ITINÉRAIRES habitants us agers est-genève
2016
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ITINÉRAIRES habitants us agers est-genève
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- Master Design Urbain / ensag / hepia / igd-unil / esaaaa / fondation braillard 2016
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« L’expérience des itinéraires : suivre celui qui nous guide par le corps et la parole sur un territoire qu’il invente et construit par la mise en scène de son récit. La méthode des itinéraires est une démarche centrée sur l’écoute sensible de ceux qui interrogent dans leur culture et expérience quotidienne le territoire réel et imaginaire qu’ils habitent. Leur récit déstabilise tout travail d’enquête savante ou journalistique fondé sur le recueil d’un témoignage ou d’une opinion. Leur prise de parole inaugure par l’énonciation de références et contextes d’ordinaire négligés ou invisibles « un passage à l’acte » qui agence dans l’espace / temps des rapports qui construisent et ménagent un territoire. » jean-yves petiteau 5
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« Emmenez-nous ! » Selon la méthode du sociologue Jean-Yves Petiteau, ce recueil regroupe 20 itinéraires, réalisés dans le cadre du workshop qui se déroule sur le territoire Est Genevois de septembre à fin novembre. Cette collaboration avec le Fondation Braillard a pour but d’étudier et de proposer une évolution de la partie Est de la ville de Genève. Le projet se doit de concilier ville et campagne dans la conjecture économique actuelle. Depuis les années 1960, Genève voit ses espaces naturels et agricoles grignotés de plus en plus par l’urbanisation. Certains espaces ont ainsi du mal à s’affirmer, entre agriculture et urbanisation. Comment alors accueillir de nouveaux habitants et proposer 100,000 logements supplémentaires d’ici 2030 tout en gardant des espaces naturels de qualité ?
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CEUX QUI NOUS ONT EMMENÉS dalia & marie-manuela & marie-elizabeth & zelal - bernard & martha - m. caballero - josÊ - claudine & sa fille - pascal angela - jeanine- m. choi - bruce - sylvester - camille - colette - andrey - gabriela - uravshi - marianne & martine - jonathas meg - roger
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Date d'impression : 24.10.2016 SITG - Tous droits réservés
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LES ITINÉRAIRES 20 itinéraires réalisés du 26 au 30 septembre 2016
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carouge
Date d'impression : 13.10.2016 SITG - Tous droits réservés
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Itinéraire de Angela, réalisé par Sára Szucs, le 29 septembre 2016 à 14 : 00 / photographe : Matthias Mustis 0
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{ angela } - mon histoire à carouge Angela, la soixantaine, habite à Carouge depuis plus de quarante ans. Devenue mère puis grand-mère, elle nous raconte les lieux qu’elle aime et qui ont marqué sa vie.
« Toute l’histoire de la ville est très intéressante, mais je ne vais pas vous faire l’histoire de Carouge. Je vais vous faire mon histoire. »
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Alors, nous sommes à la place du marché de Carouge. Ce n’était pas toujours comme ça. Il y a avait des voitures partout et les commerçants étaient contre la piétonisation. Ils
avaient peur de perdre leur clientèle. Donc ils ont trouvé une espèce de compromis, finalement c’est quand même devenu piéton, depuis même pas une année.
Mais les riverains, c’est-à-dire qu’il y a des gens quand même qui y habitent et les commerçants, ils ont un passe-paille, pour pouvoir passer. C’est automatique.
Et puis, ils ont aménagé un peu pour les enfants, parce qu’il faut savoir que cette place elle est très importante. C’est la place centrale de la ville.
Aujourd’hui il y a un petit marché, le jeudi soir. Ça c’est nouveau, ça fait une année que ça existe. Avant le marché, c’était toujours le samedi et le mercredi matin. Le samedi il y a
partout des gens, parce que Carouge est un endroit qui est apprécié de toute la ville en faite. Pour moi c’est un endroit important.
Je suis venue ici en 74-75 et ça a beaucoup changé depuis et en même temps il y a des choses qui ne changeront jamais. Parce que les petites maisons, elles n’ont pas le
droit de construire plus haut, juste de restaurer. Il ne faut pas y toucher dans le centre de Carouge. Donc ça reste, l’architecture est toujours la même.
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Mais par exemple ces arbres, ils ont été planté il y a pas très longtemps. Avant il y avait les mêmes, des platanes et ça coupait complètement la place.
Cette place où il y a le marché, elle était complètement ombragée, les deux arbres se touchaient de chaque coté. C’était assez magnifique.
Mais tout ça vous pouvez le voir dans des photos, des cartes postales, des illustrations. Toute l’histoire de Carouge est très intéressante, mais je ne vais pas vous faire l’histoire
de Carouge. Je vais vous faire mon histoire. Donc moi, j’ai ces souvenirs-là. Je venais sur cette place, je venais pour m’asseoir sur un banc.
En 75, ici, c’était un quartier ouvrier, ça veut dire surtout des italiens, la nouvelle vague d’immigration en Suisse.
Et du coup ces maison, elles avaient aucun confort, ça veut dire que les toilettes étaient dans les couloirs. C’était vraiment des gens à faibles revenus.
Et depuis, ils ont rénové et maintenant c’est plutôt plus cher qu’ailleurs. C’est plutôt des professions libérales qui se sont installées.
Et ça a totalement changé à l’intérieur, même c’est devenu des très très jolis appartements.
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Donc moi j’ai toujours habité à l’extérieur. Dès qu’on sort de ce cadre là, de ce centre là, moi je suis dans cette rue. Dès qu’on sort de là
on est plus dans le vieux Carouge. On trouve des appartements subventionnés un peu, ça devient un tout petit peu moins cher.
Donc quand je suis arrivée à Genève, on venait déjà à Carouge pour le loisir. Il y avait une piscine là-bas. Et ça, c’était déjà rare une grande piscine à l’extérieur. Donc
quand j’étais gamine je venais et après comme ado pour faire la fête. Parce qu’encore maintenant les gens viennent faire la fête ici. C’est vraiment un endroit festif.
Alors, en 75, il y a avait des bistrots sur la place et des discos plutôt populaires dans cette rue ici. Et moi quand j’ai eu mon bac, j’ai passé mon temps ici.
Quand j’avais 22-23 ans, j’ai eu un appartement à Carouge par hasard, mais voilà c’était les endroits de sorties, ça se passait là, jamais en ville. Les gens de la ville venaient ici.
Il y a beaucoup de jeunes en été. La place est pleine de jeunes assis par terre. Ils discutent, ils laissent traîner des trucs quand ils partent, enfin, ça fait un peu... Voilà c’est Carouge.
Alors je dirais que ça a changé, puis en même temps, c’est pareil par ce que c’est vrai. Nous on est venu mais les gens ont continué de venir ici.
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Je dirais peut être qu’il y a plus de tolérance qu’avant. Donc c’était déjà agréable à vivre mais c’est devenu plus agréable.
On va avancer un peu, ça sera juste… Par ce que, voilà le tram, le tram 12, moi je l’ai toujours connu. Ils ont agrandi le parcours, mais à Carouge il est toujours le même.
Ça, c’est l’église catholique. Je vais vous racontez une anecdote intéressante. À l’époque de la réformation, où tous les gens fuyaient la France, par ce que les
protestants étaient maltraités. Ils venaient à Genève. Mais Carouge était catholique. Donc on a, à Carouge, une église catholique et un temple protestant.
Là, on vient de passer devant la mairie. La chose très typique, à Carouge, ce sont les cours, on peut aller, rentrer dans les cours. Il y a des petites cours comme ça.
Certaines sont privées, d’autres publiques, ça dépend. Voyez, celle-ci je ne sais pas si on peut y aller.
Toutes les maisons ont des balcons comme ça et les immeubles, les gens, ils passent devant les appartements des uns et des autres pour rentrer chez eux en fait. Ça c’est typique.
C’est super joli. C’est un lieu très attachant, on a envie d’y rester.
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Quand j’avais une vingtaine d’années, ma mère a acheté un café à Carouge de l’autre côté dans un quartier très populaire, un quartier ouvrier encore, parce qu’il y avait de petites usines en face. Et elle a acheté un petit café-restaurant puis elle m’a demandé de passer le diplôme de cafetier. Pour tenir le restaurant il faut un
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diplôme tout ça. Elle a obtenu un appartement avec le restaurant. C’est comme ça que j’ai habité à Carouge tout à fait par hasard. Moi, j’habitais encore nulle part, j’étais en voyage. J’habitais à Bâle quand elle m’a appelé j’ai atterrie à Carouge. Puis voilà, j’ai plus eu envie de partir et mon mari encore moins que moi.
Ça, c’est la place de Sardaigne. Ça, c’est assez intéressant. Je l’ai toujours connue cette place mais juste avant, c’est-à-dire dans la fin des années 50, il y avait des guérites là, des petites maisons. J’ai connu des gens qui ont habité là, et ensuite ils ont construit ces tours et ils ont logé les gens. Vous voyez ces grandes tours. Les premiers des grands bâtiments qui ont été construits à Carouge. Dessous, il y a un parking en fait et ce qui est intéressant c’est que avant, il y a
encore pas très longtemps, là, il y avait une rue et il y avait des voitures qui passaient alors c’était vraiment toute une histoire. Il y avait même le bus qui passait là. Je pense que c’est mieux comme ça. Et puis là, il y a souvent des fêtes, comme l’autre aussi mais en ce moment ils font plutôt là. Je pense qu’il y a moins de nuisances pour les voisins. Parfois ils utilisent les deux puis il y en a encore une près du théâtre.
Donc là on sort du vieux Carouge. On est vraiment à la frontière. Là, il y a une grande avenue.
Dans le parc, là, je venais avec mon fils quand il était petit, maintenant avec mon petit-fils, c’est un parc dans laquel j’ai passé des heures. Ils l’ont rénové depuis.
Là, on appelle ça les fontaines de Carouge. En été c’est plein de gamins. C’est vraiment plutôt sympa comme endroit. Je suis venue avec mon fils puis mon petit-fils.
Là, il y a des bassins, pour les petits c’est plus tranquille et c’est super sympa aussi en été, il y a de l’eau. Ça, c’est un peu la délimitation entre le vieux et le nouveau Carouge.
Donc là, y’a de l’eau là dedans en été et donc y’a des petits, y’a des parents. Moi, quand je venais avec mon fils là, ça m’est arrivé de me mettre en short ou costume de bain
et voilà je me suis mise à l’aise et les gardes municipaux sont venus me dire que je devais me rhabiller, une période très frappante.
Les enfants pouvaient se baigner mais les parents devaient restés habillés. Tandis que maintenant ils ont fait carrément une plage, ils
prêtent des changements, on peut se mettre en costume de bain… Je veux dire que ça, ça a beaucoup changé. C’est mieux maintenant.
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Et là, c’était des logements subventionnés pas trop chers. Moi, je les ai très peu fréquenté. J’ai un ami qui a un appartement ici, j’y suis allé manger quelques fois.
Donc moi, je bouge beaucoup en vélo à Carouge, sur les routes et il y aussi de bonnes piste cyclables. Il y a des possibilités.
C’est joli ça. Vous voulez que l’on continue où ? Moi, je préfère l’autre côté.
Là, on est déjà dans des immeubles qui sont plus carougeois, de l’autre côté oui, mais là. Ils sont là depuis un moment, mais ils sont quand même beaucoup plus récents.
À l’extérieur de Carouge ils ont vraiment construit des quartiers entiers du coup, ils ont été obligé de faire des écoles et ça on ne pourra pas le visiter.
Mais c’est impressionnant, je vais vous montrer peut-être juste un exemple. On va peut-être y passer, où ils sont en train de construire.
Voilà les maisons typiques de Carouge, vous voyez les balcons. C’est assez coûteux de vivre dans des appartements, il faut vraiment avoir les moyens, c’est assez bourgeois.
Encore une maison au balcon Carougois. Là, avant c’était un café qui s’appelait le café Sarde. J’ai passé vraiment ma jeunesse dans ce coin là, très sympa.
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Là ils sont en train de construire un quartier. Alors ça, ça vient d’être construit. Et là, je ne sais pas à
quel étage il s’arrête, mais d’après les photos que j’ai vue c’est assez impressionnant, ça va haut et loin.
Alors là, on va voir si on peut passer, parce que c’est intéressant c’est un endroit que j’ai bien connu car j’habitais juste à côté mais c’est
encore un endroit qui a beaucoup changé, pas en bien. Parce qu’ils ont construit une sorte d’autoroute, de route d’évitemment.
Depuis le temps que je suis à Carouge, depuis des années que j’y suis... Elle est marrante cette petite
maison, je ne sais pas à quoi elle a survécu, j’ai vu ça, je me suis dit « tiens, j’avais jamais remarqué. »
Alors là, je ne sais pas ce que vous voulez faire, retourner vers le centre ou monter sur une petite colline ? Il est 14h30, encore 20min et après
je dois rentrer, on va passer par le centre. Ici ça a tellement poussé, mais bon voilà il faut bien loger tous ces gens.
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Je pense que Carouge est une commune assez riche. On a de la chance, ces parcs… Si vous allez au bord de l’Arve et puis que vous arrivez vers Carouge c’est joli, c’est tout aménagé. Il y a de belles promenades à faire. On marche beaucoup avec mon petit-fils, avec son vélo sur les bords de l’Arve. Bon, on doit faire attention aux piétons,
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mais il y a pas de voitures. C’est super agréable. On est assez proche de la nature et justement quand on monte là-haut, on arrive vraiment en pleine nature. Ils ont construit des immeubles mais à côté il y a des champs. Il y a un parcours Vita. C’est un quartier sympa, ce n’est pas pour rien que tout le monde veut y venir.
Là, on arrive devant ces immeubles et ça fait, au moins 20 ans que j’entends dire qu’ils vont les démolir. En fait, c’est en train de se discuter. Et voilà, c’est là que j’avais un café avec ma mère et que j’ai habité. Et vraiment tout tombe en ruine. Ils avaient construit pour des ouvriers. Il y avait pas mal d’usines là autour. Tiens regardez comment ils sont... Une anecdote, il y a une quinzaine d’années quand j’ai travaillé dans
un bureau en ville, une collègue de travail qui m’a dit « je suis allée visiter un appartement rue de Maurènes », les Maurènes ce sont les pierres qui viennent des montagnes, enfin bref. Et c’était dans un immeuble là et puis elle me dit « l’appartement il est bien mais je le prends pas par ce que en face, vraiment, c’est affreux, c’est tout moche il y a un immeuble tout dégradé » je n’osais pas lui dire que j’habitais là.
Et là, il y avait le café-restaurant que l’on tenait avec ma mère. C’est nous qui avons planté toutes ces plantes là. Là, il y avait une terrasse et c’était extrêmement convivial.
Bon moi j’ai habité d’abord de l’autre côté. Avec un enfant c’était pratique, j’étais seule, j’étais mère célibataire et je pouvais le surveiller depuis ma fenêtre, il jouait dehors.
Et ça, s’appelle la cité du Léopard en fait le drapeau de Carouge y’a un léopard dessus. On peut s’asseoir une minute ?
Alors ici c’était très vivant et quand j’allais dans cette cours là, pas un bruit, personne, peut-être quelques personnes âgées qui parlaient tranquillement sur un banc.
Mais une différence d’ambiance incroyable et je me disais finalement je ne suis pas si mal ici, c’est plus convivial.
Enfin c’était vraiment un autre monde. Le monde des ouvriers.
Tous les ouvriers de la menuiserie, ils venaient prendre le plat du jour chez nous, on se connaissait on blaguait ensemble, on était jeunes. C’était tout une époque assez sympa.
Et voilà ça, c’est un quartier que j’ai vu grandir. J’ai vu pousser ces immeubles. Quand mon fils était petit, il allait voir, il aimait bien toutes les machines de construction. 23
Là, on a fait le tour de Carouge. Et moi j’habite là dans cet immeuble depuis 25 ans. C’est le commissariat là, qui fait qu’on se sent en sécurité. C’est le parking et vous voyez le balcon avec les fleurs, moi j’habite là. Je l’ai connu cet endroit, c’était un terrain vague comme je me souviens. Donc voilà, il y eu ces constructions-là cette époque-là et depuis un moment tout autour de Carouge ça se construit. Ce qui est étrange avec ces constructions c’est qu’on arrive pas, moi, je m’intéressais pour voir les appartements : comment ils sont, si c’était des appartements à louer ou à acheter. Et je n’arrive pas avoir le nom de la régie. Je connais le nom de propriétaire, je suis allée le voir. Mais pour l’instant je n’ai pas plus d’informations. Ce qui fait qu’au moment où on trouve des annonces souvent ils sont déjà vendu. Donc c’est un peu dur. On ne sait pas à qui s’adresser pour s’inscrire par 24
exemple. Voilà. C’est gigantesque et c’est juste à côté de chez moi. D’ailleurs on voit mon appartement. Donc j’habite à deux pas du vieux Carouge, j’ai un grand appartement de 5 pièces, pas très lumineux parce qu’il est bas mais très agréable avec de grandes pièces. Sàra, j’espère que j’ai pas trop rempli votre tête et que c’était bien. Merci pour cette petite balade.
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Date d'impression : 30.09.2016 SITG - Tous droits réservés
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Itinéraire de Bruce, réalisé par Bastien Pagneux, le 30 septembre 2016 à 15 : 30 / photographe : YooJu Jeong 0
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{ bruce } - une promenade urbaine Bruce a la cinquantaine, il vit à Genève depuis cinq ans avec sa femme et ses deux enfants. Nous l’avons rencontré dans un parc et accompagné jusqu’ à son domicile.
« Je n’ ai pas tout le temps habité en ville, mais ici c’ est la première fois.»
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Donc par rapport à où j’habite moi, c’est l’endroit le plus joli et le plus près. Et puis il y a un arbre que j’aime bien, c’est le cyprès là-haut. Viens, on va aller le regarder. Et puis,
je disais aussi que l’été, il y a des concerts gratuits, ici, de musique. Tous les styles : musique du monde, d’Afrique, des gens du désert. Il y a plein, plein de trucs.
Ça commence à être l’automne. Ce qui est beau avec Genève, c’est qu’il y a tout qui est près, le lac, les montagnes.
Voilà c’est celui-là.
Ce que j’aime bien avec les Eaux Vives aussi, de son nom Eaux Vives, c’est que toutes les fontaines sont potables et que moi, mon robinet
de chez moi, c’est de l’eau de source. Et ouais ! Eaux vives on est sur une grande source.
J’aime bien me balader dans la vieille ville, c’est sympa. Dans le centre, t’as la partie vieille ville de Genève avec des vieux bâtiments... La partie historique ! Et puis bon,
c’est complètement piéton, donc c’est sympa, pas de voitures, des bons restaurants, des petits magasins sympas.
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Ce que j’aime bien ici avec les Eaux Vives, comparé à d’autres parties de Genève, ça reste aussi le vieux Genève, tous les bâtiments sont assez vieux. Par exemple, celui que j’ai moi, les plafonds sont assez hauts avec un parquet au sol, c’est pas comme tous les nouveaux bâtiments! Il n’y a pas d’immeubles très hauts à Genève. Ouais, puis j’ai fais pas mal de toits à Genève. Des belles vues d’en haut, puis c’est quasi tout de l’ardoise, tu vois. Pour faire des
trucs comme ça, c’est sympa. Moi, des fois, je vais au parc des jardins anglais, c’est plus près de chez moi encore. C’est celui tout au bout du lac. Et puis là, juste à coté, il y a un bateau à vapeur qui a été désaffecté, puis, c’est sympa d’aller boire un verre, rencontrer les gens faire l’apéro en fin d’après-midi. Il s’appelle le bateau. Je travaillais surtout sur l’ardoise. D’ailleurs dans la vieille ville j’ai refait la vieille école, juste en face du palais de justice, c’est un
des plus beaux chantiers que j’ai fait parce que c’est des vieux bâtiments et il faut respecter les matériaux utilisés. Moi je n’ai pas tout le temps habité en ville. Mais ici c’est la première fois, j’ai habité en yourte, à la campagne, dans une ferme bio, dans un tipi. C’est la première fois en ville, c’est pour te dire comme je me sens bien ici. Et puis je passe beaucoup de temps dehors, je fais du parapente
à 20 min d’ici, j’ai mon boulot, je vais au Salève, je reviens, l’hiver j’enseigne le ski et le snowboard et puis la rando. C’est ma première saison de parapente. Avant ça j’étais couvreur sur les toits ici à Genève. Bon il y a des coins que je connais toujours pas, c’est comme chez toi à Grenoble. En tout cas, toutes les pistes cyclables et transport en communs, ça marche bien.
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Là, j’aime bien le nom de la rue : rue de l’avenir. Ça donne espoir. Pas qu’elle soit super belle mais j’aime bien son nom. Là, sur cette rue là tu peux manger toutes les nationalités. Ça va de thaï, chinois et libanais, etc. Et puis ce n’est pas comme en France ici, tu n’as pas les barrières avec les CRS. Et un peu plus loin sur la gauche on a une vieille pharmacie qui est une des plus vieilles de Genève et elle se spécialise dans 30
les produits naturels. Et ça marche super bien ! Ici, on a un cinéma indépendant où l’on peut voir des films qui ne viennent pas de grosses boîtes. Et en plus ce n’est pas loin de chez moi. Voilà, c’est celle là de pharmacie, ils ont une version qu’ils préparent eux même pour n’importe quoi. Il y a un de mes italiens préférés là, au bout, qui s’appelle Paola. Et ils ne prennent pas les réservations donc tu peux te faire servir jusqu’à minuit
et demi et tu n’attends jamais plus de dix minutes. Donc les Eaux Vives s’arrêtent au carrefour là-bas. C’est un peu plus populaire. Et là, ici, viens on va aller regarder, je ne pense pas que ça soit là maintenant mais plutôt en fin d’après midi. D’ailleurs c’est pour ça que tu as du mal à te garer ici parce que il y a deux bars qui sont les plus connu dans la zone des Eaux Vives. C’est blindé. Tous les soirs ! Donc si
tu as envie de faire des rencontres, puis, faire tes sondages, c’est ici. D’ailleurs j’aurais horreur de vivre dans cette rue, car, pour le gens qui vivent ici, ça doit être horrible et ça commence dès mardi ! Chez Yvette de Marseille et le Round Brother. Je pense que c’est les deux bars pour l’apéro. Ce n’est pas vraiment la fête mais ça commence, en sortie du boulot, donc 17h. Quand tu passes en voiture c’est compliqué dans cette rue.
Puis viens, on descend la rue, je vais te montrer les jardins anglais, on passe par la rue où j’habite. Moi, j’habite ici, à l’étage, où il y a le truc bling-bling qui pendouille, puis l’autre coté de l’appartement, ça donne sur une cours avec jardin. Donc déjà la rue ici, elle est calme et puis de l’autre coté aussi puis là au bout de la rue il y a le lac, donc c’est royal. Non le bateau n’est plus en activité.
Ils ont fait un restaurant en bas et en haut, de ce coté là, c’est un snack, tapas… Et puis derrière c’est le bar. C’est aussi un lieu de rencontre en fin d’après-midi. Là, y’a du vent mais le jet d’eau fait arc-en-ciel quoi, avec le soleil et voilà. Le jet d’eau est de notre côté du lac, c’est quand même le signe emblématique que tout le monde connait, tout le monde sait que c’est à Genève. Puis souvent, je vais me baigner de
l’autre côté, sur la rade là-bas parce qu’en fait… Je prend le bateau mouche et qui t’emmène en face làbas, tu marches un tout petit peu et puis là tu as le bain des Pâquis où tu as des massages, des hammams, des plongeoirs. Puis moi, j’aime bien aller le long de la rade là… Parce qu’il y a du courant, tu peux nager, tu peux nager contre le courant et puis c’est sympa. Les bateaux font partie des transports
publics de la ville de Genève. Donc si tu as un titre à l’année, tu peux prendre tout ce que tu veux, tout le temps. Et puis, ça va jusqu’au port des voiliers. L’été, c’est agréable quand il fait chaud, au bord de l’eau, c’est sympa. Et ça bouge quand même, comme un bateau. Et voilà un peu, les alentours d’où j’habite quoi.
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Itinéraire de Choi, réalisé par Yooju Jeong, le 30 septembre 2016 à 12:30 / photographe : Kelin Deng 32
{ m. choi } - la perception de cette ville trans-frontalier M Choi est un homme de 39 ans originaire de Corée du Sud qui vit à Genève depuis 9 ans avec sa famille. Expert en télécommunication aux Nations-Unies et père de 3 enfants, il partage son opinion à propos de la vie à Genève en tant qu’expatrié et nous donne son avis à propos de notre projet.
« Parce que, encore, il s’agit de raisons économiques. »
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En fait, déménager est très compliqué à Genève. Une fois que vous avez déménagé quelquepart, vous allez vraiment essayer de vous installer à cet endroit. La plupart
des gens qui vivent ici, je dirais qu’ils sont Gènevois. Ils vivent depuis longtemps ici, alors s’ils doivent déménager, ce sera compliqué.
Si vous regardez sur des sites web immobiliers, la plupart des appartements en vente sont dans ce coin plutôt qu’ici. La plupart des
gens qui vivent ici sont là depuis la génération de leurs grands-parents. À l’inverse, la plupart des expatriés préfèrent vivre de l’autre côté du lac,
Beaucoup de bars et restaurants traditionnels sont de ce côté, ils ont une longue histoire et sont en général des entreprises familiales avec leurs recettes uniques et originelles.
Si vous vous déplacez de l’autre côté du lac, vous verrez beaucoup de bureaux, particulièrement des organisations internationales, et après 18h, il n’y a plus personne.
Mais Genève est une ville internationale et il y a beaucoup de diversité avec différents groupes ethniques, nous ne pouvons pas simplement diviser les styles de vie.
La seule chose que je mentionnerais est que les problèmes de transports entre les deux côtés du lac ont l’effet de diviser la zone de logements des gens.
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Votre projet commence de la station Annemasse jusqu’à Genève- Plage. Comme vous le savez, l’ambiance de la ville de Annemasse par exemple et de Genève sont très différentes.
Parce que Genève est une grande ville et les villes voisines en France ne sont pas de grandes villes. Mais beaucoup de personnes qui travaillent à Genève choisissent en
fait de vivre en France. Je pense que la raison le plus évidente pour laquelle les gens choisissent de vivre en France est parce que le coût de la vie est très élevé à Genève,
particulièrement pour se loger. Le coût de la vie en général sera moins cher en France. Ce facteur économique, je pense que ça a un gros impact sur la vie à Genève.
Par exemple les Suisses qui vivent près de la frontière française préfèrent faire leurs achats en France, au supermarché, par exemple ce qui revient bien moins
cher qu’en Suisse. Si vous allez dans un grand supermarché ici et si vous comparez avec des produits que l’on trouve aussi en France, vous pouvez constater une différence de 25% sur
les prix. Si vous pouvez avoir une maison agréable non loin de Genève pour un meilleur prix, vous pouvez avoir une meilleure situation économique et ce en toute légalité ;
pourquoi devrait-on les arrêter ? Je ne crois pas qu’il y ait un moyen pour arrêter ce phénomène actuellement, parce que, encore, il s’agit de raisons économiques. 35
Pour toutes ces raisons, il y a de gros problèmes de trafic de l’autre côté de la frontière qui n’ont jamais cessés, je pense pouvoir améliorer cette situation. Améliorer les systèmes de transports publics serait une bonne piste. Le gouvernement de Genève pourrait trouver plus d’informations à propos du nombre de résidents français qui se rendent chaque jour à Genève et nous pourrions envisager plus de bus à la frontière depuis Annemasse. Peut être comme deux 36
lignes toutes les trente minutes, etc. Quoi qu’il en soit, il faut prendre en compte le fait que beaucoup de français vivant en France travaillent à Genève. Réaménager les routes et un grand challenge très onéreux, pourquoi le gouvernement de Genève devrait débourser tant d’argent pour les français ? Je ne sais pas. Comme vous êtes des étudiants en design urbain, vous pourriez proposer de bonnes idées pour persuader le gouvernement
de Genève. La situation de Genève est spéciale, mais beaucoup d’autres villes partagent ce même type de problème comme la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Beaucoup de mexicains vivent au Mexique mais travaillent aux Etats-Unis, et connaissent le même problème qu’ici. Annemasse est une petite ville située à la frontière française et il n’y a pas énormément
d’offres d’emploi, à l’inverse Genève est une grande ville qui offre plus d’opportunités de travail. Si vous vivez là-bas, mais que vous travaillez ici, alors le trajet est raisonnable. Peut être que le gouvernement peut encouragera la délocalisation de certaines entreprises en les subventionnant, pour faciliter et encourager les employés à déménager.
Il y a un exemple intéressant dont je peux vous parler. Il y a quelques années le gouvernement de Genève a eu l’idée d’un projet intéressant avec Swisscom et ce qu’ils ont fait. Maintenant tout le monde a un téléphone n’est-ce pas ? Ils ont essayé de retracer les déplacements des gens leur téléphone. Par exemple, pendant que vous bougez comme maintenant, que vous travaillez, que vous conduisez, que vous prenez le bus ou quoi que ce soit, votre téléphone transmet toutes ces informations. Particulièrement de nos jours, les gens sont toujours en train d’utiliser leur téléphone. Le gouvernement pouvait connaître les déplacements des gens grâce à leurs appels qui émettent un signal d’une antenne à une autre. Avec plus de 20000 appels répertoriés, ils ont pu réaliser des statistiques sur comment les gens se déplacent dans cette ville. C’était très intéressant à étudier car il était possible de voir sur le graphique comment les gens
se déplacent par flux en fonction de l’heure. Avec ces données, nous pouvons voir les déplacements des gens en ville aujourd’hui et ensuite décider où il est nécessaire d’ajouter des lignes de transports à certains lieux et horaires en fonction des résultats du géo-graphique. Vous pouvez par exemple également savoir où les gens ont tendance à se rassembler actuellement et de cette façon il est possible de comprendre où et comment il faut trouver des solutions spécifiques pour résoudre ce phénomène. Comme éventuellement déménager certaines structures ou réorganiser le système de transport, etc. Je pense donc que les données de téléphonie mobile sont très utiles pour réfléchir à un projet de design urbain. Vous pouvez trouver des informations sur le site, ce projet s’appelle « Ville vivante ». Si vous tapez la « Ville vivante » de Genève vous pourrez voir la vidéo pour promouvoir le projet.
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À Genève, si vous ressentez qu’il y a comme une division entre certains endroits ou si vous trouvez que les inégalités économiques rendent cette ville moins attrayante, il faut plutôt penser que ça peut être dû à un problème de design urbain. D’un point de vue économique, comment améliorer le bien-être ou comment subventionner les gens issus de la classe sociale la moins aisée pour qu’ils puissent vivre dans un logement décent. En faisant cela, nous pourrions voir une diminution progressive de cette division. Il ne faudrait pas traiter ce problème de façon artificielle pour voir une réelle amélioration de la situation, autrement il y a aura encore cette division entre les classes sociales : les gens riches seront toujours riches et les pauvres resteront défavorisés. Nous aurons donc besoin d’appuis économiques pour cela. Voilà mon opinion personnelle. Cela étant, il y a toujours eu des inégalités, des gens extrêmement pauvres et des gens 38
extrêmement riches partout dans le monde. Mais ce que nous pouvons faire et ce qui est important de faire est de donner les mêmes chances à toutes les personnes. En premier lieu il faut penser au système éducatif par exemple, quelles que soit ses conditions financières, une famille doit pouvoir continuer à offrir une éducation de bonne qualité à ses enfants. Ce n’est pas le cas de tous les pays, comme les États-Unis ou même en Corée du Sud où l’école coûte très cher. Beaucoup de familles inscrivent leurs enfants dans des écoles privées onéreuses ; c’est un problème de société compliqué. Ici à Genève, où que vous viviez, vous avez l’avantage de pouvoir offrir une bonne éducation à vos enfants.
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Itinéraire de Pascal, réalisé par Lilian Vettorel, le 29 septembre 2016 à 13:30 / photographe : Beatriz del Castillo Date d'impression : 13.10.2016
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{ pascal } - jardin de gaillard Pascal, 47 ans, est un responsable technique et encadrant dans le service social de la mairie de Gaillard. La visite s’est passée autour de la structure maraichère.
« C’est un bonheur de travailler ici. »
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Ce lieu dépend de la mairie de Gaillard. C’est une structure qui s’appelle un chantier d’insertion. On a ce terrain qui a été réhabilité, qui était une friche depuis novembre
2002. Ce terrain est cultivé sans pesticides et sans engrais chimiques. On produit des légumes en culture raisonnée pour une épicerie sociale qui est aussi une structure portée
par la mairie. Ce sont les assistants de secteurs qui définissent qui peut en bénéficier. Puisque ce sont des produits d’épicerie et puis, nous pour compléter ce que la banque
alimentaire fournit à l’épicerie, on apporte des produits frais comme des tomates, aubergines, courgettes, poivrons, salades, poireaux, des légumes de base. On cultive sans
pesticides. C’est ce qui est marqué à l’entrée d’ailleurs. Je suis là depuis novembre 2004 comme responsable technique et encadrant. On accueille 12 salariés sur 26 heures
hebdomadaires payées par l’État, mais ce sont des contrats dans l’idée de les redynamiser vers l’emploi. Donc en fait notre boulot ce n’est pas de jardiner, c’est une structure
humaine qui cherche à relancer des personnes vers l’emploi. C’est une structure d’insertion professionnelle. Douze salariés sont en contrat aidé, dont l’objectif est de les redynamiser
vers l’emploi sur des horaires 8h, 12h et 13h30, 16h30. La force du dispositif c’est que ces personnes là, en plus des 2 encadrants, que nous sommes avec un collègue. La
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force du dispositif c’est qu’ils sont accompagnés jusqu’en entreprise, par des stages en immersion. Il y a aussi une personne extérieure de la mairie, de l’IFRA qui fait un accompagnement individualisé des personnes. Tout ce dispositif est financé par le département, la région, le fond social européen et l’État. Ce n’est pas que la mairie qui paye. On a 3 postes pour les plus jeunes de moins de 26 ans. Ils sont accompagnés par la mission locale. Il y a des difficultés en France à caser les plus de 50 ans. On s’occupe aussi d’un monsieur que l’on va accompagner jusqu’à la retraite. Voilà, ceux qui ont loupé des marches de leur formation, qui sont sans qualifications. Ce n’est pas une structure qui accueille des personnes qui sortent de prison parce que tout de suite, tu parles d’insertion et on se fait une image derrière : « Ah ben vous
accueillez des gens qui ont des bracelets électroniques, qui sortent de prison. » Ce n’est pas du tout le cas, cela peut être tout public. On peut avoir aussi des ex-toxicos, on peut avoir des gens qui sont encore accompagnés par des problématiques d’alcool, de stupéfiants. Aujourd’hui on est rarement dans une entreprise sur un parcours linéaire de 18 jusqu’à 60 ans, c’est fini. Il y a des ruptures, des périodes de chômage et des ruptures dans la relation avec l’entreprise. On touche à ce genre de personnes. Par exemple, il y a un monsieur qui a travaillé longtemps sur Genève en boulangerie, pâtisserie. Il a eu une allergie à la farine, et du coup il va se retrouver en difficulté. Nous, on va accompagner ce type de personne pour essayer de la requalifier dans une autre orientation et puis la placer dans une entreprise.
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La plupart des personnes qui sont ici, ne sont pas des jardiniers qui connaissent le maraîchage. Mais donc, on les forme, on les accompagne, on travaille ensemble.
Notre local, en face, a été reconstruit parce que ça a été brûlé par un incendie il y a un an et demi. Il y a un poêle à bois, une dimension de développement durable aussi parce
qu’on est dans cet état d’esprit. Il y a une pièce à vivre, deux vestiaires hommes et femmes. On accueille des dames et des messieurs sur le jardin et puis tout un garage pour le
tracteur, le motoculteur, tout ce qui nous permet de travailler. Voilà, là, on a un espace d’accueil de parking, après on accueillait aussi des enfants d’école. Là, on avait fait des petites
parcelles pour travailler avec des enfants dans l’idée de transmettre un savoir, de ce que c’est la nature, parce que les enfants viennent ici, ils ne savent pas comment pousse
une carotte, des haricots verts. On a retransformé ça avec une partie jardin aromatique. Donc là, on est sur une zone qui n’est pas cultivable, du coup on fait un peu
de permaculture, c’est-à-dire des cultures sur buttes avec des courges qui prennent beaucoup de place. Étant donné que l’on manque de place, ces espaces sont destinés au
fumier qu’on recomposte et après dont on se sert pour les massifs. On fabrique un peu de terreau avec ça. Là, ce sont des espaces pour les déchets qu’on recomposte.
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Ici, on a un tunnel froid, c’està-dire, une serre qui n’est pas chauffée. Elle est chauffée qu’à la belle saison par le soleil. Mais là, en l’hiver on est en baisse de
température tout doucement, après, au mois de novembre, ça gèle et la serre se vide. On repart en culture au mois de mars. Alors là, on fait nos petits plants, on fait nos semis
sur des tables, que ce soit les pieds de tomates, les courgettes, les aubergines, etc. Concernant les légumes un peu plus friands de chaleur on les installe dans la serre.
On teste différentes variétés de tomates, aubergines, poivrons et piments. Ici on travaille en culture raisonnée et on introduit des insectes, des hôtels à auxiliaires ici
et là-bas. On ensemence la serre de larves de coccinelles pour éviter justement l’invasion d’insectes comme les pucerons. Comme on n’utilise pas de pesticides, on cultive
et on introduit des prédateurs qui créent un équilibre. Tenez, c’est bon, hein ? Ben oui ça a du goût. Et puis on fait des variétés de pastèques et de melons. On a deux, trois variétés
de tomates. Cœur de bœuf qui est une tomate qui assez connue qui est juteuse. On a une tomate ici qui s’appelle l’ananas qui est une tomate assez grosse, juteuse. On a beaucoup
eu de succès cette année avec celleci. Là, on a des piments parce qu’on alimente l’épicerie avec des publics sur Gaillard avec des personnes d’origines africaines qui 45
sont friandes de ça. On s’adapte à la clientèle. Au départ c’était une friche et on a planté des arbres fruitiers. Là, par exemple, on fait dans des pots de fraises sur les tables avec la
récupération de palettes pour éviter de se casser le dos. Voilà on a des pommiers, des cassis, des groseilles. Ici, il nous reste des carottes, des haricots verts, des poireaux. Depuis
que je suis là, c’est un lieu privilégié, un petit peu dans la jungle. On est quand même dans une zone maraîchère qui est liée à une histoire agricole. Les voisins ont des serres,
il n’y a pas de pression immobilière, cela ne se construit pas. C’est vrai qu’on se rend compte de plus en plus qu’il y a une concentration de personnes. C’est difficile de
circuler mais en dehors de ça, c’est un bonheur de travailler ici et puis c’est vrai que le cadre fait que les personnes qu’on accueille, qui ont des profils de vie pas toujours
évidents et ben, ça leurs permet de se structurer, se ressourcer et repartir un peu mieux dans leur vie. Là, on est dans un équilibre que l’on appelle le développement durable
avec l’être humain, l’environnement et l’économie. Mais l’économie de notre structure n’est pas l’enjeu principal alors qu’eux vivent de leurs productions. Notre structure
ne s’auto-suffît pas parce que notre mode de production n’est assez dynamique pour concurrencer. On fait des rangs d’haricots et de poireaux côte à côte et leurs récoltes
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ne sont pas productives. Vous avez aujourd’hui des structures type AMAP où vous avez une sorte de coopération entre les adhérents et le producteur qui assurent sa production. Dans l’année, il va être assuré d’un nombre de paniers. Quand je vois, pour produire la carotte, le temps que cela met à pousser, sans pesticides et avec la main d’œuvre que cela demande. Le prix des carottes ne serait pas le même. En fait, le jardin est très joli parce qu’on a 12 salariés même si ce ne sont pas des gens qualifiés. S’il fallait sortir de notre production les salaires on ne serait pas là. Notre objectif n’est pas la production, c’est de redynamiser les gens vers l’emploi parce qu’on dépend du service social de la mairie. Nos financeurs n’attendent pas une production, ils nous demandent des sorties positives vers l’emploi. Généraliser une culture raisonnée biologique à l’ensemble de l’agriculture, je crois que c’est le défi du siècle à venir.
Aujourd’hui on est malade parce qu’on produit des choses qui sont toxiques, on continue à polluer avec des pesticides, des engrais et on ne nourrit pas la terre comme il faut. On se nourrit mal, ce qui fait qu’on est malade, ce qui fait que la terre est malade et tout doucement on s’éteint. Il faut voir aussi le résultat sur les insectes, les abeilles. On n’a plus d’abeilles, on n’a plus de pollinisateurs. Hélas ce n’est pas prêt de changer. Mosanto a été racheté par Bayer et c’est les mêmes qui produisent les conséquences et les causes. Ils nous polluent avec leurs merdes et après, ils nous donnent des médicaments pour continuer à nous polluer. C’est la réalité de notre monde. On ne va pas se mentir, c’est une catastrophe. Quand je suis ici, le fait de voir les visages des gens qui arrivent, un peu cassés et qui repartent un peu mieux, avec de l’espoir et un sourire, c’est beau…
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Itinéraire de Colette, réalisé par Jacques Wehrung, le 30 septembre 2016 à 11 : 35 / photographe : Lilian Vettorel 48
Date d'impression : 10.10.2016 SITG - Tous droits réservés
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{ colette } - sur les traces de la comtesse de stagni Colette, 84 ans, nous emmène sur les traces de la comtesse Stagni dans le quartier de Chêne-Bougeries. Habitant aujourd’hui dans l’ancienne demeure de celle qui a donné son nom au parc, Colette nous raconte...
« Cette ambiance particulière, moitié ville moitié village, je trouve ça tellement agréable...»
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Ce parc appartenait à la comtesse Stagni. C’est une comtesse italienne. Elle a vécu, je ne sais pas… Plusieurs années dans cette maison, juste là. La villa qui donne sur le parc, vous voyez ? Elle avait deux enfants. Quand elle est décédée, les enfants ont voulu de l’argent. Alors ils ont vendu la maison, la villa, à la mairie. La mairie c’est cet immeuble qui est juste là. C’est la mairie de Chêne Bougeries. La grosse maison qui est juste là-bas. Ils l’ont vendu en 1976. Et la mairie a retapé toute la maison, puisque c’était une maison de maître. Et ils ont fait des appartements. Un grand appartement en bas, un au premier étage de quatre pièces, et un de trois pièces. Alors depuis c’est donc la commune qui est propriétaire. Alors ils ont aménagé le parc, parce qu’avant c’était plus sauvage. Madame la comtesse faisait de l’équitation ! Elle se promenait là. Ensuite la commune a refait tout le parc, ils se sont donné beaucoup de peine. Et maintenant de temps 50
en temps l’été, il y a des concerts de musique classique qui se donnent juste là. La mairie met des tables et des bancs, les gens peuvent venir s’y installer. J’y assistais, mais malheureusement maintenant beaucoup moins, parce que j’ai beaucoup de peine à voir, c’est très difficile. Je ne sors plus beaucoup…
Ceci, c’est donc le foyer du Vallon. C’est une maison pour malvoyant. Mais le terrain appartenait aussi à
la comtesse Stagni, et la commune a donné le terrain à cette fondation, qui est le foyer pour aveugles.
Voilà, nous bénéficions d’un magnifique parc, qui est très agréable, qui est fermé la nuit. Et il y a une entrée
où vous m’avez vu arriver et il y en a une autre, qui est juste là. Il y a un grand portail en bois.
À cette entrée, la commune a construit deux gros grills en dur, des grills pour les pique-niques, avec des bancs. Le samedi et le dimanche c’est toujours très occupé. Et c’est
bizarre, c’est beaucoup d’espagnols et de portugais qui viennent là. Il y a beaucoup d’étrangers dans le quartier, mais pas plus qu’ailleurs vous savez.
Mais eux, viennent de la ville je pense, habitent des immeubles locatifs, avec peut-être pas de balcon et pas beaucoup de vue. Tandis que là… Vous voyez ! Ils
recherchent la nature et le calme ici, je les comprends. Alors ils font des grillades, se mettent là et sont très bien.
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Et puis voilà, nous avons bientôt fait le tour du parc ! Il n’est pas si grand, mais ça suffit pour moi.
J’habite cette maison-là, c’était la villa où habitait la comtesse Stagni. J’habite au premier étage. Mais je n’étais pas de sa famille bien sûr.
J’ai perdu mon mari et maintenant j’habite seule. C’est un quatre pièce, et j’ai mes fils qui sont très souvent
là. C’est magnifique, parce que j’ouvre mes fenêtres, et je donne là, sur le parc ! Et pas de voisins.
Oui ben, je suis un peu au courant de tout ça parce que, évidemment, habitant la commune depuis maintenant 50 ans, on connaît l’histoire !
Avant j’habitais Lausanne. Je suis venue parce que mon mari était ici, il avait fait sa vie ici, et je voulais être avec lui.
La vie me plaît ici. Oui, cette ambiance particulière, moitié ville moitié village, je trouve ça tellement agréable... Vous savez.
Oh et puis je sors tous les jours, tous les après-midi je fais un ou deux tours de parc, il le faut pour mes jambes ! Surtout quand il fait beau comme ça.
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Et puis même si je ne vois plus beaucoup, je connais très bien le parc maintenant, j’ai mes habitudes vous savez. Je me promenais souvent avec mon mari aussi. Je me souviens encore, ça grouillait d’écureuils !
Maintenant, je ne sais pas s’il y en a moins ou bien si c’est simplement moi qui ne les voit plus... (rire) En tout cas je croise, plus souvent qu’avant, des jeunes comme vous ou des sportifs.
Le calme de ce parc, au milieu de cette ville, c’est un véritable cadeau ! Ca m’inspire vous savez, c’est pour ça aussi que j’aime y être. Quand on était plus jeune avec mon mari,
on venait avec les enfants manger au bord, là. Et les gens du quartier venaient se promener. Et ces arbres ici étaient plus petits. Ils ont vieillis comme moi.
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C’est très bien que vous soyez là. C’est mieux d’avoir de la compagnie, d’habitude je suis toute seule. Mais heureusement il y a le foyer à côté !
Bon, ce n’est pas parce que je ne vois plus que je n’apprécie plus le paysage du parc. La nature éveille beaucoup plus de sens que simplement la vue...
Et la comtesse Stagni, c’est elle ! Bonjour madame la comtesse. Elle est belle non ? Elle nous a laissé un
beau parc, et maintenant sa statue est là pour la mémoire.
Alors là, c’est un autre parc, mais ce n’était pas à la comtesse Stagni. Son terrain s’arrêtait là. Ils ont mis ça ici, des livres que les gens peuvent donner ou venir chercher.
C’est gratuit. Malheureusement je ne peux plus lire… J’écoute des livres parlés sur des disques, c’est quelqu’un qui parle et qui lit le livre.
Cette boîte je trouve ça très chouette pour les jeunes. Il faut les pousser à lire. Vous voyez ce parc est très joli
aussi. Ils ont fait des jouets pour les enfants ! C’est plus tranquille de l’autre côté, plus pour les personnes comme moi...
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Itinéraire de M. Cabalerro, réalisé par Elodie Pinero, le 27 septembre 2016 à 14 : 00 / photographe : Luc Drochon 56
{ m.
caballero }
- un paraguayen à genève M. Cavalerro, 65 ans, est un retraité originaire du Paraguay qui vit en France depuis de nombreuses années. Aujourd’hui il nous fait partager des moments forts de sa vie.
« Urbanistiquement, c’est potentiellement à construire. »
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Ici, c’est une serre, ils plantent en grosse quantité pour les centres de distribution des grandes surfaces. Je pense que c’est la migro.
Nous on est dans un terrain de l’état, c’est la société du Salève qui nous loue ces bouts de terrains. Ici on peut jardiner quand on veut.
Là c’est les maraîchers qui achètent les plantes, pour les planter. Pour les plantons c’est ailleurs, c’est plus loin. Mais nous on les achète chez eux, nous on ne fait pas de plantes.
Là, il y a des maisons habitables, c’est joli. Ici, c’est plus des grandes villas, elles sont privées.
Alors donc, urbanistiquement, c’est potentiellement à construire. Si jamais l’état, il réclame tout ça, il doit nous donner un délai de 5 à 10 ans pour trouver un autre endroit
où aller. L’état doit nous donner une perspective ou un autre lieu pour construire notre jardin. Si l’état a besoin de ce terrain pour construire, en 5 ans il faut déménager.
Ça, c’est nouveau, à l’époque ça n’y était pas. Et là, il y a un camp de nudistes, vous voyez, là où il y a la voiture blanche, là-bas. C’est des maisons et un terrain réservé
exclusivement pour eux. On ne peut pas y accéder.
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Quand je pars en vacances, je pars par Grenoble, par-là. Mon fils, faisait du ski avec sa copine avant par làbas mais il n’en fait plus maintenant. Mais à l’époque oui, j’allais avec lui.
Je préfère le soleil que la neige. Vous savez je viens d’un pays chaud, le Paraguay. Il fait 40-45 degrés en plein été là-bas, en plein été c’est comme ça. Ici je me sens bien.
Vous voyez dans ces serres, on retrouve de nombreuses plantations, comme les tomates, tout ça. À l’époque ce n’était pas comme ça, il n’y avait rien. Des serres maintenant
il y en a partout, ils s’en servent pour amener les plantes à maturation plus rapidement. Ici on a 25 degrés dehors mais là dedans il y en a 35.
Ici, tout autour de nous c’est des maraîchers, il y a beaucoup de plantations de légumes dans le coin. Et ça, c’est des champs de céréales, du blé.
À l’époque j’ai fait des courses en vélo et à pied par ici, je venais souvent à pied. Pour le plaisir de se promener et de courir. C’est calme ici, on se sent bien.
Moi j’habite à Carouge, vous connaissez Carouge.
Moi j’ai un petit chalet, je n’ai pas d’espace de plantation. Seulement pour installer un petit barbecue, comme ça. Pour passer l’après-midi, comme ça. En famille, c’est agréable. 59
Ça c’est le Salève, et là, tout au bout de ce chemin, on retrouve le petit village de Veyrier. Il y a Vernier et Veyrier, ici c’est Veyrier. Il ne faut pas confondre. Ce chemin amène jusqu’au village, vous voyez là-bas.
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Ici chez nous, c’est bien organisé. Tout doit être propre. La propreté c’est super important. Il n’y a pas des restes de bouteilles, tout ça, vous voyez. Parce que les gens ils font attention, vous voyez. On ne peut plus laisser ça trainer, ces choses, comme à l’époque.
À l’époque, ça fait 5 ou 10 ans en arrière, je venais beaucoup plus souvent par-là, pour marcher. Maintenant je marche vers chez moi, je fais des tours, très sympa aussi. Il y a des parcours vita comme on appelle, il y a des petites montées, des petites descentes, tout ça.
Mon fils s’appelle Fredéric, quand il était petit on venait souvent ici pour courir. Lui il courait par là, il jouait, puis moi j’étais derrière lui. À Genève il n’y a pas beaucoup d’endroits pour courir comme ça. Il y a beaucoup d’espaces verts, il y a des places et des endroits pour jouer, et tout. Mon fils à l’époque venait avec son petit vélo. Par ici c’est toujours calme vous voyez, il n’y a personne qui vous embête. C’est vraiment la campagne.
Et là, c’est des terrains privés. C’està-dire qu’ils louent leur bout de terrain pour les jardins. Ce n’est pas l’état, donc c’est plus chère vers là. Nous on est de l’état de Genève. Ils louent pour faire leurs petit chalets comme ça. Alors donc, nous on paie pas grand chose. C’est dérisoire, je parle, par rapport à la ville de Genève, parce que ici tout est chère.
Nous les frontaliers, comme on dit, on est pas loin d’ici. Ici par exemple la viande elle coûte, pour dire, 30 francs le kilo. De l’autre côté c’est 15 francs. Il y a quand même une sacrée différence. C’est moitié prix. Il y a, des fois, trois fois moins cher. Ça dépend ce que l’on achète. Par exemple je prends l’huile de chanvre/ champs, c’est très bon pour certaines choses. Ici ça coûte 18 francs, dans la France voisine, huit francs nenante. Vous voyez la différence.
Dans l’économie Genevoise, ils se plaignent, vous êtes Genevois, alors il faut acheter Genevois. Oui mais c’est un peu cher quoi. Moi je suis à la retraite alors c’est sûr que quand je travaillais encore, j’avais beaucoup plus de possibilités, j’avais un pouvoir d’achat plus élevé. Avec la retraite ça a rétrécit alors il faut chercher aussi des convenances.
À la ville de Carouge, il faudra aller demander, là-bas il y a des informations touristiques. Ils ont la possibilité de vous renseigner plus. À la ville de Carouge, ils en ont rien à foutre. Il y a pas de monde alors pour une fois qu’ils vont travailler et donner des renseignements sur l’organisation, ils vont vouloir le faire volontiers. Elle veut aider à changer les choses. C’est vrai que l’urbanisation maintenant ça prend des dimensions incroyables. 61
J’ai habité à Paris pendant 12 ans. À l’époque c’était calme, mais maintenant. Les banlieues de Paris ce sont agrandies à une vitesse incroyable. Mais j’aime bien Paris. J’ai des amis, des copains, qui jouent de la guitare. Moi j’étais musicien à l’époque. Après je me suis converti en fonctionnaire, de l’état de Genève. Paris c’est incroyable, ça bouge tout le temps la nuit. Et le métro qui circule toute la nuit. Ici à 23 heure c’est mort. Ici c’est le travail. Alors, là-bas, tout ce qu’on gagnait on le dépensait le jour même parce qu’on sortait. La guitare, la musique, on va boire des verres, manger. Cette ville me convient très bien mais pour vivre ici il faut avoir beaucoup de sous. Parce que Paris mine de rien est plus chère que Genève. C’est très cher.
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Ici il y a un petit problème de frontaliers, il y a 83000 frontaliers qui passent la frontière tous les jours pour aller travailler en Suisse. Et nous on a ici un taux de chômage de 5,5% et la politique elle veut d’abord favoriser les indigènes que les frontaliers. Quelqu’un m’a dit entre les indigènes et les français qui viennent travailler ici, des fois il y a des différences de salaire entre 1000 et 1500 francs par personne. On les paye moins cher et ils ont le sourire. Il n’y a pas de racisme mais on peut parler d’antagonisme.
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Itinéraire de Sylvester, réalisé par Théo Courcoux, le 27 septembre 2016 à 19:00 / photographe : Qiaowan Yang 64 Date d'impression : 24.10.2016 SITG - Tous droits réservés
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{ sylvester } - entre parcs et jardins Sylvester habite chez ses parents à Chêne-Bougerie. Il a 19 ans et a achevé ses études d’horticulture l’année passée. Passionné de nature, il nous emmène dans les espaces qu’il apprécie autour de chez lui.
« Y’a de belles pièces, comme ici le Sekoya, c’est de beaux arbres quoi. »
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Bon je t’explique vite fait. Ici c’est le parc Stagni, il y a la mairie juste à côté. Avec mes potes on vient souvent se poser là, tranquille. C’est hyper calme, il y a la petite marre...
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Tout est géré par la mairie. Un truc assez cool, c’est qu’ici pas mal d’arbres sont étiquetés avec les noms latins et les noms français. D’habitude aussi, un petit mot en dessous : là on peut voir « cèdre du Liban ».
Au parc Lagrange aussi, quelques arbres sont équipés. Je trouve ça assez cool pour un parc public comme ça, ils se sont donné la peine
de mettre les noms de ce que tu vois, parce que ça sensibilise aussi les gens à s’intéresser un peu plus. J’ai trouvé que c’était une assez bonne idée.
Les statues aussi sont sympa, les sculptures… Je ne pourrais pas te dire qui c’est qui l’a fait mais j’aime bien l’idée ! En été, t’as tout le temps du monde, tu peux aller faire des barbecues. Il y a des tables fixes qui sont aménagées, ils font aussi souvent des manifs, des concerts, ce genre de trucs.
Tout est organisé par la mairie. Ils se donnent assez de peine, le parc leur appartient justement. Ça permet de faire quand même quelques trucs même si c’est jamais exceptionnel, au moins ça fait un peu sortir les gens. Quoi que des fois il y a de grosses soirées reggae ici. Non, c’est cool.
Y’a beaucoup de monde qui vient se poser ici d’habitude. C’est les gens du quartier. Y’a pas mal de ces petits parcs, les gens vont se poser près de chez eux. Y’a du monde auurd’hui d’ailleurs.
C’est assez sympa ici. Clairement. Bon ce qui est juste dommage c’est qu’ils ferment assez tôt, 10h. Pareil au bord du lac, pour le parc Lagrange. Y’a tout qui ferme.
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Voilà les barbecs’ avec les tables. C’est cool qu’ils mettent ça à disposition des gens. Et puis c’est utilisé, y’a
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souvent du monde qui vient se poser là. C’est pas comme si c’était là et tout le monde s’en foutait.
Y’a de belles pièces, comme ici le Sekoya, c’est de beaux arbres quoi. Moi, c’est depuis tout petit, j’ai toujours été attiré par les plantes. L’école d’horticulture que j’ai faite,
j’allais déjà faire des visites là-bas avec mes parents quand j’étais petit, je sais pas d’où ça vient, je sais pas pourquoi, mais c’est comme ça ! Et avec les années ça empire.
Ici, les gens viennent pour poser les livres qu’ils veulent plus. Et pareil si il y a quelque chose qui t’intéresses tu regardes ce qu’il y a, et tu le prends. Ça c’est assez cool aussi.
Ça c’est un autre parc, par contre je me souviens plus du nom. Attends, ça, c’est Stagni. Audeoud, c’est làbas. Villaret c’est l’autre là-bas. Ouais, y’a pas mal de parcs, y’en à un peu partout.
Et encore d’assez belles pièces qui sont plantées. Y’a souvent des gros sujets, dans tous les parcs y’en a quelques-uns. Vraiment, tu vois des vieilles plantes, que ça a pas été tout
replanté ou rasé puis replanté. Ça a eu le temps de vieillir avec les années, ça a pas bougé. Ou bien c’était déjà des trucs qui étaient là et qu’ils ont décidé de conserver pour le parc.
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Après on arrive à la mairie. Il y a ici une partie et puis ça c’est la salle communale. Y’a souvent des concerts. Ma meilleure amie elle est arménienne et ils font toujours une kermesse. Et du coup ça se passe ici, tu as tous les stands avec la bouffe, la danse, le chant... Ils font un peu tous les événements là-dedans. Ça va, y’a quand même des trucs à faire de temps en temps si tu t’intéresses un peu, pour les gens qui ont rien à faire comme ça tu peux venir là, c’est assez cool tu vois. Après c’est pas spécialement mon genre. La kermesse, j’y vais parce que ma pote est dedans mais sinon les autres trucs ça m’intéresse pas spécialement. Tu vois c’est assez peu pour les jeunes. Plus pour un public un peu plus âgé c’est bien, mais ça manque quand même un peu de vie justement, pour les jeunes, d’une manière générale. À Genève y’a pas grand grand chose à faire. Après y’a toutes les boîtes de nuit ultra-commerciales 70
comme d’habitude mais d’un point de vue alternatif y’a deux trois trucs, vraiment pas grand chose. Je bouge. Clairement. Pour toutes les fêtes, on va dans le canton de Vaud, Lausanne, plus loin Revet… Là-bas ils ont aussi l’espace qu’il faut pour organiser ça, ici on en a aussi mais la police vient direct, c’est tellement petit y’a des habitations partout, les gens se plaignent et c’est fini direct. Ouais, ça c’est assez dommage.
Ils se donnent assez de peine ici pour l’entretien. Tous les dimanches matin, avec Steph, on nettoie ce parc, le parc là-bas, les deux parcs qu’on a vu là-bas, l’école qui est ici et le petit parc qu’il y a derrière. On fait le taf ’ justement pour les garder propre. Pendant la semaine y’a d’autres gens
qui s’occupent aussi de ce travail attends on va passer là-bas, là il y a les travaux. Parce que je me dis c’est bien sympa d’avoir des parcs, mais après si c’est pas entretenu et que ça devient dégueulasse ça vaut pas spécialement la peine au final.
Ça, c’est une école primaire. Et ça c’est Fleg et Steph qui l’ont fait, ça a été un de leur travail : c’était pour la mosaïque, elles ont dû venir coller tout ça. Bon ça s’est un peu abîmé avec le temps mais c’est
stylé, je me dis qu’ils se permettent d’investir dans ce genre de trucs. Je trouve ça sympa, y’a pas ça partout. Ça doit coûter, faut payer le gars, les personnes qui font le travail, le matériel...
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Les écoles d’habitude il y a assez de place pour un terrain de foot, ou de basket. Et tu vois encore un petit coin vert : tout ça c’est de la glycine, là quelques arbres plantés. Y’a du vert. Tu vas à Paris tu as des immeubles, c’est pas la même.
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Après bon c’est clair qu’on est un peu en dehors de la ville, c’est vrai que si tu vas en plein centre c’est pas pareil mais quand même. Je trouve qu’ils font assez d’efforts un peu partout, comme vers Plainpalais, y’a des belles places où tu peux aller profiter.
Encore un petit parc, on l’appelle le parc des huit bancs parce que t’as huit bancs qui sont posés là. Je viens pas souvent mais ça reste un coin assez joli, je trouve que le gars qui a dessiné ça, il s’est bien démerdé : c’est sympa le chemin comme ça, la petite place ronde avec tout les bancs autour, t’es bien entouré, c’est
calme, t’entends un peu la route mais t’es déconnecté. C’est pas souvent utilisé mais c’est pas mal, un assez bel endroit. C’est aussi la mairie qui entretient. Et puis c’est bien fait, le gazon est tout le temps bien tondu, c’est vraiment pas laissé à l’abandon ou au bol comme ça, c’est un bon point c’est clair.
Y’a une loi qui a failli passer, c’était une taxe pour limiter la surconsommation mais au final y’a que Genève qui avait accepté l’initiative. Ça colle assez bien à l’image de la ville. Alors bon c’est pas passé de beaucoup, c’était du genre 49/51, mais y’avait quand même une majorité de personnes qui disaient « C’est vrai que ça serait pas trop mal ». Malgré tout les gens sont quand même un peu plus sensibles ici qu’à d’autres endroits. Je vois je bosse au jardin botanique, et puis à côté t’as l’ONU, t’as beaucoup de grandes entreprises internationales, les gens viennent faire leur tour. Pouvoir débarquer dans un lieu comme ça et pouvoir manger avec leurs potes, faire leur jogging, passer un bon temps dans un endroit bien entretenu, très vert, même si au final ils ne font pas spécialement attention aux plantes, qu’ils gardent juste l’aspect visuel… Des personnes un peu lambda, avec un rapport classique avec la nature si
on peut dire ça comme ça. Je sais pas si beaucoup vont plus loin que ça. Après quand je vois des gens qui investissent quand même pas mal d’argent quand ils font faire un jardin dans leur maison là mes voisins d’à côté ils viennent de refaire tout leur jardin - et alors je me dis ils sont quand même d’accord pour dépenser une certaine somme d’argent, surtout qu’ici les grandes boîtes de paysagistes ça coûte assez cher et les gens se disent quand même « J’investis une certaine somme pour avoir un joli lieu autour de ma maison », c’est pas genre « Ah non je m’en fout, je laisse ça, comme ça, parce que ça m’est égal ». Ouais je pense que les gens sont un peu plus sensibilisés ici tu vois, ils aiment bien avoir ce côté vert, parc… Même pour chez eux.
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Date d'impression : 24.10.2016 SITG - Tous droits réservés
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Itinéraire de Jonathas, réalisé par Fleur Romano, le 30 septembre 2016 à 15 : 15 / photographe : Théo Courcoux 0
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{ jonathas } - promenade autour des berges Jonathas, 30 ans, promène Zilma, le chien de son ami, tous les jours le long des berges de Vessy. Il nous amène dans ses endroits préférés avec sa fidèle compagne.
« Je viens tous les jours, pour moi c’est très bon. C’est bon pour elle, pour moi… »
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Allez, On y va Zilma ! C’est mon petit boulot, je la promène pour mon ami. Je suis Brésilien, j’apprends le français, j’habite à la Jonction…
Je suis acteur en formation en fait, c’est l’art scénique, faire la comédie. Je fais des représentations pour les enfants aussi.
Et je… Je promène le chien. Je viens tous les jours, pour moi c’est très bon. C’est bon pour elle, pour moi… Pour ma santé, c’est super.
Déjà aujourd’hui, j’ai dû marcher 6 km. Je marche chaque jour, parce que je viens ici chaque jour avec elle.
C’est elle qui trouve le bâton dans la forêt. Et si je m’arrête de jouer, elle va chercher d’autres personnes qui passent et elle donne le bâton
aux personnes pour jouer ! Elle nage aussi : je jette le bâton dans l’eau et elle va chercher. Elle aime ça.
J’adore ça, cette partie. Zilma a de la place pour courir. Je fais le même chemin tous les jours, mais je cherche aussi d’autres chemins que je ne connais pas, parce qu’ici, c’est
grand. J’essaye de me perdre un peu. Avec elle c’est facile de parler à des gens, elle joue tout le temps avec le bâton.
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J’habite ici depuis un an. Depuis septembre, ça fait un an… J’ai fait beaucoup d’efforts pour apprendre
rapidement le français. Parce que j’ai besoin pour l’intégration, pour les gens et le travail.
Il y a d’autres places, j’adore l’autre côté quand on se rapproche de l’eau, comment on dit déjà… Quand c’est
fort, une cascade, oui. J’adore la cascade, c’est par là-bas, j’aime beaucoup.
Elle aime courir. Elle a fait de la chasse, elle a déjà chassé des animaux en France, elle est très forte. Mon ami chasse des petits animaux là-bas.
C’est fatigant de jouer avec elle. Ici c’est une station pour traitement de l’eau, je crois, ou l’électricité…
Mais je suis pas allé dans le bâtiment, je connais pas, je passe juste par le pont. Tu fais le canoë ? J’ai essayé de faire du canoë, mais vu le prix,
combien ça coûte le canoë, à chaque fois, tu comprends ? C’est trop cher… Tout est cher, mais la vie ici, c’est… C’est très beau!
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Vous connaissez tout ici ? Tu vas aimer... Par-là, c’est mon coin. Je suis déjà monté là-bas, au mont Salève… Pour la promenade, il y a une jolie
vue. C’est une bonne balade du dimanche. Pour les enfants c’est bien.
Bon là, je suis fatigué Zilma. Quand je suis fatigué, je ne jette le bâton jamais loin pour elle, ça ne va pas
assez haut. Elle, oui, elle connait le chemin. Attention ça glisse… C’est ici.
Ici, c’est ma place préférée. Alors je m’assoie ici et je regarde l’eau… C’est très joli. C’est mon endroit
préféré. C’est frais, ouais, il y a des petites bulles. De l’eau qui est en suspend…
De la brume, voilà, c’est comme de la brume. En été c’est très bien. Je peux lire un livre ou juste regarder
l’eau. Je reste beaucoup ici. C’est beau. Mais j’ai pas vu le poisson encore...
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Tu connais pas ici ? Le barrage, viens… C’est beau, c’est très beau, c’est plaisant. La force de l’eau, la lumière... Elle se baigne, quand je rentre parlà, je jette le bâton là-bas dans l’eau vers 14h, 14h30. Parce que parfois je viens en bus et qu’elle rentre dans l’eau, je fais attention de la sécher pour pas mouiller les autres
personnes dans le bus. C’est là-bas, je sais pas comment ça s’appelle là-bas. C’est l’entrée du Bout-duMonde je crois. Tu as perdu ton bâton, oh… Ici, c’est vraiment ma place préférée je crois. C’est très joli, c’est très calme, agréable, il fait frais.
Quand j’ai commencé à faire des promenades ici, je faisais attention pour pas me perdre. Chaque jour, je faisais des marches de plus en plus grandes, longues. Maintenant je connais, ouais,
je connais beaucoup. Je suis allé partout ici je crois. J’ai fait le sud, le nord, l’est et l’ouest ! (rires) On y va, Zilma ?
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Itinéraire de Audrey, réalisé par Andra Ciaolca, le 27 septembre 2016 à 14:30/ photographe : Diana Molano 80 Date d'impression : 12.10.2016 SITG - Tous droits réservés
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{ audrey } - visite guidée genevoise Audrey, 23 ans, étudiante en Information documentaire à la haute école de gestion de Genéve.
Elle m’a fait decouvrir les endroits de Genève qu’elle pratique quotidiennement.
« Les chiffres que tu vois ici, c’est pas le nombre de carats, c’est le prix !
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Alors là, on est à Carouge, c’est un peu une bourgade genevoise. C’est-à-dire qu’à la base c’était pas genevois, si je me souviens bien et ça a été rattaché à Genève il y a des années de ça. C’est un très joli quartier de Genève du coup. Il y a beaucoup de petites boutiques très sympas qu’on voit le long de la rue du tram, qui sont quelques peu chères. Les petites boutiques t’y vas pas pour faire une après-midi shopping, tu regardes les prix et tu te dis je vais aller autre part. Mais c’est très sympa. Au moins c’est des tucs de qualité qu’ils vendent. Et puis, t’as des trucs un peu bohème aussi, genre bien être, bio, tout ça tout ça. C’est très sympa comme quartier. C’est une ville au sein de la ville quoi ! C’est plaisant. C’est plus plaisant de se balader dans Carouge, dans le vieux Carouge surtout, que dans Genève. C’est pas loin de Genève, on peut y aller à pied, en 10 minutes t’es dans le centre-ville. C’est pratique et puis 82
c’est bien desservi par les trams. Ah et y a un point très positif à Genève de façon totalement ironique, ce sont les travaux. Il y en a partout, tout le temps. Et des fois ça provoque des changements de ligne. Il y a des arrêts qui ne sont pas desservis par les transports. Je ne prends pas le vélo à Genève. J’évite un maximum. C’est tellement bien fait ! Mais Genève que tu sois piéton, cycliste, automobiliste, c’est dangereux. Dans tous les cas tu peux risquer un accident. On arrive dans 5 minutes au centreville. Pour autant qu’il n’y ait pas trop de circulation. Les trams ont en quasi-totalité leur voie, donc pas trop de bouchons. Mais ce qui nous ralenti ce sont les feux rouges et autres. En voiture c’est plus compliqué, ne serais-ce déjà que pour trouver une place de parking. Les parkings souterrains ne sont pas forcément bon marché, donc selon le budget que tu as c’est pas évident. Tu peux
facilement arriver à onze francs, pour cinq, six heures. Donc une journée de huit heures c’est quand même cher. Après y’a des abonnements dans certains parkings. Du coup, quand tu es en campagne tu prends un abonnement TPG et
tu te débrouilles avec. C’est plus économique disons, sur la durée. Quatre cent, quatre cent cinquante francs par année, le tram le bus et les mouettes. C’est sympa surtout quand il fait chaud, il y a l’air du lac… C’est agréable.
L’arrêt prochain c’est Plainpalais et si on traverse la plaine on arrive à ce qu’on appelle la rue de l’École de médecine. C’est là où il y a la grande majorité des bars où les étudiants sortent le vendredi et samedi soir. La circulation à Genève c’est un vrai bonheur. J’évite un maximum de venir en voiture. Le soir, quand je sors à Plainpalais ou quoi, il y a un parking souterrain qui est encore relativement bon marché. Surtout
que j’y reste pas quatre heures donc ça va, mais sinon la voiture j’évite un maximum parce que sinon je deviendrais folle. Traverser la ville pour aller à l’école, puis après trouver une place de parking c’est lourd. On met moins longtemps mais, c’est trop dépendant de la circulation, si y’a du monde sur la route tu mets plus de temps, si y’a pas de monde sur la route tu vas mettre moins de temps.
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Là, on arrive juste dans l’un des plus grands parcs à l’intérieur de la ville de Genève. Des grands parcs comme celui-ci, je crois qu’il y en a deux ou trois à tout casser et ils sont
pas proches les uns des autres. Mais à l’extérieur de Genève c’est déjà un peu plus vert. Tout est relativement bien desservi, mais ça devient très vite des lignes de
campagne. Disons que du moment où tu sors du centre-ville de Genève, donc ici et aux alentours, c’est tout de suite beaucoup moins desservi. Et donc, souvent, suivant d’où tu
pars et où tu vas, si par exemple tu pars d’un coin en campagne pour aller à un autre coin en campagne, ça demande très vite une sacrée organisation. Niveau
correspondance des horaires, temps que t’as sur place, correspondance entre les bus, aussi. Il faut bien prévoir ton coup quand tu veux aller de campagne à campagne quoi.
Il faut venir voir Genève pandant l’hiver. Les TPG qui découvrent la neige pour la première fois ! Non parce que à Genève, je suis méchante et mauvaise langue en
disant ça mais, disons que y’a un flocon de neige, y’a un peu de glace sur la route, ça peut paralyser des lignes de transports. Non mais c’est sérieux ! J’habite en campagne donc
c’est encore plus problématique parce que je suis proche d’une route très fréquentée et le problème c’est que les bus, si le chemin où j’habite n’est pas forcement déblayé ou pas
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praticable, il passe pas devant mon arrêt de bus et ça donne vraiment l’impression que dès qu’il y a de la neige à Genève, c’est la première fois de leur vie que les transports voient ça. C’est assez impressionnant. Du coup dès qu’ils annoncent de la neige, on prévoit plus ou moins d’avoir du retard. Mais le plus beau, bon c’est un peu rare mais c’est quand ils font grève. L’an passé je crois, les transports publics ont fait grève. À Genève, c’est pas vraiment comme en France la grève. Enfin selon moi, ça marche moins bien, c’est pas bien vu et puis c’est moins « puissant ». Tout ce qui est association qui permet de faire la grève et autre, c’est pas dans notre culture quoi. Nous, c’est plutôt on se tait et on fait avec. Mais bref ils ont fait grève donc du coup pas de transports
publics pendant une journée. Du coup les gens ont redécouvert un truc qu’ils avaient oublié depuis des générations, c’est à dire leurs jambes. Ils ont redécouvert qu’ils pouvaient les utiliser et que ça marchait bien quand on en mettait une devant l’autre. Je suis très mauvaise langue quand je dis ça, mais c’était assez impressionnant quand même. Non parce que, au début ils étaient là : « Non mais c’est indicible de faire grève, comment on va faire, moi je dois aller au travail, tout ça, j’amène mes enfants à l’école ». Et le soir même, on avait des avis sur les réseaux sociaux notamment, qui disaient : « Aujourd’hui grâce à la grève j’ai pu redécouvrir Genève, son jet d’eau, son bord du lac ». Oui le fameux jet d’eau.
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C’est juste pour te montrer une idée des prix, des choses que tu peux trouver dans la vieille ville. C’est du parfum de niche, mais c’est du parfum ! C’est pas des parfums que tu trouves dans les grandes surfaces non plus, donc t’as un parfum comme ça, c’est le tiens, pas tout le monde va avoir le même. C’est des parfums de niche de parfumeurs « indépendants », c’est pas des grandes chaînes où y a 15 000 nez qui travaillent pour le même parfum. Mais bon, j’adore cette boutique pour du lèche vitrine. Je me suis encore jamais fait offrir un parfum, parce que c’est juste trop cher pour moi. Il y a beaucoup de trucs très sympa mais qui ne sont pas forcément fait pour les genevois lambdas. La critique que j’entends souvent et que je comprends assez c’est que comme on a de grandes organisations internationales comme l’ONU, on a plus l’impression que la ville est
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pensée pour les gens qui travaillent là-bas, donc les diplomates ou les travailleurs des agences internationales qui eux ont les salaires et donc, les moyens de se payer ce genre de choses et pas pour typiquement un genevois étudiant ou un genevois qui travaille comme boulanger. Je dis un métier au bol mais c’est ça quoi. C’est dommage parce qu il y a beaucoup d’étudiants, mais la ville est tournée vers les riches. Leur intérêts priment sur celui des genevois lambdas ce qui est dommage. Mais on n’a pas le choix. Genève est une ville chère même pour la plupart de ses habitants. Mais au moins ce qui est bien c’est que, quand on part en vacances, on trouve les choses beaucoup moins chères.
Vu les loyers en général, il vaut mieux avoir des moyens élevés pour vivre. Ça coûte relativement moins cher d’habiter en campagne. Parce que ici il y a aussi beaucoup de vieux immeubles, de vieux appartements à toits hauts et autres et ce sont des appartements de haut standing. Les immeubles sont très sympas. Ils sont très disparates mais ils sont très sympas. Il y a pas un immeuble qui est identique dans cette ville, enfin à la suite en tout cas. Ça diversifie
le truc mais en même temps ça manque d’harmonie, c’est un peu entre les deux. Il va y avoir des immeubles très jolis mais à côté il peut, enfin c’est méchant de dire ça, une verrue quoi, enfin un truc vieux pas entretenu, tout sale. Les genevois de classe moyenne habiteront pas ici même, ils habiteront justement plus à Thonex ou à des endroits qui sont relativement bien desservis par les lignes de transports mais
en même temps qui sont quand même excentrés pour pas avoir le loyer exorbitant qu’on peut avoir à Genève. Un autre problème à Genève, je dois quand même parler des points négatifs, c’est que c’est relativement une ville morte pour les jeunes. Enfin je suis méchante en disant ça, mais se balader en ville un vendredi soir, loin de la rue de l’École de médecine ou loin des bars y’a personne. Il se
passe rien. Il y a juste les fêtes de Genève et encore, c’est pas une ville qui est connue pour être très vivante ou étudiante. Et là, on arrive devant l’horloge fleurie, alias le raliment des chinois. Non mais, souvent quand on passe devant et qu’on voit vraiment que des asiatiques, qui se prennent en photo. Pour un genevois de base, on trouve ça plutôt marrant. Parce que nous on voit ça tous les jours.
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Quand on voit les attroupements des touristes qui viennent se prendre en photo là devant, on a forcement le petit sourire. C’est des touristes quoi, ils sont repérables. Mais je
crois que le plus drôle c’est quand je vois des gens se prendre en photo avec un iPad, c’est un moment magique.
Donc ça, c’est la circulation à Genève normale, hein ! Et là il y’a le pont du Mont Blanc, qui est souvent bouché. Je crois que ça va
mieux maintenant qu’ils ont fait une ligne exprès pour les bus mais je suis même pas sûre et encore.
Ouais voilà une photo avec un iPad quoi ! Ça me fait rire, ça me fait rire. L’un des points forts de Genève, c’est que c’est bien entretenu, surtout les coins touristiques. Donc le jet
d’eau, les quais, l’horloge fleurie, la cathédrale je dirais, éventuellement le bâtiment des Forces motrices, qui a un éclairage, enfin le soir c’est assez sympa à prendre en photo.
Magnifique jet d’eau, il ne sert à rien du tout. Mais à la base, si je me souviens bien, parce qu’on l’a étudié, c’est juste un tuyau qui a pété. Il me semble que c’est une histoire comme
ça. C’est vraiment un truc tout bête. Ah non mais je crois qu’il n’y a aucune utilité ! Et puis maintenant c’est devenu un incontournable de Genève.
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Genève sans jet d’eau c’est pas Genève. Mais je crois que le plus mythique que j’ai vu, c’était dans une boutique pas loin et puis ils vendaient de l’eau du jet d’eau ! Et si ils en vendaient je me dis que ça veut dire qu’on achetait. Enfin les gens ont pas pensé à se prendre une bouteille d’Evian, acheté à nonante centimes, à Migro, aller sous le jet d’eau puis la remplir. Non c’est vrai que c’est compliqué mais c’est mieux que de l’acheter quatre Francs. Alors là, y a un jardin anglais, et c’est ici qu’ont généralement lieu les fêtes de Genève. C’est très ponctuel. Mais c’est aussi une place sympa, parce que c’est vert, c’est au bord du lac, c’est relativement éloigné des voitures, enfin on a pas le bruit de la circulation dans les tympans toute la journée. Donc les gens aiment bien venir là aussi pour pique-niquer avec les enfants, prendre leur pause à midi. Et là, il viennent de replanter le gazon, c’est pour ça qu›il y’a les barrières. Parce que souvent après les fêtes de Genève c’est pas en bon
état et comme c’est près du jet d’eau et que c’est un lieu touristique ils en prennent soin. Ils font relativement bien attention à tout ce qui est verdure quand même. La mentalité des gens à Genève est chiante des fois. Oui, non, je ne suis pas fond genevoise donc… C’est pas moi qui vais vendre la ville comme un rêve. Plus tard, si je peux partir je part. Soit en Suisse soit au Canada. En plus là-bas il fait froid, il y a du hockey, du vrai, et puis il y a l’accent québécois ! Oui, partir au Canada ou dans un autre pays, juste pour voir autre chose, une autre mentalité. Parce que là à Genève je sature. La mentalité de riche pour les riches j’ai du mal… Disons que quand t’es petit tu vois rien parce que c’est tout tes parents qui payent, mais quant t’es grand et que tu commence à payer tes habits, ta nourriture, enfin que tu commences un peu à tout payer, tu te dis : « A ouais, y a rien pour les jeunes quasimment ». Quant tu vas à Barcelone, quant tu vas à Berlin,
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tu vois tout ce qui est fait pour les jeunes, la vie de la ville et autre tu te dis « Ouais Genève c’est mort ». C’est une ville pour vieux … pour vieux diplomates avec chauffeur, bonne, domestiques… pour vieux diplomates riches. Bon y a deux trois trucs encore, notamment des endroits pour les jeunes, comme l’Usine, mais le problème c’est la fréquentation autour. En étant une fille je traînerais pas seule la nuit là-bas, après c’est mon point de vue. Mais faut avoir un minimum les moyens pour venir à Genève. Parce que les familles nombreuses, avec 4 gamins, qui survivent tout juste à leur besoins… Je me dis que vivre à Genève c’est juste un cauchemard. Parce qu’ils ont tous les trucs des riches, la rue du Rhône avec les magasins, et autre et puis les gens qui se baladent en BMW, ils ont ça devant la figure tous les jours… Moi je trouve ca juste dégueulasse. Ça finit par te faire envie et tu te sens encore plus 90
mal. Si tu as des enfants tu te rends compte qu’ils auront jamais ça, que tu pourras jamais le leur offrir. Et puis niveau image que tu as de toimême, tu ne te sens pas bien. Et d’un autre coté t’as les riches qui se plaignent parce qu’ils payent trop de trucs. Mais si t’as les moyens de vivre à Collogny, qui est une commune hyper huppée de Genève, c’est vulgaire ce que je vais dire... T’as les moyens d’avoir une baraque avec terrain de tennis, piscine, sauna, vue sur le lac, tu te plains pas ! Du moment où tu arrives à te payer ça tu te tais ! Quand tu sais que y en a qui arrivent juste à survivre à leurs besoins et s’acheter un paquet de pâtes par mois, t’as juste pas le droit de parler. Quant tu sais que certaine familles ont des crédits sur crédits sur crédits, sur empreint. Qui ont des dettes au niveau de leur parents parce qu’ ils arrivent pas à joindre les deux bouts et puis y a un couillon qui roule en Rolls Roys qui se plaint parce qu’il a payé deux
Francs cinquante au lieu de un Franc cinq sa bouteille de coca, t’a juste envie de dire : « On a pas les même valeurs mon gars ! ». Du coup ouais, Genève j’ai quand même du mal. Et
puis depuis que je sais que c’est l’une des villes les plus riches du monde avec Zurich et Singapour … J’ai envie de partir !
Et ça y a des gens qui comprennent pas. Tu leur dis ça ils vont te dire : «Non, mais c’est génial Genève ». Parce que eux ils voyagent, ils vont dans les hôtels 5 étoiles, dans les fortes saisons. Et toi t’arrives tu voyages en sac à dos. Et puis en Suisse coté roman, parce que Suisse-Allemand je connais beaucoup moins, mais tu vas une ou deux villes plus loin, c’est le jour
et le nuit. La France reste un pays cher, mais par rapport à Genève c’est pas bon marché mais … c’est autre chose. Les salaires sont pas forcément les même, du coup. Mais je préfèrerais n’importe quelle ville que Genève. Paris j’ai encore du mal , trop stressant comme ville. Tout le monde cours partout, métro boulot - dodo - les gens sont hyper stressés.
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En voiture c’est encore pire qu’à Genève je pense. Du coup j’y vais qu’en vacances, c’est une belle ville, y’a des parcs, y’a des théâtres, y’a tellement de trucs ou tu peux être détendu par rapport à Genève. Nous on a la campagne. Mais la campagne autour de Genève, tu y vas en weekend. T’y passes pas ta vie. La plupart du boulot, tu le trouves à Genève, du coup si tu vis en campagne tu mets trois heures pour aller, trois heures pour revenir. Tu passes plus de temps dans les transports publics qu’au travail. Tu te lèves à des heures pas possibles… Non. Si tu veux vivre à Genève et que tu veux travailler à Genève, tu travailleras la plupart du temps en centre-ville ou pas loin, si tu habites en campagne genre Serraval ou autres, tu dois te lèver à cinq heures du matin. C’est pas possible. Alors qu’à Paris ça m’a l’air un peu mieux agencé. Mais je sais pas, j’ai peutêtre un trop grand problème avec la mentalité des grandes villes, tout 92
le monde est pressé, stressé. Faut faire vite et bien mais avec beaucoup moins de moyens qu’avant. Et du coup, même Paris, non. J’irai que pour le théâtre.
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Itinéraire
Date d'impression : 06.10.2016 SITG - Tous droits réservés
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Itinéraire de José, réalisé par Luc Drochon, le 26 septembre 2016 à 15 : 00 / photographe : Elodie Pinero 0
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{ josé } - récit d’un jardinier José est un homme chaleureux qui vit à Genève depuis 43 ans. Il aime cultiver régulièrement son petit jardin. C’est pour lui un lieu d’évasion mais aussi un apport dans la vie de tous les jours.
« La préférence, c’est les maisons, les jardins c’est en deuxième»
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Allez-y, prenez des légumes, je pars en vacances demain, sinon ça va se perdre. Là, il y a des poivrons, là-bas des tomates.
Allez-y, allez-y ! Prenez tout ce que vous voulez. Ça c’est des aubergines, j’en ai aussi des blanches. Vous connaissez ?
Tous les légumes là, c’est moi qui les replante à partir de ma récolte, je récupère les graines. Vous pourrez faire pareil chez vous. C’est mon père qui m’a tout appris.
Moi, je ne mets pas de produits, juste du naturel. Regardez mon jardin par rapport à celui du voisin. Ses salades sont vraiment grosses par rapport aux miennes.
Quand il y a beaucoup de fleurs, de plantes, on les emmène dans les hôpitaux, on fait des bouquets pour les malades. Deux fois par années ou bien pour nettoyer.
Il n’y a pas de gaspillage, on donne, moi je donne. Il y a des gens qui jettent. Moi quand je ne peux pas les manger, je mets ça devant dans une petite corbeille. À donner !
Pour trouver ce jardin je me suis inscrit sur internet, je n’arrivais pas à trouver. Un jour, ils ont appelés à la maison : «Il y a un jardin à tel endroit, ça vous convient ?»
Alors j’ai regardé, j’ai dit oui je prends. Mais deux mois après, j’avais une proposition pour un jardin à côté de chez moi, mais j’allais pas tout déménager.
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J’avais déjà tout installé, fait la peinture, mis les panneaux solaires. Voilà, je me suis dit non, 10 minutes de plus ou 10 minutes de moins ça ne changera pas grand chose. Quand j’arrive ici je n’ai pas ma femme, je viens tout seul. Là-bas, elle aurait été à côté ! En plus avant d’avoir ce jardin j’ai dû attendre 2
ou 3 mois. Et encore, ce n’est rien, il y a des gens qui attendent depuis 5 ans, voir plus. Ici Il y a des gens qui sont là depuis 50 ans. Ils ne bougent pas. Et puis, une fois qu’il y a la mère de malade ou le père, ils passent le jardin au fils. C’est une histoire de famille aussi les jardins. De génération en génération.
Ici, il y a plus grand que ça. Moi j’ai 200m² avec le cabanon. Il y a plus grand, il y a plus petit mais ça me suffit. Ça me suffit parce qu’il faut le faire aussi. Ça fait du boulot. Et puis, les femmes elles s’en lavent les mains. Les légumes faut pas que les manger, faut les planter aussi, faut
travailler la terre. Moi, j’ai toutes les machines qui faut pour faire ça. Avant on se prêtait les machines, mais maintenant chacun les siennes, il y a eu trop d’histoires. Un tel qui aurait casser la machine d’un autre. Trop compliqué.
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Ça fait 43 ans que je suis à Genève. Ça fait vieux. Avant, jusqu’à l’année passé, j’étais technicien pour les machines à café. Les grosses machines à café qu’il y avait sur les autoroutes, machines à sandwich, machines à cigarettes et tout ça. Puis ça fait un an que j’ai laissé tomber. Maintenant, je fait concierge dans
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un immeuble. Avant je traversais toute la Suisse. Je partais le lundi, je revenais le vendredi, parfois pas. C’était long... Demain, je pars après Perpignan. Moi j’ai un appartement à Rosas. J’ai un petit appartement là bas. C’est beau et c’est pas loin. Ça fait un peu plus de 600 kilomètres, environ 6h30 de voiture.
Voilà, pour moi c’est les vacances, j’ai le temps. Pour vous c’est fini les jeunes. D’ailleurs, maintenant il y a des jeunes qui ont des jardins ici, ça bouge un peu plus, puis il y a des nouveaux terrains disponibles, parce qu’il y en a qui sont décédés. Des fois les jeunes viennent chez moi pour me demander comment on fait pour faire telles ou telles choses.
Le problème c’est qu’il y a certaines personnes qui répondent qu’il faut faire comme ça et d’autres qui disent comme ça. Moi je leur dit comment je fais et j’ai la preuve que ça marche puisque ça pousse. Quand je suis arrivé ici c’était le même problèmes, mes voisins me disaient des choses différentes mais moi je savais déjà comme faire grâce à mon père.
C’est pas toujours facile de s’installer à Genève mais moi je suis arrivé à Genève pour 2 jours, en vacances. J’étais encore à l’école à l’époque. J’avais 15 ans. Et puis je me suis dit j’y reste. Enfin, en même temps, c’était plus facile aussi pour trouver du travail. Donc voilà, je devais rester deux jours et aujourd’hui ça fait 43 ans. C’était en 1963. Pour
s’installer à Genève, avant tout il faut trouver un travail, une fois que vous avez trouver un travail il vous faut le permis de travail, enfin c’est encore autre chose pour les frontaliers je crois. Après on peut demander un permis à l’année. Ensuite, après 10 ans il vous font un permis C, c’est le permis pour toute la vie.
Il y a beaucoup de français qui travaillent à Genève, ils vivent derrière la douane et c’est moins chère. Enfin, c’est partout pareil, même entre la France et l’Espagne, les gens profitent. Faut pas faire comme l’Angleterre. C’est bien dommage. Moi ma femme elle est anglaise. On
s’est rencontré sur Genève. Elle est bien embêté , enfin, elle n’est pas contente que l’Angleterre sorte de l’Union Européenne. Elle a encore la nationalité anglaise mais elle n’a pas voté. Elle dit que quand on est pas dans le pays, on ne sait pas ce qui se passe.
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Sinon, à propos d’ici, la ferme en face, elle, elle fait de tout. Elle fait des plantons, c’est à dire qu’ils plantent aussi et puis ils vendent. Ils vendent en direct et aussi pour la Coop, les magasins. Ils font surtout de la vente en gros. La Coop, c’est une coopérative. C’est pour les
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restaurants, les grands commerces. Je pense que vous avez dû en voir de ces magasins, il y en a un peu partout ici. C’est dommage que je repars demain, j’aurais pu vous faire visiter les alentours. Je suis revenu de vacances hier et je repars encore demain.
Vous voulez une bière? Elle est bien fraîche en plus, elle est même trop froide, c’est pour ça qu’elle mousse. J’ai des problèmes avec le réseau de téléphone ici, on est même pas à deux kilomètres de la France.
Quand je passe sur le réseau français à chaque fois qu’on m’appelle c’est 1 franc. Santé ! Repassez au chalet 5 si vous repassez par Genève. J’ouvre la porte, pas de problème.
Dans les jardins familiaux, on a pas le droit d’avoir d’animaux. Il y a eu trop d’histoires. Il y en a qui avait des poules, des coqs, ça faisait beaucoup de bruit, puis ça ne plaisait pas aux voisins dans les maisons. Un chien, on peut l’emmener mais ils ne veulent pas de lapins, et tout ça, ça donne trop d’histoires après.
On est en Suisse. Mais sinon il n’y a pas vraiment de problèmes avec eux. Des fois il y a certains jardins qui font trop de bruits le soir. Ça fait quelques histoires bien sûr. La préférence, c’est les maisons, les jardins c’est en deuxième. Il y en avait à l’époque aussi qui passaient la tondeuse le dimanche à midi.
Donc maintenant on a un règlement. Il est grand, il n’y a pas qu’une page. Ça c’est un règlement pour tous les jardins sur Genève. Ce n’est pas le président d’ici qui gère ça. Maintenant avec ce règlement il n’y a plus d’histoires. Ça fait à peu près une année qu’ils l’ont fait, avant il n’y en avait pas.
Les choses étaient dites comme ça, «faites ça, faites pas ça». Si vous ne faites pas attention c’est 100 francs de contravention, deuxième fois, 300 francs et troisième fois, c’est des congés. Ils veulent que ce soit appliqué. Autrement il n’y a pas beaucoup d’histoires.
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Ici, c’est toléré de dormir. Une ou deux fois, une semaine, un mois mais on ne peut pas s’installer, c’est interdit. Parce qu’autrement les gens ils donneraient le congé à l’appartement et ils resteraient tous là. Moi j’ai pris ça parce que j’ai de la famille, des gamins, le dimanche quand je ne travaille
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pas, quand il fait froid on vient ici on mange la fondu, on se fait la grillade. J’ai installé la télé comme ça les enfants ils s’emmerdent pas. Enfin maintenant, ils ne restent plus, ils ont déjà trente et quelques années. Maintenant, ils viennent, ils mangent à midi et ils repartent.
Pourtant, j’ai essayé de les mettres au jardin, je leur ai montré. Mais mon fils il m’a dit «Te casse pas la tête, c’est pas la peine », ma fille aussi. J’ai toujours de la famille en Espagne mais ça fait loin. Mes parents, ils viennent de Santiago. Ça fait 18 heures, 20 heures de route. Avec Easyjet c’est juste 2 heures. Moi
avec mes gamins on a toujours parlé français mais un mois par année je les laissais en Espagne et l’année d’après je les laissais en Angleterre avec les grands parents. Ils ne voulaient pas mais je les ai laissé quand même. Maintenant ils parlent Anglais et Espagnol.
Moi, quand je faisais les machines à café, tout le programme était en allemand parce que la maison mère était à Munich en Allemagne. Moi je ne parlais pas un mot. Je parlais Anglais, Espagnol, le Français mais pas un mot en allemand. D’ailleurs c’est pour ça que je suis
parti. L’anglais c’est important mais l’espagnol aussi. L’année passée j’étais à New york. On y parle plus espagnol que l’anglais parce qu’il y a beaucoup de Mexicains. Vraiment beaucoup de sud américains. Enfin voilà, il va falloir que j’y aille pour préparer le départ de demain.
En tout cas n’hésitez pas à repasser, et cette fois-ci on pourra manger. Moi je vais souvent en France aussi et les français sont très accueillant. Même si je ne les connait pas ils m’offrent à boire, à manger. A Nice, par-là. En Suisse c’est pas pareil, ils
sont froids, c’est la culture... Ils sont racistes. Ils aiment personnes c’est ça le problème. Mais bon ! Revenez manger là, quand même. Rentrez bien avec vos vélos et c’est important les casques ici. Si ils vous voient sans, vous allez prendre une amende.
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Itinéraire de Meg, réalisé par Qiaowan Yang, le 30 septembre 2016 à 16 : 30 / photographe : Ryma Hadbi 104
Date d'impression : 20.10.2016 SITG - Tous droits réservés
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{ meg } - promenade le long de l’arve Meg, 21 ans, étudiante en psychologie, dernière année de bachelor. Elle habite avec ses parents dans le quartier de Vessy. Elle connaît bien le Bout-du-monde parce qu’elle promène sa chienne Cannelle ici.
« Ici c’est plus tranquille. »
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Là-bas, il y a un barbecue. C’est gratuit et tout le monde peut venir et apporter des choses à manger.
Là, Il y a des matchs de foot souvent le weekend. C’est un club en fait, je crois que c’est le club de Champel. Le Bout-du-monde c’est la même chose, mais là-bas il y a
de l’athlétisme, quoi d’autre… Il y a plusieurs trucs là-bas, ici c’est surtout le rugby et le foot.
Ils ne sont pas gratuits, on peut aller courir gratuitement sur la piste, mais normalement c’est aux clubs. Il faut s’inscrire.
Elle s’appelle Cannelle. Elle est en train de chercher d’autres chiens, je crois. Ça vous dérange pas?
Donc là, il y a un terrain de VTT. Il n’y a personne maintenant mais ça dépend des jours. C’est gratuit et les gens peuvent venir.
Cannelle ! Viens!
Ici, il y a plusieurs plages, on peut y aller. En priorité, il y a des pistes à côté de l’Arve, mais je ne connais pas trop. C’est pas trop bon de se baigner dedans. Le Rhône est mieux.
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Il n’y a pas beaucoup de personnes qui pêchent ici. Je ne sais pas la quantité de poissons ici, mais l’eau n’est pas très bonne, je suis pas sûr. Vaut mieux pas.
Il y a beaucoup de noisettiers mais je ne connais pas trop.
Ici, comme tu vois, il y a beaucoup de gens avec leurs chiens et beaucoup de gens courent aussi. C’est un endroit calme, loin de la route.
Je ne sors pas tous les jours avec Cannelle, ça dépend du travail. Mais une à deux fois par semaine.
Il y a des bois là, soit pour l’hiver soit pour nettoyer la forêt. Je sais pas si c’est un moyen de réserver le terrain. Je sais pas s’il y a des gens qui s’occupent des arbres ici, j’ai jamais
vu. Mais les forêts sont entretenues. S’il y a trop d’arbres et s’il y a des arbres énormes : ils les enlèvent.
Oui, j’habite à Vessy, 5 minutes de voiture. Je suis chez mes parents… Oui, le même quartier qu’ici, sur la pente. Le transport ça va, même si il y a des bouchons le matin et
en fin de journée. Par rapport aux transports publics, en haut il y a le 8, et le 41. Et là-bas il y a le 21, le 11.
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Ici c’est aussi le Bout-du-monde. C’est une partie de Vessy.
Donc là-bas il y a plusieurs petites plages. L’activité ici c’est surtout la promenade du chien.
Dans la nuit, il y a la lumière pour le foot, mais pas pour ces pistes. C’est pas dangereux ici, mais c’est plus dangereux par là, vers le pont du Sierne.
Au bord de l’Arve, Il y a beaucoup de trafiquants. Mais ici ça marche.
Elle aime juste jouer dans l’eau. Mais vu que l’eau n’est pas très propre… Non, l’Arve est vraiment pas propre. Il y a beaucoup de gens qui vont jusqu’au Rhône, si une fois vous
passez par là, le long il y a plein de gens qui font des barbecues, qui se baignent, qui font la fête avec de la musique. Il y a une bonne ambiance. Ici c’est plus tranquille.
Là-bas, il y a du volley, volley-ball. Ils sont utilisés par les gens des écoles, ou ceux qui prennent des
cours, pour les gens sportifs. Parce qu’ils sont gratuits.
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Avant je courrais ici, mais je peux plus parce que j’ai des problèmes aux bronches. Du coup, je fais du fitness avec Cannelle, à Champel,
à côté de la cité universitaire. Il y a du fitness et des tennis, je sais pas si vous voyez.
Un terrain jeu pour les enfants...
Là, c’est pas encore le club de tennis, mais un des terrains du club. Bon on va passer devant après.
De l’autre côté d’ici, c’est la falaise. Mais on y a accès. Soit là, où il y a le barbecue, je sais pas si vous avez vu, on traverse le pont et l’Arve,
pour être au bord de l’eau. Soit vers la station d’électricité, là il y a aussi moyen de traverser.
Je sais pas s’il y a encore beaucoup de moustiques, je me fais tout le temps piquer. Là, non, plus beaucoup.
Mais en été c’est horrible, c’est à cause de l’eau. C’est humide et il y en a beaucoup.
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Là, le club de tennis. La semaine dès le mercredi il y a beaucoup de monde. Mercredi après-midi, parce
que les enfants ils vont pas à l’école. Là, il y a la terrasse, le restaurant du tennis.
C’est vrai, le côté Français est beaucoup moins cher qu’ici. Mais il faut aller un peu plus loin, à Annemasse.
Merci pour le café, au revoir !
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Ici, on peut voir le Salève. La nuit c’est magnifique, les étoiles, c’est mieux là. Il y a le téléphérique, 12
euros. Oui, c’est cher. Mais à pied sinon, c’est gratuit ! Deux heures je crois.
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Itinéraire de Jacques Roger, réalisé par Mathieu Verdet, le 28 septembre 2016 à 14 : 30 / photographe : Diana Molano 112
{ jacques } - la culture du foron Jacques, 75 ans, Maraîcheur à Gaillard. Entretien réalisé en présence de Bernard et Martha DIOT, qui nous ont initialement menés à Jacques. A la suite de l’entretien avec l’agriculteur, Diana a poursuivi l’expérience avec le couple de retraités.
« En 1930, y’avait plus de 100 maraîchers. Aujourd’hui, on est 6. »
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Jacques : Enfilez-vous là-derrière et vous allez voir les photos. Faites attention à pas faire tomber les cagettes. Vous voulez parler des innondations si j’ai bien compris... De toutes façon, le niveau d’eau on le voit partout hein. Regardez là, il est là aussi. Si je dis pas de conneries, il est là encore.Tout était inondé là. On fait des fleurs jusqu’à fin juin, et puis après c’est tout en légumes. En ce moment c’est tout en salades.
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C’était donc le premier mai de l’année passée. Regardez-là, le niveau d’eau. L’eau était à ce niveaulà. Ça va pour prendre les photos, ça passe ? L’ordinateur climatique, qu’est à côté, regardez il est là-bas. Alors on a été obligé de le changer… Il était à raz-de-terre. Alors cette fois on l’a mis au plafond. En espérant que ça va pas recommencer.
L’ordinateur gère toute la serre. L’aération, l’arrosage, le chauffage, tout est géré par cet ordinateur. Tout automatique. C’est la cheffe qui gère ça. Bon elle a pas le temps de venir vous voir, parce qu’on est un peu dans la… Vous prenez un café ?
L’installation existe depuis… Bah je sais pas moi j’ai 75 ans. J’y sais pas ! Mais c’était pas comme ça. On a commencé les serres ici en 80. Avant ça c’était les vielles serres en plastique, puis après ben… Celle-là, celle en verre a 11 ans cette année. Trois capuccinos c’est ça ? Et toi Bernard, un café long léger c’est ça ?
Martha : Bernard et moi on se connaît depuis… Houlà c’est indiscret. On peut pas tout vous dire non plus ! On se connait depuis l’âge de 15 ans. Toi, t’en avais 14 pis lui, il en avait 15. Il était garçon Boucher, il livrait la viande tu sais, et puis comme il conduit pas, eh ben on allait draguer les nanas au même endroit. Et on a pris les deux voisines ! Les dames elles sont de La Clusaz. Je travaille depuis l’âge de 17 ans. Moi je suis d’ici, à Gaillard. Des choses nulles et mal faites... Dans le coin, ça, y’en a hein. Sur la Suisse, sur le Lignon, tout ça mais c’est horrible ! C’est des barres de béton… Et alors plus vous vous rapprochez de la France, plus ils construisent de la merde. Excusezmoi, mais voilà c’est un peu ça, hein. Plus ils se rapprochent, plus ils font pas des beaux trucs. À Ville-la-Grand, la douane, eh bien, autour ils ont fait un mur, c’est les suisses qui l’ont fait mais c’est
horrible. Alors vous voyez ça, vous vous dites qu’ils se fichent de notre gueule. Parce qu’il y a des endroits, la frontière, là, elle est matérialisée par le Foron. Mais y’a des endroits y’a rien. Ça traverse un champs, vous avez une borne et puis c’est la Suisse. Et y’a des endroits avec des habitations, alors là, ils ont créé des murets mais c’est le mur de la honte quoi, hein. C’est pas tout à fait le Mur de Berlin, moins haut, mais… Enfin on peut pas tout avoir non plus hein. Les frontaliers, toute la Haute-Savoie va travailler en Suisse, même à Annecy. Ils ont le salaire en conséquence après. Chez nous ça va encore, c’est au fond là, dans ce qu’ils appellent la Plaine, du côté du bord du département de l’Ain, à Avully tout ça là-bas c’est horrible !
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En 1930, y’avait plus de 100 maraîchers. Parce qu’ici, on est en zone franche. Vous êtes au courant de ces trucs vous.
C’était pas des maraîchers comme maintenant, ils avaient la petite charrette, le machin, les chevaux et les boeufs, ils descendaient à Genève au marché.
Au marché de bétail. Et maintenant, il en reste 6. Euh... 1, 2, 3, oui, 6 maraîchers. Et puis toutes les
parties, tout ce qu’est sur le plateau à côté vous voyez, c’est tout construit. Tout ça, c’était des terres agricoles.
Maintenant c’est fini y’a plus que deux zones : ici, près de la station d’épuration et de l’autre côté, près d’Intermarché de Gaillard.
La frontière… Ben de là, où vous êtes arrivés, ben on passait avec les camions. Aujourd’hui c’est fini. Les petits camions passent à la douane de Foissard maintenant.
Là, à cet endroit, y’a des milliers de voitures qui passent. Ils vont tous en
Suisse. Au fait, l’école d’agriculture de Genève ça vous intéresse pas ?
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Nous on va boire le café le samedi à la Migros. Parce que la Migros pour nous, les maraîchers du coin, c’est notre principal acheteur. Ils ont une trentaine de succursales sur Genève et tout est centralisé à l’union maraîchère et après c’est dispatché dans tous leurs magasins. Là, on est en zone inondable, donc ça sera pas urbanisé. Là dernière construction qu’il y a derrière, c’est pile à la limite. Il y en aura pas d’autres là, ça sera jamais construit. Là, avec les inondations c’était tout dans l’eau ce coin. Et aussi, le fait que vous vous soyez maraîchers, faut aussi expliquer que Genève n’a pas assez de terrain pour se nourrir. Alors ils ont pris 1km en Haute Savoie et là aussi, ils ont pris pour le lait admettons, pour l’Ain. Parce qu’à Genève, ils ont ce qu’ils appellent une laiterie réunie là, mais si y’a pas le département de l’Ain pour alimenter leur laiterie, ils peuvent juste fermer les portes. C’est sûr c’est pas les vaches de
Genève qui… Pareil pour les légumes.
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Les maraîchers sont contents car ils vendent en Suisse et puis les suisses, parce qu’ils ont une bonne offre. Mais attention aujourd’hui ça change rapidement. Parce que la Suisse aussi s’est développée au centre. Vous avez, du côté de Fribourg, des trucs immenses. Avec
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ça, ils ont plus besoin de nous en fait. C’est pour ça que maintenant ils nous tolèrent. Nous on s’accroche alors. Nan mais… L’année passée le Swissness, pour avoir ce label, ça a pas été facile. On l’a eu, mais ça a pas été facile. Ils vont donner priorité à leurs maraîchers maintenant.
Voilà ! On va vous montrer un petit peu la serre maintenant. On vous présente la patronne aussi si on peut. C’est ma fille, d’ailleurs. Au printemps, on fait des fleurs. Les fleurs, enfin les boutures, elles arrivent de partout, d’Allemagne, d’Asie… Ça c’est les sacs de terreau. Ils basculent dans la trémie et puis là vous avez les pots, les barquettes, tout se goupille automatiquement et à la sortie y’a les gars qui repiquent.
Le repiquage c’est : Vous recevez des petites boutures, prenez un géranium, vous le recevez pas comme ça, vous recevez simplement la bouture. On la met dans des petits pots marrons, vous voyez et dans chaque pot, on met une bouture : c’est ça le repiquage. Une machine comme ça, ça vaut 50 000€. L’an dernier on l’a re-calibrée ça a coûté 34 000€. Oh, dis-donc, tu seras sur l’urbanisme toi aussi !
Ça, c’est les aérothermes, c’est pour le chauffage. Les tuyaux les alimentent. Pas pour faire du chauffage à 25 hein, nous c’est juste pour pour l’antigel. Le budget gaz c’est entre
30 et 40 000 sur le printemps hein. Et alors, y’en a d’autres à Gaillard, qui sont dans la tomates, et alors là c’est aussi intéressant à voir parce que les serres ça monte. Il faut voire
la hauteur de leurs plans, ça chauffe à 18°. Là le budget il explose.
Ça c’est tout du persil. Ça sent. Persil plat, persil italien, frisé, pis là-bas, c’est des pacsoils. C’est petits trucs chinois à émincer ça et à faire revenir au Wok, à peine cuit.
La surface couverte de l’exploitation c’est 17 000m2. Là c’est une serre qui fait 3700m2. Celle des salades elle fait 6000 avec le hall.
Là au printemps y’a toutes les fleurs en suspension dans les terrines, avec l’arrosage au goutte-à-goutte. Comme à l’hôpital !
Là, c’est pas le même genre de serre, pas avec la même sorte d’arrosage. Ça pour le coup, c’est une vraie serre maraichère. Par contre, l’avantage qu’à celle-là, c’est les côtés qui sont
aérés, ça chauffe beaucoup moins en été. Tiens là, y’a de la coriandre. Vous connaissez ?
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Ça c’est des salades. Oh bah... Je pense qu’ils ont vu hein, que c’est des salades. C’est pas parce qu’ils
viennent de Grenoble qu’il y a pas rien que des noix là-bas !
Alors le problème, c’est que sous serre, y’a rien qu’on peut planter avec une machine, qui pourrait planter 20 000 salades en 2 heures, en automatique. Dans les serrres,
y’a rien. Fin y’en a mais… C’est pas pratique. Alors on déroule les plastiques, perforés à 14 trous au m2, et y’a une planche qui traverse là, pis voilà tu mets deux gars sur
les planches et ils plantent 112000 salades, entre ici et là-bas, sur 8000m 2 .
On vend entièrement à la Suisse. Là viens là, pour prendre des photos, les salades sont plus belles ici.
Ça c’est une serre qu’est prévue pour la fleur. C’est pas bien prévu pour les légumes. Vous voyez là-bas, il y a des charriots d’arrosage. Alors quand la chef programme l’arrosage, ça se
met en marche sur les rails là-haut et ça avance. On peut programmer l’arrosage pour qu’ils se fassent qu’à certaines parties du parcours.
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L’an dernier, au premier mai, l’eau a commencé à remonter par les égouts. Parce que, le petit affluent qui rentre dans l’Arve là, le Foron, il arrivait plus à emmener. Il y avait trop de débit, 920m3 par seconde. Et pis, le Foron il rentrait plus alors l’eau a commencé à monter, monter, monter... L’égout, enfin les eaux pluviales, rentraient plus non plus. Ça a continué à monter et après, là y’a une digue, une petite motte de terre là, qu’a lâché et c’est là que ça a tout inondé… Tiens là on a un tunnel de menthe. Bon ils ont coupé déjà. La menthe, le basilic, la ciboulette ici. Bon la ciboulette elle est toute malade. Et donc là, au coin, la digue a lâché et là, ça a enlevé 400 m3 de terre. 400m3 qui sont partis. C’est pour ça que y’a des endroits y’a du limon partout. Bon là, ça a été brassé maintenant. On travaille beaucoup la terre en un an mais vous voyez tout le bord, c’est du limon là... Et regarde comme c’est dense cette
merde et c’est pas de la terre. Ça se mélange difficilement avec le terreau. Alors y’en avait de partout de ça hein. Il a donc fallu le virer. On pouvait pas le broyer pour le mélanger de suite parce qu’il y avait le plastique dessous. Alors il a fallu attendre que le limon sèche pour faire des galettes comme au Sahel, et le charger dans une camionnette. On y a vidé pas très loin là. Et ils ont mis de la bonne terre par dessus. Au fond de la serre, le Foron fait la frontière avec la Suisse. Tiens tu vois cette ciboulette là, ça fait une vingtaine de fois que je la traite au RoundUp. Elle crève jamais. RoundUp, elle crève pas. L’herbe crève, mais pas la ciboulette. C’est sacrément résistant.
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On gère aussi l’ouverture des serres, des plafonds. C’est tout automatique. Des fois, ça déconne un peu alors souvent on évite de la mettre en automatique. Sinon ça arrête pas de monter-descendre, monter-descendre. Alors pour finir, il a fallu tout changer, c’était plein de limon séché. Ah tiens une souris morte. C’est un fossile !
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On a de la verveine, du thym et là, de l’origan, de la sauge. À Genève il y a plein d’italiens alors pour leurs pizzas, tu penses. Mais faut qu’elle soit séchée. L’origan c’est une marjolaine très vivace, il faut bien la faire sécher. La marjolaine classique, annuelle, tu la retrouveras en tisane.
On a fait du basilic, en grosse production. Avant on le semait, et on le désinfectait à la vapeur. Et on le coupait à partir du 15-20 octobre. Maintenant on a déjà plus de basilic. Il attrape le milidiou, qui est un champignon, qui dessèche toutes les plantes. Pareil pour les salades, y’en a 40 000 qui allaient chopper
le mildiou ces dernières semaines. À cause des écarts de température en fait. Il fait très chaud la journée et ça descend à 8 la nuit et le matin. Et puis l’humidité ça aide pas, même si le basilic demande un max d’eau... Mais quand ça marche on en vend énormément, aux italiens.
Tiens regarde ça, c’est une tomate ananas. Elle a la couleur de l’ananas mais elle est jamais belle. Toujours difforme. Et puis elle a moins de goût. Mais salée, poivrée avec du basilic et mozza, impec’. Eh bien Bernard tu la prends pour chez toi. Elle doit faire 800gr celle-là. Nous, on fait pas de tomates parce que c’est pas facile... Et parce qu’il faudrait vraiment en faire pour pas bouffer la baraque et puis, on est pas équipés pour en faire. 3 lignes de 100 mètres comme on a fait c’est rien. Voilà, vous avez vu comment on faisait un maraîchage. Maintenant vous allez continuer la ballade avec Bernard et Martha le long de la frontière.
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Itinéraire de Bernard et Martha, réalisé par Diana Molano, le 28 septembre 2016 à 15 : 00 / photographe : Mathieu Verdet Date d'impression : 24.10.2016
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{ bernard & martha } - gaillard Bernard et Martha, un couple de retraités septuagénaires. Nous nous sommes rencontrés dans l’exploitation de Jacques, un ami de longue date, puis ils m’ont fait decouvrir un parc frontalier où auparavant ils pique-niquaient avec leurs enfants.
« C’est un lieu tranquille, il n’y a pas de voitures qui passent et c’est agréable d’entendre l’eau. »
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B : On est en France, mais on peut aller en Suisse. Prenez vos vélos et quand vous arrivez à la frontière, vous passez et on se rejoint là-bas. On vous rattrape en voiture. Voila, on est maintenant en suisse. On va chercher un banc pour s’asseoir et pouvoir discuter tranquillement. Avant, on venait régulièrement à cet endroit avec les enfants. C’est un lieu tranquille, il n’y a pas de voitures qui passent. C’est agréable de voir l’eau qui coule. Ici, il y avait une table pour manger et aussi des bancs pour s’asseoir. Alors on pique-niquait ici, et puis on passait voir notre copain le maraicher Jacques qui a des serres non loin de là. On marchait beaucoup plus à l’époque évidemment ! M : Mais, c’est fini ce temps-là. Les enfants ont grandis. Notre fille a 45 ans et notre fils, 42. Bernard, il n’y a plus de banc ici ! Je trouve qu’avant c’était mieux 126
entretenu le parc quand même. B : Regardons, il y a un banc caché derrière l’arbuste. Voila ! Pour faire des balades, nous, on cherche surtout des endroits calmes. Bon, c’est vrai qu’on a une grande villa à Gaillard, avec un grand jardin donc on n’a pas besoin de sortir beaucoup. Et puis on a aussi un chalet. En hiver, bien entendu il y a la famille qui fait du ski. Moi je ne peux pas. Mais tous les autres vont skier. Et puis autrement on va surtout à Annemasse quand on a besoin de quelque chose. C’est la ville la plus importante. Gaillard c’est moyen. C’est pas comme Annemasse. M : Vous savez, notre quotidien, c’est le quotidien du retraité. On bouge pas trop, on ne peut pas marcher beaucoup, donc on fait de courtes balades. Parfois on vient dans les serres de Jacques, pour lui rendre visite, mais autrement on va vers la Clusaz d’où je viens.
B : On est déjà habitué à passer la frontière franco-suisse. On se pose même pas la question si on est en Suisse ou en France. Mais avant, après la guerre, dans les années 40, 50, c’était sérieux ! Il fallait avoir des papiers et c’était difficile. À l’epoque, quand on s’est marié, c’était pas simple pour nous de traverser. Heureusement les temps ont changé. Vous savez : quand on s’est marié, on allait en France et l’essence était beaucoup moins cher qu’ici en Suisse. Alors on était obligé de dire combien d’essence on avait dans notre réservoir, parce que si on achetait de l’essence en Suisse on ne pouvait pas faire le plein. On achetait que 20 litres et puis voilà ! Parce qu’on ne pouvait pas faire autrement, sinon la douane nous mettait une amende. Ecoutez : le meilleur taux de change que j’ai eu pour un franc suisse à l’époque c’était 1.5, 2 francs français. Maintenant le rapport est différent
avec l’euro. Mais vous savez, il a eu une certaine période avant le passage à l’euro où le change se faisait en franc suisse et cela équivalait à 3.25 francs français. Bon, c’est vrai je ne sais pas le taux exact mais cela était énorme ! M : Bernard, c’est ça une borne de la frontière ? B : Je ne sais pas. Mais c’est dangereux, parce que quelqu’un peut trébucher dessus. En tout cas on est en Suisse là. Alors ça fait partie de la Suisse, bien entendu. Mais de l’autre côté de la maison rouge c’est la France. Les suisses ont un pouvoir d’achat énorme par rapport aux Français. Ils sont très riches parce qu’ils ont l’argent du monde entier. Alors aussi bien l’Asie, l’Amérique latine que l’Europe. Tout le monde met son argent depuis des années et des années ici en Suisse. Ils sont puissants grâce à l’argent des autres.
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B : Je suis resté ici, en suisse, parce que j’ai travaillé pour l’ONU dans le bureau international du travail, le BIT, très longtemps. Quand je suis rentré j’avais 35 ans. Moi, je m’occupais des enregistrements des interprètes anglais, français, allemands et russes. Des gens qui venaient en Suisse ou qui allaient à l’étranger. C’était intéressant car on voyait beaucoup de choses. On allait en Asie, en Amérique Latine... 128
Mais maintenant, cela ne se fait plus. Il n’y a plus besoin de se deplacer, parce que tout se fait en vidéo-conférence. Aujourd’hui les voyages sont terminés. Les temps ont changé ! Vous savez, Il y a moins de voyages qu’avant. Peut-être que maintenant, c’est quelque chose de plus symbolique qu’autre chose les déplacements, parce que aujourd’hui ils peuvent tout faire en ligne.
Ils font de plus en plus ça par vidéo. Avec la vidéo, on n’a pas besoin de venir de New York ou de Moscou. Et puis, avant cela n’était pas possible. Par exemple : notre petit fils qui travaille maintenant au BIT dans le même groupe, nous raconte qu’aujourd’hui tout est différent de ce que j’ai vécu. Il regrette de pas pouvoir voyager davantage.
M : Oui, c’est dommage. Moi je suis restée ici à Gaillard parce que évidement je suis mariée avec Bernard. J’ai travaillé trois ans dans une banque à Genève et ensuite je me suis arrêtée de travailler quand j’ai eu mes enfants. Après j’ai travaillé sept ans dans la restauration dans un restaurant à la Clusaz.
B : Vous savez qu’il y a peu de gens qui sont de Gaillard. Ils viennent du nord de la France ou du sud. Gaillard est surtout une ville dortoir, parce qu’en général, les gens y
viennent pour travailler en Suisse. Et puis ils rentrent tous les soirs et ils partent le matin. Si vous passez à 7h00, 7h30, il y a une foule et des voitures.
M : Oui, mais il n’y a pas seulement Gaillard, il y a aussi tous les environs. Tous les gens des autres vallées passent par-là, parce qu’il faut passer
par Gaillard pour aller à Genève! B : Oui. Ou alors les gens qui passent par d’autres douanes, les douanes plus proches.
B : Les villes françaises proches de Genève sont des villes dortoirs parce que vous ne pouvez pas vous installer en Suisse. Vous savez, C’est trop cher.
M : Vous n’allez pas vous installer dans la grande ville ! Donc les gens cherchent à travailler à Genève et se logent ailleurs.
B : À Ville-la-Grand il y a beaucoup de gens qui travaillent et ils dorment dans les villes environnantes comme Ambilly, Gaillard, Gex, FerneyVoltaire, etc.
M : Bon, eux, ils vivent cent pour cent sur Genève, parce que l’aéroport n’est pas trop loin et en plus il n’y a pas d’usines. Il n’y a que des gens qui travaillent à Genève ! 129
B : C’est partagé. 50/50 ! Disons que nous, notre fille aînée travaille sur Genève et nos petits-enfants font leurs études aussi à Genève et ils habitent à Gaillard.
M : Et puis notre petite fille habite avec nous parce qu’elle est rentrée en médecine cette année à l’université de Genève.
B : Comme on a une grande maison, elle vit à l’étage et nous nous vivons en bas.
M : Nous disons aussi que c’est aussi une question de facilité. Au lieu de chercher un appartement elle rentre chez nous tous les soirs. C’est pratique pour elle.
M : Tenez c’est de l’aneth. Mettez -là dans votre main !
M : C’est pour faire du poisson, et cela sent bon !
B : Attendez, il y a un paneau : « Ce cours d’eau fait partie du patrimoine de notre région source de vie et abrite une flore et une faune sensible, respectons et protégeons. »
M : Regardez ! On est passé de nouveau au coté Francais. Vous savez, le ruisseau fait la frontière entre la Suisse et la France.
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B : Malheureusement il y a de plus en plus de constructions par ici.
M : Mais vous voyez la limite ? Vous voyez les trois constructions là-bas ? Les constructions s’arrêtent là. C’est fini parce que c’est considéré comme zone inondable.
B : Là il y a que des salades et des zones agricoles. Parce que ça peut être très vite inondé !
M : Toutes les serres que vous voyez ensuite là-bas. C’est terminé. Vous n’aurez jamais aucune maison. C’est arrêté.
B : Vous voyez là-bas dans la montagne au Salève. C’est beau, il y a une sacrée vue ! Alors, je pense que là-bas, un jour, il y aura aussi des constructions.
Là-bas c’est sûr. Là-bas ce n’est pas une zone inondable. La limite est à la construction de la dernière maison, mais derrière cela peut continuer.
M : Avant il n’y avait pas du tout de construction par ici. Moi j’ai connu avant et il n’y avait rien ! Il avait un ou deux maraîchers. Mais bon ils sont partis parce que
tous les gens qui avaient des terrains qui pouvaient être vendus à la construction, ont vendu. Vous savez, cela rapporte plus d’argent. 131
B : Et oui, et puis c’est devenu de plus en plus comme ça. Ils ont vendu tous leurs terrains et puis ils sont partis en France.
Et c’est pour ça que les maraîchers ont beaucoup loué de terrains au privé. Cela leur rapportait plus que de faire pousser de salades...
M : Et puis, après, quand ils ont eu de la demande pour les constructions, ils ont vendu leurs terrains. Et du coup, forcément, ils ont arrêté le maraîchage.
Et c’est pour cela que maintenant ils sont très peu. Sur 100 ils ne sont que 6 maintenant ! C’est vrai qu’ils ont de plus grandes parcelles, mais bon.
B : Et vous êtes déjà monté au sommet de Salève? Vous savez qu’il y a un temple bouddhiste, ils ont racheté un terrain au bout de la montagne?
M : Vous voyez le téléphérique ? Làbas, au sommet du téléphérique, on peut apercevoir un peu la maison, elle est un peu cachée dans les arbres.
Il y a beaucoup de gens de Genève et de France qui viennent passer le weekend là-bas. Surtout les dimanches pour se balader et faire du cerf-volant. Il y a une jolie vue !
B : La maison blanche, je n’ai jamais sû comment arriver jusqu’à là-bas. Je ne sais pas comment arriver au bord. Et le soir, c’est le seul point lumineux de Salève. Voilà la maison !
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Itinéraire de Zelal et ses copines, réalisé par Ryma Hadbi, le 27 septembre 2016 à 18 : 00 / photographe : Afaf Abdin Date d'impression : 30.09.2016
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& ses copines }
- après l’école, bel air Les filles, 12 ans, sont amies depuis leur enfance. Après l’école elles se retrouvent souvent à Bel Air. Pleines d’énergies et d’histoires à nous raconter, nous les accompagnons dans les ruelles de Bel Air.
« Il y a du monde qui doit retourner d’où il vient. »
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T : On va à Bel Air parce qu’il y a plein de choses là-bas. On passe par là, c’est bien. En fait, c’est une place Bel Air. Et la vieille ville, à l’époque, c’est là où les gens habitaient, c’est plus moderne, on est plus en dehors de la ville. Genève c’était tout petit. Il y avait juste la vieille ville. Ici, c’était des fermes et des choses comme ça. Un peu plus loin aussi. À l’école, on fait une fête qui s’appelle l’Escalade et on doit se déguiser parce que c’est en lien avec la fête. C’est que à l’époque, il y avait une guerre entre les savoyards et les genevois et on l’a gagnée. C’est pour ça que, chaque année, on la fête : on se déguise la journée et on fait plein d’activités à l’école. On se déguise comme on veut. En fait, quand il y a eu l’alarme pour annoncer que les savoyards allaient attaquer, les genevois étaient en train de dormir en pyjama. Et c’est pour ça que les déguisements c’est un peu comme des pyjamas. 136
On vient tout le temps à cette place, il y a aussi plusieurs magasins, il y en a beaucoup, c’est un peu comme un centre commercial-rue. D : C’est en ville, ils ont pareil en France, Champs Elysées. MM : Il y a plein de restaurants sympa, Piano c’est très cocooning. TOUS : (rires) MM : Et voilà.
ME : Juste avant, on est allé acheter des glaces, vu qu’on avait faim. Et parfois, on se pose vu qu’il y a des bancs et tout, voilà. T : Et, ici, c’est très près du Rhône.
MM : Et ça, c’est l’Escalade. En fait, c’est tout ça. C’est tout ça Bel Air ! D : Là, c’est une place. Ça ne fait pas longtemps qu’ils l’ont faite. Elle était plus…
MM : Ils l’ont refaite. Ils ont tout reconstruit. ME : On va arriver à l’endroit. D : Par là, on voit le jet d’eau.
MM : Oui, on le voit. D : Chaque dimanche, mes parents et moi, on y va là, au bord du lac. ME : Non, on le voit de l’autre côté.
MM : En fait, c’est de l’eau, mais bon c’est un peu logique, qui coule, enfin, quand tu vas en dessous, ça te gicle dessus. TOUS : Là, c’est le Rhône.
T : Là-bas, c’est notre cycle. Enfin, moi je suis seule. D : Nous trois, on est ensemble. C’est elle qui est seule. D : Là-bas, il y a la banque.
ME : Il y a beaucoup de gens. MM : Il y a beaucoup de bus, il y a beaucoup de gens qui travaillent. Mais on est habitué, au contraire, c’est mieux.
D : On est fainéante pour marcher. T : On a des cartes de bus, ça s’appelle des abonnements. MM : Je vais vous montrer, attendez.
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ME : Vous en avez ? MM : En fait, dedans, il y a votre photo. Non, mais j’avais cinq ans. D : Ils mettent ça pour l’été, on peut se coucher dans les trucs en herbe.
MM : Et Bel Air, c’est tout ça, c’est grand. Bel Air, c’est un grand espace, ce n’est pas qu’une place. T : Et aussi, il y a beaucoup d’hôtels par ici.
D : C’est pour ça que les touristes viennent vraiment par là. Il y a aussi des magasins et tout, ils font leur shopping. T : On prend des glaces là, des fois.
D : Oui, on vient toutes seules parce que ce n’est pas loin. ME : Par contre, c’est un peu dur de trouver des appartements ou des maisons. C’est dur.
D : Place de Bel Air. MM : Et là, il y a un grand magasin qui s’appelle Aeschbach.
D : il y a beaucoup de magasins, Christian Louboutin et tout. MM : Mais il y a plus de gens qui vont dans le magasin Aeschbach.
D : Enfin, c’est plutôt pour les riches. T : C’est beaucoup de bijouteries, il y a beaucoup de voitures chics.
MM : C’est ici qu’il y a les banques et un peu de tout. D : Il y a beaucoup de taxis. Mon père est taxi.
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ME : Et là-bas, c’est la vieille ville. Ça monte. MM : En fait, c’est comme ça parce que, avant, ils faisaient couler de l’eau pour faire la vaisselle. En fait, il y a un trou. Ils l’ont un peu refait. T : Là, il y a un tram. Il y en a plein. A 19 h, surtout, il y a beaucoup de monde. Les enfants reviennent de l’école et avec leurs parents, ils viennent là. MM : Ils ont refait la vielle ville, ce
n’était pas du tout comme ça. ME : Ils n’ont pas refait, ils ont juste amélioré quelques choses. MM : Avant, ici, ils mettaient de l’eau c’est pour ça qu’il y a le tuyau. Et là, je trouve que les gens, ils doivent plus se déplacer à pied qu’en transports. C’est bien de faire du sport et toujours se déplacer en transports, ça coute cher, alors, là, ils se déplacent à pied. ME : Ça ils l’ont refait. Ça aussi.
Ils ont refait plusieurs trucs. T : Ouais, ils ont refait plusieurs trucs, mais ils en ont aussi laissé parce que ça s’effondrait. MM : Là, on voit que c’est vraiment étroit. En fait, là vous pouvez prendre une photo parce qu’on le voit. Il y a des gens qui vivent ici. T : Ah, il y a la cathédrale là-bas ! Je pense, ça n’a pas changé ça, c’est resté pareil. On ne vient pas souvent ici, mais à Bel Air, si.
T : En haut, il y a plusieurs bureaux, des gens qui travaillent. MM : En fait, nous, on vient visiter avec l’école ça. Et ça c’est… Je ne sais plus ce que c’est, mais ils nous l’avaient expliqué. TOUS : (rires) MM : Là, vous voyez, ils sont encore entrain de refaire. T : On ne peut pas passer. Ça tourne. MM : Ils veulent que la ville soit un peu plus droite et grande.
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T : La ville était étroite autrefois, parce qu’ils avaient peur de la guerre. Et, en fait, il n’y avait pas vraiment de climatisation et des choses du genre, donc ils collaient les bâtiments entre eux pour que ça rapporte de la chaleur. MM : Ah, je sais qui a créé ça, c’est Ferdinand Sassuce, Sassure ? Ils disent pourquoi il a créé la ville et comment il l’a faite. Je le sais parce que je l’ai lu, là. T : Ferdinand Saussure. Ici, il y a beaucoup de bureaux, par exemple d’architecture et tout ça. MM : Là, on voit que c’était collé. Ils ouvrent pour aérer et construire aussi des maisons. À Genève, vu qu’on est beaucoup, et bien, il n’y a pas beaucoup d’appartements et de maisons pour les gens. On nous a dit à l’école qu’ils devaient construire plus d’appartements et de maisons ou baisser les loyers. Et si ça ne marche pas, il y en a qui devront retourner d’où ils viennent parce qu’il y a beaucoup de gens et 140
ils ne pourront pas tout casser pour construire des appartements quoi. MM : Ceux qui ont la nationalité suisse, ils doivent la garder, la conserver toute leur vie, parce que lorsqu’ils vont grandir ce sera plus facile pour trouver un appartement ou une maison. Ceux qui ne la gardent pas, ce sera plus dur pour eux, de trouver un logement ou sinon ils devront attendre plus longtemps. Les logements coûtent très chers.
T : Je voulais vous montrer un truc, je veux vous montrer la cathédrale. Je pense qu’elle est là-bas. T : Il n’y a pas beaucoup de gens parce qu’ils n’aiment pas quand il
n’y a pas de magasins d’habits et tout. MM : Par exemple, les touristes, ils aiment parce que c’est nouveau mais nous...
T : On est habitué, donc ça ne sert à rien, il n’y a rien à faire et ce n’est pas des bâtiments pour habiter. Ici, il y a plus de bureaux et de choses comme ça.
ME : Il n’y a pas de magasins pour nous. Enfin, ça ce n’est pas pour nous c’est pour les mariées, des magasins de couture. Mais, en bas c’est des marques de tous les pays.
MM : Là, c’est la grande cathédrale et là-bas, il y a H&M. T : C’est la seule cathédrale de Genève. MM : Non ce n’est pas la seule.
T : Là, vous voyez il n’y a pas beaucoup de trucs. Il n’y a que des touristes ou sinon des gens qui travaillent. On s’ennuie ici.
MM : Ils ont voté pour que les magasins ferment à minuit, mais je trouve que ce n’est pas bien parce que c’est trop tard. T : Mais en fait, les gens ont refusé.
Ici on fait beaucoup de votes, mais nous on n’a pas le droit de voter. MM : C’est juste ceux qui ont la nationalité suisse ou plus de 18 ans.
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T : Ouais, ici c’est calme. MM : Un peu comme à la campagne. T : Mais la ville, elle, elle est au milieu de tout le monde mais il n’y a personne. Enfin, autour, il y a plein de gens mais, au milieu, il n’y a que des touristes et il n’y en a pas beaucoup. C’est surtout des touristes passionnés par le vieux. Là, ils ont représenté un peu la guerre, c’est les canons.
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MM : En fait, il y avait une vieille, la Mère Royaume, quand les Savoyards sont venus. Elle était en train de préparer une marmite de chocolat. T : Non, pas au chocolat ! Une soupe. ME : Une soupe. Elle préparait à manger, le soir. MM : Ah pardon, une soupe voilà, dans une marmite.
T : Il y avait la guerre et le savoyard avait pris l’échelle pour essayer d’aller chez elle. Alors, elle a pris sa grande marmite avec la soupe, elle l’a balancée sur sa tête et après, il est mort. MM : (rires) Et il est mort. ME : En fait, elles étaient tellement stressées qu’elles ont déplacé une armoire toutes seules et elles l’ont mise contre leur porte.
C’était en 1962. T : Et quand la guerre est finie, il fallait trois hommes juste pour pousser l’armoire. MM : On la fête tous les 18 décembre, c’est l’Escalade. T : Le restaurant où il y avait ma maman assise, à la base, il s’appelait la Mère Royaume.
ME : Sinon, Genève c’est un peu petit. Tu ne peux pas te perdre. MM : Tous les points se croisent en fait. MM : Il y a un écrivain qui s’appelle
Jean-Jacques Rousseau, il a créé contrat-social, l’arrêt de bus devant l’école.
ME : Ici, des fois, il y a des jeunes. T : Et nous, on a un parc mais c’est un peu loin. Enfin, c’est un parc. MM : En vrai, c’est une récrée, mais il y a des gens qui vont là-bas vu
qu’elle n’est pas couverte. T : Le soir c’est un parc mais on n’y va pas du tout. Il y a des gens drogués qui y vont.
ME : En fait, c’est comme si ils disaient, là, c’est une récréation. T : C’est un parc récréation. C’est une récréation publique. En fait, pour les plus petits, on a une
récréation un peu bizarre. C’est un balcon, c’est une terrasse, mais elle est un peu grande. C’est pour les 1P jusqu’à la 5P.
MM : Je ne pense pas que la voiture pourra monter jusqu’en haut, c’est tellement étroit.
C’est pour ça qu’ils déconstruisent les immeubles.
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ME : Ici, ils disent que l’eau du robinet est meilleure que l’eau en bouteille. T : Parce qu’on a le Rhône. MM : Dans les restaurants, on nous conseille de boire de l’eau du robinet plutôt que de l’Evian par exemple. T : Ailleurs, il faut acheter des
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bouteilles même s’il y a la mer. Parfois, ici, il y a aussi Minnie. MM : Là, ils vont refaire l’espace pour agrandir Aeschbach parce qu’il y a beaucoup de monde. T : On a beaucoup de pierre au sol, surtout là-bas.
T : Ça c’est Jules César, il mentionne son passage à Genève au début des guerres. Ce n’est pas une prison, il était venu pour dormir. MM : Mais c’était une ancienne
prison. T : Je ne sais pas. En Suisse, les gens qui travaillent sont toujours à vélo. Il y a des voitures mais ce n’est pas beaucoup. Il y a plusieurs cyclistes.
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Itinéraire de Jeanine, réalisé par Beatriz del Castillo, le 30 septembre 2016 à 9 : 30 / photographe : Lilian Vettorel 146
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{ jeanine } - le petite chemin du matin Jeanine, 15 ans, jeune étudiante qui fait ses trajets chaque jour pour aller au lycée, vit dans le quartier depuis qu’elle est petite. Elle nous a accompagné jusqu’à une entreprise de pétrole qui vient d’être construite dans le quartier .
« C’est bien de savoir ce qu’il passe autour de nous, tu ne crois pas ? »
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J’habite à côté. Il y a pas mal de choses ici. C’est un petit quartier mais c’est sympa, il est pas mal.
C’est fermé, du coup il n’y a pas de voitures qui passent et les enfants peuvent jouer sans être en danger.
Il y a pas mal de choses, il y a plein de coiffeurs et de restaurants. Il y a l’école internationale aussi.
C’est cool parce qu’on n’est pas loin de la ville et on a quand même pas mal de choses.
On va vers mon lycée. Il y a plusieurs façons d’y aller, soit on prend le tram soit on y va à pied...
Normalement je vais à pied jusqu’au Florent, un autre collège, et après je prends le bus là-bas.
Là, il y a des immeubles et l’école Internationale, c’est assez résidentiel, il y a pas mal de châlets et de belles maisons.
J’aimerais bien qu’il y ait un bus ici. Mais ça ne me dérange pas de marcher. Il y a beaucoup de trafic et le bus a souvent beaucoup de retard à cause de ça.
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Il y a des racailles à côté de chez moi, à 5 minutes, il y a toujours des gens qui trainent en bas.
Des fois c’est un peu gênant, ce n’est pas sûr, c’est énervant on a l’impresion d’être observé...
Ici par contre c’est tranquille, c’est sympa.
Mais il y a pas mal de travaux maintenant et ça fait du bruit.
Ce n’est pas trop fréquenté, on est assez tranquille près du bus et il y a des choses à faire.
C’est juste une rue avec des résidences, mais il y a quelques endroits publics et il y a le parc Beltran pas loin.
Mais ici dans cette rue ce n’est que des résidences.
Ça me va très bien à moi, il n’y a pas beaucoup de piétons par ici, il y a pas mal de verdure, c’est bien.
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Là-bas il y a un nouveau bâtiment. C’est une entreprise de pétrole
qui vient de s’installer là, l’année dernière.
On va traverser là, c’est plus sympa parce qu’en fait, ici il n’y a pas de feu
alors que là-bas il faut attendre.Là il y a un parc mais c’est privé.
En fait je ne suis pas en vélo parce qu’ils me l’ont volé, sinon ça ne me prendrait que 2 minutes pour y arriver.
À Genève il y a beaucoup de vélos qui sont volés, même avec les meilleurs cadenas.
J’avais un super bon cadenas mais ils l’ont scié... Malgré cela il y a beaucoup de gens qui prennent le vélo ici.
Et voilà, on est arrivé à cet endroit.
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D’ailleurs, on voit les conteneurs de tri là et ça me choque quoi ! Avec l’entreprise de pétrole qui pollue à côté... C’est un peu contradictoire,
il y avait dans la rue des conteneurs pour trier le verre, l’aluminium, alors que juste en face c’est une entreprise de pétrole.
En plus il y a eu un scandale justement en ce moment, avec le pétrole suisse qui est très polluant.
Je ne sais pas si c’est avec cette entreprise exactement, mais il y a eu pas mal de problèmes.
Les entreprises suisses prennent du mauvais pétrole à d’autres pays.
À des pays qui sont moins regardant sur la qualité, et du coup le pays a fini par être plus pollué.
Alors qu’ici le pétrole en Suisse, il est magnifique ! En fait, ils ont fait du pétrole moins bon pour gagner plus d’argent.
Ils font des mélanges avec d’autres produits pour que le pétrole soit moins bon et soit moins cher en fait.
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Donc pour faire plus de fric en le revendant à d’autres personnes qui regardent moins la qualité du pétrole. Mais c’est dans leur droit, en fait. Ce n’est pas super, et c’est du pétrole qui pollue beaucoup plus alors que la Suisse est quand même reputé pour être un pays clean vraiment clean, écolo, bien. Et là c’est vraiment pas joli joli... Et voilà, c’est juste ça que je voudrais vous montrer. J’ai appris ça à l’école, tu sais ? On a appris ce qu’il passe en ce moment, c’est une option supplémentaire. C’est « Actualité », c’est un cours que j’ai choisi moi même. C’est bien de savoir ce qu’il se passe autour de nous, tu ne crois pas ?
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Itinéraire de Gabriela itinérant, réalisé par Kelin Deng, le 30 septembre 2016 à 15 : 30 / photographe : Yooju Jeong 154
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{ gabriela } - côté lac Gabriela, 26 ans, étudiante, fait du Airbnb chez elle. Elle nous emmène là où elle fait du sport, et nous présente aussi le côté du lac et le projet d’amménagment de la plage.
« Il faudrait faire une grande promenade pour les gens, comme ça on pourrait plus en profiter... »
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Je viens ici pour courir et me promener, le paysage est très joli, on voit aussi beaucoup de visiteurs qui viennent ici parce qu’il y a le jet d’eau, le symbole de Genève. Après
ici, c’est une plage qu’il y a à Genève, elle s’appelle baby plage, parce que c’est petit. C’est très sympa, je me suis baignée ici c’est un des meilleurs endroits .
Il y a un peu de sable et c’est une petite plage. On peut se baigner et admirer. Mais je sais pas si l’eau est chaude ou pas. Hier je suis allée
là-bas, c’est aussi très joli, on peut s’asseoir sur les pierres, après on a la vue sur le lac...
J’ai découvert ça hier en fait, je voulais aller à la plage et après j’ai vu que dans les pierres ils ont mis des chaises, c’est très sympa comme ça on peut s’asseoir à côté du lac.
J’habite ici depuis 6 ans, un peu plus loin, c’est à 20 minutes en train, mais maintenant comme il fait beau je viens ici.
C’est aussi une spécialité à Genève, les bateaux jaunes, c’est comme les transports publics, si vous achetez le ticket public pour le train, vous pouvez aussi les utiliser avec ça. C’est
très pratique pour aller vite. Vous voyez il y a quelqu’un qui nage ! Il y a aussi des bateaux en blanc, vous pouvez aussi aller plus loin, à Lausanne par exemple.
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Regardez les sièges sur les pierres ! C’est impressionnant non ? La ville où je suis née est près de la montagne, c’est un peu dans la
campagne, vous avez le fromage avec des grands trous, il s’appelle l’Emmental, je viens de là-bas! On y parle allemand.
Il y a un grand festival, qui s’appelle « Geneva lake festival », là, avec des « fireworks », des feux d’artifices, des choses pour jouer... Les glaces ici
sont bonnes, c’est comme des glaces à l’italienne, elles sont faites maison, après vous pourrez goûter !
Ici, c’est une jolie statue de Genève, en fait le mot Genève vient de jeune femme.
Ici, il y a un grand parc, il s’appelle le Parc de la Grange.
C’est très agréable on peut faire une promenade, on peut s’asseoir dans les pelouses et il y a différentes fleurs, des roses, un peu de tout.
Il y a deux parcs en fait, le deuxième est un peu plus loin, il y a un restaurant, c’est un très bon restaurant de luxe. Il s’appelle restaurant hôtel du parc des Eaux-Vives. L’eau d’ici est très 157
propre, les poissons aiment bien, c’est l’eau de montagnes, plus loin. Là-bas, il y a une piscine, c’est à l’intérieur, on peut payer au port du
lac. Mais moi je préfère la piscine du lac, c’est plus naturel.
Vous voyez ici il y a beaucoup de gens qui font du sport et là, il y a aussi un club pour les bateaux. Vous voyez ceux-là, ils fonctionnent avec le vent, je pense qu’après ils
reviennent par ici. Je ne sais pas en faire, j’ai jamais essayé, mon frère en fait mais avec un plus petit, seulement sur les blancs vous voyez.
Regardez c’est le restaurant de luxe, c’est pour les évènements un peu spéciaux, des mariages, tout ça...
Vous connaissez Lausanne ? Ici toute la région va devenir une ville, parce que maintenant même dans de petits villages beaucoup de maisons sont construites.
Ici c’est presque la même chose, on peut aller jusqu’à là et tourner pour marcher.
C’est aussi intéressant si vous allez dans la vielle ville, vous voyez le pont qui traverse le lac, c’est tout au fond, il y a un pont avec des voitures.
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Et là, vous pouvez aller à gauche, après il faut monter et il y a tous les vieux quartiers de Genève. Vous voyez ici ça c’est l’église, si
vous avancez tout droit, c’est la vielle ville, avec de petits magasins, c’est aussi très joli. Là-bas c’est les Nations-Unies.
Chez moi je fais Airbnb avec une chambre pour 50 euro pour 2 personnes et souvent il y a des
visiteurs, après des fois quand je sors avec eux, ils me demandent ce qu’on peut faire ici à Genève.
J’ai 3 pièces chez compte une pièce francs, après bon quelqu’un, comme
on fait toujours des colocations, chacun paye 750 franc, pour Genève c’est pas cher.
Vous êtes étudiantes de urbanisme ? Vous savez ce qu’ils veulent faire ici, parce que il y a seulement cette petite plage, pour tous les habitants, il faut changer tout ça. Il faudrait
faire une grande promenade pour les gens comme ça on pourrait plus en profiter, parce que maintenant c’est juste pour les bateaux, et c’est dommage non ?
moi, la cuisine et je paie 1500 je partage avec je suis étudiante
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Ici, on peut pratiquer beaucoup de loisirs, pour les habitants et les visiteurs, ils ont un grand projet vous pouvez regarder sur le site internet, les espaces pour les loisirs,
juste les rendre plus jolis parce que maintenant c’est un peu… C’est rempli de bateaux. Ce projet vous pouvez regarder parce que je pense que ça vous intéressera.
Là-bas c’est Cologny vous avez visité ? C’est un endroit pour les riches habitants, c’est des grandes villas et on y voit personne, peut-être qu’ils ne sont pas là, à l’étranger ? Mais là,
il faut être très riche pour pouvoir habiter là. Voilà c’est un peu tout, maintenant je vais aller à la plage. Si vous voulez prendre des bateaux c’est par là !
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Je dois chercher sur Internet. Je trouve que c’est intéressant ! Vous voyez ça devrait être comme ça, il y aurait des plages publiques… Ici c’est marqué la plage des Eaux
Vives mais enfin tout le monde est d’accord. À la fin de 2019 ils veulent tout changer. C’est le plan après tu peux regarder.
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Itinéraire de Claudine, réalisé par Matthias Mustis, le 27 septembre 2016 à 16 : 30 / photographe : Sára Szucs 162
{ claudine
& sa fille }
- rencontre sportive Claudine, 39 ans, a toujours vécu proche de Genève. Elle a partagé son ressenti sur le territoire à travers son sport, l’ultimate.
« C’est une petite montagne qui est traitre parce que beaucoup de gens la prennent un peu à la légère.»
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C : Je connais bien ce parc ouais, je viens souvent. J’étais, je peux plus maintenant à cause de problème de genoux mais, j’étais une joueuse d’ultime frisbee, c’est ici qu’on s’entraîne. Donc voilà. J’ai été 15 ans dans le club et puis, bah, c’est pour ça que je connais ce parc, on y organise une fois par année un gros tournois aussi, où on utilise tous les terrains du parc, un tournoi européen, ouais. Tous les terrains
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là, en fait. Donc je connais bien ce parc pour ça, pour le pratiquer depuis 1995, ou de 1995 à 2010 Je l’ai vraiment pratiqué 2 à 3 fois par semaine en vue des entraînements. Après, je l’utilise aussi parce qu’il y a toute une balade au bord de l’Arve. Tout là en fait on peut se promener. Tout le bord de l’Arve on peut, jusqu’à assez loin. Là, c’est les tennis. Même dans l’autre sens, on peut se promener.
C’était vraiment sympa pour ça. Et puis, j’habitais pendant pas mal d’année ici au quai Capo-d’Istria ce qui fait que j’étais tout près aussi. Et puis, j’habite pas très loin non plus maintenant. Là j’y viens parce qu’après j’ai un entraînement mais du coup le papa vient récupérer la petite, donc on s’est donné rendezvous ici. C’est un peu central et puis c’est un endroit où je peux, où c’est tranquille. Elle peut jouer donc
voilà. Et puis, tout ce côté-là, le parc, Vessy, Veyrier, Carouge, c’est toujours des quartiers où j’ai vécu, où j’ai grandis donc que je connais bien, notamment Carouge. Vous êtes déjà allé vous ballader à Carouge ? Il y a le Rhône aussi qui est pas loin En se baladant au bord de l’Arve on peut aller jusqu’à la Jonction, voilà y’a des balades à faire !
L’ultimate, à la base c’est un sport américain, qui est né dans les années 60 aux Etats-Unis, et 80 en France. En Suisse c’est 84, Genève c’était le 2ème club en Suisse. Ça se joue sur un terrain qui est aussi long qu’un terrain de foot, donc une centaine de mètre de long, mais qui est deux fois moins large, 35m de large. C’est les dimensions de la fédération
internationale. Et puis on a une zone d’en-but, comme au rugby, sauf qu’on n’a pas les poteaux. On a juste les zones d’en-but, en face y’a aussi des zones d’en-but et ça se joue 7 contre 7. L’équipe qui est en attaque va démarrer, va mettre le frisbee en jeu. L’autre équipe sera en défense et l’objectif c’est d’aller marquer en point dans cette zone.
On doit progresser sur le terrain en faisant des passes. Par contre contrairement au rugby, quand on attrape le frisbee, on peut faire 2-3 pas pour s’arrêter parce qu’on est en pleine course en général. On établit un pied de pivot et on passe à un coéquipier. On a 10 secondes pour lancer parce qu’il y’a un défenseur qui vient nous compter 10 secondes. On progresse comme ça sur le terrain et la passe qui est rattrapé dans la
zone d’en-but, derrière la ligne, c’est un point. Voilà. M-L : Tu lui dis ça pourquoi ? C : Parce que ça l’intéresse. M-L : Moi j’sais faire, je sais lancer. C : L’intérêt avec ce sport, qui est un des sports qui a connu la plus grosse expansion, alors il est pas médiatisé, il est pas professionnalisé, sauf aux Etats-Unis où il y a des ligues pro, donc il est peu connu.
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Mais c’est super chouette pour les enfants, notamment pour appréhender la société. C’est un des seuls sports, même au niveau international, parce qu’il y a des championnats du monde, des championnats d’Europe, qui est auto-arbitré. Donc c’est les joueurs, le respect des règles est sur les épaules des joueurs, pas sur un arbitre. Le joueur doit connaitre les règles et
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doit respecter les règles. Si quelqu’un commet une faute sur moi, c’est moi qui appelle la faute et tout l’monde s’arrête sur le terrain à ce momentlà. C’est-à-dire que je crie faute assez fort, tout l’monde freeze, gèle sur le terrain et c’est entre les deux joueurs. Le joueur qui a commis la faute, que ce soit intentionnel ou pas, soit il accepte et on fait un check et on repart depuis là.
Soit il la conteste, parce que lui dans sa vision, dans sa perspective du jeu, c’est pas une faute et dans ce cas-là, on remet juste à la passe juste avant la faute. Donc ça revient une passe en arrière en fait. Ça change rien à la compétitivité, parce qu’à haut niveau c’est très très compétitif, mais la première règle de la fédé internationale spirit of the game, le fair-play. Donc le fair-play c’est être compétitif mais jamais au détriment des règles et de l’adversaire. Et dans
les compétitions, y’a les classements normal et puis, y’a le classement spirit of the game. C’est les équipes qui notent toutes les équipes du tournois et on attribue... Et c’est le plus beau prix à avoir quoi. Y’a les Monkeys à Grenoble, c’est comme ça que j’ai connu le papa de MarieLou. Vous regarderez, vous taperez ultimate frisbee, vous regardez les high lights américain et là vous allez voir quelques images où vous allez dire « Ah, ah bon ? ».
Quand je vois certains clubs de foot, qui entraine des petits, et quand j’entends ce que l’entraîneur dit aux petits « Bon bah voilà, c’est foutu ». C’est pas possible. Si déjà on les entraîne à fausser le jeu, d’aller tacler l’adversaire, alors y’a des tacles qui sont permis, mais voilà. Y’a certains entraineurs, bah voilà, les gamins ils grandissent là-dedans. Et puis, c’est juste un endroit magique pour s’entraîner, c’est des super terrains. Quand on fait le
tournoi, les joueurs campent làbas au fond sur les berges, y’a des soirées, y’a un super esprit. Après les américains poussent énormément pour en faire un jeu olympique, le process est assez avancé maintenant, mais y’a des gens qui sont encore très roots par rapport à l’ultimate. C’està-dire que les bases de l’ultimate pour eux c’est sans arbitre, mais au JO c’est obligatoire donc y’a des gens qui ont peur que ça dénature l’esprit.
Aux Etats-Unis, dans les gros championnats américains, ils ont mis les observeurs, c’est pas vraiment des arbitres, ils sont 4 sur le côté du terrain et quand il y a un litige, les joueurs ont la possibilité de faire intervenir les observeurs et que lui tranche. C’est un entre deux. Ça c’est les terrains de la ville de Genève. Nous on est une association sportive à but non lucratif, donc on a accès à un terrain. Après on loue tous les autres terrains pour le
tournois et y’a 3 soirs par semaine d’entraînement, plus les week-ends, puis le club c’est 80 membres. Vous avez déjà été au bord de l’Arve ? Parce qu’on peut remonter assez loin, ça va loin ! Pour s’échauffer, on allait courir mais on revenait avant l’entraînement. Et puis, derrière nous y’a le Salève, alors c’est sur la France mais c’est aussi un lieu très fréquenté par les genevois. Monter le Salève, cette petite montagne.
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Vous connaissez un peu ? Bah c’est une petite montagne qui est traitre parce que beaucoup de gens la prenne un peu à la légère et donc, je vais caricaturer, mais ils se disent « vient on va faire la grande gorge en tongue, quoi » et y’a régulièrement des accidents mortels au Salève, parce que c’est une petite montagne, ils se disent bon, « p’tite balade quoi ». Ça grimpe bien ! Y’a différents itinéraires mais ça grimpe bien. M-L : C’est quoi cette carte ? C : C’est une carte, tu vois nous on est là. C’est les terrains d’entraînement. M-L : Je peux regarder ? C’est quoi celle-là ? C : Ils sont montés en hélicoptère, et ils ont pris des photos. Prises d’en haut. M-L : Et nous on habite où maman ? Faut qu’on regarde à la maison rouge et blanc. À mon avis ça serait par-là. C : Par-là tu penses ? C’est chez tonton ça. J’ai atterri en parapente parfois là, 168
sur les terrains. M-L : Nous avec papa, on a atterri là aussi. C : On part du Salève, ça part beaucoup. J’ai un copain qui est un super parapentiste et j’ai fait quelques vols biplaces et on atterrit là avant l’entraînement. C’était assez drôle, sauf que pendant tout l’entraînement j’avais tout l’estomac à l’envers. On voit pas le Rhône d’ici. Voilà le contexte par rapport à ce parc. C’est vrai qu’en matière d’installations sportives on est assez gâtés.
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Itinéraire de Marianne et Martine, réalisé par Lydie Masson, le 26 Septembre 2016 à 15 : 00 / photographe : Yooju Jeong Date d'impression : 30.09.2016
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{ marianne
& martine }
- un voyage à travers le temps Martine et Marianne ont 75 ans, elles vivent à Genève depuis toujours. Nous les avons accompagnés durant leur balade quotidienne dans le Parc des Eaux vives.
« Tous les jours je marche, 1h30, 2h… Ça me manque si je ne peux pas le faire, je ne suis pas bien »
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Marianne : Moi j’apprécie beaucoup la nature, la verdure et tout ça. J’ai quand même vécu avant de l’autre côté, j’avais un terrain avec un petit chalet. Un grand terrain de 3 000
m², forcément j’ai l’habitude des grands espaces et de la nature quoi, voilà. Que ce soit les animaux, les plantes, les fleurs... Ça, je ne peux pas m’en passer.
M : Nous on est Genevoises de souche, vraiment hein. Pas juste invitées. Moi je suis née à Genève.
M : Martine est nettement plus timide que moi. Alors bon, ce n’est pas une raison si tu as quelque chose à dire.
Martine : Ben non, mais tu as tout dit quoi. On aime la nature, on aime marcher, voilà.
M : Moi je dois dire, même encore maintenant, j’aime beaucoup marcher, je marche beaucoup.
M : Ah tous les jours je marche, 1h30, 2h. Ça me manque si je ne peux pas le faire, je ne suis pas bien. Tourner en rond dans mon appartement ce n’est pas mon truc. Quand on est
seul c’est... Pas évident. Moi j’aime bien rencontrer des gens justement. Je trouve ça sympathique.
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M : Moi je trouve cela très sympa la diversité. Mais faut voir qui vient d’où. C’est pas l’origine qui compte. Moi j’aime bien les mélanges de populations. Et c’est aussi l’éducation, franchement... Ça, ça a beaucoup changé. À Genève justement, avant vous pouviez sortir comme vous vouliez, il n’y avait aucun risque, les parents laissaient la porte ouverte. Oui, ça ne nous serait jamais venu à l’idée de fermer la porte à clef. Tandis que maintenant ben, je dois avouer que j’ai une alarme, pour être tranquille. On est obligé. Ne pas retrouver tout sans dessus dessous en rentrant. Ce ne serait pas très agréable. C’est même pas pour la valeur, il n’y a rien de spécial chez nous. Mais je ne voudrais pas tout retrouver abîmé. Je suis devenue, je le reconnais, un peu méfiante.
J’ai habité aussi pendant 6 ou 7 ans au Lignon, je ne sais pas si vous connaissez. C’est Genève. Donc là, cette grande cité, on l’appelait comme ça au tout début. C’était mon premier appartement seule. J’avais un petit studio là, au douzième étage. J’avais la vue sur le Rhône. Ouais c’était magnifique. Et c’était le premier endroit où le soir, à Genève, on rencontrait toutes sortes de populations, de races, d’habitudes. Moi j’aimais ça, oui j’aime ça... Et puis, à l’époque c’était sympa. On osait côtoyer les gens disons. Tandis que là, c’est vrai, maintenant, je vais pas croiser quelqu’un et puis...
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M : Vous savez à partir d’un certain âge, on se sent plus fragile. Automatiquement, c’est ce qui se passe. Moi j’ai toujours dit, j’ai un petit appartement pour moi mais, si j’avais gardé un grand appartement, j’aurais pris un étudiant. M : Je trouve que, justement, c’est une très bonne occasion de partager. Et puis, on peut se rendre mutuellement service malgré tout.
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M : Ah ça je l’aurais fait. J’ai une amie, elle a un immense appartement de 7 pièces, elle ne veut pas. Elle utilise même que trois pièces. Vous voyez, c’est tout faussé, c’est ça qui est dommage. Et pourtant, c’était quelqu’un qui était professeur de piano au conservatoire ici, à Genève. Donc elle avait l’habitude des jeunes et tout ça, malgré tout, elle est aussi méfiante.
M : Justement cette méfiance que l’on a vis-à-vis des gens, avant on s’abordait, comme vous l’avez fait, vous n’aviez pas l’air très, trop méchants. Alors bon, c’est pour ça que l’on a accepté. Mais je suis plus réticente maintenant, c’est ça. Et puis, c’est dommage car cela coupe un peu les ponts. Ça isole automatiquement. C’est la vie ! Mais il faut essayer de rester dans
le coup. Et ici, à Genève, c’est une ville quand même internationale. On a eu l’habitude de côtoyer. Moi j’ai travaillé à l’OMS pendant un certain temps, là où vous aviez toutes les nationalités possibles et imaginables. Non mais c’est amusant hein, c’est génial.
M : Vous voyez moi ce parc en somme, avec mes parents, j’habitais aussi le quartier Montchoisy au départ. Je me souviens en hiver, c’était complètement enneigé. En plus, les saisons étaient totalement différentes. Faut bien le dire, ça a évolué aussi ici. Et on venait faire de la luge depuis les tennis jusque là-bas. En luge. Ah ouais, c’était génial, on faisait ce que l’on appelle les toboggans. C’est des vieilles luges en bois et on se mettait à plats ventre dessus, on accrochait les pieds derrière comme ça. C’était casse figure. Et puis, ceux qui étaient à la queue, je ne vous dis pas. Et puis il y avait les bosses et tout. C’est des souvenirs extraordinaires. Je venais à ski depuis la maison jusqu’au parc quand c’était tout enneigé, on déneigeait pas comme maintenant, y’avait beaucoup moins de voitures. Je me rappelle quand j’allais au collège, à cette époque là, on avait même pas le droit de mettre des pantalons. Maintenant, les filles...
D’ailleurs c’était séparé filles et garçons. Des jupes longues, pas jusque par terre, je ne me rappelle plus la longueur, enfin, pour dire, j’en avais une jusqu’aux genoux, même en hiver, pour aller à l’école. On avait pas le droit de mettre des pantalons, je les mettais pour aller skier, mais autrement. J’allais skier en France, j’allais au col des Auges qui était tout près. Parce que c’est plus près que chez nous, chez nous il faut traverser les quais tout ça. Et puis vous allez dans le Jura, à Saint Cergue donc, là, vous avez des pistes. Mais à l’époque, il n’y avait pas grand chose, y’avait à Dôle qu’il y avait quelque chose et puis c’était vraiment la foule, la foule. Tandis que là, c’était super. Et puis on allait encore à l’école le samedi matin, je m’en rappelle, nos parents ils nous attendaient et tout était prêt, le pique-nique et tout. Et wouf dans la voiture et on partait direct la journée. Ça c’est des souvenirs, et la trouille des tire-fesses et tout ça… 175
M : La Suisse est quand même restée à l’écart de la guerre mais on en a quand même souffert. Même que tout le monde dit : « Ouais la Suisse elle n’a pas eu la guerre ». Mais à Genève on est quand même à la frontière, il y a quand même eu 2 / 3 bombes qui sont tombées dans les alentours, soit tout au Nord de la Suisse à Chafouze, soit ici même à Genève, il y a eu une bombe. Une bombe perdue. Vous savez c’est pas comme maintenant où tout est calculé. C’était des avions et puis ils lâchaient leurs bombes et puis ils se sont loupé, un peu. Et ça c’est les alliers, c’est même pas les allemands, c’est des alliers qui s’étaient trompés. On a vécu... Et puis on avait aussi des tickets de rationnement et tout ça. Mais nous on en a jamais souffert réellement en tant qu’enfant, parce qu’à l’époque j’étais vraiment une gamine. Mais je m’en souviens quand même, que j’avais 4 – 5 ans. Je m’en souviens. On entendait les avions qui passaient au dessus 176
de nous et puis les sirènes. Je me rappelle maman nous disait toujours : « n’ayez pas peur, il ne va rien nous arriver. » On avait pas peur, elle était très rassurante mais en fait on ne sait jamais. La preuve c’est qu’il y a bien eu une bombe ou deux qui sont tombées là où elles n’auraient pas dû. Elle nous disait toujours qu’ils nous survolaient mais bon, tout a énormément évolué, en très peu de temps, c’est fou si on réfléchi. C’est fou ce que ça a évolué, alors que les choses étaient restées pendant des siècles et des siècles les mêmes, et tout d’un coup, tout à évolué vraiment très très vite. Moi j’ai vécu aussi les premiers ordinateurs tout ça. Au boulot avec IBM, avec des cadrans qui nous écrivaient en vert, c’est amusant. C’était super justement on a vécu l’évolution de l’électronique, on a suivit quoi, les étapes. Si bien que l’on est a peu près dans le coup là. Mais j’ai pas de smartphone, j’ai un portable quand même.
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Itinéraire de Camille, réalisé par Brayan Psaïla, le 27 septembre 2016 à 17 : 30 / photographe : Ryma Hadbi Date d'impression : 30.09.2016
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{ camille } - une ballade à cheval Camille, 19 ans : une fille pleine de passions. Son père possède des terres sur lequelles ses chevaux paissent devant le paysage du Mont Salève. Ainsi elle pratique l’equitation et la voltige dans ses moments libres.
« Souvent les gens nous remercient car ils ne veulent pas d’immeubles, ils veulent garder un peu d’espace »
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J’ai 19 ans et je viens d’avoir ma maturité. J’étais au collège, pour vous c’est le lycée. J’ai pris une année sabbatique pour voyager et faire des stages, pour ensuite aller étudier l’année prochaine. Je fais ces stages pour voir dans quel milieu je vais m’orienter, j’hésite. Je pense aller à l’université en géographie ou en sciences de l’environnement.
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Ou sinon essayer une école de cinéma parce que tout ce qui est documentaire m’intéressait bien. Là où vous m’avez vue aujourd’hui, je travaille depuis 3 semaines à la mairie de ma commune pour me faire un peu de sous. La mairie prend des jobs d’été pour faire des économies. Je commence l’université l’année prochaine.
Je viens tous les jours, j’ai deux chevaux. On loue un parc et du coup tous les jours je viens m’occuper des chevaux, les nourrir, ramasser le crottin et puis les voir. Je monte à cheval, pas tous les jours, quand j’ai le temps. Attention c’est une barrière électrique mais si tu ne touches pas ça va. Tu vas juste en dessous, tu ne
dois pas... Voilà, là c’est le champ. Mes chevaux ça fait depuis pas mal de temps que je les ai mais avant ils n’étaient pas ici. Ça fait 7 ans qu’on est sur ce terrain. Moi et mon père, on fait beaucoup de randonnées à cheval mais c’est surtout moi qui m’occupe des deux chevaux.
L’électricité, c’est pour tout le parc. C’est pour que les chevaux ne s’enfuient pas, même si on oublie ils ne partent pas. Si le cheval touche la barrière ça lui donne une petite
secousse. La dernière fois en France, là où on a laissé nos chevaux, on nous a dit que quelqu’un avait volé des chevaux. Il y avait trois chevaux.
Il n’y a pas beaucoup de gens qui savent que les chevaux sont là. Quand tu passes vite en voiture, ils ne voient pas forcement, il y a
une haie. Et la plupart des gens qui habitent à Troiney ne savent pas qu’il y a des chevaux ici.
Voilà ça c’est la jument de mon amie, maintenant elle a mit son cheval sur
le terrain. Du coup, comme ça, on est deux à s’occuper de tout.
Donc elle, elle s’appelle Bazooka. Elle est gentille, c’est juste qu’elle est jeune et curieuse.
C’est la nouvelle, elle est arrivée il y a deux ans ici. Quand elle est arrivée c’était un petit bébé.
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Je viens ici tous les jours... Hey tu nous laisses tranquille. À force je connais pas mal les chevaux. Ça c’est Wazabi le cheval de mon père et ça c’est mon cheval Nanook. À chaque fois que j’arrive le soir normalement je siffle et du
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coup, ils sont content, ils savent qu’ils vont manger et ils hennissent . Et la première chose que je fais quand je viens ici, c’est d’ouvrir les roulottes. On a deux roulottes, ça c’est la sellerie et le premier truc que je fais c’est ouvrir cette roulotte.
Celle-ci, c’est une roulotte qu’on a récupéré d’un ami et qu’on a retapé. C’est une roulotte de 8 mètres de longueur, on a une cuisine, un salon, une table, une chambre à coucher. Ce n’est pas très bien rangé mais entrez. Vous pouvez garder les chaussures. Là on a la table, la cuisine. Là on a un salon, et on peut dormir ici. Voilà.
Je n’habite pas ici, mais c’est un endroit convivial donc je viens souvent avec des amis. Souvent on mange le soir ici et l’été sur la table dehors. Il n’y a pas trop de lumière. Du coup je pose mes affaires là dedans et après je nettoie le crottin. Je prend les pelles et je ramasse. Vous voulez boire quelque chose ?
Ça c’est un rond de longe, c’est pour faire travailler les chevaux dans le sable comme on fait dans les cirques. Les deux piquets en bois là sur les deux cotés, c’est... Vous connaissez Zingaro ? Le théâtre équestre. C’est une compagnie de cirque avec des chevaux. J’ai eu de la chance, mon père qui est dentiste a soigné le gars quand il était à Genève pour son spectacle. Et du coup, il m’a enseigné un peu la voltige. On a une corde, la personne au milieu sécurise.
Ça fait longtemps qu’on a plus utilisé le rond de longe car les chevaux étaient à la montagne. L’herbe a poussé naturellement maintenant. J’ai fais tout un spectacle avec les chevaux pour mon travail de maturité, c’est un travail comme votre bac. J’ai voulu faire un travail artistique. Et vu que je fais du cirque aussi j’ai voulu faire un spectacle avec mes amis du cirque et mettre les chevaux dans le spectacle.
Là, il y a monsieur Dehert. À force maintenant, on est dans le paysage... Du coup les gens nous connaissent, ils passent. Je les connais de vue mais je ne les connais pas tous de noms. J’ai beaucoup d’amis qui habitent sur Troinex. C’est une chouette ambiance. L’été a été très sec cette année, du coup, on a pas du tout d’herbe. Et là, ça part vraiment en cacahuète. À chaque fois on broie toutes les mauvaises herbes.
On doit le faire bientôt, ça a poussé très rapidement. Ici, ce n’est pas fertile. Quand il pleut c’est boueux. Normalement c’est un hectare par cheval et là on est sur un hectare et trois chevaux. On est obligés de les nourrir au foin, l’herbe n’est pas suffisante. Ils tassent et l’herbe ne pousse plus. Avant avec les deux chevaux on les faisait tourner sur la parcelle. Mais maintenant on a trois chevaux, c’est trop petit, du coup ça abîme le sol. 183
C’est un peu mal rangé, il faut qu’on coupe tout ça. Voilà c’est les images de mon spectacle, c’était les flyers... D’ailleurs je peux vous en donner, j’en ai trop. Tu en veux aussi ? C’était mon équipe du cirque, là, je voulais faire un spectacle année 50, du coup j’ai trouvé un lieu, un café avec du sable. Ce café me plaisait bien alors j’ai demandé si on pouvait faire des photos chez eux. C’était très drôle car les gens étaient obligés de bouger des terrasses pendant qu’on prenait 184
des photos. Avec la route c’était un peu compliqué. Je suis là sur la photo avec mon équipe du cirque. Là, c’est les grandes affiches. J’ai fait ça il y a exactement un an. Ça c’est des caisses de surplus de pommes des voisins, ils sont très gentils. Mais les pommes pourrissent trop vite car j’en ai trop et je ne peux pas en donner trop aux chevaux car ce n’est pas bon pour eux.
La sellerie vous pouvez voir, ce n’est pas très bien rangé, on est pas dans la bonne saison. Le fermier récupère le crottin, car il y en a trop. On en fait rien, mais les gens des jardins familiaux viennent vers moi et demandent si ils peuvent prendre du crottin. Mais sinon c’est le fermier qui vient prendre et il met sur ses champs. Il vient prendre d’ici car c’est bientôt la saison. Normalement je ramasse le crottin avant de les
nourrir, mais je vais les nourrir là comme ça, ça va les occuper. Lui c’est le plus vieux des chevaux, il a 21 ans mais il est incroyable. En randonnée il est toujours devant. On fait beaucoup de randonnée à cheval et on part une semaine avec les sacoches. Et la première rando que j’ai faite c’était avec mon père et le maréchal ferrant. Le maréchal ferrant était avec sa fille, ils sont devenus de très grands amis à nous.
On est dans la campagne, si tu vas à Genève-centre ce n’est pas pareil. Dans le sens qu’ici, il n’y a plus du tout de maison et que des champs. Là, c’est un petit village.
On a pas d’appartement. Là, il y a juste deux ans il y avait un champ et le terrain vient d’être vendu malheureusement.
Du coup en 2023, on va devoir partir avec les chevaux car ils vont construire. Ça fait pas mal de temps qu’on est là, on a eu de la chance.
Souvent les gens nous remercient car ils ne veulent pas d’immeubles, ils veulent garder un peu d’espace.
Ici, on a le droit de rien construire normalement. On a le droit à des choses non fixes, démontables en une journée. C’est pour ça qu’on a des roulottes, on aurait eu une
maison on aurait pas le droit. Et mon père il est pas bête, il a pris une roulotte. On a mis des cales, c’est facile à transporter.
Ça, normalement ça a des pneus en haut, c’est transportable. Du coup tout est censé être défait en moins d’une journée, c’est du boulot. Mais pas mal de gens peuvent nous aider.
On s’aide beaucoup entre voisins et amis ici. Moi j’aime bien ça, je trouve que la solidarité c’est le truc le plus important.
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Voilà là, je les ai nourris. Normalement des fois, je pars en ballade avant de les nourrir où je travaille mes chevaux dans le rond de longe. Après, je nettoie un peu le crottin, il faut nettoyer tous les jours. Normalement je ne suis pas habillée en blanc. Souvent quand je fais ça, il y a plein de gens qui sont là et je discute avec eux. Ils ont des enfants et ils veulent toujours essayer de toucher les chevaux. Du coup je pars en ballade des fois avec les enfants. Les enfants qui viennent là ce ne sont que des enfants qui viennent du quartier. J’ai beaucoup d’amis qui viennent... En fait, j’aime bien faire des soirées. Soit c’est chez moi, soit c’est ici. Une fois j’ai fait Noël ici avec des amis, c’était trop drôle, j’ai voulu leur faire une surprise avec tout un chemin en bougie pour aller jusqu’à la roulotte. Mes amis avaient les yeux bandés. Et au moment de passer sous le fil, j’avais oublié d’éteindre l’électricité, ma pote s’est pris un coup de jus 186
alors qu’elle avait les yeux fermés ! Elle a été surprise mais ce n’était pas très fort. Après on a fait le chemin tout en bougies... C’était sympa. Les gens ne savent pas qu’il y a des chevaux là. On ne voit pas forcément qu’il y a des chevaux. On nous connait parce que mon père est dentiste. C’est le dentiste qu’il y a juste là-bas, du coup, ils savent que c’est les chevaux du dentiste. Et moi j’ai pas mal d’amis à Troinex et du coup ils savent que c’est les chevaux de Camille. Là-bas, il y a des ânes. Avant ils étaient là-bas, mais ils ont dû partir parce qu’ils ont construit et du coup ils sont juste là-bas. Il y a deux ânes et deux moutons. C’est cool parce qu’ils ont des ânes et on s’entraide souvent. Ils viennent des fois mettre leurs ânes ici ou nous aider quand on a plus de foin.
Je viens tous les jours, ce n’est pas une obligation, c’est mon quotidien. Ce qui m’énerve des fois, c’est que je fais beaucoup de choses et je cours toujours partout. Je nourris les chevaux, je pars après je suis dans le bus, je me suis habillée en habits de ville, mais du coup j’ai du foin dans les cheveux et je profite moins de mes chevaux car je cours partout. Alors que j’aime bien prendre le temps et rester. Du coup, des fois je me pose là dedans l’hiver. L’hiver les chevaux mangent là-dedans, je prends la lampe de poche et je commence à réviser avec les chevaux. Les chevaux mangent autour de moi. Je n’aime pas être seule mais quand je suis avec mes chevaux c’est comme si il y avait des gens avec moi. J’aime bien être avec eux. Du coup c’est reposant ici, enfin reposant non parce qu’on travaille. Ici les chevaux c’est plus que des chevaux, c’est des potes.
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Itinéraire de Urvashi, réalisé par Afaf Abdin et Brayan Basila, le 28 november 2016 à 13 : 30 / photographe : Ryma Hadbi Date d'impression : 24.10.2016
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{ uravshi } - the daily walk Urvashi, 24 ans, est un chef pâtissier. Elle a déménagé à Genève récemment parce qu’elle a épousé un citoyen suisse et maintenant, ils vivent avec ses parents.
« I always wanted to come to Switzerland because I had never saw snow in my life »
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Bella come ! I am sorry I have to concentrate on her.
She is not my dog, she is my mother in law’s dog. belle... belle mère yaa?
Now my parents in law, my belle mère et belle père, they went to Africa for holiday.
so I have been taking care of the dog for two weeks now and they should be back by next week.
I enjoy walking the dog here because it is so beautiful.
It is so much more countryside because you can just walk and here is the forest and Bella.
She loves the greenery and the forest. She just loves playing.
She is just nine years old so she is really cute.
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It is very beautiful here. I do not think there is any problem here with the area.
At least I don’t know because I wasn’t born here but my husband was, and he loves the place, he always calls it home.
He is originally American but he loves here because he made a lot of friends here, in this area, and they all grew up together.
They all were from a different country, and here there are many people who speak English and French, so I think that he really really liked here.
When I firstly arrived here I was like ah ! There are so few people !
In my country India there are more than a billion people and it is always crowded, and a lot of noise and here it is so calm and quite.
Even the city for me is very quite it is not like India.
In India there are so much noise, everyone is screaming and shouting and here it is so calm and quite, and people are less excited which is good.
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I come every morning here for a jog and I cannot take her with me because she is very slow. I take her for a walk two times a day otherwise she cannot survive.
I come here most of the time because it is so nice and she can run free so it is nice for her. I don’t have to put her on a leash
I might cross one of my neighbors here in the morning.
Everybody come here for jogging. It is a very good area.
Many of the neighbors have dogs and they like to have it in an open area.
So they usually walk their dogs here as well.
You see, if you wait here for another three or four hours you will see that there will be so many dogs here.
They come here early in the morning or when the sun is about to set.
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I don’t know how to drive so the transportation is amazing it is always on time. I live 15 minute, i come from here by walking and there a bus, number 45, that comes here. Every 20 minutes, so that is really good up till 12 o’clock and I am a chef so I work for late hours till 12 o’clock or one o’clock and I can still come back home safely so that is really nice.
This is a nice area to be so close to France. Every time I want to go grocery shopping I just have to go to France because Annemasse and Anncey are close by and it is really cheaper but you are not allowed to carry a lot, but groceries are fine. You won’t be taxed on that. I walk to France it is 45 minutes. I like walking. You can just walk and then cross the boarders. It is Switzerland !
You can do your shopping here as well ; you just have to go to Carouge, and there is Carouge marche and all the other places in Carouge 10-15 minutes from here. It is not that bad.
This area is just 20 minutes away from the city of Geneva by bus, you take the bus then tram 12 and you reach Plainpalais, it is a student area you know. You have there all the nice young areas, you can go have a drink. Here they have a nice restaurant, a café and the post office, that’s a bout it. Here is for calm people.
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I think this area is well connected with the city. If you are young like I am, I am 24 and my husband is 25 and we don’t like it here very much because we are living with his family and we are married. When we want to go out and have a drink, we can’t do that here because we have to go down for thirty minutes to have a drink so we are looking for an apartment more in the city center but if you are older
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and you are in your thirties and you have a kid and you don’t like noise, you like peace and quiet and close access to markets in France, this is a very good place even during winter if you want to go skiing, the skiing place is very close by so this place is good if you have a lot of money. Here it is not our house, this is my parents in law house, they are fifty plus.
I can see how living in this place can be easy. For my husband and me it is very difficult because he works very far away and it takes me forty-five minutes to go to work every day by public transport but we also work in a very difficult industry so we finish work late at night.
But for someone like I said, who have a family and earns a lot of money it is a good area and also someone who doesn’t like noise. Because there is no noise here as you can hear. There is barely any noise and so many cars.
The majority of the people who lives in this area are foreigners rather than Swiss.
In every second house people come from different places, which is very nice. It is good because you make so many friends.
When my father and mother in law came here from America, they made so many friends here.
Some of them are Swiss but most of them are from England and America, which is amazing you do not get that everywhere.
This is not the wealthiest area in Switzerland .
The wealthiest area is Cologny and then there is Champel and then there is Troinex so it is number three.
Even from my house for example you can see the Salève.
They have the leverage here of a view on the beautiful Salève,
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I speak un petit peu, je parle Français, je comprends… (laughs).
I am currently working on my French. It is really cool.
I have many friends here because in Troinex they called it Anglophone, there are lots of people from England and America that live here in
Troinex so we have a lot of friends here. Every second person is English or American. It is amazing.
In Troinex there is a nice community because you have these twenties young parties.
So you get to meet new people and there are picnics and everything.
The parties happend in a playground behind. I don’t know exactly where that is, but I have been there once.
They had once a party when they were electing a new person to take over the area.
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Everytime they have a new building coming up here, they have a group meeting to tell us that we are constructing this building but it is going to block some of the views of the Salève, because you can see the Salève from here.
The big mountain there, it is the Salève and there is a new construction being done here, buildings.
People are very cool about it because they have meet before they construct the buildings.
So all the people can say what they like and what they don’t like and if they like their idea of the building being constructed.
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This is a farmland and every months they do new plants, now it is radish I think. Yes it is definitely radish. Last week it was soybeans, it keeps changing.
I do not think that you can buy it from the people straight away here but I think you can steal it ! Because it goes to the processing companies.
The owner of this land is a farmer, he has a house somewhere there and he has two puppies.
He has become very old now. I think he is thinking about selling.
My house is just here ! I usually come from there and walk the whole loop and I finish here because the house is here.
She loves the place. It is for here ! She has no conception of space if she walks on the road she will kill herself.
It is a nice place to take your dog for a walk because there is canal.
They can swim and drink water and chase birds, she loves chancing birds.
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I am going to live here for the rest of my life because I love Switzerland. People are so nice and you want to give your family and you kids a better chance than you had and there are so much security and safety here. I think it is a good choice. I got used to it here and I think I like it, I really like it. It was always my dream to come to Switzerland when I was growing up and when I was in college, I always wanted to come to Switzerland because I have never saw snow in my life. I thought it was so beautiful when I saw snow here the first time.
I am sorry I made you walk a lot. Thank you for walking with me, you gave me some company. Bella come on let’s go home!
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/ ensag / hepia / igd-unil / esaaaa / fondation braillard
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