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Interview du Pr Patrick Goudot Président de la section 55 (Pathologie de la Tête et du Cou) et de la sous-section 55-03 (Chirurgie maxillo-faciale et Stomatologie) du CNU, Chef du service de Chirurgie maxillo faciale et stomatologie du groupe hospitalier Pitié Salpétrière. Il nous fait découvrir une structure méconnue de l’organisation universitaire de la médecine en France, le Conseil National des Universités.
L.S. : Pouvez vous nous expliquer le rôle du CNU ?
L.S. : Est ce le cas actuellement de chirurgiens oraux d’origine dentaire actuellement en formation ?
Pr. Patrick Goudot : Le CNU est une instance composée de membres élus par leurs pairs, divisée en sections et sous-sections
P.G. : Non parce que l’enseignement médical délivré actuellement
qui représentent toutes les matières enseignées par l’Université. La
n’est pas aussi exigeant que celui du deuxième cycle des études
sous-section de Chirurgie maxillo-faciale et Stomatologie (55-03)
médicales. Je le regrette. Les actuels « séminaires de mise à
est composée de 9 membres (7 Professeurs et 2 Maîtres de
niveau » ne devraient pas être des séminaires d’enseignement mais
Conférences). Le CNU a pour mission de procéder à la nomination,
de contrôle des connaissances, qui devraient être du niveau des
la promotion et l’évaluation. Il est aussi, par l’intermédiaire du pré-
ECN
sident de chaque sous-section, l’interlocuteur de la spécialité auprès du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Il est L.S. : Donc vous voulez dire que dans la nouvelle
ainsi conduit à donner son avis sur la formation à tous les stades.
maquette, l’enseignement délivré leur permettra d’accéder aux ECN médicales ? L.S. : Donc votre fonction ne se limite pas à l’aspect
P.G. : Oui. Ils pourront en effet passer les ECN, ce qui leur permet-
strictement universitaire ?
tra de poursuivre vers la chirurgie maxillo-faciale.
P.G. : En effet, le CNU participe à la réflexion sur la réforme du 3ème cycle des études médicales qui devrait être effective à la rentrée 2017 mais il sera aussi amené à donner son avis sur la forma-
L.S. : Quel est le bilan de ces 4 premières années de
tion continue (« 4ème cycle » des études) lorsque la Commission
formation en chirurgie orale ?
Nationale
Médecine,
P.G. : Avant de faire le bilan j’aimerais faire un rappel historique.
Odontologie et Pharmacie (CNEMMOP) abordera le sujet. Pour
de
l’Enseignement
en
Maïeutique,
En 2004 le ministère de la recherche et de l’enseignement supé-
cette raison, dans toutes les spécialités, le président de la section ou
rieur a confié aux Odontologistes la création de la filière et de la
de la sous-section concernée fait partie du CNP, contrairement à ce
spécialité de chirurgie orale. Ce sont les enseignants en odontolo-
qui se passe chez nous.
gie qui sont venus chercher les enseignants en chirurgie maxillofaciale et stomatologie pour créer ensemble cette filière ! On imagine facilement le devenir de cette chirurgie orale si ce travail en
L.S. : Donc vous portez un avis sur les futures
commun n’avait pas eu lieu.
maquettes d’accès à notre spécialité et notamment sur le problème de la double formation ? Le projet c’est une filière de chirurgie orale et chirurgie maxillo
L.S. : Vous voulez dire une chirurgie orale totalement
faciale à deux étages successifs, CO puis CMF. Tout au moins c’est
sous le contrôle des odontologistes ?
l’esprit de la réforme mais dès leur début dans la filière, les internes
Oui et les odontologistes auraient été cherché auprès d’autres spé-
auront à choisir entre une option CO et une option CMF, voire une
cialités médicales leurs besoins de formation
option ODMF. L.S. : Revenons au bilan de quatre premières années, L.S. : Et pour les Odontologistes ?
la qualité de formation de ces nouveaux internes est-
P.G. : Par leur concours d’internat les étudiants en odontologie
elle au rendez-vous ?
accéderont à cette filière qui les conduira à la CO en acquérant
Pour les internes d’origine médicale leur niveau de formation chi-
une formation médicale équivalente à un deuxième cycle médical
rurgicale est bon avec une base de connaissance en Odontologie
avec un examen de validation du niveau ECN.
comme on n’en avait plus vu dans notre spécialité depuis la disparition du CES de Stomatologie.
L S
N°68 - novembre 2015
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