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GATINEAU Terreau fertile pour les entreprises en cybersécurité
Gatineau
TERREAU FERTILE POUR LES ENTREPRISES EN CYBERSÉCURITÉ
Depuis cinq ans, les différents acteurs de l'enseignement et des secteurs public et privé ont mis en place des initiatives qui ont permis d’accueillir, par exemple, de grandes entreprises mondiales œuvrant en cybersécurité, comme le groupe belge RHEA, et des startups innovantes, dont Becker-Carrol et Adaptiv Networks.
Quatrième grande ville au Québec, Gatineau forme avec Ottawa la cinquième agglomération en impor tance au Canada. En présence du plus gros donneur d’ordres en cybersécurité, le gouvernement fédéral, et avec la plus forte concentration de maind’œuvre technologique au pays, tous les éléments sont en place afin de bien accueillir les nouvelles entreprises en cybersécurité en sol gatinois.
« Gatineau est un pôle national en cyber - sécurité», note Jean Lepage, direc teur général d’ID Gatineau, partenaire économique de la Ville. «L’engouement est perceptible avec le démarrage de plusieurs entreprises et le développement d’infrastructures de recherche. Sur le plan de la formation, nous sommes aussi appuyés par Cilex, un catalyseur d’innovation situé à l’Université du Québec en Outaouais (UQO), IN-SEC-M, la grappe nationale des entreprises en cybersécurité, et Cyber-Québec, le Centre collégial de transfert de technologie au Cégep de l’Outaouais. C’est un créneau naissant qui aura une ampleur économique d’importance au cours des prochaines années. »
Les gouvernements reconnaissent que Gatineau est outillée pour permettre une telle émergence. La venue du Laboratoire d’identité numérique du Canada dans la ville a d’ailleurs été appuyée par les gouvernements ainsi
JEAN LEPAGE
Directeur général ID Gatineau
ISABELLE VEILLEUX
Directrice du Secrétariat au développement économique à la Ville de Gatineau
que par des entreprises privées, comme Desjardins. C’est la carte maîtresse de la zone d’innovation numérique en développement, Connexité, spécialisée notamment en cybersécurité et en identité numérique.
Isabelle Veilleux, directrice du Secrétariat au développement économique à la Ville de Gatineau, parle de la création d’un nouveau pôle économique triangulaire constitué du projet privé Zibi au centre-ville de Gatineau, du projet public de la Fonderie et de l’UQO, non loin de la Fonderie: «Cette zone favorisera l’émergence de nouvelles entreprises dans un milieu propice au développement. La recherche se traduira par de nouveaux investissements et par la création de milliers emplois d’avenir. »
Parmi les autres attraits majeurs pour les nouvelles entreprises, Gatineau est une ville à dimension humaine possédant un cadre fiscal avantageux pour les affaires et l’innovation. De plus, les propriétés sont abordables pour les employés, et la qualité de vie y est extraordinaire avec toutes les activités de plein air à proximité.
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
IL FAUT AFFIRMER LE RÔLE ESSENTIEL DES ÉLUS EN DÉMOCRATIE, DIT SUZANNE ROY
PAR RENÉ VÉZINA, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ EN ÉCONOMIE
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La présidente de l’UMQ revient sur son dernier mandat ainsi que sur une année turbulente où l’engagement dans la vie publique n’était pas de tout repos.
S
uzanne Roy est devenue une figure marquante du monde municipal au Québec… même si elle ne l’avait pas toujours planifié. Mairesse de Sainte-Julie depuis 2005, elle a également cumulé des mandats comme présidente de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), d’abord de 2014 à 2016, puis depuis 2019, quand elle a pris la relève d’Alexandre Cusson qui avait démissionné pour se présenter à la chefferie du Parti
libéral du Québec. Durant ses années à la tête de l’UMQ, elle a vu le meilleur comme le pire.
LE MEILLEUR
Elle aura travaillé d’arrache-pied, avec ses collègues, pour que le gouvernement du Québec attribue enfin le titre de «gouvernement de proximité» aux municipalités. «On a reconnu notre rôle pour des enjeux comme la sécurité civile ou les agences de santé, dit-elle, tout en espérant que cette reconnaissance s’accompagne de meilleurs transferts financiers, et les discussions se poursuivent.»
En même temps, malgré tous les tourments qu’elle continue de poser, la pandémie aura souvent permis aux citoyens de se réapproprier leur ville.
«En mettant l’accent sur la proximité et sur l’importance de l’achat local, par exemple, on a aidé à développer une nouvelle fierté», note-t-elle. De même, la mairesse dit avoir constaté une plus grande détermination des entreprises qui n’ont eu d’autre choix que de se redynamiser, selon elle, ce qui va les aider à bien se positionner pour la suite des choses.
«En plus, nous avons fréquenté nos parcs, nous avons marché dans nos rues, nous avons parlé à nos voisins, nous avons redécouvert nos villes», se réjouit-elle.
LE PIRE
«Est-ce le fait d’être cloisonné? La pandémie a entraîné une sorte de défoulement, souligne Suzanne Roy. Quand vous vous sentez brimé, à qui vous en prenez-vous? À l’autorité. Et trop souvent, ce sont les personnes élues des villes qui ont hérité des remontrances des gens, quand il ne s’agissait pas carrément de menaces.»
On a malheureusement vu se multiplier ce genre de dérives durant les confinements.
Oui, précise-t-elle, les citoyens peuvent intervenir. C’est une règle en démocratie. Chacun peut faire valoir son opinion. «Mais on a vu beaucoup de malfaisants cachés derrière leur écran y aller d’attaques personnelles, comme si l’imputabilité avait disparu. Je ne voudrais pas que ça décourage des gens de qualité de se présenter», lance-t-elle. La présidente réaffirme aussi avec force: «Nos élus s’engagent pour le mieux-être de leurs citoyens, et il ne faudrait jamais l’oublier.»
LA SUITE
Elle-même, comme bien d’autres, a été l’objet d’attaques personnelles. Elle n’a pas renoncé à ses fonctions pour autant: «Si des gens prennent des charges publiques, il faut surtout éviter qu’ils finissent par s’aplatir comme des tapis pour éviter de déranger. C’est à nous de réagir contre l’intimidation.»
Et elle ajoute, pour signaler que le travail commence tôt dans la vie: «On éduque maintenant les jeunes dans les écoles à dénoncer les menaces et l'intimidation dont ils seraient victimes. Ces jeunes seront plus vigilants ensuite. En attendant, je souhaite que personne de qualité n’hésite à se présenter de peur d’en souffrir. Notre démocratie en dépend.»
Comment voit-elle son propre avenir? «Je suis contente d’avoir servi les intérêts de l’UMQ pendant toutes ces années. Je pense que nous avons réalisé des gains, ne serait-ce que pour qu’on reconnaisse le rôle central des villes. Nous ne faisons pas que percevoir des taxes. Nous sommes les gardiens du respect et de la démocratie», conclut-elle.