Numéro 042 Mars 2012

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M A G A Z I N E

P R O F E S S I O N N E L

D ’ I N F O R M A T I O N

M É D I C A L E

N° 42 - MARS 2012

Dr HOUCINE D OUCI MAAOUNI MAA NI, MAAOUN Président de la Société Royale Marocaine de GynécologieObstétrique.

Dispensé de timbrage, Autorisation n° 1397 - www.doctinews.com

« La santé n’est pas seulement une affaire de médecins et de ministère, tout le monde doit être impliqué. »

TRAITEMENT DE LA DOULEUR ET SOINS PALLIATIFS UN DROIT HUMAIN POUR TOUS FONDAMENTAUX DÉGÉNÉRESCENCE ÉGÉÉ É SC C MACULAIRE LIÉE À L’ÂGE UNE MALADIE IRRÉVERSIBLE

FORMULAIRE DE NOTIFICATION DES ÉVÈNEMENTS INDÉSIRABLES PAGE 55



Editorial

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RAMED

LA QUALITÉ DOIT PRIMER SUR LA QUANTITÉ

est presque fait ! À en croire les déclarations du ministère de tutelle, l’extension généralisée de la couverture médicale aux économiquement faibles sera prochainement appliquée. Encore quelques mois d’attente et les 8 millions de Marocains concernés pourront enfin bénéficier d’une carte leur garantissant la gratuité totale des soins dans les hôpitaux. Louable et courageuse initiative !

C

Fondé essentiellement sur les principes d’équité et de solidarité, le Ramed s’ajoute en effet à de nombreux autres acquis depuis la mise en application du système de couverture médicale en 2005. Il vient concrétiser la nouvelle dynamique qui s’est installée dans le domaine social en général et celui de la santé en particulier. Elle ne manquera pas, en plus, de contribuer à améliorer de manière significative l’accès aux soins et aux médicaments, talon d’Achille de la santé au Maroc. Lueur d’espoir, le Ramed devrait également être un cri de dénonciation de certains faits susceptibles de lui porter préjudice. Car, comment garantir la bonne qualité des services sanitaires aux bénéficiaires dans un système de santé connu pour être à double vitesse? Beaucoup plus qu’auparavant, la garantie de ce droit revêt une importance capitale. N’oublions pas que la généralisation du Ramed devrait favoriser l’instauration des principes d’égalité, de solidarité et d’équité. En pratique, cela se traduit par des installations scientifiquement et médicalement appropriées, ainsi que des services répondant aux normes recommandées. La disponibilité des ressources humaines « qualifiées et honnêtes » demeure de toute évidence le pilier de cette équation. Dans cette optique, il serait scandaleux aujourd’hui de continuer à considérer les hôpitaux comme des «ghettos sanitaires». La qualité des services de santé à prodiguer à la population éligible au Ramed doit être la même que celle proposée aux affiliés de la CNSS et de la CNOPS. Pour que le citoyen redonne confiance au système de santé, il vaut mieux donc travailler sur la qualité plutôt que sur la quantité. Et la conscientisation unanime sur le sujet passe incontestablement par la promotion continue des processus d’évaluation et d’échange des bonnes pratiques entre les structures sanitaires publiques. Les actions correctives, qu’il s’agisse d’appui ou de sanction, ne sont pas à négliger non plus. Les maladies, qu’elles soient bénignes ou graves, devraient être correctement prises en charge. Il y va de la prévention de leur fréquence, de leur gravité et, surtout, en termes d’incapacité et d’invalidité, de leur chronicité, de la charge de morbidité dont elles sont responsables et du coût des soins !

LA GÉNÉRALISATION DU RAMED DEVRAIT FAVORISER L’INSTAURATION DES PRINCIPES D’ÉGALITÉ, DE SOLIDARITÉ ET D’ÉQUITÉ. LA QUALITÉ DES SERVICES DE SANTÉ À PRODIGUER À LA POPULATION ÉLIGIBLE DOIT ÊTRE LA MÊME QUE CELLE PROPOSÉE AUX AFFILIÉS DE LA CNSS ET DE LA CNOPS Par Ismaïl BERRADA


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Sommaire

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INTERVIEW 42 DR HOUCINE MAAOUNI Président de la Société Royale Marocaine de Gynécologie-Obstétrique et Médecin Chef de la Maternité Souissi, à Rabat

INTERVIEW

FONDAMENTAUX 24 DÉGÉNÉRESCENCE MACULAIRE LIÉE À L’ÂGE Une maladie irréversible

ALTERNATIVE 50 VITAMINE D Le point sur les carences

INSTITUTIONNEL 46 EDUCATION EN MATIÈRE D’IST Le rôle des ONG

34 DOSSIER TRAITEMENT DE LA DOULEUR ET SOINS PALLIATIFS

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Un droit humain pour tous DÉGÉNÉRESCENCE MACULAIRE LIÉE À L’ÂGE

PHARMACOVIGILANCE 54 RAPPORT DU CENTRE NATIONAL DE PHARMACOVIGILANCE, ANNÉE 2011

FLASH SANTÉ 18 DEUXIÈME CONGRÈS NATIONAL DU SOMMEIL Des échanges fructueux

UNIVERS PHARMA 28 DISPOSITIFS MÉDICAUX Une réglementation qui peine à voir le jour

GLOSSAIRE 32 ANTIBACTERIENS LOCAUX

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SÉLECTION VITAMINE D

56 ORPHANET L’information complète sur les maladies rares

Directeur de publication et de la rédaction, Ismaïl BERRADA - Consultante à la Rédaction, Maria MOUMINE - Rédactrice en chef, Corinne LANGEVIN - Journalistes, Elise RODRIGUEZ et Chafik ETTOUBAJI - Secrétaire de rédaction, Amina LAHRICHI Design et infographie, Yassir EL HABBI - Direction commerciale, A. BERRADA - Chef de publicité, Leila BAHAR Impression, Idéale - DOCTINEWS est édité par Prestige diffusion, 81, avenue Mers Sultan, 5e étage, CP 20100, Casablanca. Tél. : +212 5 22 27 40 46/69 - Fax : +212 5 22 27 40 32 - E-mail : contact@doctinews.com - Site : www.doctinews.com Dossier de presse : 08/22 - Dépôt légal : 2008 PE0049 - ISSN : 2028 00 92 - DOCTINEWS est tiré à 25.000 exemplaires M A G A Z I N E P R O F E S S I O N N E L D ’ I N F O R M AT I O N M É D I C A L E



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Flash Santé ALLERGIES CUTANÉES

DES AFFECTIONS AUX FORMES MULTIPLES LES ALLERGIES CUTANÉES SONT VARIÉES ET TOUCHENT DIFFÉRENTES ZONES DU CORPS. SE MANIFESTANT AUSSI BIEN CHEZ L’ENFANT QUE L’ADULTE, LEUR PRISE EN CHARGE NÉCESSITE LE PLUS SOUVENT L’IDENTIFICATION DE L’ALLERGÈNE RESPONSABLE DE L’AFFECTION. Avec la collaboration du Pr Tam El OUAZZANI, Dermatologue.

S

elon l’OMS, la prévalence mondiale des allergies (toutes allergies confondues) a considérablement augmenté lors des trente dernières années. Elle est actuellement estimée à près de 25 % à 30 %, avec une prévalence élevée pour les dermatites atopiques qui en représentent 15 à 20 %. Il existe plusieurs catégories d’allergènes responsables des affections cutanées, notamment les aéroallergènes (qui touchent le sujet par voie respiratoire) les trophallergènes (qui pénètrent dans le corps par voie digestive), les médicaments, les allergènes de contact…

Des mécanismes complexes L’allergie correspond au dérèglement du système immunitaire qui ne tolère pas certaines substances dites « allergènes ». Les mécanismes de déclenchement des allergies cutanées varient d’une forme

d’allergie à une autre. Dans le cas de la Identifier l’allergène dermatite atopique, la réaction immu- La première étape dans la prise en charge nitaire se traduit par la production médicale des allergies cutanées consiste à d’anticorps, dont les immunoglo- identifier l’agent allergisant responsable bulines E (IgE). Ces anticorps se de l’affection. Le thérapeute procède à un fixent sur les récepteurs des cellules interrogatoire minutieux permettant de effectrices qui, en présence d’aller- repérer une origine possible de l’allergie. gène, libèrent toutes sortes de subs- Si une allergie est suspectée, il effectue tances pro-inflammatoires. Des cel- des tests cutanés appelés prick-tests pour lules sanguines sont ensuite attirées identifier plus précisément la substance par des médiateurs cellulaires au site de allergène ou demande des tests sanguins visant à établir un dosage la réaction, activées avec des immunoglobulines d’autres cellules muscuE et des molécules spécilaires, vasculaires et sécréfiques aux allergies. Face toires. Ce mécanisme est L’allergie à un eczéma de contact, responsable des rougeurs, correspond au le médecin a recours à des sécrétions et œdèmes obdérèglement patchs-tests ou des épiderservés lors de la réaction mo-tests qui permettent de allergique. du système révéler l’allergène responL’eczéma de contact réimmunitaire sable de l’allergie. Lorsque sulte, quant à lui, d’une qui ne tolère ce dernier est clairement sensibilisation par voie pas certaines identifié, le thérapeute cutanée à des petites mosubstances. peut alors prescrire le trailécules appelées haptènes, tement adéquat. Il s’agit le présentes dans notre enplus souvent d’antihistavironnement. Ces substances chimiques, d’origine très diverse, miniques permettant de diminuer rapideviennent allergènes après fixation sur dement la rougeur et le gonflement de la peau, ainsi que des corticoïdes sous forme des protéines cutanées. D’autres éruptions cutanées peuvent avoir de crèmes, appliqués directement sur les une origine allergique, notamment l’urti- lésions. L’éviction de l’allergène responcaire qui se manifeste par des rougeurs et sable est un autre volet du traitement qui des gonflements de la peau avec sensation permet d’éviter le développement de noude brûlure intense. Certaines formes d’ur- velles réactions allergiques. Elle consiste ticaires, comme l’œdème de Quincke, qui à limiter au maximum le contact avec atteint les tissus sous-cutanés, doivent être l’allergène (poussière, médicaments, aliments…). prises en charge rapidement.


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CANCER DE LA PROSTATE

« UN DÉPISTAGE PRÉCOCE PEUT SAUVER LA VIE » Pr Abdennabi JOUAL, Président de l’AMU.

« Nous sommes une société savante, mais aussi une association citoyenne, c’est pourquoi nous organisons la première journée de sensibilisation au cancer de la prostate », ont expliqué les membres de l’Association marocaine d’urologie (AMU), lors du lancement de la campagne de communication pour le dépistage du cancer de la prostate, le mardi 21 février dernier. Classé 1er cancer de l’homme âgé de plus de 50 ans et 2e cancer mortel au Maroc, le cancer de la prostate est souvent qualifié de cancer « silencieux » ou « traître ». En effet, aucun signe clinique ne témoigne de son existence dans les premiers stades de développement. Si la tumeur est encore très localisée, les chances de survie sont de 99 %. Quand les symptômes apparaissent (gêne et fréquence des mictions, sang dans les urines ou dans le sperme, impuissance, douleurs dans la cuisse et dans le dos), le cancer est déjà au stade incurable de la métastase. Pour encourager au diagnostic précoce, l’Association marocaine d’urologie (AMU) a déclaré la journée du 11

mars journée nationale du dépistage du cancer de la prostate. « Il ne faut pas attendre les signes cliniques, mais dépister le cancer quand il y a encore une possibilité de traitement curatif », a expliqué le professeur Abdennabi Joual, président de l’AMU. La société recommande donc pour tous les hommes à partir de 50 ans un dépistage annuel comprenant un examen sanguin du PSA (prostatic specific antigen) associé à un examen clinique (toucher rectal). Certaines populations sont plus exposées que d’autres, notamment les hommes de race noire, ou ceux présentant des antécédents familiaux. Le dépistage est alors conseillé dès 45 ans. « Un dépistage précoce peut sauver la vie », tel est le message que l’AMU veut transmettre les 10 et 11 mars prochains en organisant une formation à l’intention des médecins généralistes, dispensée par des experts urologues à la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca (le 10 mars), et une marche pour sensibiliser la population à l’importance du dépistage (le 11 mars).

CONGRÈS DE LA SMAR, 25e DU NOM

UN PROGRAMME SCIENTIFIQUE VARIÉ Le programme du 25e Congrès de la Société marocaine d’anesthésie et de réanimation (SMAR) a été riche en débats et en formations pratiques. Organisé du 26 au 28 janvier 2012, à Marrakech, cet événement a permis aux praticiens marocains d’assister à plusieurs conférences d’actualisation, à des mises au point ainsi qu’à des ateliers pratiques et interactifs animés par des spécialistes en anesthésie et réanimation. Neuromonitorage en réanimation,

échographie en anesthésieréanimation et analgésie chez la femme enceinte sont quelquesuns des nombreux sujets abordés durant les trois jours de ce congrès. L’aspect médico-légal de l’anesthésie et de la réanimation est un thème qui a particulièrement retenu l’attention des congressistes. Grâce aux interventions de spécialistes en la matière, ils ont pu découvrir la conduite à tenir face à un problème médico-légal afin de prévenir les poursuites judiciaires.

Tout comme les médecins, les infirmiers spécialisés en anesthésieréanimation ayant pris part à cet événement ont eux aussi profité d’une formation pratique axée sur les modes ventilatoires en anesthésie-réanimation. Ils ont, en outre, assisté à plusieurs conférences portant notamment sur l’éthique et la pratique infirmière et les nouveaux curares, ces médicaments utilisés en anesthésie pour provoquer un relâchement musculaire.


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CONGRÈS URGENCES 2012

LE PLAN D’ACTION DÉTAILLÉ DU MINISTÈRE Les orateurs étaient nombreux à défendre la place centrale des services d’urgences.

« La médecine d’urgence, au-delà de son aspect médical, représente un réel indicateur d’accès aux soins et de performances du système de santé, car elle traduit notre réactivité en tant qu’ urgentistes et responsables face aux détresses individuelles et collectives », a affirmé le Pr El Houssaine Louardi, ministre de la Santé, lors de la cérémonie d’inauguration du 12e Congrès des Urgences. Organisé du 23 au 25 février à Marrakech, cet événement a été l’occasion pour le ministre marocain de la Santé, urgentiste de formation, d’annoncer une série de mesures visant à améliorer la qualité des soins prodigués au niveau des urgences au Maroc. « Plus de 4 millions de Marocains fréquentent annuellement les services des urgences, avec un accroissement annuel de 10 %, et les urgentistes doivent parfois faire face à un manque de ressources et d’organisation », a-t-il expliqué. Pour pallier ce déficit, le ministère compte renforcer l’accès aux urgences à travers la mise en place de près de 80 unités d’urgences de proximité, particulièrement dans les établissements de soins de santé de base. Ces unités, qui seront réparties sur l’ensemble du territoire national, vont constituer un premier relais aux demandes de soins urgents, notamment pour les populations éloignées et rurales. Des pôles

d’urgences médicales spécialisés en néonatalogie, en psychiatrie, ainsi que pour la prise en charge des grands brûlés et des polytraumatisés vont par ailleurs être institués. Cette restructuration des urgences médicales sera réalisée dans le cadre d’une filière d’urgence médicale à trois niveaux qui comprendra, en plus des urgences médicales de proximité, des unités d’urgences médico-hospitalières de base au niveau des centres hospitaliers provinciaux, et des unités d’urgences hospitalières complètes situées dans les centres hospitaliers régionaux et universitaires. Les urgences préhospitalières seront, elles aussi, renforcées à travers la mise en place de 15 SMUR dans les 8 SAMU les plus importants du Royaume et l’initiation d’une élite SMUR dont les modalités de mise en service sont en cours d’étude. Le ministre de la Santé a en outre mis l’accent sur l’importance que revêt la formation continue dans l’amélioration de la prise en charge des patients au niveau des urgences du Royaume. « Nous envisageons de créer sept centres d’enseignement des soins d’urgence (CESU) qui seront dotés des moyens pédagogiques et didactiques les plus performants. Ils auront pour mission d’encadrer les professionnels de santé exerçant dans le domaine des urgences au Maroc », a-t-il annoncé.

MÉDECINE DU SPORT

UNE PRISE EN CHARGE SPÉCIFIQUE Les pathologies inhérentes à la pratique du sport ont été au cœur des débats lors de la journée scientifique organisée par l’association Saïs de Médecine du Sport le 25 février dernier à Fès. Spécialistes en médecine du sport, kinésithérapeutes et traumatologues ont pris part à cet événement scientifique animé par le Pr Pierre Rochcongar, spécialiste en médecine et biologie du sport au CHU de Rennes. La prise en charge médicale des tendinopathies est l’un des nombreux thèmes abordés par les intervenants lors de cette journée. Cette pathologie microtraumatique des tendons cible le pied, le coude, l’épaule et le genou, et peut constituer un sérieux handicap pour le sportif lorsqu’elle n’est pas prise en charge. Les techniques les plus récentes utilisées dans le traitement des tendinopathies, telles que les ondes de chocs, l’injection de Plasma Riche en Plaquettes (PRP) et la toxine botulinique ont été exposées par les intervenants. Ils ont toutefois souligné que ces nouvelles pistes thérapeutiques méritent des études scientifiques plus approfondies afin d’évaluer leur efficacité dans la prise en charge des tendinopathies chez le sportif. D’autres thèmes relatifs à la médecine du sport ont été débattus lors de cette journée scientifique, notamment le diagnostic et le traitement de la douleur inguinale et les bases physiologiques du réentrainement après une plastie du ligament croisé antérieur du genou.


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Flash Santé RADIOPROTECTION ET CONFORMITÉ DU MATÉRIEL MÉDICAL

AMSAV, PIONNIÈRE AU MAROC

Le

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organise en 2012 les l formations f i en Hypnose suivantes :

I -STAGE D’AUTO – HYPNOSE ENERGETIQUE 28 & 29 Avril 2012 à Casablanca INTERVENANT : DR JEAN BECCHIO Président fondateur de l’Association Française d’Hypnose Médicale

II- FORMATION EN HYPNOSE MEDICALE CERTIFICATION D’HYPNOPRATICIEN Ier CYCLE Dr Fatiha ZAOUI, directrice de l’AMSAV.

Bien que réclamé par certaines associations telles que l’APMB (Association des professionnels du matériel biomédical), et déjà réglementé dans de nombreux pays, le contrôle qualité des appareils médicaux à rayonnements ionisants n’est pas encore obligatoire au Maroc. La loi n°33-10 sur la sûreté radiologique dans le domaine médical se trouve actuellement à l’état de projet au Parlement. « Mais pourquoi devoir attendre une loi ? Nous sommes instruits et nous avons les moyens. Il faut faire appel au bon sens, à la responsabilité médicale », tel est le mot d’ordre du Dr Fatiha Zaoui, directrice de la jeune société marocaine AMSAV, qui s’investit avec enthousiasme dans le contrôle de qualité externe des dispositifs médicaux. L’AMSAV « Améliorons la santé et la vie », assure la radioprotection et la conformité du matériel à rayonnements ionisants (radiologie conventionnelle ou interventionnelle, médecine nucléaire, mammographie, scanner…), selon les normes et les recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), de l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) et de l’OIT (Organisation internationale du travail). À moindre coût et de manière adaptée, l’AMSAV a pour objectif d’assurer la sécurité du patient, du personnel et de l’environnement, mais aussi d’optimiser la qualité d’image afin d’éviter le renouvellement de l’exposition aux rayons et d’améliorer la détection précoce des maladies. « Nous sommes les premiers à percer, à informer, mais il reste beaucoup à faire. Nous projetons d’avoir notre propre laboratoire ici », explique la physicienne médicale, qui travaille en partenariat avec la société Landauer Europe. « Si demain la concurrence s’installe, si la radioprotection devient un marché, nous serons satisfaits d’avoir passé le message. »

21-22 -23 Septembre 2012 & 12-13 -14 Octobre 2012 à Casablanca Le 1er cycle d’hypnose médicale comprend 42 heures de cours théoriques et pratiques qui permettent d’acquérir et d’utiliser la technique hypnotique dans la plupart de ses indications : ( douleur aigüe ou chronique, anxiété et dépression, phobies, addictions, préparation mentale des sportifs, troubles fonctionnels digestifs, énurésie, acouphènes ….) INTERVENANTS : DR JEAN BECCHIO & DR PIERRE LELONG Renseignements et Inscriptions : Dr NCIRI Myriam - Hypno thérapeute Email : cabinetesculape@gmail.com HYPERLINK : «http://www.esculape.ma» www.esculape.ma Tèl : 05 22 39 87 22 / 06 61 13 43 16

LAURÉATS EN MÉDECINE

CÉRÉMONIE DE REMISE DES DIPLÔMES La remise des diplômes à la nouvelle génération de médecins (promotion 2011) aura lieu le samedi 10 mars à la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. La cérémonie, organisée par l’Association des étudiants et médecins de la faculté de médecine et de

pharmacie de Casablanca (AEMC), en partenariat avec la faculté de médecine et les laboratoires Laprophan, couronnera les efforts de près de 300 lauréats. Des prix d’excellence seront également décernés, et un hommage sera rendu aux enseignants.


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M. Jean-Marc Auverlau.

L’ORÉAL MAROC

NOMINATION D’UN NOUVEAU DIRECTEUR GÉNÉRAL Nommé à la tête de L’Oréal Maroc, Jean-Marc Auverlau succède à Hervé Streichenberger, parti à la retraite après trente ans de bons et loyaux services au sein du Groupe, dont dix au Maroc. Le nouveau directeur général jouit d’une riche expérience internationale, d’une ancienneté reconnue chez L’Oréal (Belgique, Thaïlande) et d’une excellente connaissance du marché marocain. De 1998 à 2002, Jean-Marc Auverlau avait en effet mené la direction du marketing de la division des produits grand public de L’Oréal Maroc. Dans ce cadre, sa démarche s’était axée sur la proximité avec les clients, permettant ainsi de développer des produits adaptés aux attentes spécifiques des consommatrices marocaines. Nouveau challenge donc pour ce directeur général, qui ambitionne d’accélérer le développement du groupe dans un pays considéré comme stratégique au sein de la nouvelle zone Afrique Moyen-Orient.

CONGRÈS SRMGO

NOUVEAU REGARD SUR L’ENDOMÉTRIOSE

TRISOMIE 21

« L’endométriose peut être considérée comme un cancer bénin. Elle inclut une notion d’évolutivité, avec des critères de prolifération semblables à ceux des cancers, tels que la quasi disparition des récepteurs à progestérone, androgène et œstrogène, ou l’existence d’aberrations chromosomiques. C’est cette notion que nous avons étudiée, qui va à l’encontre de ce que nous savions, et qui doit être ajoutée à la classification », a expliqué le professeur Jean Bouquet Dejolinières pour introduire la session consacrée à ce sujet, lors du 30e congrès de la SRMGO (Société royale marocaine de gynécologie obstétrique). Selon le professeur originaire de Montpellier (France), ces recherches aboutiront au développement d’une machine, appelée « endogramme », qui permettra de prédire l’évolution de la maladie à partir du phénotype et du génotype d’un prélèvement de liquide péritonéal et d’y adapter un traitement. Les récentes découvertes sur cette pathologie qualifiée de « complexe et énigmatique », et qui touche 6 à 10 % de la population féminine et 20 à 25 % des femmes infertiles, induisent en effet un changement d’attitude thérapeutique. Les solutions chirurgicales, par exemple,

Si le diagnostic prénatal et préimplantatoire du syndrome de Down est au cœur des débats de bioéthique, les associations œuvrant dans le domaine de l’aide aux personnes atteintes de cette maladie chromosomique congénitale s’intéressent plus à l’amélioration de leurs conditions de vie qu’à leur dépistage. Le mot d’ordre de ces organismes, telles que l’AMSAHM (Association marocaine de soutien et d’aide aux handicapés mentaux), est que le syndrome de Down, ou trisomie 21, n’est pas une fatalité, et que les personnes porteuses de trisomie peuvent être rééduquées à la vie sociale et gagner une certaine autonomie. Cette prise en charge pluridisciplinaire comprend un aspect médical et thérapeutique pour traiter les problèmes engendrés par la maladie et pour développer les capacités des enfants atteints (orthophonie, psychomotricité, kinésithérapie…). D’autre part, les associations recommandent de mettre en place un projet de rééducation adapté à la situation de chaque enfant, (intégration scolaire, formation professionnelle…) pour leur permettre de participer à la vie sociale. À l’occasion de la journée mondiale de la trisomie 21, le 21 mars (date symbolisant le chromosome surnuméraire de la paire 21), les structures étatiques et les associations encore peu nombreuses dans ce domaine, particulièrement en milieu rural, pourront témoigner de leur soutien aux familles des 60 000 enfants trisomiques du Maroc.

ont été particulièrement remises en question par les interventions des Dr Michel Camus (Hôpital universitaire UZ, Bruxelles) et Fethi Zhioua, (président de la Société tunisienne de gynécologie obstétrique). Le docteur Anis Feki de l’hôpital fribourgeois (Suisse) a mis en garde sur le fait que « la chirurgie n’a qu’un seul rôle, celui de rétablir une anatomie fonctionnelle, mais l’acte chirurgical diminue directement la réserve ovarienne, et par le souci de bien faire, on peut péjorer la fécondité de la patiente ». Un sujet riche et actuel parmi les nombreux thèmes abordés les 3 et 4 février derniers. L’événement a aussi été l’occasion pour le Dr Houcine Maaouni (président de la SRMGO) et d’autres représentants de sociétés savantes maghrébines et françaises, de témoigner leur soutien au Pr El Houssaine Louardi, ministre de la Santé, présent lors de l’inauguration. Le nouveau ministre a ainsi pris connaissance des recommandations de la SRMGO, quant à la prise en charge des couples stériles, la régulation des centres de PMA (procréation médicalement assistée), et la vaccination des femmes marocaines contre le cancer du col de l’utérus, 2e cancer au Maroc.

PRISE EN CHARGE ADAPTÉE


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FORMATION DU PERSONNEL HOSPITALIER

CAP SANTÉ SE MOBILISE Pour sensibiliser le personnel soignant et administratif aux risques liés à l’exposition au sang en milieu hospitalier, l’association CAP Santé a organisé une session de formation spécifique lors des Premières journées de sensibilisation sur la santé les 10 et 11 février derniers à Casablanca. Une trentaine de personnes issues de différents services de l’hôpital Ibn Rochd, mais aussi de certaines cli-

niques privées de Casablanca, a pris part à cette formation axée sur les modes de transmission de certaines pathologies virales, notamment le Sida et l’hépatite B, et la prévention. L’intérêt de la vaccination et du dépistage précoce des infections virales a largement été soulevé. « Environ un cancer humain sur sept a pour origine une infection virale dans les pays en voie de développement »,

explique le Pr Kamal Marhoum El Filali, chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd de Casablanca et vice-président de CAP Santé. « Face à ce problème de santé publique, la prévention par la lutte contre les infections virales à un stade précoce devient une priorité. » En parallèle, divers ateliers d’information et de sensibilisation ont été entièrement dédiés au grand public.

TABLE DE MORTALITÉ

LA DEUXIÈME AU MAROC Le Haut Commissariat au Plan vient de publier la table de mortalité 2009-2010*, la deuxième disponible au Maroc après celle de 1986-1987. Elle révèle que l’espérance de vie des Marocains atteint désormais 75 ans contre 65 ans en 1986-1987 et 47 ans en 1962. Les femmes ont une espérance de vie supérieure de trois ans en moyenne à celle des hommes puisqu’elle s’élève à 76 ans contre 73 pour les hommes. L’analyse des chiffres montre également une disparité entre le milieu urbain et le milieu rural avec une espérance de vie de 77 ans tous sexes confondus en milieu urbain contre 72 en milieu rural. La mortalité de la population en bas âge a connu une baisse significative au cours de ces vingt dernières années passant de 75,7 pour mille à 30,2 pour mille pour la mortalité infantile (0 an), de 30,7 pour mille à 6,3 pour mille pour la mortalité juvénile (1 à 4 ans) et de 104,1 pour mille à 36,2 pour mille pour la mortalité infantojuvénile (0 à 5 ans). Là encore, la table de mortalité révèle des disparités entre milieu rural et urbain avec un quotient de mortalité pour les enfants de moins de cinq ans qui s’élève à 31 pour mille en milieu urbain et à 42 pour mille en milieu rural.

* La table de mortalité a été élaborée sur la base des résultats de l’enquête à passages répétés réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population marocaine de près de 105 000 ménages, soit l’équivalent de 500 000 individus, enquêtés trois fois à six mois d’intervalle.

JOURNÉE MONDIALE DU REIN 2012

L’ENGAGEMENT DE L’ASSOCIATION REINS Les maladies rénales touchent 500 millions de personnes dans le monde et près de 3 millions au Maroc. Cependant, le dépistage et le diagnostic précoces des maladies rénales permettraient d’éviter ou de retarder la destruction des reins, et le recours au traitement de suppléance rénale, à savoir la dialyse ou la greffe de rein. La Journée Mondiale du Rein a pour objectif de sensibiliser l’opinion, les pouvoirs publics et les professionnels de santé sur l’impact des maladies rénales pour la santé publique, la prévention de l’insuffisance rénale chronique et son traitement par la dialyse et la greffe. Depuis la création en 2006 de la Journée Mondiale du Rein, l’association « Reins » assure la promotion de cet événement chaque deuxième jeudi du mois de mars à destination de la population et des professionnels de santé. « Reins » participe ainsi à une action de solidarité internationale pour la prévention et le traitement des maladies rénales. La possibilité de remplacer les reins par une machine, la dialyse, a révolutionné la prise en charge des malades. Mais aujourd’hui, il existe une alternative à ce traitement lourd et contraignant, la greffe de rein. « Donner, recevoir : un rein pour redonner la vie » est donc le thème choisi cette année pour la Journée Mondiale du Rein 2012. L’association « Reins » prévoit de nombreuses activités dont une soirée de sensibilisation regroupant des patients et leurs familles et des membres de la société civile qui sera animée par des artistes, ainsi que la présentation du nouveau site Web de l’association et d’une nouvelle enquête sur la transplantation rénale.


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DEUXIÈME CONGRÈS NATIONAL DU SOMMEIL

DES ÉCHANGES FRUCTUEUX Quelle relation existe-t-il entre le sommeil et le système cardiovasculaire ? Quelle prise en charge pour le ronfleur et l’apnéique du sommeil ? Quel est le rôle des pathologies du sommeil dans les accidents de la circulation ? Quels sont les effets du travail posté et de nuit sur la santé ? Quelle corrélation entre pathologie du sommeil et dépression ? Quel bilan pour les hypersomniaques ? Quelle prise en charge pratique pour l’insomnie ? D’éminents spécialistes étrangers et nationaux ont répondu à ces questions lors du deuxième congrès national du sommeil organisé le 4 février 2012 à l’hôtel Royal Mansour, à Casablanca, par l’Association marocaine du sommeil et de la vigilance (AMSV) sous le thème : « Sommeil et Santé ». Plus de 250 spécialistes de différentes disciplines de médecine qui touchent au sommeil ont participé à cette rencontre riche en débats. Quatre sessions en séance plénière : « Ronflement et syndromes d’apnées du sommeil », « Sommeil et cardiologie », « Sommeil et médecine de travail » et « Sommeil et psychiatrie » ont intéressé médecins généralistes et spécialistes (ORL, pneumologues, cardiologues, pédiatres, psychiatres, médecins du travail…). Les Pr Marie-Françoise Veccheirini (Paris), A. Metlaine (Paris), S. Launois (CHU Grenoble) et S. Royant-Parola (présidente du réseau Morphée Paris), ainsi que plusieurs experts marocains de renommée comme le Pr A. Benghalem (ORL), le Pr M. Detsouli (ORL), le Pr C.H. Laraqui (pneumologue), le Dr M. El Ibrahimi (pneumologue), le Pr R. Habbal (cardiologue CHU Casablanca), le Pr H. Benjelloun (cardiologue CHU Rabat), le Dr M.F. Iraqui (cardiologue, Fès), le Pr R. Ouazzani (neurologue CHU Rabat), le Pr F.Z. Sekkat et le Pr S. Belbachir (psychiatres CHU Salé/Rabat)

Dr Fouzia KADIRI, Chef du Service ORL et Responsable du Centre du Sommeil au CH Mohammed V de Casablanca.

ont animé cette journée. Plusieurs centres de sommeil marocains, de l’hôpital militaire Mohammed V de Rabat, du CHU Avicennes de Rabat, du centre Maarif, du centre Lalla Yacout et de l’hôpital Mohammed V de Casablanca ont partagé leurs expériences par des communications orales et affichées. La présence des professionnels de santé, en particulier la division des urgences et secours de la direction des Hôpitaux et des soins ambulatoires du ministère de la Santé, a enrichi ce congrès par l’exposé de leur travail sur le Coût hospitalier des accidents de la voie publique. « L’Association marocaine du sommeil et de la vigilance est fière de contribuer à renforcer, à travers son deuxième congrès national, les connaissances des médecins et spécialistes aux enjeux des pathologies du sommeil qui font partie de la vie quotidienne », a indiqué le Dr Fouzia Kadiri, présidente de l’AMSV.

SOMMEIL ET SYSTÈME CARDIOVASCULAIRE

ETROITEMENT LIÉS La qualité du sommeil aurait-elle un impact sur le système cardiovasculaire ? Le IIe congrès national du sommeil, organisé le 5 février dernier par l’Association marocaine du sommeil et de la vigilance, a consacré une session entière à ce thème. Pour le Dr Mfadel Iraqui, vice-président de la Société marocaine de cardiologie, « le syndrome d’apnées obstructives du sommeil a une prévalence importante dans les maladies cardiovasculaires. Elle est de 4 à 9 % chez la population générale, et de 50 % chez les patients souffrant de pathologies cardiaques. La prise en charge thérapeutique de cette pathologie peut améliorer le pronostic des malades, mais malheureusement, elle est encore sous-diagnostiquée, que ce soit au Maroc ou dans les autres pays ». De son côté, le Pr Sandrine Launois, pneumologue et spécialiste des troubles du sommeil, suggère que la réduction du temps de sommeil et la fragmentation du sommeil sont deux facteurs qui pourraient entraîner une hypertension artérielle. « À ma connaissance, il n’existe pas d’études cliniques en cours pour établir un lien entre l’augmentation du temps de sommeil et l’amélioration de l’hypertension artérielle chez les patients souffrant

de pathologies de sommeil, mais un essai clinique tente d’utiliser l’extension de sommeil chez les patients souffrant d’obésité et de problèmes métaboliques, et qui sont en restriction de sommeil, pour évaluer l’efficacité de cette piste thérapeutique dans la prise en charge des maladies du sommeil », a-t-elle expliqué. Enfin, le Pr Halima Benjelloun, cardiologue au CHU Avicenne de Rabat, a insisté sur la corrélation entre le système nerveux autonome (sympathique et parasympathique) et le sommeil. « Au cours du sommeil lent et profond, à dominance parasympathique, la fréquence cardiaque chute. Au cours du sommeil paradoxal, à dominance sympathique, une plus grande variété de fréquences cardiaques et de pressions artérielles est observée par rapport à l’état de veille. Or, des études montrent que les accidents vasculaires cérébraux surviennent parallèlement aux variations de pression artérielle, de fréquence cardiaque et de l’activité physique. Ceci suggère que la transition veille sommeil est un facteur favorisant pour la survenue d’événements cardiovasculaires. » Sommeil et système cardiovasculaire sont donc bien liés et la qualité du premier influence le bon fonctionnement du second.


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Pr Fatima MAROUAN, Endocrinologue et présidente de la SMEDIAN.

CONGRÈS DE LA SMEDIAN

SIGNATURE D’UN PARTENARIAT DE RECHERCHE

Estimé à un million et demi, le nombre de diabétiques au Maroc ne cesse d’augmenter. Face à ce problème de santé publique, la Smedian a choisi de placer le diabète au centre

de son 35e Congrès national, qui s’est déroulé du 23 au 25 février à Rabat. « Nous sommes face à un défi majeur, le diabète est un problème qui touche une population importante et qui peut engendrer de graves complications, d’où le choix des thèmes abordés », a expliqué le Pr Fatima Marouan, présidente de la Smedian (Société marocaine d’endocrinologie, diabétologie et nutrition). Les spécialistes se sont réunis autour de sujets tels que la micro angiopathie diabétique, l’hypophyse, la rétinopathie diabétique, la néphropathie diabétique, les lipides, ou la vitamine D. « Un

congrès réussi qui a connu une grande affluence et une demande importante de communications orales. Nous avons également signé une convention avec l’ETA (European thyroïd association) pour démarrer un partenariat de recherche. Ces éléments témoignent de la vitalité du congrès et de la société », a témoigné la présidente. Entre les conférences, communications et symposiums, un hommage émouvant a par ailleurs été rendu à l’un des fondateurs de la société savante, le professeur Jamal Dine Bensouda, éminent scientifique et grand humaniste.

TUBERCULOSE

UNE AFFECTION QUI CONTINUE DE SÉVIR Célébrée le 24 mars, la journée mondiale de la tuberculose sera organisée cette année sous le thème « Halte à la tuberculose de mon vivant », et sera l’occasion d’interpeller les pays sur l’importance de s’impliquer davantage dans la lutte contre ce fléau. Les chiffres relatifs à cette pathologie sont parlants. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de deux milliards de personnes, soit un tiers de la population mondiale, sont contaminées aujourd’hui par le bacille tuberculeux. L’OMS a en outre dénombré 8,8 millions de nouveaux cas de tuberculose en 2010, et 1,4 million de décès la même année. Ces chiffres ont incité cet organisme international à émettre une série de recommandations qui visent à améliorer la prise en charge de cette pathologie dans le monde. L’OMS préconise ainsi de renforcer le dépistage de la tuberculose en analysant les expectorations de toute personne dont la toux et l’expectoration se prolongent au-delà de 15 jours et de veiller à l’observance du traitement pour éviter les formes résistantes de cette pathologie. L’organisme

recommande également de généraliser les formes combinées des médicaments antituberculeux et d’instaurer un test rapide de dépistage du sida pour tout tuberculeux. Au Maroc, la tuberculose constitue un problème majeur de santé publique. En 2010, 27 143 nouveaux cas ont été diagnostiqués au niveau national, dont 114 à Casablanca, ville qui connaît un taux d’incidence supérieur à celui enregistré au niveau national (87 cas pour 100 000 habitants). La même année, le ministère de la Santé a entrepris une série d’actions destinées à lutter plus efficacement contre la tuberculose. Ainsi, deux nouveaux centres spécialisés dans la prise en charge de la tuberculose multi-résistante ont été inaugurés à Rabat et Casablanca, et le système de surveillance mis en place a permis aux services sanitaires de détecter 94 % des cas cités plus haut. Le ministère de la Santé a par ailleurs intégré le secteur privé dans sa stratégie de lutte contre la tuberculose à l’horizon 2015. Il a signé deux conventions avec l’association des médecins pneumo-phtisiologues et

l’association des pédiatres du secteur privé à Casablanca. « Il est plus que jamais nécessaire de dresser un bilan de la lutte contre la tuberculose », explique le Pr Latifa Laaboudi, pneumologue et secrétaire générale de l’association SOS Tuberculose et Maladies Respiratoires. « L’implication des ONG et le renforcement du partenariat entre les organismes de lutte contre les maladies respiratoires et le ministère de la Santé est le moyen le plus eff icace pour réduire l’incidence de la tuberculose au Maroc », affirme-t-elle.


Flash Santé

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Actu produits

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DHEA PHYTO CREAM IDÉALE POUR LE RAJEUNISSEMENT FACIAL La DHEA est une hormone naturellement produite par l’organisme et plus particulièrement entre 20 et 30 ans chez les femmes. A partir de 40 ans, le taux de DHEA décroit et la peau perd de sa densité et s’affaisse. DHEAPhyto Cream est un soin destiné à prévenir le vieillissement des peaux matures, essentiellement du visage, du cou, du décolleté et des mains. Elle favorise l’élasticité de la peau et la protège des radicaux libres et des agressions extérieurs. Appliquée chaque matin après la toilette, elle constitue une excellente base de maquillage.

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Actu produits

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FONDAMENTAUX

DÉGÉNÉRESCENCE MACULAIRE LIÉE À L’ÂGE

UNE MALADIE IRRÉVERSIBLE PREMIÈRE CAUSE DE HANDICAP VISUEL APRÈS 50 ANS, LA DÉGÉNÉRESCENCE MACULAIRE LIÉE À L’ÂGE (DMLA) ALTÈRE CONSIDÉRABLEMENT LES CAPACITÉS DE LA PERSONNE ATTEINTE À EFFECTUER LES ACTIVITÉS DE LA VIE QUOTIDIENNE. L’ÉTIOLOGIE DE CETTE MALADIE RESTE ENCORE MÉCONNUE ET SA PRÉVALENCE AUGMENTE AVEC L’ÂGE. Avec la collaboration du Dr Nadia LAOUISSI, Professeur en ophtalmologie.

fie, la DMLA représente aujourd’hui un véritable problème de santé publique.

L

a dégénérescence maculaire liée à l’âge ou DMLA (ARMD pour Age Related Macular Disease dans les pays anglo-saxons) est une affection encore mal connue par les personnes qui en sont atteintes. Pourtant, ses retentissements sur la qualité de vie de ces dernières sont très marquants. La DMLA est une source importante d’angoisse pour les patients dont la plupart subissent un choc émotionnel à l’annonce de cette atteinte visuelle incurable. Appelée autrefois dégénérescence maculaire sénile (DMS), cette altération maculaire acquise, non héréditaire, non inflammatoire, atteint plus précisément la macula des personnes de plus de 50 ans. Elle est également la première cause de cécité du sujet de plus de 65 ans et, de ce fait, une des pathologies majeures de la personne âgée. Et sachant que la population vieillit de plus en plus et que la pyramide des âges se modi-

recherche médicale en ophtalmologie et en pathologie du vieillissement travaille directement ou indirectement sur cette maComprendre le ladie. C’est ainsi que la notion de DMLA a fonctionnement de l’œil évolué ces dernières années. Aujourd’hui, pour cerner la DMLA l’idée de vieillissement pathologique avec On sait que le processus de la vision altération des tissus est préférée à celle s’appuie sur la lumière. Cette der- de maladie proprement dite et l’on parle nière, qui se réfléchit sur les objets désormais de maculopathie liée à l’âge. S’il que l’on voit, traverse différentes par- est vrai que le mécanisme organique précis ties transparentes de l’œil pour atteindre de sa survenue n’est toujours pas élucidé, il finalement la rétine. Celle-ci est compo- ne fait aucun doute qu’une atteinte mulsée d’une partie centrale -la macula- qui va tifactorielle est à l’origine de la mort des être sollicitée pour tout ce qui est vision fine cellules photoréceptrices de la rétine. En (regarder la route pendant 1998, le premier gène asque l’on conduit ; regarder socié à la DMLA a été déla télévision dans notre tecté. Depuis, deux autres salon ; fixer des visages sur gènes majeurs ont été déLa DMLA les photos, etc.) et d’une couverts. La participation est la première partie périphérique qui génétique de la patholocause de cécité détermine notre champ gie est élevée (78 %) et la chez la personne visuel (admirer un paysage présence d’un antécédent âgée de plus de dans son ensemble ; voir familial multiplie le risque un passant qui traverse par quatre. Mais les gènes 65 ans. la route pendant qu’on n’expliquent pas tout. Le conduit, etc.). La DMLA tabac multiplie par 4 à 6 est une affection qui atteint uniquement la le risque de contracter cette pathologie. partie centrale de la rétine sous forme d’un Mauvaise alimentation, surcharge ponvieillissement et d’une « mort » des cellules dérale, hypertension artérielle, couleur constituant la macula. Ainsi la vision cen- claire de l’iris, antécédents d’accidents trale sera progressivement altérée, mais la coronariens, exposition importante à la vision périphérique (champ visuel) restera lumière… sont autant de facteurs de vulindemne. nérabilité, le risque de DMLA étant, par exemple, doublé chez la population obèse. L’origine de la déficience On notera que la prévalence globale de la visuelle maladie, qui est de 8 % après 50 ans, augDevant cet enjeu, une grande partie de la mente progressivement avec l’âge : elle est


FONDAMENTAUX d’environ 1 à 2 % entre 50 et 65 ans, 10 % entre 65 et 75 ans, et 25 % entre 75 et 85 ans. Le premier signe de DMLA est une déformation des images associée à une baisse progressive de l’acuité visuelle. Le malade croit souvent que ce sont les lunettes qui ne sont pas adaptées. Et comme on voit avec les deux yeux simultanément, le patient ne détecte l’atteinte de son premier œil que lorsque le deuxième commence à être touché ; d’autant plus que cette affection ne cause ni douleur ni rougeur oculaire susceptibles d’alarmer le patient ou son entourage. Quand la personne atteinte de DMLA lit, elle ne voit pas toutes les lettres des mots, ou bien, ne voyant que les mots adjacents, il lui manque le mot entier. Les métamorphopsies sont très fréquentes et correspondent à une déformation des images. À un stade plus avancé, le patient perçoit une tache au centre de son champ visuel (scotome). La vision est également déformée, les lignes droites, par exemple, sont gondolées. À plus ou moins long terme, cette pathologie affecte les deux yeux. Il est donc utile, pour toute personne dépassant la cinquantaine, d’effectuer un auto dépistage en fermant un œil puis l’autre pour apprécier la qualité de vue en mono oculaire (un œil à la fois).

Consulter le plus tôt possible Outre la mesure de l’acuité visuelle et la recherche d’un scotome central ou de métamorphopsies, l’examen du fond d’œil, pratiqué après dilatation pupillaire, s’avère indispensable pour rechercher les formes cliniques de cette déficience visuelle. C’est ainsi qu’on distingue généralement trois principales formes. La première est appelée drüsen. Premier signe clinique de DMLA, les drüsens sont dus à l’accumulation de résidus de la phagocytose des photorécepteurs par les cellules de l’épithélium pigmentaire (les photorécepteurs étant les cellules qui constituent la macula et qui n’arrivent plus à éliminer les déchets de leur métabolisme, l’épithélium pigmentaire étant le support de ces cellules). Au fond d’œil, ils apparaissent comme des amas ronds blanchâtres, de forme et de taille variables. À ce stade, un traitement associant antioxydants et supplémentation vitaminique (association de vitamine E, vitamine C,

zinc et bêtacarotène) a fait la preuve de son action bénéfique sur l’évolution de la maladie. Cette supplémentation vitaminique peut être faite sous forme de médicaments comme elle peut être apportée par un régime alimentaire riche en certains fruits et légumes ainsi que certains types de poissons comme les sardines, par exemple. La deuxième forme, connue sous le nom de forme atrophique, représente 80 % des cas. Dénommée également « forme sèche », elle se différencie histologiquement par une disparition progressive des cellules de l’épithélium pigmentaire, accompagnée d’une disparition progressive des photorécepteurs sous-jacents et de la choriocapillaire sous-jacente (tissu vasculaire qui nourrit toutes ces cellules). À l’examen du fond d’œil, on note des plages d’atrophie de l’épithélium pigmentaire au sein desquelles les vaisseaux choroïdiens deviennent anormalement visibles ; cet aspect est retrouvé à l’angiographie du fond d’œil. Elle évolue inexorablement, mais de façon très progressive, vers une extension des lésions qui vont englober la fovéola (partie de la vision centrale) et entraîner une baisse d’acuité visuelle sévère avec scotome central (sorte de tache noire centrale). Pour le moment, il n’existe aucun traitement médical ayant démontré son efficacité dans la forme atrophique de la DMLA. La troisième et dernière forme, connue sous le nom de forme exsudative (20 % des cas) ou « forme humide », est liée à l’apparition de néovaisseaux choroïdiens qui franchissent l’épithélium pigmentaire et se développent sous la rétine maculaire. Cette néovascularisation choroïdienne entraîne un décollement de la rétine maculaire, responsable de la baisse d’acuité visuelle et des métamorphopsies (déformations d’images) d’apparition brutale, des hémorragies sous rétiniennes ainsi que des exsudats secs.

L’approche thérapeutique Ces dernières années, l’approche thérapeutique a évolué. Le principal traitement consiste aujourd’hui à injecter en intra oculaire des molécules anti angiogéniques appelées anti-VEGF : les néo-vaisseaux de la DMLA se forment grâce à un facteur de croissance vasculaire (VEGF) que les molécules anti-angiogéniques peuvent inhiber. Plusieurs molécules sont en phase

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LA PLACE DE LA RÉÉDUCATION VISUELLE Indiquée en cas d’échec des traitements préconisés, la rééducation visuelle dite « rééducation basse vision » doit être associée à la prescription de systèmes grossissants (loupes, par exemple). Elle permet dans certains cas de récupérer une vision de près autorisant à nouveau la lecture. Sa prescription nécessite une coopération multidisciplinaire faisant notamment appel à un ophtalmologiste, un orthoptiste et un opticien. Cette rééducation basse vision, qui est en train de s’affiner, représente un espoir considérable de retrouver à nouveau leur autonomie pour les patients atteints de DMLA à un stade avancé. Il est toutefois bien entendu qu’avec la rééducation basse vision, il ne s’agit pas de retrouver sa vision, mais de voir autrement.

d’essai clinique, agissant sur l’angiogenèse et sur l’inflammation. Les chercheurs visent également à améliorer le mode d’administration par des mécanismes de diffusion douce. Le problème est que ce traitement n’est efficace que sur la forme exsudative et qu’il nécessite plusieurs injections, donc un coût assez élevé. D’autres traitements, à l’aide du laser, peuvent aider à traiter la forme exsudative. En définitive, la forme exsudative de la DMLA est nettement moins fréquente que la forme atrophique, mais elle entraîne des complications fonctionnelles plus sévères en absence de traitement. Côté prise en charge, contrairement à certaines idées reçues sur la DMLA, l’âge n’est pas un critère de traitement, c’est surtout le degré d’atteinte d’un œil ou des deux yeux qui conditionne la décision de mise en route d’un traitement très agressif. Côté économie de la santé, la DMLA a d’importantes répercussions socio-économiques. Au coût des soins liés à la prise en charge des patients et à celui de la rééducation, il faudra rajouter ceux, indirects -mais élevés- résultant de la perte de productivité des patients actifs ou de la dépendance des personnes âgées.


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UNIVERS PHARMA

DISPOSITIFS MÉDICAUX UNE RÉGLEMENTATION QUI PEINE À VOIR LE JOUR « Si les médicaments sont bien réglementés et leur circuit maîtrisé, il n’en est pas de même pour les dispositifs médicaux, pour lesquels plusieurs lacunes d’ordre réglementaire, technique et organisationnel sont encore à combler », a noté le Pr Jamal Taoufik, chef du département des sciences du médicament à l’université Mohammed V-Souissi de Rabat, lors de la 2e Journée consacrée aux dispositifs médicaux. « Il existe bien une circulaire relative à l’enregistrement des dispositifs médicaux depuis 1997, mais malheureusement, elle n’a pas force de loi. Des produits non enregistrés sont encore commercialisés au Maroc et peuvent représenter un danger pour la santé de leurs utilisateurs », a-t-il expliqué durant cet événement organisé le 18 février dernier par le laboratoire de chimie thérapeutique, de pharmacie clinique et hospitalière de la faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat. La difficulté de contrôler la qualité des dispositifs médicaux disponibles sur le marché marocain est une autre problématique largement évoquée par les intervenants. « Selon le code marocain des marchés publics, il est interdit de demander des échantillons aux fournisseurs lors des appels

De g. à d. : Dr Abdelhakim ZALIM et Pr Jamal TAOUFIK.

d’offres relatifs aux dispositifs médicaux. Nous ne pouvons donc évaluer la qualité des produits demandés qu’à partir de catalogues et de documentations fournis par les entreprises qui les commercialisent. Or, ces produits peuvent parfois se révéler de très mauvaise qualité lorsqu’ils sont utilisés, et constituer ainsi un danger pour les patients », a regretté le Pr Ahmed Bennana, chef du pôle pharmacie à l’hôpital militaire d’instruction Mohammed V de Rabat. Le marché marocain est en outre inondé de produits dont l’origine et la qualité ne sont pas contrôlées. Certains fabricants,

notamment asiatiques, ont recours à des méthodes peu scrupuleuses pour dissimuler l’origine de leurs produits, ce qui peut poser un sérieux problème de traçabilité. « Des entreprises chinoises utilisent, par exemple, la mention « made in PRC » au lieu de « made in China » pour cacher l’origine de leurs produits et induire en erreur le consommateur. » Pour faire face à ces problématiques, le Pr Ahmed Bennana préconise de « renforcer l’arsenal juridique relatif aux dispositifs médicaux et instaurer un contrôle des produits proposés sur le marché marocain pour garantir leur sécurité ».

COLCHICINE OPOCALCIUM® 1MG PRÉCISIONS SUR LES INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES Les laboratoires Cooper Pharma tiennent à informer l’ensemble des professionnels de santé d’une mise en garde de l’Afssaps relative aux interactions médicamenteuses liées à l’usage de la colchicine qui leur a été transmise par le ministère de la Santé. De nouveaux cas d’effets indésirables graves ont en effet été enregistrés par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), liés à des interactions médicamenteuses ayant entraîné des surdosages en colchicine en cas d’association avec les macrolides

-notamment la clarithromycine. En conséquence, l’Afssaps insiste sur la nécessité de se référer au résumé des caractéristiques du produit (RCP) des spécialités à base de colchicine avant toute prescription d’un autre médicament pour évaluer le risque d’interaction. Elle invite au strict respect des contre-indications et de l’adaptation posologique chez le sujet âgé, insuffisant rénal ou hépatique et au strict respect des indications du RCP, seules indications pour lesquelles le rapport bénéfice/risque de la colchicine a été évalué.

Elle précise, par ailleurs, qu’une attention particulière doit être portée aux premiers signes d’un surdosage : nausées, vomissements, diarrhée profuse. Enfin, elle s’adresse aux pharmaciens à qui elle rappelle la nécessité de s’assurer de l’absence de contreindication et d’interaction lors de la délivrance de la spécialité Colchicine opocalcium®. À noter que la spécialité Colchicine opocalcium® passe de la présentation actuelle en pilulier de 40 comprimés à une forme en blister.


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PRISE EN CHARGE DU DIABÈTE DE TYPE 2

LE POINT SUR LA BITHÉRAPIE À L’OCCASION DU 35E CONGRÈS DE LA SMEDIAN (SOCIÉTÉ MAROCAINE D’ENDOCRINOLOGIE, DE DIABÉTOLOGIE ET DE NUTRITION), LE 25 FÉVRIER DERNIER, LES LABORATOIRES MSD ONT ORGANISÉ UN SYMPOSIUM CONSACRÉ AUX NOUVEAUTÉS DANS LA PRISE EN CHARGE DU DIABÈTE DE TYPE 2. LE PROFESSEUR FREDDY PENFORNIS A PRÉSENTÉ LES RÉCENTS ÉLÉMENTS PUBLIÉS LORS DU CONGRÈS DE L’EASD (THE EUROPEAN ASSOCIATION FOR THE STUDY OF DIABETES).

«

L

a stratégie thérapeutique initiale de prise en charge du diabète de type 2 fait l ’objet d ’un consensus au sein de la communauté diabétologique internationale », a affirmé le professeur Freddy Penfornis, chef du service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition au CHU de Besançon. « Lorsqu’un diabète de type 2 est diagnostiqué, la metformine doit être utilisée en traitement de première intention. » Efficace dès les plus faibles doses, le plus souvent bien tolérée et peu coûteuse, la metformine est également associée à la réduction des complications cardiovasculaires et de certains cancers liés au diabète. Enfin, elle exerce un effet favorable sur le poids et ne présente aucun risque hypoglycémique. Mais si la metformine s’impose pour tous les patients comme traitement de première intention, elle ne permet pas toujours d’atteindre l’équilibre glycémique recommandé, soit un taux de HbA1c de 6,5 à 7 %. « Au-delà de ces normes, il n’existe à l ’heure actuelle aucun consensus sur le choix de la molécule à associer à la metformine dans le cadre d ’une bithérapie », a indiqué le professeur Freddy Penfornis. Plusieurs classes thérapeutiques sont disponibles sur le marché dont, parmi les molécules les plus anciennes, les sulfamides hypoglycémiants, molé-

quotidien pour les patients diabétiques de type 2. Lors du 47e congrès annuel de l’EASD qui s’est déroulé à Lisbonne en septembre 2011, Philip Home, professeur en diabétologie, a présenté une étude comparant l’efficacité de la metformine associée à la sitagliptine, un inhibiteur DDP4 qui fait partie de la nouvelle génération de molécules de deuxième ligne, à celle de la metformine associée au glipizide, un sulfamide. Si la réducLes critères composites à considérer tion du taux d’hémoglobine glyquée est « À présent, les critères composites utilisés similaire avec les deux molécules, le critère composite « dimipour évaluer les études nution de l’HbA1c d’au dans le diabète associent moins 0,5 % sans prise une baisse de l’hémoglode poids ni hypoglycébine glyquée à l’absence Les hypoglycémies mie » n’a été atteint que d’hypoglycémie et de par 12 % des patients prise de poids », a explirestent un problème traités par glipizide, qué le diabétologue. clinique quotidien contre 38 % pour la Or, toutes les études, pour les patients sitagliptine. Une autre qu’elles soient observadiabétiques de étude, publiée en 2011, tionnelles ou interventype 2. comparant cette fois-ci tionnelles, montrent l’association metforqu’un tiers des patients mine/glimépiride, un traité par sulfamides hypoglycémiants présente des épisodes autre sulfamide, à l’association metforhypoglycémiques. Par ailleurs, dans un mine/sitagliptine, a montré que 22 % cas sur cinq, l’hypoglycémie sévère est des patients du premier groupe avaient la cause de l’hospitalisation des patients présenté au moins un épisode hypodiabétiques de type 2 âgés. Les hypogly- glycémique contre 7% seulement pour cémies, qu’elles soient sévères ou modé- ceux du deuxième groupe. Un bénéfice rées, restent donc un problème clinique qui s’apprécie également au niveau du

cules classiquement les plus utilisées, les glitazones qui ne sont plus autorisées en France ni au Maroc et l’acarbose, peu prescrit. Les inhibiteurs de l’enzyme DDP4 (Dipeptidyl Peptidase 4), disponibles sous forme orale, et les agonistes du récepteur GLP-1, qui sont chers et proposés uniquement sous forme injectable, sont des molécules de découverte plus récente.


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poids avec un gain d’1 à 2 kg pour les patients traités par sulfamide et une perte de 500 g pour les patients traités par inhibiteur DDP4.

Professeur Freddy PENFORNIS, chef du service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition au CHU de Besançon.

IRC et inhibiteurs de l’enzyme DDP4 Les inhibiteurs DDP4 ont également été testés sur les patients diabétiques atteints d’insuffisance rénale chronique, population particulièrement sujette aux hypoglycémies. Aucune différence en termes d’événements indésirables, d’événements indésirables graves ou de détérioration de la fonction rénale n’a été enregistrée. En revanche, ces patients ont subi moins d’hypoglycémies. « En comparant les inhibiteurs DDP4 avec les sulfamides, un grand nombre d’avantages apparaissent pour cette première classe : une eff icacité sur le taux d’hémoglobine glyquée, similaire à celle des sulfamides, une neutralité pondérale, au minimum, et l’absence d’hypoglycémie. Autre avantage, avec la sitagliptine, le médecin n’a pas à prévenir son patient des effets secondaires, qui ne sont pas différents de ceux d’un placebo », a souligné le professeur Penfornis.

Evaluation du risque cardiovasculaire Toujours lors du congrès de l’EASD, un symposium a été consacré aux directives de la FDA (Food and Drug Administration). Depuis 2008, cette administration a émis des recommandations spécifiques concernant les médicaments antidiabétiques en développement. Elle exige notamment un enregistrement extrêmement précis des événements cardiovasculaires majeurs, afin de pouvoir mesurer le risque cardiovasculaire et estimer la nécessité d’effectuer des essais cliniques supplémentaires ou des essais post-marketing. Faisant référence à plusieurs études, dont une méta-analyse du professeur Philip Home (non publiée) sur les évènements cardiovasculaires des études

de phase II et III avec les inhibiteurs de la FDA, et le risque cardiovasculaire la DDP 4, le Pr Penfornis a assuré que dû à certains sulfamides est à ce jour « l’utilisation des inhibiteurs DDP 4 dans sujet à controverse. Le spécialiste a toutes ces études de phase 2 et 3 est asso- d’ailleurs mis en garde, « si un médeciée à une diminution de 32 % des risques cin doit traiter son patient diabétique de d’événements cardiovasculaires majeurs. type 2 par sulfamides hypoglycémiants, Toutefois, il ne s’agit que d’études obser- il est important de considérer les risques vationnelles, et seules cardiovasculaires de ces les études post-markemolécules avant de faire ting d’intervention de son choix ». En France, morbi-mortalité, actuelEn tout état de cause, lement en cours, per« actuellement, en la molécule mettront d’aff irmer ces France, lorsque la metprescrite en résultats. Dans tous les formine ne suff it pas, bithérapie est un cas, il n’y a pas d’alerte. » la molécule prescrite en inhibiteur DDP Contrairement aux bithérapie est un inhi4 dans 80 % des biteur DDP 4 dans 60 inhibiteurs DDP 4 et cas. à 80 % des cas, d ’après aux antagonistes GLPles études observation1, les molécules plus nelles », a souligné le anciennes, en particulier les sulfamides hypoglycémiants, professeur. Elle s’impose comme la n’ont pas été soumises au contrôle de molécule de bithérapie.

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GLOSSAIRE

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ANTIBACTERIENS LOCAUX CYCLINES Ces antibiotiques locaux sont actifs sur un grand nombre d’espèces bactériennes dont le staphylocoque. Indiqués dans le traitement des infections primitives staphylococciques, les infections secondaires, les gîtes microbiens responsables d’infections à rechute ou dans les cas de surinfections des brûlures et des plaies superficielles. Présentation / PPM (en dirhams) DESIGNATION

LABORATOIRES

DCI

POUDRE POUR APPLICATION LOCALE/TUBE 25 G

PDE 3% TUBE 15G

AUREOMYCINE 3%

PROMOPHARM

CHLORTETRACYCLINE CHLORH.

9,30

AUREOMYCINE 3%

POLYMEDIC

CHLORTETRACYCLINE CHLORH.

9,30

CHLORTETRACYCLINE

LAPROPHAN

CHLORTETRACYCLINE CHLORH.

8,40

SULFAMIDES Cet antiseptique bactériostatique est utilisé pour le traitement des infections primitives (anthrax, furonculose, sycosis, pustules superficielles à staphylocoques…) et secondaires impétiginisation et ulcère de jambe. DESIGNATION FLAMMAZINE

LABORATOIRES POLYMEDIC

DCI

Présentation / PPM (en dirhams) TUBE 50g

SULFADIAZINE ARGENTIQUE

66,8

ACIDE FUSIDIQUE Actif sur les bactéries Gram positif et les Cocci Gram négatif, il est surtout utilisé contre les infections staphylococciques, cutanées et streptococciques, pour la désinfection des gîtes microbiens cutanéo-muqueux chez les porteurs sains de staphylocoques et suite à une staphylococcie. DESIGNATION FUCIDINE

LABORATOIRES POLYMEDIC

DCI ACIDE FUSIDIQUE

Présentation / PPM (en dirhams) CREME 2% TUBE 15G

PDE 2% TUBE 15G

39,70

39,70

MUPIROCINE Actif sur les germes responsables de la plupart des infections cutanées, cet antibiotique à large spectre et à usage local est destiné au traitement de celles-ci (impetigo, furonculose et folliculite). Il agit aussi sur des germes pathogènes à Gram négatif tels qu’Escherichia coli et Haemophilus influenzae. DESIGNATION BACTROBAN

LABORATOIRES GSK

DCI MUPIROCINE

Présentation / PPM (en dirhams) PDE 2% TUBE 15G 59,75

Afin d’éviter de publier des informations erronées, les produits des laboratoires n’ayant pas répondu à notre demande ne figurent pas dans cette liste.


GLOSSAIRE 10 mg 20 mg

Oméprazole

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DOSSIER

DOSSIER

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TRAITEMENT DE LA DOULEUR ET SOINS PALLIATIFS

UN DROIT HUMAIN POUR TOUS LE RAPPORT 2011 DE L’OBSERVATOIRE NATIONAL DE LA FIN DE VIE A ÉTÉ REMIS LE 14 FÉVRIER 2012 AU PREMIER MINISTRE FRANÇOIS FILLON PAR SON PRÉSIDENT LE PR RÉGIS AUBRY. CE RAPPORT FAIT LE POINT SUR LES DÉBATS ET LES AVANCÉES DE LA RECHERCHE EN MATIÈRE DE FIN DE VIE. IL REVIENT ÉGALEMENT SUR L’AVANCEMENT DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DES SOINS PALLIATIFS 2008-2012. NOUS SOMMES ENTRÉS AU 21E SIÈCLE ET, MALGRÉ LES PROGRÈS TECHNOLOGIQUES ET LES AVANCÉS REMARQUABLES DE LA MÉDECINE, PARMI LES GRANDES FAILLES DONT SOUFFRE NOTRE SYSTÈME DE SANTÉ AU MAROC ACTUELLEMENT FIGURENT L’ABSENCE DE PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR ET LE DÉVELOPPEMENT DES SOINS PALLIATIFS. POURTANT, LE PLAN NATIONAL DE PRÉVENTION ET DE TRAITEMENT DES CANCERS INITIÉ RÉCEMMENT PAR L’ASSOCIATION LALLA SALMA DE LUTTE CONTRE LE CANCER EST UNE OCCASION IDÉALE POUR L’INITIER PUISQUE 13 MESURES DE CE PLAN Y SONT CONSACRÉES. IL EXISTE, AUJOURD’HUI, DES MOYENS QUI PERMETTENT DE SOULAGER EFFICACEMENT LA SOUFFRANCE DES PATIENTS QUELQUE SOIT LE STADE DE LA MALADIE ET DE LA DOULEUR ASSOCIÉE, AIGUE OU CHRONIQUE. MALHEUREUSEMENT, LES SOINS PALLIATIFS, QUI ENGLOBENT LA PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR, N’OCCUPENT PAS TOUJOURS LA PLACE QU’ILS MÉRITENT DANS LES POLITIQUES DE SANTÉ.


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U O N

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TRAITEMENT DE LA DOULEUR ET SOINS PALLIATIFS UN DROIT HUMAIN POUR TOUS Avec la collaboration du Pr Mati NEJMI, Chef de service de réanimation de l’Institut National d’Oncologie de Rabat et président de la Société marocaine de soins palliatifs et de traitement de la douleur.

soins habituels, qu’il s’agisse du domicile, des établissements d’hébergement ou des établissements de santé.

T

oute personne a droit à la meilleure qualité de vie possible jusqu’à la mort, même lorsqu’elle est atteinte d’une maladie grave évolutive, mettant en jeu le pronostic vital, en phase avancée ou terminale, et que la médecine curative est face à ses limites. Il ne s’agit pas ici de précipiter ou de retarder la mort, mais tout simplement d’offrir au patient une prise en charge active destinée à soulager ses douleurs et ses souffrances, qu’elles soient physiques, psychologiques, morales ou spirituelles. Pour Cicely Saunders, médecin et instigatrice dès les années soixante des soins palliatifs modernes, « à ce stade de la maladie, une analyse des antécédents médicaux, une définition précise des symptômes actuels, un examen complet et bien mené, des examens complémentaires appropriés restent indispensables. Il ne s’agit plus comme avant de diagnostiquer la nature de la maladie, mais plutôt de trouver l’origine des symptômes d’un mal désormais incurable… La souffrance terminale doit être abordée comme une maladie en soi, susceptible de répondre à un traitement rationnel ». La démarche de soins palliatifs s’inscrit dans ce contexte. Les malades doivent pouvoir être pris en charge dans leurs lieux de vie ou de

cancéreux et l’amélioration de l’accès aux soins permettent désormais d’espérer de meilleurs pronostics. Le plan national de prévention et de contrôle du cancer 2010-2019 prévoit d’ailleurs Un besoin humanitaire la prise en charge des soins palliatifs urgent en réseau. De plus, un premier centre Il n’est certes pas évident de national d’évaluation de soins palliaconcevoir une démarche de soins tifs et de traitement de la douleur a vu palliatifs dans des pays où l’en- le jour à Rabat en 2005. L’unité d’hossemble de la populapitalisation de soins paltion n’accède pas encore liatifs n’est pas encore aux soins de santé de fonctionnelle, mais le base. Pourtant, l’Orgacentre accueille entre nisation mondiale de 30 et 50 patients chaque La souffrance la santé déclare dans jour pour des consulterminale doit son aide-mémoire sur tations douleur, et 290 être abordée le cancer n° 297 (février médecins y ont déjà été comme une 2012) que « les soins formés. Toutefois, les maladie en soi, palliatifs sont un besoin besoins sont encore loin susceptible humanitaire urgent pard’être satisfaits. D’autout dans le monde pour tant que les soins palde répondre à les personnes atteintes de liatifs ne s’adressent pas un traitement cancer ou d’autres malaseulement aux patients rationnel. dies chroniques moratteints de cancers, telles, et particulièrement même s’ils sont parmi nécessaires là où existe les plus nombreux à en une forte proportion de malades à un bénéficier. Ils concernent de nomstade avancé pour lesquels les chances de breuses autres pathologies telles que le guérison sont très minces ». Ce qui est sida, les maladies neurologiques dégéle cas dans les pays où il est difficile nératives… d’avoir accès à des soins appropriés, qui plus est, en temps utile. Un sonLa douleur, une place centrale dage, réalisé voilà près de dix ans, par le professeur Nejmi et son équipe du Le traitement de la douleur occupe département Anesthésie-douleur et une place centrale dans les soins soins palliatifs à l’Institut national palliatifs. Lorsque Cicely Saunders d’oncologie à Rabat sur un échantillon a créé, en 1967, le St Christopher’s de 165 patients cancéreux, a montré Hospice en Angleterre, destiné à que 90 à 95 % de ces patients avaient prendre en charge les patients en eu recours aux soins à un stade avancé phase terminale de cancers, elle a de la maladie et que nombre d’entre également élaboré des protocoles eux arrêtaient le traitement après la antalgiques et ouvert la voie à l’admipremière séance de chimiothérapie nistration de la morphine par voie en raison de la souffrance induite et orale. Aujourd’hui, grâce aux nomde l’absence d’accompagnement. Les breuses avancées de la recherche efforts menés par le Royaume dans le fondamentale, les connaissances sur cadre de la prise en charge des patients les mécanismes de la douleur ont


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DOSSIER

TRAITEMENT DE LA DOULEUR ET SOINS PALLIATIFS UN DROIT HUMAIN POUR TOUS

progressé, permettant ainsi une prise en charge différenciée selon l’origine de la douleur et permettant d’atténuer considérablement la souffrance des patients. Les recommandations concernant la prise en charge de la douleur (OMS et Haute Autorité de la Santé – HAS France) portent sur une évaluation préalable des causes de la douleur, de ses mécanismes, de sa topographie, de son intensité et de son retentissement sur le quotidien du patient, sachant qu’une prise en charge préventive est toujours bénéfique. L’analyse du compte-rendu des antécédents, une bonne connaissance de la pathologie et l’examen du patient aideront à déterminer la cause de la douleur et à identifier le mécanisme mis en jeu. Dans la grande majorité des cas, les douleurs sont d’origines nociceptives (elles représentent environ 70 % des douleurs cancéreuses). Ce type de douleur, qui correspond à l’activation des neurones primaires afférents, les nocicepteurs, par des stimuli thermiques, chimiques, mécaniques ou inflammatoires, présente une topographie viscérale, artérielle, ostéo-articulaire ou musculaire. La douleur neuropathique relève d’une lésion nerveuse partielle ou totale, responsable d’un dysfonctionnement du système nerveux périphérique ou central (20 % des douleurs cancéreuses seraient liées à ce mécanisme). Cependant, certaines maladies comme le cancer peuvent provoquer des douleurs qualifiées de mixtes, associant des lésions inflammatoires ou tumorales et l’envahissement du système nerveux. Enfin, certaines douleurs, dites psychogènes, sont définies par l’Association internationale de la douleur comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à des lésions tissulaires potentielles ou simplement décrites en ces termes ».

MANIFESTE DES SOINS PALLIATIFS Signé pour le Maroc par la Société Marocaine des Soins Palliatifs et de Traitement de la Douleur et Douleurs Sans Frontières au Maroc : Président et Directeur de Programme de Recherche, le Pr Mati Nejmi.

« Nous lançons un appel solennel pour la reconnaissance du droit à l’accès aux soins palliatifs pour tous ceux dont l’état le nécessite et dans tous les pays du monde. L’accompagnement des personnes jusqu’au terme de leur vie est un des fondements de notre civilisation et exprime les valeurs profondes d’une société. C’est pourquoi le développement des soins palliatifs ne peut se faire sans une volonté politique, venant à l’appui d’une implication personnelle, sociale et citoyenne. Trop de personnes malades, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, meurent dans des conditions souvent dramatiques et parfois même insupportables. Mais dans certains pays, en particulier les plus pauvres, l’accès aux soins palliatifs est quasi impossible, car ces derniers sont inexistants ou notoirement insuffisants et, de toute façon, à la charge totale des personnes malades et de leurs proches. Ainsi, nous invitons les responsables politiques à prendre position pour inscrire de façon durable les soins palliatifs et l’accompagnement dans les politiques de santé. Ils doivent s’engager dans la réalisation d’un état des lieux sur les conditions de fin de vie dans leur pays et travailler en partenariat avec les professionnels de santé et les associations pour élaborer les réponses les mieux adaptées. Ils sont tenus d’améliorer l’accès aux soins palliatifs afin que les personnes qui en dépendent ne soient pas abandonnées, mais accompagnées

avec respect et soulagées avec compétence. Nous incitons la société civile et les acteurs de santé à interpeller leurs gouvernements et leurs élus dans ce sens. Nous rappelons ici que nous voulons soutenir les éléments clés d’une politique nationale de développement des soins palliatifs, partout dans le monde : ■ Informer et sensibiliser le grand public aux soins palliatifs, ■ Diffuser la culture et la démarche palliative, ■ Définir et répartir équitablement les moyens humains et matériels nécessaires en cherchant à couvrir l’intégralité du territoire national, ■ Créer des lieux d’accueil et des structures de soins palliatifs spécifiques, ■ Favoriser le maintien et les soins à domicile, ■ Sécuriser l’approvisionnement en médicaments de première nécessité, ■ Autoriser, dépénaliser, faciliter et sécuriser l’accès aux opioïdes, ■ Former les professionnels et les équipes ressources et garantir la formation continue des intervenants, ■ Financer les programmes de recherche pour enrichir les connaissances dans le domaine des soins palliatifs et améliorer ainsi les pratiques de soins, ■ Encourager la solidarité par la démarche d’accompagnement bénévole.


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TRAITEMENT DE LA DOULEUR ET SOINS PALLIATIFS UN DROIT HUMAIN POUR TOUS Evaluer l’intensité de la douleur Pour évaluer et apprécier la juste intensité de la douleur, l’interrogatoire et l’examen clinique sont précieux. Ils seront complétés par l’utilisation d’un instrument d’aide à l’évaluation en fonction de l’état du patient (l’impossibilité de communiquer, par exemple). L’échelle numérique permet au patient de quantifier sa douleur en lui attribuant une note allant de 0 à 10. Le zéro correspond à « pas de douleur – pas mal du tout » et le dix à « douleur très forte – douleur maximale imaginable ». L’échelle visuelle analogique (EVA) comprend un point de départ et un point d’arrivée. À l’aide d’un curseur, le patient donne une mesure de l’intensité de sa douleur qui sera lue au verso par le soignant. Les postures, les gémissements, les mimiques, les limitations de mouvements… sont des indicateurs pour le soignant qui se trouve face à un malade qui ne communique pas. Le protocole de traitement de la douleur la plus fréquente, la douleur nociceptive, tient compte des paliers de l’OMS, repris par la HAS dans ses « modalités de prise en charge de l’adulte nécessitant des soins palliatifs » (voir encadré Stratégie thérapeutique en fonction des paliers, page suivante). Les opioïdes inscrits au palier 2 permettent de soulager des douleurs nociceptives modérées en première intention ou lorsque l’administration de l’antalgique prévu au palier 1 ne soulage pas ou pas suffisamment. Les opioïdes du palier 3 peuvent être administrés d’emblée en cas de douleur nociceptive intense persistante ou lorsque la stratégie thérapeutique proposée au palier 2 n’a pas permis de soulager le patient. Des mesures coantalgiques pourront être envisagées, là encore en fonction du patient, de sa douleur et de la localisation de cette dernière. Ces mesures sont plus particulièrement préconisées par la HAS en cas de douleurs viscérales par envahissement tumoral, de coliques abdominales

liées à une occlusion, de céphalées par hypertension intracrânienne, de douleurs osseuses et de douleurs liées à une infection. Pour l’administration de ces traitements, il est par ailleurs conseillé de privilégier la voie orale et de respecter des horaires fixes. Chaque traitement est individualisé et réévalué régulièrement en commençant par des petites doses qui seront augmentées en fonction de la douleur, de manière à administrer la plus petite dose de médicament efficace pour générer le moins possible d’effets iatrogènes. Par ailleurs, il est important d’être à l’écoute du patient et de lui fournir, de manière simple et claire, des explications sur la stratégie thérapeutique proposée. Certains patients, et même des médecins, expriment en effet des craintes à propos de l’utilisation de la morphine. Par ailleurs, la prise en charge des douleurs neuropathiques, qui répondent rarement aux traitements anti-inflammatoires ou antalgiques, peut dérouter un patient car elle privilégie la voie des antidépresseurs et/ou des anti-épileptiques.

Le concept de « Total Pain » « Douleur Totale » Cependant, il serait erroné de considérer la douleur à partir de ses seules manifestations physiques. Soulager la douleur physique participe au soulagement de la souffrance, mais la souffrance est multiple. Le concept de « Total Pain » ou « douleur totale », développé par Cicely Saunders, considère à la fois la douleur physique, les souffrances psychologiques, sociales et spirituelles des malades en fin de vie. Ce qui implique que la douleur est une expérience globale qui nécessite une approche pluridisciplinaire. La prise en charge, en soins palliatifs, associe donc plusieurs intervenants. Médecins, psychologues, infirmières, aides-soignants, masseurskinésithérapeutes, assistante sociale, représentant de culte, bénévoles… chacun a un rôle à jouer pour assurer une continuité de la prise en charge aussi

bien thérapeutique, matérielle, psychologique que spirituelle. La famille et les proches du patient se situent également au centre des soins palliatifs. Acteurs impliqués, participant au soulagement du patient, ils sont également affectés, éprouvés par la souffrance, et parfois épuisés. Le rôle de l’équipe médicale et paramédicale consiste alors à leur offrir une écoute active et attentive, dans une démarche collaborative et, dans la mesure du possible, de répondre à l’ensemble de leurs interrogations. Pour l’heure, en attendant la mise en place d’un programme national de soins palliatifs, au Maroc et dans de nombreux autres pays, les sociétés savantes de quinze pays francophones (dont le Maroc), réunies à l’occasion du 1er congrès international francophone des soins palliatifs en juin 2011, ont élaboré un manifeste pour le développement des soins palliatifs (voir encadré). Elles interpellent les responsables politiques à prendre position pour inscrire de façon durable les soins palliatifs et l’accompagnement dans les politiques de santé. Le plus vite sera le mieux. « Nous demandons aux gouvernements de tous les pays d’organiser un enseignement des traitements de la douleur, de veiller à ce que leurs législations respectives contrôlant l’usage des opiacés n’empêchent pas les malades d’en bénéficier lorsqu’ils en ont besoin, d’adhérer au réseau de diffusion des connaissances concernant la douleur et son traitement, de diffuser les directives de l’OMS à ce sujet, de favoriser la diffusion dans les médias de l’information nécessaire afin que les malades et leurs familles puissent prendre conscience du fait que la douleur n’est pas inévitable et qu’elle est presque toujours maîtrisable. » OMS


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TRAITEMENT DE LA DOULEUR ET SOINS PALLIATIFS UN DROIT HUMAIN POUR TOUS

STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE EN FONCTION DES PALIERS (Source OMS - Prise en charge des symptômes et soins de fin de vie – avril 2008 avec des précisions apportées par le Pr Nejmi Mati)

1er palier : Non opiacés (acide acétylsalicylique, paracétamol ou ibuprofène) ; 2e palier : Opiacés pour les douleurs légères à modérées (codéine) + non-opiacé (aspirine paracétamol* ou ibuprofène) ; 3e palier : Opiacés pour les douleurs modérées à sévères (morphine) + non-opiacés (aspirine paracétamol* ou ibuprofène). Analgésiques

Dose initiale chez l’adulte

Limites thérapeutiques

Effets secondaires/ Avertissements

Non opiacés

Paracétamol (également pour les fièvres peu élevées)

Palier 1 Aspirine (acide acétylsalicylique)

(aussi anti-inflammatoire et contre les fièvres peu élevées)

Ibuprofène (également antiinflammatoire, contre les fièvres peu élevées et les douleurs osseuses)

2 comprimés de 500 mg toutes les 6 à 8 heures (sauter la dose le soir ou donner un autre analgésique pour limiter le total à 8 comprimés au maximum)

600 mg (2 comprimés 300 mg) toutes les 4 heures

Parfois 1 comprimé seulement pour les personnes âgées ou très malades, Ne pas dépasser huit comprimés de ou si combiné avec un opiacé. Une 500 mg par 24 heures (peut avoir une dose toutes les 8 heures peut suffire grave toxicité hépatique au-delà) pour les douleurs légères.

Utilisé si métastases osseuses en dehors des contre- indications

400 mg toutes les 6 à 8 heures

Éviter d’utiliser en cas de troubles gastriques. Arrêter en cas de douleurs épigastriques, d’indigestion, de selles noires, de pétéchies ou de saignements. Ne pas donner aux enfants de moins de 12 ans. Évitez en cas de saignements.

Max. 8 comprimés par jour

Opiacés pour les douleurs légères à modérées (donner en plus de l’aspirine ou du paracétamol si besoin)

Codéine (en son absence, envisager d’alterner aspirine et paracétamol*).

30 mg toutes les 6 heures

Palier 2

Tramadol (seul ou associé au paracétamol)

50 à 100 mg à J1 puis augmenter de 50 mg chaque jour pour atteindre 200 - 300mg

30-60 mg toutes les 6 à 8 heures. Dose journalière maximum pour la douleur 180-240 mg, du fait de constipation Ne jamais dépasser 6 cp/jour – passer à la morphine si pas efficace

Ne jamais dépasser 400 mg/jour

Donnez un laxatif pour éviter la constipation, sauf en cas de diarrhées Coût

Nausées, Vomissements Somnolence

Opiacés pour les douleurs sévères à modérées Morphine par voie orale Morphine à Libération Immédiate Palier 3 (MLI) Morphine à Libération Prolongée (MLP)

0,5 à 1 mg/kg/jour

Selon les besoins et la respiration du patient Il n’y a PAS de dose Limite sauf si apparition d’effets secondaires

Attention : Ne donner qu’un médicament du groupe opiacé et du groupe non opiacé à la fois :*

Donner un laxatif pour éviter la constipation, sauf en cas de diarrhées


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INTERVIEW INSTITUTIONNEL « LA SANTÉ N’EST PAS SEULEMENT UNE AFFAIRE DE MÉDECINS ET DE MINISTÈRE, TOUT LE MONDE DOIT ÊTRE IMPLIQUÉ. » DR HOUCINE MAAOUNI, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ ROYALE MAROCAINE DE GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE ET MÉDECIN CHEF DE LA MATERNITÉ SOUISSI, À RABAT.


Houcine

INTERVIEW

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MAAOUNI PRÉSIDENT DEE LLAA SOCIÉTÉ SOCIÉTÉ ROYALE ROYALE M MAROCAINE AROCAINE DDEE GGYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE YNÉCOLOGIEE ET MÉDECIN CHEF DE LA MATERNITÉ SOUISSI, À RABAT, LE DR HOUCINE MAAOUNI ATTACHE UNE GRANDE IMPORTANCE À LA COLLABORATION ET AU PARTAGE D’EXPÉRIENCE ENTRE SOCIÉTÉS SAVANTES ISSUES D’AUTRES PAYS. IL MILITE POUR QUE LES FILLES ET LES FEMMES MAROCAINES PUISSENT ACCÉDER AUX MÊMES TRAITEMENTS QUE TOUTES LES AUTRES FEMMES, ET INSISTE SUR LA NÉCESSITÉ DE MENER DES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION ET D’INFORMATION DANS LE CADRE DE LA PRÉVENTION ET DU DÉPISTAGE PRÉCOCE DE CERTAINES PATHOLOGIES. Doctinews. Quelles sont les principales missions de la Société Royale Marocaine de Gynécologie-Obstétrique (SRMGO) ? Dr Houcine Maaouni. La création de la Société Royale Marocaine de Gynécologie Obstétrique date d’avant 1968. Au fil des années, elle est devenue l’une des plus grandes sociétés savantes dans son domaine et a étendu le champ de ses actions à l’ensemble de la gynécologie, à savoir la prévention, la participation à la mise en place de programmes de santé publique, les pathologies gynécologiques, obstétricales… Aujourd’hui, ses recommandations sont prises en considération par les pouvoirs publics dans le cadre de l’amélioration de la santé de la femme et de l’enfant. Par exemple, lors de la mise en place de la stratégie 2008/2012 « pour une maternité sans risque », nous avons recommandé l’introduction des prostaglandines pour lutter contre l’hémorragie de délivrance. Depuis, la mortalité par hémorragie a été réduite de près de 50 %. Nous recommandons aujourd’hui l’introduction de la vaccination contre le cancer du col de l’utérus, vaccin qui devrait bientôt être introduit dans le

calendrier vaccinal (programme national d’immunisation). Nous avons également été sollicités pour participer à la mise en place de protocoles thérapeutiques liés aux cancers (sein, col de l’utérus et bientôt ovaires) dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire (AMO), un élément important et nouveau au Maroc car, jusque-là, les médecins n’y étaient pas associés. La SRMGO organise chaque année un congrès national. Comment choisissezvous les thèmes abordés ? La société organise chaque année un congrès autour de thèmes qui intéressent l’ensemble de la profession. Elle permet ainsi aux praticiens qui n’ont pas l’opportunité de se déplacer à l’étranger d’accéder à une formation médicale continue et efficiente dispensée par des sommités issues du monde entier (Europe, Canada, Etats-Unis, Maghreb). Nous travaillons également en collaboration très étroite avec le Collège national de gynécologues obstétriciens français (CNGOF) et nous partageons nos expériences respectives au niveau des trois pays maghrébins dans le cadre de la Fédéra-

tion maghrébine de gynécologie obstétrique (FEMGO) créée en 1997. Il est d’ailleurs de coutume d’organiser, à titre rotatoire, un congrès maghrébin annuel autour de thèmes de santé publique qui intéressent les trois pays afin d’édicter des recommandations et de les soumettre aux pouvoirs publics. La SRMGO, que j’ai l’honneur de présider, fait par ailleurs partie de la FIGO (the International Federation of Gynecology and Obstetrics) qui encadre l’ensemble des sociétés de gynécologie. Nous organisons régulièrement des ateliers de travail, en partenariat avec la FIGO et la FEMGO. La SMRGO est donc très présente sur le terrain de la formation médicale continue. Que pensez-vous de l’implication de l’Etat dans ce domaine ? Nous sommes une société savante et, à ce titre, il est de notre devoir de participer à la formation médicale continue des gynécologues obstétriciens. Je tiens d’ailleurs à remercier les laboratoires pharmaceutiques qui nous soutiennent dans notre action car nous ne recevons aucune aide financière. Il est temps,


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INTERVIEW INSTITUTIONNEL

à ce propos, que les pouvoirs publics légifèrent et instituent une formation médicale pour l’ensemble des médecins, quelle que soit la spécialité. La Société marocaine des sciences médicales (SMSM), qui oeuvre dans ce sens, a développé un programme riche. La demande est importante. Chaque année, par exemple, nous accueillons environ 600 gynécologues lors de notre congrès. C’est dire l’intérêt accordé et le besoin de formation manifesté par les praticiens. La participation aux symposiums, ateliers de formation... déployés tout au long de l’année est tout aussi significative.

par an, dont quelque 3 500 césariennes. Nous recevons parfois des patientes dans des états critiques. que nous ne connaissons pas et qui nous sont référées au dernier moment. Le travail est colossal. Nous espérons qu’avec l’avènement de nouveaux hôpitaux dans la région les problèmes seront résolus. Je pars du principe qu’il faut servir bien et partout, et la régionalisation est un élément clé pour y parvenir. Il faut également que tout le monde s’implique davantage. Chacun doit être responsable.

Quand vous dîtes tout le monde, de qui s’agit-il plus précisément ? La santé n’est pas seulement une afQuel est l’état actuel du secteur de la faire de médecins et de ministère, tout gynécologie au Maroc ? le monde doit être impliqué. J’avais Le Maroc connaît un déficit en res- milité pour qu’il y ait une charte entre sources humaines. Les praticiens du sec- le ministère de tutelle et toutes les colteur privé exercent essentiellement dans lectivités locales, les municipalités et les grandes villes comme Casablanca, les autres départements ministériels Rabat, Fès, Meknès, Marrakech. Dans ainsi que les ONG. La réduction de la le secteur public, il existe mortalité maternelle un système de zoning implique la sensibiliqui oblige à une répartisation. Elle nécessite aussi la réduction de la tion plus large, mais elle pauvreté. Victor Hugo est encore insuffisante. disait « Le vrai secours La régionalisation est JE PARS DU un élément important aux misérables est l’aboPRINCIPE QU’IL de la politique de santé. lition de la misère. » FAUT SERVIR BIEN La création d’hôpitaux La généralisation du ET PARTOUT, ET LA régionaux pourrait aider Ramed pourrait être RÉGIONALISATION à résoudre le problème une solution, notamEST UN ÉLÉMENT de l’accueil des patientes ment pour la populacar les cinq centres hostion rurale. Cependant, CLÉ POUR Y pitaliers du Royaume ne il faut informer cette PARVENIR. population, les médepeuvent pas répondre aux cins, les dirigeants des besoins d’un pays aussi hôpitaux. Il s’agit d’un vaste que le Maroc. Il faudrait, par exemple, créer des centres régime important qui a mis du temps à régionaux de néo-natalité avec des anes- émerger, mais je constate que nombre thésistes réanimateurs pour prendre de personnes ne sont pas informées. en charge les nouveau-nés le plus rapi- Qui est concerné, quelle est la procédement possible et dans les meilleures dure à suivre, comment en bénéficier, à conditions. Il faut également poursuivre quoi cela ouvre-t-il droit, à qui s’adresle déploiement du SAMU obstétrical, ser… il faut élaborer des supports d’inun SAMU doté d’ambulances équipées, formation et de vulgarisation au niveau car la gynécologie, qui regroupe un en- de la population. Par ailleurs, en plus, semble de spécialités, englobe la réani- il faut des routes, de l’eau potable, de mation, la prise en charge des nouveau- l’électricité… Il faut éduquer, implinés… La maternité Souissi, où j’exerce, quer le ministère de l’Education natioréalise près de 16 000 accouchements nale, les parlementaires, le ministère de

l’Intérieur… Les difficultés existent, mais au Maroc, des chantiers sont ouverts depuis une dizaine d’années et la lueur commence à jaillir de tous les côtés. Nous devons poursuivre dans ce sens et inculquer, à chacun, le sens de la responsabilité. Nous avons des droits, mais aussi des devoirs. À votre avis, comment résoudre le problème des consultations tardives et encourager le dépistage ? La réalité est là et pas seulement dans le domaine de la gynécologie. Nous accueillons des patientes qui présentent des pathologies gynécologiques méconnues et à un stade avancé (masses pelviennes, pathologies sénologiques). Au niveau de la maternité Souissi, par exemple, l’association Lalla Salma de lutte contre le cancer et le ministère de tutelle ainsi que la direction du Centre hospitalier Ibn Sina et la direction de la maternité ont été les initiateurs, en 2006, de la création d’un centre de dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus. Des boxes de consultations existent au niveau de ce centre avec deux unités : l’unité dédiée au dépistage et au diagnostic précoce du cancer du sein, et l’autre dédiée au dépistage du cancer du col (le choix s’est porté sur la méthode IVA, méthode de dépistage peu coûteuse et qui donne d’excellents résultats). Pour les cas suspects, leur prise en charge par les colposcopistes a lieu sur place. Ce centre a été dupliqué dans plusieurs villes du Royaume (il en existe cinq pour l’instant). Par ailleurs, nous espérons que le vaccin anti HPV 16 et 18 soit introduit dans le programme national d’immunisation afin que toutes les filles et les femmes marocaines en profitent. Cependant, il faudrait sensibiliser les médecins généralistes, les pédiatres, les gynécologues, les filles et les parents sur cette infection sexuellement transmissible car la sensibilisation est fondamentale. La prise en charge de la ménopause se heurte-t-elle aux mêmes contraintes ? Il existe un traitement hormonal, à base d’oestrogènes très proches des


follitropine alfa -FORMES et PRESENTATIONS. Poudre (blanche) et solvant (solution incolore limpide) pour solution injectable SC. En monodose : A75 UI (5,5 μg) : Flacon de poudre + seringue préremplie de 1 ml de solvant, boîtes de 1 et de 5. En multidose : A 450 UI/0,75 ml (33 μg/0,75 ml) : Flacon de poudre + seringue préremplie de 1 ml de solvant + 6 seringues jetables graduées en unités de FSH pour l’administration. A 1050 UI/1,75 ml (77 μg/1,75 ml) : Flacon de poudre + seringue préremplie de 2 ml de solvant + 15 seringues jetables graduées en unités de FSH pour l’administration. A 300 UI/0,5 ml (22 μg/0,5 ml) : Stylo prérempli + 5 aiguilles à utiliser avec le stylo pour l’administration. AA 450 UI/0,75 ml (33 μg/0,75 ml) : Stylo prérempli + 7 aiguilles à utiliser avec le stylo pour l’administration. A 900 UI/1,5 ml (66 μg/1,5 ml) : Stylo prérempli + 14 aiguilles à utiliser avec le stylo pour l’administration. –COMPOSITION Poudre et solvant pour solution injectable : Poudre / Follitropine alfa (DCI) ou Hormone folliculo-stimulante humaine recombinante (FSh) à 75 UI, 450 UI et 1050 UI. Solution injectable : Follitropine alfa (DCI) ou Hormone folliculo-stimulante humaine recombinante (FSh) à 300 UI, 450 UI et 900 UI. -LISTE DES EXCIPIENTS-Excipients communs :-Saccharose, phosphate monosodique monohydraté, phosphate disodique dihydraté, acide phosphorique (concentré), hydroxyde de sodium. Solvant : eau ppi. -Excipients propres à chaque présentation :-Flacon 75 UI : méthionine, olysorbate 20.-Flacon 450 et 1050 UI : Solvant : alcool benzylique.-Stylo : méthionine, poloxamère 188, métacrésol.-INDICATIONS-Anovulation (y compris les SOPK chez les femmes n’ayant pas répondu au traitement par citrate de clomifène). -Stimulation de la croissance folliculaire multiple chez les femmes entreprenant une superovulation dans le cadre des techniques d’assistance médicale à la procréation. -Gonal-f, en association avec une préparation d’hormone lutéinisante (LH), est recommandé pour stimuler le développement folliculaire chez les femmes qui présentent un déficit sévère en LH et en FSH. -Stimulation de la spermatogenèse chez les hommes atteints d’hypogonadisme hypogonadotrophique, congénital ou acquis, en association avec la choriogonadotrophine humaine (hCG).-POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION-Gonal-f s’administre par voie sous-cutanée.-Les doses recommandées, les schémas thérapeutiques et la surveillance du traitement pour Gonal-f correspondent à celles utilisées avec la FSH urinaire. Les présentations monodose ou multidose de Gonal-f présentent la même bioéquivalence. -Patientes anovulatoires (y compris SOPK) dans le cadre d’une stimulation mono-ovulante : Gonal-f peut être prescrit en injection quotidienne. Le traitement devra être adapté à la réponse individuelle de chaque patiente, déterminée en mesurant la taille du follicule par échographie et/ou la sécrétion œstrogénique. Un traitement standard commence avec 75 à 150 UI de FSH par jour. Si une patiente n’a pas de réponse adéquate après 4 semaines de traitement, ce cycle devra être abandonné et la patiente recommencera un traitement avec une dose de départ plus élevée que dans le cycle abandonné.-Patientes entreprenant une stimulation ovarienne en vue d’obtenir une croissance folliculaire multiple avant une fécondation in vitro ou d’autres techniques d’assistance médicale à la procréation : Le schéma thérapeutique destiné à provoquer une superovulation comprend l’administration de 150 à 225 UI de Gonal-f par jour, en commençant le 2e ou 3e jour du cycle. Le traitement sera poursuivi jusqu’à l’obtention d’une croissance folliculaire adéquate (déterminée par le contrôle des taux plasmatiques d’estrogènes et/ou un examen échographique) en ajustant la posologie en fonction de la réponse de la patiente (habituellement pas au-delà de 450 UI/jour). En général, un développement folliculaire adéquat est obtenu en moyenne vers le 10e jour de traitement (de 5 à 20 jours). La désensibilisation avec un agoniste ou un antagoniste de la Gonadotrophin-Releasing Hormone (GnRH) est maintenant fréquemment utilisée pour supprimer le pic de LH endogène et contrôler la sécrétion basale de LH. Dans un schéma thérapeutique courant, on commence l’administration de Gonal-f environ 2 semaines après le début du traitement par l’agoniste, les deux traitements étant poursuivis jusqu’à l’obtention d’une croissance folliculaire adéquate.-Patientes anovulatoires en raison d’un déficit sévère en LH et en FSH (hypogonadisme hypogonadotrophique) : Gonal-f doit être administré en injections quotidiennes, en même temps que la lutropine alfa (LH recombinante). Le traitement devra être mené selon le schéma habituel de stimulation mono-ovulante. -Hommes atteints d’hypogonadisme hypogonadotrophique : Gonal-f doit être administré à une posologie de 150 UI, 3 fois par semaine, en association avec l’hCG, pendant 4 mois minimum. Si, après cette période, le patient n’a pas répondu au traitement combiné, celui-ci pourra être prolongé ; l’expérience clinique montre qu’il peut être nécessaire de traiter pendant au moins 18 mois pour établir une spermatogenèse. -CONTRE –INDICATIONS -Hypersensibilité à la substance active, la follitropine alfa, à la FSH ou à l’un des excipients.-Tumeur hypothalamique ou hypophysaire. -Hypertrophie ou kystes de l’ovaire, non imputables à un syndrome des ovaires polykystiques. -Saignements gynécologiques d’étiologie inconnue. -Carcinome ovarien, utérin ou mammaire. -Insuffisance ovarienne ou testiculaire primaire -malformations des organes génitaux et fibromes utérins incompatibles avec une grossesse.-MISE EN GARDE et PRECAUTION D’EMPLOI-Gonal-f est une substance gonadotrope puissante qui ne devra être utilisé que par des médecins spécialistes de la prise en charge des problèmes d’infertilité.Chez la femme, une utilisation bien tolérée et efficace de Gonal-f nécessite un suivi régulier de la réponse ovarienne par examen échographique, en association avec le dosage des taux plasmatiques d’estradiol. En fonction de l’objectif du traitement (chez l’homme et chez la femme), la dose efficace la plus faible devra être utilisée. Les patients présentant une porphyrie ou ayant des antécédents familiaux de porphyrie doivent être surveillés étroitement pendant le traitement par Gonal-f. L’aggravation d’une porphyrie ou sa survenue peut nécessiter l’arrêt du traitement. En raison d’éventuelles réactions locales à l’alcool benzylique, le même site d’injection ne doit pas être utilisé plusieurs jours consécutifs.-Traitement chez la femme : -Les patientes traitées par Gonal-f peuvent présenter une hypertrophie ou une hyperstimulation ovarienne. Le risque de développer de tels événements sera minimisé si l’on se conforme à la posologie recommandée, au schéma thérapeutique et si le traitement est étroitement surveillé. -Syndrome d›hyperstimulation ovarienne (SHO) : -Le SHO comprend une hypertrophie marquée des ovaires, un taux plasmatique élevé de stéroïdes sexuels et un accroissement de la perméabilité vasculaire pouvant entraîner un épanchement dans les cavités péritonéales, pleurale et, plus rarement, péricardique. -SHO sévère : douleur abdominale, ballonnement abdominal, hypertrophie ovarienne marquée, prise de poids, dyspnée, oligurie et troubles gastro-intestinaux tels que nausée, vomissement et diarrhée. Un bilan clinique peut révéler : hypovolémie, hémoconcentration, déséquilibres électrolytiques, ascite, hémopéritoine, épanchement pleural, hydrothorax, détresse respiratoire aiguë et événements thromboemboliques. Très rarement, les SHO sévères peuvent s›accompagner de complications telles qu’embolie pulmonaire, lésion ischémique ou infarctus du myocarde. -Un SHO sévère est rarement observé en dehors des cas où l›hCG est administrée pour déclencher l›ovulation. Il est par conséquent prudent, en cas d›hyperstimulation ovarienne, de supprimer l›administration d›hCG et de conseiller aux patientes de ne pas avoir de rapport sexuel ou d›utiliser des moyens contraceptifs mécaniques pendant au moins 4 jours.-Afin de limiter les risques de SHO ou de grossesse multiple, il est recommandé de pratiquer des examens échographiques et de mesurer les taux d›estradiol. En cas de stimulation mono ovulante, le risque de SHO et de grossesse multiple est accru pour un taux plasmatique d›estradiol > 900 pg/ml (3300 pmol/l) et plus de 3 follicules de diamètre supérieur ou égal à 14 mm.-Avec les techniques d›AMP, le risque d›hyperstimulation ovarienne est accru pour un taux plasmatique d›estradiol > 3000 pg/ml (11 000 pmol/l) et 20 follicules ou plus de diamètre supérieur ou égal à 12 mm. -Un SHO peut être plus sévère et durer plus longtemps en cas de grossesse. Le plus souvent, le SHO survient après l›arrêt du traitement hormonal et atteint son maximum entre le 7e et le 10e jour suivant le traitement. En général, le SHO régresse spontanément avec la survenue des menstruations. -L’incidence de ce syndrome est plus élevée chez les patientes présentant une maladie des ovaires polykystiques. -Grossesse multiple :-Le risque de grossesse multiple est plus élevé en cas d’induction de l’ovulation comparativement à une conception spontanée. Ce risque sera minimisé par une surveillance optimale et étroite de la réponse ovarienne sous Gonal-f.-Fausse couche : -Les patientes entreprenant une technique d’aide à la procréation présentent un risque de fausse couche spontanée plus élevé que dans la population générale.-Grossesse ectopique : -Le taux de prévalence rapporté de grossesse ectopique après FIV est de 2 à 5 % -contre 1 à 1,5 % dans la population générale. Ce sur risque est plutôt lié à l’état tubaire de la patiente qu’à la technique d’AMP.-Tumeur de l’appareil génital : -Il n’est pas encore établi si le traitement par gonadotrophines influence le risque initial de ces tumeurs chez les patientes infertiles. -Malformation congénitale : -La prévalence des malformations congénitales pourrait être légèrement plus élevée après AMP qu’après conception spontanée. On pense que cela est dû à des caractéristiques parentales (par exemple : âge de la mère, caractéristiques du sperme) et un taux de grossesses multiples différent en AMP. -Accident thromboembolique : -Chez les femmes présentant des facteurs de risque d’accident thromboembolique, le traitement par gonadotrophines peut en accroître le risque de survenue. Chez ces femmes, il est nécessaire de mesurer le bénéfice de l’administration de gonadotrophines par rapport aux risques. -Traitement chez l’homme : -Des taux élevés de FSH endogène sont indicateurs d›une insuffisance testiculaire primaire. De tels patients ne répondront pas au traitement par Gonal-f/hCG.-Une analyse de sperme est recommandée 4 à 6 mois après le début du traitement afin d›évaluer la réponse au traitement.-INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES : L’utilisation concomitante de Gonal-f avec d’autres inducteurs de l’ovulation (par exemple : hCG, citrate de clomifène) peut potentialiser la réponse folliculaire, alors que son utilisation avec un agoniste ou un antagoniste de la GnRH pour induire une désensibilisation hypophysaire peut nécessiter l’augmentation de la posologie de Gonal-f pour obtenir une réponse ovarienne adéquate.-GROSSESSE et ALLAITEMENT-Grossesse :-Il n’y a pas d’indication de Gonal-f pendant la grossesse. En cas d’exposition lors de la grossesse, les données cliniques sont insuffisantes pour exclure un effet tératogène de la FSH recombinante. -Allaitement : -Gonal-f n’est pas indiqué pendant l’allaitement. Pendant l’allaitement, la sécrétion de prolactine peut limiter les chances de succès d’une stimulation ovarienne. -EFFETS INDESIRABLES-Traitement chez la femme : -Très fréquents-Maux de tête, kystes ovariens, réaction légère à sévère au site d’injection (douleur, rougeur, hématome, oedème et/ou irritation au site d’injection). - Fréquents-Douleurs abdominales et troubles gastro-intestinaux tels que nausée, vomissement, diarrhée, crampe abdominale et ballonnement.-SHO d›intensité légère à modérée.-Rares-SHO sévère, torsion ovarienne, complication d’un SHO. -Très rares-Légères réactions allergiques systémiques (ex : érythème d›intensité légère, éruptions cutanées, oedème facial, urticaire, oedème, gêne respiratoire). Des cas graves de réactions allergiques, notamment de type anaphylactique, ont également été rapportés.-Accident thromboembolique, souvent associé à un SHO sévère.-Exacerbation ou aggravation de l›asthme.-Traitement chez l’homme : -Très fréquents -Réaction légère à sévère au site d’injection (douleur, rougeur, hématome, oedème et/ou irritation au site d’injection).- Fréquents-Acné, gynécomastie, prise de poids.-SURDOSAGE-Une possibilité de survenue d’un syndrome d’hyperstimulation ovarienne.-PHARMACODYNAMIE-Classe pharmacothérapeutique : gonadotrophines.Gonal-f est composé d’hormone folliculo-stimulante (FSH) produite par des cellules CHO (Chinese Hamster Ovary) génétiquement modifiées. Chez la femme, l’effet le plus important résultant d’une administration parentérale de FSH est le développement de follicules de De Graaf matures.Chez l’homme présentant un déficit en FSH, Gonal-f administré en association avec l’hCG pendant 4 mois minimum induit la spermatogenèse.-PHARMACOCINETIQUE-Après administration intraveineuse, Gonal-f a une demi-vie finale d’environ 24 heures.Après administration sous-cutanée, la biodisponibilité absolue est d’environ 70 %. Après administration répétée de Gonal-f, l’état d’équilibre est atteint en 3 à 4 jours avec un rapport d’accumulation d’environ 3. Chez les femmes pour lesquelles la sécrétion de gonadotrophines endogènes est supprimée, Gonal-f a cependant montré sa capacité à stimuler le développement folliculaire et la stéroïdogenèse, malgré des taux de LH non quantifiables.-SÉCURITE PRÉCLINIQUE-Les données non cliniques issues des études conventionnelles de toxicologie en administration unique et répétée et de génotoxicité n’ont pas révélé de risques particuliers pour l’homme. Une fécondité plus réduite a été rapportée chez les rats exposés à des doses pharmacologiques de follitropine alfa (>= 40 UI/kg/j) pendant de longues périodes.A fortes doses (>= 5 UI/kg/j), la follitropine alfa diminue le nombre de foetus viables sans effet tératogène et entraîne un pourcentage de dystocies. Gonal-f n’étant pas indiquée pendant la grossesse, ces données n’ont qu’une faible pertinence clinique.Gonal-f 450 UI/0,75 ml et 1050 UI/1,75 ml (poudre et solvant pour solution injectable) : chez le lapin, la formulation reconstituée avec l’alcool benzylique ou l’alcool benzylique seul a provoqué une hémorragie légère et une inflammation subaiguë après injection sous-cutanée unique et des modifications modérées de type inflammatoires ou dégénératives après injection intramusculaire unique.-INCOMPATIBILITÉS -Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments à l’exception de celui mentionné dans la rubrique Modalités Manipulation/Élimination. -.-CONDITIONS DE CONSERVATION -Poudre et solvant pour solution injectable-Avant reconstitution, à conserver à une température ne dépassant pas 25 °C, dans l’emballage extérieur d’origine. -Solution reconstituée à 75 UI : A utiliser immédiatement après ouverture et reconstitution. A usage unique. -Solution reconstituée à 450 UI/0,75 ml et à 1050 UI/1,75 ml : A conserver à une température ne dépassant pas 25 °C (stable 28 jours) dans le conditionnement primaire d’origine. Ne pas congeler. -Solution injectable en stylo prérempli-A conserver au réfrigérateur (entre 2 °C et 8 °C). Ne pas congeler. -Le produit peut être conservé à une température ne dépassant pas 25 °C pendant un maximum de 28 jours dans l’emballage extérieur d’origine, à l’abri de la lumière. -Après première utilisation : 28 jours (pendant la durée de conservation de 2 ans). -MODALITÉS MANIPULATION/ÉLIMINATION -La solution ne doit pas être administrée si elle contient des particules ou si elle est trouble.Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé.-Poudre et solvant pour solution injectable : -Gonal-f doit, avant utilisation, être reconstitué avec le solvant joint -Gonal-f 75 UI : A usage unique seulement. On peut reconstituer Gonal-f 75 UI avec la lutropine alfa et administrer les deux produits en une seule injection. Dans ce cas, la lutropine alfa doit d’abord être reconstituée, puis utilisée pour reconstituer la poudre de Gonal-f 75 UI.-Gonal-f 450 UI/0,75 ml et 1050 UI/1,75 ml : Ils ne doivent pas être reconstitués avec d’autres ampoules/flacons de Gonal-f. La seringue préremplie de solvant fournie ne doit être utilisée que pour la reconstitution, elle doit ensuite être éliminée. Des seringues pour l’administration, graduées en unités de FSH, sont fournies dans la boîte de Gonal-f multidose.L’autre possibilité est d’utiliser une seringue de 1 ml, graduée en ml, avec une aiguille sertie pour administration sous-cutanée. Chaque ml de solution reconstituée contient 600 UI de r-hFSH.-Les flacons reconstitués ne doivent être utilisés que par un seul patient. L’injection suivante doit être faite au même moment le lendemain.Solution injectable en stylo prérempli : -Toute solution non utilisée doit être jetée au plus tard 28 jours après ouverture. Gonal-f n’est pas conçu pour permettre le retrait de la cartouche. Jeter les aiguilles utilisées immédiatement après l’injection. -CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE-Médicament soumis à une prescription réservée aux spécialistes en gynécologie et/ou gynécologie-obstétrique et /ou endocrinologie et métabolisme.-TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE-PROMOPHARM.

PRESENTATIONS ET NUMEROS D’IDENTIFICATION ADMINISTRATIVE : 06DMP/21/NCF

Merck Serono is a division of Merck


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INTERVIEW INSTITUTIONNEL

hormones naturelles, qui agit sur les bouffées de chaleur, les troubles de l’irritabilité, le prurit vulvaire, les maladies thrombo-emboliques… L’étude WHI (Woman Health Institute), menée depuis dix ans maintenant, a montré l’efficacité de ce traitement qu’il est préférable d’administrer au début de la ménopause. Là encore, il est question de sensibilisation et d’information. Vous êtes également impliqué dans la prise en charge de l’infertilité. Que préconisez-vous pour l’améliorer ? Effectivement, nous sommes impliqués dans la prise en charge de l’infertilité, une problématique de taille qui affecte les couples aussi bien sur le plan psychologique que matériel. Ils sont désemparés. Le Maroc ne dispose pas de centre public de procréation médicale assistée. Un premier centre sera bientôt opérationnel à Rabat. C’est un début, mais l’essentiel est de servir bien et partout, comme je le disais plus haut. En Tunisie, il existe de nombreux centres publics qui répondent à l’objectif d’assister ces couples dans leur projet de maternité en réduisant les coûts. Nous devons réguler et organiser la pratique de la procréation médicale assistée au Maroc. Par ailleurs, il faut sensibiliser les pouvoirs publics, l’ANAM (Agence nationale d’assurance maladie) et les organismes de prévoyance sociale pour la prise en charge de cette pathologie. Vous intervenez sur plusieurs fronts à la fois. Avez-vous une priorité ? Tout est prioritaire, mais la lutte contre la mortalité maternelle et infantile doit rester un chantier prioritaire. Donner la vie est un événement heureux qui doit le rester. Au risque de me répéter, il faut informer et sensibiliser les femmes, aussi bien dans le domaine de la maternité que dans d’autres domaines car, aujourd’hui, de nombreuses pathologies sont précocement dépistables à l’aide d’un simple examen. Plus elles sont détectées tôt et meilleures sont les chances

de guérison. En matière de contraception, le Maroc a obtenu d’excellents résultats parce qu’il s’est donné les moyens d’y parvenir grâce à une volonté politique. Alors justement, puisque vous parlez de politique, avez-vous une demande particulière à formuler au nouveau ministre de la Santé ? Je le félicite pour sa nomination. C’est un grand Monsieur, un grand technicien, un enseignant de qualité, qui a mené de grands chantiers, notamment en qualité de président de la Société marocaine d’urgentologie, une âme généreuse, qui réussit toutes les actions qu’il entreprend. Nous attendons beaucoup de notre ministre de tutelle. Poursuivre le chantier de la maternité sans risque, introduire le vaccin anti-HPV, prendre en charge la problématique de l’infertilité, généraliser le RAMED, poursuivre ses actions au niveau des urgences, des services qui doivent être le miroir de l’hôpital. En cinq ans, il est possible d’obtenir des résultats à condition que tout le monde s’implique, ministère de l’Intérieur, communes rurales, municipalités, parlementaires, acteurs du secteur… L’expérience menée dans le cadre de l’INDH est significative à cet égard. La santé est un tout et elle est la réussite d’un pays. Je tiens, à ce propos, à féliciter l’ensemble des médecins pour les efforts consentis pour la santé malgré toutes les critiques qui leurs sont adressées. Les hôpitaux communiquent mal et les patients, les citoyens, ne perçoivent que les aspects négatifs. Or, la situation a évolué, elle continue d’évoluer grâce au travail et aux efforts quotidiens de toutes les équipes. Auriez-vous un conseil à adresser aux futurs médecins gynécologues ? Je ne me permettrai pas de donner des conseils. Aujourd’hui, la gynécologie évolue vers des pôles d’excellence. Donc, l’avenir est à la spécialisation en chirurgie, en coeliochirurgie, en obstétrique, en sénologie…

LA MATERNITÉ SOUISSI UN EXEMPLE À SUIVRE Avec peu de moyens, beaucoup de sérieux et d’abnégation, la maternité Souissi est devenue en quelques années un établissement de référence. De nombreux efforts ont été consentis par l’ensemble du personnel permettant aujourd’hui à l’établissement de prodiguer des soins de qualité et d’offrir un accueil probant et humanisé, et ce malgré l’insuffisance en personnel paramédical et une activité croissante. En 2011, la maternité a enregistré 21 168 admissions. Le nombre d’accouchements a été porté à 16 155 et les urgences obstétricales et gynécologiques ont accueilli 27 685 patientes. Elle dispose également d’un centre de dépistage des cancers gynécologiques (sein et col de l’utérus) et d’un matériel et équipement performants, en plus d’un service de réanimation anesthésie de référence pour la prise en charge de pathologies lourdes, qui fait un travail exceptionnel, et d’un service de cardiologie pour la prise en charge des patients et patientes indigentes performant. Ces réalisations ont par ailleurs été rendues possibles grâce à la mobilisation de l’administration pour initier et accompagner les réformes. La maternité Souissi ne compte pas s’arrêter là puisque de nombreux projets sont en cours comme, par exemple, le développement du diagnostic prénatal et de la médecine fœtale, d’une unité de référence en technologie contraceptive, l’organisation de la prise en charge en réseau d’une parturiente à risque, la création d’une unité kangourou, la construction d’un nouvelle salle de naissance….


INTERVIEW® 45

CIFLOXINE Ciprofloxacine chlorhydrate

Ciprofloxacine doublement micronisée Bactéricide à large spectre: - Puissance contre les germes Gram négatif. - Profil pharmaceutique favorable. - Elimination urinaire sous forme active.

BRONCHO-PULMONAIRE

URO-GÉNITALE

Boîtes de 10 et 20 comprimés

Boîtes de 10 et 20 comprimés

1 à 2 comprimés par jour pendant 5 à 10 jours selon l''infection

CIFLOXINE 250 et 500 mg. Ciprofloxacine chlorhydrate. COMPOSITION : chaque comprimé contient : ciprofloxacine (DCI) chlorhydrate …………250 mg ou 500 mg . Excipients : …….q.s.p. formes pharmaceutiques :Boîte de 10 et de 20 comprimés enrobés. PROPRIETES : la ciprofloxacine est un antibiotique de synthèse de la famille des fluoroquinolones . Elle agit sur un grand nombre de micro-organismes (activité bactéricide par inhibition de l’ADN-gyrase bactérienne). Elle ne représente pas de résistance croisée avec les pénicillines, les céphalosporines, les tétracyclines, et les aminosides. INDICATIONS THERAPEUTIQUES : la ciprofloxacine est indiquée chez l’adulte dans le traitement : ● de l’urétrite gonococcique chez l’homme, ● des infections urinaires basses et hautes, compliquées ou non (y compris prostatite),● les infections intestinales, de relais des infections ostéoarticulaires, ● des infections ORL suivantes : - sinusite chronique,-poussées de surinfection des otites chroniques (quelle que soit leur nature), et des cavités d’évidement, -préparations pré-opératoires des otites chroniques ostéitique ou cholestéatomateuses, - traitement de relais des otites malignes externes, des suppurations bronchiques, notamment quand un bacille Gram- est suspecté, à l’exception des infections pneumococciques, : chez le sujet à risque( éthylique chronique, tabagique, sujet de plus de 65 ans, immunodéprimé), chez le bronchitique chronique lors des poussées itératives, chez les patients atteints de mucovisidose ; - des infections sévères a bacilles Gram- et à staphylocoques sensibles dans leurs localisations rénale ou uro-génitale, y compris prostatique, pelvienne, gynécologique, intestinale, hépatobiliaire, ostéo-articulaire, cutanée, ORL et respiratoire. Chez l’enfant à partir de 5 ans atteint de mucoviscidose, dans des cas exceptionnels, après avoir examiné le rapport bénéfice-risque, traitement des suppurations bronchiques microbiologiquement documentées à Pseudomonas aeruginosa. –les streptocoques et les pneumocoques n’étant que modérément sensibles à la ciprofloxacine, le produit ne doit pas être prescrit en première intention lorsque ces germes sont suspectés. CONTRE-INDICATIONS : CIFLOXINE 250 et 500 mg est contre indiqué : en cas d'hypersensibilité à ciprofloxacine, à l’un des composants du médicament, ou à un produit de la famille Quinolone. – chez l’enfant et l’adolescent jusqu’à la fin de la période de croissance, chez la femme enceinte ou qui allaite. En cas de doute consulter votre médecin ou votre pharmacien. PRECAUTION D’EMPLOI : signaler à votre médecin toute allergie ou problème médical dont vous souffrez (ou vous avez souffert), et plus spécialement des atteintes rénales, crise épileptique (convulsions), troubles du système nerveux central (neurologique). Il est recommandé de boire des liquides en abondance pendant le traitement par ciprofloxacine. INTERACTIONS : afin d’éviter toute interaction entre la ciprofloxacine et certains médicaments, il est important de signaler à votre médecin la prise de tout autre médicament, même ceux non soumis à une prescription médicale. Il est recommandé de prendre la ciprofloxacine au moins -1 à 2 heures avant ou 4 heures après l’administration par voie orale de sucralfate, de fer, d’antiacides, et d’anti-rétro-viraux,- contrôler surveiller et même parfois éviter, l’administration simultanée de la ciprofloxacine avec : la théophylline, la ciclosporine, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (à l’exception de l’acide acétylsalicylique), la warfarine, le glibenclamide (antidiabétique), le probénécide et le métoclopramide. En cas de doute consulter votre médecin ou votre pharmacien. MISE EN GARDE : en cas de douleur ou des inflammations du tendon d’Achille, arrêter le traitement, rester au repos complet et informer immédiatement votre médecin. GROSSESSE ET ALLAITEMENT : il est recommandé de ne pas utiliser la ciprofloxacine ni pendant la grossesse, ni au cours de l’allaitement. Si vous êtes enceinte, vous voulez l’ être, ou allaitante informer votre médecin pour qu’il puisse considérer un autre traitement. En général, il convient au cours de la grossesse ou d’allaitement de toujours demander avis à votre médecin ou à votre pharmacien avant d’utiliser un médicaments. EFFET SUR LA CAPACITE DE CONDUIRE OU D’UTILISER DES MACHINES : la ciprofloxacine peut altérer la capacité de conduire des véhicules ou d’utiliser des machines. Le risque augmente avec l’ingestion simultanée de boissons alcoolisées. USAGE CHEZ LES ENFANTS : la ciprofloxacine peut être administrée aux enfants que si (et toujours) après avis médical, les bienfaits excèdent clairement les risques possibles. Posologie : c’est votre médecin qui établira la posologie appropriée et ceci en fonction de votre état et de la prise d’autres médicaments. Une réduction de la posologie peut par exemple s’avérer nécessaire en cas d’une altération de la fonction rénale. La dose habituelle est de 1 à 2 comprimés toute 12 Heures. VOIE ET MODE D’EMPLOI : les comprimés doivent être avalés en entier avec du liquide en abondance et de préférence 2 heures avant ou après les repas. EFFETS INDESIRABLES ‫ﺍﻠﻤﺨﺗﺑﺮﺍﺖ‬ : comme tout produit actif, ce médicament peut, chez certaines personnes entraîner des effets non souhaités et gênants. La ciprofloxacine est généralement bien tolérée, mais elle peut provoquer quelques effets non souhaités .‫ﻢ‬.‫ﺵ‬ ‫ﺍﻠﺼﻳﺪﻠﻴﺔ‬ et gênanst tel :- troubles gastro-intestinaux : Nausées, vomissements, douleurs abdominales, Diarrhée. - Troubles du système nerveux : vertige, céphalées, fatigue, agitation et rarement une insomnie. –Altération de la vision, de l’audition ou de l’odorat. Réaction d'hypersensibilité ou allergiques : fièvre, démangeaisons ou éruptions cutanées. -Très rarement, il peut apparaître des douleurs musculaires, articulaires, tendinite. SURDOSAGE : en cas de surdose, informer immédiatement votre médecin traitant. CONSERVATION : ne pas dépasser la date limite d’utilisation indiquée en clair sur le conditionnement extérieur. FORME ET PRESENTATION : CIFLOXINE boîte de 10 ou de 20 comprimés enrobés. LES MEDICAMENTS DOIT ETRE TENUS HORS DE PORTEE DES ENFANTS. liste 1 uniquement sur ordonnance médicale. Laboratoires pharmaceutiques IPHARMA S.A km 4, ancienne Laboratoires pharmaceutiques route de l'aviation, Tanger, Maroc. KM 4, ANCIENNE ROUTE DE L’AVIATION, TANGER, MAROC.

PHARMA


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INSTITUTIONNEL

EDUCATION EN MATIÈRE D’IST

LE RÔLE DES ONG LA COMMUNAUTÉ ASSOCIATIVE MONDIALE, QUI A JOUÉ UN GRAND RÔLE DANS L’ÉDUCATION EN MATIÈRE D’INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES, A SU S’ADAPTER À DE NOMBREUSES CONTRAINTES D’ORDRE SOCIAL, CULTUREL, RELIGIEUX, GÉOGRAPHIQUE, ÉCONOMIQUE, ET LEVER PROGRESSIVEMENT LE TABOU. UN RÔLE MÉRITOIRE. Avec la collaboration du Dr Mounir SBAI, médecin dermatologue à Rabat.

programmes de l’éducation nationale… sont des facteurs socio-économiques qui dépassent de loin les capacités des autorités sanitaires dans la lutte contre les IST et leur prise en charge.

Avant le Sida, les IST étaient ignorées !

L

es infections sexuellement transmissibles (IST) sont en pleine expansion à travers le monde. La pauvreté, l’analphabétisme, les drogues, la propagation du Sida restent les facteurs sociaux les plus en cause ! L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime le nombre de nouveaux cas d’IST à 300 millions par an à travers le monde. Au Maroc, d’après les déclarations officielles du ministère de la Santé, ce sont 600.000 nouveaux cas annuels. Un chiffre considéré comme en dessous de la réalité, selon les professionnels de la santé. L’automédication, l’enclavement de beaucoup de régions rurales non médicalisées, la grande incidence des IST chez la femme, qui atteint 70 % des cas déclarés, le coût du traitement, la prostitution, les dialectes locaux (amazigh), l’absence de séances d’éducation sexuelle dans les

Auparavant, le danger des IST n’était pas aussi pesant qu’actuellement. Le manque d’information, la pauvreté de la médiatisation et, surtout, la conviction que « la femme est la source de la maladie du sexe » ne laissait aucune chance à l’infiltration d’une quelconque idée corrigeant ces croyances. Sans oublier que les rares professionnels du secteur de la santé étaient concentrés dans les grandes agglomérations et manquaient, eux aussi, d’atouts pour informer et éduquer. Le plus souvent, ces maladies étaient rattachées au manque d’hygiène ou à un mauvais sort. D’autant plus que certaines peuvent disparaître cliniquement, comme la syphilis, sans traitement, ou passer inaperçues sans laisser de trace décelable. Ce qui est d’ailleurs l’une des situations les plus graves en matière d’IST : des maladies qui peuvent « guérir », mais rester actives, évolutives et transmissibles. Le danger des IST et le besoin d’un autre acteur que le ministère de la Santé a été ressenti lors de la déclaration du premier cas d’infection rétrovirale (Sida) au

Maroc dans les années quatre-vingt ! La population rejetait catégoriquement la maladie, une grande peur l’avait envahie et beaucoup de fausses informations circulaient, témoignant d’une grande ignorance et du manque d’éducation sanitaire, particulièrement sexuelle. S’y ajoutaient les tabous, les concepts religieux et le principe du « mal qui ne touche que l’autre ». Il fallait intervenir à plusieurs niveaux en prenant en considération tous les ingrédients sociaux, culturels et économiques du pays ! Les autorités sanitaires, qui fournissaient les soins en fonction du besoin, mais surtout des moyens disponibles, avaient du mal à cerner toutes les composantes d’un tel phénomène. La population n’était pas prête à accepter une nouvelle maladie entourée de beaucoup de mystères, une maladie que « les touristes nous ramènent », qui « atteint exclusivement les homosexuels », pour laquelle les « patients atteints sont brûlés une fois diagnostiqués ». À cette époque, avec ce nouveau-né encore inconnu par les professionnels de la santé, les moyens de communication manquaient entre le ministère de la Santé et ses agents, d’une part, mais aussi entre ces derniers et la population en général, d’autre part. De rares informations concernant cette nouvelle maladie parvenaient aux professionnels affectés loin des grandes villes.


INSTITUTIONNEL doxycycline

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Besoin d’un autre acteur Avec le temps, l’éducation et la sensibilisation en matière d’IST-Sida sont devenues un besoin imminent pour contrecarrer cette déviation de l’information. Plusieurs constatations ont commencé à alarmer les rares personnes conscientes du danger de la situation au début dont, d’une part, l’accroissement du nombre de nouveaux cas, accompagné d’une hausse considérable des autres IST et, d’autre part, la grande période d’incubation de la maladie qui, à elle seule, constitue la « bombe à retardement » et le grand danger pour une population inconsciente de la gravité de la situation. Devant l’inefficacité et le manque de moyens des autorités sanitaires, le monde associatif a commencé à bouger, de manière timide au début, parce que les IST étaient toujours un sujet tabou. L’expérience et le contact avec le terrain ont rendu les acteurs plus mûrs et munis d’armes convaincantes. Les différences culturelles, dialectales et géographiques du Maroc ont été à l’origine de la création de plusieurs associations nationales, régionales et locales pour répondre à cette diversification. D’autres associations œuvrant dans des domaines autres que les IST ont commencé à s’y intéresser. Pour mesurer les résultats obtenus, le meilleur indicateur n’est pas, à ce jour, le nombre de cas d’IST déclarés (car plusieurs arguments interviennent dans ces chiffres, loin de refléter la réalité), mais plutôt la vigilance de la population vis-àvis de ces maladies et son comportement après avoir bénéficié d’une éducation sexuelle, certes quelque peu timide, mais relativement efficace.

De nombreuses contraintes Cette lutte a été confrontée à plusieurs contraintes -toujours d’actualité d’ailleurs- sociales, culturelles (analphabétisme, dialectes…), religieuses, géographiques, et surtout économiques. Chaque action et chaque mouvement ont nécessité des fonds, difficiles à trouver auprès des bailleurs de fonds locaux qui ne voulaient pas entendre parler de ce qui, à leurs yeux, représentait un « mal sexuel ». Avant de « tendre la main », il a

donc fallu leur faire changer d’idée ! s’est battue contre le courant des indusEn 1996, un programme d’appui au sec- triels pour rendre le traitement accessible teur associatif pour la lutte contre les à une population dans le besoin. D’auIST et le Sida vis-à-vis des associations tant que la maladie touchait en premier locales a été conduit grâce à l’Association les pays pauvres ! Cette lutte a permis marocaine de solidarité et du développe- d’augmenter le nombre de malades bément (AMSED). L’appui financier a été néficiant de trithérapie dans beaucoup assuré par l’alliance internationale contre de pays, dont le Maroc. Le traitement du le VIH-Sida. En 1999, un programme Sida est devenu disponible gratuitement pilote a consisté à intégrer la prévention tout comme sa prise en charge hospitacontre les IST-Sida dans les séances d’al- lière et les investigations biologiques y phabétisation destinées aux jeunes filles afférentes. et aux femmes. D’autres grandes associations nationales, Prise de conscience toujours grâce à des fonds internationaux Durant les vingt dernières années, le (ONUSIDA, FNUAP, PNUD), ont pu comportement de la population a beaunourrir les petites associations locales et coup changé. De plus en plus de citoyens régionales, soit directement, soit indirec- consultent en matière d’IST, les malades tement, en organisant pour elles des ate- commencent à en parler sans tabou, les patients atteints du liers, en leur assurant Sida peuvent avoir des formations et des recours à des consulmoyens techniques tations spécialisées pour continuer et renDevant prises en charge par forcer la lutte contre l’inefficacité et le des ONG. Des tests les IST-Sida. manque de moyens sérologiques rapides Actuellement, grâce à des autorités sont proposés gratuitoutes les associations sanitaires, le tement par beaucoup militantes, beaucoup d’associations. Plus de changements dans monde associatif encore, certains mal’acceptation et la a commencé à lades sont mêmes emtolérance de ce phébouger. bauchés par des assonomène sont ressentis ciations et bénéficient quotidiennement. Les d’un salaire et d’une IST sont presque devenues des maladies comme les autres, le couverture sociale. Sans oublier la hausse sujet est abordé librement avec le méde- de la consommation des préservatifs qui cin, l’entourage, dans les médias… ce qui, témoigne d’une prise de conscience visà-vis des IST. en soi, est une grande avancée. Même les professionnels du sexe sont abordés depuis quelques années par le Gratuité du traitement La bataille pour la lutte et la prévention monde associatif qui leur fournit infordes IST devrait s’accompagner de celle mation, éducation et conseil dans ce consacrée à la prise en charge des ma- domaine. lades, l’une étant en étroite relation avec Aujourd’hui, personne ne peut nier le l’autre. grand rôle qu’ont joué et continuent de Lors de l’avènement du traitement du jouer les ONG dans la démystification Sida, l’Etat était dans l’impossibilité de des IST et du Sida, tant au sein de la poprocurer ce dernier à tous les patients. pulation générale que parmi les profesIl y a quelques années, en raison du coût sionnels de la santé. Un rôle qui permet exorbitant des médicaments, seuls les de traiter les malades, de leur donner de patients bénéficiant d’une couverture l’espoir et de les intégrer dans une société sociale étaient pris en charge en matière qui, auparavant, les criminalisait. Cepende trithérapie. dant, tant que l’éducation sexuelle restera La communauté associative mondiale, absente des écoles et des foyers, beauconsciente de la gravité de la situation, coup restera à faire dans ce domaine !


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ALTER ALTE ALTERNATIVE RNAT NA ATIV VE VITAMINE D

LE POINT SUR LES CARENCES DEVANT LA RECRUDESCENCE DE LA PRESCRIPTION DU DOSAGE DE LA VITAMINE D PAR DE NOMBREUX PRATICIENS ET LE NOMBRE CROISSANT DE PUBLICATIONS LA CONCERNANT, UNE MISE AU POINT S’IMPOSE. Par le Dr Fouzia Chraibi, pharmacienne biologiste Laboratoire BIOLAM, certifié ISO 9001 version 2008.

L

a vitamine D est un groupe de pro hormones liposolubles comprenant deux principales formes, la vitamine D2 ou ergocalciférol, d’origine fongique et végétale, et la vitamine D3 ou cholécalciférol, d’origine animale, mais surtout synthétisée par la peau à partir d’un dérivé du cholestérol sous l’action des rayons ultraviolets B (UVB ceux-là même qui sont responsables de coups de soleil). Malheureusement, cette production cutanée de vitamine D est réduite toutes les fois que l’accès des sujets aux rayons UV est diminué et ce pour des raisons climatiques, socio-économiques ou culturelles. La production dépend aussi de la quantité du précurseur présent dans la peau, de la couleur de la peau et de l’âge du sujet (elle est réduite chez les sujets âgés et les sujets à peau très pigmentée). Les aliments riches en vitamines D sont l’huile de foie de morue et, dans une moindre mesure, les poissons, le beurre et le fromage. L’alimentation ne suffit pas à compenser le manque de synthèse de vita-

mine D en automne et en hiver. L’ap- La seconde hydroxylation convertit, au niport alimentaire est estimé au dixième veau du rein, le calcidiol en 1,25(OH)2D3 des besoins, ce qui explique et justifie ou calcitriol forme active de la vitamine D. l’enrichissement en vitamine D de Cette synthèse est régulée par la PTH. certains aliments (lait). Pour un sujet ne s’exposant pas au Nouvelles implications soleil, un apport de 10 à 15μg/j physiopathologiques (400 à 600UI/j) est nécessaire. Le rôle de la vitamine D dans le mainSi le sujet s’expose normalement, tien de l’homéostasie minérale et la santé 50 à 75 % des besoins sont fournis osseuse est connu de longue date et renpar le soleil, d’où un apport nutri- forcé par des études récentes randomisées. tionnel conseillé (ANC) de 5μg/j (200 Une carence en vitamine D a pour conséUI/j) préconisé en France. Ces besoins quences des douleurs et des faiblesses sont plus importants chez la femme en- musculaires, de la fatigue... et, à plus long ceinte, le nourrisson, les sujets âgés, les terme, une baisse de la minéralisation personnes obèses et les osseuse provoquant un sujets à peau noire. rachitisme chez l’enfant En réalité, plusieurs ou une ostéomalacie Il a été mis études et recommanchez l’adulte. En effet, en évidence que dations de sociétés sala vitamine D agit sur vantes fixent le besoin l’absorption intestinale les suppléments en vitamine D à 20 à du calcium. En cas de de vitamine D sont 50 μg/j (800 à 2000 déficit, seul 10 à 15 % efficaces comme UI/j). Ces apports du calcium est absorbé. thérapeutique dans doivent être impératiCeci entraîne une hydiverses maladies vement accompagnés perparathyroïdie seconauto-immunes. d’un apport en calcium daire avec élévation de de 1g/j (1UI=25 ng de la PTH responsable de Vit D). la perte du phosphore par les urines et de la mobilisation du calcium squelettique, entraînant elle-même Synthèse de la vitamine D La vitamine D, apportée par l’alimenta- une déminéralisation et précipitant ou tion ou fabriquée par la peau (à partir de exacerbant l’ostéoporose. la conversion du 7-déhydrocholestérol) Toutefois, au delà de ses effets classiques subit deux hydroxylations. La première a liés au calcium, la vitamine D est de plus en lieu dans le foie où elle est transformée en plus reconnue pour ses puissantes activités 25(OH) D ou calcidiol, principale forme antiprolifératives, pro-différenciatives et circulante de la vitamine D. Il s’agit de la immuno-modulatrices. forme dosée au laboratoire et qui déter- Son rôle dans des pathologies diverses mine le statut vitaminique (cette forme est se base sur l’existence de récepteurs de toujours inactive). vitamine D (VDR) au niveau de presque


ALTERNATIVE

Elecsys Vitamin D total Reconnaître et traiter les déficits à temps La vitamine D est indispensable pour la santé des os. Chez l’enfant, une carence prononcée en vitamine D entraîne le rachitisme (déformation des os). Chez l’adulte, un manque de vitamine D peut conduire, selon son degré de sévérité, à une assimilation réduite de calcium, à une faiblesse musculaire et à une hyperparathyroïdie secondaire entraînant une dégradation osseuse accrue (ostéoporose) associée à un risque accru de fracture. Une carence en vitamine D a été mise en rapport entre autres avec le diabète, différents cancers, des maladies cardio-vasculaires, des maladies auto-immunes et l’immunité congénitale. Fiabilité grâce à la standardisation par rapport à la LC-MS/MS, laquelle se réfère au NIST* Une bonne conformité du test Elecsys® Vitamin D total assure des résultats corrects et reproductibles pour les analyses d’échantillons de patients.

Sécurité : différenciation fiable entre un taux suffisant, un taux insuffisant et un déficit Une bonne précision même pour le plus faible domaine de concentrations permet des résultats corrects sur le domaine de mesure entier.

* NIST = National Institute of Standards and Technology Sensibilité fonctionnelle - module cobas e 601/E170

40

60

30

CV [%]

Elecsys Vitamin D total [ng/ml]

Comparaison entre le test Elecsys® Vitamin D total et le test par LC-MS/MS 80

40 Régression P/B Y = 1,10 * X - 0,663 N = 900 r = 0,895

20 0

20 10 0

0

60 80 20 40 Vitamin D (25-OH) avec LC-MS/MS [ng/ml]

0

5

10 15 Médiane [ng/ml] Elecsys Vitamin D total

20

Figure 1. Le test Elecsys Vitamin D total présente une bonne corrélation avec la LC-MS/MS sur le domaine de mesure entier.

Figure 2. Le test Elecsys Vitamin D total se distingue par une excellente sensibilité fonctionnelle de < 5 ng/ml.

Efficacité : une méthode d’analyse rentable basée sur des systèmes consolidés Pleine consolidation grâce à l’un des menus les plus complets de marqueurs osseux sur modules de la platforme de systèmes MODULAR ANALYTICS et cobas .

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ALTERNATIVE

tous les tissus et cellules de l’organisme y compris le cœur, le cerveau, le pancréas, la prostate, le sein, le colon et les cellules immunitaires. La 1,25(OH)2 D3 contrôle l’expression de plus de 200 gènes incluant les gènes qui régulent la prolifération des cellules saines et cancéreuses, leur différenciation, la mort cellulaire. Des études épidémiologiques et observationnelles ont permis de constater l’implication de la vitamine D dans plusieurs pathologies, mais ces données nécessitent des études randomisées pour prouver des liens de causalité. Ainsi, la vitamine D jouerait un rôle dans la santé cardio-vasculaire et rénale. Des données expérimentales démontrent qu’elle a d’importants effets protecteurs vasculaires comme la suppression de l’activité rénine, la diminution de la calcification vasculaire et la réduction de la thrombogénicité. Elle jouerait également un rôle dans la fonction immunitaire. Il a été mis en évidence que les suppléments de vitamine D sont efficaces comme thérapeutique dans diverses maladies auto-immunes comme le diabète de type I, les maladies inflammatoires de l’intestin, la sclérose en plaques et la polyarthrite rhumatoïde. La vitamine D a un impact direct sur les lymphocytes T et B ce qui explique son effet immuno-modulateur. Enfin, la vitamine D diminuerait la croissance cellulaire hyper proliférative. Il existerait un lien solide entre une concentration élevée en vitamine D et la réduction du risque de cancer colorectal. Tandis que le lien avec le cancer du sein, du poumon… est moins solide et nécessite des études plus poussées.

Essentielle à la santé Toutes ces données récentes indiquent clairement que la vitamine D devrait être considérée comme essentielle pour la santé et le bien-être global. La supplémentation en hiver en vitamine D, surtout chez les sujets âgés, est certainement bénéfique. Elle doit être accompagnée d’apport en calcium suffisant et le bronzage artificiel est à proscrire car les effets délétères sont plus importants que les bénéfices (cancer avéré de la peau). Des études randomisées sont nécessaires pour avoir un consensus définissant les valeurs des apports optimums.

SOURCES DE LA VITAMINE D ET BESOINS 80 %

20 %

Peau 7 Dehydrocholestérol

Pro vitamin D3

Vitamine D2 (erfocalciférol) Vitamine D3 (cholécalciférol)

Vitamine D3 (cholécalciférol)

Assurée par une exposition quotidienne de 15-20 minutes, de 30 % de la surface corporelle (bras ou jambe), si intensité lumineuse de rayonnement > 18 mJ/cm2, c’està-dire environ de juin à octobre en Amérique et en Europe du Nord, entre 10 h et 15 h.

DÉTERMINATION DU STATUT DE LA VITAMINE D Exceptionnellement, pour ce paramètre, il n’est pas question de « valeur normale », mais de valeurs souhaitables car la population est « normalement » déficiente à la fin de l’hiver. La valeur souhaitable : 30 à 50 ng/ml soit 75 nmol/L à 125nmol/L La déficience : entre 10 et 30 ng/ml soit 25 à 75nmol/L La carence sévère : <10 ng/ml soit <25 nmol/L Avec ces valeurs, la déficience concerne plus d’un milliard de personnes sur terre et plus de la moitié des femmes ménopausées. Les statistiques marocaines confirment ces données. Sur plus de 12000 dosages de vitamine D effectués au laboratoire CERBA, la moyenne est de 17,3 ng/ml se déclinant selon le tableau ci-après : Tranche d’âge/ans

<=14

14-45

45-65 F

45-65 M

>65

Total

Nbre patients

199

1802

6374

598

3466

12178

Vitamine D

21,9

16,7

16,4

19,6

17,4

17,3

Il convient de rappeler que les statistiques indiquées ci-dessus sont obtenues à partir de prescriptions à des patients présentant probablement des signes d’appel. On ne remarque pas de différence significative entre les tranches d’âge ou de sexe, ce qui laisse supposer que la carence serait générale. Pour ce qui est de la toxicité imputable à un surdosage de vitamine D, elle ne se manifeste que lors d’un très fort apport de vitamine D avec hypercalcémie et risque de lithiase rénale. Le dosage de la 1,25 (OH)2 D3 n’apporte pas d’informations quant au statut de vitamine D d’un patient, il n’est indiqué que dans l’insuffisance rénale chronique ou les rachitismes vitamino-résistants.



54 EN DIRECT DU CENTRE NATIONAL DE PHARMACOVIGILANCE

RAPPORT DU CENTRE NATIONAL DE PHARMACOVIGILANCE, ANNÉE 2011 LE CENTRE NATIONAL DE PHARMACOVIGILANCE (CNPV) A COLLIGÉ AU COURS DE L’ANNÉE 2011, 3800 NOTIFICATIONS (+12 % PAR RAPPORT À L’ANNÉE 2010). LA MOYENNE MENSUELLE DES NOTIFICATIONS EST DE 316 CAS, ET LE TAUX DE NOTIFICATION ANNUEL RAPPORTÉ AU MILLION D’HABITANTS EST DE 122,5.

P

armi les 3800 notifications, 2668 ont concerné les effets indésirables (EI) des produits de santé, soit une augmentation de 18 % par rapport à l’année précédente, 172 notifications étaient en rapport avec les erreurs médicamenteuses (EM) et 821 pour les demandes d’informations (DI). Dans 16 % des notifications, ces DI ont concerné l’usage des plantes médicinales.

La nature des EI, selon la classification organe-classe (WHO-Art) de l’OMS la plus fréquemment décrite, ont concerné les affections du système gastro-intestinal (16,4%), dominées par des hémorragies digestives hautes (135 cas) et des vomissements (82 cas). 421 EI ont été classés graves (15 %) parce qu’ils avaient conduit à l’hospitalisation des patients (216), abouti à des séquelles (9), engagé le pronostic vital (76), provoqué des Les médecins, à l’origine des malformations congénitales (30) et abouti notifications au décès (39). L’évolution était favorable Les notifications spontanées, qui représen- dans 90,7 % des notifications. tent 45 % de la totalité des notifications, Pour 98,6 % des notifications, les donsont transmises par téléphone (43,6 %), par nées rapportées ont permis d’évaluer le courrier postal (35,7 %), par internet (18,5 lien entre l’effet observé et le(s) produit(s) administré(s). En effet, %) ou directement lors de l’imputabilité selon la la consultation sur place méthode OMS a permis des patients (2,2 %). Plus La nature d’établir une relation de de la moitié des notificause à effet « Certaine » cations ont été adressées des effets dans 4,4 % des cas des par les médecins. Le indésirables la observations d’EI, reste des notifications a plus fréquemment « Probable » dans 38,6 % été transmis par le public décrite a concerné des cas et « Possible » (17,9 %), les pharmaciens les affections du dans 57 %. d’officine (13,5 %), le persystème gastrosonnel paramédical (9 %) Cinq signaux et l’industrie pharmaceuintestinal (16,4%) discutés tique (7 %). Les adultes (79 %) sont L’analyse des données beaucoup plus représentés que les jeunes de a permis au CNPV de générer 5 signaux moins de 16 ans. Le sexe ratio est de 0,93. qui ont été discutés lors des comités techLes classes médicamenteuses (selon la niques de pharmacovigilance et/ou par la classification ATC) les plus incriminées commission nationale de pharmacovigidans la survenue des EI ont été les agents lance. antinéoplasiques (26 %), les antibacté- ■ Des erreurs liées au non respect des reriens par voie systémique (11,3 %), les commandations avant la perfusion du antiviraux à usage systémique (10,5 %), Rituximab. Les effets indésirables notiles antituberculeux (9,4 %) et les vaccins fiés suite à ces erreurs pourraient être évi(6,5 %). tés si une prémédication préconisée avant

la perfusion de ce produit avait été effectuée : un antipyrétique et un antihistaminique doivent être systématiquement instaurés avant chaque perfusion. Aussi, en cas de lymphome non-hodgkinien et d’une leucémie lymphoïde chronique, une prémédication par les glucocorticoïdes doit être envisagée si Rituximab n’est pas associé à une chimiothérapie contenant un glucocorticoïde. ■ Une réclamation concernant une inefficacité thérapeutique d’un générique de l’Enoxaparine 2000 UI solution injectable. Cette dernière porte sur une coagulation du produit au niveau du circuit de circulation extracorporelle au cours des séances d’hémodialyse chez tous les malades. Ce signal a été à l’origine d’un retrait de tous les lots du marché marocain. ■ Des notifications pour des aménorrhées qui coïncideraient avec la prise d’un produit à base d’Aloe vera. ■ Des notifications d’EI chez des utilisatrices de produits cosmétiques de lissage capillaire ont été signalées. Ces produits, quand ils contiennent le formaldéhyde, exposent aux risques d’EI selon les données internationales. Au Maroc, nous ne disposons d’aucune information sur les marques commercialisées ni sur leurs compositions, ce qui montre l’insuffisance en termes de réglementation des produits cosmétiques au niveau de notre pays. ■ Des réactions cutanées suite à l’utilisation de produits appelés « ZEIN AL ATAT », qui est une gamme très large de produits cosmétiques, d’additifs alimentaires et de traitements à base de plantes, ont été notifiées au centre. Ces produits ont été retirés du marché dans plusieurs pays pour leur teneur en substances interdites.



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G

ratuit et libre d’accès pour tous publics, Orphanet est un site d’informations médicale et scientifique fiables et actualisées sur les maladies rares et les médicaments orphelins. Le portail propose plusieurs services, aussi bien en direction des médecins que des patients. Un inventaire des maladies rares et une classification de celles-ci, ainsi qu’une encyclopédie de plusieurs niveaux (professionnel ou tous publics) offrent l’information la plus complète possible sur plus de 5000 maladies rares. L’inventaire détaillé des médicaments orphelins permet d’en suivre l’évolution, de la désignation orpheline par l’EMA (European medicines agency) jusqu’à la mise sur le marché. Le répertoire des services spécialisés en lien avec les maladies rares dans les pays du réseau Orphanet propose des informations sur les projets de recherche, les essais cliniques, les laboratoires de diagnostic, les cliniciens experts, les associations de malades, les registres... Adressé aux professionnels comme outil d’aide au diagnostic et à la prise en charge, un moteur de

recherche par signes et symptômes a également été mis en place, ainsi qu’une encyclopédie des recommandations pour la prise en charge d’urgence et l’anesthésie des patients atteints de maladies rares. Enfin, une lettre d’information électronique bimensuelle, OrphaNews, présente un aperçu régulier des actualités politiques et scientifiques sur le sujet, et les Cahiers d’Orphanet proposent des rapports de synthèse sur des thèmes transversaux. La richesse d’information de ce site repose essentiellement sur la coopération internationale et le travail en réseau. Orphanet est en effet mené par un consortium européen d’une quarantaine de pays, gouverné par plusieurs comités aux niveaux européen et national, et coordonné par l’équipe française. Ce portail de référence témoigne des progrès accomplis pour certaines maladies, et encourage les médecins, les laboratoires, les chercheurs et les politiques à poursuivre et à soutenir les efforts de recherche, de travail en commun et de solidarité sociale. Pour en savoir plus : www.orpha.net



Agenda

58

CONGRÈS D’ ICI

06

AVRIL

6 au 8 avril 2012 3 édition du Prix SRPO de la Recherche et des Sciences Pharmaceutiques Oujda, Maroc

29

MARS

6 au 8 avril 2012 Congrès National de la Société Marocaine d’ORL

Congrès Mondial et Régional de Psychothérapie

Marrakech, Maroc

Marrakech, Maroc

13

05

AVRIL

5 au 7 avril 2012 3e Congrès Francophone d’Urologie FASULF Marrakech, Maroc

05

AVRIL

5 au 7 avril 2012 21e Congrès National de la Société Marocaine de Neurochirurgie Marrakech, Maroc

06

www.sigmaco-events.com

AVRIL

13 - 14 avril 2012 XVIIIe Journées d’Hypertension Artérielle

19

6 et 7 avril 2012 16e Congrès de la SMCPRE (Société Marocaine de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique)

MAI

1er au 5 mai 2012

Amsterdam, Pays-Bas www.espncongress2012.com

AVRIL

19 au 21 avril 2012 8 Congrès de la Société Marocaine d’Hématologie et d’Oncologie Pédiatrique Rabat, Maroc ème

19

01

European Society for Pediatric Neurosurgery

Casablanca, Maroc

www.smhop.org.ma

AVRIL

CONGRÈS D’ AILLEURS

www.smorl.ma

www.nephro-maroc.org

http://congres.uromaroc.org/

13e Congrès de la Société Marocaine de Médecine Physique, de Rééducation et de Réadaptation Casablanca, Maroc

AVRIL

29 au 31 mars 2012

www.wcpmarrakech.com

AVRIL

21 avril 2012

e

06

21

02

MAI

2 au 5 mai 2012 15th European Society of Sports Traumatology, Knee Surgery Congress Genève, Suisse www.esska-congress.org

AVRIL

19 au 22 avril 2012 8e Congrès national du Forum national des médecins

03

MAI

3 au 6 mai 2012 Congress of Clinical Rheumatology

Casablanca, Maroc

Marrakech, Maroc

Destin, Etats-Unis

www.smcpre.com

www.forumedecins.com

www.ccrheumatology.com




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