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JEAN-MARC COUVÉ Écrivain, critique et illustrateur jeanmarc.couve@gmail.com
AU VERT « GREEN »
En premier lieu, on pense à Green, Graham de son prénom : Gégé, pour les intimes ! Ensuite seulement, mais dans une moindre mesure, vient le Julien du même nom. Et Nelson Algren n’est pas loin, à condition de mal prononcer la liaison (avec Madame de Beauvoir). Quoi d’autre ? ("What else?", in clown english) – Ah oui : on pense aussi au « green » du mythique terrain de golf. Pourquoi « mythique » ? Parce qu’il n’a été foulé, à ce jour, que par de rares privilégiés. Ce n’est pas vraiment un sport, se pratiquant, là, sur ce « green ». Plutôt une légende ; vous savez : ces paroles d’évangile qui nous viennent toujours d’un tiers, qui les tient lui-même du cousin par alliance de sa concierge, absente, car elle fut « appelée » (élue, quoi) dans l’escalier. La légende du golf est régulièrement entretenue – un peu comme un gazon : on y saupoudre un nom de privilégié par-ci, une apparition de Tiger Woods par-là. Il paraîtrait, même, qu’un ancien dirigeant occidental en posséderait plusieurs. De « greens ». Mais, c’est sans doute une rumeur. Car ce personnage était, avant toute chose, connu pour son (mauvais) goût exagéré pour les fake-news.
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Nous voici fort éloignés de notre point de départ. Poétique
Nous sommes plus près du trou noir que du vers dupé, du pair vert galant. Nous nous trouvons même en présence de piques humoristiques plus ou moins douteuses, lorsque l’humour gras, sexiste, tient lieu de carburant. Par essence. Inflammable. C’est de l’huile de coude. Ou de l’huile de vidange. Et le gars Big Hard est débordé sur son extrême droite. Jugez plutôt : le haut dirigeant, ci-dessus, empêché in extremis de marcher sur les eaux, se décida à marcher sur le Capitole, par sue-porc-ter interposés. Et, s’il faut un second miracle à l’Église, afin d’en garantir la canonisation… le voici : un jour qu’il parcourait un « green » en tous sens, à la recherche d’une balle qui s’était perdue [Où ? Il avait un trou… de mémoire], ce saint homme – porté sur lâche ose – vit passer une balle… rine. Il la stoppa tout net. Vous ne devinerez jamais comment. Et c’est ici que le
miracle est avéré. Indéniable : notre homme, non content de stopper la ballerine sur le « green », balle au bond, l’attrapa – ô viol – et même (je cite) « la saisit par la lâche-hâte » Enfoncé, Big Hard. Bien profond, même. Et en pire… Empire d’essence divine, il n’y a pas à tortiller du troufignon. Depuis ce temps, nombreux sont les décérébrés, de par le Monde, à porter la bonne parole : le « green » est grand, et D.D.T. est son prophète. Autrement formulé : où le populisme pousse (au crime), nul « green » ne repousse. C Q F D.
Oh, bien sûr, avec l’anglais, c’est toujours pareil !
Il en va du « green » (Eva Green) comme des autres couleurs. Peter Greenaway, fort joli patronyme pour un cinéaste, s’il est traduit, nous interpelle : car il devient Pierre Loinduvert. Ou Pierre Duvertautour. Et, même si ce n’est pas pire que Jean Dutourd, il faut bien admettre que cette pierre-là menace de virer verroterie. Le vertige nous guette, non ? Vaut mieux, donc, ne pas traduire. Sinon, le fameux Scotch des chiens Fox Black & White, horreur, deviendrait, en français : Noir & Blanc. Et pourquoi pas : Noiret-Blanc, tant qu’on y est ? Con. Niais. Les prénommés Philippe et Michel eussent été fort marris de fournir, ainsi, sans avoir été consultés, une publicité gratuite et largement diffusée à un alcool dont les abus sont par ailleurs déconseillés ! Dans le même désordre d’idées, je me demande comment traduire le fond de ma pensée sans l’édulcorer ?
Verne est pas green. Gulliver n’est pas vert-de-gris…
Et Saint Kant, nu, en ce degré (où se hisse ma démonstration), degré élevé – n’était que caca-rente, vos leurres, tout au plus. Foi d’Ali Baba. Balivernes ! Eva lit Berne… C’est Bonny Wright et Blanc Chat-Poney…
Jean-Marc Couvé 01 03 2021