QUESTIONS Psy

par Karine Bénisti Psychologue

QUESTIONS adultes

Madeleine et son mari, 65 ans, Raanana

Nous avons fait notre Alya en 2014. Sionistes, nous avons fait des sacrifices professionnels sans regretter notre choix. Mais 10 ans plus tard, nos quatre enfants sont partis, le premier étudie aux Etats Unis, le deuxième a choisi Londres, la troisième a suivi son mari en Allemagne et la quatrième retourne bientôt vivre en France. Tous éparpillés à travers le monde, que ferons-nous sans eux et sans voir grandir nos petits-enfants ? Je vous questionne avec humour, mais c’est vraiment ça... qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?

L’éducation des enfants est réussie lorsqu’ils sont autonomes. Vos enfants ont probablement besoin de vivre une expérience à l’étranger notamment parce que cela les fait rêver, ce qui ne signifie pas qu’ils partent pour toute la vie.

Si vous êtes sionistes, ils le sont sûrement aussi et ils reviendront peut-être un jour vivre en Israël.

Vous allez aussi vous adapter à votre nouvelle vie sans enfant à la maison, partager votre liberté avec votre mari, et aussi voyager pour aller voir vos enfants. Aujourd’hui, la plupart des jeunes ont une expérience à l’étranger, et si vous étiez restés vivre en France, ils auraient probablement aussi choisi de vivre cette expérience. S’ils sont heureux, c’est cela le plus important.

George, 55 ans, Tel Aviv

Notre fils a touché à la drogue (mais nous ne savons pas laquelle) après l’armée lors de son voyage autour du monde (en Amérique latine). Depuis, il n’est plus le même, s’isole, reste des jours à ne rien faire dans sa chambre. Nous avons tout essayé, il ne veut plus étudier, travailler, aucun projet, et refuse de consulter. Existe-t -il en Israël des structures qui prennent en charge ce type de problèmes ?

Une personne qui ne sort plus de sa chambre et qui n’a plus d’envie a effectivement besoin de l’aide d’un professionnel de santé. Il est quasi impossible de forcer quelqu’un à rentrer dans une structure, sauf si sa vie ou celle d’autrui est menacée.

Il est essentiel que vous réussissiez à rétablir le dialogue avec votre fils afin de le convaincre de consulter. S’il a une addiction, le psy ou l’addictologue pourra évaluer la situation et l’orienter vers une structure adéquate si besoin, et ces structures existent bien sûr en Israël. Son voyage n’est probablement pas la raison de son addiction.

La consommation excessive de drogue ou d’alcool est souvent consécutive à un mal être qu’il est nécessaire de résoudre pour pouvoir sortir de cette situation.

Myriam, 50 ans, Natanya

Ma voisine de palier et moi sommes copines. Depuis quelques temps, elle me confie se douter que son mari a une aventure. J’ai au début essayé de la tranquilliser de mon mieux mais j’ai un gros problème de conscience car je vois une femme entrer chez eux en son absence à elle et c’est sans équivoque. Je n’ose rien lui dire mais lui cacher les choses me pèse tellement. Quel est votre avis de psy, je dis ou je me tais ?

Avant toute chose, vous ne devez en aucun cas culpabiliser ! Il est vrai qu’une belle amitié est basée sur la confiance, la sincérité et l’honnêteté ; par conséquent, votre questionnement est légitime.

Sachez qu’en psychologie, il n’y a pas de généralité. Chaque cas est particulier et la réponse apportée à chaque question est personnelle.

Le fait de « divulguer » ou non cette information à votre amie dépend vraiment de son caractère, de sa capacité à gérer une telle annonce, mais également de la relation que vous entretenez avec elle. Pensez-vous que cette révélation va l’aider ? Est-elle capable de recevoir cette information de votre part ? Pensez-vous qu’elle a vraiment envie de savoir la vérité ? Certaines femmes (ou hommes) préfèrent être dans le déni, et d’autres souhaitent connaitre la vérité.

Et quand l’infidélité est découverte certains pardonnent, d’autres préfèrent se séparer et il n’y a pas de bons ou de mauvais choix. Pour chaque couple, il s’agit d’une épreuve mais chacun la surmonte à sa façon et doit trouver l’issue qui lui convient le mieux.