juillet - août 2012
n° 16
premier magazine de sport des Alpes-maritimes & monaco
METTONS LE CAP SUR VOTRE PASSION Tél. 04 93 21 57 41 - www.marineazur.fr
Code Sport Côte d’Azur • n°16 • juillet - août 2012
LEASING FRANÇAIS OU ITALIEN PAVILLONS FRANÇAIS, ITALIEN, ANGLAIS, MONÉGASQUE OU ESPAGNOL
présentation Tout sur les les athlètes Azuréens & Monégasques
Entretiens • Jacques RoGge président du cio
• S.A.S. Le Prince Albert II • s.e. Mme yvette lambin-berti
Secrétaire Général du Comité Olympique monégasque
• Bernard brochand maire de Cannes
BANQUE POPULAIRE CÔTE D’AZUR www.cotedazur.banquepopulaire.fr
En partenariat avec la Banque Populaire Côte d’Azur
98009 - 16 - F : 3.00 €
3€
L’EXCELLENCE & L’ART DE VIVRE EN PROVENCE “Peyrassol” commanderie templière 83340 FLASSANS/ISSOLE (04 94 69 71 02) Dégustation, table d’hôtes, visite des caves et du parc de sculptures (7/7 jours) “Un jour à Peyrassol” à Paris (13 rue Vivienne - 75002 PARIS) à Saint-Tropez (17 av. du Général Leclerc - 83990 SAINT-TROPEZ)
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
Meubles luminaires accessoires tapis rideaux linge de maison 137, Boulevard J.F Kennedy, 06160 Cap d’Antibes tel. : +33(0) 4 92 90 25 25 - fax : +33(0) 4 93 67 20 85 e-mail: contact@home-capdantibes.com - www.home-capdantibes.com
e
qU i n U
Les Chalets d’Auron
Dans les Alpes du Sud, à 1h30 de Cannes, Nice et Monaco, au pied d’un domaine skiable de 133 kms, découvrez un domaine fermé de 4 chalets individuels. Constructions traditionnelles. Chalet neuf d’une superficie de 220 m², accès aux pistes à ski. Composé d’un séjour de 60 m² avec cheminée ; Une cuisine équipée ; 5 chambres, 10 couchages ; 4 salles de bains ; Toilettes ; Hammam, Jacuzzi ; Parking et Garage.
Southern Alps, 1h30 from Cannes, Nice and Monaco, on a skiing domain of 133 kms, new development of a gated estate with 4 detached and chalets of traditional construction. Brand new chalet, 220 m², direct access to the slopes. Made up of a living room 60 m² with f ireplace ; A f itted kitchen ; 5 bedrooms, 10 beds ; 4 bathrooms ; Toilets ; Hammam, Jacuzzi ; Parking, Garage.
Prix : 2 200 000 €
Price : 2 200 000 €
auron - Quartier la Savonnette
Contact 06.63.921.921 promo@groupemonnier.com
auron - le K2, un Chalet de Six GrandS appartementS de preStiGe
Idéalement situé au cœur de la station, le K2 offrira 6 Appartements luxueux et spacieux du 3 pièces ( 69 m2) au 5 pièces ( 145 m2) en duplex, avec de vastes espaces de vie. L’alliance des matériaux nobles et des dernières technologies (domotique, climatisation) permettra de vivre l’exception. Chaque appartement disposera d’une ou plusieurs cheminées et d’une terrasse avec vue panoramique sur les montagnes et la station. Un monte bagages permettra aux résidents du chalet de transporter aussi bien le bois pour la cheminée que les bagages. Toutes les chambres possèderont une salle de bain Possibilité de Jaccuzzi et hamman - Parkings et garages en sous-sol - Livraison Hivers 2012/2013 - Frais réduits
contact@k2-auron.com - www.k2-auron.com 135, Boulevard J.F Kennedy - 06160 Cap d’Antibes Tél (33) (0)4 93 61 36 41 - Fax (33) (0)4 93 67 45 72 e-mail : agencap@aol.com - www.agenceducapdantibes.com
LE TRANSFO / MARTIN-RICCI, Architectes & Associés
Construction de deux chalets comprenant quatre appartements chacun, 3 pièces de 80 m² et 4 pièces de 120 m², double box fermés. Réhabilitation de deux granges anciennes en chalets individuels de 235 et 250 m². Livraison saison 2013. Prix sur demande.
C S C dA R U Z ' ode
port
ôte
Edito
We wish you the best * Le 27 juillet, la flamme allumera la vasque olympique, en point d'orgue d'une célébration marquant le début officiel des Jeux olympiques 2012. Londres sera alors la capitale mondiale du sport. Cet événement, suivi par environ 4 milliards de personnes, est sûrement le plus important de la planète. Les quelque 10 500 athlètes sélectionnés dans 26 sports auront à cœur de se surpasser pour leur pays, pour la médaille. Ce sera aussi le moment de penser à toutes ces heures, ces années, à faire et refaire le geste parfait pour atteindre le Graal. Tant d'années de pratique à outrance, de souffrance, de sueur, pour être prêt quelques minutes, secondes voir millièmes de seconde à l'instant T. Nos athlètes azuréens (des Alpes-Maritimes et Monaco) défendront avec ardeur les valeurs inculquées dès leur plus jeune âge. Nous, on les suivra et soutiendra avec enthousiasme. Et aussi avec fierté.
Jean-Marc Moreno *Nous vous souhaitons le meilleur
Nous dédions ce numéro de Code Sport à Cédric Flaujac, disparu accidentellement à l'âge de 31 ans. Cédric, passionné de sport et en particulier de ski, de voile et de course automobile, qu'il pratiquait avec talent, manquera à tous ceux qui l'ont connu et aimé. Nous nous associons à la douleur de sa famille et de ses amis. Jean-Marc Moreno
6
Adresse d’exception
C
M
J
CM
MJ
CJ
CMJ
N
MONACO SPORTING Sporting dhiver - Place du Casino 98000 Principauté de Monaco Tél. 00 377 92 16 57 57 Fax 00 377 92 16 57 50 MONACO GRIMALDI 57, rue Grimaldi 98000 Principauté de Monaco Tél. 00 377 92 16 57 00 Fax 00 377 97 70 55 45 MONACO FONTVIEILLE 14, quai Jean-Charles Rey 98000 Principauté de Monaco Tél. 00 377 92 16 57 10 Fax 00 377 97 70 55 44 www.banquepopulaire.mc dominique.guignard@cotedazur.banquepopulaire.fr
Services d’exception GESTION PRIVÉE - PERSONAL BANKING Un service confidentiel et personnalisé, s’appuyant sur une large gamme de produits adaptés à chaque objectif patrimonial. BANQUE COMMERCIALE - CORPORATE BANKING Tous les services dédiés aux entreprises d'une grande banque régionale.
sommaire 10
14
18
28
10
Infrastructures
14
Interview
18
Découverte
42
Jacques Rogge, président du CIO Musée de l'olympisme, le temple des anneaux
20 à 41 Dossier spécial Monaco 22
Athlétisme
24
Aviron
26
Natation
28
Judo
30
Voile
31
Triathlon
Brice Etès
Mathias Raymond
Angélique Trinquier
Yann Siccardi Damien Desprat-Lerale Hervé Banti
32
Entretien
40
Interview
31
32
Welcome to London : visite guidée des principaux sites des Jeux
S.A.S. le prince Albert de Monaco S.E. Mme Yvette Lambin-Berti, secrétaire générale du Comité olympique monégasque
42 à 49 D ossier spécial Banque Populaire Côte d'Azur 42
Présentation
46
Mécénat
48
Voile
130 ans d'engagement pour le développement de la région Gros plan sur les actions de la BPCA
Jean-Baptiste Bernaz, un Tricolore soutenu par la BPCA.
Tennis :
Alizé Cornet en sera ! Au moment où notre magazine allait partir à l'impression, la Fédération internationale de tennis a annoncé qu'elle attribuait une wild-card à Alizé Cornet, 60e joueuse mondiale. Une excellente surprise pour la Niçoise, qui sera la seule Française présente en simple, sur les courts en herbe de Wimbledon. Elle fera également équipe en double avec Kristina Mladenovic. Bon vent à elle !
50 à 110 : Dossier spécial Azuréens 52
52 à 71
Yannick Agnel • Camille Muffat • Fabrice Pellerin • Alain Bernard • Clément Lefert • Anna Santamans • Damien Joly • Margaux Farrell • Charlotte Bonnet
72 74
Natation
74
Natation synchronisée
Sara Labrousse
Cynthia Vescan
Haltérophilie
78
Judo
76
80
Vencelas Dabaya
Editeur : JM MORENO E-mail : contact@codesportmonaco.com
Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO
Sofiane Milous
Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO – E-mail : contact@codesportmonaco.com
Tir sportif
Publicité : Jean-Marc MORENO E-mail : moreno@sam-edicom.com & Dominika Szczypkowska E-mail : commercial@codesportmonaco.com
Stéphane Clamens
Daouda Karaboué • William Accambray • Xavier Barachet
86
"Le Roqueville" Bat C 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO Tél. : (+377) 97 97 06 27 Fax : (+377) 97 97 06 28 E-mail : contact@codesportmonaco.com
Journalistes : Jimmy Boursicot, Eric Luci, L.S. E-mail : redac@codesportmonaco.com
82 Handball 86
Edité par SAM EDICOM
Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO E-mail : moreno@sam-edicom.com
Lutte féminine
76
CODE SPORT COTE D'AZUR
Voile
Stéphane Christidis • Philippe Gomez
Graphisme & illustrations : Anthony HOUAL Impression : Imprimerie de Monaco Reproduction, même partielle, interdite sans autorisation de CODE SPORT COTE D'AZUR
90 Aviron
Sébastien Vieilledent
94
96
92
Gymnastique
94
Kayak
96
Interview
98
Hamilton Sabot
tendance
sport
Emilie Fer Bernard Brochand, maire de Cannes
Hors compétition
Ces champions qui n'iront jamais aux Jeux
100
Jeux paralympiques
102
Dossier
Quatre Azuréens dans la dernière ligne droite
100
Rétro : ils sont montés sur le podium olympique
8 9
113
Horlogerie
119
Automobile
125
Moto
Grandes marques et sportifs, alliance naturelle Breaks, Crossovers, SUV : la route autrement Roadsters : puissance et plaisir sans fioritures
Welcome jeu x olym p i q u e s 2 0 1 2
Tout le monde n'aura malheureusement pas la chance de se rendre en Grande-Bretagne pour assister aux épreuves olympiques. Qu'importe : nous vous faisons découvrir quelques-uns des sites où l'action battra son plein durant l'été. Ready to go ?
Par J.B. - Photos : Getty images/LOCOG
Pas moins de 17 000 personnes, athlètes et membres des délégations, cohabiteront dans ces onze zones résidentielles situées à proximité du parc olympique. Boutiques, centres médicaux et restaurants seront accessibles aux sportifs. Après les Jeux, l'ensemble sera transformé en quartier résidentiel. Près de 3 000 logements seront alors proposés à la population.
Village olympique
Stade olympique
Ce sera LE centre névralgique de cette édition. Erigé du côté de Stratford, dans l'Est londonien, le stade olympique pourra accueillir 80 000 spectateurs. Une structure temporaire dont la capacité sera rabaissée à 25 000 personnes après les Jeux. L'enceinte, dont la construction a coûté 654 millions de livres (environ 809 millions d'euros), accueillera les épreuves d'athlétisme ainsi que les cérémonies d'ouverture et de clôture. Sur l'esplanade du parc olympique, on aperçoit également l'œuvre de l'artiste anglais d'origine indienne Anish Kapoor. Il s'agit d'une tour hélicoïdale de 114 mètres de haut en métal rouge.
london xxxxxxxx 2012
to
London ! ExCel
Pavillon de basket-ball Pavillon de basketball
Boxe, judo, haltérophilie, tennis de table, taekwondo, escrime, lutte : habituellement l'un des plus grands centres d'exposition d'Europe, l'ExCel sera assurément l'espace le plus polyvalent de ces jeux. Installé dans les Docklands, composé de cinq pavillons, il n'a nécessité aucune construction supplémentaire dans l'optique des Jeux.
En plus des rencontres de basket-ball, le public s'y rendra pour assister aux demi-finales et finales du tournoi de handball. Intégré au parc olympique, ce site a la particularité d'être provisoire. A la fin des JO, la structure, recouverte de 20 000 m2 de PVC blanc recyclable, sera démontée et partiellement réutilisée.
Weymouth & Portland - Site de voile
Centre aquatique
Il faudra au moins deux heures de route pour rallier la côte sud de l'Angleterre, lieu choisi pour l'organisation des régates de voile. Une nouvelle marina a été construite à Dorset, elle recevra environ 250 bateaux au mouillage. Certaines manches organisées près des terres permettront au public d'être au cœur de l'action.
Son toit en forme de vague le rend immédiatement identifiable. Le centre aquatique sera l'un des endroits les plus scrutés durant ce mois de compétition. Les amoureux des chiffres seront ravis d'apprendre que 180 000 carreaux ont été utilisés pour la construction des trois bassins (deux de 50 mètres, un pour les épreuves, l'autre pour l'échauffement ; un troisième de 25 m pour le plongeon).
10 11
Mr. USAIN
BOLT
&
Mrs. YELENA
ISINBAEVA
Meeting International d’Athlétisme STADE LOUIS II MONACO
VENDREDI 20 JUILLET 2012 19 HEURES www.herculis.com
T. +377 92 05 42 60
jac q ue s r o gge
"Le mouvement olympique ne vit pas dans une bulle"
interview
T
our à tour athlète puis chef de délégation, Jacques Rogge, président du Comité international olympique depuis 2001, a démarré son aventure olympique au Mexique, en 1968. Depuis, il n'a jamais plus quitté cet univers. L'an prochain, le Belge, âgé de 70 ans, cèdera son siège à un autre "avec le sentiment du devoir et surtout de la passion accomplis". Avant de passer le témoin, il reste évidemment une opération capitale à l'ancien chirurgien orthopédiste : Londres 2012. Dans la dernière ligne droite avant l'ouverture des Jeux, réussir à s'entretenir "en vrai" avec Jacques Rogge était impossible. Nous lui avions alors soumis une série de questions par échanges de mails, ce que nous faisons rarement. Mais à homme exceptionnel, méthodes exceptionnelles. Deux mois plus tard, on recevait un message du bureau media du CIO : "L'agenda de notre président est très chargé, mais il a pris le temps de répondre à vos questions". Son passé de compétiteur, le rôle social des Jeux, les menaces qui planent sur le sport (dopage, tricherie, paris truqués, terrorisme), les atouts de la capitale britannique : le président du CIO a effectué un large inventaire pour nous. Par Jimmy Boursicot - Photos : CIO
Vous aviez 26 ans en 1968, lorsque vous avez pris part à votre première olympiade. Racontez-nous "vos" Jeux de Mexico… J’ai de fantastiques souvenirs de Mexico. Comme vous le savez, je viens d’un sport plutôt solitaire, la voile, sans spectateurs ni soutien du public. Mon souvenir le plus marquant reste mon entrée dans le stade olympique, lors de la cérémonie d’ouverture. J'étais un jeune athlète. Les acclamations de la foule, les couleurs, les applaudissements : tout cela m'a marqué à vie. De quelle manière avez-vous vécu l'olympiade suivante, en 1972, à Munich ? Cette olympiade fut un choc et un deuil pour tous les athlètes et tout le monde de l’olympisme. Nous avons découvert avec effroi que le monde avait changé. En tant qu’athlète, j’ai dû faire face au difficile choix de savoir si je devais poursuivre la compétition après les attentats. Le CIO, quant à lui, avait décidé de la continuer. Si la décision avait été différente, cela aurait pu être la fin des Jeux olympiques tels que nous les connaissons aujourd’hui. Vous avez participé à trois éditions des Jeux en voile (Finn) mais vous n'avez jamais réussi à obtenir de médaille. Aujourd'hui encore, est-ce que cela vous laisse un goût d'inachevé ? Absolument pas. Je ne ressens pas d’amertume, car je n’avais pas de grand talent. Après mes années en tant qu’athlète, mon engagement auprès de l’olympisme n’a jamais faibli. J’ai le sentiment du devoir et surtout de la passion accomplis.
La suite de votre carrière vous a amené à être chef de mission durant cinq éditions. Plusieurs d'entre elles ont été marquées par des enjeux politiques forts et des boycotts… Nous faisons de notre mieux pour éviter les interférences, mais le mouvement olympique ne vit pas dans une bulle, séparé de la réalité. À chaque édition des Jeux Olympiques, le CIO doit faire face à des problèmes politiques. Les boycotts du passé m’inspirent surtout un sentiment de déception pour les athlètes qui ne pouvaient pas concourir parce que leurs gouvernements boycottaient les Jeux. Finalement, ce sont les athlètes qui en ont pâti. 14 15
Selon vous, quels seront les ingrédients indispensables pour obtenir de superbes Jeux à Londres ? Les organisateurs locaux ont présenté un projet visionnaire dès le début et ils ont toujours suivi ce plan à la lettre. Je crois que la clé du succès est ici. Cela comprend notamment la fixation d’objectifs en matière d’héritage, afin que Londres et la Grande-Bretagne continuent de bénéficier des Jeux Olympiques longtemps après 2012. L’engagement et la détermination du comité d’organisation mené par Sebastian Coe sont admirables.
Déplorez-vous justement le fait que le rendez-vous olympique dépasse souvent la simple dimension sportive ? Les Jeux Olympiques offrent une occasion privilégiée de célébrer l’humanité, sans être entravés par les conflits. C'est une chance de montrer aux jeunes du monde entier comment nous pouvons tous coexister pacifiquement, à l’instar des athlètes dans le village olympique. Tous les Comités Nationaux Olympiques sont invités aux Jeux. Et nous lançons un appel à la trêve olympique afin de préserver, autant que possible, les intérêts des athlètes et du sport en général tout en contribuant à la quête de solutions pacifiques et diplomatiques aux conflits mondiaux. La lutte contre le dopage était l'une de vos priorités lors de votre accession à la tête du CIO. Pensez-vous avoir avancé dans ce domaine, en dépit de plusieurs scandales au cours des dernières années ? Je crois que nous avons bien progressé. Nous appliquons une politique très stricte de tolérance zéro et nous sommes convaincus qu’à la longue, cela persuade de nombreux athlètes ainsi que leur entourage de ne pas tricher. Mais nous ne sommes pas naïfs. Il y aura toujours des tricheurs dans le sport, car la tricherie fait partie de la nature humaine. Notre travail est de rendre cette pratique la plus difficile possible, pour que les tricheurs ne puissent pas prospérer, et de dissua-
der les autres athlètes, ceux qui ne trichent pas, de contourner les règles. La tolérance zéro aide dans les deux cas.
L'autre grand danger qui menace l'intégrité des Jeux est lié aux paris en ligne, aux tentatives de tricherie et de corruption qui deviennent monnaie courante… Nous avons pris nos premières mesures préventives à cet égard il y a cinq ans. Nous avons identifié les paris illégaux et irréguliers dans le sport comme l'une des deux principales menaces, avec le dopage. Nous effectuons depuis un travail de sensibilisation autour de cette question. De quelle manière vous organisezvous pour combattre cette menace ? En 2006, le Code d’éthique du CIO a été amendé pour interdire à tous les participants aux Jeux de parier sur des épreuves olympiques. Nous avons renforcé nos liens avec d’importants acteurs dans ce domaine : les gouvernements, les autorités de police et les opérateurs de paris légaux. Grâce à ce dialogue, nous avons pu mettre sur pied une stratégie et nous nous engageons activement à déterminer les meilleures façons de sensibiliser le public à cette question, de surveiller ces activités, à collecter des informations pour les partager et les analyser, et à créer une législation ainsi qu’une réglementation communes tout en renforçant la coopération judiciaire et policière. 16
Les Britanniques se passionnentils pour cette édition ? Ils les soutiennent fortement. Ils adorent le sport, ils s’y connaissent et aiment le pratiquer. De nombreuses disciplines modernes sont nées en Angleterre à la fin du XIXe siècle. Ce pays a une grande tradition sportive et ces facteurs devraient contribuer à faire des Jeux de Londres un événement réussi, agréable et mémorable, aussi bien pour les athlètes que pour les spectateurs. À titre personnel, quelles disciplines retiendront le plus votre attention ? Je n’ai aucun parti pris. Je prévois de suivre autant de sports et de disciplines que possible pendant les Jeux. J'observerai de près les grands champions bien sûr, tout comme les jeunes athlètes qui ont participé aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à Singapour en 2010 et qui se sont qualifiés pour les Jeux de Londres. Je me réjouis également de découvrir de nouveaux talents.
Mu sé e de l' o ly m p i s m e
Le temple des anneaux Chaque amateur de sport entretient une histoire personnelle avec les Jeux olympiques. Des premiers souvenirs qui ont marqué son enfance, des nuits entières à veiller en espérant assister à un moment historique, des désillusions et des instants de bonheur inoubliables. À Lausanne, la ville suisse qui héberge le siège du CIO, le musée olympique, qui se refait actuellement une jeunesse, propose une formidable collection retraçant l'histoire d'un mouvement à l'identité forte. Par J.B. - Photos : CIO/D.Locher, B+W architecture Lausanne, Tsutomu Kishimoto.
I
l faudra patienter jusqu'à fin 2013 pour avoir l'opportunité de pénétrer dans l'antre flambant neuf de l'olympisme, un musée de 3 650 m2 niché dans la paisible ville de Lausanne, sur la rive nord du lac Léman. Mais pour tous ceux qui ont l'habitude de trépigner pendant quatre ans en attendant la prochaine édition des Jeux, cela paraîtra presque bref. Dans un an et
demi, le visiteur qui se rendra sur le site, non loin du siège du CIO, pourra observer plus de mille objets ayant appartenu à de grands champions ou ayant une forte valeur symbolique. Le maillot que portait Usain Bolt (photo 4) lors de son sacre sur 100 mètres à Pékin, les mascottesdes précédentes comme Cobi, celle des Jeux de Barcelone 1992 (photo 1), les médailles distribuées aux athlètes montés
sur le podium de Jeux d'Athènes en 1896, les pointes portées par Jessie Owens (photo 3) à Berlin en 1936, le ballon signé par les basketteurs de la Dream Team de 1992 (photo 2)… Les dates s'entrecroisent, les images reviennent à l'esprit, la curiosité est aiguisée.
Découverte xxxxxxxx
Hautement interactif Le futur musée olympique ne se contentera pas d'empiler les reliques, aussi précieuses soient-elles. Ses abords seront jalonnés d'œuvres réalisées par de grands sculpteurs (Calder, Niki de Saint-Phalle…) et de zones d'activité sportive y seront aménagées (notamment une piste d'athlétisme. À l'intérieur de la nouvelle enceinte, l'accent sera mis sur l'interactivité. 300 écrans seront répartis dans le bâtiment et présenteront un millier de vidéos. Les jeunes pourront également participer à des ateliers animés par des spécialistes, mêlant science et sport.
Trois étages et autant de thématiques Le premier étage du musée permettra de découvrir l'évolution du mouvement olympique, des Jeux antiques à nos jours, en passant par la rénovation du concept par Pierre de Coubertin. Le deuxième niveau sera consacré à "l'émotion des Jeux", faisant la part belle à la pureté du geste du sportif, à ces instants de grâce passés à la postérité. Enfin, un pavillon baptisé "l'olympisme vivant" offrira un éclairage sur la dimension humaine d'un phénomène planétaire. Comment vit-on une compétition de l'intérieur ? Comment devient-on un grand champion ? Comment gère-t-on une défaite ? Autant de questions auxquelles répondront (virtuellement) des athlètes entrés dans l'imaginaire collectif.
4
Renseignements : Quai d'Ouchy, 1 1001 Lausanne +41 21 621 6673 www.olympic.org
1
En attendant l'ouverture…
2
3
18 19
Plutôt que de laisser croupir leurs plus belles pièces dans une réserve obscure, les responsables du musée ont décidé de les exposer temporairement sur un bateau historique, propriété de la Compagnie générale de navigation, qui a jeté l'ancre devant la fontaine olympique. Cet espace éphémère est ouvert d'avril à octobre et est accessible gratuitement jusqu'à l'ouverture du nouvel espace dédié aux collections olympiques.
1
2
Dans le domaine purement sportif, Monaco n'a jamais eu le bonheur de voir l'un de ses olympiens monter sur un podium. Mais lors des Jeux de 1924, des épreuves artistiques s'étaient glissées dans le programme officiel : littérature, scultpure, peinture etc. Julien Médecin, qui avait présenté son projet de stade à Fontvieille pour le concours d'architecture, s'était emparé du bronze en finissant… deuxième d'un classement où personne n'avait décroché la première place.
6
Mathias Raymond et Yann Siccardi sont les deux seuls athlètes engagés en 2012 à avoir déjà connu l'aventure des Jeux. En 2008, ils avaient rejoint la Chine en compagnie de Sébastien Gattuso (athlétisme, désormais chef de mission), Fabienne Pasetti (tir sportif) et Romain Marchessou (haltérophilie).
La délégation monégasque sera forte de six membres à Londres, soit un de plus qu'à Pékin, il y a quatre ans. En lice, on retrouvera Angélique Trinquier (natation), Mathias Raymond (aviron), Hervé Banti (triathlon), Yann Siccardi (judo), Damien Desprat-Lerale (voile) et Brice Etès (athlétisme).
Les athlètes mo n égasque s
Une principauté
passionnément sport en route pour les Jeux
Dans l'entretien qu'il nous a accordé, S.A.S. le prince Albert décrit les Jeux olympiques comme "un événement qui est plus grand que chacun de nous". Pour la principauté, où le sport occupe depuis des décennies une place prépondérante, c'est l'occasion de prouver au monde que les athlètes issus de ce petit Etat de 2 km 2 peuvent le représenter au plus haut niveau. C'est, en quelque sorte, la partie immergée d'une politique sportive qui ne laisse personne sur le bord du chemin, de l'école primaire jusqu'aux compétitions internationales. Photo : Centre de presse/Charly Gallo.
13
Monaco a été représenté dans treize disciplines différentes depuis ses débuts dans le monde olympique. En hiver, il y eut le ski alpin et le bobsleigh. En été, les sportifs du Rocher ont disputé les épreuves d'athlétisme, de cyclisme, d'escrime, de gymnastique, d'haltérophilie, de judo, de natation, de taekwondo, de tir, d'aviron et de voile. Le triathlon s'ajoutera à cette liste après Londres.
14
Il faut remonter à Rome, en 1960 pour trouver la trace du record de participation chez les rouge et blanc. Deux escrimeurs, trois "voileux" et neuf tireurs avaient pris le chemin de l'Italie.
52
133
C'est en tir que Monaco a aligné le plus d'engagés depuis son arrivée dans le concert des nations olympiques. Ce sera la première fois depuis 1984 que l'on ne verra pas un spécialiste de cette discipline aux JO.
20 21
Depuis 1920, c'est le nombre d'athlètes qui ont défendu les couleurs de la principauté lors des Jeux olympiques d'été (101 participants) et d'hiver (32).
Bric e E tè s
Lame de (demi)-fond Spécialiste du 800 m, le coureur de l'AS Monaco effectuera son baptême olympique dans quelques semaines. D'ici là, il espère retrouver de meilleures sensations. Loin d'être évident après avoir subi plusieurs blessures, mais Brice Etès n'a pas l'intention de faire de la figuration en Grande-Bretagne. Par Jimmy Boursicot - Photos : FMA et DR
L
e meeting Herculis, c'est toujours mon grand rendez-vous de la saison. Je n'ai pas souvent l'occasion de faire de gros meetings, alors j'en profite." L'an dernier, Brice Etès n'a pas pu profiter de l'invitation offerte par les organisateurs. Avant le départ, une crise de tachycardie l'avait stoppé net. Un coup dur, pas le premier. "D'avril à décembre 2011, j'ai été diminué par une blessure au tendon d'Achille. En 2009, j'avais été opéré par le docteur Franceschi d'une tendinite au genou droit, j'ai eu ce que l'on appelle le syndrome de l'essuie-glace. J'avais même du mal à marcher l'an dernier. Maintenant, la douleur est moins intense et j'essaye de mieux m'entraîner", détaille l'athlète de 28 ans, animateur au centre de loisirs de Monaco.
Un coach nommé Kipketer
Que l'on ne s'y trompe pas. Malgré les pépins physiques, Brice ne baisse pas les bras et avoue même vouloir arriver au moment où il sera "le plus fort de (sa) vie". Demi-finaliste aux championnats d'Europe de Barcelone en 2010, il cherche néanmoins à abaisser son record personnel (1'47''08) depuis 2008. Dans sa quête, il peut désormais compter sur l'aide d'une sacrée pointure, le Danois d'origine kényane Wilson Kipketer. Triple champion du monde, médaillé d'argent et de bronze aux JO, recordman du monde sur 800 m pendant treize ans, Kipketer était l'idole de
Athlétisme xxxxxxxx
jeunesse d'Etès. "Il est résident monégasque, cela faisait quelques années qu'on se croisait. C'est lui qui a fait la démarche, qui a voulu me préparer des programmes d'entraînement. Il m'avait déjà aidé de manière informelle par le passé. Il n'est pas tout le temps avec moi, mais je peux dire qu'on a des liens d'amitié maintenant." Avec son coach, il a passé un mois et demi au Kenya, la terre foulée par tant de champions aux pieds nus.
"Jeune, je me voyais champion olympique…" A 2 800 mètres d'altitude, Brice pense avoir adopté un autre mode de fonctionnement. "Depuis qu'il me coache, j'ai un détachement total. Je n'ai plus aucune pression. Maintenant, j'ai le problème inverse de beaucoup de monde : je n'arrive pas à me mettre un stress positif avant le départ. En ce moment, je vois un coach mental pour travailler là-dessus." Sur un banc du stade Louis-II, alors que les jeunes de l'ASM foulent le tartan avec entrain, Brice Etès se rappelle de l'époque
Ancien champion du monde du 800 mètres, Wilson Kipketer entraîne le Monégasque.
où il avait encore leur âge : "Je me voyais champion olympique… Maintenant, je sais que je n'atteindrais pas mon rêve de gosse. Mais quand tu es ado et que tu ne connais presque pas la défaite, tu y crois. Ces Jeux de Londres, je voudrais que ce soit le sommet de ma carrière pour ne pas avoir de regrets." Parti du côté de Saint-Étienne entre 2006 et 2011, le cousin de Sébastien Gattuso (quatre olympiades au compteur, en bobsleigh et sur 100 mètres) aurait aimé avoir une progression plus rapide. Ce qui lui manque à l'heure actuelle pour viser plus haut ? "Une part de folie, peut-être. J'avais ça en moi avant et j'en suis à la recherche."
"Représenter la principauté du mieux possible" Les minima B (1'46''30) étant bien plus bas que son temps référence, Brice Etès a bénéficié d'une règle qui veut que chaque pays ait au moins un représentant sélectionné en athlétisme. Une opportunité de défendre Monaco qu'il ne veut surtout pas galvauder. "C'est une chance pour moi. Le Comité olympique monégasque nous pousse à représenter la principauté du mieux possible. Comme les autres, j'ai envie de prouver que j'ai ma place aux Jeux. Je pense que cette fois-ci, on part avec une délégation plus solide que lors des éditions précédentes. Il est hors de question d'être ridicule à Londres", martèle-t-il, le regard brun planté dans le nôtre. Une quinzaine de jours avant le lancement des épreuves d'athlé en Grande-Bretagne, Brice aura droit à une répétition générale à domicile. Programmé le 20 juillet, Herculis lui permettra peut-être d'emmagasiner de la confiance avant un double-tour de piste forcément pas comme les autres. 22 23
xxxxxxxx Aviron
Math ia s R ay m o n d
Par Jimmy Boursicot - Photo : Medias aviron
Derniers coups de rames
À Pékin, il était le porte-drapeau de la principauté. Pour sa deuxième aventure olympique, ce jeune homme à la tête bien pleine espère la finale C en skiff. Un objectif réaliste pour celui qui s'entraîne du côté de Lyon, en compagnie des représentants de l'équipe de France.
"Mettre le plus de gens possible derrière moi" Parfois, il arrive tout de même à Mathias de trouver le temps long. Normal quand on pratique le skiff (bateau individuel). "J'essaie de passe beaucoup de temps accompagné, sinon c'est dur. Heureusement, je peux m'entraîner avec les membres du Pôle France, à Lyon. Cela crée une certaine émulation, c'est positif pour moi." Afin de ne pas sombrer dans la monotonie, il alterne avec du ski de fond, du vélo. "Ça m'aère l'esprit". Bien qu'il ne fasse pas partie du gratin de sa discipline, Mathias Raymond ne compte pas se présenter la fleur au fusil dans les eaux d'Eton Dorney (à environ 40 km de Londres). 22e en Chine, il espère faire mieux. "Les onze premiers mondiaux sont clairement intouchables. Mais je veux avoir la satisfaction de mettre le plus de gens possible derrière moi. Même si je suis invité aux JO, j'ai quand même quelques repères à ce niveau. Mon objectif, c'est d'arriver en finale C, soit entre la 13e et la 18e place. Repartir pour une olympiade ? Je n'y pense pas. Ce serait très fatigant de devoir se reconcentrer pour quatre ans. Et puis je vais entrer dans le monde du travail."
"Seul au monde pendant quelques instants"
S
'il fallait trouver quelqu'un pour illustrer "Mens sana in corpore sano" (un esprit sain dans un corps sain), ce pourrait être Mathias Raymond. Âgé de 25 ans, cet athlète d'1,90 m pour 85 kilos concilie avec brio carrière sportive et études de haut vol. Régulièrement engagé sur les différentes étapes de coupe du monde, il étudie les sciences politiques et plus précisément les relations internationales. En cette année décisive sur tous les tableaux, il n'a pas souhaité se consacrer entièrement à l'aviron. Par sagesse : "Il faut évidemment que je pense à la suite, je fais en sorte d'avoir la meilleure formation possible. À la fin des Jeux, le retour à la réalité sera très rapide pour moi. Je devrais rentrer dès la fin de mon épreuve."
Effort maximal
Malgré le cadre, généralement très agréable, le quotidien d'un rameur n'a rien d'une promenade de santé. L'aviron est le sport le plus complet et le plus exigeant physiquement, avec la gymnastique et le rugby. Au départ, le cœur d'un compétiteur peut atteindre les 200 pulsations/minutes. À haut niveau, il accumule près de 6 000 km par an, soit l'équivalent de 30 000 tonnes d'eau déplacées ! "C'est vrai que c'est une discipline très complète. De l'extérieur, on croit toujours que les bras sont la partie du corps la plus sollicitée, mais il y a une grosse poussée des jambes. Jeune, je m'étais mis à l'aviron parce que j'avais des problèmes au niveau du dos. Je n'avais pas assez de musculature. J'étais entouré de copains et de fil en aiguille, j'y ai pris goût." 24
À Londres, Mathias n'aura pas la chance d'arpenter la piste du stade olympique à l'occasion de la cérémonie d'ouverture. "En Chine, j'avais accumulé de la fatigue à ce moment-là, d'autant plus que ma course avait lieu lendemain. Cela dit, avoir été le porte-drapeau de la principauté de Monaco reste une grande fierté. C'est le prince qui me l'avait annoncé quelques jours avant le départ. C'était une belle récompense…" Le grand blond se rappelle parfaitement des émotions qui l'ont traversé en entrant dans le stade national de Pékin : "Pendant une fraction de seconde, je me suis vu avec le drapeau sur l'écran géant. Pour un petit pays comme le nôtre, c'est un moment particulier. On passait parmi les dernières délégations, il y avait tous ces flashes qui crépitaient ! Les gens connaissent évidemment Monaco, ils s'intéressent à ce que l'on fait." Dans quelques semaines, les coups de rame de Mathias Raymond lui permettront peut-être de susciter une autre vague de curiosité.
xxxxxxxx natation
An g é l iq u e T r i n q u i e r
Par Jimmy Boursicot - Photo : Michael Alesi
Le dos lui tient à cœur
La jeune sociétaire de l'AS Monaco natation, qui fêtera ses 21 ans le 16 juillet, ne ménage pas ses efforts afin de faire bonne figure dans les bassins londoniens. Alignée sur 100 mètres dos, Angélique Trinquier est prête à intégrer la cour des grands. Louis Lecharpentier, qui fut l'entraîneur de Romain Barnier, aujourd'hui coach à succès du CN Marseille. "Ça fait une dizaine d'années qu'il me suit. Jean-Louis compte beaucoup pour moi, il nous parle souvent de ce qu'il a connu avant, à plus haut niveau. Je peux dire que le sport a vraiment participé à mon éducation. Avant, j'étais tellement timide que c'était difficile pour moi de dire bonjour à quelqu'un que je ne connaissais pas…"
Il y a quatre ans, un avant-goût des Jeux Angélique Trinquier, qui vise l'obtention de l'équivalent du Brevet d'État d'éducateur sportif 2e degré (BEES2), vit natation, vibre natation. En 2008, cet espoir du sport monégasque avait fait le voyage à Pékin. Pas (encore) pour y disputer les JO mais pour participer au "Camp olympique de la jeunesse". "Chaque pays avait envoyé un garçon et une fille, on logeait dans un village à part entière, c'était génial." En Chine, Angélique a découvert l'aspect si particulier des Jeux et a pu assister à de nombreuses épreuves. "De l'athlétisme, du water-polo, du beach-volley, du basket… J'étais aussi dans les tribunes quand Alain Bernard a gagné l'or. Sur la distance reine, c'était quelque chose !"
C
'est une jeune femme souriante et néanmoins discrète que nous retrouvons au pied du stade Louis-II, en marge d'un meeting Mare Nostrum qui fait office de répétition générale pour elle. Ce que nous confirme d'emblée la licenciée de l'AS Monaco. "Il y a quand même un sacré niveau ici ! Disputer ce genre de compétition, ça me permet d'avoir moins d'appréhension pendant les grands rendez-vous", assure celle qui décollera pour Londres dans quelques jours, afin de disputer l'épreuve du 100 m dos. "J'ai hésité avec le 200 m dos, qui pouvait aussi me correspondre. En revanche, je ne suis pas faite pour le 50 m, je n'ai pas assez de cadence."
Double dose d'entraînement
Il y a tout de même un domaine où Angélique a augmenté la cadence : l'entraînement. Habituée à ne faire "qu'une seule" séance par jour, elle en effectue actuellement deux, six jours sur sept. "Si je ne voulais pas risquer de manquer les Jeux, il fallait que j'en fasse plus. J'ai mis de côté mes études pendant un an pour ça. Je me demandais si le fait de nager autant n'allait pas me dégoûter. Mais en fait, c'est complètement l'inverse !" Accompagnée du triathlète Hervé Banti le matin, parfois par des groupes de garçons l'aprèsmidi, elle enchaîne les longueurs pour être en mesure d'atteindre le but qu'elle s'est fixé : battre son record personnel pendant les Jeux. Une préparation qu'elle effectue sous l'œil de Jean26
Pouvoir concilier sport et études sur le Rocher ? La Monégasque affiche également une certaine affection pour Laure Manadou et "tous les efforts qu'elle a faits pour revenir à la compétition." Mais contrairement à l'ex-protégée de Philippe Lucas, qui avait tiré un trait sur les cours dès l'âge de 14 ans, Angélique, élève du lycée Albert-1er avant de prendre le chemin du Creps de Boulouris, aurait aimé avoir la possibilité de concilier plus facilement les lourdes charges d'entraînement et les cours. "Je pense que cela aurait été un vrai plus pour ma progression. J'aurais aimé pouvoir faire la même préparation qu'aujourd'hui", glisse la dossiste, totalement passionnée. Nul doute qu'à Londres, elle fera tout pour défendre un petit État qui voit grand.
xxxxxxxx Judo
Ya nn sicca r d i
Par Jimmy Boursicot - Photo : CSCA
Alternativement vôtre
À 25 ans, le judoka monégasque va devenir "olympien" pour la deuxième fois de sa carrière. Engagé dans la catégorie des moins de 60 kilos, le pensionnaire de l'Insep voudra effacer le souvenir d'une édition 2008 pas assez aboutie à son goût. Yann n'est pour autant pas dénué d'ambitions : "On dit que celui qui vise la Lune atterrit parmi les étoiles, alors…"
"Le judo m'a fait grandir humainement"
I
I aurait pu se trouver mille excuses pour évoquer son élimination dès le premier tour à Pékin, il aurait pu faire remarquer qu'il n'avait pas eu de veine au tirage au sort, qui lui avait glissé un ancien champion du monde dans les pattes d'entrée de jeu. Mais Yann Siccardi résume ses premiers Jeux d'une autre manière : "Clairement, je n'avais pas le niveau. J'avais l'ambition de faire du mieux possible, mais ce n'était pas évident. À l'époque, je me préparais quasiment seul. Et à un tel niveau, on tombe rarement sur un premier tour facile." Dans un coin de sa tête, craint-il de voir l'épisode londonien s'arrêter prématurément ? "C'est le jeu, ça fait partie intégrante de notre sport. On sait que ça peut durer seulement cinq minutes !" Avec quatre ans d'expérience de plus au compteur et de meilleures conditions d'entraînement, Yann espère tout de même que ses efforts paieront cette fois. "Maintenant, j'ai le statut de sportif de haut niveau. J'ai un entraîneur qui me suit sur les manches de coupe du monde, je peux
faire des stages à l'étranger. Et je ne dépends plus financièrement de mes parents. Ça aussi, c'est important", appuie Yann.
"Celui qui vise la Lune atterrit parmi les étoiles" À l'approche des Jeux de Londres, le judoka du Rocher, qui est basé à l'Insep, à Paris, croit en ses chances et mesure ses progrès. "Il n'y a vraiment pas de lassitude de ma part, je ne suis pas encore allé au bout de mon potentiel. Dans ma tête, je commence toujours une compétition pour la gagner. Là, ce sera pareil. Même si, évidemment, je sais que je ne fais pas partie des favoris. Mais il y a moyen de faire quelque chose de sympa…" Chez les moins de 60 kg, il pourrait croiser la route de Sofiane Milous, un judoka niçois (lire en page 78) avec qui il échange régulièrement à l'entraînement. "Sofiane, c'est quelqu'un qui ne se prend pas la tête. Il a déjà été champion d'Europe, on parle souvent des adversaires, on se glisse des infos." Pas aussi attendu que l'Azuréen, 28
Sur les tatamis, la détermination de Yann Siccardi ne fait aucun doute. Ce qui le différencie peut-être de certains de ses semblables, c'est son approche de la confrontation. "Quand on entend des sportifs dire qu'ils veulent massacrer ou exterminer l'autre, ça ne me parle pas. La personne qui est en face, elle te permet de t'élever, d'avancer." Pour lui, le sport aura également eu une autre vertu : "Le judo m'a fait grandir humainement. En seconde, j'ai rejoint le sport-études du Parc impérial, à Nice. J'avais toujours vécu à Monaco avant. Et c'est vrai qu'on n'a pas toujours conscience des réalités de la vie, on est dans un cocon." Sur le plan sportif, la médaille d'argent décrochée aux Jeux méditerranéens de Pescara, en 2009, lui a permis d'engranger de la confiance. Celui qui a classé Monaco huitième nation européenne dans sa catégorie de poids cette année estime pouvoir créer la surprise. "Une erreur est vite arrivée, pour moi mais aussi pour les autres. Et en judo, on peut conclure par ippon. C'est notre K.O."
Esprit libre
Focalisé sur Londres, en partance pour un stage en Catalogne puis à Montpellier, le Monégasque arrive tout de même à garder un certain recul sur sa condition d'athlète. "Le sport, ça peut être un outil bâtisseur ou destructeur. Comme un marteau. Le problème, c'est souvent la récupération qui en est faite." Sa réflexion dépasse allègrement les limites du dojo et se développe dans un contexte où l'on ne l'attendait peut-être pas. "Je suis plus ou moins engagé politiquement. Je ne rallierai jamais un parti pour satisfaire les ambitions personnelles de quelqu'un, mais je fais partie d'une organisation qui s'appelle Alternative libertaire. C'est dans ce milieu-là que j'ai fait les rencontres les plus intéressantes." Un engagement peu commun, que ce soit dans le monde du sport ou du côté du Rocher. Ce qui ne pose pas de problème à Yann. "Certains me branchent sur ça, d'autres l'acceptent."
voile
Da mie n D e s p r at- L e r a le
Par Jimmy Boursicot - Photo : Stéphan Maggi/Comité olympique monégasque
Son jour est venu
Spécialiste du Laser Standard, le régatier du Yacht club Monaco (YCM) découvrira les Jeux du côté de Weymouth, le plan d'eau choisi pour l'édition 2012. À 38 ans, il a plus que hâte de découvrir le monde de l'olympisme.
"Un gros travail hivernal"
Pour aborder dans les meilleures conditions sa première apparition dans ce qui représente "le Graal pour chaque sportif", Damien Desprat-Lerale n'a pas ménagé ses efforts. "J'ai effectué un gros travail hivernal, avec beaucoup de séances basées sur l'endurance. Là, à quelques semaines du départ, je suis allé à Tignes pour un stage en altitude. L'idée, c'était de faire un petit break concernant la navigation afin de créer un manque, de changer un peu les habitudes." Habituellement, le Monégasque se retrouve au milieu d'une flotte de 150 bateaux durant les épreuves de coupe du monde. A Weymouth, ils seront trois fois moins nombreux et la moindre erreur se paiera cher. "En tout, on disputera 14 courses, étalées sur 7 jours au minimum. Il y a un stress quotidien, il faudra le gérer. Je ne me suis pas fixé d'objectif, si ce n'est de revenir en n'ayant rien à regretter."
"On est un petit pays mais il y a des talents ici"
L
a première image qui lui vient à l'esprit lorsque l'on évoque l'histoire des Jeux, c'est la cérémonie d'ouverture à Los Angeles, en 1984. Damien Desprat-Lerale n'a pas encore dix ans et en prend plein les yeux. "C'était grandiose, je m'en souviendrai toujours. C'est mon premier gros souvenir d'olympisme et c'est certainement ce qui a éveillé mon envie d'y être un jour." Il y a quatre ans, le Monégasque pensait avoir atteint son but. Alors engagé en série 470, il avait obtenu sa qualification sur l'eau. "Mais il avait été décidé de ne pas nous envoyer à Pékin, avec mon coéquipier", précise Damien. Une déception difficile à digérer pour le marin, qui décide de prendre le large "pour éviter de trop réfléchir". A bord de Senso One (anciennement Mari Sha IV), un voilier de 43 m construit pour "chasser des records", il évolue au sein d'un équipage de 28 personnes, où il est en charge de la partie électronique et informatique. Par la suite, il occupera le poste de moniteur de l'école de voile au Yacht club Monaco.
"On a tous des caractères un peu compliqués" Mais la page olympique n'est pas encore tournée dans son esprit. Après l'arrêt de son partenaire de 470, Damien Desprat-Lerale décide retourner à ses premières amours. C'est donc en solitaire, à bord d'un Laser Standard (dériveur de 4,20 m de long, présent aux JO depuis 1996) qu'il repart pour un tour. "En solitaire, ce n'est pas simple. C'est vrai qu'on a parfois tendance à être égoïste et qu'on a tous des caractères un peu compliqués. Mais les personnes qui nous encadrent sont là pour régler ça et freiner notre tempérament", assure Damien. Entouré par un préparateur mental, un préparateur physique et un entraîneur de voile, il pense avoir affiné sa technique au fil du temps. "Le Laser, c'est un peu comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Mais là où j'ai le plus progressé, c'est dans la conception du projet, le professionnalisme, la discipline…"
Le sociétaire du YCM, qui a réussi à se placer premier de l'une des courses au programme de la manche de coupe du monde à Miami, fin janvier dernier, estime que "tout est possible aux Jeux. Pour faire du haut niveau, il faut avoir la passion, être prêt à consentir de nombreux sacrifices. Mais pour aller encore plus loin, il y a une autre marche à franchir. Peut-être que je suis un peu trop vieux pour cela. Parmi les soixante premier mondiaux, la différence se fait surtout en fonction de la régularité", déclare celui qui côtoie régulièrement Jean-Baptiste Bernaz (lire en page 48-49), l'un des meilleurs Laseriste du globe, lors de sessions d'entraînement communes. Après les Jeux, Damien a prévu de continuer l'aventure, au moins jusqu'aux Jeux Méditerranéens 2013. Après, il avisera. "Si un jour, j'ai l'opportunité de donner le goût de la voile à des jeunes qui veulent préparer les Jeux, je le ferais. On est un petit pays mais il y a des talents ici."
Triathlon
He rv é Ba n t i
Par Jimmy Boursicot - Photos : CSM
Triple effort à Hyde Park
Dans quelques semaines, le triathlète traversera le cœur de la capitale londonienne. Un drôle de baptême pour ce Monégasque de 35 ans, qui pratique le triathlon depuis deux décennies. Amoindri par une blessure cet hiver, il vise malgré tout le top 30 aux Jeux.
"Quand un sport entre aux JO, il acquiert une grandeur" Le monde du triathlon ? Il a d'abord paru sacrément étrange au commun des mortels. Dans les années 80, les images des pionniers du triple effort coupant la ligne d'arrivée à bout de force choquaient parfois, étonnaient souvent. L'entrée au programme des Jeux de la discipline, en 2000 à Sydney, la rendra plus "normale". "À partir de ce moment, le triathlon a obtenu une certaine reconnaissance. Aujourd'hui, on fait des championnats du monde de tout et n'importe quoi. Quand un sport entre aux JO, il acquiert une grandeur." Dans sa version olympique, la course correspond au format "courte distance", soit 1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied. Un menu ingurgité en deux heures, quand un Ironman (3,8 km de natation, 180 km de cyclisme et 42,195 km de course à pied) nécessite plus de huit heures de souffrances. Plutôt spécialisé dans les épreuves longues, Hervé Banti a su opérer la transition vers la distance olympique avec réussite. "Cela s'est fait progressivement. Au début, je n'étais pas sûr d'y arriver. J'ai été agréablement surpris."
Plus de temps à perdre
A
llure svelte, cheveux ras, teint hâlé peaufiné durant d'interminables sorties à vélo ou à pied, Hervé Banti s'avance vers ce qui sera certainement le plus beau moment de sa carrière de sportif. À l'âge où d'autres songent à tourner la page, conscients que la "machine" ne pourra pas suivre bien longtemps, le trentenaire monégasque va connaître le frisson des Jeux. Cela fait un peu plus de deux ans qu'il mise tout sur cette échéance, qu'il accumule les kilomètres dans les bassins ou sur les routes en pensant à Hyde Park, une immense étendue de verdure de 142 hectares plantée au beau milieu de Londres. Le 7 août, ce jardin extraordinaire qui a notamment été le théâtre de plusieurs concerts mythiques (les Stones, les Pink Floyd, Queen ou encore Bruce Springsteen y ont joué) deviendra l'épicentre de la planète triathlon.
Orienté vers le haut niveau depuis près de huit ans, il a accentué son implication il y a deux saisons. Jusqu'alors gardien de la paix, il est devenu triathlète à part entière, sous l'autorité du Comité olympique monégasque. "Je peux vraiment me focaliser sur l'entraînement. Avant, j'étais obligé de tout faire à moitié. Maintenant, j'ai cinq séances de chaque spécialité par semaine. Ça peut paraître beaucoup, mais c'est la dose normale pour tous ceux qui cherchent la performance. Le fait que l'on me fasse confiance m'oblige à avoir des résultats", assure cet homme discret, qui aime avoir ses repères, "peu adepte des camps d'entraînement lointain". Cet hiver, Hervé Banti a été contraint de réduire la cadence en raison d'une déchirure au mollet. À quelques mois des Jeux, la perte de temps est forcément malvenue… "Pendant trois mois, je n'ai pas pu courir. Normalement, c'est mon point fort, alors j'essaye de rattraper mon retard. De 30 31
puis la fin novembre 2011, je n'ai participé à aucune épreuve. Même si on apprend à se connaître avec le temps, il me faut quelques courses pour me remettre dans le bain." Mi-juillet, il se rendra en Hongrie ou en Allemagne pour se jauger au moins une fois. Le point d'orgue d'une dernière ligne droite menée tambour battant.
"Du stress et une immense fierté de représenter Monaco" À l'approche des Jeux, il prend conscience de l'ampleur de l'événement. "Il y a à la fois du stress et une immense fierté de représenter Monaco", assure Hervé, naturalisé après son mariage, en 2008. Afin de ne pas perdre d'énergie du côté du village olympique, il a décidé de rentrer sur le Rocher après la cérémonie d'ouverture et de retourner sur place deux ou trois jours avant son épreuve. Habitué à se rendre sur ses lieux de compétition seulement accompagné de sa femme, il retrouvera cette fois des partenaires d'entraînement en Grande-Bretagne, la nageuse Angélique Trinquier et l'athlète Brice Etès. Malgré ses pépins physiques, Hervé Banti, dont la meilleure performance reste à ce jour une neuvième place lors d'une manche de coupe du monde au Canada (à Edmonton, en 2011), espère avoir la possibilité de se glisser dans le top 30 aux JO. "J'aime les grosses courses, où il y a beaucoup de public sur le côté", conclut Hervé. Il devrait être servi…
INTERVIEW
S.A.S. le prince Albert de Monaco
"Un événement plus grand que chacun de nous"
A
thlète, spectateur, collectionneur, relayeur de la flamme, haut dirigeant : la vie de S.A.S. le Prince Albert de Monaco l'a toujours guidé vers ces anneaux si symboliques. Véritable passionné, admiratif des exploits des légendes du sport et des stakhanovistes qui enchaînent plusieurs participations, le chef d'Etat monégasque nous a tout dit de la relation intime et exaltée qu'il entretient avec le sport et l'olympisme en particulier. Dans un salon cosy et cossu du palais, l'horloge, les obligations protocolaires et les dossiers importants ont été mis entre parenthèses. Après nous avoir chaleureusement accueilli, le souverain s'est montré intarissable sur les Jeux olympiques, leurs petites anecdotes et leur grande Histoire. Captivé par le sujet, Il nous a présenté cinq objets personnels en rapport avec l'olympisme qui lui tiennent à cœur. Pour notre plus grand plaisir et sans nul doute pour le sien également. Par Jean-Marc Moreno et J.B. - Photos : Gaetan Luci, Eric Mathon/Palais princier, Guillaume Plisson
Vous êtes en né en 1958. Quels sont Vos premiers souvenirs de Jeux olympiques ? Mes premiers souvenirs télévisuels des JO sont ceux de Mexico en 1968. Je n'avais pas pu y aller alors que mes parents s’y trouvaient. Je les ai donc suivis à la télévision en direct. Je restais éveillé tard le soir, à 10 ans. J’étais impressionné. Je me rappelle évidemment de Tommie Smith et de John Carlos avec le poing levé sur le podium. Vous qui avez été vice-président du CIO et qui êtes aujourd'hui membre d'honneur de la commission des athlètes, que pensez-Vous du fait qu'on leur ait enlevé leur médaille à la suite de ce geste ? Si cela s'était passé aujourd'hui, je ne pense pas leur médaille leur aurait été retirée. Ce geste était inattendu et irrespectueux vis-à-vis de la cérémonie. En 1968, le contexte était très particulier, surtout aux Etats-Unis, avec l'assassinat de Martin Luther King et le mouvement des Black Panthers. Ils ont eu tort de faire cela mais ils ont fini par la suite par être réintégrés dans la famille olympique. Lors des derniers Jeux, un athlète a jeté sa médaille au sol, ce qui est tout aussi grave (le lutteur suédois Ara Abrahamian, mécontent d'une décision arbitrale, avait déposé sa médaille de bronze au centre du tapis de lutte, NDLR). Les Jeux Olympiques ont toujours été utilisés comme une plateforme pour défendre des idéaux, pour faire des démonstrations politiques. 32 33
A Munich, en 1972, Vous aviez fait le déplacement… Il était formidable pour moi d’être présent alors que je n’avais que 14 ans. Je garde un souvenir fort de ces Jeux, marqués par une tragédie et des actes de violence inouïs. Mes parents avaient assisté à la cérémonie œcuménique qui avait eu lieu en souvenir des athlètes israéliens et j’avais suivi ce moment à la télévision. Lors de mon séjour, j’ai par ailleurs pu visiter le village olympique et en l'espace de vingt minutes, j'ai eu la chance de rencontrer le nageur Mark Spitz et l'athlète Jessie Owens. J'ai aussi croisé John Carlos. A ce moment-là mon oncle (John B. Kelly Jr, médaillé de bronze en aviron à Melbourne, en 1956) n'était pas encore président du Comité olympique américain, mais il était président de l'Association universitaire amateur américaine. Il connaissait tout le monde et c'est lui qui m'a servi de guide, un guide extraordinaire comme vous pouvez l’imaginer. Vous êtes entré au CIO en 1985. Comment se sont passés Vos premiers Jeux dans ce rôle, en 1988 ? Les Jeux de Séoul ont été ternis par le scandale Ben Johnson. Un de vos confrères de L'Equipe est venu me réveiller dans ma chambre d'hôtel pour me demander ma réaction sur le contrôle positif de Johnson. J’ai vécu cette question
comme un coup de tonnerre… Il s'agissait du vainqueur du 100 mètres, il était supposé être un super-athlète, exempt de tout soupçon…
Quelle est, selon Vous, la ville qui a su créer une ambiance à part ? Je retiens Barcelone, en 1992. L'ambiance y était formidable. C'est une ville que j'aime beaucoup, un exemple positif de transformation d'une ville grâce aux Jeux. Elle est complètement différente de ce qu'elle était avant. Différente non dans son architecture mais dans ses infrastructures. De nouveaux quartiers ont vu le jour et ont donné un nouveau visage à la ville. Les Jeux de Sydney ont aussi été exceptionnels. Les Australiens, passionnés de sport, ont fait de ces jeux un événement hors du commun. A l'inverse, quelle édition ne Vous a pas laissé un grand souvenir ? A Atlanta, je faisais partie du comité de coordination des Jeux et il y a eu beaucoup de problèmes. Le comité olympique n’était pas responsable de ces derniers. Beaucoup de licences commerciales ont été données à la légère et cela malgré nos recommandations. Par ailleurs, il y a eu des problèmes de transport. En termes d’organisation, beaucoup de choses laissaient à désirer…
Londres, c’est un choix judicieux ? Nous le saurons bientôt maintenant ! Une grande partie des disciplines seront concentrées, c’est un point très positif. Ils ont par ailleurs créé un parc olympique dans une zone désaffectée, complètement à l'abandon, de Londres. Ce quartier réhabilité aura une vie après les Jeux, ce dont on peut se réjouir. Au niveau des transports, on espère tous qu'il n'y aura pas trop de circulation… Les routes de la capitale britannique sont rarement désertes… On pouvait dire la même chose de Los Angeles, en 1984… Sauf que beaucoup de gens avaient quitté la ville et qu’il n’a jamais été aussi aisé de circuler à Los Angeles que cet été-là. A Londres, il y aura un couloir réservé aux transports de la famille olympique, ce qui facilitera grandement les choses. Les questions de sécurité prennent-elles encore plus de poids à notre époque ? Bien entendu, elles sont fondamentales. La commission d'évaluation des candidatures a été impressionnée par ce qui lui a été présenté dans ce domaine. Les mesures seront peutêtre un peu contraignantes mais elles nous permettront d’avoir des Jeux "sûrs".
Le casque de ses premiers Jeux à Calgary "Une société suisse l'a réalisé. Je n'avais pas exactement demandé ça. Ils avaient coupé le drapeau. Leur modèle était un casque de moto, ils devaient dégager un peu la nuque car en bobsleigh, on est constamment balloté. La grande question, c'était : visière ou lunettes ? Par trois fois, ma visière s'était embuée durant une épreuve. Et faire une descente à l'aveugle… Il faut déjà bien connaître la piste et surtout ne pas tomber, ce qui m'est arrivé. Donc je suis ensuite revenu aux lunettes."
INTERVIEW
Vous êtes le seul chef d'Etat à avoir disputé cinq fois les Jeux. De l'autre côté de la barrière, l'adrénaline et le stress doivent être bien plus forts… Il est extraordinaire de représenter son pays. Avant la cérémonie, quand on arrive au village, on sent qu'il y a un frémissement. Cela se voit dans les yeux des personnes qui vous accueillent, dans ceux des autres participants. Nous sommes alors à l'aube d'un événement qui est plus grand que chacun de nous. C'est extraordinaire de faire modestement partie de cela. Je pense que c'est pour cela qu'il y a autant de personnes qui sont volontaires pour l'organisation de cet événement. Votre statut Vous a-t-il permis de connaître le quotidien d'un athlète lambda ? Je n'ai jamais voulu de traitement de faveur, je n'ai jamais rien demandé de différent par rapport aux autres sportifs. Nous étions tous logés à la même enseigne.
En tant que sportif, quelle édition avez-Vous préféré ? Ma première participation, aux Jeux de Calgary. Je ne sais pas si c'était le fait que cela se passait au Canada ou parce que je découvrais, en tant que participant, ce qu'était une épreuve olympique. L'ambiance, la chaleur, le sentiment de faire partie d'un grand événement, d'une grande famille : tout était exceptionnel. Vous n'avez jamais retrouvé cette atmosphère par la suite ? Il y a eu d'autres Jeux qui étaient formidables comme Lillehammer ou Albertville. Pour Albertville, j’ai regretté l’éloignement des épreuves du cœur des Jeux (les épreuves de bobsleigh se déroulaient à La Plagne). Le sportif qui incarne le mieux l'esprit olympique ? Le plus facile et évident serait de vous répondre Carl Lewis. Mais, il y aussi Steve Plus de 2 000 pin's dans sa collection personnelle "J'ai six albums et trois ou quatre coussins que l'on met sur les murs. En tout, j'ai largement plus de 2000 pin's. Il y en a qui datent des années 60. Ça permet des rencontres, c'est ça qui est formidable. Monsieur Robert Prat, d'Amnesty Monaco, est un véritable professionnel dans ce domaine"
Le Prince a été porte-drapeau de la délégation monégasque pour la première fois à Calgary, en 1988.
Le Souverain nous fait admirer sa collection de pin's. 34 35
Redgrave en aviron : cinq Jeux, cinq médailles d'or (et une de bronze, NDLR). Ou encore Al Oerter qui était un grand discobole dans les années 50-60. Il a fait quatre Jeux pour autant de médailles d'or. Dans l'absolu, c'est moins de titres que Carl Lewis. Mais je suis impressionné par les athlètes qui ont fait cinq ou même six fois les Jeux. Même s'ils n'ont pas eu les mêmes résultats, leur dévouement et leur amour pour les Jeux sont plus forts que tout le reste.
La torche d'Atlanta, souvenir de son premier relais "Je suis aussi un vétéran de la flamme. J'ai participé à six relais, quatre pour les Jeux d'été et deux pour ceux d'hiver. La première fois, c'était le 18 juillet 1996 à Atlanta. Il y avait du retard, j'ai pris le relais en pleine nuit, vers 1 h 35, dans un parc. C'était fou parce qu'avant le passage de la flamme, il n'y avait personne. Et d'un coup, on voyait arriver une foule d'accompagnateurs. J'ai fait 800 mètres, je crois. C'était un grand moment. Très émouvant."
Le prince Albert en compagnie des trois Monégasques engagés aux JO d'hiver de la jeunesse 2012.
Que représente le sport pour la principauté de Monaco ? Le sport est très important, sinon nous n'en discuterions pas ensemble (il sourit). Même si nous sommes un petit comité olympique, vous connaissez la passion et le dévouement de nos dirigeants et des fédérations, qui œuvrent depuis si longtemps pour le sport en Principauté. Je crois que nous avons un réel attachement au sport, avant de parler de l'olympisme, qui ne date pas d'hier, qui est ancré dans nos gènes et qui fait largement partie de l'histoire contemporaine de la Principauté. Bien sûr il y a la vitrine, les grands événements. Mais il y a aussi les 8 000 licenciés des 51 associations sportives de la Principauté. Pour 38 000 habitants, ce n'est quand même pas négligeable !
S.A.S. le prince Albert Ă la barre de Tuiga, voilier amiral du Yacht club Monaco.
Et les Jeux dans tout ça ? Je crois que l'on a prouvé que depuis que notre Comité olympique existe, malgré nos moyens modestes par rapport aux grands Comités nationaux, par rapport à notre petite population, nous étions capables d'essayer d'amener des athlètes vers le haut niveau, afin qu'ils puissent représenter dignement la Principauté. Quelle est Votre politique en matière de sélection olympique ? Aligner plusieurs athlètes de niveau international ne doit pas être évident… En 1988, nous avions huit engagés et les résultats n'avaient pas été très bons. J’ai alors souhaité que nous nous structurions différemment, avec des standards de qualification. Il ne fallait plus envoyer n'importe qui, n'importe comment : une participation devait être méritée. Les autres petits Etats (Liechtenstein, Andorre...) ont-ils le même nombre de participants que vous ? Oui, quelquefois moins. Il y a beaucoup de pays qui viennent avec moins de 20 personnes, parfois ils ne sont qu'un ou deux. Depuis quelques Jeux, on est l'Etat qui envoie le plus d'athlètes par rapport à sa population. Dans un autre registre, la Grèce limite la taille de sa délégation en raison de la crise, qu'est-ce que cela Vous inspire ? Cette décision a été prise par le Gouvernement de ce pays en raison de la terrible crise économique à laquelle il est confronté. C'est sans aucun doute une décision prise avec regrets compte tenu de son histoire si intimement liée à l'olympisme. Je peux comprendre la déception de ces athlètes qui s'entraînent durement depuis de nombreuses années car les Jeux Olympiques constituent l'objectif le plus important dans une carrière sportive.
La marque d'estime des champions olympiques Est-Allemands "Voici un patin en bois qui m'a été donné par l'équipe d'Allemagne de l'Est, médaillée d'or en bob à quatre à Calgary. Ils m'ont mis un petit mot : "Bravo et bienvenue dans la famille du bob". Ce n'est quand même pas rien, il s'agissait des champions olympiques et du monde. Il y avait Bogdan Musiol, qui a fait quatre JO et qui a été dix fois champion du monde. Il devait aussi y avoir Wolfgang Hoppe. De grandes références, même si l'on sait qu'ils ne mangeaient pas que des corn flakes le matin… Cet objet a une valeur sentimentale, j'étais fier d'être accepté par la famille du bob."
des "olympiens" dans sa famille maternelle Dans son arbre généalogique, S.A.S. le Prince Albert compte plusieurs "olympiens" de grand talent. Son oncle, John B. Kelly Junior, a participé à quatre reprises aux Jeux, entre 1948 et 1960, et a décroché le bronze à Melbourne, en 1956. Président de l'Amateur athletic union à partir de 1970, il devint président du Comité olympique américain en 1985, quelques semaines avant sa disparition. L'épouse de celui-ci, Mary Freeman avait également participé aux Jeux d'Helsinki, en 1952. Âgée de 18 ans, cette nageuse avait disputé le 100 m dos. Le grand-père maternel du souverain monégasque, John B. Kelly Senior (photo ci-dessus), avait quant à lui fortement marqué l'histoire de l'aviron et de l'olympisme dans les années 20. Médaillé d'or à Anvers, en skiff et en double-skiff, il avait réussi à obtenir un nouveau sacre quatre ans plus tard à Paris, en 1924. Originaire de Philadelphie, il avait également pratiqué la boxe avec réussite durant son passage dans l'armée américaine, lors de la Première Guerre mondiale, mais aussi le football américain dès son retour en Pennsylvanie. Son triplé olympique lui permet d'être le seul rameur membre du Hall of fame du Comité olympique américain.
La bague de son grand-père américain
Enfin, si Vous ne disposiez que d'un seul ticket, quel sport iriez-Vous voir ? Je vais avoir du mal à vous répondre, je vais vous dire pourquoi… Durant plusieurs Jeux, dans la mesure du possible, je me suis efforcé d'aller voir au moins une fois tous les sports. C'est très difficile à faire. Croyez-moi, cela demande une réelle organisation ! Je n'y suis arrivé que deux fois, à Athènes et à Pékin. S'il ne fallait vraiment voir qu'une seule épreuve, ce serait bien sûr le 100 mètres en athlétisme.
"Avant, tous les athlètes qui étaient sélectionnés dans l'équipe américaine olympique recevaient une bague. Voici celle qu'avait eue mon grandpère (John B. Kelly Sr) pour les Jeux de 1920 à Anvers. C'est ma mère qui me l'a donnée, elle me va sur le petit doigt. Mon grand-père était devenu double-champion olympique en l'espace de 45 minutes pour sa première participation.
38
403 Chevaux - 2,2 litres/100 km - 53 g de CO2 Électrique avec 483 km d’autonomie 3 500 de prime écologique Véhicule exonéré de TVS
FISKER CANNES Ets. CAVALLARI – AUTOMOBILES 351 route du Cannet - 06250 Cannes – Mougins Tél. 04 92 18 70 40 www.cavallari.fr cavallari@wanadoo.fr
Réserver votre essai dès maintenant
+ d’infos FISKER MONACO Ets. CAVALLARI - MONACO MOTORS 6 - 11 rue Princesse Florestine - MONACO Tél. +377 97 97 88 00 www.groupe-cavallari.com sker@ets-cavallari.mc
S . E . Mm e Yv ette Lambin -B er ti
L'esprit
du sport
Faisant preuve d'une grande discrétion, Son Excellence Mme Yvette LambinBerti, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, délégué permanent de la Principauté de Monaco auprès de l'UNESCO à Paris, est une actrice majeure du sport sur le Rocher. Investie dans de nombreux domaines, vice-présidente de la Fédération monégasque de natation, elle occupe le poste de secrétaire général au sein du Comité olympique monégasque, un organisme dont elle fait partie depuis plus de trois décennies. Rencontre. Par Jean-Marc Moreno - Photos : Comité olympique monégasque
"Nous proposons à tous les jeunes de s’exprimer par le sport, de développer leurs talents et de progresser"
Entretien
Un très bel aboutissement, parce que c'est une jeune fille qui est entrée toute petite chez nous, qui a fait preuve de beaucoup de courage, de volonté, et qui aujourd'hui est une jeune femme très épanouie. Elle a énormément changé physiquement, ses performances s'améliorent. Elle mérite tout à fait sa participation aux Jeux.
Quel est le mode de désignation du porte-drapeau ? Quand son nom sera-t-il dévoilé ? Il y a bien entendu un ensemble de paramètres pour désigner un athlète : ses qualités, ses performances, son mérite, le fait que son sport ait déjà été représenté ou pas… Le choix est soumis au Prince, à qui revient la décision. L’annonce est faite au moment de la présentation de l'équipe olympique à la presse, cette année ce sera le 12 juillet. Comment avez-vous démarré votre histoire dans le monde de l'olympisme ? Je suis devenue présidente de la section natation très vite, dès que je suis revenue à Monaco, à la fin de ma première année d'enseignement. Un concours de circonstances a fait que les dirigeants alors en poste prenaient leur retraite. J'ai donc été élue à la présidence de l'AS Monaco natation et la Fédération a été créé peu après, en 1976. Je suis entrée au Comité olympique monégasque à ce moment-là. Lorsque l’on a soi-même fait du sport et choisi d'en faire son métier, être au Comité olympique est enthousiasmant et aussi très important, car l’on se retrouve dans l'organe qui réunit toutes les fédérations olympiques. Vous avez mené une carrière de professeur d'EPS avant de prendre la tête de la Direction de l'Éducation nationale, de la jeunesse et des sports. De quelle manière la principauté s'organise-t-elle pour favoriser la pratique du sport à l'école ? Je ne suis pas passée directement de l'enseignement à la Direction de l'Éducation nationale. J'ai eu comme première mission la mise en service du stade Louis-II, juste après son inauguration. Cela a été une très bonne école de formation pour moi. Pour vous répondre, l’éducation physique en milieu scolaire est véritablement une partie intégrante du système éducatif, et elle est organisée dans le but d’accompagner le développement de l’enfant. L’objectif est de proposer à tous les jeunes de s’exprimer par le sport, de développer leurs talents et de progresser. En Principauté il y a donc de vraies particula-
rités : dès le primaire les cours sont dispensés par des professeurs spécialisés et diplômés, du CP jusqu’au CM2, avec en plus la natation dès l’âge de 5 ans. Tout ceci a été accompagné d’une politique sportive volontariste, notamment pour les infrastructures des nouveaux établissements scolaires, ce qui permet une pratique sur place pour les élèves et une optimisation de ces installations pour le sport grand public. Je reste convaincue que les valeurs ainsi enseignées aux enfants, dans un large choix de sports, sont véritablement structurantes.
Vous avez par la suite tenu le rôle de chef de la délégation monégasque aux JO à plusieurs reprises. Quels souvenirs retenez-vous de ces aventures ? Je me rappelle de moments formidables. Mais rien qui remplacera la première fois où j’ai défilé, aux Jeux de Los Angeles en tant que chef de délégation. Au milieu de toutes ces nations rassemblées, je crois que j'ai éprouvé autant d'émotions que si j'y étais en tant que sportive. S'il fallait ne retenir qu'un seul moment fort de l'histoire de Monaco aux Jeux, ce serait… Ce serait certainement la participation du Prince à Calgary en bob à deux. C'était un moment tout à fait particulier. Vous êtes vice-présidente de la Fédération monégasque de natation. Que vous inspire la participation d'Angélique Trinquier à Londres ? 40 41
Monaco, qui ne pourra jamais accueillir les JO, se rattrape à sa manière avec l'organisation des Jeux des petits États. Que symbolise ce rendez-vous à vos yeux ? C'est un moment très important. Les Jeux des Petits États ont commencé en 1985 à SaintMarin, Monaco les a accueillis pour la seconde édition et c’est à ce moment que se sont véritablement fixées les règles de fonctionnement, qui permettent à tous les athlètes licenciés depuis trois ans dans les fédérations et habitant les communes limitrophes d’y participer. C’est un vecteur essentiel, car cela crée une émulation au sein des fédérations concernées, et développe le sport olympique. Pour chaque pays c’est aussi un moment de ferveur nationale et de souvenirs inoubliables . Les Jeux de 2007, qui se sont tenus à Monaco ont été une belle manière de fêter le centenaire du Comité olympique monégasque avec 1 200 participants, plus de 800 bénévoles, 52 médailles pour nous, des cérémonies d’ouverture et de clôture inoubliables… Quel est selon vous le sportif qui symbolise le plus à vos yeux le sportif olympique dans toute sa splendeur ? Je pense au nageur Alexander Popov. Si l'on vous offrait un billet pour les JO de Londres, pour aller voir un seul événement, lequel choisiriez-vous ? Je vais suivre mes penchants, j'irais voir la natation synchronisée et sans doute le canoë-kayak. C’est vraiment très beau.
dossier
La Banque populaire Côte d’Azur
engagée depuis 130 ans
pour le développement
de sa région Actrice majeure du tissu économique régional, la BPCA met un point d'honneur à mettre en valeur ses racines et à conserver une grande notion de proximité. Forte de 1 100 collaborateurs et de 80 000 sociétaires, elle compte 210 000 clients (particuliers, professionnels et entreprises), qui disposent de 115 points de rencontre répartis entre les Alpes-Maritimes, le Var et Monaco. Photos : BPCA
42 43
Jean-François Comas, directeur général de la Banque Populaire Côte d'Azur.
B
anque régionale mutualiste, bien implantée dans le tissu économique et fière de ses racines aux accents de proximité, de relationnel et de solidarité, la Banque Populaire Côte d'Azur affiche un produit net bancaire (il correspond au chiffre d’affaires) de plus de 182 millions d’euros. Le réseau de 115 points de rencontre avec la clientèle dont 97 agences répartis dans les départements des Alpes Maritimes et du Var, ainsi qu’en Principauté de Monaco offre à la clientèle des espaces fonctionnels, pratiques et accessibles pour le conseil et les opérations courantes. Les structures spécialisées dans l’entreprise, la gestion de patrimoine, le leasing nautique et le financement immobilier, mettent leur expertise à disposition de la clientèle en lui apportant des solutions originales et personnalisées.
Respect de l'environnement et parfaite intégration des travailleurs handicapés La direction « International Branch » offre à la clientèle étrangère et non-résidente, des agences internationales et des services spécifiques. Banque de la création d’entreprise, la Banque Populaire Côte d'Azur s’engage aussi dans le développement durable en coopérant avec les structures d’accompagnement comme l’Association pour le développement de l’initiative économique et le Secours catholique pour venir en aide aux défavorisés. Le siège social de la banque, entreprise responsable et citoyenne, est doté d’un système de climatisation écologique, et d’un système performant de recyclage des déchets. L’intégration des personnes handicapées dans l’entreprise est un axe prioritaire. Le taux d’emploi de personnes
handicapées est de 7%, alors que la plupart des entreprises et des administrations n’atteint pas le minimum légal de 6%. Par ailleurs, le partenariat de la Banque Populaire Côte d'Azur avec le monde culturel, social économique et sportif prouve son implication constante dans toutes les composantes de l’économie de la Côte d’Azur. Solidarité, audace, performance, humanisme, autant de valeurs que la Banque Populaire Côte d'Azur souhaite partager avec ses clients et ses sociétaires à l’heure ou les Nations Unies ont tenu à montrer la pertinence du modèle coopératif en faisant de 2012 l’année internationale des coopératives.
dossier
Un niveau record de production de crédits En 2011, dans un contexte économique et professionnel difficile, la Banque a mis à la disposition de ses clients 1 100 millions d’euros de financements nouveaux. Pour les seuls prêts, en hausse de près de 10 %, il s’agit de l’année historiquement la plus élevée qu’a connue la Banque. Les clés de ces succès résident dans une écoute forte et permanente des différentes clientèles (particuliers, professionnels, entreprises) et une collaboration étroite avec les différentes structures partenaires de la Banque. La SOCAMA peut ainsi se porter caution pour des artisans commerçants et professions libérales (1 200 dossiers pour 42 millions d’euros en 2011). En outre, un partenariat a été établi avec les plateformes d’initiatives locales du réseau "France Initiative" ainsi que le réseau "Entreprendre" qui accompagnent les créateurs d’entreprises. Un autre partenariat innovant existe avec l’ordre des experts-comptables pour le financement des TPE. L'accompagnement des entreprises qui investissent avec l’appui d’OSEO mais aussi la présence continue et ancienne auprès des enseignants et de la fonction publique en général font également partie du dispositif mis sur pied par la BPCA.
Bernard Fleury, président de la banque.
Un "Label d’Excellence" des Dossiers de l’Épargne pour la convention Fréquence Pro Spécialistes reconnus de l’analyse des produits bancaires et d’assurance, les experts de la rédaction des Dossiers de l’Épargne ont étudié et comparé les conventions professionnelles de différents établissements bancaires et de neuf Banques populaires sous l’angle du consommateur. Et c’est la convention "Fréquence Pro" de la Banque Populaire Côte d’Azur qui a obtenu le label d’excellence 2011. Une preuve de la pertinence de son offre vis-à-vis de ses clients et prospects. Artisans, commerçants et professions libérales peuvent bénéficier d’un service de consultation et de suivi des comptes 7 jours sur 7, 24 h/24 par internet, téléphone ou fax, d’une carte bancaire de la gamme Visa Business spécialement dédiée à leur activité, d’une assurance des moyens de paiement en cas de perte ou vol, d’un découvert autorisé et d’un crédit pré-accordé, sous réserve que le dossier soit accepté. C’est le professionnel qui détermine avec son conseiller le contenu de sa convention en fonction de ses besoins : un service sur mesure !
Les membres du conseil d'administration de la banque.
Membre constitutif du Groupe BPCE, deuxième groupe bancaire en France Créé en 2009, le Groupe BPCE est au service de 36 millions de clients dont 8,1 millions sont sociétaires de leur banque. Il emploie 117 000 collaborateurs, totalise 8 000 agences et contribue à 20 % du financement de l'économie française. Le Groupe BPCE exerce tous les métiers de la banque et de l'assurance en s'appuyant sur les réseaux coopératifs des 19 Banques Populaires et des 17 Caisses d’Epargne mais aussi des filiales (dont le Crédit Foncier, la Banque Palatine, BPCE International et Outre-mer et Natixis, 44 45
la banque de financement, de gestion d'actifs et de services financiers spécialisés du Groupe BPCE dont il est la structure cotée). L’organe central BPCE détermine la stratégie, assure le contrôle et l'animation du groupe. Tous les établissements de crédit affiliés à BPCE partagent un système de garantie et de solidarité. L'ambition du Groupe BPCE : être le groupe bancaire qui conseille, accompagne et sert le mieux ses clients dans la durée et devenir ainsi le groupe des banques préférées des Français et de leurs entreprises.
Prom' Classic 2012 : l'équipe des collaborateurs de la banque.
La Banque populaire Côte d’Azur
actrice primordiale du mécénat régional Mutualiste, la Banque est au service de ses sociétaires et du développement régional. N’étant pas cotée en bourse et n’entrant pas dans la logique du profit maximum, elle consacre des ressources importantes à aider les personnes et les associations méritantes qui Œuvrent dans divers domaines. Photos : BPCA
D
éveloppement durable, aide aux personnes en difficulté financière, solidarité, santé, jeunesse, culture au sens large du terme et sport : la Banque Populaire Côte d'Azur opère dans un champ d'actions très vaste. Dans le domaine de l’éducation et de la formation, la banque est membre fondateur de la Fondation
universitaire UNICE. Dans le domaine caritatif, l’accent est mis sur l’aide à l’enfance, aux malades, aux handicapés et à l’insertion professionnelle. De même, la banque est intervenue dans le domaine culturel, seule ou en partenariat avec la Fondation d’entreprise Banque Populaire.
Impliquée dans de nombreux projets En 2011, la musique fut à l’honneur grâce à l’encouragement des festivals de musique classique ou de variétés, la poursuite du mécénat historique avec l’Opéra de Toulon ou encore l’offre d’un instrument de musique au Conservatoire national à vocation régionale Pierre-Coche-
dossier
reau. Lors d’une soirée de gala, la Banque a reçu en son auditorium Madame le Recteur Claire Lovisi, Monsieur le vice-président à la Culture de l’Université de Nice, Éric Gasperini, ainsi que de nombreux historiens, conservateurs, auteurs et artistes pour une projection de la nouvelle version de l’Opéra d’Azur. Ce mur d’images retraçant l’histoire de la Côte d’Azur, créé par la Banque en 1989, fut enrichi à l’occasion du 150e anniversaire du rattachement de Nice à la France. Souvent, les actions de mécénat combinent plusieurs buts. Ainsi, le soutien apporté à l’association Enfant Star et Match lui permet d’organiser durant une journée des rencontres de tennis au club de la Roseraie d’Antibes entre des enfants, des donateurs et des vedettes de la chanson. Le soir, un concert est donné à la Pinède de Juanles-Pins par une vingtaine de vedettes.
Le sport dans les gènes
La Banque participe également aux efforts des ligues sportives pour les personnes handicapées et l’éthique. Citons le Comité départemental olympique et sportif du Var, qui récompense les clubs les plus fair-play et contribue à la formation des sportifs, de leurs parents, du public et des dirigeants. Ou encore le Comité territorial de
Remise des trophées 2011 Handi sport 06.
rugby qui a hissé une équipe en finale de la coupe de la Fédération. Elle s’est illustrée en lever de rideau de la finale du Top 14, au stade de France. Il s’agit aussi de la manifestation "Toi + moi" organisée par le Comité départemental du sport adapté 06 et du Défi sportif Handi-valide, qui réunira le 13 octobre des équipes constituées de
Le conservateur du musée Chagall, M. Fréchuret, entre Jean-François Comas, directeur général et Bernard Fleury, président de la banque.
collaborateurs valides d’une entreprise et d’un sportif handicapé. De même, elle parraine l’association Handi Challenge Méditerranée, facilitant la pratique du jet-ski et de la voile. Récemment, la banque s’est orientée vers les sports collectifs féminins comme le handball à Cannes, Grasse et Toulon. Le club de handball féminin de Toulon/Saint-Cyr a remporté la coupe de France. N’oublions pas le basket, à Nice, et dans le Var pour le Comité départemental.
Relations particulières avec le monde de la voile La Banque Populaire Côte d'Azur soutient aussi les sports individuels, et en particulier la préparation olympique des membres régionaux de l’équipe de France de voile. On y trouve ainsi Nicolas Charbonnier (médaille de bronze aux derniers Jeux Olympiques de Pékin en catégorie 470 et vice-champion du monde), qui a manqué de justesse la qualification pour Londres, mais aussi Jean-Baptiste Bernaz, spécialiste du Laser, qui sera bien présent aux Jeux (lire en pages suivantes) tout comme Stéphane Christidis, qui sera le porte-drapeau de l’équipe de France de voile (vice-champion d’Europe en 49er en 2010 et en 2011, 4e au championnat du monde ce qui constitue la meilleure performance française pour cette discipline). La Banque Populaire Côte d’Azur soutient aussi ses collaborateurs, par exemple lorsqu’ils s’inscrivent au marathon Nice-Cannes, aux 10 km de la Prom Classic’, ou au semi-marathon de Nice. 46 47
Jean-Baptiste Bernaz
"Je vais aux Jeux pour faire une médaille"
À Pékin, le laseriste originaire de Sainte-Maxime était le benjamin de l'équipe de France de voile. Quatre ans plus tard, désormais âgé de 25 ans, il sera à nouveau le plus jeune membre de la sélection tricolore. Un statut qui n'empêche néanmoins pas Jean-Baptiste Bernaz de prétendre aux premiers rôles du côté de Weymouth, le site qui accueillera les "voileux" durant les Jeux de Londres. Par Jimmy Boursicot - Photos : FFVoile et Sensation voile
Comment est née votre passion pour la voile ? J'ai démarré à l'âge de 7 ans, du côté de SainteMaxime. Mon père était déjà dans le monde du nautisme (il dirige la société Cap 3, spécialisée dans le courtage, gardiennage, l'entretien et la réparation de bateaux, NDLR). J'ai fait de l'Optimist jusqu'à 13-14 ans, puis je suis passé au Laser. En 2003, j'ai fini troisième du Championnat du monde jeunes. L'année suivante, j'ai remporté l'épreuve.
Je termine finaliste, huitième. L'avant-dernier jour, j'étais encore dans le top 4. Le podium était touchable du doigt. Techniquement, ça allait. Mais je pense qu'il m'a manqué un peu de maturité pour faire mieux.
Votre parcours a été linéaire jusqu'à votre sélection pour les JO de Pékin, à seulement 21 ans. Comment avez-vous vécu cet événement ?
Comment vous préparez-vous pour atteindre cet objectif ? Jusqu'en 2006, je m'entraînais avec le Pôle France d'Antibes. Je suis toujours rattaché à cette struc-
Qu'en est-il à l'heure actuelle ? Je serai encore le plus jeune Français engagé, mais je ne serai pas celui qui a le moins d'expérience à ce niveau. Dire que je vais aux Jeux pour faire une médaille, c'est évident.
ture, mais je me prépare entre Sainte-Maxime et Saint-Raphaël avec Lionel Pellegrino, un entraîneur national qui me suit depuis 2001. C'est aussi devenu un ami, l'aspect humain compte beaucoup. Pour la préparation physique, je travaille avec Olivier Poly, à Cannes.
Vous faites également appel à un préparateur mental. Certains sportifs ont encore des réticences à effectuer ce genre de travail… C'est sûr qu'au début, ce n'est pas facile. Il faut aller en profondeur et on est obligé de se livrer, de donner beaucoup d'armes à quelqu'un d'extérieur. Mais c'est un travail qui a une grosse importance. Au bout d'un moment, on a qua-
dossier
Sportif soutenu par :
siment tous le même niveau de compétences sur l'eau. Ce qui peut faire la différence, c'est la façon dont on gère nos peurs, nos craintes.
Être à plus de deux heures de route du site principal des Jeux, c'est un atout pour ne pas accumuler trop de pression ? Ça peut être un atout, oui. Mais c'est aussi une petite déception, parce qu'être au milieu de tous les athlètes, de pouvoir partager, c'est quelque chose de particulier. Ça permet aussi de se distraire, de ne pas faire la course dans sa tête. Vous pratiquez le Laser, une discipline individuelle. Pensez-vous qu'il est tout de même important de profiter d'une dynamique de groupe au sein de l'équipe de France de voile ? Oui, je pense qu'on a une équipe soudée. Il y a toujours eu quelques individualités qui ne souhaitaient pas trop se mêler aux autres, mais on ressent quelque chose. Personnellement, je n'attends rien de particulier de ce groupe, j'espère lui amener un peu de vie avec mon enthousiasme. Dans votre quête olympique, vous pouvez également compter sur le soutien de la Banque Populaire Côte
d'Azur, avec qui vous avez récemment formalisé un partenariat… Oui, c'est quelque chose de très important pour moi. Je pratique un sport amateur avec une exigence professionnelle. Trouver des partenaires, c'est toujours un challenge. Le soutien de la Banque Populaire Côte d'Azur me rassure dans ma préparation. C'est toujours positif d'avoir moins à se soucier de l'aspect matériel. Comment se sont noués les contacts entre cette entreprise et vous ? J'étais invité à un repas et je me suis retrouvé à la table de M. Jean-Philippe Dubar, le directeur de la communication de la BPCA. Je lui ai exposé mon projet et il m'a dit qu'il le trouvait ambitieux. Tout s'est fait très vite, notre rencontre remonte à environ trois mois. Mais la Banque Populaire, au niveau national, est déjà très impliquée dans la voile, puisqu'elle est partenaire de l'équipe de France. Avec Stéphane Christidis et Nicolas Charbonnier, je fais partie de ceux qui sont suivis par l'antenne Côte d'Azur. C'est toujours valorisant de voir que des gens vous font confiance. Avez-vous une autre activité en dehors de la voile ?
48 49
Oui, je travaille dans la société de mon père, dans le cadre de la CIP (convention d'insertion professionnelle. Un dispositif ministériel qui permet à un sportif de haut niveau de bénéficier d'un aménagement du temps de travail et d'être rémunéré à temps plein, NDLR). Je suis également devenu le parrain de l'association «Le chant des dauphins». Elle permet aux enfants autistes d'aller en mer et d'entrer en contact avec des dauphins. On me donne souvent, alors je me suis dit qu'il fallait que j'essaie de rendre à mon tour. Retrouvez nos sujets consacrés à Stéphane Christidis (photo ci-dessous) et Nicolas Charbonnier, membres de l’ équipe de France de voile soutenus par la Banque Populaire Côte d'Azur en pages 86-87 et 110.
Le s sp or t i f s a z u r é e n s
Tout un département
derrière eux
Les athlètes issus des Alpes-Maritimes devraient être encore plus nombreux qu'en 2008, à Pékin. Que ce soit lors des Jeux olympiques ou des Jeux paralympiques, plusieurs d'entre eux possèdent de sérieuses chances. Dans les stades, les piscines, les rivières ou encore les gymnases, les Azuréens espèrent les voir briller. Avant le début d'une compétition hors-norme, nous sommes allés à leur rencontre, mais aussi à celle de leurs entraîneurs et de leurs glorieux aînés. Par J.B. - Photos : FF Tir, Michael Alesi, FF Gym, Speedo, FF Halthérophilie et DR.
4
Le Mentonnais Stéphane Clamens, qui pratique le tir sportif, s'apprête à vivre sa quatrième édition des JO. Présent en 2000 à Sydney, en 2004 à Athènes et en 2008 à Pékin, son meilleur résultat est pour l'heure une neuvième place (en 2004). Dans la discipline de la fosse olympique (ball trap), il espère avoir l'occasion de réaliser une meilleure performance à Londres.
8
En 2008, les athlètes olympiques et paralympiques licenciés dans des clubs du département ou originaires des Alpes-Maritimes avaient obtenu huit médailles. Alain Bernard, champion olympique du 100 m nage libre, était également reparti avec l'argent (relais 4x100 m NL) et le bronze (50 m nage libre). Daouda Karaboué, membre de l'équipe de France de handball, a gagné l'or avec les Experts. Vencelas Dabaya (haltérophilie, moins de 69 kg), Boris Steimetz (natation, relais 4x100 m NL) et Elodie Lorandi (natation handisport, 200 m 4 nages) avaient terminé sur la deuxième marche du podium, tandis que Nicolas Charbonnier s'était emparé du bronze en voile (série 470). Dix athlètes peuvent se targuer d'avoir déjà connu au moins une olympiade auparavant. Il s'agit d'Alain Bernard, Camille Muffat, Clément Lefert , Elodie Lorandi (natation, chez les valides pour les trois premiers, en handisport pour la quatrième), Vencelas Dabaya (haltérophilie), Stéphane Christidis (voile), Stéphane Clamens (tir sportif), Hamilton Sabot (gymnastique), Emilie Fer (kayak) et Alizé Cornet (tennis). Si Daouda Karaboué (handball) et Damien Severi (cyclisme handisport) étaient finalement retenus (leurs fédérations respectives n'ont pas encore dévoilé leur sélection), le chiffre grimperait à douze.
10
50 000
En euros, c'est la somme qu'un athlète médaillé d'or recevra de la part du ministère des Sports. Une médaille d'argent rapportera 20 000 euros à son futur "propriétaire", tandis qu'une prime de 13 000 euros sera versée pour le bronze. Des sommes identiques à celles allouées en 2008, à la différence près qu'elles ne seront plus exonérées d'impôts. Un temps remises en question en raison d'un trou de 50 millions dans le budget du ministère, les primes devraient être normalement versées aux sportifs.
17 9
Avec neuf sélectionnés, la natation azuréenne sera très bien représentée à Londres. Le plus gros contingent est issu de l'Olympic Nice natation, qui comptera cinq licenciés dans les bassins britanniques (Camille Muffat, Yannick Agnel, Clément Lefert, Charlotte Bonnet et Anna Santamans). Le Cercle des nageurs d'Antibes enverra quatre des siens en équipe de France (Alain Bernard, Damien Joly, Margaux Farrell et Elodie Lorandi, qui possède également une licence handisport au HAM).
C'est le nombre de sportifs des Alpes-Maritimes, valides ou handicapés, qui étaient du voyage à Pékin, il y a quatre ans. Un chiffre qui devrait être dépassé en 2012. Fin juin, dix-sept d'entre eux avaient déjà leur billet en poche, alors que les Fédérations de handball (Xavier Barachet, William Accambray et Daouda Karaboué prétendent à une place) et handisport (Elodie Lorandi et Christine Schoenn en seront très certainement, Damien Severi et Benjamin Landier sont en attente) n'avaient pas encore rendu leur sélection publique.
13 Au total, les Azuréens pourraient se retrouver engagés dans treize disciplines différentes. Il est déjà certain que l'on en verra évoluer en natation, natation synchronisée, lutte féminine, haltérophilie, judo, tir sportif, voile, gymnastique artistique, tennis et kayak. Le handball, le tennis fauteuil et le cyclisme handisport complèteront peut-être la liste prochainement. 50 51
Natati on
Ya nnic k Agn e l
Le "squale" a les crocs Pour son baptême olympique, Yannick Agnel sera attendu comme l'un des principaux leaders d'une équipe de France qui espère faire le plein de médailles. Tourné vers cet objectif depuis plusieurs années, le Nîmois devenu Niçois d'adoption semble bel et bien prêt pour le grand saut. À seulement 20 ans, il devrait faire trembler les bassins londoniens. Portrait d'un garçon qui a su prendre la bonne vague. Par Jimmy Boursicot - Photos : Michael Alesi, EDF et Patrick Irtelli.
I
l pourrait être agaçant, à force de tout réussir avec une facilité déconcertante, de citer de grands auteurs pour illustrer son propos et d'afficher des ambitions aussi grandes que lui. Mais il n'y a rien à faire : Yannick Agnel est un sportif attachant, "un vrai gentil", d'après son père, Didier. Dans quelques semaines, les médias embarqués à Londres se feront un plaisir de brosser le portrait d'un champion "atypique", qui lit des livres, des vrais, et aligne les mots aussi aisément que les longueurs. Là non plus, pas de lézard. Celui qui se présente sur sa page Facebook comme un "squale de piscine municipale" fait preuve d'une ouverture d'esprit peu commune dans le milieu sportif. Si la natation ne dévorait pas l'essentiel de son temps ? Il aurait aimé faire Science-po
après son Bac scientifique (obtenu avec mention "bien"). Pour le moment, il se contente d'une après-midi par semaine à la Skema business school de Sophia-Antipolis, où il se spécialise dans l'océanographie (si si, c'est possible).
Équilibre total
Après avoir déserté les salles de classe pendant un an, Yannick Agnel s'est rendu compte qu'il lui manquait quelque chose, malgré les six heures de préparation quotidiennes infligées par Fabrice Pellerin. "L’an dernier, j’ai arrêté les cours de manière assez abrupte, car je voulais vivre complètement la vie d’un sportif de haut niveau et me consacrer totalement à mon sport. Malheureusement, il s’est avéré que cette vie n’était pas faite pour moi et j’ai préféré reprendre les études", 52 53
a expliqué le nageur sur le site web de son école. Par le passé, il avait déjà exposé son mode de fonctionnement : "Je n'ai pas envie de végéter au niveau intellectuel. Ça renforce ma tendance à la stabilité, à l'équilibre." Alors qu'il assurait il y a deux ans "ne pas avoir le temps pour une copine", Yannick passe désormais son (rare) temps libre aux côtés de Julie, sa petite amie. À l'entraînement, quelque chose a également changé, selon son coach : "Il mise tout sur sa force mentale. Mon challenge a été de le faire descendre d’un cran, de passer de l’intellectuel au purement physique. Qu’il prenne conscience qu’il y a aussi une noblesse dans le corps et pas seulement dans l’esprit."
"Il nous surprend tous les jours"
Porte-étendard de la nouvelle vague ? Yannick Agnel, 20 ans depuis le 9 juin, correspond au profil. Et même un peu plus : à l'heure actuelle, le champion de France du 100 m et 200 m nage libre est devenu le boss chez les Tricolores. Élément essentiel des relais 4x100 m, 4x200 m et 4x100 m 4 nages, il s'apprête à négocier le premier virage XXL d'une carrière que beaucoup imaginent grandiose. L'an passé, ses débuts en championnats du monde (en grand bassin) n'avaient été aussi fracassants que prévu. Malgré un record de France sur 200 m, le Nîmois avait terminé cinquième et avait pu constater qu'il lui restait encore du chemin à parcourir. Sixième sur 400 m, il a par la suite abandonné cette distance. Pou contrebalancer le propos, il faut néanmoins rappeler que son bilan était tout de même éclairé par une médaille d'argent glanée avec le relais 4x200 m. Depuis, Yannick semble avoir mis les bouchées doubles pour combler ce retard. Sa mère, Elisabeth, assurait dans Le Parisien que son fils "continue de voir son sport comme un jeu", avant d'ajouter : "Il nous surprend tous les jours. On ne sait pas jusqu’où il peut aller."
Les choses en grand
En venir à dire que le nageur de l'ONN est grand est à peu près aussi original que d'affirmer que le feu, ça brûle… Mais la taille de Yannick Agnel (2,01 m sous la toise) semble avoir eu une certaine importance dans son évolution, sportive mais aussi personnelle. Fabrice Pellerin se rappelle avoir vu, un jour, débarquer un personnage "fluet et géant, pas trop bavard mais avec un regard déterminé, dont la taille le mettait déjà un peu à la marge." Ce que confirme, sa mère, qui évoque les années d'école primaire "où il jouait seul. Quand on est plus grand que les autres, on n'est pas élevé pareil. La natation l'a aidé à se décomplexer." En public, le jeune homme semble aujourd'hui à son aise, souvent souriant, même quand un photographe obligé d'opter pour un portrait en contre-plongée grogne "parce qu'avec vous les grands, c'est jamais simple…" Lors de son passage au Mare Nostrum de Monaco, Yannick a pu mesurer sa cote de popularité auprès du public et surtout des enfants, qui lui réclamaient autographes, bonnets de bain et autres souvenirs avec entrain. Cela deviendra peutêtre rapidement son quotidien… 54
Yan n i ck fan d e Ya nnick Yannick Agnel, qui a joué au tennis pendant quelques années, apprécie toujours autant ce sport (on l'a récemment aperçu à l'Open de Nice). C'est d'ailleurs à une icône française des courts, Yannick Noah, qu'il doit son prénom. Son père en était fan. Récemment, c'est le fiston qui a eu l'occasion de croiser l'idole paternelle, par le biais du Coq Sportif, équipementier des deux Yannick. Un type de rapprochement qui peut parfois se révéler totalement artificiel. Mais en l'occurrence, Yannick "le jeune" a saisi l'occasion de sortir du cadre purement publicitaire. "Ça a été une rencontre très simple. On a la même philosophie, je me retrouve dans sa vision des choses, celle du plaisir. C'est un grand champion. Il sait tout le travail, le sérieux qu'il y a derrière ça aussi", exposait le nageur à l'AFP. Le duo de Yannick échange par téléphone, se croise de temps à autre. Avec un plaisir non dissimulé. "Yannick (Noah) est inspirant, il dégage une certaine énergie et une certaine décontraction en même temps. Moi c'est ce que je prône, ça n'empêche pas d'être sérieux et bosseur, mais de profiter aussi."
cami l l e muf fat
À son tour de briller Encore verte lors de sa première apparition aux Jeux, la Niçoise abordera Londres avec un tout autre statut et de très sérieuses chances de médaille(s). Grâce à une implication de tous les instants, Camille Muffat est devenue la patronne de la natation tricolore. Et son talent pourrait bien éclabousser la scène internationale… Par Jimmy Boursicot Photos : Michael Alesi et Speedo
C
ela semble faire une éternité que l'on parle des perfs de Camille Muffat, qu'on fait le compte de ses titres et de ses chronos canons. Comme souvent avec les talents précoces, on en viendrait presque à oublier que la Niçoise n'a pas encore fêté ses 23 ans. Si sa carrière prenait fin aujourd'hui, elle aurait sacrément de l'allure, avec 17 titres nationaux au compteur, deux podiums européens et autant au niveau mondial. Voilà pour l'inventaire en grand bassin. Du palmarès de premier choix, c'est certain. Mais ce qui l'est encore plus, c'est que tous ceux qui ont suivi l'ascension de la jeune femme ne l'imaginent pas une seconde en rester là. À Londres, ils la voient déjà se parer d'or, en plein milieu d'un bassin aux lignes futuristes qui pourrait devenir sa plus belle scène. Présomptueux ? Pas tant que ça au vu des états de service de Camille…
Sûre de sa force
Lorsqu'on la voit évoluer entre les lignes d'eau, avec une facilité déconcertante, une marge de manœuvre toujours plus grande par rapport à ses adversaires avec un regard serein et impassible à la fois, on se dit que rien ne peut faire dévier la chef de file de l'ONN de son chemin. L'an dernier, à Shanghai, elle avait terminé à deux reprises à la troisième place, sur 200 m et 400 m. Deux prestations qui avaient laissé quelques regrets à
Natati on
l'Azuréenne, qui s'estimait capable de faire mieux sur le plan chronométrique. Qu'à cela ne tienne : sous la conduite de Fabrice Pellerin, son entraîneur, qu'elle présente avec humour comme un "sadique" ("Lui, au lieu d'aller au ciné, il nous fait trimer et il nous regarde. C'est son petit film de deux heures et demie..."), Camille Muffat avale un programme toujours plus copieux. Et ça paie : cette saison, ses performances en ont fait l'une des grandes favorites de ces JO. Meilleure performance mondiale de l'année sur 400 m pendant les championnats de France, trois des cinq meilleurs temps de la saison (dont le premier) sur 200 m : de quoi marquer les esprits…
l'impression d'avoir gâché ma jeunesse. Je me suis lancée dans un truc, alors autant le faire à fond." Ses impressions, Camille les livre régulièrement dans L'Equipe magazine (dont sont tirées les citations ci-dessus), où elle tient une chronique à six mains avec Yannick Agnel et Fabrice Pellerin. Une belle occasion de mieux comprendre le quotidien de ces athlètes qui triment dans l'ombre d'une enceinte municipale en espérant se dépasser. Dans ces conditions, tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une distraction est réduit à sa plus simple expression en période de préparation. Très souvent, les soirées sont écourtées par une irrépressible envie de rejoindre enfin le lit…
"Autant le faire à fond"
On l'appelait la "nouvelle Manaudou"
Également en lice avec le relais 4x200 m, Muffat enchaîne encore et toujours les longueurs. À force, elle pourrait presque vous dire combien il y a de carreaux au fond du bassin olympique de Jean-Bouin… Lors d'une conférence de presse, son partenaire d'entraînement, Clément Lefert, reconnaissait que la natation pouvait parfois être "le sport le plus morose qui soit." Camille Muffat confirme que les journées ne sont pas toujours simples : "En général, on bosse dure. Là c'est encore bien pire." De quoi vous dégoûter de tremper le moindre orteil dans le chlore ? Pas vraiment, si l'on écoute celle qui a fait toutes ses gammes à l'Olympic Nice natation. "Je n'ai pas
S'il y a bien une chose que les médias et le public affectionnent particulièrement, c'est d'établir des comparaisons, de mettre la main sur la "nouvelle star". Pour Camille Muffat, l'affaire était entendue dès l'âge de 15 ans. Elle serait la future Laure Manaudou. Rien que ça. Il faut dire que l'ado du Sud n'avait pas fait grand-chose pour calmer l'agitation en "piquant" à la championne olympique son record de France du 400 m NL et en la battant sur 200 m 4 nages… Depuis cette première fracassante où Camille avait fait frémir l'Hexagone, on doute fort que l'attente créée par les suiveurs l'ait particulièrement 56 57
perturbée. Tandis que sa glorieuse aînée se perdait en chemin, la Niçoise poursuivait son travail, dans l'ombre et à pas plus mesurés. Car même si ses aptitudes ont rapidement sauté aux yeux du petit monde de la natation française, elles ne se sont pas traduites par la même (extrême) précocité. Avant ses 20 ans, Manaudou avait déjà occupé toutes les marches d'un podium olympique, glané un titre mondial et sept médailles d'or européennes. Aujourd'hui, le "match" n'a plus lieu d'être, Camille Muffat a fait main basse sur la collection de records nationaux de la championne olympique, qui se concentre uniquement sur les épreuves en dos. Camille Muffat, elle, est celle qui donne le "la" au sein de l'équipe de France. En attendant de se faire une collection de médailles aussi belle que celle de la reine Manaudou à Londres ?
Fab r ic e P e lle r i n
"La clé de notre réussite, c'est la confiance"
Entraîneur à succès de l'Olympic Nice natation (ONN), Fabrice Pellerin est un pédagogue en quête perpétuelle du geste parfait. A Londres, il encadrera une équipe de France où les nageurs de l'ONN seront pas moins de cinq. Une belle récompense mais pas encore une finalité pour ce coach qui voit grand. Par Jimmy Boursicot - Photos : Patrick Irtelli
Comment a commencé votre aventure à Nice ? A mon arrivée, je me suis occupé d'un groupe de formation, à l'école de natation, pendant trois-quatre ans. En 1999, il y a eu pas de mouvements en interne et on m'a demandé si je voulais prendre la responsabilité d'un groupe plus axé sur la compétition. De mon côté, je voulais m'orienter vers le haut niveau, alors j'ai accepté. Quel état des lieux aviez-vous fait lors de votre prise de fonctions ? La plupart des nageurs étaient partis… La population était très jeune, pas forcément de niveau national. Il fallait s'inscrire dans la durée pour espérer obtenir des résultats. C'est justement ce qu'il manque fréquemment aux entraîneurs… C'est vrai, on nous laisse rarement la possibilité d'avoir une vision à long terme, pluriannuelle. Ce qui pose parfois des problèmes de cohérence. Là, j'avais la chance de préparer le terrain pour moi-même. Vous n'aviez aucune expérience à ce niveau. Comment pouviez-vous être sûr de la justesse de votre démarche ? Vous savez, le sport de niveau, c'est essentiellement une question de certitude, de convictions fortes. Cela demande une vision, une sensibilité particulière. On a entendu l'un de nos confrères vous demander ce que cela vous faisait d'être le nouveau Philippe Lucas. Que vous inspire ce genre de comparaison ? Ça ne me gêne pas vraiment. Je pense qu'à un
Natati on
moment, la rigueur, l'exigence apparaissent comme des dénominateurs communs. A mon avis, on ne peut pas faire un classement vertical en disant que tel ou tel entraîneur est le meilleur. On fonctionne avec de l'humain.
S'il fallait décrire la méthode Pellerin… Je suis dans une posture assez pédagogique, j'essaie de trouver des subterfuges pour qu'aucune séance ne ressemble à une autre. Même si les thèmes sont axés autour de la répétition, il faut se renouveler, faire passer une énergie. Et j'ai surtout un haut désir d'élitisme. Malheureusement, en France, on ne tend pas vers cet élitisme… Vous pouvez développer ? Je pense qu'on est les rois du compromis. On manque de structures, on ne construit ni des environnements pour le très haut niveau ni pour un usage populaire. Et c'est pareil pour les universités, les écoles. Après, je ne veux pas passer à chaque fois pour le chiant de service. Mais ce n'est pas qu'une vue de l'esprit. Pourtant, la natation française est loin d'être ridicule sur la scène internationale. Comment expliquez-vous cela ? On arrive à rivaliser parce qu'à un moment donné, on veut sortir de cette réalité, la transformer. C'est un combat contre une contrainte. Pour faire tomber des carcans, des menottes. Par contre, je ne pense pas que ça permette d’ins-
crire cette réussite dans la durée, d'en faire une culture. Dans plusieurs sports, on est capables de faire des choses extraordinaires sur un coup de bluff.
De quelle manière fonctionnent les autres grandes nations de la natation ? Un entraîneur américain, il a les clés de sa piscine. Quand il arrive aux Jeux, il a un objectif : la défense d'un drapeau. En France, la médaille olympique, c'est parfois un argument qu'on ramène à la maison pour défendre ses créneaux. Nous sommes terriblement amateurs, tandis que les États-Unis et d'autres pays sont terriblement professionnels. Est-ce parfois usant d'évoluer dans ce contexte ? Oui, c'est usant. C'est notre réalité quotidienne. Après, j'ai récemment eu l'occasion de rencontrer Christian Estrosi, le maire de Nice, et ses adjoints. Ce qu'il en est ressorti, c'est que j'avais face à moi des acteurs politiques passionnés de sport. C'est quelque chose qui compte. La rumeur vous envoyait, en compagnie de vos nageurs, vers d'autres clubs. Etesvous certain de rester à Nice après les JO ? Oui, on va rester ici. Il y a eu pas mal de sollicitations, de France et de l'étranger. C'était difficile de les éluder totalement. Quand on vous propose un salaire multiplié par trois, quatre ou 58 59
cinq, qu'on est prêt à vous fournir des infrastructures et une masse de sportifs très compétitive, ça vous interpelle. Mais à Nice, on bénéficie d'une vraie reconnaissance. J'ai encore envie de construire ici.
À Londres, les observateurs voient déjà vos nageurs avec une ou plusieurs médailles au cou. Quel est votre point de vue à ce sujet ? Pour moi, les pronostics ne comptent pas du tout. Ce que je peux dire, c'est que mes nageurs s'entraînent comme ceux qui veulent devenir champions olympiques. On n'ira pas à Londres pour la cérémonie d'ouverture… Quel regard portez-vous sur vos protégés ? Oh, je vais faire très simple : j'ai un petit groupe cohérent, motivé, très sain. On fonctionne toujours collectivement, mais de manière intimiste. La clé de notre réussite aujourd'hui, c'est la confiance. Pourquoi avez-vous souhaité programmer une séance, plutôt légère, le dimanche matin ? Pour des raisons méthodologiques. En nageant le dimanche, ils sont prêts à performer le lundi. Ça implique d'être tout le temps au top, d'avoir une hygiène de vie, de ne pas faire d'excès le samedi soir. Cette culture de la performance, ça les singularise vraiment. Ils savent qu'ils sont très peu dans le monde à faire ça.
Par Jimmy Boursicot - Photos : Michael Alesi & Arena
Ala in B e r n a r d
"On est capables de faire quelque chose d'énorme" Dans ces moments, le premier déçu, c'était moi. Après Pékin, je ne pouvais faire que moins bien, ce n'était pas évident.
Selon vous, quel était réellement le fond du problème ? Le plus dur à accepter dans tout ça, c'était d'avoir été assidu, impliqué, d'avoir eu l'impression d'avoir fait tout ce qu'il fallait à l'entraînement sans être récompensé pendant les compétitions… Après, il faut être réaliste. Dans le sprint, ça se joue souvent à très peu de choses et j'ai parfois été battu par meilleur que moi. À Dunkerque, lors des championnats de France, le public vous a longuement acclamé après votre échec sur 100 mètres. Cela a-t-il suffi à vous réconforter ? C'est la meilleure des réponses que je pouvais avoir. C'était un moment magique, je pense que je m'en souviendrais toute ma vie. Je ne pourrais jamais remercier les gens de m'accorder une telle reconnaissance. Sauf que c'était en quelque sorte une "fausse fin"… Oui, complètement ! Le bout de l'histoire, ce sera Londres. Je suis motivé à fond pour ce relais. Avec l'équipe, on a un objectif commun : prendre un maximum de plaisir.
S
acré champion olympique sur 100 m nage libre au terme d'une course mémorable à Pékin, Alain Bernard s'apprête à connaître les derniers instants de sa carrière. Le nageur d'Antibes, requinqué par une médaille d'argent avec le relais 4x100 mètres nage libre aux championnats d'Europe, espère sortir par la grande porte en montant sur le podium olympique en compagnie de ses coéquipiers tricolores. En marge du meeting Mare Nostrum de Monaco, où il a encore une fois pu mesurer sa cote de popularité auprès du public (et des
autres compétiteurs), le "Requin blanc" s'est livré avec sincérité et sagesse. Ce jour-là, une autre page s'était tournée avec l'annonce de la fin de carrière de son plus fidèle partenaire d'entraînement, le Réunionnais Boris Steimetz. Dans quelques semaines, ce sera à lui de faire ses adieux. Sur un podium ?
Si on vous dit que depuis Pékin 2008, rien n'a été simple pour vous, vous confirmez ? C'est sûr qu'en quatre ans, il y a eu pas mal de doutes, de craintes. Je me suis retrouvé confronté à ce qui peut conduire à une certaine démotivation. Il a fallu que je me remette en question.
Le podium est-il votre objectif minimal ? Je pense qu'on est capables de faire quelque chose d'énorme, même si à l'heure actuelle, les Australiens possèdent l'arme absolue avec James Magnussen (auteur d'un chrono à 47''10 en mars dernier, à 19 centièmes du record du monde, réalisé par Cielo avec une combinaison en polyuréthane, NDLR). En 2008, les Américains n'étaient peut-être pas les meilleurs au départ, mais ils avaient réussi à se sublimer. Alors pourquoi pas nous… De quelle manière préparezvous cet ultime rendez-vous ? On a essayé d'apporter un peu de nouveau parce qu'une fin de carrière, ce n'est pas évident à gérer.
Natati on
Il y a une forme de lassitude. J'ai tellement de repères en terme d'entraînement que si je mets un tout petit plus de temps à faire une série, je commence à me poser des questions. Heureusement, Denis (Auguin, son coach de toujours) a pris le temps de m'écouter.
Il relâche un peu la bride ? Non, parce qu'on ne fait pas des choses plus faciles qu'avant. Il me fallait juste un autre format. Maintenant, je nage un peu moins le soir, environ une heure, une heure quinze. On fait un échauffement plus court et on ajoute 45 minutes ou 1 heure de travail à sec, du cardio. Vos deux médailles aux championnats d'Europe (argent sur 100 m, or avec le relais 4x100 m), fin mai, vous ont-elles conforté dans votre quête olympique ? Oui, à Debrecen, je n'étais pas arrivé serein. Mais j'avais envie de faire de bonnes courses et j'ai réussi à trouver des repères malgré le contrecoup de la préparation. On n'y est pas allé de main morte. Que ferez-vous durant les semaines qui vous séparent encore des Jeux ? À partir de lundi (entretien réalisé le 9 juin), on va s'appuyer sur notre travail mixte pour entrer dans un programme plus spécifique, axé sur la vitesse. Il ne fallait pas griller les étapes.
Il vous arrive de repenser à Pékin ? Oui, parfois. Récemment, je suis retombé sur des photos (son visage s'illumine). J'ai vécu des moments magiques. Faire trois courses et repartir avec trois médailles (or sur 100 m, argent avec le relais 4x100 m et bronze sur 50 m NL), c'était… Bientôt, vous tournerez la page. À quoi ressemblera votre "deuxième vie" ? Je vais commencer par prendre du temps, partager des moments avec ma famille et mes amis, que je voyais toujours en coup de vent. Je compte profiter de la vie, de manière générale ! J'ai pas mal de projets, j'ai reçu pas mal d'invitations auxquelles je ne pouvais pas répondre pendant ma carrière. Sébastien Charpentier, un ancien champion du monde de Supersport que j'ai rencontré grâce à un partenaire commun, Honda, m'a par exemple proposé de tester une moto sur circuit. Ça me tente bien ! Vos titres vous permettront-ils de vivre sans avoir à travailler ? Non, bien sûr que non. Et puis, je m'ennuierais sans rien faire. Je vais essayer de passer une licence de pilotage d'avion. J'ai déjà mon brevet de pilote privé, c'est avant tout un plaisir, mais j'aimerais aller vers quelque chose de professionnel. Je voudrais obtenir la qualification IFR, qui permet de voler par tout type de météo. 60 61
Et la natation dans tout ça ? Je compte rester du côté d'Antibes, donc je garderai un pied dans le club. Mais je ne me vois pas du tout devenir entraîneur. Je ne me sens pas prêt et j'aimerais faire quelque chose de plus cool. Rien n'est encore fait, mais je pourrais éventuellement devenir consultant pour une chaîne de télé. Et puis Coralie (Balmy, sa petite amie, qualifiée sur 400 m, 800 m et 4x200 m NL à Londres) continue sa carrière. On va s'entraider, encore et toujours.
N at ati on
Clé me nt L e f e r t
Par Jimmy Boursicot - Photo : Caisse d'Épargne
Le relayeur qui voit triple
Déjà de l'aventure il y a quatre ans, le nageur qui fréquente la piscine Jean-Bouin depuis l'enfance sera l'un des 29 membres d'un collectif France ambitieux. Clément Lefert, qui sera engagé dans trois épreuves en relais, estime que lui et ses partenaires ont toutes leurs chances. clichés se révèle être la réalité quand on arrive sur place. À titre personnel, ça reste une bonne expérience. Cela dit, la transition Los AngelesNice n'a pas été trop dure. Il y a pire comme endroit pour vivre…"
Trois occasions de briller
A
vec Camille Muffat, il est l'autre enfant du pays. Comme sa partenaire d'entraînement, il a démarré à l'Olympic Nice natation, où il a pris goût à ce sport avant d'en apprendre les règles du haut niveau. En 2008, c'était également en compagnie de Camille que Clément Lefert avait pris la direction de Pékin pour ses premiers pas dans le monde de l'olympisme, les yeux écarquillés. "C'était vraiment particulier, les Chinois avaient voulu faire une véritable démonstration de force. Pour nous, il y avait une part de découverte, tout était vraiment gigantesque. Ils avaient mis les moyens, le budget était de 40 milliards de dollars. À Londres, on retrouvera une échelle plus européenne (la capitale britannique dispose de 9 milliards de livres, soit environ 13,9 milliards de dollars, NDLR), expose le blond aux pectoraux saillants.
Deux ans "bigger than life" en Californie Entendre le jeune homme de 25 ans parler chiffres, ce n'est pas vraiment une surprise. Ses études de commerce attestent d'un véritable intérêt pour le sujet. "J'ai suivi les cours de la Skema, à Sophia-Antipolis. Puis j'ai fait deux ans aux États-Unis, à l'université de Southern California. J'ai obtenu une bourse pour y aller, environ 60 000 dollars par an. On m'a pris pour nager et là-bas, le sport suit les règles du capitalisme pur. En échange de cet argent, je devais faire des perfs. Le sport universitaire est complètement professionnel aux États-Unis, c'est très impressionnant en termes de structures et d'affluence…"L'équipe de football américain de son université évoluait par exemple chaque weekend au Coliseum, enceinte de 93 000 places qui n'était autre que le stade principal des JO de 1984. "En fait, tout ce qu'on imagine être des 62
L'Atlantique franchi, Clément a retrouvé Fabrice Pellerin et ses séances copieuses. Sans vraiment être pris au dépourvu. "En tout, ça fait sept-huit ans qu'on travaille ensemble. Il y a toujours eu une entente intellectuelle entre nous. À l'entraînement, je pense qu'on fonctionne un peu différemment des autres clubs. Bien sûr, on fait dans la quantité, on met beaucoup d'intensité dans les séances. Mais le truc de Fabrice, c'est surtout de nous faire nager beaucoup et bien." À Londres, où sa famille viendra l'encourager, Clément Lefert n'aura pas l'occasion de s'exprimer lors des épreuves individuelles. Champion de France sur 100 m papillon, il n'avait pas réalisé les minima fixés par la Fédération lors des demi-finales, à Dunkerque. Son titre national lui permet néanmoins d'intégrer le relais 4x100 m 4 nages. Ses autres performances (une troisième place sur 100 m nage libre, devant Bernard, Leveaux, Mallet et Bousquet, ainsi qu'une quatrième place sur 200 m nage libre) lui offrent une place au sein de deux relais supplémentaires.
"Après les JO ? On verra"
"Le 4x200 m me tient à cœur, parce que c'est ma distance de prédilection. En 2010, on avait décroché le bronze aux championnats d'Europe et aux Mondiaux. Je pense qu'on a de grosses chances à défendre sur cette course. Le 4x100 m 4 nages (champion d'Europe 2010) peut également créer la surprise. Évidemment, le 4x100 m nage libre sera le relais le plus disputé et le plus suivi. Je suis sûr de nager en séries. Pour les finales, nous serons quatre à prétendre aux deux places restantes, avec Yannick (Agnel) et Fabien Gilot, qui ont fini premier et deuxième à Dunkerque." Un triple rendez-vous qui n'a pas encore laissé le temps à Clément de faire complètement le tour de la question concernant son avenir. "Je ne me suis pas vraiment fixé de limites. On verra, je me déciderai après les Jeux."
LAURÉAT (n.m) :
QUI A REÇU UN P
2012, une ann où tout se joueée .
À chacun son
RIX
épreuve, à cha
cun sa récomp Comme pour C ense. lément Lefert*, la Caisse d’Épa Côte d’Azur vo rgne us soutient dan s v o s é p reuves ! Pour toute men tion au baccala uréat 2012, bénéficiez de :
• Votre
carte bancai re gratuite 1 a (1) n • Un v ersement de 50 € (2) pour l’ou
verture d’un Liv ret A, d’un Livre ou d’un PEL. t Jeune,
Lauréat aux Championnats d’Europe de Natation 2010 et sélectionné dans l’équipe de France olympique de natation à Londres.
- RCS Saint-Ét
*Clément Lefert
ienne 440 473
205 - 125923 -
Crédit photo :
Stéphane Kem pinaire/ KMSP/ DPP
I.
Retrouvez-n ous sur notre pa ge Facebook Grand Jeu In stant Gagna nt Côte d’Az et gagnez de ur s dizaines de cadeaux (3) !
(1) 1 an de gratuité pour toute souscription d’un forfait de service Futéo ou sur Solutions 16/17 ans (tarification en vigueur au 1er janvier 2012 de 1€ / mois) ou Bouquet Liberté (tarification en fonction de la carte, gratuité valable uniquement sur le socle de services). (2) Versement effectué pour toute ouverture d’un Livret A, d’un Livret Jeune ou d’un Plan Épargne Logement. Offre soumise à la production de pièces justificatives notamment le relevé de notes du bac 2012 ainsi qu’au respect de la réglementation en vigueur. Offre valable jusqu’au 31/10/2012. (3) Le règlement des opérations, déposé en l’étude de Maître Tronchet, huissier de justice à Saint-Just Saint-Rambert et disponible en agence et sur www.caisse-epargne.fr, est adressé à titre gratuit, à toute personne qui en fait la demande à CAISSE D’ÉPARGNE CÔTE D’AZUR – OPÉRATION BACHELIERS 2012 – 455, PROMENADE DES ANGLAIS – 06200 NICE. 1 coffret cadeau Smartbox® « backstage » (= coulisses) d’une valeur unitaire de 199,90 € TTC, 2 coffrets cadeau Smartbox® « fun & friends » (= fun & amis) d’une valeur unitaire de 74,90 € TTC, 2 iPod nano d’une valeur unitaire de 139,00 € TTC, 15 iPod shuffle d’une valeur unitaire de 59,00 € TTC, 100 casques audio d’une valeur unitaire de 12,55 € TTC, 1 voyage à Londres d’une valeur de 1 500 € TTC (vol et hébergement inclus) : soumis à conditions et sous réserve de disponibilité au moment de la réservation. Caisse d’Épargne et de Prévoyance Côte d’Azur, société anonyme coopérative à directoire et conseil d’orientation et de surveillance, régie par les articles L.512-85 et suivants du Code monétaire et fi nancier – Capital social 393.791.900 euros – 455, promenade des Anglais, 06200 Nice – 384 402 871 RCS NICE – Intermédiaire d’assurance, immatriculé à l’ORIAS sous le n° 07 002 199. Titulaire de la carte professionnelle Transactions sur immeubles et fonds de commerce, sans perception d’effets ou valeurs, n° 10480 délivrée par la Préfecture des Alpes Maritimes, garantie par la Compagnie Européenne de Garanties et Cautions, 128 rue de la Boétie 75378 PARIS Cedex 08.
N at ati on
An na S a n ta m a n s
À toute vitesse
Par Jimmy Boursicot - Photo : Michael Alesi
La sprinteuse de l'ONN, qui s'entraîne sous les ordres de Maxime Leutenegger, incarne l'une des surprises de la sélection française. Sur 50 m nage libre, l'Arlésienne arrivée sur la Côte d'Azur il y a près de trois ans, tentera de résister aux gros bras pour sa première apparition à ce niveau.
Un avant-goût des "grands" Jeux à Singapour Sans jamais avoir participé à un rendez-vous mondial chez les seniors, Anna Santamans se lancera dans le grand bain, avec certaines attentes. "J'aimerais entrer en finale et passer sous les 25 secondes (son record personnel est actuellement à 25''16)." Avant même d'avoir atteint la majorité, Anna avait déjà pris conscience de ses possibilités, à l'occasion des JO de la jeunesse, en 2010 à Singapour. En Asie, elle avait raflé trois médailles (or sur 50 m NL, bronze sur 50 m papillon et 4x100 NL…mixte). "C'était un gros apprentissage pour moi, j'ai rencontré des nageuses internationales, et j'ai pu avoir un aperçu d'un village olympique, d'un grand événement. Quand j'ai gagné sur 50 mètres, je me suis dit que c'était possible d'aller à Londres. Il me restait deux ans pour progresser régulièrement."
Sa première poursuivante s'entraîne avec elle
C
hampionne de France du 50 mètres papillon, Anna Santamans avait presque l'air étonné de repartir de Dunkerque auréolée d'un nouveau sacre, sur 50 mètres nage libre. Le 50 m pap' n'étant pas une distance olympique, c'est bien ce second titre qui lui a ouvert les portes de Londres. Aux micros qui se tendaient en zone mixte, Anna avait déclaré que l'émulation à la sauce niçoise l'avait aidée à obtenir sa sélection. "Je suis dans un club où il y a de très bons nageurs, c'est plus facile de se mettre à leur niveau. Avant de partir, ils m'ont encouragée. Ils voulaient que je sois avec eux." Au quotidien, la jeune fille de 19 ans, originaire des Bouchesdu-Rhône, ne partage néanmoins pas les lignes d'eau des membres du "clan" Pellerin. "J'avais été contactée par Fabrice et j'ai commencé avec lui en arrivant ici. J'ai beaucoup appris sur le plan de la technique et sur la gestion des courses. Mais sur la durée, je ne pouvais pas continuer avec le groupe de Camille, Yannick et les autres. Au niveau de l'endurance, je n'arrivais pas à suivre.
Ils font 8 ou 9 kilomètres par séance alors que j'en fais entre 5 et 6. Maintenant, je m'entraîne avec Maxime Leutenegger, dans un groupe plus axé sur le sprint", explique la brune à la voix posée.
"Sur le premier mouvement, je sais si ça se passe bien ou pas" Des heures et des heures pour affiner le geste, grappiller les centièmes qui feront la différence sur une longueur de bassin, sculpter son corps pour le rendre le plus véloce possible. C'est le quotidien d'Anna Santamans, qui n'a pourtant pas l'apparence des armoires à glace qu'elle doit régulièrement affronter. "C'est vrai qu'en général, les sprinteuses sont plus musclées que moi. Je travaille beaucoup le rapport poids-puissance, l'explosivité. Sur 50 m, le départ est un point technique encore plus important. Le plongeon et la sortie de coulée, ça représente quasiment 70 % du travail. Sur le premier mouvement, je sais si ça se passe bien ou pas", assure Anna, qui a fait de la danse contemporaine et un peu d'escrime avant de venir à la natation. 64
L'Arlésienne, qui ambitionne de s'installer durablement parmi le gratin international, règne déjà sur le plateau hexagonal, où sa première poursuivante n'est autre que Béryl Gastaldello, sa partenaire d'entraînement âgée de 17 ans. "On est assez proches, il n'y a pas de rivalité entre nous en dehors de l'eau. L'objectif, c'est évidemment qu'elle ne me passe pas devant. C'est une source de motivation pour moi", insiste celle qui suit également un cursus de langues étrangères appliquées (anglais et italien) à la fac de lettres de Nice. Des études supérieures conciliables avec son emploi du temps, pourtant déjà bien rempli. "J'ai huit entraînements par semaine et je fais aussi deux séances de musculation. C'est beaucoup moins que le groupe de Fabrice, qui en fait onze ou douze. Et le dimanche, je suis tranquille." Même si elle reconnaît apprécier les plages azuréennes, elle n'y passe guère de temps. "Je ne pourrais pas m'entraîner dans une région où il fait tout le temps gris. Mais le soleil, ça fatigue."
Londres 2012
Les Alpes-Maritimes,
département de sportifs, terre de champions !
Le Team Conseil général 06
30 sportifs brillant dans 11 disciplines olympiques rassemble
et paralympiques.
Émilie FER, canoë-kayak • Samir AÏT SAÏD, gymnastique • Hamilton SABOT, gymnastique • Venceslas DABAYA, haltérophilie • William ACCAMBRAY, handball • Xavier BARACHET, handball • Daouda KARABOUÉ, handball • Sofiane MILOUS, judo • Loïc PIETRI, judo • Chakir ANSARI, lutte • Adeline VESCAN, lutte • Cynthia VESCAN, lutte • Yannick AGNEL, natation • Alain BERNARD, natation • Charlotte BONNET, natation • Margaux FARRELL, natation • Béryl GASTALDELLO, natation • Damien JOLLY, natation • Clément LEFERT, natation • Élodie LORANDI, natation handisport • Clément MIGNON, natation • Camille MUFFAT, natation • Anne SANTAMANS, natation • Guillaume STROHMEYER, natation • Benjamin LANDIER, Paracyclisme • Damien SEVERI, Paracyclisme • Alizé CORNET, tennis • Christine SCHOENN, Tennis handisport • Stéphane CLAMENS, tir • Stéphane CHRISTIDIS, voile •
www.facebook.com/Team Conseil général 06
nat ati on
Da mie n J o ly
Par Jimmy Boursicot - Photos : Michael Alesi
Le marathonien des bassins Spécialiste du 1 500 mètres, Damien Joly est parvenu à arracher une qualification olympique au détriment de Sébastien Rouault, jusqu'alors la référence sur la distance. A 20 ans, celui qui a découvert le haut niveau sur le tard espère poursuivre sa fulgurante ascension dans l'Aquatic center de Londres. montagne. Il n'y avait vraiment rien à faire !" Damien entre alors en contact avec Franck Esposito, membre de l'encadrement du Pôle France d'Antibes, qui orchestre son "rapatriement". Grâce à des horaires aménagés au lycée Audiberti, il peut alors grimper à deux entraînements par jour. "La première année, j'étais complètement à la rue. Mais tout le monde passe par là, il faut du temps pour assimiler la charge de travail."
Shenzen, le déclic
P
remier jour du meeting international Mare Nostrum, à Monaco. Damien Joly finit sa course, un 200 m 4 nages qui n'est pas vraiment dans ses cordes et retourne dans la tribune tranquillement. Le blond longiligne n'aura pas à faire de halte devant nos confrères calés en zone mixte. Peu importe, ce Varois "exilé" à Antibes est habitué à un relatif anonymat. Il faut dire que le fond, son domaine de prédilection, n'est pas celui qui attire le plus les regards et les commentaires. Décontracté et agréable, Damien Joly n'en prend pas ombrage. Il mord à pleines dents dans cette aventure à laquelle il n'aurait jamais imaginé prendre part un jour… "Quand je regardais les Jeux de Pékin, j'étais super content de voir les Français comme Alain (Bernard) briller. Mais j'étais complètement spectateur, je ne me disais même pas que je pourrais y être !"
Sous la houlette de Christian Courcimault puis de Frédéric Barale, il augmente progressivement son niveau d'exigence et ses objectifs. Mais estce que Londres trottait véritablement dans un coin de sa tête ? "En fait, pendant longtemps, je visais le titre de ma catégorie d'âge. Puis en août 2011, j'ai fait les Universiades (rendez-vous planétaire du sport universitaire, NDLR) en Chine, à Shenzen. Je suis entré en finale et ça a été un déclic pour moi. Avec Fred (Barale), on n'avait jamais vraiment parlé des Jeux jusque-là." La progression de ce nageur de fond qui espère atteindre des sommets poussera le duo à se pencher sur le sujet. En l'espace de trois saisons, il fait fondre son record personnel sur 1 500 m de 32 secondes (de 15'34''08 en 2009-2010 à 15'02''43 actuellement). Pour espérer atteindre la finale aux JO, Damien pense devoir faire mieux. "J'imagine qu'il faudra faire moins de
"Font-Romeu, c'était pas pour moi…" À l'époque, il s'entraîne encore du côté de Toulon et envisage de passer à la vitesse supérieure. "J'avais 16 ans et on m'avait conseillé de me rapprocher du Pôle espoirs de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales). Sauf que c'était pas pour moi… Moi qui avais l'habitude de prendre mon scooter pour aller voir mes potes, je me suis retrouvé en 66
15 minutes. J'aimerais vraiment faire mon meilleur temps là-bas. Après, il faut être réaliste : le podium, c'est injouable pour moi. Devant, un nageur comme Sun Yang (le Chinois est détenteur du record du monde, 14'34''14) est quasiment assuré de gagner."
"Héritier" de Rouault
Dans le pays de Queen Elizabeth, Damien Joly défendra les chances tricolores en compagnie d'Anthony Pannier, mais pas de celui qui a longtemps été le roi de la distance, Sébastien Rouault. Une référence qui n'avait pas hésité à prendre l'Azuréen d'adoption sous son aile. "Il avait demandé à Lionel Horter, son coach, si je pouvais lui servir de partenaire d'entraînement pour un stage au Mexique. J'étais super content qu'il me propose ça, on a tout de suite eu un bon feeling. Aux championnats de France, la qualification olympique s'est jouée entre nous deux. Il a fini troisième et il était vraiment déçu. Mais plus tard, il est venu me dire qu'il était content pour moi." Encore un peu "vert" pour Londres 2012, Damien estime n'être qu'au début de sa carrière. Déterminé à se donner les moyens de réussir, il a fait une croix sur une formation au Staps de Nice (fac de sport) pour se concentrer sur le BEESAN, un brevet professionnel qui lui permettra de tenir le rôle d'éducateur au Cercle des nageurs d'Antibes. En espérant devenir l'homme de Rio…
*un monde de performances depuis 1949. ABARTH 595 COMPETIZIONE / TURISMO Émissions de CO2 : 151 g/km. Consommation : 6,5 l/100km (cycle mixte).
A WORLD OF PERFORMANCE SINCE 1949*
VOTRE EX VA ETRE JALOUSE
NOUVELLE GAMME ABARTH
A PARTIR DE
17.900€ CRÉDIT
AUTO
(1)
3,90%
T A E G F i x e j u s q u ’ à 3 6 m o i s (2)
1.4 TURBO T-JET 160 CH SELLERIE CUIR SPÉCIFIQUE ABARTH BOÎTE DE VITESSE MANUELLE ROBOTISÉE ABARTH COMPETIZIONE LIVRÉE BICOLORE
1.4 TURBO T-JET 160 CH SYSTÈME D’ÉCHAPPEMENT RECORD MONZA SELLERIE ABARTH CORSE BY SABELT KIT ABARTH ASSETTO
Soit 36 mensualités de 295,43 e pour 10000 e empruntés. Montant total dû par l’emprunteur : 10635,48 e. Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager.
(1) Prix TTC conseillé au tarif du 15/06/2012 d’Abarth 500 1.4 Turbo 16v T-Jet 135Ch BVM. Consommation mixte : 6,5 l/100 km. Emission. Modèle présenté : Abarth 595 Turismo 1.4 Turbo 16v T-Jet 160Ch BVM au prix de 21 800 € TTC, prix catalogue du 15/06/2012. Consommation mixte : 6,5 l/100 km. Abarth 595 Competizione 1.4 Turbo 16v T-Jet 160Ch BVM au prix de 23 700 €, prix catalogue du 15/06/2012. Consommation mixte : 6,5 l/100 km. (2) Offre non cumulable réservée aux particuliers, dans le réseau Abarth participant, pour un minimum emprunté de 1500 €. Coût total du crédit : 635,48 € dont 300 € de frais de dossier (3 % du montant emprunté) et hors assurances facultatives. Assurances facultatives Décès-Invalidité(A) : 12,50 €/mois et Indemnité Complémentaire(A) : 19 €/mois, ces montants s’ajoutent à la mensualité. Taux débiteur fixe : 1,99 %. 1ère échéance à 60 jours. Dans le cadre de votre financement, vous disposez d’un délai de rétractation. Sous réserve d’acceptation par FC France - 6 rue Nicolas Copernic - 78 190 Trappes, S.A au capital de 11360000 € - RCS Versailles 592 033 591. Offre valable du 2 juillet au 30 septembre 2012.
CONDUIRE EN ABARTH DE MANIÈRE RESPONSABLE
VOTRE DISTRIBUTEUR ABARTH EXCLUSIF DANS LES ALPES MARITIMES
ABARTH.FR
ABARTH.FR
CANNES/LE CANNET - Bretelle descendante de l’Autoroute - 04 92 18 63 63
1er Distributeur du Groupe Fiat - www.motorvillagefrance.fr
N at ati on
Ma r g aux Fa r r e ll
American style
Par Jimmy Boursicot - Photos : DR et Indiana University
La jeune blonde de 21 ans, licenciée au Cercle des nageurs d'Antibes (CNA), fera partie des relayeuses tricolores sur 4x200 m. C'est néanmoins loin de la Côte d'Azur que cette FrancoAméricaine, diplômée de journalisme de l'Indiana university, prépare l'échéance londonienne.
"La mentalité américaine, c'est faire plus à chaque fois"
J
'avais dit à tout le monde que si ne me qualifiais pas, j'arrêtais. La natation, c'est une partie de ma vie. Je n'ai jamais voulu tout miser là-dessus". En entendant cela, on a du mal à imaginer que Margaux Farrell va participer au plus grand rendez-vous sportif de la planète. Et encore plus à comprendre que ce que la jeune femme appelle "une partie de sa vie" représente 20 à 25 heures d'entraînement par semaine. Puis elle embraye : "Les JO, c'est quand même un sommet. Le mieux qu'un sportif puisse rêver". Pour le moment, ce n'est pas encore une réalité. Rien n'a changé pour moi. J'ai appris que j'étais sélectionnée à l'atterrissage de l'avion, aux États-Unis." Le parcours de Margaux Farrell ? C'est de l'autre côté de l'Atlantique qu'il faut se pencher pour mieux le suivre. Née d'un père américain, elle a toujours vécu aux USA. "Mais je me sens vraiment entre les deux pays. La moitié de ma famille est en France, on revenait en vacances très souvent. Avant mes 15 ans, je n'avais jamais passé un 4 juillet (le jour de la fête nationale) aux États-Unis."
On finit tout de même par se demander comment la demoiselle a atterri du côté d'Antibes, il y a quelques années. "Mes parents sont amis avec Colin Ress, un ancien nageur du CNA (il a participé aux JO de 1976 à Melbourne, NDLR). Il nous a conseillé le club, où son fils, Eric, nage aussi", indique Margaux, dont la mère, Sylvie, était également internationale. Difficile, en revanche, de croiser l'athlète du côté du stade nautique Jean-Bunoz. C'est donc par écrans interposés et avec Skype (logiciel de visioconférence) que nous avons échangé. En direct de sa chambre du campus de l'Indiana university, la relayeuse affichait une mine radieuse. Le week-end précédent, elle venait de décrocher son diplôme de journalisme. Une première victoire, et pas des moindres. "Je n'ai pas voulu laisser de côté les études pour privilégier l'entraînement. Si j'avais fait ça, je pense que j'aurais eu plus de pression." Les montagnes à gravir, les barrières à repousser, cela ne semble pas vraiment affoler Margaux, biberonnée à la culture de la gagne. "La mentalité américaine, c'est de faire plus à chaque fois. Ici, le niveau des championnats NCAA (universitaires) est très relevé, il y a souvent des records qui tombent. La fréquence des courses n'est pas la même non plus. Quand je parle de ça en France, on trouve ça dingue !"
"Des fois, tu as juste envie de crier"
Vice-championne d'Europe avec le relais 4x200 mètres (en compagnie de Camille Muffat, Ophélie Cyril-Etienne et Coralie Balmy) nage libre à Budapest, Margaux Farrell a, à priori, peu de temps pour tisser des liens avec ses coéquipières. Cela ne semble pas la tracasser outre mesure. "Tout le monde dit que j'ai la tchatche, je vais facilement vers les gens. Il y a parfois un petit décalage parce que je ne suis pas tout ce qu'elles font. Mais je connais toutes les filles, à part Charlotte (Bonnet)." L'esprit de groupe, les relations humaines, c'est le carburant de Margaux qui n'échappe pas au phénomène de lassitude, comme la plupart des 68
nageurs. "Je suis habituée aux gros volumes d'entraînement. Mais quand tu te lèves à 5 h 20 pour aller à l'eau vingt minutes plus tard, des fois, tu as juste envie de crier et de sortir de là. Quand il y a du monde autour, ça va. J'aime écouter de la musique au bord du bassin, rigoler…"
Après les Jeux, une autre aventure
Tout en concédant certaines difficultés à bien négocier ses virages et une faiblesse relative sur sa coulée, Margaux Farrell se veut optimiste. "Si j'ai suffisamment bien travaillé, ça marchera." À Londres, elle devra faire de son mieux pour espérer nager en finale. Coralie Balmy et Mylène Lazare, membres du pôle France d'Antibes, les Niçoises Charlotte Bonnet et Camille Muffat formeront un collectif très "azuréen", où seule Ophélie Cyrielle-Etienne (Toulouse) n'aura aucun lien avec le 06. Six filles qui auront toutes l'occasion de se lancer sur le plot de départ, dont deux seront écartées au moment de l'ultime bataille. "On n'a pas encore d'objectif précis. Mais une médaille, ce serait…" Sereine et déterminée, Margaux doit par ailleurs mener un autre chantier à bien. À la rentrée prochaine, elle devrait prendre la direction de la Californie pour poursuivre son cursus, dans un campus où se trouvait auparavant le Niçois Clément Lefert. Plus tard, elle aimerait travailler à la télé du côté de Los Angeles, dans le divertissement. D'ici là, Margaux Farrell aura peut-être déjà pris goût aux feux de la rampe.
VOLVO PUB À VENIR
ch a r l ott e b o n n e t
La relève
Âgée de seulement 17 ans, Charlotte Bonnet sera la benjamine de l'équipe de France engagée durant les JO 2012. Un statut qui n'embarrasse pas trop celle qui est régulièrement présentée comme l'un des plus grands espoirs du pays. Par Jimmy Boursicot - Photos : Michael Alesi et Stéphane Kempinaire/Arena
I
l est parfois difficile d'entamer le dialogue avec de jeunes sportifs, aussi talentueux que mutiques en dehors de leur domaine de prédilection. C'est loin d'être le cas avec Charlotte Bonnet, qui semble faire preuve d'autant de maturité dans sa vie quotidienne que dans les bassins de France et de Navarre. Sur la terrasse du Novotel Acropolis, où elle vient reprendre des forces chaque matin en compagnie de ses partenaires de l'Olympic Nice natation, nous avons découvert une jeune fille au caractère bien trempé, réfléchie et sûre de son fait. Un trait de caractère qui l'a notamment poussée, en 2010, à quitter le confort de son cocon familial brestois pour rejoindre Nice et ses promesses de haut niveau. "Au lycée, je n'avais pas tellement la possibilité d'avoir des horaires aménagés. J'ai passé les premières années de ma vie en région parisienne, mais j'avais vraiment envie d'aller dans le Sud. J'ai pris l'avion, je suis venue quatre jours. J'ai visité les clubs de Marseille, Antibes et Nice. Le suivi scolaire proposé par le lycée Don Bosco, avec des cours particuliers, a plu à mes parents. Et de mon côté, je me suis tout de suite entendue avec Fabrice (Pellerin, le coach de l'ONN)."
Pas de temps à perdre
Avec deux parents maîtres-nageurs, Charlotte a rapidement pris goût à l'ambiance "aquatique", tout en pratiquant le judo. Mais la piscine est rapidement devenue son temple et son potentiel n'a pas tardé à éclabousser les observateurs. Les titres s'accumulent dans les catégories de jeunes, les chronos étonnants aussi. Sa notoriété dépasse assez tôt les frontières du Finistère et nombreux sont alors ceux qui lui prédisent un destin doré. Pas de quoi faire tourner la tête de Charlotte Bonnet, capable d'arracher sa première sélection chez les "grandes" pour les championnats du monde, quelques mois après son arrivée sur
n atati on
la Côte d'Azur. "Je ne me suis pas posé trop de questions. Je savais qu'en venant ici, j'avais la possibilité de poursuivre ma progression. Les carrières sont courtes dans notre sport. Il faut y aller à fond, en profiter", lance-t-elle avec enthousiasme. Avec le relais 4x200 m nage libre, elle avait terminé au pied du podium à Shanghai. "En Chine, j'étais complètement perdue, l'enjeu était
très grand et je faisais mes débuts en équipe de France", expose la native d'Enghien-lesBains. Quelques semaines plus tôt, elle avait tout de même raflé deux titres européens juniors (100 m NL et relais 4x100 m NL) du côté de Belgrade. En mars dernier, Charlotte Bonnet a fait un pas de plus en décrochant son premier sacre chez les seniors, sur 100 m nage libre. Mais, plus encore que cet or national, c'est sa qualification pour les Jeux qui a illuminé sa saison. Ce ne sera pas sur 100 m qu'il faudra l'attendre, puisque Charlotte n'a pas réalisé les minima. C'est donc sa troisième place sur 200 m nage libre qui lui a offert un billet pour Londres et un poste dans le relais 4x200 m. Pour le moment, celle qui a également dû plancher sur ses épreuves anticipées du Bac (elle est en première scientifique) ne semble pas être écrasée par la pression. "Je sais que les JO, c'est le summum pour un sportif, que c'est beaucoup plus disputé qu'un championnat du monde. Mais je ne m'en rends pas trop compte pour le moment. Je me dis que ma qualification n'a rien d'exceptionnel. Mais j'essaye d'imaginer un peu comment ça va se passer, j'ai hâte d'y être."
Camille Muffat, amie et modèle à suivre Sur le sol britannique, et plus précisément dans un rectangle chloré de 50 mètres scruté par le monde entier, ses aînés de l'ONN seront les chefs
70 71
de file des Bleus. Charlotte, dont les espérances pourraient être aussi grandes à Rio, dans quatre ans, ne compte pas griller les étapes. "Je pars en relais, il y aura un peu moins d'attente autour de moi. Je reste un peu dans l'ombre, tandis que les autres ont vraiment le potentiel pour obtenir des médailles." Dans son analyse, elle situe son relais "environ au quatrième rang mondial". "Mais pourquoi pas faire mieux…" glisse-t-elle. Un appétit pour les métaux précieux légitime de la part de mademoiselle Bonnet, à bonne école auprès de Camille Muffat, la "patronne" de la natation française. "Je suis la petite dernière du groupe, alors on me taquine un peu plus souvent que les autres. Mais ça reste gentil. Avec Camille, on est amies. Je l'admire beaucoup, elle se donne toujours à fond. En faisant les mêmes efforts, oui, je me sens capable d'atteindre son niveau un jour."
Natation synchronisée
sa r a l a b r o u s s e
parmi les sirènes de londres Licenciée à Hyères, l'Antiboise de 24 ans fera ses débuts olympiques dans les bassins de la capitale britannique. En compagnie de Chloé Wilhelm, elle a pour ambition de se glisser parmi les finalistes de l'épreuve de natation synchronisée, une discipline qui mêle efforts physiques intenses et sens du spectacle. Par Jimmy Boursicot - Photos : DR et FFN
S
ara Labrousse est une jeune femme pressée. Entre ses copieuses séances d'entraînement (4 à 6 heures par jour, voire 7 durant les stages), ses études (un Master 2 en océanographie et environnement marin) et les inévitables séances de soins, il lui reste peu de temps. Lorsqu'on l’appelle, allongeant encore un peu plus son programme, aux alentours de 21 h 30, elle décroche alors qu'elle est… à vélo. Soucieux de ne provoquer aucun forfait au sein de l'équipe de France, on propose de rappeler un peu plus tard.
Pensionnaire de l'Insep (Institut national du sport et de l'éducation physique) à Paris, celle qui a commencé la synchro à l'âge de 8 ans, a parcouru beaucoup de chemin depuis ses premières chorégraphies. "C'est à Antibes que j'ai pris goût à ce sport. Le sens artistique, les galas, l'impression de jouer un personnage. Tout ça m'a attirée de plus en plus."
Ascension régulière
Rapidement, Sara se rendra compte qu'elle a aussi l'esprit de compétition. Direction le Pôle espoirs de Hyères, où elle démarre son
apprentissage du haut niveau. Comme une sirène dans l'eau, elle gravit tous les échelons sans embûche et finit par intégrer l'équipe de France juniors en 2006. L'année suivante, elle grimpe chez les seniors et décroche une sixième place en combiné lors des Mondiaux. En 2008, elle obtient le titre de championne de France solo à Aix-en-Provence. "Faire les Jeux, ça a toujours été mon rêve. J'en parle depuis que je suis gamine. En 2008, j'ai raté la qualification. Par équipe, c'était vraiment difficile. Alors, par la suite, j'ai essayé d'entrer dans le duo français.
Quatre ans après, l'objectif est atteint. Une satisfaction, mais pas encore un aboutissement. "Avec Chloé (Wilhelm), on s'entraîne ensemble depuis un an et demi, on a trouvé nos marques. Cette sélection pour les JO, on la savoure quand même. Mais notre programme est de plus en plus dense et exigeant."
Ne jamais toucher le fond…
Même si l'eau reste évidemment son élément de prédilection, Sara Labrousse ne doit pas négliger le reste de sa préparation. "En début de saison, on fait de la musculation, de la danse, de l'acrosport, de l'aérobic. On fait aussi du rameur pour développer notre puissance." La natation synchronisée se révèle extrêmement exigeante. Bien plus que ce que semble imaginer le spectateur moyen. "Souvent, les gens croient qu'on a la possibilité de toucher le fond. Mais si ça nous arrive, c'est l'élimination directe", appuie Sara, sérieuse et plutôt réservée au bout du fil. "Notre sport, c'est un compromis entre le domaine artistique et la performance physique. Il faut paraître à l'aise dans l'eau alors que l'on enchaîne beaucoup
de mouvements de jambes en apnée. La difficulté, c'est de trouver des appuis dans l'eau."
Un dernier effort ?
Fin mai, Sara Labrousse et Chloé Wilhelm ont bouclé les championnats d'Europe d'Eindhoven (Pays-Bas) au sixième rang. Un résultat qui leur permettra certainement d'aborder le défi des Jeux dans de bonnes conditions. Les deux demoiselles considéreront avoir rempli leur mission si elles parviennent à décrocher une place parmi les douze duos finalistes. Pour cela, elles devront exceller durant les épreuves technique (série de figures imposées) et libre. Sara, qui a pour habitude de rendre visite à ses parents une fois par mois du côté d'Antibes, devait s'envoler pour Las Vegas avec le reste de la sélection nationale pour un dernier stage avant les Jeux. "J'ai déjà vu le site olympique en avril. Il était encore en travaux, mais il avait l'air chouette. Le fait que ces JO se passent à Londres, c'est bien. Ma famille sera là et on n'aura pas à gérer le décalage horaire." Pour Sara Labrousse, ce sera peut-être la der 72 73
nière étape de sa carrière : "Ça fait déjà sept ans que je concilie les études et la synchro. Au bout d'un moment, il va falloir choisir. J'ai pu suivre tous mes cours théoriques, mais j'ai dû faire l'impasse sur les stages. J'aimerais vraiment me lancer dans la recherche et rédiger une thèse." Raison de plus pour soigner l'épilogue de sa vie de sportive de haut niveau.
Lu t te
Cy nth ia V e s ca n
La bonne surprise ?
Par Jimmy Boursicot - Photos : DR
Arrivée au Nice olympic lutte (anciennement Cavigal Nice lutte) en compagnie de sa sœur Adeline à la rentrée 2011, Cynthia Vescan a déjà largement justifié son transfert. À 20 ans, elle sera la seule féminine de l'équipe de France en lice à Londres. moi, c’était avant tout l’occasion d’emmagasiner de l’expérience. Je pensais plutôt à 2016. Mais sur place, j’ai tout donné parce que disputer des Jeux olympiques, c’est une chance que tout le monde n’a pas. J’ai lutté sans me mettre de pression, en m’appuyant sur mon style et c’est passé !"
… Mais pas la moins ambitieuse
Ça passe souvent, du reste. Encore cadette, Cynthia avait terminé vice-championne d'Europe juniors, avant de réitérer sa performance les deux années suivantes. Au niveau mondial, elle figurait également sur la deuxième marche du podium en 2010 et 2011. De quoi décomplexer cette compétitrice acharnée ? Probablement. D'autant plus qu'elle se présentera sur les tapis avec l'esprit léger : "Certaines concurrentes disputeront leurs derniers Jeux, elles auront plus la pression que moi. J'ai déjà de la chance d'y être, je veux surtout en profiter." En profiter, cela ne veut néanmoins pas signifier que la cadette de la famille Vescan (son frère, Cyril et sa sœur, Adeline, tous deux lutteurs de haut niveau, sont âgés de 22 et 21 ans) traversera le Channel en touriste… "J'ai envie d'aller le plus loin possible, je n'ai rien à perdre", glissait illico la compétitrice d'origine roumaine.
Ici et surtout ailleurs
À
20 ans, on est invincible. À 20 ans, rien n'est impossible." Que les amoureux de la chanson nous pardonnent d'exhumer ainsi les paroles d'une chanson de l'oubliable Lorie. On remercie tout de même l'ex-idole des ex-jeunes de nous fournir une introduction clés en main. Car si elles peuvent paraître un peu exagérées, ces deux affirmations collent parfaitement à Cynthia Vescan. Parce qu'elle a justement cet âge-là, et que pas grand chose ne semble pouvoir se mettre en travers de son chemin. Encore junior, la sociétaire du Nice olympic lutte n'a pas flanché lors du tournoi de qualification olympique (TQO) organisé à Helsinki en mai dernier. En Finlande,
la jeune femme aux cheveux de jais jetait toutes ses forces dans la bataille afin d'obtenir l'un des derniers sésames disponibles. Surprenant, voire épatant. Surtout que les premiers mois de sa saison, marqués par plusieurs blessures, ne laissaient rien augurer de bon.
Première étonnée…
Sitôt sa sélection acquise, celle qui évolue chez les moins de 72 kilos et qui a fait son apprentissage de la lutte auprès de son père, fondateur du CLO Strasbourg, a livré son sentiment aux Dernières Nouvelles d'Alsace. "Je ne m’y attendais pas, j’ai encore un peu de mal à croire que je vais disputer les Jeux, représenter mon pays. Les TQO, pour 74
Interrogé par le site Nice Premium, Ludovic Gasparro, le président de l'Olympic Nice, voyait également les choses en grand pour sa nouvelle protégée. "Elle a vraiment des chances de gagner les Jeux. Elle n’est pas la grande favorite, mais tout est possible. Chez les femmes il y a moins de densité que chez les hommes. La compétition se jouera également sur le plan mental. Et puis si ce n’est pas cette année, ça sera en 2016 ou en 2020." Enthousiaste, le dirigeant azuréen a néanmoins peu souvent l'occasion d'observer les progrès de Cynthia, recrutée en début d'année pour donner du punch à la formation féminine mise sur pied par son club. Pensionnaire de l'Insep à Paris, elle s'entraîne également en Alsace avec Marcel, son père, ou encore en Bulgarie en compagnie de Stanka Zlateva, vice-championne olympique des moins de 72 kg à Pékin. On espère qu'elle lui a piqué la recette du succès au passage.
Ve nc e l a s Da baya
A force de courage Médaillé d'argent à Pékin, l'haltérophile licencié à l'Entente sportive de Villeneuve-Loubet (ESVL) disputera ses troisièmes Jeux cet été. En difficulté depuis plusieurs saisons, il se prépare sans relâche pour retrouver son meilleur niveau, conforté par sa deuxième place aux championnats d'Europe. Par Jimmy Boursicot - Photos : FFHMFAC
Halt érop h i li e
ces dernières années, je ne peux pas déborder de sérénité. À ce niveau, tout devient important. On se fixe des objectifs sur chaque séance. Et si on peut faire une série supplémentaire, c'est mieux."
Nouvelle histoire
Présent en 2004 à Athènes (il avait terminé cinquième sous les couleurs du Cameroun, dont il était le porte-drapeau) puis sur la deuxième marche du podium des moins de 69 kilos à Pékin (le Chinois Hui Liao l'avait devancé), Vencelas Dabaya avoue pourtant qu'il n'arrivera pas en terrain conquis à Londres. "Une compétition olympique, c'est un moment fatidique dans une vie. Même avec l'expérience, on est toujours surpris par l'enjeu. Aux Jeux, ce n'est pas toujours le meilleur qui gagne. C'est pour ça qu'il ne faut pas être prêt trop tôt. Le niveau général progresse, mais ce qui est important, c'est de parvenir à stabiliser sa propre performance. De mon côté, je ne veux pas m'avancer en annonçant un objectif. Vous me demandez si les Jeux de Londres vont être beaux ? Ce seront les meilleurs… si je gagne. En fait, je suis comme un soldat qui va partir à la guerre."
L
a journée-type de Vencelas Dabaya à quelques semaines de l'échéance tant attendue ? Réglée au millimètre, cadencée et dépourvue de tout loisir. "Je me lève à 8 heures, je prends le petit-déjeuner. De 10 heures à midi, je vais à la salle. On se prépare avec les trois autres membres de l'équipe de France et quatre partenaires d'entraînement. À 14 heures, je fais la sieste. Après, direction les soins. Je retourne m'entraîner de 16 heures à 19 heures et je finis par un sauna." Un semblant de vie sociale ? "C'est terminé tout ça… On essaye de maximiser les temps de récupération."
Phénomène de masse
Une partie de la préparation de l'équipe nationale s'est déroulée du côté de Villeneuve-Loubet, sur les terres du président de la Fédération, Jean-Paul Bulgharides (également président de l'ESVL et directeur du service des sports de la commune). Une chance, selon Dabaya. "C'est ce que j'avais demandé à la DTN (Direction technique nationale). Ici, nous sommes bien accueillis et les outils de travail sont idéals. Avant, je sortais vraiment du lot en équipe de France. Actuellement, le groupe est plus homogène. Ça créé de l'émulation."
Des bleus au corps et à l'âme
Oubliez l'image du colosse inébranlable, de la machine capable de soulever des montagnes
Du lion au coq
sans frémir. Le natif de Kumba (Cameroun) sait ce qu'est la souffrance, il n'a pas échappé aux coups de blues et aux périodes de doute. "Le mental compte beaucoup. Pendant plusieurs années, j'ai été victime de blessures à répétition. Moralement, j'ai pris un coup. À un moment, je me suis dit que les Jeux allaient se passer sans moi… Ce qui était vraiment problématique, c'est qu'on était obligé de modifier les séances en fonction de ce que je pouvais faire en étant diminué. Aujourd'hui, je n'ai pas le choix, je dois mettre le paquet pour être prêt."
Montée en pression
"Pour le moment, je prends encore le temps de parler et de répondre à la presse (entretien réalisé le 16 mai, NDLR). Mais bientôt, je vais rentrer dans ma petite bulle. La médiatisation et tout le reste, c'est important pour un sport comme le nôtre. Je veux partager mon expérience avec les autres, faire connaître l'haltérophilie au public. Je sens la pression qui monte. Il y a plein de questions en suspens. Mais je sais que je n'aurai pas de réponse avant le jour J. Avec ce que j'ai connu 76 77
Caporal-chef dans l'armée de terre (les fédérations disposent de postes réservés aux sportifs de haut niveau), Dabaya, naturalisé en novembre 2004, se dit "fier d'avoir obtenu l'argent pour la France". Le podium aurait-il eu une autre saveur s'il avait été décroché pour son pays natal ? "La vraie question, c'est : est-ce que j'aurais terminé deuxième en restant Camerounais ?" Dans une période où les immigrés sont régulièrement stigmatisés et présentés comme la cause de tous les maux, lui avoue ne pas se sentir particulièrement visé. "J'essaye de faire mon taf du mieux possible, je n'ai pas à me plaindre de ça. Chacun est libre de penser ce qu'il veut. Vous savez, j'ai même des amis qui votent FN… Si je gagnais une nouvelle médaille, je ne verrais pas ça comme une revanche ou quoi que ce soit."
ju do
So fia ne M i lo u s
La rage au ventre
Par Jimmy Boursicot - Photo : FF Judo
Champion d'Europe 2010, le représentant de l'Olympic judo Nice (OJN) entrera sur les tatamis de l'ExCel center avec beaucoup de détermination. Chez les moins de 60 kilos, ce sportif de 24 ans au caractère bien trempé tentera d'aller au bout de l'aventure, sans trembler.
Ne jamais rien lâcher
En avril dernier, l'encadrement fédéral décidait d'envoyer un signal d'avertissement à l'ancien membre du Paris Lagardère Racing en le privant d'une participation aux championnats d'Europe. La raison invoquée ? Le "manque d’investissement de Sofiane à l'entraînement". Dur à entendre quand on a l'habitude de se jeter la tête la première dans toutes les batailles. Le natif de Drancy (Seine-Saint-Denis) a encaissé le coup et redressé la barre illico. Celui qui a pour devise "toujours motivé, ne jamais rien lâcher" a transformé les mots en actes. Lors d'une manche de coupe du monde à Lisbonne, début juin, il a atteint la finale du tournoi. Un motif de satisfaction pour ce compétiteur hors pair, dont le doux regard noisette cache une véritable rage de vaincre et un mental d'acier. Enfant, c'est son hyperactivité qui l'a mené vers le dojo, à l'âge de 13 ans. "Un an après, je savais que je voulais me diriger vers le haut niveau", martèle Sofiane. Stéphane Auduc complète le portrait : "Il a du caractère, il aime tenir tête aux gens. Je pense qu'il a été profondément touché par ce qu'il lui est arrivé. Maintenant, il a un discours plus positif. Il est dans l'état d'esprit de travailler sereinement pour les Jeux."
I
l n'aura pas le temps de gamberger. Le lendemain de la cérémonie d'ouverture, Sofiane Milous saura. Si ses rêves de gloire embrassent les contours de la réalité de la compétition, si son approche est la bonne, si son coup d'essai peut se transformer en coup de maître. Comme tant d'autres athlètes, Sofiane Milous doit composer avec toutes ces incertitudes, sans jamais être pris au dépourvu. Il fut un temps où le round d'observation ne durait pourtant pas très longtemps. Champion de France junior en 2006 et 2007, vainqueur des Jeux de la francophonie en 2009 et médaillé de bronze chez les adultes lors des France la même année, il avait connu une ascension régulière. Son sacre européen, au printemps 2010, le faisait encore un peu plus entrer dans la caste des judokas français qui comptent. Une preuve supplémentaire ? Va pour un premier titre national chez les seniors en 2011…
"Il a levé le pied, consciemment ou inconsciemment" Sur la voie royale, Sofiane a ensuite connu quelques accidents de parcours, la faute à un corps moins "indestructible" qu'auparavant. "Depuis sa victoire aux championnats d'Europe 2010, Sofiane a eu pas mal de pépins physiques. À chaque fois qu'il perdait du temps à cause de blessures mal soignées, il voulait repartir de plus belle pour rattraper son retard. Il a eu la chance de faire quelques performances en Grand Chelem en 2011 (2e à Moscou, 3e à Rio), ce qui l'a conforté dans un système d'entraînement où il avait un petit peu levé le pied, consciemment ou inconsciemment, je ne saurais le dire", exposait son coach à l'OJN, Stéphane Auduc, sur le site alljudo.net. 78
Pas de temps pour les regrets
Avec l'équipe de France (parmi laquelle un autre Niçois, Loïc Pietri, est pour le moment remplaçant en moins de 81 kilos), Sofiane Milous a enchaîné les stages. A Antalya (Turquie), au milieu de 250 combattants de tous bords puis du côté de Saint-Cyprien (Dordogne) et Bourges (Cher). Un programme copieux avant d'aborder ce qui représente "le summum d'une carrière pour un sportif amateur". Jamais apparu à ce niveau, Milous ne s'embarrassera pas de complexes. Son but ? "Battre tout le monde à Londres. Mes adversaires, je les connais déjà. Je vais surtout me concentrer sur moi-même." À la fin d'une vidéo de présentation publiée sur le site officiel de la Fédération française, il conclut ainsi, avec un petit sourire en coin : "Rendez-vous le 28 juillet pour tout casser". Pas sûr que ceux qui croiseront son chemin rigoleront autant…
Au service de votre voiture
Magasin • Batterie • Freinage • Eclairage • Electronique • Equipement divers
Atelier • Injection : essence & diesel • Electricité • Turbo • Kit distribution • Révision
Z.A.C. de Saint-Martin nord Téléphone : 04 92 28 21 29 B.P. 1306 06253 MOUGINS www.canneselectrodiesel.fr
Ti r s po r ti f
Sté p h a ne C la m e n s
Par Jimmy Boursicot - Photo : Witty Pictures/FFTir
Franc tireur
À 41 ans, le tireur mentonnais va participer à ses quatrièmes Jeux consécutifs. Malgré les nombreuses difficultés qu'il rencontre pour s'entraîner régulièrement, stéphane clamens aimerait entrer pour la première fois en finale olympique. Et plus si affinités. Malgré les difficultés pour s'entraîner, je sens que je progresse. J'arrive à être plus régulier." Sa récente troisième place à l'épreuve de coupe du monde de Lonato (Italie), début mai, en atteste. Tout comme sa médaille de bronze aux championnats du monde de Belgrade, en 2011.
"70 % de mental"
Que lui faudrait-il pour faire encore mieux ? Plus de flexibilité au niveau du rythme de préparation. Ce que Stéphane Clamens traduit à sa manière : "Je devrais tirer peu, mais souvent. Alors que moi, je tire beaucoup, mais pas souvent", glisse-t-il dans un rire sonore. On en profite, comme sans doute mille autres avant nous, pour lui demander s'il a vraiment le sentiment de pratiquer un sport à part entière. "Il faut un peu de muscle, parce que le fusil pèse quatre kilos, avec 1 200 bars de pression. Après, quand je vais voir le médecin pour le suivi longitudinal (examens obligatoires pour les sportifs de haut niveau), il se marre. J'aimerais bien avoir un corps d'athlète, mais ce n'est pas le cas !" Son atout principal ? Le mental. "Je pense que la concentration représente 70 % du boulot. Contrairement à d'autres, je ne fais pas appel à un sophrologue ou un préparateur mental."
"Tout faire pour ne pas avoir de regrets"
L
e monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. On a creusé. Pas pour savoir qui était le bon, la brute ou le truand. Juste pour en apprendre plus sur Stéphane Clamens. Dans ses mains, pas de trace de pistolet, mais un fusil de ball-trap. Le seul désert qu'il traverse ? Il est médiatique. "Forcément, on ne s'intéresse pas souvent à nous dans la presse. Après, c'est vrai que je n'aime pas trop les interviews. Il y a toujours des retombées négatives, des petites phrases récupérées…" On a quand même tenté le coup et notre interlocuteur a fini par baisser (un peu) la garde.
"Je sens que je progresse"
Stéphane Clamens a commencé par évoquer ses conditions d'entraînement, pas géniales. "Avant, il y avait un stand à Antibes, mais il a fermé. Maintenant, je dois faire presque 400 km pour aller jusqu'à Montpellier. Quand tout va bien, j'arrive à y aller deux ou trois fois par semaine. Je ne me considère pas vraiment comme un professionnel de la chose." On pourrait imaginer que le quadra mentonnais, après de longues années à haut niveau, trois JO et de nombreuses performances internationales, a fini par rendre les armes. Il évacue l'idée aussi rapidement qu'il canarde les pigeons d'argile. "Tant que ça marche pour moi, pourquoi lâcher ? 80
À Londres, Stéphane espère faire mieux que lors de ses trois précédents rendez-vous olympiques. 30e à Sydney, 9e à Athènes, 25e à Pékin, il est toujours rentré du côté de la Cité des citrons (où il est d'ailleurs employé de l'office de tourisme) avec un goût d'inachevé. Pas question que cela se passe à nouveau de la sorte. "Mon objectif, c'est d'entrer en finale. Dans un deuxième temps, ce sera d'essayer de faire une médaille." Pour la première fois, il aura le temps de participer à la cérémonie d'ouverture, ses épreuves débutant le 5 août. Ensuite, il faudra passer au plat de résistance, avec des qualifications sur deux jours (trois séries de 25 plateaux le premier jour, deux séries le lendemain). Les six premiers du classement accéderont à la finale, où les tireurs disposeront d'un seul coup pour toucher les vingt-cinq derniers plateaux.
NE TARDEZ PLUS DERNIÈRE ANNÉE POUR PROFITER DU DISPOSITIF SCELLIER !
** e l l e n n o i t p Offre exce Appartements "prêts à louer" cuisines aménagées, salles de bains et placards équipés sur
*Sur le programme Paseo Des Arts lot n°109
Vallauris, Pégomas, Cagnes sur Mer et Nice
Contact : 04 93 82 67 89
Scellier 2012 jusqu’à 21%
www.sagec.fr
treizecenttreize.fr
** offre valable pour toute réservation faite avant le 31/07/2012
Exemple : 2 pièces 149 000 € 31 290 € d'avantage Scellier *
Dao u da K a r a b o u é - W i l l i a m Acca m b r ay - X av i e r B a r ac h e t
Trois Experts pour un nouveau sacre ?
Si l'annonce officielle de la sélection tricolore n'interviendra pas avant le 8 juillet, lors d'un stage de préparation à Andorre, trois joueurs ayant grandi du côté de la Côte d'Azur pourraient faire partie des hommes embarqués par Claude Onesta à Londres. Daouda Karaboué, William Accambray et Xavier Barachet tenteront de réitérer la performance des "Experts" version 2008, vainqueurs du tournoi olympique à Pékin. Par Jimmy Boursicot - Photos : Mamédy Doucara, Pillaud/Sportissimo.
Daouda Karaboué
Leurs premiers pas
P
our l'aîné de la bande, Daouda Karaboué (36 ans), tout a commencé du côté de Cannes. Placé au foyer de la Sainte-Famille, le bambin d'origine ivoirienne en pince d'abord pour le foot. Puis un jour, l'un des éducateurs, lui propose d'essayer le hand. Pas étincelant dans le champ, celui qui allait bientôt hériter d'un surnom, "Doudou", se débrouille beaucoup mieux en tant que dernier rempart. Avec le club de Mandelieu, il se fait un malin plaisir de faire chavirer les présumées grosses écuries que sont Grasse, Nice ou Cannes. "J’ai toujours été un com-
pétiteur. Même au ping-pong, ça me faisait plaisir de gagner", se rappelle Daouda. Couvé par Ange Bartoli et Michel Merra, il quittera un foyer où il estime avoir connu "les meilleurs moments de (sa) jeunesse" pour le centre de formation de Montpellier. Les débuts azuréens de Xavier Barachet et William Accambray, tous deux nés en 1988, se ressemblent forcément un peu. Les aptitudes peu communes du Niçois et du Cannois ne passent pas inaperçues. La première fois qu'ils se sont défiés ? C'était lors du tournoi du Muguet, à Villeneuve-Loubet. La pépite du Cavigal et son homologue de
Handba ll
Châteauneuf-de-Grasse puis du HBMMS (Mougins/Mouans-Sartoux, devenu HB3M après le rapprochement avec Mandelieu) se lieront d'amitié lors de leur entrée commune au Pôle espoirs du Parc impérial à Nice. Les soirées entre potes, le brevet des collèges où ils se présentent en touristes, serviette de plage sous le bras : le duo partage tout à l'adolescence. Pour Xavier, le hand, ce n'était "que du plaisir jusqu'à l'époque du lycée". Les choses s'accéléreront vite pour "Barach'", qui se rappelle avoir pris "10 kilos et 15 centimètres en un an". William, lui, est déjà plus épais. L'un comme l'autre ne vont pas tarder à susciter l'intérêt des recruteurs de l'Hexagone. "J'avais tous les coaches de D1 qui m'appelaient à la récré", plaisante Barachet. Contacté par Montpellier, il optera pour Chambéry. Son ami Accambray ne dira en revanche pas non au club de l'Hérault.
Leur parcours en club Intégré au sein d'un collectif montpelliérain qui fait figure d'ogre dans le championnat français, Daouda Karaboué s'est bâti un palmarès somptueux. Malgré des débuts "embrouillés" et "des difficultés à apprivoiser les exigences du haut niveau", comme le dit sa bio "officielle" sur le site des Experts, le portier franchit toutes les étapes. Déjà sacré quatre fois champion de France, il décide de quitter Montpellier en 2000. Direction Hameln, en Allemagne. Rapidement, le club met la clé sous la porte. "Une vraie galère. Mais ma fille, Thanys, est née là-bas. Ça m'a aidé à relativiser les choses." Un crochet anecdotique par les Grasshoppers de Zurich, en Suisse, puis "Doudou" finit par rentrer dans l'Hérault, pour conquérir cinq titres nationaux supplémentaires et compléter sa collection de trophées (quatre coupes de la Ligue et six coupes de France au total). Depuis le début de la saison 2010/2011, il garde les buts du Fénix Toulouse. Engagé jusqu'en 2013 dans ce club ambitieux, cinquième du dernier championnat, il fait notamment équipe avec le capitaine des Bleus, Jérôme Fernandez. À seulement 24 ans, le palmarès de William Accambray a déjà fière allure. Quand on joue à Montpellier, on vise la première place et rien d'autre… Six titres en D1, autant de coupe de la Ligue et cinq coupes de France garnissent ses étagères, où l'on peut également distinguer plusieurs récompenses personnelles : meilleur
jeune et meilleur arrière gauche en 2010 et 2011 et meilleur du championnat 2011. Costaud. En 2011-2012, celui qui avait jusque là tout écrasé sur son passage, notamment grâce à un bras supersonique, a légèrement marqué le pas. Blessé à la main durant l'hiver, il a ensuite connu un Euro en dents de scie. À l'automne dernier, il a tenu à prouver son attachement au maillot de Montpellier. Malgré de nombreuses offres de clubs étrangers, il a prolongé son contrat de quatre ans. En espérant avoir l'opportunité de brandir la Ligue des Champions un jour ? Concernant Xavier Barachet, la case "palmarès" n'affiche pour le moment aucune ligne (en club). Élément incontournable à Chambéry, où il s'est endurci sous la houlette de Philippe Gardent, il se heurte à chaque fois au meilleur ennemi des Savoyards, Montpellier. Après six ans sous les mêmes couleurs, Barachet s'avance vers un nouveau challenge. Fin juin, un léger doute planait sur sa future destination. En pré-contrat avec l'Atletico Madrid depuis très longtemps, l'arrière droit d'un mètre quatre-vingt quinze (qui figure dans l'équipe-type de la saison présentée lors de la Nuit du handball) pourrait prendre le chemin du Paris handball. Récemment racheté par Qatar sports investments, le club de la capitale aimerait profiter de ses gros moyens financiers pour mettre la main sur l'international. À l'inverse, l'Atletico aurait du mal à assurer l'équilibre de ses comptes dans les mois à venir. 82 83
William Accambray
Le nouv eau pat r o n du h a nd e u r o p é e n é l u à M on ac o Les 22 et 23 juin, la Fédération européenne de handball (EHF) avait pris la direction de Monaco pour la tenue de son XIe congrès ordinaire. Une belle occasion pour la Fédération monégasque de mettre en valeur ses atouts et son sérieux. "Nous éprouvons beaucoup de fierté, c'est une grande marque de confiance de la part de l'EHF. Nous avons su présenter un dossier de qualité et faire preuve de dynamisme", a indiqué Claude Cellario, président d'une Fédération monégasque âgée de seulement six ans. Pas moins de 200 dirigeants du Vieux Continent avaient rendez-vous sur le Rocher pour une réunion assez chargée. Outre le renouvellement des membres de multiples commissions, ils devaient également désigner leur nouveau comité directeur et leur président. Seul candidat en lice, le Français Jean Brihault a été porté à la tête de l'EHF. Ce Rennais, ancien joueur et arbitre, était vice-président de la Fédé européenne depuis 2004. Il entend notamment poursuivre le développement du hand féminin.
En Bleu… Le principal problème de Daouda Karaboué en équipe de France ? Être de la même génération que Thierry Omeyer, régulièrement cité parmi les meilleurs spécialistes mondiaux du poste. Pas question, en revanche, de semer le trouble dans le groupe. Le natif d'Abidjan accepte son rôle de doublure de luxe, se tient prêt à croquer dans chaque minute qui pourra lui être offerte. Trois fois champion d'Europe (2006, 2008, 2010), trois fois champion du monde (2005, 2009 et 2011) et membre du collectif sacré champion olympique à Pékin, il sera cette fois en balance avec Cyril Dumoulin pour le poste de deuxième gardien. En espérant livrer une dernière campagne victorieuse avec les Experts ? Xavier Barachet, lui, a certainement de nombreuses pages à remplir de Bleu. Déjà bien intégré dans un collectif où les places sont toujours très chères, il a d'abord surpris par sa maturité. Membre du groupe champion du monde en 2009, il avait touché du doigt le très haut niveau, sans cependant jouer les deux derniers matches décisifs. L'année suivante, il devient champion d'Europe pour la première fois, mais en passant
Xavier Barachet
moins de deux minutes sur le terrain. Un an plus tard, il jouera un rôle nettement plus actif dans la conquête d'une nouvelle couronne mondiale, réalisant quelques actions de grande classe lors de la finale face au Danemark. Sur l'autre aile, William Accambray aura également crevé l'écran lors de sa première apparition à ce niveau. Dépourvu de tout complexe, il avait empilé 34 buts durant la compétition, à 60 % de réussite dans ses tirs. Celui qui avait été élu meilleur arrière gauche des championnats d'Europe juniors en 2008 avait définitivement signé son entrée au sein de cette équipe hors normes.
84
Sté p h a ne C hr i s t i d i s
Sportif soutenu par :
"La défaite fait grandir" Associé à Emmanuel Dyen, Stéphane Christidis sera l'un des sérieux prétendants au podium en 49er. À Weymouth, site olympique situé à 175 km au sud-ouest de Londres, ce pur produit de l'École de voile municipale de Cagnes-sur-Mer sera également le "capitaine" de l'équipe de France. Entretien avec un garçon dans le vent. Par Jimmy Boursicot - Photos : FFVoile/Lionel Cottin, ISAF
Vous disputerez les Jeux pour la deuxième fois dans quelques semaines. On a lu que vous aviez l'impression d'avoir été spectateur à Athènes… Oui, c'est un peu ça. Même si sur l'eau, j'étais à fond, le contexte était différent. J'avais 23 ans et obtenir la sélection pour les Jeux représentait déjà une victoire pour moi. Et puis cela ne faisait que deux ans que je naviguais sur 49er. On avait terminé onzièmes. Pourquoi avoir opté pour ce support, après avoir couru en 420 puis en 470 ? Déjà, le 49er est plus adapté à ma taille. Je fais 1,92 m alors en 470, j'avais un peu les genoux derrière les oreilles (il se marre). À l'époque, mon barreur (l'Antibois Nicolas Charbonnier) a voulu changer de projet, à mi-olympiade. En 49er, la France était un peu à la peine dans cette catégorie. J'ai été associé à Marc Audineau, qui avait déjà de l'expérience dans cette série. Le 49er, c'est un bateau plus particulier ? Oui, personnellement, je trouve que c'est la série olympique la plus fun. C'est un bateau à coque planante, on n'est jamais assis. Il ne participe aux Jeux que depuis Sydney 2000, alors le matériel évolue encore. Avec plus de recul, on a pu le rendre plus léger et mieux équilibré. Aujourd'hui, la coque pèse 94 kg et fait 5 mètres de long. Niveau vitesse, on peut apprendre 25 nœuds (environ 46 km/h).
Vo i le
L'hiver dernier, vous aviez souffert aux Mondiaux de Perth (18e place). Cette contreperformance a-t-elle modifié votre mode de préparation ? Non, parce qu'on avait quand même bien bossé avant ces Mondiaux. Comme Manu (Dyen) revenait d'une blessure à l'épaule, on avait décidé d'arriver plus tôt en Australie et de participer au championnat national pour se remettre en jambes. Il s'est écoulé quinze jours avant d'arriver aux Mondiaux. On essayait de couper, mais
sommes six ou sept équipages en mesure de prétendre à une médaille et il n'y a que les Australiens qui sont un cran au-dessus. Après, la régate des Jeux est particulière.
Deux autres Azuréens (Sophie de Turckheim et Nicolas Charbonnier) étaient en lice pour une sélection, qu'ils n'ont finalement pas obtenue. Vous étiez dans le même cas en 2008. Comment vit-on ce genre de situation ?
La complicité d'un équipage est-elle indispensable pour réaliser des performances de haut vol ? De manière générale, je ne sais pas. Mais à titre personnel, je trouve que c'est un atout indéniable. On passe quand même plus de temps avec notre coéquipier qu'avec notre femme ! C'est comme une histoire de couple. Avec Manu, on n'a jamais eu un mot plus haut que l'autre. Pourtant, quand on est dans le rouge, à 180 pulsations/minute, on peut s'emporter. On accepte le droit à l'erreur de l'autre, tout simplement. Vous avez été nommé porte-drapeau de l'équipe de France de voile. Estce un rôle qui vous tient à cœur ? Oui, même si j'ai tendance à faire les choses naturellement. Aller aux Jeux en équipe, c'est une force. Le Directeur technique national a fixé un objectif de six médailles. C'est énorme, mais on a vraiment le potentiel pour réussir. Quels rapports entretenez-vous avec l'Ecole municipale de voile ? Je vois régulièrement les entraîneurs qui m'ont fait débuter. Ils m'ont donné l'envie de faire de la voile, ils m'ont tout appris : l'humilité, la valeur du travail… Je continue à leur demander des conseils, ils ont un recul intéressant. J'essaie de passer le plus souvent possible, pour voir les jeunes, revenir à la source. La ville de Cagnessur-Mer m'a toujours soutenu financièrement, ce qui est loin d'être évident en période de crise.
inconsciemment on était déjà dans la compétition. On est quand même sortis deuxièmes des qualifs, puisse on a baissé de régime.
La suite de votre saison a été nettement plus encourageante… Voilà, pour le moment, on est super contents de ce qu'on a fait. Il y a eu la victoire lors de la Semaine olympique de Hyères, une deuxième place à Palma de Majorque en coupe du monde. Aux Mondiaux 2012 à Zadar (Croatie, début mai), on finit troisièmes ex æquo. Le résultat de la dernière manche a fait la différence, en notre défaveur. Si on vous dit qu'on espère vous voir revenir avec une médaille en poche, que répondez-vous ? Se rapprocher le plus possible du podium, c'est notre objectif. On a largement le niveau. Nous
Quand on apprend qu'on n'ira pas aux Jeux, on a l'impression que tout s'écroule, c'est très difficile. On est au fond du trou. Après, "tout ce qui ne tue pas te rend plus fort", j'y crois. La défaite fait grandir, elle aide à prendre conscience de certaines choses. Il m'avait fallu un ou deux mois pour me re-motiver.
En 2008, c'était d'ailleurs Emmanuel Dyen, qui n'était pas encore votre coéquipier, qui vous avait empêché d'aller à Pékin… Depuis les séries jeunes, on avait toujours été opposés. Mais on était quand même super potes. On avait vraiment envie de monter un projet ensemble. Après Pékin, on s'est mis autour d'une table, on a tout mis à plat et on s'est réparti les rôles. On est très complémentaires. Manu est très posé, plutôt discret. Moi, je suis plus extraverti et j'ai tendance à marcher au feeling. 86 87
Vo i le
Phil ip p e G o m e z
Par Jimmy Boursicot - Photo : FFVoile/Lionel Cottin
"Monsieur règlement"
Cadre technique de la FF Voile, ancien directeur du Pôle France d'Antibes, Philippe Gomez est également le conseiller règlement des Tricolores. Au cœur de la compétition, son œil expert permettra peut-être à un "Frenchie" de faire la différence le jour J… que témoin silencieux. "En général, il y a de bonnes relations entre les compétiteurs et les arbitres. Après, il y des séries où l'on a un peu plus l'habitude de réclamer que d'autres", glisse le cadre fédéral.
Dépassement de fonction
Engagé dans l'aventure olympique depuis les Jeux d'Atlanta en 1996, l'Azuréen fait désormais partie des anciens au sein de l'équipe nationale de voile. À Weymouth, il ne sera pas vraiment dépaysé. "C'est un lieu de voile connu, on y vient régulièrement pour les épreuves de coupe du monde." Pour lui, le séjour ne prendra néanmoins que très rarement des airs de vacances. "Avec les autres membres de l'encadrement, on arrivera beaucoup plus tôt sur place, pour régler les questions de logement et de matériel. On aura également plusieurs réunions avec les organisateurs." À Pékin, lui et d'autres techniciens de la Fédé avaient même dû se relayer pour mener l'entraînement des concurrents engagés en Finn (dériveurs de 4,50 m). Car, comme pour les spectateurs et les médias, les places sont également limitées pour les membres des différentes délégations.
Une "Marseillaise" et des frissons à Athènes
S
on regard bleu azur et sa fidèle moustache en font un personnage immédiatement identifiable dans le monde de la voile. À 55 ans, Philippe Gomez a presque tout fait sur l'eau : régatier de niveau régional, skipper professionnel, cadre fédéral, arbitre international… À cet éventail de compétences déjà très large, le Niçois peut en ajouter une autre. Du côté de Weymouth, il débroussaillera les points de règlement pour le compte de tous les engagés de l'équipe de France. Dans une brasserie en face de la gare de Nice, courtois et posé, il a pris le temps de nous en dire plus sur cette mission. "Il y aura beaucoup d'enjeux et l'aspect règlementaire prendra forcément une certaine importance. Bien connaître les textes, cela peut permettre de trouver des relations avec la partie tactique", indique Philippe Gomez.
Des arguments à défendre
Chargé de s'assurer de la conformité du matériel utilisé par les régatiers, Philippe devra également effectuer le "service après-vente" des courses. "Le soir, les concurrents peuvent effectuer des réclamations, que l'on appelle des "protests". Un jury de cinq personnes les convoque et chacun doit exposer son point de vue. Il faut essayer de calmer l'athlète, l'aider à construire son argumentation." Et comme devant une cour de justice, les effets de manche peuvent parfois finir par faire la différence. "On a la possibilité de s'appuyer sur la vidéo et les traces GPS pour établir les faits. Mais il y a aussi une part de jeu, une façon de défendre sa positon. La vérité ne suffit pas toujours pour être entendu." Philippe Gomez, lui, ne peut faire entendre le son de sa voix lors de cette confrontation à laquelle il assiste en tant 88
Ce côté éclectique, c'est ce qui pousse Philippe à repartir à chaque fois pour de nouvelles aventures. Une fois encore, il sait que son temps sera compté sur place. Et que les occasions de s'évader seront rares. "Ce ne sera pas possible d'aller au stade olympique pour l'ouverture. Après, je pense que j'aurai du boulot jusqu'au dernier jour. Mais on vit quand même des moments particuliers, ça évite la lassitude." De ses expériences olympiques, Philippe Gomez a retenu beaucoup de choses. "Ce mélange de populations, ces cultures et ces gabarits différents, c'est extraordinaire. En tant que spectateur, j'ai assisté à la victoire de David Douillet en 2000. Je suivais aussi l'escrime, un sport que j'ai pratiqué. Mais ma plus grande émotion, ça reste la cérémonie d'ouverture à Athènes. Avec les autres Français, nous étions réunis dans les travées du stade. Avec les handballeurs, on a commencé à chanter "La Marseillaise", c'était un moment très émouvant."
Architecte : Archi Partners International - Illustrateur : Claude Trouche
ANTIBES DOMAINE DE CYRENA
GRAND SUCCÈS COMMERCIAL
Résidence avec piscine
Vue mer pour certains appartements
Quartier résidentiel, sur les hauteurs d’Antibes
www.antibes-cyrena.fr Espace de Vente : 224, Chemin des Combes - 06600 Antibes
* Démarche de la labellisation BBC (Bâtiment Basse Consommation) en cours. Conditions disponibles en espace de vente. CRYSTALIS - Illustrateur : Claude Trouche - Illustrations dues à la libre interprétation de l’artiste, non contractuelles.
Faculté de rétractation de 7 jours qui court à compter du lendemain de la présentation de la lettre notifiant le contrat de réservation aux réservataires (L. 271-1 du Code de la Construction et de l’Habitation). Vente en Etat Futur d’Achèvement. Sous réserve des stocks disponibles. Programme réalisé par BNP Paribas Immobilier Résidentiel Promotion Méditerranée - SAS au capital de 40.000 € - RCS Nice 971 803 259 - Siège social : Azuréa Immeuble Phoenix, 455 Promenade des Anglais 06285 Nice cedex 03 - Identifiant CE TVA : FR 02 97 18 03 259 - Commercialisé par BNP Paribas Immobilier Résidentiel Transaction & Conseil, société du groupe BNP Paribas (art 4.1 loi n°70-9 du 2/01/70) - SAS au capital de 2.840.000 € - Siège social : 167 Quai de la Bataille de Stalingrad 92867 Issy-les-Moulineaux Cedex - RCS Nanterre 429 167 075 – Carte professionnelle transaction n°92/A/0373 délivrée par la Préfecture des Hauts-de-Seine – Garantie financière : CGI Assurances – 89 rue de la Boétie, 75008 Paris pour un montant de 160.000 € - Identifiant CE TVA : FR 61429167075
Contactez nos conseillers Prix d’un appel local
0810 508 508 www.logement.bnpparibas.fr
Sé ba stie n V i e i lle d e n t
"À haut niveau, il n'y a pas de surprise" Champion olympique en deux de couple à Athènes, en 2004, Sébastien Vieilledent est aujourd'hui entraîneur du quatre de couple français, après avoir fait ses armes auprès des moins de 23 ans. Le Cannois met à profit son expérience du haut niveau pour guider cet équipage sur le lac d'Eton Dorney, à une quarantaine de kilomètres de Londres. Par Jimmy Boursicot - Photos : FFSA/Igor Meijer
Les images de votre sacre vous reviennentelles à l'esprit à l'approche des Jeux ? Oui et non. J'y pense forcément un peu tous les 4 ans, il y a toujours une tonalité particulière. Mais pour le moment, je suis focalisé sur un autre objectif. Avec le quatre de couple, on a dû passer par les épreuves de repêchage, qui ne sont jamais évidentes.
pourra pas augmenter les doses d'entraînements. Alors, il faut chercher à améliorer la technique.
Faites-vous appel à ces techniques en aviron ? Bien sûr. Il y a 20 ans, on parlait de la vidéo. Aujourd'hui, on installe des capteurs sur un bateaulaboratoire et sur les rameurs. Dans tous les staffs, il y a un biomécanicien. En aviron, il y a beaucoup de problématiques liées aux forces qui s'opposent, à l'élément liquide.
Dans ce quatre, il y a Adrien Hardy, avec qui vous avez décroché l'or en 2004… En fait, on a deux jeunes rameurs très prometteurs et il fallait un élément d'expérience pour les encadrer, alors j'ai demandé qu'Adrien revienne. On a tout de suite mis les choses à plat, on savait bien sûr qu'il fallait être très pros et seulement se servir de notre relationnel comme un moyen de communication supplémentaire. Après, on a vécu une aventure humaine extraordinaire ensemble, cela ne servirait à rien de faire comme si ça n'avait pas existé. Et quand vous le voyez encore en activité, cela ne vous donne pas d'y être également ? Non, j'ai facilement tourné la page, j'ai eu la chance de bien vivre ma fin de carrière. Je me dis qu'à partir du moment où on a réussi à aller là où on voulait… Et après m'être investi autant dans ma préparation, j'ai aussi eu la chance de trouver une activité professionnelle de même niveau. Devenir entraîneur, c'était une évidence pour vous ? C'était naturel, oui. Je n'avais pas les mêmes fonctions qu'aujourd'hui, mais j'étais déjà cadre technique pendant ma carrière. Je pense que j'avais besoin de transmettre ce que j'avais appris. Quand j'étais athlète, je me suis toujours posé pas mal de questions sur la programmation, sur la qualité du geste. C'était très important pour moi, étant donné que je ne faisais pas partie des exceptions naturelles. Vous avez également été impliqué dans
On cherche le geste parfait ? On peut dire que le geste parfait n'existe pas en tant que tel. Mais c'est quand même rassurant de se dire qu'à haut niveau, on peut faire la différence grâce à la beauté du geste.
la création du Centre européen de la performance sportive à Cannes… Exactement. Il y avait deux aspects : avec "Vicca" Ravva et Christophe Meneau (joueuse du RC Cannes volley et ancien joueur de l'AS Cannes volley, NDLR), on a créé "Cannes performance", une association destinée aux sportifs de haut niveau, pour les aider à accroître leur notoriété, à préparer leur reconversion. On demandait aussi à de jeunes sportifs de présenter des projets et on leur attribuait des bourses. L'association existe toujours. Pour ma part, mes activités m'en ont éloigné. Le Centre européen de la performance, c'était un projet basé sur l'analyse du mouvement du sportif, de ses gestes. La base de la performance restera toujours le corps humain et on sait qu'on ne
Vous arrive-t-il d'évoquer votre aventure à Athènes pour faire passer certains enseignements ? Dans un premier temps, quand je suis devenu entraîneur, j'ai eu tendance à l'occulter complètement. Je me méfiais beaucoup, je me disais qu'il devait forcément y avoir une grande distance avec les athlètes pour conserver de la sérénité et du recul. Aujourd'hui, je parle un peu plus ouvertement de tout ça. Je m'en sers pour gagner du temps sur des points urgents. Vous avez disputé deux autres éditions avec moins de succès. Qu'est-ce qui a fait la différence entre le Vieilledent de 1996 ou 2000 et celui d'après ? À Atlanta, j'étais encore très jeune. C'était une forme d'apprentissage pour moi, j'ouvrais grand les yeux, je découvrais. Entre 1996 et 2000, j'ai mis quatre ans à me trouver personnellement. Si j'avais calé tout ça avant, j'aurais pu tout mettre en place pour être performant plus tôt. Après coup, je me suis rendu compte que je croyais faire du haut niveau. C'était le cas, oui. Mais je faisais du haut niveau pour être autour de la dixième place mondiale… Au quotidien, je ne mettais peut-être pas tout en œuvre pour faire mieux.
Avi ron
A Londres, Sébastien Vieilledent aura la charge de guider Adrien Hardy (son ancien coéquipier, avec qui il avait conquis l'or en 2004) et ses partenaires vers la finale olympique.
En 2004, vous avez fini par tout contrôler pour atteindre les sommets ? Je pense qu'il y a 90 % de choses contrôlables. Il reste toujours une part aléatoire : la forme du moment, le fait de rencontrer les bonnes personnes… Ce qui est certain, c'est qu'il faut être capable de contrôler 100 % des 90% contrôlables. Je suis convaincu qu'à haut niveau, il n'y a pas de surprise. Quelle est la part de l'entraîneur dans la réussite d'un athlète ? Très honnêtement, je pense que l'entraîneur n'a que peu d'influence. Tout dépend des objectifs de l'athlète. S'il n'intègre pas, s'il ne comprend pas de lui-même… Je crois qu'on a plus un rôle d'accompagnateur.
De quelle manière accompagnezvous votre équipage ? J'essaie de faire gagner aux jeunes le temps que j'ai perdu quand j'étais rameur. Ils font encore de petites erreurs, ils ne sont pas jusqu'au-boutistes. Ils sont bourrés de talent, mais l'apprentissage du haut niveau passe par des points de détail. Le jour des qualifications olympiques, j'ai essayé d'alléger leur bateau de 300 grammes. Je me suis dit que j'en faisais peut-être trop. Et finalement, on se qualifie pour seulement treize centièmes… En quatre de couple, l'approche est-elle différente ? Oui, dans le sens où on retrouve plus les problématiques du sport collectif. Il faut qu'il y ait une 90 91
dynamique de groupe, une gestion différente. En double, c'est vraiment des problèmes de couple.
De bons rapports humains sont-ils indispensables pour atteindre un objectif ? Dans mon cas, je crois que oui. Je n'aurais pas pu faire ces perfs sans une relation humaine particulière, j'aurais eu du mal à construire dans le conflit. Pourtant, on sait que des équipages historiques fonctionnaient de cette manière. Avec Adrien, on n'avait pas vraiment d'atomes crochus au départ. Un jour j'avais dit que je ne partirais pas en vacances avec lui, mais que je pourrais partir à la guerre.
G y mnasti qu e
Ha milton S a b ot
De son plein agrès
Par Jimmy Boursicot - Photo : Inside/Panoramic
Licencié à l'Olympique d'Antibes Juan-les-Pins (OAJLP) depuis l'âge de 7 ans, Hamilton Sabot s'engagera dans ses deuxièmes Jeux. il sera, à 25 ans, un titulaire à part entière d'une sélection pas épargnée par les coups durs. gant et capable de bien résister au stress" peaufine inlassablement ses mouvements, avec une plus grande aisance aux barres, parallèles et fixe, ainsi qu'aux arçons. Un somme de souffrance indispensable pour graviter dans l'olympisme, qu'il définit comme "l'élite du sport mondial". Fan de sports extrêmes, cet étudiant en école de kinésithérapie qui répond "moi-même" quand on lui demande qui est son pire ennemi, se plonge parfois dans son livre fétiche, "Le guerrier pacifique" pour s'en inspirer. Ce roman initiatique et partiellement autobiographique de Dan Millman, ancien champion du monde de trampoline, évoque la quête de sens d'un jeune Américain, dont la rencontre avec un vieil homme va profondément modifier sa vision du monde.
Objectif top 8 ?
À
l'Olympique d'Antibes, il y a une tradition que l'on aime bien respecter. Tous les quatre ans, au moins un membre du club s'envole pour les Jeux olympiques sous les couleurs tricolores(1). Et ça dure depuis Séoul, en 1988. Toujours au top, comme l'attestent ses 24 titres de champion de France DN1, l'OAJLP aurait sûrement compté deux qualifiés si Samir Ait Said, spécialiste des anneaux, ne s'était pas blessé au genou lors des derniers championnats d'Europe, fin mai. Hamilton Sabot, également présent durant cette compétition aux allures de grande répétition générale (et en même temps sélective pour Londres), n'avait pas démérité, terminant quatrième aux barres parallèles et cinquième à la barre fixe. Sacré champion de France sur ces deux agrès quelques jours plus tard, le natif de Cagnes-sur-Mer, vainqueur du concours général en 2010, avait définitivement tamponné son visa pour les JO.
En finale par équipe à Pékin
Une "planète" sur laquelle le gym azuréen n'atterrira pas pour la première fois. En 2008, il était
déjà du voyage en Asie. À seulement 21 ans, c'était un statut de remplaçant qui lui était dévolu. Mais un coup du sort allait propulser le jeune espoir sur le devant de la scène. À 15 jours du début des épreuves à Pékin, Gaël da Silva (qui sera également présent en Angleterre) se blessait et permettait involontairement à Hamilton de sortir de l'ombre. En individuel, la tâche n'avait pas été aisée pour le bleu, dont le meilleur classement reste une 30e place au sein d'un concours général extrêmement relevé. Par équipe, une nouvelle fois face à une féroce concurrence, les Français avaient réussi à se hisser jusqu'en finale (8es). Ce qui, en soi, était déjà une performance.
Devenir un "guerrier pacifique" ?
Quand les heures d'entraînement s'accumulent et que les compétitions ne sont pas toujours aussi abouties que l'on pourrait l'espérer, il arrive que le doute s'insinue. La pire chose qui puisse arriver à un athlète. Mais même si Hamilton avoue "ne pas toujours être assez sûr de (lui)", il n'a jamais dévié de sa ligne de conduite. Sa principale qualité ? "Le perfectionnisme", assure le pensionnaire de l'Insep. Celui que ses formateurs décrivent comme un gymnaste "polyvalent, complet, élé92
Guidé par sa passion et sa perspicacité, Hamilton Sabot s'apprête à vivre ce qui sera peut-être le moment fort de sa carrière. Après la clôture des championnats de France Elite, mi-juin, le président de la Fédération française, Jacques Rey, a expliqué comment la sélection avait été composée : "Chaque nom a été l'objet d'un débat. Mais, le choix définitif, c'est une décision collective." L'entraîneur national, Laurent Guelzec, a affiné la justification : "C'est la sélection la plus logique en fonction des critères que l'on avait définis. On a privilégié les gyms capables d'accéder à une finale par agrès." Un message qu'a parfaitement dû intégrer l'Antibois, pour qui une place dans le top 8 mondial aurait une certaine saveur, dans un contexte toujours plus concurrentiel. Pour trouver la trace d'un médaillé d'or français, il faut remonter jusqu'à 1924. Le dénomme Albert Séguin s'était imposé lors de l'épreuve du saut de cheval… en largeur.
1. Claude Carmona en 1988, Patrice Casimir en 1992, Sébastien Tayac, Thierry Aymes et Patrice Casimir en 1996, Benjamin Varonian, Eric Casimir et Florent Marée en 2000, Florent Marée en 2004, Hamilton Sabot en 2008.
pour une ville plus propre, pour une vie plus belle
www.epi.mc
nettoyer, collecter, valoriser : notre mission au quotidien
trois grands Métiers nettoyer, collecter, valoriser : trois grands métiers pour les 250 professionnels de la sMa qui assurent chaque jour de l’année la propreté de Monaco. un nettoiement particulièrement réactif grâce à un matériel de pointe et des savoir-faire spécifiques ; une collecte optimisée qui favorise le développement spectaculaire du tri sélectif ; un traitement modèle des déchets via une unité de valorisation des déchets, générant à la fois de l’électricité, du chauffage et du froid à partir de leur combustion.
12, avenue de fontvieille - boîte postale 498 - 98012 Monaco cedex tél. +377 92 05 75 16 - fax : +377 92 05 92 56 - www.sma.mc - sma@sma.tm.mc
pour un MêMe défi quotidien : vous faire une ville plus propre pour une vie plus belle.
KA YAK
Em il ie F e r
Par Jimmy Boursicot - Photo : FFCK/KMSP
Une revanche à prendre
Pas spécialement attendue lors des Jeux de Pékin, la Colloise avait pourtant démontré qu'elle avait les moyens de se hisser au plus niveau. Déçue par sa septième place, Emilie Fer a énormément travaillé pour être en mesure de laver l'affront, quatre ans après une finale au goût amer. un enseignement, qui peut paraître paradoxal au vu du scénario vécu en Chine : "Je me suis rendu compte que je donne le meilleur de moi-même quand je suis sous pression. Dès qu'elle se relâche, je suis moins performante", déclarait-elle à France-soir.fr.
Exil nécessaire
E
n Chine, l'un de ses "confrères", Tony Estanguet, était le porte-drapeau de la délégation française. Reconnu par ses pairs, auréolé d'un sacre olympique en 2004, il offrait un beau coup de projecteur à une discipline qui n'en bénéficie que très rarement. Emilie Fer, elle, ne disposait évidemment pas de cette aura. Ses résultats satisfaisants faisaient naître quelques espoirs, mais ne faisaient pas d'elle une incontournable prétendante à une breloque. Sauf que tous ceux qui vibrent pour les Jeux le savent : le jour J, tous les pronostics peuvent voler en éclat et la hiérarchie qui semblait si solidement établie a tendance à valdinguer d'un seul coup. Alors âgée de 25 ans, Emilie avait surpris son monde en occupant la deuxième place en slalom K1 au terme des demi-finales. Une position quasi idéale, d'autant plus que ses concurrentes, qui s'étaient élancées avant elle en finale, avaient toutes commis des erreurs.
Coup de pression
Et l'improbable se produisit. Ce que les journalistes en panne d'inspiration aiment appeler la "glorieuse incertitude du sport". Si près et à la fois si loin d'une fin heureuse, l'Azuréenne s'écroulait sous la pression. Ce qu'elle avait expliqué de la sorte lors d'une précédente entrevue : "Il me suffisait de passer toutes les portes, même au ralenti, pour décrocher au minimum l'argent. Je me suis mise en mode automatique, je suis devenue spectatrice de ma course, je n'étais plus dans l'action." Sanction immédiate : Emilie rate une porte, écope d'une pénalité de 50 points et anéantit toutes ses chances. Un mauvais souvenir, mais "pas de regrets" pour la licenciée du SPCOC (déjà championne du monde par équipes en 2006), qui prend tout de même conscience de ses qualités et ambitionne dès lors de s'installer dans le top 4 mondial. De ce rendez-vous manqué, Emilie Fer a tiré 94
Vice-championne d'Europe en 2009, la native de Saint-Maurice (Val-de-Marne) arrivera en Grande-Bretagne avec de solides ambitions. Celle qui a vibré pour la première fois devant des exploits kayakistes lors des JO d'Atlanta, en 1996, aimerait à son tour entrer au Panthéon de son sport. Un objectif qui nécessite un engagement sans faille, comme a pu le constater Emilie Fer. Confrontée à un manque de plans d'eau navigables dans le département (la Siagne et le Loup sont les deux seuls "spots"), la seule féminine tricolore qualifiée pour Londres a dû se résoudre à quitter les Alpes-Maritimes depuis plusieurs années. Après trois ans à Rennes, elle avait décidé de s'entraîner en solo. Aujourd'hui, Emilie est basée du côté du centre fédéral de Pau. Préparation physique, descentes en eau vive, travail de fond sur lac ou en mer rythment son quotidien.
Sur le bon chemin
Quelques semaines avant de valider sa participation aux Jeux, l'athlète de La Colle-surLoup estimait dans les colonnes de NiceMatin que la sélection pour les JO était son objectif, "le chemin à prendre pour aller au bout". Pour remplir sa première mission, elle a néanmoins dû batailler avec Carole Bouzidi, une très sérieuse rivale (championne d'Europe 2011) qui a la particularité d'être également sociétaire du SPCOC. Focalisée sur une échéance olympique qui sera peutêtre sa dernière, Emilie Fer voit les choses en grand. Et se verrait bien repartir de Londres avec quelque chose qui brille en poche… "Je sais que je suis capable d'aller accrocher une médaille. Aux championnats du monde, j'ai fini dans la même seconde que la troisième en commettant deux fautes."
Sauvez-le !
Mesurez votre efficacité énergétique et votre impact sur l’environnement.
C. LENOIR | www.miti.mc | photo © Jan Will
Votre Diagnostic Énergétique au 92 05 05 00
SMEG 10 avenue de Fontvieille BP 633 - MC 98013 Monaco Cedex +377 92 05 05 00 smeg@smeg.mc www.smeg.mc
Vert, un monde réfléchi
Ber na r d B r o c ha n d
Une passion tout-terrain
Le maire de Cannes est un passionné de sport. Football, cyclisme, course à pied… Bernard Brochand aime côtoyer des athlètes hors normes.
P
assionné de sport, le député-maire de Cannes a eu l'occasion d'assister à plusieurs épreuves des JO d'Atlanta, en 1996. Alors président de l'agence de pub DDB international, qui gérait notamment les campagnes de la marque Pepsi, il se souvient avec enthousiasme de cette olympiade sur les terres de… Coca-Cola. Fondu de football et d'athlétisme en particulier, Bernard Brochand détaille sa fascination qu'il a pour les grands champions.
Propos recueillis par Jean-Marc Moreno et Jimmy Boursicot - Photos : DR
À quoi pensez-vous immédiatement lorsque l'on évoque les Jeux ? Je me rappelle d'Atlanta 96. Ce sont d'excellents souvenirs pour moi ! J'étais resté trois ou quatre jours sur place. Je connaissais bien les États-Unis, puisque j'y dirigeais un groupe
avec plus de 15 000 employés. Atlanta, c'était magique. D'autant plus que ça a été un excellent cru pour les Français (cinquième nation avec 15 médailles d'or, 7 d'argent et 15 de bronze, NDLR).
Avez-vous vu certains d'entre eux triompher ? Oui, je m'étais surtout intéressé aux épreuves d'athlétisme, où Marie-José Pérec avait fait le doublé sur 200 m et 400 m. Jean Galfione s'était aussi imposé à la perche, un grand moment. Le soir, on allait fêter ces victoires au camp de base de l'équipe de France. Ce qui était aussi extraordinaire, c'était de voir Carl Lewis gagner un dernier titre, au saut en longueur. Y avait-il une ambiance particulière dans l'état de Géorgie ? Tout était gigantesque. Il s'agissait des Jeux du centenaire, un superbe stade avait été spécialement construit pour l'occasion. Cette fois, on
entrait vraiment dans une autre dimension : la chaîne NBC avait acquis les droits de diffusion pour la somme record, à l'époque de 456 millions de dollars. Et des dizaines de milliers de bénévoles habillés en blanc avaient été recrutés.
Serez-vous présent à Londres cet été ? Je n'en sais encore rien. Depuis que je suis maire, j'ai beaucoup moins de temps libre. Je ne prends pas plus de huit jours de congés par an. Je suis prisonnier ici… (il sourit) Si on vous offrait un billet pour assister à une seule épreuve, que choisiriez-vous ? (Sans hésiter) Le 200 mètres hommes ! En espérant de voir gagner Lemaitre. Même si Usain Bolt est un formidable athlète. L'athlétisme vous passionne ? J'adore ça. Vous êtes sanctionné par le chronomètre, c'est "plus haut, plus vite, plus fort". On voit des gens qui se surpassent littéralement. Le
jeux olympiques
sprint, c'est d'une précision exceptionnelle. Il faut tellement de temps, de patience, de travail, de technique. La natation se rapproche aussi de cet état d'esprit. On croit qu'un record ne pourra jamais être battu, et puis…
Entretenez-vous des relations privilégiées avec d'anciens "Olympiens" ? Alain Mimoun (champion olympique du marathon en 1956 à Melbourne, NDLR) est un ami, un homme admirable. Regardez, il est là ! (Il montre un cadre accroché sur le mur de son bureau, non loin d'une photo où le maire de Cannes fait du vélo avec Nicolas Sarkozy). À Cannes, j'ai fait la connaissance de Sébastien Vieilledent, médaillé d'or en aviron à Sydney. J'ai eu des rapports exceptionnels avec lui, il vient deux-trois fois par an et on discute de la vie, du sport. Intellectuellement, c'est très intéressant d'essayer de comprendre comment il a fait pour réussir, à quel point il a souffert pour y arriver. À titre personnel, on sent que cette mythologie sportive vous attire autant, voire plus, que vos différentes carrières. Est-ce vrai ? Quand vous avez espéré être sportif de haut niveau, il en reste toujours quelque chose. J'ai
joué en équipe de France junior de football. À 17 ans, je venais d'avoir le Bac avec mention et j'ai signé un contrat de non-sollicitation avec Nice. Mon père, qui était trésorier de l'AS Cannes, m'en a longtemps voulu. On ne peut pas parler de vie ratée. Mais de vie manquée, oui…
Le fait d'avoir deux Cannois, de naissance ou d'adoption en équipe de France de handball (William Accambray et Daouda Karaboué), peut-il être un argument de poids pour développer ce sport dans votre ville ? C'est un sport dont on a vraiment commencé à s'occuper. Notre équipe féminine a obtenu quatre montées en peu de temps, elle vient d’obtenir la cinquième, synonyme de montée en D2. Pour le moment, elles jouent au gymnase des Mûriers, ce n'est pas terrible. On peut essayer d'améliorer ça, mais ce n'est pas évident. On consacre beaucoup d'argent au sport. Il faut toujours faire des choix, sinon on ne peut pas suivre. Vous avez occupé un rôle majeur dans le monde la publicité. Pouvez-vous nous dire ce que recherchent les marques lorsqu'elles font appel à un sportif ?
96 97
Un sportif de haut niveau a une capacité de courage, ne lâche jamais rien. Il va chercher au fond de lui-même l'énergie nécessaire pour gagner, pas participer. Quand je dirigeais 15 000 personnes, je tenais des discours que j'aurais pu faire aux joueurs du PSG (il fut l'un des fondateurs du club et président de l'association). De même, on ne peut pas réussir si on n'a jamais subi d'échec. Ces gens ont tous vécu ça.
Mais c'est avant tout leur image que l'on vient chercher… Il y a toujours une admiration naturelle, qu'elle soit objective ou pas, pour les grands athlètes. Ce sont des surhommes et des surfemmes, souvent très humbles d'ailleurs. Ce sont des exemples qui vous frappent. Ces gens qui battent des records sont reconnus par tout le monde. On vend du bonheur, du sourire, du bien-être, de la forme, de la joie de vivre : un sportif, c'est tout ça. Le sport est devenu tellement populaire que des groupes immenses sont prêts à miser dessus. À titre d'exemple, quand le Groupe Danone a voulu engager Zinédine Zidane pour un spot de 45 secondes afin de promouvoir sa "Nations cup", il a dû débourser 5 millions de francs. Et c'était il y a plus de dix ans !
Ho r s c om p é t i t i o n
Ces champions qui ne connaîtront j Incontournables, toujours présent dans les grandes compétitions et auteurs d'exploits retentissants, ils n'auront jamais eu le privilège de goûter aux joies de l'olympisme car leur discipline ne figure pas au programme des Jeux. Nicolas Vouilloz, Daniel Elena, Christophe Pinna et Pierre Frolla livrent leur sentiment sur le sujet. Par J.B. - Photos : Archives CSCA et DR
Christophe Pinna "Un sentiment d'injustice" Karaté - 44 ans 4 titres mondiaux (un en individuel, trois par équipe)
"Il faut commencer par dire que quand on est enfant, on ne choisit pas son sport en fonction de l'argent ou du fait qu'il soit olympique. Et au bout d'un moment, on avance, on arrive en équipe de France et on ouvre les yeux : il y a les sports olympiques et les autres. Je suis de la même génération que David Douillet, que j'ai souvent côtoyé. Eh bien quand David partait aux Jeux, moi je restais à la maison… Ça laisse un sentiment d'injustice, oui, parce qu'on a l'impression de faire partie de la même famille, celle des sports de combat. Mais pas un goût d'inachevé : j'ai toujours cherché mon propre épanouissement, j'ai pu aller au bout de ce que je pouvais faire. Le karaté aux JO ? On a toujours barré la route à notre sport, pour des raisons différentes. Notre fédération internationale a longtemps fait des courbettes au CIO pour espérer entrer au programme. Le golf y sera à Rio. C'est sûr que si Tiger Woods fait un courrier pour dire qu'il participera, ça a un autre impact économique que si c'est moi qui fais une lettre… Pourtant, on pratique une discipline magnifique, il y a 57 millions de licenciés dans le monde."
Nicolas Vouilloz "Je me demande si j'aurais pu gagner" VTT descente - 36 ans 10 fois champion du monde (7 fois en Elite, 3 fois en junior), 5 fois vainqueur de la coupe du monde
"Quand l'épreuve de cross-country est entrée aux Jeux (en 1996), bien sûr, j'ai espéré que la descente y soit un jour. Ne jamais avoir fait les JO, ça reste une frustration, mais c'est comme ça… Je ne sais pas vraiment ce que j'ai manqué, mais quand j'en parle avec Julien Absalon, qui a gagné deux médailles d'or, je sens que c'est quelque chose d'extraordinaire. Devant ma télé, je m'identifie aux athlètes, je vibre pour eux. Les Jeux, c'est vraiment particulier parce que même si l'on fait un sport mineur, tout le monde est au courant quand on ramène une médaille. D'ailleurs, même s'il y a de la pression pendant un championnat du monde de VTT, je me demande si j'aurais pu devenir champion olympique, me préparer pendant quatre ans et tout jouer sur un jour. J'admire ceux qui arrivent à s'imposer en étant favoris, mentalement c'est fort. Apparemment, le VTT descente comportait une partie trop mécanique pour être aux Jeux. Mais c'est aussi une question de lobbying. C'est dommage parce que le côté sport extrême aurait pu être un atout."
Omni spo r ts
jamais la fièvre des Jeux Pierre Frolla "Une vraie punition pour moi" Apnée - 37 ans 3 records du monde, en immersion libre et poids variable
"Il est certain qu'un sportif de haut niveau, dont c'est le métier et la passion, qui ne peut pas participer à une telle compétition, va vivre cela comme un manque significatif dans sa carrière. C'est une vraie punition pour moi. L'olympisme, c'est la quintessence du sport. La consécration ultime dans le domaine sportif, mais surtout dans les valeurs que cela véhicule : abnégation, courage, partage, humilité, passion, liberté, discipline. Si l'apnée n'est pas olympique, c'est parce qu'elle n'en est pas encore digne. Le CIO fait très bien son travail et se doit de faire des choix. Ce sont aux fédérations de se donner les moyens de figurer aux JO. Les Jeux, j'ai déjà pu en parler avec de nombreux athlètes, Pascal Gentil notamment, qui va de désillusion en désillusion à chaque olympiade. Mais au moins, lui, il y va ! Alors, on en rigole… Et mes amis qui ont participé (le bobeur et sprinteur Sébastien Gattuso, le bobeur Patrice Servelle ou le kayakiste Fabien Lefevre) m'envoient de jolies photos à chaque fois ! Devant ma télé, je vais suivre le judo, le taekwondo, la natation et… le beach-volley féminin (il se marre).
Daniel Elena "La cérémonie d'ouverture, ça doit être fabuleux" Rallye - 39 ans 8 titres mondiaux en tant que copilote de Sébastien Lœb
"Si un jour, il y a de la pétanque, je pourrais y aller !" (il explose de rire). "Faire entrer des sports mécaniques aux Jeux, ce serait très compliqué. Il pourrait y avoir des épreuves avec des voitures similaires pour tout le monde, mais la partie mécanique aurait beaucoup trop d'incidence alors qu'un arc, ça a peu de chance de tomber en panne… Les Jeux m'ont toujours intéressé, c'est certain. Plus jeune, j'ai fait une préparation olympique en voile, en 470. Mais j'étais à la rue total ! A Monaco (son pays), j'ai débuté avec Damien Desprat-Lerale. Sauf que lui, il sera à Londres. Je suivrai ses résultats avec plaisir. J'ai un autre ami, Nasser Al-Attiyah, qui court chez Citroën en rallye et qui a aussi gagné le Dakar, qui participera aux épreuves de skeet (tir) avec le Qatar. En voile, j'avais fait les Jeux des petits Etats à Chypre (en 1989), c'était un honneur de représenter la principauté. Quand on gagne en rallye, je suis toujours déçu d'entendre l'hymne de la France et pas le mien. La cérémonie d'ouverture, ça doit être fabuleux…" 98 99
Je ux pa r a ly m p i q u e s
Dans notre prochain numéro, nous reviendrons plus longuement sur le parcours des Azuréens à Londres
Dans la dernière ligne droite… Dix-sept jours après la clôture des JO, Londres sera le théâtre des Jeux paralympiques, qui se dérouleront du 29 août au 9 septembre. 4 500 athlètes venus de 165 pays seront en lice et chacun cherchera à démontrer que le mot "impossible" n'existe pas dans son vocabulaire. À l'heure où nous écrivions ces lignes, la sélection française n'avait pas encore été rendue officielle, même si une tendance "officieuse" laissait deviner quelques noms. Sur la Côte d'Azur, plusieurs sportifs étaient en attente d'un précieux sésame. Revue d'effectifs. Par J.B. - Photos : DR et FF Handisport
Damien Severi (cyclisme) Reparti pour un tour ? Avec Elodie Lorandi, il pourrait être l'un des deux Azuréens à participer pour la deuxième fois consécutive au plus grand rendezvous planétaire du sport. Contrairement à la nageuse, Damien Severi n'avait pas réussi à se hisser sur un podium paralympique. À 22 ans, il avait néanmoins laissé entrevoir de belles promesses en se classant onzième en poursuite individuelle. Souvent distingué au niveau national, le coureur de Tourrette-Levens (licencié au Club des handicapés sportifs azuréens de Cannes et sa région), qui a d'abord commencé par pratiquer le VTT, s'aligne régulièrement lors d'épreuves disputées par des concurrents valides. Atteint d'une malformation de la main, il s'entraîne sans relâche pour connaître la joie d'une nouvelle sélection.
Elodie Lorandi (natation) Sur la voie royale À 23 ans, elle pourrait être l'une des figures de proue de l'équipe de France paralympique. Déjà médaillée d'argent sur 200 mètres 4 nages, elle étonne par sa polyvalence et sa rage de vaincre. Lors d'un entretien, il y a un peu moins d'un an, la jeune femme basée à Théoule-sur-Mer (licenciée au Cercle des Nageurs d'Antibes et au Handisport Antibes Méditerranée) nous avait déclaré : "Dans tout ce que je fais, j'essaye de ne jamais rien regretter." À coup sûr, elle voudra confirmer cela. À Londres, Elodie, atteinte d'une paralysie de la jambe gauche depuis sa naissance, cinq fois championne d'Europe en 2011 (50 m NL, 100 m NL, 400 m NL, 200 m 4 nages et 100 m papillon), voudra frapper un très grand coup. Sous la houlette de Régis Gautier, elle fait tout pour garder une longueur d'avance sur la concurrence.
Handi s po r t
Christine Schoenn (tennis-fauteuil) Éprise de courts Pour Christine Schoenn, le tennis a d'abord eu l'effet d'une thérapie. Après un grave accident de la route au début des années 2000, elle a découvert ce sport qui ne l'avait jamais vraiment attirée auparavant. Pour ne pas s'enfoncer dans le handicap, Christine, devenue paraplégique incomplète, apprivoise la raquette. "Quand on joue, on peut prouver qu'on n'est pas rien. Au niveau personnel, le tennis m'apporte énormément de confiance." Autrefois gérante d'un magasin de motos, la Grassoise est devenue une véritable sportive de haut niveau. C'est du côté des courts de l'US Cagnes qu'elle s'entraîne sans relâche pour les Jeux. Obligée de composer avec les impératifs financiers pour effectuer sa préparation, Christine Schoenn est actuellement 22e mondiale.
Benjamin Landier (cyclisme) La rage de vaincre Il a figuré parmi les meilleurs triathlètes français valides, sous les couleurs de l'Olympic Nice natation. Puis une terrible collision à moto l'a stoppé net dans sa progression. Amputé du pied gauche en 2008, il n'a jamais pensé à renoncer au sport. Frappé par le sort, mais pas abattu, il s'est alors mis en tête d'aller chercher des titres en handisport, aussi bien en cyclisme qu'en paratriathlon. Il est même devenu champion du monde dans cette dernière discipline. Aux Jeux paralympiques ? C'est en cyclisme qu'il espère briller. Lancé dans un invraisemblable parcours du combattant afin d'arracher sa sélection, il ne faiblit pas. "Je trouve qu'on nous presse comme des citrons, je suis étonné de ne pas m'être blessé", déclarait-il récemment sur le site de son club, ANICES (Association niçoise d'initiatives culturelles et sportives). Si le bonheur venait à être au bout du chemin, la fatigue s'envolerait probablement très vite.
100 101
Leur jour de gloire anc ie ns m é da i llé s
est arrivE Ils pratiquaient le football, la lutte, le handball, la gymnastique, l'escrime, le basket ou encore la voile. Ils ont tous connu de riches carrières, durant lesquelles ils ont accumulé les titres et les distinctions. Mais dans cet amas de trophées, un petit cercle de métal conservera une signification particulière pour l'éternité. Qu'elle soit d'or, d'argent ou de bronze, la médaille olympique qu'ils ont gagnée à la sueur de leur front vaut plus que tous les métaux précieux du monde. Car derrière chaque quête, il y a une aventure, des émotions et des moments que le commun des mortels ne connaîtra jamais. Retour sur huit destins olympiques. Par Jimmy Boursicot - Photos : DR, FFGym, FFVoile, FFBB Patrick Irtelli et J.B.
LOS ANGELES 1984
Wil l ia m Ayac he
Par Jimmy Boursicot - Photos : JB et DR
Une aventure humaine exceptionnelle" Ancien footballeur professionnel aux 347 matches de D1 et aux 20 capes en Bleu, William Ayache était titulaire au sein de la défense de l'équipe de France qui a remporté le tournoi olympique en 1984. Installé à Cannes (où il a joué de 1992 à 1995), il revient sur cette parenthèse enchantée.
V
compte, on a vécu des rêves de gosses… Le songe d'été de l'équipe de France commence à prendre forme après une victoire en quarts contre l'Égypte (2-0). En demies, c'est la Yougoslavie qui se dresse sur leur chemin. "Il y avait quand même des joueurs comme Stojkovic, Katanec ou Bazdarevic en face. Au départ, on n'était pas ambitieux, mais on s'est pris au jeu", glisse astucieusement l'ex-pro formé à Nantes, passé notamment par le PSG, Montpellier ou encore Nîmes. Au terme de 120 minutes de jeu (victoire 4-2, buts de Bijotat, Jeannol, Lacombe et Xuereb), les Tricolores s'ouvrent les portes de la finale. Pas de quoi, cependant, mettre la pression sur ce groupe étonnement serein. "Au début, il y avait des a priori, on avait une image de footeux, quoi. Mais sur place, ça s'est très bien passé. On allait encourager les basketteurs : Monclar, Sénégal, Dacoury…"
ingt-huit ans après, celui qui fut un arrière latéral de talent a encore la voix enjouée lorsqu'il s'agit de raconter son aventure olympique. En terrasse de l'établissement "O'Naturelle", un bar… à salades tenu par un ami sportif, William Ayache replonge dans des souvenirs toujours très frais. "Ce qu'on a connu à Los Angeles, c'est avant tout une aventure humaine exceptionnelle. On était une bande de copains, l'état d'esprit était génial !" Avec Daniel Xuereb, José Touré, Guy Lacombe, Michel Bibard, Philippe Jeannol et les autres, il traverse l'Atlantique l'esprit léger, sans véritable objectif en tête. En début de parcours, les lumières de L.A. semblaient encore loin… "Les matches de poule se déroulaient sur la côte est, à Annapolis et à Boston. Pour nous, les Jeux ont véritablement commencé à partir des quarts, quand on a rejoint le village olympique", assure William, désormais consultant pour Canal+
"Des rêves de gosses"
Un succès contre la Norvège et deux nuls contre le Qatar et le Chili permettent aux Frenchies de se mêler à la "vraie fête". "On nous avait proposé des chambres de deux au village mais nous, on voulait rester à quatre ou six ! Le village olympique, c'est un truc génial. On a pu côtoyer des athlètes comme Edwin Moses (deux médailles
"La remise des médailles ? Ça passe tellement vite…" d'or sur 400 m haies, en 76 et 84), on rencontrait des gens venus de tous les pays du monde. L'organisation était impressionnante, on pouvait manger à n'importe quelle heure", sourit Ayache. "On était presque tout le temps au Coliseum, on suivait plein d'épreuves. Le jour où Carl Lewis a gagné le 100 mètres, on était en tribunes, à hauteur de la ligne d'arrivée. Vous vous rendez
Sur la plus haute marche du podium olympique (deuxième en partant de la gauche). 102 103
Quelques semaines après la victoire de la bande à Platini lors de l'Euro 84, les joueurs d'Henri Michel ont l'occasion d'inscrire une nouvelle ligne à un palmarès national encore vierge il y a peu. Celui qui porte alors le maillot canari du FC Nantes ne se laissera pas voler dans les plumes par d'autres jaune et vert, ceux du Brésil de Dunga. "On a joué cette finale au Rose Bowl, devant 101 000 spectateurs. On gagne 2-0 (buts de Brisson et Xuereb). Quand on reçoit sa médaille ? Ça passe tellement vite, on n'y croyait pas ! Pour fêter ça ? On est allé du côté de Malibu, on a fait des photos sur la plage." En regardant dans le rétro, William Ayache, qui conserve précieusement sa relique sous verre, dans son salon, regrette un peu le manque de reconnaissance de son pays. "Maintenant, toutes les équipes qui gagnent ont la Légion d'honneur… Nous, on n'a même pas eu droit à une petite cérémonie, à quelque chose pour marquer le coup, dix ou vingt ans après".
Re né Sc h i e r m e y e r
Le colosse de Rome Lors de Jeux romains qui furent catastrophiques pour la France (seulement cinq médailles récoltées, aucune d'or), René Schiermeyer apparut comme un rayon de soleil dans la grisaille. À 21 ans, il avait obtenu le bronze en lutte gréco-romaine. Plus d'un demi-siècle après, il coule une retraite paisible sur la Côte d'Azur, où il s'est définitivement installé. Par Jimmy Boursicot - Photos : J.B. et DR
A
u téléphone, la voix est alerte. Et quand on finit par se retrouver face à René Schiermeyer, qui réside à un jet de pierre de la plage à VilleneuveLoubet, on commence à croire qu'il y a eu une anomalie dans les registres de l'état civil. L'homme ne fait clairement pas ses 73 ans. Et il n'a pas l'intention de vivre dans ses souvenirs. "Vous savez, ce que je j'ai fait… Eh bien, je l'ai fait. Je n'aime pas trop me mettre en avant. Pendant vingt ou trente ans en Alsace, on me proposait de venir à des réceptions, des remises de récompenses. J'ai toujours refusé, j'ai juste fini par accepter une invitation du député-maire de Sélestat, ma ville natale." Sur la Côte, une terre d'adoption découverte pour la première fois en 1956, il n'étale jamais ses faits de gloire. Ses voisins ignorent tout de son passé sportif. Les trophées accumulés au cours de sa riche carrière (en plus de sa médaille olympique, il a glané 11 titres nationaux en lutte gréco-romaine et autant en libre) ? "Peut-être quelque part chez ma fille, Magali. Je ne suis pas du tout collectionneur."
R o me 1 9 6 0
Mobilisé en Algérie quelques mois avant le tournoi olympique Ce bronze olympique, acquis dès sa première participation, a pourtant une certaine valeur historique. À Rome, René avait permis à la France de débloquer son compteur lors d'une édition cauchemardesque bouclée au 25e rang des nations. Ce podium avait permis d'apaiser (un peu) la colère du général De Gaulle, effaré de voir ses athlètes empiler les échecs. Dire que René Schiermeyer n'avait pas été placé dans les meilleures conditions pour préparer l'échéance romaine relève de l'euphémisme. "J'étais au bataillon de Joinville, j'ai dû faire mes 28 mois, comme tout le monde. C'était l'époque de la guerre d'Algérie, alors on m'a envoyé là-bas. J'ai eu peu de temps pour m'entraîner avant les Jeux. À l'époque, on n'avait pas de passedroits. Quinze jours après ma médaille, j'y suis retourné."
Des combats trois fois plus longs qu'aujourd'hui Aucun répit pour le jeune lutteur, pourtant auteur d'une performance extraordinaire. "Cela faisait longtemps que la France n'avait pas eu de médaille en lutte (1932 et le bronze de Louis
François, NDLR). Quand on passait deux ou trois tours, c'était déjà bien. Et les compétiteurs des pays de l'Est, d'Iran ou de Turquie avaient commencé le dopage. Il n'y avait aucun contrôle, certains tournaient à 2 000 à l'heure. Alors que moi, à part de la vitamine C…" À l'eau claire, il parvient à enchaîner de grosses séquences lors de combats qui duraient 18 minutes, contre 6 actuellement. Engagé en gréco-romaine chez les moins de 74 kg à Rome, René Schiermeyer sort victorieux de ses quatre premiers matches. Il se retrouve dans une poule finale, assuré d'accrocher au moins la troisième place. Face à lui, le champion olympique en titre, le Turc Mithat Bayrat et l'Allemand Guenter Maritschnigg. "Contre l'Allemand, c'était serré, j'ai perdu aux points. Mais avec le Turc, c'était vraiment très dur. Il en était à ses troisièmes Jeux, il avait énormément d'expérience." De son séjour dans la capitale italienne, il conserve un excellent souvenir, forcément : "L'organisation était magique, à tous points de vue. Il y avait une vraie dimension humaine, pas comme à Tokyo, où tout a été fait à plus grande échelle. On pouvait se mélanger entre athlètes, il y avait des restaurants de chaque pays au village. Celui de la France était toujours plein. Celui
des Anglais un peu moins, hein", taquine René.
Plusieurs vies en une
Quatre ans plus tard, à Tokyo, il s'arrête au stade des demi-finales, chez les moins de 78 kilos cette fois. Alors qu'il est encore dans la force de l'âge, il se blesse au genou avant les Jeux de Mexico 68 et décide de se retirer. Par la suite, il devient conseiller technique régional , remue ciel et terre pendant plus de dix ans pour promouvoir sa discipline et former de nouveaux talents. Puis il finit par jeter l'éponge. "J'avais des idées précises pour développer la lutte, mais au niveau fédéral, on perdait beaucoup de temps. Les choses n'allaient pas dans le sens où je voulais, alors j'ai arrêté." Celui qui avait autrefois dû repousser les sollicitations d'équipementiers sportifs et de marques de mode pour remplir ses obligations militaires bifurquera ensuite vers d'autres horizons. Encore un peu de lutte (il a entraîné l'équipe nationale du Maroc), de l'immobilier et même de la commercialisation… d'abris atomiques en Suisse. Aujourd'hui, René Schiermeyer profite de sa famille, assouvit sa passion pour la musique et se plonge souvent devant les retransmissions de tennis.
L'Alsacien avait conquis l'une des cinq médailles françaises à Rome.
104 105
Barcelone 1992
Jac k son R i c ha r d s o n
Par Jimmy Boursicot - Photo : Eurostar
"L'acte fondateur du hand français" Magic Johnson, Larry Bird ou Scottie Pippen. Il y avait tellement d'agitation autour d'eux ! À un moment, il y a eu une bousculade. Sans faire exprès, j'ai poussé quelqu'un, qui m'a poussé à son tour. Bon ben le gars, c'était Carl Lewis…
Considéré comme le plus grand joueur tricolore de l'histoire, Jackson Richardson, aujourd'hui intégré au bureau dirigeant de l'AS Monaco handball, n'a qu'un mot pour décrire ce qu'il a connu à Barcelone : "Magique". L'ancien demicentre de génie utilisera le même adjectif au moment d'évoquer son rôle de portedrapeau, en 2004 à Athènes.
C'est à Barcelone que vous avez récolté le bronze, votre unique médaille aux Jeux. Forcément un grand souvenir ? Oui, mais pas parce que c'est là-bas que j'ai gagné ma seule médaille. Barcelone, c'était magique. Je vivais mes premiers Jeux. C'était un rêve de gamin ! L'ambiance était formidable, les dispositifs de sécurité étaient moins stricts à cette époque. Sur les images d'archives, on a l'impression que les "Bronzés" (le surnom donné à l'équipe de France 92) étaient une bande de potes en villégiature… On se disait qu'on avait fait le plus dur en se qualifiant pour les JO. C'était la première fois que l'équipe nationale y participait. On avait gagné notre ticket en arrachant la neuvième place pendant le Mondial 90. Notre dernier match de classement, on l'avait joué à neuf heures du matin ! À quel moment avez-vous pris conscience de vos chances de médailles ? On ne faisait pas de calcul par rapport à ça, on montait progressivement en puissance, à chaque
Lors de vos trois autres participations (1996, 2000 et 2004), l'équipe de France a toujours figuré parmi les favorites, sans jamais réussir à confirmer ce statut. Pourquoi ? Par la suite, on était toujours très attendus et on finissait toujours par faire une contre-performance. Avec le recul, je me rends compte que l'écart qui sépare un championnat du monde (il en a remporté deux, en 1995 et 2001) et des Jeux olympiques est énorme. Les Jeux, c'est vraiment quelque chose d'indétrônable.
match. Il y avait une véritable cohésion collective dans ce groupe. On peut dire que c'est l'acte fondateur de l'histoire du hand français, oui.
e bronze olympique C a-t-il permis de changer le regard porté sur votre discipline ? Oui, et c'est pour ça qu'on était fiers de gagner cette première médaille (deuxièmes de leur poule qualificative, les Français avaient perdu contre la Suède en demies avant de décrocher la troisième place face à l'Islande, NDLR). Des gens qui n'y connaissaient rien au handball ont commencé à s'intéresser à notre sport après Barcelone. Vous évoquiez tout à l'heure l'ambiance formidable en Catalogne… Pendant les Jeux, on côtoie tous les sportifs qu'on a l'habitude de voir à la télé, on s'intéresse au parcours des autres Français. C'est vraiment comme si on réunissait une grande famille qui ne se voit jamais. Pour moi qui suis un ancien basketteur, c'était un régal. On était tous comme des gosses devant la Dream Team. Comme tout le monde, je voulais absolument prendre des photos de
En 2004, vous aviez été désigné porte-drapeau de la délégation française à Athènes. Qu'est-ce que cela représentait pour vous ? C'était une responsabilité, c'est sûr. Mais c'était avant tout un immense plaisir. Avant moi, il y avait eu de grands noms : Douillet, Lamour, Pérec… C'était la première fois qu'un sportif d'une discipline collective était choisi. Qu'avez-vous ressenti en pénétrant dans le stade Spyridon-Louis ? C'était magique, encore une fois. Dans le tunnel qui menait à la piste, on était dans le noir, on sentait monter l'adrénaline, on entendait les clameurs. Nous, les handballeurs, on ne se retrouve jamais devant autant de monde. On comprend un peu mieux ce que les joueurs de foot et les athlètes ressentent, les moments d'euphorie qu'ils doivent connaître. Tout ça, je l'ai vécu un peu seul, cinq-six mètres devant les autres. Ça me faisait bizarre, parce que j'ai toujours pu partager mes émotions en groupe. Vous serez présent à Londres. Qu'avez-vous prévu de faire sur place ? Je vais travailler pour L'Equipe TV. J'avais déjà eu la chance de vivre Pékin de l'autre côté de la barrière. Là, j'ai bien l'intention d'en profiter, d'aller voir un maximum de sportifs français. J'aimerais bien sûr voir les handballeurs en finale et je vais suivre la natation et l'athlétisme, évidemment.
Sy dney 2 0 0 0
Be nja m in Va r o n i a n
Par Jimmy Boursicot - Photos : FF Gym et JB
"En une semaine, j'ai pris dix ans !" Il était le plus jeune de l'équipe de France de gym. Aux antipodes, la tête à l'envers, l'Antibois avait arraché l'argent à la barre fixe. Douze ans après, il a laissé tomber les agrès pour l'immobilier. Mais lorsqu'il se remémore son heure de gloire en Australie, avec sa bouille toujours juvénile et ses solides biceps, on croirait que c'était hier. complexe". Sans complexe, mais pas sans stress, évidemment. "Le jour de la finale, j'ai fait une sieste entre midi et deux. J'essayais de penser à tout sauf à ce qui m'attendait quelques heures plus tard, j'avais des palpitations." Crédité d'une note de 9.787 en finale, il avait terminé à égalité parfaite avec le Russe Alexei Nemov. "Dans ces cas-là, un jury B nous départage. Il enlève la note la plus haute et la plus basse et fait une nouvelle moyenne".
Une fête sans fin
U
ne fois n'est pas coutume, on se jette à l'eau avec une question bateau. Pas l'idéal pour briser la glace. Mais Benjamin Varonian, qui a passé des années entières à faire des soleils, n'en a pas pris ombrage. Ce qu'on lui a demandé ? Ce que l'on ressentait quand on voyait la médaille olympique pendue à son cou. "Ah, c'est difficile à exprimer. Il faut l'avoir vécu pour savoir…" À moins que le lancer de vannes périmées n'entre bientôt au programme des Jeux, c'est rapé pour nous. Beau joueur, Benjamin détaille finalement ce moment à part dans une vie. "Il se passe tellement de choses… J'avais le corps qui vibrait, la tête qui tournait. Dans les tribunes, je voyais des gens qui se mettaient à pleurer. Une fois qu'on est sur le podium avec la médaille, on se rend compte qu'on a réalisé un rêve. Même si dans le mien, je me voyais premier."
Juste après la compétition, tout s'enchaîne à une allure folle. "Il y a eu un contrôle antidopage, on m'a mis dans une limousine, je suis passé au village me changer. Ensuite, on m'a amené au centre media, un endroit immense. Comme il n'y a pas eu d'autre médaille française dans la journée, on s'est pas mal intéressé à moi jusqu'au lendemain. On m'a fait boire du champagne. Pendant trois jours, j'ai totalement déconnecté", glisse Benjamin, un sourire en coin. "Après ça, j'ai pu rester encore une semaine sur place. Je suis allé voir le judo, la boxe… Ces Jeux étaient très bien
organisés et l'état d'esprit était extra. Partout, les gens voulaient fêter ma médaille alors qu'ils ne me connaissaient même pas. Cette semaine m'a été fatale, j'ai pris dix ans d'un coup !"
"Impossible de connaître de telles émotions ailleurs" Le jeune Varonian n'aura plus jamais la possibilité de regoûter à l'ivresse olympique. En 2004, après avoir été blessé, il rate la qualif' puis met un terme à sa carrière. "Avec le recul, je me dis que j'aurais pu continuer encore un peu. Yann Cucherat, qui est encore international, a quasiment mon âge." Aujourd'hui, celui qui s'imaginait trader ("mais je n'avais pas les moyens de me payer les études") est heureux dans sa vie professionnelle. Dans l'immobilier depuis huit ans, il est négociateur au sein de l'agence Era à Antibes. "C'est aussi du sport, il y a pas mal de concurrence dans le secteur sur la Côte". Récemment, il a retrouvé le chemin du gymnase, pour le plaisir. Une fois les maniques enfilées, il lui arrive de repenser à ces compétitions au bout du monde, aux innombrables heures passées avec ses potes sur et en dehors des praticables. "C'est impossible de connaître de telles émotions ailleurs. J'ai vécu des trucs incroyables !"
Chirac, Aznavour, Djorkaeff… et lui
D'origine arménienne, Benjamin s'est ainsi retrouvé à l'Elysée pour la reconnaissance politique du génocide. "Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. J'étais au milieu de sénateurs, il y avait le président arménien, le footballeur Youri Djorkaeff ou encore Charles Aznavour. Jacques Chirac et Lionel Jospin, eux, connaissaient tout de mon parcours ! Si je raconte ça trop souvent, on va me prendre pour un mythomane", s'amuse Varonian. Il n'est pourtant pas du genre à fanfaronner. Sa médaille ? Quelque part dans un carton. "J'aime les intérieurs modernes, design. Je ne me vois pas la mettre en évidence comme ça…" Certains de ses amis ignorent même qu'il a atteint de tels sommets. "Ils savent que j'ai fait beaucoup de sport. Quand ils me posent des questions, je leur dis que je me débrouillais pas trop mal."
Sans complexe… pas sans stress
Benjamin Varonian, âgé de 21 ans en 2000, est passé tout près du Graal. "C'était une surprise, oui. Mais dès le début, je m'étais dit qu'il y avait moyen de faire mieux que prévu. J'y allais sans 106 107
Sy dney 2 0 0 0
Ya nn Bo n ato & L au r e n t Sci arra
L'épopée des Bleus
Par Jimmy Boursicot - Photos : FFBB
Deux Azuréens figuraient parmi l'équipe de France de basket qui a obtenu la médaille d'argent à Sydney. Yann Bonato, qui a grandi à Antibes, et Laurent Sciarra, le Niçois, n'ont pourtant pas vécu ce tournoi exceptionnel de la même manière…
19 points pour Sciarra en finale
Logiquement outsiders, les Tricolores se livrent corps et âmes dans la bataille. Sciarra, remonté comme jamais, sera le meilleur marqueur de son camp (19 points). À quatre minutes de la fin, après une série réussie à 3 points, les hommes de Jean-Pierre de Vincenzi reviennent à quatre longueurs des USA. L'exploit ne sera pas au bout du chemin, mais la deuxième médaille d'argent obtenue par la France après celle de 1948 (à Londres) est une juste récompense. Douze ans après, les Bleus retrouveront les "States" en phase de groupe à Londres. Yann Bonato, gérant d'un magasin d'optique à Limoges, et Laurent Sciarra, devenu entraîneur (il vient de quitter Vichy, relégué en N1), regarderont certainement la rencontre avec nostalgie.
À
l'époque, le fossé entre un joueur NBA et un basketteur français semblait abyssal. Seuls deux d'entre eux avaient alors défriché le terrain dans le championnat nord-américain (Abdul Wahad et Moïso). Retrouver la France et les États-Unis sur la même affiche, qui plus est en finale des Jeux ? Peu y auraient cru. Mais les Bleus, auteurs d'un tournoi remarquable, n'ont pas volé leur place. Pour l'Antibois Yann Bonato, la belle histoire s'est arrêtée en quarts de finale, face au Canada. Victime d'une rupture du tendon d'Achille, l'ailier qui vient de faire le triplé avec Limoges (coupe Korac, cham-
pionnat et coupe de France) avait pourtant réussi son retour, après avoir été écarté de la sélection pendant un an et demi. Le Niçois Laurent Sciarra, lui, sera l'un des acteurs majeurs de ces grandes heures du basket français. Parti derrière Antoine Rigaudeau et Stéphane Risacher pour le poste de meneur, il s'affirme comme le maître à jouer de l'équipe, qui parvient à faire chuter les Australiens en demies (76-52). Seize ans après sa dernière participation, la France va lutter pour l'or contre les Américains (Vince Carter, Jason Kidd, Gary Payton, Kevin Garnett…).
Sy dney 2 0 0 0
Jea n- N o ë l F e r r a r i
Par Jimmy Boursicot - Photo : FF Escrime
La touche finale de Ferrari Avec 115 unités au compteur, l'escrime est la discipline qui a rapporté le plus de médailles à la France. Le fleurettiste niçois Jean-Noël Ferrari,chargé d'assurer le dernier relais, fut l'un des artisans du titre par équipe à Sydney.
A
ujourd'hui, Jean-Noël Ferrari a 37 ans. Et si la Guêpe Laura Flessel pique encore à 40 printemps, lui a tiré sa révérence. Sans toutefois s'éloigner de son domaine de prédilection. En compagnie de sa femme, Annaïck, il gère la section escrime de l'OGC Nice avec succès, dans un rôle de maitre d'armes qui lui va comme un gant. L'association accumule les récompenses et la Fédé lui a même attribué le titre de "meilleur club de l'année" en 2010. Il faut dire qu'au début du siècle (déjà, oui…), ce fleurettiste de talent transformait presque tout ce qu'il touchait en or. Double champion du monde par équipe, il a atteint le Graal, celui qui
se refuse à tant de sportifs, en 2000. Un jour de septembre magique, de l'autre côté de la planète. Lorsque nous l'avons rencontré pour la première fois, dans les travées du Ray où s'entraîne la relève de l'OGCN, nous avions demandé à Jean-Noël quel type de compétiteur il était. Il s'était alors décrit comme quelqu'un de "physique, puissant, mais pas forcément le plus technique de tous. Tactiquement, ça allait. Mais ma plus grande force, c'est que j'avais toujours envie de gagner".
Mené tout le long… sauf à la fin
À Sydney, c'est sans doute cette volonté de fer qui lui a permis de réaliser un incroyable retour. Chargé de prendre le dernier relais, il entre en 108 109
piste avec trois touches de retard. Les Chinois, opposés aux Tricolores, géraient leur pécule, mais finissaient par plier. À 44-44, Ferrari tentait le tout pour le tout… et prenait l'avantage pour la première fois. La seule, mais la bonne ! "C'était un gros match, les Chinois étaient solides. Au moment du dernier assaut ? J'ai juste pensé à mettre cette touche, à faire une bonne action, en espérant que l'arbitre ne se trompe pas." Dans une discipline où la France est plus qu'une référence, les fleurettistes (Ferrari, Guyart, Lhotellier, Plumenail) venaient de mettre un terme à vingt ans de disette lors du tournoi par équipe pour cette arme. Jean-Noël, lui, venait d'écrire la plus belle page de sa carrière sportive.
Péki n 2 0 0 8
Nic ol a s Cha r b o n n i e r
Sportif soutenu par :
Bronzé sur la mer de Chine Il est le seul athlète de notre galerie de portraits encore activité. Il y a quatre ans, Nicolas Charbonnier avait arraché le bronze sur le plan d'eau de Qingqdao, en compagnie de son équipier de l'époque, Olivier Bausset. En dépit de sa cinquième place aux Mondiaux 2011, il n'aura pas l'occasion de faire mieux à Londres, l'encadrement fédéral ne l'ayant pas retenu. Par Jimmy Boursicot - Photo : FFVoile/Gilles Martin-Raget
ment six secondes derrière). "On avait fait une super fête ! Tu vois, des moments comme ça, ça te donne envie de te battre pour les gens, pour leur donner un peu de bonheur", se rappelait Nicolas, alors en pleine préparation pour Londres 2012.
Sortie de l'ombre
En série 470, Nicolas Charbonnier (à droite) avait atteint le podium à Pékin, avec Olivier Bausset.
I
l rêvait de jouer les alchimistes d'un genre nouveau, de devenir capable de transformer le bronze en or. Mais ce n'est pas cet été que Nicolas Charbonnier, désormais associé à Jérémie Mion, pourra égaler la performance de Thierry Peponet et Luc Pillot, seuls régatiers à avoir obtenu le titre olympique dans la série 470 (à Séoul, en 1988). Déjà obligé de changer de partenaire après le retrait, sur blessure, de Baptiste Meyer, Nicolas a dû encaisser la décision de la Fédération, qui a choisi de miser sur Pierre Leboucher et Vincent Garos pour défendre les chances tricolores à Weymouth.
"Une super fête"
Un coup forcément dur à encaisser pour un compétiteur qui ambitionnait de terminer sur la plus haute marche du podium. Ce qu'on ne pourra pas enlever au sociétaire du Yacht club d'Antibes, c'est ce petit cercle de métal qu'il est allé chercher aux confins de l'Asie. En Chine, plus précisément à Qingdao, le site de voile situé à près de 600 km de Pékin, il avait dû attendre les derniers instants de l'ultime manche pour devenir "bronzé". À égalité de points avec l'équipage hollandais, les deux Français n'avaient dû leur salut qu'à leur meilleur classement lors de la régate finale (sixièmes, les Néerlandais terminant à seule110
Pour le compétiteur, le bronze a aussi permis de ramener un peu d'argent. Une denrée rare dans le domaine de la voile olympique. "La discipline n'est pas très médiatisée et il y a peu de fonds qui circulent. C'est sûr que j'ai un quotidien plus calme que certains champions qui ont été épiés, comme Laure Manaudou par exemple. Après, il faut reconnaître qu'on mène quand même une vie particulière. Avant les Jeux de 2008, j'habitais encore chez mes parents." Aujourd'hui, le barreur azuréen peut y voir plus clair. Soutenu par la Ville d'Antibes, sous contrat avec la douane française (pour laquelle il effectue des missions de représentation) et plusieurs partenaires privés, dont la Banque Populaire Côte d'Azur et Veolia, il doit moins se tracasser pour avoir une rémunération décente. "Après les Jeux, les choses ont été un peu plus simples. En fait, les partenaires ne savaient pas vraiment ce qu'on faisait, ce que cela représentait sportivement, assure Nicolas.
Une expérience "positive mais compliquée à vivre" Tandis que d'autres prolongent les agapes plus que de raison et perdent parfois le nord après un podium, Nicolas Charbonnier a, pour sa part, été touché par un drôle de phénomène, qu'on pourrait appeler le "médaille blues". "Après les Jeux, j'ai connu une période hyper difficile. Longtemps avant les Jeux, tu es dans ta bulle, concentré. Puis une fois monté sur le podium, tu te rends compte que tu as quasiment atteint le but de ta vie. Avant de rebondir, il m'a fallu au moins trois mois. Cela a été une expérience positive, mais compliquée à vivre. Remarque, ça doit être encore pire pour ceux qui ont fini quatrièmes ou cinquièmes…"
horlogerie
Le tennisman Suisse est le chouchou des marques de luxe, qui aiment s'appuyer sur sa classe naturelle et son excellence sur le court pour vanter leurs mérites.
roger federer rolex Le tennisman Suisse ne se contente pas "seulement" d'être l'un des plus grands joueurs de l'histoire. Elégant, il a le profil idéal pour séduire les marques de prestige, dont Rolex. Récemment, on l'a vu arborer une une Oyster Perpetual Cosmograph Daytona en or rose à son poignet.
Sportifs et haute horlogerie association de talents
Présents durant les compétitions internationales les plus prestigieuses, que ce soit en tant que sponsors ou chronométreurs officiels, les poids lourds de la haute horlogerie entretiennent des liens toujours plus étroits avec le sport. Moyennant des sommes tenues secrètes, que l'on imagine néanmoins astronomiques, elles n'hésitent pas à faire appel à de grands champions pour valoriser leur image de marque. Par Jimmy boursicot 112 113
Ambassadeurs chic et choc Offrir une part de rêve. C'est certainement ce qui rapproche le plus rapidement les icônes du sport et les acteurs majeurs de l'horlogerie. Comme une évidence, quand ces derniers cherchent un ambassadeur pour promouvoir leur dernière création, ils n'ont qu'une brève hésitation. Tout comme les acteurs de cinéma, les athlètes sont visibles dans d'innombrables campagnes publicitaires.
Ambassadeurs chic et choc
Rafael Nadal Richard Mille L'Espagnol au coup droit lourd arbore régulièrement la RM 035 Rafael Nadal, sommet de précision dont le mécanisme ne pèse que 4,3 grammes. Son boîtier, aussi robuste que le tennisman dont il porte le nom, est réalisé dans un alliage de magnésium et d'aluminium.
Jasmine de Boccard, qui a rédigé un mémoire sur le thème du sponsoring sportif dans l'industrie du luxe, n'y voit aucune espèce de hasard. "Le luxe, et le sport ont beaucoup de points communs car ils partagent les mêmes valeurs, à savoir l'élégance, la précision, la pureté et l'exigence." Pour trouver l'origine du rapprochement entre ces deux univers, il faut remonter à la deuxième moitié du XIXe siècle, selon l'historien Dominique Fléchon, expert auprès de la Fondation de la haute horlogerie : "Jusqu’alors principale valeur du sport, la confrontation entre individus a été supplantée par la recherche de la performance, ce qui a ouvert la porte à la chronométrie horlogère. Depuis, elle mesure les efforts de l’athlète, qui a pour obligation de tendre vers l’excellence. L’art du sport et l’art horloger constituent tous deux une forme d’expression encadrée par un ensemble de règles précises, réfléchies et évolutives", écrivait-il dans le catalogue de l'exposition "La haute horlogerie célèbre le sport", organisée à Genève.
Camille Lacourt Chanel Chouchou de ces dames, le Marseillais porte la J12 Chromatic, étanche à plus de 200 mètres, hautement résistante aux rayures. L'élégance et la décontraction chic du nageur ont certainement décidé la maison française à faire appel au spécialiste du 100 m dos.
Michael Phelps Omega Intimement liée à l'histoire des JO (elle assurera le chronométrage officiel pour la vingt-cinquième fois cet été), Omega a choisi Michael Phelps pour ambassadeur. Qui de mieux placé que l'Américain, lauréat de quatorze médailles d'or et deux d'argent, pour incarner la conquête olympique et promouvoir la Seamaster Planet Ocean ?
horlogerie
Christian Redl Edox
Marcos Heguy Piaget Son nom ne dit pas grand chose au grand public. Mais dans son domaine de prédilection, le polo, il est une référence absolue. Piaget, très investie dans ce sport noble, a lancé une série limitée de sa FortyFive (45 exemplaires) pour rendre hommage à l'Argentin Marcos Heguy.
En optant pour Christian Redl, apnéiste autrichien expert des plongées périlleuses sous la glace, Edox a certainement trouvé la personnalité idoine pour incarner les caractéristiques de la Iceman 1, étanche jusqu'à la profondeur record de 1 000 mètres. Abyssal !
Ambassadeurs chic et choc
Une secrétaire-nageuse égérie de Rolex en 1927
Maria Sharapova Tag Heuer Plébiscitée par de nombreuses marques (la totalité de ses contrats de sponsoring lui rapporterait 22 millions de dollars par an), la tenniswoman russe Maria Sharapova aux jambes interminables est l'égérie de Tag Heuer. Elle porte la F1 Lady steel & ceramic.
114 115
Au-delà de ces similitudes, les marques de montres ont ensuite constaté que les exploits en tous genres pouvaient être de formidables occasions de mettre en avant la fiabilité et l'extrême qualité de leurs produits. Hans Wilsdorf, fondateur de Rolex, fut le premier à tenter le coup, avec une ambassadrice au profil radicalement différent des standards actuels. Il décidait de glisser une Oyster au poignet de l'Anglaise Mercedes Gleitze, secrétaire de son état. Celle-ci allait réussir la traversée de la Manche à la nage en 15 heures et 15 minutes. Pour l'horloger suisse, c'était une formidable preuve de l'étancheité de sa montre. Et un moyen imparable de toucher un large public : au lendemain de la prouesse de Mercedes Gleitze, Rolex achetait la première page du Daily Mail afin de mettre en lumière l'importance de son Oyster (huître en anglais) dans cette réussite.
Ambassadeurs chic et choc
"Un transfert d'image"
Aujourd'hui, les compétiteurs choisis comme ambassadeurs sont des références incontournables dans leurs disciplines respectives. Le nageur Michael Phelps, détenteur de quatorzes médailles d'or (un record absolu) est ainsi l'une des figures de proue d'Omega. Le sprinteur Usain Bolt a un modèle à son nom chez Hublot (la King Power Bolt), le retraité des courts André Agassi représente Longines. Une liste évidemment loin d'être exhaustive qui permet de comprendre que ce qui faisait autrefois figure de pari est devenu la norme. "Entre le sportif et la montre, un transfert d’image, d’émotion, de rêve, s'opère", assurait Jean-Claude Biver au Nouvel économiste. "Cela permet d’incarner l’émotion, l’humain, en plus de la visibilité", ajoutait-on du côté de chez Tag Heuer. Dominik Granak
Martin Fuchs
cyrus
Zenith
Choix original de l'horloger helvète Cyrus, qui a décidé de faire de Dominik Granak, hockeyeur membre de l'équipe nationale slovaque, un fidèle de la marque. Il porte la Kuros "Star team for the children", une série limitée à 99 exemplaires dédiée à l'association caritative monégasque du même nom.
Fondée en 1865, la manufacture suisse Zenith, n'hésite pas à faire preuve d'audace quand il s'agit de choisir ses ambassadeurs. Aux côtés d'Alain Robert, le "French Spider-man", spécialiste de l'escalade urbaine, on retrouve désormais le cavalier Martin Fuchs, à peine âgé de 18 ans. Il vante les mérites du chrono El Primero striking 10th.
Tazio Nuvolari Eberhard & Co Du côté de la maison Eberhard, on a souhaité prendre la tendance à rebroussepoil, en optant pour un hommage à Tazio Nuvolari, pilote automobile des années héroïques, disparu il y a près de soixante ans. Réputé pour son style particulier au volant, l'Italien se voit dédier un modèle au caractère bien affirmé, la Tazio Nuvolari Data. Boîtier et lunette en acier, bracelet en crocodile : nul doute que le fantasque transalpin aurait apprécié…
horlogerie
Tony Parker
Edwina Tops-Alexander
Tissot
Jaeger-Lecoultre
Le plus Yankee des basketteurs français a cédé aux charmes des montres suisses. La maison Tissot le lui rend bien, puisqu'elle lui a déjà dédié deux de ses créations, la Racing touch puis la PRS 330. Cette dernière attire le regard avec son bracelet en silicone orange et… la signature de "TP" à l'arrière du boîtier.
La meilleure cavalière du monde, l'Australienne Edwina Tops-Alexander sera en lice pour un sacre olympique à Londres. Que ce soit à la ville ou lors des concours de saut d'obstacles, elle ne quitte jamais la célèbre Reverso de chez Jaeger-Lecoultre, horloger fétiche du monde de l'équitation.
Ambassadeurs chic et choc
Au-delà des performances, une "aura"
Un marque qui, malgré les remous de l'affaire Tiger Woods (les relations adultérines de la star du golf avaient été révélées par la presse), fait toujours appel à des ambassadeurs sportifs (la tenniswoman Maria Sharapova, les pilotes de F1 Jenson Button et Lewis Hamilton…). "C’est un risque à prendre mais qui va de pair avec la chaleur, le contenu, le sens, l’histoire que ces ambassadeurs racontent et amènent à la marque”, argumente Françoise Bezzola, vice-présidente communication de Tag Heuer. Ces entreprises, dont le sérieux ne peut être mis en doute, cherchent parfois à s'allier à des personnalités bien affirmées. Ainsi, Hublot est liée au mythique et fantasque Diego Maradona. Rolex de son côté, mise principalement sur l'extrême élégance, sur et en dehors des courts, de Roger Federer. "Une égérie sportive apporte son aura, elle va provoquer le désir chez le consommateur", conclut Kalust Zorik, spécialiste du marketing horloger.
Christian Karembeu Perrelet Vainqueur de la coupe du monde de football, Christian Karembeu a quitté les terrains depuis 2005. Il conserve néanmoins un réel pouvoir de séduction auprès de certaines enseignes, comme Perrelet, dont il porte la Peripheral Double rotor, une création au design original et chic. 116 117
automobile
Breaks, la route autrement crossovers, SUV Parfois jugés trop "plan-plan", pas vraiment attrayants, les breaks tordent le cou à cette réputation peu flatteuse grâce à des modèles de plus en plus nerveux et racés. Les crossovers et autres SUV ont, pour leur part, supplanté avec succès les 4x4, régulièrement pointés du doigt pour leur impact néfaste sur l'environnement. Par Jimmy Boursicot - Photos : Audi, Mercedes, Fiat, Land Rover, Infiniti, Volkswagen.
119
Audi RS4 Avant Un air de famille
En un coup d'œil De 0 à 100 km/h en 4,7 secondes Vitesse maximale : 250 km/h (280 km/h en option) Date de sortie : automne 2012 Prix : non communiqué (à partir de 76 600 euros en Allemagne)
Troisième génération de la RS4, cette Audi partage quelques points communs avec d'autres modèles de la marque allemande. Son ensemble moteur-boîte-transmission est hérité du coupé RS5 et reprend la caisse de la S4.
Sous le capot
Dîtes à votre labrador de s'installer sagement sur la banquette arrière, car ça risque de secouer. La RS4 est propulsée par un V8 4.2 atmosphérique à injection directe qui développe 450 chevaux à 8 250 tours/ minute, avec une transmission intégrale Quattro et une boîte de vitesse 7 rapports S-Tronic.
Question look…
Des échappements ovales assez larges, un bouclier nid d'abeilles, des jantes 19 pouces, des sièges baquets et des lignes musclées renforcent le caractère punchy de l'ensemble. Familiale par nature, la RS4 exerce en parallèle un grand pouvoir de séduction sur ceux qui sont à la recherche de sensations fortes.
mercedes C63 AMG Un air de famille
En un coup d'œil De 0 à 100 en 4,6 secondes Vitesse maximale : 250 km/h (280 km/h en option) Déjà commercialisée A partir de 90 100 euros
La C63 AMG n'est autre que la version plus musclée de la Classe C break. Elle partage évidemment des traits de caractère avec le coupé C63 AMG. La grille de calandre, frappée d'une étoile au centre, représente un signe distinctif made in AMG, le préparateur sport de chez Mercedes.
Sous le capot
Du lourd, avec un moteur V8 6.3 atmosphérique de 457 chevaux et 60 Nm de couple. A noter qu'un pack "Performance" permet d'augmenter la puissance de 30 chevaux. La boîte AMG à 7 rapports et la transmission automatique Speedshift MCT équipent ce modèle qui a notamment été choisi pour assurer le transport des équipes médicales lors des Grand prix de Formule 1.
Question look
Capot spécifique AMG à bossages, feux de jour à LED, volant digne de passer entre les mains de pilotes experts : l'ensemble, mêlant sport et raffinement, fait définitivement oublier tous les stéréotypes habituellement accolés aux breaks. A tel point qu'on risque de voir quelques pères de famille s'offrir de discrètes escapades sur circuit.
Range Rover Evoque
Arme de séduction massive
Avec sa mine renfrognée et sa dégaine de citadin chic, le Range Rover Evoque s'affirme comme l'atout séduction numéro un de Land Rover. Le plus petit modèle jamais proposé par la firme britannique (4,37 mètres de long, soit 13 centimètres de moins que le Freelander) représenterait même 55 % de ses ventes dans l'Hexagone. Ce SUV parvient à concilier une fluidité de style avec un toit fuyant qui lui donne une identité très marquée, et une sensation de robustesse, renforcée par une ceinture de caisse relativement haute. Doté de contrôles tactiles, l'Evoque joue à fond la carte de la personnalisation : 12 coloris de carrosserie disponibles, 7 modèles de jantes, 5 styles intérieurs… A partir de 33 280 € (version ED4, moteur diesel 2.2 150 ch, traction avant)
Infiniti FX 2012
Lifting en douceur
A l'heure d'opérer un "restylage" de son crossover, Infiniti, marque premium de Renault-Nissan, ne souhaitait a priori pas tout changer sur un FX qui avait eu le temps de faire ses preuves en quatre ans d'existence. Pour observer une évolution notable de son design, il faut se pencher sur le bouclier avant, les antibrouillards cerclés de chrome et une calandre redessinée, appelée à être présente sur toute la gamme. Afin de convaincre une clientèle exigeante, Infiniti a décidé de proposer quatre finitions différentes. La plus sportive d'entre elles, celle du FX50 S Premium embarque un impressionnat V8 5.0 de 390 chevaux. A partir de 59 050 € (version FX30d GT, V6 3.0 diesel de 238 ch)
range rover
crossovers et suv
infiniti volkswagen fiat
Volkswagen Cross coupé
Demain sera vert
Présenté pour la première fois au Salon de Tokyo, le concept de Volkswagen a ensuite fait une autre apparition dans une version "européanisée". L'occasion de présenter au monde entier une étude qui, une fois lancée sur le marché (probablement fin 2013-début 2014), cherchera à marcher sur les plates-bandes de l'Evoque. Les atouts que le constructeur allemand cherche à mettre en avant ? Un faible impact sur l'environnement (VW évoque 46 grammes de CO2 rejetés par kilomètre), une consommation à l'avenant (1,8 l/100 km) et la qualité de son dispositif hybride. Les deux moteurs électriques permettront de parcourir 45 km à une vitesse maximale de 120 km/h, tandis qu'un moteur TDI de 305 chevaux entraînera le véhicule à 220 km/h.
Fiat Freemont
Entre crossover et monospace
En rachetant l'Américain Chrysler, l'Italien Fiat a injecté du sang yankee dans son organigramme, mais aussi dans ses nouveaux modèles. Le Fiat Freemont, à mi-chemin entre monospace (sept adultes peuvent prendre place à bord) et crossover, a par exemple hérité de plusieurs caractéristiques du Dodge Journey. Lancé l'an dernier, le Freemont est désormais proposé en version 4 roues motrices. Sécurisant et polyvalent, ce gaillard ne va pas forcément dans la même direction que la grande majorité des autres acteurs du secteur taillés pour la ville. La forme affirmée de son capot et ses arches musculeuses lui confèrent par ailleurs une allure très virile. A partir de 31 600 € (version 2.0 Multijet 170 ch, 4 roues motrices) 122 123
ROADSTERS
puissance et plaisir sans fioritures Minimaliste, le look d'un roadster parvient tout de même à faire tourner les têtes. Polyvalents et ludiques, les modèles de cette catégorie ont tous un caractère particulier, affirmé. Dans notre sélection, vous retrouverez quatre représentants ultra-sportifs du genre, qui atteignent ou dépassent tous les 800 cm3.
Par Jimmy Boursicot.
YAMAHA FZ8
Son "aînée", la FZ8 avait été modérément au moment de sa sortie. La version "R" du roadster signé Yamaha s'emploi à corriger quelques imperfections. Le comportement dynamique de la belle a également été revu. Sur le plan esthétique, le constructeur japonais a offert à sa FZ8 une nouvelle apparence (patins de protection, sabot moteur, grille de moteur…), avec réussite. Yamaha créé aussi l'événement avec la sortie d'une édition spéciale "WGP 50th annivesary", qui célèbre la première apparition de la marque en Grand Prix moto. Pour l'occasion, la FZ8 hérite des mêmes couleurs (blanc et rouge, avec des détails en carbone) que la M1 que l'on a pu apercevoir sur les circuits de Laguna Seca et Assen en 2011.
moto
BMW
K 1300 R Son apparence résolument agressive et élancée ne laisse pas de place au doute : cette Allemande au look étonnant fait partie des modèles les plus puissants du marché. Il va falloir dompter la bête…
P
etit à petit, BMW parvient à faire oublier l'image relativement peu "fun" que lui accolaient ses détracteurs. Avec la K 1200 R, la firme munichoise avait déjà fait sensation. Lors de sa sortie, il s'agissait du roadster le plus puissant du monde. Depuis, la barre a été placée plus haut par Suzuki et sa B-King 1340. BMW n'a pas semblé vouloir se livrer à une course sans fin, privilégiant d'autres aspects pour faire évoluer sa gamme K. La 1 300 R affiche un visage plus "méchant" que sa devancière. Les nombreuses options (poignées chauffantes, ordinateur de bord, selle passager confort…) sont bienvenues, même si elles risquent de rapidement faire grimper la note. Le moteur 4 cylindres en ligne du bolide développe 173 chevaux à 9250 tours/minutes. Un moulin qui permet d'atteindre environ 260 km/h… A partir de 14 400 € (15 495 € avec l'ABS)
moto
moto guzzi
Griso 1200 8V Special edition 2012 Les nouveautés signées Moto Guzzi sont suffisamment rares pour susciter la curiosité chez les fervents de la marque italienne, propriété du groupe Piaggio. Même quand il s'agit de proposer une édition limitée au nouveau coloris.
C
hacun lui trouvera une filiation différente. Roadster, cruiser ou encore caferacer, la Griso puise son inspiration un peu partout. C'est pourtant loin d'être une banale compilation de clichés. Cette Moto Guzzi, marque faisant partie de la galaxie Piaggio depuis 2004, parvient à se créer sa propre identité, jonglant entre perfectionnement technologique et charme vintage. Assez étirée et peu large, cette "bécane" bi-cylindre en V de 1 200 cm3 arbore des finitions remarquables. De série, elle privilégie parfois l'esthétique au détriment de l'aspect pratique. A grande vitesse, la présence d'une bulle gâchera peut-être un poil le look d'enfer de la belle Italienne, mais se révèlera quasi indispensable. Disponible dans un vert très british, surplombé d'une selle marron inspiration "club", le modèle 2012 (noir et gris) se veut plus passe-partout et actuel. A partir de 12 490 €
126 127
moto
Triumph
Speed Triple R 1050 Atypique et dotée d'un habillage soigné, la dernière née de la famille Triumph ne laisse pas indifférent. Boîte de vitesse et rapport poids-puissance avantageusement revus font de la Speed Triple R un modèle à suivre.
A
gressive, animale, la version "R" de la Speed Triple se prête encore plus naturellement que sa grande sœur aux sessions endiablées sur circuit. Lors des phases de freinage et d'accélération, son comportement en viendrait même à se rapprocher des motos purement sportives. Richement équipée (suspensions, freins et roues de premier choix), la dernière née de chez Triumph se situe dans la fourchette haute des prix observés dans la catégorie roadster. Côté mécanique, la Speed Triple R reprend les ingrédients qui ont fait le succès de la Speed Triple, dont un moteur trois cylindres apprécié pour sa souplesse. Seule légère modification : un sixième rapport de boîte plus long. Esthétiquement, les quelques pièces carbone disséminées ça et là (écopes de radiateur, garde-boue avant et une partie du réservoir) ajoutent une touche sport. A partir de 14 790 € (15 390 € avec l'ABS)
128
©Quarterback - Création : www.anousdejouer.fr
L’EXCELLENCE & L’ART DE VIVRE EN PROVENCE “Peyrassol” commanderie templière 83340 FLASSANS/ISSOLE (04 94 69 71 02) Dégustation, table d’hôtes, visite des caves et du parc de sculptures (7/7 jours) “Un jour à Peyrassol” à Paris (13 rue Vivienne - 75002 PARIS) à Saint-Tropez (17 av. du Général Leclerc - 83990 SAINT-TROPEZ)
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
juillet - août 2012
n° 16
premier magazine de sport des Alpes-maritimes & monaco
METTONS LE CAP SUR VOTRE PASSION Tél. 04 93 21 57 41 - www.marineazur.fr
Code Sport Côte d’Azur • n°16 • juillet - août 2012
LEASING FRANÇAIS OU ITALIEN PAVILLONS FRANÇAIS, ITALIEN, ANGLAIS, MONÉGASQUE OU ESPAGNOL
présentation Tout sur les les athlètes Azuréens & Monégasques
Entretiens • Jacques RoGge président du cio
• S.A.S. Le Prince Albert II • s.e. Mme yvette lambin-berti
Secrétaire Général du Comité Olympique monégasque
• Bernard brochand maire de Cannes
BANQUE POPULAIRE CÔTE D’AZUR www.cotedazur.banquepopulaire.fr
En partenariat avec la Banque Populaire Côte d’Azur
98009 - 16 - F : 3.00 €
3€