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Cinémust

Par cora L ie cochin

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c hasse à L ’ho MM e

u n père bri S é par la mort de S a fille, un criminel nazi en cavale et un clande S tin fuyant le m exique pour tutoyer le rêve américain. l e S per S onnage S de ce S troi S film S à l’affiche en mar S et avril nou S rappellent un con S tat vieux comme le monde : l’ h omme e S t un loup pour l’ h omme. c omme S ouvent, la frontière S e révèle trè S mince entre la proie et prédateur.

Sortie Avril

Desierto

u n thri LL er M exicain

de Jonas c uaron

Alors qu’il tente de traverser la frontière américaine avec d’autres migrants, Moises (Gael Garcia Bernal), un clandestin mexicain, se retrouve pourchassé par un agent sans foi ni loi (Jeffrey Dean Morgan). Rapidement, cette course vers la liberté vire au duel entre les deux hommes. Si le scénario repose sur peu de chose en apparence, cette traque offre une incroyable parabole de la réalité brutale du rêve américain avec, d’un côté, l’espoir d’une vie meilleure, et de l’autre, des patriotes aveuglés par leur propre misérabilisme, qui tentent coûte que coûte de repousser ces « ennemis » de l’extérieur, auxquels ils attribuent tous les maux de l’Amérique. Desierto n’est pas seulement un thriller haletant. Il donne à voir un problème politique et social, incarné par les Minutemen, ces membres de milices armées qui s’autoproclament gardiens des frontières américaines et tirent sur tous ceux qui tentent d’entrer illégalement dans leur pays. Jonas Cuaron signe un deuxième long-métrage à petit budget, aussi intelligent qu’esthétique, où l’immensité du désert du Nouveau-Mexique a des allures de huis clos. Une grosse grosse claque.

Sortie Avril

Fritz Bauer : un héros allemand

u n dra M e a LL e M and

de Lars k rau M e

En 1957, douze ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale et la libération des camps de concentration, le juge Fritz Bauer (Burghart Klaubner) apprend qu’Adolph Eichmann se cache en Argentine. Les tribunaux allemands préfèrent tourner cette sombre page de l’histoire que de le soutenir dans la traque de ce criminel de guerre, artisan de la solution finale. A cette époque, la justice est encore représentée par d’anciens officiers nazis reconvertis en magistrats. Fritz Bauer, lui, est juif et homosexuel. Dans son combat pour la justice, personne ne va lui faciliter la tâche. Pour contourner les obstacles que lui tend l’appareil judiciaire, le juge fait appel au Mossad, les services secrets israéliens, pour enlever Eichmann. Le rôle joué par Fritz Bauer dans ce qui deviendra le plus grand procès pénal qu’ait connu l’Allemagne ne sera révélé que dix ans après sa mort. D’entrée, le spectateur est fasciné par la personnalité hors du commun de ce juge seul contre une justice totalement hypocrite et irresponsable. Ce biopic, réalisé par Lars Kraume avec force et conviction, se transforme en un thriller captivant qui rend hommage à un héros brisé et trop peu connu. Sortie Mars

Au nom de ma fille

u n fi LM dra M atique français de v incent gareng

Après L’enquête sur la rocambolesque affaire Clearstream et Présumé coupable consacré au procès d’Outreau, le réalisateur Vincent Garenq revient sur un dossier judiciaire qui a défrayé la chronique : l’affaire Kalinka. En 1982, cette adolescente de 15 ans est retrouvée morte au domicile de son beau-père, en Bavière, dans des circonstances troublantes. André Bamberski, son père, s’engage alors dans un combat acharné pour faire reconnaître la culpabilité du beau-père Dieter Krombach, un médecin-cardiologue allemand. Dans Au nom de ma fille, Vincent Garenq retrace une nouvelle fois la quête d’un homme seul face à la justice, qui a juré sur la tombe de sa fille de faire la lumière sur les causes de sa disparition. André Bamberski ira jusqu’à faire enlever Dieter Krombach, condamné par contumace, pour le remettre entre les mains des autorités françaises. Trente ans de bras-de-fer judiciaire qui aboutiront à une condamnation de la Cour d’Assises de Créteil en 2012. Si Daniel Auteuil incarne avec conviction ce père obstiné, la Canadienne Marie-Josée Croze (Ne le dis à personne, Les Invasions barbares) et l’Allemand Sebastian Koch (Otto Düring dans la saison 5 de Homeland) sont tout aussi justes dans le rôle de la mère de Kalinka, qui fut longtemps dans le déni, et de Dieter Krombach, un médecin froid et mystérieux. Un film poignant sur la paternité et la quête absolue de vérité.

24 avril sur HBO

En cours sur HBO

L e coin des séries

Games of thrones 6

d e d . b . Weiss et d avid b ienoff

Difficile de rester de marbre après la diffusion du dernier teaser de Games of Thrones. Sur fond de musique angoissante, on découvre les visages de Ned, de Catelyn mais surtout celui de Jon Snow dans le temple du dieu multiface à Braavos. Alors qu’on le voyait se faire poignarder par ses pairs dans la dernière scène de la saison 5, le Lord Commander est-il bel et bien mort ? Ou se pourrait-il qu’il soit encore vivant, comme le laisse entendre l’actrice Natalie Dormer qui incarne Margaery Tyrell ? Tyrion et Daenerys, deux autres chouchous de la série, connaîtront-ils eux aussi un destin funeste ? Avec ce teaser sombre et elliptique, la chaîne HBO joue avec les nerfs de ses fans. Mais visiblement, ils en demandent encore…

Vinyl

d e Martin s corcese et Mick Jaeger Si la musique a toujours été au cœur des films de Martin Scorsese, cette fois, il en fait son sujet principal. Dans Vinyl, le réalisateur offre une plongée plus vraie que nature dans l’univers musical de New-York, au début des années 1970. Une période charnière puisqu’elle a vu naître de nouveaux courants comme le disco, le punk ou le rhythm & blues. L’intrigue se noue autour du personnage de Richie Finestra (Bobby Cannavale), qui tente de faire revivre un célèbre label de musique en dénichant par tous les moyens le son de demain. On y découvre un monde du show-bizz aussi glamour que poisseux, où drogue, sexe et dollars sont indissociables. Déjà accros ?

Enfin !

Après 25 ans de carrière et cinq nominations à l’Oscar du meilleur acteur, Leonardo DiCaprio aura enfin décroché la fameuse statuette dorée pour The Revenant. L’attente fut longue, pour lui, les fans, et le Web qui en avait fait le sujet infini de blagues, et même d’un jeu vidéo, Leo’s Red Carpet Rampage. Autant dire que ce dimanche soir lorsque l’actrice Julianne Moore a ouvert l’enveloppe et prononcé son nom, les réseaux sociaux ont explosé de joie (440.000 tweets à la minute, soit un record pour les Oscars). Peu d’événements vécus par procuration, à travers mon poste de télévision, m’avait donné tant de joie. La dernière fois, ça devait être pour la Coupe du monde de 98. Comme une injustice enfin réparée, les cris de satisfaction dans le Dolby Theatre sonnaient comme des cris de soulagement, et j’ai failli pleurer devant la standing ovation qui lui fut accordée. Oui, enfin, Leo consacré par Hollywood. Son discours de remerciement n’aura surpris personne, tant on connaît sa personnalité engagée. « Nous devons soutenir les leaders mondiaux qui ne parlent pas au nom des grands pollueurs ou des grandes industries. Ceux qui s’expriment au nom de l’humanité, des populations autochtones, des milliards de non-privilégiés qui seront les plus affectés par tout ça. Pour les enfants de nos enfants, et pour ceux dont la voix a été noyée par des politiques cupides. Ne prenons pas cette planète pour acquise », a-t-il continué avant de quitter la scène. Le discours de Leonardo DiCaprio est le seul de la soirée à ne pas avoir été interrompu par la musique...

ses P récédentes no M inations

g ilbert g rape (1994) A 19 ans seulement, Leo émeut la planète entière en interprétant un adolescent retardé mentalement. Il est si convainquant que de nombreux spectateurs pensent alors que ce jeune acteur est réellement handicapé. DiCaprio est ainsi nominé pour l’Oscar du meilleur second rôle masculin. Mais c’est finalement Tommy Lee Jones qui l’emporte, pour son rôle dans Le Fugitif.

aviator (2005) Se glissant avec brio dans la peau du milliardaire, aviateur et cinéaste Howard Hugues, DiCaprio est nominé pour la première fois pour l’Oscar du meilleur acteur. C’est la deuxième fois qu’il travaille sous les ordres de son futur réalisateur fétiche, Martin Scorsese. Leo est néanmoins coiffé au poteau par Jamie Foxx, qui interprète Ray Charles dans Ray. b lood d iamond (2007) Alors qu’il s’est illustré la même année dans Les Infiltrés, Leonardo DiCaprio est sélectionné pour son rôle dans le thriller Blood Diamond. Il faut dire qu’il y incarne à merveille un trafiquant de diamants et ancien mercenaire qui finit par aider un pêcheur en Sierra Leone. C’est pourtant Forest Whitaker, campant un effrayant Amin Dada dans Le dernier Roi d’Ecosse, qui obtient la récompense.

l e loup de Wall Street (2014) Déjà décoré lors de la cérémonie des Golden Globes, Leo est fortement pressenti grâce à son rôle de trader brillant et flambeur de Jordan Belfort, une nouvelle fois sous les ordres de Martin Scorsese. Mais il est battu par l’un de ses partenaire dans le film, Matthew McConaughey, qui brille dans la peau d’un cowboy séropositif dans Dallas Buyers Club.

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