Brumachon Lamarche 25 ans de danse à Nantes (extraits2)

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Chorégraphe de l’humain et explorateur du corps, Claude Brumachon, dont l’œuvre compte une centaine de pièces, est une personnalité importante dans le paysage chorégraphique français et international. Avec son complice Benjamin Lamarche, ils n’ont cessé de créer et d’entretenir d’étroites relations entre les publics et leur art. Ce livre retrace l’histoire de leur aventure humaine et artistique. Une histoire commune avec la Ville de Nantes, depuis la création du Centre chorégraphique national de Nantes en 1992.

25 ans de danse à Nantes au Centre chorégraphique national

25 ans de danse à Nantes au Centre chorégraphique national

25 ans de danse à Nantes au Centre chorégraphique national

Claude Brumachon Benjamin Lamarche

C L A U D E BENJAMIN BRUMACHON LAMARCHE

C L A U D E BENJAMIN BRUMACHON LAMARCHE

25 €

9 782848 092591

isbn 978-2-84809-259-1

www.jocaseria.fr

CCNN Joca Seria

Joca Seria / Centre chorégraphique national de Nantes



C L A U D E BENJAMIN BRUMACHON LAMARCHE 25 ans de danse à Nantes au Centre chorégraphique national


Le Centre chorégraphique national de Nantes est subventionné par l’État – préfet de la région Pays de la Loire – direction régionale des Affaires culturelles, par la ville de Nantes, par le conseil régional des Pays de La Loire et par le département de Loire-Atlantique. Il reçoit l’aide de l’Institut français pour certaines de ses tournées à l’étranger.

Image de couverture : © Laurent Philippe, (Folie : Claude Brumachon, Benjamin Lamarche) © Centre chorégraphique national de Nantes © Éditions Joca Seria, 2015 72, rue de La Bourdonnais 44100 Nantes ISBN 978-2-84809-259-1 www.jocaseria.fr


C L A U D E BENJAMIN BRUMACHON LAMARCHE 25 ans de danse à Nantes au Centre chorégraphique national

Joca Seria / Centre chorégraphique national de Nantes


L’écriture de Claude Brumachon Agnès Izrine Claude Brumachon a su créer une danse au plus près du corps de l’interprète. Pouvant chorégraphier indifféremment pour de grands groupes de danseurs ou pour des petites formes, tel le solo Icare, réalisé pour son danseur fétiche et alter ego, Benjamin Lamarche, la « patte » Brumachon, quoique jouant volontiers de l’excès, reste essentiellement gestuelle, l’auteur privilégiant toujours la danse sur la scénographie, souvent dépouillée. Si certaines de ses pièces ont un côté baroque dans la débauche visuelle et picturale, cela tient surtout à l’utilisation de costumes travaillés et d’une lumière volontairement théâtrale que cet amoureux de la peinture figurative capte dans ses chorégraphies. Sa gestuelle s’enivre du plus paroxystique des mouvements humains, traque l’infini possible des corps au travail. Sueur, souffles rauques, bruit mat des chocs, claquements de la peau contre la peau accompagnent des chorégraphies essentiellement physiques. Les thèmes qu’il déploie au long de son œuvre ne sont que prétextes à une audace stylistique s’appuyant sur une écriture chorégraphique complexe. Ce vocabulaire très inventif est agrémenté d’un lyrisme à fleur de peau qui le porte vers un certain romantisme. Cet ancien étudiant des beaux-arts travaille chaque corps au burin, sculptant ses sujets comme autant de héros statuaires, faisant surgir atlantes et cariatides au détour de portés enchevêtrés, de corps-à-corps fougueux, de mêlées sensuelles. Emportées de frôlements suspendus, de chutes inachevées, de figures éperdues, ses chorégraphies lâchent peine et rage, rappellent à l’impatience, précipitent en échappées vives. Le monde de Claude Brumachon est celui d’une remontée des sensations que convoque la danse au plus secret de l’interprète. Des romantiques, il garde le goût de la révolte qui tonne en une clameur profonde. Ces cataractes d’ombres fouillent le ciel de caresses et d’éclairs,

Éclats d’absinthe

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rongent la nuit la plus profonde en déchirés de lumière. Qu’il s’agisse de Folie et de sa foule en marche vers une improbable contrée où gonfle l’espérance, Fauves et ses êtres inquiets au bord de l’animal, ou Les Coquelicots sauvages qui grondent des excès que libère la tempête, ce sont toujours des heurts et des fureurs humaines que parle le chorégraphe dans des scènes où plane le courroux. Les pas charrient les ténèbres en attendant l’infinie débâcle, rêvant l’oubli ou le massacre, faisant apparaître sous la peau la sordide carcasse. Fortement inspirés de textes de poètes, tels Rimbaud, Baudelaire, voire Pasolini, ses duos aux titres évocateurs comme


Vertige, La Fracture de l’âme ou Embrasés plongent dans les méandres des rapports hommes-femmes d’où surgissent des langueurs secrètes tissées de sombres desseins. Les mouvements pleins de fièvre, d’étreintes hâtives, d’équilibres brisés, peignent des rencontres où l’amour, souvent contrarié, ressemble aux remous d’une âme tourmentée. C’est pourtant dans ces duos fébriles que l’écriture se révèle dans sa rigueur. Texane, Le Piédestal des vierges, imprègnent nos mémoires de corps-à-corps qui hésitent entre force et douceur, violence rentrée et tendresse infinie. Ce thème du duo, né dès les premières chorégraphies de Claude Brumachon, va se développer durant toute la première décennie du Centre chorégraphique national de Nantes… mais doublé : Lame de fond, Bohèmes (hommes et femmes) s’attachent à décortiquer cette figure en la dédoublant… On verra donc ressurgir cette figure du double avec des nuances, mais surtout elle apparaîtra encore comme une défense ou un refus, comme s’il était face à un thème qui inspire et gêne le chorégraphe. Est-ce parce qu’il pourrait conduire à un pathétique ou à un sentimental, auxquels il refuse, finalement, de se livrer ? Ou plus probablement à une peur, dictée entre autres par l’époque, de ne pas céder à la tentation d’une belle danse virtuose et sensible. Du coup, Claude Brumachon ne laissera plus vraiment percer cette gestuelle aussi savante que bouleversante, mais cherchera à l’atténuer, voire la détruire à travers des grands mouvements de groupe qu’il ne voudra pas « trop propres », se défiant d’un vocabulaire trop construit, abandonnant les lignes au profit de la « matière » brute. Devant un spectacle qui aurait pu faire naître un pur moment de poésie, Brumachon retourne à la prose, s’interroge et note les

mouvements nécessaires à celle-ci. Mais il retrouve ainsi l’élan indispensable à la création. Néanmoins, il existe une technique et un vocabulaire Brumachon (ou Brumachon-Lamarche) qui excèdent très largement la gestuelle arrêtée, les chutes 4e, ou les placages au sol. On peut les percevoir dans cette ruée dans les membres à l’extrême, dans une hyperextension qui entraîne tout le corps et le fait ployer, cambrer, cabrer même, mais aussi dans ces instants de suspens où le geste se fait discret : un léger décalage du bassin, une pose de pied tout en retenue, des bras qui n’en finissent pas de succomber. On les retrouve dans ces sauts au dessin net, aux envols gelés, complexes et acérés. Une écriture qui a besoin de danseurs d’exception. Solides, mais souples, aguerris au contemporain, mais avec un travail de jambes très proche du classique, une endurance sans faille, mais des extrémités déliées… et surtout capables d’aller remiser toute leur virtuosité raffinée au vestiaire pour se lancer – ou plutôt se jeter – dans une sorte de chaos, de courses désordonnées, de mêlées précipitées. Les dernières pièces (D’Indicibles Violences, La Fulgurance du vivant, notamment), tout en tensions et vibrations, déploient nerfs et tendons dans une chorégraphie ramenée à son essentiel : des gestes qui s’inscrivent dans l’espace et qui soudain prennent sens… tout en restant de la danse, c’est-à-dire de l’indicible, de l’indécidable et de l’impossible. AGNÈS IZRINE est rédactrice en chef du site « Danser, Canal Historique », directrice administrative du CCNN de 1992 à 1995, administratrice de l’association Les Rixes de 1987 à 1991.

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Autoportraits Claude Brumachon, Benjamin Lamarche Claude est né en mai 1959, à Rouen. Dans la ceinture rouge où son père travaille et où il vit jusqu’à ses dixhuit ans. Que raconte-t-il de ce cercle familial ? Son père, ouvrier et peintre, peintre ouvrier, et sa mère, artiste dans l’âme autant dans son rapport au monde que dans sa faculté d’inventer et de façonner toute chose, et son frère Jean-Jacques, compagnon de route pour la vie. Dès l’enfance, il dessine et confectionne des costumes, construit des pièces de théâtre, invente et dirige une petite troupe de cousines qui inspirera Texane. Il crée et pense ces mondes nouveaux qui l’habitent. 1976 : Claude s’inscrit aux cours du soir des beauxarts à Rouen Les cours des beaux-arts et le lycée en classe de dessin l’amènent sur le chemin des arts plastiques. C’est brusquement, à dix-sept ans, sur les conseils de Gisèle Gréau et Dominique Boivin, qu’il entre aux Ballets de la cité dirigés par Catherine Atlani. Sans formation ni connaissances de cet art, il découvre la possibilité de danser et de transmettre grâce à Catherine. Claude est et restera un intuitif, il ne se trompe pas. Il abandonne lycée et beaux-arts, puisqu’il doit danser, il le fera sans concession. Permis de conduire en poche, débrouille en tête et en corps, il sillonne les routes du département avec Brigitte Hebert. Animer, faire danser les enfants, investir les espaces et les théâtres, danser les pièces de Catherine dans des endroits privilégiés. Il y reste deux ans. Par deux fois, l’été, il participe au stage de Thiézac où Jacques Lours invite des chorégraphes. Il travaille avec Hideyuki Yano et Renate Pook, une collaboration à marquer d’une pierre blanche. Venir à Paris est indispensable en 1979. Il ne faut pas le lui dire deux fois. Il quitte Rouen pour la capitale ; chambre de bonne boulevard Sébastopol. La danse de tout bord lui ouvre les studios de répétitions et les classes. Au Centre américain, boulevard Raspail, à l’ombre du cèdre de Chateaubriand, se croisent toutes les danses, l’influence de Cunningham et de ses danseurs dont il suit les cours. Claude participe aux ateliers de Susan Buirge où il crée un premier travail et participe à celui des autres.

Le désir d’écrire déjà sa propre danse est impatient, ses copines opposent un refus net à sa proposition chorégraphique, tant pis, il danse les leurs et reprend son bagage pour plus tard. De mon côté je nais en 1961, dans la vallée de Chevreuse. Jusqu’à mes dix-sept ans, j’ignore tout de la danse, résolument tourné vers la nature profonde, la gente ailée et la montagne ; pas tout à fait misanthrope mais solitaire dans l’âme. Une mère libraire à la tête d’une tribu de sept enfants : Clarisse, Laurent, Séverine, Juliette, Geoffroy – mon jumeau – et Thomas qui m’ont suivi fidèlement et m’ont encouragé. Un père industriel et secret qui me soutient à sa manière même lors de nos désaccords respectueux. Le milieu social diverge nettement de celui de Claude. Dix-sept ans ! La danse est presque un hasard, c’est déjà un désir. Sait-on réellement pourquoi le destin ouvre certaines portes ? Le souvenir est précis, pendant l’été 1978, en pleine montagne, je me dis : « À la rentrée je fais de la danse. » Décision incongrue poussée peut-être par des images perçues ici ou là, goût du corps ou de l’envol. De l’aérien et du tellurique déjà. Quelques cours de jazz à Orsay et un premier cours de danse contemporaine avec Claire Rousier aux Ulis. Rien ne se dit, tout se joue dans le vivant. Encouragé par Claire, je prends le RER pour Paris où les cours se prennent partout. Inévitablement, je rencontre Claude. Paris, janvier 1981, combien de danseurs hommes étions-nous alors dans la danse contemporaine ? Pendant que je continue des études de sociologie rurale qui me passionnent, mais qui ne trouvent pas de place dans mon emploi du temps, nous nous engageons sur le chemin de la création. Je quitte Bures-sur-Yvette pour vivre avec Claude à Paris et explorer ce nouvel art, ensemble. Ce sont les années 1980 et l’explosion de la danse contemporaine. Les cours, les ateliers, les présentations et les spectacles sont nombreux. Au Centre américain, haut lieu pour une création de Susan Buirge, et

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L’harmonie artistique Christophe Zurfluh Quoi de plus simple, quoi de plus évident que le rapport entre la musique et la danse, et pourtant ? On danse sur de la musique et lorsqu’on danse en silence, nous n’avons de cesse d’inventer une musique intérieure qui guide nos pas. Ce constat si évident de prime abord se dérobe dès lors qu’on y regarde de plus près. De longues heures à regarder les danseurs, à essayer de saisir l’instantanéité du geste, m’ont appris à prendre garde à la facilité du geste et du rythme, la concomitance des deux expressions ne veut pas dire leur superposition et c’est justement parce que les deux discours peuvent co-exister librement, sans prendre le pouvoir l’un sur l’autre, qu’une collaboration artistique peut naître. C’est dans cet entre-deux fait de respect et d’écoute que peut se nouer le mystère de la rencontre.

Le geste est mélodie et la musique vient créer l’espace dans lequel il se développe. C’est cette harmonie artistique que nous avons conquise au fil des ans à tel point que peu de mots nous suffisent maintenant pour comprendre nos intentions respectives. En cela le passage par la « case » Centre chorégraphique national nous aura aidés à apprendre à créer ensemble. De Folie à Indicibles Violences, de Texane à Fulgurance du vivant, que de chemin parcouru ! Comme ces chemins de montagne qui, après plusieurs heures de marche, nous révèlent de vastes paysages, aujourd’hui, alors que la compagnie va quitter Nantes, il reste encore tant d’horizons à découvrir. CHRISTOPHE ZURFLUH est compositeur.

Éclairer tous ces corps en mouvement Olivier Tessier Travailler avec Claude Brumachon en création, c’est sentir et ressentir, s’enivrer de l’émotion, et se plonger dans un état à la limite d’une sorte de transe et ouvrir au plus grand son imagination. Mon travail dans la recherche de la lumière consiste tout d’abord à regarder, écouter et attraper chaque fibre de l’émotion qu’il va falloir faire partager. Pour cela, nous n’avons pas besoin, Claude et moi, d’échanger beaucoup de mots. Plutôt, je m’inspire de ce qu’il me donne, et essaie de retranscrire au mieux, par la lumière, ce qu’il veut exprimer. En vingt-cinq ans de collaboration, et plus de cinquante créations, j’aurai apprécié à éclairer tous ces corps en mouvement et à tenter d’en faire caresser l’épiderme. Qu’y a-t-il de plus beau pour un éclairagiste que de tenter de faire ressortir chaque grain de la peau ?

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Qu’y a-t-il de plus beau pour un éclairagiste que d’essayer de sublimer la brillance de la peau et de la pénétrer au plus profond de sa chair ? Qu’y a-t-il de plus beau pour un éclairagiste que de capter dans l’air humide d’un saut toute la tension qui s’en dégage ? Qu’y a-t-il de plus beau pour un éclairagiste que de saisir l’éclat de la sueur ? De ces vingt-cinq années, je retiendrai toute la confiance, la générosité et le partage de Claude Brumachon dans la création, et le remercie de m’avoir permis de participer à quelques œuvres majeures de la danse contemporaine. OLIVIER TESSIER est éclairagiste.


L’inatteignable intérieur François Gauducheau Quand j’ai vu pour la première fois un spectacle de Claude Brumachon1, je ne suis pas resté longtemps spectateur : j’ai regardé d’abord, depuis mon fauteuil, mais j’ai constaté que très vite il m’emmenait ailleurs ; oh ! pas loin : en moi-même ! Sa danse avait le pouvoir de me connecter avec moi-même, profondément. J’en étais presque gêné mais, rien à faire, cela se passait à la fois sur scène et en moi-même ! Si bien que j’étais là et pas là ; je regardais les corps, les mouvements, les tableaux, en même temps que je les rêvais, à ma manière, dans les zones familières de mon intimité. Je planais, les yeux grands ouverts et en même temps fermés dans un étrange recueillement… Et il se passe exactement la même chose aujourd’hui, plus ou moins fort, plus ou moins vite selon les pièces. Dans ces moments de grâce, il y a lui, le chorégraphe, admirable mais autre, étranger étonnant, dérangeant, bouleversant… et il y a à côté, moi-même, néophyte mais hyper présent et sensible, que ces images et ces sons percutent, labourent, retournent pour mon plus grand plaisir…

Si bien qu’à la fin je ne sais pas dire qui, quoi, comment cela s’est passé à tel ou tel moment ; simplement j’ai été avec lui, avec eux les danseurs, sans qu’ils le sachent (ou peut être si, le sentaient-ils ?). Curieux phénomène… Au final, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas de la peau ou de la chair que parlent Claude et Benjamin ; ce dont ils parlent c’est de l’inatteignable intérieur ; ce qu’il y a au-dedans de nous, d’eux et de nous, le terrible ou le merveilleux, le sombre et le lumineux, abîmes et sommets, déserts et pentes escarpées… Et s’ils sont sans complaisance pour débusquer lâchetés et renoncements, ils peuvent frapper fort et juste car il y a chez eux tant de fraternité, « une fraternité organique qui se peut toucher, se peut pétrir comme une matière. » 2 Claude et Benjamin, assurément des frères… FRANÇOIS GAUDUCHEAU est vidéaste.

1. Le Palais des vents. 2. Bernard Bretonnière.

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25 ans de crĂŠation

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Texane LE POLLEN, SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES, 1988

Texane part d’une nécessité intérieure. C’est une pièce sobre, sans costumes théâtraux ni décors excessifs. Une pièce où l’histoire est suggérée plus que racontée, où la narrativité du geste prend le pas sur la narration anecdotique pour laisser sourdre l’émotion. Texane part de mon enfance ; dans cette pièce je me vois enfant observateur du monde adulte prolétaire. J’ai les souvenirs de ceux qui s’aimaient et de ceux qui se battaient. J’ai essayé de les faire danser dans ma mémoire. L’esthétique est la grisaille du quotidien des banlieues HLM. Ce que je ne savais pas alors en dansant Texane au Pollen en 1988, c’est que nous allions revenir de manière récurrente sur cette scène quasiment tous les deux ans. Jusqu’en 2010, beaucoup de nos pièces ont été présentées ici. J’y rencontrai plusieurs compagnons de route : Denise Maggio, Séverine Magry, Jean-Marc Bocchi, Sabine Cossin. Philippe Mombellet crée les lumières avec brio. C.B.

> CRÉATION LE 18 MARS 1988 AU POLLEN, CAC DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES DANSEURS À LA CRÉATION : FRANCK JOURNO, ERIKA KORECKY, BENJAMIN LAMARCHE, AGNÈS PEYREMORTE, SOPHIE TORRION, VALÉRIE SOULARD MUSIQUE : CHRISTOPHE ZURFLUH LUMIÈRES : PHILIPPE MOMBELLET COSTUMES : HUGUETTE BLANCHARD MAQUILLAGES : CAROLE ANQUETIL PRODUCTION : ASSOCIATION LES RIXES - CIE CLAUDE BRUMACHON COPRODUCTION : LE POLLEN, CAC DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES AVEC LE SOUTIEN DE LA FONDATION COINTREAU POUR LA CRÉATION CONTEMPORAINE DURÉE : UNE HEURE

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La première pièce de Claude que j’ai vue ce fut Texane. Ça a été une claque qui reste pour moi, encore aujourd’hui, la meilleure source d’inspiration. Depuis, j’ai assisté quasiment à toutes ses créations dans lesquelles j’ai vu les plus beaux portés de ma vie. Et là où certains voient de la violence, je ne vois que de la poésie dans la vigueur et la célébration. La vie n’est pas un fleuve tranquille, semblent nous dire Claude et les danseurs. Mais l’amour s’y trouve. Avec ce désir et cette sensualité qu’ils mettent dans leur danse, qu’ils portent en eux et pour nous. Une danse chevillée au corps. Écrire quelque chose sur Claude et Benjamin me trouble comme m’ont troublée leurs pièces. L’intime se livre dans la danse et aujourd’hui dans ces mots que je leur écris, en quelque sorte. La première rencontre marque la mémoire. C’était à Graslin à la fin de L’Enfant et les Sortilèges qu’il venait de créer avec le ballet de l’Opéra de Nantes. Le hasard l’avait fait asseoir juste à côté de moi. D’un regard, je l’ai trouvé grand, il s’est présenté et nous sommes devenus, avec mon mari Jean Théfaine, des amis attachés et fidèles. Son arrivée à Nantes, à la direction du CCN, nous a boostés, nous les autres chorégraphes du terrain. Une espèce de coup de pied au derrière, salutaire. Dire que je les aime ne serait pas falsifier la vérité. Et j’assume cet amour indéfectible des belles personnes sensibles, sincères et généreuses que j’ai eu la chance de rencontrer sur ma longue route. FLORA THÉFAINE


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Folie L’ARC SCÈNE NATIONALE, LE CREUSOT, 1989

Folie est un ballet de groupe, un corps immense composé de quinze danseurs. Une marée humaine qui se lève, ensemble, unie dans un craquement de boue et de terre séchée mélangée, collée à la peau. Nous ployons sous le poids de nos bras trop dépliés, retenus par l’épaisseur de l’air qui s’écrase, se tasse, compressé entre une voile tendue faite d’un bras extirpé de son corps familier que seul le sol, immuable, soutient. Une mer emplie de vies, de luttes, de morts. Nous sommes les vagues de l’été caressantes et chaudes. Vagues voraces aux courants traîtres que la beauté porte en elle. Nous sommes les déferlantes, les grandes marées d’équinoxe, ravageuses, dévastatrices. Ouragan. Folie c’est la folie des hommes entre eux, impitoyables

> 1re VERSION : CRÉATION LE 3 MAI 1989 À L’ÉGLISE SAINT-JEAN DE MULHOUSE DANSEURS À LA CRÉATION : CATHERINE BERBESSOU, ROXANA DEL CASTILLO, VÉRONIQUE DUPONT, PASCAL GUILLERMIE, BENJAMIN LAMARCHE, ISABELLE LÉ, ANNE-KARINE LESCOP, YOLANDE LIMOUSIN, ANNE MINETTI, FLORENCE PERRIN, VÉRONIQUE REDOUX, ANNA RODRIGUEZ, FABIENNE SAINT-PATRICE, VALÉRIE SOULARD, OLIVIER VIAUD PREMIÈRE OFFICIELLE LE 17 NOVEMBRE 1989 À L’ARC SCÈNE NATIONALE LE CREUSOT DANSEURS À LA PREMIÈRE : MERCEDES CHANQUIA, ROXANA DEL CASTILLO, MARIE-FRANÇOISE GARCIA, JEAN-YVES GINOUX, PASCAL GUILLERMIE, BORIS JACTA, BENJAMIN LAMARCHE, SANDRINE LAMOINE, YOLANDE LIMOUSIN, ANNE MINETTI, NICK PETIT, VÉRONIQUE REDOUX, FABIENNE SAINT-PATRICE, ISABELLE TANNEAU, SOPHIE TORRION MUSIQUE : CHRISTOPHE ZURFLUH LUMIÈRES : PHILIPPE MOMBELLET COSTUMES : PATRICIA GOUDINOUX MAQUILLAGES : CAROLE ANQUETIL PRODUCTION : ASSOCIATION LES RIXES, CIE CLAUDE BRUMACHON COPRODUCTION : BIENNALE INTERNATIONALE DU VAL-DE-MARNE, FESTIVAL EURODANSE MULHOUSE, LE POLLEN CAC DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES, CENTRE CULTUREL JEAN-LURÇAT D’AUBUSSON, L’ARC SCÈNE NATIONALE LE CREUSOT DURÉE : 1 H 15

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chercheurs de cruauté, qui s’affrontent sans se regarder, sans s’aimer, ou qui s’aiment et s’affrontent pour survivre. Folie animale des frégates magnifiques aux jabots rouges d’apparat, les ailes en étendard, somptueuses étoiles des vents, qui plongent tels les bombardiers sur Berlin, avides de la chair tendre des nouveau-nés qui rampent vers un océan-mère qui ne les protégera pas. La terre qu’on ramasse à pleines mains, à pleine boue parce qu’elle est nourricière, folie rampante, la terre du feu, des explosions, des irruptions. Une fièvre incandescente nous brûle. Une fièvre alimentée, créée de toute notre énergie. Folie c’est nous, qui ne le savons pas. Nous ne pouvons que le sentir, et c’est ce que nous dansons, acharnés à vaincre les limites de notre possible. Ce raz-de-marée nous emporte. Nous le dansons et il nous emporte, et plus nous le faisons plus il nous engloutit. Nous passons dans la passion dévorante, celle qui sème les graines de discorde entre les gens qui s’aiment, celle qui récolte la zizanie pour son plaisir et justifie l’amour. La création de l’œuvre se mêle à la vie de l’être et nous n’en discernons plus les limites. Quand nous dansons Folie, tout autour de nous disparaît, nous avons vécu la création ensemble, nous l’avons sentie naître, couver en nous, nous en connaissons les moindres recoins, les faiblesses et les forces. Folie est comme un individu que nous aimons. Une personne, amalgame de tous ces corps que nous lui sacrifions. Serrés l’un contre l’autre, ils hurlent l’amour à la gueule du monde. B.L.


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Ils ont accueilli le Centre chorĂŠgraphique national de Nantes

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Porter à l’incandescence l’art et l’artisanat de la danse Jackie Marchand et Florence Simonet Centre chorégraphique national, la dénomination administrative a toujours quelque chose de distant et formaté. Celui de Nantes, c’est le Ballet de Claude et Benjamin, il a le visage de ce duo et la dimension humaine, charnelle, d’un projet porté par la passion brûlante et la conviction. La proximité avec La Rochelle ne tient pas à la géographie. Les nombreuses escales de leurs créations à la Coursive, sans contrainte ni rituel, ont été guidées par notre désir de partager, avec le public, cette énergie féconde et la pertinence, en perpétuel mouvement, de leurs explorations artistiques. Et leur goût des esthétiques hiératiques et fougueuses.

Ils peuvent partir au bout du monde, nous gardons la race émue de solos, de duos ou de somptueux ensembles au bord de l’épuisement. Claude et Benjamin savent porter à l’incandescence l’art et l’artisanat de la danse, en écrivant généreusement et indifféremment pour le corps des hommes et des femmes, leurs semblables fraternels. JACKIE MARCHAND est directeur de la Coursive, Scène nationale de La Rochelle. FLORENCE SIMONET est co-directrice de la Coursive.

La fureur admirable des œuvres de Claude Brumachon Thierry Malandain C’est un lieu commun, mais c’est aussi une vérité première que de rappeler la fureur admirable des œuvres de Claude Brumachon et de son alter ego Benjamin Lamarche. Il y a presque trente ans, comme face aux manifestations d’un culte barbare concentrant les mystères de la nature, la puissance hallucinante de Texane se transforma en éblouissement. Aujourd’hui, avec son étrange caractère de grandeur primitive, la danse de Claude Brumachon m’impressionne toujours. Car elle n’est le reflet d’aucune autre. Puisant

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dans les fantaisies de l’imagination, sa vitalité sauvage se gouverne par ses propres lois. Normands tous les deux, nos horizons diffèrent, toutefois Claude peut se flatter d’être le digne enfant des dompteurs de la mer qui trouvant leurs terres trop resserrées en découvrirent de nouvelles. THIERRY MALANDAIN est le directeur du CCN Malandain Ballet Biarritz.


Revue de presse

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Texane

Le piédestal des vierges

Gérard Mannoni

René Sirvin

Le Quotidien de Paris 14 novembre 1988

Le Figaro 8 octobre 1989

En voyant les six danseurs de la compagnie tracer toutes ses figures vibrantes, agressives mais parfaitement organisées, on songe à quelques arts de la fugue, à l’une de ces constructions sans faille, dont les créateurs maîtrisaient jadis si bien l’architecture. Brumachon organise l’espace, le temps, les groupes, les duos, les rapports humains avec une rigueur magnifique, sans bavardage, sans concession au goût du jour ni aux modes passagères.

On retrouve dans cette chorégraphie pour six danseurs le style si particulier de Claude Brumachon, fait de violences, d’arrêts brusques, de chutes à terre et de mouvements répétitifs. On admire la maîtrise de l’architecture, toujours équilibrée et d’une netteté géométrique sans faute. Les six personnages symboliques se livrent à une sorte de parade-tournoi, comme un rituel rigoureux, dans un silence impressionnant ou sur une musique originale de Christophe Zurfluh, dans un clair-obscur très étudié. L’affrontement est sauvage. Les groupes s’animent à tour de rôle, les uns restent penchés tandis que les autres sont poussés par une force brutale en des mouvements saccadés, rigoureusement parallèles.

Sylvie de Nussac Le Monde 13 et 14 novembre 1988

Non seulement ça danse chez Claude Brumachon, mais ça soutient l’intérêt pendant soixante minutes par des procédés purement chorégraphiques, c’est-à-dire sans le secours d’une histoire, d’anecdotes, de costumes alambiqués ou de décors – sinon quelques tubes de néon et trois tables. […] Cette danse est saccadée, violente ; même la tendresse y est brutale. Elle effectue une recherche très poussée sur les sauts, dont elle présente une étonnante variété : dans les bras ou sur le dos de son partenaire, corps arqué ou replié avec l’aide d’une table ou non, etc.

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Jean-Claude Douin Télérama 8 mai 1991

Du Piédestal des vierges émane une poésie particulière, inattendue. Cette pièce a des accents incantatoires qui font son charme. Les gestes s’inscrivent dans l’espace avec une lenteur retenue. Les temps de pause sont riches de leurs silences. Un certain charme hypnotique n’est pas loin de naître.


Folie

Éclats d’absinthe

Jean Théfaine

Philippe Verrièle

Ouest-France 30 novembre 1990

Les Saisons de la danse Décembre 1993

Le corps, Brumachon le décline dans Folie avec tellement de force incendiée qu’on se demande parfois s’il ne joue pas avec lui à la roulette russe, constamment au point de rupture. Corps aimé, corps meurtri. Corps à cris et à cœur. Corps célébré avec une grandeur tragique mêlée de sanglots, par quinze danseurs montant à la vie et à la mort comme d’autres montent aux barricades. Vrai : mercredi soir dans la pénombre, des spectateurs ont pleuré devant ce miroir où ils reconnaissaient par lambeaux les chemins creux de leur propre jardin de nuit.

Comme au hammam Peu à peu se découvrent, en un mouvement très lent de lumière, des corps alanguis et dénudés, ou vêtus de savant déshabillés. Tout le spectacle va ainsi baigner dans une lenteur de bain turc, une sensualité de hammam, transpercée de fulgurantes violences. Entre les lampes ajourées, les baignoires de cuivre, les étoffes chamarrées, la nuance crème des lumières, Claude Brumachon nous donne une version chorégraphique du Bain turc d’Ingres. Ou peut-être – car l’étalage de chairs est aux antipodes du style épuré du chorégraphe – ­est-ce plutôt la série des Odalisques qu’il convient d’évoquer. Sans doute est-ce un hasard si la posture de bras récurrente chez l’une des danseuses est aussi celle de L’Odalisque à l’esclave de Ingres… Il y a là au moins une affinité entre deux démarches qui interrogent, dans un Orient prétexte, la nature de l’homme, ses poses, son corps et ses vérités. Claude Brumachon a su construire une atmosphère, les lumières de Philippe Mombellet sont superbes, la construction des mouvements parfaitement maitrisée. Tout y est, mais le chorégraphe est victime de sa facilité et de sa générosité. Éclats d’ab­sinthe est la première partie d’un diptyque, et cette partie dure une heure et quart… Si la seconde est en proportion, la tétralogie fera figure de clip. Or si le format fleuve peut avoir ses charmes, l’art du chorégraphe s’accomode mal de ses longueurs induites. Maintenant que tout y est, il faut élaguer un peu, et sélectionner les bons éclats.

Isabelle Brochard Les Saisons de la danse Février 1997

Il faut saluer la mise en danger des corps plutôt rare dans la danse contemporaine française, qui signe une complicité touchante entre les membres de la compagnie. Voilà pourquoi il est important de reprogrammer Folie : parce qu’au-delà de la simple thématique de la guerre et de l’oppression, et par une rhétorique de la répétition, c’est l’énergie impétueuse qui ne renonce jamais, c’est la transgression des limites du corps, des données de l’univers physique réel qui est donné à voir.

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La danse charnelle de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche Monique Plouchard Bénoliel La danse charnelle de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche a toujours été inscrite dans mes appétences chorégraphiques depuis qu’il m’a été donné d’œuvrer pour cet art. Quand j’ai dirigé un théâtre en région parisienne il y a vingt ans de cela, ils ont été parmi les premiers à y être invités et y ont par la suite, et à plusieurs reprises, retrouvé le chemin pour y rencontrer la ferveur des spectateurs qui ne s’est jamais démentie. Ce qui distingue l’œuvre de ces artistes importants du paysage chorégraphique national, c’est cette écriture chorégraphique si singulière où les corps des interprètes exaltent le propos, le subliment et interpellent les spectateurs que nous sommes car sincèrement touchés dans notre « intime ». J’aime profondément l’art chorégraphique parce que sa particularité est la multiplicité des formes que ses auteurs lui donnent. L’enrichissement que je reçois à chaque proposition trouve toujours sa plénitude quand évolue sur le plateau celle de Claude et Benjamin.

Lorsqu’en 2008 la ville de Nantes et la direction régionale des Affaires culturelles des Pays de la Loire me demandèrent d’intégrer le conseil d’administration du Centre chorégraphique national de Nantes, j’acceptai bien volontiers, curieuse d’une nouvelle aventure professionnelle, il est vrai, mais surtout parce qu’il s’agissait d’être au plus proche d’artistes dont j’étais sensible à la créativité de leur univers chorégraphique. J’ai découvert, en plus, des directeurs attentifs, respectueux, soucieux de leur équipe, exemplaires dans la gestion de leur équipement. J’ai découvert des hommes cultivés, chaleureux, passionnés, profonds. En tant qu’artistes ils m’avaient déjà convaincue, la rencontre humaine a complété et consolidé la grande admiration que je leur porte. L’envie de les accompagner s’en est naturellement trouvée confortée. Ça a donc été pour moi une grande fierté d’œuvrer comme présidente, en complicité avec un bureau et des membres du conseil d’administration investis comme je le suis, pour que ce CCN de Nantes soit une institution modèle au service du bien-être et de la créativité chorégraphique. Claude Brumachon et Benjamin Lamarche démarrent en 2016 une nouvelle aventure artistique avec la fierté de transmettre un équipement sain, et où leur empreinte s’inscrit de manière indélébile. Qu’il me soit permis ici de remercier l’équipe du CCN de Nantes pour son engagement et son dévouement au service d’un artiste et de sa reconnaissance. MONIQUE PLOUCHARD BÉNOLIEL est présidente du Centre chorégraphique national de Nantes.

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Sommaire Avant-propos Jean-Marc et Brigitte Ayrault............................... 6

Christophe Zurfluh.............................................. 32

Préface Brigitte Lefèvre..................................................... 8

Éclairer tous ces corps en mouvement Olivier Tessier..................................................... 32

Hommage à ceux qui vivent pour leur art Geneviève Page..................................................... 9

L’inatteignable intérieur François Gauducheau......................................... 33

L’écriture de Claude Brumachon Agnès Izrine........................................................ 10

Ces espérances exagérées qui font avancer le monde Jean-Louis Jossic............................................... 34

Autoportraits Claude Brumachon, Benjamin Lamarche.......... 13 La compagnie Claude Brumachon..................... 17 Lettre à Claude Catherine May Atlani.......................................... 18 Vivre la danse comme une réflexion sur l’être humain Claude Brumachon............................................. 19 GENÈSE DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL DE NANTES

La présence de la danse dans la cité Yannick Guin........................................................ 24 Ces années-là… Pierre Leenhardt................................................. 26 L’homme de l’ombre Jean-Jacques Brumachon................................. 29 L’occupation des anges… Vincent Braud..................................................... 30 Humains dites-vous ! Marc Chevrier..................................................... 31 L’harmonie artistique

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CRÉER AVEC DES ENFANTS

Claude Nougaro : « La danse est une cage où l’on apprend l’oiseau » Louisette Guibert................................................ 36 Les élèves danseurs de Malakoff Patrice Guillou.................................................... 38 L’ACCUEIL-STUDIO

L’aide aux compagnies Anttar Tehami..................................................... 42 L’accueil-studio Claude Brumachon, Benjamin Lamarche.......... 43 Ouvrir un livre de danse Benjamin Lamarche........................................... 46


25 ANS DE CRÉATION Texane................................................................. 48 Le piédestal des vierges..................................... 50 Folie..................................................................... 52 Éclats d’absinthe................................................ 54 Fauves................................................................. 58 Le palais des vents............................................. 60 Alice, Le magicien d’Oz, Pinocchio, Voyages de Gulliver, Les petits poètes, Les fugues........................................................... 62 Les funambules du désir.................................... 68 Les indomptés.................................................... 70 Lame de fond...................................................... 72 Les déambulations de Lola................................ 74 Nina ou la voleuse d’esprits............................... 76 Émigrants........................................................... 78 Soirée duos......................................................... 82 Les amants gris.................................................. 86 Bohèmes-hommes............................................. 88 Les avalanches................................................... 90 Les larmes des dieux.......................................... 92 Una vita............................................................... 94 Icare.................................................................... 96 La blessure......................................................... 98 Les nuits perdues............................................. 100 Los ruegos........................................................ 102 Une aventure extraordinaire............................. 104 Dandy................................................................ 106 Humains dites-vous !........................................ 108 Embrasés.......................................................... 110 La fracture de l’âme.......................................... 112 Les murailles d’hermine.................................. 113 La femme qui voulait parler avec le vent......... 114 Absence............................................................. 115 Voyageurs d’innocence..................................... 116 Hôtel central..................................................... 118 Imprévu ou les porteurs de rêves..................... 120 Les chemins oubliés ou le temps d’un songe.. 122 Rebelles............................................................ 124 Les coquelicots sauvages................................. 126 Le témoin.......................................................... 128 Boxeurs et vagabondes..................................... 132 Soudain l’insolence........................................... 134 Écorchés vifs..................................................... 136 L’héroïne ou la gloire imprudente.................... 138 Le festin............................................................ 140 Soirée duos (deuxième histoire)....................... 142

Orphée............................................................... 144 La mélancolie des profondeurs........................ 146 Ellipse............................................................... 150 Histoire d’Argan le visionnaire.......................... 152 Silence............................................................... 156 Phobos.............................................................. 158 Le labyrinthe, Androgynes................................ 162 Les explorateurs de temps, La traversée, Le manoir, Légendaires.................................... 164 La désobéissance............................................. 170 Liberté............................................................... 172 Le prince de verre............................................. 174 Foudre............................................................... 176 Opulences tragiques......................................... 178 Ashbury St......................................................... 180 Absalon, l’insurgé............................................. 182 D’indicibles violences....................................... 184 La consecuencia............................................... 188 Destellos volcanicos......................................... 190 Un bruissement de volupté.............................. 192 Parfois une hirondelle...................................... 194 Les exilés.......................................................... 196 La fulgurance du vivant.................................... 198 Fragments d’Olympe........................................ 200 La suite logique des choses............................. 202 ILS ONT ACCUEILLI LE CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL DE NANTES Jackie Marchand et Florence Simonet............. 208 Thierry Malandain............................................. 208 Sabine Cossin................................................... 209 Jacques Bénaud............................................... 210 Catherine Bizouarn........................................... 210 Josette Joubier................................................. 211 Marie-Noëlle Pistora........................................ 211 Francesca Poloniato......................................... 212 Philippe Coutant............................................... 213 Jean-Paul Davois.............................................. 214 Yves de Villeblanche......................................... 214 Blandine Chavanne........................................... 215 Véronique Koehler............................................ 216 REVUE DE PRESSE..........................................219

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La danse charnelle de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche Monique Plouchard Bénoliel............................ 245 Les interprètes................................................. 246 Les équipes....................................................... 247 Les membres du conseil d’administration....... 248

Sarabande Francis Sastre................................................... 249 Le centre chorégraphique national en quelques chiffres......................................... 250 Remerciements Benjamin Lamarche......................................... 251

Le Centre chorégraphique national de Nantes au cœur de la vitalité chorégraphique nantaise Johanna Rolland............................................... 252 Un lieu moteur de diffusion de culture chorégraphique Ambra Senatore................................................ 253 Crédit photo...................................................... 257

Comité éditorial : Philippe Coutant, Louisette Guibert, Benjamin Lamarche, Bernard Martin, Francis Sastre, Anttar Tehami Maquette : Bernard Martin Relecture : Romain Allais Impression : Offset 5 à la Mothe-Achard Achevé d’imprimer en décembre 2015. Dépôt légal à parution

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Chorégraphe de l’humain et explorateur du corps, Claude Brumachon, dont l’œuvre compte une centaine de pièces, est une personnalité importante dans le paysage chorégraphique français et international. Avec son complice Benjamin Lamarche, ils n’ont cessé de créer et d’entretenir d’étroites relations entre les publics et leur art. Ce livre retrace l’histoire de leur aventure humaine et artistique. Une histoire commune avec la Ville de Nantes, depuis la création du Centre chorégraphique national de Nantes en 1992.

25 ans de danse à Nantes au Centre chorégraphique national

25 ans de danse à Nantes au Centre chorégraphique national

25 ans de danse à Nantes au Centre chorégraphique national

Claude Brumachon Benjamin Lamarche

C L A U D E BENJAMIN BRUMACHON LAMARCHE

C L A U D E BENJAMIN BRUMACHON LAMARCHE

25 €

9 782848 092591

isbn 978-2-84809-259-1

www.jocaseria.fr

CCNN Joca Seria

Joca Seria / Centre chorégraphique national de Nantes


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