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FRÉDÉRIC ADAM Poète frederic_adam@hotmail.fr
Le vert a cette touche d’ombre
Qui le pousse au vertige Il faut savoir en retenir le fil La teinte ténue Ce bref moment où le noir se grise Et bascule au delà du ciel Goûtant à la source ce rayon Qui alors l’accomplit
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Vertement efforçons-nous À dire l’outrance Le paradigme gaillard Le cru vraiment Voiles hautes, bannières levées Sur la houle printanière Où la sève en excès Perce sous la vague
Le verdâtre est une dissidence Un biais qui ronge de sa lie La ligne de mire, le temps présent Il se pare des dorures Du flou, de la subversion Pour attirer dans l’âtre Une couleur différente Pour une chauffe délétère
Le vert zèbre le bleu Comme un horizon Sabre de ses à-plats, de ses tailles La verticalité, la profondeur Il marque de son sceau Le grain premier D’une forme future Le bourgeonnement.
Frédéric Adam
QU’IL SOIT DÉLUGE OU SÉCHERESSE ...
Qu’il soit déluge ou sécheresse, le vert se décline selon des modes dont la couleur n’a que peu faire. Aussi bien dans le plus que le moins, il se bâtit des offices où le rituel est un grand pont dans l’espace, une branche neuve et souple qui le relie de l’autre côté. Cependant l’étiquette à laquelle il se conforme n’est qu’un calcul, une économie d’échelle. Il s’en couvre comme d’une seconde peau, sans souci de pesée. Cette oscillation l’étoffe: il s’en revêt. La vibration qui le soustend alors, est sa ligne de conduite mais il ne se limite pas à ce chiffre: vert-de-gris il a assez d’empan pour blanchir toute mesure. Ce blanc en lui est la nervure qui l’irrigue ou plus exactement l’encre sympathique, ce noir très pâle. Il ne porte son costume de fête que lorsqu’il hisse la voile, au quai le vert se tient coi. Quasi nu il clapote doucement, on entend les cordages claqués contre la mâture. À la moindre brise il lève l’ancre et écrit sur l’onde ses nouaisons, ses nodosités qui colorent au rebond d’émeraude l’obole du présent. Voilà, le vert ne se pare de ses canopées que sur le départ, sinon il s’embrunit ou s’abonde tant qu’il devient mémorial.
Frédéric Adam