Hiver 2023 | CULTIVER LA FOI EN FAMILLE
S’abandonner à Dieu aimer et suivre jésus pour qui il est véritablement
apprendre à nos enfants à contrer les tendances culturelles
la flexibilité psychologique et le mariage
HIVE R 2023
F O C U S FA M ILLE
ILLUSTRATIONS PAR JOCELYN KAO – ADOBE STOCK
É DITORIA L Chers lecteurs,
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Que signifie s’abandonner à Dieu ? Souvent, la première pensée qui nous vient à l’esprit est de brandir le drapeau blanc comme celui utilisé en temps de guerre. Nous avons épuisé tous les autres recours. Nous nous sentons pris au piège et à bout de forces : nous abandonnons. Certains peuvent même penser que c’est un signe de faiblesse. Mais s’abandonner à Jésus est une autre histoire. C’est un élément fondamental pour les chrétiens. Nous admettons que nous ne sommes plus le roi ou la reine de notre propre vie et nous demandons à Dieu de prendre la place qui lui revient, d’être souverain sur tout ce que nous faisons. Cela signifie également que nous invitons son Saint-Esprit à nous conduire et à nous guider, de sorte que nous n’agissions plus par nos propres forces, mais que nous nous reposions entièrement sur lui. Puis, nous faisons ce choix de nous en remettre à lui quotidiennement, parfois à chaque minute de chaque jour. C’est une bataille constante pour nous humilier devant notre Roi, nous soumettre à lui et lui demander de nous guider. Se diriger soi-même vient naturellement, mais c’est un chemin qui mène rapidement à l’anxiété, à la détresse, à la colère et au chagrin. Les jours où je laisse intentionnellement Dieu me conduire sont ceux où je trouve plus de paix, d’espoir et de joie dans mon cœur. Il y a deux mille ans, un bébé est né d’une mère et d’un père aimants dans un petit coin de Bethléem. Il y a deux mille ans, l’histoire a changé à jamais lorsque le Messie est entré dans notre monde, devenant à la fois pleinement Dieu et pleinement homme, appor tant le Royaume de Dieu par l’entremise de sa vie et de son enseignement, puis il est mort à notre place en tant que sacrifice ultime. En soumettant sa vie à la volonté de Dieu, Jésus a accompli des siècles de prophétie afin que nous puissions avoir la vie éternelle. Quel cadeau ! Quelle raison de célébrer !
Au cours de cette période hivernale, il peut être tentant de s’isoler, mais je voudrais vous encourager à ouvrir vos portes et vos cœurs à ceux qui vous entourent. Parlez aux autres du cadeau que vous avez reçu en Jésus-Christ. Encouragez ceux qui traversent des périodes de désespoir. Soyez un soutien pour vos amis, votre famille et vos voisins en difficulté. Lorsque nous montrons de l’amour les uns aux autres, les gens entrevoient des aperçus de Dieu. « C’est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13.35) En lisant ce numéro du magazine Focus Famille, je prie pour que vous soyez outillé pour faire preuve d’humilité et de douceur dans toutes vos relations. Je veux aussi que vous sachiez que nous prions régulièrement pour que les familles francophones comme la vôtre puissent expérimenter l’espérance, la paix, la joie et l’amour de Dieu. Que le Seigneur vous bénisse,
Jean-Paul Beran, MA Président Focus on the Family Canada
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Magazine Focus Famille par Focus on the Family (Canada) Association, Hiver 2023, vol. 14, no. 1, ISSN 1918-297x. © 2023 Focus on the Family Canada. Tous droits réservés. Copyright international déposé. Publié par Focus on the Family Canada, une organisation caritative reconnue. Notre numéro d’enregistrement d’organisation caritative est le 106845969 RR0001. Focus on the Family Canada est une marque déposée de Focus on the Family Canada, 19946 80A Avenue, Langley, BC V2Y 0J8. Pour contacter Focus Famille ou nous signaler un changement d’adresse, vous pouvez envoyer un courriel à lettres@focusfamille.ca ou nous écrire à : Focus Famille, 19946 80A Avenue, Langley, BC V2Y 0J8. TPS : 10684 5969 RT0001.
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F O I E T C U LT U R E
38 Mon Seigneur : hineni !
15 Promesses de la Bible
Se confier en l’Éternel, c’est aussi s’abandonner à Dieu
Des versets de la Bible pour s’abandonner à Dieu
20 Aimer et suivre Jésus pour qui il est véritablement
39 Recette à partager : Burger du soleil à la panisse ÉDUQUER SES ENFANTS
Comprendre la vérité sur l’identité de Jésus pour nous aider à être des disciples plus fidèles
8 Idées et conseils pour l’éducation des enfants
32 Reconnaître les dommages causés par les relations toxiques
12 Aider les enfants à grandir dans les voies de Dieu
Jésus nous donne l’exemple quand s’investir dans les relations et quand s’éloigner
Découvrez cette leçon gratuite sur la douceur de Grandir dans l'intégrité
35 Transformer la colère en attention Développer notre intelligence émotionnelle peut nous aider à comprendre nos réactions et à réagir avec plus de maturité
16 Apprendre à nos enfants à contrer les tendances culturelles Aider vos enfants à remettre en question trois idées non bibliques et à discerner la vérité de Dieu
24 PRENDRE SOIN DE SON COUPLE
6 Pourquoi vous et votre époux(se) avez chacun besoin de passer du temps seul Passer du temps à part l’un de l’autre peut créer de nouvelles opportunités pour souder votre lien du mariage
10 Des paroles qui bâtissent la confiance au sein du mariage Reconnaître que les paroles que vous utilisez avec votre époux(se) ont un grand impact dans votre relation
24 La flexibilité psychologique et le mariage Découvrez comment le fait d’exercer cette qualité sous-estimée peut aider à consolider votre mariage
28 Guide pour les grands-parents Maintenir de bonnes relations avec vos enfants adultes tout en investissant dans vos petits-enfants
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ASTUCES POUR LA VIE À DEUX
Pourquoi vous et votre époux(se) avez chacun besoin de passer du temps seul PA R TODD F OL E Y P A S S E R D U T E M P S À P A R T L’ U N D E L’A U T R E PEUT CRÉER DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS POUR SOUDER VOTRE LIEN DU MARIAGE
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Aller à la salle de sport. Organiser des soirées entre amis. Essayer un nouveau restaurant en ville. Sortir avec un couple d’amis mariés. Faire appel à une babysitter. Chacune de ces choses ne vous demande qu’un peu de planification, quelques textos et c’est comme si c’était fait. Vous et votre conjoint pouvez facilement organiser des moments hors de la maison — ensemble ou séparément — pour vous ressourcer et rentrer chez vous en vous sentant renouvelés. Vous vous demandez peut-être pourquoi il est si important de vous de sortir un peu de chez vous. Tout simplement parce que le temps passé loin l’un de l’autre peut servir à renforcer votre mariage : • Cela vous fournit à chacun des occasions de devenir une personne plus équilibrée, ce qui rend votre mariage plus sain. Si vous vous sentez obligé d’être tout pour votre époux(se), vous risquez de ressentir de la honte lorsque vous vous rendrez compte que c’est impossible, mais voulez-vous que je vous dise un secret ? Ce n’est pas vraiment une approche biblique du mariage, et vous ne devriez pas vous sentir mal si vous avez envie d’avoir une communauté et des activités en dehors de votre mariage ! Le programme de thérapie conjugale Hope Restored 1 de Focus on the Family Canada enseigne qu’un mariage sain est composé de deux personnes en bonne santé,
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chacune étant responsable de son propre bien-être émotionnel, mental, physique et spirituel. Vous pouvez vous reposer et vous ressourcer en faisant quelque chose que vous aimez : faire une randonnée avec un ami, aller au spa, faire du lèchevitrines ou simplement profiter d’un peu de temps seul. En devenant des individus en meilleure santé, vous bâtirez un mariage plus sain. • Cela permet ensuite aux conjoints de se reconnecter et de partager leurs expériences, leur donnant d’autres sujets de conversation que ce qui se passe à la maison. Avant la pandémie, la maison était l’endroit où tout le monde se réunissait à la fin de la journée et partageait ses expériences les uns avec les autres. Au cours des dernières années, la maison est devenue l’épicentre de tout, y compris du travail, des tâches ménagères et (pour certaines familles) de l’école. Cela pourrait donner à certains conjoints l’impression de vivre avec un colocataire plutôt qu’avec un partenaire. En sortant de la maison et en faisant des choses par et pour vous-même, cela vous permet de revenir chez vous avec quelque chose de nouveau à raconter. Comment peut-on planifier cela au sein d’un couple ? C’est plus facile que vous ne le pensez. Tout ce qu’il faut, c’est faire preuve d’un peu d’intentionnalité : 1. Mettez du temps de côté pour dresser la liste des choses qui manquent à chacun d’entre vous et reconnaissez
que vous aimez parfois pratiquer des activités différentes en fonction de votre personnalité. Si l’un d’entre vous est introverti, il a probablement besoin de moments de solitude ; vous pouvez proposer de sortir avec les enfants de la maison pour permettre à l’autre de passer du temps seul ou de laisser votre conjoint introverti se ressourcer seul comme il le souhaite. Si l’un de vous est extraverti, il aura besoin d’être entouré d’autres personnes pour se ressourcer. 2. Prenez le temps d’organiser les sorties de votre époux(se). Regardez vos agendas, trouvez des moments qui fonctionnent pour tous les deux et respectez le plan que vous avez établi. Même si l’objectif est juste que chacun de vous fasse une sortie, c’est un début, et vous constaterez que c’est plus facile à mettre en place que vous ne le pensiez. 3. Exprimez chacun votre gratitude envers l’autre pour avoir rendu cela possible. 4. P r e n e z p l a i s i r à p a r t a g e r v o s expériences l’un avec l’autre ! Todd Foley est rédacteur indépendant pour Focus on the Family Canada. © 2023 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. 1 Le programme intensif de thérapie conjugale Hope Restored de Focus on the Family Canada n’est actuellement offert qu’en anglais. Pour en savoir plus : HopeRestoredCanada.ca.
Questions à poser à votre époux(se) Poser des questions est une façon de continuer à explorer les nombreuses dimensions de votre époux(se) qui a des multiples facettes. Lorsque vous passez du temps ensemble, tirez-en le meilleur parti en utilisant ces amorces de conversation pour maintenir une communication ouverte dans votre mariage.
Apprendre à mieux se connaître Quel personnage fictif d’un film, d’un livre ou d’une émission de télévision te ressemble le plus ? Quelle activité as-tu toujours voulu essayer ? Qu’est-ce qui te rend plein de vie ? Jeter un regard rétrospectif Quel est le souvenir le plus mémorable de notre premier rendez-vous ? Quelle a été l’expérience la plus positive que nous ayons vécue en tant que couple ? Quel a été le point marquant de ton année ? Regarder vers l’avenir De quelles façons concrètes puis-je te faire sentir aimé(e) ? Que pouvons-nous faire pour renforcer notre lien spirituel en tant que couple ? Où pouvons-nous trouver du romantisme dans notre vie quotidienne ?
Vous et votre époux(se) pouvez facilement organiser des moments hors de la maison — ensemble ou séparément — pour vous ressourcer et rentrer chez vous en vous sentant renouvelés. HIVER 2023
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A S T U C E S É D U C AT I V E S
Idées et conseils pour l’éducation des enfants BÂTIR LA RÉSILIENCE
MONTRER DE L’AMOUR EN PASSANT DU TEMPS EN TÊTE-À-TÊTE
Aidez votre enfant à développer ses capacités d’adaptation en cas de déception en lui inculquant cette bonne habitude : après avoir compati a sa peine, demandez-lui comment vous pourriez transformer cette déception en quelque chose de positif. Ensuite, assurez-vous de laisser votre enfant prendre l’initiative de trouver plutôt quelque chose de constructif à faire ou à penser. Par exemple, la rencontre pour aller jouer avec des amis peut avoir été annulée, mais votre enfant peut se rendre compte qu’il peut quand même aller au parc.
Nous savons tous que les enfants ont besoin de l’amour et de l’attention de leurs parents. Or, lorsque la vie devient trépidante, il manque de temps pour consacrer des moments en tête-à-tête avec chaque enfant. Pour préserver ces moments privilégiés, fixez une date avec votre enfant chaque mois (choisir le jour du mois qui est l’équivalent de son âge est un bon moyen de s’en souvenir). Laissez votre enfant choisir une activité à laquelle vous participerez ensemble lors de ce « rendez-vous juste pour toi et moi ».
L’IMPORTANCE DES EXPRESSIONS FACIALES
BRISER LA GLACE
Bonjour !
Lorsque votre enfant somnolent entre dans la cuisine le matin, votre visage s’illumine-t-il d’un sourire ? Ne vous précipitez pas pour lui faire remarquer qu’il a les cheveux en désordre ou une chemise froissée. Accueillez toujours votre enfant avec joie, comme s’il avait embelli votre journée avec sa présence. Faites-lui savoir que votre amour, tout comme l’amour et la miséricorde de Dieu, se renouvellent chaque matin.
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Envisagez-vous de rendre visite à des amis ou à des parents que vous ne voyez pas souvent ? Peut-être attendez-vous avec impatience ces retrouvailles, mais qu’en est-il de vos enfants ? De nombreux enfants sont mal à l’aise lorsqu’ils sont entourés d’adultes inconnus et de « nouveaux » enfants. Pour atténuer la gêne des premières interactions, achetez un puzzle ou pensez à un autre projet sur lequel tout le groupe pourra travailler ensemble. Vos enfants se sentiront plus à l’aise pour faire connaissance avec les autres s’ils ont l’impression que le groupe se concentre sur le projet plutôt que sur eux.
A S T U C E S É D U C AT I V E S
Les traditions hivernales REPÉRER LES OISEAUX D’HIVER
Instaurez une tradition familiale en emmenant les enfants dehors pour une randonnée pédestre hivernale dans les bois. Souvent, même les sentiers de randonnée les plus faciles ne sont pas entretenus en hiver, alors assurez-vous que les enfants ont des pantalons de neige et de grandes bottes pour marcher dans la neige. La meilleure partie des randonnées pédestres hivernales est souvent l’observation des oiseaux qui sont restés pour l’hiver. Apportez des graines pour oiseaux et voyez si vous pouvez repérer des mésanges audacieuses prêtes à se percher sur votre main pour un goûter. Les enfants adoreront se rapprocher de la nature et explorer les sentiers enneigés.
LANTERNES DE GLACE
Les lanternes de glace sont faciles à fabriquer, même pour les jeunes enfants. Essayez d’en fabriquer quelques-unes avec vos enfants pour ajouter une belle touche à votre allée ou à votre décor extérieur durant la période de Noël. La préparation de chaque lanterne de glace se réalise en deux étapes. Tout d’abord, remplissez d’eau un seau à crème glacée jusqu’à une profondeur d’environ 6 cm. Si vous le souhaitez, ajoutez une touche décorative en saupoudrant l’eau de baies et de branches de conifères. Si les températures sont négatives dans votre région, laissez le seau à l’extérieur. Vous pouvez également placer le seau dans votre congélateur. Lorsque la glace est solide, remplissez un gobelet en plastique avec du gravier pour lui donner du poids, puis placez le gobelet à la verticale au centre du seau, en le laissant reposer sur la glace durcie. Remplissez soigneusement le seau d’eau jusqu’à ce qu’il soit plein juste en dessous du bord du gobelet, puis remettez le seau dehors ou replacez-le dans le congélateur. Lorsque toute l’eau a gelé, placez tout le seau dans une cuve d’eau chaude jusqu’à ce que la lanterne de glace se détache du seau. De même, remplissez le gobelet d’eau tiède afin de dégeler la glace juste
assez pour pouvoir retirer le gobelet. Placez une bougie dans le creux laissé par le gobelet et trouvez un endroit approprié à l’extérieur pour exposer votre création. Si vous préférez des lanternes dont la glace est transparente, utilisez de l’eau distillée que vous aurez fait bouillir pendant plusieurs minutes, puis laissée refroidir.
SOUPER DEHORS DANS LA NEIGE
Créez des souvenirs inoubliables dans votre propre jardin en surprenant la famille avec un souper dans la neige au cours de l’hiver ! Mettez votre ensemble de patio à contribution pendant la saison morte, ou construisez votre propre table en posant une planche de bois sur un piédestal construit avec de la neige. Pour créer une ambiance exceptionnelle, placez quelques bougies sur la table et accrochez des lumières à un parasol de patio ou aux arbustes de votre jardin. Servez un repas chaud et du cidre de pomme chaud ; votre famille ne tardera pas à s’esclaffer à travers la vapeur qui s’échappe de votre table. Pourquoi ces rires ? Eh bien, tout commence en essayant d’utiliser un couteau et une fourchette tout en portant d’épaisses moufles en laine.
Questions à poser autour de la table Quelques idées pour lancer la discussion au moment des repas en famille et apprendre à mieux connaître vos enfants Imaginons que vous prenez part à un cirque et qu’on vous propose n’importe quel emploi que vous aimeriez avoir ! Quelle responsabilité prendrez-vous ? Mentionnez un costume ou un vêtement que vous aimeriez avoir la possibilité de porter. Si vous pouviez être professeur, quelle matière enseigneriez-vous et que feriez-vous pour rendre l’apprentissage divertissant ? Si vous pouviez être le personnage d’un livre, qui aimeriez-vous être et pourquoi ?
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Des paroles qui bâtissent la confiance au sein du mariage R E C O N N A Î T R E Q U E L E S PA R O L E S Q U E V O U S U T I L I S E Z AV E C V OT R E É P O U X ( S E ) O N T U N G R A N D I M P A C T D A N S V O T R E R E L AT I O N
PA R MIK E BE C H T L E
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« Votre appel compte à nos yeux. Veuillez attendre qu’un de nos agents se libère pour vous répondre. » Quelle est votre réaction en entendant ces paroles ? Vous vous dites probablement, si vous pensiez vraiment que mon appel était important, quelqu’un décrocherait le téléphone et me parlerait. Ces mots sont soigneusement choisis par l’entreprise pour nous donner envie de leur faire confiance, mais ils sonnent souvent creux et peu sincères. Avez-vous déjà parlé à votre époux(se) de quelque chose d’important, tout en ayant l’impression qu’il est à des millions de kilomètres ? Parfois, l’autre peut dire exactement ce qu’il faut — « Je t’écoute… je comprends… bien sûr que je fais attention… quoi que tu décides,
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c’est très bien » — mais vous avez l’impression d’être en train d’écouter un enregistrement qui dit : « Toutes nos lignes sont occupées… ». Dans le mariage, il n’est pas possible d’automatiser notre communication. La confiance au sein d’une relation se construit à travers les mots et le temps. Les mots que nous utilisons dès le début d’une relation nous aident à déterminer le niveau de confiance que nous avons l’un envers l’autre. Cette confiance augmente au fil du temps, à mesure que nous apprenons à nous sentir en sécurité avec la personne, que nous constatons que nous serons toujours aimés et acceptés tels que nous sommes, même en cas de désaccord. Les mots que nous utilisons peuvent
être un facteur clé dans l’établissement de cette confiance. Voici quelques exemples de mots et d’expressions qui sont le signe d’une confiance profonde au sein d’une relation. Prenez le temps de les parcourir avec votre époux(se) et réfléchissez à la fréquence à laquelle chacune de ses expressions survient dans vos conversations. Ce n’est pas un test que vous réussissez ou auquel vous échouez ; c’est simplement une occasion d’évaluer votre niveau de communication et d’élaborer une stratégie de croissance.
« J’AI EU TORT. » J’étais absolument sûr que les couvreurs peindraient les boiseries qu’ils devaient remplacer. « Ils ne laisseront pas un
travail inachevé », ai-je dit avec confiance à ma femme. De son côté, elle pensait que ce serait à nous de le faire. J’étais frustré qu’elle ne se rende pas à l’évidence, ce qui a rendu les choses encore plus difficiles lorsque le couvreur m’a expliqué : « Non, nous ne faisons pas de peinture ». J’aurais pu fulminer contre l’entreprise et sur le fait que cela n’avait aucun sens. Mais l’important ici, c’est ma relation avec ma femme, pas ma relation avec le couvreur. J’ai pris une profonde inspiration et j’ai dit : « Tu avais entièrement raison et j’avais complètement tort. » C’était aussi simple que cela, et tout s’est bien terminé. Les personnes fortes sont capables d’admettre quand elles ont tort, ce qui renforce la confiance. Les personnes f a i b le s i g n o r e nt le u r s e r r e u r s o u cherchent à les justifier, ce qui affaiblit la confiance.
« PARLE-MOI DE CELA. » C’est facile de demander : « Comment s’est passé ta journée ? » Mais parce que votre époux(se) peut vous répondre en un mot, cela finit par être routinier et désengagé. Au lieu de cela, dites plutôt : « Parle-moi de ton déjeuner entre amis aujourd’hui. » C’est une question ouverte qui montre que vous avez écouté votre époux(se) et qui lui permet de partager les détails. Ensuite, écoutez attentivement. Posez des questions, rebondissez sur ce que l’autre vous dit. Cela renforce la confiance, car cela montre votre sincère intérêt. Chaque fois que votre époux(se) vous raconte quelque chose qui s’est passé, ralentissez, regardez-le dans les yeux et dites : « Raconte-moi cela. »
« AIDE-MOI À COMPRENDRE. » Les désaccords commencent généralement par une différence de perspective. Votre époux(se) a sa propre façon de voir les choses. La plupart des
couples se disputent en répétant leur positionnement de plus en plus fort ; mais quand l’autre parle, ils n’écoutent pas — ils prévoient simplement ce qu’ils diront quand ce sera leur tour. Lorsque vous sentez vos émotions s’échauffer pendant une discussion, prenez un peu de recul et dites : « Aidemoi à comprendre. » Mettez de côté votre besoin d’avoir raison et écoutez l’autre sans l’interrompre ni penser à votre réponse. Posez des questions pour obtenir des clarifications sans rien ajouter à ce qu’il dit. Si vous le laissez simplement parler, l’autre recevra votre attention et votre écoute comme un cadeau et sera plus enclin à faire de même envers vous. « Aide-moi à comprendre » est une phrase qui peut désamorcer une conversation explosive et ouvrir la voie à une relation authentique basée sur la confiance.
« QUE PUIS-JE FAIRE DIFFÉREMMENT ? » Quand quelqu’un en qui nous avons confiance nous demande sincèrement notre avis, cela fait du bien. Lorsque vous dites : « Que puis-je faire différemment ? » Cela donne à votre époux(se) la permission d’intervenir dans votre vie ; d’y participer. Vous ne lui demandez pas une liste de choses que vous devez corriger, mais plutôt des moyens de parfaire les aspects positifs qui existent déjà dans votre relation. Vous voulez vous améliorer et votre époux(se) appréciera votre invitation à faire partie du cheminement.
« JE N’AURAIS PAS PU LE FAIRE SANS TOI. » La gratitude n’a d’impact que lorsqu’elle est exprimée. Chaque fois que vous vivez un succès, parlez-en à votre époux(se) afin qu’il puisse partager votre joie. Il n’a peut-être pas été directement impliqué, mais faites-lui quand même savoir que
son soutien vous est précieux, ainsi que l’occasion de vivre ces expériences de vie ensemble. Dans le mariage, deux personnes deviennent une — donc vous participez tous les deux à chaque résultat positif.
« QU’EN PENSES-TU ? LÀ, C’EST À TOI DE DÉCIDER. » Vous sortez dîner et vous avez tous les deux envie d’aller dans des endroits différents. Si cela n’a pas vraiment d’importance, laissez votre époux(se) choisir. Convenez ensuite que c’est vous qui déciderez la prochaine fois. Dans le mariage, il est important de choisir ses batailles. Ne vous accrochez pas trop aux petites décisions et gardez vos vraies compétences en communication et en négociation pour les questions qui comptent vraiment. Ce n’est pas une liste exhaustive, mais simplement un point de départ. Discutez avec votre époux(se) des autres mots et expressions que vous pourriez ajouter dans votre propre relation. Lorsque vous trouvez des expressions qui vous sont propres, cela renforce la confiance parce que vous pouvez partager ce que vous avez dans le cœur tout en sachant que vous serez apprécié et aimé. Chaque conversation où règne la confiance renforce les fondements sur lesquels votre mariage est construit. Proverbes 18.21 nous dit que « la langue a pouvoir de vie et de mort ». Si les mots sont si importants, nous ne devrions pas nous montrer négligents dans ce domaine. Reconnaissez leur pouvoir de transformation et ils deviendront des outils puissants dans votre relation. Mike Bechtle est un auteur, un conférencier et un expert en communication, s’appuyant sur plus de quarante ans d’expérience dans le ministère et le conseil aux entreprises. © 2023 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Initialement écrit par Mike Bechtle et publié en anglais sur FocusOnTheFamily.com.
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Aider les enfants à grandir dans les voies de Dieu D É C O U V R E Z C E T T E L E Ç O N G R AT U I T E P O U R C U LT I V E R L A D O U C E U R
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Créé pour les enfants de 3 à 10 ans, Grandir dans l’intégrité est un programme conçu spécialement pour susciter leur intérêt ! Chaque leçon de Grandir dans l’intégrité inclut une foule d’idées variées pour créer des expériences d’apprentissage qui saisiront l’imagination de votre enfant, où que vous soyez : à la maison, au parc, dans la voiture… Le but est d’inviter Jésus à faire partie de chaque aspect de votre vie de famille et de faire de la formation spirituelle une partie intégrante de la routine de votre enfant.
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Voici un aperçu d’une partie de notre leçon Grandir dans l’intégrité sur la douceur. Il s’agit de l’une des 11 leçons gratuites qui cultivent un caractère qui honore Dieu d’une manière amusante et engageante.
La douceur
Le but de cette leçon est de : • comprendre ce que signifie agir avec douceur et gentillesse • parler aux autres avec sensibilité, tolérance et compassion • jouer avec les autres de manière attentionnée et sans faire de mal • traiter leurs effets personnels et ceux des autres avec respect.
Prière des parents : modèle de prière
Abba Père, tu conduis ton troupeau tel un bon berger, et tu rassembles tes brebis dans tes bras pour les tenir contre ton cœur (Esaïe 40.11). Jésus a dit « je suis doux et humble de cœur » et il offre du repos à notre âme (Matthieu 11.29). Merci d’être un exemple de douceur et de gentillesse, notre Père et Maître. Notre péché mérite de sérieuses conséquences, mais tu continues sans cesse à nous restaurer à travers tes douces exhortations et une grâce infinie.
Prière des enfants : modèle de prière
Seigneur, aide-moi s’il te plait à être doux/douce dans ce que je dis et je fais. Amen
Seigneur, quand je suis en colère ou contrarié, aide-moi à garder une réaction douce dans mes paroles et mes actions plutôt que de me montrer dur ou méchant. Amen. Seigneur, j’ai été ____________ plutôt que de me montrer gentil en parole ou en acte. Pardonne-moi s’il te plait et aidemoi par ton Saint-Esprit pour me rendre plus doux. Amen.
Versets à mémoriser
L’Esprit de Dieu se sert des passages bibliques mémorisés par votre enfant pour effectuer des changements profonds en lui. Choisissez un verset que votre enfant pourra apprendre par cœur dans une période déterminée à l’avance. Révisez ce verset avec lui au moins une fois par jour. Psaume 141.3 « Seigneur, monte la garde devant ma bouche, surveille la porte de mes lèvres. » Proverbes 3.31-32 « N’envie pas les gens violents et n’imite pas leur conduite. Car le Seigneur déteste ceux qui se détournent de lui, mais il donne son amitié aux hommes droits. » Proverbes 15.1 « Une réponse douce calme la fureur, tandis qu’une parole dure augmente la colère. » (Version Segond 21)
Bricolage
Tout comme une couverture est chaude et rassurante, ce projet va aider vos enfants à se rappeler de « couvrir » leurs interactions avec les autres d’une attitude chaleureuse et douce. Pour ce bricolage, votre enfant pourra gagner un carré de tissu à chaque
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acte de gentillesse. Combien de temps cela lui prendra-t-il pour se constituer une « couverture » entière ?
Fabriquer une « couverture de douceur »
Instructions 1. Aidez vos enfants à découper une forme rectangulaire dans du carton rigide. On peut par exemple se servir d’une boîte de céréales en prenant le côté neutre brun/gris du carton. 2. Aidez-les ensuite à dessiner des carreaux sur le carton pour former une « couverture en patchwork ». Vous pouvez aussi choisir un motif plus complexe, en rajoutant par exemple un cœur pour symboliser l’amour. 3. Écrivez le verset à mémoriser que vous avez choisi au dos du carton. 4. Fouillez dans votre réserve de tissu ou rendez-vous dans un magasin spécialisé pour trouver des tissus pour votre couverture. Au moment de faire des choix, demandez à vos enfants de sélectionner des tissus qui leur rappellent la douceur : plutôt des tissus doux et soyeux. Faites-leur aussi toucher des tissus rêches comme de la toile de jute, pour qu’ils sentent la différence. Choisissez ensemble différentes couleurs et textures pour votre couverture. 5. Découpez des petits carrés de tissu qui pourront ensuite être collés sur la couverture en carton. Gardez la même taille et forme que ce que vous avez dessiné. 6. Laissez vos enfants choisir un morceau de tissu à coller sur leur couverture. Au cours de la semaine, lorsqu’ils font preuve de douceur, récompensez-les avec un nouveau morceau à coller. Révisez le verset à mémoriser chaque fois que vous collez un carré de tissu.
Autre idée Si vous savez vous servir d’une machine à coudre, vous pouvez fabriquer ainsi une vraie couverture que vos enfants pourront garder et utiliser pour une poupée ou un animal en peluche.
Histoires de la Bible
Voici une histoire de la Bible sur le thème de la douceur, ainsi que des questions pour en discuter en famille. Un doux berger Lire Psaume 23.1-3, Esaïe 40.11 et Hébreux 12.1-11.
Questions pour lancer la discussion 1. Comment les bergers s’occupent-ils de leurs brebis ? 2. Si une brebis voulait rester au milieu de la route où elle risque de se faire heurter par une voiture, que ferait le berger selon toi ? 3. Où le berger conduit-il ses brebis ? 4. Quel genre de Berger la Bible dit-elle que Jésus est ? 5. Pourquoi penses-tu qu’un berger disputerait une brebis qui s’éloigne du troupeau ? 6. Comment Jésus nous conduit-il ? 7. Quelles choses te font faire tes parents qui sont « bonnes pour toi », mais pas forcément agréables ?
Concepts fondamentaux La Bible compare Jésus à un berger. La description dans Ésaïe le montre comme quelqu’un qui dirige avec douceur et porte ses agneaux contre son cœur. C’est un berger aimant. Le Psaume 23 décrit la manière dont les bergers conduisent leurs troupeaux vers de verts pâturages et des eaux paisibles. Il explique aussi que Jésus guide les brebis, c’est-à-dire nous, « sur la bonne voie ». Cela signifie que lorsque nous suivons Jésus, il nous conduit à faire ce qui est bien. Dieu donne des parents aux enfants pour la même raison qu’il donne des bergers aux brebis. Le berger guide son troupeau vers un endroit sûr pour boire et manger, et les parents guident leurs enfants dans la vie et leur apprennent à suivre Dieu et ses bonnes voies. Les enfants n’aiment pas toujours manger leurs légumes ou ob éir aux règles déterminées par leurs parents, mais tout cela est pour leur bien. Dieu est notre Père céleste qui prend soin à la fois des parents et des enfants et qui discipline chacun comme il l’entend. Tout comme les brebis font confiance à leurs bergers, nous pouvons faire entièrement confiance à Dieu.
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PROMESSES DE LA BIBLE
S’abandonner à Dieu L’Éternel Dieu vivant invite chaque personne à avoir une relation personnelle avec lui : il désire qu’on lui donne entièrement notre cœur et notre vie puis de nous transformer à l’image de Jésus-Christ afin qu’on puisse être des instruments pour sa gloire. Puisse notre cœur choisir de totalement abandonner notre vie entre les mains du Seigneur ainsi que de l’aimer, le connaitre, le louer et le servir inlassablement.
« Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. »
« Soumettez-vous donc à Dieu, mais résistez au diable et il fuira loin de vous. »
DEUTÉRONOME 6.5
JACQUES 4.7
« [...] donne-moi ton cœur et que tes yeux prennent plaisir à mes voies ! »
« Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera. »
PROVERBES 23.26
JACQUES 4.10
« Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive! En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la retrouvera. Que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme? Ou que pourra donner un homme en échange de son âme? En effet, le Fils de l’homme va venir dans la gloire de son Père, avec ses anges, et alors il traitera chacun conformément à sa manière d’agir ». »
« J’ai été crucifié avec Christ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; et ce que je vis maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné lui-même pour moi. »
« Ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ont crucifié leur nature propre avec ses passions et ses désirs. »
MATTHIEU 16:24-27
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GALATES 2.20
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Apprendre à nos enfants à contrer les tendances culturelles PA R A L ISA C H IL DE RS A I D E R VO S E N FA N T S À R E M E T T R E E N Q U E ST I O N T RO I S I D É E S NON BIBLIQUES ET À DISCERNER LA VÉRITÉ DE DIEU
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Récemment, j’ai demandé à plus de 3 000 personnes d’un groupe Facebook de parents chrétiens ce que cela faisait d’élever des enfants dans notre culture actuelle. Les réponses étaient révélatrices : un défi. Lourd. Terrifiant. On se sent bombardés. Je peux y ajouter ma propre description : écrasant. Même en tant qu’auteure, conférencière et apologiste, je me sens souvent dépassée lorsque j’essaye de corriger les fausses informations, les sentiments anti-bibliques et les idéologies égocentriques qui arrivent jusqu’à mes enfants à travers pratiquement tous les médias et les rencontres qu’ils peuvent faire.
Par où commencer
C’est littéralement mon travail de défendre notre vision biblique du monde, et pourtant j’ai parfois l’impression de jouer à ce jeu où l’on doit taper sur la tête des taupes. C’était mon jeu préféré à la fête foraine quand j’étais enfant. Je planais audessus de la planche et j’attendais que les
petites taupes en plastique sortent pour pouvoir les frapper avec un maillet souple et surdimensionné. Frapper des taupes en plastique était amusant pour un enfant dans une fête. Mais ce n’est pas aussi amusant de se retrouver dans la même situation pour un parent face à des idées. Dès qu’un mensonge est contré dans un film « familial », un autre montre le bout de son nez dans une vidéo YouTube. Quelques instants après avoir abordé un mensonge, un autre émerge sur un panneau d’affichage ou dans une publicité télévisée dans la salle d’attente d’un cabinet médical. Il devient presque impossible de protéger nos enfants contre ces tromperies dans leur vie quotidienne. Mais plutôt que d’être découragés, nous avons de bonnes raisons d’être encouragés et enthousiastes face à cette tâche à accomplir. En tant que parents chrétiens, nous avons la responsabilité de former nos enfants et de leur donner une vision biblique du monde. C’est comme jouer en position offensive en sport. Leur donner une base solide aidera à les prémunir contre beaucoup d’idées non bibliques qu’ils rencontreront inévitablement dans la culture ambiante. Mais nous pouvons aussi jouer un peu en défense et protéger nos enfants en révélant à leurs yeux les mensonges qui les assaillent.
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Ces mensonges arrivent sous d’innombrables formes, mais voici la bonne nouvelle : la plupart des slogans, messages et idées erronés que nos enfants rencontreront dans notre culture peuvent se résumer en trois mensonges modernes déguisés en vérité. Préparons-nous à repérer ces mensonges afin que nous puissions apprendre à nos enfants à les reconnaître aussi. Examinons également certaines façons dont des parents avisés ont géré ces mensonges avec leurs propres enfants.
Idée non biblique n°1 : Mes sentiments déterminent la vérité Si notre culture actuelle pouvait se résumer à un seul slogan, ce serait « Vis ta vérité ! » C’est presque devenu un credo chez les jeunes générations qui ont fini par accepter que la vérité est relative et propre à chaque individu, en particulier en ce qui concerne leurs croyances religieuses et morales. Un jeune de 15 ans l’a résumé ainsi : « Ce que vous ressentez est votre réalité, et tout le monde devrait l’accepter. » Il n’y a qu’un seul problème avec cette approche : ce n’est pas ainsi que fonctionne la vérité. La vérité est une déclaration ou une croyance qui correspond à la réalité, et la vérité est vraie, quelles que soient vos opinions et préférences personnelles. Enseigner à nos enfants la nature et la définition de la vérité peut grandement contribuer à les entraîner à bien réfléchir aux messages déroutants de la culture d’aujourd’hui. Entraînez-les à discerner la vérité Gina*1 a appris à sa fille particulièrement émotive, Sarah, à faire la part des choses entre le monde des sentiments et la réalité de manière intentionnelle et cohérente. À l’approche de l’adolescence de Sarah, Gina l’a aidée à comparer ce qu’elle ressentait avec la réalité, en prenant soin de souligner qu’il existait une différence. À un moment donné,
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Sarah a dit qu’elle avait l’impression que personne ne l’aimait. Gina se souvient : « Nous prenions le temps de “ressentir, vivre ses émotions” puis nous parlions ensuite des nombreux amis et de la famille qu’elle avait qui étaient tous incroyablement investis dans sa vie. Après quelques années difficiles, j’ai réalisé un jour qu’elle venait me voir et disait des choses comme : “Maman, je ressens cela, mais je peux voir que cela ne correspond pas à la réalité… Aide-moi à démêler tout cela, s’il te plait.” » Gina souligne que même si cela ne résolvait pas tous les problèmes de l’adolescence, cela rendait les années les plus difficiles un peu plus gérables. Elle avait montré à Sarah à maintes reprises qu’elle pouvait lui confier ses émotions sans crainte et qu’elle serait là pour la guider vers la vérité.
Idée non biblique n°2 : Si vous n’êtes pas d’accord avec quelqu’un, vous allez le détester ou le craindre L’amour est l’un de ces mots qui a été complètement redéfini par la culture populaire. Cependant, nous apprenons en 1 Corinthiens 13.4-10 que l’amour biblique est patient et bon. Il dit aussi que l’amour « ne se réjouit pas du mal, mais se réjouit de la vérité ». En d’autres termes, ce n’est pas aimer que d’approuver ou de trouver de la joie dans tout ce qui relève du péché ou du mensonge. Pourtant, notre culture a inversé cette définition. Le monde apprend constamment à nos enfants que l’amour signifie accepter et même célébrer les sentiments et les préférences des autres personnes, et qu’être en désaccord avec quelqu’un signifie que vous devez le craindre ou le détester. L’un des principaux domaines dans lesquels cela est constamment renforcé est celui de la sexualité et du genre. Enseignez-les la définition biblique de l’amour Kristie a commencé à parler avec sa fille
Kayla de sexualité et de genre à un jeune âge. Même s’il pouvait sembler contreintuitif d’introduire des concepts comme l’homosexualité et l’idéologie transgenre à une enfant de huit ans, Kayla était mature pour son âge, et Kristie savait que ces sujets allaient rapidement venir sur le tapis de toute façon. Elle s’est assurée d’être un lieu sûr où Kayla peut discuter de ces problèmes, poser des questions et réfléchir. Kristie a fourni un environnement sain et suffisamment sûr à sa fille, maintenant âgée de 12 ans, pour qu’elle puisse dire à sa mère qu’une bonne amie de l’école lui avait annoncé qu’elle était lesbienne. Kristie a calmement demandé comment la conversation s’était déroulée et a été surprise lorsque sa fille a complètement changé ses convictions. « Cela ne me dérange pas, maman. Parce que j’aime mon amie », a expliqué Kayla. Restant calme, Kristie a demandé posément : « Tu sais que tu peux aimer quelqu’un même si tu n’es pas d’accord avec lui, n’est-ce pas ? » Kristie a aidé Kayla à voir comment elle avait involontairement adhéré à la définition culturelle de l’amour. Elle a montré à sa fille comment une définition correcte et biblique de l’amour pouvait éloigner tout conflit perçu entre aimer son amie et avoir des valeurs bibliques.
Idée non biblique n°3 : Dieu veut juste que je sois heureux « Je veux que vous fassiez tout ce qui vous rend le plus heureux au monde », a crié Harry Styles depuis la scène lors d’un de ses concerts. Bientôt, ce slogan s’est répandu sur Internet par des mèmes et des tweets, résumant parfaitement bien l’état d’esprit de nombreux jeunes de notre pays. Une étude a inventé l’expression « déisme thérapeutique moraliste » pour décrire cette tendance chez les adolescents à croire que Dieu veut juste qu’ils soient heureux et se soucie seulement que tout le
Ces histoires vécues démontrent qu’avec la vérité de notre côté, nous n’avons pas à craindre la tâche énorme que représente le fait d’être parent dans une culture qui a largement rejeté la vérité.
monde soit gentil les uns envers les autres. Dans la culture actuelle, être heureux semble être le but ultime. Si quelque chose vous rend triste ou mal à l’aise, il suffit de l’éviter. Si quelque chose vous rend heureux, il faut s’y lancer à fond. Lorsque la poursuite du bonheur repose sur des sentiments instables, en constante évolution, elle ne donne plus aux jeunes les outils et la force intérieure nécessaires pour faire face aux situations difficiles de la vie. Formez-les à vivre selon la réalité Melody, enseignante dans un lycée public, a récemment remarqué qu’un bon nombre de ses élèves étaient aux prises avec une anxiété extrême face à des problèmes relativement mineurs. Par exemple, elle écrit : « Dans mon district scolaire, si vous dites que vous souffrez “d’anxiété”, vous pouvez passer un examen à une date ultérieure, et vous allez au centre de bien-être du lycée, où ils fournissent un espace calme et des conseils si nécessaire. » Parce que les sentiments des élèves sont constamment validés et jamais remis en question, Melody a remarqué que
de nombreux élèves ne supportent pas la moindre critique. C’est une bataille difficile pour un enseignant chrétien qui essaye de façonner l’esprit de la prochaine génération. Heureusement, Melody a découvert que poser des questions est une stratégie efficace pour aider les élèves à découvrir la vérité. Par exemple, une étudiante l’a informée que les femmes pouvaient faire tout ce que les hommes peuvent faire, même physiquement. Melody a convenu que les hommes et les femmes sont intellectuellement égaux, mais a contesté cette affirmation en ce qui concerne la force physique. Elle a mis l’élève au défi de regarder les scores affichés dans le gymnase. Puis elle a demandé : « Pourquoi le meilleur temps est-il toujours dans la colonne des hommes ? » Mettre nos enfants au défi de faire face à la réalité et d’ajuster leurs sentiments par rapport à ce qui est vrai (et non l’inverse) est un excellent point de départ pour les amener à vivre selon la vérité. Ces histoires vécues démontrent qu’avec la vérité de notre côté, nous
n’avons pas à craindre la tâche énorme que représente le fait d’être parent dans une culture qui a largement rejeté la vérité. Nous devons exposer nos enfants à des sujets controversés le plus tôt possible et de manière adaptée à leur âge. Ensuite, sur le long terme et de manière cohérente, nous pouvons leur apprendre à être de bons disciples dans le domaine des idées, en définissant nos buts de manière biblique. Cela nous permet d’enseigner à nos enfants à gérer leurs émotions à la lumière de la vérité et de renforcer leur vision biblique du monde. Une exposition adaptée à leur âge, la formation de disciples, l’enseignement et le renforcement des principes chrétiens sont d’excellents points de départ. Alisa Childers est une épouse, une mère, une auteure, une podcasteuse, une blogueuse, une conférencière et une dirigeante de louange. Elle est actuellement une conférencière respectée qui propose des conférences sur l’apologétique et la vision chrétienne du monde. © 2023 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Initialement écrit par Alisa Childers et publié en anglais sur FocusOnTheFamily.com. *1. Le nom a été changé.
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— AIMER ET SUIVRE —
Jésus pour qui il est véritablement C O M P R E N D R E L A V É R I T É S U R L’ I D E N T I T É D E J É S U S P O U R NOUS AIDER À ÊTRE DES DISCIPLES PLUS FIDÈLES
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C. S. Lewis a fait observer un jour que lorsque nous prions, nous devrions approcher Dieu non pas tel que nous pensons qu’il est, mais tel qu’il se présente lui-même. C’est un merveilleux conseil, étant donné notre tendance intrinsèque à vouloir transformer Dieu à notre image, ce que les Écritures placent dans la catégorie du péché d’idolâtrie. C’est ce que nous faisons lorsque nous rognons peu à peu ce que Dieu nous a révélé de luimême, retirant ce qui ne nous plaît pas ou que nous avons du mal à comprendre, pour nous créer un Dieu avec lequel nous nous sentons plus à l’aise, avec lequel nous avons l’impression de garder la maîtrise des choses. Dans le discours religieux actuel, de nombreuses voix proclament suivre et aimer Jésus, mais très souvent, le Jésus que suivent ces personnes est une caricature esquissée à partir de quelques caractéristiques soigneusement choisies. Il ne s’agit pas du fils de Dieu qui est mort pour nos péchés et nous demande de nous repentir, car son royaume est là, mais plutôt d’un coach de vie qui nous rassure sur ce que nous sommes et nous appelle à ne pas juger le chemin des autres. Comment pouvons-nous savoir si nous aimons et suivons Jésus tel qu’il est vraiment ? Nous pouvons commencer par le chercher au bon endroit.
JÉSUS AU SEIN DE LA
Trinité
L’évangile de Jean commence par un passage bien connu qui devrait
systématiquement nous époustoufler : Jésus existait avant la création en tant que Parole de Dieu, aux côtés de Dieu, tout en étant Dieu ; celui à travers lequel tout a été créé, la source de toute vie. I l s’a g i t l à d e l a v é r i t é l a p l u s fondamentale concernant Jésus, qui revient régulièrement dans l’évangile de Jean et à travers la Bible. Jésus est égal à Dieu le Père et partage le nom divin, JE SUIS, ainsi que toutes les caractéristiques de Dieu : miséricorde et justice, sainteté et amour, parmi tant d’autres. Il n’existe aucune contradiction entre la manière dont Dieu s’est révélé à travers l’Ancien Testament et à travers son Fils. Comme l’a dit Jésus lui-même, celui qui a vu le Fils a vu le Père. Ensemble avec le Père et le Saint-Esprit, Jésus partage cette glorieuse relation d’amour depuis avant la création du monde et celle de l’humanité à leur image. Toute autorité sur l’univers appartient à Jésus et il maintient celle-ci par sa puissance. C’est par sa volonté que le soleil se lève, que les saisons changent, que les plantes croissent, que les galaxies tournent, que nos cœurs battent et que nos cerveaux fonctionnent. Il connait la moindre de nos pensées passées, présentes ou futures, tout ce que nous pouvons ressentir ou imaginer. Jésus est le Seigneur de l’histoire, souverain sur toute vie, culture, nation et événement mondial. À la fin des temps, il reviendra pour juger le monde et tous ceux qui y ont vécu. La divinité de Jésus et sa place dans la Trinité n’ont rien d’une doctrine théologique abstraite. C’est la vérité qui
se trouve à la base même de l’existence, et qui doit nous remplir en permanence de révérence et d’émerveillement.
JÉSUS DANS LA
création
Pour ajouter encore plus à l’émerveillement, le Dieu trinitaire n’est pas une divinité distante et froide, mais un créateur qui se préoccupe de sa création avec sagesse et bonté. Il appelle chacune des milliards d’étoiles par leur nom, mais il connait aussi le nombre de cheveux sur votre tête (ou leur absence complète). Bien qu’il soit déchu, le monde continue à bénéficier de la bonté de Dieu, qui fait tomber la pluie et briller le soleil sur les justes comme sur les injustes. Il pourvoit aux besoins de toutes ses créatures et nous donne toutes les bonnes choses dont nous jouissons. Dans un ultime acte d’amour, Dieu est descendu dans sa création, il s’y est incarné en la personne de Jésus, son Fils. Le but de cette mission était clair depuis le départ. Jésus est venu sauver son peuple de leurs péchés – ceux qui croient en lui – à travers sa vie parfaite, sa mort expiatoire et sa résurrection. Il n’est pas venu pour redéfinir la géographie politique ou pour réparer le monde, il est venu pour le racheter et le renouveler en y introduisant un royaume qui doit mener à un nouvel univers où le péché, la souffrance et la mort n’existent plus. Cela dit, Jésus se pr é o ccup e du péché, de la souffrance et de la mort qui existent de nos jours. Pendant son séjour sur terre, il a guéri les malades, fait preuve de miséricorde envers les
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pécheurs, redonné de l’espoir aux désespérés et ressuscité les morts. Les femmes, les enfants et les étrangers affluaient vers lui et il les accueillait tous, mais il les a aussi appelés à se repentir et à le suivre. L’injustice et le manque de compassion suscitaient la colère de Jésus et il pouvait se montrer dur ou tendre selon la situation, prononçant des paroles de réconfort ou d’avertissement que ceux qui l’écoutaient avaient besoin d’entendre. En tant que Fils de Dieu incarné, Jésus a pris part à toutes les facettes de la vie humaine à l’exception du péché. Il a participé à des mariages et à des diners entre amis, il a mangé et bu, ri et pleuré avec les siens. À travers l’humanité de Jésus, nous pouvons voir Dieu d’une manière qui nous est accessible, mais nous avons aussi un aperçu de la vie que nous partagerons avec lui pour l’éternité au sein de sa nouvelle création.
JÉSUS DANS LES
Écritures
Il est devenu courant parmi certains de ceux qui professent leur foi en Jésus de marquer une séparation entre les Évangiles et le reste de la Bible. Le Jésus dont ils se réclament se limite à ses actes et à ses paroles rapportés dans les Évangiles, et de même, ils ont tendance à éviter de manière sélective les passages compliqués qui parlent du péché, de la justice, du jugement, etc. Les lettres de Paul et des autres apôtres, ainsi que l’essentiel de l’Ancien Testament sont mis de côté comme étant le produit d’une culture obscurantiste, baignée de patriarcat et d’une foule d’autres maux. Cependant, ce n’est pas une vision des choses partagée par Jésus. Il proclame, de façon pour le moins audacieuse, que tout l’Ancien Testament – la Loi, les Prophètes et les Psaumes – parlait de lui. Bien plus, il attribue les paroles de Moïse et de David à Dieu, qui parlerait à travers eux par le Saint-Esprit. De la même manière, Paul et les apôtres ont été chargés par Jésus de parler de lui et d’écrire à son sujet concernant les choses qu’il leur a révélées par son Esprit et avec son autorité. En tant que deuxième personne du Dieu trinitaire, Jésus n’est pas seulement l’auteur de la nature, il est aussi celui des Écritures. Toutes les paroles de la Bible sont également les paroles de Jésus et portent son autorité. Quand il a dit à ses premiers auditeurs que le ciel et la terre passeraient, mais que sa parole ne passerait pas, il ne parlait pas seulement des mots écrits en lettres rouges dans les Évangiles. Il parlait de chaque mot, depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse.
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JÉSUS DANS
son Église
Tout comme la séparation établie par certains entre Jésus et sa Parole, il existe parfois un fossé entre Jésus et son Église dans l’esprit de quelques-uns parmi ceux qui affirment le suivre. Ils proclament qu’ils aiment Jésus tout en ayant bien peu d’amour pour son Église et peu d’intérêt à en faire partie. Ils préfèrent se contenter de ce qui leur parait plus authentique, une relation en tête à tête avec le Seigneur. Ils peuvent peut-être aller jusqu’à la partager avec d’autres personnes qui pensent comme eux et qui ont également rejeté l’église. Il existe de nombreuses raisons pour cela, dont certaines sont complexes. Notre vécu de l’église peut nous sembler inintéressant, sans vie ou sans lien avec les réalités du monde. Parfois, les personnes que l’on rencontre à l’église manquent de cohérence, d’intérêt ou de goût, ou bien ils défendent des opinions qui nous paraissent inacceptables. On peut avoir l’impression d’être plus proche de Dieu en communiant avec la nature, en partant courir ou se pelotonnant avec un bon livre et une tasse de thé chaud dans un endroit douillet, plutôt qu’en écoutant un sermon à l’église. Évidemment, il y a aussi ceux qui ont été blessés à l’église, qui ont subi des violences spirituelles, émotionnelles ou physiques de la part de membres ou de responsables de leur église. L’idée de retourner dans une assemblée, n’importe laquelle, peut faire ressurgir des souvenirs traumatiques douloureux. Ces personnes ont besoin d’un accompagnement plein de sagesse et de compassion pour les aider à guérir, pas du jugement des autres. Et les églises doivent assumer le mal qu’elles ont pu causer, exprimer des regrets et se repentir. Cela étant dit, Jésus reste le Seigneur de son Église. Ils sont peuple, son corps, son épouse pour laquelle il donne sa vie. Il est arrivé bien trop souvent que l’Église torde les paroles de son Seigneur et inflige de sérieuses souffrances à ceux qui lui sont confiés. Toutefois, Jésus continue à la bâtir et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. Il est impossible de séparer Jésus de son Église. Il l’a conçue comme étant un sanctuaire où nous venons le rencontrer, l’adorer à travers nos paroles, nos chants et les sacrements et trouver la guérison, l’encouragement et l’amour de la communauté, entourés de nos frères et de nos sœurs dans la foi. Si ce n’est pas l’expérience que nous avons à l’église, il nous faut protéger notre cœur avec Jésus et par sa grâce, trouver l’église qui nous conviendra.
« Si notre image de Jésus ne correspond pas à ce qu’il a révélé de lui, il se peut que nous suivions en réalité un Jésus de notre invention. » JÉSUS EST
tout pour nous
Jésus est le Fils de Dieu, éternel et tout-puissant. Il est celui qui a créé et qui maintient l’univers, l’auteur et le sujet de toutes les Écritures et le Seigneur de son Église. Il nous a aimés et s’est donné lui-même pour nous, devenant le sacrifice expiatoire pour nos péchés afin que nous puissions entrer dans la vie, l’amour et la gloire qu’il partage avec le Père depuis toujours. Bien que beaucoup aient essayé, il est impossible de réduire Jésus à un simple enseignant humain qui prodigue de bons conseils sans mettre ses interlocuteurs au défi ou ne pas attendre d’eux qu’ils changent. Comme il l’a dit à ses premiers disciples, ceux qui l’aiment, ce sont ceux qui gardent ses commandements et le suivre consiste à renoncer à soi-même et à prendre sa croix chaque jour. Le but du Père en l’envoyant n’était pas de nous laisser comme nous sommes, mais de nous renouveler à son image afin que nous partagions la perfection et la sainteté de son Fils. Si notre image de Jésus ne correspond pas à ce qu’il a révélé de lui-même, il se peut que nous suivions en réalité un Jésus de notre invention. Comme l’a fait remarquer Tim Keller : « Si votre Dieu est toujours d’accord avec vous, il y a des chances
pour que vous soyez en train d’adorer une version idéalisée de vous-même. » Nous ne pouvons pas grandir dans notre amour pour Jésus et le suivre de manière plus réelle que lorsque nous le cherchons au bon endroit. Jésus se trouve dans l’éternelle gloire de la Trinité ; dans son union rédemptrice avec la création et l’humanité ; dans les pages éclectiques de la Bible tout entière ; et dans la vie et l’adoration communautaire auprès de ses frères et de ses sœurs de l’Église. Lorsque nous voyons Jésus au fil de ses pages sacrées, nous découvrons une vue plus large de sa beauté, de sa bonté et de sa grâce. En tant que véritables disciples, nous ne pouvons alors nous empêcher de l’aimer, non pas pour ce que nous pensons qu’il est, mais pour ce qu’il nous révèle lui-même de sa personne. C’est alors, en communion avec nos frères et nos sœurs dans le Seigneur, que nous vivrons cette expérience unique : Jésus est tout pour nous. Subby Szterszky est le rédacteur en chef de la rubrique Foi et Culture chez Focus on the Family Canada. © 2023 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.
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La flexibilité psychologique et le mariage D É CO U V R E Z CO M M E N T L E FA I T D ’ E X E RC E R C E T T E Q UA L I T É S O U S - E ST I M É E PEUT AIDER À CONSOLIDER VOTRE MARIAGE PAR HEATHER DRABINSKY
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« Désolé, Monsieur, je ne vois pas vos noms dans notre système », a déclaré la réceptionniste. David a regardé sa femme, Jen, incrédule. Ils avaient prévu une escapade bien méritée il y a des mois, et ils étaient certains d’avoir réservé une chambre. Après avoir posé plusieurs questions pour s’assurer que leur réservation n’était vraiment nulle part dans le système, David a répondu : « D’accord, merci pour votre temps. Nous trouverons une autre solution. »
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David et Jen auraient pu réagir avec frustration, perdre l’espoir de passer un bon moment et rentrer chez eux sans rien. Ils auraient pu se retourner l’un contre l’autre, se blâmer et s’accuser de ne pas avoir fait leur part pour empêcher cette confusion. Mais ils ont décidé de prendre du recul et de réévaluer la situation. Après tout, ils avaient encore des billets pour un concert et d’autres événements qui devaient se dérouler pendant la semaine.
En raison de leur approche calme et adaptable du problème, Jen et David ont fini par trouver une chambre beaucoup plus agréable avec une meilleure réduction que ce qu’ils avaient initialement réservé, et en plus, ils ont reçu un remboursement pour l’erreur de l’hôtel. Au sein d’un mariage, chaque époux a ses propres défauts. Lorsque vous ajoutez ces faiblesses aux facteurs de stress imprévus de la vie, il peut être facile de réagir l’un envers l’autre avec colère ou frustration. Pourtant, Dieu exhorte les époux à « se revêtir de l’amour qui est le lien de la perfection » (Colossiens 3.14). Cet amour s’accompagne d’une qualité plutôt sous-estimée : la flexibilité psychologique. Bien que la « flexibilité psychologique » soit un terme qui vient de l’étude du cerveau, les principes de Dieu peuvent nous aider à développer cette compétence très utile.
À QUOI RESSEMBLE LA FLEXIBILITÉ PSYCHOLOGIQUE ? Détendu. Pas facilement perturbé. Stable. Ce ne sont là que quelques-uns des mots qui décrivent les caractéristiques d’une personne qui fait preuve de flexibilité psychologique. Selon Jennifer Daks et le Dr Ronald Rogge de l’Université de Rochester, la flexibilité psychologique est un « ensemble de compétences que les individus mettent en œuvre lorsqu’ils sont confrontés à des pensées, des sentiments, des émotions ou des expériences difficiles ou stimulantes ». En d’autres termes, c’est la capacité à gérer sainement les différences des autres et les difficultés de la vie. Wendy Brown, thérapeute conjugale et familiale agréée, explique que la flexibilité psychologique dans un mariage est la « capacité à ignorer les choses qui peuvent être négligées et à accepter mon époux(se) pour qu’il ou elle est vraiment, comme Dieu l’a créé(e), et permettre à mon époux(se) de vivre et d’exprimer ses pensées, ses sentiments, ses comportements et ses croyances. » Cependant, être facile à vivre et flexible ne signifie pas pour autant rester dans une relation abusive. « Cela ne veut pas dire que vous devez être constamment méprisé et humilié, explique Brown. Il y a des moments où il faut savoir fixer des limites très fermes et inébranlables pour sa propre protection et préservation. » Dans un tel cas, n’hésitez pas à vous mettre
en sécurité et à chercher du soutien pour mettre fin à tout abus dans votre mariage. Pour vous aider à mieux comprendre, cer taines caractéristiques de la flexibilité psychologique incluent la capacité à : ~ Accepter la réalité des expériences et des sentiments tels qu’ils surviennent, qu’ils soient positifs ou négatifs (sans les nier ni les éviter). ~ Vous engager dans le moment présent au lieu de vous focaliser sur le passé ou de vous inquiéter de l’avenir. ~ Laisser passer les pensées et les sentiments, sans s’y accrocher de manière obsessionnelle. ~ Maintenir une perspective plus large lorsqu’on vit des pensées et des sentiments difficiles. ~ Vous rappeler vos priorités au milieu des moments de stress et de chaos. ~ Continuer à avancer vers vos objectifs même lorsque les problèmes surviennent.
EN QUOI UN MARIAGE PEUT-IL BÉNÉFICIER DE LA FLEXIBILITÉ PSYCHOLOGIQUE ? Lorsqu’un couple vit de manière calme et sereine - même lorsque des obstacles se dressent sur leur route - il peut en retirer de nombreux avantages. La flexibilité psychologique « favorise un schéma plus positif ; qu’il s’agisse de cultiver l’appréciation mutuelle ou de s’amuser ensemble », déclare Brown. La flexibilité psychologique permet aux personnes dans un couple de se remarquer davantage l’une l’autre. Par exemple, disons qu’un conjoint se porte volontaire pour préparer le dîner et utilise un ustensile d’une manière différente de l’autre conjoint. L’autre conjoint peut être psychologiquement flexible en le remerciant d’avoir préparé le dîner au lieu de se focaliser sur la méthode qui diffère de la sienne. De plus, la flexibilité psychologique dans le mariage peut réduire les réactions négatives en cas de conflit. Brown explique que cela peut réduire le « cycle réactif » ou le cycle de communication dans une relation qui devient incontrôlable lorsqu’on réagit à un mode de combat, de fuite ou de paralysie. Par exemple, disons qu’une femme remarque que son mari
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est parti travailler sans effectuer sa tâche habituelle qui consiste à sortir les poubelles le jour où le ramassage des ordures se fait. Si cette femme commence à se mettre en colère, elle peut soit réagir en passant en mode « combat », soit prendre une minute pour réfléchir à ses émotions. Elle peut se demander : « Est-ce que mes sentiments correspondent à mes valeurs ? » Elle peut choisir de réagir avec grâce, réalisant que son mari était peutêtre en retard et a tout simplement oublié sa tâche. Réagir de manière aimable et équilibrée empêchera probablement une dispute.
QUEL EST LE CONTRAIRE DE LA FLEXIBILITÉ PSYCHOLOGIQUE ? Alors que la flexibilité psychologique est bonne pour le couple, l’inflexibilité psychologique peut nuire à une relation. L’inflexibilité psychologique se caractérise par le fait de : ~ Éviter les pensées, sentiments, émotions et expériences passées difficiles. ~ Se laisser distraire du moment présent en se concentrant inutilement sur le passé ou en s’inquiétant de l’avenir. ~ Rester coincé dans des sentiments et des pensées négatives. ~ Se juger ou se reprocher d’avoir des pensées et des sentiments difficiles. ~ Perdre de vue ses priorités à cause du stress. ~ Être incapable de prendre des mesures pour viser des objectifs plus élevés. Selon une méta-analyse de plus de cent études portant sur des personnes engagées dans des relations amoureuses, les couples faisant preuve d’inflexibilité psychologique expérimentent : ~ Une baisse de la satisfaction globale dans la relation. ~ Une baisse de la satisfaction sexuelle. ~ Un soutien émotionnel réduit. ~ Une augmentation des conflits négatifs et de l’agression physique. « Sans flexibilité, nous pouvons rester bloqués dans ce mode de survie de notre cerveau [réponse de combat, de fuite ou de paralysie] », explique Brown. Être psychologiquement inflexible peut également conduire à la violence conjugale. Quelqu’un qui refuse d’accepter son époux(se) pour ce qu’il (qu’elle) est et ne reconnaît pas la valeur
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de celui-ci (celle-ci) dans la relation a souvent tendance à vouloir exercer un contrôle dominateur, nous dit Brown. Si tel est le cas, le couple doit recevoir une aide professionnelle et/ou le conjoint maltraité doit rechercher la sécurité et des conseils.
COMMENT AUGMENTER LA FLEXIBILITÉ PSYCHOLOGIQUE DANS VOTRE COUPLE ? Considérez les émotions comme des informations plutôt que des excuses pour réagir. Il n’est pas rare que les époux(se) deviennent frustrés, blessés ou craintifs, ce qui amène chacun à se comporter d’une manière qu’il pourrait regretter plus tard. Les remarques passionnées vous échappent facilement et vous ou votre conjoint pouvez prendre des décisions imprudentes et impulsives en un claquement de doigts. Lorsque vous sentez vos émotions s’intensifier, prenez du recul et évaluez-les. Cela signifie peut-être dire à votre époux(se) que vous devez quitter la pièce pendant cinq minutes avant de répondre. Demandez-vous : Qu’est-ce que je pense de mes sentiments en ce moment ? Et mes sentiments sont-ils alignés sur ce qui est important à mes yeux dans mon mariage ? Rappelez-vous ce que vous considérez comme le plus important dans la relation et ce qui vous est précieux en tant que chrétien, et agissez en conséquence. Jacques 1.19 nous dit : « Que chacun soit prompt à entendre, lent à parler, lent à se mettre en colère ». Concentrez-vous sur la connexion plutôt que sur le contrôle. Il est facile de s’attarder sur les fautes passées de votre épou(se), mais vivre avec le manque de pardon et le ressentiment ne mène qu’à créer de la distance, de la division et cela vous pousse au désir de contrôler votre époux(se). Choisissez plutôt de pardonner et de laisser se refermer les blessures du passé. Considérez Philippiens 3.13-14 : « Frères et sœurs, je n’estime pas m’en être moi-même déjà emparé, mais je fais une chose : oubliant ce qui est derrière et me portant vers ce qui est devant, je cours vers le but pour remporter le prix de l’appel céleste de Dieu en Jésus-Christ. » Une fois que vous avez abandonné la douleur du passé, engagez-vous avec votre époux(se) dans le moment présent. Organisez une sortie amusante. Demandez à votre époux(se) ce qui a été positif et ce qui a été difficile pour lui ou elle
Alors que Paul ne connaissait pas le terme « flexibilité psychologique », il connaissait la puissance de l’amour de Dieu, qui peut renouveler les esprits (Romains 12.2) et prévenir les conflits inutiles dans votre mariage.
récemment. Connectez-vous émotionnellement avec l’autre en l’écoutant et en reconnaissant ses sentiments. Méditez la Parole de Dieu. Bien que la Bible ne dise pas explicitement aux maris et aux femmes de faire preuve de flexibilité psychologique, elle contient des versets qui encouragent à développer cette qualité. Méditer sur la Parole de Dieu peut vous aider à devenir plus flexible psychologiquement dans vos relations avec votre époux(se). Philippiens 4.6-7 nous dit par exemple : « Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en JésusChrist. » Lorsque les facteurs de stress font surface, au lieu de réagir négativement, priez. Remettez au Seigneur toutes vos préoccupations et attendez la paix qu’il promet. Voici quelques autres versets utiles sur lesquels vous pouvez méditer : ~ Nous faisons toute pensée prisonnière pour qu’elle obéisse à Christ (2 Corinthiens 10.5). ~ Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur, mets-moi à
l’épreuve et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! (Psaume 139.23-24) Lorsque votre conjoint et vous avez des conflits, souvenezvous d'Éphésiens 4 .1-3 : « Je vous encourage donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à vous conduire d’une manière digne de l’appel que vous avez reçu. En toute humilité et douceur, avec patience, supportezvous les uns les autres dans l’amour. Efforcez-vous de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. » Alors que Paul ne connaissait pas le terme « flexibilité psychologique », il connaissait la puissance de l’amour de Dieu, qui peut renouveler les esprits (Romains 12.2) et prévenir les conflits inutiles dans votre mariage. Heather Drabinsky est productrice de contenu au sein du département Mariage de Focus on the Family aux États-Unis. © 2023 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié à l’origine sur FocusOnTheFamily.com. 1 Jennifer S. Daks et Ronald D. Rogge, « Examining the Correlates of Psychological Flexibility in Romantic Relationship and Family Dynamics: A Meta-Analysis, » Journal of Contextual Behavioral Science, octobre 2020.
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Guide 8
8 grands-parents pour les
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Lorsque vos enfants sont tous grands, votre esprit en vient souvent à se tourner vers ce que pourrait être la vie d’un grand-parent. Et vus de l’extérieur, les grands-parents ne semblent-ils pas avoir un rôle de rêve ? Après tant d’années remplies de responsabilités pas toujours amusantes en tant que parent – comme devoir harceler vos enfants pour qu’il fasse leurs devoirs ou les contraindre à aller chez le dentiste – devenir grands-parents peut sembler être un laissez-passer gratuit pour simplement profiter de bons moments avec d’adorables petits-enfants. Comme tant d’entre eux vous le diront, la vie de grands-parents est vraiment géniale ; une période merveilleuse de la vie. Mais d’un autre côté, c’est plus compliqué que d’être parent. Il y a plus de relations à gérer. Apporter du bonheur à vos petits-enfants n’est peut-être pas un problème, cependant, vous devez également vous assurer que votre enfant adulte et son conjoint sont contents de la façon dont vous vous comportez avec leurs enfants. Comprendre et respecter certaines « règles d’engagement » générales vous aidera à être un grand-parent de rêve, une grand-mère ou un grand-père dont l’implication dans la famille de votre enfant est toujours bien accueillie et appréciée.
Acceptez les limites de votre rôle Être grand-parent peut vous rappeler de merveilleux souvenirs de parentalité, mais cela ne vous redonne pas votre rôle de parent. Et il est important de toujours garder cela à l’esprit. Karin Gregory, directrice du service d’aide psychologique de Focus on the Family Canada, note qu’il est facile pour les grands-parents d’oublier leur place et de dépasser certaines limites importantes. « Les problèmes commencent, note-t-elle, lorsqu’un grand-parent essaye d’élever un petit-enfant par procuration, à travers les parents de l’enfant ». Cela se produit souvent lorsque le grand-parent croit percevoir un problème avec la façon dont ses petits-enfants sont élevés. « Le grand-parent peut par exemple s’inquiéter du groupe d’amis que fréquente son petit-fils, de la musique qu’il écoute aussi ou du fait qu’il ne va pas à l’église. Alors il va intervenir et se mettre à prodiguer des conseils. C’est généralement bien intentionné, mais souvent les parents de l’enfant le prennent mal », explique Gregory. Ce que les grand-parent considèrent comme un bon conseil, leur enfant et son conjoint le perçoivent très souvent comme une ingérence, une critique de leur manière d’éduquer leurs enfants ou une tentative de contrôler leur famille. Pour un
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Être grand-parent peut vous rappeler de merveilleux souvenirs de parentalité, mais cela ne vous redonne pas votre rôle de parent. Et il est important de toujours garder cela à l’esprit.
jeune parent, ces tentatives de contrôle envoient le message rabaissant: Je ne te vois pas comme un adulte capable et indépendant. « Le rôle de grand-parent est différent de celui d’un parent », explique Larry Fowler. Dans son livre Overcoming Grandparenting Barriers1, il écrit : « En tant que grand-parent, vous avez déjà lâché le contrôle et vous ne devriez pas essayer de le reprendre. C’est évidemment tentant quand les choses tournent mal, mais il ne faut pas céder à cette envie, à moins d’y être invité. »
Tenir à distance la culpabilité et le sentiment d’obligation Parfois, le comportement contrôlant découle d’un faux sentiment de légitimité. Les grands-parents pensent à tort : Notre enfant devrait nous écouter parce que nous sommes ses parents. Et après tous les sacrifices que nous avons faits pour lui, nous avons gagné le droit d’intervenir dans sa vie et dans son rôle parental. Dans le monde d’aujourd’hui, cependant, affirmer son « autorité parentale » ou culpabiliser vos enfants adultes peut se retourner contre vous. Selon le psychologue Joshua Coleman, les jeunes adultes d’aujourd’hui n’ont pas le même sens du devoir envers leurs parents que les générations précédentes. D’ailleurs, prévient Coleman, les jeunes adultes d’aujourd’hui ne supportent pas le manque de sincérité que crée ce sentiment d’obligation dans la relation. Pour eux, chercher à plaire à leurs parents par simple sens du devoir peut être ressenti comme une forme de malhonnêteté personnelle. En d’autres termes, ils n’aiment pas simuler la loyauté familiale s’il n’y a pas de véritables sentiments.
Montrez que vous êtes digne de confiance À bien des égards, être grands-parents consiste à gagner, et à garder, la confiance de votre enfant adulte. Les grands-parents avertis savent bien qu’ils peuvent perdre cette confiance pour ce qui peut sembler, à première vue, être des problèmes relativement mineurs. Les temps ont changé depuis que les grands-parents d’aujourd’hui étaient parents, explique Gregory, et les jeunes parents d’aujourd’hui ont une nouvelle approche de ce qui constitue une bonne éducation. « De nombreuses questions – comme ne donner aux enfants que du lait végétal ou leur
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fair e suivr e un r égime végétalien, limiter le sucre ou le temps passé devant les écrans, ou encore la manière de discipliner les enfants – ne sont pas négociables pour les parents d’aujourd’hui. Et c’est encore plus vrai lorsqu’un enfant a des problèmes sous-jacents, comme le TDAH que les parents doivent gérer au quotidien. » Ignorer les instructions des parents peut faire plus de mal à la relation qu’un grand-parent ne le pense. « Dans de nombreux cas, prévient Gregory, les parents peuvent commencer à penser que leurs enfants ne sont pas en sécurité avec vous ou que vous ne prenez pas bien soin d’eux. » Quant aux cadeaux, domaine où les grands-parents veulent souvent impressionner leurs petits-enfants avec quelque chose hors de l’ordinaire pour leur anniversaire ou pour Noël, il est important de reconnaitre l’autorité des parents en parlant d’abord de l’idée de cadeau aux parents. De manière générale, l’idée est de surprendre l’enfant, mais pas les parents. Lorsque les cadeaux sont extravagants ou s’accompagnent de nouvelles responsabilités, par exemple un hamster, un vélo, un téléphone portable ou des vacances avec la famille élargie, il est particulièrement important que les parents aient la possibilité de décider si l’enfant est prêt ou si eux-mêmes en tant que famille peuvent gérer le cadeau.
Écoutez leurs remarques, et réagissez au mieux Un certain nombre de conflits et de déceptions est normal dans toutes les relations, et la relation parent/grands-parents n’y échappe pas. Ce qui est différent pour les grands-parents, cependant, c’est la vulnérabilité de leur position chaque fois qu’il y a un désaccord. Qu’on le veuille ou non, ce sont les parents qui contrôlent l’accès à vos petits-enfants, il est donc important de s’assurer que tout problème peut être résolu rapidement et à l’amiable. Le commandement qui se trouve en Romains 12.18, « Dans la mesure où cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes », a une résonance particulière pour les grandsparents. Lorsque des plaintes surviennent, les grands-parents avisés reconnaissent qu’il n’y a pas grand-chose à gagner à réagir de manière défensive, à défendre leur point de vue de manière trop agressive ou à garder rancune. Pour être un grand-parent de confiance, il vaut mieux montrer que vous êtes prêt à apprendre et à évoluer plutôt que de vous montrer complètement inflexible.
Avec l’avantage de la maturité, les grands-parents sages reconnaissent que les autres peuvent être mal à l’aise quand il s’agit d’engager des conversations difficiles, ils ouvrent donc régulièrement une porte pour que ces discussions importantes puissent avoir lieu. Par exemple, en posant aux parents des questions comme : • Je sais que j’ai fait des erreurs en tant que parent. Qu’aurais-tu aimé que je fasse différemment ? Je ne veux pas faire les mêmes erreurs en tant que grand-parent. • Je voulais vérifier auprès de vous, car je me rends compte que les choses changent avec le temps et à mesure que les enfants grandissent. Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez que je fasse différemment maintenant ? Parfois, les retours que vous obtiendrez vous feront mal – vraiment mal. Mais ouvrir le dialogue vaut toujours mieux que de laisser s’installer un silence glacial et une distance croissante dans votre relation, sans savoir vraiment d’où vient le problème. Et il vaut la peine de souligner à nouveau qu’il est important de montrer que vous respectez les commentaires de vos enfants et de vos beaux-enfants, plutôt que de rejeter leur point de vue en vous défendant, en justifiant ou en blâmant les circonstances. Même lorsque vous entendez des commentaires comme :
• Quand j’étais enfant, je savais que tu m’aimais. Mais quand je faisais une bêtise, tu me punissais en me faisant honte et en m’humiliant. Je ne veux pas que tu fasses cela à nos enfants. • Après l’accident de voiture que vous avez eu, nous ne sommes pas à l’aise avec le fait que les enfants montent en voiture avec vous. • Nous sommes très occupés avec les enfants et avec le travail. Nous voulons avoir de vos nouvelles – mais s’il vous plaît, ne nous appelez pas tous les jours. Savoir bien accepter la critique ne signifie pas que vous n’ayez pas le droit de poser vos propres limites. On peut espérer que le respect que vous montrez à vos enfants adultes vous sera retourné lorsque vous aurez besoin d’avoir une discussion franche sur vos propres besoins et limites. Par exemple, si on vous sollicite pour faire du baby-sitting plus souvent que vous ne le souhaiteriez. Catherine Wilson est la rédactrice en chef de la rubrique Éduquer ses Enfants chez Focus on the Family Canada. © 2023 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. 1 Le livre Overcoming Grandparenting Barriers (Surmonter les obstacles de la vie de grands-parents) n’est disponible qu’en anglais
ÊTES-VOUS DES GRANDS-PARENTS PRIVÉS DE LEURS PETITS-ENFANTS ? Lire notre article: Un espoir pour les grands-parents séparés de leurs petits-enfants. FocusFamille.ca
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Reconnaître
les dommages C A U S É S PA R L E S
relations toxiques J É S U S N O U S D O N N E L’ E X E M P L E Q U A N D S ’ I N V E S T I R D A N S L E S R E L AT I O N S E T QUAND S’ÉLOIGNER
PA R A MY VAN VE E N
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Lorsque Jane a rencontré Emma, elle pensait vraiment avoir rencontré une âme sœur. Elles aimaient les mêmes livres, les mêmes films, les mêmes séries. Elles s’amusaient bien ensemble, riaient beaucoup et appréciaient simplement la compagnie l’une de l’autre. Cependant, au bout d’un petit moment, Emma a commencé à exiger que Jane lui consacre de plus en plus de son temps. Jane se sentait coupable de passer du temps avec ses autres amis, alors elle restait de plus en plus avec Emma. Elle avait entendu des histoires d’horreur sur la façon dont Emma avait été traitée dans le passé par des amis, des colocataires ou des petits amis. La pauvre Emma ne pouvait
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faire confiance à personne, sauf à Jane. C’était un véritable privilège pour Jane. Elle avait toujours eu à cœur d’aider les autres, mais sans qu’elle ne s’en rende compte, rapidement, tout son temps, son énergie et son amour n’étaient plus dirigés que vers une seule personne. Pourtant, après des années à investir sans compter dans la vie d’Emma, Jane a commencé à remettre en question son amitié : Pourquoi était-elle toujours aussi épuisée ? Où étaient passés ses autres amis ? Pourquoi leurs conversations tournaient-elles systématiquement autour des problèmes d’Emma ?
Afin de pouvoir prendre du recul, Jane a alors décidé de demander un peu de temps et d’espace à Emma. Elle était sûre que son amie comprendrait. Après tout, si Emma avait dit à Jane qu’elle avait besoin d’espace pour prendre soin d’elle-même, Jane aurait proposé de prier pour elle et faisant preuve de compassion, elle lui aurait laissé l’espace dont elle avait besoin. Mais Jane a été choquée par la réponse d’Emma. Celle-ci l’a accusée d’être égoïste, cruelle et lui a lancé toute une litanie d’autres paroles blessantes et acerbes. La vérité sortait enfin au grand jour. Et la vérité a poussé Jane à dire : « Cela suffit. » Avez-vous déjà vécu ce genre d’expérience ? Vous êtes-vous déjà retrouvé dans une relation – avec un ami, un époux(se), un membre de la famille ou un collègue – où chaque interaction vous laisse épuisé ? Vous rejouez des conversations avec eux dans votre tête en vous demandant comment vous auriez pu mieux vous exprimer. Vous vous retrouvez isolé dans une relation dévorante. Une relation où vous dites toujours oui et donnez sans jamais rien recevoir en retour. Et puis un jour – pour votre propre santé mentale, spirituelle, émotionnelle et physique – vous dites « non » et la personne se retourne contre vous. C’est ce que l’auteur et pasteur Gary Thomas décrit comme une relation avec une « personne toxique ». Ce qui est compliqué avec les personnes toxiques, c’est qu’il n’existe pas une définition unique, et ces personnes présentent souvent des caractéristiques assez subtiles qui peuvent être difficiles à identifier. Dans son livre Relations toxiques : savoir s’éloigner, Thomas donne de nombreux exemples de ce à quoi peut ressembler une personne toxique. Elles sont souvent égoïstes et malveillants. Elles ont tendance à vous épuiser plutôt qu’à vous encourager. Elles jugent les autres et justifient toutes leurs propres décisions. La jalousie ressort souvent dans leur manière de décrire les autres, ce qui les conduit à faire preuve d’intimidation et à « casser » les autres. Thomas propose également une description plus simple : « Elles veulent simplement que vous cessiez d’être vous-même. » Jane a lentement commencé à voir ces caractéristiques chez Emma, mais elle ne voulait pas mettre fin à leur amitié. Après tout, les chrétiens ne sont-ils pas censés persévérer malgré les difficultés, surtout lorsqu’il s’agit de tendre la main à une personne qui souffre ?
Mal comprendre le sens de la persévérance Il nous est dit de courir avec persévérance la course tracée pour nous dans Hébreux 12.1. Jacques commence sa lettre en nous enjoignant de considérer cela comme une source de joie lorsque nous sommes confrontés à des épreuves. Dans Galates 6, Paul
nous dit de ne pas nous lasser de faire le bien – surtout pour ceux qui partagent notre foi – car nous récolterons de bonnes choses si nous ne baissons pas les bras. Peut-être que le verset le plus connu et le plus clair sur la persévérance est Romains 5.3-4 : « Bien plus, nous sommes fiers même de nos détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve l’espérance. » Endurance, persévérance, résilience - ce sont tous des traits de caractère merveilleux que Dieu désire voir en nous, mais nous devons bien choisir comment et quand persévérer. Dieu ne veut pas que nous persévérions aveuglément dans n’importe quelle situation. Si je suis pris dans un cycle de péchés, de repentance silencieuse, puis que je retombe dans le péché, je dois arrêter d’essayer de persévérer par moi-même et demander de l’aide à ceux qui m’entourent. Je dois demander à Dieu de mettre mes péchés en lumière afin que je puisse changer de direction et trouver un nouveau chemin vers la guérison. Si je suis pris dans un mariage violent, je ne suis pas censé baisser la tête et souffrir en silence. Dieu mon Père veut que je cherche refuge. On peut nous demander de traverser des moments difficiles de notre vie, mais il est important de le faire dans la prière, entouré d’une communauté de croyants qui peuvent nous soutenir et nous encourager. Ce n’est pas dans les relations toxiques que votre persévérance peut produire de la victoire et cette victoire de l’espérance. Au contraire, les relations toxiques dans lesquelles on s’enfonce sont l’endroit où l’espoir s’éteint et où vous risquez de devenir une pâle image de ce que Dieu veut que vous soyez.
Suivre l’exemple de Jésus Et si au lieu de laisser Emma la transformer en souffre-douleur, Jane invitait Dieu dans son processus de discernement ? Et si elle s’ouvrait aux paroles douces de sa mère et fixait des limites saines dans sa relation pour pouvoir dire non, rester disponible pour d’autres amitiés, sa famille, ses proches et les membres de la communauté qui pourraient tous bénéficier de son amour et de sa compassion ? Et si elle s’autorisait à dire non ? Et si elle avait la permission de s’éloigner d’une amitié toxique ? Quand vous pensez à l’exemple de Jésus en matière de relations, vous pensez probablement à des occasions où il a sacrifié son propre confort pour attirer les gens à lui. Après tout, il n’était pas obligé de braver la chaleur du milieu de
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journée pour aller à la rencontre de la femme samaritaine rejetée près du puits, mais il l’a fait. Il n’avait pas besoin de s’inviter dans la maison d’un collecteur d’impôts, s’exposant aux critiques des personnes qui l’entouraient, mais il l’a fait. Il n’était pas forcé de permettre à la femme de mauvaise vie d’oindre ses pieds d’huile, mais il l’a fait. Il ne lui était pas demandé d’aller à la piscine de Béthesda pour passer du temps parmi les malades, mais il l’a fait. Les situations sociales que nous trouvons inconfortables, voire dangereuses, sont celles que notre Sauveur a recherchées afin de ramener les personnes à lui. Mais saviez-vous qu’il y avait des gens qu’il n’a pas réussi à attirer à lui ? Saviez-vous qu’il y a eu des moments où Jésus a fait le choix de s’éloigner ? Interpellé par un ami à lui, Gary Thomas a relu attentivement les quatre évangiles et a trouvé « plus d’une vingtaine d’occasions où Jésus a fait le choix de s’é l o i g n e r o u d e l a i s s e r quelqu’un d’autre s’éloigner ». Dans Matthieu 8, nous lis ons que Jésus a sa uvé deux hommes possédés par des démons en envoyant ces derniers dans un troupeau de porcs. Il a sauvé la vie de deux hommes, accomplissant le travail auquel son Père l’avait appelé, et les habitants de la ville sont sortis pour lui demander de partir. Il n’est pas resté et n’a pas essayé de les convaincre de quoi que ce soit ; il savait qu’il avait encore du travail à faire et qu’il pouvait faire ce travail auprès de personnes qui étaient prêtes à le recevoir. Dans Marc 5, nous le voyons se rendre chez Jaïrus, un chef de synagogue qui vient de perdre sa fille. Quand il dit à la foule qu’elle n’est pas morte, mais seulement endormie, les gens se moquent de lui. Que fait-il ? « Il les fit tous sortir » (Marc 5.40) afin de pouvoir faire son travail de résurrection et de vie. Dans ses derniers jours sur terre, Jésus nous montre l’exemple en fixant une limite dans la relation lorsqu’il n’est pas physiquement possible de s’éloigner. Dans Matthieu 27.13-14, nous lisons : « Alors Pilate lui dit : “N’entends-tu pas tous ces témoignages qu’ils portent contre toi ?” Mais Jésus ne répondit sur aucun point, ce qui étonna beaucoup le gouverneur. » Comme l’explique Thomas, « quand une personne toxique vous attaque, vous n’êtes pas obligé de participer. » Nous devrions suivre l’exemple de Jésus dans tout ce qu’il a fait. Il nous montre comment réagir dans des relations, aussi
bien saines que toxiques, et parfois cela signifie fixer des limites pour se protéger et prendre soin de soi.
Pourquoi prendre soin de soi n’est pas égoïste Peut-être avez-vous essayé de vous protéger de relations difficiles. Peut-être avez-vous fixé des limites et, comme Jane, vous êtes-vous retrouvé attaqué, critiqué et métaphoriquement traîné dans la boue ? Vous avez tendance à vous sentir immédiatement égoïste. Vous avez l’impression de faire passer votre bien-être avant les autres alors que Dieu semble nous appeler à faire l’inverse. Mais Dieu ne nous demande pas de nous vider de tout ce qu’il nous a donné pour une autre personne. Dieu nous demande de le mettre en premier, non pas un ami, un époux(se), un membre de la famille ou un voisin. Il nous demande de le mettre en premier et de chercher ses instructions tandis que nous travaillons de notre mieux à l’avancée de son royaume. Nous ne pouvons pas étendre son royaume quand nous laissons quelqu’un de notre entourage exiger toute notre attention. Nous ne pouvons pas partager l’évangile quand nous nous épuisons à essayer de réparer quelqu’un qui ne veut pas être réparé. Nous ne pouvons pas faire partie de la grande communauté des croyants, travaillant ensemble à nous encourager, nous bénir et nous soutenir les uns les autres alors que nous ne faisons qu’encourager, bénir et soutenir une personne qui ne nous rend jamais la pareille. Comme l’explique Thomas, la mission à laquelle Dieu vous a appelé est trop importante pour que vous vous laissiez distraire par des personnes toxiques. Si vous craignez d’être dans une relation toxique – avec un ami, un collègue, un membre de la famille ou même un époux(se) – tournez-vous vers des personnes de votre entourage que vous savez fiables. Entourez-vous d’une grande nuée de témoins et cherchez refuge auprès d’un Dieu qui veut du bien à ses enfants.
« Ce qui est compliqué avec les personnes toxiques, c’est qu’il n’existe pas une définition unique, et ces personnes présentent souvent des caractéristiques assez subtiles qui peuvent être difficiles à identifier. »
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Amy Van Veen est éditrice en chef pour Focus on the Family Canada. © 2023 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.
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Avez-vous déjà vécu un de ces jours qui se déroule vraiment parfaitement ? Vous avez particulièrement bien dormi. Les choses se mettent en place comme vous le voulez. Les enfants se sont levés et se sont préparés pour l’école sans drame. Tout le monde est sorti de la maison avec le sourire aux lèvres. Vous vous mettez au travail et ouvrez votre courriel pour trouver un message d’encouragement : « Salut, Pasteur, je voulais juste vous dire que je suis reconnaissant pour votre travail et que je prie pour vous aujourd’hui. » Votre journée se poursuit sous les mêmes auspices. Vous avez des conversations profondes et intéressantes avec d’autres membres du personnel, vous avez de bonnes idées pour votre prochain sermon. Ou peut-être que le groupe des femmes a accueilli de nouvelles mamans aujourd’hui avec lesquelles vous vous êtes vraiment bien entendu et qu’en plus, vous avez eu le temps de vous asseoir et de prendre un café avec un ami. C’est comme si le soleil brillait sur vous. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Vous rentrez chez vous et retrouvez votre famille autour d’un bon repas, et vous entendez ce « ping » caractéristique sur votre téléphone. En jetant un coup d’œil rapide, vous remarquez le nom de la personne qui vous envoie ce texto et vous apercevez un petit bout de l’objet du message et boum ! Vous pouvez sentir
la tension monter, votre rythme cardiaque s’accélérer. Vous n’arrivez plus à accorder toute votre attention à la conversation qui se déroule autour de la table, car vous êtes maintenant préoccupé par le message que vous venez de recevoir. Votre famille continue à échanger ses plaisanteries habituelles et cela commence à vous agacer. Tout le monde parle en même temps, le dîner n’est pas si bon que cela et votre réaction à l’histoire que le petit Johnny a pris une éternité à raconter était un peu cassante, dure et probablement exagérée. Vous êtes agacé. Quelque chose dans ce texto vous a énervé et vous n’arrivez pas vraiment à vous reprendre. Malheureusement, ceux qui pâtissent de vos réactions n’ont aucune idée de ce qu’il se passe et ils essayent de comprendre pourquoi vous êtes soudain de mauvaise humeur. De plus, il faut être honnêtes, un rien suffit de nos jours à vous faire changer d’humeur. Vous avez l’impression que cela se produit de plus en plus fréquemment. Est-ce que tout cela vous parait familier ? Vous vous demandez si j’ai caché une caméra dans votre salle à manger et enregistré exactement ce qui s’est passé hier soir. Eh bien, disons simplement que ladite caméra aurait souvent pu enregistrer la même chose chez moi et ce n’était pas très beau à voir.
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Je savais que quelque chose n’allait pas et que je devais changer. J’ai souvent prié pour que Dieu me donne plus de force, d’énergie et de compassion pour le ministère...
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Comprendre la santé émotionnelle
Nous passons notre temps à faire face à nos réactions émotionnelles. Parfois, elles nous tombent dessus avec force et notre capacité à les réguler semble complètement nous échapper. D’autres fois, elles sont attendues, gérables et appropriées à la situation dans laquelle nous nous trouvons. Lors de nos retraites à Kerith 1 pour les leaders de ministère, nous ouvrons le dialogue autour de la santé émotionnelle sans honte ni jugement. Nous voulons savoir comment nos hôtes se sentent réellement dans le stade de leur vie où ils se trouvent. Sont-ils capables de réguler leurs émotions de manière équilibrée, ou sont-ils tellement à bout que le moindre détail parait trop lourd à gérer ? L’ u n e d e s f a ç o n s d o n t n o u s approchons ce sujet est de demander à nos invités de remplir l’analyse de caractère de Taylor-Johnson (TJTA). Cela nous permet d’obtenir un aperçu de leur santé émotionnelle au moment où ils remplissent l’évaluation. Si nos hôtes sont mariés, nous demandons également à leur époux(se) de remplir l’évaluation en fonction de ce qu’ils ont observé chez la personne. Cela nous donne deux comptes-rendus ; l’un sur la façon dont la personne se sentait au moment où il a rempli l’évaluation, et un deuxième sur la façon dont le époux(se) voit ses comportements par rapport à ces mêmes émotions. Comme vous pouvez l’imaginer, cela ouvre la porte à un merveilleux dialogue avec nos invités. La plupart du temps, les gens ne sont pas particulièrement surpris par leurs résultats. Comme ils ont commencé par partager leurs histoires avec nous, ils ont souvent déjà décrit une partie du stress, des conflits, des crises et de l’épuisement qu’ils traversent. D’autres ont connu une période plus facile, et ils prennent ce temps de retraite de façon proactive pour prendre soin de leur âme, et leur compte-
rendu TJTA montre qu’ils gèrent leurs émotions de manière saine.
Examiner avec courage notre mauvaise santé émotionnelle
Quelle que soit la situation que traversent nos hôtes, il y a une chose qui revient souvent. Il peut être difficile d’examiner un compte-rendu qui met parfois en évidence des domaines de notre vie pas tout à fait sains. Même lorsque nous savons que nous ne nous en sortons pas aussi bien que nous aimerions ou estimons que nous « devrions », cela reste désagréable de voir un test venir confirmer notre mauvaise santé émotionnelle. D’un autre côté, cela peut mettre en lumière la situation et attester combien la personne traverse une période difficile. J’ai eu l’occasion d’en faire moi-même l’expérience il y a douze ans. C’était quand nous avons participé à une retraite de Kerith Retreats en tant qu’invités. Nous servions dans le ministère pastoral depuis près de vingt ans et j’étais vraiment épuisée. Ma mauvaise santé émotionnelle était sur le point de m’apprendre quelque chose que je ne savais pas sur moi-même. Passer en revue nos résultats du TJTA a été difficile, mais ceux-ci étaient aussi très justes. Le problème était que je n’avais plus d’énergie disponible pour gérer mes émotions et je devenais de plus en plus colérique, confuse et frustrée. Je savais que quelque chose n’allait pas et que je devais changer. J’avais souvent prié pour que Dieu me donne plus de force, d’énergie et de compassion pour le ministère, mais je n’avais jamais pensé que sa réponse serait de me demander d’apprendre à me reposer, à récupérer, à prendre du temps pour moi. Dans mon esprit, ces choses ressemblaient à un échec, à une faiblesse et à une forme de désobéissance. Je me surmenais et je m’attendais à ce que Dieu donne surnaturellement à mon corps une force
pour laquelle il n’était pas conçu. Alors plutôt que d’accepter la réalité de mes limites humaines, je dirigeais ma colère et ma frustration contre Dieu pour ne pas m’avoir fourni ce que je pensais être nécessaire. Évidemment, mon système de croyances tordu devait finir par s’effondrer, et je peux dire aujourd’hui que je suis très reconnaissante que cela ait été le cas. Je suis reconnaissante que Dieu ait été patient et tendre dans la façon dont il m’a ouvert les yeux. Il m’a montré qu’il était content quand je travaillais dur et aussi quand je me reposais bien. Ces deux aspects ne sont pas censés être en concurrence. Ils sont censés travailler main dans la main.
Transformer la colère en attention Au fur et à mesure que j’ai commencé à apporter des changements, ces épisodes de « colère » sont devenus de moins en moins fréquents. Aujourd’hui, lorsque je ressens ces sentiments familiers, j’essaye de me donner du temps et de l’espace pour rediriger mon attention, assumer la responsabilité de ce que je ressens et ma façon de réagir. Le changement n’a pas été facile, mais il a été porteur de vie. Qu’est-ce que votre colère essaye de vous dire ? Je vous encourage à devenir attentif, à vous montrer honnête et à permettre à votre Père céleste de faire en vous un changement en profondeur ! Vous pouvez aussi choisir d’ignorer vos réactions émotionnelles, mais celles-ci ne disparaitront pas. Elles ne feront que devenir plus incontrôlables et causeront des dégâts dans votre vie et dans celle de ceux qui vous sont chers. Pauline Doerksen et son mari, Sam, sont les directeurs de programme de notre centre de retraites Kerith Retreats au Manitoba. © 2023 Focus on the Family (Canada) Association. Tous les droits réservés. Utilisé autorisée. 1 Le programme de retraite pour leaders et responsables de ministère Kerith Retreat de Focus on the Family Canada n’est actuellement proposé qu’en anglais. Pour en savoir plus : KerithRetreats.ca. HIVER 2023
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RÉFLEXION SUR LA BIBLE
Mon Seigneur : hineni ! Se confier en l’Éternel, c’est aussi s’abandonner à Dieu PAR OLIVIA CUCINOTTA
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Hineni ! Abraham, Moïse, Esaïe et Samuel ont répondu à Dieu hineni ; cette parole qui est l’expression en hébreu voulant dire me voici. En effet, cette expression était utilisée à l’égard d’une personne ayant une autorité supérieure, pour exprimer sa soumission et sa volonté de servir. Certes avant de se rendre disponible au service de Dieu, chaque personne est invitée à déclarer de tout cœur : « Oui, c’est en Dieu que mon âme se confie ; de lui vient mon salut. » (Psaume 62.2) En outre, Jésus-Christ, le Messie, nous enseigne que : « Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge [chaque jour] de sa croix et qu’il me suive, car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera. » (Luc 9.23-24) Pour ceux qui ont reçu le salut en Jésus-Christ, la Bible nous enseigne à nous confier en l’Éternel et d’aimer notre Dieu « de tout [notre] cœur, de toute [notre] âme et de toute [notre] force. » (Deutéronome 6.5) Dieu désire que nous soyons totalement dévoués à lui ainsi que tout laisser entre ses mains : notre passé, notre présent, notre futur, nos péchés, nos rêves, nos circonstances, nos problèmes, nos soucis, nos échecs, nos déceptions, nos peines, nos incompréhensions, nos talents, nos désirs, nos projets, nos réussites, l’inconnu, etc. S’abandonner à Dieu est également synonyme de lui faire confiance : le laisser marcher au-devant de nous et qu’il soit celui qui nous conduise dans tout. Par ailleurs, voici ce que la Parole nous prescrit : « Humiliezvous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au moment voulu. Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » (1 Pierre 5.6-7) Assurément, en méditant la Bible et par la prière on se rapproche ainsi de Dieu ; chercher sa face, est également un moyen efficace pour tout décharger aux pieds du Seigneur et s’en remettre entièrement à lui. Notre Créateur est non seulement fidèle, mais encore
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omniscient, omniprésent, omnipotent. Cela dit, il connait ce qui est meilleur pour nous ; il désire qu’on lui fasse confiance subséquemment s’abandonner à lui. La Bible déclare, puisque « J’ai été crucifié avec Christ ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné lui-même pour moi. » (Galates 2.20) D’ailleurs, Dieu a un plan parfait pour la vie de chacun de ses enfants : plus précisément, hineni est la réponse donnée à Dieu afin de se rendre disponible inconditionnellement pour le servir selon ses desseins. Ceux qui appartiennent au Seigneur peuvent lui offrir leur vie afin d’être « un vase d’usage noble, saint, utile à son maître, prêt pour toute œuvre bonne. » (2 Timothée 2.21) S’engager à servir Dieu, s’attendre à Dieu et le laisser agir, pour nous utiliser à sa manière sans même connaitre les détails de ce qu’il requiert de nous, captent bien l’essence de ce qui est exprimé par hineni. Tout bien considéré, puisse chacun d’entre nous déclarer à Dieu sans hésiter, en toute confiance et librement : Mon Seigneur, hineni ! Abba Père, hineni ! Me voici : je t’offre tout mon cœur et toute ma vie. Tu es mon trésor et je désire que mon cœur soit entièrement à toi. Aide-moi à continuellement fixer les regards vers les cieux, à demeurer en toi pour porter des fruits, et à remettre tout entre tes mains, oui abandonner totalement ma vie et t’honorer aujourd’hui, demain et pour toujours. Mon Seigneur, utilise ma vie selon tes desseins afin que tu sois glorifié. Au nom puissant de Jésus-Christ, je t’ai prié. Amen. Olivia Cucinotta, responsable de programme chez Focus Famille, est fascinée par la Parole de Dieu, la musique, Israël et les différentes nations. Elle aime la mode ainsi que découvrir et partager des recettes de divers pays. © 2023 Olivia Cucinotta. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.
R E C E T T E À PA R TA G E R
Burger du soleil à la panisse
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PAR ANNE WORMS
Dans le sud-est de la France, la panisse est une pâte à base de farine de pois chiche. Une fois durcie, elle peut être découpée et frite ou grillée pour servir d’accompagnement à un plat en sauce, ou, comme dans notre recette du jour, elle peut remplacer le pain. Cette recette est parfaite pour les personnes intolérantes au gluten et permet à tous de passer un petit moment sous le soleil de la Provence. Ces burgers du Sud exigent un peu de préparation, mais ils sont délicieux et vraiment différents. Vous pouvez les accompagner de frites de courgette, ou comme moi, de spaghettis de courgette à la tomate séchée.
INGRÉDIENTS Temps de préparation : 1 h 30 Pour quatre personnes
Les panisses : • 270 g de farine de pois chiche • 1 litre d’eau salée • 1 gousse d’ail • 2 c. à soupe d’huile d’olive
Les burgers : • 400 g de viande hachée de bœuf • Un oignon rouge • Un bocal de pesto (vous pouvez aussi le faire maison bien sûr si vous avez du basilic frais) • Quelques feuilles de salade craquante, romaine ou iceberg • 1 tomate • Sel, poivre, thym
Anne Worms est traductrice. Disciple de Jésus, elle aime cuisiner de bons petits plats pour ses proches et trouver des recettes délicieuses et saines à partager. © 2023 Anne Worms. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.
LA RECETTE Préparer la panisse :
1. Dans une grande casserole, faites chauffer l’eau avec une bonne pincée de sel, la gousse d’ail et l’huile d’olive. (La gousse d’ail va apporter un subtil parfum aux panisses…) 2. Lorsque l’eau commence à bouillir, hors du feu, versez la farine de pois chiche en mélangeant sans cesse à l’aide d’un fouet. Dès que la farine a absorbé l’eau, reposez la casserole sur un feu doux. Si la pâte forme trop de grumeaux, mixez-la avec un mixeur plongeant. 3. Mélangez sans cesse pendant 10 à 15 minutes jusqu’à obtenir une pâte épaisse. 4. Versez aussitôt la préparation sur une plaque recouverte de papier cuisson huilé et étalez sur une épaisseur de 1 cm environ. 5. Laissez refroidir puis réservez environ 1 h dans le réfrigérateur. 6. Lorsque la pâte est bien figée, détaillez huit disques de huit à dix centimètres de diamètre. 7. Faites-les dorer dans une poêle avec une bonne couche d’huile d’olive. Réservez sur du papier absorbant.
Préparer les burgers :
1. Préparez 4 boulettes de 100 g de viande hachée. 2. Découpez des tranches de tomate et des feuilles de salade. 3. Découpez des tranches d’oignon. Si vous préférez, vous pouvez faire revenir les oignons à feux doux dans une poêle pour les caraméliser, cela rajoute une petite touche sucrée à vos burgers. 4. Cuisez vos boulettes de viande en les écrasant dans la poêle avec du sel, du poivre et un peu de thym. La cuisson est selon vos goûts. 5. Assemblez vos burgers avec une tranche de panisse, salade, tomate, steak haché, sauce pesto et oignon, puis une deuxième tranche de panisse. Régalez-vous ! Avec les restes de panisse vous pouvez découper des petits cubes que vous roulez dans de l’huile et les épices de votre choix (paprika, ail, oignon, curry…) sel et poivre et vous enfournez pendant 20 minutes dans un four à 200°C (ou jusqu’à ce que vos cubes soient dorés). C’est parfait à grignoter pour l’apéritif.
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Venez à moi,
VO U S TO U S Q U I Ê T E S FAT I G U É S ET COURBÉS SOUS UN FARDEAU,
et je vous donnerai du repos.
MATTHIEU 11.28 19946 80a avenue langley, bc v2y 0j8 courriel lettres@focusfamille .ca web focusfamille .ca
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