Résistance & Droits de l'Homme n°2

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n°2 décembre 2005

[ Sur[exposée]

Journal du Musée de la Résistance et de la Déportation & de la Maison des Droits de l’Homme

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RÉSISTANCE

& DROITS DE L’HOMME

édito Ce même refus de l’inacceptable...

l’expo Visages de la douleur Plasticienne et photographe, Maryvonne Arnaud a rapporté de deux voyages en Tchétchénie les images et les sons qui constituent l’exposition « Sur[exposée] ». Rencontre avec celle qui oriente toujours son objectif entre ombre et lumière. Comment avez-vous été amenée à vous rendre en Tchétchénie ? On pourrait dire que c’est une suite logique. En 1992, j’ai obtenu une bourse de l’Europe, qui proposait de travailler sur « l’Europe en construction ». J’avais alors axé mon travail sur les territoires d’Europe en crise : je m’étais rendue à Tchernobyl, à Dubrovnik, à Liverpool, et à Berlin parce que dans tous ces lieux se jouaient de manière exacerbée des choses qui existent ici de manière diffuse. Plus tard, mon travail m’a conduit à Sarajevo, à Alger, ou à Johannesburg... En 2004, Joseph Dato (ndlr : Délégué aux missions internationales Médecins du Monde) m’a demandé si j’accepterais de me rendre dans le Caucase… Il y a des jours où l’on dit oui... j’y suis donc allée en mai 2004 puis en mai 2005. Médecins du Monde m’a permis d’organiser ce voyage dans de bonnes conditions. …/…

Ce n’est pas la première fois, au musée de la Résistance, que la création photographique nourrit la réflexion sur les résistances. Les expositions de Guy Martin-Ravel (Halabja mon amour, 1996) sur les Kurdes qui, survivant aux bombardements, avaient réintégré les ruines de leurs maisons, de Jacqueline Salmon (Sangatte, le hangar, 2003), à propos de l’épreuve des exilés, candidats à une vie meilleure, ou de Guillaume Ribot (Si nous cessions d’y penser..., 2003) attirant l’attention sur l’effacement des traces matérielles de la Shoah, pour ne citer que ces trois là, ont montré de quel pouvoir de conscientisation l’image photographique est investie quand elle rencontre l’Histoire. Or les photographies des Tchétchènes, ramenées ces dernières années de Grozny et d’Ingouchie par Maryvonne Arnaud, ont ce pouvoir. Aucune des données historiques relatives à l’histoire du Caucase, aucune des meilleures analyses des sociologues, des politologues, des journalistes et des humanitaires qui se penchent sur la question tchétchène ne saurait en contester le message. Ce qu’elles montrent, et disent, assemblées en exposition, contribue déjà en effet à l’Histoire, celle d’une population meurtrie, abîmée, saccagée parfois, mais jamais vraiment résignée : Résistante ! Nous ne pleurerons pas, nous ne plierons pas, nous n’oublierons pas, peut-on lire depuis le début des années 1990 sur le mémorial de la déportation de Grozny. Chacun des regards photographiés semble dire ces mots. Certes, la résistance qu’ils expriment ne saurait être comparée à celle que des Français, dans les années 1940, opposèrent en petit nombre à l’occupant nazi et au gouvernement collaborateur de Vichy. Rien de cette histoire là ne peut être en effet raisonnablement rapproché de celle des Tchétchènes, si ce n’est, pourtant, ce même refus de l’inacceptable, commun à toute résistance. Mais d’autres questions soulèvent ces photos et justifient encore un peu plus leur présence dans ce Musée qui se mue en Maison des Droits de l’Homme : Que peuvent-ils bien valoir ces Droits dans ce pays exsangue, ruiné par la guerre et quel avenir y auront les enfants qui grandissent là ? …/…

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Visages de la douleur Sur[exposée]TCHÉTCHÉNIE Comment abordez-vous cette exposition ? J’avais envie que les gens ressentent ce que j’ai moi-même ressenti là-bas, ce sentiment d’enfermement, cette vie empêchée, interdite, cette immense injustice. Il me semblait que le lieu : le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère / Maison des Droits de l’Homme s’y prêtait bien pour différentes raisons, tout d’abord pour ce que signifie « Maison des droits de l’homme » et pour la diversité tant d’âge que sociale de son public. Ce qui m’intéresse également c’est que cette exposition offre une possibilité de s’inscrire dans une autre temporalité, en marge de ce que nous renvoient les médias qui nous surchargent d’informations, d’images, lors de certains événements dramatiques et spectaculaires où tout est amalgamé, sans nous permettre pour autant de comprendre les causes d’une situation, parfois avec beaucoup de cynisme et de non-dits. Reste alors pour l’auditeur ou le spectateur seulement un sentiment d’impuissance. Le contexte de cette exposition tente de changer la réception des images, de leurs contenus : on peut rester, douter, méditer puis revenir... Comment avez-vous travaillé ? Lors du premier voyage, j’ai essentiellement fait des portraits photographiques, à Grozny

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notamment. J’ai été ébranlée par ce premier contact, même si j’ai toujours tendance à chercher l’espoir plutôt que le désespoir dans mon travail... J’y suis retournée un an plus tard, avec l’idée de faire des images d’intérieur. Je crois que ce qui m’avait le plus émue, c’était de voir ces gens qui s’installent dans des habitats très précaires, censés être provisoires mais dans lesquels ils restent bien souvent trois, cinq, dix ans..., sans aucune perspective de fin. Les intérieurs racontent beaucoup sur leurs habitants. J’ai aussi réalisé lors du deuxième voyage un travail de prises de sons. Je voulais que l’on puisse entendre ces voix et cette langue tchétchènes. Pourquoi avoir choisi d’utiliser plusieurs médias ? J’essaie souvent dans mon travail d’exposition d’approcher les visiteurs de différentes manières, de dérouler plusieurs narrations. Mais je ne voulais pas d’effets spectaculaires: je trouve que le monde, et particulièrement le monde de l’art contemporain, est de plus en plus dans l’effet, le sensationnel. Je voulais simplement être au plus proche de la réalité. J’ai donc opté pour la photographie et la prise de son. Il me semble que le son retranscrit une ambiance et une autre forme d’émotion : ces voix, qui ne racontent que

des histoires terribles, ébranlent, secouent. Je pense notamment à une femme qui raconte comment son fils a été enlevé deux jours auparavant, au milieu de la nuit, progressivement, sa voix s’efface, s’éteint presque. Cette perte de voix me semble dire beaucoup sur la douleur, la peur, l’inhumanité. Son silence nous rapproche d’elle. Il y a aussi un texte d’Abdelwahab Meddeb. Je ne voulais pas de légendes, mais un texte qui accompagne les images, qui chemine avec le spectateur, parce que l’image seule peut être trompeuse et dire avec vraisemblance tout et son contraire. A l’inverse, les mots écrits, à lire apportent de la complexité, de la distance, parfois un sens caché, dans une situation où l’on ne peut pas se permettre de simplifier. Au final, votre travail se rapproche-t-il d’une démarche journalistique ou plastique? C’est un regard humain, simplement, un témoignage sur certains de mes contemporains, nés là-bas, si près, en Tchétchénie. L’appareil photographique me permet de m’approcher au plus près pour sentir, penser une situation et ses enjeux. Quand je vais dans ces lieux, je comprends surtout l’immensité de ce que j’ignore et alors je me sens vide, très seule face à ce monde à


l’expo

édito (suite) Non sans concertation avec le Comité Tchétchénie de Grenoble, à qui il faut être reconnaissant de répéter : « N’oubliez pas la Tchétchénie ! » et de renouveler les occasions d’y revenir, tables rondes et projections de films permettront aussi d’en savoir plus sur ces régions du Caucase. En liaison avec la Maison de la photographie les travaux de Maryvonne Arnaud donneront aussi matière à un débat qui promet d’être vif sur les rapports du photojournalisme et de la création photographique. Autant de rendez-vous sur lesquels ce deuxième numéro de Résistance & Droits de l’Homme, revient en détail.

Contrastes et confinements

saisir. C’est aussi pour cela que j’ai sollicité Abdelwahab Meddeb : il me semblait que son héritage des textes anciens et sa manière de penser aujourd’hui sans discontinuité avec le passé, m’aideraient à comprendre l’incompréhensible. Qu’est-ce qui vous a le plus marquée sur place ? Je crois que ce sont les contrastes. Les Tchétchènes ont une incroyable envie de vivre malgré la peur permanente. Ils vivent souvent dans des caves, des tentes, des appartements réinvestis, d’anciennes étables ou usines, héritage de l’époque soviétique. Souvent la lumière provient des seules gazinières, c’est très impressionnant… Malgré cela, les enfants jouent, les grandsmères bavardent devant leur tente et les jeunes femmes restent très coquettes marchant en talons aiguilles dans des ruines! Il y a un côté presque surréaliste dans tout cela. Et puis il y a toutes ces images d’abondance et de rêve sur leurs murs. J’ai été très touchée par leur hospitalité, leur sens exceptionnel de l’accueil, leur dignité face à l’objectif photographique. ◗

Aucun sens de lecture n’est suggéré à l’entrée de l’exposition : comme l’histoire de la Tchétchénie, elle ne semble avoir ni début ni fin... Les photographies en noir et blanc de Maryvonne Arnaud, dont il faut s’approcher pour discerner les détails, saturent un espace clos et sombre, propice à la restitution du confinement auquel sont condamnés les Tchétchènes. Les lieux de vie exigus ouvrent d’ailleurs d’étranges fenêtres sur le monde : villas américaines, cornes d’abondance et autres top-models ornent les quelques murs qui tiennent encore debout. Pourtant, la vie que l’on voudrait mettre sous scellé reprend inexorablement le dessus : les éclats de rire masquent les éclats d’obus, et pendant que la végétation s’ancre sur les pierres ébranlées, les jambes des femmes se hissent au sommet de talons hauts pour défier les gravats. Visages rayonnants et bras entrecroisés, les familles se recomposent devant un objectif que l’on devine attractif et guident le visiteur jusqu’à la petite pièce centrale, lieu de parole et véritable foyer de l’exposition. Là, pendant que le regard s’attarde sur les mots d’Abdelwahab Meddeb, l’oreille s’accroche aux intonations d’une multitude de récits. Histoires de rapts, de morts et de survies, elles viennent dire ce qu’on leur demande de taire, voix tantôt frêles et tantôt âpres qui s’entremêlent autour d’un fil ténu : l’espoir d’être entendues. ◗

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la publication

Pour une poétique politique On doit à Abdelwahab Meddeb, écrivain, poète et directeur de la revue Dédale entre autres, un texte accompagnant les photographies de Maryvonne Arnaud. Ce texte, intégralement retranscrit dans la publication, est également visible au sein de l’exposition Sur[exposée]. Paroles d’un homme de Lettres… Pourquoi avoir accepté d’écrire ce texte ? Cela a d’abord été une occasion de renouer avec Maryvonne Arnaud : nous avions déjà été amenés à travailler ensemble il y a une dizaine d’années, au cours d’un voyage qui retraçait l’itinéraire de Rimbaud jusqu’à Aden. Et puis le sujet tchétchène me passionnait et les photographies de Maryvonne ont été très incitantes. J’ai écrit ce texte après les avoir véritablement « incorporées » et j’ai tenté de trouver un ton tendu vers la méditation, même s’il s’agit d’un sujet politique. Quoiqu’il en soit, je suis très content que la bibliothèque gagne un bel ouvrage… Les photographies de Maryvonne Arnaud ont-elles été votre principale source d’inspiration ? J’avais déjà une idée de ce qu’il en était de la Tchétchénie, notamment grâce aux écrits précédents de deux amis que sont Juan Goytisolo et André Glucksmann, et ceux de

Tchétchénie Sur[exposée]. Photographies de Maryvonne Arnaud accompagnées des textes d’Abdelwahab Meddeb, publié aux éditions le bec en l’air, 2005, 20 €

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Tolstoï, qui sont très importants. Il y avait aussi les propos de Milana (une étudiante tchétchène arrivée récemment à Paris, et à qui ce texte est dédié, ndlr), que j’avais rencontrée quelques temps auparavant. Muni à la fois de l’empreinte des photos, du cheminement de la parole avec Milana et des souvenirs de tous ces écrits, je me suis attaché à souligner l’injustice faite à la Tchétchénie, due au fait qu’on n’en parle pas ou peu, qu’elle n’est pas inscrite parmi les grandes causes et qu’elle est un théâtre revendiqué et récupéré par l’intégrisme islamiste et terroriste international, alors que c’est une tout autre histoire qui se joue. Laquelle précisément ? Il y a toujours une part d’énigme mais il me paraît très clair que ce conflit a sa généalogie propre, inscrite dans un rapport historique avec la Russie, qui est devenu problématique tant sur le plan politique qu’idéologique. En tout cas, on ne peut pas comprendre le phénomène en lui-même, il ne peut être compris que dans le cadre de l’histoire de l’Etat russe, de sa volonté d’hégémonie et de la résistance de la part du peuple tchétchène. D’autre part, il est surdéterminé par les questions que pose l’islam aujourd’hui : en cela, c’est un événement majeur à tous points de vue, qui

e] Sur[exposé

participe du présent et de l’avenir du Monde. Dans ce texte, vous parlez des Tchétchènes plus que de la Tchétchénie… Cela me vient tout simplement des photographies de Maryvonne, qui ont cette dimension humaine. Je crois qu’on oublie trop souvent « l’humanité des humains ». Lorsqu’on est face à une cause, je crois que la meilleure façon de parler d’un problème général, c’est de le prendre par sa singularité. Maryvonne Arnaud dénonce la manière dont les médias s’emparent du problème tchétchène. Leur adressez-vous le même reproche ? Je ne pense pas que la Tchétchénie ait été particulièrement bien ou mal traitée par les médias, simplement, ceux-ci ont leur économie propre et posent un immense problème : ils sont à la fois utiles et nuisibles, à une époque où le récit est devenu déterminant. C’est l’une des choses qu’a comprise le terrorisme international d’ailleurs et selon moi, bon nombre d’attentats spectaculaires ne sont pas commis pour euxmêmes, mais en raison de la place qu’ils occuperont dans les médias. Je trouve que ce qui est tragique, c’est qu’il faut toujours de l’événement spectaculaire pour que les problèmes soient médiatisés. ◗


La Tchétchénie : deux guerres en 10 ans

La Tchétchénie : 2 guerres en 10 ans.

Le Comité Tchétchénie

1er novembre 1991 Déclaration d’indépendance de la Tchétchénie. 11 décembre 1994 Intervention des troupes russes, début de la première guerre. 31 août 1996 L’accord de Khassaviourt entre Alexandre Lebed, alors chef du Conseil de sécurité russe, et M. Aslan Maskhadov, chef des indépendantistes tchétchènes, met fin à la guerre. 27 janvier 1997 M. Maskhadov devient président lors des premières élections libres 7 août 1999 Raid sur le Daghestan conduit par le chef islamiste tchétchène Chamil Bassaev. 25 août 1999 L’armée de l’air russe bombarde des positions islamistes du Daghestan et des villages tchétchènes situés près de la frontière, début de la Deuxième guerre. Septembre 1999 Début du bombardement de Grozny (jusqu’en mars 2000) 28 mars 2000 Election de M. Vladimir Poutine, dès le premier tour, à la présidence de la Fédération de Russie. Avril 2000 Moscou annonce la fin des opérations militaires en Tchétchénie, mais les attentats se multiplient contre l’armée russe. Juin 2000 Vladimir Poutine place la Tchétchénie « sous administration présidentielle directe ». 23-26 octobre 2002 Un commando tchétchène prend en otage 700 spectateurs à l’intérieur du théâtre de la Doubrovka de Moscou. L’assaut des forces spéciales se soldera par 115 morts russes plus la quasi-totalité des Tchétchènes. 22 novembre 2002 Lors d’un sommet informel, le président George W. Bush et son homologue russe évacuent leurs divergences sur la Tchétchénie au nom de l’alliance antiterroriste. 26 mars 2003 Référendum sur la nouvelle Constitution, qui confirme l’appartenance de la Tchétchénie à la Fédération de Russie : officiellement, 85 % des Tchétchènes votent et 96 % disent oui. Avril 2003 Suite à un rapport de la commission Bindig, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe demande la création d’un Tribunal pénal international ad hoc pour la Tchétchénie. Avril-mai 2004 Fermeture des derniers camps officiels de réfugiés en Ingouchie, aboutissement d’une politique incitative et coercitive de plusieurs années pour faire revenir des réfugiés en Tchétchénie, alors que ni les conditions matérielles, ni les conditions de sécurité ne sont assurés. Mai 2004 Le président tchétchène prorusse Akhmad-Khadji Kadyrov est tué dans un attentat à Grozny. De nouvelles élections sont fixées pour le 29 août 2004. Septembre 2004 Prise d’otages d’enfants, de parents et d’enseignants dans une école à Beslan (Ossétie du Nord) par un groupe d’hommes armés demandant le retrait des troupes russes de Tchétchénie. Suite à l’intervention des forces spéciales russes, le bilan est de 320 morts dont 155 enfants et plus de 500 blessés. 8 mars 2005 Le président Aslan Maskhadov est tué à Tolstoï-Iourt, sa mort est revendiquée par le FSB russe.

Créé en février 2003 sous l’impulsion de Joseph Dato (Délégué aux missions internationales Médecins du Monde) le Comité Tchétchénie Grenoble sensibilise depuis l’opinion publique sur le sort des Tchétchènes, en s’appuyant essentiellement sur l’action culturelle. Projection de films, (on se souvient notamment de « Danse avec les ruines » et « Les enfants condamnés de Grozny » de Mylène Sauloy), mise en place d’expositions, organisation de conférences se succèdent ainsi régulièrement. Fort de ses 67 adhérents, le Comité Grenoble est l’un des plus importants de France et le soutien renouvelé des institutions lui a permis, outre la possibilité de mener une réflexion et d’informer tout un chacun sur l’évolution de la situation, de préparer l’accueil de plusieurs familles tchétchènes à Grenoble, ainsi que celui d’un étudiant, Zaourbek Anasov. Une bourse de trois ans a d’ailleurs été accordée à ce dernier par la région, lui permettant de préparer un doctorat d’économie à l’Université Pierre Mendès France. Enfin, le 17 novembre dernier, c’est un colloque « Médias et humanitaire » qui a été organisé par le Comité et Humacoop. Articulé autour de trois tables rondes, il s’est attaché à confronter de nombreux acteurs (responsables humanitaires, journalistes, élus) autour de « l’instrumentalisation humanitaire des crises », « des crises oubliées » et du rôle que tiennent les médias et l’humanitaire dans l’information. ◗

Sources : Le Monde diplomatique, juin 2003

Une permanence a lieu le 1er et le 3e lundi de chaque mois de 18h à 20h, dans les locaux de “Artisans du Monde” : 7, rue Très-Cloîtres 38000 Grenoble Coordonnées du Comité 38 rue St Laurent – 38000 Grenoble Tél : 04 76 25 77 50 - 06 12 64 15 82 Fax : 04 76 42 50 85 tchetcheniegrenoble@wanadoo.fr site : www.caucase.fr

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brèves re à paraît

Le Cahier n°2 de la Maison des droits de l’Homme Rassemblant les actes des conférences de la saison 2003-2004, ce numéro présente les interventions des rencontres Religions et Droits de l’Homme (Jean Halpérin, Michel Simon, Rachid Benzine, Arnaud Dotezac, Roger Lesgards), Ethique et Droits de l’Homme (Michèle Guillaume-Hofnung), les nouvelles technologie de l’information et de la communication : garant ou ennemi des libertés individuelles? (Christophe Pallez et Jean Frayssinet), Citoyenneté, démocratie et Droits de l’Homme (Francine Best, Gérard Cellier) et Pour une éducation aux Droits de l’Homme (Robert Trocmé). La publication sera disponible à l’accueil du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère dès janvier 2006 ◗

La Charte de Grenoble, 60 ans après Table ronde – Mardi 18 avril à 18h30 Archives départementales de l’Isère Le 24 avril 1946, les représentants des étudiants français se rassemblent en congrès national à Grenoble. Porteurs des valeurs de la Résistance et décidés à participer, dans tous les domaines, à la reconstruction du pays, ils adoptent un document, la « charte de Grenoble », considéré depuis comme l’acte de naissance du syndicalisme étudiant français. Dans le cadre des projets « Mémoires vives étudiantes en Rhône-Alpes », à l’invitation des Archives départementales de l’Isère, des Archives municipales de Grenoble et du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère / Maison des Droits de l’Homme, des acteurs, signataires de la charte de 1946 et des chercheurs débattront en table ronde autour de ce moment fondateur. Avec les participations de Paul Bouchet, Pierre Rostini, Jean-Marie Lustiger et des chercheurs Alain Monchablon et Robi Morder (GERME, Groupe d’études et de recherche sur les mouvements étudiants). Table ronde animée par Jean-Claude Duclos (Musée de la Résistance et de la Déportation) et Jean-Philippe Legois (Mission CAARME/ CME). ◗

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Les chefs de la Junte en avril 1979 : l’amiral Massera et les généraux Videla et Agosti Coll. MRDI, fonds P. Ripert

Argentine 1976 - 2006 Temps de Mémoire, Vérité et Justice

Les Folles de mai à Buenos Aeres Coll. MRDI, fonds P. Ripert

Le 24 mars 1976, le gouvernement d’Isabel Peron était renversé par une junte militaire dirigée par le général Jorge Rafael Videla. La dictature que connaîtra l’Argentine jusqu’en 1984 fera quelques 30 000 morts ou disparus et des milliers d’éxilés. Pour rappeler ces événements, le collectif « Argentine 1976-2006 » constitué d’associations d’exilés argentins, latino-américains et de sympathisants français de l’agglomération grenobloise organise une série de manifestations, de mars à juin 2006, avec la participation du mouvement des Mères de la Place de Mai. Au programme, cycle de cinéma argentin, concert de tango, spectacle de danse, conférences et exposition (Los Hijos, Tucuman veinte años despues, Les Fils, Tucuman vingt ans après présentée au Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère / Maison des droits de l’Homme du 5 avril au 8 mai 2006). Renseignements et programme complet : argentina1976-2006@voila.fr - Fax 04 76 21 94 17

Le cinquième festival isérois du film sur la Résistance du 22 au 29 mars 2006 Organisé depuis cinq ans par Les Amis de la Résistance - ANACR, le festival propose durant une semaine, des projections et des rencontres autour de réalisateurs, d’écrivains et de témoins, dans toute l’agglomération grenobloise.

Extraits de la programmation : Jeudi 23 mars à 18h30 - Librairie Le Square à Grenoble Présentation, en présence des auteurs, du livre “La mort à 15 ans”, série d’entretiens entre le résistant André Rossel-Kierchen, l’un des accusés du “procès de la Maison de la Chimie” (1942) et l’écrivain Gilles Perrault. Samedi 25 mars à 15h - Médiathèque Kateb Yacine à Grand Place Les deux hommes seront également présents à la projection du documentaire “Un printemps 42” de Jean-Louis Saporito et Elda Feltrin sur le Procès de la Maison de la Chimie. Dimanche 26 mars 2005 à 15h - Musée dauphinois à Grenoble En partenariat avec le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère Projections des documentaires du journaliste Patrice Morel - à 15h : “Glières 44. Le cortège des ombres” - à 16h : “Vercors 44. Le rêve des hommes jeunes” Suivies d’un débat, à 17h, avec le réalisateur et les historiens Gilles Vergnon et Gil Emprin sur l’histoire et la mémoire du maquis du Vercors Mardi 28 mars à 20h30 - Cinéma Le Méliès à Grenoble En partenariat avec le Collectif Argentine 1976-2006, à l’occasion du 30e anniversaire du coup d’état militaire en Argentine, et en présence d’une “mère de la place de Mai” Projection du film “Kamchatka”, de Marcelo Piñeyro. Renseignements et programme complet : Amis de la Résistance-ANACR : 04 76 47 04 49


Les droits de l’enfant Le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère / Maison des droits de l’homme propose une réflexion sur les droits de l’enfant autour d’une exposition et de conférences.

prochaine expo

Los Hijos, Tucuman, veinte años despues Les fils, Tucuman, vingt ans après

Photographies de Julio Pantoja Du 5 avril au 8 mai 2006

En partenariat avec le collectif Argentina 1976-2006 Los Hijos, ce sont ces enfants argentins, des années 1976 - 1984 dont l’un ou les deux parents ont “disparu” sous la dictature militaire. Aujourd’hui, à l’heure où la grande majorité des responsables de ces crimes vivent encore en toute impunité, ces enfants devenus grands clament “NI OUBLI NI PARDON” et s’organisent en associations pour enquêter sur la vie de ces criminels puis manifester afin de rendre publiques leurs actes. L’exposition présente 38 portraits et témoignages de ces jeunes adultes, originaires du Tucuman, la plus petite des provinces d’Argentine où s’abattit une répression féroce. ◗

les conférences

Les enfants dans les guerres mardi 14 mars 2006 - 18h30 aux Archives départementales de l’Isère 2, rue Auguste Prudhomme à Grenoble organisée par la section iséroise des Amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation. En partenariat avec le Musée. Les droits de l’homme sont le plus profondément bafoués quand sont violés ceux des plus vulnérables, les enfants. L’humanité a pris conscience de l’absolue nécessité de protéger les enfants, premières victimes des conflits armés. Malgré l’adoption par l’ONU d’une convention internationale sur les droits de l’enfants (1989), des millions d’enfants sont morts du fait de la guerre, ou handicapés à vie, arrachés à leur famille, ou encore transformés en guerriers. On leur a volé leur enfance, quels adultes deviendront-ils ?

avec Marie-Jo Chombart de Lauwe, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la déportation résistante, déportée à Ravensbrück puis à Mauthausen. Renseignements : canon.rahon@wanadoo.fr

Cette réflexion se poursuivra à l'automne 2006, autour de la Convention internationale des droits de l'enfant, au cours d’une rencontre avec le Docteur Daniel Halpérin, président de l'association Janusz Korczack

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agenda

Cycle de conférences autour de l’exposition Tchétchénie Sur[exposée]. Une vie dans l’ombre, photographies de Maryvonne Arnaud Proposées en partenariat avec le Comité Tchétchénie de Grenoble, trois rencontres se succèderont de janvier à mars. Elles se déroulent aux Archives départementales de l’Isère : 2, rue Auguste Prudhomme à Grenoble.

Tchétchénie une affaire intérieure ?

Droits de l’Homme et Tchétchénie ?

jeudi 12 janvier 2005 - 18h30

jeudi 26 janvier 2005 - 18h30 organisée en partenariat avec la FIDH, la fédération iséroise de la Ligue des Droits de l’Homme et Médecins du MondeGrenoble

Comment comprendre le long conflit qui oppose la Russie au petit territoire tchétchène ? Pourquoi aucune solution politique n’a-t-elle encore pu être trouvée ? Quel est le poids des particularités régionales (le “chaudron caucasien”) par rapport aux enjeux géostratégiques ? Autant de questions auxquelles répondra Aude Merlin, doctorante en Science-politique, spécialiste du Caucase et co auteur d’un ouvrage de référence paru aux éditions Autrement, en 2005, “Tchétchénie une affaire intérieure ?”

On estime à près de 200 000, le nombre des victimes civiles des deux guerres de Tchétchénie. Un chiffre qu’il va falloir revoir à la hausse car malgré la “normalisation” annoncée haut et fort par le gouvernement de Vladimir Poutine, les exactions de l’armée russe à l’encontre de la population essentiellement des hommes sous couvert de chasse aux “terroristes” - continuent. Malgré la censure des autorités russes, les médias occidentaux en savent suffisamment. Dès lors, comment expliquer le peu d’empressement des instances internationales à condamner la Russie et à agir pour que cessent les violations avérées aux droits de l’homme ? avec Sacha Koulaeva, chargée de programme Europe de l’est/Asie centrale de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et Joseph Dato, délégué aux missions internationales à Médecins du Monde

Table ronde sur les rapports entre histoire, photojournalisme et création photographique jeudi 9 mars 2006 - 18h organisée en partenariat avec la Maison de la photographie avec Maryvonne Arnaud, plasticienne et auteure des photographies sur la Tchétchénie, Laurent Gervereau, historien, spécialiste de l’image, directeur de la revue L’Image et du site imagesmag.net et Pascal Kober, journaliste et photographe indépendant (Maison de la photographie).

Résistance & Droits de l’Homme Numéro 2 - décembre 2005 Directeur de la publication : Jean-Claude Duclos Rédaction : Jean-Claude Duclos, Anne-Sophie Pico, Cécile Vargas, Audrey Passagia Conception, réalisation : Pierre Girardier Crédits photographiques : Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, Maryvonne Arnaud Imprimeur : Imprimerie des Deux-Ponts Tirage : 11 300 ex. Dépôt légal à parution ISSN en cours Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère Ouvert tous les jours, de 9h à 18h, du 1er septembre au 30 juin (sauf mardi, de 13h30 à 18h et samedi, dimanche de 10h à 18h) et de 10h à 19h, du 1er juillet au 31 août (sauf mardi, de 13h30 à 19h). 14, rue Hébert - 38000 Grenoble tél 04 76 42 38 53 - fax 04 76 42 55 89 www.resistance-en-isere.fr L’entrée dans les musées départementaux est gratuite.

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