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Guide-Brunet dans Boulogne-sur-Mer et ses environs orné de vues, avec plan de la ville et celui des environs, publié par [...] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Guide-Brunet dans Boulogne-sur-Mer et ses environs orné de vues, avec plan de la ville et celui des environs, publié par le comité de publicité. 1875.

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BOULOGNE-SUR-MER. IMPRIMERIE DE CH. AIGRE,4, RUE DES VIEILLARDS. 387li



Le Comité de Publicité, dont nous avons l'honneur de faire partie, a bien voulu nous confier de nouveau la publication du Guide dans Boulogne et ses environs. Nous avons la confiance que cette septième édition, considérablement augmentée, sera plus favorablement encore accueillie des nombreux étrangers qui, chaque été, affluent sur notre plage sans rivale. Nous avons cru devoir présenter une notice plus mais nous nous détaillée de l'histoire de Boulogne ; sommes surtout efforcé de. tracer un tableau fidèle de notre coquette cité, de ses monuments, de ses institutions, etc. — Enfin, nous avons groupé sous un même point les informations les plus indispensables aux voyageurs qui passent par Boulogne, ou aux visiteurs qui se proposent d'y séjourner quelque temps. Les étrangers trouveront, sur nos pittoresques environs, des indications propres à les guider dans leurs promenades et leurs excursions à une distance de plus de 20 à 25 kilomètres. Un cadre spécial est réservé, à la fin du Guide, aux annonces commerciales et industrielles; elles seront annuellement reçues, avant la saison, au secrétariat du Comité de Publicité, quai des Bains (Halle au Poisson). IGNACEBRUNET.


Comité de Publicité

de Boulogne-sur-Mer,

,de Publicité, quai des Bains (Halle au Poisson) Agert j • LA

SAISON (14eannée)

GAZETTE DES BAINS,BALS,CONCERTS, SPECTACLES & FÉTES Donnés pendantl'été, PARAISSANT TROIS FOIS LA SEMAINE A partir Le

Numéro:

du 15 Juin. 10 Centimes.

Abonnements : pour la saison, au mois et à la quinzaine. Insertions : annonces et réclames.-On traite de gré à gré. La vogue dont jouit cette Gazette, consultée par les baigneurs et les touristes pour l'emploi de leurs journées, assure au commerce et à l'industrie une publicité d'une grande extension Publicité spéciale : Panneaux du marché en détail de la Halle au Poisson et autres emplacements également à louer. S'adresser, pour les renseignements, au secrétariat du Comité de Publicité, quai des Bains (Halle au Poisson).



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L'origine de la ville de Boulogne remonte à l'époque de l'invasion des Romains. Ce pays portait alors le nom de Morinie, du celtique mûr, mer, et formait une des grandes divisions de la Gaule-Belgique. Il comprenait la partie plus tard, composa les diocèses de St-Omer, de Bougui, logne, d'Ypres et de Ponthieu. — Le sol était partout couvert de Marais et d'immenses forêts. Virgile, dans son langage poétique, en désigne les habitants comme les plus reculés des hommes — « extremihominumMorini.» Les Morins, renommés par leur courage et leur intrépidité, eurent l'honneur de tenir un instant Jules Césaren échec, après ses victoires sur les Helvétiens et les Belges. Ce point extrême de la Moriniea évidemment joué un.rôle prépondérant dans les événements mémorables de ces temps. La. mer envahissait une grande partie de la basse-ville elle s'étendait encore jusqu'au pied actuelle, et en I04 (les ouvrages de défensede la haute-ville. Un vaste bassin, creusé par la nature, avait donné naissance au port Gesoriacum, placé à l'embouchure de la rivière Elna, Liane. Par son heureuse position sur le Fretum Gallicum (Détroit du Pas-de-Calais), environné —à ,de collines et parfaitement abrité des vents de mer, — l'ouest, par le prolongement de la pointe d'Alpreck, et


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au nord-est par un avancement considérable de la falaise, ce hâvre offrait un asile sûr aux vaisseaux assaillis par la tempête. Bien de savantes dissertations se sont fait jour sur l'emplacement du Portus Itius. De toutes les opinions plus ou moins hasardées, Boulogne, comme port d'embarquement de Jules César, en compte un grand nombre en sa faveur, et c'est une hypothèse assez admissible, en présence de certaines autorités fort recommandables. Quoi en soit de cette assertion, on ne saurait nier que qu'il Gesoriacum n'ait été le centre des armements de Jules César contre la Bretagne. UB avant J. C. — La première expédition se fit le 26 août vers minuit. Deux légions s'embarquèrent sur 80 bateaux de transport, et 18autres bâtiments étaient destinés à la cavalerie. Le débarquement s'opéra vers l'ouest de Folkestone et de Hythe, prés du port de Lymne. Cette invasion n'eut qu'un succès assez imparfait. L'année suivante, César rassembla une flotte de 600 navires et de 28 galères, portant cinq légions et deux mille chevaux. Les troupes débarquèrent à peu près au même point, et l'ile entière ne tarda pas à subir le joug du vainqueur. Après un séjour de cinq années en Morinie, le général romain résolut, pour maintenir sa puissance dans cette contrée et faciliter ses communications avec la Bretagne, de bâtir une forteresse sur le site où s'élève aujourd'hui la haute-ville. On prétend que Quintus Pedius, parent et lieutenant de César, donna à la cité naissante le nom de son lieu natal (Bononia, en Italie), environ 50 ans avant l'ère chrétienne. C'est de là que dérive probablement le mot Boulogne. Gesoriacum conserva près de 400ans sa vieille dénomination, mais la nouvelle Bononia grandit rapidement et devint bientôt une des cités les plus célèbres de la Morinie. Les visites fréquentes des empereurs acquirent une importance notable à son port qui servit constamment de passage en Bretagne aux troupes romaines. 30. —Les Morins essaient vainement de se soustraire à la domination romaine, en formant une ligue avec les Ménapiens, tribu de la Flandre, et les Atrebates groupés vers Arras. 40 de i. C. - Caïus Caligula se rend à Gesoriacum'


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dans l'intention d'envahir aussi la Grande - Bretagne. Maisil se contente de ranger son armée en bataille sur le rivage et simule une attaque contre l'Océan. Comme trophée de cette grotesque victoire, il ordonne à ses soldats de ramasser des coquillages qu'il dépose au Capitole, à son retour à Rome, où il se fait décerner le triomphe. C'est à cet empereur qu'est due, sur le sommet de la falaise de l'est, l'érection d'une tour en briques surmontée d'un phare, dont il subsiste encore quelques débris, et qu'on désigne sous le nom de Tour-d'Odre. 43. — L'empereur Claudius s'embarque à Gesoriacum pour aller soumettre les Bretons révoltés. Le Sénat, en témoignage de ses exploits, lui décerne le surnom de Britannicus et lui fait ériger, à quelques pas de la porte actuelle des Dunes, un arc de triomphe dont on découvrit, paraîtrait-il, les soubassements au commencement de notre siècle. »»». —ConstanceChlorearrive à Boulogne pour combattre Caransius, puis Constantin s'y rend aussi avant son expédition sur le Rhin. Après la défaite de Maxence, le Christianismetriomphe à Rome (ai 2 ), et la religion chrétienne s'établit dans les Gaules. Néanmoins, la destruction totale du paganisme ne date que du 4esiècle. 4ao. — Les Francs, sous la conduite de Pharamond, pénètrent dans ce pays que des hordesde Barbares avaient déjà-dévasté,et, en 448, Clodiontaille en pièces l'armée des Cimbres. 449. — Attila, roi des Huns, à la tête de quatre cent mille hommes, met tout à feu et à sang et vient attaquer Boulogne. La résistance de cette ville et la sévérité de l'hiver le forcent à la retraite. 487. — La Morinieéchappe définitivementau pouvoir de Rome pour passer à la domination des comtes de Flandre, sous la tutelle des rois francs. - Le Boulonnais est ravagé par un essaim de B. Huns, de Vandales et de Normands qui détruisent les ouvrages ou les monuments que les Romains y avaient élevés. Le comte Léger leur oppose une vigoureuse résistance, mais il perd, dans un combat, la vie avec ses deux fils. 8S. Nouvelle invasion des Barbares repoussée par le comte Robert, qui réunit la Flandre septentrionale à son comté.


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686. — Les Normands pillent les villes maritimes et détruisent Wissant. 808. — Charlemagne met un terme aux incursions des Normands. Il désigne le port de Boulogne pour un des principaux établissements de sa marine et y fait équiper une flotte considérable. Il visite lui-même la ville qu'il fortifie, répare la Tour-d'Odre et laisse la côte dans un excellentétat de défense. 881.— Les Normands, au nombre de 60,000hommes, après avoir saccagé Terrouane, font une descente à l'embouchure du Wimereux. Le comte Hernequin marche contre eux à la tête de 30,000soldats. La bataille s'engage à trois kilomètres de Boulogne, près du village actuel de Wimille. Malgré des efforts désespérés, le comte et ses vaillants compagnons sont huit défaits avec une de perte mille hommes. 936. — Louis IV, dit d'Outremer, exilé en Angleterre, débarque à Boulogne,où il est reçu par Hughes-le-Grand, comte de Paris, et par plusieurs seigneurs français. loi 3.—Eustache-à-l'QEil, fils de Baudouin II, construit sur l'emplacement où s'élève maintenant l'Hôtel-de-Ville, un palais qui servit longtemps de résidence aux comtes de Boulogne, et dont le beffroiest encore un reste. lôîî9.—Eustache-aux-Grenons, veuf de Goda, sœur d'Edward le Confesseur, roi d'Angleterre, épouse la princesse Ida, fille de Godefroi-le-Barbu, duc de la BasseLorraine. De ce mariage est issu Godefroi-de-Bouillon (1066), auquel Boulogne revendique l'honneur d'avoir donné naissance. Le comte Eustache accompagne, avec un corps de Boulonnais, Guillaume de Normandie dans son invasion en Angleterre, et se distingue à la bataille de Hastings dont on lui attribue une grande partie du succès de la journée. I096. - Godefroi-de-Bouillon commande la première croisade. Douze cents Boulonnais marchent sous les bannières de Baudouin et d'Eustache ses frères. Après la prise de la ville Sainte (15juillet 1000), Godefroien est proclamé roi, mais il refuse ce titre pour ne prendre que celui de Baron de Jérusalem. Il meurt, l'année suivante, de la peste. mss. — Mathilde, fille unique d'Eustache III, épouseEtienne de Blois, neveu de Henry 1er,roi d'Angleterre, et


9 NOTICEHISTORIQUE. auquel il succède en 113SS. Etienne cède son comté de Boulogne à Eustache IV, son fils aîné, qui épouse Constance, sœur duroi Louis-le-Jeune. lieo. — Mathieu d'Alsace, comte de Flandre, enlève Marie, fillede Mathilde et d'Etienne, abbesse de Ramsay, en Angleterre, et se fait reconnaître comte de Boulogne. Mais les foudres de l'église lancées contre les nouveaux époux les forcent à se séparer. I 231.-Philippe Hurepel-le-Velu rétablit les murailles de la Haute-Ville, construit la Perte Gayole et la Porte des Dunes, élève le Chàteau à l'angle de l'est, sur les ruines d'un ancien fort, et entoure la cité d'un fossé profond. I308. - Célébration, dans Notre-Dame, du mariage d'Edouard II, roi d'Angleterre, avec Isabelle de France, fille de Philippe-le-Bel, en présence de quatre rois, de trois reines, et de quatorze fils de rois ou princes du sang royal. 1339. - Descente des Anglais à Boulogne, à la faveur d'un brouillard. Ils dévastent la basse-ville, brûlent dans le port quatre grands vaisseaux, vingt-quatre plus petits, dix-neuf frégates, outre l'arsenal avec les agrès pour dixneuf galères. On peut juger par cette énumération de l'importance du port à cette époque. 1346. — Après la bataille de Crécy et la reddition de Calais, Edouard III d'Angleterre ravage toute la contrée; mais il est vaillamment repoussé par les habitants. IL aeo.-Le roi Jean, qui avait épousé une comtessè du Boulonnais, de retour de sa captivité en Angleterre, se rend à pied, en pèlerinage à Notre-Dame, accompagné du de Galles, de ses deux frères et d'une suite nomprince breuse. I40I .-Arrivée à Boulogne de la jeune Reine Isabelle, fille du roi de France Charles VI, de retour d'Angleterre, après le meurtre du roi Richard II, son époux. l^si©.—Charles VII, roi de France, cède en toute propriété le comté de Boulogne à Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne. Son successeur, Charles-le-Téméraire, son fils,tué au siège de Nancy (I477), ne laisse pour héritière qu'une fille unique, la princesse Marie. —Après avoir appartenu aux maisons de Champagne, d'Alsacé, de Dammartin, d'Auvergne et de Bourgogne, le Boulonnais finit par se rattacher à la couronnede France.


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14T8.—L'astucieux Louis XI, pour se soustraire à la suzeraineté des ducs de Bourgogne, que pouvait encore invoquer la princesse Marie, fait hommage du comté de Boulogne à la Ste-Vierge, s'en déclare le vassal, et lui délivre, d'IIesdin, des lettres-patentes qu'il fait enregistrer au Parlement. Toutefois, il érige le comté de Boulogne en Sénéchaussée ressortissant du parlement de Paris. Les habitants conserventleurs privilèges et la ville est administrée par un mayeur, 12échevins et 21élus.Philippe de Crèvecœur est nommé Sénéchal du Boulonnais, et, plus tard, il devient maréchal de France. 1402, - Henry VII d'Angleterre investit Boulogne. La ville, défendue par le Sénéchal, résiste à plusieurs tentatives de la part des Anglais. 1403. - Charles VIII, roi de France, en exécutionde l'engagement pris par Louis XI, son père, vient offrir à Notre-Dameun cœur d'or du poids de treize marcs. 1814.-Marie d'Angleterre, sœur de Henry VIII, fiancée à Louis XII, passe par Boulogneet fait ses dévotionsà Notre-Dame. y Juin lîî»o.—François 1eret Henry VIII ont une entrevue, entre Guîneset Ardres. Pendant 28 jours, ce ne sont que fêtes, banquets, joûtes, tournois et bals. La noblessedes deuxnations portait, dit-on, ses moulins, ses bois et ses terres sur ses épaules. La suite des monarques : il fut anglais et français y étala tout le faste de ce siècle porté à un tel point que le lieu a conservé le nom de. Camp du Drap d'Or. SO Octobre 1 Z;32.-François loret Henry VIII se donnent une seconde entrevue à Boulogne, où ils séjournent plusieurs jours dans la plus parfaite intimité. Ils passent ensemble un traité qui n'eut malheureusement qu'une courte durée. 18 Juillet 1SS44.—Henryse présente devant Boulogne avec une armée forte de 30,000hommes et une artillerie de 100 pièces de canons, outre plusieurs machines de guerre. Le duc de Suffolk,lieutenant-général du roi, parvient, malgré les sorties fréquentes des assiégés, à s'approcher dela place,qui ne comptait que 3,000hommes avec 17pièces de canon et 95 arquebuses. Le maréchal Oudart du Biez, gouverneur, en avait confiéla défense à son gendre, Jacques de Coucy. La villeavait pour mayeur le brave Eurvin.


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Pendant 30jours, les assiégés opposent une héroïque résistance aux attaques réitérées des Anglais, dont le canon avait ouvert aux remparts une brêche praticable de cinq côtés à la fois. Le 1iz Septembre, un assaut général est livré, et, bien que les assiégeants soient encore repoussés, de Coucy fait lâchément demander à capituler. Eurvin, indigné, court à l'Hôtel-de-Ville, où les Boulonnais jurent de s'ensevelir sous les ruines de la place plutôt que de mettre bas les armes. Le 13 Septembre, de Coucy.signela capitulation, et le lendemainles Anglais prennent possessionde Boulogne. Jacques de Coucy, cinq ans après, sous Henry II, fut condamnéà la décapitation, reconnu coupable de haute trahison. Mais,en I88, sous Henry Ill, l'influence de sa famille finit par obtenir sa réhabilitation. Notre ville resta six ans au pouvoir des Anglais; le 28 Avril îeseso elle fut rendue par Edouard VII à Henry II, moyennant une rançon de 400,000écus. 1866. — L'abbaye de Notre-Dame de Boulogne est érigée en évêchépar bulle de Pie V. 3 Avril issro.— Entrée solennelle de Claude-André Dormy, premier évêque de Boulogne. 24 Août I82. - Le gouverneur de Chaumeilde Caillacqpréserve Boulogne de la sanglante journée de la St-Barthélemy, par la fermeté avec laquelle il refuse d'obéir aux ordres émanés de la cour. lssss.—L'avant-garde des ligueurs, commandéepar de Rambures, -s'empare de la basse-ville. Le duc d'Aumale arrive lui-même avec de grandes forces et cerne Boulogne. Mais refoulés par l'intrépide gouverneur .de Bernet, à la tête de la garnison et des habitants, les ennemis battent en retraite vers Montreuil. 1SS91?.—Etaples,foyer des ligueurs, est assiégé par de Bernet qui, à l'attaque du château, est frappé d'une balle au cœur. — Michel Patras de Campaigno, surnommé le Chevalier Noir, prend le commandement des troupes; Henri IV le nomme Sénéchalet gouverneur de Boulogne. Le Chevalier, dans une charge contre la cavalerie espagnole, à Cuverville,près de Souverain-Moulin,reçoit à la tète un-coup de lance dont il est mortellement blessé. 1601. — Henri IV vient visiter la ville de Boulogne,


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inspecte le château, les remparts, le port et les divers ouvrages défensifsélevés autour de la place. I 6O, —Louis XIII fait son entrée à Boulogne accompagné de plusieurs princes et seigneurs ; il y passe les fêtes de Noël, parcourt les endroits faibles de la ville et donne des ordres pour qu'ils soient convenablementfortifiés. I622.-Messire Antoined'Aumontest nommé gouverneur de Boulogne. C'est le premier des huit membres de la famille d'Aumont qui, jusqu'en 1789, gouvernèrent le Boulonnais. 16«4.—Henriette de France, fille de Henri IV et sœur de Louis XIII, s'embarque à Boulogne pour aller joindre son époux, Charles 1er,roi d'Angleterre. 1637. —Les Boulonnais, sous la conduite du duc d'Aumont, défont sept cents Espagnols qui cherchaient à surprendre le Mont-Hulin. Nos compatriotes prennent part à l'attaque contre Gravelines, et fournissent au siège de St-Omer, où ils se distinguent, un contingent de 2,000 fantassins et 500cavaliers. I680. —Arrivée, en grand apparat, de Louis XIV à Boulogne,avec la reine, le dauphin et la dauphine. Le roi visite le port et examineen détailles fortifications de la place. 1689. — L'infortuné Jacques II débarque à Ambleteuse, et passe par Boulogne, où il revient, sepÊ ans après, présider aux préparatifs destinés à tenter, en sa faveur, une restauration sur le trône d'Angleterre. Démolitionsdes fortifications autour de la haute-ville. 1696, —Le duc d'Aumont pose (22 septembre)la première pierre de l'hôpital St-Louis actuel, et le 22septembre l yos, se fait l'inauguration de la chapelle de cet établissement de charité. l 08. - Jacques III, dit le prétendant, fils de Jacques II, traverse Boulogne pour se rendre à Dunkerque,où s'organisait l'armée expéditionnaireappelée à appuyer ses prétentions au trône d'Angleterre. Après l'insuccès de cette tentative, Jacques nI revient à Boulogne, d'où il part pour Versailles. Le Czar Pierre-Ie-Grand visite le port de Boulogne. l 734.-Pose de la première pierre de l'Hôtel-de-Ville. l 744.-Louis XV fait une entrée solennelledans notre ville, accompagné de sa cour et d'une suite brillante-


13 NOTICEHISTORIQUE. îr-ss».—Une flotte de 180bateaux de transport et un corps d'armée se préparent, à Boulogne, à aller en Ecosse soutenir le fils de Jacques III, Charles-Edouard, plus connu sous le nom du Chevalier de St-George. Mais la défaite des Jacobites à Cullodenpar le duc de Cumberland (1746), ruine à jamais la cause des Stuarts. I,),,),o.-Louis XVIfait activer dans notre port les armements destinés à pousser avec vigueur la guerre contre l'Angleterre. Les corsaires boulonnais se signalent causent de notables préjupar des actions éclatantes et dices au commerce anglais. — Les luttes acharnées entre les deux nations ne cessent qu'en 1 î'83, et la paix ramène, pour quelque temps, la tranquillité et le bien-être dans le Boulonnais.Maisla fin du XVIIIesièclevoit se dérouler de notre ville traverse, comme la terribles événements ; France entière, de douloureuses crises. Le souffle révolutionnaire passe aussi sur nous, et ces années néfastes restent marquées en lettres rouges dans notre histoire locale. 1Ï93.—A la nouvelle de l'exécution de l'infortuné Louis XVI (21 janvier), toute la population Boulonnaise est frappée de consternation. A partir de ce jour, commence pour notre ville le règne de la terreur. Disons, cependant, à la louange des habitants, qu'ils ne trempèrent aucunement dans les excès de la révolution. Le 22 Septembre de la même année, arrive à Boulogne le représentant du peuple André Dumont.Toute la nuit et le lendemain sont employés à opérer l'arrestation des personnes suspectes ; plus de 400prisonniers sont réunis à la cathédrale, fermée au culte, et d'où ces malheureux sont dirigés sur la citadelle de Doullens. Le 20 Novembre, Boulogne eut la visite du trop fameux Joseph Lebon,proconsul du Pas-de-Calais, muni par le Comitédu Salut public du droit de vie et de mort. Nous eûmes, sur le Marché-aux-Grains, haute-ville, trois exécutions, sans compter les victimes que ce misérable envoya à l'échafaud à Arras ou qu'il fit périr dans les prisons. Son séjour ici a laissé bien des traces de sang. Dieu avait marqué pour ce prêtre renégat le jour d'expiation 1— à 30 ans, l'exécuteur des hautes œuvres en faisait justice. — L'auteur des Girondins n'a trouvé qu'un nom à mettre en parallèle à côté des noms fatalement célèbres de Carrier et de Collot d'Herbois, ce fut celui de Joseph Lebon, le


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protégé de St.-Just et l'ami intime de MaximilienRobespierre. Jetons un voile sur ces temps désastreux pour arriver à l'époque où notre cité devint le théâtre d'événements mémorables. 1804—Boulogne ne jouissait d'aucune espècede renom, lorsque Napoléon, en la choisissant pour le rendez-vous central de son expédition contre l'Angleterre, la fit tout-àcoup sortir de l'état obscur dans lequel elleétait tombée. Il rassembla dans ses murs et dans les environsla plus vaillante armée de l'Europe: l'effectifs'élevait à 172,231 hommes d'infanterie, et 9,302de cavalerie; la flottilleconsistait en 2,413bâtiments, montés par 18,783hommessans compter un matériel immense. Les deux camps les plus importants, formés-sur les hauteurs de chaque côté du port, portaient le nom de Camp de. Droite et Camp de Gauche, Desforts se trouvaient échelonnés en plusieurs endroits de la laisse de basse-mer, et la côte était hérissée de canons ou de mortiers; ils présentaient un front si redoutable que les Anglais l'avaient surnommée la Côte de Fer. La ville fut à plusieurs reprises bombardée par Lord Nelson et l'amiral Keith, qui n'occasionnèrent que peu de dommage et virent échouer leurs attaques. La flottille avait dignement conquis un nom distingué dans les combats multiplesqu'elle avait livrés aux Anglais. Quel sp'ectacle grandiose offrait le déploiement de ces mille et un navires, lors de leurs évolutions en rade du port! En première ligne, s'avançaient les prames, bateaux de 1J0 pieds de longueur sur 26 de largeur, portant 12 canons de 24 et 68 hommes d'équipage ; ensuite défilaient les canonnières, de 60 pieds de longueur sur 17de largeur, armées de 3 pièces de 24 et d'un obusier, avec 22hommes d'équipage ; après elles venaient les bateaux plats, de 60 pieds de longueur sur 14de largeur, portant un seul canon de 24 sur le devant, et un obusier en arrière, avec 6 hommes d'équipage ; puis suivaient les péniches, de 60 pieds de longueur sur 10 de largeur, ayant en avant un obusier de 6 pouces, et en arrière un canon de 4, avec 5 hommes d'équipage; enfin, marchaient en dernier lieu les caïques, les bombardes, les galiotes, les cutters, les goélettes, etc., qui allaient prendre leur rang dans la ligne d'embossage. A cette riche nomenclature, nous ajouterons les navires


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armés de nos corsaires boulonnais, si justement redoutés de la marine anglaise. Braves et audacieux, ils montaient habituellement de légères embarcations que chaque marée du soir jetait avec la nuit des côtes de France sur celles d'Angleterre, et que chaque flot du matin ne ramenait jamais seuls. Leurs exploits eurent un grand retentissement, et ils portèrent jusqu'à la chute de l'Empire de terribles coups au commerce anglais. Boulogne assista le cœur navré aux désastres de la patrie, mais prenant en considération le vœu général de la nation et la nécessité de sauver la 'France, elle adhéra aux actes du Sénat Conservateur de la Charte constitutionnelle rédigée par le Gouvernementprovisoire. Le 6 Avril 1814, Louis XVIII arrive à Boulogne, accompageé de la duchesse d'Angoulême, du prince de Condé, du duc de Bourbon et d'une suite nombreuse. Sa l'hôtel de la Préfecture maritime, rue Majesté descend à — des Vieillards, 8. Un contingent de troupes alliées, comme on les appelait, avait été imposé à notre ville, mais sur la demande des habitants, les Prussiens furent éloignés à l'approche du roi. Au commencement de juin, l'empereur de Russie et le roi de Prusse se rendent à Boulogne. Le due de Clarence, frère du roi d'Angleterre, les y avait précédés de quelques jours. Le e, ces hauts personnages s'embarquent à notre aller visiter la capitale des trois royaumes-unis. port pour — Le duc de Berri passé par notre ville, à son retour d'Angleterre. 181S. —Après la seconde chute de l'Empire, Boulogne retombe dans le calme le plus complet. Elle dirige alors tous ses efforts vers l'industrie et le commerce qui ne tardent pas à prendre ici le plus rapide essor. Louis-Philippe, duc d'Orléans, débarque à Boulogne. Le 22 Mai 1entre, pour la première fois dans notre port, un paquebot à vapeur, le Rob-Roy, de 59tonneaux de jauge, venant de Douvres, avec six voyageurs. 1824.- Inauguration du premier Etablissement des bains de mer. 183S.—La duchesse de Berri, mère du duc de Bordeaux, vient prendre les bains de mer à Boulogne. Le 9 Mai 1830 est battu le premier pieu de la nouvelleentrée du port.


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29 Juillet, chute de Charles X.- Les diversesadministrations localesfont acte d'adhésion au gouvernement de Louis-Philippe. - Reconstitution de notre garde nationale. 1833. — Visite officielle des ducs d'Orléanset de Némours, filsde Louis-Philippe ; ils séjournent quelques jours dans notre ville. 1838. — Ordonnance royale qui distrait de la commune d'Outreau le hameau de Capécure, et le réunit à Boulogne. 1840.—C'est au milieu de sa prospérité croissante que notre cité, ordinairement si tranquille, se réveilla, le 6 août, sous une impression insolite, envahie qu'elle était une centaine d'hommes armés. — C'était le prince par Louis-Napoléonqui, débarqué, au point du jour, à Wimereux, village situé à 4 kilomëtres d'ici, s'acheminait avec ses soldats improvisés vers Boulogne où il fit son entrée à 5 heures et demie du matin. Les insurgés, après une courte odyssée à travers quelques rues, se dirigent vers la Colonne et, de là, gagnent la plage, plaçant leur sklut dans le paquebot Edinburgh Castle, qui se rapprochait de la côte. Les fuyards s'emparent du canot de la Société Humaine, mais inhabiles à le gouverner,il chavire à cinq cents pas à peu près de l'Etablissement des Bains. Louis-Napoléonet ses hommes, ramassés dans l'eau, sont conduits au château sous l'escorte des gardes nationaux. On n'eut à regretter qu'une seule décharge dans la bagarre,—quatre hommes du prince furent blessés et un tué.. Disons aussi qu'un coup de pistolet avait été tiré par le prince lui-même dans la cour des anciennes casernes. La balle, destinée au capitaine commandant, alla, par ricochet, blesser assez grièvement un des grenadiers. Le prince fut, le 15,.transféré à la forteresse de Ham, puis à Paris, pour être jugé par la Chambre des Pairs. Cette échauffouréenous valut, le 17,unevisite de reconnaissance de la part de Louis-Philippe, de la reine et de toutela famille royale. La réception fut très-chaleureuse, et l'on distribua, à cette occasion, un certain nombre de croix. — Quelquesjours après, le roi et la reine des Belges passaient par Boulogne, en route pour le château d'Eu. 184. — M. Thiers vient à Boulogne étudier, sur les lieux, toutce quise rapporte au projet d'expédition contre


NOTICÉHISTORIQUE.

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l'Angleterre, et destiné à occuper une place remarquable dans son histoire de l'Empire. 1 e Août; 1843.—Inauguration d'un service régulier de paquebots établis entre Folkestone et Boulogne. L'ouverture de cette ligne forme le trait-d'union le plus rapproché entre Londres et Paris. 24 Février 1848. — Chute du gouvernement de Louis-Philippe. Cette nouvelle est reçue ici avec une douloureuse impression. 1v Avril. —Inauguration du chemin de fer de Boulogne à Amiens, relié à la ligne du Nord à Paris. Insurrection de Juin. — La garde nationale boulonnaise répond dignement au cri de détresse poussé par la capitale. Environ 230volontaires, de tous les partis, courent à Paris défendre les libertés publiques, protéger la propriété et la famille menacées de périf. Le io DéceDlbre.-Election de Louis-Napoléon à la Présidence de la République. Le Prince obtient à Boulogne et dans notre arrondissement une immense majorité. La France entière lui donne 5,534,520voix. 184e—Passage par notre port du père Cabet appelé en Angleterre par plusieurs Icariens dans la plus grande misère. Grâce à la charité anglaise, cesmalheureux débarquent ici, désenchantés des douceurs terrestres qu'on leur prédisait dans l'Icarie. 18S1—La Compagnie du chemin de fer d'Amiensà Boulogne passe un traité du fusionavec la Compagnie du chemin de fer du Nord à Paris. 1er Août. — Arrivée du Lord-Maire de la cité de Londres, accompagné de plusieurs Aldermen, Shérifs et Maires des principales villes d'Angleterre, ainsi que d'un grand nombre de personnes de distinction, invités à Paris à des fêtes organisées en leur. honneur. Boulogneleur fait une brillante réception, et un banquet leur est offert avant leur départ pour la capitale. LeIl Décembre i8sa.—Proclamation solennelledu second Empire, sur la Place Dalton. Le chiffre affirmatif de l'élection du Prince à été, pour toute la France, de 7,824,189voix. %'?' Septembre 182S3. — Visite officielle de LL. MM.l'Empereur et l'Impératrice à Boulogne. Le Maire, entouré d'une foule immense, leur présente les clefs de la ville.


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BOULOGNE-SUlt-MER.

Zbeuin l 8U4,-Parsuite de la déclaration dela guerre entre la France et la Russie, quatre camps du Nord s'organisent près de Boulogne, sur le même terrain où s'installa la grande Arméeen 1804.Le nombre des troupes, de de toutes armes, s'élève à 70,000hommes. L'Empereur se rend plusieurs fois à Boulognepour inspecter les camps et faire manœuvrer les troupes. Il y reçoit successivement la visite du roi des Belges et de son fils, le duc de Brabant, du roi de Portugal et de son frère, le duc d'Oporto, du roi Victor Emmanuel, et du prince Albert. L'archiduc Maximiliend'Autriche et le prince Oscar de Suède viennent aussi visiter les camps. «l Avril îssss. — L'Empereur et l'Impératrice débarquent à notre port de retour de leur visite à la famille royale d'Angleterre. ILS Aoù - Le Victoria and Albert nous amène la reine d'Angleterre, le prince Consort, le prince de Galles et la princesse Royale.Ils sont reçus par l'Empereur aux acclamations enthousiastes de la population française et anglaise. Les augustes visiteurs partent pour Paris, où ils doivent passer quelques jours. Le «y.—La famille royale revient dans nos murs.-Du chemin jusqu'à l'hôtel du Pavillon, ce n'est qu'une véritable ovation. Sur la plage, les quatre camps attendent l'honneur d'être passés en revue par LL. MM. Plus de 40,000soldats français acclament une reine d'Angleterre sur ces mêmes rivages si célèbres j'adis dans les guerres du 1erEmpire contre sa redoutable rivale. Après le défilé, l'Empereur conduit LL. MM. au camp d'Honvault, que la Reine prend plaisir à visiter dans tous ses détails. A 10 heures du soir, s'opère l'embarquement au milieu de brillantes illuminations et des feux du Bengale. Cette royale visite tiendra une belle page dans les annales boulonnaises. Mn Juillet lsse. — Levée totale des camps de Boulogne, par suite de la proclamation de la paix. Mai l SUD.- Déclaration de guerre entre la France et l'Autriche. Départ de tous les marins valides compris dans la levée ordinaire. Chacune de nos habitations se transforme, pour ainsi dire, en atelier où l'on organise des secours pour les blessés. 186». — Arrivée à Boulogne de sa Hautesse Monam-


19 NOTICEHISTORIQUE. med-Said-Pacha, Vice-Roi d'Egypte, accompagné de Mustapha-Pacha, son neveu, et de plusieurs grands personnages. — Le prince de Galles, de retour de Paris, s'embarque à * Boulogne. Juin I 863. - Inauguration du nouvel Etablissement municipal des bains de mer. 186K. — Plusieurs personnages de distinction visitent Boulogne cette année. — Nous citerons: - L'ex-émir S. A. R. le prince Arthur d'Angleterre ; Amédée de Abd-El-Kader, avec sa suite; — -Le prince Savoie, duc d'Aoste, fils du roi d'Italie;- — Mirza Syed Hussim Ali et ses fils, princes indiens ; - S. M. la reine S. M. la reine ; Emma, souveraine des Iles Sandwich de Prusse, voyageant sous le nom de la comtesse Hohenzollern ; — Le Sultan Abdul-Azis-Khav, Empereur des Ottoman. 1866. — Exposition internationale de pêche à la nouvelle Halle au poisson. I869. — Ouverture du bassin à flot. Juillet 1870.—Déclaration de la guerre à la Prusse. Départ des conscrits boulonnais, appel de la garde mobile, armement de notre garde nationale, composée de deux bataillons, avec un effectif d'environ 3,600hommes. Constitution d'un comité local chargé de centraliser les. secours destinés aux blessés ou aux malades de l'armée, et installation de quatre ambulances sous le patronage de dames anglaises et françaises. - » En outre, il se forme spontanément un comité anglais qui, ensuite, devient une des principales branches de la Société Britannique Nationale, dont la bienfaisante libéralité s'est fait sentir, même après la guerre, dans tout le nord de la France, jusqu'à Paris, Rouen et Tours. Les nombreux témoignages de sympathie de nos voisins ont encore resserré plus étroitement les liens d'amitié qui nous unissaient déjà à eux. 4 Septembre. — La triste nouvelle de nos désastres, et la proclamation d'un gouvernement de la Défense Nationale, à l'Hôtel-de-Villede Paris, causent un vif émoi dans la ville. En présence du danger qui menace laPatrie, tous les partis s'effacent,il n'en reste plus qu'un seul—•celuide la France.


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Boulogneéchappe au fléau de la guerre, biendesfamilles ae l'intérieur cherchent des départements voisins et même un refuge au milieu de nous. Mal l 83.-Le MaréchalMac-Mahon,Président de la République, à son retour de Calais,s'arrête à Boulogne, et visite l'emplacement du nouveau port, en eau profonde, projeté à l'ouest de notre plage, près de Châtillon, à Capécure. Mai 1874.—Inauguration du chemin de fer du NordEst de Boulogne à St.-Omer. S. M. l'Impératrice d'Autriche. débarque à Boulogne, venant de l'Ile de Wight. Janvier 1878. — Réception officielledu Lord-Maire de la cité de Londres. Des milliers de personnes des deux nationalités se portent à sa rencontre au cheminde fer. Le soir un banquet somptueux,suivi d'un bal, luiest offert dans les salons du Casino, ainsi qu'à Lady-Mayoress et aux Shérifs de Londres et de Middlesex.Le Lord-Maire quitte le lendemain notre ville, emportant un bon souvenir de la sympathie toute cordiale que lui ont témoignée les Boulonnais. 10 Avril.:Le capitaine Boyton, américain, franchit le détroit au moyen d'un ingénieux appareil de sauvetage dont il est l'inventeur. Parti de Douvres à 3 heures du matiij, par une mer houleuse,il se voit contraint, en raison de la forcedes courants, de gagner le cap Grinez, distant de Gkilomètres de Boulogne, après une lutte de 17heures contre les flots. Le 12, le capitaine Boytonfait, pendant 3 heures, .dans notre port, aux applaudissements d'une foule immense, des expériences qui démontrent pleinement toute l'efficacitédes servicesque son invention est appelée à rendre à l'humanité.


BOULOGNE-SUR-MER wuv STATIONBALNÉAIRE.- VILLE DE PLAISANCE.

La notice historique que nous venons de tracer a dû suffisamment initier le visiteur aux diverses phases par lesquelles a passé l'antique Bononia. Aujourd'hui, nous présentons la moderne Boulogne sous une complète métamorphose. Devenue le chef-lieu du 1er arrondissement du Pas-de-Calais, elle compte une population de 39,700 âmes, sans y comprendre près de 3,000 Anglais résidents. Parmi toutes les villes de France, notre cité est classée la 32e en rang, et la 3e pour l'importance des recettes en Douane après Marseille et le Havre. C'est du premier Empire que datent indubitablement les sensibles développements de Boulogne. C'est alors qu'elle vit naître pour elle cette époque de célébrité que lui a acquise le séjour de la Grande-Armée ; puis ensuite, les bienfaits d'une longue paix en ont rapidement fait un séjour recherché des étrangers. L'heureuse position qu'elle occupe entre les deux capitales de l'Europe, ses communications quotidiennes avec :2


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VILLEDE PLAISANCE.

l'Angleterre, ses transactions internationales et maritimes, ses établissements industriels, sa pêche, les richesses de son sol, toutes ces multiples ressources ont largement contribué à sa prospérité actuelle. Mais c'est surtout comme station balnéaire que Boulogne jouit d'une prééminence méritée. Son incomparable plage, ses 100,000 baigneurs annuels et son magnifique Casino lui ont incontestablement dévolu le sceptre du littoral de la Manche. Comme ville de plaisance, le renom de notre — cité est sans coquette égal: agréments naturels, pittoresques environs, nombreux hôtels, confortables habitations, magasins rivaux de la capitale, maisons d'éducation de premier ordre, amusements variés, enfin, mille et une attractions y font affluer, pendant la saison des bains, plus de 20,000 étrangers, touristes, passagers, excursionnistes et pèlerins. Aussi Boulogne, déjà dénommée par nos voisins d'outre-mer, le Brighton français, est-elle maintenant désignée, par nos visiteurs nationaux, comme le petit Paris du Nord de la France.

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DESCRIPTION

DE

BOULOGNE

LA VILLEVUEA VOLD'OISEAU.

Avant que le visiteur entreprenne ses pérégrinations dans Bouloche, nous appellerons, à titre d'introduction, son attention sur la division topographique de la ville et la position relative des principales rues. Boulogne se divise en deux parties distinctes : — la haute et basse-ville; à cette dernière s'annexent la Beurrière, quartier des marins, et de l'autre côté duport, Capécure, la cité de la grande industrie. La haute-ville, entourée de remparts du XIIIe .siècle, présente la forme d'un parallélogramme; la longueur en est de 400 mètres de l'est à l'ouest, et de 325 du nord au sud. C'est le séjour préféré de bons et paisibles rentiers, de quelques anciennes familles, et la demeure presque obligée de l'administration judiciaire. Restreinte, intra muros, à des limites qu'elle ne saurait franchir, elle a pris, extra muros, depuis plusieurs annnées, un rapide essor. La basse-ville s'élève en amphithéâtre sur le versant de plusieurs collines, et s'étend d'un côté dans le val des Tintelleries jusqu'à la route de


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Calais, et de l'autre, part des falaises et longe la rivière Liane jusqu'à la route de Paris, sur une longueur de plus de 2,400 mètres. Les maisons sont bien bâties, les rues, parfaitement pavées et assez spacieuses, bordées d'élégants trottoirs en marbre blanc et noir, établis en forme d'échiquier. Boulogne est peut-être la seule ville en France où l'on foule ainsi le marbre dans les rues. Si nous prenons le visiteur à sa descente du train, nous traverserons ensemble le Pont-Marla place Frédéric-Sauvage et son joli square, quet, puis nous gagnerons la ville. par la rue Thurot adossée, à gauche, à la Halle au poisson. Si, au contraire, nous recevons le voyageur, à son débarquement du paquebot, nous lui signalerons, d'un côté, l'Etablissement des bains avec ses jardins et son aquarium, — de l'autre, la Douane, près de la rue de l'Entrepôt, contigu à la rue de Boston qui va aboutir (au pied de la falaise), à la rue des Signaux, et de là au chemin 1 de l'Empereur. En face. de nous, se déploient nos vastes et magnifiques quais sillonnés d'hôtels, restaurants, boarding-hollses, appartements garnis et beaux — Mentionnons, en passant, les deux magasins. rues traversières de la Flottille et de la PorteWalotte, puis à l'angle du quai de la Douane, vulgairement dénommé Coin-Menteur, la rue et la place des Victoires, à proximité de la rue du Hâvre, et des rues principalement habitées par la classe maritime. Du port nous entrons dans la rue de l'Ecu, une des plus larges et des plus fashionables, fière avee


LA VILLEVUEA VOLD'OISEAU.

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raison de ses riches magasins, de ses hôtels et de ses belles maisons. Nous laissons, à gauche, la rue de la Coupe, et, un peu plus loin, la rue d'Assas, centre d'animation et d'un mouvement continuel. — La rue de l'Ecu se croise, à droite, avec la rue de la Lampe, et vient s'embrancher à la rue Royale, longue et interminable jusqu'au faubourg de Bréquerecque (.route de Paris), où s'élèvent l'église de St-Francois-de- Sales et la chapelle de Notre-Dame de Saint-Sang. Après la rue de l'Ecu, se place, en première ligne, la Grande-Rue. Large et d'un aspect pittoresque, elle serpente par une rampe assez raide, jusqu'à la colline où se perche la haute-ville. En partant de la partie basse, le visiteur aperçoit, à droite de la rue Neuve-Chaussée, la place Dalton et l'église Saint-Nicolas. Passant la rue des Prêtres, il rencontre, vis-à-vis la rue Simoneau, l'ancien Séminaire, dépositaire du Musée et de la Bibliothèque publique; puis, les rues du Collège, Désille, et la Sous-Préfecture avec son charmant jardin. — De ce point se développe un panorama vivant de la basse-ville, dominée par la Cathédrale, le Beffroi, les Remparts, et une longue ceinture de montagnes environnantes. Trois portes nous ouvrent l'entrée de la cité historique : Nous y pénétrons par la Porte des Dunes, bâtie en 1231, et qui doit son nom,paraît-il, à une grande masse de sables amoncelés, au temps jadis, lors d'une tempête, aux abords des fortifications de la place. — Deux latéraux ont été y guichets ouverts en 1856, pour 1 usage des piétons. Le Palais-de-J ustice se distingue, à gauche,


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près du Marché-aux-Grains, adjacent à la rue St-Jean, et à droite, la chapelle du couvent des Annonciades. Longeant, un peu plus loin, l'Hôtel-de-Ville, nous embrassons d'un seul coup d'œil, sur la place Godefroi-de-Bouillon, plusieurs des principales rues: — A l'ouest, la rue du Puits-d'Amour, au bas de laquelle se trouvait autrefois la Porte-desDegrès, supprimée en 1588, lorsque le duc d'Aumale assiégea Boulogne, pendant la guerre de la ligue. — Au sud, la rue d'Aumont communiquant avec les rues de l'Oratoire, des Ursulines et SaintMartin. Si, de la rue d'Aumont on traverse la on arrive, par une pente assez Porte-Gayole,. rapide, à la route de Paris. - A l'est, la rue de Lille, la plus animée de toutes. Elle donne accès, à gauche, au Parvis Notre-Dame, et à droite, aux rues de la Balance et du Château. La rue de Lille conduit par la Porte-Neuve ou de Calais, rebâtie en 1632, à la route de St-Omer et à celle de Calais. Nous reconduirons le visiteur en basse-ville, où il nous reste encore à glaner. Parallèles à la Grande- Rue, les rues des Pipots et des Vieillards occupent, des deux côtés, une situation élevée à peu près identique. — La première débouche dans le haut sur la promenade des Petits-Arbres, et dans le bas rencontre les rues des Prêtres, St-Nicolas et la rue Royale.---La seconde, où est située la Poste aux lettres, se relie aux rues du Temple, Simoneau, des Carreaux, d Artois, la place de Picardie, et se termine à la


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rue du Prince-Albert, près de la Promenade de la Bienfaisance. De là, on se dirige vers la rue TourNotre-Dame, les routes de Calais et de St-Orner, en cotoyant de jolies constructions, des villas et des jardins. Nous devons une mention toute spéciale à la rue Neuve-Chaussée, la plus coquette de toutes nos rues, renommée surtout par ses luxueux magasins fort admirés des étrangers. C'est la rue privilégiée, notre boulevard des Italiens en miniature; elle exerce une attraction indicible sur les promeneurs de toutes les classes qui, le soir, s'y donnent rendez-vous: — flâneurs -émérites, gens désœuvrés, nouvellistes affairés, politiciens multicolores, humbles blouses, beaux gandins, minois agaçants, soupirants en herbe, et nous en passons bien d'autres, se croisent, se coudoient sur nos trottoirs en marbre, longtemps encore après l'heure du couvre-feu de Marie-Jeanne. Plusieurs rues y aboutissent, —les rues des Vieillards, Monsigny avec son théâtre, —les rues d'Assas, Siblequin, de la Coupe, St-Louis, où est l'hospice, et enfin, le quartier des marins aux rues étroites, montueuses et pittoresques. La place Navarin et son square forment l'extrémité de la rue St-Louis. A gauche se dessinent les rues escarpées de la Redoute, de la Tourd'Odre et du Calvaire, qui mènent au plateau d'où l'église St-Pierre, comme une sentinelle avancée, veille sur la ville maritime, le port et la rade. — La place Navarin s'enclave au boulevard di's Tintelleries, où l'on rencontre le couvent des Sœurs de la lie traite et l'église St-Michel, à côté des rues du Jeu-de-Paume, de la Paix et de


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Beaurepaire. séjour des Dames de Nazareth. La rue Wissocq, séparée de la rue Siblequin par celle des Religieuses-Anglaises, nous montre la chapelle St-Alphonse de Liguori; un peu plus haut, nous passons la rue Belterre, le pont du chemin de fer, la rue Dutertre, et nous entrons dans le Jardin des Tintelleries où se donnent les fêtes de la Société de Bienfaisance. Citons, en remontant, les rues de Flahaut, de Tivoli, TourNotre-Dame, et de l'autre côté du jardin, la rue Basse-des- Tintelleries où est située la chapelle Evangélique française. Si nous nous transportons de nouveau au bas de. la Grande-Rue, nous prenons la rue de la Lampe, s'ouvrant, à gauche, sur la rue du Brasd'Or, la place des Capucins, où est Trinity — la rue Charles-Butor, résidence des Church, RR. PP. Passionnistes, — et à droite, la rue du Pot-d'Etain, où sont le Mont-de-Piété et le bureau du Télégraphe, puis les rues de l'AmiralBruix et des Ecoles (anciennes Casernes) De là nous gagnons le quai de la Liane et le boulevard Daunou, qui se prolonge le long de la rivière jusqu'à l'Abattoir. Nous noterons, près de la rue de la Liane, l'établissement de la Compagnie Européenne du gaz. Passant ensuite sous le pont-viaduc de la ligne de Calais, nous traversons le marché aux bestiaux, le faubourg de Bréquerecque, et nous arrivons à la route de Paris. Disons en terminant que le pont de la Liane - nous mène à Capécure, au débarcadère du chemin de fer et au bassin à flot. Le visiteur peut maintenant nous suivre dans nos descriptions plus détaillées de la ville. -


ÉDIFICES

CIVILS.

ÉTABLISSEMENT DESBAINSDE MR. Ce splendide établissement mérite, par excellence, la premièrevisite de l'étranger à son arrivée à Boulogne. — Créé par l'administration municipale en 1863, il est devenu le lieu de prédilection du monde élégant, le rendez-vous obligé d'une société nombreuse et choisie. Erigé au bord d'une plage sans rivale, sur le seuil même de la mer dont les flots viennent en battre le pied, le nouveau Casino se présente sous un aspect imposant et grandiose. Plus d'un million a été consacré à la construction de ce somptueux édifice et dé ses dépendances; la ville a voulu le doter de tous les agréments, _de toutes les améliorations balnéaires, qui doivent en faire une des principales attractions de la saison des bains. De pittoresques jardins artistement tracés lui servent, pour ainsi dire, de vestibule, et, de l'autre côté, une vaste terrasse fait face à la mer. Le style adopté par M. Dcbayser est celui de la Renaissance, unissant à une sévère pureté de dessin une heureuse harmonie de détails. La façade, sur laquelle se développe une marquise


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— CONCERTS. CASINO.

vitrée, forme un vaste parallélogramme, flanqué de deux pavillons qui, bien que d'un cachet différent, se marient parfaitement à l'ensemble. DISTRIBUTION DESSALONS. La grande salle des fêtes, au centre du rez-de-chaussée, est spacieuse et d'un effet majestueux ; elle mesure 28 m. 50c. de longueur, 12m. 90c. de largeur, et 15m. de hauteur. Elle peut contenir environ 1,100 personnes. Le cachet. artistique de l'ornementation et la richesse de l'ameublement portent un caractère conforme au goût luxueux de notre époque. Une longue galerie vitrée y est attenante; elle sert, dans les jours d'affluenceà donner plus d'extension à la salle des fêtes; c'est aussi un agréable promenoir d'où l'on peut plonger la vue sur toutes les scènes émouvantes de la plage et de la mer. Du haut de la galerie, à l'étage, on embrasse facilement le coup-d'œil et les détails des incidents des fêtes et des bals, tout en reçue. échappant au rigorisme de l'étiquette Les autres salons comprennent : — petite salle de bal — salon de travail et de conversation pour les dames —salon de jeu et salon-cercle — salon de musique — salon de danse —salon de lecture auquel est attenante une galerie couverte donnant sur la mer —grande salle de billards — salle de petits billards et de toupies hollandaises- fumoir, buffet, etc. Derrière l'édifice, en face de la plage, s'étendent deux larges pelouses destinées au jeu decroquet; à côté sont installés un gymnase et un tir aux armes de salons. CONCERTS MATINÉES MUSICALES, Tous les jours, pendant la saison, de 4 à 5 heures de l'après-midi, un orchestre choisi exécute, dans la salle des fêtes, les œuvres des meilleurs compositeurs.Cesconcerts, où viennent lutter de goût et d'éléganceles toilettes de nos belles visiteuses, jouissent d'une grande vogue. Il se donne aussi au Casinoplusieurs grands concerts, Boulogne étant la ville privilégiée des célébrités artistiques. Enfin, des fêtes et des soirées amusantes s'y succèdent sous mille formes différentes.


— BALS. MUSIQUE.

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MUSIQUEAU KIOSQUE. En face du Casino, à l'entrée des jardins, s'élève un kiosque, disposé pour les concerts en plein vent que donne une excellente musique, les lundis, les mercredis et les vendredis, de 8 h. à 9 h. du soir. Ces concerts, à l'instar de ceux de Musard, sont fort suivis; on y vient goûter, à la douce fraîcheur de l'air de la mer, et le charme de la musique et le plaisir de la promenade dans les allées sinueuses des jardins. — Prix d'entrée, 20 centimes, chaise comprise,pour les non-abonnés. BALSET SOIRÉESDANSANTES. Tous les vendredis a lieu un grand bal paré avec l'orchestre complet de l'Etablissement on n'y est admi, ; — toilette de bal. Les lundis, soirée dansante; —les qu'en ; — mercredis, bal d'enfants, suivi d'une soirée dansante les autres jours sont destinés aux petits bals au quatuor. - Un professeur de danse est attaché à l'Etablissement. AUX SALONS. ABONNEMENT Le prix de l'abonnement varie suivant l'époque de l'année ou de la saison d'été à laquelle il est contracté. — S'adresser au bureau du Casino, où les tarifs sont affichés et communiquésaux étrangers sur leur demande. La carte d'abonnementest personnelle, non transmissible et exigible chaque fois que l'abonné se présente à l'Etablissement. L'abonnement comprend : l'entrée libre du jardin, de la terrasse, des salons, l'admission aux séances musicales, aux bals, soirées dansantes, dramatiques et amusantes, en un mot à tous les plaisirs de l'Etablissement. Le privilége des abonnés peut être suspendu pour les fêtes et concerts extraordinaires, mais seulement six fois environ dans le cours de la saison. Les abonnés obtiennent pour ces circonstances une réduction sur le prix d'entrée. Les enfants au-dessous de sept ans entrent gratuitement avec leurs parents. De sept à douze ans, ils paient un demi-abonnement.Les domestiques qui accompagnent leurs maitres ou les enfants de leurs maîtres, sont admis gratuitement, mais ils doivent rester dans le vestibule, pendant les concerts et les bals.


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BAINSDE MER.— ÉCOLEDE NATATION.

Les non-abonnés peuvent se procurer, au bureau, des billets d'entrée aux salons ou aux matinées musicales, concerts, bals, etc., moyennant le prix fixé par le programme du jour: ce programme est toujours publié par le journal la Saison dont le numéro se vend 10 centimes. Pour jouir de la faculté de se promener dans les jardins, les non-abonnés paient 20 centimes, mais le dimanche, de midi à 6 heures, l'entrée est gratuite. BAINSA LA PLAGEAVECVOITURE. A quelques pas de la terrasse stationnent environ 160 voitures-baignoires qui conduisentles baigneurs jusqu'au milieu du flot, où elles attendent que le bain soit pris. Le sable uni et ferme ne présente pas, comme dans bien d'autres localités, des pierres et des galets, contre lesquels il n'est que trop ordinaire de se heurter. La plage de Boulogne est, sans contredit, l'une des plus belles du littoral de la Manche. ÉCOLEDE NATATION. La création de l'école de natation est une des plus heureuses innovations. C'est pour les jeunes gens un lieu d'exercice salutaire, et il leur fournit la facilité d'apprendre promptement à nager; de plus, il permet de prendre des bains de mer, à toute heure et en tout temps, à l'abri des vents ou des variations de la température. Creusés à l'extrémité de la terrasse,.les bassins sont divisés en deux parties distinctes, l'une pour les hommes, l'autre pour les femmes. Elles sont séparées entre elles par un mur de 1m. 60c. au-dessus du niveau de l'eau, et mesurent chacune 55m. de longueur sur 13de largeur. A sa naissance, le bassin porte t m. 05 c., puis l'échelle ascendante se gradue jusqu'à 2 m. 30 c.; ainsi la profondeur de l'eau, renouveléeà chaque marée par une pompe à vapeur, a été calculée de manière à satisfaire tous les baigneurs. — Le pourtour est disposé pour recevoir 80 cabinets de toilette. A droite de l'Etablissement, et aux abords de la plage, se trouve le Pavillon-annexe, qui sertde bureau pour la distribution des cartes, du linge et des costumes de bain. Le tarif des bains reste affichédans les bureaux. Toute personne prenant un abonnement de 12bains a droit à


— HYDROTHÉRAPIE. BAINSCHAUDS.

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une carte d'entrée gratuite dans les jardins du Casino, et aux concerts du soir, au kiosque. Les.baigneurs peuvent également prendre leurs billets, leur linge et leurs costumes, sur la plage, dans une petite baraque roulante surmontée d'un pavillon. Les guides-baigneurs, hommes ou femmes, se paient séparément. On reçoit en dépôt au bureau, qui en répond, les bagues, bijoux, montres, porte-monnaies, etc., moyennant 10centimes par objet. Un vestiaire spécial est ouvert' sur la plage, où l'on trouve aussi des tentes, fauteuils et chaises à des prix modérés. Des poteaux indicateurs désignent les limites assignées à chaque catégorie de baigneurs. N. B. — Un café et un restaurant sont ouverts au Pavillon-annexe, BAINSETDOUCHES, ETC.—HYDROTHÉRAPIE VARIÉE. Au niveau de la terrasse, en regard de la mer, et au centre de la façade se trouve l'entrée principale des bains chauds. C'est dans le vestibule même qu'on a installé le bureau et sur lequel s'embranchent deux galeries conduisant à 16cabinets particuliers. Le sous-sol comprend également divers compartiments d'une appropriation exceptionnelle destinés à un service complet d'hydrothérapie, de façon à en centraliser dans. un seul et même local les effets multiples. Les étrangers, en s'adressant au bureau, obtiendront dés renseignements détaillés sur les diverses espèces de sur les tarifs arrêtés par l'administration. bains, ainsi que N. B. — Les réclamations, dans toute circonstance, doivent être adressées au Directeur du Casino. BAINSDU PAVILLONIMPÉRIALET SURLA PLAGE DE CAPÉCURE. Les voitures-baignoires appartenant à l'hôtel du Pavillon stationnent à côté de celles de lZEta-


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— AQUARIUM BAINSA CAPÉCURE

blissement municipal. Les baigneurs trouvent dans ce service, installé en concurrence de celui du Casino, tout le confort désirable; des maîtres de natation y sont également attachés. Il existe de plus, sur la Plage ouest, à Capécure, près de Châtillon, un autre service de bains; il est moins fréquenté à cause de son éloignement ; mais les sables sont aussi très fins et solides, sans aucun galet. — Les omnibus de cet établissement stationnent place Dalton. La plage de l'est, exploitée par l'Etablissement communal et par la concurrence, a une étendue de 1,000 mètres; le chiffre des bains qu'on y donne, chaque jour, dans les beaux temps, varie de 1,500 à 2,000, et le nombre total pour la saison s'élève à plus de 100,000, y compris ceux de Capécure. L'AQUARIUM. L'Aquarium, adossé à l'école de natation, est l'œuvre d'un artiste Boulonnais, M. E. Bétende l'Exposition court, l'auteur de l'Aquarium universelle de Paris, en 1867. Il est impossible de saisir et de reproduire la nature avec plus de vérité et de hardiesse, tant au point de vue de l'art que de la science. Des briques creuses, des - tuiles, des tuyaux de drainage et du ciment de Portland, se sont transformés en blocs énormes sous lesquels se cache une grotte merveilleuse, entourée d'aquaria fermés par des glaces. C'est là que les poissons se livraient à leurs ébats, à travers les sinuosités pittoresques et les méandres des plantes marines. Ces beaux jours sont passés— « Sictransitgloriamundi.»



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BOULOGNE-SUR-MER.

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THÉATRE.

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Les poissons ont disparu, et le visiteur n'a plus qu'à admirer cette construction d'une originalité se dresse en "forme et d'aiguilles qui frappante, effilees. THEATRE. Rue Monsigny. Le théâtre est bâti sur l'emplacement du jardin du couvent des Cordeliers, fondé en 1444, et vendu comme bien national pendant la révolution. La mer autrefois venait battre en cet endroit; et lors de l'occupation de Boulogne par Henri VIII, en 1544, le couvent servit d'arsenal à la marine de' ce prince. L'ouverture de ce théâtre ne remonte qu'à 1860; il a été élevé sur les ruines de l'ancien, incendié en 1854. C'est encore M. Debayser qui en est l'architecte, et il a employé pour la façade le style grec: on y remarque quatre statues dues au ciseau de notre compatriote, M. John Hopkins; elles représentent la Tragédie, la Comédie, la Musique et la Danse. L'intérieur est d'une heureuse et élégante distribution, excessivement favorable à l'optique, ainsi qu'à 1 aspect de la salle et surtout à celui de la scène. La direction du théâtre est placée sous la surveillance spéciale de l'administration municipale ; elle accorde au directeur la jouissance de la salle, l'éclairage, le chauffage et une subvention annuelle. Les représentations ont lieu le mardi, le jeudi. le samedi, le dimanche. — On joue l'opéra, la comédie, le drame, le mélodrame* et le vaudeville.


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GRAND-SÉMINAIRE •

NOMBRE DE PLACES. Balcon, 35 ; loges de rez-de-chaussée, 16; galeries de balcon, 26; premières loges, 84; stalles, 51; avantscènes des premières, 12; avant-scènesdes deuxièmes,10; parquet, 98; baignoires, 42; deuxièmesloges, 130; avantscènes des troisièmes, 10; galeries-baignoires, 29; parterre, 110; avant-scènes des quatrièmes, 10; troisièmes logés, 60; amphithéâtre des troisièmes, 114; quai rièmes,208.- Total, 1,042. PRIXDESPLACES. Premières loges, stalles de galerie de face 4fr. » Avant-scènes du rez-de-chaussée, stalles d'or3 » chestre, premières galeries de côté 2 50 Loges-baignoires Avant-scènes des secondes, parquet et secondes 2 » de face 1 50 Secondes Loges 1 25 Pourtour du Parterre. 1 » Parterre, Avant-scènes des troisièmes 75 Avant-scènes des quatrièmes, Troisièmes loges » » 60 Amphithéâtre des troisièmes Amphithéâtre des quatrièmes, galeries des qua» 50 tripmes. GRAND-SÉMINAIRE (Grande-Rue). Le bâtiment, connu sous le nom de GrandSéminaire, fut construit en 1668, pour les missionnaires de St-Lazare, par François de Perrochel, évêque de Boulogne. Jusqu'à l'époque de la révolution, il fut habité par les jeunes gens qui se destinaient aux ordres. Sous le règne de la terreur, la vieille chapelle, qui fait face à la GrandeRue, servit de lieu de rendez-vous aux assemblées populaires. C'est là que les séances du club tous les boulonnais se tenaient régulièrement soirs: deux tribunes s'élevaient dans l'enceinte de


MUSÉE.

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'église; la première destinée aux hommes, la leconde aux femmes, désignées sous le sobriquet de ricoteuses. — Aujourd'hui le Musée en occupe ine partie, et l'autre s'est transformée en une chapelle à l'usage du Collège. La façade de l'édifice a été restaurée en 1862; a statue en pied, placée au sommet, est celle l'Etienne de Blois, comte de Boulogne, devenu roi l'Angleterre : elle est l'œuvre de M. John Hopkins. contient maintenant les Le Grand-Séminaire llasses du Collège, le Musée et la Bibliothèque publique. MUSÉE. Grand-Séminaire

(Grande-Rue).

L'ouverture du Musée remonte à l'année 1825, époque où la ville fit l'acquisition du cabinet d'hisDoire naturelle de M. le vicomte de Barde. A peine cette collection était-elle formée, et la première impulsion donnée, que le Musée prit un îssor très-rapide ; car on vit alors les Boulonnais rivaliser de désintéressement pour offrir à cet établissement naissant toutes les curiosités qui se trouvaient en leur possession. En 1830, le conseil municipal, moyennant une rente viagère, obtint de M. Delalande les oiseaux, les animaux, etc., que ce aaturaliste distingué, né à Versailles en 1775, avait réunis en assez grande quantité. Notre Musée fait a juste titre l'admiration des étrangers, et il est sité comme un des plus riches et des plus importants des villes de province. On y compte plus de [>0,000pièces divisées en 15 sections différentes.


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»

MUSÉE.

— Dans. le vestibule, sont déposées quelques pièces de sculpture, d'architecture, d'histoire naturelle, etc., ainsi que le buste de Henri II, de pavid d'Angers. Au premier étage, à droite, le visiteur se trouve en présence de mille et une curiosités qui se rattachent aux mœurs, aux usages et aux costumes des peuples: — étoffes,vêtements, ornements de toilette, coiffures,chaussures, etc. — Meubles, vases et ustensiles curieux, — manuscrits, autographes et pièces d'écriture de diverses — massues, casse-tête, nations du nouveau monde ; lances et armes variées à l'infini. — Quelques reliques précieuses de Napoléon I", offertespar le général Bertrand et par plusieurs autres personnes. Une belle collection de médailles des rois de France, de la République, de NapoléonIer, et de personnages célèbres. On en remarque trois frappées en l'honneur du camp de Boulogne, et une autre pour commémorerla descente projetée en Angleterre. Elle porte pour millésime: frappée à Londres, 1804.On frappa la médailleà Paris, et l'on n'en tira que quelques épreuves. Il n'en existe plus que trois aujourd'hui. Le Musée possède une autre médaille bien singulier avec celle que nous qui forme un contraste venons de citer: — c'est la médaille commémorativedu débarquement de la reine Victoria,frappée par la villede Boulogne. Antiquités romaines et mérovingiennes. — Cette galerie, une des plus rares peut-être, est le produit des fouillesfaites à Brcquerecque,à Châtillon, à Baincthun, à Dannes et dans d'autres endroits du Boulonnais. Ces objets remontent en grande partie à l'époque du séjour; des Romains dans la Morinie. Cettesalle contient encore des vases en terre cuite, verre, émaux, métal, étain, etc.; —des tasses, pots, calices, plats, lampes, etc. — Statues en terre et en bronze ; — camées d'empereurs, bracelets, etc.; — fragments colliers, broches,, boucles d'oreilles, d'armures, lances, javelots, etc. — Des antiquités égypindiennes, tiennes, grecques, celtiques, gallo- romaines, — du La section et des objets moyen-âge. péruviennes, numismatique offreun total de plus de 5,000pièces. Dans la galerie, à gauche, se trouve une magnifique collection de vases grecs : ils sont tous d'une parfaite conservation. C'est la 4ecollectionde ce genre, connue en Europe sous la désignation de collectionPanckoucke.


MUSÉE.

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Nous noterons dans cette galerie quelques antiques en marbre, donnés par le gouvernement, et une momie égyptienne, supposée être le corps de Nhéphsmnouth, prêtre d'Osiris, provenant des caveaux de la vallée de Riban-él-Molouck(Haute-:Egypte). On la fait remonter au temps de Rhamsès, vers 1511,avant Jésus-Christ. Le sacorphage est double, en bois de cèdre, revêtu de peintures, d'inscriptions et de sujets religieux ; c'est le plus grand et le plus précieux que l'on connaisse en ce genre. Oiseaux, insectes, etc. — A cette dernière galerie se relie une belle et vaste série d'oiseaux, comprenant plus de 4,000individus des cinq parties du monde, et remar— la variété et la richesse du Du plumage. quables par côté opposé, sont classésdes œufs, des insectesau nombre de 2,000, et près de 1,500 papillons. —Les poissons, reptiles, coquilles, etc., forment aussi un beau choix. Galerie Dumont de Courset, à gauche de la porte d'entrée. — La minéralogie y est représentéepar 3,600échantillons. — On y voit aussi des fossilesdu Boulonnais et de — autres quelques pays, un droguier commercial,etc., — des modèles de machines, de ponts, de navires, etc., — — artides objetspropres à la navigation et à la pêche ; cles de sellerie étrangère, etc.; — des instruments de ; — des poteries musique en usage chez les sauvages diverses, enfin une collection de faïence française et de fabrique boulonnaise. La galerie des tableaux possède environ 400toiles des écolesitalienne,flamande, française et moderne, dont plusieurs sont estimés par les connaisseurs. On y remarque plusieurs œuvres d'artistes boulonnais. La galerie des animaux se distingue par le choix et la rareté des sujets; on y compte près de 600pièces montées avec goût. Les galeries du Musée sont ouvertes au public tous les dimanches et fêtes, les jeudis de chaque semaine, les jours de marchés, pendant la durée dés foiresde la Madeleineet de la Saint-Martin, et pendant toute la saison des bains, c'est-à-dire du 1erjuin au 1er novembre. — Les mardis seuls sont exceptés. L'ouverture a lieu à 10heures du matin, les dimanches et fêtes, et à 11heures tous les autres jours. La fermeture est fixée uniformément à 4 heures du soir. Les étrangers, munis d'un permis, sont admis à visiter


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BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE.

le musée en dehors des jours et des heures réglementaires. Nota. — On doit déposer à la porte du Musée tous les objets, tels que: parapluies, cannes, armes, paniers, etc.; fi n'est rien dû pour les dépôts. BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE. La Bibliothèque, située à l'étage au-dessus du Musée, fut fondée en 1798 par Les soins de M. Isnardi, nommé alors bibliothécaire de l'école centrale établie à Boulogne, et aussi par ceux de l'illustre M. Daunou, Boulonnais, membre de l'Institut. Confiée, après le décès de M. Isnardi (1831), à la-direction et aux talents de M. Gérard, avocat et homme de lettres distingué, la bibliothèque a pris, depuis plusieurs années, un accroissement considérable. Elle s'enrichit chaque jour de dons particuliers offerts par les familles françaises et étrangères. Le gouvernement accorde aussi, de temps en temps, un certain nom bre d'ouvrages,et la ville vote une allocation annuelle tant pour l'entretien que pour l'achat des livres. Cet établissement est, sans contredit, l'un des plus utiles dont Boulognepuisse se glorifier. Peu de bibliothèques départementales réunissent une plus précieuse collection. On y compte près de 40,000volumes en diverses langues, et 300manuscrits dont plusieurs, sur parchemin, remontent au 7e,10e et 11esiècle. La plupart des manuscrits sont d'une excellente conservation ; ils proviennent en général des abbayes de St-Bertin(St-Omer),de St-Wast (Arras), des Capucins, Minimes, Oratoriens de Boulogne, du Séminaire même de cette ville et de l'abbaye des Bénédictins de Samer. La bibliothèque possède un choix remarquable des ; une riche colouvrages imprimé les plus intéressants j


ETC. SOCIÉTÉS LITTÉRAIRES,

il

lection d'incunables, ou éditions rares et curieuses des premiers temps de l'Imprimerie ; un magnifique recueil d'estampes d'après les tableaux des maîtres les plus célèbres de l'école italienne et de l'école flamande, et de plus, on autre recueildes chefs-d'œuvre de peinture sur gravure et lithographie, que l'histoire a produits depuis un certain nombre d'années. Les amateurs ou les personnes studieuses trouveront dans cet établissement les ouvrages les plus importants dans la théologie, la jurisprudence, la philosophie, l'histoire, les lettres et les arts. — Tous les ouvrages sont classes avec le plus grand détail dans les catalogues imprimés et dressés par le conservateur. N.-B. — Une salle de lecture est mise à la disposition du public. La Bibliothèque est ouverte tous les jours (excepté le vendredi), de 10heures du matin à 4 heures après midi. Elleest fermée du dimanche des Rameaux au dimanche de Quasimodo, et du 1erau 15octobre inclusivement. Les étrangers qui voudraient visiter la Bibliothèque les jours de non-admissiondoivent se munir d'un permis du bibliothécaire dont l'adresse est déposée chez le gardien du Musée. Notre ville compte plusieurs Sociétés littéraires, scientifiques, etc., telles que: Bibliothèque populaire, instituée en 1869,et due principalement à l'initiative de M.C. Baignol. Cette bibliothèque se tient ouverte aux abonnés les lundis et vendredis soir, à 7 heures, dans un local de la Halle au poisson. — Bibliothèquecatholique, fondée en 1870,rue du Château, 7 bis. — Elleest ouverte aux abonnés les mercredis et les samedis, à 3 heures après-midi. —SociétéAcadémiquede l'arrondissementde Boulognesur-mer, établie en 1864. — Société des Amis des Arts, fondée en 1835.—Elle organise des expostions de tableaux bis-annuelles. , — Société d'Agriculture de l'arrondissement, fondéeen 1707,et reconstituée en 1858.-Elle organise des exposi-


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HOTELDELA SOUS-PRÉFECTURE.

tions publiques et des concours, dans lesquels elle distribue les prix qu'elle a proposés dans l'année. - Comité de Publicité, fondéen 1856. - CercleLittéraire, rue d'Assas. - Cercle Boulonnais, rue de l'Ecu. - Trois Cercles catholiques ouvriers, - British Sailors'Institute, Boulevard Daunou, 13. —L.\ M.-. l'Amitié, Rites 'F. et Ecos.-, constituée en 1808.— Secrétariat : Impasse de la rue Charles-Butor,

HOTELDE LA SOUS-PRÉFECTURE. Cet Hôtel, situé sur l'ancienne Esplanade, en haut de la Grande- Rue, fut érigé en 1786, et entièrement restauré en 1854. L'Esplanade a été transformée en un joli square, au milieu duquel est érigé le buste de Henri II, en souvenir de la - reddition de Boulogne par les Anglais, le 25 avril 1550. Ce buste a été fondu sur un modèle dû au ciseau du célèbre sculpteur David d'Angers, mort en 1856. Le bâtiment de la Sous-Préfecture se divise en deux corps de logis: - l'aile gauche est occupée par la gendarmerie; l'aîle droite sert de résidence au Sous-Préfet de notre arrondissement, et renferme les bureaux qui sont ouverts les jours non-fériés, de 9 heures 1/2 du matin à 6 heures du soir.


PALAIS-DE-JUSTICE.

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PALAIS-DE-JUSTICE. Marché - aux - Grains. Le Palais-de-Justice construit en 1852, sur les lans de M. Epellet, d'Arras, est d'une belle archicture. La décoration extérieure appartient au tyle Gréco-Romain, et celle de l'intérieur à celui e la Renaissance. La façade principale, sur la lace, présente un développement de 30 mètres 50 de largeur; elle se compose d'un portique percé c trois grandes arcades vitrées, encadrées par uatre colonnes cannelées, d'ordre dorique, aux eux tiers engagées. Les deux parties en arrièrelan, à la droite et à la gauche du portique, sont éterminées par quatre pilastres, dont deux canne5set deux pleins, du même ordre. La décoration extérieure de l'étage appartient à ordre ionique. Deux niches établies à la partie iipérieure ont reçu les statues de Charlemagne et e Napoléon Ier, dues au ciseau de M. Bougron, batuaire d'Arras. C'est lui aussi qui a sculpté le ronton où figure la Loi appuyée sur la Force et i Justice, ainsi que les génies des Sciences, des lrts, de YIndustrie et du Commerce. Le grand escalier d'honneur est d'un effet graieux et élégant, le plafond en est artistement écoré. La salle des Pas Perdus est d'une bonne imension. A droite, et faisant face aux trois randes arcades qui l'éclairent, est la Salle des udiences du Tribunal civil. Sa décoration entière ppartient au style de la Renaissance. Au centre lu prétoire se trouve placé un beau Christ sculpté


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HOTEL-DE-VILLE.

sur poirier par M. Grandfils, de Valenciennes; nous citerons aussi trois sujets peints par Claudius Jacquand :— Moïse à la descente du Sinaï, présentant au peuple juif les tables de la loi; — Justinien promulguant ses pandectes ; —Napoléon Ier donnant au monde moderne son code immortel. Audiencesdes trib¡¿naax: - tribunal de lre instance, les mercredis, jeudis et vendredis, à 11heures du matin. Tribunal de commerce, les mardis, à 10heures 1/2. Justice de Paix, les audiences de simple police ont lieu le samedi, à 10heures du matin; elles sont tenues alternativement par les juges de paix des deux cantons. Les audiences civiles sont fixées, pour le canton Nord, au vendredi, à 2 heures de l'après-midi, et pour le cantofi Sud, le samedi, à la même heure. Le greffeest ouverttous les jours non-fériés, de 9 heures du matin à 4 heures du soir. Les étrangers, qui auraient quelques renseignements à demander, peuvent s'adresser au concierge du Palais-deJustice. HOTEL-DE-VILLE. Place Godefroi-de-Bouillon. L'Hôtel-de-Ville fut bâti en 1734, sur l'emplacement de l'ancien palais des comtes de Boulogne, construit par Eustache Ier, en 1050. C'est dans ce palais que naquit, selon toute probabilité, Godefroide-Bouillon, devenu si célèbre dans les Croisades. L'Hôtel-de-Ville a subi une restauration presque complète en 1854, cependant il n'offre rien de remarquable quant à l'extérieur. Le rez-de-chaussée est occupé par les bureaux de l'administration civile de la ville. L'escalier qui mène à l'étage est de fort bon goût. Cette partie de l'édifice contient


LE BEFFROI.

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le cabinet du maire, la salle des mariages et la salle d'honneur, dite salle Eurvin. On y remarque les portraits en pied des ducs d'Aumont, gouverneurs de Boulogne, et une grande toile de Claudius Jacquand, représentant une des belles pages de notre histoire locale. La scène choisie par le peintre est celle où Eurvin, mayeur de Boulogne, refuse de signer la capitulation de la ville, assiégée par Henri VIII d'Angleterre, en 1544. — « Les » officiers, le peuple, les dames, étant assemblés à » l'Hôtel-de-Ville, tous, sans exception, s'accor» dent, promettent, jurent et signent, tant pour » eux personnellement qu'au nom des absents, )) occupés à la garde des postes, de s'enterrer sous » les ruines de la ville plutôt que de manquer de » foi à leur prince. » , Le second étage est occupé par les archives communales. L'Hôtel-de-Ville est la résidence officielle du maire qui y tient journellement ses audiences. Les bureaux sont ouverts tous les jours, de 9 heures du matin à 5 heures de l'après-midi, et le dimanche, de 10 heures à midi, pour la déclaration des décèsseulement. LE BEFFROI. Derrière l'Hôtel-de-Ville s'élève le Beffroi, qui date du XIIe ou du XIIIe siècle, derniers vestiges du palais des comtes de Boulogne; il se compose de trois tours superposées et construites chacune à des époques différentes. Le premier étage est de forme carrée, et le second se continue sous la figure octogone, surmonté d'une tourelle.


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LE CHATEAU.

Le Beffroi a 47 mètres de hauteur; du sommet on jouit d'une vue indescriptible. C'est sur la tour, qui domine toute la ville, qu'un homme fait constamment le guet, à l'effet de veiller au feu: au moindre indice, il donne l'alarme en sonnant une grosse cloche, qui sert. aussi à annoncer les fêtes publiques. Cette cloche fut fondue en 1840, par le fondeur Hildebrand, à Paris; elle pèse 10,226 livres. Elle fut faite avec les bris de l'ancienne cloche qui avait eu 465 ans d'existence; elle s'était toutefois fendue le 25 mai 1810, en annonçant l'entrée solennelle de Napoléon Ier et de Marie- Louise dans Boulogne. Les étrangers,quidésirent monterau beffroiou descendre dans les noirs cachots qui s'y voient encore, doivent s'adresser au concierge de l'hôtel-de-ville.

LE CHATEAU. Le Château est situé à l'est des remparts; il est de forme octogone, environné de six tours et entouré en partie d'un fossé. Sur la porte principale est placée une inscription indiquant que ce Château fut construit en 1231 par Philippe, comte de Boulogne. Ce bâtiment conserve encore des traces de sa construction primitive, surtout du eôté qui fait face à la ville; la porte d'entrée en ogive, flanquée de deux tours, offre le cachet caractéristique de l'époque. En entrant dans la cour, on remarque à gauche des magasins d'artillerie et de vieilles casernes. Au-dessous se trouve la portion la plus curieuse


CASERNES.

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les souterrains creusés dans le pourtour inférieur lu château, et nommée la Barbière ; on y descend par un large escalier. Ce nom, emprunté irobablement à Ste-Barbe, patronne des artilleurs, lésigne évidemment l'usage auquel ces caveaux itaient jadis destinés. C'était sans doute un dépôt l'armes et de munitions. — La structure de la les 3arbière attire l'attention des connaisseurs; lervures qui soutiennent la voûte appuyée sur aux rois colonnes, et sur douze culs-de-lampe faces et aux angles des murs, ainsi que ornementations architecturales, laissent luatre autres lenser que l'art du XIIIe siècle a passé par là. La 3arbière a longtemps servi, et sert même encore de Irison militaire. — La prison civile, ou maison l'arrêt, est située rue de l'Oratoire, un peu plus as. Le Château fut pendant bien des siècles la résilence des gouverneurs de Boulogne ; ce local est ,ctuellement approprié au logement d'un détachenent de la garnison et à un dépôt d'armes. — Test dans la cour, a gauche, que se trouve l'aplartement qu'occupa Louis-Napoléon, du 6 au 5 août 1840, à la suite de son attentat à Boulo;ne. On ne peut visiter le Château qu'avec la pernission du commandant de place. ANCIENNESET NOUVELLESCASERNES. Les anciennes Casernes furent construites en -772 sur des terrains abandonnés par la mer; les âtiments, placés entre les deux ponts, ont été,


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ABATTOIR COMMUNAL.

jusqu'en 1803, affectés au logement des troupes ; mais à cette époque, et pendant le séjour de la Grande-Armée ici, ils furent transformés en arsenal pour le département de la marine, qui y établit ses ateliers et ses dépôts. A la paix, les casernes reçurent de nouveau la garnison de la ville, composée d'un détachement d'infanterie. En 1854, lors de l'établissement des quatre camps près de Boulogne, on fit des casernes une succursale de l'hospice St- Louis, pour le service des malades et en 1870, elles furent transformées militaires; en une ambulance destinée à recevoir près de 300 blessés. Devenues aujourd'hui la propriété de la ville, les casernes servent d'entrepôt, de dépotoir public, de bureau central de l'octroi, etc. On y a en outre installé plusieurs écoles communales. Le gouvernement a fait construire à Capécure, rue Sébastopol, de nouvelles casernes, qui peuvent contenir environ 800 hommes. Elles ont été occupées pour la première fois en mai 1862. ABATTOIRCOMMUNAL. L'Abattoir, situé rue du faubourg de Bréquerecque, route de Paris, fut fondé en 1838; c'est un bâtiment spacieux et parfaitement distribué ; ses revenus annuels montent environ à 67,000 1 francs. A côté de l'Abattoir se trouve le marché aux bestiaux qui communique par un chemin carros& sable avec le boulevard Daunou. L'endroit où a été construit l'Abattoir parait,


HALLEAUPOISSON.

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lelon toute probabilité, avoir été un cimetière de 1824 à 1828 on y fit des fouilles et romain; découvrit un grand nombre de tombeaux connant des ossements d'hommes, de femmes et on l'enfants. Plusieurs de ces tombeaux étaient rangés avec iyinétrie, et indiquaient que ce terrain était jadis ine sépulture commune; quelques-uns des osseportaient l'empreinte de profondes blessures. t recélaient encore entre les côtes le fer qui les nents ivait percés. On a supposé que ce lieu avait été le ihéâtre d'une action meurtrière. Ce qui donne tuelque fondement à cette opinion, c'est que l'on a ;rouvé, dans toutes les directions de l'enclos, des cadavres jetés ça et là sans aucun ordre. En 1836et 1837, les fouilles furent continuées et — une menèrent des découvertes intéressantes: roie romaine ; — les ruines d'un petit temple, — diverses constructions ittribué à Esculape; lont on fait remonter l'origine au IIIe siècle; ine multitude de squelettes, à côté desquels étaient les vases, des plats, des pots de différentes formes, les fragments d'armures, des ornements de toiettes, etc., et environ 1.350 médailles. Tous les ibjets recueillis dans ce cimetière ont été déposés m Musée. HALLEAU POISSON. La Halle au Poisson, à l'extrémité de la rue de .'Amiral-Bruix, présente ses façades principales sur e quai et la place Jenner. C'est le centre de toutes les opérations du commerce et de la poissonnerie. Boulogne, premier port de pêche de la France,


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HALLEAUPOISSON.

devait à cette industrie, nourrice de son berceau et source de sa prospérité, un marché monumental en rapport avec son importance. Parmi les nombreux concurrents qui soumirent à l'administration municipale des avant-projets, on choisit, avec quelques modifications, le plan collectif de MM. Leroux, architecte à Paris, et Déthière, architecte à Boulogne. Ce fut le 15 janvier 1867 que les portes de la Halle s'ouvrirent au commerce. Depuis cette époque, l'augmentation progressive des affaires prouva l'utilité de cet édifice, qu'on ne peut mieux désigner que par le nom de Bourse commerciale de la pêche. La Halle comprend : 1° un marché en gros divisé en quatre carrés de criée; 2° un marché en détail réunissant quarante étaux de marbre blanc; 3° une salle spéciale à la criée du hareng, vendu sur échantillon ; 4° une salle dite des armateurs, où ont lieu les réunions commerciales. La Halle au Poisson est ouverte : Marché en gros, du 1eravril au 30septembre, de 7 heures du matin à 8 heures du soir; du 1eroctobre au 31mars, de 8 heures du matin à 7 heures du soir. — Marché en détail, du 1er avril au 30 septembre, de 7 h. du matin à 9 heures du soir; du 1er octobre au 31mars, de 8 heures du matin à 6 h. du soir. L'entrée des bureaux se trouve sur la Place des Bains; ils sont ouverts de 9 heures du matin à 5heures du soir.


ORGANISATION RELIGIEUSE dudiocèse, duPas-de-Calais Ledépartement formela circonscription lequel deCambrai. estsuffragant de l'archevêché

Boulogneest divisée en six paroisses : Notre-Dame et St-Joseph (haute-ville); St-Nicolas (basse-ville) ; St- Vincent-de-Paul(Capécure)' ; St-Pierre (quartier des marins); St-François-de-Sales (Bréquerecque); t-Michel (Boulevard des Tintelleries).

NOTRE-DAME. ANCIENNECATHÉDRALE On fait remonter à l'an 606, par Clotaire II, la fondation d'une chapelle, en la haute-ville, sur les ruines d'un temple païen. Cette chapelle est probablement celle qui figure dans la légende suide vante, empruntée à l'abrégé de l'Histoire Notre-Dame, par M. l'abbé Haigneré. « L'an 633 ou 636, selon quelques-uns, sous le règne du roi Dagobert, arriva au port de Boulogne un vaisseau sans matelots et sans rames, que la mer par un calme extraordinaire semblait vouloir respecter. On raconte qu'une lumière qui brillait sur ce vaisseau fut commele signal qui fit accourir plusieurs personnes pour voir ce qu'il contenait. On y aperçut une image de la Ste-Vierge faite de bois, en relief d'une excellente sculpture, d'environ trois pieds et demi de hauteur, tenant Jésus enfant sur son bras gauche. Tandis que la nouveauté de ce spectacle ravissait ceux qu'une sainte curiosité avait attirés


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ANCIENNE CATHÉDRALE NOTRE-DAME.

sur le rivage, la mère de Jésus ne causa pas de moindres charmes dans les cœurs du reste du peuple qui était, pour lors, assemblé dans une chapelle'dela ville haute pour y faire ses prières accoutumées. Car, apparaissant à eux visiblement, elle les avertit que les anges, par un ordre _secret de la Providence de Dieu, avaient conduit un vaisseau à leur rade où l'on trouverait son image. Elle leur ordonna de l'aller prendre et de la placer ensuite dans cette chapelle commeétant le lieu qu'elle s'était choisi et destiné, pour y recevoir à perpétuité les effetset témoignages d'un culte tout particulier. On tient même qu'elle leur commanda de fouir dans un endroit qu'elle leur découvrit, les assurant qu'ils y trouveraient de quoi fournir aux frais nécessaires pour mettre cette église en perfection. » La sainte image devint bientôt l'objet d'une vénération spéciale, et le pèlerinage à Notre-Dame de Boulogne acquit une célébrité européenne. Dès l'an 1033, le bruit des miracles de la Vierge attirait un si grand nombre de pèlerins qu'on fut obligé, pour les recevoir, de bâtir trois hôpitaux. Le principal, Ste-Catherine, occupait le site où est actuellement le couvent des Annonciades, le deuxième était à Audisques, et le troisième à St-Inglevert. En l'an 1104, la bienheureuse comtesse Ide, fit reconstruire mère de Godefroi-de-Bouillon, l'église consacrée à la Ste- Vierge. L'affluence des pèlerins à Notre-Dame se montra plus empressée que jamais; on y vit accourir plusieurs monarques aude entre rois de et France, beaucoup anglais tres, Philippe-le-Bel, Jean II, Louis XI, François 1er, Henri II, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et Louis XV, dont la munificence royale contribua sancdu les richesses à accroître puissamment tuaire vénéré. Quelques années avant l'occupation de Boulo-


NOTRE-DAME. ANCIENNE CATHÉDRALE

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gne par les Anglais, en 1544, la trésorerie contenait 19 armoires remplies de reliquaires, de cœurs d'or et d'argent, de rubis et de saphirs. Sept lampes, dont quatre d'argent et trois d'or, brûlaient sans cesse devant l'image de la Vierge, qui montrait un cœur d'or d'une main et de l'autre tenait l'enfant Jésus portant une fleur d'or où se voyait une escarboucle d'une prodigieuse grosseur. Les piliers et les colonnes qui environnaient l'autel étaient revêtus de lames d'argent. Après la prise de Boulogne, les Anglais pillèrent l'église, brisèrent les mausolées, crevèrent les voûtes de la chapelle de la Vierge, et -sur les ruines élevèrent une espèce de boulevard qu'ils garnirent d'artillerie. La statue de la Vierge fut transportée .en Angleterre, avec le buffet d'orgue dont les tuyaux en argent furent placés, paraîtrait-il, à la cathédrale de Canterbury. L'image en revint dans l'année 1550, restituée par Edouard VI à Henri II. On s'occupa immédiatement de la restauration de l'église, mais en 1567, les Huguenots la saccagèrent complètement, et précipitèrent la statue du haut des remparts. Jetée ensuite dans le puits du château d'Honvault, elle y resta jusqu'en 1607. Tous ces ravages ne se réparèrent que lentement; mais grâce au zèle du clergé, à la générosité des pèlerins, et à la libéralité des grands et de nos rois, Notre-Dame ne tarda pas à recouvrer son ancienne renommée. Parmi les différents présents auxquels les mayeurs et les échevins prirent part, aucun n'égala la munificence du duc d'Aumont qui, en 1667, fit élever à ses frais le Jubé, le monument architectural de l'édifice. Le frontispice se composait d'une riche balustrade 4


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ÉGLISENOTRE-DAME.

en marbre de Namur, portée sur une double corniche de marbre noir et blanc; ajoutons que le chœur était orné d'une façade de 24 colonnes faites des marbres de Namur et du Boulonnais. Lorsque la Révolution éclata, le trésor de la cathédrale fut confisqué au profit de la nation ; l'église, après avoir servi de magasin à fourrage, fut vendue, en 1798, comme bien national, à l'encan, à Arras, pour la somme de, 510,500 francs, à quelques membres de la bande noire, qui la démolirent de fond en comble. La statue de la Vierge avait été brûlée le 28 décembre 1793, sur la place de la haute-ville, avec beaucoup d'autres saints, par les ordres du représentant du peuple André Dumont et en sa présence. Un fragment de la main en a été sauvé: il est déposé parmi les reliques de Notre-Dame, et on l'expose les jours de fêtes à la vénération des fidèles ÉGLISE NOTRE-DAME, Parris Notre-Dame. Sur les ruines de l'antique basilique s'élève la nouvelle église dédiée à Notre-Dame, que feu Mgr. Haffreingue entreprit à lui seul de restaurer. En 1827, il en jetait les fondations, et en 1839, s'accomplissaient solennellement la pose et la bénédiction de la première pierre de l'édifice. De nombreuses souscriptions s'ouvrirent immédiatement à Boulogne, dans diverses parties de la France et à l'étranger. Tous les amis de la gion s'empressèrent d'apporter leur offrande à cette œuvre grandiose. reli-


ÉGLISENOTRE-DAME.

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Mgr. Haffreingue n'eut d'autre architecte que Le lui-même, et il adopta le style gréco-romain. bâtiment forme une croix grecque surmontée, à sa partie supérieure, d'un dôme qui tient de ceux des Invalides, de Ste.-Geneviève et de St.-Paul de Londres. Il se compose de trois étages en retraite, dont les deux supérieurs forment des colonnades, et se termine par une lanterne, au sommet de laquolle s'élancent la flèche et là croix. Cette lanterne renferme une statue colossale de l'Immaculée-Conception, due au ciseau de Bonassieux, et domine la ville, la campagne et l'océan, au-dessus duquel elle plane à une hauteur de 200 mètres. La galerie extérieure du dôme se trouve à 50 mètres au-dessus du parvis. La façade principale de l'église porte, au sommet, la statue en pierre de St.-J oseph, travail de Constant Laurent, artiste boulonnais. Elle est pla, cée entre deux tours carrées, surmontées de coupoles. La grande nef aux colonnes élancées déploie tout un système de voûtes à jour, sous l'aspect de dômes continus, sur lesquels se retracent les sujets les plus saillants de l'Apocalypse. --- Le transept n'est que d'une seule nef sans ses bas-côtés. Le chœur se fait remarquer par ses larges proportions. Sur les dalles en marbre noir sont incrustés, en marbre blanc, trois chandeliers à sept branches. Nous noterons les stalles en chêne, artistement sculptées, ainsi que la chaire, épave échapà la destruction du mobilier du couvent des pée Cordeliers, et que M. Buisine, de Lille, a su si bien refouiller, d'après les dessins de M. Duvinage. L'autel mobile fait place, les jours de fêtes, au


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LE DOME.

somptueux maître-autel du dôme, dont nous parlerons tout-à-l'heure. Nous signalerons, à gauche du chœur, l'autel de St.-Joseph et celui du Sacré-Cœur, décorés avec un goût parfait; puis à droite, l'autel du bienheureux Benoît Labre, en vénération dans le Boulonnais. — Un tableau peint par Gagliari, et donné Pie IX, représente le saint au moment où il par distribue du pain aux pauvres à Rome. LE DOME. Un passage latéral, au sud du transept, conduit à l'intérieur du dôme, où se déroulent toutes les beautés du style décoratif, imprimant à l'ensemble un cachet particulier de nouveauté. Le pourtour du dôme est orné de tous les portraits des Papes, des statues de Notre-Sauveur, de celles de la Vierge et des apôtres. La coupole est assise sur six chapelles décorées de grandes fresques, peintes par M. Soulacroix, artiste de mérite, et consacrées aux principaux mystères de la vie de la Ste.-Vierge L'autel de la chapelle de l'Immaculée-Conception, généreux don de Mlle Lardeur, est digne de remarque; la richesse du marbre n'est pas inférieure à celle des mosaïques. DE NOTRE-DAME. CHAPELLE A l'extérieur, les parois des murs sont couvertes d'ex-voto qui attestent la piété des pèlerins. Cette chapelle a été restaurée sous l'habile direction de


CHAPELLE DE NOTRE-DAME.

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d. Duthois, architecte d'Amiens. Le plafond est à aissons, peints par M. Nicolle, élève de Denuel. jes panneaux et les soubassements des murs sont n marbre, et sur les dalles se dessine un immense osaire. Six verrières, exécutées par MM. Bazin et jatteux, de Mesnil-St.-Firmin (Oise), représenent : La 1", à gauche, l'arrivée de Notre-Dame ; La 2mc,Louis XI offrant à la Vierge le cœur d'or; La 3me,HL-Louis; La 4m% Ste.-Ide et ses trois fils, Eustache, Godefroi et •audouin ; La 5mc,Henri II rapportant la statue de la Vierge; La Gme, la consécration de la cathédrale ; Mgr. Lequette. vêqued'Arras, figure au premier plan; Mgr. Haffreingue st à genoux derrière lui, apparaissent Mgr.Oigneux, ; rêque de Beauvais,et Mgr.Boudinet, évèque d'Amiens. L'autel, du marbre blanc le plus pur, offert par liss Loughnan, est dû au ciseau de Joseph Leoiardi,et le plan en a été conçu par Pietro Bencienga. Les deux anges, dans l'attitude de la prière, nt été sculptés par Forzani, les mosaïques sont e Fabbiani, et les bronzes de Fideli. — lu-dessus de l'autel est pratiquée une niche souenue par quatre colonnes en marbre; la Vierge rrive dans un bateau avec l'enfant Jésus, portant III cœur d'or suspendu au bras. LE MAITRE-AUTEL. Au centre du dôme se dresse le maitre-autel, lièce monumentale, chef-d'œuvre de richesse et de


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LE MAITRE-AUTEL.

goût, que le prince Alexandre Torlonia fit exécuter à Rome, pour Notre-Dame, suivant le projet qu'avait conçu son frère Charles, le commandeur, décédé avant d'avoir mis la main à l'œuvre. Le dessin de cet autel est de Carnevali, architecte de renom; il est à quatre faces supportées par vingt colonnettes faites du marbre vert lapis-martyrum. La face de l'autel tournée vers la chapelle Notre-Dame porte, au centre, l'image de JesusChrist et celles des quatre Evangélistes. Tandis que la face qui regarde l'assistance contient, au milieu, l'image de Notre-Dame de Boulogne, debout dans sa nacelle, accompagnée de quatre docteurs de — l'Eglise, St.-Grégoire, St.-Ambroise, St.-Jean Chrysostome et St.-Athanase. Ces tableaux, d'une mosaïque parfaite et d'un riche coloris, sont de Constantino Rinaldi. Les deux parties latérales de l'autel sont aussi ornées de mosaïques aux armes de la maison Torlonia. Le tabernacle, travail d'une exquise beauté, présente, en miniature, la forme de l'arc triomphal de Constantin à Rome. On admire le fini des portes, ainsi que les croix faites de lapis-laqallis. 4 célèbre marbrier romain Leonardi a employé cet autel les les plus précieuses : — pierres pour jaspés, agates, onyx, améthystes, etc, en un mot, les bronzes ciselés les plus splendides. La valeur estimative de l'autel dépasse 500,000 fr. Le 24 août 1866, Mgr. Lequette, évêque du diocèse, vint en personne faire la consécration solennelle de la nouvelle église sous le vocable de l'Immaculée- Conception.


CRYPTE.

Ô!ï

MAUSOLÉE DEMGR.HAFFREINGUE. Le 18 février 1871, le digne restaurateur de église Notre-Dame retournait dans le serin de Dieu, où l'attendait la récompense de ses vertus et le sa foi persévérante. Le visiteur ne saurait manquer de s'arrêter devant le monument élevé, dans. la rotonde, à la mémoire de Mgr. Haffreingue, dont la vie entière a,été consacrée à l'œuvre qui a immortalisé son nom. Un socle en pierre de Bourgogne supporte le sarcophage en noir antique. Au-dessus, se tient LUIgroupe d'une heureuse conception. — Agenouillé, Mgr. Haffreingue présente à Notre-Dame le plan de la cathédrale. Deux anges soutiennent le bateau sur lequel se trouvent la Vierge et le divin enfant. Les dessins de sont de M. Duthoit, et le travail de ceM. groupe Delaplanche, ancien grand prix de Rome. — Les restes mortels de Mgr. Haffreingue, décédé à l'âge de 86 ans, reposent dans la crypte, sous l'autel de la Vierge. CRYPTE Sous Notre-Dame. Les premiers vestiges de cette crypte furent découverts, en 1827, sous la pioche des ouvriers chargés de creuser l'emplacement jadis occupé par le chœur de la cathédrale, et recouvert alors d'immenses décombres. Elle est devenue aujourd'hui une des plus curieuses et des plus anciennes de


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CRYPTE.

France, d'une étendue à peu près semblable à celle de l'édifice supérieur, portant sous voûte, en général, de3 à 4 mètres de hauteur sur 8 à 10 de largeur. Cette crypte se divise en neuf parties principales, dont cinq pour la haute église et quatre pour la basse église. Nous extrayons de la Notice archéologique, Historique et descriptive de M. l'abbé Haignéré, la citation suivante : « Deuxseulementsont réellementdes cryptes anciennes. — La crypte centrale sous les deux travées du chœur actuel, paraît dater du XIIe siècle et avoir été comblée vers le XIVe.Les colonnesentièrement peintes conformément à l'ancienne décoration dont on a retrouvé quelques traces, offrentdes bases et des chapiteaux du XIIesiecle. Sur les murs a été figurée l'histoire de l'Apparition de Notre-Dame de Boulogne. « La crypte latérale du Nord (sous l'aile du nord du chœur, le bas-côté correspondant et une partie du dôme), est divisée en plusieurs compartimentspar des massifs de maçonnerie ; elle a conservéd'anciennes peintures murales, qiji ont été restaurées et complétées. Ces peintures imitent une balustrade ogivale au-dessus de laquelle est une série de petits tableaux dont l'un (le seul qui soit complet) représente Saint Paul, à ce que l'on croit. » Dans les autres divisions sont représentées, en Vie de la Vierge, grisailles, les mystères de la de Jésusde la Passion et de la Résurrection Christ, et, au moyen des portraits des principaux papes, rois, empereurs ou saints les plus marquants de chaque siècle, on y trouve pour ainsi dire, un résumé de l'histoire de l'église jusqu'à nos jours. La chapelle souterraine, proprement dite, mérite une mention particulière. Elle a 10 mètres 30 centimètres de largeur, et 10 mètres de longueur


CRYPTE.

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sur les côtés; mais dans le milieu elle est longue de 15 mètres; sa hauteur sous voûte est de 4 m. Huit colonnes, distantes les unes des autres de 9 m. 70 c., et dont le diamètre est de 51 c., correspondent avec autant de demi-colonnes enclavées dans les murs. Quatre portes mettent ce grand caveau en communication avec les galeries adjacentes. Dans une des chapelles latérales, sont réunies des antiquités arrachées aux ruines de la cathédrale, appartenant au genre gallo-romain, romanobizantin et ogival. Nous citerons: un chapiteau dorique du IVe siècle, des colonnes, des pilastres, des rosaces aux têtes bizarres d'animaux, dont quelques-uns semblent n'en avoir qu'une seule pour deux corps avec une queue terminée par une fleur de lis; d'autres montrent à leur extrémité supérieure un chou qui se détache du tronc. Enfin, des tombes, sarcophages du XIIIe siècle, des sculptures de marbre blanc, ornées de fleurs, de grappes de raisin, et quelques boulets en fer lancés contre la cathédrale, par les Anglais, pen- • dant le siège de 1544. Vers le fond s'élève un autel sur de petites arcades ornées de saints dans le genre moyen-âge. Ces arcades sont assises sur un tombeau en marbre noir; sous la pierre tumulaire d'un caveau assez large sont rassemblés les ossements et les crânes des personnages célèbres dans la hiérarchie ecclésiastique, la magistrature et l'armée, retrouvés dans la Crypte ou dans les autres parties de la nouvelle église. Sous la chapelle de la Vierge se dessine la grotte du St-Sépulcre, et dans le lointain apparaît le Calvaire, dont une lumière douce et parfaitement


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PÈLERINAGE A NOTRE-DAME.

ménagée produit un effet frappant, surtout si l'on se place à l'extrémité de la crypte dont l'étendue mesure environ 106 mètres de longueur. Cette crypte-et les nombreuses antiquités qu'elle renferme méritent d'être visitées par les étrangers. N. B. Une entrée reste toujours ouverte par la rue de Lille, vis-à-vis la rue du Château. PÈLERINAGESA NOTRE-DAME. Dans le mois. d'août, le dimanche après la fête de l'Assomption de la Vierge, a lieu une procession générale de toutes les paroisses. Le cortège religieux sort de Notre-Dame, accompagné d'un nombreux clergé, parcourt les principales rues de la haute et de la basse-ville, ornées de guirlandes, de verdure, de fleurs et de tentures. On y voit les corporations religieuses précédées de leurs bannières, ainsi que des groupes de jeunes demoiselles vêtues en blanc, portant les emblêmes consacrés à Notre-Dame. De pieux pèlerinages s'accomplissent ensuite, pendant la station, de toutes les communes et les villes environnantes, qui viennent invoquer la protection de la patronne du Boulonnais. Ces pèlerinages prennent chaque année un grand accroissentent, et se composent même de fidèles accourus des départements voisins, de Paris et de l'Angleterre. Des cérémonies solennelles ont lieu à l'arrivée des pèlerins, et le soir on entend au salut la parole éloquente de quelque prédicateur célèbre.


ÉltLISESAINT-NICOLAS.

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ÉGLISESt.-NICOLAS. Place Dalton. L'extérieur de cet édifice n'offre rien de remarquable. La construction intérieure du chœur et des chapelles latérales appartient au style ogival du commencement du XVe siècle. Les couronnes fleurdelisées qui ornent les colonnes, à la retombée des voûtes, ont fait penser à quelques archéologues que cette partie de l'édifice a été bâtie par Jean de Berri, oncle du roi Charles VI. Il y .a des vestiges d'une époque plus ancienne dans les arcades qui ouvrent les chapelles de la Vierge et de St.-Sauveur, où l'on voit des chapiteaux et des moulures romanes, du commencement du XIIe siècle. Le centre du transept est de la fin du même siècle. En 1775, la grande nef, qui tombait en ruines, fut reconstruite, ainsi que le portail audessus duquel est placée la statue de St.-Nicolas, due au ciseau de M. John Hopkins, Boulonnais de naissance. Le chœur est orné de vitraux qui retracent la vie de St.-Nicolas, patron de l'église. Les deux chapelles latérales, à droite, celle de St.-Sauveur, et à gauche, celle de la Ste.- Vierge, sont décorées de plusieurs petits ornements en or et en argent, offerts par les pêcheurs après avoir échappé aux dangers de la mer. L'église ne possède aucun tableau de mérite; au-dessous des croiséesde la grande nef, sont placés les portraits en pied des douze apôtres, peints par Pinelli. On remarque, près des fonts baptismaux, un mo-


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ÉGLISEDE SAINT-VINCENT-DE-PAUL.

deste monument érigé à la mémoire de l'amiral Bruix, commandant en chef de la flottille impériale, mort le 18 mars 1805. La procession de la Fête-Dieu, cérémonie imposante, se fait à St.-Nicolas le 2me dimanche après la Pentecôte, et dans les autres paroisses, le Jme dimanche, ÉGLISE St.-VINOENT-DE-PAUL. Place de Capécure. Le plan de cette nouvelle église fut dressé par M. Debayser, architecte de Boulogne; et la consécration s'en fit le 19 juillet 1862. Le style adopté est le gothique pur du XIIIe siècle, style éminemment chrétien et religieux. La longueur du vaisseau dans son entier développement est de 50 mètres, mesure égale à celle de la hauteur de la flèche octogone d'une légèreté aérienne, et entourée de clochetons à quatre faces. Quand on pénètre dans l'intérieur de l'église, on est frappé de la rectitude des lignes, de l'harmonie et de la correction des détails. D'abord, les trois nefs apparaissent sous les proportions les plus régulières ; puis le transept offrant une étendue de 36 mètres 63 c. supportée par de larges colonnes, compte 14 m. d'élévation; elle est construite en moellons de craie bleue, dans la forme de damier, les sculptures sont imitation du moyen-âge; fouillées avec délicatesse et d'un accord parfait avec le génie de l'époque; elles ont été exécutées par la maisop Durjeux,de Reims; c'est à son ciseau


ÉGLISEDE SAINT-FRANÇOIS-DE-SALES.63 que sont également dus les trois autels, la chaire, les fonts baptismaux et les bénitiers, en pierre dure. d'un travail remarquable. Citons aussi les stalles et les confessionnaux en chêne du Hainaut, et les peintures de M. C. Chauveau, artiste boulonnais. C'est aux efforts persévérants du vénérable grand-doyen, M. Rémont, curé de cette paroisse, et à l'appui libéral de l'administration municipale, que ce quartier a été doté d'une église que l'on considère comme une œuvre artistique pleine d'une haute expression religieuse. ÉGLISE SAINT-FRANÇOIS-DE-SALES. Bréquerecque (route de Paris). La construction de cette église est due à l'active initiative d'un digne prêtre, M. l'abbé Leuillieux, aujourd'hui évêque de Carcassonne, qui, de 1857 à 1860, termina son œuvre, grâce surtout aux donations libérales d'une famille anglaise catholique, la famille Clifford. Le style roman que M. Hansom, architecte anglais, a choisi est du XIe et du XIIe siècle. Le portail- en plein-cintre, est surmonté, comme tous les arcs de l'édifice, d'une galerie de petites arcades supportées de colonnettes. Au-dessus, une vaste rosace (l'oculus), éclaire.la grande nef. A droite du portail s'élève une tour carrée, terminée par une flèche dont la base est enveloppée par quatre pignons triangulaires, et à gauche, une plus petite; des arcades régulières sont établies sur les deux façades latérales; elles projettent un bon jour sur la nef et les bas-côtés.


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CHAPELLE DE NOTRE-DAME DE SAINT-SANG.

L'intérieur, d'une élégante distribution, porte le cachet des saines notions de l'architecture — la voûte est élevée et les arrêtes religieuse; qui s'y dessinent produisent un heureux effet. Autour du chœur rayonnent cinq chapelles encadrées de riches vitraux, et le maître-autel en pierre, orné d'un bas-relief, par M. Durieux, de Reims, retrace la mort de St.-François-de-Sales, patron de la paroisse. Un autre autel en pierre, sculpté par M.Farmer, de Londres, représente pour la chapelle abside la Sainte-Cène, d'une admirable exécution. Les vitraux ont été fournis par M. Bazin, de Saint-Fuscien (Amiens), d'après les dessins de M Meacock, de Clifton. On voit, à droite et à gauche, la chapelle de la Sainte Vierge et celle de St. Joseph, ornées de vitraux dus, comme ceux du chœur, à M.Lévêque, de Beauvais; enfin,les confessionnaux sculptés en pierre, et une chaire romane, en chêne également sculpté, méritent une attention particulière, comme tout l'ameublement de cette gracieuse et magnifique église. CHAPELLENOTRE-DAME DE SAINT-SANG. Bréquerecque (route de Paris). Au pied de la première colline qu'on réncontre en sortant de Boulogne par la route de Paris, se voyait jadis une capelette dédiée à Notre-Dame de XIIe St.- Sang. La fondation en remontait au de Jérusiècle, lorsque Godefroi-de-Bouillon, roi salem, envoya à Ste.-Ide, sa mère, des reliques parmi lesquelles se trouvait celle du Saint-Sang,


DE §AING-SANG.67 DE NOTRE-DAME CHAPELLE que le clergé reçut à l'endroit où la capelette fut ensuite érigée en souvenir de ce fait. Cette pauvre chapelle a disparu pour faire place, en 1862, à un coquet édifice, élevé encore en grande partie, par les dons de la famille Clinort, sous les auspices de Mgr Leuillieux.-- Le plan en fut également dressé par M. Hansom. Nous extrayons les lignes suivantes d'une notice publiée par notre habile archéologue, M. l'abbé sur la chapelle Notre-Dame de D. Haigneré, Saint-Sang : « C'estun carré long, mesurant à l'intérieur 4 m. 20c. de largeur, et 12 m. de longueur, terminé en abside par trois pans de forme hexagonale. Le portail est orné à l'intérieur d'une statue de la Sainte Vierge, debout dans la niche du fronton. Un bas-relief, sculpté en pleine pierre, décore le tympan. Les murs sont appuyés par une série de contreforts, surmontés de pinacles élancés. Une galerie fleurdeliséerelie les contreforts à la base du toit; et une flèche à jour, en bois sculpté, domine l'ensemble de la décoration supérieure. » L'édifice,pavé en carreaux de Minton, aux couleurs diaprées de l'émail le plus pur, est éclairé par onze fenêtres garnies de vitraux peints, dont six sont des grisailles. Les autres retracent les scènes de la vie de Notre Seigneur sont relativesau Précieux-Sang. La voûte en pierres, qui à nervures, est ornée de motifs sculptés qui représentent les instruments de la Passion. Un autel en pierre, avec colonnettesen marbre du Hainaut, porte un doubletabernacle destiné à recevoir la statue de Notre-Dame et le Reliquaire du Saint-Sang. Toutesles sculptures dues au ciseau habile de M. Farmer, de Londres, sont exécutées avec une fermeté, une aisance, une grâce et un fini des plus remarquables. » Cette chapelle est un vrai bijou d'architecture, bien digne, sous tous les rapports, d'attirer l'attention des étrangers. Le chapitre de la cathédrale y faisait autrefois


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ÉGLISESAINT-PIERRE.

une procession annuelle; cette procession rétablie: elle a lieu le 1er dimanche de juillet.

est

ÉGLISE SAINT-PIERRE. Place St-Pierre. Cette église se dresse comme un phare avancé sur le plateau qui fait face au port, au haut de la rue de la Tour-d'Odre. L'acquisition du terrain a été faite par l'abbé François Lamontagne, et l'œuvre fut ensuite entreprise par l'abbé Sergeant et quelques personnes pieuses. Les plans de la nouvelle église sont dus à M. Debayser; et le 10 janvier 1852, Mgr. Parisis érigea Saint-Pierre en paroisse. L'édifice est bâti dans le style du XIVe siècle, le sanctuaire, la nef, les appelé ogival rayonnant; deux bas-côtés, la tour et le clocher sont terminés; il reste encore beaucoup à faire, mais cette église, - dans ce qu'elle présente même aujourd'hui, sous le point de vue de l'architecture, des sculptures, du mobilier intérieur et de l'ornementation, ne saurait rester indifférente aux yeux des connaisseurs. Une procession solennelle a lieu le 1er dimanche de juillet, pour la bénédiction de la mer, avant le commencement de la pêche aux harengs. Les corporations des marins, bannières déployées, et lesmatelottes dans leur costume pittoresque, accompagnent le clergé jusque sur les sables où s'accomplit cette cérémonie.


CHAPELLE SAINT-ALPHONSE.

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ÉGLISE St-MIOHEL. Boulevard des Tintelleries. Ce quartier dépendait autrefois, pour le spirituel, le la paroisse Notre-Dame. Un des vicaires, feu M. l'abbé Cazin, conçut la pensée d'établir aux rintelleries un centre religieux, au milieu d'une population ouvrière trop éloignée de l'église paroissiale. La mort ne lui laissa pas le temps de ;erminer son œuvre queM.l'abbé Walleteutl'honleur de mener à bonne fin. — La -chapelle fut iolennellement bénite le 28 septembre 1868. L'arune belle chitecture appartient au style ogival; osace décore la façade, l'intérieur est d'une iimplicité sévère; cependant on peut citer quellues bons vitraux, ainsi que le maître-autel en pierre blanche sculptée, qui représente la SainteDène. CHAPELLESAINT-ALPHONSE. Rue Wissocq. La congrégation du T.- S.-Rédemptoriste a été fondée en 1732 par St-Alphonse de Liguori, évêque le Sainte-Agathe-des-Goths, dans le royaume de Naples. Le but de cette institution est de créer de puissants auxiliaires au clergé séculier dans l'exercice de ses fonctions sacerdotales, par le moyen les missions et autres travaux du saint ministère. L'installation des Rédemptoristes à Boulogne late de 1856. C'est à l'aide de donations particulières et de souscriptions qu'ils ont fait construire « 5


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CHAPELLE SAINT-JOSEPH.

leur chapelle, dont l'inauguration eut lieu le 1er août 1860. Le plan en est dû à un architecte anglais, M. Hansom, qui a adopté le style ogival. La façade et le portail sont d'une extrême simplicité ; au-dessus du pignon est placée la statue de St-Alphonse, patron de l'ordre. Cette statue a été, en 1872, frappée et passablement ébréchée par la foudre. — L'intérieur du temple est élégamment décoré; la nef sans bas-côtés est large, la voûte a une bonne élévation, et les nervures une grande lé , légèreté. L'heure des exercices religieux des RR. PP. est indiquée sur un tableau placé à la porte de la chapelle. CHAPELLESt.-JOSEPH. Rue de la Porte-des-Dunes. Cette chapelle, bâtie en 1772, est une dépendance du couvent des Annonciades. Lors de la Révolution, elle se trouva réunie au domaine militaire de l'état, et remise au département de la guerre ; cette mesure la préserva du sort de bien d'autres propriétés religieuses qui furent vendues et démolies. En 1807, elle devint, par suite de la destruction de la cathédrale, l'église paroissiale de la haute-ville, et resta affectée à cet usage jusqu'en 1868, époque du transfert du culte à Notre-Dame. Et, le 5 octobre 1873, les religieuses, dépossédées depuis si longtemps, rentraient en possession de leur ancienne chapelle.


CHAPELLE ÉVANGÉLIQUE.

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Le 25 avril 1814, Louis XVIII, à son retour d'Angleterre, avec la duchesse d'Angoulême, venait s'y agenouiller devant l'image de la Vierge, et faisait l'hommage de sa couronne à NotreDame de Boulogne. Une inscription tracée sur le mur rappelle cet acte de piété de l'auguste Souverain. La chapelle est ouverte au' public aux heures des offices. — Il existe plusieurs autres chapelles dont nous les établissements parlerons, en mentionnant religieux auxquels elles sont attachées.

CULTE PROTESTANT. La L'onsistnviale danssa circonscription d'Amiens lesdèpar. comprend et dela Somme. tcments du Pas-de-Calais CHAPELLE ÉVANGÉLIQUE. Rue Bas?e-des-Tintelleries. L'établissement d'un temple protestant français à Boulogne date de l'année 1839 ; il est primitivement dû aux démarches actives de dames anglaises, qui obtinrent alors de la Société Évangélique de Paris l'envoi ici d'un ministre non reconnu par l'Etat. La chapelle actuelle, construite par des


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ÉPISCOPALES CHAPELLES ANGLAISES.

dons volontaires, en 1853, et restaurée en 1874, est en grande partie fréquentée et supportée par les Anglais et quelques familles françaises, pour la plupart étrangères à la localité, Boulogne étant une ville essentiellement catholique. Ce temple relève maintenant du Consistoire de l'Eglise Réformée d'Amiens qui en a fait l'acquisition le 8 novembre 1865. CHAPELLESÉPISCOPALESANGLAISES. Il existe, à la basse-ville, trois chapelles anglaises établie : du rite de l'église établie: La Fe, British Church, rue du Temple, 9, fondée en 1828 ; La 2me,New British Church, rue Royale, 139,, fondée en 1845. La 3me, Trinity Church, place des Capucins, rue de la Lampe, fondée en 1847. Toutes les dépenses en sont défrayées par souscriptions ou par une rétribution payée à la porte. Des trois chapelles mentionnées ci-dessus, une seule porte un cachet historique, c'est Trinity Church. — Vers la partie qui fait face à la place des Capucins, se trouvait l'entrée principale d'un couvent religieux du même nom, fondé en 1618 par Morvilliers. Ce de de Lannoy, seigneur Louys couvent fut construit sur un terrain où les Anglais avaient établi un fort après la prise de Boulogne (1544). Le couvent était vaste et spacieux; il possédait un beau jardin à l'endroit occupé maintenant par les RR. PP. Passionistes, rue CharlesButor.


"Jo

CHAPELLE WESLEYENNE.

Le couvent des Capucins fut vendu et détruit dans la révolution. L'église resta debout, elle servit pendant bien des années de magasin de sel, et en 1$47, elle fut transformée en un temple à l'usage des Anglais; enfin, en 1861, elle a été achetée par une compagnie anglaise, à l'effet d'être, à perpétuité; affectee au culte protestant. CHAPELLE

WESLEYENNE.

*

Rue de l'Ancienne-Comédie. Ce lieu, consacré auculte d'une secte protestante dissidente, servit de théâtre pendant bien des années. Lors du séjour de la Grande-Armée à Boulogne, des acteurs de mérite y donnèrent de nombreuses représentations: ces voûtes, où l'on n'entend plus que des chants religieux, retentirent souvent des applaudissements prodigués au talent de Talma, de Mlles Georges, Duchesnois, etc. Ce théâtre devint ensuite une salle de bals publics, et puis une chapelle Wesleyenne, le 13 juillet 1834. N. B. Les heures du service divin sbnt toujours indiquées sur un tableau placé à la porte de chaque chapelle. SYNAGOGUE. Impasse rue Charles-Butor, 33 (ancienne loge des Francs-Maçons). Ce nouveau temple a été inauguré le 25 août 1874. Les Israëlites sont peu nombreux à Boulogne.


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COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES. COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES.

Boulogne renferme quatre communautés d'hommes et quatorze de femmes. Les RR. PP. Jésuites, Enclos-de-l'Evêché, Haute-Ville (voir plus loin: Ecole libre NotreDame). Les RR. PP. Rédemptoristes, rue de la BarrièreSt-Michel, 15 (voir page 69). Les RR. PP. Passionistes, rue Charles-Butor, 5. — Leur chapelle, dite du Sacré-Cœur, est ouverte au public. FRÈRES DE LA DOCTRINECHRÉTIENNES,boulevard des Tintelleries, 59; rue de Bréquerecque, 26; rue de Constantine (Capécure). Leur installation à Boulogne date de l'année 1708; ils furent appelés ici par Mgr. Pierre de Langle, évêque de Boulogne, et depuis ils ont toujours été chargés des écoles gratuites communales. DAMESAUGUSTINES,rue St-Louis.—Ces bonnes sœurs de charité sont attachées à l'hospice de Boulogne. Elles se dévouent avec une abnégation admirable au soulagement des malades, et se chargent, en outre, des diverses parties du service intérieur. DAMESAUGUSTINES,rue de Desvres.—Appelées à Boulogne en 1854, lors de l'établissement du camp du Nord,, les Augustines soignèrent les malades de l'hôpital militaire créé aux anciennes casernes. Après la levée du camp, cette congrégation se fixaà Bréquerecque, où elle fonda une école primaire, une salle d'asile et un quartier de retraite pour les dames en chambre.


RELIGIEUSES COMMUNAUTÉS

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FILLES DE LA CHARITÉ DE ST- VlNCENT-DE", PAUL,rue Charles-Butor, 18.—Elles sont chargées par la Commission administrative de la distribution de secours aux indigents inscrits au Bureau de Bienfaisance, de la visite des pauvres et des malades à domicile. PETITES-SŒURS-DES-P A UVRES, rue de Wicardenne. — Appelées à Boulogne en 1861, elles occupent l'ancien château de Wicardenne, à quelques pas de la route de Calais, parfaitement situé et bien aéré, avec deux jardins, l'un-destiné aux hommes et l'autre aux femmes. C'est là que les pauvres vieillards des deux sexes, dénués de ressources ou abandonnés, sont gratuitement les Petites-Sœurs leur prodiguent avec reçus; une constante sollicitude, une douceur angélique, tous les soins que nécessitent leur grand âge et leurs infirmités. Pour remplir une si pénible et si difficile mission, elles ne s'appuient que sur la charité publique qui ne fait pas défaut à Boulogne. Souvent deux d'entre elles vont frapper aux portes des maisons particulières et des hôtels, où elles recueillent des restes qu'elles savent si bien utiliser; les jours de marché, on ne les voit jamais se présenter en vain aux stalles de nos marchands, aucune main ne leur est fermée. — Parmi les bienfaiteurs des Petites- Sœurs, il est juste de placer en première ligne l'homme aux bonnes œuvres, feu M. Auguste Adam, à qui l'on doit la construction de la chapelle et l'agrandissement de cet établissement de charité. Les étrangers peuvent visiter ce bienveillant asile, où ils seront reçus avec empressement.


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COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES.

SŒURSDU BON SECOURS(Gardes malades), rue St-Martin, 3. Cet ordre religieux fut fondé en 1822 par M. de Quélen, archevêque de Paris, dans le but de faire donner aux malades tous les soins dont ils sont souvent privés par le manque de bonnes gardes. Cette communauté s'établit à Boulogne en 1830. Les sœurs se dévouent au service des malades qui réclament leur assistance soit la nuit, soit le jour. La grande habitude qu'elles ont acquise dans l'exercice de ces devoirs pénibles,la patience et la douceur qu'elles y apportent, les font rechercher des familles françaises, et même de beaucoup de famillesanglaises. Comme elles n'ont par elles-mêmes aucun moyen d'existence, on leur accorde une rétribution pécuniaire, quiesttoujours proportionnée à la fortune des personnes qui les emploient. La supérieure se charge spécialement de visiter les pauvres malades à domicile et de leur distribuer les aumônes qui lui ont été confiées dans cette intention. DAMES URSULINES, près des Remparts (rue des Ursulines). — Vaste établissement de construction moderne, et maison d'éducation pour les jeunes demoiselles. Un externat y est gratuitement ouvert pour les enfants des familles pauvres. La chapelle est destinée à l'usage particulier des religieuses, mais les étrangers y sont admis aux heures du service divin. DAMES ANNONCIADES,rue de la Porte-desDunes (haute-Ville). — Ce couvent a été bâti sur le site de l'ancien hôpital de Ste.-Catherine, à la mêmeépoque que la chapelle, dont nous avons déjà parlé. Les sœurs tiennent aussi un pensionnat de


RELIGIEUSES. COMMUNAUTÉS

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jeunes demoiselles. Des chambres particulières sont appropriées dans la maison à la réception de dames pensionnaires. — Ces DE rue DAMES Beaurepaire. NAZAIIETH, religieuses sont venues s'établir ici en 1861. Elles ont fait d'une belle propriété,située sur l'acquisition le versant d une colline attenante au sentier d'Odre, et y ont ouvert un pensionnat de jeunes demoiselles. — La chapelle est spécialement consacrée à l'usage de la communauté et des élèves. DAMES DE LA VISITATION,rue de Maquétra. — A quelques minutes de la hauté-ville, on aperçoit, sur la gauche de la route de St- Omer, à mi-montée de la rue, le Couvent de la Visitation établi sur une vaste échelle. Il est habité par des religieuses appartenant pour la plupart à des familles aristocratiques, ou du moins d'une position élevée. Les richesses particulières de cette maison religieuse lui permettent de distribuer aux d'abondantes aumônes. Sa création à pauvres Boulogne remonte à l'année 1843. Avant de venir se fixer ici, les Visitandines demeuraient dans les environs de Paris, lorsqu'elles se virent forcées, en 1841, par suite de l'érection d'un fort détaché qui touchait pour ainsi dire à leur propriété, de la vendre au gouvernement. Le site sur lequel est bâti ce couvent était un beau château occupé par un gentilhomme anglais. La chapelle appartient au style grec, elle est gracieuse et décorée avec beaucoup de goût; elle est ouverte au public,on peut toujours y entrer par une petite porte latérale, à droite.— Sur la coupole se trouvent placés la et l'enfant - - -. Jésust entourés d'anges à leursVierge pieds,


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COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES.

SŒURS DE LA RETRAITE CHRÉTIENNE,Boulevard des Tintelleries. — L'emplacement sur lequel est bâti le couvent fut longtemps une place d'amusement public, désignée sous le nom de Tivoli où, lors du séjour de la Grande-Armée, se donnèrent de brillantes fêtes. — Des religieuses de la Retraite, nommées communément Sœurs grises à cause de la couleur de leur habillement, y établirent une communauté en 1821. Cet ordre est d'une extrême rigidité; il diffère des autres en ce qu'on n'y prononce point de vœux, et qu'on peut quitter le couvent à sa volonté. sont de ces sœurs chargées par Quelques-unes l'administration municipale de diriger plusieurs écoles publiques communales de jeunes filles; les autres emploient à toutes sortes d'ouvrages à l'aiguille le temps qui n'est pas destiné aux exercices de piété ou aux travaux de la maison. Elles reçoivent aussi des pensionnaires dont elles font l'éducation. La chapelle a été agrandie en 1839 ; elle est assez belle et a été construite sur la place même de l'ancienne salle de danse du Tivoli. SŒURS.DEST.-J OSEPH,place Navarin, 8, et rue de Constantine (Capécure). — Les religieuses de la place Navarin sont chargées de diriger, depuis 1841, un ouvroir communal, fondé dans le but — à travailler. aux enfants d'ouvriers d'apprendre Elles dirigent aussi un asile libre et une école pour l'instruction des jeunes filles; elles ont ouvert chez elles, tous les soirs, un cours d'adultes et d'apprenties. Un local spécial est affecté aux dames qui


RELIGIEUSES. COMMUNAUTÉS

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désirent habiter la maison commepensionnaires. Les sœurs de St-Joseph de Capécure dirigent une école communale pour les filles, un asile pjiblic et un asile libre. rue SŒURS DE <L'IMMACULÉ-CŒUR-DE-MARIE, des Carreaux, 14. — Cette maison a été fondée par Mlle Beaumont, directrice de l'association. Elle y a installé un atelier de couture où de jeunes orphelines confectionnent toute espèce d'ouvrages à l'aiguille. SŒURS DU ST.-CŒUR-DE-MARIE, rue de Lille, 42.-Ce n'est qu'une succursale de la maison-mère située à St-Martin-lès-Boulogne, ou plutôt un atelier de confection pour dames. Ces sœurs sont généralement connues sous le nom de Sœurs bleues, désignation qu'elles doivent à la couleur de leur costume. SŒURS DOMINICAINES,rue de Maquétra. — Ces religieuses y ont installé une maison de refuge pour les jeunes filles, et elles reçoivent aussi des dames pensionnaires dont les moyens d'existence sont trop limités.


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DE BIENFAISANCE. BUREAU

INSTITUTIONS DU BIENFAISANCE.

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BUREAUDE BIENFAISANCE. Rue Charles-Butor, 18. Il n'y a point en France, comme en Angleterre, de taxe des pauvres; il existe dans chaque ville un Bureau de Bienfaisance spécialement institué pour secourir les indigents et les familles malheureuses. Les ressources de ce bureau consistent en un subside annuel de 36,000 fr. environ, accordé par l'administration municipale; en souscriptions volontaires, quêtes et dons charitables ; en droits prélevés sur les concerts, les spectacles, les bals et tous les amusements publics. Les dépenses totales de l'année atteignent à peu près le chiffre de 67,000 francs. Cet établissement est placé sous la direction d'une Commission administrative, mais lesfilles de la Charité de St- Vincent-de-Paul ont la mission de répartir les secours aux pauvres et de visiter les malades à domicile. Les pauvres reçoivent seule, ment des secours en nature, et les malades peuvent, s'ils le préfèrent, se faire transporter à l'hospice. Le local actuel du Bureau de Bienfaisence a été construit en 1858 et considérablement agrandi c'est un dispensaire comdepuis quelquesannées; plet où l'on trouve un cabinet de consultation et une pharmacie, une cuisine pourvue de fourneaux et de chaudières avec tous les accessoires nécessaires.


DE SECOURS. SOCIÉTÉS PARTICULIÈRES

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Des- consultations gratuites sont données tous les jours, le dimanche excepté, au siège de l'Administration, par l'un des trois médecins, aux personnes secourues par le Bureau de Bienfaisance. Depuis 1837, l'autorité municipale a pris des mesures pour l'extinction de la mendicité à Boulogne. Les indigents, surpris à demander publiquement la charité, sont arrêtés comme en état de vagabondage et déférés à la justice. SOCIÉTÉSPARTICULIÈRESDE SECOURS. Boulogne, par ses sociétés charitables, peut, à juste titre, revendiquer- le surnom de ville de bienfaisance. Ici, la charité parvient à s'organiser sous les formes les plus ingénieuses. Nous devons, toutefois, payer aux étrangers, qui résident au milieu de nous, le tribut d'éloges que. mérite leur inépuisable bienveillance envers les pauvres de notre ville dont ils se sont toujours montrés les bienfaiteurs. Voici la nomenclature des différentes sociétés qui viennent particulièrement en aide aux classes souffrantes : Société de Secours Mutuels entre les marins. Sociétéde SecoursMutuelsentre les ouvriers. Sociétéde Secours Mutuels, Uniondes Travailleurs. Société de Secours Mutuelsdes instituteurs et des institutrices du Pas-de-Calais. Comité central de secours aux blessés et aux victimes de la guerre. Comité de secours aux blessés de l'arrondissement de Boulogne-sur-mer. Comitéde patronage des enfants assistés.


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HOSPICESAINT-LOUIS.

Comitéde Patronage pour les jeunes détenus libérés de l'arrondissement de Boulogne. Comité des fourneaux économiquespour venir en aide à la classe ouvrière. Conférencede St-Vincent-de-Paul, pour la visite des pauvres et l'exercicedes œuvres de charité. Union de Notre-Dame de Boulogne,composéede dames, pour porter des secours aux pauvres à domicile. Association de secours pour les pauvres malades, composée d.edames. Associationdes pauvres églises, composée de dames. British Charitable Fund of Boulogne-sur-mer. Ladies'Benevolentand Dorcas Associationof Boulognesur-mer. Ladies' Auxiliary Association. HOSPICESt.-LOUIS. Rue St-Louis. On fait remonter la fondation de l'hospice au 12e siècle, et- elle est attribuée à Eustache-auxGrenons.Mais sa transformation telle qu'elle existe aujourd'hui date de 1696, sous le gouvernement d'Antoine, duc d'Aumont, comte de Boulogne. Parmi les bienfaiteurs de cette maison de charité, il est juste de mettre en première ligne Louis XIV qui la combla de faveurs. Jadis, on voyait audessus du portail de la principale entrée un écusson aux armes du roi. Cet écusson a été détruit à l'époque de nos troubles civils: une pierre carrée en recouvre probablement la place. Doté à diverses époques de riches donations, l'hospice jouissait de nombreux priviléges et pos-


HOSPICE SAINT-LOUIS.

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sédait de grands revenus. Pendant la révolution la plupart de ses propriétés furent saisies et vendues comme biens nationaux. Depuis, une * le chiffre faible partie de ses pertes a été réparée; de ses dépenses annuelles s'élève à environ 127,000 francs; elles se balancent avec les recettes, grâce à une allocation de 41 à 45,000 francs accordée par le conseil municipal. On reçoit dans cet établissement les vieillards indigents, les infirmes, les blessés, les malades civils et militaires; quant aux enfants abandonnés, ils n'y sont admis qu'à titre exceptionnel. La population de l'hospice est d'environ 300 individus. Plus de 140 lits sont occupés par tes infirmes et les vieillards ; les nécessités croissantes de l'époque ont porté l'administration à en décider prochainement le transfert dans un local spécialement affecté à leur usage. Une somme de 600,000 francs a été votée à cet effet par le conseil municipal, et un nouvel hospice pour les vieillards et les infirmes est en voie de construction sur un terrain légué par feu M. Louis Duflos, près de la rue de la Paix. Là, 240' lits seront mis à la disposition des malheureux. La direction de cet établissement est confiée à une Commission administrative. Quinze sœurs de l'ordre Saint-Augustin consacrent leur existence au soulagement de l'humanité souffrante avec un dévouement au-dessus de tout éloge. Une pharmacie complète et plusieurs médecins sont attachés à cet asile. La chapelle, desservie par un aumônier résidant, est décorée avec goût: elle reste toujours ouverte au public aux heures des offices.


Mit

MONT-DE-PIÉTÉ. MONT-DE-PIÉTÉ. Rue du Pot-d'Étain, 4.

Le Mont-de-Piété fut fondé en 1824 et doté alors par la ville d'une somme de 60,000 francs. Depuis cette époque, ses ressources se sont beaucoup accrues; il possède, indépendamment de son immeuble, un grand capital roulant pour subvenir à tous ses besoins. Le nombre des objets engagés s'élève, année commune, à 60,000, et les sommes prêtées dépassent le chiffre de 450,000 francs. On donne les 4/5 sur l'or et l'argent, et les 2/3 sur les autres articles. La somme la plus modique prêtée par l'établissement ne descend pas au-dessous de 2 francs. Le taux de l'intérêt était au début de 15 par an, il descendit ensuite à 12, et il est maintenant fixé à 9 0/0' Les articles engagés sont vendus au bout d'un an, à l'expiration de l'engagement, à moins qu'ils ne soient renouvelés.et l'intérêt payé. La différence en plus, dite boni, revient au porteur de la reconnaissance d'engagement; si ce boni n'est pas réclamé pendant trois ans, il est acquis de droit à l'établissement, ou plutôt aux pauvres, à qui appartiennent les bénéfices, toutes dépenses payées. Le bureau est ouvert tous les jours non-fériés de 9 à A heures du soir. Une vente publique a lieu une fois par mois, le premier jeudi avant le 15. — Une exposition publique des bijoux à vendre s'y fait, ce jour-là, de une heure à deux heures de l'après-midi.


HUMAINE. SOCIÉTÉ

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CAISSE D'ÉPARGNE. Ruedes Pipots, 62. La Caisse d'Epargne fut fondée en 1834, dans le but de fournir aux ouvriers et aux personnes de toutes conditions les moyens de placer leurs économies avec sécurité, et de leur faciliter la formation d'un capital. On reçoit depuis 1 fr. jusqu'à 300 fr. à la fois; mais lorsque le capital atteint 1,000 fr., le déposant doit diminuer son placement ou accepter une rente sur l'Etat. Le taux de l'intérêt est fixé à 3 1/2 %; il. n'est dû qu'à compter du 166 jour après le versement. Les fonds sont placés au Trésor de l'Etat. La moyenne des sommes versées annuellement ici est de 5 à 600,000 francs, et le compte avec le Trésor est d'environ 1,800,000 francs. Les bureaux sont ouverts tous les jours non-fériés,de 10heures à 2 heures, pour toutes les demandesde transferts, de conversionsen rentes, les versements à la caisse de retraite, et pour tous les renseignementsen général. — La Caisseest ouverte le dimanche, de 10 heures à midi, pour les versements, et de midi à une heure pour les remboursements, lesquels doivent être demandés, à l'avance, le lundi, de 10 heures à2 heures. SOCIÉTÉHUMAINEET DESNAUFRAGES. Cette Société fut fondée en 1825 ; elle se compose de membres français et anglais. Toutes les dépenses sont défrayées au moyen d'une allocation annuelle, votée par l'administration municipale et départementale, ainsi que par le produit d'une 'Ii


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SOCIÉTÉ HUMAINE ET DESNAUFRAGES.

souscription présentée à la générosité des habitants et des étrangers. La Société a pour but : — De porter des secours aux naufragés. — De prévenir les accidents dont les baigneurs pourraient être les victimes. — De porter une assistance prompte et efficaceà toutes 1 les personnes en danger de se noyer. — De procurer aux personnes retirées de l'eau tous les secours propres à les rappeler à la vie. Pendant la durée de la saison des bains, des surveillants, pris parmi les meilleurs nageurs, sont échelonnés le long de la plage, et plusieurs canots tiennent la mer dans les moments où il y a une > grande affluence de baigneurs. Sur le bord du rivage s'élèvent les bâtiments où sont placés tous Jes appareils destinés à rappeler les noyés à la vie. C'est un établissement modèle, et considéré comme le premier en son genre sur le continent; il se recommande par les nombreux services qu'il a rendus. La Société a, en outre, une voiture ambulante,ou poste-mobile de secours, et quatre bateaux de sauvetage à sa disposition, dont un établi sur slip-way ; elle choisit, pour les monter, les marins les plus intrépides et les plus expérimentés; ils sont organisés de manière à être toujours prêts à répondre à l'appel de la cloche d'alarme. Depuis 1871, la Société a acquis des gaffes de sauvetage, dites gaffes Legrand, ainsi que les appareils Brunel, qui ont déjà contribué à sauver la vie à quelques personnes. N.B. Les souscriptionsen faveur de la SociétéHumaine sont reçues, à Boulogne,chezMM.Adamet Cie,banquiers, rue de l'Ecu, 6, et chezle gardiende la Maisonde secours,.


COLLÉGE COMMUWAL.

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INSTRUCTION. COLLÉGE COMMUNAL. La fondation de cet établissement remonte à l'année 1837.11 contient un internat et un externat fréquentés par environ 200 élèves. On y enseigne toutes les branches d'une éducation classique et industrielle. Des cours spéciaux de français y sont établis pour les Anglais. — Les élèves suivent les exercices religieux dans la chapelle du Collège, à laquelle un aumônier est attaché, et les enfants des familles non-catholiques sont conduits au temple de leur propre communion. Boulogne renferme, en outre, des institutions distinguées.--N ous mettrons en première ligne :— L'ÉCOLELIBRENOTRE-DAME. TENUEPARLESPÈRESDELACOMPAGNIE DE JÉSUS. Chassés de Metz par les Prussiens, les Pères Jésuites se réfugièrent à Boulogne, en 1871, et firent l'acquisition de l'institution que feu Mgr. Haffreingue avait dirigée pendant 55 ans. La maison des RR. PP. est située Enclos de l'Evêché, ancien Palais Episcopal. Plus de 300 jeunes gens des différentes parties de la France et de l'étranger y reçoivent une éducation classique, libérale et religieuse. Nous citerons encore :—


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ÉCOLEDE DESSIN. LE PETIT-SÉMINAIRE.

Ce nouvel établissement est placé sous le patrod'Arras. Institué en 1872, nage de Mgr. l'Evêque rue de aquétra, par d'anciens professeurs de Mgr. Haffreingue, il a pour but principal le développement des vocations à l'état ecclésiastique. Notre' ville est-, de plus, richement dotée de maisons d'éducation laïques et religieuses pour les deux sexes. Dans quelques-unes de ces institutions, on a adopté un mode d'enseignement en rapport avec les principes des Anglais sur l'éducation. Il existe également ici plusieurs pensionnats anglais, enfin, les professeurs particuliers jouissent d'une réputation méritée. Aussi Boulogne, au point de vue de l'instruction, présente des avantages qui contribuent indubitablement à fixer les étrangers parmi nous.

INSTRUCTION GRATUITE.

ÉCOLEDE DESSIN. Anciennes Casernes. L'école de dessin date de l'année 1820; elle rend de grands services à la classe ouvrière desti-


DE MUSIQUE. ACADÉMIE

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née à des professions mécaniques. Les classes ont lieu trois fois la semaine, elles sont placées sous la direction de deux professeurs, l'un enseigne le dessin académique, et l'autre le dessin industriel. DE MUSIQUE. ACADÉMIE Anciennes Casernes. L'école de musique fut fondée en 1829. On y enseigne le solfège élémentaire et supérieur, le chant, le violon, le violoncelle, la contre-basse, et plusieurs instruments à vent. Les classes ont également lieu trois fois la semaine, et sont dirigées par huit professeurs. Ces deux écoles comptent parmi leurs anciens élèves plusieurs sujets qui se sont fait un nom dans le monde artistique et musical. • ÉCOLED'HYDROGRAPHIE. Les écoles d'hydrographie furent introduites en France sous le règne de Louis XV, dans le but de faire d'habiles marins par l'enseignement de la théorie appliquée à la navigation. L'école de Boulogne [date de 1792; elle est placée sous la direction d'un professeur nommé par l'autorité les cours en sont publics pour la supérieure: classe maritime.


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ÉCOLESGRATUITES. ENSEIGNEMENT PRIMAIRE.

ÉCOLESGRATUITES POURLES GARÇONS. 1", Place Navarin; 2e, rue Guyale ; 38 Cour Baret; 4e,rue de Constantine; 5e, rue de Bréquerecque. Ces écoles communales sont dirigées par les Frères de la Doctrine Chrétienne ; plus de 1,700enfants y sont admis annuellement. Des classes spécialespour les adultes et les apprentis sont ouvertes, le soir, de 7 heures 1/2à 9heures. ÉCOLELAÏQUE. Anciennes Casernes Environ 280 enfants suivent les classes dirigées par cinq professeurs.— Un cours gratuit pour les adultes et les apprentis est ouvert de 7 à 9 heures du soir. —Un gymnase couvert est mis à la disposition des écolesde garçons. ATELIERDEFILETSDEPÊCHE. Rue du Calvaire. Cet atelier-école,pour la confectiondes filets de pèche et l'instruction des jeunes marins, est placé sous'la surveillancedes Frères et sous le patronage d'une commission spéciale. ÉCOLESGRATUITES POURLES FILLES. lre, Anciennes Casernes; 2e, rue St.-Louis : 3e, rue de la Corderie (Capécure) ; 4e,rue de Tivoli;5e, rue de Desvres; 6e, Place St.-Pierre. Cesécolesfréquentéespar 1,400jeunes filles,sont placées sous la direction des Sœurs de la Retraite Chrétienne,dé St.-Vincent-de-Paul, de St.-Joseph et des Augustines. — Il existe aussi dans plusieurs de ces écoles des cours d'adultes et des ateliers de couture.


ASILES.- ORPHELINATS.

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ASILESPUBLICS. 1re,Anciennes Casernes; 2e,Place St.-Pterre; 3e, rue de la Corderie; 4e, rue Damrémont; 5e,rue de Desvres ; 6e, rue de Beaurepaire. Cesexcellentesinstitutions sont patronées par un comité de dames officiellement nommées par le gouvernement. On y recueille les enfants à l'âge de 18 mois, et on leur ; plus de prodigue des secours et des soins tout maternels 1,500 enfants y sont admis annuellement. Un tronc est placé dans chaque local pour recevoir les offrandes des charitables. Pendant -l'été, il est tiré une loterie personnes dont les fonds sont destinés à venir en aide à ces pauvres enfants. Les dames françaises et anglaises s'empressent de prendre part à ce pieux bazar. Il existe, en outre, dix asiles libres, dont huit sont tenus par des religieuses. ORPHELINATS. Pour les garçons : rue de Tivoli, 56, dirigé par M. Ed. Flour. Pour les filles, rue des Carreaux, 14, dirigé par Mlle Beaumont, supérieure de l'Immaculé-Gœur-de-Marie. Pour les Elles: rue Charles-Butor, 18, dirigé par les sœurs de St.-Vincent-de-Paul, et placé sous le patronage de jeunes demoiselles.— Une loterie est également organisée annuellement, en faveur de ces petites filles. Un externat, consacré aux enfants des pauvres catholiques anglais et étrangers, est annexé au couvent. ÉCOLE LIBREFRANCO-ANGLAISE DEFILLES. ÉVANGÉLIQUE Cette école, située,22,rue du Mont-de-Courset,estplacée sous le patronage d'juncomité de la religion protestante. ÉCOLESANGLAISES DE CHARITÉ. The British Free Schools, 5, rue du Pot-d'Etain, existent depuis 1835. On y admet les enfants des pauvres familles anglaises de la ville et des environs. Ces écoles


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LE PORT.

sont placées sous le patronage d'un comité de gentilshommes anglais et d'un ministre protestant: toutes les dépenses sont défrayéespar des dons ou des souscriptions volontaires.

COMMERCE.

LE PORT.. Au commencement de ce siècle, le port de Boulogne ne jouissait d'aucune importance, lorsque son heureuse position attira l'attention de Napoléon. Ce fut sous ses propres yeux que d'immenses travaux y furent entrepris: dans l'espace de deux ans, il devint le havre le plus utile dans la Manche, et ne cessa de rendre des services signalés pendant toute la durée de l'Empire. A la paix, le port resta quelque temps, de la part du gouvernement, dans un état voisin de l'oubli. Ce ne fut qu'en 1829 qu'on accorda enfin à notre ville ce qu'elle réclamait avec justice depuis tant d'années. L'ancienne entrée fut détruite, et l'on en ouvrit une nouvelle à l'ouest, avec une jetée pleine jusqu'au niveau des hautes mers, se prolongeant à 650 mètres de son origine contre les dunes, et à l'est on conduisit, à une distance de 500 mètres, une seconde jetée à simple claire-voie. Le port de Boulogne est situé dans le détroit du Pas-


SIGNAUX DE MARÉEET DUPORT.

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de-Calais à l'embouchurede la Liane, au vent de la rade foraine dite de Saint-Jean, entre la pointe d'Alpreck et le cap du Grinez; ce port est à 0°43' 25"ouest de longitude du méridien de l'Observatoire de Paris, et à 50°43' 37" nord de latitude. L'axe de son entrée fait avec le Nord vrai un angle de 50°Ouest. Sa situation est donc sud-est 14°30' sud et nord-ouest 14°30' nord du compas. Son établissementest de 11heures 26m. La durée de la mer étale est de 51m. La marée moyenne y monte : dans les vives-eaux,à 7m 30cou 22 pieds 1/2 ; dans les mortes-eaux, à 5m45cou 16 pieds 1/2. Le développementdes quais accessiblesaux navires est d'environ 1,800m.Le chenala 72m.de largeur au plat fond; la hauteur d'eau entre les jetées donne : de vive-eau,9m d'élévation ; de morte-eau, 7m.60. SIGNAUX DEMARÉE. blanc, avec croix noire, est hissé und'eau pavillon dans le chenal. Une flamme noire lorsqu'ily aa 2m lorsqu'ily placée tantôt au-dessus, tantôt au-dessous de ce pavillon, suivant que la mer monte ou descend, indique le mouvement de la marée. Le pavillon et sa flammesont amenés, lorsque l'eau est descendueau niveau de 2mdans le chenal. Un ballon unique placé à l'extrémité droite de la vergue, par rapport au navigateur, accusela hauteur a'eau, depuis 2m50cjusqu'à 3m.Les hauteurs de 3met au-dessus sont indiquéespar un ballon placé au point d'intersection de la v vergue et du mât. Enfin, un pavillon rouge remplace ces divers signaux lorsque l'entrée du port est interdite. La nuit, — un feu blanc est hissé sur la jetée ouest, a atteint dans le port une haulorsque la marée montante teur de quatre mètres, — deux feux, quand la mer est pleine. Les feuxsontéteints dès que la marée descendante ne laisse plus que quatre mètres d'eau dans le chenal. SIGNAUX DUPORT. Les bâtiments en vue sont signalés de la manière suivante:


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PHARES,BASSINA FLOT.

Un guidon rouge, hisséau sommetdu mât des signaux à la jetée de l'Est, indique un paquebot. Un guidon bleu, un bateau à voiles. Un pavillon blanc et rouge sous un guidon rouge, déux ou plusieurs paquebots. Un pavillon noir indique l'ouverture des écluses pour les chasses. PHARES. Le port de Boulogne est signalé en mer par les phares allumés sur la pointe d'Alpreck et le cap du Grinez. Le premier de ces phares, situé à 2 milles 1/2 au sud 24° Ouest de l'entrée du port, est de 3eordre, à appareil lenticulaire, feu blanc varié de 2 en 2 minutes par des éclats rouges précédés de courtes éclipses.— Sa portée lumineuseest de 10milles. Le second, situé à 9 milles au nord de l'entrée, est de premier ordre, à appareil lenticulaire, et à éclipses de 30en 30 secondes. Sa portée lumineuseest de 25milles. Il est éclairé par la lumière électrique. L'entrée du port elle-même est indiquée par: — 1° Un feu rouge placé sur la jetée du Nord-Est ou de ; dogauche en venant de la mer, à 30mde son extrémité minant de 14mle niveau des hautes mers,et ayant une portée de 4 milles ; — 2°deux feux dits de marée installés à à l'extrémiLéde la jetée du Sudplomb l'un sur l'autre, Ouestou de droite. — Leur élévation est de 10et 13m,— leur portée de 8 à 9 milles. BASSINA FLOT. Les travaux du bassin à flot furent commencés en 1859 ; la dépense en a été évaluée à sept millions. Ce bassin, creusé du côté ouest du port, à


BASSINA FLOT,PAQUEBOTS.

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Capécure, entouré de quais en pierre de 1,048 m. de développement, a une superficie d'eau de 6 hectares 82 ares. La profondeur en est de 10 m. 74 c., et la hauteur moyenne de l'eau, de 9 m. ; il présente une forme rectangulaire en aval, avec trois pans coupés en amont, d'une longueur de 387 m. 92 c., sur 192 m. 70 c. de largeur, avec une écluse à sas de 21 m. de largeur munie de deux — de Deux passerelles tournantes paires portes. mettent les deux rives en communication. Les terre-pleins des quais du bassin offrent à la manutention des marchandises une superficie de 22,'585 mètres carrés; ils sont reliés- par des voies ferrées à des voies semblables établies le long du quai Bonaparte, communiquant avec la gare aux marchandises du chemin de fer du Nord. La création de ce bassin, qui a donné un nouvel essor à l'industrie locale, amène dans notre port des vaisseaux d'un fort tonnage, et imprime des proportions grandioses au transit entre Paris, Lyon, l'Angleterre, la Suisse et l'Allemagne. Les navires qui fréquentent notre bassin prennent chaque jour un accroissement plus considérable, aussi est-il indubitablement appelé à devenir un grand centre de. commerce. PAQUEBOTS. SERVICEDE FOLKESTONE. Le départ des paquebots de Folkestone de la Compagnie du South Eastern, a lieu tous les jours, et deux fois par jour pendant la belle saison; il


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PAQUEBOTS.

est réglé de manière à coïncider avec l'arrivée et le départ des trains entre Londres et Folkestone, Boulogne et Paris. La traversée n'est que de 27 milles, elle s'effectue généralement en une heure 40 m. et la moyenne la plus longue est environ de deux heures. Le voyage de Londres à Boulogne par Folkestone se fait facilement en cinq heures. SIGNAUX SURLES PAQUEBOTS DE FOLKESTONE. Passagers 1° Unebouleà la tête du mât de misaineindique. 100 2° Deux boules. 200 3° Trois boules. 300 4° Le pavillon français à la tête du mât de mi90 saine, et deuxboulesau grand mât. 5° Le pavillon français à la tête du mât de misaine, et le pavillon de la Compagnie au 75 grand mât. 50 6° Le pavillon français au mât de misaine. 7° Deux boules au grand mât 40 10 8° Une boule à la corne Les paquebots de Folkestone se reconnaissent à la cheminéenoire et blanche. SERVICE DE LONDRES Le départ des paquebots de la Compagnie générale a lieu presque tous les jours. La distance du pont de Londres à Boulogne est de 120 milles, et la traversée est de 10 heures dont six dans la Tamise et quatre en mer. Les paquebots de Londres portent la cheminée entièrement noire.. Le creusement du chenal de notre port permet aux paquebots d'entrer- etîle sortir une heure 1/2 plus tôt et plus tard, qu'autrefois. Il est bon de


— INDUSTRIE. TRANSIT.

D7

noter qu'en partant ils ont toujours le flot en leur faveur. Le mouvement des passagers débarqués et el à embarqués à Boulogne s'élève annuellement environ 110,000. — Les paquebots ont quitté, en 1875, leur vieille station du quai de l'est, pour transférer leur service à l'ouest du port, à proximité du bassin et du chemin de fer. Ce changement, vivement réclamé depuis longtemps, a apporté de sensibles améliorations dans le système du passage direct des voyageurs entre Londres et Paris. La Chambre de commerce a construit, quai Bonaparte, un vaste bâtiment où se trouvent un poste de douane, un buffet, des bureaux, et des magasins pour chacune des deux compagnies. C'est là que se font la visite des bagages et la vérification des marchandises. TRANSIT.- INDUSTRIE. Le commerce de transit avec les branches multiples qui s'y rattachent, a pris ici des proportions grandioses. Notre ville, au point de vue du trafic international, est devenue le centre d'un mouvement considérable de marchandises, dont la manutention et l'expédition occupent une foule d'employés et d'ouvriers. Les anciennes relations commerciales de plusieurs maisons boulonnaises entre la France et l'Angleterre, s'étendent maintenant en Suisse, en Allemagne, en Italie, en Russie, etc. Il s'ensuit naturellement dans les affaires un notable développement, qui ne contribue pas peu à la prospérité des marchandises locale. J^arVftlçur , , t@^passant par parBouloz^èst,(éy paraîtrait-il, à Bouloe o, £ ikiée, plus d'un milliard./


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—INDUSTRIE. TRANSIT.

Le Boulonnais renferme une quantité de minéraux dont les richesses sont inépuisables. De nombreuses carrières de marbres, de pierres à bâtir et à chaux, se trouvent dans les environs de Marquise et autres endroits; du phosphate, de la houille s'y rencontrent sur plusieurs points; le minerai de fer, qui abonde dans beaucoup de communes, s'exploite sur une grande échelle et alimente plusieurs hauts- fourneaux. Boulogne possède aujourd'hui, tant dans son enceinte propre que dans les campagnes environnantes : Deux hauts-fourneaux. Trois fonderies. Une société houillère (Hardinghen). Deuxfilatures de lin. Une fabrique de toiles à voiles. Une fabrique mécanique de filets de pèche. Trois manufactures de plumes métalliques. Quatre scieries de bois du nord mues par la vapeur. Deux scieries hydrauliques pour marbre (à Marquise). Six usines au ciment Portland et ciment Romain. Uneusine à gaz. Trois ateliers de carrosserie, plusieurs ateliers de cordonnerie, des tonnelleries. Enfin, des fabriques de toiles, de pannes, de carreaux, de faïence, de savon, de chandelles, divers ateliers de marbrerie et un grand nombre d'autres industries : celles en particulier du bâtiment et de l'ameublement sont trèsconsidérables à Boulogne. Les ateliers d'extraction, de lavage et de transport du phosphate et du minerai de fer, dans nos campagnes voisines, occupent de nombreux ouvriers.


DE COMMERCE. CHAMBRE

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CHAMBREDE COMMERCE. Ces institutions ont pour mission de s'occuper des intérêts généraux du commerce, et en particulier de celui des localités pour lesquelles elles sont d'aviser aux moyens d'en accroître la nommées; prospérité et de présenter leurs. vues sur les améliorations à introduire dans la législation commerciale. La Chambre de Commerce de Boulogne fut fondée en 1819 ; elle a rendu d'importants services à l'industrie du pays, en s'associant à toutes les mesures propres à favoriser la liberté commerciale et à étendre les relations internationales. Elle a aussi la direction supérieure des mouvements du port, réglemente le tarif des bagages des voyageurs et se charge de la gestion des entrepôts : c'est à son initiative que sont dus, en grande partie, les travaux du port et ceux du bassin à flot. La Chambre de Commerce possède une excellente bibliothèque qu'elle met libéralement à la iisposition des personnes qui désirent la consulter. DOUANES.- ENTREPOT. Quai des Paquebots. Le bâtiment des Douanes et l'Entrepôt sont la )ropriété de la Chambre de Commerce. C'est là lue sont établis les divers bureaux de l'administraion, sauf ceux de la direction générale qui restent oujours rue des Vieillards, 12. — Les magasins de la grande Douane contien-


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PÊCHE.

nent un entrepôt de sels et de marchandises ; en outre, un magasin général pour le dépôt des marchandises sur lesquelles, au moyen de Warrants, le commerce français et étranger peut emprunter, à des frais très-réduits, les capitaux qui lui sont nécessaires. Les recettes de la Douane s'élèvent annuellement à plus de 7.600,000 francs. — Comme nous l'avons déjà dit, Boulogne occupe le 38 rang, après Marseille et le Hâvre, pour la valeur des importations et des exportations. PÊCHE. Boulogne livre chaque dnnée à la consommation publique près de 16,000,000 kil., de poissons; c'est le seul port de France qui puisse lutter avec les grands ports de pêche du Nord, et sa supériorité date de loin. Les mayeurs de Boulogne, comme le prouvent nos vieilles archives communales, ont eu l'honneur de réglementer la pêche française pendant un siècle et demi. Dès le 126 siècle, la pêche boulonnaise jouissait d'une grande renommée. Les comtes de Boulogne faisaient de nombreuses donations de hareng; et ce poisson était si estimé que divers ports l'expédiaient sous le titre de hareng boulonnais, pour lui donner plus de valeur. Cette réputation s'est maintenue jusqu'à- nos jours. On ne saurait contester la prééminence de Boulogne parmi les ports de pêche français; les produits vendus à notre Halle représentent, année


PftCHE.

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moyenne, une valeur de 6 à 7,000,000 de francs. La Halle de Paris reçoit à elle seule de 11 à 12 millions de kil. de poissons frais dont Boulogne fournit presque le quart. La production annuelle des harengs en France dépasse 20 millions de kil.; Boulogne en fournit les quatre septièmes. Le port de Dieppe, le plus important après celui de Boulogne, n'arrive pas, suivant ses tableaux officiels, au total d'un million de francs en harengs. Les autres ports sont dans des proportions d'infériorité plus marquées. On sale à Boulogne pour la France de 130 à 135,000 barils de harengs blancs et saurs. Nos pêcheurs se livrent à quatre sortes de pêches, dit M. Ern. Deseille, dans son excellente Histoire de la Pêche à Œioulogne depuis son origine : « La pêche côtière, ou de marée fraîche, se fait en toute saison et donne environ trois millions de kil. de poisson. Celle du hareng se divise en pêche d'Ecosse, d'Yarmouth et d'hiver; elle commence en juillet et se continue jusque vers le mois de mars. Le produit, quand elle est favorable, s'élève à près de 12 millions de kilog. La pêche de la morue fait sortir du port, vers la fin de février, une flottille de 15 navires voguant à toutes voiles vers l'Islande pour y séjourner jusqu'en septembre, date de leur retour. La pêche du maquereau, avec salaison à bord, est faite dans les parages de l'ouest en mars, avril et mai, par une quarantaine de lougres équipés d'une vingtaine de marins chacun. » « Au résumé, les marins inscrits du port de Boulogne atteignent en moyenne le chiffre de 3,000, et 7


IU2

PÊCHEURS BOULONNAIS.

le matériel naval compte 220 bateaux de dimensions importantes.» « Quatre-vingts établissements de salaisons de poissons occupent, en outre, 700 femmes ou filles de pêcheurs.» PÊCHEURSBOULONNAIS. La classe maritime forme comme un second peuple, une nation à part: costumes, vêtements, langage, tout chez eux est resté stationnaire; le contact des étrangers n'a eu nulle influence sur leur moral et n'a porté aucune atteinte à leurs vieilles habitudes. Doués d'un caractère plein de franchise et de rude naïveté, les pêcheurs boulonnais cachent, sous une enveloppe grossière en apparence, un cœur sensible et bon, une âme forte et énergique. Sobres et laborieux, ils n'ont pour ainsi dire d'affection et de pensées que pour leurs filets et leurs bateaux; à terre, leurs facultés semblent s'engourdir et sommeiller; la mer est leur véritable élément, c'est leur vie entière. Personne au monde ne pratique peut-être la charité mieux que nos pêcheurs; exposés qu'ils sont à de continuelles privations, ils ne sauraient voir dans la peine leurs compagnons sans chercher à les consoler. Lorsque la mort frappe un chef de famille pauvre, ils se cotisent aussitôt pour pourvoir ses funérailles, et se chargent souvent des orpheà lins. Les règlements imposent aux bateaux de pêche de prendre à bord des filets dont le produit appartient aux veuves, aux orphelins, aux vieillards et


PÊCHEURS BOULONNAIS.

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aux familles de marins qui servent sur les bâtiments de l'Etat; ces derniers sont obligés de faire abandon du tiers de leur solde à leurs femmes et à leurs enfants. Les jeunes garçons, dès l'âge de dix ans, s'embarquent sur les bateaux pêcheurs et y recoivent une demi-part ou un quart de part, quoiqu'ils ne puissent encore rendre aucun service. Le courage est réputé chez nos marins une vertu héréditaire; ils affrontent avec intrépidité la fureur les flots pour voler au secours des malheureux naufrages. La croix de la Légion-d'Honneur brille sur la poitrine de plusieurs d'entre eux; ils ont lignement su la mériter par leur bravoure ou les plus périlleux dévouements. Les matelottes sont très-actives, industrieuses et ntelligentes ; elles s'occupent à toute espèce de des crevettes (communément pèchent ,ravaux, appelées ici sauterelles), des moules, etc., le long le la côte, vendent le poisson, ainsi que d'autres lenrées. Elles portent sur le dos d'énormes fardeaux, au loyen d'une corde passée au-devant de la poitrine. 1 n'est pas rare de les voir traverser les quais nuieds, et courir avec indifférence sur les rochers icras. 4 Elles seules ont l'administration des affaires dolestiques ; elles règnent chez elles en souveraines bsolues, et les maris se soumettent humblement à „ airs lois; tous les détails intérieurs sont interdits ceux-ci, aussi sont-ils toujours dans la plus comlète ignorance sur leur situation financière. Les immes se réservent le droit exclusif de percevoir gain de la pêche et d'en disposer comme elles le igent convenable. Les dépenses etles achats que


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FÊTESDE LA SOCIÉTÉDE BIENFAISANCE.

nécessitent les besoins de la famille sont entièrement placés entre leurs mains. Le goût du luxe n'est pas étranger aux matelottes : elles portent de grandes boucles d'oreilles, des chaînes, des bagues en or ; mais elles savent néanmoins supporter avec résignation les jours de privations. Nos marins entreprennent souvent, avant les grandes pêches, des pèlerinages à Jésus-Flagellé (près de la Colonne) ou à St-Adrien (Baincthun). Ces pèlerinages sont religieusement observés.

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PLACES D'AMUSEMENT.

FÊTES DE LA SOCIÉTÉDE BIENFAISANCE Dans le Jardin cles Tintelleries. Cette Société, depuis sa fondation en 1852, s'est appliquée à faire servir le plaisir au profit des classes laborieuses et indigentes. Elle organise, dans une série de fêtes auxquelles sont conviées les l'été, * familles françaises et étrangères. Les fêtes de nuit, dites vénitiennes, aux brillantes illuminations de milliers de verres de couleur, ont un cachet de goût artistique. Celles de jour, dédiées aux enfants, ne sont pas moins attrayantes par la variété des amusements qui leur sont offerts. Une excellente musi-


ET AUTRES. MUSICALES SOCIÉTÉS

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que exécute des quadrilles, polkas, etc., et y donne aussi des concerts. Le prix d'entrée à ces fêtes est, le jour, 50 c. ; le soir, 1 franc. ET AUTRES. SOCIÉTÉSMUSICALES Ces sociétés contribuent, chacune suivant sa spécialité, à varier les plaisirs du public. En voici la liste : La Sociétémusicale de Notre-Dame. L'Orphéonde Boulogne. La Société chorale l'Union Boulonnaise. La Sociétéchorale la ConcordeBoulonnaise. La SociétéMusicale. La Fraternelle. La Lyre Boulonnaise. Société d'Emulation nautique, d'Escrimeet de Gymnastique, fondée en 1861. Société des Courses. SociétéInternationale de Tir aux Pigeons. L'existencede quelques-unes de ces sociétés engage bien des artistes célèbres à venir se faire entendre à Boulogne, dans leurs excursions de Paris à Londres. Il y a peu de villes où les plaisirs soient aussi variés que dans la nôtre; l'hiver même n'est pas moins fertileen amusements, plusieurs de nos sociétés chantantes donnent souvent de charmantes soirées dansantes, et les bals sont, en outre, presque incessants dans les familles françaises et anglaises, à l'époque du Christmas et du Carnaval, saison des bals masqués.


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DUCASSES. DUCASSES (Fêtes Champêtres).

Ces sortes de fêtes champêtres arrivent périodiquement chaque année, et ontlieu dans les villages voisins les dimanches et souvent les lundis. Elles ont un côté très piquant pour les étrangers en ce qu'elles leur offrent l'occasion de contempler les mœurs des villageois dans leur plus riant aspect. Des quadrilles sont formés en plein air, et toutes les classes s'empressent d'y prendre part. Nous les donnons par ordre de date : Le Portel,1er dimanchede mai. Huplandre, le dimanchede la Pentecôte. Marquise, Pernes et Samer, le lundi de la Pentecôte. Desvreset Baincthun, le dimanche de la Trinité. Le Pont-de-Briques, 2medimanchede juin. St-Martin, 3medimanchede juin. Wimille, le dimanche après la St-Pierre (29juin). Neufchâtel, la Capelle et Condette, le 1er dimanche de juillet. Mont-Lambert, le 2medimanche de juillet. Capécure, Echinghen et Carly, le 3edimanche de juillet. Outreau et St-Etienne, le dimanche après la Madeleine (22juillet). Ostrohove,le 2medimanched'août. Souverain-Moulin,le 4medimanche d'août. Gourset,le 3medimanchede septembre. Hesdin-Labbé,le 2medimanche d'octobre.


FÊTESDESCORPSDE MÉTIERS.— FOIRES. 107 FÊTES DES CORPSDE MÉTIERS. Eu été, ont lieu presque tous les lundis les fêtes .de corps de .métiers. Les ouvriers se rendent le matin à l'église, et le soir à un bal généralement donné à l'ancienne Salle des Concerts, rue Siblequin: Ste-Julienne (16 février), patronne des camionneurs et voituriers. — St-Léonard (8 mai), patron des maçons, couvreurs et plafonneurs. — St-Honoré (16 mai), patron des boulangers et pâtissiers. — St-Claude (6 juin), patron des menuisiers, ébénistes et tourneurs.—St-Eloi (25juin), patron des serruriers, charrons,orfèvres, bijoutiers, horlogers, ferblantiers, louagers et cultivateurs.- St-Pierre et des négociants, marins et corSt-Paul ( 29juin), patron diers. — Ste-Elisabeth (8 juillet), patronne des tailleurs, couturières et revendeurs. — St-Arnould (18 juillet), — des brasseurs. St-Sauveur (6 août), patron des patron négociants et marins.— St-Fiacre (29 août, patron des jardiniers. —St-Michel (29 septembre),patron des tonneliers. —St-Crépin (25octobre), patron des cordonniers. — Ste-Cécile (22 novembre), patronne des musiciens. — Une messe en musique est chantée dans l'église de StNicolas,par les professeurset les amateurs de la ville. N. B. — Lorsque les fêtes des corps de métiers ne tombent pas un lundi, elles sont remises au lundi suivant, excepté la St-Pierre et la St-Sauveur qui se font aux dates indiquées ci-dessus. FOIRES. Il y a deux foires annuelles: l'une dite de la Madeleine, commence le 5 août, et se tient sur l'emplacement de la Promenade de la Bienfaisance, l'autre appelée la St.-Martin, près des Remparts; commence le 12 novembre, et se tient à la haute-


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COURSES DE CHEVAUX.

ville, sur la place Godefroi-de-Bouillon : ces foires durent 15 jours. De nombreuses boutiques y sont disposées en rangées symétriques. Les champs de foires sont un but de promenade pour les habitants et les étrangers; de petits théâtres et autres cu-' riosités viennent ordinairement s'y fixer. COURSESDE CHEVAUX. Les courses sont placées sous le patronage d'une société de gentlemen riders ; elles sont encouragées par le gouvernement, la direction supérieùre des Haras, et l'administration municipale. L'hippodrome est situé à Hobengues,près de Wimereux, distant de 6 kilomètres de Boulogne, et à proximité de la première station de la ligne du chemin de fer de Calais. Les courses, établies ici depuis 1834, ont lieu vers la fin de juillet ou dans le courant du mois d'août. Elles sont fort en vogue dans notre ville quelque peu anglaise par sa population et ses usages. L'hippodrome passe, à juste titre, pour un des meilleurs de France. L'emplacement couvert d'un fin gazon, au fond sablonneux, en fait une — très Aussi ces luttes estimée amateurs. des piste — courses plates ou de haies, handicap, chevalines, accidentées par l'admirable dissteeple-chases,position du terrain, ont-elles le privilège d'y attirer une foule brillante d'étrangers. Ajoutons que le sport anglais envoie souvent des chevaux en renom à ces fêtes hippiques. On peut se rendre aux courses par le chemin qui bordela plage, sur les falaises, ou par la route de


RÉGATES.

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Calais, — le chemin de fer ne conduit que jusqu'à Wimereux (4 kilomètres). RÉGATES Sur la Liane. Les régates boulonnaises, installées dans le genre de celles de nos voisins d'outre-mer, ont primitivement été fondées par une société française et anglaise. Elles sont aujourd'hui organisées par la Société de l'Emulation Nautique, composée d'actifs jeunes gens, dont les équipes ont acquis un certain renom dans les luttes auxquelles elles ont pris part. Des courses à l'aviron, à la voile, en godilles, en périssoirs, etc., mêlées de joutes et de divertissements variés, sont annuellement établies sur le bassin de la Liane. Paris et les départements voisins nous fournissent un nombreux contingent de sociétés canotières, qui apportent une grande animation à ces amusements populaires et viennent disputer les' prix offerts par l'Emulation, la ville de Boulogne, et souvent aussi par le Ministre de la marine. Ces fêtes se font ordinairement dans le courant de l'été, elles sont fort goûtées, et amènent sur les deux rives de la Liane un immense concours de monde.


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EN CA.:\OT.-CHASSE. PROMENADE

PROMENADE EN CANOT Sur la Liane et en Mer. Quand la Liane est pleine, elle permet d'y faire des promenades en bateau à la distance de 4 à 5 kilomètres. Depuis Boulogne jusqu'au Pont-deBriques, elle présente dans son parcours, à travers une campagne accidentée, un coup d'œil qui n'est pas sans quelques points de ressemblance avec les petits lacs dela Suisse. Aussi, dans l'été, la rivière est-elle sillonnée d'une foule de bateaux à rames et à voiles, qu'on peut toujours se procuier, Boulevard Daunou, à un prix modique. Les étrangers qui désirent faire des excursions en mer, ou passer une nuit sur nos bateaux pêcheurs pour suivre de visu les évolutions d'une pêche soit à la ligne, soit au filet, doivent se munir,à l'avance, d'une permission du capitaine de port, dont le bureau est au bâtiment des pilotes, à côté de l'Aquarium. Ce n'est qu'une simple formalité qui s'obtient facilement. CHASSE. En France, les étrangers jouissent du droit de chasser, pourvu qu'ils se munissent d'un portd'armes, dont le prix est de 25 francs. Ce permis s'obtient en adressant à la Mairie une demandé sur papier timbré. Il est défendu de chasser sans permission sur les terres réservées et même sur


PÊCHEA LALIGNE.

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celles qui ne le sont pas. L'ouverture de la chasse se règle suivant la récolte: mais elle a lieu ordinairement en septembre et finit en février. Les amateurs de la chasse aux lapins se rendent dans les garennes de Condette, d'Ecaux, de Neufchâtel, de Dannes et de Slack, et en louent ordinairement une partie pour leur usage exclusif. Les oiseaux de mer sont fort nombreux sur la plage de Boulogne,les canards, lesoies sauvages et autres volatiles de passage apparaissent souvent en troupes innombrables dans nos parages. — Les bécassines, les bécasses, les pluviers se tirent dans les marais voisins, et dans nos plaines, les perdreaux, les cailles, les lièvres, etc. Enfin, les forêts de Desvreset de Boulogne ne sont pas dépourvues de faisans, de renards, et l'on y organise de temps en temps des chasses au sanglier. -

PÊCHE A LA LIGNE.

Trois petites rivières, la Liane, le Wimereux et la Slack, partagent le Bas-Boulonnais en quatre parties à peu près égales, et peuvent fournir aux amateurs de la pêche quelque sujet d'amusement. Les pêcheurs suivent ordinairement le cours de la Liane, le long de la route de Paris, ou se rendent à Crémarest et à Wirwignes, près de la forêt de Desvres. On peut encore pêcher dans le Wimereux qui traverse Belle, Conteville, Souverain-Moulin et Wimille. - La Slack prend sa source près de Guînes, passe à Fiennes, traverse Marquise, le hameau de Slack, et se jette dans la mer à Ambleteuse. Il existe à la Claireau, dans le voisinage de la station du chemin de fer de Neufchâtel, un vaste


112 POLICEMUNICIPALE.— POSTEAUXLETTRES. étang qui fourmille de poissons. Le droit d'y pêcher se loue ordinairement. La rivière la Lys, qui passe à Guînes, la Canche à Etaples et à Montreuil, sont les plus poissonneuses.

RENSEIGNEMENTS DIVERS.

POLICEMUNICIPALE. Les bureaux du commissaire central sont situés rue Monsigny, 22, derrière le théâtre. Ils sont ouverts tous les jours, de 9 heures du matin à 4 heures du soir. — C'est là qu'il faut s'adresser pour les passeports à l'intérieur, et pour les déclarations à faire concernant les objets trouvés ou dérobés. perdus, — Commissariat de police du 1er arrondissement, bureaux: Porte-des-Dunes (Haute-Ville). — Commissariat de police du 2earrondissement, Place Frédéric-Sauvage. POSTEAUXLETTRES. Rue des Vieillards, 28. Le bureau est ouvert, en été, de 7 heures du matin à 7 heures du soir; et en hiver de 8 heures du matin à 7 heures du soir. Le dimanche et les jours fériés, les guichets sont fermés à 3 heures. Les heures de levées de boîtes et de distribution sont, suivant les modifications du service, affichées constamment à la porte du bureau. — Les levées des boîtes sup-


POSTEAUXLETTRES.

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plémentaires se font toujours une heure avant celles de la boîte du grand bureau. SITUATION DESBOITES. R. de l'Ecu (h. de Londres). Casino. - Rue de la Lampe. Chambre de Commerce. Rue de la Tour-d'Odre. Château de Capécure. Rue de la T.-Notre-Dame. Rue du Moulin-à-Vapeur. Rue de la Paix. Quai du Bassin. A Ma Campagne(r. de Cal.) Chemin de fer. Hôtel Christol. Rue de Maquétra. Hôtel-de-Vule. Rue de l'Ecu (hôtel d'Angl.) Rue de Bréquerecque. Rue Neuve-Chaussée (hôtel Rue Royale. du Lion-d'Argent). Le prix du port des lettres ordinaires (affranchies), circulant dans l'intérieur de la France, y compris la Corse et l'Algérie, est de 25 centimes pour 10grammes. Les lettres pour la ville paient 15 centimes ; les cartes de visite, même deux ensemblesous enveloppenon fermée, 5 centimes, et 10centimes pour les départements. Les cartes postales se vendent 10 c. pour la circonscirculent cription du même bureau, et 15c. pour celles en France et en Algérie de bureau à bureau. qui Le recto des cartes postales ne doit contenir que l'adresse du destinataire, et le verso est réservé aux mentions manuscrites ou imprimées. ÉTRANGER: Allemagne, pour les lettres de 10 gr. » fr. 40 c. 60 10 gr. Autriche, a » 30 10 gr.. Belgique, 40 10 gr. Espagne, » Etats-Unis de l'Amérique du Nord » 50 (voiefrançaise ou anglaise),par 10 gr. » 30 Grande-Bretagne, pour.lettres de 10 gr. » 40 Italie et EtaisRoiiiains10 gr. — » 70 Norwège, 10 gr. — » 40 10 gr. Pays-Bas, — » 50 Pologne, 10 gr. — » 40 10 gr. Portugal, — » 50 10 gr. Russie, — 10 gr. » 60 Suède, — 10 gr. 30 Suisse, » Les correspondances pour l'Angleterre sont expédiées


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LIGNESTÉLÉGRAPHIQUES.

deux fois par jour.- Lettres chargées f : affranclùsseraen obligatoire, 60c. par 10 grammes. INDESORIENTALES. Voie de Brindisi, 1 fr. 30 c. par 10 gr. — Départ de Boulogne, tous les vendredis, 11h. du soir. Voiede Marseille, 1 fr. par 10gr.— Départ de Boulogne, tous les mardis, 11h. du soir. La poste se charge, moyennant un droit de 1 0/0'du transport des sommes d'argent déposéesà découvertdans ses bureaux. N. B. — Tous les renseignements concernant l'envoide valeurs cotées, de papiers d'imprimés, etc., ou de lettres à l'étranger, sont fournis au public au bureau de poste, 28, rue des Vieillards. LIGNESTÉLÉGRAPHIQUES. Le bureau est situé rue du Pot-d'Etain, 12; une autre entrée est facilitéeau public, rue de l'Ecu, 25, par l'hôtel du Nord. Prix d'une dépêche de 20 mots (adresse et signature comprises) : » 60c. De Boulognepour tout le département — Pour tous les autres départements 1 40 (Corse comprise) 1 40 — (en plus par chaque dizaine de « 50 motsau-dessusde 20) De Boulogne pour Londres et les îles de la Manche ; pour une dépêche de 20 mots 4 » (adresse et signature comprises) De Boulogne pour toutes les autres villes 6 » d'Angleterre. La communication télégraphique est établie avec tous les pays de l'Europe, les Indes et l'Amérique. Le bureau de Boulogne est ouvert jour et nuit; il correspond avec les villes qui ont un service de nuit ou dont les bureaux restent ouverts jusqu'à minuit.


ETDILIGENCES.115 OMNIBUS TARIFSDESVOITURES, TARIF DES VOITURESDE PLACE. Cetarif est fixé ainsi qu'il suit, quel que soit le nombre des personnes transportées et l'espèce de voitures; néanmoins une voiture ne peut être tenue de transporter plus de quatre voyageurs à la fois et plus de 30 kilogrammes de bagages par personne. Dans les limites de l'Octroi De6 h. du m. à min., par course (voit. à 1 ou 2 ch.) 1fr. 50 — — » heure (voiture à 1 cheval) 2 par — — — (voiture à 2 chev.) 2 50 > Demin. à 6 h. du m., pour une course(vreà 1ou 2ch.) 2 Pour les courses à la campagne, par heure, pour le jour commepour la nuit (voiture à 1ou 2 chev.) 2 50 Pour les courses en ville, par heure, pour le jour commepour la nuit, par voiture attelée à 2 chev.) 2 50 Le cocher est porteur de l'arrêté sur la circulation des voitures : Il doit l'exhiber à la première réquisition du voyageur, et remettre à celui-ci, au moment où il monte en voiture, un billet indicatif du numéro de cette voiture el du tarif. OMNIBUSDUCASINO. Du Coin-Menteur(rue de l'Ecu) à l'Etablissement, ou de l'Etablissement au Coin-Menteur, 10 c. le jour, et 30c. le soir. De la place Dalton à l'Etablissement, ou de l'Etablissement à la place Dalton, 15c. le jour, et 40 c. le soir. A domicile, pour bals et soirées, se faire inscrire à l'avance au bureau du Coin-Menteur,ou à l'Etablissement. DILIGENCES. De Boulogneà Samer, n° 30,rue Royale, hôtel de France, tous les jours, à 6 heures du soir en été, et à 5 1/2en hiver. De Boulogne à Marquise,à l'Etoile du Nord, rue de Valais,les mercredis et samedis, à 6 heures du soir.


116

TARIFDES COMMISSIONNAIRES.

De Boulogne à Guînes, 30, rue Royale, hôtel de France, les mercredis, à 4 heures du soir. De Boulogneà Colembert, tous les jours, à 3 heures du matin (malle-poste).— Départ de la Poste aux lettres, rue des Vieillards,28; retenir les places, 34, rue Royale. TARIF DES COMMISSIONNAIRES. Les commissionnaires ne peuvent exiger, dans les limites de l'octroi, tant de jour que de nuit, pour le transport des bagages qui leur sont confiés,des prix plus élevés que ceux - ci-après déterminés: Un colis d'un poids inférieur à 20 kilog. »f. 50c. Plusieurs objets et colis réunis, mais n'excédant 1 » pas ce poids. Un ou plusieurs réunis d'un poids de 20à 40k. 1 25 Un ou plusieurs colis réunis d'un poids supé1 50 rieur à 40kilog (Transports avec ou sans voiture). Les courses sans bagages ne sont payées que 50c. Les étrangers trouveront, en outre ici, deux agences particulières de facteurs express et facteurs commissionnaires, pour le transport de toute espèce de bagage, ports de paquets ou autres, et services divers, à la course, à l'heure et à la journée, suivant le tarif adopté par ces maisons. ARRIVANT PAR TARIFDES BAGAGESDES VOYAGEURS LES PAQUEBOTS. Bagages remis, dans le magasin, aux femmes de marins choisies par la Chambre de Commercedans un but de bienfaisance,pour le transport des bagages, et des actes desquelles elle répond: Objetset colis d'un poids inférieur à 12kilogrammes : Par colis » f. 60 c. 1 »» Do. au-dessus de ce poids. Cette taxe s'applique à tous les services, y compris le prix du transport à domicile, aux hôtels ou au chemin de fer. Une balance est placée dans le magasin pour la vérification, en cas de contestation. Bagages remis, en dehors du magasin, sans vérification, aux employésdu chemin de fer, 35centimes.


CHEMIN DE FER DUNORD.

IIi

TAXES dues aux Commissionnaires quand ils sont employés par MM. les voyageurs, ce qui est toujours* facultatif: Pour un seul colis ou pour le premier colis » fr. 50c de toute expédition 25 Pour tous les autres » Rien à payer à personne pour les petits colis de faible poids, tels que: cannes, parapluies, étuis ou cartons de chapeaux faisant partie d'autres bagages. VOITURES ET CHEVAUX. Dû à la Chambre pour l'embarquement ou le débarquement. Voiture à quatre roues avec bagage 6 f. »c. — — sans bagage 4 » Voitureà deux roues avec ou sans bagage. 3 » Cheval (responsabilité de la Chambre limitée à 5» 10,000fr.), parla grue Id. Id. I 50 par le pont Taxes dues aux Commissionnaires Voitureà quatre roues avec bagage 4 50 — — 2 50 sans bagage Voiture à deux roues avec ou sans bagage 2 « 2 » Chevalcouvert (bride, selle, harnais) Chevalnu. 2 ». Indépendamment du permis de débarquement dont le coût est de » 60 En cas de perceptions abusives, adresser réclamations immédiates, par écrit, nu Président de la Chambre de commerce. CHEMINDE FER DU NORD. ENTREPARISET BOULOGNE, PARAMIENS. 8 trains par jour: 2 express, 3 semi-directs, 3 omnibus. Duréedu trajet: Express, 4 heures 30. ENTRELILLEET BOULOGNE, PARCALAIS. 7 trains par-jour: 2 express, 5 omnibus. Durée du trajet: Express, 3heures 30. à


118

-

CHEMIN DEFERDUNORD.

Le débarcadère est situé à Capécure. La distance de Boulogne à Paris est de 254kil. par Chantilly. Les heures de départ et d'arrivée des trains sont publiées chaque mois. Les voyageurs doiventse rendre à la station leurs cinq minutes avant l'heure de départ et envoyer— La bagages au plus tard quinze minutes auparavant. station de Boulognetient le 4erang parmi les 226stations qui forment le réseau du Nord. Les stations sont desservies à chaque train par des omnibus et des voitures particulières. Dans la saison, il est souvent délivré des billets à prix réduits entre Boulogne, Abbeville, Amiens, Paris et les villes du Nord. Billets, d'aller et retour aux stations suivantes: LIGNEDEPARIS. BILLETS ETRETOUR D'ALLER 1"cl. 2ecl. 3ecl. 1"cl. 2ecl. 3ecl. »70 »55 »35 110 »75 »GO Pont-de-Briques 120 »90 »65 »» » » » » Hesdigneul. 280 205 170 185 1 35» 95 Neufchâtel. 255 185 520 390 315 Etapies 3 45 360 260 720 540 4 50 Montreuil-Verton.4 75 505 370 1025 755 635 Rue 6 75 870 650 475 13 05 970 8 » Saint-Valery. » 595 440 1210 9 » 745 Noyelles. 8 970 730 5 30 14801110 9 05 Abbeville 1525Il 45 835 »» « » » » Amiens »»»»»» Paris 31 35 23 55 17 30 LIGNEDE CALAIS. »65 »45 t) 130 »90 » 75 Wimille (Wimereux) 220 165 120 330 245 2 » Marquise »315 85 240 175 475 360 Caffiers 320 235 620 485 4 » Fréthun. 4 25 St-Pierre-l-Galais. 5 05 375 280 755 570 4 75 540 405 295 ) 815 610 2 59505 Calais


CHEMINDE FER DU NORD-EST.

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CHEMINDE FER DUNORD-EST. L'ouverture de cette nouvelle ligne s'est faite le 1er Juin 1874. La ligne de Boulogne à St.- Omer, nous dit M. Louis Chauveau, dans son intéressant itinéraire, « n'est que le premier tronçon d'un railway qui, traversant en ligne droite les deux départements du Pas-de-Calais et du Nord, va prochainement relier Boulogne à Armentières, Lille et Bruxelles. Le premier tronçon qui mesure - 65 kilomètres, raccourcit de 21 kilomètres la distance à parcourir pour se rendre à St.-Omer.» Les heures de départ et d'arrivée sont publiées chaque mois. — Départ à la gare de Gapécure. PRIXDESPLACES. DEBOULOGNE A Pont-de-Briques (6kil.) (10kil.) Hesdigneul.. iSamer. (16kil.) Desvres (25kil.) Lottinghen (32kil.) Nielles (39kil.) Lumbres. (46kil.) Wizernes. (54kil.) Arques (60kil.) St.-Omer (65kil.)

J'ecl.

2ecl.

3eCl.

».70 1.20 1.95 3.05 3.95 4.75 5.65 6.65 7.35 8.»

a.55 ».90 1.45 2.30 2.95 3.60 4.20 5. » 5.55 5.95

».35 ».65 1.10 1.70 2.10 2.6U 3.10 3.65 4.05 4.40

HOTELS, BOARDING-HOUSES, RESTAURANTS,CAFÉS. Boulognepossède un grand nombre d'excellents hôtels qui, sans contredit, rivalisent avec ceux de toutes les villes continentales. Depuis le commencementde la rue


120 HOTELS,RESTAURANTS, CAFÉS.- MAGASINS. de l'Ecu, le long des quais et jusqu'à la plage, ce n'est qu'une ligne continue d'hôtels et de boarding-houses (pensions bourgeoises). 11s'en trouve, en outre, plusieurs dans la rue Neuve-Chaussée, dans d'autres rues et à Capécure, pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Rien n'est négligé, il faut le dire, de la part des propriétaires, afin de s'assurer la vogue et de procurer aux voyageurs le confort que chacun peut obtenir suivant ses moyens pécuniaires. Le prix de la table d'hôte est toujours en rapport avec le style de l'établissement. Il existe, dans le genre parisien, de bons restaurants à la carte, dont plusieurs sont tenus par quelques cafés généralement fréquentés par les étrangers. Les meilleurs cafés sont situés rue Neuve-Chaussée,Grande-Rue, rue de l'Ecu, rue Monsignyet sur le Port. MAGASINS. Il est peu de villes provinciales qui contiennent une aussi grande quantité de beaux et élégants magasins, dont le luxe intérieur est poussé à un tel point, que les murs des de nos bouchers sont tapissés boutiques de quelques-uns de marbre et déglacés. — La Grande-Rue, la rue de l'Ecu, la rue Neuve-Chaussée, la rue d'Assas, la rue Siblequin, le Port, etc., étalent aux yeux des visiteurs une riche variété d'articles de nouveautés, de modes, d'objets de fantaisie, de bijouterie, etc., du dernier goût. Les maisons de comestibles et de pâtisserie méritent une mention particulière, et leurs productions de première qualité jouissent d'une réputation parfaitement appréciée des amateurs. Nosvoisins d'outre-mer sont portés à supposer qu'en France on a conservé la coutume de surfaire les marchandises; ce système, qui était jadis assez répandu, a complètement disparu dans les établissements respectables. On : Prixfixe. Il est vrai de y voit écrit en gros caractères dire, cependant, que cette pratique existe encore dans quelques boutiques de second ordre, mais elle tend nécessairement à tomber devant le modeactuellement adopté par les marchands qui, pour la plupart, ont pris l'habitude d'étiqueter leurs articles en chiffres connus et invariables.


GARNIS. ifARCHÉS.- APPARTEMETS

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MARCHÉS. Les marchésontlieu deux fois la semaine, les mercredis et les samedis ; ils sont abondamment fournis de fruits, d'œufs, de légumes, de beurre, de gibier, de volaille, etc. Les prix se discutent de gré à gré, car les paysans, les marchands de volaille, et surtout les matelottes surfont encore leurs marchandises. Vers l'époque de la Noël, le marché de Boulogne présente un coup-d'œil tout à fait anglais.. Le principal marché se tient sur la Place Dalton : le samedi est le jour le mieux approvisionné. Les paysans vendent les œufs et les fruits au quarteron:- pour les œufs, 26; les pommes, 34; les poires, 26; les prunes et les noix, 28; les autres fruits au panier buà la livre. Le beurre de la campagne se vend à la pièce, et elle doit peser 500grammes. Il n'y a point de halle aux boucheries, les bouchers sont disséminés dans les principales rues de la ville; la viande ici est réputée d'excellente qualité. La volaille est abondante, et il s'en fait une grande exportation pour l'Angleterre. Le marché aux céréales est à la haute-ville, sur la Place aux Grains, deux fois la semaine ; et enfin, Place de Picardie, au haut de la rue des Vieillards, se trouve celui destiné aux échoppes des revendeurs. Les marchés francs (pour les bestiaux) ont lieu le 1ermercredi de chaque mois à côté de l'Abattoir, route de Paris. Marché aux fleurs. — Les fleurs, tant indigènes qu'exotiques, sont cultivées à Boulogne avec un soin remarquable, par les jardiniers. Deuxfois la semaine, ils exposent, Place Dalton, Grande-Rue, une belle collection de plantes rares, et l'on peut, toute l'année, obtenir de leurs serres de charmants bouquets. APPARTEMENTSGARNIS. Les maisons ou appartements garnis sont nombreux à Boulogne ; des écriteaux accolés sur les murs indiquent les logements vacants. Le prix varie suivant le temps pour lequel ils sont loués, la grandeur, l'élégance, la


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,

— DOMESTIQUES. APPARTEMENTS GARNIS.

situation plus ou moins avantageuse et la saison de l'année. L'hiver, on peut s'en procurer à un taux beaucoup inférieur à celui de l'été, époque où l'on doit s'attendre ici, commedans toutes les villes de bains, à les trouver plus élevés. Les propriétaires fournissent tous les meubles nécessaires à l'usage des locataires, sauf le linge, les couteaux et l'argenterie. Les étrangers qui n'apportent pas avec eux ces objets peuvent les louer en ville chez les agents de location. Le service (attendance) ne se donne pas en France commeen Angleterre, mais à Boulogne il est assez facilede se le procurer. Les personnes qui ne désirent pas manger chez elles, n'ont que l'embarras du choix entre les tables-d'hôtes, les restaurants et les boarding-houses fort nombreux à Boulogne. Nous recommandons aux étrangers, qui prennent des appartements garnis, de faire en double un bail signé des deux parties, d'y spécifier exactement les conditions, la durée de l'engagement, le règlement des taxes et. les termes du paiement. Il faut avoir soin d'établir un inventaire des objets mobiliers et de noter l'état réel dans lequel ils se trouvent, neufs, supportés ou vieux. Par cette précaution,on se mettra à l'abri de toute réclamation déraisonnable. Il n'est pas inutile de rappeler que tout bail écrit, pour les logements non garnis, doit, sous peine d'une amende, être enregistré dans les trois. mois, à partir du jour de la signature du bail, et toute location verbale se déclare à l'enregistrement dans les trois mois de l'entrée en jouissance. Les frais d'enregistrement sont à la charge du locataire, bien qu'il incombe au propriétaire de faire luimême les déclarations exigéespar la loi. DOMESTIQUES. La manière dont les domestiques sont engagés en France diffère dans beaucoup de localités. A Boulogne, J'engagement se fait généralement au mois, et alors les deux parties jouissent de la faculté de se quitter en se prévenant huit jours à l'avance avant l'expiration du mois de service. Les serviteurs attachés à un hôtel, restaurant ou autre établissement analogue, garçons bouchers, boulan-


ÀSSURACES. - IMPOTS.

I'23

gers, charretiers ou conducteurs de voiture, attachés à une entreprise quelconque, doivent prévenir leurs patrons dix jours avant leur sortie; les maitres leur doivent réciprocité. Il est bien entendu que si un naitre avait des motifs graves de plainte contre un domestique, ces motifs lui suffiraientpour faire rompre l'engagement. En cas de mauvaise conduite de la part du domestique, le maitre peut lui refuser un certificat, sans lequel il lui sera difficile de trouver une autre place. ASSURANCES. Beaucoupde personnes, et principalement les étrangers, ignorent que, d'après les articles 1733et 4734du Codecivil, les locataires sont responsables des dégàts qui peuvent survenir chez eux par suite d'incendie, à moins qu'ils ne prouvent que l'incendie est arrivé par cas fortuit, force majeure, vice de construction, ou que le feu a été communiqué par une maison voisine. Cecis'applique aux immeubles assurés ou non par le propriétaire; il est donc de toute nécessité que le locataire fasse aussi assurer les appartements qu'il occupe, afin de s'affranchir du recours que l'assurance pourrait exercer contre lui, comme subrogée au droit du propriétaire. En s'adressant à l'assureur choisi par le propriétaire, la prime à payer est très minime. IMPOTS. Les taxes mobilière et personnelle sont établies sur les risiteurs, seulement s'ils résident dans la commune à l'époque de la révision du rôle des contributions, d'octobre en décembre. Ils sont passibles des impôts pour toute l'année, dès qu'ils y részdaient le 1erjanvier. Les familles qui viennent se fixer à Boulogne après le 1er janvier ne peuvent être soumises à aucune taxe. Nous recommandons aux étrangers, lorsqu'ils engagent des appartements, de faire insérer dans les baux les contributions qu'ils prennent à leur charge ; la taxe personnelle n'est que de 3 fr. 35 c.


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OCTROI. - SEIIVLCESPUBLICS.

Il est aussi établi une taxe dont le taux est fixéà 8 francs ou de chasse, et à 2 fr. pour pour les chiens d'agrément les chiens de garde. — Les voitures à quatre roues paient 40fr. par an, celles à deux roues 20 fr., et les chevaux 15fr. par tête. OCTROI. Les étrangers qui habitent les environs peuvent se faire rembourser au bureau de l'octroi le montant du droit déjà payé sur les objets de consommation qu'ils emportent, tels que : viande, vin, bois, charbon, épiceries, etc. Dans ce cas, ils doivent se munir, chez leurs marchands, d'une décharge qu'il est nécessaire de présenter au bureau. Aucun remboursement n'est effectuépour des articles audessous de 10 kilog., ni pour moins de 25 bouteilles de vin. — Les revenus de l'octroi de Boulogne s'élèvent annuellement à environ 650,000fr., et l'ensemble,de ses fr. revenus municipaux, à près de 1,300,000 SERVICEDUTRÉSOR. Les bureaux de la recette, Parvis-Notre-Dame, 3, sont ouverts tous les jours non-fériés, de 9heures à 3 heures. DIRECTES. PERCEPTIONDESCONTRIBUTIONS Bureau, rue du Bras-d'Or, 5. — Ouvert les jours nonfériés, de 9 heures à 3 heures. RECETTEMUNICIPALE. Bureau, rue des Prêtres, 9.— Ouvert tous les jours nonfériés, de 9 heures à 3heures CONSULAT D'ANGLETERRE. Rue des"Pipots, 20.


—MONNAIE ETC. JOURNAUX. FRANÇAISE,

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JOURNAUXDE BOULOGNE.. : bureau, rue des (le mercredi et le samedi) L'InipartiaZ Vieillards,4. La Colonne (le jeudi et le dimanche), rue Royale, 8 ter, La France du Nord (quotidien, excepté le dimanche), rue Neuve-Chaussée,63. La Saison, gazette-progr. de l'Été, sous la direction du Comitéde Publicité, paraissant trois fois la semaine. — Halle au poisson. DE LA MONNAIEFRANÇAISE TABLECOMPARATIVE ET ANGLAISE. La table suivante est calculée à raison de 25fr. la livre sterling, bien que le change entre la France et l'Angleterre varie souvent, selon les transactions commerciales.Ainsi un souverain vaut quelquefois25fr. 10c. et au-delà. Cette table présente donc la valeur relative de 25 fr. la livre, à quelquesfractions près. Monn.anglaise Monn.franc. Monn.anglaise. Monn.franc s. d. £ Fr. C. £ s. d. Fr. C. » » 01/2 » 5 » Il » 13 75 » »i » 10 » 12» 15 » » 2 2 » 20. » 13» 16 25 » » G » 60 » 14» 17 50 » l « 1 25 » 15» 18 75 » ?» 2 50 » 16 » 20 » » 3» 3 75 21 25 » 17 » » 4» 5 » » 18 » 22 50 « 5» 6 25 » 19» 23 75 i> 6 » 7 50 1 »» 25 » » 7» 8 75 2 »» 50 » » 8» ] 0» 4 »» 100 » » 0» 11 25 20 » » 500 » » 10» 12 50 40 » » 1.000 »


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COMPARAISON DESPOIDSET MESURES.

MONNAIES COURANTES ET LEURPOIDS. En cuivre: Centimes, 1,2, 5 (l sou), 10c. (2 sous). En argent: 20centimes (4 sous), poids 1 gramme ; : 50c. (10 sous), 2 gr. 50 centigr. ; - ! fr., 5 gr.; —2 fi'., 10gr. ; — et 5 fr., 25 gr. En or : 5 francs, 1 gr. 61 centigr. !/4;- 10 fr., 3 gr. 22 centigr. 1/2; — 20 fr., 6 gr. 45 centigr.; - 40 fr., 12gr.90 centigr, COMPARAISON DESPOIDSET MESURESFRANÇAIS ET ANGLAIS. Mesures anglaises. Mesuresfrançaises. 3 pieds 3 pouces 4 lignes. Mètre, 3 pieds 11lig.1/2. Pied (12pouces). 12pouces4/5. Gramme. 1/2dram. Décagramme. 5 1/2dram. 31/2 ounces. Hectogramme. 17 1/2oz. avoir-du-poids. 1/2kilogramme(1 livre). Environ 35avoir-du-poids. Kilogramme (2 livres). Litre. pinte 3/4impérial. 4 litres 1/2. I impérial gallon. Velte (6 litres 1/2). Barriq. de Bord. (30veltes). 50impérial gallons. 22 impérial gallons. Hectolitre (100litres). Boisseau (le 1/8de l'hect). 2 3/4bushels. Hectolitre (mesure sec). 1 1/5sq. yards. Centiare. 4 rods. Are. 2 1/2 acres. Hectare. Mesuredu pays, 42 ares 91 centiares. Kilomètre. furlongs. Cinq 6, 214miles. Myriamètre. 2 J/2miles. Anciennelieue de poste. 3 miles. Lieue du pays. La livre anglaise,pour peser les marchandises, est égale à 453grammes français. La yard a 9centimètres de moins le pied anglais équivaut à11 pouces notre car mètre, que - 3 lignes du pied français. Le mille est égal à 1 kilomètre 6/10,et un acre anglais vaut 49ares 40 centiares français.


MAISON OUMOURUT LESAGE

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SOUVENIRS HISTORIQUES.

MAISONOUMOURUTLESAGE, Auteurcle Gil-Blas,*etc. Ce célèbre écrivain termina sa carrière à Boulogne, chez Julien-François Lesage, le second de ses enfants, qui avait embrassé l'état ecclésiastique et possédait un canonicat à Notre-Dame. Le fils aîné, que Lesage destinait au barreau, s'était fait acteur sous le nom de Montménil, ce qui causa entr'eux une séparation, et elle dura plusieurs années. Ce fut à Boulogne que se fit la réconciliation, grâce à l'intervention de M. le comte de Tressan, membre distingué de l'Académie française, et à cette époque commandant de"la place de Boulogne. — Montménil venait d'arriver ici avec une troupe d'acteurs, dans l'intention d'y donner quelques représentations, lorsque Lesage se trouvait en visite chez son fils le chanoine. M. de Tressan profita de cette occasion pour mettre le père et le fils en présence l'un de l'autre. Il mena Lesage au spectacle: on jouait une de ses pièces, Crispin, rival de son maÍtre.- La surprise du vieillard fut grande en reconnaissant son fils dans l'acteur qui monsieur le jouait le rôle de Crispin ! « Ah! comte, dit-il d'une voix émue, si vous n'étiez pas le meilleur de mes amis, je dirais qu'il y a perfidie à m'avoir conduit ici.» Cependant Montménil


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MAISON OUMOLTRUT LESAGE.

joua avec tant de talent, que l'intérêt gagna Lesage, qui finit par joindre ses applaudissements à ceux du public. Après la pièce, M. de Tressan présenta Montménil à Lesage, qui le pressa sur son cœur en lui disant: « Je te voulais avocat, et me voilà satisfait, car tu viens de gagner la plus difficile de toutes les causes. » Deux ans après, Montménil mourut, et c'est alors que Lesage accablé de douleur, quitta Paris pour se fixer avec sa fille auprès de.son fils le chanoine. Parmi quelques-unes des particularités de sa vie à Boulogne, M. de Tressan raconte le fait suivant.— « Les forces et l'esprit de Lesage s'élevaient ou s'abaissaient en raison de la marche du soleil. Ainsi, quand arrivait midi, son imagination, ses facultés physiques et morales étaient dans leur tandis vers le se trouvaient soir elles que intégrité, amenées graduellement à un état de torpeur pres— » que complet. Lesage vécut quatre années à Boulogne et mourut le 17 novembre 1747, à l'âge de 80 ans. Il fut probablement enterré dans la cathédrale ou dans le cimetière qui y attenait, sur l'emplacement duquel fut élevé depuis le PetitSéminaire. La maison que Lesage habita est située rue duChâteau,3. La Société d'Agriculture de Boulogne fit placer au-dessus de la porte, le 17 juillet 1830, l'inscription suivante : DE GIL-BLAS, ICIMOURUT L'AUTEUR LE 17 NOVEMBRE 1747,


SAUVAGE.12l TH. CAMPBELtL.-CH. CHURCHILL—FR. MAISONOU MOURUTTHOMASCAMPBELL, Poète Anglais. Cet illustre poète résida plusieurs années à Boulogne. Il habita la maison nll 5, rue St-Jean, et il y' mourut le 15 juin 1844. Ses restes furent déposés dans l'abbaye de Westminster, à Londres. Une tablette de marbre noir, gravée de lettres d'or, a été placée au mur extérieur de la chambre où ce grand écrivain rendit le dernier soupir. On lit l'inscription suivante: ICIESTMORTTHOMAS CAMPBELL, AUTEUR DESPLAISIRSET DE L'ESPÉRANCE, XV JUINM. D. CCC.XLIV. CHARLESCHURCHILL, Poète Anglais. C'est aussi à Boulogne qu'est mort, le 4 novembre 1764, le poète Churchill, surnommé le Juvénal de l'Angleterre. Il résidait dans la rue NeuveChaussée, probablement à l'hôtel d'Irlande, qui a disparu depuis longtemps. Churchill a été enterré à Douvres, dans le cimetière de St-Martin-leGrand. FRÉDÉRIC SAUVAGE. La maison où est né Frédéric Sauvage porté le n° 26, rue Neuve-Chaussée. Un de nos écrivains les plus distingués, M. F. Morand, résume ainsi,


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SAUVAGE. m FRÉDÉRIC

dans l'Année historique de Boulogne-sur-mer, l'existence de notre illustre et infortuné compatriote : « Il avait reçu du ciel la génie de l'a mécanique, passa toute sa vie à inventer, et mourut de misère presqu'autant que de douleur, dans une maison de santé. Tel a été au milieu des hommes le sort de l'inventeur du physionotjrpe, de l'ingénieux et fertile esprit qui a appliqué Yhélice à la navigation à la vapeur. Après avoir,enrichi les arts et les industries par ses découvertes et ses inventions, il s'est éteint le 17 juillet 1857, à Picpus, comme un homme qui aurait mérité de mourir pauvre, inconnu et délaissé.» La ville de Boulogne a donné le nom de Frédéric Sauvage à la Place située en face du PontMarguet. De plus, elle a fait revenir ici les restes mortels de notre concitoyen, et le 29 octobre 1874, elle inaugurait, dans le cimetière de l'Est, le monument élevé à la mémoire de l'inventeur Boulonnais. Ce monument, en marbre du pays, représente une colonne quadrangulaire surmontée d'un socle sur lequel est placé le buste de Frédéric Sauvage, dû au ciseau de M. Hopkins. N. B.- Le Muséerenferme plusieurs appareils et modèles de machines exécutés par Frédéric Sauvage, savoir: —Un physionotype, un réducteur, un modèlede moulin, un modèle de soufflet hydraulique, le modèle du petit bateau à hélice construit pour les expériences de 1832,un modèle de bateau armé d'une seule hélice, un modèle de bateau armé de deux hélices, et l'hélice qui servit à Frédéric Sauvage pour exécuter ses premiers essais de navigation dans le port de Boulogne.


DAUNOU.

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DAUNOU. Daunou naquit à BouPierre-Claude-François la le 18 août 1761. Son exerçait père y logne médecine et habitait, Place Dalton, une maison située, selon toute supposition, sur l'emplacement occupé par celle qui porte actuellement le n° 4. M. Daunou fit partie de la Congrégation de l'Oratoire et enseigna les belles-lettres, la philosophie et la théologie, mais à la Révolution il rentra dans la vie civile. Ses concitoyens, qui avaient apprécié ses hautes capacités, l'envoyèrent, en 1792,comme député à la Convention où il siégea avec honneur. Lors de la condamnation de l'infortuné Louis XVI, il s'éleva de toute sa force contre cet arrêt inique, et sa protestation lui attira la proscription et une détention de 15 mois. Rendu plus tard à la liberté, il fut élu secrétaire de la Convention et prit part aux travaux de la commission chargée de préparer la constitution de l'an IV. La Convention le choisit ensuite pour son président, et ce fut lui qui occupa le premier le fauteuil au Conseil des Cinq Cents. Après les journées des 18 et 19 brumaire an VIII (19 et 20 novembre 1799), il fut trouvé digne d'être appelé au sein de la commission législative des Cinquante, chargée de l'intérim. Napoléon Bonaparte, à peine arrivé au pouvoir, avait jugé tout ce que valait Daunou, car c'est à lui qu'il confia la rédaction de la nouvelle constitution. A peu de temps de là il recevait sa nomination de membre du tribunat. Notre compatriote remplit ensuite plusieurs postes importants; il devint, en 1801, conservateur


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SAINTE-BEUVE.

de la bibliothèque du Panthéon, archiviste de l'Empire en 1804, et décoré de la croix de la Destitué à la Restauration, il Légion-d'Honneur. mit à prolit ses grandes connaissances, dirigea le journal des savants, et fit paraître de nombreuses et utiles publications. — En 1819, il occupa la chaire d'histoire au collège de France, et fut élu la même année membre de la Chambre des Députés, où il siégea jusqu'en 1834 parmi les défenseurs des libertés nationales. Le roi Louis-Philippe le nomma pair de France en 1839 ; le 24 juin 1840, il mourut à Paris à l'âge de 79 ans. M. Daunou, l'un des créateurs des écoles centrales, dota notre ville d'une de ces écoles, et c'est à son zèle patriotique qu'on doit faire remonter la fondation de notre bibliothèque publique. — Le Conseil municipal, accueillant la proposition de M. D. Henry, maire de Boulogne, décida le 2 février 1871, que le boulevard, désigné sous le nom de Boulevard de l'Impératrice, s'appellera désormais Boulevard Daunou. SAINTE-BEUVE. C'est la rue du Pot-d'Etain qui eut l'honneur de donner naissance à l'éminent écrivain, le 23 décembre 1804. La maison qu'habitait alors sa Son père, mère échappe à toute investigation. contrôleur principal des droits réunis de l'arrondissement, directeur de l'octroi rural et de l'octroi municipal de Boulogne, était décédé à l'âge de 52 ans, après huit mois de mariage. La maison où se retira ensuite la veuve, Dame Augustine Coilliot,


SAINTE-BEUVE.

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descendantede l'une des plus anciennés et des plus respectables familles de Boulogne, est située rue des Vieillards, n° 31. Cette maison existe encore; Sainte-Beuve y passa son enfance et il y demeura tout le temps de ses premières études à l'institution Blériot, qu'il quitta en 1818 pour aller au collége Charlemagne, puis au collége Bourbon à Paris. Notre concitoyen débuta avec succès dans la carrière des lettres. — Devenu tour à tour professeur de poésie latine au collège.de France, conservateur de la bibliothèque Mazarine, maître de conférences à l'école normale, membre de l'Académie française, décoré de la croix de la Légion-d'Honneur, il entra au Sénat en 1865. L'auteur de l'histoire du Port-Royal, des Nouveaux Lundis, des Portraits Littéraires et Contemporains, etc., termina son existence le 13 octobre 1869, à l'âge de 65 ans. Ses obsèques, il faut bien le dire, eurent un fâcheux retentissement. Mais jetons un voile sur ce triste épisode. Nous n'avons à Sainteenvisager Beuve qu'au point de vue de l'écrivain. — Nous citerons ici un passage de l'appréciation d'une plume boulonnasse justement estimée, celle de, M. Ernest Deseille. « Il est, il restera le styliste incomparable, dont la critique est devenue rivale des œuvres qu'elle jugeait. Cette critique est vivante: c'est une causeuse charmantè dont la conversation est instructive et intéressante. Sainte-Beuve critique défiera le temps: ses Causeries du Lundi sont un monument durable. » Sainte- Beuve a été apprécié de façons bien 9


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LEUL1ETTE.

diverses, mais adversaires ou champions ont tous été d'accord sur son mérite littéraire. » C'est à ce titre que Boulogne le revendique comme un de ses plus illustres enfants. LEULIETTE. Jean-Jacques Leuliette naquit le 29 novembre 1767, dans une petite maison de la rue Saint-Jean. Son enfance se passa entre l'enclume et le marteau, son père, pauvre ouvrier, voulait en faire un serrurier comme lui. Mais le jeune apprenti, toujours un livre à sa portée, travaillait à son instruction plutôt qu'à la forge paternelle. A force d'étude et de persévérance, il arriva à devenir lauréat de l'Institut et professeur de belles-lettres à l'Athénée de Paris, ne devant qu'à lui seul les talents qu'il déploya dans la chaire même qu'avait occupée Chenier. Leuliette aurait indubitablement pris un rang distingué parmi les écrivains les plus éminents et les plus judicieux de notre siècle, si une mort malheureuse ne l'eût arrêté soudainement dans la .carrière qu'il avait eu tant de peine à se créer. Le 23 décembre 1808, il fut écrasé dans les rues de Paris, à l'âge de 41 ans, absorbé qu'il était dans la lecture d'un livre qu'il tenait à la main. Leuliette a publié plusieurs ouvrages de critique et d'histoire, dont quelques-uns 'ont obtenu les suffrages de l'Institut. Il suffira, pour juger des qualités de son style et l'apprécier sous le rapport de l'âme et du cœur, de lire les lettres qu'il a écrites dans l'intimité à un de ses amis -de Bou-


STATUEDE-JENNER.

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logne, de 1792 à 1797, et qui ont été publiées en 1841 par M. F. Morand, pour faire suite à ses œuvres. Le Conseil municipal, par délibération du 23 mai 1834, substitua au nom de la rue des PetitsCarreaux celui de Leuliette, juste hommage rendu à la mémoire de cet homme remarquable. STATUEDE JENNER. Sur la petite Place des Bains, en face de la Halle au poisson, se dresse la statue d'Edward Jenner, auteur de la découverte de la vaccine. de la Société des sciences indusJenner,l'initiative Due à trielles, des arts et belles-lettres de Paris, cette statue est destinée à rappeler que la ville de Boulogne vit, la première du continent, l'application de la vaccine, et qu'un juste hommage public si été rendu en France à la mémoire de ce bienfaiteur de l'humanité. La statue est l'oeuvre de M. Eug. Paul; elle Dorte pour inscriptions d'une face: « A Edward Jenner la France recovnaissante. Et de l'autre : « Ce monument a été érigé de concert par la ville de îoulogne-sur-Meret la Sociétédes Sciences Industrielles, irts et Belles-Lettres de Paris, en l'honneur d'Edward enner, auteur de la découverte de la vaccine. Il a été aauguré solennellement le 11septembre 1865,M.le docBur Livois étant maire' de Boulogne, et M. le docteur larquis du Planty, président de la Société des Sciences ndustrielles. »


136 HABITATION DE JACQUES II.—PALAISIMPRJAL. HABITATIONDE JACQUESII. En face de la rue de Constantine, on remarque un vaste château, connu sous le nom de château de Capécure, et généralement habité par des familles anglaises. C'est là que demeura quelque temps l'infortuné Jacques II d'Angleterre, lorsqu'il vint se réfugier en France, après avoir perdu la couronne que lui avait enlevée Guillaume de Nassau. — L'Empereur Napoléon III et l'Impératrice Eugénie y séjournèrent en 1854, à l'époque de la création des camps du Nord. PALAISIMPÉRIAL. En arrivant sur la Place Godefroi de Bouillon, se distingue près de la rue du Puits-d'Amaur, une grande maison appelée Palais Impérial. Cette désignation provient du séjour qu'y fit plusieurs fois Napoléon 1er, lors de la réunion de' ses armées à Boulogne. Pendant le cours de son règne, l'Empereur se rendit fréquemment dans notre ville qu'il affectionnait particulièrement. Outre cette résidence, il en eut encore deux autres: sa baraque de la Tour-d'Odre, que nous décrivons plus bas, et le château de M. de Clocheville, au route de Paris. L'Empereur Pont-de-Briques, avait fait de ce château son séjour privilégié; il y a laissé, suivant la chronique du temps, un de ses chapeaux religieusement conservé par la noble famille. Le Palais Impérial est devenu depuis de longues années la demeure de M. Ed. de Frômessent.


DENAPOLÉON BARAQUE

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DE LA BARAQUEDE NAPOLÉON EMPLACEMENT Surles Falaises. A quelques pas au-delà du Calvaire des Pêcheurs, se voit encore le terrain sur lequel reposait, elle était en en 1804, la baraque de l'Empereur; bois peint gris, avait 40 mètres de longueur sur 7 de largeur, et se terminait par une rotonde de 10 m. de diamètre; cette pièce lui servait de salle de conseil. Un peu en arrière se trouvait la chambre où il couchait habituellement sur un lit en fer poli; on assure que le grand capitaine mourut sur ce même lit à Ste-Hélène. 1 C'est de ce point culminant que le vainqueur de et de l'Italie embrassait d'un seul l'Egypte les coup-dœil camps, la ville, le port et la rade. Nos falaises, devenues historiques, étaient hérissées alors de milliers de canons et présentaient la vie la plus animée de la guerre. Sur ce même sol, coupé en amphithéâtre, où il s'est depuis construit tant d'habitations, on n'apercevait que terres éboulées, rochers roulés jusqu'en bas, ou arrêtés suspendus et menaçants à mi-côte de la montagne. Aucun chemin ne mettait de ce côté la plage en communication avec les camps, mais Napoléon pour qui rien n'était infranchissable, le traça un jour avec le fer de son coursier, au 'retour d'une inspection qu'il venait de faire aux camps. D'un regard rapide il toisa la falaise, lança son cheval au galop et la descendit d'un seul bond. — C'est .pour rappeler ce fait, qui se renouvela plusieurs fois, que la ville de Boulogne ouvrit au même


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PAVILLON DÉ L'ENCLOS DE L'AMIRAL.

endroit une rue à laquelle elle donna le nom de Chemin de la Baraque de l'Empereur, et qu'elle inaugura le 27 septembre 1853, lors de la visite de Napoléon III et de l'Impératrice Eugénie. PAVILLONDE L'ENCLOSDE L'AMIRAL.

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Un Boulonnais, M. Nicolaï- Vignon, propriétaire d'un vaste terrain sur la cime de la falaise, en face du port, y créa, en 1850, un enclos en souvenir de l'amiral Bruix, commandant en chef de la flottille impériale. Cet enclos est situé rue de la Baraque de l'Empereur, sur la déclivité même de la falaise, et renferme quelques restes historiques: 1° le relief en maçonnerie de l'ancienne motte de terre, depuis longtemps disparue, sur laquelle s'élevait la baraque de l'amiral. Cette motte, dont la hauteur était de 10 à 12 mètres, est aujourd'hui représentée par un massif de pierres; — 2° la terrasse située au pied de la motte, au sud-ouest, d'où l'Empereur se plaisait à inspecter les côtes d'Angleterre ; — 3° le chemin dit des Signaux, conduisant du port, en suivant la crête de la falaise, jusqu'à l'Etablissement des signaux: il est situé un peu plus loin que le Calvaire et retracé par M. Nicolaï dans l'enclos-actuel.. C'est ce même chemin, encore aujourd'hui rapide, et à peine alors marqué, que Napoléon, comme nous l'avons dit plus haut, descendait souvent au grand galop.


TOUR D'ODRE,

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RUINESDE LA TOUR-D'ODRE. Un peu plus loin, se tiennent encore.debout les ruines de l'ancienne tour des Césars (la Tourd'Odre), bâtie en l'an 40 de l'ère chrétienne, par Caïus Caligula, empereur romain. L'histoire assure qu'il fit griger cette tour pour perpétuer le souvenir de la victoire qu'il prétendit avoir gagnée sur l'Océan. C'était un phare construit en briques, de forme octogone, et il s'élevait à la hauteur de 42 mètres du niveau du sol; il avait douze étages allaient toujours en diminuant vers le haut. qui Le premier étage avait 74 m. 75 c. de circuit, et chacun des côtés 9 m. 25 c. de longueur, la circonférence du dernier était de 13 m. 25 c, et les côtés de 1 m. 75 c.; il y avait une porte à chaque angle, ce qui faisait en tout 96 portes, non compris celle de la lanterne. Un escalier était pratiqué dans le mur intérieur. Cette tour fut construite à une assez grande distance du rivage: en 1544, lorsqu'elle tomba au pouvoir des Anglais, elle se trouvait encore à 200 mètres du bord de la falaise. On a calculé que dans l'espace d'un siècle et demi, la mer a emporté des deux côtés du port une portion de terrain de 300 mètres de longueur. Elle mina insensiblement le pied de la colline sur lala tour était et le 29 elle 1644, assise, juillet quelle s'écroula avec différentes fortifications dont les Anglais l'avaient environnée. En 1803, on répara une partie des ruines que l'on couvrit de canons pour la défense de la côte. On peut voir au Musée le modèle du phare.


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QUAIS. - JFTÉES.

PROMENADES.

Nous avons réuni en un même groupe les principales promenades de la ville, avant de guider les étrangers dans nos environs. v JETÉES. QUAIS.— Les quais larges et beaux présentent une ceinture de de longueur, depuis le Casino près de trois kilomètres jusqu'à l'extrémité du Boulevard Daunou. Ils forment la promenade la plus fashionableet la plus fréquentée ; l'été, ils deviennent un véritable panorama vivant, parcourus sur toute la ligne par des équipages qui pourraient rivaliser avec ceuxdes boulevards parisiens. La jetée de l'Est semble être le rendez-vous favori des promeneurs, surtout lorsque la mer est haute; ils s'y rendent pour jouir du spectacle de l'arrivée ou du départ des paquebots, des navires et de nos nombreux bateaux pêcheurs. Cettejetée aboutit à un rond-point, où des musiciens ambulants égaient,parfois,de leurs chants les scènes variées du port et de la plage. De cet endroit, le coup-d'œil est grandiose : on aperçoit, sur la côte, à droite, le fort de la Crèche, et à gauche, celui de l'Heurt. La vue embrasse en outre: Capécure, les collines environnantes qui dominent la ville, les falaises sur lesquelles se groupent en amphithéâtre les habitations pittoresques des pêcheurs, couronnées par le Calvaire, l'église St-Pierre et le dômede enfin, pour compléter ce tableau, par les Notre-Dame ; côtes d'Angleterre, qui souvent se dessinent visiblement dans le lointain. Le soir, on distingue facilement à la distance de 16kilomètres, le phare du cap Gris-Nez, vis-à-vis duquel pointe la lumière de celui de Douvres. La jetée de l'Ouest se prolonge plus avant dans la mer, mais elle est moins fréquentée que celle de l'Est, -car elle


—TINTELLERIES.141 —BIENFAISANCE. REMPARTS. exige pour y arriver un assez long détour par le bassin à flot. On peut, toutefois, abréger la course, à l'heure de la marée, en traversant le port dans un bateau de passage, moyennant 10centimes par personne. PROMENADE DESREMPARTS. Les remparts, flanqués de demi-lunes et élevés à 17 mètres au-dessus du sol, datent-du 13e siècle. Ils sont ornés de deux rangées d'arbres, et offrent aux visiteurs une agréable promenade. De ce point, on jouit d'une vue — on aperçoit Capécure et la grandiose et pittoresque ; rivière Liane aux replis sinueux, dominée par une double chainede montagnes,—laroute de Paris,-la basse-ville,le faubourg de Bréquerecque,laColonnede la Grande-Armée, St-Pierre, les falaises, la mer et les côtes d'Angleterre. PROMENADE DE LA BIENFAISANCE ET DES PETITS-ARBRES. Cette promenade est pour ainsi dire le prolongement de la Grande-Rue et du square de la Sous-Préfecture. Elle fut créée en 1850par la Société de Bienfaisance,avec le produit de ses fêtes publiques ; elle s'étend de la Portedes-Dunes jusqu'à la Porte de Calais, puis se continue sous la dénomination de promenade des Petits-Arbres, et de Porte-Gayolejusqu'à la rue des Pipots, à travers une charmante avenue d'arbres, au pied des Remparts. TINTELLERIES.

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Les Tintelleries, situées dans un vallon au N.-O. de la basse-ville, sont devenuesundes jolis quartiers de Boulogne. Il s'y est élevé de nombreuses constructions sur les terrains adjacents. L'enceinte des Tintelleries est transformée en un jardin public bien planté d'arbres; c'est sur cette place que s'accomplissent les solennités nationales, et que se donnent, comme nous l'avons déjà dit, les fêtes


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» BOULEVARDS. - CAPÉCURE.

diurnes et nocturnes de la Société de Bienfaisance.— La ligne du chemin de fer à Calais passe, dans une tranchée,à l'entrée du jardin. ÉOULEVARDDES TINTELLERIES. Un peu plus bas, et parallèle aux Tintelleries, se trouve ce Boulevard qui se relie, par une avenue, au un pont square de la Place Navarin. Il est traversé par suspendu du chemin de fer à Calais. — Ce quartier était encore, il y a deux siècles, envahi par la mer. En 1550,le port s'avançait dans la direction du couventdes Cordeliers, à la jonction de la rue Siblequin et de la rue Neuve-Chaussée. Le flux et le reflux de la marée se faisait alors sentir dans le val des Tintelleries, et les flots allaient battre le pied de la colline de la haute-ville. Le Boulevard, planté de deux rangées d'arbres, est considéré comme une des bçlles promenades de la ville, et jouit du privilège d'offrir aux étrangers un grand choix de les excursions à la campagne. ânes, carrioles, poneys, pour — Ce boulevard aboutit en ligne droite à la rue de la Paix, et à gauche, à la rue Beaurepaire qui conduit par le Chemin-Vert à la Colonnede Napoléon. BOULEVARDDAUNOU. En partant de la place Frédéric Sauvage, on longe le quai des Casernes et l'on arrive au Boulevard Daunou de récente création. C'est une agréable promenade, animée qu'elle est par les scènesvariées de la riviére,généralement sillonnée d'une foule de petites embarcations. Le Boulevard passe sous le viaduc du chemin de fer à Calais, et va s'embrancher à la route de Paris. CAPÉCURE, De l'autre côté du port est la] ville industrielle, le centre d'un grand mouvement commercial, dû surtout à la pro-


CHATILLON.—LA VERTE-VOIE.

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ximité du chemin de fer et du bassin à flot. Capécure s'est ; on y compte beaucoup embelli depuis quelques années bon nombre de maisons de campagne, habitées par des familles anglaises. Les environs offrent aux visiteurs des promenades variées ; — du sommet de la colline d'Outreau et de l'Ave-Maria, sur la route du Portel, on jouit de la vue la plus diversifiée et la plus étendue, embrassant à la fois la ville entière, la vallée de la Liane, la rade et les côtes d'Angleterre. CHATILLON. Chàtillon est situé au pied de la falaise ouest, au delà du Bassin à flot. Ce point extrême de Capécure a reçu cette appellation d'un fort que Gaspard-de-Châtillon,plusconnu sousle nom de l'amiral Coligny,y fit construire, en 1547, par ordre de Henri II. C'est près des restes de ce même fort que M. Aug. Huguet a fait élever deux pittoresques villas d'un genre tout à fait gothique et dont l'une, qu'il hp.bite,porte le nom de Villa Coligny.A quelques pas de là, se trouve] l'Etablissement des Bains de mer de Capécure. Sur le revers de la Montagne,au-dessus du fort Châtillon, on découvrit, en 1823,seizetombeaux romains. Ils étaient rangés en quatre lignes à peu près parallèles, dirigés du nord au sud. Ces tombeaux contenaient tous un squelette, dont la tête était tournée vers l'orient. On trouva dans presque toutes les tombes une bouteille, un verre, des vases en terre cuite, quelques médailles et des fragments d'armures. On a fait remonter ces tombeaux au IIIe siècle. LA VERTE-VOIE. Après avoir passé le chemin de ferà niveau, en facede la Liane, le visiteur traverse la rue Damrémont et gagne la Verte-Voie, au pied de la colline d'Outreau. Ce hameau est bordé d'un côté par la rivière, et abrité, de l'autre, par une chaîne de montagnes bien boisées. Sur le bord de la Liane, se dressent les nombreuses


144 VISITEAUCIMETIÈRE DE L'EST.—FALAISES. cheminées des fours de la vaste usine à ciment de MM. Lonquéty et Cie. Un peu plus loin, nous noterons le modeste château de la Verte-Voie, séjour, en 1854,de Mac-Mahon, général de division au camp d'Equihen, et devenu, le 24 mai 1873, Président de la République. C'est dans ce château que naquit son premier enfant, du nom de Patrice. Le général quitta Boulogne pour aller, au mois d'août 1855,prendre un commandement en Crimée, où il eut la gloire d'enlever les ouvrages de Malakoff à la -' pointe de son épée. La promenade de la Verte-Voie s'étend directement jusqu'à la station de la ligne du Nord au Pont-de-Briques. On rencontre à mi-chemin les hauts-fournaux de Montataire. VISITE AUCIMETIÉREDE L'EST. A l'extrémité de la promenade des Petits-Arbres, près de la route de St-Omer,on rencontre le principal cimetière, le Père-Lachaise de Boulogne. Il est divisé en deux parties distinctes, séparées par le sentier Dringhen. Au l'entrée du cimetière, à gauche, se trouve l'emplacement destiné aux protestants anglais ou aux autres sectesdissidentes. La partie française, dans le terrain à perpétuité, est remarquable par l'élégance des mausolées et par la variété des fleurs ou des arbustes dont ils sont entourés avec un soin tout affectueux.' Il existe deux autres cimetières de plus moderne création, celui de l'Ouest, sur la colline du Châtillon, à Capécure, et celui du Nord, dans un terrain à peu de distance de l'église St-Pierre. PROMENADE SURLES FALAISES. CAMPS DE LA GRANDE-ARMÉE ( 1 804). Les falaises, naturellement taillées à pic, s'élèvent à une hauteur de 60 mètres et forment une ligne plus ou moins courbe, au centre de laquelle s'avance le port de Boulogne'. Si le visiteur veut bien prendre, en face du jardin du Casino, la rue des Signaux, il gagnera la crête-de la


DE LA GRANDE-ARMÉE. CAMPS

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montagne où se déploie le panorama le plus vivant qu'on puisse imaginer. Napoléonchoisit les falaisesde Boulognepour le rendezvouscentral de son armée expéditionnaire, et y ordonna d'immenses préparatifs en vue de la descente projetée en Angleterre. Il imprima la plus grande activité à l'établissement des camps, et toutes les troupes appelées à en partie s'y trouvaient aggloméréesen juin 1804.Quatre faire principaux leur furent assignés, à partir de la points Tour-d'Odre, dans un rayon de-10 à 12 kilomètres. Les deux camps les plus importants étaient placés à droite et à gauche du port, et reçurent la dénomination de Camp de Droite et de Camp de Gauche. Le premier s'étendait jusqu'à Wimille, et le second depuis Outreau jusqu'au Portel. Deuxautres s'installèrent à Wimereux et à Ambleteuse, et plusieurs de moindre importance s'établirent à Terlincthun, à Ostrohove, à Capécure, et autour des remparts de la ville. Les baraques, ouvrage entièrement dû à la main des soldats, s'élevèrentcomme par enchantement ; la forêt de Boulogneen fournit le bois;la plaine,les gazons,et la plage, les pierres. Quelques semaines leur avaient suffi pour donner à des plateaux, jusque-là déserts et sablonneux, l'aspect d'une ville grande et pittoresque. C'était un coup(l'œilcurieuxet plein d'animation que de voir ces hommes, qui avaient déjà parcouru en vainqueurs une partie de l'Europe et l'Egypte, quitter le sabre et le mousquet pour manier la pelle et la pioche. Les uns creusaient le sol, traçaient des routes, nivelaient le terrain; d'autres taillaient le bois, enfonçaient les pieux, transportaient de la côte dès fragments de rochers ; en un mot, charpentes, portes, fenêtres, lits de camp, tout ce qu'ils se fabriquaient portait le cachet d'un goût parfait. Puis, après tant de et se livraient à travaux, ils reprenaient leurs exercices ces savantes manœuvres qui ont fait, on pourrait le dire, des camps de Boulogne,l'écolemilitaire de l'Empire. 18S4. —C'estsur ce même sol, illustré par la présence de tant de guerriers, que nos jeunes et braves soldats, à 50 ans d'intervalle, sont venus dresser les tentes de l'armée du Nord. Construits sur les mêmessites où furent jadis plantées les Aigles Impériales, les nouveaux camps déployèrent tout ce que le génie de nos soldats sait si habilement inventer.


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DISTRIBUTION DESCROIX.

PIERRE MONUMENTALE DE LA LÉGION-D'HONNEUR. DISTRIBUTION DES CROIX. En suivant le chemin le long de la côte, on arrive au village de Terlincthun, situé sur la hauteur. C'est là que Napoléon distribua les croix de la Légion-d'Honneur, le 16août 1804.C'est en souvenir de cette auguste cérémonie qu'on a élevé, sur le sol mêmeoù fut poséle trône impérial, un bloc pyramidal en marbre, portant cette inscription: EMPLACEMENT DU TRONE DE NAPOLÉON 1er POUR LA DISTRIBUTION DES CROIXDE LA LÉGION-D'HONNEUR, LE XVIAOUTM. DCCCIV. Et ces autres mots: DISTRIBUTION DES TROUPES AUTOUR DUTRONE DE NAPOLÉON 1er. Avec le plan de l'emplacement qu'occupaient les troupes Cet emplacement, choisi pour la fête militaire du 16 août 1804,formait un amphithéâtre demi-circulaire ; au centre s'élevait le trône de l'Empereur, adossé à la mer. A droite et à gauche étaient placés des gradins destinés aux grands dignitaires, aux ministres et aux maréchaux de l'Empire ; plus bas se tenaient les aides-de-camp-,et aux pieds du trône, sur des bancs, se groupaient : à droite, les conseillers d'Etat et les généraux ; à gauche, les fonctionnaires civilset religieux. A midi, l'Empereur montait sur son trône; il avait à sa droite son frère Joseph, et derrière lui les officiersde la couronne. Sur les deux ailes se déployait en bataille la garde impériale, précédée d'un côté de deux mille tambours, de l'autre, de tous les corps de musique de l'armée, et aux extrémités se trouvaient tous les états-majors généraux des camps. En face, soixante régiments formaient vingt colonnes serrées, disposés en rayons qui menaient aboutir au trône de l'Empereur comme vers un centre commun ; les extrémités de ces colonnesse prolongeaient


DE NAPOLÉON. COLONNE

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sur les hauteurs couronnées en demi-cercle par vingt escadrons de cavalerie. Les officiers et les soldats désignés pour recevoir la croix de la Légion-d'Honneur marchaient en tête de chaque colonnepar peloton, suivis des drapeaux et des généraux de chaque division. A un roulement de tambours, toute l'armée s'ébranla et s'avança jusqu'à la moitié de la distance qui la séparait du trône impérial. Les légionnaires - sortirent des rangs et s'approchèrent. L'Empereur prêta le serment de l'ordre, et tous, au bruit des fanfares et de l'artillerie, prononcèrent ces mots: nous le jurons. Desofficierstenaient les décorations dans les casques et sur les boucliers de l'armure de Duguesclinet de Bayard. Napoléonlui-même, pendant plusieurs heures, les distribua à tous ces braves dont la plupart avaient été les compagnons de sa gloire et de ses travaux. Après cette cérémonie, les musiques de tous les régiments, dirigéespar le célèbre Méhul, entonnèrent le chant du départ, et l'armée entière défila devant l'Empereur. C'estsur ce même plateau que se passa, le 30septembre I8B4,une grande revue des quatre camps du Nord. 45,000 hommesvinrent y prendre leurs positions sous la forme d'un immense équerre de plus d'un' kilomètre de côté. Le défilé se fit en présence de près de 20,000spectateurs, et vis-à-vis les côtes de l'Angleterre devenue notre alliée. DE NAPOLÉON. COLONNE A quelques centaines de pas de la route deCalais (2 kil.) s'élève cette magnifique colonne érigée par la Grande.Armée.Elle fut offerte à l'Emperem:par les troupes campées à Boulogne,commeun témoignage d'admiration pour celui qui les avait si souvent conduites à la victoire, et pour retracer à la postérité le souvenir de la distribution des croix de la Légion-d'Honneur. Officiers, soldats, marins et employéssupérieurs de l'administration, tous consentirent à la retenue d'un jour de leurs appointements par mois, pour contribuer à l'érection de ce monument. La construction en fut mise au concours, et ce fut M. Labarre, architectede la Bourse,qui eut l'honneur d'en être-chargé. Les fondations, faites des rochers tirés des falaiseset de


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COLONNE DE NAPOLBON.

la côte, furent assises dans le roc, et toute la colonne est construite en marbre extrait des carrières de Marquise, près de Boulogne. Le maréchal Soult, accompagné de l'amiral Bruix et de tous les généraux, posa, en présence de l'armée, la première prierre, sur laquelle on grava l'inscription suivante: PREMIÈRE PIERRE DUMONUMENT DÉCERNÉ PAR L'ARMÉEEXPÉDITIONNAIRE DE BOULOGNE A L'EMPEREUR 1 NAPOLÉON, ET LA FLOTILLE, , POSÉEPARLEMARÉCHAL ENCHEF, SOULT,COMMANDANT 18 BRUMAIRE AN XII (9 NOVEMBRE 1804). Cette colonne, d'ordre dorique composé,a 60 mètres de hauteur et 4 de diamètre ; le piédestal est entouré de gradins et élevé sur une plate-forme carrée. Deux socles, sur lesquels sont couchés des lions en bronze, forment l'entrée de l'enceinte. Des bas-reliefs représentant des trophées militaires ornent le piédestal. Ce monument, dont les travaux furent abandonnés au départ de l'armée, se continua sous le règne de Louis XVIII, pour consacrerle souvenirde son retour en France. Maisil ne fut terminé qu'en 1841,sousle règne de LouisPhilippe, et le 10 août de la même année, une statue colossalede Napoléon,en bronze, fut placée sur le sommet. Un escalier tournant sur noyau plein et ménagé dans l'intérieur, établit une communication facile à la plateformeau-dessus du tailloir, sur le pourtour duquel règne une rampe d'appui en fer. De cette élévation on jouit d'une vue immense et magnifique: on peut distinguer les côtes de l'Angleterre, le château de Douvres,le mont Casseldans le département du Nord, et tout le pays à une très-grande distance. La grille du monument est ouverte au public, du 1ermai au 31août, depuis sept heures du matin jusqu'à huit heures du soir; et, pour tout le reste de l'année, depuis huit heures du matih jusqu'à cinq heures du soir. ww



9 DE BOULOGNE-SUR-MER.

ENVIRONS H.

M.,

me^idew; de l'Ecu. Libraire,60, Rue hauteur Les Chiffresindiquent enmètresla au dessus duiuveaumoyendelamer. N 24,OOO 1875* I

2&OOOPI OUI5


ENVIRONS

DE

BOULOGNE.

Les environs de Boulogne sont riches en sites aussi variés que pittoresques ; nous incluons dans cette partie du Guide toutes les promenades à une distance de 20 à 25 kilomètres, avec des détails historiques de nature à intéresser les étrangers.

PROMENADE A LA VALLÉE DU DENACRE. — En prenant la route de Saint-Omer, Wicardenne. on entre, à gauche, dans la rue de Wicardenne où l'on remarque l'asile des Petites-Sœurs des pauvres. Cette rue longe un mur immense du couvent de la Visitation, et conduit au village de Wicardenne (1 kil.). Maquétra. — On se rend à Maquétra par un chemin vis-à-vis le cimetière ; c'est un des jolis hameaux des environs de Boulogne, bien habité et recherchédes étrangers. On passe, à droite, devant le Petit Séminaire, et à gauche, devant le couvent dela Visitation, puis on reprend la route de Wicardenne (3 kil.). Vallée du Denaere. — De Wicardenne on arrive à cette vallée à travers une belle campagne ; la route qui y conduit est bien plantée. Arrosée par une petite rivière, la valléeprésente de charmants paysages; on y voit semées ça et là des maisons de campagne, des métairies, de nombreuses plantations ; enfin, les sinuosités du terrain offrent une scène toujours nouvelle.Cet endroit est le lieu le plus 10


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RUPEMBERT.— JÉSUS-FLAGELLÉ.

fréquentépendant l'été; il s'y fait denombreusesparties de plaisir. Les voitures ne pénètrent pas entièrement dans la vallée par la route de Wicardenne, elles doivents'arrêter dans la cour d'une ferme attenante au châteaudu Denacre; mais elles peuvent prendre un chemin qui s'embrancheà droite de la route de Calais, à 3kil.de Boulogne, près d'un moulin en pierre, et parcourir la partie inférieure de la vallée, en arrivant par le hameau de Billoville. Sile touriste préfèretraverser à pied la valléedans toute sa longueur, il passera par l'Espagnerie et Billoville,puis gagnera le village de Wimille. ftupembert. domine la vallée du Denacre ; on prend, à l'entrée de la vallée, sur la droite, au pied d'une colline,un sentier qui conduit à ce village. On y trouve quelquesmaisons de campagne et d'agréables promenades (5 kil.).

PROMENADE A JÉSUS-FLAGELLÉ.

Lechemin le plus facile pour se rendre à Jésus-Flagellé est celui qui s'ejnbranche, à gauche, à la route de Calais, en face de la Colonne.Le village est situé dans une vallée bien plantée et à proximité de la mer (3 kil.). La chapelle est fort curieuse ; une foule de personnes affligéesde maladies, et surtout la classe maritime,y font de fréquentspèlerinages. Les murs intérieurs sont tapissés d'une quantité de petits tableaux,d'images de saints et autres ornements ; et près de la porte, dans deux armoires placées au pied de la muraille, sont rangés des bandages, des béquilles,etc., laissés, paraîtrait-il, par des malades, après leur guérison. Cettechapelle, donttout l'ensembleest d'un pittoresque original et religieux,mérite d'être visitée par les étrangers ; la clef, lorsque la porte est fermée,est toujours déposée dans la ferme vis-à-vis la chapelle. En se dirigeant versle nord, on rencontre près de là le


HONVAULT.— ÉCHINGHEN.

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hameau de Terlincthun. C'est dans ce village que Henri VIII avait fixé son quartier-général, lors du siège de Boulogne en 1544. lIonvault. —Un peu plus rapproché du bord de la mer, est le château d'Honvault, dont l'origine remonte au XV* siècle. C'est dans le puits de ce château que le baron de Morvilliers, chef du parti des Huguenots, fit jeter en 1567, la statue révéréede Notre-Damede Boulogne.La chronique du pays assure que, 40ans après, eUey fut miraculeusement retrouvée.Cepuits, parfaitement conservé, est aujourd'hui enclavé dans la ferme. Decet endroit on peut revenir à Boulogne par l'ancienne route des camps, en suivant, sur les falaises, le chemin le long de la mer.

PROMENADEA LA VALLÉE D'ÉCHINGHEN.

Nousconduironsle visiteur par la route de Paris jusqu'au bas de la colline de St-Léonard (5 kilomètres) ; là, nous tournerons à gauche du Pont-Feuillet; et aprèsunecourse de deux autres kilomètres, un excellent chemin nous mènera à la vallée d'Ecliinglien. Suivant l'historien boulonnais, M. Henry, le nom de ce villagedériverait du mot celtiqueEching qui signifieétroit, - désignation que justifie son encaissement entre les chaînes de montagnes dont il est enserré des deux côtés. Echinghen compte 23 feux pour une population de 172 personnes. Quelques maisons anciennes y alternent avec de blanches chaumières, de larges fermes, de modernes châteaux, de gaies villas, éparpillés sur un espace assez étendu. Un limpide ruisseau, né dans la forêt de Boulogne,serpente le long des sentiers fleuris, couronnés de tilleuls, de haies vives et d'arbres touffus. Hiante vallée, petite oasis où les Boulonnais viennent chercher les dou-


152

OUTREAU.

ceurs champêtres et la santé. Les heureux habitants de ce villageauraient biea raison de dire avecle poète latin: Deus nobis hœc otia fecit! La modeste église, aux fenêtres ogivales, est entourée d'un vieuxcimetièreoù se dressent deux vénérablescroix: l'une est sixfoisséculaire,l'autre date de l'année 1636. Cette localité parait faire remonter son origine à une ; c'est ce que prouverait, peut-être, la époque fort éloignée découverte d'un cimetière mérovingien,au pied du MontLambert. Quarante-neuftombes, rangées en quatre lignes à peu près régulières, contenaientvingt hommesde guerre, armés de scramasaxesou de lances,seize femmesavecdes bijoux d'or, deuxenfants et onze corps, dont il n'a pas été possible de déterminer le sexe. Tous les objets précieux trouvés dans cecimetièreont enrichile Muséede Boulogne. Echinghen est dominé par le mont Herquelingue,d'où l'on jouit d'un des plus beaux points de vuedu pays. Après avoir traversé toute la vallée,on pourra revenirà Boulogne par la route du Mont-Lambert. "O&O*

PROMENADEA OUTREAU,PORTEL ET ÉQUIHEN. Outreau est situé sur un plateau : ce village est bien bâti et la campagne,parfaitement plantée, offrede belles promenades. Deux chemins y conduisent par Capécure; l'un,par la rue d'Outreau, adroite de la rue Damrémont, quoique très-montueux, est accessible aux voitures; l'autre, au bout de cette dernière rue, s'embranchesur la Verte-Voieavecune penteplus douce (3kilom.).Onremarque sur le sommet de la rue d'Outreau les ruines d'un fort nommé Ville-Neuve-Mont-Plaisir, construiten 1546par le maréchal Du Biez. De ce point on jouit d'un coup-d'œil magnifique. Près d'Outreau, sur la gauche, s'élève la Ferwie du


LE PORTEL.ÉQUIHFN.

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Renard, d'un styleoriginal, lelieu de naissancesupposéde Mathilde,comtessede Boulogneet reine d'Angleterre. Le Portel est un grand village maritime de 4,000habitants; la population, extrêmement laborieuse, se livre particulièrement à la pêche. Les femmes, réputées fort industrieuses,viennenten vendre, tous les matins, les produits à notre Halle au poisson. Le Portel a pris, depuis ; les rues, quelques années, un accroissementconsidérable bien qu'un peu tortueuses et étroites, sont propres et les maisons parfaitement tenues. Le visiteur sera frappé de voir un certain nombre d'habitations suspendues, comme des nids d'oiseaux, sur le bord de la falaise. L'églisea été construite, il n'y a pas longtemps, avecdes pierres ramas: hommes,femmes,enfants, ontvoulu apporter séesà la côte leur contingentà l'érectiondu temple(6 kilomètres). Avant d'entrer au Portel, on distingue un sémaphore établi sur l'ancienfortdu Mont-de-Couppes,que Napoléon avait faitélever sur les ruines d'une forteresse bâtie par le maréchal Du Biez, en 1546. Deux chemins carrossables conduisent au Portel: l'un, parla rue du Moulin-à-Vapeur; l'autre, dit de l'Ave Maria, est en communicationavec les trois rues de Constantine, d'Alexandre-Adamet du Parc. La pente est moins raide par ce nouveauchemin. On peut aussi s'y rendre à pied le long de la falaise del'ouest par un sentier derrière Chàtillon. En avant du Portel, on aperçoit le fort de l'Heurt, bâti sur d'immenses rochers de la plage, et un peu au-delà, le phare dela pointed'Alpreck. Equihen est un pauvre villagehabité par des pêcheurs ; ce pays est désert et stérile; leshabitations groupées ça et là sur la déclivitédes falaises,offrent l'aspect de la misère. Cettetriste localité semble renaître un peu à la vie active, quelquesbonnes maisonsse sont élevéesdans les environs, et la commune possèdeune petite église bâtie dans le style ogivalen 1854. Les immenses rochers de cette côte sont couverts de moules qui jouissent, auprès des gourmets, d'une qualité méritée ; onen faitun commerced'expéditionassez étendue (7kilomètres).


15i BRÉQUERECQUË.— OSTROHOVE.— ST-LÉONABD.

ROUTE

DE

PARIS.

BOULOGNE A SAMER.

Bréqaerecque, faubourg populeux,part de l'extrémité dela rue Royale et longe la route de Paris. C'étaitoriginairement un endroit destiné à la fabrication des briques (*), et même aujourd'hui plusieurs briqueteries sont établies sur les deux rivesde la Liane. - Bréquerecques'étendjus; une qu'au pied de la colline,entre deux lignes de maisons vaste fabrique de plumes métalliques y est en pleine exploitation.—Agauche, on côtoiel'églisede St-François-deSaleset la chapelleduSaint-Sang,—puis,à droite,l'abattoir dont nous avons déjà parlé. La Madeleine est attenante au boulevard Daunou, derrière la rue Royale, et se prolonge, sur le bord de la rivière, au-delàdel'abattoir. Cehameaus'est construit sur d'anciens marais, maintenant convertis en jardins légumiers, où des habitations s'élèvent journellement. C'est dans ce voisinageque se trouvele gazomètre d'une compagnie anglaise, The European Gas Company limited, qui, depuis 1834,a le monopoledel'éclairage dela ville. Ostrohove.-Au pied dela première colline,on prend, à gauche, un cheminqui conduit à ce village, situé sur un plateau. Les promenades en sont charmantes; on y a construit plusieursjolies maisons de campagne.De là on peut gagner le Mont-Lambert et revenir par la route de St-Martin (3kilomètres). Saint-Léonard. — En reprenant la route de Paris, on passe devant une source nommée la Fontaine des briquede dérive,parait-il,du motceltiqueBreken, (*)Bréquerecque terrecuite,et deReacou Rec,rivière.


PONT-DE-BRIQUES.AUDISQUESLE

MANOIR. 155

Ladres, qui alimentait autrefois la Léproserie de BOth logne, placée sur les bords de la Liane, puis on descend au Pont-Pitendal, où l'on aperçoit dans un massif d'arbres, près de la berge, une modeste auberge, rendez-vous favori des pêcheurs et des canotiers. Après une courte montée, on arrive à St-Léonard, hameau habité par quelques riches familles (3 kilom.). L'église est. supposée dater du XVe siècle; elle a été réparée en 1838,et l'on cite surtout la beauté de ses voûtes. Contiguë à l'église, se dresse une ancienne tour romane, également réparée ; on y voit plusieurs tombales dont l'une remonte au XIIe siècle. — Depuis St-Léonard jusqu'à ce Pont-de-Briques. village, sont échelonnés plusieurs grands et beaux châteaux. C'est un endroit pittoresque et bien planté; il est, l'été, très fréquenté par les étrangers, qui y font de nombreux piques-niques. Pont- de- Briques est la première station du chemin de fer de Boulogne à Paris (6 kil.). Des trains, dits de dimanche, y transportent une foule de Boulonnais pour qui cette place est devenue un lieu de prédilection. Descafés, des restaurants, etc., offrent aux amateurs de la table les satisfactions culinaires les plus désirables. Audisques, Isques. — La grande Hermerangue, route, en sortant du Pont-de-Briques, côtoie ces trois villages, notés par leurs sites champêtres. Le château d'Isques présente encore l'aspect d'une de ces vieilles demeures féodales. Il est ceint de murailles baignées d'un côté par la Liane. Des tours rondes et carrées attestent son ancienne importance. Ce château, éloigné de quelques minutes del'église d'Isques, est accessible à toutes lesvoitures (8 kilomètres). Le touriste peut aussi prendre la route qui part en ligne droite du débarcadère du Pont-de-Briques; il longera plusieurs maisons de campagne, passera devant une grande manufacture à voiles et une filature, puis gagnera le chemin de Condette, dominépar d'immenses garennes. Le Manoir est assez rapproché de la rivière qui est, en cet endroit, souvent visitée par les pêcheurs à la ligne. On remarque trois fermes très-anciennes, dont l'une, appelée


156HESDIN-L'ABBÉ.—HESDIGNEUL.—CAJRLY.—S AMER. le Manoir,présente les indices d'une forteresse avec quatre tourelles. Il existe, entre ces tourelles, un grand développementde trois façades d'une bonne régularité. Cetteancienne construction conservedes traces del'architecture du XVesiècle. Le Manoir attire l'attention des voyageursen passant sur le chemin de fer dont il est distant seulementde deux cents pas (8 kilomètres). Hesdin-Labbé (10 kil.).— Le château, propriété de M. Dufour, date duXVIIIe siècle; il est relié à la grande route par une longue avenue. Le parc est bien planté, c'est une belle habitation, séjour, sous l'Empire, du maréchal on Berthier, major général de l'armée. Un loin, peu plus rencontre l'antique ferme du Rieux — et le-château de Brucdal, bâti sous Louis XIV, placé dans une situation des plus pittoresques. Hesdigneul. — Raccordement de la lignedu NordEst aveccelle du Nord.- l18Station (10kil.). Cevillage, fort champêtre, est situé dans le voisinage desbois et traversé par la Liane ; lesamateurs de la pêche à la ligne affectionnentcet endroit vraiment pittoresque, et de nombrenxpiques-niquess'y organisent lesdimanches et fêtes. Carly. — C'est un des plus anciens villages du Boulonnais, situé égalementsur le bord de la Liane, et remarquable par ses magnifiques plantations. On visite avec intérêt lesfonts baptismaux de l'église,qu'on fait remonter au XIIesiècle. Le Vergeneau-Hourecq.-En reprenant la grande route, on côtoieces deux hameaux. Le dernier occupe un superbe vallon, où l'on aperçoit le château et les jardins de M.deFromessent (14kil.). Delà onse dirigeen ligne droite jusqu'à Samer. SalDer.- Cebourg était connu du tempsdesRomains sous le nom de Silviacmn. Bâti sur un plateau entouré d'uneceinture de montagnes et d'une ligne de bois, il appartient à cette partie du pays appelée la Fosse-Boulonnaise. La population deSamer dépasse 2,000âmes. Son commerce,jadis restreint à la fabricationde tuiles, pannes, carreaux et briques, a pris, depuis quelque temps, une


SAMER. - WIERRE-AUX-BOIS,

157

grandeextension; ontrouvedans cette localité du minérai de feret de la pierre de chaux en abondance. Le passage ducheminde fer du Nord-Est contribuera, nul doute, à son heureux développement.- 2meStation (16kil.). L'église date du XV" siècle ; disgracieusement emprisonnée par des maisons, elle n'annoncepas à l'extérieur la beauté de son intérieur. Le chœur est vaste et éclairé par des fenêtresdans le style flamboyant. Nous citerons aussi la voûte, la piscine et la pierre des fonts, qui est, croit-on, duXe siècle, avec des figures en relief de patriarches ou d'apôtres. Nous signalerons encore l'autel, et les sculptures en chênedans la chapelledela Vierge. Samer possédait une célèbre abbaye de Bénédictins, -fondéedans le VII" siècle,par St-Wulmer,fils de Walbert, comte de Boulogne. Ce couvent fut piHé,vendu et détruit en 93.Quelquesrestes échappés aux démolisseursde cette époque donnent encore une idéede sa grandeur primitive. Autour de Samer sont disséminés les hameaux de Lavienne,le Crocq,le Breuilet Ste-Madeleine,où setrouvent plusieurs habitations très-recherchées par les familles anglaises. Tout ce pays est fertile, pittoresque et richement boisé. charmant village, est à 2 kilom. wierre-aux-Bois, de Samer. On visite une source/l'eau minérale ferrugineuse de St-Gendulphe,gentilhomme Bourguignon mort en 760 ; elle attire encore une foule de pèlerins et de malades. La fontaine est au bas du cimetière. C'était, dit une légende, à la procession du pèlerinage à ce saint, le lundi de la Pentecôte, que paraissaient et marchaient en tête deux biches accourues des bois des environs de Samer, légende à laquelle ce bourg semble avoir emprunté ses armes, et qui a fait donnerle sobriquet de mangeurs de biche aux habitants accusés d'avoir un jour immolé les deux innocents animaux. L'église du village est décoréeavecgoût, on y voit aussi des fonts baptismaux du XIIesiècle,en outre, deux figures en bois sculpté du XVIe siècle. Le visiteur y fera connaissanceavec la statue équestre de St-Gendulphe,attribuée à l'époque de la Renaissance. Wierre renferme quelques maisons de campagne: citons le château de la famillede Bonnière, vieux manoir de construction irrégulière, flanquée d'une tour ronde, à la base plus large que les étages supérieurs, aux nom-


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TINGRY. QuESTRÈQUES,LÉTOQUOI.—

breux créneaux et au toit aigu. Un rempart, surmonté aux angles de guérites suspendues, et qui environnait autrefois la place d'armes, ferme la cour d'honneur, et donne à l'ensemble un aspect imposant. Cechâteau est bâti sur un petit côteau baigné par un ruisseau qui l'enveloppede ses circuits. — Plus haut, à Questrèques, Sainte-Gertrudegauche, surles bords de la Liane, est situé Questrèques, connu autrefois sous le nom de Castrum comitis (château du comte). Près de la rivière se distinguent les restes d'une ancienne forteresse, dans une ferme qui porte encore le nom de Fort. On y voit les traces d'un pont-levis, des meurtrières, une tour à l'angle nord, et une autre à l'angle sud. Tout ce pays est magnifiqueet bien cultivé.—Au-dessusde ce village, on aperçoit SainteGertrude, célèbre par les pèlerinages que l'on faisait à une petite chapelle, élevée sur la lisière de la forêt: il n'en reste plus que quelques ruines (15 kilomètres). L'Etoquol, Tlngry. — Ces villages, riches en cultures, prairies et plantations, se rencontrent sur la droite au-delàde Samer; Tingry, éloigné de 555mètres de la route de Paris, y communique directement par un beau chemin. Les amateurs d'antiquités visitent avec intérêt les ruines du château fort de Tingry, bâti en 1050par Eustache-aux-Grenons, père de Godefroide Bouillon, et réparé en 1231par le comte Philippe. Le mont de Tingry, se détachantdu reste dela chaîne des montagnesdu Boulonnais, était défendu par ce château, dont les fossés se retracent encore. Le souterrain contenait des cellules creusées à droite et à gauche, destinées à servir probablement de sépulture à la famille. Les hauteurs voisines sont couvertes de bois, le point de vue en est des plus étendus (20kilomètres). En prenant un chemin à travers le bois, le touriste gagnera le Haut-Tingry,où existe une Bergerie nationale d'une'grandeimportance. Les produits mâles de l'élevage, purs ou croisés, sont vendus, tous les ans, aux enchères publiques. Halinghen, Widehen, Frencq. — Près du boisde Tingry, entre la route deParis et d'Etaples, est Halinghen, dont l'églisea été reconstruite tout récemment sur ùn gra-


WIMILLE. BEAUREPÁIRE.-

159

cieux modèle (18 kilomètres). Sur la hauteur du HautPichot, hameau d'Halinghen, se dérouleun paysage d'une admirable beauté. A côté se trouve Widehen, et plus bas Frencq, sur la rive gauche du Huitrepin, qui prend sa source dans les environs. Ce village est admirablement planté; c'est là que réside la famille de Rosàmel, dont le château attire l'attention des visiteurs. L'église est notable par sa tour romane, renfermant le tombeau d'un du moyen-âge, Enguerand d'Eudin (25 kilomèchevalier tres). — Onpeut revenir à Boulogne par Neufchâtel, et prendre le chemin defer.

ROUTE

DE

CALAIS.

BOULOGNE A MARQUISE ET A GUINES. En sortant de la haute-ville on longe, à gauche, le Dernier-Sou, où se sont élevéesde nombreuses maisons, dont quelques-unessont construites dans le genre anglais. De là, avant d'arriver au moulin, on voit sur la droite un sentier qui conduit à une source minérale ferrugineuse assez estimée. Elle est très abondante, limpide et légèrement piquante ; elle pâlit à la lumière, pèse plus que l'eau distillée, et contient plus d'air que l'eau ordinaire. La source est renfermée dans un petit kiosque.—Le prix de chaque visite est fixéà 10centimes. Deaurepalre. — Un peu plus loin, vis-à-vis le château de Marlborough,devenu la propriété des Jésuites, est la fermede Beaurepaire, où sont les principales sources qui alimentent les fontainesde Boulogne ; et a gauche, au-delà dela Colonne,la Poterie, située dans une vallée. Wimille, à l'extrémité de la vallée du Denacre, entre


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RINXENT. MARQUISE.—

deux montagnes, est l'un des villagesles plus importants du Boulonnais;il contient 2,230habitants, répartis sur un espace de plusieurs lieues. Les maisons sont bien bâties; l'église est ancienne, mais elle parait décorée avec soin, et la tour, dépouillée de tous ses ornements, appartient cependant à l'architecture romane (4 kilomètres). Dans le cimetière, au bord de la route, s'élèvele tombeau des infortunés aéronautes Pilâtre de Rosier et Romain, dont nous parlons plus loin (*) (5 kilom.).— En remontant la rivière, on arrive aux hameaux de Grisendal et l'Espagnerie, au milieu d'une charmante campagne. En sortant de Wimille, on gravit une longue montagne, et l'on gagne à une petite distance de la route le village de Maninghen (6 kilomètres), et un peu plus loin Wacquinghen. Près de là est le château de Berguettes, appartenant à la famille de Rincquesen. Tout le pays environnant --estfertile et varié (8 kilom.). Marquise est un grand bourg, ou plutot une petite ville de 4,880habitants; les rues en sont larges et les maisons construites avecassezde régularité. Ony a fondé plusieurs établissements importants. — La rivière Slack baigne le côté oriental et côtoie la partie méridionale de Marquise. — L'église, bâtie d'une manière irrégulière, conserve quelques antiquités, notamment un pilier orné de sculptures du XVesiècle. Les environs de Marquise sont riches en nombreuses carrières de marbre et de pierres, ainsi qu'en mines de charbon et en minerai (13 kilomètres). Rincent est la deuxièmestation du chemin de fer de Boulogne à Calais. Ce villageprend chaque jour une plus grande extension : c'est là que fonctionnent les vastes hauts-fourneaux de MM.Pinart et Cie. (16 kilomètres). L'église, récemment restaurée, est assez curieuse,et le chœur fort ancien. On a découvert dans des fondations deux bas-reliefs, l'un de Mercure, et l'autre représentant trois déesses,dont les antiquaires n'ont pu désigner les noms. Ces objets sont déposés au Muséede Boulogne. (*)VoyezWimereux.


ST-INGLEVERT. 161 LEULINGHEN.— FERQUES.— Lescarrières les plus rapprochéesde Marquise sont celles qui produisent les marbres Lunel et Napoléon.La première appartient au hameau de Bréquenèqueet présenteplusieurs lits de pierres d'une teinte blanchâtre, uniforme et sans jaspe. Cemarbre est considérécomme l'un des plus solides du Boulonnais. Lieulinghen(1G kil.).— C'estdans l'église de ce village se réunirent les princes, les prélats et les députés des que rois de France et d'Angleterre pour débattre les négociations de paix, en 1383.C'estaussi en cet endroit qu'Isabelle de France, reine d'Angleterre, fut remiseentre les mains du comte de St.-Polet des dames que Charles VI y envoya pour la recevoir,après l'assassinat de Richard II, son mari. * A 400 mètresenviron de là, se rencontrent, Ferques.sur la commune de Ferques, les carrières qui fournissent le marbre Napoléon, choisi pour l'érection de la colonne de la Grande-Armée. Ce marbre, d'un ton grisâtre et d'un mélange agréable, est un de ceux qu'on emploie le plus ordinairement dans les grands travaux à cause des masses énormes qu'on en obtient. Leubringhen (10kil.).— Landrethun (20kil.), (,e dernier village est traversé par la route qui conduit à (iuines. Les marbres dans cette localité sont en quelque sorte à fleurde terre. On montre près de là une rangée circulaire de pierres, restes, dit-on, des Druides, et connues sous le nom de Mallu. Ces pierres ont une ressemblancefrappante avec celles qui existent dans le Morbihan et le Cumberland : elles sont désignées sous le nom de la danse des noces. Une légende du pays rapporte que des gens de noces s'étant;refusésà saluer le Saint-Sacrement qu'un prêtre portait à un malade, furent changés en pierres en ce même endroit où ils étaient réunis. — En longeant la montagne jusqu'à st.-ingievert. la route de Boulogne à Calais, on arrive à ce village, célèbre par le fameux tournoi (le Pas d'Armes) qu'y tinrent, en 1390,Jean le Meingre de Boucicault, maréchal de France, Renault de Roye, et Jean, seigneur de Sempy, grand Chambellan de Charles VI (21 kil.).


162

liYDREQUFNT.VALLÉEHEUREUSE.-RÉTY.

Hydrequent, se rapproche de Bréquenèque; ce-village est remarquable par son marbre gris à veine rouge. Près de là est le château des Barreaux, où la route se divise en deux brag, dont l'un se dirige sur Guînes, et l'autre, traversant Hydrequent, ouvre aux produits des carrières un débouché facile, et met cette belle vallée en communication avec le canal de Guînes. Rien ne peut égaler le coup-d'œil dont on jouit en ce lieu. On voit des masses de rochers formantau sommetdes hautes collines une imposante muraille ; un mélange d'habitations, d'arbres, de prairies; au milieu de ces rochers coule une eau limpide ; enfin, quelques cavernes, éparses çà et là, font de la vallée d'Hydrequent une petite Suisse (19kil.). Elinghen. — En remontant la vallée, on arrive à ce petit village dont les maisons sont, pour ainsi dire, perchéessur des rochers escarpés. Vallée Heureuse. — Un peu plus loin, sur la gauche, se dessinecette vallée, une des plus curieusesde tout le pays, et où se déroulent des scènes d'un pittoresque admirable. Elle est arrosée par la rivière Slack; çà et là se groupent les modestes habitations des carriers, à côté d'établissements industriels mêlés à de jolies plantations; enfin, des carrières de pierre et de marbre, sortant de et d'aridité. terre, et formant un contraste de Sur le bord de la rivière est situé végétation le hameau de Boukinghen, entouré de roches de marbre de toutes couleurs (20kilomètres). Rétyest placé le long du bras gauche de la Slack, beau village dominant le pays jusqu'à Boursin. La houille constitue la principale ressource de cette commune, où trois puits sont en pleine exploitation. Ils sont la prola SociétéHouillière d'Hardinghen (17 kilomèpriétéde tres.). — L'église de Réty est un précieux monument du XVesiècle ; dans le chœur se voit une très belle voûte en pierre avec pendentif. Hardinghen est un grand village, contenant environ 1,800habitants; on y compte beaucoup de bonnes maisons et plusieurs notables établissements. Les houilles qui en sont tres-rapprochées sont fort anciennes et en pleine voie d'extraction (21 kil.).


FIENNES.— GUINES,-ST-MARTIN.

1611

Flennes estun village important; on y a fait pour la houille des fouilles qui ont été couronnées de succès, et le charbon extrait est d'excellente qualité. Un peu au-dessus se trouve Caffiers, petit village (24kil.). Au bord du bois de Fiennes subsistent encore les ruines de l'Abbaye de Notre-Dame de Beaulieu, ainsi nommée à cause de sa position. La campagne y est de toute beauté (24 kilomètres). Guines est à 27 kilomètres de Boulogne. Cette petite ville assez industrielle, est bien • bâtie, et contient 4,240 habitants. L'église est belle et parfaitement décorée. Le canal qui communique avec les rivières du Nord y rend le commerce assez florissant. A deux kilomètres de Guînes, près du chemin qui conduit à la vallée d'Ardres, se déploie la plaine qui porte le nom de. Camp du Drapd'Or, dont nous avons parlé, page 10.

ROUTE

BOULOGNE

DE

St-OMER.

A COLEMBERT.

Satnt Martin. — En sortant de Boulogneparla porte de Calais, on suit sur la droite la route de St-Omer, et après avoir passé devant le cimetière on arrive, sur la colline, àSt-Martin, village d'une grande étendue, renfermant 2,830 habitants (2 kil.). — L'église appartient au style du XIII" siècle. Les colonnessont la reproductionen miniature de celles de la cathédrale d'Amiens ; la tour, haute de 21 mètres, est la copie de la tour de Chelsea, près de Londres, moins les accompagnements latéraux; les fenêtres à lancettes rappellent celles de l'église du Bon-Secours,près de Kouen.


— PERNES. 164 BLANC-PIGNON.— SOUVERAIN-MOULIN Blanc-Pignon. — En continuant en ligne directe on descend dans ce hameau, et de là on arrive à Bédoutitre.. puis à Huplandre ; la campagne en cet endroit est bien boisée (3 kilomètres). MouMm FAbbo. — Vis-à-visla ferme dite de l'EcuelleTrouée, on aperçoit, à droite de la grande route, un chemin qui conduit au Moulin-l'Abbé, autrefois la propriété des comtes de Boulogne. L'habitation principale est une ancienne ferme, remarquable par son beau site; c'était, paraîtrait-il, une église dont la tour a dû servir de clocher.Des antiquaires supposent qu'elle fut bâtie sur les ruines d'un temple païen. On voit encore les cintres en ogives des fenêtres et des portes, une espèce de caveau, et une cheminée d'une forme extraordinaire, pratiquée dans l'épaisseur du pignon septentrional. Au-dessus de la porte d'entrée de la grange est placé un bas-relief longtemps considéré à tort comme une antiquité gauloise. On distingue les contours d'une figure symboliqueassise les deux mains appuyées sur les genoux ; à ses pieds sont deux autres figures ailées entièrement défiguréespar le temps. Elle est connue dans le pays sous le nom de Dieu accroupi. Cette propriété a appartenu au chapitre de Notre-Damede Boulogne.Au-dessus de l'entrée du moulinà-vent qui en dépend, est représentée la Vierge en bateau, sculptée sur pierre. On découvrit en cet endroit des traces d'une voie romaine en 1766et 1780(4kil.).. Souverain-Moulin. —En regagnant la grande route, on prend un peu plus loin, à gauche, un embranchement du chemin de Guînes, conduisant au hameau de Souverain-Moulin. Le château appartient à la familledes comtes de Béthune-Sully ; c'est là que les sires de Créqui faisaient jadis leur résidence. Ce village est très-fréquenté l'été; il s'y fait beaucoup de piques-niques (7 kilomètres). Pernes. —Un peu au-dessus de Souverain-Moulin,on gagne le hameau de Pittefaux, et, plus bas, sur la droite, Pernes, placé dans la situation la plus champêtre, arrosé par le Wimereux et environné de bois (8 kilomètres). Cuverville. — En descendantla rivière de Wimereux, à peu de distance, on arrive à Cuverville,oùexiste encore


CAPELLE.CONTEVILLE.165 WlERRE-EFFROY.-LA le pont devenusi célèbrepar l'héroïque défense et la mort du ChevalierNoir, Patras de -Campaigno, gouverneur de Boulogne(1595),et par celle de plusieurs braves Boulonnais contre un fort parti d'Espagnols. L'Hermitage et Godincthun ne sont pas très éloi; ces deux hameaux se remarquent gnés de Cuverville par le charme de leurs sites et par leurs sources d'une extrême limpidité. "W'lerre-EWroy. — En remontant vers la droite, on rencontre ce beau village ; l'église renferme quelques pierres tombales et un tableau de Ste-Godelaineprovenant de la cathédrale de Boulogne.Une chapelle, dédiée à cette sainte; est bâtie sur le bord du chemin, à la lisière du bois, près de la Slack. Au-dessous de l'autel coule une source dont la vertu, supposée miraculeuse, attire un : la tradition rapporte que grand nombre de personnes Ste-Godelaineayant planté sa quenouille en cet endroit, il en jaillit une sourceà l'instant (13 kilomètres). La Capelle, Forêt de Boulogne. — On se rend à la Capelle en suivant directement la route de St-Omer (8 kilomètres). Ce village, bordé d'une double rangée de maisons, est le rendez-vous des amateurs de la villégiature à cause de sa proximité de la forêt de Boulogne.C'est là qu'elle commence pour s'étendre ensuite l'espace de deux kilomètres. Cette promenade, au milieu des bois, est facilitée par un excellent chemin. On cite, près de la Capelle,comme assez curieuse, l'ancienne ferme de la Cluse ; et, à droite de la forêt, est ouvert un bon chemin qui mène à Crémarest,à travers un pays boisé. Contevllle. - En s'avançant dans la forêt, on prend, à gauche, un sentier qui.conduit à ce village, où passe le Wimereux, alimenté de toutes les sources des hameaux environnants. — L'église renferme un curieux bas-peliel en bois sculpté, représentant la chasse de St-Hubert, et qu'on fait remonter au XVesiècle(10kilomètres). Belle est un peu plus loin, à un kilomètre de la grande route; c'est un villagebien planté, et l'on peut aussi s'y rendre, en prenant, à gauche, un autre chemin, à l'extrémité de la forêt. —L'église renferme un autel votif galloromain qui sert debénitier (12kilomètres). il


166

LE WAST.—BELLEBRUNE.—COLEMBERT.

Le Wast est à 3 kilomètres plus haut, dans la même direction ; la campagne où coule le Wimereux est.pittoresque. Quelquesépaves de l'ancienne église prioriale de St-Michel du Wast, édifiée à la fin du XIe siècle par Ste-Ide, mère de Godefroi de Bouillon, subsistent encore. Le portail, dans toute sa beauté byzantine, est resté debout. La comtesse Ide fut inhumée dans cette église le 20 avril 1113.On montre la pierre sculptée qui recouvrait son tombeau (15 kilomètres). Bellebrnne se distingue plus bas, de l'autre côté de la forêt; il y existe une source qui possède la vertu de pétrifier les objets qu'on y plonge. L'égliseparaît appartenir au XVe siècle (13 kilomètres). Alincthun se rapproche de la grande route; le village est bâti sur une éminence d'où l'on jouit d'une vue fort étendue. Mentionnons, comme digne de remarque, le château du baron de Fresnoye(15kilomètres). Colembert. — Après avoir longé la granderoute à travers une avenue de 2 kilomètres, on tourne à gauche par un chemin menant à ce village, situé au pied des monts du Haut-Boulonnais qui le ceignent comme d'un immense rempart. La oonstruction du château, assez l'année 1777; un large fossé l'enremonte à originale, - toure en partie, comme au temps féodal ; un bois et de grandes propriétés ell dépendent. Ce château, transmis par M. de Ste-Aldegondeà sa fille, feu Mmela comtesse de Cossé-Brissac,est resté la propriété d'un des membres de cette noble famille (17 kilomètres).


WIRWIGNES, 167 BAINCTHUN.— MONT-LAMBERT.-

ROUTE

DE

DESVRES.

— A la jonction des routes de StLa Cocherle. Omer et de Desvres, près de l'église de Saint-Martin, le visiteur suit le chemin à droite, et après une marche de 1 kilomètre, descend sur la gauche à la Cocherie,où est le château de M. de Bazinghen. Cette excursion peut se varier en retournant par la route de St.-Omer. Mont-Lambert est à 4 kilomètres de Boulogne, à droite de la route bordéede maisons. C'est le point le plus élevé du Boulonnais ; il est couronné par les ruines d'un fort que Napoléon fit ériger en 1807sur l'emplacement même de celui que le maréchal du Biez avait construit en 1545.De cette hauteur la vue embrasse un vaste horizon de tout le pays. Dalnethun. — On y arrive par une descente interminable; le village, disséminé dans une vallée, est bien l'église, consacrée à St-Adrien, a toujours été fréquenté ; en vénération parmi les pêcheurs boulonnais (6 kil.). Macquinglien. — Un chemin, à gauche de Baincthun, conduit presque en ligne droite au château de feu M. le baron d'Ordre, bâti au XVIesiècle. La campagne se remarque, aux alentours, par ses prairies, ses plantations et ses nombreuses sources. Wirwignes est distant de 13kilomètres de Boulogne ; la grande route le traverse. Ce pays est bien boisé et arrosé par la Liane. Lechœur de l'église possède de belles fenêtres, et une ancienne verrière décore celle du milieu. La balustrade du chœur est un joli échantillon de la menuiserie de la Renaissance. Crémarest est un peu plus haut, sur la gauche, près de la forêt, et enclavé dans la fosse du Boulonnais. Le bois de Desvres descend en amphithéâtre vers la Liane qui serpente à travers de riches prairies; les paysages les


168

CEMAREST, - DESVRES,

plus riants s'y déroulent de toutes parts (15 kilomètres). L'église de Crémarest est d'une haute antiquité; on y entre par une tour faisant porche voûté, et renfermant les fonts baptismaux. Le ehœur est digne d'attention; la chapellede la Sainte-Vierge et celle de Saint-Nicolas en sont séparées par une série d'arcades qui peuvent remonter au XIVesiècle.Cescolonneset ces arcades ont un profond caractère d'originalité; les chapiteaux sont remplacés par une espècede corniche courant tout autour du fuseau, ornée de feuilles de vignes, de griffons, de chimères, de dragons, de centaures symboliques, de choux; et enfin, d'ornements tels que des fleurs de lis, des têtes couronnées semblables à celles de nos vieux rois chevelus sur les médaillons ou sur les sceaux. La tour de l'église domine toute la vallée. Desvres, appelé aussi Désurennes, est d'une origine très ancienne ; il était, dit-on, connu par les Romains, sous le nom de Divernia. Les maisons y sont pour la plupart assez bien bâties; c'était autrefoisune ville d'une certaine importance, qui eut beaucoupà souffrir des ravages de la guerre à différentesépoques; Elle était entourée d'une enceinte de murailles et possédait un château fort, dont la dernière tour s'écroula en 1748.Ce fut en 1215 que Philippe-Auguste, roi de France, en détruisit la citadelle, qui fut rétablie par Philippe-Hurepel-le-Velu, en 1231.Dans l'année 1346,cette place se vit entièrement ruinée par les Anglais réunis aux comtes de Flandre et de Guînes, et en 1543,les Bourguignonsy portèrent aussi la dévastation. Enfin, lors de l'occupation de Boulogne par les Anglais, en 1544,Desvres devint l'objet de leurs', attaques journalières, sachant que les magistrats Boulonnais s'y étaient retirés avec quelques habitants (18 kil.). Desvres est la 3estation du chemin de fer du Nord-Est, 1 distante de Samer, par cette ligne, de 9 kilomètres, et de 25de Boulogne. j On peut considérer Desvres aujourd'hui comme une petite ville; c'est un chef-lieu de canton avec une population de 3,000 habitants passablement industrieux. La vieille céramique desvroise jouit d'une certaine renommée ; on trouve dans cette localité des fabriques de poteries, de faïence, de carreaux émaillés, des tanneries, cordonneries, barilleries, etc.; toutes ces industries repré-


— COURSET. MONT-HULIN.

169

sentent annuellement une moyenne de 4 à 5 millions d'affaires. L'église reconstruite dans le style ogival, en 1658,sur les débris d'un ancien temple, compte trois nefs; le chœur et deux chapelles ont conservé leurs voûtes gothiques. On trouve dans les environs de Desvres un grand nombre d'antiquités ; il y existait une voie romaine dont une branche passait à Wirwignes et à Questrèques. Tout ce la variété et le pittoresque des par pays est remarquable sites qu'il présente. — Desvres a "donnénaissance a Jean Molinet, célèbre poëte du XVesiècle. C'est là qu'est né aussi, en 1814,le poëteordonnier, Dezoteux. Mont-Hulln, dont l'altitude dépasse 200 mètres, est l'un des plus hauts de la chaîne des monts boulonnais. On y reconnaît parfaitement les fossés d'un vieux château élevé en 1545,par François 1er, pour défendre le pays contre les invasions des Anglais et des Espagnols : il fut détruit en 1677.Les riez du Mont-Hulin sont renommés pour les moutons qu'ils nourrissent. Contigu au MontHulip est le Mont-Pelé, ainsi appelé à cause "de son aridité. Courset. — Après avoir gravi une côte rapide, derrière le Mont-Pelé, on arrive au village de Courset, où feu M. le baron Dumont de Courset créa, en 1784,un jardin botanique sur une montagne de craie, et dans un endroit appelé les Déserts par rapport à la stérilité du sol; ce jardin était considéré, il y a quelques années, comme un. des plus beaux de la France, et il est bien digne encore d'être visité par les étrangers. Le château est la propriété du marquis de Coupigny. — On peut revenir à Boulogne par Longfossé et Samer ; la distance est à peu près la même que par Desvres.


170

HARDELOT. SAINT-ÉTIENNE.— CONDETTE.—

ROUTE

D'ÉTAPLES. Sntnt Ettenme nous apparait sur une hauteur, en face de la ligne du chemin de fer du Pont-de-Briques. Son église isolée ressemble à une sentinelle perdue, dominant les dunes et les pays circonvoisins. On se rend à ce village en prenant, à droite de la route d'Isques, un chemin très-montueux. C'est au pied de St-Ëtienne que 6,000Anglais, comman-' dés par Lord Surrey, fils du duc de Norfolk, gouverneur de Boulogne pour Henri VIII, furent défaits, en 1546,par 5,000Français,sousles ordres du maréchal DuBiez (7kil.) Après avoir traversé les hameaux de la Converserie,de la Cachaigne et de Fridghen, on arrive à Ecaux, petit village élevé au milieu des sables. Condette est un peu plus bas, à côté de la grande route, au revers de dunes immenses, et sur la lisière dela forêt d'Hardelot ; on y voit le château de Florincthun, retraite du prince Edouard pendant qu'on préparait l'exdevait le replacer sur le trône d'Angleterre. pédition qui — Un bon chemin, qui part du Pont-de-Briques, conduit directement à Condette ; les garennes, ainsi que celles d'Ecaux et de St-Etienne, fourmillent de lapins (8 kil.). Hardelot. — En quittant Condette, une marche d'environ 2 kilomètres conduit aux ruines d'un château fort, érigé en 1230,par le comte Philippe, au milieu du marais de la Grise-Marine, et sur le bord de l'étang la Claireau. Hardelot, par ses remparts et ses tours, jouissait dans les guerres du XVIesiècled'une haute importance. Henri VIII l'occupa quelque temps. Après la prise de Boulognepar ce monarque, les Boulonnaisse retirèrent à Hardelot ; ils y restèrent jusqu'à ce que leur ville fût rendue à Henri II. Ce château est devenu, il y a quelques années, la propriété d'un gentilhomme anglais qui en a tenté une espèce de restauration. restes. - Après avoir traversé la Verlincthun, forêt d'Hardelot, reste des bois 'de l'antique Morinie.,on gagne un peu plus loin, dans l'intérieur, Verlincthun.


171 NEUFcHATEL.-DANNES,-cAMIERS,-ÉTAPLES, dont le château est un des anciens castels boulonnais. Près delà est le village de Nesles ; et, plus rapproché de la mer, on découvre le mont St-Frieux, en partie couvert de sable. IVeufcbà tel est en communication directe avec la route d'Etaples, et de plus, c'est la seconde station du chemin de fer de Boulogne à Paris. Cette double voie de transport déverse dans ce village de nombreux visiteurs, sans parler des amateurs de piques-niques ou de fines parties. L'auberge, vis-à-vis l'église, s'est acquis une réputation méritée de petit cordon bleu. La campagne aux alentours est agréable ; nous recommandons aux excursionnistes une promenade dans la forêt, distante d'environ un quart-d'heure (14kilomètres). C'est dans les champs, près de Neufchâtel, que descendirent le célèbre aéronaute M. Green et le duc de Brunswick, le 31 mars 1851. Ils étaient partis d'Hastings, et mirent cinq heures à faire la traversée. Dannes, Camicrs. — Ces deux villages, près de la mer et au milieu des sables, sont habités par quelques pêcheurs. Ce pays est triste et stérile; depuis quelques années, il a pris cependant, par la présence fréquente des chasseurs aux lapins, un peu plus d'animation. Dannes est dans un état comparativement plus prospère que Camiers. L'église, sous le rapport architectonique, est une des plus remarquables de l'arrondissement (18kil.). Etaples '—Cette ancienne ville est située à l'embouchure de la Canche. Elle était connue par les Romains sous le nom de Quentavicus. En 842,elle fut détruite par les Normands. Son port a été peu à peu envahi par les sables, et aujourd'hui il n'en reste aucun vestige. La rivière met seule Etaples en communication avec la mer; sa population ne dépasse guère 1,800habitants, parmi lesquels on compte beaucoup de pêcheurs. C'est à Etaples que fut signé un traité de paix entre Henri VII et Charles VIII (1492).— On découvrit, dans les environs et dans les garennes appartenant à M. de Rocquigny, beaucoup d'antiquités romaines dont le Musée de Boulognes'est enrichi. Etaples forme la troisième station du chemin de fer de Boulogne à Paris; le viaduc sur la Canchea 300mètres


—PILATREDE ROZIERET ROMAIN. 172 WIMEREUX. de longueur. On a établi un peu plus loin, sur la droite, un pont entre les deux rives (28 kilomètres)..

BOULOGNE A WISSANT.

- On s'y rend par trois routes: la preWimerenx. mière, en passant devant l'hôtel du Pavillon, et en suivant la montée du Moulin-Wibert qui conduit à la voie tracée sur les" falaises ; la seconde, par la route de Calais ; la troisième et la plus directe, par le chemin de fer de Boulogne à Calais, dont la lre station est à Wimereux (5 kil.). On peut encore y faire une promenade, en longeant la plage à mer basse. On passe près du fort délabré de la Crèche, bâti sur des rochers, dont la côte est partout hérissée ; les falaises, qui sont en cet endroit très-escarpées, se continuent perpendiculairement à moitié chemin de Wimereux et diminuent ensuite graduellement jusqu'à ce qu'on arrive à ce village assez pauvrement habité. Il s'est cependant ressenti du voisinage du chemin de fer; quelques bonnes maisons y ont été, depuis peu, construites, et l'on a tenté d'y donner des bains de mer, maiscet essai n'a eu aucun succès. Le port, dont il ne reste plus que des ruines; fut créé par Napoléon (1803),et creusé par le corps d'armée qui y était campé, dans un endroit aride et désert, où il ne coulait qu'un petit ruisseau. D'immenses travaux y furent exécutés comme par enchantement ; en moins de six mois, ils furent terminés, et le port pouvait contenir 170bâtiments de différente grandeur. — Dans ETROMAIN. DEPILATRE DEROZIER OBÉLISQUE la garenne de Wimereux s'élève un modeste obélisque, qui indique l'endroit où sont tombés les infortunés aéronautes Pilâtre de Rozier et Romain. Le premier, physicien distingué, avait projeté de traverser le détroit dans une


— AMBLETEUSE. SLACK.

173

machine aérostatique. Il s'était associé Romain, renommé alors pour la fabrication des ballons, et Boulogne fut choisie pour le point de départ. Il avait imaginé de combiner en un système unique les deux moyens dont on s'était servi jusque-là : c'est-à-dire la montgolfière et l'aérostat à gaz hydrogène. Le ballon, fait de taffetas imperméable revêtu de baudruche et orné d'oripeaux, avait 11 mètres de diamètre et pesait 160kilos, y compris l'appendice cylindrique destiné à le remplir. La montgolfière qu'on y avait jointe, avait 8 mètres de haut, et la coupoleétait faite en peau de chamois. Cefut le 15juin 1785,à 7 heures du matin, que le ballon s'éleva de l'esplanade à environ 1,100mètres, puis se dirigea vers le nord au-dessus des falaises, vis-à-vis le fort de la Crèche, lorsqu'un courant d'air du ballon L'étoffe rencontrale poussa dans la direction de Wimereux.qu'il se déchira pendant que l'aéronaute tirait la soupape; l'aérostat, vide de gaz, tomba sur la montgolfière, et par son poids précipita l'appareil en feu sur la terre. Pilâtre était horriblement meurtri, les os lui sortaient des chairs; et Romain, presque broyé par la chute, ne vécut que quelques secondes. Cet infortuné avait refusé 200 louis du de Maisonfort pour lui céder sa place. Pilâtre, marquis né à Metz en 1756,n'était âgé que de 28 ans et demi. Leurs restes, commenous -l'avons déjà dit, furent transportés dans le cimetièrede Wimille. Slack, rapproché d'Ambleteuse, n'est qu'un pauvre hameau ; ses garennes, peuplées de lapins, sont fort en vogue parmi les chasseurs. — La Slack, qui a donné son nom au village,prend sa source aux environs de la forêt de Guînes ; elle passe à Fiennes et dans les carrières du Haut-Banc ; puis, grossie des eaux de plusieurs autres localités, traverse Marquiseet l'écluse de Slack pour aller se jeter dans la mer à Ambleteuse, après avoir parcouru 12kilomètres. Ambleteuse. — Depuis Wimereux jusqu'à la Pointeaux-Oies, les falaises remontent et baissent ensuite de nouveau pour joindre les énormes dunes d'Ambleteuse. Certains antiquaires affirment que cette baie était, sous les Romains, le port citérieur, Citerior Portus, lors de l'expédition de César. Quelques-uns même y ont placé le Port Itius. Les chroniques anciennes nous fournissent des


174

—AUDINGHEN. AUDRESSELLES.

preuves de l'existence d'Ambleteuse au VIle siècle. Cette place fut détruite par les Normands, et relevéeen 1139par Renaud de Brie, comte de Boulogne. En 1544, Henri VIII s'en empara et en fit son magasin général; mais en 1549elle fut rendue à Henri II par un traité. Ambleteuseperdit peu à peu de son importance, et les sables comblèrent en partie le port. En 1680,Louis XIV y fit creuser un havre qui pût recevoir des vaisseauxde 40 pièces de canon ; on y travailla pendant cinq ans; une écluse fut établie à Slack ; on construisit d'autres ouvrages qui furent ensuite tous abandonnés parce que les écluses de chasse ne répondirent pas aux espérances qu'ellesavaient fait concevoir. le port d'Ambleteuse; en 21 Napoléon rétablit en 1803 jours la 3medivision militaire qui était campée sur les hauteurs y fit des travaux, considérableset achevale bassin. Ce port contenait une partie de la flottille.Le manque d'entretien le fit tomber en ruines ; sur le bord de la mer se voit encore une tour, seuls restes des anciennesfortifications. Ambleteuse a eu aussi la velléité de devenir place de bains. Près de la plage se sont élevés quelques châlets y recevoirles baigneurs ;' mais, quoi qu'on fasse, ce pour ne sera jamais qu'un triste village maritime passablement ensablé (12 kilomètres). Audresselles. — Entre Ambleteuseet Audresselles est le hameau de Raventhun, et plus haut, le petit village de Bazinghen, situé sur une éminence qui domine tout le pays environnant. Depuis Ambleteuse jusqu'à Audresselles la falaise n'a presque pas d'élévation. Ce village est assez bien bâti, mais habité par beaucoup de pêcheurs. On remarque, à la laisse de basse-mer, une tour érigée sur les rochers pour la protection de la côte. — L'église conserve de beaux restes d'architecture romano-byzantine (14 kilomètres). La côte, à partir de la tour d'Audresselles, est couverte de rochers dangereux qui se joignent aux Epctularcls, autres rochers énormes situés au pied du Cap Grinez. Audinghen est un grand village de 680 habitants, à une petite distance de la mer. Il est parfaitement cultivé, contient plusieurs fermes importantes et jouit d'une cer taine fertilité. L'église est belle et décoréeavec élégance


— WISSANT. CAPGRINEZ.

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(18 kil.).—Audinghena donné naissance à Mgr. Haffreingue, à qui notre ville est redevable de la reconstruction de l'église Notre-Damede Boulogne. Cap Grinez (16 kil.) est le point le plus rapproché de l'Angleterre (*). Il est ainsi appelé à cause de sa couleur, par opposition au cap Blanez, situé un peu plus au nord. La mer est si profonde au pied du cap que les vaisseaux peuvent en approcher à portée de fusil. On jouit en cet endroit d'un vaste coup-d'œil. Sur le cap Grinez est établi un phare mobile, que nous avons déjà mentionné. Wissant (22 kil.). — Au-delà du Grinez est un petit hameau nommé le Trou du Nez, encaissé dans un enfoncemènt de la falaise. La côte décrit ensuite une courbe assez sensible appelée l'Anse de Wissant, bordée de dunes, où se trouve le village actuel sur l'emplacement de l'ancienne villede ce nom. Wissant était jadis une cité maritime très-florissante; en 842elle fut détruite par les Barbares du Nord, puis rebâtie par Louis IV d'Outre-mer, en 933. Edouard III, roi d'Angleterre, s'en empara en 1346,après la bataille de Crécy, et la fit démanteler lors de la prise de Calais. Vers la fin du 14esiècle, les sables s'accumulèrent tellement dans le port de Wissant, qu'il n'en reste plus de trace. Aujourd'hui ce n'est qu'un pauvre village maritime. Plusieurs,antiquaires de mérite ont pensé que Wissant est le port Itius où César s'embarqua pour son expédition d'Outre-Manche ; mais cette opinion a été vivement combattue en faveur de Boulogne. On remarque sur le territoire de Wissant'un assez bel ouvrage de fortification qui porte le nom de Camp de César, et plusieurs mottes, ou éminences factices, qu'on appelle la Motte-Carlin, la Motte du Bourg, la Motte du Vent, et auxquelles on rattache les mottes de Tardinghen, de Framezelles et autres. On a prétendu que c'étaient des travaux faits par l'armée de César. Ces restes antiques excitent fortement la curiosité des visiteurs. »>O$C.: aucapGrinez la distance estde27kilomètres. (*)DeDouvres


SKATING-RINK

PATINAGE

D'ÉTÉ.

Le Skating-Rink, autrement dit Patinage à' roulettes, d'origine canadienne, vient d'être implanté sur la terrasse ouest du Casino par une Société anglaise. Boulogne est la seule station 'balnéaire, en France, qui possède, aujourd'hui, une création de ce genre, semblable à celle de la ville de Brighton. L'emplacement choisi se trouve en face de- la mer et de toutes les scènes mouvementées de notre plage sans égale. Là, une sorte de glace artificielle, admirablement lisse (au ciment romain), de 70 à 80 mètres de superficie, invite les amateurs de patinage, voire même nos belles visiteuses, à se livrer, comme sur une vraie glace, à toutes les évolutions d'un amusement si attrayant, et dont la vogue est à son apogée en Amérique et en Angleterre. Le droit d'admission au Skating-Rink, les abonnements et les prix de famille sont fixés suivant un tarif approuvé par l'Administration. S'adresser, pour tous les renseignements, au bureau de la Société anglaise ou au Casino. Des annexes, consistaes pour vestiaire et dépôt de patins, sor)k, "O_ af disposition des étrangers,


;,T(MB\L^

, ê^E

S

MATIÈRES

48 Abattoir (ancien cimetière romain) 173 Ambleteuse, Slack. , 51 Ancienne Cathédrale Notre-Dame de Boulogne 47 Anciennes et nouvelles Casernes Appartements garnis, Domestiques, Assurances 121-123 75 Asiles des Petites-Sœurs des Pauvres - - -1. 91 Asiles publics, Orphelinats, , 155 Audisque, Isques, Hermerangue, le Manoir 174 Audresselles,Audinglien 167 Baincthun, Macquinghen 33 Bains de mer chauds, douches, hydrothérapie. 32-33 Bains à la plage, Ecole de natation Bals, Concerts, Musique au kiosque -31 159 Beaurepaire 40 Bibliothèque publique Bréquerecque,la Madeleine,Ostrohove, St-Léonard. 154 80 Bureau de Bienfaisance. 85 Caisse d'Epargne 142 Capécure, Châtillon, la V erte- Voie, 94-175 Cap Alpreck, cap Grinez 99 Chambre de Commerce 110-111 Chasse, Pêche à la ligne 117—119 Chemins de fer du Nord et du Nord-Est 87 Collège communal. 147 Colonne de Napoléon 92 Commerce '74—97 Communautés religieuses 170 Condette ., ..,. 165 , Conteville, Belle, 108 Courses de chevaux 167 Crémarest. -. 59-62 Crypte sous Notre-Dame l'G4—1C6 Çuverville, l'Hermitage, Godincthun


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TABLEDESMATIÈRES.

171 Dannes, Carniers. , Dernier-Sou.-Source minérale ferrugineuse 159 168-169 Desvres, Mont-Hulin, Mont-Pelé, Courset 99 Douanes, Entrepôt, , , 106 Ducasses, Fêtes champêtres 87-88 Ecole libre Notre-Dame, Petit-Séminaire 89 Ecoles gratuites de dessin et de musique — 90 les garçons. , pour — 90 les filles. pour — 89 d'hydrographie,.,.,. — 91 anglaise de charité 28 Edifices civils. , 54—59 Notre-Dame Eglise — St-Nicolas 63 — St-Vincent-de-Paul 64 — St-Pierre. 68 , — St-François-de-Sales 65 — St- Michel. 69 , , — Notre-Dame de St-Sang (chapelle) 6(1 — St-Alphonse (chapelle).. 69 , , — Sacré-Cœur (chapelle). 74 — Protestante, française (chapelle évangélique) 71 — Episcopales anglaises (chapelles) 72, — Wesleyenne (chapelle). 73 — Synagogue. 73 137Emplacement de la Baraque de Napoléon 144 des Camps de la Grande-Armée Emplacement 149 Environs de Boulogne 29-34 Etablissement des bains de mer, Aquarium 171 Etaples 107 Foires. , , 104 Fêtes de la Société de Bienfaisance 107 Fêtes des corps de métiers. 36 Grand-Séminaire 163 Guînes , , 158 Halinghen, Widehen, Frencq 49 Halle au poisson. , , 170 Hardelot, Verlincthun, Nesles Honvault. Terlincthun 151 162 Hydrequent, Elinghen, Bréquenèque 156 Hesdin-l'Abbé, Hesdigneul, Carl y 82 Hospice St-Louis 42 Hôtel de la Sous-Préfecture -44—45 Hôtel-deVille, Beffroi.


TABLEDESMATIÈRES.

179

119 Hôtels, Boarding-Houses, Restaurants, Cafés. 80 Institutions de Bienfaisance. Instruction 8' 123-1Z4 Octroi. , Impôts, 150 Jésus-Flagellé 165 La Capelle, fôret de Boulogne 167 La Cocherie, Mont-Lambert 23 , , La ville vue à vol d'oiseau, Le Château. , , , , , 46 114 , Lignes télégraphiques. 166 Le Wast, Bellebrune, Alincthun, Colsmbert 160 , , Maninghen, Wacquinghen. 149 Maquétra , , 160 Marquise, Rinxent, Ferques Marchés,magasins 120—121 84 : Mont-de-Piété 164 Moulin-l'Abbé 37 Musée. , , , , 171 Neufchâtel. 5 Notice historique sur Boulogne 172 Pilâtre de Rozier et Romain. de Obélisque 51 Organisation religieuse. 152 Outreau, le Portel, Equihen , , 43 Palais-de-Justice 96 Paquebots, , 100—102 Pêche, Pêcheurs Boulonnais 62 Pèlerinages à Notre-Dame 164 Pernes , , , 146 Pierre monumentale de la Légion-d'Honneur. 104 Places d'amusement. Police municipale. 112 , , 155 Pont-de-Briques.. , 92 Port, bassin à flot, signaux de marée et du port.. Poste aux lettres 112 Promenade en canot sur la Liane et en mer. 110 140 Promenades, Quais, Jetées, Remparts, etc. 158 Questrèques, Sainte-Gertrude, l'Etoquoy, Tingry 109 Régates. , 112 Renseignements divers. 162 Caffiers Réty, Hardinghen, Fiennes, Route de Paris. —Boulogne à Samer. 154 Route de Calais.-Boulogne à Marquiseet à Guînes. 159 Route de St-Omer. —Boulogneà Colembert 163 Route de Desvres. —Boulogneà Courset. , 167 ,


180

TABLEDESMATIÈRES.

Routes d'Etaples et de Wissant 170—172 139 Ruines de la Tour-d'Odre.,.. 170 St-Etienne, Ecaux 161 St-lnglevert St-Martin, Blanc-Pignon, Bédouâtre, Huplandre.. 163 Samer et ses environs 156-158 176 , Skatiug-Rinck (patinage d'été) 85 Société Humaine et des Naufrages. , 104 Société de Bienfaisance, musicales et autres. 81 Sociétés particulières de secours 164 Souverain-Moulin. -21 Station balnéaire. , , Souvenirs historiques : Lesage,Campbell,Churchill, Frédéric Sauvage, Daunou, Sainte-Beuve, Leu127-138 liette, Jenner, etc. 125 Table comparative de la monnaie franç. et angl.. 116 Tarif des bagages et des commissionnaires Tarif des voitures de place, omnibus,diligences 116 97 , , , Transit, Industrie. 35 Théâtre. , , 141-142 Tintelleries, Boulevards.,. Valléedu Denacre, Rupembert 149 151 Vallée d'Echinghen.. 162 Vallée Heureuse. , 170 Verlincthun,Nesles, St-Frieux 97 Visite au cimetière de l'Est 149 Wicardenne. 157 Wierre-aux-Bois 165 Wierre-Effroy.. , , 172 Wimereux — 160 Wimille, Grisendal, l'E wje.,.. Wirwignes. ^7 175 Wissant

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TABLE DES MATIÈRES Abattoir (ancien cimetière romain) Ambleteuse, Slack Ancienne Cathédrale Notre-Dame de . Anciennes et nouvelles Casernes Appartements garnis, Domestiques, Assurances Asiles des Petites-Soeurs des Pauvres Asiles publics, Orphelinats Audisque, Isques, Hermerangue, le Manoir Audresselles, Audinghen Baincthun, Macquinghen Bains de mer chauds, douches, hydrothérapie Bains à la plage, Ecole de natation Bals, Concerts, Musique au kiosque Beaurepaire Bibliothèque publique Bréquerecque, la Madeleine, Ostrohove, St-Léonard Bureau de Bienfaisance Caisse d'Epargne Capécure, Châtillon, la Verte-Voie Cap Alpreck, cap Grinez Chambre de Commerce Chasse, Pêche à la ligne Chemins de fer du Nord et du Nord-Est Collège communal Colonne de Napoléon Commerce Communautés religieuses Condette Conteville, Belle Courses de chevaux Crémarest Crypte sous Notre-Dame Cuverville, l'Hermitage, Godinethun Dannes, Camiers Dernier-Sou. -Source minérale ferrugineuse Desvres, Mont-Hulin, Mont-Pelé, Courset Douanes, Entrepôt Ducasses, Fêtes champêtres Ecole libre Notre-Dame, Petit-Séminaire Ecoles gratuites de dessin et de musique Ecoles gratuites pour les garçons Ecoles gratuites pour les filles Ecoles gratuites d'hydrographie Ecoles gratuites anglaise de charité Edifices civils Eglise Notre-Dame Eglise St-Nicolas Eglise St-Vincent-de-Paul Eglise St-Pierre Eglise St-François-de-Sales Eglise St-Michel Eglise Notre-Dame de St-Sang (chapelle) Eglise St-Alphonse (chapelle) Eglise Sacré-Coeur (chapelle) Eglise Protestante, française (chapelle évangélique) Eglise Episcopales anglaises (chapelles) Eglise Wesleyenne (chapelle) Eglise Synagogue Emplacement de la Baraque de Napoléon Emplacement des Camps de la Grande-Armée Environs de Etablissement des bains de mer, Aquarium Etaples Foires Fêtes de la Société de Bienfaisance Fêtes des corps de métiers Grand-Séminaire Guînes Halinghen, Widehen, Frencq Halle au poisson Hardelot, Verlincthun, Nesles Honvault, Terlincthun Hydrequent, Elinghen, Bréquenèque Hesdin-l'Abbé, Hesdigneul, Carly Hospice St-Louis Hôtel de la Sous-Préfecture Hôtel-de-Ville, Beffroi Hôtels, Boarding-Houses, Restaurants, Cafés Institutions de Bienfaisance Instruction Impôts, Octroi Jésus-Flagellé La Capelle, fôret de La Cocherie, Mont-Lambert La ville vue à vol d'oiseau Le Château Lignes télégraphiques Le Wast, Bellebrune, Alincthun, Colombert Maninghen, Wacquinghen Maquétra Marquise, Rinxent, Ferques Marchés, magasins Mont-de-Piété Moulin-l'Abbé Musée Neufchâtel


Notice historique sur Obélisque de Pilâtre de Rozier et Romain Organisation religieuse Outreau, le Portel, Equihen Palais-de-Justice Paquebots Pêche, Pêcheurs Boulonnais Pèlerinages à Notre-Dame Pernes Pierre monumentale de la Légion-d'Honneur Places d'amusement Police municipale Pont-de-Briques Port, bassin à flot, signaux de marée et du port Poste aux lettres Promenade en canot sur la Liane et en mer Promenades, Quais, Jetées, Remparts, etc Questrèques, Sainte-Gertrude, l'Etoquoy, Tingry Régates Renseignements divers Réty, Hardinghen, Fiennes, Caffiers Route de . - à Samer Route de Calais. - à Marquise et à Guînes Route de St-Omer. - à Colembert Route de Desvres. - à Courset Routes d'Etaples et de Wissant Ruines de la Tour-d'Odre St-Etienne, Ecaux St-lnglevert St-Martin, Blanc-Pignon, Bédouàtre, Huplandre Samer et ses environs Skatiug-Rinck (patinage d'été) Société Humaine et des Naufrages Société de Bienfaisance, musicales et autres Sociétés particulières de secours Souverain-Moulin Station balnéaire Souvenirs historiques: Lesage, Campbell, Churchill, Frédéric Sauvage, Daunou, Sainte-Beuve, Leuliette, Jenner, etc Table comparative de la monnaie franç. et angl Tarif des bagages et des commissionnaires Tarif des voitures de place, omnibus, diligences Transit, Industrie Théâtre Tintelleries, Boulevards Vallée du Denacre, Rupembert Vallée d'Echinghen Vallée Heureuse Verlincthun, Nesles, St-Frieux Visite au cimetière de l'Est Wicardenne Wierre-aux-Bois Wierre-Effroy Wimereux Wimille, Grisendal, l'Espagnerie Wirwignes Wissant


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