Code Sport Monaco 4

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avril

-

mai

n°4

code

Le magazine de sport de la principauté

monaco n°1

GRATUIT

Code Sport Monaco • n°4 • avril - mai 2013

monaco Le magazine de sport de la principauté

Le printemps

du noble art Handball : vers une montée en N2

bac monte-carlo soutient le sport en Principauté de Monaco

Le plaisir de conduire

Tir à l'arc : entre puissance et précision


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sommaire 8

20

Plein cadre

Le sport en images grand format

12

Les news

18

Sport corporatif

20

Dossier spécial - Monaco et les JO d'été

L'essentiel de l'actualité sportive monégasque en bref Carabiniers du prince : ultra "fonds" pour la cause des enfants

62

Toute l'histoire de Monaco aux Jeux Portraits : Marcel Rué, Francis Boisson, la famille Battaglia, Fabienne Pasetti, Sébastien Gattuso 32 34 38

32

48 58 62 70 74 76

38

78 82 86

p.82

48

78

Boxe éducative

Hugo Micallef, le geste inné Boxe

Monaco renoue avec le noble art Tennis

Monte-Carlo Rolex Masters : les pieds sur terre, la tête dans les étoiles Formule 1

Grand prix de Monaco : tonnerre mécanique Infrastructures

Monaco Télécom, la fibre sportive Voile

29e Primo cup, ballet de voilures Handball

Nationale 3 : cette fois, c'est la bonne ? Solidarité

Show beach soccer : sportifs et artistes contre la maladie Culture sport

Rencontre avec Bernard Pivot Tir à l'arc

L'élégance de l'archer Kickboxing

Monte-Carlo fighting masters : Monaco prend des airs de Vegas Santé / Bien-être

Thermes marins Monte-Carlo, bain de santé en Méditerranée

International version pages : 56 / 68 / 96-97 4

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Que le spectacle commence ! Avril... Et le printemps s'installe. Au moins sur le calendrier. Avec lui, des événements d'anthologie. Après nous avoir offert deux soirées spectaculaires, les championnats du monde de kick-boxing et de boxe, où les guerriers ont assuré le show, Monaco se prépare à d'autres rendez-vous de classe mondiale. Ça commence avec l'open de tennis qui réunit, du 13 au 21 avril, les meilleurs tennismen du moment lors du Monte-Carlo Rolex Masters, toujours aussi attendu. Le temps de nous remettre de nos émotions et le Grand Prix le plus médiatisé débarque avec son lot de surprises et de spectacle. Une logistique minutieuse est assurée pour le confort des pilotes, écuries et spectateurs. À l'échelle locale mais tout aussi importants, les archers et handballeurs monégasques sont à l'honneur et brillent dans leur domaine respectif. Si le printemps tarde à arriver, nul doute qu'il passera trop vite. Jean-Marc Moreno

CODE SPORT MONACO • Edité par SAM EDICOM - "Le Roqueville" Bat C - 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO Tél : (+377) 97 97 06 27 - Fax : (+377) 97 97 06 28 - contact@sam-edicom.com - Editeur & Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO - moreno@sam-edicom.com • Journalistes  : Jimmy BOURSICOT - redac@codesportmonaco.com & Chris BERTOLDI - redac2@codesportmonaco.com • Traduction : Michel Roussy • Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO • Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO - contact@codesportmonaco.com • Publicité : JeanMarc MORENO - moreno@sam-edicom.com - commercial@codesportmonaco.com • Graphisme, photogravure & illustrations : Anthony HOUAL • Impression : Graphic Service • Reproduction, même partielle, interdite sans l'autorisation de CODE SPORT MONACO • Photos de couverture : Franck Terlin

BAC Monte Carlo fait équipe avec Code Sport Monaco Historiquement, BMW a toujours soutenu le sport, que ce soit à travers les disciplines automobiles avec BMW Motorsport, le golf ou le yachting. A l'occasion des Jeux olympiques de Londres, en 2012, la célèbre marque a également donné naissance au Team BMW. Ou plus exactement une "Dream Team" réunissant des pointures comme Lucie Décosse (championne olympique de judo), Nikola Karabatic (double champion olympique de handball) en passant par Tony Estanguet (triple champion olympique de canoë) ou encore Camille Lacourt (nageur champion du monde sur 100 m dos). Plus récemment, BMW a signé un accord avec la Fédération française de rugby. Un sport qui partage un grand nombre de valeurs avec le constructeur allemand. C'est dans cette optique que le représentant BMW à Monaco, Bac Monte-Carlo, dirigé par Baptiste Lamaire, a tenu à soutenir Code Sport Monaco, qui est lui-même le reflet du sport monégasque. Ce sponsoring d'un magazine de sport est unique, comme le souhait de son directeur : "continuer à traiter de tous les sports, quelle que soit leur notoriété."

6


Meeting International d’Athlétisme Stade Louis II - MONACO

Vendredi 19 juillet - 19h

Herculis, classé parmi les meilleurs Meetings Mondiaux de l’année

AU PROGRAMME *

Le 20 Juillet 2012, dans un stade quasi plein (17 497 spectateurs) et une ambiance extraordinaire, le meeting Herculis a vécu une nouvelle soirée magnifique, qui l’a conduit à conclure la saison 2012 à la 6ème place des Meetings mondiaux, pour sa troisième année au sein de la prestigieuse Samsung Diamond League. Au niveau des performances, cette édition a donné lieu sur la piste du stade Louis II à 2 records continentaux, 2 records du meeting et 4 meilleures performances mondiales 2012.

1000m Herculis 32 courses ouvertes à tous en ouverture du Meeting.

* programme provisoire sous réserve de modifications

19:00

DISQUE / DISCUS

F/W

19:15

LONGUEUR / LONG JUMP

F/W

19:55

PERCHE / POLE VAULT

H/M

20:05

400m HAIES / HURDLES

H/M

Herculis vous donne déjà rendez-vous le Vendredi 19 Juillet 2013 au Stade Louis II pour une des dernières confrontations des meilleurs athlètes mondiaux, juste trois semaines avant les Championnats du Monde à Moscou !

20:10

HAUTEUR / HIGH JUMP

F/W

20:15

1500m

H/M

20:25

400m

F/W

Comme chaque année, ce rendez-vous est précédé d’un certain nombre d’animations sur les plages de la Côte d’Azur, et de courses de 1000m en ouverture du Meeting. A l’issue de la dernière course, le traditionnel feu d’artifice pyromélodique sera offert au public.

20:30

JAVELOT / JAVELIN

H/M

20:35

800m

H/M

20:40

TRIPLE SAUT / TRIPLE JUMP

H/M

20:45

200m

F/W

20:55

5000m

H/M

21:15

100m HAIES / HURDLES

F/W

21:25

1500m

F/W

21:40

100m

H/M

21:47

3000m STEEPLE

F/W

22:00

Spectacle pyromélodique

8 8

8 Triple Saut / Triple Jump Longueur / Long Jump Disque / Discus

8

Perche / Pole Vault

Meeting International d’Athlétisme - MONACO

Javelot / Javelin Hauteur / High Jump

Départ / Start 100m

Arrivée / Arrival

Informations : www.herculis.com

35 20

30

8

35


en Laser Nouveaux défis

Pas de répit pour Damien Desprat-Lerale Damien Desprat-Lerale est revenu à ses premières amours. Après un break de cinq mois avec le Laser, il a eu "le besoin d'y revenir". "Suite aux JO, on est beaucoup à avoir ressenti cela. Le besoin de naviguer sur d'autres embarcations. J'ai navigué en équipage, sur de plus grands bateaux". En février, il a participé à la compétition Sailing Arabia the tour, sur Farr 30, de Manama, à Barheïn, jusqu'à Muscat dans le Sultanat d'Oman. Le navigateur monégasque a terminé 3e sur 17 participants. Depuis janvier, il avait tout de même repris la navigation sur Laser en vue d'être fin prêt pour la coupe du monde de Palma de Majorque, du 30 mars au 6 avril, ainsi que pour celle de Hyères, qui se tiendra du 20 au 27 avril. Le lasériste s'entraînera ensuite pour les Jeux méditerranéens qui auront lieu à Mersin, en Turquie, du 24 juin au 3 juillet. Prochain objectif : le championnat du monde d'Oman, toujours sur Laser, à Al Musannah, du 14 au 23 novembre.


Š Stephan Maggi/COM


record Participation

Les Monaco runners n'ont pas craint la pluie Malgré l'absence de soleil, la troisième édition du Monaco Run a vu se précipiter en masse les coureurs du coin et d'ailleurs. Les sportifs du dimanche 17 mars représentaient 53 pays et ont participé à quatre épreuves. La Riviera classic, avec ses 23,8 kilomètres entre l'Italie, la France et Monaco a été remportée par l'Ougandais Nathan Chebet (1h13'48") devant Tarik Marhnaoui, vainqueur 2011 (1h14'2"). Chez les femmes, c'est la Française Alexandra Louison qui s'est imposée (1h30'06"). Le Monte-Carlo 10 kilomètres est revenu aux Français Ruben Idongo et Emilie Barbero (avec respectivement 30'07" et 36'49"). A elles deux, ces épreuves ont réuni 2 000 participants. Certains ont choisi de courir le 10 kilomètres en relais, d'autres, les marcheurs (300), ont honoré la Pink Ribbon, balade de quatre kilomètres qui visait à sensibiliser le public au cancer du sein.


© Fédération monégasque d'athlétisme


BrEves

news

GP2 series

Coletti s'impose en Malaisie

Alors que nous bouclions le magazine, nous apprenions que Stefano Coletti s'est imposé lors de la deuxième course de Kuala Lumpur (étape du 22-24 mars), dans son bolide de l'écurie Rapax. Il a précédé son camarade Stéphane Richelmi de 11 secondes. Richelmi, qui court pour Driot Arnoux Motorsport (DAMS), a pris la quatrième place. Prochain rendezvous à Bahreïn, les 19 et 21 avril.

Tennis de table

Et de trois en N2

L'équipe fanion se maintient sur une bonne dynamique dans le championnat de Nationale 2. Sur 5 journées, les pongistes ont remporté 3 matches, dont le dernier contre Marseille Asand en terres princières, avec 11 points à 5. Lors de la 6 e journée, les Monégasques recevront Schiltigheim, le 16 avril, puis clôtureront la saison en allant affronter Rambouillet le 20.

Patinage

Kim Lucine sans triple axel

12e sur 30 patineurs. Kim Lucine avait tiré son épingle du jeu lors du championnat d'Europe de patinage artistique, organisé à Zagreb en Croatie, du 21 au 27 janvier. Le Français de 24 ans, représentant la Principauté, avait pourtant chaussé ses patins quasiment sans préparation à cause d'une blessure à l'épaule survenue peu de temps avant l'événement. Il avait montré un très beau programme court, enthousiasmant pour la suite de sa saison. Mais il n'a pas réussi à être à la hauteur lors du championnat du monde, qui s'est tenu à London au Canada, du 14 au 17 mars. Le patineur a présenté un programme simple sans triple axel, figure désormais incontournable en compétitions internationales, et a commis plusieurs fautes. Il n'a donc pas été qualifié pour présenter son programme libre et termine 32e sur 34.

Basket

Plus que sept... Plus que sept matches à disputer pour les hommes de Jean-Michel Sénégal. Avec 7 victoires en 11 rencontres en 2013, ils figurent pour l'instant à la sixième place du championnat de N1 avec 44 points, devancés par Ada Blois (45 points), Cognac Charente (46 points), Vichy (47 points) et Souffelweyersheim (47 points). Orchies reste leader du championnat avec 50 points. Le club nordiste semble parti pour gagner son ticket direction Pro B. Les basketteurs monégasques, s'ils restent dans les huit premiers, seront en mesure de jouer les quarts de finale, et peut-être, d'accéder au Final Four.

Squash

billard perd son titre

32 joueurs de la région PACA et de la Principauté se sont affrontés sur les courts du stade Louis-II, le 9 mars. C'est l'Antibois Amaury Fribourg, tête de série n°1 et ancien n°10 français qui a remporté l'Open. Le Monégasque Christian Billard, tête de série n°4 et tenant du titre des trois dernières éditions termine troisième du premier tableau. Dans le tableau B, c'est le Monégasque Renaud Lenoble qui l'emporte.

Haltérophilie

Monaco met la barre haut

Les rouge et blanc ont dominé Villeneuve-Loubet, Nice et Toulon lors du 2e tour régional des clubs, en février. Sébastien Bonventre réalise la meilleure performance à l'indice et se qualifie pour le prix fédéral, avec 85 kilos à l'arraché et 112 kilos à l'épauléjeté. Jean Canestrier, Damien Bricchi, Philippe Frasse et Eric Tuorzoli ont également fait briller les couleurs monégasques. Prochain rendez-vous au tournoi des Petits États, à Malte, en avril.

Tennis

Monaco face à la Lettonie en coupe Davis

Auteurs d'une belle performance collective en février contre la Biélorussie (3-1), les joueurs de l'équipe nationale monégasque vont disputer le deuxième tour de la zone Europe/Afrique, du 5 au 7 avril. Sur les courts du MonteCarlo country club, les hommes du capitaine Christophe Boggetti (Benjamin Balleret, JeanRené Lisnard, Guillaume Couillard et Thomas Oger) défieront la Lettonie d'Ernests Gulbis (67e joueur mondial). Pour s'imposer face aux Baltes, Monaco devra sûrement remporter le double et battre deux fois le numéro deux letton. "Nous sommes certains de nous maintenir dans cette division, cela nous débarrasse d'une certaine pression", indique Christophe Boggetti. Cette confrontation, qui s'annonce serrée, sera une belle entrée en matière avant d'aborder les Masters de Monte-Carlo. 12


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BrEves

news

Cross-country

cassandre beaugrand Championne de France Lors des championnats de France à Lignières (dans le Cher), la cadette Cassandre Beaugrand a remporté le titre national de sa discipline avec un chrono de 14'36". Une formidable performance puisque depuis 1940, année où Émile Manaire avait été sacré champion de France, aucun Monégasque n'avait plus réalisé cette prouesse.

Sport équestre

Triathlon

L'Élite est en marche

Dans l'équipe du président Banti, on ne chôme pas. On recrute et on rapporte des résultats. Le tout dernier arrivant s'appelle Cédric Jacquot, portant l'effectif à sept triathlètes. Le Nancéien d'origine, âgé de 31 ans, va désormais courir sous les couleurs de Monaco. Juste avant lui, c'est Élodie Lengellé qui a rejoint l'équipe professionnelle. Elle a récemment terminé 15e sur 120 participants au triathlon d'Abu Dhabi et deuxième féminine. De son côté, Delphine Pelletier, la première à avoir rejoint la section pro créée par Hervé Banti, a couru le triathlon longue distance de Guadeloupe et s'est classée deuxième en féminines et sixième au scratch. Prochaines étapes : le championnat de France de triathlon, qui aura lieu à Calvi, le 19 mai, puis l'Ironman de Nice en juin.

Le Team EFG au top

Trois jeunes cavaliers du Team EFG Monaco ont intégré le top 50 français. Sur les 4 028 couples référencés, et parmi des professionnels de renommée mondiale, Brandon Guedj sur "Ratoon de Gargassan" s'est classé 36 e, Léa Bollatti sur "Mazurka de l'Ile" est 41e et Florian Guedj sur "Raya de Galonne" a fini 50e.

Voile

2K team race : une première Le Yacht club de Monaco a organisé une nouvelle compétition de matches par équipe sur J/24, dans la lignée du "Monaco Optimist team race" dédié aux bambins. Lors du week-end des 9 et 10 mars, l'épreuve était intitulée "2K team race" et était cette fois réservée aux adultes. Cette première édition était réalisée avec Bruce Hebbert, arbitre international et grand spécialiste de cette discipline, qui a pour particularité de privilégier le résultat collectif à la simple performance individuelle. Chaque équipe de huit personnes était scindée en deux équipages de quatre. Les matches se disputaient à deux navires contre deux. Il y avait sept équipages en lice, représentant cinq nations, et après d'âpres joutes navales, ce sont finalement les jeunes Anglais du Royal Thames yacht club qui l'ont emporté sur les Italiens du Yacht club Costa Smeralda.

Volley-ball

l'asm invincible en N3 Avec 15 matches disputés et autant de gagnés, les joueurs de Dragan Pezelj sont assurés d'accéder à la N2. Leur dernière victoire était contre Arles "à la maison", 3 sets à 2. Rester invaincus jusqu'à la fin du championnat, c'est ce qu'ils veulent accomplir. Le 7 avril, les rouge et blanc iront rencontrer l'Entente forézienne.

Special Olympics Une équipe en or

La délégation monégasque des Special olympics est revenue comblée de son séjour en Corée du Sud. Seize athlètes ont participé à la dixième édition des Jeux mondiaux d'hiver Special olympics et sont revenus en arborant fièrement leurs 17 médailles, parmi lesquelles cinq en or. L'événement se tenait entre le 27 janvier et le 6 février à Pyeongchang, à 200 kilomètres de Séoul, dans le plus grand centre de sport d'hiver du pays. Mêlés à plus de 2 500 athlètes déficients mentaux, provenant de 112 pays, les rouge et blanc se sont illustrés dans trois disciplines : le ski de fond, le ski alpin et les raquettes. "Nous avons vécu un séjour et des jeux magnifiques", s'est exprimée Mireille Calmes, la présidente de la section. Les athlètes de la Principauté s'imaginent déjà dans deux ans, aux Jeux mondiaux d'été Special olympics, à Los Angeles.

Sport auto

Un rallye écolo La 14e édition du rallye des énergies nouvelles s'est déroulé du 21 au 23 mars. 111 concurrents ont parcouru les 1 318 kilomètres de course au volant de voitures hybrides ou roulant à des énergies différentes, tels que le biodiesel, le gaz de ville ou encore le GPL. Ils sont partis de Lugano, de Clermont-Ferrand et d'Annecy, ont rejoint Monaco, sont allés à Aix-enProvence et ont terminé dans l'arrièrepays niçois. Le but pour l'Automobile club de Monaco : montrer que ce sont désormais des voitures comme les autres.

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Patinage

Les fines lames ont brillé Début mars, c'est sous un franc soleil que s'est déroulée la neuvième édition des championnats de Monaco. Cette année, ils étaient 61 enfants et adolescents à patiner devant un public fourni. Chez les garçons, Davide Lewton-Brain a remporté la compétition et a reçu la coupe du Conseil national. Chez les filles, Chelsea Bouilly a devancé Alexandra de Hanovre et s'est vue remettre la coupe du Prince Albert.

Pétanque

Challenge inter-entreprises : ça devient sérieux Débutée au mois de novembre dernier, la compétition inter-entreprises organisée par le Club bouliste monégasque entre dans sa dernière ligne droite. Le 10 avril, on disputera la phase de barrages. Le 8 mai, place aux quarts de finale. Le titre sera attribué le 11 mai (finale à partir de 14 heures).

Gymnastique

Femina sports dans la cour des grands L'équipe monégasque de gymnastique artistique s'est imposée pour la 6e fois de son histoire dans la cour très fermée de la DN1, plus haut niveau français. Ainsi, Milla Fabre, Élodie Montroches, Rachel Rominger, Djody Icard, Carlotta Necchi et Ariana Rocca s'entraîneront d'abord lors du championnat de France individuel, les 11 et 12 mai à Cognac, puis enchaîneront avec le championnat de France de DN1 par équipe, à Oyonnax, les 25 et 26 mai. Les filles espèrent se classer dans le top 12 français. Elles fileront ensuite au Luxembourg pour les Jeux des petits États jusqu'au 2 juin. La section de gymnastique acrobatique, composée d'un trio 100% monégasque (Eva Arnulf, Ilona Chiabaut et Lola Cotton) participera, elle, à la coupe nationale de Cavalaire, les 4 et 5 mai, au meeting international de Sofia, en Bulgarie, les 11 et 12 mai, poursuivra avec le championnat de France de Toulouse les 1er et 2 juin, et avec le championnat d'Europe au Portugal en octobre.

Fondation Cédric Flaujac Premiers résultats prometteurs

Créée dans le but de soutenir, prêter secours et assistance, aider au développement de projets culturels, sportifs et artistiques d’enfants et de jeunes adultes méritants dépourvus de moyens, la fondation Cédric Flaujac s’est distinguée en début d’année sur les routes du Rallye Monte-Carlo WRC avec Sébastien Chardonnet, puis au rallye des énergies nouvelles grâce notamment à l’équipage composé du champion du monde Daniel Elena, d’Olivier Campana, de Clyde Billaud et de Freddy Delorme. Le 30 mars, tous les amis de Cédric ont tenu à participer au premier "Winter rendez-vous" organisé par la fondation à Isola 2000. Cette première réunion fut un énorme succès avec pas moins de 250 inscrits au départ du slalom tracé sur les pentes du Belvédère, suivi d’un barbecue et vin chaud. Cette fin d’après-midi dédiée au sport, à l’amitié et la générosité s'est terminée sous la première vraie éclaircie de ce début de printemps... Ce fut, peut-être comme un signe, le plus bel hommage que l’on pouvait rendre à Cédric.

Rugby

Les U17 recevront leurs homologues italiens Du 25 au 28 avril, la Fédération monégasque de rugby organisera un stage qui rassemblera les U17 de la principauté et d'une sélection venue du nord de l'Italie. Pendant quatre jours, les jeunes joueurs partageront des séances d'entraînement. Des stages d'arbitrage et d'encadrement sont également prévus. Les rugbymen navigueront entre le stade de Cap d'Ail, Blausasc et peut-être le Louis-II.

Foot féminin

L'ASMFF réussit bien contre ses "voisines"

WWW.codesportmonaco.com

L'apprentissage n'est pas de tout repos pour les filles de l'AS Monaco, engagées en championnat départemental à 7. Mais le 24 mars, les Monégasques ont retrouvé des couleurs en s'imposant face à Beausoleil (1-4), obtenant par la même occasion leur premier succès en 2013. À l'aller, face au même adversaire, les filles d'Adnan Tijani l'avaient emporté 6-0.

Code Sport Monaco arrive sur internet !

Vous aimez le sport monégasque et vous avez envie de suivre au plus près l'actualité de toutes les disciplines et de tous les clubs de la principauté ? Vous allez pouvoir vivre votre passion à 100%. Désormais, en plus des articles de notre magazine, nous vous proposons de jouer les prolongations en ligne. News, galeries photos, annuaire des clubs, téléchargement de nos mags… A travers une interface claire et dynamique, nous tenterons d'apporter un autre éclairage à l'activité sportive de Monaco. On vous donne rendez-vous prochainement sur : www.codesportmonaco.com 16



Solidarité

Ca r a b inier s d u p r i n c e

Ultra "fonds" pour la cause des enfants Un homme, 1000 kilomètres, dix étapes, dix jours. Voici le pari fou pris par les carabiniers Bernard Boucher, laurent bouin et Jean-Christophe Agosta. L'objectif, rallier Monaco à Paris à grandes foulées et apporter un maximum de fonds à l'association franco-monégasque "Louis Carlesimo, le Rocher du cœur". Le départ sera donné le 28 mai, par le prince Albert II lui-même. Par Chris Bertoldi - Photos : C.B.

ils rêvent. Depuis ses débuts, 20 000 enfants se sont émerveillés lors de voyages à travers le monde, spectacles ou encore rencontres avec des sportifs. C'est là que le carabinier Bernard Boucher entre en piste. Il a connu l'ALC en 1997, lorsque plusieurs enfants sont venus visiter Monaco et rencontrer le prince Rainier III. "J'ai été très touché de voir ces petits gamins atteints de cancers. J'ai eu envie d'apporter l'aide de Monaco à l'association. Maintenant, cela fait quinze ans que nous faisons notre possible pour la soutenir et contribuer à son bon fonctionnement. Ce projet nous permettra de lui donner plus de visibilité et surtout, de lui apporter des fonds", déclare le carabinier, dont la deuxième casquette est celle de vice-président de l'ALC, chargé de planifier la venue des enfants.

Objectif : 130 000 euros De gauche à droite : Bernard Boucher, Jean-Christophe Agosta et Laurent Bouin.

I

l sera seul à courir les mille kilomètres qui séparent la cité-État de la capitale française, direction le siège parisien de l'association Louis Carlesimo (ALC). Mais ils seront probablement des centaines à l'encourager, de Monaco, de France et d'ailleurs, via le site Internet carlesimo-trophy.org, et directement sur place et à la sueur de leur front lors des différentes étapes. Jean-Christophe Agosta sera l'homme fort de cette course inédite, à but caritatif. Le responsable de la cellule sport à la Compagnie des carabiniers du prince devra avaler en moyenne cent kilomètres par jour, à partir du 28 mai, pour relever le défi le 8 juin. Un premier départ symbolique sera donné l'après-midi sur la place du palais, par le prince Albert II. Et c'est le 29 mai, de la caserne des carabiniers, que le spécialiste de l'ultrafond prendra la poudre d'escampette, dès 8 heures.

La naissance d'un projet

"L'été dernier, nous avons fêté les trente ans de

l'association. Lors du repas de gala sur le Rocher, nous avions convié l'équipe du Football club carabiniers, car chaque année ils nous aident en faisant un tournoi de foot international dont les bénéfices sont reversés à l'association", relate Laurent Bouin, carabinier et vice-président de l'ALC. "En discutant avec Jean-Christophe, j'évoquais notre envie de recueillir plus de fonds pour l'association en créant un événement." Le hasard a fait que, sans qu'ils le sachent, le projet germait dans les deux camps. "J'aime bien les projets un peu fous", raconte Jean-Christophe Agosta, vice-président du Football club carabiniers. "Je me disais que j'aimerais, un jour, faire le tour de France en courant, à mon rythme." C'est de là qu'est parti le projet Carlesimo trophy Monaco/Paris.

Quinze ans d'amitié

L'association Louis Carlesimo, aujourd'hui présidée par Honoré Carlesimo, œuvre depuis trente ans pour offrir aux enfants malades, contraints de vivre en hôpitaux, les sorties dont 18

"Le plus délicat est de trouver des partenaires et des donateurs de façon à étoffer notre cagnotte", explique Laurent Bouin, en charge de la recherche de sponsors. "L'idéal, ce serait d'avoir rassemblé 130 000 euros avant notre départ", ajoute Bernard Boucher. "Lors des étapes, Bernard et moi irons aussi démarcher les entreprises locales, les conseils régionaux et généraux, nous vendrons des tee-shirts portant le nom du défi ainsi que des peluches. Mais notre démarche première sera pédagogique. Nous nous rendrons dans les écoles afin d'expliquer ce qu'est le cancer, qui sont les carabiniers du prince et pourquoi Jean-Christophe court", précise Laurent. La Carlesimo trophy team a un deuxième but. S'ils réussissent à récolter assez de dons, les membres de la Compagnie des carabiniers du prince souhaitent aider l'hôpital Bullion (Yvelines), centre de rééducation et de pédiatrie, à obtenir des salles de classe proches des locaux d'hospitalisation ainsi qu'une "maison des familles". De son côté, Jean-Christophe engloutit les kilomètres de bitume. "Depuis début février, je me fais des semaines à 160 ou 180 bornes. J'ai beaucoup d'entraînement, mais j'y vais quand même progressivement pour éviter la blessure."


19


Rétro JO d'été

Dans le concert des nations

ANVERS 1920

PARIS 1924

AMSTERDAM 1928

BERLIN 1936

LONDRES 1948

HELSINSKI 1952

ROME 1960

TOKYO 1964

MEXICO 1968

MUNICH 1972

SEOUL 1988

BARCELONE 1992

PÉKIN 2008

LONDRES 2012

MONTRÉAL 1976

ATLANTA 1996

LOS ANGELES 1984

SYDNEY 2000

ATHÈNeS 2004


Histoire

Entre 1920 et 2012, 107 athlètes ont défendu les couleurs du drapeau monégasque aux Jeux olympiques d'été, dans quatorze disciplines différentes. Après avoir retracé les temps forts des Jeux d'hiver dans notre dernier numéro, nous vous proposons de voyager entre deux siècles et de découvrir plusieurs épisodes qui ont marqué l'histoire sportive de la principauté, tout en vous remémorant les faits marquants de chaque édition évoquée. Dossier réalisé par Jimmy Boursicot - Photos COM, DR & JB

Anvers 1920 Athlétisme

Emile Barral (800 m, éliminé en quarts), Edmond Médecin (27e à la longueur).

Gymnastique

Joseph Crovetto (22e), Michel Porasso (12e).

Paris 1924 Athlétisme

Gaston Médecin (5e à la longueur, 5e sur 1 500 m et 6e au poids).

Tir

Roger Abel (45e à la carabine à 50 m), Victor Bonafède (31e à la carabine 50 m), Joseph Chabaut (59e à la carabine 50 m), Herman Schultz (36e à la carabine 50 m).

Voile

Emile Barral (non classé en 1re série).

Architecture

Julien Médecin (médaille de bronze du concours d'architecture).

Amsterdam 1928 Athlétisme

Gaston Médecin (abandon lors du décathlon).

Aviron

Alexandre Devissi, Charles Gardetto, Emile Gardetto, Louis Giobergia et Pierre Levesy (12es en quatre avec barreur).

Anvers 1920

Appelés sous le drapeau olympique Les faits marquants

Pour la première fois, le drapeau olympique (cinq anneaux de couleur entrelacés sur fond blanc) est hissé lors de la cérémonie d'ouverture. Lors de l'inauguration, des colombes sont lâchées dans le ciel et un athlète, le Belge Victor Boin, est chargé de prêter serment au nom de tous les compétiteurs. Côté compétition, le jeune "Finlandais volant" Paavo Nurmi remporte trois fois l'or (10 000 m, cross individuel et par équipe) et une fois l'argent (sur 5 000 m). Au total, le scandinave accumulera douze médailles dans sa carrière. À Anvers, le plus titré est l'Américain Willis Augustus Lee. Celui qui sera vice-amiral de l'US Navy pendant la Deuxième Guerre mondiale brille en tir. Il décroche sept médailles (cinq d'or, une d'argent, une de bronze).

Voile

Vu de Monaco

C'est l'heure du "baptême" pour Monaco, qui dispose d'un Comité national olympique depuis 1907. Emmenés par le président de cette entité, le comte Albert Gautier-Vignal, six sportifs de la principauté sont du voyage qui marque la première participation de leur pays aux JO. Émile Barral s'aligne au départ du 800 mètres et atteint les quarts de finale. Edmond Médecin termine au vingt-septième rang au saut en longueur avec un bond à 6,03 m. Deux gymnastes sont également en lice. Michel Porasso se classe douzième, Joseph Crovetto vingt-deuxième. Louis Radino et Gaston Médecin, remplaçants, n'auront pas l'occasion de participer à la fête. 20 21

Emile Barral (abandon en 12 Foot Dinghies).

Concours d'art

A.-P. Marocco (peinture), Michel Ravarino (architecture), M.-.C. Scotto (musique).

Berlin 1936 Tir

Roger Abel (58e à la carabine 50 m), Victor Bonafède (43e au pistolet 50 m), Louis Briano (41e au pistolet 50 m), Herman Schultz (38e au pistolet 50 m), Pierre Marsan (66e à la carabine 50 m), Michel Ravarino (36e à la carabine 50 m).


Londres 1948 Tir

Roger Abel (68e à la carabine 50 m), Roger Canis (NC à la carabine 300 m), Pierre Marsan (52e à la carabine 50 m), Michel Ravarino (36e à la carabine 50 m), Herman Schultz (41e au pistolet 50 m).

Helsinki 1952 Tir

Roger Abel (51e à la carabine 50 m couché), Charles Bergonzi (53e en Silhouette 25 m), Pierre Marsan (46e à la carabine 50 m couché), Robert Robini (32e en fosse olympique), Marcel Rué (38e en fosse olympique), Herman Schultz (39e en pistolet 50 m, 33e en Silhouette 25 m).

Voile

Henry-Michel Aureglia et Victor de Sigaldi (21es en Star).

Rome 1960 Escrime

Henri Bini (1er tour), Gilbert Orengo (1er tour)

Berlin 1936

Quand l'histoire et le sport se télescopent Les faits marquants

La onzième édition des Jeux olympiques d'été se déroule à Berlin, dans une Allemagne où le régime nazi est aux commandes depuis trois ans. Dans l'esprit d'Adolf Hitler, ces Jeux doivent démontrer la supériorité de la race aryenne. Jessie Owens, un athlète américain, noir, inflige un véritable camouflet au Führer en remportant quatre médailles d'or (100 m, 200 m, relais 4x100 m et longueur). À noter que pour la première fois, des caméras de télévision filment l'événement, diffusé dans des centres de visionnage publics.

Tir

Francis Boisson (35e en carabine trois positions), Francis Bonafède (52e au tir aux pigeons), Pierre Marsan (48e en carabine 50 m), Michel Ravarino (37e à la carabine 50 m), Marcel Rué (61e au tir aux pigeons), Gilbert Scorsoglio (30e à la carabine trois positions), Pierre Boisson, Henri Bonafède, Alex Frolla (remplaçants).

Tokyo 1964 Haltérophilie Gérard Battaglia (16e en mi-lourds).

Mexico 1968 Tir

Joë Barral (83e à la carabine 50 m), Gilbert Scorsoglio (85e à la carabine 50 m).

Quatre ans plus tôt, le drapeau rouge n'avait pas flotté à Amsterdam, où aucun représentant n'était engagé. Cette fois, le petit État a décidé d'aligner six compétiteurs, tous versés dans les épreuves de tir. Entre toutes les actions de propagande pour le IIIe Reich, il reste (malgré tout) un peu de place pour le sport. Douze ans après leur participation à Paris, Victor Bonafède et Roger Abel sont à nouveau en compétition. Le premier pratique le pistolet à 50 mètres, comme ses compatriotes Louis Briano et Herman Schultz. Le second est engagé à la carabine 50 mètres, en compagnie de Michel Ravarino (38e et auteur de la meilleure performance) et Pierre Marsan.

Londres 1948

Voile

Gérard Battaglia, Jean-Pierre Crovetto et Jules Soccal (23es en Dragon).

Vu de Monaco

Les tireurs en embuscade Les faits marquants

Les Jeux reprennent après douze ans d'interruption. La capitale anglaise, lourdement bombardée par les Allemands, est en pleine reconstruction. Des nouveautés font leur apparition à cette occasion et quatorze pays deviennent "Olympiens". En athlétisme, les coureurs peuvent désormais utiliser des starting-blocks. En natation, les épreuves se déroulent pour la première fois dans un bassin couvert. Plus long que les 50 m réglementaires, il est raccourci grâce à une plateforme en bois. Au total, 4 104 athlètes sont présents à Londres. Une participation record à cette époque.

Vu de Monaco

Comme lors des Jeux de Berlin, la principauté constitue une équipe entièrement composée de tireurs (c'est d'ailleurs dans cette discipline que Monaco a aligné le plus de sportifs aux JO durant son histoire, avec 52 engagements). Michel Ravarino, Pierre Marsan, Roger Abel et Herman Schultz sont à nouveau de la partie, tandis que Roger Canis fait ses débuts à ce niveau en carabine à 300 mètres. Comme en 1936, c'est Michel Ravarino qui obtient le classement le plus avantageux (36e sur 71 concurrents), à la carabine 50 m.


Histoire

Rome 1960

Munich 1972 Escrime

En grand comité

Jean-Charles Seneca (éliminé en seizièmes de finale à l'épée).

Les faits marquants

Tir

La cité italienne a décidé de mettre en valeur son riche patrimoine. Les épreuves de gymnastique se déroulent donc dans les thermes de Caracalla, la lutte prend place dans la Basilique de Maxentius et le légendaire Abebe Bikila remporte le marathon pieds nus après avoir franchi l'Arc de triomphe de Constantin. Parmi les 5 400 athlètes représentant 84 nations, on distingue Cassius Clay. Celui qui allait par la suite s'appeler Mohammed Ali était sacré champion olympique chez les mi-lourds.

Vu de Monaco

Deux escrimeurs (Henri Bini et Gilbert Orengo, spécialistes de l'épée), trois "voileux" (Gérard Battaglia, JeaPierre Crovetto et Jules Soccal, à bord d'un Dragon) et neuf tireurs (Francis Boisson, Francis Bonafède, Pierre Marsan, Michel Ravarino, Marcel Rué et Gilbert Scorsoglio. Pierre Boisson, Henri Bonafède et Alex Frolla

étant remplaçants. C'est la délégation la plus étoffée que Monaco n’ait jamais dépêchée pour une édition des Jeux. En baie de Naples, cadre des épreuves de voile, le trio Battaglia-Crovetto-Soccal finit au 23e rang avec un bateau nommé "Demoiselle IV".

Joë Barral (23e à la carabine 50 m), Francis Boisson (NC à la carabine trois positions), Pierre Boisson (71e à la carabine 50 m), Paul Cerutti (46e en ball-trap).

Montréal 1976 Natation

Patrick Novaretti (58e sur 200 m nage libre, 47e sur 400 m nage libre).

Tir

Joë Barral (60e à la carabine), Pierre Boisson (64e à la carabine), Paul Cerutti (43 en ball-trap), Marcel Rué (42e en ball-trap).

Voile

Gérard Battaglia, Claude Rossi et Jean-Pierre Borro (23es en Soling), Richard Hein (remplaçant).

Los Angeles 1984 Escrime

Olivier Martini (30e au sabre).

Judo

Eric Bessi (1er tour en moins de 86 kg).

Natation

Jean-Luc Adorno (56e sur 100 m nage libre).

Tir

Montréal 1976

La natation enfin dans le bain Les faits marquants

À seulement 14 ans, la Roumaine Nadia Comaneci marque à jamais l'histoire des JO en obtenant la note suprême (10 sur 10) en gymnastique. À l'initiative de la Tanzanie, 22 pays africains boycottent Montréal. Ils protestent contre la présence de la Nouvelle-Zélande, dont l'équipe de rugby avait effectué une tournée en Afrique du Sud durant l'apartheid. En boxe, Clarence Hill offre le bronze aux Bermudes, le pays le moins peuplé (53 500 habitants) à avoir remporté une médaille.

Vu de Monaco

Jusqu'alors, la cité-Etat avait présenté des compétiteurs dans sept disciplines (gymnastique, athlétisme, tir, aviron, escrime, voile, haltérophilie). Patrick Novaretti ouvre le ban pour la natation, en s'alignant sur 200 et 400 m nage libre. La principauté ne perd pas ses bonnes habitudes et place quatre sportifs dans les épreuves de tir. Dans la délégation emmenée par le chef de mission Jean-Louis Marsan, on trouve un équipage de voile, un sport dans lequel Monaco réapparaît seize ans après Rome. 22 23

Pierre Boisson (69e en carabine couché), Gilles Cresto (39e à l'arc), Jean-Pierre Gasparotti (48e au pistolet, Joël Nigioni (50e au pistolet), Jean-Marie Repaire (62e en fosse olympique).


Vu de Monaco

Séoul 1988 Athlétisme

Gilbert Bessi (80e sur 100 m).

Cyclisme

Stéphane Operto (106e sur route).

Escrime

Séoul 1988

Olivier Martini (35e au sabre).

Le temps de la reconnaissance

Judo

Les faits marquants

Eric Bessi (1er tour en moins de 86 kg), Gilles Pages (1er tour en moins de 60 kg).

Tir

Gilles Cresto (65e à l'arc), Fabienne Pasetti (43e en carabine à 10 m).

Voile

Philippe Battaglia (30e en Finn), Didier Gamerdinger (32e en planche à voile).

Le héros de ces Jeux, cela aurait dû être Ben Johnson, qui avait pulvérisé le record du monde du 100 m quelques mois auparavant (en 9''83). Mais le Canadien sera rattrapé par un contrôle antidopage positif à Séoul. Le nageur américain Matt Biondi gagne cinq épreuves, Steffi Graff remporte le tournoi de tennis féminin. Et Christa Luding-Rothenburger, médaillée d'argent en cyclisme, devient la première personne à avoir remporté des médailles à la fois aux JO d'hiver (deux en patinage de vitesse) et d'été.

Deux mois avant la cérémonie d'ouverture, S.A.S. le prince Rainier III reçoit l'Ordre olympique d'or à Calgary. "Le sport a pris désormais, dans le monde, parmi la place essentielle que le Baron Pierre de Coubertin avait su prévoir et promouvoir par ses actions déterminantes. La principauté, vous le savez, n'est pas restée à l'écart de ce mouvement", dira le Souverain. Côté sport, Fabienne Pasetti devient la première femme à défendre les couleurs de Monaco aux Jeux (43 e à la carabine à air comprimé 10 m). Première participation également pour un cycliste (Stéphane Operto, 105e sur route) et pour un archer (Gilles Cresto, 65e). Gilles Pagès et Éric Bessi sont alignés en judo, Gilbert Bessi court le 100 m après avoir disputé les Jeux d'hiver en bobsleigh quelques mois auparavant, Olivier Martini est engagé dans les épreuves de sabre et deux Monégasques sont sur le plan d'eau de Pusan (Philippe Battaglia en Finn, Didier Gamerdinger en voile).

Barcelone 1992 Natation

Christophe Verdino (47e sur 100 m brasse, 36e sur 200 m brasse, 43e sur 200 m 4 nages).

Tir

Fabienne Pasetti (39e à la carabine 10 m).

Atlanta 1996 Judo

Thierry Vatrican (2e tour en moins de 78 kg).

Natation

Christophe Verdino (36e sur 100 m brasse, 28e sur 200 m brasse).

Tir

Fabienne Pasetti (39e à la carabine 10 m).

Sydney 2000

Sydney 2000

La (première) marche du siècle

Judo

Les faits marquants

Thierry Vatrican (1er tour en moins de 81 kg).

Natation

Sylvain Faure (51e sur 100 m brasse).

Taekwondo

Olivier Bernasconi (2e tour en moins de 68 kg).

Tir

Fabienne Pasetti (41e à la carabine 10 m).

Désignée pour allumer la vasque olympique en ouverture, l'Australienne Cathy Freeman remporte le 400 m quelques jours après. Un symbole fort en faveur de la réconciliation entre son pays et le peuple aborigène. Inoxydable, le rameur britannique Steve Redgrave (38 ans) remporte l'or. Comme lors de ses quatre précédentes participations. Devant son public, l'immense Ian Thorpe (17 ans), bat le record du monde du 400 m nage libre. À noter que le triathlon et le taekwondo intègrent le programme olympique.

Vu de Monaco

Le prince Albert fait partie des 13 300 personnes choisies par le CIO pour participer au relais de la flamme. Il précède les quatre athlètes de la principauté sélectionnés pour l'évènement. Olivier Bernasconi fait partie des "pionniers" en taekwondo (éliminé au deuxième tour en moins de 68 kg). Le porte-drapeau, Thierry Vatrican, est éliminé d'entrée par le futur médaillé de bronze en judo (81 kg), le nageur Sylvain Faure améliore son record sur 100 m brasse et Fabienne Pasetti termine 41e au tir pour sa quatrième participation.


Histoire

Londres 2012

Athènes 2004

"Porte-drapeau" s'écrit au féminin Les faits marquants

10 500 athlètes, deux fois plus de journalistes et neuf millions de billets vendus, les Jeux de Londres ont été grandioses. La capitale anglaise est devenue la seule ville à avoir accueilli trois fois les JO. Le "Roi" Usain Bolt fait le triplé en athlétisme (100 m, 200 m et relais 4x100 m), le nageur américain Michael Phelps obtient six médailles supplémentaires et devient l'athlète le plus titré de l'histoire des Jeux (18 fois en or). Côté Français, le judoka Teddy Riner écrase la concurrence et les nageurs "voisins" de l'Olympic Nice natation font carton plein avec Yannick Agnel, Clément Lefert, Camille Muffat et Charlotte Bonnet.

Athlétisme

Vu de Monaco

À seulement 21 ans, la nageuse Angélique Trinquier devient la première femme à porter le drapeau de Monaco lors d'une cérémonie d'ouverture. Engagée dans les séries du 100 m dos, la sociétaire de l'ASM ne pourra franchir ce premier obstacle. Hervé Banti, lui, est le premier triathlète à courir, nager et pédaler pour la principauté à ce niveau (49e). Damien Desprat-Lerale effectue ses débuts olympiques en voile à l'âge de 38 ans sur le plan d'eau de Weymouth (46 e en Laser). Brice Etès, coureur de 800 m, est disqualifié dès son entrée en lice. Yann Siccardi atteint le deuxième tour du tournoi de judo et se fait éliminer par le futur champion olympique des moins de 60 kg. Mathias Raymond, porte-drapeau à Pékin, atteint l'objectif qu'il s'était fixé en aviron (finale C en skiff ).

Sébastien Gattuso (54e sur 100 m).

Natation Jean-Laurent Ravera (62e sur 100 m nage libre).

Tir  Fabienne Pasetti (43e à la carabine 10 m).

Pékin 2008 Athlétisme Sébastien Gattuso (59e sur 100 m).

Aviron Mathias Raymond (20e en skiff).

Haltérophilie Romain Marchessou (24e en moins de 77 kg).

Judo Yann Siccardi (1er tour en moins de 60 kg).

Tir Fabienne Pasetti (41e à la carabine 10 m).

Londres 2012 Athlétisme  Brice Etès (disqualification sur 800 m).

Aviron Mathias Raymond (18e en skiff)

Judo Yann Siccardi (éliminé au 2e tour en moins de 60 kg).

Natation Angélique Trinquier (45e sur 100 m dos).

Triathlon Hervé Banti (49e).

Voile Damien Desprat-Lerale (46e en Laser).

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Ma r c e l R u é

Le doyen des Olympiens Marcel Rué est le dernier témoin de la délégation envoyée aux Jeux d'Helsinki, en 1952. Une époque épique dont il se rappelle encore avec plaisir et dont il a conservé de nombreux souvenirs. distance que mettent les pays du bloc communiste avec les autres athlètes. En 1960, Marcel fait partie de la délégation la plus pléthorique de l'histoire pour Monaco, dans laquelle les tireurs majoritaires (neuf qualifiés sur quatorze). Il a rallié Rome par ses propres moyens, en voiture. "Cette fois, j'avais amené deux fusils. Mais j'ai cassé quelque chose sur l'un des deux pendant la dernière séance d'entraînement. Je suis allé voir un armurier en ville, mais il n'a pas voulu réparer, parce que je défendais un autre pays que l'Italie."

Grand bonheur et petites contrariétés

U

n épagneul breton tourbillonne dans la pièce, se faufile comme une anguille et se fait entendre lorsque nous empiétons sur son territoire. Son petit nom ? Camo, comme l'imprimé camouflage cher aux chasseurs et aux militaires. "Ah, la chasse, c'est toute ma vie ! Le ball-trap aussi, remarquez." C'est son maître, Marcel Rué, qui parle. À 86 ans, il est le dernier participant aux Jeux d'Helsinki à pouvoir témoigner. Les jambes sont un peu moins alertes (la faute à l'insaisissable Camo…), mais l'esprit mitraille toujours. Des dates, des victoires lors de Grand prix à Nice, San Remo ou Cuneo s'entrechoquent dans la mémoire du vieil homme, qui ne tarde pas à expliquer de quelle manière il a démarré sa carrière en ball-trap. "Je chassais depuis longtemps et un jour, je me suis rendu au stand de tir, qui se trouvait à Fontvieille à l'époque. Pour mon coup d'essai, j'ai fait 8 sur 10 !" Un peu plus tard, il battra l'un des membres de la famille Laporte (la société biotoise qui fournit actuellement les lanceurs et les pigeons d'argiles pour les JO). "C'était le champion de France, j'étais heureux ! J'avais gagné des Louis d'or. Ma femme les a toujours sur un bracelet."

"J'enrageais un peu"

Le rythme s'emballe pour l'électricien, prêt à devenir Olympien à l'aube de sa 27e année. "J'essayais d'aller tirer deux fois par semaine à l'époque. J'étais champion de Monaco et j'avais réussi les qualifications. Mais tout était un peu… artisanal. On avait des cartouches qui étaient fabriquées en principauté, mais elles ne convenaient pas. J'avais demandé à les changer, mais notre responsable avait refusé. Et puis pour bien faire, il fallait deux fusils semblables. Ce n'était pas le cas, alors j'enrageais un peu." Hier, comme aujourd'hui d'ailleurs, sa discipline n'était pas celle qui attirait le plus les foules. Mais cela n'ôtait rien à son plaisir. Au stade olympique, il est ébloui par le coureur américain de 800 m, Malvin Whitfield. "Cette année-là, j'ai pu voir beaucoup de disciplines, on nous donnait des billets pour y aller, notre chef de mission se débrouillait très bien !" Au village, il croise Alain Mimoun, qui allait s'emparer de deux médailles d'argent quelques jours plus tard (sur 5 000 m et 10 000 m). "Lui, il ne mangeait pas avec les autres Français. Il se mettait à table avec nous." En Finlande, il est également marqué par la

Marcel Rué ne passera pas le premier tour de qualification. Pas suffisant pour faire disparaître son enthousiasme. "Oh, je suis quand même content de mon parcours en général. J'ai fait ce que je pouvais avec les moyens que j'avais. J'ai gardé tellement de souvenirs ! Bon, pas de médaille olympique…" Mais tout un tas de breloques, de photos et d'objets commémoratifs entreposés dans une vitrine de son appartement de la rue des Orchidées. Les reliques d'une vie. Un temps, celle-ci s'est écartée des compétitions de haut niveau. Faute de temps, Marcel rate Tokyo, Mexico puis Munich. Seize ans après sa deuxième participation, il remet le couvert pour Montréal 1976. Celui qui approche la cinquantaine atterrit dans un environnement relativement différent de celui qu'il avait quitté. "Tout était plus carré, plus sécurisé. En quelque sorte, on était un peu moins libre." L'autre Monégasque engagé en ball-trap, Paul Cerutti, prend tout de même quelques libertés avec le règlement et est contrôlé positif aux amphétamines. "Il avait fait fort ! Se doper pour tirer…", s'esclaffe Marcel. Pour lui, l'épisode canadien sera également cocasse. Lorsqu'il regarde la liste des inscrits, il constate qu'il est présenté comme… entraîneur. "Je me suis dit que j'allais rester sur une chaise pour regarder les autres. Notre encadrement avait sélectionné un autre tireur, mais il était Français. Finalement, on est venu me voir à quelques heures de la compétition pour me dire de me préparer". Comme toujours, Marcel a saisi l'occasion. En plein vol.


Histoire

Fra nc is Bo i s s o n

Armé de patience Francis Boisson a tellement pris goût au tir, qu'il a tracé sa voie jusqu'aux Jeux olympiques, une épreuve qu'il a disputée à trois reprises. L'apogée d'une carrière poursuivie en tant que dirigeant jusqu'à son 80e anniversaire. sur 600 à la carabine couchée. "Bon maintenant, certains finissent avec des sans-faute. Mais pour une entrée en matière, c'est très surprenant."

Pour la vie

V

ingt ans au service de la Carabine de Monaco, trente en tant que trésorier du Comité olympique monégasque, quarante pour le compte de la Société des bains de mer… et des noces de diamant (soixante ans d'union) célébrées avec son épouse, Francine. L'engagement à long terme, c'est un peu la marque de fabrique de Francis Boisson. "Ma femme, elle a eu du mérite, et surtout de la patience. Parce qu'avec toutes ces compétitions, j'étais souvent au pas de tir ou en déplacement. Et le soir, à la maison, je passais souvent plus d'une heure dans le couloir, avec ma carabine, pour trouver la bonne posture !" Rien ne destinait pourtant Francis, spécialiste des chiffres, à devenir un acharné de la gâchette. "C'est devenu comme une drogue, vous savez. C'est Pierre Marsan qui avait proposé à mon père de me prendre comme secrétaire à la Carabine de Monaco. J'ai commencé à travailler au club, puis à force de voir les autres s'entraîner, j'ai voulu essayer". Ses premiers pas seront des plus réussis. Lors de ses débuts en compétition, à Toulon, Francis Boisson remporte l'épreuve avec un score de 575

Lui, le jeune homme impétueux, se passionnait de plus en plus pour une discipline qui nécessite une grande concentration. "J'ai réussi à me dépasser, le tir a favorisé mon équilibre, ma volonté et ma maîtrise. Même si je suis toujours resté quelqu'un de très émotif…" Alors, imaginez ce que Francis a ressenti lors de sa première sélection olympique, en 1960, à Rome. "Mon cousin, Pierre, faisait également partie de la délégation. C'était sympathique de me retrouver avec lui. J'avais participé à l'épreuve de carabine trois positions, ce qui impliquait de passer six heures en totale concentration. Dans le tournoi, il y avait beaucoup de militaires, de gens qui pouvaient tirer toute la journée. Alors que nous, nous étions amateurs. Je travaillais au Casino (il gravira tous les échelons, jusqu'à devenir directeur adjoint, ndlr), je finissais parfois à 7 heures du matin. Après cela, j'allais m'entraîner. Il aurait fallu d'autres conditions pour viser plus haut, mais j'ai toujours voulu représenter Monaco du mieux possible." À Rome, en compagnie de treize compatriotes, il savoure ses premiers Jeux. "Les Italiens avaient fait les choses de manière admirable. Il faut vivre au moins une fois l'aventure olympique pour comprendre."

Montréal pour effacer Munich

De Munich 1972, marqué par l'assassinat de onze athlètes israéliens, victimes d'une prise d'otages organisée par l'organisation terroriste palestinienne Septembre noir, il garde forcément un souvenir plus sinistre. "C'était difficile à vivre, car nous étions près du bâtiment des Israéliens. Après cela, il y avait moins d'insouciance, les règlementations de sécurité sont devenues beaucoup plus strictes par la suite." Quatre ans plus tard, le tireur monégasque effacera ces images douloureuses à l'occasion de sa troisième et dernière participation aux Jeux. À Montréal, il est même porte-drapeau de la délégation. "Je vous l'ai dit, je suis très émotif. Alors, entrer dans un stade de 80 000 personnes avec 26 27

le drapeau de mon pays, c'était quelque chose de fabuleux." L'homme, avenant et méticuleux, ne nourrit aucun regret. Jusqu'à l'âge de 65 ans, il a consacré l'essentiel de son temps libre à sa passion. En gardant un œil admiratif sur d'autres athlètes : "Je me demande toujours comment font les biathlètes pour skier et être aussi précis au tir, avec un rythme cardiaque qui doit être tellement élevé…"

Inlassable serviteur du sport

Le cœur de Francis, lui, a toujours battu pour le sport monégasque. Membre de la délégation envoyée aux Jeux de Los Angeles, il a accompagné des générations entières de jeunes tireurs à la Carabine de Monaco et occupé le poste de trésorier général au Comité olympique pendant une éternité. Ce qui lui a valu d'être nommé officier dans l'Ordre de Saint-Charles par le prince Albert en 2007. "J'ai toujours été très heureux de voir qu'on me faisait entièrement confiance, j'ai continué jusqu'à 80 ans. Le prince Rainier était quelqu'un de très précis et carré, Maître Rey et Yvette Lambin-Berti aussi. C'était un plaisir de travailler avec eux. Quand je leur montrais mes livres de comptes, ils me disaient : "C'est bien, Boisson ! On sait que vous avez travaillé sérieusement", se rappelle l'octogénaire avec délice.


Phil ip p e e t R e n é Bat tag li a

Une affaire de famille Chez les Battaglia, on a le sport dans le sang, et ce, depuis plusieurs générations. Philippe, le voileux, et son cousin René, l'haltérophile, nous ont livré leurs souvenirs olympiques.

Héritage

Freiné par le boycott des Jeux de Moscou par la principauté en 1980, pour lesquels il avait effectué une préparation à bord d'un 470, puis littéralement trop léger pour Los Angeles quatre ans plus tard ("J'aurais dû peser 90 kilos, je n'en faisais que 75"), Philippe Battaglia est sélectionné en Laser pour Séoul. Ou plutôt Pusan, à 300 kilomètres de la capitale coréenne. "Il y avait eu un typhon dans la zone, on se retrouvait avec des creux de 5-6 mètres. Au bout d'une heure de régate, les organisateurs nous faisaient rentrer. J'avais toujours navigué dans des conditions tranquilles. Là, je me suis à moitié noyé", raconte Philippe, 30e au classement général, avec le sourire.

P

hilippe Battaglia nous reçoit dans son appartement, avec vue sur le port de Fontvieille et le Palais. À peine le temps de souffler sur la mousse de notre café que les hostilités démarrent. "René, c'est quoi ces lunettes que tu avais sur la photo ? On dirait une star !", lance le plus jeune des deux cousins. "Il y avait de la lumière en face, un truc qui me gênait. Et puis c'était aussi des lunettes de vue…" René n'a rien oublié de sa participation aux Jeux de Tokyo, en 1964. En haltérophilie, dans la catégorie des mi-lourds, il avait fini en milieu de tableau, à la 16 e place sur 32 participants. "Cela représente une partie de ma vie exceptionnelle. Je savais très bien que je ne pouvais pas faire de podium. Des comme moi, il devait y en avoir cent en Russie. Mais je voulais me battre moi-même."

Obsession

Il y parviendra au Japon, en soulevant 165 kilos à l'épaulé-jeté, soit 2,5 kilos de mieux que son record. Sur place, il s'offrira même un improbable repas avec… la chanteuse Dalida et le

cycliste Louison Bobet. Philippe, lui, a découvert les joies de la voile aux côtés de son père, Gérard, qui avait disputé les JO de Rome 1960 et Montréal 1976, tout en devenant le premier Monégasque à obtenir le bronze (avec Jean-Pierre Crovetto) aux Jeux méditerranéens. "Je n'ai jamais vraiment pensé à l'imiter en allant à mon tour aux Jeux. Mais j'ai toujours aimé la compétition. Et puis la voile, c'est ludique. Alors que toi, René c'était un sacerdoce !" Aujourd'hui féru d'alpinisme, qu'il a commencé à pratiquer "pour (s')enlever l'haltérophilie de la tête, l'homme de 73 ans ne nie pas. "C'était une obsession, de la folie. Je n'étais pas très fort et je ne pensais qu'à m'améliorer. C'est Monsieur Joseph Asso qui m'avait pris sous son aile. J'avais 16 ans, avec mon ami Guy Mierczuk. On s'entraînait dur, même si on n'avait aucune notion technique au début." Au même âge, Philippe était plongé dans le bain olympique au Canada, en tant que remplaçant. "Mon père était engagé aussi. Moi, au bout de deux jours, j'ai vu que je n'allais pas naviguer. Alors, j'ai quitté l'équipe de voile pour aller vivre les JO dans le village olympique. C'était interdit, mais je me suis régalé !"

Chez les Battaglia, il y eut donc Gérard, René, puis Philippe aux JO. Un autre membre du clan aurait pu les devancer lors de ce rendez-vous planétaire. "Émile, qui était un cousin, aurait pu être présent à Londres, en 1948. Mais à l'époque, il n'y avait pas de Fédération d'athlétisme à Monaco", explique René. "Émile, c'était un personnage… Il avait un caractère bien trempé. D'ailleurs, on a tous un peu un caractère de cochon dans la famille", glisse Philippe. "Mon père me l'a toujours montré en exemple, c'était un excellent coureur de demi-fond et de fond".

Succession ?

De son parcours sportif, Philippe Battaglia a surtout apprécié "l'aventure en elle-même, bien qu'on n'avait pas les moyens de tout faire pour rivaliser avec les autres". René, lui, a conservé la même application et la même détermination que durant sa carrière sportive, avec un côté excessif qu'il tente de réprimer. "C'est un peu ça avec le café, je me prive d'en boire beaucoup !" Aujourd'hui, les Battaglia, qui ont également des liens familiaux avec les Bessi (Gilbert, cinq participations olympiques en bobsleigh et en athlétisme ; Éric, deux fois sélectionné en judo), ne sont pas certains de voir cette "dynastie" sportive se prolonger. "Ma fille, la dernière, fait un peu de natation. Mais c'est une intello !", explique Philippe. "Et moi, mon fils a essayé l'haltérophilie. Mais c'est plutôt un artiste…"


Histoire

Fab ie nne Pa s e t t i

Première dame

Avant 1988 et l'émergence de Fabienne Pasetti, aucune femme n'avait défendu Monaco aux JO. Spécialiste de la carabine à 10 mètres, elle a pris part à cinq autres éditions, tirant sa révérence à Pékin, en 2008.

O

n avait envie de lui demander de nous raconter tous ses voyages, toutes ses anecdotes "people", ses rencontres avec les grands noms du sport mondial. Séoul, Barcelone, Atlanta, Sydney, Athènes, Pékin… Puis on s'est ravisé. On a essayé de comprendre pourquoi tous les tireurs que nous avons croisés ont utilisé les mots "drogue" ou "addiction" lorsqu'on leur demandait d'évoquer leur rapport avec leur sport. "On ne peut pas s'en passer, c'est terrible. J'ai tout de suite éprouvé du plaisir. En faisant un gros travail d'application, on peut vite faire monter ses points. Pour moi, tout a été rapide. J'ai commencé avec un copain, j'ai progressé extrêmement rapidement sur le plan technique", énonce Fabienne Pasetti. On ne la contredira pas. Deux ans après sa première compétition, elle était sur le pas de tir des Jeux.

"Être à 105 %"

Dans les premières minutes de nos échanges, chacune des interventions de celle qui forme désormais la relève à la Carabine de Monaco paraît pesée, mesurée. On lui fait remarquer.

"C'est juste que ce n'est pas toujours évident de bien expliquer ce que l'on fait, comment on le fait. Et puis parfois, les journalistes font passer les tireurs pour des asociaux…" Ne seraient-ils tout de même pas un peu solitaires ? "Peut-être. Plus jeune, j'avais joué au basket, j'aimais bien l'aspect convivial. Mais j'ai dévié vers quelque chose de plus individuel. Quand on tire, pendant une heure et quart, il n'y a aucune aide extérieure." Personne pour vous ôter cette satanée pression qui paralyse tant de sportifs ? "Oh, vous savez, dans l'absolu, c'est la même chose de tirer à l'entraînement ou aux Jeux. Les conditions sont les mêmes, il faut être capable d'éliminer tout ce qui parasite votre schéma de tir." La frustration de ne pas pouvoir s'approcher des premiers rangs, dans un univers où la concurrence était rude ? Fabienne Pasetti assure ne jamais l'avoir ressentie : "On sait tous ce qu'on vaut, il y a très rarement de surprises dans une compétition de tir. On essaye juste d'être à 105 % de nos capacités. J'ai commencé à 20 ans. C'était trop tard pour espérer être dans les meilleures mondiales. Au meilleur de ma forme, j'étais dans le milieu de tableau."

"Des clous plantés dans les talons"

Assis dans votre canapé, vous vous êtes sûrement gaussés en voyant ces tireurs quasi immobiles, en vous demandant si "c'est vraiment du sport". Croisez le chemin d'une petite blonde aux six participations olympiques et vous ravalerez peutêtre votre question… "Dans ma discipline, on a mal au dos, aux mains. On a les jambes tétanisées, comme si on avait des clous plantés dans les talons. Mais ces sensations sont intégrées, on fait des transferts de douleur." C'est donc ça cette fameuse drogue qui semble tout de même provoquer quelques "bad trips" ? Il faut croire. Une fois installée dans "son" stand de tir, Fabienne Pasetti arbore un autre visage. Accélère le rythme, devient même volubile lorsqu'elle nous explique des détails techniques. Raconte ces matins de compétition où elle se levait à 4 heures pour tirer à 8 heures. Regard de passionnée, flamme jamais éteinte. Au lendemain des Jeux de Pékin, Fabienne a dit "stop", 28 29

sans se retourner. Sans épauler une dernière fois sa carabine. Un sevrage en bonne et due forme.

"Une sorte de double identité"

"Représenter son pays, ça n'a pas de prix. Quand on voit "Monaco" sur le tableau d'affichage, c'est une sorte de double identité. Être devenue la première femme à défendre les couleurs de mon pays, c'est une chance. J'avais fait les minima aux championnats d'Europe, on m'a fait confiance", enchaîne Fabienne. Qui finit par nous parler un peu des à côtés de sa vie olympique. "Pour moi, les plus beaux Jeux ont été ceux de Barcelone, avec ce village sur la mer. Sydney, c'était superbe aussi. On avait pu rester jusqu'à la cérémonie de clôture et profiter de tous les évènements. Je n'ai jamais pu faire l'ouverture parce que j'entrais en compétition dans la foulée. Aux Jeux, au bout d'un moment, on sait ce qu'on a à faire, la vie est rythmée. On sait où aller, à quelle heure il faut manger…" En 2008, le fait de recevoir sa wild-card trois jours avant le départ pour la Chine ne l'avait pas fait sourciller. C'est peut-être ce self-control et cette assurance que Fabienne souhaite transmettre à ses élèves.


Sé ba stie n G at t u s o

Tranches de vies

Arrivé dans le milieu du sport presque par hasard, celui qui est aujourd'hui l'une des chevilles

ouvrières du Comité olympique monégasque a défendu les couleurs de la principauté à quatre reprises aux Jeux (deux fois en bobsleigh et deux fois en athlétisme). Âgé de 41 ans, Sébastien Gattuso est devenu coordonnateur du sport de haut niveau à la fin de sa carrière. Avec l'envie de transmettre son expérience et de mettre les athlètes dans les meilleures conditions. connaissais vraiment pas non plus. Mais c'est vite devenu mon sport, c'était quelque chose de très instinctif."

"Illuminé à l'intérieur"

I

l y a ceux pour qui le chemin est tout tracé, que l'on conditionne depuis leur plus jeune âge pour atteindre l'excellence. Et il y a les autres, comme Sébastien Gattuso. Disputer les Jeux ? "Ce n'était même pas imaginable, c'était un rêve." Alors, participer à quatre éditions… Cela paraissait d'autant plus utopique qu'à l'âge de 22 ans, notre homme n'avait que quelques matches de football, en Promotion Honneur avec Beausoleil, à coucher sur son CV. Mais un jour, tout s'est précipité. "Je crois beaucoup au destin. Je suis tombé sur une annonce dans le journal qui disait que l'on recherchait des personnes capables d'intégrer l'équipe de bob. J'ai décidé d'y aller comme ça, pour voir." Sébastien est à deux doigts de rebrousser chemin quand il apprend qu'un ami supposé effectuer les tests avec lui renonce, éreinté après une longue nuit de fête. Tout se passe finalement à merveille pour lui. Un nouveau chapitre commence. "Je savais que je courais assez vite, mais c'est tout. Je n'avais quasiment jamais été chronométré. Le bobsleigh, je ne

Le natif de Menton arrive à une époque où l'ancienne génération passe le relais à la suivante, en facilitant l'intégration des nouveaux venus. "Gilbert Bessi et David Tomatis m'ont bien aidé. Franck Nicolas, lui, avait un rôle de grand frère. Il m'a canalisé", sourit l'ancien bobeur et sprinteur au buste robuste. À partir de la saison 94-95, Sébastien Gattuso entame son apprentissage et débute sur le circuit international. En compagnie de Patrice Servelle ou Charles Oula, il réussit quelques perfs de choix. "Quand on a remporté la coupe d'Amérique, on était tellement fiers… On avait offert notre médaille au prince Rainier." En 2001, il obtient la nationalité monégasque et se voit proposer un contrat de sportif de haut niveau, avec la perspective de disputer les Jeux d'hiver de Salt Lake City un an plus tard. A 31 ans, l'âge où certains pensent déjà à tourner la page, Sébastien se trouve au commencement d'une grande histoire. "Je me suis régalé. En 2002, on était dans notre cocon, on ne réalisait pas trop. De mon côté, j'avais débuté le haut niveau assez tard, il n'y avait aucune usure physique." Le trentenaire est tellement en jambes qu'on lui suggère de s'aligner sur 100 mètres. "Je m'y suis mis et quelques mois plus tard, j'ai fait 10"58 aux championnats d'Europe, à Munich. Après, je connaissais mes limites en sprint. J'avais un niveau national. Pour espérer mieux, il aurait fallu que je perde le poids que j'avais pris pour la poussée du bob." Sa détermination lui permettra tout de même de faire partie de la délégation monégasque à Athènes, en 2004. Gattuso, qui assure "ne jamais avoir eu de problème pour gérer la pression", vit un moment très intense lors de la cérémonie d'ouverture, pour laquelle on lui a confié le rôle de porte-drapeau. "Je suis resté bouche bée. Tout ce monde dans le stade, nos dirigeants et le prince Albert qui nous saluaient… J'avais l'impression d'être illuminé 30

de l'intérieur, je m'en rappelle comme si c'était hier". Tout en égalant son record personnel, il ne parviendra pas à franchir le premier tour (il en sera de même pour sa deuxième édition estivale en 2008, à Pékin).

"Apporter une bonne énergie"

Après un dernier frisson en bobsleigh, en 2010 à Vancouver, Sébastien décide de mettre un terme à sa carrière, déjà prêt à endosser un autre costume. Presque sans transition, il devient coordonnateur du sport de haut niveau. "Je suis chargé de faire le lien entre les athlètes, les fédérations et le COM. Mon expérience de sportif me permet d'avoir du recul. Je dois faire en sorte de leur apporter de la sérénité." Lors des compétitions internationales (Jeux des petits États, Jeux méditerranéens, Festivals olympiques de la jeunesse européenne, Jeux olympiques, etc.), il devient l'adjoint du chef de mission, Raymond Gnutti. En amont, il balise le terrain en compagnie des secrétaires du COM, Christine ("la bibliothèque du comité, elle sait tout !") et Audrey, qui a rejoint l'équipe il y a deux ans. "On est là pour faire gagner du temps aux athlètes, les mettre dans les meilleures dispositions. À Londres, j'avais réaménagé notre espace au village olympique pour le rendre plus chaleureux. J'avais mis des drapeaux, des posters, des oriflammes… L'essentiel, c'est d'apporter une bonne énergie."


Ensemble, agissons durablement

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Vert, un monde réfléchi


h ugo m i caleff

Le geste inné

Ce n’est pas ce dont on parle le plus, mais dans le cœur du grand Louis-II, il y a aussi la boxe. La section monégasque du noble art, présidée par André Micaleff, a ses fidèles parmi lesquels Micaleff junior. Le jeune puncher semble marcher sur les traces de Suliman Abdourachidov, membre de l'équipe de France et lui-même licencié à Monaco. Récemment repéré lors d'une compétition nationale, Hugo, qui boxe depuis sa plus tendre enfance, va bientôt frapper dans la cour des grands.

Par Chris Bertoldi - Photo : Sébastien Nogier et DR


Boxe

Boxeurs de père en fils, les Micaleff cultivent leur passion pour cette discipline. André accompagne et encourage Hugo lors de chacun de ses combats. C'est un père fier de voir son fiston jongler habilement entre son sport et sa vie de collégien.

E

n chemin dans le couloir qui mène à la salle, on entend. Ça crie, ça gueule même, ça éructe des ordres nets et précis. Aussi, ça sent. Les effluves de sueur et d’effort piquent les narines. Lorsqu’on atteint le pas de la porte, on marque un stop. On observe le ballet. Une salle de taille moyenne dans laquelle s’allonge un ring, un mur couvert de glaces afin de se regarder souffrir, et une huitaine de sacs de frappe pendus au plafond, telles des carcasses. Certains se filent des coups sur le ring, armés de gants de boxe et de pattes d’ours(1). D’autres sont au sol et enchaînent les tortures abdominales sous les hurlements d’un coach musculeux, vêtu d’un tee-shirt trempé. "Je vous en prie, entrez", nous glisse André Micaleff.

Valberg, la révélation

Calme et souriant, l’ex-boxeur est dans son rôle de superviseur ce soir. "Hugo vient de finir l’entraînement", nous informe-t-il. Et c’est en pleine forme que l’on voit débouler le gaillard élancé de 14 ans, aux traits si fins que l’on arrive à peine à croire qu’il cogne et encaisse occasionnellement les coups. D’ailleurs, son père l’avoue volontiers, lorsqu’Hugo était enfant, il le trouvait si beau sans égratignure que l’envie lui était passée, pendant un temps, de lui enseigner la discipline. "Puis aux alentours de quatre ans, j’ai commencé à lui en apprendre les rudiments, sous forme de jeu." Et Hugo d’enchaîner : "Ça m’a plu alors

je lui ai demandé de m’emmener à la salle. J’ai vraiment commencé la boxe à dix ans." En fait, c’est à huit ans que le Monégasque peu farouche a quémandé son premier combat. "C’est vraiment le sort, sourit son père. Nous étions en vacances à Valberg. Et en allant à la fête du village, Hugo me disait qu’il voulait y faire de la boxe. Je me disais qu’il y aurait des activités à cette fête, mais jamais je n’aurais pensé y trouver un ring avec des petits puncheurs ! Puis je me disais qu’il ne savait pas combattre. Finalement, il y avait ce fameux ring tant espéré par Hugo, nous l’avons inscrit, et il a mis tout le monde au tapis. C’était fou, il mettait en application tout ce que je lui avais appris", raconte André Micaleff, fier de son bonhomme. C’est à partir de là que les parents d’Hugo ont reconsidéré son envie pressante de fréquenter l’Anglaise.

Monaco, la confirmation

"Il avait à peine dix ans quand son père me l’a emmené pour faire un test", lance Nasser Yefsah, le coach d’Hugo, d’un air abasourdi. "Au début, j’ai refusé. Je ne voulais pas le prendre parce qu’il était trop jeune. Mais son père a insisté alors je l’ai laissé tenter sa chance. Lorsque je l’ai vu boxer pour la première fois, j’ai cru qu’il en avait déjà fait. Il est fait pour ça", annonce l’entraîneur. Cela fait maintenant sept années qu’il entraîne ce passionné de boxe, aussi tenace que doué. "Au début, j’avais un entraînement le mercredi. 32 33

Ensuite j’y allais le lundi et le mercredi ; puis le lundi, le mercredi et le vendredi. Je suis passé d’une heure et demie à deux heures par cours et aujourd’hui, je fais entre six et huit heures de boxe par semaine", explique le cadet qui combat dans la catégorie des moins de 60 kilos. "Je fais souvent des sparring avec Suliman Abdourachidov. Ça m’aide à progresser." Nasser Yefsah est très impliqué dans le parcours du jeune homme. Lorsque la salle est fermée le week-end et qu’il faut s’entraîner, il ramène ses pattes d’ours dans le garage d’Hugo, et c’est parti. En semaine, ça se passe au stade Louis-II. "Nous avons la chance d’avoir une piste de 400 mètres. Je développe sa PMA (puissance maximale aérobie, ndlr). Nous travaillons aussi la coordination, la souplesse, la vitesse et la vivacité. Il y a d’autres qualités que je ne peux encore développer parce qu’il n’a pas fini sa croissance. Mais pour moi, le plus important c’est la technique, la tactique et la coordination afin d’avoir une très belle boxe."

Petit Micaleff deviendra grand

"Cette année, j’ai participé à deux championnats, et je les ai remportés", raconte-t-il, de manière purement informative. Heureux mais humble, le jeune Micaleff. Il est sorti vainqueur de la coupe du littoral méditerranéen. Belle revanche puisque l’année dernière, il s’était incliné en finale. Hugo s’est aussi offert le championnat régional qui lui a ouvert grand les portes du championnat de France, à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), les 1, 2 et 3 mars. "Son entraîneur a fait le choix stratégique de ne pas l'y envoyer", explique son père. "Il est jeune, il pourra y participer l'année prochaine. Nasser a préféré miser sur le championnat "Génération avenir", qui s'est déroulé à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher) les 8, 9 et 10 mars". Tous les boxeurs de France détectés lors des championnats régionaux y étaient conviés. Une sage décision puisque Hugo a remporté ses trois combats et s'est fait remarquer par les directeurs techniques nationaux, en repérage dans le coin pour dénicher les jeunes perles. "Sur 93 boxeuses et boxeurs français, de 14 à 18 ans, Hugo faisait partie des dix meilleurs. C'est même au-delà de ce que l'on espérait, car les directeurs ont jugé qu'il était le plus talentueux des dix. Ils ont apprécié le garçon et salué la diversité des coups. Hugo attend maintenant ses convocations aux stages de l'INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance)." Avec 12 combats à son actifs dont 9 victoires, le jeune Micaleff a gagné son passeport pour un aperçu du haut niveau. 1. Gants d'entraînement, portés par le coach, dans lesquels le boxeur frappe.


Soirée de gala au Sporting

Monaco sous le charme

de l'Anglaise

La boxe a repris ses quartiers en Principauté. L'initiative revient à la Société des Bains de Mer ainsi qu'au promoteur sud-africain Golden Gloves Limited. Au programme de cette soirée du 30 mars, deux combats de lourds-légers et de super-légers, mais surtout un championnat d'Europe junior, un combat éliminatoire entre quatre boxeurs, le "Super 4", et un championnat du monde WBA entre le Kazakh Golovkin et le Japonais Ishida. Le tout, sous le regard du couple princier. Par Chris Bertoldi - Photos : Michael Alesi


N

i Julio Iglesias ni Laura Pausini ne chanteront ce soir. La Salle des étoiles du prestigieux Sporting ne bercera pas ses spectateurs avec un dîner spectacle. Un mauvais coup à l'estomac pourrait rapidement gâcher la dégustation. La SBM et Rodney Berman, organisateur de tournois pour Golden Gloves Ltd, ont remplacé les longues tablées par un ring au centre de la salle circulaire et plus de 900 sièges s'attendent à supporter un public excité. Ce soir, on veut voir des shorts à paillettes montés jusqu'au nombril, des arbitres qui esquivent les coups et on veut entendre le son sec du cuir contre les pommettes. Cela rappellera aux amateurs les heures glorieuses de Georges Carpentier, sacré champion d'Europe des poids moyens en 1912 en Principauté. On se souviendra aussi des duels opposant Carlos Monzon à Nino Benvenuti dans les années 70. Le stade Louis-II a d'ailleurs accueilli le dernier combat de Benvenuti, alors champion du monde de superwelters WBA et WBC, lorsqu'il se fait détrôner par Monzon, le 7 novembre 1970. Le boxeur déchu met immédiatement fin à sa carrière. Et pour plus de vague à l'âme, Marvin "Marvelous" Hagler est présent ce soir. Champion du monde des poids moyens de 1980 à 1987, il a combattu à Monaco à plusieurs reprises.

C'est le moment que choisit le journaliste et animateur de l'événement Jean-Philippe Lustyck pour prendre les rênes de la soirée. "Ils représentent l'avenir de la boxe, mesdames et messieurs", s'écrie le spécialiste de la discipline avec cette voix rocailleuse qu'on lui connaît.

Micaleff ouvre le bal

20 h 15. Alors que les invités ont déjà bien rempli la salle, Hugo Micaleff grimpe sur le ring, le casque bien vissé sur le crâne. Le représentant rouge et blanc doit affronter Thomas Hiab, sociétaire du Pugilist club niçois. Les deux gamins de 15 ans combattent dans la catégorie des poids légers. Thomas est visiblement plus petit mais plus costaud que Hugo, et c'est un papa Micaleff aux jambes sciées que nous retrouvons près du ring. "Moi, je ne suis pas très bien, comme à chaque combat d'Hugo", glisse André Micaleff dans un vague sourire pincé. "Mais Hugo, lui, est en forme", assure-t-il. Le jeune puncher n'avait pas hésité, la veille, lors de la pesée, à défier publiquement son adversaire en collant son visage contre le sien, l'air de lui lancer "tu es à moi". "Il y avait la télé, il fallait faire le show", avait expliqué le jeune homme à son père, surpris par un tel aplomb. Et Hugo a assuré le spectacle jusqu'au bout puisque lors de ce duel en trois rounds de deux minutes, il s'est imposé aux points (20-14). "Je savais que Thomas était meilleur au contact, alors je suis resté un peu trop loin de lui, mais c'était volontaire. Je savais que je pouvais le battre comme ça", débriefe-t-il.

Trois rounds et c'est tout

Jean-Philippe Lustyck, le "boxing man" de la soirée, a su tenir la foule en haleine.

Armand Forcherio, président de la Fédération monégasque de boxe, leur tape sur l'épaule. "C'est un grand plaisir d'être ici et pour ces jeunes, c'est fantastique. Ils ont pu se produire lors d'une très grande soirée de boxe qui se déroule devant le prince de Monaco. Je crois que c'est le meilleur retour de la boxe en Principauté que l'on puisse espérer", déclare le président avec émoi. "Je connaissais Rodney Berman de nom en qualité de promoteur sud-africain connu et reconnu notamment aux États-Unis. C'est bien qu'il vienne en Europe et que pour une première, ce soit à Monaco. Nous souhaitons que ça marque le début d'une nouvelle aventure. J'espère qu'on arrivera à faire "les rendez-vous de Monte-Carlo", c'est-à-dire des combats de boxe réguliers." 34 35

Après cette belle mise en bouche, le prince Albert et la princesse Charlène font leur entrée. Des sièges rouges, aux premières loges, leur sont réservés afin qu'ils ne ratent rien du spectacle. Le premier combat de lourds-légers oppose le Hongrois Thomas Lodi au Congolais Ilunga Makabu. Lustyck est parfait dans son rôle et chauffe la salle à blanc en donnant de la voix. Le Congolais pousse rapidement le Hongrois dans les cordes. Uppercut, crochet du droit. Il reçoit quelques frappes justes en retour. On le voit qui secoue la tête et ouvre de grands yeux, comme pour se remettre les idées en place. Round 3 : Makabu ne compte plus lâcher son adversaire et lui inflige des séries de coups fatals. Lodi crache du sang et tombe au sol. L'arbitre arrête le combat aussi sec et Makabu jubile. Il baise son poing droit qu'il tend ensuite au public, des quatre côtés du ring. "Le combat fut court, vous avez vu ?", lance Jean-Philippe Lustyck. Sur dix rounds prévus, il en a fallu trois au Congolais pour marquer son territoire à Monaco.


Marvelous Marvin Hagler, ex-champion du monde des moyens, en guest star.

Les aléas du direct

Le combat est si écourté qu'il chamboule un peu l'enchaînement de la soirée. Mais des combattants de secours sortent des coulisses pour un duel de super-légers. En six rounds, l'Italien Paolo Gassani doit rencontrer le Biélorusse Kirill Relikh. Malheureusement, ce n'est pas le bon soir pour l'Italien. Bien inférieur à son opposant, il se fait stopper net dès le premier round avec un coup appuyé en pleine face. "Il a bien fait de venir, lui", entend-on dans le public. Ce fut le moyen d'attiser une assemblée impatiente juste avant le championnat d'Europe. Les deux prétendants au titre prennent place sur le ring. Le champion d'Europe Sergey Rabchenko (Biélorusse) remet son titre en jeu face à l'Italien Adriano Nicchi. Le premier compte 22 combats, autant de victoires dont 16 par K.O. ça promet... Nicchi a 25 combats à son actif, 20 victoires dont 9 par K.O., 3 défaites et deux nuls. C'est (normalement) parti pour 12 rounds ! Mais l'Italien se fait rapidement acculer vers les cordes. Après plusieurs rafales de coups, il a le côté droit de la figure rougi et gonflé. Il s'étale sur le ring lors du second round. Il fait signe à l'arbitre qu'il est apte à poursuivre les hostilités, mais la décision est prise. Rabchenko l'emporte par K.O. et est sacré champion d'Europe junior des poids-moyens.

Grachev vs Rodriguez le 13 juillet

Place au "Monte-Carlo Million dollar Super 4". Le premier duel de lourds-légers met face à face Zsolt Erdei (Hongrie) et Denis Grachev (Russie), ou "Firebird" (Oiseau de feu) et "The Pirate". Le combat est plus équilibré, c'est le plus tactique de la soirée. On a affaire à deux pointures sensiblement de la même trempe. Les coups ne sont pas spectaculaires, mais ils sont justes et efficaces. Souvent assenés par Erdei, le roi de l'esquive et du contre. Le show est intéressant et il est difficile de deviner qui détient vraiment l'avantage. La salle est remplie de supporters de l'Est qui scandent leur nom. "This is the final round", articule Lustyck. Ce qui achève d'embraser les spectateurs. À l'issue du dixième round, le verdict est serré mais les trois juges finissent par trancher (96-94, 96-94, 94-96) : c'est "The Pirate" Grachev qui ira en finale, le 13 juillet à Monaco. Il partagera un million de dollars (600 000 pour le vainqueur) avec... Edwin Rodriguez, le Dominicain, qui a battu l'Argentin Ezequiel Osvaldo Maderna aux points (96-92, 96-92, 95-92) quelques minutes plus tard. Un second combat laborieux et long, parsemé de coups bas et de fautes, qui a assommé le public.

Denis Grachev (à droite), vainqueur de Zsolt Erdei, sera en finale du Super 4, le 13 juillet à Monaco.


Boxe

Le choc pour la fin

Dans le public, les drapeaux bleu et jaune des supporters kazakhs jurent avec les bandeaux rouge et blanc, bien serrés sur le front des partisans japonais. Gennady "GGG" Golovkin est invaincu depuis 2006, année où il est devenu professionnel en poids-moyens. Avec 25 combats remportés, dont 22 par K.O., le Kazakh est une star montante de la scène internationale. Pour lui donner la réplique, Nobuhiro Ishida (34 combats, 24 victoires, 8 défaites et 2 nuls). On mitraille des encouragements sonores en japonais. Ça fait sourire les fidèles du fameux "davaï !", équivalent russe du "allez !". Round 1 : Ishida, à la chevelure décolorée, place quelques bonnes frappes. Golovkin le jauge, l'observe. Round 2 : le Kazakh administre plusieurs séries de coups efficaces à son adversaire qui a déjà les yeux hagards. "Il passe un mauvais quart d'heure le Japonais", entend-on. Round 3 : le Japonais encaisse les coups et n'a même plus la force de tenir sa défense. "Ça va pas au bout ça", affirme notre voisin de siège. Ishida s'effondre. Golovkin l'a littéralement plié. Il est sacré

champion du monde et se voit remettre sa ceinture dorée par le prince Albert II. Dans le public, on est définitivement conquis par le retour de l'Anglaise. "C'était un très beau combat, très prenant. Il l'a pris à la gorge et ne l'a plus lâché. Il a dominé tout le temps", commente Jean-Luc, Monégasque amateur de boxe. "La soirée était bien conçue et bien rythmée", ajoute sa compagne, Liliane.

Le "local" de la soirée et vainqueur de son combat, Hugo Micaleff.

Le match de la soirée s'est soldé par un K.O. impressionant de Gennady "GGG" Golovkin sur Nobuhiro Ishida.

Le Prince et la Princesse de Monaco en présence de Frédéric Darnet (SBM).

Jean-Louis Masurel, administrateur de la SBM (à droite), a rencontré Rodney Berman (à gauche) par l'intermédiaire du père de la Princesse Charlène, Michael Kenneth Wittstock (au centre).

Le Dominicain Edwin Rodriguez (de dos) a rapidement pris le dessus sur l'Argentin Ezequiel Osvaldo Maderna, aux points : 96-92, 96-92, 95-92. 36 37


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Les favoris passés au

crible

Rafael, Novak et les autres… Capitaine de l'équipe de coupe Davis de la principauté, directeur technique national, mais aussi kiné pendant les Masters, Christophe Boggetti a passé en revue les caractéristiques des principaux candidats au titre à Monte-Carlo. Un témoignage qui permet de mieux comprendre pourquoi ce sont toujours les mêmes joueurs qui règnent sur la planète tennis…

Rafael Nadal

Né le 3 juin 1986 à Manacor (Espagne) Gaucher - 1,85 m, 85 kg Bilan A Monaco 8 titres 44 victoires - 1 défaite Sur terre battue 38 titres Toutes surfaces confondues 53 tournois remportés En Masters 1000  21 finales gagnées

Sa personnalité

"Socialement, il est toujours parfait. Il est très gentil, c'est un gars que tout le monde apprécie. Il n'a jamais un geste ou une attitude déplacés. Pendant un tournoi, il reste totalement focalisé sur la victoire. Une fois qu'il a remporté le trophée, il devient une autre personne, il est beaucoup plus détendu. À ce niveau-là, on peut dire qu'il a une double personnalité.

Ses points forts

"C'est un champion hors normes. Il respire la victoire, chaque seconde de sa vie est tournée vers la performance. Rafael est d'un perfectionnisme extrême, on le voit dans sa préparation et dans tout ce qu'il fait. Une fois, à Monaco, il s'était fait faire un strapping de la cheville. Il a remonté sa chaussette et il est parti. Quelques secondes après, il est revenu parce qu'un pli le gênait. Sur le plan du jeu, il a beaucoup évolué depuis ses débuts. Il a fait une vraie recherche tennistique. Et physiquement, il a toujours été impressionnant."

Ses chances à Monte-Carlo

"Tout dépendra de l'état dans lequel il se trouvera sur le plan physique. S'il est bien remis, il sera évidemment favori pour remporter une neuvième fois les Masters. Après, on peut presque dire qu'il sera à coup sûr en quarts voire en demies…"

La terre battue et lui…

"Sur cette surface, il est presque invincible. Sa détermination et sa volonté de courir sur toutes les balles s'expriment totalement sur terre battue. Quand ses adversaires tombent sur lui au tirage au sort, ils font preuve d'une résignation complète. Sur le terrain, ils essayent de tout donner, mais si Nadal n'est pas blessé…"


Tennis

Novak Djokovic Né le 22 mai 1987 à Belgrade (Serbie) Droitier - 1,88 m, 80 kg

Bilan à Monaco Meilleur résultat  finaliste en 2009 et 2012 15 victoires - 6 défaites Sur terre battue 7 titres

Ses points forts

"Ce qui fait sa force, c'est sa capacité à jouer toujours plus vite que l'adversaire. Il arrive à gagner du temps sur sa frappe de balle et il imprime un rythme insoutenable pour celui qui est en face. C'est quelqu'un de très rigoureux et il a l'avantage de toujours être au top, il récupère très vite. Son staff lui va très bien, son entraîneur Marian Bajda lui permet aussi de se stabiliser d'une façon optimale. C'est l'excellent négatif de Djoko, il accepte très bien sa personnalité."

Sa personnalité

"Novak, je le jalouse énormément. Parce qu'il a un grain de folie, dans le bon sens du terme. Dans une journée, il est capable de se vider complètement l'esprit, de ne plus penser au tennis, puis de revenir pour donner le meilleur de luimême. Il prouve que l'on peut réussir avec cette approche relativement nouvelle."

Toutes surfaces confondues 35 tournois remportés En Masters 1000  13 finales gagnées

Ses chances à Monte-Carlo

"Dans les conditions actuelles, il est pour moi le favori du tournoi. Nadal est en phase de reprise, s'il revient à son niveau, ce sera du 50-50. Si Djokovic bat Nadal, il prendra un ascendant psychologique pour Roland-Garros."

La terre battue et lui…

"Gagner ici est quelque chose qui lui tient à cœur parce qu'il est réellement basé à Monaco. Il se mêle souvent à la vie sportive du Monte-Carlo country club et il profite régulièrement des courts en terre. Novak, je le connais un peu mieux parce qu'il venait déjà quand il était jeune."

Andy Murray

Né le 15 mai 1987 à Dunblane (Ecosse) Droitier - 1,90 m, 84 kg Bilan à Monaco Meilleur résultat  demi-finaliste en 2009 et 2011 10 victoires - 6 défaites Sur terre battue aucun titre Toutes surfaces confondues 25 tournois remportés En Masters 1000  8 finales gagnées

Ses points forts

"Avec Ivan Lendl comme coach, il parvient à tout faire mieux qu'avant. En Australie, il a réussi à être plus efficace sur sa première balle, il est capable de jouer vite sans faire de faute. Il s'approche de plus en plus du trio Nadal-Djokovic-Federer. Il arrive à maturité, que ce soit sur le plan du tennis ou de l'aspect psychologique."

La terre battue et lui…

"Il n'a jamais gagné sur cette surface, mais il est capable de très bien jouer. Il l'avait démontré ici lors d'une demi-finale contre Nadal, en 2011 (4-6, 6-2, 1-6). Il avait vraiment "surjoué" le deuxième set et il avait réussi à dominer pendant cette période.

Sa personnalité

"Il a réussi à se prendre en mains, il s'est rendu compte que le temps passe vite… Ce n'est pas quelqu'un de facile, il est caractériel. Mais il a fait un gros travail là-dessus. Après, cela reste toujours une particularité qu'il doit surveiller."

Ses chances à Monte-Carlo

"Sur un tournoi comme Monte-Carlo, il peut arriver à développer un jeu excellent pendant deux sets, peut-être pas trois. Mais cela reste l'un des rares joueurs qui peut s'opposer aux trois meilleurs mondiaux quand ils sont en pleine possession de leurs moyens."

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Les favoris passés au

crible

Ses points forts

David Ferrer

Né le 2 avril 1984 à Javea (Espagne) Droitier - 1,75 m, 73 kg

"C'est le bon numéro 4 ou 5. Il est toujours là, il quadrille parfaitement le terrain et il essaye de toujours prendre le dessus physiquement, sur la répétition. Il ne passionne pas les foules, pourtant il faut aimer ce genre de joueur pour sa volonté de courir, de se battre. Il faut quand même se rendre compte que battre régulièrement des joueurs du top 100 est exceptionnel."

Bilan à Monaco Meilleur résultat  finaliste en 2011 21 victoires - 9 défaites Sur terre battue 9 titres Toutes surfaces confondues 19 tournois remportés En Masters 1000 1 finale gagnée

La terre battue et lui…

"Il fait souvent de grands matches, comme en Australie cette année. A chaque fois, on se dit qu'il peut le faire, qu'il va faire chuter un poids lourd, puis il se prend une râclée. C'est pareil sur terre, même s'il a remporté plusieurs tournois sur cette surface."

Sa personnalité

"C'est un gars extraordinaire, qui est assez discret. On peut dire qu'il fait son travail de manière très professionnelle. Rien n'arrive facilement pour lui, même si pour le commun des spectateurs, le côté répétitif de son jeu occulte un peu la difficulté d'arriver à un tel niveau."

Ses chances à Monte-Carlo

"Il peut gagner si l'un des meilleurs n'est pas au top. Il avait atteint la finale ici il y a deux ans (défaite 4-6, 5-7 contre Nadal). Ferrer reste le meilleur des outsiders. Derrière lui, j'ajouterais un groupe de joueurs comme Berdych, Del Potro ou Tsonga, qui a beaucoup progressé."

Chri s tophe Bogget t i

"On doit répondre à tous les problèmes" À quoi ressemble votre quotidien pendant le tournoi ? Je travaille avec le docteur Patrick Coudert, qui est le chef du service médical des Masters. Certains joueurs ont leur propre staff, qui les suit à l'année partout dans le monde. Mais d'autres font appel à nos services, nous devons répondre à tous les problèmes qu'ils peuvent rencontrer. On les aide pour les étirements, le strapping, mais aussi les problèmes de peau, les petites toux… Quel rapport entretenezvous avec ces professionnels ? On communique, on arrive parfois à créer 42

un lien particulier au fil des années. Mais il faut comprendre quand ils sont en retrait, je respecte absolument cela. La concentration d'avantmatch, la fatigue après la rencontre, ce n'est pas évident à gérer. Il est important de s'isoler.

Vous devez aussi composer avec les petites manies de chacun… (Amusé) Oui, c'est vrai. Les joueurs en ont tous énormément, personne n'y échappe vraiment. Ils aiment avoir leurs rites, une série de petits gestes à effectuer avant un match. Et quand ils ne peuvent pas les faire normalement, ça ne va plus…


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Francis Truchi

Depuis sa plus tendre enfance, Francis Truchi pense et vit tennis, intensément. Une passion débordante qui l'a conduit à lier son destin avec celui du club monégasque et de son tournoi phare. En compagnie de l'actuel directeur du Monte-Carlo country club, nous avons traversé plus d'un demisiècle en petite balle jaune.

Quand êtes-vous entré pour la première fois au Monte-Carlo country ? En fait, mon père était responsable des hommes de court ici. Alors, disons que j'ai des souvenirs du club depuis que ma mémoire me permet d'enregistrer les choses ! Dès l'âge de 9 ans, j'ai fait le ramasseur de balles pendant le tournoi. C'était assez dur parce que sur les courts annexes, il n'y avait qu'un ramasseur. On était sur les terrains du matin au soir, pour les enfants comme moi, c'était un bonheur de voir des champions. Il n'y avait pas de télévision à l'époque. Vous avez rapidement pris goût à ce jeu ? Le jeudi, quand je ne ramassais pas les balles, je m'éclipsais et j'essayais d'imiter mes idoles. À l'époque, c'était Budge Patty (un Américain vainqueur des Internationaux de France et de Wimbledon), le Belge Jacky Brichant ou Pierre Darmon (neuf fois champion de France). Quels épisodes de jeunesse restent encore gravés dans votre esprit ? J'ai eu la chance de disputer la coupe Galéa à 14 ans et demi. C'était l'équivalent de la coupe Davis pour les jeunes. Je me rappelle d'avoir vraiment pris conscience de l'importance et de l'intérêt de

représenter son pays. C'était la première fois que je me déplaçais à l'étranger, on avait joué à Ascoli, en Italie. J'avais quatre ou cinq ans de moins que les autres. C'est à cette occasion que j'ai fait la connaissance de Sergio Tacchini (fondateur de la marque du même nom, longtemps numéro un italien).

Vous avez également disputé Wimbledon chez les juniors… J'avais seize ans, c'était merveilleux. Il y avait un joueur monégasque qui était plus fort que moi, mais il avait dû renoncer parce qu'il passait le Bac. J'étais parti de la gare de Monaco à 18 heures, j'étais arrivé le lendemain à Victoria station à 20 heures. On a tous eu droit à un équipement complet chez Fred Perry et des raquettes Slazenger. C'était le bonheur… Je n'avais jamais joué sur herbe, j'ai perdu dès le premier tour. Représenter Monaco en Coupe Davis, c'était aussi fort ? Oui, être sélectionné, défendre les couleurs de son pays d'adoption, c'était une vraie reconnaissance. On a parfois gagné, on a parfois été écrasés… Mais on essayait toujours de se surpasser. Je me rappelle d'une rencontre au Portugal où j'avais joué le troi-

sième simple. J'étais mené deux sets à zéro, 5-1 et 30-15 dans le troisième. Et j'ai fini par gagner trois sets à deux. Je ne pouvais pas laisser tomber.

À partir de quel moment avez-vous lié votre carrière professionnelle et votre sport fétiche ? Je suis rentré à dix-sept ans à la BNCI, qui est devenue ensuite la BNP. Le tournoi, dirigé par M. Noat, a commencé à prendre du muscle. En parallèle, le club devenait aussi plus important. Il m'a demandé de lui donner un coup de main. Puis, à l'âge de 28 ans, on m'a proposé une première fois de devenir directeur du club. J'ai dit non. Pour quelles raisons ? Le club était plutôt calme. Avant, les directeurs étaient souvent des retraités, il n'y avait pas encore eu ce boom du tennis. C'était plutôt un poste "tranquillou". Je craignais un peu de m'endormir, ce n'est pas mon tempérament. Quand je suis arrivé à temps plein ici, en 1978, nous avions 828 membres, dont 28 bridgeurs. Aujourd'hui, nous sommes à 2 046 membres et 2 200 licenciés (les jeunes ne sont pas forcément membres). Puis, j'étais encore joueur et je m'occupais aussi du tournoi, en tant que directeur adjoint. Sept ans


Tennis

après, on m'a reproposé le poste. On m'a bien fait comprendre qu'il n'y aurait pas de troisième opportunité.

Vous avez assisté au véritable tournant pour le tennis, le début de l'ère Open à partir de 1969… À l'époque, Monte-Carlo était un tournoi de Pâques, il avait lieu fin mars ou début avril. On n'accueillait que des amateurs. Il y avait de très bons joueurs, mais ils n'avaient peut-être pas que les meilleurs en face d'eux. Tout à coup, des gens comme Arthur Ashe, John Newcombe ou Pancho Gonzales, qui étaient professionnels, ont été autorisés à participer au tournoi. On s'est retrouvé avec un plateau exceptionnel. Pouvez-vous nous conter quelques anecdotes vécues durant toutes ces décennies passées "à l'intérieur" du tournoi ?  Je me rappelle d'une finale Nastase-Borg, en 1973. Borg avait 16 ans et le public avait pris fait et cause pour lui. Nastase s'est retourné vers la princesse Antoinette et il lui a dit  "Faites quelque chose, ils sont tout contre moi !" Je me souviens aussi du

jour où Borg avait fait son come-back en 91. Il avait joué son premier match ici, à 35 ans, avec sa raquette en bois. Évidemment, il avait perdu dès le premier tour. Mais les tribunes étaient pleines. Il y avait même des gens qui allaient au supermarché d'à côté pour acheter des cagettes. ils essayaient d'apercevoir un bout de match depuis l'extérieur ! Dans un registre moins plaisant, André Agassi nous avait fait remuer ciel et terre parce qu'il voulait aller voir le saint suaire à Turin. J'avais sollicité Patrick Poivre d'Arvor, qui avait appelé le correspondant de TF1 en Italie. On avait bloqué un hélico pour Agassi et deux autres personnes. Il nous a à peine remerciés et on ne l'a plus jamais revu ici…

Qui vous a le plus marqué ? Arthur Ashe avait un talent fou. Nastase, Santana ou Pietrangelli avaient l'œil, c'était des génies. Ils n'avaient pas un niveau physique monstrueux, mais ils anticipaient. Nastase, lui, a inventé le lob lifté. Il a fait d'un geste défensif une arme d'attaque. Il y avait plus de spontanéité, les enjeux financiers n'étaient pas les mêmes. Wilander ou Vilas ont aussi marqué leur époque.

Y avait-il une dimension plus festive dans le passé ? Il y avait moins de préparation physique, certains sortaient le soir pour aller au casino. Dans les années 60, il y avait une soirée donnée par Gloria Butler. Elle était la fille d'un Américain fortuné qui avait sponsorisé le tournoi de double pendant très longtemps. Durant cette soirée, les joueurs faisaient un spectacle, ils se déguisaient, ils chantaient… Le champagne coulait à flot, et certains n'étaient plus vraiment prêts à en découdre  !

"Arthur Ashe avait un talent fou" assure Francis Truchi qui se rappelle également de la frénésie suscitée par le come-back de Borg à Monte-Carlo.

Les Masters de Monte-Carlo ont passionné de plus en plus de spectateurs au fil du temps… Oui, j'ai assisté à l'apparition des places numérotées, pour la finale d'abord. Avant, les gens se 44 45

Le fantasque Ilie Nastase fait partie des joueurs qui ont marqué Monte-Carlo.

déplaçaient partout en fonction des rencontres. Dans les années 70, on devait avoir 1 500 places, les spectateurs pouvaient s'asseoir sur les pelouses. C'était bon enfant. Aujourd'hui, le central fait plus de 10 000 places. On trouve des techniciens, des passionnés, mais aussi des gens qui apprécient l'ambiance. Car c'est aussi ça un tournoi. Quand vous allez à Roland-Garros ou à Wimbledon, il se passe quelque chose. À l’US Open, on ne sent pas cette âme, les avions passent au-dessus des courts pendant les matches.

Ici, la tradition semble conserver une grande importance… Nous avons un lieu fantastique, il ne faut pas oublier ceux qui ont bâti cet outil grandiose imaginé par l'architecte Charles Letrosne. Une personne qui aime le tennis ne peut qu'y éprouver du bonheur. Il y a la légende, des terrains de qualité, de l'espace, une vue magnifique… Qu'est-ce qu'on peut espérer de mieux  Comment appréhendiez-vous le tournoi lorsque vous en étiez le directeur (en tandem avec Patrice Dominguez, entre 1998 et 2004) ? Au début, on a le cœur qui bat, comme sur le terrain. On a le trac, on veut tellement bien faire… En fait, il faut faire en sorte de prévoir l'imprévisible. Maintenant, mon rôle est plus simple. Je fais le lien avec les gens de la SMETT. Pendant le tournoi, ce sont eux les patrons ici. En général, je n'ai pas le temps de suivre les rencontres, à part un peu sur la télé de mon bureau. Enfin, je suis conscient de faire un métier très agréable. Quand on vit dans le sport, on reste jeune. À 70 ans, je prends toujours autant de plaisir.


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MO L E X R

Le premier

sacre de nadal

Il venait d'avoir 18 ans… Le premier des huit sacres de Rafael Nadal à Monte-Carlo remonte à l'année 2005. À peine majeur, l'Espagnol était en pleine ascension, prêt à devenir le roi de l'ocre pendant des lustres. Retour sur cet acte fondateur dans la carrière du Majorquin, commenté par ceux qui l'ont vécu, depuis le court ou dans les tribunes.

"Il était déjà très impressionnant" "Il venait d'avoir 18 ans / Ça le rendait presqu' insolent / De certitude",

"Il venait d'avoir 18 ans / Il était beau comme un enfant / Fort comme un homme…" S'il fallait choisir une bande-son pour accompagner les images de la victoire de Nadal en 2005, la chanson de Dalida ferait parfaitement l'affaire. Il était un peu comme ça, le Rafa. L'Ibère, à peine pubère et déjà promis à une grande carrière. Le prolongement d'une route pavée d'or depuis les juniors. À Monaco, il avait montré les dents une première fois en 2003, en dévorant l'expérimenté Albert Costa au deuxième tour. Deux ans plus tard, il faisait son retour dans une principauté plongée dans la tristesse. "Le prince Rainier est décédé le vendredi qui précédait le début de l'épreuve. On avait arrêté tous les évènements annexes, il n'y avait aucune fête… Mais le comité avait quand même décidé de maintenir le tournoi", détaille Zeljko Franulovic, qui faisait ses débuts à la tête de la compétition à cette époque.

fredonne ensuite la diva des karaokés. Ou peutêtre était-ce Gaël Monfils, Xavier Malisse ou bien Olivier Rochus. Trois hommes incapables de prendre un set à l'Espagnol. L'Argentin Gaston Gaudio, le suivant sur la liste, ne résistait que 62 minutes (6-3, 6-0) face à celui que l'on appellerait bientôt le Taureau de Manacor. Journaliste à Nice-Matin, fou de tennis, Anthony Boyer s'en souvient comme si c'était hier. "C'était la première fois que je voyais jouer Nadal. C'était sur le court des Princes. Il portait une tenue fluo, avec un T-shirt sans manches. Il était déjà très impressionnant, il avait explosé le vainqueur de Roland-Garros 2004, déjà en pleine déprime. J’avais vu la finale de Miami à la télé, le mois précédent, où Nadal avait failli battre Federer en finale. J’ai compris ce jour-là qu’il deviendrait très fort… Mais je ne pensais pas qu’il serait aussi fort ! Je suis surpris de sa longévité, surtout que son jeu est physiquement très exigeant."

Demi-finale d'anthologie contre Gasquet "J´aurais voulu le retenir / Pourtant je l´ai laissé partir / Sans faire un geste".

Là, ça ressemble à du Richard Gasquet, un autre garçon plein d'avenir rencontré au tour suivant. Richard Gasquet, alors 101e mondial, s'est offert le scalp de Roger Federer en quarts. Le Français, scruté depuis son plus jeune âge par les observateurs, a brillé chez les jeunes. À son tableau de chasse, Roland-Garros et l'US open juniors, mais aussi un record. À 15 ans et 10 mois, le Biterrois est devenu le plus jeune tennisman à remporter un match en Masters series, à Monte-Carlo contre Franco Squillari, en 2002. Depuis, c'est Rafael qui a repris l'ascendant sur son rival. Au terme d'un match épique, au niveau de jeu très élevé, le brun aux biceps d'acier va définitivement

assommer "Richou" (6-7(6), 6-4 6-3), qui ne parviendra plus jamais à battre l'Espagnol (Nadal l'a dominé dix fois en autant de confrontations). "On peut dire que j'ai bien lancé sa carrière. Depuis il a gagné six titres ici et moi sept matches", glissait Gasquet en 2011, avant leurs retrouvailles en seizièmes de finale à Monaco. "Quand je l'ai retrouvé deux mois plus tard à Roland-Garros, je sentais déjà une grosse différence. À partir de là, il est devenu celui qu'on connaît  quelqu'un qui ne fait pas de fautes, qui joue très long et très rapide, qui donne parfois l'impression d'être indébordable."

Le début d'un long règne "Il m'a dit "c' était pas si mal" / Avec la candeur infernale / De sa jeunesse".

Là, on croirait entendre Guillermo Coria, le "Chat", qui avait tenté de planter ses griffes sur Rafa pendant plus de trois heures en finale, avant de finir en matou maté (6-3, 6-1, 0-6, 7-5). Vainqueur de ses deuxième et troisième tournois sur le circuit ATP en février, à Acapulco et Costa do Sauipe, Nadal était classé au dix-septième rang mondial avant d'arriver à Monaco. Avant d'aborder ce rendez-vous majeur, le pistolero au coup droit lasso n'avait même pas frémi. "Coria a dit que j'étais le meilleur joueur de terre battue  Bon, ben je vais le battre alors…" Il en ressortait grandi, prêt à inscrire son nom pour la première fois au palmarès de RolandGarros, ce Grand Chelem qu'il allait remporter à six reprises supplémentaires. À Monaco, personne n'a, depuis, réussi à mettre fin à sa suprématie. "Parfois en rigolant, je lui dis "On a commencé ensemble, fais attention, ne fais pas de bêtises. Si tu ne gagnes pas le tournoi, ça va me porter malheur", s'amuse Zeljko Franulovic.


Tennis

quand façonnable fait rimer sport avec élégance

P

ionnier de l'élégance en toute occasion, la maison Façonnable habillera cette année encore l'ensemble du staff du Monte-Carlo Rolex Masters. Le sponsor de luxe made in Côte d'Azur renforce ses liens avec l'événement en renouvelant leur partenariat jusqu'en 2015.

nable réalisera cette année encore une ligne exclusive de vêtements homme et femme, ornée du prestigieux blason qui allie les deux entités. Une collection à retrouver dans les boutiques de la marque partout dans le

Lors de ce prestigieux rendez-vous du circuit ATP, le premier tournoi de la saison sur terre battue, les couleurs de Façonnable seront dignement représentées. Les juges de ligne seront vêtus d'ensembles complets alliant les tons marine et rouge. À noter que pour la première fois, des tenues similaires seront proposées à la vente dans la boutique du tournoi. Les membres du Comité d'organisation porteront du Façonnable traditionnel, quant aux responsables du contrôle et des ramasseurs de balles, ils véhiculeront la griffe sport de la marque. Les hôtesses VIP, celles des loges prestige ainsi que de l'entrée principale porteront la Façonnable women collection. Aussi, dans la continuité de son engagement envers le Monte-Carlo Country Club, Façon 46 47

monde. Après sa collaboration au Barclays ATP World Tour Finals, en novembre 2012, Façonnable renforce encore sa présence dans l'univers tennistique grâce à sa signature moderne chic.


Sport & style


"Monaco est le vrai test pour les pilotes parce qu’il n’y a pas de place pour la moindre erreur. Au-delà de l’habileté de pilotage, vous devez rester concentré d’un bout à l’autre des 78 tours. Au moindre relâchement, vous pouvez commettre une faute qui peut vous être fatale." Ferna nd o Alons o

71e Grand Prix de Monaco Le 71e Grand Prix de Monaco viendra saupoudrer de glamour la Principauté du 23 au 26 mai. Le Grand Prix urbain souvent décrit comme le plus difficile, le plus serré et le plus lent de la saison est aussi le plus technique. Technique dans la pratique bien sûr, mais dans la construction également. Ce tracé si particulier fait office de défi pour les pilotes autant que pour la Principauté. Dossier réalisé par Chris Bertoldi - Photos : Automobile Club de Monaco, Philippe Mazzoni Canal+, Red Bull Racing, Marussia, Mercedes, Lotus.

1'14"439 3,34

C'est le record du tour le plus rapide. Il a été réalisé par Michael Schumacher sur Ferrari, en 2004.

kilomètres, c'est la longueur du tracé. Ce circuit est le plus court du championnat du monde de F1.

6

Personne ne compte autant de succès qu'Ayrton Senna en Principauté. Le Brésilien avait ouvert son compteur en 1987, avant de s'imposer cinq fois consécutives entre 1989 et 1993. Derrière lui, on trouve Graham Hill et Michael Schumacher (cinq courses gagnées).

6

pilotes en activité ont remporté la victoire durant le Grand Prix de Monaco. Il s'agit de Räikkönen (McLaren, en 2005), Alonso (McLaren et Renault, en 2006 et 2007), Hamilton (McLaren, en 2008), Button (McLaren, en 2009), Webber (Red Bull, en 2010 et 2012) et Vettel (Red Bull, en 2011).

7

des 8 derniers vainqueurs avaient signé la pole position lors des qualifications. Seul Felipe Massa, parti en tête en 2008, n'avait pu obtenir mieux que la troisième place.

15

c'est le nombre de victoires à l'actif de l'écurie McLaren. Ici, personne n'a fait mieux. La dernière en date est celle de Lewis Hamilton, en 2008. Avec huit courses remportées, Ferrari pointe au deuxième rang.

25

secondes, c'est le temps moyen d'un arrêt au stand sur le circuit urbain en terres princières.

78

tours à effectuer. C'est la règle. Ce qui fait 260,52 kilomètres parcourus à l'issue de la course.

305

kilomètres-heure, c'est la vitesse de pointe que parviennent à atteindre les bolides lancés dans le tunnel de la Principauté. Une vraie rampe de lancement.

74 000

spectateurs environ se regroupent en Principauté durant l'événement, selon Christian Tornatore, commissaire général adjoint de l'Automobile club de Monaco. 25 000 personnes sont assises en tribunes, 12 000 profitent des places debout. Ce total est facilement multiplié par deux grâce aux occupants des nombreuses terrasses et bateaux qui mouillent dans le port.


Installations

"Un miracle renouvelé" Pour que les bolides de F1 puissent assurer le spectacle sur le bitume princier, deux cents hommes et femmes s'affairent à monter des infrastructures colossales, en un temps record. Cinq semaines pour construire le Grand Prix de Monaco, top départ le 2 avril.

é

preuve urbaine mythique, le Grand Prix de formule 1 prend des allures de défi à Monaco. Si le tracé initial demeure, il a évolué depuis sa création, en 1929, par Anthony Noghès. C'est à partir de 1952 qu'il subit ses premières métamorphoses. D'abord avec des aménagements apportés au virage Sainte Dévote, puis un allongement de 135 mètres, en 1973, via une piste longeant le port et se terminant en épingle autour de la Rascasse. A partir de 1976, trois chicanes sont réalisées, à Sainte Dévote, près de la Rascasse et au pied du boulevard Louis-II. Vient ensuite le fameux virage Louis Chiron, près de la piscine Rainier-III. Dans les années 2000, un mur de quai de 150 mètres de long est créé, grâce auquel trois nouvelles tribunes sont érigées. La course de 78 tours est soumise à de perpétuelles améliorations, à l'image du pays hôte.

"Obligés de revoir notre copie chaque année" Voilà pourquoi, c'est "un miracle renouvelé, un challenge", d'après Christian Tornatore, commissaire général adjoint de l'Automobile club de Monaco. "C'est de plus en plus difficile à gérer car la ville bouge beaucoup. Il faut s'adapter aux nouveaux carrefours et aux trottoirs qui changent souvent", explique celui qui pilote l'installation des infrastructures. "Nous sommes obligés de revoir notre copie chaque année", lâche-t-il dans un sourire. "A partir de février et jusqu'à mi-juin, je vis Formule 1. En février, nous réunissons la quinzaine d'entreprises avec lesquelles nous avons l'habitude de travailler." Une vaste chaîne de compagnies, parmi lesquelles une entité monégasque dont le rôle est majeur. Polymétal met en place les rails et les grillages autour de la piste. Elle construit toute la partie qui permet d'élaborer le circuit. "Ce serait rudimentaire, mais on pourrait presque ne faire qu'avec cette entreprise", plai-

Une "valse" à cinq temps 1er avril : toutes les terrasses des établissements du port Hercule doivent être démontées. 2 avril : début du travail le plus long, la construction des loges et tribunes sur la darse sud (côté mer, face à la Rascasse). 8 avril : début de la construction des tribunes sur les zones portuaires, quai Albert-1er. 15 avril : début de la construction des stands, du reste des tribunes, des rails, des grillages, des passerelles, installation des banderoles publicitaires. 18 mai : les écuries commencent à investir Monaco et prennent les clés de leur stand flambant neuf, avec électricité, Internet, climatisation, toilettes...


Formule 1

sante Christian Tornatore. Polymétal construit aussi les stands, les passerelles et rend le glacis accessible au public. La société française Entrepose échafaudages, se voit attribuer la deuxième plus grosse tâche de cette "opération circuit urbain". C'est elle qui se charge de la construction des tribunes, d'une capacité de 25 000 places assises. La tribune la plus délicate à bâtir est celle de la place du casino qui modifie le cœur du quartier de MonteCarlo. Elle apparaît seulement deux jours avant le début du Grand Prix. Durant l'événement, 150 bungalows seront installés autour du circuit afin d'y loger les ouvriers, mais aussi d'y établir la direction de course (dont le local pèse près de 150 tonnes), et les équipes de télévision.

Nouvelle zone de freinage, grillages rehaussés… "Chaque année, à la fin du mois de mars, on refait environ le tiers du circuit. Il y a beaucoup de bus à Monaco. Il circulent sans arrêt et dégradent le revêtement. Je me souviens d'une année où une voiture avait décollé des quatre roues à cause d'un creux dans la chaussée. Une fois le véhicule en l'air, son moteur s'était mis en sur-régime, ce qui avait instantanément anéanti la boîte de vitesses", raconte Christian Tornatore. C'est le genre de problèmes que connaît Monaco puisque son circuit de F1 est arpenté à longueur d'année par de nombreux usagers.

la sécurité

en chiffres

650 commissaires de piste 33 kilomètres de rails de sécurité 554 mètres de barrières de protection 20 000 mètres carrés de grillage 120 pompiers professionnels 3 600 pneus de protection 500 extincteurs 39 caméras de surveillance 36 médecins-réanimateurs 30 médecins 35 infirmières 36 valises de réanimation cardio-vasculaire et respiratoire 3 véhicules d'intervention rapide 3 véhicules d'intervention pour la désincarcération et l'extraction 40 secouristes 13 ambulances 3 structures hospitalières 3 postes médicaux avancés

Parmi les modifications de la saison 2013, on compte un nouveau champ de frein dans la descente du casino, vers la tour Mirabeau. En plus de sa texture freinante, il permettra d'annuler le dénivelé entre la chaussée et le trottoir. Il y aura du changement côté tunnel également. Il sera d'avantage sécurisé grâce à un grillage d'un mètre cinquante de haut qui doit être posé côté mer, sur toute la longueur de la "rampe de lancement". A sa sortie, le grillage déjà existant doit être rehaussé d'un mètre jusqu'à la zone de freinage, car l'an passé, deux monoplaces se sont accrochées et l'une d'elles a failli terminer sa course dans le port. Un autre grillage de sécurité sera ajouté en haut de l'avenue d'Ostende, vers l'avenue princesse Alice. C'est un coin propice aux pointes de vitesse et la plupart des Formule 1 y passent à 270 km/h.

50 51

Christian Tornatore, commissaire général adjoint de l'ACM.


À L'OMBRE DES PADDOCKS Mark Webber - Revanchard

Sous haute tension

Ça chauffe chez Red Bull. Alors que Vettel s'offre sa première victoire de la saison lors du Grand Prix de Malaisie, Webber fulmine. "Sebastian a toujours fait ce qu'il voulait, il a toujours été protégé, c'est comme ça." En fait, Sebastian n'a pas respecté les ordres cette fois. Alors que Webber est en tête au 43e tour et que l'écurie décide de maintenir les positions des pilotes, il se retrouve dans la ligne de mire de son coéquipier après son quatrième passage aux stands. Vettel décide alors de le doubler coûte que coûte. Ils manquent de justesse l'accrochage. Le triple champion du monde est "désolé" et dit avoir fait "une grosse erreur". En quatre saisons chez Red Bull aux côtés de Sebastian Vettel, le pilote de 36 ans a toujours fini dominé par son cadet. Dommage, car en plus de son talent et de ses 34 podiums, Webber est bien loti côté mécanique. L'écurie Red Bull fait figure de favorite car avant elle, seules Ferrari, Williams et McLaren avaient réussi l'exploit d'aligner trois titres constructeurs d'affilée. Red Bull se démarque d'autant plus qu'elle souffle seulement sa neuvième bougie cette année. Mais il se pourrait que l'écurie anglo-autrichienne vive une guerre interne...

Lotus - Duo de choc

Grosjean-Räikkönen le feu et la glace

Un lot au potentiel aussi ambitieux qu'explosif pour l'écurie britannique Lotus F1 Team. Elle peut se réjouir de voir sa monoplace pilotée par un champion du monde 2007 requinqué et déjà vainqueur du premier Grand Prix de la saison, à Melbourne en Australie. Après deux saisons en WRC, le pilote finlandais de 33 ans revient au top de sa forme mais laisse entendre que cette dynamique risque d'être freinée par un budget trop court comparé à ceux de Red Bull, Ferrari et Mercedes. On pressent le meilleur pour "Iceman" qui ne compte aucun abandon en trente courses consécutives, dont 28 dans les points et trois rempotées. On s'interroge sur le talentueux mais impétueux Français, Romain Grosjean (trois podiums l'an passé). Si le pilote de 26 ans dit avoir pris du plomb dans la cervelle durant l'hiver, on ne peut oublier ses nombreux dérapages de la saison 2012 (huit abandons et une suspension). À Melbourne, il a avoué avoir "encore failli empaler les mecs de devant", mais il a repris confiance en Malaisie, en terminant 6e devant son coéquipier. Si le jeune homme canalise son trop-plein d'énergie, il se pourrait qu'il emboîte le pas de Räikkönen.


Formule 1

Jules Bianchi - Débutant

La French touch niçoise 23 ans seulement, et Jules Bianchi fait déjà partie des quatre Français en lice cette saison, avec Romain Grosjean, Jean-Eric Vergne et Charles Pic. À deux doigts de signer chez Force India, il se fait souffler la place puis est engagé, début mars, au sein de l'écurie russe Marussia. Si son coéquipier, le Britannique Max Chilton, court lui aussi ses premiers Grand Prix, Marussia en a 58 à son actif et pourtant aucun point marqué. Au volant de sa MR-02, moteur Cosworth, le jeune Niçois n'espère pas glaner des points mais plutôt se faire la main. En 2007, l'espoir français a déjà donné un bel aperçu de son talent, il est le premier pilote à décrocher le titre de champion de France Formule Renault dès sa première saison depuis Alain Prost. En 2009, il devient champion de Formule 3 Euro Series, puis vice-champion World Series by Renault en 2012. C'est en 2012 également qu'il s'offre la deuxième place sur le circuit monégasque, au volant de sa Tech 1 Racing, lors de la course World Series 3.5. "C’est toujours plus simple de commencer dans l’équipe la plus compétitive, relativise son manager Nicolas Todt, fils de Jean. Il y a différentes façons d’y arriver. Ce n’est peut-être pas la plus simple. L’histoire montre que beaucoup de pilotes ont débuté dans des petites équipes, comme Fernando Alonso (chez Minardi)."

Lewis Hamilton - Transfuge

Sous une nouvelle étoile

Le champion du monde 2008 de 28 ans a tranché. Il a quitté le nid douillet de l'écurie britannique McLaren, où il a gravité pendant quinze ans, pour se lancer dans un nouveau projet avec Mercedes. Hamilton a signé pour trois ans (et 75 millions d'euros) et remplace désormais Michael Schumacher. "Je pense que je peux amener les Flèches d'argent au sommet et réussir à gagner les deux titres", a déclaré le résident monégasque. Ambitieux, car en 2012, l'écurie n'était pas sur le podium constructeurs (5e). Mais Lewis Hamilton reste aventurier et téméraire. L'année de son sacre, celui qui n'a jamais abandonné un Grand Prix en terres princières, avait réussi à s'y imposer contre toute attente. Parti troisième, le Britannique avait heurté un rail et crevé sous une pluie battante. L'année précédente, lors de sa première expérience en Principauté, il avait terminé deuxième derrière Alonso, son coéquipier d'alors. Peu après, la rivalité avait rendu les relations explosives entre les deux hommes. On souhaite qu'un tel dessein ne vise pas l'écurie Mercedes. Pourtant, il y règne une ambiance de duel entre le nouvel arrivant et Nico Rosberg, 27 ans, représentant des couleurs Mercedes depuis 2010. Deux hommes au palmarès nettement différent. 21 victoires pour Hamilton contre une seule pour l'Allemand, et surtout, un titre de champion du monde pour le Britannique. 52 53


Ma r got La f i t t e - jou r n ali s t e

"Un vent nouveau

L

va souffler sur la F1"

a Formule 1 a migré sur la chaîne cryptée et cela vaut pour les deux autres saisons à venir. Les abonnés peuvent suivre en intégralité tous les Grands prix, ainsi que les essais libres et les qualifications. Un nouveau magazine "Formula one" est proposé tous les dimanches en clair et en direct par

Thomas Thouroude. Il est notamment accompagné de la consultante Margot Lafitte, fille de l'ancien pilote et commentateur Jacques Laffite. À cette occasion, la passionnée de F1 revient sur ses débuts dans le sport auto et à la télévision. Au moment de l'interview, le championnat n'a pas commencé et la demoiselle de 32 ans a hâte de débuter sa nouvelle aventure. Enthousiaste, elle parle à la vitesse de l'éclair, comme pour arriver plus vite sur la ligne de départ.

Aviez-vous senti venir cette opportunité ? Je savais que Canal+ recrutait pour la saison de F1 et on en parlait depuis un moment, mais non, je ne savais rien à l'avance. Tout s'est fait très vite. J'ai été contactée par l'assistante de Cyril Linette, le directeur des sports de Canal+, puis tout a suivi. J'avais très envie d'intégrer l'équipe parce que cela faisait des années que je parlais de F1 sur Eurosport et je n'avais pas envie d'arrêter. Poursuivrez-vous vos émissions sur d'autres chaînes ? Je ne serai plus sur Eurosport, mais je continuerai mon émission V6 sur AB moteurs. C'est un grand pas en avant pour moi. J'ai passé de super années sur Eurosport, j'y ai découvert le talk-show. Mais c'est une super opportunité de passer sur Canal+. Comment Canal+ compte-telle faire mieux que TF1 ? Ce sera différent, car la chaîne a plus de moyens et de supports pour diffuser les sujets, plus d'interviewes et de reportages aussi. Mais ce n'est pas uniquement une question de moyens, c'est aussi une question de motivation, d'enthousiasme et de savoir-faire. Canal est très doué pour les sujets de fond. De son côté, TF1 a connu une baisse d'audience, de chiffre d'affaires et une baisse de moyens. Ce qui a dû engendrer une baisse d'envie. Puis ça faisait longtemps qu'ils faisaient cela. Avec Canal+, un vent nouveau va souffler sur la F1. 54

Que représente le Grand Prix de Monaco pour vous ? Je suis venue deux fois à Monaco. C'est un Grand Prix mythique. Il est absolument unique par sa situation et le show se trame surtout autour du Grand Prix lui-même. Il y a une ambiance particulière. On sent que c'est toute la Principauté qui vit au rythme de la F1. Mais cette fois-ci je resterai à Paris, je n'aurai pas le plaisir de m'y rendre. Vous êtes également pilote… J'ai commencé le sport auto tard, à 22 ans. Avant, je faisais de l'équitation et les voitures ne m'intéressaient pas du tout. Puis mon père n'avait pas particulièrement envie que je me dirige vers ça. Finalement, j'ai essayé et j'ai adopté. J'ai couru mon premier Trophée Andros et ça m'est apparu comme une évidence. Je ne suis plus jamais revenu à l'équitation. Depuis je n'ai pas loupé une seule édition du Tophée Andros. Enfin, je ne suis pas toujours allée au bout des étapes, mais j'ai participé à tous les rallyes. Mais comment passe-t-on des rallyes à la télévision ? Comme je pilotais, j'ai été sollicitée par des médias Internet et Auto-moto, afin de raconter ce que je faisais et donner mon point de vue sur le sport auto. Puis j'ai été contactée par la chaîne AB moteurs. J'étais plutôt à l'aise dans cet exercice. J'arrivais à mettre des mots sur ce que je ressentais. Parler de ma passion est un plaisir, ça vient naturellement. Être la fille d'un commentateur célèbre, cela vous a aidé ? Mon père est quelqu'un de très aimé et de familier pour les Français. C'est assez marrant parce que les gens ont toujours des petites anecdotes drôles à me raconter sur lui. Il ne m'a jamais poussée dans cette voie, j'y suis venue de moi-même. Mais c'est vrai que grâce à ce qu'il dégage, les gens viennent plus facilement vers moi. Ils s'attendent à trouver quelqu'un d'ouvert et d'avenant, comme lui.



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"A recurring miracle" Formula 1 cars are going to wear out tyres on the Principality asphalt. In order to make it happen, two hundred people are busy to set up gigantic infrastructures with an impressive schedule challenge : five weeks from scratch to build up the Monaco Grand Prix. T0 is on April 2nd.

The 2013 fittings "Every year, around end of March, we have to make again a third of the circuit. The bus traffic is such that it degrades the coating" says Christian Tornatore. This is typically the kind of problem we have to solve at Monaco as people are driving on the Formula 1 circuit all along the year.

"A recurring miracle" Formula 1 cars are going to wear out tyres on the Principality asphalt. In order to make it happen, two hundred people are busy to set up gigantic infrastructures with an impressive schedule challenge : five weeks from scratch to build up the Monaco Grand Prix. T0 is on April 2nd. The legendary urban circuit of Monaco Grand Prix is a great enterprise. This race is one of the most prestigious and oldest organized in the Principality. If the initial circuit layout has been kept, several evolutions were applied since its creation in 1929 by Anthony Noghes. The first updates were made in 1952. It started with a modification of the Sainte Dévote corner, followed in 1973 by a 135 meters lengthening with a track along the port finishing in hairpin bend around the Rascasse. Since 1976, three chicanes were added : at Sainte devote, near the Rascasse and at early Boulevard Louis II. Then comes the famous corner Louis Chiron close to swimming pool Rainier III. In the years 2000, a pier wall of 150 meters long is built, allowing three new public galleries to be erected. The 78 laps race is a living and ever improving circuit, in the own image of its country.

A real challenge You better understand why it is "a recurring miracle and challenge" says Christian Tornatore, the deputy general representative of the Automobile Club of Monaco. "It becomes more and more difficult to manage because the city itself is changing a lot. You have to face new crossroads and the pavements are moving quite often" explains the responsible of infrastructures installation. "In February, we make a meeting with around fifteen companies that we are used to work with". An important supply chain of contractors, among which one from Monaco is playing a major role. Polymetal is building all the necessary parts to secure the circuit like the rails and the gratings around the circuit. It is also in charge of the stands and footbridges implementation as well as the public access to the ramp . The second biggest activity of this "Operation Urban Circuit" is awarded to the French company Entrepose scaffoldings . Its task is to build the galleries, with a capacity of 25 000 seats. In addition, there are around 12 000 standing paying tickets. The most complex gallery to build is the one of the Casino plaza disfiguring the Monte-Carlo district. It is installed only two days before the start of the Grand Prix. 56

Among the modifications applied for the 2013 season, we have a new slow down area in the way down to the Casino nearby the Mirabeau tower. There will be an update on the tunnel area also : it will be secured by a 1.5 meter high grating on the sea side all along the launching ramp. The existing grating at the end of it will have to be heighten by 1 meter up to the slowing down area, because last year two cars got caught and one of them nearly finished its race in the port of Monaco. Another security grating will be installed at the top of the Ostende avenue, towards princess Alice avenue. Incredible speeds are recorded in this area where most of Formula 1 cars reach 270 km/h.

Security by the numbers 650 race stewards 350 km of security rails 554 meters of Tecpro barriers 20 000 square meters of gratings 120 professional firemen 3 600 security tyres 500 extinguishers 39 monitoring video cameras 36 intensive care doctors 30 doctors 35 ambulance men 36 intensive care suitcases 3 emergency intervention vehicles 3 intervention vehicles for body extraction 40 first-aid medical attendants 13 ambulances 3 field hospitals 3 first-aid installations


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Un crédo, l’hygiène de vie

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Monaco Teleco m

La fibre sportive

Internet, c’est eux. La téléphonie, c’est eux. La télévision, c’est encore eux. Monaco Telecom et ses équipes techniques sont aux petits soins avec les abonnés monégasques. Mais audelà de satisfaire leurs besoins quotidiens, ils réalisent de véritables prouesses dans la couverture et la retransmission d'événements sportifs que l'on affectionne tous : le Grand prix de F1, le rallye de Monte-Carlo, Herculis ou encore le Monte-Carlo Rolex Masters.

Par Chris Bertoldi - Photos : Monaco Télécom - CB

E

n Principauté, les événements sportifs de prestige sont légion. Et dès que les athlètes tout en muscles ou les carrosseries rutilantes investissent le pays, la communauté vit, parle et respire sport. Monaco Telecom et ses infrastructures jouent alors un rôle crucial en diffusant les infos en temps réel, grâce à une large couverture des manifestations. Bien sûr, ils œuvrent aussi pour une foule d'autres événements tels que le Yacht Show et les congrès organisés dans les grands hôtels de Monaco. L'opérateur est le fruit de la mutation de l’Office monégasque des téléphones, société d’Etat, en société privée en 1997, sous l’impulsion du gouvernement. Une société qui

peut se targuer de détenir le monopole de la téléphonie fixe, de l’accès à Internet et à la télévision. En revanche, le marché de la téléphonie mobile est ouvert à la concurrence. On pourrait se demander si ce statut de (presque) tout-puissant n’est pas un peu désuet comparé à la vitrine moderne et dynamique que propose la cité-Etat. "C’est la particularité de Monaco", explique Jean-Louis Oustrières, responsable grands comptes, offres sur mesure et events. "D’après une concession entre l’Etat et Monaco Telecom, nous sommes dans une situation de monopole. Mais nous avons affaire à un marché de 35 000 personnes. 35 000 personnes, cela représente une ville française moyenne. La possibilité qu’un opérateur indé-

pendant existe auprès de Monaco Telecom est faible. Un, ça irait. Mais deux, ça ne serait pas intéressant. On est maître de notre réseau", s’enthousiasme-t-il.

Premier sur les événements sportifs "Nous faisons partie de la direction nationale de Monaco Telecom, département marketing et commerce d’entreprises. Nous sommes une partie un peu à part car nous nous occupons du top 100 monégasque, donc des cent plus gros comptes. Nous sommes aussi en charge de toute la partie événementielle. On est présent au niveau des infrastructures télécoms sur l’ensemble des grandes manifestations à


Infrastructures

Un port branché dès avril L’un des gros travaux du moment est la couverture Internet du port de Monaco dans sa totalité, via Wifi et bornes portuaires. Car vous n’êtes pas sans avoir remarqué qu’aujourd’hui, on ne capte le net que par endroits. "Monaco est l’un des seuls ports de la Méditerranée qui n’a pas Internet. Le faible Wifi actuel ne suffit pas aux grosses unités qui séjournent en Principauté. Les infrastructures ne correspondent pas à ce qu’on attend d’un site tel que celui-ci. Nous allons faire un pas considérable", annonce Jean-Louis Oustrières. La dynamique est enclenchée, les équipes de Monaco Telecom donnent leur maximum et un lancement en grande pompe de cette couverture virtuelle toute neuve devrait avoir lieu fin avril. Timing parfait pour accueillir la centaine de bateaux qui se bagarrent pour régner aux premières loges du Grand prix de Monaco.

Bruno Lombardi, responsable technique events et entreprises, et son acolyte Lionel Marty, ajustent les câbles de la direction de course qui donnent accès à la téléphonie et à Internet.

Monaco", précise Jean-Luis Oustrières. "Mais pour le rallye de Monte-Carlo par exemple, on exporte nos connaissances et nos infrastructures sur le départ de la course, à Valence dans la Drôme", ajoute Christelle Cozzi, en charge de la direction commerciale pour les entreprises, des offres sur mesure et events. "Ma casquette principale c’est la gestion des événements. Je suis le point d’entrée à Monaco Telecom pour toute société qui veut créer un événement et qui a besoin de moyens de télécommunication. Ça peut notamment être le rallye de Monte-Carlo, le Grand Prix de F1, le Monte-Carlo Rolex Masters ou Herculis", raconte-t-elle.

En direct des spéciales

"Le rallye de Monte-Carlo a deux infrastructures, une à Valence puisque c’est de là que les pilotes partent, et une ici. Nous gérons les deux QG. La préparation sur le lieu du départ nous demande environ dix jours de labeur. Mais nous travaillons sur le projet à partir d’octobre, avec l’Automobile club, pour envoyer les équipes lors de la deuxième semaine de janvier. Nous jouons notre rôle d’opérateur en créant des lignes sur chaque spéciale du rallye", indique Christelle. Monaco Telecom collabore donc avec l’opérateur français, France Telecom. Ainsi, lorsque les véhicules courent les spéciales, ils ont le nécessaire pour communiquer sur place. Concernant le montage de l’infrastructure, quatre techni 58 59

ciens prennent leurs quartiers à Valence et quatre autres restent à Monaco. Ensuite, deux restent de permanence à Valence durant le rallye et le reste de l’équipe est rapatrié à Monaco. "Nous mettons à disposition des pilotes, de la presse et de la direction de course le téléphone et l’Internet, nous créons des liaisons entre Monaco et Valence en SDSL ("Symmetric digital subscriber line", une technique qui permet le transport de données à haut débit, ndlr)." Ces lignes SDSL, Wifi et Ethernet servent à échanger les chronos et toute autre information entre la presse, l’Automobile club et la direction de course qui suit les voitures et transmet les infos en temps réel.

Haut débit pour vitesse de pointe

Lors de la couverture du Grand prix de Formule 1, Monaco Telecom prend en charge l’accueil des quelque quatre cents journalistes. Le travail de l’opérateur consiste ensuite à fournir des liens fibre optique à chaque caméra présente sur le circuit, qu’elle soit dédiée à la diffusion télévisuelle ou à la sécurité interne de la course. Les images sont ensuite centralisées dans un car régie et distribuées au producteur du Grand prix. "Chaque année, c’est notre plus grand événement. Cela représente pour nous un chiffre d’affaires de 700 000 euros", avoue Jean-Louis Oustrières. "On gère tout ce qui est direction de course, stands et écuries, tout ce qui nécessite un moyen de télécommunication quel qu’il soit", précise Christelle Cozzi. "On commence à s’y mettre en


Quand Monaco exporte ses compétences

Autour de Christelle Cozzi, de la direction commerciale entreprises offre sur mesure & events, plusieurs membres de l'équipe de Monaco Telecom lors d'un Grand prix en terres princières.

février pour le mois de mai, mais on travaille sur le fond d’une année à l’autre. Dès qu’on procède aux réunions de débriefing d’un Grand prix, on attaque déjà la préparation du prochain. Nous cherchons toujours à améliorer nos équipements. Les demandes des écuries viennent un peu plus tard, en mars. Elles attendent que la saison soit lancée pour évaluer leurs besoins et formuler une demande sur mesure. Tout se fait au cas par cas, elles ont toutes des exigences différentes. Certaines préfèrent des lignes dans les motorhomes, d’autres dans les stands... On s’adapte", sourit Christelle. Au moins une vingtaine de techniciens sont de permanence durant les quatre jours de l’événement.

Un bug, une fois

"Il nous est arrivé un bug, une fois, sur le Grand prix. Et lorsque vous annoncez au micro qu’il y a une coupure d’Internet, vous avez 400 journalistes qui montent au créneau. Mais en fait, cela n’a duré que cinq minutes. On a reconfiguré tous nos équipements et le lendemain matin, lorsque la presse est arrivée, tout fonctionnait à nouveau normalement. On touche du bois, hein !", plaisante Christelle Cozzi. "En revanche, pour le rallye on a eu beaucoup de pression...", rebondit Jean-Louis, jetant un regard complice en direction de son acolyte. "Oui, on a eu une coupure Internet générale à Monaco", concède-

Jean-Louis Oustrières et ses équipes commerciales gèrent notamment les cent plus gros clients monégasques.

t-elle. "Et fatalité, ce jour-là, le lien de secours était en maintenance au moment de la coupure", s’exclame-t-elle. "Bon, à cette époque-là, on avait seulement deux liens. Maintenant, on en a quatre. Et depuis quelques années, on s’est pas mal professionnalisé alors ça se passe bien", relativise le responsable grands comptes.

Sans vouloir "raquetter" la France...

Monaco Telecom s’est aussi faufilé du côté du Monte-Carlo Rolex Masters. Jean-Louis 60

Avec une garnison de 398 techniciens, ingénieurs et commerciaux, Monaco Telecom plante son drapeau rouge et blanc au-delà des frontières de la Principauté. "Nous réalisons un chiffre d’affaires de 206 millions d’euros, dont la moitié vient du marché international. Notre plus gros client est l’opérateur du Kosovo (Post Telecom Kosovo, ndlr)", rapporte Jean-Louis Oustrières. "Nous sommes aussi propriétaires à 35 % du troisième opérateur d’Afghanistan, Roshan. Monaco, ce n’est pas que le luxe. À partir des années 19952000, on s’est beaucoup développé à l’extérieur." L’opérateur du Rocher est également présent en Algérie et au Mali. A noter qu’en 2005, Monaco Telecom a fourni à la société OnAir les infrastructures nécessaires à la continuité terrestre des appels passés depuis les engins d’Airbus. Monaco Telecom et OnAir ont ensuite adapté ce système à la navigation. En 2011, les deux sociétés ont signé un nouvel accord prévoyant l’extension du contrat jusqu’en 2016. Aujourd’hui, le système OnAir est déployé dans 55 avions d’une quinzaine de compagnies aériennes.

Oustrières nous a raconté l’anecdote qui a permis à l’opérateur de creuser sous la frontière entre la France et la Principauté. "Ce tournoi a une particularité. Il se déroule à cheval entre Monaco et la France, entre Saint-Roman, quartier monégasque et Roquebrune-CapMartin. Ce n’est pas l’endroit où il y a le plus d’infrastructures. Donc sur cet événement, France Telecom ne pouvait proposer que 2 mégabits de bande passante aux journalistes, alors qu’aujourd’hui on leur en amène 30. Mais en 2005, un journaliste de Nice-Matin s’est plaint, dans un article, de la mauvaise connexion Internet lors du tournoi. Il avait oublié de préciser que l’Open de tennis de Monaco ne se déroule pas vraiment à Monaco, donc il incriminait Monaco Telecom. Le directeur commercial de l’époque m’a convoqué et m’a dit : "Tu te débrouilles, mais je ne veux plus d’article comme ça l’année prochaine". C’est à partir de là qu’on a commencé à envisager une collaboration avec France Telecom. Depuis trois ou quatre ans, on est partenaire technique donc on couvre la zone en Wifi, depuis le village VIP au centre de presse, en passant par le vestiaire des joueurs. Mais ce fut un travail de longue haleine car les travaux techniques étaient importants. La première année, on l’a un peu fait à la "hussarde", s’amuse Jean-Louis. Maintenant on a bien évolué."


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Ballet de voilures 29 e Pri m o Cup

La 29e Primo Cup - Trophée Crédit Suisse a offert deux weekends ventés aux quelque 600 marins venus spécialement pour l’événement. Les 130 équipages en ressortent ravis après un total de onze manches. Comme chaque année, la compétition marque l'ouverture de la saison 2013 de yachting international.

Par Chris Bertoldi - Photos : Carlo Borlenghi - DPPI


Voile

G

rand bleu sur la baie de Monaco. Il est seulement 9 heures, et alors que le soleil prend son service, les régatiers sont déjà en branle. On les soupçonne d’avoir connu un lever fort matinal. Bruits de voile qu’on déplie ou qu’on enroule méticuleusement, voix robotisées échappées de talkie-walkies, mâts qui tintent... Les alentours du Yacht club de Monaco se préparent à inaugurer une nouvelle saison de voile. On tire, on tend, on démêle les cordages et on hisse les voilures. Chacun est affairé, les visages affichent concentration et détermination. Le vent gratifiera-t-il les marins de sa présence ? C’est là tout le suspense de cette régate. À Monaco, tous les habitués vous le diront, ce protagoniste dont on ne peut pas se passer se fait pourtant désirer. Tantôt trop faible, tantôt trop fort, son tempérament méditerranéen lui prête rarement de demi-mesure. Pour les embarcations en lice, il est idéal de naviguer avec 20 ou 25 nœuds. Mais au-delà, cela devient plus compliqué voir impossible.

Entre régate et luxe paisible

Lors de ces deux week-ends, neuf séries monotypes ainsi que les IRC se sont jetés à l’eau. Du vendredi 1er au dimanche 3 février, Dragon, Surprise, Longtze Premier, J/24, Star et Platu 25 se sont donné du fil à retordre. Puis du vendredi 8 au dimanche 10, ce fut le tour des IRC, des Smeralda 888, des J/70 et des SB20. Et alors que les équipages se dirigeaient vers le large, aux alentours de 9 h 30, on remarquait que le port abritait deux mondes en son sein. D’un côté, les lève-tôt prêts à en découdre avec la houle, de l’autre, les yachts qui dormaient encore, paisiblement. Loin d’être concernés par ce tohu-bohu de régatiers frétillants, ils se doraient la pilule, paisible et luxueux comme ils savent l’être. Le train-train quotidien, en somme. Depuis les bras de Morphée, les navires scintillants regardaient passer les organisateurs de la Primo Cup dans leur "bateau-comité". Thierry Leret, directeur de course, accompagné de plusieurs membres du jury, emmenait les grosses bouées colorées vers le lieu de la course. Elles avaient pour rôle de délimiter le parcours. Il devait aussi sonder le vent avec sa girouette anémomètre. L’appareil permet de définir sa vitesse et sa direction. Et en terme de rafale, la Primo Cup fut globalement costaude. Les équipages ont pu réaliser six manches lors du premier week-end et cinq lors du second, avec un vent dont la vitesse moyenne tournait autour 62 63


de 20 nœuds. C’est dimanche 3 février que cela s’est un peu gâté. Avec des envolées oscillant entre 35 et 40 nœuds, il était préférable de mettre les concurrents à l’abri à Cap-Martin, là où les conditions se montraient plus douces. À d’autres moments, comme le vendredi 8, il a fallu attendre un peu. À 10 heures, les bateaux avaient beau être alignés sur la ligne de départ, la girouette anémomètre n’affichait que huit nœuds... Insuffisant, même pour les plus petits voiliers.

Vu de la mer

1,5 mille (un mille nautique équivaut à 1,852 kilomètre), c’était la distance à parcourir pour les embarcations plus grandes, regroupées par la jauge IRC (elle permet de faire courir ensemble

et de manière équitable des bateaux de tailles et de conceptions différentes). Les autres devaient emprunter un parcours d’1,2 mille. Un œil peu averti pouvait vite avoir l’impression de voguer au milieu d’une flotte anarchique. Toutes séries confondues, les équipages s’échauffaient, tiraient des bords et se criaient des ordres. Du russe, de l’italien, de l’anglais, du français... Un véritable bain de cultures. Mais lorsque le vent s’est laissé apprivoiser et que Thierry Leret a enfin déterminé sa direction, tout est devenu plus clair et chacun a filé droit. Le coup de trompette s’est fait entendre, signe que nous étions à une minute du départ d’une série. Au coup de pistolet, la nuée de voiles s’élançait et remontait au vent jusqu’au bout de la boucle - marqué par deux bouées à contourner - point straté-

gique où les embarcations devaient négocier le virage, tout en tentant de dépasser des concurrents. Alors qu’ils avaient le vent de côté, les marins s’apprêtaient à repartir en direction du bateau-comité. On entendait : "Prêt ? Maintenant !"Alors l’un des skippers affalait le génois et hissait le spinnaker. On le voyait s’activer et tirer le cordage qui permettrait à la grande voile de se gonfler et de prendre le vent arrière. On devinait l’équipage tendu à l’idée que la voile se déplie mal et ralentisse l’allure du voilier. Avec des départs différés, toutes les classes naviguaient ensemble. Un lieu unique pour 14 nationalités différentes regroupées sur deux week-ends.

Bien au chaud pour festoyer

Aux alentours de 16 heures, la lumière du jour s’évanouissait sous le froid sec. Alors les marins, frigorifiés et affamés, rejoignaient leur QG après avoir soigneusement mis à l’abri leur précieux équipement. Le Yacht club de Monaco avait pour rôle de les ravitailler et de les abreuver à volonté. Tous ont pris plaisir à s’asseoir dans les confortables fauteuils, une grande bière à la main, afin de se raconter les aventures de la journée. Ces régates âprement disputées ont sacré un certain nombre de voileux de haute volée. Dans la série Longtze Premier, c’est l’équipage français de Nicolas Beranger, sur "Beijaflore", qui est arrivé en tête du classement final sur quinze inscrits. Avec cinq victoires sur six courses, le


Voile

figariste, accompagné à la technique par Xavier Rohart, prépare le mondial en septembre, au lac de Garde, avec entrain. Xavier Rohart, le marin de Marseille quadruple champion du monde et médaillé de bronze aux JO d’Athènes, goûte aux joies de la navigation en équipe : "C’est une sorte de reconversion après la fin de ma carrière olympique". Habitué du Star, sur lequel on navigue seul, il avoue que c’est "une ligne de plus à (son) palmarès !", et ajoute : "J’ai été bluffé par le plan d’eau et j’y ai pris beaucoup

de plaisir. C’était vraiment bien de découvrir et de naviguer sur ce support qu’est le Longtze, avec son spi asymétrique, qui ouvre beaucoup le jeu tactique et stratégique." Chez les SB20, c’est Edward Russo, le président de la classe, qui s’est imposé. Il était accompagné de Sebastien Col, notamment vainqueur du tour de France à la voile en 2012, et de Gilles Favennec. Le "Black Magic" a su s’imposer devant les Bernaz, père et fils. Jean-Baptiste Bernaz, lasériste professionnel, avait terminé 10e aux JO de Londres. Mais cette fois-ci, il n’était pas vraiment là pour la gagne. "C’est plutôt une navigation en famille. Ça me permet de naviguer avec mon frère Antoine, qui est footballeur. Pour cette première régate ensemble, nous réussissons un premier podium !"

Nouvelle vague

Lors de ce pot fédérateur, nous avons rencontré l’équipage monégasque du SB20 nommé

"Limitless", septième du classement. Une belle initiative de cinq jeunes hommes de 18 ans : Eliot Poughon, Francesco Vauban, Romain Renard, Sebastien Lovazzani et Valentino di Salvia, remplaçant officiel de l'équipe. "Seb et moi avons commencé à naviguer à l’âge de 8-10 ans, en Optimist", raconte Eliot. "Alors, avec une bonne vingtaine de camarades, on a fait quatre ou cinq ans de compétition en participant à des championnats de France notamment. Après on a évolué en 420 (monocoque de type dériveur double, ndlr) avec Seb". "C’était la première fois qu’on naviguait ensemble", ajoute Sébastien Lovazzani. "On a fait une saison comme ça et on a réussi à se qualifier pour les championnats de France. Ensuite on a basculé sur le Laser et on a participé aux championnats d’Europe. C’était déjà une grande réussite. L’an dernier, on a fait une compétition de voile pour le lycée. On a terminé troisièmes et c’est à partir de là qu’on a décidé de monter un équipage ensemble."

Sébastien Col, sur le SB20 nommé "Black Magic". Lui et son équipage sont arrivés premiers de cette catégorie.

L'équipage du SB20 "Limitless", composé de Romain Renard, Francesco Vauban, Sebastien Lavazzani et Eliot Poughon, fier de participer à la Primo. 64 65


Séduit par le projet ambitieux de ces quatre régatiers passionnés, le Yacht club a décidé de les aider et leur a offert un SB20. De leur côté, les jeunes marins ont réussi à se faire sponsoriser par la marque Façonnable. "Bien sûr, le sponsor y a réfléchi à deux fois, mais comme on s’est beaucoup investis, notre entente a fonctionné", glisse Romain Renard. "Ça fait six mois qu’on a notre SB20, on a déjà fait trois régates et ça se passe bien. On navigue quand même aux côtés de Sebastien Col et de Jean-Baptiste Bernaz, des régatiers de haut niveau", s’enthousiasme Sebastien. Ils l’annoncent déjà fièrement, leur objectif pour cette saison est la qualification pour les championnats du monde de SB20, qui se dérouleront début septembre à Hyères. Face à une telle ambition, l’envie nous prend de claironner : daghe Munegu !

Les aventuriers monégasques

Toujours dans le vaste séjour du Yacht club, nous avons ensuite fait connaissance avec un autre compétiteur monégasque : Loïc Pompee. Né à Monaco, il a eu Bernard d’Alessandri comme professeur de voile à l’âge de cinq ans. Il navigue donc à la maison, sur son SB20 "Alexandre III", avec Yann Cloupet et Jean-Michel Fuentes. Entre deux bouchées de chips, il avoue sans détour qu’il pratique l’embarcation seulement depuis trois semaines. "Avant on faisait du Laser. Et finalement on s’est mis au SB20 il y a peu. C’est une série très dynamique et il y a plein de compétitions et d’entraînements dans la région. Puis le Yacht club mise pas mal sur cette série-là. "Il nous a donné ses premières impressions du week-end : "Les conditions ont été typiques de Monaco, c’est-à-dire que ça change toutes les 30 secondes. Parfois c’est la tempête et on est juste en mode survie", raconte-t-il avec le sourire. "On ne sait même pas combien on a fini (ils se sont classés quinzièmes, ndlr). On a monté l’équipage récemment, juste histoire de faire la Primo parce que je venais d’acheter le bateau. On s’est dit qu’on y allait pour s’amuser, sans se prendre la tête. Puis comme c’était la première fois qu’on naviguait en régate avec ce bateau et tous ensemble, c’était l’occasion de se tester. Grande découverte !"L’équipage fraîchement composé espère faire plusieurs régates et entraînements dans la région afin de se présenter aux championnats du monde de Hyères, fin prêts cette fois.

De gauche à droite : Laurent, Antoine, Jean-Baptiste Bernaz, Edward Russo, Sébastien Col et Gilles Favennec.


Voile

De nis H o r e au - d i r e c t e ur d e co u rs e d u ven d ée globe

"Gabart, c’est Mozart" Afin de débuter avec inspiration cette 29e Primo Cup en baie monégasque, l’invité du premier jour de régates était Denis Horeau. Le directeur de course du Vendée Globe avait pris congé de son QG aux Sablesd’Olonne pour la soirée, afin d’animer une conférence au Yacht club. Ce fut l’occasion d’échanger quelques mots sur son métier-passion.

Racontez-nous en quoi consiste votre travail durant le Vendée globe. Nous sommes quatre à nous relayer 24 h/24 depuis le 10 novembre. Nous suivons les évolutions de la compétition toutes les trente minutes, jour et nuit. On a trois missions principales. La première, c’est de mettre au point tous les process de sécurité pour les bateaux, afin que les vingt marins reviennent au port sains et saufs. On s’occupe de la météo, du suivi des glaces, de la sécurité des concurrents et de celle des spectateurs. Nous gérons aussi les relations internationales avec les pays que l’on va longer. Notre deuxième mission concerne le suivi sportif. Arbitrer une course à Monaco, c’est facile, mais dans l’hémisphère sud ça l’est moins. Nous suivons les concurrents et informons le jury de la Fédération française de voile de façon à ce que l’arbitrage puisse être fait in situ et au fur et à mesure. La troisième mission, c’est de transformer le langage un peu ésotérique des marins en langage accessible aux terriens. Quel regard portez-vous sur le vainqueur, François Gabart ? Je le connais depuis deux ou trois ans et j’avais suivi son évolution très rapide en Figaro. Ça ne fait que quatre ans qu’il a commencé la compétition en habitable, après avoir brillé en dériveur. C’est Mozart... C’est le talent, le travail, le génie, le petit grain de folie et la réussite. Puis surtout, une rigueur dans l’approche qui est incroyable. Et

si vous mettez en plus la détermination sans faille de chaque seconde, vous obtenez le portrait-robot d’un vainqueur.

Comment faites-vous pour calculer un parcours type ? Michel Desjoyeaux a mis 84 jours et quelques heures (record de vitesse de l'édition 2008, ndlr). Il est resté 40 heures au port pour réparer son moteur. Donc 84 jours moins deux jours ça fait 82. A chaque édition, on gagne deux ou trois jours. Donc 82 moins trois ça fait 79. Je me suis dit, supposons qu’on aille un peu plus vite... Les skippers pourraient mettre 76 à 77 jours. L’objectif d’un tour du monde en 76 jours paraissait ambitieux. Finalement, François Gabart a mis 78 jours 2 heures 16 minutes et 60 secondes. Comment peut-on expliquer un tel record ? Nous avons eu des conditions météorologiques qui nous ont permis de naviguer à haut niveau et à haut rendement en permanence. C'est-à-dire qu’on n’a jamais eu des conditions de survie comme on les a eues en 2004 et 2008. On a des bateaux bien préparés et des hommes aguerris. Les portes des glaces sont un petit peu hautes donc on navigue toujours dans de bonnes conditions de sécurité. On n’a pas été atteints par les dépressions difficiles du sud et on n’a jamais eu plus de 40 à 45 nœuds. Mais 40 à 45 nœuds avec ces bateaux, ça veut dire qu’on va toujours vite. Et ça explique assez bien pourquoi ils ont mis 78 jours. 66 67

La médiatisation exceptionnelle de cette édition est-elle liée au record battu ? Non pas du tout. Je pense que plus le Vendée globe avance en âge - il en est à sa septième édition - plus les valeurs universelles de cette compétition se dégagent et plus elles font l’unanimité. De quelles valeurs parle-t-on ? De la confrontation d’un tout petit homme sur un grand bateau, face à une très grande planète. C’est là toute la magie de l’événement. La deuxième chose c’est que c’est très simple. Aussi simple que c’est difficile à réaliser : un homme, la planète, un bateau, pas d’assistance, pas d’escale. Une fois qu’on a dit ça, on a tout dit. C’est juste magnifique. Aujourd’hui, le Vendée globe a atteint un âge où il est, entre guillemets, immortel. C'est-à-dire qu’on ne peut plus imaginer vivre sans un Vendée globe tous les quatre ans. Certains se plaisent à dire que les sponsors mettent tellement d’argent en jeu que ce n’est plus une performance humaine mais matérielle. Qu’en pensez-vous ? C’est une erreur fondamentale. Il est évident qu’on ne peut pas gagner sans matériel, mais sans l’homme et sa détermination, jamais on n’y arriverait. La technologie est là au service des hommes.


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Sails ballet The 29th Primo Cup – Credit Suisse Trophy offered two windy weekends to the approximately 600 sailors that came from 14 different countries especially for the event. The 130 boats were delighted after the eleven races, and declared officially open the 2013 international yachting season. By Chris Bertoldi - Photos : Carlo Borlenghi

During those two weekends, nine monotype series and the IRC plunged into the sea . From Friday February 1st to Sunday February 3rd, Dragon, Surprise, Longtze Premier, J/24, Star and Platu 25 gave themselves difficult moments. Then from Friday 8th to Sunday 10th came the time of the IRCs, Smeralda 888, J/70 and SB20. For what concerns gusts, the Primo Cup was a heavy one. The teams could perform six races on the first week-end and five on the second one, with an average wind of around 20 knots.

The Pros of the Primo

These regattas of fierce fights revealed the talent of some high calibre sailors. In the Logtze Premier series, it is the French team of Nicolas Beranger, aboard "Beijaflore"that eventually finished top ranked out of fifteen participants. With five victories in six races, the figarist, technically assisted by Xavier Rohar, is preparing with enthusiasm the world championship foreseen in September at Garda Lake. Xavier Rohar, the sailor from Marseille four times world champion and bronze medallist at the Olympic games of Athens, takes pleasure to the sailing with

team-mates : "It is some kind of a redeployment after the end of my Olympic career". Used to the Star, on which you sail alone, he confesses it’s "one more line to my record !"and adds "I was bluffed by the stretch of water and I really enjoyed it. It was real good to discover and sail on this beautiful support that is the Longtze." On the SB20 side, it is Edward Russo, the president of the class, that imposed himself upon the others. Accompanied by Sébastien Col, winner of the "Tour de France à la voile"in 2012, and Gilles Favennec. The "Black Magic"managed to win over the Bernaz, father and son. JeanBaptiste Bernaz, a professional Laserist, finished ranked 10th at the Olympic Games of London. But this time, he wasn’t here for the title."It’s rather a family sailing which allows me to sail with my brother Antoine who is a football player. For this first race, we could get a first podium!"

The New Wave

We have met the team from Monaco that finished ranked 7th aboard the SB20 named "Limitless". A nice initiative of four young men of 18 years old : Eliot Poughon, Francesco Vau68

ban, Romain Renard and Sébastien Lovazzani. "Seb and I started sailing on Optimist when we were around 8 to 10 years old"tells Eliot. "Then we moved to the Laser and even attended to the European championship. It was already a great success. Last year we made a sailing tournament for the high school and we ended up at the third place. It is at that moment that we decided to build up a team together." The ambitious project of the four excited fans of sail was appreciated by the Yacht club who decided to help them and offered them a SB20. On the other hand, the young sailors managed to get sponsored by the brand Façonnable. "Of course, the sponsor took time to make up his mind, but we were very much involved and our understanding worked well"mentions Romain Renard. They are proud to announce that their objective for this season is nothing less than to get qualified for the SB20 world championship, which will take place in September in Hyères. Facing such an ambition, we just want to sing : daghe Munegu !


L’EXCELLENCE & L’ART DE VIVRE EN PROVENCE “Peyrassol” commanderie templière 83340 FLASSANS/ISSOLE (04 94 69 71 02) Dégustation, table d’hôtes, visite des caves et du parc de sculptures (7/7 jours) “Un jour à Peyrassol” à Paris (13 rue Vivienne - 75002 PARIS) à Saint-Tropez (17 av. du Général Leclerc - 83990 SAINT-TROPEZ) à Bruxelles (76 rue de l’Aqueduc - 1050 BRUXELLES) L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.


ASM handball - Nationale 3

Cette fois, c'est la bonne ? Coachée depuis trois ans par Nicolas Laronze, l'équipe première pointe en tête du championnat de N3. Si lors de la saison passée, les rouge et blanc sont restés sur leur faim avec une troisième place, en 2013, ils ne l'entendent pas de cette oreille. avec huit victoires consécutives, ils sont bien partis pour une montée.

Par  Chris Bertoldi - photos : Michael Alesi


Handball

Changements de fond

U

n séjour prolongé en N3, entamé en 2009, c'était le destin des handballeurs du Rocher en fin de saison dernière. Difficile d'encaisser ce qui s'est imposé comme un échec, alors qu'ils affichaient pas moins de vingt victoires au tableau (avec trois nuls et trois défaites). "Ça va faire 25 ans que je fais des saisons en national, donc 26 matches par an, et je crois que c'est la deuxième fois que je fais autant de victoires", se souvient Nicolas Laronze, fier du jeu de son équipe. Il semble que cette épreuve leur ait donné une belle dose d'énergie et d'envie. Nous nous rendons au stade Louis-II un mardi soir. L'entraînement est fixé à 19 h 30. Dès 19 heures, les premiers joueurs viennent prendre la température de la salle Gaston-Médecin. Rapidement, tous les bonshommes affluent sur le terrain, couverts d'une chasuble rouge et blanche. On salue le coach et le manager général du club, Xavier Mangematin. On commence à faire chauffer les articulations et crisser les semelles des chaussures. Les deux gardiens sont faciles à repérer, ils jouent les pantins désarticulés dans les cages, et quelques ballons viennent déjà claquer sur leur survêtement. Le groupe est motivé mais concentré. On se rend vite compte que pour les joueurs de N3, cinquième niveau français, ce qui se déroule ici est bien plus qu'un jeu. En l'occurrence, nous avons rendu visite à l'équipe lors de la préparation du match contre les Aixois, remporté par Monaco 33 à 31, le 9 mars.

Pros dans leurs têtes

Le coach Laronze porte fièrement sa double casquette. Il partage son temps entre l'enseignement de l'EPS au collège Charles-III, et les trois entraînements hebdomadaires de l'équipe de N3. Sans parler des matches du week-end… Il arpente le terrain, mains dans le dos, l'œil partout. Sa voix porte. Lorsqu'il prend la parole, les gars se taisent et l'écoutent. Ils sont là pour bosser. "À ce niveau-là, c'est déterminant", explique Xavier Mangematin. "On a besoin de joueurs qui travaillent et qui avancent. Ils impriment cet état d'esprit là sur l'équipe. Cela fait aussi partie du recrutement. Outre l'aspect technique du joueur, il y a une recherche de mentalité. Ici, personne ne fait semblant et tout le monde s'implique et colle au projet." C'est peut-être là toute la difficulté de la N3. Le niveau commence à être haut et exigeant, pourtant, il n'y a pas de joueur professionnel dans l'équipe. Aucun ne gagne un salaire grâce à son activité, seulement des défraiements. "Vous avez des profils totalement différents. Il y a des gens qui travaillent à côté ou qui sont étudiants", ajoute Nicolas Laronze. "Ils ont tous entre 18 et 35 ans. La moitié de l'équipe est constituée de joueurs issus du club, l'autre moitié de joueurs qui ont des cultures et un jeu totalement différents. La grosse difficulté a été d'unifier le groupe au niveau de l'assiduité et de l'investissement pendant les séances. Il fallait fournir un cadre à l'équipe." 70 71

Si les profils sont différents, c'est aussi parce que cela fait trois saisons que l'équipe est en transformation. "Ce soir, il n'y a que deux joueurs qui étaient déjà là il y a trois ans. On a reconstruit le groupe à plus de 80%", avoue le manager général du club. "Et depuis trois ans, je pense qu'on est complètement en progrès grâce à cette reconstruction presque complète." Sept joueurs ont ainsi rejoint l'équipe l'an dernier. Alors que l'on évoquait ceux qui sont restés, on intercepte justement l'un des "piliers" de l'équipe. "Ça fait huit ans que je suis là", précise Amir Hamada, le capitaine de 34 ans. L'ailier gauche a connu les beaux jours de Monaco en N1, entre 2004 et 2006. "Je suis le plus ancien de l'équipe en terme de saisons passées au club." Et lorsqu'on lui demande ce qu'il pense du groupe, c'est la sagesse qui parle. "On est sur une bonne dynamique. Mais j'avoue, et c'est peut-être une preuve de maturité, que tant que ce ne sera pas la fin de saison, on restera sur nos gardes même si on est bien partis et que ça sent bon pour aller au bout." En terme de progression, le coach est même un peu bluffé. "On a fait une excellente partie en coupe de France puisqu'on a passé quatre tours, ce qui est exceptionnel." Les handballeurs monégasques auraient difficilement pu aller plus loin, ils ont été stoppés par l'équipe de D1 d'Aixen-Provence. "Mais en championnat, je voyais l'équipe un peu moins haut parce qu'il nous

Nicolas Laronze, entraîneur de l'équipe de N3.


EFFECTIF En haut de gauche à droite : Michaël Reinwarth, Daniel Rivet, Stanilas Kasperkiewicz, Michaël Ribeiro, Nicolas Laronze (entraîneur), Nicolas Rochette, Tomas Cikanauskas, Guillaume Oversteyns, Mohamed-Amine Idri, Richard Balland-Roche, Bernard Martin (statistiques) En bas de gauche à droite : Ivan Ilic, Yann Datin, Julien Rousseau, Florian Martin, Yann Adam, Amir Hamada (capitaine), Philippe Bosère

manque une ou deux individualités sur la base arrière. On a eu un blessé grave, début novembre, Mohamed-Amine Idri. Mais on récolte le fruit du travail de l'année dernière. Maintenant, je ne veux pas sombrer dans l'optimisme. On a quand même des matches sérieux à jouer et on peut les perdre si on n'a pas de rigueur collective."

haut ? "Le handball, c'est un jeu", philosophe-til. "Même si j'ai fait du haut niveau, le but c'est de m'amuser. Récemment, j'ai pris deux années sabbatiques, mais avec Monaco, pourquoi ne pas remonter un peu. Le projet, c'est la Nationale 1. Je me sens bien, je suis en forme donc j'ai encore envie de jouer." Plutôt pétillant, Bosère.

Des recrues qui viennent d'en-haut

Encore des marches à gravir

"Je jouais en région parisienne", nous informe Philippe Bosère en prenant place près de nous dans les tribunes. "J'ai joué en première division, en deuxième division et en Nationale 1. Mon premier match de haut niveau (D1), je l'ai joué à 17 ans. Et aujourd'hui, j'en ai 32… On en fait de la route", sourit-il. "C'est une équipe très à l'écoute de l'entraîneur et respectueuse. Il y a beaucoup de potentiel. Pour de la N3, c'est très bien", assure l'ailier droit. Mais pourquoi se contenter de la N3 lorsque l'on peut jouer plus

Ivan Ilic, l'un des nouveaux venus, reste aussi modéré que Nicolas Laronze. "On est concentrés. On va y aller match par match", le Serbe de 30 ans est réputé pour être travailleur, sérieux et méthodique. "Ça fait cinq ans que je suis en

Pour parachever ce fier bataillon, trois nouveaux joueurs sont venus mettre leur grain de sel dans l'équipe cette saison. "Ivan Ilic est un joueur capable de guider la défense, Philippe Bosère a une expérience du haut niveau, puis Tomas Cikanauskas est un profil intéressant par sa dimension physique. Ces joueurs apportent une valeur ajoutée", commente Xavier Mangematin. Le but de ces recrutements était d'amener à l'équipe une expérience réelle du niveau professionnel.

"Le club a les structures et les moyens de jouer en N1. Mais ça passera aussi par une qualité de joueurs supérieure. Avant de jouer dans cette catégorie, il faudra d'abord arriver en N2. Ça passera par de la rigueur collective et il faudra éviter l'écueil de l'année dernière, c'est-à-dire perdre contre nos adversaires directs. Ça va se jouer fin avril avec notre déplacement à Vitrolles et la réception de Marseille (le 28 avril, à 16 heures)". Avec 3 points d'avance sur Frontignan Thau, et 5 points sur Vitrolles, l'affaire semble bien engagée. Le coach garde les pieds sur terre mais laisse entrevoir un certain enthousiasme. "Les mecs s'investissent. Ça court et ça bosse dur, et toujours dans le plaisir. C’est crucial pour moi."

France", articule le pivot dans un français quasi impeccable. "Les quatre dernières années, j'étais à Valence et j'ai joué en N1 et en D2. J'arrivais en fin de contrat et j'avais besoin d'un nouveau challenge. Celui de Monaco m'a beaucoup attiré. Le projet est sérieux. Malgré la différence de niveau par rapport à ce que j'ai connu, je pense qu'on est sur les bons rails. On est premiers du championnat pour l'instant. Je suis satisfait par le groupe, je me suis intégré assez rapidement."

Xavier Mangematin, manager général du club.


Handball

Michaël Reinwarth, gardien de but

L'homme de main(s) Mécanicien dans la vie, le portier géant aurait clairement pu jouer les déménageurs de surface. Mais déjà gardien au foot avant de passer au hand, il faut croire qu'il affectionne le poste de "sac de frappe humain". Son rôle : encaisser des rafales de tirs.

A

"Je gueule plus"

vec son allure de gros dur, le garçon vient se poser sur le banc à côté de nous. 1,98 mètre pour 113 kilos, ça commence à être impressionnant. On attend un peu avant de plaisanter. "Alors, tu te coltines un poste de maso ?" (Ok, on se risque un peu.) Le mec ne sourcille pas et balance : "C'est ce qu'on dit". Silence. Il esquisse un sourire qui fait briller ses yeux bleus. Son arcade gauche percée se déride. Test passé, on peut continuer l'interrogatoire. Que pensestu de cette saison nettement bien lancée ? "C'est satisfaisant. J'étais mieux l'année dernière. J'ai connu une baisse. Mais ça commence à bien revenir. C'est sûrement parce que j'ai eu beaucoup de travail à côté. Je suis mécanicien."

Du foot au hand

Ce Suisse-Allemand de 23 ans pratique le hand depuis déjà huit ans. "Avant, j'étais gardien de but au foot. Mais j'ai eu envie d'arrêter." Comme ça ? "Ah ouais, sale mentalité." Pourquoi le hand ? "Il y a plus de suspense et plus de buts, ça va plus vite et il y a plus d'activité." Les réponses de Michaël fusent, l'entraînement a commencé et on sent qu'il lui tarde de rejoindre son groupe. Le sportif a d'abord été formé au club de Beausoleil, pendant deux ans, avant de devenir l'homme de main(s) de l'équipe monégasque. "Richard (Balland-Roche, second gardien, ndlr) est dans l'équipe depuis longtemps. Il m'a pris un peu sous son aile quand je suis arrivé à Monaco." On cherche à débusquer l'être étrange derrière ce colosse qui se prend des dizaines de tirs sur le coin de la figure. Des rituels particuliers avant les matches ? "Je fais juste un bon repas le midi puis une petite sieste. Je mange tout le temps des spaghetti. Je sais pas... J'ai toujours mangé ça et ça s'est toujours bien passé... Ensuite, on se retrouve avec les collègues, on écoute de la musique. Je parle pas trop. Enfin, je déconne vite fait, mais faut quand même rester sérieux et concentré." Bon, ce jeune homme paraît tout ce qu'il y a de plus normal. 72 73

Mais un grand gaillard, ça crie sur un terrain, au moins ? "Avant, je gueulais beaucoup, j'étais jeune. C'était de la rage. Mais on m'a dit de me calmer un peu. J'ai complètement changé, je gueule plus. Enfin, juste ce qu'il faut. En défense, je leur dis de lever les bras. Je leur dis de se replacer, mais c'est tout. S'il y a de bonnes actions dans le match, on s'encourage." Ok, le gardien géant est carrément sage. Mais comment gère-t-on la pression ? Parce qu'il y a tout de même une montée en N2 en jeu, là. "Je ne suis pas très stressé. Je préfère les gros matches en fait. Il y a plus d'enjeu donc c'est plus motivant. Puis lors d'un petit match, les tirs sont moins forts, je pourrais partir trop vite et prendre un but casquette. Après, ça se joue sur la lecture. Mais lorsque ce sont de grosses équipes et qu'il y a plus de puissance, c'est plus facile." Le constat est là : le gardien est une espèce d'homme qui apprécie être malmené lors de matches cruciaux. Et après une rencontre alors, dans quel état te trouves-tu ? "Je suis encore à fond dedans et je repense à tout ce qu'on a fait. A part si c'est une défaite. Dans ce cas-là, je suis miné et j'essaie de me changer les idées. J'écoute de la musique. Surtout du rock, du vieux rock. Supertramp, des trucs comme ça." Un costaud sage, un courageux qui ne rechigne pas à la tâche. On n'est plus effrayés, on est conquis.


Show beach soccer

olmeta & friends

unis contre la maladie Des stars de la chanson, de la télévision, d'anciens footballeurs au palmarès ronflant… Ils étaient tous réunis au chapiteau de Fontvieille le 9 février dernier, afin de soutenir les actions de deux associations, Un sourire, un espoir pour la vie, et Fight Aids Monaco. Entre des parties de beach soccer placées sous le signe de la bonne humeur et le concert donné par Christophe Maé, Alizée ou encore Nolwenn Leroy, le public a savouré sa journée. Par Jimmy Boursicot - Photos : Charles Franch / Centre de presse.

U

ne semaine auparavant, le festival New generation avait fermé ses portes à Fontvieille. Des centaines de spectateurs étaient repartis avec des étoiles dans les yeux, bluffés par les prouesses de la jeune garde du monde du cirque. Le samedi suivant, on pouvait encore apercevoir ce genre de lueur dans le regard des spectateurs venus assister au Show beach soccer. La manifestation, organisée pour la troisième fois en principauté, avait pour but de récolter des fonds en faveur de l'association de l'ancien footballeur Pascal Olmeta et celle défendue par S.A.S. la princesse Stéphanie. À cette occasion, la totalité du prix d'entrée (30 euros) leur était reversée. Une raison supplémentaire de faire le déplacement en principauté, où un aréopage de célébrités était attendu.

Enamourées de Maé

Devant l'entrée du chapiteau, on aurait pu se croire aux NRJ music awards. Partout, des ado-

on va un peu voir. Là, on attend dehors pour repérer s'il y a des stars. Bon, surtout Christophe Maé. Parce qu'il est proche de ses fans, il ne se la pète pas", assurent en chœur trois fans transies. "C'est sûr que par rapport à M. Pokora… Lui, l'année dernière, il s'était caché pour pas qu'on le prenne en photo", surenchérit l'une d'elles.

Parties ensablées

lescentes flanquées de leur bande de copines ou de leurs parents faisaient le pied de grue en espérant obtenir une photo en compagnie des stars posterisées dans leur chambre. Le "King" Cantona, les anciens du Gym Olivier Echouafni, Cyril Rool ou José Cobos ? Elles auraient eu bien du mal à les reconnaître. Cahiers en main, elles rêvaient surtout de voir apparaître leur Cri-Cri d'amour, Christophe Maé. "On vient surtout pour lui. Le foot, c'est pas trop notre truc, mais

À l'intérieur, on tapait dans les mains, et pas seulement pour se réchauffer. Au pied des gradins, 1 000 tonnes de sable avaient été déversées sur l'habituelle piste aux étoiles afin de permettre aux invités et aux membres des associations de s'adonner au beach soccer. En cette journée où l'on se serait plus volontiers cru à Roubaix qu'à Rio, cela avait quelque chose d'amusant. Sur le terrain, des équipes tout aussi insolites se retrouvaient face à face. Balle au pied, on pouvait apercevoir Pascal Soetens (plus connu comme "Pascal le grand frère"), les animateurs potaches Miko et Cartman ou encore l'acteur


Solidarité

Simon Abkarian (vu dans "Casino Royale", mais aussi dans les séries "Pigalle, la nuit" et "Kaboul Kitchen"), reconverti en portier vintage avec son béret. Au micro, Jean-Pierre Paoli faisait monter l'ambiance petit à petit, épaulé par le débonnaire présentateur télé Jean-Luc Reichmann. En coulisse, d'autres footeux d'un jour se préparaient tranquillement. Parmi eux, Jérôme Le Banner ne risquait pas de passer inaperçu. Professionnel de kick-boxing et de K1, le colosse aux 120 kilos de muscles avait ramené sa grande carcasse à Monaco. "Je suis prêt à m'engager à chaque fois qu'on me le demandera, même si je suis émotif et que c'est vraiment difficile de voir des enfants dans cet état-là. Là, je vais jouer au foot pour la première fois de ma vie, c'est rigolo. Bon, ça va peut-être pas être un plaisir pour ceux qui sont en face (rire) !"

Cantona au carré

Contrairement au combattant, Éric Cantona n'a pas tapé dans le cuir. Le légendaire numéro 7 de Manchester United, désormais acteur, faisait son apparition en fin d'après-midi. Long manteau noir sur les épaules, profil de statue et barbe fournie, il était escorté par ses frères Joël et Jean-Marie, mais aussi son fils, Raphaël (photo ci-dessous). Dans leur sillage, de nombreux fans de l'icône accouraient pour l'approcher quelques secondes. Puis le parrain de "Un sourire, un espoir pour la vie", effectuait un crochet par la case "presse". "Pascal, c'est un ami et c'est surtout

quelqu'un qui fait des choses extraordinaires pour les enfants. On est là pour lui et pour eux, pour la bonne cause, quoi. Ça fait des années que ça dure, ça se passe très bien."

Solidarité et célébrités de concert

Tandis que le rythme s'accélérait nettement avec l'arrivée des anciens de l'OGC Nice (José Cobos, Cyril Rool…) face à leurs homologues de l'OM (Jean-Pierre Cyprien, Patrick Cubaynes…). Les gestes techniques de qualité se succédaient et les spectateurs, même les moins passionnés par le ballon rond, se prenaient au jeu. Retournés acrobatiques, talonnades, petits ponts, tout y passait. Derrière les tribunes, l'espace réservé aux invités des sponsors et aux célébrités commençait à se garnir sérieusement. Près de l'entrée des artistes, les fans, définitivement frigorifiés, poussaient des cris stridents de temps à autre. Une ou deux fausses alertes… Puis les stars tant attendues faisaient leur apparition. Look aussi soigné que sa chevelure, Baptiste Giabiconi provoquait un vent d'extase chez les jeunes demoiselles. Le mannequin vu aux côtés de Karl Lagerfeld, chanteur à ses heures perdues, était rapidement rejoint par Nolwenn Leroy et Alizée, arrivées bras dessus, bras dessous. Christophe Maé, le chéri de ces dames, finissait par pointer le bout de sa guitare peu après. La fête pouvait se poursuivre avec un concert qui a ravi tous les spectateurs.

Pas cal O l me ta

"Se rendre

utile avant tout" De quelle manière évolue l'action de votre association ? C'est la troisième édition du Show beach soccer à Monaco. Malheureusement, on évolue encore. Je dis malheureusement parce qu'on perd beaucoup d'enfants, on a aussi perdu la marraine de l'association. José Cobos vient de me présenter une famille qui a un bébé d'un an, atteint d'un cancer. Quand je vois ça, ça me démonte. Je crois qu'il n'y a pas de mots. Malgré tout, vous poursuivez vos efforts avec détermination… En tout cas, je tiens à dire un grand merci à tous les amis qui nous soutiennent. Le prince Albert et la princesse Stéphanie sont toujours derrière nous. On a la chance d'avoir des enfants en bonne santé, alors on cherche avant tout à se rendre utile, à apporter quelque chose aux enfants, à se défoncer pour eux. Est-ce facile de sensibiliser les gens à votre cause sur le long terme ? On reçoit des mails, on parle de plus en plus de nous. Après, les gens ont tellement de problèmes au quotidien que l'on ne peut pas toujours leur demander des choses. Là, on mélange des artistes et des sportifs de tous horizons et le public fait une bonne action tout en se faisant plaisir quand il achète une place.

De gauche à droite : Joël et Éric Cantona, Pascal Olmeta, Raphaël et Jean-Marie Cantona. 74 75

Quels sont vos projets pour "Un sourire, un espoir pour la vie" ? On a prévu de faire une maison en Corse, ça avance. On devrait signer le terrain dans pas longtemps. Fin juillet-début août, on organisera un autre évènement à Toulon. Le RCT et l'OM se rencontreront à Mayol. Il y aura une mi-temps rugby, une mi-temps foot. On verra ce que ça va donner…


Ber na r d P i vot

"Supprimons les interviewes à la mi-temps !" Invité par l'Association monégasque pour la connaissance des arts au Théâtre des variétés, où il a lu ses "Souvenirs d'un gratteur de têtes", Bernard Pivot a accepté de sortir un instant du champ littéraire pour évoquer le sport et plus particulièrement le football, l'une de ses grandes passions. Né à Lyon, le journaliste, animateur et écrivain, fervent supporter de Saint-Etienne, estime que le ballon rond a joué un rôle majeur dans sa vie. Par Jimmy Boursicot - Photos : DR

Il aime…

• L'expression "mettre la soutane". "C'est empêcher l'adversaire de faire un petit pont. J'ai souvent entendu cette formule imagée lorsque je jouais au pensionnat Saint-Louis à Lyon." • "Les buts marqués en retourné." • "La clameur du public de Geoffroy-Guichard."

Durant votre jeunesse, quel rapport entreteniez-vous avec le sport ? Je dois beaucoup au sport. Je ne serais pas devenu l'homme, l'animateur, le journaliste que je suis sans le sport. J'étais un garçon assez réservé, timide, romantique, discret. A l'adolescence, j'ai été très content d'intégrer une équipe de football. J'étais un peu solitaire, le football m'a donné l'esprit d'équipe, qui est devenu ensuite l'esprit d'entreprise. J'y ai trouvé beaucoup de ressources : l'énergie, l'opiniâtreté, l'envie de gagner, le respect de l'adversaire…

IL A DIT…

• "Il y a toujours quelque chose à retenir d'un médiocre match de football : une talonnade, un tir sur la transversale, un joli geste technique…" - Dans "Le métier de lire”, Editions Gallimard • "Il y a dans l’action d’envoyer le ballon entre une barre et deux poteaux, dans la précision et l’efficacité implacable du geste et de son résultat, quelque parenté avec ce qu’il y a aussi de voulu, d’organisé, de maîtrisé, d’explicite et de souverain dans l’acte d’écrire…" - Dans la revue littéraire "Lire", juin 1982.

Quand on est un peu réservé, il n'est pourtant pas toujours facile d'évoluer dans une discipline collective… Oui, il faut forcer sa nature, c'est évident. Pour moi, cela a changé beaucoup de choses. Je parle surtout des sports d'équipe. J'ai aussi pratiqué le tennis de table. Mais je dis toujours aux parents qui ont des enfants un peu doués pour le sport : "Ne leur faites pas faire que du tennis, donnezleur l'esprit d'équipe." Il faut toujours être capable de vivre avec les autres, de composer avec eux et de s'affirmer face au monde. En dehors de la littérature, le sport est-il l'une de vos plus grandes sources de plaisir ? Ah oui ! Là, j'en parlais de manière sérieuse. Mais en dehors de ça, j'adorais le football, gagner des matches, même si je n'étais pas très doué. Comme j'étais pensionnaire d'un établissement


Culture sport

assez sévère, le football était un moyen d'évasion. Le jeudi, on quittait les hauts murs du pensionnat, on marchait trois ou quatre kilomètres pour aller jouer sur un terrain caillouteux. A l'époque, on s'en fichait, hein. Je jouais au poste d'inter droit, comme on disait. Aujourd'hui, ce serait numéro 8.

Gardez-vous en tête des épisodes particuliers en tant que spectateur ? Oui, j'allais régulièrement au stade avec mon père. Nous étions de Lyon, on suivait le club, qui était en Deuxième division à l'époque (l'Olympique lyonnais s'est stabilisé en D1 à partir de 1955, ndlr). Par la suite, je suis devenu un grand supporter des Verts. J'ai suivi toute leur épopée dans les années 60-70. je suis même allé à Glasgow pour la finale de la Coupe d'Europe (contre le Bayern Munich, en 1976). Le football a également été présent dans votre parcours professionnel… Oui, j'ai commenté quatre Coupes du monde de football. J'ai été joueur, spectateur, téléspectateur, commentateur… J'ai tout fait ! Quand on commente, il faut rester naturel. A l'époque, il y avait Bernard Paire, Thierry Roland, Robert Chapatte, et même Michel Drucker avec moi. On formait une petite équipe, on était totalement dans la passion du football. On partageait toutes les émotions. Le chagrin quand l'équipe de France perdait, les nouvelles des joueurs, les bobos, les problèmes psychologiques… Qui étaient vos idoles ? Bien sûr, j'aimais beaucoup Platini. Je l'ai interviewé plusieurs fois, d'ailleurs. Et puis il y avait les joueurs de Saint-Etienne comme Rocheteau ou Johnny Rep, le "Hollandais volant". Il était formidable, très élégant, très beau. C'était un ailier droit très brillant. Il y avait un autre Hollandais qui s'appelait Kees "Kiki" Rijvers. C'était un petit bonhomme d'un mètre soixante, que l'on appelait "la Trottinette" (132 matches avec les Verts, entre 1951 et 1953, puis de 1955 à 1957). Il n'avait pas le génie de Messi, mais c'était un peu le même

Son footballeur idéal…

• Il aurait l'intelligence de Platini, les pieds de Zidane, l'élégance de Beckenbauer - interview donnée à la Fédération française de football en septembre 2003)

Il n'aime pas…

• L'expression "vendanger une occasion". "C'est un contresens. Récolter du raisin pour en faire du vin, c'est une action positive, ça aboutit à un enrichissement." • "Les injures et les invectives dans les stades."

profil. Après, il y a énormément de joueurs que j'ai adorés : Cruyff, Beckenbauer, tous ces gens-là.

La plupart de ces noms fleurent bon les années 70. C'est votre période préférée dans le football ? Pas vraiment, il y a d'autres noms qui me reviennent, mais vous ne devez pas les connaître, vous n'étiez pas né… Il y avait le grand buteur de Saint-Etienne, Salif Keita, le Camerounais Eugène N'Jo Léa, Rachid Mekhloufi (ces deux derniers ont permis à l'ASSE de remporter son premier titre de champion de France en 1957). Mekhloufi, je suis allé le voir récemment pour la chaîne Arte. Il est Algérien, mais il vit à Tunis. J'étais vraiment ravi de le retrouver, on s'est tombé dans les bras ! Aujourd'hui, déplorez-vous le manque d'ouverture de certains footballeurs ? Ce qui m'affole, surtout, c'est de voir des jeunes de 16-17 ans qui sont déjà des vedettes dans leur club et qui seront totalement désarmés devant la vie. Ce sont des gens qui sont déconnectés. Ils ne sont pas sur un nuage, mais dans une sorte de bulle aseptisée où on leur mâche tout. Je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne chose. Ils vont tous vivre très longtemps après leur carrière. Il va bien falloir qu'ils se démerdent… On pourrait dire la même chose au sujet de leur maîtrise de la langue française, dont vous êtes un ardent défenseur… Ecoutez, moi je serais pour la suppression de toutes les interviewes à la mi-temps. C'est grotesque. "Oui, on a pris un but, on pouvait l'éviter. Mais j'espère qu'on va se reprendre et l'emporter…" Faut arrêter. Les radios et les télévisions ne sont pas sérieuses, elles ne devraient pas faire ces interviewes qui n’ont strictement aucun intérêt. Et très souvent, les journalistes devraient mieux choisir leurs interlocuteurs. Il vaut mieux interroger ceux qui ont l'habitude de parler, qui ont des choses à dire, plutôt que ceux qui sont totalement paralysés devant un micro. 76 77

Les journalistes sont également des adeptes des formules "toutes faites". Y en a-t-il qui vous plaisent malgré tout ? Oui, il y en a une que j'aime beaucoup, même si elle n'est pas très française. Quand un joueur est moins performant pendant une rencontre, on dit qu'il a "un petit coup de moins bien". J'adore cette expression, je ne sais pas qui l'a inventée. C'est un euphémisme magnifique. Vous avez commenté avec Thierry Roland, qui était le spécialiste de ces images passées à la postérité… Oui, mais il n'inventait rien. Il utilisait des expressions comme "la messe est dite" dans le commentaire sportif. Ceux qui inventent des choses, ce sont les Guignols. Le verbe "zlataner", ça vient d'eux. J'aime beaucoup, on peut l'employer à toutes les sauces. Le tout, c'est de savoir ce que ça veut dire… J'ai donné une définition. Pour moi, c'est marquer un très beau but avec arrogance. Comment éviter ce type ? Vous ne pouvez pas ouvrir L'Equipe sans qu'il y ait deux pages sur lui. Enfin, pouvez-vous nous citer quelques ouvrages en rapport avec le sport qui ont un intérêt littéraire à vos yeux ? C'est plutôt dans l'athlétisme ou dans le rugby que l'on trouve quelques vieux livres intéressants. Sur le football, il y a eu un très joli livre de Pierre-Louis Basse ("Gagner à en mourir", aux Editions Robert Laffont, raconte l'histoire d'une équipe de football ukrainienne qui, durant la Deuxième Guerre mondiale, a préféré encourir les plus graves sanctions plutôt que céder au déshonneur d'un match arrangé face aux nazis) qui replace le football dans un contexte historique. Il lui donne une dimension tragique supérieure à celle qu'il a vraiment.

Il rêve parfois… • Des sœurs Williams. Après avoir arpenté les cours de Roland-Garros l'an dernier, il a livré dans le détail un rêve érotique sur Twitter. "Une nuit, j'ai rêvé des sœurs Williams, si impressionnantes par leurs coups droits fatals et leurs revers de plomb... Dans mon rêve, nous étions tous les trois, les sœurs Williams et moi, nus dans un vaste lit. J'étais effrayé par la tâche... Je m'étais retrouvé la tête ballottée, puis coincée entre leurs bras et leurs cuisses formidables... J'allais mourir étouffé quand je me suis réveillé de ce cauchemar tennistique. Je n'ai jamais été un joueur classé."


XII e cou p e de S.A.S. le prin ce Al be r t II d e Mon aco

L’ÉlÉgance de l’archer Le rendez-vous était fixé aux alentours de neuf heures du matin, salle omnisports du stade Louis-II, le 24 février. Cette pratique gracieuse qu’est le tir à l’arc fait peu parler d’elle. Pourtant, pour cette XII e coupe, la 1ere compagnie de tir à l’arc de Monaco avait convié pas moins de 55 archers, venant de 17 clubs de la Ligue Côte d’Azur, en terres princières.

Par Chris Bertoldi - Photos : Michael Alesi


Tir à l’arc

D

ans le silence matinal, nous suivons un minutieux parcours fléché annonçant la compétition et rejoignons les archers dans la grand-salle du stade. Du haut des tribunes, on les voit qui s’échauffent en faisant d’amples mouvements de bras et en étirant des élastiques jaunes. Est-ce la tension ou la concentration que l’on palpe dans ce silence tenace ? Certainement un peu des deux. Le marquage au sol indique que 18 mètres séparent les archers des 12 cibles colorées et encore intactes. Sur chacune d’elles sont épinglés deux tri-spots, c'est-à-dire deux colonnes de trois cibles de 40 centimètres de diamètre, alignées à la verticale. Ce sera une cible pour deux, à chacun son tri-spots. En cette matinée de compétition, on remarque deux bambins flanqués de leur arc. Ce sont deux benjamins, eux doivent tirer sur des cibles plus grosses, des blasons de 60 centimètres de diamètre. La journée se déroulera ainsi : il y aura deux plages de tirs. Dans la matinée, une première volée de dix flèches aura lieu, suivie d’un quart d’heure de pause, enchaîné par une seconde volée de dix flèches. Idem l’après-midi. Seule ombre au tableau, à cause de la neige, certains engagés ont dû annuler leur venue. Mais sur 75 archers invités, 55 ont tout de même mis leurs pneus neige, direction Munegu, dont un Rennais et un Nîmois.

Une championne blessée

Vêtue de rouge et blanc, nous repérons immédiatement Marie-Gabrielle Costa-Bodé. La femme blonde et élancée est présidente du club monégasque. "Ça fait 18 ans que je tire à l’arc. Durant deux années consécutives, j’ai été championne départementale et championne de Ligue. Puis j’ai fait cinquième au championnat de France fédéral de Lyon à 50 mètres, l'été dernier", lance-t-elle, bien dans ses baskets. "Mais je n’aurais pas vraiment dû le faire. Je me suis blindée de cachets." Cela fait un an que cette passionnée ne tire plus, à cause d’une tendinite calcifiée au coude. C’est donc à regret qu’elle observe ses camarades, sans pouvoir prendre part au jeu. "Mais bon, lorsqu’on organise une compétition, il y a toujours beaucoup de travail alors je n’ai pas trop le temps d’y penser", sourit la présidente. "Nous avons une compétition par semaine quasiment. Chaque club de la Ligue Côte d’Azur organise un concours en salle par an. Pour les archers, c’est un moyen d’engranger les points qui permettent de se qualifier au championnat de France."

Quinn, pour la beauté du geste

C’est vers l’athlète aux longs cheveux clairs que nous nous dirigeons. Écouteurs plantés dans les oreilles, doudoune sur le dos, elle fait des allées et venues un peu à l’écart. "Elle est dans sa bulle", chuchote Marie-Gabrielle. La sportive de 41 ans est arrivée à Monaco en 2002. Depuis, chaque année, elle teste "une nouvelle sport", lâche-t 78 79

elle avec un accent chantant. Après le kayak, la randonnée, le triathlon, la plongée ou encore le pistolet, elle a goûté à l’arc. "J’ai commencé en 2008. J’apprenais avec les enfants parce que mon français n’était pas encore assez bon pour que je comprenne toutes les subtilités de la discipline". Et Marie-Gabrielle d’expliquer : "Chez nous, les plus anciens, ceux qui sont le plus aguerris forment les nouveaux. On a deux initiateurs, Joseph Fracello et Jean Gollino. Cette année, le club compte une quinzaine d’enfants et une quinzaine d’adultes. C’est difficile pour les enfants parce que c’est un

Les scores des monégasques Seniors dames (arc classique) : 1re - Kelea Quinn avec 559 points Vétérans dames (arc classique) : 1re - Catherine Vachet avec 404 points Vétérans hommes (arc classique) : 1er - Michel Larini avec 534 points Super vétérans hommes (arc classique) : 2e - Pierre Desrivages avec 411 points Seniors hommes (arc à poulies) : 8e - Yoann Picaud avec 545 points 9e - Xavier Kemp avec 526 points Vétérans hommes (arc à poulies) : 4e - Jacques Gilbert avec 559 points 5e - Francis Picaud avec 540 points Super vétérans hommes (arc à poulies) : 1er - Joseph Fracello avec 528 points 2e - Philippe Bassignana avec 518 points


Dix membres de la 1re compagnie de tir à l'arc de Monaco ont participé à la compétition.

sport très statique." Visiblement, cette difficulté ne concerne pas seulement les petits. "C’est un bon sport pour mon âge. Mais au début, j’avais du mal. En tant qu’ancienne triathlète, j’avais tellement d’énergie que j’étais obligée de courir cinq kilomètres avant une compétition pour m’enlever un peu les papillons du ventre", s’amuse Kelea, bougeant ses doigts dans tous les sens pour matérialiser ce trop-plein de tonus. "Lorsque j’entre dans ma bulle, je suis concentrée et déjà dans la compète. Je me remémore la technique et le but de ma journée. Pour moi, la technique et le geste sont plus importants que les points. J’ai fait de la danse classique pendant huit ans et j’accorde beaucoup d’importance à l’esthétique."

Début des hostilités

Plutôt poulies ou classique ?

Nous retrouvons la présidente du club qui nous éclaire sur les subtilités de cette discipline ancestrale. "Kelea tire avec un arc classique. Il est le seul à être reconnu comme arc olympique", indique-telle. "Lorsque vous tirez, la traction est continue. Quand votre main arrive au niveau de la joue, vous avez toute la force dans le dos et les épaules. Contrairement à ce qu’on croit, on ne tire pas avec le bras mais bien avec les épaules. Vous ne pouvez pas rester longtemps en tension car ça demande beaucoup d’effort", raconte la sportive blessée. "L’arc à poulie est plus puissant mais lorsque vous avez tiré les deux poulies, vous n’êtes plus en tension, vous pouvez rester en position plus longtemps."

Un pionnier en Principauté

De manière générale, les archers apprennent à tirer avec un arc classique. Parfois on y reste, et parfois... "Chez nous, c’est une histoire de famille", claironne Jacques Gilbert. "Ça a commencé par

mon père, mon frère, puis ma mère... Et j’en ai eu marre de les suivre le dimanche et de les regarder. Alors j’ai essayé. Ça fait 32 ans que je tire à l’arc, et 25 que je pratique l’arc à poulies. Mais c’est pas pour ça que je le domine, hein", lâche-t-il dans un éclat de rire. À noter que cet arc est aussi appelé l’arc compound. "J’en suis l’un des pionniers en France. Je l’ai ramené d’Australie. C’est moins physique que le classique et très sophistiqué. Sur le classique vous n’avez qu’un viseur. Sur l’arc à poulies, il y a une visette sur la corde, un scope (viseur loupe, ndlr), un niveau pour vérifier la justesse de la position et un décocheur. Il lâche la corde de manière mécanique", précise Jacques. L’histoire de famille se pérennise puisque Johann, 22 ans, le fils de Jacques, tire à l’arc depuis 14 années. Lui aussi en pince pour les poulies. Par le passé, il a été vice-champion d’Europe par équipe et 3e au championnat du monde par équipe sous les couleurs de la France et en catégorie juniors. Il a également remporté deux fois le World Archery Festival de Las Vegas, en 2006 et 2007. C’est la grande fête mondiale de l’arc à poulies, même si les autres catégories sont invitées à concourir aussi, avec généralement près de 2 000 archers.

Kelea Quinn ne quitte sa bulle de concentration que 90 secondes avant de lâcher sa première flèche.

Kelea Quinn 6e au championnat de France

Il s'est tenu du 1er au 3 mars à Vittel (Vosges), et la Canadienne Kelea Quinn y a terminé 6e sur 36, dans la catégorie seniors dames arc classique. "Mentalement, j'ai jamais été aussi forte", jubile la Canadienne. "J'ai fait quelques changements pour que mon mouvement soit plus relax et précis. L'année dernière j'avais terminé 9e, donc c'est une bonne progression."

80

Alors qu’un signal strident retentit, les arbitres annoncent le début de la compétition. Chacun se positionne et montre son plus beau profil. Le silence tombe sur les concurrents et leur public. Droite comme un "i", Kelea baisse la tête. Un signal nous étourdit à nouveau, un décompte de 120 secondes s’affiche à gauche et à droite des cibles. 120 secondes, c’est le temps imparti aux concurrents pour tirer trois flèches. Certains n’attendent pas et tirent dès les premiers instants. On perçoit d’abord le bruit sec de la corde lâchée par l’archer, puis le son sourd de l’impact sur la cible. Les tri-spots reçoivent une flèche propulsée à environ 120 kilomètres/heure. Kelea, elle, se concentre pendant une trentaine de secondes, immobile. Puis elle saisit sereinement une flèche, bande son arc et tire. Statique, bien campée sur ses appuis, la gauchère fend l’air à trois reprises. Entre les tirs, quelques archers saisissent les jumelles qu’ils portent en bandoulière et évaluent leur performance. Surprenante cette façon de lâcher l’arc après le tir. Il donne l’impression de tomber de la main de son maître. "On ne tient jamais un arc", explique Marie-Gabrielle. "On cale sa main sur un grip et on glisse son pouce dans une dragonne. C’est elle qui maintiendra l’arc près de la main au moment du lâcher de la flèche. C’est la continuité du geste."


PARTENAIRE

OFFICIEL



Kick-boxing

Monte-Carlo Fighting masters

Monaco prend des airs de Vegas La salle Gaston-Médecin transposée à Las Vegas l'espace d'une soirée. Un ring rouge ancré au centre, des douches de lumière et 2 461 places prévues, le décor adéquat pour accueillir seize des meilleurs kick-boxeurs mondiaux. Au programme, huit combats pour huit titres de champion du monde. Rien que ça. Par Chris Bertoldi - Photos : Philippe Fitte

I

l fallait à la cité-Etat un événement à sa hauteur. Un show grandiose, unique et prestigieux. C'est ce que Claude Pouget et l'Académie internationale de self-defense et sports de combat de Monaco, présidée par son épouse Félicia Pouget, ont su offrir à un public visiblement en demande. Tout a commencé avec la pesée des combattants, vendredi 8 mars, à 19 heures, sur la terrasse du Café de Paris. Une mise en bouche où les spécimens musculeux jouent cartes sur table. C'est en caleçon fluo pour certains, en slip pour d'autres, qu'ils se font jauger. Pas question de tricher et d'arriver avec un kilo en trop. Le lendemain soir doivent avoir lieu quatre combats en kickboxing, et quatre autres en K1-rules, qui en est une variante. Dans ces deux types d'arts martiaux, il y a plusieurs catégories réglementées par des poids imposés. Ce défilé de molosses venant de France, de Russie, de Roumanie, d'Italie, des États-Unis, des Pays-Bas, d'Afrique du Sud et de Serbie n'a pas manqué d'épater la galerie. Et même si ça fait un peu bêtes de foire, on se prend volontiers au jeu. Un amusement, voire un régal des yeux pour certaines.

Trêve de plaisanteries

C'est "la" soirée à ne pas manquer, annoncée depuis des semaines. Des panonceaux estam-

pillés kick-boxing, fond blanc, écriture rouge (sang ?) ont été méticuleusement semés dans le tout Monaco pour attirer les curieux et adeptes vers le cœur névralgique de la Principauté en ce samedi 9 mars. Le rendez-vous était fixé à 20 heures. Mais dès 19 heures et des poussières, des grappes d'individus patientent déjà dans la pénombre, devant l'entrée du stade Louis-II. Nous nous laissons conduire à nos sièges VIP (avantage presse) par une charmante hôtesse. Nous sommes tout près du ring. Nous n'allons rien louper des fracas de cuir contre chair et inversement. L'excitation nous gagne tranquillement. De jeunes et fraîches demoiselles (dé)couvertes par un léger shorty rouge et blanc ainsi qu'un haut laissant admirer leur ventre plat déambulent sur le ring. Ce sont elles qui remettront les trophées - de larges ceintures dorées - aux champions. Perchées sur des escarpins vermeils, elles échauffent leurs longues jambes.

Un autre Monaco

La température monte nettement lorsque le public afflue enfin. Les tribunes se remplissent. La musique s'empare de nos tympans, les pompiers sont sur le pied de guerre en bas des tribunes et les techniciens accomplissent leurs derniers réglages. Le matériel de pro était de rigueur car le show allait être diffusé en différé sur Canal+ 82 83

sport et Eurosport. Les fourrures et les sacs griffés sont de sortie. Les amateurs, discrets, prennent aussi leurs quartiers. Cheveux ras ou carrément longs, vestes cintrées et sombres, les habitués des sports de combat sont chez eux ici. La lumière laisse la place à une musique plus forte. Dans le noir, on distingue deux silhouettes à l'allure robotique, respectivement couvertes de leds vertes et bleues. Puis la fumée jaillit près de l'estrade à l'américaine par laquelle arrive "Crazy Fred", vêtu d'un costume bicolore. Moitié noir, moitié blanc. Pleins feux sur celui qui va animer la soirée. Il grimpe sur le ring et salue le public. Jean-Paul Maillet, consultant sports de combat depuis 20 ans sur Canal+, vient le rejoindre. "Nous allons vivre quelque chose d'exceptionnel ce soir ! Une soirée digne de Las Vegas !", s'enthousiasme-t-il. Puis vient le tour de l'expert du kick-boxing Claude Pouget et de la Baronne Cécile de Massy, respectivement directeur technique, et membre du comité d'honneur et vice-présidente de l'Académie internationale de self-defense et sports de combat de Monaco. Ils se faufilent entre les cordes du ring et remercient en chœur la Principauté et le public venu en masse. "Et désormais, place aux combats !", rugit l'homme au costume bicolore.


Dans le vif

Une belle plante hissée sur des échasses vient présenter la ceinture du futur vainqueur aux spectateurs excités. Dans la catégorie des poids moyens, deux nerveux de 75 kilos font leur entrée tour à tour. Le Russe Aleksandr Zakharov, 21 ans, foule le ring en premier, suivi par le Biélorusse Yury Bessmertny, nanti de cinq titres de champion du monde à seulement 25 ans. Il y a du niveau. Les démonstrations de respect témoignent de l'éthique qui anime cette discipline. Les hommes de coin se serrent la main, les combattants se saluent en faisant claquer leurs gants ou en se donnant une brève étreinte. La salle se lève lors des hymnes des deux camps. Le Russe se signe, le Biélorusse engloutit sa gouttière puis on entend "fight", de la part de l'arbitre présent sur le ring. Le gong retentit et c'est parti pour cinq rounds de trois minutes. Les coups tardent à partir. Les hommes de coin vocifèrent dans leur langue. Le Russe lance un crochet du droit direction la mâchoire du Biélorusse. Contré. Celui-ci se moque et lui fait signe de mieux viser. Le combat se poursuit et le Russe se fait administrer une série de coups de pieds et de poings. Sonné, il continue de se défendre et manque de tomber du ring par deux fois. Plus il reçoit de coups et plus le public est en liesse. Ils terminent le troisième round péni-

blement. Ils sont épuisés. Le Biélorusse Yury Bessmertny l'emporte aux points, 3-0. Il est immédiatement sacré champion du monde sur l'inusable "We are the champions", de Queen.

"Boy Boy" et "Boom Boom" sont sur un ring Pas de temps mort, on enchaîne avec un combat de K1-rules. Dans la catégorie des poids lourds légers (85,1 kilos), le Hollandais Horace Martin dit "Boy Boy", 27 ans, fait face au Français Yassine Ahaggan dit "Boom Boom", 23 ans. Alors que le Hollandais fait son entrée sur la musique du Roi Lion, Yassine fait le show en roulant des mécaniques, une cape sur la tête.

Par rapport au premier combat, celui-ci ne tarde pas à démarrer et les coups s'enchaînent gaiement. Dans la foule, on ressent une ferveur particulière pour le Français. "Boy Boy" le saisit par la nuque à plusieurs reprises, essayant de lui infliger un coup de genou en pleine face. "Boom Boom" s'emmêle dans les cordes du ring mais contre les assauts tant bien que mal. "Allez Yassine", entend-on dans les tribunes. Mais "Boy Boy" est trop habile et enchaîne les coups de genoux et de poings. Il met le Français K.O. dès le second round. L'homme s'écroule au sol puis tente de se relever en s'accrochant aux cordes, ses yeux roulent dans ses orbites. Il titube et s'incline.


Kick-boxing

Pagonis met Papin au tapis

Le troisième combat de kick-boxing met face à face deux poids lourds de 25 ans. Dans la catégorie des moins de 94,1 kilos, le Serbe Menad Pagonis va tester la poigne du Russe Aleksey Papin. Avec plusieurs titres de champion du monde de kick-boxing et un gabarit pareil, les mecs impressionnent. Le Russe frappe fort, il a le dessus. "Davaï ! Davaï !" (qui signifie "vas-y" en russe), clame-t-on dans les tribunes. Le Serbe cherche à s'accrocher à lui pour stopper les attaques. Papin s'énerve et provoque son adversaire serbe en baissant sa défense, l'incitant à cogner. Pagonis ne se le fait pas dire deux fois et décoche un crochet très net au malin d'en face. La tendance s'inverse complètement. Les yeux hagards, c'est maintenant Papin qui fait de l'anti-jeu en se pendant au cou de son rival. Les juges-arbitres tranchent et donnent le Serbe, long au démarrage, vainqueur 2 à 1.

Zinedine, ce guerrier

Lors du quatrième combat de K1-rules, catégorie poids lourds "Cruiser" (94,1 kilos), on voit s'affronter le Français Zinedine Hameur-Lain, 25 ans, et le Hollandais Redouan Cairo, 29 ans. Cairo, sacré champion du monde de K-1 rules en ces lieux, il y a deux ans. Le combat s'annonce âpre. Les coups fusent. Coup de genou bien placé de Cairo, l'arcade du Français explose. Le sang macule son visage et son torse. Ses coaches arrêtent le saignement et le combat repart de plus belle. Alors que Zinedine décoche un coup de pied, Cairo lui saisit la jambe et le balaie sèchement. Il se fait huer dans la foulée. Le public n'aime pas les coups bas. Mais le mal est fait. Le Français a la jambe séchée. Le travail semble facile pour Cairo, il s'applique à frapper allègrement la guibole amochée. Mais Zinedine continue. Sur une jambe. Cairo, la rage au corps, inflige des coups puissants et agressifs au Français qui défaille. Affaibli, le guerrier se relève et continue de frapper, encouragé par un public complice. Il abandonne finalement au quatrième round, abîmé mais fier.

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Le sacre de Coulibaly

Un deuxième Français ravit le pays voisin, lors du sixième combat de kick-boxing, catégorie poids super lourds (plus de 94,2 kilos). C'est Abdelrahamane Coulibaly, 27 ans. Il fait son entrée sur une chanson du groupe Sexion d'assaut. Une casquette rouge vissée sur le crâne, il arbore un air fier et attend son adversaire, le Russe Ragim Aliev, 20 ans. Seulement 20 ans et déjà la carrure d'un golgoth, avec une raie de poils bien fournie le long de la colonne vertébrale. Impressionnant. Au moins autant que les muscles gonflés et secs de Coulibaly. Le Russe encaisse les coups du Français sans bouger. Un rocher, le gaillard. Mais Coulibaly ne se laisse pas impressionner et l'affaiblit peu à peu, jusqu'à lui frapper sévèrement la jambe. À l'image du combat relaté ci-avant, sauf que c'est fait proprement. Le Français insiste sur la jambe douloureuse. Le genou du garçon double de volume. La victoire est attribuée à Coulibaly par K.O. lors du troisième round. Aux anges, il fait le show, grimpe sur les cordes et remercie son public.


Th e rm es m a rin s Mon te-Carlo

Bain de santÉ en principautÉ

Le palace du bien-être. Un écrin que les Monégasques et autres visiteurs de toutes nationalités connaissent bien. C’est en son sein qu’ils viennent couler des journées paisibles, rythmées par les multiples soins prodigués par une équipe de professionnels. Visite d’un lieu d’exception.

Dossier réalisé par Chris Bertoldi - Photos Monte-Carlo SBM, C.B.


Santé

Bain d’histoire

Le premier centre thermal de Monaco est construit en 1908 et inauguré par le prince Albert 1er. Déjà à l’époque, il est une véritable référence en Europe. Il se refait une beauté en 1928 et est très fréquenté jusqu’à sa destruction, sous les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 90, le prince Rainier III manifeste son envie de faire renaître ce temple de la mer et du bien-être. Les Thermes marins Monte-Carlo sont inaugurés en 1995 et contribuent grandement à l’épanouissement de la Société des bains de mer, propriétaire du site et de plusieurs complexes du Rocher, présente dans le tout-Monaco. Ce lieu prestigieux séduit tant les habitants de la Principauté que les voyageurs de toutes nationalités. Le grand luxe façon Thermes marins MonteCarlo, c’est aussi sa situation. Baigné de soleil car logé sur la Côté d’Azur, le sanctuaire de l’énergie marine est relié à l’Hôtel de Paris ainsi qu’à l’Hôtel Hermitage, palaces du resort Monte-Carlo SBM, pour un hébergement cinq étoiles.

L

es Thermes marins incarnent le temple de la lumière en terres monégasques. Logés près de la mer, ils sont ouverts sur la baie de Monaco et le port Hercule. Ouverts sur l’horizon également, ils laissent entrevoir au visiteur le voyage qui l’attend. Un voyage en soi. Le cadre s’y prête. Les murs de bois clair, le parquet et le marbre blanc mettent en exergue les larges baies vitrées qui habillent les quatre niveaux de l’établissement. Derrière ces vêtements de verre, près de 7 000 mètres carrés coupés du temps artificiel et bruyant du quotidien citadin. Ce complexe recense 900 membres et 23 000 clients à l’année. Des silhouettes vêtues de peignoirs blancs, chaussées de pantoufles de la même teinte immaculée flânent, légères, déconnectées. Les effluves d’huiles essentielles associés à une mélodie zen donnent envie de les suivre dans cette autre dimension. On les voit allongées sur des transats près d’une immense piscine, elles voyagent ou "flottent" depuis les salles de soins jusqu’au salon de coiffure, en passant par l’espace beauté puis le solarium. En poussant une porte vitrée, on entre dans une salle de sport baignée de clarté et tenant tête à la Méditerranée. C’est un micro-monde dédié à la santé et au bien-être que l’on découvre ici. Loin de s’axer uniquement sur les soins marins qui font au départ leur renommée, les Thermes proposent un rare panel de services. 86 87

"Objectif régénération, la vôtre"

Voici l’un des credo de ce sanctuaire dédié à l’organisme humain. Une armada de professionnels prend en charge le visiteur dès son entrée. Lors de sa première venue, il rencontre un médecin. Cela peut être une simple consultation visant à s’assurer de l’absence de contre-indication aux soins, aux activités sportives et aux aliments. Mais le client peut aussi profiter d’une prise en charge plus poussée. Les Thermes jouissent de partenariats médicaux de pointe avec le CHPG (Centre hospitalier princesse Grace), IM2S (Institut monégasque de médecine et chirurgie sportive) ou encore le Centre cardio-thoracique. "Les établissements sont tous en lien et travaillent les uns avec les autres. Il y a une réelle complémen-


tarité", explique Frédéric Darnet, directeur général. La proximité entre les différentes institutions de santé est l’un des avantages de se trouver dans le deuxième plus petit État du monde. "Nous n’hésitons pas à diriger nos clients vers des structures spécialisées", ajoute-t-il. À la suite de la consultation médicale, l’équipe des Thermes élabore un séjour sur mesure garantissant des résultats tangibles et mesurables. "Pour une personne qui souhaite mincir, nous fixons un objectif atteignable durant son séjour. Mais surtout, nous lui donnons les clés pour pérenniser les bienfaits de la cure à sa sortie." Le but est de cerner le capital santé du sujet, quel que soit son âge, de le rééquilibrer si besoin, ou de le conserver s’il est satisfaisant.

Union du corps et de l’esprit

Avec une quarantaine de cabines de soins ou d’hydrothérapie, une piscine analytique, un espace beauté, un salon de coiffure, un espace aqua-fitness et un solarium, le bien-être est au cœur des préoccupations des Thermes. Une pléiade de soins en tous genres viennent soulager et revitaliser les corps fatigués. Les intitulés de ces "escales" sont alléchants et donnent envie de toutes les tester : "escale plénitude sérénité", "escale ligne et saveur" ou encore "escale beauté harmonie". On découvre aussi une longue liste de massages et on salive déjà à la lecture du descriptif, avant même d’avoir reçu une goutte

d’huile essentielle. Un séjour en ces lieux conduit au bien-être de l’esprit dans un organisme réinitialisé, notamment grâce à la médecine chinoise et au travail des énergies. La réelle surprise, ce sont les soins high-tech qui font intervenir des appareils révolutionnaires. Ces outils "nouvelle génération", une douzaine, nommés "Human tecar" ou encore "Huber motion lab" visent chacun des bénéfices spécifiques. Le premier est un dispositif médical émettant une onde de radio-fréquence qui agit sur les tissus endommagés, quelle que soit leur profondeur, et accélère le renouvellement cellulaire. Il peut aussi guérir l’arthrose, les inflammations ostéo-articulaires ou encore les tendinites chroniques. Le deuxième est un appareil qui fait travailler l’équilibre et transforme les graisses en masse musculaire deux fois plus rapidement qu’une autre activité.

Nourrir la machine

La bonne entente entre corps et esprit ne saurait exister sans prise en charge nutritionnelle et sportive. D’autant que l’une et l’autre vont absolument de pair. Lors de son séjour aux Thermes marins, le client pourra déguster les plats typiques des régions méditerranéennes, composés de produits locaux et dans le strict respect des saisons. Régénérer son organisme, c’est aussi redécouvrir le goût original des aliments dans le plaisir d’une cuisine diététique et savoureuse. Le

Les experts en chiffres 126 personnes, exerçant 27 métiers différents, œuvrent chaque jour aux Thermes. Le visiteur en quête de bien-être est susceptible de passer entre les mains de  • 3 médecins • 6 kinésithérapeutes • 16 hydrothérapeutes • 22 relaxologues • 1 sophrologue • 1 pédicure-podologue • 1 fasciathérapeute • 4 physiothérapeutes • 12 coaches sportifs…

visiteur aura le loisir de découvrir le restaurant "L’Hirondelle" et de prendre ses repas, imaginés par le chef Jacky Oberti, face à la mer. En parallèle, il est important de pratiquer une activité physique, à son rythme. Pour se défouler, il y a bien sûr la piscine avec ses maîtres-nageurs sauveteurs, mais aussi la salle de sport garnie d’une quarantaine d’appareils. En permanence assisté et conseillé par les coaches, celui qui découvre les appareils ne pourra pas se faire mal. De l’espace cardio à l’espace musculation, on lui montrera comment effectuer ses exercices afin d’en tirer un maximum de bénéfices.


Santé

Frédéric Darnet, directeur général

"Deux axes forts, la santé préventive et le bien-être" Nous avons rencontré Frédéric Darnet au rez-de-chaussée des Thermes. Entre les murs de bois et le sol marbré, la lumière conviée par les vastes baies vitrées nous berce au rythme de la musique qui nous accueille. Preuve que cela fait du bien à l’âme, c’est un directeur général bien dans son costume qui nous reçoit. Un homme athlétique puisqu’adepte du sport. Il a notamment pratiqué le rugby, le ski et le judo à un niveau honorable.

A ce sujet, vos soins sont-ils respectueux de l’environnement ? Oui, nous pensons aux qualités environnementales de nos produits. Nous nous inscrivons dans le respect de l’environnement. Pour tous nos enveloppements, nous utilisons des bases d’amidon, nous essayons d’éviter tout ce qui est parabène et conservateurs. Nous utilisons des produits naturels. C’est le parti que l’on a pris aux Thermes.

F

rédéric Darnet est à la tête des Thermes marins depuis sept ans. Avant de poser ses valises dans ce temple du bien-être, cette figure de la Principauté a vu du pays. Il est d’abord passé par une école hôtelière en Suisse, a fait un MBA aux États-Unis puis est revenu à Monaco. Après avoir travaillé pour le groupe Accor, il s’est orienté vers la thalassothérapie et a créé ses propres affaires. Mais Frédéric Darnet a finalement eu envie de regagner la côte monégasque et s’est rapproché de la SBM, qui lui a proposé de reprendre la direction des Thermes, en 2006.

Peut-on dire que les Thermes sont un spa ? L’appellation spa peut être réductrice. Même si l’on dit que la santé passe par l’eau - sanitas per aqua - lorsqu’on parle de spa, on pense esthétique et on ne pense pas assez à la santé préventive et au bien-être. Pour toucher au bien-être, il y a un besoin de compétences. C’est pourquoi nous faisons de la thalassothérapie, qui implique de l’eau de mer. Certains sites se disent de thalassothérapie mais vont puiser leur eau à 100 kilomètres. Or, si on la puise trop loin, l’eau perd ses qualités. Elle a une durée de vie et doit être chauffée puis utilisée de suite. Une fois utilisée, elle est rejetée à la mer. On lui redonne ce qu’elle nous a prêté. Tout cela se régénère en permanence. 88 89

Concrètement, quel est le credo des Thermes marins ? Nous avons deux axes forts, la santé préventive et le bien-être. Nous partons du principe que chaque être humain a un capital santé. Aujourd’hui, nous sommes dans l’idée de ne pas vieillir. Or, l’extérieur reflète l’intérieur. Voilà pourquoi nous travaillons beaucoup sur l’intérieur avec le corps médical. Nous pouvons aller très loin dans la prise en charge au niveau du check-up sanguin, pulmonaire et osseux notamment. Nous travaillons avec des instances monégasques telles que le CHPG, IM2S et le Centre cardio-thoracique. Nous faisons des bilans très précis qui répondent à la question : où en sommes-nous ? Que ce soit à 30, 40, 60 ans et plus, l’idée est de conserver son capital santé s’il est bon, et s’il ne l’est pas, de l’améliorer. Y a-t-il un séjour minimum conseillé afin de ressentir les réels bienfaits d’une cure ? Il est bien de la faire sur six jours minimum. Le client peut déjà bénéficier d’un travail profond car la partie check-up est réalisée en amont du séjour. Et l’une des forces de la Principauté, au niveau de la santé, c’est que tous les bilans complets que l’on fait nous sont retournés dans la journée. Chose qui vous demanderait trois semaines à un mois dans n’importe quelle capitale européenne. Ensuite, en fonction des désirs du client, nous nous engageons sur des résultats mesurables pendant le séjour et durables dans le temps.


S por t

Pour une récupération

high-tech Un passage par les Thermes marins fournit du bonheur physique et psychique à chacun. Le jeune, le moins jeune et le très âgé sont les bienvenus, mais aussi le footballeur du dimanche comme le sportif de haut niveau. Là encore, la prise en charge sait s’adapter.


Santé

B

ien assis, avec vue mer, nous bavardons santé dans le bureau du docteur William N’Guyen. Médecin généraliste, médecin du sport, acupuncteur-homéopathe, il pratique aussi la phytothérapie et la médecine traditionnelle chinoise. "Je suis un médecin énergéticien. Ça me permet de faire le lien entre la tradition et la modernité." Rapidement, nous orientons la discussion vers le sport et ses adeptes. Et le docteur N’Guyen s’agace un peu lorsque nous évoquons la venue de ''sportifs de haut niveau''. ''Il y a des sportifs qui ont une notoriété, puis il y a les gens qui s’entraînent pour des marathons ou pour le plaisir et qui mettent la barre très haut'', réagit-il. En tant que professionnel de santé, il porte à tous le même intérêt. Mais il concède que parmi la pléiade de sportifs, il y a de temps à autre, lorsqu'ils sont de passage, des noms qui font frémir les ­­­passionné(e)s, tels que Nadal, Djokovic ou encore Federer. ''Ici, ils ont l'avantage d’avoir des soins de qualité, des professionnels mais aussi de profiter d’un lieu où ils sont assurés d'être tranquilles'', et non assaillis par des hordes de fans.

Une approche globale de l'être

''Nous avons plus de solutions et de compétences du fait qu’une équipe entière les entoure. Et grâce à des outils de pointe comme le ''Tecar'' ou ''Huber'', la salle de sport, les enveloppements et la rééducation en piscine, les douches à jets... Nous avons plus qu’un cabinet de kinésithérapie

on a souvent surnommé l'eau de mer le ''plasma marin''. Utilisée de manière encadrée, elle permet une profonde régénération du corps'', indique le docteur N'Guyen.

Huber, un ami qui vous veut du bien

ou qu’un centre de rééducation où on ne traite que la pathologie.'' Ici, les thérapeutes peuvent toucher au physique mais ont aussi les clés pour "réparer" un moral en berne et une énergie vacillante. ''Lorsqu’un sportif de haut niveau se fait une déchirure ou un claquage, c’est de la médecine physique pure. Mais si ce même sportif se fait une sciatique ou se bloque le dos en laçant ses chaussures, on va faire le bilan radiologique et mécanique bien sûr, mais il se peut que ce ne soit pas seulement mécanique. Ça peut être dû à son alimentation, à la fatigue, au stress... Nous avons une approche globale.'' Les médecins proposent de réaliser des bilans sanguins, micronutritionnels et biologiques. D'autant que le temple de l'énergie travaille en étroite collaboration avec les laboratoires d'analyse de Monaco certes, mais aussi de Metz, de Paris, de Suisse ou encore de Belgique, selon les compétences recherchées. Tout cela, c'est sans rappeler les bienfaits de l'eau de mer qui apporte ''une dynamisation et une tonification uniques. Sur un plan médical, 90 91

Au niveau -1, il existe un curieux appareil. Une plateforme où caler ses pieds, des poignées à saisir et un écran face à soi, voici "Huber Motion Lab". C'est une machine intelligente qui permet, via un travail ludique, de renforcer les muscles réflexes. Parallèlement aux muscles volontaires, ceux sur lesquels les kinésithérapeutes peuvent travailler, il existe ces fameux tissus réflexes. Eux travaillent par automatisme et sont donc difficiles à muscler de manière conventionnelle. Par exemple, lorsque l'on se tient debout, on ne dit pas à son cerveau de contracter les muscles qui enserrent la colonne vertébrale afin d'éviter la chute. Cela se fait ''tout seul''.


Une fois campé sur "Huber" et sa plateforme mouvante, les appuis au sol sont déstabilisés. Il faut simultanément tenir les poignées verticales avec les mains et pousser ou tracter. Ainsi, par voie réflexe, l'organisme est contraint de solliciter rapidement ses muscles profonds, ceux de la colonne vertébrale, afin de créer un appui. Cela permet de travailler l’auto-agrandissement car le sujet renforce les muscles qui tiennent les vertèbres les unes sur les autres. Du même coup, il travaille la proprioception. Cette machine est idéale pour les tennismen par exemple. Ils sont souvent en extension, déséquilibrés et doivent pourtant asséner un geste précis. Il en va de même pour les golfeurs qui exécutent un mouvement asymétrique au niveau du buste, du bassin, des épaules et des bras. Ils souffrent souvent de problèmes de colonne et d’abdominaux s’ils ne les renforcent pas. Les skieurs peuvent également en tirer bénéfice parce qu’Huber fait travailler la flexion des genoux. Et pendant ce temps-là, le plateau inflige au sujet des flexions et extensions des chevilles.

''La révolution dans le rajeunissement tissulaire'' ''Pendant quelques années, nous avons reçu les basketteurs en récupération d'après-match. Nous avons des appareils de physiothérapie qui permettent d’éliminer les traumatismes et œdèmes. Il y en a notamment un qui est extraordinaire, c'est ''Tecar''. Il émet une onde de radio-fréquence qui permet d'accélérer le processus d'autoréparation biologique'', explique Lydie Galasso, responsable du département thérapies et sport. L'organisme élimine ainsi l’eau de l’œdème qui entraîne l’inflammation. Les tissus sont drainés et purifiés et récupèrent donc plus vite. Cela permet un retour sur les terrains dans un temps record et diminue nettement la douleur dès le premier soin. ''Pour moi, c’est la révolution dans le rajeunissement tissulaire.'' Les danseurs des ballets de MonteCarlo sont aussi adeptes des Thermes marins. Ils viennent y chercher la récupération. Ils profitent surtout des massages, des enveloppements froids sur les jambes, des douches sous-marines, et de la natation qui soulage les articulations.

Le docteur William N'Guyen est l'un des trois médecins par lesquels vous serez reçus aux Thermes.


Santé

diététique

La leçon du chef Afin de ressentir profondément les bénéfices des soins savourés et de recouvrer un corps en pleine forme, la nutrition est un paramètre crucial. Et ici, aux Thermes marins, on met un point d'honneur à gâter les papilles tout en célébrant son capital santé. il suit une formation de nutritionniste, cuisine dissociée et herboriste. C'est en 1998 qu'il est appelé aux Thermes, après avoir cuisiné quatre ans pour l'Hôtel Hermitage.

Le soin par les saveurs

''C’est toute une éducation ou une rééducation à faire chez l'individu oppressé par le quotidien et qui n'a plus le temps de prendre du plaisir'', explique Lydie Galasso. Le credo du restaurant, c’est la ''cuisine santé et saveur''. Le client vient déjeuner à L'Hirondelle, et du même coup, enrichit ses sens du goût, de l'odeur et de la vue. Le chef œuvre pour magnifier la saveur naturelle des produits. ''Par le jeu des couleurs des aliments, on met la cuisine en harmonie avec les besoins de la personne'', complète-t-elle. Puisqu'en médecine chinoise, chaque couleur a une vibration qui parle aux énergies, cette variation colorée occupe une véritable place dans la prise en charge.

L

ors d'une première visite dans les somptueux Thermes, on est rasséréné par le cadre clair et lumineux, presque transparent. Sauf si l'on s'y rend dans une quête précise et singulière, les professionnels conseillent une entrevue avec un médecin afin d'évaluer l'état général du client et de cibler ses besoins. Le médecin est ici capable de dresser des bilans de santé précis. ''Nous évaluons et traitons de façon naturelle les déficits spécifiques des individus, c’est un autre volet de la médecine qui s’appuie sur la nutrition et la micro-nutrition. Nous apportons un suivi diététique important'', rapporte le docteur N'Guyen. Il est intéressant de se livrer à cette analyse dès quatre jours de cure consécutifs, afin de jouir d'un suivi personnel mais aussi de pouvoir en mesurer les résultats durant le séjour.

L'art de la diète

Le restaurant L'Hirondelle et son chef cuisinier Jacky Oberti répondent présents pour satisfaire le gourmand en quête de santé. L'homme à la

toque et ses acolytes occupent leurs quartiers au deuxième étage de l'établissement et concoctent chaque jour un menu équilibré et libéré des calories inutiles au bon fonctionnement de la machine. Ce diplômé de l'école hôtelière de Menton, amoureux de la Méditerranée, imagine des plats respectueux des saisons, riches de saveurs et garnis de produits locaux. Bien inspiré, le chef Oberti imagine chaque jour un menu diététique, un menu du marché et une carte de restauration façonnée, elle aussi, de manière allégée.

Recette de vie à la Jacky

C'est après être passé par le Centre Louison Bobet, à Biarritz, et s'être enrichi d'une formation aux techniques culinaires de Michel Guérard que Jacky Oberti part direction les États-Unis. Il y travaille pour des stations thermales et y découvre la diététique. Il participe à la rédaction de l'une des bibles du genre outreAtlantique, ''Full beverage coster''. De retour en France, tout en exerçant son métier avec brio, 92 93


Soins

Une vague de santé Combinés de soins, massages, soins high tech, marins, esthétique du visage et du corps ou encore "escales" bien-être… Autant d’appellations pour une kyrielle de techniques qui visent autant l’enveloppe que le cœur de l’organisme.

L

orsque l’on évoque les Thermes marins, on pense spa, massages et thalassothérapie. On pense détente, en somme. En s’y intéressant de près, on découvre qu’il existe bien plus de moyens d’atteindre l’état de relaxation que ce que l’on imagine a priori. Lydie Galasso est responsable du département thérapies et sport. Dotée d'un diplôme de kinésithérapie, elle s’est intéressée à différentes démarches énergétiques telles que le shiatsu, la réflexologie plantaire, la médecine chinoise et la bioénergétique. Elle plante pour nous le décor de ce lieu prestigieux et discret.

Une prise en charge globale

"Le département thérapies et sport occupe trois étages dont deux sont consacrés aux soins. Un étage est dédié aux thérapies manuelles à sec et

l’autre accueille toutes les thérapies marines. Le troisième étage concerne plus l’activité aquafitness", décrit-elle. Les thérapies manuelles à sec comportent deux axes de prise en charge. Le premier correspond à la relaxation, au bien-être et à l’énergétique. C’est aussi là que l’on s’occupe de la rééducation, des problèmes de douleurs et d’inflammations. Le second axe, très important, correspond à un arsenal de hautes technologies spécialisées dans l’anti-âge, donc dans la prise en charge du rajeunissement tissulaire. C’est dans ce secteur-là que les professionnels des Thermes prodiguent les soins minceur mais également des traitements spécifiques à la prise en charge du sportif souvent touché par des tendinopathies (inflammation du tendon souvent accompagnée de lésions) ou des problèmes articulaires. "Notre travail s’articule


Santé

les déficits énergétiques et émotionnels, et les comblent. À chaque type de carence énergétique est associée la vibration d'une couleur, dont les effets électromagnétiques réparateurs sont dispensés par massages, gommages, digitopressions et bains à base de produits naturels. Un soin qui permet de recouvrer immédiatement un bienêtre physique et psychique.

Hommes et machines, main dans la main autour d’un grand nombre de techniques complémentaires", explique Lydie Galasso.

Le conseil d’une pro

Lors d'un début de séjour aux Thermes, Lydie et son arsenal d'environ soixante praticiens conseillent de passer par l'étape ''combiné Monte-Carlo''. ''Nous avons un concept aux Thermes marins qui est basé sur les cinq éléments de la médecine chinoise. Pour équilibrer quelqu'un, il nous faut travailler sur les cinq sens. C'est idéal de commencer par ce soin car il nous fournit toutes les données nécessaires à un encadrement juste.'' Grâce à une mesure des points ''tings'' (liés aux méridiens de la médecine chinoise) d'un sujet, les thérapeutes identifient

L’établissement bénéficie d’une douzaine d’appareils de dernière génération qui agissent sur des axes précis. Afin d’avoir le résultat le plus profond et pérenne possible, il est intéressant d’intervenir sur plusieurs plans. "Par exemple, pour le rajeunissement de la peau, nous agissons de façon mécanique. Nous faisons faire au client de la gymnastique cutanée. Ça améliore la souplesse du derme, ça le tonifie car ça fait travailler les muscles et ça améliore la circulation sanguine et lymphatique dans les tissus. Ce type de soin est prodigué par un appareil appelé "Endermolab", précise Lydie Galasso. On appelle cette technique l’endermologie, c’est-à-dire la science de la stimulation cellulaire non intrusive et indolore. L’appareil

• Lydie Galasso (à droite), responsable du département thérapies et sport, est à la tête d'une soixantaine de professionnels de santé. • Cet huile d'argan bio (en bas à droite) certifiée Ecocert est issue de la coopérative des femmes berbères de Tiout, soutenue par le gouvernement princier. • Le soin "Ivea minceur" (ci-dessous) agit sur la cellulite localisée via ultrasons. Ils bombardent et éjectent la graisse de la cellule facilitant son drainage.

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reproduit de manière mécanique la technique du palper rouler donc permet aussi aussi de casser l’aspect cellulitique de la peau, d’harmoniser la silhouette et de relifter cou et visage. Parmi les autres machines high tech, nous découvrons "Mésopore". Elle offre une mésothérapie d'un nouveau genre. Initialement, la mésothérapie consiste à administrer un produit sous le derme à un endroit précis, avec une aiguille. Mais aux Thermes, aucune méthode n’est invasive. On peut oublier les scalpels et autres injections. Il est désormais possible d’agir en profondeur grâce à des courants spécifiques qui font pénétrer les principes actifs dans l’hypoderme. Via cette méthode, il est possible d’atténuer les rides profondes et la cellulite, de raffermir la peau mais aussi de traiter l'acné.


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Health bath in the Mediterranean Sea The wellness Palace. Well known from the people of Monaco and visitors from all countries, it is in the bosom of this famous place that they enjoy quiet days, following the tempo of the numerous cares proposed by a full staff of professionals. Visit of an outstanding place.

The harmony of the body and the spirit Wellness is at the heart of the spa concerns as it includes around forty hydrotherapy or care lounges, an analytic swimming pool, a beauty and a hairdressing salons, an aqua-fitness pool and a solarium. A great variety of cares are available to relieve or revivify the tired bodies. Before having received a single drop of essential oil, your desire is growing when reading the extensive list of massages with exciting descriptions. It would be a mistake to believe this place is only devoted to the body. You can also benefit of high quality beauty treatments, but you can be taken in charge even more deeply resulting in a spirit wellness in a re-birthed body, thanks to Chinese medicine and the energies works. The big surprise is coming from the high-tech cares using revolutionary devices. These new generation tools, around a dozen, named "human tecar" or even "Huber motion lab" are targeting specific objectives. The first one is a medical device The spa is a temple of light inside Monaco. located close to the sea, it overlooks the bay of Monaco and the Hercule port. The open horizon is the start of the visitor experience. A journey in itself in a favourable environment. The light wood on the walls, the white marble and the wooden floor underline the large picture windows covering the four stages of the establishment. Behind these glass clothes, there is a world of 7 000 square meters isolated from the noisy and artificial tempo of the daily city life. This establishment has 900 members and 23 000 yearly visitors. Silhouettes wearing white bathrobes and slipper shoes of the same immaculate colour, they are wandering with a light step, disconnected. The mix of essential oils exhalations and Zen music sounds invite you to follow them in this outer dimension. They are stretched out on deck chairs along the huge swimming pool or "floating" from a care lounge to the hairdressing salon, or from the beauty lounge to the solarium. You just have to push a French window to discover a sun-lighted sport room overlooking the Mediterranean sea. It is a

micro-world devoted to health and wellness, not only proposing the traditional spa cares but also an extensive panel of services with minimum charges.

Target your regeneration  This is one of the credo of this sanctuary devoted to the human body. An army of professionals is taking in charge the visitor from the beginning. During the first visit, he meets a doctor it can be a simple consultation to check there is no contraindication to the cares, or a more detailed check concerning sport activities or food. The customer can also be taken in charge more widely, thanks to medical partnerships with CHPG, IM2S or even the cardio-thoracic centre. "All these establishments are linked together and there is a real complementary" explains the general Director Fréderic Darnet. Following the visit to the doctor, the staff is building you a tailored program to guarantee tangible and measurable results. The purpose is to identify your health capital, whatever your age, to maintain it if it is satisfactory, or to balance it if needed.


"Société des bains de mer", owner of the site and several compounds on the Rocher, and present everywhere in Monaco. This prestigious place is attracting people from the principality as well as travellers from all over the world. The best symbol of the luxury of the MonteCarlo thermal baths is its location. Sun bathed on the French Riviera, the sanctuary of the marine energy is connected to the five stars Hotel de Paris and Hotel Hermitage, palaces of the SBM Monte-Carlo resort.

The experts through numbers

126 people for 27 different jobs exercised daily at the thermal baths. The customer seeking for wellness is in position to be taken in hands by

transmitting a radio frequency wave acting on damaged tissues, at whatever depth, and accelerating the cells renewal. The second one is working on the equilibrium and is transforming fat into muscle mass twice faster than another activity.

Feed the Machine Harmony between body and spirit cannot exist without a nutritional and sportive dedicated monitoring. At the spa, the customer will have the opportunity to taste typical plates of the Mediterranean regions, dietary and made of local products, in full accordance with the seasons. In order

to satisfy his nutritional needs, the customer may discover with pleasure the restaurant "l’Hirondelle" and enjoy dishes created by the Chef Jacky Oberti while looking at the sea. In parallel, it is important to practice a physical activity at your own rhythm. In order to relax, you can access to the swimming pool and its lifeguards, or to the sport room with around forty devices. With continuous support and advices from the coaches, there is no risk to hurt yourself. From the cardio to the body building areas, they will show you how to carry out your exercises safely and take the maximum benefit of it.

A bath of History The first spa of Monaco was built in 1908 and inaugurated by prince Albert the first. At that time, it was already a European reference. The establishment was updated and renewed in 1928 and became a busy place until its destruction during World War II. In the 90’s, Prince Rainier III expressed his wish to give a second life to this temple of sea and wellness. The spa of Monaco was inaugurated in 1995 and contributed to the extension of the 96 97

• 3 doctors • 6 kinesitherapists • 16 hydrotherapists • 22 relaxation therapists • 1 sophrologist • 1 chiropodist • 1 fasciatherapist • 4 physiotherapists • 12 sport coaches



MEUBLES LUMINAIRES ACCESSOIRES TAPIS RIDEAUX LINGE DE MAISON 137, Boulevard J.F Kennedy, 06160 Cap d’Antibes tel.: +33 (0) 4 92 90 25 25 fax: +33 (0) 4 93 67 20 85 e-mail: contact@home-capdantibes.com www.home-capdantibes.com



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