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Les sauvetages les plus spectaculaires au monde
from Blaulicht 4/2024
by IV Group
Quand l’issue est heureuse
Le bouche-à-bouche sur un tigre, le transport sur civière à travers une grotte et un drone utilisé comme éclaireur pour sauver des vies. Un coup d’œil dans les livres d’histoire révèle les opérations de sauvetage les plus spectaculaires au monde, qui continuent de susciter l’étonnement aujourd’hui.
Lorsque quelque chose tourne mal, recevoir de l’aide est une bénédiction. Parfois, un simple pansement suffit à résoudre le problème. Mais dans d’autres cas, il faut l’engagement total d’innombrables sauveteurs et de spécialistes qui, avec beaucoup de savoir-faire, de talent d’improvisation, de persévérance et souvent en ignorant tous les risques pour leur propre vie, se mettent à l’œuvre pour sauver d’autres vies. Nous avons compilé pour vous les histoires de ces opérations couronnées de succès.
Le naufrage de l’Andrea Doria
Lorsque le navire de luxe italien Andrea Doria entre en collision avec le paquebot Stockholm le 26 juillet 1956 au large de la côte est américaine, près de Nantucket, dans un épais brouillard, il commence à sombrer et se met à gîter de telle manière que la moitié des canots de sauvetage ne sont plus utilisables. Cinq navires se trouvant à proximité, dont le Stockholm, recueillent 1 660 passagers et membres d’équipage. 46 personnes meurent dans l’accident, considéré comme la plus grande opération de sauvetage de la marine civile à ce jour.
Le miracle de Lengede
Le 24 octobre 1963, vers 20 heures, le bassin d’épuration 12 de la mine de fer de Lengede-Broistedt, en Basse-Saxe, s’effondre. Près d’un demi-million de mètres cubes d’eau boueuse inondent les galeries de la mine Mathilde entre les 100 et 60 mètres de fond. 128 mineurs et un monteur se trouvent sous terre, seuls 79 parviennent à s’échapper par des puits. Vingt-trois heures après l’accident, sept hommes sont retrouvés vivants. Le 1er novembre, trois autres sont libérés de la fosse à l’aide d’une capsule de sauvetage. Deux jours plus tard, les sauveteurs sont en contact avec onze autres personnes restées coincées. Le 7 novembre, 336 heures après l’accident, le dernier mineur survivant est extrait de la cavité. 29 mineurs ne survivent pas à l’accident.
« Houston, on a un problème ! »
55 heures après le lancement de la troisième mission lunaire (Apollo 13 a déjà parcouru les trois quarts du chemin vers la Lune) le bruit d’un réservoir d’oxygène qui explose effraie les astronautes John Swigert, Fred Haise et Jim Lovell. Ce dernier transmet par radio « Houston, on a un problème » à la station terrestre. Depuis cette station, des experts mettent au point en un clin d’œil un adaptateur improvisé à partir d’éléments disponibles à bord d’Apollo 13 pour raccorder les filtres à dioxyde de carbone carrés de la capsule aux raccords ronds des filtres du module lunaire. Celui-ci devient ainsi un module de sauvetage et atterrit en toute sécurité dans l’océan Pacifique le 17 avril 1970, quatre jours après l’accident.
Sauvetage dans l’immense gouffre
Le 7 juin 2014, le spéléologue Johann Westhauser et deux accompagnateurs s’enfoncent dans la grotte de Riesending Schachthöhle. Située dans la région frontalière entre la Bavière et l’Autriche, cette grotte est la plus profonde et la plus longue connue d’Allemagne, avec une profondeur mesurée de 1 148 mètres et une longueur de plus de 19,1 kilomètres. Le lendemain, à 950 mètres de profondeur, à environ 6,5 kilomètres de l’entrée, J. Westhauser est victime d’un traumatisme crânien suite à une chute de pierres. S’ensuit alors une opération de sauvetage impliquant 728 secouristes de différentes nationalités, dont 202 sauveteurs de cinq pays : 89 Italiens, 42 Autrichiens, 27 Allemands, 24 Suisses et 20 Croates. L’opération souterraine a été dirigée par les Suisses Andy Scheurer et Rolf Siegenthaler, tous deux issus de Speleo-Secours. Pour le sauvetage, les voies dans la grotte ont dû être sécurisées avec des cordes fixes, des crochets de forage et des crampons, tandis qu’un système Cave-Link (avec un deuxième système redondant) et un câble pour un téléphone ont été posés pour la communication. Jusqu’à 60 personnes se trouvaient dans la grotte et jusqu’à 90 pour cent de l’équipement de secours spéléologique du Bergwacht Bayern a été utilisé dans la grotte. Le transport de sauvetage de J. Westhauser dure sept jours. Ce n’est que le 19 juin qu’il est transporté par avion à la clinique de traumatologie de Murnau.
Les sauveteurs Klemens Reindl et Heiner Brunner du Bergwacht Bayern ont été récompensés en 2015 pour la gestion de l’opération de sauvetage par le « Roland Gutsch Project Management Award 2014 » de la Deutschen Gesellschaft für Projektmanagement.
Le démontage du matériel initialement laissé dans la grotte a eu lieu pendant les mois d’automne lorsque les précipitations sont faibles, entre août et octobre. Une partie de l’équipement a été déposée dans les bivouacs existants pour les futurs retours dans la grotte. Au total, il aura fallu six ans de travail bénévole, à raison de cinq à dix jours par an, pour permettre aux explorateurs de sortir de la grotte, à la force de leurs muscles, un total de plus d’une tonne de matériel et de déchets issus de l’opération de sauvetage de 2014 !
Un malaise à 65 mètres de hauteur
Le 28 juin 2024, un grutier est victime d’un malaise dans le centre de Leipzig. Les pompiers, qui ne disposent pas d’une échelle pivotante aussi longue, doivent le secourir à l’aide d’une corde, mais ils doivent d’abord monter dans la cabine de la grue. Un jour où il faisait 30 °C à l’ombre.
Le baiser de Blanche-Neige pour un tigre
En décembre 2007, c’est l’heure du repas des fauves au Bergzoo de Halle. Un tigre de Malaisie d’à peine trois mois se montre trop gourmand, s’étouffe avec un morceau de viande et menace de s’étouffer. Les soigneurs enferment la mère du tigre et, à sa demande, conduisent Janine Bauer, étudiante en médecine, dans l’enclos. Celle-ci retire le morceau de viande de la gorge du tigre déjà inconscient, lui prodigue un massage cardiaque, lui fait du bouche-à-bouche et lui sauve ainsi la vie. En remerciement, le tigre est baptisé « Johann », le nom du fils de sa sauveuse, âgé d’un an.
Au secours du sauveteur
Le 20 juin 2022, un père se promène avec sa fille (4 ans) et son fils (5 ans) dans les vergers près de la ville de Pardes Hanna, à environ 65 kilomètres au nord de Tel Aviv. Lorsque la petite fille aperçoit une citerne d’eau, elle grimpe sur le bord du puits et tombe dans le puits vide de 15 mètres de profondeur. Le père, âgé de 37 ans, descend à l’aide d’une échelle en fer et attrape sa fille, mais à mi-chemin de la remontée, le dispositif rouillé se brise et tous deux replongent dans le puits, où un vieux bidon d’eau posé au sol amortit heureusement quelque peu la chute.
Le fils de cinq ans repart en courant sur le sentier et rencontre des promeneurs qui alertent les secours et les équipes de sauvetage. Ces derniers parviennent à récupérer les blessés et à les transférer à l’hôpital Hillel-Yaffe de Hadera, non loin de là.
Le drone « suivez-moi »
En juin 2022, un couple ukrainien se rend en voiture dans la ville disputée d’Izyum pour mettre en sécurité les parents du mari qui ont besoin d’aide. Les soldats russes tirent sur le véhicule, blessant gravement le mari à la tête, à la poitrine et à la colonne vertébrale. L’opérateur d’un drone de reconnaissance ukrainien a filmé la scène. Les soldats ukrainiens ont envoyé un deuxième drone portant un mot indiquant « Suivez-moi ». La femme a suivi le drone, traversé des champs de mines et prise en charge par les soldats. Son mari a été jeté dans le fossé par des soldats russes qui le croyaient mort. Il a pu se traîner dans un lieu sûr le lendemain avec ses dernières forces. Les soldats russes ont été accusés de crimes de guerre.