Code Sport n°12

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septembre - octobre

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premier magazine de sport des Alpes-maritimes & monaco

rugby Histoire de la Coupe du monde football Fabian Monzon Un puncheur à Nice Stéphane Dumont Le Ch’ti du Rocher BASKET Julien Espinosa Un nouveau coach à Antibes NATATION handisport Elodie Lorandi Reine d’Europe GOLF MONACO 100 ans d’excellence

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Code Sport Côte d’Azur • n°12 • Septembre - Octobre 2011

Interview Philippe Bernat-Salles


edito

Sommaire 10 Plein cadre Nos images grand format pour voir le sport sous un autre angle

18 Les news

Nouvelle saison, nouvelles émotions

L'essentiel de l'actualité sportive azuréenne en bref p.24

Septembre sonne la fin de l'été pour la plupart d'entre nous. Nos sportifs, professionnels ou amateurs animés par une même passion, ont repris depuis quelques semaines le chemin de l'entraînement, dans des salles et des terrains encore bouillants du soleil estival.

L'histoire de la compétition - Les records Davit Kacharava, un Géorgien de Nice chez les Kiwis - Philippe Bernat-Salles, ses souvenirs et sa nouvelle vie

34 Football p.34

La saison reprend pour le plaisir de tous. Avant d'entamer ce nouveau chapitre, il nous reste en mémoire des souvenirs indélébiles. On les doit aux exploits de nos héros, comme Teddy Riner, qui engrange sa cinquième médaille mondiale à seulement 22 ans ou encore les nageurs tricolores (dont les Azuréens Camille Muffat, Yannick Agnel et Alain Bernard), qui ont offert de splendides prestations en Chine. On pourrait en citer d'autres, et l'on espère que la liste continuera de s'allonger à l'approche des Jeux de Londres.

Fabian Monzon, un puncheur chez les Aiglons Stéphane Dumont, un Dogue sur le Rocher

42 Alpinisme Jean-Marc Nowak sur le toit du monde

48 Moto p.48

Max Biaggi : "Je ne suis pas un bad boy"

54 Offshore Les Formule 1 de la mer à Menton

60 L'été en images Retrouvez les événements sportifs qui ont rythmé vos vacances p.80

L'image de l'été restera celle du faux départ d'Usain Bolt à Daegu. Elle remet en question une règle stupide, qui enlève du panache à la course et qui relativise la victoire du Jamaïcain Yohan Blake. Plus près de chez nous, la saison 2011-2012 redémarre de la plus belle des manières avec le Trophée des champions de handball au Louis II, ce qui se fait de mieux en France, voire en Europe.

66 Cricket découverte d'une discipline confidentielle avec les clubs de Beausoleil et Grasse

70 Golf Visite guidée au Monte-Carlo Country Club à l'occasion de son centenaire p.84

80 Basket-ball Rencontre avec Julien Espinosa, le nouveau coach d'Antibes

Bon spectacle et bonne saison à tous !

84 Athlétisme

Jean-Marc Moreno

Le gratin mondial rassemblé pour un Herculis 2011 magique p.92

CODE SPORT COTE D'AZUR • Edité par SAM EDICOM – "Le Roqueville" Bat C – 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO – Tél. : (+377) 97 97 06 27 – Fax : (+377) 97 97 06 28 – E-mail : contact@codesportmonaco.com • Editeur : JM MORENO – E-mail : contact@codesportmonaco. com • Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO – E-mail : moreno@sam-edicom.com • Journalistes : Jimmy Boursicot, Eric Luci, L.S. E-mail : redac@codesportmonaco.com • Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO • Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO – E-mail : contact@codesportmonaco.com • Publicité : Jean-Marc MORENO – E-mail : moreno@samedicom.com • Graphisme & illustrations :

24 Dossier Coupe du monde de rugby

Anthony HOUAL • Impression : Imprimerie de Monaco •

Reproduction, même partielle, interdite sans autorisation de CODE SPORT COTE D'AZUR • Photo de

90 Sponsoring Zegg & Cerlati, entre passion et quête de l'excellence

92 Natation handisport Reine d'Europe, Elodie Lorandi en route pour les jeux paralympiques de londres

96 Hockey sur gazon François Scheefer et Olivier Sanchez, du Bleu Azur au Bleu de France

couverture : Max Biaggi Racing • ISSN 2079-4789

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Code Sport Côte d'Azur



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pour terrain de jeu Le ciel

Monaco roi du ballon (dirigeable) Prendre place à bord d'une petite nacelle pour traverser le ciel, contre vents et marées, c'est sacrément gonflé. Du côté de Barcelone, théâtre aérien de l'European balloon festival 2011, ils étaient nombreux, ces passionnés de montgolfières. Quarante équipages lancés sur une toile où l'on distinguait plus d'étoiles que sur le drapeau de l'Union européenne. Parmi eux, les Aéronautes de Monaco, lancés sur la voie royale. Durant les quatre jours de la manifestation, les sujets du Rocher, soutenus par la Société des bains de mer, ont su prendre le meilleur sur tous leurs adversaires, tout en partageant des émotions fortes. Au total, quatorze épreuves de précision d'atterrissage, de poursuite ou encore de navigation les attendaient. Médaille d'or autour du cou et des rêves plein la tête (dans les nuages), Alain Cruteanschii, François Pena, Véronique Nocquet, Alain-François Piallat, Jean-François et Marie-Bernard Baldo ont regagné leur base. Avec l'envie de repartir très vite vers de nouvelles aventures.


© Photo Aéronautes


sur mer Formule 1

Les Extreme sailing series en baie de Nice Qui dit Méditerranée pense farniente, mer d'huile et autobronzant. Du 30 septembre au 2 octobre, la Baie des Anges prendra un tout autre visage à l'occasion de la septième étape des Extreme sailing series. A Nice, onze équipages internationaux se livreront d'âpres batailles à bord d'Extreme 40, des catamarans de 40 pieds qui sont de véritables bêtes de course (leur vitesse de pointe pouvant atteindre 40 noeuds, soit 74 km/h). Après Oman, Qingdao (Chine), Istanbul, Boston, Cowes (Royaume-Uni) et Trapani (Italie), la compétition passera pour la première fois par la Côte d'Azur. Une chance pour les passionnés de navigation, qui pourront voir filer des régatiers de premier plan, qui se préparent actuellement pour la Coupe de l'America 2013. Avant le début de la sixième manche, du 16 au 18 septembre en Italie, ce sont les hommes d'Emirates Team New Zealand qui mènent le bal devant Luna Rossa et Groupe Edmond de Rothschild. Renseignements sur www.extremesailingseries.com


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coule une rivière Au milieu

Toujours plus vite… Meetings d'été, Samsung Diamond league (ci-contre, le 3 000 m steeple d'Herculis), championnats du monde en Corée… On pensait que la cadence ralentirait légèrement à l'approche de l'automne. Erreur : le 18 septembre à Nice, les athlètes ressortiront les pointes à l'occasion du Décanation. Au parc des sports Charles-Ehrmann, huit nations (France, Etats-Unis, Chine, Jamaïque, Allemagne, Angleterre, Espagne, Russie) s'affronteront. Créée en 2005 par la Fédération française d'athlétisme, cette compétition par équipes s'arrêtera pour la première fois sur la Côte d'Azur. Au programme, on trouvera plusieurs disciplines (100 m, 100 m haies, 110 m haies, 400 m, 800 m, 1 500 m, 3 000 m steeple, saut en hauteur, saut à la perche, saut en longueur, lancer de poids et lancer de marteau). Pour tous les férus d'athlétisme, le rendez-vous est incontournable. Avec des places à partir de 8 euros, la manifestation devrait également attirer son lot de curieux. Renseignements et billeterie sur www.décanation.com


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Les Chalets d’Auron

Dans les Alpes du Sud, à 1h30 de Cannes, Nice et Monaco, au pied d’un domaine skiable de 133 kms, découvrez un domaine fermé de 4 chalets individuels. Constructions traditionnelles. Chalet neuf d’une superficie de 220 m², accès aux pistes à ski. Composé d’un séjour de 60 m² avec cheminée ; Une cuisine équipée ; 5 chambres, 10 couchages ; 4 salles de bains ; Toilettes ; Hammam, Jacuzzi ; Parking et Garage.

Southern Alps, 1h30 from Cannes, Nice and Monaco, on a skiing domain of 133 kms, new development of a gated estate with 4 detached and chalets of traditional construction. Brand new chalet, 220 m², direct access to the slopes. Made up of a living room 60 m² with f ireplace ; A f itted kitchen ; 5 bedrooms, 10 beds ; 4 bathrooms ; Toilets ; Hammam, Jacuzzi ; Parking, Garage.

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Brèves

Lutte

Auto

Les soeurs Vescan (Cavigal) au top

Le Rallye Monte-Carlo de retour en championnat WRC

L'été a été radieux pour Adelina et Cynthia Vescan. Ces deux juniors, sociétaires du Cavigal lutte, ont d'abord brillé aux championnats d'Europe. En Serbie, elles ont toutes deux terminé vice-championnes (respectivement en 59 kg et 72 kg). Quelques semaines plus tard, en Roumanie, Cynthia est devenue vice-championne du monde. Des performances remarquables pour ces deux jeunes filles ambitieuses.

Les passionnés attendaient cette annonce avec impatience, sans savoir si elle viendrait un jour : après trois ans en IRC (Intercontinental rally challenge), le Rallye Monte-Carlo fait son retour en WRC, le championnat du monde organisé par la Fédération internationale de l'automobile (FIA). Programmé du 18 au 22 janvier 2012, le rendez-vous mythique empruntera même les célèbres routes du Turini, de nuit. Un retour dans le gotha des rallyes rendu possible par les différentes discussions menées entre les dirigeants de l'Automobile club de Monaco, Jean Todt (président de la FIA) et Michèle Mouton (directrice du WRC en charge des questions de sécurité). Le cahier des charges a été profondément dépoussiéré et offrira plus de marge de manœuvre aux organisateurs. Entre Valence et Monaco, l'épreuve sera découpée en dix-huit spéciales et s'étendra sur 435 kilomètres.

Medias Professionnels de l'image et sportifs réunis au Sportel Du 10 au 13 octobre, le Grimaldi forum de Monaco recevra l'édition 2011 du Sportel, le marché international des programmes sportifs. A cette occasion, plusieurs conférences seront organisées. Des spécialistes aborderont notamment les passerelles qui naissent entre la diffusion "classique" d'un événément sur les télés du monde entier et les possibles interactions avec le Web. En parallèle, un salon professionnel sur les jeux et paris en ligne le Monaco iGaming exchange, est prévu du 10 au 12 octobre.

Course à pied La Prom'classic, plus important 10 km de France Il en faut pour tous les goûts. Il y a ceux qui considèrent que rien ne vaut le prestige et l'exigence d'un marathon. Et il y en a d'autres qui, plus conscients de leurs capacités et de leurs envies, préfèrent se tourner sur des distances plus courtes. A Nice, la Prom'classic semble avoir trouvé la recette du succès : en 2011, aucune autre course similaire n'a réuni autant de monde. Avec plus de 6 000 inscrits, l'épreuve azuréenne a fait mieux que le 10 km de L'Equipe (5 100 participants).

Judo

Un dojo high tech au Stade laurentin

Les 500 adhérents du Stade laurentin judo sont aux anges. Depuis plusieurs semaines, ils évoluent dans un dojo flambant neuf de 1 500 m2. Cet équipement sportif, qui a nécessité un budget de 4 millions d'euros, pourra accueillir 500 spectateurs dans ses tribunes. Doté de quatre aires de combat, de salles d'entraînement et de musculation, le dojo municipal HervéAllari, bâti dans le quartier des Pugets, est d'ores et déjà une référence au niveau régional. Il l'est également en matière d'écologie. Isolation thermique poussée, capteurs photovoltaïques, production d'eau chaude sanitaire grâce au soleil, ventilation assurée par un système de "puits canadien" : tout a été pensé pour faire de ce lieu un "bâtiment à énergie positive".

Sport "niçois"

Les joueurs de pilou ont investi la Prom' On entend souvent dire que, sur la Côte d'Azur, tout est hors de prix. Difficile d'affirmer l'inverse… Alors, pour une fois qu'on peut pratiquer un sport sans débourser le moindre centime, on aurait tort de se priver. Pour jouer au pilou, ce jeu d'adresse pioché qui fait partie des "piliers" de la tradition niçoise, il ne faut rien d'autre que des chaussures et une pièce de monnaie trouée, traversée par un bout de plastique ou de tissu. Pendant tout l'été, les fervents défenseurs du pilou ont appris aux touristes les ficelles pour devenir un cador. A SaintEtienne-de-Tinée, à Levens ou même à Coaraze (théâtre des…championnats du monde), les parties ont battu leur plein. Chaque vendredi, les spécialistes du pilou étaient sur la promenade des Anglais pour des démonstrations. Une bonne manière d'éliminer tous les petits farcis et les parts de socca dévorés pendant le reste de la semaine. 18

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C'est la place obtenue par l'Antibois Samir Ait Said lors des championnats du monde universitaires de gymnastique. A Shenzen (Chine), le sociétaire de l'OAJLP a obtenu l'argent aux anneaux, terminant à un dixième de points du vainqueur brésilien, Arthur Zanetti. Au moment de notre bouclage, l'Azuréen effectuait des tests à l'Insep, en vue des prochains championnats du monde, programmés du 7 au 16 octobre à Tokyo. Un rendez-vous attendu avec impatience par Samir, déjà médaillé d'argent au saut de cheval lors de l'Euro 2011 à Berlin. Talentueux et déterminé, le gymnaste de 21 ans garde dans un coin de sa tête l'objectif suprême : les Jeux olympiques de Londres, l'an prochain.



Brèves

Handball

Haltérophilie Les Villeneuvoises sacrées championnes de France

Vice-championnes de France la saison précédente, les féminines de l'Etoile sportive de Villeneuve-Loubet ont réussi à décrocher le titre national par équipes. Laurence Manfredi (qui est également championne de France au lancer de poids), Laure Kalis et Ruth Kasyrie ont devancé leurs homologues de La Ferté-Milon et Langres. Pesant moins de 63 kg, la Norvégienne Kasyrie a soulevé une barre de 118 kg ! Souvent présent au plus haut niveau, le club villeneuvois avait déjà été champion de France en 2007.

Handball

Jackson Richardson à l'AS Monaco !

Comme à l'époque où il faisait tourner en bourrique les défenseurs du monde entier, Jackson Richardson a toujours le chic pour être là où on ne l'attend pas. A 42 ans, la légende du hand a décidé de rejoindre l'AS Monaco, qui évolue en N3 (cinquième niveau national). "Jack" intégrera l'encadrement du club rouge et blanc, avec pour mission d'améliorer la formation des jeunes et de favoriser l'arrivée de nouveaux partenaires financiers à l'ASM. Il faut croire que l'ancien Barjot (champion du monde 1995 et 2001, médaillé de bronze aux JO de Barcelone en 1992) a été séduit par ce défi original. Du côté des dirigeants monégasques, on est évidemment aux anges avec ce renfort de choix. "C'est un atout décisif pour atteindre une nouvelle dimension. Nous sommes ravis qu'un joueur d'une telle expérience et d'une telle notoriété s'investisse dans notre projet", a affirmé le président assémiste, Eric Perodeau.

Le hand européen se rassemblera à Monaco

Déja choisir pour accueillir le Trophée des champions de la Ligue nationale de handball, la principauté monégasque a été choisie pour l'organisation du 105e comité exécutif de la Fédération européenne. Cinquante fédérations du Vieux continent se retrouveront sur le Rocher, les 22 et 23 juin 2012. Un marque de reconnaissance et un motif de satisfaction pour la Fédé monégasque, qui vient de fêter son cinquième anniversaire.

Tennis de table Une nouvelle ère s'ouvre au Nice CPC

Relegué de Pro A en Pro B, le club niçois va démarrer la saison avec un nouveau président à sa tête. Après plus de vingt ans passés dans ce rôle, Oleg Ionnikoff a passé la main. Ce dernier a motivé sa décision par "des divergences avec les entraîneurs sur les ambitions sportives et la politique générale du club". C'est Julien Fraudeau, comptable âgé de 25 ans, qui a repris le flambeau. Celui-ci aura la charge de trouver des partenaires susceptibles de lui apporter l'aide nécessaire pour rivaliser avec des adversaires bien armés.

Infrastructures

Le stade nautique Rainier III a 50 ans Grâce au Grand prix de Monaco et son fameux virage de la piscine, le stade nautique Rainier III est identifiable dans le monde entier. Installé sur les quais du port Hercule, le bassin de 3000 m3 bénéficie d'une vue imprenable sur la Méditerrannée. Ce petit bijou, qui a permis a plusieurs générations de Monégasques de goûter aux plaisirs de la baignade chlorée, vient de fêter ses cinquante ans. Pour commémorer l'anniversaire de la création de cet équipement, une démonstration de plongeon et… un combat de boxe ont été organisés, en présence de S.A.S. le prince Albert II et S.A.S la princesse Charlene.

Handball

Les Cannoises veulent prendre le chemin de la D2 Leur très bon parcours en coupe de France (élimination en huitièmes de finale contre Cergy-Pontoise, alors en D1) leur a donné envie d'aller voir ce qui passe se passe dans les étages supérieurs. Pensionnaires de Nationale 1, les joueuses de l'AS Cannes reprendront la saison (le 17 septembre au Pouzin) sous la houlette de Jean-Louis Leblond, qui prend la place de Mario Cuscusa sur le banc, elles feront face à une rude concurrence. Le club cannois misera à nouveau sur des éléments formés au club. L'effectif s'est tout de même étoffé, avec les transferts de cinq filles (Judit Pocze, Aurélie Goubel, Kimberley Bleivik, Hadja Cissé et Elvine Granier), qui ont la particularité d'avoir déjà évolué en D2.

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Brèves

Patinage artistique Cyclisme handisport Damien Severi en route vers les Mondiaux Licencié du Club des handicapés sportifs azuréens (CHSA), le cycliste Damien Severi a décroché un nouveau titre de champion de France en contre-la-montre. Il a ainsi décroché sa qualification pour les championnats du monde de la discipline, du 19 au 25 septembre au Danemark. Un rendez-vous qui lui permettra de se mesurer à la concurrence internationale, un an avant les Jeux paralympiques de Londres. Damien espère être du voyage, lui qui avait déja participé aux Jeux de Pékin, en 2008.

L'élite mondiale s'affrontera à Nice en 2012

En attendant d'accueillir l'Euro 2016 de football, Nice aura plusieurs occasions de prouver sa capacité à organiser de grands événements internationaux. L'an prochain, ce seront les meilleurs patineurs du globe qui débarqueront pour les championnats du monde. La compétition se déroulera entre le 25 mars et le 1er avril, au palais des expositions. La cité azuréenne, qui avait déjà reçu l'édition 2000 des Mondiaux, espère rassembler au moins autant de spectateurs (52 000 au total) en 2012. Ottavio Cinquanta, président de l'International skating union (ISU) ainsi que Didier Gailhaguet, président de la Fédération française des sports de glace, ont effectué une visite dans le département pour officialiser définitivement le choix du dossier niçois. Ils ont été reçus par le maire, Christian Estrosi, et le président du conseil général, Eric Ciotti.

Omnisports

Des Antibois à l'heure danoise pour les Jeux de la jeunesse

Sports urbains Un skate park sort de terre à Antibes

Ce ne sont pas encore les Jeux olympiques. Mais pour la délégation antiboise invitée à participer aux Jeux de la jeunesse à Aalborg, au Danemark, c'était tout comme ! Fondus de basket, de judo, de tennis, de badminton, d'athlétisme, de karaté ou de natation, quarante adolescents ont découvert cette ville jumelée avec la leur. Encadrés par leurs entraîneurs et des membres du service des sports de la commune, les Azuréens ont alterné les compétitions et les moments de détente, en compagnie de leurs familles d'accueil.

Pour environ 100 000 euros, la Ville d'Antibes a réalisé un skate park près du stade du Fort-Carré. Le site, qui a été été inauguré au début de l'été, figure parmi les plus vastes du département. Ouvert tous les jours entre 8 heures et 22 heures, le lieu pourrait prochainement recevoir des compétitions régionales voire nationales. Par ailleurs, l'association Antibes BMX freeriders a été créée durant l'année 2011.

Volley-ball

Une Italienne championne du monde au Cannet

Tennis

Il faudra attendre le 18 octobre et la réception de Nancy-Vandœuvre pour voir ce que vaut l'ESCR version 2011-2012. Mais sur le papier, le recrutement semble être des plus réussis. Les Cannettanes (finalistes de la coupe de France, troisièmes en Ligue A) ont enregistré la venue de trois nouvelles joueuses. La passeuse serbe Zorica Zivanovic est arrivée de Béziers, Elizabeth Fédèle a quitté Toulouse pour retrouver son club formateur et Rachele Sangiuliano arrive de Conegliano. Cette dernière a été sacrée championne du monde en 2002 avec l'Italie (106 sélections). David Françoise, le nouvel entraîneur du Cannet, compte sur cette passeuse de 31 ans pour remplacer Kaline Salinas, qui a arrêté sa carrière en fin de saison dernière. Du côté du centre de formation, la Tchèque Klara Melicharova (17 ans) fait son arrivée. Elle sera accompagné de Dzeni Hadzisehovic, Nadège Lopes et Cécile Irles.

Rolex prolonge son partenariat avec le Masters de Monte-Carlo L'aventure continue entre le célèbre horloger suisse et le tournoi de tennis de Monte-Carlo. Pendant les cinq prochaines années, l'épreuve sera officiellement nommée "MonteCarlo Rolex Masters". Remporté par Rafael Nadal pour la septième fois consécutive en avril dernier, le tournoi monégasque fait partie des neufs épreuves classées "Masters 1000" par l'ATP. Le montant du partenariat n'a pas été dévoilé.

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Un nouveau chapitre à écrire La septième coupe du monde de rugby se déroulera du 9 septembre au 23 octobre en NouvelleZélande. Inventé, selon la légende, par William Webb Ellis en 1823, ce "sport de brutes joué par des gentlemen", a dû attendre 1987 pour connaître son premier rendez-vous planétaire. Retour sur la naissance d'une compétition désormais bien ancrée dans l'histoire du sport. Par L.S. et Jimmy Boursicot - Photos : J.B., South African rugby union et DR


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e football en 1930 en Uruguay, le handball en 1938 en Allemagne, le volley-ball en 1949 en Tchécoslovaquie, le basket-ball en 1950 en Argentine. Tous les sports collectifs disposaient déjà de leur grandmesse dès la première moitié du XXe siècle. Le rugby, lui, a longtemps été à la traîne. Et pourtant, en 1947, Alfred Eluere, président de la Fédération française de rugby (FFR) et ancien international, émet l’idée d’une compétition qui regrouperait les meilleures sélections des deux hémisphères. Mais le projet est rapidement écarté par l’International rugby football board (IRFB). Le Royaume-Uni et l’Irlande, à l'origine de la création de cette institution, voient d'un mauvais œil l'initiative d'un pays qu'ils n'ont pas encore intégré dans leur pré carré. L’IRFB conservera longtemps le même avis, inquiète de voir le statut amateur du rugby disparaître au profit du professionnalisme. Pour cette même raison, la France, qui comptait des joueurs rémunérés dans ses rangs, avait été exclue du Tournoi des V Nations en 1931. Jusqu’en 1987, cette épreuve sera la seule à rassembler les principales nations du Vieux continent (Angleterre, Ecosse, Irlande, Pays de Galles, France).

En 1987, Sean Fitzpatrick et les All Blacks s'imposent à domicile.

Enfin une ouverture…

Percées timides au début du siècle Privé de "son" Mondial, le rugby à XV s'est malgré tout offert quelques percées aux Jeux olympiques (en 1900, 1908, 1920 et 1924). En 1900, un tournoi-exhibition oppose la France, l’Angleterre et l’Allemagne. Huit ans plus tard, une sélection britannique affronte l’Australasie (une alliance entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande) à Londres, lors d'une olympiade particulière, découpée en quatre périodes étalées entre avril et octobre. En 1920, avec une escouade de joueurs venus du football américain, les USA remportent l’épreuve. Lors de l'édition suivante, organisée à Paris, la France et les Etats-Unis s'écharpent lors d'une finale si violente que le CIO (Comité international olympique) décidera du retrait pur et simple du rugby du programme olympique (1). Aucun de ces épisodes ne permettra à la discipline de connaître un véritable essor au niveau planétaire. Les précurseurs qui cherchent à populariser le rugby dans le monde entier et à trouver de nouvelles ressources financières se voient régulièrement renvoyés dans les cordes. Même le puissant Albert Ferrasse, alors président de la FFR (qui a été intégrée au Board en 1978), n'est pas entendu lorsqu'il expose à nouveau un projet de Coupe du monde.

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C’est en 1983 que les événements commencent à s’accélérer, lorsqu’un journaliste radio australien, David Lord, relance l’idée, qui fait son chemin. En juin de la même année, sous l’impulsion de l'ancien Wallabie Nicholas Shehadie, l’Australian rugby union rédige une première charte pour la création de l’événement. En mars 1984, la New Zealand rugby football union, lui emboite le pas, appuyée par deux hommes d’affaires, Dick Littlejohn et Tom Johnson. Le président Ferrasse et son homologue sud-africain, Danie Craven, arrivent en renfort. L'IRFB démarre une étude de faisabilité en décembre 1984. L’horizon s’éclaircit enfin. Après une longue léthargie, les dirigeants jouent désormais au large après s’être longtemps contentés de jouer côté fermé… Paris, 22 mars 1985. Au terme d’un conseil fédéral, suivi d’un vote des membres de l’IRFB, la décision d’organiser une Coupe du monde est entérinée. C’est le vote de l’Afrique du Sud qui fait pencher la balance entre les pros (Nouvelle-Zélande, Australie et France) et les anti (Angleterre, Ecosse, Pays de Galles et Irlande). Les Anglais et les Gallois retourneront ensuite leur veste. Bien qu'ayant pris part au processus de lancement, l'Afrique du sud, régie par l'Apartheid, ne sera pas autorisée à disputer l'épreuve avant 1995.

Quatre ans plus tard, les Australiens, emmenés par Michal Lynagh battent les Anglais à Twickenham.


Les All Blacks premiers à soulever le trophée L’IRFB prend en main le dossier et crée une société pour gérer l'organisation du rendez-vous tant attendu. C'est également la fédération internationale qui désigne les hôtes du tournoi. Afin d'éviter d'entrer en concurrence avec la coupe du monde de football et les JO, elle sera organisée une année impaire, tous les quatre ans. Programmée du 22 mai au 20 juin 1987, la première édition du William Webb Ellis trophy devait entièrement se dérouler en Nouvelle-Zélande. Ne disposant pas des structures et des stades suffisants, le pays du "long nuage blanc" s'associera finalement avec l'Australie. Il n'y a pas eu de phase qualificative (2), seize équipes ont été invitées. En match inaugural, les All Blacks étrillent l'Italie (70-6) devant le public de l'Eden Park, à Auckland. Près d'un mois plus tard, au même endroit, les locaux soulèveront le trophée après avoir battu la France (29-9) en finale. En 1991, l'Angleterre est désignée pour accueillir le tournoi (avec des matches en France, en Irlande, au Pays de Galles et en Ecosse). Sur ses terres, le XV de la Rose s'inclinera en finale contre l'Australie (6-12).

1995, le début d'une nouvelle ère L'arrivée de cette nouvelle compétition bouleversera le paysage rugbystique mondial, mais pouvait-il en être autrement ? Ce que les anciens pontes des instances dirigeantes ont longtemps redouté est devenu inéluctable. En 1995, toutes les mentions liées à l’amateurisme sont retirées des statuts de l’IRFB. Le rugby à XV devient officiellement professionnel. Toujours en 1995, la Coupe du monde va entrer dans l'histoire, la vraie. Les protagonistes ont rendez-vous en Afrique du Sud. Désormais présidé par Nelson Mandela, le pays est autorisé pour la première fois à prendre part au grand raout. Les plaies profondes engendrées par des décennies de ségrégation raciale sont encore vives. Au terme d'un match au couteau (9-9 dans le temps réglementaire), un drop de Joël Stransky offrira le sacre à l'Afsud (15-12). La remise du trophée entre un Nelson Mandela vêtu du maillot de la sélection et François Pienaar, capitaine des Springboks deviendra une image iconique.

Retour aux sources La coupe Webb Ellis ne mesure que 38 centimètres de haut. Réalisée par Garrard, l'orfèvre de la couronne anglaise, elle est en argent, plaquée d'or. C'est l'avant anglais John Kendall-Carpenter et le secrétaire de l'IRFB (qui est devenu l'IRB en 1998), Bob Weighill, qui l'ont choisie. Sacrés à deux reprises, l'Afrique du Sud (1995 et 2007) et l'Australie (1991 et 1999) partagent le record de victoires. L'Angleterre, elle, est la seule nation de l'hémisphère Nord à s'être imposée, en 2003. En football, une nation est autorisée à conserver le trophée après trois titres mondiaux. Si l'idée a été abordée par les instances dirigeantes, rien de semblable n'a été décidé concernant "Bill", le surnom de la coupe Webb Ellis (Bill est le diminutif de William, ndlr). Pour la troisième fois de l’histoire, la Coupe du monde aura lieu en Océanie, un continent où le rugby est fortement ancré dans la culture populaire. C’est aussi un retour sur les lieux de la première édition. Reste à espérer que le XV tricolore ait la bonne idée de marcher dans les traces des "Experts" du handball plutôt que dans ceux des "Grévistes" du football… 1. Le rugby reapparaîtra lors Jeux Olympiques de 2016, à Rio de Janeiro. Considéré comme plus spectaculaire et moins complexe pour les noninitiés, le jeu à 7 a été préféré à son "grand frère" à XV. 2. Aujourd'hui, près de cent sélections s'affrontent lors des phases qualificatives. Bien que cela puisse évoluer, en règle générale, les quarts de finalistes d'une coupe du monde sont automatiquement qualifiés pour la suivante.

Avec l'Afrique du Sud, l'Australie est l'autre équipe à avoir remporté deux fois le trophée.

LES RECORDS

sur plusieurs épreuves

• Nombre de points marqués par une équipe : 1711 (Nouvelle-Zélande) • Nombre d'essais marqués par une équipe : 232 (Nouvelle-Zélande) • Nombre de matches remportés par une équipe : 30 (Nouvelle-Zélande) • Nombre de points marqués par un joueur : 249 (Jonny Wilkinson, Angleterre) • Nombre d'essais marqués par un joueur : 15 (Jonah Lomu, Nouvelle-Zélande) • Nombre de pénalités réussies par un joueur : 39 (Jonny Wilkinson, Angleterre) • Nombre de transformations réussies par un joueur : 39 (Gavin Hastings, Ecosse) • Nombre de tournois disputés par un joueur : 5 (Brian Lima, Samoa, de 1991 à 2007) • Nombre de matches joués par un joueur : 22 (Jason Leonard, Angleterre, de 1991 à 2003)

sur une coupe du monde

• Nombre de points marqués par une équipe : 363 (Nouvelle-Zélande, 2003) • Nombre d'essais inscrits par une équipe : 52 (Nouvelle-Zélande, 2003) • Nombre de points marqués par un joueur : 126 (Grant Fox, Nouvelle-Zélande en 1987) • Nombre d'essais marqués par un joueur : 8 (Bryan Habana, Afrique du Sud en 2007 et Jonah Lomu, Nouvelle-Zélande, en 1999) • Nombre de pénalités réussies par un joueur : 31 (Gonzalo Quesada, Argentine en 1999) • Nombre de transformations passées par un joueur : 30 (Grant Fox, Nouvelle-Zélande en 1987)

sur un seul match

• Nombre de points d'écart : 142 (Australie-Namibie, 142-0 en 2003) • Nombre de points inscrits : 145 (Nouvelle-Zélande-Japon, 145-17 en 1995) • Nombre de points inscrits par un joueur : 45 (Simon Culhane, Nouvelle-Zélande-Japon en 1995) • Nombre d'essais marqués par un joueur : 6 (Marc Ellis, Nouvelle-Zélande contre le Japon en 1995) • Nombre de pénalités réussies par un joueur : 8 (Gavin Hastings, Ecosse en 1995 contre le Tonga). • Nombre de drops réussis par un joueur : 5 (Jannie de Beer, Afrique du Sud en 1999 contre l'Angleterre, 44-21) • Nombre des transformations passées par un joueur : • Essai inscrit le plus rapidement : 18 secondes (Elton Flatley, Australie contre la Roumanie en 2003, 90-8) • Nombre de spectateurs : 82 957 entrées pour Australie-Angleterre en 2003 (17-20)


Julien Schramm, ancien reporter de L'Equipe

"1995, l'épisode le plus fort de ma carrière"

J

oueur de première division avec Nice et le PUC, journaliste à L'Equipe pendant plus de quinze ans, chargé de mission pour la candidature de Nice aux JO 2018, manager du RNCA et aujourd'hui rattaché au cabinet du maire, en charge des dossiers sportifs. A 45 ans, Julien Schramm a déjà connu plusieurs vies, toutes bien remplies. Après avoir posé ses valises de grand reporter, le manque s'est vite fait ressentir. Depuis 2007, Julien livre ses analyses, ses coups de cœur et ses coups de sang sur son blog, "Nice rugby" (nicerugby.blog.lemonde.fr).

Votre première coupe du monde, c'était… En 1991, quelques mois après mes débuts à L'Equipe. J'avais 24 ans et j'avais beaucoup de chance, on m'avait mis sur la poule de l'Australie, des Samoas, de l'Argentine et du Pays de Galles. Il s'était passé des trucs de fous : c'était la première fois qu'on entendait parler des Samoans, qui avaient battu le Pays de Galles à Cardiff. Et puis j'ai pu suivre l'Australie, qui est devenue championne du monde. Peu de temps avant, vous étiez encore sur le terrain. Comment avezvous géré cette situation ? Pour moi, cette année a été incroyable. En écrivant pour L'Equipe, je savais que je ne pouvais pas envoyer de la daube. Je me mettais une pression incroyable ! Et pour le monde du rugby, j'étais toujour un joueur. Plus tard, Jeff Tordo, qui était mon ami depuis l'école de rugby, est devenu capitaine de l'équipe de France. J'étais à la fois le mieux et le moins bien placé pour évoquer certains sujets. Ensuite, ce fut l'Afrique du sud, en 1995. Quel souvenir en gardez-vous ? C'était énorme, tu te rends compte que tu vis un moment historique , qui dépasse largement le cadre du rugby. Lors de la finale, Nelson Mandela est entré sur la pelouse avec le maillot de François Pienaar (capitaine de l’équipe d’Afrique du Sud)

principalement de rugby. De retour sur la Côte, j'ai participé à la relance du rugby à Nice.

sur le dos pour remettre la coupe à son pays. Dans les tribunes de l'Ellis Park, tout le monde scandait son nom. Quand j'y repense aujourd'hui, j'en ai encore la chair de poule. C'est l'épisode le plus fort de ma carrière de journaliste et peut-être même de ma vie d'homme. Vous avez également couvert les éditions 1999 et 2003 avant de stopper votre carrière… Je ne pouvais pas envisager ce métier sans voyage. Quand j'étais gamin, je rêvais de voir mon nom dans le journal, avec "envoyé spécial" écrit juste à côté. J'ai pu faire des rencontres exceptionnelles, avec Morne Du Plessis (manager des Springboks en 1995, ndlr) ou Keith Wood (talonneur irlandais aux 58 sélections). Je suis tombé amoureux de certaines villes, comme Buenos Aires, Sydney ou Melbourne. A 40 ans, je me suis dit qu'il fallait que je passe à autre chose, que je préserve ma famille. L'objectif était avant tout d'être un bon père, un bon mari. J'ai trois enfants et l'un d'eux est autiste. C'est pour cela que j'ai créé l'association "Un club, un autiste" (1), qui a pour but de favoriser l'intégration de ces enfants différents dans des clubs de sport et 26 27

Pourquoi s'être remis à l'écriture malgré tous ces projets ? En fait, j'ai été contacté par Le Monde pour rédiger des chroniques décalées. Ils voulaient que je raconte comment on vivait la coupe du monde 2007 à Nice, qui n'est pas spécialement une terre de rugby. Je leur ai dit ok, mais honnêtement je n'avais pas envie de parler des touristes qui venaient se mettre minables à la bière… Alors, j'ai profité de ce blog pour susciter le débat. Je revendique ma part de subjectivité, j'ai une grande liberté de ton, aucune contrainte. Certains jours, on a pu atteindre les 30 000 visites. Parfois, je parle aussi des matches de Nice. Pour que les gens se rendent compte que même en Fédérale 1, il y a des mecs géniaux. Rodolphe Rolland, un libraire avec qui j'ai joué, contribue également à la rédaction des papiers. Michel Desfontaines, qui intervenait souvent en laissant des commentaires, nous a rejoints par la suite. Avez-vous prévu un dispositif particulier pendant la durée de la coupe du monde ? Non, pas spécialement. On aura peut-être un rythme un peu plus soutenu, mais on ne cherche pas à faire de l'info. Je pense que les gens attendent autre choses que des stats ou des comptes-rendus. Dans le rugby, on a cette culture de l'échange, du débat. On cultive cette différence, je ne sais pas combien de temps cela va durer. Un mot sur la Nouvelle-Zélande ? C'est LE pays du rugby. C'est très chouette, il y a des territoires magnifiques. Mais il faut reconnaître qu'il y a un côté beauf assez rigolo… A une époque, avec l'épisode du Rainbow Warrior, c'était assez compliqué d'y aller en tant que Français. D'ailleurs, c'était compliqué partout (il sourit). 1. http ://1club.1autiste.pagesperso-orange.fr/


S é l e c t i o n n é av e c l a g é o r g i e

Davit Kacharava

de la Fédérale 1 au Mondial Trois-quart centre du Rugby club Nice Côte d'Azur (Fédérale 1), le Géorgien Davit Kacharava va disputer la deuxième coupe du monde de sa carrière. Une formidable aventure pour ce joueur de 26 ans, qui rêve de briller devant des millions de téléspectateurs. Par Jimmy Boursicot. Photos : J.B. et Georgian rugby federation


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e 14 septembre, l'hymne géorgien retentira au Rugby park stadium d'Invercargill. Cette date, elle trotte depuis un bail dans la tête de Davit Kacharava. En face, ce sera l'Ecosse. Ça fait des semaines que Davit y pense. En lisant le menu au restaurant, il en viendrait presque à voir des steaks tartan sur la carte. De toute manière, il faudra aller au chardon… pardon, au charbon. "Il faut qu'on fasse le maximum, qu'on essaie de gagner ce premier match. Après, on jouera l'Angleterre et l'Argentine. Ce sera sans doute très dur. Par contre, perdre contre la Roumanie, ce serait mal vu", détaille Davit, avec un appétit d'ogre. Cette pression qui monte, la fierté de défendre les couleurs de son pays, l'envie de déjouer les pronostics, Davit Kacharava connaît déjà. Celui qui évolue à Nice depuis 2009 a eu l'occasion de prendre part à la précédente édition, organisée en France. "Au niveau de l'ambiance, ce n'était pas exceptionnel. Ceux qui avaient disputé le tournoi en Australie m'ont dit que ça n'avait rien à voir. Là, on était dans des hôtels, un peu à l'écart. On n'a pas vu grand chose. Mais sur le terrain, c'était énorme", s'enthousiasme Davit dans un français honorable.

Un bizut dans l'en-but Enorme. Et surtout inattendu. Pas souvent intégré dans le XV de départ, il ne croyait pas vraiment avoir l'occasion de fouler les pelouses de l'Hexagone. "Pendant la préparation, j'ai réussi à me faire une place. J'étais le petit jeune du groupe." Le minot de 22 ans parviendra à inscrire un essai en toute fin de match contre la Namibie (30-0). Trop facile ? Peut-être, mais cette victoire restera la première de la Géorgie en Coupe du monde (et la seule à ce jour). Contre les Irlandais, Davit et les siens avaient longtemps résisté avant de s'incliner (14-10). Pour le centre niçois, c'était encore un jour particulier. "En face, il y avait mon idole, Brian O'Driscoll. Heureusement pour nous, il n'était pas en grande forme", sourit-il en touillant son café. Kacharava ne prendra pas part à la rencontre avec les Pumas argentins, canalisés durant quarante minutes (6-3 à la mi-temps, 33-3 au final) ni à la sévère correction infligée par le XV français (64-7).

"On est en confiance" En l'espace de quelques années, le collectif géorgien a fait de sérieux progrès, si l'on se fie aux impressions de Davit. "L'encadrement est beaucoup plus professionnel. Maintenant, chaque séance d'entraînement est filmée et analysée. La plupart de nos joueurs évoluent en France, ils accumulent beaucoup d'expérience". Le Niçois d'adoption fait désormais partie des cadres, même si certains de ses partenaires sont bien plus rodés aux joutes de haut niveau. Kubriachvili (Toulon), Gorgodze, Shvelidze (Montpellier) ou encore Zirakashvili (Clermont Auvergne) font régulièrement bonne figure en Top 14. Des joueurs durs au mal, aimant le combat, le défi physique. Trois avants dans la plus pure tradition de ce qu'a eu l'habitude de montrer la sélection caucasienne (14e au classement mondial), capable de faire souffrir des formations plus prestigieuses en mêlée. Si les "gros" évoluent majoritairement parmi l'élite française, ce n'est pas le cas du reste de la troupe, éparpillée entre la Pro D2 et la… Fédérale 3 (cinquième niveau national). "Je discute souvent avec les gars qui jouent en Top 14, j'aime comprendre comment ça se passe dans ces grands clubs. Mais entre nous, on ne fait aucune différence. Tout le monde est uni." Sous la houlette du coach écossais Richard Dixon, 28 29

les rouge et blanc ont appris à nourrir certaines ambitions, même si franchir le premier tour dans un groupe aussi costaud relèverait du véritable exploit. Epaulé par les Français Henri Brunon (manager) et Nicolas Foulquier (préparateur physique), le staff a enchaîné les rencontres préparatoires et effectué un stage de plusieurs semaines, d'abord en Géorgie puis du côté de Cannes-Mandelieu. "On a hâte d'y être, la Nouvelle-Zélande, c'est vraiment le pays du rugby. Pour le moment, on est en confiance."


Esprits lutteurs Peu à peu, l'apport des sélectionneurs étrangers (l'Australien Tim Lane était aux commandes avant l'arrivée de Dixon, en juillet 2010) a initié un début de "révolution". Tout en s'appuyant sur sa puissance, le jeu géorgien tend à s'affiner, à devenir un poil plus léché. Davit, lui, se rappelle de ces entraînements en moins de 19 ans où l'échauffement était un peu particulier. "En fait, on faisait un peu de lutte. Dans mon pays, c'est un sport très important. Ceux qui ont eu des médailles aux JO sont devenus des héros nationaux." Pour le XV des Lelos (le surnom de la sélection), il y a encore du chemin pour en arriver là. Bien qu'il arrive parfois que la ferveur gagne une bonne partie des 4,6 millions d'habitants,"Quand on joue contre la Russie dans la capitale, Tbilissi, il y a parfois 65 000 spectateurs dans le stade. Mais bon, on sait que la rivalité n'est pas seulement sportive (1) ", avance Davit, né quelques années avant l'effondrement de l'URSS. Malgré plusieurs saisons bercées par les effluves du fameux "french flair", Kacharava ne se définit pas comme un trois-quarts virevoltant ou débordant d'inspiration. "Ce que j'aime, c'est gagner les duels, aller dans les petits espaces. Je ne suis pas vraiment rapide, mais je résiste à l'impact." Tant mieux, car le voyage au pays des Kiwis ne s'annonce pas sans turbulences… 1. Les deux pays n'entretiennent plus aucune relation diplomatique depuis août 2008, après la deuxième guerre d'Ossétie du Sud, qui a opposé la Géorgie à deux de ses provinces, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie (où les soldats russes étaient chargés du maintien de la paix).

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Ph i l i p p e B e r n at - S a l l e s ( v i c e - c h a m p i o n d u m o n d e 1 9 9 9 )

Entre rugby et… Par Jimmy Boursicot. Photo : LNH

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etiré des terrains depuis 2005, l'ancien ailier du XV de France, de Pau et Biarritz reste toujours insaisissable. Alors que le mois d'août touchait à sa fin, on a enfin réussi à mettre la main sur Philippe Bernat-Salles. Partagé entre son activité professionnelle (il gère sept campings sur la côte atlantique, avec ses associés, Luis Do Souto et Manuel Mallen) et son poste de président de la Ligue nationale… de handball, il profitait de quelques jours de repos en famille, du côté de la Corse. Avant une balade en mer, il a puisé dans ses archives pour nous faire revivre "sa" coupe du monde 1999 et livré ses impressions avant le coup d'envoi du Mondial 2011. Puis le Palois poivre et sel a changé de casquette pour évoquer la prochaine saison de handball, qui a redémarré à Monaco les 3 et 4 septembre avec le Trophée des champions. Entretien. En cette année de Coupe du monde, vous reparle-t-on souvent du parcours français en 1999 ? Oui, assez souvent. Tous ceux qui suivent le rugby notre match en demi-finales (victoire 43-31, ndlr) contre la Nouvelle-Zélande fait partie des moments historiques de la Coupe du monde. On voulait surtout éviter de prendre une branlée et avec beaucoup de solidarité, on a réussi à bien tenir en première mi-temps. Après, on a réussi à prendre le dessus. Et vous aviez inscrit le dernier essai du match, après 80 mètres de course… Ah, dans ce match on a eu de la réussite, quelques rebonds favorables… De mon côté, je ne faisais pas partie des titulaires au début du tournoi. J'étais l'un des derniers à être convoqué et le premier match, je l'ai vu en costard, dans les tribunes. Ensuite, le staff m'a redonné sa confiance.

Ce Mondial occupe-t-il une place à part dans votre parcours ? C'était avant tout une énorme aventure humaine, avec une notion de groupe très forte. On avait un super groupe de potes. On a passé près de quatre mois ensemble. Dans la difficulté, on apprend vraiment à connaître les gens, on se soude. Avec Christophe Lamaison, qui partageait ma chambre, on a créé une véritable amitié. Sportivement, c'était un aboutissement (il avait terminé troisième marqueur, avec quatre essais) même si on perd la finale 35-12 contre l'Australie.

Irez-vous en Nouvelle-Zélande pour assister à des rencontres ? Non, même si aller voir du rugby en NouvelleZélande, c'est comme assister à des matches de foot au Brésil. J'ai fait deux-trois tests matches là-bas et les gens aiment vraiment ce jeu. C'est toujours la fête, ils aiment les bons joueurs. Les Français y sont toujours bien accueillis, même si sur le terrain c'est un sport de combat, hein. Le voyage est tout de même long, j'ai une famille et je suis quand même pris ailleurs. Alors on se lèvera à trois heures du matin pour regarder les matches…

En tant que spectateur, quel est l'événement qui vous a le plus marqué durant une Coupe du monde ? Il n'y a vraiment rien de particulier. Ah si : l'apparition de Jonah Lomu en 1995. Il avait vraiment éclaté au plus haut niveau, c'était un bulldozer ! A ce moment-là, je ne regrettais pas de ne pas être sélectionné, ça m'a évité de me faire exploser (rires).

Que faites-vous de vos journées depuis la fin de votre carrière ? Mon activité principale, c'est la gestion de campings. Avec mes associés, on y travaille toute l'année. Je ne fais pas que prêter mon image, c'est un vrai boulot que j'ai commencé il y a 12 ans. Et depuis l'année dernière, je suis président de la Ligue nationale de handball.

Que peut-on attendre de l'équipe de France cette année ? On peut tout attendre, même si les résultats ne sont pas forcément très positifs jusqu'ici. Il ne faut pas les enterrer trop vite. Il y a d'énormes individualités, il y a quand même de quoi faire, même si certaines équipes paraissent mieux armées. La France garde toujours son côté imprévisible. Avez-vous des contacts avec certains joueurs ? Je suis très proche de Dimitri Yachvili (demi de mêlée de Biarritz), alors j'ai quelques nouvelles du groupe. Mais comme j'ai eu la chance de vivre une coupe du monde, je sais ce qu'est une préparation, j'essaie de ne pas trop m'immiscer.

Ceux qui vous avaient perdu de vue seront étonnés en lisant cela… Oui, c'est possible ! En fait, j'ai fait la connaissance de plusieurs anciens Barjots par l'intermédiaire de Philippe Gardent et Jackson Richardson, qui sont devenus de très bons amis. Avec Philippe, c'est presque une histoire d'amour (il rit à nouveau) ! Ils m'ont embrigué là-dedans, j'ai réfléchi parce que c'est un rôle très important. Puis je me suis lancé. Je crois être un homme de challenges et de défis. Pas trop compliqué d'appréhender un nouveau monde ? Non, parce que j'ai retrouvé des rapports humains assez proches de ceux du rugby. Avant, le hand ne m'attirait pas spécialement. On m'a appris à découvrir et apprécier ce sport magnifique. Pour moi, les handballeurs n'ont pas forcément la reconnaissance qu'ils méritent.


1999… une formidable aventure humaine

handball Vous êtes donc chargé d'apporter plus de visibilité à ce sport ? Voilà. Durant cette première année, on a eu un gros chantier à mener avec la négociation des droits télé. Avec Canal+, on a réussi à trouver un partenaire de grande qualité. Un match sera diffusé chaque semaine sur Canal+ sport et plusieurs reportages seront réalisés durant la saison. Cette visibilité peut nous aider à trouver de nouveaux partenaires, à développer notre produit. La France et ses clubs semblent tout de même avoir du retard en termes de structures… On n'a pas les meilleurs outils, c'est vrai. Mais il y a 20 ans, au rugby, on jouait presque dans des champs. Petit à petit, l'Etat et les clubs commencent à comprendre l'importance de construire des salles. On va dire que le niveau sportif est en avance sur le reste. Il y a quand même dix champions du monde qui jouent dans notre championnat, Jérôme Fernandez a décidé de revenir à Toulouse, Karabatic est à Montpellier… La saison a démarré avec le Trophée des champions. Pourquoi l'organiser à Monaco et pas dans une plus grande salle comme Bercy ? La décision avait été prise avant mon arrivée. Je crois qu'il y avait une volonté de se rapprocher de partenaires potentiels, dans un cadre mythique. En tout cas, cela s'est très bien passé l'an dernier et on est très contents de revenir ici (entretien réalisé avant la compétition, ndlr). Cette année, on fera également la Coupe de la Ligue à Nantes. Tout est envisageable, on n'a pas d'a priori. Bercy, ce serait énorme. Mais ce n'est pas parce que ça rigole un peu qu'il faut brûler les étapes. Il faut y aller doucement, restons à notre place. Il ne faut pas oublier que le hand est un sport relativement jeune.

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OGC NICE

FABIAN MONZON

DU PUNCH EN DéFENSE International argentin, Fabian Monzon a rejoint Nice pour quatre ans et un peu plus de deux millions d'euros. Accrocheur et porté sur l'offensive, le latéral gauche qui s'est révélé sous le maillot de Boca Juniors a envie de se faire un nom en Europe et de progresser encore sous les couleurs du Gym. Par Jimmy Boursicot. Photos : OGC Nice et DR


F o o t b a l l

Malgré un départ poussif de son équipe, l'Argentin a laissé entrevoir ses qualités.

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evant les grilles du centre d'entraînement Charles Ehrmann, un petit groupe de papys refait le monde sous le cagnard. L'un d'eux s'accoude à la portière de Julien Sablé et échange tranquillement avec le milieu de terrain du Gym. Le feuilleton de la Ligue 1 n'en est qu'à ses prémices. A quelques mètres de là, Fabian Monzon déboule en bermuda en jean et T-shirt clair. Quelques semaines après son arrivée en France, l'Argentin prend encore ses marques. C'est donc en espagnol qu'il faudra démarrer la discussion. "J'ai un professeur mais… il est en vacances. J'arrive à peu près à comprendre ce que m'on me dit, mais je n'arrive pas à faire de phrases. Je connais juste les mots qui me permettent de communiquer avec mes partenaires sur le terrain. C'est quand même le minimum", glisse-t-il, mine juvénile malgré ses nombreux tatouages sur les avant-bras. A 24 ans, le défenseur pose pour la deuxième fois ses valises sur le Vieux continent. Après une saison en pointillés sous les couleurs du Betis Séville (il y était prêté avec option d'achat en 2008-2009), il n'a plus beaucoup de temps à perdre s'il veut suivre la voie royale qui a mené ses ex-coéquipiers de la sélection olympique (médaille d'or avec Messi, Agüero, Di Maria,

Gago, Mascherano, Riquelme…) vers les sommets. "Pour le moment, cette victoire à Pékin, en 2008, est le meilleur moment de ma carrière. On avait tellement de cracks dans l'équipe… En dehors du terrain, on s'entend tous très bien. On a des liens d'amitié, on prend des nouvelles des uns et des autres."

Repéré sur… le jeu vidéo "Football manager" Très en vue durant cette olympiade, le natif de la province de Santa Fe aurait pu atterrir à Hambourg, qui proposait alors 9 millions d'euros pour l'enrôler. Après un crochet par la Liga, il continuera à arpenter le côté gauche sous les couleurs de Boca Juniors, l'un des clubs mythiques du championnat argentin. Même s'il ne parvient pas toujours à confirmer les (grands) espoirs placés en lui, Monzon trace sa route et intègre même l'équipe nationale. "A chaque fois que je défends le maillot de mon pays, je le fais avec tout mon cœur, que ce soit en amical ou en match officiel." Préselectionné pour la Copa America, Fabian n'a finalement pas été retenu pour la phase finale. Un compétition conclue sans gloire par son pays. Du côté de l'OGC Nice, l'intérêt pour celui porte désormais le numéro 18 chez les rouge et noir ne date pas d'hier. Il y a quelques mois, Jonathan 34 35

Bellin, l'un des membres de la cellule de recrutement avait d'ailleurs déclaré s'être appuyé sur les statistiques du joueur dans… le jeu "Football manager" pour affiner son choix. A l'époque, Fabian Monzon n'avait pu rejoindre les Aiglons. Un an auparavant, l'OM et l'Udinese lui avaient fait la cour. "De mon côté, je ne connaissais pas vraiment le club. J'ai pris des infos sur Internet et j'ai tout de suite eu envie de venir. D'autres équipes m'ont contacté, mais Nice avait vraiTevez

Ronaldo

Messi

Ronaldinho

Riquelme

Di Maria Ibarra

R.Carlos Burdisso

Puyol Casillas

La "Dream team" couchée sur le papier par Fabian Monzon est résolument offensive. On y retrouve six de ses compatriotes.


L'arrière gauche a longtemps fréquenté La Bombonera, le stade mythique de Boca.

ment envie que je vienne. C'était quelque chose d'important pour moi. On me traite bien ici, tout le monde fait le maximum pour que je m'intègre. Depuis que je suis là, c'est Renato Civelli qui me sert de guide. Il a de l'expérience et il est très patient. Il me donne beaucoup de conseils", assure le brun à la peau mate.

Son modèle ? Le Brésilien Roberto Carlos Eric Roy, l'entraîneur de l'OGC Nice, semblait apprécier le comportement de sa recrue et sa capacité à s'intégrer rapidement. "Il a une vraie volonté de s'engager, il essaye d'instaurer une communication avec ses partenaires. Cela faisait un bon moment qu'on cherchait un spécialiste du couloir gauche. Depuis le départ de Cyril Rool, en fait." Sitôt arrivé, Fabian a affiché ses ambitions, sans fioritures : "Je veux apporter un plus à l'équipe." Quelques semaines plus tard, on a tenté de faire avancer le Schmilblick en lui demandant comment il comptait s'y prendre. "J'essaye toujours de donner le meilleur de moi-même, avec la "garra",comme on dit en Argentine." Dans la foulée, il présente Roberto Carlos comme l'un de ses modèles. Un latéral souvent loué pour ses qualités offensives hors du commun, moins

pour sa capacité à se replier. Quand on lui demande de coucher sa "dream team" sur le papier (lire par ailleurs), Monzon fait également feu de tout bois avec une ligne de milieux de terrain composée du quatuor Di MariaRiquelme-Messi-Ronaldinho. Fabian serait-il une tête brulée irrésistiblement attirée par le but adverse ? "Non, non. Mon premier objectif, c'est quand même de stopper les attaques adverses. Mais c'est vrai que quand c'est possible, j'aime bien tenter ma chance devant", concède-t-il, l'œil brillant.

"Les matches bouillants ? Bien sûr que j'aime ça !" Impétueux dans son couloir, le nouveau venu l'est apparemment moins en dehors des terrains. Rejoint par sa petite famille (il est le père de deux petites filles), il n'a pas encore approfondi sa découverte de la Côte d'Azur. Il a néanmoins pu découvrir son nouveau "jardin", le Ray. "Le public nous a beaucoup soutenus pendant les premiers matches. On sent qu'il y a de la chaleur, c'est important qu'il y ait une identité dans un club." La ferveur du douzième homme, des supporters liés à la vie à la mort avec leur équipe, Fabian Monzon sait ce que cela signifie. Sous le maillot des Xeneizes (le surnom des joueurs de 36

Avec la sélection argentine, il a remporté les Jeux olympiques de Pékin en 2008.

Boca), il foulait régulièrement la pelouse de La Bombonera, l'un des stades les plus mythiques du monde (49 000 places et une tribune à la verticale). "C'est quelque chose d'extraordinaire, bien sûr. Quand on jouait un Superclasico contre River Plate, on savait qu'il fallait gagner. C'est tellement important pour les gens… On devait s'imposer, peu importe comment. Mais on ne devait pas perdre. Cette pression, ces matches bouillants ? Bien sûr que j'aime ça !"


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AS M o nac o

Stéphane

DUMONT

relève le défi

Après dix-neuf ans sous les couleurs lilloises et un doublé coupe-championnat pour clore le chapitre, Stéphane Dumont a rejoint l'AS Monaco pour trois ans. Une deuxième vie pour ce milieu défensif qui a tout le profil du "mec bien". Par Jean-Marc Moreno et Jimmy Boursicot. Photos : J.B., Y.Faraut/DM Sport/ASM FC


F o o t b a l l

Dans un effectif profondément remanié, Stéphane Dumont devrait s'affirmer

C

'est bien connu. Un joueur de football, ça frime, ça fait vrombir son coupé sport, ça se trimballe avec des liasses de billets dans le jean Dolce & Gabbana et ça porte un casque audio partout, sauf sur le terrain. S'il fallait s'arrêter à cette caricature grossière, l'imposture serait vite mise au jour. Stéphane Dumont, un footballeur pro ? Impossible tant l'homme de 28 ans ne colle pas au portraitrobot. Ce qui étonnerait beaucoup de gens, prompts à cracher sur ces "milliardaires en short", ce serait de croiser un garçon "normal" dans ce monde qu'ils adorent détester. Un après-midi caniculaire, peu avant la quatrième journée de L2 (match nul 1-1 à domicile contre Amiens), on a rencontré Stéphane Dumont, l'une des recrues estivales de l'AS Monaco. Et on l'a croisé, ce fameux mec "normal".

Passionné par la nature et les courses de chevaux Quand on lui a fait part de cette particularité, il a souri calmement. "Ah, c'est sûr. Avec moi, vous n'aurez pas de problèmes, vous ne vous demanderez pas où je suis sorti la veille ! Il y en a qui flambent, oui. Mais moi, je sais d'où

je viens…"Sa découverte de la région n'est pas passée par les boîtes cannoises ou tropéziennes. Récemment rejoint par sa femme et ses deux jeunes enfants (une fille de deux ans et un garçon de quatre mois), il a profité de ses moments de liberté pour faire quelques balades et aller… à l'hippodrome de Cagnessur-Mer. "Les chevaux, c'est vraiment ma passion. Avant, j'allais souvent voir les courses au Croisé-Laroche, dans le Nord." Celui qui assure aimer "la campagne, la nature", s'est installé du côté de Roquebrune Cap-Martin. On s'interroge à voix haute : la Côte d'Azur, bétonnée à l'extrême et investie par les VIP de tous bords était-elle le point de chute idéale pour ce Ch'ti pur sucre ? "Je vois ce que vous voulez dire. Pour le moment, tout le monde est très sympa avec moi, que ce soit au sein du club ou à l'extérieur. Après, je n'ai peut-être pas encore tout vu, glisse-t-il l'œil malicieux. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas ici pour prendre des vacances ou ma retraite, comme certains pourraient le penser." Très vite, on planque les guides touristiques et on ressort les feuilles de match. Stéphane Dumont est venu sur le Rocher pour jouer, gratter des ballons et coller aux basques des adversaires. 38 39

"Mon départ est surprenant … mais compréhensible" Avec Lille, il aurait à nouveau pu goûter à la Ligue des champions, se bagarrer pour conserver le titre national. Sans toutefois mordre à pleines dents dans les os de premier choix tendus aux Dogues. Premier choix, il n'en était pas un dans un effectif où Cabaye, Balmont et Mavuba faisaient office de maillons forts. "Tous les joueurs pros veulent être titulaires, c'est évident. L'an passé, j'ai dû jouer douze matches en championnat. Avec l'Europa ligue et les coupes nationales, on arrive à 25-30. C'est sûr que j'acceptais peutêtre plus facilement cette situation parce que j'étais à Lille. C'est mon club, j'ai tout connu là-bas. J'y jouais depuis l'âge de 9 ans et je me suis toujours donné à fond pour le Losc. Mais avec la consécration, le doublé coupe-championnat, je me suis dit que j'avais fait le tour de la question. Parfois, il faut savoir penser à soi." Lancé en L1 durant la saison 2003-2004 par Claude Puel, le p'tit gars du Nord avait fait ses débuts contre l'ASM, justement. "J'étais rentré dans les dix dernières minutes, je m'en rappelle très bien. En face, il y avait Morientes, Rothen, Evra et Ludo (Giuly) aussi ! On avait fait match nul 1-1, on jouait encore à Grimonprez-Jooris." Sur les forums de supporters lillois, certains ont


fulminé à l'annonce du transfert de ce "régional de l'étape", qui était l'âme du club malgré son statut de remplaçant. D'autres ont souhaité bonne chance à l'enfant du pays, parti pour une seconde vie dans le Sud. "Mon départ peut paraître surprenant, mais il est compréhensible. Après tant de temps à Lille, il fallait repartir sur autre chose. Tout s'est fait naturellement. J'aurais pu rester, si je le voulais, je n'étais pas en fin de contrat. Mais ça aurait été la solution de facilité", avance Stéphane Dumont, drapeau de l'Union Jack floqué sur son T-shirt.

"Mentalement, il faudra être très fort" Après 138 matches de première division, Dumont découvre pour la première fois la Ligue 2. "J'avais d'autres propositions, que ce soit en L1 ou en L2. Mais Monaco, ça reste quand même un club mythique. Les contacts ont démarré en juin, j'ai tout de suite senti qu'on avait confiance en moi. J'ai pris le temps de réfléchir et je me suis lancé." Le Lillois avoue qu'au niveau personnel, "le changement est radical. Jusqu'ici, j'ai toujours été entouré par ma famille et mes amis. Mais ça va, je prends vite mes repères. Bon, c'est vrai que pendant l'été, on s'est entraîné en début de soirée pour éviter la chaleur. Ça, je n'avais pas trop l'habitude, c'est vrai !", plaisante le Nordiste à la peau rougie. Après Puel et Garcia ("deux personnalités au mode de fonctionnement radicalement différent, mais chacun avait ses qualités"), Stéphane est maintenant sous les ordres de Laurent Banide. Visiblement, le courant semble passer entre les deux hommes. "Ça me rappelle un peu ce que j'ai connu au Losc. Le coach a une philosophie de jeu, il nous pousse à prendre des risques. C'est mieux d'entendre ça que l'inverse." On fait alors remarquer au néo-Monégasque qu'en dépit de cette volonté, le départ des rouge et blanc n'est pas fracassant… "Le championnat sera très serré. Sincèrement, on a un effectif suffisant pour accrocher le podium. Mais on se rend compte que mentalement, il faudra être très fort."

Un futur taulier ? Longtemps cantonné au banc, le milieu défensif a faim de ballon, soif de conquête. Joueur de

devoir, profil à l'ancienne, Dumont sera l'un des éléments les plus expérimentés d'un groupe juvénile. A terme, l'ex-Lillois aimerait montrer la voie à ses partenaires, sur et en dehors du terrain. "Ces jeunes, ils sont très bien, il y a de la qualité. Ils ont une bonne mentalité, j'ai été agréablement surpris. A nous de les encadrer et à eux de nous pousser. Personnellement, c'est un rôle qui me plaît." "Quand je suis arrivé, j'ai senti que l'an dernier avait été très dur à vivre. Il fallait vraiment partir sur de nouvelles bases. Pendant plusieurs semaines, il y avait deux groupes à l'entraînement. Un avec ceux qui allaient rester et un autre avec ceux qui étaient en instance de départ. C'est un peu le cas partout, même si c'était peut-être plus accentué ici. Mais au fur et à mesure, on commence à former une équipe." Stéphane Dumont espère en profiter, prendre du plaisir dans cette fameuse "deuxième vie". Peutêtre pour rattraper le temps perdu, notamment à cause des blessures. Touché au genou lors de la préparation en 2005, il passera énormément de temps en salle de rééducation, loin des pelouses de Luchin. "Quand cela m'est arrivé, j'étais sans doute à mon meilleur niveau. Ma carrière a été freinée, j'aurais peut-être pu espérer mieux. J'ai galéré, mais j'ai appris à relativiser. Tout va si vite… L'important, c'est de savoir se relever." Un message qui prend tout son sens en Principauté. 40

à la volée

Un joueur fétiche ? »»Frank Lampard

Le meilleur joueur avec qui tu as évolué ?

»»Eden Hazard. Il est impressionnant

Un livre ?

»»Des romans policiers principalement. Je dévore tous les Harlan Coben

Un groupe de musique ? »»Oasis, sinon Coldplay

Un film ? »»Braveheart

Un acteur, une actrice ?

»»Kevin Costner et Natalie Portman

Un plat ?

»»J'aime beaucoup les lasagnes !

Un souhait avant la fin de ta carrière ?

»»Honnêtement ? Gagner un trophée avec Monaco

Plus tard, que voudrais-tu que l'on dise de toi ?

»»Que j'ai fait une belle carrière, en portant toujours fièrement mes couleurs. Et que je suis toujours resté simple.



A l p i n i sme


A l p i n i s m e

Jean-Marc Nowak a conquis l'Everest L'alpiniste monégasque vient de réussir l'exploit de grimper sur le toit du monde (8 850 mètres). Un véritable aboutissement pour cet homme qui est par la même occasion devenu le onzième français à réussir le challenge des Seven summits. Récit d'une aventure inoubliable Par Jimmy Boursicot. Photos : DR

D

e toute façon, en haute altitude, l'homme n'a pas sa place", nous avait glissé Jean-Marc Nowak, il y a un peu moins d'un an de cela. Pourtant, il a fini par la trouver, sa place sur le toit du monde. Après avoir gravi le McKinley (Arctique, 6 914 m), l'Aconcagua (Amérique du Sud, 6959 m), le Kilimandjaro (Afrique, 5 985 m), l'Elbrouz (Europe, 5 633 m), le Mont Vinson (Antarctique, 4 897 m) et la pyramide de Carstensz (Océanie, 4 884 m), le Monégasque a conquis l'Everest. Un mythe de l'alpinisme, berceau de tant de rêves et tombeau de tant de corps. En sport, on peut parfois se rater. La déception est grande, certes. Mais il n'est pas souvent question de mettre sa vie sur le tapis. En 2007, Jean-Marc Nowak avait failli atteindre son but. Il s'en était fallu de 150 mètres.

"La montagne, c'est comme une drogue" Renoncer pour si peu ? Grotesque, trancheront la plupart des gens. Pourquoi abandonner quand on est si proche de la fin, après tout ? Parce

qu'au bout de cette dernière ligne droite, la mort peut être au tournant, ni plus ni moins. "Vous savez, à cette altitude, le cerveau ne fonctionne plus vraiment de la même manière, les facultés mentales sont diminuées, affirme le quinqua, affûté comme une lame. Souvent, les accidents se produisent sur le retour. Certains alpinistes ont fait tellement d'efforts et de sacrifices pour en arriver là, qu'ils continuent alors qu'ils sont dans le rouge." Lui avait gardé quelques neurones au chaud. Lors de sa première tentative, son masque à oxygène fuyait, les gelures commençaient à le faire souffrir et ses pieds devenaient de moins en moins sensibles. Alors, Jean-Marc a fait demi-tour, se promettant de revenir ici pour chasser ce mauvais souvenir. Plus qu'après les records, les défis et les distinctions, l'homme aux cheveux argent court après autre chose. Les aventures humaines, les rencontres, le plaisir, voilà ce qui le fait grimper encore et toujours. "La montagne, c'est comme une drogue pour moi. Plus on monte et plus c'est beau. On y vit des moments uniques."

42 43

Une si longue attente… Toucher le ciel du doigt, ça se mérite évidemment. Et quand ce dernier a décidé de mener la vie dure aux aventuriers qui gravitent en dessous de lui, il n'y a rien à faire. Tout comme les 150 alpinistes qui avaient décidé de se lancer à l'assaut du Chomolungma (le nom tibétain du géant), Jean-Marc Nowak a dû prendre son mal en patience, craignant d'échouer à nouveau, avant même d'avoir commencé. "Les Chinois, les Russes, les Anglais et tous les autres ont commencé à comparer leurs données météo. Il en est ressorti qu'il n'y aurait pas de fenêtre favorable cette année…" Pas question, malgré tout, de rebrousser chemin sans avoir tenté l'ascension. Le départ se fera par un jour moins venteux que les autres, dans un froid extrême. Le jour J (le 21 mai), Jean-Marc est au top de sa forme. Pour mettre toutes les chances de son côté, il a effectué une acclimatation méticuleuse. "Je suis parti pendant onze jours dans le Kumbu, où j'ai fait deux sommets à 5 500 m et 5 600 m. Par rapport à la fois précédente, j'ai suivi une préparation différente,


à tous les niveaux. J'ai adopté la même foulée que les sherpas, très régulière. Comme eux, je portais des baskets en Gore-tex (tissu imperméable contenant notamment du téflon, ndlr) au lieu des habituelles grosses chaussures qu'on utilise pour marcher sur des parois coupantes. Le rythme était nettement moins saccadé. Contrairement à ce que font habituellement les Occidentaux, qui redescendent tout de suite en dessous de 5 300 m, je suis resté 25 jours au total à plus de 6 400 m. Le corps a quand même une certaine mémoire. D'ailleurs, nous possédons des ressources insoupçonnées. Pour réussir ce type d'ascension, il faut un excellent mental et une très bonne condition physique." Le 1er mai, le Français ne chôme pas, atteignant même 7 800 m sans oxygène.

Face à la mort Lors de chacune de ses précédentes expéditions, le Monégasque était accompagné d'autres spécialistes, pour qui il occupait le rôle de chef de cordée. Cette fois-ci, il a voulu partir seul pour conquérir "son" Everest. "C'était un avantage car je n'ai pas eu à gérer toute la logistique. Mais durant les différentes étapes, je n'étais pas toujours en solitaire. Il y avait évidemment mon sherpa, avec qui j'ai partagé énormément de choses (lire par ailleurs), le cuisinier, l'aidecuisinier et les autres équipes d'alpinistes. Le soir, je les invitai à venir dans ma tente mess." De ces bons moments d'échange, Jean-Marc gardera des souvenirs joyeux. Pourtant, il ne reverra plus jamais certains de ces hommes, dont la Déesse mère des vents (la signification de Chomolungma en tibétain) aura pris le dernier souffle. "Quatre personnes sont mortes pendant cette ascension. Certains ont eu la cornée gelée et ont perdu la vue", détaille laconiquement JeanMarc Nowak. Pour atteindre le point culminant de la chaîne himalayesque, il a choisi d'emprunter la face nord, la plus rude. Plus technique, ce parcours permet d'éviter les avalanches et les chutes de sérac. Par endroits, les pentes peuvent avoisiner les 60°. Avant le dernier assaut sur le "géant", il a fallu progresser par paliers. Partis d'un campement installé à 6 300 m, les différentes cordées ont prévu de réaliser la dernière partie de l'ascension en l'espace de quatre jours. "Les deux premiers

jours, on a eu du très mauvais temps. Le vent, qui descendait du Gyantsé, balayait toute la face nord. Face à la violence inouïe des rafales, il était difficile de tenir debout." A l'abri entre deux rochers, Nuru, le sherpa, dresse la tente. Malgré l'agitation à 7 500 m, Jean-Marc Nowak parviendra à profiter d'une nuit de repos. "Contrairement aux autres alpinistes, je dors comme un bébé en haute altitude." Le jour suivant, direction le camp III, la zone (située à


Des liens d'amitié avec son sherpa "Il est comme moi, il ne sait pas ce qu'est le stress. On a vécu des moments très difficiles ensemble, il y a quelque chose de particulier qui nous lie." Revenu d'Asie, Jean-Marc Nowak décrivait ainsi la relation tissée entre lui et Nuru Wangchu, son sherpa ("celui qui vient de l'Est). "On a notamment essuyé une tempête à 7 800 m. Dans la tente, on se serait cru dans une machine à laver…" Pendant son deuxième séjour au pied de l'Everest, Jean-Marc s'est glissé dans les pas de ces hommes rompus aux dangers de la haute

altitude, précieux guides vers les sommets. Avec eux, il a participé au rituel de la "puja". Durant cette cérémonie, les sherpas demandent aux divinités bouddhistes l'autorisation de gravir les montagnes. Le matériel est béni avant le départ. Tout au long du parcours, des triangles de couleur sont accrochés. "Chaque ondulation provoquée par le vent correspond à une prière", explique Jean-Marc Nowak. Nuru et Jean-Marc se sont quittés, sans vraiment savoir quand ils allaient avoir l'occasion de se

revoir. Si leurs routes se recroisent un jour, ils iront peut-être déjeuner au "Rum doodle", un restaurant de Katmandou qui offre le repas à vie à tous les hommes qui ont conquis l'Everest. "On m'a fait signer sur le mur après la descente. Mon nom est juste à côté de celui de Jimmy Carter, qui était passé par là un jour", sourit l'Azuréen. Par ailleurs, Jean-Marc étudie une solution pour venir en aide au Kumbu, où vit Nuru. "C'est une région très pauvre, ils ont besoin d'aide au niveau scolaire et sanitaire".

"Au sommet, on a laissé échapper des larmes de joies avec Nuru"

Le rituel de la "puja" est respecté avant chaque ascension. Les sherpas demandent aux divinités l'autorisation de gravir les montagnes.

8 300 m) qui servira de base de lancement au moment de l'assaut final. Le soleil est revenu, il faut maintenant ménager son corps. Le grand moment arrive vite, la météo redevient calamiteuse. Le thermomètre ? Il descend toujours plus bas, vers les - 50 °C. Jean-Marc et Nuru partent dans la nuit, à 22 heures, en espérant atteindre le sommet de l'Everest au petit matin. Dans les passages rocheux, ceux qui sont partis en avance stagnent. Eclairés par la Lune, les hommes pro-

gressent. Le vent cingle les membres, "à la limite du tolérable". Les mouvements sont mesurés, chaque geste doit être assuré. "Sur certains passages, les battements du cœur pouvaient s'accélérer, il a fallu enchaîner les mouvements sans à-coups, avec calme", détaille l'employé de la mairie de Monaco. Cela fait plus de cinq heures que Jean-Marc et son sherpa progressent sur le versant nord. Certains de leurs semblables ont déjà renoncé 44 45


et tentent de retourner vers le camp de base, dans un état invraisemblable. Igor, un Russe avec lequel Jean-Marc Nowak avait partagé un dîner les jours précédents, s'écroule, terrassé par le froid. "Son sherpa, Nuru et moi-même avons essayé de le réchauffer, mais malheureusement il est décédé. Une stalactite de 15 centimètres pendait de son masque, une colonne de glace descendait sur toute la longueur de la fermeture éclair de son duvet." Les Sherpas attachent Igor à une corde et le tournent vers le vide, "comme le veut l'usage". Et ils sont nombreux à reposer pour toujours dans la même position.

Emotion indicible Jean-Marc ne se laisse pas gagner par la tristesse, continue d'avancer vers sa quête. Le but est proche. "On a dû attendre 30 minutes, bloqués par des alpinistes qui cherchaient à placer leurs pieds sur une marche rocheuse qui n'existait pas, alors qu'il fallait faire un grand écart sur la dalle." Cet obstacle franchi, il reste encore une heure d'escalade. Si près, si loin… Le temps s'écoule d'une manière irréelle. Plusieurs dizaines de minutes pour parcourir une centaine de mètres. Les moufles de Jean-Marc ont gelé, Nuru effectuera les manœuvres d'auto-assurance jusqu'au sommet. "Je me contentais de plaquer mes moufles "en bois" contre la paroi pour me maintenir en équilibre". Encore 30 mètres et ce sera la délivrance. Après une nuit entière à 50 degrés en-dessous de zéro, les -30 °C qui entourent le toit du monde semblent presque cléments. 5 h 45, entre chien et loup : Jean-Marc a atteint le sommet de l'Everest. Là, tout de suite, aucun homme n'évolue plus haut que lui sur Terre. "La sensation est unique. Avec Nuru, on a laissé échapper des larmes de joie, c'était tellement incroyable." Le ciel d'encre du versant nord laisse place à un soleil radieux. Les deux hommes ont de la veine, ils pourront passer près d'une heure et quart sur le toit du monde. Les appareils photo de JeanMarc ont déclaré forfait à cause du froid, mais les images défilent dans sa tête. "Le Makalu et ses 8 463 m paraissaient si petit, vu de là-haut. J'ai vécu un rêve, j'aurai aimé que ces moments soient éternels."

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Sup e r b ike


I n t e r v i e w

Biaggi

"Je ne suis pas un bad boy"

Par Jimmy Boursicot. Photos : Sébastien Nogier et Max Biaggi Racing

P

our préparer notre rencontre avec Max Biaggi, pilote de moto entré dans la légende avec cinq titres mondiaux, on a lu, écouté, regardé tout ce qui a pu se dire sur "Mad Max" depuis ses débuts. Et on ne va pas se mentir : on s'attendait à passer un sale quart d'heure. Régulièrement dépeint comme un caractériel de premier ordre, un petit diable imprévisible au sang aussi chaud qu'un pot d'échappement, l'Italien serait-il bien luné, décidé à "passer à table" sans balancer quelques coups de griffes ? Il a suffi de quelques minutes pour se rendre

compte qu'on avait presque tout faux. Sac à dos posé sur l'épaule, lunettes de soleil et bermuda, Max Biaggi se pointe l'air léger en cette matinée d'été. On a rendezvous sur la plage du Larvotto, à La Rose des vents. Résident monégasque depuis vingt ans, le pilote a choisi cette adresse où il a ses habitudes. A 40 ans, toujours aussi sûr de sa force, brut de décoffrage quoiqu'un peu assagi, "Max la menace" a déboulé, enquillant les questions et les formules qui claquent aussi facilement qu'il enchaîne les chicanes en Superbike. Ses débuts, ses titres, les polémiques. Tout y est passé. Entretien. 48 49

Depuis vingt ans, vous arpentez les circuits et vous avez accumulé les trophées. Vous n'avez jamais eu l'envie de vous retirer ? Non, je n'ai aucune raison de vouloir arrêter. J'ai la chance de ne pas être obligé de continuer uniquement pour l'argent. Honnêtement, j'ai toujours la même motivation. Je prends énormément de plaisir sur une moto. Il n'y a vraiment rien qui a changé par rapport à vos jeunes années ? Si, quand même. Les blessures deviennent de plus en plus ennuyeuses. J'accepte moins bien de ne pas pouvoir faire certaines choses et il me faut plus de temps pour m'en remettre.


Personne n'a d'amis dans ce milieu

Deuxième au classement mondial Superbike, le Transalpin doit refaire son retard sur Carlos Checa.

Je me rappelle de mes débuts. Tout était si simple…

Aujourd'hui, vous êtes également le père de deux enfants. Pensez-vous plus souvent aux risques que vous prenez ? Pas du tout. Parce que j'arrive à séparer ce qui concerne ma vie personnelle et mon métier. Et puis en faisant ça, je ne pourrais pas être au maximum de mes possibilités. Et vous savez, je ne peux pas me battre pour autre chose que la victoire. Etre quatrième, cinquième, ça ne m'intéresse pas du tout !

l'impression de voir un film en noir et blanc. Depuis, on est passé à la couleur.

Selon vous, quelle est votre qualité principale ? Je dirais que c'est la détermination. Toute ma vie, j'ai essayé de donner le maximum pour arriver à mon but. Après, ce qui fait la différence entre les bons pilotes et les champions, c'est quand même le talent.

Qui était votre idole de jeunesse ? J'aimais beaucoup Paulo Roberto Falcao, le Brésilien. Dans les années 80, il jouait à la Roma, mon équipe préférée. Aujourd'hui, je regarde tous les matches importants. Et je trouve que Messi est un joueur fantastique.

Vous arrive-t-il de vous remémorer des victoires, des bons souvenirs ? En fait, je ne pense pas à mes titres. Je me rappelle surtout de mes débuts, quand tout était nouveau. Quand tout était si simple… Aujourd'hui, il faut suivre un régime alimentaire particulier, faire à attention à tout. A l'époque, je pouvais aller me prendre un hamburger à la buvette, quelques minutes avant le début de la course. Bon après, j'avais mal au ventre, hein (il sourit). Quand j'évoque cette époque, j'ai

Vous avez toujours eu l'esprit de compétition ? Aussi loin que je m'en rappelle, oui. Quand j'étais jeune, je jouais beaucoup au football, c'était quelque chose de très important pour moi. J'étais milieu de terrain. Mon père était entraîneur et on parlait toujours de ce sport chez nous. Quand je le peux, je joue avec l'équipes des pilotes de F1.

En couple avec Eleonora (Miss Italie 2002), Max a trouvé son équilibre familial.


I n t e r v i e w De quelle manière avez-vous le monde de la moto évoluer ? Récemment, il n'ya pas eu beaucoup de changement Mais entre le début des années 90 et les années 2000, ils y a eu des modifications énormes avec l'arrivée des moteurs quatre temps, qui ont remplacé les deux temps. Aujourd'hui, le niveau général a augmenté, il y a beaucoup de bonnes motos. Mais il y a aussi beaucoup d'assistance et de systèmes qui facilitent le pilotage. Et surtout, c'est beaucoup plus simple de se faire une place. Avant, il fallait passer par de nombreuses étapes. Regarde, en Formule 1, c'est pareil. Si tu arrives avec des sacs de cash, tu as un volant. Ce n'est pas normal, ce n'est pas ça le sport. C'est du business. Est-ce que vous avez des amis sur le circuit ? (Il hoche la tête). Je n'accepte pas, je ne comprends pas la mentalité de certains. Dans toutes les compétitions, il y a trop de gens qui affichent une fausse personnalité. Quand tu es avec tes vrais amis, tu sais que personne ne va te faire ça (il feint de me planter un couteau dans le dos). Personne n'a d'ami dans ce milieu. C'est des conneries, tu peux le noter ! Quand il y en a qui font semblant de s'apprécier, tu peux être sûr que quelques années après, l'un va dire du mal de l'autre dans les journaux. Puisque c'est ça, je préfère souvent rester dans mon motorhome. On pourrait vous faire remarquer que vous aussi, vous avez affiché votre rivalité avec Rossi dans la presse… Vous savez, j'ai toujours eu un bon contact avec les journalistes. A un moment, ils ont certainement eu besoin de créer cette rivalité entre Rossi et moi, de créer des tensions. Cela faisait partie du jeu, aujourd'hui, je m'en rends compte. Il était le gentil Rossi et vous étiez le méchant Biaggi ? (Il réfléchit puis regarde vers le ciel). Je ne suis pas un bad boy. On avait tous les deux un fort caractère, voilà. Maintenant, j'arrive plus facilement à m'amuser avec ça. Quand on essaye de refaire la même chose entre Melandri et moi, j'ai déjà l'impression d'avoir lu le livre… 50 51


R s

Iriez-vous jusqu'à dire que vous gardez toujours le contrôle ? Oh, plus ou moins. Disons que depuis que j'ai une vie de famille, je suis devenu un homme différent. Des fois, je ne suis pas satisfait de quelque chose, d'un détail. Il suffit que je rentre chez moi, que je voie le sourire de l'un de mes enfants et tout va mieux, de suite. C'est génial. La journée classique de Max Biaggi en dehors des périodes de compétition, elle ressemble à quoi ? Elle se passe à Monaco. Je n'ai pas d'autre résidence, je vis ici depuis très longtemps. J'apprécie le calme, la sécurité. Pour la vie de famille, il y a tout ce qui faut, c'est parfait. Je ne sors pas trop de la principauté, sauf quand je vais courir ou faire du vélo. Les conditions météo sont quand même très agréables. En août et pendant l'hiver, je vais me préparer en Californie. Issu de la classe moyenne, vous êtes aujourd'hui à l'abri du besoin. Cet aspect matériel vous a-t-il poussé à vous dépasser durant votre carrière ? Franchement, non. Quand j'ai commencé, j'avais de l'ambition. Mais cela n'avait rien

à voir avec l'argent, c'était juste un rêve. Ce que tu gagnes, c'est la conséquence de tout le reste, c'est venu petit à petit. Après, je n'ai pas de Ferrari ni de Porsche. Comment dire ça ? (Il marque une pause). Je préfère être que paraître. Tu n'as qu'à regarder ça… (Biaggi tend son poignet, sur lequel une montre quelconque en plastique est accrochée).

étvroe ti pec »»Massimiliano "Max"

Biaggi. Né le 26 juin 1971 à Rome. »»Surnoms : Mad Max, L'Empereur romain, Max la menace. »»En couple Eleonora Pedron (Miss Italie 2002), deux enfants.

Est-ce que la politique vous intéresse ? Il y a toujours un problème avec celui qui est au sommet, qui prend les décisions. Peu importe qui il soit, de droite, de gauche, du centre, tu as toujours l'impression d'entendre la même chanson. C'est vraiment dur de choisir. Et puis, je trouve qu'on les voit trop souvent à la télé. Je préfère voir des belles filles, moi (il sourit). Et je pose la question, sincèrement : a-t-on vraiment besoin de ces gens-là ?

»»Champion d'italie en 125 cm3 (1989), champion d'Europe 250 cm3

Enfin, vous arrive-t-il d'avoir des envies folles, des rêves ? Il y a bien quelque chose… En fait, j'aimerais avoir un grand ranch, avec des animaux, des vaches tout ça. Je ferais travailler des gens, on produirait nos propres aliments et on les servirait sur place. Mais attention, c'est vraiment un rêve.

»»Troisième du championnat du monde Superbike en 2007 (avec Suzuki)

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»»Quadruple champion du monde en 250 cm3 (de 1994 à 1997, Aprilia puis Honda) »»Vice-champion du monde en 500 cm3 (1998, sur Honda) »»Deux fois vice-champion du monde en MotoGP (2001, 2002, sur Yamaha)

»»Champion du monde de Superbike en 2010 (sur Aprilia)



r a ce nau tic tour

Ils carburent à l'adrénaline

Cet été, le Race nautic tour a fait étape pendant deux jours du côté de Menton. Intégrée au programme du 2e festival des sports nautiques, la manifestation a rassemblé plusieurs milliers de curieux. L'occasion d'en apprendre un peu plus sur les offshores, des bateaux ultra-rapides surnommés les "Formule 1 des mers". Par Jimmy Boursicot. Photos : Lorenzo Accardi

O

n vous dit "offshore" et vous pensez tout de suite au générique de "Deux flics à Miami", au solo de synthé tapageur et au bronzage trop prononcé de Don Johnson. Difficile de vous blâmer, tant ce bateau surpuissant est connoté "années 80", version fric et frime. "Non, franchement, on est loin de tout ça, balaye

d'entrée Laurent Plasse, depuis une dizaine d'années, la discipline a beaucoup évolué. On a bridé les moteurs et on a développé des systèmes pour diviser la consommation de carburant par quatre, le tout bien avant que le respect de l'environnement ne devienne à la mode." L'homme maîtrise son sujet. Basé à Carpentras, il est le grand manitou de la discipline, à la fois organisateur

du Race nautic tour (le championnat de France), pilote et constructeur de bateaux. Les meilleurs pilotes de l'Hexagone ont filé sur littoral mentonnais, pour le compte de la quatrième manche du Race nautic tour, organisée par l'équipe de Laurent Plasse et l'association Menton sports plaisance. En marge de cette compétition, le public a pu découvrir d'autres pratiques


O f f s h o r e

comme la plongée, le parachute ascensionnel, le ski nautique ou encore la pêche sportive. Pour rendre ce festival des sports de plaisance plus chaleureux, une soirée caribéenne a même été organisée. Pour les pilotes de offshore, c'était aussi l'occasion de s'affronter une nouvelle fois, devant un public impressionné par la vélocité de leurs machines.

"Il faut un sacré mental pour remonter à bord…" La deuxième image d'Epinal au sujet du offshore, c'est évidemment son caractère dangereux. Ainsi, l'ancien pilote de F1 Didier Pironi y a laissé la vie (en compagnie de deux autres personnes) du côté de l'île de Wight, en 1987. Le décès de

Stefano Casiraghi, époux de S.A.S. la princesse Caroline de Monaco, en 1990 au large de SaintJean-Cap-Ferrat a également marqué les esprits. "Evidemment, je ne vais pas vous dire qu'il n'y a jamais d'accident. Mais en tant qu'organisateur, mon cahier des charges comprend beaucoup de points concernant la sécurité", indique Laurent Plasse. "Et le fait d'être encore en course (il est triple champion de France en titre en Sport 3 litres, ndlr) me permet de mieux envisager certaines situations. Lors de la première manche de la catégorie V200, une collision impliquant deux bateaux aurait pu totalement ternir la fête. Fort heureusement, après une heure d'interruption, les courses reprenaient. A bord du semi-rigide du team Salt 54 55

life, Guillaume Avril et Mickaël Gaget (âgés de 20 ans) ont eu droit à une belle frayeur. L'un de leur adversaires, Dream Sahara, a volé pardessus leur embarcation. "Lorsque l'on constate l'état de leurs casques et des sièges baquets, on remarque que cela aurait pu être beaucoup plus grave", assure Laurent Avril, team manager et papa de Guillaume. A Menton, pas moins de quatorze bateaux étaient prêts à intervenir. Il ne leur a fallu que quarante secondes pour sortir le duo Avril-Gaget de l'eau. "Et ce qui est impressionnant, c'est que ces deux garçons seront partants lors de la prochaine course. Il faut quand même un sacré mental pour remonter dans un bateau qui vous a éjecté !", avance le chef d'orchestre du Race nautic tour.


Autant remettre les choses à leur place : sur les bords de la Méditerranée, on était loin du show en carton-pâte de "Miami vice". Tendues, serrées, incertaines, les confrontation ont offert du spectacle. Certains ont définitivement conforté leur position (lire par ailleurs) et d'autres ont recollé au peloton avant l'ultime rendez-vous du championnat national, prévu les 1er et 2 octobre à Solenzara (Corse-du-Sud).

Travail sur l'image Pour autant, les cadors qui seront sacrés n'ont pas l'assurance de rouler sur l'or. Les plus grosses équipes, mises sur pied par des concessionnaires d'envergure, proposent bien des postes dans leur société à leurs pilotes. Mais c'est loin d'être la règle. Les autres se débrouillent pour boucler leur budget, piochant dans leurs fonds personnels ou faisant appel à des sponsors. Fini, l'âge d'or d'un sport que l'on croyait pourtant opulent ? "Vous savez, je crois que le problème se pose pour tout le monde en France… On essaye de travailler sur l'image de notre milieu. D'ailleurs, depuis que l'on a refondu les catégories, on n'utilise plus le mot offshore, détaille Laurent Plasse. Aujourd'hui, on travaille sur d'autres approches.

On organise par exemple des raids longue distance en Croatie."

Défi sportif et technologique pour les concurrents Sur le plan technique, après avoir amputé leurs moteurs de la moitié de leur puissance (ils oscillent aujourd'hui entre 90 et 350 cv) par rapport aux anciens modèles, les constructeurs planchent actuellement sur des versions diesel. Comme la plupart de ses adversaires, Laurent aime autant relever le défi sportif que technologique. "Quand on me dit que quelque chose n'est pas possible, j'a encore plus envie de le faire. L'idée, c'est de jouer avec ça." On finit tout de même par l'interroger sur l'essentiel : les sensations que l'on peut éprouver aux manettes de telles fusées. "Moi, on ne va pas dire que je suis blasé, mais ça fait plus de vingt ans que je suis dans le milieu alors… Pour ceux qui débutent, il y a un réel effet de surprise. Les pilotes auto, par exemple, ont souvent du mal à trouver leurs marques. Il faut arriver à bien "lire" la mer et les vagues. Parce que quand la coque décolle, on n'a plus du tout d'appui." Définitivement renversant.

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Le compteur tourne

• 2 : c'est le nombre d'équipages déjà assurés de remporter le titre national avant même la dernière manche à Solenzara. Le duo Piccione-Boutière a décroché la timbale en Sport 100 ch tandis que Valsot et Ravera se sont imposés en V200. • 60 euros : c'est la somme qu'il fallait débourser pour effectuer son baptême de offshore, en compagnie d'un pilote expérimenté. • 60 noeuds : c'est la vitesse de pointe que peuvent atteindre ces bêtes de course, soit environ 110 km/h. • 850 kilos : ultra-légeres, ces "Formule 1 de la mer". Comparables à des plumes jetées sur l'eau, les bateaux sont construits dans des matériaux toujours plus techniques et "light". • 10 000 spectateurs : c'est l'estimation qui a été faite par la Ville de Menton concernant la fréquentation lors de son festival des sports de plaisance. Difficile néanmoins d'affiner le chiffre étant donné que les animations étaient gratuites. • 80 000 euros : selon Laurent Place, c'est l'enveloppe dont dispose les plus grosses équipes pour couvrir les frais d'une saison entière. "Mais cela varie beaucoup. Dans notre plateau, on doit avoir des équipages qui fonctionnent avec 3 000 euros." • 50 000 euros : c'est le budget moyen dont il faut disposer pour faire l'acquisition d'un bateau de course neuf.


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Pas de vacances pour les sportifs ! Quand on est vraiment mordu, on a du mal à s'arrêter… Heureusement pour tous les passionnés de sport, de nombreux événements leur ont permis de patienter en attendant la reprise. Passage en revue de ces manifestations et activités qui ont fait bouger la Côte d'Azur pendant l'été. Par Jimmy Boursicot. Photos : Ville de Nice, CDOS, Ironman France Nice et DR


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Ironman France-Nice : suer pour voir Hawai Déambuler dans les rues de la capitale azuréenne la veille de l'Ironman avait quelque chose de surréaliste. Partout ou presque, on croisait de drôles personnages moulés dans des combinaisons fluo, bardés de matériel, virevoltant entre les badauds un brin étonnés. Devant les hôtels, des files d'attente longues comme un jour sans pain. Les derniers préparatifs avant un jour non sans peine… Pour les plus compétitifs, il s'agissait de ne pas flancher avant de prendre le départ de cet Ironman France-Nice, dont les cinquante premières places assuraient un ticket pour les championnats du monde, à Hawaï, en 2012. Au menu des courageux inscrits (2 500 pour l'épreuve principale), du lourd : 3,8 km de natation, 180 km de vélo et un marathon (42,195 km) pour finir. Chez les hommes, la victoire est revenue au Belge Frederick van Lierde, qui a coupé la ligne d'arrivée après 8 h 28' 30'' d'effort. Il a devancé le Français François Chabaud et l'Espagnol Marcel Zamora, pourtant grandissime favori (il avait remporté les cinq dernières éditions). Chez les dames, l'Allemande Sylvia Felt (9 h 34' 31'') a devancé Martina Dogana (Italie) et sa compatriote Britta Martin.

Riviera petanque show :

des tetes sont tombees Les organisateurs avaient affiché leur volonté de changer d'ère, en débaptisant l'Europétanque pour en faire le Riviera pétanque show. Plus moderne, plus clinquant et plus attractif pour les sponsors. Ce qu'ils n'avaient peut-être pas prévu, en revanche, c'est le sérieux coup de balai auquel ont eu droit les cadors du genre. La "triplette magique" Quintais-Lacroix-Suchaud ? Sortie dès les huitièmes de finale. Le Boursicaud et sa bande ? Renvoyés chez eux dès les seizièmes, tout comme l'équipe de Foyot. Sur les terrains niçois, les poids lourds ont laissé des plumes. Dans le premier rôle, en grands pourfendeurs des favoris tricolores, on a retrouvé les Malgaches Razanadrakoto-Bezandry-Mandimby. Trois joueurs qui ont évité toutes les embûches pour soulever un trophée tant convoité devant près de 1 600 personnes. En marge de cette compétition, la foule a également pu suivre le challenge Malatesta, qui rassemblait tous les battus de la veille espérant se "refaire la cerise", le concours féminin et celui des jeunes. Ceux qui ne maîtrisaient pas encore toutes les subtilités du jeu "pieds tanqués" ont pu participer à des ateliers ludiques.


été en images

La Caravane du sport passe.. et les enfants s'amusent Il faut croire que les jeunes n'ont définitivement pas le même organisme que les autres. Vous vous trainiez difficilement sous le cagnard, le front en sueur ? Vous aviez du mal à faire un effort trop intense pendant trois mois (déboucher une bouteille de rosé n'étant pas un exercice physique…) ? Eux ont couru, sauté, dérapé sans relâche. Pour aider les enfants et les ados à dépenser toute leur énergie, il y avait la Caravane du sport. Proposée par le Comité départemental olympique et sportif (CDOS), cette animation a traversé de nombreuses villes (Guillaumes, Saint-Dalmas-de-Tende, Vence, Tourrettes-sur-Loup, Tende, Menton, Isola 2000, Saint-Laurent-du-Var…). À chaque étape, des éducateurs diplômés se chargeaient de faire prendre goût au sport à des minots qui n'en demandaient pas moins. Athlétisme, basket-ball, pétanque, escrime, gymnastique, karaté, handball, tir, trampoline, tennis de table : tout était possible. Des cours de secourisme ont même été donnés.

Tout le monde se leve pour le stand up paddle a Menton C'est un peu le tube de l'été. Depuis quelques années, le retour des beaux jours coïncide avec l'apparition d'hommes et de femmes qui arpentent les côtes de la Méditerranée en faisant du stand up paddle. Rapidement devenu accro à cette variante du surf que l'on pratique avec une planche plus longue et à l'aide d'une pagaie, l'ancien footballeur Benjamin Clément (notamment passé par Sochaux et Monaco) a décidé de fédérer tous les passionnés et de faire découvrir ce sport ludique au plus grand nombre. Pour cela, il a fondé l'association "Hoé-Hoé stand up paddle de la Riviera". L'homme n'en est pas à son coup d'essai : en 2009, il avait effectué une traversée entre Menton et Algajola (Corse) en paddle. Petit à petit, la pratique se développe, exposant ses nombreux charmes. "C'est une discipline complète, qui n'est pas traumatisante pour les articulations et qui permet de renforcer les muscles de tout le corps. Pour moi, c'est le compromis idéal entre le surf et la promenade en mer", assure Benjamin Clément. Tentés ? Profitez d'un été qui ne veut pas finir pour accompagner les membres de Hoé-Hoé. Renseignements au 06 64 94 69 69. E-mail : hoehoe.standuppaddle@orange.fr Site web : www.hoehoe-standuppaddle.com 62 63


Spectacle au rendez-vous pour le World Royal casino footvolley, qui a rassemblé 3 000 spectateurs à la plage Robinson.

Sur le sable, on a notamment retrouvé Olivier Dacourt, Sébastien Pérez ou encore le portier international Hugo Lloris, qui a prouvé qu'il savait aussi aller de l'avant.

L'internationale du footvolley

est passee par Mandelieu

Le rendez-vous prend tranquillement racine du côté des plages mandolociennes. Si son nom change au gré des engagements de sponsors —l'European Veolia tour est devenu le World Royal casino footvolley—, le tournoi mis sur pied par une équipe de jeunes footballeurs amateurs (Adrien Gavarini, Fabien Bottero et Jonathan Monteiro) parvient depuis trois ans à rassembler les meilleurs spécialistes. Pour la troisième édition, organisée sur la plage Robinson, 3 000 spectateurs ont assisté gratuitement aux rencontres proposées durant trois jours. Au sein d'un plateau très international, on a pu voir évoluer plusieurs joueurs ou anciens pros de football. Ainsi, ID Sport avait convié l'attaquant anglais Jermaine Defoe (Tottenham), le gardien de l'équipe de France, Hugo Lloris, mais aussi l'ancien Cannois Laurent Leroy, l'ex-milieu de terrain du Gym, Olivier Echouafni ou encore Olivier Dacourt (AS Rome, Inter, Fulham…) et Sébastien Perez (Bastia, Marseille, Galatasaray…). À noter qu'un tournoi d'initiation a permis à des volontaires de mieux appréhender les difficultés d'un jeu qui nécessite une excellente technique.

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C r i ck et

Ils craquent

pour le cricket Sport national dans plusieurs pays d'Asie, le cricket reste une énigme dans l'Hexagone. A l'exception des Britanniques, qui ont importé ce jeu complexe dans leurs anciennes colonies, le Vieux continent ne lui accorde guère d'attention. Guidés par les expatriés sri lankais du Beausoleil cricket club, on a tenté d'en savoir plus sur cette discipline étonnante. Par Jimmy Boursicot. Photos : Sébastien Nogier


C r i c k e t

U

ne vaste prairie, dans l'arrière-pays grassois. On est dimanche et le soleil tape fort. Des hommes vêtus de blanc s'adonnent à un curieux rituel, loin des regards indiscrets. En poussant jusqu'à Saint-Vallier, on a d'abord pensé à un rassemblement de fidèles de Raël. On s'est frotté les yeux et on a vu… un match de cricket. Tout aussi improbable ! Dire que ce sport est confidentiel en Europe relève de l'euphémisme. Malgré de longs weekends passés sur les stades, il nous aura fallu des années pour tomber nez à nez avec des adeptes de ce jeu si particulier. Pourtant, en Asie, surtout en Inde, au Sri Lanka ou au Bangladesh, il est l'objet d'une incroyable ferveur, tout comme en Australie. Pour une rencontre internationale, l'audience se chiffre en centaines de millions de spectateurs. Et il n'est pas rare que les entreprises accordent une journée de repos à leurs salariés pour qu'ils puissent encourager leur équipe. Parfois, c'est le gouvernement qui décrète un jour férié.

Rassemblement champêtre pour les expat' Ici, on est loin de tout ça. Très loin, même. Sur un gazon plus proche de l'aire de pique-nique que d'un green taillé au coupe-ongles, les locaux du Riviera cricket club affrontent Beausoleil dans un calme absolu, seulement perturbé par le gazouillis des oiseaux. Voitures alignées, enfants en vadrouille et glacières de sortie : ambiance champêtre, donc. "C'est notre déplacement le plus court. D'habitude, nous devons aller dans le sud-ouest pour trouver des adversaires. Je crois qu'il n'y a que quarante-cinq clubs dans toute la France", explique Yoges, président sri lankais du Beausoleil cricket club (BCC). Essentiellement composée d'expatriés asiatiques qui évoluent ensemble depuis une dizaine d'années, son équipe vient d'obtenir son affiliation à la FFBSC (Fédération française de base-ball, de softball et de cricket) et démarrera bientôt les compétitions officielles. Avant d'oser imaginer rédiger des comptes-rendus de celles-ci, on devra se livrer à un bachotage

intensif pour essayer de comprendre toutes les règles (lire par ailleurs). "Oh ! Oui, c'est un peu compliqué tout ça", sourit poliment Matthew Johnson, un grand gaillard britannique capitaine du Riviera cricket club.

L'éloge de la patience Sur le terrain, les moments d'intense concentration sont suivis d'explosions de joie. Autant dire que l'œil non-averti a bien du mal à faire le lien entre chaque scène. "C'est vrai que quand on ne connaît pas le cricket, ça peut paraître étonnant. Le plus difficile, c'est de faire venir les gens. Après, en regardant, ils arrivent à s'intéresser au jeu", assure Yoges, qui revient s'asseoir après un passage express à la batte. Selon la formule adoptée, un match peut durer quelques heures ou… plusieurs jours. Dans un monde où tout va toujours plus vite, le cricket fait figure d'ovni. Des modifications aux règles initiales ont bien été apportées, mais ce sport de gentlemen revendique son côté "old school". En une après-midi entière, on n'aura pas entendu une seule fois des noms 66 67


Le lanceur a pour objectif de faire tomber les deux témoins positionnés au sommet du "wicket" (trois barres en bois placées derrière le batteur)

d'oiseaux voler jusqu'aux oreilles de l'arbitre. De toute manière, l'entente entre les deux camps et le caractère amical de la rencontre ne semblent pas propices aux débordements. En attendant leur passage à la batte (seuls deux batteurs sont présents sur le terrain), les amis du Beausoleil cricket club devisent tranquillement, engloutissent un sandwich au poulet épicé. Yoges, lui, est toujours aussi détendu. Même s'il n'a pas dormi de la nuit, après avoir jonglé avec ses deux jobs dans l'hôtellerie. "Ce n'est pas évident, mais c'est un vrai plaisir de jouer. Cela fait environ huit ans que nous nous sommes rassemblés. On est quasiment tous Sri lankais, mais on est ouverts. On aimerait beaucoup accueillir de nouveaux pratiquants. Et pourquoi pas des enfants aussi."

L'art de la débrouille Pour les débutants, l'apprentissage se fait avec une balle de tennis. La sphère utilisée pendant les matches pourrait blesser un imprudent. Et elle coûte cher à l'achat (jusqu'à 100 euros pour la Rolls du genre). Dans les pays où le cricket est roi, la discipline est considérée comme élitiste. En plus de la batte, des gants et du casque, des protections pour les jambes et d'autres parties vulnérables de l'anatomie sont indispensables. Les fantômes des colons britanniques, eux, sont toujours présents dans des club houses cossus. Ici, le tableau change radicalement. Quand la bande du BCC veut s'entraîner, elle doit investir un terrain de football prêté par la mairie de

Beausoleil. Aux dernières nouvelles, Yoges et ses coéquipiers avaient bon espoir de récupérer une nouvelle aire de jeu. "Nous avons repéré un endroit à Levens. C'est immense, une seule partie nous suffira largement !" En attendant de disposer de ce terrain, Beausoleil enchaîne les confrontations, aussi souvent qu'elle le peut. Zéro sponsor, zéro subvention : chacun doit mettre la main à la poche pour payer les trajets. En action, tous n'ont pas la carrure imposante des stars du cricket adulées par des hordes de fans. Et après avoir sérieusement rôti sous le cagnard, il n'est pas toujours évident d'entamer une course folle… En bon sujet de Sa Majesté, un batteur évoluant exceptionnellement sous les couleurs du Riviera cricket club (licencié à Beausoleil, il faisait le nombre dans un collectif décimé par une panne de voiture) mettra fin au suspense, expédiant les ogives du lanceur à tout bout de champ. Il nous reste encore du chemin à faire pour comprendre ce sport intéressant mais sacrément déroutant.

• Beausoleil cricket club • Tél. : 06. 08. 90.61.36. • Email : contact@bslcricketclub.com • Site web : www.bslcricketclub.com • Riviera cricket club • Email : rivieracricket@gmail.com • Site web : www.rivieracricket.com 68

Comprendre les règles… ou essayer • Deux équipes de onze joueurs s'affrontent sur un terrain ovale, avec une surface rectangulaire au centre appelée "pitch". Sur ce pitch (long d'environ 20 mètres, large de 3 mètres), un lanceur fait face à un batteur. • Entre chaque côté du pitch et les drapeaux délimitant le terrain, il doit y avoir environ 60 mètres. • Le match est divisé en deux parties et seule l'équipe qui se relaye à la batte peut inscrire des points (des runs). Pour cela, elle dispose de plusieurs solutions. Une fois la balle frappée, le batteur doit faire le plus d'allers-retours (maximum quatre par balle) avec l'un de ses coéquipiers. S'il parvient à faire sortir la balle des limites du terrain après avoir touché le sol, il marque 4 points (6 si elle passe directement en dehors). • Le rôle des lanceurs est d'éliminer au plus vite les batteurs adverses. Plusieurs méthodes possibles : en touchant le guichet (wicket en VO, soit trois piquets de bois surmontés de deux témoins) situé derrière le batteur, lorsqu'un joueur de champ récupère au vol une balle frappée par le batteur. Mais aussi lorsque ce dernier protège son guichet avec la jambe. Un peu à l'instar du baseball, le batteur peut également être mis hors jeu si la balle est ramené jusqu'au guichet par l'adversaire avant qu'il ait fini son aller-retour. • Un lanceur se présente pour un over (soit une série de six lancers). Selon le type de partie, il peut y avoir entre 20 et 50 overs à effectuer. • Une balle (en liège, avec une couche de cuir) pèse environ 150 grammes. Les meilleurs lanceurs arrivent à l'expédier (bras tendu) à plus de 160 km/h. • La batte, plate et rectangulaire, mesure au maximum 97 centimètres de long et 11 de large. La lame (partie qui sert à frapper) est en saule. Traditionnellement, le manche est en rotin, mais certaines marques utilisent du carbone.


CANNES 2011

EXPOS ÉTÉ une galerie à ciel ouvert

EXPOSITION

CIVILISATION MOYA

Centre d’art la Malmaison

27 juin - 2 octobre

SCÉNOGRAPHIE

LES ANIMAUX EN FOLIE par

Olivier Roche

Médiathèque Noailles

1 avril - 18 septembre er

CÉRAMIQUE/SCULPTURE

Hommage au plasticien belge

REINHOUD

Villa Domergue

1er juillet 11 septembre

SCULPTURE

Ville de Cannes - Département communication - Juillet 2011 - Sous réserve de modifications

PHOTOGRAPHIE

FENÊTRE SUR CANNES

Frédéric Bellay Musée de la Mer

2 juillet - 18 sept.

LE MONDE DE JENKELL

Partout dans Cannes

28 mai - 5 novembre

Des événements Ville de Cannes Rens. Direction des affaires culturelles 04

www.cannes.com

97 06 44 90


M o n t e-c arl o Golf club

Bienvenue au paradis des golfeurs Sur les pentes du mont Agel, près de 900 mètres au-dessus de la Méditerranée, les membres du Monte-Carlo Golf Club (MCGC) bénéficient d'un cadre exceptionnel pour pratiquer leur sport favori depuis 1911. Juste avant les festivités organisées pour son centième anniversaire, l'institution nous a autorisés à pénétrer sur ses greens et fairways méticuleusement entretenus. Plongée dans un univers empreint de quiétude, de tradition et de luxe. Par Jimmy Boursicot. Photos : Sébastien Nogier, J.B. et DR

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ébut de matinée, on prend la route. La Turbie est déjà dans le rétro. Dans cet enchevêtrement de lacets déserts, on pense aux vieux James Bond. En arrivant aux abords du Monte-Carlo Golf Club, basé sur la commune de Peille, on dépose notre seul gadget vaguement high tech (un simple iPhone) au vestiaire. Aucune sonnerie stridente ne viendra perturber notre visite dans

un site aussi éloigné des regards indiscrets que le repaire de ce bon Q (le fidèle inventeur au service de 007). Pour entrer, pas besoin de s'infiltrer. Frédéric Ruffier-Meray, l'un des trois professeurs du MCGC, sera notre guide. On ne pouvait pas espérer mieux : "Mon père a travaillé ici pendant quarante ans, comme caddie master. Et moi, j'ai toujours été dans les parages…" Passé professionnel en 1987, il délivre ses précieux conseils (lire par ail-

leurs) à des joueurs de tous âges, venus d'horizons différents. "J'ai même un monsieur de 99 ans qui tient à faire quelques trous assez régulièrement".

Droit d'entrée à 21 000 euros Avant de fouler un gazon admirablement bien entretenu, aussi régulier et impeccable que dans un jeu vidéo, on fait un détour par le club house. Sièges confortables en


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Le MCGC dispose de son pro shop, où les joueurs peuvent s'équiper entièrement.

cuir rouge carmin, serveurs distingués et trophées alignés aux murs. L'endroit idéal pour le repos des gentlemen qui arpentent les fairways pendant de longues heures. Ici, ce n'est jamais la cohue. On laisse les dossiers et les responsabilités au vestiaire et on se plonge dans son jeu, au beau milieu d'un golf exceptionnel où l'on se sent au paradis. Evidemment, tout cela a un prix. 21 000 euros en guise de droit d'entrée,

2 500 euros de cotisation annuelle. Parmi la liste des adhérents, on trouve de puissants entrepreneurs de la principauté, de riches expatriés et quelques joueurs professionnels. Mais au Monte-Carlo Golf Club, l'argent n'achète pas tout. Pour obtenir un précieux sésame, il faut être coopté et… savoir manier un club. "On n'accepte que les joueurs qui ont un certain niveau. Les autres sont dirigés vers des professeurs. 70 71


Au dixième de millimètre près Au moment de prendre le départ sur ce parcours que les spécialistes décrivent comme "étroit et technique", les heures passées à répéter inlassablement le même geste font souvent la différence. Positionné à l'aire de practice, Pascal voit les nouveaux venus (mais pas seulement) débarquer avec l'objectif de perfectionner leur swing. Et apparemment, il est loin d'être lassé. "Vous savez, tout se passe très bien ici, on a une super équipe et il n'y a jamais d'absent", sourit-il. "Et puis, parfois, on vit des moments particuliers. Le directeur nous autorise à aller jouer sur le parcours, c'est magnifique !" Effectivement, c'est somptueux. A nos pieds, la mer, à perte de vue. Quand les nuages débarrassent le plancher, on peut apercevoir la Corse, tout en gardant un œil sur l'Italie voisine. A bord d'une voiturette blanche, on glisse délicatement entre les passionnés. Le décor change radicalement. Nous voici face à la montagne, avec un panorama à peine croyable. On se sent tout petit et on regarde la pointe de nos chaussures. Focus mental sur l'herbe. Tellement bien taillée qu'on a du mal à croire qu'elle n'est pas synthétique. Sur le green du 18, on se demande à haute voix jusqu'où va la précision. Charles Houtart, le directeur du MCGC, a la réponse. "On taille les greens à 4 millimètres. Enfin, entre 4 et 4,4 millimètres." Dans notre dos, les tracteurs destinés à l'entretien se croisent, se recroisent. Un manège incessant (toutefois insuffisant pour déchirer le silence qui enveloppe ce lieu hors du temps) qui explique mieux la perfection du "tapis" que l'on foule. Cent ans que ça dure, un siècle qu'une poignée de passionnés bénéficient d'un petit jardin d'Eden en guise de terrain de jeu.

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enue impeccable, teint halé, Frédéric Ruffier-Meray nous embarque à bord d'une voiturette. Ce joueur d'expérience (il est passé pro pour la première fois en 1987), aussi à l'aise quand il s'agit de glisser un bon mot pour que pour expédier la balle au fond du trou, connaît les moindres recoins du parcours monégasque. Il connaît également tous les membres, qui le saluent au loin ou se rapprochent pour échanger les dernières nouvelles. "Oh, regardez ! Nous sommes assortis, tous les deux en rouge et blanc. C'est pour faire honneur à la principauté", plaisante une quinqua élégante. Mi-figue mi-raisin, "Fred" conseille notre photographe : "Tu devrais pas te mettre là. La balle peut partir à 250 km/h. Sur 20 mètres, elle a une poussée de deux tonnes. En clair, je pourrais t'arracher la tête. Mets-toi de ce côté, ça ira. Normalement…" On peut le dire maintenant : tout s'est bien terminé. Comme si vous y étiez, Frédéric décrypte trois trous de ce parcours de légende.

Trou n°5 (Par 3, 154 m) La Principauté en contrebas, les parois rocheuses du Mont-Agel, l'Italie… Le départ du trou n°5 offre un panorama incroyable. "A chaque fois que des médias viennent nous voir, on passe de longs moments ici. C'est vrai que c'est quand même assez exceptionnel !" Après avoir pris la pose dans ce décor de carte postale, Frédéric regarde désormais vers le drapeau. "Le 5, il est très technique, très étroit. Il y a plusieurs bunkers sur les côtés et dès qu'on dépasse le green, on se retrouve hors limites. Juste avant de dérouler son sinwg, le professeur détend l'atmosphère en tançant l'un des jeunes membres de l'équipe du club. Loin de l'image élitiste qui entoure le Monte-Carlo Golf Club ? "On colporte l'idée d'un golf snob, mais les gens viennent ici parce qu'ils sont passionnés, pas pour obtenir une ascension sociale. Je pense que les autres sont jaloux de notre quiétude."

Trou n° 4 (Par 4, 366 m) "On se trouve face à une grosse descente. Dans cette situation, on a tendance à vouloir accélérer le mouvement et cela facilite les erreurs. Au milieu, il y a une rangée d'arbres qui est gênante. Pour se sécuriser, on essayera d'atteindre la partie gauche du fairway". Ce jour-là, le vent vient compliquer la tâche du professeur, qui prépare son drive. "C'est évidemment un élément à prendre en compte. En plus, nous sommes tout de même à 900 mètres d'altitude. Ce qui fait que la distance des coups peut s'allonger de près de 15 %". Pour se mettre dans de bonnes conditions, un impératif : "Il faut effectuer une bonne mise en jeu. La gestuelle est très importante. Comme on part d'une position statique, certains se sentent obligés de donner beaucoup de puissance, mais ce n'est pas forcément nécessaire." Alors, comment faire pour expédier cette petite balle de 2,2 cm de diamètre (qui pèse à peine 20 grammes) à l'endroit le plus stratégique ? "Il faut bien positionner les mains sur le club. Pour travailler son swing, on va d'abord choisir les plus "tolérants", ouverts et courts. Il faut aussi maîtriser la position de son corps par rapport à la balle et maîtriser le déplacement du club dans l'espace."


PETIT LEXIQUE DU GOLF • Slope : valeur qui définit la difficulté d'un parcours. Plus le chiffre (compris entre 55 et 155) est haut, plus le jeu est complexe. Le site du mont Agel atteint 129. • Par : nombre de coups théoriques à effectuer pour chaque trou. Le Monte-Carlo Golf Club compte cinq par 3, neuf par 4 et quatre par 5. Il faut donc rendre une carte de 71 pour ne pas être audessus du par. Sur ce parcours, le record est de -11. Il est détenu par le Gallois Ian Woosnam. • Index : anciennement appelé "handicap", l'index correspond au nombre de coups au-dessus du par qu'effectue un joueur amateur. Pour fouler les fairways monégasques, il doit être de 35 ou moins (32 le week-end) pour les hommes. Ce qui signifie que le golfeur doit être capable de boucler sa partie après 106 coups (71+35). • Drive : coup réalisé au départ d'un trou. La balle, posée sur un tee (support en bois ou en plastique), est frappée à l'aide d'un club appelé driver. • Pitch : coup d'approche, la balle s'élève en direction du drapeau. • Putt : Putter en main, le joueur qui a déjà expédié sa balle sur le green tente de faire rouler la balle dans le trou (d'un diamètre de 10,8 cm). • Fairway : Surface du jeu située entre le départ et le green, sa hauteur de tonte peut varier entre 1,8 et 2,8 cm. • Rough : Zone située autour du fairway. L'herbe y est laissée volontairement plus haute, ce qui renforce la difficulté du coup suivant si l'on y atterrit. • Bunker : Obstacle sablonneux qui a pour but de ralentir la progression du joueur.

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Trou n°17 (Par 4, 336 m) "Celui a été fini récemment. Le sens du départ a été changé et reculé. Le 17 n'est pas excessivement difficile. Le piège à éviter, c'est d'aller beaucoup trop à droite. D'ici, on a une belle perspective, avec la montagne en toile de fond et les bois qui longent le tracé. Avant de tenter son putt, il faut essayer de bien "lire" le green, voir s'il est en pente etc." Son coup effectué, Fred se baisse et sort un petit objet de sa poche. De la taille d'un porteclés, avec deux pointes. "En fait, il faut penser à relever ses pitches pour laisser le terrain intact". En clair, cela signifie que les joueurs doivent réparer la portion de gazon qui a été endommagée, à la réception de leur coup d'approche. En arrivant au 17, un joueur commence à avoir les bras lourds, bien plus qu'on pourrait l'imaginer. "Quand on a fini sa partie, on a parcouru entre 6,5 km et 8 km, estime Frédéric. Avec le relief, l'effort physique est important. D'ailleurs, vous aurez remarqué que les personnes que l'on a croisées avaient des chariots électriques."


cH ARLES HOUTAR t, di re cteur du mcg c

"Nous n'avons pas besoin de carte de visite"

L

es voitures de luxe lustrées de frais attendent patiemment leurs propriétaires sur le parking. On est en milieu de matinée et un calme olympien règne au sein du club-house, qui ne tardera pas à s'animer à l'heure du déjeuner. Pour le moment, c'est le directeur du MonteCarlo Golf Club, Charles Houtart, qui passe à table. Et nous en dit un peu plus sur la quête d'excellence qui anime chaque jour les 34 employés du site. L'homme sait de quoi il parle, jetant son regard d'ancien joueur professionnel sur un lieu qu'il s'efforce de rendre encore plus beau et plus paisible. Sous l'impulsion du président du MCGC, Maître Henry Rey (notaire réputé à Monaco, par ailleurs membre du Conseil national jusqu'en 2008), l'écrin juché sur les hauteurs de la commune de Peille a ainsi connu plusieurs phases d'aménagement, sans jamais se départir de son cachet. Entretien. Comment êtes-vous arrivé au Monte-Carlo Golf Club ? Avant d'être directeur, j'ai été joueur professionnel. Je donnais des cours en région parisienne et on m'a demandé de faire un remplacement ici. Cela fait maintenant 17 ans que l'on m'a confié le poste de directeur. Quelle est votre mission première ? Je navigue entre le travail administratif, dans les bureaux, et l'accueil des joueurs. Je suis régulièrement sur le parcours. Nous avons un golf de renom, alors il faut que tout soit parfait. L'entretien du parcours est quelque chose de fondamental. Nous avons un responsable technique

non-membres peuvent venir jouer, sur réservation et à condition d'avoir un excellent niveau de jeu (handicap 35 la semaine, 32 le week-end, ndlr). Nous avons un public régional, mais aussi des Suédois, des Américains, des Japonais… On baigne tout de même dans l'atmosphère du luxe… Le vrai luxe, c'est de pouvoir faire un parcours entier en quatre heures. Ici, les membres n'ont pas à réserver leur départ. Et le matin, les parties à quatre balles sont interdites. On a l'assurance de n'avoir quasiment aucune attente entre deux trous. Par ailleurs, je crois que nous sommes l'un des rares clubs où il reste encore des caddies.

performant, un logiciel qui gère l'arrosage, afin d'éviter le gaspillage d'eau. Nous n'utilisons que des produits bio et disposons d'une station météo pour coordonner l'ensemble de nos efforts. Votre passé d'ancien professionnel vous donne-t-il quelques coups d'avance ? Effectivement, j'essaie toujours de me mettre à la place des joueurs, d'anticiper leurs attentes. On a également la chance d'avoir un président qui a également un handicap très bas au golf, qui est un passionné. Son exigence nous permet de progresser continuellement. De l'extérieur, on a pourtant du mal à percevoir la qualité de votre travail et de vos installations. Sur Internet, par exemple, on trouve très peu d'éléments… Vous savez, nous jouissons d'une véritable reconnaissance. Nous n'avons pas vraiment besoin de carte de visite. Quand les gens arrivent ici, ils sont émerveillés. On est quand même dans un cadre exceptionnel : à certains endroits, on peut observer l'Italie, la France et Monaco en même temps. Un magazine anglais a même élu le départ du trou n°5 "plus belle vue du monde". Y a-t-il également une volonté de rester un club fermé ? Nous ne sommes pas si fermés que cela. Les

Comment fait-on pour devenir membre du Monte-Carlo Golf Club ? Il faut avoir un bon handicap et trouver deux parrains, membres depuis plus de cinq ans. Pour conserver une certaine tranquillité et assurer les meilleures conditions aux passionnés, nous avons limité le nombre de membres à 500. Sur liste d'attente, nous avons environ 30 personnes. A qui appartient le site ? Le golf est la propriété de la Société des bains de mer (SBM). Nous sommes installés sur le territoire français et le club fonctionne de manière associative. Depuis sa création, le golf a-t-il connu beaucoup de modifications ? Enormément. A l'origine, il y avait un espace de tir au pigeon et des courts de tennis. Avant, le club house avait également deux étages, mais un incendie a eu lieu. Le parcours a été agrandi par tranches, des trous ont été redessinés ou modifiés. Pour le centenaire, le comité directeur voulait qu'on arrive à une longueur totale de 5 900 m. A partir de quel âge peut-on commencer à jouer chez vous ? On peut débuter dès l'âge de 10 ans. Nous avons une école de golf qui fonctionne tous les mercredis, elle accueille environ une trentaine de jeunes Monte-Carlo est-il représenté par


une équipe durant les tournois ? Oui, nous en avons plusieurs, Marco Simone est le capitaine de l'une d'entre elles. CharlesHenry Rey, le fils du président, fait aussi partie du collectif qui dispute le championnat de Ligue et les championnats de France. Et notre équipe féminine évolue en première division nationale. Des compétitions sont-elles organisées ici ? Chaque dimanche, nous avons un tournoi sponsorisé par l'un des membres. Il y en a environ une quarantaine dans l'année, avec 60 à 70 joueurs par événement. De temps à autre, nous accueillons également des épreuves de la Ligue Côte d'Azur, dont je suis le vice-président. Plus ou moins régulièrement, nous recevons aussi certaines entreprises pour leurs tournois. A une époque, le club accueillait aussi une épreuve du tour européen… De 1984 à 1993, nous accueillions cette compétition de haut niveau. C'était quelque chose d'extraordinaire, mais toujours très compliqué à mettre en place et cela coûtait très cher. Avec la loi Evin, il n'était plus possible de faire appel aux marque de tabac ou d'alcool pour sponsoriser le rendez-vous. On a eu des joueurs d'exception ici, notamment Sergio Ballesteros, qui était un véritable phénomène ! Beaucoup de sportifs aiment arpenter les greens, chez vous comme ailleurs. Avezvous une explication à ce phénomène ? Je crois que le golf est très décontractant. Quand on est sur le parcours, on oublie tout ses soucis, on fait le vide. Novak Djokovic, par exemple, vient souvent ici. On peut imaginer que ce n'est pas la seule célébrité à fréquenter le Monte-Carlo Golf Club… Vous vous doutez bien que je ne peux pas tout vous dire… Certains pros comme Alexander Noren ou Søren Hansen sont régulièrement ici. Par le passé, on organisait un tournoi pro-celebrity. Kevin Costner, Sean Connery ou Boris Becker ont joué à Monte-Carlo. Nous avons aussi Hugh Grant qui vient dès qu'il le peut. Il n'y a aucun passe-droit, chacun paye (il sourit).

Cent ans d'excellence

-- Tout commence par une doléance de la colonie anglaise basée sur la French Riviera, qui incite la Société des bains de mer à entamer la construction d'un golf de 18 trous. Le site est inauguré le 16 novembre 1911. Une ligne d'autobus permet de rallier le site en partant de la place du casino. -- Malgré le manque d'eau et d'engrais, le Monte-Carlo Golf Club connaît un véritable essor après-guerre. Jean-Charles Rey, appuyé par les légendaires Henry Cotton et Max Faulkner, organise un Open professionnel entre 1953 et 1957. Harry Weetman, Bernard Hunt, Angel Miguel, Ugo Grappasoni ou encore Jean-Baptiste Ado s'y affrontent. -- Le prince Pierre et le prince Rainier III occupent ensuite le siège de président du MCGC. Un bassin enterré de 6 000 m3 et deux nouveaux trous sont aménagés. -- Retour à la présidence de Jean-Charles Rey en 1970 (il y restera jusqu'en 1994). L'Etat monégasque et la SBM soutiennent un projet qui vise à modifier entièrement le parcours. Il sera allongé d'un kilomètre linéaire. -- De 1984 à 1992, les plus grands noms participent à l'Open professionnel de Monte-Carlo, qui est intégré au programme du tour européen. Curtis Strange, Severiano Ballesteros, Vijay Singh, Gary Player, Payne Stewart et d'autres grands joueurs arpentent les greens du Rocher. -- Depuis 1995, la présidence est assurée par Henry Rey. Le nombre de membres admis sur les pentes de Peille est passé de 270 à 500. Durant les quinze dernières années, plusieurs trous ont été créés (n°9, 10 et 18) et d'autres réaménagés (2,13 et 16).

D'avant-hier… à aujourd'hui

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Portes ouvertes dimanche 18 septembre

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O ly m p ique d' anti be s juan- les- pi ns

La philosophie d'Espinosa

Julien Espinosa, jusqu'alors assistant de Savo Vucevic et responsable du centre de formation, a été choisi pour coacher l'Olympique d'Antibes en Pro B. Un défi que ce jeune technicien de 27 ans aborde avec envie, en souhaitant que l'on parle très rapidement de son travail plutôt que de la date de naissance inscrite sur sa carte d'identité. Par Jimmy Boursicot - Photos : Sébastien Nogier

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ehors, des gamins gambadent dans tous les sens. C'est encore les vacances et les petits ont de l'énergie à revendre malgré le cagnard. A l'intérieur de la salle Foch, c'est beaucoup plus calme. Dans un bureau à l'étage, Julien Espinosa nous accueille par une franche poignée de main. Le nouveau boss de l'Olympique d'Antibes Juan-les-Pins (OAJLP), c'est lui. Détendu mais soucieux de faire passer son message, ses ambitions pour son club, il se livrera pendant plus d'une heure et demie. L'occasion d'afficher ses valeurs ("travail", "engagement", "combativité", "sens du collectif") et d'aborder

une saison 2011-2012 qui s'annonce cruciale pour l'avenir du club antibois. Rencontre avec un entraîneur lucide mais ambitieux. T'attendais-tu à être propulsé à la tête de l'effectif professionnel, après trois ans aux côtés de Savo Vucevic ? Pas du tout. J'étais en fin de contrat et j'avais clairement exprimé mon souhait de continuer avec Savo. Après le dernier match, les dirigeants m'ont appris qu'il ne resterait pas. Par la suite, ils m'ont expliqué qu'ils avaient plusieurs pistes, mais qu'ils pensaient à moi pour reprendre l'équipe. C'est une belle marque de confiance.

Une fois la proposition en mains, tu as tout de suite donné ton accord ? Je n'ai pas dit oui tout de suite, parce je ne m'y attendais pas. J'ai voulu prendre le temps de la réflexion. Je me suis demandé si c'était dans mon intérêt et dans celui du club. Je sais très bien ce que représente Antibes dans le basket, c'était un choix important. Est-ce que tu redoutais qu'on évoque tout le temps ton âge ? Ça, on m'en parle tout le temps, forcément. Les gens vont se poser des questions. Mais j'espère que bientôt, on dira autre chose que le mot "jeune" quand on parlera de moi. Je veux inculquer le


B a s k e t tout fait pour que je sois respecté par les joueurs. J'aime m'imprégner du savoir-faire des autres, je me suis inspiré de plusieurs contextes. J'ai aussi étudié en Staps (faculté de sport, ndlr), donc j'aime comparer l'apprentissage théorique et ce qui se passe vraiment en pratique. Des fois, ça se rejoint. Des fois, non. Mais c'est très intéressant au niveau de la compréhension. Ça fait avancer plus vite.

sens du travail, de l'engagement à mes joueurs. C'est le seul moyen pour y parvenir. Il faut leur donner une vision commune pour qu'ils aient de la sérénité. On ne peut pas y aller à tâtons. A travers ces mots, on ressent l'influence de Savo Vucevic, que tu as côtoyé ici… J'ai eu la chance de tomber sur quelqu'un qui m'a encore plus donné le goût de ces valeurs. Il m'a aidé à forger mon caractère, il a toujours

Justement, est-ce que tu ne crains pas que tout aille trop vite ? Je ne crois pas. J'ai eu envie d'entraîner très tôt. J'étais au centre de formation à Antibes, j'ai arrêté de jouer et je me suis lancé tout de suite. En presque dix ans, j'ai coaché à pas mal de niveaux différents. Le cap de la Pro B, je ne le vois pas pour l'instant. Je m'engage avec mes qualités et mes défauts. Qu'as-tu fait depuis le début de ta carrière de technicien ? Depuis quatre ans, j'étais chargé du centre de formation d'Antibes. Avant, j'avais entraîné des seniors, chez les filles, avec le NCAB (Nice Côte d'Azur basket) puis le NOBC (Nice olympic

basket club. J'ai connu l'Excellence région, la N3 et la N2. J'ai également été l'assistant de Daniel Paquet à Golfe-Juan, entre la N1 et la N2. La fonction d'assistant est plutôt floue pour le grand public. Quel était ton rôle ces dernières années ? La première saison, j'étais en phase de découverte, j'essayais de comprendre ce que le coach attendait de moi pour me mettre à son service. Parce qu'au final, c'est lui qui prenait ses responsabilités. J'ai toujours voulu faire corps avec Savo, le protéger quand il le fallait. Il m'est par exemple arrivé de devoir virer un joueur de l'entraînement. Que penses-tu du niveau global de la Pro B ? Je trouve que le championnat est en train de gagner en qualité, avec de bons joueurs français qui se retrouvent là faute de place audessus, et des équipes avec des budgets qui se rapprochent de plus en plus de ceux de Pro A. Celui de l'OAJLP, en revanche, est en baisse (1)… On aura la troisième masse salariale… en partant du bas. Il faut qu'on parvienne à se stabiliser avec de petits moyens. Cette année encore, il faudra serrer les dents. On ne pourra pas jouer avec le feu, il faudra mettre en place un bon collectif, avec de la spontanéité, de la fraîcheur. La solidarité entre les joueurs sera fondamentale.

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Ce sera suffisant pour faire vibrer un public qui a connu le glorieux passé de l'Olympique d'Antibes ? Moi, je ne fixe pas une quelconque limite. J'ai envie d'offrir un spectacle de qualité au public, qui est connaisseur. On a essayé d'aller chercher les meilleurs éléments possibles, en fonction de notre porte-monnaie. Il faudra que chacun prenne ses responsabilités, dans un cadre collectif. Parce que contrairement à certaines équipes, on ne peut pas se payer 6-7 joueurs capables de sauver la baraque à chaque fois.

Monclar (23 ans, arrière, fils du coach et consultant Jacques Monclar), qui a joué ici chez les jeunes, nous arrive de Dijon.

Ça ira mieux demain, donc ? Autant ne pas se cacher : si la mairie ne nous appuyait pas autant, il n'y aurait plus de club… Quand on aura notre nouvelle salle (5 000 places, livraison prévue début 2013, ndlr), on pourra être plus pérenne, rassurer les investisseurs et créer un plus gros réseau de partenaires. Ce sera une vraie bouffée d'oxygène. Les beaux jours sont devant nous.

1. L'an passé, l'OAJLP a présenté un budget de 1,9 million d'euros (dont 510 000 euros de masse salariale. Pour 2011-2012, il se limitera à 1,79 million d'euros (dont 389 000 euros alloués à la masse salariale)

Quelles étaient les priorités concernant la construction de l'effectif (lire par ailleurs) ? Je voulais avoir une certaine continuité, garder les joueurs complémentaires. Maxime Courby (ailier, 2,03 m, 20 ans), qui était prêté l'an dernier, a signé pour trois ans. Lesly Bengaber (arrière, 1, 96 m, 31 ans) est toujours avec nous. On espère qu'il connaîtra plus de réussite cette saison et surtout qu'il sera épargné par les blessures. Le jeune Yann Siegwarth (meneur, 1, 83 m, 17 ans) fera également partie de l'équipe. Ensuite, je voulais avoir un meneur français, pour mieux structurer le jeu. On a pris Steeve Essart (5,6 points, 2,8 passes décisives et 20,6 minutes en moyenne l'an dernier avec Strasbourg, Pro A) qui devrait apporter des garanties. Le collectif sera relativement jeune… On aura cinq joueurs de moins de 24 ans formés en France, ce qui nous permettra d'obtenir l'agrément pour notre centre de formation. A l'intérieur, nous avons Ferdinand Prénom, qui est prêté par Dijon. Il peut devenir un élément intéressant. Tristan Toneguso, qui faisait partie de l'équipe cadets (finaliste du championnat de France en 2011, sous la houlette d'Espinosa, ndlr), a signé son premier contrat. Benjamin

Impatient de démarrer la saison, le 1er octobre à Quimper ? Oui, je pense qu'on va réussir à créer quelque chose. Une équipe, ça ne se fait pas qu'en accumulant des stats. Comme plusieurs joueurs se connaissent, on devrait gagner du temps sur la reconstruction. Je veux que les gens aient envie de s'identifier à cette équipe.

Recrutement De bonnes surprises ?

Malgré une enveloppe dédiée au recrutement plutôt mince, l'Olympique d'Antibes a tenté quelques coups. Ainsi, l'intérieur américain Jeff Allen (ci-dessus) arrive flanqué d'une belle réputation. Agé de 24 ans, il arrive de l'université de Virginia Tech, avec laquelle il évoluait en conférence ACC (où frayent notamment Duke, North Carolina et Florida State). Le staff antibois mise sur ce joueur qui tournait à 13,4 points et 9,7 rebonds l'an dernier. Autre pari avec le recrutement de Cecil Brown, arrière US de 28 ans passé par Brest (Pro B) en 20082009 (15,4 pts à 49 %). Après un passage en D-League, aux Etats-Unis, le Californien a connu une saison chaotique, entre le championnat d'Israël et la deuxième division allemande. Sacha Massot (pivot, 2, 05 m, 26 ans) auteur de très bons matches sous le maillot olympien l'an dernier, revient de Charleroi pour apporter sa qualité sous les panneaux. Par ailleurs, Julien Espinosa sera assisté par Yoann Debras, qui travaillait depuis plusieurs saisons avec les pros et les jeunes. La direction du centre de formation est confiée à Christian Conderas, qui arrive de Charleville-Mézières. 82




Athlétisme

h e r cul is 2 0 1 1

LES ROIS DE LA PISTE à MONACO

Le 22 juillet, quelques semaines avant les championnats du monde de Daegu (Corée du Sud), le gratin de l'athlétisme mondial a déboulé sur le Rocher. Lors d'une soirée à classer parmi les plus grands millésimes du rendez-vous monégasque, le public a vibré en attendant l'entrée en piste du roi Bolt. Par Jimmy Boursicot. Photos : Realis

Stade plein, grandes stars et performances de premier plan : tout y était !

A

l'instant où l'on a pénétré dans le stade Louis-II, on savait que les heures à venir allaient être spectaculaires. Dans les gradins, malgré les sévères embouteillages qui retardaient l'arrivée d'une partie du public, il ne restait quasiment aucune place vacante. Phénomène plutôt rare dans cette enceinte, où un autre phénomène était attendu par près de

18 000 personnes : Usain Bolt en personne. Un nom qui a suffi a rameuter tous les amoureux de sport et les curieux, dont certains assistaient pour la première fois à un meeting. Les autres, ceux qui épluchent les bilans, qui scrutent à la loupe les performances ou qui ont tout simplement l'habitude de vibrer au rythme des exploits des athlètes, étaient une fois de plus fidèles au rendez-vous. 84 85

Drapeaux rouge et bleu autour de l'aire de lancer, maillots d'échauffement multicolores dans tous les sens, enfants euphoriques dans les tribunes : une ambiance de kermesse. Le tennisman Novak Djokovic (numéro un mondial), installé parmi les VIP, semblait apprécier. Après avoir guetté l'arrivée de S.A.S. le prince Albert II, président de la fédération monégasque d'athlétisme, et de S.A.S. la princesse Charlène, les photographes


ont pu retourner mitrailler les sportifs. Et il y avait du boulot…

Les filles du saut en longueur étaient les premières à faire monter la pression. L'Américaine Brittney Reese, future lauréate, bataille ferme avec la sublime Russe Darya Klishina, tandis que la Suédoise Carolina Klüft (triple championne du monde d'heptathlon, médaillée d'or à Athènes).

Au beau milieu du stade, non loin des javelots qui filent dans le ciel, on aperçoit Patrick Montel, la voix de l'athlétisme sur France télévisions. Certains poussent un "ouf" de soulagement à l'idée de ne pas avoir à supporter les envolées verbales du commentateur. D'autres ont hâte qu'il prenne le micro, pour suivre la compét' "comme à la maison". Ce sera bientôt chose faite. Montel présente les hommes en lice à la perche. Détendu, Steven Hooker (champion olympique

à Pékin) taquine Renaud Lavillenie, tout sourire aussi. Romain Mesnil (habillé cette fois…) reçoit une belle ovation de la foule. Plus tard dans la soirée, ce sera Lavillenie qui fera rugir le stade entier après avoir effacé une barre à 5,90 m. Tout simplement la meilleure performance de l'année à ce moment de la saison.

l'assurera par la suite Frédéric Choquard, chargé de l'organisation en compagnie de Jean-Pierre Schoebel, "on a assisté à l'un des meilleurs Herculis depuis très longtemps. Au même titre que l'édition de 1992, où l'on avait Carl Lewis, Marie-José Pérec etc., il restera dans l'Histoire". Dans cette histoire, l'altercation entre Mehdi Baala et Mahiedine Mekhissi-Benabbad, après l'arrivée du 1 500 m, a peut-être été le chapitre

le plus surprenant, dans une discipline où les empoignades sont rares. Qu'importe, il restait encore bien d'autres moments percutants à vivre : au total, sept meilleures performances mondiales de l'année et trois records du meeting allaient être établis. Adossé à la barrière, Angelo Taylor (triple champion olympique sur 400 m haies et 4x400 m) prenait la pose en compagnie de gamins aux anges.

Pas le temps de souffler, l'action se déplace aux quatre coins de Louis-II. On se fixe sur le concours de la hauteur, où Blanka Vlasic semble intouchable. Celle qui fut élue athlète de l'année en 2010 déroule et plafonne à 1,97 m. Le show continue et la cadence s'emballe avec le 200 m féminin. La joviale Myriam Soumaré ne peut pas suivre les "dragsters" américains alignés à ses côtés, Allyson Felix et Carmelita Jeter.

Lavillenie, toujours plus haut

A plein régime La suite sera du même acabit. Comme nous


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Final pétaradant L'autre Frenchie que tout le monde voulait voir en piste, c'était Christophe Lemaître. Il faut croire que le costume était un peu trop grand pour le jeune homme de 21 ans, dans une forme plutôt moyenne à Monaco. Sur son chemin, il y avait de toute manière du très lourd. Le public l'avait bien compris. Alors que le fantastique Usain Bolt s'échauffait à sa manière (grands gestes, clins d'œil, petits pas de danse…), le silence gagnait peu à peu tout le stade, debout comme un seul homme, appareil photo en mains pour conserver un instantané de ce moment magique. 9 secondes et 88 centièmes plus tard, c'était fini. "Lightning Bolt", pas forcément très satisfait de sa course, assurait tout de même le show en faisant un tour d'honneur et en offrant sa médaille à la petite Zoé, qui l'avait "battu" la veille lors d'une animation sur la plage du Larvotto. Quelques semaine plus tard à Daegu, le sprinteur affichera une mine beaucoup moins réjouie après sa disqualification. Mais c'est une autre histoire. L'immense star du 100 m basculait ensuite vers la zone mixte, et les plus anonymes engagés du 3 000 m steeple s'élançaient. Juste avant le feu d'artifice, tiré depuis le centre de la pelouse, les coureurs de fond offraient un final spectaculaire au public du Rocher. Auteur d'une accélération fulgurante à l'amorce du dernier virage, le Kenyan Birmin Kipruto terminait très fort et coupait la ligne avec… un centième de retard sur le record du monde de la distance.

Les vainqueurs »»Disque dames : Nadine Müller (Allemagne) 65,90 m »»Saut en longueur dames : Brittney Reese (USA) 6,82 m »»Lancer de poids hommes : Reese Hoffa (USA) 21,25 m »»Saut à la perche hommes : Renaud Lavillenie (France) 5,90 m »»400 m haies hommes : Angelo Taylor (USA) 47''97 »»Saut en hauteur dames : Blanka Vlasic (Croatie) 1,97 m »»1 500 m hommes : Silas Kiplagat (Kenya) 3'30''47 »»400 m dames : Amantle Montsho (Botswana) 49''71 »»- Lancer de javelot dames : Barbora Spotakova (Rép. tchèque) 69,45 m »»- 800 m hommes : David Rudisha (Kenya) 1'42''61 »»Triple saut hommes : Philips Idowu (Grande-Bretagne) 17,36 m »»200 m dames : Carmelita Jeter (USA) 22''20 »»5 000 m hommes : 12'53''11 »»100 m haies dames : Sally Pearson (Australie) 12''51 »»1 500 m dames : Maryam Yusuf Jamal (Bahreïn) 4'00''59 »»100 m hommes : Usain Bolt (Jamaïque) 9''88 »»3 000 m steeple hommes : Birmin Kipruto (Kenya) 7'53''64

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Yacht Club de Monaco TĂŠl : +377 93 10 63 00 - E-mail : ycm@ycm.org


Ze g g & Cer lati

le mariage du sport et du luxe Horloger joaillier de prestige, Zegg et Cerlati est impliqué dans de nombreux événements sportifs de prestige et soutient plusieurs représentants monégasques. Une alliance qui coulait de source entre une marque en quête permanente d'excellence et des athlètes qui courent après les performances. Photos DR

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deux pas du Casino, en plein cœur de ce Monte-Carlo qui fait rêver les touristes du monde entier, on trouve l'une des boutiques de l'horloger joaillier Zegg & Cerlati. Une adresse luxueuse où les grands noms se pressent discrètement pour faire leurs emplettes haut de gamme. Fondée par Tina Zegg et Carlo Cerlati en 1997, la marque allie innovation, élégance et excellence. Un travail de précision que l'on peut rapprocher de la préparation d'un athlète de haut niveau, qui répète à l'envi les mêmes gestes jusqu’à atteindre la perfection. Une similitude qui n'a pas échappé à Tina Zegg. Depuis plusieurs années, sa société accompagne et soutient plusieurs manifestations de premier plan. "Le domaine du sport est très intéressant pour nous. En terme de communication, il attire une cible de personnes beaucoup plus large et notamment les jeunes. C'est un univers dynamique, qui apporte de la décontraction. C'est quelque chose de bienvenue car dans notre domaine, on peut parfois être rigide", résume Tina Zegg.

Monte-Carlo Rolex Masters rendez-vous incontournable Chaque année, Zegg et Cerlati propose à ses clients d'assister aux matches du Monte-Carlo Rolex Masters. Une compétition de tennis où les meilleurs joueurs de la planète s'affrontent pendant neuf jours. "Pour nous c'est l'événement de l'année. Nous accueillons quarante invités par jour. C'est une manière de les remercier et de les rencontrer dans un autre contexte. Nous disposons également d'une boutique sur place, au sein du Monte-Carlo Country Club. Avec Rolex, qui est le sponsor titre, nous disposons d'une excellente image. Monte-Carlo fait vraiment partie des plus beaux tournois du monde !", s'enthousiasme la co-fondatrice de Zegg & Cerlati.

Pendant le Masters 1000, de nombreux joueurs font un crochet par la boutique monégasque pour participer à un cocktail. On y croise notamment Roger Federer, Caroline Wozniacki ou encore les "retraités" Ilie Nastase et Arnaud Boetsch.

Dans l'engrenage des sports mécaniques Installée dans une principauté où le Grand Prix de Formule 1 est le temps fort du calendrier, la marque Zegg & Cerlati est impliquée dans les sports mécaniques, comme une évidence. De son côté, elle a choisi de soutenir des pilotes "rouge et blanc". Carabinier du prince, le jeune Jimmy Maccio prépare actuellement les 24 Heures du Mans moto avec une machine frappée du logo de

l'horloger joaillier. "Cela s'est fait récemment. On a envie qu'il aille le plus loin possible. Jimmy est doué, cela nous motivait de sponsoriser un sportif monégasque. On essaie toujours de conserver cette dimension locale", détaille Tina Zegg. La société, qui avait autrefois conclu un partenariat avec David Hallyday, engagé en championnat de France grand tourisme, accompagne le Monégasque Stefano Coletti, qui évolue en GP2 Series, l'antichambre de la Formule 1. "Il y a un aspect amical. Stefano est le fils de Jean-Louis Coletti (un important agent immobilier du Rocher). Cela nous fait vraiment plaisir de voir cette voiture faire le tour des Grand Prix (peu après notre entretien, Stefano Coletti s'est fracturé deux vertèbres dorsales à Liège, ndlr)."


L'horloger joaillier soutient les actions de la Star team for children (notamment lors de rencontres de football et des compétitions de ski ou de golf. Elle sponsorise également le pilote monégasque Stefano Coletti en GP2 Series. Par ailleurs, Zegg & Cerlati ne manque jamais une occasion d'inviter ses clients au Monte Carlo Rolex Masters.

Star Team for children une aventure humaine Au fil de la discussion, Tina Zegg avoue avoir "totalement l'esprit de compétition, que ce soit dans le travail, dans le sport ou dans ma vie personnelle". Pour autant, la dirigeante (qui aurait pu opter pour une carrière de skieuse professionnelle) sait aussi tendre la main à ceux qui en ont le plus besoin. Ainsi, Zegg et Cerlati apporte son soutien aux différentes opérations organisées par Star Team for children. "On se retrouve toujours dans une ambiance amicale. L'association se réunit pour des matches de football. Ils ont lieu avant le Grand Prix. De nombreux pilotes et des célébrités jouent en compagnie du prince Albert. Parfois, il y a aussi des compétitions de ski ou de

golf. En marge de ces événements à but caritatif, des soirées de charité ont lieu." En quittant le bureau de Tina Zegg, on remarque que sa passion pour le sport est loin d'être une façade. Dans un recoin, des skis Hublot tout en carbone sont bien rangés. Au cas où l'appel de la montagne deviendrait irrésistible. La marque compte quatre boutiques : trois à Monaco et une à Ischgl (Autriche). Elle commercialise des marques prestigieuses comme Rolex, Jaeger-Lecoultre, Bréguet, Vacheron Constantin, Panerai, Omega, Breitling ou Cartier. Par ailleurs, elle propose également ses propres créations (bijoux, lunettes, sacs…). Téléphone : +377 99 99 66 22 90 91


N atat i on handispor t

Elodie Lorandi, la soif de l'or Epoustouflante lors des championnats d'Europe, où elle a conquis cinq titres, Elodie Lorandi a gagné en confiance. A 22 ans, la nageuse du CN Antibes et du Handisport Antibes Méditerranée se prépare avec détermination pour les Jeux paralympiques de Londres. Par Jimmy Boursicot. Photos : B. Hetet et D. Echelard / FFH


N a t a t i o n

P

as besoin de la faire tourner en rond. Elodie Lorandi sait ce qu'elle veut. Dès qu'on parle de compétition, son regard change. Se fait plus sauvage, plus carnassier. "Dans la chambre d'appel, je suis comme un lion en cage. Au bout d'un moment, il faut que je libère toute ma hargne. A ce moment-là, je le vois : certaines de mes adversaires ont le regard vide. Chacune se concentre à sa manière…" A Berlin, lors de l'Euro en grand bassin, elle est passée en mode "reine de la jungle", ne laissant même pas les miettes à ses semblables. Cinq médailles d'or (50 m, 100 m, 400 m nage libre, 200 m 4 nages et 100 m papillon), trois records continentaux (28''88 sur 50 m, 1'01''53 sur 100 m NL et 2'35''63 sur 200 m 4 nages), un record de France (4'40''78 sur 400 m). Impressionnant, même pour la principale concernée. "Honnêtement, je me suis épatée, sourit la jeune fille au teint hâlé. J'avais beaucoup bossé, mais je ne pensais pas atteindre ce niveau-là. Je me rapproche un peu des valides."

de la compassion de la part des observateurs. Classée sur la liste des sportifs de haut niveau, la native de Cannes veut être reconnue pour ses performances. Et rien d'autre. "Souvent, les gens ne savent pas comment se passe une compétition handisport, ils ne savent pas ce qu'on peut faire. Les choses sont en train d'évoluer, mais on a du retard sur d'autres pays au niveau de la médiatisation. Ce serait bête de nous cacher. Parce que quand les gens nous voient nager, ils sont plutôt réceptifs." Que ce soit du côté de Nice La Semeuse, de l'Olympic Nice natation ou du Cercle des nageurs d'Antibes, Elodie a toujours évolué en compagnie

"Si je ne pouvais plus nager je deviendrais folle" Depuis sa naissance, Elodie est atteinte d'une paralysie de la jambe gauche. Pas question de demander un traitement particulier ou d'attendre 92 93

des valides, participant même à certaines de leurs compétitions. Aujourd'hui, sa préparation se fait dans le cadre du pôle France d'Antibes, où elle évolue à proximité d'Alain Bernard, Coralie Balmy, Mylène Lazare et les autres. "Ils sont cools avec moi, ils ont toujours un mot d'encouragement. On nage dans les mêmes bassins, ils ne font pas de différence" En baver à l'entrainement, enchaîner les longueurs et tirer le bénéfice de tous ces efforts, Elodie aime ça, plus que tout. La natation rythme sa vie depuis l'âge de cinq ans. "Si je ne pouvais plus nager, je deviendrais folle. J'ai besoin de ça, je suis très speed dans ma vie quotidienne."


Une marge de progression importante Son trop-plein d'énergie, Elodie a eu une autre opportunité de le dépenser cet été. De retour de Berlin, elle a assuré le service dans le restaurant de sa belle-famille, sur la plage de Théoule. "Avec la Fédération, on est en train de voir s'il est possible de me trouver un poste aménagé. Pour le moment, je dois me débrouiller. Ce n'est pas toujours évident de se préparer dans ces conditions, on est moins serein. Actuellement, c'est le Handisport Antibes Méditerranée qui m'aide beaucoup, notamment pour les stages d'entraînement et d'autres démarches." A un an des Jeux paralympiques de Londres, l'Azuréenne est prête à passer la vitesse supérieure, à raccourcir le chemin qui la mènerait sur la plus haute marche du podium. Même si son registre reste encore assez large, du sprint jusqu'au 400 m, Elodie a fait le tri dans ses engagements. "Je ne fais plus de 100 m dos ni de brasse. Parfois, c'était un peu difficile de tout enchaîner." L'athlète assure également avoir perdu beaucoup de poids. Perfectionniste, la demoiselle est capable de n'afficher qu'un demi-sourire après une victoire, juste parce que le chrono s'est arrêté un peu trop tard à son goût. "Je n'ai pas le droit à l'erreur, je n'ai pas de temps à perdre. Mais j'ai encore de la marge, je

Déjà tournée vers Londres

Après quelques semaines de repos, la nageuse azuréenne participera à un stage national à Biarritz. En décembre, un meeting international à Amsterdam lui permettra de se jauger face à la concurrence, "même si certaines filles se cachent avant les grandes échéances". Pour aller aux Jeux, il faudra des réaliser des minimas fixé par la Fédé. "La barre est assez haute. On a un bon groupe et personne n'ira pour faire de la figuration". Avant cela, Elodie, qui compte la bagatelle de… 54 titres hexagonaux, participera aux championnats de France d'hiver et d'été. "Il n'y a pas de véritable concurrence, je devrai nager contre moi-même et le chrono." Egalement licencié au HAM, Frédéric Bussi (médaillé de bronze sur 150 m 3 nages et avec le relais 4x50 m lors de l'Euro), n'est pour le moment pas intégré au collectif qui prépare l'olympiade londonienne. Mais il reste encore du chemin avant de voir Londres.

le sais", martèle Elodie. Après avoir obtenu l'or puissance 5 en Allemagne, Elodie Lorandi a senti que ses concurrentes avaient changé d'attitude envers elle. "Maintenant, je suis la fille à abattre, c'est sûr. Mais ma rivale polonaise (Katarzyna Pawlik), à qui je venais de prendre plusieurs records, m'a prise dans ses bras et m'a dit : "Tu as été la meilleure". Ça m'a touchée."

"Des fois, ça fait du bien de prendre des claques" Au sein du groupe France, la sociétaire du Cercle des nageurs d'Antibes a également renforcé son 94

statut. Avec David Smétanine (deux médailles d'or et deux d'argent à Pékin), elle sera l'une des principales meneuses d'un collectif qui débarquera à Londres avec de l'ambition. Les Jeux, Elodie a déjà pu y goûter, en Chine. Elle a même connu le bonheur d'en revenir médaillée, elle qui a conquis l'argent sur 200 m 4 nages. "J'ai terminé quatrième sur 100 m papillon. Je m'étais effondrée après 75 m. J'étais détruite, mais il fallait rebondir. Dans tout ce que je fais, j'essaye de ne jamais rien regretter". La championne devra par la suite essuyer d'autres tempêtes. En 2009, l'encadrement de la sélection la pique au vif et ne l'emmène pas aux Mondiaux en petit bassin, à Rio. "J'ai pris une bonne claque, mais des fois ça fait du bien. Ça m'a fait grandir, j'étais vexée. Avant Berlin, certains devaient se dire que j'étais finie, mais…" Celle qui évolue dans la catégorie S10 ("où le handicap est le moins lourd") a trouvé un nouveau souffle en changeant d'entraîneur. A Antibes, Franck Esposito l'aiguille vers Régis Gautier, qui s'occupe des jeunes espoirs du CNA. "Au début, c'était compliqué. Je le voyais douter, il ne savait pas comment me faire progresser et on s'entendait moyennement. Aujourd'hui, ça fait trois ans et demi qu'on travaille ensemble et on a trouvé notre équilibre. Régis, c'est quelqu'un de passionné, il consacre tout à la natation. Il est jeune, il a du punch. Je dois lui rendre tout ça aussi !"



Olivier Sanchez & François Scheefer

du bleu Azur au bleu de France François Scheefer et Olivier Sanchez, tous deux originaires de la Côte d'Azur, évoluent en équipe de France de hockey sur gazon. Une discipline peu médiatisée qu'ils pratiquent depuis leur enfance, toujours avec la même passion et la même conviction. Ensemble, ils espèrent participer aux Jeux Olympiques, compétition à laquelle les Bleus n'ont pas participé depuis… 1972. Par Jimmy Boursicot. Photos : FF hockey et Frank Uijlenbroek.

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rançois Scheefer et Olivier Sanchez évoluent au plus haut niveau en hockey sur gazon, une discipline où les caméras ne viennent pas souvent pointer le bout de leur objectif sur le bord des terrains. Ce qui n'empêche pas ces deux Azuréens de consentir de nombreux sacrifices pour gravir les échelons au niveau international. Après avoir franchi les étapes

une à une, ils sont actuellement en quête d'un billet pour les JO de Londres. Fin août à Mönchengladbach (Allemagne), ils ont laissé passer une première occasion. Lors des championnats d'Europe, les Bleus ont souffert et subi cinq défaites. "Nous avons été très faibles. Pourtant, nous avions fait une bonne préparation. Techniquement et mentalement on n'a pas su rivaliser avec de très grosses nations,

qui ont toutes progressé", résume François Scheefer, capitaine et proche de la barre des cent capes à 24 ans. Olivier Sanchez, 22 ans, commence à prendre ses repères à la pointe de l'attaque tricolore. Un rôle qui lui colle à la peau depuis ses débuts. "Que ce soit dans le hockey ou dans d'autres sports, j'ai toujours été attiré par le but. J'aime faire gagner mon équipe en


Hockey sur gazon sein de cette formation des Hauts-de-Seine, ils sont actuellement double champions de France Elite. "Olivier met souvent des buts splendides, il a une grosse marge de progression. Avec du travail et de l'expérience, il peut devenir l'un des meilleurs attaquants du monde", assure François Scheefer. A son tour, Olivier Sanchez ne tarit pas d'éloge sur le capitaine des Bleus : "C'est le joueur le plus important de l'équipe. C'est un vrai leader, très complet techniquement. Je l'apprécie beaucoup sur et en dehors du terrain." Au printemps prochain, ils auront la délicate mission d'aller chercher l'un des précieux sésames lors d'un tournoi qualificatif pour les JO. "Que ce soit au niveau de la vitesse de jeu, des gestes techniques et de la dimension physique, l'écart est énorme entre le championnat de France et les rencontres internationales", détaille Olivier. marquant. C'est mon obsession", assure le jeune homme formé à l'Etoile sportive de Villeneuve-Loubet (ESVL) avant d'évoluer à Nice. François, lui, joue les tours de contrôle dans l'axe de la défense, où son grand gabarit est précieux. Contrairement à son coéquipier, il a occupé plusieurs postes depuis ses débuts du côté de l'AS Fontonne (ASF). A l'époque, son père, Gérard, dirigeait le club et ses trois grands frères étaient déjà licenciés. Olivier Sanchez, lui aussi, a attrapé le virus au contact des membres de sa famille. Son frère portait le maillot villeneuvois et sa tante, Corinne Clerissi, dirigeait plusieurs équipes.

Coéquipiers en club et en sélection Depuis leurs débuts dans les Alpes-Maritimes, François Scheefer et Olivier Sanchez n'ont pas relâché leurs efforts pour atteindre les sommets. Le premier a pris la direction du Creps de Châtenay-Malabry à l'adolescence, avant d'intégrer les rangs du CA Montrouge (CAM), le meilleur club du pays à l'heure actuelle. Il y décrochera son premier sacre national chez les seniors avant même d'atteindre la majorité, en 2004. Le second, régulièrement surclassé, a décidé de poursuivre sa progression dans la région avant de rejoindre François au CAM. Au

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S'exiler pour progresser Désireux de voir si l'herbe (synthétique) est plus verte ailleurs, les deux Sudistes découvriront cette saison dans le championnat belge. Olivier Sanchez a rejoint le Royal Daring hockey club de Bruxelles. François Scheefer évoluera dans un club de la banlieue bruxelloise, le KHC Louvain. "En Belgique, le niveau est très relevé, le challenge est très excitant pour nous. J'ai vraiment envie de découvrir un niveau supérieur", s'enthousiasme François, qui suit en parallèle un formation de kiné. Dans le Plat pays, les deux Français seront rémunérés. Une première pour eux. Olivier Sanchez, qui a passé ses diplômes d'entraineur, n'envisage pas de quitter le monde du sport. Après la Belgique, il aimerait faire un crochet par l'Espagne. Tôt ou tard, il faudra faire des choix pour assurer son avenir…"Le hockey manque d'argent chez nous. La plupart des joueurs arrêtent leur carrière à la fin de leur cursus scolaire, avant 26 ou 28 ans. Pour vraiment viser les sommets, il faudrait que l'on puisse conserver ces gars. Mais actuellement, quand on est sportif de haut niveau, on ne cotise pas pour sa retraite…" Au fond, le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? François Scheefer balaie l'objection d'un revers de crosse : "C'est sûr, beaucoup de gens se demandent pourquoi je fais tout ça, alors que je ne touche même pas un centime. Mais la plus belle chose dans la vie, c'est d'avoir une passion. Toute ma vie, je serai fier de ce que j'ai fait."


PROFESSIONAL ONLY…

Philippe Suchaud, Champion du Monde

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OBUT Vallauris, 1193 Chemin de St Bernard, 06220 VALLAURIS - Tél 04 93 64 38 41


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