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PROPOS D’UN SPÉCIALISTE EN LA MATIÈRE
Directeur général Québec de Citron Hygiène qui offre des services d’hygiène, de gestion parasitaire, des services professionnels de désinfection, ainsi qu’une division produits chimiques, Bernard Brodeur partage quelques réflexions pour aider les gestionnaires d’immeubles.
Bernard Brodeur côtoie régulièrement des gestionnaires d’immeubles, et à son avis, au moment du retour au travail de nombreuses personnes, l'un des premiers défis sera de composer avec l’anxiété de ces dernières ; d’autant plus qu’on a rapporté, durant les différentes phases de déconfinement, des cas de contamination dans des commerces où les mesures sanitaires n’avaient pas été tout à fait respectées. «Il s’agira donc de rassurer les gens en leur garantissant que les édifices sont sécuritaires», dit-il en rappelant que les immeubles n’ont pas été nécessairement conçus pour assurer une distanciation physique. Au cours des dernières années, on a en outre connu une vague de travail collaboratif dans des espaces de travail communs partagés par plusieurs personnes. « Déconstruire et réviser cela autrement pour respecter les consignes de la Santé publique présentera un autre grand défi », ajoute-t -il.
ATTENTION AUX SALLES DE TOILETTES
Quel endroit serait le plus à risque selon lui ? «Les salles de toilettes», répond-il, expliquant que c’est l’endroit le plus «intime» d’un immeuble, souvent oublié ou négligé. Bien entendu, tout le monde devrait se laver les mains après y être allé, mais les utilisateurs le font-ils tous? C’est aussi le lieu où les gens disposent de matériel hygiénique personnel souillé puis touchent le levier ou le bouton pour actionner la chasse d’eau, les poignées, les portes, les robinets, les sèche-mains, autant de points de contact exposés à la contamination croisée et donc à risque pour les usagers.
DIFFÉRENCE ENTRE NETTOYAGE ET DÉSINFECTION
Il existe plusieurs niveaux de nettoyage, explique Bernard Brodeur. D’abord le nettoyage de base avec des produits que l’on achète couramment en magasin. «On enlève alors la saleté, tout
BERNARD BRODEUR
Directeur général Québec Citron Hygiène
simplement.» Puis il y a la désinfection avec des produits de type hospitalier, homologués par Santé Canada pour tuer les virus et les bactéries. «Ceux-là, ajoute-t-il, ont besoin d’un temps de séchage après que l’on a aspergé le désinfectant; c’est durant cette période qu’il va tuer les bactéries et les virus.» L’autre niveau, c’est la stérilisation comme on la pratique dans les blocs opératoires des hôpitaux, par exemple. «Ce qui sera nécessaire dans les immeubles, c’est le niveau désinfection», précise Bernard Brodeur.
«Bien entendu, poursuit-il, les édifices sont nettoyés régulièrement. Mais il faudra aller plus loin sur tous les points de contact dans les endroits communs; les bureaux et les téléphones devraient aussi être désinfectés. Ce peut être confié à une entreprise spécialisée qui dispose de brumisateurs pour le faire. Mais on peut également recourir à un produit désinfectant homologué dans une bouteille à vaporisation et confier à chaque employé la responsabilité de son environnement de travail. »
Plus encore, fait -il remarquer, un nettoyage inadé quat peut nuire plutôt qu’aider. Si l’on se contente de nettoyer, par exemple en utilisant la même guenille à plus d’un endroit, on répand potentiellement le virus et les bactéries ailleurs. A-t-on frotté toutes les poignées de porte de l’édifice avec un vaporisateur qu’on a essuyé immédiatement? S’il y avait présence de virus sur l’une d’elles, on vient de le propager partout dans l’immeuble.
AVANT LE RETOUR DES OCCUPANTS
Selon Bernard Brodeur, il faudra procéder à une désinfection initiale avant le retour des gens dans les bureaux, puis de façon continuelle, deux fois par jour par exemple. Il rappelle aussi l’importance d’installer des récepta cles fermés où jeter l’équipement de protection individuelle et d’en disposer correctement. Il considère ce point si important que Citron Hygiène l’ajoute à son offre de services. «Il faut en placer aux entrées et aux sorties de tous les endroits publics et indiquer clairement à quoi ils servent. Avez-vous remarqué la quantité de masques et de gants que l’on voit par terre dans les stationnements? C’est au point que ça devient un problème», déplore-t-il.
Ce sont beaucoup de changements dans nos façons de faire, et ce, à plusieurs égards. On a pourtant vu certaines compagnies s’y adapter rapidement et efficacement. Ces entreprises vont gagner la confiance de leurs employés et de leurs clients et ressortiront plus fortes de la crise. Au contraire, celles qui tarderont à réagir et où apparaîtront des problématiques de contami nation auront une pente plus difficile à remonter et devront regagner la confiance des gens. «Si nous savons qu’un restau r ant a mis en place de bonnes pratiques, nous irons en toute confiance. J’ai entendu des gens dire qu’en ce moment, ils s’attardent moins au menu et davantage aux mesures sanitaires mises en place. Ce qui me fait dire que maintenant, c'est avec notre tête que nous choisissons les lieux où nous mangeons et magasinons », conclut Bernard Brodeur .
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