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décembre - janvier
n° 13 Côt Te E
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PREMIER MAGAZINE DE SPORT DES ALPES-MARITIMES & MONACO
JEAN-PIERRE RIVÈRE Le président du Gym se livre
Claude Onesta Jérôme Fernandez Christophe Lemaitre Darren Tulett MARATHON Nice-Cannes un record et des milliers d’heureux VOLLEY Le Cannet veut encore grandir SKI Alpes-Maritimes et Monaco : avalanche de talents
3€
ET AUSSI…
Voile - Basket - MMA - Lutte - Triathlon Cyclisme handisport - Moto - Golf - Judo
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Code Sport Côte d’Azur • n°13 • Décembre - Janvier 2012
RENCONTRES AVEC…
AUDEMARS PIGUET* I CHAUMET** I CHOPARD I DAVID MORRIS I GIRARD PERREGAUX* I DE GRISOGONO I HERMÈS** I JAEGER-LECOULTRE MESSIKA I MONTBLANC* I PÉQUIGNET I PERRELET I PORSCHE DESIGN I ROLEX I TAG HEUER** I TUDOR I VACHERON CONSTANTIN* I ZENITH**
edito
Sommaire 8 Plein cadre Nos images grand format pour voir le sport sous un autre angle
16 les mots du sport Notre sélection lecture
2012, nous voilà !
18 Les news
Cette année 2012 qui arrive à grands pas a de quoi donner des frissons aux moins optimistes d'entre nous. Pêle-mêle, on leur promet d'interminables débats durant les élections présidentielles, un nouvel épisode tragi-comique offert par l'équipe de France de football à l'Euro et même... la fin du monde. À ceux-là, nous leur donnons un précieux conseil : reprenez trois fois de la bûche, on sait jamais. Pour ceux qui vibrent 365 jours par an pour le sport, 2012 s'annonce palpitante. Même avec un jour de rab', le calendrier offert par votre banquier (il est gentil ce monsieur...) risque d'être trop dense pour caser les nombreux rendez-vous majeurs qui sont prévus dans les mois à venir. Pendant que l'on digèrera laborieusement nos repas de fête, des courageux iront déjà piquer une tête dans la Grande bleue lors des traditionnels bains de Noël. Plus tard quand le printemps pointera le bout de son nez, d'autres voudront retourner à l'âge de glace avec les championnats du monde de patinage artistique organisés à Nice. Puis viendra l'heure de l'Euro de football, début juin. Un nouvel événement sportif (du moins, on l'espère…). En plus, impossible de soutenir les Espagnols depuis que docteur Noah à décrété qu'ils étaient tous dopés. Soit, nous réserverons tous nos encouragements aux nombreux athlètes azuréens qui auront la chance de participer aux Jeux olympiques de Londres. Nageurs, gymnastes, lutteurs, voileux et tous les autres : faites-vous plaisir et faites-nous rêver en 2012 !
p.56
L'essentiel de l'actualité sportive azuréenne en bref
28 handball Retour sur le trophée des champions portrait : Philippe Gardent
36 triathlon p.60
Le tristar en plein dans le mille Rencontre avec Olivier Marceau
42 voile Les F1 des mers dans la baie des anges
46 pelote basque A la découverte de cannois qui font le mur
50 golf BmW golf cup, des fans d'auto sur le green p.80
52 football Entretien avec le président de l'OGC Nice
56 athlétisme Dans la foulée de christophe lemaitre
60 médias p.92
Au cœur du sportel, rencontres avec claude onesta, jérôme fernandez lucie decosse et darren tulett
72 cyclisme handisport Malvoyants : le vélo pour fuir le handicap
76 marathon Nice-Cannes, Une édition record p.104
80 voile Monaco classic week, élégance et tradition
86 volley-ball ES Cannet-rocheville, l'appel des sommets
92 lutte Nice olympic, La lutte au féminin p.108
Jimmy Boursicot
96 sport scolaire les élèves-basketteurs du collège Fersen
100 mixed martial arts CODE SPORT COTE D'AZUR • Edité par SAM EDICOM – "Le Roqueville" Bat C – 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO – Tél. : (+377) 97 97 06 27 – Fax : (+377) 97 97 06 28 – E-mail : contact@codesportmonaco.com • Editeur : JM MORENO – E-mail : contact@codesportmonaco. com • Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO – E-mail : moreno@sam-edicom.com • Journalistes : Jimmy Boursicot, Eric Luci, L.S. E-mail : redac@codesportmonaco.com • Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO • Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO – E-mail : contact@codesportmonaco.com • Publicité : Jean-Marc MORENO – E-mail : moreno@samedicom.com • Graphisme & illustrations :
La blackout academy sort de l'ombre
104 moto Le défi d'un carabinier aux 24 h du mans
108 ski Une avalanche de talents entre les alpes-maritimes et Monaco
Anthony HOUAL • Impression : Imprimerie de Monaco •
Reproduction, même partielle, interdite sans autorisation de CODE SPORT COTE D'AZUR • Photo de couverture : Sébastien Nogier • ISSN 2079-4789
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Code Sport Côte d'Azur
n'a pas de limite La solidarité
No finish line courir pour aider les autres Du 12 au 20 novembre, 6 840 personnes (au premier rang desquels le couple princier Albert et Charlene de Monaco) ont pris part à la No finish line, à Monaco. Organisée par l'association Children & Future, il s'agit d'une manifestation caritative destinée à récolter des fonds pour venir en aide aux enfants malades ou défavorisés. L'an passé, les 6 033 inscrits ont permis à Children & Future d'obtenir 168 000 euros. Une somme reversée à plusieurs œuvres, comme le Centre cardio-thoracique de Monaco, qui opère des jeunes atteints de malformation cardiaque dans de nombreux pays. Un partie de l'argent sert également à financer la construction d'une école au Mali, le développement d'un hôpital en Mauritanie ou encore à soutenir l'association Fight Aids, qui a ouvert une maison de vie à Carpentras pour les jeunes touchés par le Sida. Les participants ont eu tout loisir de venir courir (ou marcher) sur la nouvelle digue du port Hercule, et ce 24/24 h. Le plus déterminé, un Ecossais nommé William Sichel, a dépassé la barre des 1 000 kilomètres parcourus. La première féminine, Sarah Barnett a atteint 913 kilomètres.
Š No finish line
dans la légende Un chapitre de plus
Monte-Carlo revient dans la cour des grands L'an passé, la victoire de Bryan Bouffier avait laissé de bons souvenirs aux passionnés de rallye, qui ne rateraient pour rien au monde le rendez-vous hivernal organisé par l'Automobile club de Monaco (ACM). Fin septembre, une excellente nouvelle a été annoncée à tous les fans : en 2012, le rallye Monte-Carlo (programmé entre le 17 et le 22 janvier) redeviendra une manche du World rally championship (WRC), la catégorie la plus emblématique de la discipline. Depuis 2009, le Monte-Carlo était disputé pour le compte de l'International rally championship (IRC), dont il était l'étape inaugurale. Le directeur général de l'ACM, Christian Tornatore, a dévoilé le parcours, qui comprendra notamment un passage par le fameux col de Turini. La "Power stage", une spéciale qui permet au pilote le plus rapide d'inscrire trois points supplémentaires, se déroulera sur la route entre Sainte-Agnès et le col de la Madone (une montée très étroite de 5,6 km).
© photo : DR
plus haut Toujours
Jean-Marc Nowak refait l'Everest… en parachute Après avoir gravi l'Everest, en mai dernier, l'alpiniste JeanMarc Nowak a repris la direction de la mythique chaîne himalayenne pour y effectuer un saut en parachute. Employé de la mairie de Monaco, il était porteur d'un message de la Fondation Albert II, qui lutte pour la protection de l'environnement. Dans une région où le réchauffement climatique est devenu un phénomène alarmant, l'aventurier a effectué un saut à plus de 9 000 mètres d'altitude. Avant cela, le Twin Otter qui transportait l'équipage monégasque, accompagné par Wendy Smith, sommité de la photo et de la vidéo de parachutisme, avait emprunté la piste la plus courte du monde (à peine 450 mètres !). Avant de se lancer, Jean-Marc Nowak se rappelle "avoir eu l'impression d'être un cosmonaute". Baudrier fixé, casque sur la tête et masque à oxygène sur la bouche, il s'élançait pour une chute à plus de 300 km/h. "J'ai vécu neuf minutes exceptionnelles. Ce silence, cette paix intérieure, c'est beau. Ensuite, l'atterrissage a été assez brutal, en raison de l'altitude", assure l'alpiniste.
Everest 8 848 mètres
Š Photo : dr
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Les Chalets d’Auron
Dans les Alpes du Sud, à 1h30 de Cannes, Nice et Monaco, au pied d’un domaine skiable de 133 kms, découvrez un domaine fermé de 4 chalets individuels. Constructions traditionnelles. Chalet neuf d’une superficie de 220 m², accès aux pistes à ski. Composé d’un séjour de 60 m² avec cheminée ; Une cuisine équipée ; 5 chambres, 10 couchages ; 4 salles de bains ; Toilettes ; Hammam, Jacuzzi ; Parking et Garage.
Southern Alps, 1h30 from Cannes, Nice and Monaco, on a skiing domain of 133 kms, new development of a gated estate with 4 detached and chalets of traditional construction. Brand new chalet, 220 m², direct access to the slopes. Made up of a living room 60 m² with f ireplace ; A f itted kitchen ; 5 bedrooms, 10 beds ; 4 bathrooms ; Toilets ; Hammam, Jacuzzi ; Parking, Garage.
Prix : 2 200 000 €
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135, Boulevard J.F Kennedy - 06160 Cap d’Antibes Tél (33) (0)4 93 61 36 41 - Fax (33) (0)4 93 67 45 72 e-mail : agencap@aol.com - www.agenceducapdantibes.com
Les mots du sport "Quand j'étais Superman",
"Marathon(s)"
de Bernard Chambaz. 40 euros, 168 pages. Editions du Seuil. Richement illustré, érudit sans jamais être trop pontifiant, ce livre retrace l'histoire de cet effort hors normes, de cette épreuve qui martyrise les corps et transcende les âmes. Et pose une question : qu'est-ce qui fait courir les hommes ? On glisse dans la foulée des mythiques Zatopek, Bikila ou Mimoun. On arpente les routes avec ces millions d'anonymes qui rêvent de franchir la ligne d'arrivée. Des rues de New York, Paris ou Tokyo aux épreuves improbables sur la muraille de Chine, le Kilimandjaro ou le cercle polaire, la planète marathon ne s'arrête jamais de tourner.
"So Foot, football total et contre-culture"
Collectif. 29,90 euros, 194 pages. Editions Solar. "Over the tops, l'essence du football en 300 listes". Collectif. 19,90 euros, 288 pages. Editions Solar. Depuis 2003, le magazine So Foot apporte un autre regard sur le "sport roi". Portraits décapants, interviews fleuves, reportages étonnants aux quatre coins du monde, humour, références pointues et mauvais esprit : le mensuel fait office d'Ovni dans les kiosques. Dans "Football total et contre-culture", on retrouve le meilleur du mag', avec les héros maison que sont Diego Maradona, George Best ou encore Paul Gascoigne. Le choix des photos est décalé, la conception soignée. Percutant comme une frappe de Roberto Carlos. Derrière sa couverture flashy, "Over the tops" regroupe 300 listes à l'esprit potache. Blessures stupides, noms difficiles à porter, banderoles de supporters : tout y passe.
"Beau jeu"
de Raphaël Poulain avec Thomas Saintourens. 19 euros, 252 pages. Editions Robert Laffont/ Versilio. Un jour, Raphaël Poulain a enfilé son costume de super héros. Bleu et rouge avec des éclairs : le maillot du Stade français. A peine sorti de l'adolescence, le robuste Picard débarque dans le rugby pro. Gamin, fêtard, écorché vif. Pas le portrait-robot du sportif qu'on nous vend sur les affiches. Cette force de la nature défie toutes les règles établies, fait son trou dans la bande à Max Guazzini. A force d'excès, sa carcasse fume. Fin de carrière à 28 ans et une vie à se réinventer. Poulain crame ses Assedic à St-Trop', fait un peu l'acteur avec Isabelle Adjani, sombre dans la dépression et touche le RSA. Speedé, brut de décoffrage, touchant, un témoignage poignant.
"Pirate des abysses, l'enfant de la Grande Bleue"
De Mike Powell. 29,90 euros, 200 pages. Editions Fetjaine. Pas besoin d'apprécier le tennis pour rester scotché en feuilletant ce sublime album de Mike Powell, qui a commencé à photographier les plus grands dès l'âge de 16 ans. Agrémentées de citations de joueurs et joueuses de légende (Roger Federer, Boris Becker, Billie Jean King, John McEnroe, Monica Seles…), ses images capturées durant les quatre tournois du Grand chelem décrivent à merveille toutes les émotions ressenties sur et en dehors du court. De l'intensité, de la douleur, de la grâce… Powell crée des ambiances particulières et raconte l'Histoire du jeu comme personne.
De Pierre Frolla. 19,90 euros, 180 pages. Editions du Rocher. Pour Pierre Frolla, l'apnée est bien plus qu'un sport : une philosophie de vie, une quête de l'extrême et une communion avec ce monde marin qu'il connaît si bien. Le Monégasque plonge sans protection au milieu des requins, cherche à ne faire qu'un avec la nature. Dans cet ouvrage, il nous guide dans des univers que l'on n'explorera certainement jamais. Un témoignage qui permet à Frolla de partager son savoir, de ravir tous les passionnés de plongée mais aussi tous ceux qui ne peuvent rester de glace devant la beauté de ce rêve bleu. 16
Brèves
N Volley-ball L'AS Cannes panse ses plaies
Diminué par de nombreuses blessures, l'AS Cannes volley-ball occupait la septième place après neuf journées, pour un bilan de quatre victoires et cinq défaites. Le coach, Laurent Tillie a estimé que son équipe "ne s'en était pas trop mal sortie" au vu des circonstances, d'autant plus que les Azuréens ont évolué cinq fois d'affilée à l'extérieur. La trêve, longue de près d'un mois, permettra peut-être de récupérer certains éléments blessés (Nganga, Takaniko, Cundy).
Haltérophilie Trop lourd à porter pour Venceslas Dabaya
Le sociétaire de l'ES Villeneuve-Loubet, médaillé d'argent aux Jeux de Pékin en 2008, n'a pas brillé lors des championnats du monde d'haltérophilie organisés à… Disneyland Paris. Chez les moins de 69 kilos, il a terminé à une anonyme treizième place. Victime d'une grave blessure à la cuisse au printemps, Dabaya avait reconnu "n'être qu'à 70%" de ses possibilités. Depuis les JO, l'athlète d'origine camerounaise vit loin des podiums. L'échéance olympique parviendra-t-elle à le sublimer à nouveau ?
Omnisports Nice accueillera les European Masters games en 2015
Voilà une nouvelle originale : en 2015, la capitale du département recevra plusieurs milliers d'athlètes européens pour une compétition multi-sports. La particularité de ces participants ? Leur âge. Les European Masters games, qui connaîtront leur troisième édition à Nice, rassemblent des personnes d'au moins 35 ans jusqu'à… bien plus. La municipalité a déclaré avouir voulu mettre en avant sa politique développée à l'intention des seniors.
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Cyclisme
Le département privé de Tour de France Le tracé de la prochaine Grande boucle, rendu public par Amaury sports organisation (ASO), laissera sûrement sur leur faim les amateurs de cyclisme du département. Même si certaines communes, à l'image de Biot, avaient fait acte de candidature pour accueillir les coureurs, aucune étape ne passera par les Alpes-Maritimes. Pour assister à l'épreuve (programmée entre le 30 juin et le 22 juillet 2012), il faudra prendre la route… ou rester au frais devant son écran de télévision. Depuis 2009 et un départ donné à Monaco, le peloton n'a pas plus fait de crochet par la Côte d'Azur.
Voile
Stéphane Narvaez parti pour un tour du monde… à l'envers Il est parti de Nice le 14 octobre dernier, pour une drôle d'aventure qui devrait s'achever en mai, si tout se passe comme prévu. A l'aube de la quarantaine, Stéphane Narvaez a décidé de partir pour un tour du monde à l'envers (sens Est-Ouest), à bord d'un voilier, sans aide moteur, sans escale et sans assistance. Embarqué sur "Oïkos", un navire de 11 mètres en aluminium, il n'utilsera que des énergies renouvelables. Barbe de Robinson et regard de conquistador, le marin de Saint-Laurent avait déjà effectué une tentative en 2009. Son bateau, "Toccata", avait sombré au large de l'Argentine. Le Laurentin espère avoir plus de chance cette fois-ci. Selon ses estimations, il devrait franchir le cap Horn courant décembre, le cap Leeuwin en février et le cap de Bonne espérance en mars.
Gymnastique acrobatique
Handisport
Le duo antibois quatrième à l'Euro
Benjamin Landier champion du monde de paratriathlon
Elles n'ont terminé qu'à quelques dixièmes du podium des championnats d'Europe. Mais pour Victoria Derré-Fragnoli et Mélissa Desvignes (12 et 18 ans), cette performance est déjà appréciable. Les deux sociétaires de l'Olympique d'Antibes ont obtenu le meilleur résultat pour un duo français depuis plus de quinze ans. A Varna, en Bulgarie, les deux Azuréennes, qui s'entraînent durant trois heures par jour, ont terminé juste derrière la Russie, le Bélarus et la Belgique.
Champion de France handisport de cyclisme sur route, Benjamin Landier a conquis un titre encore plus prestigieux du côté de Shangaï, en paratriathlon cette fois. Le sociétaire d'Anices (Association niçoise d'initiatives culturelles et sportives), qui était un spécialiste de l'Ironman avant d'être victime d'un accident de moto en 2008 (il avait eu un tiers du pied amputé), a retrouvé ses sensations dans la discipline. Compétiteur dans l'âme, Landier pourrait se mêler à la course au podium durant les Jeux paralympiques. 18
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Brèves Trial L'incroyable moisson de Steven Coquelin Licencié à l'AMC Grasse, Steven Coquelin vient de réussir une saison riche en succès, et pas des moindres. Champion de France espoirs et Open trial 125, champion d'Europe jeunes, troisième des championnats d'Europe juniors et des championnats du monde 125, l'ado bourré de talent a souvent tutoyé les sommets. Celui qui envisage de devenir pilote d'hélicoptère espère maintenant décrocher les titres continentaux et mondiaux.
Auto
Judo
Loïc Pietri en bronze à la coupe du monde de Liverpool Résultat de premier plan pour le jeune judoka de l'Olympic Judo Nice. Lors de la coupe du monde organisée à Liverpool, Loïc Pietri a réussi à se hisser sur la troisième marche du podium. Le Niçois avait réussi un excellent parcours avant de tomber en demi-finales face à son compatriote Axel Clerget, futur lauréat de l'épreuve. Loic a finalement décroché le bronze en moins de 81 kilos après un combat remporté contre l'Italien Matteo Marconcini. Un motif de satisfaction pour ce membre de l'équipe de France, qui avait terminé à la cinquième place des Mondiaux de Bercy, en août. Champion d'Europe et du monde juniors en 2009, Pietri (21 ans) espère obtenir sa qualification pour les Jeux olympiques de Londres. Sa médaille de bronze, cumulée à une victoire lors d'une autre manche de coupe du monde à Varsovie, lui permet de conserver toutes ses chances.
Dix bougies pour le rallye Cannes Soleil
Athlétisme
Le rallye historique Cannes Soleil, organisé sur les routes de l'arrière-pays cannois et grassois, a fêté son dixième anniversaire. Pour l'occasion, près de 150 véhicules anciens ont pris part à la compétition. On a pu admirer de toujours jeunes Porsche 911 et d'autres bolides en parfait état. Les membres d'ASA Cannes, le club organisateur, étaient satisfaits du niveau général des concurrents.
Herculis élu meilleur meeting de la planète Zurich, Bruxelles, Paris… Cette année, c'est Herculis qui a mis tout le monde d'accord. La compétition monégasque a en effet terminé au premier rang des bilans mondiaux. Un titre loin d'être usurpé, tant le meeting organisé au stade Louis-II a tenu ses promesses. Derrière la plus grande star de la discipline, le sprinteur Usain Bolt, on retrouvait une concentration impressionnante de talents. Le public (18 000 personnes) ne s'y était pas trompé et a pu voir tomber deux records continentaux, quatre records du meeting et sept meilleures performances mondiales.
Football Stéphane Porato avec la PHB de l'AS Monaco Ancien international (une sélection) et membre de l'AS Monaco entre 2000 et 2004, le gardien de but Stéphane Porato a repris du service sur le Rocher. A 38 ans, il s'est éloigné du monde professionnel et évolue désormais avec l'équipe trois de l'ASM, pensionnaire de PHB. Retraité depuis 2009 et une dernière saison à Xérès, en Espagne, Porato a souhaité repartir pour un tour. Pour le plaisir, tout simplement.
Natation
Agnel, Muffat et Pellerin ouvrent leur "Journal de bord" Une olympiade, cela se prépare durant des années, chaque jour à l'entraînement. Plus l'échéance approche et plus la pression monte, sans échappatoire. Cette attente, ce travail de longue haleine, les compétiteurs de l'Olympic Nice natation ont décidé de les raconter au grand public. Yannick Agnel, Camille Muffat et leur entraîneur, Fabrice Pellerin tiennent à tour de rôle une chronique intitulée "Journal de bord" dans l'Equipe magazine. L'occasion d'entrer dans le quotidien de ces représentants de la "nouvelle vague" de la natation française et d'observer comment se construit leur carrière, dans les bassins et en dehors.
Foot-volley Ortega et Baudoin septièmes du Mondial Membre de l'équipe de France de footvolley, les Azuréens Nicolas Baudoin et Patrick Ortega ont participé à la coupe du monde de la discipline, organisée à Dubaï (Emirats arabes unis). La paire a réussi à s'extraire des poules après deux victoires et une défaite. En quarts de finale, les Tricolores ont chuté contre l'Italie. En matches de classement, il ont été battus par le Brésil mais ont dominé l'Argentine. 20
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Brèves Hockey sur gazon Encore une chance d'aller aux JO pour les Bleus L'équipe de France, qui compte plusieurs Azuréens dans son groupe élargi (François Scheefer, Olivier Sanchez, Guillaume Deront, Fabien Mazurier) jouera sa qualification pour les JO de Londres lors d'un tournoi à New Delhi. Les Bleus devront terminer devant l'Inde, le Canada, la Pologne et les Etats-Unis pour aller aux Jeux.
Football américain Un junior de Nice préselectionné dans la "Team world" Massimo Pignataro, joueur des Dauphins de Nice, a été préselectionné par l'IFAF (la Fédération internationale de football américain) pour faire partie de la "Team world", une sélection des meilleurs joueurs du monde hors Etats-Unis. S'il était retenu, le line-backer azuréen aurait l'honneur de défier les Américains en février prochain. Ce qui offrirait un sacré coup de projecteur à la formation niçoise.
Football
Ryan Giggs lauréat du Golden foot 2011 Ses tempes blanchissent, mais son jeu reste toujours aussi flamboyant. A 38 ans, Ryan Giggs tient son rang au sein de l'équipe couchée sur le terrain par Alex Ferguson à Manchester United. Douze fois champion d'Angleterre, double vainqueur de la Ligue des champions et bardé de distinctions individuelles, le Gallois a reçu un nouveau prix à Monaco. Un jury international lui a décerné le "Golden foot award". Entouré d'autres légendes du foot, à la retraite ou encore en activité (Ruud Gullit, Luis Figo, Javier Zanetti, Abedi Pelé, Rabah Madjer etc.), le milieu de terrain mancunien a placé ses pieds dans le platre. Ses empreintes viendront allonger la "promenade des champions", située derrière le Grimaldi forum.
Basket-ball
Les filles du Cavigal n'y arrivent pas Titrées l'an dernier en Ligue féminine 2, les basketteuses du Cavigal Nice basket 06 ont retrouvé le premier échelon national, qu'elles avaient quitté quatre ans auparavant. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le retour parmi l'élite ne se fait pas sans difficulté. Après neuf rencontres, les joueuses d'Olga Tarasenko avaient obtenu une seule victoire. En position de lanterne rouge, le club azuréen se prépare à vivre des semaines compliquées dans l'optique du maintien. Sans démériter, les "Niss'Angels" ne parviennent pas encore à prendre le dessus face à des formations habituées à évoluer à ce niveau.
Handball Les filles de l'OGC Nice démarrent fort Le nom a changé (l'ASPTT Nice a laissé place à l'OGC Nice), mais les ambitions sont restées les mêmes. Sous l'impulsion de l'emblématique gardienne Valérie Nicolas, les filles du Gym croient fort en leurs chances d'obtenir la montée en première division. Après neuf journées, les affaires semblaient bien parties pour les Niçoises, qui avaient remporté huit victoires en D2F.
Rallye Schlesser ajoute une ligne à son palmarès hors-normes A 63 ans, Jean-Louis Schlesser tient toujours la grande forme. Vainqueur de la coupe du monde des rallyes tout-terrain en deux-roues motrices, le pilote azuréen a également remporté le titre toutes catégories. Au volant de son célèbre Buggy, Schlesser repartira sur les routes de l'Africa race dès le mois de janvier. Une épreuve qui a déjà souri à deux reprises à l'homme de Mouans-Sartoux.
Karting
Charles Leclerc remporte la coupe du monde KF3 Âgé de 14 ans, le Monégasque Charles Leclerc est déjà intraitable sur les pistes. Champion de France cadets en 2009 et vicechampion en 2010, le membre de l'équipe Intrepid-TM a encore franchi une étape majeure dans sa jeune carrière. A Sarno, en Italie, il a remporté la coupe du monde KF3 (une épreuve réservée aux moins de 15 ans). Suvi par la société All road management et plus précisément Jean Todt, fils de l'actuel président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), Charles Leclerc était en passe de remporter le Trophée academy de la CIK FIA à l'heure de notre bouclage.
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Brèves Solidarité 24 heures de randonnée à vélo pour le Téléthon
Basket-ball
Tony Parker dévoile son jeu à Cannes
La ville de Nice a décidé d'organiser un fil rouge cycliste pour soutenir le Téléthon. A partir du vendredi 2 décembre à 18 heures jusqu'au lendemain à la même heure, les participants se relaieront sur une partie de la promenade des Anglais. L'objectif est de parvenir à parcourir 40 000 kilomètres. A noter que des Vélos bleus pourront être mis à la disposition des volontaires.
Le meneur des San Antonio Spurs profite du "lock-out" en NBA pour évoluer avec Villeurbanne, club de Pro A dont il est actionnaire. Mais pour son retour en France, le meneur des Bleus ne se cantonne pas aux rencontres de championnat. Sollicité par une cohorte de médias et de partenaires, "TP" passe également beaucoup de temps en dehors des parquets. Pour satisfaire à une demande de l'un de ses sponsors, le basketteur a pris part à un tournoi des World series of poker, organisé dans les salons du Majestic, à Cannes. Entre le basket et le poker, Parker assure retrouver quelques similitudes, "notamment en matière d'agressivité. Il faut aussi être très fort mentalement".
Basket-ball Nationale 2 : Monaco et Golfe-Juan dans le bon wagon
A l'heure où nous imprimions, l'AS Monaco basket était toujours invaincue après neuf journées de Nationale 2. L'équipe emmenée par Jean-Michel Sénégal, candidate à l'accession en fin de saison, semble déjà bien au point. De leur côté, les joueurs de l'Azuréa club de GolfeJuan, promus, font mieux que résister. Avec sept victoires et deux défaites, ils occupent le troisième rang.
Rugby Mille jeunes à Antibes pour le challenge Belmas
C'est devenu un classique, que tous les jeunes rugbymen du département ont disputé, un jour ou l'autre. Organisé depuis 1972 par le RC Antibes Sophia-Antipolis, le challenge Belmas a rassemblé plus de mille enfants et ados au stade des Eucalyptus. Mi-novembre, alors que les terrains n'avaient pas été épargnés par les intempéries, les gamins ont enchaîné les percées et les impacts en mêlée. Avec quelques images de la coupe du monde dans un coin de leur tête.
Infrastructures Un nouveau parquet pour le Stade laurentin
Le parquet du gymnase André-Carton a été foulé par des milliers de sportifs durant les quarante dernières années… et cela commençait à se voir. "Même les adversaires connaissaient les faux rebonds", a lancé la présidente de la section basket, Mireille Baud. Pour un coût de 60 000 euros, la municipalité a décidé d'investir dans un nouveau parquet. Une opération devenue nécessaire pour permettre aux équipes du club de jouer dans de bonnes conditions.
Automobile
Stefano Coletti et Jules Bianchi testés en F1 Tous deux courent en GP2 series, l'antichambre de la Formule 1. L'un est originaire de Nice (Jules Bianchi) et l'autre possède la nationalité monégasque (Stefano Coletti). Lors des "Rookies days" à Abu Dhabi, mi-novembre, les deux jeunes pilotes se sont retrouvés sur la piste pour des journées de tests au sein d'écuries de F1 qui conservent un œil attentif sur ces talents en devenir. Pilote essayeur de Ferrari, Jules Bianchi (22 ans) a pu prendre place dans une monoplace de la Scuderia. De son côté, Stefano Coletti (22 ans également, notre photo) a été convié à des essais par Toro Rosso. Une première avant de s'installer durablement dans un baquet ?
Tennis
Fin d'année difficile pour Gilles Simon
La saison 2011 aura été paradoxale pour Gilles Simon. Le tennisman niçois, qui avait bouclé 2010 aux alentours de la quarantième place mondiale, a réussi à remonter la pente. Au moment de partir en vacances, il pointe désormais au douzième rang du classement ATP (numéro 2 français), notamment grâce à ses deux succès à Sydney et Hambourg. Avec neuf titres dans sa carrière, Simon est le Tricolore le plus titré en activité. Le hic, c'est que les derniers mois ont été plutôt pénible pour "Gilou". Lors des six derniers tournois qu'il a disputé, l'Azuréen s'est fait sortir à quatre reprises au premier tour. A Bercy (Masters 1 000), il a un mis un terme à sa saison avec une cinglante défaite face à Juan Monaco (6/4, 6/0). "Je suis content que ça se termine d'une manière générale, parce que c'est long", a lâché le Français à sa sortie du court parisien.
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H a n d b a l l
Et à la fin, c'est Montpellier qui gagne… Le gratin du handball français avait choisi Monaco pour démarrer sa saison, avec la deuxième édition du Trophée des Champions. Une fois de plus, Montpellier a raflé la mise face à Chambéry, dans une salle Gaston-Médecin aux anges. Par Jimmy Boursicot. Photos : Sébastien Nogier
Nouveau sacre pour les ogres héraultais, jamais rassasiés.
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n avait presque oublié que ce genre de moments existait. Que professionnalisme et simplicité pouvaient aller de pair. Avant d'arriver sur le Rocher pour le Trophée des champions, on se laissait même dire que l'image ultra clean des handballeurs était peut-être un brin surjouée. Qu'on allait peut-être déchanter en croisant quelques-uns de ces Experts qui font rêver la France à longueur de tournois. Le suspense n'a pas duré longtemps, tant ces gars-là semblent ne pas s'encombrer de toutes ces questions médiatiques. Devant l'entrée de la salle GastonMédecin, on pouvait ainsi croiser les régionaux de l'étape (le Cannois William Accambray et le Niçois Xavier Barachet, tous deux champions du monde) deviser tranquillement avec leurs amis et leurs fans. Un peu plus loin, des gamins euphoriques font signer tout ce qui leur passe entre les mains. Personne ne rechigne, personne ne trace sa route comme si de rien n'était. Tout simplement rafraîchissant dans un monde sportif
où les barrières entre les athlètes et le public sont de plus en plus difficiles à franchir.
Montée en puissance Aux abords du Stade Louis-II, où se trouve la salle Médecin, les "Blue fox" arrivent à cent cinquante. Pas de crainte à avoir : ces renards-là sont doux comme des agneaux. Avec leurs airs de joyeuse fanfare, ils sont venus encourager leurs protégés pendant tout le week-end. Une impressionnante quiètude qui allait rapidement trancher avec l'intensité constatée sur le terrain. Même lorsqu'elles peaufinent leurs ultimes réglages et comptent quelques convalescents dans leurs rangs, les grosses cylindrées du championnat de France n'y vont pas par quatre chemins. De la vitesse, des contacts rugueux, des phases de jeu bien senties. Ce n'est pas un hasard si une bonne partie des Bleus évolue encore dans l'Hexagone. En lice, on devait logiquement retrouver les quatre meilleures équipes du championnat 2010-2011. Engagé lors du tour préliminaire 28 29
de la Ligue des champions, Dunkerque (3e) a cédé sa place à Nantes (5e). Sous la houlette de Patrice Canayer, les Montpelliérains (treize fois champions depuis 1995) affichent un appétit d'ogre. Pas question de laisser la moindre miette à leurs rivaux. Nantes, malgré une honorable résistance, est la première formation à subir les foudres héraultaises (32-25). Ceux qui avaient parié sur une énième finale entre Montpellier et Chambéry se frottent les mains. Contre Saint-Raphaël, les Savoyards font consciencieusement le boulot. Barachet est dans une forme étincelante, tandis que les Varois se cherchent encore. Les supporters raphaëlois sont relativement discrets, la cause est entendue : 37-27 pour "Chambé".
Ambiance de kermesse Dimanche, jour de fête sur le Rocher. Les deux meilleures équipes du pays vont en découdre devant une salle remplie. Dans les gradins, on croise l'actuel et l'ancien sélectionneur de l'équipe de France (Claude Onesta et Daniel
Accambray : " Faire au moins aussi bien" Elu meilleur joueur du dernier championnat de France, William Accambray veut poursuivre sur sa lancée et essayer de décrocher la Ligue des champions avec son club. L'arrière gauche estime que son équipe peut encore progresser. "Faire au moins aussi bien que l'an passé, ce ne sera pas facile, mais c'est mon objectif. A la fin de la préparation, les jambes étaient un peu lourdes. Pour le moment, on est frais dans nos têtes. Si on a un peu moins la poisse au niveau des blessures, on peut aller au bout en Ligue des champions. Là, on commence la saison par une victoire au Trophée des Champions. Même si ce n'était pas un objectif majeur, c'est important pour la confiance."
Costantini) l'ancien Barjot et entraîneur des U16 monégasques, Stéphane Cordinier ou encore la gardienne Valérie Nicolas (championne du monde, aujourd'hui à l'OGC Nice handball). Quelques minutes avant l'entrée en piste des finalistes, Saint-Raphaël avait pris le meilleur sur Nantes au cours d'une partie indécise et heurtée. Incapables de se départager (25-25 dans le temps réglementaire), les deux équipes ont dû aller jusqu'à la séance de jets de 7 mètres, qui a fini par sourire aux hommes de Christian Gaudin. Sur le terrain, les "Princesses de Mars" assurent le spectacle. Gracieuses et infatigables, les pom pom girls réchauffent l'ambiance. Les "Blue fox" sont à point. Ils s'égosillent dès l'apparition de leurs protégés et frappent comme des sourds sur leurs tambours. Pendant les arrêts de jeu, des T-shirts et des ballons sont lancés dans le public. Une véritable kermesse ! Mais que l'on ne s'y trompe pas : pour les deux grands rivaux du hand français, le duel à venir allait tout être sauf de la rigolade. Pas un jeu de massacre, plutôt un gros bras de fer.
haut niveau. Chargées de diriger la confrontation que tout le monde attendait, elles n'auront pas la tâche facile. D'entrée, chacun veut marquer son territoire, les impacts sont sévères. "Viril, mais correct", comme diraient des commentateurs en panne d'imagination. Chambéry prend son courage à deux mains et tente de donner le change pour éviter une nouvelle défaite contre les Héraultais. Pas facile de lutter quand l'épilogue semble déja écrit. Sous l'impulsion de l'impressionnant Nikola Karabatic, du talentueux Mladen Bojinovic et de ses deux impeccables gardiens (Richard Stochl et Primoz Prost), le MAHB fait la course en tête (15-10, 20e ; 18-13 à la pause). Canayer exhorte ses troupes, pousse ses joueurs à mettre les Chambériens K.O. Mission accomplie. William Accambray a pris le dessus sur son pote Xavier Barachet, mis sous
Les chambériens mis K.O. Dans le monde du handball, on ne fait décidément rien comme ailleurs. La finale est arbitrée par deux femmes, les jumelles Charlotte et Julie Bonaventura. Un artifice pour attirer les caméras ? Vous n'y êtes pas : les deux sœurs comptent plus d'une centaine de matches au plus 30
l'éteignoir par les portiers héraultais. A un quart d'heure de la fin, Montpellier a une grosse marge de sécurité (27-17). Sur son banc, le coach de Chambéry, Philippe Gardent, est sonné. Le champion de France en titre termine en roue libre. Seul Issam Tej montera encore dans les tours. Particulièrement nerveux, le pivot tunisien écopera d'un carton rouge. Qu'importe, son équipe finira par enlever un nouveau trophée (30-20). Une photo pour la postérité, des salves d'applaudissements et des souvenirs en pagaille. Presque la routine pour cette "machine à gagner", mais un moment inoubliable pour les enfants qui sont repartis avec un autographe, un bracelet-éponge ou encore un autre souvenir offert par ces champions hors normes. A l'issue de la remise des prix, plusieurs vainqueurs ont même donné… leur médaille à
L'ASM handball vise plus haut Pour l'AS Monaco handball, le Trophée des champions a été l'occasion de démontrer un certain savoir-faire en matière d'organisation. Un bon point pour le club de la principauté, qui a envie de se rapprocher de l'élite et qui compte désormais Jackson Richardson parmi ses dirigeants. Par Jimmy Boursicot. Photos : DR
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es milliers de spectateurs à accueillir, restaurer et guider. Des dizaines de journalistes à renseigner. Des joueurs professionnels à placer dans les meilleurs conditions pour que le spectacle soit au rendez-vous. Pendant deux jours, les bénévoles de l'AS Monaco ont mouillé le maillot pour faire de cette deuxième édition du Trophée des champions une réussite. Chargé pour la deuxième fois de l'organisation de ce tournoi qui lance véritablement la saison, l'ASM a largement rempli son contrat, même si quelques sièges n'ont pas trouvé preneur lors des demifinales. De son côté, le président Eric Pérodeau était satisfait de la tournure des événements.
Un plan sur le moyen terme… "Le Trophée des champions devrait revenir ici pendant encore quelque temps, c'est quelque chose de très positif pour nous. Pour accueillir cette compétition, il fallait qu'il y ait une réelle volonté politique. Cela fait partie d'une idée qui a pour but de placer Monaco sur l'échiquier du hand français, mais aussi international, puisque la principauté devrait accueillir le comité exécutif de la Fédération européenne l'an prochain."
Le dirigeant monégasque a ensuite évoqué les ambitions de son club pour les années à venir. "On veut aller le plus haut possible dans les cinq-six prochaines années. L'AS Monaco a déjà évolué dans ce qui était l'équivalent de la D2 à l'époque. Et il y a cinq ans seulement, nous étions en Nationale 1 (la troisième division, ndlr). Il n'est pas question de griller les étapes. C'est pour cela que nous n'avons pas voulu recruter énormément de joueurs de l'extérieur et créer quelque chose d'artificiel. Il ne faut pas non plus se mettre la pression", assure Eric Pérodeau. Plongé dans un contexte particulier, l'ASM ne peut évidemment pas puiser dans un immense vivier pour faire éclore de nouveaux talents. Sur un Rocher qui compte environ 30 000 résidents la mission n'est pas simple. "Ici, les jeunes ont le choix entre beaucoup d'activités culturelles ou sportives, ce n'est pas évident. D'autant plus qu'ils ont tendance à zapper d'une discipline à l'autre."
… Avec le Zidane du hand ! Actuellement pensionnaires de Nationale 3, les rouge et blanc visent l'accession cette saison. D'ordinaire, ce challenge ne ferait évidemment
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pas les gros titres dans la presse. Sauf que lors d'une conférence improvisée lors du Trophée des champions, l'AS Monaco a annoncé l'arrivée de Jackson Richardson dans son équipe dirigeante. Un renfort qui en a étonné plus d'un. "Rien n'était programmé, cela s'est fait au hasard d'une rencontre", détaille Eric Pérodeau. Pour "Jack", considéré comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire, le pari n'a rien d'incongru. "Ici, il y a tous les outils pour travailler, c'est le plus important pour augmenter notre niveau. Personnellement, j'ai envie de rendre au hand tout ce qu'il m'a donné. Je n'arrive pas ici pour tout changer et parler à la place de tout le monde. Je vais être un électron libre", indique Richardson, qui devrait rester basé à Chambéry. Retraité depuis trois ans, celui qui a éclaboussé de sa classe les plus grands championnats (France, Allemagne, Espagne) n'a pas prévu de tâter à nouveau la petite balle pégueuse, même pour dépanner. "Je n'ai pas envie de forcer la nature, j'aurais l'impression de me mentir à moi-même. Ici, je vais donner des conseils, mais je vais aussi apprendre des autres. Pour moi, c'est beaucoup plus intéressant que d'arriver dans un club qui a déjà les structures pour jouer la Ligue des champions, c'est un vrai challenge."
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P h i l i p p e Gardent
"Barjot" mais pas trop Entraîneur de Chambéry depuis 1996 et ancien "Barjot", Philippe Gardent est une figure du hand hexagonal. Derrière la caricature du déménageur à la voix qui porte se cache un homme de convictions, moins abrupt qu'on pourrait le croire. Par Jimmy Boursicot. Photo : Sébastien Nogier
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a partie est finie. Défaite de dix buts, colère sourde et idées noires. Philippe Gardent s'avance mâchoires serrées face à la presse. Puis il ouvre les vannes. "Souciez-vous un peu des autres, de ceux qui ne sont pas en finale. Faut arrêter de nous victimiser, ça commence sérieusement à me fatiguer. Je préfère le dire de suite parce que je sais qu'il y en a qui vont me faire chier !" Brut de décoffrage, comme à l'époque où il transperçait les défenses façon mèche à béton. A 47 ans, l'ancien pivot que l'on surnommait "Boule" sort toujours les crocs. Il est comme ça, Gardent. Pas le genre à tourner autour du pot ou à débiter des banalités à longueur d'interviews. Ce dimanche-là, après une nouvelle défaite face à Montpellier, le technicien de Chambéry en a gros sur la patate. Ce club, c'est un peu la belle à qui Philippe Gardent a juré fidélité. Le voir se faire malmener de la sorte, c'est forcément un crève-cœur. "On sait qu'on ne boxe pas dans la même catégorie et que c'est toujours difficile. Mais je ne pense pas qu'il y ait dix buts d'écarts entre nous…" Une fois les lumière éteintes et la salle déserte, on apercevra un Gardent hagard, en grande discussion avec un ami reporter. Ces journées où le goût amer de la défaite reste entre les dents, il les a souvent connues. Avant les
"Bronzés" (médaillés de bronze à Barcelone, en 1992) et les Barjots (champions du monde 1995), il y a eu les "Galériens". Des Bleus qui ont connu les déplacements foireux, les hôtels miteux et les adversaires à peine plus reluisants. C'était les années zéro du handball tricolore. Avec les Stoecklin, Munier, Volle, Richardson ou Lathoud, il écrit les premières lignes d'une histoire qui connaîtra de nombreux épisodes glorieux par la suite. A l'époque déjà, Gardent jouait les aboyeurs, multipliait les prises de bec avec les arbitres. Sa première sélection ? Conclue par une expulsion, lors des Jeux méditerranéens, en 1983.
Gueulard sensible Robuste mais relativement petit pour son poste (1,83 m), Philippe Gardent a appris à jouer des coudes, à appuyer là où cela faisait mal. "Sur le terrain, j'avais un esprit guerrier. "Je n'ai jamais été un joueur esthétique. Je n'ai jamais non plus recherché le beau dans le geste. J'ai toujours passé mon temps à me tamponner aux défenses, à jouer de mon corps, à chercher des issues", résumait-il au crépuscule de sa carrière, en 1995. Avec ce gaillard gouailleur, le cliché du sportif à l'encéphalogramme plat en prend un coup. Il ne faut pas chercher très loin pour trouver quelqu'un 34
qui louera les qualités humaines de ce dur à cuire moins rustre qu'il n'y paraît. Thierry Perreux, qui fut son coéquipier et son colocataire durant plusieurs années, loue sa générosité : "Philippe, c'est l'abbé Pierre. Il ne peut pas s'empêcher de donner". Elu entraîneur de l'année 2011, Philippe Gardent est pressenti pour succéder à Claude Onesta à la tête de l'équipe de France après les Jeux olympiques de Londres. "Ce serait mentir de dire que le poste ne m'intéresse pas. J'ai passé treize ans de ma vie en équipe nationale (298 sélections et 638 buts, ndlr). Mais chaque chose en son temps." Pour le moment, c'est Chambéry qui occupe ses pensées. Une formation qu'il dirige depuis 1996. "On me donne la possibilité de laisser une empreinte, dans la sérénité, sans avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête." Lui qui était un démolisseur ronchon serait devenu un bâtisseur doublé d'un pédagogue ? L'intéressé assure avoir changé son mode de management depuis ses débuts sur le banc. D'abord "didactique mais dictatorial", il cherchait à se construire "une image sérieuse" pour faire oublier l'épisode "Barjots". "Aujourd'hui, mon métier est beaucoup plus agréable. J'ai appris à prendre du recul, je me suis rendu compte que l'on pouvait être directif tout en restant à l'écoute."
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En plein dans le
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Le TriStar 111 Monaco continue de grandir avec sa formule atypique (1 km de natation, 100 km de vélo et 10 km de course à pied). Pour sa deuxième édition, l'épreuve a accueilli un millier de participants. En mer et sur les routes du Rocher, professionnels et amateurs en quête de sensations se sont côtoyés. Par Jimmy Boursicot. Photos : Star production international, Pelletier images, Rainer Brunotte et Gian Mario Aiello.
Reportage
Johannes Moldan a créé la surprise lors de l'épreuve monégasque. Il sera plus surveillé lors de ses prochaines sorties…
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es heures à transpirer comme jamais pour franchir la ligne d'arrivée, en espérant avoir arrêté le chrono le plus rapidement possible. Ceux qui pratiquent intensivement un sport savent quelle somme d'efforts il faut consentir pour réaliser une performance digne de ce nom. Qu'ils multiplient le résultat par trois, et ils auront un aperçu du programme d'un triathlète. Longtemps, la discipline a conservé une image particulière. Pour le grand public, elle était immédiatement associée à l'Ironman d'Hawaï, à ces visages émaciés qui grimaçaient plus que de raison et ces corps éreintés qui chutaient dès la ligne d'arrivée franchie. Le triathlète était un surhomme, une machine qui réclamait sa dose de souffrance. Et l'on grossit à peine le trait. Depuis une quinzaine d'années, le regard des profanes a changé. Petit à petit, certains ont même tenté leur chance et se sont rapprochés de leurs limites. Puis ce fut aux organisateurs d'essayer de rendre leur spécialité un peu moins élitiste.
course). Visiblement, la proposition a rapidement trouvé écho chez les sportifs de tous niveaux. Résultat ? Des courses estampillées TriStar 111 qui voient le jour dans le monde entier (France, Allemagne, Espagne, Estonie, Etats-Unis, Croatie et même Saint-Kitts-et-Nevis, petite île des Caraïbes). Sur le site officiel de la manifestation, l'une des ambassadrices du TriStar 111, la Niçoise Christel Robin expose les raison de ce succès populaire : "Pour les fans de longue distance, c'est une alternative à considérer. Cette course peut ajouter un plus dans la saison d'un athlète. Je pense que plus il y aura de nouveautés de ce style, plus les gens parleront de triathlon", assure celle qui s'est imposée sur le Rocher en 2010.
Formule originale C'est ce parti qu'ont pris les responsables de Star production, en charge de l'épreuve monégasque. Tout en communiquant sur l'aspect "fun" du rendez-vous et le décor de rêve offert par la principauté, ils ont dessiné un parcours dont la longueur se situe entre celle de la formule sprint (750 m de natation, 20 km de vélo et 5 km de course à pied) et celle dite de courte distance (1,5 km en mer, 40 km de cyclisme et 10 km de 36 37
Des pilotes de Formule 1, des cyclistes pros, un apnéiste… Ceux qui ne se sentaient pas encore aptes à enchaîner les trois difficultés ont pu participer à un relais, où chacun s'attelait à nager, courir ou pédaler. Parmi les 72 équipes engagées, certaines pouvaient afficher de solides ambitions. C'était forcément le cas du Star's n Bars de Monaco, qui alignait des cyclistes de l'équipe professionnelle Saxo bank (Baden Cooke, Richie Porte et Nick Gates). Les trois hommes ont bouclé le parcours en 3 h 44' 33'', devant Panaceo (Marcus Roth, Bernhard Eisel et Paco Wrolich) et l'organisation Peace and sport. Une formation de prestige, avec dans ses rangs Pierre Frola (apnéiste monégasque de niveau mondial), Wilson Kipketer (athlète retraité, trois fois champion du monde du 800 m, médaillé d'argent et de bronze aux JO de Sydney et d'Athènes) et Yauheny Hutarovich (cycliste biélorusse de la FDJ). Les spectateurs ont également pu donner de la voix lors des passages de Marc Toesca (photo ci-contre avec Wilson Kipketer) et Paul Belmondo. Ce dernier était loin d'être le seul fondu d'automobile sur le tracé monégasque, puisque plusieurs pilotes avaient décidé de participer au TriStar 111. Le Brésilien Luca di Grassi (sans volant, engagé en F1 avec Virgin racing en 2010) a obtenu le meilleur classement, une 121e place en 4 h 47' 21''. Derrière lui, au 154e rang, on retrouvait l'Autrichien Alex Wurz (vainqueur des 24 Heures du Mans
(lire article en pages suivantes) était victime de deux chutes à vélo. L'ancien champion du monde levait le pied pour éviter une blessure et finissait onzième. Les conditions météo n'ont en revanche pas semblé gêner le moins du monde l'Allemand Johannes Moldan. Déjà vainqueur du TriStar 111 Worns-Germany, il menait le peloton à un rythme d'enfer. Seul le Grassois Rodolphe Von Berg Jr, plus jeune engagé (18 ans) de la course, parvenait à suivre la cadence. Le Niçois Romain Cadière et le Raphaëlois Julien Pousson tentaient de les accrocher, mais les deux hommes de tête n'allaient pas faiblir pendant la dernière partie de l'épreuve. Impeccable en course à pied, Karl Shaw terminait sur la troisième marche d'un podium sur lequel le jeune Von Berg (deuxième) affichait un sourire éclatant. Surprenant, Johannes Moldan va commencer à être surveillé de près par ses adversaires.
en 2009), tandis que Bruno Senna (Lotus Renault GP) avait choisi d'assurer "seulement" un relais en vélo. A noter, chez les féminines, la présence de la skieuse Vanessa Vidal, qui en a terminé en 5 h 00' 08''.
Moldan et Daumas inarrêtables En tête de la course, les noms étaient peutêtre un peu moins ronflants pour les non-initiés de passage à Monaco ce dimanche-là. Mais pour les férus de "tri", il n'y avait rien à jeter. Alors que le ciel se faisait menaçant et rendait l'épreuve plus rude, avec des routes devenuestrès grasses après une averse, les costauds de service allaient se livrer une belle bataille. Après un départ massif sur la plage du Larvotto, Karl Shaw, Julien Pousson et Olivier Marceau, trois sociétaires de SaintRaphaël triathlon (club qui évolue en Division 1 par équipes, ndlr), étaient les premiers à s'extraire de l'eau. Chez les dames, Johanna Daumas, licenciée de l'Olympic Nice natation, partait comme une fusée et sortait en tête. Son bagage technique lui permettait même de sortir en sixième position, hommes et femmes confondus. Celle qui est enseignante dans le "civil" ne faiblira jamais et donnera une bonne leçon à toutes ses poursuivantes. Lauréate en
4 h 16' 28'', Daumas laissait sa plus proche rivale, l'Irlandaise Eimear Mullan, à près de quatre minutes. La Belge Coralie Lemaire (Saint-Raphaël) s'emparait de la troisième place, pointant à presque un quart d'heure de Daumas. Impressionnante, la Niçoise ! Du côté des hommes, le scénario comportait quelques rebondissements. Vainqueur l'an dernier et favori à sa succession, Olivier Marceau
Von Berg Jr impressionne
Rodolphe Von Berg Jr vient à peine d'atteindre la majorité et il affiche déjà un niveau très satisfaisant face aux seniors. A Monaco, celui qui affirmait viser une place parmi les dix premiers a atteint la deuxième marche du podium. "Je me suis senti très bien et j'ai réalisé un bon parcours en vélo, mon point fort. Je suis très content de ma course." Une prouesse pour ce jeune homme qui a commencé le triathlon à l'âge de dix ans. Installé à Grasse, Rodolphe possède les nationalités italienne et américaine. Il a décidé de poursuivre sa progression en Australie, où il sera encadré par Warwick Dalziel. Avec ce coach de renom, Rodolphe, fils d'un triathlète de haut niveau, compte améliorer son niveau en natation et en course à pied. Avant de traverser la planète, il a signé une belle sixième place aux championnats du monde juniors de duathlon (course à pied et vélo) à Gijon (Espagne), fin septembre.
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Les cyclistes professionnels Baden Cooke et Mark Renshaw faisaient partie du casting de cette course pas comme les autres.
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L'inoxydable
A 38 ans, Olivier Marceau veut encore faire durer le plaisir. Habitué des performances de haut vol et des podiums internationaux en courte distance, le Franco-suisse installé à Valbonne arpente maintenant les épreuves longue distance et se régale en Xterra, la version tout-terrain du triathlon. Par Jimmy Boursicot. Photos : Jacky Everaerdt (triathlon-hebdo.com)
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l est parfois agréable de croiser le chemin de sportifs que l'on dit plus proche de la fin que du début de leur carrière. On évite ainsi les discours de façade et les formules prémâchées. A un jet de pierre du Cap d'Antibes, où il aime venir s'entraîner, Olivier Marceau ne nous fera pas mentir. "A un moment, après avoir fait trois olympiades, j'avais un peu l'impression d'avoir fait le tour. Il y a eu des périodes difficiles", concède-t-il d'entrée, les yeux rivés sur son jus d'orange. Serait-on face à un triathlète repu, presque impatient de remiser tout le matos au garage ? On pourrait le croire si l'on en restait là. Puis l'homme au teint hâlé précise sa pensée. "En fait, la notion de plaisir devient de plus en plus importante. J'aime vraiment ce que je fais, si j'ai les mêmes résultats qu'actuellement, je peux
encore continuer un, voire deux ans minimum." Désormais, l'Azuréen d'adoption (il est né en région parisienne, a vécu dans la Drôme et dans le Var avant de s'installer dans le département) opte pour un autre mode de fonctionnement pour ne pas faire cette saison de trop qui effraie tant les grands champions. "Je m'entraîne avec mes potes de Saint-Raphaël, je n'ai plus de coach attitré. J'aménage mon programme en fonction de mon humeur. Ça tourne entre 15 et 20 heures par semaine. J'aime bien m'évader, penser à autre chose pendant les séances."
L'un des "pionniers" des Jeux olympiques de Sydney Pour se redonner un coup de fouet, Marceau replonge peut-être dans les moments forts de
son parcours. C'est qu'entre sa découverte du triathlon en troisième grâce à un prof d'EPS et aujourd'hui, il en a connu, des heures de gloire. Au Creps de Boulouris (Var) puis avec le club de Poissy, il prend goût au succès, dans ce sport encore à la marge. "Ce que j'ai tout de suite aimé, c'est le changement. Avant, j'avais fait des sports collectifs et du tennis, mais je m'ennuyais vite. Au départ, on n'était pas si nombreux. De mon côté, je n'avais pas vraiment de points forts, mais j'ai rapidement eu des résultats. A cette époque-là, les gens nous prenaient pour des fous. Ils avaient en tête les images de l'Ironman d'Hawaï, l'aspect inhumain. L'entrée du triathlon au programme des Jeux olympiques a quand même crédibilisé notre sport." Une intégration qui remonte à Sydney, en 2000.
T r i a t h l o n
Rétrospective »»Olivier Marceau. Né le 30 janvier 1973 à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Franco-suisse. 1,83 m, 73 kg. »»Champion d'Europe juniors en 1992 »»Champion de France seniors en 1995 »»Vainqueur de la coupe du monde en 1996 »»Champion du monde en 2000 »»3e aux championnats du monde 2003 »»Participation aux JO de Sydney 2000 (7e), d'Athènes 2004 (8e) et de Pékin 2008 (19e).
»»Champion d'Europe de Xterra en 2008. »»3e au Championnat d'Europe en 2008. »»3e sur l'Ironman France-Nice 2010 »»Vainqueur du TriStar Monaco 2010 »»Vainqueur du TriStar111 Majorque 2011 »»Champion d'Europe XTerra 2011 »»Vainqueur du circuit XTerra European Tour 2011
»»Vice-champion du monde XTerra 2004 et 2006, 2007
Membre de l'équipe de France et tout frais champion du monde, Olivier avait décroché la septième place, après avoir mené les débats. Un mauvais souvenir ? "Ah non ! J'étais super content, j'avais fait une belle course, très offensive. C'était le deuxième jour des Jeux, j'étais vraiment bluffé par le gigantisme de l'événement. C'était vraiment terrible." Ses deux autres participations (sous les couleurs de la Suisse, le pays natal de sa mère), à Athènes puis à Pékin, ne lui laissent pas la même saveur. "Nous étions arrivés plus tard, sans faire la cérémonie d'ouverture. A Pékin, j'ai fini avant-dernier. J'ai compris que je devais passer à autre chose."
De nouveaux horizons en Xterra Ne s'estimant plus capable de viser le top niveau
mondial sur courte distance, il va progressivement se diriger vers d'autres épreuves. En 2010, il finit troisième de l'Ironman France-Nice . "Plus questions d'essayer d'attraper le wagon pour Londres 2012. "Ç'aurait été très compliqué. Depuis l'époque de mes débuts, le niveau général a énormément évolué. Et puis, je ne suis pas sûr que suffisamment de sponsors m'auraient suivi durant ma préparation." Le trentenaire a trouvé un autre équilibre. "Il y en a qui pèsent tout ce qu'ils mangent, qui font attention à tout. Moi, je ne me prends pas la tête, je ne fais pas d'excès mais je ne m'interdis rien." Presque chaque week-end, Olivier Marceau s'aligne au départ, en France ou à l'étranger. Parfois pour viser la gagne, mais aussi pour peaufiner sa condition. En parallèle, il tente de 40 41
développer Omax, la marque de sport qu'il a créée. Rassasié ? Visiblement pas, puisque le natif de Fontenay-aux-Roses possède une autre corde à son arc, le Xterra. "C'est la version nature du triathlon. Ça me plait beaucoup, l'approche est différente. Le Xterra demande d'autres efforts musculaires, il y beaucoup de chagements de rythme et la technique n'est évidemment pas la même pour le vélo, un VTT en l'occurence." Vice-champion du monde en 2003, 2006 et 2007, il a décroché cette année le sacre européen. Fort de ce titre, Marceau a défendu ses chances, le 24 octobre, lors du rendez-vous mondial programmé à Hawaï. Le Franco-Suisse a terminé sixième. Légèrement moins bien que prévu, puisque le trentenaire espérait intégrer le top 5.
E x t r e me s ailing se ri es
En rangs serrés Du 28 septembre au 2 octobre, des catamarans de 40 pieds étaient de passage en baie de Nice pour la septième étape des Extreme sailing series. Une compétition internationale qui met aux prises de véritables bêtes de course dirigées par des régatiers de talent, en pleine préparation pour la prochaine édition de la coupe de l'America. Par Jimmy Boursicot. Photos : OCThirdpole
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ongtemps sevrée d'événements sportifs de premier plan, la capitale des Apes-Maritimes commence à reprendre goût à ces grands rassemblements qui attirent la foule et les athlètes de renom. A l'approche du mois d'octobre, alors que l'été semblait ne jamais vouloir toucher à sa fin, ce sont des spécialistes de voile qui ont rejoint les bords de la Baie des anges. Contrairement aux touristes qui ont assisté à leurs joutes navales en direct de leur serviette de bain, ces régatiers de premier plan n'étaient pas vraiment là pour se la couler douce. Onze équipages de quatre personnes avaient rendezvous pour la septième levée des Extreme sailing series. Avec des régates programmées aux
quatre coins du globe (Etats-Unis, Angleterre, Italie, Turquie, sultanat d'Oman, Espagne, Singapour, Chine et France), la manifestation est en train de prendre de l'envergure. Et les grandes entreprises ne manquent pas l'occasion de faire briller leurs couleurs. Au départ, en Méditerranée, on pouvait ainsi voir s'affronter "Red Bull", "Luna Rossa", "Emirates New Zeland", "Alinghi", "Artemis" ou encore "Groupe Edmond de Rotschild". A bord de ces catamarans, des équipiers de talent avaient pris place. Il en devenait même difficile de faire le compte des médailles olympiques glanées par les protagonistes (à l'image de Ben Ainslie, embarqué sur "Oman air", trois fois titré en Finn et Laser aux Jeux).
Peu de vent mais du suspense Pour renforcer l'attractivité de l'épreuve et permettre au public de suivre dans les meilleures conditions les régates, les organisateurs avaient décidé de faire évoluer les compétiteurs à trente mètres du rivage. Depuis la plage ou les tribunes installées sur la promenade des Anglais, à hauteur du théâtre de Verdure, les curieux ont donc aperçu des "Formule 1 des mers" défiler sur le plan d'eau. Certains ont fait une simple halte, le temps de souffler un peu. Et d'autres se sont pris au jeu, profitant des indications du commentateur pour mieux saisir les subtilités de la course. Des spectateurs qui n'ont pas pu apprécier
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les performances à plein régime de ces Extreme 40, des embarcations ultra-légères capables d'atteindre les 40 nœuds. Comme c'est souvent le cas lors des régates organisées dans le département, le vent n'a pas soufflé très fort ni constamment. 29 manches ont tout de même pu être lancées par le comité de course. Un "petit temps" qui a permis à certaines personnalités et journalistes de tenir le rôle du cinquième homme en mer. Parmi eux, Luc Alphand, cham-
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pion du monde de ski en 1997 et vainqueur du Paris-Dakar auto en 2006. Ce sportif complet a rejoint l'équipage de "Red Bull" durant une journée. "J’ai vraiment été très impressionné par le départ, les bateaux sont tellement proches dans un espace si restreint, pas de place à l’erreur. Dans des conditions musclées, ça doit vraiment être effrayant !" L'invité de marque avait vu juste. Jusqu'au dernier instant de l'épreuve, les luttes se sont
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intensifiées, avec plusieurs changements de leader à la clé. En tête durant les deux premières journées, les hommes de "Red Bull" (dont le tacticien Hans Peter Steinacher, touché à la tête après une chute) ont ensuite passé la main aux Suédois d'"Artemis". Barré par Pierre Pennec, "Groupe Edmond de Rotschild" a réussi à reprendre les commandes aux Scandinaves, qui ont tout de même opposé une farouche résistance à l'équipage tricolore. Au final, les Fran-
çais se sont imposés avec un seul point d'avance (229 contre 228). "Sur la ligne, nous avons les Suédois en ligne de mire et nous coupons cette dernière à seulement dix centimètres de son tableau arrière. L’équipage a laissé exploser sa joie une fois la ligne franchie. Cette victoire est une très belle revanche pour nous et elle nous remet en tête du classement général", résumait Pierre Pennec.
Fortunes diverses pour les Azuréens En descendant d'une ligne dans le classement, les observateurs pouvaient faire vibrer la corde régionale. Car un Niçois faisait partie du quatuor à l'œuvre sur "Artemis". En charge des manœuvres, du hissage et de l'affalage des voiles, Julien Cressant (38 ans, trois participations à la Coupe de l'America) trouve le niveau des Extreme sailing series "très relevé. Cette épreuve nécessite une bonne communication et de l'harmonie entre les marins." De son côté, il en a profité pour peaufiner sa condition physique et ses repères en compétition à quelques minutes de chez lui, sur les hauteurs de Cimiez. Doté de sérieuses références, Julien a souvent été amené à intégrer des équipages cosmopolites. "Pour la plupart de nos compa-
triotes, ce n'est pas évident. Il y a la barrière de la langue et parfois un vrai choc culturel." Lui ne semble pas concerné par le problème. En 2013 à San Francisco, il devrait être sur le pont de la version Coupe de l'America d'"Artemis". En lice, on retrouvait également le marin le plus célèbre des Alpes-Maritimes, Jean-Pierre Dick (photo en haut à droite). Spécialiste des courses au large (notamment triple vainqueur de la Transat Jacques Vabre et de la Barcelona world race), celui-ci avait décidé de se tester sur Extreme 40. Auteur d'un bon démarrage avec ses équipiers du "Team Extreme Nice Côte d'Azur", Dick assurait n'avoir "aucune attente concernant les résultats". Troisièmes du général au terme de la première journée, Jean-Pierre Dick, Jérémie Beyou, Billy Besson et Arnaud Jarlegant ont ensuite dégringolé jusqu'à dernière place du classement, avant d'accrocher le dixième rang lors de la dernière manche. "Ma connaissance des multicoques est très limitée et je suis coureur au large. Mon "stade" à moi est normalement bien plus grand que celui-ci. Mais c'est vraiment génial d'être ici, si près du public. Si je pouvais directement jouer les premiers rôles en Extreme 40, cela décrédibiliserait les performances des autres marins…” 44
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Pelote basque
C a n n es pel o te ba sq ue
Les Cannois font le mur Depuis 1957, une petite colonie de passionnés a investi Cannes pour pratiquer la pelote basque. Face au fronton Michel-Ughetto, ils sont aujourd'hui quatre-vingts à disputer des parties de grand chistera ou de paleta gomme. Un monde avec ses codes, ses règles et son savoir-vivre intemporel. Découverte. Par Jimmy Boursicot. Photos : Sébastien Nogier
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ela fait plus d'un demi-siècle qu'ils se retrouvent face à un mur et ils n'ont même pas l'air de trouver le temps long. Juste à côté du collège Capron, dans une perpendiculaire du boulevard Alexandre-III, Cannes pelote basque a élu domicile. La zone est résidentielle, plutôt huppée. Presque pas un bruit dans les parages. Sur la cancha, (ce qu'on appelait encore l'aire de jeu avant d'être initié) les pelotari s'activent et mitraillent le béton. Les quelques palmiers qui ceignent l'espace nous rappellent qu'on est bien sur la Côte d'Azur, pas dans le Sud-Ouest. Pour le reste, c'est tout comme. Dans les règles de l'art, les protagonistes engagent la pelote et discutent de la validité d'un point en basque. "Pourtant, on n'en a qu'un seul ici", sourit le président Jean-Claude Berthelot en désignant son "dauphin", Gilbert Hegoas.
Installés dans les tribunes en béton, les deux hommes aux cheveux argentés observent leurs protégés en plein entraînement. Avant de replonger dans la compétition, ceux-ci auront plus de six mois pour se préparer. Ce soir-là, un froid cinglant vient nous rappeler que l'été est fini. Sous les projecteurs, sept hommes s'activent, chistera accroché à la main. Le chistera, c'est cette corbeille en osier soutenue par une armature en châtaignier, reliée à un gant de cuir, qui permet aux joueurs de renvoyer la pelote à une vitesse qui peut aller jusqu'à 300 km/h. Autant dire qu'il faut se montrer réactif pour remporter une partie (lire encadré).
Une gestuelle difficile à assimiler Pierre Planson, pratiquant depuis plus de 24 ans et par ailleurs responsable du Cannes tennis club, nous le confirme dans la foulée. "Là, on joue un peu 46 47
moins fort qu'en match. Mais la pelote est un sport qui est assez difficile à apprendre. Tactiquement, c'est riche. Et il y a vraiment une gestuelle précise à assimiler, un peu comme au golf. Comme le jeu est très rapide, la moindre imprécision porte tout de suite à conséquence", décrypte Pierre, qui a figuré parmi les meilleurs joueurs du pays pendant près d'une décennie. Quand il s'agit d'entrer dans le vif de la compétition, les Cannois, qui évoluent en Nationale B et en Challenge national, se retrouvent à l'Ouest. "Nous sommes le seul club qui fasse du grand chistera dans la région, avec Marseille. Notre déplacement le plus court, c'est Toulouse. Ici, il y a Le Plan-de-Grasse et Villeneuve-Loubet, mais il jouent à d'autres spécialités", explique Jean-Claude Berthelot, qui était déjà là quand le mur actuel a été érigé, en 1959. Tout en poursuivant l'échange avec le tandem Berthelot-Hegoas, passionné et passionnant, on garde un œil sur l'entraînement, en essayant de décrypter les faits et gestes des joueurs. Pantalons et chaussures d'un blanc immaculé, maillot rouge, ils enchaînent les déplacements et les amples mouvements de bras. La pelote est évacuée du chistera comme une cartouche. Instinctivement, chacun anticipe la trajectoire de l'objet volant et se trouve au point de chute. Des heures d'entraînements qui paient, tout simplement. En match, il faut tenir le choc et éviter la casse. La partie dure en moyenne une
La pelote décryptée
heure et demie, parfois plus. En cas de blessure, aucun remplaçant ne sera autorisé à pénétrer sur la cancha.
La pelote, fil rouge estival La période phare pour les pelotari, c'est évidemment l'été. Quand les journées s'étirent et que les derniers rayons de soleil viennent réchauffer le fronton. Chaque vendredi de juillet et d'août, les habitués se pressent pour profiter du rituel bien ancré du "buffet-pelote". Et parfois, les curieux arrivent jusqu'ici, attirés par le côté insolite de la chose. En fin de soirée, ils repartent souvent étonnés par la vitesse du jeu et la puissance donnée à la pelote mais aussi par l'atmosphère qui règne autour des rencontres. "Ici, c'est vraiment sympa, très convivial", appuie Gilbert Hegoas, particulièrement chargé de l'organisation des matches de paleta gomme. De paleta quoi ? Inutile de chercher une éventuelle contrepèterie, Gilbert éclaire notre lanterne. "La paleta gomme, c'est une variante de la pelote basque. Elle se joue à deux contre deux, sur un terrain qui fait quarante mètres de long. On renvoie la balle, qui est en gomme et qui pèse envron 50 grammes, avec une petite raquette en bois." En préambule des
rencontres officielles, les novices ont également la possibilité de découvrir les différentes disciplines directement, lors de séances d'initiation. "Tous nos joueurs ont été formés au club, on ne va pas recruter ailleurs, rappelle Jean-Claude Berthelot. Habituellement, on propose aussi des animations avec les scolaires, mais on n'a pas pu le faire l'année dernière."
Professionnalisme, paris et cadences infernales aux USA Quand on arrive jusqu'à la porte du club cannois, on en repart très longtemps après, voire jamais. L'important, selon Pierre Planson, est de ne pas débuter trop tard. "Après 14-15 ans, ça devient vraiment difficile d'espérer évoluer à un bon niveau." L'association a tout l'air d'une grande famille et les discussions sont parfois aussi longues que le terrain de jeu. Ailleurs, l'approche est parfois différente. La pelote basque, qui a voyagé jusqu'aux Etats-Unis, peut prendre une toute autre tournure. Au pays de l'oncle Sam, elle sert même à organiser des paris. "Les meilleurs joueurs partent là-bas. Même s'ils n'ont pas tous d'énormes contrats, ils sont professionnels", glisse Pierre. Principalement basés en Floride, 48
• Une partie de grand chistera (qui peut mesurer jusqu'à 68 centimètres de long et 13 centimètres de large) se dispute à trois contre trois. La première équipe qui atteint 40 points remporte la partie. • Les joueurs peuvent rattraper la pelote de volée ou la laisser rebondir une fois avant de la renvoyer sur le mur. • Une pelote pèse environ 128 grammes. Son noyau, fait de filaments de caoutchouc serrés fortement, est recouvert de fil de laine. La dernière couche est un enveloppe réalisée avec deux peaux de chèvre. • La longueur de la cancha est en moyenne de 80 mètres et peut s'étendre jusqu'à 100 mètres. Sa largeur est le plus souvent de 17 mètres. La hauteur du mur, elle, varie entre 8,5 mètres et 12 mètres. • Il y a faute lorsque la pelote arrive endessous de la raie métallique fixée sur le mur (à 90 centimètres du sol) ou qu'elle rebondit sur ou en dehors des lignes délimitant l'aire de jeu. • Pour marquer un point, il faut envoyer la pelote sur le mur et faire en sorte qu'elle rebondisse une fois dans les limites du terrain et que l'adversaire ne parvienne pas à la rattraper. Chaque faute donne un point à l'adversaire. • L'équipe qui vient de marquer a le droit d'engager la pelote lors de l'échange suivant. On nomme cette étape le "but". • Avant de démarrer, le pelotari qui sert dit "jo" pour que tout le monde se tienne prêt. Depuis les tribunes, on pourra entendre "ona" lorsque la pelote sera bonne, "falta" quand elle sera fausse et "berriz" quand elle sera à rejouer. En cas de doute, les joueurs prononceront "zerda" pour demander ce qu'il se passe.
ces cadors évoluent en cesta punta, la variante la plus spectaculaire de la pelote basque (en salle avec un deuxième mur à gauche, à deux contre deux). "La cadence est très élevée. Et comme il y a des paris organisés, il faut jouer plusieurs fois. Ça peut aller jusqu'à quatre heures par jour", détaille Pierre Planson. Au début du troisième millénaire, lui aussi a voulu voir ce qui se passait de l'autre côté de l'Atlantique. "J'avais un contact avec Milford, un club de la région de New York. Je me suis rendu sur place, mais c'était l'année du 11-Septembre…" Un signe du destin qui a renvoyé l'attaquant du côté du fronton MichelUghetto. Où l'on n'est apparemment pas si mal !
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BMW et le golf ? Une alliance naturelle qui dure depuis plusieurs années.
BMW Golf cup, pour le plaisir Pour la huitième année consécutive, la concession Gaam Nouvelles BMW de Cannes a organisé un tournoi qualificatif pour la finale nationale de la BMW Golf Cup, le rassemblement amateur le plus important de France. Sur les greens du Royal Mougins, près de cent concurrents ont pris part à cette journée événementielle. Photos : Sébastien Nogier
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ela ne date pas d'hier. Les marques aiment le sport, ses symboles, ses héros et ses valeurs. Et les constructeurs automobiles n'échappent bien évidemment pas à la règle. Chez BMW, on est plutôt golf, même si le trimaran de la firme allemande et d'Oracle a triomphé lors de l'America's cup, en 2010. "Nous avons toujours beaucoup communiqué autour du golf, qui correspond à nos valeurs, détaille Jérôme Papillon, conseiller commercial chez BMW Gaam Nouvelles Cannes. Il faut savoir que la taille du coffre de chacun de nos modèles est calculée pour pemettre d'y ranger un sac de golf. C'est même le cas de la Z4, qui est pourtant un petit véhicule." Début septembre, les heureux propriétaires d'un bolide frappé du logo bleu et blanc ont pu passer
à la pratique dans le cadre prestigieux du Royal Mougins, où une manche qualificative pour la finale nationale de la BMW Golf Cup était organisée par la concession cannoise. Pour la huitième année consécutive, cette dernière n'a pas manqué l'occasion de réunir ses fidèles clients sur les greens. Durant toute la journée, sous un soleil radieux et un thermomètre qui frôlait encore la barre des 30°C, près de cent joueurs ont pris part à une compétition amicale mais disputée.
"Vraiment fédérateur" Pour Jérôme Papillon et les autres collaborateurs de la firme, le but de l'opération n'était pas de démarcher d'éventuels acheteurs ou de faire l'article de nouvelles voitures. Du moins pas dans un premier temps. "Nous n'avions pas du tout mis de politique commerciale en œuvre. On voulait que
ce rendez-vous soit vraiment fédérateur et cela a été le cas. Après, les gens viennent naturellement nous poser des questions sur nos modèles, mais ce n'est pas notre priorité lors de la BMW Golf Cup", poursuit Jérôme Papillon. D'une année à l'autre, on retrouve un noyau dur de passionnés de golf, qui ne manqueraient le tournoi pour rien au monde. Pour y participer, il fallait déjà afficher de solides références, avec un handicap fixé à 30 et 32. Outre ce critère, il était indispensable d'avoir disputé au moins trois compétitions officielles dans l'année et de posséder une BMW pour prétendre à une qualification pour la finale nationale à La Baule (Loire-Atlantique). "Dans tout le pays, on compte environ 90 tournois organisés par des concessions locales, ce qui fait de la BMW Golf Cup le plus grand rassemblement golfique de France", assure le conseiller commercial cannois.
G Lots de prestige Sélectionnés pour le grand rendez-vous hexagonal l'an dernier, Philippe Debarge et Dominique Peltier n'ont pas pu défendre leurs chances cette fois, le règlement stipulant qu'il est obligatoire de laisser s'écouler trois ans entre deux qualifications. Qu'à cela ne tienne : les battus de 2010 et les nouveaux venus ont fait le maximum pour décrocher les précieux sésames. "Ils ont joué selon la formule quatre balles, meilleure balle Stableford. Tout le monde est parti en même temps, d'un trou différent. Ce système nous a permis d'avoir peu de décalage au niveau du timing. Chaque équipe de deux joueurs avait une voiturette et un en-cas à sa disposition. Ils ont également pu se restaurer à mi-parcours ou lors du cocktail organisé en marge de la remise des prix." Pour récompenser les clients BMW, Bose, Lalique et le groupe Lucien Barrière ont offert des lots de grande qualité. Laurent Roussel et
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André Gamard, qualifiés après le désistement de Jean-Pierre Rostain et Dominique Rispal, ont également profité de conditions idéales à La Baule (hébergement en hôtel cinq étoiles, repas et prêt de véhicule). Malheureusement, le duo n'a pas réussi à s'imposer dans une épreuve très relevée où pas moins de 180 concurrents visaient une place pour le grand rendez-vous mondial programmé du 5 au 10 mars 2012 à Singapour. Ils auront quand même eu la possibilité de représenter fièrement la concession cannoise de BMW.
Dames (2 équipes engagées)
Résultats
• 1. Gilda Vivarelli et Martine Teisseire (45 pts) • 2. Gemma Kouwenberg et Jacqueline Lanting (41 pts)
Messieurs (26 équipes) • 1. Jean-Pierre Rostain et Dominique Rispal (49 pts)
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• 2. André Gamard et Laurent Roussel (46 pts) • 3. Olivier Cappelli et Christian Rostain (44 pts)
Mixte (16 équipes) • 1. Caroline Hely-Hutchinson et Bernard Bellaiche (45 pts) • 2. Laurence Rouvet et Michel Benatar (43 pts) • 3. Stéphane Lucas et Catherine Laine (40 pts)
Jean-Pierre Rivère
Le BOSS du gym
se livre Arrivé à la tête de l'OGC Nice en juillet dernier, Jean-Pierre Rivère a vécu des premiers mois difficiles dans son nouveau costume de président, devant composer avec des résultats sportifs en deça de ses espérances. Actionnaire majoritaire avec 51 % des parts du club, il a fait le choix de se plonger dans le monde si particulier du football après avoir fait fortune dans l'immobilier, pour le pire et pour le meilleur. Entretien. Par Jimmy Boursicot. Photos : Sébastien Nogier
F o o t b a l l
Il y a beaucoup de pression autour des matches. Je ne les regarde plus du tout du même œil Le futur stade de 35 000 places en construction dans la plaine du Var sera un formidable outil pour le Gym. "Il y a un travail de fourmi à faire pour fidéliser le public", prévient le président.
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n jeudi matin, après la séance d'entraînement au parc des sports Charles-Ehrmann. Jean-Pierre Rivère nous a donné rendez-vous au siège du club. Passablement en retard après une réunion qui s'est éternisée, il se confond en excuses. "La moindre des politesses, c'est d'être à l'heure, vraiment désolé." La rencontre a lieu dans un bureau très sobre. Rien de clinquant ni de luxueux, juste quelques objets commémoratifs (une statuette créée pour le centenaire du Gym, une vieille une de L'Equipe saluant une victoire contre le PSG…). Celui qui fut un homme d'affaires à succès se montre d'emblée abordable et réceptif, sans jamais donner l'impression de jouer un rôle. Ou alors, il le fait très bien. Sa nouvelle exposition médiatique, ses attentes, les performances décevantes en Ligue 1, le futur stade : l'homme aux cheveux poivre et sel a tout abordé, avec un certain recul et une vraie ligne de conduite. Qu'avez-vous pensé de cette première partie de championnat compliquée pour votre club ? Pour l'instant, les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes. On essaie de rectifier le tir, de travailler pour inverser la tendance. On n'a pas perdu notre joie ni notre gaieté, mais malgré tout, le début de saison a été difficile. Après la huitième journée (1-1 contre Dijon au Ray), vous avez dû intervenir auprès de l'effectif. Vous attendiez-vous à devoir gérer
ce type de situation aussi rapidement ? Un club, c'est une entité globale. Et les échanges avec le secteur sportif, c'est une chose tout à fait normale. Quand il faut être un peu plus présent, on le fait. Même si je connais le football, je n'ai pas de compétence particulière dans ce domaine. Mais parfois, avec du bon sens, on peut intervenir sur certains sujets. Peutêtre que certains joueurs se sont dit qu'avec le recrutement qu'on a fait, ce serait plus facile et qu'ils ont oublié de se donner à fond. Ils sont responsables et l'état d'esprit est là. Mais quand on change la moitié d'une équipe ce n'est pas évident. Vous avez construit une équipe qui semble a priori plus "joueuse", plus technique que les années précédentes. Pourtant, les performances ne suivent pas toujours… Peut-être que l'on doit revenir à des choses plus simples, faire un peu moins attention à la manière pour obtenir des résultats. Et quand ça ira mieux, on pourra petit à petit retrouver ce visage "joueur". Avez-vous tout de même noté certaines erreurs de casting concernant le recrutement ? Vous savez, même si on a un déficit de points, on ne peut pas juger le recrutement aussi tôt. Il faut au moins attendre la mi-saison pour voir quelles sont nos erreurs et nos réussites. Tout va très vite dans le football, imaginez que l'on ait deux ou trois points de plus (interview réalisé avant 52 53
la dixième journée, ndlr). On se retrouverait à la douzième place. Deux-trois points, c'est peu et beaucoup à la fois. Mais on sait qu'on pouvait les avoir. Entre guillemets, c'est peut-être une bonne chose de connaître la difficulté au départ. Cela peut nous permettre de rectifier quelques détails plus vite. A titre personnel, comment avez-vous vécu vos premiers mois dans ce nouveau rôle ? Ah, mais je découvre tout, c'est un milieu que je ne connaissais pas. Dans le football, il y a des choses qui sont particulières. Il y a beaucoup de pression autour des matches. Je ne les regarde plus du tôt du même œil. Et puis il y a les interviews (il sourit). Je vous reçois volontiers, mais c'est vrai que j'étais bien à mon anonymat. Il faut assumer, ça fait partie du jeu. Tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à la vie du Gym savent que vous avez fait fortune dans l'immobilier. Mais quelle était exactement la nature de votre activité ? (Il sourit à nouveau). Là, c'est un peu compliqué, vous allez être perdu. J'avais une entreprise nationale qui faisait de la distribution de produits immobiliers patrimoniaux, d'investissement. Nous avions deux réseaux de distribution, les gestionnaires de patrimoine et la Caisse d'épargne, avec laquelle nous détenions l'exclusivité pour la France. Mais bon je rentre dans la technicité, là…
Vous en avez complètement fini avec ce domaine ? J'ai cédé mon entreprise. Je fais toujours un petit peu d'immobilier, parce que c'est agréable. C'est un métier qui me sécurise. On imagine que le contraste avec le milieu du football doit être très important… Il y a un très gros contraste, le football est un monde particulier. Mais on y arrive. Quel est votre mode de fonctionnement au quotidien ? Je délègue beaucoup, notamment à Julien Fournier, qui est directeur général. Il s'occupe de l'administratif, des questions financières et du fonctionnement du club. Il gère le quotidien. On passe beaucoup de temps au téléphone ensemble. Je supervise le domaine sportif, non pas en influant sur les compositions d'équipe mais en apportant des réflexions, notamment sur des sujets d'avenir. Vous n'avez jamais eu la tentation de peser sur les choix d'Eric Roy ? (mi-novembre, ce dernier a été remplacé par René Marsiglia, ndlr) J'ai un entraîneur avec qui je m'entends très
Les gens sont très sympathiques avec moi. Mais cela ne dure qu'un temps…
autre vie, avec des souffrances, des difficultés. Quand on va dans un hôpital et que l'on voit des enfants en fin de vie, on comprend qu'il y a bien plus grave.
bien. Je ne m'interdis aucun échange, on peut parler sans retenue. En revanche, chacun a son domaine de compétences. Ce n'est pas parce que je vais voir un joueur que je m'immisce dans le domaine sportif. C'est aussi le rôle d'un président d'intervenir pour régler certains problèmes. Parce que quand le ballon est lancé, on ne peut plus rien faire, on redevient spectateur.
Sauf que beaucoup de gens accordent une importance énorme au football et voient tout par ce prisme… Tout à fait, c'est le problème. Bâtir un club, ça prend beaucoup de temps. Alors que ce qui est visible en premier, c'est le classement. Tout le reste est obscur, c'est normal. De mon côté, c'est un peu gênant car les gens sont très sympathiques avec moi. C'est agréable, effectivement. Mais je sais que ça ne dure qu'un temps et que si les résultats baissent, ce sera certainement beaucoup moins agréable.
Vous qui aviez déclaré vouloir "connaître plus de plaisir que de difficultés"… L'OGC Nice est une institution et nous avons des devoirs par rapport à tous ceux qui suivent ce club, c'est fondamental. L'objectif, c'est de se tromper le moins possible et de le faire grandir. On n'a pas la faculté de se dire "ce n'est pas important". Bien qu'il faille relativiser les choses. C'est ce côté "institution" et le football qui amplifient tout. Mais après, il y a une
Vous avez affiché votre volonté de former plus de joueurs pour l'équipe première. Comment s'y prendre, que devez-vous changer dans votre organisation ? Il faut qu'un jour, on puisse avoir un pourcentage important de l'effectif formé au club. Là, on pourra dire qu'on a réussi. Ça ne peut pas se faire du jour au lendemain, mais on voit que certains clubs bien installés en Ligue 1 s'appuient sur leur centre de formation.
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Des clubs qui s'arrachent aussi les élements les plus prometteurs à coups de chéquiers. Avez-vous les moyens de vous mêler à la bataille pour attirer ces jeunes ? On ne s'interdit rien. Si on en détecte un, on peut faire un investissement. Cela s'est d'ailleurs passé récemment. Mais l'idée, c'est quand même de faire sortir des jeunes de notre centre et leur donner leur chance. A propos d'avenir : nombreux sont ceux qui émettent des doutes sur la capacité de l'OGC Nice à remplir son futur stade de 35 000 places. Quelle est votre opinion ? Les résultats auront une grosse influence, c'est sûr. Mais au-delà de ça, il y a un vrai travail à faire. L'année prochaine sera la dernière au Ray. Il faut vendre cette année comme telle, fidéliser le public pour avoir plus d'abonnés en arrivant dans notre nouveau stade. Ce sera un travail de
fourmi à mettre en place. Et ce ne sera auréolé de succès que si les résultats suivent, on le sait. Vous évoquiez tout à l'heure la pression pendant les matches. Comment les vivez-vous exactement ? Vraiment différemment par rapport à avant, quand j'étais seulement supporter. J'ai franchement beaucoup moins de sérénité. La dernière fois, je n'ai pas pu faire le déplacement à Caen (9e journée, 1-1) et j'ai suivi la rencontre à la télé. C'était encore pire… En plus, on a vécu beaucoup de rebondissements, comme à Toulouse (3e journée, 1-1 à domicile). Avez-vous connu des moments forts comme "simple supporter" ? Vous ont-ils poussé à vous investir dans ce club ? Je suis arrivé à Nice à l'âge de 10 ans et j'en ai 54 aujourd'hui, j'ai forcément des bons souvenirs. J'aime évoquer l'époque Snella (entraîneur
de 1971 à 1974) parce qu'on avait un jeu flamboyant et on jouait le haut de tableau. C'était un plaisir d'aller au stade. Mais ce n'est pas cela qui m'a donné envie de m'impliquer. C'est juste la vie d'un homme qui, à un moment donné, fait des choix et prend des orientations.
vous retrouver ailleurs un jour ? Je ne pense pas. Je crois que si j'arrive à faire tout ce qu'il faut ici, je prendrais tout mon temps. On court toujours après le temps. J'ai plein d'envies, j'ai une famille, des enfants. J'aime le sport en général.
Vous vous voyez rester longtemps à la présidence ? Ecoutez, je ne peux pas savoir. L'objectif, c'est d'arriver à continuer de faire grandir ce club. Et puis si un jour, je considère que c'est le cas et que je ne peux plus lui apporter suffisamment de choses, je partirai. Dans un an, dans cinq ans, je ne sais pas du tout. Mais je ne pense pas que je resterai dix ou vingt ans dans un club de football.
Peu avant notre bouclage, le président du Gym est revenu dans L'Equipe sur les conditions du remplacement d'Eric Roy. "C'est une réflexion que nous avions depuis quelque temps et, à un moment, il faut passer à l'action. Au classement, nous ne sommes pas très bien, il ne fallait pas attendre d'être en réel danger. Cette décision collégiale est venue comme une évidence. Cette équipe a un potentiel et elle ne l'a pas encore vraiment exprimé. On ne peut toujours pas se cacher derrière la malchance, la chance il faut la provoquer."
Vous avez peut-être d'autres passions, est-ce que l'on pourrait
Un self made man discret »»D'emblée, il avait tenu à mettre les choses au clair. Alors que les tractations pour le rachat du club n'allaient pas tarder à aboutir, Jean-Pierre Rivère avait déclaré ceci : "Il faut que les gens sachent que je ne suis pas un mécène milliardaire. Je ne suis pas Roman Abramovitch. Pour moi, le foot n’est pas une danseuse." Certaines rumeurs ont circulé, mais personne n'a pu exactement chiffrer la fortune personnelle de l'actuel président du Gym. L'homme n'est pas du genre à multiplier les coups de gueule, à faire dans l'esbroufe pour attirer la lumière. Il laisse ça aux autres, aux faux modestes, à ceux qui hissent leur tête pour qu'on les voit mieux sur la photo. Quand on évoque la possibilité de le mettre en couverture de notre magazine, il fait la moue, presque gêné. Natif du Gers, arrivé à Nice à l'âge de 10 ans, Jean-Pierre Rivère est le prototype du "self made man". Dans une interview pour Nice-Matin, il se disait "peu doué pour les études". Ce qui n'empêchera pas cette homme réfléchi et accessible d'enchaîner les réussites avec sa société, Isélection, qu'il a revendue en 2009 à la Caisse d'Epargne. Père de deux enfants et marié à une journaliste, il dit avoir "la passion de l'OGCN" et assure qu'il n'aurait "pas investi dans un autre club". Actionnaire majoritaire avec 51% des parts, Rivère a injecté 12 millions d'euros lors de son arrivée. Une enveloppe destinée en premier lieu à combler un déficit structurel de 6 millions. Cette saison, le budget prévisionnel du club se monte à 35 millions, soit le douzième de Ligue (source France football).
C h r i st o phe l emai tre
Semelles de vent pour esprit rêveur De passage à Nice pour le Décanation, Christophe Lemaitre a bouclé sa saison par une victoire sur 100 mètres face au revenant Justin Gatlin (en 10''12 à Charles-Ehrmann). La veille, la star de l'athlétisme français avait enchaîné interviews, séance de dédicace et coup d'envoi du match de Ligue 1 entre le Gym et Ajaccio. L'occasion d'essayer de se lancer à la poursuite de ce champion atypique. Par Jimmy Boursicot. Photos : DPPI
I
l y a ceux que la presse appelle les "bons clients". Qui enchaînent les plaisanteries et les analyses bien senties, qui font ami-ami avec les journalistes et qui sont toujours prêts à ramener leur bobine dans le petit écran. Christophe Lemaitre ne fait pas partie de cette catégorie, et cela ne le tracasse pas outre mesure. Sans détour, il nous assure qu'il préfèrerait "avoir juste à courir, faire mon truc." Le sprinter savoyard de 21 ans est une bête de course, un talent brut. L'effervescence autour de sa personne l'amuse, il semble l'observer d'un œil distrait, comme lors de notre entretien au Novotel Arenas. Son duel à distance avec Usain Bolt, qui occupe des pages entières dans les journaux ? "Pour moi, c'est créé de toutes pièces.
Les médias se montent la tête tout seuls. Je n'y pense presque pas, je cherche à faire de mon mieux, c'est tout." Poli et disponible, "Chris" n'est peut-être pas encore armé pour déjouer les pièges de la médiatisation. Alors, les uns ironisent sur son zozotement, les autres pouffent quand ils le voient répondre aux questions avec un improbable chapeau de paille sur la tête. Pour beaucoup, le raccourci semble évident : Lemaitre serait, au mieux, un doux rêveur. Et au pire, l'idiot du village. Un jugement à l'emporte-pièces. Forcément trop abrupt, trop dur pour un garçon à peine sorti de l'adolescence, sur lequel les projecteurs se sont braqués à la vitesse de l'éclair. Après ses trois titres aux championnats d'Eu-
rope de Barcelone en 2010, (100 m, 200 m et 4x100 m), le directeur général d'Asics, son équipementier, tentera (maladroitement) de le protéger en évoquant un "déficit d'expression".
"Tout ce que je voulais, en mieux" A Nice, Christophe Lemaitre a pu constater que le public était loin de porter le même regard sur lui. De passage à la Fnac en compagnie de ses potes du relais et du sauteur en longueur Salim Sdiri, il a vu défiler devant lui ses admirateurs. Quelques demoiselles, une longue file d'enfants et d'ados escortés par leurs parents, partis à la chasse à l'autographe. Là encore, le contraste était saisissant. D'un côté du cordon de sécurité,
Athlétisme des gens qui faisaient la queue depuis plusieurs heures, impatients de voir la nouvelle coqueluche du sport français débouler. Et de l'autre, des clients un peu perdus, qui se lançaient dans des pronostics sur l'identité de la star en question. "Je crois que c'est un nageur", glissait une jeune fille en train de siroter un smoothie. "Non, ça doit être un handballeur, lui", tentait un garçon en survêtement. Pourtant, ils étaient nombreux à l'avoir vu récolter deux médailles aux Mondiaux de Daegu, (une de bronze sur 200 m, une d'argent avec le relais 4x100 m). En Asie et dans plusieurs pays de l'Est, Lemaitre jouit d'une énorme côte de popularité. Même s'il a échoué au pied du podium sur un 100 m marqué par la disqualification de la tornade Bolt, le "TGV de Culoz" nous assurait être très satisfait de ses performances. "Honnêtement, j'ai fait tout ce que je voulais, mais en mieux. Au début, il y
avait un peu de déception par rapport au 100 m. Mais après, en ayant obtenu ces deux médailles, ça a été vite oublié." Vainqueur de sa course au Décanation, Lemaitre venait juste d'en finir avec une saison chargée en sollicitations.
Eternel adolescent Depuis quelques semaines, d'autres impératifs sont venus garnir son emploi du temps : l'homme le plus rapide de France a en effet pris la décision de poursuivre ses études. A l'IUT d'Annecy, il prépare un diplôme de génie électrique et d'informatique industrielle, dans une section qui accueille d'autres sportifs de haut niveau. "J'avais envie de penser à autre chose qu'à l'athlé. Et puis je ne sais pas ce que sera mon avenir, alors…"
Selon Lemaitre, sa rivalité avec Usain Bolt "est créée de toutes pièces. Les médias se montent la tête avec ça. Je n'y pense presque pas, j'essaie de faire de mon mieux, c'est tout".
On l'interroge ensuite sur ses goûts, ses centres d'intérêts et ses projets. Il répond uniquement par "oui" ou "non". Il en dit à peine plus sur son cursus sportif, lui qui s'est essayé à plusieurs sports collectifs sans particulièrement briller avant de trouver son bonheur sur le tartan. "J'aime bien le foot, l'OM surtout. Mais je n'ai jamais rencontré les joueurs et je ne suis pas encore allé au Vélodrome." Malicieux et chambreur en compagnie des membres de l'équipe de France, Christophe Lemaitre se fait plus discret dans un contexte où chacun de ses faits et gestes va être commenté. Il vit comme un jeune de son époque et ne semble pas chercher à le dissimuler. Il y a peu de temps, tous les internautes pouvaient accéder à son profil Facebook, découvrir l'identité de sa petite amie et voir la liste des groupes rejoints par l'athlète. Sur le Web, une brève recherche vous mènera également sur son Skyblog, où l'on trouve des photos cocasses du champion, ainsi que d'anciennes vidéos prises lors de soirées arrosées entre potes et des commentaires à l'orthographe très incertaine.
"On ne connaît pas mes limites" Voilà pour le volet "hors stade". Quand on revient dans le vif du sujet, Lemaitre paraît un peu plus concerné par la discussion. "Depuis les cham 56 57
pionnats d'Europe, on a retrouvé une dynamique. On essaye de donner une belle image de notre sport. On a montré qu'on reprenait du poil de la bête." Le sociétaire de l'AS Aix-les-Bains a fait beaucoup de chemin en un peu plus d'un an. Il a glané des titres, dépoussiéré les records de France du 100 m (9''92) et du 200 m (19"80). Et il a hérité de ce statut de "premier blanc sous la barre des dix secondes". "Pour moi ça ne veut vraiment rien dire", tranche le coureur d'1,90 m. Pas le genre à douter, il rêve à voix haute d'une médaille aux JO. "Je n'ai aucun blocage au niveau mental, je ne me mets pas la pression. Et au niveau chronométrique, je ne sais pas exactement jusqu'où je peux descendre. Avec mon entraîneur, on ne connaît pas mes limites." Son entraîneur, c'est Pierre Carraz, 71 ans. L'homme qui l'a découvert lors d'une fête de village. Qui a décelé du potentiel chez ce gamin dégingandé et qui l'a accompagné vers les sommets de la discipline. Le septuagénaire, qui paraît dix ans de moins, est un coach à l'ancienne, bénévole. Touché par des douleurs dorsales, il n'a pu accompagner Christophe en Corée du Sud pour les mondiaux. Devant sa télé, il a vibré et vécu par procuration ces instants forts. Quand il parle de son "poulain", on sent de l'affection, de l'amour. Un technicien atypique pour un coureur qui ne l'est pas moins.
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S p o r t el Monac o
Quand le sport se met à l'écran total L'édition 2011 du Sportel, la convention internationale du sport, de la télévision et des nouveaux médias, a rassemblé 2 330 participants. Pas moins de 970 sociétés et 67 pays étaient représentés. Négociations autour des droits de retransmission et présentation de technologies novatrices étaient au programme. En prime, de grands champions sont venus participer aux différents événements qui se sont déroulé au Grimaldi forum. Par Jimmy Boursicot. Photos : J.B., DR et Sportel
D
es businessmen costumés de frais, des hôtesses souriantes et des stands qui rivalisent d'imagination pour attirer les visiteurs. La mécanique du Sportel, créé en 1990, est bien huilée. Chaque année à Monaco, les professionnels de la télévision et du sport se retrouvent pour ficeler des contrats de diffusion, des partenariats, participer à des colloques et acquérir de nouveaux artifices technologiques. En pénétrant dans l'espace Ravel du Grimaldi forum, il était impossible de manquer deux
poids lourds du sport mondial, la NBA (basketball) et la NFL (football américain). Comme dans une fête foraine, chacun tentait de se démarquer en offrant de petits cadeaux (porteclés, stylos, mini-ballons…) et des friandises. Un peu plus loin, le stand du WRC (le championnats du monde des rallyes) proposait des parties de Playstation 3. Amusant quand on connaît l'ampleur des sommes en jeu. Dans le sillage de ces mastodontes, d'autres programmes faisaient office de sérieux outsiders, comme l'Ultimate fighting championship (UFP),
la plus grosse organisation de combats de MMA (mixed martial arts).
La diffusion des mondiaux de judo a rapporté… zéro euro à la Fédé D'autres tentaient de promouvoir leur discipline pour lui offrir une meilleure exposition médiatique, à l'instar de la Fédération internationale de gym ou de la Fédération française de judo. Invité à dresser le bilan des récents Mondiaux de Paris, le président Jean-Luc Rougé a annoncé
des chiffres honorables. 94 000 spectateurs cumulés à Bercy, des retransmissions télé assurées par 34 chaînes dans 133 pays. En France, Canal+ a enregistré une moyenne de 350 000 téléspectateurs pendant les six jours de compétition. Le hic, c'est que dans l'histoire, la Fédé n'a pas récolté le moindre centime concernant les droits de diffusion. Canal+ a mis la main à la poche pour assurer la couverture de l'évenement (450 000 euros) mais n'a pas eu à payer pour acquérir l'exclusivité de ces Mondiaux. "On se trouve dans une situation paradoxale. Pourquoi le judo est-il si difficile à vendre, alors que nous avons 600 000 licenciés et de très bons résultats à haut niveau ?", s'est interrogé Céline Géraud, vice-présidente de la Fédération.
encore la RAI étaient de la partie. Côté web, YouTube et Dailymotion ont notamment participé aux débats. "Rien n'empêchera les puissants opérateurs internet de se positionner sur les appels d'offre. Et ils disposent de moyens financiers beaucoup plus importants que ceux qui détiennent actuellement des droits", a estimé Martin Rogard, directeur général France de Dailymotion. Le problème du piratage du contenu n'a pas tardé à être évoqué. Pour Timo Lumme, directeur marketing et droits TV du Comité international olympique, "si tout est disponible avec une offre légale, l'offre illégale n'a plus d'intérêt. Pour les Jeux de Londres, la BBC présentera 3 200 heures de programmes. En 2008, elle avait fait 200 heures de direct."
La télé connectée, un monde à conquérir
De prestigieux jurés
Du côté des diffuseurs, on s'est penché sur un autre axe de réflexion avec la télévision connectée (raccordée à internet). A Monaco, plusieurs acteurs majeurs du secteur ont fait le déplacement. ESPN, Eurosport, TV Globo ou
Championne du monde de taekwondo, Gwladys Epangue estime que la télé connectée (et les possibilités d'interactivité qui en découleront) pourrait offrir de nouvelles perspectives à des disciplines peu médiatisées, comme la sienne. Denis Masseglia, président du Comité national 60 61
olympique et sportif français, a également dit oui à la télé connectée, "à condition que ce ne soit pas pour faire davantage de football. Il faudrait une chaine gratuite, pour tous les sports. Lors des JO, des disciplines comme le judo, la natation ou le taekwondo font de l'audience. En dehors de cette période, ils n'y arrivent pas. En marge de ces dossiers consistants, plusieurs remises de récompenses ont été organisées : les podiums d'or Georges Bertellotti (meilleur ralenti, bande-annonce, audience, illustration sonore…), le prix du livre illustré et de la publicité sportive. Dans les différents jurys, on retrouvait l'ancien pilote auto Patrick Tambay, le basketteur Nicolas Batum, la joueuse de football Sonia Bompastor, le navigateur Philippe Monnet et le cycliste Alexandre Vinokourov. Le nageur Yannick Agnel, la volleyeuse Victoria Ravva, la judokate Lucie Decosse ainsi que Jackson Richardson, Claude Onesta et Jérôme Fernandez (respectivement ancien joueur, sélectionneur de l'équipe de France et capitaine de la sélection tricolore) étaient également de la partie.
C l a u de Ones ta
"Je deviens plus manager qu'entraîneur" Un quart d'heure en compagnie de celui à qui tout réussit. Dans l'agenda de ministre de Claude Onesta, on n'avait pas réussi à grapiller plus. Sauf qu'une fois sur place, pour notre plus grand bonheur, le sélectionneur de l'équipe de France semblait avoir décidé de laisser sa montre au vestiaire. Et c'était parti pour plus d'une heure et demie d'échanges, sans faux semblants. Par Jean-Marc Moreno et Jimmy Boursicot. Photos : DR et J.B.
En ce moment, vous êtes un peu moins sous les feux de l'actualité, contrairement à vos joueurs… C'est sûr, mon activité est différente actuellement. Je suis dans un rôle d'observateur, j'assiste aux compétitions. Mais on va dire que je fais aussi beaucoup de "service après-vente", je réponds à beaucoup de sollicitations. Et comme je suis plutôt à la mode en matière de management (il marque une pause et sourit), on me demande souvent d'intervenir dans les entreprises. Lors de ces conférences, que vous demande-t-on ? La recette du succès ? On a prouvé qu'on était capables d'obtenir des performances durables. Quelle entreprise ne recherche pas ça aujourd'hui ? On a des résultats, mais il y a un autre élément déterminant : on arrive à mettre en avant une belle image, une exemplarité. Dans la rue, il y a ceux qui aiment le sport, qui me remercient pour les titres. Mais il y a aussi des gens pas forcément fans de sport, qui sont séduits par les émotions qu'on leur procure, notre solidarité et notre enthousiasme. Donc les sociétés, elles recherchent la performance et l'image. Elles veulent récupérer une partie du message et l'intégrer dans leur réflexion. Le monde du travail et celui du sport sont-ils comparables ? En sport, les résultats sont évidemment dûs au talent. Mais on a souvent vu des équipes talentueuses échouer. Il faut réussir à mettre en place une sorte de collaboration. Malgré les noms prestigieux, notre équipe est devenue plus importante que les individus. Tout ça, ça se rapproche de l'univers de l'entreprise.
H a n d b a l l
N'est-ce pas un peu choquant que des dirigeants de grands groupes fassent appel à un entraîneur sportif pour résoudre leurs problèmes ? Il y a un côté dérisoire, vous avez raison. Aujourd'hui, ils paient cher pour entendre un truc que j'aurais pu leur dire gratuitement il y a cinq ans (il sourit). Mais on se retrouve face à des gens qui sont en situation délicate. Pendant longtemps, on a demandé aux salariés une performance individuelle. C'était un sprint et tout le monde se battait pour arriver le premier. Courir tous les jours un peu plus vite, ça devient impossible au bout d'un moment. Bolt, il ne pourra pas faire le 100 mètres en cinq secondes, hein. La jalousie et l'individualisme existent pourtant dans le sport… Mes joueurs peuvent avoir des salaires diffé-
rents, certains gagnent quatre fois plus que les autres en club. Ils peuvent en souffrir, mais chacun a admis la loi du marché. Par contre, quand il y a une prime de résultat, chacun va toucher la même chose. Celui qui a mis huit buts en finale ou celui qui n'a pas foutu les pieds sur le terrain. Ce qui veut dire que l'exigence est la même pour tous. Comment est née cette équipe de France qui ne perd jamais ? On a construit tout ça à partir des hommes, en les mettant en valeur, en leur confiant des responsabilités. Ils ont pris en charge leur propre projet, ce ne sont pas de simples éxécutants. Au lieu d'être devant et de les tirer, on est derrière et on les accompagne. Je suis de moins en moins technicien et de plus en plus manager. On a l'impression que chaque nouveau 62 63
s'intègre immédiatement dans le collectif ? Celui qui arrive, il se fait discret. S'il débarque en parlant fort, il dégage. Et puis, s'il est avéré qu'un joueur est vraiment trop con, on ne le sollicite pas, même s'il est très fort. Ensemble, on passe deux heures sur le terrain, et presque quinze en dehors, où l'on vit ensemble. On n'est pas dans un camp d'ados, un gars de 35 ans ne peut pas rester avec quelqu'un d'insupportable pendant très longtemps. Ça, c'est déterminant. Tout le monde se plie à ces règles, même une star comme Karabatic ? C'est une vraie star, oui. Il est construit pour attirer la lumière. Sauf que quand il rentre dans le groupe ça s'arrête. Il a l'intelligence de garder beaucoup de mesure, il respecte ce que font les autres sur le terrain. S'il faisait le roi avec nous, il faudrait que je le tue ou que je m'en aille.
mets une "tombée". Alors que je ne vais pas le faire s'il rate un tir. L'histoire aurait pu s'arrêter avant d'avoir commencé. Vous n'avez jamais craint de dilapider l'héritage des Barjots ? Au fond de moi, je savais que ce n'était pas un besoin existentiel de prendre l'équipe de France. C'était quand même une fierté, mais je ne savais pas si j'allais être à la hauteur. Ce que je savais, c'est que je n'allais pas faire le grand écart pour rester. Je pouvais tout planter, aller retrouver ma femme, mes amis et mes bouteilles de rosé.
Mais il doit quand même occuper une place à part… La première année où je l'ai eu, en 2003, il n'a pas joué durant tout le championnat du monde. Tous les journalistes attendaient qu'il rentre, c'était le dieu annoncé. Il y avait Jackson Richardson qui était en train de partir et ils m'en trouvaient déjà un autre. Il faut un peu penser à ceux qui attendaient d'entrer dans la lumière depuis des années. A Nikola, je lui ai dit de montrer ce qu'il savait faire à l'entraînement.
Aujourd'hui, tout roule. Mais en 2004, après les JO d'Athènes (quatrième place), l'horizon était moins dégagé… Je n'ai pas eu que des victoires, j'ai commencé par perdre. Et je m'en souviens. C'était inhumain, une souffrance animale. Tout seul dans ta merde, à pas dormir… Pour les médias, j'étais le fusible. Moi, au bout d'un an, il y a un mec de L'Equipe qui est venu me voir en me disant : "Tu sais, on me demande de t'assassiner". Pour la presse, j'étais trop lisse, je les faisais chier. Des gens que je n'avais jamais vus commandaient ma mise
Cette gestion d'un groupe, vous pensez que les entraîneurs de football ne peuvent pas la reproduire ? Tout bascule quand le joueur pense être plus important que l'équipe. En équipe de France de foot, c'est le cas. Souvent, ceux qui réussissent viennent de milieux compliqués, et on les met dans un centre de formation à douze ans. Qu'estce que vous voulez qu'ils connaissent de la vie ? Les dirigeants ne dirigent plus. Ils pensent que l'indécence du joueur est devenu une fatalité. Que demandez-vous en priorité à ceux qui portent le maillot bleu ? Moi, il y a deux choses qui m'importent. Bon, quand on va faire un match, il faut qu'on le gagne… Mais ce que je veux, c'est que trois jours après, le directeur de l'hôtel où on a dormi nous envoie un courrier pour nous remercier de notre comportement. Moi, un mec qui gueule dans les couloirs pour récupérer sa clé, je lui 64
à mort. Après, l'un des éléments de la réussite du handball, c'est qu'on nous laisse du temps pour construire. Costantini est resté seize ans. Avec votre palmarès, vous êtes devenu intouchable désormais… C'est sûr que celui qui essaie de me descendre maintenant, il va passer pour un con. Mais je me suis construit dans la différence, j'ai toujours été franc. Je n'ai jamais été dans l'obéissance, je n'ai jamais eu besoin de tendre la gamelle pour manger. Je respecte uniquement les gens qui sont respectables, c'est un luxe. Ma liberté, je l'ai acquise sans marcher sur la gueule des autres. Pour vous qui êtes issu d'une famille communistes et qui vous déclarez homme de gauche, est-ce agréable d'aller fêter tous vos succès à l'Elysée ? Ah ben, je respecte les règles du monde dans lequel je vis. Même si je ne suis pas en accord avec sa politique et ses idées, Nicolas Sarkozy reste le président de la République. Je vais pas aller le narguer, ça n'aurait pas de sens. Mais je ne lui servirais pas de paillasson.
J é r ô me Fer nande z
"Physiquement, on se massacre" Cette "carcasse" qui se pointe face à nous, c'est celle du meilleur marqueur de l'histoire de l'équipe de France de handball. A 34 ans, Jérôme Fernandez possède l'un des plus beaux palmarès du sport tricolore. Véritable légende dans sa discipline, il n'en reste pas moins affable, doté d'une sincérité désarmante et d'un regard acéré. La classe, tout simplement. Par Jean-Marc Moreno et Jimmy Boursicot. Photos : DR et J.B.
Les générations précédentes, celles des "Bronzés" et des "Barjots", avaient balisé le terrain en remportant plusieurs succès. Mais votre équipe de France est allée encore plus haut, que ce soit au niveau des résultats et de la notoriété… Notre sport a commencé à exister il y a une vingtaine d'années. Les résultats nous ont fait sortir de l'ombre, même s'il y a d'autres sports phares en France. Aujourd'hui, on est le sport, enfin l'équipe à la mode. Je crois qu'on fait l'unanimité. Ça fait bientôt quatorze ans que je suis en sélection et je vois la différence au niveau de la popularité…
été, en Corse, on m'arrêtait tous les jours pour des photos et des autographes. La finale du Mondial 2011 a été très suivie, même par ceux qui ne connaissaient pas le hand. Et puis on a une bonne image, les médias parlent en bien de nous, ça aide.
C'est à dire ? Eh bien, jusqu'à l'an dernier, je pouvais partir en vacances tranquille, personne ne me reconnaissait. Les gens se disaient : "Il est grand celui-là, il doit faire du basket". (Il sourit). Alors que cet
Finalement, la coupe du monde calamiteuse des footballeurs en 2010 vous a fait beaucoup de bien… Bien sûr ! Quand on a été champions du monde en 2001, en France, il n'y avait presque personne
Vous sentez que le regard a changé sur vous ? En fait, avant, beaucoup de gens nous disaient qu'ils aimaient le handball, qu'ils avaient joué dans le passé. Maintenant, ils en parlent plus naturellement en public. Cette évolution est assez hallucinante.
nous quitter, avant ou après les Jeux. Je n'ai pas envie d'être à distance, je ne vais pas sacrifier ces moments pour un peu plus d'argent. Qu'est-ce qui a changé dans le hand par rapport à l'époque où vous avez débuté votre carrière ? Les "Barjots", c'était une autre époque, celle du handball "sympa". Aujourd'hui, tout est beaucoup plus professionnel. Quand tu fais des excès, c'est beaucoup plus difficile de durer. On a évolué de la même manière de rugby. On peut profiter, mais il faut une hygiène de vie. Et on commence à accumuler les compétitions…
qui parlait de nous. Il n'y en avait que pour Zidane etc. Aujourd'hui, il y a toujours des références en foot, mais elles datent de 1998. La dynamique n'est pas près de s'arrêter, puisque Canal + mise désormais sur votre discipline dans ses grilles de programme… Pour nous, c'est un outil primordial pour booster notre championnat. Depuis le retour de Nikola (Karabatic) à Montpellier, des choses se sont mises en place. Thierry (Omeyer), Luc (Abalo), Daniel (Narcisse) pourraient revenir, donc on va avancer. Et puis, les partenaires se rendent compte qu'avec 200 000 euros ou 300 000 euros, on leur déroule le tapis rouge. Au rugby ou au foot, il n'auraient droit qu'aux petits fours… Dans notre sport, on peut être champion d'Europe avec un budget de 7 millions. Puisque vous parlez d'argent : combien gagne un international actuellement ? Grosso modo, c'est entre 150 000 euros et 200 000 euros imposables par an. Il n'y a que Nikola qui dépasse les 300 000 euros. En revanche, quand on joue à l'étranger, les salaires sont nets d'impôts.
Vous trouvez que vous jouez trop ? Entre janvier 2012 et janvier 2013, on va jouer un Euro, des JO et un mondial. Tout en enchaînant deux saisons en club ! Je suis président du syndicat européen des joueurs, notre demande expresse, c'est que les instances réduisent le nombre de compétitions. Qu'on fasse un Euro tous les quatre ans et un Mondial tous les quatre ans aussi. C'est n'importe quoi, on se massacre physiquement. Pourquoi vous et d'autres joueurs avezvous décidé de rentrer au pays, sachant qu'évoluer à l'étranger serait plus rentable ? Parce qu'avec 10 000 euros, tu vis bien. Honnêtement, aujourd'hui, ça ne vaut plus le coup d'accepter toutes les contraintes que tu rencontres à l'étranger pour 3 000 euros de plus. En étant en France, il y a aussi la possibilité de trouver plus de partenaires privés, qui te permettent de compléter tes revenus. Aujourd'hui, je suis aussi à côté de ma mère, qui est à Bordeaux. Elle est atteinte d'un cancer et elle va sûrement 66 67
Une fois à la retraite vous resterez proche des terrains ? Ah oui ! Je ne m'imagine pas ailleurs. Il y a tellement de gens qui m'ont apporté des choses, tant au niveau humain que sportif… Je ne me vois pas dire : "Allez, je me casse et je vous emmerde". Si on me demande de participer à l'encadrement des équipes nationales de jeunes, je serais prêt. Et j'aimerais aider Toulouse à grandir, dans un rôle de dirigeant.
Dar r e n Tu l ett
working class(e) hero
D
arren Tulett, c'est un look. Des costumes improbables taxés dans la penderie d'Austin Powers, des couleurs à vous flinguer un écran LCD. Darren Tulett, c'est aussi un accent "so British", des noms de clubs de Premier league prononcés en VO et des petites fautes de syntaxe à la Jane Birkin. Voilà pour la partie immergée de l'iceberg, celle qui fait de l'Anglais une star au pays des Froggies. Spécialiste du football d'Outre-Manche pour Canal + depuis dix ans, Darren Tulett a longtemps traîné cette image caricaturale. Pour bien des observateurs, il était simplement l'excentrique "Rosbeef" du petit écran. Point barre. En creusant un peu, on s'est rapidement aperçu que le journaliste était un peu plus que ça. Alors, au moment de s'installer face à lui, on a voulu tout savoir. "Alors, au début, mon père rencontre ma mère. Ne riez pas, c'est une très belle histoire", sourit Tulett, costard noir aux rayure or et fine cravate. Electron libre, le natif de Shoreham-bysea, près de Brighton, est depuis longtemps un adepte du contre-pied. "Je viens d'une famille où personne n'était jamais allé à l'université. Alors, quand les soi-disant experts venaient à l'école pour nous conseiller sur notre avenir, ils se moquaient presque de moi quand je leur disais que je voulais devenir journaliste. Ils me demandaient si j'avais déjà pensé à l'armée…"
Monsieur 100 000 vies Darren dit non aux militaires et devient militant chez les Young socialists. "J'étais assez radical, je partais sur les manifs, les conférences. J'avais un peu lâché les études pendant la dernière année de notre équivalent du Bac. Nous avions trois épreuves et j'en ai réussi seulement deux. Je n'avais plus ma place à l'université. Je suis parti de chez moi et j'ai commencé à travailler dans une usine d'emballage, la nuit. C'est une drôle d'étape dans ma vie, parce que j'avais un peu perdu le fil. Mais quelque part, ça m'a fait
beaucoup de bien. Tous les gens qui m'entourent ont un parcours très linéaire, ils ont tous fait les mêmes écoles. Peut-être que j'ai un peu plus de recul aujourd'hui, je me rends compte de la chance que j'ai de faire ce boulot. J'ai été barman, j'ai nettoyé le sol dans un supermarché…" L'élève Tulett finit par réussir ses examens et part à Manchester pour étudier les sciences politiques. Puis se retrouve à Paris avec un ami, un peu par hasard. "On est partis à l'aventure, on n'avait aucune idée de ce qu'on allait faire. C'était un peu "A nous les petites Françaises". Ça a bien marché de ce côté-là", s'esclaffe ce gentleman de 46 ans. Il s'improvisera ensuite prof d'anglais pendant six ans. D'abord pour l'institut Berlitz puis à son compte. "C'était une époque sympa, j'avais beaucoup de temps libre. J'ai fini par rencontrer une fille, qui est devenue ma femme. Et elle m'a dit : "Bon, qu'est-ce que tu veux vraiment faire ?" Je voulais toujours être journaliste."
"Je vous aime bien, pourtant j'aime pas les Anglais" Petit à petit, celui qui se dit "capable de rester plus de douze heures devant la télé, à jongler entre le football, le golf, le rugby ou le cricket", 68
se rend compte que le sport occupe de plus en plus de place dans sa vie. Il dégote un poste au sein du bureau parisien de l'agence Bloomberg, se glisse dans une brèche sur Europe 1 et finit par crever l'écran sur Canal+. Comme dans un rêve. Darren Tulett profite de la liberté de ton qu'on lui accorde pour révolutionner le petit monde des émissions de sport. "Chez nous, les animateurs sont beaucoup plus dans l'autodérision, le divertissement", assure ce fan (dans le désordre) de Paul Gascoigne, de Madness, des Smiths et d'Arsenal. Micro en main, il se marre quand il entend les footballeurs manier la langue de plomb. "Des fois, je me plante devant eux et je leur dis de recommencer. Ils se sentent obligés de faire des belles phrases, alors qu'on voudrait juste qu'ils soient naturels." Le blond sautillant aime mélanger les genres et a envie de refaire une émission comme "Ils se foot du monde", présentée en compagnie de Thomas Ngijol, où il avait réussi à mêler humour et sport. Ce qui est une prouesse en soi. Dans la rue, il sourit toujours quand les ses fans viennent lui dire : "Vous, je vous aime bien. Pourtant, j'aime pas les Anglais."
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Lucie decosse
pour tout l'or du monde
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ans les journaux, on l'appelle parfois la "Reine Decosse". Mais à trente ans, la judokate n'a pas l'intention de somnoler sur son trône. Lucie Decosse l'a à nouveau prouvé lors des mondiaux de Bercy, durant lesquels elle a réussi à s'emparer d'une troisième couronne planétaire, chez les moins de 70 kg. A l'approches des JO de Londres, l'athlète guyanaise a réaffirmé ses ambitions, évoqué la "grande famille" de l'Insep et le blog qu'elle alimente régulièrement. Avec trois sacres mondiaux, vous pouvez commencer à dire que vous êtes entrée dans l'histoire du judo français… Quand tu gagnes une fois, on peut toujours dire que c'était ton jour de chance. La deuxième, tu montres que tu confirmes. Bon, la troisième, tu te dis que tu fais partie des meilleures sur la durée. C'est ça qui est important. Etre médaillé tout au long d'une carrière, c'est valorisant. Imaginons que vous ayez le choix : échangeriez-vous vos titres de championne du monde contre l'or olympique ? Ah, j'hésiterais. Une médaille mondiale contre celle des JO, c'est sûr que je le ferais. Mais trois… Franchement, je ne sais pas. Après un court break, vous devez déjà vous replonger dans la préparation des Jeux. Comment parvenez-vous à vous remettre en question ? Rester au top, c'est le plus dur. David Douillet en judo, Tony Estanguet en kayak et d'autres ont réussi à le faire, c'est la marque des grands champions. Ce sont des exemples pour moi. Tout part de l'entraînement. Il faut y aller en se disant qu'on n'est pas arrivé au bout. Après mon premier titre mondial, je me suis lâchée un peu, j'ai décompressé.
Malgré le talent, on sent vite la différence dans ces moments-là ? Oui, je l'ai vu en 2009. J'ai fait une erreur à cette époque. Je venais de changer de catégorie, j'avais tout gagné dans la saison et je me suis dit : "Je vais y aller tranquille". Je me suis entraînée, mais sans plus, sans me mettre psychologiquement en condition. Et dès le premier tour des championnats du monde, j'ai été éliminée. Il faut donc être toujours en alerte, sur le qui-vive ? Au judo, même en étant en super forme, tu peux rencontrer quelqu'un qui ne te convient pas. Si tu n'arrives pas à sortir du schéma tactique, tu peux perdre. Pour s'imposer, il faut aller audelà de ça. Quelle forme prend votre préparation actuellement ? J'ai eu trois semaines de coupure, puis je suis repartie à l'entraînement. Je sais que cette saison, je ne vais pas disputer beaucoup de compétitions. Je commence à avoir de l'expérience, je sais ce que je dois faire pour être prête. Il faut aussi que je prenne en considération mon âge et mon état physique. Si j'ai le moindre pépin, je me repose, je ne suis pas dans l'urgence. Par rapport à Pékin, il n'y a pas grand chose qui a changé. De toute façon, les Jeux, tu les prépare sur plus qu'un an. 70
Revenir de Londres sans médaille, c'est inimaginable ? Ce serait forcément décevant, je suis championne du monde en titre. Si je n'arrivais pas en finale, je serais automatiquement déçue. En 2008, j'ai connu ça (malgré sa médaille d'argent, ndlr). J'essaie de ne pas y penser. Le blog que vous tenez sur le site internet du journal "Le Monde" (http ://decosse.blog. lemonde.fr), c'est un moyen de s'aérer l'esprit ? C'est quelque chose qui m'intéresse vraiment. J'essaie de préparer un peu la suite, j'ai fait des études de journalisme. Ça me permet de me faire un peu plus connaître et de parler d'autres athlètes. Dans les mois à venir, j'aimerais vraiment montrer les coulisses, ce qu'on ne voit pas d'habitude. Par la suite, ça me plairait de travailler à la télé. Il semble y avoir une réelle complicité entre vous et plusieurs athlètes issus de l'Insep, pas forcément tous judokas… On est athlètes de haut niveau, on est des gens à part, un peu spéciaux. Tout ce qu'on fait, chaque jour, c'est pour avoir un titre. On se connaît bien. Avec une fille comme Gwladys Epangue, qui fait du taekwondo, on va vivre notre troisième olympiade ensemble. A l'Insep, il y a les lutteurs, les escrimeurs, les boxeurs… Quand on se croise, on essaie toujours de s'encourager.
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Le vélo pour fuir le handicap L'antenne niçoise de l'association Valentin-Haüy, au service des aveugles et des malvoyants, propose des sorties à vélo à ses adhérents. Guidés par un pilote valide, ces derniers parcourent le département sur des tandems. Une quête de sensations et d'émotions qui dépasse le cadre purement sportif. Par Jimmy Boursicot. Photos : Sébastien Nogier
I
ls avancent ensemble, plus ou moins rapidement selon l'humeur du jour. Dans leurs lunettes de soleil, un décor de rêve peu à peu grignoté par le béton. Des palmiers alignés, des plages de galets, de sable et de graciles voiliers au loin. Pour celui qui est à l'avant du deux-roues, rien de très original. Mais même après des décennies, il est difficile d'afficher une mine blasée en arpentant la Côte d'Azur. Pour la personne qui écrase les pédales juste derrière, en revanche, c'est un nouveau monde qui se présente à chaque fois. Un monde où la barrière du handicap vole en éclats. Deux jours par semaine, le mercredi et le samedi en général, des non-voyants et des déficients visuels pratiquent le cyclisme, en position passager sur un tandem. Ils se sentent enfin "comme les autres". Sur un vélo, personne ne viendra pointer le doigt sur leur différence. Accumuler les tours de roue pour ne pas tourner en rond. "Le but de l'association, c'est de rassembler les malvoyants, d'éviter l'isolement et l'ennui. Et le sport est une activité très fédératrice. Certains de nos membres font de la voile, du tir ou encore de la randonnée", énumère Jimmy Teissier, responsable de la section cyclisme au sein du comité Valentin-Haüy de Nice.
"Jamais d'accident" Ensemble, pilote et stocker (le terme qui désigne le passager sur un tandem) avalent les portions de bitume avec gourmandise. Le temps d'une matinée voire plus si les jambes sont légères, le groupe s'offre des escapades. 72 73
Souvent sur le littoral, entre Antibes, Cagnes, Nice, Antibes, Eze, Monaco ou Menton. "Nous avons un petit groupe qui est de toute les sorties. Mais au total, nous sommes près de soixante. On prend du plaisir à se retrouver, au fil du temps, les gens apprennent à se connaître. Il a une relation de confiance avec le pilote, qui est responsable de la sécurité de son passager", explique Jimmy Teissier. Malgré la création de plusieurs kilomètres de pistes cyclable dans les Alpes-Maritimes, le secteur est-il le plus approprié pour réaliser ce type d'activité ? Le responsable de la section cyclisme répond par l'affirmative. "En tout cas, nous n'avons jamais eu d'accident. Au début, il y avait une certaine appréhension. Après deux ou trois sorties, ça allait beaucoup mieux. Les participants ont désormais leurs repères", poursuit Jimmy Teissier. Calés sur leur selle, les déficients visuels ne souhaitent qu'une chose : qu'on les considère comme des sportifs à part entière.
Tour de Corse et Nice-Paris Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ne ménagent pas leurs efforts pour que ce soit le cas. Entre janvier et juillet, ils changent de braquet et accélèrent la cadence. Les cyclistes quittent les bords de la Méditerranée pour aller tâter de la montagne. "Nous avons établi un partenariat avec le Cercle randonneur cagnois (CRC). Cela nous permet d'avoir un lien avec la Fédération française de cyclisme, Ainsi, nous pouvons participer aux épreuves de cyclotourisme, où nous pointons pour le club
Association Valentin Haüy, comité de Nice. 4, avenue HenriBarbusse. 06100 Nice Renseignements par téléphone au 04 93 52 54 54 et par mail : comite.nice@avh.asso.fr
de Cagnes", détaille Daniel Santin, le président du comité niçois de l'association ValentinHaüy. Dans ces brevets cyclotouristes, c'est la régularité et le nombre de participants qui priment. Pas de chrono ni de classement mais une bonne dose de "bornes" à parcourir. Dans le lot, certains aimeraient-ils goûter à une version plus compétitive du cyclisme ? "Cela arrive parfois. Dans ce cas-là, nous mettons les gens en contact avec l'association Anices (Association niçoise d'initiatives culturelles et sportives), qui a une approche différente de la nôtre, plus axée sur la performance", assure le président. Bien à l'abri d'une crise de championnite aigüe, les cyclistes déficients visuels ont néanmoins le goût de l'effort. La saison dernière, ils se sont offert quelques morceaux de bravoure, en plus de leurs deux sorties hebdomadaires. "Nous avons fait le col de la Bonette (qui culmine à 2 715 mètres, avec une déclivité moyenne de 6 % et des descentes à près de 70 km/h, ndlr) et surtout deux sorties d'une semaine. Certains de nos adhérents ont fait le tour de Corse et ont rallié Paris depuis Nice", glisse Jimmy Teissier.
Faire naître de nouvelles vocations On est donc loin de la simple balade revigo-
rante. En l'espace d'un an, les routards vêtus du maillot blanc, noir et bleu frappé du logo de l'AVH, atteignent la barre des 100 000 kilomètres ( total cumulé). "Certains sont très assidus, euphémise Jimmy Teissier. En général, on part assez tôt le matin, vers 8 h 30. L'association peut fournir le matériel à ceux qui ne sont pas encore équipés." Afin d'attirer de nouveaux volontaires et faire connaître les plaisirs du sport aux handicapés, le comité niçois multiplie les initiatives. Car la partie n'est jamais gagnée d'avance. "Chez nous, il n'y a quasiment pas de jeunes. Parmi nos cyclistes, le moins vieux doit avoir une trentaine d'années. C'est toujours un peu compliqué. Il faut réussir à faire venir ceux qui sont réticents, qui ne font pas la démarche d'eux-mêmes. On essaye de beaucoup communiquer à l'extérieur, en participant aux différents évenements consacrés aux associations niçoises et nous sommes listés sur le site des clubs sportifs de la Ville", précise Daniel Santin. Dans les mois à venir, plusieurs défis se présenteront pour les cyclistes handisport. Au milieu d'une longue liste de sorties en tandem, une semaine en Alsace a déjà été planifiée pour juin 2012. D'ici là, le compteur aura sérieusement tourné. 74
En action depuis 1891
»»L'association Valentin Haüy est reconnue d'utilité publique depuis la fin du XIXe siècle. Son fondateur, Maurice de Sizeranne, était aveugle depuis l'âge de 9 ans. Il a ensuite souhaité lutter pour les aveugles en leur permettant d'avoir un meilleur accès à la culture et au monde du travail. Depuis cette époque, le leitmotiv est resté le même. Du côté de Nice, les bénévoles multiplient les actions pour éviter à leurs membres de se sentir à l'écart de la société, parfois rude à l'égard des handicapés. Chaque jour ou presque, une activité différente est proposée. Cela va du repas à thème à la sortie au bowling, en passant par la randonnée dans la vallée de la Tinée ou les différents concerts organisés dans le département. Dans l'agenda de l'association, le sport, vecteur d'échanges et d'intégration, figure évidemment en bonne place. "L'un des principaux problèmes des malvoyants, c'est l'ennui", rappelle le président Daniel Santin. Que ce soit en pratiquant la natation, la gymnastique, le cyclisme ou le tir à l'arc, ceux qui aiment se dépenser trouvent leur compte avec l'AVH.
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M a r atho n Nic e-Ca n n es
Un record et des milliers d'heureux La quatrième édition du marathon des Alpes-Maritimes, disputée entre Nice et Cannes, a réuni 10 884 participants, dimanche 20 novembre. Le Kenyan Lukas Kanda a battu le record de l'épreuve, en bouclant le parcours en 2 h 08' 40''. Pour la grande majorité des concurrents, l'objectif était de passer la ligne d'arrivée en ayant tout donné. Par Jimmy Boursicot. Photos : Focalive et J.B.
L
'espace de quelques heures, les routes du département avaient une autre allure. En lieu et place des files de voitures qui arpentent habituellement le bitume, des coureurs. Des couleurs partout, des athlètes de haut niveau qui emmenaient dans leur sillage une masse de courageux qui avaient décidé de relever un incroyable défi : venir à bout de ces 42,195 kilomètres qui font du marathon une course mythique, hors norme. Levés aux aurores, ils ont enfilé les baskets avec un moral d'enfer, condition indispensable pour espérer aller de la promenade des Anglais jusqu'à la Croisette sans souffrir le martyr. Nice, Saint-Laurent-du-
Var, Cagnes-sur-Mer, Villeneuve-Loubet, Antibes, Golfe-Juan et Cannes. Ce dimanche-là, l'itinéraire ne rimait pas avec le mot "détente", même si tous les engagés pouvaient profiter de l'air iodé (95 % du parcours de l'épreuve mise sur pied par Azur sport organisation et soutenue par le conseil général se situe en bord de mer). Certains s'autorisaient tout de même quelques fantaisies. Lunettes en forme d'étoiles, perruques, drapeaux épinglés sur la poitrine…
Incroyables Kényans et Ethiopiens Une manière décontractée d'aborder un défi colossal. En tête de la course, pas question de s'encom-
brer avec ce genre de détails. Dès les premières foulées, les plus affûtés s'extrayaient de la masse. Sans surprise, les principaux animateurs avaient en commun d'être originaires du Kenya ou d'Ethiopie. Ces athlètes à l'apparence si frêle, à la foulée aérienne, semblent venir d'une autre planète. Avec sérénité et application, ils avalaient les kilomètres sans flancher. Pour cette colonie africaine, qui s'entraîne chaque jour sur les hauts plateaux, dans des conditions parfois dantesques, le tracé azuréen n'avait rien d'insurmontable. De longues minutes après leur passage, certains allaient éprouver beaucoup plus de difficultés au moment d'aborder les grosses bosses du cap d'Antibes.
C our se à pied
Te Amé Shumye a dominé l'épreuve chez les féminines, en 2 h 30' 53''. Elle devance deux de ses compatriotes éthiopiennes. Le Lavallois Alban Chorin (au centre), neuvième du général en 2 h 18' 53'', est sacré champion de France. Le Niçois François Holzerny monte sur la troisième marche du podium national.
Le rythme ne faiblissait pas et le chrono référence établi par l'Ethiopien Adelo Roba en 2009 (2 h 10' 17'') commençait à s'effacer doucement des tablettes. A la sortie de Juan-les-Pins, cinq hommes prenaient le large. Moins de dix kilomètres plus tard, un seul d'entre eux allait triompher. Entré dans la cité des festivals, Lukas Kanda était inarrêtable. Avec son maillot rouge presque trop grand pour lui, le regard déterminé, il coupait la ligne en 2 h 08' 40''. Record battu ! Pas d'effusion de joie pour le petit Kenyan, juste un magnifique sourire. Les yeux dans le vague, le héros du jour était happé par les officiels. Télés, radios et journalistes de la presse écrite fondaient sur lui 76 77
pour lui extorquer quelques mots. Le vainqueur s'éxécutait avant d'attraper une couverture de survie et d'ingurgiter quelques fruits. L'Ethiopien Hailu Shume en terminait vingt-six secondes plus tard. Troisième, Moses Kurgat finissait à cinquante secondes de son compatriote Lukas Kanda. Sous une tente, la troupe s'agrandissait petit à petit. Dans le top 10 masculin, huit Africains, un Irlandais et un Tricolore, Alban Chorin. L'épreuve azuréenne servant de support aux championnats de France de marathon, le Lavallois (neuvième du général en 2 h 18' 53'') repartait avec la couronne nationale. "Les meilleurs du pays n'étaient pas là ? Ils n'avaient qu'à venir… Je m'entraîne à côté de mon boulot, c'est super de gagner ici. Quand j'ai quelque chose dans la tête, je ne lâche pas, ça représente beaucoup pour moi." Un peu plus tard, la première féminine faisait son arrivée devant le Carlton. Te Amé Shumye réalisait un temps de 2 h 30' 53'' et occupait la première marche d'un podium 100 % éthiopien, complété par Gadise Fita et Tolla Tesfaye. La Grassoise Ingrid Lopergolo, neuvième, terminait en tête des des vétéranes (2 h 56' 41'').
Des chiffres et des êtres 2 h 23' 19''
»»c'est le chrono réalisé par François Holzerny, premier Azuréen au classement général. Le prof de maths niçois monte sur la troisième marche du podium national. Marc Raquil, Olivier Echouafni, Guillaume Néry, Stéphane Diagana, Christophe Kalfayan et Yohann Diniz ont disputé la course en relais
Epuisement et joie des anonymes… Un relais pas comme les autres Anonymes mais vaillants, plusieurs centaines de coureurs déboulaient sur la Croisette un peu plus de trois heures après avoir quitté Nice. Jérôme, venu de Montélimar, faisait partie de ceux-là. Spécialiste du trail, il a bouclé son premier marathon en 3 h 26'. "J'ai attaqué la préparation en avril. Avec un groupe de copains, on a voulu se tester ici. Le marathon, c'est parfois un peu monotone. Mais là, je suis plutôt content. Le parcours est beau et j'ai fait mieux que mon objectif initial, que j'avais fixé à 3 h 30'. On va manger un bout et puis on repart en voiture dans la foulée." Pour Jérôme, tout était ok. Mais pour bien d'autres, la somme d'efforts fournie dans la matinée se payait au prix fort. Accrochés au grillage, certains essayent de retrouver leur souffle. D'autres tentaient d'avancer sans vraiment contrôler leurs jambes, comme des automates, et devaient être assistés par les équipes médicales. Les crises de vomissements se succédaient et l'on en venait à se demander ce qui poussait ces hommes et femmes à infliger des telles douleurs à leur corps. Il nous suffisait cependant de tourner la tête pour mieux comprendre. Partout, des accolades, des cris de joie. Des mamans courage qui font briller les yeux de leurs enfants. Ici, ces Italiens qui embrassent le sol comme du bon pain. Là-bas, ces Japonais au look excentrique qui réclament leur photo-souvenir. L'impression d'avoir accompli quelque chose de grand, d'avoir été justement récompensé.
Au pied des palmiers cannois, un petit groupe ne passait pas inaperçu. "Oh regarde, c'est Stéphane Diagana", lançait un coureur qui retrouvait ses esprits. Bien vu. L'ancien athlète faisait partie d'un relais composé d'Olivier Echouafni (ex-milieu de l'OGC Nice), du jeune retraité des pistes d'athlé Marc Raquil, de l'ancien nageur Christophe Kalfayan, mais aussi de Guillaume Néry (un Niçois champion du monde d'apnée) et du marcheur Yohann Diniz. Une équipe pas comme les autres qui défendait les couleurs de l'association "Sport sans frontières". "J'ai l'habitude de faire dix kilomètres, là j'en ai fait douze. C'était raisonnable, mais j'atteignais mes limites", assurait Marc Raquil, reconverti en coach sportif dans le département. Ça fait plaisir de voir tous ces gens venus d'horizons différents se rencontrer sur un marathon." Yohann Diniz était également enchanté. "C'était l'occasion de s'amuser, de voir ce que je pouvais faire en courant. J'ai fait la partie qui démarre de la Salis. Faire un marathon complet un jour ? Pourquoi pas. C'est un effort mythique. Et avec la marche, j'ai l'habitude de souffrir. On va jusqu'à 50 kilomètres." Guillaume Néry, lui, plongeait dans l'inconnu. "En apnée, l'effort est vraiment différent. On est replié sur ses sensations internes. Ici, je ne les avais pas, c'était un peu douloureux. Sur le dernier kilomètre, on entendait les encouragements, ça aidait à finir sur un gros rythme." Le 4 novembre 2012, nombreux sont ceux qui auront besoin de ce soutien pour passer à nouveau la ligne d'arrivée. 78
4 h 35' 08''
»»c'est le temps qu'il a fallu au maire de Nice, Christian Estrosi, pour couper la ligne d'arrivée devant le Carlton. L'élu, qui portait le dossard n°06, était entouré de plusieurs agents municipaux qui ont pris part à la course.
15
»»secteurs du parcours étaient occupés par des groupes de musique, qui avaient la charge de donner un coup de pouce bienvenu à certains coureurs.
19,59 km/h
»»le vainqueur de l'épreuve, Lukas Kanda, a imprimé une cadence d'enfer, frôlant les 20 m/h de moyenne. Costaud !
370
»»équipes ont effectué le marathon en relais. Dans cette catégorie, la victoire est revenue à Scientec nutrition (2 h 35' 33''), qui a devancé London Frontrunners de 24 secondes. Fitlane Sophia est troisième (2 h 39' 22'')
1 600
»»bénévoles ont permis à cette édition 2011 de se dérouler dans d'excellentes conditions. Ravitaillement, assistance médicale, chronométrage, épongeage ou encore massage : ils étaient partout.
45 000
»»spectateurs étaient présents derrière les barrières pour encourager le peloton. Un soutien que plusieurs spécialistes, dont le nouveau champion de France, Alban Chorin, ont trouvé "un peu timide, même s'il y avait beaucoup de monde dans le dernier kilomètre".
ville de Cannes - Département communication - Octobre 2011 - Photo : © Mikael Damkier - Fotolia.com
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Mon a co classi c w eek
Centenaires et tellement élégants… Cent bateaux d'exception, construits au début du XXe siècle ont rejoint le port Hercule pour la Monaco classic week avant l'automne. Un rassemblement où tradition, nautisme et raffinement étaient les maîtres mots. Par Jimmy Boursicot. Photos : Carlo Borlenghi et Andrea Pisapia
I
l suffirait de fermer les yeux quelques instants pour faire un bond d'un siècle en arrière. A l'époque où ces vieux grééments ont connu leurs premières mises à l'eau et leurs premières aventures. Pas besoin d'être un expert pour profiter de ce ballet si gracieux. Sur une mer d'un bleu presque irréel, ces vénérables géants glissent majestueusement, voiles blanches caressées par une légère brise. Ils s'appellent "Bona Fide", "Orion" ou "Rowdy". Restaurés et entretenus comme de précieux joyaux, ils ont toujours la même classe. Alignés dans le port Hercule, même les splendides yachts modernes ont du mal à soutenir la comparaison. Pour la dixième édition de la Monaco classic week, le Yacht club de Monaco a vu les choses en grand.
Quand des légendes se retrouvent… Dans ce rassemblement doré à l'or fin, on retrouvait les quatre 15 M JI encore navigants : "The Lady Anne", "Mariska", "Hispania" (propriété du roi d'Espagne) et "Tuiga" (un côtre appartenant à S.A.S le prince Albert). Des modèles d'exception qui ont traversé les âges sans encombre et qui ont la particularité d'avoir été conçus à partir des plans du même architecte naval, l'Ecossais William Fife III. Tous frappés d'un dragon stylisé, la "griffe" immédiatement identifiable de Fife,
ils ont été construits entre 1908 et 1912. En l'espace d'un siècle, les routes de ce quatuor se sont régulièrement croisées, avant que chacun ne prenne des directions différentes. Un entretien méticuleux et de régulières phases de restauration ont été nécessaires pour permettre à ces centenaires de garder tout leur lustre. En 1997, le roi Juan Carlos d'Espagne avait émis le souhait d'assister aux retrouvailles entre son navire, "Hispania", et "Tuiga". Le souverain ibérique a même tenu à faire le déplacement pour assister à ce duel en mer. Pour ces vénérables embarcations, il n'était évidemment pas question de se lancer dans de périlleux affrontements coque contre coque. Mais le plaisir de naviguer à nouveau dans les mêmes eaux était réel. Au final, c'est "Mariska", un bateau hollandais (qui fut sous pavillon suédois pendant 73 ans) ayant connu plusieurs modifications importantes, qui a dominé la classe des 15 M JI.
Comme dans un rêve Même si les membres d'équipage jetaient régulièrement un coup d'œil au classement pour vérifier leur progression, l'état d'esprit restait tout de même très gentleman. Vent faible, soleil au zénith : la flotte pouvait partir en mer sans crainte. Vêtus d'élégantes tenues, adossés au
mat ou allongés sur le pont avant les manches, les marins profitaient de ces instants légers. A bord d'un Aquariva incitant également au farniente, on se faufilait facilement entre ces géants aux voiles tendues. A côté de nous, le photographe Philip Plisson enchainaît les prises de vues avec délectation. Celui qui est une référence dans la profession (près de soixante ouvrages publiés, plusieurs galeries et des millions de visiteurs sur son site web) ne boudait pas son plaisir face à ces petits bijoux. "Il y a juste à se poser et attendre. Le reste vient tout seul. En bougeant tout le temps, on ne voit pas l'image se construire. Alors que là…" Même après le coup de feu du starter, l'ambiance semble paisible. Les manœuvres sont exécutées sans hâte, sans stress. Chacun connaît sa partition et les voiles s'affalent paisiblement. Chaque scène semble issue d'une publicité, presque trop parfaite pour être vraie. Autour des bateaux en lice, d'autres embarcations gravitent afin d'assister à la course au plus près. D'abord des curieux, puis ce sera au tour de 23 canots à moteur, venus spécialement pour la Monaco classic week, de se mêler à la fête.
"Eviter la casse à tout prix" Equipier à bord de "Cambria", un autre plan Fife
de 41 mètres construit en 1928 (classe J), Christophe Hyon résume l'état d'esprit des yachtmen présents pour cette halte méditerranéenne. "Naviguer sur ce type de bateaux, c'est avant tout une passion. Et surtout une histoire d'amitié. Monaco, ça marque un peu la fin de la saison. Après, il y a toujours les Régates royales de Cannes et les Voiles de Saint-Tropez. Même quand on est professionnel, ça reste un énorme plaisir. Regardez, "Cambria" est juste magnifique…" Basé à La Ciotat, Christophe est intégré au sein d'une équipe très cosmopolite. A ses côtés, des Anglais, des Australiens, des Néo-Zélandais. Ensemble, ils profitent de cette dernière ligne droite dans le Sud. "Monaco, c'est super comme rendez-vous, même si le sommet reste Saint-Tropez. Là-bas, tout le village vibre pour la course. En mer, notre première préoccupation est d'éviter à tout prix la casse." Expérimenté, Christophe Hyon (qui est également capitaine de yachts), ne se faisait pas trop de souci avant de sortir du port. "On ne peut pas enchaîner beaucoup de manches en principauté. Il y a rarement beaucoup d'air ici et ces bateaux nécessitent beaucoup de vent pour avancer. Mais quand on aime naviguer, on trouve toujours un intérêt à aller en mer", sourit le marin avant de s'écliper.
Classement • Epreuve de manœuvrabilité (canot) • 1er : "Ida" (Erio Matteri) • Poker Run (Canot) • 1er : "Dear val" (Anne-Laure Nicolas) • Régate des yachts de tradition - catégorie Classique • 1er : "Arcadia" (Louis-David Housez) • 2e : "Galvana" (Borja Pella) • 3e : "Suhail" (Francesco Dell’Olio Lespine)
"Mariquita" sort du lot Nautisme, tradition et art de vivre : voilà le tiercé gagnant de cette Monaco classic week durant laquelle "Mariquita", le seul 19 M JI encore navigant, s'est distingué à plusieurs reprises. Ce côtre aurique qui a célébré son centième anniversaire en mai dernier, ne manque jamais un rendez-vous dédié aux voiliers classiques. Aujourd'hui basé dans le golfe de Saint-Tropez, "Mariquita" a décroché le prix "La Belle Classe restauration". Un titre qui vient récompenser les efforts de ses armateurs, qui ont arpenté
les brocantes et antiquaires du monde entier pour retrouver des pièces d'époque. Certaines ont même été refaites à l'identique. Le voilier de 38 mètres, qui a connu plusieurs usages durant sa longue existence (bateau de course, croiseur, house-boat), a également décroché le Trophée Monaco classic week, obtenu grâce à l'alliance de ses résultats en mer et la qualité du travail de restauration.
• Régate des yachts de tradition - catégorie Epoque Marconi • 1er : "Rowdy" (Johanthan Greenwood) • 2e : "Léonore" (Brad Swain) • 3e : "Helen K33" (Jeff Ventre) • Régate des yachts de tradition - catégorie Epoque aurique • 1er : "Bona Fide" (Giuseppe Giordano) • 2e : "Kelpie" (Olive Pelham) • 3e : "Avel" (Christopher Austin) • Régate des yachts de tradition - catégorie Big Boat • 1er : "Mariquita" (Jim Thom) • 2e : "Cambria" (Chris Barkham) – 1er en temps réel (côtre et sloop) • 3e : "Sunshine" (Peter Wood) – 1er en temps réel (goélette et ketch) • Régate des yachts de tradition – 15 M JI • 1er : "Mariska" (Christian Niels) • Trophée d’Elégance • Vainqueur : Istros (Roger Bolton) • Trophée Monaco Classic Week 2011 • Vainqueur : Mariquita (Jim Thom)
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L'appel des sommets Classées troisièmes de Ligue A lors des trois dernières saisons, les volleyeuses du Cannet ont démarré l'épisode 2011-2012 avec la volonté d'aller voir plus haut. Tout sauf une idée farfelue. Car, dans l'ombre de son rival cannois, le club cannettan progresse vite et bien. Tout en conservant sa dimension familiale. Par Jimmy Boursicot. Photos : Sébastien Nogier et David Galligo
P
endant longtemps au Cannet, le spectacle se passait juste à côté. A la Palestre, des chanteurs débarquaient avec leur guitare sous le bras et des humoristes déballaient leurs stocks de calembours. Mais depuis plusieurs années, les éclats de voix du public résonnent aussi du côté du gymnase Maillan, l'antre de l'équipe de volley féminin de la ville. Pensionnaires de Ligue A, la première division
nationale, les joueuses de l'Entente sportive du Cannet-Rocheville (ESCR) ont su convaincre un public fidèle. Sixièmes en 2006, quatrièmes les deux années suivantes, puis troisièmes en 2009, 2010 et 2011, les locales font désormais partie de ce qui se fait de mieux sur la scène hexagonale. Au-dessus d'elles ? Toujours le même duo : le RC Cannes et l'ASPTT Mulhouse. Toujours dans le même ordre, évidemment. Ceux qui suivent de près ou de loin la discipline
connaissent la chanson. Depuis 1998, les Cannoises ont remporté tous les championnats haut la main. Même dans leurs rêves, leurs poursuivantes ont du mal à les imaginer chuter de leur piédestal. Le 13 février 2010, l'ESCR a pourtant réussi ce que personne d'autre n'avait réussi à faire depuis sept ans, c'est à dire infliger une défaite (3-2) aux protégées d'Annie Courtade.
Volley-ball
David Françoise a pris les commandes de l'équipe à l'intersaison.
Pas une coquille vide Un performance qui, à défaut d'avoir été renouvelée, prouve que Le Cannet n'est pas là par hasard. Et qu'il lui tarde de voir son nom s'inscrire encore plus haut dans le classement. Après trois journées, il figurait même au premier rang. Un bon départ pour les filles de David Françoise, promu à la tête de l'équipe en lieu et place de Mladen Kasic. "J'avais déjà eu l'occasion de diriger l'équipe première il y a six-sept ans, mais ça ne s'était pas très bien passé. Ensuite, j'ai été l'assistant de Mladen et j'ai pu apprendre pendant ce temps-là", avance
le nouveau coach. "Le club a grandi très vite. Avant, l'entraîneur s'occupait un peu de tout. Aujourd'hui, il peut se consacrer pleinement à l'équipe professionnelle." Le groupe pro est évidemment la vitrine de la section volley de l'ESCR, créée en 1994. Mais que l'on ne s'y trompe pas : c'est loin d'être le vaisseau-amiral d'une coquille vide. Lors de la présentation officielle de l'effectif, toutes les catégories étaient de la partie. On a ainsi découvert les minimes, finalistes de la coupe de France. Mais aussi les garçons de la section sport-étude du collège Emile-Roux, champions de France UNSS. Le centre de formation, qui a reçu un agrément cet été, a pour ambition de devenir "l'un des meilleurs de France", comme l'a annoncé son responsable, Ludovic Guillet.
La passeuse italienne Rachele Sangiuliano, championne du monde en 2002, a intégré un effectif de qualité
Vers la Ligue des Champions ? Reste à savoir quel avenir attendra les joueuses qui sortiront de cette structure. Du côté du club, on espère rapidement pouvoir promouvoir des volleyeuses du cru au sein de l'équipe fanion. Ce sera peut-être l'occasion pour elles d'évoluer un jour en Ligue des Champions. "On court après ça, c'est notre objectif officiel", rappelle David Françoise. Pour entrer parmi le gotha européen, les conditions sont connues. Il faut rempor-
Effectif • N°1 : Zorica Zivanovic Serbie. 1,77 m, 30 ans. Passeuse. • N°2 : Maeva Orlé 1,83 m, 20 ans. Centrale. • N°3 : Katerina Buckova République tchèque. 1,90 m, 33 ans. Centrale (capitaine). • N°4 : Titia Sustring Pays-Bas. 1,86 m, 32 ans. Réception-attaque. • N°5 : Leslie Figère-Turiaf 1,83 m, 25 ans. Pointue. • N°6 : Cécile Irles 1,77 m, 21 ans. Libero. • N°7 : Rachele Sangiuliano Italie. 1,83 m, 30 ans. Passeuse. • N°8 : Olesja Kulakova Allemagne. 1,90 m, 34 ans. Centrale. • N°9 : Elisabeth Fedèle 1,75 m, 27 ans. Réception-attaque. • N°10 : Estelle Quérard 1,79 m, 32 ans. Libero. • N°11 : Klara Melicharova République tchèque. 1,81 m, 17 ans. Réception-attaque. • N°12 : Sanja Bursac Serbie. 1,76 m, 21 ans. Réception-attaque.
86 87
ter son championnat, la coupe de France ou bien terminer deuxième de Ligue A, si l'équipe titrée décroche également la coupe. L'an dernier, l'ESCR a fini près du but sur les deux tableaux (finaliste de la coupe de France, battue 3-0 par Cannes et sur la troisième marche du podium en championnat). Conscients d'être dans le vrai, les dirigeants ont conservé une bonne partie de l'effectif, en apportant quelques retouches. Pour compenser le départ à la retraite de l'emblématique Karine Salinas, la passeuse italienne Rachele Sangiuliano (championne du monde en 2002 avec l'Italie) a été recrutée. Au même poste, la Serbe Zorica Zivanovic est arrivée de Béziers. Membre du pôle France, la réceptionneuse-attaquante Elisabeth Fedèle est venue en renfort d'un groupe qui compte plusieurs filles rompues aux joutes de haut niveau, comme Estelle Quérard (lire par ailleurs) ou Katerina Buckova. Cette dernière, capitaine du Cannet, estime que cette équipe a les moyens de bien faire. "On peut embêter une équipe comme Mulhouse, on en est capables, j'en suis certaine. Maintenant, on se connaît bien. La base est bonne."
Bien jouer… et le faire savoir Sportivement sur de bons rails, le club a également entamé un autre chantier qui concerne la communication. Avant le lancement de la saison, le visage de "Captain" Buckova s'étalait ainsi sur les parois des Abribus. La centrale avait troqué l'ensemble short-maillot pour revêtir une tenue militaire, peintures guerrières sur les joues. Les "Guerrières", c'est le surnom trouvé par les responsables de l'ESCR pour leur équipe. Ne serait-ce pas un peu contraire à l'esprit "faites du sport, pas la guerre" ? Le président David Bussani désamorçait la "bombe" avec humour : "Si seulement toutes les guerres du monde pouvaient se faire avec des ballons smashés…" Qualifiées pour les seizièmes de finale de la CEV Cup (une compétition européenne), les Azuréennes espèrent également y remporter quelques batailles. En 2008, le club avait atteint la finale. "On n'a pas fixé d'objectif précis, mais on veut faire le parcours le plus honorable possible, pour donner une bonne image du Cannet. Il y a parfois des surprises au volley…", conclut David Françoise.
Volley-ball
Questions à
Daniel Bussani président de l'ESCR Quelles ont été vos principales missions depuis votre arrivée ? La première idée, c'était de structurer le club. Avec mon vice-président, Laurent Pariente, on a essayé de mettre en place les outils pour faire fonctionner la partie entreprise privée, tout en gardant le côté familial et associatif. Il a parfois fallu stopper la locomotive, le temps de rassurer tout le monde sur nos intentions. Aujourd'hui, j'ai le sentiment que le train est lancé. Désormais, quels sont vos ambitions ? Nous avons un projet sur trois ans, nous voulons sortir plus de jeunes. Maintenant que notre centre de formation est agréé, on veut s'appuyer dessus pour construire l'équipe de demain. Cet été, on a reçu plusieurs appels de l'étranger de la part d'éléments qui voulaient intégrer cette structure. Evidemment, notre priorité est de former des Françaises. Après, si on tombe sur une pépite… Comment préserver l'équilibre entre sport pro et section amateur ? Nous nous devons de raisonner comme une entreprise privée quand il s'agit de trouver des sponsors. On a voulu en fidéliser certains avant de repartir à la chasse pour en attirer d'autres. Nos chiffres sont en nette progression dans ce secteur. Aujourd'hui, notre budget global approche le million d'euros. Une partie importante de cette somme est allouée au centre de formation. Tout est lié, finalement. Dans une région où les clubs de volley de haut niveau sont légion, comment parvenezvous encore dénicher des partenaires ? Ce n'est pas évident, il faut se remettre en question. On parle beaucoup de volley ici, c'est un atout, on s'appuie là-dessus. Nous 88 89
avons mis en place un réseau d'entreprises. On permet aux dirigeants de sociétés de se rencontrer et d'échanger. Ils évoquent de nouveaux marchés, des idées de lancement et opèrent des rapprochements. Faire de la communication sans suivi derrière, cela ne sert à rien. Pour vous qui exercez dans le monde du yachting, comment s'est fait le lien avec l'ESCR ? C'est d'abord une question d'amitié, j'avais envie de vivre une aventure humaine. Je n'ai pas fait beaucoup d'études et je travaille depuis l'âge de 14 ans. Je voulais connaître autre chose. C'est équilibrant personnellement. Quand j'ai le temps d'aller voir les jeunes le mercredi à l'entraînement, je me sens audessus de tout, c'est un bonheur. Tout semble évoluer très vite au Cannet. N'est-ce pas difficile de maintenir cette cadence ? En deux ans, on a pris de la hauteur. Maintenant, il faut confirmer, on n'est pas pressés. On est dans le top 3, il faut gravir une marche. Mais l'important, c'est faire de la qualité. On fait attention à notre budget et on ne recrute pas n'importe comment.
Este lle Quérard
Graver notre nom quelque part Trente et une fois internationale, aujourd'hui âgée de 32 ans, la libéro Estelle Quérard fait désormais partie des cadres du vestiaire cannettan. La blonde souriante et longiligne, qui a été sacrée championne de France à deux reprises avec le RC Cannes, pense que son club peut grimper plus haut dans la hiérarchie. Au fil des années, on a eu de meilleurs résultats et on a pu attirer de plus grands noms. Un nouveau président a pris la tête du club il y a deux ans, accompagné d'un vice-président. Tout évolue dans le bon sens actuellement.
Cette année, à travers une campagne d'affichage et la publication d'un calendrier, votre équipe est présentée comme celle des "Guerrières"… Oui, c'est à nous de faire en sorte que cet état d'esprit se retrouve sur le terrain. On veut prendre du plaisir à jouer ensemble, à former un groupe. A partir de ce moment-là, les résultats suivront, c'est une certitude. Est-ce que le fait d'avoir conservé plusieurs joueuses de la saison dernière vous fera gagner du temps ? Avec cette ossature, on se facilite les choses, on ne repart pas de zéro. Trouver ses repères et tout recommencer, ça peut être fatigant. Les filles qui ont rejoint l'équipe se sont bien intégrées, assez rapidement, d'ailleurs. Pas mal de choses sont déjà en place. Après, on est des joueuses de haut niveau, on reste toujours perfectionnistes. Vous vivez votre sixième saison au Cannet. Est-ce que beaucoup de choses ont évolué depuis votre arrivée ? Bien sûr, à commencer par les objectifs. Quand j'ai démarré ici, on jouait le maintien.
Cela peut-il vous permettre de vous installer durablement parmi le top 3 national ? Que ce soit au niveau des structures, du suivi médical et d'autres domaines, je pense que l'on fait partie des meilleurs clubs français. En tant que joueuses, on est protégées et on a tout pour réussir. Ici, l'association n'est pas coupée en deux, on arrive à garder le contact avec les amateurs, ce qui est très important. Le Cannet grandit vite et bien. Qu'est-ce qui vous manque pour franchir les dernières étapes ? Une coupe, une première place. Il faut que l'on parvienne à graver notre nom quelque part. Ça récompenserait le travail des dirigeants et des bénévoles. On sait que c'est compliqué, ça fait plusieurs années qu'on termine sur le podium, au coude-à-coude avec Mulhouse. Il faut qu'on réussisse à monter d'un échelon. Pas question d'aller embêter le RC Cannes au sommet, donc ? Le vrai duel, c'est avec Mulhouse. Faut pas se leurrer… On sait qu'on doit prendre le dessus lors de nos confrontations précédentes. L'an passé, on a mal débuté, on pas mal ramé, c'était dur. Dès le début, on savait que ça allait être compliqué. A titre personnel, je me suis blessée juste avant la reprise, la dynamique s'est un peu cassée. 90
Pourtant, le fossé semble parfois important entre vous et certains pensionnaires de Ligue A… Chaque match a été une bataille, contrairement à ce qu'on avait connu deux ans auparavant. Chez les supposées "petites équipes", on a toujours dû lutter. C'était usant, on a laissé beaucoup d'énergie dans ces rencontres. Surtout qu'on jouait sur trois tableaux : le championnat, la coupe de France et la coupe d'Europe. Le club veut miser sur son centre de formation. Quel rôle pensez-vous pouvoir occuper dans cet ESCR "new look" ? Les jeunes poussent derrière, et c'est forcément positif. On sent que la relève est là. Je commence à bien connaître les rouages du club, j'ai de l'expérience. Donc c'est plus facile de dire certaines choses. Sur le terrain, je dois être un moteur. En tant que libero, je n'attaque pas, je ne sers pas. On ne peut jamais relâcher toute la pression qu'on accumule. J'essaie d'encourager et de secouer les filles. Vous avez changé de coach cet été. Comment se passent ces premiers mois avec David Françoise ? Honnêtement, bien. Parce que David n'est pas passé du jour au lendemain du profil de l'adjoint qui déconne tout le temps à celui de l'entraîneur ultra-sérieux. Les filles n'auraient pas compris… Il sait faire la part des choses, peut parfois être désinvolte et drôle. Mais pas quand on est au boulot. Là, il peut "péter" des coups de gueules. David nous dirige beaucoup plus sur le terrain, on sait ce qu'on doit faire.
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La lutte en version féminine Cette saison, le Cavigal Nice lutte 06 change de nom et devient le Nice olympic lutte. Ce n'est pas la seule nouveauté pour ce club qui compte plus de quatre cents licenciés et des compétiteurs engagés en première division, puisqu'une équipe féminine a été créée. Ses deux fers de lance, les sœurs Adeline et Cynthia Vescan, pourraient même se qualifier pour les JO de Londres. Par Jimmy Boursicot. Photos : Tiphaine Buccino (www.tiphainebuccino.com)
C
e sport, c'est évidemment ceux qui le pratiquent qui en parlent le mieux. Quand il s'agit de populariser cette discipline, habituée à rester tapie dans l'ombre, le Nice olympic lutte dresse un argumentaire solide. L'intérêt d'enfiler le maillot ? "Apprendre à connaître ses possibilités et ses limites, s'accepter soi-même. Garder la maîtrise de soi, de son corps. Etre capable de canaliser son énergie. Et s'épanouir grâce à cette activité." Voilà ce que répondent les éducateurs lorsque la question leur est posée. Au quotidien, la lutte parvient également à s'immiscer dans l'environnement social, en permettant à des jeunes en situation d'échec de trouver un moyen de se sentir moins dévalorisés.
Pour vanter les mérites de la lutte, le club peut également compter sur son groupe de compétiteurs, qui fait partie des plus performants de France. L'an passé, les Azuréens ont terminé sur la troisième marche du podium, derrière Sarreguemines et Paris. Depuis peu, le Nice olympic lutte offre un autre visage, plus féminin. Cette saison, le club a en effet décidé de mettre sur pied une équipe de filles. "On essaye de concourir sur tous les tableaux, cela peut nous aider en terme de médiatisation, explique Anis Bouhlal, responsable de la communication. Quand on parle de lutte, les gens ont souvent l'image d'un sport de bourrins. Alors que ce n'est vraiment pas le cas, il faut avoir une excellente technique pour remporter un combat."
Adeline Vescan (20 ans) fait partie d'une famille où personne n'échappe à la passion de la lutte.
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De réelles ambitions En entendant cela, on pourrait imaginer que les dirigeants niçois ont décidé de s'offrir un joli coup de com', sans véritablement avoir peaufiné l'histoire. Il suffit de creuser un peu pour se rendre compte que c'est loin d'être le cas. Lorsque les championnats de France débuteront, les Sudistes se présenteront avec de sérieuses chances de victoire. Dans leurs rangs, on retrouvera par exemple Stanka Zlateva. Un nom qui ne dit rien au profane. Mais la Bulgare âgée de 28 ans a de solides référence : médaillée d'argent aux JO de Pékin chez les moins de 72 kilos, elle a remporté trois titres mondiaux et cinq championnats d'Europe. Du lourd ! A ses côtés, Mikaela Tabara (moins de 63 kilos), qui fut notamment championne de France cadettes en 2007, mais aussi Aurélie Basset (moins de 51 kilos), Adeline et Cynthia Vescan (respectivement engagées en moins de 59 et 72 kilos). Un trio que l'on retrouve régulièrement sous le maillot de la sélection nationale. C'était par exemple le cas lors des championnats du monde d'Istanbul, mi-septembre. "Chez les femmes, il y a peu de pratiquantes, donc nous démarrerons tout de suite au meilleur niveau. A terme, on aimerait évidemment avoir des lutteuses formées au club
Avec Cynthia Vescan (ci-dessous) et la Bulgare Stanka Zlateva (ci-contre), le club niçois a recruté des éléments de qualité pour essayer de conquérir le titre national.
pour représenter Nice. Mais cette saison, on a vraiment fait du recrutement", relève Anis Bouhlal. Dans le milieu, la pratique est courante. Même si le sport n'est pas professionnel, les meilleurs représentants vendent leurs talents aux clubs en quête de renforts. "On fonctionne surtout avec un système de primes, comme dans les autres disciplines individuelles qui ont le statut amateur", développe le responsable de la communication. Frédéric Le Calvez, le directeur de la structure, voit surtout l'arrivée de ces recrues de choix comme un atout supplémentaire pour le Nice olympic. "Ces filles pourront partager leur expérience du haut niveau avec notre jeune équipe. C'est un renouveau pour nous et une belle opportunité de développer davantage la pratique chez les féminines." 92 93
Un club qui grandit vite
Il n'a pas fallu longtemps au club niçois pour s'installer sur la scène de la lutte française. Créée en 2001 sous l'impulsion du président général du Cavigal d'alors, Maurice Cohen, l'association établit ses bases à Nice Nord l'année suivante. Elle compte vingt-quatre licenciés à cette époque. Stéphane Panizzoli, qui a succédé à Brice Russo et Charles Paccino à la présidence, met en place le projet "Dans mon quartier, mon combat c'est le sport", avec Frédéric Le Calvez. Nous sommes en 2006 et le "Cavi" intervient dans quinze sites. Cinq professeurs diplômés d'Etat gèrent les séances d'entraînement. En 2007, le Cavigal devient le plus gros club de la région, avec quatre cents licenciés. Un an plus tard, un groupe haut niveau voit le jour. Les lutteurs entraînés par Grigorii Buliga évoluent en D3, ils remportent le titre national. 2009 sera une année faste pour les Niçois, promus en première division. Au terme de la saison, l'équipe finit troisième du championnat de France de D1 et le club domine la scène nationale chez les minimes et les cadets. Au cours de l'année 2011, le projet "lutte adaptée", destiné à l'accueil des handicapés, est lancé. Deux sections "lutte-études" sont ouvertes dans des collèges de la ville. Et les filles font leur apparition au plus haut niveau national. Tout ça en dix ans !
Une affaire de famille chez les Vescan Comme pour tous les sports peu voire pas médiatisés, les lutteurs attendent les Jeux olympiques avec impatience. A coup sûr, un exploit français à Londres augmenterait la visibilité de ces athlètes émérites. Pensionnaires de l'Insep, Cynthia et Adeline Vescan espèrent être du voyage, avec de sérieuses raisons d'y croire. Cynthia, la plus jeune des deux sœurs (19 ans), a affiche des états de service plus qu'honorables. Championne de France 2010, elle a régulièrement fait partie des meilleures chez les juniors (vice-championne d'Europe de 2009 à 2011, vice-championne du monde 2010 et 2011). Adeline (20 ans), a également terminé vice-championne du monde et d'Europe la saison dernière. Cinquièmes des "Europe" seniors en avril 2011, elles n'ont pas réussi à franchir le seuil des quarts de finale lors des Mondiaux en Turquie. Une compétition qui n'a pas particulièrement
souri aux représentants tricolores, revenus bredouilles. Les deux lutteuses, qui ont longtemps porté les couleurs de Strasbourg, ont pris le chemin des salles d'entraînement dès leur plus jeune âge. Il faut dire que dans la famille, tout le monde a été gagné par le virus. Le papa, Marcel, est entraîneur. Le frère, Cyril, est aussi un compétiteur de premier plan. Adeline, elle, est en couple avec Steeve Guénot, champion olympique des moins de 66 kilos à Pékin.
En route pour Londres ? Pas encore qualifiées pour les Jeux, les Vescan et Aurélie Basset auront plusieurs opportunités de valider leur billet pour la Grande-Bretagne. La première échéance est prévue en avril, du côté de la Bulgarie, où il faudra au moins accéder en finale pour voir Londres. Mêmes conditions, quelques jours plus tard en Chine. Un tournoi mondial organisé en Finlande, du 2 au 5 mai 2012, fera office de rendez-vous de la dernière chance. Pour Adeline Vescan et Aurélie Basset, la préparation de ces échéances décisives s'est agrémentée d'une participation au challenge Henri-Deglane. A l'heure où nous mettions ces pages sous presse, les meilleurs lutteurs internationaux se retrouvaient à la salle Leyrit, à Nice.
Aurélie Basset fait partie de l'équipe de France. Elle aussi espère se glisser dans le bon wagon pour Londres.
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C o l l è ge Fers en à An ti bes
Sport-études, la formule gagnante ? Un club professionnel, un centre de formation, un pôle espoirs… Antibes est définitivement une ville de basket. Le ballon orange vient même se glisser dans les classes du collège Fersen, qui propose une section sport-études à ses élèves. Chaque semaine, près de cinquante ados jonglent entre les exercices de maths et les séries de shoots. Par Jimmy Boursicot. Photos : Sébastien Nogier
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n mardi de novembre, salle Salusse-Santoni. Le gymnase est loin d'être flambant neuf, mais c'est là que les basketteurs de l'Olympique d'Antibes (OAJLP) répètent leurs gammes et accueillent leurs adversaires en Pro B. Cet après-midi, les joueurs qui se trouvent sur le parquet n'ont pas vraiment le même gabarit. Normal : il s'agit des élèves de troisième et quatrième du collège Fersen qui garnissent les rangs de la section sport-études. A raison de deux
séances d'une heure et demie par semaine, ils viennent s'entraîner sous la houlette de Christian Corderas, responsable du centre de formation de l'OAJLP et Yann Mollinari, ancien joueur emblématique d'Antibes. "Nous fonctionnons à trois sur la structure, car Olivier Fontaine est également présent le lundi et le vendredi pour encadrer les sixième et cinquième, détaille Christian Corderas. Ensemble, on travaille sur les fondamentaux, on essaye de développer certaines qualités essentielles."
"Ils apprennent des choses qui leur serviront dans la vie" Recrutés sur dossier scolaire et à la suite de tests sportifs, ils sont au total près de cinquante à profiter de ce dispositif, avec des horaires aménagés qui leur permettent de pratiquer leur discipline. Au collège, ils sont loin d'être les seuls à concilier études et efforts physiques. Dans la cour de cet établissement niché à l'entrée du Vieil Antibes, on trouve des nageurs, des golfeurs ou encore des "voileux". Certains figurent déjà sur les
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Christian Corderas gère la section, épaulé par Yann Mollinari, ex-chouchou de Bunoz.
Devenu professionnel, Benjamin Monclar a fréquenté la structure il y a une dizaine d'années.
listes de sportifs de haut niveau et grossissent les rangs des pôles espoirs gérés par le Creps (Centre régional d'éducation populaire et de sport). Les petits qui évoluent sous nos yeux n'en sont pas encore là. Tout au long des ateliers, on entrevoit de belles prédispositions et quelques maladresses. Tous n'ont pas encore le même talent, mais sont réunis par la passion du jeu. "Le niveau est un peu disparate, notre travail est de faire en sorte que l'écart se réduise. On essaye de diviser le groupe en deux pour pouvoir mieux encadrer et corriger les défauts de chacun", assure Christian Corderas, qui a pris ses fonctions à la rentrée. Auparavant, le rôle avait été tenu pendant plus de deux décennies par Daniel Paquet, technicien réputé du basket azuréen (il est actuellement coach du Cannet, en N3). A chaque fin de trimestre, le responsable de la section intervient en conseil de classe. "Il y a vraiment un double projet et le principal reste tout de même la réussite scolaire. Mais ici, ils apprennent des choses qui leur serviront dans la vie, comme l'envie de faire des efforts et le respect des règles", explique celui qui possède un brevet d'Etat deuxième degré.
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Des exemples sous les yeux A priori, on pourrait se laisser dire qu'à 13 ou 14 ans, ces graines de basketteurs ont le regard en l'air, rivé vers les étoiles de ce sport qu'ils aiment tant. En s'asseyant quelques minutes avec eux, on comprendra qu'il n'en est rien, que la tête est bien calée sur les épaules. Certains ne veulent pas se bercer d'illusions. "De toute façon, on sait qu'on ne deviendra pas pro", lâche un p'tit gars, les yeux perdus dans ses chaussures montantes. D'autres sont moins catégoriques, mais tous gardent le sens de la mesure, comme s'ils avaient déjà pas mal bourlingué. "On s'amuse beaucoup et on essaye de progresser. Mais les profs nous
rappellent que c'est important de travailler à l'école", relativise Tom. Nicolas, lui, garde en mémoire les championnats de France UNSS disputés l'an dernier avec le collège : "On a fait une demi-finale, on a voyagé à Roanne et Perpignan. Ça, c'était cool." Même s'ils ne rêvent pas tous de vivre du basket, ils le pratiquent assidument. Car en plus des séances estampillées Fersen, ils évoluent également en club (principalement à l'Olympique d'Antibes). Chaque jour ou presque, ils côtoient ceux qui ont décidé de tenter leur chance à fond, au pôle espoirs ou au centre de formation. Par le passé, plusieurs talents ont suivi le même chemin qu'eux, avant de tutoyer les sommets. Dans un recoin de Salusse-Santoni, on tombe ainsi sur Benjamin Monclar, qui fait aujourd'hui partie de l'effectif pro de l'OAJLP. Agé de 23 ans, le fils du célèbre Jacques (coach champion de France en 1991 et 1995 avec Antibes, aujourd'hui consultant) a fréquenté la section sport-études durant son adolescence. "J'y étais de la sixième à la troisième. On n'avait pas vraiment d'objectif en termes de résultat, ça m'a permis de progresser en dehors de ce qu'on faisait en club. On était tous ensemble, entre basketteurs. C'était vraiment sympa, cette époque. Mais nous, on
ne jouait pas dans la même salle que les pros. Ça m'aurait vraiment plu, ça", glisse le meneur.
Yann Mollinari : "Je regrette d'avoir délaissé l'école" Il y a une dizaine d'années, Benjamin avait pu bénéficier d'un accompagnement sensiblement égal à ce qui se fait aujourd'hui. Né dans les années 70, Yann Mollinari a des souvenirs différents. "Je suis de Montpellier, pendant deux ans j'ai fait partie d'une structure qui s'appelait le Cern. On avait des horaires aménagés, mais on avait quand même moins de cours que les autres. Et puis, dès que tu étais assez bon au basket, tu pouvais lâcher les études, on ne te poussait pas. Aujourd'hui je regrette d'avoir délaissé l'école", avoue celui qui foule toujours les parquets avec Golfe-Juan, en Nationale 2. "Le basket pro, c'est terminé pour moi. J'ai 36 ans et je n'ai pas de véritable qualification pour évoluer dans un autre milieu. Avec certains jeunes, j'ai déjà abordé le sujet." La plupart des collégiens ont déjà vu évoluer "Molli", longtemps considéré comme le chouchou du public antibois. Alors, quand il leur donne un conseil, ils tendent l'oreille. "Je viens à peine de commencer avec eux, j'ai un rôle d'intervenant. C'est vraiment intéressant 98
de transmettre son savoir, de régler quelques petits détails. Ils sont plutôt attentifs. Quand tu montres un mouvement ou un geste technique, ils ont envie de le refaire aussi bien que toi." Il y a quelques mois, une modification de loi a failli venir enrayer la belle mécanique de la section sport-études. La ville d'Antibes, qui détachait Daniel Paquet, l'un de ses éducateurs sportifs, pour encadrer les entraînements, n'est plus autorisée à fournir du personnel aux établissements secondaires. Un lien encore plus direct s'est donc établi entre le collège Fersen, via son principal Jean-Marc Meulan, et l'OAJLP pour pérenniser la structure. Qui a de beaux jours devant elle.
©Quarterback - Création : www.anousdejouer.fr
M i x e d m ar t ial ar ts
La Blackout academy sort de l'ombre "Violent", "stupide", "animal". Ce sont les termes régulièrement employés par les opposants du MMA (mixed martial arts), discipline interdite en France. Très populaire dans le monde, la pratique attire de plus en plus les regards dans l'Hexagone. A Monaco, ils sont plus de quatre-vingts à fréquenter la Blackout academy. Nous sommes allés à leur rencontre. Par Jimmy Boursicot. Photos : Sébastien Nogier
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ort Hercule de Monaco, à l'heure du repas. Arrivé à hauteur de la piscine Rainier-III, on tourne à gauche pour trouver l'entrée d'un parking, juste à côté de la Sureté publique. Troisième sous-sol, là où s'entraînent les membres de la Blackout academy. Un cadre underground pour un club tout ce qu'il y a de plus officiel. Ici, c'est du sérieux. On vient plusieurs fois par semaine pour améliorer sa technique et façonner sa carcasse. Musique à bloc, les gaillards suent à grosses gouttes. Aujourd'hui, c'est grappling pour tout le monde. Demain, ce sera jiu-jitsu brésilien ou renforcement musculaire. Après-demain, muay thaï
et ainsi de suite. Leur passion, c'est le MMA, ce sport de combat qui fait l'amalgame entre plusieurs arts martiaux (lutte, judo, karaté, taekwondo, boxe, grappling…). Des passionnés comme les autres ? Pas vraiment, si l'on s'arrête aux discours officiel. Jean-François Lamour, alors ministre des sports, avait estimé que "la violence et les actes barbares et sauvages commis au nom du sport sont dénués de valeur sociale dans une société civilisée qui respecte les droits de l'homme". Puis ce fut au tour de Chantal Jouanno de s'insurger : "Ce n’est pas du sport. On ne va pas légaliser les combats de chiens ou les combats de coqs. C’est la même logique."
"Nous ne sommes pas des chiens fous" Va-t-on se jeter dans la gueule du loup, en allant serrer la pogne à des adeptes de l'utra-violence, des siphonnés assoiffés de sang, sans foi ni loi ? A première vue, non. On en vient même à se demander si on ne s'est pas trompé d'adresse. La pierre angulaire du club se nomme Philippe Rebaudengo, commandant des carabiniers du prince Albert. Le portrait-robot du combattant bestial en prend un coup. La salle obscure où se trameraient des histoires pas nettes ? Un ancien stand de tir de la Force publique, réaménagé par les adhérents de la Blackout academy. Pas ici qu'on tournera la suite de "Fight club"…
C o m b a t Nos ministres auraient donc tout faux ? "C'est vrai qu'il y a une vingtaine d'années, il y avait des combats clandestins, c'était un massacre. Après il y a eu la période free fight. Mais depuis, le MMA est devenu un sport à part entière. Ici, nous avons 85 licenciés et la moyenne d'âge tourne autour de 28-30 ans. Nous ne sommes pas des chiens fous", fulmine Philippe Rebaudengo.
Horizons divers Rendu populaire à l'échelle planétaire par le biais de l'UFC (Ultimate fighting championship), puissante organisation américaine qui gère les combats, le MMA est mis à l'index en France. Interdiction d'en organiser dans l'Hexagone mais aussi d'en diffuser à la télé. Alors, la Blackout academy s'active dans d'autres domaines. Affiliée à la Fédération française de lutte (FFL) et à la Fédération française des sports de contact et disciplines associées (FFSCA), l'entité monégasque engage une dizaine de concurrents dans les championnats de grappling ou de pancrace. En
attendant de voir un jour leur discipline légalisée, les adeptes s'entraînent sans relâche. Tenues ajustées, détermination guerrière et corps taillés en V : les gars en imposent. Mais ici, chaque mauvais coup doit être excusé. Le coach Eric Nardone (assisté par Guillaume Duchemin) veille, donne de la voix et recadre ses troupes. "On a mis un règlement intérieur qui impose le respect de certaines valeurs morales. Ici, les gens viennent pour la richesse du MMA, qui allie plusieurs techniques. Selon les profils, la physionomie d'un combat peut être totalement différente", avance Philippe Rebaudengo, ceinture noire de
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judo passé ensuite à la boxe anglaise.
De grands champions sur le Rocher A la fin de l'entraînement, on croise Geoffroy, 24 ans, trempé jusqu'à l'os. Il vient de débuter le MMA il y a quelques semaines et il est conquis. "Avant, je faisais du karaté. Je trouvais qu'il manquait quelque chose, j'avais besoin de me défouler. Je pense qu'il me faudra un an ou deux avant de me lancer en compétition, mais c'est vraiment intéressant. Il y a un bon état d'esprit et on se respecte tous. Physiquement,
c'est dur. Il y en a qu'on ne voit déjà plus beaucoup", sourit le jeune homme. Dans cette salle sous-terraine, on est loin de la lutte des classes. Autour de la demi-cage (il n'y avait pas assez de place pour en installer une entière), tous les milieux sociaux se côtoient. Des chefs d'entreprise, des chauffeurs de bus, des livreurs, des profs de sport. On aurait bien aimé demander à chacun s'il se sentait "privé de sa dignité humaine", comme le clament les détracteurs de cette pratique. "Ils évoquent souvent le symbole de la cage pour appuyer leur position. Mais cette cage octogonale permet de préserver l'intégrité physique sur les projections. Elle a vraiment une influence sur les déplacements et la tactique. Le grillage, ça permet juste de voir ce qui se passe à l'intérieur", poursuit le président de la Blackout academy. Lui et ses adhérents devront sans doute patienter encore avant de pouvoir présenter leur sport au grand public. Pour s'essayer au "vrai" MMA, ils doivent se rendre à l'étranger, où il a droit de cité. "En fait, je pourrais très bien essayer d'organiser quelque chose à Monaco, ce n'est pas interdit. On a été soutenus par le Palais lors de la création de notre association. Mais quelques personnes m'ont reproché de m'engager sur cette voie. Le gouvernement ne nous a pas autorisés à faire de démonstration. Alors, je ne vais pas leur forcer la
main…", résume Philippe Rebaudengo. En attendant, la Blackout academy poursuit ses efforts et multiplie les séances conduites par des figures emblématiques de l'Ultimate fighting championship. Les Monégasques ont déjà suvi les conseils du Canadien Georges Saint-Pierre (champion du monde des mi-moyens) ainsi que des Français Cyrille Diabaté (ancien champion du monde de boxe thaïe passé au MMA) et Cheik Kongo.
Le président de la Blackout academy, Philippe Rebaudengo, ne veut plus que sa discipline soit montrée du doigt.
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MMA zéro fracas ?
Dans l'insconscient collectif, un combat de MMA se finit toujours par une scène où l'un des deux protagonistes martèle le visage de son adversaire à coups de poings, abondance d'hémoglobine incluse. Selon les pratiquants et certains observateurs, la discipline serait toutefois moins traumatisante que d'autres sports de combat. Les frappes au sol sont exécutées à genoux, on a beaucoup moins de force dans cette position. Et elles sont avant tout destinées à enchaîner sur une saisie ou une technique de soumission. "Contrairement à la boxe, l'arbitre arrête le match en cas de non réaction", plaide Philippe Rebaudengo Les défenseurs du MMA rappellent également que plusieurs dizaines de décès sont intervenus lors de séances d'entraînement de judo au Japon. "Mais ces grandes fédérations ont tout intérêt à ce que l'on reste en marge, elles savent qu'elles risquent de perdre beaucoup d'adhérents si le MMA venait à être reconnu par l'Etat", pointe Philippe Rebaudengo.
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Dans le sillage de jimmy maccio Carabinier du prince Albert, Jimmy Maccio a participé aux 24 Heures du Mans sur une moto aux couleurs de la principauté. Malgré de nombreuses péripéties, lui et ses équipiers ont réussi à franchir la ligne d'arrivée. Une aventure qui restera à jamais gravée dans la tête du pilote. Il nous fait le récit d'une semaine pas comme les autres. Par Jimmy Boursicot. Photos : DR
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'histoire avait commencé des mois auparavant pour les membres du "Carabiniers racing team", qui s'étaient lancé un pari un peu fou : représenter la principauté monégasque lors des 24 Heures du Mans moto. Il a fallu convaincre les sponsors, trouver la somme nécessaire pour financer le projet (environ 40 000 euros) et préparer la compétition. Un défi de longue haleine relevé par Jimmy Maccio, carabinier du prince Albert et sacré champion de France WERC 2011 (Week-end racing cup). Le jeune homme de 22 ans faisait équipe avec Laurent Zanetto, officier de gendarmerie, et Christian Haquin, pilote expérimenté (il disputait la 40e épreuve de 24 Heures de sa carrière) qui fut l'un de
ses premiers instructeurs. Ensemble, les trois hommes ont bouclé la course à la 37e place au guidon de leur Kawasaki n°14. Très loin des vainqueurs, mais l'essentiel était ailleurs.
Lundi "Les soixante-deux équipages arrivent en même temps. On va voir ce que font les autres. Les meilleurs pilotes ne se prennent pas la tête et discutent avec tout le monde. Toute l'équipe s'installe. Avec Laurent et Christian, on trouve vite nos repères. J'ai déjà couru le Bol d'or, mais je leur demande souvent des conseils. Ils me disent des petites choses. Ça peut paraître évident, mais ils me rappellent qu'il faut éviter de rouler sur les bandes blanches la nuit."
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Mardi "On commence la phase de roulage, il faut essayer d'arriver dans les meilleures conditions. Pendant huit heures, on peut régler des détails. Le circuit est génial. Pour moi, c'est l'un des plus beaux du pays, j'ai déjà eu l'occasion d'y venir pour une épreuve du championnat de France. Quand on arrive à hauteur de la ligne droite, on se croirait dans un stade de foot. Pendant la journée, Laurent Zanetto est victime d'une chute sans gravité. Quelques-uns de nos sponsors ont fait le déplacement, ainsi que plusieurs carabiniers. Avec les mécanos et les autres membres du team, nous sommes vingt-sept."
Mercredi "La journée est consacrée aux formalités administratives et aux contrôles. Pour nous, c'est l'occasion de décompresser. Les gens du milieu de la moto sont intrigués en voyant notre équipe aux couleurs de Monaco. Ils nous posent des questions sur le prince et sur le Rocher. Je sais que notre "spécificité", le fait de représenter les carabiniers a facilité le rapport avec les partenaires et nous a permis de nous engager, mais je ne pensais pas que notre présence attirerait autant les regards. On sent une vraie solidarité, les membres des grosses équipes nous demandent si on a besoin d'un coup de main. Je commence à ressentir la pression : je suis le seul carabinier de l'équipe et j'espère que tout va bien se passer durant les qualifications."
Jeudi
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"Le moment des qualifs arrive. Tout se passe plutôt bien pour nous, on accroche la 47e position. On sait qu'on ne vient pas jouer la gagne, mais on laisse tout de même une quinzaine de concurrents derrière nous. Cela nous enlève déjà un poids de la conscience, même s'il faudra être encore performants le lendemain durant une autre séance qualificative. Personnellement, ça me fait plaisir de pouvoir me confronter à des pilotes professionnels, des mecs qui se préparent toute l'année pour ce genre de rendez-vous. A une époque, j'ai cru pouvoir percer, comme eux. Aujourd'hui, j'ai ma petite vie de carabinier et c'est très important pour moi. Mais c'est quand même un beau défi qu'on est train de relever. D'autant plus que c'est aussi une affaire de famille : mon père est notre team manager et mon oncle a sa propre écurie. Lui, il vient pour faire une perf."
"Les qualifications se déroulent correctement, on sera au départ samedi. La pression monte encore d'un cran. En fin d'après-midi, les spectateurs sont autorisés à venir visiter les stands. Ils nous posent des questions, regardent le matériel et se font prendre en photo avec nous. On vit vraiment des moments particuliers. En voyant tous ces gens qui arrivent autour du circuit, on mesure encore plus la chance qu'on a d'être là, de participer à cette course mythique. Avec Laurent et Christian, on ne se dit pas grand chose. Mais on échange quelques regards complices. Je ne sais pas si j'aurai la chance de connaître une deuxième fois de telles émotions, j'en profite au maximum. Cette effervescence nous fait un peu oublier la grosse tuile du jour. Christian Haquin a remarqué que notre moto n°58 avait un problème, le moteur faisait des bruits bizarres. Il
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est neuf, mais on comprend qu'il est en train de lâcher. On partira finalement avec le mulet, la n°14 sur laquelle j'ai fait les championnats de France et qui a 5 000 kilomètres au compteur. Les mécanos font un boulot de fous, ils s'activent jusqu'à 4 heures du matin pour transférer toutes les pièces neuves sur la n°14. De notre côté, on est rentrés à l'hôtel. Pourquoi ne pas dormir sur place ? Parce que c'est la fête autour du circuit ! Il y a au moins 75 000 personnes qui sont venues pour s'amuser, c'est un joyeux bordel."
Samedi "C'est le jour J. Les pépins de la veille nous ont mis un coup au moral, mais ça va le faire. Grosse pression : c'est moi qui vais prendre le départ. Dans une course d'endurance, ce n'est pas primordial, mais je vais réaliser un petit rêve. Courir jusqu'à la moto devant tout ce monde… Habituellement, j'aime bien rigoler un peu pour détendre l'atmosphère. Là, une heure avant le départ, je pars m'isoler. Je dis aux autres de ne pas me demander "Comment ça va ?" ou d'autres choses du genre. A 14 h 40, je me dirige sur la pré-grille. Le public fait un bruit énorme, c'est génial. Pour oublier un peu le stress, je m'avance vers la
tribune pour déclencher une ola. Vingt minutes après, on passe aux choses sérieuses. Durant les trois-quatre premiers tours, le peloton est très dense, c'est impressionnant. Christian Haquin m'avait conseillé d'y aller tranquillement, mais j'ai démarré le couteau entre les dents. Après 55 minutes, je passe le relais en 36e position. Dès que je descends de la moto, je pars me reposer, me faire masser. A chaque fois, je fais un repas complet, je m'impressionne sur ce point. Sur la piste, tout s'est déroulé normalement pendant le premier tiers de la course. Mais peu avant minuit, les tuiles vont commencer. Les vitesses ne passent plus normalement, la boîte est cassée. Heureusement, elle est extractable, sinon c'était fini pour nous. On perd 53 minutes en la changeant."
Dimanche "Ensuite ? Laurent Zanetto chute, puis le sélecteur nous lache. Après ça ? La laine de verre du pot d'échappement s'envole et on a un souci avec l'anti-parasites d'une bougie d'allumage. La totale ! J'arrive à peine à y croire. Je suis en train de somnoler et j'entends le commentateur dire : "On ne sait pas si les carabiniers vont repartir…" Avant tous ces soucis, on était au 31e rang. On 106
repart très loin, mais ça fait du bien de voir le soleil se lever. Sur la moto, je ne souffre pas trop physiquement. Par contre, dès que je descends, j'accuse le coup. C'est très frustrant de ne pas pouvoir rattraper la concurrence, mais il fallait aller au bout pour ne pas décevoir les gens qui nous ont soutenus et les mécanos, qui n'ont presque pas dormi pendant deux jours. J'ai la chance de prendre le dernier relais, ça passe très très vite, c'est tellement bon. Ça s'agite dans ma tête, je pense à énormément de choses. La ligne d'arrivée est franchie en 37e position. Je fais un burn devant notre box et mon père me prend dans ses bras. On a la même passion, on vit des émotions très fortes. Il n'y a rien de plus beau."
Retour sur Terre "Pendant dix jours, je n'ai fait que dormir. La nuit, je revivais plein de moments, je me réveillais souvent et j'avais mal jusqu'au petit doigt. Au Mans, j'ai attrapé une angine. Quand on roule de nuit, on ne s'en rend pas vraiment compte, mais il fait très froid. Je ne sais pas encore ce que je ferai la saison prochaine. Dans l'idéal, on disputera trois manches du championnat du monde. Le Mans, le Bol d'or et une autre épreuve, en Espagne ou au Qatar."
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Comité départemental des Alpes-Maritimes
Margot Bailet
Les portes du succès Fort de 4 700 membres, le comité départemental engrange chaque année d'excellents résultats sur la scène nationale et quatre skieurs locaux font même partie de l'équipe de France. Une concentration de talents rendue possible par un travail de détection et de formation constant. Par Jimmy Boursicot. Photos : DR et Zoom
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Mathieu Faivre
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our les jeunes, c'est formidable d'avoir un modèle comme Nastasia Noens. Il faut qu'ils se disent que c'est possible de réussir une telle carrière, même s'ils habitent au bord de la mer. Il ne faut pas oublier que 80% du territoire des Alpes-Martimes sont en montagne." Président du comité départemental de ski, Joël Migliore dégaîne d'entrée des arguments qui font mouche, utiles pour clouer le bec de ceux qui se gondolent en imaginant un Sudiste sur les pistes. Et en évoquant le parcours de Nastasia Noens, née à Nice et créditée de cinq places dans le top 10 mondial la saison dernière (neuvième place au classement général de la coupe du monde de slalom, à 23 ans), le dirigeant met en exergue la réussite d'un pur produit du système azuréen. Entre le travail de 48 clubs, de la section sportétudes du collège Jean-Franco à Saint-Etiennede-Tinée et du pôle espoirs de Valdeblore, il est presque impossible de laisser passer un jeune talent entre les mailles du filet. "Les clubs assurent la formation des jeunes. Chaque année, on teste ceux qui ont envie d'aller plus loin dans la compétition. La finalité, c'est d'en envoyer plusieurs en équipe de France. Et ceux qui ont suivi ce cursus de compétition en ressortent presque tous avec un brevet d'Etat, qui leur permet d'être moniteur", détaille Joël
Migliore, vice-président de l'Inter club Nice, à la tête du comité départemental depuis 2005.
"Une telle densité, c'est du jamais vu" Dans la "dynastie" des grands skieurs azuréens, il y eut Isabelle Fabre et Christophe Saïoni. Aujourd'hui, ce sont pas moins de quatre représentants coiffés d'un bonnet "06" qui viennent garnir les rangs de la sélection nationale. On y trouve deux sociétaires de l'Inter club Nice, Nastasia Noens et Margot Bailet (présente à cinq reprises dans le top 20 en 2010-2011, trois fois médaillée de bronze aux championnats de France en descente, super combiné et super G), mais aussi une représentante d'Auron, Marion Bertrand (28e au général de la coupe du monde,
vice-championne de France, championne du monde militaire et première de la coupe d'Europe en géant) et un skieur d'Isola 2000, Mathieu Faivre (médaillé de bronze aux championnats du monde juniors, champion de France toutes catégories en super combiné, médaillé de bronze de la coupe d'Europe en géant). "Une telle densité, c'est du jamais vu pour nous, appuie Joël Migliore. D'autant plus que les plus jeunes ont également réussi de grosses performances (lire par ailleurs)." Avant d'espérer suivre les traces de leurs aînés en Bleu, les espoirs doivent ouvrir une autre porte, celle du pôle France d'Albertville, une étape incontournable vers le très haut niveau. Cette année, Matthieu Bailet et Romain Vergnaud y ont obtenu leur place.
Les moyens de leurs ambitions Avec 4 768 adhérents, le comité des A.-M. fait partie des "petits" à l'échelle nationale, surtout si l'on vient à comparer ses effectifs avec celui de la Savoie (32 000 licenciés) ou d'autres régions montagneuses. Malgré cela, la structure départementale entend bien se mêler à toutes les batailles de premier plan. Un essor qui nécessite beaucoup d'argent. "C'est certain, sans le conseil général, qui nous alloue une subvention de 120 000 euros, nous ne pourrions pas travailler de la même manière", synthétise Joël Migliore,
Marion Bertrand 108 109
Ils arrivent par ailleurs membre du cabinet du maire de Nice, Christian Estrosi. Le comité dispose actuellement de plusieurs salariés à temps plein. Jean-Jacques Blum, conseiller technique sportif (CTS), est le responsable des opérations, principalement en charge du lycée de la montagne, à Valdeblore. Cinq entraîneurs et un préparateur physique sont également présents pour encadrer les jeunes qui visent les sommets. Devant la réussite actuelle des skieurs azuréens, le président du comité se dit "fier de ce qu'ils ont accompli. Quand on se met en quatre pour tout mettre en place, on apprécie encore plus leurs performances". Pour compléter leur préparation, les locaux passent pas moins de soixante jours sur les glaciers, que ce soit à Tignes, Val d'Isère ou en Italie (dans la région de Bormio, sur le Stelvio, ou à Val Senales).
De grandes compétitions dans le département ? En poursuivant le tour d'horizon des différentes filières de formation, on s'interroge : comment une discipline qui n'a par essence pas la possibilité de proposer une initiation aux scolaires (établissements du haut-pays exceptés) peutelle disposer d'un vivier aussi abondant ? "On fonctionne beaucoup avec les gens des sta-
tions et avec l'Ecole du ski français, qui aiguille beaucoup d'enfants vers les clubs. Après, il est indéniable que le ski coûte cher. Pour pratiquer régulièrement, il faut un point de chute dans les stations car les journées sont intenses. On a rarement des enfants qui viennent de milieux défavorisés", analyse Joël Migliore. Quoi qu'il en soit, le nombre de licenciés "reste stable" et les objectifs ne cessent de croître. L'un des autres chantiers entamés par le comité des Alpes-Maritimes concerne l'organisation de compétitions majeures. En 2008, les championnats de France toutes catégories ont eu lieu à Auron. Deux ans plus tard, cette même station a accueilli une manche de la coupe d'Europe de descente féminine. La saison dernière, elle a servi de cadre aux championnats de France benjamins. En 2012, ce seront les meilleurs cadets du pays qui se retrouveront dans le département, et deux slaloms de niveau international suivront. "A long terme, notre volonté est d'avoir un événement de plus grande ampleur, comme une étape de coupe du monde. Mais entre une coupe d'Europe et le niveau mondial, il y a un énorme écart en matière d'organisation. Ils nous faudrait déjà progresser au niveau des possibilités d'hébergement. Là, on parle de quelque chose qui pourrait avoir lieu dans dix ou quinze ans."
fort Plusieurs jeunes skieurs se sont illustrés en 2010-2011. Les benjamines ont décroché le titre de championnes de France de super G (quatre Azuréennes ont terminé dans le top 10). Par ailleurs, le collège Jean-Franco a remporté le titre national UNSS Excellence. A titre individuel, plusieurs représentants des Alpes-Maritimes ont brillé. La relève de Nastasia Noens (ci-dessus) semble déjà assurée.
Angèle Vivaldo (Auron, née en 1998) Championnne de France benjamines en slalom géant, vice-championne de France de slalom Lauréate du Coq d'or et médaillée de bronze en slalom géant lors du Topolino (championnat du monde des jeunes).
Thibault Fouques (Auron, né en 1998) Champion de France benjamins de slalom géant et de combi race. Deuxième du Coq d'or, vainqueur du super G de la Scarafiotti (compétition internationale) Septième à la Topolino.
Karen Smadja (ICN, né en 1999) Championne de France benjamines de super G Troisième au Coq d'or.
Romain Vergnaud (ICN, né en 1996) Champion de France minimes de combiné Deuxième au classement général des Ecureuils d'or A intégré le pôle France d'Albertville.
Matthieu Bailet (ICN, né en 1996) Dixième au classement général des Ecureuils d'or A intégré le pôle France d'Albertville.
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Fédération monégasque de ski
Olivier Jenot
Monaco : objectif JO Régulièrement engagés dans les épreuves internationales, trois compétiteurs monégasques (Alexandra Coletti, Olivier Jenot et Arnaud Alessandria) poursuivent leur progression avec un gros objectif dans le viseur : les Jeux olympiques de Sotchi, en 2014. Par Jimmy Boursicot. Photos : DR
L
a route menant vers les JO est encore longue. Et si l'histoire ne repasse pas les plats, elle n'a pas l'intention de les servir avant l'heure du grand raout planétaire. Mais à chaque fois qu'ils décollent vers une nouvelle destination et qu'ils chaussent les spatules, les compétiteurs de la Fédération monégasque de ski (FMS) y pensent secrètement. Pour tout athlète, une olympiade est un rendez-vous à part, exceptionnel dans une carrière. Mais quand on vient du Rocher, il faut prouver, encore et toujours. Faire taire ceux qui trouvent aussi incongru de voir des skieurs monégasques que des surfeurs sur la Méditerranée. "Vous savez, nous bénéficions quand même d'une certaine reconnaissance. Monaco fait partie
du cirque blanc", tempère Jacques Pastor, directeur technique de la FMS. Sans complexe, le trio rouge et blanc se lance à la poursuite des meilleurs. S'il est quasi utopique d'envisager de conquérir des titres à l'heure actuelle, il est tout de même intéressant de constater que les Monégasques arrivent à se frayer un chemin parmi des nations qui disposent d'un vivier beaucoup plus riche.
Alexandra Coletti dans de bonnes dispositions Le meilleur exemple de cette étonnante percée se nomme Alexandra Coletti. A 28 ans, celle qui a déjà participé aux Jeux de Turin 2006 et de Vancouver 2010, est la chef de
file du groupe. 22e du super combiné (descente plus slalom) lors des championnats du monde à Garmisch-Partenkirchen, elle a attaqué sa préparation pour la saison à venir dans les meilleures conditions. "Alexandra avait connu plusieurs blessures les années précédentes. Cette fois-ci, elle a pu travailler physiquement sur une plus longue durée. Cela permet d'entretenir des espoirs plus importants pour elle", indique Jacques Pastor. En septembre, Alexandra Coletti a pris part à un stage organisé conjointement par les équipes d'Allemagne, de France, d'Espagne et de Monaco. Quatre pays qui se sont retrouvés au Chili, à Nevados de Chillan plus exactement, pour s'entraîner ensemble. "Sur la piste, nous nous sommes partagés les rôles et nous avons
S mutualisé les dépenses. C'était la première fois que l'on participait à un rassemblement de ce type, programmé en amont", poursuit Jacques Pastor. Sur une piste assez difficile, la Monégasque a surtout travaillé sa vitesse, avant de se rendre en Autriche, afin de poursuivre ses séances d'entraînement. Début décembre, "Alex" renouera avec la compétition à l'occasion de la première manche de la coupe du monde à Lake Louise (Canada).
Arnaud Alessandria et Olivier Jenot : une année de transition Dans le sillage d'Alexandra Coletti, on retrouve deux garçons en quête de performance de haut vol, Olivier Jenot (23 ans) et Arnaud Alessandria (18 ans). Intégrés dans le team Anega, ils devraient connaître une saison plus "light" que les précédentes, comme l'explique
Arnaud Alessandria
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i
le directeur technique de la FMS : "Ils auront moins d'échéances cette année, ils poursuivront leur progression. On les enverra sur des compétitions internationales et notamment des épreuves de coupe d'Europe. Tous deux ont stabilisé leur niveau, ils peuvent repartir sur de bonnes bases. Pour eux, l'objectif à moyen terme est évidemment une participation aux JO. Si rien ne vient bousculer leur marche en avant, les Monégasques pourraient se présenter avec trois skieurs à Sotchi, un total jamais atteint jusqu'à présent. Spécialiste du slalom et du géant mais tout de même à l'aise en super G, Olivier Jenot poursuit des études à l'Ecole nationale supérieur de l'énergie, de l'eau et de l'environnement en parallèle. Arnaud Alessandria, lui, est membre du pôle France de Saint-Michel-de-Maurienne. Vainqueur de l'épreuve de super G lors des
championnats du monde juniors à Chamonix en 2009, il est en constante évolution. "Arnaud est encore dans une phase où l'on a du mal à le cataloguer. Son physique solide devrait le faire se tourner vers les épreuves de vitesse, mais il a montré quelques qualités en slalom. Tout est encore ouvert pour lui", résume Jacques Pastor. La pompe étant amorcée, d'autres espoirs ne devraient pas tarder à pointer le bout de leur nez. Ce sera peut-être le cas de Bryan Pelassy, qui visera une qualification aux Jeux d'hiver de la jeunesse à Innsbrück (Autriche) en 2012. Nicolas Boisbouvier, pour sa part, devra accumuler les bons résultats pour prendre part au Festival européen de la jeunesse à Liberec (République tchèque).
Alexandra Coletti
Jacques Pastor
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