Code Sport Monaco 3

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février

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mars

n°3 Le magazine de sport de la principauté

XXIXe PRIMO CUP - TROPHÉE CREDIT SUISSE

monaco

1-3 FÉVRIER : J/80, B/One, Dragon, J/24, Melges 20, Platu 25, Surprise, Star et Longtze Premier

Code Sport Monaco • n°3 • février - mars 2013

code

1-3 & 8-10 FÉVRIER 2013

GRATUIT

8-10 FÉVRIER : SB20, Smeralda 888, Esse 850, Melges 32, M34, X-35 et IRC classes 1 à 4

n°2

monaco Le magazine de sport de la principauté

Voile Une jeunesse "optimist" Rallye Loeb, sept extra

l’histoire du comité olympique

escrime Monaco à la pointE


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sommaire 8P lein cadre Le sport en images grand format

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Les news

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Les mots du sport

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Dossier spécial Comité olympique monégasque

L'essentiel de l'actualité sportive monégasque en bref Nos conseils lecture

COM : un siècle d'histoire(s) Rétro Jeux olympiques d'hiver Grands témoins 41

Tournoi international de Monaco : titans sur tatamis

52 58 66 70 74 78 80 84

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Voile

Les jeunes vraiment très Optimist Parachutisme

Des rouge et blanc aux Mondiaux de Dubaï Rallye

Loeb/Elena au Monte-Carlo, sept extra ! Triathlon

L'ASM compte sur ses pros Football

Poupons en crampons Escrime

Quelques phrases d'armes… Course à pied

La Cursa de Natale toujours plus rassembleuse Volley-ball

L'AS Monaco au dessus du filet Musculation

A fond la fonte au stade Louis-II Culture sport - Danse

Jean-Christophe Maillot, chorégraphe des Ballets de Monte-Carlo : "La seule victoire de l'artiste est une victoire sur lui-même"

90 94

p.82

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Judo

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Culture sport - Musique

Dionysos : "Platini, c'était Goldorak" Rugby

François Pienaar : L'appel à l'unité retentit…

International version pages : 39-40 / 64-65 / 96-97 4

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C S

port

M

ode

O O N AC i t o Ed

Au nom du sport De toutes les instances du sport, le CIO est vraisemblablement la plus prestigieuse. Nous sommes revenus sur des personnalités qui ont marqué le monde du sport à Monaco, qu'ils soient sportifs ou dirigeants. Dès son arrivée, S.A.S. le Prince Rainier III a insufflé et commandé la plus flagrante des transformations jusqu'alors entamées. En succédant à son père, S.A.S. le Prince Albert II assure, avec sa touche personnelle et sportive, cette évolution qui fait aujourd'hui de Monaco une capitale mondiale du sport, le Comité olympique étant son point d'orgue. L'année 2013 commence bien pour le sport monégasque. Que ce soit en basket-ball, en handball ou encore en football, les représentants de la principauté trustent le haut de tableau dans leurs catégories respectives. Saluons au passage la nomination de Monsieur Campora à la vice-présidence de l'ASM FC, la meilleure recrue du club. Nous vous laissons apprécier ce troisième numéro de Code Sport Monaco, jalonné de rencontres exceptionnelles et des personnages incontournables qui ont marqué l'histoire de Monaco. Tout comme le rugbyman François Pienaar, qui a marqué l'histoire de son pays, l'Afrique du Sud. Jean-Marc Moreno

CODE SPORT MONACO • Edité par SAM EDICOM - "Le Roqueville" Bat C - 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO - Tél : (+377) 97 97 06 27 - Fax : (+377) 97 97 06 28 - contact@sam-edicom.com - Editeur & Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO - moreno@sam-edicom.com • Journalistes : Jimmy BOURSICOT - redac@codesportmonaco.com & Chris BERTOLDI - redac2@codesportmonaco.com • Traduction : Michel Roussy • Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, JeanMarc MORENO • Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO - contact@codesportmonaco.com • Publicité : Jean-Marc MORENO - moreno@sam-edicom.com & Dominika SZCZYPKOWSKA - commercial@codesportmonaco.com • Graphisme, photogravure & illustrations : Anthony HOUAL • Impression : Graphic Service • Reproduction, même partielle, interdite sans l'autorisation de CODE SPORT MONACO • Photos de couverture : Franck Terlin 6


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International Sommet

Les rois du kickboxing à Monte-Carlo Huit combats et autant de titres mondiaux en jeu. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les organisateurs des Monte-Carlo fighting Masters n'ont pas fait dans la demi-mesure. Quatre ceintures seront distribuées en kickboxing et quatre autres en K1 rules. Soutenue par la baronne Cécile de Massy, Claude Pouget et l'Académie internationale de self-défense et sports de combat de Monaco, la manifestation se déroulera le 9 mars à la salle Gaston-Médecin (à partir de 20 heures). La veille, les officiels la Wako pro procèderont à la pesée officielle, à 19 heures au café de Paris. Le public est d'ores et déjà certain d'assister à des joutes très spectaculaires. Sur le ring, pas moins de douze hommes déjà détenteurs d'un titre mondial s'affronteront. Animée par le spécialiste des sports de combat de Canal+, Jean-Paul Maillet, la soirée sera ensuite retransmise sur les antennes de la chaîne cryptée. Informations et réservations : www.kick-boxing-monte-carlo-fighting-masters.com


© DR



Primo Cup 29e

À l'assaut de la Méditerranée

© Carlo Borlenghi

La 29e édition de la Primo Cup – Trophée Crédit Suisse aura lieu au mois de février et se déroulera en deux parties. Les embarcations lèveront l'ancre du 1er au 3 puis du 8 au 10 février, dans les eaux monégasques. Depuis près de trente ans, l'élite européenne se donne rendezvous du côté de la Principauté pour participer à cette première épreuve du circuit méditerranéen. Avec près de 1 000 équipiers venant de toute l’Europe et représentant une quinzaine de nationalités, la Primo Cup - Trophée Credit Suisse, organisée par le Yacht Club de Monaco, est l’une des manifestations hivernales les plus importantes d’Europe qui donne le coup d’envoi de la saison internationale du yachting. Pour le premier week-end, les classes admises cette année, avec un minimum de sept concurrents pour chacune d’elles, sont les J/80, B/ One, Dragon, J/24, Melges 20, Platu 25, Surprise, Star et Longtze Premier. Pour le second week-end, la régate accueillera les J/70, SB20, Smeralda 888, Esse 850, Melges 32, M34, X-35 et IRC classes 1 à 4.


Okéanos Expédition

L’Ecole Bleue et les baleines à bosse Tara, Pauline, Clément et Sasha projetés sur grand écran, au Musée océanographique. Ces quatre élèves de l’Ecole Bleue de Monaco, dirigée par Pierre Frolla, ont participé à l’expédition Okéanos auprès du quadruple recordman du monde d’apnée. Ils sont allés à la rencontre des baleines à bosse au large de l’île de La Réunion en septembre dernier, dans le cadre d’une campagne d’identification et de recensement de ces grands mammifères. Cette aventure hors du commun a été diffusée en avant-première, lundi 21 janvier, en présence du Prince Albert II. Une soirée ouverte à tous, agrémentée d’un cocktail réunionnais et rythmée par des musiques locales. Et que les absents n'aient crainte, le documentaire sera diffusé en avril sur la chaîne Planète+ Thalassa.


Francine Kreiss - www.0negatif.fr


BrEves

news

Basket

Football

Saison compliquée pour les féminines Gratifiées d'un seul succès après sept sorties en championnat à 11, les joueuses de l'ASM foot féminin occupent actuellement la dernière place de leur poule, avec onze points au compteur. En championnat à 7, le tableau est un peu moins noir pour les filles de la principauté, neuvièmes avec trois victoires en dix rencontres.

L'ASM basket entre deux eaux Après s'être fait plaisir en allant chercher la victoire directement devant les 5 000 supporters d'Orchies (79-85), leader du championnat de N1, Monaco s'est incliné d'un point devant le Vendée Challans Basket peu après (77-76). Mais les hommes de Jean-Michel Sénégal ont terminé la phase aller sur une bonne note, puisqu'ils ont pris le dessus sur Blois à domicile (75-67). Il y a de quoi prendre confiance pour l'ASM basket. À l'issue de la 17e journée, ils trônaient à la e 7 position avec 10 victoires et 7 défaites. Les rouge et blanc sont toujours en lice pour accéder aux playoffs. À l'heure du bouclage de notre magazine, Monaco s'apprêtait à affronter Angers, alors 12e du championnat, sur le parquet de la Principauté, le 26 janvier.

Natation

Un nouveau coach au bord des bassins Après vingt-huit ans de bons et loyaux services, Jean-Louis Lecharpentier a tiré sa révérence fin décembre. Le nouvel entraîneur général se nomme désormais Michel Pou. Âgé de 47 ans, celui-ci a participé deux fois aux JO en tant qu'athlète, en 1984 et 1988. Avant d'arriver à Monaco, il était responsable du sport de haut niveau au Creps d'Antibes.

Boxe

Hugo Micallef a du punch Le futur de l'AS Monaco boxe s'annonce prometteur, si l'on se fie aux récents résultats de la section. Entraîné par Nasser Yefsah, Hugo Micallef (14 ans) vient de décrocher deux titres. Après le championnat du littoral méditerranéen, il s'est imposé au niveau régional. Dans les prochains mois, on devrait entendre à nouveau parler du fils du président André Micallef.

Fondation Princesse Charlène Ski

Une frayeur pour Arnaud Alessandria Quelques jours avant Noël, le skieur Arnaud Alessandria a lourdement chuté sur la tête, lors d'un slalom géant à Valloire. Le casque du Monégasque a même été fendu par le choc. Transporté à l'hôpital de Saint-Jean-de-Maurienne, il a finalement été victime d'un traumatisme crânien. Plus de peur que de mal, heureusement.

Une Princesse de coeur

S.A.S. la Princesse Charlène de Monaco a inauguré la fondation qui porte son nom, vendredi 14 décembre. Cet organisme, dont elle est présidente, soutiendra des actions éducatives auprès des jeunes en s’appuyant sur le sport en général, et particulièrement sur la natation et le rugby dans un premier temps. Le projet de la Princesse repose sur trois axes : la lutte contre la noyade à travers des projets pédagogiques pour enfants, la distribution de bourses à de jeunes athlètes, et enfin le soutien à des projets sportifs intervenant dans l'éducation des petits et le soutien aux familles, qui s'articuleront notamment autour du rugby. Dans une vidéo mise en ligne sur le site de l’épouse du Prince Albert II (http://fondationPrincessecharlene.mc), vice-président de la fondation, l’ancienne nageuse sud-africaine s’exprime sur les valeurs que véhiculent l’apprentissage et la pratique du sport. "Le sport peut changer quelqu'un, sauver sa vie, le responsabiliser et lui offrir un destin extraordinaire", estime celle qui a côtoyé les bassins dès l’âge du huit ans. "Durant ces belles années, j'ai appris la discipline, le goût de l'effort, la détermination, l'esprit d'équipe et l'honnêteté", raconte la présidente. "Ma fondation est tournée vers ces enfants qui peuvent devenir des adultes responsables si nous leur montrons le chemin au travers des valeurs du sport et de la solidarité ; alors, ensemble, nous pouvons aider ces jeunes athlètes à réussir."

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BrEves Handball

Pas de Trophée des champions à Monaco en 2013 À l'heure où nous imprimions, le nom de la ville-hôte du Trophée des champions n'avait pas encore été dévoilé par la Ligue nationale de handball (LNH). Mais la principauté ne figurait déjà plus parmi les deux "finalistes" retenus par la LNH. La compétition, organisée pendant trois ans à Monaco, prendra la direction de la Vendée ou de la Tunisie.

Tennis

La Biélorussie face aux rouge et blanc en coupe Davis

Tennis de table

Une montée en N2 et un revers pour l'ASM

Lors de la première phase du championnat Nationale 3 par équipes, les pongistes de l'AS Monaco ont réussi à décrocher leur billet pour la N2 grâce à sept victoires en autant de confrontations. C'est la première fois que l'ASM parvient à se hisser à un tel niveau. Pour leur baptême dans cette division, Martin Tiso, Anthony Peretti, David Samson, Alexandrer Zelez et David Fourcroy se sont inclinés à domicile face à Echirolles (8-11). Menés rapidement, les protégés du coach Éric André n'ont jamais réussi à recoller au score. Ils auront la possibilité d'effacer ce mauvais souvenir dès le 2 février dans la salle de Neuves-Maisons TT. Le 16 février, les Monégasques affronteront Annecy "à la maison". L'objectif des Asémistes reste toujours le maintien en fin de saison.

Du 1er au 3 février, l'équipe nationale de tennis sera opposée à la sélection biélorusse pour le compte de la Coupe Davis (groupe 2). Benjamin Balleret et ses partenaires devraient ensuite affronter la Lettonie ou la Tunisie, du 5 au 7 avril.

Beach Soccer

Pour la joie des petits Pascal Olmeta, son acolyte Francesco Biddau et S.A.S. la Princesse Stéphanie organisent leur "Show beach soccer" tournoi des célébrités, le samedi 9 février. Cette journée caritative vise à aider leurs associations respectives "Un sourire, un espoir pour la vie" et "Fight Aids Monaco". Grâce aux fonds récoltés lors de l'édition précédente, les enfants malades ont pu partir en voyage. Rendez-vous au chapiteau de Fontvieille, à partir de 15 heures, pour assister à des matches amicaux entre célébrités et entre enfants, suivis d'un concert donné par Christophe Maé, Nolwenn Leroy, Alizée et Baptiste Giabiconi. Parmi les projets à venir en 2013, la construction de la "Maison des enfants" à Pietrosella, en Corse du Sud.

Pétanque

Programme chargé pour le CBM La saison bat son plein pour les sociétaires du Club bouliste monégasque, embarqués sur tous les fronts. Le 16 février, l'association organisera son concours féminin. Une semaine plus tard, place aux seizièmes de finale de la Coupe de France des clubs. Le 10 mars, le CBM proposera le prix E.C.H.R.

Patinage artistique

Alexandra de Hanovre s'impose à Briançon Lors de la 18e coupe régionale de patinage artistique, Alexandra de Hanovre a décroché la première place dans sa catégorie (2CF). L'autre Monégasque en lice, Chelsea Bouilly, s'est hissée sur la troisième marche du podium dans la catégorie 3BF. "Alexandra et Chelsea sont deux passionnées, c'est de bon augure pour la suite de la saison", a assuré Joseph Zorgniotti, secrétaire général de la Fédération monégasque de patinage.

Rugby

La balle ovale sous les auspices de Sainte Dévote

Durant les festivités de la sainte patronne de Monaco, la Fédération monégasque de rugby organise la troisième édition du "Challenge Sainte-Dévote". Le stade­­ Louis-II accueillera cet événement, parrainé par l’ancien international sud-africain Éric Melville, le samedi 2 février de 14 heures à 18 heures. Au coeur de la rencontre, le match entre Lucciana et Monaco durant lequel les rugbymen corses et monégasques se disputeront le trophée du challenge. De son côté et pour la première fois, la catégorie U11 participera à un tournoi international. Quatre équipes s’affronteront, venant tout droit d’Italie (Pro Recco), de Suisse (Gland), de Corse (Lucciana) et de Monaco. Parallèlement, les U15 de la Fédération encadreront des ateliers d’initiation à la pratique de la balle ovale à de jeunes handicapés venant d’IME (instituts médico-éducatifs). L’ensemble de la journée sera animé par les motards du club Harley Davidson de Monaco.


BrEves

news

Sport adapté

Ballon dirigeable Les Aéronautes décollent dans le JT de France 2

Voir un aréopage de ballons dirigeables créer une mosaïque dans le ciel est toujours un spectacle saisissant, et les caméras de France 2 l'ont bien compris. Début janvier, dans le reportage sur le Festival de ballons de Mondovi (Italie), on a pu apercevoir les Aéronautes de Monaco. Leur président, Alain Cruteanschii, a même été interrogé par la chaîne française. La séquence est encore visible en se rendant sur la page Facebook du club (http:// www.facebook.com/ballonmonaco?fref=ts). Par ailleurs, les Monégasques ont également pris part au Festival de Château d'Oex, en Suisse. Enfin, sur le site de l'association (www.ballonmonaco.com), vous pourrez admirer les photos primées lors du concours 2012. De quoi vous donner envie de prendre l'air…

Aviron

La baie de Monaco à la rame Les rameurs seront de sortie les 16 et 17 février. La Fédération monégasque du sport aviron et la Société nautique de Monaco organisent la neuvième édition du Challenge Prince Albert II. Les courses débuteront samedi, à 14 heures. Il s’agira de parcourir huit kilomètres agrémentés de virages, pour les adultes, et six kilomètres pour les cadets et juniors. Dans la foulée, les participants se verront remettre leur médaille et profiteront d’une "pasta party". Le lendemain, dès neuf heures, les concurrents disputeront des courses en ligne de 1 500 mètres et seront récompensés par des coupes et trophées. À noter que ces épreuves sont qualificatives pour les championnats méditerranéen et français. Durant ce Challenge Prince Albert II qui est international, les équipages méditerranéens se disputeront un prix spécial cette année : la coupe de Méditerranée.

Les Special olympics aux World games Au moment de notre bouclage, une délégation de vingt membres des Special olympics Monaco (soit autant d'athlètes que la France) avaient pris la direction de la Corée du Sud afin de participer aux World winter games. Réservée aux déficients intellectuels, la compétition comprend du ski alpin, du ski de fond et des raquettes.

Solidarité

275 000 km parcourus à la No finish line La 13e édition de l'évènement organisé par Children & Future a été un franc succès. Au total, 275 000 kilomètres ont été parcourus (soit 42 000 km de plus que l'année précédente). Ce sont donc 275 000 euros qui ont été récoltés pour venir en aide aux enfants malades et aux défavorisés. Avec 1 041 km au compteur, Didier Sessegolo a réalisé une superbe performance.

Football

L'équipe 3 toujours en course pour la DHR

Course à pied

Les Monaco runners, à la conquête du Rocher et au-delà Les adeptes de la course à pied pourront s’en donner à coeur joie, le 17 mars. Pour sa troisième édition, le Monaco Run propose deux courses et une marche symbolique. La Riviera Classic consiste à traverser trois pays : l’Italie, la France et Monaco. Après un départ donné à 9 h 45 en rade de Vintimille, les coureurs avaleront une distance de 23,8 kilomètres en passant par Menton et Roquebrune-Cap-Martin, pour arriver sur le quai Albert 1er au cœur de la Principauté. Les sportifs moins aguerris pourront s’essayer au Monte-Carlo (10 km) qui travers la cité-Etat d’est en ouest. Enfin, la Pink Ribbon walk s’étendra sur quatre kilomètres et se déroulera dans la matinée. Cette balade à allure libre a pour but de recueillir des fonds et de sensibiliser le public à la lutte contre le cancer du sein. Toutes les infos sur www.monacorun.org .

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Les seniors de l'AS Monaco 3, qui avaient réussi à s'emparer de la tête en championnat Promotion Honneur A, sont désormais deuxièmes derrière Vence. Avec seulement trois unités de retard, dans une division où la victoire vaut quatre points, les partenaires du géant tchèque Jan Koller peuvent toujours croire à une montée en Division Honneur régionale (DHR).

Expo

Aubery expose Comme chacun le sait, Michel Aubery n'est pas seulement Président de de l'association ASM football, il est aussi artiste à plein temps. Il expose actuellement ses toiles dans la galerie Reis & Maas, et ce jusqu'au 15 février. Rendez-vous au 4 rue Princesse Caroline !


Les mots DU sport

"The big miss, mes années avec Tiger Woods" De Hank Haney. Editions GolferOne. 24 euros. 262 pages Pendant six ans, Hank Haney fut l'entraîneur de la légende du golf. Six années durant lesquelles il aura conduit "le Tigre" à six succès en majeur et appris à connaître la personnalité complexe d'un homme qui allait bientôt être dans l'œil du cyclone, catalogué "sex addict" et infidèle. Haney, qui fait partie des techniciens les plus réputés du monde, évoque la face cachée de Woods, ses rapports avec ses adversaires, son incroyable rage de vaincre, son égocentrisme exacerbé… Dans son récit, il inclut également des détails techniques qui raviront tous les amoureux du jeu.

"Les grandes années du cyclisme - Les années 70" De Jean-Paul Vespini. Editions Jacob-Duvernet. 25,50 euros. 142 pages Ce furent les années fastes du cyclisme, celles qui couronnèrent le "Cannibale" Eddy Merckx et qui firent de Raymond Poulidor le plus populaire des coureurs de l'Hexagone, toujours placé, jamais gagnant. En revenant sur les péripéties du Tour de France, des grandes classiques et des hommes qui ont marqué la décennie, Jean-Paul Vespini permet aux nostalgiques et autres de replonger avec délectation dans une période majeure de la petite reine. Deux fois vainqueur du Tour de France pendant cette période, Bernard Thèvenet réalise la préface de cet ouvrage richement illustré.

"Naissance des champions" Textes d'Etienne Bonamy, photos de François Rousseau. Editions Hugo Sport. 25 euros. 192 pages Des millions de téléspectateurs ont pu suivre en direct les performances des Tricolores lors des Jeux olympiques de Londres. Mais rares sont ceux qui ont déjà eu la chance d'assister à une séance d'entraînement d'un sportif de haut niveau. Nageurs, gymnastes, boxeurs : quelle que soit leur discipline, tous sont confrontés aux mêmes défis, aux mêmes problématiques et aux mêmes doses de souffrance. François Rousseau, notamment photographe du calendrier des "Dieux du stade", a arpenté pendant de longs mois les terrains et gymnases de l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance). Il a magnifié ces corps en plein effort et immortalisé ces milliers d'heures de préparation accumulées pour briller à l'instant T. "Tout seul" De Raymond Domenech. Editions Flammarion. 19,90 euros. 400 pages Longtemps en guerre contre les médias, dépassé par le comportement puéril, voire infect, de ses "protégés", Raymond Domenech avait pris du recul après une coupe du monde 2010 désastreuse à tous les niveaux. L'ancien sélectionneur de l'équipe de France revient sous la lumière des projecteurs avec ce livre qu'il a écrit seul. L'affaire Anelka, le Mondial 2006, ses choix, ses doutes, ses échecs : Domenech apporte sa version de l'histoire et tente de se justifier. Attendu, le témoignage de l'entraîneur poivre et sel ne manque pas de piquant. C'est l'un des cartons du moment en librairies.

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"The secret footballer Dans la peau d'un joueur de Premier league" Traduit de l'anglais par Bernard Pirel. Editions Hugo et Cie. 16,50 euros. 150 pages Les paris concernant l'identité du footballeur auteur de ce récit vont bon train. D'abord publiés dans le Guardian, ces chroniques nous montrent l'envers du décor de la Premier league, le championnat le plus diffusé au monde. Des rivalités de vestiaires aux virées alcoolisées en passant par les affaires de racisme, ce joueur mystère n'élude rien et explique même comment il a sombré dans la dépression. Des confessions qui, à défaut de redorer l'image des stars du foot, offrent un regard acéré sur un milieu où les non-dits sont monnaie courante.



Comité o ly mpique mo né gas qu e

Un siècle d'histoire Dossier réalisé par Jimmy Boursicot & Jean-Marc Moreno - Photos : Comité Olympique Monégasque et DR

Monaco

et le sport semblent unis par un lien indéfectible, indestructible, depuis toujours. Si l'attachement de la principauté aux valeurs véhiculées par l'effort physique est viscéral, presque naturel, il a été formalisé puis pérennisé par plusieurs acteurs majeurs. Le Comité olympique monégasque (COM) fait évidemment partie de ceux-ci. À travers les époques, dans un XXe siècle marqué par deux guerres mondiales, des découvertes décisives et des avancées majeures pour l'humanité, le COM a su écrire sa propre histoire. De la création de cet organe par le comte Albert Gautier-Vignal aux Jeux de Londres 2012, nous vous proposons de remonter le temps. Dans ce numéro, nous reviendrons sur les grandes dates et les grands hommes qui ont fait du Comité une institution incontournable. À moins d'un an des Jeux de Sotchi (et parce que la période est propice), nous nous plongerons dans la saga des Monégasques aux JO d'hiver.


histoire

dial. Le rallye international de Monte-Carlo voit le jour en 1911, le boxeur Georges Carpentier remporte le titre européen des poids moyens à la Condamine l'année suivante. Des gages d'implication qui ne permettent pas encore à la principauté de prendre part aux JO. Mais cela ne saurait tarder…

Proche du baron Pierre de Coubertin, le compte Albert Gautier-Vignal est à l'origine de la création du Comité olympique monégasque. Régulièrement présent lors des réunions du CIO (ci-contre les membres réunis avant les jeux de Londres), il a permis à Monaco d'entrer dans ce nouveau monde.

1907 - Une idée en tête

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e chapitre du XXe siècle venait de s'ouvrir avec l'exposition universelle de Paris. Quatre ans plus tôt, sous l'impulsion du baron Pierre de Coubertin, les premiers Jeux olympiques de l'ère moderne avaient eu lieu à Athènes, leur berceau durant l'Antiquité. Monaco, qui accueille déjà des manifestations sportives, ne fait pas encore partie du "concert des nations". Pour l'heure, la principauté est accaparée par plusieurs projets d'envergure. Le Prince Albert 1er crée l'Institut international de la paix en 1903, multiplie les expéditions scientifiques et prépare l'ouverture d'un centre thermal voué à devenir une référence.

De son côté, le comte Albert Gautier-Vignal est à la source de plusieurs événements sportifs. Mécène passionné, cet intime de Coubertin a pour ambition de représenter la principauté au sein du Comité olympique international. Ébauchée en 1907, l'idée se concrétise en 1908, juste avant les Jeux de Londres. Le début d'une nouvelle aventure, même si le Comité olympique monégasque ne dispose alors pas de structures et endosse surtout un rôle informatif. Le comte Gautier-Vignal, présent lors de toutes les réunions du CIO, poursuit son travail destiné à placer Monaco sur l'échiquier du sport mon-

1920 - Une première à Anvers

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Lors des Jeux d'Anvers, la principauté parvient à se déplacer avec six athlètes. En compagnie du Brésil ou encore de la Nouvelle-Zélande, elle effectue son "baptême" olympique à Anvers. Le meilleur résultat sera obtenu par le gymnaste Michel Porasso, douzième.

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a Première Guerre mondiale met à mal la dynamique retrouvée des Jeux. La sixième édition, prévue à Berlin en 1916, est annulée. Pour 1920, c'est Anvers qui est désignée, "afin de rendre hommage aux victimes belges de la guerre", peut-on lire sur le site officiel du CIO. 2 626 athlètes représentant 29 nations sont engagés. Monaco, tout comme le Brésil et la Nouvelle-Zélande, fait son apparition. Six hommes ont pris la direction de la région flamande et quatre d'entre eux auront l'occasion de disputer une épreuve. Émile Barral et Edmond Médecin en athlétisme, Joseph Crovetto et Michel Porasso en gymnastique (ce dernier étant crédité d'une méritoire douzième place) étrennent la tenue de sport de Monaco, d'un blanc immaculé avec un écu quadrillé de losanges sur le torse. A Anvers, le drapeau olympique avec ses cinq anneaux de couleur est hissé pour la première fois. Autre nouveauté : l'institution d'un serment olympique.


À Paris, la délégation monégasque compte un… architecte dans ses rangs. Julien Médecin participe aux concours d'arts organisés en ce temps-là et décroche la médaille de bronze pour son projet de stade à Fontvieille.

1924 - Une médaille particulière

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uatre ans après son baptême olympique, l'équipe monégasque composée par le nouveau Président du COM, Charles Bellando de Castro, compte sept membres (dont deux remplaçants). Les Jeux de Paris vont permettre au mouvement de prendre de l'ampleur. 1 000 journalistes couvrent l'événement, la radio TSF commente les épreuves en direct et 40 000 personnes assistent à la cérémonie d'ouverture, dans le stade de Colombes. Ces JO, qui seront également les derniers du baron de Coubertin, sont des plus éclectiques. En plus des 17 sports inscrits au programme, des concours

artistiques sont instaurés. Julien

Médecin, un architecte de 29 ans, est le seul Monégasque en lice dans ce domaine. L'exigeant jury, qui ne récompensera ni Paul Claudel en littérature ni Fernand Léger en peinture ou encore Maurice Ravel en musique, va apprécier le travail de Julien Médecin. Son projet de stade à Fontvieille, qui intègre une piste cycliste, un terrain de football et de rugby ainsi qu'un bassin nautique, lui permet d'obtenir le bronze. La plus prestigieuse récompense, la médaille de vermeil, n'a pas été attribuée. Bien qu'elle n'apparaisse pas dans le décompte officiel du CIO, cette médaille est la seule obtenue à ce jour par Monaco.

S.A.S. le prince Rainier III a toujours œuvré très activement pour faire de Monaco une place forte du sport mondial. Entre 1949 et 1950, le Souverain a même été délégué de la principauté au CIO.

1953 - Une nouvelle ère commence Avec le prince Pierre à sa tête, le COM prend une nouvelle direction et ses missions sont redéfinies. La recherche et l'accompagnement des nouveaux talents sont renforcés.

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'est le 19 janvier 1953 que le Journal de Monaco retranscrit deux ordonnances souveraines qui officialisent l'existence du Comité olympique monégasque. Sous le patronage du Prince Rainier III, les missions du COM sont définies. En lien constant avec le CIO, il devra défendre les intérêts des fédérations et groupements sportifs par le biais de son Président. Des personnalités issues de toutes les disciplines olympiques formeront un comité consultatif. Elles seront nommées pour quatre ans

par arrêté du ministre d'État. Le bureau exécutif du Comité, lui, est établi pour quatre ans par ordonnance souveraine. À partir du 31 décembre 1952 et ce jusqu'en 1964, ce sera S.A.S. le Prince Pierre qui occupera le siège de Président.

Ces aménagements administratifs effectués, le COM ne tarde pas à instituer de nouveaux rendez-vous. Entre juillet et septembre 1953, les nageurs participent à trois compétitions par semaine. "Stimuler le sport" en encourageant les groupe-

ments sportifs et "animer le sport" en détectant les futurs talents de la principauté et en leur apportant l'aide nécessaire à leur développement seront les credos du Comité.


histoire

1968 - La flamme traverse le Rocher

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our Monaco, il n'est pas encore l'heure d'expédier des athlètes aux Jeux olympiques d'hiver. Cependant, la principauté va se rapprocher de l'événement organisé à Grenoble en accueillant la flamme olympique. Le samedi 20 janvier, la flamme, qui a démarré son parcours à Olympie, en Grèce, est acheminée de Nice à Monaco par Émile Battaglia et Jean-Pierre Crovetto. Sur le quai Albert-1er, Edmond Pizzi et de jeunes skieurs les attendent. De la Condamine jusqu'au stade Louis-II, où la flamme sera portée durant un tour d'honneur, quatorze personnes auront eu l'honneur de se relayer avec la précieuse torche à la main. C'est un moment particulier dans l'histoire de Monaco, qui a l'honneur d'être l'un des territoires autorisés à accueillir le passage de la flamme olympique avant les Jeux de Grenoble.

1985 - Le stade Louis-II, temple des sports

"O

n ne bâtit pas un avenir sur des souvenirs et des sacrifices, si beaux soient-ils." Cette sentence de l'écrivain canadien Jacques Lamarche pourrait résumer l'état d'esprit des hautes instances du sport monégasque, lorsqu'elles décidèrent de la construction du "nouveau" stade Louis-II. Initié en 1979 par S.A.S. le Prince Rainier III, l'enceinte destinée à accueillir 18 525 spectateurs est construite sur un terrain de 22 hectares entièrement gagné sur la mer. Le 25 janvier 1985, le stade est inauguré en présence du Président du Comité olympique international, Juan Antonio Samaranch. Le Comité olympique monégasque va installer ses bureaux au cinquième étage de ce temple de tous les sports (qui comprend une piste d'athlétisme, une salle polyvalente, un stade nautique et de nombreuses annexes). La famille princière avait accueilli le Président du CIO, Juan Antonio Samaranch, à l'occasion de l'inauguration du stade Louis-II.

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1987 - Grand défi pour petits États

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e 14 mai 1987 est un jour particulier pour Monaco et son Comité olympique. Sous la présidence d'honneur de S.A.S. le Prince Albert, devenu membre du CIO un an auparavant, les deuxièmes Jeux des petits Etats sont lancés. La cérémonie d'ouverture se déroule dans la salle Gaston-Médecin. C'est le nageur Jean-Luc Adorno qui allume la vasque avec la flamme olympique, passée de mains en mains depuis l'héliport. Huit pays sont en lice, Monaco engage 80 athlètes, et 90 bénévoles ont été sollicités afin d'offrir les meilleures conditions aux 380 athlètes présents sur le Rocher. Le pays hôte héritera de 20 médailles, dont six d'or.

La deuxième édition des Jeux des petits États d'Europe est organisée à Monaco. Pour l'occasion, la principauté aligne 80 athlètes et s'appuie sur le dévouement des bénévoles pour faire de ce rendezvous un succès.

1993 - Monaco au centre du monde olympique Le 23 septembre 1993, tous les regards étaient tournés vers Monaco : les membres du CIO y sont réunis pour désigner la ville hôte des JO 2000. Ce sera Sidney.

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ifficile de trouver un moment de répit en 1993 lorsque l'on fait partie du mouvement olympique à Monaco. Le petit État, qui vient d'intégrer l'ONU, place cette année sous le signe du sport et transforme vite ses paroles en actes. Soixante manifestations figurent au calendrier, la principauté envoie

une délégation de 110 personnes aux cinquièmes Jeux des petits États à Malte, seize Monégasques sont engagés aux Jeux méditerranéens à Agde… Du 17 au 24 septembre, la principauté deviendra même l'épicentre du monde olympique en recevant la 101e session du CIO. 3 000 per-

sonnes convergent vers les bords de la Méditerranée. Parmi elles, 800 membres de la "famille olympique", plus d'un millier de journalistes, autant de représentants des villes candidates à l'organisation des JO 2000 (Berlin, Istanbul, Pékin, Manchester et Sidney). Accompagnée des chœurs de l'Opé-

ra de Monte-Carlo, Barbara Hendricks chante lors de la cérémonie d'ouverture. Le 23 septembre, à 20 h 20, Juan Antonio Samaranch proclame Sydney ville organisatrice des premiers Jeux du XXIe siècle en direct de la salle Gaston-Médecin.


histoire

2007 - Un centenaire célébré en grande pompe

À

l'aube de son centième anniversaire, le COM va pouvoir célébrer de la meilleure des manières cette date marquante. Pour la deuxième fois de son histoire, Monaco se voit confier l'organisation des Jeux des petits États. La douzième édition se déroule entre le 4 et le 9 juin et se veut "écoefficace". La Fondation Prince Albert II de Monaco met en place des actions en faveur de la protection de l'environnement. Sept chefs d'État invités par le Prince affichent leur soutien à cette initiative. La lutte contre le dopage est l'autre point soulevé par les ministres des sports des huit pays participants, réunis à l'Hôtel de Paris. La suite sera grandiose. Au total, pas moins de 3 000 personnes se mêlent à l'aventure. Lors de la cérémonie d'ouverture, 7 000 spectateurs assistent au show proposé par les danseurs des Ballets de Monte-Carlo, accompagnés par deux cents élèves des écoles du pays. Le Belge Jacques Rogge, Président du CIO, est présent. À l'heure de la clôture, place du

Athlétisme, tennis, gymnastique… Les Monégasques sont sur tous les fronts lors des ces JPEE organisés à domicile. Ils rafleront 52 médailles, dont 19 d'or.

palais, les Monégasques peuvent afficher un sourire radieux. Non seulement la compétition s'est déroulée à merveille, mais les athlètes du cru ont brillé, empochant le nombre record de 52 médailles (dont 19 en or).

2012 - Une médaille pour l'Histoire

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En 2010, Pauline Ducruet a pris part aux 1ers Jeux olympiques de la jeunesse à Singapour. Elle a réussi à atteindre la finale en plongeon à 3 mètres.

ous sommes le 22 janvier. Du côté d'Igls, la ville autrichienne qui accueille les épreuves de bobsleigh des premiers Jeux olympiques de la jeunesse d'hiver d'Innsbruck, deux amis s'apprêtent à connaître de grandes émotions. Jérémy Torre et Rudy Rinaldi, tous deux âgés de 18 ans, ont dû attendre le dernier jour des Jeux pour entrer en lice. Déterminés, ils se prennent à rêver d'une médaille. Jérémy, le pousseur, et Rudy, le pilote, bouclent la première manche au troisième rang. Sous les yeux de S.A.S. le Prince Albert II, spécialiste du bob, le duo se concentre pour l'ultime descente. Le chrono, 54''66, est sensiblement le même que celui réalisé quelques instants 24 25

auparavant (avec un centième de plus). Le dernier passage, celui des Lettons, allait être décisif. Très bons lors de la première manche, les Baltes finissaient beaucoup moins bien. Les Monégasques pouvaient

exulter : ils venaient de décrocher la première médaille olympique "sportive" de la principauté. Verra-t-on un jour un athlète rouge et blanc réitérer l'exploit chez les "grands" ?


Des hommes De la création du Comité olympique monégasque à nos jours, neuf hommes se sont succédé à la tête de l'institution. Quatre Monégasques ont également occupé la fonction de délégué de la principauté au sein du Comité olympique international.

I Comte AlbertJoseph Gautier-Vignal

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III Charles Bellando de Castro

Fondateur du COM, ce natif de Nice eut une carrière professionnelle riche : administrateur de la Banque de France, Président de la Société du gaz et de l'électricité, consul général de Roumanie à Nice et Monaco. Il accordait aussi une grande place au sport dans sa vie. L'escrime, l'équitation ou encore le nautisme faisaient partie de ses passions. À l'âge de 66 ans, il encadra la sélection monégasque aux Jeux d'Anvers, en 1920, avant de céder son fauteuil. Il demeura membre du CIO jusqu'en 1939.

Avant de devenir Président du Conseil national (de 1944 à 1949), Charles Bellando de Castro prendra les commandes du COM entre 1924 et 1935. Conseiller de gouvernement pour les travaux publics puis conseiller d'État à partir de 1922, il étrenne son costume de Président lors des Jeux de Paris. En 1927, une session du CIO se déroule pour la première fois en principauté. À Amsterdam, en 28, sa délégation compte sept athlètes et trois artistes.

II Jean Vatrican

Celui qui fut vice-Président fondateur de la Fédération monégasque de tennis, de l'épée et du pistolet, Président de la Société des régates et impliqué dans le domaine politique (à la mairie, au conseil national, dans la diplomatie) démarra son parcours de Président du Comité en 1935. Un an plus tard, à Berlin, les Jeux sont marqués par la démonstration de force du régime nazi. Six tireurs monégasques sont en lice. La Seconde Guerre mondiale ralentira la dynamique du COM, qui se structurait peu à peu. Jacques Raymond passera le relais en 1949, après les Jeux de Londres.

Nommé juste après la première participation olympique de Monaco aux JO, Jean Vatrican occupa le rôle de Président de 1920 à 1924 et sera nommé Chevalier de l'Ordre de Saint-Charles en 1925. Durant son mandat, les Jeux féminins, organisés par l'International Sporting club, rassemblent des sportives venues de cinq pays. En 1923, près de 1 400 gymnastes internationaux sont réunis pour la IVe Fête fédérale française de gymnastique et d'éducation physique.

IV Jacques Raymond

V S.A.S. le Prince Pierre

Le 25 avril 1949, le Prince héréditaire Rainier est nommé membre du CIO à Rome. Trois jours plus tard, le décès de son grand-père, le Prince Louis II, a pour conséquence de le faire accéder au trône. Rainier III démissionne et propose à l'institution d'être remplacé par son père, le Prince Pierre. Le CIO valide ce changement en mai 1950. Sa mission, tant au sein de la gouvernance internationale de l'olympisme qu'à Monaco, durera jusqu'à sa disparition, en 1964. Sous son impulsion, le COM va poursuivre son essor. À Rome, en 1960, la principauté alignera 14 participants (neuf en tir, trois en voile et deux en escrime). Quelques mois avant son décès, le Prince Pierre prendra part à la 66e session du CIO.

III

IV

V

VI

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histoire

un destin de 1908 à 2012

VI Paul Noghès

Directeur de cabinet de S.A.S. le Prince Rainier III, après avoir occupé le poste de conseiller de gouvernement pour l'Intérieur et à l'Éducation nationale, Paul Noghès prend les rênes du Comité olympique le 16 avril 1965 après la publication d'une ordonnance souveraine. Son "règne" au COM sera de courte durée. En juillet 1967, M. Noghès demande à être déchargé de sa fonction.

VII Jacques de Millo-Terrazzani

Sacré vice-champion d'Europe de voile en Star en 1932, Jacques de Millo-Terrazzani est choisi comme Président du Comité à un an des Jeux de Mexico 1968. Deux tireurs de Monaco seront du voyage. Quatre ans plus tard, Munich sera le théâtre d'un terrible attentat faisant onze morts au sein de la délégation israélienne. En 1973, M. de MilloTerrazzani et l'ensemble du COM accueillent la IVe Assemblée générale des Comités nationaux olympiques d'Europe. Le Président poursuivra son action jusqu'en 1975.

VIII

VIII Henry Rey

Conseiller national, diplômé en droit à Georgetown, Me Henry Rey est le premier Président élu (par les Fédérations sportives) du Comité olympique monégasque. Passionné par le football, le volley-ball ou encore le golf, Président de la Fédération monégasque d'haltérophilie, ce dirigeant supervise l'instauration de la "Journée olympique" en principauté. À partir de 1975 et ce jusqu'en 1994, Henry Rey renforce la promotion des activités sportives locales. C'est également sous sa présidence que Monaco participera à ses premiers Jeux d'hiver, en 1984 à Sarajevo, et abritera les Jeux des petits États en 1987. IX 26 27

IX S.A.S. le Prince Albert II

Infatigable défenseur du sport, qu'il pratique assidûment (athlétisme, aviron, bobsleigh, cross, équitation, escrime, tennis…), l'actuel Souverain est membre actif du CIO depuis 1985. Aujourd'hui membre d'honneur de la commission des athlètes, il en fut le vicePrésident de 1989 à 2008. S.A.S. le Prince Albert II est également Président de trois Fédérations (natation, athlétisme et bobsleigh), mais aussi du Yacht club de Monaco. Il est par ailleurs le seul Souverain à avoir disputé cinq fois les Jeux olympiques (en bobsleigh, de 1988 à 2002).


David Lajoux

Quand un mineur devient pionnier L'Histoire retiendra que le premier Monégasque à participer aux Jeux d'hiver se nomme David Lajoux. Seulement âgé de 17 ans, celui-ci avait pris part aux épreuves de ski alpin. Il conserve un souvenir fort de cette aventure pour le moins rocambolesque à Sarajevo.

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e regard est clair et le verbe rapide. Entre les mains de David Lajoux, les images défilent. Des photos un brin décaties qui l'expédient près de trente ans en arrière. Qui font remonter en lui des émotions incomparables. Le ski, c'est toute sa vie. Sur les spatules "depuis l'âge de trois ans et demi", en famille, à Limone, ou en compagnie des membres du Monte-Carlo ski club, "avec René Zonzi qui nous accompagnait, un grand monsieur", ce chef de table au casino a tout connu. Même l'ivresse des Jeux, à Sarajevo, en 1984. Embarqué sur le circuit des épreuves internationales à l'adolescence, intégré à l'équipe d'Italie pendant trois saisons (où il a côtoyé Alberto Tomba, né la même année que lui). Puis propulsé vers les JO, l'Everest de tout sportif, alors qu'il n'a même pas l'âge de passer son permis de conduire. L'expédition dans les Balkans ressemble à un film de Kusturica, l'accordéon en moins. "On avait un vieux Toyota, il était rempli à ras bord. Nos affaires, les skis… On aurait dit une famille qui partait pour la première fois en vacances !", se souvient avec délectation David.

Une si longue attente

Ce road trip, c'est avec ses grands-parents, Jacqueline et Charles, que le jeune homme l'effectue. Sa grand-mère s'improvise chef de mission, chef d'équipe. Son grand-père, qui sera Président de la Fédération monégasque de ski entre 1985 et 2008, supervise les entraînements, talkie-walkie en main. "C'était totalement artisanal, on n'avait aucune structure. Il n'y avait rien de professionnel, mais je voulais faire de mon mieux. Le sport, je suis né dedans." À Sarajevo, plus grande ville d'une Bosnie qui était encore dépendante de la Yougoslavie, pas question de faire du tourisme. "L'organisation avait prévu des visites, mais on ne pouvait pas trop bouger. Tous les cent mètres, il y avait des

militaires avec des chiens et des kalachnikovs." David Lajoux, benjamin des engagés en ski alpin, était prêt à partir sur les pistes le couteau entre les dents. Il devra ronger son frein pendant de longues journées, à cause d'interminables et abondantes chutes de neige. "Il a dû tomber quatre mètres en dix jours. Les épreuves étaient repoussées chaque jour et on ne pouvait même pas s'entraîner. En tout, je suis resté près de vingt jours sur place." Dans le village olympique, David Lajoux est dans le même bâtiment que les skieurs italiens.


Rétro JO d'hiver

"Je m'entrainais avec eux, ils me considéraient comme un des leurs. D'abord, je me préparais avec l'équipe C puis la B. L'année des Jeux, j'étais avec l'équipe A. J'ai connu des gens de très haut niveau comme Paolo de Chiesa ou Michael Mair", détaille David, devant une tasse de café ristretto.

Une légende, une chute et de la fièvre Trois épreuves attendent David, forcément moins ambitieux que ses homologues transalpins, mais pas pour autant prêt à se satisfaire d'une performance quelconque. "J'ai commencé par la descente, où j'ai pris la 47e place sur 71 engagés. J'avais fait deux-trois fautes et j'ai fait un geste d'humeur à l'arrivée. Dans ma tête, je pensais "Mais quel couillon !" Sauf que sur TMC, qui diffusait les images, le commentateur a dit : "Regardez comme il est content, il serre les poings", s'amuse l'ancien skieur, qui se passionne désormais pour le freeride. La suite est plus compliquée pour le jeune homme, qui enchaîne avec le slalom. "Je me suis retrouvé, tout en haut, avec d'énormes caméras braquées sur moi. Au départ, c'était l'entraîneur de l'Italie, Gustavo Thöni (champion olympique en 72 à Sapporo, ndlr), qui me massait les jambes. Mon idole quand j'étais petit ! J'étais gonflé à bloc, je partais pour la gagne. Même si je n'en étais évidemment pas capable. J'ai passé une trentaine de portes et je me suis retrouvé les skis en l'air…" Le géant ? David Lajoux n'en verra même pas la couleur, cloué au lit par quarante degrés de fièvre.

moment très fort, très touchant. L'entrée dans le stade, avec mon drapeau… Quand le speaker a annoncé que Monaco participait pour la première fois aux JO d'hiver, il y a eu beaucoup d'applaudissements." Tout au long de l'édition 84, la présence d'un athlète aura suscité la curiosité. Des télés d'Asie ou d'Afrique interrogent David, qui reçoit de nombreux télégrammes, "de gens que je ne connaissais pas pour la plupart, qui m'écrivaient parce que je représentais la principauté".

L'envie de transmettre

Après cet épisode, point culminant de sa carrière, David Lajoux rangera assez tôt les planches au placard. "J'ai arrêté le haut niveau en 1987, après une course à Crans-Montana. Je crois que j'étais fatigué. Je n'ai pas eu la progression escomptée et j'ai fini par m'essouffler. Ma morphologie avait changé, j'avais pris de la carrure et du poids, je n'ai jamais réussi à retrouver ma position." Retiré des pistes, mais toujours aussi passionné par sa discipline, le skieur aurait aimé avoir "la possibilité de transmettre aux petits de 8-10 ans, leur donner envie de faire de la compétition." On ne lui a jamais ouvert la porte. Pas de quoi le refroidir pour de bon. A Arnaud Alessandria, l'un des skieurs susceptibles de disputer les Jeux de Sotchi, qui est le fils d'André, "le frère que je n'ai pas eu", il conseille "de ne pas laisser passer sa chance, de toujours saisir les opportunités."

Après les Jeux, David Lajoux a poursuivi sa carrière encore quelques années. Désormais, c'est le ski freeride qui lui procure le plus de sensations.

"Un moment très fort, très touchant" Malgré ces tracas, le Monégasque a conservé d'innombrables images de sa participation aux Jeux. "Mon plus beau souvenir, c'est évidemment la cérémonie d'ouverture. C'était un 28 29


S.A.S. le Prince Albert de Monaco

"Sans la pratique du sport de haut niveau, je n'aurais pas été le même homme"

Aussi chargé que puisse être son agenda de chef d'Etat, S.A.S. le Prince Albert se fait toujours un plaisir d'évoquer le sport, l'une des composantes essentielles de sa vie. Il est revenu pour nous sur toutes les facettes de son implication dans le mouvement olympique, et plus particulièrement sur ses cinq participations en bobsleigh. Témoignage d'un grand acteur du sport mondial. Par Jean-Marc Moreno Photos : Palais princier et DR

Qu'avez-vous ressenti en montant pour la première fois dans un bob ? J’ai aimé les sensations que procurait ce sport. La vitesse m’a toujours attiré… Cette discipline comporte bien entendu des risques mais la plupart des accidents sont le résultat d’erreurs de pilotage et ils ne sont pas liés à la piste ou au matériel. La précision du pilotage et l'esprit d'équipe sont essentiels en bobsleigh.

Pouvez-vous nous raconter votre "rencontre" avec ce sport ? Dans quelles circonstances a-t-elle eu lieu ? J'étais en vacances à Saint-Moritz et j’ai assisté à une compétition de bobsleigh. À la fin de cette épreuve, il m’a été proposé de tester ce sport en "bob-taxi" avec le Président de la Fédération suisse de bobsleigh comme pilote… Cela m’a immédiatement plu. J'ai ainsi souhaité poursuivre cette expérience en suivant des cours dans trois écoles de pilotage en 1986. L’objectif était de monter une équipe à Monaco, avec l’ambition d’être un jour en compétition.

Le bobsleigh est une discipline où la technique et la mécanique ont une grande importance. Étiezvous attiré par cet aspect ? C'était un tout. Un mélange de technique et de discipline avec des entraînements très rigoureux pour atteindre le niveau compétitif des autres nations. L’aspect technique est très important car contrairement à ce que vous pourriez penser, on ne fait pas que glisser. Le pilotage est essentiel dans le résultat final et permet de gagner les dixièmes qui font la différence à la fin des manches.


On dit souvent des Jeux de Calgary qu'ils ont été exceptionnels. Pour vous, ils ont également dû l'être… Calgary, c'est le Canada, mes premiers Jeux… Même si j'avais assisté à plusieurs éditions en tant que spectateur, il y avait une excitation particulière. Il y avait cette alchimie entre l'envie de bien faire, la pression que l'on ressent lorsque l'on représente son pays et le fait de s'engager dans une discipline que j'aime profondément. Cela a été un moment exceptionnel. Toutes mes autres participations m'ont également marqué. À Lillehammer, il y avait un très grand esprit sportif, nous nous sentions totalement soutenus. Les spectateurs étaient très proches des compétiteurs. C'était revigorant pour nous, athlètes. À Albertville, ce furent de beaux Jeux. Cependant, les disciplines étaient réparties sur plusieurs sites et on ne retrouvait peut-être pas ce côté un peu plus convivial, rassemblé. Nagano, c'était l'Asie, donc une expérience particulière qui mérite d’être vécue... Quel est votre plus mauvais souvenir olympique ? À Salt Lake City, j’ai dû assister à une session de vote du Comité olympique et je n’ai pas pu me préparer comme je l’aurais voulu. Je n’ai pas pu repérer la descente

Guy de Polignac, l'un des cousins de votre père, qui fut membre de l'équipe de France de bobsleigh dans les années 20, n'y est donc pour rien dans votre passion pour le bob ? Non. Le cousin de mon père m'a d'ailleurs appris qu'il avait fait partie de l'équipe nationale française après mes débuts dans ce sport. Un jour, j'ai également retrouvé une publicité dans laquelle figurait ma mère. Sur la photo, elle posait près d'un bobsleigh. C'est peut-être l’explication à cette passion, on ne le saura jamais (sourire)…

Comment avez-vous procédé lorsqu'il a fallu trouver des coéquipiers capables de participer aux Jeux ? Quand j'ai eu l'idée de me lancer dans les compétitions de bob, je me suis tourné vers les sections de l'ASM pour trouver des sportifs susceptibles de faire partie des équipages à deux et à quatre. Cela a été difficile de mettre sur pied une équipe compétitive, mais nous avons tout de même réussi à participer aux Jeux olympiques de Calgary en bob à deux.

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comme je le faisais à l’accoutumée et nous nous sommes retournés. Cependant, nous n’avons pas fini derniers, car nous avons réussi à nous reprendre dans la dernière manche…

Concilier des fonctions au CIO et une préparation de sportif de haut niveau, était-ce parfois mission impossible ? Cela n’a jamais était simple, j’ai toujours dû composer avec les agendas. J’ai toujours fait de mon mieux pour concilier ces deux rôles jusqu'à ce que je sois obligé de m’impliquer davantage dans les affaires de mon pays. La pratique du sport de haut niveau n’a alors plus été possible. Était-ce possible d'entretenir des rapports "normaux" avec vos coéquipiers, de la nature de ceux que l'on observe dans une équipe traditionnelle ? J’ai mis les choses au point avec tous mes coéquipiers dès le début. Je leur ai dit que nous étions dans un cadre sportif, que nous étions tous au même niveau. Cela s'est toujours très bien passé. Je faisais partie de l'équipe et je m'entraînais au même titre qu’eux avec cette même volonté de décrocher la meilleure place.

Si vous aviez pu vous aligner dans un autre sport, aux Jeux d'été ou d'hiver, cela aurait été… Il y a un sport qui m'aurait beaucoup plu : c'est le pentathlon. J'avais quelques bonnes notions dans les cinq disciplines (équitation, tir, course à pied, natation et escrime). C'est un sport qui n'est pas très médiatique que je tente de défendre au Comité olympique afin qu’il garde sa place, d'autant plus qu'il a été créé par Pierre de Coubertin. Si le pentathlon venait à être retiré du programme olympique, il disparaîtrait sans aucun doute.

Vous avez été spectateur, athlète, membre du CIO, Président du Comité olympique monégasque… Peut-on considérer que la boucle est bouclée ? Oui, très certainement, mais ce n’est pas une fin en soi. J'espère rester encore longtemps Président du Comité olympique monégasque et membre actif du Comité international olympique pour contribuer au développement des valeurs véhiculées par le sport.


Rétro JO d'hiver

gi l be r t b e s s i

Puissance cinq Sportif tout-terrain, il est l'un des rares athlètes à avoir combiné participations aux Jeux d'hiver, quatre fois, et d'été, une fois. Sous-directeur du casino de Monte-Carlo, Gilbert Bessi a remonté le temps et passé en revue ces moments forts qui ont jalonné son atypique carrière. formance (80e temps sur 100 partants), il aime évoquer le parcours de la flamme olympique, dont il a été l'un des relayeurs. "Ça se passait en dehors de Séoul, on a longé la frontière Corée du Sud-Corée du Nord. Il y avait énormément de monde. Symboliquement, c'était très fort. Je devais parcourir deux cents mètres, mais j'ai pu faire le double. Le relayeur suivant était arrivé en retard…"

Nagano 98, la "der" à 42 ans

Gilbert, lui, entretenait un rapport plus sérieux avec son radio-réveil."Certains croyaient que j'étais en vacances, mais j'ai vraiment fait tout ça par passion. Des fois, je finissais mon travail à 4 ou 5 heures du matin. Et trois heures après, j'étais à l'entraînement." Une rigueur qui a permis au Monégasque de s'inscrire dans la durée.

A

voir vécu tout ça, c'est plus qu'une fierté, c'est une apothéose. Si je le pouvais, je recommencerais tout de suite !" Il ne faut pas insister bien longtemps pour que Gilbert Bessi extraie quelques morceaux choisis de sa mémoire d'olympien. L'homme, qui arbore toujours la moustache que l'on pouvait apercevoir sur les documents d'archives, rêvait de "faire quelque chose dans le sport, sans trop savoir où exactement". Football, athlétisme, triathlon, marathon… Puis une rencontre aussi fortuite que décisive avec le monde du bobsleigh. Gilbert passe avec succès des tests, se lance sans trop savoir ce qui l'attend. Avec une certitude, tout de même : "En étant associé au Prince, je n'avais pas le droit à l'erreur. J'avais peu de repères, je ne connaissais pas du tout le bobsleigh. Je m'attendais à quelque chose d'ultrarapide, mais finalement, ça allait." En 1987, un an avant son baptême olympique, Gilbert Bessi avait déjà croisé une fusée. Engagé dans les championnats du monde d'athlétisme à Rome, il s'était retrouvé à côté de Ben Johnson. "Je courais dans la même série que lui. Dans les vestiaires, c'était très froid, personne ne se regardait. Ça me faisait rigoler parce que ces sprinters étaient intouchables et ils se sentaient quand même obligés de faire de l'intox." Une

fois dans l'arène romaine, le coureur (et futur bobeur) monégasque s'est senti "comme écrasé, dans un stade immense, avec 80 000 personnes dans les tribunes".

Double dose en 1988

Une sensation certainement proche de celle que l'on ressent lorsqu'il s'agit de s'élancer dans un étroit couloir de glace. "Mon tempérament m'incite plutôt à agir. Quand j'y suis, je ne me pose plus de questions : je dois y aller." Gilbert a trente ans au moment où son histoire avec les Jeux débute. "Au niveau de notre préparation, on a beaucoup travaillé, même si c'était un peu archaïque. On nous voyait comme des novices au début. À force de se tester sur des pistes compliquées, on a pu montrer qu'on s'accrochait." À Calgary, le Prince Albert et lui se propulseront jusqu'à la 25e place, sur 41 engagés. Joli tour de force pour un équipage constitué quelques mois auparavant. Pas question de se reposer en cette année 1988. En septembre, Gilbert se retrouve à Séoul pour les JO d'été. En Corée du Sud, il dispute le 100 mètres. "J'ai toujours eu le goût de l'effort physique. Quand j'étais jeune, je partais souvent à la montagne. Sur 100 mètres, j'avais réussi à passer sous la barre des onze secondes à une certaine période. C'est ce qui me permettait de m'aligner en bob." Plus que sa per 32 33

Apparu sur le tard à haut niveau, il a fait durer le plaisir jusqu'aux Jeux de Nagano. Le jour de la cérémonie d'ouverture, durant laquelle il fut porte-drapeau de la principauté, Gilbert Bessi avait 42 ans. "Connaître toutes ces émotions avec le Prince, c'était exceptionnel. La famille princière, ça a toujours été quelque chose de particulier. Je serais prêt à tout pour elle." Tout au long de son parcours, le "soldat" Bessi aura donc été totalement dévoué. Mais pas muet : "Avec le Prince, on avait une vraie relation de sportifs. Il est arrivé qu'on s'accroche, mais on pouvait se dire les choses."


David Tom at i s

"Une tension phénoménale à Calgary" Aujourd’hui conseiller au cabinet de S.A.S. le Prince Albert, David Tomatis a longtemps été en charge de la vice-présidence de Monaco Mediax, une entité qui organise notamment le Festival de la télévision et le Sportel. Mais l’homme de 52 ans, qui frôle les deux mètres, est aussi un sportif dans l’âme et a pris part à trois olympiades en bobsleigh, entre 1988 et 1994. Entretien. Oui, même si on ne la ressent pas trop lors de la première descente. Quand on ne connaît pas, on ne sait pas trop à quoi s'attendre. C'est plutôt après qu'on peut faire un rejet, ne plus avoir envie de le refaire de manière régulière. Le bob, on aime ou on n'aime pas. Pour ma part, cela s'est plutôt bien passé. Et l'aventure a commencé…

Comment la période de préparation s'est-elle déroulée ? À partir d'avril-mai 1987, nous nous sommes entraînés de manière intensive, au quotidien. Le plus difficile pour moi a été de faire la transition entre le travail d'endurance, que j'effectuais avant, à quelque chose basé sur la recherche de l'explosivité. Cette période était extraordinaire, on a disputé plusieurs compétitions avant les Jeux. S'il fallait résumer en quelques mots votre carrière olympique… Je garde d'excellents souvenirs de mes trois participations. Même si dans mon esprit, 1988 occupe une place un peu particulière. Parce que ce furent les premiers Jeux auxquels j'ai participé, et les premières en bobsleigh pour la principauté. C'était un honneur de disputer ces Jeux avec le Souverain. D'autant plus que l'organisation canadienne était parfaite. Le fait d'être dans le village, de côtoyer des athlètes qu'on ne connaissait qu'à la télé, c'était une expérience très intéressante. Dans quelles circonstances avezvous débuté le bobsleigh ? J'ai commencé en 1987, par hasard. J'avais un passé sportif, mais je ne connaissais pas les sports d'hiver, à part le ski. À cette époque-là, j'étais plutôt dans le triathlon, de manière assez intensive. Et puis, on m'a demandé si je pouvais être intéressé par le bobsleigh. À cette époque, j'étais encore étudiant. J'ai eu l'opportunité de passer une batterie de tests physiques, que j'avais réussis. Ensuite, il y a eu un test en conditions réelles. Aviez-vous une certaine appréhension durant les premiers temps ?

Sur place, tous les projecteurs étaient braqués sur le Prince. Vous avez également dû ressentir une certaine pression… Au tirage au sort, le Souverain avait tiré le dossard numéro un. Cela voulait dire qu'il allait partir le premier. Il y avait une tension absolument phénoménale autour de ce départ. Finalement, le Souverain a très bien réussi cette première descente et l'ensemble de la compétition, puisqu'il y avait quatre manches. Pour ma part, j'ai participé aux descentes d'entraînement sur place, mais c'est Gilbert Bessi qui a été retenu pour la compétition. Il y avait de la concurrence et c'était normal. Ceci dit, je me sentais aussi impliqué que si j'étais titulaire. On avait tous la notion de nos responsabilités. Les Jeux de 92, à Albertville, n'ont pas vraiment marqué l'histoire de l'olympisme. Comment les avez-vous vécus ? Albertville était très différent dans sa conception, ne serait-ce qu'au niveau du village olympique. Nous, les bobeurs, étions regroupés dans un bâtiment à part. Il n'y avait pas d'effervescence particulière. Très franchement, il y avait moins d'appréhension. On avait quatre années de compétition derrière nous. Quatre ans avant, on nous attendait au tournant, pour nous critiquer. De notre côté, c'était une source de motivation. Petit

à petit, par notre attitude, nos résultats, notre volonté, on a obtenu une crédibilité vis-à-vis des grandes nations.

Vous avez achevé votre carrière aux Jeux de Lillehammer, en 94. Dans quel état d'esprit étiez-vous avant cette ultime étape olympique ? Je savais que ces Jeux seraient mes derniers. Au bout d'un moment, il faut savoir dire stop. J'avais 32 ans et il était temps de passer à autre chose, de laisser ma place. Il fallait aussi que je pense à ma carrière professionnelle. Je voulais profiter pleinement de ce moment rare. En Norvège, la ferveur du public était assez extraordinaire. Il y a une grande culture sportive en Scandinavie, des dizaines de milliers de spectateurs étaient là pour encourager les athlètes.

Aujourd'hui, quelle place accordezvous au bob dans votre vie ? Ce sport m'a apporté beaucoup, à tout point de vue. Je continue à être impliqué dans la Fédération monégasque, dont on a fêté les 25 ans récemment. Il y a deux ans, j'ai été élu à la vice-présidence de la Fédération internationale. J'y apporte mes compétences en matière de marketing.


Rétro JO d'hiver

Olivie r J en ot

"Une cérémonie grandiose à turin" Il a ouvert grand les yeux à Turin, en 2006. Puis il a baissé la tête et serré les dents quatre ans plus tard, avant Vancouver. À un an des Jeux de Sotchi, Olivier Jenot espère renouer avec ces anneaux magiques qui le font tant rêver. retrouvé avec un champion du monde, plus le champion olympique en titre. C'est comme si c'était Noël… J'ai quand même essayé de me mettre dans ma bulle pour faire abstraction de tout ça. Il n'y a que sur le géant que je me suis laissé emporter. La piste était dure, très arrosée. On aurait dit un billard tout bleu. Je suis sorti.

Ressent-on la pression du public, entendon ses cris lorsque l'on s'élance ? Pas vraiment. Quand je passais, le gros du public était déjà parti. C'est un peu dommage, mais les gens ne restent que pour les meilleurs.

Vous retrouver au départ de plusieurs courses à Turin, c'était assez surprenant… Je ne peux que remercier les gens de Monaco, de la Fédé et du Comité olympique, qui m'avaient fait confiance. Je n'avais pas encore 18 ans et j'étais aux Jeux. On ne m'avait pas du tout mis de pression. L'atmosphère était agréable, détendue. J'étais là pour engranger de l'expérience et j'étais vraiment content de partager ces moments avec les meilleurs skieurs de la planète. Quel était votre niveau à cette époque ? Il faudrait vérifier, mais je crois que je devais tourner autour du millième rang mondial… C'est pour ça que j'avais été très agréablement surpris par mes performances. Pour ma première course, le super G, j'avais terminé 48e. Par la suite, sur le slalom, j'ai fait 34e. Par rapport à l'âge que j'avais, c'était encourageant. Pas trop difficile de faire abstraction du contexte très particulier des Jeux ? J'étais impressionné par la grandeur de l'événement, oui. En haut, avant le départ, je me suis

Quelles images gardez-vous en tête sept ans plus tard ? Je me rappelle bien sûr de la cérémonie d'ouverture, assez grandiose. On avait une Ferrari qui nous tournait autour pendant le défilé. La veille d'une course, j'ai assisté à une scène particulière. J'ai vu un Autrichien très croyant se retourner vers la piste, commencer à marmonner et finir par se signer. C'était une image forte. En 2010, vous n'étiez pas du voyage à Vancouver à cause d'une blessure. Comment avez-vous vécu ce moment ? Très mal, d'autant plus que ma blessure était douloureuse. En décembre, deux mois avant les JO, je me suis luxé l'épaule et je me suis cassé le trochiter, un petit os proche de la tête de l'humérus. L'os, les tendons et les cartilages étaient touchés. Avec Jacques Pastor, le directeur technique de la Fédération, on est allé voir le chirurgien. Il m'a dit que je pouvais rester comme ça et que dans quelques années, j'aurai des douleurs atroces. Il a continué en me disant que s'il m'opérait, ça serait très dur d'aller aux Jeux, mais pas impossible. Vous aviez encore espoir à ce moment-là ? Oui, je me suis investi à fond, j'ai passé un mois dans un centre de rééducation. Au bout de cette période, on a eu un autre rendez-vous. Dans ma tête, je pensais avoir le feu vert. Le matin, on avait emmené les skis à l'aéroport. Le chirurgien m'a dit qu'il n'avait jamais parlé 34 35

d'une possibilité d'aller aux Jeux. Si je retombais, il ne voulait plus s'occuper de moi parce que la consolidation n'était pas faite. Je ne suis pas allé au Canada et je n'ai pas dû regarder plus qu'une épreuve à la télé…

Il a fallu rebondir après cela. De quelle manière avez-vous procédé ? Je suis retourné en cours. J'étais entre la prépa et la première année d'école d'ingénieur (il est étudiant à l'École nationale supérieure de l'énergie, l'eau et l'environnement, à Grenoble, ndlr). J'avais vraiment besoin de m'occuper, j'aurais été comme un lion en cage sans ça. Il y a eu une période où j'étais un peu dégoûté, mais c'est gommé. Je suis en phase de progression. Concilier études supérieures et haut niveau sportif, ce n'est pas trop complexe ? Mon emploi du temps n'est pas évident, c'est sûr. À Noël, je n'ai pas eu de vacances. Je vais essayer de faire le maximum pour décrocher mon diplôme le plus vite possible et me consacrer pleinement à la préparation de Sotchi 2014. Je fais un peu moins de compétitions en ce moment, mais le planning reste dense. Sur quelles disciplines vous concentrez-vous ? Je fais du géant, du slalom. Au niveau des infrastructures et de la sécurité, c'est plus facile à mettre en place. La saison prochaine, j'ai pour ambition de réaliser des performances en coupe d'Europe, de rentrer souvent dans le top 30. Je m'entraîne dans une structure privée, le team Anega. Quand on le peut, on se greffe à d'autres groupes. Récemment, je me suis préparé avec les Slovaques, en Suède. Pour progresser, c'est important de pouvoir bénéficier d'une émulation. 2014, c'est demain… J'espère évidemment être sélectionné. Je ne connais pas toutes les règles concernant les minima olympiques, mais si j'y étais, je viserais forcément de meilleures performances qu'en 2006.


Edmond P i z z i

"Le sport est une religion à Monaco" Pendant plusieurs décennies, Edmond Pizzi fut l'un des dirigeants les plus actifs du sport monégasque. Fondateur de la Fédération de ski, il a fait partie de la délégation du Rocher lors de quatre éditions des Jeux d'hiver. il est revenu sur la genèse de cette aventure et a abordé ses ambitions pour la Fédé de patinage artistique, dont il est le créateur et l'actuel Président. temps que nous. C'était assez amusant de voir notre territoire minuscule côtoyer la Chine. Et pour nous, c'était une grande avancée, nous n'étions pas sûrs de pouvoir y arriver

En 1984, vous avez fait un grand pas avec la participation de David Lajoux aux Jeux de Sarajevo… A son âge, il fallait beaucoup de courage pour s'élancer dans la descente. Les grands-parents de David ont tout fait pour qu'il aille aux Jeux. À Sarajevo, on était un peu perdus. On n'avait pas l'habitude des événements de cette ampleur. Quand nous sommes entrés dans le stade pour l'ouverture, c'était très émouvant d'entendre le speaker prononcer le nom de notre pays. On se disait : "Ça y est, on l'a fait !" Nous avons reçu beaucoup d'applaudissements, ce moment restera toujours une immense fierté. En 1958, vous êtes devenu membre du bureau du Monte-Carlo ski club. Depuis, vous avez toujours occupé des postes de dirigeant dans le monde du sport monégasque… Depuis mon plus jeune âge, j'étais un passionné de ski. Et j'ai toujours voulu apporter quelque chose, amener une impulsion pour que des choses se développent. À partir de 1962, nous avons proposé des stages aux jeunes pendant les vacances. Quand je suis devenu Président du ski club (il l'a été entre 1977 et 1984), on avait déjà quelques jeunes coureurs qui faisaient des compétitions internationales. Un jour, je me suis dit qu'il fallait créer une Fédération pour permettre à l'un d'entre eux d'accéder aux JO. Quand l'idée a-t-elle pris forme ? Nous avions déposé une requête auprès de la Fédération internationale en 1980, en nous appuyant sur le passé du Monte-Carlo ski club. Monaco est devenu membre provisoire en octobre 1980. Un an plus tard, nous avons été intégrés à l'unanimité, lors d'un congrès à Tenerife. La Chine a été acceptée en même

Durant les compétitions, ce rapport de force existait également. Quelles étaient les ambitions du petit État de Monaco face aux géants du ski ? On se disait qu'il n'y avait pas de raison qu'on ne puisse pas être présents lors des grands rendez-vous. Les JO étaient notre objectif. On a toujours essayé d'amener des gens d'expérience dans notre encadrement. C'est comme quand on crée une société, il faut arriver à mettre un pied devant l'autre. Évidemment, au début, on y allait pour participer. Malheureusement, il n'y avait pas beaucoup de gens suffisamment investis, prêts à faire tous les sacrifices nécessaires pour franchir d'autres caps. Comment expliquez-vous cela ? Il ne faut pas oublier que le réservoir de pratiquants n'est pas énorme. Il fallait toujours motiver ceux qui étaient capables de prétendre au haut niveau. Ce n'était pas évident parce que les parents ont souvent eu des réticences. Au bout d'un moment, ils devaient choisir entre le ski et les études. Aujourd'hui, la nouvelle génération peut profiter de struc-

tures qui lui permettent de mener deux carrières simultanément. Je suis le parcours de ces jeunes avec plaisir. Désormais, il y a plus de moyens et on peut avoir l'ambition de bien figurer aux JO.

A quoi est dû ce changement de mentalité ? Je crois que l'engagement du Prince Albert en bobsleigh y est pour beaucoup. Cela a changé notre vision. Il a donné un autre élan, il s'est entraîné très dur pour cela. C'était une façon de dire : "Si vous voulez vraiment faire quelque chose, vous le pouvez". C'est ce que vous aviez à l'esprit en créant la Fédération de patinage ? Après avoir quitté la présidence de la Fédé de ski, je ne me voyais pas rester sans rien faire. Et il y avait une jeune patineuse à Monaco qui avait des qualités. On voulait faire les choses sérieusement pour l'accompagner. Ce n'était pas évident parce que nous n'avions pas de patinoire à l'année. Aujourd'hui, on se démène encore pour ce projet. Notre autre souhait, c'est de mener Kim Lucine, l'un de nos patineurs, aux Jeux. Il a terminé 13 e des championnats d'Europe en 2012 (l'édition 2013 a eu lieu en dehors de nos délais de bouclage, ndlr). Voir un patineur représenter Monaco aux JO, ce serait quelque chose d'exceptionnel. De quelle manière avez-vous vu évoluer le monde olympique durant vos années en tant que dirigeant ? Les derniers Jeux auxquels j'ai pris part, ce sont ceux de Lillehammer, en 1994. En Norvège, l'ambiance était formidable. Aujourd'hui, je pense qu'il y a encore le même enthousiasme. Mais c'est certain que beaucoup de choses ont pris une autre dimension au fil des années. Que ce soit au niveau de la logistique. Et le matériel a énormément évolué. Après, en ski par exemple, on retrouve toujours les mêmes nations en tête.


grands histoire témoins

Yve tte L a m b i n - B e r t i

"Le jour où…" Courage, abnégation et intégrité ont marqué ses parcours professionnel et sportif. Visionnaire, ses compétences ont indéniablement servi son pays. Yvette Lambin-Berti, Secrétaire Général du COM, revient sur les grands moments qui ont jalonné son parcours dans le mouvement olympique.

"Monaco a accueilli pour la première fois les Jeux des Petits États d'Europe (JPEE).

"Je suis entrée au Comité olympique monégasque en 1977,

en qualité de Présidente de la Fédération de natation. Comme pour tout sportif, le Comité olympique représentait une instance hors d’atteinte, un peu rêvée, aussi ai-je été tout de suite consciente de l’importance d’y être admise. Le Comité était alors en plein développement, j’ai pu ainsi contribuer à l’organisation de la Journée olympique, qui a réuni, pour la première fois, toutes les associations sportives de Monaco sur le quai Albert Ier, où elles avaient la possibilité de présenter leurs activités et de faire des démonstrations. Ce fut le début d’une grande aventure."

"J'ai découvert les Jeux olympiques de l'intérieur

en prenant part aux JO de Los Angeles en 1984 en tant que dirigeante. En entrant dans le stade pour la cérémonie d’ouverture, j’ai éprouvé une très forte émotion, je pense que cela aurait été la même si j’avais été athlète. C’est un moment qui a marqué ma vie de sportive, j'en garde un souvenir heureux. Dirigeants et athlètes monégasques étaient conscients de faire partie du concert de la jeunesse du monde."

C’était en 1987, la deuxième édition des JPEE après Saint-Marin. Ces Jeux représentaient la première grande manifestation internationale pluridisciplinaire dans le nouveau stade­­Louis­-II. En ma qualité de Directeur des Jeux au sein du Comité d’organisation, j’ai eu un réel plaisir à concevoir un programme où le plus grand nombre de sports (6 sur 8) pouvait se dérouler dans le bâtiment, facilitant ainsi les déplacements et le suivi des athlètes pour l’ensemble des délégations.La cérémonie d’ouverture s’est déroulée dans la salle omnisports en présence de la famille princière et du Président du Comite international olympique. Toutes les Fédérations olympiques monégasques ont pris part à cet événement, accompagnées de tous leurs bénévoles. Le sérieux de l’organisation, l’implication à tous niveaux ont donné le ton et démontré l’importance de ces Jeux pour Monaco.On retiendra les six premières médailles d’or obtenues par Monaco avec la participation de 85 athlètes. Monaco terminait la compétition à la quatrième place sur 8 pays, rang que nous conservons encore aujourd’hui avant la 15e édition, qui aura lieu fin mai début juin au Luxembourg."

"Monaco a organisé la 101e session du Comité international olympique en 1993.

Une session du Comité est un événement toujours important au cours duquel de grandes décisions sont prises pour l’avenir de l’olympisme. Il a fallu proposer une organisation à la fois efficace et de qualité pour tenir compte du cahier des charges du CIO et de toutes les personnalités présentes : membres du CIO, chefs d’État et de gouvernement, la presse internationale et les délégations des villes candidates pour les Jeux olympiques de l’an 2000. Des lieux prestigieux, tels que le Sporting d’hiver, le Sporting d’été, la Salle Garnier, les terrasses du Casino et le CCAM ont été utilisés. De même, de nombreux services de l’État étaient également impliqués dans l’organisation et plus de 450 bénévoles ont répondu à l’appel. Ils ont été particulièrement motivés, gentils et disponibles.La 36 37

cérémonie d’annonce du choix de la ville organisatrice des Jeux de l’an 2000 a été le point d’orgue de la session. Elle s’est tenue dans la salle omnisports du stade Louis-II.En préambule à l’annonce par le Président du CIO, des élèves de 3e du collège Charles-III ont défilé par groupes de cinq derrière les drapeaux des villes candidates, de Monaco et de la Grèce dans la symbolique olympique.Je crois que l’on peut garder de cet événement le souvenir d’un épisode réussi et fédérateur dans l’histoire du Comité olympique monégasque."

"Le Prince Albert est devenu membre du CIO.

Il a prêté serment lors de la 91e session à Lausanne (1985). Tout le monde sait combien l’événement a été marquant à tous niveaux pour Monaco qui n’était plus représenté au CIO depuis 1964."

"Le com a célébré son centenaire :

nous l'avons célébré en organisant pour la 2e fois, les JPEE, en 2007. La cérémonie d’ouverture, créée et mise en scène par M. Jean-Christophe Maillot a été un prélude magnifique à ces Jeux. Il y avait une ambiance extraordinaire dans la ville avec plus de 800 bénévoles, le village olympique sur un bateau et plus de 3 000 personnes accréditées. Cela a nécessité une organisation très en amont mais au final je crois que tous les participants ont été enthousiasmés.

"Rudy Rinaldi et Jérémy Torre ont décroché la médaille de bronze en bobsleigh aux Jeux olympiques de la jeunesse à Innsbruck en janvier 2012.

Je me souviens que dans l’attente du classement et jusqu’au passage du dernier bob, l’on est passé d’un espoir incertain à la joie collective qui montait. Cette médaille de bronze marque une étape importante pour le Comité olympique. Elle présuppose des possibilités et des capacités pour le sport monégasque. Les JOJ prônent la tolérance, le partage et le volontarisme. C’est dans cet esprit que le CIO a lancé cette manifestation. Le résultat de nos jeunes prend ici tout son sens."


H e nr y R e y

À "l'Étude" du sport Féru de sport, notamment de volley-ball, de football, d'haltérophilie ou encore de golf, Henry Rey est l'un des notaires les plus réputés de la principauté et a occupé un siège au Conseil national pendant plusieurs décennies. Homme de dossiers pointu et passionné de sport, il est l'un des personnages clés dans l'essor du Comité olympique monégasque.

Le début d'une nouvelle ère

Quelques mois plus tard, c'est lui qui, au terme d'une assemblée générale, sera élu à la tête du Comité par les cinq Fédérations qui en étaient membres. "À cette époque, il n'y avait que des associations. Seuls l'escrime, l'haltérophilie, le judo, la voile et le tir avaient une Fédé. Aujourd'hui, il y en a vingt-trois." Président à partir de 1975, celui qui est actuellement vicePrésident du Comité olympique monégasque, se démène sur tous les fronts, en compagnie d'Yvette Lambin-Berti, "avec qui je collabore encore aujourd'hui".

Il existe des personnalités qui sont capables de faire changer les choses, d'apporter un regard neuf et de devenir des rouages majeurs d'une organisation. Vous l'aurez deviné, Maître Henry Rey correspond parfaitement à ce portrait-robot. Cependant, lorsque nous l'avons rencontré à son bureau, le septuagénaire au caractère bien trempé ne nous a pas semblé en quête d'une quelconque gloriole. Sa plus grande satisfaction ? C'est d'avoir "toujours tout fait pour que les gens sachent qu'à Monaco, il y a un Comité olympique et qu'il soit estimé." Cette mission lui fut confiée au milieu des années 70 par le Prince Rainier, désireux de revoir le fonctionnement de l'institution. "J'étais devenu conseiller national en 1968, comme mon père l'avait été auparavant. J'étais dans la commission des Finances et je défendais beaucoup le sport. C'est peut-être cela qui a attiré l'attention du Prince Rainier. À sa demande, j'avais mis en place de nouveaux statuts pour le Comité olympique monégasque. Le Président du CIO, Juan Antonio Samaranch, avait demandé au Prince de ne plus nommer les membres du COM", détaille Henry Rey.

Très tôt dans sa vie, l'homme de loi a touché à toutes les disciplines avec enthousiasme. Champion de France universitaire de volley-ball, il a également évolué dans les équipes de jeunes de l'AS Cannes et de l'AS Monaco en football (il a présidé la section professionnelle entre 1969 et 1972, ndlr). À l'initiative du Prince Rainier, il aura une occasion majeure de promouvoir cette "universalité" sportive avec la construction du stade Louis-II. "Nous avions eu de très nombreuses discussions avec les services de l'État pour essayer de bâtir un stade qui correspondrait le mieux possible à son époque et aux besoins de nos Fédérations. À l'heure actuelle, ce stade est toujours une référence."

Petits États, grandes ambitions

Une référence et un formidable vaisseau amiral, idéal pour défricher de nouveaux horizons. Cela faisait près de dix ans que Maître Rey présidait le Comité olympique monégasque lorsque le CIO suggéra à la principauté de participer activement à la création des Jeux des petits États d'Europe. "C'était une façon d'unifier les petits États, de les mettre en concurrence et de les inciter à faire des efforts pour améliorer la qualité de leurs athlètes. Dans ce dossier, ma contribution a surtout consisté à permettre aux sportifs non nationaux de prendre part à ces Jeux. La condition étant qu'ils aient été formés à Monaco, qu'ils résident en principauté ou dans les communes limitrophes." Pour faciliter les choses, les Fédérations monégasques

signent des conventions avec leurs homologues françaises. Le but ? Permettre aux ressortissants de l'Hexagone d'endosser le maillot rouge et blanc tout en continuant à disputer leurs compétitions nationales. "J'ai réussi à convaincre le Comité olympique français. Je voulais qu'on ait notre particularité. De cette manière, on a pu disposer d'un vivier beaucoup plus important que tous les autres pays en lice."

Des souvenirs pour l'éternité

Tout au long de sa prolifique carrière, Henry Rey a accumulé les projets, les réussites et les moments forts en émotions. Toujours pas tenté de tirer la couverture à lui, il souhaite souligner "l'importance des initiatives du Prince Rainier. Il nous a toujours donné les moyens nécessaires pour réussir nos missions. Et je suis bien sûr ravi que son action ait été poursuivie par le Prince Albert, qui s'est énormément investi." C'est à l'actuel Souverain que le notaire a cédé son poste de Président du COM, en 1994. Toujours très actif, il a tout de même accepté de jeter un œil dans le rétroviseur et d'évoquer ses meilleurs souvenirs d'Olympien. "Lors des JO ou des Jeux des Petits États, j'ai toujours été ému lorsque la délégation pénétrait dans le stade avec le drapeau, c'était extraordinaire. Prononcer un discours pour la famille souveraine lors des 2es Jeux des Petits États, c'était aussi un grand moment. Je me rappelle également avec bonheur du jour où le Prince Albert est entré dans son bob pour la première fois aux Jeux d'hiver. Ce sont des choses qu'on ne peut pas oublier."


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"I would not have been the same man without practicing sport at a high level " Despite a very loaded agenda that characterize every Head of State, H.S.H. Prince Albert is always keen to adress Sport , a component that played a major role in his life. He accepted to review with us the various sights of his involvement in the Olympic activities , and more particularly his five participations in Bobsled. The testimony of a major contributor to world Sport.

How did you feel when you first got into a bobsled ? I really appreciated the feelings this sport was giving to me. I have always been fond of speed… of course, this discipline goes along with some risks but most of the accidents are due to driving mistakes and not related to the track or the hardware. In bobsled, the accuracy of the driver and the team spirit are of paramount importance.

Can you tell us how you discovered this sport ? In which circumstances ? I was on winter holidays in Saint Moritz and I watched a bobsled competition. At the end of the event, I was given the opportunity to test this sport in “bob-taxi” configuration, the driver being the President of the Bobsleigh Swiss Federation… I was very pleased by this experience and I firmly intended to continue. In that prospect, I attended trainings in three driving schools in 1986. The objective was to set up a team in Monaco with the ambition to be able to attend a competition one day. 38 39

Bobsled is a discipline where the technique and mechanics play a major role. Was this feature attractive for you ? It was a mix. A combination of technique and discipline with very hard trainings in order to get close to the competition level of the other nations. The technical aspect is very important because, believe it or not, we don’t just slide down. The driving is essential in the final result as it allows to win the tenths that make the difference at the end of each run.


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compete in one of your preferred discipline. It was really an outstanding adventure. I was also impressed by all my other participations. in Lillehammer, there was a great sportive spirit and we were very much supported. The crowd was very close from the competitors. This was invigorating for us, the athletes. The games were also very nice in Albertville. However, the disciplines were spread on several sites, and we did not feel the same spirit and conviviality. Nagano, it was in Asia, so a particular experience that is worth doing it.

What is your worst Olympic experience ? In salt lake City, I had to attend a voting session of the Olympic Comity and I could not prepare myself as much as I wanted. I could not have a look to the course as I usually do and we rolled over. Even though, we did not finish the last as we could do better in the last run.

So, Guy de Polignac, a cousin of your father, and a former member of the French team of Bobsled in the 1920’s, has nothing to do with your passion for Bobsled ? No. As a matter of fact, I had already started in this sport when the cousin of my father told me he had been a member of the French national team. One day, I also found an advertisement on which my mother was. She was on the picture nearby a sled. This is may be the origin of my hobby… who knows ? (smile) How did you proceed to find team partners that could attend the Olympic Games ? When I had in mind to participate to bobsled competitions, I contacted the various sections of the Monaco Sport Association (ASM) in order to find sportsmen able to be part of teams for two-man bobsled and four-man bobsled. It was quite difficult to build up a competitive team , but we managed to participate to the Calgary Olympic games with a two-man bobsled team. People often say that Calgary Games were exceptional. We guess it was the same for you… Calgary, it was Canada, and it was my first Games… Even if I had watched several editions as a spectator, there was a particular excitement. It was an Alchemy made of the will to do your best, the pressure that falls on you because you are representing your country and the fact to

Wasn’t it some times an impossible mission to cumulate both a preparation of a high level sportsman and official functions inside CIO ? It has never been easy and I always had to arrange my agendas for it. I always tried to do my best on both functions until I was obliged to be more involved in my country activities. From that point, I could not afford a high level sport practice any longer. Was it possible to have "normal" relationships with your teammates, like the one we usually see in a traditional team ? I made it very clear with my team-mates since the beginning. I told them we were in the frame

of a sport activity, and we were all the same level. It always went very well. I was part of the team and I attended trainings as every other member with the same will to get the best ranking.

If you had wanted to attend the winter or summer Olympic games in another discipline, what would it have been ? There is one sport that I would also have loved to do : it is pentathlon. I was quite good in the five disciplines (horse-riding, shooting, running, swimming, fencing). This sport is not very popular yet and I try to maintain it as an Olympic discipline, specially because it was created by Pierre de Coubertin. I am sure that if pentathlon was taken out of the Olympic program, it would simply disappear. You have been part of the crowd, an athlete, a member of the CIO, the president of the Olympic Comity of Monaco… can we consider that the circle is complete ? It is certainly the case, but it is not a target in itself. I hope to remain President of the Olympic Comity of Monaco and be an active member of the International Olympic Comity for long so that I can contribute to develop the values that you find in Sport.


19 e Tou rnoi in tern atio n al de j u d o

Titans du tatami Monaco transformé en dojo international, dimanche 9 décembre. Les représentants d'une quinzaine de nations avaient rendez-vous sur les tapis de la Principauté pour le 19e tournoi international de judo. Entre respect et envie de vaincre, on retiendra le caractère cosmopolite et spectaculaire de cet échange. Par Chris Bertoldi - Photos : Sébastien Nogier

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rès de deux cents judokas, l’espace d’une journée, dans le temple L ­ ouis-II. Imaginez le tableau. Les tribunes de la salle Gaston Médecin étaient prises d’assaut par les athlètes en lice, quelques membres de leur famille et quelques amis. Partout, des sacs de sport, remplis de tenues de rechange, de boissons et de nourriture. Partout, des corps sculptés et musculeux, prêts à en découdre sur les tatamis monégasques. Les athlètes étaient répartis en sept catégories : - 60 kg, - 66 kg, - 73 kg, - 81 kg, - 90 kg, - 100 kg et + 100 kg. Pour ce 19e tournoi international de Monaco, inscrit au calendrier de l’Union européenne de judo, l’équipe nationale du Japon avait fait le déplacement. Absent depuis trois années, le team nippon avait réussi à se libérer. "D’habitude, le grand chelem de Tokyo tombe en même temps

que le tournoi international de Monaco, alors nous privilégions le parcours national. Pour une fois, les dates sont décalées. Notre grand chelem s’est déroulé la semaine passée alors nous avons pu venir dans ce pays que nous adorons. Nous espérons faire deux podiums aujourd’hui", expliquait le manager de l’équipe, Kiyoshi Murakami, dans un français quasi impeccable.

Entraînement exclusif et dédicaces

Le jeune Loïc Pietri était le parrain d’honneur de l’événement. Éxilé dans la région parisienne depuis cinq ans, il avait fait le déplacement pour le week-end. À 22 ans, le judoka formé en Principauté fait la fierté de Monaco. Titulaire de l’équipe de France, le gaillard d’1,77 m, catégorie des moins de 81 kilos, est pensionnaire de l’Institut national du sport, de l’expertise et de

Les vainqueurs du tournoi par catégorie - 60 kg : Ludovic Chamartin (Fédération Suisse judo) - 66 kg : Julien Ottaviani (Ligue 93 judo) - 73 kg : Alex Farbon (Budokwaï, G.-B.) - 90 kg : Anaï Kasuchi (All Japan judo) - 81 kg : Etienne Johann (Flam 91, France) - 100 kg : Hiron Shibasaki (All Japan judo) + 100 kg : Adrien Pin (France police)


judo

la performance (l’Insep). Son objectif : devenir une figure incontournable du judo français. Et la machine semble bel et bien lancée. Après un triplé de champion de France, d’Europe et du monde en juniors en 2009, digne d’un Teddy Riner ou d’un Ugo Legrand, le français combat désormais en seniors. Dernièrement, il a terminé 5e des championnats du monde par équipe, au Brésil, les 27 et 28 octobre. Alors que les duels éliminatoires débutaient à 9 heures pour les équipes en lice, Loïc Pietri et le Monégasque Yann Siccardi animaient une séance d’entraînement pour les enfants de la région. Dans le dojo, dès 10 heures, c’était l’euphorie. Enfin, chez les minots, on jubilait mais on camouflait sa joie sous un sérieux respectueux et admiratif. Puis aux alentours de 11 h 30, les petits ont salué les “grands” et inversement, et les bambins se sont un peu lâchés, sous le regard amusé de leurs parents. Photos souvenirs, signatures de kimonos, cahiers et autres livres débusqués au dernier moment dans le sac de maman. Les judokas se sont prêtés au jeu avec, visiblement, beaucoup de plaisir. "Je le fais déjà de temps en temps avec l’équipe de France. Mais là, ça avait une saveur particulière parce qu’on était en petit comité et puis c’est le dojo où j’ai moi-même appris le judo. En plus, c’était pas un entraînement de masse avec 300 ou 400 personnes. On pouvait vraiment faire des exercices techniques. Puis ils suivent un peu notre parcours, alors quand on revient, on ressent une certaine reconnaissance. Ça fait plaisir", glisse le parrain du jour. De son côté, Yann Siccardi avait prévu de partici-

per au tournoi. Mais blessé au genou, il a préféré se ménager. "Je ne pourrai participer à aucun championnat pendant les six prochains mois. Je suis déçu, mais bon, ça fait partie du jeu. Le corps n’est pas incassable", relativise le jeune homme. Pour les petits judokas, cela tombait bien. Deux étoiles montantes du judo rien que pour eux, c’était "trop trop bien", a-t-on entendu. "C’est drôle parce que je me revois à leur âge. J’étais comme eux, fan de judo. C’était un vrai échange. On voulait leur montrer que si on travaille un peu, on peut rapidement faire des trucs sympas, des compètes", ajoute Yann Siccardi.

Les finalistes en piste

Pendant la pause déjeuner, c’était le repos des champions. De longs corps gisaient sur les tatamis, endormis. D’autres avaient enfilé une immense doudoune et erraient près du port de Cap d’Ail pour faire passer le temps. Accompagnés par Yann Siccardi, nous avons croisé un de ses confrères de l’Insep, Nicolas Brisson. Le colosse, licencié à l’Athletic club de Boulogne-Billancourt (ACBB), combat pour la troisième place des moins de 90 kilos. "Deux heures de pause, c’est énorme. Le corps se refroidit. Dix minutes avant la reprise, je me fais remonter le cœur. Je réactive la machine", expliquait-il, emmitouflé dans son blouson et avalant quelques lampées d’eau. Une fois passée la pause, l’ambiance avait sensiblement changé dans l’arène. La chaleur était montée d’un cran. Du côté des observateurs de la Fédération monégasque, alignés et notant consciencieusement les résultats, le gong sonnait

le Ju jitsu fait sa place

Ils étaient près d’une centaine à participer à la rencontre de ju jitsu brésilien ne waza, le samedi 8 décembre. Cette discipline martiale, moins connue que le judo, fait de plus en plus d’adeptes. Elle met en pratique des techniques d’immobilisation, des clés et des étranglements. Sur environ 300 licenciés au club de judo et disciplines associées monégasque, 70 pratiquent le ju jitsu. Il existe une dizaine de manches sélectives pour la coupe de France, et depuis trois années, l’une d’elles se tient à Monaco. “Le ju jitsu brésilien se pratique au sol, explique Thierry Mathieu, professeur de judo spécialisé dans le ju jitsu. Cette année, nous avons bien communiqué sur l'événement et avons créé un vrai pôle d’attraction. Il y avait une manche sélective pour la coupe de France à laquelle on pouvait participer dès le niveau ceinture verte. Les combats duraient six minutes. Mais on avait aussi organisé une animation avec les licenciés du club. Qui voulait pouvait s’opposer à eux, à partir du niveau ceinture blanche. Lors de l'initiation, les combats duraient quatre minutes au lieu de six, et on avait interdit les clés de jambe et clés de hanche.”

le début des finales. 14 heures : les carcasses se saluaient et s’élançaient l’une vers l’autre, sous les yeux avertis de trois arbitres. Deux étaient assis sur une diagonale du tatami et se faisaient face, le troisième suivait les mouvements de près. Dès la kumikata - placement des mains sur l’adversaire - on entendait les entraîneurs vociférer. "Dessus, le bras ! Dessus !", s'égosillait Philippe Taurines, coach des garçons de l’Insep. Contraints de rester sagement assis à quelques mètres du tatami, ils s’époumonaient et gesticulaient sur leur chaise, hurlant des conseils précis : "le coudeeeuuuh". Les combats avaient beau durer cinq minutes officielles, ils en grignotaient souvent dix voire quinze. Dans les tribunes, certains s'agaçaient et devenaient presque agressifs pour encourager leurs favoris. Près des tapis, les combattants suivants sautaient sur place pour assouplir leurs articulations. Certains s'administraient une flopée de petites claques sur la caboche avant l’assaut. 42 43


"Un open intéressant"

Kiyoshi Murakami, le manager de l’équipe japonaise, avait vu juste. Deux de ses judokas se sont offert la première marche du podium de ce 19e tournoi. Anaï Kasuchi termine premier de la catégorie des moins de 90 kilos, et Hiron Shibasaki a pris la première place des moins de 100 kilos. De son côté, Philippe Taurines, entraîneur des jeunes Français de l’Insep, était "moyennement" satisfait. "Chez les moins de 81 kilos, Quentin Joubert a terminé deuxième et Guillaume Riou, troisième. Dans la catégorie moins de 73 kilos, Pierre Duprat est monté sur la troisième marche du podium. Le tournoi de Monaco est un open intéressant. Il y a des judokas de très bon niveau, comme les Japonais et l’équipe de Grande-Bretagne par exemple. J’ai emmené un groupe de jeunes seniors de l’Insep. Ils manquent encore d’application et de précision, alors on essaie de mettre ça en place durant des tournois comme celui-ci. Ce qui est étonnant, c’est qu’ils reviennent tous les trois de blessures. Riou, par exemple, était champion de France l’année dernière mais s’est fait une grosse blessure à la cheville. Aujourd’hui, il est revenu en force. Globalement, ils manquent encore de repères et n’ont pas appliqué tout ce qu’on essaie de leur apprendre, mais il y a de bonnes choses", indique Taurines.

Vers une coupe d'Europe ?

Gérard Bertrand, le président de la Fédération monégasque, pense déjà, lui, au tournoi 2013. "C’est le travail d’un an quasiment. Au bureau, nous sommes une quinzaine de bénévoles et dès la fin du tournoi, on commence à préparer celui de la saison prochaine. On monte le dossier. En juin, on fait un premier envoi à toutes les fédérations et clubs de première division française. À partir d’octobre, on fait un dernier envoi pour finaliser les inscriptions. Tous les ans, on essaie d'améliorer nos infrastructures. Par rapport à l’an passé, on a investi dans trois caméras pour coller aux normes internationales. Il en faut une par tapis pour éviter les litiges. Notre objectif, c’est que le tournoi soit labellisé coupe d’Europe. L’année prochaine, la vingtième édition devrait marquer la fin d’un cycle. Si la Fédération européenne de judo accepte notre candidature, ce sera un cap supplémentaire. Les participants obtiendront des points pour entrer dans le classement de la Fédération internationale, donc pour les futurs Jeux olympiques."


judo

Lo ïc Pi e t r i

“Ne plus être un outsider” Après une année en demi-teinte à cause de blessures à répétition, Loïc Pietri, judoka prometteur de l'élite française, compte bien revenir en force. Le grand gaillard est bien dans son corps et s'apprête à frapper fort dans les compétitions à venir.

Je pensais qu’il fallait toujours se faire mal. Mais en fait, il faut que je me préserve un peu et que je sois plus dans la réflexion. Un jour de compète c’est différent, il faut se faire mal, y a pas le choix. Mais le jour des entraînements, il faut écouter le corps quand il commence à dire non et soi-même s’imposer des limites. J’essaie de me réguler. Je suis assez explosif lors des combats, alors j’essaie de moins attaquer.

Qu’as-tu fait le jour J ? Le jour de ma caté, j’étais parti pêcher avec un pote pour me changer un peu les idées. D’habitude j’adore regarder les Jeux, mais là... Puis un yacht est passé, s’est arrêté devant nous, et à l’intérieur il y avait un écran géant qui diffusait les combats de judo ! C’était fou, ça me poursuivait.

Tu te sens chez toi ici ? Ouais, j’ai vécu ici jusqu’à 18 ans. Après pour le judo, je suis allé vivre à Paris. Ça fait cinq ans que j’y suis, mais mes racines sont ici. J’ai appris mon sport à Monaco, je suis allé au collège et au lycée à Nice et j’y ai fait le pôle espoirs. Ma famille est de l’arrière-pays niçois, un peu de la Tinée et un peu de la Vésubie. J’ai aussi de la famille en Corse. À l’Insep, tu as vraiment le sentiment de progresser ? Oui, les meilleurs judokas sont à Paris. On a besoin de sparring-partners pour continuer d’apprendre et gagner de l’expérience. À l’Insep on s’entraîne deux fois par jour, on ne fait que ça. J’ai un peu continué les études en même temps, pour devenir entraîneur. Mais faut être réaliste, le judo est un sport semi-pro et lorsqu’on arrive à un niveau international, on n’a plus le temps. Mais ça n’empêche pas de reprendre les études plus tard.

Comment expliques-tu ton absence aux JO ? En début d’année, j’étais clairement dans les favoris, puis ça s’est mal goupillé. J’ai eu plusieurs blessures d’affilée. J’ai eu des problèmes au psoas, une pubalgie et je me suis “fait” un ligament interne au genou, entre autres. Ce n’est pas grave mais ça demande toujours trois semaines ou un mois d’arrêt. C’est ce qui m’a empêché de monter en puissance dans l’année. Je regrette peut-être de ne pas avoir fait une pause après les championnats du monde à Paris, où j’avais fait cinquième. Mon concurrent, Alain Schmitt, a fait une excellente saison. La meilleure de sa carrière. Il a mérité sa place aux JO. J’étais déçu, j’avais un peu les boules cet été, mais c’est pas dramatique. À quoi étaient dues ces blessures à répétition ? J’en étais arrivé au point où j’étais en surentraînement et je ne m’en rendais pas compte. 44 45

As-tu encore plus de motivation pour participer aux JO de 2016 ? Oui. Mais après, moi je fonctionne pas comme ça. Même si tout est calculé sur le long terme, je préfère me focaliser sur les trois mois qui viennent. Ça ne sert à rien d’être obsédé par un seul événement. Je sais qu’il y a Rio, mais pour l’instant je pense au tournoi de Paris, en février. Récemment, j’ai eu une autre tendinite au psoas. Avec mes entraîneurs, on a décidé d’améliorer la récupération pour réussir à enchaîner des périodes d’entraînement plus longues sans me blesser. Je vais faire des sessions de deux semaines dures et une semaine plus tranquille. J’ai repris le judo depuis trois semaines et ça se passe bien. Je pense que ça va payer. Comment vois-tu ton avenir proche ? Là, le vrai objectif, c’est de passer le cap du niveau mondial pour pouvoir être favori sur les grosses compétitions internationales, et ne plus être un outsider. Généralement, j’ai tendance à être un cran au-dessus de mon niveau pendant les championnats. J’arrive à surprendre souvent. Mais je veux quand même y aller avec une base. Je veux plus être obligé de faire l’exploit à chaque fois. Je veux entrer dans la cour des grands.



Voile

4 e Mo n ac o O p t imi s t T e am R ac i n g

Une flotte Optimist La 4e édition du Monaco Optimist Team Racing s’est tenue les 11,12 et 13 janvier. L’équipe des rouge et blanc ne s’est pas endormie sur la barre et a su hisser son pavillon sur la troisième marche du podium, derrière le Gstaad Yacht Club (Suisse) et le Yacht Club Argentino (Argentine). Un évènement composé de grands marins dans de petits navires. Par Chris Bertoldi - Photos : Franck Terlin/YCM

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n vendredi piquant s'abat sur le Rocher glacé. Quarante-huit petits régatiers venant de trois continents ouvrent des yeux émerveillés. Ils ont entre 12 et 15 ans, et accompagnés de leur entraîneur, ils s’agglutinent à l’intérieur du Yacht Club de Monaco. Il est 9 h 30 pétantes : Bernard d’Alessandri, secrétaire général de l'institution, se hisse sur l’estrade réservée à la présentation des douze équipes de quatre voileux. "C’est un grand plaisir de vous accueillir et c’est un moment important pour nous. Bienvenue et merci beaucoup !", s’exclame-t-il en français puis en anglais. La journée s’annonce polyglotte. À ses côtés, les deux spécialistes de l’événement : Alfredo Ricci, "principal race officer" ou dirigeant de la course, et Bruce Hebbert, "umpire international" soit arbitre international. Avant le briefing des coureurs, chaque équipe est appelée à dire deux ou trois mots dans sa langue d’origine. Dix nations sont représentées : la France, la Suisse, l’Italie, l’Allemagne, l’Argentine, la Russie, la Tanzanie, la Tunisie, la Belgique et Monaco.

L’aventure tanzanienne

Applaudissements nourris lorsque les Tanzaniens se tournent vers l’assemblée. C’est la première participation de ce pays d’Afrique. Mieux, c’est la première fois que ces jeunes marins sortent de leur nation mère. "C’est incroyable d’être là. Tout le monde nous avait dit que Monaco était merveilleux et très riche. C’est génial de découvrir cela", racontent Max et Sahil, les seuls bambins tanzaniens qui parlent anglais. Ces deux-là sont nés en Tanzanie, mais sont d’origine finlandaise pour l’un, hollandaise pour l’autre. "C’est la 46 47

La culture voile L’école de voile fonctionne le mercredi de 14 heures à 17 heures, et le samedi de 10 heures à 17 heures. Elle compte à peu près une centaine d’enfants. Le but est de les initier à la voile, dès l’âge de six ans. Ils débutent sur les Optimist. Tout au long de l’année, des cours, entraînements et stages sont dispensés par six moniteurs et entraîneurs diplômés d’État. Monaco est une des rares nations dont les écoles incluent l’initiation à la voile dans leurs activités sportives. On peut même la choisir comme option sportive lors du baccalauréat. "On oriente les meilleurs d’entre eux vers la compétition et on les forme afin de les amener au plus haut niveau. Pour cette épreuve internationale d’Optimist, nous avons sélectionné les quatre meilleurs. On a une compétition à peu près toutes les trois semaines. Les jeunes participent à des sélections afin de concourir aux championnats de France, d’Europe et du monde. L’an dernier, nous avons notamment été invités en Tunisie et à Malte pour une coupe d'Europe", détaille Thierry Leret, directeur sportif du Yacht Club de Monaco. L’école de voile dispense aussi des cours pour adultes le samedi de 9 h 30 à midi, puis de 14 heures à 17 heures.


Thomas Champion, entraîneur de l’équipe monégasque, entouré de ses jeunes régatiers.

première fois qu’ils voient des escalators, la première fois qu’ils goûtent à une nourriture occidentale... Tout est nouveau pour eux. En Tanzanie, la température ne descend pas audessous des 30 degrés. Il fait toujours environ 37 degrés. Ils n’ont jamais navigué dans une mer glacée comme celle-ci. Pour eux, il fait très froid !", explique Kim Troll, épouse de Paul Troll, le chef d’équipe. "Deux d'entre eux sont orphelins et en attente d’adoption. Ils sont venus ici grâce à l’association IODA Tanzania", ajoute Kim. "Ils sont tous très soudés. C’est touchant", explique une responsable du Yacht Club de Monaco. "Lorsqu’ils sont perturbés par toute cette nouveauté et qu’ils se dissipent, leur coach les incite à se regrouper. Alors ils se prennent les mains, forment un cercle et entonnent des chants locaux. On a l’impression qu’ils marmonnent une formule apaisante. Ça les canalise."

Un boulot d’équipe

Après le briefing, nous rencontrons l’équipe monégasque, coachée par Thomas Champion. Les jeunes gars doivent encore enfiler leur tenue et visualiser une dernière fois les stratégies à mettre en place une fois sur l’eau, mais ils nous accordent un peu de temps. "L’Optimist, c’est une des meilleures écoles pour apprendre la voile et la régate. À mon sens, c’est le seul

Bernard d’Alessandri, secrétaire général du Yacht Club de Monaco, est heureux d’accueillir l’équipe tanzanienne pour la première fois.

bateau au monde qui permet à des gamins de douze ans de naviguer dans des conditions si variées. C’est un bateau international qui doit avoir une soixantaine d’années, et il y en a partout dans le monde", explique l’entraîneur des rouge et blanc. "Habituellement, on court les uns contre les autres, de manière tout à fait individuelle, et là on va courir par équipe. Cela vient des pays anglo-saxons. Ils sont très friands de ce format. Ce n’est pas le résultat individuel qui compte, c’est vraiment le résultat du travail des quatre enfants. Ce n’est pas parce que le premier appartient à notre équipe qu’on va forcément gagner la course." Le coach précise que pour terminer en tête, il faut termi-

ner la course avec le moins de points possible (le nombre de points de l’équipe est égal aux places d’arrivée additionnées : le premier a un point, le deuxième a deux points, etc.).

Monaco se dit prêt

Avec une bonne quinzaine de compétitions par an, Alexandre Ilsley (13 ans), Anthony Minder (12 ans), Andrea Caretta (14 ans) et Arnaud Postifferi (13 ans) sont plutôt rodés. Ils ont été initiés à la voile à l’école. Cela a ensuite débouché sur un stage d’été. Ils y ont pris goût il y cinq ou sept ans pour certains, et en font maintenant plusieurs fois par semaine. "C’est beaucoup de plaisir, c’est une passion,


mais c’est dur à décrire. Quand on est en compétition, il y a plein de sensations différentes. Il y a du stress, c’est amusant, on est concentrés...", détaille Andrea. "Et quand on perd, on est déçus mais ça nous donne encore plus de motivation pour la prochaine régate", avoue Anthony Minder. Seul Alexander avait participé à la 3e Optimist Team Racing l’an dernier. Comment s’était passée la régate ? "Pas bien ! On n’était pas assez préparés", lâche-t-il spontanément. "C’est un format qui favorise vraiment la maturité. Il faut savoir gérer son équipe et ses adversaires, il faut savoir retenir des combinaisons, appliquer des règles ainsi que mettre en pratique des projets tactiques et stratégiques. L’année dernière, on avait une équipe un peu jeune et apparemment pas assez expérimentée. Cette année, on s’est pas mal entraînés alors on est assez sereins. On part dans de meilleures conditions", assure le coach.

Chacun à son poste

Chaque équipier a un rôle bien précis. Andrea est chargé de compter les points de l’équipe. "C’est compliqué parce qu’une fois sur l’eau, ça bouge tout le temps, il faut observer, réfléchir, compter et en même temps naviguer", détaille le jeune marin. "La question à laquelle on doit répondre en permanence c’est : est-ce qu’on est plutôt en situation d’attaque ou en situation de défense ? Ils doivent toujours communiquer entre eux", complète Thomas Champion. "Arnaud joue le rôle du stratège. Il annonce à tout le monde s’il vaut mieux partir sur la droite ou la gauche du plan d’eau. Anthony est en charge du comité de course, c'est-à-dire qu’il gère le timing, l’ordre des matches, il vérifie que personne ne morde la ligne de départ... Alexander est le chef d’équipe. C’est un opportuniste. Il n’est pas dans un schéma bien défini, au contraire il doit saisir des opportunités et s’adapter à chaque situation pour faire gagner son équipe."

Leçon d'Optimist Vu de loin et sans connaître les règles, ce ballet s’apparente à un vrai capharnaüm où l’on s’interpelle dans toutes les langues. En fait, tout est codifié de manière stricte et universelle. Plusieurs bouées délimitent le circuit. Le départ se fait à droite du bateau comité et l’arrivée se fait à sa gauche. Les jeunes marins savent que le départ est une étape clé, celle où il faut se positionner le plus judicieusement possible. Une fois le match lancé via un coup de klaxon et un pavillon hissé bien haut sur le bateau comité, un ou deux bateau(x) jury se lance(nt) à la poursuite des concurrents afin d’arbitrer leur course. S’il y a faute, c’est à coup de sifflet et en agitant un drapeau que ces gendarmes spéciaux se font comprendre. Ici, les pénalités se règlent en tours sur soi-même. Selon la gravité de l’erreur, on fait faire plus ou moins de tours à son Optimist, donc on perd plus ou moins de temps pour rattraper ses adversaires. Le but est de gêner les embarcations de l’autre équipe afin de faire passer ses coéquipiers devant. Il faut donc savoir manier la barre comme un chef, avoir l’esprit affuté et l’œil partout. De vrais petits stratèges en somme.


Une organisation de petits pros Les participants craignaient le manque de vent. Mais à 11 h 30, c’est le signal : le drapeau qui orne le palais princier commence à se trémousser au loin. Sur le quai Antoine 1er, ça s’active. Les quarante-huit jeunes gens se transforment en ouvriers modèles et mettent la ruche en effervescence. Combi en néoprène, bonnet et gilet de sauvetage : ok ! La gagne chevillée au corps, ils s’activent et trimbalent leur Optimist sur ses roulettes, jusqu’à le poser près de l’eau. On les voit se lancer sur leur minuscule embarcation de 2,3 mètres de long et 1,2 mètre de large. Les frêles silhouettes s'élancent sous la voile pour aller s’asseoir de l’autre côté de la coque afin de trouver l’équilibre. À chacun son petit seau pour étancher le voilier miniature. Malgré la morsure du froid et grâce aux nombreux coaches, tout le monde est à l’eau à 12 h 12. Pour mener à bien la régate, un "bateau comité" donne les départs toutes les cinq minutes ainsi que le numéro des matches. Il y en a généralement trois en même temps, lancés à intervalles réguliers. Près du circuit, on trouve le bateau des coaches. C’est le nid des petits matelots. Ils viennent s’y ravitailler et récolter quelques conseils lorsqu’ils ne naviguent pas. Il y a aussi plusieurs "bateaux jury" avec à leur bord deux personnes.

Gstaad s'offre une deuxième victoire Avec 5 à 20 nœuds, les conditions étaient agréables et ont permis aux jeunes voileux de courir la totalité des manches prévues sur ces trois journées. Pour la deuxième année consécutive, ce sont les jeunes Suisses du Gstaad Yacht Club qui ont remporté cette épreuve internationale. Ils se sont offert onze matches sur douze disputés. Sacré niveau. Les quatre Monégasques ont décroché une fière troisième place, juste derrière les Argentins, spécialistes de la discipline. Thomas Champion l’avait bien appréhendé, son équipe était prête à monter sur le podium cette année. "C’est la solidarité, la cohésion et la volonté de bien faire qui nous a permis d’arracher ce podium à deux points seulement des Argentins. Notre équipe, pourtant jeune, a su faire preuve d’une maturité qui laisse présager de bons résultats dans le futur", jubile l’entraîneur.


Voile

Yach t Clu b Mo n ac o Awards 2 0 1 2

Esimit Europa II le grand vainqueur Le Yacht Club de Monaco a accueilli le traditionnel cocktail d’hiver des membres dans sa somptueuse demeure, le mercredi 12 décembre. S.A.S. le Prince Albert II, président du Club, a rendu hommage à ses fidèles régatiers en leur remettant les YCM Awards 2012.

Amitié sino-monégasque A cette occasion, une délégation du Visun Royal Yacht Club, présidée par Lawrence Wang, avait fait le déplacement pour découvrir la Principauté et le Yachting. Le Visun Royal Yacht Club est situé à Sanya, sur la "Riviera chinoise". En compagnie de Monsieur Jianqiang Bian, Consul Général de la République Populaire de Chine, ils ont été accueillis notamment par S.E. Madame Catherine Fautrier, Ambassadeur de Monaco en Chine et par Peter Liu, premier membre chinois du Yacht Club de Monaco. "Nous officialisons un accord avec le Visun Royal Yacht Club. Ensemble, nous souhaitons intensifier les échanges entre nos deux pays et promouvoir en Asie les activités maritimes qui nous tiennent tant à coeur", a déclaré S.A.S. le Prince Albert II.

L

es meilleurs acteurs du Yacht Club de Monaco ont été primés, comme chaque année en Principauté. Le Souverain a honoré l’assemblée de sa présence et a tenu à décerner lui-même les prestigieux prix. Dans la catégorie jeunes talents du club, Alexander Ilsley a reçu le YCM Youth Award pour ses performances en Optimist. Nicolas Bouchet a également obtenu ce prix pour sa maîtrise du Laser. Si les jeunes voileux ont vu leurs efforts récompensés et encouragés, le prix le plus prestigieux était le Trophée Crédit Suisse 2012 et a été décer-

né à Esimit Europa II pour ses nombreux records établis l’an dernier. Igor Simcic, son propriétaire, est donc le sociétaire ayant le mieux représenté le Yacht Club de Monaco à travers le monde. Parmi ses récents records, on compte celui de la Giraglia, en 14 heures 56 minutes et 16 secondes, le Wally Record en 10 heures 13 minutes et 42 secondes, et celui du Trieste-La Valetta en 68 heures 42 minutes et 24 secondes. Le palmarès est honorable pour Esimit Europa II, l’un des yachts les plus rapides et modernes de la planète yachting. S.A.S. le prince Albert II a également tenu à saluer "la domination de Vincenzo et d’Achille 50 51

Onorato avec leur Macalzone Latino sur le circuit de Melges 32 et Melges 20, la victoire d’Andres Soriano à la Copa del Rey et en Soto 40 à Valencia, la forte implication de nos membres dans le circuit des AC45 et la prochaine 34e America’s Cup (à travers les challengers Luna Rossa, Artemis ou Team New-Zealand)". De son côté, Ian Ilsley s’impose comme le grand spécialiste de la monotypie monégasque, remportant simultanément le Championnat international de Smeralda 888 et le championnat monégasque de J24.



parachute

M o n ac o par ac h u t e t e am

Plus libre sera la chute Pour la première fois de son histoire, la principauté était représentée lors des championnats du monde de parachutisme. Quatre spécialistes du vol relatif ont pris la direction de Dubaï, où les organisateurs avaient fait les choses en grand. Un moment particulier dans la carrière des Monégasques, qui font le maximum pour vivre leur passion à fond depuis plusieurs années. Le capitaine Stéphane Mattoni est revenu sur cette aventure hors du commun. Par Jimmy Boursicot - Photos : DR et Monaco parachute team


Paroles de "relativeur" En quelques mots, Stéphane Mattoni résume son amour pour le parachutisme, qu'il rêvait déjà de pratiquer quand il était enfant. "Pouvoir se déplacer dans l'air, c'est génial. Quand on a déjà volé une fois, on comprend mieux pourquoi les oiseaux chantent". Le sourire aux lèvres, Stéphane Mattoni glisse cette phrase pour expliquer sa passion extrême pour le parachutisme et le vol relatif. "Plus que la sensation de vitesse ou de chute, c'est le sentiment de liberté qui est fort. C'est sans doute ce qui nous fait franchir la porte de l'avion, ce qui nous donne envie de recommencer. En l'air, on ne regarde même plus le sol. On sait le temps qu'il faut pour descendre. On pense uniquement aux figures que l'on doit réaliser. Il faut avoir fait entièrement le vide dans sa tête avant. Avec le temps, on ne ressent même plus la chute. Le parachutisme, c'est une dose d'adrénaline, une drogue. On est piqué dès le premier saut, on ne peut pas s'y mettre à moitié. Quand je passe deux ou trois semaines sans sauter, ça devient dur…"

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oixante nations en lice, 1 500 concurrents sur le pied de guerre, un budget de 50 millions de dollars… Coutumiers des organisations hors normes et hors de prix, les Émirats arabes unis n'avaient aucune raison d'agir autrement à l'occasion des championnats du monde de parachute, qui se sont déroulés à Dubaï, du 28 novembre au 9 décembre. Dans cet univers où les équipages professionnels surentraînés sont légion, le quatuor de Monaco détonnait quelque peu. Stéphane Mattoni, Didier Boignon, Jean-François Ronzevalle, Franck Vazille et leur "vidéo man" Claude Ferraro pratiquent le vol relatif par passion tout en ayant un métier. Dans ces conditions, pas facile de rivaliser avec des formations qui peuvent multiplier les stages de préparation et les séances en soufflerie. Autant dire qu'une place dans les profondeurs du classement n'aurait rien eu d'infamant. Sauf que les membres du Monaco parachute team (MPT) ne l'entendaient pas de cette oreille. "On doit faire environ 200 sauts par an, quand les autres en sont à 1 000 ou 1 300. Mais avant de porter les couleurs de Monaco, on a tous fait partie de l'équipe de France. On voulait faire un résultat honorable, on visait la 15e ou 16e place."

35 secondes d'adrénaline pure

Au final, les rouge et blanc ont atterri au 21e rang, sur 38 engagés. Une performance évidemment

très respectable lorsque l'on jauge les forces en présence. Et que l'on prend conscience de la difficulté de l'exercice auquel s'adonnent les inconditionnels de vol relatif. Lâchés d'un avion à 3 000 mètres d'altitude, partis pour 35 secondes de chute libre à 200 km/h, les concurrents doivent réussir un maximum de figures. À quatre ou à huit, c'est la discipline reine du parachutisme, la plus emblématique. Une épreuve dont la réussite dépend "à 50 % du mental", selon le capitaine Stéphane Mattoni. "Il est très important de ne pas avoir de trou de mémoire, c'est un peu notre hantise. On appelle ça le brain lock. Tout va très vite, s'il y a une hésitation d'un dixième de seconde, ça casse tout. A haut niveau, c'est l'expérience qui fait souvent la différence." Le cinquième homme, le vidéo man, est considéré comme un membre à part entière de l'équipe. Ce sont ses images qui permettront aux officiels de noter les différents enchaînements. Une figure hors cadre ? Elle est déclarée "non jugeable" et les "relativeurs" laissent filer des points… La dangerosité de la pratique, qui vient immédiatement à l'esprit du non-initié, ne semble pas effleurer ceux qui sont du milieu. "Le premier saut, tout le monde le fait. C'est la suite qui est plus dure, c'est lorsqu'on prend conscience du fait que sauter d'un avion en marche, c'est une "bêtise". Mais pour moi, le parachute est sûr à 100 %. Je fais beaucoup de plongée et j'ai le sentiment que c'est beaucoup plus dangereux", poursuit Stéphane.


parachute

Usher et Katy Perry en clôture

À Dubaï, la sécurité était assurée. Comme tout le reste, d'ailleurs. Pour le logement des concurrents, les Émirats ont fait dans l'extra-large. Les cinq Monégasques ont ainsi pu se remettre de leurs émotions dans un appartement de 200 m2 situé au 27e étage d'un building rutilant. "De l'avis de tous, ces championnats du monde ont été les plus grandioses de l'histoire. Tout était gigantesque. Pendant la cérémonie de clôture, Usher et Katy Perry ont chanté. Un bâtiment a été construit pour accueillir les équipes et ils ont gagné 800 mètres sur la mer pour faire une piste d'atterrissage. L'événement s'est fait à fonds perdu, je crois qu'il n'a généré qu'un million et demi de dollars. Mais pour le parachutisme, c'est un énorme éclairage." Un coup de projecteur dont le prince héritier de Dubaï, Hamdan Bin Mohammed Bin Rashid Al Maktoum, est l'initiateur. Véritable fondu de la discipline, il a fait en sorte de déplacer

le centre de gravité de la planète "para" vers le Moyen-Orient depuis quelques années. Après avoir mis sur pied trois coupes internationales entre 2009 et 2011, le cheik est donc passé à la vitesse supérieure en obtenant l'organisation des Mondiaux.

Mouvements codifiés et millimétrés

Du prestige, de la démesure, du clinquant… Et pourtant, rien ne changeait dans les airs. Abonnés aux aérodromes anonymes, les parachutistes ont rapidement réussi à se remobiliser à l'approche des épreuves. Huit sauts étaient au programme (dix pour les finalistes). Dans cet exercice, les meilleurs sont capables d'enchaîner plus d'un saut à la seconde, maîtrisant avec une dextérité et une coordination étonnantes une kyrielle de figures. "Au sol, sur des planches, on essaye de travailler les enchaînements les plus rapides. À quatre, il faut être super synchro. Les juges effectuent un tirage au sort la veille de

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l'épreuve. On sait quelles figures on va devoir réaliser parmi les 42 listées par la Fédération internationale", détaille le capitaine monégasque. Les figures dites libres sont représentées par des lettres, tandis que les "blocs", un enchaînement plus complexe de figures, sont symbolisés par des chiffres. Pour nous, et certainement pour vous, cela donne une liste beaucoup moins fun que ce que l'on peut observer dans les airs.

Bardés de titres nationaux et internationaux Si les Monégasques ne peuvent pas s'aligner sur les prouesses des nations du top 10 mondial, ils sont en revanche très en vue lors des compétitions organisées sur le sol (ou plutôt le ciel) français. "On nous remarque souvent grâce à nos combinaisons. Les photographes aiment bien le rouge et le blanc, ça ressort bien sur les images", sourit Stéphane Mattoni. Celui qui fait partie du club de Monaco depuis 1995 pourrait également


ajouter que l'on distingue très fréquemment son équipe sur la plus haute marche du podium. À leur actif, les relativeurs de Monaco comptent six victoires en coupe de France et deux en championnat de France. Tout sauf un hasard quand on compte autant de compétiteurs à la carrière bien remplie dans ses rangs. "Didier Boignon a fait près de 18 000 sauts dans sa vie, il a été le moniteur du prince Albert. Franck Vazille et Jean-François Ronzevalle ont longtemps été des piliers du parachutisme tricolore. Et Claude Ferraro, président du club dont il est l'un des fondateurs, a toujours la forme !" Stéphane Mattoni, lui, a battu quatre fois le record du monde en grande formation. "Nous étions 400 à bord d'un gros porteur. Il y avait 42 nationalités différentes. Notre prochain objectif, c'est de réaliser une figure à 444 personnes. Mais logistiquement, c'est très dur à mettre en place."

l'un de nous s'est déguisé en Père Noël pour arriver en parachute sur la patinoire du port." Spectaculaires, ces démonstrations devraient permettre aux "paras" monégasques de séduire de nouveaux partenaires, indispensables à la bonne marche du club. "Pour une saison, notre budget est d'environ 20 000 euros. La marque de boisson énergétique Rebootiser ou encore Jean-Georges Gramaglia nous soutiennent, tout comme la mairie. On est toujours à la recherche de nouveaux partenaires", assure Stéphane, qui travaille dans l'événementiel. Le pouvoir de séduction du MPT devrait encore s'accroître avec l'arrivée de plusieurs recrues spécialisées dans la précision d'atterrissage. "Dans cette discipline, les concurrents doivent toucher une cible qui fait la taille d'une pièce de deux euros avec le talon. C'est très fort !"

Clubbers volants, Père Noël ailé et nouvelles recrues Des projets ? Le Monaco parachute team en a beaucoup dans les cartons. Réputés dans leur domaine, ces licenciés ont envie d'acquérir plus de notoriété auprès du grand public. "Beaucoup de gens ne savent pas qu'il y a une équipe de haut niveau en principauté. Mais on a fait plusieurs actions qui ont beaucoup plu. Au MICS (le Monaco international clubbing show), nous avons atterri sur le toit du Grimaldi forum pour l'ouverture de l'événement. Et pendant les fêtes, 56


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M o nte - Car l o 2013

Après Loeb/elena le déluge Écourté, le 81e Rallye Monte-Carlo s'est conclu sur la septième victoire de Sébastien Loeb, toujours trop rapide pour ses concurrents. Derrière le nonuple champion du monde, la bataille a fait rage pour les places d'honneur Par Jimmy Boursicot - Photos : Jo Lilini et Citroën


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Aucun pilote encore en activité n'a pu inscrire son nom au palmarès du Monte-Carlo version WRC depuis le premier sacre de Loeb, en 2003. En IRC, Hirvonen (2010) et Bouffier (2011) avaient réussi à s'imposer en l'absence du "maître".

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ls auraient tous souhaité que cela se passe comme prévu. Que le plus valeureux des concurrents exulte au cœur de la nuit, après avoir dompté une énième fois le mythique, mais redoutable Turini. Sauf que quand les éléments se déchaînent, il ne reste plus qu'à passer entre les gouttes. Et s'empresser de se dire qu'on a eu du bol de ne pas finir la semaine en eau de boudin. À l'heure de faire le point, tous les pilotes puisaient dans le même champ lexical. "Difficile", "compliqué", "infernal". Pas besoin d'aller plus loin pour comprendre que tout le monde en a bavé durant la dernière journée de l'édition 2013. Jusque-là, toutes les conditions semblaient réunies pour que l'on assiste à un final chargé en suspense. Bien sûr, le "presque retraité" Sébastien Loeb avait encore monopolisé l'attention et assis sa domination dès les premiers coups de volant, en Ardèche. Engagé dans seulement quatre courses cette saison, celui qui possède le plus beau palmarès de l'histoire dans la discipline, n'avait rien perdu des qualités qui lui avaient permis de s'emparer d'un neuvième titre mondial en 2012. Et sa Citroën DS3 n'avait toujours rien à envier aux autres bolides en lice…

Le public toujours là pour la grand-messe Pour autant, la présence de la neige sur la totalité du parcours et la foire d'empoigne à laquelle on pouvait assister derrière le roi Loeb permettait

de rendre ce Monte-Carlo suffisamment attractif. Tour à tour, Sébastien Ogier (Volkswagen Polo), Evgeny Novikov, Juho Hanninen, Mads Ostberg (tous trois sur Ford Fiesta), Bryan Bouffier et Dani Sordo (Citroën DS3) ont réussi à signer un temps scratch. Ceux pour qui le rallye est une religion étaient aux anges. Sur le port Hercule, le vendredi soir qui précédait l'épisode "turiniesque", les fidèles s'étaient déplacés en masse pour acclamer leurs idoles. Avec tout ce qu'il était possible de faire autographier en mains, ils patientaient longuement devant le centre média, prêts à dégainer l'appareil pour une photo-souvenir qui ferait rougir de jalousie les copains. Leurs précieux paraphes en poche, ils convergeaient vers les différents stands de produits dérivés. Casquettes, parkas, T-shirts, tasses… Les objets du culte, qui ne font pas vraiment dans la sobriété, s'arrachent comme des petits pains.

Un après-midi de chien

Avant de s'élancer dans les routes de l'arrièrepays, les participants savaient pertinemment qu'il serait très difficile de déloger Sébastien Loeb et son copilote Daniel Elena d'un premier rang qu'ils affectionnent tant. Juste derrière le duo, on retrouvait un autre Français, un autre "Seb" d'ailleurs. Sébastien Ogier, auteur du meilleur chrono entre Le Moulinon et Antraigues, puis entre Labatie d'Andaure et Lalouvesc, partait

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avec 1'47'' de retard sur son rival. Fraîchement recruté par Volkswagen, l'homme de Gap n'avait pas prévu de se lancer dans d'improbables manœuvres pour aller chercher une hypothétique victoire. Pas le moment, trop risqué. D'autant plus que la météo allait très vite calmer les ardeurs de la horde de prétendants à un accessit. Les spectateurs, qui avaient parfois marché plus de huit kilomètres pour atteindre le parcours de la spéciale, s'apprêtaient à affronter des conditions particulièrement déplorables. En échange, ces milliers de courageux n'étaient pas vraiment récompensés. Le final tant attendu perdait de sa superbe à cause de la neige fondue, ce que les puristes appellent "de la soupe". Une soupe indigeste pour Novikov, qui rendait les armes lors de la spéciale numéro 14, rapidement imité par Jari-Matti Latvala et Juno Hanninen. Au total, dix abandons étaient recensés. Rescapé de cette manche à haut risque, Mikko Hirvonen résumait la situation. "C'était incroyable, ça n’a jamais été aussi dur. Il n’y avait vraiment aucun grip." Loeb, en mode survie et un brin ronchon,

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leaders se sont succédé durant l'épreuve. Sébastien Ogier a remporté la première spéciale, avant de laisser la main à Sébastien Loeb. victoires séparent désormais Loeb de son dauphin en terme de succès lors du Monte-Carlo. Avec sept rallyes remportés, il devance Röhrl (1980, 1982, 1983, 1984) et Makinen (1999, 2000, 2001, 2002).


surenchérissait : "C’est inconduisible. On roule à 30 km/h c’est horrible, c’est une spéciale de merde."Le seul à conserver le sourire ? C'était Bryan Bouffier. Engagé sur une DS3 privée, le Drômois profitait de ces circonstances inhabituelles pour réaliser le scratch. "C’était vraiment facile de faire des erreurs. Nous avons fait un bon temps, nous avons doublé trois voitures, c’est fou."

Des blessés et une fin prématurée Les "survivants" prenaient ensuite la direction de Lantosque avec Lucéram en point de mire. Sur ce tracé, l'Espagnol Dani Sordo parvenait à tirer son épingle du jeu, talonné par Hirvonen et Ogier. Le retour vers Moulinet était plus chaotique pour la "caravane" WRC. En plus des intempéries, d'autres éléments perturbaient le bon déroulement de la course. À trois endroits différents, des spectateurs chutaient dans un ravin. Le premier a souffert d’un traumatisme facial, le deuxième d’une jambe cassée et le dernier d’un traumatisme

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temps scratch sont à mettre à l'actif de Sébastien Loeb. Soit la moitié des épreuves qui ont été disputées lors de cette 81e édition.

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abandons ont été recensés lors de la spéciale numéro 14, entre Moulinet et La Bollène-Vésubie.

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officiels faisaient partie du comité d'organisation. C'était l'un des plus importants événements de l'année pour l'Automobile club de Monaco.


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crânien et d'une fracture du col du fémur. L’une des victimes était dans un état proche du coma éthylique, selon les informations de RMC Sport. Quatorze concurrents ont tout de même pu s'élancer, les autres ont reçu un temps forfaitaire. Peu après, le public commençait à plier bagage, rincé par la pluie. Les organisateurs prenaient alors une décision que l'on peut, après coup, qualifier de raisonnable. Le clap de fin du 81e Monte-Carlo intervenait avant les deux passages en nocturne programmés initialement.

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soit la vitesse moyenne que les concurrents n'ont même pas réussi à atteindre lors de la spéciale numéro 14. Sûrement un record… De lenteur.

Loeb pour l'histoire Ogier heureux deuxième L'avance de Loeb et Elena était presque intacte malgré toutes ces péripéties. Avec 1'39" d'avance sur le tandem Ogier-Ingrassia, l'équipe Citroën pouvait savourer sa septième victoire sur ce rallye, dix ans après s'être imposée pour la première fois. "Ça ne pouvait pas beaucoup mieux se passer, alors qu'on a eu toutes les conditions possibles. Je n'avais jamais fait un Monte-Carlo dans de telles

Pour sa première course avec la Polo R Sébastien Ogier a réalisé une belle performance.

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commissaires de route ont veillé au respect des règlements et à la gestion sportive de l'événement.

conditions hivernales, alors on était un peu dans le doute avant le départ. On se demandait si on allait réussir à rester sur la route. J'ai pu rouler à ma main et quand il fallait en rajouter, on était toujours capables de le faire. On a bien maîtrisé le sujet." Maître Loeb ne pouvait pas dire mieux. Tout au long de la semaine, il a géré son effort, conservé précieusement son capital. Derrière lui, on semblait accepter la situation, en se disant que l'Alsacien avait bien fait d'annoncer sa volonté de ne faire qu'une année "à temps partiel". Sébastien Ogier, heureux du comportement de sa nouvelle Polo R, se satisfaisait de cette place sur la deuxième marche du podium. "Je crois que c’est la première fois que j’apprécie une deuxième place. Je dirais qu’il a été incroyablement difficile. C’était mon baptême du feu dans cette épreuve au volant d’une WRC. En plus, certaines spéciales étaient totalement nouvelles pour moi. Je manquais singulièrement d’expérience à ces deux niveaux. Le titre n’est pas notre objectif cette année. Notre priorité est d’acquérir toute l’expérience nécessaire

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à ce niveau pendant cette première saison ! Derrière Ogier, on retrouvait l'Espagnol Dani Sordo, revenu chez Citroën après deux années passées chez Mini puis Ford. "Je suis forcément content de marquer mon retour chez Citroën par un podium. C’est sûr que je termine assez loin des deux Seb, mais nous nous sommes vite retrouvés dans une autre course. Je suis impatient d’être au prochain rallye !" Le prochain rendez-vous ? Il aura lieu en Suède, du 7 au 10 février. Là encore, les candidats au titre mondial devront composer avec un ogre nommé Loeb. C'est seulement lors de la troisième manche du championnat WRC qu'ils pourront s'écharper entre eux pour accéder au trône si longtemps occupé par le Français.

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pompiers étaient sur la brèche à différents points stratégiques des spéciales.

gendarmes ont été mobilisés sur les routes. Ils étaient chargés de la sécurité routière, mais aussi des accès aux épreuves.


Daniel Elena

I chemins À la croisée des Copilote le plus titré de l'Histoire, Daniel Elena tourne la page en douceur. Aussi jovial hors des routes accidentées qu'impassible une fois rivé sur son carnet de notes, le Monégasque a profité une dernière fois de l'effervescence du Monte-Carlo. Avec plus d'enthousiasme et de plaisir que de larmes.

l paraît que les copilotes, ces hommes de l'ombre destinés aux basses besognes, vivent mal le manque de reconnaissance qui frappe leur corporation. En train d'arroser dignement son énième succès en compagnie de Sébastien Loeb, Daniel Elena ne semble pas concerné par le problème. En conférence de presse, il a même trouvé le moyen de voler la vedette à son illustre équipier et à tous les concurrents présents. Pendant que l'un d'entre eux détaillait sa course avec application, Elena a sorti son portable et fait retentir l'hymne monégasque, sa sonnerie habituelle. Il est comme ça Daniel. Bon vivant, accessible et farceur. Des traits de caractère que l'on pourrait trouver très différents de ce que l'on attend généralement d'un copilote. Sauf qu'une fois dans le cockpit, l'homme se transforme. Met sa rigueur et sa précision au service d'un Sébastien Loeb au sommet de son art. Le duo a décidé de s'offrir un jubilé en quatre temps avant de tourner la page WRC. Neuf couronnes mondiales, 77 victoires, 114 podiums, 887 temps scratch. Voilà, à quelques mois de la fin de leur aventure, ce qui restera du passage du tandem Loeb/Elena dans le monde des rallyes. Une


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avait des conditions dantesques. On a connu l'enfer dans le Turini." Sérieux pendant quelques secondes, Elena s'esclaffait ensuite à l'évocation de sa première participation au Rallye de Monaco. "C'était en 1997, ça s'était fini par une sortie de route. Normal, quand c'est moi au volant, je me bats pour rester sur la route !" Cela n'a pas empêché le natif du Rocher de repartir pour un tour, comme pilote cette fois. Alors que notre magazine partait à l'impression, Daniel Elena était embarqué avec Olivier Campana, dans le Rallye Monte-Carlo historique. Ensemble, ils ont pris place à bord d'une Peugeot 104 ZS de 1975 ornée de bandes jaune et rose, celle du team "Ratagaz". Un nouveau défi pour ces amis de longue date qui, après avoir fait équipe en voile durant leur jeunesse, puis sur le Rallye (l'abandon de 1997, donc), ont décidé de se lancer "pour le plaisir."

Du boulot, des boules, de la mer et du sable…

moisson sans égal et "une histoire humaine très forte entre Daniel et moi". Celui-ci confirme illico : "En tout, on a passé l'équivalent de trois années entières dans la voiture, enfermés dans 2m 2. On est complètement différents, mais on se connaît par cœur. C'est notre force."

Double dose de Monte-Carlo pour lui Une fois de plus intouchables sur le "Monté", les deux amis ont pu savourer comme il se doit la première étape de cette mini-tournée d'adieux. Suivis par une nuée d'amis, congratulés par les membres de leur team, ils ont pu relâcher la pression et mettre à mal les réserves de Ricard prévues pour l'après-course. Fort heureusement, il ne fallait pas reprendre la route ensuite. Mais certaines de nos questions "sérieuses" n'ont pas pesé lourd face à la joie communicative du tandem. Entre deux éclats de rire, Daniel Elena revenait sur cet ultime épisode du Monte-Carlo. "On ne l'a pas pris à la cool, on s'est donnés à fond. On n'a pas eu de coupure, c'est comme si on repartait pour un championnat complet. Cette fois, c'était vraiment très dur de rester sur la route, il y

Daniel Elena a participé au rallye historique avec son meilleur ami, Olivier Campana.

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Le faux retraité n'aura que peu de répit. Du 6 au 11 février, il disputera le rallye de Suède. Un tour par l'Argentine, "un marché important pour Citroën, un pays où il y à beaucoup de ferveur chez les supporters", puis une der des ders en "Alsace, chez Seb", figureront à son agenda. Ensuite ? Daniel Elena a prévu de passer plus de temps avec sa famille. Tout en ayant quelques casseroles sur le feu. Du sérieux, mais aussi du plus fun. Comme toujours. En juillet, il ira s'amuser avec ses potes boulistes à la Marseillaise de pétanque. L'ancien voileux pourrait également reprendre la mer à l'occasion de la Transquadra, une épreuve destinée aux plus de quarante ans. Toujours avec Olivier Campana, il envisage une participation au Dakar, avec un buggy. Elena aura par ailleurs du pain sur la planche avec sa société All sports management et son "protégé", Sébastien Chardonnet (vainqueur du Monte-Carlo en catégorie 2 roues motrices). Il envisage en parallèle de s'impliquer à la Fédération internationale automobile (FIA), "pour travailler sur la sécurité des équipages et l’amélioration des rallyes du futur". Pas question de regarder trop longtemps dans le rétro et de ressasser sempiternellement les mêmes histoires, aussi glorieuses fussent-elles. "On ne va pas jouer les anciens combattants, mais ce qu'on a accompli montre aux jeunes qu'avec du travail, de la persévérance et de la folie, on peut y arriver."


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Standing at the crossroads

The most titled co-pilot in history, Daniel Elena is progressively retiring. Equally merry when out of the uneven roads and impassive when focused on his notebooks, The pilot from Monaco enjoyed for a last time the excitement of the Rally of Monte Carlo. With much more laughs and enthusiasm than tears.

The most titled co-pilot in history, Daniel Elena is progressively retiring. Equally merry when out of the uneven roads and impassive when focused on his notebooks, The pilot from Monaco enjoyed for a last time the excitement of the Rally of Monte Carlo. With much more laughs and enthusiasm than tears. It is often said that the co-pilots, these shadow men assigned low level tasks , suffer from the lack of recognition of their corporation. While enjoying his nth victory with SĂŠbastien Loeb, Daniel Elena does not seem concerned by this issue. During the press conference, he even managed to be in the forefront of his famous

team-mate and all the others competitors. As one of them was explaining his race in detail, he took out his mobile and everybody could hear the national anthem of Monaco which is his usual ringing. This is typically Daniel : good fellow, easy contact and joker. Characteristics far away from what one would normally expect from a co-pilot. But, as soon as he gets into the cockpit, he becomes another man, and SĂŠbastien Loeb at the top of its career takes all benefit of his exactness and accuracy. The duo decided to offer himself a jubilee in four steps before leaving the WRC. Nine world crowns, 77 victories, 114 rostrums and 887 scratch times : this is, a few months before the end of their adventure, what


will remain from the twosome Loeb/Elena into the world of Rally. An unrivalled record and “ a very strong human story between me and Daniel”. The latter immediately confirms : “All cumulated, we spent about 3 full years together in the car, squeezed in 2 m². We are completely different, but we each other by heart : this is our strength.”

Double Monte Carlo for him Once again out of reach, the two friends could enjoy this first step of a mini good-bye round. Followed by numerous friends , congratulated by the members of their team, they could release the pressure and give a badly draw on the reserves of Ricard foreseen for the after race. Fortunately, they didn’t have to drive again just after. Some of our “serious” questions didn’t weigh heavy in front of the infectious happiness of the twosome. Between two laughs, Daniel Elena came back on this last episode of the Monte Carlo. “ We did not take it easy, and we gave all we had. No break, just as if we were starting again a complete championship. This time, it was really hard to stay on the road, the conditions were awful. It was really the hell in the Turini.” Serious for a few seconds, Elena then burst out laughing when calling up his first participation to the Rally of Monaco. “ It was in 1997, and we ended up out of the road. Quite normal situation, when I drive, I have to struggle to stay on the road !” This did not prevent the native of Monaco to go on for another round, as a pilot for this time. As our magazine was under printing, Daniel

Hard Work, Bowls, Sea and Sun The apparently retired man won’t have much rest. From February 6th to 11th he will be competing on the Rally of Sweden. Then a stop over in Argentina : “an important market for Citroën in a country where the fans are enthusiastic”. The finish line will be a very last race in Alsace, “ At Seb’s “ . What’s next on the agenda ? Daniel Elena intends to spend more time with wife and his daughters , but still with some activities in mind , serious and fun ones as usual. In July, he will join his bowls players friends at the “Marseillaise game of bowls”. The former sail man could also be again on the sea in the frame of the Transquadra, an event restricted to the people over forty. Still with Olivier Campana, he contemplates to participate to the Dakar with a buggy. Elena will also face a heavy workload with his company All sports and his protégé Sébastien Chardonnet ( winner of the Monte-Carlo in the category 2 wheels-drive). In parallel, he is thinking about helping the InterElena was embarked with Olivier Campana in national Automobile Federation (FIA) “to work the Historic Rally of Monte Carlo. Together, on the security of the staff and the improvement they took place on board a Peugeot 104 ZS of the next generation rallies.” Looking back in of 1975 with yellow and pink stripes. A new the driving mirror and ever repeating the same challenge for these guys who are friends since old stories, even the greatest, is out of scope. “ a long time, have been team-mates in sailing We are not going to play the veterans, but what when they were younger, then on the Rally ( we have achieved shows to the young generation remember the 1997 withdrawal…), and now that you can succeed with work, perseverance again just for fun. and a bit of madness.”

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ASM TRIATHLON - équipe pr o

cinq chances de faire la différence Une équipe professionnelle vient de voir le jour dans la section triathlon de l’AS Monaco. Hervé Banti, président du club depuis une année, est épaulé par une équipe de choc. leur volonté était de conserver un large groupe d’amateurs et de les mélanger aux pros, c’est chose faite. Par Chris Bertoldi – Photos : Sylvain Rota - Rod de Kanel - Jean-Pierre Debernardi

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écouverte du modeste QG de l’ASM triathlon, logé dans le stade LouisII. Nous sommes immédiatement accueillis par Hervé Banti, le président du club (lire par ailleurs), Jean-Pierre Debernardi, trésorier et ténor de la communication, mais aussi par Denis Watrin, l'entraîneur, Alain Meredith et quelques autres membres du comité directeur. Le petit bureau est à l’image des membres du club, absolument chaleureux. On nous serre la main, nous prie de nous asseoir. Dans la foulée, nous découvrons une petite dame blonde, encore bronzée de ses entraînements estivaux. Tout sourire et un peu timide, voici Delphine Pelletier, première recrue d’Hervé Banti. La triathlète française de 35 ans est licenciée à Monaco, ça y est. La complicité semble déjà s’installer entre la douce blonde et un président assez taquin, heureux de constater le développement de l’équipe du triple effort monégasque.

Delphine Pelletier

"J’ai jamais fait d’ironman"

La Française Delphine Pelletier pratique le triathlon depuis dix-neuf ans.

"On me dit "pour ta dernière année, c’est super d’être à Monaco !" La principauté fait toujours rêver", s’amuse la sportive qui se dit "fière de courir pour Monaco". "J’étais au club de Beauvais depuis quinze ans mais il a décidé d’arrêter cette année. J’ai rencontré Hervé au triathlon d’Aix-en-Provence et je lui ai fait part de ma recherche d’un club basé sur la longue distance. J’ai eu des contacts avec d’autres clubs, mais le projet d’Hervé me convenait mieux. J’habite à Saint-Laurent-du-Var donc c’est pratique et ça me permettra d’être proche des athlètes de Monaco. J’essaierai de venir de temps en temps." En 2012, elle s’est notamment imposée lors des TriStar de Cannes, de Lyon, du Natureman (half ironman du Verdon), puis elle a aussi terminé en tête de l’half ironman de Gerardmer devant Caroline Steffen, la championne du monde de triathlon en 2012. "J’ai un CIP (contrat d’insertion professionnelle) avec l’armée de terre, qui se termine à la fin de l’année. Donc je me suis dit que c’était un signe et qu’il fallait que j’arrête aussi le triathlon à ce


Triathlon

Récemment opéré de la cheville, Nicolas Fernandez vise tout de même l'ironman de Nice, en juin.

Delphine Pelletier est la première triathlète à avoir rejoint le club d'Hervé Banti.

moment-là. Pour l’instant, dans ma tête, c’est ma dernière année." On pourrait s’imaginer que la fin annoncée d’une carrière donne l’envie de courir en dilettante... "Non non, coupe la triathlète, on ne se relâche pas, on se lance de nouveaux challenges ! J’ai jamais fait d’ironman(1) de ma vie. J’ai fait toutes les distances en 19 ans de triathlon, et je me dis que pour ma vingtième année c’est l’occasion de me lancer." Voilà le défi de la Française. "Je suis entraînée par Yves Cordier, l’entraîneur de Nice qui a plusieurs ironman à son actif. C’est lui qui va me préparer de A à Z. En plus, il en est l’organisateur donc j’aurai toutes les cartes en main. J’ai la chance de m’entraîner avec deuxtrois athlètes pros comme Jeanne Collonge par exemple, et on arrive à se faire de belles semaines de 25 ou 28 heures. C’est un boulot à plein temps. Alors quand j’entends "maman, on va faire du vélo ?", c’est dur ! La récupération fait vraiment partie d’une journée d’entraînement", raconte en plaisantant la maman de Emy, sept ans.

Rod de Kanel

En route vers Las Vegas Autre nouvelle recrue, Rod de Kanel, triathlète français de 31 ans. "Je connais Hervé depuis une dizaine d’années, j’étais très ami avec son frère. Je l’ai rencontré lorsque j’étais à l’école de police. En 2006, il m’avait déjà encouragé à venir au club monégasque. Mais je me suis remis sérieusement au triathlon l’année dernière. Alors, j’ai moimême contacté Hervé. J’avais envie de faire partie d’un club ambitieux. C’est là qu’il m’a annoncé que justement, il cherchait à constituer une équipe pro." Timing parfait pour ce gardien de la paix qui vit à Paris. "Mon objectif avec Monaco est de me qualifier pour les championnats du monde d’ironman 70.3, qui se dérouleront à Las Vegas en

Nicolas Fernandez

"Une ativité restreinte depuis juillet"

Rod de Kanel souhaite se qualifier pour l'ironman de Las Vegas, en septembre.

septembre prochain. C’est très motivant de faire partie d’un club dynamisé par plusieurs athlètes de haut niveau. Je n’aurai pas souvent l’occasion de m’entraîner avec eux, mais c’est important de faire partie d’un club fort, qui a une vraie identité." Pour Rod, ce sera la continuité d’une année 2012 porteuse. Il a participé à une dizaine de courses et est notamment le vainqueur de l’Oilman (half ironman de Lake Conroe) au Texas, de la Nautica south beach (distance classique) et de l’Ocala sprint, en Floride. Il est arrivé deuxième du FitDays Le Havre (longue distance) et du Bradenton half ironman de Floride. Rod de Kanel a aussi pris la 11e place de l’ironman 70.3 d’Irlande, et la 18e de celui d’Austin, capitale du Texas.

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Nicolas Fernandez, sapeur-pompier de 29 ans basé dans les Bouches-du-Rhône, a récemment quitté son club d’Aix-en-Provence. "Je connais Hervé depuis plusieurs années, j’ai souvent couru avec lui. Après Aix, je cherchais un club stable. En appelant Hervé, j’ai appris qu’il avait ce projet d’équipe spécialisée dans la longue distance. C’était exactement ce que je souhaitais". Pour l’instant, le triathlète occitan prend soin de sa cheville au CERS Capbreton (le Centre européen de rééducation réservé aux sportifs). Il a été opéré le 22 novembre afin de soigner l’inflammation d’un os, l’empêchant de pratiquer son sport depuis plusieurs mois. "Dès mon retour du centre, j’espère être en mesure de faire des journées d’entraînement conséquentes. Pour le vélo et la natation, ça va aller. Mais il va me falloir reprendre la course à pied en douceur. Ma prochaine date est l’ironman de Nice, en juin 2013. J’y participe mais sans objectif particulier parce qu’à cause de ma cheville, j’ai eu une activité restreinte depuis juillet. Mais lorsque je m’y remettrai à fond, je ferai à nouveau 25 à 30 heures par semaine. Mon entraîneur est Nicolas Fritsch (ancien cycliste français professionnel, ndlr). Aujourd’hui il vit à Paris, et même à distance, il me conseille beaucoup. S’entraîner seul c’est usant. Heureusement, il y a beaucoup de sportifs ici. Par exemple, il y a des cyclistes pro comme Florent Barle et c’est motivant de pédaler avec eux." En 2011, Nicolas avait notamment terminé 3e du TriStar de Lyon et était champion de France des sapeurs-pompiers. 1. 3,8 km de natation, 180 km de cyclisme et 42,195 km de course à pied.


Hervé Banti - triathlète et président de l’AS Monaco triathlon

Sylvain Rota

"Un projet concret et crédible" "J’ai connu Hervé par rapport à ses résultats sportifs", explique Sylvain Rota, le dernier arrivé de l’équipe pro monégasque fraîchement formée. "J’ai entendu parler de lui notamment lorsqu’il est allé aux JO. Mais mon arrivée à l’ASM est un pur hasard. J’ai vu sur la page Facebook de l’AS Monaco triathlon que Nicolas Fernandez en faisait partie. Je le connais parce qu’on a un peu le même parcours. Je suis pompier moi aussi, mais en Haute-Savoie, et on était tous les deux licenciés au club d’Aix-en-Provence. J’ai demandé s’il y avait une possibilité de collaboration pour 2013. Je pensais finir dans un petit club loisir de Chambéry." Finalement, le triathlète de 29 ans intègre l’équipe des rouge et blanc. "Je suis satisfait parce que le club est prestigieux, et surtout, nous avons un président qui est lui-même triathlète de haut niveau. Il nous propose un projet concret et crédible. Puis il nous comprend très bien et il connaît la valeur de chaque performance." Le 16 décembre dernier, le pompier haut-savoyard s’est offert l’ironman du Pays de Galles, avec le meilleur temps à vélo comme cerise sur le gâteau. "Jusqu’à aujourd’hui, seulement huit Français l’ont remporté. Je suis assez fier de cette performance. Surtout qu’en tant que pompier je fais souvent des gardes de 24 heures et je m’entraîne seul. Donc ce n’est pas toujours évident." Il a aussi remporté le triathlon d’Aix-les-Bains, le 9 septembre. Son prochain objectif n’est pas des plus simples, c’est l’ironman d’Afrique du Sud, qui se déroulera le 14 avril. Depuis début janvier, Sylvain Rota est dans l’entraînement jusqu’au cou.

"On repart sur une nouvelle dynamique"

gens, c’est toujours assez prestigieux de signer à Monaco et on s’imagine souvent plein de zéros sur le contrat... (Lance-t-il en riant. Et Delphine Pelletier de répondre : "c’est terrible, je reçois plein de messages là-dessus.")

Les athlètes vont-ils s’entraîner tous ensemble ? On n’est pas un sport collectif, donc on n’a pas tout le temps besoin de s’entraîner ensemble. Mais on se regroupera régulièrement pour faire des camps d’entraînement et pour faire connaissance. Notre prochain objectif commun c’est l’Ironman de Nice, le 23 juin. Dans les sports individuels, c’est très rare que les athlètes habitent tous au même endroit.

Quand vous est venu l’envie de créer une équipe pro ? Dans un coin de ma tête, j’avais le désir de constituer une équipe pro depuis le début. J’ai laissé passer les JO pour rester concentré dessus et ne pas me disperser. Mais dès le lendemain des Jeux, je me suis à nouveau tourné vers ce projet. J’ai commencé à en parler aux sponsors qu’on avait déjà, pour augmenter un peu leur participation et financer l’arrivée des athlètes. L’idée était d’obtenir plus d’argent afin de ne surtout pas amputer le budget alloué au licenciés amateurs. Comment avez-vous démarché les athlètes ? C’est plutôt eux qui sont venus vers moi. Ça fait vingt ans que je suis dans le triathlon et tout le monde se connaît dans le monde des "Elites". Dès qu’ils ont su que j’accédais à la présidence du club, ils m’ont contacté pour savoir s’ils pouvaient nous rejoindre. Dans l’esprit des 68

Les amateurs ont-ils toujours leur place au club ? Bien sûr. Nous avons environ 95 licenciés. On a crû de 25 ou 30% en une année. Les choses évoluent très vite. Depuis l’année dernière, on repart sur une nouvelle dynamique et tout le monde semble content. Moi je voulais créer la structure pro, sans perdre le côté convivial. Que personne ne puisse me reprocher un jour de tout sacrifier pour l’élite. Je pense que pour l’instant on réussit à tout concilier. C’est bien qu’on puisse tous se côtoyer et tous apprendre de l’expérience des pros. Vous comptez continuer longtemps ? J’ai 35 ans et pour l’instant, tant que la tête et les jambes suivent, oui. Je m’amuse et je suis plus performant d’année en année, donc j’ai encore quatre à cinq ans, je pense. Sur l’Ironman par exemple, on peut être performant jusqu’à 40 ou 42 ans. Et encore plus chez les femmes. C’est une discipline qui demande beaucoup d’endurance - on peut être endurant jusqu’à tard - et qui demande beaucoup d’expérience aussi. Je pars deux semaines aux Canaries fin janvier, après je pars dix jours en Australie pour faire l’Ironman de Melbourne. J’ai un stage en altitude au mois de mai ou juin certainement. Voilà ce qui est planifié jusqu’ici, ça fait déjà plus d’un mois loin de la maison pour le semestre.


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Ecole de football

Poupons en crampons La section football amateur de l’AS Monaco s’est alliée à l’AS Turbie afin de proposer une école de foot aux petits sportifs locaux. Dès quatre ans et jusqu’à huit ans, les "pitchouns" en crampons sont répartis par âge, en quatre catégories, et apprennent à leur rythme à manier la balle. Une belle façon d’occuper son mercredi après-midi, et pourquoi pas se découvrir une vocation. Par Chris Bertoldi - Photos : Sébastien Nogier

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u creux des collines turbiasques, on trouve la récréation géante des petits champions de foot. Avec une vue imprenable sur la Méditerranée, le stade d’entraînement de l’école de football de Monaco se trouve confortablement logé au centre du village, tout près de l’école primaire. C’est un mercredi d’entraînement comme les autres, en plein mois de décembre. C'est-àdire rafraîchissant. Mais cela n’empêche pas les petits rouge et blanc aux grandes chaussettes de

s’ébrouer sous le ciel bleu glacé. Depuis un an, Monaco a rompu son entente avec le FC Beausoleil, et noué une alliance avec La Turbie. "C’est simple, en Principauté nous manquons de place et La Turbie manque de joueurs", explique Rémi Deléage, éducateur de métier et coordonnateur technique et pédagogique de l’école depuis trois ans. "Puis nous nous entendons très bien avec le président du club de ce village, Thierry Scursoglio, co-coordonnateur et entraîneur d’une de nos équipes U7."

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Aujourd’hui, la pépinière à footballeurs compte 90 joueurs, dont 56 sont inscrits à l’AS Monaco et 34 à l’AS Turbie. Les bambins sont répartis en quatre catégories d’âge : U6, U7, U8 et U9. Ils ont entre quatre et huit ans et viennent des villes alentour telles que Monaco et La Turbie bien sûr, mais aussi Beausoleil, Villefranche, Peille, Menton ou Nice. Ce sont de vrais footballeurs miniatures, vêtus de leurs chasubles colorées, pleins de rires et d’envie de jouer. Les observer est un régal. On remarque les papas,


mamans et grands-parents éparpillés autour du stade, attentifs à ce qui se trame sur le gazon, et capturant des images çà et là.

Une armée de coaches

Tous les mercredis, le rendez-vous est fixé à 13 h 30 pour les U6, U7 et U8. L’objectif est de débuter les exercices à 13 h 45. À 15 h 30, les premiers groupes laissent la place aux U9, qui ont besoin de plus d’espace pour créer de vraies conditions de matches. "Eh les gars, on joue pas avec les filets !", lance Thierry Scursoglio alors qu’un petit bonhomme fait du "air guitar" avec un des câbles qui tiennent les cages. "Ah voilà ! Julien, je me fâche ! Che testa dura !", s’énerve une maman. Difficile pour les premiers arrivés de contenir leur enthousiasme en attendant que le groupe soit au complet. L’envie viscérale de taper, du moins, de courir après la balle, est palpable. Pour canaliser toute cette énergie, Rémy Deléage chapeaute une armada de neuf coaches, soit deux par catégorie d’âge et trois pour les U9. Et pendant qu’il accueille enfants et parents, les éducateurs commencent à préparer les ateliers sur la pelouse. Chaque groupe a son quart de terrain. Plots, cerceaux et haies colorés, ça sent l’échauffement.

On joue à "chat perché"

"Après l'échauffement, on essaie de leur faire travailler trois dimensions : motricité, technique et tactique. La tactique à cet âge-là, c’est pas évident à transmettre. Mais on a trouvé une solution, on leur fait faire des jeux d’éveil. Ce sont des jeux qui ressemblent à ceux qu’ils pratiquent à l’école, mais avec un ballon. Ils ont trois grandes notions à cerner, la construction du partenaire, la construction de l’adversaire et la construction de la cible. Et grâce à ces jeux, on s’aperçoit que naturellement ils apprennent à se positionner sur le terrain. Puis on ne les parasite pas avec du vocabulaire pas adapté à leur âge. "Mets-toi dans l'intervalle", par exemple, ils ne comprendraient pas. Alors que si on les fait jouer à "chat perché", ils vont savoir défendre en fonction de l’adversaire et du partenaire, puis ils vont apprendre à viser une cible. Grâce à ces situations pédagogiques, ils apprennent la tactique de jeu."

U6 : place à l’initiation

Ici, on ne travaille pas encore l’aspect physique et puissance de frappe. On se concentre sur le développement de la motricité et la découverte du football. On pose les bases. En l’occurrence,

on pose aussi les bases de la vie en communauté puisqu’à notre arrivée, chez les U6, on règle une dispute. "On se regarde les gars et on se serre la main. La main droite. Non, l’autre droite", explique calmement Maxime Porato, éducateur de quinze ans, fils de Stéphane Porato lui-même ex-footballeur. Le second coach des juniors s’appelle Frédéric Semedo. "On va faire le match, maintenant", lance-t-il. Explosion de joie générale. Les U6, composés de deux groupes, constituent la seule catégorie qui ne participe pas aux plateaux du week-end. Alors, évidemment, c’est le moment très attendu du mercredi aprèsmidi. Résultat des courses : l’équipe des bleus a gagné par trois buts à zéro. Brad, Zlatan et Dairon sont les héros du jour.

U7 / U8 : on taquine le ballon

Les U7 et les U8 suivent à peu près le même programme. Avec leurs camarades de U9, ils participent à quatorze plateaux dans l’année. "Ils ne doivent pas jouer plus de quarante minutes par plateau. Ils font donc quatre matches de dix minutes. Ça se déroule le samedi matin ou le samedi après-midi", précise Rémi Deléage. Il y a trois équipes et deux éducateurs par catégorie. A partir de six ans, on constate une vraie continuité dans l’apprentissage, avec une mise en pratique. Lucas Magnani et Robin Boubehira, 17 ans, sont coaches à l'école de foot depuis trois ans. "Je joue à l’ASM et on m’a proposé de travailler

avec les petits. Ça me plaît beaucoup", raconte Lucas. "Ça apporte de l’expérience et même une certaine satisfaction lorsqu’on les voit évoluer, ajoute Robin. Rémi nous donne de bons conseils et en même temps il nous laisse super libres pour qu’on enseigne à notre rythme." Au niveau technique, l’idée est d’apprendre la conduite de balle, les passes et les tirs. En apprentissage tactique, on poursuit les exercices d’éveil. Sur le plan de motricité, on apprend à jongler, à trouver ses appuis et à réagir plus vite. Côté U8, le coach Amine Roudani a préparé un parcours d’agilité à base de cerceaux et de barres au sol. Le but est de réussir le parcours rapidement... Et sans tricher. "Applique-toi Matteo. Tu dois contourner les barres ! Ne passe pas par-dessus ! Tu recommences", ordonne Amine. "Il faut être directif pour leur apprendre le bon geste, mais nous avons aussi une démarche questionnante pour qu’ils comprennent pourquoi ils font ce geste et dans quel but", explique Rémi Deléage. Les coaches ont établi un bon contact avec leurs apprentis sportifs. "Comment tu dois mettre ton pied pour tirer ?", demande Aheddam Radouane, second éducateur des U8. "Comme ça", dit le petit footeux en ouvrant son pied droit. "Voilà, maintenant tu peux viser le plot", l’encourage son entraîneur.


football

15 h 30 : passage de relais

Alors que les coaches distribuent les convocations pour les futurs matches, le soleil baisse drôlement et l’entraînement prend fin pour les U6, U7 et U8. Les impressions ? "On a fait des matches et c’était trop bien", s’exclame Maxime. "Moi je vais continuer jusqu’à ce que je serai professionnel, avec Ibrahima Touré", jubile Yacine, les yeux coquins. "Eh non, hein !", lui rétorque Matteo. "Quand tu seras professionnel, Ibrahima Touré il marchera avec une canne, hein !" Même pas fatigués, les minots. Dans l’air froid saisissant, les trois troupes de U9 débarquent sur le terrain. "La grosse différence pour eux, c’est qu’ils passent d’un jeu à 5 à un jeu à 7. Ils ont un quart de terrain par groupe au lieu de partager un quart à trois groupes, comme les plus jeunes. Ils jouent avec de vraies cages et dans la longueur du terrain. Puis le contenu des entraînements est plus élaboré", commente Rémi. A noter qu’à 15 h 30, Thierry Scursoglio anime un entraînement réservé aux gardiens de buts des U7, U8 et U9.

U9 : à chaque équipe son coach

Thierry Scursoglio, président de l'AS Turbie et Rémi Deléage, coordonateur de l'école de foot de Monaco, symbolisent l'entente entre les deux clubs, pour le bien des petits footeux.

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En piste, trois entraîneurs. Un par équipe. "Je viens du club de La Turbie. Je m’entraînais avec Thierry Scursoglio. Il m’a proposé d’avoir ma propre équipe et c’est génial. J’aime bien avoir cette responsabilité. Je suis passionné de foot, alors si je peux transmettre ce que je sais, c’est cool", raconte Romain Rigal, 18 ans. "Chaque éducateur prépare sa séance. Au départ, on élabore un programme annuel avec Rémi, puis on s’adapte au fur et à mesure", explique Rui Freitas, 25 ans. Éducateur depuis dix ans, il est en charge de l’équipe élite des U9. "Le thème du jour, c’est la supériorité numérique", indique-t-il à ses graines de champions. Depuis cette année, l’équipe élite bénéficie d’un créneau d’entraînement supplémentaire le lundi, de 17 heures à 18 h 15. Ils apprennent les contrôles, les dribbles, les feintes et le jeu de tête. Ils s'entraînent à adopter tour à tour les rôles défensifs et offensifs. Pendant que l'équipe de Rui se fait un deux contre un pour s'échauffer, avec le troisième coach, Florian Plebani, on saute des haies. Et ce n'est pas glorieux. Les mini footballeurs foncent comme des sprinters et se prennent les pieds dedans ! "Attention les gars, prenez votre temps, placez-vous", crie le coach turbiasque de 21 ans. A l'école de foot, on a de l'énergie. Et de la patience, beaucoup de patience.


F é dé rati on mo n égasque d'escr i m e

QUELQUES PHRASES "En garde ! Prêts ? Allez !" Les commandements, lancés sur un ton sûr, s'échappent de la salle d’armes Fernand Prat. Au chaud dans le stade Louis-II, c'est ici que s’échangent les coups d’épées et autres sabres et fleurets. Derrière la dizaine de masques noirs, des passionnés. Robert Prat, maître d'armes et vice-président de la fédération monégasque d'escrime, accompagné de maître Perrin, nous éclairent sur cette discipline aussi cérébrale que physique. Par Chris Bertoldi – Photos : Sébastien Nogier


escrime

U

ne fois pénétré le temple monégasque de l’escrime, au 1er étage du stade Louis-II, le maître d’armes Michel Perrin nous emmène voir le duel de plus près. "Regardez, lorsque les tireurs entament le combat, c’est un assaut. Mieux, c’est une conversation. D’ailleurs, on appelle cela une phrase d’armes et non pas une "phase" d’armes." L’entrée en matière est plutôt intrigante et donne envie d’aller plus loin. Dans la salle d’armes Fernand Prat, plusieurs pistes métalliques de quatorze mètres de long et deux de large sont alignées. Sur chacune d’elles, deux tireurs - on appelle tireur celui qui pratique l’escrime - se font face. "Ils doivent impérativement porter une tenue adéquate composée d’une cuirasse de protection, une veste et un pantalon à 800 newtons, un masque en acier, des gants en cuir et un fil de corps." La valeur "800 newtons" indique que les vêtements résistent à une pression de 85 kilos. Quant au fil de corps, il constitue l’un des éléments du circuit électrique via lequel on comptabilise les touches. Trois broches s’accrochent à l’arme, passent dans les vêtements et sont reliées à un mécanisme fixé au plafond. Lorsqu’il y a "touche", une lumière

s’allume du côté du vainqueur du point. "Les compétitions sont encadrées par un arbitre que l’on appelle "président de jury". C’est lui qui donne les commandements : "En garde ? Prêts ? Allez !" Et lorsqu’il y a touche, il s'écrie "halte", explique maître Perrin. Puis il décide qui a raison. Mais attention, contrairement à ce qu’on peut croire, cette "conversation" est épuisante physiquement et nerveusement. Et il faut faire attention à ce qu’elle ne vire pas au monologue", glisse le maître de 70 ans.

Une histoire de famille

L’escrime monégasque se découvre via l'arbre généalogique des Prat. "Mon grand-père, le maître Jules Prat, est venu à Monaco en 1894. Il a ouvert une salle d’escrime, rue de Millo. Ensuite, puisque ça a bien marché, il a créé le club "L’escrime et le pistolet", en 1909", raconte Robert Prat, maître d’armes et vice-président de la Fédération d’escrime nationale. "Puis mon père est devenu entraîneur et mon oncle maître d’armes. Louis et Fernand Prat ont ensuite créé la première école municipale d’escrime monégasque, en 1940. Et c’est en 1950 que la Fédération monégasque d’escrime voit le jour. De mon 74 75

côté, je me suis engagé dans l’armée. J’ai passé cinq ans au Bataillon sportif de Joinville et j’y ai validé tous mes diplômes. Je suis la troisième génération de maître d’armes à Monaco. Mon frère George est maître d'armes et président de la Fédération. Quant à mon frère Fernand dit "Nanou", il a fabriqué "la poignée Prat", homologuée par la Fédération internationale d'escrime, en mai. Il est kiné et pratique toujours l'escrime. C'est comme cela qu'il a imaginé une poignée plus ergonomique que les classiques." Robert Prat pratique l’escrime depuis l’âge de huit ans. "Et aujourd’hui, j’ai 76 ans. Ça entretient l’escrime, hein ?", lance-t-il en direction


de maître Perrin. Lui a fait ses armes à l’école d’entraînement physique et militaire d’Antibes, puis au Bataillon de Joinville, dépendant de l’école interarmées des sports de Fontainebleau. Parcours flatteur pour ce professionnel du sabre. Il est entraîneur international et a travaillé pendant huit années avec la Fédération française d’escrime. En plus de donner une dizaine d’heures de cours aux licenciés de Monaco, il est aussi conseiller technique des équipes françaises handisport d’escrime. Aujourd’hui, la Fédération monégasque compte environ 130 membres. Allié à la Fédération française d’escrime, le club de la Principauté est le deuxième de France, en nombre de licenciés, après celui de Nice. "Nous comptons 17 nationalités différentes et nous participons à toutes les compétitions régionales et nationales, aux coupes du monde, aux championnats du monde et aux jeux méditerranéens. Nous sommes quatre maîtres d’armes, avec maître Michel Perrin, maître Anne Brottel et le jeune maître Florian Gambino, 30 ans, formé à Monaco. Moi je m’occupe du bon fonctionnement de la salle, et de temps en temps, j’enseigne encore", détaille maître Prat.

Du fleuret à l’épée, en passant par le sabre "L’escrime compte trois sortes d’armes : le fleuret, le sabre et l’épée, explique Robert Prat. Un maître d’armes a toujours sa préférence, mais il doit savoir enseigner les trois." "Moi je préfère le sabre, indique Michel Perrin. C’est une arme plus virile que les autres, alors, si vous voulez, le tempérament fait que...", lance-t-il, plaisantin, alors qu’il enfile sa tenue et s’apprête à déloger les benjamins du vestiaire pour les entraîner. Les règles sont différentes pour chacune des armes. Avec un fleuret, on ne peut toucher que le tronc du corps. Avec le sabre, on peut toucher toutes les parties du corps qui se trouvent audessus de la ceinture. "Avec l’épée, en revanche, c’est un vrai duel. Toutes les parties du corps comptent. C’est le premier qui touche qui a le point, alors qu’avec les autres armes, l’attaque prime, explique Michel Perrin. Pour l’épée, il n’y a pas de convention, pas de règle." Donc dès sept ans, les jeunes débutent généralement avec le fleuret ou le sabre, dont les maniements sont encadrés et codifiés de manière stricte, et avec lesquels on apprend toute la technique de base.

"Depuis six ans, nous avons mis en place le "baby escrime". Tous les moins de sept ans peuvent y participer. Ils sont équipés de fleurets et de masques en plastique", précise Robert Prat. "Pourquoi pensez-vous qu’on appelle cela le fleuret ?", coupe maître Perrin. "Eh bien parce qu’à l’époque de Louis XIV, le bout de l’arme était plus gros et rond. Il ressemblait à une fleur. Aujourd’hui, l’extrémité est plus petite et électrifiée, on l’appelle la mouche. C’est moins romantique", s’amuse-t-il.

Les accros de l’escrime

Les entrainements ont lieu les lundis, mardis, mercredis et vendredis. Entre 17 et 21 heures se


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Maître d’armes Michel Perrin, professionnel du sabre, est aussi conseiller technique des équipes françaises handisport d’escrime.

Maître Robert Prat, vice-président de la fédération monégasque d’escrime, pratique cette discipline depuis l’âge de huit ans.

L’épée a pris d’assaut Monaco Les 24 et 25 novembre, Monaco accueillait le Tournoi international d’épée annuel. Un événement phare de la Fédération monégasque d’escrime. En Principauté, c’est le 28e Tournoi international d’épée hommes et le 26e Circuit national dames. 250 épéistes de douze nationalités différentes se sont affrontés au stade Louis-II, dans la salle omnisports Gaston-Médecin ainsi que dans la salle d’escrime Fernand Prat. La Fédération française avait, cette année encore, donné son accord pour que le tournoi dames fasse partie du "circuit national français épée seniors dames". 17 des 20 meilleures épéistes françaises étaient présentes. Les deux premières au classement français 2012/2013, Vanessa Galantine et Lauren Rembi, ont décroché les première et deuxième places du tournoi. La troisième place fut attribuée aux deux Italiennes Brenda Briasco et Sara De Alti. Du côté des hommes, la belle surprise de cette année est la 6e place décrochée par l’Italien Simone Rosa, licencié à Monaco. C’est Ronan Gustin, troisième au classement français, qui s'est placé premier, suivi par l’Italien Fabio Serpero. Marco Massimiliano Fois, italien également, s’est offert la troisième place avec le Français Yvan Trevejo, deuxième au classement français.

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succèdent les catégories poussins/pupilles, benjamins/minimes et juniors/seniors. Les athlètes semblaient unanimes sur la passion qui s’empare du tireur, dès ses débuts. "C’est un super sport. L'essayer, c’est l'adopter. Mais il faut aimer se battre parce que c’est un vrai sport de combat", avoue Fabien Biasoli. Il a commencé à pratiquer cette discipline à l’âge de 11 ans, après une initiation à l’école. "J’en ai fait très longtemps. Ensuite, j’ai dû arrêter par manque de temps, mais vous voyez, ce soir, je reprends ! J’ai 38 ans et j’aime toujours autant ça", indique-t-il, tout sourire. Idem pour Fabien Gambino, 30 ans, formé ici et maître d’armes depuis 2004. "J’ai découvert l’escrime vers 9 ans, à l’école. Notre professeur était maître d’armes et pendant la pause de midi, il nous initiait. Ça m’a plu et j’ai continué. J’ai découvert les valeurs qu’enseigne ce sport telles que le respect et le dépassement de soi. J’ai découvert que ça permet aux personnes introverties de dépasser leur timidité. Ils sont derrière un masque et osent davantage. En revanche, ça permet aux jeunes un peu foufous de canaliser leur énergie parce que s’ils veulent réussir, ils doivent être concentrés." Aujourd’hui, il enseigne à Sylvie, sa mère. "J’ai commencé il y a quelques années, j’avais 47 ans. À Monaco, le club est très convivial. Et même si c’est très technique et que l’on tire contre des confirmés, on arrive à s’éclater. Il y a un vrai respect entre les tireurs, et les confirmés côtoient les débutants." Et Robert Prat de rajouter : "C’est un sport plein de finesse, de beauté et d’actions, c’est le duel, la guerre. Il faut se battre et on acquiert des réflexes. Même dans la vie ça vous permet de lutter beaucoup plus facilement et de devenir un battant. Il faut en vouloir et pour ça, il faut travailler la technique et le physique, c’est un ensemble. Il faut beaucoup de réflexes et d’anticipation. Il faut arriver à voir, à analyser ce que va faire l’adversaire avant qu’il le fasse. C’est très rapide. La pointe est à 50 centimètres de votre corps. Ce qui prévaut dans l’escrime, c’est la tête, l’intelligence de jeu."


Curs a de Natale

le rush avant la bûche Pour la 18e édition de la Cursa de Natale, les athlètes se sont bousculés sur la ligne de départ, dimanche 16 décembre. Ils étaient 2 150 participants à avoir chaussé leurs baskets cette année, contre 1 800 en 2011. Une augmentation dont se réjouit l’Association sportive de la Sûreté publique (ASSP), organisatrice de l’événement. Car au-delà de l’esprit sportif et fédérateur qu’inspire la Cursa, elle a aussi un but écologique. Chris Bertoldi - Photos : Centre de Presse / Charly Gallo

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es athlètes d’un jour se massent au stand de retrait des dossards. Pas pressés, les champions. Beaucoup ont attendu le dernier moment pour aller retirer le bout de papier flanqué d’un numéro et d’une puce électronique pour saisir le juste chrono. C’est la cohue autour des bénévoles. "Ça se passe très bien... Sauf qu’on est un petit peu à la bourre. Ce matin encore, on a fait beaucoup d’inscriptions", explique Patrick Muller, l’une des petites mains qui œuvrent dans les coulisses pour le bon déroulement de la course. "Je suis un ancien policier, à la retraite depuis huit ans. Depuis, je les aide. Ça représente beaucoup de

boulot mais aussi beaucoup de sympathie parce qu’on retrouve des collègues avec lesquels on était en service. Je l’ai faite moi-même sept ou huit fois la course." Françoise Folleté fait partie de la centaine de bénévoles depuis cinq ans. "C’est merveilleux de faire partie de ce groupe dynamique ! Dans les participants, il y a des grands, des petits et ils appartiennent à toutes les catégories sociales".

Des sportifs en tous genres

Le port Hercule est littéralement recouvert d’individus sautillants, aux baskets colorées, s’échauffant et s’esclaffant à gorge déployée.

Nous croisons le team des sapeurs-pompiers. "Nous sommes une trentaine à participer à la Cursa de Natale, c’est une tradition pour nous", indique le major Jean Canu. "Puis grâce à notre métier, on est entraîné toute l’année", ajoute Lionel Dranes. Ça semble bien parti, pour ce corps de métier athlétique. À quelques mètres, nous rencontrons David Volfon, blondinet de 19 ans venu du Canada pour les vacances. Lui, participe "just for fun", comme il dit. Il n’a pas dans l’idée de battre des records, il souhaite juste se tester physiquement, profiter de cet événement amical et découvrir Monaco en empruntant le parcours historique de F1. D’autres se font la course "entre


course à pied

amis", à l’image de Pascal Karsenty, Niçois de 40 ans passionné de marathon. Parmi la foule, l’Écossais Allan McNish participait pour la première fois, accompagné de son fils Finlay, sept ans. Le pilote Audi de quarante-deux ans a notamment remporté les 24 Heures du Mans en 1998 et 2008, et a terminé deuxième cette année. "Mardi, mercredi, le temps ici était comme en Écosse", rigole-t-il. "Mais là c’est un plaisir, il fait très beau. C’est une très bonne préparation physique puis c’est bien avant les fêtes de faire un peu d’exercice. Mais dans une voiture de Formule 1, c’est beaucoup plus facile qu’en

"Tant que vous ne reculerez pas derrière la ligne, vous ne partirez pas ! Ceci est une course labellisée ! C’est 10 kilomètres et non 9,100 kilomètres", s’égosille Pierre au micro. Malgré les réprimandes sonores du maître de cérémonie, les coureurs s’entêtent. "Cinq secondes de pénalité pour tous ! Voilà !", tranche-t-il. Le départ est enfin donné et les athlètes s’élancent en un peloton long, dense et coloré. Les 2 000 paires de baskets partent à grandes enjambées en direction de deux montées éprouvantes : celle de la Rampe Major qui débouche sur la place du palais, et la montée d’Ostende qui donne sur la place du casino.

L’Italienne Elisa Desco est la grande gagnante de l’édition 2012 avec 35 minutes et 28 secondes.

courant, je pense", lance-t-il, blagueur. "C’est une vraie fête avec une course. Puis mon petit a fait le circuit d’1,5 kilomètre. Les enfants s’éclatent". Avant la course pour adultes de plus de 15 ans, d’une longueur de dix kilomètres, il y avait deux premiers parcours pour les petits, d’1,5 km et 2,7 km.

Départ difficile

Il est 10 h 30 passées. Dans le micro, on entend Pierre Moreau, de la grande famille des bénévoles, annoncer un retard de dix minutes à cause de la queue infinie au "stand dossard". Une fois les coureurs "enfin" prêts à s’élancer, nouveau problème.

nement incontournable à Monaco. Derrière ce rendez-vous sportif, il y a un but humanitaire. On reverse deux euros par inscription à une organisation au Sahel, plus particulièrement au Niger, pour lutter contre la désertification."

Des champions déterminés

Trente et une minutes plus tard, aux alentours de 11 h 20, les premiers coureurs font déjà leur retour sur le port, dégoulinants, livides et grimaçants. Le Britannique Richard Hobby, 36 ans, se place en vainqueur de la course avec un chrono de 31'19''. "Ce matin je me suis dit "je

Le Britannique Richard Hobby a remporté la Cursa de Natale avec un chrono de 31 minutes et 19 secondes.

Une course écolo

Pendant ce temps-là, on procède à la remise des récompenses aux plus jeunes. Médailles, coupes, sac de papillotes et de chocolats déclenchent un bouquet de sourires. Malgré le léger retard de la course et de la remise des prix aux petits, l’événement se déroule comme prévu. "La Cursa existe depuis 1995. Le président, Philippe Espallargas, et moi, nous en occupons depuis qu’on a repris l’ASSP, en 1999", raconte Gilles Ruckebusch, secrétaire général de l’ASSP. "On stresse jusqu’au départ parce qu’il y a toujours quelque chose à régler au dernier moment. Mais en général, tout le monde est content. C’est devenu un évé

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veux gagner". Le parcours est franchement dur. Je suis vraiment heureux. C’était sur mon planning depuis deux mois". Peu de temps après, Mathias Raymond franchit la ligne d’arrivée à son tour. "Mon objectif, c’était de passer sous les 40 minutes, et j’ai réussi. C’était juste, mais je suis content", jubile le rameur monégasque de 26 ans. Puis l’Italienne Elisa Desco, 30 ans, fait son arrivée. En 35'28'', elle s’attribue la victoire féminine. "Même si j’ai vieilli et que je suis devenue maman, je voulais gagner cette course", articule-t-elle, essoufflée, dans un Italien charmant.


AS Monaco vo lley-ball

AU-DESSUS DU FILET "Indéboulonnables" est certainement l'adjectif qui convient le mieux pour qualifier les volleyeurs de l'ASM cette saison. À mi-parcours, ils sont toujours invaincus et semblent filer tout droit vers la Nationale 2. Par Jimmy Boursicot - Photos : Sébastien Nogier

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n les voyant débarquer à l'entraînement du mercredi soir le pas léger et le sourire en bandoulière, il n'est pas difficile de deviner que tout va pour le mieux chez les seniors de l'AS Monaco volley-ball. Dans le gymnase des Moneghetti, leur bonne humeur est contagieuse. Les jeunes volleyeuses, qui viennent de finir leur séance, rivalisent de petites blagues et de discussions sonores dans les gradins. Cela ne suffira pas pour perturber l'équipe première, qui répète ses gammes avec entrain et spontanéité. Premiers de leur poule en Nationale 3, crédités de neuf succès en autant de sorties, les Asémistes n'ont pas vraiment de quoi s'en faire. Au moment de la trêve des confiseurs, ils pouvaient

déjà penser à la cerise sur le gâteau : une montée en N2 au terme du championnat.

et joué du côté de la Belgique, avant d'atterrir à Monaco via un crochet par Fréjus. Homme d'expérience, il abonde dans le sens de son Sur la voie royale entraîneur. "S'il n'y a pas de problème, on Aux manettes, Dragan Pezelj, a de multiples rai- montera. Le groupe est assez jeune, je suis un sons d'être satisfait. L'ASM, il connait. Cela fait peu le papy de l'équipe, ça ne me dérange pas", maintenant huit ans qu'il entraîne ici. "Quand s'esclaffe ce prof de sport au collège de l'Ariane, je suis arrivé, on était en Prénationale. Depuis à Nice. "Apparemment, il n'y a pas de gros rival 2007, on évolue en N3, on s'est stabilisés dans les dans notre poule. Le niveau est homogène et cinq premiers du championnat. Cette année, on nous sommes les seuls à être un peu au-dessus. a pu récupérer de nouveaux joueurs de qualité Il est arrivé que l'on soit un peu accrochés, mais et on souhaite aller plus haut. Pour l'instant, on a déjà une bonne avance." tout marche bien sur le terrain et on a évité les À la trêve, qui s'étirait du 16 décembre au blessures. Il n'y a pas de raison que ça change…" 20 janvier pour les volleyeurs, Monaco posHugues Cabochette, central de 41 ans toujours sédait effectivement une sérieuse marge de fidèle au poste, a connu la Pro B avec Cambrai sécurité. Invaincu, le club de la principauté


Volley-ball

comptait sept points d'avance sur son dauphin, l'ont "seulement" emporté trois sets à deux. Hyères-Pierrefeu. Meyzieu, Meylan, l'Entente forézienne ou encore Cannes, n'ont pas réussi à prendre un "Des entraînements set aux volleyeurs du Rocher. Alès, Hyèresplus durs que certains matches" Pierrefeu, Mandelieu et Salon-de-Provence Dans ce contexte, Dragan Pezelj doit faire en ont à peine fait mieux. Pour Dragan Pezelj, la sorte de maintenir ses troupes en éveil. Une rencontre face à la réserve de l'AS Cannes a mission qui ne semble pas insurmontable, si pourtant été l'une des plus intéressantes. "Ils l'on en croit le technicien, qui a notamment sont venus avec une équipe de stagiaires pros porté le maillot de Nice et des sélections de et quelques joueurs de Pro A. C'est toujours Croatie et de Slovénie (il possède la double plaisant d'affronter des équipes comme ça. On nationalité). "Je prépare mes entraînements en a fait un très bon match, même s'il y avait de fonction de ce que j'ai pu apprendre chez les la puissance physique en face." pros. On fait quasiment la même chose. Je ne saurais pas dire si, cette année, c'est nous qui Des recrues qui font la différence sommes beaucoup plus forts ou si les autres Cette année, cela ne suffit pas à faire plier l'ASM, sont moins bons. En tout cas, il arrive que nos qui a pu mettre la main sur trois éléments de entraînements soient plus durs que certains choix pour améliorer son effectif. Thomas Darmatches." vaux (22 ans), Mathieu Orszulaak (22 ans) et En parcourant les résultats du championnat, Adrien Gueru (21 ans) se connaissaient déjà on peut constater qu'il ne s'agit pas d'un excès avant d'arriver sur les bords de la Méditerranée. de langage de la part du coach. Il aura en effet Ensemble, ils ont fréquenté le pôle espoirs de fallu attendre la dernière journée des matches Châtenay-Malabry, avant de se retrouver au aller pour voir les Monégasques s'imposer par le Centre national du volley-ball à Montpellier plus petit des écarts. À Lyon, sur le parquet du (pour Mathieu et Adrien) puis sous le maillot Patronage laïque Villette Paul-Bert (PLVPB), de Beauvais, en Nationale 1. Pour ces étudiants, les coéquipiers du passeur Mathieu Orszulaak évoluer à un échelon inférieur n'est pas une

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sanction, mais un choix de vie. "'J'ai trouvé un stage de contrôleur de gestion à Saint-Laurentdu-Var. Je cherchais un club qui évoluait à un niveau correct et qui visait la montée. Mon but, c'était de pouvoir faire mon stage à plein temps. Si j'avais continué à plus haut niveau, j'aurais dû demander un aménagement de mes horaires", détaille Adrien, élève d'une école de commerce à Montpellier. Le monde pro ? Il ne le voit plus forcément du même œil qu'avant, quand il souhaitait encore s'y faire une place. "À la base, j'espérais faire carrière dans le volley. J'ai eu des propositions, mais rien ne s'est concrétisé. Je suis retourné dans mon club formateur, Le Plessis-Robinson, en région parisienne. On est montés en Pro B, mais je n'avais pas de bonnes relations avec mon coach. À Beauvais, c'est avec les dirigeants que j'ai connu des soucis. Ça m'a un peu blasé…" Pour autant, ce compétiteur dans l'âme, qui évolue comme réceptionneur-attaquant, ne prend pas sa saison avec Monaco par-dessus la jambe. "J'avais déjà joué en N3, quand j'avais 15 ans. C'est différent du haut niveau parce que c'est l'équipe qui fait le moins de fautes qui gagne." "Ces trois joueurs ont le profil que nous attendions. Ils sont jeunes, physiques et ils ont en plus un parfait caractère. Ils se sont déjà très bien intégrés dans le groupe", se satisfait Axel Le Meur, manager général de l'association.

Nicolas Bruzzo, 27 ans et dix années sous les couleurs de l'ASM VB au compteur, valide les propos du dirigeant : "Les jeunes qui sont arrivés sont très propres dans leurs gestes, on voit la différence…"

"Le fil conducteur de nos vies"

Ancien basketteur, Nicolas est aujourd'hui très attaché à son sport, qu'il juge essentiel à son équilibre. "Le volley, c'est le fil conducteur de nos vies. On change de travail, on part de chez nos parents… Ce qui est sûr, c'est que le mercredi et le jeudi, on est à la salle. Plus quelques séances de muscu le lundi et les matches le week-end. La muscu, ce n'est pas obligatoire. Mais on a tous envie de progresser." Le central, qui affiche 1,90 m sous la toise, se sait "un peu petit" pour évoluer dans de plus hautes sphères. Cependant, il ne cracherait pas sur la possibilité de découvrir la N2. "Je pense que je ne suis pas loin de mon niveau maximal. Monter d'une division, ce serait vraiment différent. Je veux voir ce que ça peut donner." La soif de victoire, l'envie de se dépasser et de partager des émotions collectives, voilà des valeurs que Dragan Pezelj a assurément transmises à ses protégés. Longiligne et discret, il semble à l'opposé des clichés qui escortent souvent les entraîneurs originaires des pays de l'Est. "Avec Dragan, c'est un régal. Il a un charisme que peu d'entraîneurs ont. Il est très

effectif asm volley ball Frank Gopcevic : réceptionneur/attaquant Christophe Ulivieri : récep./attaquant Henry Authier : récep./attaquant Adrien Gueru : récep./attaquant Nicolas Bruzzo : central Hugues Cabochette : central Thomas Darvaux : central Mathieu Orszulaak : central Pascal Ferry : pointu Julien Corsini : récep./attaquant/pointu Entraîneur : Dragan Pezelj

ouvert à la discussion, il se fait respecter sans avoir besoin d'être strict ou sévère. De temps à autre, on va voir des matches à Cannes ou à Cuneo, en Italie." "L'état d'esprit, c'est important. Mes gars sont à la fac ou au boulot toute la journée, il faut qu'ils prennent du plaisir en venant ici. Quand on fait des déplacements un peu plus longs, à Lyon par exemple, on en profite aussi pour vivre des moments ensemble", rebondit le coach. Si ce n'est pas le bonheur, ça y ressemble… Seule ombre au tableau pour le moment : la relève masculine, qui tarde à pointer le bout de son nez chez les rouge et blanc, comme nous l'ont confirmé plusieurs de nos interlocuteurs. Une raison de plus pour faire durer le plaisir !


Volley-ball

Axel Le Meur - manager général

"Il faut miser sur la formation" Il a un œil sur toutes les catégories du club et veille à son développement depuis 1998. Chargé d'impulser une dynamique chez les jeunes et d'assurer les meilleures conditions aux compétiteurs, Axel Le Meur est l'un des piliers d'une association à la fois ambitieuse et mesurée.

L'AS Monaco volley, c'est… L'AS Monaco, c'est deux sections : salle et beachvolley. De mi-août à mi-mai, on joue en salle. Juste après la fin des vacances d'avril, on débute le beach au Larvotto. On a quasiment 180 joueurs de salle, 150 de beach (dont une trentaine qui ne fait que ça). On a créé le Beach volley trophy, qui permet de faire jouer 24 équipes réparties en trois divisions. Le tournoi va fêter ses dix ans. Après ce championnat, on a la coupe du BVT à partir de septembre. Pour les dix ans, on va essayer de faire un grand événement. Au total, 170 salariés ont participé.

excentrés, c'est un souci. Les joueurs des bassins cannois et niçois sont trop loin pour nous. Si on veut avancer, il faut miser sur la formation. Beaucoup de joueurs de l'équipe première ont grandi ici.

Le club dispose-t-il d'équipes dans toutes les catégories en salle ? En salle, on est entre 19 et 21 équipes chaque saison, de poussins à seniors. Chez les garçons, c'est un peu plus difficile d'avoir beaucoup de jeunes, mais on se rattrape chez les adultes. Nous avons des seniors en N3, en championnat régional, trois équipes détente, qui jouent en semaine, et une loisir. Un adulte qui vient chez nous peut vraiment trouver ce qui lui convient.

Pourquoi est-ce si difficile d'avoir des garçons dans les effectifs de jeunes ? Ils sont beaucoup moins nombreux dans le volley-ball en général. C'est un peu logique puisqu'on n'entend pas parler du haut niveau. On voit l'équipe de France de rugby, de handball ou de basket. Mais si on demande à quelqu'un dans la rue de citer le nom d'un volleyeur… Il faut que la Fédé française entreprenne une réflexion concernant la communication.

Quel est votre rôle au sein du club ? Je suis salarié au club depuis août 1998, j'ai pu participer à l'évolution de ce club. On m'avait demandé de venir pour gérer la partie amateur, quand l'ASM avait encore un effectif professionnel qui évoluait en Pro B. Lorsque l'équipe a été dissoute, j'ai repris la gestion de toutes les catégories. Dans quelles circonstances votre arrivée à Monaco s'est-elle faite ? Je suis venu sur la Côte d'Azur par amour, pour suivre ma chère et tendre (il sourit). Je gérais déjà un club en région parisienne, mais pas de la même importance. À l'origine, j'étais prof de sport et j'ai fait des études en management du sport. Puis on m'a demandé de rejoindre l'ASM. Avez-vous la volonté de retrouver un jour le monde professionnel ? On essaie de grimper les échelons, que ce soit

Il peut donc y avoir un creux entre deux générations… On a réussi à former un groupe de joueurs qui avait commencé en minimes et qui est aujourd'hui en seniors. Et c'est vrai qu'en ce moment, des minimes aux juniors, le niveau est un peu bas.

chez les garçons ou les filles. Après, évoluer dans le monde professionnel, c'est évidemment conditionné à l'argent. Cette année, un de nos sponsors, Beleaf, nous a bien aidés. Tout comme BMW et Mini pour les jeunes. À l'année, on fonctionne avec un budget de 190 000 euros. Nous n'avons aucun joueur qui est salarié et personne n'a de prime. Étant donné le prix des loyers, on ne peut pas non plus se permettre de loger quelqu'un.

Comment faites-vous pour convaincre des joueurs de vous rejoindre en N3 ? Quand un profil nous intéresse, on demande tout de suite son CV et on essaie de voir si on peut lui trouver un emploi. C'est dur, mais le président, Christian Palmaro, ou le trésorier, Éric Benchimol, ont quelques contacts. Monaco, c'est attractif pour les volleyeurs ? Disons que par rapport aux autres clubs du département qui évoluent au même niveau, on est

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Effectuez-vous un travail pédagogique avec les écoles ? On l'a fait pendant des années, mais on n'a pas attiré beaucoup de garçons. Quand un môme a testé, il ne repart pas. Mais il faut qu'il puisse s'identifier, que le sport le fasse rêver. Et malheureusement, le volley est un sport assez ingrat. Quand le on pratique dans les établissements scolaires, on s'ennuie souvent parce qu'il faut du temps pour apprendre la technique. Plusieurs membres de votre club devraient participer aux Jeux des petits États… On attend une réponse officielle. Des seniors pourraient aller au Luxembourg, en juin. On a le droit de faire jouer des Français qui ont été licenciés au moins trois ans à Monaco. Cela nous permet d'avoir une équipe compétitive. Cela peut être une très belle expérience. Il y aura deux pays injouables : le Monténégro et Chypre. Après, tout sera ouvert.


s a l le de m usculatio n du Stade l o u i s -II

A fond la fonte Qu’ils soient célèbres ou inconnus, nombreux sont les sportifs qui affectionnent la salle de musculation de Monaco. Située dans le stade LouisII, temple national de l’activité physique, elle est chapeautée par deux professionnels : Jacques Choynowski, préparateur physique à la carrière internationale, et Nicolas Coletti. Visite guidée. Par Chris Bertoldi - Photos : Sébastien Nogier


musculation

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ode Miller, Mickaël Madar, Robert Smith, Jarno Trulli... Qu’ils soient champions de ski, de football, de basket-ball ou de F1, ils sont tous passés par la salle de musculation de Monaco. En témoignent les maillots, photos et combinaisons dédicacés qui ornent les murs de l’entrée. Impossible de tous les citer. Il y en a trop. Vinokourov, Popov, Cipollini, Coulthard, Capirossi, Frolla, Wiberg... Tous ont participé au patchwork de remerciements qui habille le couloir. On peut y lire “à Jacques”, “Merci Jacques”... Attirés par la musique qui résonne, nous pénétrons dans l’antre de la musculation monégasque. À l’entrée, Corinne Cinquemani, chargée du pan administratif, nous indique le chemin. Un grand homme en veste rouge nous accueille et se présente : “Jacques Choynowski, bienvenue”. À ses côtés, Nicolas Coletti, son bras droit. À eux deux, ces coaches supervisent une salle de 260 m², composée de 58 ateliers. Ici, il n’y a pas de cours de fitness. La préparation physique est axée sur le cardio et la fonte. Avec un total de 5 600 adhérents, les deux spécialistes voient passer une centaine de personnes par jour. “Ma devise, c’est la sécurité. Et je suis intransigeant là-dessus. C’est pourquoi je n’accepte pas plus de 45 personnes à la fois. Sinon, il n’y a plus assez d’espace vital et les sportifs peuvent se blesser en étant trop près les uns des autres”, précise Jacques Choynowski. Et lorsqu’on en voit certains, la face vermeille et les traits déformés par l’effort, relâchant leurs haltères au sol dans un fracas sonore, on n'a pas envie de s'approcher. D’autres sont perchés sur des vélos elliptiques, certains cavalent des kilomètres sur les tapis roulants, rament ou pratiquent le développé couché. Là où ça rigole le plus, c’est sur la lignée de vélos, située à l’entrée. Plusieurs vagues de sportifs se succèdent chaque jour. Par an, on recense 33 000 entrées ! Impressionnant au regard de la taille moyenne de la salle. Mais la popularité de ce cocon familial du sport s’explique par la qualité de l’accueil et du suivi que l’on trouve auprès des deux spécialistes.

À chacun son programme

Jacques Choynowski, préparateur physique international, aux côtés de Corinne Cinquemani.

Entre midi et deux, c’est l’affluence. La musique est omniprésente dans ce temple du corps, elle motive, elle rythme la cadence. Chacun suit son programme, consciencieusement. Ils se terrent parfois dans le mutisme le plus total, laissant place à la concentration. Puis ils se relâchent

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et échangent quelques paroles avec les voisins. Tous se côtoient régulièrement et se connaissent. La particularité de la salle de musculation du stade Louis-II, c’est qu’elle accueille aussi bien les sportifs de haut niveau, internationaux et de passage à Monaco, que le débutant qui souhaite s’entretenir et conserver la forme. “C’est simple. Lorsqu’un membre entre ici pour la première fois, Jacques et moi l’accompagnons et lui faisons découvrir tous les appareils. De cette manière, il apprend immédiatement à bien s’en servir et cela nous permet de nouer le contact et de bien cerner sa condition physique. Ensuite, on écoute ses envies et l’objectif qu’il aimerait se fixer, puis nous constituons son programme. Chaque nouveau membre ressort d’ici avec un programme bien personnalisé. Durant le premier mois, nous sommes très attentifs à sa manière de s’entraîner et nous n’hésitons pas à le corriger”, indique


Nicolas Coletti (ci-contre), 43 ans, préparateur physique dans la salle de musculation du Louis-II depuis six ans. “On s’occupe de vous au début. Ensuite, on vous surveille sans que vous le sachiez”, s’amuse Jacques Choynowski. En plus de la musique, deux écrans plats diffusent la chaîne Eurosport. “L’autre jour, on a regardé gagner la skieuse américaine Lindsey Vonn”, annonce fièrement Jacques en pointant l’écran. Vonn s’est octroyée les deux premières descentes de la saison, vendredi 30 novembre et samedi 1er décembre à Lake Louise, étape de la coupe du monde de ski alpin. Puis dimanche, elle a remporté le super-G. La reine de la vitesse était troisième au classement général de la coupe du monde après sept courses.

“Ma fierté, c’est Lindsey”

Si Jacques Choynowski évoque la fonceuse américaine, ce n’est pas par hasard. Pas tout le monde ne le sait à Monaco, mais il est un entraîneur d’envergure internationale et a propulsé un certain nombre de champions. “J’étais son entraîneur personnel pendant trois ans. Elle a fait sept sessions de préparation ici. Elle a souffert, elle a pleuré, mais elle a gagné.” L’homme

de 63 ans vient de Pologne. Il s’est fait connaître en excellant dans l’entraînement des nageurs de son pays avec lesquels il a décroché 684 médailles au niveau national. Le spécialiste a entraîné la nageuse Agnieszka Czopek, médaille de bronze en 400 mètres 4 nages, lors des Jeux olympiques de Moscou en 1980. C'est le premier podium olympique en natation pour la Pologne. Une victoire pour Czopek et Choynowski. Il arrive à Nice en 1981. Il emmène la nageuse Catherine Poirot aux JO de Los Angeles en 1984, où elle décroche la médaille de bronze sur 100 mètres brasse. En 1987, Choynowski rejoint la Principauté et intègre le staff d'Arsène Wenger, alors entraîneur de l’AS Monaco. Il travaille aussi au centre de formation de l’ASM, avec Lilian Thuram, Emmanuel Petit, David Trezeguet, mais aussi Enzo Scifo. “J’ai un objectif, c’est la victoire. Pour moi, dans le sport, il y a l’aspect santé et remise en forme, mais lorsque je fais une compétition, c’est pour gagner”, s'excalme le technicien. Une autre de ses fiertés est la skieuse Pernilla Wiberg, qu’il a notamment entraînée pour les Jeux d’hiver de Nagano, en 1998, d’où elle ramène la médaille d’argent en descente. “C’est particulier

d’être préparateur physique parce que lorsque le sportif part s’entraîner ailleurs, il emporte un morceau de soi. Ils deviennent tous un peu mes enfants. Préparer un sportif, je considère que c'est ma mission terrestre.”


musculation

Zoom sur les adeptes de la salle Ils s'appellent Davide, Elisa, Monique et Christian. Ils ne se connaissent pas personnellement mais se croisent à la salle de musculation chaque semaine. à son rythme, véhiculant sa propre histoire, chacun effectue scrupuleusement son parcours personnalisé. L’idée : se vider l’esprit, garder la forme et muscler l’ensemble du corps. Une activité cruciale qui, pratiquée régulièrement, mène tout droit vers le bien-être. Rencontres.

“Entretenir la masse musculaire” Dans le couloir, direction les machines à muscler, nous croisons un cycliste vêtu d’une tenue jaune. Davide Rebellin, le coureur italien recordman de victoires sur la Flèche wallonne, a terminé son entraînement du jour et passe dire au revoir aux coaches après s’être changé. “Je m’entraîne ici depuis 1998. Je viens trois fois par semaine à peu près et je me fais des séances d’une 1 h 30. Je travaille les dorsaux et les bras, et je travaille mes jambes à la presse. C’est très important de travailler ses muscles entre les courses pour entretenir la masse musculaire et la souplesse aussi.” Très fier, Jacques Choynowski nous entraîne dans son bureau et nous montre une coupure de journal, collée dans son livre d’or. Une photo de Rebellin près d'Alexander Vinokourov illustre l’article. On y voit Vino sur la première marche du podium et Rebellin sur la troisième, lors du ParisNice, édition 2003. Choynowski est heureux, les deux hommes s’entraînent toujours dans sa salle. Et cela va continuer pour Rebellin, qui à 41 ans, compte bien poursuivre sa carrière pendant encore deux années.

“ Je veux me sentir bien”

“ Pause déj' sportive”

“ Vous voyez, ça rapporte”

“Tous les jours, je travaille un peu tout”, raconte Christian Mironenko. Nous l’interrompons pendant sa séance de vélo. Ce retraité de 65 ans a toujours pratiqué le sport. Notamment le ski qu’il affectionne particulièrement, et la course à pied. Mais depuis décembre 2009, il considère la vie et le sport différemment. Il soulève son tee-shirt. Une cicatrice verticale coupe son thorax en deux. “J’ai subi une opération à cœur ouvert. En faisant de simples contrôles de santé, nous nous sommes aperçus que j’avais deux artères très rétrécies près du cœur. Je risquais véritablement l’infarctus. Lorsqu’il vous arrive une chose pareille, vous vous dites que ça n’arrive pas qu’aux autres et qu’il faut vraiment prendre soin de son corps.” Christian vient à la salle quatre à cinq fois par semaine, à raison de deux ou trois heures par séance. “Mon médecin me conseille les efforts longs plutôt que violents, alors je fais beaucoup de cardio. Je veux me sentir bien et garder la ligne. Ici, c’est agréable. Il y a une très bonne ambiance, tout le monde se parle. Puis ma femme me rejoint souvent. Nous sommes une famille de sportifs. Je tiens à ce qu’on ait une vie saine.”

Après avoir passé la rangée de vélos, où nous avons rencontré Christian, nous nous dirigeons vers une longue silhouette fine et galbée, coiffée d’une crinière châtain qui ondule au rythme des mouvements. La demoiselle s’appelle Elisa Morella. Elle fait sa séance de vélo elliptique et ne veut pas perdre de temps. Alors elle discute avec nous tout en poursuivant ses efforts. “Je n’ai qu’une heure de pause à consacrer au sport entre midi et deux.” Pas une minute à perdre pour cette juriste internationale de 32 ans. “À la base, j’ai eu un problème au genou. C’est comme ça que j’ai appris à me servir des machines, explique-t-elle, entre deux inspirations. Je viens deux à trois fois par semaine et je fais surtout du vélo, du rameur, et du tapis roulant. C’est surtout pour garder la ligne et me raffermir, et puis ça défoule.”

Au centre de la salle, on découvre le coin réservé à la manipulation des haltères. Allongée sur une banquette, sept kilos au bout de chaque bras, nous découvrons une petite dame blonde, fine mais visiblement costaude. Nous arrivons sur la pointe des pieds pour ne pas lui faire faire de mouvement brusque. Monique Kafarakif se rend à la salle de sport quatre fois par semaine et s’active pendant deux à trois heures. Sa particularité ? “J’ai 73 ans”, lâche-telle dans un sourire espiègle. “Je dois être la doyenne de la salle”, glisset-elle en balayant la pièce des yeux. “Je viens ici depuis dix ans. Depuis que j’ai perdu mon fils. Lui aussi venait s’entraîner ici, avec Jacques. Je ne sais pas rester inactive, moi. Je me lève à 4 h 30 tous les matins, je fais mon ménage, je vais au marché, puis je viens faire du sport. Ça me défoule et ça me permet de faire sortir tout mon stress. Puis vous voyez, ça rapporte !”, s’exclame-t-elle en désignant ses jambes musclées.

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Jean-Christophe Maillot

"La seule victoire de l’artiste est une victoire sur lui-même" En route pour une douzaine de représentations de Lac à travers la France, un ballet inspiré du Lac des cygnes, Jean-Christophe Maillot a fait une halte pour discuter de sport. Le chorégraphe directeur des Ballets de Monte-Carlo nous a laissés entrevoir son monde artistique Par Chris Bertoldi - Photos : Guillaume Plisson/ML Briane

Comment êtes-vous venu à la danse ? Mon père était scénographe et peintre. Il réalisait des décors pour les opéras et les spectacles de danse. Il y avait toujours des chanteurs d’opéra à la maison, des comédiens... Il était naturel pour moi d’aller vers une discipline artistique. Puis j’avais besoin de me défouler car j’étais un enfant plutôt agité. Je suis allé étudier la danse et le piano au conservatoire de Tours. À partir de 7 ans, j’en faisais cinq à six heures par semaine. Bien sûr, comme tous les gamins, j’ai tapé dans la balle. Mais lorsque j’étais au conservatoire, j’étais carrément dispensé de sport car je risquais de me blesser. Comment êtes-vous passé de danseur à chorégraphe ? A 17 ans, j’ai rejoint le ballet de Hambourg, en Allemagne. C’était en 1978. J’ai subi une grave blessure du genou avec rupture des ligaments croisés et tassement du ménisque. J’ai été obligé de m’arrêter. Il m’aurait fallu être extrêmement motivé pour retrouver une condition physique optimale. Avec le recul, je dirais que je n’avais pas cette force-là, ce courage dont on a besoin pour faire le métier de danseur. Puis j’avais envie de réunir un groupe et de faire fonctionner des individus ensemble. Quand avez-vous franchi le cap ? J’ai créé ma première compagnie en 1983. Aucun jour ne ressemble à un autre. C’est toujours une aventure différente, dans un lieu différent. Je dirige une troupe composée de 140 membres permanents, en comptant le personnel technique et administratif, parmi lesquels nous avons 50 danseurs. Une centaine d'intermittents travaillent également avec nous. Sans compter l’orchestre. Je suis fier de pouvoir dire que la parité est totale et qu’à compétences égales, les hommes et les femmes ont le même salaire.


culture sport

arrêtait de respirer et se disait qu’elle allait mourir si elle ne la franchissait pas. J’aime cette démarche personnelle.

Ce doit être impressionnant de diriger une si grosse compagnie... Tout cela s’est fait progressivement. Je travaille avec certains depuis vingt ans donc je me permets de déléguer. Et je m’étonne moi-même car je connais le prénom de chacun. Cette compagnie est un micro-monde dans lequel vous avez 27 nationalités, tous les niveaux sociaux, toutes les religions, toutes les couleurs de peau et toutes les tendances sexuelles. Il est difficile de gérer les ambitions et le caractère de chacun. Être directeur de la troupe et faire des chorégraphies vont ensemble car imaginer un spectacle et le mettre en scène est souvent le résultat d’une étude de l’humain. Il y a toujours une part d’ombre et une part de lumière. Mon rôle est de maintenir l’équilibre entre les deux. Faites-vous une différence entre le sport et le monde artistique ? Ce que nous faisons est subjectif. Ça peut plaire ou déplaire. Alors que ce qui se fait dans le sport, c’est objectif. Si l’on arrive premier d’un championnat de football, c’est qu’on a été le meilleur. Alors que nous, nous devons toujours nous remettre en cause car ce que nous faisons n’est pas vérifiable. Il n’y a pas un artiste au monde qui fait l’unanimité. La seule victoire de l’artiste est une victoire sur lui-même. Il n’a aucune récompense, si ce n’est le plaisir partagé. Avec mes danseurs, on fait un bon ou un mauvais spectacle, mais on le fait ensemble. Je préfère que les danseurs soient tous à 60 % d’eux-mêmes, plutôt que certains soient à 90 % et d’autres à 20 %. En démocratie, une victoire à 60 %, c’est énorme. Y a-t-il tout de même des points communs ?

Entre ces deux monde là, il y a des similitudes telles que le courage, l’abnégation, la passion, la dimension physique. Il n’y a pas de domaines plus nobles que d’autres, c’est l’engagement humain qui compte. Mais je suis agacé d’entendre qu’un footballeur est un artiste. On vulgarise les mots. J’entends souvent que dans la gymnastique, il y a de la chorégraphie. Une chorégraphie, ce n’est pas seulement des pas. C’est toute une relation avec la musique, les émotions et la dramaturgie.

Aimez-vous le sport ? J’aime assez le foot. Je regarde les grands matches et j’admire la technicité et la fluidité, la façon dont les joueurs perçoivent et anticipent le jeu. Parfois, cela peut ressembler à une écriture chorégraphique dans le sens où les grands joueurs nous font oublier que c’est difficile de faire ce qu’ils font, alors qu’ils fournissent un travail techniquement hallucinant. Le problème avec le sport, c’est le public. Le sport ne devrait jamais être lié aux nations. C’est un exutoire trop souvent violent, ça empêche de faire réellement la guerre. Mais le langage reste guerrier et les gens peuvent finir par se haïr. Y a-t-il des sportifs que vous appréciez particulièrement ? J’ai beaucoup d’admiration pour Tony Estanguet. Il pratique une discipline discrète. Avant de se battre pour la France, il se bat pour aller au bout de lui-même. En cela il se rapproche de l’artiste. Et je suis un grand fan de Marie-José Perec. Je trouve que c’est une femme extraordinaire. Afin de trouver la force d’accélérer dans les derniers mètres qui la séparaient de la ligne d’arrivée, elle

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Le choix des danseurs est-il régi par l’argent, comme dans le foot ? On reste un des seuls sports non pervertis par l’argent, mais on remarque que c’est en train d’arriver. C’est le début de la fin. Regardez, en Russie, le directeur artistique du Bolchoï, Sergei Filin, s’est fait asperger le visage d’acide. Probablement à cause de ses choix artistiques, deux de ses danseurs principaux ont été "transférés" dans une autre compagnie russe, fraîchement achetée par un riche privé. Au lieu de s’acheter un club de foot, il s’est acheté une compagnie de danse puisque c’est très apprécié dans ce pays. Enfin, comment percevez-vous la "chute" de Lance Armstrong ? Dans le domaine du cyclisme, il faut se rendre compte qu’après dix jours de course acharnée, les gens veulent voir encore plus d’exploit sinon ils s’ennuient. C’est le système dans lequel sont pris les sportifs qui me fait peur. Et qui va payer ? C’est Lance Armstrong. Alors que certains le font et d'autres disent l’avoir toujours su. Pourtant, personne n’a rien dit. Et pendant sept ans, il a fait rêver des millions de gens. Le problème c’est que beaucoup de rêves sont artificiels… Nous, on essaie de faire durer de vrais rêves avec notre passion.


D i o nys os

"Platini, c'était Goldorak" De passage à la salle du Canton où il a donné un concert plein d'énergie et de malice, le groupe Dionysos compte plusieurs passionnés de sport dans ses rangs. Juste avant les balances, le chanteur Mathias Malzieu et le batteur Eric "Rico" Serra-Tosio se sont échauffés en parlant football et tennis. Un échange délicieusement "vintage" et enjoué. Par Jimmy Boursicot - Photos : DR

Les titres de Bird'n'roll, votre dernier album, sont disposés à la manière d'un schéma tactique de football. Vous affichez votre préférence pour le 4-4-2 avec le titre "Platini(s)" en numéro 10… Mathias : Oui, quelques personnes ont remarqué qu'on faisait référence à la composition de la France contre l'Allemagne en 82. Platini, c'est notre héros de jeunesse. Rico : Platini, c'était Goldorak, quoi. M : Voilà. Combien de fois on a dit "Faites rentrer Platini" quand il n'était plus là, quand il y avait un coup franc à tirer… Et combien de fois on a rêvé d'avoir onze Platini sur le terrain ! Je dois vous avouer qu'une petite

explication de texte s'impose concernant cette chanson qui porte son nom ! M (amusé) : Dans l'histoire du livre dont est tirée la chanson (Métamorphose en bord de ciel), on offre des oiseaux au personnage, qui est le plus mauvais cascadeur du monde. Il décide de tous les appeler Platini. J'ai transposé ça au groupe, on est tous devenus des Platini. L'idée, c'était de faire des petites mises en abyme pendant le spectacle, pas juste d'écrire une chanson sur le joueur. Ce France-Allemagne perdu en 82, il représente quoi pour vous ? R : On avait huit ans tous les deux. Je me rappelle avoir pleuré, c'était l'horreur, la troisième

guerre mondiale (il se marre). C'était un match d'anthologie, il y avait tous les sentiments de la vie. La colère, l'angoisse, la joie… T'as au moins cent occasions dans le match, fabuleux. M : C'était tellement intense, t'as qu'à écouter les commentaires. C'est une tragédie avec des rebondissements, c'est injuste. Il y a tout. Ceux qui ont inventé le foot, ce sont des scénaristes incroyables ! R : Et l'attentat de Schumacher… C'était complètement absurde, on criait "Carton rouge, penalty sans gardien !" M : Il était super agressif, d'entrée. Bon, après, on a appris qu'il avait pris de la coke (Harald Schumacher a reconnu dans son autobiographie avoir pris des amphétamines et d'autres produits


Culture sport

Comparer un groupe de rock à une équipe sportive, cela vous paraît possible ? M : Avec l'expérience, on s'est rendu compte qu'au-delà du symbole, les similitudes sont assez nombreuses. Le fait d'avoir pratiqué pas mal de sports, ça a influencé notre façon d'agir collectivement. R : Pour nous, la scène est un vrai défouloir. Dans notre jeu, il y a beaucoup d'énergie. Quand le public est avec toi, il te porte et tu peux faire un concert vraiment magique. Certains athlètes choisissent aussi leurs matches ou leurs tournois… R : On voit ça avec Federer au tennis. Son but, c'est de gagner d'autres Grands chelems. Il gère son calendrier pour ne pas trop en faire, contrairement à Nadal. Le Masters de Monte-Carlo, il sait qu'il ne va pas forcément le gagner, alors il le zappe souvent.

interdits pendant sa carrière, ndlr). Non, ceux qui ont inventé le foot, ce sont des scénaristes incroyables !

Vous pouvez développer ? M : Le foot, c'est une intrigue géniale. Avec des personnages qui ont un but à atteindre, avec des obstacles à contourner. Chaque bonne histoire, c'est ça. Un mec qui doit réussir un objectif, avec un mur au milieu. C'est un coup franc, quoi. R : C'est cette incertitude qui me plaît. Et c'est pour ça que je suis contre l'arbitrage vidéo. Les erreurs d'arbitrage, c'est ce qui fait parler dans les bars. Si tout est réglé d'avance et qu'il n'y a pas d'injustice, c'est l'équipe la plus riche qui gagne et puis basta. Supporter une équipe, c'est quelque chose de très subjectif. Pour qui êtes-vous prêt à faire preuve de mauvaise foi ? M : Déjà, c'est très bien que la mauvaise foi passe dans le sport, qu'elle y reste ! R : Moi, c'est Marseille. M : Pareil pour moi, même si j'aime bien Lyon maintenant. Avec l'équipe de France, ce sont ces clubs qui m'ont donné le plus d'émotions. R : Nous, on est de la génération Papin-Waddle ! M : C'est sûr. Moi, l'équipe de l'OM que j'ai-

mais vraiment, c'était Papin-Waddle-Cantona. Ça n'a pas duré longtemps, mais à chaque fois qu'ils montaient sur scène… Tiens, ben tu vois le lapsus !

Cantona, c'était un joueur rock'n'roll ? R : C'est un mec qui a un vrai charisme, une folie. Et puis ça reste quelqu'un d'intelligent. Aujourd'hui, tu as du mal à t'identifier à un joueur de l'équipe de France. Un mec qui arrive pas à aligner deux mots, il peut pas te faire rêver. Après, j'adore Zlatan. Ce qu'il fait, c'est énorme. M : C'est un personnage, le méchant, quoi. On peut ne pas l'aimer. Mais c'est comme dans "Star wars" : on se souvient plus de Dark Vador que de Luke Skywalker. Ces "personnages" sont de plus en plus rares… M : Ce qui me désole le plus, comme disait Rico, c'est le manque d'éducation. Mais qu'est-ce qu'ils foutent en centre de formation ? Je demande pas qu'ils aient une culture de dingues, juste qu'ils puissent s'exprimer normalement. Y'en a pas un qui a un trait d'humour, t'as l'impression que c'est des savonnettes. Avec un Marius Trésor, tu rigolais.

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Aujourd'hui, c'est votre joueur fétiche ? R : Je suis un fan absolu, il a un jeu sublime… M : L'un des plus beaux spectacles de ma vie, c'était sa demi-finale contre Del Potro, en 2009 à Roland-Garros. Del Potro était énorme, il était en confiance, il mettait des mines. Et Federer lui a résisté d'une façon incroyable, avec ses revers. Au-delà de la technique et du résultat, c'était émouvant en fait. R : Il était sur le fil, il pouvait très bien perdre le match. Federer, Djokovic, Nadal ou Murray sont toujours dans le carré et tu as des matches de folie. M : Mais c'est vrai aussi que la dimension mythologique du tennis a un peu disparu depuis que Nick Bolletieri et d'autres ont créé des usines à gros frappeurs de fond de court. Ce n'est pas plus fade, mais il y a moins de "swing". Vous avez rendu hommage à une idole des années 80, John Mc Enroe… M : Mettre Mc Enroe dans le contexte de "Dead man", un film de Jim Jarmusch, c'était marrant. Dans la chanson ("Mc Enroe's poetry"), sur l'album "Western sous la neige", 2004, Il venait se venger des arbitres. Dans son sac, il avait remplacé les raquettes de tennis par des armes et la photo de la meuf dont il est amoureux. Le sport, c'est une vraie matière première pour nous. C'est toujours plus marrant de la détourner, ça fait partie d'un processus créatif.




F r a nçoi s Pien aar

et "L'appel à l'unité retentit" Par Jean-Marc Moreno - Photos : DR

I

l était convenu que Code Sport Monaco soit le reflet du sport à Monaco. Mais à rencontre exceptionnelle, mesure exceptionnelle. En vacances au ski dans les Dolomites, j’ai eu l’occasion de rencontrer (il séjournait en famille dans le même hôtel que moi) un sportif de classe mondiale doublé d’un héros : François Pienaar. Si vous n’êtes pas féru de sport, plus particulièrement de rugby, ce nom ne vous parlera peut-être pas. Pourtant, celui qui fut capitaine de l'équipe d'Afrique du Sud championne du monde en 1995, occupe une place à part dans l'Histoire de la nation arc-en-ciel. Dans "Invictus", un film réalisé par Clint Eastwood, François Pienaar est interprété par Matt Damon, qui donne la réplique à Morgan Freeman alias Nelson Mandela. Le président rêvait d’unir le peuple Sud-Africain noir et blanc derrière le même drapeau, François Pienaar et son équipe furent le ciment de cette union. A défaut de réconcilier ces deux parties trop longtemps divisées par le mur de l’Apartheid, ils purent, le temps d’une coupe du monde, réaliser un improbable exploit. Peut-être même plus fort que la tout au moins impensable victoire. C’était sans compter sur l’impact incroyable d’un grand homme sur un autre grand homme. Mandela et Pienaar sont désormais unis par un exploit dont la foi, les convictions et le sport furent les seuls ingrédients. A cela, je pourrais également ajouter la chance ! La demi-finale contre la France, jouée dans des conditions épiques, pourrait être discutable. Mais soyons "sport" et honnêtes : les deux équipes vivaient le même enfer sur le terrain. François Pienaar nous a accordé une interview passionnante. De cette rencontre avec François, calme et posé dans un corps impressionnant, avec une tête bien faite, je pourrais dire qu'elle fut un moment exceptionnel. Une expression popularisée par un autre François, "La force tranquille", conviendrait mieux à Monsieur Pienaar. Sans dénigrer le premier bien évidemment.


Rugby

Quels sont les joueurs qui vous ont le plus impréssionné ? Il y a beaucoup de grand joueurs que j'ai eu la chance d'affronter, mais les deux que je retiens surtout sont Michael Jones et mon partenaire de flanc Ruben Kruger. Quelle est votre situation familiale ? Je suis marié à Nerine et nous avons deux garçons : Jean, 14 ans et Stéphane, 13 ans. A part skier, que fait François Pienaar dans la vie ? J'aurais bien aimé que le ski soit mon occupation principale , mais malheureusement je ne suis pas assez bon ! Je m'occupe de quelques affaires en Afrique du Sud : nous nous sommes lancés dans le marketing et la communication sportive en 2010 et cela me plaît beaucoup.

François Pienaar, de toute votre carrière de joueur, 1995 reste la plus grande année ? C'est de loin l'expérience sportive la plus mémorable à laquelle j'ai eu la chance de participer. Nous avons pu mesurer le pouvoir du sport et à quel point il peut rassembler les gens. En 2000, aux Laureus awards de Monaco, Nelson Mandela avait dit : " Le sport a le pouvoir de changer le monde. Il a le pouvoir d'inspirer. Il a le pouvoir de rassembler les gens bien plus que par d'autres moyens. Le sport peut susciter de l'esperance là où il n'y avait que du desespoir." Cela n'a jamais été aussi palpable qu'en Afrique du Sud quand nous sommes devenus champions du monde pour la première fois. Un autre grand moment fut en 1996 quand notre équipe nationale de football a suivi nos traces et gagné la coupe d'Afrique des nations.

la compétition et encore je n'ai réalisé toute la portée de l'évènement pour notre jeune démocratie qu'après le tournoi.

Comment avez-vous réagi quand Nelson Mandela vous a demandé de gagner la coupe du Monde ? Nelson Mandela ne nous a jamais demandé de gagner la coupe du monde. Il nous a souhaité bonne chance pour le tournoi et a dit que ce serait vraiment spécial si nous la gagnions.

Parlez-nous du match contre l’équipe de France en demi-finale… C'était un match qui s'est joué aux nerfs et qui aurait pu aussi bien basculer d'un coté que de l'autre. Les français ont une vraie capacité à revenir de loin dans les dernières minutes d'un match pour arracher la victoire. C'est ce qu'ils ont fait contre l'Ecosse en quart de finale, en marquant un essai dans le temps additionnel. Heureusement, nous avons tenu bon et gagné notre ticket pour la finale.

Etiez-vous conscient que le sport se mêlait à la politique pour la bonne cause ? Non, en fait cela ne m'est apparu que pendant

Depuis, quelles sont vos relations avec Nelson Mandela ? Je souhaiterais que cela reste dans le domaine du privé. Mais notre famille est vraiment très privilégiée de pouvoir entretenir une relation spéciale avec un si grand homme.

Connaissez-vous Monaco ? Le Prince Albert II et la Princesse Charlène,qui sont de grands amateurs de sport ? Oui, je connais Monaco et le couple princier. Ils ont vraiment beaucoup fait pour le sport, et pas seulement à Monaco. Ils ont aussi bien œuvré pour de petits sports que pour de grands évènements. Avez-vous l’impression d’avoir à tout jamais marqué une partie de l’histoire de l’Afrique du Sud avec votre victoire ? Oui, j'ai eu beaucoup de chance de faire partie de cette histoire mémorable.

Et avec les autres joueurs de 1995 Je revois régulièrement la plupart d'entre eux, nous partageons un souvenir inoubliable. Malheureusement, deux membres de l'équipe de 1995 nous ont quittés : notre grand coach, M. Christie et mon partenaire de flanc Ruben Kruger, tous les deux à cause d'un cancer.

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Le film Invictus, réalisé par Clint Eastwood, retrace le parcours des Boks en 1995.


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he purpose of Code Sport Monaco is to present the image of all the Sport related to Monaco. But an exceptional encounter justifies to make an exception to the rule. During winter holidays in the Dolomites, I had the opportunity to meet a world class sportsman that is also a hero : François Pienaar ( he was staying with his family in the same hotel) . This name may sound unfamiliar to you if you are not a sport connoisseur , and more particularly in Rugby. However, the captain of the South Africa rugby team that became world champion in 1995 has a dedicated place in the history of the rainbow nation. In the movie "Invictus" produced by Clint Eastwood, the role of François Pienaar is played by Matt Damon giving his cue to Morgan Freeman alias Nelson Mandela. The president had a dream to unify all the people ( black and white) of South Africa under the same colours : François Pienaar and his team became the cornerstone of this union. On the way to reconcile two parties separated by the wall of Apartheid for too long, they performed during the short time span of the World Cup an unlikely extraordinary achievement. Perhaps an even stronger achievement than the incredible victory itself. And this was mainly due to the influence of an outstanding great man on another great man. Mandela and Pienaar are henceforth united in this achievement whose key success factors were only faith, will and sport. To all of this, we can add a little bit of luck ! One could argue on the result of the semi-final against France played under incredible conditions. let us be honest and a good loser : both teams underwent the same hell on the field. We had the priviledge of having an exciting interview with François Pienaar. This encounter with François , a well thinking and composed person in an impressive body, was a great moment. A popular sentence related to another François, " The natural strenght" would even better match to François Pienaar. Without running down the first one, naturally.


No, it only dawned on me during the tournament but I only realised the full extent of how powerful a moment it was in our young democracy after the tournament.

there are many great players that I have been lucky to play against but the 2 that stand out in my position is Michael Jones and my flank partner in 1995 Ruben Kruger.

What kind of relationship have you kept with Nelson Mandela after the event ? I would like to keep this private, we as a family are very privileged to have a special relationship with such a great man.

What is your marital status ? I am married to Nerine and we have 2 boys Jean (14) and Stephane (13).

And with the other members of the 1995 team ? I see most of the players fairly regularly, we share an indelible memory. Sadly 2 members on the class of 1995 have passed away, we have lost or great coach Mr Christie and my flank partner Ruben Kruger both to cancer.

François Pienaar, does 1995 remain the greatest year of your career ? It certainly is the best sporting memory that I have been privileged to be part of. We experienced the power of sport and how it can unite people. Mr Mandela said at the Laureus awards in Monaco in 2000 : ‘Sport has the power to change the world. It has the power to inspire. It has the power to unite people in a way that little else does. Sport can awaken hope where there was previously only despair.’ Never more was it as evident in South Africa when we became world champions for the first time. Another special moment for me was when our national soccer team followed us and won the African Cup of nations in 1996.

Can you give us some words on your match against France in semi-final ? It was a nerve wracking match that could have gone either way. The French have an ability to come from behind and snatch victory in the dying minutes of a game. They did just that against Scotland in the quarter finals scoring a try in injury time. Fortunately we held on to win and play in the final. Who are the players which did impress you the most ?

What was your first reaction when you heard the request from Nelson Mandela to win the World Cup ? There was never a request from Mr Mandela to win the world cup, he wished us well for the tournament and said it would be special if we could win the world cup. At that very moment, were you conscious that sport and politics were joined together for a just cause ?

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And aside from skiing, what is the occupation of François Pienaar ? I would love to have skiing as my occupation but sadly I am not good enough! I have a couple of business interest in South Africa, We started a sports marketing and media business in 2010 that I am very excited about. Do you know Monaco, Prince Albert II and Princess Charlene who are strongly involved in sports ? Yes I do. The Prince and Princess have done a great deal for Sport not only in Monaco but globally from major sporting events to grassroots sport. Have you got the feeling to have contributed to a part of South Africa history with your victory ? I have been very lucky to be part of a special occasion.



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