K68 extrait

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GRAND ANGLE HENRY DAVID THOREAU
et désobéir DOSSIER EAU
solutions pour demain ?
ÉTÉ 20 23 Explorateur de solutions écologiques et sociales 68 Salomé Saqué et André
sans Dieu ni maître
Bidar
Vivre
Quelles
NOUVELLE FORMULE
Comte-Sponville Rencontre
Abdennour
méditants militent,
militants méditent
du Quercy
mille ans
la Terre F 14,90 € BELUX 15,40 € DOM 15.70 € CH 22.40CHF
« Que les
et que les
! » Causses
Vingt
sous

Éditeur SCOP SARL à capital variable

La Maison écologique

9, rue de la Bégassière 35760 Montgermont

Magazine trimestriel numéro 68

Été 2023 (juillet-août-septembre) www.kaizen-magazine.com

Directrice de la publication

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Rédacteur en chef

Pascal Greboval

Rédactrice en chef adjointe

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Emmanuelle Painvin

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Community manager

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Responsable développement produits

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Camille Le Chevallier et Virginie Herbot

Assistante comptabilité

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Stagiaire pour ce numéro

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Photo de couverture

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86240 Ligugé

SIRET : 438 943 235 000 61 • APE : 5814Z

Commission paritaire : 0324 K 91284

Numéro ISSN : 2258-4676

Dépôt légal à parution

Régie de publicité et distribution dans magasins spécialisés

AlterreNat Presse • Tél. : 05 63 94 15 50

Distribution

MLP

Vente au numéro pour les diffuseurs

Destination Média • Tél. : 01 56 82 12 00 contact@destinationmedia.fr

Aucun texte ni aucune illustration ne peuvent être reproduits sans l’autorisation du magazine. Merci.

Édito Fou de passant

Je m’en fous de votre planète ! », hurle un actionnaire de Total le 26 mai dernier à l’encontre des militants écologistes qui bloquent l’accès à l’assemblée générale du groupe pétrolier français à Paris. « Je m’en fous de votre planète ! » En entendant cette déclaration, diverses pensées m’ont traversé l’esprit. Comment peut-on dire une chose pareille ? Certes, on pense tous différemment, mais comment peut-on avoir des perceptions du monde si opposées ? Il n’y a qu’une planète. Dans quel monde vit cet homme ? Où ira-t-il quand la Terre ne sera plus habitable ? Quelle est sa grille de lecture pour ne pas comprendre à ce point l’enjeu climatique ?

Comment faisons-nous pour lui faire changer d’avis ? Comment fait-on pour cohabiter avec ce type de personnes ? Et, quand les choses tourneront mal, que ferons-nous des inconscients de 2023 ?

À dire vrai, ces questions, je me les pose depuis la création de Kaizen. Et force est de constater que, onze ans plus tard, la situation n’a pas beaucoup évolué. Plus de 30 % de la population française reste climatosceptique.

Alors, que faire ? Manifester ? Voter ? Ou désobéir, à la manière du poète et philosophe naturaliste Henry David Thoreau, pionnier de la « pensée écologique », que nous mettons à l’honneur dans le « Grand angle » de ce numéro d’été ?

Pour emmener le plus de personnes possible dans un changement de cap, il est nécessaire de proposer des solutions désirables. Depuis onze ans, chez Kaizen, nous le faisons sur tous les sujets : agriculture, transport, économie, éducation, habitat, etc. Mais, visiblement, cela ne suffit pas ! Alors, parfois, je me surprends à penser qu’une crise, plus grave encore que toutes celles que nous avons déjà traversées, pourrait faire changer d’avis ces climatosceptiques. Mais je n’en suis pas sûr ! Le déni, la recherche de boucs émissaires ne primeront-ils pas sur le changement de comportement ? Je ne souhaite pas être oiseau de mauvais augure, mais la potentielle crise de l’eau peut déjà nous donner une indication sur les réactions des êtres humains dans les années à venir. L’eau, cette ressource vitale, cette matière qui nous constitue (70 % du corps humain, et 70 % de la surface de la Terre) est devenue une denrée rare. Vous pensez que j’exagère ? L’Uruguay, réputé comme l’un des pays disposant d’une des eaux potables les plus pures au monde, a ses réserves quasi à sec ! Le réservoir de Canelón Grande, qui alimente la moitié de la population uruguayenne en eau potable, n’est plus qu’à 5 % de ses capacités. Et la France ? Nous le saurons cet été !

Les actionnaires de Total auront-ils des idées quand nous n’aurons plus assez d’eau pour tout le monde ? Peut-être !

Provenance : Finlande

Ptot : 0,0056 kg/t

En attendant, pour avancer, nous nous sommes plongés dans cette question vitale du partage de l’eau. Comme le montre notre dossier, les solutions existent pour résoudre les conflits d’usage, conjuguer les différents besoins et préserver ce bien commun.

Un numéro à lire avec un jus bien frais. n

L’équipe Kaizen vous souhaite un été tout doux.

© Credit N° 68 • KAIZEN • 3
Taux de fibres recyclées : 0 %
Pour les abonnés : une relance de fin d’abonnement 10-31-1601 pefc-france.org
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Bonnes nouvelles !

Lutte contre la déforestation : l’UE va contrôler ses importations

Les eurodéputés ont voté le 19 avril une nouvelle législation qui imposera aux entreprises de s’assurer que certaines de leurs marchandises, telles que l’huile de palme, le café, le soja, destinées à la vente dans l’UE, ne sont pas issues de la déforestation. Les sociétés devront fournir aux autorités des informations telles que les coordonnées de géolocalisation, et vérifier également que ces produits respectent la législation du pays de production, y compris les droits humains et les droits des populations autochtones.

10 000 VOLS EN MOINS CHAQUE

ANNÉE À AMSTERDAM-SCHIPHOL

Les vols de nuit et les jets privés bannis de l’aéroport d’Amsterdam

L’aéroport Amsterdam-Schiphol prévoit une série de mesures pour limiter l’impact environnemental de ses activités, qui entreront en vigueur au plus tard en 2025-2026. Entre autres mesures, l’interdiction des vols de nuit pour réduire les nuisances sonores : les avions ne seront plus autorisés à décoller entre minuit et 6 heures du matin et à atterrir avant 5 heures du matin, ce qui représentera dix mille vols en moins chaque année. Par ailleurs, les jets privés « ne seront plus les bienvenus », a indiqué l’aéroport. Un rapport de l’ONG Transport & Environment de 2021 estimait que l’usage d’un jet privé était, par passager, cinq à quatorze fois plus polluant qu’un trajet réalisé sur une ligne régulière.

« Ticket Allemagne » : de s transports en commun en illimité pour 49 euros par mois

Depuis le 1er mai, les Allemand·es peuvent emprunter à volonté tous les transports en commun locaux (bus, métro, train), pour un abonnement mensuel au prix de 49 euros ; seuls les TGV sont exclus de l’offre. Ce Deutschland-Ticket fait suite au « ticket climat » à 9 euros par mois expérimenté à l’été 2022, et qui aurait permis d’éviter les émissions de 1,8 million de tonnes de CO2 en trois mois – soit les émissions annuelles de 180 000 Français·es. En plus de favoriser des alternatives à la voiture individuelle et à l’avion, ce passe permet de lutter contre l’inflation.

QUOI DE NEUF CHEZ KAIZEN ?

Sommet Eau

J’économise l'eau à la maison

En ligne, du 1er au 6 juillet

Pour prolonger le dossier « Eau » de ce numéro, Kaizen vous propose un sommet en ligne : 21 vidéos qui donnent toutes les astuces pour réduire ses consommations d’eau, que l'on vive en maison ou en appartement. Au programme : toilettes sèches, agroécologie au potager, récupération et filtration de l’eau de pluie… De quoi ne plus perdre une seule goutte, et conjuguer écologie et économies au quotidien !

L’entreprise VERTUBOIS CREATIONS, est située dans la région Rhône-Alpes dans le département de l’AIN, à proximité de la ville de LYON. Notre domaine d’activité principale est la fabrication artisanale de toile es sèches et la vente d’accessoires afin de répondre à la problématique non négligeable du manque d’eau actuel et dans les années à venir.

Ce e pratique s’inscrit dans un but écologique, d’économie d’eau et de revalorisation de nos déchets.

L’eau, source de vie, clé de la santé, préservons-la
01600 REYRIEUX 07 88 10 09 63 contact@vertuboiscreations.fr M P vertuboiscreations.fr
!
dans
8 • KAIZEN • N° 68
© Olena Sergienko

Sommaire

ÉDITO 3

BONNES 6

NOUVELLES !

COMPRENDRE 10

ÉTÉ 2023

JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE

EAU COMMENT PARTAGER LA RESSOURCE ?

La planète bleue a soif. Altérée par les activités humaines, le réchauffement climatique, les sécheresses, la perturbation de ses cycles, partout dans le monde, l’eau est devenue une ressource de plus en plus sensible. Pour faire face à cette situation, des solutions existent : sobriété, agroécologie, hydrologie régénérative… Un dossier à lire sans modération.

DOSSIER 30

© Credit CHAPITRE • ARTICLE ©
Fran_kie/Shutterstock
Austin Kehmeier
RENCONTRE 12 André Comte-Sponville et Salomé Saqué ENQUÊTE 20 Agrivoltaïsme Énergie solaire et agriculture ont-elles un avenir commun ? EN CHIFFRES 26 Sardine C’est dans la boîte ! CHRONIQUE 29 Dominique Bourg EMI & récits de vie
4 • KAIZEN • N° 68

INSPIRER

GRAND ANGLE 92

AGIR 110

56

Vivre et désobéir

HENRY DAVID THOREAU

SAGESSES 58

Abdennour Bidar

« Que les méditants militent, et que les militants méditent ! »

ROUE LIBRE 70

Aller en Corse sans CO2

JOURNAL D’UN NÉOTONOME 76

Jonathan Attias - Contrainte fertile

FAIRE ENSEMBLE 78

Des arbres et des ours

CHRONIQUE 83

Gilles Farcet

Vive la retraite !

PORTFOLIO 84

Lise Gaudaire - Prendre son temps

Autonomie, sobriété, décroissance, désobéissance civile… Autant de sujets d’actualité abordés par le poète et philosophe américain Henry David Thoreau, dès le XIX e siècle. La Nature était au cœur de sa vie et de son œuvre, mais ce pionnier de l’écologie fut aussi profondément humaniste. Son héritage est immense.

© Credit CHAPITRE • ARTICLE © Fran_kie/ShutterstockA. Dan et Maximilien Le Roy/Éditions Le Lombard
SECRETS DE PLANTES 1 12 La menthe Si bienveillante… JE VAIS BIEN, 1 16 LE MONDE VA MIEUX Habiter son corps avec l’Antigym VÉLOTAF 12 1 7 astuces pour vélotaffer sans transpirer VOYAGE À LA RENCONTRE 122 DU VIVANT Parc naturel régional des Causses du Quercy Mémoire de la Terre DIY 126 Mon tee-shirt fait peau neuve LOW-TECH LAB 130 Séchoir solaire Fruits et légumes à volonté ! AU POTAGER 132 Je réalise mes semis en contenants SÉLECTION K 136 ABONNEMENT 143 CHRONIQUE 146 Christophe André Thoreau, « un roi
barbare »
N° 68 • KAIZEN • 5

ANDRÉ COMTE-SPONVILLE La vraie question est : « Qu’est-ce qu’on fait ? »

BIO EXPRESS

1952

Naissance à Paris

1972

École normale supérieure de la rue d’Ulm

1976

Professeur agrégé de philosophie en lycée puis à l’École normale d’instituteurs

1984-1998

Maître de conférences à l’université Paris 1

1995

Petit traité des grandes vertus (PUF)

2008-2016

Membre du Comité consultatif national d’éthique

12 • KAIZEN • N° 68 COMPRENDRE • RENCONTRE

«

les jeunes, on ne pourra pas tout transformer tout seuls »

La jeune génération vivra-t-elle dans des conditions moins favorables que la génération précédente ?

Possible ! En cause : l’accélération de la crise climatique. Accentuée par la crise sanitaire et ses dégâts psychologiques chez les jeunes, cette appréhension altère le dialogue entre les générations. Pour cerner cette incompréhension et imaginer des solutions pour renouer le lien, nous avons réuni la journaliste Salomé Saqué et le philosophe André Comte-Sponville.

N° 68 • KAIZEN • 13
SALOMÉ SAQUÉ BIO EXPRESS 1995 Naissance à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) 2018 Double master en droit international et géopolitique et en journalisme bilingue 2021 Rejoint Blast, dès sa création
Nous,
Interview et photo par Pascal Greboval

AGRIVOLTAÏSME ÉNERGIE SOLAIRE ET AGRICULTURE ONT-ELLES UN AVENIR COMMUN ?

Produire de l’électricité avec le soleil pour remplacer les énergies fossiles est une nécessité. Après les toitures et ombrières de parking photovoltaïques, voici un nouveau venu : l’agrivoltaïsme, pensé pour produire plus d’énergie solaire tout en rendant des services aux exploitants agricoles. Ses installations peuvent-elles réellement contribuer à un avenir alimentaire et énergétique durable ? Verra-t-on demain toutes les parcelles agricoles surplombées de panneaux photovoltaïques ? Nous avons mené l’enquête.

En France, l’énergie solaire a besoin de pousser, et vite. Si le territoire compte déjà 13,2 gigawatts de puissance photovoltaïque installée1 , nous sommes encore loin de l’objectif de 100 gigawatts en 2050, fixé dans la loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables2.

« Si le premier cycle de développement du solaire s’est fait sur les terrains dégradés (friches, anciennes carrières…), pour les centrales au sol, les toitures des hangars, immeubles et maisons, et l’installation d’ombrières de parking, la ressource en surface se tarit, souligne Bertrand Drouot L’Hermine, directeur général délégué au développement de TSE, entreprise spécialisée dans le domaine. Quant à la surface disponible en toiture, elle viendra désormais principalement des constructions neuves. » Sans oublier aussi l’ensemble des parkings de centres commerciaux de plus de 1 500 mètres carrés encore non équipés qui devront installer des ombrières photovoltaïques sur au moins la moitié de leur surface d’ici 20283 Reste que les énergéticiens cherchent des solutions complémentaires telles que l’agrivoltaïsme. Le

principe : installer des panneaux photovoltaïques sur des terrains cultivés ou des pâturages, sans remplacer la production agricole.

TERRES NOURRICIÈRES EN DANGER ?

Développé au Japon dans les années 2000, l’agrivoltaïsme, ou agri-photovoltaïsme, fait l’objet de recherches et de prototypes pilotes depuis une dizaine d’années en France. Depuis 2018, avec la livraison de la première centrale agrivoltaïque de Sun’Agri, sur une parcelle viticole de Tresserre (Pyrénées-Orientales), les projets se multiplient : entre cent cinquante et deux cents en activité ou en cours de réalisation selon les chiffres disponibles.

Mais l’installation de tels systèmes a suscité un intérêt mesuré, voire le rejet, d’agriculteurs inquiets face aux risques. « Ses effets pervers sont multiples : atteinte à la vocation nourricière de la terre du fait de l’artificialisation et d’une moindre disponibilité foncière, précarisation des paysan·nes, manne financière générant des conflits d’intérêts, perte de la qualité de vie au travail, dégradation des paysages, atteinte à la biodiversité… », alertait la Confédération paysanne en septembre 20224

20 • KAIZEN • N° 68 COMPRENDRE • ENQUÊTE
Texte par Fanny Costes • Dessins par Le Cil Vert

« C ’est pour cela qu’il y a besoin de faire une distinction claire entre le photovoltaïque et l’agrivoltaïque, insiste Cécile Magherini, directrice générale déléguée de Sun’Agri, filiale de la société à mission Sun’R, et pionnière de l’agrivoltaïsme dynamique en France. L’agrivoltaïsme va plus loin qu’une cohabitation entre cultures et panneaux solaires. »

Pour répondre aux inquiétudes et encadrer le développement d’un agrivoltaïsme compatible avec la souveraineté alimentaire, l’Ademe a publié une étude nationale en 2021 pour aider les parties prenantes à évaluer la pertinence des différents types de projets photovoltaïques sur terrains agricoles5. « Notre première conclusion est que l’étude des projets au cas par cas doit demeurer la règle. Mais

nous proposons une sorte d’arbre de décision, où sont examinés successivement trois critères pouvant mettre en évidence l’existence – ou l’absence – de s ynergies positives entre production agricole et production d’énergie, détaille Céline Mehl, coordinatrice de l’activité solaire photo v oltaïque à l’Ademe 6 . Ce sont, dans l’ordre, les services apportés par le projet à la production agricole, son incidence sur cette production et son incidence sur les revenus de l’exploitation. » Selon l’experte, il y a, par exemple, synergie complète quand des « ombrièr es photovoltaïques améliorent la production agricole, en la protégeant des aléas climatiques, et apportent directement un revenu complémentaire à l’exploitant ». Mais d’autres installations, comme des serres solaires, peuvent réduire de façon importante ou même supprimer la production agricole, « ce qui devrait conduire à les écarter ». À cet égard, la Confédération paysanne rappelle qu’en 2011, à Bourgneuf-en-Mauges (Maine-et-Loire), 5 hectares de serres photovoltaïques ont été installés avec l’ambition de produire 200 tonnes de fraises par an, mais que, depuis 2017, cette production a été abandonnée tandis que les terres appartiennent désormais aux financiers.

N° 68 • KAIZEN • 21

EAU COMMENT PARTAGER LA RESSOURCE ?

La planète bleue a soif. Altérée par les activités humaines, le réchauffement climatique, les sécheresses, la perturbation de ses cycles, partout dans le monde, l’eau est devenue une ressource de plus en plus sensible. Du bien commun aux conflits d’usage, entre besoins vitaux et environnementaux, usages agricoles, industriels ou touristiques, son partage est au cœur de nombreux enjeux. Pour faire face à une situation inédite en France, des solutions existent : sobriété, agroécologie, hydrologie régénérative, gestion concertée… On décrypte pour vous les méandres du partage de l’eau.

DOSSIER
30 • KAIZEN • N° 68
Dossier réalisé par Alicia Blancher, Pascal Greboval, Sabah Rahmani © Austin Kehmeier

Pour aller plus loin

• Charlène Descollonges, L’Eau : fake or not ?, Tana, 2023

• Ananda Fitzsimmons, Hydrater la Terre. Le rôle oublié de l’eau dans la crise climatique, La Butineuse, 2021

• Pierre Rabhi, Juliette Duquesne, L’eau que nous sommes. Un élément vital en péril, Presses du Châtelet, coll. « Carnets d’alerte », 2018

• eautarcie.org

• ec-eau-logis.com

L’ HYDRO LECTRICIT FACE AU D FI DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

En France, les ouvrages hydroélectriques produisent la deuxième source d’électricité, après le nucléaire. Avec la baisse des ressources en eau et les enjeux environnementaux, la filière doit relever d’importants défis sociaux et écologiques, et remettre au centre le partage des besoins et des usages. Reportage dans les Hautes-Alpes.

Dans la salle des machines, les turbines tournent à plein régime. Casque vissé sur la tête, à peine gêné par le bruit assourdissant des moteurs, Rémi Incerti, responsable d’exploitation au barrage de SerrePonçon (Hautes-Alpes), nous fait visiter les installations du plus grand barrage de France. Construit en 1961, l’édifice impressionne avec ses 123 mètres de haut, 600 mètres de large et 650 mètres d’épaisseur. « L’objectif initial du barrage est de dompter un peu la Durance, pour atténuer et écrêter les crues, mais aussi pour disposer d’une énorme réserve d’eau en période de sécheresse. Cet ouvrage a donc trois grandes fonctions : évacuer, stocker et turbiner l’eau pour produire de l’électricité », explique le responsable. Aujourd'hui, il stocke 1,2 milliard de mètres cubes d’eau : un réservoir destiné à l’eau potable, à l’irrigation agricole, aux activités industrielles et touristiques, aux besoins naturels de l’environnement et à la production d’électricité. Mais ce partage doit composer avec les incertitudes de la nature et le réchauffement climatique. « Nous sommes dans une logique d’imprévisibilité qui fait que l’on a besoin d’outils pour essayer au maximum de prévoir les volumes qui vont arriver sur le barrage, pour s’adapter, notamment en période de crue ou de sécheresse, mais aussi pour concilier les usages », reconnaît Pascale Sautel, directrice concessions chez EDF

50 • KAIZEN • N° 68 DOSSIER
Dans les tunnels du barrage de Serre-Ponçon, Rémi Incerti procède aux contrôles d’exploitation. © Patrick Domeyne/Hautes Alpes

Hydro Méditerranée. Météorologues, hydrologues, ingénieurs travaillent ainsi sur des prévisions et des scénarios incluant des fourchettes hautes et basses des niveaux d’eau. « Trois cents ingénieurs et des serveurs calculent le choix d’optimisation énergétique et les besoins en eau de tous les acteurs sur la chaîne Durance-Verdon. Ces calculs sont indispensables pour trouver un équilibre entre les besoins en électricité et en eau », précise Rémi Incerti.

Premier producteur d’électricité de la région, EDF Hydro Méditerranée gère ainsi seize barrages et vingt-trois centrales pour une puissance de

IMPACTS ÉCOLOGIQUES

Si l’hydroélectricité est officiellement considérée comme la plus « propre » et la moins chère par le ministère de la Transition écologique, ses installations ne sont pas sans conséquences pour la biodiversité. Perturbant le parcours et le débit naturels des cours d’eau, elles entravent aussi la circulation des poissons et des sédiments. Même si de nombreuses passes à poissons ont été installées sur les barrages, la question des sédiments reste problématique. Ingénieur hydrobiologiste, chargé de mission à la Fédération de pêche des Hautes-Alpes, David Doucende rappelle qu’avec « les barrages, on interrompt les flux de matériaux solides. Les grands barrages sur la Durance et le Rhône, par exemple, bloquent les grands flux sédimentaires qui devraient arriver jusqu’à la mer. Le Rhône n’amène plus assez de sédiments en Camargue. Conséquence : la mer avance. On a tenté sur certains barrages d’ouvrir des passages, mais ce sont seulement les sédiments les plus fins qui partent, les plus gros cailloux restent. On n’arrive pas à recréer ce flux naturel de sédiments sur les gros barrages. On milite pour limiter la construction de barrages, notamment sur les affluents de la Durance, car aujourd’hui il n’y a pas de limites d’aménagement. »

2 000 mégawatts. Une production annuelle équivalente à la consommation de 2,1 millions d’habitants.

« Aujourd’hui, l’hydroélectricité est la seule énergie renouvelable que l’on sait stocker, piloter et envoyer sur le réseau quand on en a besoin. Ce sont 2 000 mégawatts disponibles en dix minutes, soit la puissance de deux réacteurs nucléaires », soutient Pa scale Sautel. Une donnée importante en période de pointe : comparativement, « il faut dix à douze heures au nucléaire pour envoyer autant d’énergie ».

Aujourd'hui, en France, les

2 400 centrales hydroélectriques1 sont la deuxième source d’électricité (environ 20 %), après le nucléaire (68 %)2. Dépendantes des conditions météorologiques, elles ont connu une baisse de 20 % de production en 2022 à cause du réchauffement climatique et des faibles précipitations. Plus touchées, les installations en montagne ont, elles, perdu 35 % de leur production en raison des faibles réserves neigeuses.

Édifiée en 1966 au-dessus de Briançon, l’usine hydroélectrique du barrage du Pont Baldy « fournit 16 à 17 % de la consommation électrique de Briançon », relève Michaël Robert, responsable production. En 2022, le barrage a opéré une impressionnante vidange décennale pour contrôler l’état des installations. L’opération a secoué les associations locales de défense de l’environnement. Car au moment de la vidange, l’expulsion des boues et d’une grande partie des sédiments accumulés a asphyxié des dizaines de milliers de truites en aval. Une catastrophe écologique qui aurait pu être évitée, selon David Doucende, « si l’on avait attendu d’avoir plus d’eau en amont du barrage. Les grands barrages sont des solutions à moyen terme. Celui de Serre-Ponçon, par exemple, qui représente un investissement pour cent cinquante ans, sera rempli de sédiments dans moins de cent ans ; et lorsque tous les barrages en aval seront pleins de sédiments, ils n’auront plus de capacité de stockage, on se retrouvera dans une situation encore plus vulnérable… »

À ce jour, et comme souvent en matière de transition, l’équation pour maintenir la continuité des corridors écologiques, fournir l’eau aux différents usagers et assurer la production d’électricité reste complexe et n’a pas encore été résolue… n

1. Dont environ 2 300 petites centrales détenues par les producteurs indépendants, EDF et Engie. Source : EDF

2. Source : ministère de la Transition écologique.

N° 68 • KAIZEN • 51
« L’hydroélectricité est la seule énergie renouvelable que l’on sait stocker, piloter et envoyer sur le réseau quand on en a besoin. »

ABDENNOUR BIDAR « QUE LES M ÉDITANTS MILITENT, ET QUE LES MILITANTS MÉDITENT !

Dans cet entretien, le philosophe Abdennour Bidar met en perspective le lien entre écologie, politique, spiritualité et laïcité. Pratiquant d’un islam soufi, il distingue religieux et vie spirituelle, et questionne le phénomène de quête de sens, très présent dans nos sociétés en cette période de multicrise, propice aux changements.

58 • KAIZEN • N° 68
INSPIRER • SAGESSES
© Manuel Braun/Contours by Getty Images
»
Propos recueillis par Pascal Greboval • Photo par Manuel Braun

Prendre son temps

Gagner en efficacité, être plus productif, prioriser… On a souvent l’impression de courir après le temps. Le webmedia KuB, Kaizen et l’espace culturel rennais Les Champs Libres ont exploré la cadence de notre société et des modes de vie plus apaisés dans une série documentaire transmédia (vidéos, podcasts, photos, textes) de quatre épisodes intitulée

« Ralentir ». À cette occasion, Lise Gaudaire s’est plongée dans le quotidien de celles et ceux qui se permettent quelques arythmies, au travail, à l’ère numérique, ou en voyage. La photographe aime créer en prenant le temps : le temps de la rencontre, de la découverte du territoire, du développement en chambre noire…

Pour aller plus loin

• ralentir.tv

• lisegaudaire.com

Photos par Lise Gaudaire

ÉPISODE 1 : LE TEMPS DU TRAVAIL

Après des années à travailler dur, Yves et Judith ont fait le choix de prendre le temps. Prendre le temps de jardiner, de lire, de cuisiner… Autant d’activités aussi importantes que leur travail, et nécessaires à leur bien-être. Il est menuisier, elle est ébéniste, et ce n’est pas la clientèle qui manque, là où ils ont installé leur entreprise, en zone rurale.

Yves et Judith ne travaillent pas seuls. Chez eux, le temps aussi fait son œuvre. Dans la maison, dans le jardin, l’attention portée à chaque plante, à chaque objet permet à l’harmonie d’émerger.

N° 68 • KAIZEN • 85
INSPIRER • PORTFOLIO

Vivre et désobéir HENRY DAVID THOREAU

Plutôt méconnu de son vivant, le poète et philosophe naturaliste américain Henry David Thoreau (1817-1862)

est aujourd’hui considéré comme un pionnier de l'écologie.

Sobriété heureuse, autonomie, décroissance, désobéissance civile, marche, micro-aventure, vie sauvage… Autant de sujets intemporels abordés par ce visionnaire, avec une acuité et une vitalité troublantes. Si la Nature est au cœur de sa vie comme de son œuvre, indissociables d’ailleurs, Thoreau, le solitaire, est aussi profondément humaniste, amoureux des mots et de la vie. Son héritage est immense.

N° 68 • KAIZEN • 93 GRAND ANGLE * Illustrations
sublime , © Éditions Le
S.A. ), 2012
extraites de Thoreau. La vie
Lombard (Dargaud-Lombard
Texte par Gilles Farcet • Illustrations par A. Dan et Maximilien Le Roy*

Figure de proue de la contestation, notamment face à la guerre du Vietnam, Ginsberg sera un temps dans la ligne de mire de la CIA et du FBI, surveillé, fiché, exposé à des tracas… Kerouac, de son côté, moins engagé que Ginsberg dans l’action collective, gardera toute sa vie la nostalgie de la « c abane dans les bois 65 ». Le biographe de Kerouac, Gerald Nicosia, compare la fin de Visions of Cody à celle de Walden : « Il s’agit peut-être de la fin la plus confiante de la littérature américaine depuis la conclusion de Walden à laquelle elle mérite d’être comparée.66 » Avoir réinterprété la sensibilité de Thoreau selon les termes du XXe siècle constitue un incroyable exploit.

Si les auteurs de la Beat génération voyagent, ce n’est pas pour faire du tourisme, mais pour chercher des outils d’exploration intérieure, notamment en Inde où ils seront parmi les premiers à se rendre, en quête de sagesse.

VERS L'ÉCOLOGIE INTÉRIEURE

Parmi les grandes figures inspirées par Thoreau, on a déjà mentionné Gandhi et Martin Luther King qui furent les premiers à se réclamer de sa « désobéissance civile ». On le sait,

ce concept est dorénavant utilisé et brandi par quasiment tous les opposants au libéralisme aveugle. Le destin des idées à portée universelle étant d’échapper à leurs auteurs, nombre de ceux qui s’en réclament en ignorent désormais l’origine, ce qui n’aurait sans doute pas déplu à Thoreau.

Sans doute se serait-il aussi senti en empathie avec un Pierre Rabhi dont la « sobriété heureuse » lui doit beaucoup, ainsi que le mentionne Cyril Dion : « Il [Pierre Rabhi] était très influencé par Henry David Thoreau et avait cette idée qu’au bout d’un moment, nos possessions nous possèdent. Pour lui, il fallait être le moins dépendant possible de l’argent, car c’était une façon de se libérer. »

Si ce qu’on peut appeler les applications pratiques et collectives de la vision de Thoreau sont aujourd’hui mises en avant, il convient de ne pas le réduire à un ancêtre des « activistes » en négligeant ce qui reste à mon sens sa dimension essentielle : celle d’un adepte du « connais-toi toi-même », d’un chantre avant tout de « l’écologie intérieure » ac cordant toujours la primauté à l’ontologique sur le politique.

S’il était encore relativement peu connu et traduit en France au siècle dernier, Thoreau a de plus en plus pris sa place dans notre paysage culturel depuis une vingtaine d’années. À celles et ceux qui voudraient le découvrir en profondeur, au-delà notamment de Walden et de La Désobéissance civile, je recommanderais le Journal dont il faut saluer l’entreprise de publication et traduction intégrale par Thierry Gillyboeuf et les Éditions Finitude. Pour les lecteurs légitimement effrayés par l’ampleur de l’œuvre, je recommande la sélection établie par l’universitaire, spécialiste de Thoreau, Michel Granger, traduction de Brice Matthieussent, aux éditions Le Mot et Le Reste. n

Thoreau. La vie sublime

A. Dan, Le Roy, Le Lombard, 2012 Pour illustrer ce « Grand angle » et évoquer la vie et l'œuvre de Thoreau sans les enfermer dans un cadre trop rigide, la bande dessinée de A. Dan et Le Roy, Thoreau. La vie sublime, nous a semblé l’approche le plus pertinente. Elle offre la possibilité d’imaginer, de divaguer, et laisse entrevoir un champ des possibles. Un art subtil entre le concret et l’abstrait. Merci aux auteurs et aux éditions Le Lombard pour cette collaboration.

106 • KAIZEN • N° 68
65. Jack Kerouac, Visions de Cody, trad. de Brice Mathieussent, Bourgois, 1993.
GRAND ANGLE
66. Gerald Nicosia, Memory Babe. A Critical Biography of Jack Kerouac, Grove Press, 1983.

Léna Lazare

« ON NE PEUT PAS CANTONNER

NOS CONTESTATIONS À UN CADRE LÉGAL IMPOSÉ PAR L’ÉTAT »

L’urgence écologique est au cœur de sa vie. En 2018, à à peine 20 ans, Léna Lazare cofonde Désobéissance écolo à la Sorbonne, puis représente Youth for Climate, mouvement initié par Greta Thunberg. Après une réorientation en agroécologie, elle devient en 2021 la porte-parole de l’association Les Soulèvements de la Terre, luttant notamment contre les mégabassines de Sainte-Soline. Derrière tous ses engagements, une résistance à toute injustice impactant le vivant. Une filiation avec Thoreau ?

Comment vous est venue l’idée de cofonder Désobéissance écolo Paris, dès 2018 ? Sur quels points portaient vos demandes ?

Ce collectif d’écologie radicale interfacultés a été créé par des étudiant·es qui luttaient depuis longtemps pour une justice écologique et sociale. Après plusieurs années d’actions de plaidoyer, à la COP21, dans les administrations et ou encore auprès de l’État français, nous avons pris conscience qu’il ne suffisait

N° 68 • KAIZEN • 107 GRAND ANGLE
© DR
Propos recueillis par Pascal Greboval

PARC NATUREL RÉGIONAL DES CAUSSES DU QUERCY

Mémoire de la Terre

Situé dans le département du Lot, au cœur d’un véritable trésor géologique, le Parc naturel régional des Causses du Quercy est doté d’un patrimoine de l’humanité exceptionnel.

Grottes, arts rupestres préhistoriques, dolmens, villages pittoresques en pierre… Les sites, naturels ou édifiés par la main humaine, offrent des voyages dans le temps où le monde minéral dévoile toute son empreinte.

122 • KAIZEN • N° 68 AGIR • VOYAGE À LA RENCONTRE DU VIVANT
Texte par Sabah Rahmani

EN RÉSUMÉ

• Créé en 1999

• Région : Occitanie, département : Lot (46)

• 185 500 ha, 95 communes, plus de 30 000 habitants

• Labellisé Géoparc mondial Unesco depuis 2017

• Patrimoine : naturel, géologique, bâti et culturel

Plonger dans le ventre de la Terre, c’est visiter sa mémoire. Au fil des ères et des âges, les roches, vivantes, dévoilent ici leurs danses avec patience. En déambulant dans les galeries de la grotte du Pech Merle (Lot), les visiteurs restent inévitablement subjugués par la beauté des lieux, la féerie des formes et l’art du monde souterrain. Ornée de stalactites et de stalagmites, de concrétions calcaires protéiformes, de disques et de perles des cavernes, de peintures et de gravures rupestres, la grotte se révèle en véritable joyau, autant géologique qu’artistique.

Ici, on marche sur les traces d’une humanité lointaine, empreinte de sacré. Il y a 29 000 ans, nos ancêtres témoignaient via l’art pariétal de leur lien aux animaux avec un sens esthétique inégalé. Mammouths, chevaux, ours, félins, silhouettes féminines, mains… Les formes gravées ou dessinées au charbon et à l’ocre sont d’une remarquable finesse. Découverte en 1922 par trois adolescents intrépides du village de Cabrerets, la grotte recelait près de huit cents motifs, dont soixante-dix peintures et gravures d’animaux !

« J’ai beau avoir parcouru la grotte des milliers de fois, je suis toujours émerveillé », raconte Éric Teyssedou, guide des lieux depuis trente-huit ans.

« Mon père travaillait ici, et m’y emmenait alors que je ne savais même pas marcher ! Aujourd’hui, la grotte fait partie de moi, c’est un peu comme une deuxième maison », confie le quinquagénaire.

Patrimoine géologique mondialement reconnu, labellisé Géoparc mondial par l’Unesco en 2017, le Parc naturel régional des Causses du Quercy abrite une trentaine de grottes ornées, découvertes à ce jour, dont deux seulement sont ouvertes au public (Pech Merle et la grotte des Merveilles à Rocamadour), sans reconstitution.

« Certains sites datent du Paléolithique supérieur, c’est l’époque des peintures rupestres, comme celles de la grotte du Pech Merle qui remontent à -25 à -30 000 ans, plus “récentes” que celles de la grotte de Chauvet, en Ardèche, -36 000 ans, et plus anciennes que celles de Lascaux, en Dordogne, -20 000 ans. À cette période glaciaire, Homo sapiens vivait notamment de la chasse aux rennes, bisons, mammouths… » explique Bertrand Defois, directeur du Centre de préhistoire du Pech Merle et conservateur du musée.

Pech Merle est l'une des deux uniques grottes ornées de peintures rupestres préhistoriques ouvertes au public, sans reconstitution. Ces « chevaux ponctués » datent de 29000 ans BP (« avant le présent »).

ÉTOILES SOUTERRAINES

Situé sur un ensemble de plateaux calcaires, le territoire du Quercy regorge de grottes et de rivières souterraines. « Dans la partie sud du Lot, on marche et on vit sur un gruyère ! » plaisante Laurent Macary, spéléologue et accompagnateur

N° 68 • KAIZEN • 123
©
Rémi Flament

ASTUCE

Choisissez la taille du tee-shirt en fonction de l’âge de l’enfant à qui la combinaison est destinée. Par exemple, un tee-shirt homme taille S permet d’obtenir un vêtement enfant taille 12 mois environ.

MON TEE-SHIRT fait peau neuve

Nous avons tous au fond de nos placards des tee-shirts que nous ne portons plus : trop grands, légèrement usés, un peu démodés… En quelques coups de ciseaux et grâce à de simples points de couture, vous pouvez, par exemple, transformer un tee-shirt taille adulte en une charmante combinaison d’été pour enfant.

Texte par Aurélie Aimé Photos par Jérômine Derigny, collectif Argos

3 Placez des épingles pour solidariser les deux côtés du tee-shirt. Puis découpez le long du tracé.

Matériel

• Un grand tee-shirt repassé

• Une règle ou tout autre objet permettant de tracer des traits droits

• Des épingles

• Une paire de ciseaux de couture

• Du fil et une aiguille ou une machine à coudre

• Une aiguille à coudre

4 Pliez le morceau de tissu obtenu en deux, dans le sens de la hauteur.

Étapes de réalisation

1 Posez votre tee-shirt bien à plat. En utilisant un maximum de surface, tracez un grand rectangle sur l’avant du tee-shirt, jusqu’en bas.

2 Dessinez de part et d’autre du col des encoches qui permettront de faire les emmanchures.

5 Tracez l’entrejambe, puis découpez-le.

6 Dans la chute de tissu restante, découpez six longues bandes d’environ 1,2 cm de large et 30 cm de long.

7 Tressez-les pour créer les bretelles du vêtement, en formant un nœud au début et à la fin.

8 Placez le vêtement envers sur envers, puis placez des épingles tout autour. Cousez l’entrejambe au point droit à 1 cm du bord. Puis cousez les côtés de la même manière.

N° 68 • KAIZEN • 127 AGIR • DIY

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