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INTERVIEW : véronique palomar
from MUST #33 - MEDIAS
by MUST Online
Inter
VIEw Véronique Palomar
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Véronique Palomar est rédactrice en chef de la partie magazines dans le groupe des Nouvelles Calédoniennes. Toujours en bouclage, elle gère 6 magazines et d'autres suppléments à l'intérieur d'une équipe de 15 personnes. C'est une battante dont la vie étrange est jalonnée de voyages et d'expériences insoupçonnables, une femme franche au parler vrai, un oiseau rare dans un monde médiatique trop souvent policé.
propos recueillis par antoine bertram
Must : Quel a été votre parcours avant d'arriver ici ?
véronique palomar : J’ai commencé à travailler à la Dépêche du Midi puis pour un journal de Tennis en France. Assez vite, je suis partie à La Réunion où j’ai touché à pleins de formes de journalisme, travaillant pour le Journal de l’Île puis dans d’autres quotidiens, j’ai fait de la radio, de la télé, jusqu’à une émission d’humour qui ressemblait au journal des Nuls… Enfin j’ai été embauché par un journal (Le Réunionnais) où je m’occupais des magazines. Je suis resté dans les magazines pour le groupe Hersant, j’en ai créée, notamment le Femmes du Journal de l’Île. La Réunion ça a duré 23 ans, je suis arrivée ici où j’ai passé un entretien d’embauche et voilà…
Vos éditos sont - ils toujours dans le thème du magazine ( Femmes, Local, etc. ) ? Pas forcément, si c’est un thème porteur oui. Si c’est un thème sur lequel je n’ai pas d’avis alors je parle plutôt d’un sujet dans l’air du temps. Le principe de l’éditorial étant, à mes yeux, de parler aux gens en prise directe, d’être sincère.
Cela vous prend beaucoup de temps à écrire ?
On ne passe jamais suffisamment de temps pour écrire un éditorial, je passe beaucoup de temps à y penser et il s’ordonne dans ma tête, avoir le temps est un luxe.
Quelle était votre interview la plus difficile ?
J’ai eu la trouille pour interviewer Albert Jacquard (chercheur et essayiste français, ndlr), j’étais très impressionné par sa culture et j’ai eu peur de ne pas être à la hauteur. Pourtant quand on questionne des personnes de cette trempe, tout est fluide, au bout de 5 minutes j’étais passionnée par ses propos.
Si vous aviez pu interviewer quelqu'un de célèbre, vous auriez choisi…
Hemingway. C’est quelqu’un pour qui j’ai une profonde admiration, il incarne une forme de journalisme et d’écriture qui n’existe plus, magnifique et flamboyante.
Que pensez - vous des médias en nouvelle -
Calédonie ?
Je suis étonnée par leur nombre. Tout ça fonctionne assez bien, il y a encore beaucoup de choses à faire et c’est très intéressant.
En tant que journaliste, comment voyez vous l ’ évolution de la presse, de la TV
et de la radio face à Internet ?
Je crois que la presse papier va changer, on aura une presse d’analyse et de fond ou une presse de divertissement pur. La presse d’information instantanée se fera peut-être plus sur Internet. Mais je ne suis ni spécialiste ni visionnaire, peut-être y aura-t-il une substitution totale.
Êtes - vous limitée ou contrôlée dans ce que vous dites ? Subissez - vous des remar -
ques ou de la censure ?
Jamais. Ni moi ni mes équipes, ni personne.
Comment trouvez - vous alors la justesse dans le propos ? même sur des maga -
zines vous pourriez aborder des choses plus sensibles…
Sur Local on va essayer d’être de plus en plus proche des gens, nous voulons nous intéresser à leurs préoccupations. J’encourage les journalistes à être plus à l’écoute sur des sujets d’actualité ou de société. Il faut comprendre que chaque titre possède son langage et ses sujets de prédilection… ce sont des univers différents, la justesse du propos est d’être emphatique avec le lecteur : « un journal qui fonctionne est un journal qui ressemble à ses lecteurs » (S. July). C’est vers cela que nous tendrons sans vouloir plaire à tout le monde, il faut donner un sens à ce qu’on dit.
Pourquoi vos magazines ne vont pas plus loin dans la liberté de ton et de
propos ? est - ce parce qu ’ ils doivent
divertir ?
On essaie d’être de moins en moins politiquement correct, c’est une révolution qui prendra du temps, les jeunes journalistes sont prudents et pratiquent parfois l’auto-censure. Ici, certaines choses et certains sujets restent sensibles. On essaye de trouver un ton plus moderne, quant à mes éditoriaux, j’essaye d’y mettre un peu d’impertinence.
Vous recevez des critiques pour ça ?
Non c’est l’inverse, les gens sont dans l’attente de ce genre de choses, ils veulent de l’investissement et des prises de position, même à l’encontre de leurs propres opinions. Il y a encore du travail, tant du côté du lectorat que de la profession. Parfois je trouve que mes équipes ne vont pas assez loin, mais pour mener l’investigation il nous faudrait plus de temps.
Pensez - vous qu ’ il y a assez de diversité
dans les médias calédoniens ?
Si tout le monde fait son métier correctement, oui, mais nous ne sommes pas nombreux et tout le monde doit pouvoir travailler, on ne fait une presse sereine que si elle n’est pas aux abois.
En bref…
Signe Astrologique Vierge ascendant Lion Date de naissance 16 septembre 1960 Ton in sur le caillou Ce qu’il y a sous l’eau Ton out sur le caillou L’hiver est trop froid et interminable Ton plat préféré Le couscous Dans la vie tu adores Mon métier, rire et écrire Dans la vie tu détestes La paperasse, l’argent et me répéter Qualité Enthousiaste Défaut Parler trop