Numéro 041 Février 2012

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M A G A Z I N E

P R O F E S S I O N N E L

D ’ I N F O R M A T I O N

Dispensé de timbrage, Autorisation n° 1397 - www.doctinews.com

N° 41 - FÉVRIER 2012

INTERVIEW

PR EL HOUSSAINE LOUARDI MINISTRE DE LA SANTE «LA SANTÉ EST UN INVESTISSEMENT POUR LA SOCIÉTÉ»

M É D I C A L E


FORME PHARMACEUTIQUE ET PRÉSENTATIONS Comprimé effervescent à 1 g/125 mg, tube de 12 et 16. Comprimé effervescent à 500 mg/62,5 mg, tube de 12. Poudre pour suspension buvable nourrisson à 100 mg/12,5 mg par ml en flacon de 30 ml Poudre pour suspension buvable enfant à 100 mg/12,5 mg par ml en flacon de 60 ml COMPOSITION Comprimé effervescent à 1 g/125 mg Amoxicilline anhydre............................................................... 1 g Acide clavulanique .................................................................. 125 mg Excipient qsp 1 comprimé effervescent Comprimé effervescent à 500 mg/62,5 mg Amoxicilline anhydre............................................................... 500 mg Acide clavulanique .................................................................. 62,5 mg Excipient qsp 1 comprimé effervescent Poudre pour suspension à 100 mg/12,5 mg Amoxicilline anhydre............................................................... 100 mg/ml Acide clavulanique .................................................................. 12,5 mg/ml Excipient qsp 1 ml de suspension CLASSE PHARMACOTHERAPEUTIQUE Antibiotique - antibactérien à usage systémique INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES LEVAMOX est une association antibactérienne indiquée dans le traitement des infections provoquées par un éventail de germes pathogènes gram positif et gram négatif, sensibles à la fois chez les patients immuno-compétents et immuno-déprimés. LEVAMOX Adulte - Les infections des voies respiratoires hautes : Angines récidivantes. Otites moyennes aiguës. Sinusites. - Les infections stomatologiques sévères : Abcès, phlegmons, cellulites, parodontites. - Les infections broncho-pulmonaires : Surinfection des bronchites aiguës et pneumopathies aiguës chez le sujet à risque. Exacerbation des bronchopneumopathies chroniques de l’adulte. - Les infections urinaires récidivantes ou compliquées : Cystites aiguës récidivantes. Cystites non compliquées de la femme. Pyelonephrites aiguës compliquées dues à des germes sensibles. - Les infections gynécologiques hautes en association avec un autre antibiotique actif sur chlamydia. - Traitement prophylactique dans la chirurgie abdominale et gynécologique. LEVAMOX Enfant - Les infections des voies respiratoires hautes : Angines récidivantes. Otites moyennes aiguës. Sinusites. - Les infections stomatologiques sévères : Abcès, phlegmons, cellulites, parodontites. - Les infections broncho-pulmonaires : Infections respiratoires basses de l’enfant de 30 mois à 5 ans. Surinfection des bronchopneumopathies chroniques de l’enfant quel que soit l’âge. - Les infections urinaires récidivantes ou compliquées : Cystites aiguës récidivantes. LEVAMOX Nourrisson Otites moyennes aiguës. Infections respiratoires basses. Infections urinaires. POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION 1-Posologie : Les posologies sont exprimées par convention en amoxicilline. LEVAMOX : comprimés effervescents 500 mg/62,5 mg et comprimés effervescents 1 g/125 mg : Adulte : - 1 g deux fois par jour : Sinusites maxillaires aiguës. Surinfections des bronchites aiguës. Angines récidivantes et pneumopathies aiguës chez le sujet à risque et âgé de plus de 65 ans. Exacerbations de bronchopneumopathies chroniques. Parodontites. - 1 g trois fois par jour : Autres formes de sinusites. Otites moyennes aiguës. Cystites aiguës récidivantes, cystites non compliquées de la femme et pyélonéphrites

aiguës non compliquées dues à des germes sensibles. Infections gynécologiques hautes, en association à un autre antibiotique actif sur les chlamydiae. Infections stomatologiques sévères : abcès, phlegmons, cellulites. Pneumopathies aiguës du patient à risque, notamment éthylique chronique, tabagique, âgé de plus de 65 ans ou présentant des troubles de la déglutition. Traitement de relais de la voie injectable. - Insuffisance rénale : Clairance de la créatinine > 30 ml/min = pas d’adaptation posologique nécessaire. Clairance de la créatinine entre 10 à 30 ml/min = 1 g/125 mg toutes les 12 à 24 heures. Clairance de la créatinine < 10 ml/min = pour les patients traités ou non par hémodialyse, les conditions d’utilisation n’ont pas été établies. Patient âgé : Pas d’adaptation posologique, sauf si la clairance de la créatinine est <= 30 ml/min. LEVAMOX : comprimés effervescents à 500 mg/62,5 mg, poudre pour suspension buvable à 100 mg/12,5 mg (Enfant) : Enfant normorénal de plus de 30 mois : 80 mg/kg/jour en 3 prises, sans dépasser la posologie de 3 g par jour. Enfant insuffisant rénal de plus de 30 mois : Clairance de la créatinine > 30 ml/min = pas d’adaptation posologique nécessaire. Clairance de la créatinine entre 10 à 30 ml/min=15 mg/kg/prise au maxi, 2 fois par jour. Clairance de la créatinine < 10 ml/min = 15 mg/kg/jour au maximum. Hémodialyse : 15 mg/kg/jour, et 15 mg/kg supplémentaire pendant et après la dialyse. LEVAMOX : poudre pour suspension buvable à 100 mg/12,5 mg (Nourrisson) : Nourrisson normorénal de moins de 30 mois : 80 mg/kg/jour en 3 prises. Les 3 prises sont recommandées afin d’obtenir des concentrations sériques suffisantes au cours du nycthémère. 2-Mode d’administration L’administration se fait par voie orale : Comprimé à dissoudre dans 1/2 verre d’eau. Seringue doseuse graduée en kg, le poids indiqué correspond à la dose pour une prise. Médicament à prendre de préférence au début des repas. CONTRE-INDICATIONS Absolues : Allergie aux antibiotiques de la famille des bêtalactamines (pénicillines, céphalosporines) : tenir compte du risque d’allergie croisée avec les antibiotiques du groupe des céphalosporines. Allergie à l’un des constituants du médicament. Antécédent d’atteinte hépatique liée à l’association amoxicilline-acide clavulanique. Phénylcétonurie, en raison de la présence d’aspartam. Relatives : Méthotrexate. MISES EN GARDE ET PRECAUTIONS D’EMPLOI Mises en garde : La survenue de toute manifestation allergique impose l’arrêt du traitement et la mise en place d’un traitement adapté. Des réactions immunoallergiques, dont des réactions d’hypersensibilité (anaphylaxie) sévères et parfois fatales ont été exceptionnellement observées chez les malades traités par les bêtalactamines. Leur administration nécessite donc un interrogatoire préalable. Devant des antécédents d’allergie typique à ces produits, la contre-indication est formelle. L’allergie aux pénicillines est croisée avec l’allergie aux céphalosporines dans 5 à 10 % des cas. Ceci conduit à proscrire les pénicillines lorsque le sujet est un allergique connu aux céphalosporines. La survenue, en début de traitement, d’un érythème généralisé fébrile associé à des pustules doit faire suspecter une pustulose exanthématique aiguë généralisée; elle impose l’arrêt du traitement et contre-indique toute nouvelle administration d’amoxicilline seule ou associée. Tenir compte de la teneur en potassium chez les personnes suivant un régime hypokaliémiant (Cf. Excipient à effet notoire). Ce médicament contient du sodium, tenir compte de la teneur en sodium chez les personnes suivant un régime désodé strict (Cf. Excipient à effet notoire). Précautions d’emploi : Comme avec toutes les bêtalactamines, contrôler régulièrement la formule sanguine en cas d’administration de doses élevées d’amoxicilline. L’administration de fortes doses de bêtalactamines, chez l’insuffisant rénal ou chez les patients présentant des facteurs prédisposants tels que des antécédents de convulsions, épilepsie traitée ou atteintes méningées peut exceptionnellement entraîner des convulsions. Chez l’insuffisant rénal, pour des clairances de la créatinine inférieures ou égales à 30 ml/ min, adapter la posologie. L’existence d’un faible débit urinaire est un facteur de risque de survenue d’une cristallurie.

En cas d’administration de doses élevées d’amoxicilline, un apport hydrique suffisant doit être assuré pour réduire les risques de cristallurie. Le risque de survenue d’effet indésirable hépatique (cholestase) est majoré en cas de traitement supérieur à 10 jours et tout particulièrement au-delà de 15 jours. En cas de traitement prolongé, il est recommandé de surveiller les fonctions hépatique et rénale. L’association amoxicilline-acide clavulanique doit être utilisée avec précaution en cas d’atteinte hépatique. Examens paracliniques : Incidences sur les paramètres biologiques : Une positivation du test de Coombs direct a été obtenue en cours de traitement par des bêtalactamines. Ceci pourrait également survenir chez les sujets traités par l’association amoxicilline-acide clavulanique. De fausses positivations de ce test liées à la présence d’acide clavulanique ont aussi été observées. A de très fortes concentrations, l’amoxicilline tend à : diminuer les résultats des dosages de la glycémie, interférer dans les déterminations du taux de protides totaux du sérum par réaction colorée, donner une réaction colorée faussement positive dans les dosages de la glycosurie par la méthode semi-quantitative colorimétrique. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES Déconseillées : Méthotrexate : augmentation des effets et de la toxicité hématologique du méthotrexate par inhibition de la sécrétion tubulaire rénale par les pénicillines. A prendre en compte : Allopurinol (et, par extrapolation, autres inhibiteurs de l’uricosynthèse) : risque accru de réactions cutanées. Problèmes particuliers du déséquilibre de l’INR : De nombreux cas d’augmentation de l’activité des anticoagulants oraux ont été rapportés chez des patients recevant des antibiotiques. Le contexte infectieux ou inflammatoire marqué, l’âge et l’état général du patient apparaissent comme des facteurs de risque. Dans ces circonstances, il apparaît difficile de faire la part entre la pathologie infectieuse et son traitement dans la survenue du déséquilibre de l’INR. Cependant, certaines classes d’antibiotiques sont davantage impliquées : il s’agit notamment des fluoroquinolones, des macrolides, des cyclines, du cotrimoxazole et de certaines céphalosporines. GROSSESSE ET ALLAITEMENT Grossesse : Pour l’amoxicilline, il n’y a pas de données fiables de tératogenèse chez l’animal. En clinique, les études épidémiologiques n’ont pas mis en évidence d’effet malformatif ou foetotoxique lié à l’utilisation de l’amoxicilline. Pour l’acide clavulanique, les études chez l’animal n’ont pas mis en évidence d’effet tératogène. En l’absence d’effet tératogène chez l’animal, un effet malformatif dans l’espèce humaine n’est pas attendu. En effet, à ce jour, les substances responsables de malformations dans l’espèce humaine se sont révélées tératogènes chez l’animal au cours d’études bien conduites sur deux espèces. En clinique, l’utilisation de l’acide clavulanique au cours d’un nombre limité de grossesses n’a apparemment révélé aucun effet malformatif ou foetotoxique particulier à ce jour. Toutefois, des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer les conséquences d’une exposition en cours de grossesse. Chez des femmes ayant un risque d’accouchement imminent et recevant l’association amoxicilline-acide clavulanique, a été observée une augmentation du risque d’entérocolite nécrosante chez les nouveau-nés. En conséquence, l’association amoxicilline-acide clavulanique peut être prescrite pendant la grossesse si besoin. Allaitement : Le passage de l’association amoxicilline-acide clavulanique dans le lait maternel est faible et les quantités ingérées très inférieures aux doses thérapeutiques. En conséquence, l’allaitement est possible en cas de prise de cet antibiotique. Toutefois, interrompre l’allaitement (ou le médicament) en cas de survenue de diarrhée, de candidose, ou d’éruption cutanée chez le nourrisson. EFFETS INDESIRABLES Infections et infestations : Fréquent : candidose cutanéomuqueuse. Affections hématologiques et du système lymphatique : Des cas d’éosinophilie ont été signalés. Rare : leucopénie (neutropénie), agranulocytose, thrombocytopénie et anémie hémolytique réversibles. Affections du système immunitaire : Manifestations allergiques, dont urticaire, oedème de Quincke, gêne respiratoire, très rare anaphylaxie (dont choc anaphylactique), maladie sérique, vascularite d’hypersensibilité. Affections du système nerveux : Peu fréquent : vertiges, céphalées. Très rare : convulsions. Affections gastro-intestinales : diarrhées, selles molles, nausées, vomissements

dyspepsie et douleurs abdominales. Très rarement : Colite pseudomembraneuse et colite hémorragique. Affections hépatobiliaires : Peu fréquent : augmentation modérée et asymptomatique des ASAT, ALAT ou phosphatases alcalines. Très rare : ictère et/ou hépatite cholestatique ou mixte. Ces cas semblent survenir plus volontiers chez des patients âgés et de sexe masculin et lors d’un traitement prolongé (de plus de 10 jours et en particulier pour des traitements supérieurs à 15 jours). Ces effets surviennent au cours du traitement mais dans certains cas peuvent n’apparaître que plusieurs semaines après l’arrêt de celui-ci. L’examen histopathologique du foie met habituellement en évidence une cholestase centrolobulaire. L’évolution est généralement favorable mais peut être prolongée de quelques semaines. De très rares cas d’évolution fatale ont été observés. Affections de la peau et du tissu sous-cutané : Peu fréquent : éruption cutanée, prurit et urticaire. Rare : érythème polymorphe. Très rare : syndrome de Stevens-Johnson, syndrome de Lyell, dermatite bulleuse ou exfoliative et pustulose exanthématique aiguë généralisée. Ces manifestations cutanées peuvent être plus fréquentes et/ou plus intenses chez des patients présentant une mononucléose infectieuse ou une leucémie lymphoïde en évolution. Affections du rein et des voies urinaires : Des cas de néphrite interstitielle aiguë, cristallurie ont été signalés. SURDOSAGE Les manifestations de surdosage peuvent être neuropsychiques, rénales (cristallurie) et gastro-intestinales. Le traitement en est symptomatique en surveillant particulièrement l’équilibre hydroélectrolytique. L’amoxicilline et l’acide clavulanique peuvent être éliminés par hémodialyse. PHARMACODYNAMIE Classe pharmacothérapeutique : antibactériens à usage systémique. LEVAMOX est une formulation associant l’amoxicilline et l’acide clavulanique, puissant inhibiteur de bêtalactamases. L’acide clavulanique inhibe rapidement et irréversiblement la plupart des bêtalactamases produites par des bactéries à Gram + et à Gram -. De ce fait, LEVAMOX se montre actif sur un nombre important de bactéries, y compris les bactéries résistantes par sécrétion de bêtalactamases de type essentiellement pénicillinases, que cette résistance soit acquise (staphylocoque doré, gonocoque, Haemophilus influenzae, colibacille, Proteus mirabilis) ou naturelle (klebsielles, Proteus vulgaris, Bacteroides fragilis). Spectre d’activité antibactérienne : Espèces sensibles : Aérobies à Gram + : Corynebacterium diphtheriae, Enterococcus faecalis, Erysipelothrix rhusiopathiae, Listeria monocytogenes, Nocardia asteroides, staphylococcus méti-S, streptococcus, Streptococcus bovis, Streptococcus pneumoniae. Aérobies à Gram - : Actinobacillus actinomycetemcomitans, Bordetella pertussis, Branhamella catarrhalis, Burkholderia pseudo-mallei, campylobacter, capnocytophaga, Citrobacter Koseri, eikenella, Escherichia coli, Haemophilus influenzae, Haemophilus para-influenzae, klebsiella, Neisseria gonorrhoeae, Neisseria meningitidis, Pasteurella multocida, Proteus mirabilis, Proteus vulgaris, salmonella, shigella, Vibrio cholerae. Anaérobies : actinomyces, bacteroides, clostridium, eubacterium, fusobacterium, peptostreptococcus, porphyromonas, prevotella, Propionibacterium acnes, veillonella. Autres : bartonella, borrelia, leptospira, treponema. Espèces modérément sensibles (in vitro de sensibilité intermédiaire) : Aérobies à Gram + : Enterococcus faecium. Espèces résistantes : Aérobies à Gram + : staphylococcus méti-R*. Aérobies à Gram - : acinetobacter, Citrobacter freundii, enterobacter, legionella, Morganella morganii, Proteus rettgeri, providencia, pseudomonas, serratia, Yersinia enterocolitica. Autres : chlamydia, coxiella, mycobacterium, mycoplasma, rickettsia. * La fréquence de résistance à la méticilline est environ de 30 à 50 % de l’ensemble des staphylocoques et se rencontre surtout en milieu hospitalier. PHARMACOCINETIQUE Les études pharmacocinétiques conduites chez l’adulte ont démontré la bioéquivalence des formes orales. Chacun des deux composants de la formulation montre sensiblement les mêmes caractéristiques pharmacocinétiques, notamment : temps du pic sérique, volume de distribution, biodisponibilité, clairance rénale et demi-vie d’élimination. Absorption : La présence d’acide clavulanique ne modifie pas les qualités de l’amoxicilline au plan de l’absorption et de la biodisponibilité. Les profils d’absorption des deux composants de ce médicament sont semblables. L’absorption de l’acide clavulanique est cependant significativement augmentée lorsque le médicament est pris au début du repas. Distribution : - Chez l’adulte, les pics sériques après la prise orale de 1 g d’amoxicilline et 125 mg d’acide

clavulanique atteignent des concentrations de l’ordre de : 13 à 15 mg/l pour l’amoxicilline, en 60 à 90 minutes, 3 à 5 mg/l pour l’acide clavulanique, en 50 à 60 minutes. - Chez l’enfant, les pics sériques, 30 à 40 minutes après une prise unitaire orale de 26,67 mg/kg d’amoxicilline et de 3,33 mg/kg d’acide clavulanique de l’association dosée à 100 mg/12,5 mg/ml, sont de l’ordre de : 11,37 mg/l pour l’amoxicilline, 2,47 mg/l pour l’acide clavulanique. - Chez le nourrisson, 30 à 60 minutes après une prise unitaire orale de 20 mg/kg d’amoxicilline et de 2,5 mg/kg d’acide clavulanique de l’association dosée à 100 mg/12,5 mg/ml, les pics sériques sont de l’ordre de : 7,5 mg/l pour l’amoxicilline, 1,5 mg/l pour l’acide clavulanique. L’amoxicilline et l’acide clavulanique traversent la barrière placentaire. L’amoxicilline passe dans le lait maternel ; pas de données disponibles chez la femme allaitante pour l’acide clavulanique. Biodisponibilité : de l’amoxicilline : 85 %, de l’acide clavulanique : 75 %. La diffusion simultanée est du même ordre de grandeur pour chacun des deux composants dans la plupart des tissus et milieux biologiques. Ainsi, le rapport entre taux tissulaires (ou milieux biologiques) et taux sériques est en moyenne : - dans l’oreille moyenne : de 45 % pour l’amoxicilline, de 30 % pour l’acide clavulanique; - dans le tissu cutané : de 33 % pour l’amoxicilline, de 26 % pour l’acide clavulanique; - dans la bile : de 86 % pour l’amoxicilline, de 50 % pour l’acide clavulanique ; dans le liquide pleural : de 71 % pour l’amoxicilline, de 91 % pour l’acide clavulanique. - Dans le liquide péritonéal et les expectorations, l’amoxicilline et l’acide clavulanique sont également retrouvés. Demi-vies d’élimination : 60 à 70 minutes pour l’amoxicilline, 55 à 65 minutes pour l’acide clavulanique. Taux de liaison aux protéines plasmatiques (déterminé par ultrafiltration) de même ordre : 17 % pour l’amoxicilline, 22 % pour l’acide clavulanique. Biotransformation : L’amoxicilline est très partiellement transformée dans l’organisme en acide pénicilloïque. L’acide clavulanique est en partie transformé en métabolites de faible poids moléculaire. Excrétion : L’élimination de l’amoxicilline et de l’acide clavulanique se fait principalement par voie rénale. Chaque composant est retrouvé dans les urines sous forme active, à très fortes concentrations : - supérieures à 1 000 mg/l pour l’amoxicilline, - supérieures à 150 mg/l pour l’acide clavulanique, - dans les urines recueillies entre 2 et 4 heures, après une dose de 500 mg d’amoxicilline et 125 mg d’acide clavulanique. Les quantités dosées dans les urines recueillies pendant les 6 premières heures représentent : - 65 % de la dose administrée pour l’amoxicilline, - 30 à 45 % de la dose administrée pour l’acide clavulanique. Chez l’insuffisant rénal : En cas d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 10 ml/min), la demi-vie de l’acide clavulanique augmente moins que celle de l’amoxicilline qui conditionne l’adaptation éventuelle de la posologie. EXCIPIENTS A EFFET NOTOIRE Aspartam Potassium : - 27,83 mg/comprimé effervescent à 1 g/125 mg. - 13,91 mg/ comprimé effervescent à 500 mg/62,5 mg. - 2,05 mg/ml poudre pour suspension buvable. Sodium : - 294 mg/comprimé effervescent à 1 g/125 mg. - 147 mg/comprimé effervescent à 500 mg/62,5 mg. - 0,32 mg/ml poudre pour suspension buvable. CONSERVATION Poudre pour suspension buvable : Avant reconstitution : à conserver à une température comprise entre + 15 °C et + 25 °C et à l’abri de l’humidité. Après reconstitution de la suspension : à conserver 7 jours au maximum à une température comprise entre + 2 °C et + 8 °C au réfrigérateur. Comprimés effervescents : A conserver dans le tube bien fermé à l’abri de la chaleur et de l’humidité.

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Pour toutes informations médicales s’adresser aux laboratoires LAPROPHAN SIÈGE SOCIAL 16-18, bd Emile Zola 20300 Casablanca - Maroc Tél.: (L.G): 05 22 54 38 38 / Fax : 05 22 44 43 97 E-mail : siege@laprophan.com

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Editorial

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PHARMACOVIGILANCE

LA RESPONSABILITÉ INCOMBE À TOUS l n’est plus illusoire de penser que, demain, nous disposerons de traitements individualisés, spécifiquement adaptés à chaque maladie. Les progrès de la médecine, soutenus par la recherche menée par l’industrie pharmaceutique, sont incontestables.

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Cependant, malgré tous les efforts mis en oeuvre pour assurer la sécurité et l’efficacité des médicaments, aucun d’entre eux n’est dépourvu de risques. Les essais cliniques, contrôlés et réglementés, sont un préalable incontournable à la mise sur le marché d’un médicament. Ils permettent de révéler un certain nombre d’effets secondaires ou indésirables, mais ne s’appliquent qu’à un nombre limité de volontaires (en bonne santé et malades), et sur une courte période. Au fil du temps, lorsque l’usage d’un produit est étendu à l’ensemble de la population, des effets indésirables jusque-là méconnus peuvent se déclarer. Il est donc nécessaire d’évaluer les bénéfices et les risques des médicaments tout au long de leur cycle de vie. D’où le rôle de la pharmacovigilance, considérée comme un indicateur du niveau de qualité des soins dispensés dans un pays. Au Maroc, la base de données du Centre National de Pharmacovigilance ne contient que 25 726 déclarations d’événements indésirables pour la période 1990-2010. En 2010, le volume de déclarations n’a pas dépassé 3 400. Pourquoi si peu de notifications ? Par méconnaissance du système ? Par peur des lourdeurs administratives ? Parce que la culture de l’oral cède encore à la culture de l’écrit ? Par manque d’encadrement réglementaire ? Un peu tout cela à la fois, finalement ! Les patients, eux-mêmes, ont-ils conscience du rôle qu’ils ont à jouer dans ce système ? Il n’est déjà pas facile, pour certains d’entre eux, d’accéder aux médicaments. Alors, s’en plaindre ! Comment, dans ce contexte, répondre aux termes de la Déclaration d’Erice* qui stipule que « surveiller, évaluer et rendre compte de la sécurité d’emploi des médicaments sont des activités de santé publique aux répercussions profondes, et qui dépendent de l’intégrité et de la responsabilité collective de toutes les parties impliquées : consommateurs, professionnels de santé, chercheurs, universitaires, journalistes, industriels du médicament, professionnels des agences officielles du médicament, gouvernements et organisations internationales ». Il faut, sans aucun doute, communiquer, informer, rassurer. Il faut également former, organiser et règlementer. Car en l’absence d’une base de données nationale suffisamment fournie, le Maroc suit les recommandations internationales, notamment celles françaises. C’est sans tenir compte de certaines spécificités locales, sachant que les effets indésirables peuvent provenir d’une interaction avec un médicament traditionnel, de l’automédication dont on sait qu’elle est d’usage courant et aisé dans notre pays, ou encore de l’utilisation de médicaments contrefaits, un fléau bien réel. Alors, même en cas de doute, il faut notifier. Cela peut permettre de sauver des vies ! * La Déclaration d’Erice est issue de la Conférence internationale de 1997 sur l’amélioration de la communication des informations en pharmacovigilance.

EN L’ABSENCE D’UNE BASE DE DONNÉES NATIONALE, LE MAROC SUIT LES RECOMMANDATIONS INTERNATIONALES SANS TENIR COMPTE DES SPÉCIFICITÉS LOCALES. Par Ismaïl BERRADA


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Sommaire

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INTERVIEW 48 PR EL HOUSSAINE LOUARDI Ministre de la Santé.

INTERVIEW

FONDAMENTAUX 16 RHINITE ALLERGIQUE Mise au point sur sa prise en charge

ALTERNATIVE 58 ROMARIN Un potentiel à découvrir

INSTITUTIONNEL 54 LUTTE CONTRE L’EXCLUSION L’Heure Joyeuse sur tous les fronts

SPECIAL 32 NOMINATION DU PR EL HOUSSAINE LOUARDI Une cérémonie qui fait naître l’espoir

38 DOSSIER MALADIE D’ALZHEIMER

16

Des mécanismes encore flous, mais source d’espoirs RHINITE ALLERGIQUE

PHARMACOVIGILANCE 62 MISE AU POINT SUR LES PROTHESES MAMMAIRES « PIP »

FLASH SANTÉ 10 LUTTE CONTRE LE CANCER EN AFRIQUE Roche soutient l’appel de Marrakech

UNIVERS PHARMA 30 NOUVELLES RECOMMANDATIONS DE L’ESC Dans la prise en charge des dyslipidémies

GLOSSAIRE 36 ANTISEPTIQUES LOCAUX EN OPHTALMOLOGIE

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SÉLECTION ROMARIN

64 DISPOSITIFS MÉDICAUX Un guide pratique et complet Directeur de publication et de la rédaction, Ismaïl BERRADA - Consultante à la Rédaction, Maria MOUMINE - Rédactrice en chef, Corinne LANGEVIN - Journalistes, Elise RODRIGUEZ et Chafik ETTOUBAJI - Secrétaire de rédaction, Amina LAHRICHI Design et infographie, Yassir EL HABBI - Direction commerciale, A. BERRADA - Chef de publicité, Leila BAHAR Impression, Idéale - DOCTINEWS est édité par Prestige diffusion, 81, avenue Mers Sultan, 5e étage, CP 20100, Casablanca. Tél. : +212 5 22 27 40 46/69 - Fax : +212 5 22 27 40 32 - E-mail : contact@doctinews.com - Site : www.doctinews.com Dossier de presse : 08/22 - Dépôt légal : 2008 PE0049 - ISSN : 2028 00 92 - DOCTINEWS est tiré à 25.000 exemplaires

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Flash Santé MEDICAL EXPO

DES ÉCHANGES FRUCTUEUX MÉDICAL EXPO EST UNE OCCASION ANNUELLE POUR LES MÉDECINS DE SE RETROUVER AVEC LEURS PARTENAIRES ISSUS DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE ET LES FABRICANTS ET IMPORTATEURS DE MATÉRIEL MÉDICAL.

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rganisée par l’Office des foires et expositions de Casablanca du 12 au 15 janvier derniers à Casablanca, cette 13e édition a accueilli près de 150 exposants venus de 7 pays, notamment la Suisse, la Chine, l’Allemagne, et la France. La présence des laboratoires pharmaceutiques marocains a été appréciée. « Leur participation est une première depuis la naissance du Medical Expo », a souligné Imad Benjelloun, directeur de Medical Expo. « Nous avons pu, en outre, fédérer toutes les instances du métier, notamment le ministère de la Santé et les associations professionnelles. »

M. Abdelghani EL GUERMAÏ, président de l’AMIP (à droite), accompagné de M. Djamel OULD ABBES, ministre algérien de la Santé.

Nouer des partenariats L’objectif de nouer des partenariats semble par ailleurs avoir été atteint. « La visite du ministre algérien et l’entretien qu’il a eu avec M. Abdelghani El Guermai, Pdg de Galenica reflète une volonté mutuelle de créer des partenariats. Monsieur Ould Abbès s’est montré optimiste quant aux possibilités de collaboration, et nous espérons que son homologue marocain soit lui aussi motivé afin d’engager des discussions avec nos amis algériens sur les modalités de ces partenariats », a précisé Salim El Guermai, directeur général de Galenica. En parallèle, un riche programme scientifique a été proposé aux médecins présents. Orienté autour de la prévention et de la sensibilisation, ce programme a ouvert une large place à la communication, notamment à travers la presse, aussi bien dans le domaine de l’éducation sanitaire, de la prévention des maladies et de l’information sur les maladies et leur traitement.

Mieux communiquer ensemble Une table ronde, animée par le Pr Amal Bourquia, présidente de l’Association Reins et responsable du programme scientifique de Medical Expo, le Dr

Noureddine Bouchrit, médecin travaillant font face les journalistes. La vérification également dans le secteur de l’audiovisuel, de l‘information par une démarche paraît également le Dr Dguimer chargé de communication d’investigation au sein du ministère de la Santé, et importante afin d’éviter la diffusion modérée par le Dr Ismaïl Berrada, docteur d’informations médicales erronées. en pharmacie et éditeur de Doctinews, a réuni de nombreux journalistes. L’objectif Encourager la greffe visait à relater les difficultés rencontrées Une autre conférence a permis d’abordes deux côtés pour une meilleure der le sujet de la sensibilisation au don collaboration. Les participants ont mis et à la greffe d’organes. L’intervention a l’accent sur l’importance de simplifier porté sur l’évolution de la greffe de reins le discours scientifique utilisé lors de la au Maroc et les difficultés auxquelles elle communication avec les journalistes. se heurte. Le Pr Amal Bourquia a appelé à prendre toutes les meÀ cet égard, ils ont sures nécessaires pour proposé de créer des augmenter le nombre de formations destinées greffes qui permettent aux journalistes afin que Le ministre d’atténuer les soufces derniers puissent se algérien de la frances des malades et de familiariser davantage Santé s’est montré leur offrir une meilleure avec le jargon médical. optimiste quant qualité de vie. Pour sa Par ailleurs, l’absence aux possibilités de part, le Pr Saad Benjeld’une loi permettant au collaboration. loun, qui a participé avec journaliste d’accéder à le Pr Amal Bourquia à la l’information médicale, première greffe rénale au et la difficulté d’obtenir des réponses rapides et fiables auprès des Maroc, a insisté sur l’urgence d’agir pour responsables du ministère de la Santé identifier les problèmes et trouver des sont d’autres contraintes auxquelles solutions.


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Flash Santé

IXe ASSISES DE L’ALCS

L’USAGE DE DROGUES INJECTABLES, UN FLÉAU

CERTIFICATS ET RESPONSABILITÉ MÉDICALE

De g. à d. MM. Abdellah MOUNTASSIR, Pierre BERGÉ, Hamid ZEROUAL et Mohamed BENAÏSSA .

LES CONDITIONS À RESPECTER

Pr Hakima HIMMICH.

« A Nador, 90 % des personnes usagères de drogues injectables sont infectées par le virus de l’hépatite C et 39 % par le virus du Sida ». Ces résultats, issus d’une étude menée par le ministère de la Santé en 2010 ont conduit l’ALCS (Association de lutte contre le sida) à choisir le thème « Pour une nouvelle approche des usages des drogues, fondée sur la santé et les droits humains » pour organiser ses IXe Assises. Entre le 20 et le 22 janvier derniers, 350 personnes se sont réunies dans le Nord du

Royaume pour partager avis et expériences, et mener une réflexion autour du problème de santé publique de l’usage des drogues. Le défi « consiste à mettre en place une politique concrète et une stratégie réelle pour faire face à ce fléau qui commence à ronger notre pays », a affirmé le Dr Hamid Zeroual, président de la section Tanger de l’ALCS. « Unissons-nous tous pour sauver nos enfants, pour sauver notre pays », tel est l’appel qu’il a lancé à l’occasion de la séance d’ouverture de ces Assises.

CARDIOPATHIES CONGÉNITALES

UNE PRISE EN CHARGE COÛTEUSE Avec une fréquence approximative de 8 pour 1000 naissances, la cardiopathie congénitale, qui constitue l’une des premières causes de mortalité infantile d’origine malformative au Maroc, reste une cause considérable de handicap chez l’enfant et l’adulte jeune. Si l’étiologie reste inconnue dans 80 % des cas, des causes génétiques, notamment les aberrations chromosomiques comme la trisomie 21, et des facteurs exogènes, tels que la rubéole, l’éthylisme maternel et les médicaments, ont été identifiés. La prévention et la promotion du diagnostic anténatal représentent donc un aspect primordial de la lutte contre

les malformations cardiaques. Néanmoins, le traitement palliatif et curatif de ces affections, d’ordre médico-chirurgical, requiert une infrastructure adaptée, une équipe multidisciplinaire et le développement de compétences chirurgicales spécialisées. La prise en charge des cardiopathies congénitales représente donc un coût important, hors de portée pour la majorité des patients ne bénéficiant pas toujours de couverture médicale. Le 14 février, la Journée internationale des cardiopathies congénitales sera l’occasion de manifester la nécessité d’améliorer l’accès et la qualité des soins des cardiaques.

« Le certificat médical est un écrit officiel, destiné à constater ou à interpréter un fait d’ordre médical, établi par un médecin et qui a pour but de faire valoir les droits d’ordre pénal, civil ou social, d’un patient auprès d’un tiers », a expliqué le Professeur Ahmed Belhouss, du service de médecine légale du CHU Ibn Rochd de Casablanca. Cette intervention, qui s’est déroulée dans le cadre d’une conférence consacrée à la médecine légale organisée par le bureau régional du Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL), le 7 janvier dernier, a porté sur le thème des « Poursuites judiciaires et délivrance de certificats médicaux ». L’autre thème abordé a concerné la « Conduite juridique à tenir face à un décès au cabinet ». Dans le cas de certificats médicaux à obligation légale, c’est-à-dire régis par la loi (réquisition, déclaration d’accidents de travail ou de maladies professionnelles, certificats d’état civil ou de diagnostic pour internement psychiatrique), le refus d’établir le certificat ou le non-respect de certaines règles, est un acte illicite puni par la loi. D’autres certificats médicaux sont néanmoins facultatifs et laissés à l’appréciation du médecin, comme le certificat de virginité qui pose un problème éthique. L’établissement et la délivrance d’un certificat médical dépendent toutefois de certains éléments, et doivent impérativement répondre à plusieurs conditions (qualification du médecin, nature et forme du contenu, destinataire(s)…). Un mauvais usage peut entraîner une faute médicale et mettre en jeu l’autorité du document, la responsabilité civile du rédacteur, mais aussi la responsabilité disciplinaire, voire pénale, du médecin responsable. « Le certificat médical est un acte médical courant, mais dont les conséquences peuvent être lourdes. Il nécessite la vigilance du rédacteur et d’importantes compétences médicales et médico-légales. Ses principes de base sont le respect des règles de l’exercice médical, la conscience, l’honnêteté et l’impartialité. Si ces conditions ne sont pas respectées, la responsabilité médicale se trouve engagée. »


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LUTTE CONTRE LE CANCER EN AFRIQUE

ROCHE SOUTIENT L’APPEL DE MARRAKECH La Conférence internationale sur le contrôle du cancer au Moyen-Orient et en Afrique (12 au 14 janvier) a produit un rapport nommé «Appel de Marrakech». Cette feuille de route vise le renforcement de la coopération Sud-Sud entre les pays de la région par la mise en place d’un fonds régional pour la prévention et le traitement du cancer. Les participants se sont aussi prononcés en faveur de la révision des politiques sanitaires, la nécessité de l’élaboration d’un plan national de prévention et de contrôle du cancer, la mise en place d’un registre de population pour le recueil des données relatives au cancer et le suivi de la situation de morbidité, de mortalité et de l’impact des actions entreprises vis-à-vis de cette pathologie. En marge de cette rencontre ont été conclues des conventions de coopération et de jumelage concrétisant la volonté des participants à cette conférence (12 au 14 janvier) de consolider un partenariat étroit entre les pays d’Afrique et ceux du Moyen-Orient. Dans ce cadre, il a été procédé à la signa-

ture d’une convention de jumelage entre le Centre d’oncologie du Roi Hussein d’Amman et le Centre hospitalier universitaire (CHU) Hassan II de Fès, avec le soutien de l’ALSC et la Fondation du Roi Hussein. Il a également été procédé à la signature de deux autres conventions portant sur les modalités de collaboration pour la mise en commun des compétences pour

lutter contre le cancer, avec le soutien de l’ALSC et du laboratoire Roche, au Mali et en Mauritanie. Une préoccupation majeure pour le laboratoire Roche dont la stratégie de soins personnalisés vise à mettre à disposition des médicaments et des outils diagnostiques très innovants permettant d’améliorer de façon tangible la santé ainsi que la qualité et la durée de vie des patients.

INFECTIONS URINAIRES RÉCIDIVANTES

UN VACCIN POUR SOULAGER LES FEMMES Selon le Dr Mounir Charif Chefchaouni, chirurgien urologue à Casablanca et président de l’Association des urologues privés, « 20 % des femmes ont au moins une infection urinaire dans leur vie. Parmi elles, 20 à 30 % peuvent vivre jusqu’à cinq épisodes d’infections urinaires récidivantes par an ». Un vaccin, actuellement commercialisé dans 50 pays, devrait bientôt être introduit au Maroc, il s’agit de l’Uro-Vaxom. Fabriqué à partir d’extraits d’Escherrichia coli, il vise à renforcer l’immunité au niveau de la vessie et permettrait d’éviter les infections urinaires récidivantes. Une méta-analyse de cinq

études a par ailleurs démontré qu’il réduisait les formes récidivantes des infections urinaires de 20 %. Un sujet largement débattu le 14 janvier dernier lors de la journée scientifique organisée par l’Association des urologues privés où il a été également question des perspectives de traitement des maladies de l’appareil urinaire et génital de la femme car, comme l’a souligné le Dr Mounir Charif Chefchaouni, « l’infection urinaire récidivante est très handicapante. Elle empêche la femme de mener une vie normale, et altère considérablement sa vie sexuelle ».


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HÉMATOLOGIE PÉDIATRIQUE

L’HÔPITAL DU 20 AOÛT DOTÉ D’UN APPAREIL DE CYTAPHÉRÈSE

Les enfants nécessiteux souffrant de cancer et hospitalisés à l’hôpital du 20 août de Casablanca devraient bientôt retrouver le sourire. Grâce à l’appareil de cytaphérèse offert par le Lions Club-Les Iris au service d’hématologie et d’oncologie pédiatrique, ils pourront bénéficier d’une meilleure prise en charge thérapeutique. Cet appareil High Tech permet de sélectionner les cellules sanguines, et de séparer les plaquettes et les cellules souches médullaires afin d’effectuer des greffes de moelle osseuse sur des personnes atteintes de cancer. Le premier prélèvement de cellules sanguines sur des enfants cancéreux à partir de cet appareil a été effectué le 9 janvier dernier par l’équipe du professeur Said Benchekroun, chef du service d’hématologie et d’oncologie pédiatrique, en présence des Dr Philippe Brault et Claire Llambrich de l’Institut Curie, venus spécialement de France pour soutenir les médecins marocains.

DERMASTIC

LES LABORATOIRES PARTENAIRES DU CONGRÈS Plus de 150 participants ont pris part aux XVIIIe échanges internationaux en dermatologie chirurgicale, médecine esthétique-cosmétologie, et médecine anti-âge qui ont eu lieu à Casablanca les 20 et 21 janvier derniers. Une satisfaction pour le Dr Ahmed Bourra, dermatologue et président de l’Association Dermastic qui ne bénéficie d’aucune subvention de la part de l’Etat. « Nous pouvons organiser chaque année notre congrès qui s’inscrit dans le cadre de la formation médicale continue grâce aux aides des laboratoires », explique-til « et répondre aussi au souhait des médecins de maintenir un niveau de compétence tout au long de leur carrière ». Devenu un rendez-vous annuel incontournable pour tous les spécialistes en dermatologie et en médecine esthétique, aussi bien nationaux qu’étrangers, ce congrès a permis, cette année, de nombreux échanges autour de thèmes tels que l’hirsutisme, les tumeurs nasales, la reconstruction du sein, les pigmentations cutanées…

CONGRÈS DE PÉDIATRIE

LA PISTE DES PROBIOTIQUES « La pédiatrie est une discipline riche, recouvrant tous les champs de la médecine et du développement. Notre programme vise à explorer de façon pratique un certain nombre d’entre eux, en privilégiant des thèmes qui répondent aux préoccupations de nos confrères pédiatres en ambulatoire et privé », a annoncé le Pr Haj Driss Benjelloun, président de l’Association casablancaise des pédiatres privés (ACPP), lors de la cérémonie d’ouverture de son XIIIe congrès, vendredi 13 janvier dernier. Cette diversité de contenu s’est illustrée dès les premières conférences. Après une intervention du Dr Philippe Duverger, de l’Hôpital d’enfants du CHU d’Angers (France), sur la problématique

de la communication avec les adolescents, le Dr Jean-Pierre Chouraqui, du service de Gastro-entérologie, hépatologie et nutrition pédiatriques du CHU de Grenoble (France), a traité des conséquences des modes d’accouchement sur le développement du microbiote intestinal et de l’intérêt des probiotiques. « Un bébé qui subit une exposition précoce aux microbes grâce à un accouchement par voie basse, et qui est allaité naturellement, aura une meilleure protection que les bébés nés par césarienne, qui auront une flore intestinale pauvre en bifido bactéries, seront moins protégés et développeront plus facilement asthme, rhinoconjonctivites, et allergies alimentaires. »

L’objectif des probiotiques est de reproduire l’écosystème intestinal des enfants nourris au sein, en s’implantant transitoirement dans l’intestin. Ces micro-organismes vivants, utiles dans le traitement des coliques du nourrisson et de la constipation, auraient un effet bénéfique dans la prévention de l’entérocolite nécrosante du nouveauné, des risques d’allergie et des diarrhées post-antibiotiques. « Même s’ils sont efficaces, les probiotiques ne sont pas tous équivalents, a précisé le médecin. L’efficacité dépend de la nature, de la souche, de la dose, du vecteur et de l’âge d’administration. Il reste beaucoup de travail à faire, mais les probiotiques sont une piste passionnante. »


* En laboratoire de microbiologie, sur des souches de bactéries colonisant la sphère ORL

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Actu produits

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MONURIL EFFICACE ET MAINTENANT MOINS CHER Les laboratoires Sothema et Zambon sont heureux de vous annoncer la baisse de prix de la spécialité Monuril. Le nouveau PPM est fixé à 99,00 dhs. Monuril, à base de Fosfomycine trométamol, se présente sous forme de granulés pour solution buvable à 3g : sachet unitaire. Cet antibiotique spécifique de la sphère urinaire est préconisé dans le traitement monodose de la cystite aiguë simple de la femme et recommandé en première intention par l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) afin de préserver les autres antibiotiques de la multiplication des résistances pour des infections plus graves. Monuril est éliminé sous forme active dans les urines et garde une activité pendant au moins 36 à 48 h. Monuril est indiqué dans la cystite aiguë sans facteur de risque, ou en traitement des épisodes récidivants de cystite aiguë simple de la femme à tout âge même au-delà de 65 ans.

BICALUTAMIDE GT ■ Laboratoires : FARMOZ du Groupe Tecnimede et Zenith Pharma ■ Indications : Cancer de la prostate métastasé, en association à une castration médicale ou chirurgicale. Chez les patients atteints d’un cancer de la prostate localement avancé, soit en traitement seul, soit en adjuvant à la prostatectomie radicale ou à la radiothérapie. ■ Présentation : Boîte de 50 mg /20 comprimés PPM 576,40 Dhs.

DICLOCED O,1% DICLOFÉNAC

■ Laboratoires : LABORATOIRES THEA ■ Présentation : Collyre/flacon 10 ml PPM : 68,00 Dhs

CRIZEPINE

CARABAMAZÈPINE ■ Laboratoires : Laprophan ■ Nouvelle présentation : - Boîte de 50 comprimés sécables dosés à 200 mg PPM : 56,00 Dhs - Flacon de 150 ml avec seringue doseuse PPM : 41,00 Dhs

ADFIL

CENTELLA ASIATICA, CALENDULA, ELASTINE ■ Laboratoires : RAMO PHARM ■ Indications : - Brûlures de 1° degré, Erythèmes solaires, Soins post-lasers, Erythèmes fessiers, Plaies cutanées suturées non infectées, Irritations dues à des agents chimiques, Brûlures de 2° degré superficielles, Ulcérations cutanées (Escarres, Mal perforant), Erythèmes secondaires à des traitements radiothérapiques. ■ Présentation : Tube 90 g PPM : 69,00 Dhs

T.G.V

PRELUZZELLE

SOJA, TRÈFLE ROUGE ET LUZERNE ■ Laboratoires : Gynebio Pharma ■ Présentation : Boîte de 30 capsules Prix public conseillé : 139,00 Dhs

ISOPHYTAL SERENITE

GENTIANE, EXTRAIT D’EAU DE MER, PHOSPHORE, VITAMINE B3, ZINC ■ Laboratoires : Gynebio Pharma ■ Présentation : Boîte de 30 capsules Prix public conseillé : 49,00 Dhs

TAURINE-GINCO BILOBA-VITAMINE C

GINSEC

■ Laboratoires : RAMO PHARM Indications : Fatigue intellectuelle, fatigue physique. ■ Présentation : Boîte PPM : 57,00 Dhs

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■ Laboratoires : Gynebio Pharma ■ Présentation : Boîte de 30 capsules Prix public conseillé : 119,80 Dhs

OLIGOSPHERES FER

FLAVOPRIMUM

■ Laboratoires : Gynebio Pharma ■ Présentation : Boîte de 60 capsules Prix public conseillé : 75,00 Dhs

■ Laboratoires : Gynebio Pharma ■ Présentation : Boîte de 30 capsules Prix public conseillé : 120,00 Dhs.

FER ET ACIDE FOLIQUE

EXTRAIT DE RAISIN ROUGE


Actu produits

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NOUVEAU PPM


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FONDAMENTAUX

RHINITE ALLERGIQUE

MISE AU POINT SUR SA PRISE EN CHARGE LA RHINITE ALLERGIQUE (RA) EST CERTAINEMENT LA RHINITE INFLAMMATOIRE QUI A LE PLUS PROGRESSÉ EN TERMES DE PRÉVALENCE, TOUCHANT JUSQU’À 40% DE LA POPULATION, SELON L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS), LA CLASSANT AINSI 4E MALADIE DANS LE MONDE EN TERMES DE FRÉQUENCE. Par le Dr Abdelhamid BENGHALEM, professeur en ORL et chirurgie maxillo-faciale.

Des recommandations claires et précises

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a prise en charge de la RA a bénéficié du consensus de l’OMS : allergic rhinitis and his impact on asthma ARIA. La classification de ce consensus subdivise les RA en persistantes et intermittentes, elles-mêmes subdivisées en légères, modérées à sévères, avec l’obligation de rechercher systématiquement un asthme associé ainsi que d’autres manifestations allergiques, notamment les conjonctivites allergiques ou de l’urticaire. Pour inclure le patient dans une catégorie de cette classification, l’interrogatoire et un examen minutieux sont nécessaires et souvent suffisants. Les examens complémentaires arrivent en deuxième position afin d‘étayer le diagnostic ou d’orienter un traitement spécifique immunologique.

Ces premières molécules n’étaient pas exclusivement antihistaminiques, mais L’ARIA a subi plusieurs mises à aussi sédatives car elles traversent la jour, la dernière, date de 2010, barrière hémato-méningée et antidont l’objectif était de développer cholinergique. Ces effets secondaires ne des recommandations explicites, sont pas recevables dans un traitement transparentes et sans ambiguïtés, actuel de la RA, notamment au long basées sur des éléments cliniques cours, ce qui les a déplacés de l’arsenal et, surtout, sur des preuves fac- thérapeutique de l’allergie vers les tuelles (EBM : evidence based prémédications préopératoires où leurs medecine). effets sédatifs et anti-cholinergiques sont Cette mise au point concerne la très appréciés. prévention de la RA, l’utilisation des D’autres molécules anti-H1 ont vite été médicaments par voie orale et locale, éliminées du fait de leurs effets secondaires l’immunothérapie spécifique, les traite- cardio-toxiques, telles la terfenadine et la ments complémentaires des pathologies fexofenadine, pratiquement disparues. associées, notamment l’asthme. Une autre molécule très couramment Les fondements du traitement de la RA prescrite, notamment en pédiatrie, vient sont l’éviction de l’allergène quand cela de se voir attribuer un effet secondaire est possible, l’immunocardiaque à type thérapie lorsqu’elle est d’allongement de l’espace indiquée en cas de mono, QT. voire bi-sensibilisation Il s’agit de la mequitazine allergénique, ce qui réduit anti-H1 phenotiazique. L’éviction de sérieusement les indicaCette molécule obéit l’allergène est tions de ces deux volets actuellement à des l’une des bases thérapeutiques. Ainsi, règles de prescription les volets thérapeutiques bien précises, à savoir du traitement. les plus courants, mais une délivrance sur surtout les plus efficaces, ordonnance exclusive, sont certainement les une contre-indication antihistaminiques H1 de dernière géné- en cas de pathologie ou d’antécédents ration et la corticothérapie nasale locale. de troubles cardiaques et, surtout, une Les antihistaminiques ont connu une limitation d’âge imposée par le ministère extraordinaire évolution depuis les de la Santé au Maroc (pas avant 2 ans). années soixante-dix (Hydroxyzine, L’avènement des anti-H1 de dernière Diphenhydramine, Chlorpheniramine). génération a lui-même connu une


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évolution des molécules mères, à savoir la loratadine et la cetirizine qui ont abouti aux vraies dernières générations. Avec quelques précisions, car seule la desloratadine est un vrai métabolite de sa molécule mère avec des propriétés innovantes et non juste une forme levo ou dextro de la molécule originale qui n’apporte pas de grande nouveauté.

Deux piliers thérapeutiques Le traitement antihistaminique est indiqué selon l’ARIA dans toutes les formes de rhinite allergique et agit sur tous les signes nasaux, y compris l’obstruction nasale. La demi-vie, longue de 27 heures pour la desloratadine, permet une prise unique et une meilleure observance et même une prescription à partir de l’âge d’un an. La question de la durée trouve sa réponse dans les guides lignes de l’ARIA recommandant de traiter tant que durent les symptômes, même pendant toute l’année si cela est nécessaire. Et c’est d’autant plus justifié et sans danger que ces molécules ne sont pas métabolisées par le foie, n’ont pas ou peu d’interactions médicamenteuses classiques et, enfin, n’ont pas de cardio-toxicité. Le deuxième pilier thérapeutique de la RA est basé sur la corticothérapie nasale locale. Là encore, les molécules ont évolué depuis la dexamethasone, triamcinolone, budesonide, fluticasone et enfin fuorate de mometasone. L’ARIA a parfaitement codifié leur utilisation et leur prescription. Ainsi, les corticoïdes locaux sont indiqués dans les rhinites modérées ou sévères intermittentes, les légères persistantes et les modérées sévères persistantes. Leur effet est spectaculaire sur les formes inflammatoires et oedemateuses, même polypoïdes. L’effet thérapeutique s’étend aussi aux conjonctivites allergiques par blocage de la boucle réflexe trigeminale. Mais la corticophobie a souvent desservi ces molécules jusqu’à ce que l’on prouve par EBM les effets bénéfiques. Ainsi, les corticoïdes nasaux locaux, qui agissent sur la composante inflammatoire et même allergique, ont un très

faible passage systémique, car la biodis- cloison nasale. La recommandation est ponibilité est inférieure à 0.1 % pour d’inverser les mains par rapport au côté le fuorate de mometasone, inférieure à de la narine et d’instiller la narine droite 0.5 % pour la fluticasone et 11 % pour avec la main gauche et inversement. Le le budesonide. Ce qui permet des trai- jet en sera ainsi orienté vers la muqueuse tements au long cours sans effet délé- pituitaire et non pas sur la cloison nasale. tère sur l’axe hypotalamohypophysaire, En somme, la prise en charge de la RA notamment chez l’enfant. L’autre effet a été parfaitement codifiée par les règles secondaire qui était attribué à tort aux de classification et de prescription de corticoïdes nasaux locaux l’ARIA, et la meilleure était l’atrophie des muconnaissance des nouqueuses, les surinfections, velles molécules effietc. Cependant, toutes les caces et avec peu ou pas études, particulièrement d’effets secondaires a L’ ARIA a celle de Minshall (une permis de traiter effiparfaitement étude ultra-structurale cacement et, surtout, codifié la de la muqueuse avant et au long cours, une prescription des après un traitement corpathologie par définicorticoïdes. ticoïde local pendant un tion chronique et, pour an), démontrent que non certaines formes, perseulement il n’y a pas manente et sévère. Il d’atrophie, mais une réparation de l’épi- faut savoir que le traitement précoce et thélium stratifié et une nette diminution au long cours de la RA, notamment chez de l’infiltration éosinophilique. l’enfant, permet de retarder, voire d’éviLes épistaxis ont aussi été mises sur le ter l’apparition d’un asthme avec la morcompte de l’instillation des corticoïdes bidité et la gravité de cette pathologie sur la muqueuse nasale mais, en fait, il qui est actuellement la première maladie s’agit d’une agression mécanique par chronique de l’enfant lequel est deux fois mauvaise orientation de l’embout sur la plus touché que l’adulte.


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UNIVERS PHARMA

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TROISIÈME JOURNÉE GMET

RÔLE DE LA THYROÏDE DANS LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES EN PARTENARIAT AVEC LES LABORATOIRES MERCK SERONO, LA TROISIÈME JOURNÉE DU GMET (GROUPE MAROCAIN DES ÉTUDES DE LA THYROÏDE), UN GROUPE DE TRAVAIL DE LA SMEDIAN, S’EST TENUE LE 7 JANVIER 2012, À CASABLANCA. UNE JOURNÉE QUALIFIÉE PAR LE PR FATIMA MAROUAN, PRÉSIDENTE DE LA SMEDIAN, DE « RÉUSSITE SUR LE PLAN SCIENTIFIQUE EN RAISON DES THÈMES CHOISIS, DE LA QUALITÉ DES ORATEURS ET DE L’INTÉRÊT DE L’ASSISTANCE, CE DONT ATTESTENT LA PERTINENCE DES QUESTIONS ET L’ASSIDUITÉ DE LA SALLE.

L

ors de cette rencontre, endocrinologues et cardiologues ont mis l’accent sur les liens étroits qui existent entre les troubles de la thyroïde et les maladies cardiovasculaires. « Il existe un lien entre la fonction thyroïdienne et les facteurs de risques cardiovasculaires, comme l’hypertension artérielle, le cholestérol total, le LDL-C et le HDL-C », a expliqué Leonidas Duntas, Professeur d’endocrinologie et de médecine interne à l’Université d’Athènes et membre de la European Thyroid Association (ETA) partenaire de la SMEDIAN. Certains dysfonctionnements thyroïdiens peuvent en effet affecter le cœur et causer des symptômes tels que palpitations, troubles du rythme… Dans certains cas, si ces troubles ne sont pas traités, ils peuvent même conduire à un infarctus du myocarde ou à une insuffisance cardiaque.

Dysthyroïdie et système cardiovasculaire, un lien avéré Pour Jacques Orgiazzi, professeur d’endocrinologie à l’Université de Lyon, « les hormones thyroïdiennes contribuent à l’équilibre du système cardiovasculaire de plusieurs façons. Elles affectent le cœur directement au niveau rythmique, mais aussi en modulant les résistances périphériques, d’où un effet global sur le débit cardiaque », a-t-il précisé. « Les effets multiples et complexes des pathologies

thyroïdiennes sur le système cardiovasculaire apparaissent en cas de dysthyroïdies (hyper ou hypothyroïdie) qui sont responsables de manifestations anormales, caractéristiques. Si la dysthyroïdie survient chez un patient déjà porteur d’une cardiopathie, les anomalies cardiaques peuvent être notablement modifiées », a ajouté le professeur Orgiazzi. Les effets cardiaques des dysthyroïdies varient par ailleurs en fonction de la rapidité de construction de l’état thyroïdien pathologique, ce qui oppose la sémiologie cardiovasculaire de la maladie de Basedow à celle de l’hypothyroïdie ou,de façon beaucoup plus fréquente, à celle des dysthyroïdies infracliniques au cours desquelles le déséquilibre thyroïdien se constitue très lentement sur plusieurs années. Le traitement des différentes anomalies résultant du dérèglement des fonctions thyroïdiennes revêt donc une importance primordiale pour éviter des complications cardiovasculaires par la suite.

Metformine : faut-il en contreindiquer les contre-indications ? Le professeur Jean-Daniel Lalau, chercheur et praticien hospitalier en nutrition au CHU d’Amiens, quant à lui, a présenté un sujet qu’il défend depuis des années : faut-il contre-indiquer les contre-indications de la Metformine ?

Selon le professeur Jean-Daniel Lalau, la Metformine, préconisée pour traiter le diabète de Type II, est une molécule qui a également des effets protecteurs pléiotropiques, notamment cardiovasculaires. Elle agit sur les différents tenants de l’angiopathie diabétique, qu’il s’agisse de macro ou de micro-angiopathie. « Les effets vasculaires favorables de la Metformine pourraient même intervenir en situation d’accumulation. Nous avons en effet relevé dans l’acidose lactique sévère survenant chez le sujet traité par cette molécule une mortalité, certes significative, d’environ 50 %, mais elle est à comparer à celle de l’acidose lactique du sujet non traité par Metformine, et qui, elle, est quasiment de 100 %. Une telle observation suggère que la Metformine demeure protectrice là même où elle a pu être qualifiée de toxique. » Toujours selon le professeur Jean-Daniel Lalau, ces résultats sont de nature à résoudre le paradoxe de l’élargissement du champ des contre-indications de la Metformine, à mesure de l’augmentation de l’incidence des complications du diabète et des propriétés vasculo-protectrices de cette molécule, y compris même dans des situations de contre-indications classiques. En d’autres termes, le professeur JeanDaniel Lalau pose la question de la révision des contre-indications actuelles de la Metformine.

RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE DE DÉPISTAGE DES DYSTHYROIDIES INFRACLINIQUE UNE PREMIÈRE AU MAGHREB Le Dr Hind Iraqi, professeure assistante au service d’endocrinologie et diabétologie du CHU de Rabat, a présenté une étude nationale sur le dépistage des dysthyroidies infracliniques. Cette étude a été réalisée dans trois grandes villes du

Royaume (Rabat, Fès et Marrakech), et ce grâce à la collaboration de 30 médecins généralistes. L’objectif primaire de cette étude, consistant à dépister les sujets à risques afin de prévenir les complications, notamment cardiovasculaires, d’une

hyper ou d’une hypothyroïdie, serait elle-même infra clinique. Huit cent deux patients âgés de plus de 60 ans ont été inclus dans l’étude, avec une prévalence retrouvée de 5,7 % d’hyperthyroidie infraclinique et 9,6 % d’hypothyroidie infraclinique.

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Posologie: Adulte: 2 cuillères de 5 ml 3 fois par jour.

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Composition : composition pour 5 ml de sirop : Chlorhydrate d’Ambroxol 15 mg. Excipients : arôme framboise, acide citrique monohydraté, glycérol, acide benzoïque, hydroxyéthylcellulose, propylène glycol, sorbitol à 70% non cristallisable, saccharine sodique et eau purifiée..q.s.q..5 ml. Excipients à effets Notoires : acide benzoïque, glycérol, propylèneglycol, sorbitol liquide non cristallisable à 70%. CLASSE PHARMACO-THERAPEUTIQUE : Mucolytique (système respiratoire). Titulaire et fabricant : LABORATOIRES IPHARMA S.A. KM 4, ANCIENNE ROUTE DE L’AVIATION, TANGER, MAROC. INDICATIONS : Traitement des troubles de la sécrétion bronchique, notamment au cours des affections bronchiques aigües et des épisodes aigus des broncho-pneumopathies chroniques pour lesquels il convient de favoriser l’élimination des sécrétions. CONTRE-INDICATIONS: - Ce médicament est contre-indiqué chez le nourrisson de moins de 2 ans. - Antécédents de réactions d’hypersensibilité à l’un des constituants. En cas de doute, il est indispensable de demander l’avis de votre médecin ou de votre pharmacien. MISES EN GARDE ET PRECAUTIONS D’EMPLOI PARTICULIERES : L’association d’un mucomodificateur bronchique avec un antitussif et/ou des substances asséchant les sécrétions (atropiniques) est irrationnelle. Ce médicament contient 2.25 g de sorbitol par 5 ml. Pris en grande quantité, il peut causer des maladies gastriques et de la diarrhée. Ne pas utiliser ce médicament chez des patients présentant une intolérance héréditaire au fructose. Ce médicament contient du glycérol, qui peut provoquer à des doses élevées des maux de tête, des malaises d’estomac et de la diarrhée. GROSSESSE ET ALLAITEMENT : EN GENERAL IL CONVIENT AU COURS DE LA GROSSESSE OU DE L’ALLAITEMENT DE TOUJOURS DEMANDER L’AVIS DE VOTRE MEDECIN OU DE VOTRE PHARMACIEN AVANT DE PRENDRE UN MEDICAMENT. Grossesse : en l’absence de données claires il est préférable de ne pas utiliser ce médicament pendant la grossesse. Allaitement : L’utilisation de ce médicament pendant l’allaitement n’est pas recommandée. INTERACTIONS : AFIN D’EVITER D’EVENTUELLES INTERACTIONS ENTRE PLUSIEURS MEDICAMENTS, IL FAUT SIGNALER A VOTRE MEDECIN OU A VOTRE PHARMACIEN TOUT AUTRE TRAITEMENT EN COURS. L’administration du chlorhydrate d’Ambroxol, conjointement avec des antibiotiques (amoxicilline, céfuroxime, érythromycine, doxycycline) augmente la concentration d’antibiotiques dans le tissu pulmonaire. MODE D’ADMINISTRATION ET POSOLOGIE : Voie orale. Adultes : 2 cuillères mesure de 5 ml, 3 fois par jour. Enfants ‫ﺍﻠﻤﺨﺗﺑﺮﺍﺖ‬ .‫ﻢ‬.‫ﺵ‬ de plus de 5 ans : 1 cuillère mesure 5 ml, 2-3 fois par jour. Enfants de 2 à 5 ans : 1 cuillère mesure de 2.5 ml, 3 fois par jour. EFFETS NON SOUHAITES ET GENANTS : Comme tout produit actif, ce médicament peut avoir des ‫ﺍﻠﺼﻳﺪﻠﻴﺔ‬ effets plus au moins gênants : Possibilité de survenue de troubles gastro-intestinaux mineurs à type de nausées. Vomissements, gastralgies cédant rapidement à la diminution de la posologie, ont été également décrits :- des cas de réactions cutanéomuqueuses à type d’érythème, de rash, de prurit et d’urticaire.-très rarement, des manifestations anaphylactoïdes avec survenue de choc et œdème de Quincke qui ont été d’évolution favorable. Dans ces cas, le traitement devra être impérativement arrêté. – Ont été aussi très rarement décrits des cas de céphalées et de vertiges. Signaler à votre médecin ou à votre pharmacien l’apparition de tout effet non Laboratoires pharmaceutiques souhaitable ou gênant qui ne serait pas mentionné dans cette liste. CONSERVATION : Ne pas conserver à une température supérieure à 30° C. Conserver ce médicament dans son flacon d’origine. Ne pas KM 4, ANCIENNE ROUTE DE L’AVIATION, TANGER, MAROC. dépasser la date de péremption indiquée en clair sur le conditionnement extérieur. LES MEDICAMENTS DOIVENT ETRE CONSERVES HORS DE PORTEE DES ENFANTS.

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CERTIFICAT UNIVERSITAIRE DE PHARMACOVIGILANCE PREMIER SÉMINAIRE EN FÉVRIER Le premier séminaire permettant l’obtention du Certificat universitaire de pharmacoviligance se déroulera les 23 et 24 février 2012. Organisé par le Centre national de pharmacovigilance, ce certificat s’articule autour de six

séminaires, à raison d’une session chaque mois. Le programme couvre les thèmes suivants : « Taxonomie des effets indésirables », « Organisation de la pharmacovigilance », « Notification et imputabilité »,

« Pharmaco épidémiologie », « Champ d’application de la pharmacovigilance » et « Effets indésirables et organes ». Pour tout renseignement : Dr Raja Benkirane : raja.benkirane@gmail.com.

GROUPE SANOFI UNE NOUVELLE IDENTITÉ VISUELLE Le groupe Sanofi-aventis s’est offert une nouvelle identité visuelle et a procédé à un changement de dénomination sociale. Le groupe se dénomme désormais « Sanofi » et adopte un nouveau logo. Dans ce nouveau logo, Sanofi est écrit en lettres capitales arrondies, en témoignage du leadership du Groupe sur le marché mondial de la santé et de son respect pour ses différents partenaires et interlocuteurs. Il est conçu autour de trois formes complémentaires qui constituent un tout : une planète avec l’oiseau de l’espoir en son centre. Le logo symbolise ainsi les trois grands principes sur lesquels est articulée la stratégie de Sanofi, à savoir l’Innovation, l’Adaptation et la Croissance externe. Ces trois formes,

qui structurent l’ambition du groupe de placer le patient au cœur de ses activités, illustrent également la diversité de ses divisions, de ses filiales et de ses équipes, dont la culture et le savoir-faire lui permettent de concrétiser son ambition. Au Maroc, cette décision n’aura aucun impact juridique, puisque la dénomination sociale de la filiale ne subira pas de changement et restera « Sanofi-aventis Maroc ». Il en est de même pour les autres mentions légales (capital, registre de commerce, identification fiscale…) qui resteront identiques. Seule la nouvelle identité visuelle sera déployée dans les documents officiels, la signalétique externe et les supports promotionnels de Sanofi au Maroc.

Les produits de Sanofi au Maroc seront progressivement promus sous la marque ombrelle « SANOFI », « SANOFI DIABETE » ; « SANOFI ONCOLOGIE » et « SANOFI PASTEUR » pour l’activité vaccins.

GESTION DES OFFICINES FORMATION CONTINUE

La précédente session de la Caravane Sanofi formation métiers avait retenu toute l’attention des pharmaciens.

« Comment optimiser la gestion de stock de votre officine ? », telle sera la problématique du prochain module de formation proposé par le laboratoire Sanofi à ses partenaires pharmaciens. Pour cette troisième année, le cycle de formation, qui s’était jusque-là intéressé aux aspects managériaux du métier, traitera de thèmes tels que la gestion des périmés et l’optimisation des achats. Du 20 au 24 février, la Caravane Sanofi Formation Métiers fera ainsi escale dans 7 villes du Royaume, d’Oudja à Agadir, en passant par Tanger, Casablanca et Rabat, pour proposer des outils pratiques et concrets aux pharmaciens, afin de leur permettre d’améliorer et de développer l’activité quotidienne de leur officine.


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LA PRISTINAMYCINE

DES SPÉCIFICITÉS À CONNAÎTRE LE CHOIX D’UN ANTIBIOTIQUE INTÈGRE UN CERTAIN NOMBRE DE CRITÈRES. IL TIENT GÉNÉRALEMENT COMPTE DE LA CLINIQUE, DU GERME SUSPECTÉ ET DE LA SENSIBILITÉ DE CE GERME AU TRAITEMENT. IL REPOSE LE PLUS SOUVENT SUR UN RAISONNEMENT PROBABILISTE.

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es antibiotiques, selon la famille à laquelle ils appartiennent, ont des modes d’action différents. Certains agissent par inhibition de la paroi bactérienne, d’autres par inhibition de la synthèse de la membrane cytoplasmique, par inhibition du métabolisme des acides nucléiques ou par inhibition de la synthèse protéique.

Un mode d’action original Le groupe des MLSK (macrolides, licosamides, streptogramines, kétolides) englobe des antibiotiques de structure chimique différente ayant un mode d’action similaire. Apparentés aux macrolides, les antibiotiques de la famille des streptogramines possèdent un spectre d’activité antibactérienne qui couvre les espèces bactériennes à Gram -, les bac- groupe B confère à cette molécule une téries anaérobies et les espèces bacté- activité antibiotique et un pouvoir bacriennes à Gram + telles que le pneumo- téricide. En effet, ces deux composants coque à sensibilité diminuée, les germes ciblent la sous-unité 50 S du ribosome atypiques et le staphylocoque Méti-Ré- bactérien et interfèrent en agissant sur sistant. Ils permettent donc de répondre deux étapes différentes de la synthèse aux impératifs du traide la chaîne peptidique. tement probabiliste des Ils empêchent la replidifférentes infections cation de la bactérie communautaires. à des concentrations Egalement dénomplus faibles. Lorsque la La pristinamycine mées synergistines, les croissance bactérienne est un inhibiteur streptogramines, qui est ralentie, les défenses de la synthèse font partie de la classe naturelles de l’orgaprotéique, des inhibiteurs de la nisme prennent le relais difficilement synthèse protéique, pour éliminer les bacont pour chef de file la téries. À fortes concengénéricable. pristinamycine qui a la trations tissulaires, les particularité d’associer streptogramines ont deux facteurs synergiques (d’où le nom également un pouvoir bactéricide qui générique) ce qui la rend difficilement permet l’élimination complète des bacgénéricable. L’association des deux téries. La simultanéité d’action des constituants majeurs, la pristinamycine deux composés P I et P II a par ailleurs II du groupe A et la pristinamycine I du pour effet de limiter le phénomène de

résistance de la molécule aux bactéries.

Efficace contre les infections ORL Ce mécanisme d’action spécifique à la pristinamycine la recommande en première intention dans le traitement des infections ORL, notamment les sinusites, les broncho-pneumopathies chroniques obstructives avec dyspnée d’effort, la pneumonie communautaire aiguë chez le sujet sain, sans signe de gravité. Elle est également préconisée pour lutter contre certaines infections cutanées. À noter que dans le traitement des sinusites maxillaires aiguës et des exacerbations de bronchites chroniques, la durée de traitement est limitée à 4 jours, ce qui présente un avantage certain. Quoi qu’il en soit, comme pour tous les antibiotiques, la réussite du traitement est assujettie à l’observance et au respect de la durée prescrite.



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INTERVIEW DE LAMIA TAZI, DIRECTRICE GÉNÉRALE DE SOTHEMA

UN BILAN RASSURANT ET DES PERSPECTIVES ENCOURAGEANTES La perte du marché de l’insuline n’a-t-elle pas impacté vos résultats ?

Pouvez-vous dresser le bilan de l’activité de Sothema pour l’année 2011 ?

Mme Lamia Tazi. L’année 2011 a été dynamique pour Sothema. Nous avions prévu une croissance à deux chiffres, objectif que nous avons atteint puisque nous estimons notre croissance aux alentours de 15 %. Nous avons tenu nos promesses malgré la morosité du marché en poursuivant notre stratégie qui s’articule autour de plusieurs axes de développement. D’abord, le marché marocain sur lequel nous sommes présents avec nos propres produits et ceux de nos commettants. Chaque année, nous proposons une quinzaine de produits à l’enregistrement. Ensuite, à l’export, où notre activité de soustraitance pour la fabrication de produits destinés au continent européen a connu une réelle expansion en 2011. Enfin, l’exportation de nos produits vers les marchés africains et au MoyenOrient. Nous sommes donc très satisfaits de cette année 2011.

produits sur le marché local et l’expansion à l’international. Notre filiale à Dakar est en pleine évolution, et nous prévoyons de L’insuline ne faisait pas gagner lancer de nouveaux produits sur de nousa vie à Sothema. Nous avons veaux marchés par le biais de cette filiale. consenti beaucoup d’efforts Au Maroc, à l’instar de la profession, nous pour être présents sur ce mar- attendons le déblocage de la procédure ché, autant en termes d’inves- d’enregistrement de nos produits, dont tissements qu’en termes de certains concernent des classes thérapeuprix. Sans l’insuline, notre tiques génératrices de chiffre d’affaires. marge sera peut-être amé- Par ailleurs, nous fondons de nombreux liorée, et nous prévoyons un projets de développement à partir de chiffre d’affaires pour 2012 en notre usine d’injectables. Le premier augmentation par rapport à 2011. grand projet consiste à proposer des proNous ne sommes pas en difficulté, duits de biotechnologie injectables à très mais la déception est grande. Nous forte valeur ajoutée. Nous sommes prêts. sommes fabricants d’insuline depuis Nous avons l’outil et la technologie. Il ne 30 ans. Le Maroc dispose aujourd’hui manque plus que le cadre réglementaire d’un outil et d’une techpour introduire les ménologie qui ne sont pas dicaments biosimilaires disponibles partout. Or, au Maroc. Il s’agit d’un il a privilégié l’importagrand challenge pour tion au détriment de la 2012, et nous aimerions L’insuline ne fabrication locale. Nous que ce projet se concréfaisait pas ne comprenons pas pourtise par la mise sur le gagner sa vie quoi il prend le risque marché d’un produit au d’importer un médicaminimum en 2012 et de à Sothema. La ment dit essentiel, qui quatre à cinq autres d’ici déception est plus est dans un pays à 2015. Si nous réussisgrande sur le forte prévalence de diasons, les patients pourplan historique. bète. S’il persiste dans ce ront accéder à des traitesens, nous suivrons la voie ments actuellement très de l’importation avec nos coûteux et qui pèsent partenaires et nous délocaliserons notre lourds dans les caisses des organismes de outil de production. Mais, encore une prise en charge. fois, la déception est grande sur le plan Notre deuxième grand projet s’articule historique. Nous attendons beaucoup du autour du façonnage à destination nouveau ministre et nous espérons qu’il du marché américain. Nous nous nous accordera un soutien dans ce sens. préparons à l’inspection de notre usine d’injectable par la FDA (Food and Drug Quelles sont vos perspectives Administration). Dès l’obtention de son pour l’année 2012 ? aval, nous pourrons fabriquer des produits Notre stratégie est toujours la même. pour le marché américain et nous serons Nous maintenons nos axes de dévelop- le premier laboratoire marocain à accéder pement avec le lancement de nouveaux à ce marché.


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DEUX QUESTIONS AU DR SAMI ZERELLI D D DIRECTEUR GÉNÉRAL ROCHE POUR L’AFRIQUE DU NORD ET DE L’OUEST

DE QUELLE MANIÈRE ROCHE PERÇOIT-IL LE MARCHÉ MAROCAIN ET QUELLES SONT VOS PERSPECTIVES DE CROISSANCE AU MAROC ? Pour Roche, l’un des enjeux majeurs est la recherche et le développement de solutions thérapeutiques innovantes en mesure de répondre à des besoins médicaux non satisfaits.

QUELLE EST VOTRE STRATÉGIE POUR LES CINQ ANS À VENIR ?

Par ailleurs, Roche souhaite poursuivre son engagement citoyen en jouant son rôle de partenaire de santé publique, notamment en élargissant l’accès aux traitements en collaboration a avec les associations de patients. a Roche Maroc a été précurseur en participant dès 2009 au e programme d’accès aux thérapies anticancéreuses innovantes en collaboration avec l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer. Nous avons aussi lancé plusieurs programmes d’aide aux patients indigents dans d’autres aires thérapeutiques telles que les hépatites virales, la polyarthrite rhumatoïde et l’anémie.

Roche salue les efforts du Royaume visant la mise en place du régime d’assistance médicale aux patients économiquement démunis (RAMED). Dans cette dynamique sociale, nous souhaitons donner accès à nos thérapies innovantes à tous les patients marocains, notamment les plus démunis et ceux ne bénéficiant pas d’une assurance maladie. En ce qui concerne les professionnels de la santé, Roche va continuer à nouer des partenariats afin de permettre un transfert du savoir-faire en matière d’utilisation des thérapies innovantes (biotechnologies) ainsi qu’en recherche clinique.

MÉDICAMENTS GÉNÉRIQUES LES PROFESSIONNELS VEULENT UNE POLITIQUE AD HOC « Nous sommes TOUS pour le générique. Cela ne doit pas être un point de conflit, de polémique, mais un lieu d’échange et de discussion pour le promouvoir », a affirmé le Pr Farid Hakkou, lors du congrès national du SNMSL (Syndicat national des médecins du secteur libéral) le 21 janvier dernier. Les discussions de cette première table ronde, consacrée à la problématique du générique, ont abordé plusieurs aspects du sujet, par la voix de différents experts. Le Pr Hakkou, du service de pharmacie clinique de la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, a ainsi souligné les défauts d’encadrement juridique des études de bioéquivalence, essentielles à la commercialisation d’un produit générique. « Pour promouvoir le générique, il faut établir une bioéquivalence scientifique, avec un environnement réglementaire fiable, le droit de substitution par les pharmaciens et la publication d’un répertoire officiel des princeps avec leurs équivalents génériques, afin de mettre en confiance le prescripteur, le pharmacien et le patient », a-t-il affirmé. Egalement soulevé, le manque de communication, d’information et de médiatisation responsable, en partie, de la stagnation à 27 % du taux de pénétration de ces médicaments sur le marché, selon le Dr Hassan Tazi. « De nombreux patients ne connaissent pas la différence entre un générique et un princeps, et beaucoup de médecins ont des préjugés négatifs. » Le médecin, comme les pré-

Un débat riche autour des médicaments génériques.

cédents intervenants, a prôné un débat à l’échelle nationale, qui impliquerait les associations de consommateurs, les patients, les médecins et les institutions, pour une promotion médiatisée des médicaments génériques. Des suggestions à exploiter pour mettre en place une politique du générique qui aurait des effets bénéfiques sur les évolutions de l’assurance maladie. En ce sens, M. Abdelaziz Adnane, directeur de la CNOPS (Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale), s’est adressé plus particulièrement aux médecins « qui sont les premiers concernés par l’expansion de la couverture médicale obligatoire. »


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DYSLIPIDÉMIE

LE LDL, CIBLE THÉRAPEUTIQUE PRIORITAIRE LES LABORATOIRES MSD ONT ORGANISÉ UNE CONFÉRENCE LE 26 JANVIER DERNIER DÉDIÉE AUX NOUVELLES RECOMMANDATIONS ÉDICTÉES PAR LA SOCIÉTÉ EUROPÉENNE DE CARDIOLOGIE (ESC) ET LA SOCIÉTÉ EUROPÉENNE D’ATHÉROSCLÉROSE (EAS) EN MATIÈRE DE PRISE EN CHARGE DES DYSLIPIDÉMIES. LES CARDIOLOGUES CONVIÉS À CET ÉVÉNEMENT ONT PU DÉBATTRE AUTOUR DES PERSPECTIVES DE TRAITEMENT DE CETTE PATHOLOGIE.

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our la première fois, la Société européenne de cardiologie et la Société européenne d’athérosclérose se sont entendues pour émettre de nouvelles recommandations concernant la prise en charge des dyslipidémies », a indiqué le Dr Hakima Hannachi, directrice de l’Aire Thérapeutique Cardiovasculaire-Métabolisme chez MSD France. Ces recommandations mettent en avant trois éléments nouveaux. Tout d’abord, la notion de très haut risque cardiovasculaire qui n’existait pas auparavant. Elle était jusque-là limitée au haut risque. Le très haut risque correspond à un risque de mortalité supérieur à 10 % à 10 ans, contre 5 % pour la catégorie haut risque, calculé sur la base de l’équation SCORE. Ensuite, elles incluent les patients diabétiques et, surtout, les patients atteints d’insuffisance rénale modérée à sévère, jamais mentionnés auparavant. Enfin, pour cette catégorie de patients, il est

désormais recommandé d’abaisser le taux de LDL cholestérol à 0,7g/l, contre 1g/l auparavant, ou de le réduire de moitié lorsque cet objectif thérapeutique ne peut être atteint. « Pour ces patients, explique le Dr Hakima Hannachi, le LDL reste la cible prioritaire. Mais, surtout, les études ont montré que traiter ces patients avec un objectif de LDL bas, à 0,7 g/l, permettait d’obtenir un gain considérable en termes de survenue d’événements cardiovasculaires et de vies sauvées ».

Neuf mille patients dans l’étude Sharp C’est une étude, en particulier, qui est à l’origine de la prise en compte des patients atteints d’insuffisance rénale. Il s’agit de l’étude Sharp (Study of Heart and Renal Protection), initiée en 2003 par une équipe de l’université d’Oxford et publiée dans la revue scientifique « The Lancet ». Celle-ci a porté sur 9 000 can-

Guidelines ESC/EAS pour une dyslipidémie : Objectif Thérapeutique C-LDL (g/l)

0,7 g/l Ou Réduction du C-LDL > 50 % quand l’objectif thérapeutique ne peut être atteint

Catégories de patients Patients à très haut risque : 1. Antécédents de maladie cardiovasculaire avérée : - Maladie coronaire avérée (angor stable et instable, revascularisation, IDM, IDM silencieux documenté) - Maladie vasculaire avérée (accident vasculaire cérébral ischémique, artériopathie périphérique à partir de stade II) 2. Diabète de type 2 3. Insuffisance rénale modérée à sévère 4. Diabète type 1 avec atteinte d’un organe noble 5. Score de risque ≥ 10 %.

Adapté de l’ESC/EAS Guidelines pour le management de la dyslipidémie, European Heart Journal (2011).

Dr Hakima HANNACHI, Directrice de l’Aire Thérapeutique Cardiovasculaire-Métabolisme chez MSD France.


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didats. « Nous savions que l’insuffisance rénale était un facteur de risque cardiovasculaire », souligne le Pr Hakima Hannachi. « Plus le débit de filtration glomérulaire est bas et plus le risque augmente. Nous savions également qu’après un infarctus du myocarde, le risque d’apparition d’un nouvel événement cardiovasculaire est d’autant plus important que le débit de filtration glomérulaire est bas. Mais la question d’un traitement permettant de prévenir ces risques se posait encore. Les résultats de l’étude Sharp ont clairement établi que la réduction de la cholestérolémie agissait dans ce sens, avec une efficacité prouvée de l’association ézétimibe (un inhibiteur de l’absorption intestinale du cholestérol) et de la simvastatine. ». Pour la première fois, en effet, l’étude a mis en évidence une diminution de 17 % des événements cardiovasculaires, estimée à 25 % en ramenant ces résultats à l’observance des traitements (1/3 des patients ont arrêté le traitement au cours de l’étude). Par ailleurs, il est établi que plus le traitement est instauré tôt, à partir de 60 ml/min de débit de filtration glomérulaire, et plus les bénéfices sont importants.

Les bénéfices du double mécanisme L’ézétimibe associée à la simvastatine avait déjà montré son efficacité chez les patients diabétiques qui semblent obtenir plus de bénéfices du double mécanisme d’action. « Ils seraient de grands absorbeurs et des synthétiseurs moyens ce qui explique que la combinaison agisse encore mieux », souligne le Dr Hakima Hannachi. Aujourd’hui, la combinaison se révèle également efficace chez les patients atteints d’IRC. L’une des principales conclusions de l’étude Sharp indique que « l’ajout de 10 mg d’ézétimibe par jour aux 20 mg quotidiens de simvastatine a entraîné une réduction importante du cholestérol LDL. Ce traitement combiné peut être particulièrement bénéfique pour les patients atteints d’une maladie rénale qui peuvent souffrir d’effets secondaires avec de fortes doses statines ». Raison pour laquelle les recommandations préconisent la prescription d’un inhibiteur de l’absorption de cholestérol en cas d’intolérance aux statines et l’association d’une statine avec un inhibiteur de l’absorption de cholestérol si l’objectif-cible n’est pas atteint.

Q QUESTIONS AU DR ALAMI CARDIOLOGUE À CASABLANCA Or, pour bien traiter les dyslipidémies et atteindre les normes, il faut parfois le renforcer le traitement. re

QUELLES SONT LES COMPLICATIONS DE LA DYSLIPIDÉMIE ? DR MOHAMMED ALAMI. La dyslipidémie est l’augmentation de l’un des paramètres lipidiques, à savoir le taux de cholestérol et/ ou les triglycérides dans le sang, ce qui entraîne l’athérosclérose. La complication de l’athérosclérose se manifeste par des accidents cardiovasculaires, notamment l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral.

AU MAROC, EXISTE-T-IL UN CONSENSUS AUTOUR DES PARAMÈTRES DE SURVEILLANCE DE CETTE PATHOLOGIE ? Les paramètres de surveillance existent, mais ils sont très difficiles à respecter. Il faut savoir que la dyslipidémie est une maladie asymptomatique. Le patient ne ressent rien, et ne voit pas l’intérêt de suivre un traitement au long cours. Même si des objectifs sont fixés avec le patient, il est très fréquent que celui-ci arrête le traitement au bout de quelques mois. Au Maroc, nous ne disposons pas de chiffres, mais à titre d’exemple, 50 % des patients en France ne parviennent pas à se conformer aux normes. Le médecin assume par ailleurs une part de responsabilité, car il ne renforce pas le traitement.

Q QUELLES QUEL SONT, À VOTRE AVIS AVIS, LES CONSÉQUENCES DES NOUVELLES RECOMMANDATIONS ÉMISES PAR L’EAS ET L’ESC SUR LA PRISE EN CHARGE DE LA DYSLIPIDÉMIE AU MAROC ? Une étude réalisée par le ministère de la Santé, remontant à une dizaine d’années, a révélé que la prévalence de la dyslipidémie était de 30 %. Quant au taux de LDL-c chez la population générale, il devrait se situer autour de 1,4 g/l. Pour se conformer aux nouvelles recommandations de la Société européenne de cardiologie et de la Société européenne d’athérosclérose, les médecins devront diviser ce taux par deux chez les patients à très haut risque, ce qui est particulièrement difficile à réaliser. Il faut convaincre le patient de l’intérêt de suivre un traitement à forte dose pour atteindre un taux de 0,7g/l alors que les comptes rendus d’analyses fournis par les laboratoires indiquent que 1g/l est un excellent résultat. Il faut également informer le médecin de l’existence de nouveaux médicaments venant renforcer l’arsenal thérapeutique et qui sont prescrits en complément pour atteindre l’objectif de LDL placé très bas. La tâche va être encore plus difficile pour le médecin et pour le malade, mais c’est dans l’intérêt du patient.

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NOMINATION DU PR EL HOUSSAINE LOUARDI

UNE CÉRÉMONIE QUI FAIT NAÎTRE L’ESPOIR

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a Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca a organisé, le 20 janvier dernier, une cérémonie à l’occasion de la nomination de son Doyen, le Pr El Houssaine Louardi, au poste de ministre de la Santé. Les témoignages de soutien adressés à l’actuel ministre par l’ensemble de ses pairs ont été particulièrement chaleureux et émouvants. La participation des médecins des secteurs public et privé, des représentants des internes, des étudiants, du personnel administratif, des membres du service des urgences, des professionnels de l’industrie pharmaceutique… a marqué la volonté de tous de contribuer à l’essor du secteur de la santé et traduit une véritable cohésion qui pourrait profiter à l’ensemble de la communauté et du pays. L’implication des médecins du secteur libéral a revêtu une signification particulière en faisant naître l’espoir d’une mutualisation qui permettra au Maroc d’exploiter toutes ses potentialités. Un partenariat par ailleurs cher au professeur El Houssaine Louardi qui s’est wtoujours attaché, dans ses différentes missions, à le promouvoir. « L’espoir de la profession est grand. Notre pays est entré dans une phase de transition importante et nous n’avons pas le droit de laisser passer cette opportunité. Nous devons travailler ensemble, main dans la main », a mentionné le ministre de la Santé.

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1 Pr El Houssaine Louard i, ministre de la Santé. 2 M.Raoui, GSK ; Dr Ira

qi, ANCP ; Pr Bo Gynécologie Privé ; Dr Maaouni, SR utaleb, MGO ; Dr Skalli, Gynécologie Privé ; Dr Anbari, CR OM et Pr Cherkaoui, Gastroentérologie CHU. 3 Dr Chaoui, AfricPhar ; Pr Barrou, Anesthésie CHU et M. Chafki, Infirmier CHU.


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Notre recherche se préoccupe de votre santé. Les maladies graves sont au cœur de nos efforts. Combattre des maladies graves comme le cancer est notre spécialité. Nos innovations permettent de traiter des millions de personnes qui souffrent, tout en améliorant leur qualité de vie. Nous leur donnons de l’espoir.

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4 Pr P Ala Al ouii, CNOOM ; M. Lahlou, Ph

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arma Dr Berrada, Doctinews et Pr Benid 5 ; M. Sedrati, Phi ; er, Oncologie CHU. 5 Pr Ouazzani, Dermato logie Privé et Pr Bourquia, Néphrol ogie Privé. 6 Dr Benmimoun, Pfizer ; Dr Diaz, Pfizer et Mme Zerrak, Pfi zer. 7 Dr Chaoui, AfricPhar ; Dr Lamrini, COPFR et M. Zerrad, Novopharma. 8 M. Sqalli, IdexPharme et Pr Benchekroun, Hématologie CHU. 9 Pr Benchikhi, Dermato logie CHU et Pr Hakkou, Le repère médical. 10 Pr Afif, Pédiatrie Privé ; M. Lahlou, Pharma 5 ; M. Sedra ti, Phi et Mme Bengeloun, MSD. 11 Dr Lasr y, Pédiatrie CH U et Pr Nadir, Gastroentérologie CHU. 12 Dr Berrada, Doctinew s et Pr Haddad, Gastroentérolo gie CHU. 13 M. Raoui, Gsk ; Dr Am ri, FNSPM et Dr Oulammou, GSK. 14 Pr Itri, Pédiatrie CHU ; Pr Moudouni, Ur Khalifa, SMP ; Pr Bartal, Pneumolo ologie CHU ; Pr Hadj gie Néphrologie Privé et Pr Bennis, Mé CHU ; Pr Bourquia, decine interne Privé. 15 Pr Kholti, Médecine du travail CHU ; Pr Chraibi, Cardi ologie Privé et Pr Quessar, Hématologie CHU.

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GLOSSAIRE

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ANTISEPTIQUES LOCAUX EN OPHTALMOLOGIE ANTISEPTIQUES SANS VASOCONSTRICTEURS Les collyres antiseptiques peuvent appartenir à diverses classes pharmacologiques. Ils sont indiqués pour le traitement de conjonctivite, blépharites, et les affections cornéennes superficielles ; les infections microbiennes sensibles du segment antérieur de l’œil ou les irritations conjonctivales par des agents physiques ou chimiques. Leur rôle est de limiter la progression des infections, mais ils ne sont pas bactéricides.

HEXAMIDINE DESIGNATION

Présentation / PPM (en dirhams)

LABORATOIRES

DESOMEDINE

COLLYRE FL 10 ML

CHAUVIN-BAUSCH & LOMB/ZENITH PHARMA

27,90

ACIDE SALICYLIQUE ET CHLORHEXIDINE GLUCONATE DESIGNATION

Présentation / PPM (en dirhams)

LABORATOIRES

SOPHTAL

COLLYRE FL 10 ML

ALCON

18,50

SULFACETAMIDE SODIQUE TETRAMETHYLTHIONINE HYDROXYDE + NITRATE PHENYL-MERCURIQUE DESIGNATION

Présentation / PPM (en dirhams)

LABORATOIRES

SULFA-BLEU

COLLYRE FL 10 ML

ALCON

18,50

ACIDE BORIQUE + BORATE DE NA DESIGNATION

LABORATOIRES

DACRYO-SERUM

Présentation / PPM (en dirhams) SOL.OCULAR 150 ML

COL.UNIDOSE 5 ML B20

33,00

30,00

COOPER PHARMA

ANTISEPTIQUES AVEC VASOCONSTRICTEURS Indiqués pour les conjonctivites, les affections cornéennes superficielles, les blépharites, hyperhémies conjonctivales ou les irritations oculaires, ils contiennent des vasoconstricteurs, et ont donc une action décongestionnante, mais sans effets mydriatiques ou cycloplégiques importants.

SYNEPHRINE TARTRATE ET CHLORHEXIDINE DIGLUCONATE DESIGNATION

LABORATOIRES

Présentation / PPM (en dirhams)

SYNEPHRINE TARTRATE DESIGNATION

LABORATOIRES

COLLYRE FL 10 ML POSINE

ALCON

18,00

Présentation / PPM (en dirhams) COLLYRE FL 10 ML

DACRYOBORALINE

COOPER PHARMA

HYDROXYDE DE METHYLTHIONIMIUM ET NITRATE DE NAPHAZOLINE Présentation / PPM (en dirhams)

Afin d’éviter de publier des informations erronées, les produits des laboratoires n’ayant pas répondu à notre demande ne figurent pas dans cette liste. DESIGNATION LABORATOIRES

COLLYRE FL 10 ML

COLLYRE BLEU LAITER

MAPHAR

18,50

Afin d’éviter de publier des informations erronées, les produits des laboratoires n’ayant pas répondu à notre demande ne figurent pas dans cette liste.

25,00


GLOSSAIRE

Rhufene

®

Pseudoéphédrine/ Ibuprofène

- Ecoulement nasal. Sensation de nez bouché. Maux de tête et fièvre Courbatures

1 à 2 comprimés par prise à renouveler si nécessaire au bout de 6 heures.

1.Identification du médicament a)Composition qualitative et quantitative: ® Chlorhydrate de pseudoéphédrine … 30 mg Ibuprofène…… 200 mg Excipients …………………………...… q.s. pour un comprimé enrobé b)Forme et présentation pharmaceutique: Comprimés enrobés, boîtes de 20 c)Classe pharmaco-thérapeutique : Anti-inflammatoire non stéroïdien- vasoconstricteur 2.Indications thérapeutiques: Ce médicament contient un anti-inflammatoire non-stéroïdien : ibuprofène et un vasoconstricteur, la pseudoéphédrine.Il est indiqué dans le traitement au cours des rhumes de l’adulte à partir de 15 ans, des sensations de nez bouché, maux de tête et/ou de fièvre. 3.ATTENTION ! a)Contre- indications;Ce médicament NE DOIT PAS ETRE UTILISE dans les cas suivants : ■A partir du 6ème mois de grossesse. ■Antécédent d’allergie ou d’asthme déclenché par la prise de ce médicament ou d’un médicament apparenté, notamment autres anti-inflammatoires non stéroïdiens, aspirine, ou antécédent d’allergie aux autres constituants du comprimé, Ulcère de l’estomac ou du duodénum en évolution, Maladie grave du foie, Maladie grave des reins ■ Lupus érythémateux disséminé,■ Certaines maladies du cœur (hypertension artérielle sévère, angine de poitrine), ■Certaines formes de glaucome (augmentation de la pression dans l’œil), Difficultés à uriner d’origine prostatique ou autre, Traitement par des médicaments antidépresseurs à base d’IMAO ou moins de 15 jours après l’arrêt de la prise de ceux-ci (médicaments prescrits dans certains états dépressifs), Convulsions anciennes ou récente. Ce médicament NE DOIT GENERALEMENT PAS ETRE UTILISE, sauf avis de votre médecin : ■ Jusqu'au 5ème mois inclus de la grossesse ■En cas d’allaitement ■En association avec les anticoagulants oraux, les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (y compris les salicylés à fortes doses), l’héparine injectable, le lithium, le méthotrexate (utilisé à des doses supérieures à 15 mg par semaine) et la ticlopidine. b)Mises en garde spéciales : NE PAS LAISSER CE MEDICAMENT A LA PORTEE DES ENFANTS. En cas de surdosage ou de prise par erreur d’une dose trop élevée, prévenir immédiatement un médecin. AVANT D’UTILISER CE MEDICAMENT, CONSULTEZ VOTRE MEDECIN EN CAS : ■D’antécédent d’asthme associé à une rhinite chronique, une sinusite chronique ou des polypes dans le nez. L’administration de cette spécialité peut entrainer une crise d’asthme, notamment chez certains sujets allergiques à l’aspirine ou à un anti-inflammatoire non stéroïdien (cf. contre-indications). ■De prise d’un traitement anticoagulant. Ce médicament peut entrainer des manifestations gastro-intestinales graves. ■D’antécédents digestifs (hernie hiatale, hémorragie digestive, ulcère de l’estomac ou du duodénum ancien). ■De maladie du cœur, du foie ou du rein. ■D’hypertension artérielle, d’affections cardiaques, d’hyperthyroïdie (hyperfonctionnement de la grande thyroïde), de troubles de la personnalité ou de diabète. AU COURS DU TRAITEMENT, EN CAS : ■De troubles de la vue, PREVNIR VOTRE MEDECIN.■De sensations d’accélération des battements du cœur, de palpitations, d’apparition ou d’augmentation de maux de tête, d’apparition de nausées, de troubles de comportement : INTERROMPRE VOTRE TRAITEMENT.■D’hémorragie gastro-intestinale (rejet de sang par la bouche ou dans les selles, coloration des selles en noir) ou de signes évocateurs d’allergie à ce médicament, notamment une crise d’asthme ou un œdème de Quincke, (cf. Effets non souhaités et gênants du médicament), ARRETEZ LE TRAITEMENT ET CONTACTEZ IMMEDIATEMENT UN MEDECIN OU UN SERVICE MEDICAL D’URGENCE. En raison de la présence de saccharose, ce médicament ne doit pas être utilisé en cas d’intolérance au fructose, syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou de déficit en sucrase-isomaltase, (maladies métaboliques rares). c)Précaution d’emploi: En cas : D’écoulement nasal purulent, de persistance de la fièvre, d’absence d’amélioration au bout de 5 jours de traitement, CONSULTEZ VOTRE MEDECIN. Si vous êtes enceinte ou si vous allaitez : ne prenez pas ce médicament sans avoir demandé l’avis de votre médecin ou pharmacien. d)Grossesse – Allaitement: L’utilisation de ce médicament est déconseillée jusqu’au 5ème mois inclus de grossesse et est contre-indiquée à partir du 6ème mois de la grossesse. En raison de possibles effets néfastes chez le nourrisson, la prise de ce médicament est déconseillée si vous allaitez. e)Conduite de véhicules et utilisation de machines Dans de rares cas, la prise de ce médicament peut entrainer des vertiges et des troubles de la vue. f)Liste des excipients à effet notoire Saccharose, lécithine de soja. g)Sportifs La pseudoéphédrine peut induire une réaction positive des tests pratiqués lors des contrôles antidopage. h)Interactions médicamenteuses ou autres interactions: Veuillez indiquer à votre médecin ou à votre pharmacien si vous prenez ou avez pris récemment un autre médicament, même s’il s’agit d’un médicament obtenu sans ordonnance notamment des anticoagulants oraux, d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (y compris l’aspirine et ses dérivés à fortes doses), de l’héparine injectable, du lithium ou du méthotrexate à fortes doses (supérieures à 15mg par semaine), de la ticlopidine. 4.Posologie et mode d’administration:Voie orale; Les comprimés sont à avaler tels quels avec un grand verre d’eau, de préférence au cours des repas.Posologie : Réservé à l’adulte (à partir de 15 ans). 1 comprimé par prise, à renouveler si besoin au bout de 6 heures, sans dépasser 4 comprimés par jour, En cas de symptômes plus intenses, prendre 2 comprimés par prise, sans dépasser 4 comprimés par jour. 5.Effets indésirables éventuels. Comme tous les médicaments, rhufene rhume, comprimé enrobé est susceptible d’avoir des effets indésirables : ■Peuvent survenir des réactions allergiques : cutanées, respiratoires et générales (œdème de Quincke). ■Dans certains cas rares, il est possible que survienne une hémorragie gastro-intestinale (cf. rubrique « Mise en garde »). Celle-ci est d’autant plus fréquente que la posologie utilisée est élevée. ■il peut exceptionnellement être observé des vertiges, de rares troubles de la vue, des maux de tête accompagnés de nausées, de vomissements, et de raideur de la nuque. ■Dans tous ces cas, il faut immédiatement arrêter le traitement et avertir votre médecin. Au cours du traitement il est possible que surviennent : ■Des troubles digestifs ■Troubles urinaires en particulier en cas d’anomalie de l’urètre, de la prostate, d’insuffisance rénale. ■Sécheresse de la bouche, palpitations, modification de la pression artérielle, sueurs, convulsions, hallucinations, troubles du comportement, agitation, anxiété, insomnie en particulier chez l’enfant. ■Possibilité de déclenchement d’une crise de glaucome à angle fermé chez les sujets prédisposés. Exceptionnellement, ont été observées des modifications du bilan hépatique ou de la formule sanguine pouvant être graves. Si vous remarquez des effets indésirables non mentionnés dans cette notice, veuillez en informer votre médecin ou votre pharmacien. 6.Conditions de conservation: A conserver à une température ne dépassant pas 25°C.Ne laisser ni à la portée des enfants.

Rhufene est réservé à l'adulte et à l'enfant à partir de 15 ans

Boite de 20 comprimés és enrobés enrob en bés b

SYNTHEMEDIC

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MALADIE D’ALZHEIMER

DES MÉCANISMES ENCORE FLOUS, MAIS SOURCE D’ESPOIRS

MALADIE NEURO-DÉGÉNÉRATIVE ÉVOLUANT PROGRESSIVEMENT, LA MALADIE D’ALZHEIMER EST LA PRINCIPALE CAUSE DE DÉMENCE CHEZ LA PERSONNE ÂGÉE, MAIS PAS LA SEULE. SA DÉTECTION PRÉCOCE EST PRIMORDIALE POUR PERMETTRE LA MEILLEURE PRISE EN CHARGE MÉDICALE, COGNITIVE ET SOCIOFAMILIALE POSSIBLE.

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DOSSIER

MALADIE D’ALZHEIMER DES MÉCANISMES ENCORE FLOUS, MAIS SOURCE D’ESPOIRS Avec la collaboration du Professeur Maria BENABDELJLIL, secrétaire générale de l’Association Maroc Alzheimer et professeur au service de neurologie A à l’hôpital des Spécialités de Rabat.

L

a maladie d’Alzheimer n’est pas facile à diagnostiquer car les troubles de la mémoire, symptôme inaugural de la maladie, s’installent de manière insidieuse et progressive. Les premiers oublis passent facilement inaperçus, du moins tant qu’ils n’affectent pas la vie quotidienne. Avec l’extension des lésions, les troubles de la mémoire s’aggravent, touchant aussi bien la mémoire antérograde que rétrograde, et d’autres fonctions cognitives sont atteintes telles que le langage, les praxies (capacités gestuelles), les gnosies (capacités de reconnaissance des personnes et objets), les fonctions exécutives (anticipation, initiation et planification de tâches) … qui conduisent au syndrome démentiel.

Deux protéines en cause Deux lésions sont impliquées dans la maladie d’Alzheimer, la plaque sénile et la dégénérescence neurofibrillaire, provoquées, au stade actuel des connaissances, par la protéine bêta-amyloïde et la protéine tau. Ces lésions, qui s’installent de manière séquentielle et hiérarchisée, précèdent la perte neuronale et la destruction des connexions interneuronales. Elles affectent d’abord la

région hippocampique (aires transen- et signes de dépression accompagnent torhinale, entorhinale, hippocam- bien souvent cette phase. piques) avant d’atteindre le cortex Au cours de la deuxième phase, phase temporal (pôle temporal, cortex de démence légère ou stade modéré, temporal inférieur puis temporal les troubles de la mémoire deviennent moyen) et les régions corticales de plus en plus francs et s’associent à associatives (temporal supérieur, une désorientation temporo-spatiale. cortex préfrontal et cortex parié- L’amnésie rétrograde affecte les souvetal). En phase finale, l’ensemble nirs lointains et les événements propres du cortex et de nombreux noyaux à l’histoire du patient. Les troubles du sous-corticaux sont envahis. langage sont de plus en plus sévères et La maladie d’Alzheimer évolue en les troubles gnosiques prononcés. À trois phases. La première, appelée ce stade, le patient ne reconnaît plus phase pré-démentielle ou stade léger, ses proches et ses capacités à réaliser est caractérisée par un déficit cognitif une activité motrice (praxie) sont très débutant. L’amnésie est dite antéro- nettement diminuées, ce qui explique, grade car elle concerne les événements entre autres, ses difficultés à s’habildu passé récent et traduit l’atteinte ler… Les fonctions exécutives et le des formations hippocampiques im- raisonnement sont altérés et le patient pliquées dans la mémorisation des perd son autonomie dans la gestion des informations nouvelles. Les oublis activités quotidiennes. Apathie, irritaconcernent des évébilité, manifestations nements récents, une dépressives et anquestion posée, une xieuses précèdent des course à faire… Les phénomènes psychotroubles du langage tiques tels qu’idées déDeux lésions débutent par une lirantes et hallucinasont impliquées aphasie anomique, tions. Inévitablement, dans la maladie c’est-à-dire une diffices troubles s’accend’Alzheimer, culté à retrouver certuent pour conduire provoquées par tains mots, sans conséà la phase dite termila protéine bêtaquence sur la structure nale, ou stade sévère, syntaxique. Puis, cerqui plonge le patient amyloÏde et la tains mots sont remdans une totale déprotéine tau. placés par d’autres pendance. Les apti(paraphasie sémantudes intellectuelles tique). Sont associées et la faculté de parler des pertes d’objets, une légère déso- sont très atteintes au même titre que les rientation dans l’espace et le temps, une fonctions corporelles. Incontinence, modification du jugement et de la ca- difficultés à mastiquer et déglutir pour pacité à résoudre des problèmes. Cette s’alimenter, perte de la coordination phase qui peut s’étaler sur quelques physique, agressivité ou repli sur soi… mois ou plusieurs années provoque des le patient est particulièrement exposé. changements de comportements car la C’est à ce stade que le patient peut s’alipersonne atteinte, encore autonome, ter et présenter des infections, surtout prend conscience des limitations aux- urinaires et respiratoires, qui peuvent quelles elle est confrontée. Emotivité, passer inaperçues et sont souvent la humeur changeante, apathie, lenteur cause du décès.


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MALADIE D’ALZHEIMER DES MÉCANISMES ENCORE FLOUS, MAIS SOURCE D’ESPOIRS

DES FACTEURS GÉNÉTIQUES EN CAUSE Les recherches sur les facteurs génétiques se poursuivent. Au stade actuel des connaissances, trois mutations autosomiques ont été identifiées dans des formes familiales de maladie d’Alzheimer à début précoce, qui représentent moins de 5 % de l’ensemble des cas de maladie d’Alzheimer. Il s’agit de la mutation du gène de l’APP (amyloid precursor protein) située sur le chromosome 21, de la mutation du gène de la préséniline 1 situé sur le chromosome 14 et de la mutation du gène de la préséniline 2 situé sur le chromosome 1. Par ailleurs, il est admis que le génotype de l’apolipoprotéine E (ApoE), une protéine située sur le chromosome 19 qui joue un rôle dans le transport des lipides aux neurones, est impliquée dans la maladie d’Alzheimer. En cause, la surreprésentation de l’allèle Epsilon 4.

Associer un proche à l’entretien Face à un patient qui consulte pour un trouble mnésique, la démarche diagnostique comporte plusieurs étapes. L’entretien est un préalable indispensable pour recueillir des informations sur les antécédents médicaux personnels et familiaux du patient et reconstituer l’histoire de la maladie. Il est centré sur la recherche d’antécédents et facteurs de risques cardiovasculaires, psychiatriques, traumatiques, la prise de médicaments, l’hygiène de vie du patient (alcool, drogue, comportements alimentaires…) et son environnement social. La participation d’un proche, capable de valider la fiabilité

des informations, est vivement recommandée. L’examen clinique complète l’entretien par une appréciation de l’état général du patient (poids, tension artérielle, rythme cardiaque…), l’évaluation du degré de vigilance et la recherche de déficits moteurs et sensoriels éventuels qui pourraient « fausser » les résultats des examens neuropsychologiques. L’examen neurologique est essentiellement indiqué pour permettre un diagnostic différentiel (réflexes archaïques, myoclonies, mouvements involontaires, troubles de la posture, de la marche…), notamment au stade précoce de la maladie alors que les troubles neurologiques ne sont pas encore installés. Le praticien doit ensuite évaluer le retentissement des troubles signalés sur la vie quotidienne. Un test simple, l’IADL (Instrumental Activities of Daily Living) basé sur quatre items, est particulièrement révélateur. Il s’appuie sur l’utilisation du téléphone, des transports, la prise de médicaments et la gestion des finances. Si les troubles cognitifs obligent le patient à recourir à une aide au moins pour l’une de ces activités dites instrumentales, alors le retentissement des troubles sur la vie quotidienne est considéré comme significatif.

Tester les fonctions cognitives Pour évaluer les fonctions cognitives, plusieurs tests ont été conçus. Toutefois, le Groupe de recherche sur les évaluations cognitives (Greco) recommande en première intention le MMSE (Mini Mental State Examination) qui devra être associé à d’autres tests, notamment lors d’une consultation spécialisée pour permettre une évaluation plus détaillée. Le MMSE s’articule autour de 30 questions en lien avec l’orientation, l’apprentissage, l’attention et le calcul, le rappel, le langage et les praxies constructives.

Un médecin généraliste peut remplacer le MMSE par des tests plus brefs comme celui de l’horloge. Il s’agit, pour le patient, de dessiner le cadran d’une horloge et d’y faire figurer toutes les heures. Il doit ensuite, en représentant la petite et la grande aiguille, indiquer une heure précise (par exemple 9h20). Les critères à analyser sont la présence des 12 chiffres sur le cadran, la place du chiffre 12 sur la partie supérieure du cadran et la distinction entre les deux aiguilles. En cas d’erreur, le médecin devra orienter le patient vers une consultation spécialisée pour approfondir les tests.

La MA, pas seule en cause dans les troubles cognitifs Face à des troubles cognitifs avérés, le diagnostic reste encore probabiliste. À ce stade, il convient d’éliminer un certain nombre d’affections qui pourraient en être responsables. La prescription d’examens paracliniques comprend un dosage de la TSH, un hémogramme, une CRP, une natrémie, une calcémie, une glycémie, une albuminémie et un bilan rénal qui seront complétés par un dosage en vitamine B 12, un dosage de folates, un bilan hépatique (transaminases, gamma GT), une sérologie syphilitique, VIH ou maladie de Lyme en fonction du contexte clinique. L’imagerie cérébrale permettra ou non de révéler une autre cause aux troubles cognitifs comme un processus expansif ou occupant intracrânien, une hydrocéphalie à pression normale, des séquelles d’accidents vasculaires… Après analyse des résultats, si la suspicion d’une maladie d’Alzheimer persiste, le patient devra être orienté vers un spécialiste pour mener une évaluation psychique et comportementale et une évaluation neuropsychologique plus poussées, et orienter vers des examens paracliniques spécialisés. La maladie d’Alzheimer n’étant pas la seule impliquée dans l’expression de


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SARGENOR® (Aspartate d’arginine) FORMES PHARMACEUTIQUES ET PRESENTATIONS Sargenor® g/5 ml, solution buvable en ampoule de 5 ml, boîte de 20. Sargenor® sans sucre 1 g, comprimés effervescents édulcorés à la saccharine sodique. COMPOSITION - Solution buvable Aspartate d’arginine ................. 1 g Excipient : qsp ampoule buvable de 5 ml. - Comprimés effervescents Aspartate d’arginine ...................... 1 g Excipient : qsp 1 comprimé effervescent. CLASSE PHARMACOTHERAPEUTIQUE Antiasthénique (A : appareil digestif et métabolisme). INDICATION THERAPEUTIQUE Traitement symptomatique de l’asthénie fonctionnelle. POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION - Posologie : - Solution buvable : Adulte : 2 à 3 ampoules par jour. Enfant de plus de 12 ans : 1 à 2 ampoules par jour. - Comprimés effervescents : Adulte : 2 à 3 comprimés par jour. Enfant de plus de 12 ans : 1 à 2 comprimés par jour. - Mode d’administration : Voie orale - Solution buvable : Les ampoules sont à prendre diluées dans un peu d’eau, de préférence avant les repas. Le traitement sera limité à 15 jours. - Comprimés effervescents : Faire dissoudre les comprimés effervescents dans un verre d’eau, avant de boire. Le traitement s’effectue par cures d’une durée de 8 à 15 jours.CONTRE-INDICATIONS La solution buvable est contre-indiquée en cas d’hypersensibilité à l’un des constituants de la solution, notamment le parahydroxybenzoate de méthyle ou de propyle. MISES EN GARDE ET PRECAUTIONS D’EMPLOI En cas de persistance des troubles, la situation doit être réévaluée. En cas de régime hypoglucidique ou de diabète, tenir compte, dans la ration journalière, de la quantité de saccharose par ampoule : 1 g. Le traitement d’une asthénie chez l’enfant de moins de 12 ans nécessite un avis médical. Tenir compte de la quantité de sodium présente dans les comprimés effervescents chez les patients suivant un régime désodé strict. Chaque comprimé effervescent contient 100 mg de sodium. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES SARGENOR® contient de l’aspartate d’arginine. D’autres médicaments contiennent ces acides aminés. Il est préférable de ne pas les associer afin de ne pas dépasser les doses maximales conseillées. PHARMACODYNAMIE Antiasthénique (A :appareil digestif et métabolisme). PHARMACOCINETIQUE L’arginine et l’acide aspartique sont bien absorbés par voie orale. Les deux amino-acides présentent une forte diffusion tissulaire. Leur élimination s’effectue par voie rénale. EXCIPIENTS A EFFET NOTOIRE - Solution buvable : Saccharose, parahydroxybenzoate de méthyle, parahydroxybenzoate de propyle. - Comprimé effervescent : Jaune orangé S, arôme orange, sodium. CONSERVATION A conserver à l’abri de l’humidité.

www.laprophan.ma SIÈGE SOCIAL 16 -18, Bd. Emile Zola - 20300 Casablanca - Maroc Tél. : 0522 54 38 38 (LG) - Fax : 0522 44 43 97 E-mail : siege@laprophan.com

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MALADIE D’ALZHEIMER DES MÉCANISMES ENCORE FLOUS, MAIS SOURCE D’ESPOIRS CRITÈRES DE DIAGNOSTIC DE LA MALADIE D’ALZHEIMER, D’APRÈS LE DSM-IV (AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION, 1994) A - Apparition de déficits cognitifs multiples, comme en témoignent à la fois : (1) Une altération de la mémoire (altération de la capacité d’apprendre des informations nouvelles ou à se rappeler les informations apprises antérieurement) ; (2) Une ou plusieurs des perturbations cognitives suivantes : - Aphasie (perturbation du langage) ; - Apraxie (altération de la capacité d’effectuer une activité motrice malgré des fonctions motrices intactes) ; - Agnosie (impossibilité de reconnaître ou d’identifier des objets malgré des fonctions sensorielles correctes) ; - Perturbation des fonctions exécutives (faire des projets, organiser, ordonner dans le temps, avoir une pensée abstraite) ; B - Les déficits cognitifs des critères A1 et A2 sont tous les deux à l’origine d’une altération significative du fonctionnement social ou professionnel et représentent un déclin significatif par rapport au niveau de fonctionnement antérieur ;

la démence, et le traitement pouvant être nocif en cas d’erreur diagnostique, il importe d’envisager un diagnostic différentiel. La recherche porte sur la démence vasculaire, la démence à corps Lewy, la démence associée à la maladie de Parkinson et la dégénérescence lobaire fronto-temporale (voir encadré page suivante).

Des traitements visant les symptômes Les traitements médicamenteux disponibles aujourd’hui ne permettent pas de guérir la maladie d’Alzheimer et doivent être associés à une prise en charge médico-sociale et à un accompagnement. Cependant, ils offrent une meilleure qualité de vie au patient, puisqu’ils retardent le déclin des fonctions attentionnelles, de la mémoire de travail, de la mémoire spatiale, de la

C - L’évolution est caractérisée par un début progressif et un déclin cognitif continu ; D - Les déficits cognitifs des critères A1 et A2 ne sont pas dus : (1) À d’autres affections du système nerveux central qui peuvent entraîner des déficits progressifs de la mémoire et du fonctionnement cognitif (exemple : maladie cérébro-vasculaire, maladie de Parkinson, maladie de Huntington, hématome sous-dural, hydrocéphalie à pression normale, tumeur cérébrale) ; (2) À des affections générales pouvant entraîner une démence (exemple : hypothyroïdie, carence en vitamine B12 ou en folates, pellagre, hypercalcémie, neurosyphilis, infection par le VIH) ; (3) À des affections induites par une substance ; E - Les déficits ne surviennent pas de façon exclusive au cours de l’évolution d’une confusion ; F - La perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble de l’axe I (par exemple, trouble dépressif majeur, schizophrénie).

capacité d’acquérir de nouvelles informations et repoussent l’apparition du stade sévère. Ces traitements symptomatiques spécifiques regroupent les inhibiteurs centraux de la cholinestérase (donépézil, galantamine, rivastigmine) pour les formes légères et modérées de la maladie d’Alzheimer dans la mesure où le déficit cholinergique est important chez les patients atteints. Pour la forme sévère, un antagoniste des récepteurs glutamatergiques NMDA (mémantine) est proposé pour limiter l’excès d’activité glutamatergique qui exerce un rôle délétère. La posologie, qui est étroitement liée à la tolérance, doit respecter une progression allant de la dose minimale recommandée à la dose maximale préconisée, si nécessaire. Au Maroc, la prise en charge non médicamenteuse de la maladie d’Alzhei-

mer par des activités de stimulation, par exemple, un suivi psychologique du patient, un soutien aux accompagnants… pose de nombreuses difficultés, notamment en l’absence de prise en charge financière et de structures dédiées. Elle est pourtant essentielle pour permettre au patient et aux accompagnants de préserver une certaine qualité de vie. D’autant qu’avec l’augmentation de l’espérance de vie, de plus en plus de personnes déclarent une maladie d’Alzheimer. Au niveau mondial, 36 millions de personnes en seraient affectées. Ce chiffre est évalué à 115 millions en 2050. Au Maroc, il n’existe pas de chiffres épidémiologiques concernant la fréquence de la maladie d’Alzheimer, cependant on peut évaluer entre 50 000 et 60 000 le nombre de démences et ces chiffres iront en augmentant.


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MALADIE D’ALZHEIMER DES MÉCANISMES ENCORE FLOUS, MAIS SOURCE D’ESPOIRS DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL LA DÉMENCE ET SES AUTRES ORIGINES DÉMENCE VASCULAIRE Il existe plusieurs formes de démence vasculaire, dont : - Une forme comportant un lien chronologique entre un épisode cérébral vasculaire et l’apparition ou l’aggravation d’un trouble cognitif, évoluant par à-coups. Il est recommandé d’utiliser les critères NINDS-AIREN de démence vasculaire probable ou possible ou ceux du DSM-IV-TR ; - Une forme plus progressive évoquée à travers un profil de troubles neuropsychologiques prédominant sur les fonctions exécutives et comportementales (apathie, hyperémotivité et irritabilité). Le diagnostic de la démence vasculaire s’appuie sur la présence de symptômes et signes neurologiques focaux et de facteurs de risque vasculaire (notamment hypertension artérielle et diabète), de maladies dysimmunitaires ou d’antécédents familiaux : Cerebral Autosomal Dominant Arteriopathy with Subcortical Infarctus and Leukoencephalopathy (CADASIL), etc. Le diagnostic doit être étayé par la présence de lésions cérébrales vasculaires (à rechercher de préférence à l’IRM, séquence T2, T2* et FLAIR). L’association entre lésions cérébro-vasculaires et lésions dégénératives est fréquente (démence mixte), particulièrement chez la personne âgée. La part respective des deux processus pathologiques est difficile à apprécier. Les deux processus pathologiques doivent être pris en charge.

DÉMENCE À CORPS DE LEWY ET DÉMENCE ASSOCIÉE À LA MALADIE DE PARKINSON La présence d’hallucinations précoces, essentiellement visuelles, de troubles cognitifs fluctuants centrés sur les fonctions exécutives et/ou de troubles visuo-spatiaux, de symptômes parkinsoniens, de cauchemars, de troubles du sommeil paradoxal (agitation nocturne), d’une somnolence inhabituelle, de fluctuations de la vigilance, de chutes, de pertes de connaissance inexpliquées, d’idées dépressives et d’idées délirantes ou interprétatives doit faire évoquer une démence à corps de Lewy (DCL). Il est recommandé d’utiliser les critères diagnostiques de McKeith, 2005. Ce diagnostic peut être retenu lorsque les troubles cognitifs, neuropsychiques et les signes parkinsoniens s’installent sur une période courte, de l’ordre d’un an.

En cas de doute, après une évaluation neuropsychologique et une IRM, une scintigraphie cérébrale au ioflupane [123I] (DATscanÒ) peut être proposée. Si un trouble du comportement moteur en sommeil paradoxal n’est pas retrouvé à l’interrogatoire, une vidéopolysomnographie peut être envisagée.

DÉGÉNÉRESCENCE LOBAIRE FRONTO-TEMPORALE Il existe plusieurs formes de dégénérescence lobaire fronto-temporales (DLFT). Elles sont plus fréquentes chez les sujets âgés de moins de 65 ans, souvent familiales, pouvant nécessiter le recours à une consultation génétique. La démence fronto-temporale (variante frontale ou comportementale), l’aphasie primaire progressive et la démence sémantique (variante temporale) sont 3 formes de DLFT. Il est recommandé d’utiliser les critères diagnostiques de Neary et al. 1998. Des troubles du comportement inauguraux (apathie, désinhibition) et prédominants par rapport aux troubles cognitifs évoquent une démence fronto-temporale. Une réduction progressive et isolée de l’expression orale spontanée avec un manque du mot ou une anarthrie évoque une forme aphasique (aphasie primaire progressive). Les faibles performances aux tests cognitifs globaux, expliquées par l’aphasie, contrastent avec le maintien de l’autonomie. Un trouble de compréhension des mots isolés ou une perte de reconnaissance des visages ou des objets évoque une démence sémantique. Le diagnostic est porté grâce à l’évaluation comportementale (EDF, NPI, Frontal Behavioral Inventory), au bilan neuropsychologique centré sur les fonctions exécutives (BREF), le langage et les épreuves de cognition sociale, à l’imagerie morphologique (IRM) et fonctionnelle (TEMP ou TEP dans les cas difficiles). Devant ces DLFT, comme pour d’autres formes d’atrophie lobaire pouvant s’exprimer par un trouble isolé ou prédominant d’une fonction cognitive (apraxie, agnosie, troubles visuo-spatiaux ou neurovisuels, etc.), il est recommandé de demander un avis spécialisé. Dans ce contexte, des signes parkinsoniens ou d’atteinte du moto-neurone doivent être repérés.

Source : Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : diagnostic et prise en charge HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Décembre 2011. P 13-14.


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« LA SANTÉ ET LE BIEN-ÊTRE DES CITOYENS REPRÉSENTENT UN INVESTISSEMENT POUR LA SOCIÉTÉ. IL DOIT ÊTRE DIRIGÉ VERS LES SOLUTIONS LES PLUS EFFICACES. » PR EL HOUSSAINE LOUARDI, MINISTRE DE LA SANTÉ.


INTERVIEW

El Houssaine LOUARDI TTOUT OUT JJUSTE USTE NNOMMÉ OMMÉ À LLAA TTÊTE ÊTE DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ, LE PR LOUARDI EST DÉTERMINÉ À AMÉLIORER LA SANTÉ. LES ACTIONS URGENTES SONT IDENTIFIÉES ET DES MESURES CONCRÈTES DEVRAIENT RAPIDEMENT ÉMERGER.

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Doctinews. Les citoyennes et citoyens ainsi que l’ensemble des intervenants du secteur de la santé attendent beaucoup de votre nomination en qualité de ministre de la Santé. Quelle est votre vision globale de la santé ? Pr El Houssaine Louardi. J’ai une vision selon laquelle la santé et le bien-être des citoyens représentent un investissement pour la société et, comme tout investissement, il doit être dirigé vers les solutions les plus efficaces. Cependant, je tiens à insister sur un point fondamental. Il est facile de critiquer, mais il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour résoudre tous les problèmes. Il n’existe pas un pays au monde qui puisse prétendre et affirmer avoir résolu ou mis en place tous les mécanismes permettant de disposer d’un système de santé sans faille. Les dysfonctionnements alarmants existent partout, mais tout est relatif. L’insuffisance vue par le professionnel marocain n’est pas la même que celle perçue par le professionnel français ou américain. La presse est acerbe et sévère au Maroc, en France ou aux Etats-Unis, mais l’ampleur des insuffisances n’est pas la même. Ce qui nous est demandé, ce que nous devons faire, c’est améliorer. Nous n’avons pas le droit de décevoir les citoyens marocains. Notre proposition s’articule autour d’un travail collaboratif pour offrir à la société un système de santé efficace et performant, qui contribue à la consolidation des liens sociaux par l’approfondissement de la valeur, de la solidarité et, surtout, de la confiance au sein de la communauté marocaine. Mon souci, en tant que responsable, est d’assurer la continuité de ce qui a été mis en place, de capitaliser, de consolider les acquis et d’apporter, en toute modestie, la touche d’un gouvernement qui travaille de manière cohérente, concertée, solidaire et complémentaire. Je ne jette pas la pierre à mes prédécesseurs, bien au contraire. Je tiens à souligner l’excellent travail accompli par Maître Yasmina Baddou et toute son équipe. J’étais associé à de nombreuses commissions en qualité de médecin et j’ai vu le travail s’accomplir sous mes yeux. De nombreux chantiers ont été ouverts et des résultats ont été obtenus. Prenons l’exemple de la morta-


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lité maternelle et infantile. Nous sommes passés de 227 à 112 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, soit moitié moins de décès. La mortalité infantile a diminué également et ces réalisations nous aideront à atteindre les objectifs du millénaire. Cependant, malgré tout le chemin parcouru, le secteur de la santé au Maroc présente encore des indicateurs de dysfonctionnements alarmants. À quoi attribuez-vous ces dysfonctionnements ? Comparativement à des pays à économie similaire, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) juge sévèrement la réactivité de notre système national de santé qui est considérée comme faible, voire même très faible et nous classe en fin de peloton parmi ces pays. Je pense que les raisons en sont multiples et j’en citerai trois. Tout d’abord, l’extrême complexité de notre système de santé qui se caractérise par la multiplicité des intervenants qui travaillent sans concertation, sans coordination, sans harmonisation ni complémentarité de leurs activités. Ensuite, le financement du système de santé qui est faible et fragmenté. Je prends un exemple très simple. Dans le cadre du financement, il existe de multiples intervenants comme l’AMO (Assurance maladie obligatoire), le Ramed (Régime d’assistance médical aux économiquement démunis…), l’AMI (Assurance maladie pour les indépendants) qui ne fonctionne pas, un projet en préparation pour les étudiants au niveau du ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle… L’AMO et le Ramed consacrent par ailleurs un système à deux vitesses puisque les bénéficiaires de l’AMO peuvent être soignés aussi bien à l’hôpital que dans une clinique alors que les bénéficiaires du Ramed ne peuvent être traités qu’à l’hôpital. Or, la solidarité passe par la mutualisation des risques. Il faut aller vers la mise en place d’une caisse commune universelle où les gens riches paieront pour les pauvres, les plus jeunes pour les plus âgés, les gens en bonne santé pour ceux qui sont malades, les personnes en activité paieront pour les étudiants… Si nous poursuivons dans cette voie de

la fragmentation -qui plus est, fragmenter un système faible- nous courons à la catastrophe. Enfin, le troisième aspect qui me paraît fondamental, et je le dis avec courage et modestie, c’est l’absence d’une politique agressive et cohérente en matière de santé dans notre pays.

de participation des ménages au financement des soins s’élève à 58 %. Chacun d’entre nous sait que lorsqu’un proche est hospitalisé, la contribution à apporter est de 58 %. La couverture médicale ne dépasse guère 30 %. Il n’y a pas de politique de prise en charge des urgences ni de politique de prise en charge de la santé mentale. L’iniquité dans l’offre et l’accès Quelle est votre stratégie pour remédier aux soins entre les différentes régions, à ces dysfonctionnements ? mais également entre le milieu urbain et Les objectifs de notre stratégie consistent le monde rural, persiste. Les chiffres du à proposer aux citoyennes et aux citoyens ministère révèlent que 31 % de la popudes soins de santé dont ils pourront béné- lation réside à plus de 10 km d’un centre ficier au moment opportun, selon leurs de santé tout en sachant que plus de 140 besoins et non pas selon leur capacité de établissements de soins sont fermés faute paiement, à travers des services de santé de matériel, de personnel. Nous sommes de qualité, efficaces et sécurisés et, sur- face à un problème de gouvernance. Nous tout, axés et centrés sur le patient. connaissons un déficit qualitatif et quanIl est difficile de raisonner en termes de titatif en matière de professionnels de priorité car, en matière de santé, tout santé. L’OMS nous classe parmi les 57 est prioritaire. Cependant, nous avons pays au monde qui connaissent une péidentifié une dizaine d’actions qui nous nurie aiguë en personnel de santé. Notre semblent urgentes. ratio est de 5,4 médecins J’ai cité plus haut trois pour 10 000 habitants, grands dysfonctionnecelui de la Tunisie de 12, ments, mais je souhaicelui de l’Algérie de 13 terai, ici, rappeler un et, en Europe, il s’élève à POUR DÉCLINER certain nombre d’indica34, voire même à 43 dans UNE STRATÉGIE, teurs alarmants qui mocertains pays. L’exécution IL FAUT AU tivent l’urgence de nos du crédit alloué au minisPRÉALABLE UNE actions. tère de la Santé est faible. POLITIQUE DU Le taux de mortalité Nous revendiquons une maternelle est passé de augmentation du budMÉDICAMENT 227 à 112 décès materget, mais il faut savoir ET DE LA nels pour 100 000 naisque l’exécution du budPHARMACIE sances vivantes et le taux get dans certains secteurs QUI N’EXISTE de mortalité infantile est ne dépasse pas 48 %, soit PAS AU MAROC. passé de 40 à 37 pour la moitié seulement. Il 1 000. Ces résultats sont est encore question ici encourageants, mais ende bonne gouvernance. core insuffisants. Le taux de mortalité en Parlons maintenant du centralisme. Les pré-hospitalier, c’est-à-dire de citoyens directions régionales n’ont de régionales victimes d’un grave accident de la route que le nom. Toutes les décisions sont qui meurent sur le lieu de l’accident ou prises à Rabat, sans déconcentration. au cours de leur transport en ambulance Nous évoquons une stratégie issue d’une avant d’arriver à l’hôpital, atteint 63 %. politique du médicament. Mais de quelle Le taux d’occupation moyen de nos hô- stratégie parlons-nous ? Pour décliner pitaux ne dépasse pas 56 %, c’est-à-dire une stratégie, il faut au préalable une poqu’un lit sur deux est vide. Vingt pour litique du médicament et de la pharmacie cent de la population la plus riche au Ma- qui n’existe pas au Maroc. Le code du méroc consomme 56 % des soins alors que dicament et de la pharmacie que j’ai lu est 20 % de la population la plus pauvre n’en obsolète et je ne pense pas qu’il ait été mis consomme que 3 %, soit un décalage entre en place par les pharmaciens eux-mêmes. les pauvres et les riches de 1/19. L’effort Un exemple, selon ce code, les cliniques


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peuvent disposer d’une pharmacie. Ce qui signifie donc que les médecins qui exercent sont à la fois fournisseurs de soins et vendeurs de médicaments. Une situation anormale et illogique. Autre exemple, il est précisé dans le code que les pharmaciens doivent être assistés par des préparateurs en pharmacie. Or, l’école de santé publique chargée exclusivement de les former ne parvient pas à satisfaire les besoins du secteur public. Alors, où allons-nous les trouver ? Et que deviendront les 4 000 personnes employées actuellement dans les pharmacies qui ont été formées sur le tas ? Seront-elles mises à la rue ? Enfin, un dernier point de dysfonctionnement concerne l’intervention directe de l’Etat par l’intermédiaire du ministère de la Santé dans ce secteur qui va du rôle de prestataire de services à celui de pourvoyeur de financement, de régulateur et de planificateur. Il est donc juge et partie ! Quelles sont les actions urgentes que vous avez identifiées ? Il me semble primordial de renforcer le rôle institutionnel du ministère de la Santé. Il faut que le ministère joue son rôle de garant de l’équité, terme important dans l’offre et dans l’accès aux soins. Ce rôle de garant de l’équité s’applique à la distribution de l’offre, à la réglementation, à la régulation qui doit être formative et non autoritaire comme ce qui se passe actuellement. Je suis catégoriquement opposé au fait de mener une guerre contre les médecins, mes confrères. Au contraire, nous sommes là pour les sensibiliser afin qu’ils adhèrent à notre programme et qu’ils se l’approprient. Ce renforcement institutionnel passe également par la démocratisation des soins, la démocratisation sanitaire. Aujourd’hui, dans un centre hospitalier universitaire (CHU), le médecin décide de l’admission d’un patient, il prescrit les examens complémentaires à pratiquer, il facture… Cette situation n’est pas normale. Je pense qu’il est temps que la société civile intègre la gestion, fasse au minimum partie des conseils d’administration et participe aux grandes décisions qui sont prises dans le secteur de la santé.

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« Je suis catégoriquement opposé au fait de mener une guerre contre les médecins, mes confrères. »

Deuxième point, qui me paraît essentiel, nous devons rendre aux citoyennes et aux citoyens la confiance dans le système de santé marocain par des mesures qui ne nécessitent pas d’argent. Il s’agit notamment de la moralisation du secteur. Une convention a été signée dans le cadre de la lutte contre la corruption et des recommandations ont été formulées qui ne sont pas encore mises en application. Il s’agit également d’améliorer l’accueil, l’information, de veiller à la propreté dans les hôpitaux, de mettre à disposition des médicaments et du matériel et permettre le droit à la santé consacré par la nouvelle Constitution. Pour y parvenir, nous allons généraliser immédiatement le Ramed et nous y travaillons jour et nuit. Huit millions et demi de Marocains sont concernés par ce dispositif qui doit leur permettre d’accéder à des soins de qualité et d’être servis dans nos hôpitaux sans qu’il leur soit demandé de l’argent. Nous devons également tout mettre en œuvre pour réduire la part supportée par les ménages dans le financement de la santé. Elle s’élève actuellement à 58 % et ne devrait pas dépasser 20 %, voire même moins avec le Ramed et la mise à disposition des médicaments.

Un autre axe de travail concerne l’instauration de la régionalisation pour aboutir à une efficience gestionnaire et économique. Je ne veux plus voir ce système de régionalisation fictif. Les directions régionales de la santé auront pour mission la planification, la coordination, la gestion basée sur les résultats, la collaboration intersectorielle, la participation communautaire, la gestion du partenariat public/privé qui démarre timidement et, surtout, la gestion des ressources humaines, matérielles et financières. Nous ne pouvons plus tolérer qu’il y ait des directeurs régionaux dans les différentes régions et que les ressources humaines, matérielles et financières soient gérées à partir du ministère. Nous allons travailler au développement d’une politique de proximité dans la prise en charge des urgences hospitalières et pré-hospitalières par la réorganisation, la restructuration, la normalisation des ambulances et, surtout, la mise en place et le fonctionnement des services d’aide médicale urgente (Samu). Les Samu seront marocains, avec des spécificités marocaines, en tenant compte des spécificités culturelles, sociales et, surtout, économiques.


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« Le personnel de santé est au centre de tous les progrès. Il faut l’impliquer. »

Nous devons mettre en place une politique du médicament et de la pharmacie avec un nouveau système de fixation des prix du médicament, investir dans le médicament générique en adoptant une démarche formative, former à la faculté pour montrer aux futurs médecins l’intérêt des génériques, les sensibiliser à les prescrire et non pas leur imposer la prescription. Nous allons instaurer des mécanismes pour protéger les médicaments essentiels et de très grande utilité pour la population. Par exemple, je pense que les prix des médicaments essentiels qui concernent des pathologies telles que le diabète, le cancer, les maladies cardiovasculaires… doivent être maintenus constants, voire même abaissés. En contrepartie, nous pourrions, par exemple, envisager de libérer relativement les prix des produits de confort ou de semi-confort, l’objectif essentiel étant de protéger le pouvoir d’achat de la population et de lui garantir un accès suffisant aux médicaments que je qualifierais d’indispensables et d’essentiels. Nous allons mettre en place et revoir les mécanismes réglementaires qui permettent d’ajuster la politique de remboursement dans le cadre de l’assurance maladie. Il n’est pas normal, il n’est pas logique de rembourser certains produits coûteux alors qu’il existe le marché des produits à un prix inférieur. Nous allons promouvoir la

ment développer des partenariats avec des ONG nationales et internationales. Un autre axe de travail concerne la valorisation, la motivation et l’implication des personnels de santé, de tous les personnels. Ils sont au centre de tous les progrès et constituent la majorité du personnel au sein d’un CHU. Or, la loi leur interdit de faire partie du conseil d’administration. S’il n’est pas possible, dans l’immédiat, d’améliorer leur statut social en augmentant les salaires, bien que cela fasse partie de mes préoccupations, nous devons les valoriser en les associant aux décisions, en assurant une formation médicale continue… Nous devons aussi impliquer les médecins dans les soins de première ligne puisque nous allons aller vers une offre de soins par paliers dans le cadre de l’assurance maladie pour éviter une ruée vers les hôpitaux universitaires et de deuxième rationalisation de la consommation de et troisième niveau. médicaments du citoyen par une infor- Nous allons développer le partenariat mation correcte et transparente et, sur- public/privé dont j’ai parlé tout à l’heure. tout, rationaliser la prescription. Un rap- Le ministère a déjà entamé un travail port de l’Institut central de lutte contre dans ce sens avec les centres de dialyse. la corruption parle de l’immixtion de Chaque année, nous attribuons au seccertains laboratoires dans la prescription. teur privé une enveloppe de 263 millions Nous devons rationaliser la prescription de dirhams pour prendre en charge les des médecins en renforçant l’éthique en patients du secteur public. Et malgré matière de publicité et de marketing. ces efforts conjoints, des patients sont Un autre point dont j’ai parlé tout à déjà sur liste d’attente. Il faut consolil’heure concerne la santé der cette expérience et mentale. Nous devons s’en inspirer. Prenons affecter plus de postes par exemple le cas d’une budgétaires à la psychiarégion qui dispose de trie et, surtout, mettre deux chirurgiens dans le fin à la psychiatrie asisecteur public et de trois NOUS ALLONS laire en intégrant la santé dans le secteur privé. INSTAURER DES mentale dans la pratique Nous ne pouvons pas MÉCANISMES médicale quotidienne. demander à deux chirurPOUR PROTÉGER La maladie psychiatrique giens qui exercent dans LES MÉDICAMENTS est une maladie comme le secteur public d’assuESSENTIELS ET les autres et il faut comrer les gardes à eux seuls. battre la stigmatisation C’est inhumain et antiDE TRÈS GRANDE et la discrimination de éthique. En revanche, à UTILITÉ POUR LA ces citoyens malades cinq, c’est-à-dire en assoPOPULATION. et leurs familles. Nous ciant les chirurgiens du devons intégrer la santé secteur privé et grâce à un mentale dans toutes les système de roulement, le structures hospitalières régionales et pas rythme de garde serait acceptable et prouniquement au sein des établissements fitable à tout le monde, patients compris. spécialisés. Les structures doivent être de Nous devons travailler en collaboration, dimensions humaines, ouvertes et gérées dans le cadre d’une action concertée, plade manière souple. Nous allons égale- nifiée et basée sur la complémentarité. J’ai


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cité l’exemple de la dialyse ou de la garde, qui permette de créer, d’entraîner un noumais je pense également à l’optimisation veau partage des rôles entre les niveaux du matériel médical. local et central. Il s’agit, également, de Parmi les autres actions que je considère la réforme du financement du système urgentes figurent la consolidation et le national de santé pour aller vers la solirenforcement des programmes de pré- darité, la mutualisation des risques et, vention et les programmes de lutte contre surtout, pour augmenter le financement les maladies transmissibles -le Maroc est global du système de santé. Ces réformes un exemple en ce qui concerne la mise en institutionnelles s’appliquent au parplace du calendrier vaccinal- et les mala- tenariat public/privé avec pour objectif dies non transmissibles telles que le dia- d’asseoir une véritable politique de parbète, l’insuffisance rénale, les maladies car- tenariat pérenne entre les deux secteurs diovasculaires, le cancer. en matière de prestations Dans ce domaine, je tiens de soins et de services. particulièrement à saluer Elles visent également la l’Association Lalla Salma réforme hospitalière, néde lutte contre le cancer cessaire pour améliorer NOUS ALLONS et son implication remarla qualité des prestations TOUT METTRE quable. J’ai visité le centre de nos hôpitaux, la mise à EN OEUVRE d’onco-hématologie de niveau de nos bâtiments, POUR INSTITUER Marrakech qui est l’un équipements… Vous sades premiers en Afrique vez que dans le cadre du UN STATUT DE en matière d’équipement financement de l’AMO, CHERCHEUR ET et de compétences hules hôpitaux publics ne PRIORISER LES maines. perçoivent que 6 % des MATIÈRES ET Nous devons également dépenses, 94 % partent LES PÔLES DE mettre en place des acvers le secteur privé car RECHERCHE. tions dans le cadre d’une nous ne sommes pas vision à long terme. Dans compétitifs. Nous le ce sens, la recherche sommes au niveau des est un élément fondamental. Elle passe compétences, mais pas au niveau de l’acpar la création d’un observatoire de cueil, de l’équipement … santé dont les missions seraient d’abord Enfin, dernière réforme essentielle, la d’identifier les besoins et les priorités en réforme juridique. Il s’agit du plus gros matière de recherche dans notre pays, de chantier qui vise à actualiser l’arsenal veiller à la mobilisation des fonds néces- juridique existant. Dans le cadre de l’assaires pour le financement, de veiller à la surance maladie, en particulier, un grand diffusion et à l’utilisation des résultats de nombre de circulaires et de décrets sont cette recherche et, surtout, élaborer un passés uniquement par le gouvernement. cadre juridique adéquat pour promouvoir Il faut absolument les revoir avec les parla recherche en matière de santé. Tout le tenaires et les syndicats, les valider et, monde fait de la recherche. Malheureuse- surtout, concevoir d’autres textes juriment, cette discipline n’est pas encadrée, diques pour accompagner les nouvelles le statut de chercheur n’existe pas. Avec réformes. mon collègue du ministère de l’Enseignement supérieur et tous mes parte- Les chantiers sont nombreux. Comment naires, nous allons tout mettre en oeuvre comptez-vous vous organiser pour les pour instituer un statut de chercheur au mener à bien ? Maroc et prioriser les matières et les pôles Nous travaillons avec les directeurs cende recherche dans notre pays. traux pour créer différents groupes de traEnfin, nous allons engager des réformes vail. Par ailleurs, nous avons retenu l’idée institutionnelles. Il s’agit d’un sujet au- d’organiser un forum de la santé auquel quel je tiens personnellement car, pour tout le monde participerait, c’est-à-dire aller vers la régionalisation, la déconcen- aussi bien les professionnels de la santé, tration, nous devons disposer d’un cadre le personnel administratif et de soutien,

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les partenaires, les syndicats, les ONG, la communauté, les malades, les citoyens… Nous allons écouter tout le monde, permettre aux idées d’émerger, et les valider ensemble pour élaborer une véritable charte de santé qui sera le programme du ministère de la Santé. La démarche peut demander un peu temps ? En pratique, nous devons écouter la rue. Elle a besoin d’actions concrètes et immédiates qui concernent la vie de chaque jour. Nous n’allons pas attendre le forum pour améliorer l’accueil aux urgences, par exemple. Et je pense que personne ne nous le reprochera. Nous devons rapidement prendre des mesures pour améliorer l’accès aux médicaments. En revanche, les grandes orientations politiques, les grandes décisions devront émerger du forum. Pour atteindre vos objectifs, l’implication de nombreux acteurs est nécessaire. Êtes-vous confiant ? Pour accéder aux soins, il faut des routes, pour lutter contre les épidémies de diarrhées, il faut de l’eau potable… L’intersectorialité est nécessaire dans beaucoup de domaines. La santé est un maillon de la chaîne. L’ensemble du gouvernement est engagé dans la lutte contre la corruption, la moralisation du secteur, le développement social… Nous sommes une équipe soudée, nous travaillons dans la complémentarité et dans la transparence la plus totale. Je vais dire aux citoyens ce que nous pouvons faire, là où nous rencontrons des difficultés et je ne le ferai pas en restant dans mon bureau. Vous allez également avoir besoin d’argent ? Oui. Mais avant de demander de l’argent, nous devons consommer ce dont nous disposons. Cela étant, nous aurons besoin d’argent. C’est le nerf de la guerre. La santé est un secteur social et, si le gouvernement veut, si nous voulons donner un signal fort à la population et aller de l’avant, nous devrons insister sur notre politique budgétaire. Notre objectif consiste à améliorer, il faudra nous accorder un peu de temps, mais je m’y engage.


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LUTTE CONTRE L’EXCLUSION

L’HEURE JOYEUSE SUR TOUS LES FRONTS SI L’ACCUEIL, LE SOIN ET L’INSTRUCTION DES ENFANTS EN BAS ÂGE ÉTAIENT LES OBJECTIFS PREMIERS DE L’ASSOCIATION LORS DE SA CRÉATION EN 1959, L’HEURE JOYEUSE A DEPUIS ÉLARGI LE CHAMP DE SES AMBITIONS EN ADAPTANT SON ACTIVITÉ À DIFFÉRENTES PROBLÉMATIQUES DE LA LUTTE CONTRE L’EXCLUSION DES ENFANTS ET DES JEUNES.

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ondée sur les principes fondamentaux des Droits de l’Homme, l’association L’Heure Joyeuse œuvre avant tout dans le domaine médical. Ciblant en premier lieu le problème de la mortalité infantile, un pôle Santé a été organisé pour assurer le suivi médical de ses usagers et offrir accueil et soins aux bébés souffrant de malnutrition. Depuis la création de ce service, en 1973, 12 000 bébés ont été pris en charge. L’équipe, composée d’un médecin, de deux assistantes maternelles et de bénévoles, va au-delà de la distribution de soins et de denrées, fournissant un travail de sensibilisation et de responsabilisation de la mère et accompagnant les familles dans leurs démarches. Jouant parfois le rôle de relais entre les patients et l’hôpital, ce service est surtout reconnu pour sa qualité d’accueil, d’écoute, de proximité et d’accessibilité, des prestations qui, par ailleurs, ne sont pas souvent offertes aux plus démunis, comme l’explique Mme Leïla Chérif, présidente de l’association.

Education et réinsertion, les nouveaux enjeux Parallèlement à ce pôle Santé, l’association se bat pour le droit à la reconnaissance sociale par le travail, en ciblant les domaines de l’éducation

et de la formation. Une section JSP formations professionnelles adaptées ( Jeunes en Situation Précaire) ac- pour l’insertion des jeunes. En collacueille les jeunes vivant dans la rue boration avec l’association BAYTI, afin de les réintégrer dans le milieu une Cellule d’orientation et d’inserfamilial et scolaire, grâce à des dis- tion professionnelle (COIP) a été créée afin d’accueillir, positifs d’éducation d’informer et d’acnon formelle ou de compagner les jeunes soutien scolaire en dans leur démarche centre de jour. Dans de recherche d’emle domaine du présLe combat de ploi et leur permettre colaire, un jardin d’accéder à des ford’enfants multisol’Heure Joyeuse mations professioncial a accueilli plus vise à permettre nelles reconnues. Des de 3200 enfants à ceux qui sont cours de mise à nidepuis sa création exclus de retrouver veau en langue franen 1976. Le pôle une place digne çaise et d’initiation à Education regroupe dans la société. l’informatique y sont également une série également proposés, d’actions visant complétés par des d’autres aspects. Par cours d’éducation exemple, en 2006, un programme pédagogique reposant comportementale et d’éveil à l’esprit sur la pratique de la danse urbaine a entrepreneurial, dans le but d’amélioété lancé, auquel plus de 500 enfants, rer l’employabilité de ces jeunes. dont 75 % issus des bidonvilles de Casablanca, ont pu participer. Dans Un développement basé sur le cadre de la lutte contre l’analpha- le partenariat bétisme et la non-scolarisation en L’adage selon lequel l’union fait la milieu rural, 300 000 cartables ont été force, l’Heure Joyeuse en a fait son distribués et 2600 vélos offerts, depuis credo. L’association s’appuie en effet 2007, pour remédier au problème de sur de nombreux partenariats de nal’éloignement de l’école. tures variées pour réaliser ses projets. Plus récemment, l’Heure Joyeuse s’est Le Pôle santé, par exemple, fait appel à attelée à la nécessité de proposer des tout un réseau hospitalier et de consul-


www.cooperpharma.ma

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Producteur Distributeur Exportateur de spécialités pharmaceutiques

Votre santé avant tout

Depuis 1933, nous distribuons et fabriquons des spécialités pharmaceutiques sous licence de multinationales. Parallèlement aux produits issus de la recherche de ces grands groupes internationaux, nous avons développé depuis 1995, une gamme de produits génériques Cooper Pharma. Tous les médicaments fabriqués par Cooper Pharma sont reconnus comme répondant aux meilleures normes de qualité internationales et sont distribués partout au Maroc et à l’étranger. Si la santé de millions de citoyens est notre préoccupation première, nous sommes également engagés, en tant qu'entreprise citoyenne, dans l'éducation et l'environnement. Offrir au plus grand nombre un accès aux médicaments, aider les Marocains à mieux vivre et à respirer la santé, c'est notre façon de faire, celle d'une entreprise engagée dans le présent et qui, comme vous, regarde vers l'avenir.


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tations privées pour la prise en charge des patients. De même, un accord passé avec l’association Enfance Sourire a permis d’assurer le suivi buccodentaire des enfants de l’Heure Joyeuse. Tant avec le soutien des délégations de pays étrangers comme la Belgique ou le Canada, qu’avec des partenaires privés, l’association a construit 16 écoles

dans des régions rurales enclavées. Par ses actions en campagne, elle est d’ailleurs à l’origine d’un réseau d’associations rurales, de même qu’elle apporte son soutien et son expertise aux associations de quartier pour « permettre à tous ceux qui sont aujourd’hui exclus de retrouver une place digne dans la société ». Forte de ses principes fonda-

mentaux, l’association, d’abord humanitaire puis caritative, est devenue un modèle d’organisation réputé à l’international, reposant sur de nombreux partenariats, y compris avec le ministère de la Santé et l’Etat, avec lesquels elle coopère dans le cadre de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain.

TROIS QUESTIONS À LEILA CHÉRIF, PRÉSIDENTE DE L’HEURE JOYEUSE. les hommes, doit passer par ce partage. L’Heure Joyeuse permet ce partage pour le droit à la santé. La reconnaissance par le travail que nous permettons d’atteindre par la formation professionnelle, et les emplois qui suivent, est également un principe de l’association avant même d’être un objectif, car nous l’appliquons à nos propres salariés.

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DES PRINCIPES SUR LESQUELS SE BASE LE COMBAT SOCIAL DE L’HEURE JOYEUSE ? Mme LEILA CHÉRIF. Nous nous battons pour la dignité humaine. Le principe est que, quel que soit le milieu d’où l’on vient, le lieu où l’on vit, les moyens financiers que l’on a, ou le niveau d’enseignement, tous, nous avons droit à la reconnaissance. Et pour faire valoir ce droit, un mélange, un partage doit se faire avec ceux qui ont plus de moyens, plus de savoirs, afin d’équilibrer la situation. C’est d’autant plus crucial au Maroc, étant donné les contrastes entre la très grande richesse et la très grande pauvreté qui existent. Le respect de l’autre, le respect des Droits de l’Homme et de tous

À CE PROPOS, QUELLES SONT VOS REVENDICATIONS QUANT AU STATUT, À LA FORMATION ET AU TRAVAIL DES ÉQUIPES ? L’Heure Joyeuse est une association atypique sur ce point, car nous considérons nos équipes comme notre cheval de bataille, et nous les respectons pour cela. Nos salariés sont reconnus, estimés, déclarés, couverts par la sécurité sociale. Nous avons même mené une politique de logement afin de démontrer que travailler dans le social permet d’avancer autant que de faire avancer. Je pense qu’il est essentiel, si l’on se bat pour la dignité par le travail, d’appliquer ce principe avant tout à sa propre équipe, son meilleur atout. Quant à la formation, la plupart de notre personnel a reçu une formation interne. Nos assistantes

maternelles les plus anciennes ont enseigné leurs savoirs aux nouvelles. La Fondation des orphelins d’Auteuil a également été une béquille pour nous, en apprenant à nos éducateurs à valoriser leur travail.

QUEL AVENIR ENVISAGE L’HEURE JOYEUSE ? Etant donné le succès de la COIP, notamment avec la success story des 350 jeunes qui ont aujourd’hui un emploi déclaré au Moroccomall, et vu les nouveaux enjeux de la société marocaine, particulièrement la jeunesse de sa population, nous projetons de renforcer et de développer le pôle de formation professionnelle, pour lequel il reste beaucoup à faire. Dans le domaine de la santé, nous avons acquis une certaine renommée, notre point de vue est considéré par l’Etat. Nous allons donc communiquer au nouveau gouvernement nos propositions à propos des mesures à prendre en ce qui concerne la santé publique, notamment la remise en fonction des dispensaires de quartier, pour répondre à des besoins que les hôpitaux ne peuvent combler, tout en mettant l’accent sur trois cibles : le diabète, la tuberculose et la mortalité infantile.


INSTITUTIONNEL

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ALTER ALTE ALTERNATIVE RNAT NA ATIV VE ROMARIN

UN POTENTIEL À DÉCOUVRIR « ENCENSIER », « HERBE AUX COURONNES », « PLANTE DES TROUBADOURS », « ROSE DES MARINS », « BOUQUET DE LA VIERGE », « ROSMARINUS OFFICINALIS »… QUANTITÉ D’APPELLATIONS DÉSIGNENT LE ROMARIN DONT LES PROPRIÉTÉS MELLIFÈRES ET AROMATIQUES, APPRÉCIÉES EN CUISINE, S’AJOUTENT À SES VERTUS COSMÉTIQUES ET MÉDICINALES. Avec la collaboration du Dr Mustapha AKMISSE, Président de l’Association marocaine de recherche en médecine traditionnelle et Orthopédiste-traumatologue.

Les vertus de l’huile essentielle

O

riginaire de la région du littoral méditerranéen, le romarin est un arbuste ligneux et ramifié de la famille des Lamiacées qui pousse naturellement en touffes dans des terrains calcaires -maquis, garrigue et rocaille- et se plaît dans la lumière des climats chauds et secs. Néanmoins, cette vivace s’est aujourd’hui répandue sous les climats tempérés et peut être cultivée en jardin comme une plante aromatique et ornementale. Au Maroc, cet arbrisseau abonde dans les forêts claires du Rif, le Grand et le Moyen Atlas. Ses feuilles vertes, couvertes d’un enduit blanc et ses fleurs lilas et blanches renferment une huile essentielle riche en camphre, cinéole, alpha-pinène, bornéol libre et estérifié, terpènes, pigments flavoniques et principes amers dont l’acide rosmarinique et carnosique.

Des traditions à la science

Vénéré par les Egyptiens dès l’Antiquité L’industrie alimentaire l’utilise comme symbole de force et de proteclargement comme composant tion, le romarin était offert et porté pour son parfum balsamique et en couronne lors des fêtes nuptiales, camphré et ses propriétés anti- funéraires et païennes. Les étudiants oxydantes. Ses atouts astringents romains lui attribuaient également un et conservateurs sont aussi mis effet de stimulation de la mémoire et se à profit dans la recherche cos- confectionnaient des couronnes qu’ils métique pour des soins de beauté portaient les jours d’examens. Par temps capillaires et de la peau. Mais la d’épidémie de peste, les branches étaient vraie richesse de ses principes actifs brûlées en encens pour purifier l’air. Les propriétés curatives de se révèle surtout dans la pharmacopée et la la plante gagnèrent une phytothérapie. L’huile renommée exceptionessentielle de romanelle au XVIe siècle rin se décline en trois grâce à l’eau de la reine variantes à chémotypes de Hongrie. La disL’ESCOP et usages distincts. tillation du romarin à recommande Le romarin officinal à l’alcool aurait permis le romarin pour camphre agit principaà Isabelle de Hongrie ses propriétés lement sur le système de guérir miraculeucholénétique et neuromusculaire, contre sement de ses rhumacholagogue. tismes. Quoi qu’en dise la fatigue, les effets de stress et de surmenage. la légende, ce spiritueux Le romarin officinal fut considéré par la à cinéole présente des suite comme un élixir propriétés bactéricide, fongicide, anti- de jouvence. Si les remèdes de grandcattarhale, mucolytique et expectorante. mère semblent relever de la croyance Enfin, celui à verbénone se distingue populaire, les études scientifiques ont particulièrement dans le traitement peu à peu démontré les différentes verdes problèmes digestifs et hépatiques. tus thérapeutiques de cette plante, et Comme de nombreuses huiles essen- les recherches en découvrent encore tielles, il est contre-indiqué aux femmes aujourd’hui. enceintes, aux jeunes enfants ainsi En effet, de nombreuses études précliqu’aux asthmatiques, et la surdose peut niques ont révélé les effets que le romaêtre neurotoxique. rin peut avoir sur plusieurs pathologies.


ALTERNATIVE

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ALTERNATIVE

Efficace sur les spasmes digestifs et les douleurs abdominales dues aux fermentations intestinales, son action antispasmodique est reconnue par la Commission E et l’ESCOP (instances allemande et européenne spécialistes en phytothérapies), tout comme son usage pour soulager les troubles rhumatismaux ou de la circulation sanguine périphérique. L’ESCOP le recommande spécifiquement pour ses propriétés cholérétique et cholagogue qui stimulent la fonction biliaire et soignent les insuffisances hépatiques et les inflammations chroniques de la vésicule. Les effets bénéfiques des émanations aromatiques du romarin sur l’inflammation des voies respiratoires et de la sphère ORL ont par ailleurs été testés par des essais in vitro et sur des animaux. Le romarin est également reconnu pour ses usages emménagogue et diurétique, ainsi que pour son efficacité d’antiseptique léger. Allié à d’autres principes actifs, l’huile essentielle de romarin peut être utilisée dans les traitements de maladies dermatologiques tels que l’eczéma ou le psoriasis. D’autres essais sont en cours

pour étudier et exploiter son pouvoir sur les douleurs arthritiques et ses effets antiinflammatoires, attribuables à plusieurs composants aux propriétés anti-oxydantes que la plante renferme. Les chercheurs n’ont cependant pas encore pu prouver certaines vertus populairement attribuées à la plante, dont les essais auraient besoin d’études plus poussées pour en confirmer l’effet, comme le pouvoir de stimulation des facultés cognitives. Enfin, des

résultats d’études in vitro et sur animaux indiquent que le romarin pourrait inhiber la prolifération des cellules cancéreuses. Selon les chercheurs, ces effets antiproliférateur et antimutagène seraient dus aux composés polyphénoliques du romarin, notamment le carnosol et l’acide carnosique. Ces propriétés prometteuses, qui restent néanmoins à démontrer, prouver et exploiter, pourraient faire du romarin une richesse de l’avenir.

LE ROMARIN DANS LA MÉDECINE TRADITIONNELLE MAROCAINE Le romarin est mentionné à plusieurs reprises par les botanistes arabes et maghrébins comme Al Baytar, Abderrazaq et Al Wazir El wazzani. Au Maroc, où il pousse en abondance dans l’oriental, il est connu sous plusieurs noms : Aazir ou yazir , Klil Al Jabal, Barqella, Hachich Lerneb. De nombreuses coopératives le distillent encore de manière artisanale. La médecine traditionnelle l’utilise particulièrement en infusion comme cholagogue et emménagogue. En usage externe, les feuilles fraîches ou en décoction sont appliquées comme antiseptique sur les plaies et les abcès. Les feuilles séchées sont utilisées sous forme de poudre sur les plaies opératoires après circoncision. L’huile essentielle obtenue par distillation traditionnelle est indiquée dans les massages en cas de rhumatisme ou de « bouzelloum » (sciatique).


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ALTERNATIVE

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62 EN DIRECT DU CENTRE NATIONAL DE PHARMACOVIGILANCE

MISE AU POINT SUR LES PROTHESES MAMMAIRES

« PIP » LES PROTHÈSES MAMMAIRES SILICONÉES FABRIQUÉES PAR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE POLY IMPLANTS PROTHÈSES (PIP), MISE EN LIQUIDATION JUDICIAIRE EN MARS 2010, SONT AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ DE VIGILANCE À TRAVERS LE MONDE DU FAIT DE L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE FISSURES ET DE RUPTURES LIÉES À UNE DÉFAILLANCE DE LA QUALITÉ DU PRODUIT. CERTAINES SOCIÉTÉS ONT INTRODUIT CE TYPE DE PROTHÈSES AU MAROC, DONT L’UNE LES A ENREGISTRÉES EN 2005.

L’

avis rendu le 22 décembre 2011 par l’Institut national du cancer français indique qu’il n’y a pas, à ce jour, de risque accru de cancer chez les femmes porteuses de prothèses de marque PIP en comparaison aux autres prothèses. Néanmoins, les risques liés à ces prothèses, bien établis, sont les ruptures et le pouvoir irritant du gel pouvant conduire à des réactions inflammatoires rendant difficile l’explantation. Suite à cette problématique et en concordance avec l’état actuel des données internationales, des réunions présidées par les responsables du ministère de la Santé, en présence du président de l’Ordre des médecins, du président et des membres de la Société marocaine de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique (SMCPRE), ont été tenues, suite auxquelles deux communiqués de presse ont paru les 27 décembre 2011 et 30 janvier 2012. Il en ressort que toutes les femmes porteuses de prothèses mammaires de la marque PIP doivent s’adresser à leur médecin traitant pour une explantation préventive qui sera effectuée gratuitement. De plus, pour toute information sur le sujet, le ministère a diffusé le numéro du Centre national anti poison et de pharmacovigilance (0801 000 180). Cette problématique à propos des prothèses mammaires PIP soulève deux insuffisances majeures dans notre système de soins. Le premier, en relation avec les modalités d’enregistrement des dispositifs médicaux dont les produits PIP et de leur traçabilité.

Le deuxième est celui de la matériovigilance en relation avec la sous-notification au Centre national de pharmacovigilance. En effet, l’analyse de la base de données de pharmacovigilance du Maroc n’a révélé aucun cas d’évènement indésirable relatif aux prothèses mammaires déclaré avant les communiqués du ministère de la Santé. Après la diffusion de ces derniers, le CAPM a reçu, en moins d’une semaine, 220 appels de demandes de renseignements, essentiellement sur les symptômes à surveiller chez les femmes porteuses de ces prothèses, les risques liés à la silicone et la manière de connaître la marque des prothèses portées. De ces appels, cinq femmes porteuses de ce type de prothèses ont été recensées. Il a été démontré ainsi que le manque de cas de ce type d’effets indésirables dans la base

de données du Centre national de pharmacovigilance ne signifie pas l’absence de cas avérés au niveau de notre pays, mais cela a mis l’accent sur le problème de la sousnotification dont souffre la pharmacovigilance au Maroc, malgré l’existence d’un système performant pour assurer cette activité. Résoudre ce problème de sousnotification requiert le renforcement de la législation de la pharmacovigilance en général et de la matériovigilance en particulier -au niveau national- dont l’intérêt, en termes de santé publique, n’est plus à contester. Une sensibilisation soutenue des professionnels de santé à la notification spontanée des effets indésirables liés à l’utilisation des produits de santé constitue la pierre angulaire de tout système de pharmacovigilance.



Sélection

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DISPOSITIFS MÉDICAUX

UN GUIDE PRATIQUE ET COMPLET DE PLUS EN PLUS NOMBREUX, LES DISPOSITIFS MÉDICAUX SONT AUJOURD’HUI INCONTOURNABLES DANS LA PRATIQUE MÉDICALE QUOTIDIENNE. POURTANT, PAR RAPPORT AUX MÉDICAMENTS, CES PRODUITS RESTENT PEU OU MAL CONNUS DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ. « DISPOSITIFS MÉDICAUX », EST UN GUIDE PRATIQUE QUI TEND À COMBLER LE MANQUE DE CONNAISSANCES GÉNÉRALES POUR UN MEILLEUR USAGE DE CES DISPOSITIFS.

G Titre : Dispositifs médicaux Auteur : Professeur Hamid BENZIANE Imprimerie : ALCIWEB Date de parution : 2011 Nombre de pages : 232

râce aux progrès techniques et chirurgical », explique l’auteur dans technologiques, le champ des une présentation introductive. Sous dispositifs médicaux présente le titre de « Généralités », un premier désormais une grande diver- chapitre reprend les notions de base, sité et la vitesse de renouvellement de telles que les définitions, classificaces produits est considérable. Pour- tions, unités de mesure, matériaux, tant, ils ne suscitent que peu d’intérêt conditionnement, étiquetage, stériacadémique, les ouvrages spécialisés lisation et matériovigilance. L’auteur sont rares et le sujet se trouve sous-re- aborde également le cadre réglemenprésenté dans les cursus de formation taire des dispositifs, cadre encore indes professionnels de complet, qui s’appuie la santé. D’où la pertisur une première cirnence de cet ouvrage, à culaire datée du 19 l’initiative du profesfévrier 1997 et sur la Un guide destiné seur Hamid Benziane, loi 17/04 portant code professeur agrégé de du médicament et de aux médecins, pharmacie clinique et la pharmacie publiée pharmaciens, hospitalière et préfacé en 2006 qui qualifie les cadres par le professeur Radispositifs médicaux paramédicaux, douane Mrabet, Préde « produits pharmaadministratifs et sident de l’Université ceutiques non médicacommerciaux. Mohammed V Souissi. menteux ». Cette publication reDans la seconde parvêt la forme d’un matie, les dispositifs nuel à l’usage des professionnels de la médicaux sont présentés en suivant la santé, médecins comme pharmaciens, classification marocaine, c’est-à-dire confirmés ou étudiants, mais aussi des par abords (parentéral, rachidien, dicadres paramédicaux, administratifs et gestif, respiratoire, génito-urinaire et commerciaux. Elle a pour objectif de chirurgical). Enfin, l’ouvrage est doté « rassembler et classer les informations d’un index alphabétique fourni et d’un concernant les dispositifs médicaux uti- sommaire détaillé, permettant ainsi lisés quotidiennement lors des actes de une consultation simple et pratique de soins, aussi bien en milieu médical que ce nouvel outil.



Agenda

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CONGRÈS D’ ICI

CONGRÈS D’ AILLEURS

18

AVRIL

18 au 22 avril 2012 EASL ILC 2012 International Liver Congress Barcelone, Espagne www2.kenes.com/liver-congress/ Pages/Home.aspx

23

FÉVRIER

23 au 25 février 2012

01

AVRIL

1 au 4 avril 2012

35e Congrès National d’Endocrinologie Diabétologie et Nutrition

European Group for Blood and Marrow Transplantation

Rabat, Maroc

www.congrex.ch/ebmt2012

www.smedian.net

23

FÉVRIER

23 au 25 février 2012 Congrès Urgences 2012 Marrakech, Maroc www.urgences-maroc.ma

02

MARS

2 - 3 mars 2012 9 Edition d’Officine Expo Marrakech, Maroc ème

www.officinexpo.com

09

Genève, Suisse

03

AVRIL

9 - 10 Mars 2012 29ème Congrès Médical National de la Société Marocaine des Sciences Médicales

Aseptic Surgery Forum 2012 - International Expert Meeting on Good Surgical Practices and Technological Innovations to Prevent and Cure Infection Paris, France www.aseptic-surgery-forum.com

AVRIL

3 au 6 avril 2012

www.jnlf.fr

04

20 au 22 avril 2012 6th International Conference on Thrombosis and Hemostasis Issues in Cancer Bergame, Italie

24

AVRIL

24 au 27 avril 2012

Journées de Neurologie de Langue Française Nice, France

MARS

AVRIL

www.icthic.com

3 - 4 avril 2012

03

20

AVRIL

4 au 5 avril 2012

7ème Congrès Francophone d’Allergologie Paris, France www.congres-allergologie.com

24

AVRIL

24 au 28 avril 2012 NWAC World Anesthesia Convention 2012 Istanbul, Turquie www.worldofanesthesia.com

27

AVRIL

27 au 30 avril 2012

10e Congrès National Gérosanté

118e congrès la Société Française d’Ophtalmologie

Casablanca, Maroc

Montpellier, France

Paris, France

www.smsm-maroc.com

www.gerosante.com

www.sfo.asso.fr


PPM : 58,90 Dhs

PPM : 77,90 Dhs


20-22 Rue Zoubeir Ibnou El Aouam, Roches Noire, Casablanca. Tel : 05 22 34 59 78 - Fax : 05 22 34 17 50

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