Résistance & Droits de l'Homme n°8

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agenda Mercredi 30 avril 2008 - 11h : Yom HaShoah Cérémonie commémorative au cours de laquelle seront lus les noms des enfants juifs déportés de l'Isère. Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère : 14, rue Hébert à Grenoble Vendredi 2 mai 2008 - 20h : Paroles d'étoile Lecture À l'âge des rires, ils ont dû porter l'étoile jaune en zone occupée, quitter leurs parents, apprendre à dissimuler, vivre avec la peur et les cauchemars. Leurs souvenirs sont souvent cruels. Ils ont connu la trahison d'un ami ou d'un voisin, la lâcheté d'un policier servile, l'indifférence glaciale de ceux qui ne voulaient rien voir et rien savoir. Mais ils ont acquis aussi la lucidité des rescapés. Ils ont gardé ce regard d'enfant, sans concession, qui remarque le détail juste et le geste qui sauve... Certains ont trouvé un véritable amour auprès de ces “justes” qui les ont protégés en bravant tous les dangers. Par centaines, plongeant dans leurs souvenirs, ils ont répondu à l'appel de Radio France. Ils composent pour nous l'album de souvenir de la grande famille des enfants du silence. par Paroles en Dauphiné et Anagramme Musée dauphinois : 30, rue Maurice-Gignoux à Grenoble. Lundi 5 mai - 17h30 : Immigration, quels droits, quelle égalité ? Conférence-débat Organisée par la Ville de Saint-Martin-d'Hères dans le cadre du Printemps pour l'égalité Des spécialistes aborderont les conditions de l'exil, du travail, du logement et de la citoyenneté à travers l'histoire des migrants arméniens, espagnols, italiens, algériens et portugais. Les témoignages sur l'immigration et l'actualité de ces questions promettent de riches échanges. Avec Jean-Claude Duclos, conservateur en chef, Anne-Marie Bianchi, maître de conférences honoraire, Université Stendhal, Bernard Emery, professeur d'étude lusophones, Université Stendhal, Almudena Delgado Larios, professeur de civilisation, directeur du Cerhius, Abdelhamid Merad-Boudia, maître de conférences, Université Pierre Mendès-France et Jean-Luc Huard, historien, Centre du patrimoine arménien de Valence. Polytech : 101, avenue Ambroise-Croizat à Saint-Martin-d'Hères Jeudi 15 mai - 18h30 : Camps en France. Histoire d'une déportation Présentation du livre de Guillaume Ribot Ce livre analyse de façon scientifique et rigoureuse le fonctionnement du système d'internement en vigueur en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Une partie de ce système répressif souvent méconnu est passée au crible à travers l'histoire d'un homme : Gerhard Kuhn. Ce Juif allemand, expulsé d'Allemagne en 1940, a traversé cinq années d'internement et de déportation, dont deux sur notre territoire, dans différents camps mis en place par le gouvernement de Vichy : Gurs, Rivesaltes, Groupement de travailleurs étrangers de Saint-Privas, Fort Barraux, Drancy puis Auschwitz. L'histoire universelle est ramenée à celle d'un homme au travers de documents nominatifs. En parallèle, le photographe Guillaume Ribot nous questionne sur l'effacement des traces des lieux de mémoire en proposant des images contemporaines de chacun des camps. En partenariat avec l'Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Avec Guillaume Ribot, Denis Peschanski (sous réserve), directeur de recherche au CNRS et auteur de la préface et Tal Bruttmann, historien. Archives départementales de l'Isère : 2, rue Auguste Prudhomme à Grenoble Samedi 17 et dimanche 18 mai 2008 : Musées en fête – Projection du film Résister, militer, initié par le Musée et réalisé par Michel Szempruch (Repérages), 2008, 66 mn. Autour du témoignage d'une trentaine de militantes et de militants engagés en Isère dans la défense des droits humains des années 1940 à aujourd'hui, ce film propose une réflexion sur les motifs qui poussent les individus à réagir contre ce qu'ils jugent inacceptable et les liens qui unissent la résistance à la militance. Suivant quelques-uns uns d'entre eux dans le milieu où ils vivent et dans le combat qu'ils mènent, il offre une vision stimulante et roborative de l'action démocratique participative. En continu, tout le long du week-end. – Le temps d'un week-end, « la boutique » s'installe en plein air, dans la cour du Musée et vous propose de venir découvrir ou chiner de nombreuses publications à des prix défiant toute concurrence ! Samedi et dimanche de 14h à 18h Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère : 14, rue Hébert à Grenoble

Les projections de Résister, militer Lundi 28 avril - 19h30

La Bobine : 3 bis, rue Clément à Grenoble Un débat suivra la projection Mercredi 7 mai - 20h

Mairie de la Terrasse, salle polyvalente Un débat suivra la projection Mardi 13 mai - 18h30

Solexine : 12, rue Ampère à Grenoble Un débat suivra la projection Samedi 17 et dimanche 18 mai en continu

Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère : 14, rue Hébert à Grenoble Dimanche 8 juin - en continu

Musée dauphinois : 30, rue Maurice Gignoux Grenoble

Vendredi 29 mai - 18h : Inauguration de l'exposition temporaire Les Résistants de la Viscose Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère : 14, rue Hébert à Grenoble Samedi 7 et dimanche 8 juin 2008 : Rencontre autour de l'exposition Rester libres ! – Le samedi, un moment d'échanges avec les membres d'associations de défense des Droits de l'Homme en Isère, ultime événement organisé autour de l'exposition. A partir de 14h30, le public est convié à découvrir la création d'un slameur qui intervient, en musique, sur la thématique des libertés. Des visites commentées par les concepteurs de l'exposition seront aussi proposées dans l'après-midi. – Le dimanche, sera projeté à plusieurs reprises le film Résister, militer réalisé par Michel Szempruch. Musée dauphinois : 30, rue Maurice Gignoux à Grenoble

Ours Numéro - avril 2008 Directeur de Publication : Jean-Claude Duclos Coordination : Alice Buffet Rédaction : Alice Buffet, Jean-Claude Duclos, Jacques Loiseau, Irène Saya Conception, réalisation : Pierre Girardier Crédits photographiques : Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère Musée d'Histoire de la Catalogne, Teatro Stabile, Yad Vashem Imprimeur : Les Deux-Ponts Tirage : 2 500 exemplaires. Dépôt légal à parution – ISSN en cours Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère / Maison des Droits de l'Homme Ouvert tous les jours, de 9h à 18h, du 1er septembre au 30 juin (sauf mardi, de 13h30 à 18h et samedi, dimanche de 10h à 18h) et de 10h à 19h, du 1er juillet au 31 août (sauf mardi, de 13h30 à 19h). 14, rue Hébert - 38 000 Grenoble tél 04 76 42 38 53 - fax 04 76 42 55 89 www.resistance-en-isere.fr L'entrée dans les musées départementaux est gratuite.

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n°8 av r il 2008

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Journal du Musée de la Résistance et de la Déportation & de la Maison des Droits de l’Homme

RÉSISTANC E

& DROITS DE L’HOM M E

édito A LA C OUTURE DE L'HISTOIRE ET DE LA M ÉM OIRE

Mauthausen, octobre 1941, photographie SS, fonds Boix, coll. Musée d'Histoire de la Catalogne

Actualiser les présentations de la Déportation

Revenir chaque fois que nécessaire sur les présentations de longue durée est désormais admis des habitués du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère, de ses partenaires associatifs et scientifiques comme des enseignants qui y conduisent leurs élèves. Or s'il est une partie du musée qui méritait d'être réactualisée c'est bien celle qui présente la déportation. Quatorze ans après en effet - puisque rien n'y avait été modifié depuis l'ouverture, en 1994 - des données chiffrées étaient devenues fausses et beaucoup d'autres méritaient, à la lumière des travaux réalisés depuis, d'être révisées, complétées, précisées. …/…

Si les valeurs des résistants et déportés, fondateurs du musée, continuent d'écarter le danger, seule l'histoire peut garantir la pédagogie et la transmission de leur expérience et de leurs objectifs. Aussi est-ce là, quand les apports de la mémoire et de l'histoire se complètent et se confortent, que le propos du musée reste fidèle à l'esprit de ses créateurs. La recherche des points de jonction, souvent malaisée, exige une ample concertation et parfois même des négociations. C'est pourtant à l'issue de tels échanges que le programme muséographique du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère fut conçu. Et c'est par cette même voie, pour tenir compte de l'évolution continue des revendications mémorielles autant que des progrès de l'historiographie, qu'il est périodiquement réactualisé. Certes, le contenu et le discours du musée ne peuvent être mis à jour constamment. Le coût des réaménagements, les perturbations et les ajustements qu'ils entraînent dans les modes de visites, les dossiers pédagogiques ou les commentaires des visites guidées, exigent en effet de longues préparations et beaucoup d'organisation. Aussi la tentation de revenir sur les présentations de longue durée, d'apporter tel complément ou de mettre à jour telle donnée, doit-elle être mûrement réfléchie. Une première actualisation eut lieu en 2001, sept ans après l'ouverture, afin de valoriser l'acquis de plusieurs expositions temporaires. Elle s'avérait aussi depuis longtemps nécessaire sur les présentations de la Déportation mais ne put être réalisée qu'en 2008. C'est à ce réaménagement que ce numéro de Résistance & Droits de l'Homme est plus précisément consacré. On y prendra connaissance des raisons pour lesquelles il fallait la faire et verra comment elle fut mise au point, en accord avec toutes les parties concernées. Certes, les conditions ont changé depuis le début des années 1990, tandis que se préparait le programme du musée. Si la Shoah devait bien évidemment être évoquée, plusieurs associations craignaient alors qu'elle occulte l'histoire des résistants déportés.

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événement

Actualiser les présentations de la Déportation Les recherches entreprises dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de l'univers concentrationnaire, en 2005, notamment celle du dénombrement des personnes arrêtées en Isère et déportées, ont permis d'enrichir considérablement la connaissance de l'impact de la Déportation en Isère. Mais plus encore que ces données qu'il fallait intégrer, une nécessité fit vite l'unanimité dans le groupe de travail (CF, ci-contre), celle de cartographier la chronologie du système concentrationnaire nazi. Ce moyen apparut susceptible en effet de marquer la différence entre la déportation de ceux que les nazis voulaient exterminer (les Juifs, les Tsiganes, les homosexuels...), et de ceux qui s'opposaient à eux et qu'ils voulaient écraser (les résistants notamment), sans gommer pour autant la globalité du système, celle que Germaine Tillion désigne sous le nom de « cône concentrationnaire ». La question de savoir comment présenter l'absolue singularité de la Shoah, sans la dissocier totalement du dispositif concentrationnaire nazi, revint en effet constamment. Dit plus crûment, comment échapper au risque d'évoquer la Shoah comme une histoire strictement juive – ce que tous nos partenaires voulaient manifestement éviter – et comment montrer l'horreur abyssale du génocide sans minorer l'atrocité du sort des déportés « politiques »? A cette grave question, s'en ajoutait une autre toute aussi sérieuse : Que montrer de ces monstruosités sans choquer gravement les futurs visiteurs

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et notamment les jeunes ? Comment préserver leur capacité d'analyse et de réflexion en évitant, par des images trop violentes, de les faire désespérer de l'humain ? Ces questions, bien sûr, ne sont pas nouvelles, ce qui a changé depuis une quinzaine d'année, c'est l'état d'esprit dans lequel elles sont débattues. Même si chacun avait ses positions, au sein du groupe de travail, les débats furent constructifs. A la carte animée qui montre « le film » de l'évolution du système concentrationnaire, de 1933 à 1945, s'ajouta le choix de consacrer une partie nouvelle au cas des enfants arrêtés en Isère et déportés. Grâce aux travaux de Tal Bruttmann (CF Déportés de l'Isère, MRDI/PUG, 2005, pp. 177 - 267) nous savons notamment que 80 filles et garçons de moins de 18 ans connurent ce sort, dont 3 seulement survécurent, et que des photographies permettent de connaître le visage de 28 d'entre eux. Gageons que le minois de ces enfants exterminés en dira davantage de la singularité de « la solution finale » qu'une accumulation de chiffres ou de considérations sur l'antisémitisme et les accès paroxystiques qu'il connaît sous le régime nazi. Avant de découvrir le visage de ces enfants déportés, d'autres visages défilent sur deux écrans vidéo. Sur le premier, quatre femmes témoignent de la Shoah, tandis que, sur le second, cinq résistants parlent de leur déportation. Ainsi les situations sont-elles distinguées tout en étant

rassemblées dans une présentation commune. Espérons que cette solution satisfera les membres du groupe de travail et conviendra, au-delà, tant aux membres de la communauté juive qu'aux familles et amis des autres déportés. La vision et l'écoute de ces neufs témoignages répondent aussi au besoin de montrer quelques extraits de l'abondant corpus d'entretiens vidéofilmés, collectés en Rhône-Alpes et en Isère, en 1995 et 2005, auprès des rescapés de la Déportation. Une centaine d'heures de ces témoignages, désormais conservés, ont par ailleurs donné lieu à deux films, « Déportés de Rhône-Alpes », réalisé par Denis Cugnod en 1995, et «Ils ont survécu», réalisé par Michel Szempruch en 2005. L'identité de chacun des 2 600 déportés comme les conditions de leur arrestation, maintenant précisément connues, méritaient aussi de trouver place dans cette présentation. Même si le musée n'est pas un mémorial, soit un lieu de recueillement, il semblait logique en effet que l'ensemble des noms des déportés de toutes les déportations y figurât. On sait en effet que près d'un millier furent arrêtés parce qu'ils étaient Juifs, un autre millier, parce qu'ils étaient résistants et les autres, parce qu'ils faisaient partie des prisonniers de droit commun que le gouvernement de Vichy avait décidé de livrer aux Allemands. Ces 2 600 noms défilent désormais en continu sur un écran plasma logé lui-même parmi les vêtements


édito (suite)

Même si, de toute part, l'idée en était rejetée, une concurrence gênante s'installait. C'est la raison pour laquelle une solution « médiane » fut tentée, consistant à livrer de la Déportation une vision globale et vaguement consensuelle sur laquelle il faudrait pourtant revenir un jour. « Autour du surgissement de la mémoire juive de la Shoah se noue alors un enjeu d'une autre sorte que l'enjeu strictement politique, qui intéresse la nature même du phénomène concentrationnaire et qui annonce de futurs et douloureux réajustements de mémoire » écrivait Philippe Barrière en 2005 (Déportés de l'Isère, MRDI/PUG, p. 309). Ces réajustements viennent d'avoir lieu, en ce musée participatif, débattus, comme à l'habitude, à la couture de la mémoire et de l'histoire, mais dans la sérénité.

Membres du groupe de travail réunis par l'équipe du musée autour de la réactualisation des présentations de la Déportation : Edith Aberdam (Cercle Bernard Lazare) Camille Armand (Union nationale des Déportés et Internés de France, section de l'Isère)

déposés au musée par les rescapés de la Déportation. Bien évidemment, le nom des prisonniers de droit commun y apparaît sous une forme suffisamment différente pour être immédiatement distingué des autres. Le nom des Juifs et des résistants, cependant, n'ont pas été différenciés. Apparus aussi pendant les discussions du groupe de travail, deux autres points méritaient encore d'être traités dans le cadre de ce réaménagement : les Justes et la mémoire de la Déportation. Un peu plus de 80 Isérois, dont une majorité de femmes, sont désormais localisés sur une carte du département. A titre d'exemple, deux cas sont plus précisément évoqués, celui d'Anne-Marie Mingat que nous connaissons plutôt sous le nom de Mimi, ainsi que ceux de Charles et Denise Westphal dont une vitrine contient la médaille des Justes, remise récemment au Musée par Claude RichardMolard, leur fille. La mémoire de la Déportation, déjà présente au musée, dans les objets ramenés des camps, devait faire en effet l'objet d'un développement supplémentaire. C'est désormais le cas. Maintenant réalisés et fonctionnels, ces réaménagements feront bientôt l'objet d'une évaluation. Nous saurons alors si nos intentions auront été comprises et si le nouveau message, que nous et nos partenaires associatifs et scientifiques, voulions communiquer de la Déportation, est passé. ◗

Dina Assouline (B'nai B'rith, Grenoble) Philippe Barrière (Professeur agrégé d'histoire, chargé du service pédagogique du MRDI) Tal Bruttmann (Historien, chargé de mission à la Ville de Grenoble) Henry Duffourd (Fédération nationale des Déportés, Internés et Résistants patriotes de France) Edwige Elkaïm (B'nai B'rith) Gil Emprin (Professeur agrégé d'histoire, chargé du service pédagogique du MRDI) Pascal Estadès (Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère) Pierre Gascon (Union nationale des Déportés et Internés de France, section de l'Isère) Françoise Gelbart (Conseil Représentatif des Institutions juives de France, Grenoble) Monique Hannoun (Conseil Représentatif des Institutions juives de France, Grenoble) Claude Héraudet (Professeure agrégée d'histoire, chargé du service pédagogique du MRDI) Maurice Hugelé (Amicale des Déportés du 11 novembre 1943 et de leurs familles) Michèle Josserand (Fédération nationale des Déportés, Internés et Résistants patriotes de France, section de l'Isère) Marie Lavorel (Doctorante en muséologie, Montréal) Liliane Levy (Cercle Bernard Lazare, Grenoble) Jacqueline Madrennes (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, section de l'Isère) Claudie Oddoux (Fédération nationale des Déportés, Internés et Résistants patriotes de France) Michel Rahon (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, section de l'Isère) Ada Sadoun (B'nai Brith, Grenoble) Irène Saya (PEREC, Pour une école républicaine et citoyenne)

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Actualiser les présentations de la Déportation

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Quelques-uns uns des avis exprimés par les membres du groupe de travail (février 2007) Je trouve très important cette approche de la Déportation des enfants, qui marque la différence fondamentale entre l'extermination et la déportation de répression. (...) Il est important de montrer que toutes les Déportations, tout ce qui avili l'homme touche à l'humanité. Le crime contre l'humanité n'est pas seulement le crime contre les Juifs, c'est le crime contre nous tous, nous sommes l'humanité. Jacqueline Madrennes

Je souhaiterais qu'il n'y ait pas de banalisation de la Déportation de ceux que l'on appelait les « politiques » qui ont lutté contre le nazisme. Maurice Hugelé

Il faudrait peut-être parler de ceux qui ont été internés, avant d'être déportés. Il y a la Déportation des Juifs que tout le monde connaît, mais aussi celle des opposants au régime de Vichy qui ont été arrêtés en Isère.

Ce que j'attends dans un musée, s'agissant de la Déportation, c'est d'évoquer les réalités, les deux systèmes qui coexistaient, l'un d'annihilation c'est-à-dire l'élimination immédiate et l'autre concentrationnaire, avec toute la réalité et la dureté qui l'accompagne, c'est-à-dire envoyer des personnes pour ce qu'elles ont fait et non plus pour ce qu'elles sont. Différence fondamentale puisque l'emploi notamment de la maind'œuvre concentrationnaire est une finalité alors qu'au contraire la Déportation raciale n'a pas d'objet économique sinon la spoliation des biens. Tal Bruttmann

Parcours différenciés donc, parce que ce ne sont pas les mêmes Déportations. En deux, cohérence autour de l'antisémitisme, la Déportation raciale, l'extermination finale, en trois, l'idée d'insister sur le retour, la sortie de guerre et en quatre, les mémoires. Philippe Barrière

Henry Duffourd

Ce qui m'intéresse, c'est de privilégier et de montrer l'histoire locale. Liliane Lévy

Il est important, à la lumière du travail du père Patrick Desbois en Ukraine, de montrer l'extermination proprement dite, il est utile de lier le système concentrationnaire et les usines, mais il ne faut pas oublier l'extermination. La concurrence des mémoires n'a pas lieu d'être car elle est vide de sens. Irène Saya

Il faut insister sur les rapports entre la Résistance et la Déportation. 60 ans après, nous sommes entrés dans l'ère de l'histoire. Les choses se décantent, il y a moins de passion. Pierre Gascon

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On a beaucoup parlé de la singularité des Déportations, qui est évidente, mais on oublie souvent d'insister sur le fait que ces Déportations découlent d'un même système concentrationnaire. Il serait souhaitable de les représenter dans l'ensemble de ce système et ne pas tenir compte uniquement de leurs singularités, sans quoi on en arrive à séparer les choses. (...) Il ne faut pas non plus perdre de vue les valeurs qui animaient les fondateurs de ce musée, qui sont des valeurs humanistes, au travers des valeurs de la démocratie et de la République. Pascal Estadès

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Errata

Thé âtre en ciné mascope

Déportés de l'Isère, 1942, 1943, 1944 Primo Levi

Au printemps 2007 était présentée simultanément dans dix grandes villes européennes, l’exposition Primo Levi, les jours et les œuvres. Nourrie par le travail d’historiens français et italiens et par de nombreux documents historiques jamais montrés auparavant, l’exposition a permit de délimiter avec nouveauté et rigueur le parcours de l’homme, de l’artiste et du témoin. Dans la continuité de cette précieuse collecte, la version turinoise du Museo diffuso a été enrichie d’une partie dédiée à la première mise en scène de Si c’est un homme présentée par le Teatro Stabile en 1966, sous la direction de Gianfranco De Bosio, à partir de l’adaptation dramaturgique faite par Primo Levi lui-même en collaboration avec Pieralberto Marché. La vie du texte Si c’est un homme ne s’est pas arrêtée le jour de sa réédition chez Einaudi en 1958. Primo Levi donne son accord pour une version radiophonique, qu’il supervise, pour la radio canadienne et propose la sienne au Centre de production de la RAI de Turin ; elle sera diffusée le 24 avril 1964. Pieralberto Marché, auteur des versions radiophoniques et ami de Levi, lui propose alors de travailler à une autre adaptation du texte, mais cette fois-ci pour le théâtre. « Au début, je m’opposais à sa proposition : il me semblait que Si c’est un homme avait déjà changé trop de fois de peau, de l’avoir déjà cuisiné à de nombreuses sauces, j’avais peur de fatiguer le public. J’avais également la peur du théâtre lui-même : je connaissais trop peu le théâtre, que ce soit en tant que spectateur ou lecteur pour me lancer dans cette entreprise. Le public qui lit et celui qui

écoute la radio est loin, caché, anonyme : le public du théâtre est là, il te regarde, il t’attend au tournant, il te juge » (Primo Levi, note à la version dramatique de Si c’est un homme, in Opere, t. I, p. 1159). Le spectacle est finalement mis en scène en 1966 par le Teatro Stabile de Turin sous la direction de Gianfranco De Bosio et la scénographie de Gianni Polidori. Ainsi seront convoqués une cinquantaine d’acteurs de diverses nationalités, leur nombre et leur diversité linguistique permettent de recréer la « Babel concentrationnaire » évoquée dans de nombreux témoignages. Le spectacle débute le 18 novembre 1966 au Teatro Carignano de Turin. C’est un succès, il est joué une cinquantaine de fois, mais à cause de l’installation scénographique complexe, il ne connaîtra qu’une brève tournée. Si c’est un homme est ensuite présenté en Allemagne, en Angleterre, en France par Arianne Mouchkine, à Rome puis de nouveau à Turin. Quarante ans après sa mise en scène, le spectacle vit de nouveau grâce à l’extraordinaire collection de photographies, de scenarii techniques, de notes de mise en scène et d’enregistrements sonores compilés dans le montage vidéo réalisé par le Teatro stabile. Les images sont devenues des photogrammes d’un film jamais tourné ; un souvenir fait d’atmosphères, de lumières, de mouvements et de changements de scène : une sorte de cinémascope qui restitue au public le souvenir que ce qu’a été Si c’est un homme lorsqu’il était présenté sur planches du théâtre. ◗ Montage vidéo du spectacle Si c’est un homme de Primo Levi (Turin, 1966. Dirigé par Gianfranco De Bosio. Produit par le Teatro Stabile de Turin) Réalisé par Lorenzo Barello, Pietro Crivellaro, Michela Sessa – Centre d’étude du Teatro Stabile di Torino Présenté au Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère du 24 avril au 12 mai 2008.

Presses universitaires de Grenoble (collection « Résistances »), avril 2005 Publier dans leur exhaustivité les listes des personnes arrêtées en Isère et déportées présentait des risques que nous mesurions. Au terme de trois années de lectures, d’échanges et de vérifications, les rectifications, compléments et ajouts suivants doivent être faits : Page 123, au lieu de : Couplet François, présenté à tort comme prisonnier de droit commun, ne pas tenir compte du fond grisé et lire : Couplet François : Né le 5/10/1897 à Vernier (Suisse), arrêté le 22 juin 1944 à la Viscamine à Pontcharra, déporté le 11 août 1944 à Dachau, puis Stutthof, Neuengamme, il décède le 21 avril 1945 à Sandbostel. Les auteurs adressent leurs plus vives excuses aux parents, descendants et amis de François Couplet dont l’engagement dans la Résistance est incontestable. Page 83, au lieu de : Fléaux François, lire : Flau François : Né le 26/08/1925 à Brody (Territoire de Belfort), rescapé Page 83, au lieu de : Fléaux Paul, lire : Flau Paul : Né le 5/11/1923 à Belfort (Territoire de Belfort), rescapé Page 102, au lieu de Garrivier Louis, Joseph, lire : Garrivier Georges : Né le 5/04/1910 à Crémieu (Isère), décédé à Brême le 26 décembre 1944. Deux déportés, ne figurant dans aucune des sources utilisées mais bien arrêtés en Isère et morts en déportation ont été oubliés. Les auteurs prient leurs descendants, amis et connaissances de bien vouloir excuser ces omissions. Il s’agit de : Marius Didier-Roudon : Né le 8/02/1905 à Saint-Martin-d'Hères (Isère), arrêté le 23 mars 1944 à Brignoud, déporté le 27 avril 1944 à Auschwitz, puis Flossenbürg où il meurt le 29/10/1944. Antoine Perrin : Né le 29/01/1906 à Belley (Ain), arrêté le 11 novembre 1943 à Grenoble, déporté le 31 mars 1944 à Mauthausen, puis Gusen où il meurt le 9 mars 1945. Ont été par ailleurs signalés les noms de deux résistants isérois déportés dont les noms ne figurent pas dans l’ouvrage car ils n’ont pas été arrêtés en Isère mais dont la mémoire doit être rappelée. Il s’agit de : Marcel Petit : Né le 19/03/1908 à Crémieu (Isère), arrêté le 29 mars 1944 à Posafol (Ain), déporté le 29 mars 1944 à Neuengamme, rapatrié le 28 juillet 1945. Francisque Chaleyssin : Né le 18/09/1925 à Lyon (Rhône), arrêté le 11 juin 1944 à Sault-Brenaz (Ain), déporté le 2 juillet 1944 à Neuengamme, rapatrié le 12 juin 1945. Cette liste d’errata est désormais insérée dans les exemplaires restants de l’ouvrage et sera prise en compte lors d’une éventuelle réédition de l’ouvrage.

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Enseigner

Auschwitz-Birkenau, fin mai début juin 1944, séléction à l'arrivée d'un convoi de juifs hongrois, Coll. Yad Vashem

la Shoah à l’é cole

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Réfléchir aux questions que peut poser l’enseignement de la Shoah est une nécessité permanente ; preuve en est l’émotion suscitée par l’idée du Président Nicolas Sarkozy de confier la mémoire d’un enfant juif déporté à chaque élève de CM2. Certains ignoraient que cet enseignement existe déjà à ce niveau ; il est approfondi en troisième et en première et dans les sections littéraires et économiques de Terminale, c’est l’histoire de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah qui est enseignée. Un événement historique d’une telle portée doit être l’objet d’un enseignement progressif puisque la réalité des faits est difficile à regarder en face, à tout âge. L’équipe qui a travaillé à la refonte de l’espace de la Déportation du Musée a bien vu la complexité de l’intégration d’une présentation du génocide dans le crime contre l’humanité perpétré par le nazisme. La destruction des Juifs a été rendue possible par la guerre menée dans toute l’Europe, différemment (ou non) selon qu’on se trouve à l’Est ou à l’Ouest. Dans le sillage de la Wehrmacht les Einsatzgruppen massacraient les Juifs et leurs ossements sont le sous-sol de toute l’Europe centrale et orientale comme l’a établi le Père Patrick Desbois. Le meurtre sur place y fut associé à la déportation dans les camps de l’Aktion Reinhardt et à AuschwitzBirkenau ou Maïdanek. En Europe occidentale, la destruction des Juifs s’est accomplie surtout dans la déportation par train. Serge Klarsfeld a pu établir la liste des victimes juives déportées de France. Primo Lévi ou Alain Resnais et Jean Cayrol, utilisés dans les classes, associent la déportation et l’extermination. Belzec de Georges Moscovitch ou Shoah de Claude Lanzmann « montrent » l’extermination immédiate. Expliquer à de jeunes enfants que l’on a traqué, pourchassé dans tous les lieux reculés de notre pays, enfants, femmes, vieillards, pour les gazer et les brûler est une tâche difficile, moralement et intellectuellement, pour l’enseignant qui ne souhaite pas édulcorer la réalité des faits.

Il est apparu assez rapidement que les propos un peu convenus sur l’ignominie du racisme et sur la nécessité de préserver la démocratie étaient nécessaires mais insuffisants pour rendre compte de la réalité. Longtemps, on a cru qu’il serait possible d’inscrire la Shoah dans ce cadre ; mais il faut bien avouer que d’une part la renaissance du négationnisme, d’autre part les amalgames nombreux qui se mettaient en place pour banaliser ou nier les faits, ont rendu cet enseignement « sensible » : la confusion en particulier entre le racisme et l’antisémitisme a entraîné l’enseignement sur de fausses pistes. Les termes ont des connotations très différentes : quand on parle du racisme qui peut exister dans la société, du fait de la persistance de problèmes liés au colonialisme et au racisme exterminationiste. Le conflit du Proche Orient est l’occasion d’autres confusions. Autant il est légitime d’associer à l’enseignement de la Shoah, l’enseignement d’autres génocides, même s’ils ne se sont pas déroulés en France, autant il est inutile de fausser la compréhension du réel en comparant par exemple ce qui se passe malheureusement avec les expulsions de « sans papiers » et ce qui s’est passé lorsque les enfants juifs furent raflés. De tels risques ou dérives légitiment aussi le questionnement qui est le nôtre aujourd’hui. Il est important en effet que chacun se sente une responsabilité dans la transmission de ce pan de l’histoire de France. De toute évidence, c’est toujours la connaissance qui doit avoir priorité sur l’émotion même s’il ne peut y avoir d’enseignement sans que l’identification aux victimes soit sollicitée ; d’autant qu’il s’agit d’un événement dont les séquelles sont encore importantes. La pertinence de l’enseignement sera mieux reconnue si des formations sont mises en place comme cela est fait dans les Universités d’été organisées par le Mémorial de la Shoah destinées aux enseignants de tous niveaux et de toutes disciplines ; si c’est bien aux historiens d’enseigner en priorité,

analyse

la participation d’autres disciplines est utile. Au cours de nos enquêtes au sein du travail de l’association P.E.R.E.C, nous avons interrogé des professeurs de Lettres, d’Allemand, de Biologie, de Philosophie etc. ; lors du colloque de janvier 2007 de l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie qui a réuni des professeurs autour de la question des voyages de mémoire, nous avons pu constater que des professeurs de musique ou d’arts plastiques apportaient aussi beaucoup à cet enseignement. Le projet européen depuis la conférence de Stockholm instaurant la journée du 27 Janvier, a donné à cet enseignement une autre dimension. On peut espérer que l’ouverture de l’Europe permettra de nombreux échanges sur le sujet ; c’est déjà ce qui se fait lors de séminaires d’été en Pologne et lors du colloque à la Sorbonne auquel j’ai pu assister en octobre 2007 autour du Père Desbois : on a pu voir à quel point depuis l’ouverture du rideau de fer et des archives soviétiques, les rencontres devenaient nécessaires entre Français, Ukrainiens, Polonais, Israéliens, Allemands, Américains etc. Pour faire progresser la recherche, il va de soi que la question de l’enseignement de la Shoah n’est pas d’abord une question de pure pédagogie mais une question de connaissance et de connaissance approfondie. Comme l’a dit le philosophe Jankélévitch, dans son ouvrage l’Imprescriptible, que j’ai souvent fait lire à mes élèves en classe de philosophie, il s’agit d’une période de l’histoire qui fera l’objet d’une méditation et de recherches infinies. Notre région offre de multiples possibilités à qui souhaite y retrouver les traces de ces événements ; l’enseignement de la Shoah peut se faire au niveau local grâce en particulier aux travaux de Tal Bruttmann mais aussi au plan régional, national et international. C’est ce que l’espace du Musée nouvellement réalisé permet de bien comprendre. Nous n’en sommes probablement encore qu’au commencement de la réflexion. ◗

Irène Saya, professeur agrégée de philosophie, retraitée. Présidente de l’association Pour une école républicaine et citoyenne.


brèves

Disparition, en novembre 2007, de Joseph Diaferia Né à Corato, en Italie, le 10 janvier 1924, il arrive à Grenoble un an plus tard en compagnie de ses parents. Durant la guerre, il habite chemin du Chapitre à la Bajatière et travaille comme mécanicien dans l'entreprise Soulage, avenue d'Eybens, spécialisée en réparation de matériel roulant. A l'appel des mouvements de Résistance, il participe à la manifestation patriotique du 11 novembre 1943 où il est arrêté puis déporté à Buchenwald (matricule 39 645). Début février, il est transféré au tunnel de Dora, où pendant 6 mois il ne verra pas la lumière du jour, puis en mars 1945 à Nordhausen d'où il est libéré le 11 avril par l'Armée américaine. Très éprouvé physiquement par sa déportation, il ne reprend une vie normale qu'en 1948. Pendant près de trente ans, il ne dit rien de son expérience concentrationnaire, et c'est grâce à son petit-fils qu'il put témoigner et expliquer aux jeunes générations ce que fut la déportation. L'équipe du musée conserve de lui, outre le souvenir d'un homme très chaleureux, un témoignage vidéofilmé d'une heure trente. Des extraits de cet enregistrement figurent dans le film « Ils ont survécu », édité par le musée en 2005.

Parution des mémoires d'Auguste Celse aux éditions Claude Muller

Eugénie Goldstern Être ethnologue et juive dans l'Europe alpine des deux guerres

Le 11 novembre 1943, Auguste Celse est arrêté par les Allemands au monument des Diables Bleus à Grenoble, parmi près de quatre cents jeunes grenoblois. Arrêté puis transféré à Compiègne, il est ensuite déporté à Buchenwald, Dora puis Ravensbrück. Dès son retour, il écrit son terrible parcours pour transmettre à ses enfants son histoire avant d'enfermer ce texte dans son tiroir à souvenir. Soixante ans plus tard, c'est cette mémoire que son fils Jean-Pierre Celse et l'éditeur Claude Muller publient comme un devoir de mémoire. Ma déportation, Auguste Celse, aux éditions Claude Muller, 15 €, disponible en librairie.

Une exposition à voir au Musée dauphinois, jusqu'au 29 juin 2008 ! Au-delà de ses travaux précurseurs, dans le domaine de l'ethnographie alpine, l'exposition restitue jusqu'à sa fin tragique, dans une chambre à gaz de Sobibor, le parcours d'une femme d'exception. A ne pas manquer !

Carlos Liscano au Musée A l'invitation de Maria Ferraro Osorio, de l'Université Stendhal, le MRDI recevait, ce 30 mars, le grand écrivain uruguayen, Carlos Liscano. « Vivre c'est résister», déclarait-il d'emblée, préférant que l'on parle surtout de littérature et l'actualité de son pays plutôt que de résistance. La salle de réunion du musée était pleine à craquer pour dialoguer avec cette grande voix de l'Amérique latine. Comparé à « Si c'est un homme » de Primo Levi ou « L'espèce humaine » de Robert Anthelme, son ouvrage « Le fourgon des fous » a bien sûr été au centre des discussions. Un auteur à découvrir !

«... Elles... ! » Deux spectacles sur l'histoire de notre siècle à travers des portraits de femmes : « ...une femme engagée... » et « ...des femmes étonnantes... », écrits et interprétés par la conteuse Claudie Rajon, accompagnée de l'accordéoniste Franck Fiorucci. Ils ont pour ambitions de mettre en scène les évènements importants de notre siècle en mettant en récits la vie de Marie-Jo Chombart de Lauwe, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et la vie de femmes, habitantes de Vif, Varces, SaintPaul-de-Varces et du Gua, anciennes ouvrières des cimenteries Vicat, des tanneries, femmes au foyer ou paysannes. Ces destins, celui exceptionnel d'une femme courageuse, lucide et brillante et ceux, plus humbles, de ces ouvrières tenaces et aimantes, se rejoignent, se croisent, s'entrelacent pour nous raconter notre siècle, pour nous parler de « nous ». Le premier spectacle consacré à Marie-Jo Chombart de Lauwe a été présenté en mars à Vizille et va être donné dans différents lieux du département jusqu'en août. Le second sera présenté à partir de décembre. La diffusion de l'ensemble du projet sous la forme d'une tournée sera mise en place en 2009. Renseignements : Histoires d'Argile, 04.76.72.86.17

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