire, comme il fait aussi apparaître au regard de l’expérience des jeunes militants associatifs agissant aujourd’hui dans notre département, les différences qui existent entre la théorie et la pratique des Droits de l’Homme. Les brochures ont été adressées aux principaux de chaque collège du département, mi-octobre.

Le programme des manifestations Pour cet anniversaire, des associations et des institutions iséroises, rassemblées autour du Conseil général de l’Isère et de la Ville de Grenoble, proposent, de novembre à décembre 2008, de célébrer les Droits de l’Homme, au fil d’événements signalés dans

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la prochaine expo

Le train s’arrêta à Grenoble Mémoires de républicains espagnols Arandon, 25 septembre 1939. Réfugiés espagnols. Coll. particulière

Le 18 juillet 1936, les troupes du Maroc, commandées par le général Franco, débarquent dans la péninsule : toutes les garnisons se soulèvent contre le gouvernement de la République espagnole. Les deux camps reçoivent une aide étrangère et l'Espagne devient le champ de bataille du fascisme contre le socialisme. L'URSS, fournit aux républicains, des techniciens, du matériel et une importante aide financière. L'Allemagne et l'Italie apportent leur soutien aux nationalistes, principalement sous forme aérienne (Légion Condor) et l'Italie par l'envoi de quelque 50 000 volontaires fascistes. La guerre d'Espagne, surtout dans le domaine de l'aviation, devient le banc d'essai des armes et des techniques nouvelles. Que l’on se souvienne, le 26 avril 1937, du bombardement de Guernica ! Les premiers volontaires étrangers, aux côtés des Républicains, sont déjà sur place, essentiellement des réfugiés politiques allemands et italiens. En septembre 1936, est créée une centurie française, dénommée Sébastien Faure. L'acte fondateur des Brigades internationales est la réunion du présidium de l'Internationale communiste qui se tient à Moscou le 18 septembre 1936. D'après les estimations, 32 000 volontaires étrangers ont combattu dans les Brigades internationales de l'automne 1936 au printemps 1939, dont 10 000 français, parmi lesquels une trentaine d’Isérois. En Isère, à l'été 1937, un premier convoi de 450 réfugiés espagnols est réparti entre l'école Vaucanson et le centre d'hébergement de Voiron, avant d’être regroupé au Fort-Barraux à l'automne. Le 2 février 1939, 1850 réfugiés arrivent en gare de Grenoble et sont dirigés sur le Palais de la Houille Blanche ; le lendemain, un deuxième convoi, comprenant 580 réfugiés, les rejoint. Le 13 juillet 1939, l'ensemble des réfugiés quittent Grenoble pour le camp d'Arandon, près de Morestel. Parmi les brigadistes qui joueront un rôle important dans la Résistance, quelques figures se dessinent notamment Marco Lipszyc, Georges Polotti, Gabriel Faure et Joseph Sisti. Pour ces hommes, la Résistance est la suite logique de leur engagement en Espagne. A partir d’une trentaine d’affiches proposées par l’Institut CGT d’histoire sociale (Lyon) relatives à la Guerre d’Espagne (les mouvements républicains, l’intervention ou la non intervention, la solidarité internationale, les Brigades…) l’exposition abordera à la fois, la situation des Espagnols républicains, réfugiés en Isère, et l’engagement dans les Brigades, d’hommes qui vont s’illustrer de nouveau dans la Résistance en Isère. Outre le partenariat de l’Institut d’histoire sociale, cette opération bénéficie aussi de celui du Casal català de Grenoble grâce auquel des témoins ont été repérés et vidéofilmés et des collectes de photographies et de documents ont été effectuées. ◗

Marco Lipszyc, brigadiste puis chef départemental des FTP de février à mai 1944. Coll. MRDI

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courrier

Le courrier des visiteurs Depuis 1994, le musée prend des rides. Il doit se transformer, se rendre plus moderne, s’agrandir, acquérir de nouveaux documents et devenir « lumineux » pour éclairer nos héros. F. C.

Il faudra bientôt ajouter une salle qui parlera des lois actuelles sur l’immigration (test ADN, centres de rétention, rafles). Notre mémoire s’efface, la discrimination est toujours là, résistons ! J. B.

Désolé, mais de nombreux aménagements ont eu lieu dans le musée, depuis 1994. En 2001, plusieurs parties des présentations, sur l’internement et les maquis, notamment, ont été actualisées. Consécutivement à l’exposition temporaire « Être juif en Isère », en 1997, une partie nouvelle a été conçue sur la situation des Juifs en Isère et la résistance juive. Suite aux collectes et aux recherches effectuées dans le cadre du 60e anniversaire de la fin du système concentrationnaire, la présentation de la Déportation a été entièrement refaite en 2008, enrichie de données nouvelles. Actuellement, c’est la dernière partie des présentations, celle qui relie la Résistance et ses valeurs aux questionnements d’aujourd’hui, dont le renouvellement est à l’étude. Vous avez raison, par contre de proposer l’agrandissement du musée. Nous sommes nombreux à le souhaiter et à le demander.

Il est vrai que dans bien des cas, les acquis de la Résistance et les Droits de l’Homme restent toujours à défendre. Puissent les réflexions proposées dans le cadre du 60e anniversaire de la DUDH, raviver les mémoires et engager les citoyens que nous sommes à lutter pour qu’ils soient véritablement appliqués. C’est dans ce sens que la dernière partie des présentations du musée est actuellement repensée, afin que la relation entre Résistance et Droits de l’Homme soit d’une totale évidence.

Le musée de la Résistance reflète bien l’histoire et la mémoire de cette période sombre. Cependant doit-on associer celle-ci avec une « sorte de résistance » de sans-emplois ? C. F. Même si la réponse est oui (CF « Résistance & Droits de l’Homme n° 8), la question reste intéressante. Les Résistants et les Déportés qui fondèrent ce musée, dans les années 1960 n’ont jamais voulu le cantonner à leur expérience des années 1940 – 1945, mais l’ouvrir sur les questions d’aujourd’hui et de demain. Or en dénonçant un système qui les exclut et clamant leur détresse par différentes actions, telle l’occupation de lieux publics, les chômeurs de longue durée manifestent leur résistance. La grande majorité des visiteurs de l’exposition Rompre le silence – Mémoires de chômeurs et précaires en Isère n’ont pas contesté, bien au contraire, la juste place d’une telle présentation au Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère.

A quand une expo sur l’expédition de Narvik (1940) où les chasseurs alpins de Grenoble étaient très nombreux. Cet acte de résistance à l’allemand en Norvège a eu une influence sur les grenoblois et les chasseurs alpins rentrés au pays. Ceux qui avaient tenu tête aux allemands en 40 s’en sont souvenus en 43/44. Il faudrait monter cette expo avant que les derniers témoins soient morts. Merci d’y penser. N. R. Le 15 avril 1940, les troupes alliées, dont le 6e et le 12e Bataillon de chasseurs alpins de Grenoble, sont en effet victorieuses face à l'armée allemande, à Narvik. L’événement est rappelé au début des présentations du musée. L’idée d’y consacrer une exposition à part entière est intéressante mais butte pour l’instant sur la rareté des documents.

11 juin 2008, 14h, nous occupons le musée de la Résistance et de la Déportation, pour affirmer la nécessité de résister encore en solidarité avec les personnes sans-papiers, traquées, expulsées ; en solidarité pour les inculpé(e)s de Paris. Trace d’une occupation finalement pacifique et de discussions qui pourraient se poursuivre à propos du statuts des étrangers en France, dans le prolongement de l’exposition que nous avions consacrée à Sangatte, en 2002.

Belle et émouvante exposition « les Résistants de la Viscose ». Le panneau sur Pierre Fries, mon père, a été un choc. Je me souviens des juifs logés chez nous et « exfiltrés » sur le Chambon-sur-Lignon protestant. Je me souviens d’Esclach, dans sa traction avant Citroën noire, venant arrêter mon père. Que de souvenirs ! Félicitations. Dr Daniel Fries, médecin des hôpitaux de Paris Nous sommes reconnaissants au Dr D. Fries pour ce message. La figure de ce patron d’industrie résistant que fut Pierre Fries, à la tête de l’usine de la Viscose, est, grâce à l’ouvrage de Michèle Blondé, Une usine dans la guerre, l’une des découverte de cette exposition. Que de choses encore à apprendre sur cette période fondatrice qui fut celle de la Résistance !

Di s p a r i t i o n s

François Pietka

Originaire de Pologne, il est né le 14 février 1921 à Ujsoly Zywiac. Il s’engage dans la Résistance et est arrêté par la Gestapo le 4 juin 1944 à Carcassonne puis déporté à Dachau en Allemagne, le 2 juillet. Il était chevalier de la Légion d’honneur et titulaire de la médaille militaire. Georges Vivier

Né le 26 mai 1925 à Grenoble, il s’engagea volontairement dans la marine dès l’âge de 17 ans. Il revient à Grenoble, fin 1942, après le sabordage de la flotte à Toulon. Il s’engagea dans la Résistance au sein des Forces unies de la jeunesse (FUJ), sous les ordres de Jean Lécutiez (Lepape). Lors de la manifestation patriotique du 11 novembre 1943, il est arrêté et déporté en Allemagne le 19 janvier 1944, aux camps de Buchenwald, Dora puis Ravensbrück. Il a été conseiller municipal de Jarrie durant plusieurs mandats. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en juin 1983.

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brèves

Le Salon du livre de régionalisme alpin – édition 2008 C élèbre figure de la littérature régionaliste et de l'édition alpine, Raymond Joffre, directeur de la librairie des Alpes et président d'Ex Libris Dauphiné, est l'un des fondateurs du Salon du livre de régionalisme alpin. Sa 17e édition se tient les 21, 22 et 23 novembre 2008 à Grenoble et a pour thème : La Résistance dans les Alpes.

De quelle façon le salon du livre de régionalisme alpin est-il né, avec quels objectifs? Lorsque nous avons créé Ex Libris Dauphiné, notre objectif était de lancer un salon qui regrouperait tous les aspects de la littérature concernant la civilisation des Alpes. Les écrivains régionaux, absents de la littérature officielle, devaient trouver dans cette manifestation la place qu’ils méritaient.

Vous avez choisi cette année pour thème la Résistance dans les Alpes : quelles sont les motivations de ce choix ? Nous sommes tous concernés par cette période où notre province a lutté pour retrouver sa liberté et son honneur. Les souvenirs en sont encore très vivaces : notre mission est de les garder en mémoire et de les transmettre à nos enfants.

Que peut-on trouver au salon ? Du livre neuf et récent au livre ancien, introuvable, des documents inédits, des études disparues, des photos anciennes, des cartes postales, des tableaux régionaux…

Les visiteurs pourront également découvrir (ou redécouvrir) Maquis 1943 – 1944 Les dessins d’Abdon qui avaient été exposés au Musée de la Résistance et de la Déportation en 1994, comment est venue l’idée de les exposer de nouveau ? Pour pouvoir actualiser cette reconquête de notre liberté, nous devons présenter des images afin que les jeunes générations soient pénétrées du courage et de l’abnégation de leurs ainés. Les dessins, les photos, les expositions concrétisent et expliquent plus profondément qu’un discours officiel.

Raymond Joffre

Maquis 1943 – 1944 Les dessins d’Abdon en Vercors, Oisans, Belledonne, Chartreuse, Maurienne 21, 22 et 23 novembre 2008 Ancien musée, bibliothèque de Grenoble, place de Verdun

Impatient d’agir pour la Résistance et de s’engager dans l’action, il gagne le Vercors et rejoint un premier maquis en juin 1943. Il a 22 ans. A l’automne, il est dans l’Oisans et dès l’hiver, en Belledonne, dans la Compagnie Bernard. C’est dans la Compagnie Stéphane, cependant, dont il devient chef de groupe en mai 1944, que ses qualités de courage et de rigueur vont s’exprimer pleinement. Ainsi va-t-il participer aux actions de la célèbre Compagnie jusqu’à la libération de la dernière vallée alpine occupée, la Maurienne, en septembre 1944. C’est ensuite en qualité de chef de section d’Eclaireur Skieur de la même Compagnie, au 15e Bataillon de Chasseurs Alpins, qu’il prend part à la « Guerre des Alpes » en Italie. Il, c’est Abdon. Durant sa vie dans les maquis alpins, Jacques Barré de son nom véritable, met à profit chaque pause et moment de veille pour dessiner ce qu’il voit, au crayon ou à la plume. D’un trait précis et vigoureux, il dresse le portrait de ses compagnons, se rappelle une action, une embuscade, un attentat. Il dessine et nous offre sans le savoir l’unique possibilité de partager chacun des instants de la vie du maquis, les plus héroïques comme les plus réjouissants. En 1994, ses dessins avaient composé la première exposition temporaire du Musée de la Résistance et de la Déportation. Treize ans plus tard, l’édition 2008 du Salon du livre de régionalisme alpin donne aux visiteurs l’occasion de les découvrir à nouveau et d’espérer qu’ils soient enfin publiés.

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brèves

Colloque

Les militaires en Résistance Ain-Dauphiné-Savoie 1940/1944 20 et 21 novembre 2008 Organisé par l’Institut d’Études Politiques de l’Université de Grenoble, la Société des Écrivains dauphinois et l’Union des Troupes de Montagne.

L’histoire de la Résistance française fait l’objet d’une abondante documentation et de recherches pluridisciplinaires. Partout, la participation des militaires à l’action clandestine et à la lutte contre l’occupation reste encore largement méconnue. Par une approche globale, internationale et nationale, puis à l’échelle d’une région qui fut le théâtre d’actions militaires, des nombreux maquis qui s’y sont développés, mais également à travers les regards croisés d’historiens français et étrangers, le colloque Les militaires en Résistance doit notamment ouvrir de nouvelles pistes de recherches pour les historiens. Ce colloque s’inscrit en prélude au salon du livre de régionalisme alpin et se déroule en deux temps.

Le jeudi 20 novembre dès 8h à l’Institut d’Etudes Politiques et le vendredi 21 novembre à 9h à l’Auditorium du Musée de Grenoble. Une table ronde avec la participation de Jean-François Muracciole, professeur d’histoire à l’Université de Montpellier et de deux conservateurs du patrimoine, Jean-Claude Duclos, responsable du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère et Nathalie Genet-Rouffiac, responsable des Archives du Service historique de la Défense, clôturera le colloque, en abordant les questions de la mémoire aujourd’hui, des sources historiques et des recherches. Institut d’Etudes Politiques 151, rue des universités – Saint-Martind’Hères Auditorium du musée de Grenoble 5, place Lavalette – Grenoble

Rompre le silence. Mémoires de chômeurs et précaires en Isère, 1975 – 2008 La version itinérante Cette exposition fait suite à celle qui a été présentée au Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, en octobre 2007, et réalisée avec l’Association Gallo. Sous la forme de 12 panneaux 100 x 80 cm, l’exposition retrace, en 5 parties, le parcours que connaissent les chômeurs et les précaires, du licenciement à la question de l’aide, puis de l’image de soi à la révolte, en posant enfin la question : Comment créer une société sans chômage ? A travers leurs témoignages, qui constituent les seuls textes de l’exposition, ces chômeurs sollicitent la réflexion et l’attention autour de la douloureuse question de la précarité. Les réservations de l’exposition se font auprès de l’Association Gallo, 06.15.68.37.95.

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agenda

LES RENDEZ-VOUS Mardi 13 janvier 2009 – 18h30 Projection – débat organisée par la bibliothèque Kateb Yacine Derrière le portail Film documentaire réalisé par Jean Baronnet, 2004, 52 min. L’écrivain François Bizot, auteur du livre Le Portail, revient sur ses pas au Cambodge à la rencontre de Douch, le bourreau khmer rouge qui lui sauva la vie et attend aujourd’hui son procès en prison. En partenariat avec le MRDI-MDH Bibliothèque Kateb Yacine : Grand’place Jeudi 22 janvier 2009 – 18h30 Conférence – débat La crise humanitaire du Cambodge pendant et après le régime khmer rouge Par Rony Brauman, président de Médecins sans Frontières de 1982 à 1994. En partenariat avec l’IEP de Grenoble, Médecins sans Frontières et Amnesty International Palais du parlement : place Saint-André à Grenoble Jeudi 29 janvier 2009 Journée d’études Le génocide du Cambodge et la reconstruction du pays depuis la fin du régime khmer rouge. En partenariat avec l’UFR d’histoire de Grenoble, le LARHRA (Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes), l’IEP de Grenoble et la MSH (Maison des Sciences humaines). 9h30 Conférences-débat Le régime khmer rouge, ses origines et la dérive génocidaire Par Bernard Bruneteau, professeur d’histoire contemporaine à l’université Pierre-Mendès-France et auteur de l’ouvrage Le siècle des génocides (Armand Colin, 2004). Reconstruire son histoire après des évènements traumatiques : l’exemple de la communauté cambodgienne de l’Isère Par Anne-Marie Granet-Abisset, professeur d’histoire contemporaine à l’université Pierre-Mendès-France. IEP de Grenoble : Campus universitaire à Saint-Martin-d’Hères 14h Table ronde autour de l’après-génocide au Cambodge et la reconstruction du pays Avec la participation de Jacques Lafourcade, colonel de réserve, officier de la mission de l’ONU au Cambodge en 1992-1993, de Jean-Claude Pomonti (sous réserve), correspondant du journal Le Monde en Asie du Sud-Est et de Richard Pétris, directeur de l’Ecole de la paix de Grenoble. IEP de Grenoble : Campus universitaire à Saint-Martin-d’Hères 17h Visite guidée de l’exposition Témoin S-21. Face au génocide des Cambodgiens. Musée de la Résistance et de la Déportation : 14, rue Hébert à Grenoble.

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agenda

AUTOUR DE

TEMOIN S-21

Jeudi 26 février 2009 – 18h30 Conférence – débat Les procès khmers rouges et la justice pénale internationale aujourd’hui Par Hisham Mousar, juriste, collaborateur de l’association ADHOC (Association pour les Droits de l’Homme et le développement au Cambodge), membre de la FIDH (Fédération internationale des Droits de l’Homme). En partenariat avec l’Association des Cambodgiens de l’Isère et le Master Théorie et pratiques des Droits de l’Homme de la Faculté de droit de Grenoble. Palais du parlement : place Saint-André à Grenoble Jeudi 5 mars 2009 – 18h30 L’image photographique, les traces et l’histoire Rencontre avec Dominique Mérigard et Bernard Plossu, artistes-photographes, autour de l’exposition du Musée et du livre Témoin S-21. Face au génocide des Cambodgiens, publié aux Éditions Le bec en l’air. Palais du parlement : place Saint-André à Grenoble Jeudi 12 mars 2009 8e édition du festival du film de résistance proposé par les Amis de la Résistance-ANACR et 13e rencontres Ethnologie et Cinéma. Dans ce cadre, le Musée propose : Deux projections-conférences des films de Rithy Panh 14h30 Bophana, une tragédie cambodgienne – séance scolaire 18h30 S-21, la machine de mort khmère rouge – séance publique En partenariat avec l’Association des Cambodgiens de l’Isère. Archives départementales : 2, rue Auguste-Prudhomme à Grenoble

Jeudi 26 mars 2009 – 18h30 Conférence – débat « Comprendre » notre barbarie Analyser le crime de masse, approches comparatives Par Jacques Sémelin, directeur de recherches au CERI (Centre d’études et de recherches internationales) de l’IEP de Paris. En partenariat avec l’IEP de Grenoble Palais du parlement : place Saint-André à Grenoble Jeudi 28 mai 2009 – 18h30 Table ronde sur le refuge cambodgien en Isère

Avec le témoignage de quelques réfugiés arrivés en Isère durant les années 70, de membres de l’Association des Cambodgiens de l’Isère créée à la même époque, d’anciens membres du Comité dauphinois de secours aux réfugiés du Sud-Est asiatique et de personnes ayant travaillé au Centre d’hébergement de Cognin-les-Gorges. En partenariat avec l’Association des Cambodgiens de l’Isère et le Secours Catholique. Palais du parlement : place Saint-André à Grenoble Jeudi 4 juin 2009 – 18h30

Projection-débat Face au génocide, du Cambodge à l’Isère (sous réserve de la finition de son montage) Film réalisé par le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère – Maison des Droits de l’Homme, 52 min. 2009. Le film met en évidence comment de 1975 à 1992, 3 300 personnes d’origine cambodgienne en majorité, ont été accueillies dans diverses communes de l’Isère, à Lumbin, Cognin-les-Gorges et Seyssinet, avec divers concours dont celui du Secours Catholique. Définitivement installées dans le département, cinq cents d’entre elles sont désormais iséroises à part entière. Archives départementales de l’Isère : 2, rue Auguste-Prudhomme à Grenoble

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agenda

LES A U T R ES R ENDEZ -VO U S Samedi 29 novembre 2008 - à partir de 15h30 Inauguration de l’exposition itinérante Rompre le silence Animation musicale par la chorale « Les Barricades » Musée dauphinois : 30, rue Maurice Gignoux à Grenoble Jeudi 5 février 2009 – 18h30 Table-ronde L’Affaire Finaly, février 1944, Grenoble

Avec la participation de Robert Finaly, de témoins de l’époque et de Philippe Gonnet, journaliste au Dauphiné Libéré. Palais du parlement : place Saint-André à Grenoble Dimanche 28 juin 2009 – 17h Concert Trio Klezele

Julien Petit, saxophone Yannick Lopes, accordéon et guitare Rémy Youlzari, contrebasse, accordéon, composition Klezele est né d’une passion commune pour la musique klezmer. Après un long travail au contact des plus grands noms tels que David Kraukauer et Merlin Shepherd, ces trois jeunes musiciens – issus du Conservatoire supérieur de musique de Paris (CNSMD) – évoluent dans une recherche constante d’authenticité. Musée de la Résistance et de la Déportation : 14, rue Hébert à Grenoble Dimanche 5 juillet 2009 – 17h Concert Les Trompettes de Lyon

Pierre Ballester, André Bonnici, Didier Chaffard, Jean-Luc Richard, Ludovic Roux. En 1989, à la création de l’Ensemble de Trompettes de Lyon, il n’existe que trois ensembles de ce genre à travers le monde. Ils se singularisent par une instrumentation unique. Les musiciens ne se contentent pas de puiser dans le répertoire écrit pour ce genre d’instrument mais produisent leurs propres arrangements ou passent commande à des compositeurs. Le groupe se soude au fil des concerts et festivals en France et à l’étranger, joue aux côtés de Maurice André, devient ambassadeur Selmer, accroit sa popularité avec les tournées JMF (Jeunesses Musicales de France), et est régulièrement sélectionné par le Conseil général du Rhône dans le cadre des saisons culturelles. Musée de la Résistance et de la Déportation : 14, rue Hébert à Grenoble

Numéro – novembre 2008 Directeur de Publication : Jean-Claude Duclos Rédactrice en chef : Alice Buffet Rédaction : Alice Buffet, Laura Caico, Olivier Cogne, Jean-Claude Duclos, Jacques Loiseau Conception, réalisation : Pierre Girardier Crédits photographiques : Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère, Dominique Mérigard, M. Choffat, Conseil général de l’Isère. Somalay Hennequin, Le Dauphiné libéré, Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, École de la paix de Grenoble

Imprimeur : Les Deux-Ponts Tirage : 5 000 exemplaires. Dépôt légal à parution ISSN en cours Musée de la Résistance et de la Déportation de l’IsèreMaison des Droits de l’Homme Ouvert tous les jours, de 9h à 18h, du 1er septembre au 30 juin (sauf mardi, de 13h30 à 18h et samedi, dimanche de 10h à 18h) et de 10h à 19h, du 1er juillet au 31 août (sauf mardi, de 13h30 à 19h).

14, rue Hébert – 38 000 Grenoble tél. : 04 76 42 38 53 – fax 04 76 42 55 89

www.resistance-en-isere.fr

L’entrée dans les musées départementaux est gratuite.

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