Kaizen 52 : Écologie : comment les jeunes s'engagent

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SEPTEMBRE OCTOBRE 2020

DÉCRYPTAGE

LA 5G

SOLUTIONS

COUV ET APRÈS ?

CONVENTION CITOYENNE

QUELS EFFETS ?

AUTONOMIE

VIN BIO

QUEL LABEL ?

DOSSIER

ÉCOLOGIE : COMMENT

LES JEUNES S’ENGAGENT 1 BEL/LUX 7,20 € - CH 11 FS - ESP 7,40 € DOM 7,40 € - TOM 850 XPF MAR 80 MAD - TUN 11,90 TND


Éditeur SARL EKO LIBRIS au capital de 98 913 € Siège social 74A, rue de Paris - 35000 Rennes info@kaizen-magazine.fr www.kaizen-magazine.com

EDITO

Magazine bimestriel numéro 52 Septembre-octobre 2020 Imprimé sur papier certifié PEFC Fondateurs Cyril Dion, Yvan Saint-Jours, Patrick Baldassari et Pascal Greboval Directeur de la publication Patrick Baldassari Rédacteur en chef Pascal Greboval Rédactrice en chef adjointe Sabah Rahmani Secrétaires de rédaction Emmanuelle Painvin Florence Meunier Audrey Robin Journaliste multimédia Maëlys Vésir Community manager Faustine Lobbé Stagiaires pour ce numéro Charlène Dosio - Clara Jaeger Marius Matty -Laure du Mesnildot Directrice administrative et financière Céline Pageot Gestionnaire service abonnements Cyrielle Bulgheroni Abonnements et commandes 74A, rue de Paris - 35000 Rennes abonnement@kaizen-magazine.fr Tél. 02 23 24 26 40 Direction artistique, maquette et mise en pages • www.hobo.paris hobo.paris - hobo@hobo.paris Tél. 06 12 17 87 33 Photo de couverture © Jêrome Paressant / Plainpicture Prépresse Schuller-Graphic 18, rue de l’Artisanat 14500 Vire Tél. 02 31 66 29 29 Impression Via Schuller-Graphic Corlet Roto (Imprim’Vert) ZA Les Vallées 53300 Ambrières-les-Vallées SIRET : 539 732 990 000 38 • APE : 5814Z Commission paritaire : 0322 K 91284 Numéro ISSN : 2258-4676 Dépôt légal à parution Régie de publicité et distribution dans magasins spécialisés AlterreNat Presse • Tél. 05 63 94 15 50 Distribution MLP Vente au numéro pour les diffuseurs Destination Média • Tél. 01 56 82 12 00 contact@destinationmedia.fr Aucun texte ni aucune illustration ne peuvent être reproduits sans l’autorisation du magazine. Merci.

Pascal G reboval R édacteu r en ch ef

L’AMOUR OU L’INDIFFÉRENCE EN HÉRITAGE ?

ÉDITO Q

ue serons-nous dans vingt, trente ans ? Un peu plus vieux ! C’est dans l’ordre des choses, telle est la vie. Maintenant, fermez les yeux et pensez à vos enfants, petitsenfants, neveux, nièces, à ces enfants que vous aimez et pour qui vous souhaitez le meilleur. Comment vivront-ils quand ils auront 30, 40 ou 50 ans ? C’est une question bien délicate. Il est impossible de prévoir l’avenir précisément, et nous ne sommes pas un magazine d’astrologie ! Pour autant, quand on compile les études scientifiques, on peut sans prendre de risque craindre que les conditions d’habitabilité sur terre soient bien différentes de celles que nous avons connues ! +2, +4 degrés ? L’avenir a toujours été incertain, improbable, mais je crains que les générations qui nous succèdent soient confrontées à des conditions climatiques moins confortables. Et par voie de conséquences, elles auront probablement une qualité de vie moins agréable que la nôtre avec des impacts délétères sur leur quotidien, excepté celles et ceux qui auront pris le chemin de la résilience, de la sobriété heureuse. Une première dans l’histoire de l’humanité. Nous construisons, en conscience, un avenir plus rude à ceux qui nous succèdent. Et que faisons-nous ? Pas grand-chose ! Oui, bien sûr, vous, lectrices, lecteurs de Kaizen « vous faites votre part », mais au niveau de la nation ? Si peu ! Pourtant, la nation n’est constituée que d’individus euxmêmes parents, grands-parents, qu’elles ou qu’ils soient député.e.s, ministres, etc., ou simples citoyen. ne.s. Cela signifie que collectivement, individuellement, nous devons encore plus nous engager. Nous engager pour l’héritage, ce principe pourtant cher aux Français, que nous allons laisser à nos enfants. Alors, pour ce numéro de rentrée, nous avons donné la parole aux jeunes. Nous avons confié la rédaction du dossier à des étudiants en journalisme du CFPJ (lire page 20). Ils sont allés à la rencontre d’autres jeunes. Et si on les écoutait, si on les regardait avec amour ? Je ne peux pas croire que dans vingt ou trente ans, les parents, grands-parents puissent regarder leurs enfants droit dans les yeux et leur dire : « Oui, je savais, mais je n’ai rien fait ! » Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants 1. n 1. Souvent attribuée à Antoine de Saint-Exupéry, cette citation est un proverbe d’origine africaine !

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SOMMAiRE RENCONTRE Cyril Dion

K A I ZEN N° 5 2 - SEPTEM BR E- O C TO BR E 2 0 2 0

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ET SI ON LE FAISAIT ENSEMBLE ? 46 Notre-Dame-des-Landes, les champs des possibles

D.I.Y. 70 Concombre : le champion de l’hydratation

CHRONIQUE Gilles Farcet Des racines et des ailes

EN CHIFFRES Le vin bio en plein boom

SOMMAIRE

CHRONIQUE Quitterie de Villepin Convention citoyenne, le piège du référendum

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EN CHIFFRES Solidaires les Français

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ENQUÊTE 14 5G la connexion de trop ? LA NATURE MISE À NU Les rats surmulots, compagnons historiques

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EN QUÊTE DE SENS 52 Aude Couvelard Du vrac pour réorganiser sa vie GOÛT DE L’ENFANCE 54 Montessori : au collège aussi ROUE LIBRE Sicklo : la livraison à vélo écolo

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VENT D’AILLEURS Écosse Bridgend Farmhouse : une ferme au nouveau visage

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DOSSIER

MOTS CROISÉS 66 Revenu ou salaire universel ? BD Aude Picault Faire ses cosmétiques maison

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JE VAIS BIEN, LE MONDE VA MIEUX 76 Se mettre au sport chez soi BD Mathilde Stento Au potager ! La récolte des graines

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VIVRE EN OASIS 82 Le Moulin Bleu La résilience dans un monde qui s’effondre CUISINE En mode zéro déchet ! La noix Cet ingrédient bio, j’en fais quoi ? Les graines de chanvre

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SÉLECTION KULTURELLE

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CHRONIQUE Dominique Bourg Convention citoyenne et démocratie écologique

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DE LA RÉVOLTE À L’ACTION : LES 1 001 VISAGES DE LA JEUNESSE ÉCOLO 20

PORTFOLIO

Philippe Graton NOTRE-DAME-DES-LANDES 38 4

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Origine du papier : pages intérieures : Belgique ; encart : Allemagne ; couverture : Pays-Bas. Taux de fibres recyclées : 0 %. Ce magazine est imprimé sur un papier issu de forêts gérées durablement. Eutrophisation : Ptot = 0,018 kg/t. Pour les abonnés : une relance de fin d’abonnement.


R e n c on t re

DÉCRYPTAGE

Sabah R ah m an i In gr id B ail l eu l

CYRIL DIONRENC Écrivain, réalisateur et militant écologiste, Cyril Dion fut l’un des garants de la Convention citoyenne pour le climat qui s’est déroulée du 4 octobre 2019 au 21 juin 2020 1. Il revient sur cette expérience de démocratie délibérative, inédite en France.

BIO EXPRESS 1978 Naissance à Poissy (78) 2006 Directeur du mouvement Colibris 2015 Coréalise avec Mélanie Laurent le film Demain, qui remporte notamment le César du meilleur film documentaire en 2016 2018 Participe à l’action L’Affaire du siècle 2019 Participe au collectif Les Gilets citoyens

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En février 2019, avec l’actrice Marion Cotillard, vous aviez rencontré le président Emmanuel Macron et vous lui aviez proposé de mettre en place la Convention citoyenne pour le climat. Qu’aviez-vous en tête à ce moment-là ? Avant d’aller au rendez-vous, j’avais participé avec le mouvement Les Gilets citoyens, à la rédaction d’une lettre ouverte publiée en janvier 2019 dans Le Parisien. Nous proposions dans cette lettre la création d’une assemblée citoyenne représentative de la société, une idée déjà élaborée par le collectif Démocratie ouverte. Cela faisait aussi de nombreuses années que je plaidais avec le mouvement Colibris pour une transformation démocratique qui mette en place une démocratie directe et une démocratie délibérative 2. J’avais constaté que l’on se pose souvent la mauvaise question lorsqu’on essaie de comprendre pourquoi les gouvernements ne font rien pour réduire le réchauffement climatique ; on s’interroge sur ce qu’il faut faire, alors qu’aujourd’hui on le sait. La question adéquate est : « Quelle est la bonne modalité démocratique pour y parvenir ? » Et ça, on ne l’a pas trouvé. La modalité actuelle de la démocratie représentative est extrêmement biaisée parce que les élus sont entre le marteau et l’enclume. D’un côté, ils ont la volonté de se faire élire ou réélire, se trouvant ainsi dans un consensus mou qui les empêche de prendre des mesures radicales ; et de l’autre côté, ils sont souvent tributaires

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de lobbys qui passent beaucoup de temps et dépensent de l’argent pour les influencer, et qui mettent en plus de nombreux intérêts financiers dans la balance, certains possèdent des médias et sont susceptibles d’influer sur les élections. Donc je pense qu’on a le temps de tous mourir carbonisés avant que les choses ne changent si on attend que les élus prennent toutes les mesures nécessaires. J’ai donc dit à Emmanuel Macron que la seule solution pour sortir de ce cercle vicieux par le haut c’est la démocratie délibérative, une assemblée citoyenne tirée au sort et à la fin du processus, proposer un référendum pour que la délibération se passe à l’échelle du pays. Comment s’est déroulée la suite ? Nous avons négocié pendant des mois, ne seraitce que pour arriver que le gouvernement accepte d’organiser la convention. Ensuite pour qu’elle se déroule à peu près dans nos conditions. Cela a été une sacrée bagarre. Nous avons eu aussi des différends en interne, car certaines alliances entre les membres du CESE (Conseil économique, social et environnemental) et des personnes qui venaient des collectifs Démocratie ouverte, Agir citoyen, etc., n’étaient pas simples. Ce fut aussi un équilibre de négociations avec le gouvernement. Nous avons eu tellement d’embûches tout au long du chemin, au point que je pensais parfois qu’on n’y arriverait pas.


DÉCRYPTAGE “QUELLE EST LA BONNE MODALITÉ DÉMOCRATIQUE POUR RÉDUIRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ?"

CONTRE

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Quitterie de Villepin DÉCRYPTAGE

C h r o n ique

EXPLOR AT R IC E EN DÉMOC R AT IE

Ba st ie n D u b o i s

CONVENTION CITOYENNE

LE PIÈGE DU RÉFÉRENDUM

N

CHRONIQUE Quitterie de V

ous sommes nombreuses et nombreux à avoir salué l’intense labeur des 150 femmes et hommes dans le cadre de la Convention citoyenne pour le climat. Que vat-il se passer ensuite ? Certaines ou certains se sont émerveillé.e.s de ce que pouvaient réaliser des femmes et des hommes normaux. Pas moi. Qui pouvait douter de leur travail ? En quoi les délibérations de « simples citoyennes et citoyens » seraient moins évoluées que celles des élu.e.s ? Il n’y a pas de diplôme de bon.ne.s élu.e.s. Les citoyen.n.es sont libres en revanche de consignes de partis. Les clés du succès résident dans le temps accordé à la maturation et à la réflexion, ainsi qu’aux rôles des facilitatrices et facilitateurs qui accompagnent les travaux. Ces deux points méthodologiques furent respectés et la production intellectuelle fut au rendez-vous. Nous pouvons donc affirmer que cette délibération fut exemplaire et utile, une preuve de plus, s’il en fallait, que notre démocratie a besoin d’engager les citoyennes et les citoyens pour la nourrir.

« Le référendum est un “faux-ami” de la démocratie. » L’enjeu est désormais d’inclure ce type de dispositif au long cours et de le sortir des mains de l’arbitraire présidentiel. Le sortir des mains de l’arbitraire présidentiel, pourquoi ? Rappelons le contexte dans lequel la convention vit le jour. Le président de la République faisait face à un climat insurrectionnel avec les gilets jaunes qui occupaient le devant de la scène. Il était en grande difficulté avec des revendications pour plus de démocratie, et un front de défense du climat grandissant. Il s’est saisi de la perche qui lui était tendue pour réoccuper le terrain médiatique, avec le Grand débat national puis en consentant à donner son feu vert pour la convention citoyenne. 10

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En ce qui concerne l’issue des mesures de la convention citoyenne, je plaide pour la voie parlementaire. Il est indispensable qu’Emmanuel Macron, qui dispose d’une large majorité à l’Assemblée nationale, assume devant la communauté nationale et internationale sa responsabilité en termes de lutte contre le réchauffement climatique. En effet, son bilan environnemental est en dessous de zéro. De belles paroles, de beaux discours, mais nous avons malheureusement reculé sur ce front. La voie législative seule nous permettrait d’obtenir enfin des actes. En revanche, s’il optait pour la voie référendaire, il s’offrirait une énième séquence de communication à l’heure du bilan de son quinquennat, une occasion de verdir un mandat en dessous de toutes les attentes et de tous les défis de notre ère. Je suis fermement opposée à un référendum qui serait pour le président de la République une échappatoire à ses responsabilités et une rampe de lancement de sa future campagne présidentielle. Le référendum est un « faux-ami » de la démocratie. Il dépend irrémédiablement d’un arbitraire. Celui qui pose la question en attend un gain politique et les citoyen.ne.s ne peuvent en faire abstraction. Ce serait une erreur de les contraindre à trancher ce dilemme insupportable. Des femmes et des hommes travaillent depuis des décennies sur les politiques publiques environnementales. Elles et ils méritent notre confiance et notre engagement à leurs côtés. Ne leur savonnons pas la planche en plaidant pour un référendum piégeux, et en offrant ainsi à Emmanuel Macron une énième séquence de communication s’apparentant à du greenwashing ainsi qu’à du « democraticwashing », bien loin de la réalité de ses actes et de ceux de sa majorité. Que le président qui voulait tant le pouvoir, et a les pleins pouvoirs de fait, exerce enfin sa responsabilité. n


DÉCRYPTAGE Solidaires, les Français ?

e n c hiffres Fan ny Co s t es J ust in e L e J o n c o u r

Pendant la pandémie de Covid-19, la solidarité des Français a largement été mise en lumière : prêts d’appartements au personnel soignant, dons à la recherche et au corps médical, entraide entre voisins… Mais qu’en est-il habituellement ? Comment s’expriment la philanthropie et la générosité des Français ?

INFOG

DOMAINES D’A CTION Secteurs d’activité où les Français consacrent du temps ou de l’argent : La pauvreté et l’aide aux plus démunis :

67 %

L’accès aux soins et à la santé :

31 %

Le logement :

18 %

L’environnement, le développement durable : 15 %

L’accès au travail :

18 %

16 %

La lutte contre toutes les formes de discrimination : 13 %

L’égalité femmes-hommes :

12

Le handicap :

9%

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L’éducation :

16 %

La perte d’autonomie, la dépendance : 15 %

Le soutien à la recherche et la lutte contre la maladie : 13 %

L’aide intergénérationnelle :

12

9%


Fan ny Costes

E n q u e^ t e

5G

DÉCRYPTAGE

L e Cil Ver t

LA CONNEXION DE TROP ENQ ? Moins de dix ans après le sacre de la 4G, une cinquième génération de technologie mobile se déploie dans le monde. Elle serait le levier indispensable à l’avènement d’une société 100 % connectée. Mais, aujourd’hui, la 5G est surtout entourée d’incertitudes et d’inquiétudes sanitaires, écologiques et sécuritaires. Faut-il accepter d’avancer à l'aveugle ou inviter la démocratie à la table des décideurs ?

L

a 5G prendra le relais de la 4G, « et alors ? » questionneront certains, persuadés que l’évolution est logique, sans incidence de taille sur nos quotidiens. Mais le sujet est plus complexe. Car cette nouvelle génération de réseau mobile multipliera par dix les débits, divisera par dix le temps de latence (durée entre le moment où on clique sur un bouton et le moment où on reçoit l’information demandée), et promet de gérer simultanément des milliards d’objets connectés. Les partisans de son déploiement sont donc exaltés. « Il s’agit d’une proposition complètement différente et plus puissante que toutes les générations précédentes en termes de normes de réseau. Avec l’arrivée de la 5G, la connectivité mobile passera d’un usage que nous expérimentons principalement par le biais d’appareils personnels à la globalisation dans le tissu de notre société, créant une infrastructure intégrée qui reliera les bâtiments, le transport et les services publics », déclarait en mars 2019, Derek McManus, directeur de l’exploitation de l’opérateur anglais de téléphonie mobile O2. Avec la 5G, télémédecine, véhicules autonomes, bâtiments intelligents ou encore diffusion d’objets connectés en tous genres pourraient donc se généraliser. 18

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Pourtant, l’intensité permise par la 5G et les fréquences qu’elle utilisera pour tenir ses promesses sont au cœur des problèmes soulevés par cette nouvelle technologie mobile. « Lorsqu’il y avait huit antennes pour la 2G, la 3G et la 4G réunies (le système 1G n’existe plus), on en promet 64 pour la seule 5G. […] Quels seront les effets de ces milliers d’antennes sur l’exposition du public aux champs électromagnétiques ? C’est toute la question », s’inquiète Nicolas Bérard dans son ouvrage 5G, mon amour : enquête sur la face cachée des réseaux mobiles.

À HAUTE FRÉQUENCE Personne ne sait exactement. Même l’Anses 1 s’en est fait l’écho. Dans un rapport préliminaire du 27 janvier 2020, elle déplore « un manque important de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels ». Une chose semble sûre cependant, l’exposition aux ondes électromagnétiques augmentera. Dans un rapport d’avril 2020 2 basé sur des mesures réalisées sur des sites pilotes utilisant la 5G, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) fait l’hypothèse que « la consommation mensuelle en 5G sera de 28 Go par mois par utilisateur 3. À titre de comparaison, la consommation moyenne en 4G était au dernier trimestre 2018 de 7 Go par mois en moyenne ».


Les rats surmulots

LA na t, ur e mise A nu

DÉCRYPTAGE

Fran ço i s L a ss e r re C a rol in e G a m o n

C O M PA G N O N S H I S TO RI Q U E S

LA NA MISE

Souvent confondus avec les rats noirs, les rats bruns (surmulots) sont, comme eux, arrivés d’Asie avant de conquérir le monde grâce à leur extraordinaire adaptabilité. Mal aimés, ces compagnons historiques plutôt discrets n’ont pourtant pas grand-chose à se reprocher.

NOIRS OU BRUNS ? L’Europe accueille deux grands types de rats : noirs et bruns (surmulots). Avant leur arrivée, seuls les petits campagnols étaient des champs, et les souris des villes. Les rats noirsapprécient les lieux hauts et secs, et sont parfois appelés « rats des greniers ». Les bruns préfèrent les lieux à terre et humides. Plus gros, adaptables et « aquatiques », ils ont petit à petit éloigné les rats noirs des villes jusqu’à en faire des « rats des champs », voire une espèce rare.

D’AILLEURS ? Oui. À l’instar des rats noirs, les surmulots sont arrivés d’Asie, depuis le haut Moyen Âge, puis, plus particulièrement, le xviii e siècle. Nos routes et transports les ont aidés à se déplacer. Leurs capacités cognitives, leur opportunisme et leur grande adaptabilité leur ont permis de conquérir tout le monde tempéré.

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SALE GUEULE ? Oui et non. Leur aspect de souris géante et leur longue queue inquiètent généralement les humains, sauf quelques-uns, fans de rats domestiques, qu’ils soient de laboratoire ou nouveaux animaux de compagnies (NAC).


DOSSIER

DOSSIER-PORTFOLIO

DE LA RÉVOLTE

DOSS

À L’ACTION : LES 1 001 VISAGES DE LA JEUNESSE ÉCOLO Ils sont la relève. Pour la « génération Greta », la transition écologique s’est imposée comme un enjeu incontournable. À 15, 20 ou 25 ans, ils prennent l’urgence climatique à bras-lecorps et leur engagement revêt de multiples visages. Si certains se mobilisent au sein de structures traditionnelles ou institutionnelles (syndicats, partis, ONG, établissements scolaires, etc.), d’autres ont fait de l’écologie un choix et un mode de vie. De l’inquiétude ou de la révolte à l’action, chacun tente de faire bouger les lignes avec la survie de la planète comme seul horizon.

D o ss i e r réa li sé en p art enari at avec le Cent re d e form ation et d e p e r fe ct i onnement des journali st es (CFPJ). Co o rd i n a t i o n : Claudi ne Coloz z i . P o u r c e d o ssi er sp éci al, Ka i z e n a ouvert sa rédact i on à d es j o u r n a li st es en format i on p rofessi onnelle : d es j e u n es vus p ar d es jeunes ! Une jeunesse aux m u l t i p l es v i sag es q ui , aujourd ’hui comme demai n, fa i t fa c e a ux enjeux écolog i q ues. Al o r s p l a c e aux jeunes, de la p arole à la p lume !

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DOSSIER-PORTFOLIO

© Jérômine Derigny - Collectif Argos

SIER

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DOSSIER

DE L A RÉVOLTE À L'ACTION Am él ia Morgh adi

ÉCO-ANXIÉTÉ, SOLASTALGIE… DOSSIER-PORTFOLIO

APPRIVOISER L’ANGOISSE ÉCOLOGIQUE

DOSS

Pollution, fonte des glaces, extinction de masse de la vie sauvage… Depuis qu’ils sont nés, les moins de 25 ans sont assaillis par les mauvaises nouvelles environnementales. L’omniprésence de la crise climatique affecte leurs corps et leurs esprits, mais face à l’éco-anxiété, les jeunes ne baissent pas les bras et cherchent de la réassurance entre pairs.

J

«

e veux que vous paniquiez. Je veux que vous ressentiez la peur que je ressens tous les jours. Je veux que vous agissiez comme si notre maison était en feu. Parce qu’elle l’est. » Ces mots poignants de l’activiste suédoise Greta Thunberg au Forum économique de Davos sont devenus l’étendard d’une génération. En 2019, le réchauffement climatique est devenu une source d’angoisse pour 72 % des 18-24 ans1. Les psychologues parlent d’éco-anxiété, ou de solastalgie. La difféentre les deux « Il faut vraiment faire rence termes ? La tempoun métier qui a du sens ralité. Là où le preest plus dans et va contribuer à rendre mier l’expectative et le le monde plus vivable. » stress du futur, le deuxième, théorisé par le philosophe australien Glen Allbrecht, se focalise sur la perte et la déliquescence de notre environnement dans le présent. Des peurs souvent mêlées, qui peuvent prendre des formes très variées, de la tristesse à la paralysie.

« VIVRE DANS UN MONDE QUI SE DÉGRADE » Élodie, étudiante de 24 ans, a découvert l’anxiété écologique l’année de ses 18 ans : « J’ai eu comme un électrochoc. Je me suis baladée dans les rues 24

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du centre-ville en pleurant : voir tous ces magasins remplis d’objets en plastique, de vêtements produits en Chine, ça m’a fait comprendre que notre modèle de société n’était pas durable », confie la jeune Lyonnaise, en master d’entreprenariat solidaire. À 16 ans, assise sur le bord du canal Saint-Martin à Paris, Claire se demande si elle aura un jour des enfants : « Je culpabilise à l’idée de les faire vivre dans un monde qui s’écroule, mais aussi sur l’impact environnemental désastreux d’un autre être humain sur Terre. » Une angoisse partagée par plusieurs de ses amies. Compliqué également pour la lycéenne de se projeter dans ses études : « Il faut vraiment faire un métier qui a du sens et va contribuer à rendre le monde plus vivable », explique Claire, baskets recyclées aux pieds. Pour Charline Schmerber, psychothérapeute spécialisée dans la solastalgie, les jeunes de 2020 ont « beaucoup plus de clairvoyance que les générations précédentes au même âge. Ce sont eux qui vont vivre dans un monde qui se dégrade, ils se sentent forcément plus concernés. » Difficile de penser à l’avenir quand la planète se dégrade sous nos yeux. Un stress également provoqué par la surconnexion des 15-25 ans : « Le flux permanent d’informations anxiogènes en lien avec la crise climatique impacte considérablement la façon dont les jeunes se construisent », explique la spécialiste. Elle souligne l’importance de préserver une


DOSSIER

DE L A RÉVOLTE À L'ACTION Agath e Mel l on, avec Am él ia

DOSSIER-PORTFOLIO

LE BEL ÂGE

S’ENGAGE

DOSS

Face à la crise écologique, on évoque souvent la fougue d’une jeunesse révoltée, s’appropriant la rue. La réalité des engagements des moins de 25 ans pour l’écologie est plus contrastée. Associations, syndicats, mouvements citoyens, partis politiques… Où et comment s’engage la jeunesse française aujourd’hui ? Tour d’horizon des militances.

O

n l’aperçoit de loin : une immense pêche en carton, apposée contre un vieux mur d’usine. Un petit groupe s’affaire autour d’affiches et de pancartes : « Le ver est dans le profit ! », « Bouygues Construction, laisse béton ! » À Montreuil (Seine-Saint-Denis), ce mercredi 17 juin 2020, dans le quartier des Murs-à-Pêches, une petite centaine de personnes sont rassemblées pour une action de sensibilisation contre la dépollution bâclée de l’ancienne usine EIF. Un foulard bleu sur la tête, Samantha Lebrun, 25 ans, est de la fête. Elle travaille pour la Fédération des Murs à pêches, qui rassemble et coordonne quinze associations réunies sur 8 hectares d’anciens vergers. Samantha est aussi une des plus jeunes du conseil d’administration de

« Je voulais me rapprocher de la fabrique de la loi, avoir une action à visée systémique. » l’association Restes Ensemble, en lutte pour préserver la santé des habitants face à la dépollution du site. Il y a encore un an, la jeune femme ne se disait pas militante. En rejoignant le secteur associatif, elle a trouvé un métier en phase avec ses valeurs : « J’ai toujours été écologiste. Mais je n’ai 26

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jamais réussi à trouver ma place dans les manifestations. Mon engagement, je le vis ici, aux Mursà-Pêches. » Pourtant, descendre dans les rues pancartes à la main a été et reste, pour toute une frange de la jeunesse, le premier doigt dans l’engrenage du militantisme écologique.

DE LA COLÈRE À L’ACTION Le « phénomène Greta » : peut-être faut-il tout de même commencer par là ? Voilà deux ans que la Suédoise de 17 ans sonne l’alarme face à la situation climatique et crie sa colère devant l’inaction des gouvernements. Entraînant dans son sillage toute une génération de jeunes révoltés, désemparés, inquiets, et faisant naître des mouvements comme Youth for Climate (YFC). « Quand j’ai entendu l’appel de Greta Thunberg, ça m’a juste semblé logique d’y répondre. Participer à des actions, des manifestations m’a permis de passer d’un état de colère à l’action », reconnaît Emma, 16 ans. Le mouvement initié par Greta, c’est d’abord cela : un élan. Une « envie de tout faire péter », selon Fabien, 22 ans, chargé de communication pour YFC France. « On sert à souligner l’absurdité du monde. » Marches, « die-in », actions anti-pub, blocages symboliques : le but est de dénoncer, d’attirer le regard, de pousser à réfléchir. Le mouvement YFC est à l’image de la jeunesse qui le porte : facile d’accès, flexible,


P O R T FOL IO

DOSSIER-PORTFOLIO

Philippe Graton

PORT

NOTRE-DAMEDES-LANDES Notre-Dame-des-Landes défraie la chronique depuis plusieurs années et personne n’en a jusqu’alors révélé la véritable nature. Depuis 2014, Philippe Graton parcourt la ZAD de l’intérieur, photographiant au moyen-format argentique l’univers quotidien de cette société alternative. Cet engagement dans la durée a fait naître une œuvre photographique exceptionnelle, restitution unique et historique de cette expérience marginale dont l’intérêt n’a jamais été aussi actuel. Exposé au musée de la Photographie de Charleroi, récompensé par le Prix du Président au National Art Center de Tokyo, ce travail a également fait l’objet d’un livre publié chez Filigranes Éditions, Carnets de la ZAD, qui dévoile quatre-vingts photographies inédites ainsi qu’une retranscription des notes de terrain de l’auteur, à suivre comme une aventure. Voici quelques-unes de ces images non recadrées, brutes de négatif. n

POUR ALLER PLUS LOIN • Philippe Graton, Carnets de la ZAD, Filigranes Éditions, 2019 • www.filigranes.com/livre/carnets-de-la-zad/ • www.philippe-graton.com

Véronique et Violette au tracteur, Hangar de l’avenir, avril 2017.

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DOSSIER-PORTFOLIO

PORT

Uma à la ferme de Bellevue, juin 2015.

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Math il de D oiezie

E n q u e^ t e de sens

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AUDE COUVELARD

DU VRAC EN QUÊTE

POUR RÉORGANISER SA VIE Anciennement opticienne en région parisienne, Aude Couvelard a tout quitté en 2013 pour réinventer sa vie en Anjou. Soucieuse d’aligner son activité sur ses valeurs, elle sillonne désormais la campagne à bord d’un camion pour vendre des produits bio et locaux en vrac.

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lle ne tient pas en place… sauf lorsque son camion, flambant neuf, est stationné ! Aude Couvelard, 38 ans, n’est pas du genre à attendre que les événements tournent en sa faveur. Depuis ses 20 ans, elle n’a cessé de se réinventer. Sa dernière métamorphose ? Épicière itinérante, spécialisée en vrac bio : « Du local dans l’bocal », voilà le nom de sa nouvelle aventure entrepreneuriale. À bord de son fourgon, une heure avant l’ouverture du marché à la ferme du Petit Faiteau, à SaintGeorges-sur-Loire (Maine-et-Loire), Aude s’active sur sa caisse enregistreuse pour convertir le prix de ses épices du kilo aux grammes. Puis elle prend la route, son chargement bien calé et harnaché. Des premiers clients jettent un coup d’œil à son stock, et se font servir des pâtes ou des céréales au chocolat dans un contenant qu’ils ont apporté ou un sachet en papier. Tout à coup, Aude aperçoit deux de ses anciens collègues, curieux de découvrir son épicerie nomade. En retour, Aude leur demande des nouvelles de l’équipe. Son dernier travail l’a pourtant abîmée. Conseillère commerciale en santé et prévoyance, Aude devait appeler des personnes âgées pour leur vendre des contrats obsèques. « J’appréhendais de plus en plus les appels », se remémore-t-elle. La discussion 52

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semblait impossible avec ses managers. Il fallait juste « faire du chiffre », sans se poser de questions. À l’arrivée de sa deuxième fille, Aude a beau réduire son temps de travail, la perte de sens ressentie est de plus en plus grande. Une chute « bête » – signe de surmenage ? – l’immobilise douze semaines : entorse à la cheville gauche et fracture de la malléole droite. « C’était une longue période où j’ai réalisé ce que je ne voulais plus, mais pas forcément ce que je voulais. » Germe alors l’idée de reprendre une activité à son compte. Cela n’est pas une première pour Aude, et ne l’effraie pas. « Surstimulée » dans son enfance pour tout réussir, elle en a gardé le dégoût du carriérisme, mais une vraie soif d’apprendre, une curiosité jamais rassasiée. Après des études de droit à l’université PanthéonAssas, terminées avec fracas, elle s’est réorientée vers un BTS d’optique.

REVOIR SES HABITUDES Devenue opticienne, elle vivait alors au rythme insouciant de Paris avec son compagnon, SammyDavid : « On sortait tous les soirs, on ne faisait quasiment jamais la cuisine, on allait au restaurant dès qu’on avait envie… » Le couple finit par quitter le 1er arrondissement pour une commune des bords de Marne, jusqu’à ce qu’Aude ait un


Am él ie Toref

GoU^t de l'enfance

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An n e- Soph ie Mau f f ré

MONTESSORI GOÛT DE AU COLLÈGE AUSSI

Depuis quelques années en France, la méthode de Maria Montessori est de plus en plus plébiscitée pour les enfants de maternelle et d’élémentaire. Mais on connaît moins les recommandations de la célèbre pédagogue pour les adolescents. Pour sa première année, le collège Montessori Bordeaux Mios nous a ouvert ses portes.

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orsque l’on évoque la pédagogie Montessori, on pense à ces classes de maternelle ou d’élémentaire à l’ambiance feutrée. Les enfants y manipulent du matériel spécifique, et explorent librement leur environnement pour satisfaire leurs besoins d’apprentissage et de découverte. Ce que l’on sait moins, c’est que le projet de Maria Montessori ne s’est pas limité aux enfants. En observant les adolescents et les jeunes adultes, la pédagogue a réalisé qu’ils traversaient une transition tout aussi importante. Il leur fallait alors un environnement pensé spécifiquement, bien différent de celui mis en place pour la période de l’enfance. « L’éducation des adolescents prend une importance capitale parce que l’adolescence est l’époque à laquelle l’enfant devient un homme, c’est-à-dire un membre de la société », explique-t-elle dans De l’enfant à l’adolescent. Pour les accompagner, elle propose de recréer, au sein de l’établissement scolaire, une microsociété dans laquelle les élèves travailleraient la terre et apprendraient l’autonomie. Le lieu choisi doit respecter des critères bien précis : être à la campagne, dans la nature, « un large espace avec des bois, voisin de la mer et, en même temps, près d’une ville ». 54

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LE LIEU IDÉAL C’est avec ces critères en tête qu’Estelle Dutrait, cofondatrice du collège Montessori Bordeaux Mios, s’est mise à la recherche du lieu idéal pour se lancer dans l’aventure suite à une formation aux États-Unis. Un jour, elle découvre par hasard un centre de colonies de vacances, implanté sur un parc de 2,5 hectares. « J’ai vu ce site à Mios, qui n’était occupé qu’en juillet-août, pas trop loin de Bordeaux, pas trop loin de l’océan non plus, dans un cadre vert, où l’on pouvait avoir une ferme. Il y avait vraiment tout ! » Le lieu permet également de proposer un internat, un aspect cher à Maria Montessori, pour qui l’adolescent doit quitter le giron familial pour pouvoir progresser. Estelle Dutrait est très vite rejointe dans l’aventure par Bruno Gruyer, jusque-là directeur d’une école privée bordelaise, enthousiasmé par le projet. En septembre 2019, le collège a accueilli ses premiers élèves. S’ils étaient vingt-cinq au départ, certains sont partis et d’autres sont arrivés en cours d’année, pour un effectif qui atteint finalement une dizaine d’élèves. Avec ces pionniers, tout est à construire. « Pour cette première année, le fil rouge, c’est l’épopée des pilgrims, les premiers Européens partis sur le continent américain, raconte Bruno Gruyer. Il y a un lien logique


ROUE LIBRE

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Ju stin e G u itton - B ou ssion Sim on Pou yet

SICKLO ROUE LA LIVRAISON À VÉLO ÉCOLO

À Grenoble, le collectif Sicklo réinvente le métier de coursier et propose une alternative locale et éthique aux grandes plateformes numériques. Fort de son utilité sociale et écologique, ce service de livraison à vélo, réplicable, gagne du terrain. Alors, prêts pour changer de braquet ?

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’un coup de pédale rapide, Frédéric Kabile file dans les rues de Grenoble. Malgré le poids des nombreuses caisses de vin chargées à l’avant de son vélo-cargo, le jeune coursier évite aisément les badauds attroupés dans les rues piétonnes, puis accélère l’allure pour servir à l’heure prévue les clients d’un caviste. Son sac à dos bleu et orange vif accroche l’œil : il est siglé « Sicklo ». Lancé officiellement en octobre 2019, ce projet éthique et local de livraison, porté par un collectif de sept coursiers, se veut une alternative aux grandes plateformes internationales, comme Deliveroo ou Uber Eats. « Notre but, c’est la désuberisation du métier », résume Tifaine Maillioux, l’une des cofondatrices. Comme les autres membres de Sicklo, la jeune coursière de 26 ans a travaillé plusieurs années pour de célèbres applications de livraison de repas. Elle en est ressortie écœurée. « Tous les livreurs ont vu une évolution, les tarifications à la course baissaient drastiquement, indique-t-elle. Et en même temps, on rencontrait des restaurateurs qui, eux, voyaient leurs commissions augmenter. On s’est dit qu’il y avait un truc injuste là-dedans, qu’on se faisait avoir. » 58

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SORTIR DE L’UBERISATION Les grandes plateformes de livraison font travailler des coursiers autoentrepreneurs : ils n’ont pas de contrat, pas de revenus stables (le tarif des courses baisse régulièrement, et atteint parfois moins de deux euros), pas d’indemnisation en cas d’accident ni de protection sociale. « Pour moi, les plateformes d’uberisation sont comme des marchands de sommeil », estime Antoine Barré, le senior de l’équipe Sicklo, âgé de 47 ans. De ces tristes constats est née l’envie de créer à plusieurs un autre système. Les sept coursiers ont choisi de mettre en place leur propre plateforme pour livrer dans la capitale des Alpes des repas, mais aussi des colis divers : paniers de légumes, produits frais… Le tout avec l’objectif de devenir une coopérative gérée par ses salariés, pour garantir à tous les coursiers un contrat, une rémunération juste et une protection sociale. « Nous sommes en association pour le moment, précise Tifaine Maillioux. Nous prévoyons d’évoluer en Scop à la fin de l’année 2020. » Grâce aux économies investies par tous les membres au début de l’aventure, la plateforme évolue progressivement. Il n’est toutefois pas facile de s’émanciper du jour au lendemain. Pendant plusieurs mois, les


vent d'ailleurs ÉCOSSE

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L ou - Eve Popper Er ic Fer n an dez- B aca & G il l Cu r ran

BRIDGEND VENT D’A FARMHOUSE

UNE FERME AU NOUVEAU VISAGE À Édimbourg, une ferme reconvertie en centre social propose des ateliers pour apprendre à cuisiner sain, réparer son vélo ou construire un abri écolo. Un projet communautaire qui a pris tout son sens cette année, au-delà de l’arrêt imposé par le confinement.

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ous sommes à à peine 3 kilomètres du centre-ville d’Édimbourg et pourtant c’est un tout autre monde. Ici, dans le sud-est de la capitale écossaise, pas d’artères touristiques ni de joueurs de cornemuse, mais plutôt un enchevêtrement de lotissements dont certains figurent parmi les plus pauvres de la ville. C’est au milieu de ces faubourgs défavorisés que se dresse Bridgend Farmhouse, un ancien corps de ferme du xviiie siècle, transformé en un bouillonnant lieu de vie et d’acquisition des savoirs, où se pressent chaque jour les habitants alentour. Il y a peu, Bridgend Farmhouse n’était pourtant qu’une ruine. Vendue à la mairie d’Édimbourg en 1998 par un couple de fermiers ayant eux-mêmes quitté les lieux en 2000, l’édifice avait depuis été laissé à l’abandon. Dix ans plus tard, William Golding, un jeune Anglais de 24 ans fraîchement installé dans les environs, soumet aux gens du 62

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quartier l’idée de restaurer la propriété. L’enthousiasme est au rendez-vous. « Il y avait ce lieu historique entouré par des lotissements pauvres, touchés par la désindustrialisation. Chacun commençait à se rendre compte que le changement climatique allait vraiment être une menace tandis que l’austérité venait d’être instaurée au Royaume-Uni. Nous nous sommes dit qu’il y avait là une opportunité de créer un centre où les gens pourraient se rencontrer dans un espace ouvert, apprendre de nouvelles choses de manière démocratique et se réapproprier leur territoire », explique-t-il.

UN ESPACE DÉMOCRATIQUE C’est ainsi qu’en 2011 naît l’organisation caritative Bridgend Inspiring Growth, qui permet à la ferme de reprendre vie. Le projet de réhabilitation progresse lentement jusqu’à ce jour de juin 2016 où la mairie d’Édimbourg finit par céder la ferme à l’organisation pour une livre sterling symbolique.


AUTONOMIE

D.I.Y. Sy l vie Ha m p i ki a n O l ivie r D e g o rc e & A m a n d i n e Ge e r s

CONCOMBRE D.I LE CHAMPION DE L’HYDRATATION

Le concombre est un ingrédient emblématique des cosmétiques maison, souvent caricaturé sous la forme de tranches posées sur le visage. Or ce légume-fruit mérite bien plus d’égards tant il est source de bienfaits pour la peau. IL ÉTAIT UNE FOIS Le concombre (Cucumis sativa) est originaire d’Inde, mais il est présent dans les jardins français depuis le Moyen Âge. Sa culture était même recommandée par le capitulaire De Villis, un catalogue de plantes potagères écrit à la demande de l’empereur Charlemagne à la fin du viii e siècle. Initialement, le concombre n’était autre qu’un cornichon arrivé à maturité. Très amer, il était surtout employé pour ses vertus médicinales, notamment pour les soins de la peau. Petit à petit, les agronomes ont sélectionné des variétés amères et croquantes pour l’usage en condiment (cornichon), et des variétés douces, tendres, aqueuses, pour l’usage en crudité (concombre). Ce sont ces variétés qui conviennent aux usages

L A PASTÈQUE, A LT E R E G O D U C O N C O M B R E La pastèque appartient à la même famille botanique (Cucurbitacées) et sa pulpe peut remplacer celle du concombre dans toutes les recettes de masque où elle figure. Les soins à la pastèque sont particulièrement hydratants, rafraîchissants et adoucissants.

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cosmétiques, notamment le « hollandais », qui représente 80 % de la production française.

LE CONCOMBRE SOUS LA LOUPE La pulpe du concombre est hydratante, adoucissante, lissante. Elle apporte de l’eau, de nombreux nutriments et des actifs aux propriétés tonifiantes, antioxydantes et anti-âge (flavonoïdes, flavones, apigénine, vitexine, cucumérine A et B, cucumégastigmanes, lignanes, cucurbitacines, phytostérols, vitamine E, etc.). Le concombre s’emploie principalement sous forme de masque, souvent mélangé à d’autres ingrédients (argile, yaourt, miel, etc.). Mais on peut aussi réaliser des soins express chaque fois que l’on a la peau asséchée ou irritée. Il suffit d’appliquer sur le visage quelques tranches de concombre, un cataplasme de pulpe mixée, ou l’intérieur de sa pelure. Les pépins coriaces des concombres matures renferment une huile précieuse. Faites-les sécher, puis passez-les au moulin pour obtenir une poudre fine et homogène. Vous pourrez la mélanger à un peu de yaourt pour réaliser un gommage tout doux ou l’employer pour préparer un macérat huileux. Comptez 20 grammes de poudre pour 100 millilitres d’huile et suivez l’une des techniques proposées pages suivantes. n


je vais bien, le monde va mieux

AUTONOMIE

Véron iqu e B u r y

SE METTRE

JE VAIS BIEN LE M AU SPORT

CHEZ SOI

Yoga, stretching, danse, renforcement musculaire, et même endurance… Aujourd’hui, il n’a jamais été aussi facile de pratiquer une activité physique de chez soi tout en bénéficiant des conseils d’un coach. Immersion.

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llez, étire bien ta jambe, vas-y, comme ça, c’est très bien… » Une voix résonne dans le salon de l’appartement de Julie, 46 ans. Sur son tapis bleu, les mains et les pieds au sol, installée dans la posture « chien tête en bas », la quadragénaire souffle lentement tout en écoutant les consignes de sa coach de l’autre côté de l’écran d’ordinateur. Il est 9 h 30. Et comme chaque samedi matin, c’est l’heure de sa séance de yoga Iyengar. Depuis le confinement dû au Covid-19, Julie n’a pas raté une séance. Elle a même augmenté sa charge d’entraînement grâce aux nouvelles technologies, passant de trois séances hebdomadaires en salle à plus de cinq séances chez elle. « J’ai découvert les cours en ligne pendant le confinement et depuis, je ne peux plus m’en passer. C’est tellement pratique », confie-telle. Elle n’est pas la seule. En effet, d’après une étude de la Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire publiée en partenariat avec l’institut de sondage IPSOS, en avril dernier, 66 % des Français ont continué à pratiquer une activité physique, dont une bonne

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partie en intérieur (49 %) et en suivant des cours en ligne (38 %). Comme Julie, Odile, 57 ans, a découvert ce concept durant le confinement et n’imagine plus s’en passer. « Même si je retourne en salle à la rentrée, je vais continuer à suivre des séances chez moi. C’est super agréable. En cinq minutes, on est prête, on n’a pas besoin de courir ou de se changer. On gagne un temps fou. »

LEVER LES BARRIÈRES Il est effectivement tout à fait possible de se mettre à une activité sportive chez soi, et ce même si l’on ne dispose pas d’un vélo d’appartement ou d’un rameur. Véronique et Davina, les célèbres coaches de fitness des années 1980, avaient déjà largement contribué à démocratiser la pratique du fitness devant un écran de télévision [lire leurs portraits respectifs dans Kaizen, hors-série n° 15, « L’âge d’or ! Vivre mieux, en bonne santé, et plus longtemps »]. Mais chose nouvelle, on peut désormais s’adonner à une activité physique de chez soi tout en bénéficiant des conseils avisés d’un coach en direct. Le nombre de cours en ligne a en effet explosé depuis le confinement et l’on trouve


BD - au potager !

AUTONOMIE

B Mathild

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Gabrielle Paoli

vivre en oasis

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LE MOULIN BLEU :

LA RÉSILIENCE DANS UN MONDE QUI S’EFFONDRECOL Imaginée au sein d’une écocolocation de quinze personnes en région parisienne, la Maison Bleue prend forme dans un ancien moulin et ses dépendances, au bord du Loir (Saint-Jean-Froidmentel, Loir-et-Cher). Depuis mars 2020, le collectif aménage les 800 m2 habitables sur un terrain de 13 hectares pour créer un laboratoire de résilience.

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epuis mars 2020, les 13 hectares de l’ancien moulin de Saint-JeanFroidmentel voient se balader de nouveaux et inhabituels habitants. Une quinzaine de jeunes gens et autant de moutons, encore ébahis de la rapidité avec laquelle ils se sont retrouvés là. « L’idée du Moulin Bleu est née avec la Maison Bleue, une écocolocation créée en 2015 à Bourgla-Reine, raconte Édouard, à l’initiative de cette dernière. Colibris fait sa part dans l’histoire de L’ambition d’aller un jour à la Kaizen ; présent dès l’origine du campagne était inscrite dans la magazine, il l’inspire et l’accompagne fondation de cette coloc’, on se au quotidien. savait “en transition”. » Trois ans plus tard, l’idée revient sur Envie d’agir ? la table. Pour tous, le moment Rejoignez le mouvement : est venu de déménager et de www.colibris-lemouvement.org donner une autre envergure à Une oasis est un lieu de vie ou de l’aventure collective, écoloressources qui incarne des valeurs gique. Ils sont alors dix-neuf d’écologie et de partage. copains à rêver ensemble. Envie de créer, rejoindre une oasis ? Camille, cofondatrice du Moulin www.colibris-lemouvement.org/ Bleu, rappelle l’intention comprojets/projet-oasis mune : « Notre envie était forte Envie d’investir et de soutenir d’incarner nos valeurs dans un le travail d’accompagnement mode de vie résilient et alternade la Coopérative Oasis ? www.cooperative-oasis.org/participer/ tif. Cette exemplarité passait pour nous par de nombreux 82

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domaines : le zéro déchet, l’économie d’énergie, une mobilité réduite, la production d’une partie de notre consommation alimentaire… » C’est notamment ces deux derniers points, la mobilité et la résilience alimentaire, qui ont poussé le collectif à quitter Bourg-la-Reine pour s’installer dans une zone plus rurale.

UN PROJET SANS CHEF En un an, au rythme d’un week-end complet de travail tous les mois, le groupe est passé de l’idée à l’installation. Avec une culture chevillée au corps : celle de refuser un chef, de travailler en autogestion. Comment ? En lissant les caractères des uns et des autres. « Même si on ne peut pas empêcher que certains prennent plus de place que d’autres, on a essayé de faire en sorte que certains groupes de travail ne chapeautent pas les autres », explique Camille. Les processus sont plus lourds, les décisions passent souvent par de longues discussions ; cependant, même si cette organisation a des exigences élevées, elles sont volontiers acceptées pour garantir les choix de gestion du Moulin. Quand le moulin a été identifié comme lieu potentiel d’installation, certains se sont mis en arrière-plan, tout en restant investisseurs. Si, à terme, le Moulin peut abriter vingt-quatre habitants, le noyau dur n’est aujourd’hui encore constitué que de sept personnes, qui ont porté


cui sin e

AUTONOMIE

, E N M, O D E ZE R O D E CH ET ! Linda Louis

CUISINE

LA NOIX UN TRÉSOR SOUS LA COQUILLE

Sous son impénétrable coquille de bois se blottit un fruit croquant, savoureux et nutritif. Mais qu’y a-t-il à l’intérieur d’une noix ? De beaux cerneaux, promesse d’un régal d’automne qui se décline de mille façons en cuisine. Même le tourteau issu de l’extraction de l’huile forme un ingrédient savoureux et unique en son genre ! 1. AVEC DES CERNEAUX, DES BRISURES OU DE LA POUDRE DE NOIX Si vous avez de beaux cerneaux, il serait dommage de les réduire en poudre ! Gardez-les pour : • les salades composées à base de bleu, d’endives et de pommes vertes ; de chèvre, de mâche et de betterave ; de lentilles, d’échalotes et de vinaigrette moutardée ; • les mélanges de céréales ou un granola maison ; • les fruits déguisés ou pour les faire caraméliser [lire recette du gâteau de sarrasin aux noix et au miel page suivante]. Et si à l’ouverture, les cerneaux ne restent pas entiers, utilisez-les mixés dans les recettes suivantes : • Sauce aux noix et au pain dur : faites tremper 200 grammes de noix avec 50 grammes de pain dur, 200 millilitres de lait végétal et une grosse 84

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pincée de sel pendant 30 minutes, puis mixez le tout ; servez avec des spaghettis. • Pesto : mixez 100 grammes de basilic, de pousses d’épinard ou d’ortie bien lavés avec 80 millilitres d’huile de noix, 40 grammes de noix, 40 grammes de parmesan ou de chèvre bien sec, une gousse d’ail pelée et dégermée et une pincée de sel. • Lait de noix : faites tremper pendant 8 heures 100 grammes de brisures de noix ; jetez l’eau de trempage et rincez-les ; mixez-les avec 900 millilitres d’eau filtrée, une cuiller de miel ou de sucre roux ; filtrez à travers un linge fin et pressez au maximum (conservation : 3 jours). À savoir : l’okara (résidu sec) peut être réutilisé dans les pâtes à biscuits, à crêpes… • Gâteaux (macarons, financiers…) : remplacez la poudre d’amande par de la poudre de noix, c’est tout aussi bon et surtout plus local !


cui sin e

, CET, INGRE DIENT BIO, J EN FAIS QUOI ? Li n d a L o u i s

AUTONOMIE

LES GRAINES CUISINE DE CHANVRE ELLES RIVALISENT AVEC LE SOJA !

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SÉLECTION KULTURELLE LI VRES JE MANGE BIO MÊME EN RANDO.

RECETTES NOMADES POUR BALADES, CYCLO, BIVOUACS Cléa et Linda Louis, Terres vivantes Pour manger en conscience en pleine nature, avec des aliments sains et bio, ce livre offre un large panel de recettes originales pour pique-niquer léger et zéro déchet.

SÉLECTION KULTURELLE HABITER L’AIR.

ARCHITECTURES GONFLABLES, BIOCLIMATIQUES ET ÉCOLOGIQUES Michele Boni, Éditions Alternatives À partir d’exemples concrets à travers le monde, ce beau livre nous fait découvrir des dispositifs ingénieux capables d’isoler des espaces extérieurs en ville comme en pleine nature. L’air, savamment utilisé, permet en outre de rafraîchir, de produire de l’eau en milieu très sec ou même d’alimenter une ferme, grâce à des structures bioclimatiques. À l’heure du réchauffement climatique, cet ouvrage montre combien l’architecture ouvre de nouvelles perspectives créatives en matière d’habitat et de solutions innovantes pour s’adapter au monde de demain.

L’ENFANT ET LA NATURE.

ET SI LE LIEN À LA NATURE ÉTAIT LE SECRET D’UNE ÉDUCATION AU BONHEUR ? Frédéric Plénard, Éditions du Rocher Enseignant en sciences de la vie et de la terre (SVT), l’auteur relate les résultats de son expérience pédagogique avec une cinquantaine d’enfants scolarisés dans la nature, encadrés par des éducateurs et des chercheurs. L’immersion en forêt, le jardinage, la pêche à pied, la proximité avec les animaux, les multiples activités et les découvertes nature ont permis d’élaborer des outils pédagogiques favorisant ainsi l’éveil, l’attention, la cohésion et l’autonomie. Un vrai bonheur !

L’EUROPE RÉENSAUVAGÉE.

VERS UN NOUVEAU MONDE Gilbert Cochet et Béatrice Kremer-Cochet, Actes Sud Après 4 000 ans de destruction de la forêt primaire en Europe, la résilience de la vie sauvage est à l’œuvre. Au sein d’espaces délaissés ou impulsés par des initiatives humaines, la nature reprend ses droits. Bisons, ours, aigles, phoques s’installent sur de nouveaux territoires. Un espoir pour une cohabitation bienveillante, où l’humanité se réconcilie avec sa part sauvage. >>>>>>>>>>>>>>

L’AUTRE MOITIÉ DE SOI

Brit Bennett, Autrement Après son premier roman à succès Le Cœur battant de nos mères, l’écrivaine américaine décrit la difficulté à devenir soi dans une société qui assigne un rôle et un statut. Une intrigue forte, une peinture subtile de la filiation, au confluent des rapports de classe et du racisme.

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SÉLECTION KULTURELLE LI VRES L’ÉVEIL DE LA PETITE GRENOUILLE.

LA MÉDITATION POUR LES PARENTS AVEC LEURS TOUT-PETITS Eline Snel, Les Arènes L’auteure du best-seller Calme et attentif comme une grenouille décline ici la pleine conscience pour les enfants de 18 mois à 4 ans pour faire face aux pleurs, agitations et problèmes de sommeil. Un guide aussi pour les parents pour cultiver la sérénité et la confiance.

L’HOMÉLIE DES SILENCIEUX

Patrick Fischmann, Mazeto square Un recueil de contes du monde et des récits de la nature, où les plantes et les animaux livrent leur sagesse.

IMAGINER LE MONDE DE DEMAIN.

LE RÔLE POSITIF DES MÉDIAS Gilles Vanderpooten avec Reporters d’espoirs, Actes Sud

CINÉMA HONEYLAND

EXPO

SÉLECTION KULTURELLE

de Ljubomir Stefanov et Tamara Kotevska, 86 min, sortie le 16 septembre 2020 - Partenaire avec Kaizen Modeste et sensible, Hatidze est l’une des dernières personnes à récolter le miel de manière traditionnelle dans les montagnes désertiques de Macédoine. Sans aucune protection et avec passion, elle communie avec les abeilles, avec qui elle partage toujours la moitié de la récolte de miel, préservant ainsi l’équilibre fragile entre la nature et l’humain. Cette fresque hors du temps nous livre un récit poétique et tragique sur ces héros invisibles, véritables gardiens de la biodiversité.

LA VILLE-FORÊT, VERS UNE NOUVELLE CULTURE URBAINE

Du 15 septembre au 18 décembre 2020 Réconcilier la ville avec le monde végétal, créer ou imaginer une ville accueillante pour le vivant, tout en s’inspirant du modèle de la forêt : telle est l’ambition de l’exposition présentée par le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) Rhône Métropole à Lyon. L’exposition propose d’initier un parcours à la recherche d’une ville-forêt avec l’objectif de coconstruire un nouveau cadre de vie. Installations artistiques, table ronde, ateliers enfants et professionnels guideront cette quête où le végétal pourrait redonner vie au bitume ! www.caue69.fr

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S’ABONNER À KAIZEN, C’EST S’ENGAGER DANS UN NOUVEAU PROJET DE SOCIÉTÉ

ENCART 1 an ABONNEMENT 2 ans

ABONNEMENTS FRANCE MÉTROPOLITAINE ET PARTICULIERS

6 N°

34 € (au lieu de 39 €)

6 N°

54 € (au lieu de 63 €)

+ 2 HORS-SÉRIES

2 HORS-SÉRIES À PARAÎTRE

12 N°

60 € (au lieu de 78 €)

12 N°

100 € (au lieu de 128 €)

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4 HORS-SÉRIES À PARAÎTRE

Offres d’abonnement Europe, monde, associations, professionnels et ventes à l’unité sur www.kaizen-magazine.com EN VENTE À L’UNITÉ, LES HORS-SÉRIES KAIZEN : HS 5 Pour une enfance joyeuse T. 1 - 0-6 ans HS 7 Pour une enfance joyeuse T. 2 - 6-12 ans

HS 8 Comment devenir autonome T. 2

HS 9 Pour une adolescence joyeuse T. 3 - 12-18 ans HS 11 Le féminin, au cœur du changement HS 13 Esprit nomade

HS 3 Comment devenir autonome T. 1

HS 6 Je suis heureux et sobre HS 10 Souffle quantique

HS 12 Santé, vers une convergence des médecines T. 1

HS 14 Comment devenir autonome T. 3 - Zéro déchet de A à Z

HS Les 4 saisons végétariennes

HS 15 L’âge d’or ! Vivre mieux, en bonne santé, et plus longtemps

HS En quête de sens

À PARAÎTRE EN 2020 :

HS 16 Santé. Petit manuel de soins maison T. 2

HS Green IT

Nombre de HS : HS 14 : HS Les 4 saisons végétariennes :

x 12 € =

x 14,90 € =

x 9,50 € =

Frais de port :

TOTAL :

Frais de port : 1 HS : 3 € - 2 HS / HS 14 : 3,70 € 3 ou 4 HS : 4,80 € - 5 HS : 5,80 €

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