Code Sport Côte d'Azur 18

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mai

-

juin

n°18

côte d’azur

ESCALADE

LES JEUNES OUVRENT LA VOIE FoOT US Les Dauphins dans le grand bain

ÉRIC BAUTHÉAC L'irrÉsistible ascension

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Code Sport Côte d'Azur • n°18 • mai - juin 2013

Le magazine de sport des Alpes-Maritimes




sommaire 8

Plein cadre

Le sport en images grand format 12

Les news

L'essentiel de l'actualité du sport azuréen en bref 18

20

Les mots du sport

Nos conseils lecture 20

46

Tennis

Djokovic met la main sur les Masters de Monte-Carlo 26

56

Formule 1

Grand prix de Monaco, tonnerre mécanique Jules Bianchi

L'avenir lui appartient 38

Roller derby

Plongée dans le Baywitch project

26 42

Football

Éric Bauthéac, l'irrésistible ascension 46

64

Volley-ball

MO Mougins, marche après marche 50

Escalade

Kevin Aglaé, grimpeur et sans reproche Quand les jeunes font le mur à Art Bloc 56

Handball

Villeneuve-Loubet a de la réserve

34 62

Gymnastique

Samir Aït Saïd sur le toit de l'Europe 64

Football américain

Les Dauphins dans le grand bain 70

Boxe

Monaco sous le charme de l'Anglaise p.82

38

76

Golf

Terre Blanche, le jardin d'Éden des golfeurs 4


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C S C dA R U Z ' ode

port

ôte

Edito

La réconciliation ? C'est un fait. Depuis quelques années, la France pose des yeux dédaigneux sur son football. Trop d'argent, trop d'arrogance, pas assez de lauriers. Il y eut pourtant une période idyllique, qui avait démarré avec la coupe du monde 98. Le mariage semblait un brin arrangé, dans un pays qui n'avait jamais vibré aussi fort que ses voisins italiens, allemands ou espagnols pour la chose footballistique. Mais il y avait de la passion, de l'émotion, du succès. Au fil des années, on est passé de "Stairway to heaven" à "Sympathy fo the devil"… Le divorce est-il définitivement consommé ? Peut-être pas. Car, ici ou là, quelques clubs s'emploient à recoller les morceaux. Sur la scène européenne, on pense évidemment au Borussia Dortmund, une équipe au jeu nettement plus "romantique" que son nom. Plus près de chez nous, dans une moindre mesure, on peut se réjouir du parcours de l'OGC Nice. Depuis le début de saison, les rouge et noir font souffler un vent de fraîcheur sur la Ligue 1. Avec un effectif jeune, sans grande star, mais une bonne dose de talent, le Gym parvient à se glisser dans le premier tiers du classement, à quatre matches de la fin. À la baguette, Claude Puel retrouve des couleurs. Celui qui avait été jeté en pâture au moment de son départ de Lyon s'impose comme le grand architecte du renouveau niçois. Sur le terrain, on ressent de l'allant, de l'audace et du plaisir. Éric Bauthéac, qui nous a accordé une interview pour ce numéro, est l'un des symboles de cette belle aventure dont on ne connaît pas encore l'épilogue. L'émergence du précoce Neal Maupay ou l'énergie communicative du goleador Dario Cvitanich en sont d'autres. Mis bout à bout, ces épisodes réjouissants, aperçus à Nice ou ailleurs, peuvent à nouveau faire chavirer le cœur de tous ceux qui avaient perdu la flamme. Nous, on y croit.. Jimmy Boursicot

CODE SPORT COTE D'AZUR • Edité par SAM EDICOM - "Le Roqueville" Bat C - 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO Tél : (+377) 97 97 06 27 - Fax : (+377) 97 97 06 28 - contact@sam-edicom.com - Editeur & Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO - moreno@sam-edicom.com • Journalistes : Jimmy BOURSICOT - redac@codesportmonaco.com & Chris BERTOLDI - redac2@codesportmonaco.com • Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO • Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO - contact@codesportmonaco.com • Publicité : Jean-Marc MORENO - moreno@sam-edicom.com commercial@codesportmonaco.com • Graphisme, photogravure & illustrations : Anthony HOUAL • Impression : Graphic Service • Reproduction, même partielle, interdite sans l'autorisation de CODE SPORT CÔTE D'AZUR 6


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Voiles d'Antibes : la célébration du yachting Chaque année, depuis 1996, les plus beaux gréements sont rassemblés en baie d'Antibes, à quelques encablures du quai des milliardaires. Entre sport, plaisir et luxe, des participants venus du monde entier enchaîneront les régates entre le 29 mai et le 2 juin pour la première manche du Panerai classic yachts challenge. Yacht d'époque (construits avant 1950) et classiques (mis à l'eau avant 1976) côtoieront d'anciennes "gloires" de la Coupe de l'America (les 12 MJI, utilisés pour cette compétition entre 1958 et 1987). Depuis les remparts, on pourra apercevoir "Cambria", "Moonbeam" ou encore "Bona Fide", de fabuleuses embarcations fidèles aux Voiles d'Antibes. En marge de l'épreuve, le public pourra se rendre au pied du bastion Saint-Jaume pour profiter des différentes expositions mises en place, mais aussi participer aux grandes soirées qui ont également contribué à la renommée de ce rendez-vous. Informations complémentaires sur www.voilesdantibes.com


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& sport Glamour

L'élite de l'équitation au Jumping de Cannes Un décor époustouflant, une riche histoire et les trente meilleurs cavaliers du monde : on ne pourrait rêver meilleur scénario pour l'édition 2013 du Jumping international de Cannes, du 13 au 15 juin. Partie intégrante du Longines Global Champions Tour, le circuit le plus relevé de la planète, la compétition cannoise n'a plus été remportée par un Français depuis 2009, année où Roger-Yves Bost s'était imposé. Sixième mondial, Kevin Staut aura à cœur de lui succéder au palmarès. L'an dernier, quelques mois avant de devenir médaillé d'argent aux JO de Londres, le Hollandais Gerco Schröder s'était adjugé le Grand Prix (gratifié de 95 000 euros pour le vainqueur). En marge de ce concours, d'autres épreuves internationales seront inscrites au programme. Pour le public, l'entrée sera gratuite entre 13 heures et 17 heures. En soirée, le prix des places variera de 20 à 30 euros. Renseignements sur www.jumpingcannes.com


Š RB Presse


BrEves

news

Handball

L'AS Monaco grimpe en Nationale 2 Avant le terme du championnat, les joueurs du président Éric Pérodeau sont d'ores et déjà assurés d'évoluer en Nationale 2 l'an prochain. Défaits à seulement deux reprises, les Monégasques, premiers du championnat, s'avanceront vers la N2 avec beaucoup d'ambition. À court terme, ils espèrent se hisser jusqu'en Nationale 1.

Les Cannoises repartiront avec un nouveau coach en D2 Championnes de France de Nationale 1 l'an dernier, les handballeuses cannoises n'ont pas raté leur saison en Pro D2. Alors que le championnat n'est pas encore terminé, les Azuréennes, septièmes, ont assuré leur maintien à ce niveau. En 20132014, un nouveau technicien prendra place sur le banc. Il s'agit de Raphaël Benedetto, actuel entraîneur adjoint de Mérignac.

Tennis

Open de Nice : dernier arrêt avant Roland…

Du 19 au 25 mai, ceux qui voient la vie en ocre se masseront dans les gradins du Parc impérial, pour l'Open de Nice Côte d'Azur. Classé parmi les tournois ATP 250, le rendez-vous niçois sera le dernier avant le début de Roland-Garros. À n'en pas douter, de nombreux joueurs voudront peaufiner leurs derniers réglages sur la terre battue azuréenne. Plusieurs grands noms ont déjà confirmé leur participation, comme le numéro 6 mondial Tomas Berdych, l'Italien Andreas Seppi (19e à l'ATP), l'Américain John Isner, le vétéran australien Lleyton Hewitt ou encore les Français Gilles Simon, Gaël Monfils et Benoît Paire seront de la partie. Malgré l'absence du double tenant du titre, Nicola Almagro, le spectacle sera sûrement au rendez-vous.

Basket-ball

LF2 : Les Niss'Angels accueilleront le Final four Déjà assurées de remonter en première division l'an prochain grâce à leur première place lors de la saison régulière de Ligue féminine 2, les basketteuses du Cavigal auront l'avantage de jouer à domicile à l'occasion du Final four. Calais et Angers sont d'ores et déjà qualifiés pour ce tournoi entre membres du dernier carré, qui servira à désigner l'équipe qui accompagnera les Niçoises à l'étage supérieur en 2013-2014. Pour ces dernières, la compétition ne sera pas dénuée d'intérêt puisqu'elle sera décisive pour l'attribution du titre national. Le 11 mai, les Azuréennes disputeront la demi-finale contre un adversaire à déterminer. Le lendemain, elles joueront la finale ou le match pour la troisième place. La salle Leyrit devrait afficher complet pour l'occasion. Les billets sont en vente sur www.cnb06-elite.com

Tennis

Une académie voit le jour à Beausoleil Joueur pro pendant une quinzaine d'années, l'Italien Diego Nargiso vient d'ouvrir l'International tennis academy à Beausoleil. Installée dans le complexe sportif du Devens, la structure propose un encadrement de haut niveau pour les jeunes tennismen, mais aussi les adultes. En plus d'un encadrement très professionnel, les personnes accueillies pourront effectuer du travail vidéo ou encore de la préparation mentale.

Trail

Le Challenge trail nature 06 poursuit sa route Organisé par le Conseil général et la Comission départementale des courses hors stade, le challenge trail nature 06 va bientôt connaître sa quatrième étape. Après Casterino, Moulinet et Mandelieu (pour les Balcons d'Azur), les passionnés de sport et de nature se retrouveront à Blausasc pour le Trail des limaces, le 25 mai. Deux parcours seront possibles : le 15 kilomètres (avec 500 m de dénivelé positif) et le 25 kilomètres (1 100 m de dénivelé positif).

VTT

Première victoire pour le Cagnois Loïc Bruni

Sacré champion du monde juniors de VTT descente l'an dernier, le Cagnois Loïc Bruni fait désormais son bonhomme de chemin chez les seniors. Membre du Team Lapierre, une équipe qui compte plusieurs pointures dans ses rangs, il a remporté sa première victoire de la saison à Gassin (Var). Auparavant, le grand espoir avait atterri sur le podium du championnat de Nouvelle-Zélande, derrière son illustre coéquipier Sam Blenkinsop. Fin avril, le rider âgé de 18 ans était convié à un stage technique avec l'équipe de France, sur le pic de Jer, dans les Hautes-Pyrénées. La suite de la saison s'annonce bien pour celui qui a fait ses débuts dans les rangs de la section VTT de l'US Cagnes, présidée par son père, Jean-Pierre Bruni.

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BrEves

news

Triathlon

TriStar Cannes et Monaco rayés de la carte Après Monaco, la société organisatrice d'événements triathlon, Star productions, avait mis sur pied une course à Cannes. Celle-ci a été annulée et l'épreuve monégasque, qui devait avoir lieu en septembre, connaîtra le même sort. Et pour cause : Star productions a été placée en liquidation judiciaire en mars dernier.

Haltérophilie

Handball

Fin de l'histoire entre Daouda Karaboué et Toulouse Sélectionné à 143 reprises en équipe de France, Daouda Karaboué a pris sa retraite internationale il y a quelques mois. Gardien de but du Fénix Toulouse, le handballeur qui a fait ses armes du côté de Mandelieu ne continuera pas non plus avec le club de la ville rose. Les dirigeants ont en effet décidé de donner un coup de jeune à leur effectif en faisant appel au numéro trois de la sélection espagnole, Gonzalo Perez de Vargas (23 ans). Karaboué n'aurait pas l'intention de raccrocher et aurait quelques propositions sous les yeux. Avant de quitter Toulouse, il organisera une soirée en faveur de son association, DK Cœur d'Afrique.

Le tir groupé des Villeneuvois

Course à pied

L'ESVL est parvenue à se hisser sur la troisième marche des championnats de France N1A. À Besançon, Meggy Cadet, Madeleine Simplon et Chloé Mamone étaient alignées. Les minimes garçons (Alexis Landais, Benoit Richet et Quentin Berly), de leur côté, ont mis la main sur la coupe de France. Deux bonnes nouvelles pour l'ESVL muscu-gym, qui vient de dépasser la barre des 1 000 membres.

7 968 participants au semi-marathon de Nice Après une heure et trente secondes de course, l'Éthiopien Dino Sefir a coupé la ligne d'arrivée du 22e semi-marathon de Nice, dimanche 21 avril. Chez les femmes, c'est la Turque Elvan Abeylegesse qui a raflé la mise en 1 h 10' 29". Bien évidemment, tous les engagés n'ont pas pu imprimer le même tempo, mais ils étaient réunis par la passion de la course à pied. Les jeunes ont pu s'aligner sur l'épreuve des P'tits champions, longue de deux kilomètres. La Niçoise/Nice-Matin, organisée en faveur de la lutte contre le cancer du sein, a rassemblé près de 1 500 personnes. La course de 10 kilomètres, elle, comptait 2 574 inscrits. Ponctuée par des animations musicales et suivie par un nombreux public, la matinée aura été, une fois de plus, un succès populaire.

Natation

Alain Bernard et Charlotte Bonnet coaches d'un jour Le champion olympique antibois, désormais retiré des bassins, et la sprinteuse de l'ONN encadreront un entraînement de l'Arena swim academy, le 15 mai à Nice. Le temps d'un après-midi, quarante nageurs âgés de 10 à 15 ans pourront bénéficier des précieux conseils prodigués par Alain Bernard et Charlotte Bonnet.

Rallye

L'heure de l'alternance pour le Monte-Carlo Pendant sept années consécutives, le départ du rallye mythique avait été donné à Valence, dans la Drôme. En 2014, la donne va changer. "Les concurrents du 82e Rallye Monte-Carlo vont renouer avec un itinéraire de Monte-Carlo vers Gap, pour affronter les épreuves spéciales hivernales de ce département. Après deux jours de confrontation (mercredi et jeudi), les concurrents rejoindront Monte-Carlo vendredi 17 janvier pour terminer par le parcours traditionnel dans l'arrière-pays niçois, dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier", a déclaré l’Automobile club de Monaco dans un communiqué.

Ballon dirigeable

Un aventurier chez les Aéronautes Les Aéronautes de Monaco, qui reviennent de la 15e édition du Ballonhappening, à Waregem (Belgique), comptent un nouveau membre "people" dans leurs rangs. Il s'agit de Thierry Villette, qui a participé à l'une des éditions du jeu télévisé "KohLanta", sur TF1. Du 17 au 19 mai, les Monégasques prendront part aux Montgolfiades de Chalon-sur-Saône. 14


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news

Natation

Hockey sur glace

Les Aigles stoppés en quart

Demi-finalistes 2012 du championnat de D1, le deuxième échelon national, les Aigles de Nice n'ont pas pu faire aussi bien cette saison. En quart de finale, ils se sont inclinés face aux Boxers de Bordeaux. Lors du match d'appui disputé en Gironde, les Niçois ont plié lors de la prolongation et se sont inclinés 5 à 4, devant plus de 3 000 spectateurs. Il faudra attendre au moins un an de plus pour voir les hockeyeurs de Jean-Bouin évoluer en Ligue Magnus.

Basket-ball

Les Sharks vers les playoffs

Cinq Niçois aux Mondiaux cet été Les nageurs de l'Olympic Nice natation ont rempli leur contrat, et même plus pour certains, à l'occasion des championnats de France en grand bassin, à Rennes. Camille Muffat n'a pas laissé une miette à ses concurrentes sur 100 mètres, 200 m et 400 m nage libre. Elle disputera ces trois épreuves, plus le relais 4x200 m aux Mondiaux de Barcelone (du 28 juillet au 4 août). Diminué par une gastro, Yannick Agnel a remporté le 200 m NL. Il s'est par ailleurs qualifié pour les championnats du monde sur 100 m, 200 m, 4x100 m, 4x200 m, 4x100 m 4 nages. Leur coéquipier, l'ex-Antibois Damien Joly, titré sur 800 m, ira également en Espagne. Médaillé d'argent sur 100 m et 200 m, Charlotte Bonnet (18 ans) a obtenu sa sélection pour ces deux épreuves, plus le relais 4x200 m. La bonne surprise est venue de la jeune Marie Wattel, 15 ans, qui a arraché son billet pour la Catalogne sur 50 m papillon (avec une médaille d'argent en prime aux France). Championne de France du 50 m NL, Anna Santamans n'a pour sa part pas réussi les minima.

Mal en point durant les trois premiers mois de l'année (avec 9 défaites en 14 matches), les Sharks d'Antibes ont retrouvé des couleurs sous l'impulsion de Julien Espinosa, qui a remplacé Alain Weisz au poste d'entraîneur. Début avril, ils ont même réussi à faire chuter le leader palois (82-71). Alors qu'il reste deux journées à jouer, les Antibois semblent se diriger vers les playoffs.

Omnisports

Monaco : le grand défi des petits États au Luxembourg Pour les sportifs de la principauté, chaque édition des Jeux des petits États d'Europe (Andorre, Chypre, Islande, Liechtenstein, Malte, Monténégro, Saint-Marin et Luxembourg) représente un moment fort. Du 27 mai au 2 juin, une délégation qui sera forte de plus de cent personnes prendra part à cette "mini-olympiade" organisée au Luxembourg. Les Monégasques tenteront de faire au moins aussi bien que lors de l'édition précédente, en 2011 au Liechtenstein. Les athlètes du Rocher avaient décroché 29 médailles, dont 6 d'or. Ils seront engagés dans dix épreuves : athlétisme, cyclisme, gymnastique artistique, judo, natation, tennis, tennis de table, tir, volley-ball et beach-volley.

Athlétisme

Le parrain des Jeux de la Francophonie a sa bio Le sprinteur Christophe Lemaitre, qui est le parrain de l'édition 2013 des Jeux de la Francophonie, organisés à Nice, vient de sortir sa biographie. Intitulé "La revanche du grand blond" (aux éditions Jacob-Duvernet), l'ouvrage permettra peut-être d'en savoir plus sur le coureur, peu prolixe lors des différents entretiens qu'il accorde à la presse.

Hockey sur gazon

leçon de maintien pour Villeneuve-Loubet Les deux équipes seniors (hommes et femmes) de l'Etoile sportive de Villeneuve-Loubet semblent bien parties pour obtenir leur maintien en Nationale 1. Les deux collectifs occupent actuellement la cinquième position dans leur championnat de N1, le deuxième échelon français.

Volley-ball

Les Cannois arrêtés aux portes de la finale Septièmes de la saison régulière avec 14 victoires et 12 défaites, les volleyeurs de l'AS Cannes ont passé la surmultipliée lors des playoffs. En quarts de finale, ils avaient réussi un bel exploit en écartant Sète, pourtant deuxième du championnat, de la course au titre. Opposés à Paris en demi-finale, les hommes de Christophe Meneau ont vendu chèrement leur peau. Malheureusement, cela n'a pas suffi. Battus deux fois dans la salle des joueurs de la capitale (à chaque fois sur le score de 3 à 0), les Azuréens avaient réussi à renverser la vapeur au Palais des victoires (3-1 puis 3-0). Lors du match d'appui, Pierre Pujol et ses partenaires ont fini par plier sous les assauts parisiens (3-0). Les "voisines" du RC Cannes, pour leur part, étaient en route pour un seizième titre consécutif. Au moment de notre bouclage, elles avaient remporté le premier match face à Béziers (3-0).

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Les mots DU sport "Petites histoires secrètes du rugby"

"70's concept cars"

Photos de Rainer W. Schlegelmilch, textes de Heinrich Lingner. Éditions teNeues. 216 pages. 79,90 euros. Un bond en arrière de plus de 40 ans pour essayer de prévoir à quoi ressemblerait l'avenir de l'automobile… En acceptant ce postulat de départ pour le moins déroutant, vous découvrirez avec intérêt ces images de concept cars aux lignes spatiales, à la peinture pétaradante. Des prototypes révélateurs de la furie créative qui pouvait s'emparer des designers de l'époque, mais qui n'ont finalement jamais été produits. Ces figures de style, immortalisées par le photographe Rainer W. Schlegelmilch, spécialiste de F1, sont à chaque fois sublimées et érotisées par des mannequins à la beauté sauvage.

"Terrain miné"

de Chérif Ghemmour. Editions Hugo Sport. 17,50 euros. 192 pages. Chérif Ghemmour, plume alerte du mensuel So Foot, revient sur "quinze matches, quinze histoires où le ballon rond a rebondi sur le terrain miné de la politique". L'équipe du FLN algérien qui s'en va défier la Roumanie, les États-Unis et l'Iran qui se retrouvent face à face à Lyon, lors de la coupe du monde 98, Maradona qui sort sa "main de Dieu" puis marque un but d'anthologie qui élimine l'Angleterre, quelques années après la guerre des Malouines… Quand le sport "roi" sort de son cadre et se mêle à de vrais conflits, on constate qu'il est depuis longtemps sorti de sa simple définition.

"Moi,

Zlatan Ibrahimovic"

De Zlatan Ibrahimovic, avec David Lagercrantz. Éditions JC Lattès. 447 pages. 20 euros. Le titre pourrait laisser penser que l'attaquant suédois a décidé de s'inspirer de François Hollande et de son "Moi, président de la Répuplique…" Ce n'est évidemment pas le cas. Ibrahimovic, lui, n'a jamais voulu être normal. Quand il croupissait du côté de Rosengard, quartier aussi déglingué et désargenté que sa famille, il pensait déjà à la suite, passait des heures devant les vidéos du Brésilien Ronaldo pour s'approprier ses gestes techniques. Depuis, le Scandinave a mené une carrière hors-norme. Aussi talentueux qu'arrogant, il a trimballé sa grande carcasse dans les clubs les plus prestigieux, en marquant les esprits. Sa biographie fait le même effet : vous l'aimerez ou bien vous aimerez encore plus le détester. Mais vous en parlerez.

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de Bernard Laporte, avec Gaëtane Morin. Solar Editions. 14,90 euros. 192 pages. Tout le monde ou presque a son avis sur Bernard Laporte. Grande gueule au grand cœur, technicien exigeant, ministre gaffeur, l'homme semble avoir eu mille vies. Au centre de toutes, il y a évidemment le rugby. L'actuel entraîneur du RC Toulon puise dans sa malle de souvenirs et les partage, de A à Z. On y trouve de grosses tranches de rigolades testostéronnées, de l'émotion et quelques coups de sang. L'inventaire de celui qui était surnommé "Bernie le Dingue" durant ses années béglaises devrait trouver sa place entre les mains de ceux qui aiment naviguer entre "rugbycassoulet" et joutes de haut niveau en Mondovision.

"Alias Ali"

de Frédéric Roux. Éditions Fayard. 22 euros. 640 pages. Plus qu'un sportif, une icône. Muhammad Ali a été l'objet d'une multitude d'articles, d'essais, de romans ou de biographies. C'est dans cette dernière catégorie que se classe l'ouvrage de Frédéric Roux. Mais que l'on ne s'y trompe pas, c'est d'une biographie d'un genre surprenant dont il s'agit. Le boxeur mythique, qui aimait tant terrasser ses interlocuteurs avec des répliques aussi fulgurantes que ses poings, est dépeint par un enchevêtrement de citations (réelles ou fictives). Andy Warhol, Sylvester Stallone ou encore Philip Roth glissent quelques mots sur "The greatest of all time". Un dispositif ambitieux, comme Ali, qui déclara un jour : "Les gens humbles ne vont jamais très loin".


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Tennis

Monte-Carlo Rolex Masters

Djokovic met Nadal à terre

Incertain avant le début du tournoi, Novak Djokovic a mis un terme à l'incroyable série de Rafael Nadal, sacré à huit reprises consécutives. La victoire en deux sets du Serbe (6-2, 7-6 en 1 h 52') n'a souffert d'aucune contestation. L'épilogue d'une semaine riche en émotions. Par Chris Bertoldi et Jimmy Boursicot - Photos : Michael Alesi, Realis, CB et JB.

N

adal contre Djokovic. Sur les sites de paris en ligne, miser sur cette affiche en finale ne devait certainement pas rapporter grand-chose. Le maître incontesté de la terre battue contre le numéro un mondial face à face en fin de parcours, cela semblait tomber sous le sens. Mais, en dépit d'un suspense relativement limité, l'édition 2013 des Masters de Monte-Carlo n'a pas manqué de saveur. Tout d'abord parce que le trophée a changé de mains, après avoir passé huit années sur la cheminée du roi Rafa. Mais aussi parce que les tribunes étaient copieusement garnies et que la météo a été (relativement) clémente. Et surtout parce que les amoureux de la petite balle jaune ont pu s'en donner à cœur joie pendant toute la durée du tournoi. On rembobine pour vous.

Autour des courts

À Monte-Carlo, le spectacle est sur le court, mais aussi autour de la terre battue. Légendes du tennis en goguette (Bjorn Borg, Ilie Nastase), joueurs de football (Eric Bauthéac, Dario Cvitanich…), ou encore la starlette Victoria Silvstedt ont ainsi été aperçus durant la semaine. Que ce soit au sein du village, sur les animations dédiées aux enfants ou autour des courts d'entraînement, on avait l'agréable impression d'être porté par une vague humaine, colorée et enthousiaste. Certains sont repartis avec les précieuses signatures de leurs idoles (notamment celles de Nadal et Djokovic, qui ont eu droit à un accueil de rock stars), d'autres avec un méchant coup de soleil… En tenue décontractée chic, des centaines 20 21

d'invités ont déambulé dans le village VIP, où ils ont pu se rencontrer et se restaurer. Dans cet espace dévolu aux échanges, on trouvait de véritables passionnés, mais aussi des personnes venues profiter de l'ambiance.


1

Il y avait un Français dans le dernier carré, comme l'an dernier

avec Gilles Simon. Battu par Rafael Nadal, Jo-Wilfried Tsonga n'a pas réussi à imiter Cédric Pioline, le

dernier Tricolore à avoir atteint la finale en 2 000 (il l'avait emporté contre Dominik Hrbaty).

3

Novak Djokovic a remporté la troisième victoire de sa carrière

contre Rafael Nadal sur terre battue (pour douze défaites). Toutes surfaces confondues, l'Espagnol mène toujours 19 à 15. En finale, les deux hommes sont à égalité 8-8.

5

Associé à Julien Benneteau, le Serbe Nenad Zimonjic a remporté

le double pour la cinquième fois de sa carrière. Il s'était imposé en 2004 et 2005 (avec Leander Paes puis Tim Henman), puis en 2009 et 2010 (avec Daniel Nestor). Benneteau, lui, a soulevé la coupe pour la première fois.

7

Le duo Julien Benneteau-Nenad Zimonjic a sauvé sept balles de

match contre les frères Bryan avant

de l'emporter en finale du double.

Les Français

Le numéro un, c'est Jo. À l'ATP comme à MonteCarlo, Jo-Wilfried Tsonga reste la valeur hexagonale la plus sûre. Appliqué contre Nikolaï Davydenko puis Jurgen Melzer, le Manceau a eu la peau du Suisse Stanislas Wawrinka (lui-même tombeur d'Andy Murray au tour précédent) en quarts. Dans le dernier carré, il est tombé sur Nadal, qu'il a poussé au tie-break dans le deuxième set (6-3, 7-6(3)). Richard Gasquet, lui, a singulièrement manqué de jus. En quarts de finale, il a subi la loi de l'Italien Fabio Fognini "C'était compliqué. Je ne me suis pas très bien senti durant cette partie. Je n'avais pas assez de jambes, j'étais un peu loin derrière la ligne, mes coups ne sortaient pas",

a déclaré Gasquet, qui a ensuite fait l'impasse sur Barcelone. Sorti des qualifications, Édouard Roger-Vasselin a réussi une belle performance en atteignant le deuxième tour, où il a cédé face à Murray. Benoit Paire, opposé à Gasquet au deuxième tour, s'est également arrêté au deuxième tour. Ce dernier affichait tout de même sa satisfaction : "C'est vrai qu'il y a plus de monde qu'avant en conférence de presse et on me pose plus de questions. Ce que je voudrais, c'est arriver avec un statut de tête de série à Roland-Garros." L'aventure a en revanche tourné court pour Gilles Simon, Jérémy Chardy, Gaël Monfils, qui disposait d'une wild card, ou encore Julien Benneteau. Mais celui-ci s'est joliment rattrapé en double (lire par ailleurs).


Tennis

Les joueurs en vue

S'il ne devait en rester qu'un, il serait celui-là. A 21 ans, Grigor Dimitrov est présenté comme un futur crack. 34e à l'ATP avant d'arriver en principauté, celui qui est surnommé le "Federer bulgare" a parfois tardé à confirmer tous les espoirs placés en lui. Mais en quarts de finale, il a fait un grand bond, malgré la défaite face à Rafael Nadal, lors d'une partie qu'il a terminée avec des crampes (2-6, 6-2, 6-4 en 2 h 8'). Élégant, audacieux, Dimitrov (vainqueur de l'US Open et de Roland-Garros junior) a réussi ce qu'aucun autre joueur n'avait réussi à faire depuis onze matches : prendre un set à Rafa à Monte-Carlo. Après le match, l'Espagnol a affirmé que "Dimitrov (avait) tout pour devenir un très grand joueur." Bel hommage… Le Finlandais Jarko Niemienen (49e mondial), qui a rendu les armes face à Novak Djokovic en quarts, mérite également de figurer au tableau d'honneur. Car avant d'être submergé par l'ouragan "Nole" (6-4, 6-3), Niemienen avait réussi à jouer deux mauvais tours. D'abord au Canadien Milos Raonic (tête de série numéro 12), puis à l'Argentin Juan Martin del Potro (tête de série numéro 5). L'autre homme qui a su déjouer les pronostics se nomme Fabio Fognini. La fin du parcours a néanmoins été cruelle pour l'Italien, conspué par ses nombreux compatriotes présents dans les gradins du Monte-Carlo country club. Ces derniers lui reprochaient de ne pas assez avoir disputé le bout de gras à Novak Djokovic en demi-finale (défaite 6-2, 6-1 en 52 minutes). Mais auparavant, Fognini (32e à l'ATP) avait sorti Tomas Berdych et Richard Gasquet…

46

Comme le nombre de victoires consécutives pour Rafael Nadal à Monte-

Carlo, avant la finale. L'Espagnol n'avait plus

perdu ici depuis 2003, face à Guillermo Coria.

127 000

Comme le nombre de spectateurs présents lors

de cette semaine de tournoi au MCCC. C'est le

Grigor Dimitrov à offert une belle résistance à Rafael Nadal en quart.

même chiffre que l'an dernier.

501 700

En euros, c'est la somme empochée par Novak

Djokovic après sa victoire. Nadal, lui, est reparti avec un chèque de 246 000 euros.

Fabio Fognini s'est glissé dans le dernier carré.

La solitude du joueur de double… Ils partirent 10 000 et arrivèrent 200… Dimanche 21 avril. Novak Djokovic s'imposait, puis recevait son trophée. Le public l'a acclamé, a fait le stock de photos et s'en est allé. La finale du double, qui se déroulait juste après, s'est jouée en petit comité. Tout au plus, il devait rester 200 personnes au début de la rencontre entre les frères Bob et Mike Bryan (six victoires à l'Open d'Australie, quatre à Flushing Meadows, deux à Wimbledon, une à Roland-Garros…) et la paire Julien Benneteau-Nenad Zimonjic. Dans la semaine, sur le court des Princes ou ailleurs, il n'y avait parfois pas foule pour suivre cette "autre" compétition. À cause de la pluie qui avait fait son retour, la finale s'est éternisée jusqu'à 21 h 32. Au terme d'un match épique, Benneteau et Zimonjic se sont imposés face aux Américains, numéros un mondiaux en double (4-6, 7-6(4) et 14-12 dans le "super tie break"). Les gagnants ont récupéré un prize money de 155 400 euros, soit plus de trois fois moins que le grand Djoko. Ils ont tout de même affiché leur joie, oubliant qu'ils étaient un peu seuls au monde ce dimanche-là.

22 23

Retrouvez tous les détails et tous les articles sur les Masters de Monaco sur : www.codesportmonaco.com


La finale

"Je ne suis pas ce type de joueurs qui prétendent qu’ils préfèrent jouer contre les meilleurs. Je préférerais jouer contre un adversaire plus facile." La veille de son duel avec Novak Djokovic, Rafael Nadal ne cherchait pas à jouer les gros bras. Bien lui en a pris. Car son adversaire, qui était à deux doigts de renoncer au tournoi de Monte-Carlo en raison d'une cheville douloureuse, avait retrouvé la pleine possession de ses moyens. Le jour J, le central affichait complet pour cette finale annoncée. Lors de l'échauffement, les gouttes d'eau commençaient à maculer l'ocre monégasque. Rafael Nadal ne le savait pas encore, mais ces trente minutes dans les vestiaires, en attendant que l'averse passe, précédaient l'arrivée d'un orage nommé Djokovic. Très entreprenant dans les échanges, capable de retourner tous les "parpaings" expédiés par l'Espagnol, il parvenait presque à infliger un cruel 6-0 à son adversaire.

par ses nombreux supporters installés dans les gradins. Dans le cinquième jeu, il faisait le break (2-3) et remportait le jeu suivant grâce à un remarquable passing shot. Djokovic ne perdait pas ses moyens et emmenait l'Espagnol jusqu'au tie-break. Le jeu décisif était fatal à Nadal, qui expédiait la balle hors du court à… sept reprises.

Mais Rafael Nadal, à défaut de clairvoyance (16 fautes directes dans la première manche), faisait valoir ses qualités de combattant. Dans un premier temps, il effaçait quatre balles de set (0-5 et 0-40). Ne laissant pas pointer sa frustration, il empochait deux jeux, et finissait néanmoins par céder après 45 minutes (6-2). L'Espagnol rassemblait ses forces, rasséréné

"Je me suis préparé à fond, physiquement, mentalement et émotionnellement. Ce trophée je le voulais depuis 7 ans, depuis que je vis ici. C’est sûr que ça dope la confiance pour Roland Garros", a déclaré Novak Djokovic à l'issue de la rencontre. "J’ai perdu aujourd’hui. C’est comme ça. C’est le sport. Évidemment, je préfère gagner. Mais cette défaite n’est pas une tragédie. J’avais l’envie et la confiance, mais Novak a été meilleur que moi et je ne peux que le féliciter", a pour sa part répondu Rafael Nadal.


Tennis

Benjamin Balleret

Le 589e mondial invité à la table des grands Le Monégasque Benjamin Balleret disposait d'une wild card pour les Masters. Sa défaite face à l'Allemand Florian Mayer (30e à l'ATP) lors du premier tour était presque inéluctable. Mais le tennisman du Rocher a tout de même lutté pendant trois sets avant de céder. De quoi lui donner du courage pour le retour à l'ordinaire.

De quelle manière as-tu vécu ce match ? J'ai gagné le premier set, c'était un gros combat. J'ai fait le break au début du deuxième. Après, Mayer a un peu haussé son niveau de jeu, et j'ai eu un bon coup de barre lorsqu'il a gagné le deuxième set, 6-1. Lors du troisième set, le niveau de jeu a encore grimpé, chez moi comme chez lui. Je me suis démené pour revenir à trois partout, mais la fin a été difficile. Je me bats depuis une semaine avec une douleur en bas du dos, à la hanche. Les deux derniers jeux ont été durs à jouer et je me suis un peu refait mal. C'est dommage parce que le troisième set était vraiment un gros combat jusqu'à 4-2. Je suis un peu déçu. Comment as-tu trouvé le jeu de Florian Mayer ? Je m'étais entraîné avec lui cette semaine, donc je savais un peu comment il jouait. Puis on a le même âge, on se connait depuis les juniors. Mais on ne s'était jamais affrontés. Il a un jeu atypique, avec un super revers. Il se déplace très bien parce qu'il est grand, avec de grands segments, il fait de grands pas sur les côtés. Il joue assez vite et il retombe bien, il est 30e mondial donc... Il fait un peu tout bien. (Il ouvre de grands yeux et rit) Mais le revers, c'est son point fort et c'est là qu'il m'a beaucoup gêné.

Affronter un joueur de ce niveau doit être intéressant... Oui, parce qu'on voit ce qui nous manque, on voit nos défauts, comme j'ai pu le voir avec Gulbis la semaine dernière en Coupe Davis. On remarque là où ça pêche un peu et où le niveau se creuse. Ça me permet de beaucoup apprendre. Malheureusement, j'ai plus trop le temps d'apprendre ! (Sourire) C'est dommage, j'aurais aimé gagner ce match pour continuer ce tournoi qui me tient à cœur. Dans la foulée de la Coupe Davis, tu as enchaîné avec le tournoi de Monte-Carlo. Il doit y avoir beaucoup de pression… Ben non, c'est sympa. Il y avait aussi pas mal de monde pour la Coupe Davis. C'est aussi pour ça qu'on joue au tennis. Pour évoluer devant du monde, avec une bonne ambiance. C'est vrai qu'ici, il y a toujours une petite pression en plus parce que c'est Monaco. Hier en double, on était un peu tendus avec Guillaume (Couillard, ndlr). Mais j'ai ressenti plus d'excitation que de pression. Quand on est jeune, on est un peu intimidé. Mais là, j'ai trente ans, c'est la huitième fois que je fais ce tournoi. C'est du bonheur d'être là et je remercie la Fédération monégasque de m'avoir fait confiance en m'accordant une wild card. Quel est le meilleur résultat que tu aies fait à Monte-Carlo ? 24 25

En 2006, je m'étais qualifié, j'avais passé deux tours dans le tableau final et j'ai perdu en huitièmes de finale contre Federer. C'était une belle semaine.

Quels sont tes prochains rendez-vous tennistiques ? Je vais jouer des tournois Future. Ce sera sur terre battue, en Europe, je pense. Je vais essayer de prendre des points pour monter au classement et me rapprocher du niveau qu'on peut voir ici. La semaine prochaine, je joue un tournoi à 15 000 dollars à Grasse. C'est gênant de faire de plus petits tournois, moins médiatisés ? Malheureusement, on doit passer par là pour progresser. Tous les joueurs connaissent ça. Il faut essayer d'y rester le moins de temps possible. Moi j'ai 30 ans et je continue d'y croire, et de faire le maximum. On verra ce que ça donne. Est-ce que le quotidien est plus "galère" ? (Dans un large sourire) Ouais, c'est sûr qu'on n'a pas toujours les meilleurs hôtels ou les meilleures conditions de jeu. Financièrement, c'est pas évident. Tout ce que je gagne dans les tournois et l'aide de la Fédération monégasque passent dans les billets d'avion et les hôtels, toute l'année. Mais je vis de ma passion et j'y crois, je veux arriver à un plus haut niveau pour gagner ma vie correctement.


Sport & style


"Monaco est le vrai test pour les pilotes parce qu’il n’y a pas de place pour la moindre erreur. Au-delà de l’habileté de pilotage, vous devez rester concentré d’un bout à l’autre des 78 tours. Au moindre relâchement, vous pouvez commettre une faute qui peut vous être fatale." Fernando A lonso

71e Grand Prix de Monaco Le 71e Grand Prix de Monaco viendra saupoudrer de glamour la Principauté du 23 au 26 mai. Le Grand Prix urbain souvent décrit comme le plus difficile, le plus serré et le plus lent de la saison est aussi le plus technique. Technique dans la pratique bien sûr, mais dans la construction également. Ce tracé si particulier fait office de défi pour les pilotes autant que pour la Principauté. Dossier réalisé par Chris Bertoldi - Photos : Automobile Club de Monaco, Philippe Mazzoni Canal+, Red Bull Racing, Marussia, Mercedes, Lotus.

1'14"439 3,34

C'est le record du tour le plus rapide. Il a été réalisé par Michael Schumacher sur Ferrari, en 2004.

kilomètres, c'est la longueur du tracé. Ce circuit est le plus court du championnat du monde de F1.

6

Personne ne compte autant de succès qu'Ayrton Senna en Principauté. Le Brésilien avait ouvert son compteur en 1987, avant de s'imposer cinq fois consécutives entre 1989 et 1993. Derrière lui, on trouve Graham Hill et Michael Schumacher (cinq courses gagnées).

6

pilotes en activité ont remporté la victoire durant le Grand Prix de Monaco. Il s'agit de Räikkönen (McLaren, en 2005), Alonso (McLaren et Renault, en 2006 et 2007), Hamilton (McLaren, en 2008), Button (McLaren, en 2009), Webber (Red Bull, en 2010 et 2012) et Vettel (Red Bull, en 2011).

7

des 8 derniers vainqueurs avaient signé la pole position lors des qualifications. Seul Felipe Massa, parti en tête en 2008, n'avait pu obtenir mieux que la troisième place.

15

c'est le nombre de victoires à l'actif de l'écurie McLaren. Ici, personne n'a fait mieux. La dernière en date est celle de Lewis Hamilton, en 2008. Avec huit courses remportées, Ferrari pointe au deuxième rang.

25

secondes, c'est le temps moyen d'un arrêt au stand sur le circuit urbain en terres princières.

78

tours à effectuer. C'est la règle. Ce qui fait 260,52 kilomètres parcourus à l'issue de la course.

305

kilomètres-heure, c'est la vitesse de pointe que parviennent à atteindre les bolides lancés dans le tunnel de la Principauté. Une vraie rampe de lancement.

74 000

spectateurs environ se regroupent en Principauté durant l'événement, selon Christian Tornatore, commissaire général adjoint de l'Automobile club de Monaco. 25 000 personnes sont assises en tribunes, 12 000 profitent des places debout. Ce total est facilement multiplié par deux grâce aux occupants des nombreuses terrasses et bateaux qui mouillent dans le port.


Installations

"Un miracle renouvelé" Pour que les bolides de F1 puissent assurer le spectacle sur le bitume princier, deux cents hommes et femmes s'affairent à monter des infrastructures colossales, en un temps record. Cinq semaines pour construire le Grand Prix de Monaco, top départ le 2 avril.

é

preuve urbaine mythique, le Grand Prix de formule 1 prend des allures de défi à Monaco. Si le tracé initial demeure, il a évolué depuis sa création, en 1929, par Anthony Noghès. C'est à partir de 1952 qu'il subit ses premières métamorphoses. D'abord avec des aménagements apportés au virage Sainte Dévote, puis un allongement de 135 mètres, en 1973, via une piste longeant le port et se terminant en épingle autour de la Rascasse. A partir de 1976, trois chicanes sont réalisées, à Sainte Dévote, près de la Rascasse et au pied du boulevard Louis-II. Vient ensuite le fameux virage Louis Chiron, près de la piscine Rainier-III. Dans les années 2000, un mur de quai de 150 mètres de long est créé, grâce auquel trois nouvelles tribunes sont érigées. La course de 78 tours est soumise à de perpétuelles améliorations, à l'image du pays hôte.

"Obligés de revoir notre copie chaque année" Voilà pourquoi, c'est "un miracle renouvelé, un challenge", d'après Christian Tornatore, commissaire général adjoint de l'Automobile club de Monaco. "C'est de plus en plus difficile à gérer car la ville bouge beaucoup. Il faut s'adapter aux nouveaux carrefours et aux trottoirs qui changent souvent", explique celui qui pilote l'installation des infrastructures. "Nous sommes obligés de revoir notre copie chaque année", lâche-t-il dans un sourire. "A partir de février et jusqu'à mi-juin, je vis Formule 1. En février, nous réunissons la quinzaine d'entreprises avec lesquelles nous avons l'habitude de travailler." Une vaste chaîne de compagnies, parmi lesquelles une entité monégasque dont le rôle est majeur. Polymétal met en place les rails et les grillages autour de la piste. Elle construit toute la partie qui permet d'élaborer le circuit. "Ce serait rudimentaire, mais on pourrait presque ne faire qu'avec cette entreprise", plai-

Une "valse" à cinq temps 1er avril : toutes les terrasses des établissements du port Hercule doivent être démontées. 2 avril : début du travail le plus long, la construction des loges et tribunes sur la darse sud (côté mer, face à la Rascasse). 8 avril : début de la construction des tribunes sur les zones portuaires, quai Albert-1er. 15 avril : début de la construction des stands, du reste des tribunes, des rails, des grillages, des passerelles, installation des banderoles publicitaires. 18 mai : les écuries commencent à investir Monaco et prennent les clés de leur stand flambant neuf, avec électricité, Internet, climatisation, toilettes...


Formule 1

sante Christian Tornatore. Polymétal construit aussi les stands, les passerelles et rend le glacis accessible au public. La société française Entrepose échafaudages, se voit attribuer la deuxième plus grosse tâche de cette "opération circuit urbain". C'est elle qui se charge de la construction des tribunes, d'une capacité de 25 000 places assises. La tribune la plus délicate à bâtir est celle de la place du casino qui modifie le cœur du quartier de MonteCarlo. Elle apparaît seulement deux jours avant le début du Grand Prix. Durant l'événement, 150 bungalows seront installés autour du circuit afin d'y loger les ouvriers, mais aussi d'y établir la direction de course (dont le local pèse près de 150 tonnes), et les équipes de télévision.

Nouvelle zone de freinage, grillages rehaussés… "Chaque année, à la fin du mois de mars, on refait environ le tiers du circuit. Il y a beaucoup de bus à Monaco. Il circulent sans arrêt et dégradent le revêtement. Je me souviens d'une année où une voiture avait décollé des quatre roues à cause d'un creux dans la chaussée. Une fois le véhicule en l'air, son moteur s'était mis en sur-régime, ce qui avait instantanément anéanti la boîte de vitesses", raconte Christian Tornatore. C'est le genre de problèmes que connaît Monaco puisque son circuit de F1 est arpenté à longueur d'année par de nombreux usagers.

la sécurité

en chiffres

650 commissaires de piste 33 kilomètres de rails de sécurité 554 mètres de barrières de protection 20 000 mètres carrés de grillage 120 pompiers professionnels 3 600 pneus de protection 500 extincteurs 39 caméras de surveillance 36 médecins-réanimateurs 30 médecins 35 infirmières 36 valises de réanimation cardio-vasculaire et respiratoire 3 véhicules d'intervention rapide 3 véhicules d'intervention pour la désincarcération et l'extraction 40 secouristes 13 ambulances 3 structures hospitalières 3 postes médicaux avancés

Parmi les modifications de la saison 2013, on compte un nouveau champ de frein dans la descente du casino, vers la tour Mirabeau. En plus de sa texture freinante, il permettra d'annuler le dénivelé entre la chaussée et le trottoir. Il y aura du changement côté tunnel également. Il sera d'avantage sécurisé grâce à un grillage d'un mètre cinquante de haut qui doit être posé côté mer, sur toute la longueur de la "rampe de lancement". A sa sortie, le grillage déjà existant doit être rehaussé d'un mètre jusqu'à la zone de freinage, car l'an passé, deux monoplaces se sont accrochées et l'une d'elles a failli terminer sa course dans le port. Un autre grillage de sécurité sera ajouté en haut de l'avenue d'Ostende, vers l'avenue princesse Alice. C'est un coin propice aux pointes de vitesse et la plupart des Formule 1 y passent à 270 km/h.

28 29

Christian Tornatore, commissaire général adjoint de l'ACM.


À L'OMBRE DES PADDOCKS Remise en question, nouveaux défis, grand saut vers l'inconnu… La saison 2013 comporte de nombreux enjeux pour Mark Webber, Romain Grosjean, Kimi Räikkönen ou Lewis Hamilton. A n'en pas douter, la course monégasque représentera un rendez-vous majeur pour eux.

Mark Webber - Revanchard

Sous haute tension

Ça chauffe chez Red Bull. Alors que Vettel s'offre sa première victoire de la saison lors du Grand prix de Malaisie, Webber fulmine. "Sebastian a toujours fait ce qu'il voulait, il a toujours été protégé, c'est comme ça." En fait, Sebastian n'a pas respecté les ordres cette fois. Alors que Webber est en tête au 43e tour et que l'écurie décide de maintenir les positions des pilotes, il se retrouve dans la ligne de mire de son coéquipier après son quatrième passage aux stands. Vettel décide alors de le doubler coûte que coûte. Ils manquent de justesse l'accrochage. Le triple champion du monde est "désolé" et dit avoir fait "une grosse erreur". L'Australien ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait (il arrive en fin de contrat avec l'écurie autrichienne). À 36 ans, il paraît plus que jamais débordé par son talentueux coéquipier, qui compte déjà 45 longueurs d'avance sur lui au classement général. Obligé d'abandonner en Chine, septième à Bahreïn, l'homme aux 34 podiums (dont 9 victoires) pourrait briser cette spirale négative en réussissant une perf' à Monaco, un tracé sur lequel il s'était imposé en 2010 et 2012.


Formule 1

Lotus - Duo de choc

Grosjean-Räikkönen le feu et la glace L'écurie britannique Lotus F1 Team peut compter sur un duo de pilotes "bipolaire". Entre le très régulier Kimi Räikkönen, champion du monde 2007 (vainqueur en Australie, deuxième en Chine et à Bahreïn) et l'impétueux Romain Grosjean, affublé d'un surnom peu flatteur par Webber ("le taré du premier tour"), les similitudes sont en effet peu nombreuses. Mais cela semble fonctionner. Räikkönen, qui redoutait le manque de moyens de son écurie par rapport à Red Bull, Ferrari ou Mercedes, pointe à la deuxième place du général. Le Finlandais, que l'on appelle "Iceman", ne compte aucun abandon en trente-deux courses consécutives, dont 30 dans les points et trois remportées. Pour sa part, Romain Grosjean dit avoir pris du plomb dans la cervelle durant l'hiver, après ses nombreux dérapages en 2012 (huit abandons et une suspension). Pour le moment, le Français a vu le drapeau à damier à chaque course. Alternant le bon et le moins, il reste sur une belle troisième place à Bahreïn, signant ainsi le quatrième podium de sa carrière. De bon augure avant l'arrivée en principauté ?

Lewis Hamilton - Transfuge

Sous une nouvelle étoile

Le champion du monde 2008, âgé de 28 ans a tranché. Il a quitté le nid douillet de l'écurie britannique McLaren, dans lequel il a évolué pendant quinze ans, pour se lancer dans un nouveau projet avec Mercedes. Hamilton a signé pour trois ans (et 75 millions d'euros) et remplace désormais Michael Schumacher. "Je pense que je peux amener les Flèches d'argent au sommet et réussir à gagner les deux titres", a déclaré le résident monégasque. Ambitieux, car en 2012, l'écurie n'était pas sur le podium constructeurs (5e). Mais Lewis Hamilton reste aventurier et téméraire. L'année de son sacre, celui qui n'a jamais abandonné un Grand prix en terres princières, avait réussi à s'y imposer contre toute attente. Parti troisième, le Britannique avait heurté un rail et crevé sous une pluie battante. L'année précédente, lors de sa première expérience en Principauté, il avait terminé deuxième derrière Alonso. Actuellement troisième du classement des pilotes, il semble avoir pris un net ascendant sur son coéquipier Nico Rosberg, neuvième. Même si les Mercedes ne paraissent pas en mesure de rivaliser sur le long terme avec Red Bull, Lotus ou Ferrari, l'imprévisible et combatif Lewis Hamilton voudra chambouler la hiérarchie à Monaco.


Mar got L afitte - journaliste

"Un vent nouveau

L

va souffler sur la F1"

a Formule 1 a migré sur la chaîne cryptée et cela vaut pour les deux autres saisons à venir. Les abonnés peuvent suivre en intégralité tous les Grands prix, ainsi que les essais libres et les qualifications. Un nouveau magazine "Formula one" est proposé tous les dimanches en clair et en direct par

Thomas Thouroude. Il est notamment accompagné de la consultante Margot Lafitte, fille de l'ancien pilote et commentateur Jacques Laffite. À cette occasion, la passionnée de F1 revient sur ses débuts dans le sport auto et à la télévision. Au moment de l'interview, le championnat n'a pas commencé et la demoiselle de 32 ans a hâte de débuter sa nouvelle aventure. Enthousiaste, elle parle à la vitesse de l'éclair, comme pour arriver plus vite sur la ligne de départ.

Aviez-vous senti venir cette opportunité ? Je savais que Canal+ recrutait pour la saison de F1 et on en parlait depuis un moment, mais non, je ne savais rien à l'avance. Tout s'est fait très vite. J'ai été contactée par l'assistante de Cyril Linette, le directeur des sports de Canal+, puis tout a suivi. J'avais très envie d'intégrer l'équipe parce que cela faisait des années que je parlais de F1 sur Eurosport et je n'avais pas envie d'arrêter. Poursuivrez-vous vos émissions sur d'autres chaînes ? Je ne serai plus sur Eurosport, mais je continuerai mon émission V6 sur AB moteurs. C'est un grand pas en avant pour moi. J'ai passé de super années sur Eurosport, j'y ai découvert le talk-show. Mais c'est une super opportunité de passer sur Canal+. Comment Canal+ compte-telle faire mieux que TF1 ? Ce sera différent, car la chaîne a plus de moyens et de supports pour diffuser les sujets, plus d'interviewes et de reportages aussi. Mais ce n'est pas uniquement une question de moyens, c'est aussi une question de motivation, d'enthousiasme et de savoir-faire. Canal est très doué pour les sujets de fond. De son côté, TF1 a connu une baisse d'audience, de chiffre d'affaires et une baisse de moyens. Ce qui a dû engendrer une baisse d'envie. Puis ça faisait longtemps qu'ils faisaient cela. Avec Canal+, un vent nouveau va souffler sur la F1. 32

Que représente le Grand Prix de Monaco pour vous ? Je suis venue deux fois à Monaco. C'est un Grand Prix mythique. Il est absolument unique par sa situation et le show se trame surtout autour du Grand Prix lui-même. Il y a une ambiance particulière. On sent que c'est toute la Principauté qui vit au rythme de la F1. Mais cette fois-ci je resterai à Paris, je n'aurai pas le plaisir de m'y rendre. Vous êtes également pilote… J'ai commencé le sport auto tard, à 22 ans. Avant, je faisais de l'équitation et les voitures ne m'intéressaient pas du tout. Puis mon père n'avait pas particulièrement envie que je me dirige vers ça. Finalement, j'ai essayé et j'ai adopté. J'ai couru mon premier Trophée Andros et ça m'est apparu comme une évidence. Je ne suis plus jamais revenu à l'équitation. Depuis je n'ai pas loupé une seule édition du Tophée Andros. Enfin, je ne suis pas toujours allée au bout des étapes, mais j'ai participé à tous les rallyes. Mais comment passe-t-on des rallyes à la télévision ? Comme je pilotais, j'ai été sollicitée par des médias Internet et Auto-moto, afin de raconter ce que je faisais et donner mon point de vue sur le sport auto. Puis j'ai été contactée par la chaîne AB moteurs. J'étais plutôt à l'aise dans cet exercice. J'arrivais à mettre des mots sur ce que je ressentais. Parler de ma passion est un plaisir, ça vient naturellement. Être la fille d'un commentateur célèbre, cela vous a aidé ? Mon père est quelqu'un de très aimé et de familier pour les Français. C'est assez marrant parce que les gens ont toujours des petites anecdotes drôles à me raconter sur lui. Il ne m'a jamais poussée dans cette voie, j'y suis venue de moi-même. Mais c'est vrai que grâce à ce qu'il dégage, les gens viennent plus facilement vers moi. Ils s'attendent à trouver quelqu'un d'ouvert et d'avenant, comme lui.


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Vert, un monde réfléchi


J ules Bianchi

L'avenir lui appartient Âgé de 23 ans, le natif de Nice est l'un des quatre pilotes français engagés en F1 cette année. Membre d'une famille où le sport automobile fait partie des gènes, très vite remarqué pour son coup de volant peu commun, Jules Bianchi découvre le championnat du monde depuis le fond de grille, au sein de la petite écurie Marussia. Le meilleur moyen de faire ses armes avant d'entrer dans les hautes sphères ?

Par Jimmy Boursicot Photos : Marussia et DR.


Formule 1

E

t pour quelques (millions de) dollars de plus, le beau rêve aurait pu virer au cauchemar. Le p'tit Jules serait resté pilote d'essai, jamais transformé en bête de course, condamné à tourner en rond afin que tout soit carré pour un autre. Un compétiteur aussi doué pour passer les rapports que pour allonger la monnaie. C'est sans doute le cas d'Adrian Sutil, qui a soufflé le siège de Jules Bianchi chez Force India, grâce à sa capacité à rameuter des sponsors. L'Allemand aurait fait pencher la balance en sa faveur grâce à un apport de 8 millions d'euros. Mais en F1, tout file à une vitesse folle. À peine le temps de ravaler sa rancœur et Bianchi déboulait chez Marussia. L'ironie du sort ? C'est que le Frenchie au patronyme fleurant bon l'Italie, tout de même soutenu par Ferrari et la Fédération française du sport auto (FFSA), a hérité du poste initialement réservé au Brésilien Luis Razia, évincé en raison de ses poches pas assez pleines. Aligné aux côtés d'un autre novice à ce niveau, le Britannique Max Chilton (21 ans), Jules Bianchi aurait réussi à rassembler 5 millions grâce à ses différents sponsors, comme l'affirme le magazine anglais Autosport. Mais l'accord scellé entre l'écurie et le jeune talent est resté secret. On ne parle pas d'argent en F1…

Très tôt, des louanges pour le "nouveau Prost" Promis, nous n'en parlerons pas plus longtemps. Et ce n'est peut-être pas plus mal. Car bien avant que les inévitables histoires de gros sous arrivent, certains avaient décrété que le petit Jules, qui a fait ses armes sur les circuits Paul-Ricard du Castellet et Jean-Vial de Brignoles, avait de l'or entre les mains. Quand il a validé son ticket chez Marussia, l'une des plus modestes écuries du plateau (58 courses avant d'aborder 2013, aucun point inscrit depuis sa création en 2010), d'aucuns se sont empressés de rappeler que d'autres futurs cracks avaient débuté en fond de grille. Des noms ? Schumacher chez Jordan, Alonso chez Minardi, Vettel chez Toro Rosso… Il faut dire que cela fait déjà un bout de temps que le "rookie" est sujet à des comparaisons flatteuses. À la suite de nombreux coups d'éclat en karting, l'adolescent qui résidait alors dans le Var a tapé dans l'œil de Nicolas Todt. Fils de l'actuel président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), celui-ci a pris sous son aile Bianchi, dont il gère la carrière. En 2009, l'agent fait preuve d'entregent et ouvre au Brignolais d'adoption les portes de la mythique Scuderia Ferrari. Il est même le premier à signer un contrat dans la nouvelle académie développée par le constructeur italien. Il n'en fallait pas plus pour que l'on fasse du jeune espoir le nouveau Prost, dont Jules avait suivi les traces en réussissant à 34 35

remporter le titre en Formule Renault dès sa première saison, en 2007. Le "Professeur" Prost n'allait pas jusqu'à en faire son successeur, mais il ne tarissait pas d'éloges sur le garçon. "Il a beaucoup de potentiel, il est sur une très bonne voie. C'est l'un des pilotes à suivre dans les prochaines années, voire les prochains mois. Il a la tête sur les épaules, ça devrait pouvoir le faire." Également passé par l'écurie au cheval cabré, avec laquelle il a pris le départ de 79 Grands prix, Jean Alesi brossait un portrait évocateur de Bianchi. "C'est un tueur, qui prend la piste comme on monte sur un ring, pour tenter le K.O". Capitaine de l'équipe de France FFSA,


La dynastie des Bianchi

l'ancien pilote avait pu observer de près les capacités du Sudiste, qui côtoyait déjà Charles Pic et Jean-Eric Vergne au sein de cette structure.

"Un très bon aura toujours sa chance" En 2012, ses partenaires, pas forcément plus en vue que lui, ont rejoint le monde fantasmagorique de la F1. Jules Bianchi, lui, continuait à jouer les pilotes essayeurs. Après Ferrari, ce fut Force India. En parallèle, une saison supplémentaire en Formule Renault 3.5 conclue au deuxième rang (après deux années en GP2 Series terminées en troisième place au général) lui permettait de ronger son frein. Quand Pic, Grosjean et Vergne ont eu un volant en F1, l'intéressé a tout de même avoué avoir accusé le coup. "Je vous mentirais si je vous disais que j'ai passé un hiver merveilleux. J'étais content pour eux, mais ça m'a touché." Mais pas coulé. Car le pilote au filet de voix juvénile a l'œil de ceux qui voient loin, qui s'apprêtent à disputer les plus rudes batailles sans frémir. On loue son talent, son sens de l'attaque et son autorité ? Il parle constamment de travail et d'humilité. Dans sa tête, une phrase du grand Prost à propos des coureurs qui n'auraient pas l'occasion de démontrer toutes leurs qualités au plus haut niveau, résonnait peut-être : "Le scénario du plus pur talent qui ne parvient pas à percer, je n'y crois pas une seconde. Car un

très bon aura toujours sa chance."

"Pas la meilleure solution, mais…"

Jules Bianchi, lui, n'a jamais semblé en douter depuis ses premiers pas en karting, à l'âge de 3 ans et demi. Même quand la route devient plus sinueuse que prévu, il se contente d'avancer avec entrain. Il trouve un baquet dans une équipe réputée faiblarde ? Pas de problème, il tire le meilleur de sa monoplace, comme lors du Grand prix inaugural, à Melbourne. Parti du dix-neuvième rang, le Français termine la course (ce qui n'est pas acquis au volant d'une Marussia) en quinzième position. La suite est à l'avenant : treizième en Malaisie, quinzième en Chine et dix-neuvième au Bahreïn, il a à chaque fois fait mieux que son coéquipier. Nicolas Todt, lui, estime que son poulain a toutes les clés en main pour progresser dans les rangs de l'écurie anglo-russe. "Le choix de Marussia n'est pas forcément le bon. Mais, à un moment donné, un pilote doit décider d'entrer dans l'arène. Il doit engranger des kilomètres, se frotter au peloton, travailler la stratégie de course, les changements de roues, mémoriser tous les circuits, participer aux choix techniques, au développement de la monoplace." Désormais, les pronostics vont bon train sur la probabilité de voir Bianchi hériter de la place de Felipe Massa au sein de Ferrari, qui le couve depuis ses premiers pas. 36

Le sport auto coule dans les veines de Jules Bianchi, littéralement. Son arrière-grand-père, Luciano, part de Lombardie vers la Belgique au début des années 50 pour suivre le pilote Johnny Claes en tant que mécanicien. Son fils, Lucien (le grand-oncle de Jules), devient le coéquipier de Claes en rallye. Puis il volera de ses propres ailes, s'alignera en Formule 1 à dix-sept reprises et remportera même les 24 Heures du Mans. L'autre fils de Luciano, Mauro (le grand-père de Jules) est également un compétiteur aguerri. Les deux hommes apparaissent même dans la bande dessinée "Michel Vaillant" (dans le tome 5, "Le 13 au départ"). La saga familiale, d'abord joyeuse, va virer au drame. Quand Lucien s'impose au Mans, en 1968, son frère frôle la mort durant la même épreuve. Un an plus tard, Lucien périt dans un accident, sur le même circuit, lors d'essais au volant de son Alfa Romeo T33. Le sport auto devient la cause de toutes les peines chez les Bianchi et se transforme peu à peu en tabou. Philippe, le père de Jules, n'aura pas le droit de s'y risquer et se contentera de gérer des pistes de karting, à Antibes puis à Brignoles. "Moi, je suis la génération sacrifiée. Impossible de convaincre la famille de m'aider", confiait Philippe au journaliste Jean-Louis Moncet, venu l'interroger sur les promesses suscitées en 2009 par Jules. Aujourd'hui, l'histoire semble prendre un tour plus réjouissant. Et Mauro Bianchi se délecte des exploits de son petit-fils. "J'ai encore en tête le petit qui mimait des dérapages contrôlés avec sa petite voiture. Dès qu'il a commencé à faire du kart, on a su qu'il avait quelque chose de spécial. Mon frère et moi étions d'excellents professionnels, mais lui, il est dans une autre dimension."


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Plongée dans le

Elles vivent à Nice et elles ont décidé de se plonger dans un sport américain jusqu'au bout des ongles. Elles, ce sont les filles de Baywitch project. Cette section de Nice roller attitude, créée en début de saison, rassemble des passionnées de roller derby. Une discipline qui fait son chemin dans tout l'Hexagone actuellement. Les Azuréennes, qui peaufinent encore leur technique, espèrent se lancer bientôt dans la compétition. Par Jimmy Boursicot Photos : Sébastien Nogier


découverte

O

n patine à fond, on se gamelle et on se marre". La première phrase que l'on entend dans une vidéo dégotée sur le Net a le chic pour résumer ce qui se cache derrière le terme "roller derby". Vous ne connaissez pas encore ce sport ? On ne peut pas vraiment vous en vouloir. Actuellement, cette discipline venue tout droit des États-Unis a pourtant la côte au pays du roquefort. Tous les médias (ou presque) se sont mis en quête d'une équipe de derby girls. Une hype de plus, qui sera bientôt remisée au placard comme une vulgaire paire de pompes usagée ? Non, plutôt la résurrection d'une discipline née dans les années 30, laissée pour morte à plusieurs reprises et ramenée à la vie par des petits groupes d'allumés. En France, celles qui se lancent et s'envoient valser dans le décor sont un peu des pionnières. Tout se structure peu à peu, la bonne parole se répand, le web commence à grouiller de références. Mais dans le roller derby, c'est l'esprit DIY ("Do it yourself", soit "fais-le par toi-même) qui prédomine.

difficile parce que personne ne connaissait ce sport", démarre Caroline Pietra Piana. "Une des filles s'était luxé le coude sur le béton et on avait décidé de tout stopper. Depuis, on s'est affiliées au club Nice roller attitude. Ça prend doucement de l'ampleur, c'est plutôt pas mal. On est à peu près une quinzaine maintenant." Caroline, la grande brune entièrement vêtue de noir, a dû se choisir un pseudo quand elle a commencé le derby. L'idée ? Trouver un nom de combat original et évocateur. Le sien ? Ruby CuThroat. Ruby "coupe-gorge" pour les nonanglophones. Un peu plus loin, sur la piste du gymnase TonyBessi, où les filles de Baywitch project se préparent, on aperçoit Tabatha Crash, Ninja Hagen, Pastaga Doll ou encore Betty Skull Crush (Betty Ecrase-squelette). Sur les t-shirts, les demoiselles affichent également le numéro de leur choix. Un 51 anisé par-ci, un 69 évocateur par-là… Sur les genouillères, on aperçoit un sanglant 187 (code utilisé pour signaler un meurtre par la police américaine). Les filles ne ratent pas une occasion de souffler le show et l'effroi.

Le show et l'effroi

Parfois, il y a de la casse…

"Il y a quatre ans, on avait déjà essayé de monter une équipe. On était les premières de France à avoir créé une association de roller derby. Mais on s'entraînait à l'extérieur, sur la Prom'. On avait essayé d'avoir une salle, mais c'était très

Sauvagerie rock, girl power en stock, joueuses remontées à bloc, c'est l'équation du derby depuis quelques décennies. De quoi attirer l'œil, mais aussi faire oublier l'essentiel : que c'est bien d'un sport dont il s'agit. 38 39

"Le problème, c'est l'image qui va avec, celle de nanas en mini-short et bas résille. Il peut y avoir des filles qui viennent un peu pour la frime, faire des photos… Mais le derby, c'est technique. Aux États-Unis, les gros matches sont télévisés, les filles font de grosses préparations physiques, elles prennent des protéines", raconte Caroline, pas encore transformée en "Ruby", puisqu'on est en train de lui faire louper l'échauffement. A l'autre bout de la salle, le long de la main courante, on aperçoit une autre jeune femme. "Ah, c'est Emma. Allez la voir, elle aura plus le temps de vous parler." Et pour cause : un mois auparavant, Emma Globine (oui, c'est un pseudo…) a sacrément dégusté à l'entraînement. "J'étais dans le rôle de la jammeuse, celle qui attaque, et je devais traverser un pack de quatre filles. Les patins se sont emmêlés, je m'en suis pris un sur la cheville et ça a donné une triple fracture. J'ai appris que je ne pourrai pas reprendre avant un an. Mais ça ne me décourage pas, j'ai envie de recommencer. On peut se faire mal au derby, comme quand on va prendre un tacle au foot, mais rien n'est volontaire. Ça me soûle de pas pouvoir jouer, je vais devenir folle", glisse-t-elle depuis son fauteuil roulant, une Heineken à la main.

"Être au début de l'aventure, c'est grisant" Depuis, ses copines ont un peu calmé le jeu. "À


l'entraînement, on fait hyper gaffe. On essaye d'y aller mollo sur les contacts pour éviter les accidents. On fait en sorte de se renforcer musculairement avant de tenter certaines choses. Pendant un entraînement, on fait à peu près une demi-heure de préparation physique, une demiheure de technique de patinage, puis une heure d'exercices plus spécifiques", détaille Caroline. Leur motivation, elle, est intacte. Chaque semaine qui passe, les Niçoises ont l'impression de grandir un peu plus, de donner du sens à ce qui aurait pu se limiter à un gros délire échafaudé un soir de fiesta. "Être au début de l'aventure, c'est grisant. Il y a des équipes qui se créent un peu partout, le roller derby commence vraiment à se développer. De notre côté, on a fait quelques flyers, on cherche un peu sur Internet aussi. Pour le moment, on prend tout le monde. L'année prochaine, on organisera peut-être des journées de recrutement. Parce que lorsqu'on aura atteint un certain niveau, ce sera difficile d'incorporer constamment des débutantes", poursuit Caroline.

Les minimums skills, permis de jouer

Bientôt, les membres du Baywitch project espèrent pouvoir entrer dans le vif du sujet, faire valdinguer leurs adversaires comme des grandes.

Ainsi, elles rejoindront les voisines cannoises, les Pisseuses maléfiques, et les Toxic ladies de Toulon, qui ont pris quelques longueurs d'avance en matière de compétition. Dans les rangs niçois, une seule a eu l'occasion de jouer en match officiel. "C'est Hélène, elle vient d'Orléans et elle nous a entraînées en début d'année", glisse Emma en désignant une blonde longiligne qui tourne sur la piste, t-shirt Iron Maiden et collants déchirés. À première vue, le principe du roller derby paraît assez simple à assimiler quand il est expliqué par Caroline. "On tourne sur une piste ovale. Dans chaque équipe, tu as quatre bloqueuses et une "jammeuse", qui doit passer à travers la défense adverse. On apprend ensuite qu'il faut avoir au moins vingt joueuses pour s'aligner en match, que la partie peut se disputer sur une surface plane (flat track, comme à Nice) ou sur un plan incliné, plus rapide et propice aux chocs plus rudes. Et quelle n'est pas notre surprise lorsqu'on découvre que cette discipline aux accents punk et contestataires est plus codifiée qu'on ne pourrait le croire. "Pour faire des matches, tu dois passer un examen. Tu dois bien connaître les règles, avoir un certain niveau physique… Ça s'appelle les "minimum skills", assure Caroline. Auparavant,


découverte

les débutantes auront eu à dompter leurs patins à roulettes, les seuls autorisés dans le derby. Ninja Hagen et consorts n'en sont plus là. En septembre, elles espèrent avoir réussi à faire passer les minimum skills à la moitié du groupe.

qui venaient avec les enfants, les packs de bière, les chips… La musique, les arbitres : tout est fait pour qu'on assiste à un show. Avec Caroline, on s'est dit qu'on voulait faire la même chose. Ça paraît spectaculaire, mais c'est un défi que tu te lances."

"On se dit : Allez les meufs, on va tout déchirer !"

Personne sur le bord de la piste

Emma, avec sa cheville en miettes ne sera pas de la partie, pas tout de suite en tout cas. Ce qui ne l'empêche pas de clamer son amour pour le derby. "J'étais un peu traumatisée par l'EPS à l'école, où les garçons ne te passaient jamais le ballon et où tu étais forcément nulle parce que tu étais une fille. Dans le derby, il se passe vraiment un truc quand on démarre. On se choisit un nom, une personnalité. Dès qu'on met les patins et le casque, c'est parti. On peut s'exprimer librement, dans un mode un peu "vénère". On se dit : allez les meufs, on va tout déchirer." Le regard noisette malicieux, Emma raconte le jour où elle a découvert ce sport hors normes : "C'était à Londres, pendant mes études. J'ai assisté à un match en live, avec des équipes confimées. Il y avait une grosse ambiance, ça gueulait, on supportait les filles. Il y avait aussi pas mal de familles

Un défi que tout le monde, ou presque, est en mesure de réaliser, à condition de s'en donner la peine. C'est en tout cas ce que nous ont affirmé toutes les joueuses que nous avons croisées. Sportive aguerrie, débutante curieuse, petite, grande, rondouillarde, maigrelette, jeune, mère de famille… Chacune aurait donc sa place. "C'est vrai. Ce n'est pas comme quand tu vas en salle de gym et qu'on te catalogue en fonction de ton physique. On accepte tout le monde. Chez nous, il y a des chefs d'entreprise, des vendeuses, des informaticiennes, une contrôleuse SNCF, une mère au foyer… Le seul critère pour venir, c'est d'avoir au moins 18 ans", énumère Ruby CuThroat. Emma Globine continue et fait voler en éclats quelques préjugés : "On pourrait penser que ce sport est réservé à des filles tatouées qui écoutent du rock, sexy et rebelles. Mais en fait, ce n'est pas ça. On n'a pas toutes les mêmes centres d'intérêt. Moi, j'écoute du hip hop. Ce qui est important, c'est qu'on ressent un vrai esprit de groupe. On est entre meufs, même si c'est ouvert aux mecs… Enfin, il faut qu'ils nous entraînent. En ce moment, on a Olivier, un membre de Nice roller attitude, qui nous conseille. Au bout d'un moment, il n'y a pas de secret. Il faut un peu de rigueur pour progresser."

n n Le roller derby c'est aussi… Un film "Bliss" ("Whip it" en version originale), réalisé par Drew Barrymore, raconte l'histoire d'une jeune texane qui découvre le derby et s'y lance à fond, pour sortir du chemin auquelle elle était prédestinée. Serveuse le jour, elle devient Barbie Destroy la nuit. Sorti en 2010, le film a été vu en boucle par toutes les joueuses. Un magazine En pleine expansion dans l'Hexagone, la discipline a maintenant son propre magazine. Il s'appelle "D for derby", il est gratuit, il possède une maquette résolument décalée et il accessible en ligne (rendez-vous sur issuu.com et entrez "dforderby" dans la barre de recherche). Un art de la débrouille Pas ou peu de structures au niveau national et guère plus de techniciens capables d'enseigner les ficelles du derby. La solution pour enrichir son bagage technique ? Ingurgiter des doses massives de vidéos publiées sur Internet par les formations américaines ou anglo-saxonnes. Dans les clubs récemment créés, les joueuses fonctionnent souvent en autogestion lors des entraînements, les plus affûtées tenant le rôle du coach. Un défouloir

Entraînements à la salle Tony-Bessi le mercredi, de 20 heures à 22 heures, et le samedi, de 18 heures à 20 heures. Contact : nicerollerattitude@gmail.com Facebook : Baywitch project 40 41

"C'est un peu comme si tu allais faire un sport de contact ou je sais pas, de la batterie." C'est Ruby CutThroat qui le dit. Durant les rencontres, les chocs peuvent être rudes. Mais quoi qu'il arrive, les parties se disputent toujours dans une atmosphère festive, libératrice. "Il arrive qu'on se fasse des beaux bleus. Des fois, j'en ai sur la moitié de la cuisse, des trucs sympas, quoi. C'est une mini-fierté, une blessure de guerre !"


OGC N ice

Éric Bauthéac l'irrésistible ascension


Football

T

oujours plus vite, toujours plus haut. Sur son flanc gauche comme dans la vie, Éric Bauthéac trace sa route sans se retourner. Et ça paie. Passé par les rudes joutes du National, le Gardois a franchi toutes les marches qui mènent à l'élite, jusqu'à devenir l'une des révélations de la saison et l'un des chouchous du Ray. Pas de quoi perturber le petit bonhomme d'un mètre soixante-huit, naturel et spontané en dehors des terrains. Après avoir entamé la discussion avec une poignée de supporters venus à sa rencontre, Éric Bauthéac a évoqué avec nous son parcours, sa saison et tout ce qui le fait encore rêver.

Par Jimmy Boursicot - Photos : OGC Nice

Après sept années au sein du centre de formation de l'AS Saint-Étienne, tu n'avais pas pu obtenir de contrat professionnel. Malgré cela, tu dis n'avoir jamais douté… Sur le coup, c'était forcément un coup d'arrêt, une gifle. J'ai passé toute ma jeunesse là-bas. C'est un peu comme si tu étais dans un couloir, tu avances, et quand tu arrives devant la porte, elle ne s'ouvre pas. C'est l'effet que ça fait. Mais je n’ai jamais baissé les bras, je ne me suis jamais dit que le foot était fini pour moi. À l'époque, ton modeste gabarit semblait t'avoir desservi. Aujourd'hui, la vague espagnole, à travers la sélection et Barcelone, a radicalement modifié la donne. Tu penses avoir profité de cette "mode" ? Oui, c'est clair. À Saint-Étienne, ils voulaient plein de costauds. Bon, moi, je suis tout le contraire. Depuis, le football a bien changé. Les clubs sont moins frileux, ils n'hésitent plus à prendre des petits joueurs. Et on voit que ces petits joueurs font la différence. C'est bien beau d'avoir de grands gaillards, mais quand tu vois les Messi, Valbuena ou même Maradona avant . Ce déficit de taille, il a conditionné ton jeu, ta manière d'évoluer depuis ton adolescence ? Bien sûr. Je suis un joueur qui percute, j'ai mon jeu. À Saint-Étienne, ça ne leur a pas plu. À Cannes, à Dijon, ça leur a plu. (Il prend à témoin un salarié du Gym) Et ici aussi, ça vous plaît, non ? (Un "oui" très franc lui revient, il se marre).

Être aux portes de la Ligue 1 et se retrouver à Cannes, en National, c'était compliqué à vivre ? C'était une étape difficile. Après Saint-Étienne, j'étais en partance pour Brest (qui évoluait en Ligue 2 à l'époque), mais ça ne s'était pas fait au dernier moment. J'avais un peu peur du National, je ne connaissais pas. Je craignais un peu de tomber dans l'amateurisme. À Cannes, on était dans un championnat amateur, mais la structure était professionnelle. Les matches étaient très physiques, j'ai dû me créer une carapace. Être plus musclé, plus accrocheur tout en gardant un côté spectaculaire. J'ai mis quelques beaux buts là-bas. Ça reste une belle étape de ma vie. À chaque nouvelle étape, tu sembles avoir besoin de peu de temps pour franchir les obstacles qui se présentent sur ta route. Comment expliques-tu cela ? J'ai monté les échelons petit à petit, je n'ai jamais voulu brûler les étapes. Dès la fin de ma première saison avec Cannes, j'avais la possibilité de rejoindre un club de Ligue 2. Mais je voulais jouer la montée avec Cannes. À Dijon, j'ai eu la chance de monter dès ma première année, après une saison magnifique. Sans ça, je serais peut-être encore en L2. Le jour où tu as débuté en Ligue 1, tu as eu le sentiment de prendre ta 42 43

revanche sur Saint-Étienne ? Non, pas du tout. Je ne pensais qu'à progresser. Je n'en ai jamais voulu à Laurent Roussey, qui avait refusé de me faire signer. J'ai rebondi, ça m'a permis d'être plus costaud. Et peut-être qu'en signant à l'ASSE, j'aurais peut-être fini à la cave. Avec Nice, tu te retrouves d'ailleurs au coude à coude avec les Verts, aux portes de l'Europa league. En débarquant sur la Côte, tu avais estimé qu'une dixième ou douzième place finale serait satisfaisante… Aujourd'hui, on est cinquièmes. On aimerait rester dans les dix. Si on finissait dans la deuxième moitié de tableau, on serait déçus maintenant. La méthode Puel fait des merveilles à Nice. Au quotidien, qu'apporte-t-elle de plus que ce que tu as connu par le passé avec d'autres entraîneurs ? Le fait de savoir que le coach me voulait, c'était primordial dans mon choix de club. Je voulais travailler avec quelqu'un qui serait capable de me faire franchir un palier supplémentaire, de me faire vraiment progresser. J'ai déjà la sensation d'avoir franchi un cap. La différence, elle ne se fait pas forcément en termes d'engagement. Puel a une grande rigueur, tu sais que tu parles à quelqu'un qui connaît le football sur le bout des doigts. Tu peux lui poser n'importe quelle


L'OGC Nice semble également sur la même longueur d'onde en ce moment. Pas de frime, mais de la sueur… Dans le groupe, il y a beaucoup de joueurs qui viennent un peu du milieu amateur ou qui découvrent la Ligue 1. L'état d'esprit est vraiment bon, ils n'ont pas changé du jour au lendemain. En dehors du terrain, comment occupes-tu ton temps libre ? Quand on ne joue pas le dimanche, je regarde tout le temps des matches à la télé. J'aime bien l'Angleterre, le jeu d'Arsenal. La Premier league, c'est un championnat très difficile, mais très alléchant. Après, je joue beaucoup à la pétanque, depuis que je suis tout petit. Ça me permet de m'évader un peu du football, d'être tranquille, de penser à autre chose.

question, il va t'apporter une réponse tactique, technique. C'est ce qu'il me fallait.

Cela explique-t-il la facilité avec laquelle les jeunes joueurs se fondent dans le collectif du Gym cette année ? Ouais, bien sûr. Le coach les protège beaucoup aussi. Quand un petit de 16 ans rentre et marque des buts (il fait référence à l'attaquant Neal Maupay), ça fait tout un pataquès dans les médias. Le coach sait tempérer ça, c'est bien pour les jeunes, ça leur évite de prendre la grosse tête. Par rapport à ces jeunes, comment te positionnes-tu dans le groupe, du haut de tes 25 ans ? Je suis pas vieux, je suis pas jeune non plus. Je suis à mi-chemin. Après, voir des petits jeunes éclore comme ça, ça fait plaisir. Moi, à leur âge, je jouais avec les 18 ans nationaux, on allait à Vaulx-en-Velin, à Saint-Priest. Et eux, ils font des entrées en Ligue 1. Ils sont très matures. Ces confrontations contre les cadors du championnat, ce sont de formidables tremplins pour les joueurs comme toi… Oui, mais on a pu voir que ça pouvait être aussi très dur contre une équipe comme Nancy (défaite 1-0 en Lorraine, 29e journée). Ce n’est pas parce qu'on joue Marseille ou une équipe de tête qu'on va se mettre une pression supplémentaire.

Tous les matches sont compliqués. Après, quand tu es contre Paris, c'est clair que tu dois élever ton niveau de jeu. Parce qu'en face de toi, tu as des extraterrestres ! Ça nous avait bien réussi à l'aller, on avait vraiment été poussés par notre public (victoire 2-1, 15e journée).

Lors de cette rencontre à domicile, tu avais marqué. Pour le moment, tu as d'ailleurs inscrit tous tes buts au Ray (après notre entretien, Bauthéac a réalisé un doublé à Toulouse, ndlr). Tu le fais exprès pour être bien vu des supporters ? Ouais, c'est ça. Je suis un buteur "maison" (il sourit). À l'extérieur, on défend plus, on repart d'un peu plus bas, donc je me retrouve moins souvent devant. Mais bon, en tant que milieu, je ne me dis pas que je dois absolument planter. Ce qui est important, c'est d'être décisif. Une passe, un but, c'est la même chose. De quelle manière ­­­aimerais-tu que les gens te voient ? Moi, je suis pas quelqu'un d'inaccessible. Je crois que je suis totalement à l'opposé des clichés que les gens ont sur les footballeurs. Je sais d'où je viens, je sais que j'ai beaucoup bossé pour en arriver là. Et ce n'est pas parce que je joue au foot que je vais prendre les gens de haut. Je suis pas un bouffon. 44

Tu te reconnais dans la trajectoire de Valbuena ou de Ribéry, de petits gabarits passés par le National avant d'exploser au plus haut niveau ? Complètement. Valbuena a été viré de Bordeaux, puis il est reparti. On a un peu le même parcours. Bon, lui, il est tout en haut. Ribéry, lui, c'était encore pire. Je crois qu'il a arrêté le foot à 17 ans, je crois qu'il est parti faire de la plomberie ou un truc comme ça avec son père (viré du centre de formation de Lille, plus payé à Alès, le milieu gauche des Bleus travaillait sur des chantiers avant de rebondir à Brest). Ces parcours atypiques, ça me plaît. Ça montre que tout est possible, ça permet aussi aux gens de rien lâcher et de rêver. Et toi, tu rêves souvent ? Ah, si on n'a pas de rêve, pas d'ambition, on n'avance pas, hein. Mais bons, ces rêves, je les garde pour moi. Tout joueur pro a de l'ambition. On verra ce que ça donne si je continue de progresser. Pour le moment, je suis très bien à Nice.

Pied - Kolodziejczak - Bauthéac, trois bonnes pioches pour le Gym.




Volley-ball

M O M ougins

marche après marche Plus de quatre cents licenciés, un club qui se développe à tous les étages et une équipe féminine qui avance au pas de course dans la hiérarchie nationale : en trois ans, les seniors du Municipal olympique Mougins (MOM) sont passées de la Nationale 3 à la Division Élite féminine (DEF), le deuxième niveau français. Avec son savant mélange d'anciennes gloires, de joueuses du cru et de bonnes recrues, l'équipe poursuit son chemin sur la route du succès.

Par Jimmy Boursicot - Photos : Michael Alesi

une nouvelle aventure. Un choix judicieux avec le recul. "Le challenge était intéressant, je voulais prouver que je n'avais pas évolué en Pro B par hasard. J'ai toujours eu beaucoup d'envie, j'ai la gnaque. Je fais 1,71 m, je suis l'une des plus petites. C'est forcément plus simple quand on fait presque deux mètres. Mais le volley, ce n'est pas qu'une question de taille. Avec du travail et de l'acharnement, on peut faire quelque chose." Il est tentant de dresser un parallèle entre les propos d'Émilie Poma et le parcours du MOM, qui s'invite à la table des clubs semi-pros (voire totalement pros pour les équipes phares de la division), là où on ne l'attendait pas forcément. "On a toutes eu envie de se prendre au jeu. Ce qui s'est passé avec ces trois montées, c'est assez exceptionnel. Ça a marché parce qu'on a fait ce que nous demandait notre coach. Elle veut toujours qu'on mette nos tripes sur le terrain."

C

'est un gymnase comme on en trouve des milliers en France. Trois longues rangées d'estrades en bois qui longent un terrain polyvalent, un éclairage blafard et des banderoles de sponsors accrochées aux murs. Cet antre sans fioritures, niché dans le complexe sportif des Oiseaux, c'est celui du Municipal olympique Mougins. Un espace ordinaire pour un club qui l'est nettement moins. Car son équipe fanion est embarquée dans une dynamique assez impressionnante. En 2009-2010, elle se débattait encore au sein de l'anonyme Nationale 3. Aujourd'hui, elle est en Division Élite féminine, l'antichambre de la Ligue A, dans laquelle gravitent les irrésistibles voisines cannoises et les ambitieuses cannettanes. Trois promotions en trois ans, avec à chaque fois le titre national en poche, cela pourrait faire tourner des têtes. C'est pourtant loin d'être le cas dans les rangs des volleyeuses à la tenue mauve et noire. "Passion", "rigueur" et "plaisir" sont

les mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche de celles que nous avons rencontrées lors d'une séance d'entraînement, quelques jours avant la dernière rencontre de la saison, à SaintRaphaël.

"Mettre nos tripes sur le terrain"

Émilie Poma, 26 ans, réceptionneuse-attaquante reconvertie au poste de libero, a vécu l'épopée mouginoise depuis le début. Cela fait maintenant six ans qu'elle évolue ici. "Dès mon arrivée, le président (Frédéric Pastorello, qui est également à la tête de la Ligue Côte d'Azur) m'a indiqué qu'il avait pour projet de viser la montée. On savait qu'il fallait du temps pour que ça se mette en place, parce que certaines filles n'avaient jamais joué plus haut qu'en N3. De mon côté, j'avais eu une expérience en Pro B avec Le Cannet quand j'étais adolescente. Je pouvais apporter un peu de vécu." Comme d'autres, Émilie n'a pas craint de redescendre de plusieurs échelons pour prendre part à 46 47

Une championne d'Europe à Mougins La technicienne en question, c'est Marie Tari (lire interview en page suivante). Ancienne passeuse de grand talent, qui a porté le maillot du RC Cannes, de Riom, mais aussi de l'équipe de France à 195 reprises, elle peut s'appuyer sur plusieurs éléments qui ont également un vécu à très haut niveau. C'est notamment le cas de la capitaine mouginoise, Andréa Sieglova-Ne-

Émilie Poma a participé à toutes les campagnes victorieuses de Mougins.


gru. La passeuse, aujourd'hui âgée de 37 ans, a remporté une Ligue des champions, quatre championnats et autant de coupes de France avec Cannes. "J'avais arrêté ma carrière à la suite d'une blessure, puis j'ai eu une petite fille. Un jour, Marie m'a proposé de venir à Mougins pour m'entraîner. J'ai fini par intégrer le groupe et on est montées en DEF dès ma première année. Par rapport à ce que j'ai connu avant, il y a forcément moins de pression. Là, je m'amuse, je prends beaucoup de plaisir à jouer, c'est ce qui compte", avance l'ex-internationale tchèque. "On ne s'entraîne pas tous les jours, même si on vieillit, ça reste gérable. Je fais partie des quelques joueuses qui ont un contrat pro au club. Mais j'ai du temps pour m'occuper de ma famille et faire des choses en dehors."

Le mélange prend bien

Comme Andréa, d'autres volleyeuses au pedigree de choix ont décidé de jouer les prolongations à Mougins. Cette saison, le MOM pouvait par exemple compter sur la centrale Irina Polechtchouk-Labezevic, 39 ans, qui a la particularité d'avoir fait partie de trois sélections nationales (URSS, Biélorussie et France). À son actif, quatre championnats et cinq coupes avec Cannes. Virginie Schalk, également âgée de 39 ans, a longtemps évolué comme réceptionneuse-attaquante chez les Tricolores. L'apport de ces filles, sur le plan technique et dans la gestion des rencontres,

est indéniable. Sans dérouler leur CV sportif à longueur de journée, elles permettent aux nouvelles venues de s'intégrer sans peine. Élodie White, qui a débarqué de Poitiers à l'intersaison, peut en témoigner. Celle qui est en couple avec le passeur de l'AS Cannes et des Bleus, Pierre Pujol, se sent déjà comme chez elle. "Les anciennes pros, elles sont adorables, elles nous mettent à l'aise. C'est une chance de jouer avec elles. Elles apportent de la stabilité, du calme. J'ai trente ans, mais je sens que je progresse à Mougins, et Marie y est pour beaucoup. Elle met une grosse intensité dans les séances, c'est supérieur à tout ce que j'ai connu avant. Elle nous encourage énormément et elle fait toujours ressortir les points positifs. À mon poste, réceptionneuseattaquante, ça se passe beaucoup dans la tête, surtout pour la réception."

Première réussie en DEF

Cette saison, il a fallu beaucoup d'abnégation au MO Mougins pour réussir à faire bonne figure en DEF. "On est trois à avoir fait le chemin depuis la N3. On sait d'où on vient et on sait le travail qu'on a fourni pour en arriver là. Par rapport au début, on fait deux entraînements de plus par semaine (quatre au total), il y a encore plus de rigueur et d'exigence. Et ça frappe plus fort aussi. Les premiers temps, quand je suis passée libero, j'avais de gros hématomes sur les bras ! Maintenant, on a du public. Ce n'était pas

Effectif 1 Emilie Poma (libero) 2 Andréa Sieglova-Negru (passeuse) 3 Ana Martin (libero) 4 Elodie White (réceptionneuse/attaque) 6 Virginie Schalk (recep./attaque) 7 Hayat Bachery (recep./attaque) 8 Fanny Alberti (passeuse) 9 Sarah Correr Moreira (pointue) 10 Travy Valerin (centrale) 11 Irina Polechtchouk-Labezevich (centrale) 16 Sherylin Bashorun (centrale) 17 Jennifer Pastorello (recep./attaque)

Staff

Marie Tari (entraîneur), Guillaume Condamin (adjoint), Nicolas Mattei (statisticien), Arnold Menjuc (médecin), Yannick Vallivero (ostéopathe)

forcément le cas avant. En tout cas, il y a une vraie dynamique de club. On commence à avoir des équipes de jeunes en coupe de France, on va les voir jouer et elles viennent aussi pour nous", indique Émilie Poma. En 2012-2013, les spectateurs de la salle des Oiseaux n'ont pas eu à se plaindre. Pour sa première saison en deuxième division, Mougins a fait mieux que résister. Après une entame compliquée face aux poids lourds du championnat, les Azuréennes ont trouvé leurs marques, comme l'atteste la 6e place obtenue en fin de parcours (12 victoires, 10 défaites). "Ce qui est bien, c'est de se dire qu'on crée quelque chose, qu'on écrit l'histoire du club. À chaque fois, on vit quelque chose de nouveau. C'était difficile de se fixer un objectif clair, même si on voulait jouer le haut de tableau. Cette année, c'était dur, mais c'était super intéressant. Même si j'avais la possibilité de jouer ailleurs, je n'irais pas", glisse Émilie.


Volley-ball

Marie Tari - Coach du MO Mougins

Stagner, ce n'est pas mon truc Passeuse de talent, 195 fois sélectionnée en équipe nationale, Marie Tari aime les nouveaux défis. Lorsqu'on lui a proposé de prendre les rênes d'une modeste équipe de N3, alors qu'elle entraînait encore l'équipe de France juniors ? Elle a foncé. Et après trois montées successives, elle n'a pas l'intention de s'arrêter là…

Comment faites-vous pour compenser ? Dans ma tête, je fonctionne comme si toutes les filles étaient pros. Mais nous n'avons que trois entraînements par semaine, et pas un par jour. Donc j'essaie de mettre beaucoup d'intensité dans les séances. Tout en sachant qu'il faut aussi gérer la récupération. Parce que j'ai des joueuses qui travaillent, qui sont mamans… Avez-vous un lien particulier avec les anciennes pros de votre effectif ? Il est hyper important que tout le monde soit logé à la même enseigne, qu'on avance toutes ensemble. Certaines découvraient cette division, mais ça s'est bien passé. Que ce soit celles qui ont connu le haut niveau ou les autres, mes joueuses sont matures, elles sont intelligentes.

Dans quelles circonstances êtes-vous arrivée à Mougins ? Émilie Poma était une amie, elle m'a demandé si je pouvais leur donner un coup de main. De mon côté, j'avais arrêté de coacher l'équipe de France juniors parce que je voulais consacrer plus de temps à ma famille, je voulais faire un break complet. Je suis venue pour faire plaisir, on était très loin de là où on est aujourd'hui. Pour une ancienne joueuse de haut niveau, cela doit être déroutant de se retrouver en Nationale 3… Pour moi, c'était une découverte. Tout ce que je voulais, c'était aider les filles à continuer d'avancer. À ce moment-là, mon expérience du haut niveau ne m'a pas vraiment servi, à part pour construire mon groupe, voir les manques qu'il pouvait y avoir. Aujourd'hui, c'est nettement plus prenant, il y a plus de travail. De toute façon, je n'étais pas là pour perdre mon temps.

N'était-ce pas plus simple de commencer à entraîner à un niveau plus élevé ? C'est sûr qu'en général, on ne passe pas de la sélection juniors à la N3. Mais je ne regrette pas une seule seconde ce que j'ai vécu ici. Je suis ravie d'avoir pu passer par là, obtenir trois montées. Ce qui me tente, c'est de toujours avancer. Stagner, ce n'est pas mon truc. Vous n'avez donc pas l'intention de faire de vieux os en DEF ? Je n'ai pas envie de m'arrêter là. Après, ça dépendra de la volonté de la municipalité de nous suivre ou pas. Ça ne sert à rien de monter en première division si c'est pour faire l'ascenseur. Il faudrait aussi que l'on arrive à trouver de gros partenaires. C'est possible, il y a beaucoup d'entreprises à Mougins. Vous avez moins de moyens que d'autres clubs qui évoluent dans la même division. 48 49

Quel bilan tirez-vous de cette première saison en deuxième division ? Le début de saison m'a un peu déçue, je pensais pouvoir être dans les quatre premières. Après, il y a un fossé entre la N1 et la DEF, on a donc dû renouveler le groupe à 70 % et il a fallu un temps d'adaptation. Mais je n'ai rien à reprocher aux filles, je suis super contente d'elles. Vos joueuses nous ont affirmé que vous cherchiez souvent à les valoriser. Est-ce un aspect important de votre travail ? Oui, il faut toujours essayer de faire ressortir leurs qualités. J'ai été joueuse et je sais un peu ce qu'elles peuvent ressentir. J'ai la chance d'avoir des nanas extra, elles ont toutes des vies et des parcours différents. Cette gestion de la dimension humaine, c'est vraiment quelque chose qui m'importe beaucoup. Préparez-vous déjà la saison prochaine ? À quoi peut-on s'attendre ? Avec les filles, on va faire un bilan de la saison. En ce moment dans le monde du volley, on parle pas mal de Mougins. Et en bien : j'ai des joueuses, mais aussi des agents qui m'appellent. Il ne devrait pas y avoir de gros changements, à part sur quelques postes.


Kevin Aglaé

l'ivresse des sommets Kevin Aglaé, 22 ans, fait partie de l'équipe de France d'escalade. Depuis son enfance, ce Niçois se passionne pour cette discipline exigeante dans laquelle il a trouvé une source de plaisir incomparable. Moins focalisé sur ses résultats sportifs que sur la découverte de nouvelles voies à travers le monde, le souriant grimpeur raconte ce qu'il ressent lorsqu'il arpente une paroi rocheuse.

Par Jimmy Boursicot - Photos : DR

S

'il le voulait, Kevin ne pourrait pas longtemps cacher à un inconnu son goût pour l'escalade. Dès la première poignée de main, il remarquerait que les paluches du garçon ne sont pas tout à fait dans la norme. La peau est tannée, les crevasses jonchent les paumes et les doigts ne sont pas épargnés. "Certains peuvent avoir de grosses douleurs. Moi, pour l'instant, ça va", assure Kevin. En règle générale, il n'est pas spécialement impressionné

par la dangerosité de l'escalade, ce sport qui lui procure tant de satisfactions. Et cela lui réussit plutôt bien. Depuis le début de sa carrière, il y a une douzaine d'années, il ne s'est jamais blessé. "Quand j'étais enfant, je grimpais tout le temps dans les arbres. Quand mes parents m'ont proposé de commencer l'escalade à Grimp' Azur (l'un des principaux clubs du département, ndlr), j'ai tout de suite accroché. Après, l'escalade, ça peut paraître dangereux de l'extérieur, alors qu'on ne prend

pas de risques énormes. Il y a quelques mois, je me suis cassé le poignet, mais c'était à vélo."

L'appel de la montagne

Comme tous les jeunes, Kevin Aglaé a commencé par crapahuter sur des murs de résine, en salle. Une étape inévitable avant d'évoluer sur de véritables falaises, en pleine nature. "Vers 13-14 ans, j'ai commencé à m'entraîner plus sérieusement et je me suis mis à faire de la compétition. La première fois que j'ai


Escalade

disputé les championnats de France jeunes, j'étais un peu perdu. J'ai dû faire dixième", se rappelle Kevin. Depuis, le Niçois a gravi tous les échelons, alliant talent et détermination. Plus il a grandi, et plus les "vraies" montagnes l'ont attiré, inexorablement. "On a la chance d'avoir une des plus belles régions pour l'escalade. Il y a plus de quatre cents voies accessibles, on peut toujours découvrir de nouvelles choses. On va dans les Gorges du Verdon ou dans les Calanques." Élève consciencieux, le brun au teint hâlé a poursuivi ses études jusqu'à l'obtention d'un BTS conception de produits industrialisés. Toutefois, il n'a pas vraiment l'intention de poursuivre dans ce domaine. "À long terme, j'ai envie de me fixer dans le milieu de l'escalade. Quand on passe sa vie en pleine nature, c'est dur de s'imaginer pendant des journées entières derrière un bureau, même si on fait quelque chose d'intéressant." Pour le moment, il a trouvé le moyen idéal pour concilier sa vie professionnelle et sa passion. Il est devenu moniteur d'escalade et fait des remplacements dans les différents clubs des Alpes-Maritimes. "Je travaille en tant qu'indépendant, ça correspond parfaitement à mon état d'esprit. Tu dis oui, tu dis non… Transmettre le goût de ce sport à des enfants, c'est génial. Il y a de plus en plus de petits qui viennent dans

Les trois voies de la compétition Dans l'esprit du grand public, l'escalade n'a pas vraiment vocation à servir de support à une compétition. Elle évoque plutôt des hommes libres suspendus à la roche, sans autre impératif que d'aller toujours plus haut. Kevin Aglaé clarifie les choses en détaillant les trois formes que peut prendre la compét'.

Les épreuves de difficulté

"On se retrouve sur un mur artificiel de 12 à 20 mètres de haut, avec une voie extrême à réaliser. À la fin du temps imparti (entre 5 et 10 minutes selon les voies), on arrive à bout physiquement. La dimension stratégique est très importante, il faut grimper en mettant du rythme, il n'y a aucune prise qui pemet de se reposer.

Les épreuves de bloc

"C'est la forme la plus connue de l'escalade de compétition, ça se démocratise vraiment depuis quelques années. On se retrouve entre 3 et 5 mètres au-dessus des tapis de protection. Pour cette épreuve, on n'est pas encordé. Les efforts sont très intenses.

Les épreuves de vitesse

"Je ne pratique pas du tout cette discipline. C'est assez spectaculaire, mais ça ne ressemble pas vraiment à de l'escalade traditionnelle. Il y a des grimpeurs très légers, qui se préparent parfois pour une seule échéance. Ils partent sur une voie standard de 15 mètres. Certains sont capables d'arriver en haut en 6 secondes !"

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les salles. Après, ils accrochent ou pas. C'est quand même une discipline qui demande beaucoup d'implication, on ne peut pas faire les choses à moitié. Souvent, vers 15-16 ans, il y en a beaucoup qui arrêtent."

Pas obnubilé par la compétition Gagné par le virus "montagne", Kevin Aglaé n'a jamais eu l'intention de se détourner des ces blocs de roche. Mieux, dès qu'il a du temps libre, il saute dans sa voiture et part sur de nouveaux versants. "On part entre potes, l'ambiance est toujours très bonne. Depuis des années, j'ai l'habitude de passer tous mes week-ends avec des gens qui aiment


la même chose que moi. À l'école, c'est vrai qu'il pouvait parfois y avoir un décalage avec les personnes "normales". Là, c'est génial. On fait parfois des sessions de deux jours, avec un bivouac." Les grands espaces, l'esprit de camaraderie, voilà ce qui anime l'Azuréen. Inscrit sur les listes des sportifs de haut niveau, Kevin consacre la moitié de son année à la préparation des épreuves internationales. Retenu dans toutes les sélections nationales depuis l'adolescence, il dispute maintenant des manches de coupe du monde chez les seniors. À ce niveau, son meilleur classement est pour l'heure une dixième place. En juniors, Kevin Aglaé avait auparavant réussi à terminer troisième du classement général de la coupe d'Europe. Alors qu'on l'incitait à dérouler un peu plus son palmarès, le grimpeur aux cheveux en bataille partait dans une autre direction. "J'aime la compétition, mais les titres ne sont pas un but ultime pour moi. Ce que je recherche, c'est les nouvelles sensations, avoir la possibilité de réaliser de grandes voies."

En quête de nouvelles voies

Ce dont on est certain, c'est que Kevin ne court pas non plus après l'argent. Il faut dire que dans son sport, les grosses enveloppes sont de purs mirages. Son statut de sportif de haut niveau ? Il lui rapporte tout au plus 2 000 euros

par an. Pas de quoi capitaliser pour ses vieux jours. Une victoire en coupe du monde ? "Je crois que ça rapporte dans les 3 000 euros. Il n'y a pas d'argent à prendre, c'est certain. Mais pour moi, ça n'a jamais été un frein. Il y a quelques sponsors qui nous fournissent du matériel, mais très peu de gens en vivent. C'est une très bonne chose. Du coup, l'escalade garde un très bon état d'esprit." On veut bien le croire. Ce jeune adulte, dépeint comme un boute-en-train sur le site de la Fédération française, a le sens du contact. Avant de faire sa connaissance, on l'aurait volontiers imaginé en loup solitaire, gagnant les plateaux rocheux pour fuir ses semblables. Sauf qu'en réalité, c'est tout le contraire. "Je peux dire que l'escalade a vraiment façonné ma personnalité. Faire des déplacements, se retrouver dans des gîtes sympas… Ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que tu peux retourner cinquante fois au même endroit et tu pourras toujours faire quelque chose de différent." Avec des amis, il se charge de défricher de nouveaux secteurs et d'équiper de nouvelles voies. "On commence par faire un tour en voiture, puis va regarder si le rocher est creux ou pas. Ensuite, on crée des prises avec la mèche d'un perforateur. On essaye de faire un parcours logique. L'idée, c'est de laisser quelque chose pour les suivants." 52

De son côté, Kevin a encore bien d'autres envies, d'autres défis en tête. S'il s'écoutait, il s'embarquerait certainement dans un roadtrip à l'échelle planétaire. "Il y a tellement de spots majeurs. La Grèce, c'est génial, l'Espagne aussi. Il y a les États-Unis, l'Australie… Il faudrait plusieurs vies pour tout faire."



Art bloc

Quand les jeunes font le mur… Le nombre d'enfants et d'adolescents désireux de découvrir les vertus de l'escalade ne cesse de grimper. C'est notamment le cas du côté d'Art Bloc, une structure installée à Nice, du côté de Saint-Isidore. Fin mars, pas moins de 234 jeunes ont ainsi participé à la sixième édition de la compétition "Grimp'à' bloc".

D

ès la sortie de la bretelle d'autoroute, on peut observer le ballet de camions et d'engins mécaniques qui s'activent à la construction de l'Allianz Riviera, le futur stade de 35 000 places des footballeurs de l'OGC Nice. Impossible de manquer le chantier, cerné par des grues illuminées la nuit. À quelques centaines de mètres de là, sans faire de bruit, un autre complexe sportif est solidement ancré dans la zone industrielle. Il s'agit de la salle d'escalade de l'association Art Bloc. Évidemment, le lieu ne fait pas le poids avec le futur stade en terme de gigantisme. Mais dans son domaine, c'est une référence. Chaque jour, enfants et adultes s'y pressent avec entrain. Et ce, depuis plus de quinze ans. Angélique Piromalli, chargée de l'encadrement des jeunes et également du développement de l'activité, plaide la cause de cette discipline qui lui est chère : "Je considère que l'escalade est une formidable école de la vie. On y apprend à gérer son stress, à anticiper, à maîtriser le rythme, on travaille la gestuelle… Surtout, on à l'occasion de vivre en groupe. Quand on fait quelque chose, on le fait ensemble."

L'aspect ludique mis en avant

Sur les 250 mètres carrés de surface grimpable de la salle, chacun peut suivre son propre chemin, selon son rythme et son niveau. Dès l'âge de 5 ans, il est possible de se lancer, avec ses parents pour une seule séance ou pour l'ensemble de l'année, sous l'œil des encadrants d'Art Bloc. "Le mercredi, pendant les cours collectifs, on doit avoir une centaine d'enfants. Avec les plus jeunes, ça ne sert à rien d'aller vers la technique pure, de les assommer d'explications. On leur propose des


Escalade

petits exercices, toujours très ludiques. L'idée, c'est qu'ils puissent s'amuser, être autonomes dans la salle. Ici, c'est un peu comme un cocon. Il y a de gros tapis, les murs sont colorés, les prises sont visibles. Tout est hyper sécurisé", poursuit Angélique. La sécurité reste le maître mot lorsque les jeunes pratiquants partent pour des sessions en pleine nature, une fois par mois, du côté d'Annot (Alpes-de-Haute-Provence). Une fois les rudiments acquis, l'envie de s'engager en compétition gagne certains pratiquants. Néanmoins, certains déchantent assez vite, si l'on en croit Angélique Piromalli : "En escalade, la compétition a un côté très élitiste, c'est particulier. On a tendance à perdre les éléments les moins motivés. Sur une épreuve de difficulté, si vous êtes bons, vous pouvez faire quatre voies en deux jours. Ce qui ne représente que quelques minutes de grimpe. Mais si vous êtes moins fort, ça sera forcément plus court. C'est parfois un peu frustrant, d'autant plus que les déplacements coûtent cher."

Toujours

"Grimp'à'Bloc", une compétition rassembleuse C'est en partant de ce constat qu'Angélique, l'une des chevilles ouvrières de l'association, a tenté d'élaborer une épreuve qui permettrait de mêler tous les niveaux. Organisée sur deux jours, la compétition se nomme "Grimp'à'Bloc". Les 23 et 24 mars, la sixième édition a tenu toutes ses promesses. Avec 237 inscrits, le record de participation a même été battu. Sur le pont (ou plutôt sur les murs…), six catégories étaient engagées, des microbes (6-7 ans) aux juniors. "Nous avions des jeunes de Nice, Gap, Sisteron, du Mercantour ou encore d'Aix-enProvence et du Vaucluse. On peut dire qu'on propose le plus gros rassemblement en salle du département et même de la région. Ce qu'on veut, c'est faire quelque chose de dynamique, que chaque grimpeur fasse au moins dix blocs et qu'il ait envie de continuer à progresser", conclut Angélique.

plus haut

Début 1995, quelques mois après la création, on recensait 25 membres dans les rangs d'Art Bloc. Un bon départ. Mais à cette époque-là, les dirigeants imaginaientils qu'en 2013, leur "bébé" atteindrait la barre des 500 adhérents, dont une bonne centaine de jeunes ? À ce total, il faut ajouter tous ceux qui viennent pratiquer occasionnellement. Par rapport aux structures municipales que l'on peut trouver dans d'autres communes du département, c'est l'avantage majeur d'Art Bloc : pas besoin d'être licencié pour se lancer sur les parois constellées de résine. Pour une somme allant de 6 à 9 euros, il est possible d'accéder à la salle. Après une première approche sur le mur d'une école ou d'un collège (de plus en plus d'établissements se dotent d'une petite surface d'initiation), nombreux sont ceux qui frappent à la porte de l'association niçoise.

Docteur Doolittle de la pampa lkjr kr

te eossim re, que dis intia pedit quasperum adiandias aboratusciam utemquid ma quae. Aliquas aut aut aliquos que vel illacepero duntempori sum excestempe venima ipidusam arion con core prepra aut velic tet quibusa sit laccab idunto quia disci dolenis enimus. Porestrum, sequi odit que atur ate cum quatis estia vellaccaes vide non porepratias dollecae

Art Bloc 23, avenue Auguste-Verola - 06200 Nice Du lundi au vendredi : Midi/22 heures. Samedi : 14 h/19 h. Contact : 04 93 29 84 51 Mail : contact@art-bloc.net

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E S V illeneuve-Loubet - Prénationale

Villeneuve a de la réserve

L'Étoile sportive de Villeneuve-Loubet (ESVL) fait régulièrement parler d'elle avec son équipe première, qui évoluait en Nationale 1 cette saison. Derrière cette vitrine, il y a également un groupe qui joue en Prénationale. Plus qu'une simple réserve, ce collectif fait office de trait d'union entre plusieurs générations. Par Jimmy Boursicot - Photos : Sébastien Nogier

U

n gymnase coincé entre un serpentin de bitume et le Loup, ce fleuve qui a inspiré l'Étoile sportive de Villeneuve-Loubet au moment de se choisir un emblème. Ce n'est pas le cours d'eau, mais bien l'animal qui trône sur le blason de l'association. Un signe qui ne trompe pas. Alors qu'il pourrait se cantonner au rôle de proie sans défense face à des prédateurs aux dents bien plus acérées, le club a décidé d'avancer en meute. L'image vaut ce qu'elle vaut, mais

elle colle plutôt à la réalité. L'ESVL, qui peut compter sur son équipe de Nationale 1 pour fédérer l'ensemble des troupes, n'a rien d'une coquille vide. Quand on a moins d'argent que ses adversaires, il faut savoir préparer l'avenir, bâtir les succès de demain en comptant sur ses jeunes pousses. Avec des moins de 18 ans qui évoluent en championnat de France pour la deuxième saison consécutive, le club présidé par Frédérique Terol semble avoir tout bon. Mais il serait assez

risqué et incertain de les propulser directement vers la N1, soit le troisième échelon national chez les seniors. C'est là que l'équipe deux de l'Étoile Sportive prend tout son sens.

Un équilibre à trouver

Entraînée par Didier Ghibaudo (lire interview en pages suivantes), également adjoint de Sylvain Fresu en N1, elle permet aux éléments prometteurs de se faire les dents, de réduire l'écart physique et technique qui les séparent encore de


Handball

Effectif Baptiste Daude, Marceau Bechet, Yohan Gueddi (gardiens), Fayçal Boudrar, JeanCharles di Crosta, Florian di Vita, Enzo Iacolare, Sylvain Jaume, Thomas Laguilhac, Cédric Malaussena, Jonathan Mecagni, Julien Mille, Nicolas Paty, Johan Schobbert, Jérémy Thouin, Cédric Zerbib, Demba Diallo et Laurent Touboul. Entraîneur : Didier Ghibaudo Accompagnateurs : Antonino di Vita Patricia Sinacola

l'équipe première. A leurs côtés, on trouve des anciens qui ont encore envie d'en découdre, ainsi que des joueurs de Nationale 1 en quête de temps de jeu. Pour eux, ce bond de trois divisions en arrière (la Prénationale se situe juste en dessous de la N3) ne fait pas forcément office de "punition", contrairement à ce que l'on pourrait croire. Cela peut être l'occasion de se montrer sous son meilleur jour et de gagner peu à peu sa place. Fayçal Boudrar, lui, n'était pas vraiment destiné à frapper à la porte de l'équipe fanion, si l'on se fie aux déclarations de l'encadrement. Mais à force d'acharnement, cet "enfant" du club (âgé de 21 ans, il en a passé la moitié à la salle JeanGranelle) il a pu commencer à s'y glisser. "Depuis le début de la saison, je m'entraîne plus souvent avec les Nationaux, mais je fais quasiment tous mes matches en Prénat'. Il faut encore que je progresse, je vais sur mes 21 ans, je suis encore jeune. Le fait d'évoluer avec des gens qui sont meilleurs, ça me permet d'avoir plus de temps, de mieux finir mes actions. En terme d'intensité et de niveau, ça n'est pas comparable. Mais pour moi, l'envie est la même. Bon, après, c'est un peu dur d'avoir des repères parce que je navigue entre les deux groupes."

"Le groupe est en train d'évoluer"

Malgré ces contraintes, les jaune et noir ont été en mesure de réaliser une saison honorable. Durant les matches aller, il s'agissait de capi-

taliser afin d'aborder la ligne droite dans les meilleures conditions. Avec 16 victoires à son actif en 23 matches et une 3e place au classement à l'heure où nous imprimions ces lignes, l'ESVL avait déjà rempli son contrat. La recette ? Beaucoup de rigueur, de la joie de vivre, de la cohésion et l'envie d'avancer ensemble. "Pendant un bon moment, on est resté en tête du championnat. On arrive à tenir tête à des équipes qui jouent le haut de tableau depuis plusieurs saisons. Sur la fin, on savait que ça allait être plus compliqué. On a eu quelques blessés et on doit incorporer des moins de 18 ans. Le groupe est en train d'évoluer. L'année prochaine, ça pourra faire quelque chose d'encore mieux", annonce Fayçal, qui évolue principalement sur l'aile gauche.

Des contraintes, mais de la joie

Comme ce fut le cas pour lui par le passé, chacun doit s'adapter, dépanner à un poste ou s'y fixer en fonction des besoins du moment. Car il faut aussi gérer les emplois du temps et les disponibilités de chacun. En somme, le quotidien de toutes les formations qui évoluent dans des divisions intermédiaires. Le manque de créneau à certaines périodes de l'année et d'hypothétiques contraintes financières venant compléter le tableau (si l'équipe deux venait à monter dans le futur, le club n'aurait pas forcément la possibilité d'accepter l'inscription en Nationale 3, où les déplacements sont nettement plus onéreux 56 57

qu'actuellement). Pour autant, tous ceux que nous avons croisés, un soir d'entraînement où la Prénationale était opposée aux moins de 18 ans, semblaient prendre un véritable plaisir à évoluer ensemble. Et c'est peut-être ce qui finit par faire la différence. "Avec les anciens, j'essaie d'être à l'écoute, parce qu'ils ont encore beaucoup de choses à m'apprendre. Et avec les jeunes, j'ai envie de jouer un peu le même rôle, de transmettre ce qu'on m'a appris", résume Fayçal.


Didier Ghibaudo - Entraîneur

Rendre aux joueurs ce qu'ils me donnent

E

ntre deux portes, ses joueurs nous avaient glissé en souriant qu'on allait voir ce qu'on allait voir, que la voix de stentor du coach risquait régulièrement de faire trembler les murs de JeanGranelle. Ce soir-là, Didier Ghibaudo n'a pas (trop) forcé sur ses cordes vocales. Ce n'était pas si grave. Cela nous a permis d'échanger avec un technicien certainement aussi à l'aise dans le rôle de l'éclaireur que de l'aboyeur. Le coach Ghibaudo ne prendra jamais place sur un banc de l'élite, mais cela ne semble pas le troubler. Car, au sein de son club, il est une figure emblématique, respectée de tous. Entretien avec l'un de ces hommes sans lesquels les clubs familiaux ne tourneraient plus aussi rond.

Avant d'atterrir à Villeneuve-Loubet, vous avez entraîné des filles, que ce soit chez les jeunes ou en seniors. Quelles différences y a-t-il au niveau de la gestion du groupe ? Je considère qu'il faut avoir connu le côté féminin, ça apporte une expérience supplémentaire. Un entraîneur peut puiser dans ce passé pour apporter de la sérénité à son équipe. Parce que quand on gère un groupe de filles, on gère tout : on est un peu psychiatre, grand frère, assistante sociale… La vraie différence, c'est que chez les filles, on a plus souvent des clans. On peut perdre complètement la main. En revanche, quand les choses tournent bien, les filles sont bien plus reconnaissantes, elles associent plus le coach à la victoire. En partant de ce principe, quel constat faites-vous ?

Ça apprend à relativiser les victoires. Il ne faut pas se focaliser sur la reconnaissance. Elle vient, mais elle est moins exprimée.

Comment définissez-vous votre rôle actuel, à la tête de cette équipe de Prénationale ? C'est un rôle charnière. Je me trouve au milieu, entre les moins de 18 et la N1. On sait que la structure moins de 18 est importante. Mais l'année d'après, il y a un fossé. Les jeunes se retrouvent face à des roublards de deux mètres, qui font cent kilos. Passer directement des catégories de jeunes à la N1, ça arrive, mais c'est très rare. Ça reste un grand pas. Quelle est donc votre mission au quotidien ? Je suis là pour amener ceux d'en bas, qui n'ont pas encore la maturité, vers la N1. Je dois leur donner du temps de jeu pour qu'ils s'améliorent, recadrer


Handball

Comment définiriez-vous votre manière de coacher ? J'ai une voix qui porte, un gros klaxon qui secoue les joueurs. Après, j'aime les choses bien faites. Ce qui compte surtout, c'est que depuis que j'entraîne cette équipe, à part ceux qui font des études, personne n'est parti de Villeneuve pour aller jouer ailleurs au même niveau. Quelque part, chacun y trouve son compte.

les problèmes, le manque de rigueur. On n'agit pas dans la précipitation, on ne leur met pas tout le temps la pression.

Du coup, est-ce possible de se fixer un objectif précis avec la Prénationale ? On a des cycles. Là, on est restés en tête jusqu'à la 17e journée. Mais dans cette division, il y a à la fois des équipes réserves, comme nous, et des équipes premières. Tous les samedis, on a un effectif qui varie. Quelque part, c'est un peu difficile. Il ne faut pas se rater parce que le nombre de descentes en PNM dépend de l'identité des clubs qui sont rétrogradés de N3. Ça peut aller de trois à cinq.

Pendant les soixante minutes de match, par quels états passez-vous ? En tant qu'adjoint de Sylvain, je me place comme "la conscience". À chaque fois qu'il y a quelque chose qui ne va pas, c'est moi qui vais leur dire. Pendant les matches, Sylvain se concentre sur son travail, moi je peux leur passer une soufflante. Avec Sylvain, il y a un vrai échange. Il ne faut pas que le travail à deux soit une source de doute pour les joueurs. Avec la Prénat, je crie, je braille, je redynamise. J'utilise tous les moyens pour "regonfler" un joueur. Ça m'arrive de partir fâché avec un joueur, mais il ne faut pas que ça ait un impact sur la vie personnelle. Heureusement, ma femme est une ancienne handballeuse, elle est compréhensive.

Comment être certain d'avoir quelques garanties dans ces conditions ? Je sais que je peux me baser sur quelques cadres, des anciens comme le gardien Baptiste Daude ou Thomas Laguilhac. Dès le début de saison, il faut engranger le maximum de points pour assurer le maintien et pouvoir travailler sur la longueur par la suite. De quelle manière fonctionne votre tandem avec Sylvain Frésu, l'entraîneur de la N1 ? On est arrivés en même temps. Les choses ont tout de suite bien fonctionné, on a à peu près les mêmes idées. Pourtant, c'est difficile de travailler à deux. J'ai connu quatre fois ce genre d'expérience. Ça peut être formidable, ça peut être destructeur aussi. Je participe aux séances de N1 avec Sylvain, j'en dirige une dans la semaine. Le jeu de la réserve est-il calqué sur celui de l'équipe première ? On utilise pratiquement les mêmes systèmes, les mêmes combinaisons. Les joueurs de la Prénat sont très demandeurs, dès qu'il faut quelqu'un pour pallier une absence à l'entraînement, ils sont là. C'est important pour la cohésion dans le club.

Et rejoindre une autre équipe ? À un moment, il faut être lucide. Le handball a tellement évolué physiquement et techniquement… Aujourd'hui, je ne partirais pas d'ici pour prendre une N2 ou une N3. Non, non. Je pense que je n'ai peut-être pas la capacité ni la patience pour ça aujourd'hui. Parce que je suis quelqu'un de rigoureux, de tendu. Les joueurs me le reprochent de temps en temps. Mais la rigueur, c'est la première chose qui compte. On peut tout pardonner à un joueur qui se donne à fond, qui se met le ventre par terre.

Ce rôle peut-il parfois être addictif ? Ah, moi j'ai ce virus-là depuis des années, il me bouffe. J'ai bientôt 53 ans, un jour, je tirerai ma révérence. Mais sinon, je suis là six jours sur sept. C'est pareil pour plusieurs personnes. Mon adjoint, Tony di Vita, c'est le "papa" des joueurs. L'autre jour, on est revenus de Grenoble à 5 heures du matin avec la N1 et à midi, je repartais avec la Prénationale à Sanary. C'est des contraintes, mais si j'ai la possibilité de faire les deux, je le fais. Les joueurs savent que je ne les lâcherais pas. Je suis peut-être un peu bourru, mais j'essaye dàe leur rendre tout ce qu'ils me donnent. Cette position semble se raréfier. De plus en plus de gens voient une association sportive comme un fournisseur de services… Ça, c'est vraiment un point sur lequel il va falloir se pencher. Il y a de moins en moins de bénévoles, il y a des gens qui sont là pour "consommer" du handball. Le jour où ils arrêteront, ils disparaîtront totalement. Certains s'impliquent, mais tout le monde n'est pas capable de le faire.

Ce championnat de Prénationale, vous commencez à bien le connaître. Vous n'avez jamais voulu entraîner plus haut ? Déjà, on sait qu'on ne pourrait pas monter. En tant qu'équipe de réserve, il faudrait qu'on aligne un maximum de quatre joueurs de plus de 21 ans pendant toute l'année pour être dans les règles concernant l'accession. Mais bon, l'objectif, c'est quand même de finir premier parce que ça fait une ligne sur le palmarès. 58 59


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Samir Aï t S aïd

Sur le toit de l'Europe

Le 20 avril à Moscou, le gymnaste de l'Olympique d'Antibes a été sacré champion d'Europe aux anneaux. Une formidable récompense pour celui qui avait dû renoncer aux JO de Londres l'an dernier, en raison d'une blessure. Par Jimmy Boursicot - Photos : FF Gym et DR.

U

ne "Marseillaise" qui retentit, un petit bout de métal précieux qui trône sur le torse. Et quelques larmes qui troublent le regard aussi. Dans la tête, sûrement beaucoup d'émotions qui s'entrechoquent. Des moments qui reviennent. Ces milliers d'heures passées à régler un mouvement, à modeler chaque fibre musculaire. Cette réception mal assurée, cette fracture de fatigue du tibia. Et les rêves de gloire olympique brisés en quelques secondes. Aujourd'hui, avec l'or européen autour du cou, Samir Aït Saïd est prêt pour d'autres conquêtes.

Il y a un an, lors de cette même compétition, tu avais été victime d'une fracture du plateau tibial. Que s'est-il passé depuis ?

Je me suis fait opérer, on m'a placé une plaque avec six vis, j'ai dû m'arrêter complètement pendant six mois. C'était ma première grosse blessure. Cette période, elle m'a permis de souffler un peu, de faire le point. J'ai repris l'entraînement en novembre, avant de couper le mois suivant. En janvier, on m'a retiré les vis, avec un peu d'avance sur le protocole. Dans ma tête, le plus tôt était le mieux.

Tu es allé aux JO de Londres, mais comme spectateur. Qu'est-ce que tu as ressenti quand tu as vu ton ami Hamilton Sabot décrocher le bronze aux barres parallèles ? Ça m'a fait un peu mal au cœur au début, mais après j'étais heureux. "Hamil" méritait cette médaille, il a su saisir sa chance au bon moment, être au top le jour J, comme l'avait fait Benoît Caranobe à Pékin (médaillé de bronze au concours général, ndlr).

À gauche, Danny Rodrigues, médaillé de bronze, savoure sa joie avec Samir.

Dans quel état d'esprit étais-tu avant ces championnats d'Europe ? Je n'avais pas énormément d'entraînement dans les pattes, mais je savais que j'avais déjà battu tous mes adversaires au moins une fois. Je voulais leur montrer qu'il ne fallait pas m'oublier trop vite. Je n'ai jamais douté, mais j'ai eu peu de temps pour me préparer. J'ai repris lors des Internationaux de


Gymnastique

Né le 1er novembre 1989 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne)

Palmarès international :

Champion d'Europe 2013 aux anneaux Vice-champion d'Europe 2010 aux anneaux et vice-champion d'Europe 2011 au saut de cheval Médaillé de bronze par équipe aux championnats d'Europe 2010 Vice-champion du monde universitaire 2011 aux anneaux Champion d'Europe juniors 2006 aux anneaux

Palmarès national :

4 fois champion de France aux anneaux (2006, 2010, 2011 et 2013) Champion de France par équipe 2010  8 fois médaillé d'argent : aux anneaux (2005, 2007 et 2009), au saut de cheval (2006 et 2011) et par équipe (2009, 2011 et 2012) Médaillé de bronze par équipe 2013

médias, c'était sympa. Hier soir (jeudi 25 avril, ndlr), une petite réception a été organisée pour moi au club, à Antibes. Il y avait la famille, les amis, mes entraîneurs. Tous les gens qui m'ont poussé vers cette médaille. Je suis devenu le premier Antibois sacré champion d'Europe. Dans un club qui a vu passer Benjamin Varonian, Éric Casimir et tant d'autres, ce n'est pas rien.

Te sens-tu en mesure de réitérer la même performance à Anvers (Belgique), aux championnats du monde, début octobre ? Oui, je me sens capable d'affronter les meilleurs, je me dis que j'ai toutes mes chances. Je n'ai jamais fait de podium à ce niveau. Mais en 2011, j'avais terminé vice-champion du monde universitaire, en Chine. La compétition était très relevée, c'était le Brésilien Arthur Zanetti, le champion olympique à Londres, qui avait gagné. Je l'ai déjà battu, j'y crois. Avec l'Olympique d'Antibes, tu as terminé troisième des championnats de France par équipe. Que représente ce classement ? Pour nous, c'est une fierté de finir sur le podium. En face de nous, on a des clubs qui recrutent des gymnastes étrangers. Tandis que de notre côté, on évolue seulement avec des Français.

France, où j'ai fini cinquième. Juste après, il y a eu les championnats de France, j'ai pu récupérer mon titre aux anneaux. Symboliquement, c'était important pour moi. J'ai cravaché pour revenir, pour gagner en force et en stabilité.

Comment as-tu vécu ce retour parmi les meilleurs ? J'ai commencé par faire un mouvement correct pendant les qualifications, j'ai fini cinquième. Je savais que pour espérer monter sur le podium, il fallait que je gomme les petites erreurs que j'avais pu faire au début. Et j'y suis arrivé (avec 15,466, Samir Aït Saïd a obtenu l'or, ex æquo avec l'Ukrainien Igor Radivilov. Son coéquipier Danny Rodrigues s'est emparé du bronze). Cette médaille a dû être un grand bonheur… Quand on fait du haut niveau, ce n'est pas facile tous les jours, il y a des moments de creux. Et puis il y a ces moments extra. Être sur la plus haute marche du podium, entendre la Marseillaise… Par la suite, il y a eu pas mal de sollicitations des 62 63

Cela fait plusieurs années que tu fréquentes la sélection nationale. Est-ce que ton rôle est en train d'évoluer ? J'ai accumulé pas mal d'expérience, j'arrive à mieux gérer les moments de doute pendant une compétition. À Moscou, j'ai essayé de prendre Guillaume Augugliaro (11e du concours général) sous mon aile. Il est souvent venu dans ma chambre pour discuter. C'est un jeune qui fait partie du club d'Antibes, il disputait sa première compétition internationale. Au niveau de l'équipe de France, il y a une nouvelle dynamique qui se crée. Notre entraîneur, Laurent Guelzec, est parti entraîner la Suisse. Son adjoint, Sébastien Darrigade, l'a remplacé. Et Philippe Carmona, qui était basé au pôle France d'Antibes, nous a rejoints. Les Jeux de Rio 2016 sont-ils déjà dans ton esprit ? Oui, forcément un peu. J'aurai 27 ans, je pense que je serai à une bonne période de ma carrière à ce moment-là. Ça me donne envie d'y être. Après, je pense aussi à ma reconversion. Je viens d'être accepté dans une école de kiné, je vais démarrer en septembre. Mais je n'ai pas l'intention d'arrêter tout de suite après les Jeux, ce ne sera pas encore la ligne d'arrivée pour moi.



Football américain

Dauphins de N ice

Dans le grand bain Pour la première fois de leur histoire, les Dauphins de Nice jouaient une rencontre de coupe d'Europe aux Arboras, le 23 mars dernier. L'occasion rêvée pour mettre un pied dans le foot US, revisité à la sauce nissarte. Let's go !

Par Jimmy Boursicot - Photos : Sébastien Nogier

profane, le football américain peut paraître aussi incompréhensible qu'un accent texan. Et c'est ça qui est bon. L'impression d'arriver en territoire inconnu, de ne pas voir pour la énième fois les mêmes images qui nous collent à la rétine. Il commence à caler sévère sur la pelouse des Arboras, qui n'en demandait pas tant. Les joueurs non plus, à vrai dire. Mais on n'arrête pas de pareils costauds casqués avec quelques gouttes d'eau. Pas aujourd'hui. L'hymne espagnol retentit en premier dans le stade, suivi de "La Marseillaise" et d'un petit coup de "Nissa la bella". La fanfare locale s'en donne à cœur joie et le mélange prend bien : une météo écossaise, un sport yankee, des envolées "d'aqui" et un slogan franglais que n'aurait pas renié Nelson Monfort, "Let's go, Dauphins !"

En terre promise

I

l paraît que le printemps devait repointer le bout de son nez. Il paraît… C'est bientôt la fin de l'après-midi, on prend la direction du stade des Arboras, coincé entre l'interminable route de Grenoble, son serpentin bruyant d'autos lancées à toute blinde, et la fac de sport, déserte ce jour-là. Le quidam, qui passe par là, pressé d'aller remplir son chariot dans le centre commercial voisin, ne se doute pas de ce qui se trame. Il ne sait pas que dans quelques minutes, les Dauphins de Nice, vont vivre l'un des moments les plus intenses de leur jeune histoire. Ce soir, c'est coupe d'Europe pour les footballeurs américains du coin, récompensés de leur belle saison 2012, conclue par une défaite en demi-finale du championnat de France Elite. Un ciel d'encre accueille les joueurs azuréens et leurs adversaires, les Catalans de Badalone. Sur le parking, ça grouille, ça s'apostrophe. Comme dans les films américains, on pensait voir des familles boulotter des saucisses sur un barbe-

cue fumant à l'arrière d'un pick-up rutilant. On se contentera de filer entre les gouttes pour rejoindre notre siège, après avoir salué le président Jean-Luc Donivar, le "boss" des Dauphins (lire par ailleurs).

La ruche en action

À l'entrée, on voit les bénévoles s'agiter dans tous les sens, gérer une dizaine de problèmes à la fois en gardant la pêche. Les forces vives sont toutes là, on se croirait dans une ruche. Badge bien en évidence, chacun a bien l'intention de faire de ce match d'EFAF cup (European federation of American football) un soir pas comme les autres. Ça a plutôt l'air d'être le cas. Plusieurs centaines de spectateurs ont déboursé cinq euros pour entrer dans un univers dépaysant. Ici, on compte les yards, on applaudit la course folle d'un wide receiver et on attend fébrilement le touchdown libérateur. Autant dire qu'avec notre calepin de premier de la classe, on n'en mène pas large dans les coursives des Arboras. Pour le 64 65

C'est parti pour quatre périodes de douze minutes. Les Niçois, poussés par un public qui tente de se réchauffer en donnant de la voix, entament le premier drive. Ce sont eux qui ont la possession de balle et qui ont donc la possibilité d'ouvrir leur compteur. À la baguette, il y a le quarterback (QB pour les fadas du tableau noir). C'est lui qui mène le jeu de son équipe, distribue les offrandes et initie les courses. Dans les films, c'est toujours celui qui sort avec la plus belle fille du lycée. La classe, quoi. Celui des Dauphins, se nomme Joe Scibilia. Un Américain, un vrai, venu tout droit de l'État de New York. Les conditions de jeu, de plus en plus hostiles, n'incitent pas aux grandes envolées. Mais patiemment, le numéro 7 niçois organise, ventile. Sept minutes après le coup d'envoi (en temps de jeu effectif, sans les multiples coupures, car l'horloge tourne depuis vingt bonnes minutes), le public peut rugir. Touchdown ! Le numéro 81, Anthony Couvin, vient d'entrer dans la "end zone", cet espace gazonné que les rugbymen d'à côté appellent la "terre promise". 7-0 en faveur des Dauphins (six points pour le touchdown, un pour la transformation réussie).


Guerre des tranchées

Sur la touche, le coach niçois, Fred Chameroy, savoure quelques secondes et rameute ses troupes. Visière sur la tête, tenue imperméabilisée, le technicien tient tout son monde avec poigne. Ceux qui ne sont pas sur le terrain trépignent le long de la ligne, accompagnent leurs potes de la voix et du geste. Ils sont une bonne vingtaine à attendre. Pas le déluge, qui est déjà arrivé. Les photographes se protègent tant bien que mal, les pieds solidement plantés dans la gadoue. Sur le terrain, c'est la foire d'empoigne. Les duels sont intenses, les contacts sont rudes. De temps à autre, un homme reste plus longuement à terre. Tout le monde est recouvert de boue, ambiance guerre des tranchées. Le son des casques qui s'entrechoquent glace le sang, électrise la foule aussi. Les Dracs (dragons en catalan) de Badalone parviennent à plaquer (à le sacker dans la langue de Barack Obama) le quarteback niçois dans sa propre zone d'en-but. On nomme cette action un safety. 7 à 2.

Un éclair nommé Couvin

Nice doit ensuite s'employer pour repousser les assauts espagnols juste avant la mi-temps. Dans les gradins, on tient la forme. Hot dog en mains, ça vanne les joueurs à tout-va : "Oh, enlève les moufles, Gilbert ! Et arrête les chips…" Alors que les deux équipes s'apprêtaient à regagner les vestiaires, les Dauphins parvenaient à

accroître leur avance. À la réception d'un punt (un coup de pied de dégagement effectué par l'adversaire), Anthony Couvin surgissait et entamait un rush de 48 yards, direction la end zone. Arrivé à Nice à l'intersaison, champion de France l'an dernier avec les Spartiates d'Amiens et passé par la ligue canadienne, Couvin justifie toute la confiance placée en lui. Face à des Dracs qui commençaient à sévèrement tirer la langue, il ne fallait que quatre minutes dans le troisième quart-temps à Guillaume Pallanca pour marquer le troisième touchdown de son équipe. Une "trahison", puisque celui-ci portait encore les couleurs catalanes il y a quelques mois de cela. 20 à 2, l'affaire semble entendue.

Retour de flamme

La suite est tactique, hachée. Les corps accusent le coup et certains restent sur le carreau. Pour ce grand gaillard blond au cou tatoué, c'est déjà le troisième passage par la case "pompiers". A l'abri sous un banc, ces derniers réconfortent le blessé à leur manière. "Oh, encore toi ? C'est toujours le même qu'on voit !" "Eh, celui-là, on va lui faire une carte de fidélité !" L'intéressé garde le sourire, malgré son tibia amoché. Fred Chameroy veut que tout le monde participe à la fête et lance la plupart des membres de son roster (son effectif) sur la pelouse détrempée. À la 43e minute, Badalone profitait du relatif relâchement des Niçois pour inscrire un touchdown,

grâce à une passe de 30 yards de Beltran pour Brugnani. Le match se terminait sur le score de 20 à 8. Un écart qui ne satisfaisait que moyennement le coach Chameroy, qui aurait aimé disposer d'une marge plus confortable avant le match retour (le 27 avril en Espagne, en dehors de nos délais de bouclage). Les spectateurs, eux, étaient aux anges. Les Catalans, plutôt fair-play, s'offraient une belle glissade sur le ventre collective en guise d'adieu aux Arboras. Rafraîchissant, ce samedi en mode foot US !


Football américain

les mots

du foot us

Yard : c'est l'unité de mesure utilisée dans le football américain. Un yard équivaut à 91,44 centimètres. Goal line : Ligne qui matérialise le début de l'en-but, située à 50 yards du centre du terrain. End zone : Zone d’en-but de 10 yards qui se situe de chaque côté du terrain. Touchdown : C'est ce qu'on appellerait un essai au rugby. Pour inscrire un touchdown (TD), il faut franchir la "goal line" avec le ballon, ou réceptionner une passe dans la "end zone". Un TD vaut six points. Une transformation au pied réussie en rapporte un de plus. Huddle : Entre chaque action de jeu, les équipes effectuent un rassemblement tactique d'une durée de 25 secondes. Playboook : C'est le "plan de bataille" d'une équipe, un document qui recense toutes les tactiques employées par une équipe. Les joueurs doivent le connaître par cœur. Down : Une tentative. Pour avancer dans le jeu, l’équipe qui attaque dispose de quatre downs pour parcourir 10 yards. Si elle n'y parvient pas, la balle passe à l’équipe adverse. Snap : C'est le geste qui démarre chaque action (jeu). Un joueur placé au centre de la ligne d'attaque passe le ballon entre ses jambes, en direction du quarterback. Roster : C'est l'effectif d'une équipe, il peut grimper jusqu'à 45 éléments. On distingue ceux qui sont membres de l'escouade offensive ou de l'escouade défensive. Près d'une trentaine de postes différents les composent. Sur le terrain, on s'affronte à 11 contre 11. Tackle : Lorsqu'un joueur plaque un adversaire. Si la victime de ce placage est le quarterback, avant qu'il ait pu lancer la balle, cela s'appelle un "sack". Fumble : Ne plus avoir le contrôle du ballon avant d’avoir posé un genou au sol. L’équipe qui ramasse le ballon en premier récupère la possession à l’endroit où le ballon est récupéré. 66 67


Jean - L uc D onivar - P résident des Dauphins

Chez nous, il n'y a pas de mercenaire Long manteau de cuir noir, stetson sur le sommet du crâne, chapelet autour du cou et voix qui porte. Difficile de manquer Jean-Luc Donivar, passionné de football américain, qui, un jour, a décidé de créer son propre club. Dans l'ombre, il s'active pour faire de son association une référence au niveau français, des jeunes aux seniors. Détrompez-vous, le bouche à oreille fonctionne très bien. J'ai régulièrement des jeunes qui m'appellent pour essayer. Chez les seniors, c'est pareil, mais on ne peut pas prendre tout le monde. Il faut que le gars soit athlétique, costaud. Quand on a commencé, on était 23 licenciés. Maintenant, on tourne entre 400 et 450 membres. On a même fait une pointe à 530 une année. Après, c'est un sport difficile, donc tout le monde ne reste pas.

L

'expression "au four et au moulin" a sûrement été inventée pour lui. Sur le bord du terrain, dans les tribunes, à la sono, à l'entrée du stade… Lors du baptême européen de son club, le charismatique président niçois était absolument partout. Quelques jours plus tard, il a fait le point avec nous, juste avant de repartir pour de nouvelles aventures avec ses Dauphins.

Vous avez fondé ce club en 1999. Se retrouver en coupe d'Europe aujourd'hui, qu'est-ce que cela représente pour vous ? C'est forcément une grande récompense pour moi et pour tous ceux qui évoluent dans ce club. Jouer à ce niveau, c'est tout nouveau pour nous. On cherche à être à la hauteur, cette expérience, c'est du pain bénit pour tout le monde. Jouer contre des clubs d'autres pays, ça n'arrive pas tous les jours. Vous avez frôlé la relégation en 2011 (aucune victoire en saison régulière,

maintien obtenu en barrage) avant de réaliser une saison 2012 remarquable, conclue en demi-finale du championnat Elite. Comment expliquez-vous cela ? Les gars se sont parlé entre eux, il y a eu une vraie cohésion. Chacun voulait retrouver son honneur. Chez nous, il n'y a pas de mercenaire. On prend juste deux Américains chaque année, des gars qui viennent pour leurs études. Ils ne touchent rien, on s'arrange juste pour les loger et les nourrir. Retrouve-t-on une part importante de joueurs formés au club chez les Dauphins ? Sur la feuille de match, contre Badalone, nous n'avions quasiment que des joueurs formés chez nous. On a toujours fait le maximum pour faire progresser les jeunes, nous avons été trois fois vice-champions de France avec les juniors. N'est-ce pas trop difficile d'attirer de nouveaux licenciés vers une discipline relativement marginale en France ? 68

En revanche, vous avez souvent déploré le manque d'exposition de votre club, que ce soit au niveau médiatique ou institutionnel… C'est vrai, notre sport reste très confidentiel. On a parfois l'impression que nos résultats ne sont pas appréciés à leur juste valeur. Dans la presse, il faut vraiment qu'on fasse un exploit pour avoir quelques lignes. Après, si on avait les subventions de certains clubs, on serait champions du monde ! (Il s'esclaffe). En tout cas, on ne compte que sur une chose pour que ça évolue : nos résultats. Parce que moi, des relations, à part avec ma femme, je n’en ai pas (il se marre à nouveau). L'an passé, vous aviez déclaré que si vous aviez atteint la finale du championnat de France, à Paris, vous n'auriez pas eu les moyens d'aller la jouer. C'était vrai ? Ben oui ! Le déplacement le plus court que nous avons, c'est à Grenoble. Et quand on se déplace, c'est en bus ou en train, avec cinquante bonshommes. Sur la saison, on dépense environ 40 000 euros. Et puis, il n'y a pas que les seniors. Nous avons trois autres sections, les minimes, cadets et juniors. Si on se qualifie contre Badalone, il faudra prévoir un autre déplacement à l'étranger. En championnat, quel est votre objectif cette saison ? Clairement, on veut aller en finale cette fois. L'an dernier, on avait perdu en demi-finale contre Thonon-les-Bains (23-14). Le championnat est divisé en deux poules, nord et sud. Si on arrivait à terminer premier de la nôtre, on jouerait la demi-finale à domicile.


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Soirée de gala au Sporting

Monaco sous le charme

de l'Anglaise

La boxe a repris ses quartiers en Principauté. L'initiative revient à la Société des Bains de Mer ainsi qu'au promoteur sud-africain Golden Gloves Limited. Au programme de cette soirée du 30 mars, deux combats de lourds-légers et de super-légers, mais surtout un championnat d'Europe junior, un combat éliminatoire entre quatre boxeurs, le "Super 4", et un championnat du monde WBA entre le Kazakh Golovkin et le Japonais Ishida. Le tout, sous le regard du couple princier. Par Chris Bertoldi - Photos : Michael Alesi


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i Julio Iglesias ni Laura Pausini ne chanteront ce soir. La Salle des étoiles du prestigieux Sporting ne bercera pas ses spectateurs avec un dîner spectacle. Un mauvais coup à l'estomac pourrait rapidement gâcher la dégustation. La SBM et Rodney Berman, organisateur de tournois pour Golden Gloves Ltd, ont remplacé les longues tablées par un ring au centre de la salle circulaire et plus de 900 sièges s'attendent à supporter un public excité. Ce soir, on veut voir des shorts à paillettes montés jusqu'au nombril, des arbitres qui esquivent les coups et on veut entendre le son sec du cuir contre les pommettes. Cela rappellera aux amateurs les heures glorieuses de Georges Carpentier, sacré champion d'Europe des poids moyens en 1912 en Principauté. On se souviendra aussi des duels opposant Carlos Monzon à Nino Benvenuti dans les années 70. Le stade Louis-II a d'ailleurs accueilli le dernier combat de Benvenuti, alors champion du monde de superwelters WBA et WBC, lorsqu'il se fait détrôner par Monzon, le 7 novembre 1970. Le boxeur déchu met immédiatement fin à sa carrière. Et pour plus de vague à l'âme, Marvin "Marvelous" Hagler est présent ce soir. Champion du monde des poids moyens de 1980 à 1987, il a combattu à Monaco à plusieurs reprises.

C'est le moment que choisit le journaliste et animateur de l'événement Jean-Philippe Lustyck pour prendre les rênes de la soirée. "Ils représentent l'avenir de la boxe, mesdames et messieurs", s'écrie le spécialiste de la discipline avec cette voix rocailleuse qu'on lui connaît.

Micaleff ouvre le bal

20 h 15. Alors que les invités ont déjà bien rempli la salle, Hugo Micaleff grimpe sur le ring, le casque bien vissé sur le crâne. Le représentant rouge et blanc doit affronter Thomas Hiab, sociétaire du Pugilist club niçois. Les deux gamins de 15 ans combattent dans la catégorie des poids légers. Thomas est visiblement plus petit mais plus costaud que Hugo, et c'est un papa Micaleff aux jambes sciées que nous retrouvons près du ring. "Moi, je ne suis pas très bien, comme à chaque combat d'Hugo", glisse André Micaleff dans un vague sourire pincé. "Mais Hugo, lui, est en forme", assure-t-il. Le jeune puncher n'avait pas hésité, la veille, lors de la pesée, à défier publiquement son adversaire en collant son visage contre le sien, l'air de lui lancer "tu es à moi". "Il y avait la télé, il fallait faire le show", avait expliqué le jeune homme à son père, surpris par un tel aplomb. Et Hugo a assuré le spectacle jusqu'au bout puisque lors de ce duel en trois rounds de deux minutes, il s'est imposé aux points (20-14). "Je savais que Thomas était meilleur au contact, alors je suis resté un peu trop loin de lui, mais c'était volontaire. Je savais que je pouvais le battre comme ça", débriefe-t-il.

Trois rounds et c'est tout

Jean-Philippe Lustyck, le "boxing man" de la soirée, a su tenir la foule en haleine.

Armand Forcherio, président de la Fédération monégasque de boxe, leur tape sur l'épaule. "C'est un grand plaisir d'être ici et pour ces jeunes, c'est fantastique. Ils ont pu se produire lors d'une très grande soirée de boxe qui se déroule devant le prince de Monaco. Je crois que c'est le meilleur retour de la boxe en Principauté que l'on puisse espérer", déclare le président avec émoi. "Je connaissais Rodney Berman de nom en qualité de promoteur sud-africain connu et reconnu notamment aux États-Unis. C'est bien qu'il vienne en Europe et que pour une première, ce soit à Monaco. Nous souhaitons que ça marque le début d'une nouvelle aventure. J'espère qu'on arrivera à faire "les rendez-vous de Monte-Carlo", c'est-à-dire des combats de boxe réguliers." 70 71

Après cette belle mise en bouche, le prince Albert et la princesse Charlène font leur entrée. Des sièges rouges, aux premières loges, leur sont réservés afin qu'ils ne ratent rien du spectacle. Le premier combat de lourds-légers oppose le Hongrois Thomas Lodi au Congolais Ilunga Makabu. Lustyck est parfait dans son rôle et chauffe la salle à blanc en donnant de la voix. Le Congolais pousse rapidement le Hongrois dans les cordes. Uppercut, crochet du droit. Il reçoit quelques frappes justes en retour. On le voit qui secoue la tête et ouvre de grands yeux, comme pour se remettre les idées en place. Round 3 : Makabu ne compte plus lâcher son adversaire et lui inflige des séries de coups fatals. Lodi crache du sang et tombe au sol. L'arbitre arrête le combat aussi sec et Makabu jubile. Il baise son poing droit qu'il tend ensuite au public, des quatre côtés du ring. "Le combat fut court, vous avez vu ?", lance Jean-Philippe Lustyck. Sur dix rounds prévus, il en a fallu trois au Congolais pour marquer son territoire à Monaco.


Boxe

Marvelous Marvin Hagler, ex-champion du monde des moyens, en guest star.

Les aléas du direct

Le combat est si écourté qu'il chamboule un peu l'enchaînement de la soirée. Mais des combattants de secours sortent des coulisses pour un duel de super-légers. En six rounds, l'Italien Paolo Gassani doit rencontrer le Biélorusse Kirill Relikh. Malheureusement, ce n'est pas le bon soir pour l'Italien. Bien inférieur à son opposant, il se fait stopper net dès le premier round avec un coup appuyé en pleine face. "Il a bien fait de venir, lui", entend-on dans le public. Ce fut le moyen d'attiser une assemblée impatiente juste avant le championnat d'Europe. Les deux prétendants au titre prennent place sur le ring. Le champion d'Europe Sergey Rabchenko (Biélorusse) remet son titre en jeu face à l'Italien Adriano Nicchi. Le premier compte 22 combats, autant de victoires dont 16 par K.O. ça promet... Nicchi a 25 combats à son actif, 20 victoires dont 9 par K.O., 3 défaites et deux nuls. C'est (normalement) parti pour 12 rounds ! Mais l'Italien se fait rapidement acculer vers les cordes. Après plusieurs rafales de coups, il a le côté droit de la figure rougi et gonflé. Il s'étale sur le ring lors du second round. Il fait signe à l'arbitre qu'il est apte à poursuivre les hostilités, mais la décision est prise. Rabchenko l'emporte par K.O. et est sacré champion d'Europe junior des poids-moyens.

Grachev vs Rodriguez le 13 juillet

Place au "Monte-Carlo Million dollar Super 4". Le premier duel de lourds-légers met face à face Zsolt Erdei (Hongrie) et Denis Grachev (Russie), ou "Firebird" (Oiseau de feu) et "The Pirate". Le combat est plus équilibré, c'est le plus tactique de la soirée. On a affaire à deux pointures sensiblement de la même trempe. Les coups ne sont pas spectaculaires, mais ils sont justes et efficaces. Souvent assenés par Erdei, le roi de l'esquive et du contre. Le show est intéressant et il est difficile de deviner qui détient vraiment l'avantage. La salle est remplie de supporters de l'Est qui scandent leur nom. "This is the final round", articule Lustyck. Ce qui achève d'embraser les spectateurs. À l'issue du dixième round, le verdict est serré mais les trois juges finissent par trancher (96-94, 96-94, 94-96) : c'est "The Pirate" Grachev qui ira en finale, le 13 juillet à Monaco. Il partagera un million de dollars (600 000 pour le vainqueur) avec... Edwin Rodriguez, le Dominicain, qui a battu l'Argentin Ezequiel Osvaldo Maderna aux points (96-92, 96-92, 95-92) quelques minutes plus tard. Un second combat laborieux et long, parsemé de coups bas et de fautes, qui a assommé le public.

Le "local" de la soirée et vainqueur de son combat, Hugo Micaleff.



Boxe

Le choc pour la fin

Dans le public, les drapeaux bleu et jaune des supporters kazakhs jurent avec les bandeaux rouge et blanc, bien serrés sur le front des partisans japonais. Gennady "GGG" Golovkin est invaincu depuis 2006, année où il est devenu professionnel en poids-moyens. Avec 25 combats remportés, dont 22 par K.O., le Kazakh est une star montante de la scène internationale. Pour lui donner la réplique, Nobuhiro Ishida (34 combats, 24 victoires, 8 défaites et 2 nuls). On mitraille des encouragements sonores en japonais. Ça fait sourire les fidèles du fameux "davaï !", équivalent russe du "allez !". Round 1 : Ishida, à la chevelure décolorée, place quelques bonnes frappes. Golovkin le jauge, l'observe. Round 2 : le Kazakh administre plusieurs séries de coups efficaces à son adversaire qui a déjà les yeux hagards. "Il passe un mauvais quart d'heure le Japonais", entend-on. Round 3 : le Japonais encaisse les coups et n'a même plus la force de tenir sa défense. "Ça va pas au bout ça", affirme notre voisin de siège. Ishida s'effondre. Golovkin l'a littéralement plié. Il est sacré

champion du monde et se voit remettre sa ceinture dorée par le prince Albert II. Dans le public, on est définitivement conquis par le retour de l'Anglaise. "C'était un très beau combat, très prenant. Il l'a pris à la gorge et ne l'a plus lâché. Il a dominé tout le temps", commente Jean-Luc, Monégasque amateur de boxe. "La soirée était bien conçue et bien rythmée", ajoute sa compagne, Liliane.

Denis Grachev (à droite), vainqueur de Zsolt Erdei, sera en finale du Super 4, le 13 juillet à Monaco.

Le match de la soirée s'est soldé par un K.O. impressionant de Gennady "GGG" Golovkin sur Nobuhiro Ishida.

Le Prince et la Princesse de Monaco en présence de Frédéric Darnet (SBM).

Jean-Louis Masurel, administrateur de la SBM (à droite), a rencontré Rodney Berman (à gauche) par l'intermédiaire du père de la Princesse Charlène, Michael Kenneth Wittstock (au centre).

Le Dominicain Edwin Rodriguez (de dos) a rapidement pris le dessus sur l'Argentin Ezequiel Osvaldo Maderna, aux points : 96-92, 96-92, 95-92.


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Le jardin d'Éden du Un complexe alliant nature, golfs, hôtel et spa du plus haut standing et espaces résidentiels sécurisés, voici la définition du site de Terre Blanche. Situé à Tourrettes dans le Var, ce complexe de 300 hectares est le lieu rêvé pour s'extraire du monde et en prendre plein la vue, que l'on soit sportif ou seulement en quête de relaxation.

Photos : Terre Blanche Hotel Spa Golf Resort

N

on loin du lac de Saint-Cassien, logé dans une nature généreuse et verdoyante, Terre Blanche Hotel Spa Golf Resort. Un site cinq étoiles inoubliable, parmi les plus complets et luxueux d'Europe. Lorsque l'on passe l'immense portail à l'entrée, on pénètre dans un autre monde. "Terre Blanche est une destination", déclare Gilles Fouilleroux, directeur de Terre Blanche Hôtel et Spa. 350 personnes travaillent dans ce petit village paisible alliant

sport, bien-être et gastronomie à la perfection.

Un resort reconnu

Difficile de s'y retrouver tant le site, construit en 2004, est vaste. Depuis le parking, on vous emmène au club house en voiturette électrique. Terre Blanche est le seul golf de la Côte d'Azur à disposer de deux dix-huit trous, classés parmi les plus prestigieux d'Europe. Le parcours nommé "Le Château" mesure 6 616 mètres. Quant à celui du "Riou", il s'étend sur 6 005 mètres.

Tous deux ont été dessinés par l'architecte de golf Dave Thomas, originaire du Pays de Galles, et ancien joueur de Ryder Cup. Terre Blanche a été élu "Best European golf resort 2013" par la presse spécialisée internationale ainsi que par les tour operators. Son centre d’entraînement est aussi le seul et le premier resort à recevoir le titre "European tour performance institute". Ce qui signifie qu'il détient le savoir-faire et les installations nécessaires à la prise en charge de golfeurs de haut niveau. "Les deux parcours sont


golf

n du golfeur de même qualité", explique Jean-Marie Casella, directeur de Terre Blanche golf. "Ce sont tous les deux des Par 72." Petite subtilité, le Château est accessible à tous, alors que le Riou est réservé aux clients de l'hôtel et aux membres. On compte environ 300 membres et 25 000 visiteurs par an.

Deux parcours, chacun son charme Le parcours du Château est plus large et plus long que le Riou. Idéal pour les golfeurs qui frappent loin et fort. Il est garni d'étendues d'eau dans lesquelles cygnes et canards se plaisent beaucoup. S'il porte ce nom, c'est parce qu'il abrite effectivement le château Bouge, ancienne propriété de la famille du maire de Tourettes, Camille Bouge. Le Riou est davantage étroit, technique et stratégique. Les greens sont plus

compliqués et ondulés. Il est plus vallonné et agrémenté de cascades et ravines. On peut même croiser des ânes dans certains coins boisés des terrains. Ils viennent en renfort des 40 jardiniers en nettoyant les sous-bois de manière écologique. Depuis ces deux "balades" golfiques, suivant les vallons, on jouit d'une splendide et large vue sur les villages alentour, Callian, Montauroux, Tourrettes et Fayence.

L'académie Leadbetter

"Beaucoup de sportifs de haut niveau viennent s'entraîner ici, tels que Matteo Manassero, Justin Rose, Soren Hansen, Alexander Noren et bien sûr, notre Touring pro, Raphaël Jacquelin (vainqueur de l’Open d’Espagne le 21 avril dernier)", confie avec fierté Jean-Marie Casella. Ils viennent d'autant plus que Terre Blanche 76 77

Des compétitions d'envergure "Nos deux parcours peuvent accueillir des compétitions internationales", précise Jean-Marie Casella, directeur de Terre Blanche golf. Terre Blanche arbore le rare label "European Tour Destination". Seuls douze golfs le possèdent en Europe. Le parcours du Riou accueille le Terre Blanche Ladies Open, en mars, première épreuve de l’année du Generali Ladies Tour et du Ladies European Tour Access Series (LETAS). De son côté, le Château accueille le French Riviera Masters (seul tournoi en France du European Senior Tour), durant lequel les stars du golf de plus de 50 ans viennent s'affronter.


bonifie ses deux parcours de prestige avec un centre d'entraînement et de formation, l'Albatros Golf Performance Center. Ainsi, que l'on soit un golfeur novice ou confirmé, on peut y apprendre les techniques golfiques mais aussi se perfectionner grâce à des installations et équipements technologiques de pointe, ainsi que des professionnels hors pair. Le centre renferme une académie Leadbetter, conceptualisée par David Leadbetter, l'un des meilleurs coaches au monde. Il a mis sur pied une trentaine d'académies à l'international, dont cinq se trouvent en France. À Terre Blanche, elle est dirigée par Alain Alberti, entraîneur de Raphaël Jacquelin et d'autres joueurs tels que Anthony Snobeck, Alexander Levy, Julien Guerrier et Jérôme Lando-Casanova. Il est accompagné d'un staff de professionnels parmi lesquels sa fille, Marine Alberti, Pascal Chardon, Arnaud Valentin et Vincent Jouhaud.

Des installations hors du commun

Le practice du centre d’entraînement est composé de 64 postes, couverts et découverts. Ces derniers se trouvent perchés sur le toit du centre, surplombant l'étendue verte. Un entraînement de haute volée pour les joueurs. Autour de l'Albatros, on trouve les zones de peaufinage du petit jeu : chipping, putting et sorties de bunkers. Le practice couvert se situe près des boxes d'entraînement, du pro shop TaylorMade ainsi que de la salle de fitness vitrée. Le centre bénéficie également d'une salle de réunion et de vidéo ainsi que d'un fitting de club. Le top du sur-mesure pour les athlètes. C'est ici que l'on trouve le

Biomecaswing Performance Center, somme de techniques et d'analyses révolutionnaires pour les sportifs de tous niveaux. Ce département est dirigé par Jean-Jacques Rivet (lire par ailleurs). Les golfeurs du pôle France viennent s'entraîner ici depuis 2010, année où ils sont devenus champions d'Europe par équipe. Et depuis 2012, les sportifs de tous domaines peuvent bénéficier de l'expertise de Terre Blanche grâce à la construction d'un stade multisports, avec piste d'athlétisme et stade de football en gazon. On peut y pratiquer le beach-volley, le saut en longueur ou encore le triple saut. Ce stade, qui est maintenant à la disposition des enfants des communes alentour, a reçu l'équipe de football d'Allemagne en stage avant l'euro 2012.


golf

Jean-Jacques Rivet, pionnier de la biomécanique appliquée au sport

La performance

sans limite

Jean-Jacques Rivet est le créateur du concept de la biomécanique appliquée au sport. Le principe : la performance du geste et l'amélioration sans borne. Il enseigne cette pratique à l'Université d'Aix-Marseille, département ingénierie du sport, pépinière dans laquelle il a sélectionné son jeune collaborateur de Terre Blanche, Jean-Paul Fernandez. Le directeur du Centre Biomecaswing revient sur l'origine de ce concept. J'avais deux casquettes, j'étais athlète et biomécanicien pour le team. Chaque compétiteur avait un matériel adapté à son morphotype. David Leadbetter avait alors une académie à Mandelieu, il a souhaité me rencontrer et m'a demandé de venir aux États-Unis pour suivre des joueurs comme Ian Poulter, Lee Westwood ou Justin Rose.

Cela a fonctionné... Oui, j'y suis allé, j'ai suivi ses athlètes, et on a augmenté leurs performances. David Leadbetter m'a dit : "JeanJacques, il faudrait que tu conceptualises ce que tu fais avec ces athlètes pour pouvoir l'offrir à tout joueur." Comment définissez-vous la biomécanique ? Il y a deux sortes de biomécaniques. Celle fondamentale, qui est basée sur la recherche de ce que le corps est capable de faire, et la biomécanique appliquée dans laquelle on se sert de cette recherche pour donner des solutions à des athlètes qui souhaitent maximiser la performance de leur gestuelle. En golf, on cherche à savoir ce que fait le club sur la balle, et comment le corps contrôle ce que fait le club. Grâce à des caméras haute vitesse, des plateformes de force et des capteurs placés sur le sportif, nous pouvons visualiser le mouvement en 3D. On analyse tous les paramètres qui agissent sur le jeu corporel pendant le geste comme sa posture, les transferts d'appuis pendant la frappe, etc. On pourra par exemple dépister des problématiques d'ordre musculaire, qui interviennent automatiquement sur la difficulté à répéter un geste, et en tirer les solutions afin de corriger le tir. Quand avez-vous créé ce concept ? En 1991, pour les golfeurs à l'origine. À l'époque, David Leadbetter était au courant de ce que je faisais pour la planche à voile, que je pratiquais à un assez haut niveau. Il avait eu vent des records du monde de vitesse que l'on avait réalisés entre 1989 et 1990. Il y avait systématiquement un suivi de chaque sportif.

Quel est votre rôle sur le site de Terre Blanche ? Je dirige le département performance et biomécanique pour le PGA European Tour, qui est le circuit professionnel de golf. Quand je ne suis pas sur le Circuit Europeen pour suivre les meilleurs joueurs du Tour, comme certains joueurs de Ryder Cup qui suivent un programme spécifique, je suis basé à Terre Blanche. Durant l'année, ils viennent ici et apprécient la structure parce que nous avons tout ce qu'il faut. Des joueurs du US PGA Tour viennent nous voir, par exemple Matt Kuchar (numéro 3 mondial), avant le British Open. Que recherchent les athlètes ? Les joueurs qui veulent optimiser leurs performances, doivent joueur avec leur corps comme un athlète le ferait pour préparer une course. La performance est dans la manière de lancer la balle et de contrôler la trajectoire. Mais les coaches, spécialisés dans l'entraînement, n'ont pas pour autant une formation médicale qui leur permet de comprendre exactement comment le corps est fait et ce qu'il peut supporter. C'est la base de ce que l'on appelle la biomécanique appliquée. Comment vous est venue l'idée de l'adaptation du matériel au morphotype ? 78 79

Mon métier, c'est la biomécanique, mais je suis aussi un ancien athlète, tout comme mes assistants. Et dans tous les sports où intervient du matériel, il y a une savante alchimie à acquérir pour adapter sa "monture à l'effort". J'ai fait des études d'ingénieur au départ, et j'ai basculé sur des études paramédicales avec l'ostéopathie et la kinésithérapie, qui m'ont amené à avoir cette vision globaliste "corps/matériel/performance". C'est cette culture du sport, qui nous permet, quand un amateur vient, de trouver les mots pour le convaincre d'aller vers les solutions préconisées.

Travaillez-vous sur d'autres sports que le golf ? Il y a un peu plus de 5 ans, je me suis mis au rugby. J'ai collaboré avec Gonzalo Quesada, qui était en charge du jeu au pied pour le XV de France jusqu'à la coupe du monde en Nouvelle-Zélande, pour développer le geste des buteurs français, et plus récemment nous avons eu le plaisir d'aider Mathieu Bastareaud à retrouver sa place incontournable d'impact player du XV de France et du RC Toulon. Vous connaissez bien le sport mécanique aussi... J'ai travaillé avec le team Peugeot. J'étais avec Richard Burns, Marcus Gronholm et Gilles Panizzi. Je me souviens de ce moment magique avec Gilles Panizzi à San Remo. Cinq semaines avant le rallye, il avait eu un accident et s'était arraché tous les ligaments de l'épaule. Le but pour Peugeot, c'était qu'il prenne le départ pour marquer des points. On avait recréé un baquet de sa voiture. Et avec le docteur Lascar, chirurgien de l'épaule de l'hôpital princesse Grace à Monaco, on l'avait fait travailler uniquement pour qu'il puisse passer les vitesses et tenir le volant, sans abîmer ses ligaments fragiles. Si peu de temps après l'opération, c'était quasiment impensable. Et il a gagné le San Remo. Sans oublier d'autres moments inoubliables avec les victoires de Jean-Louis Schlesser, ou celles du Team KTM sur les sables de la coupe du Monde des Rallyes OffRoad.


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du b i e n - ê t r e Terre Blanche, ses suites et villas majestueuses en harmonie avec une nature respectée et omniprésente, ses quatre restaurants, son kids club et son royaume dédié au corps. Une destination complète qui accueille tous les publics.


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erre Blanche n'est pas plus un hôtel qu'un restaurant ou un golf", précise Gilles Fouilleroux. Il est vrai qu'au-delà des deux dix-huit trous d'exception et du centre d'entraînement, il reste beaucoup à voir de ces 300 luxueux hectares. C'est en se promenant parmi les œuvres de Venet, Plensa, Cragg, Cesar ou encore Arman que l'on perçoit l'âme des lieux. Installées dans les restaurants de Terre Blanche, on les rencontre aussi à l'extérieur, près des villas. Ces sculptures et autres toiles viennent de la collection privée de Oliver Hopp, vice-président de la holding familiale. Son père, l’entrepreneur allemand Dietmar Hopp, a fait fortune dans l'informatique et possède également le club de football d'Hoffenheim qui évolue en Bundesliga. Le resort renferme sept salons de réception, dont

Vous dormirez là… 4 suites "Supérieure", de 60 mètres carrés 20 suites "Deluxe", de 60 mètres carrés 66 suites "Premier", de 60 mètres carrés 1 villa "Deluxe", de 100 mètres carrés 16 villas "Premier", de 100 mètres carrés Toutes disposent d'une terrasse privative

quatre avec terrasse privée, capables d'accueillir plus de deux-cents convives. Idéal pour des séminaires de travail ou des événements privés tels que cocktails ou mariages.

Des papilles aux anges

Passées les deux immenses portes vitrées du lobby de l'hôtel, on découvre un vaste espace aux couleurs chaudes. Les canapés moelleux du hall ne sont qu'une mise en bouche avant le restaurant, le Gaudina Lounge. Mets fins, service délicat. C'est ici que l'on prend le petit déjeuner. Un buffet riche et varié satisfait les envies de chacun. Non loin du Gaudina se trouve le restaurant gastronomique de Terre Blanche, le Faventia, au décor intimiste et chaleureux. Deux autres tables sont à découvrir dans le resort, Les Caroubiers, restaurant du club house, le Tousco Grill, près de la piscine. Quatre-vingts personnes travaillent dans ces quatre restaurants, avec le chef Franck Ferigutti, meilleur ouvrier de France en 2000.

Pétanque et tennis pour tous

Les enfants ne sont pas en reste. Au Kids club, ils pourront s'adonner à un tas d'activités en étant bien encadrés, et ce, toute la journée. Peinture, dessin, home cinéma, ordinateurs et consoles de jeux… Aucun risque de s'ennuyer. Il y a aussi deux terrains de tennis avec leçons privées sur demande, une piscine extérieure chauffée, un jacuzzi et un bassin pour les bambins. Près du parvis de l’hôtel, se trouve un terrain de pétanque, pour goûter aux joies des activités provençales, enivré par les effluves de lavande et le chant des cigales.

Le royaume du corps

3 200 mètres carrés sur deux niveaux sont à découvrir, dans une ambiance mélodieuse, luxueuse et relaxante. Dans le hall se trouve la boutique du spa. Bougies à la fragrance unique, griffée Terre Blanche, coffrets-cadeaux, produits et cosmétiques trônent dans une salle blanche et lumineuse. Vous y trouverez également des tenues de sport et des maillots de bain. Le resort a tout prévu. Un salon de coiffure s'étale sur quarante mètres carrés. Toujours au rez-de-chaussée, le salon de thé "L'infusion" et ses fauteuils confortables offrent des instants détente, agrémentés d'une cuisine provençale, légère et raffinée. L'ambiance tamisée de L'infusion se prolonge sur une terrasse privée, installée en pleine nature. 80 81


L'effort avant le réconfort

Au rez-de-chaussée, 140 mètres carrés sont dédiés à l'entretien physique. Une vingtaine d'appareils sont à la disposition du client. Ils sont disposés dans un espace clair, doté d'une ouverture sur la terrasse afin de ne pas rompre le lien privilégié que Terre Blanche cultive avec la nature. Le planning des cours collectifs de fitness est renouvelé chaque mois de façon à ce que les résidents du resort ne s'ennuient pas. Des séances de yoga et Pilates sont également dispensées dans des salles ad hoc. Les techniciens du sport seront heureux de bénéficier de la machine high-tech Huber, qui fait travailler précisément l'équilibre et la posture, et sollicite l'ensemble de la musculature ainsi que les muscles réflexes.

À un pas de la relaxation

Tout près de l'espace sport se trouve l'entrée qui mène vers une piscine intérieure de 20 mètres de long, chauffée à 28 degrés. Ornée de colonnes et entourée de transats aux coussins épais, cette piscine est un véritable espace de relaxation. Un espace ouvert sur l'extérieur grâce aux hautes parois vitrées. Le bruit de l'eau, les tons anthracite et beige alliés à une mélodie zen créent un cadre unique. Idéal pour apaiser le corps et l'esprit. Une piscine "vitalité" à 38 degrés avec jets revigorants, douche massante et lits de bulles conduit le nageur hors du temple. En faisant coulisser une vitre, on se retrouve à l'extérieur, coupé du monde, lové dans une eau chaude et camou-

flé par les arbustes et les fleurs aux senteurs champêtres.

Place aux soins

Le spa dispose de quatorze salles de soins, dont quatre avec terrasse privée, et deux suites pour couples. Sur les deux étages, près des vestiaires, on découvre saunas, hammams et laconiums. Après le bain de chaleur, il est conseillé de goûter à la fontaine de glace. Il faut s'armer de courage pour étaler les cristaux gelés sur sa peau brûlante, mais c'est excellent pour la tonicité et la circulation du sang. Emmitouflé dans son peignoir blanc, le client peut ensuite s'installer dans la salle de relaxation. Parfumée, tamisée, fraîche et égayée d'une douce musique, elle offre plusieurs lits souples, des boissons et des fruits afin de se trouver dans les meilleures dispositions avant un massage ou un soin prodigué par des mains expertes. 82



mai

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