Doctinews N°60 Novembrev 2013

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MAGAZINE PROFESSIONNEL D’INFORMATION MÉDICALE

INTERVIEW

MICHÈLE BOIRON

# 60 - NOVEMBRE 2013

PHARMACIEN, ADMINISTRATEUR DES LABORATOIRES BOIRON

EUCARBON® POUR LE SCI

Dispensé de timbrage, Autorisation n° 1397 - www.doctinews.com

ÉVALUATION DE LA SPC D’EUCARBON® 2005 – 2009

ALTERNATIVE

DOSSIER

MICRONUTRIMENTS

DES SUBSTANCES ORGANIQUES VITALES

SOMMEIL DU SUJET ÂGÉ

DES PARTICULARITÉS À CONNAÎTRE FONDAMENTAUX NOUVEAUX ANTICOAGULANTS ORAUX


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ÉDITO

MIEUX DORMIR POUR MIEUX VIEILLIR semaine de vie fœtale, environ 30 à 40 % chez le nourrisson et plus que 20 % chez l’adulte. Au fil du temps, les besoins en sommeil diminuent, mais le sommeil, lui, est tout aussi essentiel. Il favorise la reconstitution des stocks énergétiques des cellules musculaires et nerveuses, la production d’hormones de croissance, la régulation de fonctions telles que la glycémie, l’élimination de toxines et déchets, le stockage et l’organisation des connaissances… Malheureusement, les besoins en sommeil ne sont pas toujours respectés. Ils ne sont pas toujours conciliables avec les rythmes scolaires et la charge de travail imposée aux enfants, puis aux adolescents. Ils ne le sont pas toujours non plus avec les contraintes liées à la vie socioprofessionnelle. Alors, quoi de plus « facile » que de rogner quelques heures par ci ou quelques heures par là, et d’accumuler une dette de sommeil qu’il faudra bien rembourser à un moment ou à un autre ! Et voilà qu’au moment même où ces « contraintes » sont levées (les seniors ont droit à une retraite bien méritée), la Ismaïl Berrada qualité du sommeil s’altère. Le sommeil devient plus léger, plus fragmenté et de nombreux facteurs comme un changement Nous consacrons en moyenne un tiers de repères, la maladie, les médicaments… sont susceptibles de de notre existence à… dormir ! Un le perturber. besoin fondamental vital car, sans Au final, les risques de perturbations du sommeil sont présents sommeil, il n’y a pas de vie. à tous les âges de la vie et peu d’entre nous y sont Le nourrisson l’a bien compris, lui qui suffisamment sensibles. L’hygiène alimentaire a su se frayer un consacre spontanément 17 à 18 heures chemin dans le vaste champ de la de son temps à dormir. prévention, mais l’hygiène du sommeil Au cours de cette n’a pas encore acquis son titre de période, c’est d’ailleurs L’HYGIÈNE DU noblesse. Or, au même titre que le sommeil paradoxal, l’alimentation, le sommeil impacte qui permet la SOMMEIL N’A inévitablement la santé. Si mieux manger maturation du PAS ENCORE permet de mieux vieillir, mieux dormir cerveau, qui ACQUIS SON permet aussi de mieux vieillir. L’éducation prédomine. Il TITRE DE au sommeil devrait donc faire partie représente près de NOBLESSE inhérente des programmes de 50 % du temps de prévention en matière de santé ! sommeil à la 36e

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NOVEMBRE 2013 # 60

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DOSSIER

SOMMEIL DU SUJET ÂGÉ DES PARTICULARITÉS À CONNAÎTRE

10 FONDAMENTAUX

NOUVEAUX ANTICOAGULANTS ORAUX Est-ce la fin des AVK ?

42 INSTITUTIONNEL

SIDA Où en sommes-nous au Maroc ?

44 ALTERNATIVE

MICRONUTRIMENTS Des substances organiques vitales

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10

NOUVEAUX ANTICOAGULANTS ORAUX

INTERVIEW

MICHÈLE BOIRON PHARMACIEN, ADMINISTRATEUR DES LABORATOIRES BOIRON

26 SPÉCIAL

EUCARBON® POUR LE SCI Évaluation de la SPC d’Eucarbon® 2005 – 2009

06 FLASH

HÔPITAL DES SPÉCIALITÉS La pharmacie certifiée ISO 9001

12 ZOOM

44

REMODELAGE DU VISAGE Les alternatives à la chirurgie

MICRONUTRIMENTS Directeur de publication et de la rédaction, Ismaïl BERRADA - Rédactrice en chef, Corinne LANGEVIN Journaliste, Chafik ETTOUBAJI - Secrétaire de rédaction, Amina LAHRICHI - Design et infographie, Yassir EL HABBI Direction commerciale, A. BERRADA - Chef de publicité, Leila BAHAR Impression, Idéale - DOCTINEWS est édité par Prestige diffusion, 81, avenue Mers Sultan, 5e étage, CP 20100, Casablanca. Tél. : +212 5 22 27 40 46/69 - Fax : +212 5 22 27 40 32 E-mail : contact@doctinews.com - Site : www.doctinews.com - Dossier de presse : 08/22 Dépôt légal : 2008 PE0049 - ISSN : 2028 00 92 - DOCTINEWS est tiré à 25.000 exemplaires 4 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

46 PHARMACOVIGILANCE CONGRÈS DE PHARMACOVIGILANCE Le partenariat africain

48 SÉLECTION

LES MALADIES DE LA THYROÏDE Le précis de thyroïdologie


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FLASH HÔPITAL DES SPÉCIALITÉS

LA PHARMACIE CERTIFIÉE ISO 9001 Aujourd’hui le domaine hospitalier vit dans un contexte concurrentiel, en termes de prestations de soins, dont l’objectif principal est de viser la satisfaction du client. Le management par la qualité consiste par conséquent à mettre en place une organisation orientée vers le client. Dans cet objectif la pharmacie de l’hôpital des Spécialités de Rabat a choisi de mettre en place un système de management de la qualité qui concerne les activités relatives à l’évaluation des besoins, à la gestion des stocks et à la mise à disposition des médicaments et des dispositifs médicaux pour le compte des services hospitaliers. Ce système répond aux exigences de la norme ISO 9001 version 2008, et des exigences réglementaires et légales auxquelles est soumise la pharmacie. L’obtention de cette certification constitue une première au niveau national pour un service de pharmacie hospitalière relevant du secteur public. Pour consulter l’article complet proposé par la pharmacie de l’Hôpital des Spécialités de Rabat : http : //www.doctinews.com/images/Actus/CERTIFICATION%20HSR.pdf

MINISTÈRE DE L’ARTISANAT, DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

NOMINATION DU PR FATIMA MAROUAN

COURS SUPÉRIEUR DE SÉNOLOGIE

RENDEZ-VOUS FIN NOVEMBRE Le prochain cours destiné à l’obtention du diplôme supérieur de sénologie aura lieu du 28 au 30 novembre 2013 à Marrakech. Organisé par l’université mobile de mastologie Nanosmed dont la Société marocaine des maladies du sein (SMMS) fait partie, ce cours portera sur le module consacré à la pathologie bénigne du sein (facteurs de risques, tumeurs frontières, carcinomes in situ…). A noter qu’il coïncidera avec le IVe congrès de la SMMS. Pour tous renseignements : www.smms-manosmed.ma

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UN NOUVEAU DIRECTEUR

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e Pr Fatima Marouan a été nommé ministre de l’Artisanat, de l’Economie sociale et solidaire. Exprofesseur/chercheur à la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca et ancienne chef de service Endocrinologie/Diabétologie et Nutrition au CHU Ibn Rochd de Casablanca, le Dr Fatima Marouan exerce dans le secteur privé depuis 2005 en qualité de médecin spécialiste en endocrinologie/diabétologie/ maladies et la nutrition. Elle est également membre du Conseil national du Rassemblement National des Indépendants et du Conseil de la région du GrandCasablanca.

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Jilali Hazim a pris officiellement ses fonctions de directeur de l’Agence nationale d’assurance maladie (ANAM) lundi 7 octobre 2013. Au cours de la cérémonie d’installation qu’il a présidé, le ministre de la Santé, le Pr El Houssaine Louardi, a précisé que M. Jilali Hazim, qui a exercé dans le domaine de la santé pendant 28 ans, saura donner une

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nouvelle impulsion à cette institution pour la mise en place et la régulation du régime de l'assurance maladie obligatoire (AMO) et la généralisation du régime d'assistance médicale (Ramed). Il a également salué les efforts déployés par l'ancien directeur de l'ANAM, Chakib Tazi, et son dévouement au service de cet établissement.

RÉDACTION SCIENTIFIQUE

FORMATION POUR LES ONCOLOGUES

La Fondation Lalla Salma et les laboratoires Roche organisent des sessions de formation destinées à la rédaction scientifique en oncologie. Ces sessions se déroulent à Fès, Rabat et Casablanca dès le 2 novembre. Elles s’adressent aux oncologues ayant une première expérience en rédaction amenés à préparer des abstracts pour des congrès, des articles de recherche pour des publications scientifiques et des dossiers de recherche clinique. La formation sera assurée par le professeur Hervé Maisonneuve, docteur en médecine et professeur associé en santé publique (Université Claude Bernard Lyon 1).


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Vous lancez un nouveau produit, une nouvelle présentation, un nouveau dosage…

Cette rubrique est la vôtre

DIFAL®

FLAMIX®

DU NOUVEAU CONTRE L'INFLAMMATION ET LA DOULEUR

DICLOFÉNAC SODIQUE

LA GAMME S’ENRICHIE

Les laboratoires Afric-Phar ont le plaisir de vous annoncer la mise sur le marché de leur nouvelle spécialité Flamix®, à base de Méloxicam. Anti-inflammatoire non stéroïdien de la famille des oxicams, Flamix® réduit efficacement l’inflammation et la douleur dès la 1ère heure. Flamix® est indiqué dans : ❱❱ Le traitement symptomatique de courte durée des poussées d’arthrose ; ❱❱ Le traitement symptomatique au long cours de la polyarthrite rhumatoïde ; ❱❱ Le traitement symptomatique au long cours de la spondylarthrite ankylosante. Flamix® est présenté en Boîtes de 14 comprimés : ❱❱ Flamix® 7,5 mg de Méloxicam au PPM de 36,20 Dhs ❱❱ Flamix® 15 mg de Méloxicam au PPM de 60,90 Dhs.

Les laboratoires Galenica ont le plaisir d’annoncer la mise sur le marché d’une nouvelle forme de leur spécialité DIFAL®. Après les comprimés, les suppositoires et la solution injectable, DIFAL®, à base de Diclofénac Sodique, est désormais proposée sous forme de gel. DIFAL® Gel 1 % est indiqué dans le traitement symptomatique de la douleur en cas de : ❱❱ Traumatismes bénins ❱❱ Entorses et contusions ❱❱ Tendinites musculaires ❱❱ Oedèmes post-opératoires et post-traumatiques ❱❱ Entorses des membres supérieurs et inférieurs DIFAL® Gel 1 % existe en deux présentations : ❱❱ DIFAL® Gel 1 %, tube de 20 g au PPM de 19,00 Dhs ❱❱ DIFAL® Gel 1 %, tube de 50 g au PPM de 38,20 Dhs.

DIFAL GEL 2 %

DICLOFENAC SODIQUE Laboratoires : Galenica Indication : Ains Présentations : Tube de 20 g PPM : 19,00 dhs Tube de 50 g PPM : 38,20 dhs

LOVANIC 500 MG

LEVOFLOXACINE

Laboratoires : Sothema Indication : Antibiotique appartenant à la famille des

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fluoroquinolones Présentations : Boîte de 5 comprimés PPM : 80 dhs Boîte de 10 comprimés PPM : 140,80 dhs

Boîte de 60 comprimés à libération modifiée PPM : 68,50 dhs

GLYCEMAT 30 MG LM

Laboratoires : Sothema Indication : Traitement de l'arthrose par injection intra-articulaire d'acide hyaluronique Présentations : Boîte renfermant 1 seringue stérile pré remplie de 2 ml et une aiguille PPM : 295 dhs Boîte renfermant 3 seringues stériles pré remplies de 2 ml et 3 aiguilles PPM : 840 dhs

GLICLAZIDE

Laboratoires : Promopharm Indication : Agent hypoglycémiant apparenté aux sulfonylurées Présentations : Boîte de 30 comprimés à libération modifiée PPM : 38,90 dhs

ARTROVIAL

HYALURONATE DE SODIUM


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NOUVEAUX ANTICOAGULANTS ORAUX

EST-CE LA FIN DES AVK ? Les anti-thrombotiques sont l’une des principales innovations, sinon la principale innovation en cardiologie de ces dix dernières années. Elle répond à un besoin extrêmement important de disposer d’anticoagulants et d’anti-thrombotiques de qualité, qui soient efficaces et qui offrent une sécurité maximale.

I

l existe aujourd’hui trois nouvelles molécules dans le domaine des anticoagulants oraux : le rivaroxaban, l’apixaban et le dabigatran. La question qui se pose est de savoir si ces nouveaux anticoagulants oraux (NACO) vont remplacer ceux à base d’antivitamine K (AVK) chez les patients traités ? Pour y répondre, l’analyse de différents critères s’impose.

la FA des vulvopathies rhumatismales. Si la prescription de ces traitements est effective en orthopédie depuis une dizaine d’années, elle est récente en cardiologie puisque les AMM ne datent que de 2012.

Quelle est la place des NACO chez les patients porteurs de prothèses valvulaires cardiaques mécaniques ?

De quoi s’agit-il ?

Il s’agit de molécules chimiques de synthèse, de petite taille, qui n’ont pas de cofacteurs et qui inhibent les facteurs cibles que sont les facteurs Xa (rivaroxaban et apixaban) et IIa (dabigatran), lesquels interviennent dans la cascade de coagulation. En bloquant cette cascade, ces molécules empêchent le fibrinogène de se transformer en fibrine, principal maillon de la formation du caillot sanguin.

Que doivent apporter ces molécules ?

Pour le praticien tout comme pour le patient, l’intérêt est de disposer de nouvelles molécules alliant efficacité, facilité d’utilisation, rapidité du délai d’action, modification des pratiques, absence d’interaction alimentaire, simplification de la surveillance biologique et, surtout, un rapport bénéfice/ risque important. Ces molécules doivent également faciliter l’observance, être abordables au 10 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

niveau du coût et proposées avec un antidote. Or, actuellement, il n’existe pas d’antidote spécifique à ces molécules, ce qui pose un certain nombre de difficultés.

Pour quelles pathologies sont-elles indiquées ?

Ces molécules ont préalablement obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans la prévention des événements thromboemboliques veineux après prothèse totale de hanche ou de genou, selon des posologies différentes. Cette AMM a ensuite été étendue à la prévention des accidents thromboemboliques en cas de fibrillation auriculaire non valvulaire. Cette dernière précision est importante car, au Maroc, la prévalence des rhumatismes articulaires aigus est importante avec des risques de passage en fibrillation auriculaire valvulaire. Or, les NACO n’ont pas d’indication sur

Par le Dr Ahmed BENNIS

Professeur en cardiologie

Le seul essai mené dans le cadre de la prévention des événements thromboemboliques chez les patients porteurs de prothèses valvulaires cardiaques mécaniques s’est révélé négatif. Il s’agit de l’étude RE-ALIGN (Randomized, phase II study to Evaluate the sAfety and pharmacokinetics of oral dabIGigatran etexilate in patients after heart valve replacememeNt) qui a été interrompue par le laboratoire Boehringer Ingleheim. Il n’y a donc pas, à ce jour, d’indication des NACO en prévention des événements thromboemboliques chez les patients porteurs de prothèses valvulaires cardiaques mécaniques.

Quels sont les critères à prendre en compte avant de prescrire un nouvel anticoagulant oral (NACO) ?

Plusieurs critères doivent être analysés avant la prescription d’un NACO ; le Score CHA2DS2-VASc


NOUVELLES RECOMMANDATIONS ESC SUR LA FA SCORE CHA2DS2-VASC Elément

Score

Insuffisance cardiaque/dysfonction VG

1

Hypertension

1

Âge = ou + 75 ans

2

Diabète

1

AVC/AIT ou embolie périphérique

2

Pathologie vasculaire (IDM, vasc. périph. ou plaque de l’aorte)

1

Âge 65-74 ans

1

Sexe féminin

1

Score maximum

9

Camm J. The new ESC guidelines : Atrial fibrillation. Abstract 223. Congrès de l’ESC. 28 août 2010.

(voir encadré) est l’outil de référence qui permet de savoir si le patient est éligible à un traitement anticoagulant. Ce dernier tient compte de nombreux paramètres tels que l’âge, le sexe, le faible poids, les antécédents (accident ischémique transitoire, maladie vasculaire) et l’état de santé du patient (insuffisance cardiaque, hypertension artérielle, diabète). Si le score est supérieur à 2, le patient est éligible au traitement. En ce qui concerne les NACO, il faudra également tenir compte des critères suivants : 1/ Le respect de l’AMM ; 2/ La numération des plaquettes ; 3/ Le bilan hépatique complet ; 4/ Le bilan d’hémostase complet ; 5/ L ’évaluation de la fonction rénale (clairance de la créatinine) ; 6/ Les interactions médicamenteuses ; 7/ La situation possible de grossesse ou d’allaitement ; 8/ L ’absence de saignement actif ; 9/ L’absence de troubles cognitifs tels que la maladie d’Alzheimer ou une démence. Ainsi, si la clairance de la créatinine est inférieure à 30,

les NACO sont contre-indiqués. Si elle est comprise entre 30 et 49, la dose sera adaptée. Il faut savoir que la principale source d’élimination des NACO est rénale. De même, les NACO présentent des interactions médicamenteuses avec les antiplaquettaires, les anticonvulsivants, certains antibiotiques comme la rifampicine, les antiinflammatoires, l’aspirine… ce qui ne les rend pas faciles à utiliser.

prise du comprimé et du prélèvement parce qu’ils interfèrent avec les facteurs de coagulation. L’interprétation des bilans d’hémostase, par exemple, est délicate. Le traitement doit être adapté en fonction du risque hémorragique. Les patients les plus sujets aux saignements sont les personnes âgées de plus de 75 ans, les femmes, les personnes de petit poids, celles qui prennent beaucoup de médicaments et celles atteintes de maladies avec des risques hémorragiques importants. Il faut surveiller la fonction rénale, les troubles gastro-intestinaux (dysepsies, diarrhées et nausées), le niveau d’anti-coagulation et veiller à ce que les patients ne soient pas déshydratés ou hypovolémiques. En l’absence de tests de routine validés, le suivi n’est pas aisé.

Que faire si le patient doit subir un acte chirurgical ?

Chez un patient sous anticoagulant, avant tout acte tel qu’une chirurgie cutanée ou de la cataracte ou bucco-dentaire ou une chirurgie d’endoscopie

LES NACO OFFRENT UN CERTAIN CONFORT AUX PATIENTS QUI PEUT SE TRANSFORMER EN INCONVÉNIENT POUR LE PRATICIEN Quel suivi proposer aux patients ? Les NACO offrent un certain confort aux patients car ils ne nécessitent pas de suivi biologique de routine. Un avantage qui peut se transformer en inconvénient pour le praticien car de nombreux tests sont perturbés par les NACO en fonction du délai de

digestive… il faut s’assurer que l’INR (International Normalized Ratio - un indicateur de la coagulation sanguine), est situé entre 2 et 3, et vérifier l’absence de risque médical associé (prise de médicament ou comorbidité). Si le patient est sous anti-vitamine K (AVK), le traitement ne sera pas interrompu puisque l’antidote est disponible. En revanche,

avec les NACO, il faut prévoir une courte fenêtre thérapeutique de l’ordre de 1 à 5 jours, en fonction des données pharmacocinétiques car aucun antidote n’est aujourd’hui disponible.

Quelle est la conduite à tenir face à un accident hémorragique ?

À ce jour, nous ne disposons ni d’antidote, ni de recommandations publiées, ni d’expérience clinique pour faire face à une telle situation. L’idéal serait d’anticiper et d’avoir à disposition une équipe multidisciplinaire pour gérer de tels cas. En attendant, face à un accident hémorragique, il faut de toute façon arrêter la prise du médicament et traiter de façon symptomatique. Il est possible de comprimer, de donner des anti-fibrilotytiques, de faire du remplissage actif vasculaire, de transfuser, d’administrer du charbon actif et parfois des concentrés de complexe de vitamine K ou même du PPSB face à un risque vital.

Alors, NACO ou AVK ?

L’analyse de ces différents critères conduit donc à modérer l’enthousiasme. De nombreuses études montrent que les NACO ne sont pas inférieurs aux AVK et qu’ils comportent moins de risques hémorragiques. Cependant, la prescription relève d’une analyse au cas par cas. Face à un patient sous AVK et présentant des fluctuations de l’INR (en dehors des poussées thérapeutiques), en tenant compte des critères mentionnés plus haut, il est logique de basculer vers un NACO. En revanche, il n’est pas nécessaire de prescrire un NACO à un patient stable sous AVK, sachant par ailleurs que le coût du traitement est nettement plus élevé. NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 11


ZOOM ESTHÉTIQUE le Dr Fatima Zahra BELGNAOUI BERRADA

Médecin libéral, ancien professeur agrégé de dermato-vénérologie

REMODELAGE DU VISAGE

LES ALTERNATIVES À LA CHIRURGIE Le vieillissement de la peau est un processus physiologique d’installation progressive. Il s’agit d’un ralentissement du métabolisme cutané, régi par des facteurs intrinsèques (génétiques, hormonaux) et extrinsèques (soleil, alimentation, stress, tabac, pollution…).

L

’impact du vieillissement de la peau sur la qualité de vie de la population moderne est croissant ; de par sa survenue plus précoce, l’allongement de l’espérance de vie et le développement du culte de la beauté. Le vieillissement du visage se traduit par une perte des volumes, conséquence d’une atrophie des os, muscles, graisse et peau. À l’étage dermique, l’altération du collagène et de l’élastine aboutissent au relâchement cutané, à l’apparition de ridules puis de rides. À l’étage épidermique, un ralentissement du renouvellement cellulaire, associé à une perte d’épaisseur donnent un aspect de peau fine et sèche et un teint terne parsemé de taches brunes.

SOLUTIONS THÉRAPEUTIQUES

Des solutions thérapeutiques variées existent désormais pour corriger ou prévenir ces signes de vieillissement cutané. l Les injections d’acide hyaluronique servent à combler les creux causés par les ridules et les rides et permettent de remodeler le visage. Les techniques et les produits utilisés sont actuellement bien codifiés et sécurisés. l La toxine botulinique est une solution « miraculeuse » pour les rides dynamiques de la région périorbitaire et frontale. l Les peelings agissent sur le teint, les taches brunes et les pores dilatés, et 12 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

bilan préopératoire, n’est pas dénuée de risques et impose une éviction socioprofessionnelle. Mais ses résultats sont durables et intéressants, entre autres, sur la ptose faciale et cervicale.

L'INTÉRÊT DES APPAREILS DE REMODELAGE

stimulent le derme. Les plus utilisés sont les acides de fruits et l’acide trichloracétique, mais tous nécessitent des mesures accompagnatrices pour éviter les complications essentiellement sur les peaux de carnation foncée. l Les lasers de remodelage (exemple : CO2 fractionné) stimulent la synthèse du collagène avec des résultats sur la tonicité, les ridules et les cicatrices. Les limites sont l’éviction socioprofessionnelle et les risques de séquelles pigmentaires. l La mésothérapie, avec une aide hyaluronique ou des complexes multivitaminés, apporte hydratation et éclat. l La chirurgie, indiquée à un âge de plus en plus retardé grâce à l’utilisation des autres techniques anti-âge, nécessite un

Les techniques qui permettent de corriger les signes du vieillissement évoluent

Hormis la chirurgie, les progrès réalisés jusque-là dans le domaine de l’anti-âge n’ont eu qu’un intérêt limité pour pallier la perte de tonicité cutanée et la ptose faciale. Des méthodes peu contraignantes combinant plusieurs techniques de traitement du vieillissement cutané ont donc été développées pour offrir un confort d’utilisation au praticien et au patient. Le Skin Remodeling System TM, par exemple, cible les problèmes associés au vieillissement structurel de la peau en agissant aussi bien sur le muscle que sur le derme. Grâce à la diffusion simultanée de plusieurs technologies, notamment les courants de haut voltage pulsés (HVPC), ultrasons, les micro-courants et l’iontophorèse, l'appareil active la production du collagène, raffermit la peau et stimule le renouvellement cellulaire tout en agissant sur l’éclat de la peau. Il est également équipé d'un système assisté par ordinateur dédié à la gestion du protocole de traitement qui permet un réglage optimal de l'intensité et de la durée du traitement. Ces appareils de remodelage de la peau peuvent donc constituer une alternative intéressante à la chirurgie.


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ZOOM ÉVÉNEMENT

“ EN FRANCE, LE RÔLE DU PHARMACIEN COMPREND LA PRÉVENTION CONTRE LES RISQUES LIÉS À CERTAINS MÉDICAMENTS ” Dr Fabienne BLANCHET Présidente du CESPHARM

JPIC

LE RÔLE PHARMACIEN

Dr Fabienne BLANCHET

Le rôle du pharmacien dans l’accompagnement thérapeutique du patient a été le thème principal de la Xe Journée pharmaceutique internationale de Casablanca (JPIC). Organisé par le syndicat des pharmaciens d’officine de la Wilaya du Grand Casablanca, le 5 octobre dernier, cet événement pharmaceutique a été marqué par une participation massive des pharmaciens d’officine

Dr Jean Yves JULIEN

marocains. Ces derniers ont pu découvrir les expériences d’autres pays en matière d’accompagnement du patient au niveau des officines. « De par sa proximité avec le patient, le pharmacien d’officine peut conseiller, sensibiliser, soutenir et prodiguer les informations nécessaires sur les traitements suivis par le patient. En France, ce rôle a été institué suite à une convention nationale signée entre les syndicats des titulaires

d’officine et l’assurance maladie en vertu de laquelle les pharmaciens d’officine assurent désormais un accompagnement thérapeutique des patients atteints de pathologies chroniques », a indiqué le Dr Fabienne Blanchet, présidente du Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (CESPHARM). Le Dr Blanchet a ajouté que, selon cette convention, le rôle du pharmacien ne se limite plus uniquement au conseil du patient, mais comprend également la prévention contre les risques liés à la prise de certains médicaments, une mission rémunérée à hauteur de 40 euros par patient et par an. La rémunération des actes d’accompagnement du patient est un acquis de longue date pour les pharmaciens du Québec. « L’honoraire est

généralement plus élevé dans le cadre du régime privé d’assurance maladie que dans celui du public. Les actes rémunérés comprennent, entre autres, le conseil du patient, la préparation magistrale et parentérale et la garde », a expliqué le Dr Jean Yves Julien, past-président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Québec. Le montant de la rémunération varie selon la nature de l’acte assuré par le pharmacien. À titre d’exemple, la dispensation d’une thérapie parentérale est rémunérée en moyenne 43,04 dollars canadiens. Pour un avis pharmaceutique, le pharmacien reçoit une rémunération de 18,70 dollars canadiens. Des schémas qui serviront peut-être d’exemple pour développer le rôle du pharmacien au Maroc.

VACCINATION ANTIGRIPPALE

LANCEMENT DE LA CAMPAGNE

L

«

a vaccination antigrippale, un réflexe simple et efficace pour se protéger et protéger son entourage » est le thème choisi pour la campagne de vaccination 2013-2014 contre la grippe saisonnière. Lancée par l’Institut Pasteur, en partenariat avec les laboratoires Sanofi Pasteur, la campagne vise à sensibiliser la population sur les complications de la grippe saisonnière et les bénéfices de

RÉFÉRENCES

la vaccination, surtout pour les enfants, les personnes atteintes de pathologies chroniques et les personnes âgées. Lors d’une conférence de presse organisée le 8 octobre dernier, l’accent a été particulièrement mis sur le coût économique élevé de l’infection grippale, dû à l’arrêt de travail et de la scolarisation et à la prise en charge des patients. Le milieu professionnel est un environnement particulièrement exposé aux

risques de propagation de la grippe, compte tenu des espaces de travail souvent confinés. Les spécialistes estiment que l’infection est responsable de 10 à 12 % des congés maladie dans le monde (1). Outre l’absentéisme, la grippe entraîne un ralentissement de l’activité de l’entreprise en raison de l’altération de l’état de santé des employés qui, même lorsqu’ils sont présents, ne peuvent exécuter certaines tâches. Les

organisateurs de la campagne expliquent qu’à ce jour, le vaccin reste le moyen le plus efficace pour lutter contre l’absentéisme dans le milieu professionnel et le ralentissement de l’activité économique dus à la grippe saisonnière. À ce propos, l’Institut Pasteur, qui organise des campagnes collectives de vaccination sur le lieu de travail, appelle les dirigeants d’entreprise à encourager la vaccination de leurs collaborateurs.

1- Keech M, Scott AJ, and Ryan PJJ. The impact of influenza and influenza-like illness on productivity and healthcare resource utilization in a working population. Occup Med, 1998;48(2) : 85-90.

14 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013


Protégez vos patients asthmatiques contre la grippe et les infections pneumococciques (1)

La grippe peut s’avérer grave pour vos patients asthmatiques Chaque année, dans le monde entier, les flambées d’épidémies de grippe constituent un important problème de santé public. Ces épidémies sont responsables d’un nombre conséquent de cas de morbidité et de mortalité chez les personnes ayant des problèmes respiratoires chroniques sous-jacents comme l’asthme1. En effet, une infection par le virus de la grippe de type A ou B a été détecté chez 19% des adultes hospitalisés pour crise d’asthme aigue2 et jusqu’à 23% des enfants âgés de 6 à 59 mois, hospitalisés avec une grippe confirmée, ont de l’asthme3. Risque chez les enfants asthmatiques : D’après une étude rétrospective portant sur l’hospitalisation et le taux d’utilisation des médicaments chez les enfants âgés de moins de 15 ans, le taux d’hospitalisation chez les enfants asthmatiques était 2 à 4 fois supérieur à celui des enfants atteints d’autres maladies

à risques durant la saison de la grippe1. Risque chez les adultes asthmatiques : Pour ce qui est des adultes asthmatiques, il a été démontré qu’ils encourent de grands risques de complications liées à la grippe (pneumonies, hospitalisations à cause de hautes aigus maladies respiratoires et décès)1. Plusieurs rapports ont indiqué que la vaccination antigrippale réduit la morbidité chez les patients asthmatiques1. Le vaccin antigrippal est indiqué dans la prévention de la grippe chez l'adulte et chez l'enfant à partir de l’âge de 6 mois4. -60%à -75%5

-22%à -41%6

D’exacerbations

D’exacerbations aigues de l’asthme

chez les patients atteints de BPCO légère à grave

chez les enfants asthmatiques

sont administrées ensembles10. Vaccin antipneumococcique seul 100

Réduction du risque (%)

Plusieurs études ont montré que l’incidence des maladies pneumococciques invasives chez les personnes souffrant de maladies pulmonaire chronique était multipliée par 7 par rapport aux sujets sains7. Pour les personnes à haut risque d'asthme, l'incidence est multipliée par 2,4 par rapport aux personnes à faible risque d'asthme 8. Il existe une corrélation directe entre la grippe et les infections pneumococciques9. La vaccination antigrippale et anti-pneumococcique réduisent les hospitalisations et la mortalité, et ont un effet additif lorsqu’elles

MA.106120.2012.07.16

Les infections à pneumocoques

Vaccin antigrippal seul Vaccins antipneumococcique + antigrippal

80

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60

81% 70

%

63 %

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27%

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20

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Hospitalisation pour pneumonie

Décès Adapté de 10

Afin de vous accompagner dans la gestion régulière de vos patients asthmatiques, Sanofi Pasteur vous propose ses vaccins Vaxigrip et Pneumo 23 qui pourront être vos partenaires dans la prévention contre la grippe et les infections pneumococciques durant cette campagne. Vaxigrip et Pneumo 23 sont remboursés par l’AMO à hauteur de 70%

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Vaccin Pneumococcique Polyosidique

Vaccin grippal inactivé à virion fragmenté

1. T. Kmiecik, MD et al., Influenza Vaccination in Adults with Asthma : Safety of an Inactivated Trivalent Influenza Vaccine. Journal of Asthma, 2007 (44):817-822 2. Teichthal H, Buckmaster N, and Pertnikovs E. The incidence of respiratory tract infection in adults requiring hospitalization for asthma. Chest. 1997; 112(3): 591-6. 3. Miller EK., Griffin MR, Edwards KM et al. Influenza Burden for Children With Asthma. Pediatrics, 2008; 121(1): 1-8. 4.Mentions légales Vaxigrip 2012. Sanofi Pasteur 5. Menon B, Gurnani M, Aggarwal B. Comparison of outpatient visits and hospitalizations, in patients with chronic obstructive pulmonary disease, before and after influenza vaccination. Int J clin Pract, 2008;62(4):593-8. 6. Kramarz P,DeStefano F, Gargiullo PM, Chen RT, Lieu TA, Davis RL et al. Does influenza vaccination prevent asthma exacerbations inNOV. children? J2013 Pediatr, 2001;138(3):306-10. 7. Kyaw MH, | #60 | DOCTINEWS Rose CE, Fry AM et al. the Influence of Chronic Ilness on the Incidence of Invasive Pneumococcal Disease in Adults. JID, 2005;192(3):377-86 8. Talbot TR, Hartert TV, Mitchel E et al. asthma as a Risk Factor for Invasive Pneumococcal Disease. N Engl J Med2005;352:2082-90 9. Grabowska K, Hogberg L, Penttinen P Svensson A, Ekdahl K. Occurrence of Invasive pneumococcal disease and number of excess cases due to influenza. BMC Infectious Diseases 2006,6(58);1-9 10. Nichol KL. The additive benefits of influenza and pneumococcal vaccinations during influenza seasons among elderly persons with chronic lung disease. Vaccine 1999;17(sup 1):S91-3 "

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ZOOM HOMÉOPATHIE RHUME

L'HOMÉOPATHIE EN PREMIÈRE INTENTION

Avec la collaboration du Dr Françoise MAZINI BARRATE

Médecin généraliste, spécialiste en homéopathie

Caractérisé essentiellement par des éternuements, une conjonctivite et un écoulement nasal, le rhume est une infection fréquente des voies aériennes supérieures. Les traitements homéopathiques permettent de réduire l’intensité de ces symptômes et aident le patient à mieux faire face à l’infection.

S

ouvent confondu avec la grippe, le rhume est une infection d’origine virale qui s’en démarque par son caractère souvent bénin. Il peut être causé par une centaine de virus. Les plus courants appartiennent aux familles des rhinovirus et des coronavirus et se transmettent soit par voie aérienne soit par le contact avec des sécrétions nasales ou de la salive contaminées. La promiscuité et le confinement sont des facteurs qui favorisent grandement la contagion, surtout en hiver, où la muqueuse devient moins résistante aux infections virales.

DES RISQUES DE COMPLICATION

Dans la grande majorité des cas, les symptômes du rhume disparaissent spontanément, généralement au bout de 3 à 5 jours. Le rhume peut toutefois entraîner chez certaines 16 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

personnes, notamment les enfants en bas âge, les immunodéprimés et les asthmatiques, des complications telles qu’une otite moyenne, une sinusite, une bronchite ou encore une pharyngite. L'infection peut également provoquer la réactivation du virus de l’herpès simplex, responsable de l’herpès génital et de l’herpès labial, et causer chez les enfants âgés de moins de cinq ans une bronchiolite ou un croup. À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement allopathique qui puisse agir efficacement sur le rhume. Les traitements disponibles permettent uniquement d'atténuer les symptômes. Dans le cadre d’une prise en charge homéopathique du rhume, le traitement prescrit varie en fonction des symptômes de la maladie propres à chaque malade (tableau clinique réactionnel complet du malade). Les traitements homéopathiques permettent de raccourcir la durée de la maladie. Ils peuvent être

prescrits à tout âge et ne présentent aucune contreindication et aucun effet secondaire.

UN TRAITEMENT PAR PALIERS

Les spécialistes distinguent 5 stades du rhume : la phase d'incubation, la phase d'invasion non fébrile, la phase d'invasion fébrile, la phase d'état et la phase de résolution. l Durant la phase d’incubation, les homéopathes recommandent de prescrire un tube-dose d’Oscillococcinum à prendre dès qu’il y a un risque de coryza, et de répéter cette prise deux fois à six heures d’intervalle. l Lors de la phase non fébrile de l’invasion du virus, et face aux premiers symptômes de coryza (éternuements accompagnés d’une sensation initiale de nez sec et de refroidissement général), les traitements envisagés sont, entre autres : Nux Vomica, Sticta Pulmonaria et Dulcamara.

l En phase fébrile de l’invasion :

Aconitum Napellus, Belladonna, Gelsemium sont les plus privilégiés. l Au cours de la phase d'état, le traitement est basé sur la nature de la rhinorrhée, les symptômes locaux et généraux d’accompagnement, ainsi que les modalités locales et générales. Une rhinorrhée aqueuse, par exemple, nécessitera Allium Cepa, Arsenicum Album ou Kalium Iodatum, tandis qu'une rhinorrhée mucopurulente peut justifier l'utilisation de Kalium bichromicum, Mercurius Solubilis et Hydrastis. l Enfin, la phase de résolution, durant laquelle une rhinorrhée est souvent observée, associée parfois à la toux, pourra être soulagée par Kalium Bichromicum, Nux vomica, Sulfur iodatum ou encore Pulsatilla. Le dosage et la posologie de ces traitements sont bien définis, mais les praticiens peuvent les adapter selon l'état et les besoins du patient.


NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 17


ZOOM ÉVÉNEMENT

“ LA SURDITÉ CONGÉNITALE COMPTE PARMI LES HANDICAPS NEUROSENSORIELS LES PLUS FRÉQUENTS DE L'ENFANT ” Pr Abdelaziz RAJI Président de l’amicale des ORL de Marrakech

SURDITÉ CONGÉNITALE

UN TRAVAIL D’ÉQUIPE

L

«

a surdité congénitale, qui touche 1 enfant sur 1000 nouvelles naissances dans le monde, compte parmi les handicaps neurosensoriels les plus fréquents de l’enfant. Au Maroc, sa prise en charge se heurte à certaines difficultés, essentiellement en rapport avec la possibilité d’octroi de prothèses auditives, d’implants cochléaires et l’intégration scolaire des enfants sourds », a expliqué le Pr Abdelaziz Raji, président de l’amicale des ORL de Marrakech qui a organisé ses journées scientifiques du 27 au 28 septembre derniers. Entièrement dédiée

à la surdité congénitale de l’enfant, cette manifestation scientifique a permis aux spécialistes de débattre des différents aspects de la prise en charge de la surdité chez l’enfant, notamment les techniques de diagnostic audiologiques, radiologiques et génétiques. Durant ces journées, les participants ont insisté sur l’intérêt majeur du dépistage néonatal ainsi que sur l’importance de la prévention par la vaccination contre la rubéole et le suivi régulier des grossesses. Au-delà des aspects diagnostiques et thérapeutiques, il a été rappelé que la prise en charge doit

s’insérer dans une démarche globale de traitement visant à faciliter l’intégration de l’enfant dans le milieu scolaire, tel que l’a souligné le Pr Raji. « Une prise en charge efficace de la surdité congénitale de l’enfant ne peut se concevoir sans une rééducation orthophonique prolongée encadrée par une équipe multidisciplinaire et coordonnée par l’otorhinolaryngologiste. Elle doit avoir comme objectif majeur d’aider l’enfant porteur de prothèse auditive ou d’implant cochléaire à s’intégrer dans des classes d’enseignements adaptées », a-t-il expliqué.

IMMUNOGÉNÉTIQUE

UNE DISCIPLINE À DÉVELOPPER

De g. à d. : Pr Jamal HAFID et Pr Khalid SADKI

« L’immunogénétique au service de la santé », tel a été le thème principal des cinquièmes journées de la Société marocaine d’immunologie (SMI) qui ont eu lieu à la Faculté des Sciences de Rabat (FSR). Etalé sur deux jours, du 7 au 8 octobre 2013 derniers, cet événement scientifique a permis, grâce à la participation d’intervenants de renommée internationale, de débattre des perspectives qu’offre l’immunogénétique dans la

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compréhension des mécanismes du développement et surtout le traitement de certaines pathologies, notamment le cancer et les maladies infectieuses et auto-immunes. Une centaine d’enseignants chercheurs (scientifiques et médecins) et doctorants des différentes facultés des sciences et de médecine du Royaume ont participé à cette manifestation scientifique qui vient clôturer la première

édition de l’école d’immunogénétique, organisée par la FSR du 2 au 6 octobre 2013. « L’immunogénétique est une discipline qui vise à étudier les gènes impliqués dans la réponse immunitaire de l’organisme face aux maladies. Les chercheurs s’attèlent depuis plusieurs années à déchiffrer les mécanismes d’action de chaque gène intervenant dans le mécanisme de défense immunitaire. Grâce à leurs efforts, nous serons dans le futur en mesure de proposer des solutions thérapeutiques plus efficaces face aux pathologies lourdes », a expliqué le Pr Khalid Sadki, professeur d’immunologie et d’immunogénétique à la FSR et membre fondateur de la SMI. La cancérologie est parmi les spécialités médicales qui pourraient tirer le plus profit de cette discipline scientifique. « Les recherches scientifiques visent actuellement à déchiffrer les facteurs de réponse immunitaire de l’organisme face aux cancers. Lorsque le

mécanisme d’action de chaque gène sera clairement identifié, nous pourrons mettre au point des techniques de diagnostic et des traitements nettement plus efficaces », a indiqué le Pr Sadki. Pour développer cette discipline scientifique au Maroc, les spécialistes misent surtout sur la formation continue et l’initiation de programmes de formation destinés aux étudiants et aux chercheurs (scientifiques et médecins), tel que l’a souligné le Pr Jamal Hafid, président de la SMI : « À travers les journées scientifiques que nous organisons, nous constatons un engouement réel chez les étudiants et les chercheurs marocains pour l’immunologie et l’immunogénétique. Notre objectif est de contribuer au renforcement de la formation dans ces disciplines à travers la multiplication des journées scientifiques qui leur sont dédiées et la mise en place de formations spécifiques au niveau de nos universités ».


ZOOM ÉVÉNEMENT

“ IL EST NÉCESSAIRE DE CRÉER DES « FREE ZONE CATARACT » ”

Dr Mohammed CHAHBI Coordonnateur des interventions chirurgicales

CATARACTE

UNE CAMPAGNE EN FAVEUR DES DÉMUNIS

La Fondation Althea, présidée par Mme Nezha Drissi, en collaboration avec le ministère de la Santé, la fondation Rhamna et avec le soutien des laboratoires Alcon, a organisé une campagne dédiée à la cataracte. Près de 500 personnes démunies ont bénéficié d’une opération de la cataracte dans le cadre de cette action. Questions au Dr Mohammed CHAHBI*, coordonnateur des interventions chirurgicales. * Le Dr Mohammed Chahbi est spécialiste en chirurgie de la cataracte et chirurgie réfractive et directeur de la clinique de l’œil Anoual, à Casablanca.

Doctinews. Dans quel cadre s’inscrit cette action ?

Dr Mohammed Chahbi. Depuis 2003, nous organisons régulièrement des actions contre la cataracte, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale, notamment en Mauritanie, en Gambie et au Sénégal. Au Maroc, nous ciblons la population démunie de certaines zones caractérisées par une difficulté d’accès aux structures de soins. Cette année, notre choix s’est porté sur la région de Rhamna. J’ai eu l’occasion de découvrir cette région il y a 4 ou 5 ans. J’ai été interpellé par le sort de certaines personnes atteintes de la cataracte qui ne bénéficient d’aucune forme de prise en charge de leur affection. Aujourd’hui, grâce à l’action de la fondation Althea Suisse et du ministère de la Santé, l’occasion s’est présentée pour améliorer le sort de ces personnes. Nous avons ainsi opéré 500 patients démunis qui ont bénéficié d’une prise en charge entièrement gratuite. À travers cette action, nous avons par ailleurs voulu montrer que les médecins du secteur privé sont également engagés aux côtés des autorités dans la lutte contre la cataracte et qu’ils peuvent contribuer à la réussite des programmes destinés à l’éradiquer.

Au-delà de la campagne, que préconisezvous pour améliorer la prise en charge de la cataracte au Maroc ?

Comment avez-vous procédé pour sélectionner les patients ?

Grâce à la collaboration du ministère de la Santé et des autorités locales, nous avons pu établir une présélection des patients démunis au niveau de toute la région. Nous avons ensuite procédé à la sélection des patients qui ne présentent pas de pathologies chroniques associées à la cataracte, notamment le diabète et le glaucome, car la présence de telles maladies impose des soins postopératoires et risque de compliquer l’intervention chirurgicale.

Dr Mohammed CHAHBI en compagnie de M. Bertrand LOUIS, Ambassadeur de Suisse au Maroc

Il faut tout d’abord optimiser la gestion des ressources humaines dédiées aux pathologies ophtalmiques dans notre pays. Il est inconcevable d’affecter un médecin dans un centre situé dans une zone reculée dépourvu des équipements nécessaires à la réalisation des interventions chirurgicales. Il serait également judicieux de créer des structures facilement mobilisables dans les zones éloignées du royaume et de nommer des coordonateurs régionaux, dans les différentes zones, chargés de superviser le déroulement des actions et de veiller au respect des objectifs mis en place en matière de lutte contre la cataracte. Outre les campagnes destinées aux populations locales, il est nécessaire de créer des « free zone cataract ». Il s’agit d’un concept consistant à mettre en place, dans une zone reculée et pour un certain nombre d’années, une équipe entièrement dédiée à la prise en charge de la cataracte afin de mieux lutter contre ce fléau qui touche actuellement entre 250 000 et 500 000 personnes au Maroc. NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 19


ZOOM ÉVÉNEMENT

“ L'OUVERTURE DU CAPITAL DES CLINIQUES CONSTITUE UNE MARCHANDISATION DE LA SANTÉ ” Dr Saâd AGOUMI

Président du CNSMSP

COUVERTURE SOCIALE

LE CNSMSP DÉVOILE SON PLAN D’ACTIONS

« L’assurance maladie et la retraite pour les professionnels libéraux de la santé : Plus urgent que jamais », tel a été le thème principal de l’Assemblée générale du CNSMSP, organisée vendredi 11 octobre 2013. Venus nombreux, les professionnels de santé invités (dont des médecins dentistes et des pharmaciens) se sont tous accordés sur la nécessité de faire aboutir le dossier de la couverture sociale dans les meilleures délais. Le Dr Saïd Afif, secrétaire général du Collège national syndical des médecins spécialistes privés (CNSMSP), a ainsi annoncé avoir obtenu l’accord de Saïd Ahmidouch, directeur de la CNSS,

pour assurer la gestion de la couverture sociale des professionnels de santé. Cependant, tant que le dossier n’aura pas abouti, pour marquer leur détermination et sur proposition des membres du bureau du Collège, les médecins et pharmaciens porteront un brassard noir et informeront les patients de leur situation à l’aide d’affiches. Parmi les autres sujets abordés au cours de cette réunion, celui des élections ordinales. Comme l’a précisé le Dr Afif, la loi électorale a été publiée au Bulletin officiel en avril 2013. En respectant le délai d’application de six mois, les élections auraient dû avoir lieu

CANCÉROLOGIE

UN OUVRAGE MAROCAIN DE RÉFÉRENCE Un nouvel ouvrage consacré à la cancérologie clinique et fondamentale vient de paraître au Maroc. Intitulé « Manuel de cancérologie clinique : connaissances fondamentales et pratiques », il a été présenté officiellement le 12 octobre dernier par la Société marocaine de cancérologie (SMC). Cet ouvrage est le fruit de deux années de travail, dont la moitié dédiée à la lecture et à la vérification du contenu. Il a été rédigé par près de 100 spécialistes et coordonné par le Pr Ali Tahri, secrétaire général de la SMC. Destiné aussi bien aux étudiants en médecine qu'aux médecins généralistes et aux 20 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

spécialistes, ce manuel volumineux (752 pages) vise à renforcer les connaissances des praticiens marocains en matière de cancérologie clinique et fondamentale. Tous les types de cancer sont exhaustivement étudiés avec, à l'appui, des illustrations iconographiques. Outre la formation médicale continue des médecins, l'ouvrage, rédigé exclusivement par des spécialistes marocains, met en exergue l'importance de la multidisciplinarité dans l’amélioration de la prise en charge des patients cancéreux au Maroc. Il se veut également un témoignage de solidarité avec les malades et un geste de

reconnaissance envers les oncologues marocains, qu'ils soient toujours en exercice ou disparus. Afin d'actualiser son contenu, une réédition est envisagée pour 2016. Les éditeurs comptent enrichir la prochaine édition par de nouveaux volets qui porteront notamment sur la radiobiologie et la radioprotection et la relation médecin traitant et malade. Par ailleurs, la présentation de l'ouvrage a été l'occasion pour le comité de rédaction de rendre hommage à l'action de la Fondation Lalla Salma en matière de lutte contre le cancer qui a permis la création de nouveaux centres

d'oncologie dans les différentes régions du Royaume ainsi que le réaménagement et l'extension des centres existants.

WMO GENOT 13004

De g. à d. : Dr Abdellilah CHENFOURI, Dr Saïd AFIF, Dr Saâd AGOUMI et Dr Rachid BENNIS

au mois d’octobre. Ces élections sont capitales pour les membres du Collège, convaincus que la profession a besoin d’une instance ordinale forte pour représenter les intérêts des praticiens. Des intérêts qui, justement, ne seront pas préservés si la révision de la loi 10-94 est antérieure à ces élections. Des concertations sont toujours en cours à propos de cette loi relative à l’exercice de la médecine mais, d’ores et déjà, la position du Collège est ferme sur certains points, notamment sur l’ouverture du capital des cliniques privées aux non médecins qui constitue, pour le Dr Saâd Agoumi, président du CNSMSP, « une simple marchandisation de la santé des citoyens », sur le salariat des médecins privés qui « ne peut constituer qu’une subordination de nous tous par rapport aux détenteurs de fonds non médecins » et sur l’exercice de la médecine par des médecins étrangers qui « va constituer un étranglement de la médecine privée au Maroc ». À noter que le Collège national syndical des médecins spécialistes privés est membre à part entière de l’Union européenne des médecins spécialistes depuis le 28 octobre 2013.


WMO GENOT 13004

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ZOOM ÉVÉNEMENT

“ LA SOUS-PRESCRIPTION DES OPIACÉS EST SURTOUT LIÉE À LA CRAINTE DE DÉPENDANCE ” Dr Nouri OUM KELTOUM

Présidente du GOLD

DÉFICITS IMMUNITAIRES PRIMITIFS

AGIR TÔT POUR MIEUX TRAITER L'Association des médecins internistes du Grand Casablanca (AMICA) a organisé le 26 octobre dernier une journée scientifique dédiée aux déficits immunitaires primitifs (DIP). En présence de plusieurs spécialistes en immunologie et en médecine interne, les participants à cette journée ont pu débattre des différents aspects de la prise en charge des DIP. Au Maroc, des milliers de patients, enfants et adultes, en sont atteints et sont exposés à des conséquences parfois graves -certains déficits entraînent la mort du patient dès les premiers mois de la vie. D’autres apparaissent au cours de l’enfance ou de l’adolescence, et peuvent, à la suite d’infections répétées, endommager certains organes comme le cerveau, les poumons ou le cœur. Bon nombre de patients qui souffrent ignorent qu’ils sont atteints de DIP, ce qui peut

Les animateurs de la journée de l'AMICA en compagnie de quelques participants

retarder le diagnostic et compliquer leur prise en charge. Pourtant, les moyens de diagnostic sont assez simples et faciles à mettre en place. « L’interrogatoire du patient est le moyen de diagnostic clé d’un DIP. Le praticien doit interroger le patient et sa famille sur ses antécédents personnels et familiaux, dresser des arbres généalogiques et rechercher la consanguinité afin de s’assurer

qu’il s’agit d’un déficit immunitaire primitif et non secondaire. Lorsque le diagnostic est posé, le médecin traitant peut recourir à des examens biologiques pour le confirmer, notamment un hémogramme pour la numération des lymphocytes et un phénotypage des lymphocytes. Il s’agit d’examens simples qui doivent être réalisés plutôt par excès que par défaut », a indiqué le Pr Claire

Fieschi, spécialiste en médecine interne à hôpital Saint Louis de Paris. Les traitements qui peuvent être envisagés face à ce type de déficit visent à améliorer la qualité de vie des patients, en permettant à l’organisme de mieux résister aux infections. Ils reposent notamment sur la greffe de cellules souches hématopoïétiques, l’injection d’immunoglobulines et l’emploi d’antibiotiques.

DOULEUR CHRONIQUE

LES OPIACÉS SOUS-PRESCRITS

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talées sur deux jours, du 25 au 26 octobre derniers, les journées de la douleur organisées par le Groupe oriental de lutte contre la douleur "GOLD" ont permis de débattre des différents aspects de la prise en charge de la douleur chronique au Maroc. « La douleur chronique est très fréquente puisque près de 64 % des patients, toutes spécialités confondues, souffriraient d’un syndrome douloureux au cours de l’évolution de leur maladie », a expliqué le Dr Nouri Oum Keltoum, présidente du GOLD. La prise en charge de ce type de douleur souffre de multiples carences,

22 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

notamment le faible recours des praticiens aux antalgiques majeurs ou aux dérivés morphiniques utilisés pour soulager les douleurs intenses ou au cours des soins palliatifs. « La sous-prescription des opiacés est surtout liée à la crainte de dépendance des patients à ces traitements et à leurs effets secondaires. Elle est également due à la non disponibilité des carnets à souche et aux manque de formation des professionnels de santé quant à l’usage de ce type de médicaments », a-t-elle ajouté. Pour les patients souffrant de douleurs chroniques, la praticienne évoque le

« droit à ne plus souffrir » et recommande une série de mesures destinées à améliorer leur accès aux traitements antidouleur. « Il est nécessaire de sensibiliser les autorités compétentes sur l’importance de faire évoluer le cadre légal de la prescription des antalgiques majeurs et de mettre en place les bases d’une réflexion sur un programme national de lutte contre la douleur. Il faut également renforcer la formation du personnel médical et paramédical et créer des structures régionales spécialisées en soins palliatifs et en traitement et évaluation de la douleur », a-t-elle souligné.

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PARACÉTAMOL / CODÉINE

... et la douleur Cède Boîte de 20 Comprimés.

la synergie anti-douleur

IDENTIFICATION DU MEDICAMENT COMPOSITION Paracétamol……………………………………………......………………...…400,00 mg Phosphate de codéine hémihydratée……………………………..…….……..20,00 mg (Quantité correspondante en codéine base)……………………………………14,8 mg Excipients q.s.p. …………………………………………….…….....………un comprimé FORME PHARMACEUTIQUE: Comprimé sécable – boîte de 20. CLASSE PHARMACO-THERAPEUTIQUE: ANTALGIQUE CENTRAL ET PERIPHERIQUE (N. Système nerveux central) DANS QUELS CAS UTILISER CE MEDICAMENT: Traitement chez l’adulte des douleurs d’intensité modérée à intense, qui ne sont pas soulagées par l’aspirine ou le paracétamol utilisé seul. DANS QUELS CAS NE PAS UTILISER CE MEDICAMENT : Ce médicament NE DOIT PAS ETRE UTILISE dans les cas suivants : ■allergie connue au paracétamol ou à la codéine, ■ maladie grave du foie, ■ chez l’asthmatique, ■ en cas d’insuffisance respiratoire, ■ Allaitement. Ce médicament NE DOIT GENERALEMENT PAS ETRE UTILISE, sauf avis contraire de votre médecin avec des médicaments contenant de la buprénorphine, de la nalbuphine ou de la pentazocine. EN CAS DE DOUTE, IL EST INDISPENSABLE DE DEMANDER L’AVIS DE VOTRE MEDECIN OU DE VOTRE PHARMACIEN. MISES EN GARDE SPECIALES: En cas de maladie chronique (au long cours) des bronches ou des poumons s’accompagnant d’expectoration, en cas de maladie du foie ou d’insuffisance rénale ainsi que chez les sujets âgés, un avis médical est indispensable. Ne pas utiliser ce médicament de façon prolongée en raison du risque de dépendance. PRECAUTIONS D’EMPLOI: La prise de boissons alcoolisées durant le traitement est déconseillée. EN CAS DE DOUTE NE PAS HESITER A DEMANDER L’AVIS DE VOTRE MEDECIN OU DE VOTRE PHARMACIEN. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES ET AUTRES INTERACTIONS: AFIN D’EVITER D’EVENTUELLES INTERACTIONS ENTRE PLUSIEURS MEDICAMENTS, notamment avec la buprénorphine, la nalbuphine ou la pentazocine, IL FAUT SIGNALER SYSTEMATIQUEMENT TOUT AUTRE TRAITEMENT EN COURS A VOTRE MEDECIN OU A VOTRE PHARMACIEN. Ce médicament contient du paracétamol et de la codéine. D’autres médicaments en contiennent. Ne les associez pas afin de ne pas dépasser les doses maximales conseillées (cf. posologie).

GROSSESSE – ALLAITEMENT: GROSSESSE:L’utilisation ponctuelle et aux doses recommandées de ce médicament peut être envisagée au cours de la grossesse si besoin. Cependant, en fin de grossesse, la prise abusive de codéine peut entraîner un effet néfaste chez le nouveau né. Par conséquent, il convient de toujours demander l’avis de votre médecin avant de prendre ce médicament et de ne jamais dépasser la dose préconisé. ALLAITEMENT : Ce médicament passe dans le lait maternel. De fortes doses de codéine administrées chez les femmes qui allaitent peuvent entraîner des pauses respiratoires ou des baisses de tonus du nourrisson. En conséquence, la prise de ce médicament est contre-indiquée pendant l’allaitement. CONDUCTEURS ET UTILISATEURS DE MACHINES: L’attention est attirée notamment chez les conducteurs de véhicules et les utilisateurs de machines sur la possibilité de somnolence attachée à l’usage de ce médicament. COMMENT UTILISER CE MEDICAMENT : POSOLOGIE: CEDOL EST RESERVE A L’ADULTE:1 comprimé à renouveler en cas de besoin au bout de 4 à 6 heures, éventuellement 2 comprimés en cas de douleur sévère, sans dépasser 6 comprimés par jour. CE MEDICAMENT VOUS A ETE PERSONNELLEMENT DELIVRE DANS UNE SITUATION PRECISE. IL PEUT NE PAS ETRE ADAPTE A UN AUTRE CAS. NE PAS LE CONSEILLER A UNE AUTRE PERSONNE. MODE ET VOIE D’ADMINISTRATION: Voie orale. Les comprimés sont à avaler avec un verre d’eau. FREQUENCE ET MOMENT AUQUEL LE MEDICAMENT DOIT ETRE ADMINISTRE: Les prises doivent être espacées de 6 heures, et 4 heures au minimum. En cas de douleur persistante, les prises systématiques permettent d’éviter les pics de douleur. En cas de maladie grave des reins (insuffisance rénale sévère), les prises seront espacées de 8 heures au minimum. DUREE DU TRAITEMENT : Si la douleur persiste plus de 4 à 5 jours, ne pas continuer le traitement sans l’avis de votre médecin. CONDUITE A TENIR EN CAS DE SURDOSAGE: Prévenir un médecin rapidement. EFFETS NON SOUHAITES ET GENANTS: COMME TOUT PRODUIT ACTIF, CE MEDICAMENT PEUT, CHEZ CERTAINES PERSO NNES, ENTRAINER DES EFFETS PLUS OU MOINS GENANTS. -Liés à la présence de codéine : constipation, nausées, vomissements, somnolence, vertiges, gêne respiratoire, réactions cutanées. -Liés à la présence de paracétamol : dans certains cas rares, il est possible que survienne une réaction allergique avec une éruption sur la peau : il faut immédiatement arrêter le traitement et avertir votre médecin. -Exceptionnellement taux anormalement bas de certains éléments du sang (plaquettes), pouvant se manifester par des saignements du nez ou des gencives. NE PAS HESITER A DEMANDER L’AVIS DE VOTRE MEDECIN OU DE VOTRE PHARMACIEN ET A SIGNALER A VOTRE MEDECIN OU A VOTRE PHARMACIEN TOUT EFFET NON SOUHAITE ET GENANT QUI NE SERAIT PAS MENTIONNE DANS CETTE NOTICE. CONSERVATION: NE PAS DEPASSER LA DATE LIMITE D’UTILISATION FIGURANT SUR LE CONDITIONNEMENT EXTERIEUR.

NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 23 SYNTHEMEDIC


ZOOM ÉVÉNEMENT

“ MALGRÉ LES EFFORTS CONSENTIS, LA BAISSE DE L'INCIDENCE DE LA TUBERCULOSE N'EST QUE DE 3 % PAR AN ”. Pr El Houssaine LOUARDI

Ministre de la Santé

TUBERCULOSE

INTENSIFICATION DE LA LUTTE

Le ministre de la Santé entouré des membres et des représentants du gouvernement, des ONG et des sociétés savantes impliqués dans le plan

« Malgré les énormes efforts consentis depuis de nombreuses années en matière de lutte contre la tuberculose, la baisse de l’incidence n’est que de 3 % par an, ce qui est insuffisant pour lutter contre ce fléau et réduire le nombre des infections chez la population, actuellement de 83 pour 100 000 habitants », a expliqué le Pr El Houssaine

Louardi, ministre de la Santé. Le ministre s'exprimait lors de la cérémonie de lancement du nouveau Plan d'accélération de la réduction du taux d'incidence de la tuberculose au Maroc dont l'objectif premier est de baisser le taux des nouveaux cas notifiés de 6 % par an au lieu des 3 % enregistrés actuellement. Pour

atteindre ce taux, le ministère de la Santé mise sur une collaboration interministérielle plus accrue et l'implication des ONG et du secteur libéral, dans la perspective d'éliminer la tuberculose à l'horizon 2050. « Pendant longtemps, la mise en application du Programme national de lutte contre la tuberculose relevait du seul

ministère de la Santé. Nous devions assurer tous les aspects de la prise en charge, du diagnostic de la maladie, jusqu'au traitement, en passant par la promotion de la prévention auprès de la population. Aujourd'hui, cette approche a montré ses limites. Pour atteindre ses objectifs, le programme de lutte contre la tuberculose ne doit plus être concentré uniquement sur la seule action du ministère de la Santé, mais également sur une complémentarité intersectorielle impliquant tous les intervenants dans la lutte contre ce fléau », a indiqué le Pr Louardi. Le nouveau plan s'articule sur plusieurs axes, notamment l'amélioration du dépistage et du diagnostic de la maladie et le renforcement de la surveillance épidémiologique, du monitoring et de la recherche. Le budget prévisionnel total qui lui est alloué est de 250 millions de dirhams répartis sur quatre ans.

FIÈVRE MÉDITERRANÉENNE FAMILIALE

DES SYMPTÔMES PEU SPÉCIFIQUES

O

rganisé le 5 octobre dernier à Rabat, le 1er séminaire francomarocain sur la fièvre méditerranéenne familiale (FMF) a été l'occasion de débattre des différents aspects de la prise en charge de la FMF. Maladie héréditaire à transmission autosomique récessive, cette pathologie appartient à la famille des maladies auto-inflammatoires héréditaires, un groupe de pathologies caractérisé par des accès fébriles récidivants. « Le mécanisme physiopathologique précis de la FMF n'est pas encore déterminé, mais les spécialistes pensent que

24 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

l'inflammasome, un complexe macromoléculaire, joue un rôle important dans le contrôle de l’inflammation et pourrait être impliqué dans la pathogénie de la FMF », a expliqué le Pr Zoubida Mezalek Tazi, membre de la Société marocaine de médecine interne. Le diagnostic de la FMF n'est pas toujours aisé car ses signes cliniques sont peu spécifiques. Chaque symptôme peut, en effet, évoquer toute une série d’affections telles qu'une appendicite, une virose, un rhumatisme articulaire ou une péritonite. « Bon nombre de patients traînent pendant longtemps leur

maladie sans en connaître la cause et courent le risque de développer des complications très graves, notamment l’amylose, une complication de l'inflammation chronique qui peut entraîner une insuffisance rénale », a indiqué le Pr Tazi. Elle a ajouté qu'un examen innovant ouvre de nouvelles perspectives en matière de prévention contre l'apparition de l'amylose chez les personnes atteintes de FMF. Il s'agit du test SAA, un examen sanguin qui permet de dépister l’inflammation persistante même en l’absence de signes cliniques.

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36,20 Dhs PPM

60,90 Dhs

Boîte

de 1

4

prim com

és

B oî

te

4 com de 1

prim

és

DCI : MELOXICAM. Forme(s) pharmaceutique(s) et présentation(s) : Boîte de 7 et boîte de 14. Composition qualitative et quantitative : Chaque comprimé contient : Méloxicam : 7,5 mg ou 15 mg. Les autres composants sont : Citrate trisodique anhydre, lactose monohydraté, cellulose microcristalline, povidone, silice colloïdale anhydre, carboxyméthylamidon sodique, stéarate de magnésium. Modes et voies d'administration : Voie orale. La dose quotidienne doit être prise en une seule fois, avec de l'eau ou un autre liquide, au cours d'un repas. Indications thérapeutiques : - Traitement symptomatique de courte durée des poussées aiguës d'arthrose, - Traitement symptomatique au long cours de la polyarthrite rhumatoïde et de la spondylarthrite ankylosante. .Posologie usuelle : Voie orale . - Poussées aiguës d'arthrose: 7,5 mg/jour (1 comprimé à 7,5 mg). En cas de besoin, en l'absence d'amélioration, la posologie peut être augmentée à 15 mg/jour (1 comprimé à 15 mg). - Polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante: 15 mg par jour (1 comprimé à 15 mg) (voir paragraphe « populations particulières »). En fonction de l'effet thérapeutique, la dose pourra être réduite à 7,5 mg/jour (1 comprimé à 7,5 mg). NE PAS DEPASSER LA POSOLOGIE DE 15 mg/JOUR . Contre-indications : Ce médicament est contre-indiqué dans les cas suivants : - 3ème trimestre de la grossesse (voir rubrique grossesse et allaitement); - Enfants et adolescents de moins de 16 ans; - · Hypersensibilité au méloxicam ou à l'un des excipients, ou hypersensibilité aux molécules d'activité proche telles que autres AINS, aspirine. MELOXAM ne doit pas être administré aux patients ayant développé des phénomènes d'asthme, de polypes nasaux, d'œdème de Quincke ou d'urticaire après administration d'aspirine ou d'autres AINS; - Antécédents d'hémorragie ou de perforation digestive au cours d'un précédent traitement par AINS; - Ulcère peptique évolutif ou récent, antécédents d'ulcère peptique ou d'hémorragie récurrente (2 épisodes distincts ou plus d'hémorragie ou d'ulcération objectivés); - Hémorragies gastro-intestinales, antécédents d'hémorragies cérébrales ou de toute autre nature; - Insuffisance hépato-cellulaire sévère; - Insuffisance rénale sévère non dialysée; - Insuffisance cardiaque sévère. Mises en garde et Précautions d’emploi : La survenue d'effets indésirables peut être minimisée par l'utilisation de la dose la plus faible possible pendant la durée de traitement la plus courte nécessaire au soulagement des symptômes. En cas d'effet thérapeutique insuffisant, il ne faut pas dépasser la dose maximale recommandée, ni associer le traitement à un autre AINS, en raison du risque d'augmentation de la toxicité sans avantage thérapeutique prouvé. L'utilisation concomitante du méloxicam avec d'autres AINS, y compris les inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase 2 (cox-2), doit être évitée. L'utilisation du méloxicam n'est pas appropriée pour le traitement des douleurs aigües. En l'absence d'amélioration après plusieurs jours, le bénéfice du traitement doit être réévalué. En cas d'antécédents d'œsophagite, de gastrite et/ou d'ulcères gastro-duodénaux, il est recommandé de s'assurer de la guérison complète de ces affections avant d'instaurer le traitement par le méloxicam. Chez les patients traités par le méloxicam et présentant des antécédents de ce type, surveiller systématiquement toute éventuelle apparition de récidives. Effets gastro-intestinaux : Des hémorragies, ulcérations ou perforations gastro-intestinales parfois fatales, ont été rapportées avec tous les AINS, à n'importe quel moment du traitement, sans qu'il y ait eu nécessairement de signes d'alerte ou d'antécédents d'effets indésirables gastro-intestinaux graves. Le risque d'hémorragie, d'ulcération ou de perforation gastro-intestinale augmente avec la dose utilisée chez les patients présentant des antécédents d'ulcère, en particulier en cas de complication à type d'hémorragie ou de perforation ainsi que chez le sujet âgé. Chez ces patients, le traitement doit être débuté à la posologie la plus faible possible. Un traitement protecteur de la muqueuse (par exemple misoprostol ou inhibiteur de la pompe à protons) doit être envisagé pour ces patients, comme pour les patients nécessitant un traitement par de faibles doses d'aspirine ou traités par d'autres médicaments susceptibles d'augmenter le risque gastro-intestinal. Les patients présentant des antécédents gastro-intestinaux, surtout s'il s'agit de patients âgés, doivent signaler tout symptôme abdominal inhabituel (en particulier les saignements gastro-intestinaux), notamment en début de traitement. Une attention particulière doit être portée aux patients recevant des traitements associés susceptibles d'augmenter le risque d'ulcération ou d'hémorragie, comme l'héparine en traitement curatif ou chez les sujets âgés, les anticoagulants tels que la warfarine, ou les autres médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, y compris l'aspirine donnée à doses anti-inflammatoires (≥ 1 g par prise ou ≥ 3 g par jour). En cas d'apparition d'hémorragie ou d'ulcération survenant chez un patient recevant du méloxicam, le traitement doit être arrêté. Les AINS doivent être administrés avec prudence et sous étroite surveillance chez les malades présentant des antécédents de maladies gastro-intestinales (recto-colite hémorragique, maladie de Crohn), en raison d'un risque d'aggravation de la pathologie. Effets cardiovasculaires et cérébrovasculaires : Une surveillance adéquate et des recommandations sont requises chez les patients présentant des antécédents d'hypertension et/ou d'insuffisance cardiaque légère à modérée, des cas de rétention hydrosodée et d'œdème ayant été rapportés en association au traitement par AINS. Une surveillance clinique de la pression artérielle chez les patients à risque est recommandée au cours du traitement par le méloxicam, et plus particulièrement au moment de l'initiation du traitement. Des études cliniques et des données épidémiologiques suggèrent que l'utilisation de certains AINS, y compris le méloxicam, (surtout lorsqu'ils sont utilisés à doses élevées et sur une longue durée) peut être associée à une légère augmentation du risque d'événements thrombotiques artériels (par exemple, infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral). Les données sont actuellement insuffisantes pour écarter cette augmentation du risque pour le méloxicam. Les patients présentant une hypertension non contrôlée, une insuffisance cardiaque congestive, une cardiopathie ischémique, une maladie artérielle périphérique, et/ou ayant un antécédent d'accident vasculaire cérébral (y compris l'accident ischémique transitoire) ne devront être traités par le méloxicam qu'après un examen attentif. Une attention similaire doit être portée avant toute initiation d'un traitement à long terme chez les patients présentant des facteurs de risques pour les pathologies cardiovasculaires (comme une hypertension, une hyperlipidémie, un diabète ou une consommation tabagique). Réactions cutanées : Des réactions cutanées graves, dont certaines d'évolution fatale, incluant des dermatites exfoliatives, des syndromes de Stevens-Johnson et des syndromes de Lyell ont été très rarement rapportées lors de traitements par AINS. L'incidence de ces effets indésirables semble plus importante en début de traitement, le délai d'apparition se situant, dans la majorité des cas, pendant le premier mois de traitement. Le traitement par méloxicam devra être arrêté dès l'apparition d'un rash cutané, de lésions des muqueuses ou de tout autre signe d'hypersensibilité. Paramètres des fonctions hépatiques et rénales : Comme avec la plupart des AINS, des élévations occasionnelles des taux des transaminases sériques, des augmentations de la bilirubinémie ou d'autres indicateurs des fonctions hépatiques, des augmentations de la créatininémie et de l'acide urique et des troubles d'autres paramètres biologiques ont été observés. Dans la majorité des cas, il s'agissait d'anomalies transitoires et discrètes. Si l'anomalie s'avère significative ou persistante, il faut interrompre l'administration du méloxicam et prescrire les examens appropriés. Insuffisance rénale fonctionnelle : Les AINS peuvent induire une insuffisance rénale fonctionnelle par réduction de la filtration glomérulaire, en raison de leur action inhibitrice sur l'effet vasodilatateur des prostaglandines rénales. Cet effet indésirable est dose-dépendant. Une surveillance étroite de la diurèse et de la fonction rénale est recommandée lors de l'initiation du traitement ou en cas d'augmentation de la dose chez les patients présentant les facteurs de risque suivants : - patient âgé, - traitements concomitants par des inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, antagonistes de l'angiotensine II, sartans, diurétiques, - hypovolémie (quelle qu'en soit la cause), - insuffisance cardiaque congestive, - insuffisance rénale, - syndrome néphrotique, néphropathie lupique, - insuffisance hépatique sévère (albumine sérique < 25 g/l ou score de Child-Pugh ≥ 10). Dans de rares cas, les AINS peuvent entraîner une néphrite interstitielle, une glomérulonéphrite, une nécrose médullaire rénale ou un syndrome néphrotique. La dose de méloxicam ne doit pas dépasser 7,5 mg chez les patients ayant une insuffisance rénale à un stade terminal et qui sont hémodialysés. Aucune réduction de la dose n'est nécessaire chez les patients ayant une insuffisance rénale légère ou modérée (c'est-à-dire chez les patients ayant une clairance de la créatinine supérieure à 25 ml/min). Rétention sodique, potassique et hydrique : Une rétention sodique, potassique et hydrique et une interférence sur les effets natriurétiques des diurétiques peut survenir avec l'utilisation d'AINS. De plus, une diminution de l'effet antihypertenseur des médicaments antihypertenseurs peut survenir. En conséquence, des œdèmes, une insuffisance cardiaque ou une hypertension peuvent survenir ou être aggravés chez les patients prédisposés. Une surveillance clinique est donc nécessaire pour les patients à risque. Hyperkaliémie : Une hyperkaliémie peut être favorisée en cas de diabète ou lors de traitement concomitant par des médicaments connus pour leur effet hyperkaliémant. Une surveillance régulière des taux de potassium est recommandée dans ces cas. Conditions de délivrance : Médicament soumis à prescription médicale: liste I. Résumé des caractéristiques du produit. Pour toute information complémentaire, consulter sa fiche signalétique.

NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 25

Promotion Médicale : PROMOPLUS : Zone Industrielle du Sahel B.P. 401 - 26400 Had Soualem. Tél.: 05.22.96.39.39 (L.G.) - Fax : 05.22.96.31.84 - E-mail : contact@promoplus.ma


Eucarbon® pour le SCI

EUCARBON® POUR LE SCI(1)

ÉVALUATION DE LA SPC(2) D’EUCARBON® 2005 – 2009 • Pays : Hongrie, Maroc, Albanie • Nombre de patients : 802 • Indication : SCI INTRODUCTION :

Depuis plus de 100 ans, Eucarbon® est un médicament efficace utilisé dans le monde entier pour réguler l’activité de la fonction intestinale. Il a un double mode d'action unique qui dépend de la posologie. A une posologie allant jusqu'à 3 comprimés par jour, Eucarbon® dispose d’une action d’adsorption et à un dosage plus élevé son principal mode d'action est légèrement laxatif et carminatif à la fois. Les principaux symptômes chez les patients atteints du SCI sont des douleurs abdominales récurrentes qui s'améliorent très souvent après la défécation, la diarrhée, la constipation ou l’alternance de la constipation et la diarrhée, ainsi que les gaz et le ballonnement. Selon la définition des critères de Rome III, un syndrome du côlon irritable (SCI) n'est établi qu'en présence d'une douleur abdominale ou d'un inconfort abdominal récurrents perdurant au moins trois jours par mois au cours des trois derniers mois. Cette douleur doit correspondre à au moins deux des trois symptômes suivants : l Amélioration des symptômes après la défécation. l Cette douleur est associée à un changement dans la fréquence de la défécation. l Elle est associée à un changement de la consistance des selles. Pour démontrer l'efficacité d’Eucarbon® chez des patients atteints du SCI, une grande étude multicentrique portant sur 802 patients dans trois pays (Hongrie, Maroc et Albanie) a été réalisée pendant la période de 2005 à 2009. 26 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

BUT DE L'ÉTUDE :

sur un total de 792, dont 488 patients (59,9 %) ont mentionné la constipation opiniâtre comme un symptôme concomitant. La diarrhée a été diagnostiquée chez 90 patients (12,0 %), tandis que la constipation opiniâtre et la diarrhée alternent chez 148 patients (19,8 %). En moyenne, le SCI était évident chez les patients depuis 36,8 mois (+/50,2 mois). Les principales maladies concomitantes comprennent les affections cardiovasculaires (hypertension

Le but de cette étude multicentrique de surveillance post-commercialisation a consisté à démontrer l’efficacité et la bonne tolérance d’Eucarbon® chez un grand nombre de patients atteints d’un SCI et traités sur une période de 12 semaines.

PATIENTS :

Au total, 802 patients de trois pays (Hongrie, Maroc et Albanie) ont participé à cette SPC.

Hongrie

Maroc

Albanie

Total 802

Nombre de patients

399

349

54

% du nombre total

49,8 %

43,5 %

6,7 %

Dans 796 cas (99,3 %), les données sur le sexe sont disponibles et indiquent 543 patients de sexe féminin (68,2 %) et 253 patients de sexe masculin (31,8 %). Cette répartition est en corrélation avec l'expérience qui montre que l'incidence du SCI chez les femmes est deux à trois fois plus élevée que chez les hommes.

artérielle, maladie coronarienne), le diabète, la dépression, la gastrite et les ulcères duodénaux. Parmi le collectif total de 778 patients, 309 (40 %) ont déclaré suivre un régime, 23,2 % étaient des fumeurs et 99 (12,7 %) consommaient de l'alcool régulièrement.

DONNÉES SUR LES PATIENTS :

Le régime posologique a été fixé par les médecins traitants en se référant

Âge

POSOLOGIE :

Poids au début (kg)

Nombre total

789

594

Moyenne

46,1

69,1

Médian Min - Max

DIAGNOSTIC :

Poids à la fin (kg)

Taille (cm)

68,4

164,1

45

70

68

166

2 – 92

10 – 162

12 – 162

70 – 190

Le SCI a été diagnostiqué au début de la SPC chez 756 patients (95,5 %)

RÉFÉRENCES

1. SCI : Syndrome du Côlon Irritable 2. SPC : Surveillance Post-Commercialisation


NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 27


Eucarbon® pour le SCI

à la posologie quotidienne recommandée de 6 comprimés par jour. Ce régime a été adapté par étapes pendant la période de traitement de 12 semaines. La posologie a été documentée au début de l’étude, en semaine 6 et à la fin de l’étude, soit la semaine 12. En moyenne, les patients prenaient au début 3,7 comprimés/jour. Jusqu'à la semaine 6, la posologie est réduite à 3,3 comprimés/jour et à la fin de la thérapie (semaine 12), la posologie était en moyenne de 3,1 comprimés/ jour. En semaine 6, environ 31 % des patients avaient changé la dose. Chez 52 patients (7,5 %), la thérapie a été arrêtée à la semaine 6 en raison de l'absence de symptômes.

fin de la SPC (Semaine 12) : L’efficacité a été évaluée comme étant ‘très bonne’ et ‘bonne’ par les médecins chez 533 patients (79,8 %) et chez 529 cas (79,2 %) par les patients. De même, la tolérabilité a été évaluée de manière similaire par les médecins et les patients à la fois, soit dans 88 % ou 90 % des cas comme étant ‘très bonne’ ou ‘bonne’. Évaluation de la tolérabilité par les médecins et les patients :

Tolérabilité

Très bonne

Médecins Patients

59

7

668

8,8 %

1,1 %

100 %

243

347

65

13

668

36,4 %

51,9 %

9,7 %

2,0 %

100 %

Semaine 6

Fin de la Semaine 12 3,1 (2–5) comprimés

Médian

3

3

3

Patients

La tolérabilité a été évaluée comme ‘très bonne’ et ‘bonne’ dans 602 cas (90,1 %) par les médecins et dans 590 cas (88,3 %) par les patients. Diminution significative des douleurs abdominales : La diminution des douleurs abdominales a été très significative. Seuls 86 des 790 patients (10,9 %) ont rapporté l’absence de douleurs au début de la thérapie. Pas plus de 6 semaines après le début du

le début de la thérapie, 155 patients (22,7 %) ont indiqué des douleurs à la palpation abdominale, mais après 12 semaines de traitement seulement 20 patients (7,2 %) ont signalé cette douleur à la palpation. Sans aucun doute, une telle réduction considérable des douleurs abdominales signifie une nette amélioration de la qualité de vie des patients souffrant du SCI. Des signes pathologiques de l'abdomen ont été rapportés chez 87,5 % des patients au début de l'étude. En revanche, après 12 semaines de traitement ces signes n’ont été constatés que chez 59 % des patients.

Très bonne

Bonne

Moyenne

Sans effet

Total

280

253

105

30

668

41,9 %

37,9 %

15,7 %

4,5 %

100 %

250

279

102

37

668

37,4 %

41,8 %

15,3 %

5,5 %

100 %

28 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

Total

337

3,3 (2–5) comprimés

Efficacité

Sans effet

50,4 %

3,7 (2–6) comprimés

Médecins

Moyenne

265

Début de l’étude

À la fin du traitement de 12 semaines, près de 80 % de l’ensemble des médecins et des patients ont évalué la thérapie comme étant ‘très bonne’ et ‘bonne’, et il n’y avait que des différences mineures entre l'évaluation des médecins et celle des patients. Évaluation de l'efficacité par les médecins et les patients à la

Bonne

Une amélioration significative est également survenue au niveau de la gravité de la maladie, telle que mesurée par les médecins. Au début, seuls 63 patients (8,3 %) ont été classés comme ‘non malades’, alors qu'après 12 semaines de traitement par Eucarbon® le chiffre des ‘non malades’ a grimpé à 325 patients (49,9 %). Amélioration significative des symptômes qui déterminent également la qualité de vie :

39,7 %

Moyenne

RÉSULTATS DE L’ÉTUDE DE SPC :

traitement avec Eucarbon®, le nombre de patients ne souffrant pas de douleur abdominale a augmenté à 387 (53,9 %) et à la fin de l’étude de SPC (semaine 12), ce chiffre est monté en flèche pour atteindre 511 patients (77,7 %) sans douleur abdominale. Cette amélioration au niveau de la douleur abdominale est non seulement statistiquement très significative, mais également cliniquement pertinente. Avant

Les symptômes suivants, mesurés au début et à la fin de l’étude de SPC, se sont améliorés de manière significative (p=0,0001), ce qui est également cliniquement pertinent : l Constipation opiniâtre l Selles dures l Modification de la fréquence des selles et pression abdominale l Besoin impérieux d’aller à la selle l Sensation de défécation incomplète l Flatulences l Ballonnements abdominaux l Douleur Constipation opiniâtre : Au début, il y avait 141 patients (18,3 %) qui souffraient de la constipation opiniâtre. À la semaine 6, seulement 7 patients (1,0 %) ont signalé ce symptôme et à la fin de l’étude (semaine 12), seuls 4 patients (0,6 %) l’ont indiqué. On peut conclure qu’il y a eu presque un rétablissement complet.


Évaluation de la SPC d’Eucarbon® 2005 – 2009

En outre, la constipation opiniâtre modérée (371 patients/48,2 % au début) s'est améliorée très nettement après 6 semaines de traitement avec Eucarbon® (130 patients/18,5 %). Après 12 semaines, seulement 41 patients/6,3 % ont signalé une constipation opiniâtre modérée. L'effet légèrement laxatif d’Eucarbon® a été démontré de manière impressionnante par une nette diminution de la gravité de la constipation opiniâtre symptomatique, allant de sévère à modérée et légère. Cette évolution a été marquée par une augmentation de la constipation opiniâtre légère de 20,3 % au début à 34,4 % après 12 semaines. Le passage de la constipation opiniâtre d’un état sévère à modéré et léger peut être considéré comme une nette amélioration du symptôme de la constipation chronique chez les patients. Après 12 semaines de traitement, 382 patients (58,8 %) ne souffraient pas de constipation chronique, comparés à seulement 102 patients (13,3 %) au début de l’étude. L'amélioration de la

constipation chronique a été très significative ! Selles dures : De manière très similaire, le symptôme des ‘selles dures’ s’est amélioré. En effet, sur les 138 patients (18,5 %) du début, seuls 7 patients (1,0 %) après 6 semaines et 3 patients (0,5 %) après 12 semaines ont signalé les ‘selles dures’. Comme corrélation claire, le nombre de patients ayant des ‘selles normales’ a augmenté considérablement, passant de 112 (15,0 %) au début à 363 (59,0 %) après 12 semaines de traitement. Dans les deux symptômes, à savoir la constipation chronique et les selles dures, on pouvait déjà constater une amélioration très significative au bout de 6 semaines de traitement. Modification de la fréquence des selles et pression abdominale : La gravité de ce symptôme a également diminué nettement après 6 semaines et a connu une réduction supplémentaire après 12 semaines. Au début de l’étude de SPC, 69 patients (9,5 %) ont signalé une modification sévère de la fréquence des selles et seulement un patient (0,2 %)

après 12 semaines de traitement. Concernant ce symptôme toujours, le nombre croissant des patients de 203 ou 27,9 % au début à 377 ou 61,1 % à la fin de la SPC montre une corrélation claire de l'amélioration du symptôme. Flatulence : Le malaise sévère a été mentionné par 91 patients (11,7 %) au début, mais après 12 semaines seulement un patient (0,2 %) rapportait des flatulences sévères. Également pour ce symptôme, on pouvait d’ores et déjà noter une nette diminution de la sévérité après 6 semaines (de grave à modérée, légère, voire inexistante). A la fin de la thérapie (semaine 12,) il y a eu une nette diminution de l'inconfort pour les patients rapportant des flatulences. Il y avait aussi une nette corrélation entre l'amélioration du symptôme et le nombre croissant de patients ne rapportant plus de flatulences, augmentant de 77 (9,9 %) à 351 (53,7 %). Ballonnements abdominaux : Pour sa part, l'amélioration des ballonnements abdominaux n’a pas été moins similaire. En effet, avant le début du traitement, ce symptôme a été rapporté par 62 patients (7,9 %)

comme étant ‘grave’ et par 341 patients (43,2 %) en tant que ‘modéré’. Après 12 semaines, seuls 3 patients (0,5 %) et 12 patients (1,8 %) ont signalé des ballonnements abdominaux graves et modérés respectivement. Le nombre de patients ne souffrant pas de ce symptôme est passé de 86 (10,9 %) au début à 511 (77,7 %) à la fin de la thérapie, ce qui dénote aussi une parfaite corrélation. On peut donc conclure que le traitement à l’Eucarbon® réduit à la fois les flatulences et les ballonnements abdominaux de façon spectaculaire, ce qui souligne clairement les propriétés carminatives de ce médicament. Autres symptômes : Seuls les symptômes de la diarrhée, des selles molles et liquides ne se sont pas améliorés de manière significative. Toutefois, il y a eu clairement une tendance d'amélioration (du degré grave à modéré et léger). Effets secondaires : Seuls quelques effets secondaires ont été signalés. Il y a eu 21 effets secondaires (2,6 %) dont la diarrhée a été le plus fréquent (4 fois) et les céphalées (2 fois).

CONCLUSION :

Cette étude multicentrique de SPC montre que dans le SCI il y a une réduction statistiquement significative et cliniquement pertinente de la douleur abdominale, et ce dès la semaine 6 de traitement avec Eucarbon®. A la fin de la thérapie (semaine 12) 77,7 % des patients n’avaient plus de douleur abdominale, comparés à seulement 10,9 % au début de l’étude. De même, pour la plupart des autres symptômes tels que la constipation opiniâtre, les selles dures, le changement de la fréquence des selles et la pression abdominale, les flatulences et les ballonnements abdominaux, une amélioration significative est intervenue après 6 et 12 semaines grâce au traitement avec Eucarbon®. La gravité de la maladie a été significativement réduite après les semaines 6 et 12 respectivement et les signes pathologiques ont été réduits à la semaine 12. En conclusion, on peut supposer que cette réduction très significative et cliniquement pertinente des douleurs abdominales ainsi que l'amélioration considérable de la plupart des autres symptômes ont un impact évident sur l'amélioration de la qualité de vie des patients atteints du SCI, d'autant plus que les effets secondaires sont rares et peu pertinents. L'efficacité et la tolérabilité d’Eucarbon® peuvent donc être décrites comme étant très bonnes.

E. Plefka, 3 octobre 2013 NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 29


30 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013


SOMMEIL DU SUJET ÂGÉ

Par le Dr Fouzia KADIRI Chef du service ORL du CH Mohammed V, Casablanca, et responsable du Centre régional du sommeil du Grand Casablanca.

DES PARTICULARITÉS À CONNAÎTRE Le sommeil du sujet âgé est léger, instable et présente une avance de phase. Ce sommeil est également fragilisé par les perturbations physiques, psychologiques et psychiatriques ainsi que leurs charges médicamenteuses. Une stratégie thérapeutique personnalisée doit donc tenir compte des possibilités du patient, de sa pathologie d’arrière-fond et de son milieu.

L

e sommeil est une fonction physiologique essentielle. Son rythme biologique s’articule sur l’alternance lumière-obscurité et/ou activité/repos. Le sommeil est vital. Il a un rôle adaptatif de réparation pour la veille précédente et un rôle d’équilibre énergétique (métabolique et endocrinien) préparant à la veille suivante.

QUALITÉ ET SPÉCIFICITÉS DU SOMMEIL

Un sommeil de bonne qualité se définit par un endormissement en moins de 60 minutes qui va durer au moins 6 heures avec moins de deux réveils dans la nuit et un rendormissement en moins de 30 minutes. Cependant, le bon sommeil ne se définit pas par sa durée, mais par un indice subjectif, le degré de satisfaction

La rythmicité du sommeil se modifie avec l’âge car l’horloge biologique devient plus matinale.

éprouvé par le dormeur au réveil. Il existe des variations interindividuelles : le sujet lève-tôt ou matinal, le couchetard ou vespéral, le sujet court dormeur qui se suffit de 5 heures de sommeil et le long dormeur qui a besoin de 9 à 10 heures de sommeil. En fait, le profil du sommeil dépend de facteurs génétiques. Grâce aux critères EEG, EMG et EOG, la polysomnographie identifie 4 à 5 cycles de sommeil par nuit (durée du cycle = 90 à 120 minutes), chaque cycle comprenant 5 stades de sommeil, soit : l Le stade I de l’endormissement, l Le stade II du sommeil léger, l Le stade III et IV du sommeil lent profond, l Le stade V du sommeil paradoxal ou REM. Le sommeil comporte globalement 50 % de sommeil léger, 25 % de sommeil lent profond, et 25 % de sommeil paradoxal ou REM. Le sommeil lent profond est un sommeil de réparation et de récupération, propice aux synthèses protéiques, à la restauration cellulaire et à l'anabolisme. La sécrétion d’hormone de croissance est à son pic alors que le taux de cortisol est très bas. NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 31


SOMMEIL DU SUJET ÂGÉ

DES PARTICULARITÉS À CONNAÎTRE s’altère par diminution de la durée du sommeil profond qui baisse de 25 % du temps total de sommeil (TTS) à 10 % (parallèlement, le taux de mélatonine baisse avec l’âge) aux dépens du sommeil léger qui augmente à 80 % du TTS. Le sommeil perd donc de son efficacité. Par ailleurs, les éveils intra-sommeil augmentent en nombre et en durée, ce qui contribue à diminuer le temps de sommeil réel, alors que le temps passé au lit reste stable. Il découle des éveils intra-sommeil une altération du sommeil paradoxal ou REM avec pour conséquence un affaiblissement des fonctions intellectuelles.

LE RÔLE DE L’HORLOGE INTERNE

Le sommeil paradoxal relève d'une régulation noradrénergique. Il s’agit d’un sommeil de préparation et de programmation qui participe à la maturation nerveuse, aux planifications bio-comportementales, à la mémorisation. La sieste est un besoin physiologique qui se manifeste en début d'après-midi. Dans des conditions où sa durée se limite à 20 minutes, la sieste constitue une préparation à l'organisation du sommeil de la nuit suivante. Un allongement de sa durée risque de réduire la tendance ultérieure au sommeil et à l'expression du sommeil lent profond.

PARTICULARITÉS DU SOMMEIL CHEZ LE SUJET ÂGÉ

Plusieurs facteurs entrent en jeu et détériorent le sommeil des seniors. 32 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

Il s’agit de : La diminution des sécrétions hormonales, particulièrement la mélatonine qui est le chef d’orchestre des rythmes circadiens. L’horloge biologique perd de son efficacité et le rythme veille/ sommeil se modifie progressivement. l Le manque d’activité ralentit le rythme biologique et décale l’horloge biologique qui se met alors en avance de phase. l Les siestes inappropriées en fin de journée, ou plusieurs siestes pendant la journée vont fragiliser le sommeil du soir. Le délai d’endormissement des sujets âgés est en moyenne de 20 minutes, et la durée du sommeil varie peu. Mais avec le vieillissement, le sommeil perd de sa qualité et sa rythmicité se modifie. En effet, la qualité du sommeil l

La rythmicité du sommeil se modifie avec l’âge car l’horloge biologique devient plus matinale. Le sommeil a tendance à se décaler un peu plus tôt dans la soirée, phénomène qualifié de syndrome d’avance de phase de sommeil du sujet âgé. Chez certains séniors, cette tendance est exagérée, et l’endormissement survient très tôt le soir vers 20 heures ou 20h30. Les besoins de sommeil étant identiques, voire un peu diminués, le réveil se produit également très tôt. Il peut survenir dès 4 ou 5 heures du matin, et être définitif. Le besoin d’une sieste en milieu de matinée devient nécessaire pour certains, renforçant le sentiment de troubles veille/sommeil. Ainsi, le sommeil d’un sujet âgé prend un aspect poly-phasique, c’est-à-dire morcelé la nuit, avec une à plusieurs siestes le jour. Cet effet du vieillissement n’est pas pathologique, il est fréquent dans le troisième âge et est plus ou moins marqué selon les individus. L’évolution du sommeil est en grande partie liée à des modifications du système de régulation de nos horloges internes. l Moindre réception de la lumière : la lumière stimule l’horloge biologique et la sécrétion

de l’hormone du sommeil, la mélatonine, qui nous aide à dormir la nuit. La cataracte -fréquente chez le sujet âgé- et le manque d’exposition à la lumière naturelle diminuent la sécrétion de mélatonine. Il est donc essentiel de s’exposer à la lumière naturelle, à l’extérieur, ou à proximité d’une fenêtre chaque jour. l Moindre exercice physique et moins d’obligations sociales : le manque d’activité physique et de vie sociale chez la personne âgée va se traduire par une sédentarité accompagnée de siestes irrépressibles diurnes et d’un sommeil nocturne de mauvaise qualité.

LES TROUBLES DU SOMMEIL DU SUJET ÂGÉ

L’insomnie Il s’agit d’un mauvais sommeil nocturne qui se manifeste par des difficultés d’endormissement, de maintien du sommeil ou une sensation de sommeil non réparateur. L’existence de répercussions diurnes importantes, comme une baisse de la vigilance, des difficultés de concentration, une fatigue ou une irritabilité doit attirer l’attention. L’insomnie est le trouble le plus fréquent parmi les troubles du sommeil, elle peut exister depuis de longues années, mais elle peut aussi apparaître avec l’âge. Des causes à éliminer : l Toute modification des rituels de coucher lors d’une hospitalisation ou d’emménagement dans une maison de retraite peut être à l’origine de difficultés d’endormissement. l Tout ce qui provoque des douleurs : rhumatisme, douleurs digestives, douleurs osseuses, reflux gastro-oesophagien. l Certaines maladies : maladies cardiaques (troubles du rythme…), respiratoires (asthme, bronchite chronique…), dérèglements thyroïdiens (hyperthyroïdie), polyurie (prostatisme). Certaines maladies neurologiques comme la


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SOMMEIL DU SUJET ÂGÉ

DES PARTICULARITÉS À CONNAÎTRE

maladie de Parkinson et certaines démences donnent des insomnies par atteinte du système de régulation du sommeil. l Certains médicaments : corticoïdes, bétabloquants, diurétiques et certains antidépresseurs perturbent le sommeil. l La dépression ou une anxiété importante liée à une séparation, un deuil, des conflits familiaux ou encore la solitude peuvent être à l’origine de l’insomnie. L’hypersomnie L’hypersomnie peut être induite par un manque de sommeil ou un sommeil de mauvaise qualité comme dans le syndrome d’apnées du sommeil, le syndrome de jambes sans repos, les mouvements périodiques des jambes et le syndrome d’avance de phase de sommeil. Elle peut être secondaire à une maladie neurologique, psychiatrique, infectieuse ou métabolique… ainsi qu’à une prise médicamenteuse comme, par exemple, un surdosage en benzodiazépine, d’hypnotiques… Les parasomnies Elles sont représentées par : l Les cauchemars qui affectent la deuxième moitié du sommeil. L'éveil est total. Les benzodiazépines et les Bêtabloquants ont un rôle favorisant. l Les terreurs nocturnes qui surviennent au début du sommeil, comme le somnambulisme au cours du premier tiers du sommeil. Il s’agit d’un état second suivi d'amnésie qui relève d'une personnalité pathologique. l Les ivresses du sommeil qui sont des éveils en stade III correspondant à un état confusionnel, favorisé par les hypnotiques. l La paralysie du sommeil qui rend le sujet incapable d’accomplir un mouvement volontaire alors qu’il va s’endormir (hypnagogique) ou alors qu’il se réveille (hypnopompique). Le sujet est éveillé, mais il ne peut effectuer aucun mouvement. 34 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

Cette paralysie dure en général de quelques secondes à quelques minutes puis disparaît, soit spontanément, soit à la suite d’une stimulation. Le patient vit une angoisse importante qui l’amène à consulter. Le Syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) Le SAOS est une évolution des ronflements chroniques (10 % des ronflements se compliquent de SAOS). Le ronflement augmente avec l’âge. Il apparaît chez la femme après la ménopause. Ce ronflement peut perturber le sommeil du ronfleur et de son conjoint, mais il devient dangereux pour la santé physique et mentale quant il se complique de pauses respiratoires ou apnées du sommeil. Le SAOS est à l’origine d’épisodes d’hypoxie/hypercapnie et de micro-éveils qui perturbent et fragmentent le sommeil. Les signes cliniques du syndrome d’apnées obstructives du sommeil sont : l Des crises d’étouffement durant le sommeil ; l Des besoins d’uriner plus de 3 fois par nuit (sans cause médicale) ; l Des maux de tête au réveil ; l Une somnolence diurne excessive dans la journée ; l Des troubles de la mémoire, une irritabilité ; l Une hypertension artérielle résistant aux traitements, des troubles cardiaques. Il faut alors pratiquer une polygraphie ventilatoire ou une polysomnographie pour confirmer le diagnostic. Le traitement repose sur le port d’un masque nasal ou naso-bucal relié à un appareil de pression positif continue. Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) Il s’agit de sensations désagréables (parfois impatiences, crampes, fourmis, chaleur excessive) aggravées par le repos et la position couchée, obligeant la personne à bouger ses jambes.

Dans les cas sévères, les répercussions sur le sommeil peuvent être importantes. Il augmente avec l’âge. Il est idiopathique quand il revêt un caractère familial. Il accompagne des maladies telles que l’anémie ferriprive, l’insuffisance rénale et les polyneuropathies. Le diagnostic est clinique, mais en cas de doute, une polysomnographie est indiquée. Les examens biologiques doivent évaluer le fer sérique, l’urée, la créatinémie, la glycémie. Des traitements adaptés existent et permettent la restauration d’un sommeil efficace. Les mouvements périodiques de jambes (MDPJ) Ils sont caractérisés par des mouvements involontaires qui surviennent lors du sommeil. Avec l’âge, ces mouvements perturbent le sommeil aussi bien pour le patient que pour le conjoint. Certains donnent des coups de pieds, d’autres font des mouvements plus complexes tels que mouvements répétitifs des bras, pédalage des jambes, sauts hors du lit, avec ou sans cris… Ces mouvements peuvent être isolés ou accompagner une autre pathologie du sommeil (SAOS, SJSR, Insuffisance rénale..). Le SJSR et les MDJP sont sensibles au traitement dopaminergique. Le décalage horaire ou Jet-Lag Ce symptôme se voit dans les voyages par avion quand la personne traverse plusieurs fuseaux horaires. La resynchronisation est normalement de un jour par fuseau vers l’ouest, et de 1,5 jour par fuseau vers l’est. Chez les seniors, la resynchronisation peut prendre un mois ou plus. Ce symptôme se manifeste par une fatigue générale, des difficultés d’initiation ou de maintien du sommeil, une somnolence diurne, une baisse de la vigilance, une perte de concentration, de l’irritabilité, de l’anorexie, des problèmes gastro-intestinaux. Les

performances cognitives et motrices, en particulier chez la personne âgée, peuvent être altérées. Dans ce cas, la prise de mélatonine à dose physiologique revêt un grand intérêt. La pathologie mentale Dans la pathologie mentale, les paramètres du sommeil peuvent être modifiés. l L'insomnie psychophysiologique persistante associe une augmentation de la latence du sommeil, une augmentation de l'éveil intra-sommeil avec des micro-éveils et une altération de l'architecture avec une diminution du sommeil lent profond. Le résultat est une fragmentation du sommeil et une baisse de l'indice d'efficacité. Par ailleurs, il existe une forte variabilité des paramètres d'une nuit à l'autre. L'insomnie psychophysiologique persistante peut être d’origine psychosomatique (anxiété somatisée, conditionnement négatif par rapport au sommeil). Elle peut entrer dans le profil d'hyperéveil intra-sommeil qui est retrouvé dans l'anxiété généralisée, les phobies et les attaques de panique nocturnes qui surgissent lors de l'approfondissement du sommeil au passage du stade II en stade III. Le traitement repose sur une prise en charge cognitivocomportementale. Mais en cas d’échec, l’insomnie peut être corrigée par les anxiolytiques et les hypnotiques en moitié de dose par rapport à un adulte jeune. l La dépression associe une altération de la continuité du sommeil avec augmentation de sa latence, diminution de la durée réelle du sommeil et augmentation de l'éveil intra-sommeil avec réveil matinal précoce et diminution de l'indice d'efficacité, très typique lorsqu'il est inférieur à 75 %. On note par ailleurs une altération de l'architecture avec une diminution de la proportion du sommeil lent


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SOMMEIL DU SUJET ÂGÉ

DES PARTICULARITÉS À CONNAÎTRE

CONDUITE À TENIR

La conduite à tenir comporte deux étapes importantes. La première vise à apprécier l'état de santé du patient et la seconde à faire un bilan soigneux de la plainte du sommeil. l L'interrogatoire et l'examen permettent d’apprécier l’état de santé du patient et de définir les circonstances d'apparition du trouble du sommeil. l L'agenda de sommeil fait partie du bilan. Il permet d’instaurer une relation avec le patient et aide à faire l'étude des attitudes vis-à-vis du sommeil et le bilan des occupations diurnes. l Le bilan hygiéno-diététique est nécessaire pour corriger d’éventuelles erreurs et envisager d’instaurer les facteurs participant aux mécanismes de la synchronisation : l Favoriser l'activité diurne, physique et intellectuelle, limitation de la sieste à 20 minutes. l Préparer au sommeil, avec un repas léger le soir, pas d'activité physique ou intellectuelle juste avant le coucher ni d’excitants tels que café, thé, cola, tabac, alcool. l Vérifier le cadre qui doit privilégier une literie confortable et une température fraîche. l Instaurer des horaires réguliers du coucher, mais surtout du lever. l Eviter de réveiller le patient dans la nuit. l La polysomnographie n’est indiquée que dans certains cas particulier : SAOS, MPDJ, narcolepsie… l La prescription d’hypnotiques ne doit pas être banalisée. Avant même la prescription, il est nécessaire d'ajuster les traitements somatiques en adaptant la posologie et l'horaire des prises médicamenteuses. l Les agonistes des récepteurs benzodiazépines tels que Zopiclone et Zolpidem doivent être donnés à posologie faible et de façon provisoire. l Les antihistaminiques sont

parfois trop sédatifs et comportent des effets anti-cholinergiques gênants. l Les benzodiazépines perturbent l'architecture du sommeil en réduisant le stade de sommeil profond et celui du sommeil paradoxal. Les benzodiazépines ont des effets indésirables particulièrement gênants tels qu'amnésie, dépendance avec risque de sevrage, risque de chute nocturne par désorientation, troubles de l'équilibre, hypotension orthostatique, accentuation des problèmes respiratoires et aggravation de leurs conséquences diurnes (confusion). Lors du sevrage, après usage prolongé, il existe un risque de rebond REM avec cauchemars. Leurs paramètres pharmacodynamiques sont modifiés avec l'âge, du fait d'un ralentissement des catabolismes hépatiques et d'une diminution de la clairance urinaire. La prescription doit être à petite dose et bien étudiée (bénéfice/ effets secondaires). l La mélatonine exerce un effet régulateur des rythmes intéressant chez les personnes âgées lorsque le sommeil est décalé trop tard dans la soirée ou fractionné. Pour bien l’utiliser, il faut la prendre à heure régulière. Elle n’agit pas comme un somnifère classique, mais elle permet de remettre notre horloge biologique à l’heure. Enfin, il ne faut pas oublier des méthodes simples pour aider à induire le sommeil comme un verre de lait chaud ou une tisane.

VERS UNE PÉDAGOGIE DU SOMMEIL

S’il est indéniable qu’après 50 ans, le sommeil perd de sa qualité et de sa rythmicité, plusieurs facteurs peuvent être incriminés. Outre le vieillissement normal, le sommeil est susceptible d’être modifié par la maladie, les médicaments, une modification du rythme de vie, la perte de repères sociaux… Le vrai problème en matière de désordres du sommeil se situe au niveau de

sa méconnaissance. Il faut engager une pédagogie du sommeil au niveau de la santé publique dont l'objectif devrait être une meilleure connaissance du sommeil, de ses régulations fonctionnelles, de son rôle, de la signification de ses manifestations pathologiques et, surtout, de son hygiène. Il faut développer les stratégies de thérapie cognitive et comportementale et savoir gérer la prescription d’hypnotique chez les seniors.

ETUDES

PRÉVALENCE DES TROUBLES L’étude du National Institute of Aging Study (USA) révèle que : l Plus de 50 % des plus de 65 ans se plaignent de troubles de sommeil (beaucoup plus la femme que l’homme). l 29 à 60 % de personnes âgées se plaignent de troubles du maintien du sommeil. l 40 % des prescriptions d’hypnotiques sont effectuées au bénéfice des plus de 65 ans. L’étude de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (France 2010) révèle que : l À partir de 50 ans, la dette du sommeil diminue ; l Les + de 60 ans dorment 1h30 de plus ; l Après 80 ans, les problèmes commencent : 22 % se plaignent de troubles de sommeil : - 72 % d’insomnie ; - 38 % de cauchemars agités ; - 36 % de décalage des horaires de sommeil ; - 21 % Syndrome d’apnée du sommeil ; - 18 % Syndrome de jambes sans repos .

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et l’abolition fréquente du sommeil profond. La dépression apparaît chez le sujet âgé dans différentes situations telles que des antécédents de dépression à l’âge adulte, des troubles de la personnalité, l’existence de facteurs de stress sociaux et environnementaux, la solitude, l’isolement, un mauvais support social, un veuvage ou la perte de proches, la réduction d’activité secondaire à la retraite, des problèmes financiers, la perte d’autonomie due aux maladies physiques, un changement de domicile (surtout s’il y est obligé), des carences de relations intimes et de confiance, des conflits interpersonnels… La dépression augmente le risque de déclin fonctionnel, surtout s’il existe d’autres facteurs de risque de perte fonctionnelle, et génère une consommation médicale excessive. Le dépistage et le traitement des états dépressifs chez la personne âgée sont un enjeu de santé publique. l La démence dégénérative, type maladie d'Alzheimer, s'accompagne d'une déconstruction du sommeil caractérisée par une fragmentation du sommeil, de fréquents changements de stade, une diminution des stades du sommeil lent/profond et du sommeil paradoxal, une réduction du contraste entre sommeil lent et sommeil REM et mauvaise distinction de la transition veille/ sommeil. De plus, on constate une désorganisation circadienne avec tendance à l'inversion du rythme veille/sommeil : sommeil diurne, turbulence nocturne et ivresses du sommeil. l La pathologie neurologique (narcolepsie, démence vasculaire, maladie d'Alzheimer et Parkinson) produit des lésions touchant les centres régulateurs du sommeil. l Une atteinte cérébrale qui peut être due à des causes toxique, infectieuse ou métabolique (azotémie, myxoedème, atteinte hépatique, hyponatrémie, hypercalcémie). 36 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

BLE


Le rôle clé des acides gras poly-insaturés à longue chaîne (AGPI-LC) dans le développement cérébral du nourrisson Les AGPI-LC - et en particulier le DHA* et l’ARA* - sont des lipides essentiels à la maturation du système nerveux central pendant la phase in utéro et les premiers mois après la naissance (1). Leurs bénéfices sur le développement cérébral et COGNITIF de l’enfant sont de plus en plus documentés (2).

Des lipides essentiels au cerveau

L’immaturité des voies de synthèse endogène** chez le nourrisson rend nécessaire un apport alimentaire en DHA* et ARA* préformés durant les 1ers mois (3). Le lait maternel en est la source naturelle, avec des quantités variables selon le régime alimentaire de la mère allaitante (4).

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Un concensus scientifique (2) sur les AGPI-LC sons pour les nourris non allaités

Le lait maternel, la référence our nutritionnelle p s in couvrir les beso

Au regard des bénéfices démontrés des AGPI-LC sur le développement cérébral et cognitif, les experts internationaux recommandent la supplémentation en DHA* et ARA* des laits infantiles 1er âge. Les recommandations portent sur des taux de DHA* entre 0,2 % et 0,5 % des acides gras totaux (AGT) avec un ratio DHA* ≥ ARA*.

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✓ Répondre aux besoins essentiels de croissance et de développement cérébral ✓ Respecter l’immaturité digestive

L’expertise nutritionnelle partagée * DHA : acide docosahexaénoïque ; ARA : acide arachidonique. ** à partir des acides gras essentiels : l’acide linoléique (famille des oméga 6) et l’acide α-linoléique (famille des oméga 3). (1) Ghisolfi J et al. Acides gras polyinsaturés et développement cérébral et sensoriel du nourrisson. Arch Pediatr 1995;2:825-30. (2) Koletzko B et al. The roles of long-chain polyunsaturated fatty acids in pregnancy, lactation and infancy : review of current knowledge and consensus recommendations. J Perinat. Med. 2008;36:5. (3) ANSES. Actualisation des apports conseillés pour les acides gras. mai 2011. (4) Brenna JT et al. Docosahexaenoic and arachidonic acid concentrations in human breast milk worldwide. Am J Clin Nutr 2007;85:1457-64.

Avis important : l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande que les femmes enceintes et les mères de nourrissons et de jeunes enfants soient particulièrement bien informées sur : - Les avantages du lait maternel, qui constitue l’aliment idéal du nourrisson. Il est le mieux adapté à ses besoins spécifiques et le préserve des maladies. - L’importance d’une bonne alimentation maternelle pour la préparation et la poursuite de l’allaitement au sein. - L’effet négatif d’une alimentation mixte du nourrisson en alternance entre allaitement au sein et prise d’un biberon pouvant gêner l’allaitement maternel. - La difficulté de revenir sur le choix de ne pas allaiter. - Les implications socio-économiques à prendre en considération dans le choix de la méthode d’allaitement. Il est important de rappeler le coût qu’engendre l’utilisation des laits infantiles, en précisant les quantités à utiliser selon l’âge de l’enfant. En cas d’utilisation d’un lait infantile, lorsque la mère ne peut ou ne souhaite pas allaiter, il importe de respecter scrupuleusement les recommandations relatives à la qualité de l’eau, les indications de préparation et d’utilisation et de suivre l’avis du corps médical. Une utilisation incorrecte pourrait présenter un risque pour la santé de l’enfant.

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MICHÈLE

BOIRON

Pharmacienne de formation, Michèle Boiron est convaincue que l'allopathie et l'homéopathie ont chacune leur place à l'officine. Elle sillonne de nombreux pays pour partager son expérience de l'exercice derrière un comptoir avec les pharmaciens. Doctinews. Depuis quand

comme le médecin individualise le traitement homéopathique en fonction de son patient.

les laboratoires Boiron sont-ils présents au Maroc ?

Michèle Boiron. Nous avons déposé nos premières demandes d’enregistrement de médicaments au tout début des années quatre-vingt-dix. Nous organisions alors régulièrement des manifestations pour diffuser une information auprès des professionnels de santé. En 2003, nous avons souhaité développer notre présence sur le territoire marocain et nous avons créé une filiale. Ce choix était peut-être un peu précoce car le marché n’a pas suffisamment répondu à nos attentes. Nous avons alors préféré nous retirer tout en restant présents sur le marché grâce à un partenariat que nous avons conclu avec les laboratoires Bottu, en avril 2009.

Quelle est votre perception de l’évolution du marché des médicaments homéopathiques ces dernières années au Maroc ?

J’ai l’impression globale que la demande est en augmentation. Jusque-là, la pénétration du marché n’a pas été à la hauteur de nos espoirs, mais il me semble que nous sommes aujourd’hui sur la bonne voie. Notre partenariat est bien organisé et les médicaments homéopathiques présentent plusieurs avantages puisqu’ils sont efficaces, sans effet secondaire, et à un prix abordable. La demande progresse aussi bien au niveau des 38 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

Comment s’organise votre présence dans les officines ?

citoyens que des pharmaciens et de certains médecins.

Comment se positionne le Maroc par rapport à des pays voisins tels que la Tunisie, l’Algérie…

Ils sont très différents. Je ne pourrais pas vous parler de l’Algérie car nous ne sommes pas présents sur ce marché. En revanche, nous sommes présents depuis très longtemps en Tunisie et le marché est bien développé. Sur le terrain de l’homéopathie, le Maroc et la Tunisie ne se ressemblent pas. Mais je pense que chaque pays est une entité différente et il nous appartient de nous adapter. Nous individualisons notre approche en tenant compte des particularités de chaque pays,

“ JE NE VOIS PAS LE MAROC FERMER LA PORTE À L’HOMÉOPATHIE ” Michèle BOIRON

Pharmacien, Administrateur des Laboratoires Boiron.

L’évolution est assez similaire à celle que nous avons connue en France il y a quelques années. Le rôle du pharmacien est en pleine mutation, il est de plus en plus sollicité pour apporter des conseils à ses clients, pour pouvoir répondre au mieux et éviter les effets secondaires de certains médicaments, il sera amené à proposer des médicaments homéopathiques. Bien souvent, d’ailleurs, ce sont les clients qui encouragent le pharmacien à proposer des médicaments homéopathiques. Ils sont de plus en plus informés et éduqués, ils se documentent, tout comme d’ailleurs les pharmaciens et les médecins qui s’intéressent de plus en plus à l’homéopathie.

Comment les médecins perçoivent-ils l’homéopathie au Maroc ? De plus en plus de médecins sont homéopathes et de plus en plus d’entre eux sont sollicités par des patients qui demandent des conseils ou des prescriptions homéopathiques. Ils s’ouvrent, au même titre que les pharmaciens. Je ne vois pas le Maroc fermer la porte à l’homéopathie, lui qui l’a ouverte en mettant en place un diplôme universitaire pour former les professionnels de santé. Cette


démarche a été initiée par le CEDH (Centre d’enseignement et de développement de l’homéopathie) en France, avec l’appui de l’Université Mohammed V Souissi. La professionnalisation et l’intégration de l’homéopathie passent par la formation et nous n’avons pas la chance d’avoir un support tel que celui de la faculté dans tous les pays. Le signe est fort.

Faut-il être formé à l’homéopathie pour prescrire des médicaments homéopathiques ?

Oui, bien sûr, il faut une formation, mais il y a plusieurs niveaux possibles. L’homéopathie, pour traiter un symptôme aigu, peut être pratiquée par toute personne formée à la matière médicale (médecins, sages-femmes, infirmiers, kinésithérapeutes, pharmaciens...). Le médecin homéopathe exerce différemment. Il prescrit les médicaments en tenant compte du terrain de son patient. Il individualise chacune de ses prescriptions et doit être formé pour cela de manière beaucoup plus approfondie. Chacun a son domaine d’intervention en tenant compte des différents paliers. Il est également possible d’utiliser certains traitements homéopathiques en automédication, comme l’Arnica par exemple. Lorsqu’un enfant tombe, on lui donne de l’Arnica !

Peut-on prescrire à la fois des médicaments allopathiques et des médicaments homéopathiques ?

Oui, tout à fait. Il n’existe aucune contre-indication entre les deux thérapeutiques. Il est possible, par exemple, de prescrire un traitement homéopathique dans la journée à un patient qui présente une rhinite allergique pour éviter les risques de somnolence, et un

antihistaminique le soir avant le coucher. Par contre, la manière de prendre les médicaments varie. Il est important de renouveler la prise de médicaments homéopathiques plusieurs fois par jour car la répétition renforce l’efficacité. Puis on espace les prises avec l’amélioration et on arrête lorsque les symptômes ont disparu. Mais il est tout à fait envisageable de prescrire un traitement homéopathique et allopathique en parallèle, en particulier lors de traitements chimiothérapiques, par exemple, pour en diminuer les effets secondaires. Bien sûr, il existe des terrains et des domaines privilégiés pour l’homéopathie.

à son arsenal thérapeutique qui n’est pas en contradiction avec l’allopathie.

De plus en plus de patients recourent à l’homéopathie pour lutter contre les effets secondaires liés à certains traitements lourds comme la chimiothérapie. Comment réagissent les oncologues ?

A l’annonce d’un cancer, environ 60 % des patients s’ouvrent à une médecine complémentaire et alternative. Parmi ces 60 %, 40 % se tournent vers l’homéopathie. Il est important que des médecins se forment dans ce domaine, et de plus en plus de séminaires dédiés à la

DE PLUS EN PLUS DE PHARMACIENS VEULENT ÉLARGIR LE CHAMP DES TRAITEMENTS POSSIBLES Je pense, par exemple, à la femme enceinte, aux sportifs, aux personnes âgées ou à des désagréments tels que l’herpès labial, les coliques du nourrissons… Mais les antibiotiques ou les antalgiques sont des outils merveilleux dont il ne faut pas se priver. Pourquoi, par exemple, ne pas donner dans un premier temps un médicament homéopathique pour faire baisser une fièvre et réajuster à l’aide d’un traitement allopathique si nécessaire. « Avancer pas à pas », telle est en quelque sorte notre vision. D’ailleurs, de plus en plus de médecins spécialistes (pédiatres, ORL, gynécologues…) s’inscrivent pour suivre la formation en homéopathie au Maroc. Ils sont parfois confrontés à des limites dans leurs pratiques et veulent élargir le champ des traitements possibles. Un médecin spécialiste ne prescrira jamais uniquement de l’homéopathie. Il ajoute un outil

cancérologie font justement une place à l’homéopathie. Aujourd’hui, en France, certains hôpitaux proposent une consultation en homéopathie dans le panel de soins de support destiné aux patients. Cette stratégie, efficace pour le patient, a permis aux oncologues et au monde hospitalier de porter un autre regard sur cette discipline qui ne présente que des avantages.

L’obtention d’une Autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un médicament homéopathique présentet-elle des particularités ? Les démarches sont-elles plus compliquées ?

Tout dépend des pays. Je ne dirais pas que les démarches sont plus compliquées, mais elles ne sont pas facilitées car les dossiers sont conçus pour les médicaments allopathiques. Pour illustrer, je dirais que nous

ne rentrons pas dans toutes les « cases » des dossiers, d’autant que les affaires règlementaires diffèrent dans chaque pays. En revanche, nous n’avons pas à répondre aux mêmes exigences en matière de toxicologie de nos substances que les médicaments allopathiques.

Qu’en est-il au Maroc ?

Nous avons toujours obtenu assez rapidement nos autorisations de mise sur le marché et entretenu de bonnes relations avec le ministère de la Santé. Nous n’intervenons pas en direct, mais par l’intermédiaire de notre distributeur qui possède les AMM et se charge de faire le lien. Voilà d’ailleurs une particularité du Maroc. Régulièrement, nous demandons le renouvellement des AMM, ce qui n’a jamais posé de difficultés.

Quelles sont les spécialités disponibles au Maroc ?

Nous avons mis sur le marché une quinzaine de spécialités et nous couvrons différents champs tels que l’ORL, la traumatologie, la rhumatologie, la dermatologie, la grippe… Nous proposons aussi bien les unitaires (médicaments qui ne comportent pas d’indication thérapeutique, ni de posologie) à différentes dilutions qui sont conditionnées en tubes (granules) comme l’Arnica, la Belladonna… que les spécialités (qui comportent des indications thérapeutiques accompagnées d’une posologie) comme le Sédatif PC, le Stodal en sirop, le l’Oscillococcinum, le Coryzalia…

Que représente cette offre par rapport à l’offre globale des Laboratoires Boiron ? Il s’agit des principales spécialités qui ont aujourd’hui largement fait leur preuve. D’ailleurs, Sédatif PC, Stodal et Oscillococcinum, qui représentent le top trois de nos ventes, sont disponibles au Maroc.

NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 39


moderne pour créer un laboratoire national de fabrication de médicaments homéopathiques. Il souhaitait conserver son entité lyonnaise et a fait appel, en 1932, à Jean et Henri Boiron pour l’épauler. Jean, mon père, a pris en charge le développement de l’entité lyonnaise et Henri, mon oncle, celui du laboratoire parisien. L’entité des Laboratoires Boiron telle qu’elle existe aujourd’hui a été créée en 1967, réunissant l’activité parisienne et l’activité lyonnaise. Depuis, nous sommes toujours restés une entreprise familiale. Nous sommes une petite entité comparativement aux grands noms de l’industrie pharmaceutique. Nous travaillons avec 4 000 collaborateurs en France et à l’international, nous sommes présents à l’étranger à travers 18 filiales et nos médicaments sont distribués dans une soixantaine de pays.

Que représente l’activité recherche et développement pour les laboratoires Boiron ?

La recherche et développement est une activité essentielle pour nous. Nous conservons toutes les spécialités que nous avons développées au fil du temps et il nous arrive de découvrir, 50 années plus tard, une utilisation qui n’était pas prévue initialement. Le champ de recherche est large et, depuis quelques années, nous avons décidé d’intensifier nos activités de recherche même si nous sommes limités par la réglementation et le cadre des études cliniques. Nous travaillons plus particulièrement dans le domaine de la recherche pharmaco-épidémiologique afin de comparer deux stratégies médicamenteuses pour une même infection. Il s’agit d’études menées en double aveugle, randomisées... et dont certaines prouvent que les traitements 40 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

homéopathiques obtiennent les mêmes résultats en termes d’efficacité que les médicaments allopathiques avec les avantages non négligeables de l’absence d’effets secondaires et de facilité de prise, notamment lorsqu’il s’agit de granules très appréciées des enfants. Quoi qu’il en soit, tous les médicaments que nous mettons sur le marché sont issus d’un travail de recherche important.

Comment sont nés les laboratoires Boiron ?

Les laboratoires Boiron sont nés de la rencontre entre le René Baudry, pharmacien et fondateur du Laboratoire central homéopathique, puis du Laboratoire central homéopathique Rhodanien, et Jean et Henri Boiron, deux frères jumeaux pharmaciens et titulaires d’un doctorat de sciences. René Baudry avait été sollicité par les médecins de l’Ecole de l’homéopathie

Et vous-même, comment êtes-vous entrée dans cette aventure ?

Mon père était pharmacien et ma mère était pharmacienne. De mon côté, je voulais être professeur d’anglais. Finalement, au moment de m’engager, j’ai opté pour la pharmacie. Une fois diplômée, j’ai rejoint la pharmacie de ma mère (mon père détenait le laboratoire et ma mère la pharmacie) et je me suis passionnée pour ce domaine. À cette époque, certaines pharmacies étaient exclusivement spécialisées dans le domaine de l’homéopathie, ce qui était le cas de l’officine de ma mère. Bien que cela me semblait réducteur, je suis restée une dizaine d’années avant d’acheter une petite officine allopathique dans les environs de Lyon. Partant du principe qu’un pharmacien doit proposer tous les médicaments à ses clients, j’ai introduit l’homéopathie dans cette officine qui a fini par devenir la

référence en homéopathie dans le quartier. À la demande de ma mère, une dizaine d’années plus tard, j’ai cessé cette activité pour la rejoindre. Mais j’ai accepté à la seule condition que l’allopathie soit introduite dans sa pharmacie. Je considère, en effet, qu’il ne faut se priver d’aucune possibilité thérapeutique. D’ailleurs aujourd’hui, en France, toutes les pharmacies proposent des médicaments allopathiques et des médicaments homéopathiques et, de ce fait, il n’y a plus de pharmacies spécialisées. Ma pharmacie a été vendue en 2005 et, depuis, je sillonne de nombreux pays pour partager avec les pharmaciens mon expérience de l’exercice derrière un comptoir, convaincue que l’allopathie et l’homéopathie ont chacune leur place à l’officine.

Vous êtes l’auteure, avec un confrère pharmacien, d’une série d’ouvrages destinés aux pharmaciens. Comment est née cette idée ?

La discipline de l’homéopathie était principalement enseignée aux pharmaciens par des médecins. Je suis partie du principe que les pharmaciens doivent parler aux pharmaciens et les médecins aux médecins. Avec François Roux, pharmacien en exercice dans la région de Toulouse, nous avons rédigé un premier ouvrage, en 2008, intitulé « Homéopathie et prescription officinale » dans lequel sont décrites 43 situations cliniques. Depuis, nous avons développé une collection thématique. Nous avons publié plusieurs ouvrages consacrés à l’ORL, aux troubles anxieux, à la gynécologie… et nous venons de terminer le livre dédié à l’accompagnement en cancérologie. Conçus au départ pour l’officine, ils sont finalement utilisés par de nombreux professionnels de santé car ils sont simples d’accès et applicables à tout le monde.


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Desloratadine

Faire face aux Allergies de l’enfant et de l’adulte

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14 comprimés 7 comprimés ® Erlus 5 mg Comprimé pelliculé COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE : Desloratadine …………….......................….. 5 mg Excipients q.s.p …………….. 1 comprimé pelliculé FORME / PRESENTATION PHARMACEUTIQUE : Boîtes de 7, 14 et 28 comprimés pelliculés. CLASSE PHARMACO-THERAPEUTIQUE : Antihistaminique non sédatif, d’action prolongée, exerçant un effet antagoniste sélectif sur les récepteurs H1 périphériques. DANS QUELS CAS UTILISER CE MEDICAMENT : ● La rhinite allergique. ● L’urticaire chronique idiopathique. ATTENTION : DANS QUELS CAS NE PAS UTILISER CE MEDICAMENT : ● Hypersensibilité à la desloratadine. ● Erlus® est indiqué chez l’adulte et l’adolescent (12 ans et plus) MISES EN GARDE ET PRECAUTIONS D’EMPLOI : Faites attention avec Erlus® si vous présentez une maladie des reins. GROSSESSE ET ALLAITEMENT : L’utilisation d’ Erlus® n’est pas recommandée durant la grossesse et l’allaitement. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES : Il n’y a pas d’interactions connues d’Erlus® avec d’autres médicaments. CONDUITE DE VEHICULES ET UTILISATION DE MACHINES : A la dose recommandée, Erlus® ne rend généralement pas somnolent et ne diminue pas la vigilance. Cependant, très rarement ont été rapportés des cas de somnolence susceptible d’affecter l’aptitude à conduire ou à utiliser des machines. MODE D’EMPLOI ET VOIE D’ADMINISTRATION : ►Voie orale. ►Un comprimé une fois par jour au moment ou en dehors des repas. ►Pour la durée du traitement, suivez les instructions de votre médecin qui déterminera le type de rhinite allergique dont vous souffrez et la durée pendant laquelle vous devrez prendre Erlus®. ►Dans le cas de l’urticaire chronique idiopathique, la durée de traitement peut varier d’un patient à l’autre. Vous devez donc suivre les instructions de votre médecin. ►En cas d’oubli : si vous avez oublié de prendre votre dose à temps, prenez-la dès que possible, puis continuez votre traitement normalement. Ne prenez pas de dose double pour compenser la dose oubliée. ►En cas de surdosage : aucun problème sérieux n’est attendu lors d’un surdosage accidentel. Cependant, en cas de prise d’une dose excessive d’ Erlus®, prévenez votre médecin ou votre pharmacien. EFFETS NON SOUHAITES ET GENANTS : ●Asthénie, sécheresse buccale et céphalées. ●Très rarement : des cas de réactions allergiques sévères (gêne respiratoire, sifflements bronchiques, démangeaisons, plaques d’urticaire et gonflement) et d’éruptions cutanées ont été rapportées. ●Si vous remarquez des effets indésirables non mentionnés dans cette notice, veuillez en informer votre médecin ou votre pharmacien. CONSERVATION : ■ Ne pas dépasser la date limite d’utilisation figurant sur le conditionnement. ■Tenir hors de la portée des enfants. ■A conserver à une température ne dépassant pas 30°C et dans l’emballage extérieur d’origine.

SYNTHEMEDIC NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 41


SIDA

OÙ EN SOMMES-NOUS AU MAROC ?

Par le Dr Mounir SBAI Dermatologue à Rabat

Vers la fin de chaque année, les mondes associatif et médical, à travers le continent, annoncent leurs statistiques et réalisations annuelles concernant une maladie qui ne cesse de faire parler d’elle : le syndrome d’immunodéficience acquise. Où en sommes-nous exactement au Maroc ? Tour d’horizon.

L

e premier décembre de chaque année est devenu un rendez-vous crucial pour chaque pays et chaque système de santé, une occasion d’évaluer les efforts relatifs à la lutte contre une maladie qui, actuellement, devrait être considérée comme une maladie comme les autres. Le Maroc est l’un de ces rares pays en voie de développement qui ont devancé le problème, aussi bien sur le plan associatif que médical, grâce à l’acharnement de la société civile qui s’est mobilisée, dès les premiers cas diagnostiqués, contre une pathologie infectieuse encore inconnue il y a quelques années. Une maladie qui, il y a encore peu, constituait un cauchemar pour tout le système de la santé… Cependant, les dernières statistiques officielles, qui sont loin d’être satisfaisantes, pointent un ou plusieurs problèmes qu’il convient de diagnostiquer.

DES PORTEURS QUI S’IGNORENT

Vers la fin de l’année 2012, le ministère de la Santé a annoncé que, dans le royaume, le nombre de personnes infectées aurait augmenté de 52 % en moins de quatre ans. Ainsi, dix nouveaux cas, en moyenne, sont diagnostiqués chaque jour et près de quatre décès sont déplorés 42 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

statistiques et, surtout, de la politique d’action sur le terrain, aussi bien des associations de lutte contre la maladie que celle des départements gouvernementaux, permet de faire sortir quelques constatations pouvant expliquer le contraste entre les efforts fournis dans cette lutte, d’une part, et le nombre des cas en continuelle augmentation, d’autre part. En effet, si la prise en charge de la maladie ne constitue plus un grand handicap pour les malades vivant avec le VIH, qui reçoivent gratuitement leurs traitements (un peu moins de 5 000 patients), leur statut social et leurs droits humains restent loin d’être assurés dans un pays qui cherche à se faire une place parmi les pays où les droits de l’Homme sont acquis.

REGRETTABLE STIGMATISATION quotidiennement. La prévalence de la maladie reste toutefois faible puisqu’elle ne dépasse pas 0,11 %. Cependant, les estimations des professionnels de la santé prétendent que presque 80 % des porteurs du virus l’ignorent (ce qui constitue le chiffre non négligeable d’environ 30 000 cas). Enfin, le sex-ratio tend à s’égaliser avec une légère prédominance masculine. Une analyse rapide de ces données

Le statut et les droits humains des patients sont loin d'être respectés

Effectivement, les dernières sorties médiatiques de certaines associations œuvrant dans ce domaine, et même celles de certains officiels, laissent entendre que les malades sont encore stigmatisés au sein de leur entourage familial et professionnel. Le ministère de la Santé, celui de la Jeunesse et l’une des grandes associations de lutte contre le sida au Maroc parlent d’un grand retard en matière de droits de l’Homme,


SIDA OÙ EN SOMMES-NOUS AU MAROC ?

retard dû en grande partie aux nombreux barrages juridiques à l’égard des personnes vulnérables. Et là figure tout le paradoxe. Les personnes travaillant dans le cadre de la prévention et de la prise en charge de la maladie s’accordent sur le fait que le Maroc a connu une grande avancée dans ce domaine. Cependant, beaucoup de failles ont surgi. Certains points cruciaux ont été marginalisés dans cette lutte, soit par manque de compétence des intervenants, soit par manque de moyens dont, essentiellement, l’absence et/ou l’insuffisance de textes juridiques. D’autre part, l’âge des premiers rapports sexuels a baissé ces dernières années. L’absence d’encadrement et d’éducation sexuelle à l’école, et surtout à la maison, met en danger une catégorie vulnérable de la population. C’est pourquoi près de 70 % des malades ont moins de 40 ans, et un groupe de patients âgés de moins de 20 ans est déjà sous traitement antirétroviral spécifique… L’intégration de l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires permettrait d’évacuer le caractère tabou de ce sujet et ouvrir ainsi le débat sur la sexualité.

RÉPARTIR LES RÔLES

Les associations engagées dans le domaine du sida deviennent de plus en plus nombreuses au Maroc, même si seules trois d’entre elles agissent sur le plan national et jouent un rôle de pilier dans cette lutte. S’il faut reconnaître que beaucoup d’acquis ont été enregistrés, tous les acteurs du terrain rapportent un manque de coordination entre ces diverses associations, voire même beaucoup de conflits qui surgissent de temps à autre entre les dirigeants. Ainsi,

beaucoup d’efforts sont perdus dans ces conflits et d’importants fonds sont attribués pour la réalisation d’activités similaires. Alors qu’il serait plutôt souhaitable de s’organiser dans le cadre d’une fédération qui coordonnerait les activités et canaliserait les actions. Le dépistage et la prise en charge devraient être l’apanage du ministère de la Santé, alors que la fédération attribuerait à chaque association un domaine d’activité différent de celui des autres, de sorte qu’il n’y ait pas de concurrence qui ferait naître des conflits. Les points sur lesquels il faut insister actuellement sont donc : l L’éducation sexuelle à l’école, dans les espaces des jeunes… ; l L’encadrement des toxicomanes ; l L’élaboration d’un statut de droit relatif aux malades ; l etc. Ainsi, chaque association serait

rapport sexuel, quand un enseignant ou un parent parlera ouvertement de la sexualité et, surtout, quand toute la population considérera le sida comme une maladie chronique telle qu’une cardiopathie, une neuropathie, une maladie métabolique ou une hépatite C ou B, sachant que cette dernière est transmise de la même manière que le sida, la connotation répulsive en moins.

INFORMATION ET FORMATION

L’autre volet du sujet se rapporte aux professionnels de la santé directement ou indirectement confrontés aux personnes vivant avec le VIH. Il convient de noter que la stigmatisation des malades n’est malheureusement pas observée uniquement au sein de la population générale. Il faut admettre que dans la pratique quotidienne, certains médecins, chirurgiens,

IL SERAIT SOUHAITABLE DE S'ORGANISER DANS LE CADRE D'UNE FÉDÉRATION focalisée sur un volet et les efforts fournis par l’une ou l’autre d’entre elles ne seront pas perdus dans une action que les autres mèneraient déjà. Les activités deviendraient complémentaires dans une même campagne de sensibilisation. Un objectif loin d’être atteint d’autant que les mêmes dirigeants gardent les mêmes postes de direction depuis la création de toutes les associations, d’où l’absence d’évolution des idées et des principes devant une maladie qui ne cesse de progresser. L’objectif de cette lutte sera atteint quand chaque jeune pensera à se protéger avant tout

infirmiers… observent encore une phobie vis-à-vis des malades porteurs du virus. Dès que le terme sida est évoqué, une certaine réticence se fait jour, surtout dans le monde chirurgical et obstétrique, ceci, malheureusement, parfois dès la vue des malades. Certes, il est bon d’avoir une idée sur l’état de chaque patient dès qu’il se présente en consultation, mais rien ne l’oblige à divulguer sa maladie. L’objectif consistant à reconnaître un patient atteint du virus avant de lui procurer les soins dont il a besoin n’est pas de se protéger soi-même en tant que médecin, mais de prendre en considération le

statut du malade avant de rédiger une ordonnance ou de prescrire un acte susceptibles d’interférer avec ce qu’il a et ce qu’il prend. Voilà pourquoi les mêmes précautions doivent être prises devant tout patient tant que son statut sérologique n’est pas exploré. Toujours dans ce cadre, au Maroc, un grand manque d’information du personnel de la santé est à souligner. Si la plupart des formations médicales continues sont accentuées autour de pathologies telles que le diabète, la tuberculose…, les informations relatives à ce qui se rapporte au sida restent limitées aux quelques services en charge des malades. Ainsi, dans leur majorité, les médecins marocains n’ont aucune idée sur la classification de la maladie, les traitements spécifiques y afférents et leurs modalités d’administration…

DEUX CIBLES À ATTEINDRE

Le sida est une maladie qui a relativement livré une grande partie de ses secrets, surtout en matière de transmission et de prévention. Les accidents transfusionnels ainsi que les contaminations accidentelles n’ont plus lieu depuis plusieurs années. Les malades sont mis gratuitement sous un traitement qui leur procure une espérance de vie proche de celle de la population générale. Les efforts doivent donc cibler, d’une part, les populations vulnérables, surtout les jeunes et les toxicomanes, pour les protéger, les informer et diagnostiquer d’éventuelles infections latentes par le VIH et, d’autre part, les professionnels de la santé, maillon principal dans la chaîne du diagnostic, du conseil et de l’orientation de toute personne atteinte ou susceptible de l’être. NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 43


MICRONUTRIMENTS

DES SUBSTANCES ORGANIQUES VITALES Les micronutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments…) sont des éléments essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. Leur carence, souvent liée à la faim ou à la malnutrition, peut être à l’origine de plusieurs complications. Au Maroc, le ministère de la Santé a lancé en 2000 le Programme national de lutte contre les troubles dus aux carences en micronutriments.

L

es micronutriments sont un groupe de nutriments qui comprend, entre autres, les vitamines, les minéraux et les oligoéléments. Si l’organisme ne les réclame qu’en quantité infime, ils sont pourtant essentiels à bien des égards. Ainsi, les vitamines renferment un ou plusieurs radicaux nécessaires à la synthèse d’une enzyme ou d’une hormone. Elles interviennent dans le processus de coagulation sanguine, du métabolisme cellulaire, du développement des os, de la lutte contre les infections… Les minéraux et les oligo-éléments, qui participent également à la production d’enzymes et d’hormones, sont dotés de la faculté de se fixer sur les protéines et de changer leurs propriétés. Ils sont impliqués dans de nombreux processus physiologiques, notamment dans le fonctionnement du système nerveux, la régulation du fonctionnement thyroïdien, le métabolisme… La distinction entre minéraux et oligo-éléments repose sur la quantité de ces substances présentes dans le corps. Au-delà de 5 grammes, ces dernières sont qualifiées de minéraux (calcium, magnésium, potassium, phosphore et sodium). En dessous de cette valeur, elles portent le nom d’oligo-éléments (zinc, fer, iode,

44 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

cuivre, fluor, sélénium…).

LA « FAIM INVISIBLE »

Malgré leur importance, les vitamines, les minéraux et les oligo-éléments restent largement sous-consommés dans de nombreuses régions du globe. Dans un document intitulé « Directives sur l’enrichissement des aliments en micronutriments » publié en 2011, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estime que plus de 2 milliards de personnes souffrent de carences en micronutriments. La malnutrition par carences en micronutriments a d’ailleurs été qualifiée de « faim invisible » ou « faim cachée » (hidden hunger en anglais) par les Nations unies.

Avec la collaboration du Dr Asmaa Bennis Spécialiste en Médecine nutritionnelle et miconutritionnelle fonctionnelle et Médecine esthétique

Les pays en voie de développement sont les plus concernés par cette problématique, et plus particulièrement les populations les plus vulnérables de ces pays (femmes enceintes, enfants et personnes âgées). Au Maroc, les enquêtes réalisées par le ministère de la Santé ont montré que les carences en micronutriments touchent une large frange de la population. Ainsi, 10 % des femmes en âge de procréer et 40,9 % des enfants âgés de 6 à 72 mois souffrent d’une carence en vitamine A, 63 % des enfants âgés de 6 à 12 ans ont une carence en iode, et 37,2 % des femmes enceintes souffrent d'anémie due à un apport insuffisant en fer. Une autre étude, menée par des médecins hospitaliers de Marrakech en 2009, a révélé que 90 % des femmes présentaient une carence en vitamine D, malgré l’ensoleillement de la région. Le mode d’alimentation est le premier incriminé puisqu’il repose sur la densité calorique bien plus que sur la densité nutritionnelle, et les enfants et les adolescents en sont les premières victimes. Dès 2000, le ministère de la Santé a lancé le Programme national de lutte contre les troubles dus aux carences en micronutriments avant d’éditer, en 2008, un document intitulé « Lutte contre les troubles dus aux carences en


CARENCES EN MICRONUTRIMENTS

RISQUES ET CONSÉQUENCES • Carence en vitamine A : cécité crépusculaire ou héméralopie ; • Carence en vitamine C : scorbut ; • Carence en vitamine B1 : béribéri ; • Carence en vitamine B5 ou PP : pellagre ; •C arence en vitamine B9 (folates à l’état naturel ou acide folique dans sa forme synthétique) : malformation du tube neural : spina-bifida, anencéphalie, etc. ; •C arence en vitamine D : rachitisme, ramollissement des os chez l’adulte ; • Carence en vitamine K : trouble de la coagulation ; • Carence en vitamine E : trouble de la reproduction ; • Carence en iode : goitre, nanisme, crétinisme ; • Carence en fer et en acide folique : anémie ; Source : « Lutte contre les troubles dus aux carences en micronutriments - Manuel à l’usage des professionnels de santé » - Ministère de la Santé – 2008

micronutriments - Manuel à l’usage des professionnels de santé – 2008 ». Axé sur plusieurs stratégies, notamment le renforcement de l'éducation nutritionnelle chez les populations les plus vulnérables, le plan vise à réduire, d’ici 2015, l’anémie ferriprive d’un tiers par rapport à son niveau de l’an 2000 et à éliminer les carences en iode et en vitamines A. Pour pérenniser cette action, les intervenants, aussi bien du secteur public que privé, ont constitué, sous l’égide du ministère de la Santé, un groupement national comprenant des représentants de plusieurs départements ministériels, d'ONG et d'industries agro-alimentaires. Baptisé « Alliance Nationale pour la Fortification (ANF) », ce groupement a contribué à la mise en place d'une stratégie nationale de fortification des aliments de base. La farine est fortifiée en fer, en acide folique et en vitamines du groupe B, l’huile de table et le lait en vitamines A et D3 et le sel en iode.

FORTIFIER LES ALIMENTS DE BASE

La fortification des aliments de base est justement l’une des recommandations majeures des organismes internationaux pour réduire les carences en micronutriments dans le monde. Un rapport daté de 2009, préparé par l’Initiative pour les

micronutriments avec de nombreux partenaires (1) a appelé la communauté internationale à déployer plus d’efforts pour mettre en place des stratégies plus efficaces qui visent à renforcer les programmes d’enrichissement des aliments par les micronutriments vitaux, notamment l’iode, la vitamine A et le fer. Les recommandations émanant du rapport s’appuient sur plusieurs enquêtes internationales, menées dans les pays en voie de développement. Elles ont révélé que dans les régions où la consommation d’iode est suffisante, le quotient intellectuel moyen est de 13 points supérieur à celui des collectivités où la population souffre de carence en iode. De même, des recherches ont démontré qu’une supplémentation en vitamine A chez une population à risque de carences permet de réduire d’environ 23 % la mortalité des enfants de six mois à cinq ans. Il s’agit, de plus, d’initiatives peu coûteuses. Le coût annuel d’iodation du sel, par exemple, n’est que de cinq cents par personne et une capsule de vitamine A coûte à peine deux cents l’unité. La fourniture de micronutriments a d’ailleurs été considérée par le Consensus de Cophenhague, en 2008, comme le meilleur investissement au

monde en matière de développement.

DE LA CARENCE À LA PRÉVENTION

Au-delà de leur action vitale, les micronutriments suscitent l’intérêt des scientifiques dans le domaine de la prévention. Depuis plusieurs années, ils étudient l’effet des micronutriments sur les pathologies dégénératives telles que la maladie de Parkinson, d’Alzheimer ou encore le cancer… Les résultats de certaines études d’intervention, menées notamment aux Etats-Unis (étude CARET) et en Finlande (l’étude ATBC) -bien qu’ils soient contestés par une partie de la communauté scientifique- ne sont pas concluants, et de nombreuses études sont encore nécessaires pour affirmer avec certitude que tel nutriment permet d’agir efficacement sur une pathologie donnée. « En fait, ce qui manque le plus aux recherches en nutrition ce sont des données sur la biodisponibilité, le métabolisme et le mode d’action des micronutriments », précise l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) dans un document intitulé « Les micronutriments en nutrition préventive ». L’unité des maladies métaboliques et des micronutriments (UMMM) de l’INRA -Clermont-Ferrand- Theix a justement initié une étude ayant pour but de préciser les mécanismes d’action des micronutriments et microconstituants sur certaines pathologies (diabète, maladies cardiovasculaires…), de mesurer leur biodisponibilité dans diverses conditions (interactions avec d’autres composés de l’alimentation, effet de l’état physiologique des sujets...) et d’étudier leur métabolisme.

Même s’il est encore embryonnaire, ce type de recherche scientifique augure une nouvelle ère dans l’utilisation des micronutriments car il permettra de dévoiler avec plus de précision les mécanismes d’action des différents micronutriments et contribuera à la mise au point de produits mieux adaptés aux besoins des patients.

DOSAGE BIOLOGIQUE CIBLÉ

UN EXAMEN CLÉ Un apport équilibré en micronutriments contribue au bon fonctionnement des organes, tissus et microtissus et aide ainsi à prévenir l’apparition ou à contrôler le développement de certaines maladies chroniques et leurs complications. Si certaines carences se manifestent par des symptômes aisément identifiables (fatigue chronique, pâleur, chute de cheveux, fourmillement, surpoids, maigreur…), le dosage biologique ciblé constitue un outil indispensable pour déterminer la stratégie thérapeutique adaptée. Il permettra au médecin d’élaborer un programme alimentaire et/ou de prescrire des compléments alimentaires en fonction de l’évaluation clinique et biologique souvent nécessaire pour déterminer les doses et la durée dans le respect des apports journaliers recommandés. Il faut toutefois s’assurer que l’organisme du patient est en mesure d’absorber et d’assimiler correctement les micronutriments grâce notamment à l’intégrité de la paroi intestinale.

RÉFÉRENCE 1) Partenaires : Initiative Flour Fortification, USAID (United States Agency for International Development,) GAIN (Global Alliance for Improved Nutrition), OMS (Organisation mondiale de la santé), Banque mondiale, Unicef. Soutenu par l’Agence canadienne de développement international.

NOV. 2013 | #60 | DOCTINEWS | 45


CONGRÈS DE PHARMACOVIGILANCE

LE PARTENARIAT AFRICAIN

* CAPM : Centre Anti-poison et de Pharmacovigilance Marocain

L

La Société africaine de pharmacovigilance et la Société marocaine de pharmacovigilance organisent le 1er congrès africain de pharmacovigilance les 12 et 13 décembre 2013 à l’Amphithéâtre du Centre anti poison et de pharmacovigilance du Maroc à Rabat, sous le thème : « L’intérêt du partenariat pour une pharmacovigilance efficiente en Afrique ».

’essor de la pharmacovigilance en Afrique est corrélé au développement économique et sanitaire des pays ainsi qu’à l’omniprésence de l’industrie pharmaceutique. Cependant, le partenariat entre les différentes parties prenantes ainsi que le regroupement en réseau des pays africains ont joué un rôle de catalyseur pour le renforcement de la pharmacovigilance et l’échange d’expériences dans des domaines spécifiques et communs. Les organisations internationales ainsi que l’industrie pharmaceutique œuvrent également dans ce sens. À ce sujet, il est important de souligner que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) joue un rôle important dans le support assuré aux centres nationaux de pharmacovigilance, notamment dans le développement des compétences de leur staff en pharmacovigilance, mais également par la mise en place de deux centres collaborateurs au niveau du continent : UMC/Africa, situé au Ghana (2010) et le Centre de pharmacovigilance du Maroc pour la région MENA (2011).

CRÉATION DE L’ASOP

Parallèlement à cette dynamique de mise en place des centres nationaux de pharmacovigilance, la Société africaine de pharmacovigilance (ASoP) a été créée lors du 32e meeting annuel 46 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013

du congrès de la Société internationale de pharmacovigilance, l’ASoP a été officiellement reconnue comme étant une branche de la société internationale. Les principaux objectifs de l’ASoP sont de développer et/ou renforcer la pharmacovigilance dans les pays africains et de promouvoir l’échange continu des informations entre ces derniers à travers des formations, des réunions et des bulletins d’information.

PREMIER CONGRÈS

des centres nationaux de pharmacovigilance organisé par l’OMS à Rabat en novembre 2009. Durant ce congrès, les représentants de 16 pays africains se sont réunis pour discuter de la création de l’ASoP et ont nommé les membres du bureau. Une année plus tard, en 2010, lors

La Société africaine de pharmacovigilance

Le premier congrès de l’ASoP sera donc organisé à Rabat les 12 et 13 décembre 2013, conjointement avec le 7e congrès annuel de la Société marocaine de pharmacovigilance. Le thème principal de cette réunion concernera le rôle du partenariat dans le développement de la pharmacovigilance en Afrique. Cette grande manifestation sera l’occasion de discuter aussi des opportunités de développement de la pharmacovigilance ainsi que des facteurs contributifs à son renforcement. Les autres thèmes qui seront débattus concerneront la pharmacovigilance dans les programmes de santé (tuberculose, VIH/SIDA, paludisme, vaccins), la pharmacovigilance dans les maladies chroniques (diabètes, cancers...) et la pharmacovigilance des plantes médicinales. Pour toute information, consultez le site www.smpv.ma


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LES MALADIES DE LA THYROÏDE

LE PRÉCIS DE THYROÏDOLOGIE Le diagnostic et la prise en charge des pathologies de la thyroïde posent de multiples défis aux praticiens,surtout aux non spécialistes. « Les maladies de la thyroïde » est un précis qui leur permet de mieux reconnaître et évaluer ce type d’affection pour mieux guider leurs patients.

Titre : Les maladies de la thyroïde Auteur : Jean-Louis Wémeau Nombre de pages : 190 Editeur : Masson Prix : 779 DH

QUI EST L’AUTEUR ?

« Dix pour cent de la population adulte est porteuse d’une hypertrophie thyroïdienne, 4 % des adultes ont un nodule thyroïdien palpable. Un à 2 % de la population présente une hyper- ou une hypothyroïdie avérée. Mais des nodules occultes sont présents chez 50 à 60 % de la population adulte ; plus de 16 % des femmes au-delà de la soixantaine ont une élévation de la THS », indique le Pr Jean-Louis Wémeau dans l’avant-propos de l’ouvrage intitulé « Les maladies de la thyroïde ». Dans ce contexte, il est utile de se poser la question de savoir quels patients faut-il évaluer et comment. Rédigé par plusieurs spécialistes en endocrinologie et coordonné par le Pr Jean-Louis Wémeau, « Les maladies de la thyroïde » répond à ces interrogations avec pour ambition d’aider le praticien à orienter son patient vers une consultation spécialisée si la clinique et les examens complémentaires le justifient. La première partie de ce précis est consacrée à des généralités sur la thyroïde. Il est question notamment de l’ontogenèse de cette glande, de son histologie et de l’évaluation de sa fonction biologique. Les auteurs abordent l’intérêt des différents examens d’investigation, notamment l’échographie, dans la détection des maladies

Jean louis Wémeau est professeur des universités, praticien hospitalier au service d’endocrinologie et maladies métaboliques de la clinique endocrinologique Marc Linquette au CHRU de Lille.

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de la tyroïde. Ils soulignent que l’échographie, même si elle est devenue une référence en matière d’évaluation des pathologies thyroïdiennes, doit être associée face aux cas les plus compliqués à d’autres types d’examens, notamment scintigraphiques, biologiques et cytologiques, pour un diagnostic plus précis. Dans la deuxième partie, l’ouvrage présente les différentes pathologies de la thyroïde, en précisant leurs manifestations cliniques, les différentes méthodes de diagnostic et les approches thérapeutiques qui peuvent être envisagées pour chacune. Pour certaines pathologies, le lecteur dispose d’images et d’illustrations graphiques qui lui permettent de repérer aisément les manifestations cliniques les plus apparentes. Les auteurs de l’ouvrage ont réservé la troisième partie à certains aspects particuliers de la thyroïde et aux situations nécessitant un suivi médical accru. Ils abordent la pathologie thyroïdienne lorsqu’elle est associée à une grossesse, lorsqu’elle résulte d’une surcharge iodée, lorsqu’elle est consécutive à la prise de médicaments ou à une greffe de moelle osseuse… Les interventions chirurgicales indiquées dans le traitement des maladies de la thyroïde sont également traitées dans le cadre de cette troisième partie qui détaille les différents principes et modalités qui doivent guider les actes chirurgicaux. De par son style accessible et ses explications claires et concises, « Les maladies de la thyroïde » est un précis qui répond aux questions des praticiens hospitaliers, généralistes, internes et étudiants confrontés quotidiennement aux maladies thyroïdiennes.


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CONGRÈS

D’ICI

23

NOVEMBRE 2013

3e Journée de l’auto-immunité Casablanca

23

NOVEMBRE 2013

8e Journée de l’UPR de Néphrologie Rabat

28

AU 30 NOVEMBRE 2013

Congrès national de la Société marocaine des maladies du sein et diplôme supérieur de mastologie Marrakech

12

AU 13 DÉCEMBRE 2013

1 Congrès africain de pharmacovigilance Rabat er

29

6e Congrès des prédispositions génétiques aux infections Casablanca www.pid-moroccansociety.org

11

AU 14 DÉCEMBRE 2013

13e Congrès annuel de la Société Francophone de Transplantation Marrakech www.transplantationfrancophone.org

10th ESRA Winter Week Workshop Grindelwald, Suisse

www.capm.ma

www2.kenes.com/esra2014-winter/ pages/home.aspx

12

23

AU 14 DÉCEMBRE 2013

37e Congrès national et 3e journée de formation médicale continue de la SMMAD Marrakech www.smmad-ma.com/donnees/ fiche_inscription.pdf

13

AU 14 DÉCEMBRE 2013

Journées scientifiques de cytométrie en flux Marrakech www.smi.ma

www.smms-manosmed.ma

AU 30 NOVEMBRE 2013

19

AU 24 JANVIER 2014

CONGRÈS

D’AILLEURS

15

AU 18 JANVIER 2014

XXIVèmes Journées européennes de la Société française de cardiologie Paris, France www.jesfc.org

18

AU 25 JANVIER 2014

CACVS 2014 (Controversies & updates in vascular surgery) Paris, France www.cacvs.org

29

JANVIER AU 1er FÉVRIER 2014

Biennale monégasque de cancérologie Monaco

www.biennalecancero2014.com

29

JANVIER AU 1er FÉVRIER 2014

24e Congrès de la Société française de neurologie pédiatrique Reims, France www.sfneuroped.fr

30

JANVIER AU 1er FÉVRIER 2014

2nd International Science Symposium on HIV & Infectious Diseases Chennai, Inde http://hivscience.yrgcare.org/

JANVIER 2014

DXA Radioprotection Course Bruxelles, Belgique

www.bbcbonehealth.org/courses

Si vous avez des événements à annoncer, n'hésitez pas à nous informer :

contact@doctinews.com 50 | DOCTINEWS | #60 | NOV. 2013


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