Kaizen 21 : Tous en selle !

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www.credit-cooperatif.coop KAIZEN NO 21 JUILLET-AOÛT 2015

Crédit Coopératif – Société coopérative anonyme de Banque Populaire à capital variable – RCS Nanterre 349 974 931 01213 – APE 6419 Z – N° ORIAS 07 005 463 – 12, boulevard Pesaro – CS 10002 – 92024 Nanterre cedex – Illustration : Artus – LA SU ITE & CO

kaizen

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construire un autre monde … pas à pas

kaizen

DES MANDALAS NATURELS

Do It Yourself

Belgique 6,50 € Suisse 9,40 CHF

DES APPLIS POUR DÉCOUVRIR LA NATURE

nouveulllee form

Dossier

Tous en selle ! Nos bonnes adresses

d’Émeraude

La Côte


Magazine bimestriel numéro 21 Juillet-août 2015 Imprimé sur papier recyclé blanchi sans chlore Fondateurs Cyril Dion et Yvan Saint-Jours Directeur de la publication Patrick Oudin Directrice d’EKO LIBRIS Françoise Vernet Rédacteur en chef Pascal Greboval Secrétaire de rédaction Diane Routex Éditeur Web Simon Beyrand Direction artistique • hobo@hobo.paris Tél. 06 12 17 87 33 Maquette et mise en pages Schuller-Graphic Contact info@kaizen-magazine.fr Tél. 01 56 03 54 71 Abonnements et commandes abonnement@kaizen-magazine.fr 19, rue Martel 75010 Paris Comptabilité et administration administration@kaizen-magazine.fr Photo de couverture © Sofie Delauw/Cultura/Photononstop Prépresse Schuller-Graphic 18, rue de l’Artisanat 14500 Vire Tél. 02 31 66 29 29 Impression Via Schuller-Graphic Corlet Roto (imprim’Vert) ZA Les Vallées 53300 Ambrières-les-Vallées SIREN : 539 732 990 • APE : 5814Z Commission paritaire : 0317 k 92284 Numéro ISSN : 2258-4676 Dépôt légal à parution Régie de publicité et distribution dans magasins spécialisés AlterreNat Presse Tél. 05 63 94 15 50 Distribution Presstalis Vente au n° pour les diffuseurs : Groupe HOMMELL Tél. 01 47 11 20 12 diffusion-hommell@sfep.fr Aucun texte ni aucune illustration ne peut être reproduit-e sans l’autorisation du magazine. Merci.

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Éditeur SARL EKO LIBRIS au capital de 142 720 € Siège Social 95, rue du Faubourg-Saint-Antoine 75011 Paris www.kaizen-magazine.com

Édito

L'été en roue libre

P

our cet édito d'été, nous avons décidé de sucer la roue des autres magazines pour ne pas paraître déjantés : toute l'équipe de Kaizen vous souhaite donc de bonnes vacances ! Que pouvons-nous espérer, pour vous, cet été ? De retrouver du temps ! Aujourd'hui, tant de personnes se plaignent d'en manquer : c'est à croire qu'il est devenu une denrée rare ! Un développement du sujet dans nos pages aurait pu être envisagé, mais cela prend du temps… à lire – ce qui aurait donc été contre-performant – et il faut en connaître un rayon pour l'écrire. En résumé, ce fut un dilemme éditorial hors catégorie. Fidèle à notre philosophie des petits pas, nous avons préféré prendre un petit braquet et faire dans le concret ! Nous vous proposons des pistes… cyclables, avec un dossier : « La vie en roue libre ! » En effet, quoi de plus facile, l'été, que de troquer l'auto contre le vélo et d'en garder sous la pédale ? Quand on sait qu'un trajet automobile sur deux en ville fait moins de trois kilomètres, il suffit d'un peu d'EPO (Eau Pissenlit 1 Olive) pour les parcourir à bicyclette. Comme vous le lirez, le vélo est plus qu'un moyen de locomotion, c'est un art de vivre. Et, si nous ne travaillons pas notre art de vivre en vacances, quand le ferons-nous ? Selon certains, c'est même un outil de méditation – rappelons que Bouddha n'a jamais préconisé de s'asseoir en lotus pour méditer. La selle, plutôt que le lotus ? Ce même Bouddha invite à la réalisation de mandalas, comme une voie vers la compréhension de la vacuité. Idéal en vacances. Alors, pour que votre été soit une vraie bouffée d'air, une sorte de chambre à air estivale, nous déroulons dans les pages DIY la réalisation d'un mandala naturel. Quelle belle roue qu'un mandala ! La boucle est bouclée. À vous le maillot jaune du temps perdu.

Pascal Greboval, Rédacteur en chef Voir les recettes de Linda dans Kaizen no 7

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Kaizen, késako ? Kaizen est un mot japonais signifiant littéralement « changement bon ». Mais c’est également une méthode : celle du changement par les petits pas. La perspective de changer brutalement, de passer du tout au tout, réveille nos peurs et attise nos résistances. Commencer par un petit pas, prendre courage, en faire un deuxième puis toute une multitude, chaque jour, avec régularité, peut nous conduire aux plus grandes transformations. Cela s’est déjà vu dans l’histoire et c’est ce que nous espérons, à nouveau.

kaizen • juillet-août 2015 • 3


kaizen 21

juillet-août 2015

7 Dans la boîte aux lettres de Kaizen

ELLES-ILS PENSENT DEMAIN

ELLES-ILS FONT LEUR PART

JE SUIS LE CHANGEMENT

10 Rencontre Lamya Essemlali

34 Et si on le faisait ensemble ? Le prêt de jardin : une pratique solidaire et conviviale

62 Je vais bien, le monde va mieux Le longe-côte

15 Les pièces du puzzle Le végétarisme

38 Portraits La musicothérapie : une autre façon de soigner

66 Do It Yourself Mandalas végétaux 70 Nos bonnes adresses La Côte d'Émeraude

18 Portfolio

40 Dossier

74 Cuisine

Sandra Mehl : « P.-S. Je t'écris de la plage des Mouettes. »

Le vélo : une solution simple, économique et joyeuse pour changer de société.

La fraise des bois

28 Une nouvelle Lune Rouge

54 Vent du Sud En Casamance, des femmes cultivent la paix.

81 Les rendez-vous

56 Le goût de l’enfance Les applis pour smartphone, une piste pour découvrir la nature ?

88 Paroles de Colibris

30 La voie du Kaizen Christophe André

4 • kaizen • numéro 21

83 Le sourire d’Yvan

90 La chronique de Pierre Rabhi

kaizen • juillet-août 2015 • 5


ELLES-ILS PENSENT DEMAIN Rencontre • 10 Les pièces du puzzle • 15 Portfolio • 18 Une nouvelle • 28 La voie du Kaizen • 30

© Éléonore Henry de Frahan


ELLES-ILS PENSENT DEMAIN Rencontre • 10 Les pièces du puzzle • 15 Portfolio • 18 Une nouvelle • 28 La voie du Kaizen • 30

© Éléonore Henry de Frahan


elles-ils pensent

Pascal Greboval Quels sont les objectifs de Sea Shepherd ? Lamya Essemlali Lorsque Paul Watson fonde l'ONG en 1977, il a la volonté de créer une organisation qui soit vraiment interventionniste dans la défense de l'océan. Il y avait un manque criant de police en mer. Bien qu'il existe des lois et des traités pour protéger les océans, ils sont très peu appliqués. L'objectif initial était donc de mettre en place une marine qui protège la biodiversité dans les océans, en menant des actions uniquement contre la pêche illégale, avec pour limite de ne blesser personne. Aujourd'hui, nous avons neuf bateaux qui agissent où il y a des violations de droits, principalement en haute mer, qui est une zone de non-droit, et dans des zones territoriales dans le cadre de partenariats avec des gouvernements. Ces opérations coups-de-poing ont aussi un objectif de sensibilisation du public sur des enjeux peu connus ou négligés. Par exemple, il y a 10 ans, peu de gens savaient que les Japonais chassaient les baleines au cœur du sanctuaire baleinier de l'océan Austral. Nos actions ont mis en lumière ces pratiques, ce qui a poussé le gouvernement australien a assigné le Japon devant la Cour internationale de justice de La Haye, qui l'a condamné pour ces pratiques.

Certes, mais, vous avez une tête de mort comme symbole, alors que vous défendez la vie. Le message peut paraître ambigu... C'est l'emblème du pirate. Quand nous avons commencé nos actions, nos détracteurs nous ont qualifiés de pirates et Paul Watson les a pris au mot : « Nous allons être des pirates, mais en revisitant le pavillon pirate. » Il a dessiné un crâne humain qui représente la mort que l'humanité inflige aux océans, avec un dauphin et une baleine en forme de yin et de yang gravés sur le front, qui symbolisent l'harmonie dans l'océan. Les os humains du pavillon pirate traditionnel [parfois ce sont des sabres] ont été remplacés par un bâton de berger [sea shepherd signifie « berger de la mer » en anglais] et par le trident de Neptune qui exprime l'agressivité, ce qui résume la philosophie de Sea Shepherd : mener des actions agressives, mais non violentes, et protectrices de la vie. Quand on est face à des criminels, il faut savoir se montrer agressifs. Sea Shepherd se revendique de personnalités comme Gandhi et Pierre Rabhi, des apôtres de la non-violence. Comment conjuguez-vous agressivité et non-violence ? La définition de la violence n'est pas identique pour tout le monde. Nous nous appuyons sur l'approche de Martin Luther King qui disait qu'on ne peut pas

Rencontre

Lamya Essemlali

Présidente de l'ONG Sea Shepherd Conservation Society (SSCS) France, qui a pour objectif la conservation de la faune et de la flore marines, Lamya Essemlali est une femme d'action, mais aussi de paroles. Entretien réalisé par Pascal Greboval. À retrouver en intégralité sur www.kaizen-magazine.com © DR

© Benjamin Hervé

Pourquoi mettre en avant votre côté radical, qui est source de divisions, alors qu'on aurait davantage besoin de cohésion pour préserver la nature ? Nous ne nous trouvons pas radicaux. Nous sommes plutôt tempérés ! Nous agissons uniquement contre les pratiques illégales et nous ne blessons jamais personne. Nous sommes face à des gens qui sont dans l'illégalité, qui tuent des espèces en voie de disparition, qui saccagent le patrimoine océanique,

et qui n'hésitent pas à blesser, voire à tuer des écologistes. Sur les dix dernières années, sept cents écologistes ont été assassinés dans l'indifférence générale et en toute impunité ; très peu de gens sont condamnés pour ces meurtres. Nous n'avons jamais blessé ni tué personne : les radicaux sont de l'autre côté !

kaizen • juillet-août 2015 • 11


elles-ils pensent

Pascal Greboval Quels sont les objectifs de Sea Shepherd ? Lamya Essemlali Lorsque Paul Watson fonde l'ONG en 1977, il a la volonté de créer une organisation qui soit vraiment interventionniste dans la défense de l'océan. Il y avait un manque criant de police en mer. Bien qu'il existe des lois et des traités pour protéger les océans, ils sont très peu appliqués. L'objectif initial était donc de mettre en place une marine qui protège la biodiversité dans les océans, en menant des actions uniquement contre la pêche illégale, avec pour limite de ne blesser personne. Aujourd'hui, nous avons neuf bateaux qui agissent où il y a des violations de droits, principalement en haute mer, qui est une zone de non-droit, et dans des zones territoriales dans le cadre de partenariats avec des gouvernements. Ces opérations coups-de-poing ont aussi un objectif de sensibilisation du public sur des enjeux peu connus ou négligés. Par exemple, il y a 10 ans, peu de gens savaient que les Japonais chassaient les baleines au cœur du sanctuaire baleinier de l'océan Austral. Nos actions ont mis en lumière ces pratiques, ce qui a poussé le gouvernement australien a assigné le Japon devant la Cour internationale de justice de La Haye, qui l'a condamné pour ces pratiques.

Certes, mais, vous avez une tête de mort comme symbole, alors que vous défendez la vie. Le message peut paraître ambigu... C'est l'emblème du pirate. Quand nous avons commencé nos actions, nos détracteurs nous ont qualifiés de pirates et Paul Watson les a pris au mot : « Nous allons être des pirates, mais en revisitant le pavillon pirate. » Il a dessiné un crâne humain qui représente la mort que l'humanité inflige aux océans, avec un dauphin et une baleine en forme de yin et de yang gravés sur le front, qui symbolisent l'harmonie dans l'océan. Les os humains du pavillon pirate traditionnel [parfois ce sont des sabres] ont été remplacés par un bâton de berger [sea shepherd signifie « berger de la mer » en anglais] et par le trident de Neptune qui exprime l'agressivité, ce qui résume la philosophie de Sea Shepherd : mener des actions agressives, mais non violentes, et protectrices de la vie. Quand on est face à des criminels, il faut savoir se montrer agressifs. Sea Shepherd se revendique de personnalités comme Gandhi et Pierre Rabhi, des apôtres de la non-violence. Comment conjuguez-vous agressivité et non-violence ? La définition de la violence n'est pas identique pour tout le monde. Nous nous appuyons sur l'approche de Martin Luther King qui disait qu'on ne peut pas

Rencontre

Lamya Essemlali

Présidente de l'ONG Sea Shepherd Conservation Society (SSCS) France, qui a pour objectif la conservation de la faune et de la flore marines, Lamya Essemlali est une femme d'action, mais aussi de paroles. Entretien réalisé par Pascal Greboval. À retrouver en intégralité sur www.kaizen-magazine.com © DR

© Benjamin Hervé

Pourquoi mettre en avant votre côté radical, qui est source de divisions, alors qu'on aurait davantage besoin de cohésion pour préserver la nature ? Nous ne nous trouvons pas radicaux. Nous sommes plutôt tempérés ! Nous agissons uniquement contre les pratiques illégales et nous ne blessons jamais personne. Nous sommes face à des gens qui sont dans l'illégalité, qui tuent des espèces en voie de disparition, qui saccagent le patrimoine océanique,

et qui n'hésitent pas à blesser, voire à tuer des écologistes. Sur les dix dernières années, sept cents écologistes ont été assassinés dans l'indifférence générale et en toute impunité ; très peu de gens sont condamnés pour ces meurtres. Nous n'avons jamais blessé ni tué personne : les radicaux sont de l'autre côté !

kaizen • juillet-août 2015 • 11


elles-ils pensent

Portfolio

Sandra Mehl

La plage des Mouettes : un lieu préservé à l'abri des regards

Originaire de Sète, Sandra Mehl a découvert lors de l’été 2012 une plage secrète de quelques centaines de mètres de long seulement, étonnamment préservée du tumulte estival du reste de la côte méditerranéenne. Fascinée par la quiétude du lieu et par la sérénité de ses visiteurs, la photographe a décidé de lui consacrer une série : « P.-S. Je t’écris de la plage des Mouettes. » Entretien réalisé par Pascal Greboval Pascal Greboval Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la plage des Mouettes et sur ce qui vous a amenée à vouloir la photographier ? Sandra Mehl La plage des Mouettes s'étend en bordure de l'étang de Thau, dans le quartier du Barrou, à Sète. On l'appelle ainsi, car elle est située à côté de la place des Mouettes. Une partie de ma famille fréquente cette plage tous les étés, mais je n'y étais jamais allée jusqu'à il y a trois ans. J'adore nager dans la mer et faire de l'apnée, alors, pour moi, c'était impensable d'aller me baigner dans un étang. Mais, quand je voyais l'état de bien-être dans lequel ma famille revenait de cet étang, je me suis dit qu'il fallait que j'aille voir de quoi il en retournait ! Lorsque j'y suis allée pour la première fois, ce fut le coup de foudre ! J'ai adoré la douceur et la tranquillité qui y régnaient. 18 • kaizen • numéro 21

kaizen • juillet-août 2015 • 19


elles-ils pensent

Portfolio

Sandra Mehl

La plage des Mouettes : un lieu préservé à l'abri des regards

Originaire de Sète, Sandra Mehl a découvert lors de l’été 2012 une plage secrète de quelques centaines de mètres de long seulement, étonnamment préservée du tumulte estival du reste de la côte méditerranéenne. Fascinée par la quiétude du lieu et par la sérénité de ses visiteurs, la photographe a décidé de lui consacrer une série : « P.-S. Je t’écris de la plage des Mouettes. » Entretien réalisé par Pascal Greboval Pascal Greboval Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la plage des Mouettes et sur ce qui vous a amenée à vouloir la photographier ? Sandra Mehl La plage des Mouettes s'étend en bordure de l'étang de Thau, dans le quartier du Barrou, à Sète. On l'appelle ainsi, car elle est située à côté de la place des Mouettes. Une partie de ma famille fréquente cette plage tous les étés, mais je n'y étais jamais allée jusqu'à il y a trois ans. J'adore nager dans la mer et faire de l'apnée, alors, pour moi, c'était impensable d'aller me baigner dans un étang. Mais, quand je voyais l'état de bien-être dans lequel ma famille revenait de cet étang, je me suis dit qu'il fallait que j'aille voir de quoi il en retournait ! Lorsque j'y suis allée pour la première fois, ce fut le coup de foudre ! J'ai adoré la douceur et la tranquillité qui y régnaient. 18 • kaizen • numéro 21

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ELLES-ILS FONT LEUR PART Et si on le faisait ensemble ? • 34 Portraits • 38 Dossier • 40 Vent du Sud • 54 Le goût de l’enfance • 56

© Joana M./Photononstop


ELLES-ILS FONT LEUR PART Et si on le faisait ensemble ? • 34 Portraits • 38 Dossier • 40 Vent du Sud • 54 Le goût de l’enfance • 56

© Joana M./Photononstop


elles-ils font

Et si on le faisait ensemble ?

Ton jardin tu prêteras,

la récolte vous partagerez

Prêter à un particulier le potager dont on ne peut pas s'occuper contre une partie de la récolte ? Cette pratique solidaire et conviviale se développe grâce à des sites d'annonces qui facilitent les échanges et offrent ainsi de nouveaux terrains de rencontre. Texte : Clarisse Briot (L'ESSentiel) Photos : Éléonore Henry de Frahan

T

ous les deux affairés, elle au milieu des parterres de fleurs, lui au potager, ils forment un duo de jardiniers peu commun. Simone a 90 ans, François en a 66 de moins. On pourrait les croire grand-mère et petit-fils, mais il y a quelque temps encore, ils ne se connaissaient pas. Pour la troisième année consécutive, le jeune homme emprunte la parcelle de cette habitante de Villebon-sur-Yvette (91). Durant son temps libre, François sème, cultive et récolte les produits du potager que Simone n'a plus la force d'entretenir. En retour, elle reçoit avec plaisir sa part de courgettes, haricots verts, salades ou carottes au gré des saisons. La rencontre s'est faite par l'intermédiaire du site Internet Savez-vous planter chez nous, qui met en relation propriétaires de terrain et jardiniers amateurs en quête d'un lopin de terre. « C'est ma belle-fille qui a eu l'idée de m'inscrire, sans même me le dire ! », s'amuse Simone. Ses 50 mètres carrés de potager font ainsi le bonheur de François. « J'ai été élevé dans une grande maison, avec beaucoup de terrain. Je passais énormément de temps dans le potager de mon grand-père. Alors, me retrouver dans un petit appartement en région parisienne, c’était difficile ! », témoigne-t-il.

Un terrain de rencontres L'arrangement est souple. François prévient d'un coup de fil et vient au jardin quand il veut et quand il peut, le week-end et le soir en semaine, après le

Simone et François, la même passion pour le jardin.

travail. Il utilise les outils de la maison et irrigue grâce à deux récupérateurs d'eau de pluie. C'est lui qui choisit et achète les semis. Le partage de la récolte se fait ensuite en toute simplicité. « On ne pèse pas ! », plaisante-t-il. Quand il est au potager, Simone n'est jamais loin, taillant les rosiers, traquant les mauvaises herbes et les pissenlits dans ses myosotis et ses primevères. C'est l'occasion de bavarder. « On ne parle pas que jardin ! », souligne François. Il évoque son travail, sa voiture en réparation chez le garagiste, prend des nouvelles des petits-enfants et arrière-petits-enfants de Simone, avec lesquels il lui arrive de partager un goûter lorsqu'ils sont de passage. Quant à Simone, elle a déjà fait la connaissance de la petite amie du jeune homme, de ses parents et même de ses beaux-parents. « Le jardin est un terrain de rencontres, où l'on cultive autre chose que les seuls légumes », résume Vincent Larbey, membre du réseau national du Jardin dans tous ses états (JTSE) et directeur de l’Écolothèque de Montpellier Agglomération.

kaizen • juillet-août 2015 • 35


elles-ils font

Et si on le faisait ensemble ?

Ton jardin tu prêteras,

la récolte vous partagerez

Prêter à un particulier le potager dont on ne peut pas s'occuper contre une partie de la récolte ? Cette pratique solidaire et conviviale se développe grâce à des sites d'annonces qui facilitent les échanges et offrent ainsi de nouveaux terrains de rencontre. Texte : Clarisse Briot (L'ESSentiel) Photos : Éléonore Henry de Frahan

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ous les deux affairés, elle au milieu des parterres de fleurs, lui au potager, ils forment un duo de jardiniers peu commun. Simone a 90 ans, François en a 66 de moins. On pourrait les croire grand-mère et petit-fils, mais il y a quelque temps encore, ils ne se connaissaient pas. Pour la troisième année consécutive, le jeune homme emprunte la parcelle de cette habitante de Villebon-sur-Yvette (91). Durant son temps libre, François sème, cultive et récolte les produits du potager que Simone n'a plus la force d'entretenir. En retour, elle reçoit avec plaisir sa part de courgettes, haricots verts, salades ou carottes au gré des saisons. La rencontre s'est faite par l'intermédiaire du site Internet Savez-vous planter chez nous, qui met en relation propriétaires de terrain et jardiniers amateurs en quête d'un lopin de terre. « C'est ma belle-fille qui a eu l'idée de m'inscrire, sans même me le dire ! », s'amuse Simone. Ses 50 mètres carrés de potager font ainsi le bonheur de François. « J'ai été élevé dans une grande maison, avec beaucoup de terrain. Je passais énormément de temps dans le potager de mon grand-père. Alors, me retrouver dans un petit appartement en région parisienne, c’était difficile ! », témoigne-t-il.

Un terrain de rencontres L'arrangement est souple. François prévient d'un coup de fil et vient au jardin quand il veut et quand il peut, le week-end et le soir en semaine, après le

Simone et François, la même passion pour le jardin.

travail. Il utilise les outils de la maison et irrigue grâce à deux récupérateurs d'eau de pluie. C'est lui qui choisit et achète les semis. Le partage de la récolte se fait ensuite en toute simplicité. « On ne pèse pas ! », plaisante-t-il. Quand il est au potager, Simone n'est jamais loin, taillant les rosiers, traquant les mauvaises herbes et les pissenlits dans ses myosotis et ses primevères. C'est l'occasion de bavarder. « On ne parle pas que jardin ! », souligne François. Il évoque son travail, sa voiture en réparation chez le garagiste, prend des nouvelles des petits-enfants et arrière-petits-enfants de Simone, avec lesquels il lui arrive de partager un goûter lorsqu'ils sont de passage. Quant à Simone, elle a déjà fait la connaissance de la petite amie du jeune homme, de ses parents et même de ses beaux-parents. « Le jardin est un terrain de rencontres, où l'on cultive autre chose que les seuls légumes », résume Vincent Larbey, membre du réseau national du Jardin dans tous ses états (JTSE) et directeur de l’Écolothèque de Montpellier Agglomération.

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Dossier

La vie en roue libre ! Le vélo est bon pour la planète, la santé, le moral et le porte-monnaie. Son usage généralisé permettrait de régler bien des problèmes de pollution et d'inégalités sociales. Une solution simple, économique et joyeuse pour changer de société. En selle, citoyens ! Dossier réalisé par Stéphane Perraud

© AGE/Photononstop

«

P

ollution zéro, solution vélo ! » Juillet 2014, le slogan, repris par plusieurs centaines de manifestants cyclistes, résonne dans les rues de Grenoble. Chaque été, la ville affiche des records de pollution atmosphérique. Ici, comme à Paris, Lyon ou Marseille, respirer l'air pollué fait perdre une demi-heure de vie par jour. « Qu'attendons-nous pour agir ? La bicyclette permet d'être maître du changement écologique. C'est un outil de transition énergétique et un remède anticrise. Pour le prix de quatre ou cinq pleins d'essence, on peut s'acheter un bon vélo neuf qui dure longtemps et ne consomme rien. Si tout le monde se mettait à pédaler, on changerait de modèle de société », estime Véronique Michaud, secrétaire générale du Club des villes et territoires cyclables. « Le vélo, c'est la santé. Certains médecins le prescrivent sur ordonnance ! C'est ne pas en faire qui est dangereux », poursuit-elle avec le sens de la formule. Pour l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France, les bénéfices du vélo sont vingt fois supérieurs aux risques liés à la pollution et à l'insécurité routière. Sans compter que, plus il y aura de cyclistes, moins il y aura de pollution et d'accidents. Un cercle vertueux. D'après le bureau d'études Inddigo-Altermodal 1, spécialisé dans la mobilité, les économies réalisées sur les dépenses de santé grâce au vélo représentent déjà 5,6 milliards d'euros par an. Si la part modale du vélo passait de 3 % aujourd'hui à 15 % des déplacements demain, on économiserait 15 milliards d'euros par an, soit l'équivalent du déficit annuel de la Sécurité sociale. Il y a espoir, car les mentalités évoluent. Les vélos aussi. Pliants, élec-

triques, à pignon fixe... on est loin des biclous d'antan. En milieu urbain, le cycliste va plus vite que le piéton, la voiture et le bus. À vélo, la ville devient fluide. Longtemps taxée de ringarde, la petite reine est de nouveau à la mode et devrait connaître un boom sans précédent dans les années à venir, car les femmes s'en emparent. « En France, on ne compte encore que 40 % de cyclistes femmes, mais on tend à la parité dans les villes bien aménagées, comme Strasbourg par exemple », témoigne l'économiste Frédéric Héran, auteur du Retour de la bicyclette (La Découverte, 2014). « À Copenhague, elles sont même devenues majoritaires. » Dans les vélo-écoles, ce sont les femmes issues de l'immigration qui plébiscitent le vélo comme outil d'émancipation et d'insertion sociale et professionnelle. Les commerçants, d'abord frileux devant la disparition des places de stationnement, réalisent que le vélo relocalise l'économie. Comme le piéton, le cycliste est un acheteur fidèle, quand l'automobiliste est plus volage. Pour faire ses courses, aller travailler ou partir en vacances, le vélo s'impose comme une évidence. Ne dites plus : « Je ferai du vélo quand il n'y aura plus de voitures. » Faites plutôt du vélo, ça fera une voiture de moins ! n 1

In Atout France, Grand Angle Spécial Économie du vélo, juin 2009

Pour aller plus loin Véronique Michaud, À vélo, vite !, FYP Éditions, 2014 www.villes-cyclables.org

kaizen • juillet-août 2015 • 41


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Dossier

La vie en roue libre ! Le vélo est bon pour la planète, la santé, le moral et le porte-monnaie. Son usage généralisé permettrait de régler bien des problèmes de pollution et d'inégalités sociales. Une solution simple, économique et joyeuse pour changer de société. En selle, citoyens ! Dossier réalisé par Stéphane Perraud

© AGE/Photononstop

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ollution zéro, solution vélo ! » Juillet 2014, le slogan, repris par plusieurs centaines de manifestants cyclistes, résonne dans les rues de Grenoble. Chaque été, la ville affiche des records de pollution atmosphérique. Ici, comme à Paris, Lyon ou Marseille, respirer l'air pollué fait perdre une demi-heure de vie par jour. « Qu'attendons-nous pour agir ? La bicyclette permet d'être maître du changement écologique. C'est un outil de transition énergétique et un remède anticrise. Pour le prix de quatre ou cinq pleins d'essence, on peut s'acheter un bon vélo neuf qui dure longtemps et ne consomme rien. Si tout le monde se mettait à pédaler, on changerait de modèle de société », estime Véronique Michaud, secrétaire générale du Club des villes et territoires cyclables. « Le vélo, c'est la santé. Certains médecins le prescrivent sur ordonnance ! C'est ne pas en faire qui est dangereux », poursuit-elle avec le sens de la formule. Pour l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France, les bénéfices du vélo sont vingt fois supérieurs aux risques liés à la pollution et à l'insécurité routière. Sans compter que, plus il y aura de cyclistes, moins il y aura de pollution et d'accidents. Un cercle vertueux. D'après le bureau d'études Inddigo-Altermodal 1, spécialisé dans la mobilité, les économies réalisées sur les dépenses de santé grâce au vélo représentent déjà 5,6 milliards d'euros par an. Si la part modale du vélo passait de 3 % aujourd'hui à 15 % des déplacements demain, on économiserait 15 milliards d'euros par an, soit l'équivalent du déficit annuel de la Sécurité sociale. Il y a espoir, car les mentalités évoluent. Les vélos aussi. Pliants, élec-

triques, à pignon fixe... on est loin des biclous d'antan. En milieu urbain, le cycliste va plus vite que le piéton, la voiture et le bus. À vélo, la ville devient fluide. Longtemps taxée de ringarde, la petite reine est de nouveau à la mode et devrait connaître un boom sans précédent dans les années à venir, car les femmes s'en emparent. « En France, on ne compte encore que 40 % de cyclistes femmes, mais on tend à la parité dans les villes bien aménagées, comme Strasbourg par exemple », témoigne l'économiste Frédéric Héran, auteur du Retour de la bicyclette (La Découverte, 2014). « À Copenhague, elles sont même devenues majoritaires. » Dans les vélo-écoles, ce sont les femmes issues de l'immigration qui plébiscitent le vélo comme outil d'émancipation et d'insertion sociale et professionnelle. Les commerçants, d'abord frileux devant la disparition des places de stationnement, réalisent que le vélo relocalise l'économie. Comme le piéton, le cycliste est un acheteur fidèle, quand l'automobiliste est plus volage. Pour faire ses courses, aller travailler ou partir en vacances, le vélo s'impose comme une évidence. Ne dites plus : « Je ferai du vélo quand il n'y aura plus de voitures. » Faites plutôt du vélo, ça fera une voiture de moins ! n 1

In Atout France, Grand Angle Spécial Économie du vélo, juin 2009

Pour aller plus loin Véronique Michaud, À vélo, vite !, FYP Éditions, 2014 www.villes-cyclables.org

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Dossier

La vie en roue libre !

La Terre vue de ma selle Pour un tour du monde ou un simple week-end à la campagne, partir à vélo assure un dépaysement immédiat. Le voyage commence au départ de chez soi.

texan. Le retour à la vie urbaine n'est pas évident. Il faut retravailler, gagner de l'argent. En 2010, nouveau départ, cette fois avec leur fille de deux ans.

30 000 kilomètres en famille « Voyager avec un enfant ne pose pas de problème si l'on se cale sur son rythme. Il dort dans sa remorque, il est curieux de tout, s'adapte aux situations. Si les parents sont en confiance, tout se passe bien », assure Alice. « C'est aussi un passeport qui ouvre bien des portes. Quelqu'un qui refusait de nous laisser camper dans son champ nous a invités chez lui en découvrant notre bébé. » Tellement simple que, partis à trois, Alice et Andoni reviendront à quatre, avec un petit Unai né en Bolivie. « Enceinte, j'ai trouvé que le vélo était plus doux que la marche. Je sentais moins la pesanteur. Quand j'ai approché du terme, nous avons loué une maison dans un lieu magnifique entouré de forêts primaires et de cascades. Il y avait une sagefemme au village et j'ai pu accoucher à domicile. Nous sommes restés sédentaires cinq mois avant de repartir sur les routes d'Amérique latine, Maia dans la remorque, Unai dans une écharpe de portage. » Une aventure que ce couple belgo-espagnol a retracée dans un film qu'il présente actuellement dans les forums de voyage. Coût d’un tel périple : 700 euros par mois. Pour les imiter, il faut partir avec quelques économies ou travailler un peu en route. Le plus simple : participer à des travaux agricoles, ce qui est fréquent chez les voyageurs à vélo.

© www.mundubiclette.be

L'aventure à côté de chez soi Avec le vélo, on voyage loin et léger.

T

rois ans, trois mois et trois jours ! Ils auraient voulu le faire exprès qu'ils n'y seraient pas arrivés. Alice Goffart et Andoni Rodelgo ont quitté Bruxelles en juin 2004 pour un voyage à vélo dont ils ignoraient l'itinéraire et la durée. « On a suivi l'Escaut jusqu'à Bruges. Là, on a rejoint la Route de la mer du Nord, un itinéraire cyclable idéal pour se mettre en jambes. Et le reste a suivi », raconte Alice, désarmante de naturel. Le reste, ce sont 45 000 kilomètres qui les auront fait traverser trois continents, passer des cols à 5 000 mètres et faire du bateau-stop dans le Pacifique… Une balade 46 • kaizen • numéro 21

incroyable pour des cyclistes lambda qui s'étaient à peine préparés. « Notre itinéraire est à l'image de notre état d'esprit. Tout en zigzag, peu rationnel, guidé par l'envie de se laisser porter. On a visité l'Europe de l'Est, puis l'Asie centrale, la Chine, le Japon et l'Amérique du Nord avant de rentrer en Europe. Trois ans, trois mois et trois jours, c'est pile la durée d'une retraite bouddhiste. Ce voyage nous a changés tout autant. Notre rapport aux autres, à la nature, aux horaires, aux biens matériels, n'est plus le même. » Quand ils rentrent en Belgique, Alice est enceinte d'une future Maia, conçue dans le désert

Nul besoin d'aller au bout du monde pour s'évader à bicyclette. Isabelle et Frédéric Mandrea s'offrent chaque été au départ de Lunel (Hérault) des petites vacances en famille. « À vélo, le voyage commence dès qu'on part de chez soi. Il y a un changement de rythme synonyme d'évasion immédiate », témoigne Frédéric. « En 2010, nous sommes partis pédaler une semaine dans le département du Gard. Notre fils Léonard n'avait que 4 ans, et il nous parle encore des bivouacs le soir sous la tente. Pour lui, c'était une sacrée aventure. Pour nous aussi ! » Le couple a commis toutes les erreurs de débutant : des sacoches trop chargées qui ralentissent inutilement, un gros stock de provisions quand il y a des magasins partout et des étapes en plein cagnard quand

il suffit de moduler ses horaires… Pour autant, ils ont adoré ! Et repartent chaque année un peu plus loin en combinant train et vélo : littoral atlantique, vallée du Rhône, vallée de la Loire. L'époque où ils partaient en vacances aux États-Unis ou en Chine semble révolue. « On rencontre beaucoup plus de monde à bicyclette et on vit le voyage intensément, avec le corps. On sent les différences de climat, de relief, de végétation, les odeurs, les sons. En voiture ou en avion, ce n'est pas possible. » Léonard a laissé la remorque à sa petite sœur et pédale désormais avec ses parents. Il leur sert de métronome. « Il nous surprend. À 7 ans, il avalait déjà des étapes de 30 ou 50 kilomètres. » Qui a dit que les enfants étaient un frein à la pratique du vélo ? n

Pour aller plus loin Retrouvez Alice et Andoni et leur DVD sur : www.mundubicyclette.be

Quel vélo pour voyager ? Pour un long voyage, prévoyez un modèle de qualité en acier (800 euros et plus). Vous pourrez ressouder les pièces en cas de casse. Pour des vacances en France, n'importe quel vélo acheté chez un vélociste – surtout pas au supermarché –, fera l'affaire (à partir de 300 euros). Prévoyez un solide porte-bagages pour accrocher des sacoches étanches (80 euros la paire). Rajoutez une béquille double (40 euros). Le sac à dos, même petit, est déconseillé. Tout l'indispensable (coupe-vent, appareil photo, carte) doit tenir dans la sacoche de guidon (50 euros). Ne pas dépasser la moitié du poids du cycliste en bagages. Le plus souvent, 20 kilos suffisent. Si l'on part longtemps ou en famille, l'idéal est de disposer de sacoches avant et arrière pour répartir la charge. La remorque est surtout intéressante pour transporter des enfants (à partir de 200 euros). Sinon, elle prend de la place. Un forum utile : www.voyageforum.com/voyage/F28

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© Stéphane Perraud

La vie en roue libre !

Demain sur deux roues En 2012, l'État français a lancé un plan national vélo. En attendant ses premiers effets, imaginons la ville cyclable idéale à partir d'expériences qui ont fait leurs preuves ailleurs.

Pistes cyclables ou bagnolables ? « La part modale du vélo à Amsterdam dépasse les 50 % dans le centre, contre 15 % à Strasbourg, première ville cyclable de France. La municipalité élargit les voies cyclables, surchargées, et crée de facto ce qu'on pourrait appeler des pistes pour automobilistes », explique Geneviève Laferrère, vice-présidente de la FUBicy, la Fédération française des usagers de la bicyclette. Elle propose un maillage des pistes existantes et la création d'axes forts pour pouvoir traverser une agglomération rapidement, en incluant la banlieue. Copenhague aménage actuellement 50 kilomètres de voies vélo express autour de la ville, larges, éclairées, dotées de sanitaires et de stations de gonflage. Un réseau similaire est en cours de finalisation à Strasbourg : Vélostras. Il comportera 120 kilomètres de voies cyclables rapides. Bordeaux travaille dans la même logique en reliant 28 communes de l'agglomération à la ville Centre. Ce REVE (Réseau vélo express) deviendra réalité en 2017.

Entre 20 et 30 Afin de pacifier le trafic, la FUBicy milite pour la Ville 30 dans laquelle les 30 km/h sont la règle et les 50 km/h l'exception. Fontenay-aux-Roses, Nogent-sur-Marne, Lorient, Sceaux, Clamart ou Fontainebleau s'y sont mises. Mais un panneau 30

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Véloc' ne sert à rien s'il ne s'accompagne pas d'un réaménagement de la rue avec brise-vitesse, chicanes, changement de couleur et de granulométrie du revêtement. Populaire en Suisse et en Belgique et introduite en France en 2008, la zone de rencontre est limitée à 20 km/h. Le principe : pour réduire la vitesse, plaçons tout le monde sur la chaussée ! L'automobiliste se sent étranger et lève le pied.

Vers un code de la rue ? En vigueur depuis 2004 en Belgique, il donne de nouveaux droits aux piétons et aux cyclistes. De là sont nés les doubles-sens cyclables qui permettent de remonter une rue en sens unique à vélo. Nantes et Grenoble ont été précurseurs. Paris a créé massivement des doubles-sens cyclables en 2010. Très présent en Allemagne et aux Pays-Bas, le cédez‑le‑passage cycliste au feu existe en France depuis 2010. Le cycliste peut tourner à droite au feu rouge si la circulation le permet. Grenoble a déjà équipé plus de la moitié de ses carrefours. La création de sas vélo est également pertinente. C'est un espace tracé au sol entre la ligne d'arrêt des automobilistes au feu et le passage piéton. Les cyclistes peuvent s'y positionner et ainsi démarrer au vert devant les voitures, ce qui les rend plus visibles. Nantes là encore est bien dotée. Reste à les faire respecter. Seule une généralisation de ces aménagements sur l'ensemble du pays permettra d'améliorer la condition cycliste. Et donnera, par là même, envie de faire du vélo. Quand la part modale grandira, on pourra envisager de copier nos voisins danois ou hollandais qui synchronisent les feux tricolores en fonction de la vitesse des cyclistes et non plus des automobilistes.

Les grandes villes françaises disposent presque toutes d'un système de vélos en libre-service (VLS). Mais on attend toujours une carte qui permettrait d'emprunter un VLS n'importe où dans le pays. Il aurait fallu pour cela faire du VLS un service public. En Suisse, la société Publibike propose un abonnement qui donne accès aux VLS de 21 villes différentes. Après l'enthousiasme des débuts, le coût des VLS, estimé entre 2 500 et 4 000 euros par vélo et par an par l'économiste Frédéric Héran, freine leur développement. Les villes de taille moyenne préfèrent la location longue durée. Strasbourg et Lille combinent les deux. Quant à la municipalité d'Arcachon, elle a distribué 600 vélos gratuitement aux habitants qui en faisaient la demande ! Pas de VLS aux Pays-Bas, mais un système OV-Fiets (Voirie pour tous) qui permet aux usagers des transports publics – trains, bus, métros – de louer un vélo dans chaque gare à l'aide d'une carte magnétique. Le dispositif, créé en 2002, compte aujourd'hui 100 000 abonnés. Un système similaire, Blue-bike, a vu le jour en Belgique en 2011. La France s'y met timidement avec des initiatives locales comme en Pays de la Loire, où l'on peut combiner train et location de vélo longue durée. Avec Cyclotan, Nantes propose la location d'un vélo pliant habilité à prendre le train, le tram et le bus. Notons enfin l'offre de Belfort où, avec le Pass Optymo, on peut emprunter un vélo, monter dans le bus et louer une voiture en autopartage. n

Plus de stationnement Le vol et l'absence de stationnement sont les deux premiers freins à l'usage du vélo. Installer des arceaux bien visibles dans l'espace public change la donne. En parallèle, il faut prévoir des parkings à vélos gardés, notamment dans les gares, pour favoriser l'intermodalité. Strasbourg propose ainsi 850 places pour les vélos dans sa gare. À titre de comparaison, on peut garer 10 000 vélos à la gare d'Amsterdam. Et Utrecht, toujours aux Pays-Bas, se dote d'un parking cycliste de 12 500 places ! En France, les gares rurales et périurbaines s'y mettent aussi. À noter que la loi Grenelle II rend obligatoire la création de parcs à vélos dans les nouveaux immeubles de bureaux et d'habitation. Enfin, contre le vol, le marquage vélo est efficace. Il consiste à graver un numéro sur le cadre qui renvoie à un fichier centralisé. Le Danemark et la Norvège l'ont rendu obligatoire.

© Philippe Turpin/Photononstop

Dossier

elles-ils font

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JE SUIS LE CHANGEMENT Je vais bien, le monde va mieux • 62 Do It Yourself • 66 Nos bonnes adresses • 70 Cuisine • 74 Les rendez-vous • 81 Le sourire d’Yvan • 83 Paroles de Colibris • 88 La chronique de Pierre Rabhi • 90

© Florian Küttler/Westend61/Photononstop


JE SUIS LE CHANGEMENT Je vais bien, le monde va mieux • 62 Do It Yourself • 66 Nos bonnes adresses • 70 Cuisine • 74 Les rendez-vous • 81 Le sourire d’Yvan • 83 Paroles de Colibris • 88 La chronique de Pierre Rabhi • 90

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DIY

Do It Yourself

Des mandalas végétaux pour vos activités en plein air Texte : Anne-Sophie Novel • Photos : Jérômine Derigny

E

nvie de vous reconnecter à la beauté du monde ? La recette est simple : venez passer l'après-midi dans la vallée de Chevreuse avec l'artiste Isabelle Aubry. Cette « plasticienne de nature » part du principe que n'importe qui peut l'imiter et s'approprier le land art dès lors qu'il décide d'observer la nature autrement. « Il faut réapprendre à regarder les éléments naturels, à observer les fleurs et les feuilles une fois qu'elles sont coupées et placées de telle ou telle manière ensemble... C'est un art qui se fait et se vit in situ, dans et avec la nature », explique-t-elle. Avec elle, on prend le temps de la déambulation et de la rêverie : sur les chemins, dans les prairies ou à l'orée d'un bois, petits et grands mélangés apprennent à s'écouter et partagent le plaisir de créer. En guise de matériel : des éléments recyclés issus de la vie de tous les jours et du « tri propre » – boîte en bois et morceaux de carton sont autant

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de supports sur lesquels apposer ses trouvailles. Il suffit ainsi d'un cure-dents pour créer des chaînes de feuilles, de quelques branches et de fleurs débarrassées de leur tige pour réaliser de magnifiques mandalas ou de délicates brochettes colorées. « Le land art, ce n'est pas du rendement, explique Isabelle Aubry, nul besoin de rapporter sa création chez soi. » D'autant que le délitement et la disparition de l'œuvre participent de cet art qui s'inspire du cycle de la vie... Mais, « il y a toujours quelque chose de pérenne dans cet éphémère », souligne l'artiste, en ajoutant que la photographie des compositions ainsi réalisées fait partie intégrante de l'œuvre. n

Pour aller plus loin Isabelle Aubry, 40 activités de land art, La Plage, avril 2015 isabelle-aubry.wix.com/isabelle-aubry

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Des mandalas végétaux pour vos activités en plein air Texte : Anne-Sophie Novel • Photos : Jérômine Derigny

E

nvie de vous reconnecter à la beauté du monde ? La recette est simple : venez passer l'après-midi dans la vallée de Chevreuse avec l'artiste Isabelle Aubry. Cette « plasticienne de nature » part du principe que n'importe qui peut l'imiter et s'approprier le land art dès lors qu'il décide d'observer la nature autrement. « Il faut réapprendre à regarder les éléments naturels, à observer les fleurs et les feuilles une fois qu'elles sont coupées et placées de telle ou telle manière ensemble... C'est un art qui se fait et se vit in situ, dans et avec la nature », explique-t-elle. Avec elle, on prend le temps de la déambulation et de la rêverie : sur les chemins, dans les prairies ou à l'orée d'un bois, petits et grands mélangés apprennent à s'écouter et partagent le plaisir de créer. En guise de matériel : des éléments recyclés issus de la vie de tous les jours et du « tri propre » – boîte en bois et morceaux de carton sont autant

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de supports sur lesquels apposer ses trouvailles. Il suffit ainsi d'un cure-dents pour créer des chaînes de feuilles, de quelques branches et de fleurs débarrassées de leur tige pour réaliser de magnifiques mandalas ou de délicates brochettes colorées. « Le land art, ce n'est pas du rendement, explique Isabelle Aubry, nul besoin de rapporter sa création chez soi. » D'autant que le délitement et la disparition de l'œuvre participent de cet art qui s'inspire du cycle de la vie... Mais, « il y a toujours quelque chose de pérenne dans cet éphémère », souligne l'artiste, en ajoutant que la photographie des compositions ainsi réalisées fait partie intégrante de l'œuvre. n

Pour aller plus loin Isabelle Aubry, 40 activités de land art, La Plage, avril 2015 isabelle-aubry.wix.com/isabelle-aubry

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Nos bonnes adresses

La Côte d'Émeraude Texte et photos : Pascal Greboval • Dessin : Manu Thuret

Dormir Vous êtes plutôt camping ? L'Aire du Verger, entre Dinan et Dinard, est un choix alternatif. Au cœur d'un verger de pommes, vous pourrez jouir d'un calme enchanteur. Entre les ânesses qui assurent la tonte de l'herbe et l'eau chaude produite grâce aux panneaux solaires, Christophe a pensé à tout pour préserver cet espace. Mais, pas question de rogner sur le confort : vous trouverez un coin cuisine-bibliothèque pour préparer de bons petits plats et échanger entre campeurs. De belles tentes meublées et de jolies roulottes en bois sont en location. Vous préférez les murs d'une maison traditionnelle ? Le Domaine de Trémagouët est l'une des possibilités les plus confortables. Aménagés dans un corps

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de ferme du xviiie siècle, les gîtes rénovés avec des matériaux écologiques constituent une bonne base où faire halte au sud de Saint-Malo. La présence d'un espace bien-être avec possibilité de massages, soins du corps et hammam vous garantit de passer un séjour zen.

Alimentation À Dinan, à l'abri au fond d'une cour, se cache La Popote de Flochon e. À la fois artiste et passionnée de cuisine, Florence vous accueille dans un cadre chaleureux, avec possibilité de s'installer en terrasse. Agrémentés d'épices – que Florence manie à merveille – et cuisinés à partir d'une sélection de produits locaux, les plats font le bonheur des papilles à un prix plus que raisonnable. Florence propose le plat

du jour à 8 euros et invite les gens « à s'occuper un peu plus de leur “homomobile” que de leur automobile ». À méditer ! Toujours à Dinan, vous pouvez manger sur le pouce chez Anne-So. Vous y trouverez quiches et autres tartes du jour, ainsi que des cookies, le tout bio et fait maison. Dans une rue calme de Saint-Malo intra-muros, une bande de jeunes gens passionnés, Sylvain, Ken et Marie, vous attend derrière un beau comptoir au Bistrot du rocher r. Ils proposent des plats du terroir à base de produits du marché, avec la possibilité de commander un plat végétarien fait minute. Les amateurs de vin naturel y trouveront leur bonheur. On ne le sait pas forcément, mais à Saint-Brieuc, il y a un port : le port de Légué. C'est ici que vous trouverez La Cantine éphémère, enfin, pour l'instant. Comme son nom l'indique, c'est un lieu où l'on peut manger, mais autrement. Selon Luc, à l'origine du concept, « ici, tout le monde se mélange sur les grandes tables » installées devant les conteneurs réaménagés en cuisines. Le restaurant est itinérant : « Cela permet d'investir des lieux un peu délaissés, comme ce port du Légué. » Outre ce choix nomade, Luc privilégie les circuits courts et locaux pour une cuisine de saison. Il a poussé la démarche encore plus loin avec l'installation de toilettes sèches.

Toujours à Saint-Brieuc, vous trouverez à L'Anis étoilé une cuisine à base d'aliments bio, locaux et de saison. Avec tous les jours le choix entre un plat végétarien, un poisson et une viande : tout le monde y trouve son compte ! Et les crêpes ? À Saint-Malo, c'est du côté de La Brigantine et de la Crêperie Grand-mère Alice. À Dinan, c'est à la Crêperie ART'BILIG que vous trouverez des crêpes élaborées à base de produits bio. La Côte d'Émeraude recèle une incroyable vitalité de producteurs locaux et bio. Que vous soyez de passage ou résidents, voici quelques pistes pour les découvrir. Très innovante, La Binée paysanne est une association de seize producteurs des Côtes‑d'Armor inspirés par des concepts simples : suivre les lois de la nature, respecter les saisons et le bien-être animal, coopérer... Tout cela dans le but de consolider et de pérenniser des savoir-faire et des emplois. Pas besoin d'adhésion : vous commandez avant le mercredi 14 heures et vous récupérez vos produits le vendredi dans l'une des seize fermes partenaires ou dans un autre lieu distributeur, comme le Kikafékoi (voir plus bas). La Cale gourmande t , dans le petit village de Minihic-sur-Rance, entre Saint-Malo et Dinan, est une étonnante épicerie. Thomas et David vous accueillent dans leur échoppe au charme suranné qui mérite le détour ! Issus du monde de la restauration, ils ont repris le fonds de commerce d'une épicerie de grande enseigne pour en faire un lieu convivial, où l'on trouve de bons produits bio et locaux à des prix abordables. Leur espace traiteur avec boucherie, fromages, charcuterie maison et plats préparés témoigne de leur passion pour les produits de qualité. Amateurs de vins naturels, vous y trouverez aussi de bonnes bouteilles. Pour vous initier à la permaculture et à l'agroécologie, prenez la direction du Hénon, au sud de SaintBrieuc. Sylvaine et Grégory vous ouvrent les grilles de leur jardin, La Pâture es Chênes. Visant l'autosuffisance alimentaire, ils s'orientent vers le jardin-forêt et proposent des ateliers découvertes et des stages. Légèrement à l'est, au Gouray, dans sa ferme, Stéphanie ouvre sa petite boutique La Grange aux abeilles tous les vendredis. Depuis l'ouverture, les gens du coin ont spontanément apporté des chaises, des tables, de la vaisselle, etc. et la boutique est devenue un lieu de rencontres et d'échanges. La ruche vitrée où l'on peut observer les abeilles travailler fera le bonheur des enfants. Régulièrement, des événements type soupes-concerts, lectures de contes ou théâtre sont organisés pour apporter la culture en zone rurale. Un peu plus classique, mais à l'écart des grands circuits, à Matignon, vous trouverez La Fée bio, une épicerie bio qui met en avant les produits alimenkaizen • juillet-août 2015 • 71


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Nos bonnes adresses

La Côte d'Émeraude Texte et photos : Pascal Greboval • Dessin : Manu Thuret

Dormir Vous êtes plutôt camping ? L'Aire du Verger, entre Dinan et Dinard, est un choix alternatif. Au cœur d'un verger de pommes, vous pourrez jouir d'un calme enchanteur. Entre les ânesses qui assurent la tonte de l'herbe et l'eau chaude produite grâce aux panneaux solaires, Christophe a pensé à tout pour préserver cet espace. Mais, pas question de rogner sur le confort : vous trouverez un coin cuisine-bibliothèque pour préparer de bons petits plats et échanger entre campeurs. De belles tentes meublées et de jolies roulottes en bois sont en location. Vous préférez les murs d'une maison traditionnelle ? Le Domaine de Trémagouët est l'une des possibilités les plus confortables. Aménagés dans un corps

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de ferme du xviiie siècle, les gîtes rénovés avec des matériaux écologiques constituent une bonne base où faire halte au sud de Saint-Malo. La présence d'un espace bien-être avec possibilité de massages, soins du corps et hammam vous garantit de passer un séjour zen.

Alimentation À Dinan, à l'abri au fond d'une cour, se cache La Popote de Flochon e. À la fois artiste et passionnée de cuisine, Florence vous accueille dans un cadre chaleureux, avec possibilité de s'installer en terrasse. Agrémentés d'épices – que Florence manie à merveille – et cuisinés à partir d'une sélection de produits locaux, les plats font le bonheur des papilles à un prix plus que raisonnable. Florence propose le plat

du jour à 8 euros et invite les gens « à s'occuper un peu plus de leur “homomobile” que de leur automobile ». À méditer ! Toujours à Dinan, vous pouvez manger sur le pouce chez Anne-So. Vous y trouverez quiches et autres tartes du jour, ainsi que des cookies, le tout bio et fait maison. Dans une rue calme de Saint-Malo intra-muros, une bande de jeunes gens passionnés, Sylvain, Ken et Marie, vous attend derrière un beau comptoir au Bistrot du rocher r. Ils proposent des plats du terroir à base de produits du marché, avec la possibilité de commander un plat végétarien fait minute. Les amateurs de vin naturel y trouveront leur bonheur. On ne le sait pas forcément, mais à Saint-Brieuc, il y a un port : le port de Légué. C'est ici que vous trouverez La Cantine éphémère, enfin, pour l'instant. Comme son nom l'indique, c'est un lieu où l'on peut manger, mais autrement. Selon Luc, à l'origine du concept, « ici, tout le monde se mélange sur les grandes tables » installées devant les conteneurs réaménagés en cuisines. Le restaurant est itinérant : « Cela permet d'investir des lieux un peu délaissés, comme ce port du Légué. » Outre ce choix nomade, Luc privilégie les circuits courts et locaux pour une cuisine de saison. Il a poussé la démarche encore plus loin avec l'installation de toilettes sèches.

Toujours à Saint-Brieuc, vous trouverez à L'Anis étoilé une cuisine à base d'aliments bio, locaux et de saison. Avec tous les jours le choix entre un plat végétarien, un poisson et une viande : tout le monde y trouve son compte ! Et les crêpes ? À Saint-Malo, c'est du côté de La Brigantine et de la Crêperie Grand-mère Alice. À Dinan, c'est à la Crêperie ART'BILIG que vous trouverez des crêpes élaborées à base de produits bio. La Côte d'Émeraude recèle une incroyable vitalité de producteurs locaux et bio. Que vous soyez de passage ou résidents, voici quelques pistes pour les découvrir. Très innovante, La Binée paysanne est une association de seize producteurs des Côtes‑d'Armor inspirés par des concepts simples : suivre les lois de la nature, respecter les saisons et le bien-être animal, coopérer... Tout cela dans le but de consolider et de pérenniser des savoir-faire et des emplois. Pas besoin d'adhésion : vous commandez avant le mercredi 14 heures et vous récupérez vos produits le vendredi dans l'une des seize fermes partenaires ou dans un autre lieu distributeur, comme le Kikafékoi (voir plus bas). La Cale gourmande t , dans le petit village de Minihic-sur-Rance, entre Saint-Malo et Dinan, est une étonnante épicerie. Thomas et David vous accueillent dans leur échoppe au charme suranné qui mérite le détour ! Issus du monde de la restauration, ils ont repris le fonds de commerce d'une épicerie de grande enseigne pour en faire un lieu convivial, où l'on trouve de bons produits bio et locaux à des prix abordables. Leur espace traiteur avec boucherie, fromages, charcuterie maison et plats préparés témoigne de leur passion pour les produits de qualité. Amateurs de vins naturels, vous y trouverez aussi de bonnes bouteilles. Pour vous initier à la permaculture et à l'agroécologie, prenez la direction du Hénon, au sud de SaintBrieuc. Sylvaine et Grégory vous ouvrent les grilles de leur jardin, La Pâture es Chênes. Visant l'autosuffisance alimentaire, ils s'orientent vers le jardin-forêt et proposent des ateliers découvertes et des stages. Légèrement à l'est, au Gouray, dans sa ferme, Stéphanie ouvre sa petite boutique La Grange aux abeilles tous les vendredis. Depuis l'ouverture, les gens du coin ont spontanément apporté des chaises, des tables, de la vaisselle, etc. et la boutique est devenue un lieu de rencontres et d'échanges. La ruche vitrée où l'on peut observer les abeilles travailler fera le bonheur des enfants. Régulièrement, des événements type soupes-concerts, lectures de contes ou théâtre sont organisés pour apporter la culture en zone rurale. Un peu plus classique, mais à l'écart des grands circuits, à Matignon, vous trouverez La Fée bio, une épicerie bio qui met en avant les produits alimenkaizen • juillet-août 2015 • 71


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JUILLET 3 au 5 juillet / Lyon (69) Dialogues en humanité : temps d’échanges où des citoyens se côtoient et débattent. Rendez-vous sous les arbres du Parc de la Tête d'Or dialoguesenhumanite.org 3 au 5 juillet / Chamonix (74) Chamonix yoga festival www.chamonixyogafestival.com 3 au 11 juillet / Foix (09) Festival de films Résistances, 19e édition festival-resistances.fr • 05 61 65 44 23 5 juillet / Poucharramet (31) Festival AgitaTerre, 2e édition : grande fête populaire organisée autour du mieux vivre ensemble et de l’écologie pratique. agitaterre.3pa.info 9 au 11 juillet / Marseille (13) 4es Rencontres nationales de l'habitat participatif www.rnhp2015.fr

25 au 27 juillet / Moncrabeau (47) Festival de Cauberotte, 7e édition les-saisons-musicales.fr/festival 31 juillet au 7 août 2015 / Marlhes (42) Les Estivales de la question animale, 14e édition www.question-animale.org

AOÛT 1er et 2 août / Couiza (11) Foire L'Aude à la Bio, 17e édition 04 68 20 94 75 2 août / Lafrançaise (82) 22e foire bio et artisanale www.lafrançaise-tourisme.fr 05 63 65 91 10 2 août / Villeneuve-sur-Lot (47) Foire bio agrobio47.fr • 05 53 41 75 03 19 août / La Roche-sur-Grane (26) Visite du centre agroécologique des Amanins www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05

L’AGENDA KAIZEN JUILLET-AOÛT 2015

RENDEZ-VOUS [KAIZEN PARTENAIRE] 10 au 12 juillet / Tours (37) Festival Terres du Son www.terresduson.com/2015 11 juillet / Verteillac (24) Festibio, la grande fête du bio au château de la Meyfrénie osonsbio.fr 11 et 12 juillet / Saint-Honoré-lesBains (58) Salon écobio fermier et médecines douces, 9e édition asso-mieux-vivre.monsite-orange.fr 03 86 30 76 23 15 au 23 juillet / Mèze (34) et alentours Festival de Thau, festival de musiques du monde écoresponsable www.festivaldethau.com 04 67 18 70 83 17 au 19 juillet / Font-Romeu (66) Marché Bio Zen, 6e édition marche-biozen.fr • 04 68 30 97 60

20 au 23 août / Charleville-Mézières (08) Festival musical Cabaret vert : The Chemical Brothers, Benjamin Clementine et Étienne Daho seront cette année à l'affiche de cet écofestival. cabaretvert.com 21 au 23 août / Rohrbach-lès-Bitche (57) Salon bio, nature, environnement, bien-être, habitat et produits naturels 03 87 09 70 95 22 et 23 août / Condom (32) Salon BioGascogne, 14e édition www.biogascogne.fr • 05 62 28 66 65 [KAIZEN PRÉSENT] 28 au 30 août / Saint-Étienne (42) Assises chrétiennes de l'écologie : Changeons de climat rencontres-ecologie-2015.assiseschretiennes.fr

PASSEZ À L’ACTE ! Vive les vacances autrement ! Voici une sélection de séjours familiaux qui vous promettent de passer des vacances différentes, au plus près de la nature, et en toute simplicité. 29 juin au 4 juillet / Val-Maravel (26) Stage Arts de vie sauvage. Cette semaine vous permettra d’approfondir ou de découvrir les techniques suivantes : feu par friction et par percussion, taille de silex, vannerie sauvage, cordes à partir de fibres sauvages, travail du bois, de l’os et des bois de caribou et de cerf, abris sauvages, nourriture sauvage... www.ecolenaturesavoirs.com [SÉJOUR KAIZEN] 4 au 11 juillet / La Lune en bouche, Saint-Andéol (26) Séjour « familles ». Nous invitons des parents et des enfants/ados (de 7 à 16 ans) à passer des vacances avec d'autres familles. Outre la préparation des repas en commun, nous proposerons des activités chaque jour : découverte des petites perles de la Biovallée, atelier pizza, baignades, jeux, randos à la découverte des vautours... www.laluneenbouche.com • 04 75 21 26 34 12 juillet au 6 septembre / La Roche-sur-Grane (26) Le centre agroécologique des Amanins vous propose des séjours à la ferme d'une durée de 3 à 7 jours en pension complète. www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05 [SÉJOUR KAIZEN] 27 juillet au 2 août / La Lune en bouche, SaintAndéol (26) Séjour « alimentation saine et découverte de la Biovallée ». Comment cuisiner végétarien en se faisant plaisir. Ateliers le matin. Activités ou farniente selon les goûts l'après-midi. www.laluneenbouche.com • 04 75 21 26 34 3 au 11 août / Val-Maravel (26) Stage Immersion nature. 8 jours pour renouer le dialogue avec les liens du Vivants. Au programme : élaboration et construction d’une structure traditionnelle proche de celle mise en œuvre par les Indiens Kogis, travail spécifique sur les valeurs et les liens qui relient les êtres, les choses et les phénomènes et initiation à la musique, aux sons et aux peintures de sable issus de la culture Navajo. www.ecolenaturesavoirs.com Juillet-août / Hénon (22) Visites guidées, stages et ateliers sont organisés tout l'été pour découvrir le jardin, la permaculture, l'agroécologie, le jardinage sur sol vivant, le jardinage naturel, etc. à La Pâture es Chênes, un jardin de 4 000 m² (⅓ pelouse et arbres d'agrément, ⅓ prairie agricole, ⅓ friche) en évolution vers un jardin-forêt qui vise l'autosuffisance. www.lapatureeschenes.fr • 06 83 88 39 60

kaizen • juillet-août 2015 • 81


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