août juillet - septembre - août
n°6 Le magazine de sport de la principauté
code
Code Sport Monaco • n°6 • août - septembre 2013
herculis la piste aux Étoiles
monaco n°1
monaco
jumping : la grÂce au bout des fers
Le magazine de sport de la principauté
bac monte-carlo soutient le sport en Principauté de Monaco
Le plaisir de conduire
yCM : 60 ans de nautisme
®
European ® Championship 5-12 Octobre 2013
Réservez votre essai Inscriptions : evenement@bacmontecarlo.mc
BAC MONTE-CARLO 17, av. des Castelans Stade Louis II - Monaco Tél. 97 97 55 55 www.bac-montecarlo.com
InformatIon / regIstratIon: Yacht Club de Monaco www.ycm.org - Tel: +377 93 10 63 00
MONACO Sous le Haut Patronage de S.A.S. le Prince Albert II
5/6 SEPTEMBRE SUR LA
PLACE DU PALAIS
sommaire 8
34
Plein cadre
Le sport en images grand format
12
Les news
16
Événement
18
L'essentiel de l'actualité sportive monégasque en bref La soirée blanche des Carabiniers du Prince
Voile
- Six décennies de nautisme en Principauté - Tuiga, le vaisseau amiral de Monaco - Magnus Konow : portrait d'un géant
34 40
Équitation
Beach volley
Duos de choc sous soleil de plomb
50 52 56 62 64
68 72
50
74
78
p.82
62
68
Boxe
Des pugilistes d'enfer au Sporting Jumping de Monaco : la grâce jusqu'au bout des fers
46
46
64
Jet ski
Le Roca jet club et ses nanas de l'extrême Jeux méditerranéens
Les jeunes ont pris la relève Athlétisme
Meeting Herculis : la piste aux étoiles Tir
Challenge Albert II : feu sur le Mont-Chauve Golf
Monte-Carlo Golf Club : les sociétés monégasques ont tapé la balle Grappling
Naga Monaco : quand le "fight" fait l'union Triathlon
Le premier Ironman de Marc Toesca Sports de combat
Lumière sur l'académie de self-defense et sports de combat de Monaco Sport auto
- Francesco Castellacci : la corsa nel corpo - Gilles Panizzi : sur deux roues
Plus d'infos, plus de photos www.codesportmonaco.com 4
78
Agence du Cap d'Antibes SINCE 1925
FACE MER – VUE MER PANORAMIQUE Bel appartement de 4 pièces d’une superficie de 101m², dans une petite copropriété avec plage privée, parking et cave
composé de : une entrée ; un séjour et une salle à manger ; une cuisine équipée ; 3 chambres ; une salle de bains et 2 salles de douche ; terrasse 23m² Nice 3 bedrooms apartmeNt of 101sqm, iN a small coNdomiNium with private beach, parkiNg aNd a cellar made up of : ; an entrance ; a living room and a dining room ; a f itted kitchen ; 3 bedrooms ; one bathroom and 2 shower rooms ; terrace 23sqm ADC 1420 (392)
GAROUPE MER – VUE MER PANORAMIQUE splendide villa récente d’une superficie de 500 m² sur un terrain de 4 400 m² avec pool house et piscine 16x6 chauffée
composée de : une entrée ; un séjour triple ; un salon tv ; une cuisine équipée ; 7 chambres et 7 salles de bains ; salle de fitness ; pool house avec barbecue et cuisine d’été ; terrasses spleNdid New villa, 500 m² liviNg space oN a plot 4 400 m² with pool house aNd heated swvimmiNg pool made up of : ; an entrance ; a triple living room ; a tv lounge ; a f itted kitchen ; 7 bedrooms and 7 bathrooms ; fitness room ; pool house with bbq and summer kitchen ; terraces ADC 10047 (289)
CAP D’ANtIbEs Belle villa de 160m² sise sur un terrain de 1294m² avec piscine
composée de : hall d’entrée ; Wc invités ; cuisine équipée ; séjour avec cheminée ; 6 chambres ; 3 salles de bains ; garage double Nice 160sqm villa built oN 1294sqm laNd with swimmiNg pool made up of : entrance ; guest toilets ; fitted kitchen ; living room with f ire place ; 6 bedrooms ; 3 bathrooms ; double garage
ADC 2040 (369)
CAP D’ANtIbEs - VERsANt OUEst – FACE MER vue mer panoramique pour cette villa de 360m² sur un terrain de 1360m²
composée de : un hall d’entrée ; un séjour, une salle à manger avec cheminée ; un salon tv ; une cuisine équipée ; une chambre de maître avec salle de bains ; 3 chambres avec salle de bains ; piscine chauffée, parking couvert ; maison indépendante composée de : un séjour avec cheminée, une cuisine, 2 chambres et salle de douche ; maison de gardien composée d’une pièce principale avec cuisine et salle de douche paNoramic sea view for this 360sqm villa oN a 1360sqm plot made up of : an entrance ; a living room, a dining room with f ire place ; a tv room ; a f itted kitchen ; a master bedroom with bathroom ; 3 bedrooms with bathroom ; heated pool, covered parking ; independent house made up of : a living room with f ire place, a kitchen, 2 bedrooms with shower room ; a guest house with a big room, kitchen and shower room
ADC 10036 (210)
135, Boulevard J.F Kennedy - 06160 Cap d’Antibes Tél (33) (0)4 93 61 36 41 - Fax (33) (0)4 93 67 45 72 E-mail : agencap@aol.com - www.agenceducapdantibes.com
C S
port
M
ode
O O N AC i t o Ed
Qu'importe le ballon pourvu qu'on ait l'ivresse ? "Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse ?/Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ?" Ainsi écrivait Alfred de Musset dans "La coupe et les lèvres". A priori, le poète romantique n'a jamais eu connaissance du calendrier de la saison 2013-2014. Mais on lui empruntera volontiers ces deux vers pour évoquer les rendez-vous palpitants proposés aux sportifs monégasques, et plus particulièrement ceux qui évoluent dans des disciplines collectives. Comme la plupart des amoureux de football, on attend avec impatience de voir si l'armada de l'ASM FC sera capable de dynamiter les défenses de France et de Navarre. On a hâte que le Louis-II, si paisible depuis quelque temps, s'emballe devant les prouesses de Radamel, James ou Joao. On brûle également d'envie de voir les basketteurs de la Roca team enflammer le parquet de Gaston-Médecin et se frayer un chemin vers le monde professionnel. Sous l'arceau, on suivra aussi avec attention la progression des filles de l'ASM et de Monaco basket association, désireuses de grimper toujours plus haut. Pas question non plus de passer à côté des handballeurs du Rocher, plus que jamais armés pour de grands défis. Ou encore des volleyeurs (masculins et féminines), très en vue en 2012-2013, et des rugbymen, qui chercheront à se faire une place sur la planète Ovalie. Il avait raison, Alfred. Qu'importe le ballon pourvu qu'on ait l'ivresse ? .Jimmy Boursicot
Plus d'infos, plus de photos www.codesportmonaco.com
CODE SPORT Monaco • Edité par SAM EDICOM - "Le Roqueville" Bat C - 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO Tél : (+377) 97 97 06 27 - Fax : (+377) 97 97 06 28 - contact@sam-edicom.com - Editeur & Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO - moreno@sam-edicom.com • Journalistes : Jimmy BOURSICOT - redac@codesportmonaco.com & Chris BERTOLDI - redac2@codesportmonaco.com • Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO • Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO - contact@codesportmonaco.com • Publicité : Jean-Marc MORENO moreno@sam-edicom.com - commercial@codesportmonaco.com • Graphisme, photogravure & illustrations : Anthony HOUAL • Impression : Graphic Service • Reproduction, même partielle, interdite sans l'autorisation de CODE SPORT Monaco photos de couverture : Roland MACRI, YCM, Daniel Dupont 6
MEUBLES LUMINAIRES ACCESSOIRES TAPIS RIDEAUX LINGE DE MAISON 137, Boulevard J.F Kennedy, 06160 Cap d’Antibes tel.: +33 (0) 4 92 90 25 25 fax: +33 (0) 4 93 67 20 85 e-mail: contact@home-capdantibes.com www.home-capdantibes.com
tosm o h p co
fosportm n i ' s d odes
Pluww.c
El Tigre
w
sur le Rocher
e s dnaco. u l ,p o
Falcao
du sang neuf pour l'ASM FC Mardi 9 juillet, tous les regards de la planète foot étaient tournés vers Monaco et l'hôtel Hermitage, où l'AS Monaco FC a présenté sa recrue phare, le Colombien Radamel Falcao. Chevelure de jais, veste de costume rose sur chemise bleue, le désormais ex-joueur de l'Atletico Madrid a posé avec son nouveau maillot devant les photographes. Sans surprise, El Tigre portera le numéro neuf. Dans quelques semaines, celui que le directeur sportif de l'ASM FC, Vadim Vasilyev a présenté comme "le meilleur attaquant du monde" devrait faire trembler les défenses de Ligue 1. Transféré pour une somme estimée à 60 millions d'euros (aucun montant n'a été donné par le club), le joueur de 27 ans livrera une belle bataille à distance avec Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani (PSG) pour la première place du classement des buteurs. En 177 apparitions avec le FC Porto et l'Atletico, Falcao avait scoré 142 fois…
© Arthur Ficheux/Monaco © ????????? hebdo
limit Sky is the
Monaco parachute team accroche deux podiums Présents à Bouloc (Haute-Garonne) pour la finale de la Coupe de France, l'équipe à quatre de vol relatif de la Principauté (Stéphane Mattoni, Jean-François Ronzevalle, Didier Boignon et Franck Vazille) n'a pas réussi à remporter une septième victoire dans cette épreuve. Les parachutistes ont dû se contenter de la deuxième marche du podium. Dans l'épreuve à huit, le quatuor, associé à Laurence Hervé, Pierre Auvray, Yves Négrié et Florian Denonfoux, a décroché la victoire. La saison n'est pas terminée pour le Monaco parachute team, qui visera deux titres nationaux lors des championnats de France, qui auront lieu à Vichy, du 8 au 13 août. À huit, les rouge et blanc tenteront de mettre la main sur leur troisième sacre consécutif. À quatre, ils tenteront de faire mieux que leurs deuxième et troisième places des années précédentes.
Š Monaco parachute team
BrEves
news
Escrime
Les vétérans titrés en N3 Belle performance des "anciens" du club l'Escrime et le pistolet, lors des championnats de France Nationale 3 organisés à Anglet. À l'épée, l'équipe composée de Raymond Allonge, JeanMarie Grosselle, Michel Massoni et Robert Isabelle a décroché le titre. Au classement général, toutes divisions confondues, les Monégasques ont terminé au neuvième rang.
Aviron
Pas de répit pour les rameurs Ce n'était pas encore l'heure des vacances pour la Société nautique. Dans la foulée des Jeux méditerranéens, Quentin Antognelli et Mathias Raymond ont disputé les Universiades (la plus grosse compétition universitaire au monde) à Kazan, en Russie. Une épreuve bouclée à la 11e place. Fin juillet, après notre bouclage, Quentin Antognelli partait à Linz (Autriche) pour les championnats du monde des moins de 23 ans.
VTT
Margot Moschetti sur le podium espoir
Sacrée championne de France junior en cross-country l'an dernier, Margot Moschetti a plutôt bien réussi son passage dans la catégorie d'âge supérieure. À Auron, lors des championnats de France, la vététiste de l'UC Monaco s'est adjugé la troisième place. Un résultat qui peut lui permettre de rêver au titre dans le futur. "Margot avait un gros problème au ménisque, mais elle voulait vraiment participer aux championnats de France avant de se faire opérer. Elle s'est bien débrouillée, avec une 8e place au général si l'on prend en compte les Élite. Pour le moment, il y a un vrai écart avec la championne de France, mais la catégorie espoir compte quatre années", détaille le président du club monégasque, Umberto Langellotti.
Pétanque
La finale des Masters sur la place du Palais Un cadre particulier, les meilleurs joueurs du monde et un gros enjeu sportif. Les 5 et 6 septembre prochains, les amoureux de pétanque seront particulièrement gâtés. Sur la place du Palais, ils pourront assister à la finale des Masters 2013, épilogue d'une tournée estivale composée de cinq étapes à travers la France. Lors de la première journée, amateurs et professionnels se défieront lors d'une épreuve caritative en faveur de Peace & Sport. Le lendemain, place aux choses très sérieuses, avec les quatre meilleures équipes des Masters, qui se disputeront le titre. L'événement, mis sur pied par la Fédération monégasque de pétanque, sera diffusé sur Sport+. De nombreuses animations ont été prévues pour faire de ce rendez-vous une grande et mémorable fête. Renseignements sur www.mastersdepetanque.fr
Basket-ball
Les U18 quatrièmes de l'Euro Vainqueurs du championnat d'Europe division C en moins de 16 ans l'an dernier, les Monégasques n'ont pas réussi à réitérer leur performance dans la catégorie d'âge supérieure, à Andorre. Les joueurs de Ludivine Frager n'ont toutefois pas démérité, échouant même aux portes de la finale. Lors du match pour la troisième place, ils ont cédé face à Andorre (50-70).
Rugby
Ça bouge chez les jeunes Les 29 et 30 juin, la Fédération monégasque a organisé un stage à Isola pour les joueurs susceptibles d'intégrer la sélection U14 de jeu de rugby à 7. Début juin, les U16 ont participé à un tournoi européen à Heidelberg (Allemagne), où ils ont pris la 10e place. A noter qu'Anthony Zeghdar, jeune espoir du rugby monégasque, s'est vu remettre un prix spécial pour récompenser sa progression.
Voile
Les jeunes du YCM ramènent deux médailles nationales Alexander Ilsley (à gauche sur la photo), sociétaire du Yacht club de Monaco vient d'obtenir la troisième place aux championnats de France minimes, qui se déroulaient à Quiberon (Morbihan). En catégorie Optimist, il a fait face à une rude concurrence. Sixième au début de l'ultime journée de régates, il a réussi à refaire son retard dans des conditions assez corsées (avec plus de 20 nœuds). Lauréat du YCM youth award l'hiver dernier, Alexander Ilsley confirme les promesses placées en lui. Par ailleurs, Arnaud Postifferi (deuxième à gauche, 13 ans), a obtenu la troisième place lors de la Coupe de France de course par équipe. Lors de la compétition, qui se déroulait également dans le Morbihan, l'ado monégasque était associé à Lou-Anne Morin (Yacht Club des Sablettes).
12
BAC MONTE-CARLO 17, av. des Castelans Stade Louis II - Monaco +377 97 97 55 52/ 06.80.86.78.67 www.bac-montecarlo.com
BrEves
news
Karting
Tous en piste sur le port Depuis le 5 juillet et jusqu'au 25 août, une piste de kart est installée sur la darse sud. Géré par l'ancien pilote de GP2, Clivio Piccione, le petit anneau de 170 mètres permet de réaliser des sessions chronométrées ou encore des séances de découverte. Les engins, dont la vitesse est ajustable en fonction du niveau du pilote, peuvent filer jusqu'à 70 km/h.
Football
Les féminines de l'ASM recrutent
Football
Monaco a rencontré l'équipe du Vatican Pour la première fois de son Histoire, l'équipe de football du Vatican s'est rendue en principauté, afin d'y affronter l'équipe nationale monégasque. Placée sous le haut patronage de Monseigneur Barsi, archevêque de Monaco, la rencontre a été organisée à Cap d'Ail, le 22 juin. Les locaux l'ont finalement emporté 2 à 0, grâce à des réalisations de Morgan Escarras, qui fêtait sa première sélection, et d'Éric Fissore. Sous les yeux du prince Albert, les Monégasques ont donc préservé leur invincibilité face à la formation du Saint-Siège. Lors de leur première confrontation, en 2002, Monaco et le Vatican avaient fait match nul (0-0). En 2011, les Monégasques s'étaient imposés à Rome 2 buts à 1.
Les joueuses de l'AS Monaco football féminin, qui ont récemment disputé une rencontre amicale face aux Suissesses de Megève (conclue sur le score de 2 à 0 en faveur des Monégasques), sont à la recherche de renforts pour la saison prochaine. Les entraînements ont lieu les mercredis et vendredis, de 20 heures à 22 heures, au stade des Moneghetti. Informations sur asmff.org
Gymnastique
Femina Sports : un stage pour finir Présentes sur tous les fronts depuis le mois de septembre dernier, de nombreuses membres de Fémina ont souhaité faire durer le plaisir. Encadrées par les éducateurs de Femina sports et Yannis Odru, membre de l'équipe de France de gym acrobatique, cinquante demoiselles (âgées de 6 à 18 ans) ont pu travailler leurs mouvements durant une semaine. L'occasion, pour les plus jeunes, de tirer profit de l'expérience des plus aguerries, comme le trio monégasque (Eva Arnulf, Ilona Chiabault et Lola Cotton), qui participera aux championnats d'Europe juniors en octobre. D'ici-là, les fans d'acro auront déjà retrouvé le chemin de l'entraînement. Sans se faire prier.
Squash
Pas de montée pour Monaco Présents à Chartres (Eure-et-Loir) pour les playoffs du championnat de France Nationale 3, les joueurs du Monte-Carlo squash racket club encadrés par Patrick Rubino n'ont pas réussi à arracher leur ticket pour la N2. Christian Billard et ses partenaires ont dû se contenter de la neuvième place.
Handball
Un nouveau coach et de bons renforts De retour en Nationale 2, l'AS Monaco change sensiblement de visage. Pour l'heure, quatre joueurs ont déjà fait leur arrivée sur le Rocher. Des recrues qui, pour la plupart, évoluaient à un niveau supérieur. Jordan Perronneau (arrière gauche) arrive d'Istres (D2), Samuel Balestrini (arrière droit) quitte Fréjus (N1) pour rejoindre Monaco, tandis que Martin Cottart (demi-centre) a été recruté au Cavigal (N1). Dans les buts, Camille Dupré (Saint-Doulchard, N3) remplace Richard Balland-Roche, parti à Nice. L'ASM enregistre également les départs de Daniel Rivet, Amir Hamada, Philippe Bosère et Amine Idry (fin de carrière). Sur le banc, on retrouvera Stéphane Cordinier. L'ancien ailier international s'occupait jusqu'alors des U16 de la principauté.
Éducation
Un diplôme pour la paix par le sport Un Master de la paix par le sport. Ils étaient six à s'être lancés dans ce cursus inédit, proposé par l'International university of Monaco, en collaboration avec l'université UPeace du Costa Rica et les Nations Unies. Après de longs mois d'études, les voilà diplômés et prêts à répandre la bonne parole dans le monde entier. Félicitations ! 14
Nouveau
Mini Paceman.
Le cross coupé by Mini*. MINI Cooper Paceman 122 ch BVM présenté avec options. Consommation en cycle mixte : 6,0 l/100 km. Emissions de CO2 : 140 g/km. *Le Cross Coupé par MINI.
BAC MONTE-CARLO MINI STORE Mini Store Test 20, av. des Castelans 98000 Monaco
Adresse www.bac-montecarlo.com - Ville - Tél. : 00 00 00 00 00
ÉVÉNEMENT
Carabiniers du prince
Tous en "maillot" blanc Le 21 juin, de nombreux invités ont participé à la soirée blanche des Carabiniers du Prince. Un moment sympathique auquel ont pris part plusieurs sportifs de renom, en activité ou à la retraite. Retour sur un événement devenu incontournable. Par Jean-Marc Moreno - Photos : LS
Fréderick Bousquet (1er à gauche) et Florent Manaudou (2e en partant de la droite) avec les organisateurs du défilé.
N
Philippe Rebaudengo, Commandant de la Compagnie des Carabiniers.
ous attendions tous l'arrivée de l'été, et la soirée blanche organisée par les Carabiniers du Prince, qui l'accompagne chaque année. La fête donnée sur le toit-terrasse de leur caserne, était placée sous le signe de la convivialité, mais également du sport et de la mode. Les invités ont pu profiter d'un défilé digne d'une fashion week, orchestré par la maison de stylisme marseillaise Pointes & Coutures et avec le concours d'Anne boutique (basée sur la plage Ocoa, à Saint-Tropez). Parmi les mannequins du soir, on distinguait la plastique affûtée de deux hommes habitués aux podiums, surtout lorsqu'ils se trouvent au bout d'une ligne d'eau chlorée : Florent Manaudou (champion olympique du 50 m nage libre à Londres) et Fréderick Bousquet (médaillé d'argent avec le relais 4x100 m NL à Pékin, en 2008). Lors de cette fête mémorable, on a pu croiser d'autres sportifs, comme l'ancien rugbyman Aubin Hueber ou encore l'ancien pilote de rallye Gilles Panizzi. C'est avec l'accord du Commandant Philippe Rebaudengo, et sous l'organisation de l'escorte motocycliste des Carabiniers du Prince, que cette soirée a battu son plein jusqu'à très tard. On a déjà hâte de voir ce que nous réservera la prochaine édition… 16
Denis Raymond, avec son épouse et son fils.
Crédit Agricole, à votre service autrement
photo. thinkstock
Plus de 100 ans d’expertise et de loyauté, à votre service
23, Boulevard Princesse Charlotte 00.377.93.10.53.53 Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Provence Côte d’Azur, société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit, dont le siège social est situé Avenue Paul Arène à 83002 Draguignan Cedex, immatriculée au RCS de Draguignan sous le n° 415 176 072. Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le n° 07 005 753. COM6 - 03/13 17
yach t clu b de mo n aco
six décénnies de nautisme Plus de 1 300 membres représentant soixante nationalités et une volonté croissante d'évolution. Le Yacht club de Monaco (YCM) est UNE VÉRITABLE INSTITUTION, Un lieu de regroupement, de rencontres et d'évasion. Il est le fruit de la passion du Prince Rainier III pour son pays et la Méditerranée. Une passion naturellement transmise au Prince Albert II, aujourd'hui président du YCM, qui a le profond désir de voir cette institution grandir encore. Par Chris Bertoldi - Photos : Palais Princier, YCM
D
ans le Club house, tout le monde se connaît, se tutoie. Il n'est pas rare d'entendre les éclats de rire des membres qui évoquent des anecdotes et se racontent leurs projets. C'est un réel lieu de vie, toujours animé, qui ne dort presque jamais. Bernard d'Alessandri, secrétaire général et directeur du Yacht club, connait par son prénom presque chacun des habitués. Dans le monde du Yachting, on va naturellement à la découverte de l'autre. "Par exemple, ce matin, les membres d'un Yacht club de Floride sont venus. Il est de coutume d'aller voir ce qui se fait ailleurs. On va partager sa passion", explique le directeur. "Les jumelages sont traditionnels." C'est un aspect intéressant pour les membres qui peuvent découvrir librement d'autres clubs
à foison. C'est aussi très important en terme de développement de l'activité sportive, cela permet des échanges entre les écoles de voile par exemple.
yachting
Treize jumelages avec l'international Yacht Club de France (créé en 1867) Real Club Nautico de Barcelona (Barcelone, Espagne, 1879) Société Nautique de Genève (Suisse, 1872)
Les premiers pas du nautisme monégasque
Yacht Club Italiano (Gênes, Italie, 1879)
En réalité, le yachting en place princière a bien plus de soixante ans. Il en a même plus de sept cents. Les Princes de Monaco ont lié leur destin à la Méditerranée, pour ne plus jamais s'en séparer. "C'est certainement la neutralité politique du pays qui a facilité la reconnaissance de sa place dans le haut niveau du yachting international", explique Bernard d'Alessandri. Dès la fin du 19e siècle, les plus grands noms de la finance, de l'industrie et du spectacle se donnent rendez-vous sur le Rocher. Les premières régates se courent en 1862, et c'est au cours de l'année 1888 que douze passionnés de voile et d'aviron se regroupent et créent la Société des Régates, sous le haut
Circolo della Vella Sicilia (Palerme, Italie, 1933) Yacht Club Costa Smeralda (Sardergne, Italie, 1967) Kungl Svenka Segel Sällskapet (Stockholm, Suède, 1830) Republic of Singapore Yacht Club (Singapour, 1826) Yacht Club of Greece (Athènes, Grèce, 1933) Iate Clube do Rio de Janeiro (Rio de Janeiro, Brésil, 1920)
patronage du Prince Albert 1er, celui que l'on nommait "le Prince océanographe". Au travers de ses expéditions et découvertes, il fait rayonner la Principauté dans le monde maritime. À partir de 1904, Monaco reçoit chaque hiver les industriels du monde entier venus présenter aux passionnés leurs dernières nouveautés dans le domaine du moteur à explosion, au cours du Meeting annuel de canots automobiles. Les plus grands yachts affluent alors pour être les spectateurs privilégiés de ces rassemblements d'exception. Monaco devient à cette époque le centre du monde de l'innovation et des sports nautiques à la mode.
Le Prince Rainier III, vers un nouvel essor Le Yacht club de Monaco se révèle au monde le 19 mai 1953. Il est une émanation de la Société des régates. Le Prince Rainier III crée le club avec la volonté qu'il "accomplisse pleinement sa mission de trait d'union entre les gens qui aiment
18 19
Clube Naval de Cascais (Cascais, Portugal, 1938) Iate Clube de Santos (Sao Paulo, Brésil 1947) Yacht club Argentino (Bueno Aires, Argentine, 1883) Les accords de réciprocité concernent une quarantaine de yacht clubs en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, aux Caraïbes, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie, en Russie et en Océanie.
Des rendez-vous inoubliables 1955
Grand meeting motonautique de Monaco, avec des essais de runabouts, des courses de canots et de hors-bord. Première course-croisière Le Losange d'Or sur le parcours Monaco/Sanremo/ Monaco. L'épreuve, pérennisée, alterne motonautisme et voile.
1956
Croisière internationale de la classe RORC (ancienne jauge de course pour voiliers établie par le Royal Ocean Racing Club) en collaboration avec le Comité international de la Méditerranée (C.I.M.). L'équipe de plongeurs du Yacht club de Monaco découvre une épave d'où seront ramenées des amphores et une panthère de bronze.
1959
Premier Championnat international de Monaco et de la Méditerranée, en collaboration avec le C.I.M.
1972
Course motonautique London-Monaco, organisée par les Anglais.
la mer, qu'il serve les intérêts touristiques et de promotion de Monte-Carlo et qu'il n'ait à l'intérieur, comme à l'extérieur, que des sympathies et des amis." Il avait pressenti l'atout que serait le yachting dans la visibilité et le développement de la Principauté. C'est en 1957 que le Prince Rainier III met sur pied l'école de voile du Yacht club de Monaco. Les membres se dotent alors d'une caravelle, un navire à voiles à hauts bords. Plus tard, en 1970, dans cette même direction, il fonde la section sportive du club. Elle accueille et forme les jeunes amoureux de la mer de 7 à 20 ans. La structure leur propose d'apprendre la voile, d'être initiés à la compétition et de découvrir la mer et la sauvegarde de l'environnement.
Le Prince Albert II garde le cap
Le Prince Albert II accepte la présidence du YCM durant l'année 1984. Lui qui a appris à naviguer en son sein et qui a toujours connu ce lieu, développe aussitôt l'aspect sportif du Club. Il renforce les structures de formation des jeunes régatiers et crée de nouvelles épreuves internationales à l'image du premier championnat de la Méditerranée en Laser, dès le mois de décembre. Grâce à son initiative, cette régate a accueilli
pendant quinze ans 150 à 320 concurrents entre Noël et le jour de l'an. Le Souverain est à l'origine d'une pléiade d'événements, parmi lesquels ont peut noter le Trophée Adriano Ribolzi, qui a réuni quinze bateaux à moteur d'époque, le 13 septembre 1992. Ce rendez-vous facilita la création de la Monaco Classic Week, immense succès qui a amené le Yacht club de Monaco à la pérenniser. Depuis, elle s'est transformée en biennale et la Principauté accueillera la prochaine édition du 11 au 15 septembre 2013. Évidemment, l'arrivée du Tuiga, le vaisseau amiral du Club, dans le port de Monaco en 1995 est chère à la Principauté (lire pages 24-28).
Sixième décennie, objectif avenir Le cocktail d'été traditionnel, qui s'est tenu le 7 juin, a eu une saveur toute particulière cette année puisqu'il marquait la soixantième année d'existence du Yacht club de Monaco. Bien sûr, le Prince Albert II était présent et s'est exprimé devant ses fidèles convives. Il est revenu sur son père, qu'il a qualifié de visionnaire dans sa manière d'avoir pensé le rôle du yachting déjà à l'époque.
1984
Grand prix d'offshore de Monaco, initié en mai 1982, reconduit chaque année jusqu'en 1990, année de l'organisation du Championnat du monde.
1985
Création de Voile en février, série de régates réservées aux monotypes, qui devient la Primo Cup en 1987. Monaco-New York, transatlantique à laquelle participe le navire Biotonus - YCM dont l'équipage entièrement monégasque est skippé par Bernard d'Alessandri.
1987
Grand prix de Formule 40', le One-Ton Munegu termine troisième du Championnat du monde. Coupe de S.A.S. le Prince Albert de la Biotonus maxi cup Monte-Carlo, réservée aux maxis. Course côtière réitérée en 1989, 1990, 1991 et 1992.
yachting
Des rendez-vous inoubliables (suite) 1989
Devant 1 100 membres et personnalités, le Souverain a dit vouloir intensifier les activités sportives et sociales, au même titre que la formation des 2 000 jeunes impliqués au Yacht club. C'est là qu'il a annoncé la création des "SeAdventures Camp", stages pour les enfants de 7 à 17 ans, alliant divertissement, éducation et sensibilisation à la protection du milieu marin. "Autre nouveauté, la mise en place d’un programme d’entrainements d’hiver sur voiliers monotypes, le Sportsboat Winter Series. S’inscrivant dans notre politique d’attractivité, il s’agit d’une réelle opportunité d’accueillir des équipages étrangers, désireux de préparer leurs régates au plus haut niveau", a déclaré le Prince Albert II.
Stefano Casiraghi remporte le Championnat du monde offshore à Atlantic City.
1991
Le trophée de la Coupe de l'America fait escale à Monaco. Olivier Campana et Daniel Elena représentent Monaco en 470 aux XIes Jeux méditerranéens d'Athènes.
1993
Championnat d'Europe de J/24 qui rassemble une participation record de 106 unités
1997/1998
Whitbread Round the World Race, course autour du monde en équipage avec escale. Merit Cup, sous pavillon monégasque et skippé par Grant Dalton, termine deuxième avec deux victoires d'étapes.
Lors de cette soirée, trente-trois nouveaux membres, de dix-huit nationalités différentes, ont été intronisés au sein du YCM. C'était aussi l'occasion pour le Prince d'annoncer un nouvel accord de jumelage avec le Yacht club Argentino. "Cette ouverture sur l’international me semble essentielle, pour accompagner nos membres sur toutes les mers et encourager les échanges d’expériences", s'est-il exprimé.
2004
Le team Mean Machine/YCM remporte la Coupe de France à Saint-Tropez.
2005
Lancement de la régate hauturière PalermoMontecarlo.
2007
La Principauté accueille les Jeux des petits États d'Europe. Les jeunes régatiers monégasques décrochent sept médailles, dont deux d'or.
2008
Le YCM remporte l'International Match Race, organisé par le Royal Yacht Squadron (club nautique du Royaume-Uni). Victoire de Tuiga à la Cowes Classic Week (Cowes est un port de l'île de Wight).
2010
Première édition du Monaco Optimist Team Race, dans le cadre de la politique de formation des jeunes régatiers du YCM.
2013
Création du Monaco 2K Team Race, réservé aux adultes, dans la continuité du Monaco Optimist Team Race. Organisation du Championnat d'Europe de J/24, du 5 au 12 octobre, vingt ans après avoir accueilli celui de 1993.
20 21
Trouver ses parrains
Lorsque l'on adhère au Yacht club de Monaco, on épouse l'éthique du nautisme. On devient porteur et transmetteur de valeurs telles que l'entraide et la solidarité entre gens de la mer et l'on s'implique dans la vie sociale du club. Il doit rester un lieu privilégié d'échanges. Aussi, on s'attache à prendre conscience de l'environnement et à le respecter afin de transmettre le patrimoine marin tel qu'on le connaît aujourd'hui aux futures générations. Membre du YCM est une démarche réfléchie, qui doit être motivée. Toute personne souhaitant intégrer le Club doit être présentée et soutenue par deux parrains, membres sociétaires du YCM. Eux-mêmes doivent argumenter et justifier par écrit la proposition d'une nouvelle candidature. La décision finale revient au Prince Albert II, qui rencontre la commission d'admission deux fois par an afin d'examiner les dossiers. Celui que l'on nomme le premier parrain a l'entière responsabilité de son "filleul" et doit veiller à ce qu'il s'implique dans la vie du club, le promeuve, intègre sa philosophie et respecte certaines "règles d'or" précises, parmi lesquelles on retrouve justement le devoir de parrainer et soutenir les jeunes membres du Yacht club et de sa section sportive.
Les codes du Club
Il faut également veiller à respecter le dress code du yachtman. Avant 20 heures, on porte la tenue de jour, constituée d'une veste croisée ou droite bleu marine, dont la poche supérieure est ornée de l'écusson du Yacht club. La chemise doit être bleu clair et la cravate frappée aux armes du YCM. Il faut souligner que les boutons dorés ou argentés sont réservés aux officiers. Après 20 heures, un changement de tenue s'impose afin de marquer le début de la soirée. La veste reste la même, mais la chemise doit être blanche. On troque la cravate de jour pour une cravate de soirée, ornée de son épingle frappée aux armes du Club. Notez que l'étiquette veut qu'elle soit placée à moins de dix centimètres du nœud. Enfin, du 1er octobre au 30 avril, les dames portent une jupe grise et les messieurs, un pantalon gris. Puis du 1er mai au 30 septembre, on passe du gris au blanc, plus estival.
yachting
Bernard d'Alessandri
"Tendre la main à d'autres générations" Voici l'homme qui chapeaute le monde du nautisme en Principauté. Secrétaire général et directeur du Yacht club de Monaco depuis 1990, Bernard d'Alessandri revient sur ce que le yachting représente pour le pays.
Comment êtes-vous arrivé ici, au Yacht club de Monaco ? Je suis venu ici grâce au développement de l'activité des scolaires. J'étais professeur de voile. Peu à peu, j'ai fait des compétitions et gravi différents échelons. J'ai notamment fait de la régate en dériveur, j'ai skippé le Biotonus - YCM lors de la transatlantique Monaco-New York, j'ai fait le tour de France à la voile plusieurs fois, j'ai fait des transatlantiques aussi. Je suis également le barreur de Tuiga. Quelle régate a particulièrement marqué votre esprit ? Celle qui reste le plus dans ma mémoire, pour une valeur sentimentale, c'est certainement le Monaco-New York. Ce n'est peut-être pas la meilleure performance, mais c'est certainement la plus ancrée dans nos esprits, parce que c'était une énorme expérience faite seulement avec des gens de Monaco. C'est-à-dire qu'on est partis à douze personnes du Club, sans professionnel, et on a traversé l'Atlantique en hiver. Et ça, ce n'était pas facile. Comment vous y êtes-vous pris ? On a monté le projet du début jusqu'à la fin. On a trouvé le financement, qui provenait d'une clinique suisse, et on a tout fait sans autre aide extérieure. C'est un projet qu'on a mené d'un bout à l'autre et ça a soudé des amitiés très fortes entre les membres de l'équipage. C'était en 1985, et je les vois toujours avec beaucoup de plaisir. Faire une régate, cela crée vraiment des liens... C'est vraiment un sport d'équipe. On peut le comparer à une entreprise aussi. Chacun a une fonction et une tache à accomplir, il faut le faire au bon moment. La plus grosse responsabilité dépend de la personne qui barre. Si vous mettez le bateau dans un rocher, ça peut avoir de très lourdes conséquences humaines. Donc oui, on est tous très solidaires. Il faut avoir une bonne connaissance des membres de l'équipage et une confiance forte en eux. Lorsque vous envoyez
puisqu'on est dans un cadre assez conservateur et que l'on est attachés à la performance et à l'esthétique.
Le YCM a-t-il toujours eu cette vocation sportive ? Monaco-New York était certainement un tournant dans la vie du club. Sa vie sportive s'est intensifiée depuis. Nos membres participent à des compétitions de haut niveau, avec beaucoup de résultats positifs. Par exemple, dans la dernière Giraglia Rolex Cup qui s'est déroulée en juin, ils ont tous figuré en très bonne place. Je pense qu'il y a un réel engagement de leur part. Certains participent à l'America's Cup, d'autres régatent en Melges 20, en Melges 32.
quelqu'un en haut du mât, il faut être sûr qu'il pourra faire le travail. Il risque sa vie.
Qu'est-ce qui symbolise le mieux le yachting à vos yeux ? Son principal symbole, c'est quand même la voile. Elle est porteuse d'une image sobre et performante. On le voit, c'est quelque chose qui séduit et se vend très facilement. Cela me surprend toujours, mais à la télévision, pour vendre une voiture ou un parfum, on n'hésite pas à mettre un voilier. La voile représente naturellement le yachting. À votre avis, pourquoi le Prince Albert II a-t-il choisi Tuiga comme "ambassadeur" en Principauté ? Parce qu'il dégage une image conservatrice de Monaco, ainsi qu'une image de performance. Les compétitions sont d'un niveau international, avec un engagement physique et sportif fort. C'est un bon moyen de représenter la Principauté, ça symbolise assez bien le Club
22 23
Que peut-on dire du nouveau Club house, prévu pour 2014 ? C'est justement une nouvelle étape, une étape de transition importante. Nous avons hérité du Yacht club. Nos ancêtres ont créé les premières régates à Monaco en 1862, le Club est une institution très ancienne et notre génération en a eu la responsabilité. Nous allons franchir ce nouveau cap pour tendre la main à d'autres générations. On va garder nos valeurs et on va avoir de meilleures installations qui vont nous permettre de parfaire notre représentativité. Cela montre aussi la volonté du Souverain de témoigner son intérêt pour le Yachting international à Monaco.
T u iga
La machine à rêver Cela fait dix-huit ans que les membres du yacht club de Monaco nourrissent un amour sans borne pour lui. Le "vaisseau amiral" les a tous conquis. Tuiga, ce voilier de près de 30 mètres, a d'abord gagné le cœur du Prince Albert II en 1995 et plus largement, celui du Tout-Monaco.
yachting
24 25
I
l trône là, quai Antoine-1er. Le cotre aurique, originellement construit en 1909, coule des journées ensoleillées en Principauté. Des journées paisibles ? Pas vraiment. Il y a toujours quelqu'un auprès de lui, aux petits soins. Tuiga et ses matelots quittent le port chaque week-end, lorsqu'ils ne sont pas en partance pour un circuit de régates. Il faut donc le bichonner, ce voilier de 104 printemps et de près de 28,70 mètres de long. Et si aujourd'hui il est lustré et éclatant, cela n'a pas toujours été le cas.
Début d'une autre vie
C'est en 1994 que l'œil bleu du Prince Albert II se pose sur Tuiga pour la première fois. Tuiga, figé dans le néant, gît là, en ruine, dans le port de Cannes. Seul un regard de marin averti pouvait deviner le charisme et la beauté de l'embarcation derrière sa perdition apparente. Le voilier avait été acheté par un armateur scandinave et n'avait plus navigué depuis une trentaine d'années. "Depuis longtemps déjà, je souhaitais que notre Club se dote d'une unité prestigieuse qui témoignerait de la fidélité dont Monaco fait preuve à l'égard du patrimoine maritime et du Yachting traditionnel. Aussi, quand j'ai découvert Tuiga
dans le port de Cannes et que l'opportunité d'en faire l'acquisition s'est présentée en 1995, j'ai été heureux de pouvoir la saisir", a déclaré le Prince.
Tuiga et son sister ship
Pourquoi avoir laissé le vaisseau dans un tel état ? Tout cela s'explique. D'abord, il est crucial de souligner que Tuiga vient de loin. "Pour la petite histoire, le Roi d'Espagne Alphonse XIII avait un navire qui s'appelait Hispania. Et il suggéra à l'un de ses amis, le Duc de Medinaceli, de s'en faire faire un similaire afin qu'ils puissent régater ensemble", rapporte Olivier Campana, actuel chef de pont de Tuiga. C'est ainsi qu'en 1909, l'architecte et constructeur naval écossais William Fife dessine les plans du 15 Mètre en s'inspirant d'Hispania. En six mois, le navire est prêt à prendre le large et c'est à partir de là qu'il collectionne les deuxièmes places. "La légende dit que Tuiga ne pouvait pas battre son sister-ship, par politesse vis-à-vis du Roi", sourit Campana.
Une classe perdue dans l'Histoire
Nicolas Rouit, capitaine du bateau, revient sur cette époque et ce style d'embarcation. "Des 15 Mètre, début 1900, il y en avait plusieurs.
C'était une classe de bateaux à part entière et il y en avait un certain nombre, dont beaucoup avaient été dessinés par William Fife. Ils faisaient des courses entre eux. Puis l'enchaînement des guerres a fait que la population a eu d'autres impératifs que les régates. De surcroît, on allait se servir en matériaux sur ces bateaux. On prenait le bois, le laiton et surtout le plomb des quilles. À cette époque, beaucoup de navires ont disparu", explique le passionné, non sans tristesse. "Puis il y a eu un moment où techniquement, les 15 Mètre étaient dépassés. On arrivait à faire plus rapide, plus simple. D'ailleurs, les voiliers d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec ceux du début du XXe siècle. La technologie et les événements ont fait qu'ils sont tombés en désuétude. Certains ont été brûlés, d'autres démantelés. Il en reste désormais quatre dans le monde", explique-t-il, solennel. On peut se demander pourquoi avoir attendu si longtemps pour restaurer ces monuments. Nicolas Rouit, l'encyclopédie nautique du Yacht club de Monaco, explique que le gréement doit attendre qu'on l'aime à nouveau. "Il a fallu que la passion revienne chez certaines personnes, afin qu'elles trouvent l'intérêt, l'envie et l'argent
yachting Voile
pour les ramener à la vie. Jusqu'en 1995, le Tuiga que l'on connaît était méconnaissable. Ses propriétaires d'alors l'avaient modifié et il avait dû couler au moins une fois. Il a été très abîmé puis rebricolé."
régates, puis à deux, l'intérêt d'une course est réduit. Mariska (construit en 1908) est sur le circuit depuis trois ans, et Hispania (construit en 1909) a été restauré récemment et navigue depuis l'année dernière."
Fragments d'histoire
Entre marins, on se concerte
Après le coup de foudre du Prince Albert II pour Tuiga, le voilier a finalement été restauré dans le chantier Fairlie Restorations, en Angleterre, avec les soins du spécialiste Duncan Walker. "Le plomb de la quille est celui de 1909", poursuit le capitaine. Mais en terme de boiserie, il est évident qu'il ne reste pas grand-chose. Il restait le mât, que l'on a cassé plusieurs fois en régate et que l'on a changé. Il y a un artisan à Villefranche-sur-Mer qui est spécialisé dans la construction de mâts et de toutes les pièces qui s'y rattachent." Pour les autres voiliers de cette classe, c'est la même histoire. Il a fallu attendre que la passion revienne. "Il y avait The Lady Anne (construit en 1912), mais il naviguait beaucoup en Angleterre. Ce qui fait un peu loin pour des
Les armateurs se rassemblent et se conseillent car lorsque l'on restaure un bateau de course si rare, c'est pour régater avec ses semblables. "Avant de restaurer Mariska, son propriétaire est venu au Yacht club pour visiter Tuiga. Il y a eu des échanges d'informations. Nous avons parlé de sensations et d'erreurs à ne pas commettre lors de la restauration. Il y a eu un réel partage. Et lorsqu'on donne une nouvelle chance à ce type de bateau, il est évident qu'on ne va pas faire de la croisière avec. Il est très peu habitable, il nécessite un équipage d'une vingtaine de personnes, donc il était évident que Mariska allait faire des courses." Plus tard, Nicolas Rouit et les autres membres du Yacht club ont eu vent de la restauration d'Hispania. Dans le petit milieu du yachting,
26 27
Un cotre aurique
Tuiga est un cotre aurique. "Cotre" indique que le bateau possède une voile, un mât central, et est généralement ponté et à quille. Le terme "aurique" signifie que la voile est de forme quadrangulaire non symétrique, par opposition aux voiles carrées. En l'occurrence, Tuiga est constitué de sept voiles différentes. Pour diriger chacune d'elle, il faut trois ou quatre personnes. Courir une régate avec ce bateau nécessite un équipage d'une vingtaine de marins. Tout le monde est à un poste fixe et il faut atteindre la synergie de l'équipage pour que les manœuvres soient réussies. Tous doivent agir en même temps, au moment où le barreur en a besoin.
Un emploi du temps bien ficelé
Cette année, Tuiga et son équipage participent à quatre régates où seront présents les trois autres 15 Mètre JI. La première étape, c'est Minorque en Espagne, fin août. Les régatiers se dirigeront ensuite vers Marseille, puis vers Monaco en septembre, pour la Classic Week. Enfin, les navires iront régater à Portofino dans la foulée.
les contacts ont vite été pris. "On a eu envie de se rassembler et de s'associer afin de définir quelques règles. Cette année, Tuiga ne fera que des régates avec les trois 15 Mètre", assure Nicolas Rouit.
À armes égales
"Nous sommes dans une nouvelle ère de régate pour le 15 Mètre, parce que maintenant ils sont quatre. Avant, nous participions à des régates où il y avait des bateaux totalement différents. Petits, gros, larges, longs. Tuiga a un profil particulier. Il est dessiné pour la course. De ce fait, on n'était pas tous sur le même niveau lors des régates de bateaux classiques", commente le capitaine. Dans ce cas-là, comme ils sont tous différents et afin de pouvoir les réunir sur une même course, les gréements ont une sorte de handicap qui permet de calculer des temps compensés. Celui qui termine en premier n'est pas forcément le vainqueur. "L'aspect stratégique était réduit. Maintenant, on a des bateaux similaires. Ils ont été faits sur les mêmes plans. On se bat enfin à armes égales et ça devient une question d'équipage, de manœuvre et de tactique", se réjouit-il.
Tuiga enfin devant l'Espagne
L'année 2012 marque un tournant dans l'existence de Tuiga et de ses semblables, ainsi que de leurs équipages. Et c'est avec délectation qu'Olivier Campana revient sur un événement phare, les retrouvailles de Tuiga et Hispania, en juillet de l'année dernière pour la "Semana Clasica de Puerto Sherry" (Espagne). "Lorsqu'on s'est rencontrés, c'était vraiment réécrire l'Histoire des années après. Tuiga est arrivé devant le vaisseau espagnol pour la première fois", se souvient-il. Barré par Bernard d'Alessandri, Tuiga a remporté son duel (deux manches à zéro). "Nous nous devions de permettre à Tuiga de retrouver les eaux espagnoles après une si longue absence... Mais pour une fois, l'Histoire ne s'est pas répétée : Tuiga a pris sa revanche", s'était exclamé le barreur. Puis c'est en octobre qu'a eu lieu le grand rendez-vous, lors des voiles de Saint-Tropez. Les quatre cotres auriques restaurés (et rescapés) se sont amicalement affrontés au sein de ce qui a été baptisé "le carré d'as". Ils avaient bénéficié de leur propre départ, décalé des grands auriques. "C'était un grand moment. Tuiga 28
est une machine à remonter le temps. Une machine à rêver. C'est des souvenirs de Denis Conner (quatre fois vainqueur de l'America's cup) ou d'Éric Tabarly qui naviguent avec nous, c'est le Prince Albert qui barre le voilier. C'est lorsqu'on traverse une tempête et qu'on est contents d'en ressortir vivants. C'est plein d'histoires de vie", raconte avec coeur Olivier Campana.
Formés sur le tas
"On a une équipe de 25 à 30 personnes avec laquelle on élabore un planning qui nous permet d'avoir des équipiers sur toute la saison", explique Campana. "Le but, ce n'est pas d'avoir des professionnels de la voile, c'est vraiment d'avoir un bateau du Club qui fonctionne avec ses membres. Il est difficile à piloter donc cela nécessite une formation, mais on intègre tous ceux qui le souhaitent. On leur explique au mieux le fonctionnement, la prudence à avoir pour soimême et aussi pour le bateau. Ensuite, on a des personnes clés à des postes clés, qui peuvent expliquer aux autres au fur et à mesure. Le seul but c'est d'avoir du plaisir."
FACONNABLE.COM
PARIS / CANNES / MONACO / ST TROPEZ / NEW YORK / BEVERLY HILLS / SAN FRANCISCO
h i s toi re
Magnus Konow PorTRAIT D'UN Magnus Andreas Thulstrup Clasen Konow est l'un des plus grands navigateurs de l'histoire. Il a participé à six olympiades ramenant trois médailles, deux d’or et une d’argent. Une aventure longue de quatre décennies qui le fait figurer dans le Guinness book des records. Après sa riche carrière, le Norvégien avait choisi la Principauté comme port d'attache. Par Jérémy Lemoine - Photos : JL, DR et CIO.
N
é le 1er septembre 1887 à Stokke en Norvège, fils d'Einar Konow, industriel agricole et de Dagny Clasen, "femme de société", le jeune Magnus grandit au milieu des champs, dans un pays à l’héritage viking, bordé par les fjords. L’appel du grand large sera trop fort. Son père, féru de voile, l’embarque à bord dès 1900. Magnus prend ses marques et se fait vite une place parmi les meilleurs. Un talent inné, une aisance remarquable. Modèle de précocité, il remporte sa première régate à seulement 16 ans. Membres d’équipage et concurrents s’accordent à dire qu'il est "comme un tigre sur le voilier". Il n’allait désormais plus quitter son ciré d’époque, costume bleu, chemise blanche et cravate.
Pendant ses études, il s’essaye à différentes disciplines : saut à ski, aviron, voile… En 1905, dans le livre d’or de son lycée, il écrit : "Pendant mon temps libre, je fais du sport. J’essaye de jongler entre l'utile et l'agréable."
De l'or à Stockholm et Anvers
En bon Scandinave, l’hiver, il pratique le ski pour se déplacer et se maintenir en forme. Mars 1908, il gagne la coupe des Dames, première compétition de l’histoire du ski nordique. En saut à ski, il réalise un bond de 43 mètres sur le tremplin d’Holmenkollen. L’été suivant, il participe à ses premiers Jeux olympiques à Londres, sous licence du Yacht Club Royal norvégien. Une édition durant
laquelle la voile fait réellement son entrée. Il est alors membre d’équipage sur un monocoque de 8 mètres et termine au pied du podium, à 21 ans. Quatre ans plus tard, en 1912, il glane sa première médaille d’or olympique à Stockholm sur "Magda IX". À bord d'un bateau de 12 mètres barré par Alfred Larsen, il remporte les deux manches disputées sur le plan d’eau de Nynäshamn. À cause de la Première Guerre mondiale, Magnus Konow devra attendre 1920 pour enrichir son palmarès. A Anvers, le couteau entre les dents, la barre entre les mains, il s’offre son second titre olympique, le premier sur "Sildra", une embarcation de 8 mètres.
Voile
Chasse à la baleine et expéditions polaires À cette époque, le sport était amateur, dans le plus pur respect des valeurs prônées par le Baron Pierre de Coubertin (même si quelques cas d'amateurisme marron étaient soulevés de temps à autre). À la ville, le navigateur hors pair va trouver le moyen de mettre ses qualités au service de sa vie professionnelle. Issu d'une lignée proche de la famille royale, Magnus fonde en 1923 A/S Rosshavet, une société de chasse à la baleine dans la Mer de Ross (une baie profonde de l'océan Austral qui longe l'Antarctique). À l'époque, on utilisait toutes les parties de l'animal. Pour ses qualités nutritives, mais aussi pour en extraire de l’huile qui servait de combustible aux lampes. Konow participe à certaines expéditions et va même jusqu’à saisir le harpon. La famine qui touchait la Norvège à cette période faisait des ravages et à chaque retour du navire, la population se ruait vers le port. En 1928, il est 4e aux Jeux d’Amsterdam sur "Noreg", dans
la catégorie 8 mètres mixte. Cinq personnes à bord, dont le futur roi Olav V.
Les affres de Berlin 1936
Entre les jeux d’Amsterdam 1928 et Berlin 1936, la réglementation concernant le calcul des points a été modifiée. À ce petit jeu, c’est l’équipage britannique barré par Charles Leaf qui remporte sur le fil la médaille d’or, au nez et à la barbe du bateau norvégien "Lully II". L’histoire officielle dit que le voilier norvégien serait passé trop près du bateau chargé de donner le départ de la 12e et dernière manche. La disqualification pendait au nez des Nordiques. En bout de course, un petit point allait séparer les deux embarcations (67-66) de la catégorie des 6 mètres. Une différence qui ravira le duc et la duchesse de Windsor, venus pour l’occasion. Le soir suivant, les médaillés étaient conviés par Hitler à un diner sur son navire. Une invitation que notre homme ne parvenait pas à décliner. En aparté, le Führer lui propose un poste de consul honoraire d’Allemagne
en Norvège. Profondément résistant, il refuse la proposition du dirigeant allemand en lui faisant croire qu'il est avant tout un sportif et qu’il ne serait pas à l’aise dans la gestion des tâches bureaucratiques.
De retour à 61 ans
En avril 1940, lorsque l’Allemagne a envahi la Norvège, pays neutre, Magnus Konow s’est trouvé sur la liste des personnes à arrêter en urgence. Hitler voyait le navigateur comme un ennemi potentiel du régime nazi. Chez En 1907, il rejoint le Kongelig Norsk Seilforening (KNS), Yacht Club Royal de Norvège. Durant deux mandats, il a occupé le rôle de directeur et de viceprésident entre 1937 et 1940.
lui, vers 6 heures du matin, il reçoit un coup de téléphone anonyme lui annonçant qu’il avait vingt minutes pour disparaître. Magnus quitte tout sur-le-champ. Grâce à ses relations dans la marine marchande, il parcourt toute l’Europe et fait escale aux États-Unis pendant la Deuxième Guerre mondiale. Par la suite, il obtiendra même le statut de citoyen américain. Initialement prévus à Helsinki, les Jeux de 1948 ont finalement lieu à Londres, la Finlande ne s’étant pas encore relevée de la guerre. À 61 ans, Magnus Konow fait son retour sur le devant de la scène olympique. Sur "Apache", son navire de 6 mètres, il obtient la quatrième place.
"Peut-être des égaux, mais aucun supérieur" Après sa dernière participation olympique, le Financial Times, généralement avare de compliments, lui tire son chapeau. Le journal barre son article du titre suivant : "He may have equals but no superiors". Littéralement : "Il a peut-être des égaux, mais aucun supérieur". Sa retraite olympique digérée, il décide de changer d’air, toujours près de la mer. C’est une rencontre passée qui le pousse à s’installer à Monaco. Au début de sa carrière d’armateur, Aristote Onassis, de passage à Oslo, avait effectué un stage dans les bureaux de Magnus. Lorsque le Grec se prend d’affection pour la Principauté, il prévient tout son entourage : " Monaco, c’est fantastique. Venez !" C’est en 1954 que Magnus franchit le cap, s’installant sur le Rocher avec sa famille. Une décision qu’il ne regrettera pas. Sa carrière remarquable lui vaut une renommée internationale. Le prince Rainier III avait suivi ses performances, le Souverain l’admirait en tant que sportif et le conviait à certaines réceptions au Palais.
Au nom du père
Également prénommé Magnus, son fils perpétue la tradition sportive chez les Konow. Résidant en Principauté depuis son plus jeune âge, il a fait ses études au lycée Albert1er. Passionné de sports mécaniques, champion de France de kart en 1964 sous licence de l’Automobile Club de Monaco, il remporte le premier rallye Monte-Carlo junior en 1967 et fait même un bref passage en Formule 3. Mais à défaut de sponsors, il renonce. Il se tourne alors vers une discipline qui nécessite moins de prise de risques, mais tout autant de concentration : le golf. Il s’entraîne au Mont Agel. "À l'époque, les jeunes n'étaient pas accompagnés. Mais je jouais -2, j’aurais pu passer professionnel". En 1976, il termine premier amateur à l’open de Suisse. Il a fait les qualifications du British open et a disputé l’open de France. Bienveillant, il aide financièrement de très bons golfeurs français comme JeanBaptiste Gonnet ou encore Victor Dubuisson lors de son passage dans les rangs amateurs. Prochainement, il a prévu d'effectuer "un petit don" aux jeunes de l’école de voile du Yacht Club afin qu’ils puissent acheter du matériel. Une institution qui pourrait également rendre hommage à son illustre père, en exposant ses trophées et ses médailles olympiques, selon ses dires. 32
L’été, il s’absentait et repartait en Norvège. Pour faire des régates, puisqu’il avait fait le choix de laisser son bateau de compétition à quai à Oslo. La dernière fois que Magnus a pris la barre, à l'occasion de la Coupe du Roi à Hankø, il avait 75 ans. Sur un 6 mètres, sa longueur de prédilection, il s’est hissé devant tous les meilleurs protagonistes, inscrivant son nom à la plus prestigieuse régate de Scandinavie. Le 25 aout 1972, Magnus Konow était victime d’une attaque cardiaque à San Remo. Il allait avoir 85 ans.
M o nte - Car l o Millio n Do llar S u p e r 4
Quand le Sporting frappE juste Cela faisait un moment que les amateurs attendaient la soirée du 13 juillet. Un moment qu'ils en parlaient. Depuis le 30 mars certainement, date du retour de l'Anglaise en Principauté. Après cinq combats et le lot de frissons auquel le public a eu droit à nouveau, inutile de dire que la place de cette discipline est indéniable à Monaco. Par Chris Bertoldi - Photos : Michael Alesi, Palais Princier, SBM, Realis/C. Mérat.
C
omme pour faire concurrence aux ring girls, la Salle des étoiles avait revêtu sa tenue d'été. Largement ouverte sur la mer, elle offrait une vue panoramique délicieuse. Pourtant, les regards restaient captés par ce qui se tramait à l'intérieur. Tout annonçait une grande soirée. Cameramen, preneurs de son, photographes, juges et arbitres se préparaient. On testait le gong aussi. Ce qui ne laissait pas insensibles les boxeurs venus prendre la température. On remarquait notamment le Russe, Denis Grachev, attendu pour la finale du Super 4. Le pugiliste aux cheveux blonds translucides arborait un
survêtement rouge (sang ?), assorti à celui de son coach qui ne le lâchait pas d'une semelle. Plus loin, l'adversaire de Grachev, le Dominicain Edwin Rodriguez. Assis sur l'une des chaises en velours carmin, il observait le spectacle autour de lui. La grande salle, telle une fourmilière. On imaginait les membres de la Société des Bains de Mer au charbon depuis un moment afin de donner ce visage si spécifique à la Salle des étoiles. Ils ont à nouveau œuvré main dans main avec le promoteur sud-africain, Rodney Berman, de Golden Gloves Limited. La SBM apporte le cadre glamour et prestigieux, Berman se charge des bêtes du ring.
boxe
Lever de rideau sauce "munegascu" Il se chuchotait qu'on allait en prendre plein les yeux. "Va y avoir du KO ou pas ?", entendait-on dans le public qui s'installait doucement. Annoncés au programme, un championnat européen EBU de poids moyens, un championnat WBC de lourds-légers, un championnat du monde WBA/ IBO de super-légers et la finale du Super 4 avec un prize money d'un million de dollars. En match d'ouverture, le jeune boxeur du cru. Hugo Micaleff s'apprêtait à affronter le Français Zakari Kerbach, champion d'Ile-de-France et vice-champion de France cadet. En allant faire un tour dans les vestiaires, on a trouvé Hugo en train de s'agiter sur place pour faire monter le palpitant. Tout ce qu'on a réussi à lui extorquer c'est un petit "ça va" et un timide sourire. Pour le garçon de 15 ans, la pression devait être rude. Puis il ne fallait pas qu'il soit trop amoché. "Il part dimanche pour un stage de quinze jours au Repton boxing club de Londres", expliquait André, son père. Après l'hymne de la cité-Etat, les jeunes pugilistes se sont élancés. Nasser Yefsah, coach de Micaleff, n'en perdait pas une miette. Le public était nettement acquis à la cause d'Hugo. "Double ta gauche !", lui lançait-on
d'un côté. "Gauche, esquive, droite", assénait-on d'un autre. Ce qui est sûr, c'est qu'à l'issue d'un combat plutôt équilibré, l'arbitre a levé le poing du rouge et blanc dans les éclats de voix de la foule. "Il était plus petit et trapu, il cherchait à me mettre un coup dur. Après un round d'observation, j'ai mis ma technique en place. Je me suis servi de mon allonge en essayant d'accélérer et de le déborder", expliquait plus tard Hugo, satisfait, auprès d'un papa aux yeux pétillants de fierté.
Les people à la fête
La salle continuait de se remplir. Le ring était encerclé. Les people d'un côté, la tribune princière de l'autre. Le championnat européen des poids moyens allait se dérouler devant le prince Albert II et la princesse Charlène, mais aussi devant Jean-Paul Belmondo et son acolyte Charles Gérard. Adriana Sklenarikova (ex-Karambeu), présente également, a pris des airs effrayés lorsque les coups ont commencé à pleuvoir. Le Britannique Prince Arron n'était pas tombé contre un enfant de chœur. Face à l'Ukrainien Max Bursak, il a sacrément goûté à la crème cicatrisante ce soir-là. Avec onze centimètres de plus que son rival (1,91 m contre 1,80 m), Arron aurait pu se servir de ses longs bras pour tenir l'autre à distance. Mais il a conservé une garde trop basse et n'a pas trouvé son rythme. Le râblé d'en face avait envie de sortir vainqueur à l'issue des douze rounds. Le cuir claquait sur les peaux mouillées de sueur. Bursak ne laissait pas une seconde de répit à Arron. Même en corps à corps, il continuait de frapper sa tête, ses flancs. Si bien qu'il se faisait reprendre par l'arbitre. Mais le Britannique était dur au mal. Il s'est fait compter une fois, à la huitième reprise, puis est parvenu à continuer. Si Bursak "The Tiger" a finalement conservé son titre en l'emportant aux points, il faut reconnaître à Prince Arron sa ténacité (et un short bleu pailleté des plus rares).
Makabu, un ressort de 89 kilos
Le troisième combat opposait le Congolais Ilunga Makabu à l'Ukrainien Dmytro Kucher. Les deux "lourds-légers" (entre 79,378 et 90,719 kilos) étaient de sacrés spécimens bien distincts. Makabu donnait tout. Si bien qu'il prenait de gros risques et s'épuisait. Il montrait une technique d'esquive bien à lui, grâce à laquelle son buste massif pivotait afin de passer sous les coups puis de remiser immédiatement. À chaque fois que
34 35
Plus d'infos, plus de photos www.codesportmonaco.com
La voix de la boxe américaine, Michael Buffer, a donné le coup d'envoi des deux derniers combats avec son célèbre "Let's get ready to rumble !".
le Congolais s'illustrait par sa fameuse danse, il baissait dangereusement sa garde et s'offrait aux poings de Kucher. Seulement voilà, face à un Makabu survolté, provocateur et sautillant, on avait un Ukrainien accroché au sol, lourd et solide mais immobile. Aucune explosivité venait animer le combat. Lors des deux premiers rounds, on pouvait penser qu'il jaugeait son adversaire et s'économisait. Mais non. Round 3 : Kucher se fait (un peu) réveiller par un uppercut de Makabu qui vient lui faire cracher sa salive. Round 8 : Kucher saigne du nez et cache mal son air hagard. Makabu enchaîne les coups efficaces. Balayant sa fatigue, il ne compte pas passer à côté de la victoire. Round 11 : l'Ukrainien tente. Son coach est en train de perdre ses cordes vocales en vociférant férocement depuis le coin du ring. Round 12 : Makabu a tenu malgré un rythme effréné. Son rival se déchaîne enfin mais il est trop tard. Le Congolais lui a pris sa ceinture d'argent. Il la porte en bandoulière et jubile devant un public debout, signe que le combat était appréciable. Il fait le show, remercie et salue bien bas le prince et sa princesse.
Mbaye, le challenger
On notait que la salle se remplissait, encore. Quelques rangées restées vides jusqu'alors avaient
bien été réservées. Venus tout droit de Levallois, ils arrivaient, les supporters de Souleymane Mbaye. Pour Samir, boxeur lui-même et ami de "Souly", "c'est un défi personnel. Des titres, il en a déjà eu. Il veut surtout se prouver à lui-même qu'il est capable de revenir en super-légers". "The sensation", comme on l'appelle lorsqu'il enfile les gants, a 38 ans. Un poil vieux pour un boxeur. D'autant qu'après avoir combattu dans une catégorie de poids supérieure pendant quatre années, il tente de redescendre au-dessous de 63,503 kilos. Difficile d'être à la diète et de rester en forme. C'était précisément la question que se posait Brahim Asloum. Ex-boxeur français désormais commentateur sur beIN Sport, il se trouvait à Monaco pour son direct. "Souleymane tombe contre un adversaire plus jeune que lui et dur au mal. En plus, il est gaucher alors le placement est spécial. Mais peut-être que l'expérience fera la différence", projette Asloum. Il ne tarit pas d'éloge sur le Français. "Souly a une boxe aérienne. Il a l'intelligence du ring et une belle explosivité. C'est un styliste de la boxe. Il a beaucoup de jambes et l'art de l'esquive. Mais est-ce que la perte de poids l'aura fait perdre en puissance ? On verra." L'expérience n'a pas suffi et l'arbitre a dû arrêter le combat au 11e round. Allakhverdiev reste tenant du titre de champion du monde WBA/IBO des super-légers (lire en pages suivantes).
Méthode efficace
C'est à ce moment-là, alors que les supporters pleuraient encore, qu'a commencé la finale du "Monte-Carlo Million Dollars Super 4". Le Russe Grachev est entré, le Dominicain Rodriguez aussi. Les deux hommes ont entamé le combat, mais le Dominicain n'était plus un humain. C'était une enclume qui s'abattait sur "The pirate". Ce dernier tombe à terre et se fait compter à deux reprises. L'arbitre finit par stopper le combat après 2' 50", soit avant même la fin du premier round. C'est un échec cuisant pour Denis Grachev. Cuisant, certes, mais qui vaut son pesant de deniers. Grâce à ces deux minutes de pugilat, il a remporté la coquette bourse du perdant, soit 400 000 dollars. Edwin Rodriguez, lui, en a empoché 600 000 et s'est dit "surpris d'avoir gagné aussi rapidement".
serenis l’offre de diagnostic sécurité
Avec l’offre serenis, la SMEG vous propose de vérifier les points essentiels de la sécurité des installations intérieures de gaz naturel et d’électricité de votre logement.
Contactez-nous au 92 05 05 00 www.smeg.mc
SMEG
Souleymane Mbaye
Le cœur sur le poing Dans la tête d'un challenger, deux jours avant son combat. C'était un peu l'idée de cette rencontre avec ce Tricolore dont le QG se trouve à Levallois. Deux fois champion du monde des super-légers WBA (2006, 2009) et champion du monde WBA des poids welters en 2010, il allait tenter un retour en super-légers.
L
e garçon devait s'envoyer 10 litres d'eau dans le gosier avant 18 heures... Il était déjà 14 heures. C'est que revenir en super-légers après quatre ans de welters, c'est contraignant. On marque une pause avec le langage pro et on explique. Pour prétendre combattre dans la catégorie des super-légers, la balance doit afficher un poids qui se trouve entre 61,237 kilos et 63,503 kilos. Et s'il est en permanence suivi par Greg Marriott, un nutritionniste venu de Sheffield où il s'est entraîné plusieurs semaines, ce matin-là, c'était panique à bord. Bernard Ross, son manager, annonce au téléphone qu'il n'y aura pas d'entraînement aujourd'hui. Non. Parce qu'il pesait 65 kilos ce matin. Résultat, après un petit déjeuner composé d'un toast, d'un oeuf avec salade tomate et concombre, le gaillard devait boire pour élimi-
ner. Et ne pas manger jusqu'au soir.
Entrée en matière
Rendez-vous à l'hôtel Columbus, dans la chambre du boxeur. Sur la table de nuit, une cargaison de Cristaline. Sur les genoux de Souleymane Mbaye, son ordinateur portable. Un téléphone coincé entre l'épaule et la joue, il est en train de louer en ligne une voiture pour ses amis. "Ils seront plusieurs dizaines à venir me soutenir", lâche-t-il après avoir raccroché. "On se connaît depuis des années." Samedi soir, le boxeur français de 38 ans aux 45 combats pour 40 victoires allait affronter Khabib Allakhverdiev. Russe, la trentaine, gaucher, invaincu en 18 combats et détenteur du titre WBA des super-légers. Défi lancé.
Une dose d'adrénaline
"Tu as la trouille ?", se risque-t-on. "Mon combat,
c'est un challenge. Ça fait quatre ans que je n'ai plus combattu en moins de 63 kilos. Celui qui n'a pas la trouille avant de monter sur le ring, c'est qu'il est fou. Tu as toujours cette petite angoisse, cette incertitude. Mais l'expérience dit qu'il ne faut pas se faire cinquante fois le match dans la tête parce que ça amoindrit l'influx nerveux. Tu peux te sentir bien et confiant, mais tu as toujours cette petite dose d'adrénaline qui est très importante." "Et là, tu te sens comment ?" "Bien. Je stresse ou je me mets dans le combat seulement quand je rentre dans les vestiaires."
Une préparation millimétrée
"Tu penses que tu vas atteindre ton objectif de poids ?" "Je te dirai ça demain, après la pesée officielle. Mais on a fait une très bonne préparation. Mon entraîneur de toujours, José Ngufulu ne me lâche jamais. Et Greg pèse tout. Mes pâtes, ma
boxe
vinaigrette sur mes salades." Greg vient d'Ingle Gym, club de boxe anglais où Souleymane a fait une partie de son entraînement. "C'était très difficile. Puis je suis plus tout jeune. Mais tout est dans la tête. Je commençais à 6 h 30. Des fois, j'avais deux à trois entraînements par jour. Ça fait minimum quatre heures. On te pousse, on te pousse. Il faut bien doser. Parce que le temps de travail est tellement intense qu'il faut que le temps de récupération y soit égal, voire supérieur. Il faut éviter la blessure et être prêt le jour J. Donc après demain." Vendredi, sur la place du Casino, le poids était bon : 62,95 kilos. C'était parti.
Levallois était dans la place
Samedi soir, à l'approche du combat fatidique, les spectateurs étaient en alerte. Ils donnaient l'impression que la soirée venait de prendre un tournant crucial. La tension et l'enthousiasme étaient à leur comble. L'euphorie ne redescendra plus, pendant un long moment. Dans la foulée, Mbaye débarquait et faisait tournoyer un gant rouge au-dessus de sa tête. Les supporters se tenaient debout. Ils hurlaient et sifflaient. On a rarement vu la Salle des étoiles dans un tel état d'ardeur. Le Russe ne tardait pas à se montrer. Allakhverdiev se faisait littéralement huer. "Concentré ! Le bras arrière toujours levé", lançait un ami de "Souly". "Eh petit, le laisse pas faire la guerre", poursuivait un autre. Les copains du pugiliste avaient réservé des sièges, oui. Mais ils restaient bien droits, debout pour mieux crier.
Round 2 : Souleymane se fait compter une première fois. Mbaye parvient à placer plusieurs coups habiles contre l'œil gauche du Russe. Le public est confiant. Il refuse de percevoir la stratégie d'Allakhverdiev. Le gaucher laisse Souleymane se mettre en confiance et asséner quelques frappes. Mais il attend la faille, la marque de fatigue pour lâcher les chevaux. Round 7 : Allakhverdiev ne retient plus ses poings. Souleymane en prend sévèrement pour son grade. Round 8 : il ruine littéralement le Français qui tombe à plusieurs reprises et affiche une face tuméfiée. "Fais-le dormir Souly." Impossible. Il n'est déjà plus vraiment là. Round 10 : les coups de Souleymane ne résonnent plus, ceux du Russe sont assassins. Mbaye perd son protège-dents. Round 11 : il le perd à nouveau, ne contrôle plus rien. L'arbitre met brutalement fin au massacre en prenant Souleymane contre lui. Comme pour lui permettre de finir tout de même sur ses deux pieds. Le challenger est battu. Les supporters ont perdu leur voix.
Le fairplay
"Levalloisien jusqu'au bout", lançait Souleymane Mbaye en descendant du ring, après avoir repris ses esprits. "J'ai donné le meilleur de moi-même, mais il y a des moments où il faut être réaliste. Il était plus fort. J'ai tenté. C'est pas passé. Je suis désolé pour tous mes amis qui m'ont soutenu. Mais je suis quand même très heureux d'avoir combattu devant eux." Le gaillard épuisé est allé saluer le prince, a pris quelques photos avec des enfants, puis s'est retiré.
38 39
Équitation
J u mp i ng de Mo n ac o
La grâce jusqu'au
bout des fers Le Longines Global Champions Tour (GCT) avait installé son quartier général sur le port Hercule pour la huitième année, le temps d'une étape. La sixième, sur treize, de ce tour du monde du saut d'obstacles. Les 27, 28 et 29 juin, la cité-Etat a vécu au rythme des foulées puissantes de plus de deux cents montures. Par Chris Bertoldi - Photos : Jumping Monaco, Daniel Dupont.
Ils ont représenté Monaco Neuf cavaliers licenciés à la Fédération équestre monégasque concouraient, en amateurs, lors de cette prestigieuse compétition.
ProAm Cup (1,10-1,30 m) : Dietlinde Thomel est arrivée 3e avec le professionnel italien Luca Maria Moneta ; Mona Ferry est arrivée 5e avec la Britannique Yasmin Pinchen ; Tressy Muhr est arrivée 9e avec le Français Roger-Yves Bost ; Ilaria Sutera est arrivée 11e avec le Français Simon Delestre ; Maud Raimbert a fini à la 12e position, accompagnée par l'Italien Juan Carlos Garcia
Épreuve d'obstacles à 1,15 m : Dietlinde Thomel arrive première sur Roberto de Siju et 15e sur Tianjin d'Alfa ; Sarah Benatar termine 4e sur Sjors des Fontaines et 8e sur Suzy Lux Cool ; Cheyenne Westebbe se classe 22e avec Tokaheya
Épreuve d'obstacles à 1,25 m : Mona Ferry, 23e sur Quolori Turquoise ; Tressy Muhr, 28e sur Swing de Bedon ; Maud Rimbert, 34e sur Mikado d'Amour
Épreuve d'obstacles à 1,15-1,20 m : Sarah Benatar prend la première place sur Sjors des Fontaines ; Aurélie Rimbert, 15e sur Regard du Relais ; Dietlinde Thomel, 17e sur Roberto de Siju et 20e sur Tianjin d'Alfa
I
ls étaient rasés de près. Dans le paddock, où ils échauffaient leurs longs muscles, les chevaux se montraient exemplaires. Calmes et puissants, ils ne se permettaient pas de coup d'humeur. Ils n'élevaient pas la voix. Les équidés étaient là pour l'une des plus prestigieuses compétitions cinq étoiles au monde. Pour l'occasion, chacun arborait une robe éclatante. Tous les tons étaient permis. Les marron, gris tachetés, noirs, beiges ou blancs avaient fière allure avec leur coupe dernier cri. Certains étaient tressés, d'autres avaient lâché leurs crins impeccables. La tête haute et la démarche lente, ils se montraient à la hauteur de leur réputation et n'avaient d'œillades pour les badauds que le temps de parcourir les quelques mètres qui les séparaient des écuries. Leur cavalier les laissait s'arrêter parfois, pour donner une interview à leur manière. L'humain glissait quelques mots sur la forme du cheval, mais le public n'en avait que pour la bête. On lui cares-
sait le nez et se laissait passer aux rayons X par ses grands yeux profonds. On portait les enfants afin qu'ils mettent un peu de désordre dans la coupe parfaite. Des instants de divertissement pour l'animal majestueux, avant de regagner son box.
Écuries sécurisées, comme pour un Grand prix À l'abri des regards, on se laissait aller à tempêter un peu. Alors que l'heure de la douche avait sonné et que les jets d'eau allaient bon train, on tapait du pied, hennissait et soufflait bruyamment. Sûrement une sorte de débriefing post-entraînement. L'athlète manifestait ses impressions auprès du coach pendant sa séance de soins. Le cheval est un sportif comme les autres. Si les bruits des coulisses filtraient et que l'on respirait la bonne odeur si peu anodine du foin, impossible d'accéder à la zone. De grandes tentures estampillées "Jumping" couvraient les hautes barrières scrupuleusement gardées. "Tous
40 41
Épreuve d'obstacles à 1,15-1,20 m : Dietlinde Thomel, 2e sur Roberto de Siju et 19e sur Tianjin d'Alfa ; Sarah Benatar, 10e sur Suzy Lux Cool et 11e sur Sjors ds Fontaines ; Aurélie Raimbert, 20e sur Regard du Relais
Épreuve d'obstacles à 1,25-1,30 m : Maud Raimbert, 18e sur Mikado d'Amour ; Tressy Muhr, 24e sur Swing de Bedon
Épreuve d'obstacles à 1,25-1,30 m : Ilaria Sutera, 6e sur Qoatao de l'Isle ; Mona Ferry, 9e sur Quolori Turquoise ; Maud Raimbert, 27e sur Mikado d'Amour
Épreuve d'obstacles à 1,40 m : Wenceslas Thomel, 14e sur Willibald
Épreuve d'obstacles à 1,40-1,45 m : Wenceslas Thomel, 19e sur Willibald
les chevaux sont vus par un vétérinaire agréé par la Fédération équestre internationale (FEI). Ils ont droit à des contrôles antidopage. Imaginez qu'une personne pénètre dans les écuries et leur donne à grignoter un produit interdit par le règlement. Le cavalier et sa monture seraient sévèrement pénalisés", explique Gilles Perriere, juge international lors de cette étape du GCT.
Tout un monde
Le village du Jumping, c'est ainsi qu'on le nommait. Ce n'était pas un abus de langage. Le petit monde de l'équitation de haut vol s'était déployé sur le port Hercule et la darse sud, depuis le virage de la Rascasse et au-delà du stade nautique Rainier-III. La partie visible et mondaine se trouvait près de la mer. Le restaurant du Jumping, bâti sur deux étages, marquait la césure entre le paddock de 1 100 m2, réservé aux exercices, et la piste de 2 025 m2 destinée aux épreuves. 1 100 tonnes de sable avaient été déversées temporairement sur le bitume princier. Accolés au site d'entraînement, un stand de
dégustation de vin, un coin repas et même un coin shopping avec des produits de l'horloger Longines, qui a le monopole du chronométrage du Tour, dont il est le plus gros partenaire, mais aussi une boutique Massimo Dutti. "Notre rôle c'est de faire en sorte que tout soit prêt pour que les équipes du Global Champions Tour n'aient plus qu'à prendre place et peaufiner l'installation", explique Diane Fissore, organisatrice du Jumping de Monaco et présidente de la Fédération équestre de la Principauté. Aux commandes depuis dix-huit ans, elle explique que c'est un travail de longue haleine que les équipes étudient toute l'année. Mais dans les faits… "Il nous faut deux semaines pour le montage, et quatre jours pour le démontage. C'est-à-dire que jeudi matin, tout sera libre et propre, on aura oublié que le Jumping a eu lieu."
Spooner donnait le ton
Chaque journée alternait épreuves pour amateurs et épreuves pour cavaliers professionnels, comptant pour le classement général du Tour. En
La ProAm Cup de Façonnable L'équipe Façonnable avait réuni un couple remarquable, composé du professionnel Michel Robert et de Flore Picasso, arrière-petite-fille de l'artiste. "Je n'avais pas pu emmener de cheval et Flore m'en a gentiment prêté un. J'ai rencontré Baline Z seulement quinze minutes avant le départ", explique Michel Robert. "Le changement de cavalier ne s'est pas très bien passé, mais j'ai eu un très bon contact avec les membres de la maison Façonnable. Ils ont sportivement accepté notre 14e place. Flore a très envie de progresser et va certainement venir faire un stage dans nos écuries, à Meras près de Lyon. C'était une épreuve de rencontres très appréciable", conclut le cavalier.
tout, quinze épreuves engageaient quatre-vingts concurrents dont trente des meilleurs mondiaux durant ces trois jours. À noter que la dotation totale pour ces courses était de 393 500 euros, dont 285 000 allait au Grand prix du prince. Dès le coup d'envoi, lors de la première course du concours de saut international (CSI) cinq étoiles du jeudi, qualificative pour le Grand prix du prince de Monaco, l'Américain Richard Spooner faisait la différence. Il remportait le Prix de la Fédération équestre de la Principauté (obstacle à 1,45 mètre) avec sa monture Billy Bianca. Déjà, il faisait parler. Lorsque l'on demandait à Diane Fissore de nous confier son pronostic, elle n'hésitait pas. "Deux années de suite, Richard Spooner a gagné (2008 et 2009). Il est encore là cette année et pourrait remettre ça", glissait l'organisatrice du Jumping de Monaco. Wenceslas Thomel, cavalier monégasque, annonçait la même couleur. "C'est difficile de s'avancer dans cette discipline. Si je devais citer un nom, je dirais Richard Spooner. Les deux fois où il a gagné, c'était avec Cristallo. Le couple est
présent cette année et semble en forme".
Un plateau d'excellence
Aux côtés de l'Américain, les noms des hommes et femmes à craindre se chuchotaient dans la foule. On entendait notamment parler du Britannique Scott Brash, sacré champion olympique de saut d'obstacles par équipe aux JO de Londres, et de l'Australienne Edwina Tops-Alexander, deuxième meilleure concurrente féminine du monde et cinquième de la FEI Longines ranking list. Manquaient à l'appel le vainqueur du Jumping de Monaco 2012 Kevin Staut, premier Français et deuxième mondial, ainsi que sa compagne Pénélope Leprevost, quatrième femme et dixseptième de la ranking list. "On a toujours un plateau magnifique. En ce moment se court le concours d'Aix-la-Chapelle, et ça ne nous empêche pas d'avoir de très bons éléments. Si Kévin Staut y est, nous avons tout de même les Français Roger-Yves Bost, Michel Robert et Simon Delestre par exemple", se félicitait Diane Fissore. Une autre personnalité a beaucoup
42 43
fait parler d'elle, c'est l'acteur Guillaume Canet qui s'est illustré lors des épreuves amateurs et a remplacé Charlotte Casiraghi, victime de maux de dos, lors de la ProAm Cup. Un relais parrainé par la jeune femme, auquel participaient des binômes composés d'un professionnel et d'un amateur.
Puissance et précision
Samedi, 19 heures. Alors que le public se massait aux abords de la "scène", Luc Musette, le chef de piste, avait terminé de penser le premier parcours incluant 13 obstacles d'1,60 m. Le prince Albert II et la princesse Charlène avaient fait leur entrée dans la grande loge. Une fois l'épreuve installée, les 49 cavaliers déambulaient à pied afin de repérer les difficultés et d'imaginer le nombre de foulées à effectuer entre les obstacles. En visant un sans-faute et un bon chrono, dix-huit d'entre eux pouvaient espérer se qualifier pour la seconde manche. Le public s'est tu. Les montures sont entrées, l'une après l'autre, dans l'arène exiguë de Monaco. La bête sautait, quasiment sans élan et parvenait à franchir des doubles obstacles, retombant sur le sol sablonneux dans un râle profond. Signe de la puissance avec laquelle elle s'était élancée. Parfois, les barres tombaient, accompagnées des "oh" désolés du public. Le souffle haletant du cheval résonnait et laissait deviner toute la difficulté d'endurer un parcours de 480 mètres en moins de 75 secondes.
W en ces l as Th o mel
"Comme un mariage" Le Jumping de Monaco était l'occasion de rencontrer l'un des cavaliers phares de la Fédération équestre de la Principauté. Wenceslas Thomel, 28 ans, et sa monture Willibald, 10 ans, ont disputé trois épreuves de saut d'obstacles amateurs à 1,40 m et 1,45 m. Le Monégasque s'est ouvert sur son actualité et ses objectifs.
Le grand final
Parmi les dix-huit meilleurs de la première manche figurait le grand favori, Richard Spooner. Sur un nouveau parcours de 430 mètres à 12 obstacles, il fallait encore une fois tenter de faire un sans faute en un minimum de temps. 69 secondes leur étaient accordées. Au-delà de ça, les points de pénalité tombaient sans retenue. Aux alentours de 23 heures, les trois meilleurs cavaliers des deux manches allaient s'affronter à nouveau, lors d'une ultime épreuve. Richard Spooner, le Britannique William Funnell et Edwina Tops-Alexander allaient faire un podium. Ce sont finalement Spooner et Cristallo, grâce à trois passages rapides et sans faute, qui l'ont emporté en 40" 39. Un troisième sacre pour le couple. Ils étaient suivis de Funnell et Billy Congo (34" 23) avec un résultat de 4 points de pénalité pour avoir fait tomber une barre. Enfin, Tops-Alexander et Guccio ont réalisé l'épreuve en 44" 24, avec 7 points, notamment parce que Guccio a refusé de sauter un obstacle.
Comment se sont déroulées vos épreuves ? J'ai eu quelques difficultés tout au long de ces trois jours. C'est un cheval que je monte depuis quatre mois. L'entente met un peu de temps à se faire. Puis la piste ici est particulière, on est au bord de l'eau, il y a des bateaux et des écrans publicitaires lumineux. C'est délicat pour les chevaux, notamment pour le mien. Quatre mois, c'est assez pour s'apprivoiser l'un l'autre ? C'est court. Le cavalier et son cheval, c'est un petit peu comme un mariage.
Dites-en plus sur Willibald… C'est un hongre (cheval castré, ndlr) suisse de dix ans. Il n'a pas énormément d'expérience à ce niveau-là. Il a participé à beaucoup de concours régionaux en Suisse, mais il n'est pas habitué à ce type d'environnement. Monsieur Yves Piaget (président de la manufacture suisse d'horlogerie Piaget) me l'a confié en début d'année avec pour objectif de participer aux Jeux méditerranéens à Mersin. Mais l'épreuve d'équitation a finalement été annulée. Que pensez-vous du Jumping de Monaco ? C'est un concours auquel j'ai l'habitude de participer. Depuis qu'il est sur le port, je n'ai pas
Équitation
(Dietlinde Thomel, ndlr). Elle a gagné une épreuve et a terminé troisième de la ProAm Cup.
La passion du cheval est-elle de famille ? Non. Depuis ma plus tendre enfance, je suis attiré par les chevaux. Il paraît que le premier mot que j'ai dit c'était "dada". J'en avais que pour eux. Donc mes parents nous ont emmenés, ma sœur et moi, au centre équestre. Naturellement, je suis venu à la compétition. Mais l'amour du cheval passe vraiment avant celui des concours. Observez-vous une véritable hygiène de sportif ? Pour être honnête, pas tellement. En général, on a tendance, nous les cavaliers, à être plus exigeants sur l'hygiène de nos chevaux que sur la nôtre. Le cheval est l'athlète, le cavalier son pilote. Pouquoi avoir laissé vos écuries ? Dans le sud de la France, il n'y a pas de grosse émulation vers le haut niveau. Puis je n'avais plus vraiment d'entraîneur lorsque je les avais. Aujourd'hui, c'est ma sœur qui s'en occupe. Pour continuer de progresser, j'avais besoin de chercher des conseils ailleurs. Ça fait deux ans que je suis parti faire mon tour du monde des entraîneurs.
manqué une seule édition. J'y ai aussi participé deux ou trois fois lorsqu'il était encore sous le chapiteau de Fontvieille. C'est beaucoup plus confortable maintenant. Ça ressemble un peu à un concours indoor dans le sens où la piste est très exigüe. Mais le décor est formidable.
Est-ce stressant pour eux ? Ce sont quand même des chevaux de compétition, donc ils ont l'habitude d'aller d'un concours à un autre, de loger dans des boxes démontables et d'avoir de l'animation autour d'eux.
Comment prépare-t-on sa monture avant une épreuve ? On la monte le matin car la piste est ouverte. De cette manière, on peut la familiariser avec cet environnement qui lui semble parfois difficile. Hormis ça, on les douche car il fait assez chaud. On leur installe même un ventilateur dans le box. Ils sont bichonnés. Ce sont des athlètes.
Pendant un temps, vous avez eu vos propres écuries… Je les ai eues pendant cinq ans à peu près, à Villeneuve-Loubet. Je vendais de la pension, je donnais des leçons et je faisais du coaching. J'ai le diplôme pour être enseignant. C'est quelque chose que j'aime beaucoup. Pour ce concours, j'ai d'ailleurs entrainé ma sœur 44 45
Quel a été votre itinéraire ? Je suis d'abord allé m'entraîner cinq mois à Zurich, puis j'ai passé six mois en Italie. Après ça, je suis allé trois mois en Irlande chez Robert Splaine, puis cinq mois à Genève chez Frédérique Fabre Delbos. Depuis un mois, je suis chez Hervé Godignon, à Port-Mort, entre Rouen et Paris. Et j'y retourne après le concours. On va continuer à travailler ensemble puisque l'entente se fait bien. Quels sont vos prochains objectifs ? À court terme, je vais continuer de faire des concours et essayer de faire couple avec ce cheval. À plus long terme, j'envisage de participer aux championnats d'Europe en 2015, et pourquoi aux Jeux olympiques de Rio en 2016.
M o nte - Car l o b eac h vo lley
Duos de choc
sous soleil de plomb
La Principauté a vibré au son des coups portés au ballon de beach volley, du 12 au 16 juin. Organisé par la Fédération monégasque de volley-ball, le MonteCarlo beach volley 2013 accueillait des tournois amateurs, mais surtout le sixième FxPro MonteCarlo beach volley. Par Chris Bertoldi Photo : Monte-Carlo beach volley
Ç
a tombait bien, l'été venait juste de pointer son nez. Sur la plage du Larvotto, on en profitait. On s'affairait à ériger les tentes blanches, signe que le terrain de "beach" s'apprêtait à recevoir du beau monde. "Au départ, nous avons envoyé une demande à la Fédération internationale de volley-ball, qui l'a transmise aux Fédérations nationales. Une trentaine d'équipes sont venues vers nous cette année, ce qui nous a permis d'être plus sélectifs et exigeants sur le niveau", explique Éric Benchimol, secrétaire général de la Fédération. Et de rajouter : "Les JO de Londres ont fait beaucoup de bien au beach volley. Cette discipline se développe et se fait connaître. Au niveau international, il devient courant de la pratiquer toute l'année, voilà pourquoi le niveau s'envole." C'est la raison pour laquelle il n'y avait ni équipe monégasque, ni équipe française lors de cette édition. Leur niveau ne leur permettait pas de prendre part à la fête.
Place aux pros…de l'organisation
Suite à un vendredi festif, qui accueillait le tournoi des partenaires du Monte-Carlo beach volley, les choses ont pris une tournure bien plus sérieuse durant le week-end, à l'approche des rencontres pros. Du côté de la délégation vêtue de tee-shirts orange (les bénévoles dévoués à la compétition), ça crapahutait dans tous les sens. "Nous sommes environ une soixantaine", rapportait Christian Palmaro, président de la Fédération, pas peu fier de ses troupes. Des troupes qui n'en sont pas à leur coup d'essai. "C'est à l'occasion des Jeux des petits États d'Europe, accueillis par Monaco en 2007, que le terrain de beach volley a vu le
Beach volley
faire chauffer ses abdos en ne laissant rien passer et en montant au contre sans s'économiser. Si bien que l'une des joueuses russes a été victime d'une insolation.
Le Brésil sur le fil
De gauche à droite, les Allemandes Julia Sude et Chantal Laboureur, les Brésiliennes Elise Maia et Fernanda Berti et les Canadiennes Melissa Humana-Paredes et Taylor Pischke.
jour. Monaco y a remporté l'or cette année-là. Les années suivantes, nous avons fait le forcing pour reconstruire le terrain afin d'y organiser des tournois", explique Éric Benchimol.
Girls only
Çà et là, on commençait à croiser des volleyeuses charpentées, vêtues de leur maillot parfaitement moulé sur leur corps athlétique. Le sixième FxPro Monte-Carlo beach volley allait mettre en lumière seize volleyeuses de haut niveau, représentant huit pays. L'Allemagne, l'Autriche, le Brésil, le Canada, l'Espagne, le Japon, la Russie et les Etats-Unis se préparaient à en découdre. Une question nous a brûlé les lèvres. Pourquoi ne sélectionner que des filles, chaque année ? "Parce que c'est plus esthétique !", plaisante Christian Palmaro. "Plus sérieusement, nous n'avons malheureusement pas assez de place pour faire un tournoi filles et un tournoi garçons. Nous sommes obligés de choisir. Entre filles, les échanges durent plus longtemps. C'est moins en puissance et c'est plus spectaculaire pour les néophytes", complète le président, entouré de son staff qui s'occupe de disposer les boissons sur les tables destinées à l'apéritif.
Les super nanas en piste
Dès 9 heures, samedi, les matches de qualification débutaient. Dans le viseur des sportives, en plus de la prestation technique, un "prize money" de 10 000 dollars. Plutôt attractif. Sous les yeux avisés d'une dizaine d'arbitres internationaux, les douze matches de qualification pour les demi-finales du lendemain se sont enchaînés. Dès la première rencontre entre le
Canada et le Brésil, on notait le niveau. Chaque point était disputé, stratégique et appuyé. "Le match va être serré", constataient de concert Axel Le Meur, manager général de l'ASM volley-ball, et Dragan Pezelj, entraîneur de l'équipe masculine fraîchement promue en Nationale 2. "Physiquement, elles sont armées. Chaque passe est jouée et placée. C’est un très beau plateau que nous avons là. Le niveau est élevé", rajoute Le Meur.
Abdos en feu
On apprenait par la suite que ces demoiselles venues d'Amérique du Sud, qui poussaient des rugissements en s'élevant dans les airs avant d'atterrir avec force dans le sable, étaient clairement dans l'objectif JO 2016. Quant aux Canadiennes, elles se classent au troisième rang mondial des moins de 23 ans. Victoria Ravva, volleyeuse phare du Racing club de Cannes, ainsi que deux de ses coéquipières s'étaient rendues en territoire monégasque pour assister à la compétition. Cela valait le coup d'œil. En début d'après-midi, le soleil se libérait enfin des nuages pour venir flatter la cambrure des pros en pleine action. Chacune avait chaussé ses lunettes de soleil et continuait à
46 47
L'ultime journée voyait s'affronter le Brésil et l'Autriche, puis l'Allemagne et le Canada en demifinales. Le tout, devant un spectateur de marque, le prince Albert II. Quelques instants de repos rythmaient les sets acharnés. Mais le public n'était pas en reste. "Las Niñas", groupe de danseuses venues des Îles Canaries, en profitaient pour accourir sur le sable blanc afin de faire virevolter leurs crinières ondulées dans des chorégraphies dynamiques. La coupe du prince de Monaco ainsi que le prize money de 10 000 dollars sont revenus à Elize Maia et Fernanda Berti, les longues Brésiliennes, des mains de Christian Palmaro. Les Allemandes, quant à elles, n'ont pas à rougir de leur défaite. Julia Sude et Chantal Laboureur ont brillamment défendu les couleurs de leur pays. Le score de ce match très disputé est resté serré jusqu'à l'issue de la rencontre. Lors du premier set, le Brésil l'a emporté (21-16), mais lors du deuxième, la tendance s'est inversée, l'Allemagne dominant ses adversaires 21 à 18. C'est lors du tie-break que les Auriverde ont donné le dernier coup de collier fatal (15-13).
Tous au "beach" Pour préparer le terrain au sixième tournoi pro, les amateurs ont mouillé le maillot. plusieurs tournois leur étaient consacrés lors desquels jeunes et moins jeunes se sont fait plaisir.
L
es organisateurs de la compétition ont développé de nouvelles rencontres au fil des ans. Cette fois, les spectateurs ont pu apprécier la deuxième édition du tournoi des grandes écoles, mais aussi le premier tournoi de la jeunesse. La Fédé monégasque de volley-ball leur avait réservé le terrain pour la journée du 12 juin. Les jeunes ont eu l'honneur de donner le coup d'envoi de cette semaine sportive. Le premier tournoi de la jeunesse a vu s'affronter trente ados de 11 à 13 ans, durant dix-huit matches et sous un soleil de plomb. La victoire est revenue à l'équipe des "Intouchables" du collège Chales III, suivie par "Invictus" du même établissement. L'équipe "Foudres des sables", venue de Blausasc, s'est classée troisième. "Les Plagistes de Saint-Tropez", issus de Charles III, ont terminé quatrièmes, suivis des "SMGD", de l'école François d'Assise Nicolas Barré. Enfin, les "Banana Split" de l'école François d'Assise Nicolas Barré et du collège Jean Cocteau de Beaulieu-sur-Mer ont pris la sixième place.
Polytech a eu le dernier mot
Tous les âges se sont succédé sur le sable blanc et fin, pur à 98% (règlement oblige). À 18 heures ce même jour, le deuxième tournoi des grandes écoles de Monaco et de la Côte d'Azur s'organisait. Cinq établissements étaient représentés. On comptait l'Institut Fam et l'Ipag de Nice, Polytech de Nice/Sophia-Antipolis, l'IUM de Monaco et l'IFMK niçois. Quarante-cinq étu-
diants ont enchaîné les matches acharnés jusqu'à 22 heures, dans un climat compétitif et enjoué. C'est finalement Polytech qui a remporté la coupe.
Les businessmen et women à l'honneur Le tournoi inter-entreprises, intitulé Beach volley trophy Albert II, fut le premier mis en place. L'idée fondatrice est de renforcer les liens entre les entreprises monégasques, qui alignent chacune une équipe. Cette année, on fêtait sa dixième édition avec 170 participants. Vingt-quatre équipes issues de vingt entités se sont affrontées. Mais tout ne se jouait pas le 13 juin. En réalité, leur saison s'étirait du 15 avril au 30 juin. Avec un match qualificatif par semaine, ils ont tenu le rythme. Le vainqueur de la saison 2013 est l'équipe SBM 2, qui joue en Division 1. Mais le Monte-Carlo beach volley est surtout l'occasion de récompenser les joueurs de l'année précédente et de disputer des matches amicaux. L'équipe de l'Administration s'est vue sacrer vainqueur 2012. Sur la deuxième marche du podium, on trouvait la SBM. Quant à l'ACSFP (les pompiers de Monaco), elle grimpait sur la troisième marche. Vendredi, la plage a accueilli le tournoi des partenaires qui s'est déroulé dans une ambiance très festive. Cinq équipes se sont renvoyé la balle et c'est finalement Boss Interim qui a remporté la compétition, suivi de FxPro, CTM, BSI et Le Méridien. 48
PrĂŠsent sur la finale des le 6 septembre 2013 Ă Monaco
Philippe Suchaud, Champion du Monde
Professional only
www.obut.com
R oca Je t Club
Les nanas de l'extrême Le Roca Jet Club est assez discret. Loin de l'image de sport jet set de loisir, l'association, présidée par charles vaudano, s'affaire toute l'année à préparer son team de compétition. Découverte du QG et des pilotes.
Par Chris Bertoldi - Photos : Roca Jet Club
L
e Roca Jet Club a établi ses quartiers quai Jean-Charles Rey, sur la digue de Fontvieille. De l'extérieur, le petit local ne paie pas de mine. Mais perché sur les rochers qui bordent le port, il intrigue tout de même. Il dénote avec les restaurants lisses et clinquants qui lui servent de voisins. Une fois arrivés devant, nous trouvons la porte ouverte, comme une invitation à la découverte. Nous surprenons une longue jeune fille à la chevelure blonde et raide… Fouinant dans les outils sur l'établi. Cocasse.
Un team de compet'
Installés autour d'une table, sur la terrasse du local, nous prenons le soleil avec l'équipe du club. Canapés extérieurs, vaste bureau près de l'atelier, jets ski bien sûr et vue plongeante sur la mer, le QG est accueillant. "Voici notre duo de compétition", lance Michel Torre, entraîneur du team, trésorier du club et compétiteur lui-même. Il indique deux demoiselles. Une blonde, une brune. Lisa Caussin Battaglia, 18 ans, et Magalie Quinti, 20 ans. "C'est avec le Pass'sport culture(1) que j'en suis arrivée là", explique Lisa, tout sourire. "J'ai toujours aimé la vitesse et les sports extrêmes. Je
voulais faire de la moto au départ, puis j'ai dérivé vers le jet ski. J'y ai retrouvé des sensations similaires", raconte l'étudiante en philosophie. De son côté, Magalie s'est fait mettre le pied à l'étrier par son père. "J'ai passé mon permis bateau à seize ans pour pouvoir en faire. Et lorsque le club a créé l'école de pilotage, en 2010, je suis restée", expose la jeune femme aux yeux azur. "J'ai commencé la compétition à 18 ans, c'est ma troisième année." Elle mène aussi de front sa troisième année d'étude de kiné, à Sophia-Antipolis. Toutes deux jonglent entre
les examens et leur préparation physique. Michel Torre fait lui aussi partie du team compétition. Entré au club en 1993, il a notamment terminé quatrième aux championnats d'Europe en 1998. Cette saison, il dispute le championnat de France de jet ski intitulé Jet Cross Tour, en catégorie sport open.
La main à la pâte
"Je crois qu'elle essaie de faire du feu avec ses outils", plaisante Jean-Pierre Bessero, permanent du club et moniteur, en parlant de Lisa. La
Jet ski
jeune fille qui farfouillait sur l'établi est en train de réparer une pièce de sa machine, à même le sol. "C'est ça l'esprit du club. On met la main à la pâte. On n'attend pas que ça vienne tout seul. Les filles savent monter un moteur de A à Z. Nous, avec Michel, on attend la relève", s'exclame-t-il. Les deux nanas sont engagées dans le championnat régional Grand Sud. "On aurait aimé qu'elles courent en catégorie féminine, mais il n'y a pas assez de filles dans le milieu. Donc elles sont avec les hommes", explique le coach. Mais elles parviennent à tirer leur épingle du jeu. Mi-juin, au Cap d'Agde (Hérault), Lisa s'est classée sixième et Magalie septième. Les 23 et 24 juin à Saint-Chamas, à l'ouest de Marseille, Lisa est à nouveau arrivée sixième et Magalie a terminé treizième. Le championnat se déroule en cinq étapes, d'avril
à mi-septembre. Le reste du temps, les demoiselles s'entraînent avec Michel Torre. "On essaie de se voir deux fois par semaine", rapporte-t-il. "On fait du vélo, de la musculation puis on s'entraîne en mer et sur des lacs en Italie."
Une école de pilotage, le rêve
"On a une cinquantaine de membres, dont une quarantaine est équipée de machines. Les autres sont des membres sympathisants", précise Jean-Pierre Bessero. "C'est une association qui a pour objectif de faciliter la pratique du jet ski, notamment en permettant un stockage d'été et d'hiver. Nos sociétaires doivent être résidents à Monaco ou travailler à Monaco, et doivent être détenteurs du permis mer. On garde parfois un œil sur eux, selon leur niveau, pour qu'ils pratiquent en toute sécurité, mais
50 51
ils restent autonomes." En plus du team de course, les cadres du club aimeraient beaucoup réitérer l'expérience de l'école de pilotage dans l'année qui vient. Testée et approuvée en 2010 et 2011, l'activité n'a pas pu être reconduite en 2012 pour des raisons de budget. "C'est vraiment un projet central dans l'association. Le jet ski est un sport à part entière, avec un esprit associatif, un esprit club. Notre but, c'est que les jeunes découvrent l'association et s'y investissent. Les plus passionnés pourraient aller vers la compétition. L'école de pilotage est vraiment un tremplin." (1) La Direction de l'Éducation nationale, de la jeunesse et des sports organise la découverte de différentes activités à Monaco chaque été.
J e ux m é di terr an éen s
Les jeunes ont pris la relève La délégation de la cité-État princière s'était envolée pour Mersin en Turquie, afin de participer à la dix-septième édition des Jeux méditerranéens. L'occasion de se frotter au haut niveau international, sans rougir. Par Chris Bertoldi - photos : DR
Taekwondo Anouk Doria
moins de 49 kilos, 1 combat perdu (7-6)
Kellian Platto moins de 68 kilos, 1 combat perdu (10-7)
F
orts de leur participation aux Jeux des petits États d'Europe (JPEE), qui se sont déroulés en mai, le fidèle chef de mission Raymond Gnutti et son acolyte Sébastien Gattuso ont repris leurs sacs à dos et sont repartis pour un tour. La grande différence, c'est qu'aux Jeux méditerranéens on ne peut engager que des sportifs monégasques pure souche et plus ceux des villes limitrophes comme aux JPEE. C'est de cette manière que du 20 au 30 juin, les deux hommes ont embarqué avec onze athlètes rouge et blanc, ainsi que leur staff d'entraîneurs et de kinésithérapeutes. Le tout, sous l'égide d'Yvette Lambin-Berti, secrétaire générale du Comité olympique monégasque. Dans son histoire, Monaco a participé à douze éditions de ce rendez-vous international qui a lieu tous les quatre ans. Ses engagés y ont obtenu deux médailles. La première fut décrochée à Naples, en 1963. Gérard Battaglia et Jean-Pierre
Crovetto avaient ramené le bronze en voile, dans la catégorie Snipe (gros dériveur). Puis en 2009, Yann Siccardi fit la fierté de son pays en judo, dans la catégorie des moins de 60 kilos. Le jeune Monégasque avait regagné le pays avec une médaille d'argent autour du cou.
Dans le rétro des chefs d'équipe
"Notre objectif de départ, c'était de faire bonne figure malgré tout, face à des géants. Nous n'étions plus aux JPEE. Là, il y avait des équipes olympiques, la France, la Grèce, l'Italie... De grands pays en somme. Nous ne jouions pas du tout dans la même catégorie", admet Raymond Gnutti. 3 500 athlètes venant de vingt-quatre pays ont pris part à la compétition, composée de vingt-neuf disciplines. "Il était important que nous soyons présents dans différents sports. Et au final, nous avions onze athlètes dans neuf sports." Pas peu fier, le chef de mission.
"Jeudi matin, j'étais prête à partir pour l'entraînement et la pesée, quand madame Lambin-Berti m'a annoncé que j'allais être le porte-drapeau de la délégation. J'étais très surprise et heureuse, en plus j'étais la seule fille du groupe", racontre la taekwondoïste Anouk Doria. "J'étais fière de représenter Monaco pour la première fois aux Jeux méditerranéens. Le seul ennui, c'est que je revenais juste de la Coupe du monde francophone au Vietnam, où j'ai fait une médaille de bronze. Et je n'avais pas eu de repos entre temps", déplore la jeune femme de 21 ans. Engagée dans la catégorie des moins de 49 kilos, elle est tombée contre une Andorrane. "Elle faisait beaucoup d'antijeu et fuyait. J'avais du mal à canaliser ça." Le combat était éliminatoire et l'aventure s'est arrêtée là. Alors, Anouk a eu le plaisir d'aller soutenir d'autres athlètes de la délégation. Notamment Kellian Platto, taekwondoïste lui aussi. Dans les moins de 68 kilos, il a affronté un combattant de Saint-Marin et s'est incliné 10-7. Pourtant, le rouge et blanc était bien parti. Mais son adversaire, plus grand, avait plus d'allonge et a pris le dessus. "J'ai eu de bonnes situations, j'étais pas trop lourd sur mes jambes et j'ai perdu de peu, à cause d'un coup de pied qui n'a pas assez compté. Peut-être aussi par manque de concentration et d'écoute de mon coach", rapporte, fairplay, Kellian Platto auprès de Monaco Info. "Mais le village ressemblait vraiment à un village olympique et c'était génial. Puis c'était agréable d'être en groupe parce que d'habitude on fait nos compet' plutôt seuls", ajoute Anouk Doria.
Événement
Aviron
Quentin Antognelli Mathias Raymond Finale, 5
e
Quentin Antognelli, 18 ans, est encore sous le charme de ses premiers Jeux. "Nous étions avec notre entraîneur, Charles Imbert. Raymond et Sébastien nous ont emmenés au village numéro 2 dans la ville d'Adana où il y a le plan d'eau, à 1 h 30 de Mersin. Tout était très bien organisé", raconte le garçon. "Le premier jour, on était tout seuls dans le village. Les épreuves d'équitation avaient été annulées et les équipes de handball arrivaient quelques jours plus tard. L'ambiance était super, on a bien sympathisé avec les organisateurs." Mathias Raymond, pour qui c'était la troisième participation après 2005 et 2009, était ravi de faire découvrir cela à Quentin. "C'est génial qu'on arrive à assurer la continuité entre les athlètes de haut niveau. C'est important de passer le relais. On avait pu faire quelques compétitions avant et on avait gagné en cohésion", explique-t-il. Mais tous deux s'accordent sur la difficulté d'être face à une si grosse concurrence. Ils étaient cinq engagés. Avec eux, l'Italie (championne d'Europe 2103), l'Égypte, la Slovénie et la Serbie. "Lors de la course préparatoire, on a fini quatrièmes. Pas loin des Égyptiens, à plus de cinq secondes. Une troisième place en finale était envisageable", poursuit Quentin. "On y est allés à fond. On a lutté avec nos armes. Mais nous sommes un équipage jeune comparé aux autres, puis on a négligé quelques détails et on est passés à côté de notre finale. On n'a pas retrouvé nos sensations", rapporte Mathias, un peu déçu.
Gymnastique artistique Kevin Crovetto 18e au général
"J'ai le sentiment que les jeunes ont pris la relève. Ce sont eux qui ont obtenu les meilleurs résultats. Ils ont du potentiel pour les années futures", assure Raymond Gnutti. Le "chef" fait notamment allusion à Kevin Crovetto, qui s'est illustré dans sa discipline. "Il a obtenu sa meilleure note dans une compétition de haut niveau." Le gym s'est classé dix-huitième sur cinquante-six au général. "Je suis très content de mes sauts de cheval (il a terminé neuvième sur cet agrès). J'ai fait 77 points et c'est mon record. Il fallait être parmi les vingt-quatre premiers pour participer à la finale, et je l'étais. Mais j'avais une grosse douleur à l'épaule et Thierry (Aymes, son coach), ainsi que mon kiné ont préféré que je n'y participe pas. Je suis déçu parce que c'était ma première grande finale internationale", relate Kevin Crovetto. Effectivement, le jeune homme risquait une rupture de la "coiffe", c'est à dire des tendons de l'épaule, ce qui l'aurait stoppé net dans sa saison. Le grand objectif dans le viseur du gymnaste de l'Étoile reste la qualification aux Jeux de Rio. Alors maintenant, repos.
52 53
Cyclisme Nicolas d'Angelo
Contre-la-montre : 18e Course sur route : 24e "Nicolas d'Angelo fait partie des petits qui ont eu un comportement exemplaire", rapporte Gattuso. À 19 ans, le cycliste pédale sérieusement depuis deux ans et montre déjà de belles dispositions. "Il s'entraîne deux fois par semaine, quand d'autres le font tous les jours", explique Raymond Gnutti. En course contre la montre, il se retrouvait aligné avec des professionnels et des espoirs en passe de le devenir. Notamment le médaillé d'or de ces jeux, le Français Yoann Paillot. Sur ces 27 kilomètres, Nicolas a terminé 18e. "Ce sont ses premiers contre-la-montre. Il faut qu'il prenne encore de l'expérience", rappelle Gnutti. Et Umberto Langellotti, président de la Fédération de cyclisme de Monaco, de rajouter : "Il termine 24e sur 64 en course sur route mais ce n'est pas si mal. Il faut prendre en considération qu'il était seul à représenter son pays, alors que les autres courent en équipe et peuvent se relayer". D'autant qu'une chute est survenue quelques centaines de mètres avant le 148e et dernier kilomètre. "Il fallait rester concentré pour l'éviter. Mais mon objectif n'était pas d'arriver parmi les premiers. C'était de faire de mon mieux et je vois qu'il y a des concurrents derrière moi, alors c'est bien", a déclaré le Monégasque.
Judo
Tennis
Athlétisme
moins de 66 kilos, 1 combat perdu par ippon
1 match perdu (6-3, 6-1)
Série du 800 m, 7e
"Il sera un très bon tennisman plus tard", assure Sébastien Gattuso. "Il manque encore d'expérience et de mental, mais il sait ce qu'il veut." Lucas Catarina, 16 ans, jouait pour la première fois en senior. "Au début, j'étais pas sûr d'y aller parce que j'avais le bac de français. Mais je l'ai déplacé en septembre. On ne sait jamais, je pourrais me blesser. Au cas où ce serait ma seule occasion, je ne voulais pas la louper", rapporte le futur bachelier. "Je jouais contre un Libyen. Au bout de quarante minutes de match, j'ai "crampé". J'avais aussi beaucoup de mal à supporter la chaleur et l'humidité (il faisait quarante degrés à l'ombre). J'ai perdu en deux sets. C'est une belle expérience mais j'étais quand même très très déçu."
"Pour Brice, ça a été difficile...", commente Gattuso. Et en effet, on sent que Brice Etes en a lourd sur le cœur. Il n'est pas très loquace. On devine l'abattement dans ses paroles. "J'ai couru la série du 800 m. J'ai même pas regardé à quelle place je suis arrivé, je savais que c'est pas bon. J'ai une tendinite au genou depuis plusieurs semaines et je n'ai pas eu le temps de récupérer entre les JPEE et les Jeux med'", explique-t-il, déçu. "C'était mes premiers Jeux, mais je n'avais pas trop la pression parce que je ne me sentais pas bien. Je savais d'emblée que j'allais courir sur la douleur." Brice a terminé septième de sa série en 1' 50" 55 et ne s'est pas qualifié pour la finale. Il se prépare tout de même pour les championnats du monde d'athlétisme de Moscou, qui se dérouleront du 10 au 18 août.
Cédric Bessi "C'est le sport", conclut Cédric Bessi. "J'étais déçu parce que je me voyais faire un parcours plus long." Mais le judoka monégasque, qui s'entraîne au pôle France, à l'Insep, est tombé face à...un Français, Clément Czukiewycz. Un adversaire qu'il côtoie donc, et dont il connaît le judo puisqu'ils pratiquent au même endroit. "Il a mieux varié ses déplacements et a été plus rapide que moi", explique Cédric Bessi, engagé dans la catégorie des moins de 66 kilos. Le garçon avait sensiblement le dessus au début du combat, au sol, où il a failli faire deux clés de bras gagnantes. Mais son rival a rapidement repris les choses en main et marqué un ippon, remportant immédiatement le duel. Cette première rencontre était éliminatoire et la compétition a tourné court pour Cédric.
Lucas Catarina
Brice Etes
Voile
Damien Desprat-Lerale 17e en laser au général "Nous étions vingt-quatre à concourir en Laser. Je les avais tous rencontrés aux JO, alors c'était une sorte de revanche personnelle pour moi", relate Damien Desprat-Lerale. "J'ai participé à dix courses, et au classement général j'ai fini dix-septième. Je ne suis pas mécontent mais je pense que mon niveau aurait dû me permettre de terminer aux alentours de la douzième place." Les prévisions météo annonçaient beaucoup de vent pour ces épreuves de voile turques. Finalement, il n'y en avait pas tant que ça. Et le Monégasque s'était préparé à cet effet, en faisant davantage de musculation. "J'étais un peu trop lourd pour ce temps-là du coup", explique-t-il. "Mais l'intérêt pour moi était aussi d'observer le niveau des concurrents, qui est très élevé. Lors de chaque épreuve, les bateaux étaient groupés, c'était serré et il fallait se battre. Ça m'a fait une bonne préparation pour les championnats du monde qui se dérouleront en novembre, dans le Sultanat d'Oman."
Escrime Roland Mouflard 12e au général "Il était combatif mais tendu dans sa tête. Il ne s'est pas assez lâché", c'est l'avis commun de Sébastien Gattuso et de Michel Perrin, entraîneur de Roland Mouflard à l'escrime. Il participait à ses troisièmes Jeux, et pourtant... "J'étais tendu. Je pense que c'est le cas de tous les athlètes. Durant ce genre de rencontre, on ne peut pas avoir d'emprise sur son corps, même si on relativise et qu'on garde des objectifs modestes.'' Le tireur était engagé dans une poule de quatre combats. Il en a gagné un, ce qui lui a permis de participer aux assauts éliminatoires. Roland Mouflard a montré sa détermination face à un tireur libyen, mais cela n'a pas suffi. Il se classe douzième sur quinze."J'ai donné tout ce que j'avais et c'était très agréable d'être avec la délégation monégasque. Après, on aimerait toujours que ça dure plus longtemps..." 54
maGnus konow a/s
osLo
M eeti ng H e rc ulis
La piste aux étoiles Le 19 juillet, la Diamond league a fait escale à Monaco. Dans un stade Louis-II presque plein, les performances de choix se sont enchaînées pendant toute la soirée. A moins d'un mois des Mondiaux, les cadors ont pris leurs marques sur le Rocher. Par Chris Bertoldi et Jimmy Boursicot - Photos : Roland Macri
D
ans quelques jours, l'enceinte monégasque frissonnera peut-être devant les exploits de l'équipe de football new-look de l'ASM. Mais ce soir-là, les 17 700 spectateurs préféraient largement les pointes aux crampons. En plein cœur de l'été, quelque temps après la ferveur populaire du Tour de France, qui avait gagné la Côte d'Azur pendant deux jours, le meeting Herculis a offert une belle bouffée d'oxygène à ceux qui étaient en manque de sport. Amateurs éclairés, fous de stats ou simples touristes en goguette, tout le monde avait une bonne raison de se diriger vers la Principauté. D'autant plus qu'il était possible d'assister à Herculis, l'un des plus prestigieux meetings de la planète, pour seulement 8 euros (le prix des places les moins onéreuses).
Les absents ont toujours tort
Pour le public, il fallait faire en sorte de gérer la première épreuve du jour. Une discipline un peu particulière dans laquelle il s'agissait d'éviter tous les embouteillages pour arriver à une heure décente dans le quartier de Fontvieille. Ceux qui avaient déjà assisté au meeting, notamment en 2011, pour la venue du Jamaïquain Usain Bolt, avaient pris leurs précautions. Côté athlètes, certains avaient décidé de rebrousser chemin quelques jours auparavant, pour se ménager ou reprendre un cycle d'entraînement. Au triple saut, le Tricolore Teddy Tamgho manquait à l'appel. Tout comme Myriam Soumaré sur 200 mètres, freinée par des
tendons douloureux. Sur 100 mètres, le "TGV de Culoz", Christophe Lemaitre, avait préféré rester en gare pour avoir une chance d'arriver à l'heure à Moscou, pour les championnats du monde. L'Américain Tyson Gay, contrôlé positif à une substance interdite (dont la nature n'a pas été précisée) devait faire une croix sur tous ses engagements, dont Herculis.
En plein pic de forme
Des désistements fâcheux, mais pas de nature à gâcher totalement la fête, loin de là. JeanPierre Schoebel, directeur du comité d'organisation, estime même que le millésime 2013 a été "meilleur que ce que l'on pouvait espérer.
Athlétisme
Plus d'infos, plus de photos www.codesportmonaco.com
Plus vite, plus haut, plus fort
Le 19 juillet, les spectateurs ont pu assister à plusieurs courses et concours de grande qualité, comme l'attestent les chronos et les mesures réalisés par les concurrents. Passage en revue.
7 meilleures perfs mondiales de l'année
4x100 m femmes : Octavious Freeman, Allyson Felix, English Gardner et Carmelita Jeter (USA) 41"75 4x100 m hommes : Charles Silmon, Mike Rodgers, Mookie Salaam et Justin Gatlin (USA) 37"58
Ces forfaits ne nous ont pas vraiment pénalisés. Honnêtement, à l'heure de faire le bilan, je ne retiens que du positif. Le 100 m a été exceptionnel, on a eu la chance d'avoir une bonne météo, avec peu de vent. Et nous avions quand même un plateau d'excellente qualité" À Monaco, les athlètes arrivaient avec un bagage physique impeccable, pas très loin de leur forme optimale à l'approche des Mondiaux. Et sur la piste du Louis-II, réputée pour sa rapidité, cela a souvent fait des étincelles. De notre côté, on se demandait pourquoi le tartan local favorisait la vitesse. "D'un stade à l'autre, on peut trouver des revêtements très différents. Certains utilisent des matières synthétiques collées sur une couche d'asphalte. Chez nous, ce sont des matériaux coulés comme une chape de béton", explique Jean-Pierre Schoebel. L'emplacement du stade, au niveau de la mer, favoriserait également les performances des coureurs de demi-fond. Des considérations théoriques que l'on a pu vérifier le vendredi soir. En l'espace de trois heures, pas moins de sept meilleures performances mondiales, deux records continentaux et quatre records du meeting ont été réalisés (lire par ailleurs).
400 m femmes : Amantle Montsho (Botswana) 49"33 1 500 m hommes : Asbel Kiprop (Kenya) 3'27"72 Brigetta Barrett, la spécialiste du saut en hauteur, a chanté devant les spectateurs du stade Louis-II.
Les Américains filent les premiers
Avant la démonstration de force des inépuisables Kényans sur de plus longues distances, les fusées du 4x100 m, hommes et femmes ont été les premières à faire frémir le stade. À l'applaudimètre, les Français luttaient avec les Italiens, soutenus par une cohorte de compatriotes en vacances. Sans faire de bruit, la "Team USA", qui engageait deux équipes dans chaque course, a fait parler sa puissance. Dossards rouges sur le dos, Octavious Freeman, Allyson Felix, English Gardner et Carmelita Jeter passaient la ligne avec trois centièmes d'avance sur leurs compatriotes de l'équipe bleue (41"75). Les Françaises (Gaydu, Danois, Distel et Ikuesan) terminaient troisièmes. Pas de discussion possible non plus avec Charles Silmon, Mike Rodgers, Rakieem Salaam et Justin Gatlin, intouchables (37"58). 56 57
5 000 m hommes : Edwin Cheruyiot Soi (Kenya) 12'51"34 Javelot hommes : Vitezslav Vesely (République tchèque) 87,68 m Perche hommes : Renaud Lavillenie (France) 5,96 m
2 records continentaux
1 500 m hommes : Mo Farah (GrandeBretagne, record d'Europe) 3'28"81 5 000 m hommes : Albert Rop (Bahreïn, record d'Asie) 12'51"96
4 records du meeting
4x100 m femmes: Amantle Montsho (Botswana) 49"33 4x100 m hommes : Charles Silmon, Mike Rodgers, Mookie Salaam et Justin Gatlin (USA) 37"58 3 000 m steeple femmes : Milcah Chemos (Kenya) 9'14"17 5 000 m hommes : Edwin Cheruyiot Soi (Kenya) 12'51"34
L'embarrassante question du dopage Des yeux partout
Pendant ce temps-là, la Nigérianne Blessing Okagbare devait battre son record personnel pour s'imposer à la longueur devant la Russe Darya Klishina (respectivement 7,04 m et 6,98 m). Au disque, la championne olympique croate Sandra Perkovic conservait l'avantage sur la Cubaine Yarelis Barrios (65,30 m contre 64,24 m) sans trop trembler. Pas de répit pour les spectateurs, surtout les novices, qui devaient promener leurs yeux aux quatre coins du stade pour ne pas perdre une miette de ce qui se tramait. C'était le moment de se concentrer sur le 400 m haies. De loin, on reconnaissait le double champion olympique Felix Sanchez. Comme toujours, il portait des lunettes profilées. Ce sera derrière ses verres teintés que le Dominicain verra le Trinidadien Jehue Gordon faire le tour de piste en 48 secondes tout rond (48"83 pour Sanchez, sixième). Un regard vers les jambes interminables des concurrentes du saut en hauteur (lire en page suivante), un autre vers les premiers élans des perchistes, qui se dérouillent les jambes à 5,40 m. Puis le rythme s'emballe lors d'un 1 500 m cinq étoiles (lire également en page 60).
Des bonds et du fond
On en oublierait presque les triples sauteurs qui bondissent de l'autre côté de la piste. Christian Taylor, médaillé d'or aux JO l'an dernier, rafle la mise avec un atterrissage à 17,30 m. Cinq centimètres plus loin que l'Italien Daniel Greco. Mais loin du meilleur performeur mondial de l'année, le Cubain Pedro Pichardo (17,69 m, le 4 juin dernier à La Havane). Et évidemment à des années-lumière du record de Johathan Edwards (18,29 m), qui tient depuis 1995… Sur 5 000 m, Edwin Cheruiyot Soi n'a pas pu non plus effacer des tablettes l'énorme Kenenisa Bekele. Mais on ne lui en voudra pas, loin de là. Le Kényan âgé de 27 ans, était dans la forme de sa vie. Calé dans le peloton jusqu'à mi-parcours, Soi a ensuite accentué son effort. Seuls Albert Rop (un Kényan de naissance qui représente le Bahreïn) et Isiah Koech parvenaient à imprimer la même cadence. Mais dans la dernière ligne droite, il mettait tout le monde d'accord. Le record du meeting, détenu par Mo Farah depuis 2011, devenait sa propriété (12'51"34).
Les artificiers du 100 m
La soirée allait se conclure par un feu d'artifice. Un vrai dans le ciel monégasque, et un autre plus métaphorique, en plein cœur du Louis-II. Les
costauds du 100 m allumaient la mèche. Silence de cathédrale avant le départ, explosion de décibels pendant un bref instant. Sur la ligne droite, on trouvait le vétéran Kim Collins (37 ans), le revenant Justin Gatlin ou encore le jeune loup Jimmy Vicaut. Ce dernier parvenait à descendre sous les 10 secondes pour la troisième fois en une semaine (9"99). Les Yankees, Justin Gatlin et Dentarius Locke, ont conservé une petite mais précieuse marge (9"94 et 9"96).
Bienvenue sur Air Lavillenie
Le meilleur restait encore à venir. Toute l'attention se portait vers les perchistes, et plus précisément sur Renaud Lavillenie. Tandis que le frangin, Valentin, s'arrêtait à 5,40 m, le champion olympique de la discipline prenait de la hauteur. Il débutait son concours à l'aise, à 5,70 m. Sa deuxième barre à 5,86 m ? Effacée du premier coup. Ses adversaires les plus coriaces, Brad Walker (États-Unis) et Björn Otto (Allemagne) calaient respectivement à 5,78 m et 5,70 m. Impérial, celui qui se fait appeler "Air Lavillenie" sur Twitter tutoyait les étoiles, franchissant 5,96 m. De quoi faire sérieusement augmenter le volume sonore dans le stade. L'ensemble du public portait le Charentais avec la voix en espérant le voir passer 6,02 m. Ce n'était pas pour ce soir-là. À défaut de record du meeting (les 6 mètres de Maxim Tarasov en 1999), Lavillenie a fait grimper sa côte de popularité.
L'Américaine Carmelita Jeter et la Jamaïquaine Shelly-Ann Fraser (double championne olympique sur 100 m, suspendue six mois en 2010 pour usage d'oxycodone en 2010) ont eu l'occasion de travailler leur départ… en conférence de presse, la veille du meeting. Interrogées sur les récents cas de dopage touchant notamment Tyson Gay et Asafa Powell, les deux athlètes ont adressé un bref "thank you" à l'assemblée, avant de quitter la salle de l'hôtel Fairmont. Absent pendant quatre ans des stades après un contrôle positif à la testostérone, l'Américain Justin Gatlin n'a pas jeté la pierre aux deux sprinters pris par la patrouille. "J’ai une pensée pour Tyson et Asafa. Ils doivent traverser des moments délicats. Je suis passé par là et c’est une expérience difficile." Jimmy Vicaut, pour sa part, a fait preuve de pragmatisme : "Il y aurait pu y avoir un duel avec Gay, mais il est dopé, c'est dommage." Du côté de l'organisation, on a forcément peu apprécié ce remue-ménage à l'approche de la manifestation. "Je sais bien que l'argent et le dopage sont les sujets favoris des médias, mais toutes les demandes d'interviews que je recevais portaient sur le dopage. Du coup, on n'a pas pu parler d'autre chose, du 1 500 m par exemple, alors qu'on savait d'entrée qu'il allait être exceptionnel. Cela nuit forcément à notre sport, même si l'on prouve que nos contrôles antidopage fonctionnent", estime Jean-Pierre Shoebel.
Athlétisme
1 500 m
Un chrono Farah-mineux ! Il figurait parmi les têtes d'affiche. Mohamed Farah, double champion olympique sur 5 000 et 10 000 m, est venu faire fumer ses pointes sur la piste monégasque dans l'épreuve du 1 500 m, avec un record d'Europe à la clé.
L'exil de Fly Mo
En 2009, il établit un record britannique en salle sur le 3 000 m, puis le pulvérise peu après lors du Grand prix de Birmingham. Enfin, il décroche l'or sur cette épreuve aux championnats d'Europe en salle. C'est en 2010 que l'attention du public commence à se porter sur Farah, alors qu'il remporte une nouvelle médaille dorée aux Championnats du monde. "Mon entraînement a juste été amélioré de 1 ou 2 %, mais c'est ce qui fait la différence entre l'or et une sixième place", commentait le Britannique qui avait terminé sixième au Championnat du monde de 2007. Farah se rend en Afrique, sur le territoire des meilleurs, en 2012. Il rejoint un camp d'entraînement à Iten, dans les hautes terres de la vallée du Rift, au Kenya. Le village est réputé pour avoir vu naître un certain nombre de grands coureurs. Régime éreintant à base de porridge et de longues heures d'entraînement sur des routes poussiéreuses sont son pain quotidien.
Premiers sacres olympiques
U
ne rareté pour ce Britannique de trente ans, d'origine somalienne. Il n'a pas pour coutume de courir ce genre de distance courte et rapide. Son record personnel sur 1 500 m datait de 2009, il avait réalisé un chrono de 3' 33" 98, déjà à Monaco. Bien décidé à se dépasser, sous la clameur des spectateurs, Mo Farah s'est classé deuxième en 3' 28" 81, derrière le Kényan Asbel Kiprop, vainqueur de l'épreuve en 3' 27" 72. Kiprop est un spécialiste du 1 500 m, champion olympique sur cette distance aux JO de Pékin. Le coureur s'est offert la quatrième meilleure performance de tous les temps (après Hicham El Guerrouj, Bernard Lagat et Nourredine Morceli) ainsi que la meilleure performance mondiale de l'année. Quant à celui qui s'essayait quasiment à l'épreuve, il est parvenu à améliorer son record personnel, mais a surtout effacé le record d'Europe du 1 500 m détenu par l'Espagnol Fermin Cacho depuis 1997.
Apprendre des meilleurs
C'est un Mo Farah surpris que l'on a retrouvé en fin de course. "Je ne m'attendais pas à ce que le rythme soit aussi rapide, je pensais pouvoir courir en 3'30", mais battre le record d'Europe, c'est fantastique", s'est-il exclamé. "C'est génial de pouvoir travailler sur ma vitesse, là j'ai hâte de rentrer à Londres (l'étape de la Diamond League qui avait lieu du 26 au 28 juillet) pour courir un 3 000 m." Battu par un Kényan. Cela a dû lui rappeler un certain passage de sa vie, qu'il avait justement évoqué lors d'une conférence de presse donnée au Fairmont, la veille. "J'ai commencé à prendre mon entraînement en main en 2006", expliquait "Fly Mo" (c'est ainsi qu'on le surnomme). "Je pensais que je ne pourrais jamais battre les Kényans, jusqu'à ce que je m'entraîne avec eux." L'athlète avait emménagé avec un groupe de Kényans en 2005. Peut-être essayait-il de capturer un peu de leurs capacités rares. Et cela a pris quelques années. 58 59
Cette période ascétique et exigeante a porté ses fruits. Août 2012, les JO de Londres. Mo Farah s'illustre d'abord sur le 5 000 m. Il l'emporte en 13' 41" 66. Une semaine plus tard, porté par un public de 80 000 supporters, il arrache aussi l'épreuve du 10 000 m en 27' 30" 42. Mo Farah, réfugié somalien débarqué sur le sol britannique à l'âge de huit ans, qui perdait ses courses d'orientation à l'école parce qu'il ne savait pas encore lire l'anglais sur les panneaux, a ramené deux médailles olympiques à son pays d'adoption. Un mois avant d'établir un nouveau record d'Europe en terres princières, Fly Mo avait fait ses preuves au meeting de Birmingham. Il y avait battu ses grands rivaux éthiopiens Yenew Alamirew et Hagos Gebrhiwet en 13'14"24. "Avant Moscou, il est important pour moi de travailler ma vitesse", avait-il prévenu. On dirait que le plan ne fonctionne pas trop mal. Rendez-vousw aux mondiaux, en Russie, du 10 au 18 août.
Saut en hauteur
Un trio splendide
20 h 10. Le début d'un véritable spectacle dont Blanka Vlasic, Anna Chicherova et Brigetta Barrett étaient les héroïnes. On connaissait la rivalité qui règne entre les deux premières. Mais Barrett, dite "Bebe", a mis tout le monde d'accord en effaçant une barre à 2,01 m. de Pékin ? La Croate empoche l'argent. Aux Mondiaux de Berlin, en 2009, elle termine à nouveau deuxième en ne passant que 2,02 m, devancée de deux centimètres par Vlasic. Le face-à-face pourrait paraître déséquilibré. Sauf qu'en l'absence de l'immense Blanka (1,93 m), opérée du pied avant les Jeux de Londres, c'est Chicherova qui a accroché l'or autour de son cou.
Le trio de tête
À Monaco, "Bebe" était bien décidée à jouer les trouble-fête. Le duel devient une triangulaire. Jusqu'à 1,92 m, tout semblait se dérouler à merveille. La Croate, comme à son habitude avant de sauter, lève les bras doucement et réclamait les applaudissements du public. Elle s'élance et accroche la barre disposée à 1,98 m. Premier essai, loupé. Le deuxième sera bon, mais elle perd l'avantage. 21 h 11. Voici venu le tour de Brigetta Barrett. Elle se fige, les yeux fermés. Puis elle les rouvre et secoue la tête comme pour gagner en lucidité. L'Américaine enchaîne de grandes foulées et survole la barre avec succès. "Bebe" se met alors à taper dans ses mains et à danser devant un public en joie. Elle prend la tête du concours, rattrapée illico par Chicherova.
E
lles sont comme des lionnes en cage, marchent en rond sur la piste, les mains sur les hanches. Elles soufflent, vont évaluer la hauteur de la barre. Puis il faut se lancer. La Russe Anna Chicherova, trente ans, décide de faire l'impasse sur la barre à 1,80 m. Pour la triple championne de Russie, championne du monde à Daegu (Corée du Sud, 2011) et championne olympique aux JO de Londres, mieux vaut garder ses forces pour la suite. Blanka Vlasic, la Croate de 29 ans, double championne du monde (Osaka en 2007, Berlin en 2009), prend la même décision que sa rivale.
La petite qui monte
Brigetta Barrett, elle, attend son tour. Assise au sol, genoux joints contre la poitrine, elle fixe la barre et semble faire le vide dans sa tête. Alors que
ses deux concurrentes ont déjà de multiples titres et de longues années de pratique derrière elles, l'Américaine de 22 ans a réellement percé en 2011, en remportant les championnats NCAA en salle et en plein air. Depuis, elle s'est octroyé deux titres de championne des États-Unis et a fait une médaille d'argent aux JO de Londres, derrière Chicherova. En tête des bilans annuels (2,04 m à Des Moines, fin juin), la "petite" grimpe, mais elle veut encore prouver. Elle saute son mètre quatre-vingt et le passe sans difficulté.
Vlasic vs Chicherova
Depuis 2007, Chicherova et Vlasic se mènent la vie dure. Souvent, Chicherova doit se contenter des miettes. Cette année-là, la Russe prend la deuxième place aux championnats du monde d'Osaka avec un saut à 2,03 m, derrière Vlasic (2,05 m). Elle décroche le bronze aux JO 60
Barrett assure le show
C'est après que ça s'est corsé. Au moment de sauter 2,01 m. Barrett réussit du premier coup. Elle se dandine en rythme à nouveau, secoue son ample chevelure brune et affiche un large sourire. Anna Chicherova et Blanka Vlasic s'élancent, l'une après l'autre. Mais elles épuisent leurs cartouches. Barrett remporte l'étape monégasque de la Diamond League. Et c'est reparti pour quelques pas de danse, face au public. Bonne joueuse, Vlasic la rejoint et les deux gigotent en rythme, face à face, sous les applaudissements des spectateurs. Pour parachever la soirée, "Bebe" se laisse aller à une gourmandise. Elle demande une barre à 2,06 m. Trop haut, mais pas de quoi doucher l'enthousiasme de la reine du soir. Avant l'extinction des feux, Brigetta a gratifié les supporters d'une chanson et d'une chorégraphie bien à elle, accompagnée par quelques "Barrett girls".
La Plage, terrasse Nettoyage lunette Sunbed Single de soleil, Brumisateur, privée, dispose d’un accès pour 20€ Serviette A’Trego à la mer, d’un service disponible, Serviette ou cinq étoiles,d’un menu rafraîchissante, Chupitos, et de cocktails Sunbed Double Live Dj, Beach Bar avec rafraîchissants, et plus rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr Frozen à 50€ encore! rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr
rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr Port de Cap d’Ail rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr 06320,France rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr www.byATREGO.com rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr
FeU Ch a llenge de tir Alb er t II
sur le
Mont-Chauve
Pour la première édition internationale du Challenge de tir Albert II, quarante-deux hommes issus d'unités de défense tels que le Groupe d'Intervention de la Police Nationale de Nice, la Gendarmerie de San Marino et l'Unité Spéciale de la Police luxembourgeoise s'étaient déplacés. Parrainé par Mélanie-Antoinette de Massy, le rendez-vous promet de devenir régulier. Par Chris Bertoldi - Photos : Thibaud Puccini
c'est que nous avons la volonté de perpétuer ce challenge chaque année, avec plus d'invités peut-être", rapporte Bruno Petit. Sur le parcours, pour défendre les couleurs monégasques, on trouvait les frères Casiraghi avec les Carabiniers du prince, des hommes de l'Association sportive de la Sûreté publique, de l'Unité spéciale d'intervention et de voie publique (USIVP) ainsi que de la Maison d'arrêt de Monaco.
Le tunnel piégé
En découvrant le fort du Mont-Chauve, construit au 19e siècle, nous croisions les binômes entre deux épreuves. Au frais, dans l'antre de la bâtisse, Franck Dumoulin. "C'est le baptême du feu", avoue le champion olympique de tir au pistolet à air comprimé à 10 mètres (en 2000, à Sydney). Gardien de la
J
amais vu autant d'uniformes réunis. En atteignant le sommet du Mont-Chauve, à Tourrettes-Levens, on pouvait croire qu'on déboulait en pleine scène de crime. Hélicoptère, militaires, gendarmes, policiers, Carabiniers du prince… La totale. En réalité, nous sommes allés faire un tour au TCFO (Tir club des forces de l'ordre) lors d'une grande première. Les 27 et 28 juin, les Carabiniers du prince, en association avec les moniteurs de tir police de Monaco et l'Association sportive de la Sûreté publique (ASSP), ont organisé une compétition internationale de tir. Pour information (nous étions rassurés), l'hélicoptère ne venait chercher aucun dangeureux criminel. C'était le moyen de locomotion des frères Casiraghi. L'idée germait depuis longtemps dans la tête des organisateurs, mais ce sont eux qui ont donné l'impulsion à l'événement. Les deux hommes sont de vrais férus de la discipline. "Pierre et Andrea nous ont
dit : "Pourquoi on n'organiserait pas un concours international ? On a souhaité relever le défi", explique le commandant Philippe Rebaudengo, chef de corps de la Compagnie des Carabiniers du prince.
Course contre la montre
Un défi, c'est bien le mot. "La décision a été prise en décembre", précise le brigadier Bruno Petit, également Carabinier et cheville ouvrière du tournoi. "Nous avons eu trois mois pour contacter tous nos pairs et l'organisation protocolaire a été assez longue." En quelque sorte, le résultat est une prouesse. "Nous avons réussi à faire venir 21 binômes de différents corps, provenant de 9 pays. Chaque équipe représente son unité", ajoute Philippe Turny (ASSP), l'un des organisateurs. "Finalement, cela s'est su que l'on organisait une compétition et certains ont râlé de ne pas être invités. Mais nous ne pouvions pas recevoir davantage de participants. Ce qui est certain,
Sport corporatif
paix à Bordeaux, il s'apprêtait à s'engouffrer dans un tunnel dépourvu de lumière. "L'idée, c'est de progresser en binôme et de communiquer. Nous devons libérer un otage fictif en évitant l'ennemi." Les ennemis étaient matérialisés par des cibles, armées ou pas, qu'il fallait donc choisir de neutraliser ou de laisser "en vie". "Nous ne tirons sur la cible qu'en cas de légitime défense. C'est intéressant car ça nous fait travailler cet aspect notamment", explique-t-il. Le Carabinier Gilbert Cazal se chargeait de l'encadrement de l'épreuve et assurait la bonne avancée des hommes dans la pénombre hostile.
Entre vitesse et précision
Les futurs champions de la journée se trouvaient dans un état d'esprit positif mais combattif. "Ça s'est bien passé pour nous à l'épreuve de la mort subite", commente Sébastien Médard, de
l'USIVP. "Mais on a vu passer plusieurs équipes avant nous et on a pu constater que le niveau est très élevé", ajoute Julien Dalmasso. Le binôme a remporté le chalenge avec 639 points. Sur le haut du fort, nous avons suivi les Carabiniers Jean-Claude Prim et Ludovic Guillemou pour le tir sportif de vitesse. À l'entrée de l'épreuve, un moniteur les briefait sur le parcours qu'ils auraient à réaliser. Le parcours devait être traversé au pas de course, et en marquant des stops à l'approche des cibles à viser. "C'est pas évident. Je suis un peu essoufflé et surpris. Avec le chrono, on est tenté d'aller vite mais il faut savoir prendre un peu de temps pour bien tirer", explique Jean-Claude Prim à son camarade. Ludovic Guillemou ne tarde pas à s'élancer lui aussi, faisant jaillir la poussière du gravier, dans le fracas sonore des tirs et des douilles tombant au sol.
Pas de repos pour les guerriers
La compétition était rythmée par six épreuves, faisant intervenir trois disciplines majeures : le tir à l'arme de poing (Glock 17) ; le tir à l'arme d'épaule (Ultima Ratio, M16, fusil à pompe) ; et le tir de précision, de rapidité et d'intervention. Il s'agissait de passer par :
- la mort subite, épreuve de précision à différentes distances des cibles - les douves, épreuve de tir sportif de vitesse - la carrière, parcours lors duquel on déjoue une prise d'otage - les otages, épreuve de précision longue distance, le tireur est en position sniper sur le pas de tir - le tunnel, épreuve de progression en intérieur, on déjoue une prise d'otage dans la pénombre - le duel, épreuve qui voyait s'affronter les deux meilleurs binômes des cinq autres ateliers 62 63
Ch a llenge des so ciétés
Réunion de clubs au sommet Fort d'une première édition réussie en septembre dernier, le Monte-Carlo Golf Club (MCGC) a organisé son deuxième challenge des sociétés, le 21 juin. Toujours autant de bonne humeur, une soixantaine de participants et du soleil, ce fut la confirmation du succès de cet événement. Par Chris Bertoldi - Photos : Gael Doublet, Frédéric Ruffier-Meray
A
rrivé sur le Mont-Agel, on s'attendait à sentir la température dégringoler un peu. Neuf cents mètres d'altitude, ce n'est pas rien. En réalité, le soleil avait reçu son invitation lui aussi. Il n'avait pas hésité à prendre part à ce 18 trous festif et chauffait déjà les casquettes des golfeurs sur le perron du Club House. "Le gagnant est sur la photo !", entend-on au milieu d'un brouhaha rieur. Nous approchons de 9 heures et il est temps d'immortaliser la journée. Le photographe intime à la joyeuse bande de faire silence, histoire qu'elle ne soit pas trop floue."Départ dans dix minutes", lance Charles Houtart, le directeur du golf, poussant sa voix, une trompette à la main. Puis s'adressant à nous : "Soixante joueurs, représentant quinze sociétés, c'est ce qu'on souhaitait. On a fait le plein !",
s'exclame-t-il. Puis il embarque dans une voiturette et disparaît afin d'aller sonner le top départ plus loin. De notre côté, nous partons faire le tour des équipes avec Frédéric Ruffier-Meray, professeur au Monte-Carlo Golf Club.
Glacière pleine
En bas du trou numéro 7, nous rencontrons l'équipe A'Trego. Stéphane Porato, Franck Berti, Gregory Campi et Chritophe Gori donnent de la voix. Ça a beau être une compétition amicale, les gars restent concentrés et s'encouragent. "Pousse sur tes pattes arrière ! Ouh ! Ça a de la gueule, ça !", lance Porato alors qu'un de ses coéquipiers vient de frapper. "Le trou numéro 7 est un par 4. C'est le plus difficile. Il est assez long (400 mètres, ndlr), étroit et a beaucoup de bunkers", explique Frédéric Ruffier-Meray. "On n'est pas
réveillés encore. Ça tape pas", rapporte Berti, pas content de son geste. Pendant que ses camarades le taquinent, il se justifie. "J'ai testé un drive qui tirait tout seul ! Maintenant, j'y arrive plus." Mais on ne se laisse pas abattre. Du côté d'A'Trego, on avait tout prévu. Les joueurs ont garni la voiturette d'une belle glacière bien pleine. "Il est temps de boire un coup", plaisante Stéphane Porato, s'installant au volant pour noter le score.
La haute couture du drive
Le "drive qui tirait tout seul", comme l'a baptisé Franck Berti, fait partie de la collection Honma. La marque fabrique des pièces de "haute couture". Ils sont assemblés à la main, à Sakata au Japon. Constitués des matériaux les plus raffinés, ils sont très légers et ne se déforment pas lorsqu'on frappe. Antoine Menard, responsable
Golf
Ruffier-Meray. "Merci, monsieur le professeur", lui rétorque Laurent Nouvion.
À 2 000 %
fitting chez Honma France, s'était donc posté au trou numéro 7 pour animer le concours de distance. "Ce sont tous les prix qu'on a gagnés ?", plaisante Yves Le Graverend, de l'équipe Michel Pastor group. "Vous allez taper une balle avec votre drive, puis une seconde avec un drive Honma. Vous conserverez la meilleure distance", explique Frédéric. "Prend un truc discret, genre celui en or", glisse Sébastien Le Graverend à Aileen Berti, unique femme de l'équipe.
Juste à côté, trou numéro 17, nous rejoignons l'équipe première du MCGC. Matthieu Louppe s'approche de nous, guilleret. "Nous avons un groupe soudé et nous avons déjà fait quatre birdies. Ça va ! Moi je suis détendu. Je joue pour le fun, mais mes coéquipiers sont à fond, eux. Ils sont à 2 000 %. Je vous laisse, je retourne avec eux. "Après avoir frappé, Patrick Jean se détend un peu et nous donne ses impressions sur la compétition. "On est partis avec trois balles bogey sur quatre. On aurait pu faire mieux. Ensuite on a fait le par, c'était mieux", avoue-t-il. Puisque c'est une compétition amicale, on lui demande s'il se sent plus serein. "Je ne suis jamais détendu lors des compétitions. Je reste très concentré, sur la défensive même. Puis j'aime le côté esthétique du jeu, ce qui fait que je m'applique."
"Bien monsieur le président"
"Faire tomber des birdies"
Au trou numéro 16, côté montagne, portant leurs sacs à même le dos et parcourant la verdure à pied, l'équipe Vinolia. "Nous sommes partis du principe que nous sommes des sportifs, alors nous n'avons pas pris de voiturette", explique Sasha Steiner. Laurent Nouvion, président du Conseil national, avait trouvé un creux dans son emploi du temps afin de venir taper la balle. "Le golf est beau. Je ne l'ai jamais vu comme ça", s'exclame-t-il. Dans les années 90, il a longtemps cultivé son index 1. Le politicien est un vrai golfeur. Il swingue. La trajectoire paraît bonne. "Bien, monsieur le président", le félicite Frédéric
Le trou numéro 9 semble dédié au ciel, comme servi sur un plateau. Il donne la délicieuse impression de se trouver en haut du monde. "Aujourd'hui, il est un peu court", nous adresset-on, visant amicalement Marco Simone. Voici l'équipe LCL, composée de Jean-François Noaro, Cédric Paolino, Marco Simone et Patrick Rainaut. L'Italien n'est visiblement pas très content de son coup. Il râle, pour le spectacle, et fait mine de refuser la photo pour cause de tee-shirt trop coloré. Cédric Paolino reprend son sérieux et nous dit deux mots sur le parcours. "On a tous eu un coup de mou en même temps,
Cédric Paolino, de l'équipe LCL, entame son swing. 64 65
Le quatuor de ces dames L'une des particularités de cette deuxième édition était d'aligner une équipe exclusivement féminine. Représentant la marque Xan, Estella Boccardi, Marie-Françoise Ramos, Adeline Garino et Rosella Zenere ont ajouté un peu de grâce à cette matinée sportive. "On a l'habitude de jouer ensemble", explique Marie-Françoise Ramos. "On est toutes membres du club Air Shot, créé par Grace Kelly il y 42 ans", poursuit Adeline Garino, chef d'équipe du jour. "C'est un club réservé aux femmes. Nous sommes 73 membres et nous nous retrouvons tous les jeudis. Chaque semaine nous sommes environ 40 joueuses", explique-t-elle, fière. "La plus âgée d'entre nous a 87 ans !", s'exclame Marie-Françoise Ramos. "C'est vraiment un sport que l'on peut pratiquer toute une vie." Les golfeuses coquettes papotent avec nous mais ne perdent pas de vue la compétition. Estelle Boccardi fait partie de l'équipe première féminine. Alors qu'elle s'apprête à driver au départ du trou numéro 9, elle tient à souligner, enthousiaste "Nous sommes restées en 1e Division cette saison".
Laurent Nouvion, président du Conseil national, avait réussi à se libérer pour le tournoi.
L'équipe des jeunes composée de Paolo Boccardi, Vincent Houtart, Nicolas Noaro et Andrea Castellini.
Les gagnants du jour, l'équipe MICS.
Marco Simone, l'ancien footballeur, faisait partie de l'équipe LCL.
ce qui est dommage. Mais on s'est repris et on doit être à plus 3 ou 4. C'est correct. On pourrait faire tomber quelques birdies pour faire encore mieux", sourit le jeune homme. "En tout cas, l'ambiance entre nous est excellente."
Produits maison
Il est 13 heures passées et les soldats regagnent la base. Au Club House, tout est prêt. Le champagne attend d'être dégusté et le buffet, raffiné et gourmand, est impeccablement dressé. Toutefois, avant de la laisser se restaurer, nous prenons à part une équipe particulière. Celle des jeunes, dont trois ont été formés au MonteCarlo Golf Club. Sponsorisés par Monte-Carlo Lifecheck, Vincent Houtart (22 ans), Paolo Boccardi (14 ans), Nicolas Noaro (16 ans) et Andrea Castellini (14 ans) ont disputé ce 18 trous avec les grands. "Frédéric, qui s'occupe de l'école de golf et de l'équipe première, a eu l'idée de créer une équipe de jeunes. Il a pensé à nous", explique le fils du directeur. "On a bien joué ensemble. On se rassurait les uns les autres. À nous quatre, on a fait cinq birdies", annonce-t-il fièrement.
temps, en vue d'être formé au rôle de professeur de la discipline. De son côté, Nicolas Noaro fait du golf depuis six ans. Il a été formé ici et a pour ambition d'intégrer l'équipe première dès l'an prochain. "Pour y arriver, je pars un mois à Miami cet été. Je vais y faire un stage intensif." Paolo Boccardi est déjà membre de l'équipe première. Mais il a été formé à Turin où il vit. Il joue à Royal Park, l'un des meilleurs golfs d'Italie. "J'aimerais devenir professionnel et jouer avec les meilleurs", rapporte l'Italien avec un accent délicieux. Quant à Andrea Castellini, il a terminé troisième de la Coupe des jeunes, organisée le 19 juin. Malgré de récentes entorses aux doigts qui l'ont un peu freiné, le jeune homme poursuit avec brio sa formation.
Les sociétés participantes : Véolia eau, Weihenstephan et Xan, Andbank, Marzocco group, LCL Monaco, Vinalia, Marfin management, MICS, A'Trego La Cantine, Casino Monte-Carlo, Monte-Carlo Lifecheck, Michel Pastor group, Aachen Resonance, Société des Bains de Mer.
Résultats bruts 1e prix : Weihenstephan, 141 2e prix : Andbank, 144 3e prix : Marzocco groupe, 145 4e prix : L.C.L. Monaco, 146 5e prix : Xan, 161 6e prix : Vinalia, 168
Résultats nets 1e prix : M.I.C.S, 118 2e prix : A'Trego La Cantine, 120 3e prix : le Casino Monte-Carlo, 122 4e prix : Monte-Carlo Lifecheck, 125 5e prix : Marfin Management, 131 6e prix : Michel Pastor group, 132
Concours de précision mixte :
Vers le monde pro ?
Patrick Leygonie (Casino Monte-Carlo), à 1,80 mètre du trou numéro 3 Victor Perez (Andbank), à 2,76 mètres du trou numéro 10
Pour ces jeunes-là, le golf n'est pas seulement un hobby. Vincent pratique depuis dix ans et fait déjà partie de l'équipe première du club. Il est en passe de s'expatrier à Paris, pendant un 66
• Semi-rigide haut de gamme • Passage en mer exceptionnel
• Qualité de finition remarquable • Confort et espaces de vie
Une gamme pour répondre à toutes vos attentes
IMPORTATEUR EXCLUSIF
1 Rue du Lazaret 06300 NICE - Tél. 04.93.89.49.79 - Fax. 04.93.89.58.52 Site : www.calypso-marine.com - Mail: calypsomarine06@gmail.com
Grappling
N aga Monaco 2013
Quand le "fight" crée l'union Le stade Louis-II a accueilli une grande première le 30 juin. Une compétition internationale de grappling est venue bousculer le quotidien du Rocher le temps d'une journée. L'entente entre la Fédération de MMA, grappling et jiu jitsu brésilien de Monaco, l'association Blackout Academy et la North American Grappling Association (Naga) a réuni un bon bouquet de combattants. On plante le décor.
Par Chris Bertoldi - Photos : Sylvie Ruau-Detaille & Pierre-Yves Morandon
C
'est un spectacle à voir. Déjà, il fallait vivre la transition extérieur/intérieur. Sous un soleil radieux, le dimanche s'étirait paisiblement. Dans les rues de la Principauté, il n'y avait pas foule. On promenait son chien ou on était en partance pour quelques heures de plage, un panier en osier pendu à l'épaule. En revanche, une fois entré dans la salle Gaston-Médecin, c'était tout sauf paisible. Les cris du public et le speech du speaker nous attiraient. Arrêt sur image. Des tapis estampillés Naga avaient recouvert le sol. Sur ces tapis, des combattants, certains à demi nus, luttant, accrochés l'un à l'autre. Autour d'eux, un amas de coaches et de coéquipiers lançaient des conseils à gorges déployées.
Une idée de la Boa
"Nous avons rencontré les membres de Naga lors d'un championnat parisien qu'ils avaient organisé, et nous avons sympathisé. Ils cherchent à se développer en Europe. C'est l'une des organisations de grappling les plus prestigieuses au monde et nous avons trouvé que ce serait une belle occasion pour eux, comme pour nous, de créer cette compétition à Monaco", rapporte Guillaume Duchemin, président de la Fédé monégasque et coorganisateur du Naga Monaco 2013. La particularité de Naga, c'est que son président, Kipp Kollar, se déplace avec ses propres tapis et ses arbitres. "On a eu envie de s'associer avec les Américains pour faire quelque chose de grand, à l'image de Monaco", explique 68 69
Naga Monaco en chiffres 300 spectateurs avaient investi les tribunes de la salle Gaston-Médecin 278 compétiteurs venant d'Italie, des ÉtatsUnis, du Brésil et de France ont combattu 31 licenciés de la Blackout Academy ont répondu présents 32 c'est le nombre de médailles que le groupe fanion a rapporté 3, 4, 5, 6 C'est en minutes le temps que duraient les combats pour enfants, adultes débutants, adultes intermédiaires et adultes professionnels.
Éric Nardone ou "coach", comme l'appellent ses élèves. Entraîneur à la Blackout Academy (dite Boa) depuis 2008, il avait ramené une trentaine de ses poulains pour cette première compétition en Principauté.
Une partie d'échec
"Vas-y, ouvre", lance Nardone à l'adresse de Guillaume Pastor, afin qu'il ouvre son gi (ou kimono). "Vas-y respire." Le garçon vient de gagner son troisième combat de la journée. Il récolte la médaille d'or dans la catégorie des 61 - 67 kilos. Incapable d'articuler un mot, le visage rougi par l'effort, il reprend doucement son souffle. Après l'avoir guidé pendant le duel, le coach le félicite et lui tape amicalement sur l'épaule, avant de courir vers un autre combat impliquant la Boa. Pour Guillaume, 25 ans, c'est une première. "J'en fais depuis moins de huit mois, alors je suis très content du résultat. Avant, je faisais du golf et du tennis", précise le jeune homme. "Je suis tombé amoureux du
Parole de femme
Noëlia Molina, flanquée de son tee-shirt Blackout Academy, court partout. Elle ramène une bouteille d'eau, va chercher un sandwich pour celui qui a terminé son combat. Elle est partout. En la regardant de plus près, on note que la petite nana aux cheveux noirs et bouclés a une belle marque de coup à la figure. "J'ai fait un combat de boxe thaï à Strasbourg hier soir, puis ce matin j'ai fait une médaille d'or en grappling", glisse-t-elle, humble et fière à la fois. "Tout ça c'est grâce à "coach". Il croit en nous, en nos capacités et ne nous lâche jamais." "J'ai commencé par la boxe thaï, il y a sept ans. Par hasard, j'ai testé et j'y suis retournée. Je devais être prédestinée. Depuis quatre ans, je me suis mise au grappling. Ce qui m'a plu, c'est que moi, petite femme mince, je peux faire mal à un mec d'1,80 m et de 90 kilos. La taille, le poids et l'âge ne veulent rien dire dans cette discipline. Avec mes petits moyens, je peux faire quelque chose de grand. Je veux pouvoir ouvrir les esprits féminins de ce côtélà", assène la "grappleuse" de 31 ans.
jiu jitsu en octobre dernier. Un ami en faisait et je m'y suis mis. Maintenant, j'en fais trois fois par semaine." On parle du coup de cœur, le vrai. "C'est une partie d'échec. C'est très stratégique et chaque geste compte. Il y a des milliers de combinaisons possibles."
Gi ou no gi
Traduction, pour les nombreux béotiens : avec ou sans kimono. La compétition permettait les deux pratiques. Le grappling sans kimono est davantage inspiré de la lutte libre, celui avec gi vient du judo et du jiu jitsu brésilien. "Je trouve que c'est plus varié avec gi. On peut faire plus d'étranglements car on a plus de prise", détaille Guillaume. Même chose pour Gotcha Arevadze, étudiant géorgien licencié à Monaco, qui a également décroché l'or (67,51 - 73,5 kilos). "Je fais plus de combats gi parce que j'ai le sentiment d'avoir plus de contrôle sur l'autre. Sans gi, j'ai l'impression de glisser." Parmi les fondus de grappling, on retrouvait un grand gaillard en gi, pas du tout sur son territoire. "On m'a proposé de venir, mais je connais même pas les règles ! On va me les expliquer, là", s'amusait Thierry Vatrican, judoka monégasque. Engagé dans la catégorie 85,51 - 91,5 kilos, il s'est bien battu mais s'est incliné par soumission. En se relevant, il déco-
Grappling
Cavigal (Nice) chez les moins de 100 kilos. Le bonhomme est notamment double champion de France de grappling (2011-2012) et double champion d'Europe de la discipline (2011-2012). On remarquait également la présence du coach brésilien Flavio Santiago, multiple champion de "luta livre" (lutte libre) de son pays, et deux fois vainqueur de l'Open international de grappling de Paris (2005-2006). "Globalement, on a vu des combattants de très bon niveau. Et je suis heureux qu'on les ait eus parmi nous pour cette première édition à Monaco", concluait Guillaume Duchemin.
chait un large sourire ensanglanté. Le garçon semblait heureux de s'être testé. "C'est assez proche du judo, mais c'est beaucoup plus stratégique. A chaque fois qu'on bouge, on peut gagner ou perdre des points. Il y a plein de subtilités à maîtriser." Vatrican est tout de même reparti avec l'argent autour du cou.
Les "pitchouns" dans la place
Si le judoka, non-affilié à une Fédération de grappling, a pu s'inscrire, c'est parce que tout le monde le pouvait. Pas besoin de licence, seulement d'un certificat de non-contre-indication ainsi qu'une autorisation parentale pour les mineurs. C'est ainsi qu'on s'est arrêté un instant sur un petit blondinet torse nu, arborant une grosse médaille d'or. "Je fais surtout du judo. Et depuis peu, je fais du grappling et du jiu jitsu", expliquait posément Islam Akboulatov, 12 ans. "C'est ma première compétition. Pour les clés de bras c'était difficile, mais pour les projections ça allait", détaillait le petit pro. "Nous détenons
le record d'inscriptions d'ados en Europe dans une compétition Naga avec 52 participants, dont 12 de notre club", déclare Guillaume Duchemin, enchanté. "Ce sont les mêmes principes de base que le judo, donc les petits peuvent combattre. Certains gestes dits dangereux sont supprimés. Les torsions au niveau du genou par exemple. Aussi, on n'exécute pas les clés complètement. Dès que le mouvement est engagé, l'arbitre stoppe le combat. Tout est fait pour préserver leur intégrité physique", assure Éric Nardone. "Ensuite, le duel est le même. Il démarre debout, avec un mélange de lutte gréco-romaine, lutte libre, judo et jiu jitsu, puis se poursuit au sol."
Du beau monde
Sur les zones de combat de quatre mètres carrés, on notait parfois de curieux attroupements. Des compétiteurs reconnus dans la discipline étaient présents et assuraient le show. À l'image du Français Karim Mosbah, licencié au club du 70 71
Marc Toesca
Toute première fois Il a découvert le triathlon il y a trente ans, juste avant de devenir l'animateur culte du "Top 50". En parallèle, Marc Toesca a écumé une vingtaine de marathons à travers le monde. À 57 ans, il avait décidé de se fixer un dernier gros défi : devenir un finisher à l'Ironman. Mission accomplie en 12 h 22' 00".
Par Jimmy Boursicot - Photos : Marc Toesca
J
e fais partie de la première génération des triathlètes. Quand j'ai fait le premier triathlon de Nice, en 1983, on devait être 150. L'année d'après, on était 400…" Marc Toesca n'a pas l'âme d'un ancien combattant. Mais lorsqu'il replonge trois décennies en arrière, il se souvient avec entrain des grandes stars de l'époque, "les Tony Allen, les Dave Scott, avec leurs looks de surfeurs californiens". Des hommes qui l'ont convaincu de se diriger vers cette nouvelle discipline qui avait alors une image sulfureuse dans les médias. "C'est vrai qu'à chaque fois qu'on voyait du triathlon à la télé, on aurait pu se croire dans "On achève bien les chevaux", avec des gens à bout de force, qui s'écroulaient." Pas de quoi affoler ce natif de Nice, qui pratiquait les trois composantes du triathlon depuis sa jeunesse. "Je faisais de la natation à La Semeuse et de la course à pied au Cavigal. Et j'ai toujours fait du vélo à côté de ça. Avant, j'avais un peu joué au basket. Mais j'ai toujours considéré le sport comme un effort solitaire."
Juge impartial
Au rayon triathlon, Marc Toesca a tout connu. Compétiteur de longue haleine, régulièrement classé parmi les 20 premiers français, il a également commenté les championnats du monde en 1989, à Avignon. Au cœur des années 80, le "tri" aurait même pu prendre une place encore plus importante dans sa vie. "En 1984, des Américains voulaient monter une Fédé internationale. Ils étaient basés à San Diego, en Californie, et ils m'avaient demandé de m'occuper de la communication en Europe. J'étais vraiment intéressé, c'était juste avant que je signe mon contrat à Canal." Celui qui squattait jusqu'alors les ondes de RMC s'embarquera sur une autre route, celle du succès populaire. Tandis que son "Top 50" devient une institution, Marc n'abandonne pas le sport. Il s'entraîne quotidiennement et enchaîne les marathons. "Quand on travaille dans un milieu
Triathlon
où on est jugé en permanence, et pas forcément par des gens crédibles pour le faire, c'est agréable de lutter contre soi-même ou contre un chrono. C'est quelque chose de plus impartial."
Moine shaolin
Fondu de sport, Marc Toesca s'était même essayé à l'ultrafond, sur une course de 100 km entre Nice et Auron. "C'était un ami qui avait lancé cette épreuve, qui était un peu l'ancêtre de l'ultratrail. Je crois que je m'étais arrêté après 92 km. Pas parce que je n'en pouvais plus, mais parce que je m'ennuyais !" Concernant le triathlon, qu'il trouve "plus ludique et varié, notamment lors des séances d'entraînement où on se lasse moins vite", il restait encore une étape au désormais animateur de MFM pour faire le tour de la question. "À chaque fois que je faisais une course, on me demandait si j'avais déjà fait tel ou tel Ironman. Cette fois-ci, j'ai décidé de ne pas rester sur le bord de la route. Préparer un Ironman, ça demande beaucoup de temps. Mais ça permet de retrouver une santé physique et mentale. Je comparerais ça à une retraite dans un monastère shaolin", s'amuse-t-il.
derniers kilomètres à pied ont été très difficiles. Mais je crois que c'est un peu pareil pour tout le monde. Sur la fin, j'ai un peu marché. J'en ai profité, j'ai regardé autour de moi, je faisais coucou à la foule… Le but, c'était de terminer, pas de se faire mal." Contrat rempli pour Marc Toesca, qui espérait finir sous la barre des 13 heures. "Après l'arrivée, on ressent beaucoup d'euphorie, on est encore dans la course. J'ai aimé, mais je ne pense pas que
Grand saut
En avril dernier, Marc Toesca avait amorcé une préparation intensive, de 14 à 18 heures par semaine, ponctuée par un stage de cinq jours avec le coach Guy Hemmerlin. En arrivant sur la plage du Centenaire, le 23 juin, il avait compilé 74 km de natation, 2 516 km de vélo et 361 km de course à pied. Quelques heures avant le départ, il assure n'avoir ressenti aucune angoisse. "Le vendredi soir, j'avais fait la fête de la musique à Lyon. Je suis rentré le lendemain matin et la veille de l'Ironman, j'ai bien dormi." En combinaison, au milieu des milliers de compétiteurs, le triathlète d'expérience a trouvé l'atmosphère particulière dans l'eau. "L'ambiance est stressante, oppressante, il fait chaud. À côté de toi, il y a des gens qui ont fait de gros sacrifices pour espérer finir cette course, pour être heureux à la fin. Il y a beaucoup d'abandons en natation, c'est surprenant. L'émotion prend le dessus."
Douce euphorie
Treizième de sa catégorie d'âge et 1 362e au général, le fana de musique était heureux d'avoir évité les fausses notes. Dans le bon tempo en natation et à vélo, sur un parcours qu'il connaissait sur le bout des pédales, Marc a dû ralentir la cadence sur la dernière partie de l'épreuve. "Globalement, je me suis senti très bien, même si les 20 72 73
je referai un Ironman. Ça demande beaucoup d'investissement, il y a eu pas mal d'appréhension et de stress pour mes proches." Fin septembre, il compte néanmoins s'aligner au départ du championnat de France courte distance, à nouveau à Nice. "On va gentiment se tirer la bourre avec les gars de mon âge, ce sera sympa."
Académie internationale de self-defense et sports de combat de Monaco
"Un excellent
soutien
" Educatif Elle est erronée, l'image du sport de combat dont l'unique objet est la violence. Claude Pouget, directeur technique de l'Académie internationale de self-defense et de sports de combat de Monaco, décrit les disciplines qu'il enseigne comme pourvoyeuses de nombreuses valeurs. Photos : Académie internationale de self-defense et sports de combat de Monaco.
L
e peuple monégasque a déjà eu droit à son initiation au kick-boxing et au K1 rules. C'était en mars dernier. Le stade LouisII avait pris des airs de Vegas et les combattants engageaient des joutes pieds/ poings sur un ring rouge flambant, au centre de la salle Gaston-Médecin. Le "Monte-Carlo Fighting Masters" avait connu un franc succès.
Entre des mains expertes
L'instigateur de l'événement n'était autre que Claude Pouget, directeur technique de l'Académie internationale de self-defense et sports de combat de Monaco. Il est l'un des multispécialistes les plus certifiés au monde. À lui seul, il affiche quarante années d'expérience, dix diplômes d'État et a été quatorze fois ceinture noire. Honoré par la médaille d'argent des sports décernée par S.A.S. le prince Albert II, Claude Pouget s'est vu consacrer au Hall of Fame "International self-defense master of the year", en 2010 et en 2012. Il a aussi été auréolé du titre de "World fighting master" en 2013, par l'organisation mondiale W.A.K.O. (World association of kick-boxing organizations).
Une palette d'activités…
L'académie a été fondée en 1997 et labellisée par
Combat
Détails pratiques
ils s'initient à la maîtrise de soi", précise le professionnel. Dès trois ans, on peut demander des cours individuels. Ils se déroulent alors à Beauty Angels, au 23, rue Grimaldi.
La cotisation annuelle revient à 400 euros aux résidents monégasques. Pour les non-résidents, elle s'élève à 450 euros. À noter que les anciens membres peuvent bénéficier d'une réduction de 50 euros s'ils s'inscrivent avant la fin août. Les nouveaux membres, eux, peuvent avoir une remise de 15 euros. Le cours collectif d'essai est gratuit sur présentation d'un certificat médical et de noncontre-indication. Plus d'informations au 06 07 93 31 36, via aisdm@monaco.mc ou sur le site www.monaco-arts-martiaux.com
l'agrément du gouvernement princier. La Baronne Cécile de Massy et S.E. Mme Catherine Fautrier en sont les membres d'honneur. Quant à sa présidente, c'est Félicia Pouget, compagne de Claude Pouget. Dans le rôle de directeur technique, il chapeaute toutes les disciplines proposées. Et le choix est vaste. Les amateurs d'arts martiaux peuvent goûter à la boxe thaï, au wushu sanda (plus connu sous le nom de boxe chinoise) et au karaté. Mais ils peuvent aussi s'essayer à divers sports de combat comme le kick-boxing, le K1 rules, la boxe américaine ou encore le pancrace.
"Le club est également lié aux Fédérations françaises de karaté, de sports de contact, de wushu, arts énergétiques et martiaux chinois. Tout est programmé et pour chaque discipline, nous avons un enseignant professionnel. C'est une garantie de qualité qui permet aux pratiquants de progresser sereinement", ajoute Claude Pouget.
Tout le monde est concerné
Et serein, il faut l'être pour laisser son bambin de trois ans s'essayer à la boxe thaï ! Pourtant… "Ils apprennent ici des valeurs éthiques fondamentales. C'est un excellent soutien d'éducation. Les enfants apprennent à ne pas craindre l'autre et à le respecter. Aussi, c'est parfait pour le développement psychomoteur. Ils se familiarisent avec leur corps et l'espace dans lequel ils évoluent, puis
…Enseignées par des professionnels "Notre académie est multidisciplinaire et il est important de souligner qu'elle est reconnue par les Fédérations monégasques de sports de contact et disciplines associées et de krav-maga. Elle est aussi affiliée à la Fédération de wushu, arts énergétiques et martiaux chinois", explique l'expert. Toutes ces Fédérations sont reconnues par le Comité olympique monégasque.
Tum Mardsua, double champion du monde de boxe thaï, était présent cet été à Monaco. 74 75
Bien entendu, les bienfaits tels que le défoulement, la tonification musculaire, l'entraînement cardiovasculaire et l'entretien de la confiance en soi sont appréciables à tout âge. Ainsi, les 9-13 ans, eux, sont invités à participer à des cours collectifs de 18 à 19 heures, les mardis et jeudis. "C'est l'âge d'or pour l’apprentissage", estime Claude Pouget. Cela se déroule alors au stade Louis-II, dans la salle de boxe. "On leur fait découvrir la boxe thaï, le kick-boxing, le full contact, la boxe chinoise et le krav-maga. Ça leur permet de trouver leur voie." "Pour les adultes, en revanche, on sépare les disciplines." À partir de quatorze ans, ados et grands se voient proposer plusieurs cours de kick-boxing, boxe chinoise et boxe thaï les mardis (20 h 15 21 h 30) et les jeudis (19 heures - 20 h 15). Des cours de self-defense krav-maga sont aussi dispensés les mardis (19 heures - 20 h 15) et les jeudis (20 h 15 - 21 h 30).
© iPad, iPhone, App Store, Android, Google Play, Radio Monaco, marques et logos déposés - tous droits réservés. *Étude Médiamétrie AD HOC, réalisée du 21 mai au 18 juin, sur 512 personnes résidentes à MONACO, âgées de 13 ans et +.
Première radio en Principauté sur les CSP+ :
dirigeants, décideurs, cadres, professions libérales et professions intellectuelles supérieures*
www.radio-monaco.com
APP ANDROID SUR
France s co Castellacci
La corsa nel corpo Assis au fond de son kart, le pilote avait 13 ans lorsqu'il a décidé que le sport auto serait son métier. Aujourd'hui, l'Italien licencié à l'Automobile club de Monaco vient de signer un contrat avec l'écurie Mercedes pour les 24 h de Spa du championnat Blancpain endurance series. A 26 ans, Francesco Castellacci ne compte pas freiner.
Par Chris Bertoldi - Photos : DR
L
e pilote a débarqué à la rédaction en Harley Davidson. Flambeur ? Non. Passionné de sport mécanique et de vitesse. Né à Rome, il n'a jamais perdu son accent mais surtout, il ne parle pas très bien français. "Quand je ne sais pas comment dire, je parle en mix", se marre-t-il. Cela signifie qu'il passe à l'anglais, avec lequel il se débrouille bien. "La bonne nouvelle, c'est que j'étais à Spa (Belgique) hier, afin de tester la Mercedes SLS AMG GT3. Ça leur a plu alors j'ai signé pour courir les 24 heures de Spa Francorchamps, du 24 au 28 juillet, avec le team Black Falcon", se réjouit-il (en dehors de nos délais de bouclage). "Si ça se passe bien, on pourra renouveler le contrat pour les prochaines courses." C'est que les Allemands avaient déjà le petit à l'œil depuis un moment. Il prend actuellement part aux Blancpain endu-
rance series (championnat européen de voitures de sport). Mais cela fait quelques années que l'Italien appuie sur l'accélérateur.
Du "go-kart" à la Formule 3
"À la différence des autres pilotes, j'ai commencé tard. J'ai d'abord pratiqué la natation pendant plus de 10 ans. J'ai notamment terminé 3e du championnat italien des moins de 14 ans. Puis je me suis mis au "go-kart" (ou kart, comme on dit en français) à 13 ans", explique Francesco Castellacci, en prenant soin de rouler chaque "r". "Les jeunes commencent généralement à l'âge de 7 ou 8 ans, parce que leurs parents les y emmènent. C'est souvent une passion qu'avait le père ou le grand-père. Moi j'ai commencé plus tard parce que ma passion est venue d'elle-même. Je loupais les cours et j'y allais en scooter. Mes parents n'étaient pas
pour à l'époque. Jusqu'à ce qu'ils comprennent que je voulais en faire mon métier." En 2005 et 2006, il participe au Formula Azzura Winter Trophy, championnat italien de monoplaces pour les 15-19 ans qui n'ont pas encore fait de grosses compétitions. Il termine 6e et s'envole pour Silverstone, en Angleterre. En 2007, le jeune homme dispute le championnat anglais de Formule 3. "C'est la meilleure école pour évoluer en course automobile."
"Le GP2, c'était mon rêve"
De 2008 à 2010, il participe au championnat italien de Formule 3. Il obtient son meilleur résultat en 2008, lorsqu'il termine 4e du championnat. C'est alors qu'il rencontre l'acteur et chanteur italien Massimo Ranieri. Le "signore" est un passionné de sport auto. Cela tombe bien. Il croît au potentiel du jeune Francesco et
Sport auto
devient son principal sponsor (aujourd'hui il en a un deuxième, 175A De Angelis, entreprise italienne de design d'intérieur). Plein d'ambition, il s'essaie au GP2 en 2009. Mais il déchante rapidement. "C'était mon rêve de passer en GP2 après la F3. Mais le budget demandé est trois fois supérieur", déplore-t-il. C'est-à-dire un million d'euros par saison. C'est précisément pour cette raison que le Romain s'est lancé en GT (Grand Tourisme), après avoir couru trois courses de Posche SuperCup.
Mercedes puis l'avenir
L'étape Ferrari
En 2011, Francesco Castellacci intègre AF Corse, équipe officielle de Ferrari. C'est la première fois que le constructeur participe au championnat européen de GT3. Un championnat que Francesco et son coéquipier Federico Leo remportent, sur la Ferrari 458 Italia GT3. Mieux, Castellacci se voit aussi décerner le prix Michelin, accompagné d'une dotation de 220 000 euros qui lui donne accès au championnat du monde de GT1 pour l'année 2012. "C'était une très bonne expérience. Je pense que j'ai réussi à démontrer à Ferrari que j'étais l'un des meilleurs sur cette voiture."
Pris dans son explication, le regard vif, il poursuit. "En 2013, on a décidé de faire les Blancpain endurance series. On a commencé avec l'équipe Vita4One team, de Ferrari. Ce sont des courses de trois heures, pour lesquelles il faut trois pilotes. Il y a 62 voitures en tout." L'ennui, c'est que lors des deux premières courses - Monza (Italie) et Silverstone - les voitures ont connu de sérieux soucis mécaniques. Si bien que Vita4One team a épuisé son budget et a dû se résoudre à mettre fin à l'aventure. Il a pu courir l'épreuve de Paul-Ricard (France) avec Kessel Racing (Ferrari), puis a à nouveau dû trouver une autre écurie. Voilà pourquoi il place tous ses espoirs dans Mercedes et l'équipe Black Falcon, avec laquelle il n'a signé que pour une étape (pour l'instant…).
Castellacci, le gentleman
Lorsque l'on participe aux Blancpain, on ne gagne rien. Pas un centime. Même si l'on est le meilleur de tous. "Si je suis devenu professionnel, c'est grâce à mes sponsors. Sur mon temps libre, je dois travailler. Je suis instructeur sur des voitures de course. C'est la manière dont je gagne ma vie. Ce travail me plaît parce que je reste en contact avec les voitures et le pilotage" raconte le jeune homme. "Je coache trois "Gentlemen drivers". Ce sont des clients Ferrari qui ont acheté une voiture et la prêtent à une équipe. Ils peuvent se faire coacher et piloter quand ils le veulent. Je suis assis à côté d'eux, dans une voiture spéciale avec deux sièges, et je les prépare à faire des courses amateurs." "Dans le futur, mon rêve serait de travailler directement pour un constructeur", avance-t-il en souriant, songeur.
G i lles Pani zzi
Sur deux roues Gilles Panizzi, c’est sept victoires en championnat du monde des rallyes, deux titres de champion de France et vingt-deux ans de carrière dont une grosse moitié passée au plus haut niveau chez Peugeot. Retiré depuis plusieurs années, l'ancien pilote a récemment ouvert une boutique de vélos en principauté. C'est là que nous l'avons rencontré pour parler… deux et quatre roues. Par Jérémy Lemoine - Photos : JL et DR
Vous êtes natif de Roquebrune Cap-Martin et résident Monégasque, on vous sent attaché à cette région… Je suis toujours parti pour mon devoir professionnel, j’ai eu la chance de voyager aux quatre coins du monde, de découvrir des endroits magnifiques. Mais quand je reviens chez moi, je suis heureux de retrouver ma région. C’est trop beau ici, tu as la mer, le soleil, les montagnes… Vous avez couru votre dernier rallye en 2008. Comment avezvous géré l'après-carrière ? Une carrière sportive, c’est un monde de rêve, tu es sur ton petit nuage. Des gens réfléchissent et travaillent pour toi dans l’ombre. Tu vas dans les plus beaux hôtels, tu conduis une voiture de course, tu as de grosses sensations, tu es adulé… Pour être honnête, c’était très difficile au début. Quand tu arrêtes, il te manque quelque chose, il te manque l’adrénaline. Pendant un an, un an et
demi, tout ce que je faisais avait un goût amer. Je me suis réfugié dans d’autres sports, j'ai fait du vélo, du golf.
Depuis quelques mois, vous semblez être passé à autre chose. Comment avez-vous eu l'idée d'ouvrir un magasin de cycles ? Je prends des décisions assez rapidement, mais toujours mûrement réfléchies. Ouvrir un magasin de vélo, ça faisait un petit moment que j’y pensais. Aujourd’hui, je continue à vivre mon rêve. Parce que le vélo, c’est comme l’automobile, c’est une passion. Je ne voulais pas ouvrir un magasin pour me dire : "Je mets des vélos dedans et basta…" Ce magasin, je l’ai imaginé. Je le fais à ma façon, à mon image, je présente mes produits comme dans un showroom parce que j’estime que c’est une belle discipline. Et le rallye, les gens vous en parlent encore ? Oui oui, mais ça ne me dérange pas. Ce que j’ai
fait hier, ça a été un rêve pendant 22 ans de ma vie. Et si je devais avoir une autre vie, j’essaierais de refaire la même chose. Je pourrais en parler tout l’après-midi !
Eh bien allons-y… Comment êtes-vous venu au rallye ? Quand j’allais à l’école, cartable sur le dos, je croisais Jean-Pierre Nicolas qui passait en Alpine devant moi. Je voyais ce machin débouler en direction du Turini, de la Madone… Ça me faisait tourner la tête. Avant, les rallyes, c’était vraiment une mode... Dans la région, il ne se passait pas deux mois sans qu’on ait une course. Je me déplaçais à droite à gauche, sur le San Remo, le Tour de Corse, le Grasse Alpin, le rallye d’Antibes. J'ai vite pris le virus ! Vous étiez le seul à avoir votre frère pour copilote. Comment cela se passait sur les routes entre vous ?
Sport auto
Se connaître comme deux frères, ça aide forcément dans certaines situations. Nous étions complémentaires, chacun connaissait son travail dans la voiture. Hervé arrivait à percevoir mon état d’esprit et donc mon rythme dans les spéciales. Il savait me calmer ou m’encourager.
a parlé parce que jamais personne n’avait fait ça auparavant. J'étais passé très tôt le matin et j'avais vu des milliers de spectateurs se peler sous des couvertures. Je voulais faire un truc pour eux ! J’avais suffisamment d’avance pour me permettre un 360 (une rotation de sa voiture à 360 degrés) et un petit coucou. C’est vrai que ça a marqué les esprits. C’était juste un petit signe amical pour tous les gens qui sont sur le bord de la route.
On vous appelait le "Tarmac Master". Pouvez-vous nous en dire plus sur l'origine de ce surnom ? J’ai appris à conduire sur le goudron. Derrière chez moi, 95% des routes sont asphaltées, on n’a pas de pistes, on n’a pas de terre. Les Scandinaves, eux sont bons sur la glace et la terre. Quatre ou cinq mois dans l'année, ils ont de la neige. Et quand elle fond, en dessous c’est de la terre. Lorsqu’ils viennent faire le Tour de Corse, le rallye aux 10 000 virages, ils ne comprennent pas comment on fait pour aller si vite sur ces routes hyper agressives. Vous n'avez jamais eu l'occasion de vous préparer sur d'autres surfaces ? Pas trop. A l’époque, le championnat de France se courait uniquement sur l’asphalte. Et quand j’étais pilote d’usine chez Peugeot, et que je demandais à rouler sur terre, ils ne voulaient pas. Ils me disaient : "Toi, t’es bon pour l’asphalte…" Je l’ai un peu regretté sur le moment mais c’est comme ça. Avec le recul, que pensezvous de votre carrière ? Je pense que je ne me suis pas trompé en partant avec Peugeot. Sauf que s’ils m’avaient exploité comme Citroën l’a fait avec Loeb, peut être que sur la terre, j’aurais été plus rapide tout de suite. Et j’aurais pu défendre mes chances en championnat du monde. Alors que là, Peugeot, m'a vraiment utilisé, notamment pour développer toutes les voitures de la marque, parce que les ingénieurs aimaient travailler avec moi. J’ai souffert de ça. Mais bon c’est du passé, je ne retiens que les bonnes choses. J’étais content de bosser pour cette marque, j’ai vraiment tout fait avec eux et toutes ces victoires, on se les doit mutuellement.
Ford Fiesta. J’ai aussi participé pendant quatre semaines au lancement mondial de la 208 GTI version client. Si Peugeot a besoin de moi pour développer la 208 R5 (remplaçante de la 207) en course, je serais là…
Aujourd'hui, on peut encore trouver les images de votre "360" sur le rallye de Catalogne, en 2002. Qu'estce qu'il vous a pris ce jour-là ? C’est très anecdotique, mais tout le monde en
Participer au développement d'un modèle, ce doit être passionnant… Oui, j’ai développé à 80 % la Peugeot 207 Super 2000. A partir de 2006, elle a fait un carton dans cette catégorie. Aujourd'hui, la 207 continue à gagner, même contre des voitures plus récentes comme les Skoda Fabia, Fiat Punto ou 80 81
Pour conclure, que pensez-vous de l’évolution du championnat du monde des rallyes (WRC) ? Il n’a pas été dans le sens que tout le monde espérait. Aujourd’hui le rallye est de plus en plus dur. Il y a des directions qui ont été prises qui n'ont pas été franchement bonnes. Imposer des pneus uniques par exemple, ça a enlevé du piment aux courses. Au début tout le monde a travaillé pour baisser les coûts mais je me demande si ça a marché… Loeb et Citroën ont trusté les podiums pendant presque dix ans et malgré ça il faut scruter les petites colonnes des journaux sportifs et être abonné à des chaînes payantes pour suivre les courses. THE BIKE SHOP by Gilles Panizzi 7 rue des Açores · 98000 Monaco. Tel : +377 97 97 49 35
®
European ® Championship 5-12 Octobre 2013
Réservez votre essai Inscriptions : evenement@bacmontecarlo.mc
BAC MONTE-CARLO 17, av. des Castelans Stade Louis II - Monaco Tél. 97 97 55 55 www.bac-montecarlo.com
InformatIon / regIstratIon: Yacht Club de Monaco www.ycm.org - Tel: +377 93 10 63 00
août juillet - septembre - août
n°6 Le magazine de sport de la principauté
code
Code Sport Monaco • n°6 • août - septembre 2013
herculis la piste aux Étoiles
monaco n°1
monaco
jumping : la grÂce au bout des fers
Le magazine de sport de la principauté
bac monte-carlo soutient le sport en Principauté de Monaco
Le plaisir de conduire
yCM : 60 ans de nautisme