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Les muses de Janette

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Interview

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E rnest Ch arl es

« Notre place dans l'humanité ne doit pas être mendiée, mais prise. »

Jane Doe

notre muse du mois Louise Michel  Le culte libertaire

29 mai 1830 : naissance à Vroncourtla-Côte, en Haute-Marne. 1852 : formation 1871 : participation en armes d'institutrice durant la Commune

1890 – 1895 : auto-exil à Londres

1856 : débuts de ses activités littéraires, pédagogiques et politiques 1895 : fondation du journal Le Libertaire

1873 – 1880 : déportation en Nouvelle Calédonie

9 janvier 1905 :

décès à Marseille

En ce mois de mai, Louise Michel aurait eu 191 ans. Enseignante et directrice d'école, révolutionnaire et anarchiste, elle militera toute sa vie par l'action, le verbe et la plume contre la misère ouvrière et pour la liberté des femmes et du prolétariat.

Fille illégitime du châtelain local Laurent Demahis, et de sa servante Marianne Michel, Clémence Louise Demahis naît le 29 mai 1830 à Vroncourt (Haute-Marne). Ses grands-parents paternels lui donnent une éducation libérale, littéraire et musicale, et lui inculquent l'amour de la liberté et de la raison. Après la mort de son père et de ses grands-parents en 1850, Louise et sa mère sont chassées du château. Louise prend le nom de Michel. ENSEIGNANTE PAR VOCATION

Elle suit une formation d'institutrice. En 1852, lors de la remise du brevet, elle refuse de prêter serment à Napoléon III autoproclamé empereur quelques mois plus tôt. Sans diplôme d'enseignante, elle fonde plusieurs écoles libres dans sa région natale, et y enseigne selon les principes républicains. Amoureuse des livres, rêvant d'une carrière littéraire, elle entame une correspondance avec Victor Hugo, qu'elle rencontre à Paris. À 26 ans,

Louise rejoint la capitale où elle travaille comme sous-maîtresse dans une institution scolaire. Parallèlement, elle écrit de la poésie qu'elle signe Louise Demahis ou Louis Michel, milite pour les idées républicaines, la révolution socialiste et contre la misère ouvrière. À 35 ans, elle ouvre une école à Montmartre. Elle y rencontre Clémenceau, le médecin des pauvres, bientôt maire du quartier, puis député républicain et président du Conseil.

MILITANTE DES LIBERTÉS

Au printemps 1871, elle participe à la Commune de Paris, luttant en armes et en uniforme de la Garde nationale contre le gouvernement qui a signé la paix avec la Prusse. L'insurrection est réprimée dans le sang. Louise parvient à s'échapper, mais doit se livrer à la police en échange de la libération de sa mère arrêtée durant la révolte. Emprisonnée et jugée en conseil de guerre, elle est déportée à 43 ans en Nouvelle-Calédonie. Durant ses deux ans de pénitencier, elle lit les auteurs libertaires et adhère aux idées anarchistes. Libérée mais toujours bannie

Fervente militante révolutionnaire et radicale pour la lutte ouvrière, l'émancipation des femmes et contre la prostitution, elle est emprisonnée à plusieurs reprises entre autres pour incitation à l'émeute, et internée dans une institution psychiatrique.

de la Métropole, elle ouvre une école pour les Canaques, dont elle soutient les revendications d'indépendance. Amnistiée cinq ans plus tard, Louise rentre à 50 ans en France. Fervente militante révolutionnaire et radicale pour la lutte ouvrière, l'émancipation des femmes et contre la prostitution, elle défend ses idées anarchistes et révolutionnaires lors de conférences en France et à l'étranger.

RÉVOLUTIONNAIRE INLASSABLE

Elle est emprisonnée à plusieurs reprises entre autres pour incitation à l'émeute, et internée dans une institution psychiatrique. Lassée par les calomnies et l'absence de liberté d'expression, elle quitte Paris à 60 ans pour Londres, d'où elle continue à militer activement pour ses idées révolutionnaires, tout en gérant une école libertaire. 5 ans plus tard, Louise retourne en France. Durant les 10 dernières années de sa vie, elle donne discours et conférences dans tout le pays, fonde le journal anarchiste Le Libertaire et est à plusieurs reprises incarcérée. Louise meurt à 74 ans d'une pneumonie à Marseille, au cours d'une tournée en Algérie et dans le sud de la France. Elle laisse des Mémoires, des romans, des pièces de théâtre, des ouvrages de poésie, et des livres pour enfants.

 ANECDOTES Un navire de sauvetage en Méditerranée affrété par l'ONG allemande Sea-Watch et financé par l'artiste britannique Banksy porte son nom. 

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