M a g a z i n e
P r o f e s s i o n n e l
d ’ I n f o r m a t i o n
M é d i c a l e
N° 14 - août / Septembre 2009 Pr. Moulay Ahmed Iraqui
Chef du Service d’anatomo-pathologie du CHU de Casablanca et ancien secrétaire d’État à l’Environnement
Dispensé de timbrage, Autorisation n° 1397 - www.doctinews.com
Dans notre système de santé, nous assistons plus à des négociations découlant de conflits d’intérêts évidents qu’à la recherche de solution aux problèmes posés.
ALTERNATIVE
Thym Les mille et une vertus d’une plante millénaire
Infections ORL Ces virus et bactéries venus du froid Fondamentaux
Grippe saisonnière Pour prévenir, il faut vacciner
Editorial
03
Doctinews
fait peau neuve !
E
n pleines festivités estivales et du retour de Ramadan, Doctinews change de parure. Attendu parce que promis, ce relooking reflète notre souhait d’affirmer davantage notre identité éditoriale pour tenir compte d´un lectorat devenu aussi fidèle qu´exigeant. Le rafraîchissement de la maquette s’imposait donc de toute évidence. Le présent numéro vise à illustrer autant que faire se peut la vision de l’équipe qui veille à la lisibilité, à la cohérence et à la pertinence de notre contenu afin que ce dernier soit à la hauteur des attentes de nos lecteurs. Le support papier, complété depuis quelques mois déjà par un format électronique www . doctinews . com, sera sûrement feuilleté avec plaisir. Vous pourrez examiner, selon vos désirs, les actualités d´ici et d´ailleurs, vous informer sur les activités des acteurs du secteur médical et pharmaceutique, parcourir des articles originaux, des reportages effectués sur le terrain, des interviews de personnalités diverses ... Nos lecteurs auront également le loisir de découvrir des rubriques nouvellement introduites tels que «Interview», «Alternative» et «Glossaires», à travers lesquelles la rédaction développe certains sujets sensibles de notre système de santé et apporte des éléments de réponse à de nombreuses interrogations restées jusque-là sans suite. Tout cela, in fine, afin d´améliorer l´information livrée. En ce mois sacré de Ramadan, alors que Doctinews entame sa deuxième année d’existence, nous en profitons pour adresser à nos lecteurs tous nos vœux pour plus de bien-être et de santé.
ce relooking reflète notre souhait d’affirmer davantage notre identité éditoriale pour tenir compte d´un lectorat devenu aussi fidèle qu´exigeant Par Ismaïl Berrada
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Sommaire
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INTERVIEW
54 Moulay Ahmed Iraqui ‘‘ La politique de la santé au Maroc doit relever de la concertation et non pas de la négociation ’’
INTERVIEW
Fondamentaux
16 La vaccination L’arme fatale contre la grippe
ALTERNATIVE
62 Thym Une plante aux vertus insoupçonnées
Institutionnel
58 Maroc Alzheimer Agir contre l’oubli
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Dossier Infections ORL
Un enjeu de santé publique
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vaccination
Spéciale RAMADAN
36 La santé digestive durant le Ramadan Gare aux excès !
Flash santé
09 Handicap Des chiffres et des faits
Univers Pharma
26 « Mon Enfant, Ma Bataille » Tous ensemble contre le cancer de l’enfant
GLOSSAIRE
28 ANTIULCéREux, antiacides et antireflux
36
Sélection Spéciale RAMADAN
Ma g a z i n e P r o f e ss i o nn e l d ’ In f o r m at i o n M é d i c a l e
64 diagnostic précoce des cancers de l’enfant Un manuel est désormais disponible
Directeur de publication et de rédaction, Ismaïl BERRADA - Rédactrice en chef, Maria MOUMINE - Secrétaire de rédaction, Rania KADIRI Design et infographie, Yassir EL HABBI - Direction commerciale, A. BERRADA - Chef de publicité, Leila BAHAR Impression, Idéale - DOCTINEWS est édité par Prestige diffusion, 32, Rue El Banafsaj Résidence Zaitouna App 12, CP 20140 - Casablanca. Tél.: +212 5 22 27 40 46/69 - Fax: +212 5 22 27 40 32 - E-mail: contact@doctinews.com - Site : www.doctinews.com Dossier de presse: 08/22 - Dépôt légal: 2008 PE0049 - ISSN: 2028 00 92 - DOCTINEWS est tiré à: 25.000 exemplaires
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Flash Santé Le Dr Omar El Menzhi
à la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies
C’est désormais au docteur Omar El Menzhi que revient la gestion de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé. Lauréat de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, le docteur El Menzhi est aussi un spécialiste chevronné en matière de santé publique. Ayant un diplôme en paludologie obtenu à Bordeaux, en France, sous l’égide de l’OMS, il a occupé plusieurs responsabilités au sein du ministère de la Santé. C’est ainsi que sa longue expérience professionnelle l’a conduit de la province d’Errachidia à la wilaya du Grand Casablanca, en passant par Khemissat et Settat. Pour cet homme de terrain, «ouvrir un dialogue réel et constructif avec les différents acteurs de la santé au Maroc est la condition sine qua non pour une réforme effective de notre système de santé.» Dès son arrivée, une réunion de réflexion a été organisée pour discuter des mesures de lutte prises contre la grippe AH1N1 à laquelle ont pris part bon nombre de représentants du corps médical. «Nous restons confiants quant à l’implication de tout un chacun dans la réussite de notre plan d’action. Fondé sur cinq axes prioritaires, la stratégie 2008-2012 du ministère de la Santé s’articule principalement autour de l’amélioration de la prise en charge des pathologies réputées pour leur chronicité et leur gravité dans notre pays. C’est le cas notamment du diabète et de l’hypertension artérielle», a-t-il conclu.
La certification ISO
une première dans l’enseignement universitaire marocain
Créée depuis de longues années, la Faculté de médecine dentaire de Casablanca a toujours développé un enseignement de grande qualité, ouvert sur le monde et sur la modernité. Cette recherche inlassable en matière de qualité a été, depuis juillet 2008, certifiée selon la norme internationale ISO 9001-2008. Reconnaissance de portée internationale, cette certification fait suite à la mise en place d’un dispositif de longue haleine, élaboré de manière méthodique et scientifique, visant à offrir aux étudiants un enseignement toujours plus performant qui n’a pas tardé à donner les résultats escomptés. La cérémonie de remise de l’attestation s’est tenue le 14 juillet dernier, en présence de nombreuses personnalités, dont Mohamed Barkaoui, Président de l’Université Hassan II de Aïn Chock de Casablanca, du Pr Amal El Ouazzani, Doyenne de la faculté de médecine dentaire de Casablanca, et du Pr Abdelhafid Debbagh, Secrétaire général du département de l’enseignement supérieur, de la formation des cadres
De g à dr., le Dr Albrech, membre de l’organisme certificateur TUO, le Pr. Mohamed Barkaoui, Mme Amal El Ouazzani et M. Abdelhafid Debbagh.
et de la recherche scientifique. à l’étranger, dans l’enseignement supérieur, le recours aux normes ISO est fréquent, mais au Maroc, la Faculté de médecine dentaire de Casablanca est la première institution universitaire à l’obtenir. La certification ISO s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour réussir la réforme
de l’enseignement et rehausser le niveau des prestations de la Faculté. à cette fin, un dispositif général destiné à garantir le maintien de la qualité tant au niveau du volet relatif à l’enseignement que dans celui des services administratifs généraux et techniques, a été mis en place.
Flash Santé
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COMPOSITION :Principe actif : Diclofenac Sodium Excipient : q.s.p comprimé enrobé, suppositoire et solution injectable PRESENTATION : Voltarène 25 mg & 50 mg comprimé enrobé. Boite de 30 Voltarène LP 75 mg comprimé enrobé . Boite de 20 Voltarène LP 100 mg comprimé enrobé. Boite de 10 Voltarène 12,5 mg & 25 mg & 100 mg suppositoire. Boite de 10 Voltarène 75 mg/3 ml solution injectable. Boite de 2 & 5 ampoules. INDICATIONS THERAPEUTIQUES : Forme Comprimé enrobé 25 & 50 mg et Forme suppositoire tous dosages : Chez l’adulte : Traitement symptomatique au long cours des rhumatismes inflammatoires chroniques notamment polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante de certaines arthroses douloureuses et invalidantes Traitement symptomatique de courte durée des poussées aigues des rhumatismes abarticulaires, arthrites microcristallines, arthroses, lombalgies, radiculalgies sévères. Traitement adjuvant des manifestations inflammatoires en rapport avec le domaine ORL. Chez l’enfant : Rhumatismes inflammatoires infantiles Forme comprimé LP 50 & 100 mg : Traitement d’entretien des affections rhumatismales chroniques pour lesquelles, lors de l’utilisation des formes dosées à 25 mg & 50 mg , la posologie de 75 mg ou 100 mg s’est révélée adéquate. Pour le LP 50 mg : Traitement symptomatique de courte durée des poussées aigues d’arthrose. Forme injectable : Sciatiques aigues, lombalgies aigues, crises de coliques néphrétiques, rhumatismes inflammatoires en poussée aigue. PROPRIETE PHARMACODYNAMIQUE : Le Diclofénac est un anti-inflammatoire non stéroïdien dérivé de l'acide phénylacétique, du groupe des acides aryl-carboxyliques. Il a une activité anti-inflammatoire, antalgique et antipyrétique. Le Diclofénac inhibe la synthèse des prostaglandines et l'agrégation plaquettaire. Le Diclofénac soulage la douleur causée par les poussées inflammatoires, les enflures / oedèmes, la fièvre et il peut être utilisé dans le traitement de l'arthrite aiguë et chronique, les lombalgies, les syndrômes arthrosiques, les rhumatismes localisés dans les tissus mous, les enflures douloureuses ainsi que dans l'inflammation faisant suite à des traumatismes ou à la chirurgie. PROPRIETE PHARMACOCINETIQUE : Absorption L'absorption du diclofénac potassium, administré sous forme de dragées, est complète et rapide. L'absorption commence immédiatement après l'administration. La quantité de diclofénac absorbée est la même que lors de l'administration d'une dose équivalente de diclofénac sodium en dragées gastrorésistantes. Des concentrations plasmatiques maximales moyennes de 5,5 µmol/l sont atteintes environ 5 à 20 min après la prise d'un sachet à 50 mg. La prise avec de la nourriture ne diminue pas la quantité du diclofénac absorbé, mais peut légèrement retarder l'absorption et ralentir la vitesse d'absorption. Distribution Le diclofénac est lié à 99,7% aux protéines sériques, principalement à l'albumine (99,4%). Le calcul du volume de distribution apparent donne des valeurs se situant entre 0,12 et 0,17 l/kg. Le diclofénac pénètre dans le liquide synovial, où les concentrations maximales sont atteintes 2 à 4 h après le pic plasmatique. La demi-vie apparente d'élimination du liquide synovial est de 3–6 h. Les concentrations de principe actif dans le liquide synovial sont plus élevées que les concentrations plasmatiques déjà deux heures après le pic plasmatique et le restent pendant une période pouvant aller jusqu'à 12 h. Métabolisme La biotransformation du diclofénac s'effectue en partie par glucuroconjugaison de la molécule inchangée mais surtout par hydroxylation et par méthoxylation simples et multiples entraînant la formation de différents métabolites phénoliques (3'-hydroxy, 4'-hydroxy, 5-hydroxy, 4',5-dihydroxy et 3'-hydroxy-4'-méthoxy diclofénac) qui sont éliminés pour la plupart sous forme glycuroconjuguée. Deux de ces métabolites phénoliques sont pharmacologiquement actifs mais à un degré nettement moindre que le diclofénac. Élimination La clairance plasmatique totale du Diclofénac est de 263 ± 56 ml/min (moyenne ± écart-type). La demi-vie plasmatique terminale est de 1–2 h. Quatre des métabolites, dont les deux actifs, ont également une demi-vie plasmatique brève de 1–3 h. Un autre métabolite, le 3'-hydroxy-4'-méthoxy Diclofénac, a en revanche une demi-vie nettement plus longue mais il est pratiquement inactif. Environ 60% de la dose sont éliminés dans les urines sous la forme de métabolites. Moins de 1% est excrété sous forme inchangée. Le reste est éliminé sous forme de métabolites, par la bile avec les fèces. Cinétique pour certains groupes de patients Aucune relation significative entre l'âge des patients et l'absorption, le métabolisme ou l'excrétion du médicament n’a été observée. Chez les insuffisants rénaux, la cinétique de dose unique administrée selon le schéma posologique habituel ne permet pas de conclure à une accumulation du principe actif inchangé. Lorsque la clairance de la créatinine est inférieure à 10 ml/min, la concentration plasmatique des métabolites à l’état d’équilibre est environ quatre fois supérieure à celle enregistrée chez les sujets sains. Les métabolites sont finalement éliminés par voie biliaire. En présence d'une insuffisance hépatique (hépatite chronique ou cirrhose non décompensée), la cinétique et le métabolisme du diclofénac sont les mêmes que chez les patients dont le foie est intact. DONNEES PRECLINIQUES: Le Diclofénac n’a pas d’influence sur la fertilité des géniteurs (rats) ou sur le développement pré-, péri- et postnatal des jeunes animaux. Aucun effet tératogène n’a été observé chez le rat, la souris et le lapin. Au cours de différents tests in vitro et in vivo, aucun effet mutagène n’a été observé et les études à long terme chez le rat et la souris n’ont pas montré d’effet carcinogène. POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION : Adultes Dragées gastrorésistantes, suppositoires 100 mg: La posologie initiale recommandée est de 100–150 mg par jour pour les dragées gastrorésistantes et les suppositoires Voltarène. Dans les cas bénins et lors de traitement à long terme, 75–100 mg par jour sont habituellement suffisants. La posologie quotidienne est généralement fractionnée en 2–3 doses. Pour supprimer les douleurs nocturnes et la raideur matinale, la prise de dragées gastrorésistantes dans la journée peut être complétée par l'application d'un suppositoire avant le coucher (la dose quotidienne maximale étant de 150 mg). Les dragées gastrorésistantes doivent être avalées entières avec beaucoup de liquide, de préférence avant les repas. Dragées LP La posologie quotidienne recommandée de Voltarène LP est de 100–150 mg, soit 1 dragée Voltarène LP 100 ou 2 Voltarène LP 75 par jour. Dans les cas bénins et lors de traitement à long terme, 1 dragée Voltarène LP 75 ou 1 dragée Voltarène LP LP 100 par jour est habituellement suffisant. Lorsque les symptômes sont plus marqués la nuit ou le matin, la prise de Voltarène LP s'effectuera plutôt le soir. Les dragées doivent être avalées entières avec un peu de liquide, de préférence au cours des repas. Enfants: Enfants à partir de 1 an: 0,5–2 mg/kg de poids corporel/jour selon la gravité de l'affection, répartis en 2–3 doses. Dans l'arthrite chronique juvénile, on peut augmenter la dose quotidienne jusqu'à un maximum de 3 mg/kg de poids corporel, répartis en plusieurs doses. Ne pas administrer Voltarène chez les enfants de moins de 1 an. Les dragées gastrorésistantes Voltarène à 50 mg, les dragées LP LP 75 & 100 mg et les suppositoires à 50 mg et 100 mg ne conviennent pas en pédiatrie. Ampoules injectables : Injection intramusculaire Traitement d'attaque des affections suivantes: Exacerbations de rhumatisme inflammatoire ou dégénératif: polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, arthroses et arthroses vertébrales, syndromes vertébraux douloureux, rhumatisme extra-articulaire. Crises de goutte aiguës. Colique néphrétique et hépatique. États inflammatoires et oedémateux douloureux post-traumatiques et post-opératoires. Crises de migraine sévères. Perfusion intraveineuse Traitement ou prévention des douleurs post-opératoires en milieu hospitalier. CONTRE –INDICATION : Hypersensibilité connue au principe actif ou à l’un des excipients du médicament Antécédent de réactions allergiques (comme bronchospasme, rhinite aiguë, polype de la muqueuse nasale, urticaire) après la prise d’acide acétylsalicylique ou d’un autre anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS); Antécédents récents de rectites ou de réctorragies, proctites (formes susppositoires) Durant le 3ème trimestre de la grossesse (cf. «Grossesse/Allaitement»); Ulcères gastriques et/ou duodénal actifs ou hémorragies gastro-intestinales; Maladies intestinales inflammatoires comme la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse; Insuffisance cardiaque grave; Insuffisance hépatique grave (Child-Pugh classe C); Insuffisance rénale grave (clairance de la créatinine <30 ml/min); MISES EN GARDE ET PRECAUTIONS P ARTICULIERES D’EMPLOI : L’indication sera établie avec rigueur et la surveillance médicale sera effectuée soigneusement chez les patients présentant des troubles gastro-intestinaux, des antécédents évocateurs d'ulcère gastro-intestinal ou une atteinte de la fonction hépatique. Les hémorragies gastrointestinales ou les ulcères/perforations peuvent avoir des conséquences graves chez les patients âgés et peuvent se produire à n'importe quel moment pendant le traitement sans qu'il y ait nécessairement de signes avant-coureurs ou d'antécédents. Dans les rares cas où une ulcération ou une hémorragie gastro-intestinale apparaissent sous Diclofenac, le traitement doit être interrompu. Compte tenu de l'importance des prostaglandines dans le maintien de l'irrigation rénale, une prudence particulière s'impose chez les sujets présentant une atteinte fonctionnelle cardiaque ou rénale, les patients âgés, les malades sous diurétiques et ceux présentant une importante diminution du volume de liquide extracellulaire, quelle qu'en soit la cause, p.ex. dans la phase pré- ou post-opératoire lors d'interventions chirurgicales lourdes. C'est pourquoi il est recommandé de surveiller par précaution la fonction rénale lorsque Diclofenac est utilisé dans ces cas-là. L'arrêt du traitement entraîne généralement un retour à l'état précédent du traitement. En se basant sur des considérations médicales générales, la prudence s'impose chez les sujets très âgés. Il est recommandé en particulier d'administrer la dose minimale efficace chez les patients âgés fragiles ou chez ceux dont le poids corporel est faible. Comme avec d’autres AINS, une ou plusieurs enzymes hépatiques peuvent augmenter sous Diclofenac. Ceci a été observé avec le diclofénac au cours d'études cliniques et peut apparaître chez environ 15% des patients mais s'accompagne cependant rarement de symptômes cliniques. L'importance clinique de ce phénomène n'est pas connue. Dans la plupart des cas, il s'agit d'élévations limitrophes. Occasionnellement (dans 2,5% des cas), il s’agissait d’une augmentation modérée des enzymes hépatiques (=3–<8× la limite supérieure des valeurs normales) alors que l'incidence des augmentations marquées (=8× la limite supérieure des valeurs normales) n’était que d’env. 1%. Au cours des études cliniques mentionnées ci-dessus, parallèlement à l'augmentation des enzymes hépatiques, des lésions hépatiques cliniquement manifestes ont été observées dans 0,5% des cas. En général, l'augmentation des enzymes hépatiques était réversible après l'arrêt du traitement. Il faut toutefois rappeler que Diclofenac n'est recommandé que pour les traitements de courte durée (maximum 3 jours). Le traitement par Diclofenac doit être interrompu lorsque les troubles de la fonction hépatique persistent ou s’aggravent ainsi que lorsque des signes ou symptômes cliniques d'hépatopathie (p.ex. hépatite) ou d’autres manifestations apparaissent (p.ex. éosinophilie, éruption cutanée, etc.). Parallèlement à l'augmentation des enzymes hépatiques de rares cas de réactions hépatiques graves, (y compris d'ictère) et de cas isolés d'hépatite fulminante mortelle, ont été rapportés. Une hépatite peut se produire sans symptômes avantcoureurs. La prudence s'impose chez les patients atteints de porphyrie hépatique car Diclofenac pourrait déclencher une crise. Un traitement de courte durée avec Diclofenac dans les indications citées ci-dessus se révèle généralement suffisant. Dans le cas où, contrairement aux recommandations d'utilisation, Diclofenac est administré sur une période plus longue, il est conseillé, comme pour tous les antiinflammatoires non stéroïdiens hautement actifs, de contrôler régulièrement la formule sanguine. Une inhibition temporaire de l'agrégation plaquettaire est aussi possible avec Diclofenac comme avec les autres AINS. Une surveillance attentive s'impose chez les patients souffrant de troubles de la coagulation. De par ses propriétés pharmacodynamiques, Diclofenac peut comme d'autres AINS masquer une symptomatologie infectieuse.Comme avec d'autres AINS, des réactions allergiques (y compris anaphylactiques/anaphylactoïdes) peuvent apparaître dans de rares cas, même en l'absence de tout traitement antérieur par le médicament. INTERACTIONS : Lithium, digoxine Lors d’administration concomitante, Diclofenac peut augmenter la concentration plasmatique du lithium et de la digoxine. Diurétiques Comme d’autres AINS, dont Diclofenac peuvent inhiber l'efficacité des diurétiques. En outre, le traitement concomitant par les diurétiques d'épargne potassique peut parfois s'accompagner d'une hyperkaliémie, d'où la nécessité de mesurer fréquemment la kaliémie. AINS L'administration concomitante d'un autre AINS par voie systémique peut augmenter la fréquence des effets indésirables. Anticoagulants Bien que les études cliniques n'indiquent pas que diclofénac influence l'effet des anticoagulants des cas isolés de risque accru d'hémorragie lors d'emploi concomitant de diclofénac et d'anticoagulants ont été rapportés; c’est pourquoi une surveillance clinique étroite est recommandée dans de tels cas. Antidiabétique Des essais cliniques ont montré que diclofénac peut être administré conjointement avec des antidiabétiques oraux sans en modifier leur effet clinique. Cependant, des cas isolés d'effets hypoglycémiants et hyperglycémiants en présence de diclofénac ont été rapportés, rendant nécessaire une modification de la posologie des médicaments hypoglycémiants. Méthotrexate La prudence s'impose lorsque des AINS sont administrés moins de 24 h avant ou après un traitement au méthotrexate, car la concentration sanguine et la toxicité du méthotrexate peuvent augmenter. Ciclosporine La néphrotoxicité de la ciclosporine peut être accrue par les effets des AINS sur les prostaglandines rénales. Antibiotiques du groupe des quinolones Des cas isolés de convulsions qui pourraient être dues à l'association d'AINS et de quinolones ont été rapportés. EFFETS INDESIRABLES : Fréquences: très fréquent (>1/10), fréquent (>1/100 <1/10), occasionnel (>1/1000 <1/100), rare (>1/10’000 <1/1000), très rare (<1/10’000). Circulation sanguine Très rare: thrombopénie, leucopénie, agranulocytose, anémie hémolytique, anémie aplasique. Système immunitaire Rare: réactions d’hypersensibilité, par ex. asthme, réactions générales anaphylactiques/anaphylactoïdes, y compris hypotension. Très rare: vasculite, pneumonite. Système nerveux Occasionnel: céphalées, étourdissements, vertiges. Rare: asthénie. Très rare: troubles de la sensibilité y compris paresthésies, troubles de la mémoire, désorientation, insomnie, irritabilité, convulsions, dépression, anxiété, cauchemars, tremblements, réactions psychotiques, méningite aseptique. Troubles oculaires Très rare: troubles de la vision (baisse de l’acuité visuelle, diplopie). Oreille Très rare: baisse de l’acuité auditive, bourdonnements d’oreilles. Troubles cardiaques Très rare: palpitations, douleurs thoraciques, hypertension, insuffisance cardiaque. Troubles gastro-intestinaux Occasionnel: douleurs épigastriques, autres troubles gastrointestinaux tels que nausées, vomissements, diarrhées, crampes abdominales, dyspepsie, flatulence, anorexie. Rare: hémorragie gastro-intestinale (hématémèse, melaena, diarrhées avec présence de sang), ulcère gastro-intestinal avec ou sans hémorragie/perforation. Très rare: stomatite aphteuse, glossite, troubles gustatifs, lésion oesophagiennes, sténoses intestinales de type diaphragmatique, affections abdominales basses, par ex.: colite hémorragique non spécifique, exacerbation de colite ulcéreuse ou de maladie de Crohn, constipation, pancréatite. Troubles hépatobiliaires Fréquent: augmentation des transaminases sériques (SGOT, SGPT), occasionnellement augmentation modérée (=3× la limite supérieure des valeurs normales) resp. marquée (=8× la limite supérieure des valeurs normales).Rare: hépatite accompagnée ou non d’ictère, très rarement fulminante Troubles cutanés Occasionnel: éruptions cutanées. Rare: urticaire. Très rare: éruptions bulleuses, eczéma, érythème polymorphe, syndrome de StevensJohnson, syndrome de Lyell (nécrolyse épidermique toxique), érythrodermie (dermatite exfoliatrice), chute de cheveux, réactions de photosensibilisation, purpura, y compris purpura allergique. Troubles rénaux Rare: oedème. Très rare: insuffisance rénale aiguë, hématurie, protéinurie, néphrite interstitielle, syndrome néphrotique, nécrose papillaire. SURDOSAGE: Le traitement de l'intoxication aiguë par les AINS consiste essentiellement en une surveillance clinique et en la mise en place de mesures symptomatiques. Le surdosage de Diclofenac n'engendre pas de tableau clinique caractéristique. Les mesures thérapeutiques en cas de surdosage sont les suivantes: Prévenir l'absorption le plus vite possible après l'ingestion de la surdose par lavage gastrique et administration de charbon actif. Les complications telles qu'hypotension, insuffisance rénale, convulsions, irritation gastro-intestinale et dépression respiratoire requièrent une surveillance clinique et un traitement symptomatique. Des mesures thérapeutiques spécifiques telles que diurèse forcée, dialyse ou hémoperfusion seront probablement inefficaces pour éliminer les AINS en raison de leur liaison protéique élevée et de leur métabolisme important. Titulaire de l’Autorisation de Mise sur le Marché : Novartis Pharma Maroc , 82 Bd Chefchaouni, Quartier industriel Aïn Sebaâ 20250 CASABLANCA. Tel 00-212-22-35-93-14 (1) Hernandez-Diaz S, Garcia Rodriguez LA. Association Between Nonsteroidal Anti-inflammatory Drugs and Upper Gastrointestinal Tract Bleeding/Perforation. An Overview of Epidemiologic Studies Published in the 1990s. ARCH INTERN MED/VOL 160, JULY 24, 2000. (2) RCP
Flash Santé Lutte contre les carences en fer
Une priorité
L’Unicef vient récemment de rendre publiques des statistiques alarmantes sur les carences en micronutriments en général et en fer en particulier. Ce problème nutritionnel touche en effet 31,5% des enfants en âge pré-scolaire (<5 ans), 37,2% des femmes enceintes et 32,6% des femmes non enceintes au Maroc. Consciente de l’ampleur et des conséquences de ce problème de santé publique, l’association marocaine de pédiatrie a organisé, en juillet dernier, une conférence de presse sous le thème «Carence en fer. état des lieux au Maroc». Animée par le Professeur Habiba Haj Khalifa, présidente de cette association, la rencontre avait pour objectif d’informer et de sensibiliser sur la carence en fer, trop souvent inconnue et sous-médiatisée.
Handicap
Des chiffres et des faits En 2004, le Maroc comptait 1.530.000 handicapés soit 5,12 % de l’ensemble de la population. Les déficiences motrices étant les plus fréquentes (51,9 %), les déficiences viscérales et métaboliques venant en deuxième position (31,8 %), celles visuelles à la troisième place (28,8 %) suivies de près par les déficiences du langage (25,8 %), le handicap psychique et mental s´établissant à 23 %, les déficiences auditives se chiffrant à 14,3% et les déficiences esthétiques arrivant en dernière position avec 4,7% Il est à noter que 56,4 % des personnes en situation de handicap étaient âgées de 16 à 60 ans, 41,2 % d’entre elles résidant au milieu rural, 58,8 % au milieu urbain et 16% dans des zones insalubres.
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L’AMPM
se mobilise contre la polyarthrite rhumatoïde «Affections articulaires. Poids humain et socioéconomique de la polyarthrite rhumatoïde», tel a été le thème de la rencontre-formation initiée par l’Association marocaine de la presse médicale. S’inscrivant dans le cadre de son agenda pour l’année 2009, cette mobilisation acquiert une grande importance. Bien qu’elle soit la plus fréquente, qu´elle touche 1% de la population et qu´il s´agisse de l’une des premières causes d’incapacité physique et de douleurs prolongées, cette maladie articulaire demeure mal connue du grand public et des décideurs, avec un déficit d’image contrastant avec les avancées significatives en matière de prise en charge. Cette situation risque de s’aggraver davantage avec le vieillissement de la population. C’est dire la nécessité d’impliquer toutes les personnes et toutes les structures concernées avec, en premier lieu, les médias, pour y faire face.
Santé de la mère et de l´enfant
Création d’un nouveau cadre de travail
Amorcé depuis 1999, le processus de coopération mis en œuvre depuis 1999 entre la Fondation Clinic, l’Agence espagnole de coopération internationale au développement (AECID) et le ministère de la Santé du Maroc, vient de franchir une nouvelle étape. Il s’agit de l’accord de jumelage et de coopération signé entre le Centre hospitalier et universitaire (CHU) Ibn Sina de Rabat et l’hôpital Clinic de Barcelone. Cet accord d’une durée initiale de deux ans vise la promotion de l’échange d’expériences en matière de modes de gestion et de projets de recherche conjoints. Selon un communiqué de l’hôpital Clinic de Barcelone, l’axe principal de cette coopération consiste à développer la recherche biomédicale dans le domaine de la santé maternelle et infantile avec pour objectif de contribuer à la lutte contre les causes des maladies et de la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans au Maroc.
Flash Santé
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Le thé fait baisser le risque d´AVC
Les buveurs de thé noir ou vert seraient moins sujets à risque d´AVC, telle est la conclusion d’une étude menée auprès de patients ayant souffert d’un accident ischémique cérébral et résidant dans la province de Guangdong, en Chine, une région où la consommation de thé fait partie de la tradition. Le travail a consisté à croiser les habitudes alimentaires et les données médicales de 400 patients ayant souffert d’AVC et de 400 autres personnes en bonne santé, âgées en moyenne de 69 ans. Les chercheurs ont constaté que les personnes buvant au moins une tasse de thé par jour réduisent déjà le risque d’AVC, mais au-delà de deux tasses par jour, le risque est réduit de 60%. Le thé vert et le thé Oolong (bleu-vert) sont particulièrement mis en évidence par l’étude alors que le thé noir fait aussi baisser le risque d’AVC, mais dans de plus faibles proportions. Les chercheurs pensent que le thé pourrait faire baisser la pression artérielle qui, quand elle est trop élevée, est mise en cause comme facteur majeur à l’origine de l’AVC.
Alimentation
Les bienfaits du bio remis en cause Commandée par la Food Standards Agency (agence alimentaire britannique), l’étude britannique avait pour objet de déterminer si les produits bio apportaient des avantages nutritionnels par rapport aux mêmes produits issus de l’agriculture conventionnelle. Des chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, qui ont examiné 162 études scientifiques publiées au cours des 50 dernières années, ont estimé n’y voir apparaître aucune différence significative. «Notre examen conclut que, sur une base nutritionnelle, il n’y a actuellement aucun élément en faveur du choix de produits alimentaires bio plutôt que d’aliments produits de manière conventionnelle», estiment-ils en faisant remarquer le prix bien plus supérieur des produits issus de l’agriculture biologique. Reste à signaler que ces résultats n’abordent cependant pas la question des résidus de pesticides. Une étude de l’Afssa, datée de 2003, est arrivée à des conclusions proches de l’étude britannique, notant en plus que les quantités de pesticides présentes dans les fruits et légumes non bio ne dépassaient pas les limites maximales de résidus autorisées et étaient donc, a priori, sans danger.
Flash Santé Lésions de la moelle épinière
Une nouvelle piste thérapeutique
Si, en cas d’atteinte traumatique de la moelle épinière, la seule technique à la disposition des médecins à l’heure actuelle est l’injection de corticoïdes à haute dose, une nouvelle découverte pourrait pallier ses lacunes. En effet, des essais chez le rat ont montré qu’une teinture appelée Bleu Brillant G (BBG), très proche du colorant alimentaire Bleu n°1, pouvait traverser la barrière hématoencéphalique et limiter l’inflammation du liquide céphalorachidien et de la moelle épinière lorsqu’elle est lésée ou sectionnée. Lorsque les cellules nerveuses du cerveau ou de la moelle épinière sont endommagées, elles libèrent des substances qui provoquent la mort des cellules voisines. L’un de ces produits chimiques est l’ATP, une molécule utilisée chez tous les organismes vivants pour fournir de l’énergie aux réactions chimiques. Personne ne sait pourquoi, mais l’interruption de ce processus semble essentielle pour prévenir les dégâts qui s’installent après un accident vasculaire cérébral ou une lésion de la moelle épinière. Les chercheurs de Rochester ont constaté que le BBG réduit significativement les dommages de la moelle lorsqu’il est injecté par voie intraveineuse, ceci, sans aucune toxicité connue.
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Les poumons réagissent aussi contre les substances dangereuses Jusqu’à présent, on pensait que seuls les cils primaires, qui diffèrent, dans leur cytosquelette, des cils vibratiles, avaient ce type de propriétés mécano-sensorielles. Mais en étudiant des gènes en rapport avec les sens, les chercheurs de l’Université de l’Iowa et du Howard Hughes Medical Institute ont découvert que les cultures de cils vibratiles exprimaient chez plusieurs membres de la famille des récepteurs un goût amer appelé T2R. Ils ont aussi observé que des substances amères, telles que la fumée de cigarette, provoquaient au niveau des cils une augmentation de la concentration de calcium intracellulaire et de leurs «battements». Ainsi, les auteurs avancent que ces récepteurs de goût amer peuvent détecter des substances toxiques pénétrant dans les voies aériennes et déclencher la réponse de défense des cils pour les éliminer. Comme des défauts dans la structure et la fonction des cils ont été associés à diverses maladies génétiques comme la mucoviscidose, cette découverte pourrait à l’avenir mener à des progrès thérapeutiques concernant les voies respiratoires chez l’homme.
Mucoviscidose
Un espoir appelé Miglustat à l’heure actuelle, aucun traitement susceptible de guérir la mucoviscidose, cette maladie génétique due au dysfonctionnement d’une protéine membranaire (CFTR), n’est disponible. Les patients qui en souffrent se contentent de soins quotidiens très contraignants, incluant traitements médicamenteux, kinésithérapie et oxygénothérapie, pour traiter les symptômes. Mais grâce à une molécule appelée miglustat, un traitement de fond est désormais possible. En effet, l’équipe de Frédéric Becq, de l’Institut de physiologie et biologie cellulaires (CNRS/Université de Poitiers) a cultivé pendant 2 mois des cellules pulmonaires humaines malades en présence de miglustat. La correction observée sur les cellules se met en place au bout de 3-4 jours, puis se stabilise. Si le traitement est arrêté, les cellules reprennent leurs caractéristiques propres à la mucoviscidose. Résultat, le traitement quotidien de cellules pulmonaires humaines malades permet une correction progressive, maintenue et réversible du phénotype malade.
Flash Santé
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Anxiété
L’impact psychologique
Les chercheurs de l’ESRC ont mené plusieurs expériences visant à étudier les effets de l’anxiété de notre capacité à effectuer des tâches telles que jouer sur un ordinateur, lire une histoire, ou résoudre une série de problèmes mathématiques simples. Dans l’une de ces expériences, par exemple, les participants devaient lire une histoire tout en étant distraits par des mots lancés au hasard par l’expérimentateur. Les chercheurs ont constaté que les participants les plus anxieux ont mis plus de temps à lire l’histoire que les autres car ils avaient tendance à s’attarder sur la pertinence des mots entendus, surtout quand ils estimaient que leur compréhension allait être évaluée par les autres. Globalement, les expériences ont montré que l’anxiété a plus d’effet sur la mobilisation des moyens nécessaires pour résoudre un problème que sur le résultat final. En d’autres termes, l’anxiété produit des «coûts cachés» qui ne sont pas recensés dans les performances. «Les effets négatifs de l’anxiété semblent provenir des difficultés d’attention qu’elle engendre. Des formations à propos des techniques de contrôle de l’attention pourraient aider les élèves à réaliser leur potentiel scolaire», concluent les chercheurs.
Obésité
Le poids de la prise en charge Problème de santé publique, l’obésité se chiffre désormais en milliards. La facture des maladies associées à ce fléau représente près de 10% de l’ensemble des dépenses de santé aux états-Unis, soit environ 147 milliards de dollars (103 milliards d’euros) par an. Pour arriver à ces données, Eric Finkelstein, du cabinet de recherches à but non lucratif RTI International, en collaboration avec des chercheurs des centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et de l’Agence pour la recherche et la qualité des soins de santé, a passé en revue des données concernant les dépenses de santé entre 1998 et 2006. Selon leurs calculs, le montant annuel des dépenses de santé d’un obèse est de 40% plus important que celui d’une personne de corpulence normale, ce qui correspond à un coût supplémentaire de 1.429 dollars (1000 euros) chaque année. Ils ont constaté que le taux d’obésité a augmenté de 37% durant cette période, générant une explosion de 89% des dépenses dans la prise en charge de pathologies associées, comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires ou l’arthrose. Dans le courant de la décennie, la part globale de l’obésité et des affections qui y sont associées aux états-Unis est passée de 6,5% à 9,1%. Pour le Dr Thomas Frieden, directeur des CDC, des efforts individuels ne suffiront pas à enrayer l’épidémie d’obésité qui sévit aux états-Unis, seule une volonté nationale permettrait d’en venir à bout.
Mutesa
Flash Santé ®
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Suspension buvable
STOP
Traitement symptomatique des gastralgies dûes à l’hyperacidité gastrique au cours : De l’hernie hiatale. Du reflux gastro-oesophagien. Des gastrites et gastro-duodénites. Traitement symptomatique de la dyspepsie dûe aux troubles fonctionnels intestinaux (colopathie fonctionnelle)
Posologie :
2 cuillères illè à café fé par prise, au moment des douleurs
il est habituellement inutile de dépasser 6 prises par jour. 1- IDENTIFICATION DU MEDICAMENT • Composition qualitative et quantitative Pour 100 g de suspension buvable : - GEL D’ALUMINE Quantité correspondante en OXYDE D’ALUMINIUM…,8g - OXYDE DE MAGN MAGNESIUM NESIUM LLEGER EGER Quantité correspondante en OXYDE DE ontenance Suspension buvable, flacon de 200 ml.l • Cl Clas h thé ti ANTI ACIDE MAGNESIUM……………...1.35g - OXETACAIN.....0.187g - Excipient :………....... q.s.q 100g Excipients à effet notoire : Acide benzoïque, glycérol, alcool éthylique. Forme pharmaceutique et contenance Classe pharmaco-thérapeutique ANTI-ACIDE ent dans : associé à un anesthésique de contact (A : appareil digestif et métabolisme) 2- INDICATIONS THERAPEUTIQUES ▪ Traitement symptomatique des gastralgies dûes à l’acidité gastrique, notamment - les maladies ulcéreuses. - les hernies hiatales. - le reflux gastro-oesophagien. - les gastrites et gastro duodénites. - les dyspepsies accompagnant les troubles fonctionnels intestinaux, et le pyrosis.▪ Traitement symptomatique des intoxications accidentelles dues aux produits acides ou corrosifs. 3- CONTRE INDICATIONS •Ce médicament ne doit pas être utilisé dans les cas suivants : - Insuffisance rénale grave, - Antécédent d’allergie à l’un des constituants. 4-INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES ▪ Ce médicament ne doit généralement pas être utilisé en association avec les quinidiniques. ▪ Les antiacides peuvent diminuer l’effet de nombreux médicaments. Par précaution, il convient d’espacer les prises de 2 heures entre l’antiacide et un autre médicament. 5-GROSSESSE ET ALLAITEMENT Aucun effet néfaste n’a été rapporté après de nombreuses années d’utilisation avec ce produit au cours de la grossesse. En conséquence, MUTESA ® peut, dans les conditions normales d’utilisation, être prescrit au cours des deux der niers trimestres de la grossesse. Par mesure de précaution, éviter son utilisation au cours du premier trimestre de la grossess e et pendant l’allaitement. D’une façon générale, il convient, au cours de la grossesse et de l’allaitement, de toujours demander l’avis de votre médecin ou de votre pharmacien avant d’utiliser un médicament. 6- COMMENT UTILISER CE MEDICAMENT ?- Voie orale. - Agiter le flacon avant chaque utilisation ▪ Posologie : Deux cuillères à café par prise, au moment des douleurs. Après absorption de MUTESA®, avaler rapidement un verre d’eau afin d’éviter l’anesthésie des muqueuses buccales et de la glotte. Ne pas dépasser 6 prises par jour. 7- EFFETS NON SOUHAITES ET GENANTS Comme tout produit actif, ce médicament peut, chez certaines personnes, entraîner des effets plus ou moins gênants : • Risque de diminution du taux de phosphore dans le sang, en cas d’utilisation prolongée, • Possibilité d’allergie. 8- CONSERVATION Ne pas dépasser la date limite d’utilisation figurant sur le conditionnement extérieur. 9- CONDITIONS DE DELIVRANCE Ce médicament est inscrit en liste II.
SYNTHÉMÉDIC
20-22 Rue Zoubeir Bnou El Aouam - Roches Noires - Casablanca Tél. : 05 . 22 . 40 . 47 . 90 / 93 - Fax : 05 . 22 . 40 . 45 . 79
Actu produits
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METOSPIR
DIPREZAR
n Laboratoires : AFRIC-PHAR n Indications thérapeutiques : Traitement des infections stomatologiques aiguës, chroniques ou récidivantes. n Présentations : Boîte de16 comprimés dispersibles PPM 80 DH Boîte de 24 comprimés dispersibles PPM 114 DH
n Laboratoires : BOTTU n Indications thérapeutiques : Traitement de l’hypertension artérielle. Traitement initial de l’hypertension artérielle sévère n Présentations : Boîte de 28 comprimés Losartan 50mg + Hydrochlorothiazide 12.5 mg PPM 126 DH
Spiramycine 1.5 MUI + Métronidazole 250 mg
Losartan 50mg + Hydrochlorothiazide 12.5 mg
CLAVULIN
DIPREZAR FORT
n Laboratoires : COOPER MAROC n Nouvelle présentations : Boîte de 16 sachets dosés à 1g /125 mg PPM 165,60 DH
n Laboratoires : BOTTU n Indications thérapeutiques :
Amoxicilline + Acide clavulanique
Losartan 100 mg + Hydrochlorothiazide 25 mg
Traitement de l’hypertension artérielle essentielle. n Présentations : Boîte de 28 comprimés au dosage : Losartan 100 mg + Hydrochlorothiazide 25 mg PPM 231 DH
DUOTRAV
Travoprost 40µg/ml + Timolol 5mg/ml
n Laboratoires : ALCON n Indications thérapeutiques : Traitement de 2e intention pour le glaucome primitif à angle ouvert et de l’hypertonie oculaire. n Présentations : Collyre en solution, flacon de 2.5ml PPM 255 DH
Rhinathiol pour enfant 50mg / 850mg 50mg / 1000mg
Les laboratoires MSD ont le plaisir d’annoncer la mise en place sur le marché marocain de leur nouvelle spécialité qui associe la Sitagliptine à la Metformine, renforçant ainsi l’intérêt thérapeutique de cette innovation dans le traitement du diabète du type 2. est prescrit chez les diabétiques de type 2 pour améliorer le contrôle de la glycémie en complément au régime alimentaire et de l’exercice physique. est disponible en boîte de 56 comprimés pelliculés pour 1 mois de traitement sous 2 dosages : Sitagliptine à 50 mg et Metformine à 850 mg PPM 430 DH Sitagliptine à 50 mg et Metformine à 1000 mg PPM 440 DH
Sanofi-aventis Maroc rassure
En réaction au rappel de tous les lots de flacons de sirop Rhinatiol sans sucre pour enfants, Sanofi-aventis a précisé dans un communiqué de presse que la présentation concernée par cette décision n’est ni enregistrée, ni commercialisée, ni produite, ni importée au Maroc. Le laboratoire a ajouté que seules les formes et présentations suivantes de la spécialité Rhinathiol® sont commercialisées au Maroc : n Rhinathiol® 2% enfants et nourrissons, flacon de 125 ml, n Rhinathiol® 5% adultes expectorant, sirop, flacon de 125 ml, n Rhinathiol® 5% adultes expectorant, sirop, flacon de 200 ml, n Rhinathiol® 5% adultes expectorant, sirop, flacon de 300 ml, Ces formes et présentations sont toutes fabriquées localement et contrôlées selon les normes réglementaires approuvées par les autorités sanitaires marocaines.
Actu produits ProRhinel Spray
Nourrissons - jeunes enfants.
n Laboratoires : NOVARTIS PHARMA n Indications thérapeutiques : Solution pour lavage nasal en cas de rhume et de rhinopharyngite chez le nourrisson et l’enfant. n Présentation : Flacon spray nasal sous pression de100 ml PPM 97.40 DH
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Nous vous informons de la remise sur le marché des spécialités
NOVALGINE et BARALGIN.
Baby Sebamed
une protection parfaite des bébés dès le premier jour
EXFORGE
Amlodipine besylate/Valsartan
n Laboratoires : NOVARTIS n Indications thérapeutiques : Indiqué pour le traitement de l’hypertension artérielle. n Présentations : Boîte de 28 comprimés dosés à 5mg/80mg PPM 297.70 DH Boîte de 28 comprimés dosés à 5mg/160mg PPM 363.10 DH Boîte de 28 comprimés dosés à 10mg/160mg PPM 363.10 DH
PRAVASTATINE GT
n Laboratoires : TECNIMEDE MAROC et ZENITH PHARMA n Indications thérapeutiques : Traitement des hypercholestérolémie primaires ou dyslipidémie mixte n Présentations : Boîte de 30 comprimés dosés à 10 mg, PPM 122 DH. Boîte de 30 comprimés dosés à 20 mg, PPM 220 DH. Boîte de 30 comprimés dosés à 40 mg, PPM 315 DH.
GABAMOX
Gabapentine
n Laboratoires : AFRIC-PHAR n Indications thérapeutiques : Traitement de l’épilepsie partielle chez l’enfant de plus de 12 ans et de l’adulte. Traitement des douleurs neuropathiques principalement post-zostériennes chez l’adulte. n Présentations : Boîte de 30 gélules dosées à 300 mg PPM 157 DH. Boîte de 30 gélules dosées à 400 mg, PPM 210 DH.
Les produits Baby Sebamed, issus de la recherche scientifique allemande, sont des soins corporels au pH de 5,5, pH acide naturel de la peau d’un bébé. La peau d’un bébé, qui est extrêmement sensible, se déshydrate facilement en raison de sa structure immature. Elle a aussi besoin d’être protégée contre les agressions extérieures. Les produits Baby Sebamed stabilisent le manteau protecteur de la peau et en renforcent la fonction de bouclier biologique. La peau de bébé est ainsi protégée, hydratée et renforcée. Bien plus que de simples soins cosmétiques, les produits Baby Sebamed présentent de nombreuses qualités médicinales qui en font une protection parfaite pour les bébés dès leur premier jour : un pH de 5,5, sans savon, non alcalins, sans paraben, biodégradables. Les produits Baby Sebamed ont fait l’objet de nombreuses études cliniques et sont recommandés par les dermatologues, y compris pour les bébés souffrant de pathologie cutanée. Une très large gamme de produits Baby Sebamed est disponible : soins nettoyants extra-doux, soins hydratants variés (lotion, lait, crème, …), soins spécifiques de la zone de change (lingettes nettoyantes, crème cicatrisante, huile nettoyante) et protections solaires d’indices SPF élevés. Vente en pharmacie juillet 2009. Distribués par Biocorp, département Biopharma. Tél : 05 22 59 01 71
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Fondamentaux La vaccination
arme fatale contre la grippe
La grippe fait de plus en plus la manchette des journaux et suscite beaucoup d’inquiétude tant au sein de la population, du corps médical que des instances économiques. Espagnole, asiatique, mexicaine, aviaire, porcine… les qualificatifs changent, mais les facettes de son impact demeurent les mêmes. téines de surface subissent des mutations qui entraînent des modifications mineures du virus. Le nouveau variant étant assez similaire au précédent, l’immunité conféà cause du froid. Un climat qui peut rée par une grippe déjà contractée protège amplifier la fragilité immunitaire et contre le nouveau variant. Mais au bout réduire la résistance aux infections d’un certain nombre de modifications, une différence antigénique s’installe abourespiratoires en général. Mais au-delà de cette définition, tissant à une moindre reconnaissance du la grippe est une infection virale nouveau virus par les systèmes immunitaiaiguë causée par un virus appelé res qui l’ont rencontré par le passé. Ce phé«Myxovirus influenzae». Évoluant nomène oblige au changement de souches sous forme de grandes pandémies vaccinales plus ou moins régulièrement ,ce qui explique que la pluentrecoupées de part des épidémies sont petites épidémies souvent mineures ou de saisonnières localisées La grippe est moyenne importance. et d’ampleur variable de responsable de 10 % Quant au deuxième cas, novembre à avril, le virus de l’absentéisme au également appelé «saut de la grippe appartient à antigénique», il peut la famille des Orthomyxotravail. Le nombre être plus grave car il est à viridae. Ce sont des virus moyen de jours l’origine des pandémies. enveloppés à ARN simple d’absence en raison Il va en effet donner brin de polarité négative. d’une grippe étant naissance à un nouveau Ils ont une forme sphéricompris entre 3 et 7 virus très différent de ceque de 80 à 100 nm de diajours. lui existant. Ce dernier mètre et se caractérisent est issu d’importantes par leur grande variabilité. variations antigéniques, Celle-ci s’effectue selon deux mécanismes distincts : les glissements dues en général à des changements radicaux et les cassures antigéniques. Dans le pre- de la structure d’un ou de deux antigènes de mier cas, les variations antigéniques sont surface (hémagglutinine et/ou neuraminimineures. Les gènes codants pour les pro- dase). Ce virus hybride appelé «réassortant»
Avec la collaboration du Dr Abdelaziz AICHANE Professeur en Pneumologie et allergologie au CHU Ibn Rochd, Casablanca
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écrite pour la première fois par Hippocrate en 412 av. J.-C, la grippe est une des maladies les plus anciennes qu’on connaisse et une des plus courantes. Au pays de Silvio Berlusconi, on l’avait nommée «influenza di fredo» au XIVe siècle, croyant qu’elle était apportée par le froid. Quelque part, les Italiens n’avaient pas tout à fait tort, car elle se manifeste plus souvent en hiver, période où l’organisme est plus ou moins affaibli
Réduire les coûts de soins et de médicaments. Réduire la part des dépenses supportées par les ménages en ce qui concerne le financement de la santé à moins de 25% à l’horizon 2015.
Fondamentaux
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Fondamentaux
Fondamentaux contre lequel l’immunité pré-existante et le vaccin préparé avec les souches précédentes ne protègent pas, va gagner le territoire. C’est la pandémie. Pour éviter le pire, l’OMS a mis en place un réseau mondial de laboratoires qui ont pour vocation d’isoler et d’identifier les virus de la grippe circulant à travers le monde et donc d’identifier les nouvelles souches de virus.
Il suffit d’une personne atteinte
Il existe trois types de virus grippaux : les Influenza virus A, B et C. Le premier, le plus dangereux, a provoqué plusieurs pandémies meurtrières. Ses multiples et rapides mutations rendent difficile son élimination. Conséquence, l’organisme doit chaque fois se refaire des défenses. Le virus de type A est à l’origine d’environ trois ou quatre pandémies par siècle. La dernière remontant à 1968, la prochaine devrait être imminente. La souche H5N1, qui a déclenché une épidémie chez les animaux (épizootie) à Hong Kong, en 1997, et qui cause des morts humaines depuis 2003, a soulevé des inquiétudes. Depuis, l’attention s’est tournée vers la grippe porcine. Le virus H1N1, qui infecte d’abord les porcs, peut ensuite être transmis à l’homme. Les grippes provoquées par les virus A et B se ressemblent et il est impossible de les distinguer sur le plan clinique. Quant aux symptômes provoqués par le virus C, ils sont proches de ceux d’un simple rhume et se limitent à une expression sporadique. Outre les manifestations classiques sus-citées, la forme clinique de la grippe regroupe de fréquentes manifestations gastro-intestinales. D’autres signes tels que pneumonie, pleurésie séro-fibrineuse, péricardite peuvent également apparaître. La forme compliquée -insuffisances respiratoire, cardiaque, rénale ou diabète- est favorisée par un terrain propice. Les germes en cause sont principalement représentés par le pneumocoque et l’haemophilus influenzae, les staphylocoques, le streptocoques, le Neisseria et le bacille gram négatif. Les rhinites, bronchites et sinusites sont d’évolution traînante, et les pneumopathies surviennent après l’amélioration de la grippe. Chez la femme enceinte, elle peut être sévère, la possibilité d’un avortement n’étant pas exclue. Cette forme, observée en cas de pandémie, se traduit notamment par une détresse respiratoire aiguë précédée d’une remontée thermique ainsi que par un œdème pulmonaire aigu lésionnel avec
complications cardiaques, neurologiques et rénales. L’évolution peut être favorable sous réanimation respiratoire. Une personne grippée équivaut à presque 80.000 personnes contaminées par jour. Ce chiffre est alarmant. Le caractère hautement contagieux de la grippe est en effet une autre source d’inquiétude. La transmission interhumaine se fait via les gouttelettes d’eau expulsées sous forme d’aérosols pendant la respiration, l’éternuement, la toux, l’écoulement nasal... Le virus peut aussi se transmettre par la salive. Pouvant se retrouver rapidement sur le visage et les mains d’une personne grippée, les baisers et les poignées de main aux personnes malades sont à éviter. Il en va de même des objets personnels du malade (brosse à dents, jouets d’enfants, etc.) sources pas toujours évidentes de contamination pour les personnes non averties. Pour être infecté, il suffit de respirer une dose suffisante et d’offrir un terrain favorable. Une fois que le virus de la grippe s’est fixé aux récepteurs des cellules, il va immédiatement les envahir et les forcer à produire de nouveaux virus ce qui les achèvera. Une personne infectée demeure contagieuse tant que durent ses symptômes. La période d’incubation du virus de la grippe est de 24 à 48 heures. Après cette période, les premières manifestations physiques provoquées par la maladie se font ressentir. À noter qu’une personne est contagieuse pendant environ six jours, y compris le jour qui précède le début des symptômes dont
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Cycle de réplication du virus de la grippe n Attachement : la particule virale
se fixe sur une cellule épithéliale respiratoire grâce à son récepteur, l’hémagglutinine, qui se lie à l’acide sialique terminal des glycoprotéines de la membrane cellulaire. n Endocytose : la particule virale est englobée au sein d’une vésicule d’endocytose. L’hémagglutinine change alors de conformation ce qui permet la fusion entre la membrane endosomale cellulaire et la bicouche lipidique virale. Les mucléocapsides sont alors libérés dans le cytoplasme cellulaire. n Réplication virale : le génome des virions grippaux sert de matrice à une ARN-polymérase. Chaque cellule infectée peut produire plusieurs centaines de virus. n Synthèse protéique : le virus détourne le métabolisme cellulaire pour synthétiser ses propres protéines. n Bourgeonnement : les virions néoformés se forment par bourgeonnement à la surface de la membrane cellulaire. n Libération des virions néoformés et dissémination dans l’épithélium respiratoire.
les plus caractéristiques sont la fièvre (3940°C), la toux, les maux de tête et de gorge, les douleurs musculaires, notamment des courbatures, une grande fatigue, l’apparition de larmoiement et de rhinorrhée. Chez les enfants, elle peut se manifester avec plus de complications comme des vomissements, des diarrhées et des otites. Généralement, les douleurs et la fièvre ne durent que trois à cinq jours chez les personnes saines, mais la fatigue persiste souvent plus longtemps et la toux séquellaire peut durer deux mois. La pneumonie, la bronchite, la sinusite et l’otite moyenne sont des complications grippales qui peuvent apparaître chez n’importe quel individu. Ce risque est plus important chez les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant d’une maladie pulmonaire, cardiaque, rénale chronique ou chez les diabétiques.
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Fondamentaux
Pour une immunité renforcée
Durant la saison de la grippe, presque toutes les personnes sont exposées au virus, mais seules certaines d’entre elles l’attrapent. Cela dépend de la réponse immunitaire de chacun. Le système immunitaire peut être renforcé grâce à certaines mesures, la vaccination restant «l’arme fatale» pour lutter contre cette infection. Fabriqué à partir de particules virales inactivées, le vaccin diffère d’une année à l’autre. Sa composition, qui varie en fonction du contexte épidémiologique, tient notamment compte des observations du réseau mondial de laboratoires, coordonnés par l’OMS, dont les fonctions consistent à isoler et à identifier les nouvelles souches de virus de la grippe circulant à travers le monde. Il se présente sous forme d’injection intradermique dont l’administration est à renouveler tous les ans. L’immunité apparaît 10 à 15 jours après la vaccination et dure un an. La vaccination est toutefois contre-indiquée en cas de tares organiques sévères ou d’allergie à l’œuf. Ses effets secondaires se résument en un simple endolorissement à l’emplacement de l’injection. Bien que l’efficacité de la vaccination soit
établie, une couverture à 100 % n’existe pas. On estime que le vaccin antigrippal est au mieux efficace dans 80 % des cas, sans oublier qu’il ne protège que contre certaines souches de grippe. On peut donc être vacciné contre la grippe et être infecté par la maladie, avec toutefois une réduction de la gravité et de la fréquence des complications. La vaccination est fortement recommandée chez les personnes âgées de 70 ans et plus, chez celles présentant une immunodéficience ou celles souffrant de maladies chroniques ou côtoyant des sujets à risque (professionnels de la santé). Il existe des traitements pour soulager la personne atteinte, notamment des antipyrétiques et des antiviraux qui se fixent sur une partie d’un composant du virus qui échappe à toute modification. Ils agissent en bloquant la neuraminidase, enzyme essentielle à la libération du virus. Celui-ci reste donc prisonnier des cellules hôtes, ce qui a pour effet de limiter l’infection. Ils réduisent les symptômes de la maladie ainsi que sa durée (réduction de 36 à 60 heures), permettant ainsi de diminuer fortement les complications responsables de la plupart des décès. Certaines personnes très malades peuvent nécessiter une hospitalisation et des trai-
tements plus intensifs.Selon l’OMS, il y aurait entre 3 et 5 millions de cas graves et entre 250 et 500.000 décès par an au cours des épidémies saisonnières liées à la grippe et 5 à 15 % de la population mondiale, soit environ 600 millions de personnes, souffriraient d’infections des voies respiratoires supérieures en période d’épidémie annuelle de grippe. Des chiffres parlants. Additionnées aux coûts des soins sanitaires, ses conséquences socio-économiques sont inestimables. Celles-ci sont en rapport avec un important absentéisme scolaire et professionnel, ainsi que d’une réduction importante de la productivité. En France, à titre d’exemple, les coûts directs supportés par le système de santé se sont élevés à 266 millions de dollars pour l’épidémie survenue en 1989-1990. Le coût direct d’un malade non hospitalisé s’est élevé en moyenne entre 28 et 68 euros lors de l’épidémie de l’hiver 2001-2002. Lors de l’épidémie annuelle de grippe, le nombre de consultations de médecine générale augmente de 150 à 450 %. En France, 3,4 % des consultations de médecine généraliste sont consacrés à la prise en charge des syndromes grippaux. Le retentissement sur l’économie du pays s’est traduit par un coût indirect de 2000 millions de dollars lors de l’épidémie de 1989-1990, en France. La grippe est responsable de 10 % de l’absentéisme au travail. Le nombre moyen de jours d’absence dû à la grippe est compris entre 3 et 7 jours. Une performance altérée et des temps de réaction réduits (de 20 à 40 %), en raison de la grippe, peuvent compromettre la santé et la sécurité au travail. La vaccination antigrippale acquiert donc ici un intérêt de taille. D’après une étude effectuée auprès de 25.000 adhérents à un organisme privé d’assurance-maladie aux États-Unis, la vaccination, évaluée sur trois saisons, a permis un gain moyen de 117 dollars par personne vaccinée, soit un gain cumulé de 5 milliards de dollars ! Gageons que le mois de septembre sonnera l’heure des préparatifs pour le lancement d’une nouvelle campagne réussie de vaccination contre la grippe hivernale au Maroc.
Fondamentaux
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univers pharma
Pfizer Maroc
Tamiflu et Genflu heureux dénouement
Pfizer Maroc s’investit dans la formation continue
M. Jalil Boukhsibi, directeur des ventes chez Pfizer.
Au cœur de l’environnement médical marocain, Pfizer entend développer ses capacités pour mieux appréhender et mieux prendre en compte les attentes et les besoins d’un de ses partenaires privilégiés, en l’occurrence, le pharmacien. à cette fin, en partenariat avec la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, Pfizer initie un cycle de formation continue diplômante s’étalant sur une durée de trois ans. « Notre approche vis-à-vis des pharmaciens a depuis longtemps été basée sur l’information médicale par le biais de nos attachés scientifiques. Aujourd’hui, après la création de notre nouveau département (Customer Service), Pfizer a pris l’engagement de soutenir davantage le pharmacien en proposant des formations efficientes et utiles dans leur exercice quotidien», nous a confié M. Jalil Boukhsibi, directeur des ventes chez Pfizer. C’est ainsi que s’est tenue, le 2 juillet dernier, à Casablanca, en présence de nombreuses personnalités médicales et pharmaceutiques, la séance inaugurale de ce projet. Animée par le Docteur Cherif Abdelkhirane, spécialiste en cardiologie, elle a été initiée sous le thème : «L’hypertension artérielle, approche multifactorielle». La rencontre, couronnée d’un grand succès, a vu la participation massive d’officinaux venus de différentes régions du Maroc pour bénéficier de cette opportunité. Le thème débattu, l’hypertension artérielle, y était aussi pour quelque chose. Avec une prévalence de 33,6 %, la HTA étant un véritable problème de santé publique. Outre son implication dans la survenue des maladies cardio-vasculaires, cette maladie fait le nid d’autres affections aussi graves que les AVC. Selon M. Jalil Boukhsibi, «cette séance, tout comme les prochaines, notamment les formations portant sur les gestes d’urgence, la douleur, etc., sera validée par des attestations de participation délivrées par la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca, soutenues par des livrets de formation sur les thématiques étudiées, ces dernières ayant été choisies par les pharmaciens eux-mêmes pour répondre à leur pratique professionnelle. Ceci, juste pour vous dire que nous tenons fermement à ce que ce programme réponde à la rigueur scientifique et éthique exigée par ce genre d’opération.» Nous vous donnons donc rendez vous le 4 septembre prochain, date de la deuxième partie du séminaire qui aura pour thème «HTA et actualités thérapeutiques», toujours animée par le Dr Abdelkhirane.
Leur histoire aurait pu défrayer la chronique pendant longtemps. Deux laboratoires en guerre pour un produit ! Et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit d’un médicament contre la grippe A (H1N1). Un enjeu de taille, donc. Pour avoir des éléments de réponse sur cette première au Maroc, nos investigations auprès des deux parties concernées n’ont pas abouti à des informations autres que celles fournies par Mme Yasmina Baddou. «Le ministère de la Santé a accordé l’AMM à l’oseltamivir aussi bien à Roche qu’à Genpharma, respectivement sous l’appellation de Tamiflu et Genflu», a appris Doctinews dans un entretien accordé par la ministre. Le communiqué de presse du département de tutelle, qui a annoncé que les laboratoires Genpharma étaient autorisés à fabriquer cette spécialité par HETERO Drugs limited-Inde, entreprise liée par un contrat de licence avec la société mère F. Hoffman-La Roche, est venu conforter ces affirmations. En matière d’efficacité, la même source a indiqué que les études de biodisponibilité in vitro réalisées par comparaison avec le médicament princeps n’ont révélé aucune différence significative avec le médicament générique Genflu. Roche et Genpharma ont failli faire couler beaucoup d’encre, mais fort heureusement, le ministère, qui s’est au moins manifesté à temps pour une fois, a calmé le jeu.
Lantus®
L’avis des experts
Suite aux rumeurs autour du lien possible entre la prise de Lantus et le risque de cancer, un groupe multidisciplinaire d’experts de renommée internationale a procédé à une évaluation approfondie des récentes publications dans Diabetologia de registres de patients traités par Lantus® (insuline glargine [rDNA]). Ce groupe de spécialistes internationaux dans le domaine de l’endocrinologie, de l’oncologie et de l’épidémiologie a conclu que les quatre études comportent des limites et des lacunes méthodologiques sérieuses et aboutissent à des résultats incohérents et non concluants en ce qui concerne une éventuelle association entre l’insuline glargine et l’augmentation du risque de cancer. «La nature de ces limites et leur ampleur potentielle sont telles que, individuellement ou dans leur ensemble, ces études aboutissent à des résultats incohérents et non concluants qui ne justifient pas l’émission de nouvelles recommandations cliniques aux patient», a déclaré le Professeur Matthew Riddle, Professeur de médecine, Direction de la Direction Diabète, Division Endocrinologie / Diabète / Nutrition clinique, Oregon Health Sciences University, Portland, Oregon, États-Unis.
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Omar Bouazza
préside aux destinées de la Direction du médicament et de la pharmacie Un vent de renouveau souffle au niveau de la Direction du médicament et de la pharmacie au Maroc aux destinées de laquelle préside désormais Omar Bouazza. LE Dr Omar BOUAZZA, Directeur de la Direction du médicament et de la pharmacie
P
harmacien de formation, le Docteur Bouazza est également titulaire d’un diplôme de qualification aux normes ISO, d’auditeur international pour la certification des entreprises, d’un master de gestion des entreprises de l’ ISCAE ainsi que d’un diplôme en programmation neuro-linguistique décroché en Grande-Bretagne. Dans une entrevue exclusive accordée à Doctinews, le nouveau directeur a affirmé qu’il ambitionnait «de contribuer au rayonnement du médicament.» «J’ai l’intention d’associer mon expertise et mon expérience aux efforts du département pour relever, dans la foulée de la future politique du médicament, le défi des enjeux liés aux produits pharmaceutiques au bénéfice de la population marocaine. Dans ce sens, j’adhère pleinement à l’ensemble des valeurs du département de la santé que j’entends promouvoir sous le signe de la transparence.» Ainsi, tout en exprimant sa volonté d’appliquer la politique de santé que la ministre de tutelle, Yasmina Baddou, souhaite impulser, il se propose de mettre au point des stratégies pertinentes en vue d’une optimisation
de l’organisation et du fonctionnement de chaque structure de la Direction du médicament, l’usager étant au cœur du système de santé. Le projet d’établissement qu’il souhaite initier repose sur une thématique forte, celle de l’implication et de la motivation des différents acteurs pour une meilleure organisation et un état d’esprit ouvert sur la transparence et l’efficience d’un partenariat avec l’ensemble des acteurs de la santé. Avant sa nouvelle nomination, Omar Bouazza avait été chargé, pendant quatre années, de la gestion de la pharmacie de l’hôpital universitaire et international Cheikh Zaid, à Rabat. Basée notamment sur la dispensation nominative globalisée, un système de déclaration de matériovigilance, de pharmacovigilance et d’assurance qualité, la pertinence de cette gestion a été couronnée par la certification ISO 9001 version 2000 octroyée à cette structure sanitaire. Un véritable exploit, puisque c’est la première certification sur le plan national et la cinquième au niveau mondial. Auparavant, le Docteur Bouazza était pharmacien chef de la Province de Sidi Kacem. Durant l’exercice de ses fonctions, il a mis en place une politique pharmaceutique axée sur la décentralisation des besoins au niveau de toutes les structures sanitaires et des hôpitaux régionaux de la province. Une des retombées positives de la mesure d’informatisation du circuit du médicament qu’il a mis en place au niveau de la pharmacie provinciale est la réduction de plus de 80% des pertes. L’arrivée de Omar Bouazza ne manquera pas de faire bénéficier la Direction du médicament et de la pharmacie de l’expérience opérationnelle qu’il a accumulée dans ce domaine. Nous lui souhaitons donc pleine réussite dans ses diverses missions au service des professionnels de la santé et du citoyen marocain.
Grippe porcine Sanofi Pasteur à la rescousse Avec 700 personnes décédées, la grippe porcine est une véritable menace contre la santé publique. Selon les observateurs, son extension pourrait même provoquer une crise humanitaire majeure. Les autorités sanitaires se pressent donc de contrecarrer ses effets et les laboratoires pharmaceutiques redoublent d’efforts pour satisfaire la demande grandissante de doses de vaccin. C’est ainsi qu’une commande du gouvernement français a été adressée à Sanofi Pasteur pour produire 28 millions de doses de longue vaccin grippal A(H1N1) dont la fabrication est prévue dans un délai de quatre à six mois.
Nido Dayem dernier-né de Nestlé Maroc à la longue liste de produits répondant aux spécificités nutritionnelles de toutes les tranches d’âge mis sur le marché, Nestlé Maroc vient d’ajouter son nouveau-né « Nido Dayem ». Accessible à la bourse des couches sociales défavorisées, ce produit laitier est aussi enrichi en fer et en vitamines A et C. à travers cette action, Nestlé Maroc entend contribuer aux efforts déployés depuis les années quatre-vingt par le ministère de la Santé, en matière de lutte contre les carences en vitamines.
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SOULAGEMENT IMMEDIAT ACTION DURABLE FACILITÉ D’ADMINISTRATION QUEL QUE SOIT L’ÂGE
Comprimés effervescents dosés à 20 mg en boîtes de 7, 14 et 28
Comprimés effervescents dosés à 10 mg en boîtes de 7, 14 et 28
Pour toute information médicale s’adresser aux Laboratoires LAPROPHAN.
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« Mon Enfant Ma Bataille »
Tous ensemble contre le cancer de l’enfant Quatre ans après le lancement du programme «Mon Enfant Ma Bataille», par l’Union Internationale Contre le Cancer (UICC), en partenariat avec les laboratoires Sanofi-Aventis, le bilan affiche des résultats prometteurs.
C
Les Professeurs Mhamed Harif et Fouzia Msefer Alaoui, lors de la cérémonie de signature du manifeste de Dakar.
haque année, à travers le monde, plus de 160.000 nouveaux cas sont confrontés au diagnostic du cancer et les estimations portent à 90.000 le nombre de ceux susceptibles d’en mourir. Les statistiques choquent, mais ce faisant, elles sont de nature à tétaniser ceux qui sauront qu’elles concernent des enfants. Une peine sans fin pour les familles et une perte colossale pour les pays ! N’est-il pas vrai que l’être humain est à la base de tout progrès ? Mais là où le bât blesse, c’est lorsqu’on sait qu’un diagnostic et un traitement précoces peuvent contribuer à éviter tant de malheurs. Quatre enfants sur cinq atteints de cancer survivent à leur maladie dans les pays industrialisés, alors que dans les pays en développement où l’information, le diagnostic précoce et l’accès aux soins sont souvent difficiles, plus de trois enfants sur quatre en meurent.
L’UICC et Sanofi-Aventis partent en croisade
La prévention, qui se situe au cœur de l’action de l’Union Internationale contre le Cancer (UICC), s’inscrit parmi les principales priorités. Pour accroître la sensibilisation à la lutte contre cette maladie et encourager les actions d’information et de formation, l’UICC s’est associée à Sanofi-Aventis et lancé, il y a quatre ans déjà, «Mon Enfant
Ma Bataille». Aujourd’hui, l’initiative est devenue une référence incontournable en matière de lutte contre les cancers de l’enfant dans les pays émergents et en développement. De par le nombre de pays impliqués, cette distinction lui a été attribuée grâce aux efforts attestés d’accompagnement des 33 projets de terrain, pilotés par des hôpitaux et ONG dans 21 pays à travers 4 continents. Ces projets ciblent tous les aspects de la chaîne de santé : accroître l’information, l’éducation et la prévention, améliorer la formation de personnels qualifiés, contribuer à un diagnostic précoce, favoriser un meilleur accès aux soins, mieux prendre en charge la douleur, développer les soins palliatifs et favoriser une meilleure prise en compte des aspects sociaux de cette maladie, tant pour les enfants que pour les familles. Pour cela, ils s’appuient sur une aide financière ainsi que sur une mise en réseau avec des experts internationaux pour, dans une démarche de progrès et de solidarité, aider à renforcer les expertises locales.
Le bilan
À fin 2008, plus de 12.800 enfants et 6.600 familles ont bénéficié de ce programme et 2.850 professionnels de la santé ont déjà participé à des formations. Le bilan de ces résultats positifs a fait l’objet d’un rassemblement entre les représentants de 21 pays,
Le manifeste de Dakar, signé, entre autres, par Sanofi-Aventis, Doctinews, l’association l’Avenir et la Société marocaine d’hématologie et d’oncologie pédiatrique.
les 1er et 2 juillet au Sénégal, à Dakar. «Ces premiers résultats très significatifs démontrent qu’il est possible de construire ensemble de nouvelles formes de partenariat sur le long terme, pour répondre à des enjeux de santé trop souvent négligés, comme les cancers de l’enfant dans les pays en développement.» Et d’ajouter : «Il faut aller plus loin dans cette démarche de responsabilité sociale pour aider à combler les trop grandes différences entre les régions du monde. C’est pourquoi, au-delà de la forte implication de nos équipes dans ce programme, nous allons poursuivre et renforcer notre engagement financier en ajoutant aux 3 millions d’euros déjà apportés, 3 autres millions supplémentaires pour la période 2010-2013», a affirmé à cette occasion Christopher A. Viehbacher, Directeur général de Sanofi-Aventis. Ces deux journées ont par ailleurs été l’occasion d’un partage
univers pharma d’expériences inédit entre les représentants Deux documents importants, de l’OMS et d’autres institutions interna- une affiche et un manuel, destitionales, d’hôpitaux et d’ONG du Ban- nés aux médecins de proximité, gladesh, du Burkina Faso, du Cameroun, ont été réalisés dans ce cadre. de Côte d’Ivoire, d’Égypte, de France, du Dans le contexte marocain, de Honduras, d’Italie, du Kenya, du Mali, telles initiatives acquièrent une du Maroc, du Paraguay, des Pays-Bas, des importance de taille. Les statisPhilippines, de la République du Congo, du tiques disponibles parlent d’une Sénégal, de Suisse, de Tanzanie, de Turquie, incidence du cancer de l’enfant d’Ukraine et des États-Unis. avoisinant les 1000 à 1200 nouCette importante rencontre a été parrainée veaux cas par an. Les unités mapar Mme Viviane Wade, Première Dame rocaines de Rabat, de Casablanca du Sénégal et Présidente de l’association et, plus récemment, de Marrakech, Éducation Santé, et bénéficié du soutien recensent environ 800 nouveaux des Premières Dames du Bénin, du Bur- cas par an. Le coût du traitekina Faso, de Côte d’Ivoire, du Mali, du ment, qui s’élève à 20.000 DH en Maroc, du Niger et de Tanzanie, dont la moyenne, par patient, vient en participation est venue confirmer la ferme tête de liste de l’inaccessibilité aux volonté de contribuer soins et aux médià toute action visant à caments. L’État, en améliorer le quotidien partenariat avec les Les des enfants atteints de ONG, est appelé à statistiques cancer. Le Maroc, un prendre les dispodisponibles parlent des pays bénéficiaires sitions nécessaires d’une incidence du de ce programme, a pour améliorer la cancer de l’enfant également pris part à qualité de vie de cette rencontre à tracette tranche de avoisinant les 1000 vers la présentation et la population. Au à 1200 nouveaux cas la discussion des deux terme de la rencontre par an. projets inscrits dans ce des représentants cadre. des 21 pays parLe premier, qui s’est consacré à la prise en tenaires du programme «Mon charge de la douleur des enfants atteints de Enfant Ma Bataille», tenue récancer au Maroc, a été supervisé par le Pro- cemment dans la capitale sénégafesseur Mhamed Harif, au nom de la So- laise, un appel solonnel a été lancé ciété Marocaine d’Hématologie et d’Onco- à travers le «Manifeste de Dakar» logie Pédiatrique (SMHOP). à tous les acteurs et institutions Fidèle aux objectifs primaires qu’il s’est concernés, pour une plus grande fixés, ce travail a réussi notamment à met- mobilisation en faveur d’une tre en place des supports de communication meilleure prise en charge de tous adaptés au contexte marocain destinés aux les enfants atteints de cancer dans parents et au corps soignant, l’organisation le monde. Il s’agit là d’une nouvelle de bon nombre d’ateliers de formation, l’in- preuve que cette initiative «a créé troduction et la vulgarisation de nouveaux une dynamique importante dans outils thérapeutiques. Quant au second, les pays à faibles revenus, pour dirigé par le Professeur Fouzia Msefer augmenter la prise de conscience Alaoui, au nom de l’Association l’Avenir que l’on peut soigner les cancers et de la SMHOP, il avait pour objectif de l’enfant», comme l’a indiqué principal d’améliorer le diagnostic pré- Isabel Mortara, Directrice génécoce des cancers de l’enfant au Maroc. rale de l’UICC. Ce projet a bénéficié du soutien moral Le succès d’une bonne partie et financier de l’Association Lalla Salma de ces programmes en font un de lutte contre le cancer qui a mené une modèle et sont appelés à être recampagne nationale d’information et produits dans d’autres pays dans de sensibilisation du grand public et le cadre de l’échange sud/sud, soutenu financièrement la formation échange qui, de l’avis de tous, est des médecins de proximité. encore largement sous-exploité.
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ANTIULCéREux, antiacides et antireflux Antiulcéreux antihistaminique H2 Utilisés pour traiter les ulcères de l’estomac, du duodénum et les inflammations de l’œsophage dues au reflux gastro-oesophagien, ils bloquent l’action de l’histamine sur son récepteur de type H2, au niveau de l’estomac et inhibent ainsi la sécrétion acide. Apparaissent parfois une diarrhée ou une constipation, des éruptions cutanées, des douleurs musculaires, des étourdissements, des maux de tête. Tout comme peut, exceptionnellement, survenir une confusion chez le sujet âgé. Ces produits sont contre-indiqués en cas d’allergie aux antihistaminiques antagonistes des récepteurs H2.
Ranitidine Spécialité
Laboratoires
Présentations / PPM Cps 150mg / Bte 30
Cps 150mg / Bte 60
Cps 300mg / Bte 14
Cps 300mg / Bte 30
60 Dh
90 Dh
112,20 Dh
163,20 Dh
ACIDAC
Genpharma
60 Dh
90 Dh
RANIMAT
Promopharm
59 Dh
105 Dh
RANITIL
Galénica
112,20 Dh
163,20 Dh
Cps effer 150mg / Bte 20
81 Dh
Cimétidine Présentations / PPM Spécialité
Laboratoires
ANTAGON H2
Laprophan
ULCEMID 400
GALENICA
ULCEMAT
Promopharm
ULCESTOP
Pharma 5
Cps 400mg / Cps 400mg / Cps 400mg / Bte 10 Bte 20 Bte 30 121,30 Dh
Cps 200mg / Bte 50
Cps 400mg / Bte 60
116,40 Dh
Cps effer Cps effer Cps effer 200mg / Bte 10 400mg / Bte 14 800mg / Bte 14 40 Dh
128,20 Dh
245,80 Dh
32,00 Dh 20,40 Dh
38,75 Dh
91,80 Dh
59,50 Dh
131,60 Dh
Famotidine Spécialité
Laboratoires
DIGERVIN
Iberma
ULCIDINE
Laprophan
Présentations / PPM Gel 20mg / Bte 10
Gel 20mg / Bte 20
Gel 40mg / Bte 10
35 Dh
65 Dh
65 Dh
Afin d’éviter de publier des informations erronées, les produits des laboratoires n’ayant pas répondu à notre demande ne figurent pas dans cette liste.
128,50 Dh
GLOSSAIRE
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Antiulcéreux inhibiteur de la pompe à protons Ces produits sont utilisés dans le traitement de l’ulcère gastrique ou duodénal, l’œsophagite du reflux gastro-œsophagien, les lésions gastro-duodénales dues aux traitements inflammatoires ainsi que pour prévenir les lésions gastroduodénales chez les patients à risques sous anti-inflammatoires. En bloquant les canaux (pompes à protons) par lesquels l’acide passe des glandes sécrétrices à la poche de l’estomac, ils diminuent l’acidité et donc les douleurs de l’ulcère. Peuvent apparaître parfois des troubles digestifs (diarrhée, constipation, douleurs abdominales), manifestations allergiques cutanées, céphalées (maux de tête) ou vertiges, augmentation du volume des seins. Plus rarement, on constate une confusion des idées (sujets âgés ou personnes souffrant de maladies du foie). Ils sont contre-indiqués en cas d’allergie à un de leurs constituants et en cas d’allaitement. Les nourrissons et les enfants ne doivent les prendre que sous contrôle médical. L’alcool est susceptible de diminuer leur effet, le tabac nuit à leur efficacité. Susceptibles d’augmenter les taux plasmatiques de diazépam et de phénytoïne.
Omeprazole Spécialité KALEST OEDES OMEGEN IPP PRAZOL ALZOLE IXOR OMEPRAL AULCER PROTON MOPRAL
Laboratoires MCPHARMA Cooper Maroc GENPHARMA Galenica BOTTU PHI LAPROPHAN PROMOPHARM IBERMA MEDINFAR ASTRAZENECA
Présentations / PPM Gel 10mg / Bte 7
Gel 10mg / Bte 14
Gel 10mg / Bte 28
35 Dh
45 Dh
60 Dh
Gel 20mg / Bte 7 30 Dh 42 Dh 45 Dh 37 Dh
30 Dh
57 Dh
108 Dh
50 Dh 57 Dh
152,30 Dh
Gel 20mg / Bte 14 42 Dh 55 Dh 60 Dh 65 Dh 69,90 Dh 74 Dh 85 Dh 95 Dh 165 Dh 198 Dh 310 Dh
Gel 20mg / Bte 28 75 Dh 99 Dh 120 Dh 110 Dh 96 Dh 140 Dh 174 Dh 309,60 Dh 388 Dh
Pantoprazole Spécialité RARON INIPOMP
Laboratoires Novopharma Sanofi Aventis
Présentations / PPM Cps 40mg / Bte 14 100 Dh 276 Dh
Cps 40mg / Bte 28 180 Dh
Lanzoprazole Spécialité LANPROL LOMET ZOLAM
Laboratoires PHI GENPHARMA PROMOPHARM
Présentations / PPM Gel 15mg / Bte 7
Gel 15mg / Bte 14
Gel 15mg / Bte 28
Gel 30mg / Bte 7
25 Dh
35 Dh 38 Dh
45 Dh 72 Dh
35 Dh
Gel 30mg / Bte 14 77 Dh 45 Dh 70,70 Dh
Afin d’éviter de publier des informations erronées, les produits des laboratoires n’ayant pas répondu à notre demande ne figurent pas dans cette liste.
Gel 30mg / Bte 28 90 Dh 120,70 Dh
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Pour un soulagement rapide, les patients ont besoin de plus que les IPPs. IPP + Gaviscon PRESCRIVEZ VOTRE FORMULE GAGNANTE. Les patients auxquels on a prescrit que des IPPs pour le traitement de RGO peuvent toujours souffrir de symptômes de reflux d’acide gastrique – “breakthrough” - de pepsine ou de bile. Augmenter simplement la dose d’IPP n’est pas la solution idéale pour un soulagement rapide. Gaviscon Liquide assure un soulagement beaucoup plus rapide que les IPPs ou les antihistaminiques H2* vu qu’il forme une puissante barrière physique qui soulage et empêche les symptômes douloureux de reflux oesophagien. Alors, lorsque vous prescrivez des IPPs, prescrivez Gaviscon: il assure un soulagement rapide que les patients peuvent réellement ressentir. * Soulagement ressenti par 74% des patients dans un intervalle de 5 minutes. Aubertin et Al Dietology 1985
Un soulagement rapide que vous pouvez réellement ressentir.
Composition: alginate de sodium 500 (mg/10 ml), bicarbonate de sodium 267(mg/10 ml), carbonate de calcium, carbomère, parahydroxybenzoate de méthyle, parahydroxybenzoate de propyle, hydroxide de sodium, saccharinate de sodium, essence de fenouil, erythrosine et eau purifiée, ce produit est sans sucre et sans gluten. Indications: peut être utilisé pour le traitement du reflux gastro-oesophagien, des brûlures d’estomac et de flatulence causés par le reflux gastrooesophagien. Posologie et mode d’emploi: Adultes et enfants de plus de 12 ans: 10 à 20 ml (deux à quatre cuillerées de 5ml) après les repas et au coucher, Enfants de 6 à 12 ans: 5 à 10 ml (une à deux cuillerées de 5ml) après les repas et au coucher, Enfants de 2 à 6 ans: doit uniquement être donné sur avis médical. Mécanisme d’action: forme une barrière physique qui flotte sur le contenu de l’estomac et aide à garder tous les composants agressifs (acide, pepsine et bile) du contenu de l’estomac là où ils doivent demeurer. Utilisation en période de grossesse et de lactation: ne pose aucune inquiétude pour la mère ou le bébé. Précautions: la teneur en sodium impose des précautions particulières chez les patients pour lesquels un régime désodé strict est recommandé, ne pas prendre en cas d’allergie à l’un des composants. Effets indésirables: dans de très rares cas, les patients sensibles à certains constituants peuvent présenter des manifestations allergiques, une utilisation prolongée pourrait augmenter la quantité de calcium dans le sang. Interactions: Aucune interaction médicamenteuse n’est à ce jour connue avec Gaviscon, en cas de précaution ne prendre aucun autre médicament dans un délai de 2 heures. Conservation: ne pas conserver à une température supérieure à 30° C, ne par réfrigérer ou congeler, ne pas garder plus de 3 mois après ouverture du flacon.
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ANTIACIDES Ces produits sont utilisés pour traiter les manifestations douloureuses de l’hyperacidité des voies digestives supérieures, l’ulcère gastroduodénal, la gastrite, la hernie hiatale et l’œsophagite. Les antiacides à l’aluminium, au calcium et au magnésium neutralisent l’acidité gastrique, fixent les phosphates en excès dans les intestins et retardent l’activité catalytique de la pepsine. Ils sont contre-indiqués en cas d’allergie à l’un des constituants, d’insuffisance rénale sévère ou de phénylcétonurie. Ils sont également contre-indiqués en cas d’insuffisance rénale et en cas de grossesse ou d’allaitement (sauf dans le cas des carbonates de CA et de MG). Chez le sujet âgé (>60 ans), leur utilisation peut entraîner une constipation ou une diarrhée. Les nourrissons et les enfants ne doivent les prendre que sous contrôle médical. Le tabac nuit à leurs efficacités et l’alcool peut diminuer leur effet antiacide.
HYDROXYDE D’AL ET DE MG Spécialité
Présentations / PPM
Laboratoires
Cps / Bte 40
GASTROGEL
Galenica
15,30 Dh
NEUTRAL
Laprophan
24,40 Dh
SUPRALOX
Cooper Marocw
MAALOX
Sanofi Aventis
Cps / Bte 20
Susp Buv / FL 250ml 20,40 Dh
13,10 Dh
38,50 Dh 47 Dh
17,30 Dh
25,90 Dh
AUTRES COMPOSITIONS Spécialité
Laboratoires
Présentations / PPM
Composition
Cps / Bte 36
ROCGEL
NOVOPHARMA
HYDROXYDE D’AL
MUTESA
SYNTHEMEDIC
oxyde d’al et mg + oxétacaine
Rennie
BAYER
carbonate de ca et mg
CONTRACIDE
Cooper Maroc
hydroxyde d’al, trisiclate de mg, dimeticone
Cps / Bte 72
Susp Buv / FL 250ml Susp Buv / FL 200ml 30,90 Dh 32,10 Dh
14,45 Dh
25,75 Dh 27,30 Dh
ANTIREFLUX Les antiacides d’action locale permettent de diminuer ou de neutraliser l’acidité du suc gastrique déjà sécrété. Les antiacides associés aux alginates, substance formant un gel visqueux qui surnage dans l’estomac, ont une indication spécifique dans le traitement du reflux gastro-œsophagien. Leur effet est rapide, mais parfois de courte durée. Ils doivent être pris au moment des troubles ou dans les situations pouvant favoriser les brûlures d’estomac (repas copieux, etc.).
ASSOCIATIONS ALGINATES ET ANTIACIDES Spécialité
Laboratoires
Préxétsentations / PPM Susp Buv / FL 250ml
ALGICON
COOPER maroc
37,40 Dh
GAVISCON
RECKITT & benckiser
35,20 Dh
TOPPAL
COOPER maroc
Susp Buv / FL 210ml
Cpr 200mg / Bte 42
34,50 Dh
35,00 Dh
Afin d’éviter de publier des informations erronées, les produits des laboratoires n’ayant pas répondu à notre demande ne figurent pas dans cette liste.
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Spéciale RAMADAN
Spécial Ramadan La santé digestive durant le Ramadan Gare aux excès !
Sommeil et Ramadan veillées prolongées… bonjour les dégâts
Sport et Ramadan prudence !
La santé digestive durant le Ramadan
Gare aux excès ! Avec la collaboration du Pr Ibrahimi Adil, chef de service d’hepato-gastro-enterologie au CHU Hassan II de Fès.
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our bon nombre de jeûneurs, le mois de Ramadan se traduit souvent par des changements importants au niveau du régime alimentaire et des horaires des repas. L’alimentation devient brutalement plus riche en matières grasses et en sucreries et relativement pauvre en boissons, en fruits et autres légumes. Parallèlement à ces modifications, le mois sacré est marqué par d’autres changements en matière de rythme digestif. En principe, le jeûne augure un repos remarquable pour le tube digestif
en lui offrant la possibilité de se rétablir et de se régénérer. Mais sous l’effet d’une importante sécrétion gastrique acide, il arrive que certaines pathologies digestives apparaissent de manière fréquente. Il s’agit principalement de troubles fonctionnels digestifs (dyspepsie et constipation). Selon une étude, ces derniers troubles se présentent chez environ 10 % des personnes interrogées (N = 1923). Leur physiopathologie, encore mal connue, peut être la conséquence d’une hypersécrétion acide due à la modification subite des habitudes alimentaires. Quant aux troubles fonctionnels intestinaux,
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ils restent dominés par la constipation. Malgré l’absence d’études spécifiques, le reflux gastrique et/ou œsophagien semblent également courants au cours du mois de Ramadan en raison du changement du rythme alimentaire, de la fréquence, de l’abondance et de la composition des repas. Pour ce qui est de la maladie gastro-duodénale, les études quant à sa fréquence pendant cette période sont discordantes. Certaines n’ont pas montré de différence significative avant, au cours et après le Ramadan. Alors que d’autres études ont montré une augmentation significative de l’incidence des UGD et surtout du taux des péritonites par perforation ulcéreuse. La complication hémorragique, elle, ne semble pas augmenter de fréquence. Et si l’Hélicobacter pylori (HP) reste le principal facteur impliqué dans la genèse de la maladie ulcéreuse, l’augmentation de l’incidence de cette affection et celle de la perforation aurait comme principal facteur causal l’exacerbation des mécanismes d’agression des muqueuses gastrique et duodénale au cours du jeûne. Cette augmentation serait liée, entre autres, à l’exacerbation des mécanismes d’agression de la muqueuse au cours du jeûne ayant pour cause l’augmentation du stress et l’hypoglycémie responsable d’une excitation du nerf Vague qui induirait une hypersécrétion acide. À cela s’ajoute la vacuité gastrique inter-prandiale prolongée, surtout en l’absence du tamponnement alimentaire de la sécrétion acide du fait que le patient ne prend pas le repas du Shour.
Les maladies digestives qui autorisant le jeûne… n UG D cicatrisé
Selon les études disponibles, le patient ayant un ulcère gastro-duodénal cicatrisé peut jeûner. Si pour un ulcère cicatrisé avec éradication d’HP prouvée, le traitement préventif n’est pas obligatoire, pour l’ulcère cicatrisé sans éradication ou éradication non prouvée, sa prescription au moins une semaine avant le mois du Ramadan est nécessaire. Il importe aussi de le poursuivre au moins deux semaines après, voire durant un mois, si le patient envisage de jeûner les six jours du mois de « Chawal ».
… et celles qui l’interdisent n UGD évolutif
En principe, un patient ayant un UGD évolutif ne doit pas jeûner car sa maladie est en poussée, sauf s’il suit un traitement adéquat de sa maladie ulcéreuse. n Néoplasies du tube digestif, n Cirrhoses décompensées, n Poussées aiguës des maladies chroniques.
Pour éviter ces complications, le respect de la prise du traitement est indispensable. À cette fin, des aménagements thérapeutiques peuvent être proposés. Si des IPP sont prescrits, il vaut mieux les prendre avant le repas du «Shour». Les traitements médicamenteux à prise unique sont préconisés juste après la rupture du jeûne alors que ceux comportant deux prises par jour doivent être répartis entre la rupture du jeûne et le repas du Shour.
Reste à signaler que certaines thérapeutiques n’induisent pas de rupture du jeûne : suppositoires, lavements évacuateurs, administration de traitement et prélèvement sanguin par voie veineuse, injections intraveineuses ou intramusculaires à visée curative, oxygène et gaz anesthésiques. Il en est de même pour certaines explorations digestives comme le toucher rectal, l’endoscopie digestive haute et basse, et la ponction/biopsie hépatique.
Conseils pratiques nS uivre une alimentation fractionnée et équilibrée qualitativement et quantitativement (eau, fruits et légumes), nÉ viter les excès de sucres rapides et de graisses), nP rivilégier au cours du repas du Shour des produits laitiers, des aliments contenant des sucres lents comme les semoules,
les farines, les céréales et les fruits,
nE ntraîner l’organisme à la pratique du Ramadan en jeûnant pendant quelques jours du mois de Chaâbane ainsi que du
mois de Chawal pour provoquer ainsi un retour progressif à une alimentation normale.
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Spéciale RAMADAN Sommeil et Ramadan
veillées prolongées… bonjour les dégâts! Avec la collaboration du Dr Mohammed El Ibrahimi, pneumo-phtisiologue au CMR, Casablanca.
«
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orsque l’on dort, le corps et l’esprit sont au repos afin de récupérer.» Bien que, scientifiquement, l’adage ne soit que partiellement vrai, il n’en prend pas moins toute sa signification pendant le Ramadan. Mois des veillées dans les mosquées, en famille ou encore dans les cafés, le sommeil est trop souvent sacrifié pour ces moments de spiritualité et de convivialité. Résultat, dettes de sommeil, somnolence diurne et baisse de vigilance dont les conséquences se traduisent par des accidents de circulation routière et des accès d’énervement d’une rare virulence. Ces constatations empiriques ont fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques. C’est ainsi qu’une étude a été menée par la Fondation Hassan II pour la recherche scientifique et médicale sur le Ramadan.
S’intéressant aux effets de ce mois sur le sommeil nocturne, la somnolence diurne et le rythme de la température corporelle, elle a porté sur 8 volontaires sains. Ces derniers ont effectué des enregistrements polygraphiques (électroencéphalogramme, électro-oculogramme et électromyogramme) réalisés 15 jours avant le Ramadan, le 10e et le 24e jour du Ramadan et le 18e jour après ce mois sacré. Les résultats ont montré que pendant le Ramadan, la latence du sommeil nocturne augmente et la durée totale du sommeil diminue, avec une réduction du pourcentage du stade 3 du sommeil (sommeil lent profond) qui est le plus touché. Or, ce stade de sommeil est important pour la récupération de l’organisme et pour les fonctions cognitives, telles que la mémoire et la concentration. En concomitance avec ces modifications du sommeil, des perturbations du rythme circadien de température ont été également observées. Il existe en effet des variations cycliques de la température du corps au cours d’une journée, et celles-ci sont décalées de 2 à 3 heures pendant la période de jeûne. À cela s’ajoutent une élévation de la température corporelle la nuit ainsi qu’une diminution de l’amplitude de ces cycles (différence entre la température la plus et la moins élevée). En conclusion, la diminution de la vigilance diurne pendant le Ramadan s’explique par un retard et une réduction à la fois
du rythme circadien de la température et du sommeil. Les répercussions de cette baisse, très négatives, se traduisent par une diminution très nette de la vigilance en cours de journée, de la fatigue, des maux de tête, une excitabilité, irritabilité, agressivité, des palpitations, douleurs musculaires, vertiges… Bien entendu, les performances, la concentration et l’efficacité des jeûneurs en pâtissent.
Conseils pratiques n Se coucher et se lever à heures
régulières,
n Éviter les repas tardifs rendant
difficile la digestion et l’endormissement, n Ne pas lutter contre le sommeil au profit des longues soirées ramadanesques, n Éviter la prise de produits stimulants (thé, café…) sources d’insomnie, n Choisir une ambiance calme, le bruit étant un élément perturbateur du sommeil, n Faire une sieste en début d’aprèsmidi, n Ne pas dormir immédiatement après avoir mangé, n Éviter les veillées prolongées.
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Spéciale RAMADAN Sport et Ramadan
prudence ! Avec la collaboration du Dr Srairi Marouane, cardiologue à Casablanca.
«
P
our votre santé, bougez». Le slogan ne vous est certes pas étranger. Initié par l’OMS en 2002, ce programme ambitieux s’est fixé comme objectif de promouvoir l’activité physique. Il fait en ef-
fet suite à un rapport accablant. La sédentarité est l’un des principaux risques de la morbidité et de la mortalité mondiales dues aux maladies non transmissibles. S’appuyant sur des chiffres, il a montré qu’elle est à l’origine de 1,9 million de décès (en 2000), de la perte de 19 millions d’années de vie ajustées sur l’incapacité (DALY) tous les ans, et d’environ 15 à 20 % des cas de cardiopathie ischémique, de diabète et de certains cancers. Pratiquer une activité physique ne pourra que préserver la santé. L’exercice physique régulier permet de prévenir un certain nombre de maladies comme le diabète et l’hypertension artérielle. Toutefois, la modération doit être le mot d’ordre pendant le mois de ramadan, tant chez les sportifs de haut niveau que chez les personnes exerçant occasionnellement une activité de ce genre. Les études scientifiques s’intéressant à la question ne
manquent pas. Toutes sont unanimes : pendant le Ramadan, quelles que soient l’intensité et la fréquence du sport pratiqué et pour toute personne, le jeûne diminue les performances physiques. Chez les sportifs occasionnels, qu’ils soient sains ou malades, le sport est déconseillé. L’hypoglycémie figure en tête de liste des effets néfastes de la pratique du sport durant cette période qui, de surcroît, coïncide cette année avec l’été. Liées, entre autres, au risque de déshydratation, d’autres conséquences, comme la crise cardiaque, donnent matière à réflexion sur l’association Ramadan et sport. Les accidents tendino-musculaires ne sont pas rares non plus. Le jeûne, associé à un effort physique important, peut provoquer des accidents traumatiques (tendinite, déchirure, claquage). Tous ces risques sont majorés chez les personnes de plus de 40 ans, notamment celles diabétiques, cardiaques et/ou chez les fumeurs. Il en est de même pour celles qui n’ont jamais pratiqué une activité sportive.
Maladies cardio-vasculaires Une préoccupation mondiale Les maladies cardio-vasculaires: 1ère cause mondiale de mortalité, nP roblème majeur de santé publique, n2 5 millions de décès dans le monde (dont 16 millions dans les pays en
développement),
nL es maladies cardio-vasculaires tuent
autant que la tuberculose, le sida et les cancers réunis, n2 9% de la mortalité globale,
n 75% de diabétiques décèdent de
maladies cardio-vasculaires,
n Accidents vasculaires cérébraux :
première cause de handicaps moteurs et de démence. Féderation mondiale du cœur 2008
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Infections ORL Un enjeu de santé publique
Survenant dès l’automne et s’accentuant en hiver, les infections ORL, en raison du recours abusif à l’automédication et à l’antibiothérapie dont le rapport coût/efficacité n’est pas établi, pèsent lourd sur le système de santé.
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Infections ORL Un enjeu de santé publique Avec la collaboration du Pr KADIRI FATMI, Chef du service O.R.L. et de chirurgie maxillofaciale à l’hôpital 20 août, Casablanca.
ORL communiquent entre elles. Ce qui rend possible la propagation de l’infection aux autres organes de la sphère. Dans cette catégorie de pathologies, otite, angine, rhinopharyngite et sinusite, qui sont les plus fréquentes, constituent la moitié des motifs de consultation chez les médecins généralistes et les pédiatres. Heureusement, ces affections courantes, souvent bénignes, bien que plus ou moins fébriles, sont bien connues des parents et des praticiens. La probabilité de guérison spontanée peut atteindre 80%, mais leur caractère répétitif peut conduire à la chronicité.
Guérison spontanée…
C’
est évident, l’état de santé de l’individu suit les aléas de la météo. Des allergies fréquentes au printemps aux maladies de l’été liées, entre autres, à des carences en matière d’hygiène (intoxications alimentaires, mycoses), l’automne et l’hiver sont une source supplémentaire de désagréments, voire d’angoisse. Si l’on sait que la baisse de la luminosité et le raccourcissement des jours ont un effet direct sur la psychologie de l’individu, cette période de l’année s’accompagne également d’un lot d’éléments en rapport avec la sphère ORL (Oto-Rhino-Laryngologie). Regroupant le nez, les sinus, la gorge et les oreilles, cette zone, devenant sensible au mauvais temps et aux changements de température, se révèle la cible idéale des virus et autres bactéries. D’où l’apparition des infections ORL. Celles-ci surviennent quand un virus ou une bactérie agresse les muqueuses de cette zone, lesquelles réagissent en formant un œdème. Des médiateurs chimiques sont alors massivement libérés, déclenchant ainsi le processus inflammatoire : chaleur, gonflement, rougeur et douleur. Bien que distinctes, les parties de la zone
La rhinopharyngite est une inflammation du rhinopharynx, organe situé derrière les cavités nasales. C’est la pathologie infectieuse la plus fréquente en pédiatrie (entre 6 mois et 7 ans, les enfants peuvent présenter de 6 à 8 épisodes infectieux par an). Elle associe à des degrés divers une obstruction nasale et/ ou une rhinorhée bilatérale, une toux liée à la rhinorhée postérieure et de la fièvre, constituant un trépied symptomatique. Il s’agit d’une maladie le plus souvent virale, traduisant l’adaptation de l’enfant à son environnement. Malgré la banalité des symptômes et l’absence habituelle de gravité, un examen clinique permet d’éliminer d’emblée une pathologie plus sérieuse dont elle peut être inaugurale. Les rhinopharyngites sont souvent d’origine virale (plus de 200 virus sont susceptibles de les induire) et guérissent naturellement en 7 à 10 jours. Les antibiotiques sont donc inutiles, sauf en cas de complications (la plus fréquente chez le jeune enfant est l’otite moyenne aiguë). Écoulement nasal bilatéral, obstruction du nez, fièvre modérée, toux, ganglions au niveau du cou en représentent l’essentiel des symptômes. Dans certains cas, ces signes s’accompagnent de douleurs au niveau du pharynx, de vomissements et de diarrhée. Chez les nourrissons, l’obstruction nasale peut entraîner une gêne respiratoire et alimentaire. Une rhinopharyngite aiguë, d’évolution
simple, se définit par la disparition spontanée des symptômes dans les délais habituels (7 à 9 jours, selon l’âge et le mode de garde), par l’absence de complications et l’inutilité d’une nouvelle consultation. La fréquence globale des complications varie de 6 à 14 % selon les études.
… et complications
Les complications générales sont essentiellement représentées par des convulsions fébriles. Les complications régionales, en rapport avec plusieurs facteurs de risques (âge inférieur à 6 mois, antécédents d’otites, immunodépression constitutionnelle ou acquise, fréquentation d’une collectivité) sont notamment dominées par l’otite séro-muqueuse et l’otite moyenne aiguë, la première se
Le saviez-vous?
L
a propolis est fabriquée par les abeilles à partir de la résine de certains bourgeons. Elles l’utilisent pour protéger la ruche contre les parasites et les maladies, grâce à ses propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques. En thérapeutique naturelle, l’usages de la propolis est multiple. Ainsi, les infections ORL (rhinites, pharyngites, certaines angines…) peuvent être traitées grâce à l’action puissamment antiseptique de la propolis. Cette dernière stimule également les défenses immunitaires, soit de façon directe (curative: en cas d’infection, elle active les mécanismes de défense, notamment la phagocytose et la synthèse de certains anticorps), soit de façon indirecte (préventive: elle renforce l’immunité et améliore la résistance aux germes pathogènes). La propolis est donc tout indiquée sous forme de cures en automne, en hiver, ou en toute saison, pour venir à bout d’une infection passagère.
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Infections ORL Un enjeu de santé publique manifestant surtout par une surdité révélée chez l’enfant par l’entourage proche (manque d’attention) ou au niveau de l’école par un retard scolaire. Quant à l’otite moyenne aiguë, les symptômes, plus visibles, sont révélateurs: fièvres et douleurs au niveau de l’oreille (otalgie). Parmi les autres complications des rhinopharyngites, on peut citer les sinusites induites par un agent infectieux, viral ou bactérien, des cavités osseuses de la face et de la base du crâne (les sinus). Se présentant sous plusieurs formes, la plus fréquente d’entre elles est la sinusite maxillaire (aiguë sévère ou subaiguë), qui survient après l’âge de 3 ans et guérit spontanément dans sa forme simple. On distingue également l’ethmoïdite, qui touche essentiellement le jeune enfant (entre 6 mois et 5 ans). C’est une infection rare, mais sévère, qui nécessite une hospitalisation d’urgence et la mise en œuvre rapide d’un traitement antibiotique. Quant à la sinusite frontale, peu fréquente, elle survient après l’âge de10 ans et se manifeste par des douleurs au-dessus des orbites. Enfin, la sinusite sphénoïdale se traduit par des maux de tête violents et permanents derrière les yeux. Rare, mais sévère, elle touche les plus de 15 ans et nécessite une hospitalisation et un traitement antibiotique d’urgence. Chez l’enfant, les sinusites sont définies par l’existence d’une inflammation des muqueuses d’un ou de plusieurs sinus de la face. Elles sont généralement consécutives à un épisode de rhinopharyngite. La sinusite maxillaire bactérienne se traduit, dans sa forme dite aiguë sévère, par une fièvre persistant au-delà de 3 jours, des céphalées, un écoulement nasal dont le volume et la purulence augmentent. Dans sa forme dite subaiguë, les symptômes rhinopharyngés (toux diurne et nocturne, écoulement nasal clair ou purulent, obstruction nasale) se prolongent au-delà de 10 jours, sans tendance à l’amélioration, alors que dans une rhinopharyngite classique, la durée moyenne des symptômes est inférieure à 7 jours.
Mal de gorge
Le mal de gorge est un symptôme commun à différentes affections. Il est dû à l’inflammation du pharynx dans le cas
d’une pharyngite et à l’inflammation du larynx dans le cas d’une laryngite. La première, d’origine virale, est souvent la conséquence d’un coup de froid. La seconde, qui peut être d’origine virale ou microbienne, limite la mobilité des cordes vocales, la voix devenant rauque et enrouée. Devant une infection virale, ces signes peuvent notamment être associés à de la fièvre et à des courbatures. Il peut aussi s’agir d’une angine avec une inflammation des amygdales et du pharynx. Une petite gêne à la déglutition de la salive et des aliments sont les signes d’une affection bénigne. Ce syndrome concerne prioritairement l’enfant de plus de 2 ans et l’adulte de moins de 40 ans. La grande majorité des angines sont érythémateuses ou érythématopultacées. Les angines ulcéreuses et pseudomembraneuses sont beaucoup plus rares. En raison d’étiologies spécifiques, elles doivent faire l’objet d’une prise en charge particulière. Les angines érythémateuses et érythématopultacées sont causées par le streptocoque A dans 15 à 25 % des cas chez l’adulte et dans 25 à 50 % des cas chez l’enfant, notamment à l’occasion de phénomènes épidémiques. Les autres espèces bactériennes n’occupent pas de place quantitativement significative dans l’étiologie des angines. Plus de la moitié de ces dernières sont d’étiologie virale. Si une fièvre élevée et des ganglions au niveau du cou viennent s’ajouter aux premiers symptômes, l’infection est plus sérieuse. Enfin, on inclut dans la catégorie des maux de gorge, l’épiglottite, qui touche l’épiglotte, la partie haute du larynx. Affection aiguë potentiellement mortelle, l’épiglottite dans sa forme aiguë est en règle générale consécutive à une infection par l’hémophilus influenzae survenant essentiellement chez le nourrisson. La détresse respiratoire s’accompagne souvent d’hypersalivation. L’enfant maintient sa tête verticale, légèrement penchée en avant; il existe une protrusion linguale. Le diagnostic doit se passer d’imagerie. Dans les cas jugés absolument indispensables, on se contentera d’une radiographie de profil en position verticale. Le larynx apparaît distendu
alors qu’il existe un net épaississement de l’épiglotte et des replis aryépiglottiques. Elle constitue une urgence médicale et de fait, nécessite une prise en charge en milieu hospitalier et un traitement par céphalosporine de 3e génération.
Infection ou inflammation de l’oreille
L’hiver étant la saison de prédilection des infections de l’oreille, l’otite est une infection ou une inflammation de l’oreille. On distingue l’otite externe, qui ne concerne que le conduit auditif, de l’otite moyenne aiguë et l’otite séreuse chronique qui se développent dans une petite cavité osseuse de l’oreille moyenne, juste derrière le tympan. Cette cavité est reliée à une autre située à l’arrière de la gorge (rhinopharynx) et aux cavités nasales par un conduit appelé trompe d’Eustache. C’est souvent par ce conduit qu’une infection ou une inflammation de la gorge peut remonter vers l’oreille moyenne à la suite d’un rhume, par exemple. L’otite moyenne peut toucher toute la population, mais elle affecte surtout les jeunes enfants, notamment en raison de
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Infections ORL Un enjeu de santé publique la forme et de la position de leur trompe d’Eustache. Chez les jeunes enfants, celle-ci est en effet étroite (d’un diamètre d’environ 2,5 fois plus petit que celle d’un adulte) et positionnée plus horizontalement. Lors d’un rhume, d’une infection des voies respiratoires ou en cas d’allergies, le liquide qui se forme a tendance à stagner dans la trompe d’Eustache, ce qui crée un milieu propice à l’infection de l’oreille moyenne. Les enfants sont aussi plus sensibles aux otites et aux autres infections en raison de l’immaturité de leur système immunitaire. Les otites sont très courantes chez les enfants. Avant l’âge de trois ans, environ 85 % d’entre eux ont connu au moins un épisode d’otite moyenne et la moitié d’entre eux en ont connu au moins deux. L’otite moyenne peut être aiguë (d’une durée de 7 à 14 jours), persistante (plus de six semaines) ou récurrente (lorsqu’elle survient plusieurs fois durant la même saison). L’otite moyenne aiguë se manifeste par une douleur pulsatile (battement rythmé par les contractions du cœur) à l’oreille, susceptible d’irradier jusque dans la tête, ainsi que par une sensation d’oreille bouchée entraînant une baisse de l’audition. Parmi les symptômes, on retient également un malaise général, une fièvre parfois élevée, des bourdonnements et un écoulement de sécrétions jaunâtres par le
physiologique et/ou aspiration au «mouche-bébé». Il importe également de procéder à l’humidification de l’atmosphère pour lutter contre l’irritation du larynx en cas de laryngite et de recourir à un décongestionnant local, autorisé chez l’enfant La clé des maux… dès 30 mois. En principe, la plupart Le traitement andes infections ORL D’origine tibiotique par voie guérissent en 1 ou 2 segénérale n’est pas inmaines. La consultation virale dans 70% des diqué dans la rhinomédicale n’est obligacas, les infections pharyngite aiguë chez toire qu’après 2 ou 3 ORL sont le plus l’adulte comme chez jours, le temps que les souvent bénignes, l’enfant. Il n’est recompremiers symptômes se leur probabilité de mandé qu’en cas de développent. La persisguérison spontanée complication avérée, tance, la réapparition ou supposée bactérienne l’aggravation des signes atteignant 80 %. (otite moyenne aiguë cliniques, ainsi que la purulente, sinusite survenue de nouveaux aiguë purulente). symptômes doivent faire Pour les angines d’origine virale, aucune craindre une complication bactérienne. Les antibiotiques étant dans la majorité étude ne prouve l’utilité d’un traitement des cas inutiles pour traiter les infections antibiotique. En revanche, les angines ORL, une thérapeutique symptomati- aiguës à streptocoques du groupe A néque reste la principale alternative thé- cessitent la prescription d’antibiotiques rapeutique. Elle repose sur des mesu- afin d’accélérer la disparition des sympres physiques qui consistent à éviter de tômes, de limiter la contagion et de précouvrir le malade, à aérer la pièce, et à le venir le risque de complications. Si l’anfaire boire le plus souvent possible. La tibiothérapie est indiquée sans réserve prescription d’un traitement, pour faire dans certaines formes de sinusites, elle baisser la fièvre, et d’un antalgique est n’est pas indiquée d’emblée dans les sinutout indiquée. Il en est de même pour le sites maxillaires si les symptômes restent lavage des cavités nasales avec du sérum diffus, bilatéraux, d’intensité modérée et
conduit de l’oreille. Le diagnostic clinique repose sur la présence de symptômes associés à une image otoscopique précise. Une résolution clinique spontanée a lieu dans la majorité des cas.
Les règles d’or en matière de prévention n Se laver les mains plusieurs fois par
jour au savon. C’est en effet par les mains que se propage la majeure partie des maladies infectieuses respiratoires. n Utiliser des mouchoirs individuels jetables pour éternuer, tousser, se moucher, cracher. Ensuite, jeter le mouchoir dans une poubelle puis se
laver les mains.
en suivant les indications.
n Mettre la main devant sa bouche lors-
n Aérer les pièces et éviter de fumer.
que l’on tousse ou qu’on éternue, puis se laver les mains dès que possible. n Porter un masque « chirurgical » lorsqu’on est malade ou en présence d’une personne malade. n Faire vacciner les enfants contre la rougeole, la coqueluche, la rubéole
n Éviter les baignades, surtout en eaux
douces, en cas d’otite externe ou de tympan perforé, car elles sont sources de récidives ou de surinfection. n Éviter de prendre l’avion quand on est enrhumé ou prendre des médicaments pour décongestionner le nez.
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Infections ORL Un enjeu de santé publique dominés par une congestion avec écoulement nasal banal. Le recours à l’antibiothérapie est par contre indiqué sans réserve en cas d’échec d’un traitement symptomatique initial, de complications, de sinusite unilatérale associée à une infection dentaire. Chez l’enfant de plus de 2 ans, le diagnostic d’otite moyenne aiguë purulente avec douleur évoluant depuis 24h et d’une fièvre élevée associées à un tympan bombé justifie la prescription d’une antibiothérapie. Les gouttes auriculaires contenant des antibiotiques sont réservées au traitement des otites externes. D’origine virale, les infections ORL posent un réel problème de santé publique. Selon une étude réalisée par l’Inserm (France), chaque année, les rhino-pharyngites, les otites, les angines, les laryngites et les sinusites touchant les enfants sont à l’origine de 18,6 millions de consultations. Au cours de l’hiver 20052006, l’Observatoire a recensé 217 432 cas, dont 150 889 rhino-pharyngites (69 %), 36 140 otites (17 %) et 30 403 angines (14 %). Sur tous ces enfants malades, 30 % étaient âgés de 6 mois à 2 ans, 44 % de 2 à 8 ans et 26 % de 8 à 15 ans. Ce qui veut dire que ce sont les plus jeunes qui sont les plus touchés. La rhino-pharyngite arrive donc en tête des pathologies hivernales, suivie de l’otite et de l’angine. Côté financier, la même étude révèle que les infections ORL touchant les enfants sont à l’origine de 18,6 millions de consultations chaque année. Leur coût direct est estimé à plus de 1 milliard d’euros, sachant que le montant d’une ordonnance, pour ce type de pathologie s’élève en moyenne à 29,40 €, et celui d’une consultation à 22 €. À côté de ces données relatives à la connaissance de ces pathologies d’apparition fréquente, les infections ORL sont responsables de multiples recours à des thérapeutiques symptomatiques dont le rapport coût/efficacité n’est pas établi.
Pis encore, elles sont à l’origine de plus de la moitié des prescriptions antibiotiques. Cet usage ne répond pas dans la majorité des cas à des références bien établies. Il en découle l’apparition d’une résistance aux antibiotiques des principaux germes tels que l’Hæmophilus influenzae et le Streptococcus pneumoniae. La sphère ORL est aussi la porte d’entrée de multiples infections pouvant être graves, notamment les méningites.
la détérioration de l’environnement. Elle doit s’inscrire dans une stratégie d’action tripartite : la recherche, la formation et la prévention. Le premier volet consiste à programmer et à budgétiser des enquêtes épidémiologiques rigoureuses et multicentriques afin d’établir notre propre écologie où le rôle du laboratoire est capital. La seconde est la formation des médecins des unités de santé de base. L’épidémiologie
Le choix du traitement antibiotique de ces dernières est parfois une véritable «impasse» pour le clinicien. La meilleure attitude demeure la prescription rationnelle d’antibiotiques. Au Maroc, une telle option acquiert une importance de taille face à la recrudescence de maladies infectieuses liées entre autres aux changements climatiques et à
des agents étiologiques de ces infections devant être bien connue par le médecin afin de promouvoir l’utilisation judicieuse de l’antibiothérapie. Enfin, l’usage rationnel des antibiotiques par tous les publics cibles passe inévitablement par le lancement de campagnes d’information et de sensibilisation sur l’importance et la gravité de la problématique.
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Notre qualité était reconnue, aujourd’hui elle est certifiée
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‘‘ La politique de la santé
au Maroc doit relever de la concertation et non pas de la négociation ’’
Entretien avec le Professeur Moulay Ahmed Iraqui Chef du Service d’anatomo-pathologie du CHU de Casablanca et ancien secrétaire d’État à l’Environnement
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Iraqui
Malgré les étapes franchies, les problèmes liés à la santé perdurent. Pression sur les établissements de soins, faible qualité des prestations, inéquité en matière d’offres de soins, absence de couverture médicale adéquate… En orateur affirmé et acteur responsable, le Professeur Moulay Ahmed Iraqui, Chef du Service d’anatomo-pathologie du CHU de Casablanca et ancien Secrétaire d’État à l’Environnement, dévoile les grandes lignes de sa propre conception d’une refonte globale de notre système de santé. Doctinews. Plus d’un an après le lancement de la stratégie 2008-2012, quelle évaluation préliminaire faites-vous de ce projet mis en place par l’actuel département de la santé ? Le Pr IRAQUI. Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une stratégie. C’est plutôt un plan d’action visant à prendre en charge certaines maladies chroniques ou de longue durée coûteuses et de mauvais pronostics. À mon sens, pour parler d’une vraie stratégie, il faut qu’il y ait un projet avec des objectifs définis, relatifs à la prévention et aux soins curatifs et qui concernent l’ensemble de la population. Il est également indispensable que les moyens, les méthodes et les plans d’action soient parfaitement codifiés avec, en outre, un système d’évaluation permettant un réajustement. Ce n’est qu’une fois tous ces éléments réunis que l’on pourra parler de stratégie. Mais tant qu’on se limitera à quelque chose de très focal, sans que ce soit lié à la réalité et à la réalisation, on est loin d’une stratégie.
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INTERVIEW
L’AMO reste une des principales réalisations pour lesquels nous étions un vrai modèle, du pays en matière d’amélioration de l’état comme la Tunisie, commencent déjà à nous de santé de la population. Quels sont jus- concurrencer sérieusement. Cela dit, il faut tement les mécanismes à mettre en place savoir également que, mondialisation oblige, pour garantir sa généralisation, son effi- le marché du médicament évolue. C’est un cience et sa viabilité ? marché qui essaie de répondre, d’abord, à L’AMO n’est pas ce que les gens croient. la demande des plus riches dans les pays du Les gens pensent que l’obligation porte sur Nord où l’on se préoccupe peu de ce qui se la couverture, alors qu’elle porte en fait sur passe dans le Sud. Toutes ces données font la cotisation. Pour se rendre compte de cette que la rationalisation de la politique du méréalité, il suffit de considérer certaines don- dicament et l’accessibilité à ce dernier doinées, dont les actes et les médicaments non vent passer par des réformes transversales et remboursables, le ticket modérateur et les verticales qui, à titre d’exemple, vont consissoins ambulatoires exclus de la couverture ter à allouer un budget conséquent pour la médicale. recherche. Cette révision du fondement de De ce fait, si la cotisation est obligatoire et la politique de santé est indispensable pour concerne le pauvre et le riche, le rembourse- que notre industrie pharmaceutique ne soit ment est d’abord lié à la possibilité d’apporter pas dépassée par les évolutions que connaît une contribution supplémentaire. Supposons la marchandisation de la santé et la politique qu’on ait affaire à une insuffisance rénale chro- du médicament en particulier. nique dont le coût avoisine les 150 000 DH par an, il faudrait apporter 60 à 70 000 DH pour La santé est un secteur qui exige l’impliêtre remboursé pour le montant restant. Par- cation des ministères, des professionnels tant de ce fait, il n’y a que les personnes aisées publics et privés, des ONG, des collectivités qui peuvent accéder aux soins. Ces personnes locales… A-t-on réussi à développer cette ne représentent qu’une infime minorité de la culture chez les différents partenaires ? population bénéficiaire de l’AMO. Du coup, Non, au contraire, on a juste réussi à créer des nous allons nous retrouver avec une solidarité logiques sectorielles antinomiques en matière non pas du riche vis-à-vis du pauvre, mais du de respect de logique transversale. Je m’explipauvre envers le riche. Donc, il y a une inver- que. Aujourd’hui, on a l’impression que chasion du fondement du cune des parties concersystème de l’AMO. À nées, dont le ministère de partir de là, je me detutelle, les professionnels L’environnement mande si l’AMO est de la santé et ce qu’on apn’est pas considéré véritablement une réapelle la société civile, s’est comme un patrimoine lisation. Pour ce qui est fixé ses propres objectifs. à partager avec les de sa généralisation, je À mon avis, la politique générations futures, mais ne souhaite pas dans de la santé au Maroc replutôt comme une source les conditions actuelles lève d’une concertation qu’on continue à faire de jouissance immédiate, et non pas d’une négociapression sur les pauvres tion. Or, ce à quoi nous d’où le risque encouru de en leur demandant de assistons aujourd’hui, sa grave altération. cotiser et de ne pas être c’est beaucoup plus des remboursés correctenégociations avec des ment. Espérons qu’on pourra très prochaine- conflits d’intérêts évidents. C’est une négociament trouver une solution à la validation de tion très conflictuelle qui ne débouche pas sur l’effet de la mutualisation solidaire. la solution des problèmes posés. Donc, il y a un gros point d’interrogation sur la vocation Le médicament demeure une composante des différentes parties. Quant à la société ciessentielle dans la prise en charge des ma- vile, on ne sait pas ce qu’elle cherche, pas seulelades. Que fait le Maroc pour le rendre plus ment pour ce qui concerne la santé, d’ailleurs. accessible et plus efficace ? Parce que, quand on essaie de voir de plus près Depuis l’indépendance, un effort important ce que font ces ONG, on se rend compte que a été réalisé par l’industrie pharmaceutique leurs responsables utilisent la carte de la sociémarocaine, ce qui a constitué pendant long- té civile pour défendre des intérêts individuels temps une fierté pour le Maroc. Toutefois, et particuliers. Donc, pour moi, la société cidepuis une dizaine d’années, ce secteur a en- vile est potentiellement bonne. Mais jusqu’à registré une nette régression. Certains pays présent, elle ne l’a pas prouvé.
L’environnement est de plus en plus au centre des préoccupations des pouvoirs publics. En tant qu’ancien secrétaire d’État à l’Environnement, quelle est l’ampleur de la problématique ? Si tout le monde est conscient des menaces de la détérioration de l’environnement, que fait-on pour stopper ce risque ? Rien du tout. Prenons un exemple concret. Actuellement, Casablanca compte 22 000 hectares de superficie. On est en train de discuter l’extension de la région à 45 000 hectares. Une des conséquences de cette extension sera l’aggravation du problème du transport et de l’émission de gaz d’échappement. À Casablanca, l’étude Casa AIPOL, réalisée en 2000, avait révélé que 30% des enfants de la métropole présentaient déjà des maladies respiratoires. Avec ce projet, ce pourcentage évoluera inéluctablement à la hausse. Si ces 30% d’enfants atteints de maladies respiratoires étaient pris en charge, à raison de 3 000 DH/an, rien qu’en termes de traitements médicamenteux ce chiffre, multiplié par le nombre d’enfants casablancais, équivaudrait au budget du ministère de la Santé. C’est dire à quel point il s’agit d’un problème insoluble. Quand on aborde le sujet de l’environnement, la prise de conscience dont on parle n’appréhende pas l’environnement en tant que patrimoine partagé entre les générations successives. En fait, dans le monde entier on est en train de parler de l’environnement en tant que source de jouissance instantanée, quitte à le détruire demain. Dans ce cadre, qu’en est-il de la gestion des déchets hospitaliers chez nous?
INTERVIEW
Les séminaires et les rencontres à ce sujet ne se comptent plus. Des sociétés privées proposent, de manière ponctuelle, un certain nombre de solutions plus ou moins adaptées à l’intérieur d’un hôpital. En fait, la problématique de fond des déchets hospitaliers, c’est qu’elle n’est même pas formulée d’une manière scientifiquement acceptable. C’est là une carte que certains ont essayé de jouer en prétendant qu’ils contribuaient à la réduction de l’ampleur de la problématique. Mais c’est juste pour la communication publicitaire ou de la propagande et non pas dans le sens d’un projet partagé. On est donc très loin de parler d’une gestion des déchets hospitaliers. L’incinération de ces déchets peut-elle constituer une solution ? Actuellement, on est en train de revenir sur ses bienfaits. Entre 2000 et 2005, on considérait l’incinération comme une solution possible. Mais on sait maintenant que les émanations toxiques qu’elle induit sont dangereuses pour l’air qu’on respire. De ce fait, elle ne peut être indiquée que dans certains cas. Mais encore une fois, cela reste une solution ponctuelle alors que nous avons besoin d’une politique bien établie. Face aux profonds changements démographiques que connaît le Maroc et à la recrudescence de maladies graves et chroniques, quelle place occupe la prévention dans notre système de santé ? Aujourd’hui, on parle de plus en plus d’une immigration environnementale. Dans les années à venir, on prévoit 200 millions de
migrants climatiques à travers le monde. Autrement dit, le changement climatique en cours dans certaines régions du monde, comme le Bangladesh, par exemple, touchera 30% de la superficie. Même une ville comme New York est menacée d’une surélévation possible du niveau de l’océan. Le changement démographique le plus important est donc lié à l’immigration. C’est un processus qui va aggraver l’appauvrissement de la campagne et de la ville. Il importe donc de le prendre en considération en premier lieu. Pour ce qui est de la recrudescence des maladies graves et chroniques, il faut savoir que les conséquences du vieillissement et du changement de mode de vie seront aggravées par le réchauffement climatique qui donnera lieu à de nouveaux fléaux sanitaires jusque-là méconnus. En matière de prévention, la médecine mondiale évolue en fonction de la prise en charge de la demande solvable, ce qui fait de la prévention un domaine accessoire des politiques de santé à travers le monde. En ce qui nous concerne, il y a quelques tentatives, mais qui ne s’inscrivent pas dans une politique réelle. Le projet de réforme de l’exercice de la médecine stipule que la clinique peut appartenir à des non professionnels. Quel est votre avis sur ce point-là? Ce n’est pas du tout une réforme. Le Maroc dépense 80 dollars par habitant chaque année alors que les États-Unis en dépensent 5 400, les pays européens 3 000 euros et un pays comme la Tunisie, 200 à 300 dollars. Le PIB du Maroc ne représente même pas le tiers des dépenses de santé aux États-Unis dont, il faut le dire, une bonne partie de la population est exclue. C’est à partir de là qu’il faut traiter de la question de la privatisation ou de l’ouverture du capital des cliniques privées à des non professionnels de la santé. Si cette réforme était appliquée, on risque de rencontrer les mêmes problèmes que ceux soulevés plus haut pour la mise en application de l’AMO. Encore une fois, c’est la demande solvable qui sera prise en compte. Une bonne partie de la population marocaine en sera exclue. C’est une aberration totale. La politique que nous sommes en train de condamner sera renforcée par l’ouverture du capital des cliniques privées. On ne peut pas financer un domaine social en faveur de capitalistes. Donc, face à la question de la privatisation et de l’ouverture au capital étranger, ma réponse ne peut être que négative.
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Dans quelle mesure le médicament générique peut-il contribuer à élargir l’accès aux soins ? Beaucoup de personnes pensent que le générique est un médicament qui ne répond pas toujours aux normes. C’est donc une question technique qu’il faut aborder avec beaucoup de délicatesse. Pour cela, il est indispensable que la politique du médicament soit révisée. Il faut ainsi aborder cette catégorie de produits dans sa véritable utilité tout en établissant un certain nombre de priorités pour ne pas prendre un médicament de confort pour un médicament de nécessité. Il faut également hiérarchiser les besoins. Ce n’est que dans ces conditions-là qu’on trouvera la solution la plus appropriée à la problématique des génériques. Et ce qui est valable pour le générique l’est aussi pour le droit de substitution et du rôle à assigner au pharmacien, cet acteur incontournable de tout système de santé. L’effectif des ressources humaines dans le secteur de la santé est en-dessous des normes internationales. Que pensez-vous de la formation dans ce domaine ? En matière de couverture territoriale en ressources humaines de la santé, selon les classifications internationales, le Maroc se trouve dans une mauvaise position. Si on prend comme repère les médecins, je crois que dans notre pays, il y a environ 18 000 médecins actuellement en exercice. Comparativement à la France, qui en compte 215 000 et espère arriver à 235 000, on devrait être 120 000. Je n’aime pas les comparaisons, mais on va dire que le Maroc a ouvert un chantier en 2007 qui, à l’horizon 2020, va permettre de faire passer de 825 à 3 300 le nombre d’étudiants inscrits en médecine. Bien entendu, c’est un projet parfaitement pertinent. Mais il doit être soutenu par une politique identique en ce qui concerne la formation des pharmaciens et des infirmiers. Le but est de parvenir à un certain équilibre entre les différents professionnels de la santé. Ce chantier doit être également mené en fonction d’une précarité encore plus importante que celle numérique et qui est la disparité spatiale en termes d’implantation des médecins dans les différentes régions. Le projet doit donc combler plusieurs lacunes à la fois. De nouvelles facultés doivent être créées dans d’autres villes et une réforme pédagogique mise en place de sorte que le futur praticien puisse répondre efficacement aux besoins de la population. Tout cela implique, bien sûr, une autre politique de santé que celle menée actuellement.
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Institutionnel
Maroc Alzheimer
Agir contre l’oubli
«
L
Première cause de démence, la fréquence de la maladie d’Alzheimer, dont la prise en charge multidimensionnelle est très lourde, augmente en même temps que l’allongement de l’espérance de vie. Pour le moment, seule l’association Maroc Alzheimer vient au secours des patients et de leurs familles. Éclairage.
a mémoire défaillante de ma données qui le prouvent. C’est ainsi qu’avec mère l’a replongée, pendant les une augmentation de 5 % de la population derniers mois de sa vie, dans son âgée de 65 ans et plus, d’ici 2010, ils seront enfance. Redevenue soudain une plus de 50 000 Marocains à être atteints petite fille, puis une très jeune fille tôt ma- de l’Alzheimer. Sachant que le risque de riée, elle s’est mise à me parler, à se confier, contracter cette maladie varie entre 2 et 3% convoquant les morts et les vivants (…). à partir de 65 ans, de 5 % à 70 ans, de 8 à 10 Pendant des journées entières, je l’ai écou- % chez les personnes âgées de 75 ans et de tée, j’ai suivi ses incohérences, j’ai souffert 30 % chez celles ayant 85 ans. et, en même temps, je l’ai découverte.» Mais au-delà de ces considérations pureBeaucoup plus qu’un chef-d’œuvre litté- ment statistiques, ce sont principalement raire, «Sur ma mère», de Tahar Benjelloun, les volets médical, psychologique, et socioest avant tout un témoignage saisissant, économique qu’ils importe de considérer. simple et direct, sur le vécu d’une person- La perception de la maladie comme une ne atteinte de la maladie d’Alzheimer. En fatalité liée à l’âge avancé, avec tout ce que plus, ce récit d’une étape de vie, sombre cela implique comme répercussions sur le et pénible, que la plume de ce géant de la retard du diagnostic, retrace les contours littérature maghrébine a su merveilleuse- d’une maladie actuellement sans issue dans ment dévoiler avec élégance et pudeur, est le contexte marocain. Souvent désignée véridique. par l’expression dialecL’Alzheimer, voilà une tale «kharaf addimagh» maladie parmi les plus (vieillesse du cerveau), lourdes à gérer et pour le tableau est davantage Au Maroc, plus laquelle aucun traiteassombri par le manque de 20 000 personnes ment efficace n’est disavéré d’infrastructures ponible. On compte sanitaires appropriées souffriraient 25 millions de malades pour sa nécessaire prise en actuellement de la dans le monde, charge. D’autant qu’à la maladie d’Alzheimer. 750 000 cas en France perte de mémoire se grefet deux à trois fois plus fent d’autres conséquenaux États-Unis. Notre ces encore plus graves telpays n’est malheureusement pas épargné. les que capacités intellectuelles amoindries, On estime qu’il y a plus de 20000 person- autonomie réduite … dont l’accompagnenes souffrant de cette pathologie dans le ment devient un lourd fardeau pour l’enRoyaume. Et ce n’est que le début, ce fléau tourage confronté à la gestion d’une maétant en pleine évolution. ladie incurable. Facteur aggravant, même Les changements démographiques qui le traitement qui freine la dégradation de tendent vers le vieillissement de la popu- la mémoire n’est pas à la portée de tout le lation, l’allongement de l’espérance de vie, monde, le coût des médicaments dépassant et le nombre de cas relevés sont autant de les 1 200 DH par mois.
La percée de l’Association Maroc Alzheimer Du côté des instances gouvernementales, c’est l’inertie totale. Au moment où la prise en charge devrait s’inscrire dans une stratégie globale pour une meilleure qualité de vie du malade et de son environnement familial, ces derniers sont livrés à eux-mêmes. Qu’en est-il du fameux slogan «la santé pour tous» ? On est très loin de ce rêve utopique. En attendant, seule l’association Maroc Alzheimer fait face, tant bien que mal. Une mission qui n’est pas une mince affaire et à laquelle s’est attelée une poignée de neurologues, avec une volonté admira-
Un peu d’histoire
L
a maladie d’Alzheimer a été décrite pour la première fois en 1907 par le neuropathologiste allemand Aloïs Alzheimer (1864-1915), suite à l’observation du cas de Madame Auguste D, qui présentait des troubles du comportement associés à une détérioration intellectuelle. Aloïs Alzheimer a fait le lien entre le déclin de certaines fonctions intellectuelles survenant chez des personnes de moins de 65 ans et des lésions neuro-anatomiques caractéristiques retrouvées dans le cerveau : les plaques séniles. Plus tard, d’autres lésions typiques de cette maladie ont été identifiées: les dégénérescences neurofibrillaires constituées de filaments qui détruisent les neurones peu à peu.
Institutionnel ble. à leur tête, le professeur Mustapha El Alaoui Faris, chef du service Neurologie A et Neuropsychologie à l’hôpital des Spécialités à Rabat. À cette louable initiative, amorcée en 2005, se sont jointes les premières concernées, qui sont les familles des personnes atteintes. Tous ensemble, ils ont décidé de lutter contre ce mal qui amoindrit nos aînés. De là, l’éducation sanitaire des familles des patients et du grand public s’est imposée avec évidence. Partant du fait que la prévention passe ipso facto par l’information, l’association se charge de leur fournir des renseignements sur la maladie, son évolution, ses conséquences et les avancées de la recherche scientifique et médicale, avec l’objectif d’améliorer l’accompagnement et la prise en charge du malade. En outre, des espaces d’écoute, d’entraide et de partage d’expériences, animés par des bénévoles et des intervenants professionnels, sont développés à leur profit. Ce qui leur permet de rompre avec le douloureux quotidien de la maladie. Le volet scientifique n’est pas en reste. Bon nombre de rencontres scientifiques, qui ont été organisées autour de thématiques en rapport avec l’affection, ont réuni les spécialistes impliqués dans sa gestion afin d’échanger leurs expériences et leurs réflexions sur ce problème de santé publique. En parallèle, l’amélioration du quotidien du malade, par le biais de la formation des personnes qui en ont la charge, figure parmi les objectifs de l’ONG. Cette formation, prodiguée par des professionnels accomplis, consiste à leur donner les repères et les moyens nécessaires pour mieux répondre aux besoins des malades qui s’avèrent de plus en plus diversifiés et complexes. Mais l’aventure de Maroc Alzheimer ne se limite pas à cette liste d’objectifs, certes non exhaustive, qu’elle s’est fixée depuis sa création, et qui se concrétise au fil des années. Outre ses actions orientées vers l’entourage du malade, elle se focalise également sur la sensibilisation des pouvoirs publics en insistant particulièrement sur la nécessite de mettre en place des centres de mémoire afin d’alléger la souffrance des malades. À l’instar d’autres pays, ces structures s’avèrent les mieux adaptées pour garantir le diagnostic précoce de la maladie. La formation de spécialistes en neurologie et en psychiatrie, ainsi que celle d’assistantes sociales dédiées
Maria BENABDELJLIL Professeur au Service de Neurologie A Hôpital des Spécialités, Rabat Quelles sont les principales réalisations de l’association Maroc Alzheimer? Depuis sa création, l’association Maroc Alzheimer, qui est constituée de bénévoles, organise régulièrement -en moyenne une fois par trimestre-, des réunions d’information destinées aux proches des patients, au cours desquelles sont discutés les différents aspects de la maladie et les problèmes qu’elle pose à l’entourage du malade. Les parents des personnes atteintes et les professionnels de la santé échangent leurs expériences de façon très enrichissante. Nous avons aussi mis en place des groupes de parole et de soutien, qui regroupent quelques parents de malades autour de neurologues et de psychologues, afin de permettre à ces personnes de parler de leur vécu personnel face à la maladie d’Alzheimer de leur proche. Des séminaires de formation, destinés aux médecins généralistes et aux spécialistes, ont été également organisés afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge. L’association a aussi organisé des conférences de presse à l’occasion de la Journée Mondiale de la maladie d’Alzheimer et les membres du bureau ont souvent participé à des émissions radiophoniques.
Sommes-nous prêts à faire face à la recrudescence de cette maladie dans les années à venir ? En l’état actuel des choses, nous ne sommes pas prêts à prendre en charge correctement cette maladie. Le nombre de neurologues est insuffisant au Maroc et il faudrait multiplier les centres de mémoire, avec d’autres professionnels formés, en
à la prise en charge des personnes atteintes sont une de ses nombreuses autres revendications. Il est clair que l’implication de l’État est primordiale. Car pour préparer un avenir meilleur à cette catégorie de citoyens vulnérables, c’est aujourd’hui qu’on doit commencer.
particulier des neuropsychologues, qui réalisent les tests de mémoire pour le diagnostic. Par ailleurs, il n’existe pas de structures pouvant prendre en charge ces malades pour la journée afin de soulager les familles, et c’est souvent un membre de la famille, qu’on appelle l’aidant principal, qui est amené à rester à plein temps avec le patient, ce qui représente un fardeau très lourd. Il n’existe pas non plus d’institutions de long séjour pour certains patients qui ne peuvent être pris en charge à domicile. Enfin, les médicaments restent très chers, ce qui prive une partie de la population d’y avoir accès.
Vous êtes peut-être la seule association qui s’intéresse à cette problématique. Comment élargir le cercle des intervenants ? Il existe d’autres associations, mais il faudrait coordonner les différentes activités. Élargir le cercle passe, bien sûr, par l’information et la sensibilisation pour augmenter le nombre de participants aux réunions. Il faudrait aussi l’implication de plus de bénévoles pour pouvoir réaliser plus d’actions sur le terrain et que nous puissions ouvrir un réel dialogue avec les pouvoirs publics pour que soient envisagées des stratégies dans le long terme, en matière de prise en charge et d’aide aux patients et à leurs familles.
Association Maroc Alzheimer Service de Neurologie A et Neuropsychologie Hôpital des Spécialités Rabat Maroc GSM : 06 658 428 265 (heures bureau) E-mail : contact@marocalzheimer.com Site Web : www.marocalzheimer.com
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Alternative
Thym
Une plante aux vertus insoupçonnées
Le thym tend à disparaître peu à peu de la pharmacopée. Pourtant, la tradition populaire ne l’a jamais oublié puisqu´il continue à nous accompagner dans notre vie quotidienne, tant pour ses usages médicinaux et cosmétiques que culinaires. Avec la collaboration de Yasmina ATTIA, Pharmacienne, responsable des achats chez la Société nouvelle Pharmac.
L
e Ramadan et l´automne/ hiver sont une période où troubles gastro-intestinaux, grippe, sinusite, infections respiratoires hautes… deviennent le lot quotidien pour de nombreuses personnes. Qu’ils soient liés au changement brutal du climat ou à une mauvaise hygiène de vie, ces désagréments peuvent altérer considérablement la qualité de vie des patients. Voici une belle occasion de s’intéresser aux vertus du thym.
De la famille des Lamiacées, comme le basilic, le thym pousse de façon spontanée dans les endroits secs et ensoleillés, et fleurit abondamment entre mai et juillet. Originaire du pourtour méditerranéen, c’est un petit arbuste ne dépassant pas 40 cm de hauteur. Ses tiges portent de nombreuses petites feuilles pointues, mellifères, d’odeur piquante et de goût amer. Au Maroc, le thym croît dans le Rif et dans le Haut et le Moyen Atlas. Très prisé en cuisine, il fait la réputation mondiale de nombreuses spécialités culinaires de notre pays et, parallèlement, c´est la plante la plus utilisée dans la médecine traditionnelle marocaine.
Alternative L’ennemi des « petits maux » luer dans une huile végétale (huiles d´argan, Riche en huile essentielle (thymol, car- d´amandes douces …). vacrol) et en flavonoïdes, ce précieux végé- Outre son action bénéfique sur les dertal est connu pour ses propriétés antisep- matoses, les furoncles, les plaies, la chute tiques, anti-virales, antibiotiques et pour des cheveux, la pédiculose et la gale, il est la destruction des virus et des bactéries de aussi bénéfique dans les soins dentaires l’atmosphère, ainsi que contre les maladies et buccaux. Utilisée en bain de bouche ou infectieuses. en gargarisme, une décoction de thym est Les sphères ORL et pulmonaire sont ses notamment efficace contre la mauvaise haterrains de prédilection. Il fait d’ailleurs leine et les maux de bouche (inflammation partie de la composition de nombreuses des gencives, aphtes). spécialités pharmaceutiques destinées au Le thym est également recommandé pour soin de ce système. En infusion, il apaise les l’hypotension, les parasites, les affections maladies des voies respiraurinaires, les insomnies, toires: bronchite, rhume, l´angoisse, la neurasthénie grippe, mal de gorge et et les déficiences nerveuRiche en asthme. Le malade éprouve ses, l’interruption momenhuile essentielle, un rapide soulagement dès tanée des menstruations les premières gorgées. et les leucorrhées. Sans le thym agit plus En ce qui concerne la oublier son pouvoir préspécifiquement sphère digestive, le thym a ventif contre les récidives sur la sphère ORL la faculté de réduire les bald’infections virales comet pulmonaire. lonnements et de stimuler me le zona et les boutons l’appétit. Il favorise égaled’herpès. ment la digestion et aide à Enfin, cette plante aromaabsorber les aliments contenant beaucoup tique entre dans la composition de nomde fer. Connu par les Grecs pour son effet breux produits de beauté. Son eau resserre stimulant, il a en effet un pouvoir énergé- les pores de la peau, son huile revitalise le tique en agissant contre la fatigue et l’ané- cuir chevelu et tonifie le corps. mie. Son effet est loin d´être négligeable Utilisé en infusion, fumigation, gargarisme, pour favoriser la circulation sanguine (effet compresses, le thym est utilisé depuis la nuit anti-cellulite). Là, c’est en friction que son des temps pour ses innombrables vertus. huile est la plus bénéfique. Toujours en fric- Bien que les essais permettant de tester son tion, il soulage les douleurs d’origine rhu- efficacité soient très rares, une longue pramatismale et possède un véritable pouvoir tique clinique ininterrompue de même que antispasmodique. En massage sur les zones les opinions convergentes de nombreux orconcernées, il dénoue les tensions et apaise ganismes de santé, dont l’OMS, ont fait en les contractures musculaires. sorte que la majorité des usages médicinaux Attention, l’huile essentielle de thym est traditionnels du thym soient aujourd’hui très irritante. Il convient donc de bien la di- reconnus.
Comment utiliser le thym ? Infusion n Laisser infuser 1 tête de sommité
ou 1 cuillère à soupe de feuilles dans 1 tasse d’eau bouillante pendant 10 minutes, n Filtrer et boire chaud.
Gargarismes n Faire une infusion en diminuant
l’eau de moitié et faire avec des gargarismes.
Décoction n Faire bouillir 1 cuillère à soupe de
feuilles dans 1,5 l d’eau pendant 10 minutes, n Filtrer et boire chaud.
Compresses n Faire une infusion, mouiller une
compresse puis l´appliquer sur la région affectée.
Vapeur/fumigation n Jeter une poignée de thym dans
une casserole d’eau chaude, n Respirer cette vapeur pendant 5 minutes en se couvrant la tête avec une grande serviette de bain.
Pour profiter de tous les bienfaits du thym n Éviter le thym en cas d’allergie aux
INDICATIONS DE L’huile essentielle de thym (Thymus vulgaris) n Acné, gale, eczéma, furoncles : 10 gouttes dans 50 ml d’huile végétale, n Infection respiratoire : 20 gouttes dans 100 ml d’huile en massage en haut de
la poitrine, n Fortifiant général : 3-4 gouttes en diffusion dans l’air ou dans le bain, n Rhumatismes, crise de goutte : 20 gouttes dans 100 ml d’huile d’arnica en massage, n Tonifiant capillaire : 2-3 gouttes dans le shampooing, n Douleurs de dos, lumbago, sciatique : 20 gouttes dans 100 ml d’huile d’arnica, en massage.
plantes de la famille des labiées (famille de la menthe), n L´éviter durant une grossesse ou en cas d’allaitement, n Ne jamais prendre d’huile essentielle de thym par voie orale, n Ne jamais appliquer d’huile essentielle de thym sur la peau sans la diluer, n Ne jamais appliquer d’huile essentielle de thym, même diluée, sur une plaie ouverte.
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Sélection
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diagnostic précoce des cancers de l’enfant
Un manuel est désormais disponible Premier praticien à être généralement confronté au diagnostic des maladies lourdes, le médecin généraliste est parfois insuffisamment outillé face à ce type d’affections. « Diagnostic précoce des cancers de l’enfant au Maroc » se propose de répondre à cette problématique.
M
Coordination le Professeur Fouzia Msefer Alaoui Titre Diagnostic précoce des cancers de l’enfant au Maroc, Ouvrage collectif, Édition Empreintes Édition (septembre 2008) Nombre de pages 142.
algré leur rareté relative (1000 à 1200 nouveaux cas par an au Maroc sur 40.000 nouveaux cas de cancers par an chez l’ensemble des pays dans le monde), les cancers de l’enfant méritent une attention particulière et un statut de priorité en matière de santé publique. En effet, si leur diagnostic est posé tôt et leur prise en charge est adéquate, ils guérissent très souvent. Chez nous, le diagnostic tardif reste la pierre d’achoppement pour faire face à ce fléau rendant les soins relativement inefficaces. Dans ce contexte, «le rôle du médecin généraliste ou non oncologue dans les cancers de l’enfant est primordial aussi bien dans le diagnostic précoce, une orientation adéquate que dans la surveillance thérapeutique et pédiatrique de ce patient qui est d’abord un enfant», lit-on dans une des contributions du professeur Fouzia Msefer Alaoui, coordinatrice de cette publication collective. Ex-Chef du service de Pédiatrie II Hémato-Oncologie de l’Hôpital d’Enfants de Rabat, le professeur Fouzia Msefer Alaoui est également présidente de l’Avenir, l’Association des Parents et Amis des Enfants atteints de cancer, créée en 1986. Ses activités de soutien médical et social au Service d’Hé-
Avec la collaboration du Pr Fouzia MSEFER ALAOUI, Présidente de l’association L’avenir.
mato-Oncologie Pédiatrique actuel, d’hébergement des familles et de leur transport, tournent autour d’un seul objectif : améliorer les conditions de traitement des enfants atteints de cancer. La coordination de cet ouvrage pluridisciplinaire est un exemple de son engagement. Celui-ci entre dans le cadre d’un vaste programme international intitulé «Mon enfant, ma bataille». À l’appel à projets de l’Union Internationale Contre le Cancer lancée en 2005 en collaboration avec Sanofi-Aventis, l’Association Avenir a proposé un projet baptisé : «Campagne nationale pour le diagnostic précoce des cancers de l’enfant au Maroc». Pour mener à bien ce projet, elle
s’est associée à l’Association Lalla Salma de lutte contre le Cancer (ALSC), à la Société Marocaine d’Hémato-Oncologie Pédiatrique (SMHOP) et au ministère de la Santé. Parmi les publics cibles de ce plan d’action, les professionnels de la santé de proximité. Un tel intérêt s’appuie sur une étude qualitative des causes du diagnostic tardif. Celle-ci a en effet montré que «ces professionnels ne pensent pas souvent au cancer chez l’enfant, et quand ils y pensent, ils ne savent pas quoi faire.» La formation continue de ces praticiens s’est donc imposée comme une évidence. Une telle action a été couronnée par la mise à leur disposition de ce manuel et d’une affiche, deux documents pratiques pour ne pas laisser passer un enfant atteint de cancer sans au moins le suspecter. Après un aperçu sur l’état des lieux en termes de prise en charge de l’enfant cancéreux, cet ouvrage de 142 pages présente les démarches diagnostiques et thérapeutiques à retenir dans ce cadre. La conduite à tenir est le fruit de la pratique d’un panel de spécialistes marocains impliqués dans la prise en charge de cette catégorie de maladies infantiles dont des hématologues, des pédiatres hémato-oncologues et des chirurgiens pédiatres.
Offert à tous les médecins marocains, généralistes et pédiatres, des secteurs public et privé, et diffusé par l’intermédiaire des Directions régionales de la Santé. Pour ceux qui ne l’ont pas encore reçu, cet ouvrage est disponible à la Maison de l’Avenir, Hay Nahda II, Rabat. Tél. : 0537 754174 . Fax : 0537 756011 Adresse électronique : avenir.2@menara.ma site web : www.almoustakbal.org
Détente
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Le corps humain en chiffres… es discutent : 10.000 est le nombre de neurones qu’on Deux jeunes femm ... te tê e perd par jour à partir de 20 ans, 50.000 à 40 - Oh ben, t’en fais un rmis de conduire... pe on m té ra re co ans et 100.000 à 90 ans. Du coup, le cerveau en - J’ai ce qui s’est passé ? ... stnt e ’ oi qu , -p re nd uv ro pa un a m - Oh «maigrit» au fil des ans, perdant au total arrivée devant passait bien. Je suis is le tour. fo 30 it fa i - Au début tout se j’a . u.. ea quelque 300 g pour un poids moyen de 1,4 kg é 30 sur le pann comme c’était marqu chez les femmes et 1,6 kg chez les hommes. nd : Et sa copine lui répo s? ur to de en bi m co de - Et tu t’es trompée Le cœur bat 70 fois par minute, 4 200 fois à téléphone avec ses s soirées pendue au se es ut to e ss pa i qu e m m fe e un l’heure, 100.000 fois par jour pour un total de st C’e 15 minutes. e in pe à s rè ap e s. ch copine plus de 3 milliards dans la vie. pel et raccro la femme fait un ap Mais cette fois-là, de: copine ? Son mari lui deman t’es fâchée avec une tu , sse pa se i qu ce - Qu’estd’hui ! rlé une heure aujour Tu n’as même pas pa o! trompée de numér - Je sais, je me suis u honteux : ecin et lui dit, un pe éd m n so ez ch te en es culottes, Un homme se prés e que je fais dans m rc pa ir vo us vo ns je vie - Bonjour docteur, ce... en in us prescrire un nt co l’in j’ai de d anxieux, je vais vo an gr s trè un es êt us - Ha oui, je vois. Vo un mois. passez me voir dans Re . nt sa lli ui tranq chez le médecin : ur to itement, re tra l’origine du de s oi m un s rè Ap ? ez vous signal S.O.S l’expression - Alors, comment all mes culottes, ns da rs ou uj initiales de to is fa - Ben, je «S.O.S.» reprend les vez m’en fous je nt na te s !» c’est à dire «Sau ain ul m So ais m ise «Save our gla C’est an e. nc t… lle en ce ex em complèt détresse par de l na sig le », es nos âm l’a inventé tre américain, qui in pe un , se or M l rit, transSamue ut être facilement éc pe i qu t be ha alp un isque ce sysavec tout s rudimentaires, pu en oy m s de ec av çu ement : le mis et re sur deux signes seul ge ta yp cr un r su se tème repo aiment mis point et le trait. us les temps qui a vr to de .» .S .O «S ier Le prem nic, dans la , c’est celui du Tita se or m de co le de au mon ril 1912. ais nuit du 14 au 15 av urd’hui dépassé, m de Morse est aujo co Le ica un m m co P A rs dans les on l’emploie toujou I G S A e. in ar m tions de la
REPONSE N°13 juillet 2009
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