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Il ne faut pas se suicider tout de suite, il reste encore des gens à décevoir. Je n’ai pas de corps, plus vraiment. Chaque partie se détache, en membres achevés. Je porte sur la peau les marques d’une résilience. Vous pourriez m’exposer dans une pièce, et toucher du bout des doigts les cicatrices, en système purulent, suivre ligne à ligne le tracé, d’une rigueur géométrique. Des destructions successives. Même réduit à la putrescence, elles persisteraient sous le bois des cercueils. Je propose une alliance inédite, une alternative à ma propre déréliction. À la vôtre aussi, peut être. C’est tout ce qu’il me reste à présent, pour essayer de comprendre.
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Vous n’êtes pas obligés de poursuivre. Le Freak Show à venir ne concerne que moi.
JE n’est certainement pas un autre, et je n’ai pas de réponse à offrir sur la vie l’univers et le reste. D’ombre portée, je reste, une tentative.
Ceci est mon corps, transmuté alchimique.
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Visage/Cerveau/Muqueuses
Mise en place du dispositif
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Fabriqué : issu d’un procédé de fabrication
Synonymes : artificiel factice faux laborieux inventé forgé illusoire
fabriqué
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Le père de l’enfant s’est branlé dans un pot, sur le divan cuir neuf d’une chambre stérile. Il est tout à fait essentiel pour la suite de l’histoire de savoir que la dite chambre est située à - 6 mètres de l’ascenseur principal - 2 mètres du réfectoire - 8 mètres 80 des issues de secours Il est tout à fait essentiel pour la suite de l’histoire de savoir que la clinique dispose de : -114 télévisions -38 téléphones à cadran -3 minitels -220 places de parking -une collection de 43 cassettes à caractère pornographique mettant en scène Brigitte Lahaie -72 magazines érotiques divers -10 sièges placés dans le hall d’accueil -7 infirmières -19 aides-soignantes -15 A.S.H. -9 docteurs en médecine - 3 laborantins -5 étudiants -2 comptables
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Préalables : -l’enfant n’existe pas sans playboy février 1986, importé air-mail. Les playmates du mois étaient : Julie Mccullough (centerfold) et Cherie Witter (cover girl) Ainsi : - L’enfant n’existe sans Hugh Hefner né le 9 avril 1926 à Chicago, Illinois. -l’enfant n’existe pas sans Julie Michelle Mccullough née le 30 Janvier 1965 à Honolulu, Hawaï. -l’enfant n’existe pas sans Cherie Witter née le 22 octobre 1963 à Columbus, Ohio. -l’enfant n’existe pas si le père se déconcentre et manque le pot. -l’enfant n’existe pas si l’infirmière dite Poulago Hortense trébuche et renverse le contenu de l’éprouvette sur le lino crème du couloir. - L’enfant n’existe pas si un laborantin enrhumé éternue sur le microscope. -l’enfant n’existe pas sans le versement préalable sur un compte de la Société Générale de la somme exacte nécessaire à la mise en place du procédé. (L’enfant n’existe pas en cas d’interdit bancaire) (l’enfant n’existe pas hors transaction) L’enfant n’existe pas l’enfant n’existe pas l’enfant n’existe pas
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L’enfant est né du TUBE, a grandi dans le TUBE, en résultat probant prélevé à la seringue et fécondé plastique. Le TUBE devient donc le réceptacle du premier cri bacillaire. Le TUBE contient toute l’existence à venir, Futur androïdal constitutif/ androïdaire/ bactérien/ bactériel /bacterivant / L’enfant vient à la vie thallophyte, se divise en deux et reconduit colmat l’ensemble des processus complexes, achève sans entrave le niveau 1 de la phase de développement, se surprend au stade embryonnaire, les actionnaires de la clinique entrevoient la possibilité d’agrandir l’aile ouest. L’enfant protiste note que les êtres humains sont généralement de grande taille et portent des masques blancs que le laborantin dit Lemartin Edouard a une cicatrice au dessus de l’arcade sourcilière gauche que la laborantine dite Paindavon Monique est contrariée par le fait de ne pas avoir eu ses règles ce mois-ci que le mari de l’infirmière dite Poulago Hortense tient une boulangerie dont l’enseigne déclare que « chez Poulago tout est chaud » que le personnel de la clinique après avoir surpris l’infirmière dite Poulago Hortense avec un étudiant en médecine dans une salle de repos a pris l’habitude de commenter l’affaire en ces termes « chez Poulago tout est chaud même Hortense ». À travers la paroi en verre de son tube, l’enfant constate que l’être humain Alpha 1 dit le chef a le front ridé et couvert de tâches brunes, un appendice nasal poilu et couperosé, une calvitie dissimulée par un postiche, des dents blanches artificielles, une blouse bleue qui lui arrive aux genoux.
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L’enfant est congelé pour la nuit au milieu d’autres TUBES, décongelé le matin suivant pour implantation, s’aperçoit que les fluides contenus dans les autres TUBES présentent des caractéristiques cellulaires similaires aux siennes, entend l’être humain Alpha 1 dit le chef exhorter le personnel de la clinique en ces termes :
« Allez les petits » « May the best win » « Monique passez moi un stylo »
Les embryons viables (deux à trois dans la plupart des cas), passé l’étape de la fécondation et de la culture sont implantés en même temps dans l’utérus afin d’augmenter les chances de réussite du procédé
L’enfant est le premier à céder tout à fait à son penchant cannibale, dévore ses frères un à un, anthropophage utérin frénétique, avide et excité par la prédation. Il traque sous les villosités la moindre cellule qui voudrait obstinée s’accrocher aux parois, interrompt la mitose pour carnage, éclot du charnier, s’épanouit au massacre, commence la nidation, érode la muqueuse, s’enracine tranquille débarrassé du surplus, joue au fils préféré pour s’attirer des faveurs nutritives, passe sans problème au niveau 2 de la phase de développement.
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Technique : Ensemble de procédés méthodiques reposant sur des connaissances scientifiques et permettant des réalisations concrètes
Fœtus : Produit de la conception des Vertébrés au cours du développement prénatal, après le stade embryonnaire, lorsqu’il commence à se former et à présenter les caractères distinctifs de l’espèce
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Endormi au fond de la matrice, l’enfant tente d’établir rapidement une méthode infaillible en vue d’un développement structurel complet. Il estime après calculs qu’il lui faudra très précisément huit mois, quatre jours, dix huit heures, cinquante et une minutes, trente-six secondes pour être à même de remplir toutes les clauses métaboliques de l’espèce. Il entame donc le processus apodictique, veille à ce que la chair pousse harmonieusement autour des excroissances veineuses, laisse son cœur battre, vérifie le délié de sa colonne vertébrale, compte ses doigts dix par dix, découvre par hasard qu’il appartient au sexe masculin, étend tout entier en capsule la moindre extrémité de son corps primal, flotte serein au placenta, ne cherche pas à décrypter pour instructions supplémentaires le murmure des voix qui lui parviennent du monde extérieur. Irruption des blastomères. Gestation : de gestationem, action de porter, issu de gestare, fréquentatif de gerere, porter État fonctionnel propre à la femelle de vivipare. La femelle en gestation est dite gravide.
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L’enfant commence à douter de la valeur de son programme, se sent malformé, s’irrite en courant continu, tourne et s’ennuie au trophoblaste, n’envisage pas de mettre un terme à sa vie aquatique, inhibé du code-barres, il essaie finalement d’écouter les voix, mais le monde extérieur n’émet plus de son , il comprend alors que le dispositif est en train de rompre entièrement, assiégé de toutes parts par des sentiments inconnus. Affluent de son cerveau balbutiant / cognitif /électrique/ des flux contradictoires Il sent monter de son ventre les premiers signes d’asthénie, éprouvé mélancolique, radicalement aperceptif, il se prépare à tenter une sortie. Tiré au forceps, l’enfant désirrigué change d’avis et refuse d’être arraché à la matrice. Réprimé ombilical et rattaché systémique, il tente de s’étouffer pour éviter toute souffrance ultérieure. C’est alors que l’être humain Alpha-1 dit le chef utilise une de ses mains pour procéder à l’extraction. L’enfant, cerné par la technique, en morceau de plastique bleu, le cerveau comprimé par des doigts trapus, sent la pression s’accroitre, est obligé de se rendre, déploie poumons et viscères, s’étonne de pousser des cris humains. démarre le Système.
Mais porte sur le crane l’empreinte digitale d’une fabrication.
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Objet : Chose solide, maniable, généralement fabriquée, une et indépendante, ayant une identité propre, qui relève de la perception extérieure, appartient à l’expérience courante et répond à une certaine destination [se distingue des êtres animés et des éléments naturels]
L’enfant entame le niveau 3 de la phase de développement.
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L’enfant constate que les deux êtres humains qui le recueillent ne sourient jamais. Ils sont enfermés dans des systèmes extérieurs à son système. Malgré leur indifférence, et la précarité de la situation dans laquelle il se trouve depuis son exmatriciation, il parvient toutefois à identifier : Un individu femelle, âgée de vingt-sept ans, appelé LA MÈRE. Un individu mâle âgé de vingt-six ans, appelé LE PÈRE.
LA MÈRE dit être née le 11 juin 1959 à Pézenas dans l’Hérault. LE PÈRE dit être né le 05 MARS 1960 à Montargis dans le Loiret.
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Par association logique, l’enfant conclut qu’il est né lui aussi. Ainsi est décidé : L’enfant est né le 02 Décembre 1986, à Béziers, dans l’Hérault.
LA MÈRE décline son identité : Françoise Madeleine Marie Lebrun, née Pappini. Fille de Jean Robert Pappini né le 02 Avril 1931 à Montereggio, Italie, et de Mary-Louise Pappini née Cathala le 11 Décembre 1934 à Montereggio, Italie, dite « Zizou » LE PÈRE décline son identité : Guy Jacques Alex Lebrun. Fils d’Albert Pierre Claude Lebrun né le 10 Décembre 1933 à Paris et de Lucienne Josiane Lesage veuve Reiner veuve Pontois veuve Ruot née le 21 Juin 1920 à Paris dite « loulou ». LE PÈRE exige une priorité sur le prénom de l’enfant, il dit « l’enfant est une extension »
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L’enfant s’appellera donc Guillaume Lebrun.
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