Roots 19

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BLACK LIFESTYLE

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M A R T I N I Q U E

SERGE AURIER, International Ivoirien et joueur du PSG

G U A D E L O U P E

SPÉCIAL CÔTE D’IVOIRE Hommage Grand-Bassam, un an après le drame Mode Nzassa Mode Festival, le bijou de Ciss Saint-Moïse Beauté Fatou Ndiaye, bloggeuse noire la plus influente de France Racines Serge Aurier, Côte d’Ivoire I La marche de Grand-Bassam Mode Clarisse Hieiraix, laenfant grâcede delaMarie-Galante Mode Retour surJosé la Black Fashion Week Da Silva I Yvonne Paraiso BeautéBusiness Comment entretenir ses locks ? I David Monsoh I Édith Brou Beauté Culture/Art Dossier spécial NAPPY Meiway I Tour 2 Garde I Dj Arafat I Kiff No Beat I Sacko I DSK I Lynnsha

Racines Les Coolies, hindous des Antilles Racines Coulies, les hindous des Antilles Business Dossier immobilier : comment investir aux Antilles ?

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N° N°

PRINTEMPS / ÉTÉ 2017



Editorial Editorial

STARTED FROM THE BOTTOM... Abidjan est doux… Qui n’a jamais entendu ce slogan ? Avant d’y mettre les pieds pour la première fois, en 2017, je pensais qu’il ne ans… remplie Par la grâce de Dieu. parmi Deux tant ans d’autres. que ROOTS à pas, dans le paysage médiatique s’agissait que Deux d’une phrase de chauvinisme, Maiss’installe, je peux enpas attester. Babi est bel et bien doux. 2017, hexagonal. connaissez leitmotiv Black Excellence. ROOTSspéciale c’est une unesera génération, l’année de l’installation sur Vous le continent africainnotre pour la magazine: ROOTS, avec une édition Côte famille, d’Ivoire qui pour la une aventure, mais surtout de (dé)montrer la grandeur d’une culture mise au ban des clichés, première fois diffusée à la fois en France et en une Côte envie d’Ivoire. Pour cette édition, nous avons voulu mettre en avant tousI les talents qui font la fierté des Ivoiriens, dans leles domaine sportif, musical,les des complexes et tout ce qui va avec. have a dream : que ce magazine traverse frontières, traverse entrepreneurial, de la mode, desles arts… mentalités. Que noirs de ce pays cessent de se regarder avec défiance et/ou envie et que le regard posé sur Un focus sur le Nzassa Mode par le et/ou créateur mode Vœu Ivoirien Cissou Saint-Moïse ; Une séance exceptionnelle?àIl y eux ne soit plusFestival, celui defondé la crainte dude dédain. pieux candeur exacerbée mephoto répliquerez-vous Abidjan en compagnie de Manuela Makre, Awa Sanoko et Ismael Grah, les mannequins phares du pays, suivie d’un shooting à Assinie a forcément un peu de cela, mais je reprendrai des mots employés deux ans auparavant pour le premier opus avec Hyllen Legré, miss Côte d’ivoire France 2015. de la saga Roots : « basculons du black is beautiful au black is brillant ». Pour la cover, la présence exclusive de Serge Aurier, enfant terrible de la Côte d’Ivoire. Une cover qui me tient particulièrement à Pour info, le swag… ça ne paye pas. Comprendra qui voudra. coeur pour le fan du PSG que je suis. Hasard du calendrier ou clin d’oeil du destin, Il s’agira de l’édition n°19, même numéro que Puisque c’est mon édito, et qu’après tout j’en fais un peu ce que je veux, je tenais à remercier la femme de ma celui arboré par Serge Aurier sur sa tunique parisienne. Un moment privilégié avec l’un des défenseurs africains les plus doués de sa (Queen Mum) pour son amour ma sœur, mes proches, mes sûrs et Une la Roots family : Eva, en génération. Savie première couverture de magazine, quiéternel, plus est avec la tenue traditionnelle Bété gens de chez lui… nouvelle exclusivité pour ROOTS, après la précédente Une de Didi Stone Olomidé. Just in case you ain’t know…

“basculons du black is beautiful A B I Dau J A black N E S is T brillant” DOUX Nous reviendrons avec le kid de Sevran sur la place particulière qu’occupe la Côte d’Ivoire dans sa vie, ses projets pour le pays et un premier lieu, « mon deuxième cerveau », Diane, notre rayon de soleil quotidien, Armand, dont le sens artistique hommage aux victimes de Grand-Bassam, seulement un an après le drame. n’a d’égal que sa désorganisation chronique (sans doute est-ce l’apanage des génies), Orphée notre œil photo Grand-Bassam, justement. Nous en avons profité pour effectuer un reportage plein d’émotions avec l’un des rescapés de l’attaque inspiré, Amany notre attachante styliste farfelue, Marina la petite dernière et véritable encyclopédie de l’univers terroriste. Il s’agit du petit-fils du propriétaire de l’hôtel L’Étoile du Sud qui était présent sur les lieux lors de ce triste jour. Nous revienhip hop, et j’en oublie… drons avec lui sur les évènements et ce qui en a découlé pour la ville de Bassam. Trop de blabla tue le blabla, alors je feraiMeiway, court : des à nos annonceurs pour leur confiance, Abidjan, Assinie, Bassam, Serge Aurier, Ciss Saint-Moïse, Tourremerciements 2 Garde, Kiff Noinfinis Beat, Dj Arafat, Edith Broo, David Monsoh… aux lecteurs pour leur soutien et une longue vie à ROOTS : un lifestyle d’un nouveau genre. Tour d’horizon complets sur les personnalités et lieux qui dessinent la Côte d’Ivoire. Sans oublier un focus dans la partie « racines » sur la fameuse marche d’antan des femmes de Grand-Bassam, un reportage sur Rosine Ekrabé, nouvelle miss Côte d’Ivoire 2017… En tout, une immersion d’une centaine de pages au pays des Éléphants ! Pour le reste, je vous laisse découvrir… Entrez dans l’univers ROOTS.

Michael Kamdem Michael Kamdem Directeur de publication Directeur de publication


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Sommaire Contributeurs

PRINTEMPS / ÉTÉ 2017

Ils ont contribué à ce numéro Baby 88

Fashion 51

Amany

Beauty 115

Styliste Age : 00 ans Racines : Côte d’Ivoire Centres d’intérêt : On kiffe : L’oeil mode artistique de la maison. Sous ses airs de modeuse excentrique, à la chevelure mi rasée, mi colorée, Roots 146 se cache notre fausse timide mais très inspirée… Amany. Si je te dis “ROOTS” :

Food 200

Orphée

Laurie

Photographe réalisateur Age : 00 ans Racines : Côte d’Ivoire Centres d’intérêt : On kiffe : L’oeil mode artistique de la maison. Sous ses airs de modeuse excentrique, à la chevelure mi rasée, mi colorée, Business 178 se cache notre fausse timide mais très inspirée… Amany. Si je te dis “ROOTS” :

Présidente du club READ / Rédactrice culture/art Age : Racines : Martinique Centres d’intérêt : On kiffe : Malgré un fuseau horaire trop souvent déréglé, cette adepte des retards à répétition est notre maitre es bouquin. Férue de littérature et cinéma afroaméricains et afrocaribéens, notre très parisienne présidente du club READ nous délecte de son regard avisé sur l’art et la culture afro dans sa globalité. Si je te dis « ROOTS » :

Culture / Art 225

004

019 Mode 083 Baby Couverture 091 Beauté 147 Racines Disponible en ligne : www.rootsmagazine.fr - Et sur Facebook : Roots magazine - Directeur Général : Michael Kamdem Serge Aurier PhotoAudrey : InèsNgako Tiefridj : redaction@rootsmagazine.fr - Publicité/ recrutement : direction@rootsmagazine.fr - Communication : Eva Youmbi / Diane / 169Rédaction Business Morgane Mare. - Directeur artistique : Noukelak - Directeur technique : SBY RPCO - Stylisme : Amany Gogo 195 Gastronomie Photographes : SBY RPCO / Orphee Noubissy / Sonyiah Lawson / David Ekue / Enkiel - Photo de couverture : David Ekue , chez Afrik ‘N’ Fusion Nous remercions : 217 Culture / Art Diffusions papier : 10 000 exemplaires Lieux : Ambassades africaines, agences de voyage, compagnies aériennes, instituts de beauté afroantillais, bars lounge, restaurants afroantillais, boutiques de vêtements, fichier de VIP ... la liste détaillée sur www.rootsmagazine.fr - Périodicité : Bimestrielle Impression : Espagne - Toute ou partielle reproduction du magazine sans autorisation expresse de l’éditeur est interdite. Edition appartenant à K&M Environnement.



Contributeurs

IlsIls ont ontcontribué contribué numéro à àcecenuméro

Stella Mendès

Amad Kay

Inès Tiefridj

Étudiante Stylisteen marketing Racines Vert Age :: Cap 00 ans Grâce au marketing, j’ai su mettre Racines : Côte d’Ivoire en avant mon potentiel dans tout ce d’intérêt : queCentres j’entreprends. Je pense que le plus important est de On kiffe : L’oeil mode artistique croire en ses projets. Il faut apprendre de la maison. Sous ses airs de à créer ses propres opportunités car excentrique, à la il n’ymodeuse a pas de limites. On a la possibilitéchevelure de réalisermin’importe lequel de rasée, mi colorée, ses rêves en s’en donnant moyens se cache notre fausseles timide mais car on est maitre de notre propre très inspirée… Amany. destinée. Si jefleur te disne“ROOTS” : à rivaliser « Une pense pas avec la fleur d’à côté. Elle fleurit » Instagram : xoStellya

Consultant en image / styliste Photographe réalisateur Racines : Côte d’Ivoire Age : 00 ans Enfant des 80s, j’aime rencontrer et Racines : Côte communiquer avecd’Ivoire les gens, explorer de nouveaux endroits: du monde, difCentres d’intérêt fuserOn de kiffe la bonne vibe, vivre artistique avec la : L’oeil mode musique et rire. de la maison. Sous ses airs de Ce qui m’a amené au stylisme c’est la modeuse excentrique, à la possibilité de faire parler la créativité qui résidait au fond de moimi et que je chevelure mi rasée, colorée, n’avais jamaisnotre exploitée jusqu’à il ymais a se cache fausse timide 7 ans maintenant. Je suis nul en destrès Amany. générale. sin et eninspirée… art d’une manière Si je te dis “ROOTS” : C’est la raison pour laquelle j’admire tous les artistes talentueux peu importe leur domaine. À la base, j’ai fait une formation de consultant en image dans le but d’aider les gens (les artistes comme les particuliers) à avoir une belle estime d’eux. Je me sers à la fois de la communication et du côté créatif pour y parvenir. Mais cela reste de la psychologie avant tout. Je fais dans le social mais avec style. Instagram : amadstyle

Photographe / Graphiste Présidente du club READ / Racines : Algérie Rédactrice culture/art “Née à Paris, j’ai grandi et ai été élevée Age : Je suis revenue en France au Togo. aprèsRacines l’obtention de mon baccalau: Martinique réat Centres en 2014d’intérêt où j’ai commencé des : études de design graphique, d’arts On kiffe : plastiques et de musique. Pratiquant Malgré depuis un petite, fuseau monhoraire ces activités attirance l’univers de l’image fut troppoursouvent déréglé, cette très naturelle, et jeretards commençai alors adepte des à répétition la photographie en 2011. C’est lors de maitre que es j’intègrai bouquin. monest stagenotre de 2e année Férue de littérature et l’équipe de Roots et que mes cinéma photos ont apparu pour et la première fois afroaméricains afrocaribéens, dans un magazine avec le shootnotre très parisienne présidente ing de Miss Cameroun 2013, Valerie du Depuis, club READ son Ayena. j’ainous eu ladélecte chancedede shooter d’autres personnalités et, regard avisé sur l’art et la culture aujourd’hui, Aurier, pour la afro dansSerge sa globalité. cover de ce spécial Côte d’ivoire. Si je te: ines.tef dis « ROOTS » : Instagram

Amany

Orphée

Laurie

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Disponible en ligne : www.rootsmagazine.fr - Et sur Facebook : Roots magazine - Directeur Général : Michael KAMDEM Disponible en ligne : www.rootsmagazine.fr - Et sur Facebook : Roots magazine - Directeur Général : Michael Kamdem Rédaction : redaction@rootsmagazine.fr - Publicité / recrutement : direction@rootsmgazine.fr - Casting : casting@rootsmagazine.fr Rédaction : Faites redaction@rootsmagazine.fr - Publicité/ recrutement : direction@rootsmagazine.fr - Communication : Eva Youmbi / Diane Audrey Ngako / la promotion de votre activité ou marque dans ROOTS : 09.72.84.56.08 // 07.68.40.93.11 Morgane Mare. - Directeur artistique : Noukelak - Directeur technique : SBY RPCO - Stylisme : Amany Gogo Directeur de Photographes publication : Michael KAMDEM DirectIon artistique EYENGA Amad de KAY - Manon DELCOURT Malicka : SBY RPCO / Orphee -Noubissy / Sonyiah Lawson: Karen / DavidZE Ekue / Enkiel -- Photo couverture : David Ekue ,- chez AfrikSANGARET ‘N’ Fusion Nous remercionsNous : La génération remercions :ROOTS Diffusion papier : Ile de France 000 exemplaires Diffusions papier ://1020000 exemplaires Lieux : Ambassadesafricaines, africaines, agences voyage, compagnies institutsstores, de beauté afroantillais, bars lounge, restaurants boutiques de Lieux : Ambassades institutsdede beauté et salonsaériennes, afros, concept restaurants afro-caribéen, boutiquesafroantillais, de vêtements, vêtements, fichier de VIP ... laévènements liste détaillée et surconcerts... www.rootsmagazine.fr - Périodicité : Bimestrielle Impression : Espagne - Toute ou partielle reproduction du magazine sans autorisation expresse de l’ é diteur est interdite. Edition appartenant à K&M La liste détaillée sur www.rootsmagazine.fr - Périodicité : Trimestrielle Environnement. Impression : Europe - Toute ou partielle reproduction du magazine sans autorisation expresse de l’éditeur est interdite.


Le Cont inen t

Le Continent est un nouveau restaurant Africain à Paris situé dans le huitième arrondissement. Nous vous proposons une cuisine fusion franco-africaine chic et raffinée. L Notre chef vous surprendra de par son savoir-faire qui allie avec raffinement le goût d’une cuisine métissée. Notre restaurant le Continent, situé dans le Triangle d'Or du huitième arrondissement, Rue La Boétie, vous propose Continentdeestnouvelles un nouveau restau une invitation au voyage qui vous feraLedécouvrir saveurs. N situé dans le huitième arr Notre rez-de-chaussée vous accueillera pour vous permettre vous proposons cuisine f de savourer nos délicieux cocktails, Nous vous pourrez ensuite une passer N à l'étage afin de poursuivre votre dégustation. chic et raffiné une in otre chefcosy, vousvous surprendra Confortablement installé dans nosNcanapés profiterezde par s avec raffinement goût d’un d'un bel espace avec des hauteurs sous plafond qui laisserontle libre N cours à votre imagination. de Notre restaurant le Continent, situ du huitième arrondissement, Rue L 31 rue la Boétie une invitation au voyage qui vous fera d 75008, Paris France Con d'un Pour toutes informations Notre rez-de-chaussée vous accueille de savourer nos délicieux cocktails, vo Veuillez nous contacter: à l'étage afin de poursuivre v Numéro de Téléphone: 31 rue la Boétie +33 1.42.89.96.11 75008, Paris Confortablement installé dans nos can France Email: d'un bel espace avec des hauteurs sous p contact@lecontinent.paris Pour toutes informations cours à votre imagi Veuillez nous contacter:

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Photos : Didier Teurquetil

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Cocktail n°9

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MAKING OF ROOTS #19 SPÉCIAL CÔTE D’IVOIRE #NzassaFestival #Abidjan #Assinie #Bassam Instagram : @rootsmagazine

Didi Stone Olomide

Édito Baby roots

Didi Stone Olomide

Édito Baby roots


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Didi Stone Olomide

Édito Baby roots


Grand-Bassam Un an après le drame Par Michael KAMDEM

Rencontre avec Frédérique, le petit-fils du propriétaire de l’hôtel-restaurant l’Etoile du Sud à Grand-Bassam, l’un des endroits qui a connu la tragédie de Grand-Bassam. Frédérique était présent sur les lieux le jour du drame et revient avec nous sur ce triste jour et cet anniversaire dont la Côte d’ivoire se serait bien passé. Le bilan officiel fut glacial avec 19 victimes (16 civils + 3 militaires) de 6 nationalités différentes (10 Ivoiriens, 4 Français, 2 Libanais, 1 Nigérian, 1 Allemande et 1 Macédonienne). Revenons sur ce jour du 13 mars 2016 où tu étais en service à l’hôtel l’Étoile du Sud... C’était un week-end. Tous les Abidjanais, les vacanciers aiment venir à la plage. J’ai effectivement assisté à toute la scène, mais au départ, tout était flou. Lorsque j’ai aperçu les premiers assaillants, j’ai d’abord cru à des braqueurs, car c’était la saison des «microbes» (enfants délinquants des rues) qui sévissait. Quelques minutes après, on a vu la foule se précipiter. Tout le monde criait ! Tout le monde tremblait ! Les gens hurlaient que des hommes armés étaient en train de tirer sur les passants. Je travaillais à ce moment au bar de l’hôtel et, avec mes collègues, nous avons alors décidé de cacher les clients de l’hôtel. On s’est caché dans l’une des chambres de l’hôtel et j’ai alors regardé par la fenêtre pour comprendre ce qui se passait exactement sur la plage. J’ai vu les tireurs s’avancer mais aucun ne touchait les sacs abandonnés par les clients, j’ai alors compris que ce n’était pas une équipe de braqueurs. Au départ, tu ne peux pas penser à une attaque terroriste. Lorsque l’on a vu nos militaires intervenir, on a alors compris qu’il s’agissait d’une attaque terroriste. On est resté caché pendant un peu moins d’une heure. C’était terrifiant, comme s’ils cherchaient des proies et lorsqu’ils voyaient des gens à la peau blanche, ils tiraient ! Le restaurant voisin du nôtre a connu un carnage puisqu’ils ont rafalé les plagistes et plusieurs touristes qui n’avaient pas eu le temps de réaliser ce qu’il se passait. Une scène a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux. On voyait toute la foule de votre hôtel courir et un vieil homme s’est alors réfugié derrière le comptoir de votre restaurant avant d’être abattu par un djihadiste, face à la camera… C’était un client fidèle, très respectueux. C’était la panique, et au lieu de nous suivre, il a préféré se cacher seul, et malheureusement… C’était son jour. Il a voulu se cacher derrière le comptoir du bar où je travaillais... Moi-même, l’idée m’avait traversé l’esprit. Mais j’ai finalement opté pour un refuge dans les chambres de l’hôtel, avec un maximum de clients. Et la suite pour ce monsieur a été tragique puisqu’il s’est fait abattre à peine quelques minutes après. Comment l’as-tu vécu personnellement ? Les premiers jours, je ne pouvais pas dormir. Je revoyais le visage de cet occidental sexagénaire décédé, j’entendais les hurlements, les coups de feu pendant mon sommeil. Mais j’ai survécu donc je n’ai pas le droit de me plaindre. Quelles ont été les répercussions pour Bassam ? Le tourisme a pris une claque. Pendant les 3-4 mois qui ont suivi, la plage était vraiment déserte. Nous avons alors misé à fond sur la communication, l’État nous a apporté du soutien, et la fréquentation a repris son rythme quasi normal aujourd’hui. Vous avez pris de nouvelles mesures en matière de sécurité ? Oui bien sûr, mais le gros du travail doit venir de l’État. Bassam est un grand vivier du tourisme pour la Côte d’ivoire, et c’est leur mission de sécuriser au maximum ces vacanciers. Il y a besoin de voir plus de patrouilles de police ou de l’armée pour rassurer davantage.

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Si tu avais un message à adresser à nos lecteurs ? Comme dit le slogan : “ Je suis Bassam ! ”. Il y a un beau soleil, une magnifique plage. Cette sombre histoire est derrière nous, nous rendons hommage à ces victimes et regardons l’avenir avec confiance et sérénité !


Frédérique, ici à gauche, rescapé de l’attaque


PHOTOGRAPHE : INÈS TIEFRIDJ MAQUILLAGE : HYLLEN LEGRÉ by TRUE COLORS PARIS TENUE TRADITIONNELLE : COEUR ROYAL D’ARFIQUE


SERGE AURIER

ENFANT DE LA CÔTE D’IVOIRE Nous sommes quasiment un an, jour pour jour, après les attentats de Bassam (13 mars 2016). As-tu un petit mot à faire passer pour les victimes de Grand-Bassam ? Comment l’as-tu vécu ? C’est la première fois qu’un tel évènement arrive dans notre pays donc, forcément, c’est choquant et attristant. Dans le passé, nous avions connu la guerre mais cette attaque reste tout de même très marquante et offensive à nos yeux. Avec l’équipe nationale de football ivoirienne, nous avons apporté notre soutien et rendu hommage aux familles des victimes et aux personnes ayant assisté à cette tragédie. C’était notre devoir de remporter le match qui suivait, cette victoire nous tenait vraiment à cœur et nous avons réussi à remporter ce match avec fierté.

On sait que tu es un vrai Parisien mais en même temps tu restes très attaché à la Côte d’Ivoire. Quelle place occupe le pays dans ta vie, car tu es l’un des rares joueurs de ta génération qui avait l’opportunité de jouer en équipe de France et qui a choisi de jouer avec son pays d’origine ? Depuis petit, j’ai toujours porté la Côte d’Ivoire dans mon cœur. Pourtant, au centre de formation, on regardait les matchs de l’équipe de France et, déjà à ce moment, chacun avait sa petite idée en tête. Aujourd’hui, je ne regrette pas mon choix car j’ai pu réaliser ce que d’autres n’ont pas pu faire en remportant le titre de « Champion d’Afrique » avec ma sélection, qui est un titre majeur en Afrique. Pour moi, cela a vraiment été une fierté d’acquérir un tel titre en portant les couleurs de mon pays d’origine. C’est vraiment une aventure humaine qui restera gravée à tout jamais dans ma mémoire et dans mon cœur ! Après, il est vrai que je ne suis pas souvent au pays car je m’y rends surtout lorsque je suis appelé en sélection, mais je conserve d’agréables souvenirs. Dès qu’il m’en est possible, même pour quelques jours, j’essaye de m’y rendre avec mes parents. De plus, j’écoute beaucoup de musiques ivoiriennes, donc la Côte d’Ivoire est toujours à mes côtés, je reste très attaché à mon pays et je suis très fier d’avoir fait ce choix-là.

Alors justement, quels sont tes artistes ivoiriens préférés ?

Lorsque je suis là-bas, c’est très rare de me voir à l’extérieur, je préfère me retrouver en petit comité avec ma famille. J’essaye de profiter au maximum de mes proches car je ne viens pas souvent. Après, je ne suis pas une personne qui aime trop s’exposer, je préfère la tranquillité et le calme.

Même si ta carrière de football reste encore longue et que tu as un bel l’avenir devant toi, as-tu déjà des projets pour la Côte d’Ivoire ? J’essaye vraiment d’aider les plus démunis, là-bas. Aujourd’hui, je suis un personnage public, il m’est donc important d’agir car je sais que beaucoup d’enfants et de jeunes garçons souhaiteraient être à ma place. Pour aider la Côte d’Ivoire, j’effectue beaucoup de dons mais je ne suis pas du genre à exposer chaque bonne action que je réalise. J’essaye chaque année de faire mon maximum, surtout lors des périodes festives car c’est à ce moment-là qu’on essaye de se mobiliser avec les enfants car ces instants passés à nos côtés représentent beaucoup pour eux. C’est le moment pour nous, jeunes Africains, d’aller investir en Afrique et d’encourager la jeunesse africaine !

Si tu pouvais faire passer un message à nos lecteurs ivoiriens lequel serait-il ? Pas grand-chose, qu’il ne faut pas s’attarder sur ce que l’on dit de moi. Aujourd’hui, je pense avoir une image différente en Côte d’Ivoire et en Europe. Après, ceux qui me connaissent savent comme je me sens bien lorsque je suis en sélection, quand je suis en famille. Au pays, je peux marcher tranquillement dans la rue, sans problème, les gens respectent ce que je fais et ce que je suis. Le plus important pour moi est de continuer à travailler. Je suis très heureux lorsque les gens m’apportent beaucoup de soutien sur les différents réseaux et me montrent leur amour pour leur patrie. J’ai envie de leur dire que je suis ce genre de personnes, comme on le dit chez nous : « on est ensemble ! ».

Si je te dis le mot ROOTS, cela t’évoque quoi ? Mes origines, la banlieue, tout ce qui me caractérise. C’est important de conserver ses racines et ne jamais oublier d’où l’on vient lorsque l’on est Africain.

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J’écoute vraiment tout type de musique. Niveau rap, je pourrais citer Kaaris et Fababy. Après, pour ceux qui représentent vraiment le pays, il y a Dj Arafat, Kiff No Beat, Bebi Philip. Ce sont des artistes que j’écoute beaucoup car ça me permet de me détendre et de m’apporter de la force avant les matchs et dans les vestiaires. Il m’arrive aussi d’écouter de la musique ghanéenne et nigériane, mais je reste tout de même très attaché aux sonorités ivoiriennes.

Quand tu es en Côte d’Ivoire, quels sont tes repères et les endroits où tu aimes te retrouver ?


“ J’ai toujours porté la Côte d’Ivoire dans mon cœur. [...] Le titre de champion d’Afrique en 2015 est une vraie fierté ! ”


PHOTO : INÈS TIEFRIDJ

“ Kaaris, Fababy, Dj Arafat, Kiff No Beat, Bebi Philip [...] Ça me permet de me détendre et de m’apporter de la force avant les matchs. ”



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CRÉATIONS : CISS SAINT-MOÏSE (CÔTE D’IVOIRE)


Un week-end à

ABIDJAN

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ÉVÉNEMENT / LIEU : NZASSA FESTIVAL / AZALAÏ HÔTEL PHOTOGRAPHE : SAÏD WORDSMITH MAQUILLEUSE : GRACE KODOU MANNEQUINS : AWA SANOKO (CÔTE D’IVOIRE) MANUELA MAKRE (CÔTE D’IVOIRE) ISMAEL GRAH (CÔTE D’IVOIRE)



CRÉATIONS : CISS SAINT-MOÏSE (CÔTE D’IVOIRE)


CRÉATIONS : MIMI PLANGE (GHANA / ÉTATS-UNIS)




CRÉATIONS : GILLES TOURÉ (CÔTE D’IVOIRE)


CRÉATION : ASSINIE BIKINI BIJOUX : AKIJA COLLECTION (CÔTE D’IVOIRE)


Un week-end à

ASSINIE

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ÉVÉNEMENT : NZASSA MODE FESTIVAL PHOTOGRAPHE : SAÏD WORDSMITH MAQUILLEUSE : GRACE KODOU MANNEQUIN : HYLLEN LEGRÉ (CÔTE D’IVOIRE / ALGÉRIE)


KIMONO : ALEX ROTIN (GUYANE) BIJOUX : AKIJA COLLECTION (CÔTE D’IVOIRE)


ROBE : NAKISSA BIJOUX : AKIJA COLLECTION (CÔTE D’IVOIRE)




ROBE : BORTHINI BY FADI MAÏGA (MALI) BIJOUX : AKIJA COLLECTION (CÔTE D’IVOIRE)



CRÉATION : MODESTE BA BIJOUX : AKIJA COLLECTION (CÔTE D’IVOIRE)



PHOTOS : RAMEZ AOUDE

Contrôle d’identié, s’il vous plaît ? Cissé Moussa, fondateur de la marque Ciss Saint-Moïse et du Nzassa Mode Festival. C’est en 2000 que je me suis vraiment lancé en ouvrant ma première boutique Ciss Saint Moise à Abidjan, et depuis, ma marque ne cesse de s’étendre. Mes différentes collections m’ont permises de faire de nombreux défilés à travers le monde. Depuis trois ans, j’ai décidé de créer mon propre festival baptisé Fal N’zassa Mode.

La mode a toujours été une évidence pour vous ou bien avez-vous découvert ce milieu par hasard ? J’ai commencé à coudre depuis ma tendre enfance. J’avais beaucoup de plaisir à confectionner des vêtements pour mes proches, j’avais d’autant plus de plaisir lorsque je les voyais porter fièrement mes créations. C’est ce qui m’a poussé à continuer dans cette lancée.

À cette époque, par quoi étiez-vous inspiré ? Quels créateurs ont orienté votre style ? C’est une question qui me revient souvent et me déplait parce que j’aurais l’air prétentieux en disant que personne ne m’a inspiré. Mais en réalité, mon seul objectif était de ne pas faire comme les autres.

Je me suis initié à la mode seulement car je souhaitais fabriquer des vêtements et c’est ce que je fais. Au fil du temps, j’ai été inspiré par Pathéo qui a développé la mode africaine, ainsi qu’Alphadi qui a un parcours exceptionnel. Au delà de leurs créations, ce sont leurs histoires qui m’ont réellement inspirées.

Avec du recul, quel état des lieux feriez-vous de la mode en Côte d’Ivoire et en Afrique, en général ? On ne peut pas dissocier la mode ivoirienne et africaine donc, en allant dans la globalité des choses, je dirais que l’Afrique regorge d’incroyables talents comme vous avez pu le voir lors du défilé au festival Nzassa. J’ai été épaté par leur niveau de création ainsi que la maîtrise de leur show. Il y a quelques années, un styliste expert a analysé un modèle d’un créateur africain et a dit qu’on pouvait retrouver plusieurs créations dans un seul modèle. Cela montre à quel point les talents sont diversifiés et présents. Les jeunes créateurs débordent de créativité et d’ingéniosité.

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CISS SAINT-MOÏSE

FONDATEUR DU NZASSA FESTIVAL Propos recueillis par Michael Kamdem

Malheureusement, l’Afrique a, aujourd’hui, un très gros problème car la mode n’est pas un domaine d’activité très populaire. Les créateurs africains font beaucoup d’efforts pour valoriser et présenter leurs modèles dans le monde entier, mais le « hic » est que la production derrière ne suit pas, ce qui constitue un réel problème économique. On a besoin de comprendre que la mode est une industrie qu’il faut développer. Par conséquent, beaucoup de formations sont nécessaires, notamment dans le stylisme et la confection. Les pays africains doivent développer l’industrie du textile afin que la matière première et la main d’œuvre soient locales car il y a un réel l’avenir. Pour le moment, le made in Africa reste un slogan et il faut que cela devienne une réalité.

Qu’est-ce qui a motivé votre démarche de lancer le festival « Fal N’zassa Mode » ? C’était pour rendre hommage à la commune de Treichville. C’est là-bas que j’ai grandi et découvert les différents arts exercés. Je me suis alors dit qu’il fallait faire un festival pour les honorer. Le premier lancement a été difficile et lent, mais aujourd’hui, cette seconde édition est un franc succès.

Votre évènement a été divisé en 3 parties, pouvez-vous nous les décrire ? La première partie était l’accompagnement de Guerlain, membre du groupe LVMH, qui nous a soutenu/sponsorisé dans la logistique, le maquillage, l’accompagnement des mannequins. C’était une première en Afrique qu’un évènement soit sponsorisé par une telle société ! Cette année, nous avons mis en avant la célèbre petite robe noire de Guerlain. Ils ont fait une sélection de 20 créateurs qui ont dû revisiter cette petite robe noire lors d’un gala de charité en ouverture du festival. La seconde partie consistait en une soirée de cultures métissées. Nous avons voulu faire défiler des créateurs des ÉtatsUnis, du Nigéria, de l’Afrique du Sud, du Cameroun et bien évidemment de la Côte d’Ivoire. Nous avons profité de cette occasion pour mettre en avant certains jeunes créateurs. Ce fût pour eux un moment de plaisir et de partage. Le thème de cette soirée était celui du voyage, qui a énormément plu au public.

La troisième partie était le défilé en pleine rue, à Treichville. J’étais émerveillé en voyant derrière moi des femmes qui n’auraient jamais cru pouvoir assister à un défilé. Elles suivaient avec passion les mannequins qui défilaient avec les différentes créations et c’est aussi cette magie, ce partage avec la population locale, qui font le Nzassa Festival.

Ces dernières années, énormément de fashion weeks se sont déroulées en Afrique. Selon vous, quelle est la meilleure façon de mettre en avant ces nouveaux créateurs, après ce type d’évènements ? Comment pourraient-ils augmenter leur notoriété et avoir un plus grand impact ? Lors de ce type d’évènements, beaucoup d’opportunités sont présentes car des personnalités représentant des radios, magazines et chaînes de TV sont présentes. Il est donc plus facile de se faire une visibilité. Grâce à leur participation, leurs marques commencent à être connues et reconnues. C’est alors aux créateurs de jouer le jeu et de savoir se mettre en avant. De notre côté, nous sommes prêts à aider ceux qui souhaitent avoir des conseils concernant le développement de leur business et comment utiliser le e-commerce car il est primordial qu’ils soient présents sur différents marchés.

Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ? Les origines. C’est un retour aux sources, à soi-même.

Atelier de Treichville // PHOTOS : HYLLEN LEGRÉ


Nos best of du défilé Nzassa Mode PHOTOS : RAMEZ AOUDE

Nakissa

Gilles Touré

Pathéo

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Nos best of du défilé Nzassa Mode PHOTOS : RAMEZ AOUDE

Nadeen Mateki Paris

Mimi Plange

Ciss St-Moïse

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Mode

DÉFILÉ DE RUE À

Loza Maleomboh TREICHVILLE une #NzassaModeFestival mode équitable

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces. C’est avec une fierté et une joie immense que nous avons pu assister à ce qui fut le premier défilé en pleine rue en Afrique. Ciss St Moïse nous a encore impressionné, après la soirée des cultures métissées, avec des créateurs venus des quatre coins du globe, en organisant un fashion show dans la commune de Treichville, là où est situé son atelier ainsi que de nombreux créateurs Ivoiriens. Treichville est une commune d’Abidjan (Côte d’Ivoire) qui compte environ 40 000 habitants pour une superficie de 77.45 Km2. Elle est réputée pour être l’un des quartiers les plus animés de la ville, surtout la nuit, notamment autour du carrefour France-Amérique.

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Les rues ne portent pas de nom mais sont numérotées de 1 à 25. C’est dʼailleurs dans la rue 12 que la magie a opéré. Treichville est reconnue par l’opinion publique comme étant le bastion de la mode abidjanaise du fait du grand nombre de créateurs de mode célèbres qui y exercent . En plus des nombreux ateliers de couture, des merceries et autres enseignes du domaine de la mode ont également pignon sur cette célèbre rue. Le show a donc commencé dans l’après-midi, devant les yeux ébahis des enfants et surpris des passants, nous offrant un spectacle radieu entre les couleurs des tenues, le vent chaud d’Afrique de l’Ouest et le Une première collection à l’inspiration Touareg Une nouvelle collection plus géométriques et colorées soleil se couchant sur Abidjan. Eva Youmbi Hyllen Legré



Mode

SAÏD LozaWORDSMITH Maleomboh

P.Diddy, Rick Ross, Kid Ink,PRODIGIEUX Miguel, Omarion,PHOTOGRAPHE, MADE IN 225 Flo Rida, Frank Ocean, Fabolous, Axel Tony, Booba et Maître Gims, Kalash, X-men, Sike, De fil en aiguille, Said Wordsmith tisse sa toile et s’impose dans l’univers de la photographie à Abidjan. Il travaille pour son Erik Peduran... propre compte et vend ses services à des particuliers, des sites Autant d’artistes branchés, des boutiques de vêtements streetwear, des agences passés entre ses mains

une mode équitable

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise Né le 29 juin 1992, dans la commune d’Abobo, Said wordsmith ces forces. est un photographe ivoirien considéré par ses paires comme l’un

de mannequinat et magazines locaux. Le natif d’Abobo a grandi, fait ses preuves et réside aujourd’hui à Cocody Rivera 2. Ses œuvres parlent de la vie, expriment ses émotions. Son parcours inspire le respect et s’inscrit dans notre dynamique de « génération Roots ». La persévérance est son hymne et le meilleur est encore devant lui. Vous avez d’ailleurs pu observer son travail (quelques pages avant) lors de notre éditorial mode réalisé à Abidjan avec les deux mannequins phares de la Côte d’Ivoire : Awa Sanoko et Manuella Makre ; Et à Assinie avec Hyllen Legré, miss Côte d’Ivoire France 2015 et 1ère dauphine miss Côte d’Ivoire 2016. Nous vous laissons juges, mais une chose est sûre : Saïd Wordsmith est un talent à suivre de très près !

des plus jeunes et talentueux photographes de la dernière décennie. Pourtant, le jeune homme ne verse pas dans l’arrogance. La modestie gouverne et guide chacune de ses interventions sur les réseaux sociaux. Discret et observateur, il est l’illustration de l’adage qui stipule qu’«aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années». Said wordsmith fait ses premières armes dans la photographie auprès de son père qui lui apprend le sens de l’observation et l’inscrit dans un centre d’apprentissage de photographie dans une banlieue d’Ibadan (Ijado) qui est la capitale et principale ville de l’état d’Oyo, au sud ouest du Nigeria… Passionné par ce nouveau métier, il se forme et se distingue très vite des autres apprentis. Sa vision et son sens de l’innovation ne passent pas inaperçus. De retour au bercail, il met alors son savoirfaire au service de ses concitoyens.

Une première collection à l’inspiration Touareg

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Eva Youmbi

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées



“HOME SWEET HOME” PHOTOGRAPHE : JULIEN PALLARÈS DIRECTION ARTISTIQUE : AMAD KAY STYLISME : FANNY STRANDERS MAQUILLAGE & COIFFURE : AWA LAINY MANNEQUIN : FATOU N’DIAYE @Blackbeautybag LIEU : Boulogne-Billancourt

Chemisier : John Galliano Body : Princesse Tam Tam Pantalon : Pianurastudio


FATOU N’DIAYE Son portrait chinois Séance photo lifestyle ambiance coocooning avec Fatou N’diaye, la bloggeuse noire la plus influente de France. La fashionista au bel afro se dévoile à travers notre portrait chinois.

FOOD

Si tu étais une matière, un tissu... Le bogolan. Si tu étais une couleur... Le violet. Si tu étais un style vestimentaire... Vintage. Si tu étais un créateur, designer... By Natacha Baco. Si tu étais une bonne adresse shopping... Guerrisol. Si tu étais une coiffure... La coiffe Peulh traditionnelle. Si tu étais une marque cosmétique ou capillaire... En cosmétiques : Iman. En capillaire : Secrets de Loly.

Si tu étais un plat... Le yassa. Si tu étais un aliment... Un avocat. Si tu étais une épice... Le coriandre. Si tu étais un restaurant... Le Waly Fay. Si tu étais une boisson... Coca Cola. Si tu étais un fruit... Le corossol. Si tu étais un cocktail... La mojito.

ROOTS

CULTURE/ART

Si tu étais une période dans laquelle tu aurais souhaité vivre... Les années 60. Si tu étais un grand personnage historique noir... Soundiata Keïta. Si tu étais une ancienne civilisation... Nubienne. Si tu étais une découverte... Le vaccin contre le sida. Si tu étais un pays d’Afrique... L’Éthiopie. Si tu étais une fête ou célébration traditionnelle... Les fêtes et danses traditionnelles maliennes. Si tu étais une association... Les Passerelles de Rosa.

Si tu étais une chanson africaine... Tajabone d’Ismaël Lô. Si tu étais une chanson française... C’est pas l’homme qui prend la mer de Renaud Si tu étais une chanson américaine… Strange fruit de Nina Simone. Si tu étais un instrument de musique... Le kora. Si tu étais une salle de concerts… L’Olympia. Si tu étais un rappeur… Jay-Z. Si tu étais un Dj… Funkmaster Flex. Si tu étais un livre... Nous sommes tous des féministes de Chimamonda Ngozi. Si tu étais une actrice... Viola Davis. Si tu étais un film... Harry Potter.

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FASHION / BEAUTY


Top : Knitss Bretelle (Jupe) : John Galliano Mitaines : Causse x Yazbukey


Veste : Winterberger


Sweat Ă capuche : Nike Escarpins : Steiger Paris

Jupe : Derhy Chaussettes : Burlington


Veste : John Galliano Jupe-culotte : Derhy Chaussettes : Falke

Brassière : Nike Chaussures : Steiger Paris


Débardeur : Nike Jupe : Uel Camilo Manchette : PP From Longwy


Veste : Pianurastudio Pantalon : Raquel Balencia


Mode

TENDANCES FEMME Loza Maleomboh une mode équitable / ÉTÉ 2017

P.Diddy, Rick Ross,PRINTEMPS Kid Ink, Miguel, Omarion, Flo Rida, Frank Ocean, Fabolous, Axel Tony, Booba et Maître Gims, Kalash, X-men, Sike, LE SATIN, L’INDETRONABLE ! Erik Peduran... Ce tissu est une nécessité. Cette matière convient parfaiteAutant d’artistes ment à n’importe quelle occasion. Son aspect fluide au passés ses mains tombé droitentre apporte une touche sensuelle à vos tenues. Porté soit sur votre peau nue, soit avec un t-shirt pour créer uncollections contraste. Vous retrouverez une apparence luxueuse parDes culturellement éclectiques, faite pour tous vos évènements ! ses silhouettes sont à la fois modernes mais Il souligne une apparence sophistiquée et met en relief aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh toutes les courbes, c’est un tissu qui transcende les généraest une créatrice qui ne cessera de nous tions. Il est féminin, raffiné et intemporel. Le must have... surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces.

NUDE, ALL SUMMER ! Ayant pour habitude les couleurs flashy, cet été c’est le nude qui s’impose. Dans l’industrie de la mode, le nude est souvent associé à la couleur beige alors que cette teinte ne s’accorde pas forcément avec la peau noire mais crée plutôt un joli contraste. C’est pourquoi, de nouvelles créatrices ont décidé de mettre en avant différentes teintes de nude adaptées aux variantes de la peau noire dans leurs collections. Ce qui permettra donc aux femmes noires d’avoir des vêtements nude adaptés à leur teint. Nude et satin, le duo incontournable de cette saison printemps/été 2017.

Une première collection à l’inspiration Touareg

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Stella Mendes

Eva Youmbi

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées


Shopping Selector

Mode

FLOWER POWER

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Kandé Sissako

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1. RECLAIMED VINTAGE Kimono Sequin Patch 65 € 2. ASOS Knitted Tee Flower Patch 25 € 3. Perfecto biker CHIARA FERRAGNI 850 € 4. Jean Patch Club only you 49,99 € 5. Sac GUCCI Dyonisus bamboo 5200 $ 6. Veste jean SAINT-LAURENT 3 070 € 7. STEVE MADDEN sandales 60 $ 8. GUCCI Ace sneakers 695 $ 9. 6. Sac GUCCI Sylvie médium 3 500 $

Des collectio ses silhouette aussi ethniqu est une créa surprendre. exergue la q que le Kenté réalisées au qui lui perme Loza Maleom grandit en Cô différentes cu sur ses cré talents et de parti de ces p ces forces.


PHOTO : CHRISSE JOHNSON

Contrôle d’identié, s’il vous plaît ? Je m’appelle Kefilwe Mabote, je suis une influenceuse, égérie digitale et styliste pour des célébrités. Je me décrirais comme une passionnée de la vie, je fais en sorte d’apprécier chaque moment et de donner le meilleur de moi-même.

Tu es actuellement à Paris, peux-tu nous parler de ton périple parisien ? J’ai aimé, c’est la première fois que je viens à Paris. Cela a toujours était un rêve de venir ici parce que j’aime beaucoup la mode. Ici, on peut voir toutes les grandes marques que nous n’avons pas chez nous. Nous n’avons ni Chanel, ni
 Dior ! C’est aussi la ville de l’amour ! Je voulais rencontrer les personnes qui, dans votre ville, sont à la pointe de la mode ! Je veux visiter plus de choses, faire des collaborations avec les Africains d’ici. J’aime beaucoup leur style parce qu’il est totalement différent de celui d’Afrique du Sud. Je suis surtout venue ici pour rechercher de bons collaborateurs avec qui je pourrais travailler.

As-tu eu le temps d’assister à quelques évènements ? Oui, j’ai une très bonne amie, une amie très spéciale, Laura Layton, c’est elle qui m’a montré tous les coins sympas d’ici (rires). Et j’espère que, quand je reviendrai, je pourrai commencer à travailler sur mes futures collaborations.

Tu es aujourd’hui l’une des femmes les plus influentes dans l’industrie de la mode en Afrique du sud, peux-tu nous expliquer comment tu en es arrivée là ? Oh, je suis flattée, merci (rires) ! C’est très simple, j’ai fait de mon mode de vie, un business. Avant de poster des photos, j’avais un site où je postais des photos de comment j’habillais mes clients, comment porter tel ou tel vêtement. Ensuite, j’ai commencé à faire des photos façon street style. Trois ans après, j’ai reçu l’appel d’une marque sud-africaine qui voulait collaborer, pour que je fasse de la pub pour eux.

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KELIFWE MABOTE

LA MODEUSE LA PLUS INFLUENTE D’AFRIQUE DU SUD Propos recueillis par Michael Kamdem

J’ai saisi l’opportunité et, depuis ce jour, je me suis dit que c’était le métier que je voulais faire ! C’est de là que tout est parti. Les propositions se sont enchaînées de marques en marques, dans la mode, l’hôtellerie, la restauration, l’automobile avec des marques prestigieuses telles que Lamborghini, Bentley... J’ai juste transformé ma vie en une plateforme globale : beauté, mode, voyage. Toutes ces choses sont connectées, c’est tout un lifestyle !

As-tu une femme qui est source d’inspiration pour toi ? Oui, Camila Coelho, c’est une Brésilienne. Je me vois à travers elle. C’est l’une des plus grandes influenceuses qui a également fait de sa passion, son business. Elle a plus de 6 millions de followers, a collaboré avec Dior et énormément de marques internationales et c’est à son niveau d’influence que j’aimerais arriver (420 000 followers fin juin 2017). Elle vit juste sa vie et est payée pour faire ce qu’elle aime, tous les jours.

Comment décrirais-tu ton style ? Je décrirais mon style comme soigné, je suis une personne très simple pour être honnête. Je joue la carte de la sécurité. J’aime bien me décrire comme une “fashionista qui prend des risques calculés”. Quand je mets quelque chose d’assez extravagant, je l’associe avec des choses plus simples pour adoucir le tout. Mon style est un paradoxe : très simple, mais imposant en même temps.

Comment analyserais-tu l’industrie de la mode en Afrique du Sud et dans l’ Afrique, en général ? Globalement, en Afrique, je pense que ça évolue bien. J’apprécie le fait que les Africains aient pu enfin voir leur grand potentiel. Je sais qu’on aime la mode des Européens, mais on a aussi besoin de ne pas oublier nos racines, on doit même embrasser nos racines. J’aime la transition qui se passe actuellement sur notre continent. De plus en plus de personnes commencent à comprendre que notre “african touch” est en train de s’imposer dans le monde de la mode. On voit des stars comme Alicia Keys et plein d’artistes internationaux porter nos tenues, nos motifs. Il en va de même pour les plus grandes marques comme Valentino ou Burberry’s qui s’en sont inspirées dans leurs dernières collections. J’aime vraiment cette nouvelle transition mondiale. Nous inspirons et devons en être fiers !

PHOTO : CHRISSE JOHNSON


Quels endroits recommanderais-tu à un visiteur novice de l’Afrique du Sud ? Ce numéro est une summer edition, quel est pour toi le must-have pour cet été ? Les imprimés africains ! Je m’en fiche de ce X ou Y en dira, pour moi ce sont définitivement les imprimés africains !

On a tous vu la carrière que tu mènes à travers les réseaux sociaux, mais quel genre de personne es-tu dans la vie privée ?

Où te vois-tu dans les 5 prochaines années, si tout va bien ? Si tout va bien, je vois ma propre marque devenir assez importante, notamment sur le côté esthétique. Mon business personnel est divisé en deux : influenceuse digital et le coté esthétique en matière de style, mode. J’ai comme objectif d’avoir des clients à travers le monde. Les gens n’ont pas besoin d’être restreints. Mon but est d’avoir une présence globale des deux côtés.

Si je te dis le mot « ROOTS », tu me dis ? La première chose qui me vient en tête est la culture. D’où je viens et quelles sont mes origines. Roots, c’est l’Afrique du Sud, c’est ma maison. Même si j’ai envie d’être ”globale”, je dois toujours me rappeler de l’Afrique du Sud qui est en moi.

PHOTO : CHRISSE JOHNSON

Je suis une personne très simple. Quand j’ai des shootings photos, je suis toujours tirée à quatre épingles mais quand tu me vois dans la vie de tous les jours, je suis juste une personne sympa et sociable. En tant que styliste, tu dois aimer les gens, tu dois être en constante communication, toujours essayer de comprendre ta clientèle, donc je dirais que je suis une personne à l’écoute. Ce que vous voyez dans mon Instagram est différent de ce que je suis dans la réalité. Beaucoup de gens sont intimidés lorsqu’ils voient mon profil et mes 400 000 followers. En privé, tu me verras sans maquillage, habillée confortablement dans une tenue de sport, je ne fais pas de juste-milieu ! Je suis soit au top, soit je la joue cool.

Les meilleurs endroits sont évidemment Johannesburg, une ville très cosmopolite et formidable pour le shopping. Cape Town, ville plus relax, mieux adaptée pour les vacances et connue pour son histoire. Enfin, la ville de Durban qui a une histoire riche et assez spéciale.

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doranels


Mode

NELLY WANDJI

Loza Maleomboh

Quand LUXE et AFRIQUE se rencontrent à PARIS

une mode équitable

Nelly Wandji est une femme d’origine camerounaise, passionnée d’arts créatifs. Sa mission est de mettre en valeur la créativité africaine, trop souvent négligée. Elle vient d’ouvrir sa première boutique en plein cœur de la capitale mondiale de la création, dans le 8ème arrondissement de Paris, quartier consacré aux boutiques de luxe. Cet espace a pour but de réunir les parisiens en quête de mode africaine d’exception et notamment de retrouver le travail de grands créateurs tels que Selly Raby Kane (Sénégal), Imane Ayissi (Cameroun), Uchawi (République Démocratique du Congo), Saks Corner (Afrique du Sud) et bien d’autres… La liste est longue. Notant que l’Afrique s’impose principalement dans les tendances actuelles, cependant elle rencontre pas mal de difficultés à faire valoir son savoir-faire. L’enseigne répondra donc à la nécessité de créer un lieu qui propose une nouvelle esthétique de la culture noire et du made in Africa. Un lieu unique en son genre, dans la rue la plus chic de Paris.

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce La fondatrice souligne le fait que les créateurs et designers africains créent des œuvres exceptionnelles. Avoir ouvert un qui lui permet de créer des emplois lieu comme celui-ci en plein centre de Paris, c’est aussi permettre au monde de découvrir des talents difficiles d’accès. Loza Maleomboh est née au Brésil et à Nombre de parisiens sont à la recherche de pièces, objets, accessoires ou vêtements venant de Dakar, Johannesburg grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les ou encore Lagos. C’était auparavant possible, online, notamment via la plateforme internet MoonLook créée par cette différentes cultures qu’elle a connu influent même Nelly Wandji. Il sera désormais possible de toucher, essayer et voir en format physique, dans un lieu au raffinesurment ses rare. créations. L’Afrique regorge Si vous souhaitez vous parerdede la crème de ce qui se fait en terme de designers africains, inutile de faire le talents et de matériaux qualité, Loza faitde vous rendre à l’adresse suivante : 93, rue du Fbg Saint-Honoré, 75008 Paris. tour du monde, il vousdesuffira désormais parti de ces personnes qui internationalise Amina Mabondzot ces forces.

Une première collection à l’inspiration Touareg

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Eva Youmbi

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées



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WINA WAX

HÉRITIER DES NANAS BENZ Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Wina Wax est une marque de textile africaine qui existe depuis 2013. Elle est spécialisée dans la conception d’imprimés africains et dans la vente de wax de qualité supérieure. Wina Wax est une entreprise familiale, la fondatrice de la marque Mme Lydia Sant’anna Adanlété a su constituer une équipe jeune et dynamique avec ses enfants.

Pouvez-vous nous décrire la genèse de la marque ? La passion du Wax a été insufflée par la grand-mère, Mme Ayélé Céline Sant’anna, de par son intérêt pour le textile et son sens des affaires. Elle faisait partie des légendaires et audacieuses “Nana Benz” qui ont fait la renommée du Togo dans la vente de tissus wax. La relève a été assurée dans la famille, avec la volonté de créer une marque moderne et tendance. En Janvier 2016, la première collection dénommée « Extase » a vu le jour. Forte d’une expérience dans le marché du wax de plus de 60 ans, l’équipe a souhaité créer une marque contemporaine avec une vision internationale. Depuis 2016, se sont enchaînées différentes collections de wax de haute qualité à destination d’une clientèle branchée et exigeante.

Quelles sont vos inspirations pour la réalisation des imprimés ? Nos inspirations sont multiples. Culturelle, avant tout, car nous avons baigné dans l’univers du wax depuis notre enfance. L’attrait pour la mode nous permet de proposer des imprimés avec des motifs graphiques et des couleurs éclatantes. Nos dessins sont pensés pour vous assurer un look unique et tendance.

Sachant que le marché des tenues wax devient de plus en plus concurrentiel, comment faites-vous pour vous démarquer de la concurrence ? La concurrence sur le marché des tenues wax est positive car les créateurs sont de plus en plus inventifs et perfectionnistes pour le plus grand bonheur des clients. L’équipe de designers de Wina Wax a pour rôle de créer des motifs de pagne harmonieux et avant gardistes en tenant compte des retours clients. Pour chaque collection wax, un imprimé n’est proposé que dans une seule et unique couleur. Et c’est un style que nous assumons.

Si vous aviez une baguette magique et que je vous laissais la possibilité de choisir n’importe quelle célébrité vivante pour être votre égérie… Toutes les femmes sont uniques, notre rêve serait de les habiller toutes (sourires).

Quelle est votre stratégie d’export à l’international ? Le choix de vendre dans tel ou tel pays est discuté en interne. En fonction du marché cible, nous tenons compte des préférences clients et de la demande sur place. Nous visons le marché mondial et prenons le soin d’adapter nos produits à nos clients.

Comment et où sont distribués vos tissus ? Les produits Wina Wax sont vendus dans les boutiques officielles Wina Wax, via notre réseau de distributeurs et auprès des partenaires stratégiques que compte la marque. À ce jour, nous avons deux boutiques officielles situées à Lomé (Togo) et à Dakar (Sénégal). Les distributeurs de la marque Wina Wax sont basés dans les pays suivants : USA, Canada, France, Angleterre, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Congo et Bénin. Nous comptons également des partenaires stratégiques tels que la compagnie aérienne ASKY qui propose nos produits à bord de ses vols.

En plus de la vente de vos tissus, proposez-vous également du prêt-à-porter ? Oui, nous proposons une offre prêt-à-porter avec des coupes modernes et originales, confectionnée par des stylistes partenaires de la marque Wina Wax. Cette offre est disponible uniquement en édition limitée pour femme et pour homme. Nous proposons également une gamme d’accessoires (ensemble colliers, bracelets, coiffes en wax).

Comment voyez-vous l’évolution de votre marque dans les 5 prochaines années ? Nous aspirons à faire de Wina Wax une marque forte avec une volonté d’innovation en permanence, une meilleure distribution et un élargissement de la gamme de nos produits.

Si je vous dis le mot ROOTS, que vous évoque-t-il ? La volonté de se démarquer et de faire bouger les choses. Partir d’une réalité locale, proposer un projet adapté puis le sublimer. Pour plus d’infos : winawax@gmail.com

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Dans le vide dressing de... Ange Amourelle

Comment décrirais-tu ton style ?

Quel est pour toi THE fashion faux pas ?

Je dirais que mon style est coloré et mixte, car alliant mode européenne et afro. J’ai cette manie de toujours faire un mélange des deux et cela se ressent dans mes looks. Je mets donc un point d’honneur à ce qu’il y ait toujours une touche éthnique dans la composition de mes tenues.

Le mélange d’imprimés mal assortis… Alors là, ça ne passe pas ! « Léopard/pois vert » par exemple. Pour éviter ce genre de fashion faux pas, je conseille d’avoir une couleur dominante entre les 2 imprimés, de sorte à donner l’impression qu’ils vont ensemble.

Quelle est ton icône fashion ? Lupita Nyong’o, son côté glamour et à la fois simpliste lui donne beaucoup d’allure. Elle ose des looks atypiques, colorés, qui m’inspirent énormément. La combinaison parfaite pour la fashionista que je suis (rires).

Quelle est la pièce incontournable de ton dressing ? Le perfecto, cette veste en cuir est une pièce intemporelle du dressing et se marie à tout type de tenue (style apprêté ou décontracté). C’est un basique que je recommande fortement.

La pièce tendance à avoir ce printemps/été 2017 ? La robe en mousseline qui peut se porter en mode casual ou habillé. Confortable et très légère, c’est la pièce tendance qui me fait de l’œil en ce moment. Pour une journée entre filles par exemple, l’accompagner d’une paire de derbies ou d’espadrilles.

Une journée avec un créateur ? Oumar Dicko, un jeune styliste de 20 ans qui vient de Belgique et du Mali, découvert lors du 10ème anniversaire du Laboratoire International. Ce jeune créateur est une véritable pépite d’or et magnifie indéniablement, par ses créations, la mode ethnique.

Tes adresses shopping ? Alors là, j’en ai tellement. Le web, avec les sites comme ASOS ou Boohoo. Pour les petits budgets, les enseignes de vêtements Zara/H&M/Mango… à Chatelet les halles (Paris 1er) feront parfaitement l’affaire. Pour la mode afro, c’est chez Touareg Bana, une marque qui n’a pas encore pignon sur rue, mais qui est à retrouver sur la toile ; et Kiny-Paris pour mes accessoires.

Une couleur préférée ? Le rouge…. Cette couleur qui symbolise à mes yeux toute la panoplie de mes humeurs (douleur, joie, amour et bien d’autres). Comme indiqué plus haut, mon style est très coloré et le rouge tient une place importante. D’ailleurs j’arbore la plupart du temps un rouge à lèvre de couleur « ROUGE ».

Si je vous dis ROOTS, vous me dites quoi ? Mettre en lumière la culture afro-caribéenne dans toute sa diversité, que soit en matière de mode, d’entrepreunariat ou de business. En un seul mot : Découverte !

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“DIZZY SPELL” PHOTOGRAPHE : SALVATORE ARNONE DIRECTION ARTISTIQUE : KAREN ZE EYENGA ASSISTANTS : EDRISE DULHOMME, KOHLER AGAMAH MANNEQUINS : SEKOU MARA & CLARK AYESSA

Veste : Agnes B - Pantalon : Agnes B Chemise : Issey Miyaye - Chaussures : Gucci

Combinaison : Agnes B - Chemise : Agnes B Chaussures : Gucci


Veste : Ungaro - Chemise : Anerkjendt Pantalon : Ungaro

Veste : Ungaro - Chamise : Ungaro Pantalon : Ungaro


T-shirt : No One - Pantalon : Scotch&Sod’a Chaussures : Prada

T-shirt : No One - Pantalon : Anerkjendt Chaussures : Prada


Veste : Issey Miyake - Pantalon : Issey Miyake Sac : Furla

T-shirt : Issey Miyaké - Pantalon : Issey Miyaké Sac : Furla - Paire de chaussures : GH Bass


T-shirt : No One

T-shirt : No One


Veste : Issey Miyake - Pantalon : Issey Miyake Chemise : Emanuel Ungaro - Chaussures : Emanuel Ungaro


Pull : Agnes B - Sac : Furla - Pantalon : Henry Cotton’s Chaussures : GH BASS - Accessoire : ZRC

T-Shirt : Issey Miyake - Pantalon : Scotch&Soda Chaussures : Ungaro - Accessoire : ZRC


T-shirt : The new designers - Pantalon : Henry cotton’s Chaussures : GH Bass

Chemise : Agnes B - Pantalon : Agnes B Baskets : Nike


Mode

Loza Maleomboh une mode équitable

BBB SHOP

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont Après un premier succès à Lille, c’est à Paris, dans le 7ème arrondissement, que Brandon Mariadi a décidé d’ouvrir réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce sa deuxième boutique BBB Shop, le 12 avril dernier. qui lui permet de créer des emplois Ce jeune entrepreneur franco-congolais originaire de Lille est venu conquérir Paris avec son nouveau concept Loza Maleomboh est née au Brésil et à original et méconnu par les Parisiens. grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les Situé 20, rue du Champs de Mars, BBB Shop est la première boutique consacrée à l’entretien, au lavage et à la différentes culturesde qu’elle a connu restauration chaussures deinfluent sport. sur ses créations. L’Afrique regorge de Ne jetez plus vos sneakers et donnez-leur une seconde vie. Cela est possible grâce à ce nouveau service où on talentsnettoie, et de matériaux de qualité, Loza fait polie et recolore chaque paire très minutieusement. parti de personnes qui internationalise Lesces tarifs sont vraiment abordables, les prix étant compris entre 10 et 20€. ces forces. D’autre part, BBB Shop propose également un service retouches et customisation.

UN PRESSING DÉDIÉ AUX SNEAKERS !

Ce nouveau phénomène qui arrive en France, petit à petit, a déjà été validé par les rappeurs Gradur, Lacrim, Alonzo ou encore Cyril Hanouna. Alors si vous aussi souhaitez retrouver vos sneakers propres comme au premier jour, vous connaissez désormais la bonne adresse. : BBB Shop Paris 7 20 rue du Champs de Mars 75007 Paris

Une première collection à l’inspiration Touareg

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Eva Youmbi Stella Mendès

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées


Selector Sneakers

POUR LUI

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Baby Carter

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1. GUCCI 550 € 2. BALENCIAGA Trainers Speed 150 € 3. ALEXANDER MCQUEEN 395 € 4. VANS SK8 HI 96€ 5. ADIDAS Yeezy Boost 140 € 6. JORDAN 1 Retro Hi 140€ 7. FENDI 595 € 8. GIVENCHY ”Tyson” 600 €


STEEVEN KODJIA FRENCH DEAL “LE TAYLORING URBAIN” B.M.F

Contrôle d’identité s’il vous plait ? Je m’appelle Steeven Kodjia , j’ai 36 ans, je suis d’origine Ivoirienne et je suis le co-fondateur de la marque French Deal.

Quel est la génèse de la marque ? French Deal est né il y a maintenant une dizaine d’années. C’était un projet que j’avais en tête, mais que je n’avais pas mis en action. Au début, j’ai sorti mes premières esquisses de t-shirts, mais ce n’était vraiment pas quelque chose de sérieux. C’est réellement devenu professionnel il y a 5 ans. 5 premières années à tâter le terrain, à tenter des choses et à réfléchir au projet, suivies de 5 années de mise sur le marché de la marque.

Ta gamme de prix s’inscrit dans une démarche ultra premium. Quel est ton public cible ? Les sportifs de haut niveau ? Les gens peuvent parfois s’inquiéter par rapport à ma cible, mais c’est une marque haut de gamme comme toute autre. Je pense qu’il n’y a pas que les sportifs de haut niveau qui consomment du luxe, même s’il est vrai que l’on peut voir sur notre site internet qu’on habille énormément de champions. Plus la marque grandit, plus son réseau grossit et nous attirons d’autres catégories socio-professionnelles : des chefs d’entreprise, des professions libérales… Mais globalement, notre clientèle cible est l’homme de 30-40 ans, actif et qui tend vers l’excellence.

Quel est l’A.D.N de la marque ? C’est du tayloring urbain. Tayloring car nous avons une partie costume qui commence à émerger, avec du “sur-mesure”. Urbain, car le hip-hop est l’A.D.N de la marque. Nous sommes sur des produits haut de gamme qui promeuvent une image sportive et entrepreneuriale.

Tu déclines tes collections sous forme de volumes, comme des albums musicaux… Peux-tu nous présenter ton dernier volume ? Il s’agit du volume 3. Je pense que c’est la concrétisation d’un long processus créatif, c’est la continuité du volume 1 et du volume 2. Dans ce volume 3, je m’exprime beaucoup plus librement artistiquement. Je suis vraiment allé au bout de mes idées. Quand on commence le développement d’une marque, on ne peut pas tout faire en même temps, on y va étape par étape. Avec ce volume 3, ma personnalité ressort beaucoup plus et ma fibre artistique est plus complète. On y retrouve les 3 parties qui retranscrivent l’univers French Deal : l’urbain streetwear haut de gamme, le sportswear et le tayloring.

Quels ont été tes inspirations pour la création de ce nouveau volume ? Je puise mon inspiration dans la culture hip-hop, mais aussi dans ma culture africaine. Sur la collection du volume 3, cela me tenait vraiment à cœur de puiser dans ma culture et mettre en lumière le savoir-faire africain. On peut donc y retrouver du made in Africa avec une superposition et un assemblage de broderies que j’ai fait sur une chemise et j’en suis très fier ! J’ai appelé cette chemise “Héritage” et ce sera l’une de mes pièces phares.

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Tu as inauguré un tout nouveau showroom parisien… Avec ce showroom, on pose les fondations de la marque. Elle devient plus “palpable” aux yeux du public, c’est le lieu parfait pour recevoir notre clientèle car nous fonctionnions, auparavant, majoritairement sur le système de ventes privées. Cela marque un tournant dans l’histoire de French Deal.

Tu reviens récemment d’une tournée promotionnelle à Abidjan… Je suis très attaché à l’Afrique et, aujourd’hui, je développe un produit qui peut s’exporter partout dans le monde. Pour moi, c’était non seulement une vision, mais aussi un rêve, de présenter mon travail dans mon pays. Je pense qu’on le sait tous : les Africains aiment la mode, les Africains consomment du luxe et je vais même dire mieux : les Africains sont les premiers ambassadeurs de beaucoup de marques de luxe. Je n’ai pas voulu attendre que les Africains voyagent à Paris pour accéder au luxe, mais j’ai préféré partir à leur rencontre directement. L’objectif, à terme, serait d’ouvrir un showroom à Abidjan ou même une boutique en propre, développer des opportunités, faire des ventes privées... En somme, reproduire en Afrique ce qu’on fait régulièrement aux États-Unis et en Europe.

Si je te dis “ROOTS”, cela t’évoque quoi ? Courage et persévérance !

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Mode

TENDANCES HOMME A$AP PRINTEMPS / ÉTÉ 2017 ROCKY L’ambassadeur

Le streetwear chez les couturiers d’Harlem

La combinaison

© Interview magazine

Alors qu’il déplaisait dans les années 90, les couturiers ont décidé de remettre au goût du jour l’esprit « banS’il est un nom que les hypeux ne cessent lieusard ». d’évoquer lorsqu’il s’agit de mode, c’est bien celui Back to the 90’s, à l’époque où les jeunes de quartiers de Rakim Mayers ensemble alias AsapEllesse Rocky.assorti Pour àceux arboraient leur dernier l’in- qui ne le connaissent Asap Pour Rockyceest un rappeur déboulonnable casquettepas Lacoste. printemps/ originaire de Harlem qui ades le classiques vent en poupe été 2017, les créateurs s’emparent du aussi bien pour sa vergogne musique les quesurvêtements, pour son style ghetto et déploient sans vestimentaire. Des designers Jeremy Scott sweats, bananes et grosses baskets.tels Uneque époque que ou encore Alexander Wang déjà eu à collaborer les moins de 20 ans ne peuvent pasont connaître…

avec lui tant sa vision de la chose est avant-gardiste. La dénomination de son style est le « Street Goth », forme hybride du style gothique et du streetwear. Le denim sera toujours un must dans votreextra gardeLes caractéristiques sont have des tee-shirts larges robe, dans ce style intemporel ajoutera une touche légère et ou des matières improbables tel que le cuir lumineuse à toutes vos tenues et sera en accord avec les encore de la peau de python, des pantalons serrés couleurs neutresselon de cette saison. du De plus, déchiré ou larges l’humeur jeunel’effet homme et des apportera la touche finale à votre tenue. couleurs qui tournent principalement autour du noir et du blanc. Le tout accompagné de casquettes

Denim : Le Must Have

de sa marque Asap ou de celle de ses amis de chez Les hommes vont adorer cette approche simple et pra« BLVCK SCVLE » (nb : qui se prononce Black Scale). tique pour s’habiller. C’est l’une des tendances les plus Ses marques de prédilection sont «EN NOIR», populaires observées lors des défilés chez les grands «Alexander Wang», « Pyrex » pour ne citer que créateurs ces derniers temps. celles-là. Son influence se fait sentir à beaucoup de niveaux notamment lorsqu’on observe dans la sphère parisienne la création de marques qui s’inspirent de lui comme la marque « Mort » dont le lookbook a déjà été repris par plusieurs sites L’ “oversize “ plus imposant que jamais ! Il se faufile internet spécialisés en la matière. Asap Rocky est partout. L’année dernière, également à l’origine de la popularité de la marque on a eu le droit aux t-shirts & sweats oversize, à la « Comme des Fuckdown » dévirée de « Comme des doudoune oversize en début d’année. garçons » et que tout hypeux engagé a dans sa Cette saison, on monte d’un cran. garde robe. La suite logique serait qu’il développe On “oversize” tout, aucune restriction ! Pantalons, une gamme de produits un peu plus élaborée à manteaux, manches ... Confortable et sporty, il l’instar de son collègue Big Sean .En attendant il n’a prend de plus en plus d’ampleur, sans cibler de style de cesse de nourrir l’inspiration de bon nombre de particulier. jeunes qui rêvent de ressembler au « Pretty Flaco » On retrouve également le smoking oversize. comme il aime être appelé.

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Marina Wilson pour Stella Mendès hypeplayground.wordpress.com

Du XXL



Dans le vide dressing

de... Benito de Londres Comment décrirais-tu ton style ?

Quel est pour toi THE fashion pas ?

Un mélange de dandysme anglais, étant donné que j’ai vécu pendant des années en Angleterre, et de chic-négligé à l’italienne façon Giovanni Agnelli, c’est du chic négligé mais en fait très étudié. Je garde le style anglais pour le côté conservateur, stricte et italien pour cette sorte de désinvolture très étudiée. Et enfin, j’essaye de placer quelques petites touches africaines, de temps en temps.

Il y a 3 ans, j’étais très exigeant, mais la mode a changé. Ce qu’on peut trouver comme étant fashion faux pas devient la mode. J’appartiens à un club de gentleman, certes, mais j’ai une ouverture d’esprit vestimentaire.

Une couleur préférée ? Pour les costumes : le gris. Pour les vêtements de tous les jours, j’aime toutes les couleurs !

Quelle est ton icône fashion ? Mes icônes vont de L’Afrique en passant par l’Angleterre. Je pense à François, mon grand frère que j’ai admiré étant petit. Ensuite, je dirais le prince Charles d’Angleterre, Giovanni Agnelli et Ozwald Boateng.

Si tu devais passer une journée avec un créateur ? En Angleterre, Ozwald Boateng ou William Hunt. En France, Franck Bouclet, directeur artistique de Smalto, qui a construit des costumes d’anthologie. Et, évidemment, Tom ford ! Ses costumes sont des œuvres d’art.

Quelle est la pièce incontournable de ton dressing ? Le costume. C’est à cela que l’on reconnaît l’homme élégant, car il est très difficile de savoir porter un costume.

La tendance à adopter pour ce printemps/été 2017 ? Je dirais ce que j’ai vu à Florence, lors du festival planétaire des élégants. Un petit mélange hipster au niveau du look, une allure négligée, mais très étudiée.

Tes adresses shopping ? Pour le vintage, je dirais Le Marché Noir, chez Amah. Dans le Marais, il y a aussi de nombreux petits créateurs qui font du bon boulot. Mais j’ai du mal à m’habiller à Paris, je suis plutôt Londres : Savile row, La Mecque des élégants ! Vous y trouverez notamment les boutiques d’Ozwald Boateng et William Hunt.

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Quel budget moyen pour un look au top ? L’élégance n’a rien à voir avec les moyens, c’est une affaire de coup d’œil. Aujourd’hui, tu peux t’habiller grâce aux friperies, ventes privées sur internet… Tout est conçu pour t’habiller selon tes moyens. L’excuse de ne pas être élégant faute d’argent ne tient plus.

Quel budget moyen pour un look au top ? L’élégance n’a rien à voir avec les moyens, c’est une affaire de coup d’œil. Aujourd’hui, tu peux t’habiller grâce aux friperies, ventes privées sur internet… Tout est conçu pour t’habiller selon tes moyens. L’excuse de ne pas être élégant faute d’argent ne tient plus.

Ton parfum du moment ? Je reste très fidèle à XS de Paco Rabanne et, de temps en temps, Allure de Chanel.

Si tu devais donner un conseil mode ? La mode se démode mais le style reste intemporel.


Chemise : Paul Smith Salopette : Du Pareil au mĂŞme Sac Ă dos : Reebok Chaussures : Timberland


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PHOTOGRAPHE : NADIA DIRECTION ARTISTIQUE : EDRISE DULHOMME ASSISTANTE : AUDREY RIDARCH MANNEQUINS : EDANE LAGUERRE (grand) & AYIRON CARDOSO (petit)


Chemise : Paul Smith Salopette : Du Pareil au même Sac à dos : Reebok


À GAUCHE Chemise : Paul Smith Short : Paul Smith Lunettes : Catimini À DROITE Chemise : Paul Smith Short : Paul Smith


À GAUCHE Casquette : jacadi Veste : Orchestra Polo : Du Pareil au même Montre : Louis Pion Pantalon : Levi’s Chaussette : Jacadi Chaussures : Vans À DROITE Bomber : Napapijri Sweat : Monoprix Pantalon : Catimini Chaussures : Jordan


SurvĂŞtement : Fred Perry Pantalon : Napapijri Chaussures : Jordan


Veste : Levi’s Sweat : Paul Smith T-shirt : Levi’s Pantalon : Levi’s Chaussures : Timberland


A GAUCHE Sweat : Kenzo Short : Kenzo Chaussures : Timberland À DROITE Polo : Kenzo Short : Kenzo Chaussures : Adidas



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PHOTOGRAPHE : NEELIO PARIS DIRECTION ARTISTIQUE : MANON DELCOURT MAQUILLAGE : GHAELLE BEAUTY MANNEQUIN : MORGANE THÉRÉSINE Miss Guadeloupe 2016




Bustier : Wina Wax


Beauté

C-J WALKER

1ère success story noire dans les cosmétiques ! Madam C.J Walker est connue comme étant la première femme d’affaire afro-américaine millionnaire grâce à ses produits SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que cosmétiques et capillaires pour cheveux afro C.J Walker Manufacturing. l’on applique sur les pommettes pour un look nude Sarah Breedlove, de son vrai nom, était une jeune entrepreneure afro-américaine, veuve à l’âge de 20 ans et travaillant commais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée me blanchisseuse. aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce Après avoir cherché un traitement pour la perte de cheveux, elle développe une gamme de produits de beauté capillaires moment … » qu’elle produit elle-même et vend directement aux femmes noires. Bref de quoi je parle Son talent pour l’auto-promotion a contribué à l’essor de son entreprise ce vous qui luivoyez a permis d’acheter de...nombreuses maisons La belle Alice brille donc, too bad dons ! Laà la luxueuses mais aussi de financer des bourses d’études pour les femmes au Tuskegee Institute, et de faire d’énormes shimmer c’était bien pensé pourtant… Non NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), au YMCA noir et à d’autres organismes de bienfaisance. mais je compatis, ça doit pas être simple… Alors si, comme ma collègue, vous avez la Née en 1867 à Delta en Louisiane, fille d’esclaves. peau grasse, scrutez votre soin quotidien, c’est Orpheline à 6 ans, mariée à l’âge de 14 ans et veuve à 20 ans, elle se retrouve seule sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez à prendre soin de sa fille de 2 ans. Étant seule à élever son enfant, elle rejoint ses un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit frères à St. Louis et consacre son salaire aux études de cette dernière. Ses premières en grande quantité le sébum qui lui manque. années reflètent l’histoire commune des femmes noires de sa génération. Appliquer une crème de jour c’est comme enfiler perd un manteau avantElle de expérimente sortir. À l’époque, elle s’aperçoit qu’elle ses cheveux. donc pluQuoi l’été ?! Vous sortez en soutien sieurs produits présents sur le marché afin de traiter sa maladie maisgorge aucundans d’entre la développe rue vous son ? Non, vous portez un débardeur, eux n’est efficace. En 1905, elle propre shampoing et une pommade bref, un vêtement maiset un vêtement contenant du souffre afin de favoriser la pousseplus des léger cheveux assainir son cuir quand même. Et bien c’est pareil pour la peau, chevelu malade. a besoin de protection en toutes saisons. qui Elle a su se distinguer des elle entreprises blanches de cosmétique de l’époque Faisons de un cheveux tour duencôté de chez vendaient des produits redresseurs appuyant sur le CLINIQUE fait que son

Et si on arrêtait de briller ?!

traitement était mieux adapté aux besoins de santé particuliers des noires. Elle a vendu ses produits faits maison directement aux femmes noires, en utilisant une approche personnelle qui lui a permis de gagner de nombreuses clientes fidèles. En 1906, elle épouse Charles Joseph Walker, un journaliste, et décide de se faire appeler « Madam C.J Walker », trouvant ce nom plus raffiné. Mardi, 11h 30, j’arrive au travail … oui c’est tard, Ses produits se vendant à travers les États-Unis, elle décide d’établir son siège mais je n’ai pas encore dis à quelle heure je partais ! social à Denver, géré par sa fille A’Leila, avec une succursale à Pittsburgh. J’arrive donc…dans lesàcouloirs d’un des lieux les l’entreprise Son mari, Charles J. Walker, a quant lui contribué à promouvoir plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier prospère de sa femme. porte les dernières tendances make-up. Sarah ouvre, en 1908, le « Lelia College » pour former desC’est professionnels au simple, ici on oseettout et ce n’est pasengendrent moi qui diraides milliers de cheveu afro. Ses conférences démonstrations le contraire. Porterelle un déménage smoky eye violet dès 9h00? nouveaux clients et, en 1910, son siège à Indianapolis et y C’est ce que j’ai fait hier. Dans mon élan je croise construit une usine. Sa gamme de produits propose alors plus de 20 articles addict notoire, qui scintille pour la peau Alice, et les Dior cheveux et son entreprise emploiesous plus sa de 3000 travailleurs, principalement des vendeuses en porte-à-porte… Une véritable armée à son service ! Par la suite, elle donne des conférences à d’autres femmes noires et les aide à créer leur propre entreprise. Elle est également très active dans

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l’activisme noir et participe à des conventions parrainées par de puissantes institutions noires à l’époque. Madam C.J Walker dont le talent était l’auto-promotion, devient la première femme noire millionnaire en Amérique.

CLINIQUE


Beauté Outre sa générosité légendaire, la magnat des cosmétiques est connue pour dépenser des sommes folles pour ses biens personnels. Parmi ses nombreuses demeures très luxueuses, on retiendra cette maison de campagne à Irvington On Hudson (NY), conçue par l’architecte noir Vertner Tandy. Sa fille héritera de son manoir dans les années 1920 qui deviendra, par la suite, un salon pour les membres de la Harlem Renaissance.

Un management moderne, incitatif et conscient. Sarah établit un réseau pour ses employés et offre des bonus et des prix à ceux qui contribuent à leur communauté grâce à des œuvres de bienfaisance. Elle promeut le talent féminin, soutient l’auto-assistance noire et finance des bourses d’études pour les femmes. Alors que son entreprise est à son apogée, elle meurt le 25 mai 1919 d’une insuffisance rénale et de complications de l’hypertension artérielle.

Anne Duret / Stella Mendès

E d Au moment de sa mort, elle est considérée comme la femme afro-américaine la plus riche d’Amérique. Ses projets pour son siège social à Indianapolis seront achevés en 1927 et font partie d’un quartier historique de rénovation. Sarah Breedlove, plus connue sous le nom de Madam C.J Walker, ne s’est jamais soumise à la domination blanche, rien ne l’a jamais freiné et elle a toujours su rester déterminée face au racisme de son époque. Une héroïne d’un autre temps, qui aura tracé la route pour des milliers de futures entrepreneures afro-américaines !

LE MEILLEUR DE LA NATURE POUR SUBLIMER VOTRE BEAUTÉ

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Beauté

MARIA BORGES

L’ÉGÉRIE “NAPPY” DE L’ORÉAL

Et si on arrêtait de briller ?!

L’Oréal Paris ouvre ses portes à la diversité et fait de Maria Borges sa nouvelle égérie. Qui est-elle ? Maria Borges est un top modèle d’origine angolaise qui a défilé pour des grands de l’industrie tels que Victoria’s Secret, Givenchy, Balmain, Chanel, pour ne citer qu’eux. Mardi, 11h 30, j’arrive au travail … oui c’est tard, Son parcoursmais : je n’ai pas encore dis à quelle heure je partais ! Elle a été découverte, en 2010, après terminé J’arrive donc…dans lesavoir couloirs d’undeuxième des lieux les à l’édition angolaise du en concours Model Look. Enstaff 2012, plus hypes matièreElite de beauté, si, si, le entier sa carrière décolle. danstendances les defiles haute-couporte Elle les figurera dernières make-up. C’est ture, magazines de mode et campagnes des pas plusmoi grandes simple, ici on ose tout et ce n’est qui dirai marques de lalemode. contraire. Porter un smoky eye violet dès 9h00? C’est ce que j’ai fait hier. Dans mon élan je croise Ses realisations ? Alice, Dior addict notoire, qui scintille sous sa Borges a connu un grand succès en 2015, suite à son défilé pour Victoria Secret’s. Elle a créé le buzz en étant la première femme noire à défiler avec ses cheveux naturels en coupe afro.

SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que l’on applique sur les pommettes pour un look nude mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce moment … » Bref vous voyez de quoi je parle ... La belle Alice brille donc, too bad ! La shimmer c’était bien pensé pourtant… Non mais je compatis, ça doit pas être simple… Alors si, comme ma collègue, vous avez la peau grasse, scrutez votre soin quotidien, c’est sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit en grande quantité le sébum qui lui manque. Appliquer une crème de jour c’est comme enfiler un manteau avant de sortir. Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans la rue vous ? Non, vous portez un débardeur, bref, un vêtement plus léger mais un vêtement quand même. Et bien c’est pareil pour la peau, a besoin de protection en toutes saisons. Elleelle redéfinit les standards de la beauté dans un milieu asFaisons un tour du côté de chez CLINIQUE sez fermé : « J’ai montré aux femmes qu’elles n’avaient pas à regarder qu’une seule direction pour être belle. Sois toi et mets toi en valeur. » dit la jeune femme de 24 ans. Ce n’est pas sa première collaboration avec l’Oréal Paris avec qui elle figurait dans la campagne L’Oréal Paint et Hydra Genius. Dans le cadre de cette nouvelle mission, Borges déclare : « Je crois en la beauté de la diversité et au message prometteur qu’une fille qui part de rien peut être un symbole de beauté internationale et être une preuve vivante que nos rêves sont valides et que le futur qui suit sera éclatant ». Son apparence « nappy » sur le défilé a déjà changé la donne, dans un milieu très stereotypé et où les mannequins noires ne sont pasCLINIQUE légion. C’est avec une délicieuse exaltation que nous allons suivre (de près) la carrière de notre belle Angolaise, nouveau visage de la plus puissante marque de cosmétiques française.

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Anne Duret



Beauté

L’ALOE VERA

VOS CHEVEUX VOUS DIRONT MERCI !

Et si on arrêtait de briller ?!

SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que l’on applique sur les pommettes pour un look nude mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce moment … » Bref vous voyez de quoi je parle ... La belle Alice brille donc, too bad ! La shimmer c’était bien pensé pourtant… Non mais je compatis, ça doit pas être simple… Alors si, comme ma collègue, vous avez la peau grasse, scrutez votre soin quotidien, c’est sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit en grande quantité le sébum qui lui manque. Appliquer une crème de jour c’est comme enfiler un manteau avant de sortir. Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans la rue vous ? Non, vous portez un débardeur, bref, un vêtement plus léger mais un vêtement quand même. Et bien c’est pareil pour la peau, elle a besoin de protection en toutes saisons. Faisons un tour du côté de chez CLINIQUE

Saviez-vous qu’il existe un produit naturel qui peut redonner vigueur et éclat à vos cheveux ? Je vais vous présenter une plante étonnante, constituée à 99% d’eau. De plus en plus utilisée pour le bien-être du corps et la de la peau, les propriétés de l’aloe vera sont tout nouvellement adoptées pour le soin du cheveu. Depuis la nuit des temps, elle est utilisée par les Egyptiens pour la perte de cheveux. Riche en enzymes, elle favorise directement la croissance des cheveux. Ces enzymes protéolytiques sont capablesMardi, de restaurer cellules deoui la peau 11h 30,les j’arrive au mortes travail … c’est tard, sur le cuir chevelu abimentdisleàcheveu et ne jepermais je n’ai qui pas encore quelle heure partais ! mettant pas la bonne pénétration des nutriments J’arrive donc…dans les couloirs d’un des lieux les dans les cheveux. plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier porte les dernières tendances make-up. C’est simple, ici on ose tout et ce n’est pas moi qui dirai le contraire. Porter un smoky eye violet dès 9h00? C’est ce que j’ai fait hier. Dans mon élan je croise Alice, Dior addict notoire, qui scintille sous sa

L’accumulation de sébum sur le cuir chevelu est l’une des causes contribuant à la calvitie. L’aloe vera, quant à elle, décompose ce sébum et répare les cellules mortes du cuir chevelu ce qui favorise la croissance des cheveux. Elle apporte également du pH au cuir chevelu qui entraine la croissance du cheveu, tout en aidant les cheveux à garder l’eau et à les maintenir humides. Cela empêche les démangeaisons et réduit considérablement les pellicules. CLINIQUE

En appliquant régulièrement du gel aloe vera, vos cheveux deviendront plus forts, soyeux et étincelants!

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Stella Mendes


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CC ps Visage

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PHOTO : DIDIER TEURQUETIL


NADEEN MATEKI

LA FABULEUSE HAIR DESIGNER Propos recueillis par Doreen Nsoga

Contrôle d’identié, s’il vous plaît ? Nadeen Mateky, née à Brazzaville. Je suis maquilleuse, coiffeuse et hair designer.

Comment décrirais-tu ton travail, est-ce de la coiffure, de l’art ou les deux ? Cela commence par de la coiffure et se termine en art car, de toute manière, qui dit coiffure dit art. Pour être dans la coiffure, il faut déjà avoir ce sens artistique des courbes, des designs… Pour moi, c’est un art à part entière.

Comment t’est venu ce savoir-faire ? C’est un savoir-faire qui est inné. Je coiffe depuis toute petite, depuis l’âge de 8 ans. Ma coiffure est une transmission, elle m’a été donnée par ma grand-mère. C’était une femme coquette qui savait prendre soin d’elle et de ses cheveux. À l’époque, les femmes portaient leur cheveux naturels, ne se négligeaient pas, avaient toujours de belles tenues et étaient vêtues de leurs plus chics parures pour aller faire la fête. Ma grand-mère était une artiste, elle faisait partie d’un groupe de musiciens dans lequel elle chantait avec mon grand-père. Le groupe s’appelait « Lubakusu » qui veut dire « l’entraide » en français. J’ai appris à tresser grâce à elle. Au lieu d’aller jouer avec mes cousines, elle me disait « viens t’asseoir me coiffer », ce qui nous a permis de faciliter le dialogue entre nous. Je suis partie de Brazzaville à 4 ans, suis revenue à l’âge de 8 ans et je ne parlais pas un mot de ma langue natale. La coiffure a été un moyen de communication pour échanger avec ma grand-mère, elle m’enseignait ses techniques et je lui apprenais le français.

Ton plus beau souvenir sur un show en Afrique ? C’est difficile de choisir ! Jai fait un show récemment en Afrique, à Abidjan, pour le Nzassa Mode. Autrement, j’ai fait beaucoup de défilés. Mon premier gros défilé personnel était en 2012 à La Bellevilloise. J’ai déjà assisté au Fespam à Brazzaville, mais j’étais juste coiffeuse pour les modèles.

Mais, à bien y réfléchir, mon plus beau souvenir est le show que j’ai réalisé au mois de mars à Abidjan. C’était juste exceptionnel, c’était émouvant et j’ai rendu hommage aux femmes de ce monde ! Un bel hommage pour la femme africaine, où j’ai cité le poème de Camara Laye : L’enfant noir.

Si tu avais une baguette magique et pouvais choisir n’importe quelle égérie, qui choisirais-tu ? Oprah Winfrey car c’est une femme que j’admire beaucoup. Elle est un exemple à suivre, elle a vécu des choses abominables, épouvantables même, et aujourd’hui elle fait partie des femmes les plus puissantes du monde.

Tu n’es pas attirée par l’ouverture de ton propre salon ? Un jour je serais amené à ouvrir mon propre salon mais ce ne sera pas un salon ordinaire, traditionnel, mais plutôt un salon de designers. Un espace où tu arrives et en ressors avec quelque chose que tu n’aurais jamais osé faire…

Tes objectifs à court et moyen termes ? Tellement de projets ! À court terme, réaliser tout ce que je mets en place en ce moment. À long terme, faire des festivals que j’aimerais mettre en place tous les ans.

Un mot sur le Nzassa Mode que tu as couvert à Abidjan … Exceptionnel ! Un sacré souvenir, très honorée d’avoir été invitée ! J’ai pu découvrir le milieu artistique en Côte d’Ivoire. J’avais déjà réalisé des prestations en tant que maquilleuse sur des longs métrages, des tournages, mais en tant que designer cela a été une première. Le Nzassa m’a permis de faire de très belles rencontres. Je remercie monsieur Saint-Moïse, ainsi que Fatou Yatabaré, qui a insisté pour que je sois présente.

Si je te dis le mot ROOTS, cela t’évoque quoi ? Cela m’évoque le naturel, les racines, ce que nous sommes... Africa !


Beauté

FAUX LOCKS LAon TENDANCE U.S Et si arrêtait QUI FAIT DES RAVAGES de briller ?! C’est la tendance du moment venant des États-Unis et qui s’impose maintenant en France ! Inspirée du mouvement Rastafari, cette coiffure protectrice est un bon moyen de se faire des locks, à l’aide de mèches, sans pour autant les garder à vie. De très nombreuses stars comme Rihanna, Zendaya ou encore Ciara ont opté pour ce look chic & reggae. Les locks peuvent être nattées dès la racine du cheveu ou être coiffées grâce à un crochet dread. Les faux locks sont versatiles et le coiffage est varié, après les avoir fait ! Que ce soit en chignon, en banane ou en queue de cheval, longs, courts, colorés, il y a l’embarras du choix et vous restez élégante sans aucun effort. Et cela aura aussi l’avantage de changer des traditionnelles braids, dont certaines pourraient commencer à se lasser. L’ENTRETIEN Pour les entretenir, c’est très simple ! Il suffit de masser son cuir chevelu dès que possible avec une huile végétale (huile de ricin, huile de pépin de raisin ou huile d’olive), en ne serrant pas trop, pour éviter de dégarnir les tempes. Lavez régulièrement vos rajouts, au moins tous les 15 jours. L’auMardi, 11h 30, j’arrive au travail … oui c’est tard, tre avantage des faux locks est qu’elles sont très résistantes à mais je n’ai pas encore dis à quelle heure je partais ! l’eau donc aucun risque de les abîmer ! J’arrive donc…dans les couloirs d’un des lieux les Enfin, il est préférable de ne pas utiliser plus de 4 paquets plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier pour éviter de casser vos cheveux naturels avec le poids des porte les dernières tendances make-up. C’est mèches. simple, ici on ose tout et ce n’est pas moi qui dirai le contraire. Porter un smoky eye violet dès 9h00? Alors n’hésitez plus… Toutes à vos locks !!! C’est ce que j’ai fait hier. Dans mon élan je croise Alice, Dior addict notoire, qui scintille sous sa Cécilia Manzambi

SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que l’on applique sur les pommettes pour un look nude mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce moment … » Bref vous voyez de quoi je parle ... La belle Alice brille donc, too bad ! La shimmer c’était bien pensé pourtant… Non mais je compatis, ça doit pas être simple… Alors si, comme ma collègue, vous avez la peau grasse, scrutez votre soin quotidien, c’est sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit en grande quantité le sébum qui lui manque. Appliquer une crème de jour c’est comme enfiler un manteau avant de sortir. Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans la rue vous ? Non, vous portez un débardeur, bref, un vêtement plus léger mais un vêtement quand même. Et bien c’est pareil pour la peau, elle a besoin de protection en toutes saisons. Faisons un tour du côté de chez CLINIQUE

CLINIQUE

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10 rue de penthievre 75008 Paris 06.21.10.02.70 junior@centralecoiff.com www.centralecoiff.com


Beauté

ÉCOLE OLILOR

TOUTE SA RARETÉ EtDANS si on arrêtait de briller ?!

Il est étonnant de se dire que parmi les plus de 900 écoles de coiffure qui existent en France, l’école Olilor doit être l’une des seules à être cosmopolite. Elle permet à ses élèves de passer leur examen en s’exerçant Mardi, sur les cheveux de leur au choix, afro… ououi caucasien. 11h 30, j’arrive travail c’est tard, La rencontremais avecjelen’ai directeur de dis l’école, Francis Olilo, francopas encore à quelle heure je partais ! ivoirien, permet de savoir en profondeur ce qui se passe derrière J’arrive donc…dans les couloirs d’un des lieux les cette structure. plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier Olilor est un porte groupeles contenant une tendances école de coiffure cosmopodernières make-up. C’est lite, une gamme de produits cosmétiques ainsipas quemoi desqui supports simple, ici on ose tout et ce n’est dirai éducatifs. le contraire. Porter un smoky eye violet dès 9h00? Les débuts ont étéceassez Francis C’est que difficiles. j’ai fait hier. DansOlilo monpart élandujeprincipe croise qu’il faut s’adapter à la société dans laquelle on vit et ne pas s’atAlice, Dior addict notoire, qui scintille sous sa tendre à ce qu’elle nous aime. Il s’attendait donc à ce qu’il y ait des obstacles sur son parcours. La nouveauté qu’apporte cette école, attachée à la diversité, complique son insertion dans un milieu capillaire restreint.

SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que l’on applique sur les pommettes pour un look nude mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce moment Depuis…4 »ans, les taux de réussite des élèves d’Olilor Bref vous voyez je parleest ... supérieur à celui de s’élèvent à 90de %.quoi Ce chiffre La plusieurs belle Alice brille donc, too une badréputation, ! La écoles qui possèdent déjà shimmer c’était bienet matériels pensé pourtant… Non des infrastructures de dernier cri. Ce rémais je s’explique compatis,par çaledoit être simple… sultat travailpas en amont que déploie Alors si, comme ma7. collègue, vous avez la l’équipe, 6 jours sur peau grasse, crée scrutez soin quotidien, c’est Le groupe ses votre propres manuels cosmopolites sûrement le coupable, enfin…si vous enles utilisez où l’on lui retrouve des informations sur cheveux métisses et lisses. Ces informations provienun crépus, bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit de recherches de nombreuses expériences. en nent grande quantité leet sébum qui lui manque. Pour arriver stade, de Francis a dû s’entourer Appliquer uneà ce crème jourOlilo c’est comme de personnes comprenant mission à accomplir et enfiler un manteau avant de la sortir. munis motivation que lui. Quoi l’étéd’autant ?! Vousde sortez en soutien gorge dans coiffure classique aux élèves à la Le ruebrevet vous de ? Non, vous portez oblige un débardeur, travailler sur des cheveux caucasiens. Olilor vient bref, un vêtement plus léger mais un vêtement combler ce manque en imposant lors du quand même. Et bien c’est pareil pour la passage peau, à l’examen, de travailler sur les cheveux afro. À la sortie elle a besoin de protection en toutes saisons. de l’école, les élèves ont donc des connaissances Faisons un tour du côté de chez CLINIQUE sur tout type de cheveux. Pour continuer à donner de bons rendements, Olilor fait également appel à des modèles cheveux ou maquillage afin d’entraîner ses élèves. Francis Olilo ne veut pas qu’il y ait un diplôme propre aux cheveux afro, mais qu’il soit intégré dans le cursus des études capillaires et que les étudiants puissent avoir le choix. Pour lui, il est important que la population se reveille, comprenne l’importance de ce qui est en train de se produire et participe à ce changement, car nous vivons dans une société cosmopolite. Pour Francis Olilo, il faut une pensée collective et non-ethnique pour que tout le monde puisse s’y retrouver. Il rêve, qu’un jour, tous les jeunes de la diasCLINIQUE pora entreprennent afin qu’ils soient des leaders de manière à ce que les générations futures puissent avoir des repères, des modèles.

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Anne DURET


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MAYA KEÏTA

FONDATRICE DE MAYA ME B.M.F

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je suis Maya Keïta, d’origine franco-malienne. J’ai 36 ans, je suis maman et la co-fondatrice de la marque Maya Me, créée en fin de l’année dernière, avec mon conjoint Samar.

Pourquoi avoir choisi de t’orienter dans cette voie ? Tout d’abord, j’avais une envie d’entreprendre. Ayant un entourage où le port de la lace wig ou du tissage est assez fréquent, l’idée m’est venue naturellement. J’avais noté que la qualité n’était pas toujours au rendez-vous et qu’il y avait souvent des problèmes de pose. De plus, il arrivait que les lace wigs étaient très bien entretenues mais pas forcément les cheveux. Il m’a donc semblé opportun d’apporter une nouvelle réponse sur ce marché. C’était un univers tout nouveau pour moi, puisque, auparavant, je travaillais dans le domaine du marketing.

Tu es dans un secteur ultra-concurrentiel. Comment te différencies-tu de ta clientèle ? Quel est ton positionnement ? Je me différencie par les conseils que j’apporte à ma clientèle. Nous avons un showroom privé : Le Boudoir, en plein Paris, qui permet de mettre nos clientes à l’aise et répondre à toutes leurs interrogations. Notre force réside également dans la qualité que nous proposons. Notre volonté est d’apporter le meilleur des deux mondes : qualité et prix. Nous accompagnons la cliente tout au long du processus d’achat via des conseils personnalisés, avant, et une disponibilité après l’achat. Enfin, en ce qui concerne les prix, nous sommes sur du premium, à prix accessibles. Au niveau de la lace wig, cela peut aller de 200€ à 500€, selon la longueur et la texture. Cela reste des prix attractifs lorsque l’on veut porter de la qualité !

Jeune femme, mère de famille et entrepreneure. Comment arrives-tu à concilier vie professionnelle et vie de famille ? Je pense que tout est une question d’organisation. Et puis, je ne suis pas seule, nous sommes deux, avec mon mari. Nous savons gérer notre temps de travail. Par exemple, si je dois partir à 17 heures pour chercher les enfants et retravailler à 21 heures quand ils sont couchés, il n’y a aucun souci.

Si tu avais un conseil à donner à une jeune femme qui se lance dans l’entrepreunariat ? Être organisée. À partir du moment où l’on est organisée, on peut concilier plusieurs tâches en même temps : être présente pour ses enfants et être présente pour son projet professionnel.

Si je te dis « Roots », cela t’évoque quoi ? Cela m’évoque l’entraide dans la communauté noire. Ce magazine nous permet de nous connaître les uns les autres et de parler de nous.

Tu as inauguré ton showroom, dans le 2ème arrondissement de Paris, le 13 mai 2017... Ce fut un excercice difficile pour moi mais, au final, un très bon moment. Nous avons pu expliquer l’ADN de notre marque et présenter notre différence, notamment au niveau du service. Je tenais à remercier les blogueuses, youtubeuses et personnalités présentes pour leur soutien et l’accueil bienveillant qu’elles nous ont réservé.

Je dirais... Naomi Campbell. Une femme chic, élégante qui a une vraie prestance.

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Si je te donnais une baguette magique et que tu avais la possibilité de choisir n’importe quelle égérie vivante ?


GRACE KODOU LA MAKE-UP ARTIST N°1 DE BABI Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Grâce Manuela Kodou, je suis Ivoirienne, maquilleuse de profession, basée à Abidjan.

Comment gères-tu ta carrière en tant que femme et maman ? En tant que jeune femme entrepreneure, je me sens fière et privilégiée. Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir un rêve et de pouvoir le réaliser. Il est clair que ce n’est pas toujours facile mais, en toute chose, il y a des hauts et des bas. Je pense qu’il faut juste se focaliser sur le meilleur pour que, lorsque le mauvais arrive, on ait assez de ressource et de répartie pour rebondir ! Quand nous savons qu’en Afrique nous n’avons pas vraiment d’aides, surtout nous, les jeunes, ce n’est pas vraiment évident. Je me sens donc fière du parcours accompli.

Qu’est ce qui t’as amené à devenir maquilleuse professionnelle ? Je suis titulaire d’une licence en marketing et publicité. Le maquillage, pour moi, c’est avant tout une passion. J’ai l’amour du beau et de tout ce qui est bien fait. Je suis du signe de la vierge et nous avons tendance à aimer tout ce qui tend vers la perfection. En matière de beauté, à tous les niveaux, tout doit être à sa place. La manucure bien faite, les sourcils bien taillés, c’est la base. Plus jeune, je faisais les ongles de mes soeurs, mes copines, ma mère, je les maquillais parfois pour des cérémonies mais sans vraiment me dire que j’en ferais un métier. Après ma licence, j’ai commencé à bosser dans une boite de la place.

J’y ai fait près de 2 ans, puis un jour, j’ai décidé de démissionner et de me consacrer à mes projets personnels. J’ai ouvert mon propre institut de beauté, mon bébé comme j’aime le dire, que j’ai appelé Grace k Beauty, spécialisé dans le maquillage. J’ai ensuite suivi une formation pour avoir un diplôme dans le domaine. C’est ainsi que tout a demarré !

Quelle a été ta plus belle expérience depuis que tu as commencé ta carrière ? J’en ai eu tellement ! Il faut dire que, dans mon metier, je ne privilégie pas un domaine par rapport à un autre. Je ne fais pas exclusivement du maquillage mode, mais un peu de tout. Je dirais que mes plus belles expériences sont avec les femmes qui s’apprêtent à se marier. Tu en rencontres certaines qui sont hyper stressées, angoissées même, parfois. Voir leur visage s’illuminer, les sourires se dessiner et les yeux se remplir de satisfaction et de confiance en soi après être passées entre mes doigts… C’est la plus grande des satisfactions !

Quels sont tes projets futurs ? Étendre la marque Grace K le plus loin possible et me spécialiser dans d’autres domaines. J’aimerais également organiser des événements beauté… Il y a énormément de projets !

Si je te dis « Roots », tu me dis? Lorsque j’entends “roots”, cela me fait penser aux origines, aux fondements de toute chose. Cela me fait également penser aux voyages.

Propos recueillis par Hyllen Legré




LE THÉ DÉTOX

Beauté

Et de

Très réputé ces dernières années sur les réseaux sociaux, nous vous parlons aujourd’hui des bienfaits et de l’efficacité du thé détox. Le thé détox, issu d’herbes 100% naturelles, consiste principalement à éliminer les toxines présentes dans l’organisme. De nos jours, il est très utilisé pour la perte de poids. Il permet de se maintenir en bonne santé et de se revigorer toute l’année. Ce dernier est rempli d’antioxydants comme le polyphénol, normalement présent dans le thé vert et bénéfique pour les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires. Ses attributs aident à améliorer votre digestion et à nettoyer les impuretés tout en vous aidant à secouer les quelques kilos que vous avez en trop. Tout le monde sait à quel point une désintoxication régulière est importante pour le bien-être du corps mais aussi pour l’esprit. Le thé détox permet donc de se désintoxiquer, un peu, tous les jours, sans agresser son système immunitaire. Au contraire, il aide à éliminer l’accumulation des substances nocives présentes dans certains aliments. Bon pour l’esprit et le corps, les thés détox sont une manière saine de nettoyer votre système immunitaire. Cela permet d’éliminer les impuretés de votre corps tout en dynamisant le système digestif qui s’en débarrasse par la suite. Enfin, c’est également un stimulant d’énergie naturel !

Ajouter une tasse de thé sain dans votre régime alimentaire quotidien peut apporter des avantages significatifs pour la santé de votre corps. Disponible à de très bas prix et dans toutes les grandes surfaces, de nombreuses cures sont possibles selon ses besoins, grâce aux diverses plantes qui offrent différentes propriétés. Bien sûr, il y a des limites, ce n’est pas miraculeux, mais il pourra devenir votre allier dans votre quête d’un corps sain. Il vous permettra de vous sentir mieux dans votre peau, obtenir un visage plus lumineux et une peau plus nette. Il faut également avoir une bonne hygiène de vie car le thé detox est le complément d’une alimentation saine, équilibrée et sportive. Il n’y a plus qu’à tester !

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Stella Mendes

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PHOTOGRAPHE : NEELIO PARIS MAQUILLAGE : MAEVA SAMOYAU MANNEQUIN : AMYATCH BENARIVELO





PHOTO : LUDOVIC TAILLANDIER

Pourquoi avoir décidé de sortir un livre ? Une envie d’inspirer ou de vous défouler ? Je pensais à ce livre depuis 5 ans, mais je ne me sentais pas prête. Là, je me suis dit que c’était le moment de coucher mon expérience sur papier, de raconter ma trajectoire de femme entrepreneure pour inspirer les personnes qui veulent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Je livre mes conseils, sur différents thèmes agrémentés d’interviews de professionnels qui permettent aux lecteurs d’appréhender le monde entrepreneurial et de s’y projeter. À travers ce livre, je tiens avant tout à ce que mon histoire ne soit pas vue comme une exception.

Vous dites dans votre livre, Partie de rien, que votre voyage au Sénégal a été l’une des plus belles expériences de votre vie. Qu’avez-vous fait et appris ? Dakar est la ville de mon cœur ! L’endroit où je puise mes idées, et duquel je reviens toujours les bagages remplis de projets. Là-bas, je me promène sur les marchés, dans les rues et j’observe beaucoup les gens. La beauté des femmes et leurs rituels de beauté inspirent mes produits. Les couleurs, les odeurs et la convivialité de ce lieu animent ma créativité.

Que pouvez-vous dire à certains jeunes, parfois désarmés, qui auraient l’impression qu’ils ne pourront pas y arriver à cause de leur couleur de peau ou de leurs origines ? Ma vision de la réussite est d’atteindre ses objectifs. Chacun de nous a la force de son histoire et une valeur ajoutée. Il faut cultiver vos particularités pour en faire des merveilles, des points forts. Soyez libres, soyez fous, et osez vivre la vie de vos rêves. Rien n’est impossible, alors “Sois belle/beau et fais”, comme le dit mon slogan !

Quelles sont les personnes “clé” qui ont été déterminantes dans votre parcours ? J’ai rencontré de nombreuses personnes qui m’ont accompagnée, mais je souhaite parler de mes parents. Mon éducation a été mon moteur, et les valeurs qu’ils m’ont inculquées sont à la source de tous mes projets. J’ai toujours entendu mon père parler de l’importance du travail, de la liberté, et j’ai grandi en voyant ma mère déterminée et battante dans n’importe quelle situation. Ma détermination est une manière de les remercier.

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HAPSATOU SY

SON LIVRE, SON FOND DE TEINT... SES NOUVEAUX DÉFIS Propos recueillis par Amina MABONDZOT

Comment vous est venue l’idée de développer vos marques de cosmétiques en France et à l’international (Hapsatou SY et Dazzia) ? Considérant que la beauté doit être abordée dans la singularité de chaque individu, quelque soit l’origine, les particularités physiques, le style et les coutumes, il m’a paru essentiel de développer mes marques en France et à l’international. Et à travers nos voyages, nous voulons partager notre histoire avec toutes les cultures, et développer des cosmétiques inspirées des rituels beauté du monde.

Quelle a été votre stratégie de distribution ? Vous semblez avoir visé uniquement votre showroom et des pharmacies de luxe… N’est-ce pas trop restrictif ? En plus des pharmacies et de notre showroom, nous sommes présents dans de nombreux salons de coiffure et sur www.sephora.fr depuis plus d’un an. Avec la forte porosité entre les différents réseaux de distribution et l’arrivée d’internet qui a bouleversé le marché, notre marque a vocation à être présente partout où sont nos clients, pour leur offrir de bons conseils et des produits qui les subliment.

Vous avez élargi votre gamme de maquillage, après le fond de teint crème « circulez y a rien avoir », la marque HapsatouSy lance son fond de teint sublimateur seconde peau « Oh! Que je suis belle ». Quelles sont ses particularités ? Quelle est la valeur ajoutée ?

“À travers ce livre, je tiens à ce que mon histoire ne soit pas vue comme une exception...” Les noms de vos gammes de produits sonnent comme des slogans publicitaires. Comment décidez-vous des noms utilisés ? Notre objectif est toujours le même lorsque l’on choisit les noms : apporter de la bonne humeur et créer de l’ambition ! Les noms de nos gammes de produits sont le reflet d’un lifestyle, et rappellent avant tout que la beauté réside dans la singularité et la différence.

D’autres projets à venir pour l’année 2017 ? Oui, 2017 est une année pleine de surprises : nous ouvrons une “Boîte à beauté” à Abidjan. La première a ouvert ses portes à Dakar.

HapsatouSy Communiqué de Presse | Juin 2017

Ce fond de teint fluide hydrate et illumine le visage, il se fond à la carnation sans démarcation et offre un résultat naturel. Sa particularité est sa texture fine et légère, ainsi que sa formulation à l’eau d’orange bio et à l’extrait de grenade.

HapsatouSy élargit sa gamme de maquilla après le fond de teint crème “circulez, y a rien la marque HapsatouSy lance son fond de teint sublimat

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“oh ! Que je suis belle

Avec lui, votre teint sera éclatant, lumineux et u

Qui ne rêve pas du teint idéal à la texture fine et légère pour un effet nature Le nouveau fond de teint fluide “oh ! Que je suis belle ” va d’un coup de pin peau. Il hydrate, unifie et illumine, tout en se fondant à votre carnation, et


Et si on arrêtait de briller ?!

PHOTO : HYLLEN LEGRÉ // MODÈLE : ESTHER DOUGA

Beauté

SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que l’on applique sur les pommettes pour un look nude mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce moment … » Bref vous voyez de quoi je parle ... La belle Alice brille donc, too bad ! La shimmer c’était bien pensé pourtant… Non mais je compatis, ça doit pas être simple… Alors si, comme ma collègue, vous avez la peau grasse, scrutez votre soin quotidien, c’est sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit en grande quantité le sébum qui lui manque. ÉTAPE 1 : PRÉPARER SA PEAU Il est important d’avoir la peau propre avant de commencerAppliquer le make-up.une Pour crème ma part,de j’utilise miceljourl’eau c’est comme laire de chez Nuhanciam pour nettoyer et préparer la peau. Pour hydrater, le lait concentré Embryolisse me enfiler un manteau avant de sortir. semble parfait. Et enfin, j’applique la base Milk of Magnesia Quoi pour fixer l’été le ?! maquillage. Vous sortez en soutien gorge dans

CUT CREASE

TUTO by MAKE UP’ BIUTY

ÉTAPE 2 : LES SOURCILS

la rue vous ? Non, vous portez un débardeur, Avec un anti-cernes, d’une teinte plus claire pour la partie inférieure et de la même queun la peau bref, un vêtement pluscarnation léger mais vêtement pour la partie supérieure, je trace le contour du sourcil. quand même. Et bien c’est pareil pour la peau,

ÉTAPE 3 : LE TEINT

elle a besoin de protection en toutes saisons. - Estomper les cernes : travailler les cernes avec une teinte de la même la peau. Faisons uncarnation tour duque côté de chez CLINIQUE

Mardi, 11h 30, j’arrive au travail … oui c’est tard, mais je n’ai pas encore dis à quelle heure je partais ! J’arrive donc…dans les couloirs d’un des lieux les plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier porte les dernières tendances make-up. C’est simple, ici on ose tout et ce n’est pas moi qui dirai le contraire. Porter un smoky eye violet dès 9h00? C’est ce que j’ai fait hier. Dans mon élan je croise Alice, Dior addict notoire, qui scintille sous sa

CLINIQUE

ETAPE 4 LES YEUX

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- Base Urban Decay pour faire tenir et ressortir les couleurs du fard à paupières. - Créer une couleur de transition avec un pinceau estompeur. - Estomper est primordial. Pour un bon résultat, utiliser la couleur marron clair pour un effet fumé. - Utiliser la couleur marron foncée au creux de la paupière et accentuer au niveau de l’extérieur de l’oeil.


Beauté - Estomper après chaque application. - Ajouter encore du fard à paupières sur l’extérieur de l’oeil avec une couleur plus foncée, plus précisément dans le creux de l’oeil. - Eclaircir la paupière mobile à l’aide d’un anti-cernes ou fond de teint crème pour donner la forme du cut crease. - Poudrer pour que la matière ne bouge pas. - J’utilise les palettes de chez TOOFACED Sweet Peach avec Purée, Summer Yum, Chocolate Bar, Cherry Cordial, Triple Fudge. - Je prends un fard Too Faced (Marzipan), puis un pigment de chez Mac (Tan) que j’applique avec le doigt au niveau de la forme du cut crease. - Pour accentuer la forme du cut crease, j’utilise un eyeliner pailleté de chez Urban Decay que j’applique uniquement au creu de l’oeil sur la partie interne. - J’applique le liner, le mascara, les faux-cils et un crayon noir sur la muqueuse de l’oeil. J’estompe un peu le crayon noir pour donner un regard plus intense et charbonneux.

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ÉTAPE 5 : LA BOUCHE En général , avec les yeux chargés, il vaut mieux faire une bouche nude ou légèrement rosée. J’utilise un crayon marron de chez Mac (Chestnut) et un rouge à lèvre Mac (Faux).

FINITION Je poudre le teint et j’apporte de la lumière à l’aide d’un illuminateur Mac (Gold deposit). Un peu de blush, du fixateur et le tour est joué !

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AXELLE

BLOGGEUSE & L.A GIRL ADDICT Stella Mendes

Ensuite, un pro conceal, un fond de teint, un crayon à sourcils, un eye-liner et bien sûr le rouge à lèvres mat 812. Je précise bien 812, parce que c’est mon préféré de toute la gamme !

Quelle sera la prochaine étape pour L.A Girl ? Nous avons commencé à sortir des vidéos sur Youtube. La prochaine étape sera d’en faire plus, avec des blogueuses en partenariat, et de faire appel à des modèles pour réaliser des shootings photos. Nous allons bosser avec un maximum de professionnalisme et, en permanence, nous maintenir dans l’air du temps.

Quel est votre produit coup de coeur de la marque ? Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Axelle, make-up artist chez L.A Girl. Je suis également une bloggeuse. L.A Girl France est une entreprise qui vient à la base des ÉtatsUnis, de Los Angeles comme son nom l’indique. Nous sommes le seul revendeur officiel de la marque en France.

Le highlighter. Le 80 Watt, c’est mon préféré.

Le make-up « faux pas » à ne surtout pas faire ? Mettre un contour des lèvres foncé et placer un rouge à lèvre clair au milieu, sans le dégrader ! Le mettre comme ça, aussi grossièrement, ça n’existe plus, faut plus faire ça (rires)! Voilà, pour moi, le make-up « faux pas », par excellence.

Quels sont les produits phares de la marque ? La marque a surtout été connue grâce aux pro conceal qu’elle propose. Ce sont les tubes oranges, pour faire l’anti-cernes et le contouring. C’est ce produit qui est le plus utilisé par les youtubeuses, les bloggueuses et beaucoup de femmes, en général. On peut également citer le fond de teint, le highlighter et les palettes de contouring. En fait, nous avons tellement de produits que je ne pourrais pas vraiment citer de produits “phares”. Mais dans l’ensemble, les produits les plus vendus restent le highlighter et le pro conceal.

À quel type de clientèle s’adresse L.A Girl ? Vraiment à tout type de clientèle ! Aussi bien la femme qui a un gros panier d’achat que celle qui en a un inférieur. Toute tranche d’âge, toute origine, tout portefeuille.

Quels sont, selon toi, les indispensables dans une trousse de maquillage ? Le highlighter, tout d’abord parce que je suis une fan de l’highlight et que les pigments de nos highlights sont vraiment géniaux !

Si je te dis le mot “ROOTS”, cela t’évoque quoi ? Quelque chose de frais !

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32 rue du Faubourg Saint Martin 75010 Paris 09.83.88.05.70 www.lagirlfrance.com contact@lagirlfrance.com


Lait d’ânesse

Le secret beauté de cléopâtre Après l’achat à maintes reprises de différents produits pour une peau saine et belle sans résultat voici la solution naturelle : le lait d’ânesse

Origine et Vertus

Lait anti-allergique

Le lait d’ânesse était utilisé selon une légende de l’époque antique égyptienne par Cléopâtre pour ses bains quotidiens. Cela permettait d’entretenir sa grande beauté et la jeunesse de sa peau. Rien que ça ! Le lait d’ânesse était très convoité par la bourgeoisie romaine, les femmes prenaient ainsi des bains pour garder la blancheur de leur peau. 2000 ans plus tard, il revient au goût du jour sous forme de savon ou lait corporel. Connu pour ses vertus hydratantes et réparatrices des tissus grâce à ses différents sels minéraux, c’est également un actif sur les peaux à problèmes (l’acné, l’eczéma...).

Les savons au lait d’ânesse sont recommandés au peaux atteintes d’acné et d’eczéma. C’est un rare savon naturel à ne pas provoquer d’allergies, leur action adoucissante permet de balayer rougeurs, démangeaisons et sécheresse.

Lait antioxydant

Lait nettoyant

Lait vitaminé

Le lait d’ânesse est constitué de sels minéraux, permettant de nettoyer la peau en profondeur en la débarrassant des peaux mortes. Cette action encourage la croissance cellulaire et la régénération de l’épiderme.

Lait hydratant Le lait d’ânesse possède des vertus hydratantes incontestées. Nourrissant la peau en profondeur, il fait office d’anti-ride, la peau reste lisse et dynamique.

Le lait d’ânesse exerce un pouvoir antioxydant. La présence massive d’omégas 3 et 6, protège les membranes des cellules cutanés et favorise la régénération des couches superficielles de l’épiderme. Plus besoin de vous préoccuper des effets du vieillissement.

Le lait d’ânesse peut aussi être utilisé pour renforcer les défenses naturelles et lutter contre le stress. Il favorise la désintoxication du foie et combat la constipation, un peumoinsglamourjevousl’accorde. Celaitrareetprécieuxestricheenvitamines (A, B1, B2, B6, D, C et E), des alliées précieuses dans la lutte anti-âge. Il contient aussi des minéraux et des oligo-éléments (calcium, magnésium, phosphore, sodium, fer et zinc).

Lait protecteur La composition du lait d’ânesse, riche en acides gras insaturés, est très proche du film lipidique de la peau. On application régulière ne dessèche pas la peau, mais la préserve contre la sécheresse. Le lait d’ânesse est la plupart du temps, indiqué aux personnes sujettent à problème.

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Katharina Cambré


UNE MARQUE À LA HAUTEUR DE CE QUE NOUS SOMMES

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Beauté

HORCELIE

La reine de beauté qui émeut les cœurs

Et si on arrêtait de briller ?!

Son nom ne vous dit peut-être rien, mais elle est déjà un modèle et une icône de beauté hors du commun. À 22 ans, Horcelie Sinda Wa Mbongo est élue Miss Congo UK 2017. C’est le dimanche 2 avril 2017, à Londres, qu’elle est couronnée la plus belle Congolaise du Royaume-Uni. Mais son profil va particulièrement saisir l’assemblée, puisqu’il se trouve qu’elle est… Mardi, au travail oui c’est Séropositive. En 11h effet,30, la j’arrive jeune femme a … trouvé le tard, mais je n’ai pas encore dis à quelle heure je courage de déclarer sa séropositivité dans une com-partais ! J’arrive couloirs d’un des lieux les munauté où le diredonc…dans est un sacréles tabou. plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier porte tendances make-up. C’est L’histoire de cetteles reinedernières de beauté est étonnante. simple, ici on ose tout et ce n’est pas moienqui dirai Née en République Démocratique du Congo, c’est le contraire. Porter un smoky eye violet dès 9h00? arrivant au Royaume-Uni, à l’âge de 11 ans, qu’elle C’estatteinte ce quedu j’aiVIH. faitElle hier.déclare Dans mon élan je croise découvre être : « J’étais l’un des nombreux enfants nés avec le VIH quisous sa Alice, Dior addict notoire, qui scintille n’avaient pas de médicaments, mais en quelque sorte, le virus ne combat pas le corps aussi vite que les autres. Qu’est-ce que cela signifie ? C’est que j’ai vécu dix ans sans aucun médicament. »

Selon les Nations Unies, il y a approximativement 370 000 SHIMMER POWDER. savez cette poudre que personnes vivants avec leVous VIH en République Démocratique l’on applique sur000 les pommettes pour du Congo, dont 42 enfants entre 0 etun14look ans.nude Selon les mais radieux, genre : « J’te j’suis maquillée estimations de l’ONUSIDA, il y ajure eu 20 854pas personnes mortes aujourd’hui ! mais tellement heureuse en ce à cause du sida en 2016j’suis et 3 338 nouvelles infections du VIH d’enfants entre moment … 0» et 14 ans, en 2016. Cette maladie est devenueBref un réel ende R.D.C. vousfléau voyez quoi je parle ... Malgré destin qui pourrait être tragique pour !certains, La ce belle Alice brille donc, too bad La Horcelie ne s’est jamais laissée abattre et, surtout,Non elle n’est shimmer c’était bien pensé pourtant… en aucun remplie d’amertume ou deêtre colère. mais cas je compatis, ça doit pas simple… «JeAlors ne pense pas qu’il y ait quelqu’un à blâmer, à ce stade.» si, comme ma collègue, vous avez la Réplique-t-elle quand on lui pose la question. « ne suis peau grasse, scrutez votre soin quotidien, Je c’est pas sûrement là pour blâmer les actionsenfin…si de qui que ceen soit. C’est ainsi lui le coupable, vous utilisez qu’est la vie. » un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit La jeune couronnée se rendra en R.D.C en grande quantité le sébum quipour lui poursuivre manque. son combat et sensibiliser la population sur le VIH. À travers son Appliquer une crème de jour c’est comme histoire, Horcelie démontre que la maladie n’est pas la sigenfiler un manteau avant de sortir. nification d’un destin tragique. Au contraire, elle pourrait Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans devenir la meilleure ambassadrice pour la sensibilisation la rue vous ? Non, vous portez un débardeur, autour du sujet et une inspiration pour des millions de gens bref, un vêtement plus léger mais un vêtement atteints de la même maladie. Elle déclare d’ailleurs : « Je suis quand même. Et bien c’est pareil pour la peau, heureuse d’avoir gagné quelque chose dans ma vie, et que elle a besoin de protection en toutes saisons. mon histoire ait touché le cœur des gens, c’est le plus imFaisons un tour du côté de chez CLINIQUE portant. »

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Cécilia Manzambi

CLINIQUE



DANS LA SALLE DE BAIN DE

SCHEENA “Je m’appelle Scheena (prononcez Shi-Na). Je suis maman, Parisienne et chef d’entreprise. Après avoir passé 12 ans dans la pub, les relations publiques, la mode et la beauté, je suis aujourd’hui coach en image et business, spécialisée dans le conseil auprès d’entreprises et le relooking pour les particuliers.”

Quelle est votre routine beauté ? Ces derniers temps, je me maquille très peu pour ne pas dire quasiment plus. Mais lorsque je dois le faire, je vais privilégier le teint avec une BB Crème ou un fond de teint léger, je trace mes sourcils avec un crayon de Mac et vais maquiller mes yeux avec des fards nude.

Quelle est votre marque préférée ? Honnêtement ? Aucune. Je suis assez infidèle et vogue de Mac à Mixa, en passant par Biotherm, Shu Uemura, Phytospecific et je ne sais quelle autre marque, depuis des années.

Les produits qui ne vous quittent jamais ? Du baume à lèvres. L’indispensable dans la trousse d’une femme ? Tout depend de son problème principal. Pour moi, ce sera une crème de jour adaptée à mon type de peau avec une bonne protection UV. En ce moment, j’utilise une crème de la marque Solavie.

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Beauté

Un maquillage pour séduire ? Une bouche rouge et un eyeliner fin sur une paupière nude. Tellement Marylin Monroe... Avez-vous une icône de beauté, une femme qui vous inspire ? Iman Bowie. Elle est sublime. Le temps n’a aucune emprise sur elle. Je trouve qu’elle ressemble un peu à ma mère. Si ce n’est pas une autre bonne raison de l’aimer…

E d

Des produits ou autres qui ont changé vos habitudes capillaires ? Le savon noir en remplacement du shampoing. Des masques capillaires faits maison à base de fruits et les huiles artisanales d’amande douce, de ricin, d’argan ou de coco. Une boisson ou une recette détox ? L’indispensable verre d’eau tiède avec le jus d’un demi citron au lever, 30 minutes avant de manger quoi que ce soit pour relancer le métabolisme et le nettoyer de l’intérieur. Votre parfum fétiche ? Pour votre homme ? Les colognes fruités de Joe Malone. Vous ne vous couchez jamais sans… ? Me démaquiller, me brosser les dents, retourner boire un verre de je ne sais quoi et me trouver obligée de me brosser à nouveau les dents !

Mar mai J’arr plus por sim le c C’es Alic

Facebook : Scheena Donia Relooking Instagram : scheenadonia www.scheena.com

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Beauté

EXTENSIONS DE CILS TRUCS ET ASTUCES

Et si on arrêtait de briller ?!

La plupart des femmes n’ont ni le temps ni la patience d’appliquer des faux-cils tous les jours. Il n’est donc pas étonnant que les extensions de cils soient devenues de plus en plus populaires ces dernières années. Les cils sont appliqués un à la fois, à l’aide d’une colle semi-permanente, qui n’irrite pas l’œil et qui n’endommage pas le cil naturel. Toutefois, étant donné que des Mardi, 11h 30, j’arrive au travail … oui c’est tard, réactions allergiques sont possibles, il existe différents mais je n’ai pas encore dis à quelle heure je partais ! types de colle basés sur la sensibilité. J’arrive donc…dans les couloirs d’un des lieux les L’application d’une pose complète de faux-cils prend plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier environ 2 heures, et peut être maintenue toute l’anporte les dernières tendances make-up. C’est née, avec des retouches recommandées toutes les 3 simple, ici on ose tout et ce n’est pas moi qui dirai à 4 semaines. le contraire. Porter un smoky eye violet dès 9h00? Cette pose étendra vos cils naturels et attirera l’attence que j’ai fait hier. Dans mon élan je croise tion sur vosC’est yeux. Alice, Diornaturellement, addict notoire, quiet àscintille Les cils se détachent au fur mesure.sous sa Il faut éviter tout contact avec l’eau pendant les 12 à 24 premières heures suivant l’application ou les retouches. En effet, l’eau peut affaiblir l’adhésif et provoquer la chute des cils.

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SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que l’on applique sur les pommettes pour un look nude mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce moment … » Bref vous voyez de quoi je parle ... La belle Alice brille donc, too bad ! La shimmer c’était bien pensé pourtant… Non mais je compatis, ça doit pas être simple… Alors si, comme ma collègue, vous avez la peau grasse, scrutez votre soin quotidien, c’est sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit en grande quantité le sébum qui lui manque. Appliquer une crème de jour c’est comme enfiler un manteau avant de sortir. Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans la rue vous ? Non, vous portez un débardeur, bref, un vêtement plus léger mais un vêtement quand même. Et bien c’est pareil pour la peau, elle a besoin de protection en toutes saisons. Les Faisons soins postérieurs en fonction de laCLINIQUE colle utilisée. un tourvarient du côté de chez Par exemple, avec de la colle pour les yeux sensibles, les produits à base d’huile ou les démaquillants autour de la zone des yeux ne sont pas recommandés. L’utilisation de mascara étanche sur les extensions n’est pas recommandée pour tout type de colle, car il est difficile à enlever et peut retirer les cils prématurément lorsque vous essayez de l’enlever. Si vous prévoyez de porter du mascara, en plus des extensions, utilisez-le uniquement avec une main très légère. Le plus grand mythe sur les extensions est qu’elles abiment vos propres cils. Si elles sont appliquées correctement, elles ne ruineront pas la santé de vos cils naturels. Assurez-vous de ne pas frotter vos yeux ou de tirer sur les extensions, car cela peut causer des pertes de cils et endomCLINIQUE mager vos cils naturels. Si les cils sont correctement appliqués, ils ne tomberont pas. Maintenant que vous en savez plus sur la pose d’extension de faux cils, à vous d’adopter un look naturel ou glowy, se fondant parfaitement à vos propres cils !

Stelle Mendes


SUBLIMER TOUTES LES BEAUTÉS

46 Rue du Faubourg Saint Martin - 75010 Paris

Tel : +33 42 45 85 57- Mail: sarr@truecolorsparis.com


KAOLIN

Beauté

SES VERTUS BEAUTÉ Depuis notre tendre enfance, nous voyons nos mères consommer cette roche, parfois rouge, grise ou blanche, ne sachant pas d’où elle vient et qu’il est formellement déconseillé d’ingurgiter. Pourtant, ce composant bienfaits méconnus de tous, s’il estque utilisé à SHIMMERa des POWDER. Vous savez cette poudre bon escient. Découvert dans la région de Kao Ling (Chine), le kaolin est unel’on argile blanche composée principalement de kaolite applique sur les pommettes pour un look nude(à la base de la fabrication de la porcelaine, du papier et des produits cosmétiques). mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée Le kaolin est une roche sédimentaire issue de la précipitation ou du dépôt de particules !enmais association avec d’autres roches.en ce aujourd’hui j’suis tellement heureuse Elle est constituée de différents minéraux tels que le quartz, lacalcédoine, le fer, l’aluminium et des carbonates. moment … » Le kaolin se forme sous climat chaud et humide, surtout tropical et subtropical. Bref vous voyez de quoi je parle ... La Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Sénégal, le Nigéria et le Congo sont les grands producteurs de kaolin sur le continent africain. La belle Alice brille donc, too bad ! La shimmer c’était bien pensé pourtant… Non L’utilisation de l’argile blanche est diverse. Celle-ci est riche en silice et peu concentrée en sels minéraux et est une des argiles les moins mais je compatis, ça doit pas être simple… absorbantes et les plus hydratées. Elle est donc adaptée aux peaux sèches et sensibles. Alors si, comme ma collègue, vous avez la Les vertus du Kaolin sont multiples et nous pouvons l’appliquer de mille et une façon. peau grasse, scrutez votre soin quotidien, c’est sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez 3. Soins de la bouche un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit Le kaolin réduit l‘acidité. Vous pouvez l’utiliser dans une loen grande quantité le sébum qui lui manque. tion de rinçage ou dans les dentifrices à base d’argile. Appliquer une crème de jour c’est comme enfiler un manteau avant de sortir. 4. Puissant anti diarrhéique Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans En médecine, l’argile blanche est utilisée pour lutter la rue vous ? Non, vous portez un débardeur, contre les troubles digestifs. Cependant, il est primordial de bref, un vêtement plus léger mais un vêtement consulter son médecin préalablement. quand même. Et bien c’est pareil pour la peau, 1. Soins pour la peau elle a besoin de protection en toutes saisons. 5. Utilisation domestique Le kaolin a des propriétés absorbantes. Faisons un tour deduchez CLINIQUE Le Kaolin peut combattredulescôté taches quotidien. Pour se Il purifie et assainit la peau et est un puissant adoucissant. faire, vous devez étaler la poudre blanche sur la tache inVous pouvez alors vous concocter un masque. crustée, laisser reposer toute une nuit puis frotter. Il vous faudra deux cuillères à soupe de kaolin (mis en poudre), de l’eau tiède ainsi qu’une cuillère à café de miel. Votre Economique et écologique, le kaolin a de nombreux effets masque est enfin prêt. Essayez, vous allez l’adopter. Peau positifs que beaucoup de femmes ignorent. Cette pierre est douce garantie. Il est fortement recommandé d’utiliser une Mardi, 11h 30, j’arrive au travail … oui c’est tard, souvent connue pour être ingérée de façon excessive. Il est spatule en bois pour effectuer cette opération étant donné mais je n’ai pas encore dis à quelle heure je partais ! bien sûr formellement recommandé d’en stopper la consomque les cuillères métalliques peuvent affaiblir les qualités J’arrive donc…dans les couloirs d’un des lieux les mation alimentaire, qui peut être à l’origine d’anémie. Vous de l’argile. plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier voici prévenues !

Et si on arrêtait de briller ?!

porte les dernières 2. Soins anti-rides

tendances make-up. C’est simple, ici on ose tout et pas moi qui dirai Versez de l’argile blanche (en poudre ouce enn’est morceaux) dans le contraire. Porter un smoky eye violet dès un bol (non métallique) et ajoutez de l’eau minérale, de9h00? C’est que faitd’oranger. hier. Dans mon élan je croise l’eau de rose ou de ce l’eau dej’ai fleur Alice, Dior addict notoire, qui puis scintille Attendez que le mélange argile/eau fonde, petitsous à sa petit, battez avec une spatule en bois, jusqu’à l’obtention d’une pâte fluide non liquide, crémeuse mais pas épaisse. Laissez poser 10 minutes environ et rincez en utilisant un gant chaud et humide, sans frotter.

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Hilary Grah

CLINIQUE


WWW.ROSEHAIROFFICIAL.COM Instagram : rosehairofficial Facebook : rosehair Official Twitter : rosehairoff Email : responsable.rosehair@gmail.com // Tel : +33627786753


“CLASSIC MEN” DIRECTRICE ARTISTIQUE / PHOTOGRAPHE : CHRISSE JOHNSON COIFFAGE CHEVEUX : KRAZY HAIR COIFFAGE BARBES : SAMY MAQUILLAGE : BÉNÉDICTE NGIAMBILA & MATHITA NDIAYE MANNEQUINS : Sharmeen COORABAN, Emily NORMANN / Benoît CHASSAIGNE, Jordan THRASIBULE, Luis LAGREN, Yassine HADJ, Boubakar TRAORE, Prathas MAHES & Numan MALIK LIEU : THE ORIGINAL BARBERSHOP





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www.originalbarbershop.fr 56 rue du Temple - 75004 Paris 0177167780 - Sur Rendez-vous Du lundi au samedi de 11h Ă 20h Instagram : @originalbarbershop Facebook : Original Barbershop


Beauté

BARBE MANIA

PHÉNOMÈNE Les LEmalheurs d’Ija

Allo?!

Le port de la barbe est à la mode depuis quelques années chez la gent masculine. Sa forte popularité pousse beaucoup d’hommes à mettre le rasoir de coté pour un look plus sauvage. Les opinions sur ce look soutiennent l’aspect confiant et masculin qu’elle procure. De la barbe de trois jours aux moustaches cirées, en passant par les barbes hipsterà touffues, tendance Mais devant la machine café, ellesla ont mis envarie. place, une chose reste cruciale dans le port un système dedereconnaissance vestimentaire que la barbe : son entretien, qui mérite j’appelle “ toutes cuissesd’attention. dehors “ et,Alors, de grâce, ne beaucoup que faut-il me lancez pasfaire sur le? legging à “ fenêtre sur cour”... Je suis consternée, c’est vrai, après X années de Pour avoir une barbe assez conbons et loyauxséquente, services chez je pensais avoir6 tout il Y, faut attendre mois. vu : À ce stade, la longueur est bonne, l’épaisseur est conséquente et les poils - La jupe transparente poussent tous dans le même sens. Par - Le soutien- gorge VRAIMENT invisible... ailleurs, n’oubliez jamais que chaque Mais je me trompais, le unique, pire reste encore à venir,de barbe est donc nul besoin et je ne suis vous pas comparez pressée deaux le autres. voir débarquer. En attendant, je marche seule comme dans la Il est recommandé de laver barbe chanson, parce qu’il ne manquerait plussaque je à l’aide de savons contenant des ingrédiFrancesca choisisse monents camps. Et puis, vous trouvez que naturels. Ah la joie des coiffures protectrices, la liberté, la j’ai une tête de dinde vous ? Soyons biende Les huiles pour barbe sérieux, permettent nourrirennemies le poil etjurées d’hydrater la peau en fainéantise enfin assumée, la tranquillité pour qu’ayant quelques et déclarées, Son usage être quotidien. trois semaines voire plus si affinités... Plus oui, à qui, je tends,dessous. régulièrement, desdoit pièges du plus Les baumes pour barbe nourrissent car s’il n’est pas conseillé de garder un tissage ou grand cru, je n’agis jamais à visage découvert, ça et hydratent la barbe, mais vont aussi des tresses plus de trois semaines, certaines sont pourrait mettre mal pour ma couverture d’espionne et la àfixer avoir un look plus soigné et maitrisé, toutpatron en l’épaississant. Avec tentées de laisser passer la date de péremption, à qu’est ce que j’irai dire à mon hein ?! toutl’utile cela, àil l’agréable. ne faut surtout pas leurs risques et périls. Non, je sais allier Preuve enoublier est, les outils essentiels : une brosse et un Si vous suivez mes aventures, vous n’êtes pas sans je ris à gorge peigne déployée aux blagues foireuses à barbe. L’utilisation de cesde prosavoir qu’au Bureau, des clans se livrent une guerre Typhaine, car, duits en ces temps de remise laencroissance forme permettra d’assurer et de maintenir la barbe. sans merci. Et depuis l’histoire de La Cage Aux express, quinze faux éclats de rire par jour, c’est Poules, c’est pire encore ! ( www.lmija.com) .Comme bon pour les abdos ! C’est d’ailleurs au cours d’une Les barbes viennent et s’en vont, au gré quoi, il suffit d’ajouter un homme à l’histoire, pour de ces séancesdes d’abdos-mâchoires, que j’appris la saisons de la mode. Cependant, tout mettre à feu et à sang. rumeur de la semaine et voicigrandissant ce que Goundo l’engouement pour avait les barber shops, de plus en plus nombreux, Les poules, mes collègues, ont jeté leurs oeufs sur le à dire : laisse présager bas côté pour aller se frotter aux dindes du premier Quoi t’es pas au courant ?! Etencore bien j’aiquelques compté, jours ça 5. heureux... DAWEY 90€ BEARD KIT 20€la plus étage, sous l’oeil victorieux de CARE Satanas, fait maintenant six semaines que Gwladys porte ses Coffret contenant : 1 rasoir de sûreté, 1 Brosse à barbe, brosse à moustache et peigrande amatrice de volaillegne que je connaisse. Nonpremium box braids. C’est méga, giga, archi crade sérieux! blaireau premium, 1 huile de pré-rasage en bois, coffret cadeau et petit protectrice, 1 crème de rasagede hydratante, deàvoyage en passage coton, kit complet contentes se brûler1 les sac ailes chaque Nanpour mais allô quoi ! Tu te coiffes et t’enlèves jamais? baume réparateur après-rasage et 30 lames.

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Anne Duret / Cécilia Manzambi


DSK THE BARBER

Beauté

FAIRE DE LA BARBE... UN ART

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HENRY EKAMBI

SECRETS D’UN HOMME À BARBE B.M.F

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Ekambi Henry, j’ai 33 ans et je suis d’origine camerounaise. Je suis bloggeur, modèle et organisateur d’évènements. Je suis également vendeur à temps partiel chez Sandro.

Comment décrirais-tu ton style ? Mon style est assez large, je suis plutôt néo-classique. Je mélange tout genre de vêtements, comme du vintage avec du moderne, bien qu’en ce moment je suis plus sur une touche de moderne.

sur mesure, qui leur ressemble. J’ai mon propre style, ma barbe est dégradée sur le côté et je l’ai accentuée pour me différencier des autres barbes. Après, ceux qui veulent remplir leurs trous, ils font ce qu’ils veulent. Mais généralement, on remarque quand même que cela a été rempli et que ce n’est pas naturel. Chacun son truc. La teinture, ce n’est pas mon truc. J’aime le noir, le all black, le full black, mais le jour où je commencerai à avoir de bons poils blancs, je les laisserai (rires).

Quel est ton objectif de pousse ? Tu es aussi connu pour ta fameuse barbe. Combien de temps cela a mis pour pousser et comment fais-tu pour entretenir une barbe comme la tienne ? Pour ma barbe, je tiens à faire une dédicace à mon père, car c’est dans les gènes. Mes poils ont migré sur mon visage et, maintenant, je suis chauve (rires). Cela fait 3 ans que je suis barbu, mais j’ai commencé à avoir un bon volume en 6 mois. Auparavant, j’avais ma petite barbe, comme tout le monde. Je voulais une barbe et c’est venu comme ça. En ce qui concerne l’entretien, étant donné que nous sommes en France, l’eau est pleine de calcaire. Au fur et à mesure des douches, il s’accroche aux poils de ta barbe et ton poil peut ternir. Pour entretenir ma barbe, je mets de l’huile de ricin, parfois de l’huile d’avocat. La marque Dawey m’a également offert un coffret génial, regroupant plusieurs huiles dans un même contenant. Pour une personne qui veut devenir barbue, je conseille d’utiliser principalement de l’huile de ricin.

Quels sont tes trucs et astuces ? Voici les ustensiles à avoir pour entretenir sa barbe : un peigne afro, une brosse et une huile qu’il faut passer 3 fois par semaine. Moi, je fais un shampoing à l’aloe vera, 3 fois par semaine, et je brosse ma moustache parce qu’elle est super épaisse. De plus, je recommande de peigner sa barbe quand elle est mouillée, surtout si on a un volume important car, quand c’est sec, tu perds des poils. Les plus aventuriers vont le faire sur poil sec en prenant un sèche-cheveux. Et pour tordre le coup à certaines interrogations, je ne défrise pas du tout ma barbe. Tout est naturel, je la peigne simplement à la sortie de douche. Et évidemment, pas de teinture !

Moi-même, j’ai des trous, mais mes poils sont super longs donc ça les couvre. Je conseillerais aux gens d’avoir une barbe

Peux tu nous parler du mouvement que tu as créé ? C’est le Beard Gang of Paris. Cela a pour but de mettre en avant les barbus de Paris, notamment les Noirs, dans un premier temps. Ensuite, nous comptons ouvrir ce mouvement aux autres origines. Mon constat était le suivant : les Noirs barbus ont toujours le même aspect : tirés à 4 épingles, dandy… Nous n’avons pas l’image d’un Noir barbu qui fait du sport dans le style kainry, un peu macho, un peu street. C’est l’image que je souhaite véhiculer avec mon crew. J’avais en tête un style américain, avec terrain de basketball, chaussettes montées, jogging façon chez Kanye West, en reprenant les codes des « Chicanos », adaptés aux barbus. Pour montrer que nous appartenons au même crew, nous portons tous le même accessoire : un foulard, mais chacun est habillé en fonction de son propre style. Un teaser arrive bientôt. Restez connectés ! Retrouvez-le sur Instagram : @mesyeuxsurtoi

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Que penses-tu de ceux qui font une teinture pour combler leurs trous ?

Je vais laisser pousser ma barbe jusqu’au mois d’août, sans la tailler, parce qu’on m’a raté, dernièrement. Quand on est dans un délire « beard man », on veut toujours avoir plus. Après, c’est une question d’esthétique. Comme mes poils sont super longs, ils s’accrochent à mes zips. À un moment donné, je suis obligé de couper. Pour manger, c’est d’ailleurs tout un cassetête puisque tu te retrouves quasi systématiquement avec de la nourriture sur la barbe. C’est contraignant car, même quand je veux boire un jus en cachette, une goutte est coincée dans le poil et je me fais griller (rires). Il faut donc constamment veiller à ce qu’elle soit soignée.



ROOTS Photograph : Soniyah LAWSON Artistic Director : Amany GOGO Make up : Sabrina TEBSY Model : Binta GAKOU

Chemiser et pantalon : TAMBERE Moccassins : CYRILLUS

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PHOTOGRAPHE : PRISCILLA BOATENG DIRECTION ARTISTIQUE : MALICKA SANGARET MAQUILLEUSE : NELLIE ROBERT MANNEQUIN : MALICKA SANGARET (CÔTE D’IVOIRE)


Robe : Truefond Africa



Robe : Truefond Africa



Racines

Les femmes à la conquête de liberté

L’eugénisme des LA MARCHE DE GRAND-BASSAM

FALASHAS d’Israel?

Bien souvent l’histoire nous relate les récits des grands De leur côté, leurs femmes, soutenues par d’autres militantes de plusieurs nationalités, n’étaient pas restées inrois, empereurs et autres vaillants dirigeants militaires; site officiel L’ACRI1. En 2009 déjà, l’association féministe Le 10 janvier dernier, le site du quotidien israélien pourtant, tous les hauts faits de l’épopée humaine ne actives; bien au contraire, elles s’étaient regroupées en un I’Isha, basée à Haïfa, avait été l’une des premières à Haaretz lâche une bombe. Une «source comité très actif qui manifestait régulièrement, écrivait des peuvent être attribués à ces seuls messieurs... La preuve, s’insurger. Hedva Eyal, sa coordinatrice, avait rédigé un gouvernementale» reconnaît pour la première fois en Afrique, du fait de nombreuses traditions matriarlettres au procureur et avait enclenché le 15 décembre un rapport dans elleimportés. interpellait le gouvernement avoir injecté sans leur consentement» du Depo Provera cales, les femmes ont elles aussi considérablement marboycott général deslequel produits Largement suivi par sur l’utilisation intempestive de Depo en vain. (contraceptif d’une durée d’action de 3mois aux la population, même à l’intérieur du pays, Provera, ce mouvement qué leurs époques et ont joué un rôle primordial dans « A l’époque, nous avions déjà demandé des explications effets secondaires) aux femmes l’histoirenombreux de leur continent. Et la Côte d’Ivoire ne le saitfalashas, a entrainé notamment une chute considérable du prix du la Santé. 10% On nous avait répondu que d’Ethiopie. aveux qui confirment donc des sucreauetMinistère que tropjuives puisque l’un des Des évènements majeurs de son une perteded’environ du chiffre d’affaire des le Depo Provera était, pour des raisons culturelles, années de suspicions autour d’une pratique toujours commerçants. Mais rien n’y faisait, les histoire contemporaine s’avère être beaucoup plus utilisé que la pilule contraceptive par les réfutée en bloc par les autorités sanitaires israéliennes. autorités restaient fermes face aux dela marche héroïque des femmes sur juives éthiopiennes et qu’elles voulaient continuer le C’est un reportage mené par le journaliste israélien Gal mandes de mise en liberté provisoire et Grand- Bassam. Grâce aux archives une Gabbay pour un prétextaient même quetraitement les prisonniers mais également aux témoignages fois en Israël. programme de la se cachaient pour manger; pourtant recueillis par la rédaction nous vous Je Chaine Educative certains grévistes trop C’est affaiblisfaux. avaient livrons à présent cette histoire endéjà été hospitalisés. pense que les qui met le feu aux core vivace dans les mémoires. Vient alors l’idée d’un raisons mouvement de de cette poudres. Nous sommes en Inquiet 1949, ledepays est masse visible et contraignant pour le pratique sont voir le nombre de desla coloencore sous l’emprise pouvoir français; les femmes ne manprincipalement Terre plunisation Falashas française en et pourtant quant pas de courage optent alors racistes. Et ces Sainte ou se partis réduire sieurs syndicats politiques pour une grande marche qui reprenaveux sont commeà s’organiser peau de pour commencent drait les codes des danses guerrières une étape très (-50% en rendre àchagrin la population sa liberté pratiquées autrefois par leurs ainées importante dix longtemps ans), il recueille depuis trop confisquée. Peinture murale dans les rues de Bassam baoulés et agnis. Utilisées pour effrayer dans la les témoignages les ennemis qui souhaitaient attaquer leurs villages, cette techParmi eux, le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire liberté de ces de 35 femmes nique nommée adjanou ou momoé consistait pour les femmes et organe du Rassemblement démocratique africain) éthiopiennes ayant subi intimidations, menaces et femmes», confirme-t-elle parblanche) téléphone. En dépit à se recouvrir de kaolin (sorte d’argile et à s’armer de voit, à la suite d’une action de contestation, huit de chantage depuis les centres de transit éthiopiens avant pilonsd’une Loi du Retour assurant à «tout juif» le droit à ou autres objet dissuasifs afin de camoufler, au rythme ses dirigeants être arrêtés et emprisonnés sans aucune même leur arrivée en Israël: «On nous disait que les des chants l’Alyahet(s’établir en Israël), la judaïté ce peuple venu des danses, les hommes quide s’apprêtaient à riforme de procès. Leur incarcération commence alors le femmes avec beaucoup d’enfants souffrent. On prenait poster. des hauts plateaux d’Afrique de l’Est fut longtemps 7 février à la prison de Grand-Bassam (ville située à une [l’injection] tous les trois mois mais on ne voulait pas.» Ainsi, contestée. dès le 22 décembre aurores, plusieurs A l’origine:aux une épopée bibliquedélégations complexe quarantaine de kilomètres d’Abidjan). d’Abidjanauentemps taxi-bus afinSalomon de manifester devant le relate Haaretz. Suite à la diffusion du programme en partent remontant du Roi et de la Reine de Joséphine Dick, petite fille à cette époque et nièce de palaisSaba. du procureur. En tête de file, Moussoko Camara, une des novembre 2012, six associations en faveurs des droits Aujourd’hui, les Falashas vivent ostracisés et dans Séri Koré, l’un des prisonniers, nous raconte alors que contestataires, a l’idée de s’habiller aux couleurs françaises et l’Homme et des d’Abidjan droits desetfemmes éthiopiennes une grande précarité. Ces femmes seront- elles bientôt tous les de samedis elle partait effectuait en d’agiter sur la route le drapeau tricolore; cette diversion permet écrivent conjointement au Ministère de la Santé. Pour en mesure d’attendre des sanctions juridiques qui bus le trajet afin de porter du linge propre et de la nouraux premières délégations de passer les contrôles policiers sans seule réponse, directeur général, le Professeur condamneraient ces pratiques eugénistes? Affaire à riture à son oncle et à sesson co-détenus. éveiller de soupçons, mais à la vue de leur nombre, les forces de Ronaprès Gamzu, circulaire aux organismes de suivre… En attendant, Israël vient d’élire fin Mars 2013 Cependant, plusenvoie de dixune mois d’enfermements, la l’ordre comprennent rapidement promotion de toujours la santé avec l’indication de « ne plus la convois première Israël d’origine éthiopienne Yityish date de procès n’étant pas fixée, les militants que ces nemiss sont pas anodins. Les ordres sont donnés : injecterd’entamer le Depo leProvera chez les éthiopiennes avaient décidé 12 décembre une grève de sans dans Aynaw, un symbole fort et peut-être une manière de se un premier temps aucun chauffeur n’a le droit de transqu’elles comprennent les conséquences» rapporte le porterfaire la faim pour faireen réagir les autorités. en partie. pluspardonner, de trois femmes à la fois, puis l’interdiction devient

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totale. Rosie Gankey


Racines Ainsi, des dizaines de femmes sont déjà à Bassam, alors que des centaines d’autres sont encore bloquées à Port-Bouët (dernière commune d’Abidjan qui mène sur la route de Bassam). Ces dernières affirmant qu’elles ne sont pas « nées avec des voitures » décident coûte que coûte de se rendre dans l’ancienne capitale coloniale. Dispersées en petits groupes, elles empruntent à pied la plage pour ne pas être repérées par les policiers qui sillonnent la route. Quelques femmes, comme Marie Koré (tante de notre interviewée et femme d’un des militants prisonniers) portent leurs enfants au dos, ce qui on l’imagine rend encore plus pénible cette longue marche. Non dupes les autorités parviennent tout de même à en arrêter quelques unes pour tapage ou injures, mais trop nombreuses les marcheuses prennent l’avantage et avancent péniblement, mais sûrement vers leur but. À 11h elles sont déjà plus de 150 devant le palais de justice, un petit groupe demande alors à être reçu par le procureur qui refuse, réaffirmant que les prisonniers se cachent pour manger. Les femmes sont alors décidées à occuper les lieux jusqu’à obtenir satisfaction, mais les forces de l’ordre moins patientes dispersent la foule et parviennent à les faire reculer jusqu’au quartier Impérial qui se trouve de l’autre côté de la lagune. À cet endroit, au fil de la journée, des centaines d’autres femmes venues à pied d’Abidjan les rejoignent, et même si le face à face avec les policiers est tendu, la nuit tombante (et la fatigue du déplacement) oblige à marquer une pause et à se répartir entre le siège du parti et les maisons des différents chefs ethniques de la localité. Le lendemain, alors que d’autres femmes arrivent encore sur Bassam (portant leur nombre à plus de 4000 selon le parti), l’heure est au calme et à la mise en place d’une stratégie : il faut passer à l’action la nuit ou à l’aube. C’est ainsi que le 24 décembre, dès 5h du matin « l’assaut » est donné; par petits groupes les femmes se lancent, tous les moyens sont bons pour rejoindre la prison. Certaines empruntent même des pirogues pour traverser la lagune tandis que d’autres essayent de passer par la plage ou par le pont de la victoire. Mais cette fois, policiers et gendarmes optent pour les grands moyens afin de les arrêter : du gaz lacrymogène ainsi que des pompes à eau sont utilisées la foule. Puisant directement dans la lagunes, les jets remplis de sable déchirent les pagnes et causent de vives blessures. Marie Koré est projetée au sol et entraine dans sa chute la petite fille qu’elle porte au dos. À peine relevée, elle reçoit un coup de crosse de fusil d’un policier; essayant tant bien que mal de se défendre, elle finit malgré tout par être embarquée au commissariat où sont détenues d’autres protestataires. Là encore elles se font battre et subissent de multiples sévices.

Le 10 Haaret gouve avoir in (contra nombr Statue en hommage aux femmes de la marche de Bassam juives À l’extérieur, les femmes sont toujours présentes mais doivent seannée résigner à rentrer à Abidjan. Certes, leur action est un grand coupréfutée d’éclat, mais elle n’est pas décisive, du moins dans l’immédiat. En C’est u effet, quelques jours plus tard, les journaux africains (comme le Gabba Réveil publié à Dakar) mais aussi de la métropole française (La progra voix du peuple, le Patriote ou encore L’Humanité) publient des Chaine articles très critiques à l’encontre de cette répression. Cependant, les manifestantes arrêtées sont tout de même ju-qui me gées le 28 décembre, et Marie-Koré du fait de ses blessures et depoudre voir le son hospitalisation n’est jugée que le 1 février 1950. Du côté des militants, il faut attendre le mois de mars pour queFalash soit ordonnée une mise en liberté partielle. Sainte Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, cet évènement demeure danscomm l’histoire comme la preuve que les femmes ont agi et peuventchagri encore agir pour la société et la liberté, ce qui explique peut-être dix an que le paysage politique ivoirien soit aussi mixte finalement. les t En ce qui concerne les hommages, si vous vous rendez à de 3

Grand-Bassam, assurément vous tomberez sur la grande statue représentant cette marche qui se trouve au rond-point de la gareéthiop routière; et si vous rencontrez des anciens, demandez leur dechanta vous montrer de vieux billets de 1000 Francs CFA, vous y verrezmême peut-être le visage de Marie Koré, figure emblématique du com-femme bat des femmes de la nation. [l’injec

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Tamandra Geny

relate novem de l’H écriven seule Ron G promo injecte qu’elle


Miss Côte d’Ivoire France 2017 Photos : Didier Teurquetil // Mai 2017

Gage

Suite au report du FIMA 2015, une cinquantaine de festivaliers ayant appris la nouvelle trop tard étaient tout de même présents à Niamey, en novembre 2015. Pour satisfaire ses convives, Alphadi organisa un défilé réunissant les créateurs et mannequins dans l’enceinte de l’ambassade de France à Niamey, devant un parterre d’officiels et de partenaires. Un beau moment d’échanges et de partage.

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Miss Cameroun Métropole 2017 Photos : Didier Teurquetil // Mai 2017

Gage

Suite au report du FIMA 2015, une cinquantaine de festivaliers ayant appris la nouvelle trop tard étaient tout de même présents à Niamey, en novembre 2015. Pour satisfaire ses convives, Alphadi organisa un défilé réunissant les créateurs et mannequins dans l’enceinte de l’ambassade de France à Niamey, devant un parterre d’officiels et de partenaires. Un beau moment d’échanges et de partage.

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PHOTOGRAPHE : J’AIME L’IMAGE DIRECTION ARTISTIQUE : HYLLEN LEGRÉ MANNEQUIN : ROSYNE KELEMESSA Miss Côte d’Ivoire France 2017

LIEU & VÊTEMENTS : PARIS - ALEX ROTIN concept store


ROSYNE EKRABÉ

MISS CÔTE D’IVOIRE FRANCE 2017 B.M.F

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Rosyne Ekrabé, j’ai 20 ans, je suis actuellement en préparation d’un DUT Gestion et Administration Commerciale des Organisations, et je vis à Versailles.

Tu es Miss depuis le 7 mai 2017, as-tu eu le temps de bien réaliser et de profiter ?

Malgré le fait que je sois née en Côte d’Ivoire, cela fait déjà 13 ans que je n’ai pas pu y retourner, et j’avais cette partie importante de ma culture qui me manquait. Au bout d’un moment, je ne savais pas vraiment qui j’étais, et toute cette expérience m’a aussi permis de me dire « Oui ! Je suis vraiment Ivoirienne ! »

Oui, je commence à réaliser, mais c’est tout nouveau. Il me faut encore un peu de temps car c’est une grande surprise à laquelle je ne m’attendais pas. Je commence à bien ouvrir les yeux au cours de mes diverses sorties et shootings auxquels j’ai pu participer.

As-tu un modèle dans la vie ?

Comment appréhendes-tu ton année de règne ?

Si tu avais une baguette magique, avec quelle Miss ferais-tu un shooting en duo ?

Je pense que cette année va me permettre de grandir énormément et de rencontrer du monde, ainsi que d’avoir surement de belles opportunités. Sans oublier que je vais surtout avoir l’occasion de réaliser le projet humanitaire que je souhaite approfondir.

C’est cliché, certes...Mais je dirais ma maman. Elle s’est toujours battue pour atteindre ses objectifs, et malgré les difficultés, elle a toujours montré à ses enfants la meilleure image tout en leur donnant la meilleure éducation possible.

Je ne connais pas toutes les Miss, mais personnellement, j’aimerai que ce soit la dernière Miss Cameroun Métropole, car elle dégage quelque chose de positif et je la trouve vraiment belle !

Au sujet de ce projet, dis-nous en plus...

Quels sont tes projets pour l’avenir ?

Il consiste à organiser des journées de distribution de kits alimentaires dans les zones défavorisées d’Abidjan. C’est en partenariat avec l’association « One Cause » que l’on va pouvoir mettre cela en place, après avoir récolté des fonds lors de divers événements.

Le premier est de finir mon DUT puis de poursuivre en licence et Master, afin d’avoir un bagage suffisant pour créer mon entreprise et commercer entre l’Europe et l’Afrique. Je ne sais pas encore dans quel domaine précisément, mais je sais qu’il est important pour moi d’avoir un pied des deux côtés.

Pourquoi as-tu décidé de te présenter ? Mon entourage m’a pas mal poussé, en me disant que j’avais les caractéristiques pour représenter la beauté ivoirienne. De mon côté, cela allait aussi me permettre de découvrir encore plus la communauté ivoirienne.

Si je te dis ROOTS, ça t’évoque quoi ? ROOTS est un magazine qui aborde la culture afropolitaine sous toutes ses formes ainsi que différents sujets d’actualité, ici et là bas. C’est un beau magazine qui gagne du terrain depuis 5 ans !

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Racines

L’eugénisme des FALASHAS d’Israel? Le 10 janvier dernier, le site du quotidien israélien Haaretz lâche une bombe. Une «source gouvernementale» reconnaît pour la première fois avoir injecté sans leur consentement» du Depo Provera (contraceptif d’une durée d’action de 3mois aux nombreux effets secondaires) aux femmes falashas, juives d’Ethiopie. Des aveux qui confirment donc des années de suspicions autour d’une pratique toujours réfutée en bloc par les autorités sanitaires israéliennes. C’est un reportage mené par le journaliste israélien Gal Gabbay pour un programme de la Chaine Educative qui met le feu aux poudres. Inquiet de voir le nombre des Falashas en Terre Sainte se réduire de Samedi 15 comme avril 2017,peau soit cinquante-sept ans après les inchagrin (-50% en Hollande décide de natudépendances africaines, François dix ans), il recueille raliser vingt-huit « tirailleurs sénégalais » pour avoir combattu dans les rangs française en Indochine et en Algérie. les de l’armée témoignages Parmi eux, de figuraient 35 vingt-trois femmes Sénégalais, deux Congolais,

site officiel L’ACRI1. En 2009 déjà, l’association féministe I’Isha, basée à Haïfa, avait été l’une des premières à s’insurger. Hedva Eyal, sa coordinatrice, avait rédigé un rapport dans lequel elle interpellait le gouvernement sur l’utilisation intempestive de Depo Provera, en vain. « A l’époque, nous avions déjà demandé des explications au Ministère de la Santé. On nous avait répondu que le Depo Provera était, pour des raisons culturelles, beaucoup plus utilisé que la pilule contraceptive par les juives éthiopiennes et qu’elles voulaient continuer le traitement une fois en Israël. C’est faux. Je pense que les raisons de cette pratique sont principalement racistes. Et ces aveux sont Le corps des tirailleurs sénégalais est créé, en 1857, par un une étape très décret de Napoléon III. De cette date à leur suppression, dans i m p oles r tcamante les années 1960, les tirailleurs participent à toutes dans la pagnes coloniales menées par la France. Lors de la Seconde Guerre mondiale, tout comme libertépendant de ces

deux Centrafricains et un ayant Ivoirien.
 Ces intimidations, vétérans qui semenaces sont Guerre,confirme-t-elle la France fait appel son Empire. Des éthiopiennes subi et la Grande femmes», par àtéléphone. En élédépit battus pour l’armée Française sont nés entre 1927 et 1939 ments de ses troupes coloniales, parmi lesquels des tirailleurs chantage depuis les centres de transit éthiopiens avant d’une Loi du Retour assurant à «tout juif» le droit à et ont donc retrouvé la nationalité qu’ils avaient perdu à participent à la campagne de France de 1940. même leur arrivée en Israël: «On nous disait que les sénégalais, l’Alyah (s’établir en Israël), la judaïté de ce peuple venu l’indépendance des colonies.

femmes avec beaucoup d’enfants souffrent. On prenait [l’injection] tous les trois mois mais on ne voulait pas.» Rappel Historique relate Haaretz. Suite la diffusion du programme en Les tirailleurs sénégalais sont des àtroupes d’infanterie coloninovembre six associationspremiers en faveurs des droits ale recrutées en Afrique2012, sub-saharienne.
Les soldats l’Homme des droits des de femmes éthiopiennes noirs à servirde la France sontet d’anciens esclaves confiance, les écrivent auassurer Ministère de la Santé. “laptots”, recrutés, auconjointement XVIIIe siècle, pour la sécurité des Pour navires de la Compagnie des Indesgénéral, qui commerce seule réponse,générale son directeur le Professeur avec l’Afrique. Ron Gamzu, envoie une circulaire aux organismes de promotion de la santé avec l’indication de « ne plus injecter le Depo Provera chez les éthiopiennes sans qu’elles en comprennent les conséquences» rapporte le

des hauts plateaux d’Afrique de l’Est fut longtemps contestée. A l’origine: une épopée biblique complexe Le 18 juin 1940, de Londres, le général de Gaulle prononce remontant auMais, temps du les RoiAllemands Salomon et la Reine de son fameux appel. le 19, se de rapprochent Saba. Aujourd’hui, les Falashas vivent ostracisés et dans de Lyon, c’est la confusion gouvernementale complète, la une est grande précarité. Ces femmes serontellesl’armée bientôt situation désespérée et ce n’est pas pour rien que française place auxd’attendre entrées nord de sanctions Lyon le 25ème régimentqui en mesure des juridiques de Tirailleurs Sénégalais, ainsi aux Français leAffaire maxi- à condamneraient cesévitant pratiques eugénistes? mumsuivre… de pertes. comprend, Israël outre quelques gradés français, EnIlattendant, vient d’élire fin Mars 2013 surtout des Africains, Soudanais et Sénégalais. la première missnotamment Israël d’origine éthiopienne Yityish Les officiers savent que ce sera un combat perdu et parlent Aynaw, un symbole fort et peut-être une manière de se eux-mêmes de « combat pour l’honneur ». faire pardonner, en partie.

Le « combat pour l’honneur »

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Rosie Gankey


Racines

TIRAILLEURS L’ULTIME RECONNAISSANCE Une « dette de sang » Le chef d’État a insisté sur le fait que la France avait une « dette de sang » envers ces anciens soldats.
Il a aussi assuré que « tous les anciens tirailleurs qui résident en France et qui en feront la demande bénéficieront de la même réponse positive ». Aïssata Seck, adjointe à la mairie de Bondy (Seine-SaintDenis) a été à l’origine de cette cérémonie grâce à une pétition signée par 60 000 personnes. Elle-même petite fille d’un ancien combattant sénégalais…

Aux Tirailleurs Sénégalais morts pour la France Le 10 ja

Haaretz Voici le soleil
Qui fait tendre la poitrine des vierges
Qui fait sourire gouvern sur les bancs verts les vieillards
Qui réveillerait les morts sous une terre maternelle.
J’entends le bruit des canons – est-ce d’Irun ? -
On avoir inje fleurit les tombes, on réchauffe le Soldat Inconnu.
Vous, mes frères (contrace obscurs, personne ne vous nomme.
On promet cinq cent mille nombreu de vos enfants à la gloire des futurs morts, on les remercie d’avance juives d’ futurs morts obscurs
Die schwarze Schande !
Écoutez-moi, Tirailannées d leurs Sénégalais, dans la solitude de la terre noire et de la mort
Dans réfutée e votre solitude sans yeux sans oreilles, plus que dans ma peau somC’est un bre au fond de la Province
Sans même la chaleur de vos camarades Gabbay couchés tout contre vous, comme jadis dans la tranchée, jadis dans program les palabres du village
Écoutez-moi, Tirailleurs à la peau noire, bien que sans oreilles et sans yeux dans votre triple enceinte Chaine de nuit.
Nous n’avons pas loué de pleureuses, pas même les larmes qui de met vos femmes anciennes Elles ne se rappellent que vos grands coups poudres. de colère, préférant l’ardeur des vivants.
Les plaintes des pleureuses voir le n trop claires
Trop vite asséchées les joues de vos femmes, comme Falashas en saison sèche les torrents du Fouta
Les larmes les plus chaudes trop Sainte s claires et trop vite bues au coin des lèvres oublieuses. Nous vous apcomme portons, écoutez-nous, nous qui épelions vos noms dans les mois chagrin que vous mouriez
Nous, dans ces jours de peur sans mémoire, vous dix ans), apportons l’amitié de vos camarades d’âge.
Ah ! puissé-je un jour les tém d’une voix couleur de braise, puissé-je chanter
L’amitié des camade 35 rades fervente comme des entrailles et délicate, forte comme des éthiopie tendons.
Écoutez-nous, morts étendus dans l’eau au profond des plaines du Nord et de l’Est. Recevez ce sol rouge, sous le soleil d’étéchantage ce sol rougi du sang des blanches hosties Recevez le salut de vos camamême le rades noirs, Tirailleurs Sénégalais
MORTS POUR LA RÉPUBLIQUE !femmes Léopold Sédar Senghor, Hosties noires, 1948 [l’injectio

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Hyllen Legré


Racines

L’eugénisme des FALASHAS d’Israel? Le 10 janvier dernier, le site du quotidien israélien Haaretz lâche une bombe. Une «source gouvernementale» reconnaît pour la première fois avoir injecté sans leur consentement» du Depo Provera (contraceptif d’une durée d’action de 3mois aux nombreux effets secondaires) aux femmes falashas, juives d’Ethiopie. Des aveux qui confirment donc des années de suspicions autour d’une pratique toujours réfutée en bloc par les autorités sanitaires israéliennes. C’est un reportage mené par le journaliste israélien Gal Gabbay pour un programme de la Chaine Educative qui met le feu aux poudres. Inquiet de voir le nombre des Falashas en Terre Sainte se réduire comme peau de chagrin (-50% en dix ans), il recueille les témoignages de 35 femmes

site officiel L’ACRI1. En 2009 déjà, l’association féministe I’Isha, basée à Haïfa, avait été l’une des premières à s’insurger. Hedva Eyal, sa coordinatrice, avait rédigé un rapport dans lequel elle interpellait le gouvernement sur l’utilisation intempestive de Depo Provera, en vain. « A l’époque, nous avions déjà demandé des explications au Ministère de la Santé. On nous avait répondu que le Depo Provera était, pour des raisons culturelles, beaucoup plus utilisé que la pilule contraceptive par les juives éthiopiennes et qu’elles voulaient continuer le traitement une fois en Israël. C’est faux. Je pense que les raisons de cette pratique sont principalement racistes. Et ces aveux sont une étape très importante dans la liberté de ces

éthiopiennes ayant subi intimidations, menaces et chantage depuis les centres de transit éthiopiens avant même leur arrivée en Israël: «On nous disait que les femmes avec beaucoup d’enfants souffrent. On prenait [l’injection] tous les trois mois mais on ne voulait pas.» relate Haaretz. Suite à la diffusion du programme en novembre 2012, six associations en faveurs des droits de l’Homme et des droits des femmes éthiopiennes écrivent conjointement au Ministère de la Santé. Pour seule réponse, son directeur général, le Professeur Ron Gamzu, envoie une circulaire aux organismes de promotion de la santé avec l’indication de « ne plus injecter le Depo Provera chez les éthiopiennes sans qu’elles en comprennent les conséquences» rapporte le

femmes», confirme-t-elle par téléphone. En dépit d’une Loi du Retour assurant à «tout juif» le droit à l’Alyah (s’établir en Israël), la judaïté de ce peuple venu des hauts plateaux d’Afrique de l’Est fut longtemps contestée. A l’origine: une épopée biblique complexe remontant au temps du Roi Salomon et de la Reine de Saba. Aujourd’hui, les Falashas vivent ostracisés et dans une grande précarité. Ces femmes seront- elles bientôt en mesure d’attendre des sanctions juridiques qui condamneraient ces pratiques eugénistes? Affaire à suivre… En attendant, Israël vient d’élire fin Mars 2013 la première miss Israël d’origine éthiopienne Yityish Aynaw, un symbole fort et peut-être une manière de se faire pardonner, en partie.

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Rosie Gankey


OUSMANE SOW

Racines

Premier Africain à l’Académie Française.

Ousmane Sow fut un autodidacte, né le 1 octobre 1935 à Dakar, d’une mère Saint-Louisienne et d’un père Dakarois. Il grandit dans les quartiers chauds de Dakar où il fait des études de commerce. À la mort de son père, il décide de venir à Paris en 1957, sans un sou en poche. Tout en pratiquant divers petits métiers, il passe un diplôme de kinésithérapeute et renonce à suivre l’enseignement des beaux-arts. Ousmane Sow sculpte depuis son plus jeune âge, mais ce n’est qu’à l’âge de cinquante ans qu’il fait de la sculpture son métier à part entière. De la kinésithérapie à la sculpture il n’y a qu’un pas, puisque l’on retrouve dans ses œuvres un excellent sens de l’anatomie. Si ce n’est l’extrait d’un film d’animation produit par lui-même où il met en scène des petites sculptures, on ne connaît pas grand chose de ses créations, car il avait pour habitude de détruire ou d’abandonner toutes ses œuvres créés. C’est au Centre Culturel Français de Dakar qu’il présentera l’une de ses premières expositions, sur les lutteurs de Noube en 1987.

Il puise son inspiration auprès de la série de photos du photographe Leni Riefenstahl, représentant les guerriers Nouba du Sud Soudan. Il s’inspire également dans le cinéma, l’histoire ou l’ethnologie. En 1988, naîtront Les Massai et, en 1993, les Peulhs. Ils les exposent ensuite à la Dokumenta de la Cassel en Allemagne, en 1993, puis à Venise, en 1995. En 1999, son exposition sur le pont des arts attira plus de trois millions de visiteurs. Depuis cette visibilité, son œuvre a été exposée dans plus d’une vingtaine de lieux, notamment à New-York. Ousmane Sow est, de nos jours, le premier Africain à battre un record mondial de vente d’œuvres. Grâce à un don incroyable et le réalisme de toutes ses créations, il finit en 2013 à intégrer l’Académie des beaux-arts. Il devient alors le premier noir de l’Académie. Il décédera le 1er décembre 2016 dans sa ville de naissance, Dakar. Bon vent l’artiste. « L’art est une vision poétique ».

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Jessica Embalo

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Racines

L’eugénisme des FALASHAS d’Israel? Le 10 janvier dernier, le site du quotidien israélien Haaretz lâche une bombe. Une «source gouvernementale» reconnaît pour la première fois avoir injecté sans leur consentement» du Depo Provera (contraceptif d’une durée d’action de 3mois aux nombreux effets secondaires) aux femmes falashas, juives d’Ethiopie. Des aveux qui confirment donc des années de suspicions autour d’une pratique toujours réfutée en bloc par les autorités sanitaires israéliennes. C’est un reportage mené par le journaliste israélien Gal Gabbay pour un programme de la Chaine Educative qui met le feu aux poudres. Inquiet de voir le nombre des Falashas en Terre Sainte se réduire comme peau de chagrin (-50% en dix ans), il recueille les témoignages de 35 femmes

site officiel L’ACRI1. En 2009 déjà, l’association féministe I’Isha, basée à Haïfa, avait été l’une des premières à s’insurger. Hedva Eyal, sa coordinatrice, avait rédigé un rapport dans lequel elle interpellait le gouvernement sur l’utilisation intempestive de Depo Provera, en vain. « A l’époque, nous avions déjà demandé des explications au Ministère de la Santé. On nous avait répondu que le Depo Provera était, pour des raisons culturelles, beaucoup plus utilisé que la pilule contraceptive par les juives éthiopiennes et qu’elles voulaient continuer le traitement une fois en Israël. C’est faux. Je pense que les raisons de cette pratique sont principalement racistes. Et ces aveux sont une étape très importante dans la liberté de ces

éthiopiennes ayant subi intimidations, menaces et chantage depuis les centres de transit éthiopiens avant même leur arrivée en Israël: «On nous disait que les femmes avec beaucoup d’enfants souffrent. On prenait [l’injection] tous les trois mois mais on ne voulait pas.» relate Haaretz. Suite à la diffusion du programme en novembre 2012, six associations en faveurs des droits de l’Homme et des droits des femmes éthiopiennes écrivent conjointement au Ministère de la Santé. Pour seule réponse, son directeur général, le Professeur Ron Gamzu, envoie une circulaire aux organismes de promotion de la santé avec l’indication de « ne plus injecter le Depo Provera chez les éthiopiennes sans qu’elles en comprennent les conséquences» rapporte le

femmes», confirme-t-elle par téléphone. En dépit d’une Loi du Retour assurant à «tout juif» le droit à l’Alyah (s’établir en Israël), la judaïté de ce peuple venu des hauts plateaux d’Afrique de l’Est fut longtemps contestée. A l’origine: une épopée biblique complexe remontant au temps du Roi Salomon et de la Reine de Saba. Aujourd’hui, les Falashas vivent ostracisés et dans une grande précarité. Ces femmes seront- elles bientôt en mesure d’attendre des sanctions juridiques qui condamneraient ces pratiques eugénistes? Affaire à suivre… En attendant, Israël vient d’élire fin Mars 2013 la première miss Israël d’origine éthiopienne Yityish Aynaw, un symbole fort et peut-être une manière de se faire pardonner, en partie.

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Rosie Gankey


on nom l’indique est un chocolat venu de l’île de la Martinique, souvent bu au matin des prem ommunions (fêtes religieuses). Pour les plus gourmands, pas la peine d’attendre cette célébration p Racines ouvoir déguster ce délicieux chocolat. ngrédients pour 4 personnes: 1 gwo kako (bâton de cacao) 550 ml de lait demi-écrémé 30g de poudre de cacao ( quantité selon les goûts) 100 ml d’eau 120g de lait concentré sucré 1 gousse de vanille Le 10 Haaretz 1 bâton de cannelle Son histoire gouver Royaume Dahomey était un royaume patriarcal africain au sud-ouest du De la muscade Le râpée avoir in territoire devenu le Bénin, en 1975. Avant l’occupation française, la population Un zeste de citron (contra se divisait en quatre classes : les esclaves, les gens du peuple, les grands digniMaïzena (selontaires l’épaisseur voulue) nombre et les princes. Appartenant tous au roi. Dans une casserole, mettez à réchauffer très du doux leYoruba lait demi-écrémé et le lait concentréjuives sucrd La création du Royaume se fit lors à defeu la division peuple en deux : années les Ewe à l’ouest et les Fons à l’est au bord du fleuve Mono. De nombreuses ousse de vanille, la muscade, la cannelle râpée et le zeste de citron pendant environ 10 à 15 min. Le réfutée guerres de succession e doit surtout pas bouillir ! suivirent et menèrent à la formation de deux royauC’est un mes : Adjatché et Abomey. Dahomey, qui est en réalité le royaume Abomey, Dans un autre bol, râpez le bâton de kako et ajoutez-y la poudre de cacao puis l’eau que vous aurez pré est une puissance qui a conquis de nombreux territoires. Le royaume fut créé Gabbay lement chauffée.versLe1600 chocolat doit totalement être dissous. et dirigé par le roi Aho Houegbadja, puis par son fils Agdja. Le pouprogram par les hommes, le règne étant héréditaire de père Laissez cuire 10 minutes. Versez le contenuvoirdun’était boldétenu dans que la casserole contenant le lait et mélangez. Chaine en fils. Pour le peuple dahoméen, la femme ne peut pas diriger un royaume, qui me Délayez la maïzena dans de l’eau froide et ajoutez à la préparation, le chocolat doit légèrement ép parce qu’en étant au pouvoir, la femme peut faire passer les biens familiaux poudre ir donc n’ajoutezauxpas beaucoup de maïzena. territoires étrangers en se mariant. Mais, deux règnes après, les choses

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LE ROYAUME DAHOMEY

changèrent et une loi religieuse obligea qu’il y ait une reine : Hangbè soeur d’Abdja. joué, jumelle c’est prêt à servir !

Les amazones de Dahomey Les amazones de Dahomey sont des femmes-soldats, enfants d’esclaves. La créatrice du corps combattant est la reine Hangbè, voulant intégrer les femmes dans la garde du royaume. Elles se consacrent aux métiers dédiés aux hommes et sont de vrais soldats. Lors de la résistance contre la colonisation française, c’est elles qui défendirent le royaume Dahomey, menées par la reine Hangbè.

Une puissante économie basée sur l’esclavage

Katharina Cambré

éthiopi chantag même femme [l’inject relate H novemb de l’Ho écriven seule r Ron Ga promot injecter qu’elles

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L’économie première du royaume Dahomey est fondée sur l’achat d’esclaves à partir du XVIII siècle, ce qui fit de lui l’un des plus grands et riches propriétaires, se fournissant dans les raids faits dans les régions voisines. La participation du royaume Dahomey à la traite négrière au XVIIIe siècle ne s’explique pas que pour des motifs économiques. Le roi Ghézo était le principal propriétaire des prisonniers de guerre qu’ils donnaient le plus souvent en sacrifice pour les cérémonies religieuses mais aussi comme monnaie d’échange avec les Européens. La raison principale pour laquelle le royaume Dahomey a participé à ce commerce était surtout une question de survie. Au début des années 1880, le territoire fut colonisé par les français malgré la résistance des habitants et du roi Behanzin. Les français répliquèrent en lançant la Première et Seconde Guerre Mondiale du Dahomey de 1892 à 1894. L’indépendance fut déclarée en 1960, sous le nom de République du Dahomey. Puis, en 1975, devint le Bénin.

voir le Falasha Sainte comme chagrin dix ans les té de 35


Racines

L’eugénisme des FALASHAS d’Israel? Le 10 janvier dernier, le site du quotidien israélien Haaretz lâche une bombe. Une «source gouvernementale» reconnaît pour la première fois avoir injecté sans leur consentement» du Depo Provera (contraceptif d’une durée d’action de 3mois aux nombreux effets secondaires) aux femmes falashas, juives d’Ethiopie. Des aveux qui confirment donc des années de suspicions autour d’une pratique toujours réfutée en bloc par les autorités sanitaires israéliennes. C’est un reportage mené par le journaliste israélien Gal Gabbay pour un programme de la Chaine Educative qui met le feu aux poudres. Inquiet de voir le nombre des Falashas en Terre Sainte se réduire comme peau de chagrin (-50% en dix ans), il recueille les témoignages de 35 femmes

site officiel L’ACRI1. En 2009 déjà, l’association féministe I’Isha, basée à Haïfa, avait été l’une des premières à s’insurger. Hedva Eyal, sa coordinatrice, avait rédigé un rapport dans lequel elle interpellait le gouvernement sur l’utilisation intempestive de Depo Provera, en vain. « A l’époque, nous avions déjà demandé des explications au Ministère de la Santé. On nous avait répondu que le Depo Provera était, pour des raisons culturelles, beaucoup plus utilisé que la pilule contraceptive par les juives éthiopiennes et qu’elles voulaient continuer le traitement une fois en Israël. C’est faux. Je pense que les raisons de cette pratique sont principalement racistes. Et ces aveux sont une étape très importante dans la liberté de ces

éthiopiennes ayant subi intimidations, menaces et chantage depuis les centres de transit éthiopiens avant même leur arrivée en Israël: «On nous disait que les femmes avec beaucoup d’enfants souffrent. On prenait [l’injection] tous les trois mois mais on ne voulait pas.» relate Haaretz. Suite à la diffusion du programme en novembre 2012, six associations en faveurs des droits de l’Homme et des droits des femmes éthiopiennes écrivent conjointement au Ministère de la Santé. Pour seule réponse, son directeur général, le Professeur Ron Gamzu, envoie une circulaire aux organismes de promotion de la santé avec l’indication de « ne plus injecter le Depo Provera chez les éthiopiennes sans qu’elles en comprennent les conséquences» rapporte le

femmes», confirme-t-elle par téléphone. En dépit d’une Loi du Retour assurant à «tout juif» le droit à l’Alyah (s’établir en Israël), la judaïté de ce peuple venu des hauts plateaux d’Afrique de l’Est fut longtemps contestée. A l’origine: une épopée biblique complexe remontant au temps du Roi Salomon et de la Reine de Saba. Aujourd’hui, les Falashas vivent ostracisés et dans une grande précarité. Ces femmes seront- elles bientôt en mesure d’attendre des sanctions juridiques qui condamneraient ces pratiques eugénistes? Affaire à suivre… En attendant, Israël vient d’élire fin Mars 2013 la première miss Israël d’origine éthiopienne Yityish Aynaw, un symbole fort et peut-être une manière de se faire pardonner, en partie.

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Rosie Gankey


Racines

LE GÈLÈDÈ La cérémonie Yoruba en hommage aux femmes

Le gèlèdè est une cérémonie qui célèbre les femmes, pratiquée par les Yoruba du Bénin et du Nigéria pour la Grande Mère. C’est elle qui assure la stabilité et l’ordre, c’est pourquoi un culte lui est réservé, culte qui aurait vu jour au 18ème siècle dans l’ancien royaume Yoruba du Kétou, actuellement appelé République du Bénin. Dans la société Yoruba la femme occupe un rôle important que ce soit social ou spirituel. Pour rendre hommage à la Grande Mère, des cultes en chantant, dansant au rythme des tams-tams avec des masques à la fin de chaque récolte ou lors de sécheresse, épidémie, mariages, naissances et certains décès lui sont réservés, afin de préserver l’harmonie au sein de la société. Cette dite société est dirigée par une femme nommée Lyalashée, la Grande Mère.

Pour rendre hommage à la Grande Mère, des cultes en chantant, dansant au rythme des tams-tams avec des masques [...] lui sont réservés, afin de préserver l’harmonie au sein de la société. La préparation de ces cultes demande une grande préparation, les anciens de la famille doivent consulter l’oracle Ifa pour savoir quels masques choisir pour l’événement. Les personnages représentés par les danseurs sont principalement des femmes. Le masque est bâtis : sur une scène qui se développe sur le haut du masque et d’un visage caractérisé par des yeux en amande et les scarifications sur le front et les joues, propres à la culture Yoruba. Les animaux y sont souvent d’ailleurs associés. De nos jours, ces masques ont pris des formes de petites statuettes articulées. Les cérémonies se font aussi de jour et font partie des fêtes populaires, comme le carnaval, mêlant ainsi des sujets de société sous un ton satirique. Un folklore qui a survécu à la modernité et qui témoigne de la richesse de la culture Yoruba !

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Katharina Cambré

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“DAY OFF” PHOTOGRAPHE : KAREN ZE EYENGA DIRECTION ARTISTIQUE : KAREN ZE EYENGA ASSISTANTS : EDRISE DULHOMME, KOHLER AGAMAH MANNEQUIN : MAHAWA CAMARA


Veste : Emanuel Ungaro Veste jaune : Knitss Pantalon : Knitss Pochette : MCM


Chapeau : La Cerise Sur Le Chapeau Top rayĂŠ : Knitss Ceinture : Emanuel Ungaro Short : Clarisse Hieraix Panier : Galeries Lafayette Chaussures : Marc Jacobs


Chemise : Deux A Top : Knitss Short : Armony Chaussures : Mexicana Boots


Veste : Deux A Robe : Emanuel Ungaro Collant : Falke




YVONNE PARAISO

LE MARKETING TOUT TERRAIN ! Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Bonjour, je suis Yvonne Paraiso, responsable marketing en produits des soins pour la personne, spécialiste des marchés de l’Afrique francophone pour la multinationale Unilever.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et du début de l’aventure Unilever ? Ce qui relie l’ensemble de mon parcours est l’interculturalité. Apres mon Bac au collège Jean Mermoz d’Abidjan, je m’envole pour Nice où j’obtiens le Master II en Information et Communication de Nice-Sophia Antipolis orienté sur les problématiques des Identités et développements interculturels. Passionnée d’Art, j’ai ensuite effectué des travaux de recherches en tant que doctorante au pôle Arts, Culture et Consommations du CNRS de Paris. Après une 1ere expérience en tant qu’attachée de presse en agences et chargée de com à la direction de la communication interne du groupe Orange France Telecom, je me suis lancée comme consultante en relations publiques dans l’univers créatif de la diaspora africaine qui m’a exposé au bouillonnement culturel qui traverse le continent africain depuis quelques années. Ensuite, lorsque l’opportunité s’est présentée d’accompagner le développement et la pénétration de marques internationales telles que Dove, Axe, Monsavon… en Afrique noire, je n’ai pas hésité à me jeter à fond dans cette aventure qui se situe à la convergence de mon africanité, de ma sensibilité artistique et de ma connaissance des marchés. Petit à petit, la somme de mes expériences et mon investissement personnel m’ont permis d’acquérir de plus en plus de responsabilités. Le concours des Egéries Dove est un exemple parlant de ce que je fais aujourd’hui : mettre en place des campagnes globales pour les marques en les adaptant aux réalités socioculturelles des pays, lancer des innovations pour un continent africain en pleine mutation, plus que jamais moderne, soutenu par la croissance des classes moyennes.

Vos activités sont de plus en plus installées en Côte d’Ivoire. En quoi ce pays est-il différent de vos autres marchés africains ? La Côte d’Ivoire a maintenu son leadership et est le véritable hub de la sous-région ouest africaine.

Abidjan, sa mégalopole moderne, est l’une des villes qui compte en Afrique en tant que poumon économique et « trendsetter ». La floraison des malls, et hypermarchés en est une démonstration tout en offrant des vitrines produits de classe internationale. Parlez-nous de votre nouvelle égérie Dove ? Après le succès de la 1ère édition en 2014, plus de 600 postulantes ont tenté de devenir la nouvelle égérie DOVE. Cette année, Edwige Folquet est la gagnante qui portera les valeurs de la marque pendant 1 an. Cette magnifique femme de 52 ans est la preuve que la marque DOVE sublime la femme et permet à chacune de réaliser son propre potentiel personnel. Véritable ambassadrice de la marque, elle sera le visage de Dove sur toutes les campagnes de l’année. Elle incarne véritablement les valeurs de la Femme Dove : naturelle, positive, soignée et confiante. Elle sera présente à Paris au mois d’Octobre, à la rentrée, avec un beau programme de découvertes et un évènement où elle expliquera comment la beauté peut devenir une source de confiance et non d’anxiété.

Vos endroits favoris à Abidjan à conseiller à un touriste qui viendrait d’arriver en ville ? Le Débarcadère au bord de la Lagune Ebrié en contemplant le quartier des affaires le Plateau ; Le Maquis chez Ambroise à Marcory pour déguster des bonnes grillades dans un esprit authentique et « roots » ; Coucoué Lodge Assinie pour de belles baignades ; Mais mon coup de cœur est Rosa Beach sur la Baie des Milliardaires de l’Ile Boulay, un endroit calme pour un « chilling » garanti !

Cette édition est un spécial Côte d’ivoire, quel message adresseriez-vous à la fois à la diaspora et à la population locale ? Une phrase très simple que me répétait toujours mon père : «Évite la facilité. Seul le travail paye ! »

Si je vous dis « ROOTS », vous me dîtes ? Inspirationnel.

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ÉDITH BROU

L’EXPERTE DIGITALE B.M.F

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Edith Brou, Je vis à Abidjan, j’ai 32 ans, mère de 2 enfants. Je suis une entrepreneure digitale et également youtubeuse. J’ai fondé une agence spécialisée dans les médias internet et Buzzy Africa positionné comme le Buzz Feed (ou démotivateur) africain.

Comment as-tu atterri dans l’univers du web ? Avais-tu déjà pour idée de devenir une influenceuse ? La création me passionne depuis mon plus jeune âge et j’ai toujours eu pour souhait d’être une entrepreneure. Mes parents n’avaient pas du tout cette vision d’avenir pour moi, ils me voyaient plutôt fonctionnaire ou enseignante en sciences économiques. J’avais pour objectif d’exercer dans le milieu publicitaire mais ils s’y sont opposés. Par la suite, de mon côté, j’ai commencé à travailler après les cours avec ma sœur qui est productrice audiovisuelle. Je m’y suis intégrée immédiatement car c’est l’un de mes domaines d’activité favoris. Suite à l’émergence des réseaux sociaux en 2007/2008, j’ai découvert une communauté partageant la même passion que moi pour le digital. Nous avons alors organisé des évènements afin de nous rencontrer en Afrique. Notre idée commune était que le développement d’internet pouvait permettre une baisse considérable du chômage chez les jeunes africains et donc les rendre plus indépendants économiquement et les pousser à créer leur propre métier. En 2009, on se projetait déjà pour les 6 années à venir. Nous avons créé une association, je m’occupais de la communication du site web et c’est par ce biais que j’ai découvert mon addiction pour les réseaux sociaux et le community management. J’ai su à ce moment-là que je voulais en faire mon métier. J’ai alors démissionné de mon travail. Ce fut compliqué avec ma famille car ils n’ont pas compris mes choix, mais la machine était déjà lancée.

Pourquoi ta famille était-elle contre ?

Grâce à cela, tu as réussi à vraiment drainer une communauté autour de toi… Oui en partageant mes opinions, je me suis aperçue que des gens voyaient et partageaient ce que je postais. Au fur et à mesure, je me suis rendue compte que les gens suivaient mon actualité et s’identifiaient à certains de mes propos. Je suis devenue une sorte de référence pour eux. En voyant l’impact que cela a eu, je me suis vraiment rendue compte que j’étais « surveillée » et devais faire attention à chaque post, à chaque chose que j’exprime. C’est légèrement encombrant, surtout par rapport à ma vie privée, je me rends compte que je peux aussi être victime de bad buzz comme les chanteurs par exemple, car comme eux, une communauté me regarde et m’écoute. Je dois constamment surveiller mes faits et gestes. De plus, je ne peux plus partager certains moments de ma vie privée comme ceux passés avec mes enfants parce qu’on ne sait pas qui peut tomber dessus. Avec l’expérience, maintenant, j’arrive à gérer ma vie privée et ce que je poste sur les réseaux sociaux.

Pourrais-tu faire un portrait-robot des personnes qui te suivent ? C’est assez varié. Je dirais plutôt les femmes de 18 – 35 ans, surtout des Ivoiriennes mais également des Béninoises et Sénégalaises. En les rencontrant, je me rends compte que ce que je fais n’est pas un jeu.

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Ma famille ne voyait pas cela comme un métier, elle trouvait cela sans intérêt. Aujourd’hui, leur discours a changé, ma famille est fière de moi, ils comprennent maintenant mon engouement et les bénéfices que cela m’apporte.

Suite à ma démission, une entreprise m’a laissée ma chance. J’ai débuté en tant que chef de projet web, je suis devenue community manager et j’ai tout appris sur le tas. Durant 1 an, j’ai géré le département digital chez AOS, ensuite une agence africaine m’a débauchée et m’a donnée ma chance en tant que digital manager. Parallèlement, j’étais bloggeuse et activiste. Lors des deux semaines de crise sociale en Côte d’Ivoire en 2011, avec différents groupes d’activistes, nous nous sommes mobilisés afin de recueillir des informations sur les blessés, les témoins, les personnes nécessitant de l’aide grâce à nos téléphones et les réseaux sociaux. Cet activisme a permis de mettre en avant l’utilité et la nécessité du monde digital.


Penses-tu que le fait d’être une femme t’as aidé ou, au contraire, freiné dans tes démarches dans le monde digital ? Cela m’a beaucoup aidé parce que je suis dans une phase, depuis 5 ans, où femme et IT c’est le cocktail qui fonctionne le mieux dans toutes les organisations internationales, c’est une combinaison gagnante. On m’a associée à une image de jeune femme africaine, un peu loufoque, fan de digital. Ce qui est rare en Afrique. Cette rareté a été pour moi un réel atout car c’est cela qui m’a propulsé à ce niveau aujourd’hui. On se dit que c’est un milieu masculin mais, au contraire, les hommes de ma communauté ont aidé et encouragé ma réussite.

Quel état des lieux ferais-tu du blogging en Côte d’Ivoire aujourd’hui ? Pour ma part, je suis de moins en moins présente sur mon blog. J’ai créé un site d’informations et de divertissement. J’ai également une entreprise de social média spécialisée dans la création de contenus digitaux. Actuellement, je suis présidente d’une association de bloggeurs en Côte d’Ivoire. Je me rends compte que 70 % des membres sont des bloggeuses postant régulièrement et qui sont très sollicitées. En Côte d’Ivoire, les bloggeuses sont très actives et au top de leur forme. Les bloggeuses mode et lifestyle, en particulier, attirent de nombreuses marques ! Je pourrais citer Fantastyck, Folies Mode, Orphelie Thalmas, Le blog de Sapitou, Milca Kouakou… Pour moi, ce sont elles qui font vivre le monde des blogs en Côte d’Ivoire, mais cela n’empêche pas les nouvelles de se lancer car il reste énormément de places à prendre. Nous sommes seulement une vingtaine à être présentes.

Si tu avais un conseil à donner à une femme ou jeune femme qui souhaiterait se lancer dans le blogging ? La passion est primordiale, lorsque tu crées ton blog, car il a pour but de partager ce que tu aimes. L’aspect financier arrive bien après. Il faut également privilégier la qualité du contenu qui fidélise les lecteurs.

Quelle est, selon toi, la clé pour se faire connaitre ? Tout dépend de ton objectif et de ton entourage car ils peuvent t’aider à partager tes créations, t’encourager et te permettre d’avoir une plus grande exposition. Il faut aussi savoir prendre des risques, se faire des contacts, rencontrer des personnes importantes.

Que peut-on te souhaiter pour cette année 2017 ? De conserver cette même énergie et de concrétiser les projets dans lesquels je me lance. Cette année, je souhaiterais finaliser un projet que j’ai débuté en 2016 « Les 50 visages de l’Ivoire Tech » mettant en avant et rendant hommage à certains acteurs du digital qui sera disponible en format livre et un vernissage aura lieu lors de sa sortie. Je souhaite également l’émergence de ma chaine YouTube « Edith Brou TV » et pourquoi pas passer à la télévision !

Que t’évoque le mot ROOTS ? Mon africanité, mes bases. D’où je suis ancrée et mon histoire personnelle de jeune africaine.

“La passion est primordiale, lorsque tu crées ton blog, car il a pour but de partager ce que tu aimes. L’aspect financier arrive bien après.”

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JOSÉ DA SILVA

SONY MUSIC S’INSTALLE À ABIDJAN ! Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? José Da Silva, Président de Sony Music Entertainment Côte d’Ivoire, 57 ans.

Quel a été votre parcours jusqu’à la direction de Sony Music en Côte d’ivoire ? Dans l’ordre : aiguilleur à la SNCF. Puis, Président de Lusafrica de 1992 à 2016. Manager de Cesaria Evora de 1987 à 2011. Directeur général du Kriol Jazz Festival, depuis 2008, et directeur général du marché Atlantique Music Expo au Cap Vert.

Sony Music vient de s’installer à Abidjan depuis quelques mois. Pourquoi cette destination ? Nous considérons qu’Abidjan est la capitale culturelle de l’Afrique de l’ouest et une véritable plaque tournante. C’est la meilleure place pour travailler sur toute l’Afrique de l’ouest !

Quel est votre diagnostic de la musique africaine francophone actuellement ? C’est une musique qui a beaucoup souffert de la crise du disque mondial, mais elle a toujours su se renouveler. Il faudrait plus de moyens pour qu’elle soit compétitive au niveau mondial, comme nos frères des pays anglophones.

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Par contre, je pense qu’il faut professionnaliser nos artistes, il faut qu’ils prennent plus au sérieux leur métier et qu’ils s’organisent mieux !

Depuis quelques années, l’Afrique est devenue hype et les sonorités africaines, notamment afrobeat, s’exportent mondialement. Selon vous, est-ce un simple effet de mode ou cela va-t-il s’inscrire dans la durée ?

Que nous réservez-vous en matière de scènes et tournées ? Pour pour le moment, nous travaillons plus sur la production audio et vidéo et préparons le live pour 2018 !

Comment se passe cette nouvelle vie à Abidjan ? Très bien, Abidjan est une ville très agréable et pleine d’activités !

Oui, je pense que, pour le grand public du Nord, c’est une mode et donc cela durera un temps. Mais, pour le public africain, cela va s’inscrire dans la durée et, étant donné la grandeur du continent et le nombre croissant d’Africains dans le monde, on pourra passer ce cap de «mode».

Quels sont les endroits où vous avez vos repères et que vous conseilleriez à quelqu’un qui découvrirait la ville pour la première fois ?

Parlez-nous de vos nouvelles signatures…

Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ?

Elles sont d’un très bon calibre et vraiment diverses. Hawa Boussim, la première, est une femme du Burkina Faso avec une voix exceptionnelle ; Révolution est un des meilleurs groupes de Zouglou de la Côte d’Ivoire ; Tour de Garde allie très bien l’Afro-Trap au Hip-Hop ; Soul Ban’g, un jeune talentueux, bon compositeur, qui vient de remporter le prix RFI ; Et la dernière venue, Lyah, dotée d’une très belle voix, avec un prochain single qui en surprendra plus d’un !

Les racines de notre culture que je m’efforce de préserver dans toutes mes productions. Quelque soit la forme musicale, la racine permettra toujours de nous identifier.

José Da Silva aux côtés de Youssou N’Dour // PHOTO : YOURI LENQUETTE

J’aime la musique live donc je dirais les clubs comme l’Acoustic, le Pam’s ou le Parker Place... Sinon, j’adore manger dans les maquis !

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PHOTO : DIDIER TEURQUETIL


DAVID MONSOH

BOSS DE L’ENTERTAINMENT B.M.F

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je suis David Monsoh, producteur de musique, d’origine ivoirienne. Aujourd’hui, je suis co-fondateur de la chaîne Be Black diffusée en Europe, en Afrique et qui sera disponible aux EtatsUnis, à partir de juillet 2017. Je me considère comme le fondateur du coupé-décalé. J’ai lancé énormément de chanteurs, aujourd‘hui reconnus, comme DJ Arafat, Gadji Céli, Joelle Séka, Koffi Olomidé, Fally Ipupa, Ferré Gola et j’en passe. Aujourd’hui, je produis Héritier Watanabe, un artiste congolais qui sera en concert à l’Olympia le 15 juillet 2017.

Comment s’est construite votre trajectoire professionnelle ?

Quel état des lieux faites-vous de la musique ivoirienne depuis que vous êtes dans le business ? À l’époque, la musique congolaise était numéro 1. La musique ivoirienne a pris son envol en 2000 grâce au coupé décalé et a su s’imposer. Nous devions maintenir notre positionnement mais certains artistes n’avaient pas compris qu’être artiste était un métier qui demandait d’être professionnalisé et qu’ils devaient faire des albums. Quand tu commençais à les produire, ils balançaient leurs titres sur internet gratuitement et, en tant que producteur, tu as du mal à suivre… À un moment, j’ai donc été obligé de lever un peu le pied. Pendant ce temps, la musique nigériane a pris le dessus alors que l’on était pourtant bien parti. On dominait le coté francophone parce qu’on parlait français et notre style musical était un mélange entre la musique congolaise et antillaise qui plaisait un peu à tout le monde. Quand tu es numéro 1, il faut savoir se maintenir, ne pas baisser sa garde et croire que tout est acquis. Il est vrai qu’aujourd’hui la musique ivoirienne n’a plus de producteurs assez professionnels pour pouvoir la faire évoluer. Nous sommes en stagnation. Je vais donc devoir y remettre du mien pour essayer de faire avancer les choses.

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Je n’étais pas prédestiné à la musique. Après mon BTS Tourisme, j’ai rencontré l’artiste Gadji Céli qui arrêtait le football, après la coupe d’Afrique en 1992, et voulait s’orienter vers la musique. À l’époque, il faisait des singles en hommage aux Éléphants de la Côte d’Ivoire. Dès qu’il a gagné la coupe d’Afrique, nous avons rassemblé tous ses singles pour en faire un best of. Il m’a alors demandé d’être le co-producteur de son album « King Solo » qui a été vendu à plus de 100 000 exemplaires et j’étais en même temps son manager. C’est comme cela que je suis arrivé dans la musique. Par la suite, j’ai rencontré Gilles Obringer qui travaillait à RFI dans l’émission couleur tropicale qui a été repris par Claudy. Nous sommes allés le voir pour la promotion de l’album de Gadji Céli qui était très connu grâce au foot. Gilles Obringer m’a alors présenté le propriétaire de la maison de disque SonoDisc, qui serait aujourd’hui l’équivalent d’Universal pour les Africains. Il détenait les artistes africains du moment, qui venaient du Cameroun, Congo, Afrique du Sud et même Maghreb. Il distribuait leurs albums et était, en même temps, producteur. Par la suite, il m’a demandé d’être directeur artistique. J’étais le premier Africain chez SonoDisc. J’ai alors fait venir des artistes comme Kassav, Jocelyne Labylle… Ensuite, il y a eu les autres stars comme Papa Wemba ou Koffi Olomide qui sont arrivées. En 1999, je suis allé en vacances en Côte d’Ivoire et je suis revenu en France avec un CD du groupe Magic System : « 1er Gaou », qui cartonnait déjà au niveau de l’Afrique. J’ai donc pris la licence

au niveau de la France pour le faire sortir ici. J’ai fait faire un remix par Bob Sinclar, célèbre Dj français, nous l’avons proposé à Arthur qui travaillait chez Fun Radio à l’époque et c’est comme cela que le son « 1er Gaou » a commencé à tourner en France. J’étais directeur artistique jusqu’en 2006/2007, puis j’ai été contraint de créer mon propre label car la maison de disque déposa le bilan. Mon label, basé en Angleterre, s’appelle « Obouo music». J’y ai produit Douk Saga, Dj Arafat, Fally Ipupa, entre autres. Par la suite, arrive la rencontre avec Sébastien Gadjard. J’ai alors récupéré la chaîne de télé Be Black pour pouvoir créer Be Black Africa, Be Black Caraïbes et Be Black international que j’essaye d’exporter au niveau des États-Unis.


N’existe-t-il pas une nouvelle génération pour donner un nouveau souffle à la musique ivoirienne ?

Si vous aviez un message direct à adresser à la diaspora ivoirienne qui va vous lire…

Quand je vois les Kiff No Beat, les No-Size, je me dis que cette nouvelle génération peut créer de nouveaux mouvements, donner une nouvelle image et qu’ils peuvent peut-être apporter quelque chose de nouveau. Il y a aussi Josey qui a une superbe voix. Il suffit que cette nouvelle génération prenne ce métier au sérieux et qu’elle soit encadrée par des anciens ayant de l’expérience. Aujourd’hui, je vois les grandes maisons de disque comme Sony, Universal et Island qui essayent de s’installer en Côte d’Ivoire. Ils viennent avec des fonds, mais il ne faut pas qu’ils pensent que la musique ivoirienne est comme la musique internationale. C’est une musique qu’il faut travailler en s’occupant des réalités ivoiriennes.

Leur demander de se mettre au travail, de ne pas se décourager, ne pas baisser les bras et que demain, eux aussi, peuvent devenir des « Macron ».

Aujourd’hui, vos efforts sont surtout concentrés sur la chaîne Be Black et sur le développement de votre jeune protégé, Héritier ? Oui, tout à fait. Aujourd’hui, Be Black commence à devenir une très grande chaîne internationale. Son développement demande donc beaucoup de travail. En parallèle, je produis un nouvel artiste : Héritier Watanabe qui est en train d’émerger. Je l’appelle affectueusement « le nouveau prince de la rumba congolaise », car il apporte de la fraîcheur et du renouveau à la musique congolaise. J’essaye également de voir comment je pourrais relancer la musique ivoirienne car, comme je vous le disais, elle est en perte.

Vous qui êtes souvent à Abidjan, quels sont les endroits que vous conseilleriez à un touriste ? Le Club, sur la rue des jardins qui est un endroit très sympathique à visiter, en fin de journée, pour prendre l’apéro. Il y a aussi le Toit, le Bushman Café et la Terrasse. Le dimanche, on peut se balader à Yopougon, si on a envie d’écouter de la bonne musique ivoirienne, avec du zouglou et des orchestres qui s’y produisent en live. Il y a aussi Assinie et la Baie des Sirènes, non loin. Pour moi, Abidjan c’est le Miami de l’Afrique francophone !

Votre slogan ?

“Souffrez d’accepter mon élégante fraîcheur.” Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ? Le terroir, la culture. Aujourd’hui, avec l’évolution du temps et d’internet, on veut absolument tout moderniser rapidement mais il ne faut jamais oublier de conserver notre riche culture !

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PHOTO : DIDIER TEURQUETIL


ADAMA “DAMSO” OUATTARA MAUVAIS CHIC, MAUVAIS GENRE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Que prépares-tu pour cet été ?

Adama Ouattara, j’ai 34 ans, j’habite dans le 17ème arrondissement de Paris depuis belle lurette, et je suis Ivoirien. Je fais plusieurs choses dans la vie, mais je me décrirais comme un professionnel du monde urbain : management, production, événementiel...

Je reçois le jeudi soir dans un lieu qui s’appelle le Madison, ancien Libertalia. Sur le modèle de DJ Peet avec qui j’ai travaillé, j’ai créé un collectif de 8 autres DJs pour les faire monter de la même manière que lui. Ils sont de différentes origines, de différents univers musicaux et nous avons même une Dj femme. C’est EUX qui seront aux commandes le jeudi soir, avec une musicalité différente de ce qui est entendu aujourd’hui un peu partout dans Paris. Le but d’un Dj performant est de te faire découvrir de nouveaux titres et non pas d’enchaîner des hits que tout le monde peut avoir dans son Iphone.

Tu es une personnalité reconnue dans le milieu ivoirienparisien, mais tout le monde ne sait pas forcément ce que tu fais, car tu es un homme de l’ombre. Peux-tu nous en dire plus ? J’ai monté une société qui s’appelle MCMG : Mauvais Chic / Mauvais Genre, en opposition à Bon Chic / Bon Genre. Nous sommes des gens qui avons appris sur le terrain, sans aucune formation scolaire. De base, je suis un responsable associatif, ce qui m’a permis de toucher à tout le reste, car à notre époque, on ne peut pas avoir une seule casquette. Cela fait 15 ans que je suis dans le milieu. J’ai commencé avec DJ Peet dont j’ai été le manager officiel afin d’en faire quelqu’un d’important dans ce business. L’idée était qu’il soit le DJ africain n°1, au niveau d’un Guetta ou Bob Sinclar. Nous avions créé, tous les mardis, l’Afro Hype au Garden pour mélanger toutes les musicalités africaines. Cet évènement regroupait toutes les diasporas que l’on connaît chez nous : de l’Afrique de l’Ouest jusqu’au Sud en passant par tout le reste, avec un public ciblé assez puriste et aux vibes très londoniennes. De ce fait, on a ramené lors de nos events des artistes tels que Dj Arafat ou encore Serge Beynaud. Ils étaient la cerise sur le gâteau de ces soirées que DJ Peet animait. Maintenant que la sauce a pris dans ce milieu, tout le monde fait cela, voilà pourquoi j’ai décidé de quitter le bateau après avoir poussé des artistes tels que MHD, Keblack et tant d’autres. Pour mi-Juillet, nous sortons la première compilation “AfroTrap Partie 1” avec notamment MHD, Aya Nakamura, Sidiki, Ugy, Arafat, Ferré... avec Universal Music, un projet d’une telle ampleur n’a jamais eu lieu avec les artistes de la nouvelle génération !

Tes projets sont-ils centrés exclusivement sur la musique ou as-tu d’autres aspirations ? Je veux créer une identité urbaine, une réelle référence, afin qu’un jeune qui commence à monter puisse se dire qu’il a la possibilité d’échanger avec des professionnels sans trop de difficultés. Parce que dans notre univers, aujourd’hui, on a trop de mal à créer ces liens alors qu’ils sont tous aussi essentiels que dans les autres milieux. L’Afro n’est pas encore suffisamment connu, il faut lui laisser le temps de prendre de l’ampleur. On veut devenir cet intermédiaire entre le monde professionnel et l’urbain qui veut se professionnaliser.

Tu es considéré comme le « grand-frère » pour beaucoup, quel état des lieux fais-tu de cette génération ROOTS (20-35 ans) qui essaye d’entreprendre et créer des choses sur Paris ? À la différence de la mienne, cette génération n’a pas peur et va vite. Entre autres, grâce à Internet. L’exemple d’un MHD de 22 ans qui est un vrai businessman, à son jeune âge, prouve que la vitesse a été décuplée !

C’est un spécial Côte d’Ivoire, quels sont les lieux où tu aimes être quand tu y retournes ? Ça fait 10 ans que je vais au minimum 1 fois par an en Côte d’Ivoire et que je motive tout le monde à y aller, que ce soit parce que j’y ai investi, mais aussi parce que le pays en vaut le détour ! Nous y étions d’ailleurs en décembre pour les fêtes avec DSK, MHD, Fababy que j’ai poussé au maximum à revenir à ses racines, pour asseoir sa visibilité et son encrage ivoirien. Pour moi, qui suis un mec assez street, je citerais, dans un premier temps, Youpougon, capitale de la joie. C’est là où tout se concentre, le festif comme la jeunesse ! Ensuite, pour avoir habité à Cocody, je peux dire que c’est l’endroit d’Abidjan où je me sens le plus à ma place. Pas trop huppé, mais avec tout le confort exigé par ceux qui viennent de Paris. Je m’y sens chez moi et je pense que ce serait le cas pour tout Parisien. Il y a aussi le quartier français de Marcory, parfait pour pouvoir chiller comme il se doit. Et, bien sûr, qui peut aller en Côte d’Ivoire sans passer par Assinie et Bassam ? Quand je poste des photos d’Assinie sur les réseaux, certains de mes potes non-Ivoiriens pensent parfois que je suis au Mexique ou en Thaïlande, mais non, c’est bel et bien l’Afrique !

Si je te dis le mot ROOTS, qu’est-ce que ça t’évoque ? ENFIN un magazine qui s’adapte à nous, qui respire comme nous. Ça nous colle, on s’y reconnaît. ROOTS, c’est nous, par nous, pour nous.


PHOTO : DIDIER TEURQUETIL


PRIME PRESTIGE HISTOIRE D’UNE START-UP, DE PARIS À BABI

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Mohamed Adnane Achirou, j’ai 27 ans, je suis né à Paris et j’ai grandi en Côte d’Ivoire jusque l’âge de 12 ans. J’ai dû revenir en France à cause de la crise qu’a traversé la Côte d’Ivoire. À 21 ans, j’ai recommencé à y retourner. J’ai créé des sociétés en France dans les cosmétiques puis dans le transport de personnes, mais j’avais toujours en tête cette envie de développer mon activité dans les deux pays. Après plusieurs voyages, je me suis rendu compte que le retour à Paris était assez compliqué, en terme de déplacement. J’ai donc mis à disposition des voyageurs un service de chauffeurs qui pourraient récupérer toutes les personnes provenant d’Afrique Francophone, à la sortie de l’aéroport. Je suis aujourd’hui le PDG du groupe de transport Prime Prestige, entre Paris et Abidjan.

Nous nous occupons des déplacements mais effectuons aussi de la conciergerie, réservation d’hôtel... J’ai plusieurs collaborateurs, des opératrices et nous avons 40 véhicules en activité actuellement à Paris. L’activité à Abidjan est purement commerciale mais nous comptons mettre à disposition de cette structure une flotte de véhicules d’ici peu. Nous allons être implantés dans les aéroports pour que les clients puissent commander leurs chauffeurs avant d’arriver à destination. Nous souhaitons doubler nos effectifs d’ici la fin de l’année.

Qu’est-ce qui te différencie de tes concurrents ? Les tarifs et notre grand réseau de partenaires à travers l’Europe.

Quelles sont tes inspirations et qui sont tes modèles ? Quel est ton parcours ? Après un BAC STG, j’ai fait un BTS transport et logistique, puis une licence Organisateur transport international. Dès la fin de mes etudes, je me suis lancé dans l’entreprenariat avec ma société de cosmétiques et Prime Prestige. Je suis issu d’une famille de commerçants, nous sommes Yoruba, c’est une ethnie béninoise et nigériane connue pour être très impliquée dans le commerce. C’est sans doute ce qui a conditionné le fait que j’entreprenne très jeune.

En mars dernier, tu inaugurais donc Prime Prestige, à Abidjan ?

Mes nombreux voyages m’ont aidés à avoir du recul sur mon environnement et les attentes que pourraient avoir les Africains.
 Fabrice Sawegnon (président de Vodoo Communication), le parrain de Prime Prestige Abidjan, est l’un de mes mentors.

Quels sont tes projets futurs ? J’aimerais m’étendre dans l’agro-alimentaire, en Côte d’Ivoire.

Si je te dis “Roots”, cela t’évoque quoi ? Une phrase qui dit : « il arrivera un jour où les derniers seront les premiers ».

Prime Prestige est née il y a 2 ans. C’est une entreprise de transport à la personne, basée à Paris et à Abidjan. Comme je vous le disais, nous prenons en charge tous les Africains se déplaçant à Paris. Les Africains ne vont plus en France seulement pour émigrer, mais aussi pour leurs déplacements professionnels (les entrepreneurs, banques, assurances, cabinets d’états, ministériels...) et pour leurs loisirs. Ce type de services existe pour les Indiens et les Chinois mais pas pour les Africains.

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Propos recueillis par Hyllen Legré


Business

Faso Soap

Anne Duret

“BUY BLACK” LE MOUVEMENT

social. Autant dire qu’ils sont retournés au pays,

avec un gros chèque et une aura toute particulière. Un savon S’INTENSIFIE USA Le prix doté de 25 000AUX dollars permettra aux qui sauve la vie deux chercheurs de faire des tests de fiabilité

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BOYCOTT : L’EXEMPLE DE ROSA PARKS sur un échantillon plus large de personnes et, Qui se rappelle de l’affaire Rosa Parks ? Un boycott par la popuà terme, de monter leur propre entreprise afin lation noire de la société de bus qui avait créé le scandale entraîde commercialiser leur découverte. Jamais une na une faillite quasi immédiate (à peine un mois après) de cette innovation cosmétologique n’avait été aussi dernière. En excluant les commerces et les entreprises non-noires, Le mouvement « Buy Black » présent depuis porteuse d’espoir. Son utilisation est bête comme les Afro-américains représentent 1000 milliards de revenus. quelques années aux États-Unis continue à se chou, son prix se promet d’être dérisoire. En un Le « Buy Black » peut donc engendrer une paralysie de l’économie développer davantage ces derniers temps. Il conmot, il saura se glisser comme un rien dans la vie « blanche » en causant une énorme perte de clientèle et de chifsiste à acheter des produits provenant exclusivedesDes familles africaines, bon et fre d’affaires. initiatives tellesen que lapalliatif créationdes dusprays site internet ment de la communauté noire. Les Afro-américains autres traitements trop coûteux. Le paludisme est «We Buy Black» ont été mises sur pied pour promouvoir des comprennent conscience de l’importance de leur poids la première cause mortalité certains pays. doit merces noirs. Pour vendre sesde produits surdans le site, le vendeur économique et vont le faire valoir en leur faveur, de impérativement être d’origine afro-américaine. Créé par un Afrofaçon à enrichir leur communauté. américain, Sharif Abdul Malik y vend des biens de consommaCe mouvement, qui ne cesse d’évoluer, encourage tion. Ce mouvement ne pousse pas à rejeter une personne d’une donc les Afro-américains à acheter, consommer autre ethnie ou même de ne pas travailler avec, mais pousse à la et investir quoi que ce soit provenant d’un autre solidarité et l’entraide au sein de la communauté noire qui est mise Afro-américain. Le but est clairement de boycotà l’écart. Le but final étant d’imposer un respect de cette même ter l’économie non-blanche. Les récentes bavures Fondateurs du Faso Soap communauté par le gouvernement américain, en lui faisant prenpolicières survenues aux États-Unis à l’encontre dreetconscience qu’elle est un pilier indispensable à l’économie des de la population noire ont favorisé ce le climat Fin avril, la nouvelle a fait tour de des radios États-Unis. Qu’y a-t-il de si miraculeux dans ce pain saponifié, défiance. En réponse, certains rétorquent par ont trouvé chaînes de télé mondiales. Des étudiants l’activisme noir en employant des termes au point qu’il réussisse à éradiquer le plasmodium, la solution pour éradiquer la comme malaria, décidés à UNE EXPÉRIMENTE LA CONSOMMATION « Black Power » ou «laBlack LivesdeMatter » etresponsable en inoculé par les moustiques et responsable de la savonner planche ce virus, des FAMILLE “100% BLACK” PENDANT 1 AN créant des cyber communautés comme le « Black propagation du palu’ ? Du beurre de karité, de la 300 millions de morts par an sur le continent. La famille citronelle. Anderson, famille Afro-américaine de classe Twitter/Tumblr ». En allant de jusqu’au du mouLesune autres ingrédients sont tenus secrets. Tremblement terre bout au pays de la science, moyenne a fait l’expérience d’acheter et consommer uniquement vement «Buy Black», une prise de conscience genOn se prend à rêver qu’ils ont puisé dans la riche révolution pour le traitement du paludisme ! Ainsi a dans des commerces « black owned », durant uneleur année. La mère eralisée pourrait s’installer dans lesdumentalités pharmacopée africaine pour formuler recette. été accueilli la naissance « Faso Soapet» (ou Fasoap). de famille, Maggie Anderson, a d’ailleurs écrit un livre sur cette faire bougerOn les doit lignes. Et tout serait parfait. Sur le papier, cette invention excette invention à deux jeunes ingénieux périence intitulée « Ourplaire, black year » où elle relate leurs social aventures a tout pour puisqu’elle mêle impact ingénieurs, le burkinabè Moctar Dembélé et le familiales. Elle explique avoir eu, au départ, des a priori sur les comet business. C’est de plus une coopération entre burundais Gérard Niyondiko, encore en master. Ils merces détenus par des noirs concernant les prix, la distance, etc. différents pays. La recherche a été menée sur le ont présenté le savon à Berkeley, phare intellectuel C’est avec stupeur qu’elle découvre qu’il n’y avait qu’un seul pressing continent, à l’Institut international d’ingénierie et universitaire, sis sur la Côte Ouest des Étatsdont le propriétaire était noir dans la ville de Chicago. Dans son de l’eau et de l’environnement de Ouagadougou. Unis, dans le cadre du Global Social Venture experience, le couple Anderson a fait des recherches et remarÀ plus grande échelle, s’inspirer de ce type Competition, concours auquel est associée l’école qua également qu’il n’y avait plus de supermarchés dont les prod’initiative peut faire avancer la science au niveau parisienne ESSEC. Première dans ce concours priétaires étaient noirs. mondial. Un défaut, un bémol à ce projet, modèle : des Africains remportent le prix, fondé et Avec l’aide de l’école de management Kellogg et leurs recherches, de business plan fait par et pour des Africains ? Là toujours raflé depuis sa création en 1999 par des ils ont appris qu’en 1930 il y avait 640 supermarchés détenus par comme ailleurs, seule la suite des opérations dira si Américains. À la clé de ce Lépine des étudiants, des noirs aux États-Unis. Aujourd’hui, ce chiffre est de… 3 ! le « Fasoap » tient ses promesses. On suit l’affaire... mettre sa pierre à l’édifice de l’entrepreunariat Maggie Anderson s’est d’ailleurs exprimée à ce sujet lors d’une conférence TED TALKS. Économiquement, la communauté noire est insignifiante. L’argent des Afro-américains ne circule entre la communauté afro-américaine que pendant 6 heures contrairement aux AsiatiquesDolores où l’argent circule entre eux pendant 28 jours. Maggie Anderson en Bakela a conclu que si chaque Afro-américain dépensait dans des commerces appartenant aux noirs, leurs conditions de vie seraient, socialement, sans aucun doute meilleures !


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Robe : Emmanuel Ungaro Top : Carven Cuissarde : Cesare Paciotti


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Gastronomie

AXEL EMMANUEL Champagne

LE CHOCOLATIER STAR D’ABIDJAN

au goût amer

pour les Antilles

(c)Danish Cook

Depuis des années, les Guyanais et les Antillais sont les plus gros consommateurs de champagne de France. Punchs, alcool de banane, planteur... Des jeunesS’il talents nous en modération, avons découest à ivoiriens, consommer avec le rhum a vert plusieurs pour ce spécial Côte d’ivoire. Lui, estgoût que une renommée mondiale, tant pour son surprenant pour par la son activité. des Axel formes Emmanuel est multiplicité qu’il prend. Mais chocolatier,leplus précisément un ancien banquier champagne le supplante dans les habitudes qui a quitté travail pour Outre-mer. devenir chocolatier deson consommation Ainsi en !2007, la Il est : Guadeloupe et la Martinique occupaient déjà le - Super Lauréat 2015et(Prix Alassane Ouattara du jeune premier deuxième rang du nombre de bouteilles entrepreneur). importées par an. Patrick, jeune entrepreneur - Champion de Côte d’Ivoire de Chocolat-pâtisserie. guadeloupéen confie à Roots son étonnement face - Vice-Champion des chocolatiers d’Afrique 2014. à ce plébiscite. « Dans mon enfance, on préférait - Jeune talent inventeur 2014 de la Francophonie. le rhum. Maintenant, le champagne coule à flots à toute occasion, c’est dingue. » Dominique Pierre, Comme nous le savons, la Côte d’ivoire est le premier PDG de la marque bien connue Nicolas Feuillatte producteur de cacao au monde. L’Afrique produit 70% fait le même constat. «Le taux de pénétration de cacao mais ne transforme que 3%. Les marques des personnes qui consomment du champagne connues du grand public étant, pour la plupart, occiest de 60% aux Antilles-Guyane contre 30% sur dentales. l’Hexagone » se félicitait-il auprès de caribmag.fr, lors de son passage aux Antilles en 2012.

Axel, 33 ans, a pris le risque de se lancer dans cette aventure. Il a commencé dans la cuisine de sa mère, seul. Par la suite, il a créé « Instant Chocolat », son entreprise qui grossit de jours en jours et qui compte, à Une cuvée qui fait tache présent, 10 salariés. Un chocolat 100% made in Côte Il tente d’expliquer les raisons de cet engouement, d’Ivoire. Son but est clair : qu’au moins un Ivoirien intoujours à caribmag.fr « Les gens consomment tervienne dans la chaîne de transformation du cacao, du champagne lors du carnaval, lors de fêtes de étant donné que la matière première vient de son famille, aux baptêmes, communions et autres pays. rassemblements, en août, lors du retour de la Avec sa collaboratrice Louise Kouassi, il s’engage à diaspora au et en d’année» Patrick, de luitransformer puispays vendre unfin chocolat purement même fan du une nectar pétillantdans avance chez lui. Devenu référence son un paysautre de argument. «Aux États-unis, les pauvres les cœur, Axel Emmanuel est un exemple de dans réussite quartierspour portent belles baskets. lui Auxqui Antilles, marquant toutedeune génération, a eu les populations sont parfoissûr très pauvres Le le courage de plaquer un emploi pour se lancer champagne estoùunpersonne gage de ne qualité, c’est un produit dans un créneau l’aurait attendu. raffiné. En acheter permet de ne pas se tromper et delui, montrer qu’on moyens. Faire coup double Pour tout est unea les question de»volonté. L’Afrique pour une fête réussie, en somme. résideafen possède les matières premières, c’estPatrick aux jeunes métropole et fait partie deetlases diaspora évoquée par ricains d’exploiter ses terres richesses. Un secteur agricole sur lequel faudrahomme miser à note couptoutefois sûr ! Dominique Pierre. Leiljeune un bémol. « On en achète par caisses en France métropolitaine, pour les acheminer, car cela reste très cher de se fournir sur place ». De plus, le climat ne permet pas de produire le champagne sur place. L’aubaine que représente le marché antillais pour les producteurs français n’encourage pas toujours le respect des consommateurs. Ainsi un champagne nommé Code noir a été proposé par la maison Henri Giraud en 2012. Selon cette dernière, cela fait référence à la méthode de pressage et à la couleur du raisin. Certains Ultra-marins, représentés par le comité Devoir de mémoire entre autres, y ont vu une référence à leur histoire, marquée par l’esclavage et le code noir qui régissait cette pratique déshumanisante au XVIIème siècle. Les militants associatifs se sont mobilisés pour interdire le champagne incriminé.

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PHOTO : DIDIER TEURQUETIL


LA PARISIENNE

LA CRÊPERIE HYPE D’ABIDJAN Propos recueillis par Kandé Sissako & Amina Mabondzot

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Meïté Namizata, j’ai 30 ans, je suis née et j’ai grandi à Paris. J’habite en région parisienne. J’ai fait une formation d’aide-soignante en pédiatrie, car depuis toujours j’aime être entourée d’enfants. Actuellement, je suis fonctionnaire à l’hôpital Necker. En parallèle à cela, je me suis lancée dans l’aventure entrepreneuriale en Côte d’Ivoire avec l’ouverture d’une crêperie haut de gamme : La Parisienne. Ce qui signifie que je suis partagée entre la France et la Côte d’Ivoire.

Comment t’es venu l’idéer d’ouvrir une crêperie à Abidjan ? J’allais souvent en vacances à Abidjan et, étant une grande fan de crêpes, je peinais toujours à en trouver sur place. Les rares crêperies existantes ne proposaient d’ailleurs que du sucré. En fait, la seule que j’ai réussi à trouver était salée super loin de mon lieu de résidence. À force de venir ici, je me suis dit, un jour, pourquoi ne pas monter moi-même mon business et faire une crêperie ? La Parisienne vous propose des crêpes sucrées et salées, des brochettes (viandes et poulets) et des salades. En plus de la restauration, nous avons mis un coin ambiance cosy, tamisé, fond sonore où l’on peut fumer la chicha, avec des écrans géants. Vous avez aussi la possibilité de regarder des matchs sur écran géant et faire des évènements si vous le souhaitez. De nombreuses célébrités ont pu découvrir ce lieu comme Maître Gims et sa Femme, Serge Aurier, Dadjou, Sidiki Diabaté, Dj Arafat, Aboudia (Peintre ivoirien) ou encore MHD.

Pourquoi avoir donné le Nom “La Parisienne”, une volonté d’affirmer votre identité Parisienne ? Tout simplement parce qu’ayant vécu à paris, je voulais importer la touche parisienne à la Côte d’Ivoire qui est mon pays d’origine et dans lequel je vis actuellement. J’ai souhaité développer ce business ici plutôt qu’en France, car je voulais mettre en avant ma créativité au service de mes racines. Tout est à faire ici et les habitudes culinaires à la française s’exportent bien à Abidjan !

Des améliorations ou innovations à venir pour 2017 ? Je souhaiterais finaliser l’installation de chichas avec du tabac Al Falkher dans mon espace afin d’avoir une offre toujours plus large.

La Parisienne a-t-elle vocation à s’étendre ou simplement rester une très adresse de quartier ? À long terme, j’aimerais en faire plusieurs à Abidjan et, si possible, dans d’autres pays. Les zones géographiques qui me viennent de suite en tête sont le Mali, le Sénégal et pourquoi pas le Congo. La Parisienne est un projet qui me tient vraiment à coeur et je ferai tout pour essayer de l’étendre un peu partout !

Quels sont les coins que tu fréquentes à Abidjan et recommanderais à la diaspora parisienne, justement ? Je citerais : La Pharmacie , Le HB, Le temps d’aimer, Le bar blanc, La Villa Blanca, Le Solarino... Et bien sûr Assinie, à une heure de la ville.

Si je vous dis “Roots”, vous me dîtes... ? Cela m’évoque la population afro, mes racines.

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Adresse : Angré 8ème Tranche // Cocody // ABIDJAN


ABIDJAN

EST DOUX DEH !

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Abidjan est doux… Toute personne intéressée de près ou de loin à ce qui se passe sur le continent connait ce slogan. Avant de m’y rendre pour la première fois, je pensais qu’il s’agissait avant toute de la douceur de ses femmes, de la douceur du climat, de la douceur du peuple. Il y a un peu de tout cela, certes, mais que dire de sa gastronomie ! On y mange bien et c’est un euphémisme. Que ce soit dans les restaurants huppés de la ville, on pense au Bushman café où la pièce de boucher 500gr aromatisée aux épices locales est juste une merveille, on pense au 331 dans le quartier d’Angray et sa foultitude de mets typiquement made in 225; mais aussi dans les petites échoppes sans prétention. Alors bien sûr, vous avez les traditionnels poulets et poissons braisés servis avec l’attiéké national. Mais comment visiter Babi, Grand-Bassam et Assinie sans goûter les plats 100% ivoiriens ? Un immense coup de coeur pour le foutou (semoule à base de banane plantain, d’où la couleur jaune) servi avec la sauce akpi ou sauce graine, agrémentée de queue de boeuf et/ou poisson fumé… Une “dinguerie”, comme disent les jeunes. Que dire également, des brochettes de méroues fraîchement péchés, et servies sur la plage, à Assinie, face à un décor de rêve ? En Côte d’Ivoire, on ne badine pas avec la nourriture, et le meilleur moyen de vous en rendre compte est de vous y rendre directement ou alors de vous évader le temps d’un dîner chez le Marcory, le restaurant de référence de la gastronomie ivoirienne à Paris.


141 rue de crimĂŠe - 75019 Paris - Service voiturier TĂŠl : 01 42 40 30 86 - Horaires : 12:00 - 01:00


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LA BOX AFRO FUSION RÉVOLUTIONNAIRE ! Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Gisèle Tadah, 35 ans. Actuellement responsable assurance qualité, j’ai décidé de me lancer dans l’entreprenariat. Je suis d’origine camerounaise et je suis très motivée par ma nouvelle aventure ! En parallèle, j’ai décidé de faire un MBA pour obtenir toutes les clés de la gestion d’entreprise. J’ai créé la marque La Niama, une épicerie africaine et caribéenne qui fournit des box réunissant tous les ingrédients pour faire un plat africain ou antillais. Si vous voulez faire un thieb,

que vous recevez à la maison. Vous pouvez choisir les plats qui vous sont proposés sur le site et je vous livre avec la recette. Vous n’avez plus à vous poser de questions au niveau des proportions, vous n’avez plus à vous poser des questions sur la qualité, puisque je me suis efforcée de sourcer les meilleurs produits, avec toutes les épices nécessaires afin de retrouver le goût de vos plats. C’était vraiment ce qu’il manquait. Quand vous faites un thiebou dien, vous savez qu’il vous faut le yat et le gelem, pour le poulet DG du pébé ou du njansan, pour

yassa, un poulet DG, un colombo... Je fais les courses à votre place, je réunis les ingrédients dans une box et je les livre à domicile, au bureau ou en point relai.

le condré il y a les maniguettes, etc. Tous ces éléments qui donnent le goût authentique et véritable aux plats de chez nous !

Comment vous est venue l’idée d’une box culinaire africaine clé en main ?

Quel est votre positionnement par rapport au prix ?

Ce fut le fruit d’un long cheminement. J’ai commencé à y penser en 2013, quand je suis rentrée d’expatriation en Australie. À mon retour, j’étais très surprise de voir qu’il n’y avait pas réellement d’offres en livraison de produits exotiques à domicile. Dans un premier temps, j’ai pensé à ouvrir une épicerie. Puis, une épicerie en ligne. Au fur et à mesure de mes recherches, je voyais des choses mais je me rendais compte qu’il me fallait quasi

En épicerie fine, si le client achète les produits un à un au détail, il se retrouvera à payer 10 à 20 % plus cher. Deuxième chose, il ne faut pas comparer la box à un plat tout fait. Certains vous diront “bon bah pour le même prix, tu as un plat au restaurant”, mais ce n’est pas la même chose ! Nous nous adressons aux gens qui aiment cuisiner, qui cherchent à découvrir comment sont réalisés les plats. Moi typiquement, je suis une passionnée de cuisine, il m’arrive de cuisiner tout type de plat et je m’inscris dans cette démarche. Quand tu reçois du monde ou souhaite faire un dîner en tête-à-tête, c’est tout de même plus agréable d’acheter ses produits et cuisiner pour recevoir ses convives qu’aller acheter des plats tout fait au restaurant ou en livraison. Le plus de mes produits est également le fait qu’il s’agisse de produits bio et sans gluten, surtout lorsque l’on sait qu’aujourd’hui toutes nos farines (farine de plantain, farine de manioc ou farine d’igname) contiennent très peu de gluten, sont bénéfiques pour la digestion et fortement recommandées. On le voit aujourd’hui, avec de plus en plus d’épiceries bio qui se mettent à importer nos farines.

autant de temps à rechercher qu’à faire des courses (rires). L’épicerie en ligne permettait, certes, un gain de temps en déplacement, mais le temps consacré à la recherche des ingrédients sur le web, pour faire un plat, restait conséquent. D’où m’est venue l’idée de faire un panier qui puisse réunir tous les ingrédients. Parfois, je vais avoir une envie de ndolé, je vais trouver l’arachide, mais pas le poisson fumé et vice versa. Là, le problème est résolu puisque toutes les composantes de la recette sont livrées clé en main. Entre temps, j’ai eu mon fils Nathan, ce qui m’a permis de prendre mon temps, peaufiner le projet, réaliser des études de marché, monter un business plan. Après cette mûre réflexion, j’ai décidé de me lancer en novembre 2016 en ouvrant une première page Facebook : La Niama, puis j’ai lancé un questionnaire qui a suscité un vif intérêt. De là, j’ai alors créé l’entreprise La Niama.

Comment se déroule la livraison ? Il y a deux possibilités, soit en commande directe et vous êtes livré entre 48 et 72 heures maximum, soit vous avez la possibilité d’être en abonnement. On vous propose 2 box par mois,

Quels sont vos best sellers ? Les box ndolé, thieb, poulet DG et yassa. Mais, comme je rajoute régulièrement de nouvelles recettes, tout le monde pourra se retrouver dans les différentes box que je vais proposer.

Si je vous dis ROOTS, cela vous évoque quoi ? Les mots « contemporain » et « ethnique ».


1) Choisissez votre recette. 2) Nous faisons les courses à votre place. 3) Nous livrons à votre domicile. 4) Vous cuisinez des plats sains et gourmands !

Produits afro-caribéens La Box Afro Fusion réunissant tous les ingrédients typiques pour réaliser un plat africain ou caribéen. Vous n’allez plus faire vos courses de la même manière !

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Dans la cuisine

de... Envolées Gourmandes Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Un chef pour modèle ?

Je m’appelle Nathalie Brigaud Ngoum, originaire du Cameroun, âgée de 48 ans, épouse et maman de 2 enfants. De formation littéraire d’abord et ensuite Ingénieur marketing et commercial. Je suis aujourd’hui Chef cuisinier, créatrice, photographe et consultante culinaires. Fondatrice et dirigeante d’Envolées Gourmandes, créatrice et rédactrice du blog http://www.envoleesgourmandes.com. J’ai mis sur pied un concept inédit mariant écriture et cuisine et je viens de terminer un cursus dense à l’École Hôtelière de Paris. Je suis une amoureuse passionnée de mets et de mots.

Il y a plusieurs chefs dont j’admire les réalisations. J’en citerais quelques-uns : Babette de Rozières, Hélène Darroze, Rougui Dia pour avoir imposé chacune leur univers culinaire et leur caractère au grand public depuis plusieurs années. Thierry Marx, Loïc Dablé, Philipe Etchebest et Gordon Ramsay qui sont des Chefs atypiques. Dieuveil Malonga et le Chef Anto pour leur travail de recherche et des initiatives de mise en avant d’autres chefs d’origine africaine. Quant à Christian Abégan, c’est un auteur, un Chef, un chanteur lyrique, un amoureux de l’art floral et un animateur d’une belle émission télévisée sur la cuisine. Un éclectisme qui me parle, m’inspire et me rassure.

D’où est venue cette passion pour la cuisine ? De ma maman, cordon bleu reconnu et de mon imagination toujours en ébullition.

Comment décrirais-tu ton univers culinaire ? Créatif, foisonnant, savoureux, coloré, parfois surprenant, mais toujours gourmand. Je sublime les produits d’ici et d’ailleurs, avec une tendresse particulière pour les aliments de mon enfance (igname, manioc, patate douce, avocat, banane plantain, taro, macabo, mangue, agrumes, épices…).

Les aliments ou produits que l’on retrouve souvent dans tes plats ?

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La banane plantain autour de laquelle j’ai mitonné une vingtaine de recettes originales que j’aimerais bien éditer, les fromages d’Auvergne, le citron, le gingembre sous toutes ses formes, les fruits, les légumes, les produits biologiques, le poisson, les herbes aromatiques…


Tes épices favorites ? Toutes celles dont l’Afrique regorge et particulièrement le Cameroun. Le poivre de Penja, le djansan, le pèbè, l’essesse, le hiomi, le mbongo, la rondelle… Ta cuisine favorite ? Je suis ouverte aux autres, donc aux goûts d’ici et d’ailleurs. Je n’ai donc pas fini de découvrir les merveilles culinaires du vaste monde et surtout de l’Afrique. Cependant, à ce jour, le ndolè de ma maman, son mets de courge et sa sauce de gombo au poisson fumé, comme les autres délices du littoral du Cameroun restent mes plats préférés. Ton plat français préféré ? Ton plat africain préféré ? Difficile de choisir parmi toutes les recettes de la cuisine traditionnelle française, découvertes lors de ma formation à l’école de la rue Médéric. Je me suis délectée de la sole sauce bonne femme (filets levés, persil, échalote, champignons de Paris, beurre, vin blanc…). Le tiep bou dien sénégalais m’a conquise et, depuis peu, la cuisine éthiopienne.

Ton restaurant africain à Paris fétiche ? Je fréquente plusieurs restaurants différents lorsque j’ai un peu de temps. Mon dernier coup de cœur est un établissement éthiopien du 19e arrondissement, rue Armand Carrel. Si je te dis le mot « Roots », cela t’évoque quoi ? La sève qui irrigue l’arbre. Le sang qui vivifie le corps. Roots, c’est le sous-bassement, l’implantation, l’appartenance à un terroir, à une tradition. La force qui nous vient de notre passé, nous porte dans notre présent et nous aide à nous projeter de façon plus assurée vers notre avenir.

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Les bonnes adresses pour faire tes courses ? Les marchés de ma ville et des communes voisines dont j’adore l’ambiance, les couleurs, les odeurs. Les magasins de produits biologiques, Château rouge et depuis quelques mois, le magasin Bao au centre commercial de Bobigny qui regroupe en un seul endroit les produits du soleil avec un grand accent mis sur la traçabilité.

C’est quoi la touche Envolées Gourmandes ? Ce qui te différencie des autres chefs cuisiniers ? Le cœur des aliments qui bat au rythme de celui des clients et des fournisseurs. Ma singularité, une sensibilité littéraire et poétique. Un velouté de mangue aux agrumes m’émeut aux larmes, un gâteau de noix de coco et gingembre me donne envie d’écrire un poème. Les ateliers que nous proposons aux entreprises comme aux particuliers ont pour but de faire partager le goût de la cuisine, de réveiller la fibre créatrice des participants. Envolées Gourmandes, c’est l’inventivité dans l’assiette et par la plume.


Gastronomie

TALÉ-TALÉ Champagne

LA GOURMANDISE MADE IN BÉNIN

au goût amer

pour les Antilles Une cuvée qui fait tache Il tente d’expliquer les raisons de cet engouement, toujours à caribmag.fr « Les gens consomment du champagne lors du carnaval, lors de fêtes de famille, aux baptêmes, communions et autres rassemblements, en août, lors du retour de la diaspora au pays et en fin d’année» Patrick, luimême fan du nectar pétillant avance un autre argument. «Aux États-unis, les pauvres dans les quartiers portent de belles baskets. Aux Antilles, (c)Danish Cook les populations sont parfois très pauvres Le champagne est un gage de qualité, c’est un produit raffiné. En acheter permet de ne pas se tromper et Depuis des années, les Guyanais et les Antillais de montrer qu’on a les moyens. » Faire coup double sont les plus gros consommateurs de champagne pour une fête réussie, en somme. Patrick réside en de France. Punchs, alcool de banane, planteur... métropole et fait partie de la diaspora évoquée par PRÉPARATION est à consommer avec modération, a Dominique Pierre. Le jeune homme note toutefois LeS’il Talé-Talé est un plat typique du Bénin, le rhum consommé commemondiale, accompagnement une renommée tant pourou son goût que un bémol. « On en achète par caisses en France Versez les haricots dans un récipient, couvrez d’eau, laissez à l’heure goûter. Ce beignet à base deprend. •Mais pour ladumultiplicité des formes qu’il métropolitaine, pour les acheminer, car cela reste tremper 5 minutes. banane est facile et rapide à préparer. le champagne le supplante dans les habitudes très cher de se fournir sur place ». De plus, le climat • Après minutes, en le frottant entre vos de consommation Outre-mer. Ainsi en 2007, la 5 ne permetlavez pasles deharicots produire champagne sur mains. INGRÉDIENTS Guadeloupe et la Martinique occupaient déjà le place. L’aubaine que représente le marché antillais • Jetez l’eau répétez l’opération pour enlever toute pas la premier et deuxième rang du nombre de bouteilles pouret les producteurs français n’encourage peau des haricots. • 5 bananes mûres importées par an. Patrick, jeune entrepreneur toujours le respect des consommateurs. Ainsi un Rincez etchampagne couvrez les nommé haricots Code d’eau,noir laissez poser 2 heures. tasse son de farine guadeloupéen confie•à1Roots étonnement•face a été proposé par la • Mixez les haricots, l’oignon et les 250 ml d’eau. • 1 cuillère à café de levure à ce plébiscite. « Dans mon enfance, on préférait maison Henri Giraud en 2012. Selon cette dernière, Versez la purée obtenue dans un saladier, ajoutez le sel, le • Huile de friturecoule à •flots le rhum. Maintenant, le champagne cela fait référence à la méthode de pressage persil et le thym. • 1 tasse de sucre à toute occasion, c’est dingue. » Dominique Pierre, et à la couleur du raisin. Certains Ultra-marins, • Battez le tout. • 1 sachet de sucre vanillé PDG de la marque bien connue Nicolas Feuillatte représentés par le comité Devoir de mémoire • Faites chauffer l’huile de friture à 160° C. fait le même constat. «Le taux de pénétration entre autres, y ont vu une référence à leur histoire, • À l’aide d’une cuillère, faites des cercles. des personnes qui consomment du champagne marquée par l’esclavage et le code noir qui régissait • Faites frire les beignets des deux côtés jusqu’à ce qu’ils est de 60% aux Antilles-Guyane contre 30% sur cette pratique déshumanisante au XVIIème siècle. soient dorés. l’Hexagone » se félicitait-il auprès de caribmag.fr, Les militants associatifs se sont mobilisés pour lors de son passage aux Antilles en 2012. interdire le champagne incriminé. À servir chauds, accompagnés d’une purée de piment !

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Dolores Bakéla Katharina Cambré



Gastronomie

LA PAPAYE

SOUS TOUTES SES FORMES (1) Champagne

au goût amer

Qu’est ce que la papaye ? Fruit du papayer, elle renferme de très nombreuses graines noires comestibles et une pulpe orangée et juteuse. Quant à sa peau, elle évolue du vert au jaune orangé à maturation. Le papayer est connu pour sa production dequi papaïne, une enzyme présente dans les Une cuvée fait tache feuilles de l’arbre et utile de très nombreuses appliIl tente d’expliquer lesdans raisons de cet engouement, cations industrielles. Sa pleine saison est l’hiver et le mois toujours à caribmag.fr « Les gens consomment de novembre, mais vous pourrez en trouver toute l’année du champagne lors du carnaval, lors de fêtes de sur famille, les étales.aux baptêmes, communions et autres

pour les Antilles

(c)Danish Cook

Depuis des années, les Guyanais et les Antillais sont les plus gros consommateurs de champagne de France. Punchs, alcool de banane, planteur... Ingrédients pour 4 personnes : S’il est à consommer -1,5 aveckgmodération, le rhum a de papayes vertes une renommée mondiale, tant pour son d’eau goût que -2 litres pour la multiplicité des-1formes qu’il prend. feuille de bois d’IndeMais le champagne le supplante dansà café les habitudes -1 cuillère de sel de consommation Outre-mer. Ainsi-2 en 2007, la oignons Guadeloupe et la Martinique occupaient déjà le -1 branche de persil premier et deuxième rang du nombre de bouteilles -2 gousses d’ail importées par an. Patrick, jeune -340 entrepreneur ml de lait guadeloupéen confie à Roots àson étonnement -1 cuillère café de 4 épicesface à ce plébiscite. « Dans mon on préférait -100genfance, de fromage râpé le rhum. Maintenant, le champagne coule à flots à toute occasion, c’est dingue. » Dominique Pierre, PDG de la marque bien connue Nicolas Feuillatte fait le même constat. «Le taux de pénétration des personnes qui consomment du champagne est de 60% aux Antilles-Guyane contre 30% sur l’Hexagone » se félicitait-il auprès de caribmag.fr, lors de son passage aux Antilles en 2012.

rassemblements, en août, lors du retour de la Côté papillesau pays et en fin d’année» Patrick, luidiaspora Comme tout elle pétillant se déclineavance en compotes, conmême fanbon dufruit, nectar un autre fitures, smoothies... Mais je vais vous parler du gratin argument. «Aux États-unis, les pauvres dans lesde papaye vert, tout aussi délicieux que le gratin de chrisquartiers portent de belles baskets. Aux Antilles, tophine et de banane jaune. D’ailleurs, le goût du gratin les populations sont parfois très pauvres Le de papaye vert n’a aucun rapport avec la papaye fruit, le champagne est un gage de qualité, c’est un produit goût se rapprochant beaucoup plus de celui du gratin de raffiné. En acheter permet de ne pas se tromper et christophine. Place à la recette… de montrer qu’on a les moyens. » Faire coup double pour une fête réussie, en somme. Patrick réside en GRATIN DE PAPAYE métropole et fait partie de la diaspora évoquée par Préparation du gratin : Dominique Pierre. Le jeune homme note toutefois 1. Lavez, épluchez et retirez les graines de la papaye.
 un bémol. « On en achète par caisses en France 2. Coupez la papaye en morceau.
 métropolitaine, acheminer, car cela reste 3. Mettez à chauffer pour l’eau, les le sel et les feuilles de bois très cher de se fournir sur place ». De plus, le climat d’Inde.
 ne permet pas de produire le champagne 4. Ajoutez la papaye coupée en morceaux, faites-lasur cuire place. L’aubaine que représente le marché antillais 30 minutes dès ebullition (pour vérifier la cuisson, piquez les producteurs avecpour la pointe d’un couteau).français n’encourage pas toujours le respect des eau.
 consommateurs. Ainsi un 5. Une fois cuite, mixez sans champagne nommé Code noir a été proposé la 6. Dans une casserole mettez l’huile, l’oignon et par le persil maison Giraud en 2012. Selon cette dernière, hachés et laHenri mixture.
 cela fait etréférence à la méthode de pressage 7. Mélangez ajoutez l’ail.
 et à lalecouleur du raisin.râpé Certains Ultra-marins, 8. Ajoutez lait et le fromage en mélangeant vigoureusement. représentés par le comité Devoir de mémoire 9. Mettez la préparation ramequins, entre autres, y ont vudans unedes référence à leursaupoudrez histoire, de fromage râpé et mettez au four pour qu’ils marquée par l’esclavage et le code noir qui dorent. régissait Le gratin peut être déshumanisante servi avec du poisson ou de lasiècle. viande. cette pratique au XVIIème Les militants associatifs se sont mobilisés pour interdire le champagne incriminé.

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Katharina DoloresCambré Bakéla


LA PAPAYE

SOUS TOUTES SES FORMES (2) ACCRA À LA PAPAYE Ingrédients pour 4 personnes : 1/2 papaye // 1 feuille de bois d’Inde 2 cuillères de sel // 260 g de farine 300 ml de lait // 1 gros oignons 2 branches de persil et thym // 1 piment Huile de friture Préparation des accras : 1. Epluchez et râpez. Faites cuire pendant 10 minutes dans l’eau salée avec la feuille de bois d’Inde, dès l’ébullition. 2. Hachez finement la papaye.
 3. Mixez le thym, le piment, le persil.
 4. Ajoutez la mixture à la papaye, la farine et le lait. 5. Mettez à chauffer de l’huile dans une casserole. Avec une cuillère à soupe, déposez de la pâte dans l’huile. 6. Laissez frire 1 à 2 minutes et laissez égoutter. 7. Mangez chaud !

JUS MULTIFRUITS AUX EXTRAITS DE GINGEMBRE Son goût doux et fruité vous séduira. Ni trop fort, ni trop doux, la pointe de gingembre se marie parfaitement au jus multifruits non gazeux. Les petits comme les grands apprécieront.

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“NOIR ROCKS” PHOTOGRAPHE : SALVATORE ARNONE DIRECTION ARTISTIQUE : KAREN ZE EYENGA ASSISTANTE : EDRISE DULHOMME, KOHLER AGAMAH MANNEQUINS : Cedrick Dauberton, Elie Kouka, Anais Darcia, Virginie Lentulus, Zita Garnier, Murielle Denise, Brigitte Golabkan, Mariame LIEU : 56 Motorcycle

Top : Local Authority - Harnais : Ammunition Couture Jupe : Veronique Leroy - Guêtres : Jitrois - Chaussures : Converse


Body : Jitrois Top : Enza Costa


Top : Vinti Andrews Top : Clarisse Hieraix Pantalon : BACK


LUI Pantalon : Ainur Turisbek ELLE Robe : Vinti Andrews Jupe : Jitrois GuĂŞtres : Jitrois Chaussures : Mexicana Boots


Robe : Veronique Leroy Brassiere : Clarisse Hieraix Veste : Clarisse Hieraix Pantalon : Ainur Turisbek Chaussures : Mexicana Boots

Pantalon : J Brand Chemise : Jitrois

Top : Enza Costa Body : Jitrois Jupe : Norma Kamali GuĂŞtre : Jitrois

Top : Nadia Acimi Fourrure : Jonii Ma Paulin Jupe : Vinti Andrews Chaussures : Converse

Pantalon : J Brand


Jupe : Veronique Leroy Pull : Deux A Top : Veronique Leroy

Robe : Nadia Acimi Veste : Clarisse Hieraix Pantalon : Clarisse Hieraix

Combinaison : Jonii Ma Paulin


À GAUCHE Top : Mother Pantalon : J Brand Veste : Jitrois À DROITE Top : Mother Top : Enza Costa Choker : Ammunition Couture Pantalon : Clarisse Hieraix


GAUCHE Top : Opening Ceremony Combinaison : Veronique Leroy Veste : Lutz Huelle Kimono : Ainur Turisbek Banane : Moschino Chaussures : Converse

MILIEU : Top : Vinti Andrews Top : Clarisse Hieraix Pantalon : BACK Chaussures : Mexicana Boots

DROITE : Chemise : Jitrois Pantalon : J Brand


PHOTO : YOURI LENQUETTE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Jimmy : Mon nom de scène est Jimmy James et à l’état civil Koné Diarra Adama. Thura : Koya Arthur Oswald à l’état civil, Thura comme nom de scène, 24 Carats ou le Fils du Roi comme surnoms.

Comment vous êtes-vous rencontrés ? Qu’est-ce qui vous a poussé à faire de la musique ? Jimmy : On s’est rencontré à Koumassi, une commune d’Abidjan, précisément à Prodomo. À cette époque, on était très friand de musique Hip-Hop. C’est ainsi qu’on a décidé de former un groupe ensemble. Je pense que pour être musicien, tout se passe au feeling. À cette période, pour être à la mode, il fallait être un rappeur.

Thura : Je suis tombé dans la musique un peu par hasard. Mon père écoutait beaucoup la musique américaine à la maison et le déclic fut quand j’ai écouté du rap français pour la première fois. Mon frère avait ramené une cassette à la maison. Cela tombait à pic, en plein dans la période où il y avait l’effervescence du rap en Côte d’Ivoire. C’est à ce moment que j’ai commencé à écrire mes premiers textes de rap. Par la suite, j’ai rencontré des amis et nous avons créé le groupe Tour 2 Garde.

Pourquoi le nom Tour 2 Garde ? Nous nous considérons comme les garants de la musique africaine. Nous sommes des sentinelles prêtes à partager notre idéal musical.

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TOUR2GARDE

LE RETOUR DES ENFANTS PRODIGES Au départ, Tour 2 garde était un collectif de plusieurs rappeurs et chanteurs. Que s’est-il passé ?

PHOTO : YOURI LENQUETTE

Thura : Chacun a suivi sa voie. Certains ont préféré se consacrer à leurs études, chose que l’on respecte. Jimmy et moi étions les plus téméraires. Finalement, je pense qu’on n’a pas eu tort de continuer la musique, puisqu’on vit une aventure incroyable. C’est quelque chose qui nous passionne au quotidien.

Quelles sont vos influences ? On écoute toute sorte de musique. Nous sommes à l’ère du métissage. C’est pourquoi les gens arrivent difficilement à définir notre style musical, car c’est un mélange de beaucoup de choses.

Votre premier titre “Makassa” fut un carton, que signifie “Makassa” ? Le mot “Makassa” est tiré d’un dialecte ivoirien : Le Yacouba. Thura étant de ce groupe ethnique, il l’a proposé comme titre. “Makassa” signifie : “Ça va pour moi maintenant”. C’était une manière de dire que les choses fonctionnent bien pour nous actuellement, le bonheur nous sourit.

Vous aviez un peu disparu des écrans radar avant votre signature chez Sony, que s‘était-il passé ? Pourquoi un arrêt aussi soudain, alors que vous étiez auparavant très actif ? Il faut dire que les négociations avec Sony Music Côte d’Ivoire ont duré. On s’apprêtait à sortir un single, du coup, à l’arrivée de Sony music, nous devions stopper les choses pour voir ce qui allait se passer. Ce qui a repoussé la sortie du single, le temps que les choses se mettent en place. Mais actuellement, nous sommes prêts à enchaîner les différents projets sur lesquels on travaille. Nous prévoyons de sortir un nouveau single après Wari, une mixtape 100% Hip-Hop qui sortira en août et la sortie de notre album en novembre. Il y aura beaucoup de choses cette année, beaucoup de nouvelles musiques. Nous avons aussi participé à plusieurs compilations qui sortiront bientôt.

Si je vous donne une baguette magique, avec quels artistes vivants francophones et anglophones aimeriez-vous collaborer ?

Avec la grâce de Dieu, Tour 2 Garde sera un groupe qui durera sur la scène musicale. Nous sommes là depuis un bon bout de temps et le but est d’être présent et constant. Pour se réinventer, il faut vivre avec son époque. On n’est pas des dinosaures de la musique, mais à chaque fois, on essaie de remettre en cause nos standards, mettre à plat toutes les convictions musicales que nous avons, aller vers de nouvelles directions, prendre des risques. C’est surtout cette prise de risques qui fait que Tour 2 Garde continue de vivre. Nos prochaines chansons iront dans des directions vers lesquelles les gens ne nous attendent pas forcément.

Si je vous dis ROOTS, cela vous évoque quoi ? Nous pensons automatiquement à l’Afrique, au “Motherland” comme on a l’habitude de le dire. Cela nous fait penser aux endroits d’où l’on vient en Côte d’Ivoire : les quartiers chauds d’Abidjan comme Kouamassi, Yopougon... On pense que l’avenir appartient à l’Afrique. IT’S TIME FOR AFRICA.

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Rihanna pour le volet anglophone et Maître Gims pour le côté francophone.

On ne peut pas vous considérer comme des anciens à l’instar de Meiway ou comme des petits jeunes qui viennent d’arriver à l’instar des Kiff No beat. Comment vous positionnez-vous dans la musique ivoirienne ? Quelle sera la clé pour vous réinventer ?


PHOTOS : RAMEZ AOUDE


MEIWAY

L’ÉTERNEL SHOWMAN Propos recueillis par Michael Kamdem

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je suis Meiway, artiste-auteur-compositeur ivoirien. Lors de la sortie de mon premier album en 1989, le peuple ivoirien a découvert une nouvelle danse et un nouveau type de musique que j’ai créé et que l’on appelle le « Zoblazo », la danse des mouchoirs blancs. Depuis 1989, je milite pour l’éclosion et la promotion de la musique et la culture ivoirienne qui existait timidement et cela a permis l’ébauche des musiques d’aujourd’hui.

On vous a vu vous produire lors du Nzassa Mode Festival et on a eu l’impression d’une éternelle jeunesse. D’où vous vient toute cette énergie ? Je ne suis plus si jeune que ça, je pense que j’avais plus d’énergie quelques années en arrière quand même (rires) ! Mais cette force me vient de la musique que je produis, qui est inspirée du terroir et du folklore que l’on retrouve dans mes pas de danse. Donc, tant que je suis en bonne santé, je serai toujours dans l’obligation d’être en harmonie avec les valeurs que je défends et je diffuserai toujours cette même énergie.

Quels artistes africains vous ont inspiré à vos débuts ? Particulièrement en Côte d’Ivoire, avant même de commencer ma carrière, j’ai été inspiré par Bailly Spinto qui est un artiste et une icône exceptionnelle à mes yeux. Quand je l’ai connu pour la première fois, j’étais tout petit, tous les jeunes voulaient lui ressembler car il avait la plus grande voix masculine de Côte d’Ivoire et c’était une révolution au niveau vocal à cette époque.

Que pensez-vous du fameux surnom qu’on vous attribue : le “Michael Jackson” de la Cote d’Ivoire ? C’est trop d’honneur pour moi. D’ailleurs, j’ai oublié de le mentionner dans les artistes qui m’ont inspirés. C’est un surnom très flatteur. Je dois avouer que, vocalement, je me suis inspiré de lui et surtout en prestation scénique. Pour moi, il n’y aura jamais meilleur que lui. Il n’y aura jamais un deuxième MJ car il est unique en son genre. Il est parti, c’est terminé, il restera irremplaçable.

Si vous aviez un conseil à donner à un lecteur qui souhaiterait se lancer dans la musique… N’importe quel métier s’apprend. Pour évoluer dans la durée et pour la prospérité de celui-ci. Vous pouvez faire le buzz durant un petit moment et après tout s’arrête car vous n’avez pas su gérer votre carrière ; alors que si, au départ, nous avons de solides connaissances, on ne peut qu’évoluer. Certaines personnes sont fidèles plus de 30 ans à leur médecin ou mécanicien, par exemple, car ils connaissent bien leur métier. Si on souhaite fidéliser des fans, des clients, la maîtrise de son métier est essentielle. On ne devient pas musicien par hasard et, aujourd’hui, beaucoup d’artistes s’intègrent dans l’univers musical par envie de paraître et de faire du buzz et je trouve que c’est un manque de respect envers nous, les musiciens. Cela fait 27 ans que je suis dans cet univers et ce n’est pas par hasard. Au préalable, j’ai suivi un apprentissage, j’ai appris à jouer de la guitare, à chanter et cela depuis mon plus jeune âge avant d’entrer pour la première fois dans un studio d’enregistrement. Il ne faut pas être surpris de la prospérité de ma carrière car je suis toujours présent sur scène à rivaliser avec mes enfants et ce n’est, encore une fois, pas un hasard. Je souhaite aux jeunes qu’ils apprennent le métier, c’est tout, il n’y a pas de secret. Quelles sont vos actualités pour 2017 ? On a sorti un album qui s’intitule « Illimitic » depuis septembre 2016. Nous sommes encore dans la promotion de l’album, les clips se succèdent. Récemment, nous nous sommes produits à la Cigale, c’était excellent ! Les prochaines étapes seront Libreville, puis Francfort… Les dates s’enchaînent, jusqu’à la fin de l’année.

Si je te dis le mot « ROOTS », cela t’évoque quoi ? Racines – Kunta Kinté – L’esclavage – mais on a bien fait d’en passer par là. Celui qui n’a pas les yeux ouverts aujourd’hui, c’est qu’il est niais ! L’esclavage m’a beaucoup appris, je ne remettrai plus jamais les pieds dedans, je ne me ferai plus jamais exploité par quelqu’un, jamais !

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Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Nous sommes les Kiff No Beat, un groupe de hip-hop ivoirien. On est 5 membres, il y a Elow’n, Black K, Didi B, Joochar et El Jay.

Comment s’est formé le groupe, comment vous êtesvous connus ? - On est des amis de quartier, on faisait partie de groupes différents et c’est une fois en studio qu’on a décidé de s’associer tous ensemble. Après ça, on a fait un grand concours de rap en Côte d’Ivoire, que l’on a gagné. C’est ainsi que l’aventure a démarré. - C’est parti de là. On a sorti notre premier projet après notre victoire au concours télévisé Faya Flow. Épaulés par Shadow Chris, on a lancé en 2011 : « Cadeau de Noël ». Puis, les projets se sont enchainés comme « Jackson 5 », « Pétards D’ados »… - Kiff no Beat, c’est aujourd’hui 2 albums, et là, on prépare actuellement notre 3ème opus.

- On a fait pas mal de showcases, on a performé lors de l’élection Miss Côte d’Ivoire France. On a également enregistré en studio avec plusieurs artistes comme DJ Peet, Djany, une chanson avec MHD composée par DSK et une autre avec Lewis, un nouveau chanteur congolais. D’autres collaborations arrivent avec Kaaris, Kalash et Kalash Criminel. - La communication et la promo se passent bien. - Paris, c’est chez nous, l’esprit est bon.

Comment avez-vous ressenti l’accueil au niveau du public et de la communauté ivoirienne à Paris ? Au début, on était stressé d’aller à leur rencontre, comme un peu tous les artistes. Mais, dès qu’on a commencé notre premier show, c’est comme si le public nous attendait depuis longtemps, il connaissait nos sons, on s’est senti chez nous. D’ailleurs, le public n’était pas uniquement ivoirien. Lorsqu’on a fait l’Olympia, il y avait toutes les origines.

Quelles sont vos inspirations ? Vous êtes plutôt rap U.S ?

- C’était lourd ! On ne s’est pas réellement senti à l’étranger. On a rencontré de nombreux médias comme Skyrock, OKLM, Bein Sport, RFI, ROOTS magazine...

- Nos inspirations sont personnelles, mais l’idée de formation d’un groupe vient de Sexion d’Assaut. - Après, pour certains, les inspirations viennent de Kanye West, Busta Rhymes, Kendrick Lamar, Lil Wayne, Tory Lanez ou encore le reggae et, bien sûr, la musique africaine. - Mais la musique que l’on a tous en commun est effectivement le rap U.S, c’est ce qui nous a rassemblé.

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Vous êtes actuellement sur une semaine parisienne (mi-mai 2017), quel a été votre programme ?


KIFF NO BEAT

Le hip-hop made in #225 B.M.F

Si je vous donne à chacun une baguette magique et que vous avez la possibilité de faire un featuring avec n’importe quel artiste vivant, lequel choisissez-vous ?

Lorsque l’on est en groupe, il peut arriver la tentation des carrières solos. Est-ce un objectif de rester ensemble le plus longtemps possible ?

- Kanye West. - Kendrick Lamar. - Future. - Stromae.

- Je citerais les légendes du pays : Meiway, Magic System ou Alpha Bondi. - Pour Meiway, c’est déjà prévu. Il nous avait fait une surprise, par vidéo, en nous l’annonçant. - Tous ces feats sont possibles. Ce sont nos grands frères, ils connaissent notre travail et on sait qu’ils ne refuseraient pas.

- Notre objectif est de marquer l’histoire. Déjà, à Abidjan, les gens sont fiers de nous. Maintenant, on essaye de se faire connaître en France avec des collaborations d’artistes locaux. On prend exemple sur nos grands frères Magic System. - On s’inspire aussi des Beatles qui sont un groupe resté ensemble et soudé jusqu’au bout. - Étant un groupe, on sait que viendra le moment où une séparation pourrait arriver. Mais nous avons un objectif commun : obtenir un Grammy et montrer au monde entier le talent des artistes ivoiriens. - On est content de savoir que les Ivoiriens sont fiers de nous, on a un combat à mener et ce n’est que le début.

Pour 2017, à quoi doit-on s’attendre ?

Si vous deviez citer « the places to be » à Abidjan ?

- Notre album arrive bientôt, il est encore en préparation et devrait sortir d’ici cet été. - Un gros clip avec Dadju tourné au Nigéria arrive, également ! - On va également faire une performance à Genève en juillet et plein de showcases et concerts en Afrique.

- À Abidjan, il y a tellement d’endroits cool ! Si tu veux vraiment connaître la ville, il faut aller à Yopougon. - Pour clubber, tu peux aller au Lifestar, au Chill Out et au Mix où, tous les dimanches, Dj Arafat fait des shows. - Après, si tu veux te faire un petit week-end tranquille, il suffit d’aller à Assinie.

Et Ivoirien ?

Prévoyez une tournée à l’internationale, en dehors de l’Afrique ? Oui, après la sortie de notre troisième album. On est en train d’arranger cela avec Universal. Une promo en France, aux ÉtatsUnis et dans les pays anglophones est prévue. On commence petit à petit à se projeter.

Si je vous dis ROOTS, qu’est-ce que ça vous évoque ? - La base, la culture, notre combat. - Quand on parle de « roots », ça représente l’Afrique gagnante. - C’est la base, la racine du monde, tout vient de l’Afrique. - L’Afrique, la sagesse la tranquillité.

De tous vos showcases réalisés, quelles sont les villes ou les pays qui vous ont le plus marqués ? - Je dirais le Tchad, le Niger, le Bénin, le Cameroun. En réalité, le public est chaud partout ! - Quand tu vas à l’étranger et que tu te rends compte que tu remplis tout un stade, comme au Niger, c’est vraiment touchant. C’est lourd pour des rappeurs africains qui viennent de Côte d’Ivoire de vivre ça, alors que dans notre pays, le hip-hop était en voie de disparition.

Lequel de vos titres, à votre avis, vos fans préfèrent-ils ?

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- « Approchez, Regardez », il est connu partout ce titre. - En Afrique, ils connaissent tous nos sons, c’est un truc de ouf!


PHOTO : INÈS TIEFRIDJ


DSK

LE “MULTI-PLATINIUM” BEATMAKER Propos recueillis par Michael Kamdem

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

À cette époque, tu étais surtout spécialisé hip-hop ?

DSK on the beat, 25 ans, d’origine ivoirienne. Je suis auteur, compositeur, arrangeur et beatmaker.

J’ai débuté avec le rap, le hip-hop, le garage musique comme Skepta et après j’ai été introduit à la musique afro. Je suis arrivé en France en 1999, et jusqu’en 2004-2005 j’écoutais uniquement des artistes comme Kanye West ou 50 Cent. Ensuite, j’ai découvert Dj Arafat et là j’ai commencé à m’intéresser à la musique afro. Mon premier son placé était pour un chanteur anglophone qui venait d’Angola. Nous étions en 2011. C’était ma première production achetée, avant par la suite de la cliper.

Comment as-tu atterri dans l’univers de la musique ? Depuis tout petit, je tape sur tout ce que je trouve. Mais ce qui a vraiment fait un déclic dans ma tête c’est lorsque j’ai écouté le son « In Da Club » de 50 Cent. En l’entendant pour la première fois, j’ai pété les plombs et j’ai voulu savoir comment faire pour réaliser ce genre d’instru. C’est grâce à cette musique que j’ai commencé à m’intéresser à cet univers. Ensuite, les années sont passées et, comme je faisais trop de bêtises en France, ma mère a décidé de m’envoyer en Angleterre. J’étudiais donc là-bas et un jour, en 2008 je crois, je suis tombé sur le son « Hustlin’ » de Rick Ross. C’est à ce moment-là que j’ai décidé que j’allais faire de la musique mon métier. En Angleterre, j’ai rencontré un ami, Samuel, qui venait de Miami. Il était dans l’industrie musicale et c’est en partie grâce à lui que j’ai commencé à charbonner sur ma musique, dans le FL studio où il m’avait introduit.

À quel moment as-tu su que tu allais en faire ton métier ? Quand je suis rentré en France, j’ai essayé de chercher du travail et je n’ai rien trouvé. Je me suis alors dit qu’il fallait que je me consacre à ma musique comme c’était quelque chose que je maitrisais. Au fond de moi, j’étais persuadé que ça allait marcher. Je n’écoutais pas les avis extérieurs, je faisais ce dont j’avais envie. C’était la musique ou rien. J’ai donc continué sur ma lancée, j’ai composé, surtout beaucoup d’afro. Je faisais du rap, certes, mais pour moi cela ne payait pas, alors je me suis dit qu’il fallait envoyer un nouveau truc.

Te souviens-tu de ta première instru ? Pour ma première instru, j’ai essayé de copier « Hustlin’ ». J’ai réussi à reproduire les percussions mais les mélodies étaient trop difficiles à imiter. Après, comme j’allais à l’église, j’ai appris à jouer du piano, ça m’a beaucoup intéressé et permis d’affiner mon oreille.

Du coup, tu maitrises plusieurs instruments ? Oui, j’ai appris le piano, la batterie et un peu la basse, tout cela en étant autodidacte. J’ai tout appris tout seul, je n’ai jamais pris de cours. Plus jeune, ma mère m’avait pourtant inscrit au cours de solfège, mais je trouvais que c’était un truc de « bolosse » (rires). Au lieu d’y aller, j’allais traîner dans le quartier. Finalement, je suis revenu à mes premiers amours.

Pour ta première instru, tu as essayé pour t’amuser de reproduire « Hustlin », mais quelle était la première véritable instru que tu as proposée à un artiste ?

J’avais commencé à faire de l’afro en janvier 2015, mais c’était bien avant que je le connaisse. Mon manager m’avait présenté un artiste qui s’appelle Limo. C’est avec lui que j’ai commencé à placer mes prods et quand j’ai vu que c’était lourd et que tout le monde kiffait, j’ai continué et j’ai carrément oublié le rap. Ensuite, j’ai bossé avec H-Magnum. Un jour, il m’appelle car il avait un gros plan pour moi. Il me demande alors de lui envoyer des prods pour Fally Ipupa et Wizkid. On était au moins 5 beatmakers sur le coup à envoyer nos productions. J’en ai envoyé 3 et j’ai eu une réponse très rapidement. Fally avait validé toutes mes prods et je les ai donc rejoints en studio pour enregistrer ! Un mois après ça, j’ai découvert la première vidéo de MHD qui tournait sur tous les réseaux sociaux. J’ai aimé sa musique mais ce sont surtout mes potes qui m’ont « engrainé » à lui envoyer mes prods.

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Ça a pris quelques années, avant d’en vendre une. Je faisais tout le temps des instrus mais je n’étais pas encore prêt à les faire écouter aux gens, je faisais écouter à mes potes beatmakers, mais pas aux artistes. En plus, il n’y avait pas de réelles occasions qui s’étaient présentées.

Aujourd’hui, ton nom est beaucoup associé à celui de MHD. Quand on pense MHD on pense DSK et vice versa. Comment s’est faite cette rencontre ?


Au départ, j’étais un peu réticent mais j’ai fini par me dire « pourquoi pas ? ». Je l’ai donc ajouté sur Snapchat pour découvrir son univers et j’ai commencé à lui parler. Je lui ai dit que j’étais beatmaker, il m’a alors dit de lui envoyer quelques sons. Il a immédiatement trouvé que mon travail lui correspondait à merveille et a voulu que l’on se rencontre car j’étais le beatmaker qu’il recherchait ! Et tout est parti de là. Je suis parti 3 mois au Canada pour m’inspirer et c’est à ce moment-là que je lui ai envoyé la prod pour « Afro Trap partie 5 ». Il a posé et au début je ne kiffais pas trop. Je lui ai dit qu’on n’entendait pas bien ce qu’il disait et qu’il n’articulait pas assez. Il m’a dit « ne t’inquiète pas, tu vas voir ». Et là, le son sort, il fait 2 millions de vues en même pas 24 heures. C’était phénoménal ! Même chose pour Ngatie Abedi que je n’ai pas du tout aimé à la première écoute, je voulais qu’il reprenne le premier couplet. Encore une fois, il a eu le dernier mot et ce fut un carton total ! L’album est sorti 2-3 mois après « Afro Trap partie 5 », il a été double disque de platine, c’était un truc de ouf ! Avec lui, ça a toujours été un truc de ouf !

De tous les sons avec MHD, lequel te rend le plus fier ? « Mort Ce Soir » et « A Kele Nta ».

Du coup, aujourd’hui, peut-on dire que vos deux carrières sont jumelées ou bien tu ne veux pas qu’on t’affilie à MHD, tu restes un beatmaker à part entière qui a ses propres projets ? Aujourd’hui, quand on dit DSK, c’est automatiquement rattaché à MHD. Mais nous n’avons pas les mêmes carrières, lui c’est un artiste et moi je suis un compositeur. MHD était comme un tremplin pour moi, je me suis servi de cette expérience pour arriver autre part.

Si on te donne une baguette magique et que tu avais la possibilité de faire un son pour n’importe quel artiste vivant francophone et anglophone, qui choisirais-tu ? Booba et Jay-Z .

À quoi doit-on s’attendre pour l’année 2017 ? As-tu en tête de mener à bien ton propre projet ? Je suis encore en train de réfléchir à ce sujet, mais je me concentre plus sur ma carrière de compositeur parce qu’il me reste beaucoup de prods à faire, malgré tout ce grand succès. À moyens termes, cela fait bien sûr partie de mes projets de faire un album, et à longs termes avoir mon label.

L’univers musical fait rêver mais reste un domaine très concurrentiel et c’est encore plus dur de percer pour les beatmakers car, souvent, ce sont des personnes de l’ombre. Si tu avais un conseil à donner à quelqu’un qui souhaiterait se lancer ? C’est un métier qui n’est pas facile du tout. C’est compliqué physiquement, mentalement et moralement. Il faut avoir de l’endurance et surtout ne rien lâcher ! Aujourd’hui, tu peux être le meilleur beatmaker le plus renommé, celui que tout le monde veut, mais un an après, on t’oublie. La musique c’est comme le foot, il y a toujours un mec à côté qui attend de prendre ta place, qui bosse plus que toi, qui a plus la dalle que toi et il ne faut pas que le succès te monte à la tête parce que derrière toi il y a de la concurrence. Le conseil que je donnerais est de bosser dur et de ne pas écouter les autres.

Si je te dis le mot « ROOTS », qu’est-ce que ça t’inspire ? Une image positive de l’Afrique.

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DJ ARAFAT

L’ENFANT TERRIBLE ! Nous avons rencontré DJ Arafat, dans son studio à Abidjan, pour une séance d’écoute exclusive de son prochain album. Un personnage haut en couleur qui ne mâche pas ses mots, la preuve dans l’interview qui suit, à prendre au 1er comme au 4ème degré !

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Dj Arafat, de mon vrai nom Ange Didier. Je suis producteur, DJ, arrangeur, interprète. J’ai démarré à l’âge de 13 ans, je suis quasiment né dans la musique. Mes parents étaient musiciens donc on va dire que je suis tombé dedans depuis tout petit !

Qu’est-ce qui a fait la « touche » DJ Arafat ? Je me suis démarqué de mes concurrents en étant plus malin qu’eux et en étant toujours là où on ne m’attendait pas.

que tout le monde se tourne vers les sonorités afro désormais ? Pour moi, le fait que les rappeurs se mettent à faire des featurings avec des artistes africains est une bonne chose. La musique africaine est universelle, mais pour moi, la base reste quand même le coupé décalé.

Un mot sur ton interminable clash avec ton compatriote et artiste Serge Beynaud ?

En 2017, je vais sortir un album de malade avec des gros artistes tels que Fally Ipupa, Maître Gims, MHD, Niska, Sarkodie… Ce sera l’album de l’année !

Un conseil pour un lecteur qui souhaiterait se lancer dans la musique ?

On voit la présence de nombreux rappeurs, notamment français. Quel sentiment cela te provoque de voir

Un jeune doit être fort pour réussir, ne pas se laisser manipuler ou sodomiser par le premier venu. Le cul c’est sacré, faut pas donner ça aux gens (rires) !

Propos recueillis par Michael Kamdem

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Les projets pour 2017 ?

Serge n’est pas un artiste, c’est un arrangeur à la base. Je n’ai pas besoin de me comparer à lui, on ne boxe pas dans la même catégorie !


PHOTO : CHRISSE JOHNSON


SACKO

LE COMÉDIEN Propos recueillis par Hyllen Legré

Contrôle d’identité stp ?

Quel est ton quotidien ?

Je m’appelle Sacko Camara, j’ai 22 ans, je suis né et j’ai grandi en Côte d’Ivoire jusqu’à l’âge de 12 ans. Je vis actuellement en région parisienne. Je suis comédien et influenceur sur différents réseaux sociaux.

En ce moment, je travaille avec un ami qui a une société de transport, je gère la partie administrative. Lorsque les gens sont concentrés sur les réseaux sociaux, ils peuvent penser que ma vie est un rêve, que tout va bien, que je n’ai jamais de problèmes, que je passe mes journées à rire, mais je fais face aux mêmes difficultés que tous les jeunes. Je me donne les moyens pour réaliser mes projets. Je suis à la recherche d’un agent artistique qui pourrait me représenter afin de pouvoir travailler en tant qu’acteur et comédien à temps complet.

Quel est ton parcours ? De nature, j’aime rire et j’ai toujours fait le clown étant enfant (je n’étais pas un exemple). Au fur et à mesure, j’ai su me concentrer sur mes études : j’ai obtenu un Bac Pro Cuisine avec mention. J’ai été cuisinier pendant 4 ans, puis j’ai poursuivi mes études avec 2 années de licence d’anglais en LLCE que j’ai arrêtées pour me focaliser sur ma passion: la comédie. En 2013, parti de rien, j’ai commencé à faire des vidéos sur Facebook qui ont pris de plus en plus d’ampleur. L’année qui suivait, on a commencé à m’appeler pour faire des scènes lors d’évènements comme les élections de Miss à Paris. J’ai débuté mes premières scènes au théâtre le Panama (à République) où je pouvais tester mes sketchs de 15-20 minutes sur le public. Aujourd’hui, j’écris mon oneman-show pour avoir un spectacle d’1 heure et pourquoi pas faire une tournée en France, mais aussi en Afrique.

Quel message pourrais-tu transmettre aux jeunes de la diaspora ? Le message que je pourrais transmettre aux jeunes qui veulent réaliser leurs rêves est de prier sincèrement, avoir confiance en soi, ne pas écouter ou suivre les autres, foncer et surtout se donner les moyens. Ce n’est pas en restant à la maison que nos rêves vont s’accomplir.

Si je te donne une baguette magique, avec quel artiste souhaiterais-tu travailler ? Will Smith, sans hésitation. I love this man ! Oh my God !

Comment tes parents réagissent à tout cela ?

Si je te dis le mot “Roots”, cela t’évoque quoi ?

Au début, cela a été assez difficile de voir que leur fils faisait le clown, surtout dans les vidéos où je me déguisais en fille, mais, lors d’un voyage, mon père est tombé sur l’une de mes vidéos et en rentrant m’a félicité ! Il m’a même confié qu’il avait fait de l’animation d’évènements étant plus jeune en Côte d’Ivoire.

Roots, c’est nous, les jeunes, les vieux, les noirs, je me vois en Roots.
En anglais, cela signifie les racines et quand je pense à mes racines, je vois mes parents, mes frères et soeurs, mes amis, l’Afrique, le berceau de l’humanité, là où tout commence. Ce sont les racines de tout le monde, même Marine Le Pen, qu’elle le veuille ou non, ce sont ses racines !

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Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Lynnsha, premier prénom Sophie. J’ai 38 ans, je suis née et je vis à Paris, je suis d’origine Martiniquaise. Auteur, compositeur, interprète, j’ai été aussi productrice d’une émission culinaire dans laquelle j’étais animatrice. J’ai également fait de la radio, un peu de cinéma. J’ai plusieurs cordes à mon arc et tout ce qui est en rapport avec la musique et l’image me passionne. Je ne me fixe aucune limite.

Revenons sur ton parcours. Peux-tu nous raconter comment tu es arrivée à la musique ?

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Mon père voulait que je passe mon concours d’infirmière. Mais j’ai toujours aimé chanter, j‘ai eu de la chance d’apprendre à chanter très jeune. Mon père était directeur de chorale et je chantais à l’église tous les samedi. D’ailleurs, toute ma famille chante, que se soit dans le zouk, le gospel, le r’n’b… Je chante depuis l’âge de mes 7 ans, à 14 ans dans les chorales, puis tu te retrouves à chanter dans les fêtes communales, fêtes de la musique, les mariages... De fil en aiguille, on t’appelle pour aller en studio, et les choses s’enchaînent naturellement.

À la base, c’était plus une passion qu’autre chose, je ne pensais pas en vivre. À un moment donné, j’ai dû travailler pour subvenir à mes besoins, et j’ai alors commencé chez Macdonald’s. C’est là qu’un beau jour, j’ai fait la rencontre de Kaysha. Cette rencontre a changé ma vie sur le plan musical. Il faisait une production musicale avec Passi, il m’emmène avec lui pour faire les chœurs et je signe avec Passi. Au même moment, je réalise un duo avec Lord Kossiti « lova girl » qui est le premier titre que j’ai posé sur un format CD et qui a été numéro 1 dans toute la Caraïbe. J’ai fait énormément de scènes avec ce morceau : Martinique, Guadeloupe, Guyane et je me suis même retrouvée au Canada ! À 18 ans, j’ai su que j’allais en faire mon métier.

Tu es aujourd’hui une référence du paysage musical caribéen. Qu’est-ce qui a fait la « touche » Lynnsha ? J’ai déjà une bonne équipe autour de moi. J’ai aussi eu la chance de faire, au bon moment, de belles rencontres dans le hip-hop, la dancehall, le zouk… C’est ce qui a fait ma force à mes débuts. De par l’église, j’ai appris à chanter du gospel très harmonieux, très mélodieux ; chez moi un peu de variété; chez le voisin un peu de raï, un peu de musique africaine…


LYNNSHA

L’AFRICAINE DE COEUR Propos recueillis par Michael Kamdem

Tous ces mélanges, à cette époque, étaient mal perçus par les gens. On me disait : “tu es Antillaise, pourquoi ne te concentres-tu pas sur le zouk ?”. Cela en dérangeait certains quand j’étais chez Warner. J’aspirais à vouloir me référer à ces stars afro-américaines telles que Whitney Houston que je voyais à la télé. Je m’estime multicasquettes et je ne voulais pas être enfermée dans un genre musical bien précis comme les quelques vedettes caribéennes de l’époque : Édith Lefel, Tanya st Val…

Quels sont les meilleurs souvenirs de tes prestations en Afrique ? J’en ai plein, notamment une tournée avec Nèg’ Marrons et Singuila organisée par Trace TV. On est allé à Lubumbashi, Yaoundé... On a chanté devant 5000 à 10 000 personnes qui connaissaient nos morceaux par cœur ! Il y avait une telle ferveur, une telle chaleur, c’est un réel plaisir de chanter en Afrique. Je me rappelle une phrase que m’avait dite Jacky : « quand tu doutes de ta carrière et te poses des questions, savoir si tu dois continuer ou non, quand tu es blasée… Vas en Afrique et tu retrouveras l’amour de ton métier ». Des gens qui aiment ta musique, qui te respectent en tant qu’artiste et te font te dire que tu sers à quelque chose, quand tu apportes de la joie et leur permets de s’évader.

Ce numéro est un spécial Côte d’Ivoire, pays où tu as fait ta première scène en Afrique…

Revenons à ton actualité musicale, que nous préparestu pour 2017 ? Pour resituer un peu les choses, j’en suis à mon quatrième album « il est mwen ». J’ai préparé un EP en attendant le cinquième album qui s’appelle « in love ». Il reprend cinq titres, dont trois singles et le dernier qui vient de sortir il y a quelques semaines : « an sèl chimen », qui veut dire « un seul chemin » en créole. C’est un morceau que j’ai écrit et chanté en créole avec Mainy. C’est un titre important pour moi parce qu’il est vrai que, même si je peux chanter en créole, ce ne sont quasi jamais des morceaux qui sortent en single. Lorsque j’écris toute seule, c’est du créole légèrement « francisé » étant donné que je suis née et vis à Paris. Mais là, c’est du créole « bien gras ». J’ai fait le clip en Martinique, j’avais à cœur de faire découvrir à nouveau mon île magnifique à ceux qui ne la connaissent pas. Dans « an sèl chimen » je parle d’une histoire d’amour, des aléas de la vie, des hauts et des bas… À un moment, je fais une métaphore en disant que « notre bateau a prit de l’eau mais n’a pas coulé », pour montrer qu’il y a des hauts et des bas et qu’il faut peut-être ce relief-là, sinon on n’oublie que la vie elle est belle. Ce n’est pas parce qu’on chute qu’on ne se relève pas. C’est une sorte de témoignage de mes expériences que j’avais envie de partager.

En ce qui concerne la scène ? J’espère qu’il y en aura bientôt… Ayant chanté beaucoup de r’n’b, on m’appelle pour les clubs, alors que pour le zouk on m’appelle d’avantage pour les lives.

Je te donne une baguette magique avec quel artiste vivant aimerais-tu avoir la possibilité de travailler ? Oh mais pourquoi vivant (rires) ? J’allais dire Henri Salvador ! Mais sinon, ce serait Brandy dont j’ai tuoujors apprécié et respecté le travail.

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La Côte d’Ivoire est le premier pays que j’ai visité en Afrique noire et cela a été mon coup de cœur. Je m’y suis retrouvée pour un festival de hip-hop avec une artiste qui s’appelle Donia et je faisais ses chœurs. À cette époque, on nous dépeignait un visage de l’Afrique comme si on voulait qu’on en ait honte ou pitié. La première fois que j’y suis allée j’avais 20 ans et on n’avait pas accès à internet comme maintenant. Il fallait aller sur place pour voir à quel point l’Afrique est grande, riche et généreuse… À tel point que j’ai même envie d’habiter là-bas, que mon fils connaisse l’Afrique dans 2-3 ans, entre 2 élections (rires). J’en rigole, mais c’est bien sûr triste. La Côte d’Ivoire est un pays que j’aime, j’y ai beaucoup d’amis, j’ai côtoyé pendant un long moment Didier Drogba, Salomon Kalou… Des gens vrais et humbles. Je suis d’ailleurs la marraine de l’association Salomon Kalou pour les dialysés.

À dire vrai, je considère la Côte d’Ivoire, mais aussi la RDC et le Cameroun comme étant « chez moi ».


Contrôle d’identité stp ? Moi, c’est DJ Masta Premier, j’ai 32 ans et je suis d’origine camerounaise. Je suis DJ mais également producteur, manager artistique et ingénieur dans le génie électrique.

Quand as-tu commencé à t’intéresser à l’univers musical ? Depuis tout petit, depuis l’âge de 13/14ans, je m’intéresse à la musique. J’ai commencé au Cameroun en tant que danseur hip-hop. J’ai été bercé par cette culture urbaine à travers la danse. Au fil du temps, j’ai commencé à m’intéresser à la musique et au « djeeing », j’avais à peine 17 ans. J’écoutais beaucoup les DJs connus de l’époque comme DJ Jazzy Jeff, DJ Cut Killer, DJ Goldfinger. Je m’inspirais d’eux. J’écoutais les radios et j’avais l’habitude de collectionner les cassettes audio, ensuite les CD sont arrivés puis les MP3. J’ai suivi petit à petit l’évolution de la musique, à mon niveau. À partir de 2008, j’ai commencé à exercer en tant que DJ pro. J’ai appris à mixer tout seul, en regardant des tutoriels en ligne et en essayant de bidouiller par moi-même, petit à petit, les appareils.

Qu’est-ce qui t’a poussé à vraiment te lancer ?

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C’est le fait d’être sollicité. Au départ, pour moi, c’était un jeu. Je mixais dans ma chambre avec un petit contrôleur. Je m’amusais à mixer pour mon plaisir. C’était un kiff et lorsqu’il y avait des fêtes de famille ou entre amis, c’est moi que l’on appelait naturellement parce que j’avais un petit équipement.

Petit à petit, les gens ont apprécié ce que je faisais et j’ai remarqué qu’on me contactait régulièrement pour animer les évènements, que ce soit des soirées étudiantes ou des soirées entre amis. Je me suis alors dit : « pourquoi ne pas professionnaliser l’activité ? », et c’est comme cela, qu’à partir de 2008, j’ai rendu l’activité beaucoup plus professionnelle.

Pourrais-tu nous décrire ton univers musical, ce qui t’inspire ou ce que tu diffuses le plus ? En tant que DJ, de la musique afro urbaine, même si je n’aime pas trop utiliser le terme « urbain » car on se rend compte qu’il ne veut rien dire. En général, c’est essentiellement de la musique afro, un peu plus modernisée, se rapprochant des rythmes que l’on retrouve dans les musiques occidentales, telles que l’électro. C’est ce que l’on appelle aujourd’hui « afro beat », par exemple, mais l’afro beat reste très vaste. Je reste tout de même un DJ très généraliste. Je joue également du hip-hop, du r’n’b, de la dancehall, du zouk, de la kizomba, de la salsa. Je joue vraiment de tout parce que mon background musical est très large et varié. Quand j’étais jeune, j’écoutais de tout. Par exemple, mon artiste préféré, Usher, n’a rien à voir avec l’afro beat.


DJ MASTA

L’AFRO-OPTIMISTE Propos recueillis par Stella Mendès

C’est ce que j’écoute personnellement mais, lorsque je suis entré dans l’activité DJ pro, j’ai très souvent été sollicité dans l’afro. Du coup, petit à petit, j’ai commencé à me spécialiser dans ce registre-là. Aujourd’hui, j’essaye moi-même d’être ma propre source d’inspiration en essayant d’être différent et en collaborant avec divers artistes et d’autres DJs. J’essaye d’être le plus ouvert possible au monde de la musique et d’ailleurs je propose aussi un label de production et management de DJs, surtout dans l’afro. Mon but est d’apporter un cadre et un certain professionnalisme à ceux qui souhaitent se lancer ou qui sont déjà présents sur le marché. En leur proposant une structure bien en place, qui leur apporte tous les moyens nécessaires que ce soit financier ou en ressources humaines, tels qu’un chargé de communication, un attaché de presse ou manager leur permettant de mieux orchestrer et organiser leur carrière.

C’est un label qui aura pour but de produire des artistes, pas seulement des DJs, mais des chanteurs de la zone africaine. J’ai commencé par le Cameroun, car c’est mon pays d’origine.

Si tu as un conseil à donner à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans la musique ? C’est de prendre du temps, d’observer et d’apprendre auprès d’autres DJs plus professionnels. Ne pas se précipiter car chaque chose arrive en son temps. Il ne faut pas se contenter des retours des proches car ils vous mentent. Même si on mixe mal, le copain dira toujours que l’on a assuré. Il faut toujours être à l’écoute de la critique pour pouvoir améliorer ses qualités de mix et ne pas se reposer sur ses lauriers. Surtout : toujours essayer d’être unique en son genre !

Si je te dis le mot « ROOTS », cela t’évoque quoi ? Des projets pour l’année à venir ?

Appartenance. L’appartenance à un style de vie.

Oui, en tant que producteur. Je fais de la composition et j’ai un projet en cours qui est déjà sur le marché, depuis plus d’un mois. C’est un single en featuring avec l’artiste camerounais Locko, j’ai également un deuxième featuring, c’est une exclu, avec l’artiste du Gabon J Rio, sur un rythme tendance mi-Ghana / mi-Nigéria. Un album est en cours de préparation et les singles que je sors maintenant sont en prélude de l’album qui va arriver début 2018. Je travaille sur un nouveau projet dans le milieu afro qui me tient particulièrement à cœur. Le projet aura pour but de rassembler différents artistes afro sur un même son. Il touchera particulièrement la nouvelle génération d’artistes, afin qu’ils fassent des collaborations comme on peut voir aux Etats-Unis avec DJ Khaled ou DJ Snake. Beaucoup de DJ le font déjà, mais je veux me focaliser sur le secteur afro. L’album s’appellera « Vision », je vous donne une exclusivité !

Aurais-tu des projets spécifiques à l’Afrique ? À travers un label que j’ai créé, j’ai signé deux jeunes artistes camerounais.

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Culture/Art

EXPOSITION ART / AFRIQUE PAR LA FONDATION LOUIS VUITTON

James BKS L’amour du son Contrôle d’identité s’il vous plaît?

Dwele avec qui elle travaille actuellement sur son album. Ça

James, PKS c’est mon pseudonyme. Auteur compositeur

c’est la partie production artistique mais je me suis diversifié

autodidacte.

musicalement, maintenant je touche à la musique de pubs, l’Or Nespresso notamment, générique de séries, musique de film également.

Votre parcours ? J’ai commencé à l’âge de 22 ans dans la production artistique aux Etats-Unis, en parallèle avec mes études d’audio recording.

En termes de composition vu que vous êtes auteur

J’ai intégré la structure de production qui été affilié au label

compositeur avez-vous des projets personnels qui aurait

convict music d’Akon avec qui j’ai commencé à travailler. J’ai

peut-être pu nous échapper ou que l’on peut retrouver ?

Donc y’aprésentés Dièse , Daniel Levi mes premières2017, armesParis dans nous la pop offre et la musique urbaine. Les artistes sont : avec qui j’ai commencé à travailler En ce fait printemps/été un grand qu’on a plus connu dans les Awa années 2000), ilCalixte revient Daksur les Ca m’a permit d’accumuler les contacts, d’étendre mon réseau Frédéric Bruly Bouabré, Seni Camara, nombre d’expositions et de journées autour de la cul-

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devants la scène et j’ai l’opportunité réarranger ses et de travailler desLa artistes de renom JohndeGoba, Romuald Hazoumé, de Seydou Keita, ture africaine (Africaavec Now, Villette...), pourtelleque plusSnoop, pogan, titres. Puff dady, Booba en France. J’ai ensuite intégré une maison Bodys Isek Kingelez, Abu Bakarr Mansaray, Moké, Rigobgrand bonheur des Panafricains et Occidentaux souhaide et disque aux Etats-Unis. Les choses ne se sont pas passées ert Nimi, J.D. ‘Okhai Ojeikere, Chéri Samba, Malick Sidibé, tant voir découvrir l’art venant d’ailleurs. QuelMarthine est votre regard scène musicale française comme je l’aurai voulu. Faut dire que a l’époque j’étais plus Pascale Tayousur et la Bathelemy Toguo, Davidactuelle? Goldpensez-vous ? Jane Alexander, David Koloane, coté que le coté business de la musique et donc blatt,Qu’en Wiliam Kentridge, Du 26 dans Avrilleau 28créatif août 2017, la Fondation Louis Vuitton dirai que laZanele scène deMuholi, musiqueMoshekwa urbaine se renouvelle. Ça va cette expérience m’a d’ouvrir par rapport Wiliamson, Langa, Jody accueille l’exposition « Artpermis Afrique » oùles seyeux mêlent pho- aux Sue Je Lemaoana, Nicholas Hlobo,variée. Athi-PafaireLawrence 2-3 ans qu’on nous donne de la musique On ne tographies, peintures et sculptures. business. Entre temps Je suis rentré en France et j’ai ouvert Brand, Niki Nkosi, Bogosi Tous héritiers de savoirs spirituels, et techva pasThenjiwe se cantonner à un style Kudzanai « gangster»Chiurai, *rire* voilà on voit ma propre structure, ma boitescientifiques d’Edition “Brown kid” et tra Ruga, Sekhukhuni, Buhlebezwe Wa Lehulere, niques,maintenant les artistes les expressions artisdes groupes qui émergentSiwani, commeKemang les Sexions D’assaut, MZ. je memultiplient gère moi-même Rashid Johnson, Lynette Yiadom-Boakye, Omar Victiques et les supports, créant un ensemble conséquent Meleko Mokgosi, Santu Mofokeng, Wangechi et révélant une scène jusqu’alors Est-ce qu’il y’a des choses qui font que vous travaillez avec un Depuis votre retour en France inconnue. y’a-t-il des artistes américains tor Diop, Mutu, Robin. artiste et pas un autre ? avec qui vous restez en contact ? Détails pratiquesavec : Truth Hurts qui effectue son Ca fait bientôt 10 ans que j’évolue dans l’industrie de la J’ai travaillé récemment - Exposition dula26 avrilElle aum’a 28 août musique, je suis encore assez jeune on va dire. Je commence à retour sur le devant de scène. mis en2017 relation avec - Du lundi au jeudi de 12h à 19h. Le vendredi de 12h à 21h et jusqu’à 23h tous les premiers vendredis du mois. Du samedi au dimanche de 11h à 20h. Hyllen Legré


DES GOSSES

Culture/Art

Le trio d’artistes afropéens

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Sonraï Tchatchoua

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Du 25 avril au 9 mai dernier avait lieu la première exposition soit l’acteContrôle 1 de d’id James, DES GOSSES, un collectif composé de 3 jeunes artistes afro-descendants : PKS autodidacte Baye-Dam Cissé, Beya Gille Gacha et Neals Niat. En cette période où l’art contemporain africain est à l’honneur, le positionneVotre parcou ment de ce collectif est particulier : quelle voix donne-t-on aux individus J’ai commen d’ascendance africaine, nés ou ayant grandi en France ? Malgré ses problémaaux Etats-Un tiques et ses parcours propres, il semble que ce focus sur l’Afrique délaisse les discours de la diaspora, pourtant nécessaires à entendre au vu du contexte J’ai intégré l politique et social actuel. convict mus Ainsi, les trois artistes osent exprimer leurs rêves et leurs critiques des faitsysmes pre tèmes sociaux et des futurs africains, de cet environnement européen quiperm Ca m’a leur appartient à eux aussi, et également de cette humanité dans laquelle et deilstravai doivent évoluer. Puff dady, B Peinture, sculpture, graphisme, vidéo, ... chacun maîtrise sa technique tout en a de disque présentant des œuvres fortes et visuellement originales. Les visiteurs découcomme je l’ vrent une Afrique fantasmée, une Europe mise à nue, des espoirs et desdans désille coté lusions. Baye Dam, Beya et Neals assument leur double appartenance,cette cette expérie double culture que certains nomment afro-européenne, et cherchent à valobusiness. En riser leur africanité sans renier leur bagage occidental. ma propre Soutenue par le MOCA (centre des cultures d’Afrique), Little Africa et le maintenant Club Efficience, cette exposition s’est située à la BAB’s Galerie, dans le 7ème arrondissement de Paris. Elle avait comme objectif de présenter au public Depuis votre le concept. Fort de son succès, DES GOSSES compte bien agir de diverses avec qui vou manières dans le futur, en proposant via d’autres expositions, des collaboraJ’ai travaillé tions et de nouvelles créations, plus de questionnements. retour sur le Un crew à suivre de près. Plus d’infos sur leur page Facebook : @desgosses


L’AIR DU TEMPS by BlackFahrenheit Spécial Côte d’ivoire

Juin 2017 // Hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe Invités mis à l’honneur : Axel Emmanuel (chocolatier) & Amou Tati alias Tatiana Rojo (actrice)



Je m’abonne pour 1 an, soit 4 numéros par an. France métropolitaine : 20 euros. Dom-Tom : 24 euros Autres destinations sur demande à redaction@rootsmagazine.fr

ADRESSE : 8/10 rue Etienne Marey 75020 PARIS - FRANCE




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