KAIZEN 54 : Jardiner pour la vie by kaizen-magazine

N°

JANVIER FÉVRIER 2021

DÉCRYPTAGE

LE VRAI PRIX

DES SOLDES

SOLUTIONS

COUV

DU BOYCOTT AU BUYCOTT

AUTONOMIE

SHOW CACAO

JARDINER

DOSSIER

À LA VILLE, À LA CAMPAGNE …

POUR LA VIE BEL/LUX 7,20 € - CH 11 FS ESP 7,40 € - DOM 7,40 € - TOM 850 XPF MAR 80 MAD - TUN 11,90 TND

Éditeur SARL EKO LIBRIS au capital de 98 913 € Siège social 74A, rue de Paris - 35000 Rennes info@kaizen-magazine.fr www.kaizen-magazine.com

EDITO

Magazine bimestriel numéro 54 Janvier-février 2021 Imprimé sur papier certifié PEFC Fondateurs Cyril Dion, Yvan Saint-Jours, Patrick Baldassari et Pascal Greboval Directeur de la publication Patrick Baldassari Rédacteur en chef Pascal Greboval Rédactrice en chef adjointe Sabah Rahmani Secrétaires de rédaction Emmanuelle Painvin Delphine Dias Élise Lejeune Journalistes multimédias Maëlys Vésir Marius Gouttebelle Directrice administrative et financière Céline Pageot Attachée commerciale Aurore Gallon Chargée de communication Marie Geffroy Gestionnaire service abonnements Delphine Le Louarn Développeuse Laure du Mesnildot Stagiaire pour ce numéro Auriane Latrémoliére Abonnements et commandes 74A, rue de Paris - 35000 Rennes abonnement@kaizen-magazine.fr Tél. 02 23 24 26 40 Direction artistique, maquette et mise en pages • www.hobo.paris hobo.paris - hobo@hobo.paris Tél. 06 12 17 87 33 Photo de couverture © Kniel Synnatzschke - plainpicture.com Prépresse Schuller-Graphic 18, rue de l’Artisanat 14500 Vire Tél. 02 31 66 29 29 Impression Via Schuller-Graphic Corlet Roto (Imprim’Vert) ZA Les Vallées 53300 Ambrières-les-Vallées SIRET : 539 732 990 000 38 • APE : 5814Z Commission paritaire : 0322 K 91284 Numéro ISSN : 2258-4676 Dépôt légal à parution Régie de publicité et distribution dans magasins spécialisés AlterreNat Presse • Tél. 05 63 94 15 50 Distribution MLP Vente au numéro pour les diffuseurs Destination Média • Tél. 01 56 82 12 00 contact@destinationmedia.fr Aucun texte ni aucune illustration ne peuvent être reproduits sans l’autorisation du magazine. Merci.

DEVENONS

ÉDITO

DES ROCKY STOÏQUES !

ouvenez-vous, c’était il y a un an, nous nous souhaitions une bonne année, une bonne santé. Entre-temps, un « petit » virus a déjoué nos vœux. Alors, devons-nous les renouveler pour 2021 ? OUI ! Toute l’équipe de Kaizen vous souhaite une année riche… en moments forts. Pourquoi « en moments forts » ? Parce que 2021 s’annonce comme une année de combats. Pas vraiment à la sauce Rocky, mais plutôt façon Épictète ou Sénèque : « Sans adversaire, le courage s’étiole ; sa puissance, sa valeur n’éclatent qu’autant que les circonstances lui permettent de faire ses preuves. » Et du courage, nous allons en avoir besoin dans les mois à venir. Pour dépasser la crise sanitaire et économique bien sûr, mais aussi pour remettre sur le ring l’urgence écologique. Emmanuel Macron peut bien clamer : « Personne n’a autant fait pour l’écologie que nous. » C’est de la poudre de perlimpinpin ! Même le Haut Conseil pour le climat, mis en place par ses soins, et peu enclin à des pratiques amish ou activistes, assène qu’« aucune transformation structurelle sur les quatre secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre n’a été engagée ». Pourtant, c’est de vies et de santé publique aussi qu’il s’agit ! Si la Covid-19 a tué près de 60 000 personnes en un an en France, la pollution atmosphérique serait, elle, responsable de 48 000 morts par an, sans compter les 2 000 morts imputables aux fortes chaleurs de l’été 2020. À ce décompte macabre s’ajoute la disparition du vivant plus globalement – 60 % des animaux sauvages se sont éteints depuis 1970. Pourquoi le gouvernement suit-il les recommandations d’experts de la santé et de son – désormais célèbre – conseil scientifique, alors qu’il n’a cure des conseils des experts du climat que sont le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le Haut Conseil pour le climat, The Shift Project, etc. ? En 2021, devenons des Rocky stoïques et menons ce combat politique. Au-delà de l’année à venir, il déterminera la qualité de notre vie et de celle de nos enfants, pour des décennies. Avec son « tout est politique », la philosophe Barbara Stiegler [lire page 6] nous rappelle Marc Aurèle : « Songe que tout n’est qu’opinion, et que l’opinion elle-même dépend de toi. » Pour conclure avec ce fil stoïcien, gardons à l’esprit la vision du créateur de cette école philosophique, Zénon de Citium, qui invitait à fusionner la raison, la nature et le bien. Toute l’équipe de Kaizen vous envoie du courage et de l’amour ; c’est vieux jeu, mais indispensable sur la voie de l’ataraxie, ou l’art d’être heureux ! n Auriane, Aurore, Céline, Delphine, Emmanuelle, Laure, Maëlys, Marie, Marius, Pascal, Patrick et Sabah

KAIZEN - N° 5 4 - JANVIER-FÉVRIER 202 1

SOMMAiRE RENCONTRE Barbara Stiegler

ET SI ON LE FAISAIT ENSEMBLE ? 46 Campus de la transition, des étudiants en quête de sens

EN CHIFFRES Le vrai prix des soldes

ENQUÊTE La chaîne du livre face à son impact

EN QUÊTE DE SENS 52 Hervé Delestre, de la télécommunication à l’arboriculture

GOÛT DE L’ENFANCE École en forêt, grandir avec la nature

CHRONIQUE Gilles Farcet Cultiver son jardin

ROUE LIBRE 58 Garages solidaires, accélérateurs d’insertion VENT D’AILLEURS 62 Sénégal Popenguine, des écoamazones au secours de la nature

JARDINER,

UNE RÉVOLUTION VERTE

MOTS CROISÉS Boycott et buycott, quels contre-pouvoirs pour les citoyens ?

BD Aude Picault - Woofing

PORTFOLIO

Un don ponctuel ? Un don mensuel ? * www.okpal.com/soutenir-kaizen-magazine * Dons déductibles d’impôt à 66 %

KAIZEN - N° 5 4 - JANVIER-FÉVRIER 202 1

JE VAIS BIEN, LE MONDE VA MIEUX 74 Lâcher prise avec le yin yoga EN CHIFFRES 79 Les huîtres, vous avez dit « diploïdes » ? VIVRE EN OASIS Demain en main, du rêve à l’action

BD Mathilde Stento Au potager ! Comment bien nourrir les oiseaux en hiver ?

CUISINE En mode zéro déchet ! Les agrumes Cet ingrédient bio, j’en fais quoi ? Le cacao

SÉLECTION KULTURELLE

CHRONIQUE Dominique Bourg Samuel Paty, religion, écologie et islamisme

Origine du papier : pages intérieures : Belgique ; encart : Allemagne ; couverture : Pays-Bas. Taux de fibres recyclées : 0 %. Ce magazine est imprimé sur un papier issu de forêts gérées durablement. Eutrophisation : Ptot = 0,018 kg/t. Pour les abonnés : une relance de fin d’abonnement.

Greg Lecœur 38

D.I.Y. Thé « en beauthé »

SOMMAIRE

CHRONIQUE Quitterie de Villepin La loi, c’est le temps long

LA NATURE MISE À NU Les loups, un mythe bien vivant

DOSSIER

K A I ZEN N° 5 4 - JA NV IER - F ÉVR IER 2 0 21

Collecte de dons

Soutenir KAIZEN,

c’est s’engager dans un monde de solutions

R e n c on t re

BIO EXPRESS 1971 Naissance 1994 Agrégée de philosophie 2003 Thèse : « Nietzsche et la critique de la chair : le “concept de Dionysos” » 2009 Directrice adjointe de l’UFR de philosophie et responsable du master 2 Soin, éthique et santé de l’université BordeauxMontaigne 2018 S’engage aux côtés des Gilets jaunes et contre la réforme des retraites 2021 De la démocratie en pandémie (coll. « Tracts », Gallimard)

BARBARARENC STIEGLER DÉCRYPTAGE

Pascal G reboval et Sabah R ah m an i An n e- Soph ie Mau f f ré

Professeure de philosophie, spécialiste de Nietzsche, autrice, Barbara Stiegler s’empare des questions politiques en les reliant au vivant. Face au naufrage du néolibéralisme et aux crises qu’il engendre, cette passionnée de sciences nous invite à remettre de l’esprit critique et de la politique « dans tous les champs de notre vie » pour sortir de la « fabrique du consentement » et s’ouvrir à « l’imprédictible ». Rencontre. Comment avez-vous basculé de votre statut de professeure des universités à l’engagement dans les luttes sociales ? Il y a toujours eu un lien entre mon travail académique et les problèmes contemporains que je pouvais éprouver en tant que citoyenne. Mais malgré ce lien, je ne me reconnaissais pas bien dans les mobilisations que je voyais autour de moi. Jusqu’à ce que surgissent les Gilets jaunes. Si je me suis sentie immédiatement proche de ce mouvement, c’est d’abord parce qu’il dénonçait clairement l’autoritarisme du néolibéralisme. L’idée que tout le monde devait s’adapter à la mondialisation et que les populations qui n’y parvenaient pas, celles des zones rurales, périurbaines, etc. étaient condamnées à disparaître, et leurs enfants après elles, se révélait soudain dans toute sa violence. Cette contestation éminemment politique de l’autoritarisme néolibéral exigeait également une véritable démocratie, et le retour du pouvoir vers le peuple, c’est-à-dire du kratos vers le dêmos. Par rapport à mes propres travaux de recherche, cela faisait écho à la conception pragmatiste de la démocratie chez John Dewey, le premier à avoir produit, dans les années 1930, une critique philosophique radicale du néolibéralisme en montrant qu’il correspondait à une fausse démocratie. En

KAIZEN - N° 5 4 - JANVIER-FÉVRIER 202 1

présentant cette dernière comme une « manufacture du consentement », dans laquelle le peuple devait être rééduqué par les gouvernants et les experts pour adhérer sans résistance au programme de la mondialisation, Dewey a montré lui aussi comment les néolibéraux confisquaient l’essentiel d’un régime démocratique : celui de la délibération commune sur les buts et les fins. Comment le consentement se fabrique-t-il ? Alors que dans les conceptions politiques classiques, on doit recueillir le consentement des peuples, ici, il s’agit plutôt de le fabriquer de toutes pièces et à l’échelle industrielle. Car l’espèce humaine est considérée par les néolibéraux comme déficiente, et ce n’est pas pour rien qu’ils parlent aujourd’hui, avec l’économie comportementale, de « biais cognitifs ». Étant donné l’ampleur de la tâche, la manufacture du consentement doit donc mobiliser tous les moyens technologiques, mais aussi l’ensemble des institutions publiques dont l’État dispose. Le droit, l’éducation, la santé, la culture, le cinéma, les médias, tous les moyens de réformer l’espèce humaine sont bons. L’enjeu consiste à la rendre apte à accepter l’accélération des rythmes et des mutations impliquée par une compétition qui se joue désormais à l’échelle mondiale.

“QUI EST CENSÉ

DÉCRYPTAGE

SAVOIR ET DÉCIDER EN DÉMOCRATIE ? "

CONTRE

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e n c hiffres Fan ny Co s t es J ust in e L e J o n c o u r

DÉCRYPTAGE

Le vrai prix des soldes Soldes d’hiver ou d’été, ventes privées, Black Friday… Les promos, c’est toute l’année ! Si les pratiques prix des commerçants laissent les Français perplexes, une grande majorité attend pourtant ces opérations bonnes affaires avec impatience. De quoi alimenter une surconsommation au lourd coût écologique et social…

INFOG

LES FRANÇAIS SE MÉFIENT DES SOLDES…

… MAIS LES PROMOS ONT LA COTE !

66 % réservent leurs achats de vêtements ou pour la maison pour les soldes.

80 % s’interrogent sur les prix « normaux », dits « de référence ».

63 % reconnaissent que les soldes font acheter des produits dont ils n’ont pas forcément besoin.

63 %

se disent satisfaits de toutes les possibilités de bonnes affaires.

LA MODE AVANT TOUT

Pendant les soldes, les Français recherchent :

25 % 26,9 % 27,1 % 27,6 %

Produits high-tech Ameublement et décoration Produits culturels Produits d’hygiène et de beauté

39,8 % 74,3 %

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78 % des Français

relient le Black Friday à la surconsommation, mais 62 % y succombent et 7 % seulement s’y opposent.

Articles de sport Habillement

FAST-FASHION : FAUSSES PROMOS, VRAIES MARGES

Les marques continuent de marger, même en divisant leurs prix de référence par 2 ou + :

DÉCRYPTAGE

Pour écouler les surstocks et renouveler sans cesse les collections, les soldes sont intégrés au modèle économique de la fast-fashion.

GRAPHIE

40 % du chiffre d’a ffaires des marques se réalise à prix soldé.

FASTFASHION MODE ÉTHIQUE

10 % de coûts de production

90 % de marge

34 % de coûts de production

66 % de marge

Certaines enseignes gonflent les prix de référence avant soldes,

sur Internet notamment. Fin 2015-courant 2016, 19 entreprises du e-commerce ont ainsi été prises en flagrant délit de tromperie commerciale par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

POUR ACHETER MIEUX…

ACHETER D’OCCASION ou louer

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Appli pour scanner le degré éthique des vêtements

SLOWEARE

Label certifiant les marques écoresponsables

Opter pour le GREEN

FRIDAY et résister au compulsif Black Friday : Friday encourage les achats engagés et responsables. • Depuis 2019, Make Friday Green Again, collectif de 700 marques • Depuis 2018, le Fair

françaises, invite au tri pour revendre et recycler et sensibilise aux marques responsables.

Sources : Ademe, BVA, ClimateWorks Foundation, Crédoc, Loom, MAIF/Envie, McKinsey & Company, ObSoCo, Ouest-France, Parlement européen, SloWeAre, The Ellen MacArthur Foundation, Toluna/LSA.

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Ju l iette L abaron n e

E n q u e^ t e

DÉCRYPTAGE

L e Cil Ver t

LA CHAÎNEENQ DU LIVRE FACE À SON IMPACT À la fois œuvre de l’esprit et produit commercial, objet industriel et artisanal, le livre est principalement composé de matière première végétale. Sur le papier – et sans jeu de mots –, il semble vertueux écologiquement. Mais à y regarder de plus près, est-ce bien le cas ? Quelles sont les pratiques et marges de progression possibles pour éditer et lire à moindre impact ?

ieux combattant » dans un monde numérique, le livre – à défaut d’être considéré comme un « bien de première nécessité » – est un objet culturel souvent sacralisé. Sa force symbolique, son rôle de vecteur d’idées et de savoirs ou de propulseur d’imaginaires font que sa valeur dépasse celle d’une simple marchandise. « Parler d’écologie du livre, c’est aussi tenir compte de sa dimension sociale, de sa valeur immatérielle », pointe d’emblée Thomas Bout, éditeur fondateur de Rue de l’échiquier. Une position unanimement partagée dans le monde de l’édition. Mais le livre est aussi devenu au cours du xxe siècle un objet de grande consommation. Premier bien culturel vendu en France, il a passé la barre du demi-milliard d’ouvrages imprimés en 2018, une tendance confirmée en 2019 1. La question du coût écologique de sa fabrication et de sa diffusion est donc légitime. En y consacrant, pour partie, un manifeste 2, l’Association pour l’écologie du livre a jeté au

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printemps 2020 un pavé dans la mare littéraire. « En France, nous n’avons pas l’habitude de questionner la filière édition sur des questions environnementales », indique tout de go Daniel Vallauri, en charge du programme Biodiversité des forêts pour le WWF France 3. Quand l’ONG s’est penchée en 2018 sur les pratiques de fabrication des livres jeunesse en France (le secteur faisant largement appel à l’Asie pour la fabrication des ouvrages), seul un groupe d’édition sur les dix sollicités a répondu. Ambiance. Pour donner vie à un livre, il faut le créer, l’éditer, le fabriquer, puis le distribuer. Au sommet de cette chaîne, les auteur.e.s sont-ils attentifs à l’impact environnemental de leurs ouvrages ? La puissante J. K. Rowling, pionnière, impose contractuellement depuis 2008 que sa saga Harry Potter soit imprimée sur papier labellisé. À une autre échelle, Olivier Razemon, journaliste et essayiste, souligne l’évidence de cette préoccupation : « Je fais confiance à mon éditeur [Rue de l’échiquier, NDLR] en pointe sur le sujet, pour

DÉCRYPTAGE

QUÊTE résoudre au mieux cette difficile équation. Je m’astreins aussi à ne publier que quand j’estime avoir quelque chose à dire… » Mais la plupart des auteurs questionnés avouent ne pas vraiment se poser la question.

complexe, car 100 % mondialisée. Saviez-vous que même garanti « made in France », notre papier est issu de fibres de bois venant souvent de loin 5 ? Au gré des cours et des disponibilités, elles se mélangent dans la pâte importée servant à le

DES PAPIERS GLOBE-TROTTEURS AU NUMÉRIQUE… PAS FANTASTIQUE « L’édition, c’est 7 % de la consommation de papier en France, le reste sert aux emballages, à l’hygiène… C’est peu, mais pédagogiquement, cette production se doit d’être exemplaire », suggère Daniel Vallauri. C’est en se penchant sur la santé des forêts du monde que le WWF a remonté la filière et enquêté sur les pratiques de l’édition. Il serait injuste de prétendre que les grands groupes de l’édition hexagonale ne font pas d’efforts. Ainsi, Hachette calcule et indique le bilan carbone de ses publications, Editis imprime sur papier certifié FSC. Selon Pascal Lenoir, président de la commission Environnement et fabrication du Syndicat national de l’édition (SNE), « 95 % du papier choisi par l’édition française est certifié FSC ou PEFC. » Ces deux labels 4 garantissent une gestion durable et raisonnée des ressources forestières, tout en offrant un papier de qualité. Ils sont un repère positif dans une réalité papetière très

« L’édition, c’est 7 % de la consommation de papier en France… C’est peu, mais pédagogiquement, cette production se doit d’être exemplaire. » fabriquer. Mais relocaliser – ne serait-ce qu’une partie du circuit de fabrication – demanderait d’investir dans un outil de production (imprimeries, papetiers) hexagonal exsangue, sur fond de crise aiguë de la presse. Depuis 2007, plus du tiers des imprimeries françaises ainsi que l’unique fabricant de papier recyclé national ont fermé et l’hécatombe se poursuit. Pour l’expert du WWF, alors que l’objectif devrait être de privilégier le papier recyclé, cela pose un vrai problème. Une conclusion partagée par l’étude menée dès 2011 par la maison d’édition Terre Vivante, exposant l’analyse du cycle de vie (ACV) de ses ouvrages 6. Pour limiter la casse, faudrait-il miser sur les

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DOSSIER

Omar M ahdi /Greenfort wo M edi a

DOSSIER-PORTFOLIO

Omar M ahdi et V i rg i ni e Quéant / Greenfort wo M ed i a

JARDINER, DOSS

UNE RÉVOLUTION

VERTE Une enquête Ipsos de 2019 l’affirme : jamais l’envie de jardin nourricier n’a été aussi forte chez les Français. Aujourd’hui, faire pousser ses légumes est devenu un acte militant, né de la prise de conscience de l’urgence environnementale, pour participer, chacun à son échelle, à la protection de la planète et dire non aux injonctions de notre société consumériste. Entre quête d’autonomie et révolution, partons à la rencontre des acteurs de ce grand mouvement…

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SIER

DOSSIER

JARDINER

DOSSIER-PORTFOLIO

DOSS DÉSOBÉISSANCE FERTILE

VIVRE AVEC LA NATURE Pour Jonathan et Caroline Attias, l’autosuffisance alimentaire est une nécessité. Il y a trois ans, le couple s’est installé dans un bois de Corrèze pour vivre selon les principes de la désobéissance fertile. Face à l’urgence climatique, le jardin joue un rôle essentiel, naturellement subversif pour nos sociétés fondées sur la consommation.

moins de 20 kilomètres de Brive, une route sinueuse longe un petit bois comme la Corrèze en compte tant. En contrebas d’un virage, dans la petite commune de Chasteaux, un chemin s’enfonce au milieu des arbres. On laisse alors la voiture pour s’engouffrer à pied dans ce tunnel végétal sur quelques hectomètres, en suivant un filet d’eau qui semble accompagner nos pas. Et soudain, on débouche sur un potager pentu où les buttes paillées ont des petits airs de collines dorées. « Bienvenue dans notre frigo ! » lancent joyeusement Caroline et Jonathan Attias.

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Et quel frigo ! Des tomates qui poussent à l’ombre de tournesols de 4 mètres de haut et, en contrebas d’une cabane ronde faisant office d’abri de jardin pour les outils, des rangées de haricots, de choux ou de betteraves, des amarantes, des noyers, du maïs, des cardons… Dans l’air encore chaud de cette fin d’aprèsmidi estivale flotte une odeur fruitée et caramélisée, celle des prunes qui sèchent à l’air libre, sur les claies superposées d’un séchoir solaire. Paniers en main, Caroline et Jonathan font leurs provisions avant de retourner dans la cabane autoconstruite qu’ils habitent avec leurs deux filles depuis 2018. Leur histoire n’est

DOSSIER-PORTFOLIO pas commune : il n’y a pas si longtemps, ces deux trentenaires étaient de purs citadins, Parisiens des beaux quartiers au pedigree impeccable, entre univers du luxe pour elle et diplôme d’une grande école de commerce pour lui. D’aucuns pourraient se dire que, comme d’autres habitants de la capi tale, ils ont décidé un beau jour de tout plaquer après avoir lu un papier sur la sobriété heureuse de Pierre Rabhi. Mais c’est beaucoup plus profond que cela. Entre choc de la crise des subprimes et découverte d’auteurs altermondialistes comme Naomi Klein, autrice de La Stratégie du choc (Actes Sud, 2013), pour Jonathan, et voyage initiatique en Amérique du Sud pour Caroline, on est loin de la lubie bohème et passagère ! Le documentaire de Coline Serreau, Solutions locales pour un désordre global (2010), leur fera également prendre conscience de l’urgence de changer de modèle de société en commençant par eux mêmes. Alors, quand on leur parle du jardin pota ger comme d’un théâtre d’opérations révolution naires, cela fait forcément écho chez eux.

SIER

LA GRAINE AU CŒUR DE TOUT « Le jardinage n’est pas un territoire totalement inconnu pour moi, explique Jonathan. Même si j’en ai longtemps eu une vision plus théorique que pratique. » Les engagements du jeune homme l’ont peu à peu poussé à réaliser des documen taires et à écrire des articles pour différents médias, sous l’angle des implications citoyennes dans les décisions politiques. Il a ainsi coréalisé avec son cousin Alexandre Lumbroso le docu mentaire Des clics de conscience, sorti en 2017, qui suit l’odyssée de leur pétition lancée en 2015 sur Internet #YesWeGraine. Cette dernière visait à préserver les semences paysannes et a abouti à l’adoption d’une loi – notamment portée et défen due par le sénateur du Morbihan Joël Labbé [lire horssérie Kaizen n° 15, « L’âge d’or ! Vivre mieux, en bonne santé et plus longtemps »] – permettant aux agriculteurs d’échanger librement des semences traditionnelles. En 2015, les deux cousins avaient déjà réalisé une websérie intitulée Jardiniers, levez-vous ! autour des différentes actions de résistance jardinière à l’œuvre un peu partout sur le territoire. Tous les jardiniers interrogés tiennent le même pro pos : la graine est au cœur de tout, de l’autonomie

alimentaire à la préservation de la biodiversité, en passant par la qualité de la production. S’il n’avait pas encore les mains dans la terre à cette époque, Jonathan Attias préparait alors le terreau de la mobilisation et de la prise de conscience citoyennes ! De son côté, sa future compagne Caroline en avait déjà expérimenté une approche plus concrète : un an de wwoofing [du bénévolat dans des fermes biologiques, lire BD page 68] en Amérique du Sud, complété par une formation en permaculture et l’expérience du jardin que possédaient ses parents. L’union des deux se fera logiquement autour de cette lutte pour la libéralisation des semences et contre la privatisation du vivant. Pour autant, Jonathan et Caroline ne se voient pas comme des révolutionnaires, au sens un peu galvaudé qu’on donne souvent à ce vocable. « Si révolution il y a, affirmentils en chœur, elle est dans la façon dont le jardinage nous reconnecte à la nature. »

Récolte en famille pour Jonathan, Caroline et leur petite Mani, qui a un goût prononcé pour les blettes !

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P O R T FOL IO

DOSSIER-PORTFOLIO

g r e g l e c oe u r

PORT

ANTARCTICA

ODYSSÉE SOUS-MARINE AU PAYS DES GLACES À la fin du printemps austral, le photographe et plongeur Greg Lecœur, l’apnéiste Guillaume Néry et le caméraman Florian Fisher ont embarqué à bord d’un petit voilier, direction le Continent blanc. Leur objectif ? S’immerger dans les eaux glacées de l’écosystème le plus hostile de la planète, pour témoigner de sa beauté et de sa fragilité. Au plus près des icebergs, dans des conditions extrêmes, ils ont documenté une faune exceptionnelle : baleines, manchots, otaries, phoques... avec pour quête ultime la rencontre avec le léopard de mer. Mais ce bout du monde immaculé est durement touché par le bouleversement climatique. La fonte accélérée des glaces y entraîne un ensemble de dérèglements qui menacent la biodiversité. Greg Lecœur sait capter les émotions du vivant pour raconter les histoires des océans et sensibiliser à leur préservation. Avec Antarctica, il ouvre nos esprits sur l’aventure humaine, l’exaltation d’accomplir ses rêves, et le devenir d’un écosystème précieux en péril. n

POUR ALLER PLUS LOIN • www.greglecoeur.com • Florian Fisher, Greg Lecœur, Guillaume Néry, Antarctica, 2020 Manchots papous.

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DOSSIER-PORTFOLIO

TFOLIO

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Am él ie Toref

GoU^t de l'enfance

SOLUTIONS

An n e- Soph ie Mau f f ré

ÉCOLE EN FORÊT

GOÛT DE GRANDIR AVEC LA NATURE

À l’École en forêt de Marsac, treize enfants de moins de 6 ans apprennent, au contact de la nature et par le jeu, à dessiner, lire, écrire, compter, mais surtout à être et à vivre. Pour leur plus grand bonheur… et leur plus grand bien.

l est 8 h 30 en ce mardi de novembre, les premiers enfants franchissent gaiement l’arche qui trône à l’entrée du domaine de Chantemerle, à Marsac (Charente). Avec l’aide des parents, chacun s’équipe. Combinaison et chaussures étanches, pull en polaire, collation et repas chaud dans un récipient isotherme, rien n’est laissé au hasard. Mieux vaut tout prévoir car, quelles que soient les conditions météo, les petits écoliers resteront dehors jusqu’à 13 heures. Treize enfants de 2 ans et demi à 5 ans s’y ébrouent joyeusement dans la nature. La propriétaire de Chantemerle, Davina Weitowitz, dirige une écurie dédiée au bien-être des chevaux et des chambres d’hôtes. Elle est à l’origine du projet, et héberge donc sur son domaine, depuis 2018, la première École en forêt de France. L’école offre différents espaces éducatifs : le potager, deux sites en forêt et, pour les siestes et activités de l’après-midi, une salle de classe dans un local. Aujourd’hui, la classe a lieu en forêt. En chemin, les enfants remarquent le moindre détail de la nature qui fourmille. « Regarde, une toile d’araignée », s’exclame Lou, 3 ans. « Oh ! un champignon blanc », remarque Alçùdina, 5 ans. Sur place, l’infrastructure est sommaire : une grande planche posée sur des cales et des rondins en guise de sièges. Aucun problème pour les enfants qui restent autour de la table uniquement pour 54

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le goûter et passent beaucoup plus de temps à grimper dans les arbres et sur les sentiers boueux. Les deux éducateurs, Marie-Line et Majid, leur proposent de trouver des feuilles. Quelques enfants en ramassent scrupuleusement à terre, d’autres secouent les branches souples des arbres pour en faire tomber les feuilles orangées. Puis ils sont invités à les trier ; l’occasion pour eux de remarquer les différences de textures, de tailles et de formes.

L’ÉCOLE DU TEMPS LIBRE Loïs, 5 ans, préfère continuer de jouer. « Ce n’est pas grave, tu n’es pas obligé », lui répond MarieLine. C’est là toute la différence avec une école conventionnelle. « Notre pédagogie s’appuie principalement sur le temps libre donné aux enfants pour qu’ils puissent explorer leurs intérêts, définir leurs besoins, s’ouvrir au monde. On favorise ainsi leur autonomie. La nature est pour nous un outil pédagogique tout comme l’écoute, l’observation, le dialogue et la confiance », explique l’éducatrice. Les activités de l’après-midi, en intérieur, sont elles aussi au choix : jeux de construction, coffrets Montessori, jouets, fiches. Chaque enfant fait selon ses besoins et ses envies. Pour Loïs, MarieLine a prévu une séance individualisée le lendemain matin pour l’aider à apprendre à lire, comme

SOLUTIONS

L’ENFANCE 1.

il le lui a demandé. Pour l’éducatrice, ces choix permettent aux enfants d’exprimer leur personnalité, leur solidarité et leur empathie. Le temps libre dans la nature leur donne la possibilité de créer une relation intime avec elle. « Quand on est connecté à la nature, on se sent en sécurité affective », ajoute Marie-Line. Moïna Fauchier-Delavigne et Matthieu Chéreau, auteurs de L’Enfant dans la nature, rappellent que les bénéfices se retrouvent aussi au niveau de la santé : « Selon Graham Rook, un chercheur de l’University College de Londres, notre système immunitaire a besoin, tout au long de l’enfance, d’être mis en présence de la grande diversité microbienne des espaces naturels. » Ici, beaucoup de choses impossibles dans les écoles conventionnelles sont autorisées, voire encouragées. « Si on veut faire pipi ou caca, on n’est pas obligés de se retenir, on prévient les adultes et on va dans la nature », explique Louna, 5 ans, à Ouerreï, un petit garçon de 2 ans et demi arrivé cette semaine. On peut aussi crier quand on joue dans la forêt, courir sur les chemins, jouer à la dînette avec la terre et les feuilles,

2. 4.

grimper aux arbres. Aujourd’hui, justement, Louna essaye de grimper un peu plus haut qu’hier. « Elle est en train d’apprendre, alors on reste à côté d’elle et on lui fait confiance », explique Majid. Pas question de le lui interdire. À cet âge, la motricité et l’autonomie font partie des apprentissages fondamentaux. « Les enfants se disent qu’ils ont réussi sans l’aide de quiconque et développent ainsi leur confiance en eux », renchérit Marie-Line. D’ailleurs, les parents ne sont pas inquiets. Quand on lui parle de risques, Samuel, le papa de Louna, s’insurge : « Je ne suis pas d’accord car, ici, les enfants tombent dans l’herbe, dans une école classique, ils tombent sur du goudron. » « Encadrants et parents participent ensemble au même projet », apprécie Marie-Line.

1. Marie-Line et les enfants se rendent en forêt pour commencer la classe. 2. La pluie n’est pas un problème pour les enfants qui sont bien équipés. 3. Ici, on a le droit de ramper dans les prés ! Elias, 2 ans et demi, s’en donne à cœur joie. 4. Activité tri de feuilles, de différentes essences et couleurs. 5. Étude des champignons. Une application mobile et un livre aideront à déterminer les variétés.

APPRENDRE EN JOUANT La nature favorise aussi les apprentissages. « Des études menées par Marc Berman, professeur de psychologie à l’université de Chicago, ont

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D.I.Y. Sy l vie Ha m p i ki a n O l ivie r D e g o rc e et A m a n d i n e Ge e r s

THÉ EN « BEAUTHÉ » AUTONOMIE

D.I

Nous sommes de plus en plus nombreux à plébisciter le thé, ce breuvage alliant propriétés médicinales et plaisir de la dégustation. Et si l’on faisait aussi profiter notre peau et nos cheveux de ce concentré de bienfaits ?

IL ÉTAIT UNE FOIS… Connu et apprécié depuis près de cinq mille ans en Asie, le thé est arrivé en Europe à la Renaissance et son succès n’a cessé dès lors de croître. Partout dans le monde, il est associé à de nombreux rituels et traditions, de la cérémonie du thé au Japon à la très british breakfast cup of tea. Une légende séculaire raconte qu’en Asie, les princesses utilisaient une essence dérivée des feuilles de thé vert produite sur l’île coréenne de Jeju pour préserver leur beauté. Ces princesses étaient des avant-gardistes, car, aujourd’hui, les marques cosmétiques du monde entier misent sur le thé pour créer des lignes de soins pour la peau et les cheveux. LE THÉ SOUS LA LOUPE Le théier est un camélia dont il n’existe que deux variétés botaniques : Camellia sinensis sinensis,

ET LE THÉ ROUGE ? Originaire d’Afrique du Sud, le thé rouge ou rooibos (Aspalathus linearis) n’est pas un thé au sens botanique. Dépourvu de caféine (théine), il est néanmoins une excellente source d’antioxydants et de nutriments. En cosmétique, on emploie notamment son infusion en lotion pour le visage, destinée plus particulièrement aux peaux sensibles et matures.

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originaire de Chine, et Camellia sinensis assamica, originaire d’Inde. L’extraordinaire diversité des thés proposés dans le commerce provient des cultivars, du climat, mais aussi de la préparation des feuilles (stade de récolte, séchage, fermentation, fumage, roulage, ajout d’arôme, etc.). C’est ainsi qu’il se décline en thés blanc, brun, noir, vert, fumé, oolong, matcha, darjeeling, earl grey, tuo cha, pu-erh, lapsang souchong, goût russe, etc. La composition des feuilles de thé est d’une grande complexité. Outre la théine (identique à la caféine), on y trouve de la théanine, un acide aminé aux propriétés déstressantes. Le thé est aussi une source exceptionnelle de polyphénols, notamment des catéchines, aux pouvoirs antioxydants. Il apporte des vitamines (groupe B et C), des minéraux et oligoéléments, des acides organiques (antioxydants) et des composés aromatiques qui contribuent à sa saveur. Pour l’usage, cosmétique, on emploie du thé non aromatisé, vert, noir ou brun. On lui reconnaît des vertus astringentes (lisse la peau et resserre les pores), antioxydantes et anti-âge, protectrices vasculaires, colorantes (effet bronzé, reflets cuivrés sur les cheveux), gainantes des cheveux. On peut aussi profiter de la délicate huile de camélia ou huile de thé, extraite de ses graines, qui est à la fois protectrice, assouplissante et adoucissante. n

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I.Y

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, E N M, O D E ZE R O D E CH ET ! Linda Louis

CUISINE

LES AGRUMES POUR LA BEAUTÉ DU ZESTE On adore faire le plein de vitamines avec les agrumes en hiver. Pour ne rien jeter, et sublimer leurs déchets, voici quelques idées gourmandes et lumineuses !

1. AVEC LA PEAU DES AGRUMES

DE LA POUDRE D’OR Les zestes d’orange ou de citron, une fois prélevés à l’aide d’un épluche-légumes, peuvent être séchés sur le radiateur, près du poêle à bois (quelques heures) ou au déshydrateur (2 heures à 45 °C). Une fois bien craquants, broyez-les ou mixez-les finement. Il en résulte une poudre d’or délicieuse et parfumée, à doser avec parcimonie à cause de son amertume. Réalisez avec : • UN SUCRE PARFUMÉ : mixez 200 g de sucre blond de canne avec 50 g de sucre complet et 1 c. à c. de poudre d’agrumes (à ajouter sur les crêpes, dans les yaourts…) ; • UN SEL PARFUMÉ : mélangez 9 c. à c. bombées de sel avec 1 c. à c. rase de poudre d’agrumes ; • UN GOMASIO : mixez rapidement 100 g de sésame doré avec 1 c. à c. bombée de sel et 1 c. à c. rase de poudre d’agrumes. Laissez le gomasio sécher sur un plateau avant de le mettre en pot (à ajouter sur des légumes rôtis, des salades…). 84

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, CET INGRE DIENT BIO, J'EN FAIS QUOI ? Li n d a L o u i s

CUISINE

CACAO À TOUTES LES SAUCES Si le chocolat, réalisé à partir de ses fèves, est légion, d’autres produits dérivés du cacao s’invitent aujourd’hui dans notre cuisine : des plus connus, comme la poudre de cacao, aux plus originaux, comme le beurre de cacao ou le chocolat cru.

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Pierre Rabhi