Inter View
Véronique Palomar
V é r o n i q u e P a l o m a r e st r é d a c t r i c e e n c h e f d e l a p a rt i e m a g a z i n e s d a n s l e g r o u p e d e s N o u v e l l e s C a l é d o n i e n n e s . To u j o u rs
en
boucl age,
elle
gère
6
magazines
et
d ' a ut r e s
s u p p l é m e nt s
à
l ' i nt é r i e u r
d'une
équipe
de
1 5 p e r s o n n e s . C ' e st u n e b at ta nt e d o nt l a v i e é t r a n g e e st j a l o n n é e d e v o ya g e s e t d ' e x p é r i e n c e s i n s o u p ç o n n a b l e s , u n e f e m m e f r a n c h e a u p a r l e r v r a i , u n o i s e a u r a r e d a n s u n m o n d e m é d i at i q u e t r o p s o u v e nt p o l i c é .
p r o p o s r e c u e i l l i s p a r a nto i n e b e rt r a m
M u st : Q u e l a é t é v o t r e p a r c o u r s a va nt d'a r r i ver ici ? p a l o m a r : J’ai commencé à travailler à la Dépêche du Midi puis pour un journal de Tennis en France. Assez vite, je suis partie à La Réunion où j’ai touché à pleins de formes de journalisme, travaillant pour le Journal de l’Île puis dans d’autres quotidiens, j’ai fait de la radio, de la télé, jusqu’à une émission d’humour qui ressemblait au journal des Nuls… Enfin j’ai été embauché par un journal (Le Réunionnais) où je m’occupais des magazines. Je suis resté dans les magazines pour le groupe Hersant, j’en ai créée, notamment le Femmes du Journal de l’Île. La Réunion ça a duré 23 ans, je suis arrivée ici où j’ai passé un entretien d’embauche et voilà…
Hemingway. C’est quelqu’un pour qui j’ai une profonde admiration, il incarne une forme de journalisme et d’écriture qui n’existe plus, magnifique et flamboyante.
tualité ou de société. Il faut comprendre que chaque titre possède son langage et ses sujets de prédilection… ce sont des univers différents, la justesse du propos est d’être emphatique avec le lecteur : « un journal qui fonctionne est un journal qui ressemble à ses lecteurs » (S. July). C’est vers cela que nous tendrons sans vouloir plaire à tout le monde, il faut donner un sens à ce qu’on dit.
Q u e p e n s e z - vo u s d e s m é d i a s e n n o uv e l l e Calédonie ?
P o u r q u o i v o s m a g a z i n e s n e v o nt p a s p l u s l o i n d a n s l a l i b e rt é d e t o n e t d e
Je suis étonnée par leur nombre. Tout ça fonctionne assez bien, il y a encore beaucoup de choses à faire et c’est très intéressant.
d i v e rt i r ?
trempe, tout est fluide, au bout de 5 minutes j’étais passionnée par ses propos.
véron ique
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V o s é d i t o s s o nt - i l s t o u j o u r s d a n s l e t h è m e d u m aga z i n e ( F e m m e s , L o ca l , etc . ) ?
Pas forcément, si c’est un thème porteur oui. Si c’est un thème sur lequel je n’ai pas d’avis alors je parle plutôt d’un sujet dans l’air du temps. Le principe de l’éditorial étant, à mes yeux, de parler aux gens en prise directe, d’être sincère.
S i v o u s a v i e z p u i nt e r v i e w e r q u e l q u ' u n d e c é l è b r e , vo us a u r i e z c h oi s i …
E n ta nt q u e j o u r n a l i st e , c o m m e nt v o y e z v o u s l ’ é v o l ut i o n d e l a p r e s s e , d e l a T V e t d e l a r a d i o f a c e à I nt e r n e t ?
Je crois que la presse papier va changer, on aura une presse d’analyse et de fond ou une presse de divertissement pur. La presse d’information instantanée se fera peut-être plus sur Internet. Mais je ne suis ni spécialiste ni visionnaire, peut-être y aura-t-il une substitution totale.
Cel a vous p ren d beaucou p de te mps à écrire ?
Ê t e s - v o u s l i m i t é e o u c o nt r ô l é e d a n s c e
On ne passe jamais suffisamment de temps pour écrire un éditorial, je passe beaucoup de temps à y penser et il s’ordonne dans ma tête, avoir le temps est un luxe.
que vo us di tes ? Subissez-vo us des r e m a rques ou de la censure ?
Jamais. Ni moi ni mes équipes, ni personne.
propos
?
e st - c e
pa rc e
qu’ils
d o i v e nt
On essaie d’être de moins en moins politiquement correct, c’est une révolution qui prendra du temps, les jeunes journalistes sont prudents et pratiquent parfois l’auto-censure. Ici, certaines choses et certains sujets restent sensibles. On essaye de trouver un ton plus moderne, quant à mes éditoriaux, j’essaye d’y mettre un peu d’impertinence. Vo us r ecevez des cr i t iques po u r ça ?
Non c’est l’inverse, les gens sont dans l’attente de ce genre de choses, ils veulent de l’investissement et des prises de position, même à l’encontre de leurs propres opinions. Il y a encore du travail, tant du côté du lectorat que de la profession. Parfois je trouve que mes équipes ne vont pas assez loin, mais pour mener l’investigation il nous faudrait plus de temps.
C o m m e nt t r o u v e z - v o u s a l o r s l a j u st e s s e Q u e l l e é ta i t diff icile ?
votre
i nt e rv i e w
la
plus
J’ai eu la trouille pour interviewer Albert Jacquard (chercheur et essayiste français, ndlr), j’étais très impressionné par sa culture et j’ai eu peur de ne pas être à la hauteur. Pourtant quand on questionne des personnes de cette
dans le propos ? même sur des magazines vo us po u r r iez abor der des choses
Pensez-vo us qu’il y a assez de di vers i té
plus sens ibles…
Si tout le monde fait son métier correctement, oui, mais nous ne sommes pas nombreux et tout le monde doit pouvoir travailler, on ne fait une presse sereine que si elle n’est pas aux abois.
Sur Local on va essayer d’être de plus en plus proche des gens, nous voulons nous intéresser à leurs préoccupations. J’encourage les journalistes à être plus à l’écoute sur des sujets d’ac-
dans les médi as calédon iens ?