Sicile

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La Sicile du 23 au 30 septembre 2011


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Sommaire

           

Sicile antique Sélinunte Agrigente Taormine Sicile au Moyen-Âge Les églises baroques Les bâtiments baroques L’Etna Reliefs et agriculture siciliens Le pittoresque sicilien Le complexe hôtelier L’emblème sicilien

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Annexes

      

Bribes d’économie Histoire antique Mythologies Du Moyen Âge aux temps modernes L’architecture baroque en Sicile Génies et autres personnalités siciliennes L’activité sismique

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Sans autre prétention que de préserver de l’oubli notre petit séjour, ce document est issu :  pour les photos à 98% de nos propres prises de vue,  pour les annexes, après quelques efforts de synthèse, des guides et des sources d’information Internet,  enfin pour le corps principal du texte (jusqu’à la page 50) de notre seul ressenti, de nos impressions, du vagabondage de notre esprit en laissant sa place au subjectif, parfois à l’imaginaire.


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ntique a e l i c i S La

Voir page 52

La Méditerranée, mer intérieure mythique, mère des civilisations, se trouve séparée en deux parties principales, celle de l’ouest et celle de l’est par la grande île de Sicile. Cette île, à moins de 150 km de l’Afrique tunisienne, a de tous temps constitué un carrefour de première importance, aussi bien comme étape stratégique de conquête, que comme site de production de subsistance. Les multiples conquérants qui se la sont disputée ont marqué de leur sceau le prestige de la possession de ce grand triangle au pied de la botte. Mais sur les trois derniers millénaires d’avant JC qui ont surtout laissé leur empreinte, ce sont les

quelque 6 derniers siècles qui délivrent les traces les plus extraordinaires. Pour preuve les deux magnifiques sites grecs que nous avons visités : celui de la Vallée des Temples à Agrigente et celui de Sélinunte tous deux sur la côte sud-ouest. Sans même connaître la Grèce, faut-il croire ceux qui prétendent (et ce ne sont pas des siciliens) que les temples grecs de Sicile surpassent en beauté ceux de la Grèce même ?


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te : Sélinun e u iq t n a La Sicile

Sélinunte (ou Sélinonte) Voir page 53

Cette ville a été créée dans la 1ère moitié du 7ème siècle avant JC par les Grecs, sur le site d’ un comptoir phénicien qui existait déjà. Larges voies orthogonales dallées, maisons résidentielles monumentales, agoras, acropole, sanctuaires, vaste perspective des temples (construits à partir de –550), sur une emprise de plus de 100 ha, tout exprimait la puissance de la ville. Au 5ème siècle avant JC, elle occupait toute une colline dont les vallées de part et d’autre étaient le lit de deux rivières aujourd’hui depuis longtemps asséchées et qui confluaient presque à leur arrivée à la mer. L’une d’elles venait du nord-ouest de la Sicile et baignait la ville grecque de Ségeste.


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unte ue : Sélin iq t n a e il La Sic

La possession de l’eau en ces régions sèches ne pouvait manquer de conduire à un conflit entre ces deux villes, que régla le carthaginois Hannibal de Giscon (et non pas Hannibal Barca qui 200 ans plus tard franchira depuis l’Espagne les Pyrénées et les Alpes). En –409, après avoir infiltré Sélinunte et pris connaissance de ses vulnérabilités, son armée la détruisit totalement au moyen de ses catapultes ; elle ne fut jamais reconstruite. Dans ce qu’il en restait, elle végéta ensuite pour être finalement désertée vers –250. Les fouilles archéologiques ont commencé en 1823, mais récemment, des archéologues ont tenté et partiellement réussi à reconstituer un temple dans toute sa splendeur (à partir des blocs abattus qui, même pillés restaient en quantité suffisante) sur un plateau rocheux débouchant sur la mer. Il est permis là de pénétrer dans le temple parce que ce n’est qu’une reconstruction. Ce n’est pas le cas à Agrigente. Les archéologues ne sont pas parvenus à attribuer clairement tel ou tel édifice à tel ou tel dieu, si bien que leur repérage se fait par une lettre, et l’on va sur ce site du

temple A jusqu’au temple G au gré de la visite.


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unte ue : Sélin iq t n a e il La Sic

A quelques kilomètres de là vient d’être ouvert aux visiteurs la carrière de Cusa, celle-là même où les énormes blocs de pierre étaient taillés sur place à même le rocher brut par des nuées de robustes et éphémères esclaves (entre 18 et 35 ans pas plus), et dont l’exploitation s’est trouvée brutalement interrompue par la destruction de Sélinunte. On a pu ainsi retrouver, aux pillages près, l’état de la carrière au moment où elle a été abandonnée, et exhumer le savoir-faire des architectes de l’époque. Là on creusait verticalement dans le plateau de calcaire les blocs cylindriques des futures colonnes doriques (on peut circuler entre le corps du bloc et le plateau ro-

cheux), ailleurs on découpait les blocs , (mais de quelle manière?) pour les acheminer au terme de parcours de plusieurs jours, jusqu’au site où ils étaient retaillés, où les cannelures doriques étaient creusées à leur tour.


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unte ue : Sélin iq t n a e il La Sic

A côté du temple subsiste aussi un amoncellement presque titanesque d’énormes blocs abandonnées après la destruction, qui donnent le dimension et l’ampleur des travaux mis en œuvre pour la construction.

En arrière plan de Marlène, un chapiteau de haut de colonne, d’un seul bloc et renversé, qui donne une idée de la dimension.


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ente ue : Agrig iq t n a e il La Sic

Agrigente Fondée en –582 par des grecs venant de Crète, son essor est à son zénith pendant le règne du tyran nommé Théron (—488 à –472), qui vainc les carthaginois à Himère en –480. La Vallée des Temples, au pied de la haute colline où est implantée la ville actuelle, s’aperçoit de loin. Créée par ses prédécesseurs, Théron l’embellit et l’agrandit pour en faire ce que le poète Pindare qualifiait comme « la plus belle des villes mortelles » (par opposition aux édifices dédiés aux dieux immortels). Elle était entourée de remparts de 12 km. Ce qui n’empêcha pas qu’elle succombe aux carthaginois en –406, 3 ans après Sélinunte.

Les « urbanistes » de l’époque antique avaient un sens remarquable pour choisir les sites qui offraient aux dieux de magnifiques perspectives dont la mer formait l’arrière-plan. C’est loin d’être le cas des urbanistes modernes, qui ont fait de la ville moderne d’Agrigente un « Sarcelles » sicilien comme le dit justement le Guide du Routard, avec une horrible barre d’immeubles de type HLM qui masque une partie de la vieille ville.

.

Voir page 53


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rigente ique : Ag t n a e il ic La S

Revenons à la Vallée : ici par exemple, comme à Knossos en Crète, l’enfilade des temples a été construite sur une sorte de large plateau à lente déclivité qui favorise la déambulation. Le site domine la mer d’environ 60 mètres à gauche quand le visiteur descend au milieu des amandiers et des oliviers épars. Dans la période de notre visite, un artiste

polonais avait exposé ses œuvres, toutes reproduisant le style antique, dans un mariage assez exceptionnellement réussi. Ici le mythe d’Icare.


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rigente ique : Ag t n a e il ic La S

Les restes des temples ne résultent pas là de reconstructions mais bien de ce qu’il en reste encore dressé après 2600 ans, malgré guerres et secousses telluriques. Le temple construit dans la partie la plus élevée est celui d’Héraklès (Hercule chez les Romains),

le plus ancien (6ème siècle avant JC), et qui comptait 240 colonnes à l’origine!!!

Sur le site ont aussi été exhumés des témoignages de l’époque paléochrétienne reposant sur des catacombes renfermant d’autres tombes.

Mais en poursuivant la marche vers le milieu du site se dévoile son chef-d’œuvre, le temple de la Concorde.


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te : Agrigen e u iq t n a La Sicile

Sa préservation et notamment celle des chapiteaux et des architraves doit beaucoup à l’usage qu’en ont fait les chrétiens en le transformant en cathédrale, et donc en le consolidant par des arcades au 4ème siècle après JC. Ce temple est l’excellence du classicisme pour les hellénistes, parmi les 3 temples du monde hellénique les mieux conservés. L’architecte a donné aux colonnes une forme élancée pour accroître l’effet vertical de perspective et donc de maVoir jesté. page


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ente ue : Agrig iq t n a e il La Sic

Un peu plus bas, les restes du temple d’Héra (Junon, femme de Jupiter chez les Romains), fait de colonnes doriques dont le sommet de certaines d’entre elles est encore surmonté du chapiteau. Plus bas encore, après une route qui traverse carrément le site, d’autres restes qui ne sont là qu’amoncellements de blocs taillés, abandonnés après la conquête carthaginoise de –406, et les tremblements de terre, celui de 1501 en particulier. Une bonne partie de ces blocs a été utilisée pour construire le jetée de la ville côtière de Porto Empédocle au 18ème siècle. Ce sont notamment les restes du temple de Zeus olympien (il mesurait 113m sur 56, pas de colonnes mais des murs pleins, avec des atlantes géants de 7,65m de haut même couchés) puis celui de Castor et Pollux, avec des autels dédiés à Dyonisos, (dieu du vin, Bacchus chez les Romains), Démeter (déesse de la fertilité, Cérès chez les Romains), etc... .


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e : Taormin e u iq t n a La Sicile

Taormine est une ville antique au pied de l’Etna sur la côte est de la Sicile. Elle est surtout connue comme une riche ville balnéaire, mais s’enorgueillit de l’un des plus anciens et des plus grands théâtres antiques de la Méditerranée. Magnifiquement situé sur un promontoire au-dessus de la mer, et a demi creusé dans la roche, il est comme « une gigantesque coquille » face à la mer. Construit en briques à l’époque romaine, il obéit à une configuration d’origine grecque, et on a effectivement retrouvé les fondations d’un théâtre grec datant du 3ème siècle avant JC.

D’un diamètre de 109 m, il peut accueillir 5400 personnes avec une acous-

tique remarquable. Le hic, c’est que le jour de notre passage, lors de la visite incontournable et en troupeaux de ce théâtre, il tombait

des cordes. Voici donc ce que nous aurions dû voir à gauche et ce que nous avons (entre)vu, à droite. Cherchez la mer dans les photos de droite


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Âge u Moyena e il ic S La

Voir page 56

Palerme et la ville de Monreale, à 300m au-dessus et quelques encablures, recèlent deux témoignages remarquables de la période dite normande, après que des hobereaux de Normandie, les Hauteville, aient conquis l’île en 1061. L’église de Santa Maria (12ème siècle) dans Palerme et la cathédrale de Monreale (fondée en 1172 par le normand Guillaume II) semblent assez jumelles au moins par leur décoration intérieure d’une richesse inouïe, et par les motifs retenus, notamment un christ en majesté sur la voûte au-dessus de l’autel. Outre la feuille d’or, l’état de conservation de l’illustra-

tion de l’Ancien Testament et des mosaïques qui mêlent avec un détail et une harmonie étonnants les symboles décoratifs arabes et chrétiens, font le bonheur des trop nombreux visiteurs.


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-Âge au Moyen La Sicile

Le sévère Christ en majesté appelé « Pantocreator » de Monreale est la plus grande icône byzantine du monde avec ses 7m d’une main à l’autre et son visage de 4m de haut. La représentation globale dans la concavité hémisphérique du plafond de l’abside centrale rend de superbes proportions depuis le sol. Son jumeau, en dimensions un peu réduite est représenté dans l’abside de Santa Maria de Palerme. L’effet des ors étincelants incrustés de mosaïque est parfois prodigieux.

en Sicile avec leur savoir faire de l’âge d’or.

Après la reVoir conquête page 56 chrétienne, de nombreux artisans et artistes arabes étaient restés


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Âge u Moyena e il ic S La

Les arabes avaient apporté et su maintenir tout leur art. Avec les artistes italiens, vénitiens, normands, et d’Asie Mineure, ils ont réussi une synthèse surprenante et unique d’apports artistiques de toutes influences où se mêlent l’art roman, l’art byzantin et la richesse des motifs octogonaux entrelacés arabes, faisant même appa-

raître parfois comme en un clin d’œil l’étoile de David au centre de l’octogone arabe ou un plafond en stalactites typiquement musulman à Palerme. On imagine cette période d’intenses créations, mue bien sûr par la foi, mais peut-être aussi par une plus secrète exaltation, celle de construire un mariage harmonieux des arts de tous les horizons méditerranéens, plutôt qu’une tour de Babel. La richesse des mosaïques est étonnante ; ainsi cette fresque qui peut évoquer des personnages, ou des derviches tourneurs, ou d’élégantes silhouettes féminines, toutes faites de motifs répétitifs mais jamais semblables.


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-Âge au Moyen La Sicile

Flamboiement des ors, minutie des représentations, ornementation des colonnes et des piliers, heureuse et unique convergence des influences péri méditerranéennes, la Sicile détient les exemplaires les plus précieux, les plus originaux, de ce qui a été appelé l’art arabo-normand.


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-Âge au Moyen La Sicile

En dehors des églises et basiliques, les palais arabo -normands illustrent aussi cette période . Ainsi à Sciacca, à 6 km de notre hôtel, à Agrigente aussi dans la vieille ville au débouché d’un escalier.

Le cloître tout contre la cathédrale de Monreale est un autre magnifique exemple de la richesse de cet art, qualifié par le Guide du Routard de « merveilleux festival d’arcades et de double colonnettes.... (une) incroyables variété des scènes des chapiteaux… » et où une colonnette sur deux est décorée de mosaïques.


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-Âge au Moyen La Sicile

La fontaine qui occupe l‘un des coins du cloître est une autre merveille, avec ses chapiteaux d’une richesse extraordinaire. Elle est assortie d’une légende qui voulait que les femmes qui s’y lavent les mains rajeunissent de 10 ans! Les femmes mûres de l’époque devaient avoir les mains très propres.


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baroques s e s li g é s Le Voir page 58 Depuis les villes les plus importantes jusqu’au moindre village, on est frappé par la richesse architecturale des églises de l’époque baroque sicilienne qui se manifeste aussi bien de l’extérieur par la profusion souvent majestueuse des façades, des sculptures d’une belle pierre dorée, qu’à l’intérieur par un bel état de conservation ou de restauration de décorations de grande diver-

sité à tonalité claire, ivoire ou chantilly (déjà le rapprochement avec la pâtisserie) pour les coupoles, les absides, les colonnes, les nefs et les autels, souvent

d’une élégance et d’un raffinement remarquables, mais parfois chargés à l’extrême. Le périmètre de la ville ancienne à Siacca en est un exemple représentatif avec sa basilique imposante et ses autres églises à la façade parfois plus austère (car probablement plus ancienne).


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s s baroque Les église

Si certaines se chargent d’incroyables sculptures comme des pâtisseries meringuées inouïes, d’autres plus modestes, comme ici à Caltabellotta un village accroché à la montagne témoignent de tremblements de terre (ici en 1968) : l’autel partiellement décapité est

resté en l’état. La vénérable et vaste partie ancienne d’Agrigente, la seule qui mérite d’être visitée recèle aussi de superbes églises avec ces façades de pierre couleur miel à la manière des églises maltaises ou cette église à nette tendance rococo qu’une vielle dame nous fait visiter. Recroquevillée par l’âge mais suffisamment alerte pour entendre depuis une pièce sombre et luisante de propreté le passage du touriste dans la ruelle voisine, elle va à ses devants puis retrouve la clé du grand portail d’accès.


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es ts baroqu n e im t â b Les

Encore Agrigente, la piazza Pirandello. Puis Palerme la grandiose, parfois lourde, de ses grandes avenues et de ses ruelles sombres et rectilignes, de ses riches bâtiments et de son million d’habitants, le 1/6ème de la population de l’île. Magnifiques bâtiments baroques, sauf la cathédrale et sa place hétérogène de belle ampleur. En son centre, au croisenues, le « Quattro Candes coins décoré de fontaine avec statues et blasons.

ment de deux grandes aveti » (les 4 coins), chacun


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ues nts baroq e im t â b s Le

Plus bas, la superbe fontaine Renaissance tardive, toute de marbre blanc, sur la Piazza Pretoria, était appelée dans le temps la « fontaine de la honte » (fontana delle vergogne) à cause de ses nus qui ne risquent pas aujourd’hui d’effaroucher qui que ce soit, mais dont quelques statues ont vu leur nez cassé par de pudibondes religieuses, faute d’avoir pu les rhabiller décemment...

Au pas de course, le troupeau n’aperçoit qu’une partie de la richesse historique et architecturale de la ville,


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L’Etna

L’histoire de la Sicile est traversée depuis qu’il en existe des traces, de séismes parfois fulgurants, puissants et meurtriers qui lui donnent aussi son identité. La meilleure et la plus spectaculaire preuve en est le toujours actif volcan qu’est l’Etna, le plus haut sommet de la Sicile avec 3345m aujourd’hui, mais aussi le plus haut volcan d’Europe. Et le plus dangereux. Le jour de notre plus longue excursion, la matinée (ou ce qu’il en restait après 3h 30 de voyage en car) était consacrée au monstre (son périmètre atteint 250 km) tous naseaux fumants. On monte directement à environ 1000m en car, concentration mondiale de touristes, de boutiques de souvenirs et d’hôtels sur les flancs de lave noire sans végétation. La majorité reste là, à faire de petits tours sans grand intérêt. Nous étions 3 « téméraires » à vouloir aller là-haut. On emprunte alors une télécabine pour atteindre un petit plateau d’où partent en noria de puissants tout-terrains Mercedes qui gravissent des pistes sinueuses aménagées à même la pierraille de lave. On parvient ainsi à 2920 m, sous le cône (les cônes) du volcan 400 m plus haut. Il exhale ses fumées et dévoile parfois des couleurs verdâtres et rougeâtres. Là, de petits névés immaculés contrastent violemment sur l’immensité de la lave noire, et le froid nous saisit (mais nous en étions avertis).

Voir page 60


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L’Etna

Tout autour de nous, canalisés par une poignée de guides, nous approchons de la concavité des cratères de différents diamètres, dont émane de la vapeur d’eau et peut-être d’autres gaz. Spectacle surréaliste que ces files de silhouettes humaines à la queue leu leu, le dos courbé dans l’effort et comme enchaînés les unes aux autres, cheminant lentement dans la brume autour de l’arête d’un grand cratère, telles les damnés de la terre punis par on ne sait quel supplice my-

thique à errer éternellement, juste aux portes de l’enfer de Héphaïstos.

Tandis que Marlène sourit parcimonieusement devant l’une des marmites, ou bien se faufile au milieu de cairns faits de cailloux de lave, pendant que le géant assoupi reprend des forces avant sa prochaine éructation (plus tard, plus tard…)..


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L’Etna

En fin de compte, même si à notre altitude le ciel était plutôt clément et relativement dégagé (alors qu’il avait plu à la station à 1000 m), jamais le sommet ne s’est totalement dévoilé (géant certes, mais timide…). Les entrailles brûlantes du

monstre sont à fleur de sol, et quelques cailloux noirs ramassés réchauffent allègrement les mimines, pour les distraits qui auraient oublié les gants . A voir ces longues files sur ce site, qui ne représentent peut-être pas plus que 5% des visiteurs de la journée, imaginons le nombre de ceux qui sont restés en bas à la station à 1000 m!!!


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L’Etna

Le monde entier est là, dans sa diversité. Nous avons partagé notre télécabine avec deux jeunes couples qui ne voyageaient pas ensemble, l’un de Bosnie, l’autre d’Estonie.

Arrivés en haut, au milieu de ce désertique et minéral paysage sombre, il reste donc encore ces cohortes de touristes de tous horizons, qui croyaient avoir vaincu d’impossibles épreuves pour arriver là, et se trouvaient tout étonnés de la facilité des parcours, certains cependant chaussés de chaussures trop légères, d’autres surpris par la morsure du froid, d’autres encore si vieux qu’ils restaient auprès du puissant 4x4 en attente de leur groupe parti en chapelet autour d’un cratère. Les guides, expérimentés et âgés pour la plupart, nous attendaient au pied du 4x4, puis nous répartissaient par petits groupes dans un français baragouiné empruntant à l’intense accent italien de Roberto Benigni, et portant aussi un même uniforme si bien que nous les confondions. Espaces immenses de ces amples creusets fumants, qui se répètent à travers le cailloutis de lave, reliefs trompeusement domptés par l’homme qui y a aménagé ses pistes sinueuses vers le bas. Mais on ressent bien la menace pesante de la puissance dévastatrice dès que le monstre vomit ses laves, ses rochers colossaux et ses gaz explosifs. Alors, sauve qui peut,... s’il est encore temps. Comme dans d’autres montagnes plus traditionnelles, ces pistes sont balisées et peuvent devenir des pistes à skier l’hiver, beau contrastes surtout quand l’incandescence de la lave s’en mêle. S’il reste alors des skieurs.


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ure t agricult Reliefs e

siciliens

Préjugé quand tu nous tiens!! Grand ignorant, je voyais jusque-là la Sicile comme une île plate, hormis l’Etna, et où les seuls reliefs auraient été des collines. Erreur sur toute la ligne : s’il existe de larges et vertes plaines bordant les côtes du sud et de l’ouest, la seule traversée entre Palerme et Sciacca par exemple révèle ces courtes montagnes et les plateaux du centre, où des villages aux consonances célèbres comme Corleone évoquent immédiatement la Pieuvre, la Mafia. Ainsi Palerme est bordée d’abruptes montagnes culminant à 1100 m, dont le col d’accès depuis le sud est parfois enneigé l’hiver. Plus à l’est au sud de Cefalù, dans le massif de Madonie, elles s’élèvent à plus de 1700 m. Ceci corrige une autre idée reçue : la Sicile ne manque pas d’eau au point de construire d’industrieuses infrastructures d’irrigation à la manière de Ténérife aux Canaries ou de Madère, même si des constructions rustiques sont visibles ici et là ; ceci justement grâce à ses reliefs. Elle a même la réputation d’être la plus verte des îles méditerranéennes, toute mesure gardée puisqu’il y fait très chaud l’été où la végétation s’assèche et qu’au printemps souffle parfois pendant 25 jours le sirocco, ce vent brûlant du sudest (de Lybie ou d’Egypte) qui dit-on rendait fous les moutons et peut-être les siciliens.

C’est aussi l’île la plus grande de la Mare Nostrum, un cocktail (présence d’eau, climat tempéré chaud, fertilité des sols volcaniques, situation parfaitement stratégique,…) qui explique l’énorme attrait qu’elle a exercé jusqu’au 19ème siècle.


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e agricultur t e s f e li Re

siciliens

Même depuis le centre de Palerme, on peut apercevoir l’arrière-plan montagneux. Après avoir loué une Twingo le 25 septembre, nous avons voulu visiter le village perché de Caltabellotta.

Le miraculeux outil qu’est le GPS devait nous y conduire rapidement, et effectivement, nous avions programmé « le chemin le plus court ». Tellement court qu’à un certain moment, impossible d’avancer plus. Bloqués. Même en faisant rugir le moteur et patiner l’embrayage pour gravir la piste rocheuse, et après quelques chocs de pierres sous la coque, afin d’éviter d’endommager la voiture nous avons dû faire demi-tour. Non sans difficulté puisqu’il fallait trouver à reculons l’endroit qui permettrait de le faire, avant de reprendre ensuite d’autres chemins plus praticables. Conclusion : en Sicile, ne pas sortir des voies goudronnées, sauf en tracteur.


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ure t agricult Reliefs e

Voir page 51

siciliens

Grands champs d’agrumes, pour lesquels la Sicile figure parmi les plus importants exportateur de citrons au monde, vastes pentes et plateaux fourmillant du quadrillage régulier d’oliviers, d’amandiers, rangs serrés de la vigne à l’ouest (avec le très fameux site de Marsala) et de Noto au sud-est, raisin de table, céréales sur les plateaux du centre, et même de manière plus originale la bergamote et le papyrus, on peut imaginer ce qu’a pu être la richesse de l’île, et ce qu’elle est encore nativement.

le kapok.

Là, ce n’est que le très agréable et calme parc de vieux oliviers noueux de notre hôtel. Et ici à droite, ces belles fleurs sont celles de l’arbre qui donne

Plus bas, lors de notre escapade en chemins d’aventure vers Caltabellotta, la vigne et les fertiles plaines vers l’ouest du pays. Les terres cultivées représenteraient les 2/3 de la surface de l’île.


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ien sque sicil e r o t it p Le

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1- Monreale 2- Palerme 3- Marsala 4- Mazara del Vallo 5- Sciacca 6- Caltabellotta 7- Eraclea Minoa 8- Agrigente 9- Catane 10- Taormine


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ilien esque sic Le pittor

Outre l’Etna et les richesses historiques des époques antiques, arabo-normandes et baroques, les cités siciliennes regorgent, si l’on se limite à leur partie la plus ancienne, de recoins, de passages, de faïences, de dômes, de places à arcades, de façades aux chaudes couleurs, avec les inévitables triporteurs et scooters, les petites FIAT des années 70,... Un régal pour l’œil fureteur.

Mais faisons d’abord un sort aux parties modernes des villes : souvent de vraies horreurs, comme à Agrigente avec sa rocade autoroutière en viaduc au pied des tours et ses immeubles en clapier qui ceinturent et masquent le vieux centre de la ville, ou bien cette sorte de blockhaus ou de silo à grain au pied duquel se tapit un monstrueux scarabée de béton, le palais des congrès de Sciacca.. Oublions vite!!! Heureusement, passages et ruelles apportent leur lot de surprise à tout instant, par exemple à Sciacca (5 sur la carte) dont la partie ancienne est construite sur une

colline au-dessus de la mer. Les guides sont peu diserts à son propos, et pourtant, quel charme, dont l’absence d’excès de tourisme a probablement préservé l’authenticité,


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ien sque sicil e r o t it p Le

Son petit port de pêche reste très actif, mais a dû l’être bien plus encore dans le passé, quand on voit les grands bâtiments délabrés qui y subsistent. Au pied d’une terrasse, l’accès vers le port se fait par un bel ancien escalier bien mal entretenu. Le clocher en pyramide régulière de l’église des pêcheurs agrémente la panorama, même s’il fait plutôt penser au toit d’une halle aux poissons.

D’autres escaliers sont décorés de faïences qui en font l’originalité. A l’opposé au sommet de la colline, un vaste marché très actif se tient régulièrement. Animé par la faconde lyrique des marchands, on y croise des vols de religieuses en quête de « l’affaire » au fil des étals.


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Surprises au coin des rues, au bout d’une voûte, derrière un balcon, au fond d’une cour ou d’un porche. Symbole ultime, le scooter devant une enfilade de voûtes au bout desquelles un petit escalier conduit à d’improbables issues. Un régal pour les photographes et les peintres qui veulent s’en donner la peine.


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Et au fil de nos marches, la belle place centrale plantée de palmiers royaux, son « poilu » local somme toute assez semblable au nôtre, ses façades peintes, l’immense terrasse audessus de la mer ouvrant sur un ciel d’une densité africaine (cette partie sud de la Sicile est d’ailleurs appelée la « Sicile africaine » car tournée vers le sud). Mais aussi une ancienne Fiat 500, un escalier monumental tout aéré de la dentelle du balcon, caché derrière un porche qu’il faut oser franchir, deux siciliens âgés qui discutent paisiblement à l’ombre dans un café aux sièges bleus...


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ilien esque sic Le pittor

Et d’autres trésors comme cette ancienne entrée d’un petit hôtel particulier peut-être de style néo-égyptien, que cache une sévère porte privée, mais aussi la falaise au-dessus de la mer, et la ville en gradins avec ses maisons cubiques, ou bien encore un beau cloître devenu lieu d’exposition de

sculptures de nus féminins enchâssés dans des volumes transparents. Beaux antagonismes, ici bien mariés.


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ilien esque sic Le pittor

Agrigente (8 sur la carte) est aussi riches de ces lieux

parfois mystérieux aux murs lépreux et défraîchis, entre lesquels fuient des pentes à couper le souffle (au sens propre), mais dont il émane toujours un charme irrésistible.. Le palais du Parle-

ment de Palerme est par contre un assemblage d’arcades nettes et propres qui mêle comme dans une faux effet de perspective plongées, contre plongées et enfilades de colonnettes d’une élégance légère. Superbe.


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L’ocre et le doré prévalent au sein de la ville ancienne, la richesse de cette vieille métropole régionale surprend aussi à chaque coin de rue, et les constructions accumulées sur la déclivité délivrent parfois de surprenantes perspectives, et laissent deviner les traces de son opulence passée .


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Cet ancien édifice arabonormand est d’accès discret, mais d’une belle splendeur de pierre dorée une fois franchie la porte. Deux rues plus loin, un triporteur que l’on rencontre très souvent dans les villes, autre symbole italien encore bien présent. L’imposant édifice de la « Guardia di Finanza » veut affirmer son poids face à la Mafia. C’est elle qui est au front pour engager les traques anti-Pieuvre. La marque de l’Organisation ne se dévoile que par quelques indices discrets, parfois surprenants, mais bien présents : les détritus accumulés le long de certaines rues de Monreale (pression du racket), ou l’aéroport de Palerme qui porte le nom de deux juges assassinés dans les années 90, « Falcone e Borsellino ». Ailleurs, Mafia ou bien paresse des employés à la voirie, les bas-

côtés des routes et autoroutes, très souvent plantés d’eucalyptus (eh oui, ici aussi) ne sont pas nettoyés mais systématiquement brûlés, quitte à consumer les troncs des eucalyptus. La guide à qui la question du pourquoi de ces mini-incendies était posée n’y a répondu qu’avec une certaine gêne. Ailleurs je déguste l’un des nombreux pièges à gourmands de l’île, le «cannolo siciliano» (des « cannoli »), une sorte de tube croustillant enroulé sur une crème pâtissière au ricotta (fromage de brebis) : succulent, excellentissime!! Un autre auquel j’ai goûté : le « granité », délicieuse glace sorbet au citron, hum!!! Plus jamais rien d’aussi bon!! Ma nouvelle madeleine de Proust.


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ilien esque sic Le pittor

Une ruelle palermitaine (2 sur la carte), sans autre croquemitaine que l’invisible pieuvre derrière les murs sombres et frais, un peu lugubres.

coquet galurin??

Et n’est-elle pas belle la patiente haridelle sous son

Soudain un allègre cardinal jeune mais déjà important, dont la condescendance est la vraie nature, altier sous sa calotte pourpre (?), physique de play boy avec juste ce qu’il faut d’onctuosité, traverse vivement, soutane au vent, la chiesa di Santa Maria dell’Ammiraglio, entouré d’ouailles empressés qui lui baisent l’anneau, et tout cela virevolte vers le parvis. De l’importance et du poids encore très présent de la religion. Ailleurs encore, à l’ouest, la ville de Mazara del Vallo (4 sur la carte) est celle par laquelle les musulmans ont commencé leur conquête. Il en reste une casbah, que l’on trouve bien sage et proprette, avec des tunisiens assis en quelques rares groupes méfiants sur des pas de porte. Ne serait-ce l’architecture cubique et quelques places enfermées entre les murs ici et là, parfois joliment décorées de fresques de faïences ou d’amphores de vives couleurs, on ne saurait identifier cette allusion ancienne à la présence arabe.


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ue sicilien q s e r o t it Le p

Bien sûr et à juste titre, on dit que Palerme mérite au moins trois jours de visite si l’on veut commencer à la connaître vraiment. Là, une seule journée au pas de course,...bonjour les raccourcis!! Une particularité dans l’océan du baroque et les diamants arabonormands : son opéra, bâtiment construit dans le dernier quart du 19ème siècle avec ce contraste entre lignes néo-classiques et le raffinement élégant et maniéré, tout en courbes des motifs propres à l’Art Nouveau.

On y jouait « Le Trouvère » de Verdi lors de notre passage.


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ilien esque sic Le pittor

Presque à l’extrême ouest de la grande île, c’est Marsala (3 sur la carte) et ses splendeurs de dômes et de balcons espagnols aux robustes ferronneries, concentré de beaux bâtiments, campaniles légers, dômes (qubas) rappelant la présence arabe, hautes portes baroques s’échappant sur le port, et sa basilique, fermée bien sûr pendant notre visite, l’aprèsmidi. A part un court boulevard de front de mer en reconstruction, le port de Marsala, qui s’enrichit par le passé du commerce de son vin célèbre, ne présente pas d’attrait. Pendant 3 km vers l’est, la côte est même carrément épouvantable et l’eau croupissant à certains endroits est nauséabonde. On en sort un peu libérés en parvenant ensuite à un semblant balnéaire de bord de mer. En tout cas, l’ambre roux du Marsala apéritif gouleyant au palais se déguste bien agréablement. Un peu à la manière du Martini mais en plus doux. On peut encore voir l’ancienne richesse de « coopératives » vinicoles dont certaines gardent l’empreinte de leur puissance passée quand d’autres s’enruinent entre des murs délabrés et s’abandonnent aux herbes folles.

Quelques habitudes siciliennes sont sacrées : ainsi, les heures de la sieste (12h à 16h) pendant lesquelles tout est fermé, et l’accès libre pour les seniors (j’en ai bien profité) aux musées, sites antiques etc…


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ilien esque sic Le pittor

A côté de l’inévitable et toujours captivant chantier de fouilles antiques, ce sont passages sous voûtes, patios en arcades élégantes et aé-

rées, fraîche fontaine ombragée, qui ajoutent au charme indolent. Dans le petit port, un bateau

en cale sèche côtoie une imposante statue 18ème sur son haut piédestal.

L’équipage miniature constitué d’une charrette tirée par un cheval empanaché est l’un des symboles des traditions de la Sicile. La charrette (carri) était autrefois le seul mode de transport permettant aux paysans vivant en ville de rejoindre leurs champs. La charrette était fièrement décorée de fresques hautes en couleur restituant les conquêtes normandes en Sicile. On la fête notamment à Taormine.


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ien sque sicil e r o t it p Le

Ici, à Caltabellotta (6 sur la carte), en arrière-pays d’Agrigente et de Sciacca , village blotti au pied d’une crête montagneuse à 840 m d’altitude , la pierre est grise et plus sombre, le vil-

lage

moins flamboyant, plus âpre, plus authentique, certainement balayé de vents forts entre les deux versants. Bien sûr le baroque y est aussi présent, mais ce jour-là, entre la petite place centrale où l’église principale (parmi d’autres) fait face au Cercle Démocratique, il y avait comme une effervescence tranquille des habitants endimanchés, avec la même ferveur, celle du charbonnier dans l’église chantant portes ouvertes et l’autre ferveur toute laïque celle-là dont on entendait certains éclats animés au travers des fenêtres du Circolo Democratico bien rempli.


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ilien esque sic r o t it p e L

La côte un peu plus à l’est prend des airs balnéaires plus traditionnels, avec l’immense plage froide de Eraclea Minoa (8 sur la carte), bordée de villas assez cossues au pied d’une longue falaise peu élevée. Pas un chat ou presque sur le sable, un chien fou qui s’ébroue peut-être. Sur la côte est au nord de Syracuse et de Catane (9 sur la carte), Taormine (10 sur la carte), non seulement riche et belle voisine de l’Etna, fête la charrette sicilienne et l’invasion normande avec ses statues de guerriers en marche, tous regards tournés vers nous, et garde ouvert en son cœur l’inévitable chantier de fouilles, au pied du théâtre antique.


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ilien esque sic Le pittor

Etonnant clocher de tuiles bleues, église transformée en lieu culturel pour une exposition en gestation, fontaine murale en cascade, médaillon précieux audessus d’une porte classique, clocher baroque sur un arrière-

plan de HLM, faïences encore, et gourmandises toujours.


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ilien esque sic Le pittor

Au point que, entre les arts parfois excessifs de la bouche et le trop riche foisonnement des décorations architecturales, on finit par toucher à la saturation. Il en va à la fin des bâtiments anciens comme des pâtisseries et vient soudain un cauchemar de satiété, où telle façade d’église finit par sembler faite de glaçage à la vanille blanche entre tranches dorées de biscuit roux, comme un étalage de sucreries dont le sucré lasse, jusque même au sourire des angelots replets.


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xe Le comple

Enfin notre hôtel et son environnement, qui s’inscrivent dans un complexe de quatre hôtels sur un vaste et bas promontoire, où les bâtiments ont été gagnés au milieu de champs de vieux oliviers torturés par le vent. Pendant qu’un héron (?) patient perché sur un rocher

guette le poissons dont il se délectera peut-être s’il est suffisamment vif.

hôtelier


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xe Le comple

hôtelier

Le soleil couchant incendie les vieux troncs, et le gazon, taillé d’une manière qui n’est pas encore trop civilisée, offre un très vaste et très tranquille espace, traversé de temps en temps par l’inévitable petit train à touristes (le fameux promène-couillons, comme on dit à Marseille, avec un « s » car ils sont nombreux) qui relie les quatre hôtels. Piscine à l’eau verdâtre, rien n’incite à plonger. Ce sont des eaux thermales qui donnent un

aspect trouble et peu engageant. Ailleurs, un arbre aux belle baies rouges, en fait un poivrier (arbre à poivre).


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e sicilien L’emblèm

Et maintenant, la question à 1 milliard d’euros : quel est ce symbole ?

On le rencontre parfois sur certaines façades, en brique ou en faïence. Trois jambes en hélice et une tête au centre… Alors?? La Sicile présente la forme d'un triangle comprenant trois pointes. Le drapeau de la Sicile reproduit une Trinacria (« trois jambes » en grec) , symbole de l'île aux Trois Pointes, le nom que les Grecs ont donné à la Sicile, quand elle s'appelait Sicania du temps des Sicules et des Sicanes. Ce symbole se trouvait sur une monnaie de l’époque, le triskèle, sur laquelle était représentée un tête de Gorgone, mais pas n’importe laquelle, probablement la plus connue des trois, Méduse, entourée par trois jambes

en pleine course. Certains disent que la couronne de la Méduse, qui était faite de serpents (Racine dans Andromaque en a-t-il été inspiré dans son fameux vers sifflant : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes? » ), était pour certains une crinière d’anguilles de mer visant à terroriser les ennemis. On dit aussi que ce symbole serait cousin de celui de l'île de Man: le Triskel Manx, représentation supposée de la Trinité celtique.


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conomie Bribes d’é

Impossible sur internet de trouver des données sur l’économie de l’île qui soient vraiment significatives et fiables, même dans les statistiques économiques de l’Italie. Certaines informations indiquent cependant de manière qualitative un niveau de performance et de productivité en retrait par rapport au continent. Le poids des habitudes, mais surtout celui de la Mafia n’y sont pas étrangers. En 2007, le taux d’emploi clandestin était de presque 30% (15% dans la péninsule) et 70% des commerçants étaient victimes du racket mafieux en 2005. En 2006 (il y a donc 5 ans), le PIB était de 83 millions € et le PIB/h de 16 530 € (ce qui placerait la Sicile au niveau de la Slovaquie et après le Portugal, si c’était un état indépendant), avec un retard économique certain et un taux de chômage élevé (autour de 20%?), tout cela avant LA crise. L’essentiel des revenus provient de l’agriculture, de la pêche (insularité oblige), un peu de l’industrie avec d’importants complexes de raffinerie pétrolière à Raguse, Porto Empédocle, des chantiers navals à Palerme, Messine, un reste d’activité jadis florissante avec l’extraction du soufre à Caltanissetta. Enfin naturellement du tourisme. Celui qui pourrait être nommé le fou du fou, Berlusconi (fou de lui-même) avait enfin une ambition de prestige maintenant démentie (la crise est passée par là) : celle de construire entre la Calabre et Messine le pont suspendu présentant la plus longue portée du tablier au monde (3300 m), et peut-on ajouter dans l’une des parties du monde les plus exposées aux secousses sismiques et au vent. Cherchez l’erreur!!!! Pour parodier très vulgairement Bobby Lapointe , c’était « bandana et braguette ; démesure et lifting », à la mesure de l’estime qu’on peut porter au personnage.


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Histoire

antique

Lieu de passage convoité à l’extrême depuis le début de l’occupation par l’homme, la Sicile a connu toutes les grandes civilisations antiques, depuis –14000!!. Les premières et les plus obscures qui soient identifiées sont les Elymes vers –8000 (réfugiés de Troie dit-on) puis dès -3000 les Sicanes (venus d’Espagne) puis vers –1270 les Sicules (venus d’Asie?) qui s’installent au sud de l’île. Ils ont au moins le mérite d’avoir donné

leur nom à la Sicile. Les phéniciens, fameux marins et commerçants, partis dans leurs birèmes depuis Tyr, Sidon et Byblos (aujourd’hui aux limites du Liban et de la Syrie) à la conquête de la Méditerranée par les côtes d’Afrique du Nord dès –1800, fondent le site de Carthage vers –813 et dans leur progression créent des comptoirs du côté de Palerme au nord-ouest dès –735, Leur apogée est communément située entre –1200 et –800. Comme tous les grands conquérants, ils finissent avec la montée en puissance des Grecs auxquels ils ne manquent pas de s’affronter, par laisser aussi la place aux enfants qu’ils ont créés en Tunisie, les carthaginois. Ces derniers deviennent indépendants de Tyr dès le 7ème siècle avant JC et prennent le dessus sur les côtes sud de la Méditerranée.


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Histoire

antique

Les Grecs commencent à coloniser la Sicile par l’est en –733 et fondent Syracuse et Agrigente en –580. Ils sont battus par les carthaginois en –550, mais prennent une revanche éclatante à Himère en –480. Cependant en –409, Hannibal de Giscon, général carthaginois détruit Sélinunte et Himère qui ne s’en remettront pas, sans pour autant conquérir le reste de l‘île. Syracuse la grecque (sud-est de l’île ) voit son apogée avec Denys 1er l’Ancien vers –406 et se pose en rivale d’Athènes, mais reste sous la menace de Carthage. Au 3ème siècle avant JC, elle s’allie aux grecs avec Pyrrhus, roi d’Epire, pour le désavouer ensuite. Dans la même période, l’empire romain se développe et entre en guerre contre les puissants carthaginois à l’opposé de la mer. Ce sont les trois guerres puniques, Le qualificatif « punique » concerne les phéniciens d’abord puis surtout ensuite leurs ennemis et héritiers les carthaginois. La Sicile est à nouveau conquise par Carthage avec Hannibal Barca, le fameux Hannibal, celui qui depuis l’Espagne franchit les Pyrénées puis les Alpes avec ses éléphants pour s’attaquer à Rome. Mais à la fin de la 1ère guerre punique en -241, elle est rétrocédée aux romains. La Sicile devient province romaine en –227. De –218 à –201, c’est la 2ème guerre punique et Syracuse, à nouveau alliée de Carthage, est détruite par Rome en –211. Cette époque marque la fin de la Grande Grèce. De –149 à –146, la 3ème et dernière guerre punique voit la destruction de Carthage et la fin de sa puissance.


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Histoire

antique

Pendant l’influence romaine, la Sicile reste hellenisée, et vit sa vie de manière relativement autonome, pour laquelle Rome ne prête pas plus d’attention que pour alimenter son empire ; la Sicile devient alors le « grenier à blé » de Rome. Pour sa partie antique, l’histoire de la Sicile synthétise assez bien les grands événements qui ont marqué les civilisations méditerranéennes. S’y mêlent aussi les secousses telluriques et éruptions qui ravagent parfois ces contrées à partir de –475 et la peste qui sévit déjà dans certaines de ces périodes.

Le christianisme prend son essor vers +200, puis la Sicile passe de l’influence romaine à celle des Vandales (peuples germaniques entre la Vistule et l’Oder, auxquels Rome s’était alliée pour combattre Byzance) en +464, grands pilleurs notamment des îles méditerranéennes. Ici une carte des invasions Vandales entre 400 et 430.


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ies

Mytholog

Tant par sa situation en Méditerranée que par son activité volcanique, la Sicile est le siège de nombreuses scènes de la mythologie antique :  c’est en Sicile que Dédale trouve refuge pour se protéger du roi crétois Minos, qui le poursuivait pour avoir permis à Thésée (grâce au fil d’Ariane) de s’évader du labyrinthe après avoir tué le Minotaure. Dédale est aussi le père d’Icare, mort de l’ivresse de l’oiseau, celle d’avoir trop voulu s’approcher du soleil avec ses ailes de plumes et de cire.  Le dieu grec Héphaïstos (Vulcain chez les romains) tenait avec les cyclopes une forge dans l’Etna et le poète grec Pindare explique que le monstre Typhon occupe la bouche de l’Etna.  Dans l’Odyssée d’Homère, Ulysse débarque en Sicile et rencontre le berger cyclope Polyphème, dont il crève l’œil unique.

 Deux monstres gardent férocement le détroit de Messine (3 km entre continent et Sicile) et menacent l’expédition des Argonautes et le bateau d’Ulysse : ce sont Charybde et Scylla.

Messine aurait été fondée par le géant légendaire Orion.


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modernes ux temps a e g  n Du Moye

A peine conquise et pillée comme les côtes voisines par les Vandales, la Sicile passe sous la domination des Ostrogoths en 496. Mais l’empire byzantin (à l’origine Empire romain d’Orient) se déploie sous Justinien 1er et part à la conquête de Rome (appelé plus tôt Empire romain d’Occident), annexant sur son chemin d’expansion la Sicile en 535. Un siècle plus tard, les musulmans lancent de timides incursions en Sicile (652) pendant que Constantin II empereur de Byzance qui se sent menacé chez lui vient s’installer à Syracuse. Puis de 827 à 1040, les arabes, entrés par Mazara à l’ouest règnent sur la Sicile, avec la dynastie des sunnites aghlabides puis celle des kalbites. Même s’il n’en reste presque rien, la Sicile, devenue émirat s’est profondément transformée pendant ces 2 siècles où Palerme a pris le pas sur Syracuse, où de nouvelles cultures (canne à sucre, dattiers, coton,…) sont introduites en même temps que les techniques d’irrigation, où l’art foisonne de motifs géométriques et d’arabesques pendant que la céramique se développe rapidement. Mais les chrétiens sont avides de revanche et les Vikings, encore récents conquérants de la Normandie et progressivement christianisés, conservent le goût de l’aventure. Certains d’entre eux se joignent à une croisade, aux côtés des byzantins qui veulent reconquérir la Sicile. La conquête acquise en 1061, les Normands se retournent contre les byzantins avec le soutien du pape. Et à Robert Guiscard de Hauteville le pied de la botte, à son frère Roger 1er (puis Roger II son fils) la Sicile. Habiles administrateurs, ils assimilent les acquis des envahisseurs qui les précèdent et conduisent avec succès une Sicile indépendante en acceptant par exemple les trois langues que sont le latin, le grec et l’arabe, en prônant la tolérance religieuse, en adoptant les coutumes locales tout en se tournant vers Byzance.. C’est un nouvel âge d’or avec la profusion de l’art appelé « arabo-normand » (Palerme, Monreale, Cefalù).


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rnes mps mode e t x u a e Âg Du Moyen

La domination musulmane ne s’achève vraiment qu’en 1091. Faute d’héritiers, et par le jeu des alliances, la Sicile passe en 1189 aux Souabes (allemands de Hohenstaufen). Ce règne est assez prospère avec Frédéric II, empereur du Saint Empire romain germanique né à Palerme, qui développe encore les arts et s’oppose au pape. De 1266 à 1282, Charles 1er d’Anjou frère de Saint-Louis s’empare de la Sicile au nom du pape, mais du fait de sa déplorable administration, de ses cruautés et de la répression dont il fait preuve, il voit se lever une opposition farouche qui se concrétise le lundi de Pâques 1282 par les « Vêpres siciliennes » (dont Verdi a composé un opéra) où les français sont massacrés et doivent prendre la poudre d’escampette. Du fait d’alliances, l’Espagne avec les Aragonais, puis les Bourbon (d’Espagne) vont régner ensuite presque sans interruption de 1302 à 1624. L’art baroque prend tout son essor. 1693 : terrible tremblement de terre qui détruit 5% de la population à l’est (60 000 victimes), après la peste à Palerme en 1624. Après trente ans d’intermèdes avec la Savoie puis l’Autriche, la Sicile revient dans le giron de l’Espagne en 1735, passe aux Anglais en 1806 (sous Napoléon 1er), puis à nouveau à l’Espagne. Mais ni l’aristocratie ni la population n’apprécient la tutelle espagnole.

Enfin, de 1848 à 1860, Garibaldi construit l’unité italienne, qui est proclamée en 1861, Sicile comprise, après avoir entamé son invasion par la grande île, où il est accueilli à bras ouverts. Un terrible séisme détruit Messine en 1908. La Sicile acquiert son statut d’autonomie en 1946 comme d’autres régions italiennes. Mais au total, quoi de plus étranger à l’Italie que la Sicile, si l’on met de côté la proximité géographique?


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cture L’Archite

n Sicile baroque e

C’est sous le règne espagnol que se développe l’art baroque au 17ème siècle dans toute l’Europe jusqu’aux conquêtes d’Amérique. Après la Réforme au 16ème siècle et la désertion des églises, il fallait ramener les brebis dans les églises au nom de la « vraie » foi, celle de l’Eglise romaine. Les Jésuites (Ignace de Loyola le basque créateur de la Compagnie de Jésus, parfois nommé « le fou de Dieu ») ont impulsé le développement du beau, du grandiose, du solennel dans tous les domaines de l’art et notamment l’architecture. Le centre de gravité est Prague et l’extrême pointe au sud la Sicile. En architecture, l’art baroque dont l’âge d’or est la période des 17ème et 18ème siècle, exploite à profusion les courbes et l’ornementation, la flamboyance, la théâtralité, le recours au clair-obscur de la lumière à l’intérieur, tout cela pour finalement atteindre l’excès, en particulier avec le « rococo » un peu plus tard. Mais pour la Sicile, l’architecture baroque se démarque avec singularité du courant d’Europe centrale (Prague, l’Allemagne) par une véritable identité sicilienne. En effet, l’énorme et soudain séisme des 9 et 10 janvier 1693 (60 000 morts et 20 localités totalement détruites, ainsi que 140 couvents et 64 monastères, un tsunami de plus de 10m de haut) est un choc qui va introduire une rupture dans le paysage urbain. Les architectes siciliens formés à l’école de Rome ont saisi cette opportunité et se sont engouffrés dans cette voie avec leur propre originalité, notamment par l’intensité unique de la flamboyance, l’utilisation de masques et d’anges souriants, un certain caractère burlesque. Les église, palais et hôtels particuliers des aristocrates siciliens en sont le champ d’application privilégié. L’apogée se situe vers 1730, mais la désuétude apparaît dès 1780 avec l’introduction du style néo-classique.


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sonnalités utres per a t e s ie Gén

Au-delà des légendes, la Sicile a vu s’épanouir des talents, des génies de toutes sortes, depuis l’Antiquité jusqu’aux temps modernes avec de célèbres personnalités, et notamment :  Empédocle, réputé philosophe d’Agrigente (-490 à –435 probablement) qui a donné son nom à la ville de Porto Empédocle, à l’entrée ouest d’Agrigente ; il était aussi connu pour son comportement excentrique  Archimède, grec de Syracuse (-287 à –212) , le très fameux savant dont le théorème sur la poussée des fluides a torturé des générations d’élèves et qui aurait sauvé Syracuse de la flotte athénienne grâce à des miroirs allumeurs d’incendie (hypothèse contestée)  Scarlatti (Alessandro 1660 à 1725) né à Palerme, compositeur réputé et prolifique auteur de 115 opéras et 600 cantates, père du compositeur du même nom qui a vécu surtout en Espagne  Bellini (1801 à 1835), musicien qui consacra sa courte vie à l’opéra, avec son œuvre majeure immortalisée par l’interprétation de la Callas, Norma ; il finit sa vie à Paris après être né à Catane 

Pirandello (1867 à 1936), grand théâtre, né à Porto Empédocle, en particulier « Six personnages d’auteur » ; sympathisant fasheures.

auteur de et qui a écrit en quête ciste à ses

Lucky Luciano (1897 à 1962), fameux gangster new-yorkais né à 65 km au sud-est de Palerme, qui comptait parmi ses amis un fils d’immigré sicilien, « The Voice », Frank Sinatra lui-même

Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1896 à 1957), dont la notoriété est liée au roman « Le Guépard » (Visconti en a fait un film d’anthologie) qui décrit la fin de l’aristocratie sicilienne dont il était. L’île qui porte son nom est aujourd’hui connue comme l’aboutissement désespéré des périples d’immigrés en provenance de Lybie et de Tunisie.  Leonardo Sciascia (1921 à 1989), né dans la province d’Agrigente, écrivain qui a décrit « l’âme de la Sicile », auteur d’une immense œuvre faite de courts romans mettant en scène le peuple entre Eglise et Mafia.


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L’activité

sismique

Sicile mique en is s é it iv t L’Ac

La Méditerranée recouvre de ses eaux la limite de deux grandes plaques tectoniques : la plaque eurasienne et la plaque africaine. Ces plaques se rapprochent irrésistiblement et créent des collisions continentales et des subductions, à l’origine par exemple de l’émergence du massif alpin. La zone de la pointe de la botte, à forte sismicité est secouée par des activités volcaniques avec le Vésuve, le Stromboli, l'Etna... Le sud de l’Italie (l’est de la Sicile et la Calabre) est parmi les régions les plus exposées aux risques telluriques à l’échelle mondiale. Au cours des derniers 4 siècles, la région a été touchée par plusieurs séismes dévastateurs, faisant au total près de 200.000 morts (Catane 1693 ­ 60.000 morts, Calabre 1783 ­ 50.000 morts, Calabre 1905 - 500 morts, Messine 1908 ­ 72.000 morts). Les séismes de 1693 et 1908 ont produit des tsunamis développant des vagues d’une hauteur dépassant 10m. Il est probable que le séisme de 1693, ainsi que celui de 1169, ont été générés sur le plan de faille de la subduction. La subduction est le processus d'enfoncement d'une plaque tectonique dans le manteau.


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L’activité

sismique

L’Etna comme d’autres grands volcans de la zone résulte de ces phénomènes. Il couvre une surface de 1200 km² à l’est de la Sicile, pour un diamètre de 45 km et une altitude actuelle (il continue à émettre de la lave par périodes) de 3345 m. Sa surface est constellée de plus de 250 cônes volcaniques. Avec le Stromboli voisin et deux autres volcans islandais, il est le plus actif d’Europe et le plus dangereux. Les éruptions successives ont créé à son sommet 4 cratères principaux qui évoluent et vont certainement plus ou moins fusionner lors des prochaines éruptions. Les géologues considèrent que l’activité de l’Etna commence en –122 (mais les mythes de Hephaïstos et de Vulcain sont plus anciens et traduisent des activités telluriques bien antérieures) , et que la Sicile a connu depuis lors plusieurs centaines d’éruptions. Celles-ci peuvent consister en un écoulement de lave qui peut devenir paroxystique (plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur de lave, non on ne rêve pas, par exemple en 1986). Mais il peut aussi s’agir d’explosion créé par l’accumulation en surpression d’eau et de neige dans un cratère au dessus de la source de chaleur du magma : c’est une sorte de bombe gazeuse avec projection de blocs. Les éruptions latérales proviennent d’éclatement des fissures sur les flancs vers 2900 m (1983, 84, 92, 99) ; elles sont peu explosives mais créent des tunnels de lave qui peuvent atteindre la côte avec une lave qui reste en fusion. Celle de 1991-92 a duré 473 jours. Les plus destructrices sont les éruptions dites excentriques où de petits volcans explosent à basse altitude (entre 600 et 1900 m), par exemple en 1669, en 1892, ou en 1928, rasant des villages. Ce sont les plus dangereuses pour les zones habitées. Les études des volcanologues semblent aussi montrer que l’Etna passe lentement du type effusif au type explosif avec les dangers que cela implique.


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